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Le rideau vient de retomber sur l’E3, salon vitrine de l’industrie vidéoludique à destination des professionnels. A l’aube du lancement imminent d’une nouvelle génération de consoles - Microsoft et Sony se tirent la bourre - l’effervescence était grande et les attentes furent exaucées par une avalanche de trailers et autres démos hands-off des futurs triple A (blockbusters du marché jouissant d’une importante équipe de développement et d’une large couverture marketing). Or, derrière pléthore de licences rutilantes, quand il n’agitait pas la breloque d’applications SmartGlass, l’horizon next-gen semblait tendre comme un seul homme vers les frontières de l’open world. Ainsi, en ouverture de salon, la révélation de la nouvelle bande-annonce de ‘Metal Gear V : The Phantom Pain’ du maître Hideo Kojima - une seconde s’il vous plaît, je ramasse ma mâchoire - ne disait pas autre chose : les jeux de demain tendraient donc à s’affranchir des couloirs (jusqu’alors plus ou moins savamment déguisés/scriptés) où les joueurs s’avançaient à l’instar de souris dans leur labyrinthe; ce pour tendre progressivement vers des mondes ouverts où le joueur pourra(it) prendre la mesure - une autre mesure - du temps et des choix de ses actions. Soit en quelque sorte une version boostée des villes/cartes mondes déjà arpentées jusqu’ici dans les ‘Grand Theft Auto’, ‘Elder Scrolls’ et autres ‘Red Dead Redemption’ (de la bombe, baby). Une liberté accrue qui soulève toutefois la question du sens de la quête (quête de sens? Ne poussez pas derrière!) et de la direction du geste du joueur qui, livré à lui-même, tournerait souvent en rond... C’est durant ce temps concomitant, tandis que le salon n’avait d’yeux que pour les promesses de la next-gen, quand toute l’industrie tournait la tête vers les futures Xbox One et Playstation4 appelées de tous ses vœux pour relancer un marché moribond, que le studio Naughty Dog (studio first party lié à Sony, et accessoirement touché par la grâce) lâchait ‘The Last of Us’, jeu d’action en vue à la troisième personne exclusif à la PS3, lequel vient clore avec maestria une ère finissante. Relatant le périple de Joel, quarantenaire baroudeur et endurci au passé trouble et d’Ellie, adolescente de quatorze ans au caractère bien trempé, ‘The Last of Us’ conduit ses protagonistes à parcourir les paysages post-apocalyptiques d’États-Unis décimés par une contamination virale (un spore fongique dégénérescent gangrène les infectés). Mangezmoi! Mangez-moi! qu’y disait... Magnifiant son tour de force, le studio californien ne se contente pas de débouler au moment parfait (pile-poil en pleine ‘Walking Dead’ mania, sur les jardins tondus à l’index de ‘Plants vs Zombies’ ou à quelques jours seulement du razde-marée ‘World War Z’) mais bien en prenant assise sur les fondations des classiques qui l’ont devancé (le cinéma de Romero bien sûr mais aussi ‘The Road’ de McCarthy), Naughty Dog signe rien moins qu’un chef-d’œuvre. De réalisation certes, mais aussi d’écriture : une écriture adulte qui concourra certainement à établir un nouveau standard de qualité quant à la manière de raconter un récit interactif. Il est primordial de ne pas spoiler les ressorts scénaristiques qui constituent l’échine de ce blockbuster de l’intime. Aussi se hasardera-t-on à brosser quelques exemples de souci du détail qui en disent long : un sens des ellipses sidérant, une échelle des plans confondante - tel « plan de grue » impeccablement bien placé, partout une science de l’environnement sonore et des effets de lumière. La Playstation 3 crache tout ce qu’elle a dans le ventre et, au travers de ce chant du cygne, rappelle en une magistrale leçon et avec force émotion combien la question des couloirs, des murs invisibles, peut être balayée au point de devenir
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accessoire, secondaire, face à la maestria d’une réalisation et d’un script en béton. Game Of The Year? Un peu mon n’veu! Il va y avoir du spore! Orval Carlos Sibelius (alias Axel Monneau) se dépeint en artisan, défenseur des traditions pop. Entre tension et harmonie, en super forme, il délivre une partition aux petits oignons, pardon, aux champignons, qu’il écrase, hache, ventile, diffuse, pour un disque qui tire à part. Humble et nourri des autres, de ses idoles de jeunesse (Pink Floyd, Who, surf music, psychédélisme sixties) aux Super Bands d’Afrique de l’Ouest, Monneau reprend le flambeau, (con)court comme un dératé autour des anneaux de Saturne en brandissant un disque énorme. Ainsi sur le morceau ‘Desintegraçao’, invite-t-il à célébrer dans la joie la fin du monde - « « Celebrate the end of time », je devais être assez pessimiste ce jour-là sur la guerre et les grands sujets de société et je trouvais ça marrant de faire une chanson gaie et entrainante sur la mort ». Avec distance, savoir et non sans humour, bien qu’il se défende d’avoir quelque talent de conteur, le disque d’Orval (ma bière préférée) résonne depuis le fond enchanté d’une faille spatio-temporelle : ‘Super Forma ‘ est un album foisonnant qui plane, grave, au-dessus de la mêlée et repousse l’écoute des actualités qui s’empilent pour vite replonger dans le cœur du cyclone. « Not after all we’ve been through » lâche Ellie en deux moments clés du récit. Déjà un des albums de l’année? Une évidence. Orval Carlos (mon chanteur préféré) darde les rayons de son troisième œil au travers de kaléidoscopes embrassant les panoramas du futur; c’est François de Roubaix tiré des profondeurs pour fendre vers les nébuleuses. Pendant que Daft Punk tricote son Histoire de la Musique pour les Nuls (déjà un énorme succès sur les SmartGlass around the world), Sibelius n’est pas à déguster avec sagesse pas plus qu’avec modération, c’est un appel vers ailleurs, c’est une stase. D’ailleurs, tiens, ma montre s’est arrêtée. Le chroniqueur musical n’a pas le temps de revenir sur les disques, il doit défourailler, se faire une opinion, rapide s’il vous plaît, capter la virgule d’un instant avant de tracer sa route à l’aube d’une prochaine majuscule mais ses pauses, brèves, minuscules, l’empêchent d’accéder au présent réduit à une accumulation compulsive de gimmicks. Chez Orval Carlos Sibelius (ma galaxie préférée), le gameplay est délicieusement progressif, bâti sur un retour irrépressible, où les écoutes changeantes, fluctuantes, plurielles, sont des couleurs soufflées à la paille en des panachés phosphorescents. Ellie surenchérit : « Hey, you can’t deny that view! » Same player shoot again: Beam me up, Scotty! Texte : Fabrice Delmeire (Cette chronique comprend des Quick Time Event signés (lg). Mangez cinq fruits et légumes par jour. Pour votre santé, bougez plus. Vous ne devez pas être connecté de manière permanente pour parcourir cette rubrique.) ‘The Last of Us’ (Naughty Dog/Sony) Orval Carlos Sibelius ‘Super Forma’ (Clapping Music)
année 19 • juillet/août 2013
Colofon www.rifraf.be Année 19 nr. 192 rifraf est une édition de B.Z.&T. bvba Adegemstraat 19 2800 mechelen e.r. mieke deisz pas en janvier et août rifraf sept sort le 15 août rédaction fabrice delmeire tél 0486/31 74 63 fabrice.rifraf@skynet.be
insertions publicitaires Mieke Deisz Tél. 015/42.38.76.-0485/802.257 advert.rifraf@skynet.be deadline reservation: 30 juillet Agenda tél 015/42.38.76 agenda.rifraf@skynet.be deadline: 31 juillet
collaborateurs nicolas alsteen, Anys Amire, Antoine Bours, le dark chips, patrick foissac, François Georges, Laurent Grenier, Gery Lefebvre, Anne-Lise Remacle, eric therer, fabrice vanoverberg,... Dessins : Issara Chitdara
Layout peggy schillemans layout.rifraf@skynet.be Imprimerie: Corelio printing, anderlecht Abonnements 1 année (10 éditions) info: agenda.rifraf@skynet.be Belgique: 13 € / Europe: 25€ BE 85 3200 1337 9606 BIC: BBRUBEBB Communcation : nom et adresse
“Réalisé avec l’aide de la Communauté française de Belgique - Direction générale de la culture Service des Musiques”
Texte : Fabrice Vanoverberg
Texte : Eric Therer
Rubrique destinée à évoquer un lieu, une ville ou un endroit, ‘Sounds & Sites’ ne se veut pas un itinéraire descriptif exhaustif mais plutôt l’esquisse d’un lieu où la musique puise ses racines ou manifeste son émergence. ‘Sounds & Sites’ ne veut nullement dresser une cartographie complète des lieux sonores mais répondra à des envies ou des coups de sonde.
Grodna
Alors que les sorties du label Monotype Records laissent présager d’un suicide commercial évident, la réalité est – heureusement – toute autre. Récemment éditée par la maison polonaise, la remarquable anthologie consacrée aux Allemands noise de P16.D4, six CD et un DVD en un seul coffret tout de même, est devenue sold out en moins de temps qu’il n’a fallu pour la chroniquer. Preuve qu’en 2013 encore, il reste possible de conjuguer aventures sonores et succès «commercial», à condition de ne pas viser les 25.000 ventes mensuelles. ★ ★ ★ Projet tout aussi improbable en termes de ventes, le quadruple CD ‘The Grief That Shrieked To Multiply’ voit également en l’officine de Varsovie un terrain ultra-propice à ses divagations. Œuvre de To Live And Shave In L.A., alias improbable de l’Américain Tom Smith depuis 1990, ses 320 minutes de bruit, de fureur et de résistance à l’occupation capitaliste voient l’artiste rejoint par une sacrée flopée de camarades, ils sont environ soixante-dix (!) à amener leur contribution. L’excellente nouvelle, c’est qu’en dépit de la multiplicité des intervenants, il se dégage une unité de vue formidablement impressionnante de ces cinq heures impitoyables d’abandon post-Sudden Infant (d’ailleurs présent sur le second CD). Parmi les noms davantage courus, tout étant bien sûr relatif, et qu’on verrait bien programmer au magnifique festival Berlin Atonal (il a lieu cette année du 25 au 31 juillet), les habitués noteront Blevin Blectum, Otto Von Schirach, Philippe Petit, Duran Duran Duran, C Spencer Yeh ou Kevin Drumm – quel line-up du feu de l’enfer. Cerise de le gâteau de la démesure, ça nous fait bien une cinquantaine de noms à explorer, ici et ailleurs. ★ ★ ★ Guère avare de bizarreries avec plus ou moins d’électronique dedans, votre Love On The Bits se devait de se pencher sur le cas Takamovsky, alias d’un membre du Vegetable Orchestra, Jürgen Berlakovich. Bourré de références à Burroughs ou Zappa, ni réellement electro-pop, ni vraiment ambient, ni franchement technoïsant, son ’In Streams’ (Etymtone) mérite sa petite place au cabinet des curiosités – tout en demeurant étrangement accessible. Affranchi, et en même temps redevable, d’un monde où se côtoient Laurie Anderson, Alva Noto ou Joke Lanz, enrobés d’un joli paquet-cadeau sci-fi, ses dix tracks, en fin de compte, se rendent du coup très digestes (on n’a pas dit légères). Pour un premier voyage en solitaire qui ne manque pas d’entregent spoken word. Et tant mieux si les genres se bousculent et s’entrecroisent, souvent avec une grande pertinence. ★ ★ ★ Adepte d’une noise music où les discrétions volumiques jouent à saute-mouton par-dessus les percussions, qu’il soit en solo ou en formation, Jason Kahn trace sur son nouveau ‘Open Space’ (Editions) une voie qu’emprunte avec autant de retenue un Gilles Aubry. Entouré de huit musiciens, dont certains à l’apport microscopique, le quinqua américain installé en Suisse continue d’élaborer sur un fil extrêmement ténu une trame blanchâtre des plus élégantes. ★ ★ ★ Historiquement centré sur l’île de Bali, source d’inspiration majeure de Steve Reich, le gamelan joue également un rôle pivot dans ‘Marriage Of Metals’, dernière œuvre du pape de l’expérimentale Daniel Menche (Editions Mego). Vous l’aurez compris à la seule évocation de l’artiste de Portland, l’aventure est bien loin des clichés habituels de l’instrument. Tout en étant nettement perceptible dans le traitement sonore, ses sonorités chatoyantes virent à un crépuscule des dieux noise des plus trippants (face A), alors qu’en face B, les distorsions redoutables font place à une fausse placidité d’après la tornade, et ses paysages épars et désolés. ★ ★ ★ Depuis son indispensable ‘Labyrinthis’ de 2008, chaque sortie de Jacob Kirkegaard est guettée tel le sanglier des Ardennes par le chasseur en mal de proies. Interprété par l’ensemble danois Scenatet sur des instruments classiques, son nouvel effort ‘Conversion’ (Touch) ne déçoit nullement. Au-delà des habituelles démarches du trentenaire scandinave, pour qui les notions de musicalité ou d’émotion sont toutes relatives, les deux pièces (remarquablement) jouées sur le présent LP sont du plus grand intérêt post-cosmique. Tel un étonnant et bienvenu rapprochement entre Max Richter et James Tenney initié par Reinhold Friedl et son ensemble zeitkratzer, les deux pièces se situent – peut-être au corps défendant de son auteur – dans un continuum onirique de tout premier plan. Vite un casque et un ampli. ★ ★ ★ Ultime sortie du mois, ‘Convulsive Threshold’ de Russell Haswell & Yasunao Tone (Editions Mego) est surprenante sur au moins deux plans – ses sonorités ultra noisy (encore que quand on connait les deux personnages, on n’est guère étonné) et son emballage. Contrairement à ce que la pochette (au format vinyle) laisse présager, il s’agit bien d’un CD on ne peut plus traditionnel, du moins avant d’être introduit dans le lecteur. Une fois lancée l’infernale machine, on se retrouve propulsé dans un torrent bruitiste d’une immense dynamique. Tels des gamers passés en mode hackers impénitents, les artistes anglais et japonais prennent un plaisir fou à traficoter les sons – pour se faire une idée, il suffit d’imaginer les bruits d’un war game imaginé par Karlheinz Stockhausen remixé à la console de Gert-Jan Prins. Et radicale hors de toute concession, l’œuvre nous ramène en première classe aux premières heures du label Mego. Alors heureux ? Ja wohl.
C’était à la mi-novembre. Les jours borgnes et blafards de l’automne, quand la lumière s’amenuise. J’étais en Biélorussie, pas très loin de la frontière avec la Pologne. J’étais à Grodna, une grosse bourgade sans charme et sans intrigue. Je déambulais dans la périphérie de Grodna, le long d’artères flanquées de tours de béton. J’accompagnais un vague camarade cordonnier, ancien client, que j’avais suivi sans trop savoir pourquoi le temps d’un week-end allongé pour un mini trip avec vol low cost. Nous avions passé l’après-midi dans une petite cantine sinistre à boire du mauvais café et quelques verres de vodka. Le jour était tombé comme un rideau et les seules lueurs qui éclairaient le crépuscule étaient celles, oranges, des lampes urbaines au sodium. Mon camarade cordonnier nous avait planifié un rendez-vous dans une tour au nord de la ville avec deux biélorusses. L’appartement se trouvait au 8ème étage. C’était un trois pièces austère. En pénétrant dans les lieux, je fus renversé par la tristesse sidérale qui y régnait. Les quelques meubles en pin de Pologne qui garnissaient l’habitation semblaient avoir été conçus lors d’un plan quinquennal stalinien des années 50. Les murs du salon étaient peints dans une couleur saumon avarié. Un lampadaire en vessie de porc achevait de leur enlever le peu d’éclat auquel ils auraient pu prétendre dans la lumière du jour. Sur une sorte de buffet, trônait une jarre en faux cristal rose et un écureuil en céramique aux yeux démesurés se tenait à ses côtés. La grande s’appelait Bogdana. Ses cheveux blonds avaient été peroxydés jusqu’à la racine. La chevelure de l’autre était de teinte acajou plus récente. Elle se prénommait Alina et ses yeux bleus évoquaient la noyade. Mon camarade sortit de son portefeuilles une photo d’une grosse villa. Une fermette flamande contemporaine qu’il avait photographiée à Beaufays dans un lotissement. Il la tendit à Bogdana et lui fit comprendre, dans un anglais incertain, que c’était là qu’il vivait et qu’il désirait qu’elle vienne vivre avec lui. Là-bas, à Beaufays. Il lui loua les avantages de la sécurité sociale belge comme s’il lui vendait un voyage. Le temps s’était arrêté. Je regardais l’horloge en plastique rouge accrochée au mur. Ses aiguilles semblaient figées. La nuit enveloppait les barres d’immeubles alentour et je me sentais coincé dans un univers hostile. J’aurais pu tenter de tuer le temps, entreprendre Alina. Son regard de brebis perdue m’en empêcha. Bogdana était altière et fière. Elle portait sur elle les attributs de l’autorité slave. Et c’est cela qui excitait mon camarade cordonnier. Pour ma part, je restais interdit par la mise en scène qu’il avait échafaudée. Cette photo falsifiée et son charabia de vendeur alors qu’il vivait à Montegnée, au quartier du Pansy, et qu’il y habiterait probablement encore des décennies. Mais le plus stupéfiant tenait dans l’attitude de Bogdana dont les yeux scintillaient de convoitise. Le rictus qu’elle affichait, acquiesçant aux balivernes du cordonnier, était encore plus faux que la photo de la villa. Son rire était de toc et de pacotille. Cette nuit là, le cordonnier demeura dans l’appartement avec elle tandis que je m’en allai à la recherche d’un bus pour rentrer. Je sus plus tard qu’il gardait cette photo sur lui quand il voyageait en Europe de l’Est et l’exhibait à de possibles conquêtes féminines, tel un appât, tel un attrape-mouche miraculeux. Je contemplais le ciel dans la nuit biélorusse. J’étais à Grodna de nulle part. Multiple dans ma solitude. Ce n’était pas la facilité avec laquelle on entreprenait un commerce charnel qui me taraudait. Ce n’était pas plus l’aspect mercantile d’un coït triste rapidement exécuté dans cet immeuble bancal. Non, ce qui était le plus affligeant à mes yeux, c’étaient les termes d’un échange symbolique tronqué et les leurres grotesques qu’il requérait. All my colours turn to clouds. Un disque : Echo & The Bunnymen , ‘Shine So Hard/Zimbo/All My Colours’, Korova, 1981
Texte : Le Dark Chips
Rebooté, formaté, enfermé à double tour, longtemps, voici comment l’ancienne civilisation avait décidé de soigner l’infâme, leDark Chips. Sans relache, il avait tapé sur la porte de sa cellule, c’était sa façon d’aimer. Libéré, il avait jeté un regard sur ce nouveau monde et savait déjà que rien n’avait changé. Lui non plus . « Je n’étais qu’un gamin irritant, menteur et roux » Aphex Twin.
Texte: Anys Amire et François Georges Photo: www.siliconcarne.be
Thé stable
Big Black Delta ou l’art du fourre-tout à la vénézuélienne. Ou comment Jonathan Bates se déleste du leadership de son groupe Mellowdrowne pour se fendre d’un projet solo rempli de casseroles. Dès lors, nous ne dirons pas que la plaque éponyme du gars soit loupée, loin de là. Certes, nous ne dirons pas non plus que ce projet teinté de pop électronique soit renversant d’originalité et pleinement assumé. Longue fut la route qui a mené Bates à coucher 13 titres, une route marquée par des collaborations diverses. Ainsi, Big Black Delta a cette couleur industrielle venue de Nine Inch Nails par le biais de son ami Allessandro Cortini, ou encore la richesse du spectre d’un M83 où Bates a pigé à diverses occasions. Autant de balises qui trahissent le premier album d’un homme si soucieux de se répéter qu’il singe les autres. Tu ne copieras point ! ★ ★ ★ Lamb était l’exemple type du duo indissociable, Lou Rhodes et Andy Burlow en parfait équilibre. Et pendant que la jeunesse anglaise grignotait leur patrimoine, le duo de Manchester se battait avec lui-même pour revenir dans le coup. Sans succès. Une tentative de reformation plus tard et un échec cuisant qu’on analyse mieux à l’écoute de ‘Leap And The Net Will Appear’ de LOWB. Car, comme il avait emmené Lamb dans sa chute, c’est derrière un projet trop prétentieux pour ses épaules que se cache à nouveau Burlow. Un pincement au cœur d’entendre si peu de musicalité dans un album si orchestré. Tu resteras humble ! ★ ★ ★ On a vu la lumière qu’on vous dit ! Elle était noire et brillait dans les yeux de Jon Hopkins. Une intelligence du clair-obscur à la sauce électro, c’est peu banal mais la réalité de l’Anglais, ce qui réclamera une lecture multicouche. Car si ‘Immunity’ et ses longues compositions constituent un terreau propice aux structures hypnotiques à force de répétitions, enrichies à mesure que les minutes s’égrènent, les novices, eux, risqueront de trouver le temps long, voire de se sentir agressés dans leurs jeunes convictions. On pardonnera aussi à Jon Hopkins, de par sa formation, d’avoir brisé la sacro-sainte loi du PAS DE PIANO SVP. A croire qu’un isolement prolongé, 9 mois dans notre cas, peut faire parfois perdre toute notion du danger. Pourtant, de grâce, faites pareil et enfermez-vous avec lui, c’est juste beau ! Tu ne mettras point en doute les dires du Dark ! ★ ★ ★ Ce n’est pas parce que les plages de ‘Kitsuné Soleil Mix 2’ puent le monoï qu’on ne peut pas en sauver l’un ou l’autre palmiers. Ainsi, dans ce ramassis de remixes attrape-touristes, nous épargnerons la fraîcheur de Dombrance, une relecture maligne de Is Tropical ou encore un nouveau méfait de Todd Terje sur un titre de Hot Chip. Ca fait 3/20. Peut-être que les gens de Kistuneé devraient faire du cinéma et Sofia Coppola des compils ? Ca peut pas être pire de toute manière… Tu ne te foutras point de la gueule des gens ! ★ ★ ★ Sur papier, à condition qu’on aime le tourisme, la collaboration entre Berlin et Detroit a de quoi impressionner. Berlin la froide, la chirurgicale mais aussi Berlin, cette ville en plein essor où la nuit gronde sans relâche. En revanche, à Detroit, la musique s’est toujours teintée de Jazz et de Soul, écrivant les grandes lettres de l’électro jusqu’à presque se taire, pareille à son industrie automobile. Detroit, victime de son fatal déclin post-industriel. Moritz Von Oswald et Juan Atkins, à l’ancienne, comme en 1993 lors de ‘Jazz is The Teacher’, tissent les liens américano-allemands sur fond de musique électronique à 4 mains. Mais ne vous y méprenez pas, si les quelques lignes précédentes vous ont ému par leur qualité de rédaction, ‘Borderland’ vous emmerdera au plus haut point lors de plages interminables et lissées jusqu’au nerf. Tu ne croiras pas le papier ! ★ ★ ★ Parti de la Belgique il y a 6 ans, (Token), le label, est devenu gage de tech farfelue et de haute qualité. Alors on imagine bien l’embarras de Kr!z lorsque le temps fut venu de compiler une vingtaine de ses poulains parmi quelques centaines de productions tranchantes, acides et radicales. ‘Introspective’ est par conséquent un mix fumant, harassant mais surtout passionnant. On y retrouvera au rayon des remixes des noms ronflants comme Oscar Mulero, Surgeon mais aussi de la production maison avec Xhin, Phase ou encore l’immense Inigo Kennedy. A la vilaine pochette, tu ne te fieras point. ★ ★ ★ Monstrueux. Expérimental. Q’hey. Brutal. Sans compromis. Tech. Tokyo. Intense. Enorme. Précis. Claque. Dark. ‘CORE’. Magnifique. (Torque). Orgasmique. Ecoute. Ecoute. ECOUTE. Q’hey/’Core’. Compris ? ★ ★ ★ Rassurez-vous, amoureux de la deep, il n’y en aura pas que pour les brutes épaisses dans ces quelques lignes. Vos oreilles juvéniles peuvent respirer, enfin. Pour les autres, va falloir vous accrocher, parce que cette deep, on va en bouffer pendant au moins deux ans, la faute aux Brittons. Et Walton suit le mouvement, mais manque de bol (pour vous les plumeaux), ne tombe pas dans la facilité et évite savamment le « disque ambiance ». ‘Beyond’ bave de tous côtés, s’épanche clairement sur le dub et touche avec plus ou moins de réussite les chantiers engagés. Tu n’auras pas de préjugé ! ★ ★ ★ Un cul de bébé serait plus rugueux ! Voilà tout ce qu’on aurait envie de penser de ‘Getting Closer’. Car si les intentions sont clairement de faire cohabiter la piste de danse et le haut des ventes, à l’image des frangins de Disclosure, Close se fourvoie totalement en aspergeant de Minidou son papier (déjà) glacé. Glissez, y a rien à voir ! ★ ★ ★ La variété de genres que Kode9 a visité est impressionnante. Du dubstep au grime et du garage au footwork, rares sont les styles qui ne portent pas encore son empreinte. S’en suivent naturellement des Dj sets décousus mais brillants, ignorant le tempo, les couleurs, laissant place à l’émotion plus qu’à la technicité. Logique alors que ce ‘Rinse22’ dont on lui a confié le mix présente un menu 7 services dans une seule assiette. Pour passer de Burial à Theo Parrish, sa manière est rudimentaire et inspirée des radio-pirates : à la hache ! Ce nouveau volet des ‘Rinse’ ne sera certainement pas le meilleur mix de Kode9, mais quelle belle aventure. Tu ne feras pas de manières !
Quand Mister France 2012 a été promu super héros grâce à son « le changement, c’est maintenant », la résonnance fit son travail : ce que le schizophrène redoute et contre quoi il lutte, c’est bien le changement. Non pas qu’il vote toujours du même côté, là n’est pas la question. Celui-là veut garder l’équidistance entre son soi et le nonsoi ; c’est une question de survie. Alors, ce changement : aujourd’hui, ce vent s’annonce aux portes des asiles. Plus que jamais il faudrait changer. Exemple primaire : « Monsieur (ou Madame, y’a pas de raison), si-vous-voulez-aller-mieux-changez-moi-ce-discours ». Comme on changerait un robinet. Celui de la langue…Mais le psychiatre, soidit en passant, c’est juste de l’anti-calcaire. Donc, on dit qu’il faut changer, changer d’air, d’état d’esprit, de caleçon, de conversation mais de grâce, faut changer. Discours ambiant. Le drame clinique, c’est que peu de gens soutiennent la position de non-changement, la plus défensive, celle qu’il va falloir entendre, accueillir, consentir pour pouvoir réaliser pas-à-pas ce travail de déplacement et de digestion. In fine, les schizophrènes peuvent mieux savoir où ils sont. C’est une question de géographie de l’être. Qui croit encore que l’on mue toute sa vie ? La tonalité varie, c’est l’essentiel. L’infusion, on y vient. La scène : regarder un match de foot avec, comme fond sonore, la spéciale slow d’une radio nostalgique. L’effet est sidérant. C’est peut-être une autre version du transfert diffracté. Il en faut donc pour tout le monde : le voir et l’entendre pouvaient se mélanger, s’interfuser. Ainsi, je me rappelais ce soir-là, qu’au cours d’un échange en terres françaises, je me lançais ce slogan, sorte de contre-point au super héros : « L’infusion, c’est maintenant ». L’infusion, c’est maintenant, serait à articuler avec le soin psychiatrique. L’infusion est à la psychiatrie, ce que le tact est à la musique. Saisi ? Le tact, voilà un mot à dépoussiérer. Le tact se joue dans le tactile, l’approche, la tentative d’annonce. Un do ne sonne jamais deux fois du même… bon, un titre à la Arte. C’est pour l’élégance. Ainsi, dans un discours, il y a eu infusion…on ne parle pas depuis la veille ; le langage qui a infusé dans nos pores du pénitencier (le Bed and breakfast de l’existant) est la mémoire de l’histoire. Et toi, tu voudrais changer une mémoire? Bravo, avec tes SSRI, tes BZD, tes NL. En psychiatrie, le soignant peut se saisir d’une histoire d’infusion. Aux côtés des malades à infuser, il y a les malades indignés, les disséminés, les sédimentés. Ces derniers, c’est un peu l’arrière-fond de la salle ; ce sont les planqués, les planchés, ceux qui restent à terre ; en général, ils sont psychotiques et sans-abris. Heureux, malheureux, on parie ? Tant qu’on est vu par l’autre, on n’est pas obligé de se mouvoir pour aller mieux. Evidemment, il y aura toujours des infirmières pour revendiquer le plan anti-escarres : elles auront raison…elles vont donc modifier la position du malade. Sexualité Erotisme Infusion…promis, on y reviendra prochainement, le temps de s’y préparer. L’infusion serait une position à promouvoir, elle transsude. L’enjambement. La pénétrance. Deux mots issus du dictionnaire sportif tout autant que du lexique de la Psychothérapie Institutionnelle. L’honneur est sauf. Le spectateur et l’auditeur comme réconciliés. En 2013, on peut encore acheter un CD de Mozart. Rassurant. Par exemple, Reine Elitesabeth aidant, le vingtième concerto pour piano, le préféré de Staline. Tant pis. Ainsi, position de non-changement qui permet de revenir aux mêmes notes, celles écrites en 1785. On pourrait dire qu’il n’y a que le phrasé qui change…le temps qui passe infuse nos pavillons…et ce n’est pas qu’une histoire de sénescence. Au delà du principe de plaisir (alcooltabac-foot), je lui dirai un jour au patron du Fablain : à quand un salon de thé dans ton café ? Juste une fois. Pour dire.
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Texte : Anne-Lise Remacle
JBM n’est pas un nouveau whisky select, une pilule garante d’un bonheur passager qui fond sur la langue, le blaze en morse d’un club de frondeurs à lance-pierres et culottes courtes. En toutes lettres Jesse Bryan Marchant : un patronyme de cow-boy renégat, de farmer qui a dégringolé sur la piste limoneuse, une voix qui choisit de restituer ses repentirs à demi-tracés, mâchonnés, patinés par les partances et l’écume, ses cendres tiédies à même la caverne. Dans son pardessus d’itinérant,
il trimbale, vulnérable magot, dix copeaux d’atmosphères imbibés de fog. Assurément terrien, serein par inadvertance.
À l’inverse de l’utilisateur lambda qui mitraille ses repas ou ses amis, tes images Instagram immortalisent les espaces vides ou dépouillés. Est-ce que l’image offre une facette différente de ce que tu exprimes via la musique ? JBM : « Oui, tout simplement. Il y a beaucoup de manières d’utiliser ce medium et ça me plaît d’avoir l’impression d’offrir une valeur ajoutée aux gens. » L’enregistrement de ‘Stray Ashes’était particulier pour toi, tu as choisi une forme d’isolement dans une cabane de famille. JBM : « Ce sont en fait deux maisons que j’ai louées dans les Catskills. La cabane familiale se trouve à un autre endroit. Je ne suis pas allé m’isoler simplement pour réaliser l’album, je voulais être un peu tranquille et me calmer après tous les voyages faits pour la tournée de ‘not even in July’, être dans un endroit sans trop de stimuli. En même temps, j’avais des idées de chansons à travailler. »
Code secret Étais-tu déjà habité par des auteurs comme Thoreau avec ‘Walden’ ou c’est simplement dû aux circonstances d’épuisement de la tournée, ce retour à la nature ? JBM : « Ca me travaillait déjà pas mal, c’est une part non négligeable de mon caractère de m’isoler pour des périodes prolongées, c’était tout bonnement le juste moment pour le faire. J’aime être à l’écoute de mes désirs et réaliser ce qu’ils me dictent. À cette époque-là, je suis retourné à New-York après la tournée, et je n’avais pas eu de logement à moi pendant des années parce que j’étais sans cesse en déplacement. Je pensais sincèrement vouloir me fixer dans cette ville. En consultant les annonces d’appartements, vu que rien ne me convenait, j’ai dû me faire à l’idée que mon impression première était fausse. Du coup, je me suis mis à chercher des maisons dans la forêt (rires). » Avant ‘not even in July’, tes perspectives étaient différentes, tu souhaitais être comédien… JBM : « Je suis tombé dedans, j’en avais l’opportunité, ce n’était pas un rêve. Ce moment dans ma vie m’a conduit à cette phase où j’ai commencé à écrire des morceaux. Une fois que j’y suis enfin parvenu, ça m’est apparu très clairement que c’était ça que je voulais réellement faire. J’ai toujours connu la musique comme partie intégrante de ma vie, j’en jouais depuis un très jeune âge, de façon régulière. Dans ma famille, c’était considéré comme important, mais personne à part moi ne pratiquait. J’ai toujours eu des phases variées d’écoute. Plus jeune, c’était ce qui tournait à la radio. Ensuite du grunge, du hip hop, des chanteurs des années 1970. Je n’ai pas écrit de chansons avec des paroles jusqu’à l’âge de 25-26 ans. Je ne sais pas comment c’est venu. » Au vu d’une mélancolie qui sourd de tes textes, est-ce qu’il y a là un côté cathartique ? JBM : « J’ai commencé à écrire à une période où j’étais assez isolé, j’habitais à Los Angeles mais je n’y connaissais pas grand monde, j’étais livré à moi-même le plus souvent. Je pense que j’avais des choses à exprimer, ça me convenait de rédiger des paroles pour faire sortir ça de moi de façon claire et spécifique. C’est ce que permet la musique : dire les choses de façon sincère, ce qui est difficile pendant une conversation, ce qui n’a pas de valeur. Je suis très content d’avoir trouvé ce fil rouge-là parce qu’avant, je me sentais très confus. Ça m’est devenu essentiel. » Nous allons découvrir ton deuxième album avant le premier, que Fargo rééditera à l’automne. Pas trop perturbant pour toi, cet anachronisme ? JBM : « La chronologie est en effet inversée, mais ça ne me gêne pas trop, les deux albums sont déjà dans le passé. J’écoute aussi bien des disques qui sont sortis il y a deux semaines que de la musique écrite il y a beaucoup plus longtemps. Le moment pendant lequel tu pourras être en connexion avec telle ou telle musique n’est pas tributaire de ça. Mais je trouve ça bien que les deux puissent être disponibles ici aussi. » Je pensais plus à la chronologie en terme d’état d’esprit pendant l’élaboration. JBM : « Bien sûr, il y a eu évolution. Et même, je suis déjà en train d’écrire un nouveau disque, qui sera très différent des deux précédents. Quand je fais des concerts, je joue des morceaux de toutes les périodes, et je pense que ça sera toujours le cas. Un répertoire large qui n’est pas uniquement fixé sur un moment. » As-tu été, hormis le producteur, seul maître à bord ou as-tu fait appel à des apports extérieurs ? JBM : « Pour celui-ci, j’ai fait la plupart des prises moi-même. J’ai juste invité des gens pour apporter des petites touches sur la fin. Notamment, je n’étais pas satisfait de la batterie, c’est un ami qui les a réenregistrées. La basse, également. Le mix aussi a été réalisé par quelqu’un d’autre. Avoir une vision externe, c’est important dans le processus, ça permet une ouverture. Maintenir une perspective quand on est complètement seul, sans personne à qui l’on puisse demander son opinion, c’est assez difficile. »
Aimes-tu expérimenter du côté du field-recording ? JBM : « Je le fais souvent, prendre des sons extérieurs, mais je n’aime pas nécessairement les incorporer à la musique. Si à un moment il y a moyen de faire ça de façon très organique, et que j’ai l’impression que ça va servir la chanson, je m’y mettrai. » Je pense à certains « craquements » atmosphériques, à la nature pas nécessairement identifiable. JBM : « Ah oui, ça j’aime bien ! Juste des sons qui apparaissent dans la chambre. Je n’avais pas nécessairement isolé l’endroit. Laisser la place aux bruits extérieurs, aux scories, ça amène une forme d’honnêteté. » À l’heure actuelle, le meilleur vecteur de diffusion des clips reste les réseaux sociaux. Tu trouves ça intéressant, ou un mal nécessaire, dans le parcours d’un artiste ? JBM : « Tout est trop saturé en ce moment, ça donne mal à la tête. Ça reste excitant de créer des accompagnements visuels pour la musique, mais de nouveaux teasings chaque semaine, ça revient aux dérives de l’Instagram : une image toutes les vingt minutes de ce que tu fais, bois, mange. Tout ça n’est pas très naturel pour moi, je suis assez privé. Quand je fais des concerts, je vais parler aux gens, mais je n’ai pas de correspondance avec eux, ça ne me ressemble pas. J’essaie d’utiliser les réseaux sociaux avec une sensation intègre. Si on m’écrit et que c’est quelque chose qui m’intéresse, je prends la peine de répondre. Mais parfois, certains font cette démarche parce qu’ils veulent juste avoir un contact additionnel avec un artiste. Je n’encourage pas ces interactions parce qu’elles sont basées sur quelque chose qui n’est pas réel. » Rester en retrait te permet de garder ce que tu as de plus profond à exprimer pour tes morceaux ? JBM : « Exactement. J’essaie de créer des chansons qui expriment ce que j’ai eu comme expériences. La musique se suffit à elle-même, je n’ai pas toujours le bon élan pour exprimer mes sensations en mots après ça, pour relayer davantage la même idée. Je n’aime pas parler des détails des chansons, parce que si l’auditeur connaît exactement mon état d’esprit au moment où j’ai composé le morceau, ça amoindrit son propre ressenti. » Il y a des univers filmiques que tu souhaiterais ponctuer ? J’imaginais bien ta musique sur les images de Kelly Reichardt. JBM : « Oh oui, ça m’intéresserait énormément ! Ou même Bela Tarr qui fait de longs plansséquences. Des réalisateurs avec des films qui laissent de la place à l’espace, où l’atmosphère sonore a toute son importance. Ça permet de travailler sur la texture, d’envisager des sons avec une profondeur, aussi. C’est pour ça que j’aime utiliser la reverb, des sons avec beaucoup de résonance. J’ai hâte d’avoir ce type d’opportunités, qui tomberont peut-être une fois que les gens connaîtront mieux ma musique. »
JBM ‘Stray Ashes’ Fargo Records/Pias
Sur la rambarde du ‘Ferry’, elle a suspendu sa contrition, en espérant que les embruns lui rendraient cet homme-là entier, cet Ulysse mâtiné de Jeff Buckley, une fois dissoutes ses circonvolutions hésitantes. L’écho ne lui donnerait pourtant pas raison. Un « I bid you my farewell», déterminé, claqua depuis la hune, rendu indistinct dans le roulis et la reverb. Lui, sans rugosité, steel guitar en empathie, avait la certitude que « Plenty are your ways to get home / If the fog don’t keep you out » et qu’à ce moment précis, il n’avait pas besoin de cette vigie alentours, qu’elle était un frein à l’attendre là, greffée sous sa peau-même. Sans doute qu’au mitan de l’hiver spectral, « empty, drunk and alone », il regretterait son choix et n’aurait plus qu’à japper sa plainte, ponctuée avec force, de la sentir dissociée du quai (« Where are you running? / Home? »). Ne lui resterait qu’à implorer les ‘Forests’ pour qu’elles comblent cette trouée : « You gave your whole life to fill a room ». Craquelé par la valse musclée de ceux qui ont contemplé la lune de trop près, envahi par la persistance fantasmatique («We’ve come a long way, not for real ») d’une fille-fleur de roseau, sa robe d’or détrempée froissée jusqu’à la taille, il tenterait d’apaiser des cils cette enfant perdue, de l’extraire des ‘Crooked Branches’, du spleen et des flammes. Il serait temps pour lui alors, incertain et poignant comme un Phosphorescent des débuts (‘On Fire On A Tightrope’, quel frisson !) de retrouver au-delà des culs-de-sacs la voie qui mène vraiment au cœur, à sa demeure. (alr) Suivez le guide : www.jbm-music.com
Texte : antoine bours
07
Pseudonyme et perruques n’y font rien : Emma Louise, mieux connue sous son alias Scout Niblett, s’offre sans
retenue à son public, déshabille son âme, se donne à voir dans le dépouillement le plus total. Artisane d’une musique réduite au plus simple appareil – guitare, batterie, chant, point barre – la demoiselle enfonce le clou sur ‘It’s up To Emma’ et plonge au plus profond de son malheur de femme fraîchement bafouée, blessure qu’elle nous révèle au creux de ses mains, bruissante, palpitante et farouche tel un oiseau à l’aile brisée. Violentes ruminations et faux espoirs se succèdent, en boucle,
s’annulent et se complètent tout au long d’un album animal, un long cri poussé pour les bienfaits du repos qui s’ensuit. Par téléphone, nous tentons d’aborder l’Anglaise exilée aux States comme on le ferait d’un chaton planqué sous le canapé. Tâche ardue tant les silences émaillent ses prises de paroles, qu’elle susurre d’une voix timide et douce, comme pour nous amadouer. Transcript d’un double apprivoisement. Paroles et pochette dévoilent une soif d’amour, quelque chose de vorace et fragile à la fois. Où en êtes-vous, aujourd’hui ? Scout Niblett : « L’album se concentre principalement sur mon rapport à l’amour – et surtout au couple – ces trois dernières années. Une mauvaise passe dont je suis sortie, désormais. Je me ré-ouvre à l’idée que les choses puissent être positives. » Les premières strophes de l’album renvoient malgré elles à une imagerie douloureuse indissociables de certaines tueries sur le sol américain (« I think I’m gonna buy me a gun, a nice little silver one/And in a crowd someday you won’t see it comin’ anyway »). Était-ce un risque que vous avez estimé ? Scout Niblett : « Non, ce n’est pas du tout quelque chose auquel j’ai pensé. Personne ne m’a encore fait la remarque, ni reproché ces premières phrases. Peut-être personne n’a osé... C’est vrai que le timing n’est pas des plus heureux, avec les débats sur le contrôle des armes à feu qui refont surface aux Etats-Unis, mais cela n’avait bien sûr rien de prémédité. Cela n’a rien de culturel, en fait. Cela reste la traduction très violente d’un sentiment personnel. » L’album s’articule autour des étapes mentales successives liées à la séparation : la colère, la dévastation, l’espoir du retour, le rejet, etc. Comment ces chansons se sont-elles développées ? Scout Niblett : « Pour être honnête, elles ne concernent pas toutes la même situation, et donc la même personne. L’une d’elle fut écrite il y a dix ans. Mais, suite à ma récente séparation, mon esprit était si intensément dédié à la question du rapport au couple que l’album tout entier en est devenu le miroir. La majorité des chansons sont nées tout au long des trois dernières années et reflètent naturellement les différents états d’âme par lesquels je suis passée au cours de cette période. A commencer par cette rage, ce sentiment de trahison qui, peu à peu, a laissé place à d’autres sentiments. Ce fut un processus naturel dont j’ai témoigné à ma façon. Je n’ai pas eu l’impression de l’écrire en fait ; il s’est écrit tout seul. Et je n’ai pas eu grand choix dans ce qui s’écrivait. J’ai ensuite été frappée par ce qui s’avérait être un portrait très aveuglant de moi, auquel je me suis efforcée de faire confiance. » Comment s’est déroulé son enregistrement ? On imagine une volonté de travail rapide, comme un accouchement dans la douleur, mais le plus bref possible. Scout Niblett : « A la base, il ne s’agissait que de quatre à cinq jours de studio, qui se sont malheureusement transformés en plusieurs sessions étalées sur plus de sept mois. De plus en plus de personnes furent impliquées dans l’enregistrement. D’habitude je travaille uniquement avec Steve Albini et un batteur. Ici les choses se sont compliquées : trois studios différents, trois ingénieurs différents, trois batteurs différents... Je commençais à manquer de temps, et d’argent. J’ai du achever le mixage de l’album à domicile, ce que je n’avais jamais fait auparavant, du moins pas sur un album entier. » Comment les musiciens ont-ils réagi à l’idée d’être embarqués dans ce processus intime? Scout Niblett : « Je pense que le fait d’être en moins petit comité que prévu a fait en sorte que les intervenants ne soient pas plongés plus que de raison dans cette intimité, ni dans ma façon d’y faire face. Ils participaient généralement à un ou deux morceaux, pas à l’album dans son entièreté. » Et vous, comment avez-vous ouvert votre blessure à d’autres ? Était-ce difficile de les y convier? Scout Niblett : « A vrai dire, ce n’était pas si différent pour moi que lors des enregistrements précédents. Mes autres albums abordaient eux aussi les relations hommes-femmes, mais mixées à d’autre éléments. ‘It’s Up To Emma’ est comme un rayon laser, focalisé sur ce seul et unique thème. Bien sûr, c’est un album plus personnel, en tout cas plus frontal, mais lorsque d’autres personnes sont impliquées dans votre créativité, que celle-ci vous concerne directement et que ces gens en sont les témoins privilégiés, on évite de se poser trop de question – ce qu’ils peuvent bien penser, etc. Quand on a décidé de se mettre à nu, il est trop tard pour réfléchir à l’image qu’on renvoie. Vous n’avez plus droit à la timidité... » Voyez-vous une difficulté ou un rejet chez les hommes face à la sincérité, parfois agressive, de votre musique ? Scout Niblett : « Les hommes en général ou dans mon public ? Vous pensez qu’ils ont des difficultés avec ma façon d’en parler ? (silence) Je n’en sais rien, je dois dire. Bien que, j’avoue, je connais personnellement des hommes qui ont beaucoup de mal à accepter mon travail (rires). Pour ce qui est du public, j’imagine bien sûr qu’ils apprécient ce que je fais, s’ils viennent me voir. Mais quant à un cercle plus privé, c’est clair, cela peut être menaçant... » Certains vous l’ont déjà avoué ? Scout Niblett : « Pas vraiment. Cela se ressent, surtout. Il n’est pas difficile de voir quand quelqu’un se sent menacé. » Au final, l’album fut-il thérapeutique ? Scout Niblett : « C’était son but premier: m’aider. C’est d’ailleurs assez étrange de voir ces chansons me quitter, être mises à l’écoute pour d’autres personnes, puisqu’elles sont le fruit direct de ma tentative d’aller mieux, de ma façon à moi de me confronter au problème. C’est aussi une pensée réconfortante : que ce processus de guérison puisse peut-être profiter à d’autres. Cela fait sens. » Diriez-vous que le but de la musique est de guérir ? Scout Niblett : « Pour moi, oui. En tant qu’artiste, jouer et chanter est un vrai réconfort. En tant qu’auditrice également. Certaines musiques m’ont réellement aidé et guéri dans mon parcours. »
Maintenant que la promotion et les concerts suivent la sortie de ‘It’s Up To Emma’, ne craignez-vous pas que votre rapport à ses chansons perde ses vertus curatives et, à l’opposé, ne maintienne la douleur en vie ? Scout Niblett : « Oh non ! Non, ça n’a jamais été une inquiétude. C’est drôle ! (elle rit) Non, parce que ça vient de moi. Une telle chose n’arriverait jamais. Je ne pense pas que le besoin d’écrire et jouer me serait jamais venu s’il était auto-destructeur. C’est la raison même de mon rapport à la musique : un acte euphorisant, qui me permette de m’exprimer en toute liberté. » Le titre prête à penser que Scout est votre moi plus sauvage et Emma capable d’une certaine perspective. Scout Niblett : « Pas exactement. Sans doute parce que l’album est plus personnel, j’ai imaginé quelqu’un qui me connaisse très bien me regardant de l’extérieur comme je suis vraiment - de la façon dont ma mère me verrait par exemple. Elle m’appellerait Emma, bien sûr, pas Scout. En guise de conclusion à cette période où j’étais au fond du trou, elle dirait probablement : « C’est du ressort d’Emma, désormais ; elle va s’en sortir ». Ce titre témoigne de cette volonté de me voir avec le regard de quelqu’un qui me connaisse intimement, depuis toujours, et me rassure sur ce point : ça va aller, tu vas t’en sortir, tu en es capable. » Qu’est-ce qui attend Emma, désormais ? Scout Niblett : « Ce que le monde est à ses yeux. »
Remise à nu
Scout Niblett ‘It’s Up To Emma’ Drag Cit y/V2
Sur ‘The Calcification Of Scout Niblett’, la musique de Emma Louise, souvent qualifiée de réponse anglaise à Cat Power, s’est débarrassé de toute fioriture, si tant est qu’elle en possédait auparavant. ‘It’s Up To Emma’ continue sur cette voie, plus radicalement encore, sensation qui prend sans doute racine dans la crudité franche des sentiments exposés. Hivernal, le rock intimiste de Scout Niblett est un arbre sans feuilles, noueux mais plus solide qu’il n’en donne l’impression. Sa guitare gronde comme l’approche d’un orage invisible aux regards. La batterie, économe et sèche, évoque les yeux fatigués d’avoir trop pleuré. Tout entier consacré à la douleur de la séparation, à la haine née de la tromperie, ‘It’s Up To Emma’ n’est pas une écoute facile : c’est un album aride et insidieux, qui nous révèle la faiblesse extrême que suscite une détresse amoureuse, ces mots horribles que l’on regrette, ces mensonges et entorses que l’on se fait à soi-même, prêts que nous sommes à tout bafouer au nom du retour de l’être qu’on se persuade d’aimer. Dans ce beau et terrible océan de larmes, épinglons deux soupçons d’espoir. D’une part la surprenante reprise de ‘No Scrubs’ de TLC où une voix masculine souligne (supporte?) joliment celle de Scout et d’autre part l’imprécation puissante de ‘What Can I Do’, climax de clôture dont la puissance émotionnelle laisse vidé, ultime épanchement nécessaire avant de se relever, prêt pour un nouveau départ. (ab)
Scout Niblett
08
Texte : laurent grenier © PH Lebruman
Quinze ans que ce type abat ses cartes dans l’ombre et fait la joie des initiés. Axel Monneau – Orval Carlos Sibelius, entre autres – se voit pourtant comme un artisan, un défenseur des traditions pop.
Il est, de fait, loin, très loin, du chercheur fou, du poète maudit, de l’intégriste de la cause indie. Il est drôle et humble et nourri des autres, de ses idoles de jeunesse (Pink Floyd, Who, surf music, psychédélisme sixties) aux Super Bands d’Afrique de l’Ouest, en passant par la musique brésilienne, découverts plus récemment. Il est en super forme et le prouve avec un disque énorme qui résonne à l’infini depuis le fond enchanté d’une faille spatio-temporelle. Le genre de cosmic trip dont on ne revient pas.
Orval
Carlos Sibelius Une carotte dans un cor de chasse
En 2006, tu sortais sous le pseudo Orval Carlos Sibelius un premier disque solo mais, assez paradoxalement, tu te lançais en même temps dans une aventure de groupe avec Centenaire, mettant forcément un peu de côté ce projet personnel. Axel Monneau : « Toute ma vie, c’est un peu l’histoire du balancier avec d’un côté l’envie d’être le seul maître d’œuvre de la musique dont je rêve et, d’autre part, le besoin de partager, d’aller vers les gens. Les deux n’arrêtent pas de s’opposer : quand j’en ai marre de l’un, je retourne vers l’autre. Le truc avec le premier Orval, c’est que j’avais commencé à écrire les morceaux dès 2001 et donc, quand le disque est sorti, pour moi, ça n’était pas le début de quelque chose mais plutôt la fin. De plus, je pensais que c’était plutôt un album à écouter chez soi. Je ne comptais pas faire de concerts. Avec Centenaire, c’est comme en amour, c’était tout fou au début et puis une certaine routine s’est installée, je ne trouvais plus d’idées à proposer au groupe. » Ça a été le déclic pour relancer Orval ? AM : « Pas vraiment, je n’avais pas d’idées pour moi non plus. Je traversais une période où je n’écoutais plus vraiment de musique occidentale, j’étais bloqué sur les musiques du Monde. Puis je me suis remis à la batterie. Je pense que le déclic est venu de là, de l’énergie un peu rock’n’roll que je retrouvais et qu’on n’avait pas dans Centenaire. Là, je me suis mis à rêvasser sur les morceaux que je pourrais faire avec une vraie batterie. » Des titres qui ont donc été pensés en solitaire. Comment arrive-t-on à un tel foisonnement en travaillant tout seul ? AM : « J’ai enregistré l’essentiel des maquettes chez moi sur un quatre-pistes ou en numérique avant d’entrer en studio où finalement peu de choses ont changé au niveau des structures. Il y a quand même quelques invités dont une section rythmique sur deux morceaux. En fait, c’est un peu chiant d’enregistrer un disque solo en studio, tu ne fais que remplir des cases les unes après les autres. Sinon, pour répondre à ta question, je ne sais pas vraiment. Tout est écrit à la
guitare puis j’ai des idées d’arrangements. Je pense aussi que le mix de Stéphane Laporte (de Domotic et Centenaire) a joué un rôle important dans l’aspect foisonnant du disque. Je l’ai d’ailleurs crédité en tant que magicien. » Tu évoquais la musique du Monde il y a un instant. Clairement, on l’entend dans certains morceaux, comme ‘Spinning Round’ pour n’en citer qu’un. AM : « Ce qui me fascine là-dedans, c’est que ça me paraît parfois un peu difficile à comprendre pour moi qui fait du rock, de la pop, des musiques un peu électroniques. Quand t’écoutes des trucs vraiment folkloriques, pas amplifiés, du Burundi ou d’Ethiopie par exemple, t’entends des choses qui te dépassent, que je trouve très belles, très hypnotiques, mystérieuses. Donc, après, en tant que musicien, t’essayes de comprendre comment c’est fait. J’avais envie d’être influencé par ça. J’ai pris quelques cours de oud au Liban, j’ai essayé de reproduire à la guitare les sons du blues malien ou zimbabwéen, je me suis aussi intéressé au gamelan balinais, mais bon, ça reste joué par un blanc-bec, je ne maîtrise rien. Pour jouer correctement du oud ou du gamelan, il faut l’étudier, faire des gammes. Moi, parfois, je ne sais même pas quel accord je joue à la guitare, je suis trop boulimique de musique pour m’arrêter longtemps sur quelque chose. Du coup, je suis revenu à la pop. » C’est donc ‘Sonho de Songes’ qui ouvre l’album, un rêve de songes, c’est un peu nostalgique ça, non ? AM : « Je suis assez terre-à-terre mais en même temps un peu rêveur : quand je fais des trucs dans la vraie vie, j’ai toujours une partie de mon cerveau qui pense à la musique. Mais la nostalgie n’est pas mon moteur principal, même si quand je compose des trucs, j’ai envie de retrouver certaines harmonies qui me plaisaient dans les morceaux que j’écoutais ado, comme Pink Floyd ou les Who, et qui me paraissaient hyper mystérieux. Aujourd’hui, la magie a un peu disparu puisque quand j’écoute ça, mes oreilles parviennent à se dire là c’est tel instrument, là c’est à peu près tel accord, ça se construit comme ça. Quand tu te mets à la
09 07 guitare et qu’après deux mois, tu fais le même morceau avec trois accords, ça désacralise un peu tes idoles, forcément. » Ça te rend triste ? AM : « Au début un petit peu, mais maintenant, au contraire, ça me stimule à faire des morceaux qui ne soient pas facilement analysables, pour qu’un mec qui serait comme moi, derrière ses enceintes, ne se dise pas ah oui, là, c’est un la mineur suivi d’un do, ça me pousse à trouver d’autres combinaisons d’accords ou à utiliser les bonnes vieilles recettes mais avec des arrangements qui les dissimulent. » A ce propos, qu’est-ce que tu penses de la théorie de la « Retromania » de Simon Reynolds, ton disque recyclant quand même une bonne partie du psyché/prog sixties/ seventies ? AM : « Tu n’es pas le premier à m’en parler mais je ne connais personne dans la vraie vie qui ait lu ce bouquin. Je crois voir un peu de quoi ça parle mais ça ne me donne pas spécialement envie d’approfondir. Je ne pense pas que la nostalgie bloque la créativité. Pour revenir à la musique du Monde, si tu creuses un peu, tu te rends compte que les gars ne veulent pas forcément révolutionner du jour au lendemain la musique. Ils s’envisagent plus comme des descendants qui reprennent le flambeau d’autres personnes. Ils ne sont pas dans la démarche de la pop occidentale qui réclame absolument du nouveau tous les mois. Et puis, si tu réfléchis, les canons de la pop song sont les mêmes depuis 60 ans, c’est juste les avancées technologiques qui ont fait que ça sonnait moderne à un moment donné et dépassé l’heure d’après. Comme les guitaristes maliens perpétuent le blues, je me vois davantage comme un artisan, un défenseur des traditions pop sans me prendre la tête pour savoir si ce je que je fais est innovant, contemporain ou passéiste. » En 2006, tu intitulais un de tes titres ‘Rules For Time Travel’. Ici, tu dis dans ‘Desintegraçao’ « celebrate the end of time ». A côté de ça, il y a un titre qui s’appelle ‘Asteroids’ et un autre ‘Archipel Celesta’. Le temps, l’espace sont des choses qui t’obsèdent ? AM : « Tu sais, je ne suis pas un grand songwriter. Pour moi, les paroles c’est juste un prétexte pour chanter. J’essaye simplement que ça ne soit pas trop débile et qu’il y ait une phrase rigolote de temps en temps, mais il ne faut pas y chercher un réel sens. « Celebrate the end of time », c’était juste histoire de fêter dans la joie une fin du monde qui va forcément arriver un de ces jours, j’image. Je devais être assez pessimiste ce jour-là sur la guerre et les grands sujets de société et je trouvais ça marrant de faire une chanson gaie et entrainante sur la mort. S’il y a pas mal de trucs sur l’espace dans ‘Asteroids’, c’est parce que le morceau est un peu surf et que c’était une obsession des groupes que j’aime bien comme The Ventures et autres combos instrumentaux des années soixante. C’était à la mode de faire des disques sur la conquête spatiale. L’espace, malheureusement, ça fait longtemps qu’il ne fait plus rêver. C’est dommage, ça m’aurait plu de vivre à cette époque où tu croyais encore qu’en envoyant des sons dans l’espace, t’allais pouvoir entrer en communication avec une flopée d’extraterrestres. Là, t’as juste l’impression que le système solaire, c’est un truc trop bien balisé. » Il y a quand même des chansons un peu moins gaies et entrainantes. ‘Cafuron’, je lui trouve un petit côté angoissant. AM : « Dans mon esprit, c’est davantage un morceau cotonneux, genre rêve éveillé, entre tension et harmonie où tu ne sais pas si tu vas te rendormir ou te réveiller. Mais je vois ce tu veux dire, parce qu’il y a un côté dissonant et le passage un peu épique au milieu avec des solos de guitares qui sonnent presque comme des trompettes. En même temps, ce passage est un peu grotesque, il sonne minuscule. Je me suis marré à faire ça. Il faut imaginer le mec trop sûr de lui dans une chasse à courre qui se met à souffler très fort dans un cor, sauf qu’il y aurait une carotte dans son cor et qu’il n’en sortirait qu’un petit son, tout ridicule. » ‘Super Forma’, c’est ça, un clin d’œil au fait que tu sortes volontiers des formats de la pop radiophonique ? AM : « Je suis fan du groupe malien Super Djata Band et de son fabuleux guitariste mort récemment (Zani Diabaté en 2011, ndr). Ils ont sorti dans les années septante un album qui s’appelait ‘En Super Forme’. Comme le Super Boiro Band en Guinée qui a aussi appelé un de ses disques ‘En Super Forme’ à la même époque (en 1973, ndr). C’était un peu un truc récurrent dans la production africaine de ces années-là, je pense qu’il y a encore d’autres groupes qui ont fait ça. J’imagine que quand les musiciens se sentaient particulièrement bien, ils appelaient leurs disques ‘En Super Forme’. Je me trouvais vraiment dans cet état d’esprit quand j’ai commencé à écrire cet album. Après m’être remis à la batterie, je débordais d’énergie, les titres venaient rapidement. Sauf qu’au final, ‘En Super Forme’, ça clochait avec les titres en anglais ou en portugais et Julien de Clapping Music m’a quand même suggéré que ça ressemblait à un titre de spectacle de Jean-Marie Biggard.» Les quinze minutes répétitives du morceau caché ‘Burundi’ laissent-elles envisager un avenir qui serait fait de krautrock, krautpop ? AM : « Je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait. Il y en a eu beaucoup des disques de krautrock, krautpop ces derniers temps, non ?»
ANE BRUN 16-10-2013
SUUNS (@EXIT07) 02-07-2013
BOYSETSFIRE 05-07-2013
TEXAS 03-11-2013
EDITORS 22-10-2013
-M07-11-2013
AMANDA PALMER 08-07-2013
NEIL YOUNG 11-07-2013
OZARK HENRY 05-10-2013
MADNESS 15-09-2013
CASCADEUR 19-09-2013
PASSENGER 25-10-2013
FRANK TURNER 21-09-2013
MY BLOODY VALENTINE 30-10-2013
Orval Carlos Sibelius ‘Super Forma’ Clapping Music
C’est un disque immense et une putain de drogue. Deux titres et t’es (déjà) accro, foutu, au pays des merveilles, bon pour le cold turkey quand tu voudras arrêter. Si t’y arrives. ‘Super Forma’, donc, te balance dix titres bien psychédéliques en trois quarts d’heure et, en bonus, un énorme morceau de krautworld de quinze minutes (‘Burundi’, il en durerait mille, tu serais toujours là, halluciné, lessivé, essoré, en demandant more). Avant ça, ‘Desintegracao’ t’avait rappelé l’évidence pop des Fab Four surprise au pieu avec celle d’MGMT. Carrément. Le niveau est olympique. Avec ‘Asteroids’, tu surfes sur des rouleaux gros comme ça dont les échos t’évoquent, en vrac, les réverbérations folles de Roky Erickson et Syd Barrett. Tu planes grave. Les effluves orientales de la démente ‘Spinning Round’ n’arrangent rien. Tu ne résistes pas non plus au groove pernicieux de ‘Super Data’ dont la quasi mélancolie renvoie au premier Sébastien Tellier et donc, forcément, à Morricone. Ni au sept minutes à tiroirs d’‘Archipel Celesta’, ce trip définitif. C’est un disque immense – peut-être un des trois meilleurs de l’année – et une putain de drogue, on t’avait prévenu. (lg)
BETTENS (FORMERLY K’S CHOICE) 08-11-2013
www.rockhal.lu Rockhal, Esch/Alzette (LUX) // infos & tickets: (+352) 24 555 1 Rockhal recommends to use public transport: www.cfl.lu
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TTe exxtte e :: A An ntno ei-n L ies e b oRuer msa c ©l a el e x d e m o r a
Revoici les cumulonimbus de Fuck Buttons, flotte orageuse parée à nous manger le ciel de leurs beats électrostatiques. Champions des litanies tribales et obsessionnelles, le duo de Bristol s’en revient souffler ses drones avec
‘Slow Focus’, troisième album où gronde une noise toujours aussi méchante, mais non dénuée de nouvelles subtilités bienvenues. Andrew Hung, l’un de ses deux visages, tente de mettre des mots sur la poésie bruitiste de Fuck Buttons, quand Skype s’en mèle à son tour et transforme l’entretien en ersatz de conversation où nos voix convergent en d’inquiétantes volutes et boucles métalliques. Décryptage.
Fuck Words
Il n’y a qu’un an qui sépare ‘Tarot Sport’ de ‘Street Horrrsing’. Quatre années se sont écoulées avant la sortie de ‘Slow Focus’. Que s’estil passé? Andrew Hung : « Après ‘Tarot Sport’, nous sommes parti en tournée pour un long moment. Nous n’avons pris que quelques mois de break, avant de nous relancer dans l’écriture de ‘Slow Focus’ et 2013 est vite arrivé. Le temps a pu sembler long pour les personnes qui nous suivent, mais de notre côté nous avons l’impression de n’avoir pas cessé de bosser! » Que souhaitiez-vous atteindre sur ce troisième album? Andrew Hung : « Nous savions que nous voulions un album différent. C’était inévitable, au vu de la longue période sans composer que nous avons traversé: nos goûts, nos références évoluent. Assumer cette différence, c’était notre critère de départ pour l’album. Une évolution naturelle et inévitable, plus qu’une tâche ardue. » C’est le premier disque sur lequel vous endossez vous-même la production artistique. Quelles leçons avez-vous tiré du travail d’Andrew Weatherall (de Primal Scream, producteur sur ‘Tarot Sport’) et de John Cummings (de Mogwai, sur ‘Street Horrrsing’) ? Andrew Hung : « Ces types nous ont appris un tas de choses. Principalement, ils nous ont fait prendre conscience qu’on s’intéressait fortement, Benjamin et moi, à cet aspect-là de la musique: les textures, les effets, comment telle reverb interagit avec le contexte du morceau, toutes ces techniques liées à la production artistique, en fait. Ce sont des éléments prédominants de Fuck Buttons, ce qui fait que lorsque la phase d’écriture est achevée, la majorité de ces décisions sont déjà prises. Il ne nous reste plus qu’à mixer. C’est un fait que nous n’avons vraiment compris qu’au terme de nos collaborations avec Andrew et John. Le choix d’assumer nous-même la production semblait couler de source. » Comment travaillez-vous ensemble ? Comment vous mettez-vous d’accord sur ce que vous désirez obtenir? Andrew Hung : « C’est intriguant: on n’en parle pas, en fait. On échange très peu, verbalement, lorsqu’on compose. C’est un processus extrêmement simple, entre nous. On est juste dans la même pièce, on amène avec nous un nombre pas possible d’instruments, électroniques ou non, de machines, de gadgets, et on touche à tout. Comme le font les enfants quand ils jouent ensemble: ils mélangent leurs jouets et construisent leurs histoires à partir de cet échange souvent hétéroclite. Il n’y a rien de préconçu chez Fuck Buttons. On joue jusqu’à ce que quelque chose surgisse et qui nous plaise. C’est un jugement très instinctif, qui n’a rien de conscient. La clé, c’est qu’on le sente tous les deux. En musique, il n’y a pas de secret: faut que ça sonne bien. La majorité de nos goûts à Benjamin et moi sont, il faut dire, compatibles. Sans quoi, Fuck Buttons n’aurait pas pris son envol. » Quelle est la proportion d’instruments live et électroniques sur ‘Slow Focus’? Andrew Hung : « C’est une vraie mixture des deux. Toujours du matériel amplifié, histoire qu’on l’entende, mais c’est un vrai foutoir. Il y a de tout. On n’a pas véritablement d’instrument ou de machine privilégiée, c’est pourquoi il m’est un peu difficile de répondre. Les percussions, qui sont un élément central de notre musique, sont autant réelles que programmées. C’est ce qui nous stimule le plus, ce rythme frontal qu’elles apportent à nos mélodies. » ‘Year Of The Dog’ et ‘Prince’s Prize’ cultivent le goût de la répétition, mais d’une façon plus particulière, proche des compositeurs contemporains, comme Philip Glass. Andrew Hung : « Je prends ça comme un compliment! Le côté répétitif, on adore ça. Ce qu’on recherche avant tout, c’est favoriser l’état de transe dans lequel ce genre de musique peut te mettre, une bulle hors du temps dans laquelle on peut se laisser sombrer. On a cherché cette fois d’autres directions sur ce schéma identique. On a voulu élargir notre perspective ‘’répétitiste’’ en terme de structures musicales. » Certaines personnes parlent d’une influence hip-hop sur ‘Slow Focus’, considération que je ne partage que moyennement. Andrew Hung : « Pas mal de journalistes ont trouvé que ‘Tarot Sport’ était plus orienté vers la techno. Ce que je peux comprendre au vu des rythmes utilisés. Et sur ‘Slow Focus’, ‘The Red Wing’ possède en effet le même bpm qu’un morceau hip-hop. Mais selon moi associer une musique à un genre n’a de sens que si on peut l’associer à la mentalité propre au genre, qui est essentielle dans le cas du hip-hop et de la techno et que Fuck Buttons peut, à l’occasion, partager. On peut considérer que la répétition et l’hypnotisme constitue l’âme de la techno et ce sont des éléments qu’on retrouve chez nous. Konono n°1, par exemple, est selon moi un groupe « techno », même s’il n’utilise pas de machines. Pour ce qui est du hip-hop, c’est un genre qui ne dépend pas de son beat, mais s’est développé sur le recyclage, le sample et une certaine utilisation des loops, auxquels on souscrit parfois également. Mais si l’on se cantonne à des notions esthétiques ou un son bien particulier, on
peine à se retrouver dans une classification par genres. » Avec le recul, quel impact a eu sur Fuck Buttons l’utilisation par Danny Boyle de votre musique lors des Jeux Olympiques de Londres? Andrew Hung : « Quand la proposition est tombée, cela n’a pas paru très substantiel: c’était juste un type au téléphone qui nous a demandé si on acceptait que notre musique soit utilisée pour la Cérémonie. Quand bien même c’était l’un des membres d’Underworld, cela restait très abstrait. C’est le soir même de la Cérémonie, devant la télévision avec mes parents, que le franc est tombé. Eux sont devenus dingues et mon téléphone n’a pas cessé de sonner. Après, je n’ai pas l’impression que cela nous a ouvert de portes ou mené à d’autres opportunités, mais cela nous a fait prendre conscience que tout était possible. Ce qui est toujours positif. » Benjamin John Power s’adonne de son côté à Blanck Mass. Et vous? Avez-vous un side project en vue? Andrew Hung : « Je travaille actuellement sur un projet de groupe appelé Dawn Hunger. Je ne joue pas avec eux, je ne fais qu’écrire et encadrer la production (Dawn Hunger est constitué de Claire Inglis et Matthew de Pulford, ndr). Comme Fuck Buttons est un groupe instrumental, je prends beaucoup de plaisir à travailler avec une chanteuse. Cela reste majoritairement électronique, en plus aride et plus vagabond que Fuck Buttons. » Bien qu’il s’agit de la photo d’un véritable bijou, la pochette de ‘Slow Focus’ est une fois encore construite sur l’idée de symétrie. Est-ce là une transposition visuelle idéale à votre musique? Andrew Hung : « Ce n’est pas moi qui gère l’artwork du groupe, c’est Benjamin. Mais je pense que vous avez mis le doigt dessus, je crois que c’est tout à fait dans cet esprit qu’il fonctionne. A mon sens, la symétrie visuelle confronte le regard de façon frontale, c’est une construction très puissante, qui peut-être puise sa force dans la façon dont nous sommes fait. La symétrie est comme un visage qui nous regarde en retour. On recherche aussi cette symétrie dans nos shows, ce qui nous permet de conserver une certaine force même sans faire face à notre public. » Etrangement, votre public n’est pas toujours dansant, mais parfois comme écrasé sous le poids de votre musique. Comment ressentez-vous la réussite d’un live? Andrew Hung : « L’effet sur le public est prédominant. C’est toujours utile de voir comment il réagit. Il est vrai qu’on est confronté à des réactions très opposées: on a parfois passé des concerts avec un public monolithique, concentré, dont seul la tête dodeline, puis d’autres où ils sont déchaînés. Le spectre des réactions est très large, selon notre expérience. Peut-être est-ce culturel? Je pense qu’il y a des attitudes et une énergie qui se confirment selon les pays. En fonction des climats, surtout. (Rires) Mais les meilleurs salles de concert qu’on ai foulé sont de loin celles de Bruxelles. Sans vouloir vous flatter. Comment ça se fait que vous ayez autant de bonnes salles sur une seule ville? »
on stage 04/10, AB, Bruxelles
Fuck Buttons ‘Slow Focus’ ATP Recordings/Konkurrent
Ca commence par une rythmique monstrueuse, implacables tambours, le genre de son qui point à l’horizon et invite à l’exode, de ces bruits qui annoncent la chute d’un Empire. S’élève un soleil forcément rouge pardessus les crêtes des percussions et, soudain, la machine s’emballe, la réalité s’effrite, plus rien ne sera comme avant. Loops inquiets, dérapages de circuits conducteurs, anxiogènome effervescent, ‘Brainfreeze’ est assurément un morceau de Fuck Buttons. De sombres hymnes techno émergent ensuite d’une vase grasse, comme sortis d’un long sommeil, et s’ébrouent au ralenti dans d’obnubilantes circonvolutions irisées. Hypnose du prédateur. Charme vénéneux qui atteint son paroxysme sur le trip-hop moite et malade de ‘Red Wing’, où Fuck Buttons digère et recrache les leçons troubles et boiteuses de The Orb et Aphex Twin, et sur ‘Stalker’ et ‘Hidden Xs’, aubes house qui ne cessent de s’élever, de se déployer, de gonfler et grandir, de défier les limites. Le jour où la silhouette de leurs dieux obscurcira le ciel, les païens ne danseront plus. Ils les fixeront, hagards, partagés entre l’extase et la peur. (ab) Sortie de l’album le 22 juillet.
Texte : Nicolas Alsteen © norman wong
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On s’était déjà fait croquer l’oreille par l’album ‘Feel It Break’. Au second essai, Austra nous emmène au sommet d’‘Olympia’, un disque torpillé de mélodies pop et d’envolées lyriques, d’envies de house et de pulsions électroniques. Tout en haut des chansons, Katie Stelmanis surplombe un royaume peuplée de voix féériques (de Kate Bush à Björk en passant par Karin Dreijer Andersson). Album à la mélancolie radieuse, ‘Olympia’ n’attendait que le soleil pour révéler ses secrets. Quand ‘Feel It Break’ est sorti, Austra se présentait sous la forme d’un trio. Aujourd’hui, six personnes animent les débats. Vous comptez doubler les effectifs pour chaque nouvel album ? Katie Stelmanis : « (Sourire) Non, c’est la multiplication des concerts nous a amené à redéfinir l’identité scénique du groupe. A l’origine, on était trois : Maya (Postepski, ndr), Dorian (Wolf, ndr) et moi. J’écrivais et composais la majeure partie des chansons. Sur la route, par contre, on faisait appel aux services des choristes Sari et Romy Lightman et du pianiste Ryan Wonsiak. En tournant ensemble, des liens d’amitié se sont tissés. On a eu envie d’intégrer tout le monde dans le groupe. Avec le nouvel album, on a passé un cap supplémentaire : on s’est tous impliqué dans la réalisation des chansons. » Le nouvel album marque une évolution dans votre approche musicale. On va vers quelque chose de plus dansant. C’était une volonté au moment d’attaquer l’enregistrement d’‘Olympia’ ? Katie Stelmanis : « On était conscient d’évoluer vers d’autres sonorités. A l’époque du premier album, on avait déjà une idée de la musique qu’on voulait créer, mais on ne savait pas encore comment y arriver. On a donc colmaté les brèches et les imperfections en s’appuyant sur la science des ordinateurs... A force de jouer des concerts, on a appris à mieux maîtriser certaines données techniques. Et puis, sur scène, on jouait systématiquement avec de véritables instruments. Avec l’expérience, on a pris de l’assurance à tous les niveaux. Quand le moment est venu d’enregistrer les premiers morceaux du nouvel album, on s’est senti en mesure de faire ça en groupe et d’avancer vers quelque chose de plus chaud, plus réel, vraiment en phase avec nos performances scéniques. »
pour tous. Comment réagissez-vous face à ces faits d’actualité ? Katie Stelmanis : « Je pense sincèrement qu’on ne s’exprime pas suffisamment sur la question. J’ai énormément de connaissances homosexuelles. On partage nos joies, nos peines, envies et passions. On cause de sexe, de relations amicales et amoureuses. Aujourd’hui, on devrait pouvoir parler ouvertement de l’homosexualité comme on aborde n’importe quel autre sujet. Mais, dans la réalité, on est encore loin du compte. Dès qu’on lie un fait d’actualité à l’homosexualité, ça fait sursauter des gens derrière leur écran de télévision. On assiste régulièrement à des manifestations et à des mouvements anti-gays. Aujourd’hui, c’est en France. Demain, ce sera aux Etats-Unis et, la semaine prochaine, dans un autre pays. Le problème, c’est que les gens craignent ce qu’ils ne connaissent pas. Ces réactions épidermiques reposent sur l’ignorance. C’est pour cette raison qu’on va continuer d’en parler. Il faut vraiment faire évoluer les mentalités. Avant mes 15 ans, je n’avais jamais pris conscience des problèmes liés au racisme et à l’homophobie. Pour moi,
Sur le sommet de l’Olympe La première chanson (‘What We Done?’) du nouvel album commence sur ces mots : « So I dance with nothing. So I dance for free. » Considérez-vous ‘Olympia’ comme un disque de dance ? Katie Stelmanis : « Je pense que oui. Mais, dans les faits, la phrase qui ouvre l’album n’est pas une préface. Il ne s’agit en aucun cas d’une mise en contexte. « So I dance with nothing. So I dance for free » fait référence au monde de l’enfance, à cette période de l’existence où on ne se soucie de rien. Où on ne se pose aucune question sur l’amour, l’argent, la mort. Quand on approche des trente ans, on prend conscience de certaines réalités. La bombe à retardement est là. Et puis, un jour, elle explose et nous confronte à un tas de contrariétés auxquelles on ne s’était jamais préparé. » Tout vous semble donc plus difficile aujourd’hui ? Katie Stelmanis : « Le paradoxe, c’est que j’ai récemment lâché prise... Au premier album, je cherchais à contrôler toutes les étapes du processus créatif, et plus encore. On n’avait ni tourneur ni manageur, par exemple. Je prenais tout en charge. J’étais obsédée par la vie du groupe. Je voulais que tout se déroule dans les meilleures conditions. Partout. Tout le temps. J’étais devenue maniaque. A un moment, j’ai senti que tout ça me rendait complètement dingue. Aujourd’hui, je suis mieux préparée, mieux entourée. J’ai appris à déléguer et, surtout, j’ai pigé que tout ne pouvait pas toujours se dérouler comme je l’entendais. » Lors de la tournée précédente, vous citiez régulièrement The Knife comme l’une de vos influences contemporaines. Est-ce toujours le cas aujourd’hui ? Katie Stelmanis : « Plus vraiment. C’est vrai que la musique de The Knife a souvent constitué une source d’inspiration à nos débuts. Pour ‘Olympia’, j’ai cherché des idées ailleurs, dans l’album ‘Third’ de Portishead, notamment. C’est une énorme influence dans la façon d’aborder les textures sonores, de les rendre vivantes, de leur insuffler une autre énergie sur scène. La musique de Perfume Genius m’a également beaucoup touché. Cet artiste a écrit les plus belles chansons tristes que j’ai eu l’occasion d’entendre ces dernières années. Pendant la conception d’‘Olympia’, j’ai aussi écouté de la techno mais, surtout, beaucoup de house, essentiellement celle des pionniers. J’étais obsédée par ‘Move Your Body’, un morceau signé par Marshall Jefferson en 1986. Quand on l’écoute, on se rend compte du rôle déterminant joué par ce titre dans la genèse de la house de Chicago. On peut clairement entendre l’impact de cette scène house sur un morceau comme ‘Home’, le premier single de notre nouvel album. Impossible de le nier. » Tu as commencé à chanter dès ton plus jeune en intégrant la troupe du « Canadian Children Opera ». Qu’as-tu retenu de cette expérience ? Katie Stelmanis : « C’est un peu comme apprendre à rouler en vélo. Tu n’oublies jamais. C’est constamment dans ton esprit. Cet apprentissage m’a permis de développer des harmonies vocales avec d’autres personnes. J’aime prendre la mesure des voix qui interagissent les unes avec les autres pour créer un nouvel équilibre musical. Je me suis impliquée pendant près de huit années dans la vie de l’opéra. Ça laisse forcément des traces. Sur le nouvel album, un morceau comme ‘Reconcile’ est fortement marqué par cette expérience dans le monde de la musique classique. » Après ce passage par l’opéra, tu as joué avec Galaxy, un groupe associé au mouvement « Riot grrrl ». Y a-t-il des points communs entre Galaxy et Austra ? Katie Stelmanis : « Non, honnêtement, je ne vois aucun point commun entre ces deux projets. Je pense que Galaxy était une étape nécessaire pour accéder à Austra. Avec Galaxy, on puisait directement nos influences musicales dans l’univers des groupes phares du mouvement « Riot grrrl » : Bikini Kill, Bratmobile, Sleater Kinney ou L7. On avait dix ans de retard sur l’émergence de cette scène, mais on prenait du plaisir à jouer ensemble. Pour moi, jouer dans ce groupe, c’était comme un dépucelage. Je sortais de l’opéra avec toutes mes certitudes sur la musique classique et là, j’adoptais une vision assez extrême de la culture rock. Dans Galaxy, je n’écrivais pas les paroles des chansons. Pourtant, les textes chantés m’ont sensibilisé à des sujets comme le féminisme et la politique. Des thèmes qui me tiennent encore à cœur aujourd’hui. » On identifie souvent Austra comme un groupe défendant la cause homosexuelle. Vous prenez régulièrement position sur le sujet et ne refusez jamais le débat. Récemment, une partie de la population française s’est soulevée pour s’opposer à la loi sur le mariage
ça n’existait pas. Le Canada est assez ouvert sur les grandes questions de société. C’est vraiment en quittant le territoire canadien que j’ai pris conscience de tout ça... » Sur le nouvel album, le morceau ‘Home’ parle de l’absence d’un être aimé. Considères-tu ‘Olympia’ comme un disque dédié à l’amour ? Katie Stelmanis : « C’est certain. Chaque chanson de l’album se rapporte d’une façon ou d’une autre à ce thème central. Il peut s’agir de culpabilité, de regrets, de passion, du futur, du passé : dans tous les cas, on touche à l’amour. » C’est assez interpellant d’entendre votre voix chanter « I Don’t Care (I’m a Man) » sur la chanson du même titre. De façon générale, aimez-vous jouer sur l’ambigüité ? Katie Stelmanis : « J’adore ça. Pourtant, avec cette chanson, je ne cherchais pas l’ambivalence. C’était davantage une façon de se mettre dans la peau du genre humain. Mais le fait que je chante « I Don’t Care (I’m a Man) » avec ma voix de femme, ça confronte inévitablement le morceau à de multiples interprétations. » Un disque: ‘Olympia’ (Domino/V2) Suivez le guide : www.austramusic.com
on stage 07/08, Congés Annulés, CarréRotondes, Luxembourg
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T e x t e : S o f i e N y s I T r a d u c t i o n : Fa b r i c e V a n o v e r b e r g
Mount Kimbie
Trois ans, un déménagement de label et une impressionnante évolution musicale plus tard, Mount Kimbie se rend à nouveau incontournable avec son ‘Cold Spring Fault Less Youth’, album à l’hybridité contagieuse. Aujourd’hui chez Warp, les British prennent leurs distances avec le post-dubstep de leur premier disque. Mount Kimbie semble être devenu un tout nouveau groupe. Kai Campos : « Plein de trucs ont changé en trois ans: ce que nous sommes, la musique que nous voulons faire. Ca ne nous aurait pas vraiment excités de refaire le même disque qu’il y a trois ans, même si nous ne cherchions pas un nouveau son à tout prix. Mais si la marque sonore de Mount Kimbie reste identifiable sur ‘Cold Spring Fault Less Youth’, je comprends ceux qui y entendront un son très différent. Perso, je trouve que cet album est un pas en avant, il représente mieux nos influences et il aborde un spectre plus large. Le précédent était plus idiosyncrasique. » Dom Maker : « Comme nous n’étions plus du tout dans le rythme de l’écriture, l’impulsion au travail est venue de nous-mêmes, sans beaucoup d’influences extérieures. »
Post post-dubstep Le chant est sans doute un élément moteur dans le renouvellement que constitute ‘Cold Spring Fault Less Youth’. C’est une différence majeure avec le premier album. Kai : « Nous avions l’impression sur ces morceaux qu’il restait beaucoup de place pour les textes en sus de la musique. Pour nous, c’était un défi intéressant d’écrire des textes et d’enregistrer des lignes de chant pour ensuite construire des tracks autour. Avant, je ne crois pas que nous aurions eu la confiance d’ajouter une mélodie. C’est la collaboration avec King Krule qui nous a donné l’inspiration pour écrire. C’est finalement lui qui est responsable des textes, quelle que soit leur forme, sur 70% de l’album. » Dom : « Ca nous branchait tous les deux d’utiliser nos propres voix, même si nous avions une confiance limitée en nos talents de chanteur. La manière dont King Krule écrit et enregistre les voix nous a inspirés. Il est simplement entré dans le studio, a saisi un calepin et a commencé à écrire des textes. Ca m’a fait comprendre ce que nous pourrions obtenir si nous ajoutions du chant au mix. » Comment êtes-vous entrés en contact avec King Krule? Kai : « Nous avions déjà dit dans le passé que nous étions fans de sa voix. Nous l’avons contacté et il est venu dans notre studio, c’est aussi simple que ça. Il habitait dans la rue où se trouve le studio et il est venu en toute décontraction. Il est entré, a écouté quelques morceaux et s’est mis à écrire. Notre collaboration était très facile, il n’avait aucune exigence à propos de sa voix et il y a de fortes chances que nous retravaillons bientôt ensemble. » La sortie de ‘Crooks&Lovers’ vous a valu nombre de louanges et on vous a bombardés pionniers du post dubstep. Ces attentes ont-elles compliqué la suite? Kai : « Nous n’avons pas vraiment eu l’impression de devoir satisfaire des attentes. C’est bien que des gens s’intéressent à nous mais parfois, on dirait qu’ils se sentent propriétaires de la musique des autres, en décrétant comment un groupe doit ou non sonner. Sans doute est-ce aussi un peu de ma faute mais nous nous sentons libres de faire ce que nous faisons et nous avons fait l’album que nous voulions faire. J’espère que ça nous fera gagner plus de fans que nous en perdrons. »
Dom : « Cet album est un vent de fraîcheur pour nous, comme un nouveau départ. Nous avons changé d’approche pour nos morceaux, en échafaudant nos tracks avec la scène en arrière-pensée. » Le disque précédent comportait son lot de field recordings. Est-ce le cas sur le nouveau? Kai : « Nous n’avons plus vraiment utilisé de field recordings, même si ce que nous avons fait avec Andy Ramsay (batteur et producteur de Stereolab, ndr) pourrait s’en rapprocher. C’est lui qui nous a aidés à enregistrer les percussions. Nous avons bossé dans deux studios, le nôtre et celui d’Andy. Le sien convient nettement mieux à l’enregistrement des percus et il avait aussi une énorme collections de synthés et de boîtes à rythmes qu’il a accumulée au cours des années. » Racontes-nous comment s’est passé le grand déménagement chez Warp. Dom : « Les gens de Warp nous avaient déjà soutenus et quand le contrat avec Hotflush Recordings était écoulé, ça nous a semblé un choix logique. Dès le début de la collaboration, nous étions sur la même longueur d’onde, ils n’ont pas du tout interféré dans notre travail. Et il y a une formidable équipe qui se coupe en quatre pour nous. C’est nouveau pour nous, on a encore du mal à le croire. » Que cache le titre de l’album? Dom : « On peut le lire de plusieurs manières. Par son incongruité, il résume une partie de l’album, dans le sens où tant de choses se passent que tous les titres sonnent différemment. Cette année, le printemps a été très froid et ça se retrouve. Les mots du titre sont liés d’une manière ou d’une autre à ce qui s’est passé à l’époque. Nous voulions un long titre parce que c’était compliqué de résumer l’album en deux mots. C’est aussi une façon d’interagir avec notre public, les gens peuvent en faire ce qu’ils veulent. C’est pareil pour l’artwork, on ne sait pas ce qu’on regarde, tout est possible. » En parlant d’artwork, là aussi le style a manifestement changé. La pochette sur ‘Crooks&Lovers’ et ‘Carbonated’ montrait un quartier périphérique avec un côté chaleureux, celle de ‘Cold Spring Fault Less Youth’ a un côté plus abstrait. Dom : « Leif (Podhajsky, ndr), qui a aussi bossé pour Tame Impala, s’est occupé de l’artwork. Il nous a demandé de faire un mood board et nous avons pris comme base des vieux disques de jazz. Il nous a ensuite envoyé des pistes de réflexion et quand nous avons vu son travail, le choix était vite fait. Nous avons juste du changer quelques détails comme les couleurs ou le lettrage. Il a également réalisé le clip de ‘Made To Stray’. A l’avenir, il va sans aucun doute continuer de faire des trucs pour nous. » Un disque : ‘Cold Spring Fault Less Youth’ (Warp/V2)
on stage 16/08 Pukkelpop, Hasselt
special festivals
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Dour Festival . 10 Days Off - Boomtown . M-idzomer . Reggae Geel . Micro Festival Esperanzah! . Festival Dranouter . Lokerse Feesten . Congés Annulés Ronquières Festival . Afro C festival . Ieper Hardcore Fest . Brussels Summer Festival Pukkelpop . Feest in ‘t Park . Le Cabaret Vert . Rock en Seine + agenda
Dour Festival
18 - 21 juillet
Plaine De La Machine à Feu, Dour
Jeu 18 juillet The Las t Arena Wu-Tang Clan, Yeah Yeah Yeahs, Tomahawk, The Aggrolites, The Skints, La Chiva Gantiva J UPILER X MARQUEE Trentemoller, The Horrors, BRNS, White Denim, The 1975, Raketkanon, Louisahhh!!!, Brodinski, Gesaffelstein (live), Jackson & His Computer Band Dance Hall Erol Alkan Presents… Disco 3000, The Magician, Boston Bun, Riton ‘can’t stop the clock’ (live), Bonobo, Gold Panda, Charles Bradley And His Extraordinaires, Jungle By Night
Flying Lotus Quand on parle des festivals d’été, impossible de ne pas planter sa tente aux pieds des fameux terrils situés à quelques enjambées de la Plaine de la Machine à Feu. Véritable institution en la matière, le Dour Festival a réussi à s’adapter aux évolutions du marché et à conserver son identité au fil des années pour s’imposer comme une valeur sûre du paysage estival. Entre le 18 et le 21 juillet, l’événement célèbre ainsi ses 25 ans d’existence. Soit une éternité dans le monde des musiques alternatives. Comme à son habitude, le Dour Festival propose une programmation gargantuesque et une affiche kilométrique. Les noms se bousculent dans tous les genres et, sur le site, les gens se pressent dans tous les sens. Avec plus de 200 groupes programmés, la manifestation tient véritablement du marathon. Pour résumer, quand on se rend là-bas pour écouter un style en particulier, c’est assez cool. Le fan de reggae, par exemple, pose ses rastas devant la scène dédiée et s’en prend plein les mirettes : Toots and the Maytals, ERM & Lee Scratch Perry, Anthony B, Alborosie, Jah Mason, etc. Par contre, c’est beaucoup plus chaud pour le lecteur du RifRaf qui, par définition, aime sauter du rock au hip-hop en brûlant le dancefloor comme le roi de la pop. Là, le Dour Festival se transforme carrément en parcours du combattant. Il convient alors de faire des choix, de bien s’hydrater et d’économiser son énergie pour tenir le coup jusqu’à la Fête Nationale afin d’assister au concert dominical de Thee Oh Sees, le meilleur groupe de rock du monde. Après cette prestation, plus rien ne sera possible. Mais avant cela, il y a vraiment de quoi faire... Comme d’habitude, impossible d’aller tout écouter, à moins de gérer le don d’ubiquité. Pour vous aider à trancher un peu dans la programmation pléthorique, on s’essaie à une petite sélection aussi subjective qu’alléchante. Du côté de la pop moderne, on se réjouit de croiser la route de BRNS, Paon, du délirant Dan Deacon, du déjanté Mykki Blanco, du phénomène Fauve, mais aussi de Jacco Gardner, Sinkane, DIIV ou de nos chouchous canadiens, Suuns. Plus que jamais à l’occasion de cette édition anniversaire, la musique électronique se danse du matin au soir (Amon Tobin, Simian Mobile Disco, Gold Panda, LFO, Nathan Fake, Jackson & His Computer Band, Gesaffelstein, Brodinski, Rusko, Booka Shade, Ben Pearce, Joy Orbison, Four Tet, Cupp Cave, Skream, Modeselektor, Bonobo, Fritz Kalkbrenner, The Magician, Erol Alkan, Dave Clarke…). Le déballage électronique est tellement impressionnant qu’il faut nécessairement connaître la recette du pot belge ou s’appeler Lance Armstrong pour tenir la cadence infernale imprimée par le beat sur la Plaine de la Machine à Feu. Un peu en retrait cette année, le rock’n’roll peut tout de même faire valoir les guitares affutées de Tomahawk, Two Gallants, The Horrors, Holograms, Young Rival, Le Prince Harry, Thee Marvin Gays, Mark Lanegan, Mujeres ou JC Satan. Au rayon plus lourd et (un peu) plus méchant, on notera la présence d’un petit contingent de résistants : Biohazard, And So I Watch You From Afar, AmenRa, Torche, Converge ou Kadavar. Comme l’année dernière, les amateurs de hip-hop seront à la fête. Le retour de collectifs comme Jurassic 5, Wu-Tang Clan et autres Ultramagnetic MC’s sera attendu au tournant. Et puis, il y aura d’autres distractions de premier choix (Veence Hanao, Flying Lotus, Action Bronson, RiFF RAFF ou Odezenne). Enfin, il y a un gros paquet de têtes d’affiche qu’on ira voir pour rigoler, boire une bière ou s’extasier : Yeah Yeah Yeahs, The Vaccines, IAM, Devendra Banhart, The Smashing Pumpkins, Klaxons ou Dj Shadow sont dans la place. Si tous les goûts sont dans la nature, ils sont aussi à Dour. Mais uniquement pendant quatre jours. Combien ça coûte ? En comparaison avec les prix pratiqués chez les autres grands festivals d’été, ici, la débourse reste totalement abordable. 105 euros le pass 4 jours (125 avec le camping). 50 euros la journée (60 avec camping), voilà de quoi largement rentabiliser l’accès aux sept scènes quotidiennes ! S’y rendre ? Fan de la SNCB ? Vous avez déjà votre ticket ? Ce n’est plus le Pérou, c’est le Nirvana, des navettes gratuites sont prévues depuis la gare de Saint-Ghislain. Pour les accros au plein d’essence, prendre la E19 direction Bruxelles – Paris ou la E42 Liège – Namur -Charleroi – Mons – Paris jusqu’à la sortie 26 (Dour). Un jeu de piste fléché vous mènera au sacré Graal quelques kilomètres plus loin.
www.dourfestival.be
BOOMBOX Wax Tailor & The Dusty Rainbow Experience, Action Bronson, RiFF RAFF, BadBadNotGood, Veence Hanao, Wild Boar & Bull Brass Band, Tha Trickaz, Gramatik, Deluxe P etite Maison Dans La Prairie Skream And Sgt Pokes, Modeselektor (live), Bambounou (dj-set), Phon.o (live), Shed (live), Otto Von Schirach (live), Fauve, Half Moon Run, Paon, Thee Marvin Gays
Disco, Suuns, The Joy Formidable, We Are Enfant Terrible, Recorders, Guilt Monkey Dance Hall Julian Jeweil, Pleasurekraft, Joris Delacroix (live), Booka Shade, Dub Fx, Ultramagnetic MC’s, The Herbaliser, Zebra Katz, Antoine Hénaut, Les R’tardataires BOOMBOX LeFtO, Gilles Peterson, Flume, Flying Lotus, Oddisee & Live Band, Robert Glasper Experiment, Apollo Brown & Guilty Simpson, Hiatus Kaiyote, STUFF. P etite Ma i s o n Dans L a P rai ri e Huxley, Dusky, Joy Orbison, Ben Pearce, Mykki Blanco, Devendra Banhart, DIIV, Petite Noir, Pale Grey, Sinkane, Billions Of Comrades CANN IBAL S TA G E Hellfish, Manu Le Malin, Venetian Snares, Anti-Flag, Mass Hysteria, Comeback Kid, Length Of Time, ETHS, Bleed From Within, Brutality Will Prevail, Deepshow
Ven 19 juillet
RED BULL ELEKTROPEDIA BALZAAL SkisM, Zomboy, Downlink, Culprate, Digital Mystikz (Mala + Coki), Sherwood & Pinch, Loefah (retrospective dubstep set), Kahn, BunZer0
The Las t Arena Sub Focus (live), The Vaccines, Hatebreed, Danko Jones, La Coka Nostra
DUB CORNER Dub Invaders High Tone Crew, Blackboard Jungle Sound System
J UPILER X MARQUEE Mark Lanegan Band, The Van Jets, Darwin Deez, Piano Club, Jacco Gardner, Robbing Millions, Eptic, Rusko, UZ Dance Hall SCNTST, Nathan Fake, LFO (live), Simian Mobile Disco (live), Amon Tobin presents Two Fingers, Iggy Azalea, Superlux, Scylla, Bishop Dust BOOMBOX Surfing Leons (dj-set), DJ Slow, Rustie, Cyril Hahn, Rockwell feat. MC Mantmast, Cashmere Cat, Surfing Leons & Miss Eaves, Roses Gabor, Freddie Gibbs, Odezenne, Coely P etite Maison Dans La Prairie Cupp Cave, Jets (live), Karenn (live), Four Tet, Ben UFO, Fantastic Mr Fox, Darkstar, Dan Deacon, Com Truise, Electric Electric, Exsonvaldes CANN IBAL STAGE Mujeres, J.C.Satàn, Converge, AmenRa, Torche, Pelican, Skindred, Adept, Maybeshewill, The Black Heart Rebellion RED BULL ELEKTROPEDIA BALZAAL Dave Clarke, Carl Craig (dj-set), Len Faki, Nina Kraviz, Paul Woolford, Fritz Kalkbrenner, Compuphonic, Marvin Horsch, Issa Maïga
Sam 20 juillet The Las t Arena Jurassic 5, U-Roy, Toots And The Maytals, ERM & Lee Scratch Perry, Antwerp GipsySka Orkestra, Skarbone 14 J UPILER X MARQUEE Taös, DJ Guv, Pendulum (dj-set) & Verse, Drumsound & Bassline Smith, Simian Mobile
Dim 21 juillet The Las t A rena The Smashing Pumpkins, IAM, Tryo, Anthony B, Yew J UPILER X MARQU EE Klaxons, Kate Nash, And So I Watch You From Afar, Concrete Knives, Beware Of Darkness, Carbon Airways Dance Hall DJ Yoda, Scratch Bandits Crew, DJ Shadow All Basses Covered (dj-set), Psy4 de la Rime avec Soprano, Alonzo, Vincenzo et Sva Style, Alborosie, Keny Arkana, Raggasonic, Jah Mason & Dub Akom, Rohan Lee and Asham Band BOOMBOX Panda Dub, The Bug feat. Flowdan and Miss Red, Bush Chemists feat. Culture Freeman, King General, Danny Red & S’Kaya, Prince Alla, Sylford Walker & Asham Band, Mungo’s Hifi feat. YT & Solo Banton, Stand High Patrol feat. Pupa Jim, Youssoupha, Watsky, Pitcho P etite Ma i s o n Dans L a P rai ri e Hugo Freegow, Salut C’est Cool, Alek & Les Japonaises, The Experimental Tropic Blues Band presents The Belgians, Thee Oh Sees, Two Gallants, Holograms, Young Rival, Le Prince Harry CANN IBAL S TA G E French Fries, Keys N Krates, S-Type, Biohazard, Dagoba, Burning Time, Funeral For A Friend, Kadavar, J.D. Circo, Buster Shuffle, Emperors of Decay DUB CORNER Aba Shanti I & Earl Sixteen, Blackboard Jungle Sound System
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10 Days Off
18 - 28 juillet
Vooruit, Gand
Jeu 18 juillet The Glimmers, Todd Terje & Lindstrøm, Freeform Five, tba
Ven 19 juillet Tba, Matthew Dear, Jon Hopkins, Vuurwerk, tba
Sam 20 juillet Spencer, T. Williams, Jackmaster, Deadboy, Redinho, Sophie
Dim 21 juillet Synkro, Space Dimension Controller, Egyptian Hip Hop, Vondelpark, Lone, tba
Lun 22 juillet Michael Mayer, Gui Boratto, Kölsch, Coma, tba
Mer 24 juillet tba L’occasion faisait le larron, les « Gentse Feesten » ont mis au monde une créature intéressante au milieu des litrons de bières et des tonnes de frites. 10Daysoff est son petit nom et nous plaire est sa fonction. C’est donc dans une ville en constante ébullition (dès que juillet point le nez) que les plus fins palais viennent se délecter des mets électroniques les plus soignés. 10 jours de son, pour un jour off avant le final (reculer pour mieux sauter ?) et c’est le Vooruit qui régale. Profitez-en, le lieu n’ouvre qu’à 23h, vous êtes à deux pas du centre historique, visitez ! Dans l’ordre d’une montée d’exta, les 10days ouvrent en fanfare le 18 juillet avec la venue, en live, de Todd Terje & Lindstrøm, respectivement la fougue et l’assurance du son norvégien. Le 19, on se ‘dandyne’ avec Matthew Dear et Jon Hopkins. Les 20 et 21, le festival nous prend en otage de l’autre côté de la Manche : brittons only. Les mangeurs de Rosbief auront pour noms Jackmaster, T. Williams, Spencer, Lone ou encore le démentiel Space Dimension Controller, en live. On ne vous fera pas l’affront de vous présenter Guy Boratto et Michael Mayer qui garnissent le bouquet du 22 juillet! Le 23 on souffle, on inspire fort pour plonger en apnée et ne retrouver la surface que le 28 juillet aux grandes heures et laisser derrière nous encore Hudson Mohawke, Skip&Die, les légendaires Metro Area, Maceo Plex et bien d’autres… Amuzment’ hé… Combien ? 16/20 boules en prévente (selon la soirée), 20/25 euros à la caisse et une formule avantageuse à 75 euros, avec un joli casque Pioneer en cadeau. Le Vooruit de Gand, près de la gare de « Gent Sint Pieters » se rallie sans encombre depuis l’E40.
Jeu 25 juillet George FitzGerald, Bicep, Dusky, Will Saul, Midland
Ven 26 juillet Tba, Kito, Hudson Mohawke, tba, Skip&Die, tba
Sam 27 juillet Kiwi, Ewan Pearson, Metro Area, Everyone (Kindness x Joakim), tba
Dim 28 juillet Maceo Plex, Julian Jeweil, Tale Of Us, Hobo, N-sound
www.10daysoff.be
Boomtown
23 - 27 juillet
Handelsbeurs en Kouter, Gand
Mar 23 juillet ‘t Hof Van Commerce, Big Harp, DIIV, Raketkanon, Coely, The Spectors, Iceage, White Fence, Delv!s, Woolf, Gottland
Mer 24 juillet The Van Jets, Pinkunoizu, Marble Sounds, Dark Dark Dark, The Thermals, Robbing Millions, Jacco Gardner, The Leisure Society, Sukilove, Crossbeat, Captain Oats
Jeu 25 juillet Efterklang, BRNS, Amenra, An Pierlé, Dez Mona, Roselien, The Black Heart Rebellion, Get Well Soon, Ian Clement, Soldier’s Heart, ROOS!
Ven 26 juillet Spinvis, Believo!, Jef Neve “Sons Of The New World”, Pomrad, Sir Yes Sir, Movoco, The Germans, Hear Hear! (A Cheer), Dans Dans, Felix Machtelinckx Festival en deux temps que le Boomtown. A : une scène gratuite, en extérieur, avec, quand même, quelques très chouettes bazars : le groove transgénique et post-punk de Sukilove, parmi les trois meilleurs groupes flamands de cette dernière année, la pop moderne à tiroir des Danois d’Efterklang, le folk enluminé de David Lemaitre ou encore la post-pop fofolle de nos espoirs et chouchous BRNS. B : une scène payante, en intérieur, à prix riquiqui. Jugez : chaque concert entre 5 et 8 euros avec possibilités de tickets combis à 10 euros pour deux concerts par soir. C’est la fête. D’autant que l’affiche n’enquille pas les manchots : le rock tout en réminiscences eighties de DIIV, les expérimentations pop des … And You Will Know Us By The Trail Of Dead, le folk lyrique, grandiloquent et génial de l’Allemand Get Well Soon, celui plus en subtilité de Marble Sounds, les climats austères mais bien foutus de The Black Heart Rebellion, le déjà culte Hollandais planant Jacco Gardner, la pop gentiment déglinguée de The Leisure Society mais aussi l’excellent garage US des White Fence.
www.boomtownfestival.be
Sam 27 juillet The Bony King Of Nowhere, Stuurbaard Bakkebaard, ...And You Will Know Us By The Trail Of Dead, Tomàn, Oscar & The Wolf, DVKES, Siinai, Will Johnson, David Lemaitre, Faces On Tv, Will Samson, Utinknesse
congés annulés 2013 annonce Rif Raf 100x285.pdf
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14/06/13
The EXIT07 summer program. During August CarréRotondes will be open from Wed to Sun.
ZAZ ARNO THE BROKEN CIRCLE BLUEGRASS BAND AGNES OBEL DAAN BLACK BOX REVELATION NO SMOKING EMIR KUSTURICA & THE ORCHESTRA CLUB ORKESTAR SHANTEL & BUCOVINA KITTY DAISY & LEWIS AMATORSKI LA CARAVANE PASSE BENT VAN LOOY JUNE TABOR & OYSTERBAND DEZ MONA UNDERGROUND STORNOWAY FANFARA TIRANA ft. TRANSGLOBAL ROSARIO SMOWING RUMTOWN FEW BITS FOLKLOF DE NIEUWE SNAAR AN PIERLÉ SVÄNG RÄFVEN CELKILT AHAB TSUUMI SOUND SYSTEM SAM LEE & FRIENDS MISTER & MISSISSIPPI SYLVAIN BAROU THE MOORINGS KESTON COBBLERS’ CLUB BROES MOUSSU T E LEI JOVENTS TAMIKREST EL JUNTACADAVERES VINICIO CAPOSSELLA THE FUCKULELES NARAGONIA QUARTET ... AND MANY MORE ...
BLAENAVON FRI 02.08
IM TAKT FRI 02.08 NO METAL IN THIS BATTLE FRI 02.08 HEARTBEAT PARADE (EXIT-LX SESSION) FRI 02.08 CALVITIE SOUNDSYSTEM (DJ SET) FRI 02.08
MOON DUO SAT 03.08
DAILY VACATION SAT 03.08
WE ARE MODESELEKTOR (SCREENING) SUN 04.08
AUSTRA WED 07.08
P.I.A. (SHOWCASE) THU 08.08 CAMILLA ASTRID (SHOWCASE) THU 08.08
BRANDT BRAUER FRICK FRI 09.08 BINARY & DYSLEXIC FRI 09.08
SVPER (FORMERLY PEGASVS) SAT 10.08 U.S. GIRLS SUN 11.08 SLIM TWIG SUN 11.08
miam
WOODS WED 14.08 CLOUD BOAT THU 15.08 MONOPHONA THU 15.08
STUBBORN HEART WED 21.08
SYNTHESIS WED 21.08 GRAND DUCHY GROOVES NIGHT FRI 23.08
WITH NORSET.D, LIQUIDBASS, S.H.I.Z.U.K.A., YOZEPH TONE, SLOTHDIGGA
MUTINY ON THE BOUNTY SAT 24.08 RECORD FAIR SUN 25.08
HOUSE OF WOLWES SUN 25.08 KING KHAN AND THE SHRINES WED 28.08 SAY YES DOG FRI 30.08 ICE IN MY EYES FRI 30.08
RESTEZ AU COURANT VIA OU TWITTER OK FACEBO !
+ RECORD FAIR + SHOWCASES + EXIT LX SESSIONS (IN PARTNERSHIP WITH MUSIC:LX) + SCREENINGS & LA THÈQUE (IN PARTNERSHIP WITH THE CENTRE DE RESSOURCES ROCKHAL)… TICKETS SUR
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ROTONDES.LU
EXIT07 CarréRotondes 1, rue de l’Aciérie Luxembourg-Hollerich
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M-idzomer
01 - 04 août
M, Leuven
Jeu 1er août Le M-Idzomer est ce qu’on peut appeler un projet commun. Het Depot, le 30CC et le Musée de Leuven rassemblent leurs forces et proposent un festival multi plates-formes : musique, danse, arts visuels, spectacles, performances au programme chaque soir. Des soirées tout en éclectisme donc, et qui profiteront de l’architecture contemporaine et de la cour intérieure du Musée de Leuven. Et si l’activité semble se concentrer autour du Musée de Leuven, on imagine déjà la ville se mettre au diapason de Trixie Whitley, The Bony King Of Nowhere, Jacco Gardner, Melanie De Biasio, Nouvelle Vague et bien d’autres… Où ça ? Museum Leuven : rue L. Vanderkelen, 28 à Leuven (3000). Combien ? 25 euros en prévente (au M ou 30 CC), 30 euros à la caisse et une formule 4 jours à 90 euros. Gratuit pour les moins de 5 ans.
www.m-idzomer.be
Trixie Whitley, The Bony King Of Nowhere, Float Fall
Ven 2 août Mulatu Astatke, Portico Quartet, Melanie De Biasio
Sam 3 août Jacco Gardner, Nouvelle Vague, An Pierlé, Elle Bandita
Dim 4 août Wovenhand, Admiral Freebee (solo), Marble Sounds, Janne Schra
Reggae Geel
02 - 03 août
site, Geel
Ven 2 août
Discret mais toujours très pointu dans sa programmation, le plus vieux festival de reggae d’Europe rempile en ce début du mois d’août. Avec ses 30.000 visiteurs, Reggae Geel confortera son statut de vénérable institution des musiques roots, dancehall, ragga, dub, ska et rocksteady en proposant une affiche qui alignera à nouveau les meilleurs grands crus du son made in Kingston. Bonnes ondes obligent, tout ce qui sera à vendre sur le site (restauration, boissons, boutiques) sera bien évidemment orienté commerce équitable et développement durable. A l’affiche de cette 35ème édition, au rayon légendes et pointures, seront notamment présents cette année Bounty Killer, Ken Boothe, Don Letts et Freddie McGregor. D’autres locomotives à fumette comme Marcia Griffiths, Third World, Capleton ou encore Busy Signal seront aussi de la partie. La jeune garde et les espoirs (Romain Virgo, Protoje, Iba Mahr, Pentateuch, Jah9) et des sound systems (Killamanjaro, King Jammy’s, Aba Shanti I, Jah Tubby’s, Mighty Crown, Silly Walks Discotheque) seront aussi très bien représentés. Come catch a vibe at Reggae Geel ! Pour y aller, vous pouvez acheter vos tickets en prévente sur le site Internet: 25 euros (vendredi), 30 euros (samedi) ou 40 euros (deux jours). Sur place: 35 euros (vendredi), 40 euros (samedi) ou 50 euros (deux jours). Notez que les enfants en-dessous de 12 ans ne paient pas. Pour se rendre au festival, les organisateurs encouragent les transports en commun. En arrivant à la gare de Geel, une navette vous conduira sur le site du festival. Le prix du camping est de 10 euros par personne. En voiture, faudra descendre à la sortie 24 (‘Geel Oost’) sur la E313. Le reste sera bien fléché.
www.reggaegeel.com
Main Stage Pentateuch, Leroy ‘Heptone’ Sibbles ft. Asham, Marcia Griffiths ft. Asham Band, Bounty Killer ft. Ruff Kutt Band, Cutty Ranks ft. Ruff Kutt Band, Tifa ft.Ruff Kutt Band Bou nce Dancehall Exco Levi, Killamanjaro, Randy Valentine, Iba Mahr, Ini Kamoze, Silly Walks Discotheque 18” Corner Mad Professor, Dub Fi Youth, AbaShanti-I, King Jammy’s Skaville Circus Prince Fatty, Gaz Mayall, Dukes Of Skazzard, Kev Casino, Alex Copasetic The Yard Dub Dokters + Open Mic, Fullanny, Ashwin Jaydee & Pablo Anthony, Crucial Belfam Showcase
Sam 3 août Main Stage Romain Virgo, Busy Signal, Iron Ites, Jah9, Third World, Capleton, Dubtonic Kru, Ken Boothe, Freddie McGregor, Protoje & The Indiggnation
Bou nc e Danc ehall Rakka, Mr Aya, Pirates Crew, High Grade Sound, Gyptian, Silver Bullet, Sentinel, Mighty Crown 18” Corner Kibir La Amlak, Forward Fever ft. Idren Natural, Black Pearl Sound, Unlisted Fanatic (Collieman, Saimn-I, Moonshine Horns, Paul Fox), African Head Charge Soundsystem, Addis Pablo, Jah Tubby’s (Professor Natty, Gregory Fabulous And Macky Banton) Skaville Ci rc u s DJ Big Tone ft. The Uptaker, Simon Czech, Kris Van B., Dr. Rodney, Don Letts, Tighten Up Crew & Oxman, Gladdy Wax The Yard Black Star Sound ft. Black Omolo, Smiley en Brainpower, Son Dél Ground, Gorgon Sound & Kim Nain, Prince Fatty feat. Hollie Cook, Black Marshall, Racine Congo, Chantelle Ernandez, Nyabinghi: Ras Lawi
Micro Festival 02 - 03 août
Espace 251 Nord, Liège Quatrième édition à peine pour ce festival établi à Liège qui, petit à petit, bâtit sa réputation en offrant une affiche éclectique et aventureuse essentiellement pop rock pour un prix d’entrée serré. Jugez plutôt : à peine 12 euros pour le pass des deux jours tandis que le ticket en prévente est de 8 € pour la soirée du vendredi 2 août et de 10 euros pour la journée du samedi 3. Prévente via le site. Attention, le festival a de grandes chances d’ouvrir à bureaux fermés et le sold-out s’annonce, cette année encore, prévisible. Le festival se tient dans l’enceinte du centre d’art contemporain Espace 251 Nord, situé rue Vivegnis, dont l’entrée, immanquable, est flanquée d’un large portail en acier gardant autrefois l’accès d’un charbonnage. Loin des grandes messes racoleuses et putassières estivales, l’ambiance y est bon enfant, familiale même, au point que le Micro devient chaque année un peu plus grand mais il entend apparemment maintenir sa politique d’accès démocratique. On y mange pluriel mais la camionnette à frites est souvent prise d’assaut. Les pique-niques sont admis et les boissons se vendent à prix correct.
Le vendredi verra défiler les Belges de The Scrap Dealers, le groupe garage Shannon & The Clams dont Lenny Kaye (compiles Nuggets) dit beaucoup de bien, le combo psyché Moon Duo et les Canadiens de Metz. Le samedi verra se succéder Scarlett O’Hanna, le combo américain Generationals, Frank Shinobi, le duo suisse Peter Kernel, Camera, le combo néo-zélandais Die ! Die ! Die ! qui revient à l’affiche pour la deuxième fois après avoir annulé sa participation en 2011. En clôture, c’est le groupe espagnol The Suicide Of Western Culture qui prendra la scène avec son électro aux accents expérimentaux. A l’heure où nous écrivons ces lignes, l’affiche n’est pas encore tout à fait complète. En train : descendre à la gare Liège-Guillemins et emprunter la ligne 1 ou 4 des bus TEC jusqu’à l’Esplanade Saint-Léonard. De là, il vous reste à peine quelques centaines de mètres à pied vers la rue Vivegnis. En voiture : une fois arrivé à Liège, suivre la direction autoroute Maastricht. Avant d’emprunter le Quai Saint-Léonard, rejoignez l’Esplanade Saint-Léonard qui dispose d’un parking ou tentez de vous garer dans la rue Maghin ou ses envions.
www.microfestival.be
Ven 2 août The Scrap Dealers Shannon & The Clams Moon Duo Metz
Sam 3 août Scarlett O’Hanna Generationals Frank Shinobi Peter Kernel Camera Die! Die! Die! The Suicide Of Western Culture
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Esperanzah!
02 - 04 août
Abbaye de Floreffe, Namur
Ven 2 août
Ouvert sur le monde et ses réalités, le festival Esperanzah! propose une programmation audacieuse et défricheuse. Ici, on est loin des poncifs commerciaux et des blockbusters proposés ailleurs. Entre le vendredi 2 et le dimanche 4 août, dans le décor bucolique de l’Abbaye de Floreffe, l’étiquette « world music » reprend goût à la vie. Découvertes musicales et dimension humaine président à la destinée de cet événement engagé qui n’hésite jamais à se mouiller en marge des mélodies : campagne de sensibilisation (cette année, le droit à l’alimentation), arts de la rue, animations, cinéma et performances nocturnes animent autrement les festivités. Véritable acteur sur le terrain de la politique culturelle, Esperanzah! travaille avec des partenaires éthiques – entendez : pas d’exploitation des petits Bangladais – et reste sensible à la question du développement durable. Parallèlement à ces belles initiatives, le festival propose quelques jolies sensations musicales. Ici, notre cœur bat encore pour Valerie June, la révélation du printemps. Chauffée sur les bancs de l’église, la voix de l’Américaine a vendu son âme au gospel. Mais, tout autour, le diable rôde toujours : blues, country et rock’n’roll escaladent les Appalaches avec audace et désinvolture. Le lendemain, la belle Mélanie De Biasio se positionne incontestablement comme l’autre attraction féminine du week-end. Mais on s’en voudrait (très fort) de ne pas aller applaudir les charmes d’Omara Portuondo, An Pierlé et Rokia Traoré. A côté de ces noms précieux, le festival accueille également des pourvoyeurs de fête (The Peas Project, The Souljazz Orchestra, Skip&Die) et des têtes d’affiche comme Woodkid, Cody ChesnuTT ou Asian Dub Foundation. Sur la route des festivals d’été, un autre monde est donc envisageable.
www.esperanzah.be
The Peas Project, Mama Rosin, Patrice, Rocky, Goldfish, The Souljazz Orchestra, Valerie June, Woodkid
Sam 3 août Sana Bob feat. JLB Riddim, Akua Naru, Zoufris Maracas, Protoje & The Indiggnation, Dub Inc, La Yegros, Mélanie De Biasio, Cody ChesnuTT, Orquesta Buena Vista Social Club® feat. Omara Portuondo & Eliades Ochoa
Dim 4 août Scylla, Skip&Die, Deluxe, Mad Caddies, Asian Dub Foundation, An Pierlé, HK & Les Saltimbanks, Rokia Traoré, Keny Arkana
Dranouter Festival of New Traditions 01 - 04
site, Dranouter
août
Jeu 1er août
Le Dranouter ? Folk un jour, folk toujours ! C’est ma foi véridique mais un peu court, jeune homme ! Il y a là de quoi grappiller bien d’autres genres musicaux ou sensations, en somme. Jugez donc : si l’on passe outre les tankers hors-terrain que sont Daan ou Arno, ou le foisonnement ultrabaroque d’Emir Kusturica & The No-Smoking Orchestra, de Shantel & Bucovina Orkestar ou de Räfven, on fraiera avec des sirènes pianistes plus accortes (An Pierlé, Agnès Obel), on se laissera envoûter par les échos spectraux d’Amatorski, on fera des high five inspirés aux pognes graisseuses de Black Box Revelation, on ordonnancera des concours de chœurs et de buches tranchées avec Ewert & The Two Dragons, Stornoway ou Oscar & The Wolf. Et la fête prenant enfin forme, on n’hésitera plus un instant à jouer des éperons et de la mèche avec les kids de Kitty, Daisy & Lewis, plus fervents garants d’une tradition qui, non contente d’emprunter sa gouaille à Elvis, passe aussi par le Studio One. Pour ceux qui parmi vous rêveraient plus de terra incognita que de valeurs sûres, nul besoin d’envoyer un texto à Frédéric Lopez, optez pour la Finlande : Sväng, quatuor d’harmonicas dans la veine des années 50, devrait suffisamment secouer vos idées de festivaliers (parfois) blasés. Tarifs: Légère inflation par rapport à 2012. Un ticket pour le jeudi se monnaie à 25 euros, les autres jours le ticket unique est à 52 euros. Un ticket duo (vendredi + samedi ou samedi + dimanche) est désormais à 82 euros, et le weekend de trois jours à 105 euros (le tout est à considérer avec 2.95 euros de réservation via Sherpa). Pour avoir un accès au camping, comptez 15 euros supplémentaires. Itinéraires: En train descendre à la station d’Ypres et emprunter un bus qui fait la navette entre la gare et Dranouter toutes les heures. En voiture, A19 Kortrijk – Ieper (Courtrai – Ypres), sortie Zonnebeke / à gauche direction Ypres. Grand parking gratuit disponible sur le chemin du camping, village inaccessible à la circulation à partir du jeudi matin.
www.festivaldranouter.be
The Moorings, Celkilt
Ven 2 août Arno, Fanfara Tirana & Transglobal Underground, Daan, June Tabor & The Oysterband, Company Of Strangers ft. Eva & Marc, La Caravane Passa, Ahab, Polk, Broes, Tsuumi Sound System, Zuidwaarts, An Pierlé, Roosbeef
Sam 3 août Shantel & Bucovina Orkestar, Black Box Revelation, De Nieuwe Snaar, The Broken Circle Bluegrass Band, Amatorski, Manran, Sväng, Jonas Winterland, El Juntacadaveres, Räfven, Oscar And The Wolf, Folklof 4Four, Grensorkest, The Fuckulele’s, Keston Cobblers’ Club, The Oysterband, Stornoway, Ewert & The Two Dragons, Sam Lee, Mr. & Mississippi
Dim 4 août De Dolfijntjes, Emir Kusturica & The No Smoking Orchestra, Agnes Obel, ZAZ, Kitty, Daisy & Lewis, Tamikrest, Jaune Toujours, Rumtown, Rosario Smowing, Sylvain Barou, Naragonia Quartet, Flanders Ethno, Stan Lee Cole, De Nieuwe Vrienden Few Bits, Dez Mona, Vinicio Capossela, Moussu T & Lei Jouvents, Bent Van Looy
Lokerse Feesten
02 - 11 août
Grote Kaai, Lokeren
Ven 2 août
39ème édition déjà pour ces agapes lokerenoises qui ont acquis une belle gueule d’incontournables en érigeant les légendes et les pointures à gros sabots en spécialité locale. Entre Motörhead et Axelle Red, la programmation 2013 s’annonce aussi body-buildée qu’éclectique et maltraitera certains tympans qui ne demandent que ça. Petite nouveauté cette année puisqu’au cœur même de la riante cité waeslandienne sera installé un deuxième podium sur lequel les DJ’s pourront faire joujou avec un parterre de 1.200 personnes. Après la soirée d’ouverture du vendredi 2 août qui accueillera le cabotin le plus hype de Miami, Pitbull, les choses sérieuses commenceront réellement le samedi avec Iggy & The Stooges. Pour les amateurs, le dimanche 4 août ne se la jouera pas petit bras puisque sont notamment annoncés Ugly Kid Joe et Motörhead. Ce seront par contre les popeux qui seront à la fête le lundi pour la venue de The Fratellis, Beady Eye et des Primal Scream qui viendront défendre leur excellent dernier opus. Cette parenthèse inattendue refermée, le mardi 6 fera à nouveau la part belle aux rouleaux compresseurs un peu défraîchis puisque Monster Magnet, Alice Cooper et Deep Purple se succèderont sur la Main Stage. Le 7, ce sera au tour d’Empire Of The Sun et de Snoop Dog de faire honneur à leur réputation. Damien Rice et Arno prendront le relais le jeudi 8 avant un week-end de clôture qui fédérera les goûts et les couleurs avec Balthazar, B-52’s et Daan le samedi 10 et Ozark Henry qui précèdera Texas pour l’apothéose du dimanche.
The Opposites, Tinie Tempah, Pitbull, Pendulum Dj set & Verse
Il vous faut compter entre 25 et 40 euros/jour selon l’affiche, 130 euros pour l’abonnement. Vous venez aux Lokerse Feesten en voiture ? Utilisez alors le service de navettes. Chaque jour de 18h30 à 2h30. Prix : 2 euros par personne (aller-retour). Vous pouvez vous garer sur la zone industrielle E17/1 (Zelebaan). Suivez les indications à partir de la sortie d’autoroute et à hauteur des autres voies d’accès vers Lokeren.
Mar 6 août
www.lokersefeesten.be
Sam 3 août Yellowcard, Enter Shikari, Iggy & The Stooges, Murdock ft Jenna G & Mc Carasel
Dim 4 août Ugly Kid Joe, Anvil, Fear Factory, Trivium, Motörhead, Sabaton, Dj Papy Harder & Mon Colonel
Lun 5 août Soja, The Fratellis, Primal Scream, Beady Eye, Magnus
Creature With The Atom Brain, Monster Magnet, Alice
Cooper, Deep Purple, Dirk Stoops
Mer 7 août Compact Disk Dummies, Far East Movement, Empire Of The Sun, Snoop Dog aka Snoop Lion, Sub focus, DJ set & ID
Jeu 8 août Donavon Frankenreiter, Seasick Steve, Arno, Damien Rice, Hindu Radio DJ’s ft Eppo Janssen
Sam 10 août SX, Balthazar, The B-52’s, Daan
Dim 11 août The Happy, Axelle Red, Ozark Henry, Texas, StuBru dream team
18
Congés Annulés
02 - 30 août
CarréRotondes, Luxembourg-Hollerich, Lux Le temps où la Belgique pouvait considérer le Luxembourg avec condescendance pour sa scène rock balbutiante n’est plus. Le Grand-duché compte sur des acteurs entreprenants et organisés. L’équipe de Carré Rotondes est de ceux-là. Elle gère et anime ce centre de diffusion et de création artistique pluridisciplinaire et publie des programmes très bien dessinés. C’est à elle que l’on doit l’organisation du festival Congés Annulés, un nom qui sort de l’ordinaire des appellations de festival. Congés Annulés se situe sur un ancien site de production industrielle dans le quartier de Hollerich à LuxembourgVille. Il fait la place belle aux groupes émergents locaux. Le festival se tient durant tout le mois d’août avec une soirée d’ouverture qui réunira les combos locaux Heartbeat Parade et No Metal In This Battle le dimanche 2 août avec les nouveaux venus Im Takt et Blaenavon. Suivront Moon Duo, le nouveau projet de Ripley Johnson, guitariste de Wooden Shijps ; Austra (le 7 août) ; Brandt Brauer Frick (le 9) ; P.I.A. (le 8) ; U.S. Girls et Slim Twig (le 11) ; Woods (le 14) ; le groupe Cloud Boat parfois comparé à Mogwai (le 15), Stubborn Heart (le 21) et House Of Wolves le 25. Bon nombre d’événements sont gratuits, les autres comportent un droit d’entrée assez modique avoisinant la fourchette de 12 à 15 euros. Une foire aux disques se tiendra également sur les lieux la journée du 25 août tandis que l’espace médiathèque mettra bon nombre d’ouvrages à disposition du public. Le Carré Rotondes ouvre ses portes, chaque jour du festival, à 18h30. Accès : Carré Rotondes se trouve à 800 mètres de la Gare Centrale de Luxembourg-Ville. Par la route, en arrivant de l’est (A1) ou de l’ouest (A6): prendre la sortie « Luxembourg-Gare - Hollerich ». La ligne de bus 1 (départ toutes les 10 minutes) vous emmène en moins de 5 minutes à l’arrêt « Fonderie » (accès au Carré Rotondes via la rue de la Fonderie).
Ven 2 août
Mer 14 août
Blaenavon, Im Takt, Heartbeat Parade, No Metal In This Battle
Woods
Sam 3 août
Cloud Boat, Monophona
Moon Duo, Daily Vacation
Mer 21 août
Dim 4 août Documentaire : We Are Modeselektor
Jeu 15 août
Stubborn Heart, The Synthesis
Ven 23 août
Austra, Plankton Waves
Grand Duchy Grooves Night (Norset. D, Liquidbas, S.H.I.Z.U.K.A., Yozeph Tone + Slothdigga)
Jeu 8 août
Dim 25 août
P.I.A. + Camilla Astrid
House Of Wolves
Ven 9 août
Mer 28 août
Brandt Brauer Frick, Binary & Dyslexic
King Khan & The Shrines
Mer 7 août
Sam 10 août SVPER
Ven 30 août Say yes Dog, Ice In My Eyes
Dim 11 août U.S. Girls & Slim Twig
www.rotondes.lu
Ronquières Festival
03 - 04 août
Plan Incliné, Ronquières Deuxième édition pour le festival du bassin hennuyer à la programmation franco-modo-(je ne sais plus trop). Vu son cœur de cible chaloupant quelque part entre la hype, les nubiles et le type lambda qui passait par hasard boire une bière avec Arno et ne serait pas contre claquer la bise à Olivia Ruiz, il faudra être vigilant pour retrouver ses jeunes. On préférera la nonchalance arc-en-ciel des Pale Grey ou l’ingénuité pop de Hey Yeah à la nostalgie 90’s electroflop de Sold Out, et on s’interrogera à raison : à s’immiscer dans la loge des Jeunes Gens Mödernes et à frayer sur les traces d’Honeymoon Killers, La Femme en a-t-elle pour autant sous ses jupes quand il s’agit de scène plus que de planche ? Question francophones, c’est pourtant à eux qu’on risque de remettre la timbale du samedi, même si depuis les années, on n’a pas d’autre ami comme Stephan Eicher et qu’il pourrait nous réserver encore une touchante ‘Envolée’. On n’oubliera pas de mettre en garde la toujours affectueuse An Pierlé (« Don’t let them touch your soul ! ») à propos des jeunes filles qui cherchent à ‘Pisser debout’ (GiedRé, Sophie Pétoncule, même combat ?), à propos de sosies falots de Bertrand Cantat, à propos d’un possible remake de Farinelli pour lequel on pressentirait Mika dans le rôle titre, Slimy ayant opté désormais pour une carrière de marionnette pour ventriloque. Archive nous ayant promis de rester ‘With Us Until You’re Dead’, vous devriez survivre au week-end, non ? Tarifs : 35 euros pour une journée, 55 euros pour le weekend, 65 euros pour le weekend avec camping. Gratuit pour les moins de 12 ans. Prévoyez des boules quiès : les pré-pubères vont pouvoir crier « BB BRuuuuuunes ! » en toute liberté et jouer à saute-mouton avec les Vismets. Itinéraires : En voiture, depuis Bruxelles : E19 Bruxelles - Mons (sortie Feluy, direction plan incliné de Ronquières sur 4km ou sortie Nivelles Sud - direction Ronquières sur 5 km). Depuis Liège : E42 Liège - Mons (sortie Seneffe, direction Ronquières sur 10 km). En train : s’arrêter à la station Nivelles ou Braine-le-Comte. Des navettes TEC toutes les demi-heures à partir de ces deux gares emmèneront gratuitement les festivaliers sur le site.
www.ronquieresfestival.be
Sam 3 août BÂBORD Hey Yeah La Femme Vismets BB Brunes Sold Out TRIBORD SX An Pierlé Superlux Stephan Eicher Arno Archive
Dim 4 août BÂBORD Jane Doe & The Black Bourgeoise GiedRé Eiffel Suarez TRIBORD Pale Grey Billions of Comrade Pegasus Saule Tété Olivia Ruiz Mika
van 21.06 tem 8.09
CHIC FEAT NILE RODGERS / NAS AGNES OBEL / MARTHA WAINWRIGHT CREATURE WITH THE ATOM BRAIN RUFUS WAINWRIGHT / TINDERSTICKS ARCHIVE / OF MONSTERS AND MEN GEORGE THOROGOOD & THE DESTROYERS THE WATERBOYS / STEVE WINWOOD SX / THE AVETT BROTHERS / .. Voor het volledige programma, data & prijzen:
WWW.OPENLUCHTTHEATER.BE 03 202 46 46
Grote Kaai
Lokeren
info & tickets www.lokersefeesten.be
SNOOP DOGG aka SNOOP LION • PITBULL • TEXAS • MOTÖRHEAD • DEEP PURPLE • ALICE COOPER • BEADY EYE IGGY & THE STOOGES • THE B-52’S • DAMIEN RICE • SEASICK STEVE • PRIMAL SCREAM TINIE TEMPAH • PENDULUM DJ SET & VERSE • EMPIRE OF THE SUN • SUB FOCUS DJ SET & ID OZARK HENRY • ARNO • AXELLE RED • DAAN • SABATON • BALTHAZAR • MONSTER MAGNET THE FRATELLIS • TRIVIUM • SX • KILLING JOKE • FEAR FACTORY • ENTER SHIKARI • YELLOWCARD DONAVON FRANKENREITER • ANVIL • UGLY KID JOE • MAGNUS • THE OPPOSITES • FAR EAST MOVEMENT CREATURE WITH THE ATOM BRAIN • SOJA • COMPAcT DISK DUMMIES • THE HAPPY • MURDOCK ft JENNA G & MC CARASEL Hindu radio dj’s ft eppo janssen • stubru dream team • papy harder & mon colonel • dirk stoops LAZY JAY • DANNY BYRD + DYNAMITE MC • DILLINJA • FCL ft LADY LINN • BUSCEMI • TLP • KILLSONIK • THE OTHERS • SUBSCAPE • SYNDAESIA • RAVING GEORGE • MODEK MUMBAI SCIENCE • SOUND OF STEREO • B • EGO TROOPERS • THE MIXFITZ • HALVE NEURO • SURFING LEONS • KILL FRENZY • COMPUPHONIC • A.N.D.Y. • MOONLIGHT MATTERS HERMANOS INGLESOS • TURNTABLE DUBBERS • BALKAN HOTSTEPPERS • HIGHBLOO • ONE MAN PARTY • ONE87 + MC MUSH • NADIEM SHAH • DAVIDOV • EL GRINGO • NTOLOGY • CARLTON & GULLFISK FAISAL • CEDEX & HIGHER UNDERGROUND • PHASE • DILLY BOYS • DREW McCONNELL • THE EDUKATORZ • CONTRADDICT B2B EBBMAN • STEREO ARREST • SY:PHAX
GROEP MAHY GENT-LOKEREN
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Afro C
9 - 10 août
Parc ’t Paelsteenveld, Bredene
Ven 9 août
Situé à Bredene en Flandre Occidentale, le Parc ‘t Paelsteenveld offre bien plus que 250 variétés de dahlias, puisqu’il est également l’enceinte de l’Afro C, oasis caribéen où se bousculent des noms au bon goût de rhum ou de marie-jeanne : Sven Van Hees, The Skatalites, The Selecter, Zule Max, Janez Detd Circo, Ganja White Night, Dreadzone (oui, il vivent encore!), Imperial Tiger Orchestra, et d’autres encore. Un line-up et un cadre qui garantissent une atmosphère détendue du bonnet tricolore, d’autant plus que l’Afro C est entièrement gratuit. Dès lors, que vous faut-il de plus pour sortir trois-feuilles, bières, amis et braver les djembés dans ce havre de dreads et de paix au Nord du Pays ?
www.afrocaribbean.be
Main St age: Sven Van Hees, The Skatalites, Krema Kawa, DJ Yamo African Corner: East End Rock & Special Guests
Sam 10 août Main St age: The Selecter, Zule Max, Janez Detd Circo, Radio Negra, DJ BoBaLiciouS, Kel Assouf Marqu ee: Dreadzone, Imperial Tiger Orchestra, Lucy Love, G.T. Moore & The Lost Ark Band, Black Flower, Ganja White Night DJ Set Af rican Corner: Raggaravane Sound System
Ieperfest
09 - 11 août
H8000 Arena, Ypres
Fort de ses 21 ans, le Ieper Fest fait désormais figure de référence incontournable dans le domaine du hardcore, lequel est célébré sous toutes ses formes, allant du hardcore old school au métalcore en passant par l’émo et le grindcore, tandis que le sludge, le doom, le punk et le postrock ne sont pas oubliés. Cette année encore, l’affiche sera particulièrement alléchante puisque les festivaliers pourront se régaler des prestations riches en décibels d’artistes triés sur le volet. On est particulièrement content que le festival ait décidé de mettre à l’honneur les belges de The Setup dont le hardcore n’a rien à envier à ce qui se fait outre Atlantique tout en se réjouissant à la perspective de pogoter lors du set bien punk des Adolescents. De même, Mondo Generator nous conviera à une orgie de stoner couillu, là où Catharsis nous assènera un métalcore anarchiste des plus revêches. Enfin, saluons la venue des grandes légendes de la scène hardcore que sont Black Flag - qui vient de se reformer - et des excellents Cro-Mags qui honoreront le festival de leur présence après s’être fait attendre durant de nombreuses années. Enfin, cerise sur le gâteau, Mr Jello Biafra himself se produira avec The Guantanamo School of Medicine et nul doute qu’il sera sensible à l’ambiance survoltée du festival ainsi qu’à la démarche engagée et citoyenne privilégiée par les organisateurs (espace dédié aux associations, approche écolo durable).
Ven 9 août
Sachez qu’un ticket combi vous reviendra à 79 euros et que pour dix euros supplémentaires, vous pourrez bénéficier du camping. Pour un jour, il vous faudra débourser 42 euros (52 euros avec le camping). Le festival aura lieu au carrefour entre la Poperingseweg et l’Hazewindestraat, à 8900 Ypres. La gare d’Ypres est située assez près du site de festival, de sorte que le train et le bus sont les moyens de transport que l’on vous recommande. Il vous faudra environ 20 minutes à pieds pour rejoindre le festival depuis la gare, mais vous pouvez bien évidemment faire du stop !
Amenra, DRI, Evergreen Terrace, I Killed The Prom Queen, Leftover Crack, Length Of Time, Madball, Malevolent Creation, No Turning Back, Orange Goblin, The Black Heart Rebellion, Devil In Me, Grieved, Jungle Rot, No Omega, O Inimigo, Questions, Reproach, Revenge, Wolfxdown
The Adolescents, Black Flag, Death Before Dishonor, Downset, Face To Face, Horse The Band, Jello Biafra & Tgsom, Mondo Generator, Street Dogs, Tsol, Brutality Will Prevail, Ch3, Circle Takes The Square, Code Orange Kids, Full Of Hell, Hessian, The Homeless, Jucifer, Loma Prieta, Terveet Kadet, Valient Thorr, Violent Arrest
Sam 10 août Catharsis, Cro-Mags, Culture, Dys, E-Town Concrete, Municipal Waste, Napalm Death, Strung Out, Whitechapel, Clearview, Coffins, Leng Tch’e, Magrudergrind, Maudlin, Mostomalta, Ninebar, Oathbreaker, Sectarian Violence, The Setup, The Tidal Sleep, Xerxes
Dim 11 août
www.ieperfest.com
Brussels Summer Festival
09 - 18 août
Bruxelles
Dix jours de musique ! C’est la formule à laquelle le Brussels Summer Festival demeure fidèle tout en comptant sur deux atouts indéniables : des lieux plein de cachet (Place des Palais, Mont des Arts, Place du Musée, excusez du peu) et un pass au prix toujours attractif malgré une propension à l’inflation. Restent les éternels clous dans la chaussure : le visuel de l’évènement digne du sparadrap du capitaine Haddock (soit le Manneken Pis flanqué d’une guitare électrique, au secours!) et une programmation qui sent parfois le renfermé. Avec pour têtes d’affiche de la grande scène Absynthe Minded, K’s Choice, Amy Macdonald, Rachid Taha, The Dandy Warhols, Madness, il ne fait aucun doute que le festival bruxellois se sent toujours bien au vingtième siècle. Qu’à cela ne tienne, en slalomant entre les figurines de cire à dépoussiérer, on peut encore dénicher quelques choix à épingler : le toujours sympathique Didier Wampas (le 9), Pale Grey ou V.O. (le 10), Veence Hanao (le 11), An Pierlé (le 12), Baden Baden et Aline (le 15), ou encore Melissa Laveaux et Melanie De Biasio (le 18). Le festival jouit d’une position exceptionnelle en plein centre-ville, à savoir le quartier Place des Palais, Mont des Arts. Autrefois gratuit, le BSF voit son sésame atteindre 40 euros cette année, ce qui reste très abordable et puis ce bracelet va avec tout, un rien vous habille. Pour le bracelet 1 jour, les choses se compliquent : 15 euros pour les 13, 14, 15, 16, 17 et 18 août; 25 euros pour les 9, 10, 11 et 12 août. Les parapluies ne sont toujours pas offerts par les sponsors; allez quoi, un effort!
www.bsf.be
Ven 9 août Place des Palais: Stereo Grand, Didier Wampas & The Bikini Machine, Black Box Revelation, Saez Magic Mirrors: Douglas Firs, The Happy, Sir Yes Sir
Sam 10 août Place des Palais: Pale Grey, Absynthe Minded, K’s Choice, Amy Macdonald Magic Mirrors: Exsonvaldes, V.O., Theodore, Paul & Gabriel
Dim 11 août Place des Palais: The Inspector Cluzo, Rachid Taha, The Dandy Warhols, Madness Mont des Arts: Lg Jazz collective, Jm Jazz world orchestra, Brussels jaz orchestra Magic Mirrors: Tonino, Nina Miskina, Veence Hanao
Lun 12 août Place des Palais: Buenas Ondas, Scylla, Sexion d’assaut Mont des Arts: Dan Lacksman, Neon Judgement, Karl Bartos Magic Mirrors: Benoit Carré, Maissiat, An Pierlé
Mar 13 août Mont des Arts: Montevideo,
The Peas Project, IAMX Magic Mirrors: Emile Gassin, Antoine Chance, Cleo, Les Innocents
Mer 14 août Mont des Arts: Madé J, Komah, Channel Zero Magic Mirrors Milla Brune, Few Bits, Liesa Van Der Aa
Jeu 15 août Mont des Arts: Baden Baden, Aline, California Magic Mirrors: Lieutenant, Billion of Comrades, Recorders
Ven 16 août Mont des Arts: Joshua Alo, Lee Thompson’s Ska Orchestra, Groundation Magic Mirrors: Li-Lo*, Sirius Plan, Yew
Sam 17 août Mont des Arts: Freddy Massamba, La Pegatina, Arno Magic Mirrors: Robi, Benjamin Schoos, GiedRé
Dim 18 août Mont des Arts: Dez Mona, Piano Club, Puggy Magic Mirrors: Martha Wainwright, Melissa Laveaux, Melanie De Biasio
21
Pukkelpop
15 - 17 août
Kiewit, Hasselt
Kendrick Lamar © Dan Monick
The XX © Alexandra Waespi
Dans une quarantaine de jours nous revient l’autre superstar des festivals belges, le Pukkelpop et ses 8 podiums, dont la vigueur et le succès non démenti l’année précédente rassurent, après le drame survenu au cours de l’été 2011. D’ores et déjà assurée d’être foulée de dizaine de milliers de pieds pour son premier jour (les tickets solo du jeudi se sont arrachés), la pleine du Kiewit n’a pas lésiné sur les grosses machines pour ouvrir les festivités. La tête d’affiche envoie du bois, puisque ce n’est autre que le Slim Shady himself, Eminem, qui viendra nous prouver qu’à 40 balais, il en a encore dans le mike. Kendrick Lamar, pour sa part, lui rappellera que la relève est plus qu’assurée. Autre arlésienne des scènes, nul doute que la présence de Nine Inch Nails aura fait se précipiter nombre de festivaliers sur leur carte visa, lesquels au passage ne cracheront sûrement pas sur Deftones et Slayer (en revanche, qui se souvient encore du skatepunk des Zebrahead?). Ceux qui n’auront pas eu leur compte de décibels pourront se précipiter sur les sets apocalyptiques de Godspeed ! et assister à la colère sludge des excellents Steak Number Eight. Notons aussi, côté grosses guitares, la touche féminine et new-wave de Savages. Pour se reconstruire les oreilles, rien de tel que la douce pop lyrique des Villagers. Et si vos guibolles vous démangent, Duck Sauce vous refera le coup du Big Bad Wolf (planquez vos enfants), tandis que, logé sous un chapiteau de seconde zone, le phénoménal trip-hop jazzy de Badbadnotgood ravira tous les dénicheurs de talents cachés. Clash des générations pour le vendredi 16 août, où Neil Young & Crazy Horse côtoieront Prodigy. Pour l’occasion, on a ressorti et dépoussiéré Skunk Anansie. Eels revient nous faire coucou (sans sa maman cette fois), James Blake, Mount Kimbie, Maya Janes Cole et Mala In Cuba souffleront le froid sur les épaules en sueur des festivaliers. Plusieurs grosses pointures locales pointeront leur nez, dont les Girls in Hawaii et Dez Mona. Enfin, Local Natives et
Jeu 15 août Eminem, Nine Inch Nails, Chase & Status (live), Duck Sauce, Fall Out Boy, Slayer, Deftones, Nero, Godspeed You! Black Emperor, Hurts, Kendrick Lamar, Rudimental (dj-set), A-Trak, Mac Miller, TNGHT (Hudson Mohawke X Lunice), Johnny Marr, Mark Ronson (dj-set), Baauer, Miles Kane, Imagine Dragons, Alkaline Trio, Villagers, Araabmuzik, Breakbot, The Bronx, The Parov Stelar Band, Quicksand, Crystal Fighters, Solange, School Is Cool, AlunaGeorge, Glen Hansard, Fucked Up, Surfer Blood, Dillon Francis, Danny Brown, Wilkinson, Klangkarussell, Phosphorescent, Savages, Bombino, Just Blaze, DJ Green Lantern, Zebrahead, Meuris, Parquet Courts, BadBadNotGood, Steak Number Eight, Kate Boy, Safi & Spreej, The Menzingers, The Happy, Hawk Eyes, The Mixfitz, Allah-Las, Charli XCX, Vuurwerk, Merchandise, TLP, Rainy Milo, Float Fall, Mikal Cronin, The Whatevers, Lowell, Pomrad, Few Bits, Polaroid Fiction
surtout Unknown Mortal Orchestra et sa psyché lo-fi vous feront passer le goût frelaté des Fun. Samedi 17, journée post-punk où Franz Ferdinand, Goose et Foals se feront écho. Si la monotonie vous gagne, et que le minimalisme tendance d’XX ne vous suffit pas, vous pourrez jumper en compagnie de Quentin – Mr Oizo – Dupieux (tiens, il a pas un film à tourner, lui?), de Crystal Castle ou des toujours énergisants !!!. Pour ce qui est de vibrer sur des demoiselles, elles ne seront pas en reste et couvriront un large spectre musical : Bat For Lashes, Regina Spektor et les Noisettes réconforteront de leur timbre vos pieds en compote. Combien ça coûte ? Le prix du ticket comprend aussi le camping et les transports en commun (train/bus). Hors frais de réservation, le tarif est le suivant (en prévente) : 89 euros pour une journée (avec deux nuits en camping, sympa) ; combi trois jours : 171 euros. Ces prix comprennent service et contribution mobilité. Attention que les billets sont nominatifs ; ne rachetez rien en seconde main. S’y rendre ? Le plus simple (et le plus écologique ; le Pukkelpop est l’un des festivals européens les plus soucieux de l’environnement) est de prendre le train jusque Hasselt. Kiewit est la station suivante, située à environ 500 mètres du site du festival. En voiture, prendre la E314 ou la E313, direction Hasselt, prendre la sortie 29 (Houthalen-Helchteren). Ensuite, vous savez ce qu’ils vous reste à faire : suivre la meute festivalière. Dans le cas contraire, on ne peut plus rien pour vous.
www.pukkelpop.be
Ven 16 août
Sam 17 août
The Prodigy, Neil Young & Crazy Horse, Eels, Boys Noize (dj-set), James Blake, DJ Fresh (live), Skunk Anansie, Katy B, The Magician, Fun., Killswitch Engage, Local Natives, The Opposites, Courteneers, Yellow Claw, Nadiem Shah, Johnny Borrell & Zazou, Girls In Hawaii, Low, Poliça, SBTRKT (dj-set), Bingo Players, Zeds Dead, Noah And The Whale, Daughter, Mount Kimbie, Proxy, Totally Enormous Extinct Dinosaurs, TC, Brand New, Maya Jane Coles, Frank Turner & The Sleeping Souls, Unknown Mortal Orchestra, Architects, Chvrches, We Came As Romans, Duke Dumont, Mala In Cuba, MS MR, Lucy Rose, Twenty One Pilots, Puggy, The Pretty Reckless, Dez Mona, Gruppo Di Pawlowski, Compact Disk Dummies, Factory Floor, Rone Presents Modula, Toddla T Sound, XXYYXX, Raketkanon, Little Green Cars, Chuck Ragan, Hazard, Skaters, The Black Heart Rebellion, Lord Huron, Homer, Cloud Boat, Dope D.O.D., Cerebral Ballzy, Dismantle, The Oddword, In The Valley Below, Nina Nesbitt, BRNS, Psycho 44, Animal-Music, Palm Reader
The xx, Franz Ferdinand, Paul Kalkbrenner, Goose, Knife Party, The Knife, Triggerfinger, Foals, Alabama Shakes, Regina Spektor, Bat For Lashes, Opeth, Bonobo, Noisia, Mr Oizo, Crystal Castles, Erol Alkan, Jamie xx, Midlake, Waka Flocka Flame, The Haxan Cloak, Lamb Of God, Julio Bashmore, !!!, Haim, Gojira, Doctor P, Friction, Flosstradamus, Kodaline, Andy Burrows, Noisettes, I Am Kloot, Foreign Beggars, Filter, Ben Pearce, Cult Of Luna, RL Grime, Redlight, Your Demise, The Soft Moon, Mintzkov, Holy Other, Clock Opera, Frightened Rabbit, Baloji, Mosca, Oneman, While She Sleeps, Amenra, Deap Vally, Sir Yes Sir, Bosnian Rainbows, S O H N, The Family Rain, Jagwar Ma, Dans Dans, Pokey Lafarge, Delv!s, Gorgon City, A.N.D.Y., Michael Midnight, Robert Delong, The Sedan Vault, Don Broco, Spoil Engine, San Cisco, Rhinos Are People Too, Soldier’s Heart, Tout Va Bien
22
Feest in het Park
22 - 25 août
Donkvijver, Oudenaarde
Habituel rendez-vous des festivaliers post-Pukkelpop, le Feest in het Park installera une de fois de plus ses chapiteaux et ses baraques à frites aux abords de la ville d’Audenarde quatre jours et une floppée de groupes durant. Direction les bords de l’Escaut et de la N60, ça va dézinguer les orifices. Pas complète à l’heure de mettre sous presse, l’affiche promet déjà de belles aventures musicales, qu’elles soient issues du terroir noir-jaunerouge ou qu’elles aient traversé l’Atlantique pour nous parvenir. Dès le premier jour (jeudi 22), les pulsations électroniques de Brodinski mettront le feu au Charlatan, et ce n’est ni Woodkid (dont il a remixé le ‘I Love You’) ni Ed Banger (son label) qui viendront nous démentir. Les amateurs de roulées qui font guilili se donneront rendez-vous à la scène Elektropedia où le reggae tendance dancehall d’Alborosie sera évidemment… fumant. Le premier qui décèlera les racines siciliennes – si, si – du monsieur gagnera son poids en Romy Pils. Rien de prévu le vendredi 23 ? Emmenez votre stock de bouchons pour oreilles, la drum ‘n bass d’Andy C débarque et ça va envoyer du lourd. Il vous restera de la beuh de la veille ? Le combo californien Groundation invite son reggae mâtiné de jazz à nous la jouer cool Raoul. On met les tongs, on oublie de se raser pendant quinze jours et c’est reparti comme en 1973. Le samedi 24 est LE jour à ne pas manquer. Réunissant deux noms à faire baver le plus fatigué des festivaliers, les G.O locaux ont fait très fort et on serait fou de leur résister. A ma gauche, la formidable Sharon Jones emmènera ses fidèles DAP-Kings à la rencontre d’Aretha Franklin et d’Amy Winehouse, à ma droite, les Buraka Som Sistema balanceront les rythmes infernaux de leur kuduro à la face des clubbers gavés à la CSS et la Fabric. Oh yeah ! Ready to party ? Les 1000 premiers combi à 70 euros étant épuisés, il reste une multitude d’autres formules disponibles, entre le pass d’un jour à 37 brouzoufs et les tickets deux jours à 69 roros (+ 15 si vous débarquez avec la Quechua dépliée en deux minutes). Pour les nuls en géo (toi aussi Bryan), Audenarde est toujours idéalement situé au centre d’un carré Gand – Bruxelles – Mons – Courtrai.
www.feestinhetpark.be
Jeu 22 août Elektropedia: Alborosie, Crookers, Dirtyphonics live, Magnetic Man, Puggy, Left Boy Charlatan: Brodinski, Club Cheval, Gesaffelstein Live, Louisahhh, Monsieur Monsieur, Metrik
Ven 23 août Elektropedia: Andy C, Borgore, Groundation, Coely, Cé’Cile, Safi & Spreej Charlatan: Camo & Krooked ft. Youthstar MC, Koven Grand Mix: Collie Buddz, ‘t Hof Van commerce, Willy Moon, Mr. Vegas
Sam 24 août Elektropedia: Buraka Som Sistema, Jakwob, Compact Disk Dummies, Caspa, Steak Number Eight Grand Mix: Gentleman, Flogging Molly, Absynthe Minded, Sharon Jones & The Dap-Kings, The Van Jets, The Drowning Men
Dim 25 août Elektropedia: Roland & Mauro, Sir Yes Sir, Julian Marley, Admiral Freebee (solo), Alice Russel + more tba
Cabaret Vert
22 - 25 août
Square Bayard, Charleville Mézières, France
Autant l’affiche de l’an dernier tirait une drôle de tronche (à part Daniel Darc, so long, c’était morne plaine), autant cette année, il y aura de quoi s’empiffrer comme un sanglier. Et roter sa bière bio comme une truie alternative : l’éco-festival rock et territoire fait fort : du garage bien pourceau et pop (à la Jay Reatard, Harlem & co) avec les Bass Drum Of Death, de la drum and bass pour les guiboles au sang chaud avec Amon Tobin, de la pop moderne pour hipsters moustachus avec les (un peu surfaits quand même) Alt-J, du rock nerveux vintage bien gominé avec Hanni El Khatib, du rap sénile mais pas encore dégonflé avec le Wu-Tang Clan, de la sousbritpop vitaminée (un genre en soi) avec Beady Eye, de l’électro-punk survoltée avec Crystal Castles, de la soul blues folk avec pieuvre sur le crâne produite par Dan Auerbach (Valerie June), du punk hardcore avec The Bronx et du punk old school avec une bande de vieux en pantacourts, The Offspring. Il y a pas mal d’autres gros noms au menu et encore quelques pépites comme la pop d’H-Burns, biberonnée aux Wilco et autres Walkmen. Les Tarifs : Sont impossibles à suivre. Il y a des billets 1 jour à 29 euros (sauf le dimanche, c’est 5 euros !) et des pass 3 jours (50 euros) ou 4 jours (75 euros). Si l’on compte bien, il semblerait donc possible de se bricoler un pass 4 jours pour 55 euros. Tout de même, de nos jours, pour une telle affiche, c’est quasiment donné.
www.cabaretvert.com
Jeu 22 août Zanzibar: Deftones, Asaf Avidan, Eels Les Illuminatio ns : A$ap Rocky, Alt-j, Major Lazer, Amon Tobin, Carbon
Ven 23 août Zanzibar: The Offspring, Beady Eye, Boys Noize, Sick Of It All, Bass Drum of Death Les Illuminations: Crystal Castles, Netsky, Skip the Use, The Bronx, Outside Inc, Den House
Sam 24 août Zanzibar: Wu Tang Clan, Two Door Cinema Club, The Bloody Beetroots, Bomba Estereo, H-burns Les Illuminatio ns : Gesaffelstein, Brodinski, Hanni El Khatib, Royal Republic, Grindi Manberg, Caos Locos
Dim 25 août Zanzibar: Keziah Jones, Valerie June, The Skints Les Illuminatio ns : Keny Arkana, The Moodhunters, Mila Marina, Nightbush City Rockers
Rock en Seine
23 - 25 août
Domaine National, Saint-Cloud, France
Pour son dixième anniversaire, le festival Rock en Seine met les petits plats indies dans les grands plats pop, pour une affiche à rendre vert de jalousie le moindre programmateur fiévreux. De l’excellent, du très bon et, dans le pire des cas, du parfaitement acceptable, tel est le menu concocté par les organisateurs parisiens. Les têtes d’affiche parleront à 99,9 % des lecteurs de RifRaf, qu’elles se nomment Paul Kalkbrenner ou Franz Ferdinand (vendredi), Phoenix ou Nine Inch Nails (samedi), sans même parler de System Of A Down (dimanche), les grands crus de la scène pop/rock/dance internationale se donnent rendez-vous dans le Parc de Saint-Cloud et ça risque de frapper aussi fort qu’un coup droit de Serena Williams. Au-delà de ces ronflantes célébrités, l’événement francilien nous subjugue par la qualité constante du line-up proposé. Rempli d’artistes parmi les grands de demain, Rock en Seine a convié à son festin 2013 Savages, Hanni El Khatib, Valerie June, Wavves, Lianne La Havas, The Child Of lov ou Fauve, sans même parler des historiques et toujours remarquables Belle & Sebastian, !!!, Eels, Black Rebel Motorcycle Club. Convaincu et enthousiaste ? Le festival a lieu le dernier week-end d’août dans le Domaine national de Saint-Cloud, aux portes de Paris. Vu l’endroit, nous déconseillons très fortement l’usage de la voiture, la Gare du Nord n’étant qu’à 1h20 de son homologue bruxelloise du Midi. Prendre ensuite la ligne 10 du métro et descendre à l’arrêt Boulogne – Pont de St-Cloud. Le forfait trois jours à 109 euros est on ne peut plus démocratique et le prix à la journée (49 euros) reste très abordable au vu de la qualité des artistes présentés. Un camping (pas donné) est proposé, à partir de 60 euros pour une tente de deux personnes (90euros avec le petit déj’ inclus !). Pour une tente de 4, c’est facile Achille, multiplier ces prix par deux. La réservation est on ne peut plus simple, à partir du site du festival.Sinon, vous connaissez d’autres festivals, vous, organisés dans un parc dessiné par Le Nôtre offrant une vie panoramique sur la Ville Lumière ? Nous non.
www.rockenseine.com/
Ven 23 août !!! (Chk Chk Chk), Alex Hepburn, Alt-J, Belle And Sebastian, Daughter, Diiv, Franz Ferdinand, Hanni El Khatib, Johnny Marr & The Healers, Kendrick Lamar, Paul Kalkbrenner, Savages, Skaters, Tame Impala, Team Ghost, Tomahawk
Sam 24 août Black Rebel Motorcycle Club, Fauve, Fi/She/S, Fritz Kalkbrenner, Gary Clark Jr, J.C. Satan, La Femme, Laura Mvula, Nine Inch Nails, Patrice, Phoenix, The Child Of Lov, Valerie June, Wavves, Vitalic
Dim 25 août Asap Rocky, Chvrches, Eels, Is Tropical, Lianne La Havas, Mac Miller, Major Lazer, Ms Mr, Parquet Courts, Skip The Use, St. Lo, Surfer Blood, System Of A Down, The Bloody Beetroots, Tricky
s u T S U G U A 9-rk10‘t Paelsteenveld Pa
GFRESATTIVIASL
TheSvenSelecter Van Hees live
Dreadzone The Skatalites
Zule Max Imperial Tiger Orchestra Lucy Love Janez Detd Circo
East End Rock Krema Kawa Raggaravane Dj Yamo G.T. Moore & the Lost Ark Band Dj Bobalicious Kel Assouf Radio Negra Black Flower
www.afrocari b bean.be Supported by:
24
festivals*gigs*parties OLT
Joachim Garraud, Taboo, DJ Residents
27 juin - 7 septembre
mixmy day pr oj ec t.be
Openlucht theater Rivierenhof, Deurne
Bear Rock Festival 28 juin
Place du Chapitre, Andenne
Oscar And The Wolf, W Victor, The Fouck Brothers, New York Wannabes, Teraformer, Little X Monkeys, Twisted Frequencies, Immaculate Star, Hal Flavin, 5Underground
30 juin:
Raggasonic, Calexico, Patrice, CeeLo Green, Balkan Beat Box, Mos Def & Robert Glasper Band, Morgan Heritage, Die Antwoord, Wax Tailor, Yew, Delvis, Rebelution, Salif Keita, Féfé, Abel Irie, Living Up Soundsystem, DJ Vega
couleurcaf e.be
Centrum Genk
The Scabs
1 juillet:
NAS
2 juillet:
George Thorogood & The Destroyers
5 juillet:
Cookies & Cream
6 juillet:
Rufus Wainwright
9 juillet:
Steve Winwood
14 juillet:
Melody Gardot
17 juillet:
Gilberto Gil, Lucas Santtana
19 juillet:
Tomi Y Su Timbalight
22 juillet:
Richard Thompson Electric Trio
26 juillet:
Les Truttes
27 juillet:
Tindersticks
Tyson Boogie, Scrapy Tapes, Birth Of Joy, Hots Rats, Scathodick Surfers, Les Mauvaises Langues, Skarbone 14, June Bug & The Storytellers, Jeanzibart, Oscar, Yordan, Faut Qu’ça Guinche, … citadelleenbordees.fr
Afro Latino Opitter, Bree
Sam Vloemans + Xamanek
3 août:
Admiral Freebee, The Bony King Of Nowhere
8 août:
Wastemyrecords night: Creature With The Atom Brain, Bed Rugs, King Dalton, Protection Patrokl Pinkerton, + special guest
9 août:
La Chiva Gantiva
10 août:
Archive
16 août:
’t Hof Van Commerce + Tourist
19 août:
21 août:
Of Monsters And Men, Asgeir Trausti
The Avett Brothers, Martha Wainwright
24 août:
SX
25 août:
The Waterboys
28 juin:
Tego Calderón, Tambours Du Bronx, Sabena, Popcaan, Otros Aires, Buscemi, T-Vice, Manolito y su Trabuco, Checkpoint Guanebara,...
29 juin:
Romain Virgo, Prince Royce, Meta & The Cornerstones, Jungle By Night, Hot Water, Gente De Zona, Ebo Taylor, Carimi, Juan Magan, T-Vice, Tromboranga, Kuenta I Tambu, Sabena,…
30 juin:
Katchafire, Jamaram, Flavia Coelho, Fatoumata Diawara, DJ Tudo & Sua Gente De Todo Lugar, Adalberto Alvarez Y Su Son, Maxi Priest, Yuniel Jimenez, Black Bazar, ...
afro-latino.be
Couleur Café 28 - 30 juin Tour & Taxis, Bruxelles
28 juin:
[PIAS]Nites: Agnes Obel, Melanie de Biasio, Float Fall
5 sept:
29 juin:
Hooverphonic with Orchestra
30 août:
Byrning Down The House – We Are Not Talking Heads
31 août:
Chic ft Nile Rodgers
op enl uc ht t h e a t e r. b e
Mix My Day Project 27 juin Esplanade de la Citadelle, Namur Parachute Youth, Quentin Mosimann,
Tarrus Riley, Fat Freddy’s Drop, Andy Allo, Macklemore & Ryan Lewis, Matisyahu, Gandhi, Zaz, Xavier Rudd, Maceo Parker, Birdy Nam Nam, Nina Miskina, Spaïcy, Ondatropica, Acoustic Africa, Cody Chesnutt, Joey Starr B.O.S.S. Soundsystem, Daria Khart, Pirates Crew Soundsystem, Arno Gomez
Le Jouet Musical, Sweet Rodeo
beachdays .n e t
Mat’Noir 29 juin
28 juin:
Bart Peeters, Sweet Coffee, Meuris, Les Truttes, De Corsari’s, Yass, Melé, Parachute Youth, Don Rimini, Djuma Soundsystem, Kill Frenzy, Winnaar DJ Contest, The Ant, Faisal, Skyve, Genker All Star Jam Night
30 juin:
Max Romeo & The Congos, Aloe Blacc, Nneka, Wyclef Jean & Refugee Camp, Faithless dj-set Sister Bliss & Maxi Jazz, Trixie Whitley, Kery James, Skip The Use, Jimmy Cliff, Coely, Sindicato Sonico, Saule, La Makina Del Karibe, Neneh Cherry & RocketNumberNine, Bernard Dobbeleer, Onda Sonora, Tim Arisu
27 + 28 + 29 août:
30 juin:
Umberto Tozzi, Gipsy Kings, Rowwen Hèze, De Dolfijntjes, The Van Jets, Compact Disk Dummies, Coely, Clown, Arne Vanhaecke, Bovarii, Lisa Castelli, Onze Zaak, PolarJacket, Bed Rugs, vi.be contest winnaar, Statue, Tiewai, Oscar and the Wolf, N.A.S., Chahid, Chaz & Djalu, Cinus & Lano, Red Lucky Seven, Paralyzers, Creep
The Broken Circle Bluegrass Band
2 août:
Pimp My Track, Coffee Or Not, The Annarbor, Colline Hill, Marka, Las Caras, Xaman Ek, Eagles Road, Lady Cover
29 juin:
31 juillet + 1 août:
The Waow, Montevideo, DJ
29 juin:
Dunkerque, France
28 - 30 juin
Parking du Marché Esneux Larson
Festival la Citadelle en Bordées 28 juin
28 - 30 juin 28 juin:
bear- roc k.or g
28 juin:
gras pop.be
Beachdays
Genk On Stage 28 - 30 juin
Maids, The Ghost Inside, Deez Nuts, Newsted, The Sword, Clutch, Winterfylleth, Every Time I Die, Red Fang, Bullet, Heaven’s Basement, Voodoo Six, King Hiss
Chic ft. Nile Rodgers, Trixie Whitley, Daan, Raymond van Het Groenewoud, Brahim, Marble Sounds, Sir Yes Sir, Duplicate, Muze Jazz Orchestra plays Zappa, The Jacquelines, Kids on stage, BRNS, Ewert & The Two Dragons, Mister & Mississippi, Tortuga Boulevard, Portrait, Ellen Steegen, Lines, Body C*nt
genkonstage.be
Polka Polka, La Fanfare Kermesz à l’Est, CasaNoé, The Babel Orchestra, James Deano, Stereopclip, Vegas, Nordic Summer, The Switch, Ladylo, … matnoirf es t i v a l.be
Verdur Rock 29 juin Théàtre de Verdure-Citadelle,Namur La Grande Sophie, King Prawn ft Al ‘Asian Dub Foundation’, The Skints, Absynthe Minded, Hyphen Hyphen, Lieutenant, Kolombo vs Loulou Players verdur-rock.be
Eupen Music Marathon 29 + 30 juin
Eupen
29 juin:
Puppetmastaz, Mighty Sleepwalkers, Neogene, Buenas Ondas, Bali Murphy, …
30 juin:
Graspop 27 - 30 juin
Plaine du MâtNoir, Marcinelle
Dessel
27 juin:
Top 50, Komah, Hexa Mera, Leave Scars
28 juin:
Twisted Sister, Korn, Soulfly, Papa Roach, Helloween, Kreator, Coal Chamber, Mayhem, Heaven Shall Burn, Dark Funeral, Katatonia, Korpiklaani, Prong, All That Remains, Grave Digger, Entombed, Rotting Christ, Heathen, Unleashed, Asking Alexandria, Varg, Veil Of Maya, Love And Death, Escape The Fate, In This Moment, Crucified Barbara, The Monolith Deathcult
BAP, Rea Garvey, Max Herre, Royal Republic, Orchestre National du Vetex, The Cable Bugs, Somebody Wrong Blues Band, …
s unergia.be
Rock A Field 29 + 30 juin Roeser, Luxembourg, Lu
29 juin:
Slipknot, Within Temptation, Bullet For My Valentine, Saxon, Down, P.O.D., Hypocrisy, The Devil Wears Prada, Udo, Agnostic Front, Absu, Caliban, Rockstar, Thy Art Is Murder, Lock Up, Aura Noir, Brainstorm, Tankard, Amaranthe, Dunderbeist, Iced Mother-Fucking Earth, Between The Buried And Me, Sylosis, After The Burial, Vanderbuyst, Hacktivist, Steak Number Eight
30 juin:
Iron Maiden, In Flames, King Diamond, Stone Sour, Testament, Parkway Drive, Epica, Hellyeah, Ghost, The Dillinger Escape Plan, God Seed, Moonspell, Pretty
29 juin: Phoenix, Seed, The Script, Kraftclub, Netsky, The Bosshoss, De Läb, Of Monsters And Men, Flux Pavilion, Kodaline, Left Boy, Animal, Dead Cat Bounce, Toxkäpp!, Heartbeat Parade, Seed To Tree, … 30 juin: Queens Of The Stone Age, Bloc Party, Volbeat, C2C, Example, Jake Bugg, Band Of Horses, Macklemore & Ryan Lewis,
06/07
BARONESS
ELVIS COSTELLO
26
festivals*gigs*parties Tame Impala, The Heavy, Monophona, Masters Of Reality, Mother Heroine, …
Sjock festival
Les Ardentes
Lasemo
5 - 7 juillet
11 - 14 juillet
12 - 14 juillet
Parc Astrid, Coronmeuse, Liège
Domaine d’Arenberg, Enghien
Poeyelhei, Gierle
atelier.lu/raf
12 juillet:
He Died While Hunting, Hilight Tribe, Les Cowboys Fringants, Les Fils De L’autre, Li-Lo*, Mes Souliers Sont Rouges, Skarbone 14, Spleen, …
Rock Werchter 4 - 7 juillet
Festivalweide, Werchter
4 juillet: All Time Low, Airbourne, Black Rebel Motorcycle Club, Vampire Weekend, The National, Green Day, Netsky, Fidlar, Vintage Trouble, Laura Mvula, Jessie Ware, Jamie Lidell, Dizzee Rascal, The Bloody Beetroots, Palma Violets, The Black Angels, Balthazar, Biffy Clyro, Bloc Party, Sigur Rós 5 juillet: The Bots, Two Door Cinema Club, The Hives, The Script, Phoenix, Kings Of Leon, Blur, Charles Bradley And His Extraordinaires, Angel Haze, Ke$ha, Major Lazer, C2C, Vitalic VTLZR, Boys Noize, Gary Clark Jr, Lianne La Havas, The Lumineers, Richard Hawley, John Legend, Ben Howard 6 juillet:
The Van Jets, Graveyard, Stereophonics, Kendrick Lamar, Nick Cave & The Bad Seeds, Volbeat, Rammstein, SX, Disclosure, Rudimental, Azealia Banks, James Blake, Goose, Trash Talk, Jonathan Jeremiah, Odd Future, Earl Sweatshirt, Django Django, Tame Impala, Frank Ocean
7 juillet: Twin Forks, A Day To Remember, Gogol Bordello, Band Of Horses, Thirty Seconds To Mars, Depeche Mode, Editors, Youth Lagoon, 14Bastille, Tom Odell, Passenger, Asaf Avidan, Jake Bugg, Dimitri Vegas & Like Mike, Matthew E. White, Haim, Alt-J, Of Monsters And Men, The Gaslight Anthem, Modestep ro ck w e r c h t e r. b e
Les Eurockéennes fr 4 - 7 juillet
Site du Malsaucy,
Belfort, Fr
4 juillet:
Jamiroquai, -M-, Asaf Avidan, Alt-J, Wax Tailor, Boys Noize, Major Lazer, Gary Clark Jr, Joey Bada$$, Skaters, La Femme, Juveniles, Parquet Courts, Chapelier Fou, Mesparrow
5 juillet: The Smashing Pumpkins, Archive, The Bloody Beetroots, Woodkid, Airbourne, Skip The Use, Lilly Wood & The Prick, Gesaffelstein, Deap Vally, Action Bronson, Danny Brown, Fidlar, Beware Of Darkness, Jupiter & Okwess Int., Trash Talk, Matthew E. White, Electric Electric, Pih Poh, Le Club Des Justiciers Milliardaires D’abidjan 6 juillet: Phoenix, Two Door Cinema Club, Kery James, Kavinsky, Lou Doillon, Dinosaur Jr, Busy P, A$Ap Rocky, Black Rebel Motorcycle Club, Valerie June, Matisyahu, Rich Aucoin, Is Tropical, Jackson And His Computer Band, Mykki Blanco, Cassius, Fauve, Jc Satàn, Von Pariahs, Oy, Yules, Griefjoy, The Strype 7 juillet: Blur, Skunk Anansie, My Bloody Valentine, Keny Arkana, Tame Impala, Mass Hysteria, Neurosis, The Black Angels, The Vaccines, Disclosure, Palma Violets, Graveyard, Red Fang, Hyphen Hyphen, Chvrches, Kvelertak, Da Octopusss eurockeennes.fr
13 juillet:
Barcella, Cédric Gervy, FonoGraFF, Gaëtan Streel, Grand Jojo, Les Hurlements d’Léo et les Fils de Teuphu dans Camping de Luxe, …
14 juillet: 5 juillet: Long Tall Texans, The Caravans, Adios Pantalones 6 juillet:
Black Lips, The Jim Jones Revue, Throw Rag, Paul Ansell’s Number Nine, The Baboons, Bloodlights, Jack Rabbit Slim, Sean And Zander, Wildfire Willie And The Ramblers, John Coffey, The Lucky Devils, Crystal And Runnin’ Wild, The Snookys, The Experimental Tropic Blues Band
7 juillet: Dinosaur JR, Rival Sons, New Bomb Turks, Los Straitjackets, Deke Dickerson And The Ecco-Fonics, Swingin’ Utters, Smokestack Lightnin’, The Rumblejetts, The John Lewis Trio, The Ladykillers, Blackup, The Hi-Stars sj oc k.c om
Main Square 5 - 7 juillet Arras Citadel, Arras, Fr
5 juillet:
Twin Forks, Rival Sons, Biffy Clyro, Thirty Seconds To Mars, The Prodigy, gagnant tremplin, Balthazar, Haim, Modestep, Bloc Party, Enter Shikari, Netsky
6 juillet:
Mike And The Mechanics, Local Natives, Saez, The Hives, Sting, C2C, gagnant tremplin, Kodaline, Of Monsters And Men, Asaf Avidan, Alt-J, dEUS, Madeon
7 juillet:
Charles Bradley & His Extraordinaires, Volbeat, Puggy, Stereophonics, Archive, Indochine, gagnant tremplin, Left Boy, Modest Mouse, Lou Doillon, Kendrick Lamar, Wax Taylor And The Dusty Rainbow Experience
mainsquarefestival.be
Melrock 6 juillet
Cercle Saint-Pierre,
Melreux Black Tartan Clan, René Binamé, Mad Men’s Team, Skelt’s, Las Slaches, Freaks 77, The Way Days, Cold Temple
Custom Show Rock’n Roll Tonight! 6 + 7 juilllet
Grand Place, Auvelais
6 juillet: So Mary, Little X Monkeys, Johnny Dick,The Laid Mamy’s Project, Bouldou And The Sticky Fingers, BJ Scott 7 juillet: Dirty Blue Smoke, The Sneaky Freaks, The Jet-Sons, The Rumblejetts, DJ Boule, Smooth And The Bully Boys mj tamines.be
11 juillet:
Amadou & Mariam, Bertrand Lani & Band, Dan San, Les Déménageurs, Les Fatals Picards, Les Ogres de Barback, Roscoe, …
NAS, Steve Aoki, Feed Me, BB Brunes, Danakil, The Heavy, Superlux, Vismets, Skip&Die, Trombone Shorty & Orleans Avenue, Waka Flocka Flame, Figure, Two Kids On Holiday
las emo.be/ 2 0 1 3 /
12 juillet:Mika, IAMX, Stupeflip, 1995,
12 - 14 juillet
Disiz, Alex Hepburn, DJ Hype, Balthazar, Puppetmastaz, G-Dub feat. Original Sin & Sub Zero, Annix feat. Konichi & Decimal Bass, MØ, Grems full version, Ego Troopers, Bigflo & Oli, A Notre Tour Lomepal Caballero La Smala Exodarap, FCL feat. San Sado & Red D
13 juillet:
dEUS, Kaiser Chiefs, Lou Doillon, Dada Life, Digitalism (dj-set), Oxmo Puccino, Soldout, The Maccabees, Eiffel, La Femme, Elvis Black Stars, Raving George, Compact Disk Dummies, Pale Grey, Yew, A.N.D.Y., Ego Troopers, Junior, Mr. Magnetik
14 juillet:-M-, Arno, Hooverphonic with strings, Trixie Whitley, The Raveonettes, An Pierlé, Hanni El Khatib, Piano Club, Jacco Gardner, Lieutenant les ardentes .be
Rock Herk 12 + 13 juillet Olmenhof, Herk De Stad
12 juillet:
BRNS, Housemeister, Clouds On Elektricity, Tall Ships, Longlost, SX; Amenra, Oathbreaker, Heart In Hand, Traumahelikopter, Pomrad, Psycho 44, These Mountains Are Ghosts; Bloodfire & MC Mota, Cookie Monsta, Ego Troopers, Murdock, Blatan
13 juillet:
Maxïmo Park, The Sha-LaLee’s, Hadouken!, Mad About Mountains, Big Deal, Drenge; Bury Tomorrow, Raket-kanon, Suuns, Vanna, 30.000 Monkies, Warm Soda; Gtronic, Eptic, The Whatevers, Duploc
rockherk.be
Cactus festival
At The Villa At The Villa, Mouscron
12 juillet:
Nalin & Kane, Phi Phi, C.P. , Marko, Greg All
13 juillet:
Sharam Jey, Miss Gwen, Fred Hush, Lil’Toons, Idolphe
14 juillet: René Bourgeois,
Loulou Players, Croky, Ice vs. Sispeo, Idolphe
f acebook.c o m/ a t t h e v i lla
TW Classic 13 juillet
Festivalterrein, Werchter
Bruce Springsteen & The E Street Band, Keane, Santana, Ben Harper and Charlie Musselwhite, Blondie, Balthazar twclas s ic.b e
Brosella Folk & Jazz 13 + 14 juillet Théâtre Verdure, Bruxelles
13 juillet:
Olla Vogala, Dacosse ft Jorge Pardo, Sam Lee & Thomas McCarthy, Carthy, Hardy, Farrell & Young, Green Moon, De Temps Antan, Melech Mechaya & Misia
14 juillet:
UMO Jazz Orchestra & Verneri Pohjola, Yves Peeters Group, Nathalie Loriers New Trio, Elina Duni Quartet, Big Frisell’s Big Sur Sextet, Big Noise & Evan Christopher, Jon Batiste & The Stay Human Band
bros ella.be
Power Festival 13 + 14 juillet Place Communale, La Louvière
12 - 14 juillet Minnewaterpark, Brugge
12 juillet:
Hooverphonic With Orchestra, Thurston Moore & Chelsea Light Moving, Pinback, Blaudzun, Isbells
13 juillet:
Ozark Henry, Calexico, Bonnie Raitt, Michael Kiwanuka, The Raveonettes, Ghostpoet, …
14 juillet:
dEUS, Beach House, Balthazar, The Tallest Man On Earth, SX, Portico Quartet, Terakaft
cactus f es tival.be
13 juillet:
Karma to Burn, The Experimental Tropic Blues Band, The Hillbilly Moon Explosion, Turbowolf,
HUMO PRESENTS
22-23-24-25 augustus donkvijver oudenaarde
MAGNETIC MAN ANDY C FLOGGING MOLLY ALBOROSIE TRICKY BURAKA SOM SISTEMA JULIAN MARLEY BORGORE GROUNDATION SAM SPARRO GESAFFELSTEIN CAMO & KROOKED ADMIRAL FREEBEE SOLO GENTLEMAN CROOKERS BRODINSKI ABSYNTHE MINDED THE VAN JETS MR VEGAS JAKWOB CASPA DERRICK MAY ' T HOF VAN COMMERCE CE'CILE PUGGY STEAK NUMBER EIGHT ALICE RUSSELL ... Tickets + info: www.feestinhetpark.be
catch a vibe at:
FRI. AUG. 2nd - SAT. AUG. 3rd 2013
zandstraat GEEL - BELGIUM
BUSY SIGNAL ROMAIN VIRGO CAPLETON FREDDIE MCGREGOR MARCIA GRIFFITHS KEN BOOTHE BOUNTY KILLER THIRD WORLD KING JAMMY'S CUTTY RANKS GYPTIAN KILLAMANJARO PROTOJE LEROY SIBBLES AFRICAN HEAD CHARGE SOUNDSYSTEM MAD PROFESSOR TIFA DUBTONIC KRU HOLLIE COOK INI KAMOZE PENTATEUCH PRINCE FATTY JAH9 MIGHTY CROWN ABASHANTI GAZ MAYALL GLADDY WAX
FOR FULL LINE-UP AND TICKETS:
WWW.REGGAEGEEL.COM
28
festivals*gigs*parties The Monsters, Loading Data, The Black Tartan Clan, Bulls on Parade, Jane Doe & the Black Bourgeoises, A Supernaut, Transcoder, My Diligence, Another Black Band, DJ SingCinaty, Suicide Girls
14 juillet:
Punish Yourself, The KdvDeviators, Banane Metalik, The Urban Voodoo Machine, Burning Heads, Parabellum, Skarbone 14, Mononc’Serge, The Caroloregians, The Lucky Devils, Dirty Bees, Adios Pantalones, The Scrap Dealers, The Dead Shrimps, DJ Boule
p ow er fes t i v a l . b e
Les Francofolies 17 - 21 juillet
Centre de Spa
Boomtown 23 - 27 juillet
Kouter & Ha’, Gent
Boechout
25 juillet:
Dakhabrakha, Akua Naru, Che Sudaka, Aangespoeld, Los Murginales Castellers de la Sagrada Familia, Batucada Sound Machine, Ky-Mani Marley, Aangespoeld
27 juillet:
4 août:
28 juillet:
gouvy.eu
Dom La Nena, Coely, Aangespoeld, Terakaft, Guido Belcanto, Ensemble Tirana, Maraca, Castellers de la Sagrada Familia, Los Murginales
Handzame/Kortemark
Black Box Revelation, Benjamin Biolay, Alpha 2.1, Compuphonic, Antoine Henaut, Ozark Henry, Daan, Colline Hill, Saez, Puggy, Agoria, Aeroplane, Giedré, Domgue, Martin Solveig,..
19 juillet:
La Mordue, Dalton Télégramme, Domgue, DJ Didjé, Renato, Julien Clerc, Lou Doillon, Marie-Pierre Arthur, Son Of Kick, Veence Hanao,...
20 juillet:
Dalton Télégramme, Caïman Fu, Quentin Mosimann, Yous-soupha, Lisa LeBlanc, Domgué, Pascal Obispo, Raphael, Dr Lektroluv, Party-harders, The Bony King Of Nowhere,...
21 juillet:
Mailbu Stacy, Stephan Eicher, Stereo Grand, Folie Douce, Felix da Housecat, Pierre Simon, Les Sœurs Boulay, Jupiter Okwess International,...
w w w. fr a nc o f o l i e s. b e
Maasai Warrior ft Iman Issachar, Young Warrior Soundsystem ft Roger Robin & Sista Zakeyah, Jah Obeserver meets Chalice Soundsystem
27 juillet:
Irie Vibes Band ft Teddy Dan, Ionyouth Soundsystem, Obidaya, Rod Taylor & Al Campbell backed by Dreadless, Barry Issac, Hughie Izachaar & The Royal Kings Band, Jah Youth Roots Ambassador with Lioness Fonts & Prince Livijah, Velotronix, Skarallaos
g r eenforward.be
Bruksel Live 27 juillet Théâtre de Verdure, Bruxelles Hear, Hear! (A Cheer), Roselien, Tommigun, Oscar & The Wolf, Float Fall, Spinvis, Labyrinth Ear, Dalai Lama Renaissance, Koreless, Kingstux, We Bring You, Gullfisk, Le Cousin, Melja, Ltgl, Dj Slow, Sinjin Hawke, Tessela, A Made Up Sound Aka 2562, Roebin De Freitas, Funky Bompa & Dj Reedoo, Monkeyrobot & Friends, Onda Sonora, Uphigh Collective, ...
Plain de la Machine à Feu, Dour voir page: 13
10 Days Off Vooruit, Gent
voir page: 14
M-idzomer
Congés Annulés 2 - 30 août
Ronquières Festival 3 + 4 août voir page: 18
Afro C Festival 9 + 10 août voir page: 20
Antilliaanse Feesten 9 + 10 août Blauwbossen, Hoogstraten
9 août:
Willy Chirino, Cubaton All Stars, Fulanito, Rikki Jai, The Selecter, Kumbia Queers, Rebels Band, Bomba Estéro, Freddy Loco ft Vin Gordon
10 août:
Kassav’, Kes The Band, Charanga Habanera, Jimmy Saa, Azucar Negra, Rkm Y Ken-Y, Shakalewa, Kuenta Y Tambú, Staff Des Leaders, Grupo Extra, Kevin Florez
antilliaans ef ees ten.be
Ieperfest 9 - 11 augustus H8000 Area, Ieper voir page: 20
29° Gaume Jazz festival
Agoria, Matthias Tanzmann, Deg, Pierre, Umlaut
lib e r ti ne su p e r sp o r t . b e
Parc, Rossignol - Tintigny
10 août:
Whylanders, Ilydaen, The K, The Goon Mat & Lord Benardo, Experimental Tropic Blues Band, Alpha 2.1, Thot, Trou et Duc Sound System
11 août:
Chords Strikers, Alouest, Panda Royal, Cédric Gervy, Waka, Turdus Philomelos, Wild Boar and Bull Brass Band, Skarbone14, DJ Grass Mat’
weadf es tival.be
Fuse & Libertine Supers port On The Beach 14 + 15 août Belgium Pier, Blankenberge Infinity Ink, Ejeca, A.N.D.Y, Christoph, Mickey, Rick Shiver f us e.be
Pukkelpop 15 - 17 août
voir page: 21
Rock Op Het Plein 16 août
St.Maartensplein, Wervik
Zornik, Maria Isn’t A Virgin Anymore, The Devilles, The Wolf Banes, Kraantje Pappie, Christophe Lambrecht rockophetp le i n .be
9e Metal Méan Festival 17 août Under A Big Tent, Méan
Reggae Geel Micro Festival
Cozier & Hermans Duo, .ZIP, Brussels Jazz orchestrat ft Tutu Poane, Big Noise
10 août:
metalmean .be
2 + 3 août voir page: 16
Esperanzah!
20 juillet:
Havelange
9 août:
19 + 20 juillet Klangkarussell, Wolf Music DJ’s, A.N.D.Y, Christoph, Mickey, Rick Shiver
10 + 11 août
1 - 4 août
Dranouter
19 juillet:
Wead
Dying Fetus, Marduk, Anaal Nathrakh, Deströyer 666, Decrepit Birth, Tribulation, Year Of The Goat, Saille, Exuviated, …
Libertine Supersport & Fuse On The Beach Belgium Pier, Blankenberge
voir page: 20
Loretta And The Bad Kings, Danny Bryant Blues Band, Paul Lamb & The King Snakes, Dr Feelgood, Pak trio Blues Band, Burning Plague Blues Band
9 - 11 août
18 - 21 juillet
18 - 29 juillet
26 juillet:
brukselliv e.be
Dour
3 août:
26 juillet:
26 - 27 juillet
18 juillet:
José Louis Gutiérrez Trio, Champian Fulton Quartet, Tom Harrel Quintet, Trio Grande, Robert Jeanne Quintet The Swing Barons, Freddie Redd Colours Quartet, Lou Donaldson Quartet, Benny Green Trio & Jesse Davis, Thomas Champagne Trio, Douce Ambiance,..
Irie Vibes
Djinn Saout, Oli.F, Doctot No!z, Siddharta Björn, Panorama 08, Jeronimo, BRNS, Salomé Leclerc, DJ Didjé, Natasha St Pier, Keith Kouna, Caïmann Fu,...
9 - 18 août Place des Palais, Mont Des Arts, Magic Mirros, Bruxelles
2 août:
Sfinks Mixed
Sabîl, Jagwa Music, Lindigo, Clement Peerens Explosition, Aangespoeld, Kapitein Winokio, Nano Sternn, Ricardo Lemvo & El Bataillon de la Rumba
17 juillet:
Brussels Summer Festival
2 - 4 août Ferme Madelonne, Gouvy
voir page: 14
25 - 28 juillet
Gouvy Jazz & Blues
2 - 4 août
Lokerse Feesten 2 - 11 août voir page: 17
Nordanians, Tin Men & The telephone, Laurent Blondiau/Yannick Peeters, JM Jazz World Orchestra, Music 4 A While, Eric Legnini ‘Swing Twice’, Les P’tits Gaumais du Jazz, Electric Miles project, Too Much & The White Nots, Toine Thys, Joël Thiry
11 août:
Cruz Control, Nathalie Loriers et Philippe Aerts vs Tinneke Postma, Martine Hobaczewski, Heptatomic, Noa, Sarina Cohn, Kapok, Papanosh, Old Jazzy Beat Mastazz
gaume-jazz.be
Festival d’Art Huy 17 - 21 août Couvent des Frères Mineurs, Huy
17 août:
Sondorgo, Mohammed Abozekry & Heejaz, Cave Canem
18 août:
Karim Baggili, Rémi Decker & Marc Malempré, Green Moon, Ratigan Trio
19 août:
Ablaye Cissoko & Volker Goetze, Osvaldo Hernandéz-Napoles, Patasola
29 20 août:
Anne Niepold, Brussels Underground
21 août:
& Skratsj; winnaar dj-contest, Borealis, Viktor Bodrokvski, Spectdrum, We Are Prostitutes, Kastor & Dice, Raving George, Mark With A K, Sam De Bruyn
Mathias Duplessy & Les 3 Violons du Monde, Quentin Dujardin Trio & Mahsa Vahdat, Cumali Bulduk Trio
25 août:Kapitein Winokio, 3M8S, Bandits, Sisters Only, Dayligt Comes
hu y a r tfest i v a l . b e
boerenroc k.be
Feest in het Park Cabaret Vert 22 - 25 août
Boterhammen In Het Park 26 - 30 aoûtl 12h: Parc Warande, Bruxelles
26 août:
voir page: 22
De Nieuwe Snaar, Lies
Lefever
Bucolique Ferrières 23 + 24 août Site du Tchafour, Ferrières
27 août:
Hans Mortelmans & Groep, Roy Aernouts
28 août:
Wigbert, Jackobond
29 août:
Berlaen, Jonas Winterland
30 août:
Willem Vermandere, Nynke
boterh ammeninh etpark.be
Feeërieën 26 - 30 août Parc Warande, Bruxelles
23 août:
Compuphonic, San Soda
24 août:
26 août:
Sam Amidon, Few Bits, Ignatz
Bastian Baker, Dalton Télégramma, The Peas Project, Pale Grey, Piano Club, Suarez, Alpha 2.1
27 août:
b u c o l i q ue . b e
28 août:
Julliana Barwick, Jan Swerts
Jyva’zik
29 août:
Damien Jurado, Jessica Pratt
23 + 24 août
30 août:
Parc à Mitraille, Court St-Etienne
23 août:
Alice Francis, Lyre le Temps, Jukebox Champions, DJ Dunya
24 août:
Puppetmastaz, BRSN, Alek et les Japonaiese, Djemdi, Le Colisée, Def Monk, Léon l’Accordéon
Dub be good to me: Tikiman & Scion, Mark Ernestus DJ Set
abc onc er ts.be
Scène Sur Sambre 30 + 31 août Abbaye d’Aulne, Gozée (Thuin)
30 août:
jy v a ’ zi k . be
Fiesta City Verviers 23 - 25 août
Denovali Records Presents: Bersarin Quartett, Piano Interrupted, Petrels
Verviers
Beverly Jo Scott, Wishbone Ash, Peter Hook Dj Set, Suarez, Elvis Black Stars, Atomique Deluxe, Wendy Nazare, Renato, 14weeks, April, Abbey Road, … fi es t a c i ty.b e
Rock en Seine 23 - 25 août voir page: 22
Boerenrock 23 - 25 août Reuze Festivaltent, Kortenaken
mercredi 03 juillet Terror, Alpha & Omega @ Entrepot, Brugge, heartbreaktunes.com The Sword @ Rockhal, Esch/Alzette, Lu
jeudi 04 juillet Reject @ The Corner, Bruxelles Barako Bahamas, His Dudeness, Curver vs Woodboy, Sneaky Freaks @ Rockerill, Marchienne-au-Pont, rockerill.com Duo Dada, Les Sœurs Demi-Brides @ Coiffure Lilian, Bruxellesrecyclart.be Boys Sets Fire, Bane, Paper Arms @ Entrepot, Brugge, heartbreaktunes.com Rival Sons @ Rockhal, Esch/Alzette, Lu Stereophonics @ Den Atelier, Luxembourg, Lux
vendredi 05 juillet Sysmo @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Stephan Bodzin, Rodriguez jr, Fabrice Lig, Globul, Dirty Monitor @ Rockerill, Marchienne-au-Pont, rockerill.com Gov T Mule @ Spirit Of 66, Verviers Boysetsfire @ Rockhal, Esch/Alzette, Lu A Day To Remember @ Den Atelier, Luxembourg, Lux, atelier.lu
samedi 06 juillet The Beach Boys @ Kursaal, Oostende, icanhearmusic.be Massachusetts @ Spirit Of 66, Verviers Groovalicious @ Tentation, Bruxelles, centrogalego.be
jeudi 08 août Walrus @ Nijdrop, Opwijk, nijdrop.be Fabrice LIg, Jim, Ralph Storm, Fabrice G, Globul, Las Kellies @ Rockerill, Marchienneau-Pont, rockerill.com Castus, Jean Mikili @ Coiffure Lilian, Bruxelles, recyclart.be
mercredi 10 juillet
Big Noise Tentation, Bruxelles, centrogalego.be Earthless, The Atomic Bitchwax, Mirror Queen @ De Centrale, Gent, democrazy.be Devendra Banhart @ Le Splendid, Lille, Fr
Evim, Summerslam, Li-Lo, Pale Grey, Balimurphy, Cali, Ardenne Heavy, Pandora’s Bliss, Chateau BRNS, Eiffel, Merdan Taplack DJ, Zeil
wardinr oc k.be
jeudi 11 juillet
vendredi 12 juillet
samedi 13 juillet Nervous Shakes @ DNA, Bruxelles Woodkid @ Abbaye Neumünster, Luxembourg, Lux, atelier.lu
dimanche 14 juillet Sysmo @ Festival Josaphat, Schaerbeek
mardi 16 juillet Elvis Costello And The Imposters @ Abbaye Neumünster, Luxembourg, Lux, atelier.lu
jeudi 18 juillet 23 août:
De Afrekening
24 août:Ambassadors Of Nowhere, Revolving Door, Mr.Polska, Gers Pardoel, Bulls On Parade, Channel Zero, Kane, Arno, The Fools, Dirk Stoops, Partyshakerz vs Mobius One
lundi 01 juillet Sysmo @ Halles St-Géry, Bruxelles David Myers @ Spirit Of 66, Verviers
mardi 02 juillet Suuns @ Exit07, Hollerich, Lu, rockhal.lu
dimanche 04 août Maybelline @ Chateau d’Oupeye Die! Die! Die! @ JC Eglantier, Berchem, toutpartout.be
mardi 09 juillet
070.be/sc enesur sambre
31 août:
jeudi 01 août Voodoo Swing @ Nijdrop, Opwijk, nijdrop.be Peps @ Coiffure Lilian, Bruxelles, recyclart.be Maria Goretti Experience, Minimoi, Yosef, Sonny Cigar @ Rockerill, Marchienne-auPont, rockerill.com
Ana Popovic & The Mo Better Love Band @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Atoms For Peace @ Lotto Arena, Antwerpen, livenation.be The Smashing Pumpkins @ Rockhal, Esch/ Alzette, Lux, atelier.lu
Les R’Tardataires, Kaptain K, Blanche, The Magical Candies, Soak, Travel Minds, Vintage Dinosaur, Alouest, Doosra, Rising Sparks, Dr Voy, Lilee (&Swan), Silence Boris, Kaiser Place, Skapilsburger, Over Me, Monday Morning, Ripcode, Le Kosmos Festival, Dandy Shoes, Kegam, Thomc; Maître Gims, Antoine Hénaut, Stere Grand, Montevideo, Elvis Black Stars, Saule, …
Yew, Saule, Puggy, Alpha 2.1, Les R’Rardataires, Skarbone 14, King Prawn, La Femme
jeudi 25 juillet Ucture, Domgue, Funky Chicks, Globul @ Rockerill, Marchienne-au-Pont, rockerill.com Female Rock surprise Party @ Coiffure Lilian, Bruxelles, recyclart.be
mercredi 07 août
31 août:
Site du Festival, Wardin
lundi 22 juillet White Fence, Thee Marvin Gays @ Water Moulin, Tournai, watermoulin.bandcamp.com Hugh Laurie @ Den Atelier, Luxembourg, Lu
Dérange Ta Chambre @ Bruxelles Les Bains, Bruxelles Maybelline @ Rochefort
Deg, Sportelli Gerome, Ralph Storm, Globul @ Rockerill, Marchienne-au-Pont Daydreamer, Dick Black @ Coiffure Lilian, Bruxelles, recyclart.be Crosby, Stills And Nash @ Kursaal, Oostende, kursaaloostende.be Neil Young & Crazy Horse @ Rockhal, Esch/ Alzette, Lu, rockhal.lu Local Natives @ Den Atelier, Luxembourg, Lux
30 août:
dimanche 21 juillet Bush @ Den Atelier, Luxembourg, Lux
lundi 08 juillet
Ke$ha @ Den Atelier, Luxembourg, Lux
30 + 31 août
samedi 20 juillet Roger Waters @ Festivalpark, Werchter, livenation.be Retox ft Justin Pearson @ DNA, Bruxelles, buzzonyourlips.be OutsiderZ DJ Festival @ Nijdrop, Opwijk
Sioen @ Palm Parkies, Stroppen, Halle, busker.be Amanda Palmer & The Grand Theft Orchestra @ Rockhal, Esch/Alzette, Lu, rockhal.lu
Clan d’Estime, Roscoe, Lussi In The Sky, Pegasus, Bastian Baker, Lenka, Boulevard des Airs, …
Ward’in Rock
DJ Shadow @ Den Atelier, Luxembourg, Lux
Protection Patrol Pinkerton @ Nijdrop, Opwijk, nijdrop.be Fernand Zeste, After Sisi @ Coiffure Lilian, Bruxelles, recyclart.be Torche, Pelican @ 013, Tilburg, Nl, 013.nl
vendredi 19 juillet Shapeshifter @ Orpheus, Lessines
vendredi 09 août Electric Soft Parade @ Vieux Lille, France
lundi 12 août Shapeshifter @ Cosa Nostra, Aalst Little X Monkeys @ Namur Plage, Namur
jeudi 15 août The Last Infamous International Play Boys, Twenty Six Tears @ Coiffure Lilian, Bruxelles, recyclart.be Vetex, Maison du Malheur @ Nijdrop, Opwijk Christophe Marteleur, Jean D.L., Sticky Soumka, bourse vinyles @ Rockerill, Marchienne-au-Pont, rockerill.com
samedi 17 août Shapeshifter @ Woodstock, Oudenaarde Alpha 2.1 @ Borq Tour, Neuchâteau
vendredi 23 août Petula Clark, Two Apes, Los Cripis, World Dirtiest Sport @ Rockerill, Marchienne-auPont, rockerill.com
samedi 24 août David Byrne & St.Vincent @ PBA, Bruxelles, livenation.be
mardi 27 août The Nightporters @ Spirit Of 66, Verviers
mercredi 28 août Lenka @ Den Atelier, Luxembourg, Lu
jeudi 29 août El Junta Cadaveres @ Nijdrop, Opwijk Big’n, Mont-Doré, Madeincanada @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be
30
Earteam
Alt
Matias Aguayo
‘I’M A Dancer’ Ce trio français s’est fixé comme objectif de sortir 4 EPs de 4 titres chacun évoluant tous dans un style différent. ‘I’m a dancer’ est clairement un hommage à la scène alternative 80s, tendance punk et post punk, avec aussi une bonne dose de rage hardcore. Les quatre morceaux sont très bons, à la fois sombres et puissants, tout en affichant un côté bien carré et martial qui convient à merveille au genre. J’ai tout particulièrement accroché à l’aspect écorché et franchement désespéré de ‘All that’s wrong in it’ et du très immédiat et post punk ‘Amn’t’. Si cette chronique vous a alléché, n’hésitez pas à prendre contact avec le groupe pour vous procurer cette rondelle : alt. mail.hq@gmail.com (pf)
April March & Aquaserge ‘April March & Aquaserge’ Freaksville
En 1965, France Gall chantait ‘Cet Air-là’ de Gainsbourg, le morceau yéyé ultime. ça sanglotait le mélodrame d’une amourette d’été – « Sur le triste quai d’une gare / Si un jour la vie nous sépare / Ou que ton cœur change de route / Moi j’aurai le mien en déroute » –, celui qui est un peu le mien aujourd’hui. Il me reste cet air-là, ‘Chick Habit’– ‘Laisse Tomber Les Filles’ en v.o. – qui pour toujours parlera de toi et moi, comment c’était mieux avant, le temps de l’amour, comme tous les garçons et les filles de notre âge, quand tu ne m’écrivais pas « tu as des problèmes gastriques, des amours plastiques en toc », ‘Des Tics et Des Tocs’, toc toc, avant que tu puisses parler de moi comme ça : il est complètement toqué ce mec-là, complètement (lady) gaga. Oui, j’t’ai pas été totalement fidèle mais c’est pas grave, je t’adore toujours quand t’envisages encore la pop façon Burgalat, que tu vois la vie en rouge (‘Red Life’), quand, mon Elinor, tu perds le Nord pour te retrouver sur les plages brésiliennes comme si rien n’avait bougé depuis le premier Os Mutantes (‘J’Entends Des Voix’). Au fond, ton disque est beau et triste comme l’automne. Je crois bien que je l’aime, même au tiers. Reviens Elinor, reviens, poupée de son, c’est trop peu, j’ai le cœur en déroute. (lg)
‘The Visitor’ Comeme/Kompak t/News
Parmi les mille et une raisons d’aimer Kompakt, nous parlerons aujourd’hui de l’admirable fidélité du label envers ses protégés. 2000: apparition de Matias Aguayo en tant que moitié de Closer Musik. Deux maxis, un album, et déjà un gros succès d’estime pour le germano-chilien. 2005, premier album solo, ‘Are you really lost’, groove sobre et introspectif, du Kompakt réglementaire mais convaincant. 2008, bardaf, changement de cap: énervé, Matias troque la chemise pour le marcel et lance un putsch retentissant avec ‘Minimal’, morceau déjanté et festif, certes, mais surtout méchante claque à l’adresse du monde du clubbing. Texto: “Les gens ne dansent pas parce que cette musique n’a pas de groove, n’a pas de couilles”. Matias ne se fait pas que des amis mais Kompakt assume: bien vu, c’est un tube. Notre intrépide ami boucle fissa ‘Ay Ay Ay’, son entêtant second album, ref KOMCD076, file en Amérique latine relancer les bumbumbox parties, des fêtes de rue improvisées dans les centres-ville, et y recrute à tour de bras: Rebolledo, Daniel Maloso (Mexique), Dj’s Pareja (Argentine), Diegors (Chili)... Suite logique, Comeme, label marmite pour rengaines hybrides mêlant à peu près n’importe quoi: techno detroïde, secousses latinos, disco, new wave, no wave et parfois même (rions un peu) new beat. Kompakt gère la distribution, Comeme s’exporte, le label fait des émules en Allemagne (Barnt) ou en Russie (Philip Gorbatchev). 2013: revoici Matias avec ‘The visitor’, un troisième album encaissé, raide, pentu, assez haletant donc: de la musique pour clubbers 4x4, en somme. Vous pourrez y perfectionner votre espagnol et apprendre comment rouler les rrrrr. Question design, c’est plus Lada que Mercedes, évidemment, mais tournez le kompakt, euh, le contact, et je vous promets que rien ne vous arrêtera. Arrrêterrra. Arrrrrrrêterrrra. Arrrrrrrrrrrrrrêterrrrrrrrrra. Ok, j’arrête. (ag)
lage, d’un pressage et d’un refroidissement. Ça a la couleur, l’odeur et les composants du bois. Ça n’en reste pas moins le résultat d’un processus chimique. Et c’est esthétiquement douteux et monotone, quoiqu’on en dise. D’ici dix ans, on affichera un sourire gêné devant nos parois, se demandant encore ce qui nous avait pris à l’époque. Promis, le jour où je pondrais un énième groupe électro-pop sous influences 80s, sans goût ni charme ni saveur, je l’appellerai MDF. Mother Duplicate Fuckers. On passe à autre chose, maintenant ? (ab)
Baths ‘Obsidian’ Anticon
About Group ‘Between The Walls’ Domino
Il faut sans doute entendre le titre de l’album comme l’espace restreint qu’il reste à explorer. Parce que le super (About) Group (Alexis Taylor des épuisants Hot Chip, John Coxon de Spitirualized, entre autres) défriche du terrain, et pas qu’un peu, sur ce troisième disque. On avait apprécié le précédent mais, manifestement, une sérieuse étape est franchie. Résultat : ça bouffe à tous les râteliers : funk blanc au groove imparable (‘Walk On By’), soul 2.0 (‘All Is Not Lost’, ou mieux encore ‘Nightlife / Sinking’, ce machin étiré, alangui, nappé d’orgue), réminiscences eigthies relativement inspirées (‘Words’ aurait pu se trouver sur le dernier Beach Fossils), bidouillages électroniques un peu pompeux (‘Graph Paper’, inutile) et excursions post-rock (l’instrumental bien nommé ‘Untitled’, brouillard saturé mutant soudainement en un groove furieux). L’affaire manque encore de cohérence mais les progrès sont tangibles. Admis (mention bien). (lg)
Atlas Genius ‘When It Was Now’ Warner
Ou qu’on donne de la tête, il faut se le farcir. Le MDF, ou panneau de fibres à densité moyenne, est devenu le matériau à la mode, et son aspect de fibres de bois éclatées l’alternative systématique à de plus nobles essences. Polyvalent, bon marché, homogène, le MDF est le résultat du déchiquetage d’arbres moins valorisables dont on élimine les particules trop présentes, d’un encol-
tout ce qu’il y a de plus réjouissant à une situation économique qui l’est nettement moins. Qu’importe, Fotiadis, son comparse Georges Perin et leurs nombreux invités groovent comme si FMI, triple A et Barroso n’existaient pas. Du fond de leur cave, ils frappent clandestinement notes dorées P-Funk et impriment sur billets verts les portraits de Prince et Georges Clinton, tandis que les rouleaux de la presse approuvent cette résistance de leur rythmique breakbeat. Harmonica et flûtes psyché viennent donner l’ultime touche de classe à ce funk des ghettos de l’Europe, où l’on sait encore bien vivre. Malgré tout. (ab)
ALtERNaTIVE ONLiNE-RECORDStORE
Aun ‘Alpha Heaven’ Denovali
Dans la très abondante discographie du label Denovali, près de 180 – vous lisez bien – sorties depuis sa fondation en 2005, tout n’est pas d’un intérêt fondamental et c’est un euphémisme. Hormis quelques artistes à l’aura plus affirmée dans le genre, en gros, des musiques qui planent (dont Greg Haines), la maison germanique a une certaine propension à la redite qui confine parfois au manque de jugement en amont. Pourtant, et c’est heureux de le dire, le présent ‘Alpha Heaven’ d’Aun monte (un peu) en gamme le catalogue de son hébergeur. Tout n’est bien sûr pas subtil ou novateur sur ce nouvel opus de Martin Dumais (notamment un ou deux titres en début d’album), mais la classe avec laquelle il manipule son électronique est majoritairement convaincante, entre vision à la Taylor Deupree et caresse à la Slowdive sur fond de néo-Kosmische affirmé. Promis, la prochaine fois, je dirais encore du bien de Denovali. Ou pas. (fv)
Basement Freaks ‘Funk From The Trunk’ Jalapeno Records
Le funk serait-il l’alternative grecque à la crise ? George Fotiadis nous offre en tout cas avec ce second album des Basement Freaks un soundtrack
Noire et profonde, l’obsidienne n’en émet pas moins un reflet apaisant pour tout qui prend la peine de s’y moirer. Le second album de Baths, qui succède à l’intriguant ‘Cerulean’, porte bien son nom et cache, lui aussi, ses secrets sous une opacité de surface à l’instar d’une pochette que l’on devine inquiétante. Will Wiesenfeld épure la structure de ses constructions électroniques, minimise la présence de ses beats et se laisse cette fois sombrer dans les eaux troubles d’une chillpop a priori glaciale où son chant mélancolique gagne en amplitude. Marqué par la maladie (la bactérie E Coli est passé par là), hanté par des préoccupations qu’il partage sans détour (Dieu, la dépression, la mort), le Californien dérive, yeux rivés au ciel, porté par un courant qu’il accepte plus qu’il n’infléchit, et flotte aux côtés de Toro Y Moi et Deptford Goth sans toutefois atteindre la même intensité, péchant occasionnellement par excès de maniérisme froid. (ab)
Bazooka ‘Bazooka’ Slovenly Records
C’est une vielle rengaine. Quand l’économie recule, la culture avance. Le portefeuille en berne, la Grèce accrédite aujourd’hui le constat. En plein marasme financier, le pays ne s’est jamais aussi bien porté sur le plan des transactions musicales. L’électronique hellénique du jeune Larry Gus vient de trouver refuge sous le toit du label DFA. De son côté, le groupe Acid Baby Jesus agite désormais ses guitares chez Slovenly Records. A la troisième détonation, on découvre Bazooka, quatre excités qui déchargent la distorsion sous les colonnes du Parthénon. En guerre contre la société (‘War Parade’) et les traditions locales (‘Zed The Mystical Goat’), Xanthos, John, Billy et Panos se touchent le manche pendant
qu’Athènes part en couille. Ces enfants de la crise refont le monde au fond du garage. L’aiguille dans le rouge, le pied enfoncé sur la pédale d’effets, Bazooka tire à boulets rouges sur la crise et l’ennui. Chauds comme des slouvakis trop cuits, les mecs montent dans les tours et brandissent ‘Bazooka’, un premier album chargé de mélodies tonitruantes. Mû par une passion pour les sauvages à guitares (Black Lips, Davila 666, Jay Reatard), le groupe grec brûle le pavé et talonne ses dieux. De près. (na)
The Boxer Rebellion ‘Promises’ Absentee Recordings/Warner
Premier groupe de l’histoire du rock à être entré dans le Top 100 du Billboard avec un album sorti uniquement en téléchargement, c’était leur second ‘Union’ en 2009, The Boxer Rebellion n’a pour autant pas renoncé aux bonnes vieilles méthodes physiques. Toujours adeptes d’une musique plutôt mainstream, sans pour autant tomber dans le pompiérisme vulgaire de tous les Muse de ce pauvre monde, le groupe londonien enchaîne des titres dynamiquement radio-friendly, genre Radiohead de catégorie B ayant côtoyé British Sea Power ou The National - ou tout autre avatar d’un rock anglo-saxon qui veut se donner un genre sans trop effrayer le bon peuple. Ce n’est forcément ma tasse de thé mais ça se laisse toujours écouter entre une clope, deux bières et trois hamburgers sur la plaine de Werchter. (fv)
Brazos ‘Saltwater’ Dead Oceans
‘Saltwater’, le deuxième album de Brazos ne manque en effet pas de piquant mais encore moins de sucré : à vrai dire c’est pour les papilles une réjouissance pop de tous les instants. Entre les synthés cotonneux de ‘Always On’ en ouverture et la guitare acoustique extatique de ‘Long Shot’ en outro, c’est un florilège de titres vachement bien troussés. ‘How The Ranks Was Won’ emporte la palme et nage plus vite que les autres, plus profond aussi, presque psychédélique (enfin, gentiment, à la Here We Go Magic, comme ça). Rien de révolutionnaire non plus, mais ce genre de petit disque sympa qu’on finit par connaître par cœur au bout de trois écoutes. A ranger pas très loin des derniers albums de The Spinto Band. (lg)
JC Brooks & The Uptown Sound ‘Howl’ Bloodshot
Elle est sèche et crue, la soul du troisième album de JC Brooks & The Uptown Sound, tenant autant de l’héritage Motown que d’une influence rythm’n’blues, rock et à l’occasion new wave. Guitares, basses et batteries sont incisives, refusent le smooth de rigueur. Le timbre de Brooks lui-même donne l’impression de tomber trop tôt, comme s’il retenait entre ses dents le sucre de sa voix. La frustration peut pointer du nez ; ce serait se refuser le plaisir d’une soul autre, désenchantée et amère, mais non dénuée d’espoir. ‘Howl’ est l’album que les Dirtbombs auraient pu pondre s’ils s’étaient pris pour Prince. C’est ce qu’il reste du genre quand les projecteurs se sont éteints, que les paillettes, orphelines, fraternisent avec la poussière et que le bourbon fait suite aux cocktails. (ab)
Buika ‘La noche más larga’ Warner Music Spain/Warner
Avant que Pedro Almodóvar ne lui garantisse une rampe d accès au monde sacré des images dans ses propres basques pour ‘La piel que habito’ où elle interprétait deux titres, on avait jusqu alors peu conscience de cette chanteuse majorquine au métissage équato-guinéen et de son parcours de tigresse battante, entre jazz, soul et flamenco.
Earteam Ce nouvel album, alterne comme il se doit compositions propres (dont des variations de ‘Sueño con ella’ et ‘Como Era’, pièces déjà présentes sur ‘En mi piel’) duo avec le mentor Pat Metheny et reprises volontiers enflammées (de Billie Holliday à Dino Ramos ou Rodolfo Páez), garantes d une variété certaine. Sur notre ardoise, on mettra en gage notre méconnaissance profonde des standards espagnols mais gorgées d emphase, les vocalises de cette diva respectable nous paraissent souvent plombées, exagérément dramatiques, comme en témoigne, affaire plus éprouvée, ce ‘Ne me quitte pas’, énième exotico-brelerie dont on se serait volontiers passé. Il se peut que vous décolliez davantage. (alr)
Camera Obscura ‘Desire Lines’ 4AD/Beggars
Au Valentini Ice Cream’s Parlour, au 190 de Fenwick Road, la poussière a renoncé à sa prise sur les étagères où s’alignent, en courbes et verre de Murano, coupes et assiettes ajourées et ce, depuis 1957. Les maîtres d’œuvre, constatant que se nouaient autour de leur parfait Mont Blanc supplément amandes amourettes et potins, ont décidé de rebaptiser leur carte ‘Desire Lines’. L’astuce a eu pour effet instantané de voir le salon de thé instauré quartier général par un quintet mixte, un de ces gangs de bouches-en-sucre et cils-d-ange, qui feraient passer She & Him pour des Bonnie & Clyde diabétiques et Teenage Fan Club pour la frange dure des Hells Angels. À leur tête, Tracyanne, une ‘Troublemaker’ autoproclamée en robe vichy qui passe le plus clair de son temps à faire tourner les têtes et à griffonner sur son carnet à spirale des vœux pieux : « New years resolution – to kiss you like I mean it », qu’elle s’empressera de piétiner de la ballerine. On fournira gracieusement absolution et mouchoirs brodés à ceux qui se laisseront prendre à de tels rets, alternant rejet notoire et supplique doucereuse : « You offer a friendship I can not reciprocate / So don’t beg me in a garden, for it not to end this way. » contre « You’ll say honesty has made me cruel / I say you’re soft and you’re made of wool ». L’addi(c)tion ne manquera pas d’être sucrée. (alr)
ALtERNaTIVE ONLiNE-RECORDStORE
Canopée ‘Aveugles Eblouis’ Tétras Lyre
De la difficulté de mettre les mots en musique. Pas tant dans l’espoir d’un agencement idéal mais davantage pour le ravissement que ceux-ci commandent. Contrairement à la langue anglaise où le spoken word s’avère une pratique acquise et reconnue, le français n’a pas pour tradition de faire raisonner dans une sphère musicale les mots en dehors des canevas classiques que forment la chanson, les airs, l’opéra... Le slam en est une exception récente mais le style pèche par les stéréotypes prévisibles qu’il s’inflige à lui-même. Les ‘Aveugles éblouis’ de Canopée pourrait bien être une tentative d’engager, voire de renouveler, un genre à part. Dans son support, l’œuvre tient autant du disque que du recueil. C’est d’ailleurs un éditeur et pas une maison de disques qui la publie. Maxime Coton a compilé pour l’occasion une grosse douzaine de textes qu’il a écrit à l’exception d’un texte introductif de l’artiste/poète Christian Dotremont. Il les narre sur une musique issue du jazz tandis que Loïs Le Van lui prête son
The Baptist Generals ‘Jackleg Devotional To The Heart’ Sub Pop
Putain, 10 ans déjà. Chris Flemmons nous avait laissé sans nouvelles après ‘The Dog’ et ‘No Silver/No Gold’, deux diamants bruts lo-fi, entre folk abrasif et cra-cra-country urbaine où son grain de voix de hobo attachant, quelque part entre Dylan, Rory Erickson et Tim DeLaughter, faisait merveille. Tout entier dévoué à son 35 Denton Festival, Flemmons fait languir ses fans et traînerait, dit-on, de nouvelles chansons sous le manteau depuis 2005, repoussant sans cesse la sortie d’un disque qu’il prétend abandonner, reprendre, peaufiner. La voici enfin, cette arlésienne, ce ‘Jackleg Devotional To The Heart’ et, sacré nom de Dieu, c’est un uppercut aussi cryptique et tortueux que son titre, une boule qui grossit dans la gorge pour exploser avec une criante et bravache évidence, de celle dont peu d’albums sont capables. Disons-le clairement, de mémoire récente, seul Neutral Milk Hotel nous avait joué la même rengaine sur le cultissime ‘In The Aeroplane Over The Sea’. Délaissant les rugosités barbelées de leurs premiers titres sur 4-pistes au profit d’une sensibilité farouche, The Baptist Generals dentellent ses contours d’une folktronica discrète à la Tunng (‘Turnunders And Overpasses’, beau à pleurer), se drapent de paroles furieuses et dingues qui stimulent corps et esprit (« 3 bromides for the poison fountain / tip your cup and fill it up / till all is well again », la totalité de ‘Clitorpus Christi’ dont le titre effleure à peine le contenu) et pavent la voie à Flemmons dont le talent vocal frappe à chaque piste. Tour à tour émouvant, cruel, goguenard ou enfantin, son chant ne peut décemment disparaître pour dix années de plus. Dans le doute - et l’espoir d’un stimulus à son endroit - célébrons ce chefd’œuvre comme il le mérite. (ab)
concours pour des passages chantés. Ce qui surprend d’emblée, c’est la qualité de l’écriture de ces textes qui s’apparentent plus à de la prose qu’à des paroles de morceaux musicaux. La voix de Coton est fluide mais parfois trop théâtrale, pour ne pas dire maniérée, apprêtée dans sa façon de vouloir tendre vers la diction sans faute. C’est dommage car on sent bien que l’exercice collectif qui sous-tend cette démarche est la résultante d’une symbiose temporaire entre mots subtils et notes légères. (et)
Lloyd Cole ‘Standards’ Tapete Records
En voilà bien un dont on n’attendait plus grandchose depuis…mais depuis quand déjà ? Car cette fine lame de la pop classieuse s’accommode depuis bien trop longtemps d’un statut de troisième couteau tout aussi démodé qu’indémodable. C’est d’ailleurs en charentaises acoustiques qu’il semblait avoir décidé d’exprimer en roue libre son narcissisme impénitent et son romantisme suranné. Las, l’écoute répétée du ‘Tempest’ de Dylan l’a décidé à remettre les doigts dans la prise et à renouer avec les fils d’une inspiration supérieure. Ce que Dylan a commis à 72 ans, il pouvait bien s’y frotter avec 20 ans de moins. Et malgré ce que son titre peut laisser craindre, ce disque n’est en rien l’énième pathétique essai d’un artiste sur le déclin à se la jouer crooner ou à reprendre des standards du rock, du folk ou de la country. Même si la cover de ‘California Earthquake’ (popularisé par Mama Cass) brouille d’entrée de jeu les pistes. Produit par Cole lui-même, bénéficiant d’un mixage qui donne à l’ensemble une tonalité subtilement vintage, ‘Standards’ est un véritable album de rock’n’roll électrique construit à partir d’une palette de sons très limitée. Entouré de ses hommes de confiance rescapés des glorieuses 80’s ou 90’s, mais aussi de Joan Wasser (aka Joan As Police Woman) au piano et aux chœurs, l’élégant britannique enchaîne ballades et vignettes folk électrisées avec des titres plus lourds et puissants (‘Opposites Day’, ‘Period Piece’) mis en relief par une voix capable de laisser transpirer tantôt le détachement tantôt une certaine fragilité sans jamais déployer d’artifices. L’ensemble n’est peut-être pas de nature à provoquer une commotion mais possède un goût d’aboutissement assez enthousiasmant. Et il ne constitue surtout jamais une tentative désespérée de (se) prouver que tout n’a peut-être pas encore été dit. (gle)
The Computers ‘Love Triangles Hate Squares’ One Lit tle Indian
C’est normal, on peut en faire des choses dans un triangle. Enfin, surtout s’il est rectangle. Dans ce cas, on pourra utiliser le théorème de Pythagore (dans tout triangle rectangle, le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés, rappel) ou tenter de trouver la longueur d’un côté de l’angle droit en connaissant la mesure de l’autre cathète et l’amplitude de l’angle opposé, ce qui avec la bonne formule de trigonométrie est tout à fait possible. Oui, on se bidonne davantage dans le triangle que dans ce disque d’ordinateurs, sauf sur un titre, le premier. ‘Bring Me The Head Of A Hipster’, c’est drôle. Et en plus, c’est construit sur un super riff, ça beugle un peu, on dirait presque de l’Experimental Tropic BB. Pour les courageux, plus loin, il y a encore un bon boogie à la Jim Jones Revue (‘Selina Chinese’). Le reste : de la basse-guitarebatterie d’opérette. (lg)
Mikal Cronin ‘MCII’ Merge Records/Konkurrent
On ne voudrait pas vous inquiéter ou vous décevoir, mais il n’y aura qu’un seul album de Ty Segall en 2013. Si le sevrage venait à s’avérer trop radical et que vous ne savez quoi faire de votre budget annuel alloué aux disques du gaillard, on peut éventuellement vous conseiller de prêter une oreille attentive à ce deuxième ouvrage solo de Mikal Cronin. Déjà bien connus de nos services pour avoir commis à quatre mains l’opéra-garage ‘Reverse Shark Attack’, ces deux mécanos hyperactifs trempent régulièrement ces mêmes mains crasseuses dans le cambouis de leurs projets respectifs. C’est ainsi que l’on avait vu Mikal Cronin œuvrer en tant que bassiste sur les derniers opus de son compère et que l’on reconnaîtra ici sans peine les quelques solos de guitare graisseux de Ty Segall sur ‘Am I Wrong’ et ‘I’m Done Running From You’. Deux titres qui paradoxalement ne sont pas les meilleurs d’un disque plus sucré que réellement agressif pour la gorge. Car dès la première gorgée, la power-pop ensoleillée de Mikal Cronin ressemble surtout à du Canada Dry en comparaison du whisky frelaté servi par Segall. Moins intuitive, moins paillarde et régressive que celle de ce dernier, la musique du Californien soigne des compositions jamais prises en défaut de maîtrise technique ou mélodique sur lesquelles la guitare acoustique est souvent malmenée mais les riffs électriques plus rarement déchiquetés. Rangées les guitares lo-fi et la réverb’ donc, ce qui n’empêche pas Mikal Cronin de proposer un cocktail détonnant entre guitares
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jouissives et refrains fédérateurs (‘Weight’) voire même distorsion, orchestrations de cordes, piano et violon (‘Piano Mantra’) sur l’unique titre qui privilégie la mélancolie à la mélodie légère. Jamais lassant mais jamais franchement innovant, l’album n’émoustille vraiment que lorsqu’il revendique franchement son côté « power » (‘Shout It Out’ou ‘See It My Way’). Accrocheur et léger, ce ‘MCII’ est alors le disque idéal à écouter sur la route des festivals estivaux. (gle)
Dirty Beaches ‘Drifters/Love Is The Devil’ Zoo Music/Konkurrent
Au premier coup, on a d’abord songé qu’Alex Zhang Hungtai était un frimeur. Il marchait comme Elvis Presley, chantait comme Alan Vega en simulant un Suicide adolescent et promenait ses vagues à l’âme synthétiques sous l’étiquette d’un premier album à forte propension cinématographique. Clin d’œil appuyé à l’œuvre du réalisateur Terrence Malick, son disque (‘Badlands’) semblait parfois soutenir la pose. Au second essai, on imaginait donc Dirty Beaches capable de surfer sur le succès, d’embrasser d’autres références arty pour emballer les filles et accoucher d’une nouvelle hype. La sortie du double ‘Drifters/Love Is The Devil’ dévoile au contraire une autre réalité : ce type est un passionné, un vrai collectionneur d’ambiances lourdes et oppressantes. ‘Drifters’ nous colle d’emblée le fion sous les néons d’une boîte de nuit serbo-croate. On a beau avoir un couteau en poche, on n’est pas franchement rassuré. L’atmosphère est moite, des cris stridents résonnent à l’autre bout de la pièce et le beat tabasse tout ce qui bouge dans les toilettes. Totalement flippé, on sort de là en courant. Il est cinq heures du matin et dehors, il n’y a plus rien. Seule la musique de ‘Love Is The Devil’ comble l’espace. C’est une vaste artère instrumentale jalonnée d’épaves : poussières de jazz, restes de post-rock et guitares éclopées jonchent le sol. A l’horizon, les premiers rayons du soleil s’exposent en plein ciel. La nuit est derrière nous. Heureux mais fiévreux, on cherche un second souffle. Du vent, de l’air. On prend la direction de la plage. A quelques mètres du sable, une pancarte avertit le touriste : « Dirty Beaches. Baignade interdite ». La mise en garde tient de la provocation. On se débarrasse du blue-jean et, sans hésitation, on plonge. Tête la première. (na)
Dirty Sound Magnet ‘What Lies Behind’ Phenix Records/New Music Distribution
Dirty Sound Magnet est un trio Suisse féru de hard blues old school lorgnant du côté de Cream, Free mais aussi et surtout de Led Zeppelin, auquel le groupe semble vouer une passion quasi obsessionnelle. S’il est inévitable d’afficher des accointances avec les artistes que l’on aime, cela devient un problème quand on sonne exactement comme eux et c’est ce qui arrive malheureusement trop souvent ici, puisque des morceaux comme ‘Blind memory’ et ‘Mr Robert’ pourraient aisément passer pour des inédits de Led Zep. C’est d’autant plus dommage que Dirty Sound Magnet dispose d’une dose d’inspiration telle qu’il pourrait s’émanciper par rapport à ses idoles, comme en témoignent plusieurs compositions aussi personnelles que réussies. Le blues bien roots de ‘Heavy hours’, par exemple, ou encore la très belle ballade qu’est ‘Free castle town’ montrent la voie à suivre. (pf)
Eddie Spaghetti ‘The Value Of Nothing’ Bloodshot Records
C’est le retour d’Eddie Spaghetti, le célèbre bassiste du, hum, greatest rock’n’roll band in the world, The Supersuckers. Pour une poignée de
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Earteam
country rocks goguenards. Et pour quelques dollars de plus dans le chapeau de cowboy, on parie qu’il nous joue du lasso avec un brin d’herbe entre les chicots et un pistolet chargé à blanc. Ce truc, c’est tellement cliché, tellement folklore, c’est la bonne vieille tyrolienne dans un mariage en rase campagne autrichienne. Sympa comme du Johnny Cash de chez Lidl. Pas de quoi en chier une bolognaise. (lg)
The Electric Soft Parade ‘Idiots’ Helium Records/News
Sing-along, oh sing-along. Une performance en trois étapes: déboucher le côtes-de-blaye, ouvrir le parasol bayadère, et dans l’élan, « poum, tchak », se surprendre à bramer sans vergogne sur ‘Mr Blue Sky’ ou même, sursaut temporel mais au pays d’Eden on n’en a cure, sur ‘Wake Up Boo !’. Ciel serein, aucun enjeu, plaisir même pas illicite. Et tu peux même arborer une chemise avec des hot-dogs ça reste réglementaire. Le décor est jovialement planté, les claviers délurés hors de leur gangue, une apparition hologrammique de Brian Wilson programmée : « suddenly it’s summertime in my heart ». Mais cette chaleur âprement attendue, tous ces bourgeons roses, ça n’en deviendrait pas presque oppressant, là ? On va rajouter une dose de gloom, ça sera plus raccord avec nos latitudes, check ? Avec ‘The Corner Of Highdown And Montefiore’, on va amorcer une sacrée descente d’euphorie, on va remettre tous ces chevelus énamourés des Beatles le front dans leur méditation planante, il sera toujours temps d’équilibrer le tir ensuite, par paliers. ‘Mr Mitchell’ veillera au grain, ça sera juste ‘One Of Those Days’ où « waiting for a call, I got nowhere at all », mais où, avec les frères White comme chaperons, on se sera laissés aller à croire au pouvoir doux-amer des disques de Belle and Sebastian, à l’été pérenne de la pop. « Weather is ok but not great»? Je te trouve peu coopérant, dude. Reprends donc un verre, j’ai cru te voir sourire à cette idée. (alr)
ALtERNaTIVE ONLiNE-RECORDStORE
Caro Emerald ‘The Shocking Miss Emerald’ Grand Mono Records
C’est qu’elle nous ferait une intro de peplum à la Elizabeth Taylor, Miss Emerald, intrigante cocotte! On la sent plus cartoonesque que tangible en frou-frous, cette capricieuse protagoniste, à vouloir revendiquer sa place de Lady Danger à poils et collants (« I’ll hide behind the Errol Flynn moustache »), histoire de rétablir l’égalité. ‘Tangled Up’ dans son electro-tango de tough girl, « this is too much », arrêtez sa scie « before it’s tragedy »! ‘Black Valentine’ pourrait presque emporter la mise à la James Bond, si le phrasé du chœur, plus r’n’b que fifties ne criait pas « badaboum ». ‘Pack Up The Louie’, c’est plus solide qu’une ‘Valise en carton’ pour déguerpir chez Lou Bega. Nous, tu vois, on préfère vraiment Cab Calloway. Quand tu sursiffles ‘I Belong To You’, de deux choses l’une : soit on regrette le panache de la féline Eartha Kitt, soit, sample commun de Sinatra aidant, on se languit d’un successeur à ‘Frontier Psychiatrist’ d’Avalanches, one hit wonder. Une jolie robe vintage n’assure pas toujours le doigté au shaker, sweetie. (alr)
Daft Punk ‘Random Access Memories’ Columbia/Sony
Précédé d’une campagne promotionnelle sans précédent, le nouvel album de Daft Punk a abreuvé le news feed jusqu’à l’écœurement. On n’avait pas encore aperçu l’ombre d’un casque qu’on était déjà effrayé du futur esquissé par les robots. Et puis, le retour s’est matérialisé en un credo : ‘Get Lucky’, un single lumineux pour danser toutes les nuits. D’entrée de jeu, Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homen-Christo plantent le décor d’un album funky, hyper référencé et bourré d’invités. Chanté par un Pharrell Williams dopé aux œstrogènes, le tube de l’été s’ouvre sur quelques mots qui clignotent comme un clin d’œil à peine voilé : « Like the legend of the Phoenix. All end with beginnings ». ‘Get Lucky’ résonne ainsi comme un croisement cybernétique entre un morceau de Phoenix et de Stardust. Puissant, entêtant. Impossible à surmonter ? « Impossible n’est pas français », lançait Napoléon un soir de juillet 1813. Deux siècles plus tard, le duo casqué accrédite la citation de l’empereur avec ‘Ramdom Access Memories’. Un avertissement s’impose : si la simple évocation de Daft Punk provoque encore un gros « Boum-Boum » dans l’enceinte de votre bulbe rachidien, il va falloir se ressaisir. A presque quarante balais, entre hier et demain, mélancolie et euphorie, le duo s’offre un album comme on n’en fait plus : un truc immense, produit par Nile Rodgers (Bowie, Madonna, etc.), un péplum super Chic avec un orchestre de dingue et des invités de fou (Giorgio Moroder, Julian Casablancas, Panda Bear, Chilly Gonzales, etc.). Sans renier le dance-floor, Daft Punk signe son disque le plus raccord avec les baffles du salon.‘Ramdom Access Memories’ plonge ses circuits dans une musique sensuelle, gorgée de mélodies protéiformes et d’une nostalgie joyeuse. Aussi, le morceau ‘The Game of Love’ donne-t-il envie de faire l’amour à bord d’une navette spatiale, le piano de ‘Within’ atteste de l’existence d’émotions chez les robots. Plus bouleversant encore, ‘Instant Crush’ transforme Julian Casablancas en androïde romantique. D’une voix androgyne, le leader des Strokes s’expose sous vocoder et la musique nous touche en plein cœur. L’affaire pourrait s’arrêter là. Mais non. Il y a ‘Giorgio by Moroder’, une incroyable odyssée synthétique rongée par des batteries telluriques. Au milieu de tout ça, l’artiste italien se raconte. Sa vie, sa légende, son œuvre se dévoilent sous une vague de claviers exaltés. C’est parfois kitsch, mais toujours énorme. Avec ‘Lose Yourself To Dance’, Daft Punk refile un second tube funky à Pharrell. Imparable. En fin de parcours, le duo catapulte Panda Bear dans les étoiles (‘Doin’ It Right’) et allume le ‘Contact’, une ultime déflagration électronique qui vient nous aspirer les tympans comme au début, à l’époque de ‘Homework’. Daft Punk sait d’où il vient. Où il va ? C’est une autre question. Terriblement excitante. (na)
Emika ‘DVA’ Ninja Tune
Née artistiquement en 2011 grâce à un premier album éponyme qui envoyait balader les pires tics dubstep, ceux que Benga s’est récemment cru bon de réintégrer à son horrible ‘Chapter II’, Emika ne change pas fondamentalement de direction pour sa seconde tentative. Hormis l’inaugural (et très élégant d’ailleurs) titre néo-classique à la Kenji Kawai, où elle convie la soprano Michaela Šrůmová, l’artiste anglo-tchèque prouve qu’en 2013, il est totalement possible d’intégrer la froideur sombre des infra basses sans tomber dans le ridicule. Que du contraire, en orfèvre de la mélodie vocale, elle débusque dans les recoins des musiques électroniques des petites perles, à certains moments, on a la troublante impression d’assister à la réunion inattendue entre Joanna Newsom et Miss Kittin, soit deux (en tchèque, ça se dit dva) musiciennes à la personnalité redoutablement affirmée. En prime, on a droit à un second titre accompagné des mêmes 28 cordes que le premier morceau, où en plus d’assurer le chant, elle prouve qu’elle n’a guère de leçons à recevoir en matière d’architecture musicale. (fv)
The Epstein ‘Murmurations’ Zawinul Records/PIAS Recordings Holland
Ne vous y trompez pas, au Jardin Extraordinaire comme chez les anglais de The Epstein, les murmurations sont des nuages noirs composés de milliers d’étourneaux. Un titre aux allures de faux-ami qui est autant la promesse d’un subjuguant ballet aérien que la certitude de se ramasser des litres de fiente sur le coin de la tronche. ‘Murmurations’ donc une métaphore idéale pour donner un peu de piment à la chronique d’un disque qui en manque singulièrement. Car sous une pochette passe-partout se cache un album tout aussi fadasse que dispensable. Sur un malentendu, ça aurait peut-être pu marcher et on a espéré pendant de longues minutes pouvoir enfin assister à ces envolées promises par l’intitulé. Mais jamais le folk-rock aux accents parfois
country de ce quartet d’Oxford ne parvient à réellement prendre son envol. Au-delà de quelques fulgurances, les compositions restent engluées dans une marée noire de banalité. A l’image de ‘I Held You Once’, parfait single au final “Mumford and Sons-esque “ mais à la recette éculée jusqu’à la six cordes. Trop richement arrangés, certains titres virent carrément aussi kitsch qu’indigestes et filent la chiasse aux oiseaux. Pas sûr toutefois qu’une production plus brute et artisanale nous aurait moins donné l’envie de leur voler dans les plumes tant le songwriting est convenu et prévisible. (gle)
The Fall ‘Re-Mit’ Cherr y Red Records
Tiens, encore un album de The Fall ! Le trentième selon la police, le cent soixante-huitième selon les organisateurs. Mais, si on a arrêté de compter les saillies de Mark E. Smith et de ce qui reste de ses acolytes, on reste irrésistiblement curieux d’en écouter chaque nouvelle (re)production. Même si, ces dernières années, l’absence quasi totale d’innovation fait davantage ressembler The Fall à une vieille cassette audio que l’on aurait trop écoutée et dont le son serait irrémédiablement altéré. « Geh-geh-geh-geh-geh-geh-geh-geh-geh-gehgeh-geh-geh-geh/ Gus-gus/ Wah-wah-wah-wahwah-wah-wah-wah-blah-blah-la-la-la-la-la-la-la-lala-la-la » éructe et postillonne d’emblée tel un prothèse-singer un Mark E. Smith ressemblant toujours un peu plus à un vieil oncle atrabilaire et vicelard auquel on rendrait visite avec une pointe de fascination matinée d’angoisse. Mijotant dans son fiel, toujours imprévisible et prompt à mettre autant la main que le pied au cul de l’époque et à se lancer dans un jeu de massacre avec la bienséance, l’alter ego musical de Jean-Pierre Mocky continue à servir un spoken word plein de morgue et de morve sur fond de punk rock primitif et psychédélique n’expérimentant plus que ses propres outrances krautrock ou rockabilly. Omniprésente avec son synthé, Elena Poulou, la dame de compagnie de Smith, est d’ailleurs la dernière à encore pouvoir lui imposer quoi que ce soit. Compact et ramassé, porté par un son
moins massif et - c’est relatif - mieux peigné que ses récents prédécesseurs, ‘Re-Mit’ contient son lot de titres dignes de figurer un jour dans le testament musical de The Fall : ‘Kinder Of Spine’‘Hittite Man’ du Fall pur jus gorgé d’acide sardonique ou encore ‘Victrola Time’ et sa tension soutenue par une batterie martiale. Ce ‘Re-Mit’ le prouve par éclairs, The Fall reste un des rares groupes qui vieillit relativement bien. La question de la dignité de sa fin de vie ne se pose donc pas encore même s’il va falloir tout doucement commencer à y réfléchir. (gle)
Fall Out Boy ‘Save Rock And Roll’ Island
« Jaime vrm ça fall out boy ! Sa me represent un peut parce que cest un peut emo mais pas trop pi sa mfait pensser au skate ! ». Fall Out Boy, ce sont sans doute leurs fans en culottes courtes qui en parlent le mieux. Car ce commentaire trouvé tel quel sur le forum du groupe résume mieux que n’importe quelle chronique la démarche d’un groupe qui revient aux (juteuses) affaires après une pause plus ou moins forcée de cinq ans. Les voilà qui délaissent aujourd’hui skate et bermudas XXXL pour enfiler une panoplie de supers héros missionnés pour sauver le rock and roll tout en continuant à le faire rimer avec Biactol. On rira d’autant plus sous cape que leur directeur artistique leur a foutu dans les pattes deux featurings hautement improbables. C’est ainsi qu’Elton John vient cachetonner sur le titre éponyme en échange de sa faconde pop et que Courtney Love vient faire un peu de consultance en vendant son expertise dans le ravalement de façade (‘Rat A Tat’). Car c’est bien à ce niveau que se situe l’ambition d’un disque qui entend témoigner de l’orientation ironiquement moins rock mais beaucoup plus pop prise par le groupe. Servant le plus souvent la soupe aux vocalises de Patrick Stump, les onze titres évoluent entre tubes garantis par leur puissance mélodique (‘My Song Know What To Do In The Dark’ et ‘The Phoenix’), expérimentation rock hip-hop (‘The Mighty Fall’) et détour obligé par l’électro-pop (‘Just One Yesterday’). Le cahier des charges est rempli, le teenage pop-rock de Fall Out Boy va encore chatouiller allègrement la fibre adolescente qui sommeille en chacun de ses fans. (gle)
Field Report ‘Field Report’ Par tisan
Il nous faut à présent faire un rapport d’enquête au sujet de la recrue Chris Porterfield, un oublié du champ de bataille quand se sont dispersées entre les divisions d’infanterie Bon Iver et Megafaun les troupes de DeYarmond Edison, en 2006. Peu de chances qu’on surnomme un jour Gosier Sec cette gueule cassée, ce patriote à la casaque râpée, ce vétéran éclopé du Milwaukee. On prétend que dans sa tête trouée surgissent des fresques criblées par les corps sudistes, par un type qu’il aurait sauvé de la noyade, à ‘Fergus Falls’ et qu’il ne lui resterait plus au monde que son banjo et une bouteille de méchant whisky. Chaque nuit, il installe sa carcasse sur les marches de sa masure, face au lac, et se souvient du temps où il avait plus d’un nickel en poche et où il se pensait « God’s favorite child, bloodied from the brawl ». À de rares moments, surnage l’espoir qu’il lui reste une prise sur sa destinée (« I am still your man some days we do the best we can ») mais aussitôt, il laisse couler dans sa gorge atrophiée le poison coupable, celui qui fait ressurgir Doris Day, ‘Chico The American’ (« taught me to drink clear which ushered in the Age of Gin and lead to the Gimlet »), et le repentir en visions brouillées. Ah cruelles (mais douces, chancelantes, fulgurantes) réminiscences de régiment… (alr)
Earteam John Fogerty ‘Wrote A Song For Everyone’ Vanguard/Columbia
Bruce Springsteen ‘Collection 1973-2012’ Columbia/Sony Music
design graphique : www.decastillo.be
Procédons à un rapide comparatif de deux poids lourds, parangons d’une mythique authenticité du rock américain entre lesquels les renvois d’ascenseurs ont été si nombreux qu’on ne distingue plus très bien qui s’est inspiré ou s’inspire encore de l’autre aujourd’hui. A ma droite, John Fogerty, l’âme de Creedence Clearwater Revival, l’homme sans lequel il ne serait jamais venu à l’idée à Neil Young, Kurt Cobain et Bruce Springsteen, de se fringuer avec des chemises en flanelle à carreaux. Mais surtout un songwriting d’exception, capable de trousser en trois minutes des hits rocks à la pelle comme ‘Fortunate Son’, ‘Hey Tonight’ ou ’Born on The Bayou’ puisés dans les nappes phréatiques de la country, de la soul et du blues et qui irriguent aujourd’hui encore le compte en banque du Californien. Ce ‘Wrote A Song For Everyone’, énième avatar de la formule « Greatest Hits With Friends », permettra surtout à Fogerty d’irriguer sa piscine et de valoriser une nouvelle fois son patrimoine. Alignant les featurings jamais désintéressés, ce genre d’exercice conduit nécessairement le bon grain à se mélanger à l’ivraie, le pathétique à côtoyer l’anecdotique. On retiendra peut-être la version de ‘Fortunate Son’ en compagnie des Foo Fighters voire celle de ‘Long As I Can See The Light’ avec My Morning Jacket mais on oubliera rapidement toutes les autres. On fera surtout semblant de ne pas comprendre les textes qui font l’apologie de l’intégrité, du labeur et de la sueur…Des valeurs et un bon sens américain qu’il partage bien entendu avec Bruce Springsteen dont le septième (sic) best-of com-
pile toute la mythologie. L’occasion de constater qu’au début de sa carrière, le Boss s’est longtemps échiné à n’être qu’un savant condensé de Dylan (pour le côté poète) et de Fogerty (pour les tubes formatés en trois minutes). Après ‘Born To Run’ et ‘Thunder Road’, les inamovibles ‘Badlands’ et ‘The Promised Land’ figurant sur ce best-of rappellent que ça n’est peut-être qu’à partir de ‘Darkness On The Edge Of Town’ (1978) que Springsteen a réellement commencé à faire du Springsteen. Et même si leur place n’est probablement pas sur ce type de compilation, on regrettera l’absence de ‘Candy’s Room’et de ‘Adam Raised A Cain’ qui sont peut-être les deux meilleures chansons jamais composées par le Boss. Pour le reste, aucun tube ne manque évidemment à l’appel. Un objet (plutôt qu’un disque) qui mise avant tout sur la paresse du consommateur puisqu’il lui permettra d’avoir 18 chansons à portée de main sans avoir à se coltiner une intégrale ou à se lancer dans une playlist. En cette saison, c’est aussi et surtout le cadeau idéal à mettre au pied du BBQ. (gle)
Francis International Airport ‘Cache’ Siluh Records
On ne connaît rien de ce Francis International Airport, aéroport imaginaire servant de patronyme à un combo viennois anonyme. Celuici existe depuis près d’une dizaine d’années et a réalisé à ce jour trois albums dont ce dernier. Il propose une pop très empreinte de l’atmosphère du début des années 80, à la fois dans sa cadence et sa texture. En guise de référents, on citerait volontiers The Comsat Angels et A Flock Of Seagulls. Pour sa part, le chanteur semble inspiré par le Peter Gabriel des années 80/85.
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On a beau chercher, on ne trouvera rien de bien original tout au long de cette grosse dizaine de compositions bofbof. (et)
Karen Gwyer
Erik Friedlander / Scott Solter
Après des débuts en cassette remarqués l’an dernier (‘I’ve Been You Twice’), Karen Gwyer propose un second – ou premier, c’est selon – essai qui a de la gueule. Adepte d’une musique électronique où les courants se mélangent sans se jouer la concurrence, la musicienne de l’Iowa établie à Londres transpose les multiples codes en un univers tout personnel, à mi-chemin entre inquiétude vorace et félicité perdue. Riche en oppositions, elles vont de Laurie Anderson (ça marche aussi pour l’autre Laurie, Spiegel) à Aphex Twin en passant pat Oneohtrix Point Never ou Johanna Barwick, son horizon dévoile au fil des écoutes des saveurs particulières. Tantôt on se croit revenu sur l’IDM du label Rephlex ou aux contorsions de la maison Warp au tournant du millénaire, parfois les résidents de chez Spectrum Spools invitent leur Kosmische à table, souvent la cohabitation entre les différents courants prend des airs harmonieux et subtils. Et loin d’essayer de nous en mettre plein les tympans, l’artiste américaine se mue en séduisante arachnéenne, tissant une toile aux entrelacs prolifiques et convaincants. (fv)
‘No Compass : Solter Resets Friedlander’ SkipStone Records
En remontant le courant de cinq ans, la mémoire nous renseigne l’excellent ‘Broken Arms Trio’ du violoncelliste Erik Friedlander, vision nu jazz loin des clichés de papa (en hommage au contrebassiste Oscar Pettiford), il avait fait son petit effet à l’époque. Aujourd’hui revisités par le producteurremixeur Scott Solter, cinq de ses titres se voient offrir une relecture qu’on peut qualifier de surprenante. Non qu’elles n’aient pas l’aval de leur compositeur, vu qu’il cosigne le présent EP, juste que la démarche oublie totalement le jazz pour se fondre dans l’ambient. D’ailleurs, si la tracklist ne renseignait pas les titres, on serait bien en peine de reconnaître les originaux, que l’on continuera de préférer à cet exercice vain et inutile. (fv)
Guards ‘In Guards We Trust’
‘Needs Continuum’ No Pain In Pop
Black Bell Records/Pias
Hey Kid
Leader des Willowz, membre honoraire du groupe Cults, Richie Follin s’est encore laissé tenter par une autre aventure. Baptisée Guards, sa nouvelle brigade tente le cocktail ultime. Celui qui bouleverserait l’histoire du rock. Au final, l’affaire (‘In Guards We Trust’) a un drôle de goût. Power pop, new wave, grunge, rock psychédélique et sucreries sixties se débattent dans le shaker sans parvenir à imposer un seul tube conséquent. Décevant. (na)
‘Hey Kid’ Suburban/Ber tus
Hey Kid est le nouveau projet de Marco Hovius, lequel s’était fait connaître au sein de 16 Down. A l’écoute de cet album aussi dense que concis (9 titres pour à peine plus d’une demi
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heure), on est impressionné par la grande qualité des compos d’un groupe qui nous balance un stoner bien brutal et en même temps très mélodique. Les riffs sont meurtriers, le jeu de batterie lourd comme on l’aime tandis que Marco a une voix terriblement puissante. Hey Kid, c’est un peu le croisement entre les Queens of the Stone Age et Masters of Reality, le tout avec des inflexions grungy. Tout est ici très bon, en particulier le monstre de stoner bien lourd et lent qu’est ‘You got nothing on me’ ou encore les tubes ‘Suits’ et ‘Damaged’. Pour un premier essai, ‘Hey Kid’ est réellement emballant et on ne serait pas surpris de voir le groupe jouer un rôle en vue d’ici peu. (pf)
Hooded Fang ‘Gravez’ Full Time Hobby/Konkurrent
Quatuor canadien dont on rapproche souvent les guitares de celles de Thee Oh Sees, Hooded Fang ne joue pas vraiment dans la même catégorie. Moins abrasives, plus sombres, les mélodies du groupe de Toronto courent moins vite et s’exhibent régulièrement par le prisme des années 1980 (The Pixies, Echo & The Bunnymen). Si la demi-heure proposée a le mérite d’éloigner le rock de la voie de garage, l’attention retombe régulièrement en cours de route. L’album d’Hoodeed Fang s’intitule ‘Gravez’. Et, honnêtement, vous pouvez. L’affaire ne vaut pas forcément l’achat. Attention toutefois de ne pas céder à l’attrait du vinyle. Beaucoup plus chaud à graver. (na)
Dirtmusic ‘Troubles’ Parmi les mots que la critique galvaude sans vergogne, il y en a un qui revient plus qu’à son tour quand il est question d’évoquer la musique subsaharienne : roots. On a lu des grands comiques l’employer pour parler d’Amadou & Mariam. D’autres, plus drôles encore, qui n’hésitent pas à qualifier Tiken Jah Fakoly de la sorte. Bref, le machin ne veut plus rien dire et c’est dommage, parce qu’appliqué à Dirtmusic (déjà, ce nom, c’est la piste, la brousse, la poussière de latérite qui vole), il pourrait prendre tout son sens. A la base donc, trois vieux rockeurs sans doute blasés (Chris Eckman des Walkabouts, Chris Brokaw de Codeine et Hugo Race des Bad Seeds) qui décident de remonter aux sources, aux racines du blues, au Mali d’Ali Farka Touré. Sur leur deuxième album en 2010, c’est l’apothéose : ‘BKO’, enregistré avec Tamikrest en quelques jours, déchire tout ; c’est la rencontre improbable des deux univers, l’alchimie (celle qui n’a pas vraiment pris sur le dernier Bombino, rappel) ; il faut se souvenir, à titre d’exemple, de cette reprise frappée de ‘All Tomorrow’s Parties’ du Velvet. Aujourd’hui, sans Brokaw ni Tamikrest, mais avec la crème malienne, c’est partie remise, fête, joie, bombance. Il faut entendre la guitare de l’immense Samba Touré flatter les bouchers pour qu’ils soient généreux pour le Maouloud, la commémoration de la naissance du Prophète : « I say yeeeee, i say yaaaaa, here comes the butcher ! ». Un festin. A bouffer jusqu’aux racines (lg)
Landshapes ‘Rambutan’ Bella Union/Cooperative
ALtERNaTIVE ONLiNE-RECORDStORE
Kid Cudi ‘Indicud’ Universal
Parmi les rappeurs, Scott Mescudi fait un peu figure de geek torturé, mais respecté. Volontiers porté sur l’électro, le flow tout en amertume, n’hésitant pas à faire appel à MGMT, St Vincent ou Ratatat, il bénéficiait jusqu’ici du soutien artistique de Kanye West à qui il rendait la pareille sur ses meilleurs albums. Désormais affranchi de son imposante influence, en toute amitié, Kid Cudi tient à lui seul les rênes d’un album aussi complexe et hypertrophié que ses précédents (on frôle encore la vingtaine de morceaux). Les épaules larges, il endosse le rôle de producteur avec aisance et approfondit son inimitable style, entre flagrances FM et abstract hip-hop, sur sonorités backwards, multipliant les invités prestigieux (Kendrick Lamar, RZA sur l’incroyable ‘Beez’) ou inattendus (Michael Bolton vient donner de la voix sur la house downtempo de ‘Afterwards’ !). Toujours en lutte avec lui-même, son ego, ses combats passés, présents et futurs, c’est un Cudi à la confiance irréelle qui nous revient, invincible nigger qui aurait fait la paix avec la fame, les antidépresseurs et les drogues (en les arrêtant ou en les acceptant ? Mystère) et qui envoie ouvertement chier toute personne qui doute encore de lui (on ne compte plus les fuck you qu’il assène tout au long de ‘Indicud’). Car ce qui alimente le cœur même de l’album est cette lutte constante entre l’image que l’artiste a de lui-même et celles que d’autres ont voulu lui forger, une déferlante du moi qui frise fréquemment l’overdose (« I love
Je te parle d’un monde où il est possible de s’attirer bonne fortune en pratiquant le bonneteau choral avec des pots de yaourts sur youtube. ‘Cups (You’re Gonna Miss Me)’ joué par Lulu and The Landshapes consistait exactement en cela : accepter la viralité galopante et se ranger dans le camp des montreurs d’ours, des avaleurs de sabre ou de ce type qui, dans ‘Incroyable Talent’ imite le rire d’une dinde (sans les mains !). Un coup de cisailles hasardeux plus tard, adieu Lulu et la musique de retrouver ses droits. ‘Racehorse’, hypnotique et piquant sous ses stries de cymbale confirme que de bon tonneau il pourra être question chez le quatuor londonien. ‘In Limbo’ asticotera volontiers de son riff cajoleur et assuré quiconque prétendrait à la sensation passagère, sans tomber dans les travers de la ligne pop facile. Égare-m’encore, je jubile. ‘LJ Jones’, autre clé de voûte, tantôt cherche noises, tribalisme et percussions chez Delta 5 tantôt s’abandonne en spirale dans vos bras, petite teigne domptée de l’Ouest. Horlogerie fine pour ‘Impasse’, piste à pieds nus pour ‘Blu Tac’, souterrain aux contours vocaux chamanes pour ‘Demons’, l’attention se fixe aux nuances ourlées mais dégringole un peu avant la bousculade provisoire de ‘Detour Ahead’. Charmantes mais inégales promesses. (alr)
Rodrigo Leão ‘Songs (2004-2012)‘ Glit terhouse Records/V2
Mais que voilà de sublimes larynx pour seconder Rodrigo Leão (Madredeus) dans cette collection de morceaux courant sur presqu’une décennie. Dénominateur commun entre ces écrins vocaux sur lit d’orchestre : un sens certain de la théâtralité, une élégance jusqu’au maniérisme. On sait d’ores et déjà gré au compositeur portugais de nous faire réviser notre jugement sur Joan Wasser (Joan as Policewoman) : ‘The Long Run’ a la solennité nostalgique de ‘Downtown Abbey’ avec la juste touche d’ambivalence singulière, de force entêtante. La suite de ce banquet exclusivement anglophone a la même prestance : ‘Cathy’, « floating slowly down the Mississippi », ne mesure pas sa chance d’être célébrée avec une telle ferveur quasi-désuète par Neil Hannon amateur de « g and t », Beth Gibbons tournoie
‘Wildlife’ Egg
Glit terbeat
how I can make so many people feel uneasy / Cant’ deny the shine of a Jedi »). Cela peut énerver, mais il faut avouer que le Kid déstabilise toujours par l’oxymore dont il est l’artisan, cette fusion d’assurance et de malaise, d’expérimentation et de complaisance, de finesse et de clichés, d’égocentrisme et de distance. Fascinant d’un bout à l’autre. (ab)
The Lovely Eggs
telle une banshee ou une pleureuse tsigane sur son ‘Lonely Carousel’, Stuart Staples trouve parfaitement son rôle en « Little Boy Lost With Stolen Dreams ». Et s’il n’est ici aucunement question de fado, tout ça reste parfaitement saudade, saudade…allergiques aux drama queens, s’abstenir ! (alr)
Ben Lee ‘Ayahuasca : Welcome To The Work’ Lojinx
Le new age est l’arme terminologique préférée des cyniques pour balayer de la main toute tentative franche d’exposer le bonheur primal de l’être éveillé. Ben Lee, qui accumule les albums pop intimistes depuis ses 14 ans, prête cette fois le flanc aux ricanements de tous poils en livrant un « document sonore » de son initiation à la plante ayahuasca, ouvrage naïf qui n’échappera pas au terme incriminé. Le chanteur puise à la source moniste et intarissable de ses chakras et donne à entendre un post-rock lumineux et candide ( le Jim O’Rourke de ‘Eureka’ n’est jamais loin), parfois bruitiste comme peut l’être toute forme de jaillissement naturel quand on s’en approche, prudent et terrassé. Ses morceaux naissent les uns des autres, se détachent et dérivent au gré des courants amniotiques qui les irriguent. ‘Welcome To The House Of Mystical Death’ est un mantra incroyable et puissant dont rêvent les Flaming Lips, une large ouverture des opercules à force d’oxygène, une goulée profonde et sauvage dans vos poumons aux vertus curatives, entêtants parfums, vertiges de l’humus qui s’immiscent jusqu’aux plus fins de vos capillaires. Ben donne à ses mandalas la silhouette d’une main tendue sous un sourire inconnu et ses mélodies vous aveuglent avec la franche et terrible transparence du regard de l’homme en paix avec lui-même. Sa musique, ses boucles, ses crescendos, ses drones, ses plongeons et ses prises d’air décrassent le genre et lui redonnent toute sa fraîcheur, sa vérité crue, son éclatante nudité, et il n’est pas interdit, tout au long du périple introspectif qu’est ‘Ayahuasca’, de vibrer sur des phrases aussi simplistes que « Welcome To Being Here » ou « I Am That I Am », dont l’australien et sa comparse Jessica Chapnik Kahn pèsent chaque mot avec l’attention et la tendresse d’un parent, d’un médecin, d’un ami, de ceux qui savent précisément le manque dont vous souffrez, là, en cet instant, et vous susurrent l’antidote à l’oreille. Couchez-vous, fermez les yeux, laissez votre ironie au placard et noyezvous dans ce voyage astral en leur compagnie. Vous êtes sous bonne guidance. (ab)
Couple à la ville à la mort, David Blackwell et sa femme Holly Ross réaniment les nineties avec une collection de chansons pliées en deux temps trois mouvements. L’homme aux fûts (il sait pourquoi), la femme au chant (elle crie souvent), le duo anglais raffute dans le paquet comme un demi de mêlée ravitaillé à la caféine. Trois cordes de guitare grattées à la vitesse d’un Ramones en TGV, des rafales de cymbales : il n’en faut pas plus à The Lovely Eggs pour bousculer les Breeders et leur croisière ‘Last Splash’, récemment organisée pour les séniors de tous bords. Joyeuses et bordéleuses, les mélodies sprintent dans les braises du grunge et de l’indie rock. Les pieds cramés, elles passent régulièrement sous la barre des deux minutes comme pour mieux défier les Vivian Girls, Best Coast et autres greluches en Ray-Ban. Baptisé ‘Wildlife’, cet album est effectivement un truc bricolé avec vivacité et sauvagerie. Quelque part entre Beat Happening, les Moldy Peaches et The Raincoats, The Lovely Eggs pond des morceaux un peu gauches, mais toujours performants. (na)
Magic Arm ‘Images Rolling’ Peacefrog/V2
« Is it the right way now? ». C’est décidé, ne me fais pas changer d’avis. Aujourd’hui, j’atteins des seuils, «tonight I walk alone », j’emprunte la démarche solitaire de Marc Rigelsford. Je veux comprendre comment Badly Drawn Boy faisait voleter des hannetons dans la métropole mancunienne, comment les rives anglaises peuvent se teinter de nuances diaprées sous le pinceau d’un ensorceleur, comment la nostalgie acquiert son opulence, sa profondeur. Je veux me parer de perles modelées entre les doigts d’un artisan. Il y a un ‘Warning Sign’ qui ne trompe(tte) pas : ‘Put Your Collar Up’ a le pouls qui transcende, chaque ponctuation de cordes fait office de zeppelin, chaque boucle ouvre plus grand les fenêtres de la chambre orchestrale. Oh bien sûr, devant tant d’harmonie, il y aurait de quoi dissimuler un bâillement ou deux, et patatras, s’affale ‘Is History’, curieuse petite crépitation psyché tout en orgues qui remet les pendules à l’heure de la fascination tandis qu’’Under The Eaves’, pastorale à souhait, pose une couronne de liserons sur nos têtes, en n’omettant pas d’électrifier un brin nos mèches de Robinsons. ‘The Flood’ est un fifre(lin) exquis qui ferme la marche, effaçant nos traces à flanc de colline.(alr)
Majical Cloudz ‘Impersonator’ Matador/Beggars
Au départ, Devon Welsh aurait confronté sa voix aux murs de sa chambre et aux allées vides trouant les forêts d’érables de son Canada natal. Il aurait cherché à la domestiquer, à la dompter. Ses essais auraient été soutenus, ses répétitions intenses. Ainsi, l’aurait-on vu errant dans une station de métro parisien, seul sur le quai s’adressant à la foule anonyme. L’année dernière, Otto Kolaitis l’aurait rejoint. A deux, ils poursuivraient la route. En résulterait cet ‘Impersonator’, publié sur Matador, fruit d’un travail discret mais sincère. Malgré son titre, il ne s’agirait nullement d’un disque d’interprétation ou d’imitation mais d’une recherche intimement personnelle. Comment mettre une voix en abîme ? Comment la mettre à nu ? Welsh s’y emploierait avec une conviction non feinte et une envie pressante. Parfois, il en ferait trop. Le procédé prendrait des allures d’exercice emphatique. On atteindrait un seuil de satiété. Il nous arriverait même de nous lasser tant cette voix ne voudrait rien lâcher, étouffant une trop spartiate instrumentation souvent réduite à quelques suites de claviers et à un rien de rythmes réprimés. Qu’à cela ne tienne, elle ré-
Earteam gnerait en maître, conforme au chemin qu’elle se serait assigné. En octobre prochain, il nous serait donné de l’entendre sans support sur la scène du Botanique et ma foi on serait assez tenté de dire oui. (et)
Marsen Jules Trio ‘Présence Acousmatique’ Ok taf
dale. Dans le genre, on pense un peu à l’album posthume des Czars, ‘Sorry I Made You Cry’, des raretés où John Grant et sa clique nous faisaient gober Abba, entre autres. Cette manière de s’approprier les titres, de les habiter, c’est (très) fort. (lg)
Melt Yourself Down ‘Melt Yourself Down’ Leaf
Pour reprendre le mot de Michel Houellebecq, écouter un disque de Marsen Jules, ça légitime notre présence humaine. Maître es paysages sonores aux tendances néo-classiques, le producteur / compositeur allemand n’a eu de cesse au cours des dix dernières années de nourrir notre imaginaire, qu’il soit en solitaire ou, dans le cas présent, en trio aux côtés des frères jumeaux Anwar et Jan-Philipp Alam (l’un au piano, l’autre au violon). Tout en gardant une certaine vision de l’electronica, l’homme de Dortmund élargit sa palette sur ses six nouveaux titres. Intégrant des (discrètes) cymbales ou des frottements de verres à vin à ses développements éthérés, Marsen Jules décoche des flèches en plusieurs directions inattendues, qu’elles aient pour nom Gavin Bryars ou Bohren & der Club of Gore, mais aussi Steven Brown et Blaine Reininger de Tuxedomoon – conférant ainsi à sa vision un cadre néo-jazz ambient contemporain des plus fins et soignés. Autant dire qu’en quelques écoutes, on n’a pas fini de faire le tour de sa présence acousmatique et terriblement humaine. (fv)
Avec leur super groupe Atoms For Peace, Thom Yorke, Flea et Godrich donnent leur vision singulière de l’afrobeat. C’est excitant, addictif. Pour tout dire, ça rend un peu caduques les derniers efforts de Radiohead et, surtout, complètement has been les récents opus de Femi Kuti (cf ‘No Place For My Dream’). Melt Yourself Down va plus loin encore qu’AFP : la palanquée de stars indie présentes ici (Peter Wareham de Polar Bear, Kushal Gaya des excellents Zun Zun Egui mais aussi le percussionniste Satin Singh ou encore Tom Skinner, batteur pour Zero 7) enfonce le clou avec huit titres qui s’enchaînent en moins de trente minutes et imposent un son fort, hors normes, unique, mélange fulgurant des trois Afriques (l’ouest avec le blues malien et l’afrobeat nigérian / le nord avec les influences arabiques / l’est du jazz éthiopien) coincée dans un fourreau sacrément punk (difficile de ne pas évoquer le spectre de Morphine ou les aventures soniques et saxophoniques de Colin Stetson). L’artwork est, qui plus est, remarquable. (lg)
Miles Kane
Minimetal
‘Don’t Forget Who You Are’
‘Never Hang Around’
Sony
Spezialmaterial Records
Sur la pochette, il pose devant la boucherie familiale. C’est top. Malheureusement, l’album, lui, n’est pas la tuerie escomptée. Tout au plus un très bon disque de britpop, plutôt fier-àbras, avec les morceaux que les ploucs d’Oasis n’écriront plus (entre autres le saillant ‘Give Up’) et deux midtempos ultra classieux – ‘Out Of Control’ et ‘Fire In My Heart’ – qui rappellent que Miles Kane, avant tout, c’est pour ses attrapes-cœurs à la Scott Walker sixties qu’on le vénère, pour ‘The Age Of The Understatement’, l’immense disque de The Last Shadow Puppets ou pour un ‘Rearrange’ sur le précédent album. Bref, on est un peu déçus. Ce sont des choses qui arrivent. (lg)
Tous deux graphistes et artistes plasticiens, Nik Emch et Laurent Goei performent sous le nom de Minimetal depuis près d’une vingtaine d’années. Plus qu’une simple plateforme musicale, Minimetal est en vérité la bannière sous laquelle ce duo suisse proclame ses performances et déclame ses actions. Minimetal affectionne autant les clubs rocks que les galeries d’art où il expose souvent des installations. Il aime à s’affubler des chapeaux hauts de forme. Il demeure – et ce cd en est la preuve – qu’il s’agit de l’exécution d’une musique. Plus exactement d’un rock minimal répétitif et sommaire s’appuyant sur une batterie, une guitare et un chant éprouvé. Si les deux artistes se revendiquent de l’héritage de Kyuss, c’est davantage du côté de groupes tels Kreidler, Radian ou Elektro Guzzi, proches stylistiquement et géographiquement, qu’il nous faudrait tracer une filiation actuelle. (et)
Scott Matthew ‘Unlearned’ Glit terhouse
Dans les notes de crédits, Scott Matthew – qui se prend pour le fils de Dieu (il faut le voir sur la pochette, barbe immense, cheveux hirsutes, chair diaphane, yeux clos, pieusement enroulé dans ce qui ressemble à un suaire) – prévient : il a dressé la chronologie de sa vie et l’a synthétisée en quatorze reprises. Avec les amis proches avec lesquels il a enregistré le bazar, ils nous enjoignent à nous débarrasser de nos préjugés et à désapprendre tout ce qu’on pouvait connaître d’une chanson, d’un artiste. A ce niveau, c’est quasiment un testament. Le legs : des titres assez méconnaissables, épurés, étiques, travaillés jusqu’à l’os. Clairement, Matthew revisite sa jeunesse, ses amours, ses emmerdes avec une foutue classe et redonne une quinzième vie à des antiennes trop entendues : un ‘Harvest Moon’ déchirant au ukulélé, le ‘Smile’ de Charlie Chaplin en duo avec Neil Hannon (qui imaginer d’autre, franchement ?), un ‘I Wanna Dance With Somebody’ de Whitney Houston transformé en ballade nocturne, un quasiment pop ‘L.O.V.E’, un ‘No Surprises’ presque aux épaules de celui des gars d’Oxford, un ‘Love Will Tear Us Apart’ éclairci au piano, un ‘Darklands’ qui rappelle que The Jesus & Mary Chain, ça n’était pas que de la pé-
The National ‘Trouble Will Find Me’ 4AD/Beggars
« Méfiez-vous des démons que vous fuyez, ils sont peut-être le meilleur de vous-même » aurait écrit Goethe. « I stay down with my demons » lui répond d’une voix lasse et résignée Matt Berninger. Car à l’heure de négocier le virage post-‘High Violet’ sans froisser trop de tôle dans la manœuvre ou risquer le tête à queue, The National semble s’être laissé troubler, neutraliser, désespérer, déstabiliser par un démon inquisiteur. Evoluer sans gonfler, mûrir sans pourrir, ne pas s’enfermer dans sa propre caricature, ces enjeux qui ont déjà torturé bien des aspirants au succès durable semblent en effet avoir inhibé The National au moment de composer son sixième album. Car en voulant à tout prix prouver qu’il est possible de se maintenir au sommet sans sacrifier à la banalité, à la fadeur et au consensus mou, on sent constamment le groupe gêné aux entournures de son costume trois pièces et en proie à une sorte de dualité schizophrénique. Le cul entre deux chaises, une fesse du côté d’un rock mainstream, assis sur les genoux de U2 (‘Heavenfaced’) ; l’autre tournée vers une crédibili-
té plus underground (‘Sea Of Love’, ‘Don’t Swallow The Cap’ et surtout ‘Graceless’ à la rythmique très joy-divisionesque) : voilà une position guère confortable même en faisant fi du préjugé selon lequel la marge serait censément plus vertueuse que la lumière. Une lumière tamisée qu’apportent les quelques invités de marque (Sharon Van Etten, Sufjan Stevens, Annie Clark, Richard Reed Perry d’Arcade Fire) en discret contrepoint des méditations introspectives et désanchantées de Berninger façon « singing in the brain ». Et si l’on est régulièrement séduit par la richesse des ambiances ou captif de la subtile hypnose des arrangements, il n’est pas certain que les rouages et les ressorts de ce disque supportent l’épreuve de la comparaison tant on reste parfois très loin des uppercuts assénés en 2007 par ‘Boxer’. (gle)
Pieter Nooten ‘Haven’ Rocket Girl
Troisième (double) album d’une série de disques entièrement composés et mixés sur Mac Book Pro, ‘Haven’ a les qualités de ses défauts. Ancrées dans l’ambient mélancolique des œuvres précédentes de Pieter Nooten, les atmosphères se veulent délibérément downtempo – par (rares) instants, ça frôle la paresse – quitte à faire durer plus que de raison le plaisir. Pourtant, un certain plaisir se dégage aussi, voire surtout, des compositions du Néerlandais, telles ces traces haroldbuddiennes d’une immense beauté sonore à la recherche d’un néo-classicisme digne de Marsen Jules, soit deux figures tutélaires que bien des confrères rêveraient d’approcher un jour. Et s’il serait sot d’enchaîner l’écoute des deux CD sans risquer la crise d’angoisse, les variations (mono)thématiques de Pieter Nooten s’observent tels d’infinies variantes de gris, entre clarté aveuglante proche du blanc et obscurité dépressionnaire d‘avant l’orage. En attendant, relax and enjoy. (fv)
Aoife O’Donovan ‘Fossils’ Yep Roc Records/V2
Déjà adoubée en 2006 reine de l’americana par le quotidien populaire USA Today, Aoife O’Donovan montre sept ans plus tard qu’elle n’a rien perdu de ses qualités de songwriter. Toutefois, nous nous garderons bien de trop brandir la brosse à reluire. Bien que les dix titres de la chanteuse de Crooked Still se glissent dans l’oreille sans la moindre difficulté, tant sa voix soyeuse est accompagnée d’arrangements country folk des plus agréables, la très grande sagesse – pour ne pas dire la ringardise – de ses compos nous offre un aller simple au musée des conventions. Ce n’est bien sûr pas aussi neuneu que l’infâme Taylor Swift, mais voici quarante ans, l’approche d’Emmylou Harris, ou plus près de nous, de Neko Case était nettement plus variée et enrichissante. D’autant que cerise amère sur le gâteau, ses chansons ont une fichue tendance à se ressembler. (fv)
Owen ‘L’Ami Du Peuple’ Poly vinyl
La dernière fois qu’on a croisé l’ami Mike Kinsella sous son pseudo Owen, il célébrait sa paternité en compagnie de belles chansons mélancoliques. Sur l’album ‘Ghost Town’, il chantait les mains dans les poches en s’interrogeant sur la place du père dans le cercle familial. Touchant, son disque connaît aujourd’hui une suite. Tragique, elle danse sur les cendres d’une histoire d’amour avortée. Seul avec ses mômes et un pansement sur le cœur, le musicien broie du noir (‘Coffin Companions’, ‘Blues To Black’) et rumine son désastre sentimental (‘Love Is Not Enough’) avec, pour seule bouée de sauvetage, une collection de mélodies charmantes. Produites par Neil Strauch, ingé son coutumier des troubadours à fleur de peau (Iron & Wine,
STADT
28.06 13.07 24.07 03.08
Dijlefeesten - Mechelen Rock Earthfield - Ertvelde Gentse Feesten (Sint-Jacobs) - Gand Superkoe Festival - Kruishoutem
MARCO Z
29.06 30.06 12.07 13.07 26.07 13.08 24.08 30.08
SX
06.07 12.07 14.07 03.08 10.08 24.08
Hee Tervuren - Tervuren Pulptuur - Kapellen Rock Zottegem - Zottegem P’latsedoen - Kuurne Suikerrock - Tienen Carrousel - Schilde Beveren Festivalt - Beveren Marktrock - Poperinge Rock Werchter - Werchter Rock Herk - Herk-De-Stad Cactus Festival - Bruges Ronquières Festival - Ronquières Lokerse Feesten - Lokeren OLT Rivierenhof - Deurne
PINBACK
12.07 Cactus Festival - Bruges
TERAKAFT
14.07 Cactus Festival - Bruges 27.07 Sfinks - Boechout
BEACH HOUSE
14.07 Cactus Festival - Bruges
THE AGGROLITES
18.07 Dour Festival - Dour
DIIV
20.07 Dour Festival - Dour 23.07 Boomtown - Gand
THEE OH SEES
21.07 Dour Festival - Dour
DARK DARK DARK
24.07 Boomtown - Gand
THE THERMALS
24.07 Boomtown - Gand
WILL JOHNSON
26.07 Rock Olmen - Olmen 27.07 Boomtown - Gand
WILL SAMSON
27.07 Boomtown - Gand
STUURBAARD BAKKEBAARD
27.07 Boomtown - Gand
MOON DUO
18.07 DOKBox - Gand 02.08 Micro Festival - Liège
DIE! DIE! DIE!
03.08 Micro Festival - Liège 04.08 JC Eglantier - Berchem
GIRLS AGAINST BOYS
03.08 AFF - Genk
PHOSPHORESCENT
15.08 Pukkelpop - Hasselt
PARQUET COURTS
15.08 Pukkelpop - Hasselt
FACTORY FLOOR
16.08 Pukkelpop - Hasselt
RAPE BLOSSOMS
07.09 Deep in the Woods - Heer-sur-Meuse
STILL CORNERS
14.09 Leffingeleuren - Leffinge
JUNIP
20.09 Arenberg - Anvers more concerts : www.toutpartout.be Independent since 1994 Toutpartout agency Labelman Nieuwpoort 18 9000 Gand - Belgium Phone: +32 (0)9 233 06 02 infoNL@toutpartout.be www.toutpartout.be
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Earteam
Bonnie ‘Prince’ Billy, Andrew Bird), les chansons d’Owen valsent sur des arpèges électriques et s’étalent dans l’herbe pour mieux fixer le ciel. Elles regardent passer les nuages et imaginent les silhouettes de quelques animaux sauvages. ‘L’Ami Du Peuple’ est l’album d’un grand rêveur, un romantique brutalement foudroyé par une réalité moins douce qu’amère. C’est un peu triste, mais vraiment beau. (na)
Papaye ‘Tennis’ Ky thibong
Enchevêtrement de rythmiques machiavéliques, la musique de Papaye cisaille du riff en toutes occasions. Les douze cordes d’Aymeric Chaslerie et de Frank Lamanra s’associent ici au batteur de Pneu pour délivrer treize morceaux et autant de titres improbables (‘Moquette Miroir’, ‘Non Mais Vraiment J’T’Aime J’Te’Jure’, ‘Super, Marcher !’, ‘Je Suis Caché Sous Ton Pull’). Et puis, smasher un album intitulé ‘Tennis’ au lendemain de Roland Garros, ça mérite forcément une montée au filet. Sur le terrain, noise et math-rock se livre un match plein. Super rapide, le trio évite joliment les répétitions et autres déballages techniques. Efficace sans être démonstratif, Papaye varie les coups et renverse régulièrement le cours de la partie en glissant quelques trompettes sous la jupette de ‘Monica Seles’, en jouant du synthé sur ‘La Cheminée’ ou en beuglant (‘Grapes’) comme Arantxa Sanchez en détresse dans le dernier set. Plié en moins d’une demi-heure, ‘Tennis’ qualifie aisément Papaye pour le tour suivant. (na)
The Paranoïd Grill ‘Leaves’ Topsy-Tur v y Records
Dans une autre vie, le Tournaisien Joachim De Stercke était chanteur dans un cover band de Nirvana. C’est peut-être un détail pour vous mais pour lui ça veut dire beaucoup. La crise d’adolescence terminée, on le retrouve aujourd’hui à la tête d’un projet plus ambitieux artistiquement : The Paranoïd Grill. Soit du Freud à la sauce BBQ, de la catharsis prétexte à tous les vagabondages en territoire nord-américain entre folk torturé (‘Drops In A River’), abréactions rock et décharges psychédéliques (‘Persephone’s Puppet’ et ‘Working For Changes’). Avec parfois des actes manqués teintés de blues. Au-delà de cette posture musicale qui enfonce quelques portes déjà grandes ouvertes, l’intérêt de ce premier album réside dans des compositions jamais rectilignes et souvent bien construites. De ballades erratiques en élans épiques, les chemins empruntés sont plaisants même s’ils mènent à des voies parfois très fréquentées. Les oreilles averties reconnaîtront peut-être la patte de Rudy Coclet (Arno, An Pierlé, Sharko, etc…) qui a contribué à donner une réelle personnalité à chaque titre tout en s’assurant de l’homogénéité à l’ensemble. Mais ce qui forge réellement l’identité du quartet, c’est la voix particulière de son leader qui fait jaillir les émotions sans jamais essayer de les catalyser. Car, au grand bal des pompiers, Joachim De Stercke joue parfois trop systématiquement avec le feu sacré en voulant provoquer l’effusion. La grandiloquence n’est alors jamais loin. Pas de quoi ternir un bilan prometteur même si la somme des bonnes idées avait largement sa place sur un EP. (gle)
Parenthetical Girls ‘Privilege’ Splendour
Oh, Zac Pennington chéri, slutty little princess, nouveau joujou not safe for work…j’ai cru que je ne parviendrais jamais à oublier Kevin Barnes, mais il semblerait que tu aies tous les atouts extravagants et l’abattage requis, le cynisme en plus (« A kiss as disingenuous as this /You know what I am / So let’s not pretend »). Tu me disais « we’ll be stars / just the way that we are » et ô combien j’aurais voulu te croire, que tu halètes ou que tu tintinnabules, qu’importe ce que tu brises à forcer
Smith Westerns ‘Soft Will’ Mom+pop/Pias
Sur leur deuxième album – l’excellent ‘Dye It Blonde’ (2011) – il y avait cette chanson, ‘All Die Young’, sorte d’acmé de glam pop dégoulinante, à la fois enchanteresse et désespérante à force de trimballer nos sentiments de gauche à droite, de les faire constamment balancer entre le spleen et l’envie de s’envoyer en l’air à mille à l’heure. Ça faisait « It takes all my time to be in love with you / It takes all of my time, what do I do? ». Rien sinon recommencer : ‘Soft Will’ fait plus fort encore, tape dans le mille dix fois sur dix et c’est simplement énorme. Ce titre, déjà, ‘Le doux va le faire’, en pleine crise, à l’heure où c’est chacun pour sa gueule et Daft Punk pour tous, il fallait oser. Finies donc les petites bluettes d’adolescents scandées par des glam garagistes mielleux, c’est désormais les grands amours, toujours doux et amers en même temps, chantés avec une classe folle, avec l’assurance malhabile de ceux qui commencent à avoir vécu (des premières parties pour Wilco, MGMT,…) et qui en ont assez croisés pour avoir les bonnes idées de se faire produire par Chris Coady (Beach House, Yeah Yeah Yeahs) et d’engager le batteur d’Unknown Mortal Ochestra. Eclatantes, dansantes, pop, mais partout éclaboussées d’une mélancolie langoureuse, les dix chansons des Chicagoans nous chatouillent le cœur comme seule l’écoute en boucle, dix fois d’affilée, du susmentionné ‘All Die Young’ pourrait le faire. ‘Fool Proof’ est l’uppercut qui met au sol : à ce niveau, on pense à l’immense dernier album des Fresh & Onlys et à une chanson en particulier : ‘Dream Girls’, « you can have anything in the world / but you never hang on to a dream girl ». C’est à peu près ça. Un foutu rêve. Un rêve foutu. (lg)
autant le passage : pour un peu, tu serais anglais. « We’re easy to please, we’re equally cheap meat », tu parles d’une façon romantique d’aborder les dames. J’aurais mieux fait de faire attention à qui j’accordais cette danse electrocheap chevrotante, « we make this same mistake twice ». ‘The Pornographer’, c’est ta ritournelle martiale tout en chypre, soie et cuir taillée pour homme-objet, une fantasy presque douteuse, ta part mâle qui sort du placard et un instant, je crois que j’ai affaire aux Sonics qui auraient roulé des patins à Morrissey. Au fond, on le sent bien que tu es « torn in more than in one direction », que tu n’envisages la pop qu’accoutrée, d’une rouerie coruscante, « so forgive me for this candor / But what is it you’re after? ». Le jour où tu pourras me répondre sincèrement, je considérerai que c’est un ‘Privilege’ de frayer avec toi. (alr)
Pharmacon ‘Abandon’ Sacred Bone Records
Derrière le pseudo de Pharmacon se cache Margaret Chardier, une new-yorkaise de 22 ans qui nous livre ici son premier album. A l’auditeur qui fantasmerait à l’idée d’entendre la jeune femme nous caresser l’oreille avec un folk intimiste ou de l’electronica primesautière, on conseillera fermement de passer son chemin. ‘Abandon’ est en effet l’un des albums les plus extrêmes qu’il vous sera loisible d’écouter en 2013. Traitant selon l’artiste de l’idée qu’il faut tendre vers ce qui est vrai et renoncer au reste, ce disque est avant tout une ode au chaos sonore, à l’effroi, à l’horreur. A l’image de la pochette qui voit Margaret recouverte de larves, la musique est particulièrement glauque et malsaine, associant grésillements électroniques, percussions métalliques et bruits d’origine inconnue au hurlement de Margaret qui n’a comme égal que celui de Diamanda Galas. Ultra radical, l’ensemble se rapproche des travaux les plus exigeants des Swans ou de Throbbing Gristle dans ce que la musique peut avoir de menaçant et d’oppressant – au sens physique du terme. Amateurs de sensations fortes, ceci est pour vous. (pf)
Portugal. The Man ‘Evil Friends’ Atlantic/Warner
Personne ne sait si Portugal. The Man a déjà vu Lisbonne, Porto ou les plages d’Algarve. C’est que les mecs vivent sous la bannière étoilée,
du côté de Portland, où ils traficotent tranquillement leur pop néo-psychédélique. Actif depuis 2006, le groupe poursuit son petit bonhomme de chemin et devrait, fort probablement, profiter de son nouvel album pour rouler une pelle au succès. Contrairement à ses précédents essais, la formation jouit cette fois d’une production soignée, signée Brian Burton, alias Danger Mouse (Beck, Gorillaz, The Black Keys). Juste de quoi transformer le fromage en caviar... A l’écoute d’‘Evil Friends’, on a la vague impression d’avoir déjà entendu ces chansons courir ailleurs, sur d’autres albums, ceux de Broken Bells ou Electric Guest, par exemple. Soit deux autres projets passés entre les mains expertes de Danger Mouse. Son approche, sa façon d’édulcorer la pop sous des couches scintillantes de guitares et de synthés ne collent absolument pas à l’identité de Portugal. The Man. Falsifiée, la musique surjoue un enthousiasme adolescent (‘Creep in a T-Shirt’, ‘Hip Hop Kids’) et vire à plusieurs reprises dans les agapes d’une gardenparty paroissiale (‘Modern Jesus’, ‘Holly Roller (Hallelujah)’, ‘Someday Believers’). Moyen sur toute la ligne, ce disque manque de panache, de tubes et d’authenticité. (na)
de neuf sous les mégots de Quasimoto. ‘Yessir Whatever’ rassemble des morceaux roulés en cachette et oubliés dans les tiroirs de l’histoire. Si des titres comme ‘Astronaut’, ‘Planned Attack’ ou ‘Sparkdala’ brillent de mille feux, le reste du casting n’est pas parfait. Huit ans d’attente pour une compilation de bribes cosmiques et de titres inédits (ou quasi), c’est quand même un peu court. D’où la déception… (na)
Robbing Millions ‘Ages And Sun’ Quintet belge établi à Bruxelles emmené par Lucien Fraipont, Robbing Millions présente ici un premier ep six titres en guise de carte de visite. Après avoir foulé les scène de plusieurs clubs incontournables du pays en quelques mois à peine, il a souhaité fixer sur support physique le résultat de ses débuts. Dès la plage introductive, ‘Tenshinhan’, morceau sélectionné par Radio 1 en Flandre, on est surpris par les qualités harmoniques et mélodiques dont le groupe fait montre. Une pop éclairée, astiquée et chatoyante. S’ils citent Grandaddy et The Flaming Lips dans leurs influences, les membres de Robbing Millions pourraient tout aussi bien s’inscrire dans l’héritage d’XTC ou de Beck. Quelques défauts de jeunesse devront certes être corrigés dont l’accent parfois un peu trop frenchy du chanteur et la trop débordante candeur qui s’empare des chansons à certains endroits. Bon début. A Suivre. (et)
Sankt Otten ‘Messias Maschine’ Denovali
Groupe phare de la baraque Denovali – c’est leur cinquième essai sur le label et le huitième en tout, Sankt Otten convie une sacrée bande d’invités (leurs messies ?) en l’an de grâce 2013. Accrochez-vous à l’étagère, ça envoie de la légende teutonne, entre Jaki ‘Can’ Liebezeit (75 balais et aux fûts sur trois titres) et Ulrich Schnauss, venu déposer ses synthés sur ‘Im Himmel Angekommen’, sans même parler de Harald Grosskopf, le batteur des mythiques Ash Ra Tempel. Pour le reste, on ne peut pas franchement dire que le son de Stefan Otten et Oliver Klemm a énormément évolué en treize ans de carrière. Toujours marqué de l’influence du krautrock, mais aussi de l’IDM et de la Kosmische, le groupe allemand est à son meilleur lorsqu’il convie des instruments peu usités, tels le thérémin de Miles Brown sur ‘Mach Bitte, Dass Es Leiser Wird’. Ailleurs, il semble furieusement ronronner dans ses habitudes, même si leur fréquentation est loin d’être désagréable. (fv)
Joe Satriani ‘Unstoppable Momentum’ Epic/Sony
ALtERNaTIVE ONLiNE-RECORDStORE
Quasimoto ‘Yessir Whatever’ Stones Throw
Toujours représenté la clope au bec, Quasimoto est un personnage imaginaire : une grosse bestiole jaune ressemblant à un croisement entre un ours tropical et un cochon de l’espace. C’est sous les poils de ce curieux animal que se trament les activités parallèles de Madlib, MC, producteur et figure centrale du label Stones Throw. Après deux albums parfaitement emballés (‘The Unseen’ et ‘The Further Instrumentals of Lord Quasimoto’) entre 2000 et 2005, l’artiste américain réactive son alias sur ‘Yessir Wathever’, vrai faux nouvel album de Quasimoto. Impeccablement produit, bourré de samples hallucinogènes et de beats toxiques, ce disque se loge dans le rayon « nouveautés » du hip-hop alternatif. Pourtant, rien
C’est vrai que c’est une légende, Joe Satriani. Un guitar hero, voire le guitar hero par excellence. Satriani, c’est quand même l’ancien prof de Kirk Hammett ou de Steve Vai, soit le deuxième plus grand guitar hero de tous les temps. A vrai dire, il ne change pas, Joe Satriani. Ou plutôt si, puisqu’il a renoncé à sa tignasse de rocker 80s pour un crâne rasé nettement plus stylé. Sur le plan musical, par contre, ce 15ème opus est conforme aux 14 précédents : super chiant du début à la fin, ‘Unstoppable Momentum’ s’apparente à 45 minutes de branlette de haut vol voyant l’ami Joe manier son instrument avec frénésie. (pf)
Polly Scattergood ‘Arrows’ Mute
A force d’essayer de se la jouer romantique en recherche de M83, dont l’influence déborde par tous les pores des arrangements, Polly Scattergood hérisse bien vite le poil. Alors qu’elle essaie de nous caresser le lobe de son filet de voix qui n’a pas les capacités de se la jouer dra-
Earteam matique, la chanteuse londonienne finit par agacer. Telle une pseudo-Björk qui essaiera de se prendre pour Emika (dont le second, lui aussi, opus mérite bien plus de louanges), la miss Polly surjoue les effets – et par instants, on a même l’impression d’entendre un remix de Sinead O’Connor par Cocteau Twins, entre autres racines douteuses plongées dans un passé lointain et faisandé. Vite, une pelle et un seau pour reboucher le trou. (fv)
Shining ‘One To One’ Indie Recordings/Suburban
Vénéré dans son pays d’origine, adulé par la presse spécialisée, Shining peut se targuer d’avoir connu un parcours atypique avant de devenir une icône de la scène métal contemporaine. Nourri à la base au bon grain du jazz et de la musique classique, le quatuor s’est peu à peu ouvert à d’autres styles comme le métal, le prog ou l’indus. S’inscrivant dans la veine de ‘Blackjass’, album sorti voici trois ans qui a cartonné, ‘One to one’ est un monstre de technicité et d’originalité alliant riffs métal, grésillements indus, solos de sax et envolées prog sur des titres complexes, puissants et généralement mélodiques. Mais là ou d’aucuns vont se pâmer devant ce qu’ils percevront comme un chef-d’œuvre de métal audacieux et pointu, je serai nettement plus réservé car en dépit d’évidentes qualités liées aux aspects précités, ‘One to one’ m’est surtout apparu comme un album pénible de par ses envolées pompières et son côté démonstratif. Vouloir fusionner l’univers de Nine Inch Nails et Kring Crimson comme le fait Shining sur ‘My dying drive’ pourrait en théorie sembler génial, mais le résultat est tout simplement indigeste. (pf)
Raoul Sinier ‘Welcome To My Orphanage’ Good Cit y Factor y
Raoul Sinier est un artiste aux talents multiples, opérant comme plasticien, cinéaste et musicien. ‘Welcome To My Orphanage’est son sixième album et il confirme combien son univers est passionnant. A la fois très pop, expérimental et atmosphérique, ce disque met en avant une electronica raffinée et assez dark, superbement travaillée au niveau des sons, qui a en outre le mérite d’être très personnelle, ne pouvant être associée à aucune chapelle spécifique. Quant à la voix de Sinier, elle est très touchante car marquée par une certaine fragilité et en parfaite harmonie avec les textures développées. Le titre qui donne son nom à l’album, ‘The fine lines’ainsi que ‘Empty shell’,par exemple, sont trois merveilles de pop électro somptueuse et mélancolique. De manière générale, cet album est marqué par une grandeur indéniable et une intensité qui se ressentent tant sur les morceaux chantés que sur les instrumentaux, que ce soit le très cinématographique ‘Entrance’ou l’obsédant et monumental ‘Screws and bandages’. Un album fascinant à plus d’un titre ! (pf)
Sonny & The Sunsets ‘Antenna To The Afterworld’ Poly vinyl
Enclavé dans la baie de San Francisco, le projet Sonny & The Sunsets compte parmi les secrets les mieux gardés de la scène californienne. En rotation permanente, le line-up du groupe promène pourtant le gratin de la scène locale depuis des années. Après avoir hébergé la guitare légendaire de John Dwyer (Thee Oh Sees), Sonny Smith s’en remet à une nouvelle version des Sunsets.
En 2013, sa formation s’articule autour de la guitare de Tahlia Harbour (The Dry Spells), de la basse du clipeur Ryan Browne et de la batterie de l’impeccable Kelley Stoltz (dont on recommande chaudement les disques sortis chez Sub Pop). Après la claquette ‘Hit After Hit’, le groupe américain boxe ‘Antenna To The Afterworld’ des deux poings. Plongeon spectaculaire entre aujourd’hui (The Babies, Fergus & Geronimo) et hier (The Velvet Underground, Jonathan Richman), ce troisième album conduit ses chansons le long de mélodies gentiment surannées. Un peu pantouflards, vraiment peinards, les refrains de Sonny se sifflent entre un burger et un pétard. Parfait pour les journées perdues d’avance, ‘Antenna To The Afterworld’ donne envie de barbecues et de bières tièdes, de bisous dans le cou et de coups de pieds au cul. Un vrai disque de branleurs. (na)
Bruce Soord & Johan Renske ‘Wisdom Of Crowds’ Kscope/Ber tus
L’annonce de la collaboration entre Bruce Soord et Johan Renske en a surpris plus d’un, vu que les deux hommes évoluent dans des univers musicaux sensiblement différents, soit le prog pour Soord et le heavy pour Renske. A l’autopsie, le projet est plutôt une réussite dans la mesure où il explore des ambiances et des sonorités auxquelles ni l’un ni l’autre ne s’étaient jusqu’ici frottés. Entre balade rock empreinte de sensibilité (‘Centre of gravity’,‘Frozen north’), rock alternatif teinté d’influences 90s (‘Pleasure’) ou encore rock électro réminiscent de Depeche Mode période ‘Songs of faith and devotion’,le disque surprend et séduit souvent, même si l’ensemble demeure un peu répétitif (trop de balades interchangeables) et que certaines tentatives d’intégrer des beats dansants sur des compos plus downtempo tombent un peu à plat. Bilan globalement positif, cependant. (pf)
Spectrals ‘Sob Story’ Wichita Recordings
Sob Story’, c’est typiquement le genre de disque dont on ne sait trop quoi faire. Perdu sur la terre du milieu, Louis Jones enregistre des chansons sous le nom de Spectrals en pensant très fort aux gens qu’il aime : Willie Nelson, Marc Bolan, Nick Lowe, Elvis Costello, Dean Wareham ou Tom Petty. Tout cela s’entend un peu. Beaucoup. Passionnément. A la folie. Pas du tout. Tout ça a déjà été dit, écrit et chanté des milliers de fois. Mais Louis, lui, il s’en tape clairement. Louis veut se faire plaisir. On l’applaudit poliment. Et puis, on se barre. On ne voit pas d’autres alternatives. (na)
Swann ‘Neverending’ Atmosphériques
Il semblerait qu’Atmosphériques ait cherché une réponse probante à Lou Doillon, que l’heureuse élue soit entre autres épaulée par Mocke Depret (Holden, Midget, Arlt) et qu’elle porte une frange sage à la Françoise Hardy. On se gardera de railler la donzelle, elle a des pupilles à six coups : ‘It Don’t Ryme’ fait fondre le zinc au saloon, et que la proustienne soit allée frôler le bitume sauvage en compagnie de Lou Reed pour accoucher d’un ‘Love Song #1’ si velvetien qu’il ne lui manque que la banane paraît chose avérée. On aimerait lire à son sujet moins de références à Cat Power ou Patti Smith : là où Chan Marshall était un oiseau toujours au bord du gouffre mais à la plume évidente, là où Patti Smith avait un charisme sans artifices qui transcendait chaque image de Mapplethorpe, la jeune Chloé n’a à l’instant qu’une voix plaisamment nourrie à celles de ses aînées, un art de s’entourer de références porteuses et d’épaules estimables, parmi lesquelles celles de Mocke Depret (Holden, Midget, Arlt) et
Billy Ryder-Jones (ex-The Coral). ‘Neverending’ est donc de ces albums qui réjouissent pour le potentiel en germe qu’ils laissent espérer. On pourrait rêver pire ! (alr)
Tangarine ‘Seek & Sigh’ Excelsior Recordings/V2
Présenté dans leur bio the hardest-working twins in the Netherlands, Tangarine ne laisse guère transparaître dans sa musique un sens de l’effort laborieux – et c’est tant mieux. Frais et goûtu tel un après-midi festivalier ensoleillé, le premier disque des jumeaux barbus Sander et Arnout Brinks (aucun lien avec André Brinks, ex-Herman Düne) se laisse glisser dans l’oreille sans coup férir. Empruntant sans complexe des harmonies (fin des) sixties total smooth, genre Kinks qu’on aurait retrouvé chez Simon & Garfunkel, les deux frangins prennent du plaisir à combiner leurs voix, soutenues d’une guitare acoustique ou de percussions bien dosées, tels deux Tambourine Men des temps modernes qui auraient débusqué sur eBay une machine à remonter le temps. On n’est sans doute pas au niveau de leur miraculeux compatriote Jacco Gardner, n’empêche que ça fait rudement du bien au coccyx. (fv)
These New Puritans ‘Field Of Reeds’ Infectious Music
On entre dans ce disque comme on pénétrerait dans une salle philharmonique. Avec un peu d’imagination, on pourrait presque surprendre les musiciens reprendre leur respiration avant d’attaquer leur instrument. La salle serait garnie de plantes vertes exotiques et dégagerait une atmosphère à la fois luxuriante et capitonnée. Les musiciens seraient partout, omniprésents. Des cuivres, des cordes, des pianos, des orgues, des voix, un vibraphone… Seraient également repris à l’inventaire des sources sonores utilisées des verres brisés et…un faucon. Un chœur d’enfants aurait été appelé en renfort tandis qu’un autre ensemble vocal professionnel le précéderait. Les frères Barnett, Jack et George, dirigeraient et agenceraient le tout de main de maître. Le premier serait connu pour son sens de la perfection et son insatiable envie d’écrire des textes sentis, le deuxième pour sa frappe virtuose de batterie et ses qualités d’artiste visuel. A deux, ils assureraient une combinaison intelligente, complice. On voyagerait dans un univers atypique, quelque part entre Kurt Weill, Talk Talk, Oscar Hammerstein et une tradition pastorale typiquement anglaise. Rien de puritain ici mais du sensuel, du voluptueux suggéré, de la haute couture sonore. (et)
Tyga ‘Hotel California’ Republic/Universal
Cousin éloigné de Travis McCoy (Gym Class Heroes), Tyga a profité de son lien de sang pour imposer son nom et son style dans l’arène du hip-hop mainstream. Concurrent direct de 2 Chainz dans l’univers impitoyable des chaînes en or qui brillent, grand collectionneur de grillz (il échange régulièrement des dents avec son pote Lil Wayne), Tyga présente également un impressionnant arsenal de tattoos. Paraît même que Wiz Khalifa en est jaloux. Après avoir fait son trou dans le milieu et refourgué sa mixtape à quelques bonnes âmes, le rappeur californien s’est faufilé en tête des charts à la faveur de deux disques bondés de « featurings » bien bling-bling (Nicki Minaj, Pharrell Williams, Chris Brown, T-Pain, Busta Rhymes). Les orteils dans la piscine de son nouvel ‘Hotel California’, Tyga remet ça. Accompagné de Lil Wayne, Rick Ross, Chris Brown, Future ou Wiz Khalifa, le rappeur cultive son aura de lover en culbutant des thèmes de gangster sensuel. Sexe (‘Show You’), drogues (‘Dope’), violence (‘Enemies’), frime (‘Palm Trees’) et dollars (‘Get Rich’) déambulent à travers les quinze titres d’un disque fausse-
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ment érotique. En fait, ces morceaux pourraient très bien habiller la bande originale de ‘Rack City: XXX’, film porno subtilement pensé, joué et réalisé par notre héro du jour. Entre l’‘Hotel California’chanté par The Eagles et celui tenu par Tyga, il y a donc un monde de différence. Avant, on dragouillait sagement au bord de l’eau. Désormais, on claque du gourdin au bord du bassin. Évolution naturelle ou régression perpétuelle ? L’avenir nous le dira... (na)
Valient Thorr ‘Our Own Masters’ Volcom Entertainment
Ce groupe originaire de Caroline du Nord s’est fait remarquer en assurant avec succès la première partie de groupes aussi variés que Motörhead, NOFX ou Clutch. Il faut dire que Valient Thorr n’a pas son pareil pour foutre une sacrée ambiance en concert avec une musique bien couillue se situant entre hard old school, punk, garage et métal. Sur disque aussi, le groupe joue super fort, a le sens du groove et affiche une veine mélodique indéniable, si bien qu’on passe un fort bon moment en sa compagnie. S’il est clair que l’originalité n’est pas la principale qualité de ‘Our Own Masters’ - chaque titre ou presque renvoie à un groupe précis (un AC/DC par-ci, un MC5 par-là), on aurait tort de faire la fine bouche devant des titres aussi excitants que le punky ‘No strings attached’,le très Motörhead ‘Immaculate consumption’,ou encore le stoner ‘Call off the dogs’. (pf)
Vampire Weekend ‘Modern Vampires Of The City’ XL Recordings
On ne va pas faire la fine bouche : un nouvel album de Vampire Weekend se reçoit avec le sourire. Un peu comme un nouveau Strokes. On n’ignore pas que, foncièrement, ça ne va plus nous casser trois phalanges au pouce mais, forcément, on devine qu’il y aura bien deux ou trois titres de grande classe, des trucs qui rappelleront à la concurrence, aux suiveurs en trottinette, qu’eux c’est définitivement le vélo de course (The Kabeedies, Cayucas, coucou). Sauf que là, le sourire vire carrément à la banane. Vraiment, on n’attendait pas autant de la troisième galette des New-Yorkais. ‘Modern Vampires Of The City’ est une sacrée remise en question. Exit l’overdose de pop tropicale qui avait tant plu sur le premier album mais, un peu ou beaucoup agacé voire lassé sur ‘Contra’. Cet album est, et ça n’est pas galvaudé, le disque de la maturité, spectaculairement arrangé, beau (cette pochette), intelligent jusqu’au bout des canines : il faut entendre la pop baroque de ‘Step’, le piano classieux de ‘Obvious Bicycle’, l’intro à l’orgue Hammond de ‘Don’t Lie’, la cavalcade folle des batteries de ‘Ya Hey’ (cette furie quasi disco), les synthés mélancoliques de ‘Worship You’, les cuivres et chœurs feutrés de la sublime ‘Hudson’, la saillie punk ‘Diane Young’ et se rendre à l’évidence ; il n’est pas encore l’heure de reléguer Vampire Weekend aux seules belles heures d’une fin de décennie passée. (lg)
Vicky Cryer ‘The Synthetic Love of Emotional Engineering’ Fancy Animal Records
Personne ne s’en souvient parce que 2005, c’est déjà loin. Mais, un jour de cette annéelà, un groupe auréolé de la couronne de Louis XIV a publié un bon petit disque de rock au titre prophétique (‘The Best Little Secrets Are Kept’). Entre glam et garage, frime et travail consciencieux, la formation californienne gravait quelques belles chansons à la mémoire de Marc Bolan. Et puis, un peu comme le T. Rex, Louis XIV a subitement disparu de la surface terrestre. Aujourd’hui, à l’heure où on dégote tranquillement quelques goûtes de sang de mammouth dans la calotte glaciaire, on retrouve la
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Earteam
trace du chanteur Jason Hill. En mode hibernatus, le leader de Louis XIV a toujours la même gueule et un méchant béguin pour le glam rock. Décongelé, il doit quand même composer avec l’époque et s’adapter à son nouvel environnement. Entouré de musiciens de Mars Volta et des Killers, il chante désormais sous la cape de Vicky Cryer, un groupe qui tombe dans les filets synthétiques d’une pop néo-psychédélique à la MGMT. L’album ‘The Synthetic Love of Emotional Engineering’enferme deux tubes potentiels (l’excellent ‘Girls’et ‘Krokodil Tears’) et une giclée de mélodies rafraîchissantes. Agréable en cas de fortes chaleurs (plutôt rares en Belgique). (na)
Christiaan Virant ‘Fistful Of Buddha’ CVMK
Créateur de la Buddha Machine, un genre de loop station de la taille d’un paquet de clopes, en tant que membre du duo FM3 (en compagnie de Zhang Jian), Christiaan Virant poursuit ses pérégrinations entre Orient et Occident sur ‘Fistful Of Buddha’ – rappelons que le musicien américain est partiellement basé à Pékin. Aujourd’hui en solo, Virant tisse une tapisserie soyeuse et méditative où toutefois les échos d’une musique tonale occidentale sont loin de jouer un rôle secondaire – tout en conservant une touche orientale indéfinissable. Ainsi, la partie de violoncelle de ‘Monkey Mind’ renvoie en filigrane à Shigeru Umebayashi (l’auteur du célébrissime thème de ‘In The Mood For Love’) alors qu’une certaine modernité électronique vient nuancer le propos, sans qu’elle ne sonne creuse ou superficielle. C’est d’ailleurs une des principales qualités de la musique de Christiaan Virant qui, de quelques ténus éléments, parvient à échafauder des édifices solides en dépit de leur apparente légèreté. A l’image d’un village de bambou où trônerait fièrement une statue de Bouddha, finalement. (fv)
Washboard And The Jazzy Mates ‘Day And Night’ Zoone Libre
Oser un disque de reprises lorsqu’on sort de nulle part est une entreprise des plus risquées, surtout lorsqu’elle s’attaque à des monuments indéboulonnables de la pop music. Soit on emmène les morceaux tout autre part, un des meilleurs exemples étant le ‘Cover Records’ de Cat Power, où la songwriter américaine – en déjà mythe indie – déconstruisait à sa manière unique les morceaux, et on vous invite à (ré)écouter sa lecture du ‘(I Can’t Get No) Satisfaction’ pour vous en convaincre. Ombre de Chan Marshall ou pas, la vision du trio Washboard And The Jazzy Mates est des plus questionnables, et tant pis si le commentaire déplait. Jouant leurs neuf morceaux aux toy instruments d’une manière uniforme, ce qui en soi n’est pas dramatique, Maryline Pruvost et ses deux complices masculins sonnent hélas terriblement à côté de la plaque, notamment lorsqu’ils maltraitent Nick Drake ou Burt Bacharach. En mauvais élèves de Pascal Comelade cherchant leur salut dans un concours de province, ils transforment l’exercice en numéro de cirque même pas drôle – on appelle ça tendre le bâton pour se faire battre. (fv)
Yeah Yeah Yeahs ‘Mosquito’ Dress Up/Polydor
Quel moustique a donc piqué les Yeah Yeah Yeahs ? Passons rapidement sur une pochette dont la laideur nous contraint à l’euphémisme, fruit infographique bâtard d’une partouze qui aurait vu au plus fort des années nonante s’accoupler Ugly Kid Joe et les Crados, le tout agrémenté d’une police de caractère qui arracherait des couinements aux Cramps eux-même. Franchement, personne pour mettre son véto
Colin Stetson ‘New History Warfare Vol.3 : To See More Light’ Constellation
Dès les premiers instants, c’est un souffle qui nous étreint, un souffle énorme, vaste, tellement dévastateur que la respiration qui le sous-tend semble échapper aux lois de la gravité. On sait, on perçoit qu’il s’agit d’un instrument à vent mais on hésite sur sa nature exacte. Il faut attendre que s’amorce l’arrangement pour se faire une idée plus précise. C’est bien un saxophone qui est à l’œuvre. Tour à tour alto, ténor ou basse. Colin Stetson manie les trois avec une égale dextérité et une totale immodération. Fauve, éléphantesque, rugissant, le son qu’il produit est incontestablement de nature animale. Circulaire, sa respiration permet à l’instrument de franchir les limites de son carcan et de s’ouvrir pour mieux se découvrir. En ouverture, ‘And In Truth’ se donne à entendre à l’oreille comme une offrande. Justin Vernon (Bon Iver) y instille une prière. On retrouvera sa voix au fil du disque sur l’adéquatement titré ‘Brute’, sur le céleste ‘Who The Waves Are Roaring For’ et sur le brouillé ‘The Bed Of Shattered Bone’. D’autres invités apportent leur voix également sans qu’il soit toujours possible de les identifier tandis que c’est Ben Frost qui veille au mixage derrière la console. La plage éponyme ‘To See More Light’ dépasse le quart d’heure et révèle à quel point Stetson recule le périmètre du saxophone avec la ferveur de celui qui s’est assigné une profession de foi. Les harmoniques s’éclatent en circonvolutions atomiques. Une nouvelle histoire de la guerre sonore assurément. Un peu comme si Bach se télescopait avec Borbetomagus… Géant. (et)
chez Polydor? Ou alors le soupçon d’une critique esthétique à l’égard du trio ne pouvaitil que mettre le feu aux poudre ? Car aborder ‘Mosquito’ sous l’angle du bon sens musical équivaut à ouvrir une bien vilaine boîte de Pandore. Tandis que les fans indéfectibles se consolent de l’artwork avec un album qu’ils jugent « excellent » (on pouffe), il faut bien avouer que Karen O et ses sbires continuent de creuser leur sépulture chaque jour un peu plus. Difficile de croire qu’un groupe dont le premier album témoignait sans chichi d’une personnalité garage énergique puisse envers et contre tout continuer à la redéfinir mollement au gré des hypes éphémères. Ou bien faut-il remonter le temps et ôter ses œillères pour ne voir également dans ‘Fever To Tell’ que l’opportunisme, certes bien tapé mais néanmoins crasse, de la vague post-Strokes ? Sur ‘Mosquito’, la diva so trendy Karen O, toujours un train trop tard, joue cette fois les Siouxsie (ben tiens) et s’aban-
donne à d’errantes ballades new wave dont on cherche encore la destination. Rarement l’aura-ton entendue aussi peu convaincante. Reste que ces nouvelles pistes proposent une langueur encore préférable aux pastiches rock que les Yeah Yeah Yeahs font ici de leur propre style (‘Area 52’, sérieusement?), dynamitant le peu de crédibilité qui leur reste avec des paroles campy affligeantes (‘Sacrilege’, single soi-disant trouble, mais simplement crétin). Ca y est, tel le moustique, ils me pompent. Du Baygon, vite ! (ab)
Zaz ‘Recto Verso’ Sony
Cette fille est merveilleuse : classe à se damner (cette pochette, nom de dieu), intelligente (elle ne chante que les paroles très connes des autres : « Vous êtes un grain de sable, nous sommes le désert / Vous êtes mille pages et moi
je suis la plume / Oh oh oh oh ! oh oh oh oh ! » sur ‘On Ira’, la resucée de la scie ‘Je Veux’), défricheuse (JJ Goldman, la fine fleur de la variété d’antan, est au taquet), rock (un certain Morisset lui pond quelques titres), exotique et sensuelle (« J’s’rai toujours la môme des chemins / la meilleure copine des lapins », c’est hot), rétromaniaque (cette pop manouche moderne, waouh), infiniment touchante (‘Gamine’, on pleurerait). Merveilleuse, on vous dit. (lg)
48 Cameras/Scanner ‘We could bring you silk in may’ Interzone
Cela fait maintenant plusieurs décennies qu’il nous est donné à entendre la musique de 48 Cameras. Elle semble traverser l’épreuve du temps sans trop s’abîmer. Une des clés de sa faculté à se régénérer tient sans doute dans cette facilité avec laquelle elle s’adapte aux incessantes combinaisons des musiciens qui la fabriquent. Ce nouvel opus met en présence le noyau actuel constitué par Mark Beazley (bassiste de Rothko), Nick Grey et Peter James (deux collaborateurs attitrés depuis plusieurs années), les locaux Cologero Marotta et Michel Delville, la chanteuse néerlandaise Saskia Dommisse, les deux nouveaux venus que sont le Russe Andrey Kolomytzev et l’Anglais Michael Begg (Human Greed) et bien sûr le maître de séance, Jean M. Mathoul, avec Robin Rimbaud aka Scanner qui endosse ici le rôle de l’invité d’honneur. Principalement enregistrée par le biais de correspondances croisées, cette musique se prévaut de sa mobilité alors que, paradoxalement, à l’écoute, elle semble profondément immobile, étale comme la surface d’eaux mortes. Les instruments à vent, en l’occurrence clarinette basse, sax soprano, cor anglais et hautbois sont ceux qui donnent un peu de relief à l’ensemble. Pour sa part, Scanner semble discret, pour ne pas dire absent. On cherche en vain sa patte si distinctive prégnante sur d’autres enregistrements collaboratifs. Qu’à cela ne tienne, le disque se décline sur cinq morceaux pour deux compositions qui méritent une audition rapprochée pour tenter de saisir les nuances de sa soyeur. (et)
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