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© Mothmeister @ Instagram © headpiece: www.candiceangelini.com
« Do you really wanna know about these lines on my face ? » Répondant à l’invitation d’un galant, Isabeau s’engouffre dans un taxi pour un concert géolocalisé à l’Atelier 210 comme on se rendait au bal jadis. Mais qu’est-ce qui lui a pris? Elle s’en veut. Il y a deux heures, devant sa coiffeuse, Isabeau était prête à tout pour ne pas y aller: se lacérer le visage, se déboîter le poignet d’un coup sec, se menotter au tuyau sous le lavabo. Finalement, en hommage à la carrière ferroviaire du paternel, elle opte pour un rail puis siffle le fond de Chartreuse et un air à la mode, peut-être les tchouk tchouk d’un clip de cul de Nicki Minaj, ça va déjà mieux. Du moins aux alouettes prétendre jeter un regard. « Le miroir que vous tend la proximité de vos semblables, ces âmes perdues qui s’obstinent à parodier la vie, vous semble bien plus difficile à supporter que la solitude et vous préféreriez ne pas vous y rendre. Par loyauté, par épuisement ou par courtoisie, vous vous y rendez quand même. » Sur place, Isabeau n’a de cesse de fausser compagnie à ce type qu’elle reconnaît à peine, aux contours flous, incertains. Pas trop de lawaai. Voor onze lieve buren bedankt d’avance. A l’intérieur c’est jour de fête, toute la famille est à l’Eucharistie et tant pis si la soupe est tiède. On reprend les sermons la bouche en chœur, on boit le calice jusqu’à la lie. Lumière 1, oh et puis non, lumière 2. Les effets sont éprouvés, Isabeau fait ce qu’elle peut. Enfin au bonheur des dames surgit le crooner de charme, clone de Jesse Garon passablement éméché la banane de travers. Funambule tous les jours, cette gageure. Passés en force, les sketches durent des plombes. C’est la chute du mur de Belin. Isabeau souhaiterait faire comme toutes ces filles, régner inutile dans la confusion des genres. Las, sa beauté froide la laisse esseulée. Capucine ce soir on entend les anges. « Vous venez de réfuter la loi de causalité. Une sentence de dissolution qui transforme les composants ultimes de la matière en créatures des limbes (...) de pauvres choses sans qualités, si dépouillées de tout qu’elles en deviennent indicibles, à peine des promesses de choses, perdues quelque part entre le possible et le réel, attendant que le regard des hommes se tourne vers elles et les appelle à l’existence. » Le principe de désagrégation est au cœur du travail littéraire de Jérôme Ferrari. Lesté du Goncourt, il fallait à l’auteur du ‘Sermon sur la chute de Rome’ rebondir promptement afin que sous cet étrange abat-jour dont on l’a coiffé ne se tamisent ses illuminations intérieures. Pour voyager léger, un petit livre fera l’affaire - fusse-t-il plombé par des matériaux lourds d’origine inconnue dispersés comme dans le grain de photographies sépia. Dans ‘Le principe’, le narrateur aspirant philosophe, amateur de coldwave et apprenti désenchanté, s’adresse à son sujet d’étude, le physicien allemand Werner
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Heisenberg. Dans une biographie romancée, il lui fait part de ses errements et ses doutes, se consume à son tour au contact d’une fièvre abstraite, perdu dans une chambre à brouillard. « On vous doit le principe d’incertitude, qui stipule, semble-til, qu’on ne peut pas connaître en même temps la position et la vitesse d’une particule élémentaire. Vous saviez qu’il faudrait en venir à la cruelle nécessité d’exprimer, comme le font les poètes, ce qui ne peut l’être et devrait être tu. Vous parliez à votre mère de la musique lointaine des choses essentielles. » Jetant les bases de la mécanique quantique, Heisenberg rafla le prix Nobel de physique en 1932 avant de poursuivre ses recherches en dirigeant le programme nucléaire nazi. Une figure qui offre à l’écrivain un matériau à la hauteur du plein chant de son style, interrogeant les messes basses que se livrent la poésie mystique et la physique moderne, la promesse d’un destin confronté aux germes du péché, sa souillure indélébile et dont l’accomplissement inéluctable serait tout à la fois un triomphe, une chute et une malédiction. Isabeau reçoit un sibyllin texto : Félicitations baby pour tes 10.000 abonnés sur Twitter! <3 Rédacteur nucléaire, son pouce pianote vous devez faire erreur puis l’efface aussitôt. Prétextant sortir fumer une énième cigarette, quoi déjà?, Isa relève son col et s’encourt par la droite, presse le pas, bientôt sa course s’accélère. Depuis quand n’avait-elle pas couru? Elle a envie qu’on perde sa trace, ne veut pas terminer cette nuit à l’étage de l’Archiduc, supplier le premier venu de passer une heure lui prendre ce cul qui n’est pas like a Cadillac. Ce soir elle laisse les Bang Bang et les Anacondas à Nicki. « On essaye de comprendre les choses à partir de sa propre existence parce que c’est tout ce dont on dispose et c’est, bien sûr, très insuffisant, on ne comprend rien, ou on comprend de travers, ou seulement l’inessentiel, mais quelle importance? » Protégé par l’étiquette Villagers, Conor O’Brien livre un troisième album solaire et solitaire. ‘Darling Arithmetic’ grise comme une après-midi sur la grève, étourdit les sens et laisse un goût de sel sur les rebords de l’âme. Une gifle pop-folk d’une douceur terrassante, une caresse à faire tourner les oiseaux dessus ta tête encore longtemps. Took a little time to get where I wanted. It took a little time to get free / It took a little time to be honest. Courage Isabeau, courage! It’s a feeling like no other / Let me tell you, yeah / Courage / In harmony with something other than your ego. / The sweet belief of knowing nothing comes for free. Beam me up, Scotty! Texte : Fabrice Delmeire Un disque : Villagers, ‘Darling Arithmetic’, Domino Un livre: Jérôme Ferrari, ‘Le principe’, Actes Sud
année 21 • avril ’15
Colofon www.rifraf.be Année 21 nr. 209 rifraf est une édition de B.Z.&T. bvba Adegemstraat 19 2800 mechelen e.r. mieke deisz pas en janvier et août rifraf mai sort le 30 avril
rédaction fabrice delmeire tél 0486/31 74 63 fabrice.rifraf@skynet.be
agenda tél 015/42.38.76 agenda.rifraf@skynet.be deadline: 20 avril
insertions publicitaires Mieke Deisz Tél. 015/42.38.76.-0485/802.257 advert.rifraf@skynet.be deadline reservation: 15 avril
Layout peggy schillemans layout.rifraf@skynet.be Imprimerie: Corelio printing, anderlecht
collaborateurs nicolas alsteen, Anys Amire, Antoine Bours, le dark chips, patrick foissac, François Georges, Laurent Grenier, Gery Lefebvre, Antoine Meersseman, Anne-Lise Remacle, eric therer, fabrice vanoverberg,... dessins : Issara Chitdara
photo cover: andrew whitton Abonnements 1 année (10 éditions) info: agenda.rifraf@skynet.be Belgique: 15 € / Europe: 25€ BE 85 3200 1337 9606 BIC: BBRUBEBB Communcation : nom et adresse
Texte : Fabrice Vanoverberg
Texte : Eric Therer
Rubrique destinée à évoquer un lieu, une ville ou un endroit, ‘Sounds & Sites’ ne se veut pas un itinéraire descriptif exhaustif mais plutôt l’esquisse d’un lieu où la musique puise ses racines ou manifeste son émergence. ‘Sounds & Sites’ ne veut
nullement dresser une cartographie complète des lieux sonores mais répondra à des envies ou des coups de sonde.
Passé du stade de duo à celui de trio depuis l’arrivée du remarquable Giuseppe Ielasi, Labfield laisse de côté les soundscapes et les drones sur son troisième album ‘Bucket of Songs’ (Hubro). Désormais enrichie d’échos qui vont d’un jazz postecchymoses (‘Ragged Line Reversed’) à une folk music aux tendances contemporaines (‘Page 55’), la musique des Scandinaves David Stackenäs (Fire! Orchestra) et Ingar Zach (Arve Henriksen) frôle l’accident de parcours à chaque instant, et c’est son équilibre fragile qui la maintient sur le sentier de la vie. Dû notamment à l’apport vocal de la toujours recommandable Mariam Wallentin (Wildbirds & Peacedrums), à l’œuvre sur plusieurs titres, le romantisme en dedans des protagonistes exploite en sous-sol les lointains échos de la scène free improv’, qu’ils confrontent tantôt à des restes de flamenco dépressif (le morceau-titre), tantôt à des volutes ambient sous cloche (‘The Boy Who Never Remembered To Forget’). Incongru, mon cher. ★ ★ ★ Sous son apparence solitaire, Baron Oufo met en duo les Frenchies Jérôme Alban et Eddie Ladoire. Entre les guitares du premier et les claviers du second, on penserait détenir les ingrédients d’une musique qui envole le dancefloor, et il nous propulse dans un magma dense et bruitiste d’où s’échappent moult collisions sonores. Souvenirs probables d’Écosse, où une tentative de cornemuse orne le background à la Tim Hecker de ‘Depth of the Prophecy’, vision de la forêt nordique où survivent quelques chants d’oiseaux dans la pénombre, telles des lueurs d’espoir surgies du dark ambient (‘Dhikr’), souffle contenu d’une bête maléfique dissimulée dans les restes décapités d’un combinat est-allemand où répéterait un combo nu shoegaze (‘Is a God to Live in a Dog?’) et longue transhumance brumeuse d’où émergent quelque pensée cosmique (‘Blessing and Worship to the Prophet of the Lovely Star’), on se sent tel Ulysse revenu d’une épopée électronica moderniste. ★ ★ ★ Et un exercice de prononciation, un, avec Sigtryggur Berg Sigmarsson, qu’on connaît mieux en tant que collaborateur de BJ Nilsen et Evil Madness et, surtout, moitié du duo expérimental – on s’accroche aux loudpspeakers – Stilluppsteypa. Auteur d’une discographie aussi discrète qu’abondante, une quinzaine de titres, l’Islandais imprime à son ‘So Long’ (Helen Scarsdale Agency) un vent glacial qui fera baisser la température de votre casque Sennheiser de vingt bons degrés. Transpercés d’un blizzard sonore qu’interrompt un bourdonnement marin, mais aussi insectivore, au flux et reflux d’une marée assoupie, les sons de l’initial ‘Eight Hour Delay’ invitent à l’attente dans un recoin d’une salle de transit, quelque part entre Narvik et Bergen. Intervient alors un bourdonnement vivace, est-ce une corne de brume détraquée où l’envoi d’une nouvelle ligne sidérurgique ?, au travers d’un calme fuyant et lointain, à la frontière du liturgique (‘The Trip’ et son orgue troublant), avant qu’un ultime nonassaut ne dépeigne un paysage en pleine recomposition glaciaire, entre matin blanc et renoncement frigorifié (‘Late Night Arrival’). ★ ★ ★ Quand une bio vous présente des field recordings captés dans le Grand Nord, dans notre cas l’archipel des Lofoten, tout amateur éclairé pense nécessairement à Jana Winderen (et son irremplaçable ‘Energy Field’) et Thomas Köner (et son moins convaincant ‘Novaya Zemlya’). Nouvelle étape discographique de la Mexicaine de Vienne Angelica Castello, ‘Sonic Blue’ (Interstellar Records) poursuit la course aux frimas glaciaux iodés aux côtés de la biologiste marine Heike Vester et de la curatrice du festival Musikprotokoll Susanna Niedermayr. Si l’essai manque parfois de magie sonore, il ne se contente heureusement pas de simplement transmettre l’immense diversité de la faune locale, mais intègre une dimension musicale réelle. Apportant une véritable plus-value artistique, les compositions de Castello transforment les allers-retours permanents entre nature profonde et studio d’enregistrement hi-tech en un voyage infini où la place de l’homme remet à chaque instant la machinerie en question. Métaphysique. ★ ★ ★ Au premier abord, l’acousmatique de Erik Nyström ne sort guère de l’ordinaire, pour autant que ce terme puisse être appliqué à une sortie du merveilleux label canadien Empreintes DIGITALes. Chemin faisant, et passées les premières minutes, ‘Morphogénèse’ subjugue par ses innombrables variations, complètement à l’opposé d’une vision où les drones se noient dans la monotonie. Tel un Markus Schmickler qui extirperait l’ombre de Fennesz sous le manteau de Robert Normandeau, l’œuvre du compositeur basé à Londres exploite à merveille une foule de registres des musiques électroniques abstraites, et sa force de conviction est telle qu’on se laisse emporter sans le moindre détour. Leçon numéro deux : aux trente premières secondes d’un disque, tu ne t’arrêteras pas. ★ ★ ★ Lire le patronyme d’Achim Wollscheid sur la pochette d’un disque est toujours un événement, plus de vingt ans après les exploits de son label avant-gardiste Selektion et de son projet foutraque P16.D4. Moins couru, voire rarissime, son cinéaste de comparse Bernhard Schreiner ajoute les sonorités de son laptop à celles d’Achim W., lors d’une performance captée en 2011 à Graz. En un seul tenant de 47 minutes, les deux artistes allemands offrent un paysage spatial, impossible de ne pas penser au cinéma d’Andreï Tarkovski, très référencé et, osons le mot, nostalgique. A la mesure d’un voyage intergalactique, leur épopée se peuple d’échos machinesques renvoyant à une technologie d’un autre temps. Vous l’avez compris, l’innovation n’est guère au rendez-vous, tant les renvois d’ascenseur vers la musique concrète des années 50 se multiplient, mais l’exercice s’écoute d’un bout à l’autre sans qu’on ait à remuer l’oreille gauche.
Reflektor Personne ne sait qui est au juste Xavier Neujean et peu importe ce qu’il fut, ses faits et gestes sont les miasmes d’une histoire qui n’est pas la nôtre. On débouche sur la Place qui porte son nom en empruntant au choix le boulevard principal de Liège, l’esplanade de l’opéra ou les rues du Carré. A l’endroit où naguère se trouvait une gare d’autobus se tient aujourd’hui une salle de concert. Elle occupe le rez-dechaussée d’un vaste bâtiment qu’abrite désormais à ses étages la Cité Miroir, ellemême s’étant substituée à une ancienne piscine où des générations de Liégeois apprirent leurs premières brasses. On s’est rendu ce jeudi à l’une des trois soirées d’ouverture du Reflektor qui offre gratis pour l’occasion un concert de The Experimental Tropic Blues Band. Une file se masse devant l’entrée, il se chuchote qu’il n’y aura pas de place pour tout le monde. Qu’importe, il faut tenter de rentrer. La veille, Oscar & The Wolf a joué à guichet fermé. Demain, c’est Raving George qui animera le bal tandis que le surlendemain le collectif Juice proposera un multiple avec Oaktree & Avondlicht, Up High Collective et La Détente Générale.
Immanquable, le nom ‘Reflektor’ est inscrit sur le fronton en caractères constructivistes, un peu dans le style du bâtiment qui fut édifié dans les années trente. Un vaste bar sert d’antichambre à la salle proprement dite. Le tumulte qui y règne est bon enfant. Pour l’heure, le dj diffuse une sélection soul consensuelle. Le concert se fait attendre et on discute le coup avec une des chevilles de l’équipe qui gère le lieu. Il nous propose aimablement de nous transmettre un dossier de presse. Mais, en fait de chiffres et de données, on voudrait s’en tenir au lieu tel quel pour en savourer l’ambiance. En pénétrant dans la salle, on mesure à quel point l’investissement a été conséquent. Les murs sont bardés de bois et l’acoustique s’avère impeccable. Il se dit que quatre semi-remorques de laine de roche ont été nécessaires pour insonoriser le lieu. Sans l’aide appuyée des pouvoirs publics, une telle entreprise eut été impossible à conduire. Une volée d’escaliers finement charpentée mène à une cursive et un balcon qui surplombe le parterre. C’est là que nous décidons de nous camper. The Belgians a lancé son show. Sur un écran géant en toile de fond, c’est toute la panoplie des héros belges qui défilent, de Sandra Kim à Eddy Merckx, de Dirk Frimout au Roi Baudouin. Elles cèdent le pas à celles de ‘Weird’, nouveau single du groupe, où des types ingurgitent jusqu’en en vomir des mets les plus abjects arrosés de breuvages qui ont valeur d’icône nationale. TETBB est ce soir en pleine forme et il le fait savoir. Redescendu au milieu du public, on prend la pleine mesure de l’endroit. Une salle de 600 personnes au centre de la cité ardente d’ores et déjà dévouée à un agenda ouvert et éclectique, de Murat à Swans, de Spain à John Mayall. De mémoire de Liégeois, cela faisait longtemps que l’on attendait cela. Pour un instant mes yeux s’attardent sur le sol. J’imagine qu’à l’exact endroit où je me tiens se trouvait un des quais de la gare routière des vicinaux qui desservaient la périphérie liégeoise. Un flot quotidien incessant de quidams et de navetteurs. Il ne reste rien de l’embarcadère. Seul subsiste l’appareillage. Celui d’une invite à un voyage sonore. Quand on sait que les fondateurs du Reflektor sont ceux-là mêmes qui jadis redonnèrent vie à une gare – de train cette fois – désaffectée (la Soundstation active dans les années 90 qui fermera ses portes en 2008), on ne peut s’empêcher de songer à l’image. D’une gare l’autre. D’un chemin parcouru à un chemin à venir. Un lien : www.reflektor.be
Texte : Le Dark Chips
Rebooté, formaté, enfermé à double tour, longtemps, voici comment l’ancienne civilisation avait décidé de soigner l’infâme, le Dark Chips. Sans relâche, il avait tapé, tapé et tapé encore sur la porte de sa cellule, c’était sa façon d’aimer. Aimer à croire qu’une bonne âme un jour lui rendrait sa liberté. L’impression d’une éternité et enfin le sauveur. Dark le remercia comme il se devait, se débarrassa de son corps et sourit. Il avait jeté un regard sur ce nouveau monde et savait déjà que rien n’avait changé. Lui non plus. « Je n’étais qu’un gamin irritant, menteur et roux » Aphex Twin.
« Fallait-il en faire une suite ? » C’est là toute la question… C’était pourtant une belle histoire que celle de The Sound Of Belgium, et surtout une belle idée autour d’un beau projet, d’une réussite. En effet, il y a deux ans, la « planète entière » s’enflammait à la découverte d’une richesse oubliée, comprenez le passé musical flamboyant d’une Belgique en pleine crise. TSOB, le concept pour faire chavirer la NVA, et tous ensemble! Mais même les plus belles histoires ont une fin, et on mesure la maîtrise de l’auteur à sa capacité à dompter cette dernière, guider sa romance. Portée d’un côté par le succès et par ses idées foisonnantes de l’autre, l’équipe de TSOB s’est égarée dans la narration de son ‘TSOB vol2’. Si le premier essai s’était basé sur une période passionnante de notre background, la playlist de sa suite semble pêcher par manque de matière première. De l’urgence à l’inconsistance, cette quadruple compilation passe aussi de la cohérence d’une boite Neuhaus au désordre d’un Stoemp. Certes, le document reste précieux mais le sortir de son écrin dégage tant de poussière que d’anciennes allergies se réveillent : les prémices de l’euro dance certainement. Telex, Frank De Wulf ou encore Quadriphonia auront beau se démener, après une forte et obligatoire dose d’antihistaminique ingurgitée, vos sens se verront altérés et tout le plaisir évanoui. Après le Noir, le Jaune. Après de belles épopées, de petites batailles. Reste au Rouge à voir le jour, mais on a déjà mal aux yeux rien qu’à imaginer la pochette. Le Roi, La Loi, La Liberté. ★ ★ ★ On peut exister depuis plus de 20 ans sans avoir jamais fait le break. On peut également ne pas être prédestiné à la musique électronique et pourtant ne pas être manche dans la discipline. Et pourtant, venus respectivement des ventres mous de la pop et du jazz, Arling and Cameron voyagent bras dessus bras dessous, à travers monts et marées, et traînent derrière eux une topographie où seul le plan droit n’existe pas. De gloires en galères, le duo a baladé ses mélodies électronisées sans jamais s’arrêter. Et sur ‘Good Times’, les deux compères ne dérogent pas à leur manie de se faire bien accompagner : la vibe de Duzt, le flow de Princess Superstar et même les « rrrroulés » de langue de Nina Hagen sur un texte, sauvé d’un vieux projet avorté, de la mannequin Eva Herzegova. CQFD : rien comme les autres ces deux là! En résulte un album d’électro-pop franchement jouette, rafraîchissant et à savourer sous les premiers rayons de l’été à venir. ★ ★ ★ Premier Commandement du dub : Adrian Sherwood, tu n’ignoras point. Et si toutefois votre culte avait des fuites, sachez qu’un pèlerinage est organisé à ce jour, le bien nommé ‘Sherwood At The Controls’. Puisque l’œuvre est immense, ce premier volume dépeindra les balbutiements d’un producteur de génie dans des courants aussi variés que le funk, le post-punk, l’électro et le dub. Et même si Sherwood a été amené dans sa carrière à épouser des projets plus conventionnels, rien n’est attendu dans les 14 titres proposés ici. The Slits, Prince Far I, The Fall et Mark Stewart se retrouvent dans un tracklist fait d’inédits exquis et d’introuvables succulents. N’en déplaise aux collectionneurs compulsifs, cet OVNI ne leur est pas exclusivement destiné. Et c’est tant mieux! ★ ★ ★ Et le disque « Jus de cervelle du mois » est attribué au label (Planet Mu) pour la parution du ‘Dark Energy’ de leur poulain Jlin. En partance de Chicago, roulez vers le Sud, et à l’instant où se dessineront devant vous les hauteurs qui bordent le Lac Michigan, s’esquisseront également les traits inquiétant des aciéries de Gary, en Indiana. Là bas, raffineries, quais et usines s’étendent jusqu’ à l’horizon : une nature morte animée par des flammes chimiques jaillissantes et d’épais nuages de fumées sombres. Vous ne vous étonnerez pas alors que le footwork sorti des tripes du jeune producteur de 26 ans puent la droiture, les tripes et la suie. Lui-même s’avouant incapable de créer hors de l’ennui du chaos et du malheur, déduisez que ses créations se traduisent par des essais acousmatiques mises en rythmes de l’enfer. Et si ce kilo de plomb était plus lourd que ce kilo de plumes finalement ? ★ ★ ★ Derrière Fort Romeau, c’est le cœur de Mike Green qui bat. Un cœur jeune dont le pouls n’a d’égal que l’ennui qu’inspire ‘Insides’, sorte de dissertation faite à la belle écriture. Des titres qui ne décollent jamais, des propos qui s’essoufflent en quelques mesures et le schéma très stéréotypé qui colle à la peau des usuels du remix. Déformation professionnelle oblige. ★ ★ ★ Alors qu’on ne l’attendait plus à l’orée du bois, vlà-ti pas que Next Stop Soweto se décide à réexposer son minois. Quatre ans pourtant que le label anglais (Strut Records) avait enterré le projet dans un pseudo ultime volet de la série. C’était évidemment un stratagème pour mieux bluffer les amateurs de cette thématique née en 2009, telle une opération d’archéologie sonore. C’est peu dire que le travail de recherche et de restauration mené par Duncan Brooker et Francis Gooding autour de disques totalement disparu fut aussi rigoureux qu’inédit. Document d’une époque où les groupes issus des townships brisaient alors les « années du silence » de l’apartheid avec une fougue musicale sans limite. Le chronologie est ici à nouveau respectée puisque dans ce quatrième volet, la série explore le tournant débridé des années 80 de la scène sud-africaine, qui mixée alors aux influences occidentales donnent naissance au rock zulu et à la disco afro. Le Roi, la Loi et surtout la Liberté.
Texte: Anys Amire et François Georges photo: Siliconcarne.be
Avant d’y revenir Ce n’était pas tant le mal de ventre ou les jambes cotonneuses que la lourdeur de la fuite qui le suspendait ce matin de mars. Les raisons qui le menaient à attendre un train en direction de Tournai importaient bien moins que l’envie d’y échapper. Il est bien entendu que l’appel téléphonique de la veille devait être à prendre en compte,« bien sûr il y eut un moment avant, un moment après, une envolée, un appel d’air, un ange trépassé dans le cendrier ». Bien sûr les gares le dimanche sont froides et nous font mal à l’âme, sans faire de vague. Bien sûr il est entendu que l’on pourra se faire bouffer par des personnes pas si grandes que ça, que l’on pourra volontiers échanger notre place contre celle de l’autre là-bas, qui sourit seul, qui attend depuis longtemps sur le banc à tel point qu’il ne sentira plus le froid. Bien sûr il est évident que les circonstances ne s’y prêtent pas mais qu’il serait peut-être temps de faire un peu de sport, d’apprendre à réparer un lave vaisselle, de garder enfin sa chambre propre et rangée, de manger équilibré, de parler italien. Bien sûr cela prendra du temps
mais un ou deux jours pourraient suffire. Bien sûr cela ne changera rien mais si cet oiseau passe la ligne d’horizon avant que la jeune fille au jean délavé à l’autre bout du quai ne finisse sa cigarette peut-être y aurat-il une chance que cela change un peu. Peut-être pourrait-il neiger un peu, histoire d’en remettre une couche blanche sur ce mauvais roman de gare. Peut-être qu’il y en aurait suffisamment pour que les trains déraillent, que cela brise la route, que cela cesse de se poursuivre, de le poursuivre. Un froid polaire qui cesserait la pluie, qui éviterait la vie. Peut-être que Paul Simon n’a jamais trouvé 50 façons de quitter son amante, peut-être pas 5, peut-être pas 2. Peut-être parler de Paul Simon est une façon comme une autre de gagner du temps ou plutôt d’en perdre, peut-être serait-il mieux de parler du dernier album de Fauve qui est moins bien que celui de Michel Cloup qui est moins bien que celui de Diabologum qui est moins bien que celui de Slint qui est moins que celui de Flipper qui est moins bien que celui de La Düsseldorf qui est moins bien que celui de Silver Apples qui est moins bien que celui de SPK qui est moins bien que le son transparent qui résonne dans nos têtes quand vous vous apprêtez à nous taire, à nous mettre à distance. Évidemment tout l’art de Pétrarque était dans la digression, évidemment Kierkegaard n’était roi que des pas de danse ironique, juste gagner un peu de temps avant que ce train n’arrive, pas grand-chose juste le temps de siffloter cette jolie chanson de J-P Nataf « même un idiot peut. Même un idiot peut mais pas toi. So seul alone ». Juste quelques mesures, la dernière et puis on y va c’est promis. Évidemment tout passe, le bon comme le mauvais. Évidemment on ne misera pas sur nos corps encore moins sur nos cœurs. Évidemment trente secondes ne changeront rien mais que dire de quarante-cinq ? Il continua longtemps à osciller sur le bord de quai les pensées défilant en boucle, l’une remplaçant l’autre, faisant écran. Il dit : « mais comment voulez-vous, mais comment voulezvous que je cesse la pluie ? ». Le sol trembla sous ses pieds déjà peu stables, le train entra en gare. Il s’installa dans le wagon première classe. Il regarda attentivement tous les paysages se faire dévorer un par un par la fenêtre, il s’arrêta de penser et ferma les yeux un temps excessif comme à l’époque où recroquevillé dans son lit il faisait semblant de ne pas entendre la voix terrible de la mère lui annonçant le retour du matin d’école. Quelques secondes en plus… avant d’y revenir. Une chanson : ‘Seul Alone’ par JP Nataf dans l’album ‘Clair’
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Texte : Ann to e -i n L ies eB o Ru er msa c ©l e a n d r e w w h i tt o n
Conor O’Brien, c’est d’abord deux yeux immenses. Dessinés par Margaret Keane, ils te bouffent de leur bleu-miroir. Ils s’esquivent la seconde d’après, grandes boules insaisissables perchées sur des épaules de moineau. Un corps frêle et inverti, replié sur lui-même, balance à un rythme connu de lui seul ; dessous sa barbe fournie
s’écoule ce fin filet de voix auquel une pointe d’accent irlandais confère ce qu’il faut de robustesse. Fragilité d’apparat. Protégé par l’étiquette Villagers, O’Brien livre un troisième album solaire et solitaire. Plongeant dans le sillage iodé d’un King
Creosote, ‘Darling Arithmetic’ grise comme une après-midi sur la grève, étourdit les sens et laisse un goût de sel sur les rebords de l’âme. Ne tournons pas autour du pot : nous tenons là l’un des chocs de l’année, une gifle pop-folk d’une douceur terrassante, une caresse à faire tourner les oiseaux dessus ta tête encore longtemps. ‘Darling Arithmetic’ s’ouvre sur ‘Courage’. Tu y chantes : « Il m’a fallu du temps pour être honnête/Il m’a fallu du temps pour être moi ». Ce n’était pas le cas auparavant ? Conor O’Brien : « C’est la première fois que j’écris de façon aussi personnelle. J’ai écarté les symboles et les métaphores. Je voulais de la clarté, de la simplicité. Placer ‘Courage’ en ouverture m’a indiqué la marche à suivre pour le reste du disque : aborder mon rapport aux relations, à l’amour, le plus honnêtement possible. Rien de plus. Et je voulais de l’espace aussi. Que la musique respire. Il y a cette structure de base très simple, folk ou presque country. C’est confortable. Puis les refrains arrivent et tirent cette structure vers une sensibilité un peu plus complexe. Mais le sentiment de confort initial était primordial pour créer l’intimité. » Rétrospectivement, vois-tu ‘{Awayland}’ comme un disque impersonnel ? Conor O’Brien : « Les disques sont comme différents filtres de tes expressions. Avec ‘{Awayland}’, j’étais dans la fiction pure. C’est là où je me trouvais, artistiquement, à ce moment-là. Si je regarde en arrière, mes disques sont une cartographie du chemin qu’a pris mon esprit pour arriver là où j’en suis aujourd’hui. Ils sont donc tous personnels. Je suis simplement plus frontal sur le dernier. »
Stipe parle plus qu’il ne chante. J’ai essayé ça sur ‘Soul Serene’ et soudainement, le morceau donne l’impression qu’il s’adresse à l’auditeur. Ensuite, j’ai effacé les arrangements qui sonnaient clichés : il fallait que je retrouve la chanson qui se cachait là-dessous. Ce que tu entends sur le disque doit être la quatrième version. » ‘So Naïve’ est incroyable. La voix prend la mélodie à sa charge. Comment es-tu arrivé à ce degré d’épure ? Conor O’Brien : « Celle-là aussi était envisagée comme une grosse chanson pop ! (Il entonne les paroles sur un air très power pop ; on croirait le ‘Believe’ de Cher.) Elle s’est dégonflée jour après jour. J’ai voulu l’abandonner, aucune version ne fonctionnait. Et une nuit, je me réveille vers trois heures du matin, je me rends dans la grange où se trouve mon studio et j’ai enregistré cette version en une prise, le micro collé au visage. Je me suis recouché avec un vrai sentiment de plénitude. Le lendemain, j’ai ajouté la base onirique et des chœurs discrets et c’est tout. Mon manager était moins enchanté que moi : la version de base était son single ! » Cela me rappelle la façon dont le monteur son Walter Murch est parvenu à donner cet aspect si intime à la voix-off du Capitaine Willard dans ‘Apocalypse Now’ : il a donné l’indication au comédien de parler comme si le micro était sa fiancée, couchée à ses côtés. Conor O’Brien : « C’est tout à fait ça, c’est ce degré d’intimité que je voulais atteindre. Cela explique pourquoi je ne suis pas parti en studio. Enregistrer à la maison suscite certaines imperfections, mais elles participent au sentiment de proximité. » Comment vois-tu ces chansons, enregistrées dans le repli, rencontrer un public sur scène ? Crains-tu qu’elles puissent perdre de leur véracité, à force d’être chantées tous les soirs ? Conor O’Brien : « Ces chansons sont écrites de mon propre point de vue. Je ne peux pas échapper au fait qu’elles disent : « Salut ! C’est moi ! ». C’est bizarre, une chanson : tu peux chanter un morceau ancien et ne plus t’y retrouver, ne plus partager l’opinion ou l’idée qui y est exprimé, mais tu dois respecter le fait que c’était important pour toi au moment de l’écrire. Tu dois y trouver une vérité nouvelle, la dépoussiérer, sinon tu tombes dans la théâtralité. Pour ce qui est des concerts à venir, les harmonies vocales seront centrales au show. J’ai de nouveaux musiciens avec moi, des Gallois. Une harpiste, qui est aussi aux claviers, et un percussionniste qui joue également du bugle. Et il est possible que d’anciens membres du groupe nous rejoignent. On travaille déjà sur la réinterprétation des anciennes chansons, pour qu’elles soient plus dans le ton. Ce sera très atmosphérique, très éthéré, plutôt éloigné de la tournée précédente qui était plus rock. » As-tu déjà envisagé de tourner seul ? Conor O’Brien : « J’aime trop les arrangements pour ça. Je m’ennuierais. Je l’ai fait un peu, aux États-Unis. On n’avait pas les moyens d’envoyer le groupe dans son entièreté. On est donc partis à deux, avec mon ingénieur du son. C’était pas mal, mais cela manquait de couleurs. » Si je te cite, qu’y a-t-il de « si naïf » dans le fait de « croire faire partie de quelque chose de plus grand » ? Conor O’Brien : « Je veux dire par là qu’on peut se réaliser, en tant que personne, sans pour autant se projeter au-delà de son cercle restreint. Être en paix avec l’idée que l’on ne sait rien et que l’on n’est rien, à hauteur de ce monde immense. Je suis peut-être naïf, mais au moins je connais ma place. » (Il sourit.)
En Harmonie Avec Autre Chose Que L’Ego Sur ‘Darling Arithmetic’, plus que d’intimité, j’ai le sentiment d’un processus de guérison. On t’y entend prendre soin de toi-même, avec beaucoup de délicatesse. Conor O’Brien : « Oui, il y est beaucoup question de respect, à commencer par celui que l’on se doit. Avec l’attention de ne pas gonfler son ego. Dans d’autres chansons, la guérison vient du fait de sortir des ténèbres, de trouver sa lumière. Elles parlent finalement de la même chose. » Et ça marche ? Avoir écrit cet album t’a aidé d’une certaine façon ? Conor O’Brien : « Je prends en tout cas énormément de plaisir à ces nouvelles chansons. Je les ai chantées pour la première fois il y a quelques jours en Irlande et je me suis senti terriblement bien. C’était... cathartique de les voir prendre vie devant un public. Mais tu sais, je voulais surtout écrire un disque dont le ton soit uniforme, du début à la fin. Et j’avais peur de ne pas y arriver, de ne pas trouver la discipline. J’ai toujours tendance à foutre des trucs bizarres un peu partout. C’était fun sur ‘{Awayland}’, mais je ne voulais pas refaire la même chose. » Comment sais-tu quand un morceau a trouvé son point d’équilibre, quand tu as trop mis ou pas assez ? Conor O’Brien : « Il n’y a pas de formule. ‘Darling Arithmetic’ était trop touffu et j’ai passé du temps à l’écrémer. J’ai beaucoup jeté ! Je voulais revenir à des morceaux très dépouillés, quasi-nus. Ce qui m’a aidé, c’est de travailler sur mon petit 16-pistes : j’avais des limites claires. Il y a un grand travail d’accompagnement sur l’album, mais il reste confiné à cet impératif technique. Tant mieux. » Effectivement, le final de ‘Soul Serene’ laisse entendre, au loin, ce qu’aurait pu être l’album s’il avait suivi la même voie épique que ‘{Awayland}’. A peine entend-on ces percussions que déjà elles disparaissent. Conor O’Brien : « Ah cool, t’as entendu ça ! C’est une cowbell. We need more cowbell. (Il sourit, je capte la référence au sketch du Saturday Night Live sur Blue Öyster Cult, on se marre.) C’était une chanson super bizarre, parce qu’elle ne ressemblait pas du tout à ça au début. Maintenant c’est… (Il se met à chanter.) Mais au début ça commençait ainsi… (Il chante un air où chaque syllabe est étirée, en crescendo. Cela donne un côté psyché au morceau, un peu à la manière de Polyphonic Spree.) Comme un mauvais air de conte de fées. J’ai abandonné le morceau pendant une semaine, puis j’y suis revenu avec R.E.M. en tête. J’ai beaucoup écouté ‘Automatic For the People’ pendant l’enregistrement et parfois
Un disque : ‘Darling Arithmetic’ (Domino/V2)
on stage 17/05, Botanique (Bruxelles) 11/04, Motel Mozaïque (Rotterdam)
T e x t e : l a u r e n t G r e n i e r © Ra p h a ë l N11 eal
LES
NUITS 2015
WWW.BOTANIQUE.BE
09.05.2015 GHOSTPOET gb
© Ken Kaban
SHABAZZ PALACES us KUTMAH gb
© Timothy-Saccenti.
26.04.2015 FLYING LOTUS us
09.05.2015 OPENING NIGHT OWLS AFTER PARTY : CLARK HELENA HAUFF - GAZELLE TWIN - BLANCK MASS WALTER HUS - ORPHAN SWORDS+DJ MAZE
12.05.2015 AKA MOON be BalkAlefBa création
11.05.2015 ELVIS BLACK STARS be ROMANO NERVOSO be THE K. be - BRIQUEVILLE be
ISAAC DELUSION BEAUTIFUL BADNESS be fr
15.05.2015 NICOLAS MICHAUX be (création).
«Demain n’appartient qu’à la nuit» avec MUSIQUES NOUVELLES/MP4 DOM LA NENA BR - WALTER HUS BE
SONGHOY BLUES ml NADINE SHAH gb
© Hannes Verstraete
© Fred Pauwels
© Xavier Portela
JOY be LAETITIA SHÉRIFF fr
14.05.2015 HINDI ZAHRA fr
17.05.2015 PATRICK WATSON ca VILLAGERS ie ©
15.05.2015 CHAPELIER FOU fr
13.05.2015 DOMINIQUE A fr
© Richard Dumas
JOE BEL
fr
© Glenn Dearing
12.05.2015 JONATHAN JEREMIAH gb
© Romain Gamba
SOPHIE HUNGER ch TALISCO fr
© Sofia & Mauro
10.05.2015 ASA ng
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Texte : A Gn en ry e -L e i sfee b Rvermea c ©ljea i r o z a v a l a
Avec la constance d’un fleuve tranquille, Calexico distille album après album son americana humaniste en même temps qu’une vision panoramique des Amériques qui embrasse toute sa diversité culturelle et géographique. En renouant sur ce huitième album avec un fort tropisme mexicain puisque ‘Edge Of The Sun’ joue à
saute-moutons avec les frontières, les murs et les barbelés pour se nourrir du soleil subversif de Coyoacán. Si les featurings de Diego Rivera, Frida Kahlo, Malcolm Lowry et de Leon Trotski sont essentiellement spirituels, la présence bien réelle de Sam Beam, Ben Bridwell, Neko Case ou Amparo Sanchez au générique des compositions contribue à régénérer plutôt qu’à renouveler le son Calexico. Moins fascinant qu’abouti, et parce qu’il n’a pas l’ambition de constituer un manifeste artistique révolutionnai-
re, ce nouveau disque est une vraie étape de transition dans la discographie du groupe. Et un excellent prétexte pour siroter des mezcalitos au comptoir de l’AB avec Joey Burns et John Convertino.
Ce nouveau disque vient finalement assez vite après la très longue tournée - près de deux ans - entamée dans la foulée de votre précédent album en septembre 2012. Les nombreux invités présents sur ce disque étaient-ils le moyen idéal pour retrouver de la fraîcheur et éviter une forme de lassitude ou de burn-out ? Joey Burns : « On aime vraiment ce qu’on fait. Ça n’est pas une posture. On met beaucoup de passion dans notre travail. Et quand ton projet principal consiste à passer ton temps à faire de la musique, à tourner, à voyager, tu te rends compte avec les années à quel point ça devient précieux. Dans ce contexte, je ne parlerai jamais de lassitude. Il y a beaucoup de musiciens dans le groupe qui ont des enfants. On doit tous faire des arbitrages, des concessions dans nos choix de vie. Ça donne une autre dimension à nos moments passés ensemble. Un caractère précieux qui s’affirme à mesure que nos vies de famille ont tendance à prendre le dessus. Pour le reste, le fait de convier autant d’invités n’était pas un parti-pris de départ. C’est quelque chose qui s’est imposé aussi naturellement que progressivement. Et puis ça a toujours été dans l’ADN de Calexico d’être accueillant ! Mais c’est vrai que sur ce disque on a poussé cette logique à fond puisqu’il y a un invité différent sur chaque chanson. »
Viva Calexico !
A votre image, Calexico dégage une impression de grande sagesse, de fluidité, presque de long fleuve trop tranquille. Vous ne craignez pas qu’à la longue on vous trouve un peu transparents ou ennuyeux, à une époque où les carrières se construisent sur des accidents, des ruptures ou des coups d’éclat ? John Convertino : « On a eu beaucoup de chance de pouvoir construire ce projet ensemble dans la durée. La plupart des membres du groupe sont là depuis le début. Et cette cohésion entre les musiciens reflète ce qu’est notre vie ensemble au quotidien. Et c’est plutôt une fierté jusqu’à présent d’avoir évité de se retrouver dans l’actualité parce qu’on aurait dévasté une chambre d’hôtel ou parce qu’on se serait entre-tués (rires) ! Pour moi on peut encore continuer longtemps comme ça ! Et peu importe si on a une image de professeurs d’université ! (rires) » Joey Burns : « Ça n’est pas une image qui est travaillée. Je le répète, on aime ce qu’on fait, on aime partir en tournée, contrairement à certains groupes. Et je pense que c’est ce qui se dégage de nos prestations sur scène. Et ce type de bouche-à-oreille nous suffit amplement. On a aussi eu la chance d’avoir pas mal d’opportunités de collaborer à d’autres projets, que ce soit avec d’autres musiciens (je viens d’ailleurs de recevoir un appel pour travailler prochainement avec Amos Lee) ou pour le cinéma, par exemple. Ça contribue à diversifier nos perceptions et à notre évolution artistique. Mais après, chacun est libre de nous percevoir à travers sa propre sensibilité. » ‘Algiers’ était peut-être votre disque le plus « européen », le plus mélancolique mais paradoxalement le plus pop aussi. Ce nouvel album opère régulièrement un retour vers des sonorités plus latines et joue aussi beaucoup sur les contrastes, alternant entre moments d’espoir et d’introspection, parfois au sein d’un même morceau… Joey Burns : « Oui certainement. Ça se traduit déjà dans la façon dont le tracklisting a été défini. L’album commence et se termine de façon plutôt enthousiasmante et lumineuse. Entre les deux, il y a de la place pour le contraste. Pour les écrivains, il y a cette expression : « écris ce que tu vois ». En réécoutant notre disque, je me dis que c’est ce qu’on a fait : on y a mis ce qu’on a vu et vécu ces dernières années, les moments plus compliqués et les joies. » John Convertino : « Effectivement, il y aussi pas mal de passages plus sombres sur ce disque. Je pense que c’est assez fidèle à ce que nos vies sont ou ont été ces derniers mois. Et c’est quelque chose qu’on essaye de rendre universel à travers la musique. Ça n’est pas toujours facile d’être un Homme sur cette planète pour le moment... Et donc ce contraste est nécessaire. » Après la Louisiane, c’est au tour du Mexique d’avoir accueilli votre escapade créatrice. Alors que vous avez longtemps été attachés à l’Arizona, est-ce dorénavant un impératif de sortir de vos habitudes ? Quel rapport entretenez-vous avec ce matériau précieux qu’est l’inspiration ?
John Convertino : « C’est à la fois une nécessité et un vrai moyen de renouveler l’inspiration. Au moment de concevoir un nouveau disque, c’est primordial pour nous de pouvoir nous créer une sorte de bulle artistique et créatrice. Hors du contexte familial qui est notre réalité quotidienne. Pouvoir consacrer des jours entiers à la musique pendant quelques semaines sans être distrait par notre rôle de mari, de père ou de chef de famille. C’est une vraie nécessité de sortir de cette routine, de ce cocon familial pour trouver la concentration et renouer avec l’inspiration. Qui reste effectivement, même après toutes ces années, un processus assez mystérieux. Et je pense que cette tendance à l’exil momentané ne fera que se renforcer dans les prochaines années. » Joey Burns : « C’est aussi une façon pour nous de nous poser en tant que groupe. D’écrire, de glander, de visiter des villes ensemble. De réapprendre à se connaître dans un autre contexte que la routine d’une tournée. Et en même temps, on a une grosse pression de la famille pour rentrer à la maison avec du concret, du vrai matériel... C’est à dire des chansons abouties et pas juste des maquettes de chansons ! (rires) ! » Le choix de Coyoacán, que signifiait-il exactement pour vous ? Joey Burns : « Coyoacán est en train de devenir, ou plutôt de redevenir, un lieu très tendance, sur le plan artistique. Notamment pour les musiciens. De plus en plus de musiciens se sont établis là. Et puis c’était pour nous, qui nous sommes nourris depuis le début de la musique et de la culture mexicaine, l’occasion d’aller à la source même de cette civilisation et de cette culture. Ce que nous n’avions étonnamment jamais pris le temps de faire auparavant. » John Convertino : « On a beaucoup visité ces endroits chargés d’histoire. La maison de Frida Kahlo, celle de Trotski aussi. Les murs sont chargés de la vie de ces personnalités. Et tu regardes ta vie, et tu te dis que tout est tellement facile pour toi par rapport au vécu de ces personnages dont la légende se confond avec l’Histoire. » Vous n’avez jamais caché votre attachement à certaines valeurs d’universalité, de solidarité et de diversité. Une chanson comme ‘Bullets And Rocks’ est très connotée à cet égard. C’est aussi une volonté de vous démarquer de l’environnement très hostile à l’altérité dans lequel vous baignez au quotidien en Arizona ou au Texas ? Joey Burns : « C’est effectivement un morceau très important pour moi aussi. Quand j’ai écrit la chanson, je pensais d’abord à la situation des migrants entre le Mexique et les États-Unis et la chanson est très connotée de ce point de vue. Mais j’ai aussi voulu laisser suffisamment de possibilités d’interprétation pour qu’elle soit plus universelle. Qu’elle soit transposable à toutes les familles qui un jour risquent leur vie pour fuir un conflit. Ou à ces pères prêts à tout pour offrir autre chose à leurs enfants. Cette thématique me hante depuis des années, bien avant que je ne sois moi-même un chef de famille. Cette foi qu’il est nécessaire de posséder et de réussir à entretenir pour s’extraire de ces situations de conflit ou de pauvreté et continuer à espérer et à rêver d’une vie meilleure, c’est très puissant et ça me fascine vraiment. Quand je vois la situation en Arizona, mais c’est vrai pour toutes les régions où la mixité culturelle est problématique, où l’étranger est stigmatisé, je déplore ce potentiel d’enrichissement personnel qui est perdu en rejetant l’Autre. C’est ce que je venais souvent chercher en Europe, ce mélange permanent des cultures et des langues. Mais ça devient très compliqué partout maintenant…» Un disque : ‘Edge Of The Sun’ (City Slang/Konkurrent)
on stage 25/04 den Atelier (Luxembourg) 27/04 Ancienne Belgique (Bruxelles)
T e x t e : N i c o l a s Al s t e e n
09
Athens, Alabama. Une cartographie de sa ville natale tatouée sur le bras, Brittany Howard affirme ses origines et pose une voix majestueuse sur le nouvel album d’Alabama Shakes. Avec ‘Sound & Color’,
la chanteuse s’affranchit définitivement des clichés du rock vintage, poussant sa formation à imaginer une musique transgénique et décomplexée. Funk furax, soul psychédélique, pop baroque, R’n’B mutant, rock’n’roll déviant ou gospel sans foi ni loi occupent ici un territoire à l’horizon dégagé : un monde meilleur. Enchanté, lumineux et sans frontière.
Quand avez-vous enregistré ‘Sound & Color’ ? Brittany Howard (guitare, voix) : « L’année dernière. On a marqué une pause de dix mois après trois ans de tournées. On a laissé venir les nouvelles idées et on s’est retrouvé à cinq reprises en studio. On a maquetté l’album chez nous, à Athens. Mais on a tout enregistré à Nashville, au Sound Emporium Studio. » Qu’avez-vous appris des trois ans de tournées qui ont suivi la sortie de votre premier album ? Steve Johnson (batterie) : « Techniquement parlant, on s’est amélioré au fil des dates. À chaque fois, il était question de petits ajustements. Mais, en bout de course, ça fait vraiment la différence. Quand on a commencé à défendre notre premier album sur scène, on jouait dans des bars. À la fin de la tournée, on se présentait devant des foules de 50.000 personnes dans des festivals en plein air. Ça nous a appris à relancer la machine chaque soir, en essayant de garder la même énergie qu’au point de départ. Une chose est sûre et certaine : on n’a jamais bâclé une seule date. Au terme des trois ans de tournées, on était méchamment rodé. » Cette expérience acquise sur scène a-t-elle modelé les morceaux du nouvel album ? Brittany Howard : « On n’a absolument pas tenu compte de l’aspect scénique pour écrire les nouveaux titres. On aurait peut-être dû… Parce que techniquement, les nouvelles chansons sont bien plus difficiles à transposer sur scène. Mais ce n’est pas grave. On aime les défis. Là, par exemple, on est en train de bosser comme des dingues pour que tous les morceaux tiennent la route en concert. En moyenne, on passe dix heures par jour à répéter les nouvelles compos... On a ajouté des filles dans les chœurs et on bosse avec un claviériste supplémentaire. Mais, pour nous, l’important était de faire le disque dont on avait vraiment envie. Sans limite ni contrainte. » Les chansons de ‘Sound & Color’ explorent ainsi de nouvelles sonorités. Quand votre premier album est sorti, certains rangeaient volontiers votre musique dans la case rock’n’roll vintage. Cette fois, les chansons s’abreuvent à la source du funk, du r’n’B, de la soul, du blues ou des musiques africaines. Peut-on concevoir ce tournant comme votre façon de déchirer les étiquettes ? Brittany Howard : « On n’a jamais voulu échapper aux descriptions extérieures. Pour une raison toute simple : on est toujours resté fidèle à notre personnalité. On ne s’est jamais soucié de poser des mots sur notre musique. On ne s’est jamais soucié de savoir combien de personnes allaient potentiellement écouter notre album. Rien de tout ça. On a juste fait notre truc sans se poser de question. ‘Sound & Color’ marque effectivement une rupture. Le son est différent. Mais comment pourrait-il en être autrement après trois ans ? On n’allait pas refaire le même truc. Nous sommes des gens créatifs. » Sur le nouvel album, un morceau comme ‘Gemini’ vient jouer avec une certaine forme de minimalisme : un R’n’B squelettique qu’on raccroche plus spontanément à des gens comme James Blake, Chet Faker ou Jamie Woon. Utiliser des synthés, toucher à une certaine forme
flamenco festival esch
de modernité, c’était un objectif à l’heure d’aborder les nouveaux morceaux ? Brittany Howard : « Il n’y a aucun synthé sur notre disque. Rien de digital. On travaille exclusivement avec de véritables instruments. On a juste cherché à les utiliser différemment. Sur ‘Gemini’, il s’agit en réalité d’un son de guitare couplé à celui d’un Rhodes. On a vraiment essayé de proposer quelque chose de neuf et d’avant-gardiste. Une démarche qui collait bien aux disques qu’on a écoutés, les trucs dans lesquels on a puisé une énergie régénératrice : les premiers albums de David Axelrod, Gil Scott-Heron ou Curtis Mayfield, notamment, nous ont montrés la voie. Ces gens n’attendaient rien de la musique. Ils ne cherchaient pas à faire du fric à tout prix. Ils créaient, inventaient un style, prenaient avant tout du plaisir dans l’écriture. Le jazz-funk, la soul psychédélique, la pop baroque… Nous sommes vraiment partis dans toutes les directions pour réinventer notre son. » Pour reproduire les chansons de ‘Sound & Color’, vous êtes désormais neuf personnes sur scène. Comment cette métamorphose s’est-elle opérée ? Brittany Howard : « On a déjà joué deux shows dans cette formule. Défendre les nouvelles chansons à neuf, c’est vraiment le minimum syndical. On pourrait imaginer de bosser avec des cordes supplémentaires et un orchestre de dix personnes à nos côtés mais, financièrement, c’est intenable en tournée. Avec ‘Boys & Girls’, on pouvait aisément reproduire nos chansons à quatre. Mais là, on a accumulé trop d’idées. Quand on s’est penché sur la transposition des morceaux, on avait minimum sept parties différentes à jouer... Mais ce n’est pas parce qu’on est plus nombreux sur scène que ça change quoi que ce soit. À mes yeux, Alabama Shakes est toujours le même groupe. C’est un état d’esprit commun. Un seul et unique projet. » Ça se passe comment le processus de décision chez Alabama Shakes ? Brittany Howard : « Comme dans le gouvernement belge ! (Rires) On discute pendant des heures, on met les points brûlants au congélateur, on fait tous quelques concessions et on adhère à une vision commune. C’est hyper démocratique. Généralement, on prend beaucoup de temps pour prendre une décision. Mais, à la fin, on opte toujours pour la meilleure option, la plus équitable, celle qui arrange tout le monde. ‘Sound & Color’ s’est dessiné comme ça, à force de compromis et d’argumentations. » Un disque : ‘Sound & Color’ (Rough Trade/Konkurrent) Suivez le guide : www.alabamashakes.com
on stage 28/06, Rock Werchter
coal chamber (usa)
10ème édition
Suppports: American Head Charge (USA) + Soil (USA) + Blood Runs Deep (CH)
03 > 16 may 15
tu 02 june 15
Danse / Musique
Alternative / Nu Metal
agenda
Our last night (USA)
the qemists (UK)
avril Mai Juin
Wed 27 may 15
wed 03 june 15
Alternative Metal
Electronica/Drum & Bass
2015
emmure (usa) & caliban (d)
Public service broadcasting (UK)
Thu 28 may 15
SAT 13 june 15
Deathcore / Metalcore
Ethno Funk / Alternative
www.kulturfabrik.lu
Support: Palisades (USA)
L’association Kulturfabrik bénéficie du soutien financier du Ministère de la Culture du Luxembourg et de la Ville d’Esch-sur-Alzette.
10 T e x t e :
Antoine Bours © titus simoens
“How Do Yo Do?”. C’est par ces mots, scandés par Roxette à plein volume dans un local parsemé de pelures d’oranges et de verres à moitié vides, que m’accueillent Jinte Deprez et Maarten Devoldere, les deux têtes chantantes de Balthazar. Retrouvailles. Il y a plus de deux
ans, je les rencontrais à la veille de la sortie de ‘Rats’, second album qui allait changer la donne pour le quintet courtraisien. Depuis, les gaillards ont trimballé leur pop ambitieuse des States au Japon, enregistré un nouvel opus intitulé ‘Thin Walls’ en GrandeBretagne et se sont transformés en rock star : cheveux en batailles, cernes kilométriques et une certaine propension à foutre le boxon par où ils passent. Pagaille entre murs fins.
Les Balthus Au Cirque Dans ‘Decency’, le morceau d’ouverture, vous déclarez « Nous avons été des Rats / Bien assez longtemps ». L’aveu d’un ras-le-bol ? Jinte Deprez : « Nous avons tourné avec ‘Rats’ pendant deux ans. C’était génial, l’album nous a ouvert tellement de portes : les salles grossissaient de plus en plus. Mais à jouer les mêmes morceaux encore et encore, nous avions l’impression de devenir les clowns de notre propre cirque. Il était temps pour nous d’en redevenir les metteurs en scène. » Vous avez écrit pendant la tournée. Comment diriger le cirque tout en faisant le clown ? Maarten Devoldere : « C’est chaotique ! Ce fut très différent des deux albums précédents qui furent réalisés à la maison dans la paix et la tranquillité. En tournée, ton état d’esprit est subordonné à l’instinct, il est difficile de trouver la concentration. Au début nous pensions ne pas en être capable. Au final, cela a donné un album plus vivant, plus spontané. » Jinte Deprez : « Ça a commencé comme une expérience. Il a fallu se pousser au cul. C’est une question de volonté : pour les besoins d’un live l’année passée, on s’était obligé à écrire une chanson par jour. Un exercice routinier qu’on a répété en tournée. » Pouvez-vous m’en dire plus sur les “murs fins” du titre ? Jinte Deprez : « Ils représentent parfaitement l’expérience que fut l’écriture du disque. On n’était plus dans un exercice solitaire, dans la même sphère privée qu’auparavant. Je tiens à dire que cela n’a rien de négatif : nous avons changé notre façon d’envisager notre rapport personnel à la musique. Plus besoin de bulle : aujourd’hui des murs fins nous suffisent. » Maarten Devoldere : « On peut composer dans le bus, en présence d’autres personnes, désormais. Et nous avons aussi investi deux chambres dans un ancien monastère devenu squat d’artistes, le temps de composer certains morceaux. Le mur qui nous séparait est à l’origine du titre. » ‘Thin Walls’ ressemble à une collection de chants de marin : toujours en mer, à attendre le retour au port. Maarten Devoldere : « Deux ans de tournée ont drastiquement changé nos vies. On a dû relouer nos apparts, dormir chez des potes, revenir à l’occasion dans nos familles… Et il y a cette brièveté des haltes sans lendemain. On arrive, on joue, on se bourre la gueule et on repart. » Jinte Deprez : « ‘Thin Walls’ n’est pas un journal de bord. Plus que les paroles, c’est surtout notre musique qui a subi l’influence de cette vie sur la route : nous ne sommes plus aussi introvertis. Les chansons de ‘Thin Walls’ sont beaucoup plus enjouées. ‘Rats’ était un album auquel il était difficile de donner vigueur sur scène. » Après Noah Georgeson au mixage sur ‘Rats’, vous êtes allé chercher Ben Hillier (Blur, Doves, Depeche Mode) pour la production de ‘Thin Walls’. Que cherchez-vous dans une collaboration ? Jinte Deprez : « On n’est pas à la recherche d’une scène ou d’un genre spécifique. On a fait l’inventaire des albums qu’on aimait et Ben Hillier était omniprésent. Puis on l’a croisé en Angleterre et il s’est avéré qu’il aimait notre travail. Ce qui nous a conforté : il n’allait pas transformer Balthazar. Cela se voit dans sa discographie : ce n’est pas le genre de producteur à imposer sa signature. Il cherche simplement à tirer le meilleur des artistes. »
‘Thin Walls’ opte pour une pochette assez sobre, après la splendide photo de Titus Simoens pour ‘Rats’. Maarten Devoldere : « On nous dit souvent que notre musique est cinématographique. On aime bien cette idée. Avec une photo en couverture, on dirige déjà l’auditeur vers une certaine tonalité, un certain visuel. Cela devient redondant. C’est comme afficher le héros en couverture d’un bouquin. On voulait cette fois quelque chose de neutre, comme un écrin. Et comme plus personne n’achète de disque, on voulait récompenser les irréductibles et on a décidé de l’imprimer à l’encre dorée. Ce qui coûte une fortune… » Après une tournée si longue et des collaborations aux USA et en Angleterre, avez-vous toujours l’impression d’être un groupe belge ? Jinte Deprez : « Oui ! De plus en plus, en fait. Avant, on revendiquait notre statut de “groupe international”. Puis on a réalisé que l’étiquette belge était une force et qu’elle nous correspondait. On est très exotique à l’étranger. » Maarten Devoldere : « Apparemment, il est typique pour un groupe belge de pratiquer une forme particulière de métissage culturel, là où un groupe anglais sera plus inféodé à sa culture. Et on le retrouve à tous les niveaux, depuis Stromae jusqu’au groupe alternatif le plus obscur. » Jinte Deprez : « Maintenant qu’on nous voit comme un groupe international à domicile, on ne se rebelle plus contre le drapeau. (rires) »
Balthazar ‘Thin Walls’ Pias
‘Decency’ commence là où s’achevait ‘Signs’, dernier morceau du très bon ‘Rats’. Balthazar n’a rien perdu de son charme enfumé. Les courtraisiens poursuivent une œuvre à la tonalité nocturne, mais cette fois ils nous chantent une nuit habitée, baignée de lettres d’or. De ces nuits où l’esprit reste vif tout du long, quand le chant des oiseaux nous prend par surprise. ‘Nightclub’ et ‘Wait Any Longer’ prouvent une habilité à flirter avec les hits sans rien perdre de sa personnalité. Le spleen bourbon guette toujours au coin de la rue (‘Then What’, ‘True Love’), charriant son lot de morceaux chaloupés parfois plombés par quelques malheureux tics. A commencer par une tendance qu’ont Jinte et Maarten à traîner de la voyelle dans de gouailleuses tirades un rien systématiques. C’est dans ces instants qu’on craint que le Cirque Balthazar aie fait le tour de ses tours. Fort heureusement, leur sens aigu de l’écriture et des arrangements (le violon de Patricia Vanneste, toujours aussi pertinent) fait de ‘Thin Walls’ un troisième album plus que recommandable. (ab)
on stage 14/05, Cirque Royal (Bruxelles) 26/06, Rock Werchter (Rotselaar) 12/07, Les Ardentes (Liège)
Texte : Antoine Bours © Dennis
« Fifteen La Chouffe… » Malgré son marathon houblonné de la veille, Luis Vasquez a le regard vif et habité. « My favorite beer is La Fantôme ». Il a du goût, aussi. Et une certaine tendance à l’auto-destruction. Le troisième Soft Moon en atteste. Luis Vasquez
is going deeper underground. Bandes magnétiques du Jour d’Après, les chansons de ‘Deeper’ sont les lambeaux d’un passé guerrier qui s’accrochent et pâlissent sur des murs de béton nettoyés par la Bombe. Dark wave obsidienne, la musique de Soft Moon est devenue plus pop et plus blafarde, une déferlante de mercure tribale et bruitiste où s’étiolent les échos de Depeche Mode et Joy Division, tandis que chutent tout autour les statues d’anciennes idoles dans de lugubres fracas électroniques. Vous qui pénétrez ici, laissez l’espoir sous l’escalier.
Je Rêvais Chaque Nu Tu aurais déclaré que ‘Zeroes’ (2012) serait le dernier Soft Moon. Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ? Luis Vasquez : « Le label le mentionne dans ma bio, mais je ne me souviens absolument pas avoir dit ça ! Si c’est le cas, je me serais laissé terrasser par ma musique, puis me serais relevé et serais revenu avec quelque chose à dire. J’aime ce que ça raconte, même si j’ai l’impression que c’est arrivé à quelqu’un d’autre ! Mais je suis conscient que The Soft Moon devra un jour s’arrêter. Je ne sais pas à quel point j’ai encore de la matière en moi, ni si ce sera toujours aussi douloureux d’en accoucher. » Si c’est si difficile, qu’est-ce qui te pousse à continuer ? Luis Vasquez : « Le masochisme ! Je suis accro au feeling que ça me procure, même si c’est une torture. C’est si dur pour moi de m’asseoir et trouver les moyens d’exprimer des choses que je ne soupçonne même pas. Les informations que contient ma musique proviennent d’événements de mon passé que j’ai refoulés. Ma musique m’en apprend plus sur moi-même, mais pour cela elle doit m’emmener dans des endroits très sombres… » Est-ce pour adoucir ce processus d’écriture que tu es venu vivre et enregistrer en Europe, à Venise ? Luis Vasquez : « Je voulais plutôt sortir de ma zone de confort. Me retrouver dans un lieu propice à la concentration, le plus isolé possible dans un environnement non familier. D’être face à l’inconnu, cela m’a permis aussi de me sentir vivant : tu entres dans une forme de survie. Je ne pouvais plus rester aux States pour composer. Ce fut Venise par facilité, parce que mon manager en est originaire. Après l’enregistrement, je suis parti vivre à Berlin, où j’ai atterri par ricochet, pas par calcul. Mon subconscient m’y a peut-être conduit. Tout le monde me dit que ma musique a quelque chose de berlinois. » Qu’est-ce que ton producteur artistique, Maurizio Baggio, a apporté à ‘Deeper’ ? Luis Vasquez : « Je me sens à l’aise en présence de Maurizio. Il était mon ingénieur du son en tournée : il a été exposé à toutes mes vulnérabilités. Sans ça, je ne pourrais pas travailler étroitement avec lui. Je manque tellement de confiance… (Luis marque une pause.) J’ai tendance à écrire tout seul dans mon coin afin d’éviter les jugements. Mais il fallait une certaine ampleur à cet album, ce à quoi je ne pouvais parvenir seul avec mon matériel. Maurizio était la personne idéale. Je voulais que ça cogne : « Rends-moi ça
Shoenberg
encore plus furieux, plus agressif ». Il parvenait toujours à l’humeur que je recherchais. » Il t’a aussi encouragé à privilégier le chant? Luis Vasquez : « Oui. Parce que j’avais enfin des mots à dire. Avec l’âge, je peux verbaliser la mort, la lutte, la dépression. Chaque chanson est une remise en question de mon existence en tant qu’être humain. » L’approche biologique de l’existence est un thème récurrent dans ton travail. Le concept de Nouvelle Chair selon Cronenberg t’est familier ? Luis Vasquez : « Le Body Horror ? Ses films me fascinent. Mais son approche est plus sarcastique. Cronenberg a une certaine confiance dans la biologie qu’il transcende par l’humour. Moi, je ne la comprends pas, elle a quelque chose d’effrayant à mes yeux, comme l’Espace, la Mort, etc. Too much to handle. » La musique est-elle ta façon de dompter ces thèmes, de les démystifier ? Luis Vasquez : « Je n’en retire aucune connaissance, scientifiquement parlant. Mais j’adore les questionner. Le premier Soft Moon abordait mon enfance, dont je n’ai quasiment aucun souvenir. Chaque album est un chapitre où j’approfondis la connaissance que j’ai de moi en abordant ce que je refuse de voir en face. »
uit De L’Apocalypse Une forme de thérapie ? Luis Vasquez : « Complètement. L’ironie étant que je suis obligé de plonger dans les plus sombres recoins de ma personnalité pour atteindre mon but, à savoir la paix intérieure. Un vrai roller coaster! Demain, le bonheur peut me sembler à portée de main et le jour d’après je veux tout laisser tomber. » Que devient cette introspection une fois partagée avec ton public sur scène ? Luis Vasquez : « Elle se transforme en matière vivante. C’est la phase la plus importante après l’écriture qui est plus contrôlée. Une phase incontrôlable, spontanée, répétée chaque soir. Elle respire à sa façon. C’est une libération. L’écriture est un voyage intérieur, la scène une expérience projetée vers l’extérieur. » Ta musique porte un clair héritage cold-wave, un style qui s’est développé en période de crise financière et sociale, sous le TINA (There Is No Alternative) de Reagan et Thatcher. Penses-tu que Soft Moon charrie les maux de son époque ? Luis Vasquez : « Je ne m’en suis rendu compte que récemment. Il y a quelque chose dans la musique que j’écris qui est comme une réaction personnelle à la société moderne. J’ai développé une allergie à l’escalade technologique où nous nous engouffrons. Partout où je pose les yeux, je ne vois que chaos. Pourtant, je n’ai plus eu de rêve de fin du monde depuis bientôt trois ans. Et j’en rêvais presque chaque nuit depuis tout petit ! Est-ce que ça signifie que j’ai dépassé une peur primale ? » ‘Being’, le morceau de clôture, ressemble à un dépassement apocalyptique, en tout cas ! Luis Vasquez : « Colères, tristesses, peurs : tout y est passé dans ce morceau ! Au travers de question simples et honnêtes que je me pose tous les jours et qui culminent dans ce final infernal. Mais l’espoir n’en est pas banni. Le long épilogue bruitiste est une façon de dire que tout a une suite. La vie continue. » Un album : ‘Deeper’ (Captured Tracks/Konkurrent)
on stage 17/05, Botanique (Bruxelles)
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T e x t e : Pat r i c k F o i s s a c
Mugwump, alias Geoffroy De Wandeleer, a beau afficher un CV à faire pâlir d’envie 99% des artistes de la scène électro, il n’en demeure pas moins un homme d’une incroyable modestie, présentant le tout premier album de sa carrière comme étant simplement une synthèse des genres qu’il aime, un hommage aux styles qui l’ont bercé. Comme quoi on peut être l’un des meilleurs deejays de ces vingt dernières années, avoir mixé dans les soirées les plus courues d’Ibiza à Bruxelles et bossé avec les plus grands tout en restant un homme simple en plus d’être talentueux et musicalement passionnant. La classe, tout simplement.
Synthèse De Genres, Ode A L’Indépendance Le fait de sortir son premier album après 20 ans de carrière, cela peut sembler surprenant, non ? Mugwump : « Peut-être, mais tu dois savoir que je ne me suis lancé dans la production musicale qu’il y a dix ans. Avant cela, j’avais déjà fait des remixes, notamment pour An Pierlé, mais j’étais avant tout un deejay et ce n’est qu’après l’expérience du Food Club, qui a duré jusqu’en 2002, que je me suis lancé dans la production de morceaux. C’était une époque où tu devais faire tes preuves. Il faut préciser que je suis venu à la suite de deejays mythiques des années 80 à la culture musicale pharaonique qui étaient comme des dieux pour moi. C’étaient des gens qui géraient à fond et ne se contentaient pas de faire des sets de 2 heures ou d’officier en tant que deejay guest. Quand tu arrives après des gens comme ça, tu dois faire preuve de modestie et faire tes armes avant de sortir quelque chose. Je suis donc passé par un long cheminement avant de sortir mes premiers maxis. » Quelle était ton ambition en sortant tes premiers maxis il y a 10 ans ? Mugwump : « L’objectif était de sortir des tracks renvoyant à mes racines musicales, la musique belge qui m’a influencé dans les années 80. Durant cette période, la musique électronique a apporté quelque chose de foncièrement neuf et créatif, venant juste après le punk dont elle a gardé un certain état d’esprit. Cette musique m’a marqué, influencé et au départ mes compos visaient humblement à renvoyer à la genèse de ce que j’aimais. De fil en aiguille, après avoir sorti des maxis, on m’a proposé de faire un album et je me suis donc lancé dans ce projet en bossant avec Olivier Grégoire, alias Kolombo. » Ce qui frappe sur ton album, c’est la variété des sons. On oscille sans cesse entre new beat, house, pop new wave, cold wave, électro baléarique, voire même funk. Mugwump : « C’était le but : faire une synthèse des genres. J’ai composé beaucoup de titres, plus d’une vingtaine, pour finalement n’en retenir que neuf. Cela a représenté beaucoup de boulot. Ce qui est bien aussi, c’est que j’ai pu travailler librement grâce à la structure que j’ai mise sur pied, à savoir Subfield. C’est très dur de sortir un album de façon indépendante car cela implique beaucoup de démarches, de négociations, de compromis. J’ai discuté avec des gros labels mais cela a trop traîné et c’était d’autant plus frustrant que la musique était déjà prête. Finalement, j’ai opté pour un partenariat avec !K7 et c’est la formule idéale. Le label s’occupe de la distribution et du marketing, tandis que j’ai un contrôle absolu au niveau du contenu, de l’ordre des titres, de l’agenda des sorties. Tout est planifié et on est d’accord sur tout. C’est nickel. » Ton album est assez concis : 9 titres pour un total de 35 minutes. Mugwump : « C’est le fruit d’une évolution logique. Au départ, j’avais beaucoup de titres mais après avoir discuté avec pas mal de monde, je me suis dit que lorsqu’on sort un premier album, le mieux est qu’il soit direct, qu’il aille à l’essentiel, qu’il soit facile à digérer. Je voulais maximiser l’impact et ai donc opté pour un nombre limité de titres tout en veillant à ce qu’ils ne soient pas trop longs, histoire d’entrer dans un format album plutôt qu’une logique club. » Cet album va connaître une nouvelle vie sur scène vu que les morceaux vont être proposés dans une nouvelle version. Mugwump : « Le mérite en revient en grande partie à Raphaël
Lee. Je l’ai rencontré dans les années 90 lorsqu’il travaillait avec Morpheus chez Crammed Discs. C’est un guitariste incroyable et son groupe, Spookhuisje, propose une musique intense, entre drone oriental, shoegaze et psyché. Il intervient sur l’un des titres de l’album, ‘Doobie shine trouble’ et dans la cadre du live, il va reprendre les chansons de l’album, endosser le rôle des invités tout en ajoutant des parties de guitares et en rendant les morceaux plus longs. Il y aura également un bassiste. Le son sera plus psyché sur scène. Il y a parfois des concerts qui laissent un goût de trop peu car les titres sont une copie carbone de ce que l’on trouve sur l’album. Je n’ai pas envie de faire ça. J’aime les concerts où les morceaux prennent une nouvelle vie et c’est pourquoi j’aime tellement dEUS. » Comment se sont passées les premières dates ? Mugwump : « Très bien ! On a fait deux dates à Bruxelles et cela a été très excitant ! Je pense qu’il faut faire du live, sinon cela n’a pas trop de sens de sortir un album. Ce qui me motive, c’est le défi du concert, l’idée de proposer quelque chose de différent par rapport à l’album. Cela n’a rien à voir avec du deejaying où tu t’amènes avec ta clé USB ! On va tourner pas mal, on aura un live au Beurs pour la sortie officielle de l’album avec un DJ set pour suivre, on ira aussi à Paris, en Angleterre et on va faire des festivals. » Pour terminer, quel est le sens du titre de l’album, à savoir ‘Unspell’ (désenvoûter)? Mugwump : « Je n’ai pas trop envie de donner de clé, il y a plusieurs grilles de lecture en fonction des titres. Disons que c’est une ode à l’indépendance. Le problème dans la musique électronique, c’est qu’il y a souvent un côté répétitif, un recours aux mêmes formules. Or, en tant que passionné de musique, j’aime plein de styles et je n’aime pas les cases définies. Mon but est de m’affranchir des contraintes, d’aller dans tous les sens. Cet album, c’est un peu une synthèse des genres, une ode à l’indépendance. »
Mugwump ‘Unspell’ Subfield/ !K7/V2
En tant que deejay expérimenté et producteur connaissant ses classiques, Mugwump ne pouvait que proposer un album de grande qualité, brassant les styles et pondant perle sur perle avec une aisance déconcertante. Dès l’écoute de l’excellent funk mutant ‘Until you’re worth it’ sorti en guise de mise en bouche, on se doutait que l’album serait énorme et c’est le cas. Tout en proposant des instrus ultra prenants et un rien dark comme ‘Memento lines’, Mugwump accueille moult invités pour un résultat sublime, avec notamment Sami Birnbach de Minimal Compact qui illumine le très post punk ‘Breakdown’ de sa voix unique ou Circlesquare qui fait du très bon travail sur le plus glacé ‘After they fall’. Enfin, Raphaël Lee surprend sur ‘Doobie shine trouble’ qui mêle électro classieuse et americana. Du grand art ! (pf)
on stage 03/04, Beurs (Bruxelles) 10/04, Leftorium@Bazaar (Bruxelles)
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Texte : A La nu nree- Lni t s eG R rem n iaecrl © e r ichard dumas
Il est très loin le temps où Dominique A se cachait sous l’alias John Merrick pour chanter, encore ado, chevrotant, la lassitude de dimanches qui se ressemblent tous. Aujourd’hui, le chanteur lettré s’assume
pleinement en artiste populaire, vieillit mieux que tous les autres et voit (grand) large. Irradié, jamais autant accessible, intègre, il resplendit sur chaque titre d’Eléor, merveilleux carnet de voyage vers les étendues, les lumières, le beau. Est-ce que les Victoires de la Musique 2013 ont changé quelque chose pour toi ? Dominique A : « Dans ma tête oui, ça m’a donné une confiance qui me manquait un peu, ça m’a rassuré. Ça a été un moment d’incrédulité totale, j’étais à la fois abattu et sur un nuage. Je ne pouvais pas prendre ça avec détachement tellement ça allait à l’encontre de l’idée que je me fais de moi, c’était comme si ça relevait de l’erreur de casting. Après, je prends aussi ça comme la récompense d’un long travail. Ça me donne une certaine légitimité. Et puis sur un plan plus terre à terre, avoir un disque qui marche un peu, ça permet d’être dans une position de force pour continuer, sortir le disque suivant, ne pas sentir une espèce de soupçon du label, qui pourrait finir, même s’il te soutient, par se demander s’il ne mise pas sur le mauvais cheval. »
Pop Attitude
Parallèlement à ce dixième album, tu publies chez Stock, ‘Regarder l’Océan’. Il y a trois ans, tu avais déjà fait le même coup en proposant, juste après la sortie de ‘Vers Les Lueurs’, ‘Y Revenir’ qui peut être considéré comme le développement de ‘Rue des Marais’, un morceau sur ton enfance à Provins. Le simple format chanson ne te convient plus ? Dominique A : « Non, c’est surtout le fait que ‘Y Revenir’ ait bien été reçu qui m’a donné l’envie de continuer. Pour ce qui des sorties parallèles, c’est sûr que les éditeurs préfèrent toujours bénéficier de l’effet d’entraînement d’un disque, surtout pour quelqu’un comme moi qui n’est pas auteur. Pragmatiquement, ça me permet aussi d’un peu tout assurer en même temps et ne pas trop multiplier les occurrences de départ de la maison, sans quoi il n’est plus possible d’avoir une vie privée. Et puis, ici, il y avait vraiment des points de jonction entre le propos du livre et certaines chansons. Pour moi, l’écriture en prose, c’est du work in progress, une façon de rester dans l’écriture qui me passionne, de combler ce besoin d’écrire et aussi de travailler un rapport à l’autofiction que je m’interdis dans la musique, hormis les quelques rares chansons que j’ai pu faire par le passé. Ici, aucun des morceaux du disque ne sera expliqué par le livre ; ce sera des petits épisodes de trois, quatre mille signes, des sortes d’épiphanies, qui vont dresser un portrait
en mille morceaux de la fin de l’adolescence à l’âge adulte avec les thématiques assez classiques du passage, du basculement, du questionnement, du rapport au corps, beaucoup, du rapport à la souffrance physique, à la peur aussi. » Des choses qui te travaillent toujours ? Dominique A : « Faut croire. Je ne peux pas à la fois les écrire et en faire la critique. Mais c’est un travail laborieux, fastidieux, ingrat. Le seul plaisir, c’est d’amorcer les choses et puis de voir le livre imprimé. Au départ, quand j’ai commencé à écrire ça, je ne savais pas où j’allais, dans quelle mesure j’allais pouvoir faire le moindre bouquin avec ces trucs. C’est Brigitte Giraud (directrice de collection chez Stock et auteure notamment de ‘L’Amour est très surestimé’, titre d’une chanson de Dominique A, ndr) qui m’a aidé à trouver le lien entre les textes. C’est toujours la même histoire, le livre existe à l’état brut dans une jungle de mots et c’est en taillant les branches qu’il apparaît, en y allant à la serpe. » Bertrand Belin aussi sort son premier roman ces jours-ci… Dominique A : « Oui, je sais. D’ailleurs, j’ai trouvé ça génial qu’il appelle ça ‘Requin’, avec moi et mon ‘Regarder l’Océan’, c’est drôle. Mais j’ai hâte de le lire, je suis certain qu’il va m’écraser, m’humilier parce que, déjà, il est dans la fiction pure, ce que j’envie et dont je suis totalement incapable. Tout ce que j’essaye d’écrire de fictionnel est d’une fausseté et d’une malhonnêteté insignes. » Sur ton site, tu écrivais récemment « Sufjan Stevens, sans doute conscient du mur au bout du chemin, semble revenir à des choses moins abruptes, et c’est beau à entendre ». Depuis ‘L’Horizon’ en 2006, on a l’impression que tu fais exactement la même chose, que tu essayes de revenir vers une évidence et une immédiateté pop, dont tu avais longtemps voulu t’écarter après l’inattendu succès de ‘La Mémoire Neuve’ en 1995. Dominique A : « Oui, je pense que c’est beau de revenir sur ses pas quand c’est pour la bonne cause. Je vois des gens autour de moi, de ma génération – je ne citerai pas de nom, ça ne m’intéresse pas – s’enfermer dans des systématismes comme si la vie n’avait pas passé, comme si on pouvait continuer à asséner les mêmes choses tel un petit moulin de désespérance. Pour moi, le discours de désespérance ne tient que parce qu’à un moment donné, il est circonscrit dans une époque, sinon ça devient de la complaisance. Avec l’âge, les enfants, on doit se poser des questions sur soi-même, sur sa production, sur ce qu’on a envie de donner aux gens. Après, tu tapes juste en parlant de ‘L’Horizon’, parce que pour moi, dans ma vie de musicien, il y a un avant et un après ce disque. C’est à partir de ce disque et de l’expérience emmagasinée avec les albums précédents que j’ai vraiment pu faire ce que j’avais envie de faire, tel que je l’imaginais, quand j’ai pris moi-même, avec Dominique Brusson et Géraldine Capart, les rênes du studio. L’évidence de ‘La Mémoire Neuve’ était presque un accident. ‘Auguri’ et ‘Tout Sera Comme Avant’, ce sont des disques faits avec des producteurs dont la vision n’était pas forcément la mienne. Maintenant, entre l’idée que je me fais d’un disque au départ et ce qu’il devient, l’écart est minime. » Ces gens que tu ne veux pas citer, j’imagine que ce sont Mendelson, Michel Cloup, cette clique. Dominique A : « Tu ne me feras pas balancer. Et certainement pas Michel. Je trouve que justement, lui, il a su garder une sorte de rugosité tout en s’ouvrant aux gens. D’ailleurs, ‘Notre Silence’, est assez bouleversant dans son propos, en sent une espèce d’empathie pour l’auditeur, même si tu me diras qu’on n’est pas censé s’en soucier, de l’auditeur. Mais bon. Moi, je me soucie des gens à partir du moment où j’ai les chansons, où le disque est enregistré, et où je commence à réfléchir à la lisibilité, à l’organisation des choses de manière à ce que ce soit le plus aisément recevable. Là, je pense être au maximum de ce que je peux donner en termes d’accessibilité, de pop attitude. Je peux encore forcer le trait – on l’a fait sur un morceau qu’on a dû écarter parce que c’est moi qui chante, j’ai atteint avec mon chant monolithe mes limites d’interprète. Ce genre de titres ne peut marcher qu’avec Julien Doré ou Camélia Jordana, avec quelqu’un qui a la capacité d’être léger. » Plusieurs titres de ce dixième album renvoient à bien des égards à d’anciens morceaux de ta discographie. ‘Oklahoma 1932’, par exemple, pourrait se situer dans la lignée de ‘Hôtel Congress’. Même époque, même latitude, juste deux états plus à droite… Dominique A : « Je n’y avais même pas pensé. J’ai lu un bouquin de témoignages sur la pauvreté aux États-Unis, dans les campagnes, après la crise de 1929. Cette image de miséreux qui attendaient le train, qui faisaient l’aumône m’est vraiment restée, les gens parlaient aussi beaucoup d’une certaine solidarité. Chanter « tout ce que j’ai m’éloigne de ce temps où on n’avait rien » est aussi une façon de se resituer dans notre société, qui certes n’est pas de famine généralisée, mais qui est quand même en crise. Et puis l’idée était de finir l’album sur un chœur, faire que ma voix, d’une certaine manière, s’efface et laisse la place à la communauté. » Un disque : ‘Eléor’ (Pias)
on stage 13/05, Cirque Royal (Bruxelles)
Texte : Anne-Lise Remacle
07
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Earteam
Alaska Gold Rush
Gratuit
‘Dirty Road’
‘Là’
Alaska Gold Rush
Ce soir-là, à la Rotonde, ils nous avaient gagnés à la spontanéité, aux images promptes générées par leur dégaine disparate. Bien sûr, Lucky Luke désarticulé par-dessus sa guitare, s’estompant au soleil couchant, clope à la lippe et Billy The Kid sur ses talons, mais aussi un Sancho Pança agité qui cadence sec pour escorter Don Quichotte en hors-bord, ailleurs encore des P’tit Quinquins montés en graine, prêts à en découdre avec l’univers et tout le reste. On s’était dit que c’était une belle géométrie, tout de même, une paire, quand ça n’a presque besoin que de sincérité comme combustible. Qu’il se dégageait à la fois une avidité adolescente et des épaules carrées de leur quête sur la ‘Dirty Road’, et qu’avec ces deux gentilshommes-là, on voulait bien traquer le dahu, prendre un pied-à-terre pour les mois les plus lumineux dans leur hometown, à Juneau et tamiser leurs deux ep, jusqu’à ce que tombent d’autres rocs qui brillent, bruts comme l’aventure. Siffloter encore de la possibilité d’être ‘Rich’ malgré le vent. (alr)
Aloa Input ‘Mars Etc.’ Morr Music
Collectif bavarois d’animaux discrets (fers-de-lance de la New Weird Bavaria déjà derrière le très recommandable ‘Anysome’), Aloa Input pose ses papattes dans les empreintes de Panda Bear et sa meute. Terrain glissant, pourrait-on croire, à l’heure où tant d’autres coussinets ont effacé les traces de leurs glorieux aînés avec la délicatesse de pachydermes déguisés en lémuriens (quand ils ne se sont pas tout simplement pris les griffes dans le collet). C’est sans considérer le pas léger et furtif dont font preuve les Munichois, rappelant sur bien des aspects les délicieux Kingsbury Manx en plus excités du clavier. C’est à la fois aérien et flegmatique, pétillant et détaché. Comme des Notwist vagabonds ou des Hot Chip débutants (voir ‘Hold On’ qui parvient à combiner toutes ces références avec une fluidité exemplaire). A mesure des onze morceaux de bravoure de ‘Mars Etc.’, on se frotte les yeux devant tant d’aisance hybride, on frissonne sous le plaisir familier et pourtant novateur que cette pop électronique et bluesy distille goutte-àgoutte, diluant sournoisement sa théine dans notre organisme assoupi. On en sort tout ébouriffé, secoué par l’up-beat, bercé par le down-tempo, galvanisé par de nerveux crescendos (‘Oh Brother’) et émoustillé par une psyché-pop toute de guingois, un labyrinthe de vitres fumées derrière lesquelles se cachent de coquins mustélidés dopés aux amanites de la Forêt Noire. On reprend volontiers de leurs chatouilles. (ab)
Joey Bada$$ ‘B4DA$$’ Sony Music
Nouvelle étoile du hip-hop yankee, Joey Bada$$ n’a pas vingt ans mais affiche déjà une solide maturité. C’est que le petit gars de Brooklyn connaît par cœur la topographie de la côte Est. D’A Tribe Called Quest à Notorius
Ky thibong/Ego Twister
Putain de grand méchant disque. Qui n’épargne personne. Qui écorche à vif. Qui définit une forme moderne de poésie. Par la marge. Et puis qui fait bouger, malgré tout. Catharsis par la transe. Antoine Bellanger, Gratuit, sort son troisième album après ‘Rien’ et ‘Délivrance’. Pour la seule beauté du geste. Parce que le monde s’en fichera pas mal et continuera à aller n’importe comment, à envoyer des fillettes se faire exploser dans les marchés populaires. Gratuit, donc, gueule sa haine, son amour et ses contradictions, torture tout ce qui lui tombe sous la paluche, du violon aux machines et ‘Là’ se pose définitif. Éruptif, galeux. Pile où ça fait mal. Mais tellement qu’on en veut encore. On pense à d’autres visionnaires en écoutant Gratuit, à d’autres mecs qui malaxent les mots avec la singularité des plus sensibles. On pense beaucoup à Carl et les Hommes-Boîtes (‘Les Autres’) avant de s’abandonner à la frénésie de synthés poussés dans des retranchements invraisemblables (‘Attendre’ où Bellanger lâche comme une libération « crier / enfin hurler »), de se prendre de face des interludes tellement stridents qu’ils sont inaudibles (‘Je n’ai Que Faire’) ou des instrus qui s’érigent progressivement en murs du son démoniaques (‘Et Maintenant’) puis d’entrer avec les trois derniers morceaux dans une danse chamanique inspirée par les frappés de Mein Sohn William (dont Bellanger a fait partie). Écouter Gratuit ne coûte rien. Mais sauve définitivement la vie. (lg)
B.I.G, de Gang Starr à Mos Def, sa musique serpente les annales de la ville en dépoussiérant sérieusement le bitume. Après une mixtape (‘Summer Knights’) servie sur la toile en guise d’apéritif, Joey Bada$$ passe aux choses sérieuses avec un premier album cultivé et consistant, bourré de punchlines colorées et d’observations sociales sombres à pleurer. Jamais pompeux ou pompant, l’enfant du quartier pose le flow sur des instrus en béton armé : des productions signées DJ Premier (l’excellent ‘Paper Trail$’), Lee Bannon (‘Greenbax’) ou Statik Selektah (‘No.99’). Sur ‘Nigga Like Me’, il s’offre carrément le privilège d’escalader des sons mythiques : des trucs arrachés dans l’au-delà, à même le sarcophage de J. Dilla. Entre quelques orchestrations servies par The Roots et une collaboration avec Action Bronson (‘Run Up On Ya’), Joey Bada$$ fait souffler un vent d’air frais sur le hip-hop new-yorkais. (na)
Aidan Baker ’The Sea Swells A Bit’ Ici D’Ailleurs/Mind Travels
La discographie d’Aidan Baker a beau être longue comme le bras d’un basketteur de 2m20, elle comporte peu de failles, tout en imposant dès les premières secondes un style très identifiable. Collaborateur de noms tous moins bégueules que les autres (Tim Hecker, Thisquietarmy), le Canadien de Berlin trace un sillon hypnotique et malicieux, où l’on ne sait trop si l’ambient invite à table les drones et le psychédélique, ou l’inverse. Comme à son excellente habitude, Baker laisse à ses morceaux le temps d’extirper leurs effluves vénéneux et subtils. Tournoyant autour de boucles où une guitare malaxe notre cortex sur fond angoissé de claviers et de percus discrètes, le morceau-titre explore en 21 minutes jamais longues un sens aigu de la paranoïa sonore, tout en demeurant d’une exemplaire douceur. Loin d’être un oxymore, au contraire, la musique du fondateur et moitié des excellents Nadja frôle sans discontinuer la ligne de la monotonie sans jamais la franchir. Malin comme un singe, et surtout maître du développement thématique où les diverses boucles ne cessent de se réinventer, Aidan lutte tel un Sisyphe des temps modernes contre l’instantanéité et transforme son allié le plus précieux, le temps qui refuse de s’écouler, en redoutable arme de combat. (fv)
Courtney Barnett ‘Sometimes I Sit And Think, And Sometimes I Just Sit‘ Milk ! Records
« Put me on a pedestal and I’ll only disappoint you ». Et si tout Courtney Barnett était résumé dans ce gimmick en forme de mantra désabusé qu’elle ressasse sur ‘Pedestrian At Best’ ? Car ce qui accroche d’abord l’oreille à l’écoute des chansons de l’Australienne, c’est ce trait précis, ce chant rentre-dedans et ce verbe caustique et coloré d’auto-dérision. Mais au-delà de cet art consommé de la diatribe ironique, les onze compositions de ce premier album confirment allègrement le tremblement d’intérêt né de ses premiers EP’s. Talentueuse pour de vrai, il suffisait qu’on lui laisse le temps de trouver et d’affiner son style. De Lou Reed à Nirvana ou Pavement, de Patti à PJ, beaucoup lui montrèrent le chemin. Le parcours initiatique consistait à débusquer la sève de la tradition classique sans s’affubler de ses tics. Sans la moindre faute de goût - on ne va pas se formaliser pour un ou deux riffs de guitare trop convenus et pour une production sans guère de relief - les petites bombes directes et saturées se succèdent sans complaisance pour le vacarme et la complexité inutiles. Régulièrement, l’aisance autant que la nonchalance mélodiques s’amusent à se frayer un passage sur des titres plus laidback (‘Depreston’, ‘An Illustration Of Loneliness’) pendant que l’album file sans que l’on s’ennuie une seule seconde. Courtney Bartnett réussit le plus difficile : des chansons qui ne cèdent jamais à la facilité tout en ayant pourtant tous les atours de celle-ci. (gle)
Blacko ‘Le Temps est Compté’ Because
Nom de dieu, on a trouvé pire que le dernier Yaël Naim : le nouvel EP sept titres de Blacko, également connu dans le milieu ragga hip hop sous les surnoms ridicules Afrikaf, Tikaf Lakour, Solitary Lion, Black Renega, Lion Bird ou l’incroyable Piment Zozio. Piment Zozio, donc, braille comme une vieille chèvre sur des textes d’une médiocrité à
peine concevable et, franchement, je ne sais pas moi, mais on préférerait encore baiser Angela Merkel. Qui, à part des bimbos malentendantes et quelques profs de gym monocellulaires, peut arriver au bout de ce supplice, de ce R&B dégueulasse constamment sous autotune, de cette voix véritablement éreintante ? L’album est annoncé pour mai. Il faut empêcher ça. (lg)
David Borden ’Music For Amplified Keyboard Instruments’ Spectrum Spools/Editions Mego
Un des pionniers à tester les synthétiseurs modulaires du légendaire John Moog, ainsi que ses MiniMoog et ça en jette, David Borden composa à la fin des seventies ‘Music For Ampflified Keyboard Instruments’, compositions en quatre parties où chaque mouvement comporte trois musiciens et six claviers. Trente-trois ans après sa sortie initiale, sur le défunt label hollandais Red Records, la subdivision kosmische Spectrum Spools de la maison Editions Mego remet le septuagénaire américain sur la carte du monde et c’est une bonne idée. Si les sonorités de l’œuvre ont évidemment vieilli et que ses structures harmoniques évoquent encore une époque où la conquête spatiale faisait divaguer, l’entrelacs mélodique imaginé par Borden est des plus captivants. Profitant à merveille des combinaisons sonores permises par les synthés analogiques, la musique de Borden forme un grand arc entre Silver Apples et Benge, tout en empruntant les sentiers de Steve Reich (pour le côté répétitif minimaliste) et de… Jean-Michel Jarre (par micro-touches, dues aux moyens techniques de l’époque). Avant-gardiste en son temps, sa musique pour instruments à clavier amplifiés conserve trois décennies plus tard une vigueur pratiquement juvénile, tout en développant une esthétique heureusement nostalgique en 2015. (fv)
Will Butler ‘Policy’ Merge Records/Konkurrent
« Oh ! It’s up to you ! » Est-ce parce qu’on a toujours trépigné plus, piaillé plus, laissé davantage notre chambre en pagaille? Est-ce parce qu’on sait trop bien ce que c’est, d’avoir toujours quelqu’un qui part en éclaireur, qui se goinfre de la meilleure part de tarte, qui fait valoir son droit d’aînesse pour obtenir la primeur de la salle de bain qu’on est très enclins à prendre avec enthousiasme le parti du deuxième rejeton Butler ? Non qu’on n’apprécie pas la transpiration dévote de Win, sa ferveur d’en-dedans, sa face lunaire comme ‘Reflektor’ des grand-messes d’Arcade Fire, mais au bal du frangin, touchant et audacieux dans sa prise d’autonomie, on trouve un ‘Something’s Coming’ funko-discoïde giclé du ‘Midnite Vultures’ de Beck, un ‘Witness’ pour galas de Jerry Lee Lewis, un ‘Take My Side’ pulsé à la Hasil Adkins et ‘Anna’, une bombinette qui secoue ses obsessions new-wave en démantibulant ses genoux. ‘Policy’, gigotant sur l’accélérateur, a tout d’une assertion de liberté incommensurable, de délivrance vaurienne. De celles qu’on s’accorde uniquement en solo devant la glace, en sous-vêtements, braillant – un manche de balai pour seul micro – des refrains hurluberlus. « I came, I saw, I conquered, and I slept like today ». (alr)
SOON AT
SOON AT DO 23.04
DO 09.04
Sinkane
ABClubcircuit - AB @ De Kreun:
DO 09.04
A Place To Bury Strangers
ZO 12.04
Skip&Die + Throes & The Shine
Bony King + Tim Knol Silence Is Sexy - Going Out W/A Bang!
AWVFTS + Ben Frost + Illuminine
VR 24.04 ZA 25.04
ABClubcircuit - De Kreun @ AB:
ufomammut + Conan ZO 26.04
Russian Circles + Helms Alee ZO 26.04
Jack Garratt VR 01.05
The Colorist feat. Sumie Nagano WOE 06.05
Daniel Norgren VR 08.05
MA 13.04
Ewert & the Two Dragons DI 14.04
ANZAC DAY
The Van Jets
25_04
SOlD OuT
Will Butler (Arcade Fire)
DANIEL LANOIS THE VEILS
WOE 15.04
Rae Morris (BBC Sound of 2015) DO 16.04
Roni Size Reprazent - Live Marco Z CD release VR 17.04 Coca-Cola Sessions:
Hydrogen Sea + Lili Grace
ZA 09.05
GURRUMUL
ZO 10.05
ZONNEBEKE (BELGIË) TICKETS VIA GONEWEST.BE
C.W. Stoneking
VR 17.04
Bassekou Kouyate
AB + Les Ateliers Claus
Richard Dawson - hamaYôko Senyawa
DI 12.05
ZA 18.04
TaxiWars
Paul Weller + The Vals ZO 19.04
Groundation + Nahko ZO 19.04
laura Marling + Gill Landry WO 13.05
13+14+15+16.05
SOlD OuT
Arsenal
Celebrates its 15th Birthday
VR 15.05
lonelady (Warp Records)
Screening:
Beldub
DO 21.05
MA 20.04
Waar is Ken?
la Yegros
VR 22.05
WOE 22.04
Earthless
DO 23.04
Matthew E. White
ZA 23.05
SOlD OuT
Viet Cong
100 JAAR GROOTE OORLOG CULTUREEL HERDACHT GONEWEST.BE
© Adrian Cook
ABClubcircuit - AB @ VK:
Circa Waves
buy your tickets at www.abconcerts.be 100 jaar Groote Oorlog
© David Leyes
26_04
DO 16.04
16
Earteam
John Carpenter
Marika Hackman
‘Lost Themes’
‘We Slept At Last’
Sacred Bones Records
De John Carpenter, on retient avant tout le nom, associé à ceux des films d’horreur cultes que sont ‘Halloween’, ‘The Thing’ ou ‘Christine’ dont il est le réalisateur. Son travail de compositeur et de musicien, quoique moins connu, n’en est pas moins pour autant soutenu et indissociable de celui de son métier de cinéaste. Ainsi a t-il composé la bande sonore de la plupart de ses films, même s’il confesse ne pas pouvoir écrire la musique. Sur ‘Lost Themes’, commandité par le très curieux label Sacred Bones de Brooklyn, Carpenter a compilé une série de morceaux qui ne se rapportent à aucun de ses films en particulier. Dégagé des impératifs de production, il indique avoir pris un grand plaisir à les construire. Principalement bâtis à partir d’un synthétiseur, il y a rajouté par après d’autres éléments en faisant appel à son fils Cody et à son filleul Daniel Davis avec lesquels il avait déjà travaillé dans le passé. A la lecture des titres (‘Vortex’, ‘Abyss’, ‘Wraith’, ‘Purgatory’…), on aurait pu s’attendre à une œuvre intrépide et terrifiante. Il n’en est malheureusement rien. Carpenter manque ici cruellement d’inspiration et de finesse. En fait de thèmes perdus, ce sont les élucubrations galvaudées d’un homme à la retraite qui nous sont données à entendre. (et)
City Of Ships ‘Ultraluminal’ Golden Antenna/Broken Silence
Le titre du disque est classieux, son contenu l’est moins. Une dizaine de morceaux d’un rock vitaminé, trempé, somme toute assez banal, appuyé sur des textes sans grand relief. Enregistré par le producteur de Pelican et de Cave-In, le style de ce groupe américain – qui tourne actuellement aux côtés de Junius et aura bientôt dix ans d’âge – penche plutôt vers Helmet, Quicksand ou Failure. Tout cela a déjà été entendu. Tout cela est entendu. (et)
Coastline Truckers ‘Coastline Truckers EP‘ Honest House
D’abord, la crainte. Sous influence Modest Mouse avouée, Coastline Truckers pousse avec ‘Miners’ et ‘Tigers’ le vice du mimétisme jusqu’à la gène, aboiements brockien inclus. Les morceaux pourraient trouver leur place sur ‘This is a Long Drive for Someone with Nothing to Think About’ sans que l’on aie à redire. Le trio liégeois possède heureusement d’autres atouts que l’imitation, solide mais stérile. Composé de deux bassistes et un batteur, Coastline Truckers bifurque à mi-chemin : passé le premier couplet, leurs compositions sont soumises à une tempête math-rock ronde et sèche étonnante de maîtrise. Un savoir-faire qui se vérifiera sur les six morceaux de cet EP, transformant les élèves appliqués en acteurs de leur propre musique. Las, les éléments de ce trio prometteur s’en sont retournés à leurs groupes respectifs, soit El Dinah, Taïfun et Frank Shinobi. ‘It Was A Master Plan’. Dommage que celui-ci ne se soit pas déroulé sans accrocs. (ab)
Hannah Cohen ‘Pleasure Boy’ Bella Union/Pias
Elle avait tout de la promise à peine nubile du 4 juillet, cette ‘Child Bride’ rosie aux joues, cerise fraîchement cueillie, et le jour venu, était à même de capter un plein ‘Sunrise’ sur ses épaules dévêtues de tout plumetis. Mais
Dir t y Hit
« Oh to drown in your mind / I would, I know I would ». Nul besoin de ces menaces masquées pour qu’en ait conscience, au plus profond : cette belle au bois dormant-là, quand bien même elle viendrait d’apparaître sur notre ligne des songes à peine chaussée de ses 23 printemps (« We don’t know the weight of all the words we say now/ in a few more years/ with open ears would we still say them aloud ? »), c’est quelque chose. Une incantatrice à l’aura impassible, aux sorts plus troubles qu’éthérés, la minutieuse adepte d’une bedroom pop chavirante qui, accueillant autant Joanna Newsom (‘Ophelia’ ou ‘Monday Afternoon’ sur le fil scintillant du conte) que les plus rugueux Warpaint ou Nirvana (‘Open Wide’, au riff lesté de désœuvrement) sur ses traversins, entrouvre les volets de cent postes de veille où se nicher, autant qu’un irréel animal-fille sans cesse sur le qui-vive, à fines canines de lait (« Ignore my claws/ look into my eyes/ and convince us both / that I’ll last through the night ») et refuges bucoliques. ‘Claude’s Girl’, fiévreuse berceuse folk qu’aurait pu tisser Emily Jane White, vient ajouter une corde de plus à l’arc de cette Diane, chasseresse et pensive, qu’on laissera vagabonder ou s’alanguir sans compter dans nos plus belles ornières. (alr)
les noces tonnent parfois à la ‘Melancholia’, cieux menaçants, jougs fangeux et le ressentiment de s’immiscer jusque dans ce ‘Keepsake’ cauteleux, ébène et vaporeux. Est-ce à dire qu’abandonnées, noyées sous les faux-semblants, recrachées à peine l’autel franchi, les diaphanes apparitions gagnent en nuances, qu’elles trouvent davantage de substance en regardant dégringoler les corps de ceux qu’elles ont jadis adulé? ‘Pleasure Boy’ est à envisager comme un mets de synthèse ultra-frisquet et cathartique, servi par une ‘Queen of Ice’ qui touche, c’est selon, soit au splendide à force de candeur romantique désappointée (et « trace your fingers down my spine/ watch my crumble before your eyes » de lancer son anathème létal, en boucles de saxo), soit à l’ennui glouton en dragées molles, en frangine acidulée de Lana del Rey. (alr)
jazz de son pays. Depuis sa création il y a une douzaine d’années, ce flamboyant combo n’a eu de cesse de revigorer et de régénérer le genre. Un jazz cinématique et swinguant, cuivré, gonflé aux guitares surf à la Dick Dale, dentelé à la scie musicale et piqué de percussions. Un jazz qui bifurque parfois vers le ska sans crier gare. Un jazz qui pourrait très bien figurer dans une bande son d’un film de Tarantino ou d’Aki Kaurismäki dont les ambiances sont parentes. ‘Kallio’ est le troisième album du groupe. En Finlande, il s’était hissé à une place honorable et rafla le prix du meilleur album jazz 2013 aux Emma Awards, les Grammys finlandais. Cette réédition internationale, agrémentée de deux morceaux bonus, devrait lui permettre d’atteindre un plus large public. Il le mérite amplement tant la qualité de ses compositions et de son jeu sont évidentes. (et)
Mikal Cronin
Dalton
‘MC III’
‘Dalton’
Merge/Konkurrent
Fierce Panda
Mikal Cronin, c’est le mec qui ressemble vaguement à Edward Norton, le type qui faisait les 400 coups en classe avec son pote Ty Segall. Depuis l’école, les deux garçons ne se sont jamais vraiment quittés. D’une façon ou d’une autre, ils ont toujours chatouillé les amplis ensemble. Que ce soit au sein du groupe de Ty ou en duo à l’occasion de la sortie de l’effort collaboratif ‘Reverse Shark Attack’. En marge de ses coups d’éclats dans l’arrière garage du rock américain, Mikal Cronin s’affaire en solo, accordant sa guitare à son admiration pour les mélodies psychédéliques. À l’heure de son troisième album, l’artiste imagine un répertoire mélancolique et ensoleillé, de plus en plus préoccupé par la pop et les orchestrations léchées. Le tournant est déconcertant. D’entrée de jeu, un quatuor à cordes vient enrouler ses harmonies autour d’idées piochées dans les années 1990. On songe à Evan Dando et ses Lemonheads, aux jeans troués et à ces refrains adolescents perforés par la nostalgie du temps qui passe. Plus proche de la power-pop collégienne de Ben Kweller que de la scène punk californienne, Mikal Cronin bichonne onze chansons gentiment électriques, mais jamais survoltées. (na)
Dalton a beau être signé chez Fierce Panda, il n’en reste pas moins au niveau du groupe du petit cousin de ta copine qu’on t’oblige à aller voir aux 24h brouette de Montigny-leTilleul. En tête d’affiche ce soir-là, il déblatère toutes ses influences nineties qu’il a répétées scrupuleusement dans sa chambre d’adolescent. Un peu de Radiohead, un peu de Coldplay, hop on saute dans les années 2000, un riff à la Real Estate, une basse à la XX... ‘Autumnal’ sonnerait presque comme du Chad VanGaalen, c’est qu’ils en ont écouté de la musique, les garnements. Le petit cousin de ta copine c’est le chanteur, et tout le monde s’accorde à dire qu’il chante merveilleusement bien, qu’un grand avenir lui est promis. Toi, à la fin de la prestation, tu t’es fait chier comme un trois du mois dans une file à la FGTB, mais tu souris et tu sers poliment les mains moites des autres proches du groupe. Le sort de Dalton sera sûrement similaire à ceux-là : la foule clairsemée qui migre vers le bar, et les parents qui restent. On ne leur souhaite de prendre du plaisir sur scène. (am)
Dalindèo ‘Kallio’ BBE
Sextet finlandais emmené par le compositeur/guitariste Valtteri Laurell Pöyhönen, Dalindèo est une figure de proue de la scène
Darkness Falls ‘Dance and Cry’ HFN/News
« Dancing in the dark/Watch me /Tell me when to start ». Une nuit sous le faisceau de lampes-torches tourbillonnantes, accueillez une duelle invitation de louves (hier sous les élytres de Trentemöller) à des jeux torves, à
un baiser-menteur énigmatique et traquez l’angle d’étourdissement d’une ‘Paradise Trilogy I’. Subodorez ‘The Answer’ sur les paupières crayeuses de Robert Smith, dans la saccade glaçante des machines sur les ‘Thunder Roads’, dans la réverbération noiraude de cette pop en mini-vagues, dans ses cinquante nuances de Payne. Adoptez un temps l’incantation languide à la scansion de ‘Dance and Cry’, tarentelle siamoise de ‘Love is To Die’ de Warpaint, et permettez donc qu’on effile la frange de quelques-uns de vos solides espoirs au rasoir dru, qu’on lève, impudiques, le voile sur vos escarres. « You take me out my heartbeat », et à deux pas, la route serpente. Elle engloutit, dans son goudron encore frais, un ‘Midsummer Wail’, sourde à toute protestation. (alr)
Dan Deacon ‘Gliss Riffer’ Domino
Ni peau neuve, ni bégaiement, ‘Gliss Riffer’ est la synthèse des qualités de Dan Deacon. Après le Grand Oeuvre ‘America’ qui le voyait s’éloigner de ses ritournelles primesautières au profit d’un scope à grande échelle, le G.O. de l’AB Club Med revient aux compositions frénétiques et pétillantes qui le firent connaître. Différence de taille, il inspire à pleins poumons et ouvre ses alvéoles : le son respire enfin. La voix se clarifie au point que l’on peut déceler de véritables chansons sous les glitches. A ce titre ‘When I Was Done Dying’ constitue le point culminant de ‘Gliss Riffer’ : une logorrhée extatique dont le chant est la force motrice, une ode printanière à te filer la banane pour des semaines. Une bonne humeur coutumière du joyeux rouquin, poussée ici à son paroxysme et qui contamine positivement l’album. Sous la bonhomie, les ambitieuses leçons structurelles et soniques d’‘America’ n’ont pas été oubliées pour autant. Tout en précisions, ‘Gliss Riffer’ est un écheveau dont Deacon nous laisse entrevoir chaque détail, chaque nœud, évitant l’aspect parfois brouillon de ses tapisseries passées. ‘Take It To The Max’, bien que moins définitif que ‘When I Was Done Dying’, en est le parfait exemple : une ouverture tout en percussions creuses sur laquelle vient s’ajouter une caisse claire nerveuse. S’y glisse un premier piano, un deuxième. Chaque couche supplémentaire, plutôt qu’étouffer les précédentes, les met en valeur. Quand arrivent les semblants de cuivres, le tout se répond avec une harmonie chatoyante, pour finalement exploser en transcendance Powaqqatsienne soutenue par des voix syncopées comme seul Deacon en a le secret. Excellent ajout euphorique à une discographie qui ne l’est pas moins. (ab)
Dandy Davy ‘Destination Bigger Tree’ Fons Records
« Hell of Good Morning»! Je l’ai retrouvé, couinant dans son harmonica et chialant des granulés en chocolat dans la baignoire, son curieux chapeau vissé sur la caboche. Y’avait pas de quoi, vraiment, quel drôle de zig! Et puis soudainement tout est devenu très clair, dans ce ‘Tiny Amount of Life in Particular’ : il rêvait tant d’être ‘Adam Moldy Green’ avec ses grands yeux ronds scrutant le terrain vague, ou Stephen Malkmus sur un skate à Stockton. Faut dire qu’il y mettait du sien, clouant, carrément à la diable, des planches
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22/05 SKANK LAB#4: MINIMAN + THE DUB MACHINIST + I-TIST + CULTURE DUB SYSTEM
23/05 MUDHONEY + WHITE HILLS + GUEST 29/05 HK & LES SALTIMBANQUES 14/06 TESTAMENT + NO RETURN les spectacles sans g
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www.rockhal.lu Rockhal, Esch/Alzette (LUX) // infos & tickets: (+352) 24 555 1 Rockhal recommends to use public transport: www.cfl.lu
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Earteam
pour se bâtir une cabane plus grande, ponctionnant le cool lo-fi dans des flacons authentiques, attendant du bon côté de la barrière le retour de Geronimo. « It’s Top of the Pops »? « Just Fine! » si tu ne quémandes pas plus qu’’A Good Smoke and A Girl’, si à peine débarqué l’été indien, brouillon et en goguette, tu penses que tu pourrais encore visionner ‘Wayne’s World’ ou ‘Beavis and Butthead’ sans te sentir aussitôt un complet wacko en plein trip nostalgique. (alr)
Death And Vanilla ’To Where The Wild Things Are’ Fire Records
Un gros poil de rétro-futurisme à la Broadcast, une pointe d’hypnagogic pop à la Ariel Pink, quelques accents sixties où se grefferait le monde en verre de Wildbirds & Peacedrums, malaxez le tout à des rythmiques krautrock et la faconde intimiste de Death And Vanilla s’offre à nous. Tels des ambassadeurs de l’aller-retour entre chanson néo-sixites et dream pop ouvragée, Marleen Nilsson et Anders Hansson expient leurs péchés véniels sur fond de claviers analogiques, de cloches qui sonnent juste et de batterie qui imprime la fleur de peau. Du haut de sa troublante voix, elle rappelle – ô félicité subtile – un croisement complexe entre Trish Keenan, Françoise Hardy et Keren Ann, la vocaliste apporte un plus incontestable aux dix titres du premier opus des Suédois, dont aucun n’est réellement balancé dans le cendrier de l’oubli. Même si les morceaux réellement forts mélodiquement ne demeurent pas une généralité, tant l’univers de D&V s’enrobe d’un nuage cotonneux qui absorbe l’attention sans toujours la digérer pleinement, et ça classe leur joli disque un cran en-dessous de Mazzy Star ou de Beach House, il sera toujours bon d’apprécier les rayons précoces du printemps en sa compagnie. (fv)
Julien Doré ‘Love Live’ Sony
Ce mec est probablement ce qui est arrivé de mieux à la pop française ces dix dernières années : une gueule, un hyper charisme et des putains de chansons pas connes, toujours interprétées avec une dégaine dix crans au-dessus du chanteur FM lambda. ‘Love Live’, donc, confirme son statut d’icône pop idéale : avant même de montrer la moindre boucle de sa tignasse dorée, Juju a le public dans sa poche. Et quand il le prend par la main, « avec nous, plus fort », cela vire à la grand-messe, au barnum. Son excellent backing band (faut-il rappeler qui est Arman Méliès) gonfle les titres au maximum et tout devient mastoc, énorme, ce dont ils n’ont pas besoin. C’est d’ailleurs le seul reproche qu’on fera à cet album/dvd live : sa quasi inutilité. Doré, on écoute ses trois très bons disques dans la bagnole ou bien on emmène sa meuf baver au concert; parce que ça n’a pas vraiment d’intérêt de l’écouter là, en faire des tonnes de tonnes, sans l’avoir en vrai devant soi, gesticulant comme un possédé. S’il pioche principalement dans son dernier album – rien que des tubes –, les classiques ne sont pas oubliés. Un plaisir coupable. (lg)
Drenge ‘Undertow’ Infectious
Des promesses à la pelle. ‘Drenge’, premier album du duo british, était un écrin rock fourmillant d’énergie et de fureur, une fusion électrostatique de la formule blues-rock White Stripes avec la mémoire grunge de
Inventions ‘Maze Of Woods’ Bella Union/Pias
Bella Union. Rarement le patronyme d’un label aura aussi parfaitement décrit l’harmonie régnant au sein d’un duo qu’il héberge. A l’évidence, échappé quelques instants d’Explosions in the Sky, le guitariste Mark T. Smith ne pouvait pas rêver meilleur partenaire que Matthew Cooper, adepte lui aussi au sein d’Eluvium des explorations et autres feux d’artifice soniques. Réunis pour la deuxième fois au sein d’Inventions, ils s’épanchent littéralement dans la matière sonore. Une matière qui évolue sur un fil périlleux : celui de l’ambiance avant tout le reste. Pari réussi au prix d’un tour de force qui ne se limite pas à l’adjonction de leurs qualités particulières. Au contraire, il s’appuie sur leurs talents intrinsèques mais délaisse systématiquement leurs zones de confort respectives. «I wanted to do something that I don’t know how to do» énonce d’ailleurs d’emblée une voix chargée d’un écho spectral. La guitare scintillante de Smith se fond naturellement dans les nappes et digressions électroniques de Cooper. Variées dans leurs ambiances, les huit compositions ont toutes en commun une forme de quiétude un peu solennelle. Une solennité qui tend régulièrement à la spiritualité pour forger l’identité planante et poétique de cette musique à la beauté tétanique. Architectes plutôt que musiciens, Smith et Cooper charpentent ces paysages sonores en utilisant les matériaux les plus nobles (pianos élégiaques, trémolos de cordes, triturations de cartes mères) qu’ils hantent ça et là de spoken word, de voix d’enfants, de pulsations tachycardiques ou de spleen brumeux. Un casque sur les oreilles, les yeux fermés pour un massage en douceur du cerveau. L’ataraxie de l’âme est garantie. (gle)
la décennie précédente. ‘Undertow’ enfonce le clou et explose le potentiel des frères Loveless. Les mecs ont laissé bouillir la marmite nineties sans couvercle : leur concoction est un condensé à très haute densité, un napalm rock aussi corrosif qu’un roux brun à feu vif. A deux, ils font un boucan de tous les diables, implacables comme Kyuss (‘Running Wild’), possédés comme Tool (‘The Snake’). ‘Undertow’ écrase tout sur son passage, se permet des détours psychobilly infectieux (‘We Can Do What We Want’, ‘Favourite Son’), fascine d’un bout à l’autre, digère et régurgite ses influences en prenant soin de laisser le gras sur le bord de l’assiette. Sans fioritures inutiles ni effets de mode passagère, il saute direct à la gorge, tel un cobra, un ninja, pour ne plus lâcher sa proie. Un album rock comme on n’en attendait plus, précis, sincère et incarné. (ab)
Eaves ‘What Green Feels Like’ Heavenly/Pias
Il pourrait être mon Ophélie, ce juvénile bateleur de Leeds à crinière longue, un pied dans la poésie et l’autre sur la corniche (« You lay yourself down a bullet to the brain/ And all world’s words can’t tell you that you’re sane »), mais s’il a la douce mélancolie dérivante d’un Jeff Buckley, ses pieds et ses vers sont déjà trop fermement amarrés pour s’en laisser conter, sa sagesse déjà abondamment mesurée à l’aune des cyprès chauves (tel Eddie Vedder ‘Into The Wild’) pour songer à l’abandon dans des liquides funestes, clairs ou alcoolisés. ‘As Old as The Grave’, plus vraiment l’allumette, déjà le tronc ancestral, est-ce un destin quand on vient de débuter sa route? À nos possibles inquiétudes, Joseph Lyons vient répondre de la plus belle des façons : ‘Alone In My Mind’ – désarmant tribut à un commerçant de Londres attaqué pendant les émeutes alors qu’il tentait d’éteindre le brasier devant sa boutique – fait de lui le porte-voix de ceux qui n’en ont plus, le doux, l’émotionnel archiviste de ces existences ballottées de Grande-Bretagne. On
souhaite dès lors à ce garçon de vivre selon la sobriété heureuse qu’il juge propice à sa musique : un lit, un lavabo, un carnet… et un pan de ciel chargé pour propulser voix et riffs. (alr)
Èlg ‘Triste Zoo’ Lexidisques
Èlg sont les trois lettres sous lesquelles Laurent Gérard, musicien électronique perdu dans l’immense masse des tricoteurs de bidules envapés apparus ces dernières années – une discographie colossale à base de cd-r, de cassettes et de micro-sorties est dispo sur Discogs –, a choisi de revenir à la, euh, chanson. Une chanson ultra décharnée qui rappellera, c’est inévitable, Bertrand Belin. Surtout sur ‘Triste Zoo’, folk étique au texte impénétrable. Ça n’est guère moins rugueux, face b, avec ‘Féérie Bis’, sorte d’enchantement sommaire. Rêche mais pas inintéressant. (lg)
Eternal Death ‘Eternal Death’ Labrador Records
Figure centrale de l’excellent label suédois Labrador Records, Johan Angergård mouille le maillot au sein de différentes formations. Cheville ouvrière du projet Club 8, le garçon a glissé des airs sixties sous les tropiques, détourné d’antiques rythmiques africaines et fait main basse sur la bossa nova pour esquisser des tubes pop, précieux et rêveurs. Dans un autre style, il s’est révélé en fin confiseur chez Acid House Kings, formation spécialisée dans la production de mélodies sucrées et autres refrains colorés comme des bonbons Haribo. Jamais rassasié, l’artiste s’associe aujourd’hui à la voix céleste d’Elin Berlin pour former Eternal Death : un baiser de la mort, une réponse scandinave aux synthétiseurs réfrigérés de Grimes, Purity Ring ou Chvrches. Sur son premier album éponyme, le duo suédois mitonne douze titres empreints de pop, d’électronique et de spiritualité psychédélique. Ici, on assiste – un peu médusé – à une collision entre les premières pulsions synthétiques de Human League et les harmonies new age d’Enya. Sur le papier, la description fait un peu peur. À l’oreille, c’est encore pire. Grosse déception. (na)
The Eye Of Time ‘ANTI’ Denovali/Sonic
L’été dernier, Marc Euvrie nous apportait ‘Acoustic’, une série de petites pièces délicates pour piano et violoncelle conçues dans un cadre bucolique normand tandis que sur son premier album éponyme, il livrait une musique aux accents denses et apocalyptiques. ‘ANTI’ oscille entre ces deux pôles en privilégiant largement le deuxième. L’album aligne cinq morceaux assez longs dont la plage titulaire qui s’étend sur un quart d’heure. Elle est le point d’orgue d’un disque qui revendique ouvertement sa noirceur et sa hargne. En ouverture, ‘A Perfect World’ a valeur de notice d’utilisation adressée à l’auditeur. Le morceau démarre sur des tonalités saturées à la limite du supportable pour laisser percer par après quelques notes de piano éparses et salvatrices lesquelles s’effacent au profit d’enregistrements d’explosions. Il n’y a pas d’autre alternative que celle d’opérer sur les blessures ouvertes de la société, de confronter le plus sombre pour faire jaillir la lumière qui se tient au fond de nous nous dit Euvrie. ‘This record is not a resignation, wake up !’ a-t-il gravé sur la pochette en guise de devise dont l’essence serait à rechercher quelque part dans les héritages de Godspeed You Black Emperor et de Chopin. (et)
Fashion Week ‘Prêt-à-Porter’ Solar Flair Records/Creative Eclipse
Le nom du groupe et le titre de l’album pourraient donner à penser que l’on va se voir gratifier d’une pop classieuse et un rien précieuse, mais il n’en est rien. Que du contraire, puisque les huit compos proposées ici font dans le métal grunge sludge bruitiste au possible. On ne sait pas grandchose au sujet de ce trio qui aime brouiller les pistes si ce n’est qu’il est localisé à New York et qu’il raffole de tout ce qui est noisy. L’album est donc lourd, malsain, crade et torturé (le flippant et bien nommé ‘Klosstrophobia’). En même temps, au travers du fracas sonore se dessinent des bribes de mélodie qui rendent l’ensemble étrangement addictif. Un peu comme si le fantôme de Kurt Cobain venait tourmenter un groupe de métal stoner. Clairement pas pour toutes les oreilles, mais diablement intéressant. (pf)
Frank Shinobi ‘Semantics’ Honest House/Mandaï
Formé voici près d’une décennie, ce combo liégeois est désormais une valeur sûre de la scène alternative belge comme en témoignent ses passages remarqués dans divers festivals (Dour, Rhâââ Lovely, Bota…) et les premières parties de quelques très belles pointures. Avec son deuxième album, le quatuor nous livre une collection de dix titres imparables en ceci qu’ils sont certes bruts et volontiers dissonants, mais tout en affichant une immédiateté lumineuse. Nourri au bon grain de formations comme At the drive-in, Foals ou encore 31 Knots, le groupe développe un style propre qui fait mouche, d’autant que l’ensemble met en avant des inflexions assez variées allant du post au math rock sans oublier un côté plus typiquement indie. Passionnant sur la
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17/03/15
17:10
MUSIC
BOZAR NIGHT 30 APR. ’15
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BOZAR NIGHT is organized by BOZAR, Centre for Fine Arts Brussels - Copyright photo: “Holly Herndon © GR-DR”
L’AERONEF, DE KREUN, LE GRAND MIX & SUPER! PRÉSENTENT / PRESENTEREN
dEUS - CARIBOU - METRONOMY - ROISIN MURPHY IBEYI - YEARS&YEARS - MAGNUS - ROCKY E T D ’A U T R E S A RT I ST E S À V E N I R / B I N N E N K O RT M E E R N A M E N
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Earteam
longueur, ‘Semantics’ est un très bel album qui nous vaut de nombreux joyaux, ma préférence allant à ‘Safari SM’, ‘La saga du fardeau’ ou encore ‘Ninja A Ninja B’. (pf)
Fyfe ‘Control’ Believe/Ber tus
A travers ses divers changements de pseudos et d’identités, Paul Dixon aka David’s Lyre aka Fyfe, n’a eu de cesse de brouiller les pistes. Des pistes qu’il s’ingéniait pendant ce temps à retravailler dans l’ombre de ses nuits mancuniennes. A polir les détails sans perdre le tracé d’ensemble et en se concentrant sur la mise en son. Bombardé bombinette de la scène electro-pop anglaise, sur la foi contagieuse de quelques ballons d’essais lâchés sans préavis sur la Toile, il s’agissait de jauger la viabilité du phénomène Fyfe sur distance homologuée. Pleurant ou déplorant ses états d’âme sur des arrangements chevillés à l’époque, il projette l’auditeur dans un espace où le synthétique prend vie. Sans céder à l’exhibitionnisme sentimental ni piocher dans la veine cafardeuse à grands coups de grisou émotionnel. Ses compositions vertigineuses de force et de tendresse sont autant de bijoux ou de gadgets de pop electro minimalistes et transformistes qui subliment ses peines, oralisent ses maux et ses mots. Rejeton tardif d’un hip-hop basique et de l’électro sensible d’un Jay-Jay Johanson, il propose avec ‘Control’ une première sortie disciplinée, efficace et plutôt variée. Si la formule fonctionne à merveille sur plusieurs titres (‘Holding On’, ‘Solace’, ‘St-Tropez’), le reste n’est pas toujours à la hauteur. Car même si sa soul minimaliste n’empêche pas l’ouverture d’esprit, elle pêche parfois en terme d’intensité. (gle)
The Go ! Team
Jean-Marc Lederman Experience ‘The Last Broadcast On Earth’ Off/Mandaï
Conçu comme un journal de bord d’un objet volant non identifié, ce recueil consigne de bien étranges transmissions qui proviennent d’un au-delà inatteignable, d’un outer space gazéifié. Des voix expurgées du passé, des extraits de vieilles publicités, des fragments de films parasitent la réception pour mieux la magnifier. Émissions fantômes, fréquences sublimes. La dimension musicale n’en est pas pour autant satellitaire, elle ne cesse au contraire de ressortir de ces morceaux emboîtés les uns dans les autres. Car Jean-Marc Lederman est avant tout un compositeur et un claviériste talentueux. Son c-v est impressionnant : il a collaboré, dès le début des années 80, avec des groupes comme Fad Gadget, Front 242, The The mais aussi des géants comme Alain Bashung. Pas étonnant que l’on retrouve parmi les invités embarqués sur ce vol plané un Matt Johnson, un Jaques Duvall, une Anna Domino, un Bertrand Burgalat ou un Bruce Geduldig inspiré par son texte (Tuxedomoon) pour ne citer que les plus connus. Parallèlement, dans sa vie professionnelle, Lederman compose des musiques pour jeux video, ce qui ajoute à la dimension spatiale et songée de sa musique. Il fallait apparier, appareiller ces embouts pour leur donner forme. Jean-Marc Lederman s’y est employé avec une fausse minutie, l’assemblage est magnifiquement en place. (et)
notes (écrites) d’intentions pop ont beau jeu de renvoyer à Daft Punk, à John McEnroe, au hip-hop, il n’y a rien que l’on aie l’impression d’avoir jamais entendu. Pensez Penguin Café, débusquez Erik Satie, remémorez-vous Michael Nyman (‘Switchcraft’, que l’on croirait surgi de ‘Drowning By Numbers’). C’est techniquement impeccable, mais si vous espériez des fusions inédites comme Gonzales avait pu nous en livrer il y a quelques années, passez votre chemin. Reste un joli disque aux accents cinématographiques tenu de main experte par un musicien qui, quoiqu’il touche, lui confère une personnalité indéniable. Qu’elle flirte avec la vanité est une autre affaire. (ab)
Grandbrothers ’Dilation’
‘The Scene Between’
Film/News
Memphies Industries
Vous voulez un rappel judicieux et imminent de l’exemplaire discrétion atmosphérique de Leyland Kirby / The Caretaker. Vous l’avez, l’espace des quelques minutes inaugurales de ‘Dilation’, premier album du duo Grandbrothers. Sans doute pas compatriotes pour rien de l’impeccable Hauschka, avec qui Erol Sarp et Lukas Vogel partagent une identité partiellement liée à la ville de Düsseldorf (où ils ont étudié), les deux Allemands emmènent leur musique vers une rive nettement plus dynamique, où l’on sent poindre des effluves de jazz et de traces crépusculaires de techno – voilà qui réjouira les fans de Francesco Tristano. Très moderne tout en se balançant sur un fil mélodique où la tonalité se veut accessible, voire pop, leurs douze compositions ne souffrent réellement que d’une – relative – faiblesse, l’absence d’une grammaire propre et identifiable dès les premiers instants. Cela viendra avec le temps, d’autant que le talent des Grandbrothers ne demande qu’à donner sa pleine mesure, telle une jolie fleur de mai. (fv)
L’annonce du retour aux affaires de The Go ! Team n’a réveillé aucun macchabée. Pire, il risque de faire mourir d’ennui des gens jusqu’alors bien vivants : après trois écoutes, certes agréables mais d’une linéarité à peine perturbée en deuxième partie d’album, on sait déjà qu’on n’y reviendra quasiment plus. La formule reste la même, peu ou prou, et c’est donc toujours la même chanson : des sucreries acidulées, gentiment psychédéliques, faussement barrées, recollées avec des samples et des bidouilles en tout genre (style sonnerie de téléphone vintage, canette qui fait pschitt à l’ouverture), le tout principalement chanté par une jolie black à la voix de blanche appelée Ninja, comme les tortues. Le morceau éponyme est clippé et fait assez peur : des hommes, des femmes lèvent les bras au ciel et semblent entrer en transe dans une espèce d’ambiance de fin du monde. Moyen. (lg)
Chilly Gonzales ‘Chambers’ Gentle Threat
Revoici la grosse trogne de Gonzales, que l’on n’avait plus vu depuis son ‘Solo Piano II’ en 2012. Est-il utile de préciser qu’avec ‘Chambers’, il prolonge la voie de ses albums récents : celle du dépoussiérage annoncé de la musique pour piano. Souvenonsnous de sa performance de 27 heures classée au Guinness Book, ainsi que sa méthode pour pianistes découragés. Et posons-nous réellement la question : qu’attend-on encore de Gonzales ? Dans ‘Chambers’, composé avec le Kaiser Quartett de Hambourg, ses
Colleen Green ‘I Want To Grow Up’ Hardly Ar t
Colleen Green opte pour la voie sucrée. Plus Garbage que Julie Doiron, son punk de salon se pare d’atours mignonnets récoltés sur les ondes à l’époque où Alanis hennissait en bonnet laineux. Un choix comme un autre après des débuts DIY remarqués, mais à double tranchant. ‘I Want To Grow Up’ joue sans cesse de cet oxymore désabusé grâce à des lyrics teintées d’une amertume adulescente bien sentie. Ne lui retirons pas ça :
la belle sait écrire. Et connaître l’anglais tire indéniablement son album vers le haut. Le temps d’une ballade électro-pop blafarde (‘Deeper than Love’), Colleen Green fait rimer Eros et Thanatos avec une telle intensité que la chair-de-poule s’infiltre jusqu’au cœur des os. Débarrassées de leur noyau noir sémantique, ses chansons ne sont rien d’autre que des mignardises pseudo-punk inoffensives qui risquent de faire grincer des dents : « I can’t stop grinding my teeth » chante-telle innocemment sur hardcore Blink-Blink 182. Dans sa panoplie gore, Hello Kitty reste Hello Kitty. Colleen Green, intraitable, assume que sa liqueur vénéneuse n’est rien sans la praline douceâtre qui l’enveloppe. Artiste couillue, elle prend ainsi le risque de passer pour une gentille cruche à l’internationale. Respect. (ab)
Guili Guili Goulag
spectacle, un Pete Doherty tout moisi, égaré entre un tournage foireux et un rail de coke, se pointe sur ‘Choices’, reprise reggae du ‘Je ne t’aime plus’ de Manu Chao. Difficile de les prendre au sérieux quand ils sortent le piano à la cubaine. On préfère encore Iggy Pop chantant ‘Les Feuilles Mortes’ dans un accès de folie. S’il fallait sauver au moins un titre, ce serait le sucré ‘Brideshead’, écrit seul, comme un grand. Contre-indiqué néanmoins en cas de diabète. (am)
Ozark Henry ‘Paramount’ Sony Music
Le recyclage et l’économie circulaire sont très tendance. Jamais à court d’idées lucratives, Piet Goddaer et sa maison de disque l’ont parfaitement compris. Ainsi, après le ‘Live 2014 : The Journey Is Everything’ paru pour Noël, le courtraisien revient déjà avec un autre produit : le live avec orchestre symphonique. Bien sûr, il n’est pas question ici de n’importe quel orchestre symphonique bulgare ou ouzbek mais bien de l’Orchestre National de Belgique. Comme il ne fait aucun doute que les arrangements luxuriants d’Arnould Massart rhabillent d’une dentelle délicate chacune des onze compositions revisitées et des quatre créations. Où le bas blesse-t-il alors ? Dans cette reprise du ‘We Can Be Heroes’ de Bowie chargée d’attirer le chaland et de le persuader de sa toute puissance au volant de son 4X4 Mercedes ? Non car, à condition de préférer le velours au cuir, cette version tient autant la corde que les vents. Dans ce lyrisme exacerbé inondant des titres (‘Indian Summer’, ‘Vespertine’) qui en étaient déjà intrinsèquement gorgés ? Non plus. Le vrai problème de ce disque, c’est qu’il est aussi ennuyeux qu’il est beau. (gle)
Jam City ‘Dream A Garden’
‘IB.EX. IB’
Night Slugs
Rockerill Records/Cheap Satanism/At tila Tralala/Et Mon Cul C’est Du Toffu?’
Planqué derrière les lettres de Jam City, le producteur britannique Jack Latham explore de nouvelles galaxies sonores. Stimulé par sa curiosité, il arpente les recoins de sa discothèque idéale afin d’imaginer un tout cohérent et éclectique : un deuxième disque conçu comme une ode à l’amour. ‘Dream A Garden’ a le cœur qui bat pour tout et n’importe quoi : house, jazz, dubstep, funk, grime, post-punk, pop psychédélique et vagues à l’âme baléares palpitent ainsi sur neuf plages d’une inquiétante quiétude. Bandeson soporifique d’une romance mécanique, ce nouvel album de Jam City laisse traîner ses rythmiques engourdies sous un oreiller bourré de plumes synthétiques. Traversé de voix rampantes et translucides, cet exercice de style vaporeux se savoure comme un rêve érotique dans le patio d’un hôtel lounge. (na)
Sorti conjointement par pas moins de quatre labels, le EP de ce combo franco belge a tout pour nous plaire. Furieusement déjantés, délicieusement dissonants et résolument bruyants, les quatre titres sont des missiles sonores à la fois inquiétants et obsédants, privilégiant les détours sinueux, les ruptures de construction abruptes tout en flirtant avec les genres les plus variés. Entre noise doom, kraut rock mutant, free jazz métal et noisecore tribal, le tout en intégrant de la harpe et du spoken word flippant, les quatre compos vous prennent à la gorge et s’insinuent en vous avec d’autant plus de force qu’elles peuvent se révéler lancinantes, à l’instar de ‘Otmushtenie’. Vraiment bien ! (pf)
Helsinki ‘A Guide For The Perplexed’
Joker
Fierce Panda
‘The Mainframe’
Helsinki est la capitale de la Finlande et, depuis peu, le projet solo du bassiste des Babyshambles. Victime du syndrome sousgroupe de sous-groupe, Helsinki rameute toutes les âmes perdues du rock qui n’était que buzz il y a dix ans : ainsi, on retrouve le pauvre Albert Hammond, Jr. - presque interdit de guitares sur les derniers Strokes - sur le titre résolument daté ‘The Batteries Weren’t Dead’ (elles le sont, désormais), Fionn Regan, minet scottish bien neuneu et Ray Suen, nouveau membre émérite des gros balourds des Killers. Ensemble, ils font de la pop complètement niaise. Et, clou du
Kapsize/News
A Bristol, Liam McNeal a joué la carte Joker pour se construire une solide réputation sur la scène électronique. Longtemps considéré comme la plus belle promesse du dubstep anglais, le garçon a signé des productions démentes sur quelques structures spécialisées (Earwax, Terrorythm, Hyperdub) avant d’attirer l’attention du prestigieux label 4AD (The National, Ariel Pink, Future Islands, Deerhunter…). Plutôt médiocre sur la longueur du déconseillé ‘The Vision’, l’électronicien a vite perdu son audience et la confiance de sa maison de disques. Quatre
BRIQUEVILLE
Democrazy @ KERK - Gand MOD - Hasselt STUK - Louvain Les Nuits Botanique - Bruxelles
ans après ce sérieux coup dans l’eau, Joker joue de nouveau avec le feu sur un disque autoproduit qui entend marier soul, R&B et dubstep. Bouillabaisse synthétique noyée d’auto-tune, ‘The Mainframe’ souligne les limites d’un artiste incapable de récapituler ses meilleures idées. (na)
un disque qui, s’il multiplie les possibilités rythmiques, s’écoute par touches parcimonieuses. (fv)
26.03 28.03 28.04 11.05
Lourdes Rebels
27.03 Botanique - Bruxelles
Kodaline
Mot d’ordre du mois, à la musique électro italienne tendance Kosmische tu t’intéresseras. Les Transalpins en question, le duo Lourdes Rebels, auparavant actifs dans la noise music sous le pseudo Bonora, ont beau être à leur coup d’essai sous ce nouveau moniker, ils sont loin d’être des perdreaux de l’année. Depuis leurs débuts en 2010, et une multitude de noms plus tard, Luigi Bonora et Rodolfo Villani explosent en sept temps les basses qui rendent zinzin, à commencer par l’inaugural ‘Pharaoh Excuses’ et ses échos psychedelia seventies qui évoluent progressivement en un écho martial sous hypnose animale (et on leur pardonne au passage la douteuse pochette). S’en suivent des rappels de cordes où plane l’ombre de Steven Brown / Blaine L. Reininger autour de guitares qui brouillent les repères (‘Skate Mecca’), des grognements mammifères prêts au combat en arrière-plan d’une six-cordes échappée de The Cure (‘Apuro Liquido’), mais aussi des ouh ouh sur fond d’arpèges orientalisants qui font le job psychédélique (again, sur le morceau-titre) ou encore des rythmiques ouf of Africa sans doute oubliées dans une mythique session ‘Made to Measure’. Oh, Saint-Bizarre, priez pour nous. (fv)
‘Coming Up For Air’ B-Unique Music/Sony Music
Talisco ‘Run’
Roy Music/Universal
Deux bonnes grosses daubes pour le prix d’un ! Les écossais de Kodaline et leurs homologues français de Talisco : deux groupes de rock d’estrade aux neurones en grève, dégoulinant les résidences coachées, les clappements de main, les wo-ho rassembleurs de Mumford & Sons, les singeries vocales de Chris Martin, les paradoxes de Bono, la finesse des synthés à la Coldplay, le tout mixé dans de vagues aspirations indie dignes du dernier Foals, bref, une grosse envie bien dégueulasse de (se) faire du pognon, ou tout ce que la culture de masse peut créer de pire à l’aube de 2015. Alarmant. (am)
The Leisure Society ‘The Fine Art of Hanging On’ Full Time Hobby/Pias
Full Time Hobby est une de ces heureuses niches anglaises qui permettent aux arpenteurs folk et affiliés d’essaimer la contrée en géométries variables, depuis les reliefs des Orcades (The Magnetic North) jusqu’à la fécondité de Tunng en passant par Kinnafjol. Parmi ces bandes rayonnantes, s’est également distinguée, pas seule à bord de l’arche, celle de Nick Hemming, cousin à la mode homérique de Carson Ellis. On confessera notre méconnaissance précise des trois circumnavigations antérieures, mais depuis nos ‘Tall Back Cabins’, où l’on observe avec bienveillance cette excursion non exempte de vagues de nostalgie, on ne demanderait qu’à s’accrocher à ce délicat bastingage, éclaboussés d’une pop avenante et réfléchie qui grappille aux serpentines et classieuses harmonies des High Llamas (‘Nothing Like This’ en flûtines et cascades), ou pince des voiles calibrées par Suede (‘Outside In’). À l’entrepont, le personnel de bord, en livrées crème, jongle avec détails bravaches et essors de cordes old-fashioned pour ravir les plaisanciers, les mouettes, et d’hypothétiques sirènes. Ah, classieuse Angleterre ! (alr)
Jaki Liebezeit / Holger Mertin ’Aksak’ Staubgold
On ne va pas vous refaire le coup de la biographie de Jaki Liebezeit, avoir été le batteur des légendaires Can vous offre une place au firmament du rock pour l’éternité. Aujourd’hui passé le cap des 76 étés, le musicien allemand invite à la table son compatriote percussionniste Holger Mertin, de moitié son cadet et spécialiste des traditions rythmiques de par le monde. Si les fûts et autres instruments qui donnent envie de taper occupent une place centrale sur leur première collaboration, une foule d’autres objets vient heureusement enrichir le propos, dynamique et varié. Gong, violon, trombone, kalimba, oud électrique, voire cuillères (!), la paire germanique a le bon goût de convier quelques potes, pour un voyage qui nous emmène aux quatre coins de la planète. Il en résulte
’Snuff Safari’ Aagoo Records
Lucy and The Birds ‘Lucy and The Birds EP’ Jane Doe Records/News
Voluptueuse volière que celle où évoluent Elke Bruyneel et son trio à plumes duveteuses pour ces six premiers décollages: un de ces cocons garnis de lés jazz où Renée tremperait des langues de chat dans le lapsang souchong de Geike Arnaert, où les scones seraient servis avec de la clotted cream, où même la ‘Strongest Girl’ laisserait transparaître des galbes soul sous sa cuirasse. Méticuleuse dans sa mesure (‘Missing’, belle partie de cache-cache avec les chœurs), jamais ‘Lost’ dans ses vocalises, cette dispensatrice de ‘Golden Sounds’ parfois académiques montre par endroits cette faculté précieuse de pointiller le temps, d’en faire ‘(A graven) image’ à la Edward Hopper : morceau ou jeune fille entièrement absorbés en eux-mêmes, en posture d’éternelle expectative, face tournée vers une lueur qui ne manquera pas de poindre. Peu importe alors ce curieux écho de Beverley Craven dans l’élan : il se pourrait qu’on soit là pour plus long, pour plus loin. (alr)
Francis Macdonald ’Music For String Quartet And Celeste’ Shoeshine Records
Batteur des indie rockeurs de Teenage Fanclub, mais aussi collaborateur plus ou moins régulier des Pastels, de Belle & Sebastian ou d’Alex Chilton, Francis Macdonald est aussi et surtout un compositeur de musiques de film reconnu, nommé aux BAFTA (les Oscar britanniques). Est-ce sa fréquentation d’un autre Écossais, le magnifique Max Richter, mais sa musique est d’un mélo-
HANNAH COHEN RAKETKANON
27.03 28.03 29.03 04.04 10.04 25.04
De Kreun - Kortrijk MOD - Hasselt Vooruit - Gand L’Atelier Rock - Huy Nijdrop - Opwijk Pacrock - Pont-A-Celles
CHANTAL ACDA
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OAKTREE & AVONDLICHT
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THE NOTWIST
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FOOL’S GOLD
01.05 Charlatan - Gand
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NILS FRAHM
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DAWN OF MIDI
16.05 HA’Fest - Gand (SOLD OUT)
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17.05 Les Nuits Botanique - Bruxelles 26.05 MOD - Hasselt
KEVIN MORBY
17.05 Les Nuits Botanique - Bruxelles 24.05 Charlatan - Gand
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Earteam
disme romantique des plus accessibles, tout en jolies rondeurs de piano et glissandi de cordes soyeuses. Toutefois, et là est le gros hic, sa vision flirte plus que douteusement avec la guimauve. Elle se veut sans doute proche d’Arvo Pärt et de Gavin Bryars, mais trois hélas, en demeurant nettement plus simple dans ses structures, davantage inscrites dans la pop music, elle donne des furieuses envies d’aller sodomiser la machine à remonter le temps. (fv)
Mademoiselle K ‘Hungry Dirty Baby’ Pias
Dire qu’on n’a pas vraiment accroché au rock français de Mademoiselle K est un euphémisme. Pourtant, la fille a de la gueule et n’a jamais hésité à montrer un (petit) sein. Ce qui invite toujours à la curiosité, il faut le dire. Un regain d’intérêt cette fois-ci hautement récompensé : avec cette quatrième galette en dix ans, K – Katerine Gierak – vire complètement de bord et devient sérieusement fréquentable. ‘Hungry Dirty Baby’, s’il a déjà été entendu souvent, est d’une bien belle fraîcheur primesautière, de celle qui s’accorde pleinement avec la repousse des feuilles et le raccourcissement des jupes. Oh yeah. K ne chante plus qu’en anglais de chouettes morceaux rock un peu gras, joliment énervés avec juste ce qu’il faut de pop dedans (ces refrains maousses, mince) et on se dit, là, plein d’espoir, malgré une deuxième partie de disque moins intense, que ça va être encore une fois fort bien les festivals. (lg)
Marmozets ‘The Weird And Wonderful Marmozets’ Roadrunner Records
Ce quintet anglais formé voici quatre ans et dont certains membres n’ont pas encore vingt ans fait l’objet d’une véritable hype dans la presse anglaise qui multiplie depuis quelque temps déjà les articles dithyrambiques saluant son génie. Pour une fois, on peut comprendre l’exaltation dans la mesure où les Marmozets sont vraiment très forts. Proposant un rock alternatif teinté d’influences mathcore, genre qui ne nous a pas toujours valu que des très bonnes choses, le groupe affiche beaucoup d’inspiration sur des titres super catchy et puissants évitant avec finesse les clichés. Si ‘Born young and free’ affiche clairement ses penchants mathcore et si ‘Vibetech’ flirte avec une certaine esthétique prog, les autres titres s’émancipent de toute appellation pour être simplement eux-mêmes, soit des titres de rock brut. On est impressionné par le charisme de Becca, chanteuse dont le timbre de voix est capable d’inflexions très variées ainsi que par la maîtrise de l’ensemble du combo qui brille particulièrement sur les hymnes que pourraient devenir ‘Is it horrible ?’, ‘Back to you’ ou encore ‘Why do you hate me ?’. Un excellent premier essai! (pf)
Master Master Wait ‘Modern War’ SWAO/Metadrone Records/Les Disques Anonymes/ Rockerill Records/ Sir Gregor y Records
Master Master Wait est un duo parisien proposant un cocktail électro punky direct et brut, que l’on prend comme un uppercut sur la piste de danse. C’est crasse, bourré de
Pile ‘You’re Better Than This’ Fierce Panda
2014 fut incontestablement l’année des canadiens d’Ought. Fougue et imprévisibilité auront animé notre année et adressé un fuck sublime (et mérité) au rock tradi. 2015 sera-t-elle l’année de Pile ? On ose l’espérer, même si les chances que cet art rock trop bon pour être prospère déchaîne les foules restent minimes. Peut-être parce qu’il lorgne plus volontiers vers le hardcore, là où nos chouchous canadiens restent dans le musicalement correct. Peut-être aussi parce que la pochette hideuse de ‘You’re Better Than This’, représentant un délicieux mélange de clowns et de poubelles (chapeau, quand même) est indubitablement le repoussoir le plus efficace de toute l’industrie du disque. Et parce qu’au fond, Pile fait de son caractère fortuit une étanchéité. Qu’importe ! Une fois le disque dans le lecteur, tous les a priori tombent comme des rebelles russe. Passé un ‘The World Is Your Motel’ ultra-frontal et finalement pas très représentatif de l’ensemble, les ricains développent un univers tentaculaire, en forme de montagnes russes rebelles, passant de la berceuse au chant dépressif (‘Mr. Fish’) à la jetée d’huile bouillante bien moyenâgeuse (‘Waking up in the Morning’) en un claquement de doigts. On aura rarement vu groupe si émancipé, se foutant joyeusement (bien que ça ne rigole pas des masses) de tous les codes, que ce soit l’americana (‘Fuck the Police’), le math-rock (un ‘#2 Hit Single’ justement autoproclamé) ou l’indie (‘Appendicitis’). Ça peut paraître un peu con, mais Pile fait du Pile. Dans ta... gueule. Pas de couplets, pas de refrains, pas de style. Trois bonnes raisons d’en faire un disque de l’année. (am)
beats ultra efficaces, rugueux et festif, un petit peu comme si Crystal Castles s’associait aux Fat Truckers pour revisiter Suicide. Si le duo est réputé pour livrer des prestations tonitruantes sur scène, on prend son pied à l’écoute du EP de six titres que voici. ‘Master Master’ est une tuerie pour dancefloor zarbi, ‘Fight’ a quelque chose de l’hymne parfait pour électro hooligans là où ‘Money’ fait un peu penser à du Adult en plus nerveux. De la musique déviante comme on l’aime ! (pf)
Metro Expo ‘Metro Expo 1’ self-released
« What is going on? » À la main posée sur l’épaule, au «Tu seras un homme mon fils », l’adolescent épinglé par ce fort long conceptalbum (vous avez dit un peu pompier?) oppose de prime abord refus et accès de rage (« When you turned the TV on / It was always for watching porn / Or even worse, german pop shows »), c’est que ça bouillonne et que ça gémit, là-dedans, et pour laisser transparaître ces tiraillements variés avant que ne puisse survenir ‘The Swan Lullaby’ en rebond et autonomie finals (« You can fly… Goodbye »), Fred Marcoty n’hésite guère à épicer le pot-au-feu et à étoffer le pathos, d’hispanisant à la Willie de Ville à rauque et cauchemardesque à la Manson en passant par bluesy ou cabaret sans la touche de conteur de Tom Waits. Pas vraiment touchée, on confesse avoir parfois court-circuité ce disque par le bas-coté, mais que voulezvous, il faut bien que jeunesse se passe. (alr)
Milky Wimpshake ‘Encore, un effort !’ For tuna Pop !
Il aura tout de même fallu trois bonnes écoutes pour s’en persuader : ‘Encore, Un Effort !’ est un excellent disque. Pour quelques raisons qui échappent toujours à l’entendement – au fond, combien de fois se l’est-on déjà envoyé, ailleurs ou par euxmêmes, en souvent mieux, cet album ? – mais qui font tout son charme. A commencer par ce romantisme pas très rationnel, punk
crétin, touchant, terriblement adolescent, qui illumine chacune des treize chansons de cet nième opus, un peu comme si les Ramones s’étaient attaqué au répertoire sixties de France Gall. Et l’on se souvient soudain des vieilles évidences de ‘I Wanna Be Seen In Public With You’, fin du millénaire, quand on rêvait encore à la plus belle fille du bahut comme d’un trophée à pendre au bout du gland des potes. Et que l’on se terminait forcément seul dans la chambre avec la pop music comme masturbateur. Vingt ans plus tard, les Milky Wimpshake n’ont pas vraiment changé : ils restent idoines pour oublier la trop belle femme de son meilleur ami et se rappeler qu’au lit, elle le fait moins bander qu’un quelconque bukkake sur Youporn. La vie, putain. (lg)
Kate Miller-Heidke ‘O Vertigo !’ Cooking Vinyl/V2
Signes distinctifs: blondeur platine façon Madone, cils factices. Spectre de voix étendu, caracolements bigarrés de luette inclus. Parfaitement en mesure de: contrefaire le colibri à l’australienne, déclencher accidentellement un parcours de dominos en cascade, fendiller de bas en haut une fontaine de champagne de septante « Flûte ! » à l’opéra, ligoter les convives à force de gimmicks aigus gluants, repousser ad patres les limites de la bienséance musicale. ‘What was I To You?’ Une patineuse russe en lamé doré exécutant son quatrième triple lutz triple axel sans une once de simplicité, une exhéroïne Disney fracassée dans le caniveau à Broadway, mendiant pour une panouille dans Glee. Pas une seule seconde Judy, Madeleine, Kim Novak. Bien tentée, ta supplique « I swear, gonna lose my shit /If you come this way » mais cette fois, tu vois, on va laisser Bébé dans un coin. (alr)
The Monochrome Set ‘Spaces Everywhere’ Tapete Records
Pendant que de nombreux compatriotes de la même époque empilent les dates de reformation et autres annonces de retour gagnant, The
Monochrome Set poursuit son parcours sur la pointe des pieds. Discret, besogneux, ce groupe londonien apparu à la charnière du punk et de la new wave cultive l’art du romantisme fauché avec une fougue à peine entamée par le poids des années. Défricheurs lo-fi captivés par les refrains classieux de Roxy Music et autres mélodies distinguées signées The Kinks, les mecs de The Monochrome Set ont décloisonné un pan de la pop alternative britannique, ouvrant la voie à la pop endimanchée de The Divine Comedy ou au post-punk dandy de Franz Ferdinand. En dix titres au charme désuet, ‘Spaces Everywhere’ expose le savoir-faire immuable d’éternels adolescents. (na)
Moon Duo ‘Shadow Of The Sun’ Sacred Bones
Lancinant stoner psychédélique, mouvement perpétuel aux vertus mystiques, moteur ronronnant, pistons psychiques en action. Destination : l’Illumination. Ripley Johnson (Wooden Shjips) et Sanae Yamada n’ont jamais atteint leur idéal psyché-kraut avec autant de force de frappe que sur ce troisième album. Il faut dire que le batteur John Jeffrey s’est adjoint à l’orbite, gonflant l’atome Moon Duo en trio invincible. Hypnotisé par leur danse métronomique, un ambitieux proton s’imagine fusionner molécules de Black Angels et de Brightblack Morning Light. Au cœur du noyau, des impulsions électriques enfouies propagent le souvenir post-punk de Suicide et Silver Apples en sournoise ondulations. Insécable comme il se doit, ‘Shadow Of The Sun’ ne peut être réduit à ses différentes parties : il fourmille en tout sens autour de la même idée, ses minuscules satellites revenant sans cesse à son centre, à sa pulsation primale, dont chaque morceau est une itération monomaniaque. Plus puissant que n’importe quelle drogue, Moon Duo fera entrer en résonance jusqu’au plus infime de vos composants. Cellules, trippez ! (ab)
Mundance ‘Fabriclive 80’ Fabric Records
Chronique d’un disque perdu. Tombé dans les portugaises d’un autre, il aurait peut-être trouvé un écho, et de là, le salut. Il est des types qui savent vendre une vieille couenne de porc à des extrémistes véganes. Des mecs qui m’ont eu plus d’une fois, des salauds. Ce qu’on y entend : des borborygmes tirés de synthétiseurs et de guitares ineptes. Rien d’autre. Vingt-sept micro-morceaux qui atteignent à peine les deux minutes, sans aucune construction si ce n’est parfois une accumulation de strates qui finissent en grands blurp, blarp, blorp. On ne danse pas làdessus, on ne pleure pas là-dessus, on ne vide pas ses couilles là-dessus. Personne n’écoute ce genre de trucs. Personne. (lg)
My Diligence ‘My Diligence’ Mot tow Soundz
Biberonné au rock’n’roll et au hard rock, grand suiveur de la vague stoner, My Diligence publie un premier album éponyme produit de main de maître par Dee-J, guitariste attitré de La Muerte. Consciencieux mais pas audacieux pour un riff abandonné dans le désert, le quatuor ferait ici passer Wolfmother pour le groupe le plus am-
CONCERTS
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15.04.2015
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Earteam
bitieux du 21ème siècle. Incontestablement habités par la passion, les chansons de My Diligence se frottent d’un peu trop près à la légende. Aussi bons soient-ils, les dix morceaux de ce disque renvoient systématiquement l’oreille aux trésors de Kyuss, Queens of the Stone Age, Alice In Chains, Blue Cheer ou Screaming Trees. (na)
Suuns + Jerusalem In My Heart ‘Suuns + Jerusalem In My Heart’ Secretly Canadian/Konkurrent
Au risque de me faire couper les couilles par mon rédac chef favori, j’avoue n’avoir pas été assidu du précédent Suuns, ‘Images Du Futur’. Aucunement un rejet : l’album était novateur. Pour cause de cortex déjà encombré sans doute, il n’eût simplement pas l’heur du séjour à long terme. L’honneur est sauf : la collaboration entre les canadiens et le musicien libanais Radwan Ghazi Moumneh sonne à mes oreilles comme une sacrée réussite. Sept jours, autrement dit un jour par morceau, auront été nécessaires. Autant qu’il en fallut à Dieu pour tout le bataclan plus les congés payés. Chapeau, les Yahvé de studio. Le premier jour, ils séparent lumière des ténèbres et dressent un autel à la gloire d’Ash Ra Tempel. Et ils virent que cela était bon. Le deuxième jour, eaux et cieux se déchirent dans un fracas métallique de cordes saturées. Le troisième jour, le soleil éclaire Orient et Canada ; résonnent bouzouk et mizmar sur craquements telluriques d’où émergent les échos distants d’Embryo et Muslimgauze. Le quatrième jour, travail de précision, lente progression, main d’œuvre : et la parole fut, aleph sur le pouls lancinant du vivant en devenir. Dieu est downtempo. Cinquième jour, avalanche de bestioles. Dans un déluge de criquets, les gazelles prennent leur envol par-dessus les Alpes et l’on pense soudain à ‘Clic’, pépite oubliée de Franco Battiato. Sixième jour, l’Homme ouvre les yeux et la bouche. Encore bébé endormi, il rêve de femmes et de Sabbat. Septième jour, est-ce Dieu qui fait la teuf ou l’harmonie de son œuvre qui déjà s’emballe ? Elle réclame indépendance et ne veut plus rien entendre ; l’Éternel en réponse brouille et disperse ses créatures en tous sens. Une Genèse toute en électroniques animées, métissages symbiotiques, pulsations kraut et analogiques. En un mot : Divin. (ab)
Le Noiseur ‘Du Bout Des Lèvres’ Pias
Le Biolay nouveau est arrivé. Et on ne sait pas trop quoi en penser. L’évidence mélodique, mélancolique, est là, clairement, indéniablement : des arrangements fort classes tapissent ces douze morceaux pas vraiment drôles mais il manque un truc. La vraie douleur peut-être. Celle qu’on n’écrit pas. Ou tellement bien qu’on finit par en crever vraiment. Comme Daniel Darc. Ici, on a souvent l’impression de se taper le bréviaire des geignements du jeune Parisien faussement lettré, dont les relations sentimentales sont inextricables et qui tente, pour s’en sortir, de plonger dans le cinéma d’auteur en fumant beaucoup, en descendant des whiskys sour et en se regardant l’ombilic. Parce que ça donne un genre. Principalement de nuit. Travelling bof. Paris est quasiment cité dans une chanson sur deux. Il y a de l’Arnaud Fleurent-Didier aussi là-dedans. Une pointe de Doré même. Et puis Gainsbourg. Et puis Biolay donc. Beaucoup. Trop. Mais là où l’ex de Mastroianni touche à l’universel (‘Brandt Rhapsody’ se joue partout, tous les jours), Le Noiseur peine pour l’instant à dépasser le périf. (lg)
Ostyn ‘No South Of The South Pole’ Pias
Il a toujours manqué à ce groupe flamand presque majeur de la décennie écoulée, Absynthe Minded, ce petit truc en plus. L’étincelle qui lui aurait permis, pourquoi pas, de succéder à dEUS. Au lieu de ça, ce qu’il reste de l’attroupement autour de Barman se porte mieux que jamais alors que le combo gantois semble s’époumoner devant le camion balais d’une kermesse aux saucissons d’Ardenne, dépassé par Balthazar & Cie. Conséquences : le chanteur et guitariste Bert Ostyn arrête les hamburgers, le mauvais jazz et se met aux sushis et à la pop synthétique, le tout à grands renforts de claviers souvent programmés avec un seul auriculaire. ‘No South Of The South Pole’ est donc, dans un genre radicalement différent, à l’image de ses efforts précédents, pas foutrement désagréable mais jamais déroutant non plus. Tout au plus quelques effets vaguement psychédéliques réveillent un ‘Crank’ en plein pilotage automatique quand des relents de western électronique chatouillent un ‘Telling All Your Secrets’ jusque-là plutôt lénifiant. Mais bon, on est vache, parce qu’en fait, c’est passable. (lg)
Piano Interrupted ‘The Unified Field Reconstructed’ Denovali/Sonic
Les albums de Piano Interrupted se suivent et se ressemblent. Cela est d’autant plus vrai à l’endroit de ce nouvel album qui est la reconstruction avouée du précédent. ‘The Unified Field’, paru en 2013, voyait Tom Hodge et Franz Kirmann proposer une musique instrumentale ouatée et tempérée, construite à partir des suites au piano Pleyel jouées par Hodge, adroitement altérées par les effets que Kirmann s’ingéniait à employer
Chris Brokaw. Ensuite à travers ceux de Rex, June Of 44 et Him. A chaque fois, Scharin y figurait comme le batteur patenté, courant plusieurs lièvres à la fois. Un peu plus tard, on le vit avec son ami guitariste Joe Goldring sous la bannière Out In Worship ou – variante sémantique – Out Of Worship pour un très beau disque paru sur Sub Rosa en 1997. Bien des années plus tard, c’est à nouveau la paire Scharin/Goldring qui est à l’origine de ce nouveau projet lequel s’adjoint les services de notre compatriote Dominique Van Cappellen-Waldock (Baby Fire) au chant. Cet album éponyme trace plusieurs voies, s’orientant parfois vers le dub, parfois vers la chanson pop délicate, parfois encore vers le jazz. Quelque soit le style abordé, la constante demeure la frappe implacable et claire de Scharin, à la fois libre et disciplinée, cadençant, calibrant les spirales cordées de Goldring. Un jeu cousin de celui des batteurs qui se sont succédé chez Tortoise, rappelant inévitablement le meilleur du post-rock nord-américain. Scharin ne se limite pas à son instrument, il empoigne également basse, claviers, guitares, micro et percussions pour donner le meilleur de lui-même. ‘Kate No Longer’ est un disque éclairé et éclairant. (et)
Scorpions et soutenues par la présence occasionnelle d’un violoncelliste et d’un contrebassiste. ‘The Unified Field Reconstructed’ accueille des camarades du label Denovali tels Saffronkeira, Hidden Orchestra, John Lemke, Floex ou encore Second Moon Of Winter pour des remixes et revisitations somme toute assez convenus. Un intermède avant la parution du prochain véritable album à venir plus tard cette année. (et)
Prairie ‘Like a Pack of Hounds’ Shitkatapult
Nous vous avions fait part il y a environ deux ans du premier e.p. de Prairie, le nom de guerre usité par Marc Jacobs pour véhiculer son projet musical. Programmateur au sein de l’équipe Bozar et du Brussels Film Festival, il compose à ses heures une musique électronique onirique, cinétique, incontestablement influencée par le cinéma à certains endroits. Ce premier album est hébergé par le label berlinois Shitkatapult créé par Marco Haas (T. Raumschmiere) et offre un panorama bien plus large que le e.p. ‘I’m So In Love I Almost Forgot I Survived A Disaster’ inclus en bonus sur le cd. Des ambiances troubles et accablantes imprègnent bon nombre de morceaux. Si le recours à l’électronique est presque systématique, les guitares et effets sonores sont aussi très présents. Parfois, ce sont des fragments de textes, dits par la performeuse française Lucille Calmel ou, plus rarement, le chant de Jacobs lui-même qui les agrémentent. L’album se termine sur ‘California’, une pièce de onze minutes magnifiquement tissée qui transporte l’auditeur au seuil de l’inaudible pour le plonger dans une sorte de vortex auriculaire vertigineux. (et)
du label new-yorkais 12K, et le duo nippoaméricain Illuha. Trois pièces sont au programme, disposées en trois mouvements où règne une sérénité absolue. Une jambe ambient pose le premier pas sur l’échiquier, où un univers liquide et réconfortant plonge l’auditeur dans une béatitude profonde et, c’est très heureux, hors de tout sentimentalisme biaisé. Des voix s’installent en arrièreplan, sont-elles échappées d’un vieux film de Yasujiro Ozu ou de visiteurs de passage à un vernissage. Un orgue se joint à l’exercice, il accompagne une guitare perchée sur quelques notes éparses, préludes à un silence prenant. M. Sakamoto se place face à son piano, il place ses doigts vers les graves, ses comparses expriment dans l’électronique un contrepoint tout en gouttelettes brisées, c’est plus qu’une occupation de temps, c’est un recueillement d’avant l’abîme. L’ultime étape s’annonce, quelques spectateurs regardent leur montre, il est temps de regagner son domicile, c’était beau. (fv)
Jack Savoretti ‘Written In Scars’ BMG
Y a parfois des pochettes qu’on ne sent pas. Une gueule de bellâtre passé au filtre sépia, un nom à la con, un titre à la con (‘Written In Scars’, non mais!), tu t’attends à quoi ? À un poète looké commission européenne armé d’une guitare folk, draguant des romaines écervelées à l’aide de sa voix éraillée et ses textes à l’eau de rose. Bingo ! C’est tout ce qui se trouve dans ‘Written In Scars’, sorte de résurrection de l’âme poétesse d’Umberto Tozzi dans un gros studio BMG fin 2014. Les Rita l’avaient dit, les histoires d’amour finissent mal, en général. (am)
Doug Scharin Ryuichi Sakamoto / Illuha ‘Kate No Longer’ Off/CODS / Taylor Deupree ’Perpetual’ 12K
Un soir d’été japonais, pour le dixième anniversaire du Yamaguchi Center for Arts and Media. L’icône locale (et bien au-delà) Ryuichi Sakamoto est rejoint sur scène par Taylor Deupree, cheville ouvrière et boss
De Doug Scharin, on avait vaguement gardé en mémoire le nom. Il était apparu au milieu des années 90. D’abord au sein de Codeine, en remplacement de celui de
‘Return To Forever’ Sony/RCA
Incroyables, ces Scorpions ! Alors qu’ils ont écumé toutes les grosses scènes du monde durant des mois (ou est-ce des années ?) dans le cadre d’un ‘Farewell tour’ devant des fans transis d’émotion, les voilà de retour avec leur dix-neuvième album en 50 ans de carrière. Faut-il s’en réjouir ? La réponse sera forcément subjective. Là où les fans se réjouiront de voir leurs idoles afficher beaucoup de gnaque (indéniable) et composer des titres plus que catchy (indiscutable), d’autres, comme moi, stigmatiseront le côté passéiste des titres plus heavy et celui, convenu, des ballades. (pf)
Nadine Shah ‘Fast Food’ Apollo/Essential Music
‘Fool’, c’était un de ces soirs où tu avais soif d’encre et d’allure. ‘Matador’ intense et hiératique, elle n’était pas franchement du genre à te servir son ‘Fast Food’ attendri ou tiède, Nadine. D’ailleurs, dans ce tailleur onyx coupé au scalpel qu’aurait adoré Blixa Bargeld, son genre, on ne pouvait pas dire qu’elle te le jetait à la face, en séductrice factice. Aussi ‘Dry’ et sans concessions qu’une PJ des origines, aussi hypnotique en riffs qu’en retenue, les bribes d’attention qu’elle te concédait devenaient aussitôt rougeoyantes puis cendres glaciales et son « I didn’t ask you to meet me » résonnait comme la plus frémissante des invites. Collisionner ton petit cœur mou contre cette silhouette dure à cuir(e) que tu soupçonnais pourtant friable, « nothing else to do ». Ne plus jamais te ranger des voitures, en faucher à la volée, devenir ‘Washed up’ en cherchant à comprendre, à approcher de tout près l’épiderme du typhon. Et finir par appréhender ses ‘Big Hands’ trop calleuses, ce timbre aux arêtes coupantes, cette part du monstre face à toi. (alr)
Raoul Sinier ‘Late Statues’ Dense Promotion
On lui avait pourtant dit. Habile manipulateur de synthèse, Raoul Sinier presse à son
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02.05 BLaCk Box SERiES ii: SELofaN Met de steun van de
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Earteam
compte une discographie indus inconnue du grand public, mais dont le succès d’estime va grandissant. En 2009, ‘Tremens Industry’ glanait les superlatifs… eût été son choix discutable de s’adonner sur certains morceaux à la chansonnette. Envers et contre-tout, sur ‘Late Statues’, il bannit les instrumentaux. Sinier chantonne inlassablement sous sa douche électronique, sans but, sans focalisation, sans vraie composition (seule ‘She Has A Gun’ fait illusion). « I’ve been wandering for so long ». Narcisse vocal, son reflet n’intrigue pas longtemps les badauds. Passons chemin. (ab)
Six Organs Of Admittance ‘Hexadic’ Drag Cit y Records
Mené par le guitariste un peu fou Ben Chasny depuis la fin des années 90, fort de 12 albums, Six Organs Of Admittance remet inlassablement le couvert avec ‘Hexadic’ qui entend bousculer l’esthétique habituelle du groupe. Si cet effort semble toujours conduit par la guitare bavarde, habitée et un peu narcissique de Ben Chasny, les morceaux font preuve d’une étonnante complexité, se livrant à de longs passages improvisés (ou du moins en donnant l’impression) semblant annoncer une fin du monde imminente. On trouvera peu de lumière donc dans ce disque râpeux comme la peau de Mickey Rourke, en témoignent des titres comme ‘Wax Chance’ ou ‘Sphere Path Code C’ (et leurs pointes de ‘chant’) qui s’adressent un public d’amateurs de tempêtes soniques. Pour les néophytes, mieux vaut commencer par le final ‘Guild’ aux (belles) harmonies apocalyptico-post-rock, ou encore ‘Hesitant Grand Light’ et sa touche orientale, qui appartient à l’ADN habituel du groupe. (am)
The Skints ‘FM’ Easy Star
A chaque album de reggae, c’est la même rengaine. Sur la platine, bien sûr, mais dans mon esprit chagrin aussi : quelle métaphore culinaire vais-je bien pouvoir trouver ? A court de substantifs, ayant épuisé mon cota mensuel, je traîne la patte et bute sur les quinze morceaux du nouveau Skints. Clarifions : l’album est excellent. Sans blague. Je n’ai aucun goût prononcé pour le genre, mais le collectif londonien fait le tour de la question avec talent, modernité et un sens délicat du mixage qui fait toute la différence. Lié par un concept simple mais efficace (‘FM’ serait l’émission en continu d’une radio pirate), leur dub sait se faire séducteur : tantôt gangsta au flow assassin (‘Eyes In The Back Of My Head’, ‘Tazer Beam’), tantôt ska façon Motown (‘Friends & Business’), tantôt soul (‘Tomorrow’), The Skints rivalisent de trouvailles inattendues, de solos incongrus, d’intervenants aux timbres complémentaires pour tenir l’intérêt constant. Tous les aspects des différentes cultures afro sont conviés, parfois sur un seul morceau. Avec ou sans spliff, ‘FM’ est une flagrante réussite et à coup sûr un futur jalon du style. (ab)
Space Siren ‘Song For A Dead Pilot’ Katzwijm Records
C’est la dernière fois que nous vous parlerons de Space Siren. Le groupe indie as fuck hollandais met fin à sa carrière sur une note tragique, le décès de son fondateur Corno Zwetsloot en novembre dernier. Triste occasion de découvrir cette œuvre posthume dominée par ‘Zachies’ et ‘Song For
Steven Wilson ‘Hand. Cannot. Erase.’ Kscope/Snapper Music Label
Artiste aussi prolifique qu’inspiré, Steven Wilson a bâti sa légende au sein de Porcupine Tree tout en s’offrant des aventures en solo qui lui permettent d’explorer des thèmes lui tenant à cœur. ‘Hand. Cannot. Erase.’ est un album concept qui lui a été inspiré par un documentaire sur une jeune femme décédée accidentellement chez elle alors qu’elle emballait des cadeaux de Noël et dont le corps n’a été retrouvé que deux ans plus tard. Ce fait divers symbolisant à merveille la solitude et l’indifférence du monde actuel l’a bouleversé et l’a amené à composer cet album à la charge émotionnelle forcément énorme (le déchirant ‘Perfect life’), sans pour autant que l’ensemble ne verse dans le sentimentalisme. Le titre éponyme, par exemple, est une sublime ballade upbeat qui sent la blessure à l’âme mais se refuse à verser dans le pessimisme. Il est d’ailleurs assez intéressant de constater que le nouvel opus de Wilson contient quelques-uns des titres les plus pop qu’il ait jamais composés. Cela ne l’empêche bien sûr pas de nous gratifier de compositions plus longues et clairement prog comme l’intense ‘Home invasion’ aux accents guère éloignés de King Crimson ou ‘Regret’ qui inclût des passages au mellotron tout simplement sublimes. Musicalement recherché et en même temps très direct, ce disque est simplement brillant ! (pf) A Dead Pilot’, deux morceaux écrits avant son décès. ‘Zachies’ dégage son lot de magie noire, hanté par la voix espiègle de Gwendolien Douglas (la compagne du défunt), pour s’achever dans un déluge de guitares noisy et, finalement, quarante magnifiques secondes de clôture qui feraient presque songer aux regrettés Karate. ‘Song For A Dead Pilot’ martyrise vigoureusement fûts et cordes, s’enfonçant pas à pas dans des abysses dont n’émergent que quelques planantes vocalises. Les deux derniers morceaux de ce quatre titres sont ‘(Wrong)’ et ‘Who Makes Me Try?’, des reprises du groupe par leurs amis Wolvon et Zea : alors que le premier trouve l’emo juste, le second étale de grands à plats de guitares pour clore ce chapitre douloureux dans une marche funèbre tout en dissonances. (am)
STUFF. se présente en disciple de l’artiste bruxellois – de Placebo à Telex en passant par ses introspections solitaires. Clignotant sous les néons d’un club eighties désaffecté, les références fusionnent ici avec style. Dub, lounge, electronica, jazz et funk s’embrassent d’un bout à l’autre du disque. Machinistes de ce pot-pourri distingué et drôlement dansant, les mecs de STUFF. relient les éléments entre eux à force d’abnégation et d’une approche arithmétique de la rythmique : un vieux filon d’algébriste appris par cœur dans les livres de math-rock. Séduisante, cosmique et synthétique, la formule magique de la formation néerlandophone pose les bases d’une discographie atypique : un truc différent pour se dandiner autrement. (na)
The Spectors ‘Light Stays Close’
‘What A Man Can Do A Woman Can Do More Better’
Pias
Makkum Records
Avec ses guitares incandescentes et son shoegazing pimpant, The Spectors vient jurer allégeance aux lois du genre : des tubes bruitistes et romantiques composés en d’autres temps par My Bloody Valentine, The Jesus and Mary Chain ou The Pastels. Enregistré en dix jours dans l’antre des studios La Chapelle, l’album ‘Light Stays Close’ balance dix chansons dans un grand chaudron émotionnel où jalousie, cœurs brisés et amours impossibles mijotent à feu doux. Porté par la voix de la bassiste Marieke Hutsebaut, le groupe belge enrobe sa mélancolie sous des couches de mélodies sucrées et sauvages. Dans le genre, les amateurs de Vivian Girls, Tennis ou The Pains Of Being Pure At Heart devraient ici trouver un nouveau plaisir coupable. (na)
Deux titres qui annoncent une suite haute en couleurs : Ayuune Sule débarque de Kumasi – le deuxième bidonville du Ghana – avec un sens du goove hors du commun et, surtout, le bon carnet d’adresses. De fait, ce type s’est trimballé l’excellent King Ayisoba sur ses récentes tournées européennes. Ou plutôt l’inverse. C’est d’ailleurs ce dernier qui produit ce premier 45 tours flamboyant. Seul au kologo, cet instrument à deux cordes typique d’Afrique de l’Ouest, Ayuune Sule sonne comme dix soulmen à la fois et c’est terrible. A suivre. (lg)
STUFF. ‘STUFF.’ Buteo Buteo
Sensation instrumentale apparue entre Gand et Anvers, STUFF. transporte huit morceaux érudits sur un premier album à parcourir comme une encyclopédie musicale. Au carrefour de l’expérience sensorielle et d’une rétrospective ultra kitsch et solennelle, le groupe allume un feu de joie et propulse quelques signaux de fumée dans le ciel du surréalisme : des messages subliminaux offerts depuis la Terre à l’esprit aventureux de Marc Moulin. Dans sa façon de fusionner les genres, d’émietter le jazz et de concasser des monolithes électroniques,
Ayuune Sule
Tav Falco & Panther Burns ‘Hip Flask: An Introduction To Tav Falco & Panther Burns’ Frenzi Records.
L’histoire n’a pas retenu le nom de Tav Falco. Pourtant, bon nombre de musiciens contemporains, dont ceux de The Fall, Spiritualized et du Jon Spencer Blues Explosion s’y sont référé occasionnellement en le citant comme source d’inspiration. En soi, cela nous renseigne à suffisance sur sa musique, un rock pur-sang parfois écorché et souvent swinguant, un wreckabilly faussement crasseux. Gustavo Antonio (aka Tav) Falco, a grandi en Arkansas mais c’est à Memphis qu’il accomplit ses premiers faits de guerre en compagnie de son combo Panther Burns avec un premier album intitulé ‘Behind The Magnolia Curtain’ enregistré avec l’aide d’Alex Chilton qui pro-
duira les trois suivants pour Rough Trade. Cette anthologie constitue une sorte de best of de ce chanteur/guitariste renégat, crooner iconoclaste, danseur et photographe à ses heures. Elle pallie à un manque de rééditions de sa discographie éparpillée. Qui plus est, elle est utilement accompagnée par un livret très bien documenté sur la vie musicale de cet homme qui peut aujourd’hui la contempler en arrière du haut de ses septante ans. Bonne retraite ! (et)
Tigercats ‘Mysteries‘ For tuna Pop !
Le terrain de jeu des Tigercats est connu, archi-balisé, fléché par les repères historiques du meilleur de l’indie-pop anglaise. Et dépourvu également de toute ambition et agressivité sonores. En 1989, ce quintet londonien aurait probablement loué un vieux van Vauxhall pour tenter la grande aventure et s’en aller signer chez Sarah Records. Du label de Bristol, ils ont retenu la candeur, l’innocence et l’ingénuité. Ils y ont ajouté un brin de mièvrerie et de maladresse. Libérés des sensations ruminées durant l’adolescence, ils déroulent leurs récits minimalistes et romancés du bout des doigts. Extrêmement chétifs dans la composition, Tigercats pêche aussi régulièrement par manque d’étincelles mélodiques. Et si on leur laissera la fraîcheur et l’intensité béate de quelques morceaux (‘Laura And Caesar’,‘Sleeping In The Backseat’), c’est parce que ceux-ci camouflent plus habilement peut-être leurs gimmicks redondants dans une production complaisante et policée. Groupe poids plume idéal, Tigercats accouche ici d’un disque charmant mais inoffensif. (gle)
Tjens Couter ‘Who Cares’ Starman Records/Ber tus
Starman Records poursuit son infatigable travail d’excavation du passé. Non pas car il serait meilleur que le présent mais car celui-ci ne se conçoit pas sans celui-là. Ainsi Arno qui, avant qu’il n’accède au statut qu’on lui connaît aujourd’hui, fit ses premiers pas aux côtés de son comparse Paul Couter. D’abord au sein de Freckleface, une formation qui fit long feu au début des années 70 (un unique album au titre éponyme réédité par Starman il y a deux ans). Ensuite au travers Tjens-Couter qui deviendra le TC Band et enfin TC Matic. Cette dizaine de chansons enregistrées en 1976 voient Arno perfectionner un chant encore relativement immature et taquiner l’harmonica. Pour sa part, Couter démontre davantage d’assurance à la guitare, la jouant souvent en slide. La paire est entourée par deux batteurs, un bassiste et quelques autres musiciens invités. Le disque s’ancre dans un blues/root rock assez traditionnel mais déjà acéré à certains endroits, laissant présager la dimension électrique à laquelle TC Matic ne cessera de recourir par la suite pour booster ses morceaux. (et)
Trabant Echo Orchestra ’Winter Suite’ Qilin Records/Broken Silence
Si ce n’est pas tous les jours qu’un ensemble de musique de chambre trouve ces pages, ce n’est nullement une raison de zapper directement à la page suivante, tant le quintet berlinois Trabant Echo Orchestra ravive la flamme contemporaine. Très accessible, l’art de Simone Keller (piano) et ses quatre partenaires masculins virevolte avec
Earteam une splendide aisance entre les genres. On y retrouve, ça crève les tympans, l’influence expresse et assumée de Terry Riley, pour les structures dynamiques et vindicatives, mais aussi une expressivité proche du rock, elle donne à plus d’une reprise l’occasion de se remuer les fesses et nous amène, ô joie, sur les traces d’Arthur Russell (‘Part I’ et ses onze minutes à réveiller un mort). Un esprit libertaire jazz plane sur les compositions du combo allemand emmené par Tobias von Glenck, mais ce n’est pas tout. Tout en maniant l’art du crossover – oh, le vilain mot – à des altitudes relevées, le TEO s’inspire également d’une fronde bartokienne (‘Part 2’) qui trahissent immanquablement son esprit Mitteleuropa, sans parler d’influences néoromantiques qui, si elles sont sans doute involontaires, soulignent un hommage bienvenu aux musiques dégénérées tant honnies d’un certain Adolf H. Et rien que pour ça, on dit bravo. (fv)
Tubelight ‘Heliosphere’ Noisesome Recordings/Caroline
Bien sûr, de telles guitares, les années 90 en furent saturées. Évidemment, ces murs du son sont tombés depuis longtemps dans le domaine public de la maçonnerie musicale. Naturellement, ce combo basé à Diest ne renferme pas en son sein de magiciens du bruit blanc et autres dompteurs de larsens. Il n’empêche que cette première sortie de Tubelight mérite davantage qu’une attention polie. Pas seulement parce que les influences revendiquées et proclamées haut et fort de ce quartet ne peuvent que nous combler. Diable, il est ici ouvertement question de My Bloody Valentine, Jesus And The Mary Chain et de Spacemen 3. Sans bien sûr le génie bruitiste des premiers, la morgue narquoise des écossais et la lancinante déconstruction par la répétitivité des derniers. Ça n’enlève rien au talent du groupe. Très inspirés, portés par la perfection formelle du couple guitares/rythmiques, des titres comme ’Coming After You’ ou ‘Nothing Will
Change My Mind’ sont un vrai bouillon de culture shoegaze. Seul petit bémol, le chant de Lee Swinnen a parfois une fâcheuse tendance à lorgner du côté des gémissements de Liam Gallagher (‘No Love’). Rien de rédhibitoire toutefois à condition que ces louanges ne montent trop à la tête du groupe, car fûtil de son, c’est toujours au pied du mur qu’on voit le maçon. (gle)
Turzi ‘C’ Record Makers
Le Cagnard et le Néon. Non, ce n’est pas une fable de Lafontaine. Baigné des lumières transalpines, diurnes ou nocturnes, le troisième volet de la trilogie de Romain Turzi (après ‘A’ et ‘B’) transpire le giallo, le rasoir, l’érotisme morbide. Extérieur Jour. Pano latéral sur une villa cossue aux persiennes tirées. L’habitation est à l’abandon. Dans le jardin, entre les palmiers, vous apercevez l’éclair fugitif d’une arme blanche. Envol des oiseaux, plumages de cristal. ‘Coucou’, ‘Cygne’, ‘Corbeau’, ‘Colombe’, ‘Condor’ : ils sont tous là, ils mangent le ciel. La touche française de Turzi joue des allez-venues par-dessus la frontière, emprunte un détour par la Bavière, se téléporte au Texas. Toujours en mouvement, oisif migrateur, il passe devant le LunaPark où Kavinsky s’est arrêté, sans même y jeter un regard. Oiseau de proie, Turzi n’a pas à se soucier de cohérence stylistique : il reporte comme il voit, il embrasse tout dans une netteté terrible de soleil méridional. Œuvre French Touch inclassable qui fait rimer Tangerine Dream avec Ennio Morricone, sa trilogie s’achève dans une succession de poursuites au funk glacial, une apothéose baroque étouffante où assassins, victimes et animaux-totems sont les jouets d’une soprano démiurge. Grandiose et décadent. (ab)
Two Kids On Holiday ‘Hurricane’ Autoproduction
Durant les trente premières secondes de l’inaugural ‘Aloah’, on se croirait plon-
gé dans l’intro de ‘My Girls’ d’Animal Collective, présent sur ‘Merriweather Post Pavillon’, à savoir le disque le plus influent par rapport à la pop moderne de ces dix dernières années. Lorsque les voix font surface, c’est un Panda Bear noyé dans soixante litrons de reverb qui nous titille les portugaises. Faut dire que le duo a été rejoint par Romain Cupper, teneur de crachoir au sein du groupe Leaf House qui emprunte son nom à une chanson de... Animal Collective. C’est le principal reproche qu’on adressera à ce disque plutôt bon au demeurant, mais affichant trop distinctement ses influences. Pour preuve, un titre comme ‘Sunset’ commence comme du Le Loup période premier disque pour terminer façon Yeasayer et toutes ses cymbales alors qu’à quelques kilomètres de là, l’ouragan s’éteint sur un ‘The Waves’ que ne renierait pas Foals. Respectant trop fidèlement ses aînés, Two Kids On Holiday gagnerait à mettre son savoir-faire en matière de production et d’écriture au profit d’une mise en danger qui pourrait les mener vers des vents bien plus personnels. Changez d’air ! (am)
Vessels ‘Dilate’ Pias
Après avoir patienté ce qu’il fallait à l’entrée, les portes du Club vous sont ouvertes, évacuant vos derniers doutes : la pulsation mécanique qui vous chevillait l’estomac depuis plus d’une minute était bien un beat électro. Vessels mute, se dancefloorise, démembre son post-rock, le reconstruit à base de matériaux synthétiques. Gloire à l’Androïde, voici venue la Loi de Murphy : « Mort ou vif, vous danserez ». Garants d’un post-rock de Qualitay (comprenez : jamais chiant), Vessels bascule dans une house du même acabit. Et l’assume avec des biscotos comme ça. ‘Vertical’ envoûte, douce hypnose binaire, Charon stylistique : c’est une main tendue vers la piste, une pilule dans ta bouche. Tu la prends, bien sûr.
27
‘Elliptic’ fond sous ta langue. L’effet foutrait la honte à Orbital. Crescendo protecteur, décollage à rebours ; tu souris à pleines dents et frémis du dedans quand tonnent les tambours. Pied prolongé sur ‘Echo In’, chambre de décompression, moment détente. Tu te montres ‘As You Are’, elle sourit elle aussi. ‘Attica’, elle s’appelle. Tu n’as pas idée de ce qu’elle te réserve. Traversée d’un couloir, un ticket pour Apollo. Autour de vous, on vous applaudit, le temps s’arrête, John Woo a réservé des colombes. Interminable, ce couloir. Tu voudrais y finir tes jours. On y chante tes gloires. Extase ! Puis dérive, longue et belle. Tu atterris, ‘On Your Own Ten Toes’. Post coïtum, oreilles contentes. Depuis combien d’années ne leur avait-on pas dédié une telle soirée ? (ab)
Rocky Votolato ‘Hospital Handshakes’ Glit terhouse Records
Pauvre Chris Walla. On l’imagine dans sa caravane à Portland, en train de manger des pâtes au beurre, tristement, en attendant que quelques droits d’auteurs de Death Cab For Cutie veuillent bien tomber sur son compte en banque. Et d’entendre le facteur qui s’arrête, la lettre qui tombe dans la boîte tel un premier penny portebonheur, symbole de changement. La lettre est envoyée par un groupe, Rocky Votolato, qui lui demande de jouer au producteur sur leur disque. Chris Walla la sert fort contre sa poitrine, se frotte les mains et, une semaine plus tard, le voilà entre les quatre murs du studio. Pris au piège. Parce que le groupe en question pratique une folk putassière qui veut s’offrir les muscles de Rocky, l’autre. Chris s’exécute, le couteau sous la gorge et, tout penaud, retrouve les chemins de sa caravane. Il allume son bec à gaz et, soudainement, éclate en sanglots. Ses larmes, nombreuses, serviront à sa prochaine fournée de pâtes. (am)
Marco Z ‘Hold Me Like The World Is Ending’ Folk Spirit Records
Rien que ces mots font rêver : Belgische songschrijver. C’est direct des visions. Des tours de béton armé sur un front de mer brune, l’odeur de la moule et des gaufres, des polders, des beffrois, des estacades, des images d’Épinal de Bruges, ou d’Anvers, ou de Saint-Idesbald. Et puis toi, Marco. Toi et tes faux airs, tes grands airs. Toi et ta grandiloquence pop. Toi et tes singles colossaux, il parait. Genre ‘I’m A Bird’. Qu’on a vite réécoutés. Parce que, tu sais Marco, des comme ça, ça n’est pas bien tenace, ça s’oublie comme rien. Comme à peu près les vingt morceaux de ton deuxième album, que t’as vu double, des fois qu’on en redemande. Oh rien de mal fait, juste des influences qui s’entendent à trois cents kilomètres, mal digérées, de McCartney à Pavement en passant par les Monkees (‘Kids These Days’, vraiment) pour le disque un, d’Elliott Smith à Leonard Cohen, voire Adamo (‘Autobanden In De Splistream’ dans ta langue, avec Guido Belcanto) pour le disque deux. Mais tu feras mieux, dans deux ou trois ans, quand tu t’éparpilleras moins, quand tu t’appartiendras davantage. (lg)
28 Motel Mozaïque 10-11/04 Rotterdam
dimanche 29 mars The Ex, Frédéric Lejunter @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Danko Jones @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu
lundi 30 mars Popa Chubby @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.com Sizarr @ Exit07, Luxembourg, atelier.lu
mardi 31 mars Mauro Pawlowski sings Houben @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Stéphanie Blanchoud @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Jungle @ Trix, Antwerpen, livenation.be Asaf Avidan @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu
Villagers © Andrew Whitton A tout seigneur tout honneur, protégé par l’étiquette Villagers, O’Brien livre un troisième album solaire et solitaire, une gifle pop-folk d’une douceur terrassante. Superbe ! Sorte de Todd Rundgren des temps modernes, BC Camplight attrape la pop par le bras et ne lui refuse aucune dérive. Chritinzio invite les Pixies chez Burt Bacharach, organise une rencontre au sommet entre Brian Wilson et Grizzly Bear ou provoque une collision impliquant Pavement et The Zombies. Les paysages sonores de The Notwist redessinent une géographie transcendant les frontières entre l’autisme des machines et le romantisme de l’électronique. Gigotant sur l’accélérateur, le ‘Policy’ de Will Butler a tout d’une assertion de liberté incommensurable, de délivrance vaurienne. Mais aussi Purity Ring (entre la dream pop de Beach House et l’étrangeté sonique d’une Grimes), Ibeyi (nouvelle sensation au rayon duo féminin et en plus, c’est bien), BRNS, Rats On Rafts, Hypnotic Brass Ensemble, The Staves, Lapsley, Kate Tempest, Low Roar, Yumi Zouma, The Districts,... Une affiche qui envoie du lourd ! http://motelmozaique.nl/
Silence Is Sexy 12/04 AB (Bruxelles)
Avec Adam Wiltzie tirant les ficelles de la programmation, le rendez-vous Silence Is Sexy tirera sa révérence avec panache. En tant que chef d’orchestre, A Winged Victory For The Sullen ne pouvait manquer à l’appel. Œuvre d’une beauté musicale saisissante, les douze pièces pour ballet renvoient Max Richter à ses chères études. Membre fondateur de la structure Bedroom Community, musicien nomade délocalisé, Ben Frost mettra symboliquement un terme à Silence Is Sexy dans un coup d’éclat. Le luthiste néerlandais Jozef Van Wissem et la violoncelliste islandaise Hildur Gudnadottir donneront quant à eux plusieurs sets intimistes. Mais encore : pour sa première scène belge, The Group, projet de collaboration entre Greg Haines et le leader d’Efterklang Casper Clausen ; la collaboration unique entre Robert Hampson (Loop) et la vidéaste Christina Vantzou ; Sylvain Chauveau accompagné d’un orchestre de 10 musiciens ; ainsi que les Belges de Illuminine. Du bon, du beau, du bonnet ! www.abconcerts.be/
More Music
15-18/04 Cactus (Bruges) Fiou, manneke, le beau festival que voilà. Organisé dans l’enchanteresse Bruges-la-Vivante (sorry, Georges Rodenbach), le More Music verra quatre jours durant défiler une peuplade d’artistes inspirés et audacieux. Si nombre de noms sautent directement aux yeux, entre la pop total klasse des Allemands de The Notwist (le groupe le plus important des dix dernières années ?) et de heer Zita Swoon Stef Kamils en version solo et intimiste pour une soirée aux promesses de mille et un éclats (vendredi 17), sans même parler du tellurique Mauro Pawlowski qui endossera l’habit de crooner jazz le samedi 18, les autres appelés ont tout pour être élus. La fragilité electronica de Lisa van der Aa ouvrira les hostilités (mercredi 20), notre Frenchie de Bruxelles préférée Scarlett O’Hanna pilotera ses pop songs indie cicatrisantes, après que l’ambient classieuse et subtile du petit nouveau Illuminine aura plongé les lieux dans une profonde béatitude (toujours le vendredi 17, à cocher dans tous les agendas). Et en feu d’artifice final, le trip hop 3.0 de A/T/O/S viendra mettre tout le monde d’accord. http://moremusicfestival.be/
mercredi 01 avril Reymer @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Pat McManus Band @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.com Raging Fyah, Rapha Pico, Ivory Sound @ Vk, Bruxelles Vaudoo Game, Throes & The Shine @ Aéronef, Lille, Fr Skip & Die, Makeda, Jumo @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr Moonspell, Septicflesh, Lacrimas Profundere @ Kulturfabrik, Luxembourg, kulturfabrik.lu
gigs& parties avril 2015
Sick Of It All, Tagada Jones, Angel Dust, The Heretic Process @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com
lundi 06 avril Therapy?, King Hiss @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Oozing Wound, Udarnik, Zato @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Steel Pulse @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu
mardi 07 avril Rival Sons @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Ben Khan @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Lifesigns @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.com
jeudi 02 avril
mercredi 08 avril
Steel Panther, The Lounge Kittens @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Chantal Acda & All Star Big Band @ De Buren, Bruxelles, debruren.eu Mister Cover & Mark Ysaye @ Ferme du Bièreau, Louvain-LaNeuve, fermedubiereau.be Anglagard @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.com AKS; Seba & Karma, Aziz Ramiks, Stef & Bird @ Trix, Antwerpen Toro Y Moi @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Cobra, Le Renard, Bonne Humeur Provisoire @ Water Moulin, Tournai, watermoulin.bandcamp.com Jaimi Faulkner @ Soulkitchen, Luxembourg, atelier.lu Jessica Pratt, Daniel Bachman @ Exit07, Luxembourg, rotondes.lu
25 jaar Meuris ft Gregory Frateur, Will Tura, …; Tutu Puoane; Austin Miller @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Didier Super @ Atelier210, Bruxelles, atelier210.be Purity Ring, Born Gold; Dogbowl, Sonic Jesus @ Botanique, Bxl Ten Volt Shock, Kids Of Zoo, Sounds Against Vultures @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Starflam @ Vooruit, Gent, vooruit.be Kate Tempest, Unno @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com
vendredi 03 avril Trolls & Légendes: Naheulband, Feuerschwanz, La Horde @ Lotto Mons Expo, Mons, trolls-et-legendes.be Youssoupha @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Kolombo, Alex Palmer, Dutch-Nols, Rob Bery @ Alhambra, Mons, mons2015.eu Mugwump @ Beursschouwburg, Bruxelles, beursschouwburg.be Lubiana @ Botanique, Bruxelles, botanique.be DJ Bernard Dobbeleer, The Beatbox, DJ Christine Goor @ Le Cadran, Liège, lecadran.be AKS @ Eden, Charleroi, eden-charleroi.be Daniel Knox @ Huis23, Bruxelles, abconcerts.be Rotting Christ, Signs Of Darkness, Death Blood Destroyer @ Escalier, Liège, facebook.com/pages/LEscalier-Café The Nits @ Le Palace, Ath, mcath.be Back Doors Man @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.com Tourist Lemc, Brihang @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Steelpanther @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Jeff Mills @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu
samedi 04 avril Link: Sven Väth, Dubfire, daniel stefanik, Ilario Alicante, Julien Bracht, Pan-Pot, Jon Gaiser, Pierre, Deg, Dave Clarke, Len Faki, The Advent, James Ruskin, technasia, Marco Bailey, Dany Rodriguez, Tom Hades, Kr!z, Mark Broom, Space Dj’z, Roel Salemink, sierra sam, Mr Magnetik, Matt Heize, Ortin Cam @ Hall des Foires, Liège, facebook.com/linkfestivalliege Jam’in Jette Indoor: Arnaldo Prete, Pedro Kouyate, Racine Congo, Mocambo, Diab Quintet, Black Flower @ CC, Jette, jaminjette.be La Fête à Pompom: BJ Scott, Daniel Helin, Goddog, Needle And The Pain Reaction, Odieu, The K., Pneumatic Head Compressor, René Binamé, Les Slugs, Romano Nervoso, La Muerte, The Experimental Tropic Blues Band, Jock MC Donalds Brave Hearts, Moonshine Playboys, Baiki, Willy Willy @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be [Pias] Nite: The Spectors, BRNS, Baxter Dury, Oscar And The Wolf, Claptone, Modeselektor dj set, Raving George, N’to; Oaktree & Avondlicht, Pelican Fly label night ft DJ Slow, Richelle, Mister Tweeks, Canblaster @ Palais12, Bruxelles, piasnites.be Trolls & Légendes: Eluveitie, Tanzwut, Huldre, Nook Karavan @ Lotto Mons Expo, Mons, trolls-et-legendes.be Asaf Avidan and Band, Tamar Eisenman @ AB, Bruxelles Raketkanon, Mont-Doré @ Atelier Rock, Huy, atelierrock.be Radio Panik sessions ft Sages Comme Des Sauvages, Anu Junnonen, Glü @ Beursschouwburg, Bruxelles Madeon @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Leon Vynehall, Youandewan, Will Saul @ Fuse, Bruxelles, fuse.be Creedence Clearwater Revived @ Spirit Of 66, Verviers Klone, 7Weeks, Kill Me This Monday @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr Klangkarussell, Chateau Marmont, Jean Tonique & Funk’all @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com UNE, Bommeleer Gewerkschaft, Heavy Petrol, Serge Tonnar, Legotrip, MooF, Clanrock @ Kulturfabrik, Luxembourg
dimanche 05 avril Rockerill Festival: Cheveu, Useless Eaters, Michael Forshaw, Violence Conjugale, Komplikations, Pierre et Bastien, Osica, Judas Donneger, Mind Rays, DJ’s Elzo, Puteacier, Johnny Drunker, Globul, Duke, … @ Rockerill, Marchienne, rockerill.com Trolls & Légendes: Corvus Corax, Rastaban, Cuélebre, Cesair @ Lotto Mons Expo, Mons, trolls-et-legendes.be Arno European Peace Collectif @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Collective 13, Jamais 2 Sans Toi @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr
jeudi 09 avril Bony King, Tim Knol; Sinkane @ AB, Bruxelles, abconcerts.be The Districts, Yung @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Renaissance @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.com Set & Match, Vald @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr, legrandmix.com BSBF: Black Cat Jo & Miss Corina; Cash; Katie Bradley @ CC Gérard Philippe, Calais, Fr, calais.fr
vendredi 10 avril Durbuy Rock: Doganov, Sublind, Ardenne Heavy, Carach Angren, Sub Rosa, Alestorm, Thou, Satyricon, Enthroned, Eyehategod @ Le Sassin, Bomal-sur-Ourthe, Durbuy, durbuyrock.be La Smala, Caballero, JeanJass @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Alice @ Alhambra, Mons, mons2015.eu Brain Damage, The Roots Corner @ Atelier210, Bruxelles Fyfe; Kwabs @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Elle & Samuel, Cygnvs & Pégasvs @ Entrepôt, Arlon No Balls, Brainbombs, Delacave @ Magasin4, Bruxelles Eugene Chadbourne, Guillaume Maupin @ Le Vecteur, Charleroi Clarity, Overlook, Pessismist, Mental Forces, Kiyoko, Renaat @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Vulcan @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.com Yannick Noah @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Flako @ Exit07, Luxembourg, rotondes.lu Mustang, Radio Elvis @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr, 4ecluses.com Ewert And The Two Dragons, Ivory Lake @ Aéronef, Lille, Fr BSBF: The Mystic River, Back To The Roots, Blue Garden Orchestra @ CC Gérard Philippe, Calais, Fr, calais.fr Les Paradis Artificiels: Superpoze, Koudlam, Buvette @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr, lesparadisartificiels.fr
samedi 11 avril Durbuy Rock: Stand For Truth, Feed Them Lies, Lifers, The Toasters, Kublai Khan, Aqmé, Napoleon, Black Bomb A, Malevolence, Dagoba, Obey The Brave, Madball, Romano Nervoso, Skip The Use, The Experimental Tropic Blues Band presents The Belgians, Skindred @ Le Sassin, Bomal-sur-Ourthe, Durbuy Honest House 10years: MAW//Sitt//SII, No Metal In This Battle, Taïfun, Mambo @ Belvédère, Namur, honesthouse.be The Watch @ Alhambra, Mons, mons2015.eu Hölger @ Beursschouwburg, Bruxelles, beursschouwburg.be Tove Lo, Urban Cone @ Botanique, Bruxelles, botanique.be L’Envol des Cités @ Eden, Charleroi, eden-charleroi.be Powersolo @ Entrepôt, Arlon, entrepotarlon.be The Toasters @ Escalier, Liège, facebook.com/pages/LEscalier-Café Trus’Me, Antigone, François@ Fuse, Bruxelles, fuse.be Oak Tree @ Kulturzentrrum Jünglingshaus, Eupen, eupen.be Paula Temple, Alex Smoke, Synkro, DJ Renaat @ Rockerill, Marchienne-au-Pont, rockerill.com Mind2Mode @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.com The Jetsons, Rockabilly @ La Truite d’Argent, Houffalize, la-truite.com Kate Tempest; Joshua Abrams Natural Information Society, Martin Küchen, Audrey Lauro, Dirar Kalash; Indochine @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Ibeyi @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu BSBF: Broken Back Daddy, Blues Eaters, Backstage @ CC Gérard Philippe, Calais, Fr, calais.fr Motel Mozaïque: Aloa Input, BC Camplight, De Likt, Denai Moore, Fyfe, Gerd, Ghostpoet, Half Way Station, Lapsley, MARSen Vos, Omar S, Purity Ring, Rae Morris, Rats On Rafts,Sea Change, Shannon Saunders, The Cosmic Carnival, The Indien, The Mysterons, The Notwist, The Staves, Tweak Bird, Villagers, Will Butler @ Binnenstad, Rotterdam, Nl, motelmozaique.nl
dimanche 12 avril Silence Is Sexy going out with a bang: Ben Frost, A Winged Victory For The Sullen, Jozef Van Wissem, Hildur Gudnadottir,
29 The Group ft Casper Clausen, Echo Collective, Illuminine …. @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Retox, Warsawwasraw, Revok, Youff @ Magasin4, Bruxelles
lundi 13 avril Ewert & The Two Dragons @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Denai Moore @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Staer, Brutal Blues, Onmens, Drache @ Magasin4, Bruxelles Carl Palmer Band @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.com Godflesh, V∆tic∆n @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com
mardi 14 avril Will Butler @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Godflesh @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be The Ghost Inside @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Wovenhand @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr, legrandmix.com
Richard Dawson, hamaYôko, Senyawa @ Les Ateliers Claus, Bruxelles, lesateliersclaus.com Sharon Van Etten, Sam Amidon; Nicola Testa @ Botanique, Bxl Jeff Mills, Developer, … @ Fuse, Bruxelles, fuse.be Tom Brousseau @ Huis23, Bruxelles, abconcerts.be Skeleton Witch, Goatwhore, Mortals @ Magasin4, Bruxelles The Avener @ Reflektor, Liège, reflektor.be Nutbush @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.com Indochine @ Trix, Antwerpern, trixonline.be Subsonica @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Vandal X, La Jungle @ Water Moulin, Tournai, watermoulin. bandcamp.com Mutiny On The Bounty, Mount Stealth, No Metal In This Battle @ Kulturfabrik, Luxembourg, kulturfabrik.lu The Parov Stellar Band @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu BSBF: Maharadjah Pee Wee Jones, A.S.A.P., Mister Mojo @ CC Gérard Philippe, Calais, Fr, calais.fr
mercredi 15 avril
samedi 18 avril
More Music!: Liesa Van der Aa @ Concertgebouw, Brugge, cactusmusic.be Rae Morris; Brigitte Kaandorp @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Baden Baden @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Grey Attack, Chief Rockhead @ Spirit Of 66, Vervier Nach @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu
jeudi 16 avril More Music!: Nicolas Bernier & Martin Messier @ Concertgebouw, Brugge, cactusmusic.be Roni Size/Reprazent; Marco Z @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Jérome @ Beursschouwburg, Bruxelles, beursschouwburg.be Yuko, Dans Dans @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Sharon Van Etten, Sam Amidon @ Reflektor, Liège, reflektor.be Cecilia::Eyes @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Cali @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Godspeed You ! Black Emperor, Desert Pocket Mouse @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Rae Morris @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu BSBF: Buddy’s Cats, Nigel Fest, Maharadjah Pee Wee Jones @ CC Gérard Philippe, Calais, Fr, calais.fr
vendredi 17 avril More Music!: Stef Kamil, Scarlett O’Hanna, The Notwist, Illuminine @ Concertgebouw, Brugge, cactusmusic.be Cali; Hydrogen Sea, Lili Grace @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Supercharger, Headcharger, Stone Goats @ Alhambra, Mons, mons2015.eu
More Music!: Mauro Pawlowski, STUFF., Stormwind & Karen Willems, Oaktree, A/T/O/S @ Concertgebouw, Brugge, cactusmusic.be Honest House 10years: The Feather, Benoit Lizen @ Atelier Rock, Huy, honesthouse.be Paul Weller, The Vals @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Romano Nervoso, Dario Mars & The Guillotines, DJ Vernon Sullivan @ Atelier210, Bruxelles, atelier210.be Other Lives, Kris Dane @ Beursschouwburg, Bruxelles Tim Fromont Placenti, Heart Of Wolves @ DNA, Bruxelles The Twilight Sad, Wild Dandies, Thyself @ Entrepôt, Arlon 2Paco Osuna, Matador, …@ Fuse, Bruxelles, fuse.be Inner Terrestrials, Radio 911, Alomark @ Magasin4, Bruxelles Mec Yek @ Point Culture ULB, Ixelles Mad Professor vs Prince Fatty @ Recyclart, Bruxelle DJ Jazzy Jeff, Grazzhoppa, Sonar @ Rockerill, Marchienne The Spectors, The Experimental Tropic Blues Band presents The Belgians @ Salon, Sily, silyconcerts.be Museum @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.com Dover @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Klingande @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Year Of No Light, Monarch!, Fall Of Messiah @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr, 4ecluses.com Sharon Van Etten @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu BSBF: Black Cat Joe & Miss Corina, The Wall & Gain Brothers, Rootshakers @ CC Gérard Philippe, Calais, Fr, calais.fr
dimanche 19 avril Groundation, Nahko @ AB, Bruxelles, abconcerts.be
avr ¬ juin 2014 2015
SCÈNE DE MUSIQUES ACTUELLES / TOURCOING
+33(0)3 20 70 10 00 WWW.LEGRANDMIX.COM
Pacrock
25/04 Pont-à-Celles Épinglons la présence de nombreux nouveaux venus parmi les meilleurs du cru au travers d’une sélection aux petits oignons. Une guitare, une batterie; la formule est rudimentaire, mais La Jungle l’exploite comme si c’était la dernière fois. Les effusions noise éclaboussent le dancefloor pendant que le krautrock galoche l’électro dans les toilettes. Faire feu de tout bois, les Robbing Millions en connaissent un rayon, leur pop astiquée et chatoyante gagne ses galons sur scène. Mountain Bike se détendent de la réverbe et ne pédalent pas dans la choucroute : jouissif. Ou encore Bed Rugs, en roue libre mais jamais disséminé, formidable nœud dans le luxuriant mouchoir de nos rêves, ainsi que Thibet (à suivre). Saluer aussi le retour des amstellodamois Alamo Race Track. Puis se laisser happer par la ‘Spiral’ These New Puritans. Y en a un peu plus, j’vous l’mets quand même ? Maybeshewill, Madensuyu, Raketkanon, Grieved, AK-DK, Peter Kernel, Quadrupede, Mont-Doré, Alaska Alaska, Angakok, Ice Spliff, Bronco Billy. http://www.pacrock.be/
Les Nuits du Beau Tas 25/04-22/05 festival itinérant (Bruxelles)
Petit festival hors marge et hors marche qui s’étend sur près d’un mois, du 25 avril au 22 mai, les Nuits du Beau Tas aiment à varier les lieux (Magasin 4, Potemkine, Café Central, Cellule 133, Collectif AuQuai…) et les atmosphères. Pour sa seconde édition, c’est un programme éclectique qui s’offre au public. Un volet musique contemporaine avec Stéphan Ginsburgh, notre meilleur interprète national des œuvres du compositeur Morton Feldman et le quatuor MP4. Un volet expérimental/aventureux avec Tom Jackson, Zahava Zeewald en trio, Pak Yan Lau, Anal +... Noise, expérimental, contempo, free impro, electro, rock indie, psychedelic, garage, ambient, etc. www.nuitsbeautas.com
Flying Lotus - Shabazz Palaces - Kutmah 26/04
Godspeed You! Black Emperor - Xylouris White 29/04 Cirque Royal (Bruxelles)
01.04 SKIP&DIE + MAKEDA + JUMO 09.04 SET&MATCH + VALD 10.04
LES PARADIS ARTIFICIELS :
SUPERPOZE + KOUDLAM + BUVETTE Flying Lotus
14.04 WOVENHAND + GUEST 20.04 21.04
POP CLUB À LA MAISON FOLIE HOSPICE D'HAVRÉ : LES PARADIS ARTIFICIELS :
ONLY REAL
GUTS + KACEM WAPALEK
23.04 RED FANG + GUEST 24.04 RUSSIAN CIRCLES + HELMS ALEE 30.04
AFTERWORK À 18H :
L'OBJET
05.05 VILLAGERS + GUEST 06.05 JACCO GARDNER + GUEST 07.05 I'M FROM BARCELONA + GUEST 12.05 GHOSTPOET + GUEST 23.05 LE GOÛTER CONCERT DES GRAND MIX ACADEMY SENIORS ET JUNIORS 04.06 CHET FAKER + SAU POLER 05.06 HEARTBEATS FESTIVAL À HALLUIN 06.06 HEARTBEATS FESTIVAL À HALLUIN
En apéritif aux Nuits Botanique (on y revient le mois prochain), deux dates en avant-premières jouent les éclaireurs au Cirque. On peut considérer Steven Ellison, alias Flying Lotus, comme étant la réincarnation de feu J. Dilla, l’un des papes du hip hop underground. A l’instar de son maître à rapper, FlyLo n’a cessé d’assembler des beats assourdissants ayant une âme. Shabazz Palaces s’est révélé aux terriens par l’entremise de l’excellent ‘Black Up’, album hybride où le flow palpait de l’IDM sur une production hyper minimaliste. Deux ex-Diagable Planets assoiffés de sons futuristes s’activent aux commandes de la soucoupe pour une bande-son toxique et engourdie. Le tout est servi avec goût sur un trait de sauce de Kutmah, véritable défricheur de la cause synthétique. Le 29, huit ans après leur dernier album ‘Yanqui U.X.O.’ et deux ans après l’annonce de leur séparation, le mythique groupe de post-rock Godspeed You ! Black Emperor viendra présenter son nouvel opus ‘Asunder, Sweet And Other Distress’... http://botanique.be/fr/project/ les-nuits-fr/2015
30 Festival des Aralunaires 29/04-03/05 Entrepôt + 30 lieux du patrimoine public et privé arlonais (Arlon) Cap plein Sud, pour un rendez-vous régulier qui mise autant sur des valeurs sûres que des wild cards: on parierait qu’avec la soirée du 29 avril, plus besoin de chercher où trouver une ardeur d’avance : pop lascive et primale avec Peter Kernel, feu aux barils avec Get your Gun et spasmes noirs de ‘Poison’ shoegaze pour Jessica93. Si ‘Parader en enfer’ vous fout les chocottes, reste un tour de piste plus douce avec Antoine Chance. Ou attendre le lendemain pour inhaler les mélancoliques volutes du barde Adrian Crowley, s’adosser au pan avenant de ‘Jalhay’ avec Azerty ou suivre le sillage des ‘Chocolate Years’ d’Alamo Race Track, indie rock long en bouche. Le reste de la semaine dépendra de vos inclinaisons : gaudriole blues burnée et rock’n roll en mère patrie avec The Belgians ou recueillement feutré avec Mélanie De Biasio, tous les cultes sont permis. Le dimanche, place aussi à la sieste, mais acoustique et gravitant autour de Bastien Lallemant, elle laissera le gloom chez Drucker, vous permettra de tirer la barbe de JP Nataf et faire la bise à Camelia Jordana. Plus d’infos et de tbc : http://www.aralunaires.be/
Bozar Night
30/04 Bozar (Bruxelles) Qui dit Bozar Night dit musiques électroniques de qualité, tant l’événement bruxellois imprime depuis plusieurs années une marque de fabrique indélébile. Au vu de l’affiche du cru 2015, la tradition sera respectée et les découvertes nombreuses. Petite chouchou des tenants d’une électro pop où les nuances le disputent à la subtilité, Natalie Beridze fera la doublette avec son compatriote Nika Machaidze, en ouverture parallèle à deux découvertes qu’on espère majeures, le Belge RP GM KRC (également actif sous le pseudo de DYNOOO) et le Norvégien T C F (alias Lars Holdhus). Tant qu’à rester au stade des révélations, le duo anversois Mittland och Leo installera ses échos rétro-futuristes et ses boîtes à rythmes passé le cap de minuit, avant que Lowcommittee mette à l’œuvre un éclectisme intergalactique contagieux. Si les secousses de Shit & Shine mettront le feu habituel, on s’intéressera surtout à la formidable Holly Herndon, réponse moderne, fulgurante et inclassable à l’univers fantasmagorique de Laurie Anderson herself. http://www.bozar.be/
Roots & Roses Festival
01/05 Ancien Chemin d’Ollignies 10 (Lessines)
Little Roman & The Dirty Cats, The Jet-Sons @ Entrepôt, Arlon Luce, Mathieu Boogaert, Nach @ Aéronef, Lille, Fr While She Sleeps, Cancer Rats @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, BSBF: Deitra Farr & Soul Gift @ CC Gérard Philippe, Calais, Fr
lundi 20 avril La Yegros @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Sunset Sons @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Saga @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.com Only Real @ La Maison Foli Hospice d’Havré, Lille, Fr Marcus Miller @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu
mardi 21 avril years & years @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Karim Gharbi @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Moriarty @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu Les Paradis Artificiels: Guts, Kacem Wapalek @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr, lesparadisartificiels.fr
mercredi 22 avril Circa Waves; Marcus Miller @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Récital Boxon @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Haris Alexiou @ Cirque Royal, Bruxelles, greenhousetalent.be Moriarty @ Reflektor, Liège, reflektor.be Simon Phillips @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.com Eskmo @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be The Growlers, Angel @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com BSBF: Hermann Loup Noir @ CC Gérard Philippe, Calais, Fr
jeudi 23 avril Matthew E.White @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Bastian Baker, Celena & Sophia @ Alhambra, Mons, mons2015.eu Sleaford Mods @ Beursschouwburg, Bruxelles The Once; Perry Rose @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Sidilarsen, Komah @ Escalier, Liège, facebook.com/pages/ LEscalier-Café Ensemble Economique @ Huis 23, Bruxelles, abconcerts.be Moriarty @ AB@Flagey, Bruxelles, abconcerts.be The Guilt, Surgical Beat Bros, Miss Tetanos, Sri.Fa ft Stephen O’Maltine @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Blaudzun, Paon, Fùgù Mango @ Reflektor, Liège, reflektor.be Red Fang @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr, legrandmix.com Roots Underground, Kaly Live Dub @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr BSBF: Lurrie Bell & The French Blues All Stars @ CC Gérard Philippe, Calais, Fr, calais.fr
vendredi 24 avril Skip & Die, Throes & The Shine; Buena Vista Social Club ft Eliades Ochoa @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Art Brussels: Joris Van De Moortel ft Danbrowne, Ping Pong Tactics, Ratzinger @ Beursschouwburg, Bruxelles Drenge, La Jungle @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Etienne de Crécy @ Le Cadran, Liège, lecadran.be Muziek de Singe @ Centre Culturel, Verviers Black Sun/White Noise Punish Yourself, Chemical Sweet Kid @ Entrepôt, Arlon, entrepotarlon.be L’Âme des Poètes @ Ferme du Bièreau, Louvain-La-Neuve She Keeps Bees @ Homeplugged, Bruxelles, toutpartout.be Kick Back x Deep In House @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Virgil & The Accelerators @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.com Soom T (&Dub4), High’n’Hire Sound System @ Vk, Bruxelles Oscar & The Wolf @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Russian Circles, Helms Alee @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr Gnucci, DJ Fly, Anh K, … @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr Excision, Getter, Trollphace, Apashe @ Aéronef, Lille, Fr BSBF: Pura Fe, Big Daddy Wilson, Mathis Haug @ CC Gérard Philippe, Calais, Fr, calais.fr
samedi 25 avril
Wovenhand ‘Born to Boogie’ avec nos fourchettes fermement plantées dans un plat de bouillant spaghetti-rock, on filera avec Romano Nervoso, non pas à une fête syndicaliste, mais dans cette remuante campagne qui marie chaque année épines et franges, gangs de poilus et blues juteux. ‘Sometimes Too Much Ain’t Not Enough’, et The Excitements seront cette année bien là en fièvre, jerk et courbes soul, tandis que loin de Seattle, Mudhoney, toujours dirty bee, piquera sans doute votre curiosité d’une ‘Sonic Infusion’ ou d’une ‘Piece of Cake’. Un solo d’harmonica de Daddy Long Legs et un petit bal de fiddlers avec The Hackensaw Boys plus tard, et il sera temps de se laisser happer par l’altcountry sonique peuplée de fantômes de David Eugene Edwards, leader habité de Wovenhand. Auditeurs de tous les pays, unissez-vous! Scène ‘Roots’: The Glucks, Louis Barabbas & The Bedlam Six, Daddy Long Legs, The Computers, Romano Nervoso, Mudhoney. Scène ‘Roses’: Boogie Beasts, The Hackensaw Boys, Rory Block, Hell’s Kitchen, The Excitements, Wovenhand. http://www.rootsandroses.be/
Anzac Day: Daniel Lanois, The Veils @ Tent, Kasteeldomein, Zonnebeke, gonewest.be PacRock Festival: These New Puritans, Maybeshewill, Madensuyu, Robbing Millions, Raketkanon, Grieved, Alamo Race Track, Mountain Bike, Bed Rugs, AK/DK, Peter Kernel, Thibet, Quadrupède, Mont-Doré, Alaska Alaska, Angakok, La Jungle, Ice Spliff, Bronco Billy @ Pont-à-Celles, pacrock.be Braincore Festival: Miles To Perdition, Lifers, Skal, Swizzle Stick, Cryptogenic @ Le Prisme, Braine-l’Alleud, leprisme.be Convention Prog Résiste: Ange, Alex Carpani Band & David Jackson, Sinkadus, AmAndA, Happy Jack @ Espace Victor Jara, Soignies, facebook.com/progresiste Festival des Nuits du Beau Tas: Anal+, Pak Yan Lau & Audrey Lauro, AlonE, DJ Saucisse, … @ Collectif AuQuai, Bruxelles, facebook.com/events/893233370728072/ Art Brussels: Musique Chien, Bright Entity, Different Fountains; Fo[am]Tones: Lophorina, Mahadev Cometo, Angel, Peter Van Hoesen, Lowdjo, Antz, Filastine, 6Siss @ Beursschouwburg, Bxl Witxes, Alberto Boccardi, aMute @ L’An Vert, Liège, lanvert.be Moon Duo, Moaning Cities @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Tiken Jah Fakoly; Ufomammut, Conan @AB, Bruxelles Mario Guccio @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.com Pvris @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Calexico, The Barr Brothers @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Out Of The Crowd Festival: Russian Circles, Other Lives, Tom Vek, Nordic Giants, Happyness, All Tvvins, Mermonte, Helms Alee, K-X-P, Cyclorama, Un Arbre Une Rue @ Kulturfabrik, Eschsur-Alzette, Lux, ootcfestival.com Forest Session #6 @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr, 4ecluses.com Loudblast 30th Anniversary Fest: Samael Loudblast, Anaal Nathrakh, Benighted, Black Bomb A @ Aéronef, Lille, Fr BSBF: Malted Milk & Toni Green, Kara Grainger, Molly Gene @ CC Gérard Philippe, Calais, Fr, calais.fr
dimanche 26 avril Anzac Day: Gurrumul @ Zonnebeke, gonewest.be Art Brussels: Mittland Och Leo & Dennis Tyfus, Vom Grill @ Beursschouwburg, Bruxelles, beursschouwburg.be Convention Prog Résiste: Arena, The Gentle Storm, Sky Architect, Wolve, Light Damage @ Espace Victor Jara, Soignies, facebook.com/progresiste Festival des Nuits du Beau Tas: Obake, Neige Morte, Black @ Magasin 4, Bruxelles, facebook.com/events/893233370728072/ Russian Circles, Helms Alee; Jack Garratt @ AB, Bruxelles Of Montreal; The Staves @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Bastian Baker, Celena & Sophia, Christophe Gilla @ Entrepôt, Arlon, entrepotarlon.be Obake, Neige Morte, Black @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Pentatonix @ Forest National, Bruxelles, greenhousetalent.be Kings Of Convenience @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu BSBF: Heritage Blues Orchestra, Arthur Adams, Jim Zeller @ CC Gérard Philippe, Calais, Fr, calais.fr
lundi 27 avril Calexico, The Barr Brothers @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Acid King, Black Cobra, Barabbas @ Magasin4, Bruxelles Michael Lee Firkins @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.com
mardi 28 avril The Blind Shake, The Scrap Dealers, Stoompers @ Magasin4, Bxl Daan @ Reflektor, Liège, reflektor.be
mercredi 29 avril Les Aralunaires: Antoine Chance, Gonzo; Peter Kernel, Jessica93, Get Your Gun, … ; Didier Sustrac, … @ Entrepôt, Arlon, aralunaires.be
jeudi 30 avril Les Aralunaires: Lisa Portelli et Gael Faure; Alamo Race Track, Adrian Crowley, Azerty @ Entrepôt, Arlon, aralunaires.be Pispotfestival n°8: Charnier, Von Stroheim, Sport Doen, Les Mauvais Fils, Baka, Laurent Boudin et Les Cristalove 64 @ Carré de Moscou, Saint-Gilles; afterparty @ Café Central, Bxl Bozar Night: RP GM KRC, TCF, Holly Herndon, Shit & Shine, Sophie; Nika Machaidze & Nathalie Beridze, Mittland och Leo, Lowcommitee, … @ Bozar, Bruxelles, bozarnight.be Rampue, Rick Shiver, … @ Alhambra, Mons, mons2015.eu Lokale Helden curated by Raphael Absolonne @ Beursschouwburg, Bruxelles, beursschouwburg.be Hell’s Kitchen @ Escalier, Liège, facebook.com/pages/LEscalier-Café The Left Arm Of Buddha @ Ferme du Bièreau, Louvain-La-Neuve Mike Watt, The Missingmen, Uz Jusme Doma, Matthieu Ha @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Quark @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Foreign Beggars, AKS @ Reflektor, Liège, reflektor.be x25x, La Coupure, Le Mal des Ardents, Mochelan DJ’s The Global Orchestra, Spirit Catcher, Compuphonic, Globule vs Barako Bahamas @ Rockerill, Marchienne, rockerill.com Lionel Beuvens Quartet @ Salon, Sily, silyconcerts.be Lady Cover @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.com Soprano @ Forest National, Bruxelles, skinfama.com 90’s Party: The Hootenannys @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Mount Stealth EP2 release night @ Exit07, Luxembourg, rotondes.lu Selah Sue, Gabriel Rios @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, atelier.lu L’Objet @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr, legrandmix.com Unearth, Iron Reagan, Netfastcore @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr
vendredi 01 mai Roots & Roses Festival: Wovenhand, Mudhoney, The Excitements, Rory Block, Romano Nervoso, The Computers, The Hackensaw Boys, Hell’s Kitchen, Daddy Long Legs, Louis Barabbas & The Bedlam Six, The Glücks, Boogie Beasts @ Terrain de festival, Lessines, rootsandroses.be Les Aralunaires: Paon, Lata Gouveia & Jeff Herr, Stranger Than Paradise; The Belgians, It It Anita, Johnny Dick, Billy Quintessence, Les Alchimistes @ Entrepôt, Arlon, aralunaires.be The Colorist ft Sumie Nagano @ AB, Bruxelles, abconcerts.be White Hills @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be The Spectors @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Matthieu Ha @ Water Moulin, Tournai, watermoulin.bandcamp.com 90’s Party: The Hootenannys @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu
samedi 02 mai Les Aralunaires: Jacky Terrasson & Stéphane Belmondo; MLCD, She Keeps Bees, … @ Entrepôt, Arlon, aralunaires.be Going, Meurs!/Apolune @ L’An Vert, Liège, lanvert.be Selofan; Rollermadness @ Beursschouwburg, Bruxelles Daan @ Eden, Charleroi, eden-charleroi.be The Colorist @ Muziekacademie Dil’Arte, Dilbeek Los Ninos @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Stereo MC’s @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be And So I Watch You From Afar, Billions Of Comrade, Mylets @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr, 4ecluses.com Worakls, N’To, Efix, Joachim Pastor @ Aéronef, Lille, Fr 24 Heures Electronique: Mouse On Mars, Cotton Claw, Cleveland, … @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu
dimanche 03 mai Les Aralunaires: Bastien Lallemant, J-Nataf, Camélia Jordana, Babx; Melanie De Biasio @ Entrepôt, Arlon, aralunaires.be Obliterations, We’re Wolves @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Dälek, Lorn, Moodie Black, DJ Sebcat @ Vk, Bruxelles And So I Watch You From Afar, Mylets @ den Atelier, Luxembourg
plus des concerts sur: rifraf.be/concerts-gigs
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