RifRaf juillet 2014 FR

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Appel à cAndidAture by court-circuit

pop, rock, folk, indé, gArAge, psyché, post-rock, mAth-rock, noise, experimentAl, slowcore, shoegAze, synthpop, lo-fi, hip hop, skA, rocksteAdy,...

fAitesvous entendre !

I NSC RI p t Io N S ju S q u ’Au 2 1 ju I L L E t www.concourscircuit.be

21 JUIL

FIn des InscrIptIons

05 sept

éLImInatoIre M DM / BR u x E L L E S

06 sept

éLImInatoIre Mj R I x E N S A Rt

13 sept

éLImInatoIre Mj tA MI N E S

19 sept

éLImInatoIre Mj C H é N é E

20 sept

éLImInatoIre Mj MARCHE-EN-F.

24 oct

demI-FInaLe L’ At e Li e r ro c k / HUY

25 oct

demI-FInaLe L e S AL o n / S i L LY

20 dec

FInaLe BotANIquE / BRuxELLES

Réalisé avec l’aide du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles Service des Musiques nonclassiques. Editeur Responsable : Nicolas Goffe, Court-Circuit asbl, 39 rue Lebeau,1000 Bruxelles © Heartwork by Arkam

STAFF PICKS

13 ,5 0 €

RECOMMENDS

15,0 0 €

13 ,5 0 €

14,5 0 €

14,5 0 €

THE ACID

FINK

DIE ANTWOORD

JUNGLE

HOW TO DRESS WELL

Liminal

Hard Believer

Donker Mag

Jungle

What Is This Heart

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15,0 0 €

14,5 0 €

DAVID GRAY

ENO/HYDE

TRIGGERFINGER

THE SORE LOSERS

Mutineers

High Life

By Absence Of The Sun

Roslyn

A L T E R N A T I V E

W

W

O N L I N E

R E C O R D S T O R E

W . B I L B O R E C O R D S . B E

B I L B O • L A D E U Z E P L E I N 13 • B - 3 0 0 0 L E U V E N • 016 5 0 0 7 7 3


© Oliver Hadlee Pearch

La chose est entendue. La chose se fait entendre. À rompre tous les tympans. Durant un mois, le ballet tonitruant du pain et des jeux. On se mêle, on s’intéresse, on regarde et on écoute. Mais déjà les images démultipliées, les cris de liesse, la cataracte des klaxons submergent ; engloutie sous les millions gronde la fascination exercée par la compétition. L’individu doit prendre garde à ses trajectoires comme au vocabulaire qui l’assaille et le tacle : fracasser les lignes, étouffer le porteur du ballon... Ou choisir de lever le pied, souffler tant qu’il est encore temps. Timothy Showalter : « J’ai tourné pendant deux ans, sans trêve. Bien sûr, une des choses qui me botte, c’est jouer, mais j’ai aussi réalisé combien j’aimais fuir un mariage bancal, mes problèmes d’alcool, etc. Une tournée, ce sont les meilleures vacances loin de la vraie vie. C’est se dire : « je ne veux pas être une personne réelle, donc je vais être musicien ». J’ai joué mon dernier concert en Belgique, et puis j’ai réalisé que je devais rentrer à la maison et faire face à des problèmes que j’avais évités et qu’il aurait fallu régler deux ou trois ans avant. Et la panique a surgi. Soit je revenais chez moi et je buvais jusqu’à être admis en rehab, soit j’écrivais un nouveau disque. Et heureusement, j’ai choisi le disque. » Strand of Oaks a délaissé le baxter folk : au diable la joliesse quand doit rugir la sincérité. ‘HEAL’, déréglé mais salvateur, est le dernier pansement qu’il lui fallait arracher. À la fois un abri et un précipice. Ou comment repiquer dans l’axe. La libération au bout du tunnel (des vestiaires) ? Les joueurs ont également choisi de ne pas être des personnes réelles et les supporters de les acclamer en voulant leur emboîter le pas. Tous ont besoin d’un entraîneur, d’un gourou. Milieu de terrain, calumets roulés à la main sous les aisselles, d’aucuns choisissent de se laisser porter. Sébastien Tellier : « Quand l’enregistrement a commencé il y a environ deux ans, je savais qu’il allait y avoir la Coupe du Monde au Brésil et je jubilais : c’était tapis rouge parce que le monde entier va vivre au parfum du Brésil. L’industrie propose une multitude de produits : des mugs, des t-shirts, je ne sais pas ce qu’on peut encore inventer,... et dans toute cette grande gamme de produits, il y aura de la musique, dont mon disque. (rires) » Les cheveux impeccablement teints, Tonton Cristobal est revenu - Des pesos des lingots il en a le cul cousu / La famille hypocrite crie vive le barbu (chanson populaire) - ... un album brésilien sous le bras, drôlement inspiré et inspirant. Un retour aux affaires et aux manettes

202

jungle

(Monsieur produit) qui concrétise toutes les obsessions du lascar, un panaché où il venge l’enfant, l’adolescent qui rêvait de jet privé, voire l’adulte qu’il espère devenir. Les aficionados n’affectionnant que ses sucreries bien emballées risquent de faire la moue et les fans de musique peuvent se réjouir : il y a à boire (un jus de fruit de la passion) et à manger (une tarte aux fraises), la Rolex à 40 ans et la bossa nova. Nicolas et Pimprenelle se font des week-ends cul, Nounours écoute Pink Floyd et Dalida. 1 partout balle au centre ? Les chants procéderaient de la réunification des corps et des cerveaux. On discerne surtout quelque chose qui bat à tout rompre, qui chavire. Le nom des idoles affiché sur les maillots, il est question de volume de jeu, de dosage des efforts, d’entente avec le collectif. Tom (Jungle) préfère y voir un creuset d’individualités où peut encore nicher l’anonymat : « Tous les gens qui se trouvent dans nos clips sont des membres actifs de Jungle. À mes yeux, c’est un projet participatif. Jungle, c’est tout sauf un ego trip. Les gens n’ont pas besoin de connaître notre nom de famille. On s’en tape. Ça n’a aucune importance. À la limite, il ne devrait même pas être question de Josh et Tom. On n’a pas créé Jungle pour la gloriole. Là où il y a un leader, la musique se meurt (...) On cherche à dépasser ce cliché. On forme un collectif à géométrie variable. C’est ça qui fait notre force. Si, un jour, on retourne notre veste en commençant à parler de célébrité, d’argent, de pouvoir et d’ego, c’est terminé : je quitte Jungle. » Pour l’heure, l’argent n’a pas encore projeté ses ombres sur Jungle. C’est en pleine lumière que le collectif londonien déroule avec panache les tubes de l’été. Branchés sur la sono mondiale, soul, disco, pop, rythmes funk et afro tournent à fond les ballons. Aussi efficaces que des mojitos concoctés par Gorillaz ou Gnarls Barkley, ces chansons sexy à la bonne gueule de frappes détournées pourraient même dévoiler une identité à même de croquer l’époque comme Massive Attack à l’entame des années 90. Petite addiction qui nous perdra, ce disque va faire sensation. Laissez-lui une chance d’étourdir vos défenses. RifRaf revient dès la mi-août pour passer au crible à la fois les sorties de l’été dont nous avons ramassé les copies en retard et chanter les louanges des premiers de classe qui feront les belles heures de la rentrée. Faîtes tourner !

année 20 • juillet/août’14

Colofon www.rifraf.be Année 20 nr. 202 rifraf est une édition de B.Z.&T. bvba Adegemstraat 19 2800 mechelen e.r. mieke deisz pas en janvier et août rifraf jui/août sort le 03 juil rédaction fabrice delmeire tél 0486/31 74 63 fabrice.rifraf@skynet.be

insertions publicitaires Mieke Deisz Tél. 015/42.38.76.-0485/802.257 advert.rifraf@skynet.be deadline reservation: 18 juin agenda tél 015/42.38.76 agenda.rifraf@skynet.be deadline: 20 juin

collaborateurs nicolas alsteen, Anys Amire, Antoine Bours, le dark chips, patrick foissac, François Georges, Laurent Grenier, Gery Lefebvre, Anne-Lise Remacle, eric therer, fabrice vanoverberg,... dessins : Issara Chitdara photo cover: dan wilton

Layout peggy schillemans layout.rifraf@skynet.be Imprimerie: Corelio printing, anderlecht Abonnements 1 année (10 éditions) info: agenda.rifraf@skynet.be Belgique: 15 € / Europe: 25€ BE 85 3200 1337 9606 BIC: BBRUBEBB Communcation : nom et adresse

“Réalisé avec l’aide de la Communauté française de Belgique - Direction générale de la culture Service des Musiques”


Texte : Fabrice Vanoverberg

Texte : Eric Therer

Rubrique destinée à évoquer un lieu, une ville ou un endroit, ‘Sounds & Sites’ ne se veut pas un itinéraire descriptif exhaustif mais plutôt l’esquisse d’un

lieu où la musique puise ses racines ou manifeste son émergence. ‘Sounds & Sites’ ne veut nullement dresser une cartographie complète des lieux sonores mais répondra à des envies ou des coups de sonde.

Un week-end avec Adrian Borland Batteur, percussionniste et compositeur, Alessio Riccio multiplie non seulement les pistes (18 sur ‘Ninshubar – From The Above To The Below’ (Unorthodox Recordings) mais aussi les croisements stylistiques. Improbable – et très réussi – mélange de musiques contemporaines (Luciano Berio-style) tombées en pamoison devant un free rock tendance jazz (think Chris Corsano en leader du No-Neck Blues Band), l’ambition musicale de l’artiste transalpin ne se résume heureusement pas à un seul tenant bordélique – même si, au premier abord, ça déboule dans tous les sens et c’est à perdre la raison. Toutefois, et bien vite, les nombreuses et assumées influences du gaillard (dont l’évidence Lasse Marhaug) nous emmènent séance tenante du meilleur côté de la force, telle qu’on se l’imagine du côté de la Norvège façon label +3dB. Et quelle riche idée de convier à la table le chant tout en nuances et sourdines de notre compatriote Catherine Jauniaux, associée au spoken word fascinant de l’Italienne/ophone Monica Demuru. ★ ★ ★ Projet né en 2010 dans la campagne texane, Hollywood Dream Trip n’endosse ni le Stetson ni les fausses blondes siliconées des hauteurs de Los Angeles sur ‘Would You Like To Know More’ (Streamline). Au contraire, rencontre – en ses minutes initiales – d’une musique noise qui ne casse pas les oreilles et d’airs populaires (on entend très clairement des échos de fanfare où ne manquent que les majorettes), la collaboration de Will Long et Christoph Heemann établit des fondations en oubliant les finitions. Simplement étalées sur deux longues plages d’une vingtaine de minutes, leurs quelques variations ne peuvent cependant masquer une relative monotonie, d’autant que chemin faisant, on sombre dans une brume ambient sans une once d’originalité. Dommage, ça partait bien. ★ ★ ★ Si les sorties du label The Helen Scarsdale Agency nous parviennent à doses homéopathiques, le souvenir vivace de quelques disques bien torchés (dont le ‘Kreiselwelle’ de irr. app. (ext.) en 2009) fait toujours ressortir le fol espoir d’une découverte majeure. Si ‘Works For Cassette’ de Taiga Remains, alias Alex Cobb, ne révolutionnera rien, il serait bien ridicule de laisser de côté son apparence inoffensive. Taillée sur mesure pour les thuriféraires de la William Basinski connection, l’œuvre de l’homme de Cincinnati imprime un évident savoir-faire, qui rime totalement avec talent et conviction. Tel un tailleur de soundscapes hypnotiques où les drones sereins explorent le calme apparent du paysage pour mieux sublimer ses angoisses, Cobb multiplie les contre-champs et les détours, tout en restant fidèle à un schéma conducteur très au-delà des tristes langueurs monotones du quotidien. Chapeau ? Non peut-être. ★ ★ ★ Légende de l’ambient et des field recordings, Janek Schaefer déboule – enfin – sur la maison-mère du genre, l’infatigable maison new-yorkaise 12K. Pour ceux qui ont déjà abordé l’œuvre du bonhomme, qu’il soit en solo ou aux côtés de Stephan Mathieu ou Philip Jeck, l’effet de surprise ne jouera guère, même si ‘Lay-by Lullaby’ invite clairement à la méditation et se veut un exact contrepoint au furieux ‘Asleep At The Wheel’ de 2010 (dont quelques échos routiers nous rappellent son essentielle présence). Ici, tout n’est clairement que tendresse ambient avant de se laisser dorloter dans les thermes (quitte à roupiller dix minutes) et de siroter un cocktail de fruits frais dans un fauteuil en rotin. C’est bien sûr cliché mais dans la vie, ça fait aussi un rude bien de compter sur des valeurs sures. ★ ★ ★ En parlant de légende, Hecker nous a déjà fait le coup avec au moins un disque totalement bouleversant, le formidable ‘Acid In The Style Of David Tudor’ (2009), sans même parler de son überintransigeant ‘Palimpset’ aux côtés de Yasunao Tone en 2004. Tant qu’à faire et demeurer dans le ton des noms qui en jettent, l’artiste allemand convoque sur ‘Articulação’ (Editions Mego) – accrochez-vous au laptop – la très grande Joan La Barbara où la soixantaine largement atteinte, l’ex-membre du Philip Glass Ensemble démontre qu’elle n’a rien perdu de son pouvoir ensorcelant, tellement au-delà des conventions vocales de notre temps. Fascinantes d’hypnose obsessive, les 25 minutes de sa performance au micro (‘Hinge’) ne mettent toutefois pas en péril le reste du projet, du même très haut calibre. Le second morceau ‘Modulator’ se veut un rappel totalement bienvenu à l’acide et à David Tudor (à croire que c’est le morceau oublié à l’époque), alors que les voix germano-androgynes de Sugata Bose et Anna Kohler revisitent ‘Hinge’ de telle manière qu’on croit à une nouvelle composition. Bref, un nouveau chef-d’œuvre signé Florian Hecker. ★ ★ ★ Les premières minutes de ‘Wessenden Suite’, suite en trois (non-)mouvements du projet Rough Fields, l’alias de James Birchall, font craindre le pire du genre c’est la semaine de l’ambient, trois disques gratuits et le quatrième encore plus. La patience ayant ses vertus, elle nous a fait dépasser le cap des 300 secondes et – ô agréable surprise – nous nous sommes retrouvés plongés en pleines métaphores sonores à la Chris Watson et, croyez-le ou non, elles sont totalement dignes de son plus qu’indispensable ‘In St Cuthbert’s Time’. Pour ne rien gâcher, et même mieux, le disque s’achève sur un sentier où a déjà œuvré Jana Winderen et vous devinerez aisément qu’il n’en faut guère plus à notre bonheur. ★ ★ ★ Tiens, un nom connu de la scène noise en la personne de notre cher Gordon Sharp aka Cindytalk. Trente ans de catalogue après ses débuts sous cet ambigu pseudonyme, l’ex-punk écossais continue un chemin sans concession ni demi-mesures avec un neuvième opus ‘TouchedRAWKISSEDsour’ (Handmade Birds) où, s’il n’atteint pas le degré de maîtrise absolu de ‘The Crackle Of My Soul’ (2009 encore, décidément une sacrée année), Sharp parvient à l’intérieur de chaque titre à multiplier les fausses pistes noise pour s’orienter vers une musique noire quasiment spectrale – et à chaque écoute, on se plaît à redécouvrir une porte qu’on n’avait pas jugé bon d’ouvrir la fois d’avant. Par moments, ça fout même une sacrée trouille et on se réjouit d’avance de vous la faire partager.

C’était au cours du mois de juillet 1990. Je m’étais rendu à un festival dans la plaine du Limbourg, à Lommel. Je ne me souviens plus de l’affiche sauf pour le nom d’Adrian Borland qui y figurait en place avantageuse. Je voulais le voir et l’écouter avec envie. Cet été là, j’étais toujours étudiant et le temps me semblait bien plus étendu qu’aujourd’hui, sans fin. Je m’étais alors entiché d’une fille prénommée Valérie que je voyais trop peu à ma guise que pour donner une tournure sérieuse à notre histoire. Elle m’avait accompagné dans ma petite voiture noire, une Mini Métro sur la fin subissant régulièrement des ratées de moteur. A l’époque, j’étais déjà scribouillard pour un canard rock, Ritual. J’utilisais les mêmes épithètes et adverbes qu’aujourd’hui pour enchâsser dans des petites chroniques sans intérêt des disques que l’histoire n’a pas retenus. Mais Borland, c’était différent. C’était une partie de mon adolescence à laquelle j’étais indéfectiblement lié. J’avais grandi en écoutant la musique de The Sound, le groupe qui le fit connaître. Au début des années 80, j’avais suivi le groupe en tournée, au Plan K, à Leuven, à Hof Ter Lo, à Schifflange… et je tenais ‘Jeopardy’ et ‘From The Lion’s Mouth’ comme deux albums de mon top 10 intemporel. Ça n’a pas changé depuis. Avec Valérie, nous trouvâmes rapidement une place dans un champ emménagé en parking. A l’issue d’un concert agréable sans effusion, Borland fut ovationné raisonnablement, sans plus. La magie de The Sound avait disparu mais mon attrait pour le personnage demeurait. En backstage, nous échangeâmes des souvenirs et trinquèrent plus que de raison. Adrian regardait Valérie avec envie. Il la suivait du regard quand elle se déplaçait dans la cabine préfabriquée qui servait de loge aux musiciens. Vers minuit, il fut décidé qu’il rentrerait à Liège avec nous au grand étonnement de ses musiciens à qui il donna rendez-vous le lundi d’après. Adrian revint dormir chez mes parents, dans leur maison du Sart-Tilman. Je lui cédai ma chambre. Le lendemain, il nous accompagna à Libramont chez mon amie Marie-Sophie qui fit griller des côtes d’agneau en son honneur. Nous terminâmes la soirée au New In, une discothèque de Bertrix. Le dimanche, nous nous retrouvâmes dans la campagne à Olne autour d’un petit goûter concocté par Valérie. Je sentais bien que c’était sans doute une des dernières fois que je mettais les pieds chez elle, ma relation s’effilochait à vue d’œil à mesure que le désir d’Adrian pour elle se faisait croissant. J’aurais sincèrement voulu qu’une histoire naisse entre eux mais la différence d’âge l’en empêchait. Adrian était dépité et nous finîmes la soirée chez mes parents en regardant des vidéos de Sonic Youth sur le magnétoscope. Vers dix heures du soir, Adrian sortit sa guitare de son étui et se mit à chanter et à jouer en acoustique. D’abord des reprises de Joy Division, d’Iggy Pop, et d’autres que ma mémoire a effacées. Ensuite, il en vint à ses propres chansons mais une sorte de réserve le refrénait à se laisser aller complètement. Bien plus tard, je pris conscience que ce que j’avais alors mis sur le compte d’une retenue ressortait de l’humilité de son personnage. Pour l’heure, la nuit tombait doucement. Je me souviens d’un temps particulièrement clément. Des senteurs de haies fraîchement coupées. L’été qui avançait vers son mitan. La jupe de Valérie, son sourire, son intelligence. Je me souviens de la mélancolie que Borland transportait dans ses bagages mais aussi de sa bonne humeur, de la gouaille facile avec laquelle il imprimait ces moments partagés. Son émerveillement aussi à l’écoute du ‘Goo’ de Sonic Youth qui venait de sortir, bande son d’un été déchiré et déchirant. Ni Valérie, ni moi, ni aucun de nous, au cours de ce long week-end, ne pu pressentir qu’il se suiciderait neuf ans plus tard en se jetant sous un train en gare de Wimbledon. Deux disques : The Sound, ‘Jeopardy’ et ‘From The Lion’s Mouth’, Korova/Warner


Texte : Le Dark Chips

Rebooté, formaté, enfermé à double tour, longtemps, voici comment l’ancienne civilisation avait décidé de soigner l’infâme, le Dark Chips. Sans relache, il avait tapé sur la porte de sa cellule, c’était sa façon d’aimer. Libéré, il avait jeté un regard sur ce nouveau monde et savait déjà que rien n’avait changé. Lui non plus . « Je n’étais qu’un gamin irritant, menteur et roux » Aphex Twin.

‘I Give To You My Love And Devotion’ comme nouvel échange de consentement entre Jimi Tenor et Nicole Willis, une année seulement après le premier essai de Cola & Jimmu, projet scellant 14 ans de partenariat artistique. Des hordes de cordes synthétiques et une vampirisation de la flûte finnoise cristallisent l’excès de crème pâtissière sur la pièce montée des mariés. S’en suit d’abord l’écœurement et puis le manque de tout l’enthousiasme que nous avait laissé le premier essai des amants terribles. Hors-jeu ! ★ ★ ★ C’est l’histoire (sublime) d’une rupture et de sa cicatrisation. C’est l’histoire de ce natif de San Francisco, Dave Aju, fuyant sa ville pour rompre avec le chagrin et les souvenirs qui pourrissent. Souhaitons alors à tous les largués et enfoirés affectifs de recouvrer foi en l’amour par la méthode ‘Black Frames’. Un parcours en 9 étapes plus balancées les unes que les autres, à la psychologie fine et au cheminement bordé de richesse. Recoller les pots cassés et peut-être trouver un terrain d’entente entre les romantiques amoureux de funk et les férus de sonorités abruptes. Homme du match ! ★ ★ ★ Anushka est le projet commun d’un producteur et d’une vocaliste qui s’étaient mis en tête de pondre un album qui plairait à tout le monde puisque « trop dans l’air du temps ». Triphop, dub-step, R’n’b à la Destiny Childs, tout y passe, et ce, sans aucune cohérence autour de la voix de Victoria Port qui nous rappellera étrangement celle de Nicolette (pas celle de La Musiiiiiqqueuh),les mélodies géniales en moins. Un ‘Broken Circuit’ qui ressemble à tout, et surtout à rien. Forfait ! ★ ★ ★ Mais qu’a bien pu cacher Baskerville dans sa chambre forte? Thijs Van Der Klugt et Bart Possemis s’engagent par bien des biais sur les champs de l’électronica dans une production irrésistiblement variée où chacune de vos humeurs trouvera réponse au fil des titres. Sans sombrer dans le piège de la copie, ‘Strongroom’ nous ramène au « dance-ludique » passé spécialité dans le chef des ambianceurs scandinaves du style de Röyksoop pour ne citer qu’eux. Oranjes gekalifieerd. ★ ★ ★ Au pays merveilleux des compilations, (Strut) fait partie des valeurs certaines tant ses sujets sont valeureux et ses croisades reconnues hors des frontières. La dernière en date est une épopée de deux ans et autant d’années à attendre le Volume 4 de Horse Meat Disco par le collectif de Dj’s londoniens du même nom. Les fous de disco s’inspireront certainement d’enchaînements couchés, les autres se feront, sur la seconde partie de la compilation, une culture musicale « de genre » avec les versions intégrales de quelques Opal, A.K.B. ou encore L’Amour. Leçon tactique. ★ ★ ★ Dès la première note de basse proférée par Mr Flash, on comprendra que le propos nous vient de France. La faute à une compression à outrance devenue signature des productions parisiennes : bingo, c’est encore un coup de (Ed Banger) ! Et c’est onze ans qu’il aura fallu à Gilles Bousquet pour rendre justice à son œuvre, et autant d’années de baston depuis Radar Rider, acte fondateur du très (trop ?) hype label parigo. ‘Sonic Crusader’ martèle à tout va sur nos tympans la BO rétro d’une vie de musique et de cinéma : le septième art comme fil conducteur de ce fantasque et puissant fourre-tout. Entre deux saillies vintage, du Rap Us et une pincée de disco. Pourquoi pas ? Onze ans et peut-être les quelques mois de trop qui laisseront Flash dans l’ombre du ‘Wrong Cops’ de son voisin d’écurie, Mr Oizo. Le remplaçant. ★ ★ ★ Les sorties sur (Lektroluv) sont plutôt stéréotypées pour ne pas dire ouvertement que tout s’y ressemble. Quoi de plus normal dès lors que le duo belge de Mumbai Science sorte une plaque nommée ‘Déjà Vu’? Match truqué. ★ ★ ★ Voilà un des noms qui donnent peu envie, Electronic Guzzi. Difficile d’imaginer que derrière un tel patronyme se cache une formule qui n’a plus aucun secret pour le fameux « Spirit of 66 » de Verviers : le guitare-bassebatterie. Et pourtant… Pourtant le trio déballe une rythmique imparable, métronomique au point qu’une oreille naïve s’y laisserait gruger. La puce à l’oreille nous viendra des quelques compositions plus axées sur des éléments détectables de percussions classiques. Encore une fois, les Autrichiens pousseront au démenti ceux qui imagineraient, à juste titre, qu’un tel line-up ne puisse retranscrire qu’une techno basique. Gros travail de son à la clé, ‘Observatory’ nous fait mentir à tous les étages et on en regretterait presque le manque de sobriété de certaines envolées digne de l’indigeste trans de Goa. La sensation du tournoi. ★ ★ ★ Look de pêcheur à barbe, Johnny Lynch a été le compère de King Creosote dans l’aventure (Fence Records). De son temps libre naquit The Pictish Trail, sorte de fabrique artisanale à comptines Casio-folk, atelier à electronica simpliste ou encore vivier psychédélique. ‘Secret Soundz’ fait la récolte des notes semées librement sur des terres en jachères, entre 2008 et 2013. Des jouets électroniques donneront naissance à un Daft Punk en quête du romantisme d’un Sufjan Stevens qui n’est jamais très loin. Deux volumes pour ce recueil où les 20 productions cohabitent sans se ressembler, sans se repousser (semblant de rien). Patte de velours ★ ★ ★ Certaines sorties nous poussent au « name-dropping ». Name-dropping : Figure de style qui consiste à citer des noms connus, notamment des noms de personnes, d’institution ou de marques commerciales. ‘Modeselektion Vol3’, c’est un peu tout ça puisque, plus qu’un homme ou encore un patron de label, Modeselektor est devenu un label de qualité. Et le duo de faire à nouveau l’adage de leurs favoris en tapant tous azimuts : des airs de Fennesz et Nosaj Thing, le légendaire Mark E. Smith et son groupe The Fall mais aussi des représentants du label maison comme Omar Souleyman et Alex Banks. Chaud devant venu de Berlin. Kick and Rush.

Texte: Anys Amire et François Georges

Oculus en entrée, la tentation

L’homme est vu. Parce qu’on le voit. Au-travers d’une fenêtre du savoir, l’homme, Pierre, est vu. Récemment paru, un article « scientifique » (1) mentionnait que le diamètre des micro-veinules de la rétine était significativement supérieur chez les individus psychotiques en comparaison avec des individus non-psychotiques; d’où l’idée de poser un diagnostic par le regard, certes, approfondi mais un regard qui mesure la démesure de Pierre. C’est du chipotage technique qui devrait rester à hauteur du microscope. Pour redimensionner les choses, lui, il vaque à ses occupations, construit sa vie à coup de pourquoi (Brel) et participe à la collectivité par la pratique de la promenade. Il accompagne le lit des cours d’eaux, débusque le faisant, il cherche la manière de faire. Il a tapé dans l’œil d’un psychiatre qui veut le guider. Ce dernier oublie que le guide, c’est d’abord le petit Pierre de Pierre, son Soi. Attention, mise en bouche, mise en garde : trrrrrrrrrr, roulement de tambour : injonction thérapeutique, emprunt à Raymond Depardon : « Il y a trop de guides, pas assez de solitude » (2). Ça peut marcher dans la névrose : l’histoire du petit Chaperon Rouge, le pas assez, qui rencontre le loup, le Trop. Le risque, c’est que le malade soit mangé par la médecine, le trop plein de savoir qui indigeste le pas assez. Mais au bout du compte le pas assez l’emporte, le chaperon échappe au regard du sachant. Il finit par redire son soi. Dans la psychose, le malade a le regard fuyant, il prend son drôle d’air pour échapper au regard de l’autre. Il doit donc s’évader, c’est le mouvement ontologique de sa survie. Qu’on se rassure, il ne devient ni sourd, ni aveugle, ni muet. Pierre veut mettre le monde à ses pieds et surtout, garder les pieds sur terre. Il n’a pas le temps de planer. Il laisse tomber (par terre) les vésicules du monticule. Sa maladie, c’est son jour le plus long à lui, il débarque, cherche un coin où s’installer. Il est rétif à l’analyse; il veut prier et s’assurer. Qu’on le laisse tranquille puisqu’il cherche à être mis au coin, pour avoir la paix…du Christ, ça tombe bien. Mais, ON le regarde. ON estime qu’un œil avisé vaut plus que de deux tu l’auras : ON rate la marche du collectif, ON décide de l’embarquer dans un autre service adapté aux soignants qui reçoivent la consigne de le regarder du côté du diamètre de la micro-veinule. Finalement, peu de gens aiment se sentir regardé. Bon, à part le star- ac-system, où la question narcissique transsude les portes de la reconnaissance. Imbécile, couillon. Pierre, il a des couilles, il veut une place. Il ne peut reprendre un air entendu des années auparavant avant de sombrer dans la démesure: « Je n’ai pas peur de la route, faudra voir, faut qu’on y goûte, des méandres, aux creux des reins, et tout ira bien » (3). Lui, il en a ma claque de la route, il veut une place. Il est déplacé par la faute du diagnostic : il faut le voir là où le diagnostic, le vent, l’emportera. Le diagnostic, le GIGN (4) psychiatrique. Oui, le vent, le diagnostic, c’est du pareil au même; oui, Pierre souffre d’un vent. La psychose, première porte à gauche. Priez de fermer derrière vous. Le vent se lève, le poil s’hérisse, Pierre est vu : le soignant devrait aller dans le sens du poil de Pierre sinon c’est la dictature. « Il est bon ce petit rosé » (5)…les narines voient clair, le monde est sauf, le goût s’invite, le regard n’est pas tout. Au Fablain, on peut s’asseoir même quand il n’y a personne à regarder. Pierre s’estompe, il est fatigué. (1) Malaspina D . Looking schizophrenia in the eye. Am J Psychiatry, 2013 Dec 1 ; 170 (12) : 1382-4 (2) Raymond Depardon : Errance, p.7 (Ed. Le Point) (3) Noir Désir : « le vent nous portera » (4) GIGN : Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (5) « Nous ne vieillirons pas ensemble », extrait d’un film de Maurice Pialat (1972)


06 TTeexxttee : : GAenrnye L- LeifseebRverme a©c lseo n i a m e lo t Trois albums en dix ans, très peu de concerts et de rares interviews. Sous ses allures de faux geek, Tom Vek n’a rien d’un animal (de réseau) social. Entre laboratoire clinique et garage crado, désinfectant et cam-

bouis, son garage rock assisté par ordinateur a pourtant déjà suscité pas mal de vocations. MGMT, Metronomy et Hot Chip reconnaissent d’ailleurs ouvertement l’influence de ses patchworks dansants et bordéliques capables de titiller autant l’oreille du quadragénaire nostalgique de sa jeunesse punk ou grunge que celle du jeune hipster qui s’encanaille sur les dancefloors. Une esthétique diablement sonique qu’il accompagne d’un chant farouchement monotone et cynique. Sans temps mort et sans

réelle faiblesse, ‘Luck’ est le premier grand disque d’un deus ex machina qui n’aime rien tant que brouiller les pistes, surtout celles qui pourraient conduire à la recette de sa potion magique. Celle du son de la décennie ? Tu avais mis près de cinq ans pour composer ton album précédent. Trois ans pour celuici. Tu en as eu marre qu’on te demande sans arrêt pourquoi tu laisses autant de temps s’écouler entre deux disques ? Ou bien c’est parce que tu l’as réalisé sans l’intervention d’un producteur ? Tom Vek : « Oui en effet, j’ai gagné deux ans ! Mais c’est plutôt positif que ça tracasse les gens. Ça veut dire qu’ils s’intéressent à mon travail ! J’ai pas de réponse plus intéressante à te donner parce que je ne sais pas moi-même pourquoi il me faut tel ou tel laps de temps. Je ne me prends pas la tête avec ça. Plus généralement, je ne veux pas avoir l’image d’un génie torturé. La souffrance artistique ne m’intéresse pas. Pour mes deux premiers disques, j’ai également fait une grosse partie du boulot seul, aussi bien au niveau de l’écriture que des différents instruments.

Hipster jovial

Mais il y avait en effet toujours un moment où je laissais un producteur mettre de l’ordre dans mes idées. Et ça prenait un peu de temps ! Ici, je me suis senti suffisamment confiant pour éviter d’avoir une personne supplémentaire avec qui me disputer ! (rires) Il y a bien sûr pas mal d’avantages à travailler avec un producteur mais je voulais vraiment pouvoir exprimer MA vision. Même si je n’aime pas trop ce mot. Exprimer la singularité de ma nature, c’est peut-être plus juste comme formulation, plus proche de la réalité. Car c’est là que se situe l’essence de mon projet. Je n’utilise pas de samples, tout doit être créé from scratch. Capturer le loufoque, le bordélique, l’imparfait, c’est ça qui définit mon songwriting. »

Comme à chaque fois entre deux albums, tu as donné l’impression de t’être volatilisé et ta présence « virtuelle » sur le net est quasi inexistante. C’est une volonté délibérée de te faire oublier ? Une façon un peu vintage de susciter l’envie par la rareté de tes apparitions ? Tom Vek : « C’est vrai que j’ai toujours trouvé ça assez amusant de laisser croire que j’ai disparu de la circulation. Pourtant ça n’était pas vraiment le cas, j’ai travaillé sur un side-projet intitulé Nothankyou avec Olga Bell des Dirty Projectors et j’ai fait quelques vidéos à gauche et à droite. Le reste du temps a été consacré à la réalisation de ce nouveau disque. Mais je peux évidemment très bien concevoir qu’il faut en faire davantage aujourd’hui pour continuer à exister médiatiquement et capter l’attention des gens. Je ne vois cependant pas vraiment l’intérêt, en ce qui me concerne en tout cas, de commencer à raconter ma vie sur les réseaux sociaux. En même temps, c’est pas comme si j’étais une star dont le quotidien intéressait des milliers de personnes ! Et je ne vais certainement pas me mettre à juger ceux qui se livrent à ce petit jeu. Mais pour ma part, je n’ai pas envie de contribuer à ça. Je veux économiser l’attention des gens pour qu’elle se porte sur ce qui est vraiment important pour moi, à savoir ce nouveau chapitre de ma carrière. » Aucune chance donc de te voir tweeter des photos de ce que tu as mangé au petit déjeuner ? Tom Vek : « Non c’est peu probable en effet ! Mais que tout le monde se rassure, j’ai une alimentation très variée et très saine ! (rires) » Quelle idée avais-tu en tête au moment de concevoir ‘Luck’ ? Quelle est ta méthode de travail ? Tom Vek : « Je me nourris toujours énormément de la musique que j’écoutais lorsque j’étais ado dans les 90’s. Dans ma façon de travailler, il y a beaucoup d’editing, j’enregistre énormément d’idées et je fais pas mal d’expérimentations. Je pars de sons étranges, abstraits, que je travaille et retravaille pour aboutir à ce qui ressemble petit à petit à une « chanson » et à des arrangements standards. Musicalement, ma culture de base est très grunge avec des structures couplet/refrain/ couplet. C’est toujours la référence pour moi en matière de composition. Je pense d’ailleurs que j’ai tellement bouffé de grunge qu’il est inévitable que chaque chanson comporte une composante émotionnelle que je qualifierais d’abrasive et frontale. » Tu sembles avoir accepté de laisser davantage d’espace à ta voix, de moins la camoufler ? Tom Vek : « C’est une forme d’évolution naturelle. J’essaie toujours de rester sur une sorte d’entredeux au niveau de ma performance vocale. J’étais dans une chorale quand j’étais enfant mais je suis aussi fasciné par le rap et le spoken word en général. Peut-être qu’inconsciemment j’essaye de trouver ce point entre les deux, une sorte de spoken word mélodique. Bien sûr il y a des parties qui sont davantage chantées mais ce qui m’intéresse ce sont plutôt les acrobaties vocales. Je n’ai pas encore assez de technique pour prétendre maîtriser ça mais je suis très fan de ceux qui y parviennent. Ça a toujours été mon intention de replacer la voix en tant que son au milieu de mes productions. Comme dans le hip-hop. » Puisque tu évoques le hip-hop, on peut aussi faire le parallèle avec tes lyrics qui sonnent comme des punchlines. Mais des punchlines particulièrement abstraites, voire cryptiques… Tom Vek : « Oui tout à fait. Je suis en effet assez cryptique aussi au niveau de mes lyrics. Je n’utiliserai jamais les textes de mes chansons pour dire quelque chose à quelqu’un ou pour faire passer un message sur un sujet en particulier. J’aime jouer sur l’ambiguïté. » Le titre ‘Sherman (Animals In The Jungle)’ est inspiré du roman de Tom Wolfe ‘Le Bûcher des Vanités’. A quel niveau se situe la métaphore, s’il y en a une ? Tom Vek : « C’est la première fois que je fais ça. J’ai volontairement référencé le personnage dans la chanson parce qu’il est très rare que je me sente confortable au point d’évoquer ouvertement une influence quelconque. Et je pense que ça marche assez bien dans ce morceau. L’été dernier, j’étais en train de finir le livre en même temps que je travaillais sur cette chanson. Musicalement, elle était terminée, j’avais le riff et les arrangements. Par contre, je bloquais complètement au niveau des lyrics et de la voix. Je voulais partir sur quelque chose d’un peu surréaliste et puis soudain j’ai eu un déclic. Je me suis rappelé de l’histoire du livre et combien je l’avais apprécié pour ses côtés jubilatoires et tragiques à la fois. La chute incontrôlable de ce type. Le côté incrémentiel de sa déchéance. Ou comment saborder ce qui ressemblait à une vie parfaite. Il y a tellement de thématiques intéressantes qui sont développées dans ce bouquin. J’avais l’embarras du choix. La psychologie du succès, du bonheur…Au niveau des paroles, j’ai à nouveau essayé d’en faire quelque chose sous la forme de slogans, de punchlines. Ça me semblait aussi correspondre à l’esprit du livre. » C’est aussi un disque qui n’est pas dénué d’humour, de cynisme et où il est pas mal question de colère et de frustration… Tom Vek : « C’est effectivement une des thématiques de l’album. La colère, la perte de contrôle. Enfin peut-être. Il y a beaucoup de « peut-être » dans ce disque, de portes qui restent ouvertes, une ponctuation ambiguë entre interrogation, exclamation, cynisme…» Pour beaucoup de musiciens, sur un nouvel album, tel disque induit telle influence plus ou moins consciente. Qu’est-ce qui t’a nourri au moment d’écrire ce disque ? Tom Vek : « Inconsciemment, il y a probablement pas mal de Soul Coughing dont je suis archifan depuis la nuit des temps. Je ne me lasserai jamais de ce groupe. Ils ont réussi à leur époque le crossover parfait entre le grunge et le hip-hop. Je pense aussi que j’ai pas mal été influencé par les Deftones que j’ai beaucoup réécouté ces dernières années. Le dernier album de Queens Of The Stone Age me trottait également en tête. Surtout au niveau des riffs de guitares et beaucoup moins pour ses incursions dancefloor. » Comment vivrais-tu le fait d’être catalogué « dancefloor » justement ? Tom Vek : « C’est bizarre mais ça ne me dérange pas plus que ça. Les gens peuvent avoir des avis très divergents à ce niveau. Il m’arrive aussi de danser sur scène ! C’est une question de beats et j’aime que les beats aient une sorte de swing… » Un disque : ‘Luck’ (Moshi Moshi/PIAS)


Texte : eric therer

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Trois hommes se retrouvent un peu par hasard enfermés dans un studio. Discrets, ils dissertent de la vie,

désertent pour un moment son cours inexorable, décrètent la retenue, disséminent des sons et en ressortent avec un disque disruptif empli de la plénitude d’une voix. Adam Freeland de Brighton, le Californien Steve Nalepa et l’Australien Ry X sont les trois

pointes du triangle qui forme The Acid. ‘Liminal’ est un préliminaire, un luminaire liminaire. Tentative de discernement au cours d’un entretien téléphonique quelque peu perturbé.

Adam Freeland : « Tiens-tu vraiment à parler à chacun d’entre nous ou te contenteras tu d’un seul de nous ? Tu sais, la journée est bousculée. Nous courrons beaucoup pour l’instant… Je m’occupe de toi, ok ? Attends… Reste en ligne, deux minutes… Et puis, non, désolé, je dois donner le relais à Steve. Ça va pour toi ? » Comment vous êtes-vous rencontrés tous les trois et qu’est-ce qui a fait que vous avez décidé de former un groupe ? Steve Nalepa : « Adam et moi sommes de vieux amis. Cela fait pas mal de temps que nous faisons de la musique ensemble. L’année dernière, nous avions convenu de nous revoir pour travailler ensemble dans mon studio. De son côté, Adam connaissait Ry depuis plusieurs années. Ils se sont revus au gré d’un déplacement d’Adam qui voyage beaucoup, notamment comme dj itinérant, et c’est à cette occasion qu’ils ont repris contact. Adam m’a proposé d’emmener Ry à mon studio. Ils ont frappé à ma porte et le reste est venu naturellement, les affinités se sont dévoilées. Le premier jour, nous avons enregistré le morceau ‘Animal’ qui se retrouve en ouverture de l’album. Après, nous avons vérifié nos agendas respectifs. Nous avions chacun une dizaine de jours devant nous avant de vaquer à d’autres occupations et avant qu’Adam et Rye ne repartent ailleurs. Nous avons établi un horaire et nous avons foncé en avant ! Sans aucune intention de former un groupe ou de partir en tournée, juste jouer ensemble. Notre premier e.p. ‘The Acid’ a été conçu au cours de cette première semaine. »

Solve & Coagula ‘Animal’ a donc été conçu en Californie alors qu’il s’en dégage une sensibilité profondément nordique… Steve Nalepa : « Dans le studio, Adam a eu de grandes discussions avec Ry sur la méditation et le yoga. Adam voulait en réalité prendre un recul par rapport à la musique et marquer une pause après une vingtaine d’années passées à s’y consacrer. Pour sa part, Ry cherchait à se rééquilibrer, comme s’il désirait prendre une nouvelle direction... Ils sont venus avec une esquisse qu’ils avaient tout simplement enregistrée sur leur téléphone, une boucle de guitare que Ry avait captée directement depuis son ampli, là, dans sa maison perdue dans les montagnes. Il y avait comme une fragilité à cette ébauche, un côté lo-fi un peu magique. Il nous est apparu qu’il fallait la laisser comme telle, ne pas la réenregistrer. » Derrière les mots de cette chanson, faut-il chercher un sens caché ? Steve Nalepa : « Ry a écrit toutes les paroles des morceaux de l’album. Mais, d’une façon ou d’une autre, celles-ci proviennent des discussions que nous avons eu dans le studio dont beaucoup avaient pour sujet la philosophie, l’inconscient. ‘Animal’ renvoie à l’instinct animal, cette espèce de conscience première, préexistante à l’être. Si tu écoutes attentivement ce morceau, tu te rendras compte que la production lui a laissé beaucoup d’interstices, d’espace où il ne se passe rien, où il ne se dit rien. Et, pourtant, il y a une sorte de tension qui en ressort… ‘Animal’ a été le morceau guide pour le reste du disque, un modèle, c’est la palette sonore de base : une sub basse, une fine texture de guitares, et surtout la voix qui est très en avant. C’est comme si Ry murmurait à ton oreille quand il chante. En ce sens, ‘Animal’ a peut-être servi de fil conducteur d’une pensée inconsciente… » Je n’ai pas perçu d’audace ou de signification politique dans le contenu des textes de vos chansons qui somme toute apparaissent assez neutres, voire détachés… Steve Nalepa : « C’est assez vrai. Nous n’avons jamais voulu faire un disque politique ou qui traitait de politique. Mais ‘Red’ et ‘Clean’ ont un sens plus politique car elles font référence aux questions qui touchent à la vie privée et aux nouvelles technologies qui la remettent en cause. » Acceptez-vous que l’on colle à votre musique cette étiquette de ‘poésie électronique’ comme je l’ai vu figurer dans la presse française ? Steve Nalepa : « Ry est un vrai poète. Il écrit des textes sublimes, avec une grande aisance. Mais de là à nous faire rentrer dans le moule ‘poésie électronique’, il y a une marge que je ne suis pas prêt à franchir.

Nous ne nous sommes jamais mis en tête de faire de la poésie électronique. Tu sais, l’acoustique est aussi importante que l’électronique dans nos sons… » Quelles sont vos influences musicales respectives ? Steve Nalepa : « Nous avons chacun grandi en écoutant un tas de musiques différentes. Plus jeunes, nous aimions le shoe-gaze, le grunge mais aussi l’électronique, les drones… Chacun de nous est un passionné de musique mais aucun de nous ne se revendique d’un genre en particulier. Notre démarche est avant tout exploratoire, pas stylistique. Parfois, un réflexe de se rattacher à un genre survient comme sur le morceau ‘Basic Instinct’ où c’est une trame de guitare assez grunge qui donne le ton. » Vous vous défendez d’avoir voulu former un groupe et cependant vous en êtes là, rattachés malgré tout à ce statut, bientôt prêts à jouer en tournée… Steve Nalepa : « Oui, c’est exact. Nous allons entamer une tournée et jouer à l’affiche de plusieurs festivals dont un à Zurich, ‘Splendour In The Grass’ dans la campagne australienne en juillet, ‘Latitude & Longitude’ en Irlande et nous partons pour Amsterdam prochainement. » Vous venez d’ailleurs de jouer en Belgique au Botanique... Steve Nalepa : « On y a joué il y a quelques jours à peine et l’accueil a été fabuleux. Nous nous sommes retrouvés dans une cave intimiste avec des arches en briques, très proches du public. Il y avait une grande proximité entre lui et nous. On a aussi ressenti beaucoup de respect pour notre musique, pas de bavardage mais au contraire une attention soutenue, presque révérencielle, très gratifiante. Nous devrions retourner à Bruxelles en septembre... »

The Acid ‘Liminal’ Infectious/Pias

Une voix se pose. Une voix pose sa voie. Une voix d’une extrême délicatesse qui se dépose à la manière d’un hydravion sur une surface étale. Cette voie, c’est celle de Ry X, un Australien émigré à Los Angeles, officiant par ailleurs au sein du duo techno Howling, qui répugne à donner son identité civile mais qui excelle dans l’écriture de textes à haute teneur poétique. ‘Liminal’ s’ouvre sur ‘Animal’ qui en est presque l’anagramme. L’instrumentation est éparse, réduite à sa plus simple expression. Quelques touches de clavier, des filantes de guitares, un fin filet de percussions. Au fur et à mesure que progresse le disque, on se familiarise avec ce chant qui ne s’encombre guère de soutien tant il se suffit à lui-même dans le dénuement avec lequel il évolue. Les mots qu’il charrie sont distinguables. Les associations – volontaires ou involontaires – qu’ils forment entre eux donnent une substance à ces paroles que l’on se plaît à déchiffrer comme un code d’accès. Sur ‘Basic Instinct’, un titre qui figurait sur son premier e.p., le trio semble opérer une synthèse, une agrégation parfaite de ses composantes. Le rythme enfle et les guitares s’affirment. Vers la fin, ‘Red’ et ‘Clean’ articulent des propos plus sociétaires, alertes. La respiration précède l’écriture, les échanges s’effectuent selon un ordre symbolique qui nous échappe, à la façon du ‘Solve & Coagula’ des anciens alchimistes. (et)


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Texte : A Nn i cnoel- a L iss e A lRsetm ea ec nl© e d a n w i lt o n

Collectif londonien emmené par deux pèlerins du groove alternatif, Jungle prolonge la fièvre du Mondial avec un premier album branché sur la sono globale. À déguster sous le soleil, ‘Jungle’ aligne les tubes

de l’été (‘Busy Earnin’, ‘The Heat’, ‘Platoon’) en trafiquant le tambour d’un grand accélérateur de particules. Ici, soul, pop, disco, rock, rythmes funk et afro tournent à fond les ballons pour goupiller douze chansons sexy et explosives. Petite addiction qui nous perdra, ce disque va faire sensation.

La loi de Jungle

Depuis quand travaillez-vous ensemble sous le nom de Jungle? Tom : « On traîne à deux depuis l’âge de dix ans. Nous sommes des amis d’enfance. La musique a toujours fait partie de notre vie. Dans notre quartier, à Londres, elle est omniprésente. On crèche à Shepherd’s Bush. C’est un secteur multiculturel. Quand tu te promènes là-bas, tu peux voir des danseurs de rue et écouter la sono du monde. De nombreux musiciens répètent avec les fenêtres ouvertes, ça aide… (Sourire) Assez naturellement, on s’est mis à jouer de la guitare ensemble. Au départ, c’était mal barré… Parce que Josh a essayé de me vendre une gratte complètement déglinguée. Elle était cassée, mais il quand même voulu me la refourguer. » Josh : « Qui ne tente rien n’a rien, n’est-ce pas? (Rires) » Tom : « On ne s’est pas lancé dans la musique avec un objectif précis. Au départ, c’était surtout de la camaraderie. On utilisait la musique comme une excuse pour traîner ensemble. À nos débuts, on imitait les groupes de rock qui nous plaisaient. Des trucs comme The Libertines ou The Strokes. On était à fond là-dedans. Quand tu es jeune, tu cherches des références, des modèles. Tu es davantage dans la copie que dans l’original. Je pense que c’est normal. Cela fait partie de l’apprentissage. Au fil du temps, tu développes tes goûts et un esprit critique. Tu apprends à penser selon tes propres règles. À partir de là, ça devient intéressant de faire de la musique. On s’est rendu compte qu’on voulait vraiment se lancer dans l’aventure au moment où on a commencé à composer des morceaux pour notre seul plaisir. Tant que tu cherches à plaire à quelqu’un d’autre, ça ne peut pas fonctionner. » Dans votre histoire, le quartier londonien de Shepherd’s Bush occupe une place centrale. Peut-on le considérer comme l’une de vos principales sources d’inspiration? Josh : « Oui et non. Dans nos chansons, de nombreuses idées découlent d’une logique visuelle. Quand on compose un morceau, on essaie toujours de planter un décor. On imagine un endroit. Dans ‘The Heat’, par exemple, la mer occupe une place prépondérante. Chez nous, les métaphores sont sources d’émotions. On cherche à exprimer des instants, des sentiments que l’on ressent dans des contextes bien particuliers. Quand tu es en vacances entre potes, par exemple, ton esprit est totalement désinhibé : tu penses uniquement à prendre un peu de soleil et un maximum de bon temps. C’est juste de la joie… et de la bonne bouffe. (Sourire)

C’est typiquement ce genre de moment qu’on s’évertue à mettre en musique. Chacune de nos chansons peut s’appréhender comme un court-métrage : un film avec un lieu et une histoire. Notre album n’est donc pas la bande-son de Shepherd’s Bush. Par contre, c’est sans doute le climat et l’ambiance de cet endroit qui nous amènent à imaginer des réalités parallèles. Shepherd’s Bush nous pousse à l’évasion. Pourtant, c’est de là qu’on vient. Et on s’y sent bien. » Le dernier morceau de l’album s’intitule ‘Lemonade Lake’. C’est un lieu imaginaire alors? Tom : « Complètement. (Sourire). C’est la dernière chanson composée pour le disque. Paradoxalement, on avait le titre du morceau depuis longtemps... En fait, on adore l’histoire associée au premier album de Bon Iver : ce mec qui se retire dans les bois et s’enferme dans une cabane pour tirer un trait sur une relation amoureuse. Au lieu de s’inspirer de sa musique, on s’est basé sur son aventure pour écrire ‘Lemonade Lake’. On l’imaginait tout seul au bord d’un lac en train de chanter son amour perdu. Il ne buvait rien. Il ne mangeait pas. À force de gratter ses cordes, il a commencé à avoir des hallucinations. C’est là qu’il a vu surgir son ex des eaux de ‘Lemonade Lake’. Ce récit est un peu cinglé, mais il revêt une dimension universelle. Quand on est paumé, déprimé, on se retire du monde avec ses problèmes. On devient alors notre seul interlocuteur. Généralement, il y a deux raisons pour lesquelles on se parle à soi-même : pour se motiver ou lutter contre la dépression. » Le premier album de Jungle est entièrement autoproduit. Par soucis d’indépendance? Josh : « Pour moi, il faut savoir se battre pour parvenir à ses fins. Alors, je pense « DIY ». « Do It Yourself ». Depuis nos débuts, on travaille comme des artisans. On se charge de tout. On ne délègue rien. On ne dit pas que c’est le mode de fonctionnement idéal, mais on a toujours opéré comme ça. On a beau avoir été signés sur un gros label indépendant, ça ne change rien. D’ailleurs, je suis sûr d’un truc : notre prochain album sera encore plus « DIY » que celui-ci. Parce que c’est le seul moyen pour sortir quelque chose de bien. Ne pas faire les choses à sa sauce, c’est prendre le risque de tout perdre en cours de route : l’authenticité, les émotions, les bonnes chansons. On a tout enregistré dans notre chambre et, franchement, c’est une grande fierté ! » Avant la sortie officielle de l’album, Jungle a déjà rempli des salles de concerts au quatre coins du monde. Au printemps, par exemple, votre show aux Nuits Botanique s’est joué à guichets fermés. D’ici, on ne voit que les vidéos postées sur YouTube pour expliquer cet


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engouement précoce. Dans ces vidéos, il y a de nombreux danseurs, break dancers et autres roller skaters. Considérez-vous cet élément comme une part non négligeable de votre identité? Tom : « Pour moi, tous les gens qui se trouvent dans ces clips sont des membres actifs de Jungle. À mes yeux, c’est un projet participatif. Jungle, c’est tout sauf un ego trip. C’est pour ça, notamment, qu’on utilise uniquement nos prénoms. Les gens n’ont pas besoin de connaître notre nom de famille. On s’en tape. Ça n’a aucune importance. À la limite, il ne devrait même pas être question de Josh et Tom. On n’a pas créé Jungle pour la gloriole. Là où il y a un leader, la musique se meurt... Regarde les Kings of Leon, par exemple... Mais quelle misère ! Jungle, c’est une plate-forme artistique. Pour ça, on se sent plus proche d’un groupe comme Gorillaz. On a commencé notre projet par amour de l’art. On voulait chanter, peindre, filmer, danser... Il existe tellement de façons de vivre la musique. C’est aussi le message que nous essayons de faire passer. On maudit l’image anachronique du chanteur campé derrière son micro. On cherche à dépasser ce cliché. On est peut-être deux à la barre du projet, mais il y a plein de monde dans les soutes. On forme un collectif à géométrie variable. C’est ça qui fait notre force. Si, un jour, on retourne notre veste en commençant à parler de célébrité, d’argent, de pouvoir et d’ego, c’est terminé : je quitte Jungle. » Dans la bio présentant la sortie de votre album, vous évoquez deux disques en particulier : ‘What’s Going On’ de Marvin Gaye et le ‘Pet Sounds’ des Beach Boys. Peut-on les considérer comme l’ADN de Jungle? Josh : « C’est bien plus complexe que ça. Ce sont deux albums qu’on apprécie énormément – comment pourrait-il en être autrement ? – sans pour autant les considérer comme les pierres angulaires de notre son. D’ailleurs, ce n’est pas vraiment une question de son. C’est davantage un rapport aux émotions qui se dégagent des chansons. Quand on compose un morceau, on se détache de toutes références. On oublie nos disques préférés pour se concentrer sur nos propres idées. C’est la seule façon d’aborder les choses sous un angle différent. » Un disque : ‘Jungle’ (XL Recordings) • Suivez le guide : www.xlrecordings.com/jungle

on stage 14/08 Pukkelpop (Kiewit-Hasselt) 08/12 AB (Bruxelles)


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Texte : Anne-Lise Remacle © dusdin condren

On peut faire des disques d’americana toute sa vie, le regard ombré par le chapeau, adossé à un grand chêne déclinant, les orteils dans la rivière. Garder la tête dans l’épopée sans sentir sa vie en train de s’étioler à force de combattre des moulins plutôt que ses vrais démons. Strand of Oaks a délaissé le baxter folk : au diable la joliesse quand doit rugir la sincérité. ‘HEAL’, déréglé mais salvateur, est le dernier pansement qu’il lui fallait arracher. À la fois un abri et un précipice.

Strand Of Oaks À quel moment exactement as-tu ressenti l’urgence de libérer ton « dragon intérieur » ? Tim : « J’ai tourné pendant deux ans, sans trêve. Bien sûr, une des choses qui me botte, c’est jouer, mais j’ai aussi réalisé combien j’aimais fuir un mariage bancal, mes problèmes d’alcool, etc. Une tournée, ce sont les meilleures vacances loin de la vraie vie. C’est se dire : « je ne veux pas être une personne réelle, donc je vais être musicien ». J’ai joué mon dernier concert en Belgique, et puis j’ai réalisé que je devais rentrer à la maison et faire face à des problèmes que j’avais évités et qu’il aurait fallu régler deux ou trois ans avant. Et la panique a surgi. Soit je revenais chez moi et je buvais jusqu’à être admis en rehab, soit j’écrivais un nouveau disque. Et heureusement, j’ai choisi le disque. » C’est plus cathartique qu’aller en cure de désintox, pour toi ? Tim : « Oh je crois bien (rires) ! « Fou », c’est un mot si facile à sortir du chapeau, et pourtant c’est comme ça que je me sentais et que j’apparaissais au monde extérieur : les morceaux ont surgi sans que je les maîtrise. J’avais besoin de faire face à la vérité, de sentir combien ma vie était devenue moche. »

The Ideal Crash Un processus qui semble nécessaire pour un songwriter…il y a quelques mois, j’avais face à moi Damien Jurado et avant Matthew Houck (Phosphorescent), et chacun d’entre eux semblait dans une phase intense de remise en question personnelle…tu as joué avec eux deux, tu crois en l’importance d’une fraternité pendant les tournées ? Tim : « J’ai aussi passé une grosse partie du temps avec Christian, de The Tallest Man on Earth, et on se surnommait les Guerriers ! C’est pratiquement être marié : tu aimes ces gens. Bien sûr, j’ai une maman, un papa. Mais Matthew, Christian ou Damien, je les vois plus souvent que mes vrais frères : ils sont la famille que je me suis choisie. Certains soirs on gueule juste du punk rock, on se fait des hugs sauvages, d’autres on discute de nos mères (rires). Ça ne demande pas de pratique, ou de répétition, comme pas mal de relations... » ‘Goshen 97’ nous renvoie à ton adolescence en Indiana. Tim : « Il n’y avait pas franchement d’endroits pour aller voir de concerts, pas de vraie scène. La seule chose que j’avais, c’était MTV et la radio. J’ai grandi en regardant U2, Nirvana, Smashing Pumpkins et Pearl Jam à la télé, pas en allant voir des concerts dans une cave avec 150 autres personnes. J’étais le gars isolé qui imite le chanteur en se regardant dans le miroir. Parfois, mes paroles peuvent sembler chargées, mais c’est un des plus beaux souvenirs que j’ai. C’est un peu comme si c’était tous les jours dimanche : je voulais être triste, et regarder des films de James Dean. Ça me donnait de l’autonomie : « Okay aucune fille ne veut me parler, et je n’ai pas d’amis, mais j’ai la musique ! ». Le disque porte sur des faits bruts, comme le déclin d’un mariage mais aussi sur combien la musique a pu me sauver pendant ces vingt années. C’est une sorte de merci : je ne crois pas que j’aurais vécu jusqu’à 32 ans si ça n’avait été pour écouter des disques et les intégrer dans ma vie. » ‘Heal’ a des fragments bien plus noisy que tes albums précédents, tu y vois la hache qui s’abat ? Tim : « On ne peut pas imaginer plus vrai ! Souvent, quand je fais un solo particulièrement bruyant, c’est que je suis incapable de dire ça en mots. Ma guitare peut crier plus fort que ma voix. Je voulais que ça soit lourd. C’est la première fois que je m’autorise à jouer vilainement (rires). » Ça n’est pas anodin que ça soit aussi la première fois qu’un disque parle vraiment de toi… sur les albums précédents, il n’était question que de personnages. Tim : « C’est encore plus triste : regarde-moi ce gars obligé d’inventer des histoires alors qu’il devrait se concentrer sur lui ! ‘Dark Shores’ aurait dû être ‘Heal’. Je me sentais déjà tiraillé, mais au lieu d’être sincère, j’ai détaché encore plus profondément de moi les pistes. ‘Darker Shores’ est en réalité la première version de ces morceaux. Et puis je ne me suis pas senti suffisamment fort pour que cet album affiche un son pareil. Donc je suis revenu à ce qui m’était facile, à la guitare acoustique, à l’americana. Et ça m’a fait réaliser combien j’avais peur de faire ce que je voulais vraiment. Ces solos de synthé en début de ‘Same Emotions’ sont là pour célébrer le fait d’avoir dépassé la crainte de m’assumer. À présent, je me sens ouvert à tout. » Et ton accident de voiture, c’était l’impact final? Tim (hilare): « Ce disque parlait déjà entièrement d’enfin aller mieux mais au moment d’arriver à la toute fin du processus, je suis pratiquement mort.»

On jurerait le sort ironique d’un personnage de George R. Martin après un acte de bravoure… Tim : « C’était en quelque sorte le dernier conseil que l’univers tentait de me donner. Il existe deux versions de ‘HEAL’. Une que j’ai mixée moi-même, très prudente : elle ressemble au disque actuel, mais il y a beaucoup de reverb, ça sonne « joli ». Une sorte de disque à la Beach House, de la dreampop. Mais après l’accident, je ne voyais plus le monde de cette façon. J’ai tout dépouillé et transformé, rendu non pas plus difficile à écouter, mais plus honnête. Il n’y a plus de jeu de cachecache dans la façon dont c’est produit. » Est-ce que tu as trouvé en John Cogleton un partenaire solide pour aborder de nouvelles directions ? Tim : « Je ne lui ai pas dit que je venais d’avoir un accident quand on bossait ensemble. On a avancé pendant cinq ou six jours et j’étais sous le joug d’une masse incroyable d’anti-douleurs : j’en venais à oublier le nom de ma mère! Je n’étais pas bien, mais je ne voulais pas en parler à John, parce qu’il aurait proposé de reporter et ça serait redevenu sans danger. En me faisant percuter par un camion, j’avais pris conscience que la vie peut vous échapper si vite qu’il vaut mieux produire quelque chose dans lequel on se reconnaît à 100%. Aujourd’hui, je crois en ce disque sans compromis. John entendait cette volonté là aussi, et me bousculait parfois, pour mon bien. En écoutant le résultat au début, je me disais « Holy Shit, c’était magnifique, un vaisseau cosmique et là… ». Mais il me confortait dans mes choix plus extrêmes. » Sur ‘JM’, tu rends hommage à Jason Molina…quelle a été son influence sur ton songwriting ? Tim : « J’écris parce qu’un jour j’ai entendu sa musique, observé la façon dont il mettait en place ses paroles. Je serais un sacré menteur si je n’avouais pas ça. À l’annonce de sa mort, je me suis dit qu’il était une légende et que personne n’en avait cure, avant : il croupissait dans une ferme quelque part en Virginie, alors que tant de groupes lui sont redevables. Quand George Harrison est mort, il avait l’âge de ma mère, c’était son héros. Mais lui avait six ans de plus que moi seulement, il a toujours été mon guide. Il n’y a pas de fans ordinaires de Jason Molina. Tous ceux que je fréquentais en parlaient comme de leur ami, sans avoir besoin de le rencontrer : il faisait déjà tellement partie de nos vies. À 21 ans, je trouvais que rien n’en valait pas la peine, j’étais à deux doigts d’en finir et c’est son morceau ‘Long Desert Train’ qui m’en a empêché : ce morceau était tellement beau que je ne voulais plus partir. Je ne suis pas religieux, mais certaines personnes sont de vrais anges. Le monde est sans doute bien trop sale pour des gens comme Vic Chestnutt, Elliott Smith ou Chris Bell de Big Star. Toutes ces conneries, ça en vient à les tuer, ils ne peuvent pas faire face. » Ta pochette est paradoxalement beaucoup plus lumineuse que les précédentes réalisées par les King Brothers. Tim : « Je pourrais cela dit faire des couvertures avec eux jusqu’à la fin de mes jours. Et nous avons d’ailleurs bossé ensemble sur des essais pour ‘HEAL’. Je ne me sens pas du tout comme un modèle mais je ne voulais plus me cacher derrière un artwork magnifique. Ici, ça faisait sens qu’on voit ma bonne vieille barbe et ma tête de dingue. Ce qui est devenu la couverture est la toute dernière image prise parmi 300. J’étais assis sur une chaise et Dusdin Condren (qui a travaillé sur ‘Muchacho’) a demandé à ma femme de s’avancer et c’est son bras qu’on voit posé gentiment sur mon épaule, alors que tout ce disque parle de nos difficultés. C’était tellement chargé. Il y a un morceau qu’on n’entendra jamais et qui devait clôturer l’album : il était si triste que je me suis dit qu’on ne pouvait pas terminer sans lueur d’espoir. Alors j’ai écrit ‘Wait For Love’, en deux heures. C’est peut-être un peu ringard, mais j’y parle au gamin de Goshen, en réalisant que je continue à faire la même chose qu’à l’époque. Ça revient à se demander si celui que nous étions à 15 ans aime ce que nous sommes devenus. On devrait tous se poser la question. Et bon dieu oui, il serait fier d’avoir face à lui quelqu’un qui joue du rock et voyage jusqu’en Belgique. Je suis bizarrement optimiste, peut-être naïvement. » Un disque : ‘HEAL’ (Dead Ocean / Konkurrent) • Suivez le guide : http://strandofoaks.net/

on stage 28/09 Trix (Anvers) 07/10 4AD (Dixmude)


T e x t e : L au r e n t G r e n i e r

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Il parait que quand on vient de Laval, soit on se met au sport, soit à la musique. Coup de bol pour nous, Ghislain Fracapane ne s’est pas mis à la baballe. Mieux, il est devenu une sorte de stakhanoviste de l’harmonie. Et pense pour un grand orchestre pop quand il écrit. Résultat : le deuxième disque de Mermonte est le grand roller coaster qu’on attendait pour passer l’été les cheveux au vent, quelque part entre l’Arcade Fire première mouture et la définition du post-rock pélagique par Yann Tiersen.

Mermonte est souvent présenté comme un collectif autour de ta personnalité de compositeur et multi-instrumentiste. Ghislain Fracapane : « Oui, c’est vrai. C’est mon projet personnel. Pour le premier album, on était que quatre ou cinq pour enregistrer toutes les parties que j’avais écrites alors que pour ce deuxième disque, on s’est retrouvé à plus d’une dizaine pour l’enregistrement même si je continue à composer seul tous les morceaux. J’enregistre des maquettes, basse, guitare, batterie, piano et ensuite, je décide quel instrument va faire telle ligne. Par exemple, j’enregistre la démo avec une guitare classique mais en ayant en tête que cette ligne sera jouée plus tard par un violon ou une flûte traversière. Après, les musiciens interviennent par rapport à la manière de jouer. Par exemple, pour le violon, je ne suis pas très doué pour les mouvements d’archet, pour les glissés et la violoniste, qui sait très bien faire tout ça, propose des trucs. » Tu as une formation classique à la base ? Ghislain Fracapane : « J’ai fait pas mal de guitare classique en étant jeune mais jamais de conservatoire. Par contre, j’ai fait deux ans de musicologie à la faculté de Rennes. » Ça t’a servi pour Mermonte ? Ghislain Fracapane : « Ça m’a appris à savoir ce que c’était une harmonie, comment les placer et comment faire une phrase sans que ça frotte un peu par rapport à tous les autres instruments. Après, je ne suis pas toujours d’accord avec ce qu’on apprend en musicologie et j’évite de trop théoriser ce que je fais. Je travaille pas mal à l’oreille. Parce que ça peut devenir un peu lourd à composer si on fixe trop de règles précises. » Qu’est-ce que tu entends par « frotter » ? Ghislain Fracapane : « La beauté des harmonies. Ça demande beaucoup de réglages vu la quantité de couches d’instruments qu’on utilise. En studio, il a fallu revenir plusieurs fois sur certaines choses. Par exemple, des voix où les harmonies ne sont pas bonnes par rapport à la clarinette qu’on avait mise juste avant et qu’il faut retravailler, ça se tient parfois sur une toute petite seconde. ‘Fanny Giroud’ a été assez difficile à gérer. »

Une chanson à texte ne touche pas ? Ghislain Fracapane : « C’est possible mais j’écoute beaucoup plus de musique anglophone. Après, j’adore les premiers Brigitte Fontaine, ceux avec l’Art Ensemble Of Chicago, je suis sensible à ses chansons. ‘Brigitte Fontaine Est Folle’, au niveau musique et texte, c’est du vingt sur vingt. Mais si un joli texte est servi par une mélodie faiblarde, je ne parviendrai pas à aimer cette chanson, la musique reste vraiment prioritaire. » Les pochettes des deux albums – une en montagne, une à la plage – présentent de fortes ressemblances dans la manière dont les deux personnes tournent le dos au photographe pour regarder au loin. J’imagine que c’était une esthétique recherchée. Ghislain Fracapane : « On avait envie de donner un leitmotiv à Mermonte par rapport au visuel, oui. Un peu comme les Smiths avec les acteurs sur leurs pochettes. On a commencé avec cette grand-mère sur la plage et on compte continuer avec le même concept sur les albums à venir. » Tu crois aux concepts dans la musique ou dans l’art en général ? Ghislain Fracapane : « C’est très difficile comme question. Il y a tellement de cas où on prétexte faire quelque chose de génial parce que le concept est bon ou inédit. Moi, je préfère fonctionner dans l’autre sens. Partir de quelque chose de primaire, une batterie par exemple, et monter un morceau là-dessus. Cela dit, il y en a qui y arrivent très bien. Steve Reich, pour revenir encore à lui, l’a parfaitement fait sur son album ‘Different Trains’ (1988, ndr) où il évoque chronologiquement la déportation des Juifs. Je trouve ça bien parce qu’on ressent ce qu’il a voulu dire. C’est quelque chose que je ne parviens pas éprouver face à une œuvre d’art comme une peinture, par exemple. »

Pop en haute mer

J’ai lu que ce qui t’intéressait avant tout, c’était la polyrythmie. Pourquoi ? Ghislain Fracapane : « Parce que ce sont deux rythmes, deux tempos qui ne se terminent pas sur la même mesure. Il y en a donc toujours un en avance par rapport à l’autre, ce qui génère une boucle et permet, au final, d’avoir un riff. On peut arriver à faire de belles choses en combinant simplement un rythme en ternaire et un autre en binaire. Tu retrouves beaucoup ça dans les musiques minimalistes et africaines. Dans Mermonte, on utilise cette technique sur tous nos morceaux mais tu peux l’entendre plus clairement sur un titre comme ‘Angélique Beaulieu’, juste après le petit sample, entre les rythmes de la caisse claire et ceux de la grosse caisse. » C’est ça qui te touche chez les minimalistes Steve Reich et Philip Glass ? Ghislain Fracapane : « Je viens du math-rock et j’ai beaucoup écouté Don Caballero. Quand j’ai découvert Steve Reich, j’ai eu l’impression que c’était du math-rock mais en version classique. Déjà, rien que ça m’a beaucoup plus. Mais après, tout me plaît chez eux, surtout le fait que cette musique présente un aspect très simple mais soit théoriquement très complexe. » Le côté répétitif aussi, peut-être ? Ghislain Fracapane : « Aussi. On utilise beaucoup ça dans Mermonte. Ces espèces de répétitions, de boucles qui s’enchaînent pour arriver à autre chose. » Parmi les influences math-rock revendiquées, il y a Gastr Del Sol, le groupe de Chicago emmené par Jim O’Rourke dans les années nonante. On entend aussi dans ‘Audiorama’, un côté carillonnant maritime à la Tiersen. Ce qui situerait donc Mermonte quelque part « entre Chicago et Saint-Malo », pour reprendre les termes de la bio. Tu penses que le lieu détermine la musique ? Ghislain Fracapane : « Certainement. Moi, je viens de Laval, un petit bled à une heure de Rennes. Et à Laval, on ne fait pas grand-chose. Soit on se met au sport, soit à la musique. Et puis, à Rennes, on se connaît à peu près tous, c’est une petite ville et on a beaucoup de rapports entre musiciens. Je pense qu’avec les groupes du coin, Bumpkin Island, Totorro, on fait une musique assez typée et identifiable géographiquement, un peu comme tu sens tout de suite le son de Chicago quand t’écoutes Tortoise, Joan Of Arc, Gastr Del Sol ou celui du Canada quand tu passes Do Make Say Think. Le rapport social donne cette couleur à la musique. Par exemple, à l’inverse de Rennes, une ville comme Le Havre, plus industrielle, sera davantage orientée punk. » Les dix titres de l’album portent chacun le prénom et le nom d’une personne de ton entourage. C’était quoi l’idée ? Ghislain Fracapane : « Les rendre, entre guillemets, un petit peu immortels. Et puis leur faire plaisir. J’ai aussi essayé que musicalement, les morceaux collent à leurs personnalités. Les gens qui les connaissent pourront les reconnaître en écoutant la musique. » Sur les quatre titres qui comportent des paroles – cryptiques, on n’y comprend rien –, il y a les trois seuls qui portent des noms de filles. Une coïncidence ? Ghislain Fracapane : « Oui, tu me l’apprends. Parce que les paroles pour moi sont secondaires. Si le morceau appelle des paroles, j’en mets. Il n’y a pas de sens particulier ou de message à faire passer. D’ailleurs, ce n’est pas moi qui écrit les textes et c’est ce que je demande à la personne qui s’en occupe, écrire un truc purement poétique, pas commencer à raconter une histoire qui dénaturerait l’aspect premier de la musique. Dans Mermonte, j’utilise les voix comme un instrument, au même titre qu’un violon ou une trompette. Les syllabes permettent de faire des rythmes, c’est tout ce qui m’intéresse. »

Mermonte ‘Audiorama’ Clapping Music/Pias

Les disques Clapping Music font partie de ceux qu’on reçoit avec le plus d’enthousiasme. Et rarement celui-ci se trouve mis à mal. Rien que l’an dernier, Clapping c’est quatre tueries certifiées : Orval Carlos Sibelius, Ramona Cordova, Wilfried*, Réveille. Ghislain Fracapane : « Je suis le label depuis ses tout débuts. J’écoutais déjà Encre en 2000. L’an dernier, on a réalisé une vidéo pour la Blogothèque. En réfléchissant à un label avec notre manager, on avait Clapping en tête. On allait prendre contact quand on s’est aperçu que Julien (Rohel), le mec du label, nous avait écrit un mail après avoir vu la vidéo en question ». Rencontre de grands esprits, donc. Mais Mermonte est avant tout l’œuvre d’un seul cerveau qui écrit avec mille idées en tête. Les dix morceaux à tiroirs de ‘Audiorama’ sont emballés en trente-cinq minutes et emmènent l’auditeur par monts et par vaux entre post-rock à la Gastr Del Sol et féerie carillonnante à l’islandaise (clarinettes, flûtes, vibraphones, xylophones, chœurs…), quelque part aussi entre Arcade Fire et Yann Tiersen. Parfois, on entend quelques mots dont le sens nous échappe. Sauf cette phrase qui résonne claire et nette des belles falaises escarpées de ‘Cécile Arendarsky’ : « je vous offre l’infini ». Et c’est con, mais à cet instant précis, on y croit. (lg)


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T e x t e : Fa b r i c e D e l m e i r e © L u d o v i c c a r ê m e

2001, début d’une odyssée un peu space(cake). Sur la foi de ‘L’incroyable Vérité’ nous déroulons le tapis rouge et vouons allégeance à l’élégance sombre que tirait un theremin patibulaire mais presque. ‘La Ritournelle’ passe la seconde et couronne le rayonnement planétaire (demain le cosmos) de Sébastien Tellier, Ulysse sur son 31 puis Corbier 2.0. C’est vrai, sans sa barbe, quelle barbe. Ensuite, Lost in translation,

on se sent parfois perdu face à sa quête effrénée de glamour. Aussi ne s’amourache-ton que modérément de son flirt de vacances avec un membre des Daft Punk. Même si, j’aime aussi L’amour et la violence. En 2008, le barbu débarque à l’Eurovision en voiturette de golf pour prophétiser la future victoire de la ‘Divine’ Conchita Wurst. Les Unes s’enchaînent, les autres suivent : les magazines féminins consacrent le Chabal pop ‘sexy’ et sa cote ne cesse de grimper les routes en lacets des succès mondains. C’est que Sébastien a trouvé femme à son pied et la paire de lunettes qui va bien – tous ses vœux sont exaucés. Toujours fidèle au calendrier Maya, en 2012 le messie fait la pub du Pépito bleu en doublure de Demis Roussos, exhortant les fidèles lors d’un fameux ‘Cochon Ville’ : must quasi indissociable de son clip lupanar où l’on se caresse gentiment entre-jambes de bonne compagnie avec cocker, étui pénien boules à facettes, bananes, flûtiaux et pétard dans le boule, on en mangerait... Presque ! Et là, BIM, été 2014, alignement des planètes et Coupe du Monde de balle au pied, Tellier reparaît les cheveux impeccablement teints, un album brésilien sous le bras, drôlement inspiré et inspirant. Un retour aux affaires et aux manettes (Monsieur produit) qui concrétise toutes les obsessions du lascar, un panaché où il venge l’enfant, l’adolescent qui rêvait de jet privé, voire l’adulte qu’il espère devenir. Les aficionados n’affectionnant que ses sucreries bien emballées risquent de faire la moue et les fans de musique peuvent se réjouir : il y a à boire (un jus de fruit de la passion) et à manger (une tarte aux fraises), la Rolex à 40 ans et la bossa nova. Nicolas et Pimprenelle se font des week-ends cul, Nounours écoute Pink Floyd et Dalida. 1 partout balle au centre ? Attention à bien secouer votre RifRaf, sinon la pulpe, elle reste en bas... Bonne nuit les petits !

Sébastien Tellier C’est quand même un heureux hasard que cet album brésilien sorte au moment de la Coupe du Monde (sourire)... Sébastien Tellier : (flegmatique) « Oui, c’est vrai. ‘Sexuality’ a bien marché et m’a emmené un peu partout dans le monde, dont le Brésil. Dès que je suis arrivé, j’ai entendu de la musique brésilienne et là, j’ai senti comme un miroir : au lieu d’écouter des notes, au lieu d’être plongé dans l’analyse du son, j’ai tout de suite été bercé, j’ai eu l’impression de me voir en musique - exactement moi, c’est à dire quelqu’un de complexe, qui travaille énormément mais avec une finalité de plaisir et d’entertainment. A l’époque, je ne pensais pas du tout au Mondial de foot. Puis finalement, quand l’enregistrement a commencé il y a environ deux ans, je savais qu’il allait y avoir la Coupe du Monde au Brésil et je jubilais :

c’était tapis rouge parce que le monde entier va vivre au parfum du Brésil. L’industrie propose une multitude de produits : des mugs, des t-shirts, je ne sais pas ce qu’on peut encore inventer,... et dans toute cette grande gamme de produits, il y aura de la musique, dont mon disque. (rire de (c) Fantomas) » Le pays s’offrait comme un terrain de jeu, un terreau très fertile pour ton univers... Sébastien : « Complètement! J’avais envie de réécrire mon enfance : une enfance heureuse, colorée. Le Brésil c’était le lieu parfait, parce que c’est beau, joyeux, chaleureux et puis c’est tendre aussi - même si par ailleurs extrêmement violent. La musique vient vraiment embellir la vie de ceux qui l’aiment. Le Brésil est un pays très musical, tout le monde soit chante, soit danse, joue un peu de guitare, au minimum des percussions. C’est là que je voulais placer


13 l’enfance.Vivre dans la musique, entouré de fantaisie, c’est une belle façon de vivre. Mon paradis c’est ça. Quand j’essaie de regarder les autres corps de métier, je suis triste pour eux. » Ce retour en enfance s’accompagne d’une forme de naïveté, de candeur. Sébastien : « J’ai envie de faire de l’art naïf : un art pur, totalement délesté de cynisme, de degrés. L’art naïf, c’est l’art de la nuance. On ne peut pas se permettre de faire pouet pouet. Non ! Il faut parfaitement choisir le son de batterie, de guitare, de basse, il faut que tout soit extrêmement précis. J’aime aussi beaucoup l’idée d’avoir une vision d’enfant, je m’interdis intellectuellement de dépasser cette réflexion là sinon... c’est tellement dur de réfléchir, au bout d’un moment on se noie. Ce degré, cette étape de l’enfance au niveau de la réflexion me semble largement suffisante. L’art naïf me permet à la fois de penser le monde comme un enfant mais d’essayer de faire de la bonne musique. Je porte ce message d’enfant avec la technique d’un adulte. » Qui dit enfance dit récréation. J’ai l’impression qu’il y a parfois eu un parallèle avec la démarche de Katerine dans le goût du jeu et du costume... Avec cette question de la limite, celle de faire de la musique pour les enfants. Sébastien : « On a quelques points communs, c’est vrai. Mais lui reste dans quelque chose qui est de l’ordre de l’autodérision. Je me suis déjà déguisé, je me suis présenté avec des cigarettes dans le nez, je n’ai aucun problème avec ça. Seulement je n’en ai plus envie maintenant. J’ai envie de passer à quelque chose qui soit plus noble que l’autodérision, qui est une forme d’autodestruction. Ma quête ultime, c’est de toucher à la quintessence de la note. J’essaie d’oublier que je suis un personnage. Si je veux que ma vie soit heureuse et simple, en tous cas ma vie d’artiste, ma seule obsession c’est la belle note. Sinon on se perd, il y a trop de choses. Philippe Katerine est plus dans des choses de positionnement, il s’amuse avec les règles. Moi je veux me placer au-dessus des règles, je veux être au-dessus de tout ça. Plus haut, dans le rêve. »

Le marchand de sable

La noblesse, la recherche de la belle note, ok, c’est là depuis tes débuts. Malgré tout, tu as pris un malin plaisir à jouer avec cette idée des costumes, des personnages. Sébastien : « Oui, je l’ai fait beaucoup. Je le fais encore! Je suis dans mon personnage de mec qui voyage, qui rentre son pantalon dans ses bottes comme si je baroude, comme si à un moment de la journée il allait falloir que je marche dans la boue. J’espère pas (rire de Miguel, patron du ranch dans (c) Goldorak). Je vais continuer à faire des albums qui ont une identité forte, qui se différencient les uns des autres car j’ai besoin de me renouveler. Pour être inspiré, il faut que ce soient des sujets très différents, très marqués. C’est aussi une forme de respect pour le public : s’il fallait faire un album comme font l’immense majorité des chanteurs - juste un album - j’y arriverai pas, je ne sais pas faire; ce sont des chansons dans le vide quand elles n’appartiennent pas à un concept. Quand on se présente au public, il faut le surprendre, l’emmener ailleurs. Au départ c’était juste pour me stimuler, après c’est devenu une forme d’appât pour les gens. J’essaie de faire en sorte que le public soit impatient d’écouter mon nouveau disque. » Ça apporte un impact certain à ta communication mais n’est-ce pas parfois lassant sachant que certains de tes “concepts” sont très forts et donc très lourds ? Sébastien : « A un moment, ça m’a rendu malheureux! Je l’ai toujours plutôt bien vécu puis est arrivé cet album ‘My God Is Blue’ où je jouais le personnage d’un chef de secte barrée spaghetti. Des gens se disaient “tiens, il devient fou, mégalo,...” Alors que dans ma vie, j’étais très humble : je n’ai jamais été aussi casanier que durant cette période. J’adorais rester chez moi, regarder la télé. Or ce personnage de messie demandait d’être toujours dehors, d’aller sur un plateau télé, de faire un machin, fallait que je raconte des trucs adaptés à l’Alliance Bleue... A une petite échelle, j’ai eu l’impression d’être Lady Gaga. On est esclave de sa carrière : faut faire du sport, un régime, tous les matins y a coiffure, maquillage, habillage. Les stars qu’on nous propose aujourd’hui sont de mauvais exemples de vie : la vie de Rihanna, de Beyoncé, de Miley Cirus sont des vies affreuses. A ma petite échelle, j’ai un peu goûté à cette saveur de vie où tous les jours il faut se transformer, où tous les jours il faut mentir, c’est épuisant. Il y a forcément un moment où ma vie d’artiste et ma vie d’homme s’entrechoquent. Aujourd’hui j’ai vraiment besoin de sortir des albums qui sont en relation avec ma vie. Je vais avoir quarante ans, il faut que je deale avec mon passé, le marasme : est-ce que j’ai eu raison face à mes parents ? Est-ce que c’est moi qui suis comme ça? Une espèce de clafoutis... J’ai vraiment eu raison de tourner la page de l’adulescent ; c’est pour ça que j’ai écrit une chanson qui s’appelle ‘L’adulte’. Quand je faisais la promotion de ‘My God Is Blue’ j’avais une boule dans le ventre, comme quand j’allais au lycée : je détestais l’école, j’avais peur, j’avais le trac. Ici, rien que l’enregistrement de ‘L’Aventura’ c’est hyper bien passé. Il n’y a pas eu de peur. » Il est très plaisant de retrouver sur ‘L’Aventura‘ tout ce qu’on peut attendre de toi en termes d’arrangements, de production... Sébastien : « Faire de la musique électronique (‘Sexuality’), ça s’est imposé parce qu’à un moment c’était une façon de rester glamour sinon je sentais que j’allais être balayé par les groupes populaires, jeté à la poubelle! ‘Politics’, j’étais pas glamour. ‘L’incroyable Vérité’, encore moins ! J’étais comme un mec sorti de sa cave, un rat! J’ai décidé de produire à nouveau mes disques parce que si je veux être un artiste sincère, il ne fallait pas que ma musique passe par les mains d’un autre. Ça ne servait à rien. Même si j’ai adoré le travail de Guy-Man des Daft sur ‘Sexuality’, n’empêche que je suis mieux tout seul. C’est plus pur, le message est plus direct. Tout est dans la nuance. Ce ne sont pas des nuances informatiques mais de vraies nuances de doigts qui frottent sur la corde, de notes de piano qui sont pas forcément parfaitement sur le temps. Tout ça j’en ai pris conscience avec la naissance de mon fils. Tout à coup je me suis demandé : qu’est-ce que j’ai envie de lui apprendre, quelles valeurs lui transmettre ? Je n’ai pas envie de lui faire écouter de l’électro en lui disant : « t’as vu ça? Ça tape hein! ». Si je veux être un exemple pour lui, il faut que je me remette dans le chemin des choses véritables. Enfin je vais être moi-même. Je tente l’aventure de ne faire que ce que j’aime, de partir sur mon radeau. J’ai un fils, je vais avoir quarante ans, je ne peux plus me mentir... » Avec ‘My God IS Blue’, c’est comme si tu incarnais les deux personnages principaux de ‘The Master’ de Paul Thomas Anderson : la majesté ivre du sanguin et éberlué Joaquin Phoenix et le gourou campé par Philip Seymour Hoffman exhortant ses disciples à renouer avec leurs vies antérieures... Lequel gourou, lors de la parution du deuxième tome de ses écrits, alors que le vernis se craquelle et qu’il est sur le point d’être démasqué, envoie bouler ses fidèles avec un “imaginez ce que vous voulez maintenant!” Sébastien : (éclate du rire de (c) Candy) « Mais c’est ça! J’ai passé énormément de temps à Los Angeles, une ville unique à plein d’aspects, surtout par son rapport unique à la spiritualité.

C’est une ville où il y a des gourous à chaque coin de rue, c’est la ville où il y a le plus de livres spirituels, de guides de vie, de rapport au cosmos, etc. C’est ça qui m’a fasciné : plein de gens qui ont besoin d’aide et des mecs en t-shirts Nike, tranquilles, hyper confiants, qui les guident. On connaît tous la scientologie... Il y a ces personnages qui guident les autres : ce ne sont pas des plaisantins, juste des mecs qui ont très confiance en eux et qui ont choisi ça comme métier. Ça m’a vraiment fasciné, j’ai mis tout ça en musique, j’en ai fait un spectacle. Je suis devenu le gourou des gens qui aimaient mes disques ; conceptuellement c’était bien... C’est une grande farce sérieuse (rire de Minos dans (c) Goldorak). J’aimerai bien qu’il y ait quand même des poussières d’étoiles un peu derrière, une queue de comète. Par contre, il y a un effet que je n’avais pas du tout prévu, qui m’a fait peur : des jeunes qui semblaient intelligents ont vraiment cru à toute cette philosophie spaghetti et venaient habillés tout en bleu aux concerts. Ils me demandaient des conseils de vie. Et là je me suis dit : c’est pas bon du tout, L’Alliance Bleue, j’arrête. »

Fais comme l’oiseau Sébastien Tellier : « Il y a cette histoire de la Rolex de Séguéla : « si à 50 ans t’as pas une Rolex, t’as raté ta vie ». Moi, à 17 ans, j’étais très con, je pensais : si à trente ans t’as pas un jet privé, t’es un loser. La quête de bonheur, elle ne tue pas l’ambition artistique mais elle tue plein d’autres formes d’ambition ; la clé du bonheur c’est au travers d’une vie très simple. Les deux plus grands plaisirs qui sont les piliers de ma vie, c’est le rêve et le sexe. C’est gratuit! Une bonne baise avec ta femme, c’est gratuit! On se fait un week-end cul, c’est gratos! Et puis rêver, c’est gratuit! Passer devant une belle maison et rêver de l’avoir; cette émotion là, elle est forte. Mais en fait, cette belle maison, une fois qu’on l’a, pfff, t’as l’entretien... t’es jamais seul dedans : il y a le jardinier, la femme de ménage, le mec qui vient réparer le toit. Une grande et belle maison, c’est jamais tranquille... J’suis un banlieusard, le fait de posséder, la réussite sociale, c’était hyper important pour moi. Là j’ai eu tout ce que je voulais. Je sors mes propres albums, je voyage pour en parler. C’est un peu comme si j’étais un David Lynch de la musique, sauf que j’ai pas de problème pour trouver les financements. » Tu avais besoin de passer par cette forme de réussite sociale... Sébastien : « Oui. J’ai grandi à 35 kilomètres de Paris, à Cergy-Pontoise, les premières villes nouvelles en France, toutes les maisons étaient les mêmes. J’ai grandi dans un lotissement : même le voisin qui habitait à un kilomètre de chez nous avait le même salon. J’en ressentais de la rage. Je me sentais loin de Paris, de l’amusement. Tout ça a créé chez moi l’envie d’être unique, de travailler pour m’extirper. L’idée d’être le même que les autres gars qui habitaient dans ces baraques ne me convenait pas. Mon ego ne pouvait pas l’accepter. Même la couverture que RifRaf m’a offerte, ma première couverture, a vraiment participé à mon bonheur. J’avais l’impression d’être compris. Pour mon premier album, c’est une marche vers le bonheur. Tu te dis “ok je ne suis pas seul, dans ma cave, à faire n’importe quoi, à barjoter perso“... » Cette cover, c’était souligner le dessein, apparemment inflexible et fragile, d’un premier album exigeant. Sébastien : « Cette naïveté là était belle. A partir de ‘Politics’, j’ai découvert le monde, j’ai essayé différentes choses. A part ‘L’incroyable Vérité’ et ‘L’Aventura’, mes autres albums sont des tests... Des tests où j’y ai cru, où j’ai mis tout mon cœur mais c’est comme un peintre : van Eyck, Picasso ou Dali n’ont pas commencé avec ce style marquant qu’on a tous retenu. Tu es bien obligé de te frotter à différents trucs et après tu vois quels sont tes défauts en tant qu’artiste, tes qualités. Bien sûr, on vit dans une société complètement débile où on nous présente de faux artistes, où on est censé être un artiste accompli à dix-sept ans. C’est ridicule. Être un artiste ça prend beaucoup de temps. Je pense qu’à cinquante ans je serai en pleine possession de la technique de mon art. Là, je suis revenu dans une passion de la production, je m’achète énormément de matériel, des synthétiseurs, des guitares, de compresseurs, des reverbs,... » Peut-on déceler sur ‘L’Aventura’ de réelles accointances avec le tropicalisme (mouvement teinté de psychédélisme apparu au Brésil et défendant l’idée d’une musique universelle) ? Sébastien : « Pas réellement. Je n’ai aucune culture musicale à part celle que m’a donné mon père. C’est un fan de Pink Floyd, on écoutait ‘Atom Heart Mother’ tous les dimanches matin. Il me disait : “tu vois, ça, c’est la meilleure musique du monde“. De grandes chansons avec des cuivres, des fresques musicales. J’y ai cru... J’y crois encore! Ce que mon père écoutait, c’était par exemple de la fausse musique brésilienne : Dalida, ‘Paroles paroles’. Plein de chansons de Michel Fugain, ‘Fais comme l’oiseau’ (il chantonne, ndr). J’ai découvert la musique brésilienne comme ça, sauf que c’est pas de la musique brésilienne. Ce sont des harmonies. Mon père avait une passion pour tous ces accords-là, des accords de bossa nova. C’est un excellent guitariste rythmique (il a notamment joué au sein de Magma, ndr). Il m’a appris ces accords complexes quand j’étais très jeune. Je les connais depuis toujours. J’avais les bases harmoniques depuis toujours ; la rythmique j’ai du travailler pour le coup : la main droite, ça m’a demandé beaucoup de travail. » Je pensais que des artistes tels Jorge Ben, Chico Buarque, Caetano Veloso auraient pu te plaire... Sébastien : « Ça me plaît. Mais c’est un album de français qui rêve du Brésil. C’est l’exotisme, c’est la moiteur, les couchers de soleil, la sueur qui transparaît quand on danse. Tout ça, je l’ai juste rêvé. J’ai retrouvé là-bas toutes les saveurs que j’imaginais. » Une virgule sur cette pochette d’album, qui n’est pas sans évoquer le ‘Shleep’ de Robert Wyatt... Sébastien : « Putain! T’es le premier à me le dire mais je le sais déjà depuis un mois. Au début, j’ai eu peur que cette fille qui a fait la pochette, Valentine, m’aie dupé. C’est quelqu’un de très gentil, elle m’a juré qu’elle ne l’avait jamais vue. Je cherchais ‘Il venait d’avoir 18 ans’ de Dalida sur Youtube, et dans la liste de propositions à droite, y avait cette pochette et j’étais là : Noooon, nooon, c’est pas possible! Ce qui est injuste avec Wyatt, c’est qu’il a tellement bien fait les choses que ça l’a coupé du monde. Sa musique est tellement belle, tellement pure, tellement puissante que je ne peux plus l’écouter. Je m’effondre et je pleure. C’est un artiste immense. Si Wyatt était un peintre, ce serait un peintre parfait. Mais la musique ne pardonne pas : il te faut du glamour sinon la musique te tue... » Un disque : ‘L’Aventura’ (Record Makers/News).

on stage 11/10 AB (Bruxelles) 25/10 Le Grand Sud (Lille)


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T e x t e : a n t o i n e b o u r s © a n g e l c e b a l lo s

Saint Etienne meurt lapidé au terme d’un procès pour avoir critiqué avec verve ses juges et leur foi rigide, ce qui fait de lui le premier martyr de la chrétienté, ou protomartyr. Bien qu’on l’imagine mal

souhaiter finir sur la croix, Joe Casey ne lésine pas non plus sur le pouvoir de la voix, qu’il a gutturale comme Mark E Smith et hésitante comme David Thomas. Et qui fait de Protomartyr l’une des sensations post-punk les plus alléchantes du moment, entre new wave et shoegaze aux relents de bière tiède et de sang coagulé sous des narines frémissantes. Rencontre avec cet apatride musical écartelé, héritier malgré lui du frisson furieux des MC5 de Detroit et de l’appel des sirènes-factory de Manchester. ‘No Passion All Technique’ était assez punk, dans le sens presque classique du terme. Quels étaient vos désirs avec ‘Under Color Of Official Right’? Joe Casey : « Avec le premier nous n’avions pas beaucoup de temps, ni d’argent. Quatre heures, pas plus. La première prise était la bonne, d’où cette urgence punk. Cette fois, nous avions trois jours. Un grand luxe. On a fait les choses différemment: on est venu avec quelques démos enregistrées dans le studio d’un ami à Detroit, on a pris le temps de chercher quelles chansons allaient finir sur l’album, lesquelles allaient finir à la poubelle. Et on en a écrit de nouvelles dans la foulée. Puis nous avons apporté un plus grand soin au mixage des instruments. Il est maintenant possible de discerner si le batteur ou le bassiste sont de bons musiciens. » J’ai tendance à penser qu’une bonne chanson – particulièrement punk – se doit d’être courte. La majorité de vos morceaux tournent autour des deux minutes. Vous n’êtes pas du genre à perdre votre temps. Joe Casey : « Je crois que notre prochain album contiendra des chansons plus longues et plus erratiques. Mais ouais, faut éviter la répétition. C’était l’un de nos buts avec ce disque. Quand la chanson a dit ce qu’elle avait à dire, basta. Skibbe, le producteur, était perturbé avec ‘Violent’. Quand on l’a terminée, il a insisté : “vous êtes certains? Vous voulez pas l’allonger un peu?”. Et nous : “Non, faut pas pousser”. Et puis tu sais, Greg (Ahee) est un sacré guitariste, mais il est trop humble. Il préfère éviter les solos et tous ces gimmicks. Quant à moi, si je parviens au bout de la chanson sans foirer, je suis heureux! Donc tu comprends qu’il nous faudra un peu plus de confiance avant de pondre des morceaux plus longs. »

Des fourmis dans la baignoire

Protomartyr trimballe un feeling très british ; une attitude urbaine et décadente plutôt européenne, qui rappelle bien sûr The Fall, mais aussi certains groupes new wave tels que les Psychedelic Furs. Est-ce une influence consciente ? Joe Casey : « Je ne m’étais jamais rendu compte qu’on appelait déjà ça du post-punk, mais j’ai toujours adoré les groupes de Manchester. Donc oui, j’ai été influencé par cette musique, mais je n’ai moi-même aucun talent musical. Et j’étais incapable de reconnaître cet héritage dans notre travail. Ce sont les autres, en particulier Greg, qui m’ont dit : “Hé, ta voix sonne comme un tel, ça irait super bien avec ce son de guitare.” Moi, je suis même pas foutu de te dire sur quelles notes sont basées nos chansons. Notre son obéit sans doute à une réaction consciente, à un certain niveau : Detroit est réputée pour sa scène garage, avec des influences blues, depuis des années. Nous avons peut-être voulu nous démarquer de cette étiquette en adoptant un son plus européen qu’américain. » A propos de Detroit, quels sont les clichés auxquels vous n’en pouvez plus de répondre ? Joe Casey : « Excellente question (rires). Je sais que Detroit fascine tout ceux qui n’y vivent pas. Mais c’est toujours difficile de répondre à des questions aussi floues que “Explique-moi Detroit.” C’est une ville si grande, aux aspects si différents. Ce qui me gonfle le plus, ce sont ceux qui nous soutiennent qu’on est “le son de Detroit”. La scène rock ou punk y est si petite en comparaison du reste! Ce n’est pas parce qu’on est de Detroit qu’on en est les représentants absolus. C’est étrange parce qu’on a parcouru les USA et joué avec des musiciens de tous les États et il semble qu’être de Detroit attire tout de suite l’attention sur ton groupe. Sans doute à cause de son Histoire musicale. Le problème c’est qu’on essaie tout de suite de te situer dans cette histoire malgré toi. On n’est même pas foutus nous-même de savoir où on se situe ! » C’est le syndrome Manchester.

Joe Casey : « Tout à fait. Ils ont du se farcir les mêmes réactions à l’époque. » Avez-vous l’impression de faire partie d’une famille musicale avec ces autres groupes plus rock, comme Tyvek et Human Eye ? Joe Casey : « Ouais, on est tous potes entre nous. C’est une petite scène, comme je t’ai dit. On est si peu qu’on voit toujours les mêmes têtes aux concerts où on se pointe. Mêmes musiciens, mêmes ingés sons, même public. La camaraderie est indispensable. Ce que j’aime avec ces groupes de Detroit que tu as cités ou d’autre comme The Frustrations, c’est qu’ils ne se limitent pas à un son en particulier. On se soutient tous les uns les autres lors de nos concerts respectifs. Et puis la bière est bon marché. » Votre écriture cache un sens de l’humour noir assez tordu. Que doit-on déduire d’une chanson comme ‘Violent’ et son refrain “If it’s violent, good. If it’s violent then it’s understood” ? Joe Casey : « Elle m’est venue à la relecture d’un livre pour enfant que j’avais, petit. J’ai été surpris de voir à quel point il était violent, mais sur le ton de la comptine. Pareil pour les news. “If it bleeds, it leads” (“le sang fait vendre”) comme on dit. Surtout chez nous à Detroit. Les infos nous bombardent avec l’idée qu’on vit dans une ville dangereuse, en particulier en banlieue. La violence comme discours écrase tout le reste. Si quelqu’un t’envoie son poing sur le nez, ça aura un effet plus dévastateur qu’une discussion. Rien n’est plus clair comme message. » C’est un message très usité par - et à travers - les médias et pourtant on n’a jamais eu aussi peu de violence physique qu’à cette époque. On vit paradoxalement dans une période de paix relative. Joe Casey : « On ne s’étripe plus comme on pouvait le faire par le passé, mais la violence comme moteur humain est toujours là, transfigurée. En quoi, je n’en sais rien. Mais il suffit de faire un tour par les forums et les réseaux sociaux pour voir à quels points les gens peuvent s’y libérer de façon atroce. Alors que si tu les croisais en rue, ils seraient doux comme des agneaux. C’est fascinant : on vit effectivement à l’époque la plus pacifique, mais il demeure cette rumeur sous-jacente. Où est passée toute cette violence ? Que prépare-t-elle ? » Cet humour à froid que Protomartyr cultive, c’est quoi ? Une morsure en réponse à la brutalité du monde ou une attitude I-don’t-give-a-fuck afin de survivre à tout ce non-sens ? Joe Casey : « J’ai des potes qui versent dans le heavy-metal et le sérieux de cette brutalité étalée sur quinze morceaux m’épuise un peu. Je préfère une approche plus absurde, parce que c’est ainsi que vont les choses. Je voulais que ‘Tarpeian Rock’ soit une vraie débauche de colère, mais quand tu te mets à crier sur tout ce que tu détestes, l’absurdité de la chose te saute au visage. Il y a une différence entre haïr certaines personnes et donner une forme verbale à cette haine. Cela devient ridicule. Et j’ai préféré la chanson quand j’ai commencé à la trouver drôle. C’est pourquoi je termine par « des fourmis dans la baignoire », parce que chaque été je dois me taper une invasion de fourmis dans la salle de bain et ça me rend dingue quand je reviens de tournée et qu’elles sont encore là. Putain de fourmis. » Comment voyez-vous Protomartyr à la veille d’une première tournée en Europe? Vous considérez-vous toujours comme ce groupe avec « le gros type qui gueule sur le public »? Joe Casey : « Je gueule moins maintenant que notre matériel est de meilleure qualité et que l’on joue dans des salles dignes de ce nom où je peux m’entendre. J’aime bien l’idée d’être ce type qui gueulait mais qui fait des efforts et commence à ressembler à un chanteur dans ce groupe pas si mauvais qu’est Protomartyr. Quand on a commencé, nos désirs étaient très modestes : petits bars locaux, etc. Puis on s’est pris à rêver de l’Europe, sans trop y croire. C’était vraiment un de mes espoirs un peu vain. Et pourtant, cet été, nous jouons à Manchester. La boucle est bouclée. »

Protomartyr ‘Under Color Of official Right’ Hardly Ar t/Konkurrent

Bark bark! Il y a quelque chose de fascinant dans ‘Under Color Of official Right’, au delà du chant unique de Joe Casey, sa façon de traîner la voix et d’aboyer mollement pour mieux planquer son habilité à mordre. Cette pochette, déjà, qui promet énormément et ne déçoit pas quand s’enfilent les quatorze titres éclairs aux guitares barbelées, où s’entrechoquent solitude extrême (‘What The Wall Said’, somptueux shoegaze rappelant Wedding Present et The Fall à la fois) et urgence sociale désabusée (‘Scum, Rise!’). Nimbé d’une stérilité d’apparat, Protomartyr manie ses effets sur ce second album de façon à nous cueillir par surprise lorsque leurs chansons, pas loin d’une certaine perfection punk, parviennent à nous filer le grand frisson en moins de temps qu’il n’en faut pour l’entendre. Il y a fort à parier que ‘Under Color Of official Right’ devienne l’un de ces albums méconnus que les aficionados ressortiront dans vingt ans en s’esclaffant devant l’inculture des bouffons. « I’ll Take That Applause/ Cause I Deserve It ». Et comment! (ab)


special festivals

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Dour . 10 Days Off . Food For Your Senses . M-idzomer . Esperanzah . Reggae Geel . Micro Festival . Les Nuits Secrètes . Dranouter . Lokerse Feesten . Congés Annulés . Ronquières Festival . Ieperfest . Brussels Summer Festival . Pukkelpop . Feest in het Park . Cabaret Vert . La Fête des Solidarités + agenda

Dour Festival

17 - 20 juillet

Plaine De La Machine à Feu, Dour Comme chaque année, la vingt-sixième édition du festival hennuyer affiche ses sept scènes, ses très grosses pointures et ses dizaines de groupes minuscules dont on n’a jamais entendu le moindre morceau mais qui déplacent des fanbases souvent sidérantes. Surtout à Dour. Inspectons les choses dans l’ordre. Comme d’habitude, pour tout voir, il faudra jouir du don d’ubiquité. Jeudi, si l’on en juge par la ferveur populaire qui secouait l’AB le 15 mai dernier, Détroit, le groupe de Bertrand Cantat et Pascal Humbert, est attendu comme le messie qui rendra leurs vingt ans à tous ces quadras mid-life crisés. De fait, Cantat reprend tous les tubes de Noir Désir, de ‘Tostaky’ à ‘Comme Elle Vient’. Mais il y a aussi les guitares saignantes de Blood Red Shoes. Le lecteur de Rifraf préférera Chet Faker, Futur Islands, Son Lux ou encore la nu soul glaciale de Sohn. Le groupe du jour s’appelant Cheveu : le disque des Bordelais sorti cet hiver est une des claques de l’année, un bordel monstre de pop-punkpost-machin. Immanquable. Vendredi, pour les fans de techno psychorigide, Paul Kalkbrenner tient le haut du pavé. Mais pour danser réellement intelligent, on conseille plutôt François & The Atlas Mountains et ses mignardises à la Vampire Weekend, très loin du minimalisme des débuts, ou bien les échappées mélancoliques de The Notwist ou encore le folk carillonnant de nos sympathiques compatriotes The Feather. Fameuse journée, samedi, il faudra des bières : le rock high energy de The Hives, toujours bestial, le flow des vieux Cypress Hill, les toujours verts Girls In Hawaii. Et puis, quelques gros trucs fumeux à la Jupiler Boombox : rien de moins que Madlib, Gaslamp Killer ou, surtout, le hip hop déglingué de Jonwayne, ce blanc-bec à gueule de folkeux chevelu. Mais, il faut saluer aussi le retour en grâce de Mogwai, tandis que nos Mountain Bike chouchous affoleront les afficionados de garage pop. Bien sûr, il y a une scène dub et de la grosse électro qui clash. Dimanche. On est crevé et, soit on a encore la force d’aller taper des canettes sur Lisa Leblanc (il faut la lyncher), soit on n’épinglera plus que l’une ou l’autre chose parmi la (grosse) armada du jour : Blonde Redhead donc, ou le caramélisé Connan Mockasin et, pourquoi pas, le king autoproclamé du fuck Tyler, The Creator. Pratiquement : A Dour, on ne prend pas le festivalier (jeune et fauché, c’est connu) pour une vache à lait. Les prix, au regard de la qualité proposée, restent donc vachement corrects. 110 euros le pass 4 jours (130 avec le camping).

Mogwai © Steve Gullick

www.dourfestival.be

Jeudi 17 juillet

Vendredi 18 juillet

Samedi 19 juillet

Dimanche 20 juillet

Th e Last Ar e na Mac Miller, Détroit (Bertrand Cantat, Pascal Humbert), Soulfly, Bonobo, Blood Red Shoes, The Slackers, Rocket Ship

T he Last A rena Paul Kalkbrenner, NAS (Performing Illmatic), Within Temptation, Raekwon, Skip The Use, Psycho 44

The Last Arena The Hives, Cypress Hill, Girls In Hawaii, Steel Pulse, Admiral T, Opmoc

D anc e H all Chromeo, Bondax (live), Chet Faker, Future Islands, Cheveu, The Tangerines, Gui Boratto, Julio Bashmore, Shadow Child, Midland

Danc e H all Little Dragon, Hercules & Love Affair, Frànçois & The Atlas Mountains, Kadebostany, Slow Magic, FùGù Mango, Noisia, Alix Perez (live), Friction ft. Linguistics, TC & MC Carasel

The Last A r ena Phoenix, Kaiser Chiefs, Boys Noize, Casseurs Flowters (OrelSan et Gringe), Dub Inc, Clinton Fearon & Boogie Brown Band, Dalton Télégramme

Ju pil e r B o o mb o x L’Entourage, World’s Fair, Deen Burbigo, Aral & Sauzé, D-Bangerz, Baauer, Flosstradamus, Mr. Carmack, Sinjin Hawke, Wave Racer

Jupiler Bo o mb o x Gentleman & The Evolution, The Underachievers, La Smala, Onra (live), Fakear, Poldoore, High Tone (live), Congo Natty feat. Congo Dubz & Tenor Fly, Gorgon Sound vs Dubkasm feat. Solo Banton, Brain Damage meets Vibronics

P e tit e Mais o n D ans L a Prairi e Darkside (Nicolas Jaar & Dave Harrington), Mount Kimbie, Johnny Flynn & The Sussex Wit, Sohn, Son Lux, Leaf House, Gramatik, RL Grime, Just Blaze, Addison Groove (live) C annibal S tage Mad Caddies, Trash Talk, Stick To Your Guns, Tagada Jones, Romano Nervoso, Corbillard, Jeff Mills, Chris Liebing, Blawan, Boddika D e R e d B ull Ele ktr o p edia Goldie feat. MC GQ, DJ Hype & Daddy Earl, Audio feat. MC GQ, Enei b2b Mefjus, The Upbeats, Metrik & MC AdApt, Etherwood, Icicle, DJ System-D D u b C o rn e r Forward Fever feat. Saimn-I - Ras Cloud and Ion One, The Dukes Of SKAzzard, Irie Nation feat. MC Cash Flow, Ionyouth

Petite Maiso n Dans La Prairi e Klaxons, Band Of Skulls, The Notwist, Intergalactic Lovers, The Feather, Bombay Show Pig, Apaches, Hudson Mohawke, Jackmaster & Oneman present Can U Dance, Totally Enormous Extinct Dinosaurs (dj set), Gorgon City Cannibal Stag e Channel Zero, Sidilarsen, Only Crime, Rykers, Diablo Blvd, Resistance, Atari Teenage Riot, Igorrr, The Hard Way De R ed Bull El ektropedi Tale Of Us, Bakermat, Kölsch (live), Claptone, Klingande, Subb-an (live), N’to, Raving George, Stereoclip Dub Co rn er King Shiloh soundsystem feat. Afrikan Simba & Nish Wadada

Dance Hall Shantel & Bucovina Club Orkestar, David Rodigan Mbe, Mark Ernestus Presents JeriJeri, Soom T & Jstar, Rone (live), Theo Parrish (live), John Talabot (dj set), Pional (live) J upiler Boombox Madlib, BadBadNotGood, Jonwayne, Freddie Gibbs, Mala In Cuba, Shigeto, L’Or Du Commun & Roméo Elvis, Exodarap, JCR, The Gaslamp Killer, Machinedrum (dj set), Lefto vs J Rocc, Cid Rim (live) P etite Maison Dans La Prairi e Mogwai, Maxïmo Park, Jagwar Ma, MLCD, East India Youth, 65daysofstatic, TRAAMS, Mountain Bike, Joker vs Swindle, Plastician vs Hatcha feat. Crazy D Cannibal S tage Sick Of It All, Madball, Gallows, Cerebral Ballzy, The Catharsis, Stand for Truth, Coubiac, LFO, Fuck Buttons, Clark, Paula Temple De Red Bull Elektropedia Wilkinson feat. MC AdApt, Doctor P feat. Krafty MC, Koan Sound, Fred V & Grafix feat. MC Visionobi, DJ Hazard, Macky Gee & Harry Shotta, Levela, Majistrate feat. MC Unknown, The Offenders Dub Corner Stand High Patrol soundsystem (Rootystep, Mac Gyver, Pupajim) feat. Marina P + Roots Atao Dub Invaders High Tone Crew, Blackboard Jungle Sound System

Dance Hall Johnny Osbourne + Lone Ranger, Winston McAnuff & Fixi, Naâman, Biga Ranx, Atomic Spliff & Les Rebel Dubz, Cairo Liberation Front, Mr. Oizo, The Subs, Daniel Avery J upiler B oomb ox Tyler, The Creator, Joey Bada$$, Disiz, Joke, Fixpen Singe (Caballero + Lomepal + Fixpen Sill), Dope ADN, A-Trak (hip-hop set), Pfel (C2C/Beat Torrent), Foreign Beggars Petite Mais on Dans L a P rairi e Blonde Redhead, Connan Mockasin, King Khan & The Shrines, Breton, Deap Vally, Lisa Leblanc, Moaning Cities, Buraka Som Sistema, Branko, Surfing Leons, Dengue Dengue Dengue! Cannibal S tag e Kreator, Punish Yourself, Skindred, Sylosis, Loudblast, Aborted, BRUTUS, Saint Acid, The DJ Producer, Amen Allstars Remarc, Bizzy B & Equinox, 2 Bad Mice, Ceephax Acid Crew live, X&Trick (live, bug klinik) De Red Bu ll El ektrop edia Moodymann, Len Faki, Brodinski, Boris Brejcha, Motor City Drum Ensemble, Stwo, Acid Arab, Trippy Turtle, Crash Dub Corn er O.B.F Soundsystem feat. Soom T, Iration Steppas Soundsystem feat. Danman


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10 Days Off

17 - 27 juillet

Jeu 17 juillet

Vooruit, Gand L’occasion faisait le larron, les « Gentse Feesten » avaient mis au monde une créature intéressante au milieu des litrons de bières et des tonnes de frites. 10Daysoff est son petit nom et nous plaire a été sa fonction. Mais c’est à croire que la ville bouillonnait de moins en moins pour ce rendez-vous puisque, pour sa 20ème édition, le festival baisse le rideau : « The Last Waltz » comme chant du cygne de ces rencontres pour gourmets électroniques. Et pour cette édition d’adieu, c’est évidemment le Vooruit qui régale, à deux pas du centre historique : visitez ! Dans l’ordre d’une montée d’exta, les 10days ouvrent en fanfare le 17 juillet avec la venue de Dave Clarke. Le 18, c’est l’Allemagne qui campe avec H.O.S.H. et Solomun. Le 19 juillet va faire Boum! : Richie Hawtin à l’oeuvre. Et filer vers le Sud avec Matias Aguayo le 21 juillet. Le 22 on souffle, on inspire fort pour plonger en apnée et ne retrouver la surface que le 27 juillet aux grandes heures et laisser derrière nous encore Carl Craig, Plaid, Funkineven, Erol Alkan, Daniel Avery, Mano Le Tough et bien d’autres… La cloture nous reserve encore la surprise de son affiche.

Dave Clarke, Black Asteroid, Perc, Double U Jay

Ven 18 juillet H.O.S.H., Solomun, Karmon, X-ian, Joeri

Sam 19 juillet Richie Hawtin, Matador (live), Carlo Ruetz, Whyt Noyz, AMyn & Beazar (live)

Dim 20 juillet Danny Krivit, François Kevorkian, Joe Claussell

Lun 21 juillet Matias Aguayo, Robag Wruhme, Pachanga Boys, Michael Mayer, Elekfantz, (live), Okinawa 69

Mer 23 juillet Carl Craig, Plaid, (live), Truss, Axel Boman, Nosedrip

Jeu 24 juillet

Combien ? 20/37,50 boules en prévente (selon la soirée/ boissons comprises ou pas), 25 euros à la caisse (sans boisson). Amuzment’ hé…

Funkineven, Julio Bashmore, Velour, Kowton, The Kelly Twins

www.10daysoff.be

Erol Alkan, Ghost Culture, (live), Daniel Avery, DC Salas, Thang

Ven 25 juillet

Sam 26 juillet Tale Of Us, Mano Le Tough, Mind Against, Fred Hush, Josh Lasden

Dim 27 juillet To be anounced

Food For Your Senses

25 - 27 juillet

Bissen (LUX) En vagabondage à Bissen depuis 2013 faute de place à la maison-mère de Tuntange, Food For Your Senses mise notamment sur la diversité des envies (entre autres pop, electro et tendances dures) et la couvaison des pousses de son terreau local. En guise de surprises Kinder, vous pourrez entre autres bénéficier de massages, de workshops interactifs avec des associations locales, ou encore de petits plats façon slow food. Les arts graphiques ne seront pas relégués à d’obscures cimaises : dans la SensArea, il vous sera possible de troquer via bataille de post-its quelque service ou objet contre une œuvre d’un des trente artistes exposés. Et vu que vous n’êtes pas là que pour de l’essence à moindre coût, ouvrez les écoutilles : si votre redingote n’est pas repassée pour le bal masqué punk de Bonaparte, optez pour les soniques ‘Artifacts’ math-rock de Mutiny on the Bounty, le chili complètement branque de Za ! ou le flow sexy à l’accent cockney de Kate Tempest. Samedi, sortez votre survêt pour suer pop-funk avec Kakkmaddafakka, préparez vous pour les luxuriantes glissades alt-pop de Dan Croll ou allez jouer les chapeliers fous à breaks ludiques avec Egokind. Dimanche, plutôt que de jouer les saigneurs entre ces hooligans brouillons d’Eagulls et les ultra-tatoués de Brutality will Prevail, misez tous vos jetons sur le folk joliment abrasif et teinté de rock de Scarlett O’Hanna et sur le génie Son Lux et ses riches ‘Lanterns’ à la chicane de la pop, de l’electronica et du baroque. Si nos deux chouchous ne vous font pas la journée, recherchez peut-être quelque sensation post-punk « dans le sable, sur la plage » avec La Femme ou, en guise de dépaysement, révisez l’idiome local en fanfare avec Serge Tonar, songwriter du cru. En guise de clôture, aucune raison sans doute de refuser une ‘Stolen Dance’ avec Milky Chance… Tarif: à moins de places restantes le jour J, le sésame a la forme unique d’un pass de trois jours + camping pour la somme relativement modique de 65 euros. De quoi faire fructifier les deniers restants en bourse, dégotter un nouveau manteau pour votre chihuahua ou offrir quelques Jagermeisters à votre nouveau crush luxembourgeois!

http://ffys.eu/

Ven 25 juillet The Grand Open Bonaparte, Findlay, Käptn Peng und Die Tentakel Van Delphi, Bottled in England The Tent Alle Farben, Say Yes Dog, Bilderbuch, Dena, Kate Tempest The Wild Side Kadavar, Mutiny on The Bounty, Apologies I Have None, Za!

Sam 26 juillet The Grand Open Kakkmaddafakka, Tim Vantol, Los Dueños, Dyse, Natas loves you. The Tent Sweet Life Society, Dan Croll, Hvob, Egokind, Artaban, Xul Zolar, Capture The Wild Side Iwabo, Texas in July, EF

Dim 27 juillet The Grand Open Milky Chance, Lucy Rose, La Femme, Serge Tonnar, Eagulls The Tent Son Lux, Scarlett O’Hanna The Wild Side Deez Nuts, Brutality Will Prevail, Devil in Me, Ays Ndlr : à l’heure de rédiger ces lignes, d’autres groupes (dont certains de la foisonnante scène locale) doivent encore être répartis par jour/scène.


Conga 2014 Annonce RifRaf 100x285 copy.pdf

1

27/06/14

12:03

The EXIT07 summer program. During August CarréRotondes will be open from Wednesday to Sunday

ANTIMATTER PEOPLE FRI 01.08

STEKENE

THE GROWLERS FRI 01.08 PAUS FRI 01.08 BINARY & DYSLEXIC (EXIT:LX SESSION) FRI 01.08 BEWARE OF MR BAKER (SCREENING) SAT 02.08

NIGHT BEATS SUN 03.08 YELLOW KING SUN 03.08 CYCLORAMA WED 06.08 VERSUS YOU (EXIT:LX SESSION) WED 06.08 SIELLE (SHOWCASE) THU 07.08

MONDKOPF FRI 08.08 C

CLEVELAND FRI 8.08

M

ELEKTRO MOSKVA (SCREENING) SAT 9.08

Y

CM

MY

CY

CMY

K

JEFFREY LEWIS & THE JRAMS SUN 10.08 ANGEL OLSEN TUE 12.08 FOREST SWORDS WED 13.08 CHELSEA WOLFE THU 14.08 SOLEIL NOIR THU 14.08 CRINAN WOOD (SHOWCASE) FRI 15.08

YOUNG FATHERS SAT 16.08 20000 DAYS ON EARTH - SCREENING SUN 17.08

CHARLOTTE HAESEN (EXIT:LX SESSION) WED 20.08

WILD BEASTS (ORG. DEN ATELIER) THU 21.08 T M I & FRIENDS FRI 22.08 WITH SUN GLITTERS (LIVE) + DILLENDUB (LIVE) + YOZEPH/TONE (LIVE) + HIRSTO (DJ SET) + LS (DJ SET) + TMI (DJ SET)

THE FUNERAL SUITS WED 27.08 CAPTURE WED 27.08 DET90 (SHOWCASE) THU 28.08 NO METAL IN THIS BATTLE FRI 29.08 RECORD FAIR SUN 31.08

ROTONDES.LU

BuffaLo Tom THe suBs CHanneL Zero

CoeLy urBanus & de fanfaar GunTer d aLvar & miLLas . arCHes mr PoLska . kenji minoGue BriHanG + many more To Be announCed

+ SHOWCASES + EXIT:LX SESSIONS (IN PARTNERSHIP WITH MUSIC:LX) + SCREENINGS & LA THÈQUE (IN COLLABORATION WITH MUSIC & RESOURCES ROCKHAL)…

MORE TO BE ANNOUNCED ON

Lauryn HiLL arsenaL

EXIT07 CarréRotondes 1, rue de l’Aciérie Luxembourg-Hollerich facebook.com/congesannules

rotondes.lu

TICKETS & INFO WWW.CRAMMEROCK.BE


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M-idzomer

31

juillet -

03 août

M-Museum, Leuven Le M-Idzomer est ce qu’on peut appeler un projet commun. Het Depot, le 30CC et le Musée de Leuven rassemblent leurs forces et proposent un festival multi plates-formes : musique, danse, arts visuels, spectacles, performances au programme chaque soir. Des soirées tout en éclectisme donc, et qui profiteront de l’architecture contemporaine et de la cour intérieure du Musée de Leuven. Et si l’activité semble se concentrer autour du Musée, on imagine déjà la ville se mettre au diapason de Mélanie De Biasio, Gabriel Rios, Joan As A Police Woman, Girls In Hawaii, SX et bien d’autres…

Jeu 31 juillet Melanie De Biasio, Jef Neve Trio, Pieter Embrechts & gasten, Sumie, Saskia de Coster & Inne Eysermans, …

Ven 1 août Joan As Police Woman, Bent Van Looy & Strings, Hydrogen Sea, Marco Roelofs (ex-Heideroosjes), Nele Needs A Holiday, Sprekende Ezels Deluxe, …

Adresse du jour : M - Museum Leuven, rue L. Vanderkelen, 28 à Leuven (3000).

Sam 2 août

Combien ? 25 euros en prévente (au M ou 30 CC), 30 euros à la caisse et une formule 4 jours à 90 euros (100 à la caisse). Gratuit pour les moins de 5 ans.

Gabriel Rios, Ostyn, Reena Riot, Waumans & Victoria × Herman Brusselmans, Ronald Snijders, Ruben Samama & Amber Docters Van Leeuwen, …

www.m-idzomer.be

(site en Néerlandais exclusivement)

Dim 3 août Girls In Hawaii, SX, Tijs Delbeke & Bart Moeyaert, Ewert And The Two Dragons, Howard Komproe En Gasten, …

Esperanzah!

31

juillet -

03 août

Abbaye de Floreffe, Namur

Pour cette 13ème édition, en guise de nouveauté majeure, passage de la Floreffe Triple à la Quadruple pour toujours trois scènes disséminées sur le très agréable site de l’abbaye. On n’est pas bien là ? A la fraîche ? Perchés sur nos trans’artbres ? Un film, peut-être (une dizaine programmés parmi lesquels le touchant ‘Dona Tututa’, ou le débrouillard et énergique ‘La danse de Jupiter’) ? Une prise de conscience éclair ou durable ? Une gigue devant Radio Bistrot, un troc au Baz’art ? Si au sein de cet « autre monde possible », vous souhaitiez aussi gargariser vos oreilles de quelque ramage, jeudi, les cracheurs de feu vaudou de la Cie Tahoungan embraseront le banjo ultra-cinégénique du Broken Circle Bluegrass Band, tandis que Manu Chao jouera le parrain altermondialiste semi-’Clandestino’. Vendredi, tout en traversant la rocaille jamaïcaine avec Jah9, ne résistez guère au métissage de Moriarty et Christine Salem : quand Rosemary Stanley se frotte à une prêtresse du Cap-Vert, la transe est d’acajou brut. Et si vos phalanges chatouillent, pourquoi pas les dérider du côté des ludiques Jukebox Champions ? Samedi, réception über-mondiale chez les Ambassadeurs, à l’image du projet fusion Playing for Change. Mali, Burkina Faso (Afrikän Protoköl, hybride funk), Ghana (Blitz The Ambassador, fier comme un pope), Colombie (Palenke Soultribe, caliente), Tunisie (Bargou08 , tradition glanée à flanc de montagne), si tu ne sais plus où donner de la tête, fais donc une pause voluptueuse chez Mayra Andrade (Cap Vert). Si t’espérais une sieste le dimanche, oublie : fais donc une place à Jupiter & Okwess International, un groove gorgé de sagesse, cousin de Staff Benda Bilili, des vibrations authentiques, tu ne voudrais pas rater ça ? Enchaîne sur Fùgù Mango : quand les Bikinians mâtinent leur pop de percussions africaines, c’est assez fresh pour une pause cocktail. On fait bien sûr confiance aux bouillonnants High Tone – beats à peine sur terre et dub cosmique – pour clôturer ces quatre jours de douce utopie. Tarifs: les préventes pour le jeudi et le vendredi sont à 28 euros par jour (contre 36 euros sur place), celles pour le samedi et le dimanche à 36 euros par jour (contre 39 sur place). Le pass 3 jours (vendredi-samedi-dimanche) se monnaie à 65 euros (contre 82 sur place) et le sésame all-days à 85 euros. À ces tarifs, il vous faudra ajouter 12 euros en prévente contre le camping et des frais de réservation non communiqués. À noter qu’un nombre limité d’Article 27 ayant effectué une inscription auprès de leur travailleur social pourront bénéficier du tarif préférentiel de 5 euros.

www.esperanzah.be

Jeu 31 juillet Côté Cour Outer National, La Chiva Gantiva, Manu Chao La Ventura Côté J ardin Little X Monkeys, The Broken Circle Bluegrass Band Scène Découv erte La Cie Tahoungan, The S.K.I.P.

Ven 1 août Côté Cour The Summer Rebellion, Jah9, Alborosie, Dimmi, Jukebox Champions Côté J ardin Dakha Brakha, Moriarty & Christine Salem, Plaza Francia : Catherine Ringer (Rita Mitsouko) chante Müller et Makaroff (Gotan Project). Scène Découv erte In Lakesh, Sysmo, Mocambo

Sam 2 août Côté Cour Wild Boar & Bull Brass Band, Palenke Soultribe, Blitz The Ambassador, Danakil, Kery James. Côté J ardin Afrikän Protoköl, Mayra Andrade, Playing For Change, Les Ambassadeurs - Salif Keita, Cheick Tidiane Seck et Amadou Bagayoko (Amadou & Mariam). Scène Découv erte Madrugada, Les Fanfoireux, Bargou 08, Old Jazzy Beat Mastazz

Dim 3 août Côté Cour The Urban Voodoo Machine, Txarango, King Prawn, Djaïkovsky ft. TK Wonder & MC Wasp. Côté J ardin Anavantou !, Jupiter & Okwess International, AYO, Fauve ≠ Scène Découv erte Pas ce soir chérie, Kangoeroes, FùGù MANGO, Badi.


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Reggae Geel

01 - 02 août

Malosewaver, Geel

Discret mais toujours très pointu dans sa programmation, le plus vieux festival de reggae d’Europe rempile en ce début du mois d’août. Avec ses 65.000 festivaliers, Reggae Geel confortera son statut de vénérable institution des musiques roots, dancehall, ragga, dub, ska et rocksteady en proposant une affiche qui alignera à nouveau les meilleurs grands crus du son made in Kingston. Bonnes ondes obligent, tout ce qui sera à vendre sur le site (restauration, boissons, boutiques) sera bien évidemment orienté fair trade et développement durable. Avec Chronixx, Protoje et Jesse Royal, Reggae Geel attire cette année encore les porte-étendards du reggae revival en Belgique. A l’affiche de cette 36ème édition, au rayon légendes et pointures, seront présents cette année Damian Marley, Sanchez, Beenie Man, U-Roy, Midnite, Chronixx, Massive B, Channel One et Brain Damage. D’autres locomotives à fumette comme Bunny Wailer, Dre Island & Jah Kingdom Band ou encore Panache Culture seront aussi de la partie. Comme chaque année, une scène (Bounce Dancehall) sera plus particulièrement dédicacée aux DJ’s et sound systems (Massive B, Warriorsound, Black Chiney, Silly Walks, Herb-A-Lize It Sound System). Come catch a vibe at Reggae Geel ! Pour y aller, vous pouvez acheter vos tickets en prévente sur le site Internet: 25 euros (vendredi), 30 euros (samedi) ou 40 euros (deux jours). Sur place: 40 euros (vendredi), 45 euros (samedi) ou 55 euros (deux jours). Notez que les enfants en-dessous de 12 ans ne paient pas. Le prix du camping est de 10 euros par personne.

www.reggaegeel.com

Ven 1er août Main Stage Chronixx & The Zinc Fence Redemption, Beenie Man, Panache Culture, Dre Island & Jah Kingdom Band, Bunny Wailer Bounce Dancehall Massive B, RC (Righteous Child) & Silly Walks Discotheque, Civalizee Foundation 18” Corner Forward Fever Ft. Kenny Knots, Fatman vs. Coxsone, Alpha & Omega S kaville Professor Cat, Chris Peckings, Asher G, Festus Coxsone, The Yard Verse Ital, TriXstar, No-Maddz, Shuga, Raggaravane Sound System

Sam 2 août Main Stage Midnite, Rapha Pico & Roots Rockers, Protoje & The Indiggnation,

I-octane & Riddim Band 2000, Sanchez, U-Roy, Raging Fyah, Damian “Jr. Gong” Marley, Jesse Royal Bou nce Dancehall East End Rock, Herb-A-Lize It Sound System, Warriorsound, I&I Sound Cromanty, Rebelation, Black Chiney 18” C orner Jah Youth, Brain Damage meets Vibronics, Gorgon Sound, Channel One, Crucial Alphonso Ft. Lyrical Benjie & Missing Link, Yaadcore, Chalice Sound System S ka v ille Night Doctor, Puppa Mighty’s Super Power, Pirates Crew, Phoenix City All-Stars, Wassie One, The Pioneers, Massa a.k.a. Rock A Shacka, Mr. Dingaling & Steaming Peanut The Yard Johnny Den Artiest vs. Boetje Banten, Giddeon Drummers, Brina, Ragga Yves ft. Jah Rej

Micro Festival 01 - 02 août

Espace 251 Nord, Liège

Cinquième édition du petit et touchant festival liégeois, étalé sur deux jours depuis déjà quelques étés. Pour ceux qui n’y ont encore jamais foutu les orteils, on l’a assez répété, c’est immanquable. D’abord pour le cadre. Puis pour le prix des bières – et donc l’ambiance. Et last but not least, pour l’affiche pardi ! Bien sûr, aucun très gros nom mais tout de même, l’an dernier, le festival se targuait d’avoir accueilli son premier tour bus… Le vendredi donc, on pourra (re)découvrir les Nisennenmondai, un trio chou comme tout de Japonaises qui bricolent un espèce de post-rock à tendance kraut ultra cheap mais drôlement séduisant, ou encore les américains de Baths et leur pop électronique, bancale et caribouesque. Réjouissant. Mais il faudra sans conteste attendre le lendemain pour l’épiphanie. Carrément. A domicile, l’Experimental Tropic Blues Band présentera son concept ‘The Belgians’ tandis que nos chéris bruxellois de BRNS devraient sans doute dévoiler une bonne partie de leur nouvel album et mettre, encore une fois, tout le monde d’accord. Mais le gros morceau du jour, cet énorme machin, c’est bien The Growlers. Aie ! – on vient de se pincer. Oui, le plus couillon, branleur et excitant combo américain de garage blues apparu ces cinq dernières années sera là, à Liège, devant toi et ta saucisse, juste derrière tous les groupes précités et ceux qu’on a oubliés, pour seulement 15 euros les deux jours. Ouais, t’as bien lu : quinze euros les deux jours (10 pour le vendredi / 12 pour le samedi). Du coup, traîne pas trop si t’en veux : le Micro, depuis ses débuts, s’est toujours joué à guichets fermés. Ça ne changera pas. Youhou ! Adresse du jour : Rue Vivegnis, 251.

Ven 1er août 20h00-20h30 21h00-21h40 22h10-23h00 23h30-00h20

It It Anita Quintron and Miss Pussycat Baths Nisennenmondai

Sam 2 août 14h00-14h30 15h15-16h00 16h40-17h20 18h00-18h40 19h30-20h15 21h00-21h45 22h30-23h20 00h00-00h45 01h00-03h00

Fùgù Mango Maston Paus UV Race Night Beats BRNS The Growlers TETBB presents The Belgians DJ Jonathan Toubin

www.microfestival.be

Les Nuits Secrètes

01 - 03 août

Aulnoye-Aymeries Festival qui ne ressemble pas à tous les mastodontes et/ou foires au boudin, les Nuits Secrètes conservent au fil du temps (treizième édition, fieu) des valeurs sociales et humaines qu’on ne peut que saluer. Implanté en plein centre d’Aulnoye-Aymeries depuis ses débuts, et complément surprenant de la kermesse locale (on vous le jure), la manifestation nordiste ne se contente pas d’inviter des grands noms (Agnès Obel, Boys Noize, Fauve ou Arno). Profondément ancré dans le tissu associatif local, les Nuits Secrètes propose moult ateliers, que les musiciens soient débutants ou confirmés, ainsi que des actions scolaires dès 11 ans. En ces temps de

commercialite aiguë, ça vaut la peine d’être souligné. Toujours divisé en deux scènes principales, le festival permet d’alterner concerts gratuits (sur la Grande) et payants (au Jardin). A l’œil, et l’occasion est trop belle pour ne pas la saisir, on aura droit à Boys Noize, Fauve et surtout Moriarty. Après versement d’une modeste obole (12 euros/jour, 30 euros/les 3 jours, tarif imbattable), vos oreilles s’émerveilleront devant Mélanie De Biasio, David Lemaitre, Whomadewho ou François & The Atlas Mountains. Si après ça, les 35 km depuis Mons vous semblent trop, on ne peut plus rien pour vous.

www.lesnuitssecretes.com

Ven 1er août

Dim 3 août

Grande S cène Boys Noize, Casseurs Flowters, Surkin, Gym Le J ardin Arno, David Lemaitre, Gush, Melanie De Biasio, Christine & The Queens La Bona vent ure DJ Pone, Compakt Disk Dummies, DJ Keutch

Grande S c èn e Chinese Man, Winston Mcanuff & Fixi, Danakil Le J ardin : Skip The Use, François & The Atlas Mountains, The Growlers La B ona v ent u r e Salut C’est Cool, Cusmar Brutal, Dirty Machine vs Wallace Les parcou rs s ecr ets Saule, Melanie De Biasio, Moriarty, Gush, Christine Salem, Pokey Lafarge, Louis Aguilar, Jim Yamouridis

Sam 2 août Grande S cène Fauve, Meridiant Brothers, Moriarty & Christine Salem Le J ardin Agnès Obel, Les Innocents, Pokey Lafarge, Nach, WhoMadeWho La Bona vent ure Raving George, BodyBeat, Valentin Marlin


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Dranouter Festival

01 - 03 août

Dranouter

Du festival folklorique initié en 1935, Dranouter est devenu promoteur de “nouvelles traditions”. Une jolie façon de se permettre une programmation multiculturelle, éclectique et transgénérations. Héritant d’un nouveau podium, cette édition met à l’honneur les groupes néerlandophones débutants en plus de ses têtes d’affiches. On retrouve parmi ces dernières James Blunt, Sam Amidon, Laïs, Gabriel Rios et surtout l’iconoclaste et increvable Loudon Wainwright III qui ne sera jamais assez reconnu dans nos contrées. Auréolé d’une attitude low-impact et de matériaux au développement durable, Dranouter se veut vert. Quant à vos billets du même nom, sachez que chaque jour vont coûtera isolément 52 euros. Un ticket deux jours grimpe à 82 euros et le ticket week-end à 105 euros. Rajoutez à cela 2,95 euros de réservation. Le ticket pour le jeudi seul se vendra uniquement à la caisse, pour la modique somme de 25 euros. Camping et tickets boissons sont, eux, accessibles en prévente: vous pourrez planter votre tente dès jeudi à 10:00 pour 15 euros et collecter 16 tickets-boissons pour 19 euros.

www.festivaldranouter.be

Jeu 31 juillet P alace: Mad Dog McRea, CirCo, Tiny Legs Tim

Ven 1 août Kayam: Boban & Marko Markovic Orchestra, Novastar, Billy Bragg, Loudon Wainwright III Clubt ent : Eriksson & Delcroix, Delrue, Sam Amidon, Joey + band & Slow Pilot P alace: Les Barbeaux, Monsieur Periné, Dip & Dive on The Mess O’ Jive, Wilful Missing, Groep 111 Nekka-podium: Walrus, Hermitage, Martine De Kok

David Lemaitre, Kardemimmit, And They Spoke in Anthems Palace: King Dalton, Adrian Edmondson & The Bad Shepherds, G’wan, Damien Dempsey, ZEF, Haddo Nekka-podiu m : Berlaen, Lucky Fonz III, Koen Deca & De Fanfare Zonder Fantonten, An-Sofie Noppe

Dim 3 août

Kayam: James Blunt, Rocco Granata, Richard Thompson, Flip Kowlier, URBANUS & De Fanfaar Clubt ent : Antwerp Gipsy Ska Orkestra, Stef Bos, Joost Zweegers (solo),

Kayam: Laïs, Fat Freddy’s Drop, Gabriel Rios, Rosanne Cash, La Chiva Gantiva, Hannelore Bedert Clubt ent : Geppetto & The Whales, Lau, Le Vent Du Nord, A La Rum, Coope, Boyes & Simpson, Gili Palace: The Stanfields, Et Encore, Marjan Debaene, Zigo, Wim Claeys & Tom Theuns Nekka-podiu m : Stoomboot, Johannes Wannyn, Kiki Schippers, Wally & de Technisch Werklozen

Ven 1 août

Mer 6 août

Fatboy Slim, Example, Magnus, The Opposites, De Jeugd Van Tegenwoordig, Kele Okereke, Chris Baio, Villa, Nadiem Shah, Stavroz, vi.be talent

Oscar And The Wolf, Novastar, Patti Smith And Her Band, Intergalactic Lovers, Girls In Hawaii, DJ Dysfunkshunal, Safi & Spreej, kRaMeR, Brihang, vi.be talent

Sam 2 août

Jeu 7 août

DJ Dirk Stoops, Hooverphonic, Amy Macdonald, Lady Linn, Bafana & Bromin, Aeroplane, Jonas Rathsman, Locked Groove, Carlton & Gullfisk,

Hazard (Playaz) & MC Biggie, Blink-182, Millencolin, Twin Atlantic, New Model Army, Dope D.O.D., Madfingaz, Station Earth + MC Mota, Gunman & Judah, Drumslave

Sam 2 août

Lokerse Feesten

01 - 10 août

Grote Kaai, Lokeren

40ème édition déjà pour ces agapes lokerenoises qui ont acquis une belle gueule d’incontournables en érigeant les légendes et les pointures à gros sabots en spécialité locale. Entre Motörhead et Patti Smith, la programmation 2014 s’annonce aussi chevelue qu’éclectique et maltraitera certains tympans qui ne demandent que ça. Cette année encore, un deuxième podium sera installé au cœur même de la riante cité waeslandienne sur lequel les DJ’s pourront faire joujou avec un parterre de 1.200 personnes. Après la soirée d’ouverture du vendredi 01/08 qui accueillera notamment Fatboy Slim, la grosse machine se mettra doucement en branle dès le samedi 02/08 avec Hooverphonic. Pour les amateurs, le dimanche 03/08 ne se la jouera pas petit bras puisque sont notamment annoncés Channel Zero et Motörhead. Les anglophiles seront à la fête le lundi 04/08 pour un remake du match Manchester-Liverpool puisque cette vielle connaissance de Johnny Marr précédera sur scène le sémillant dandy liverpuldien Miles Kane. Le mardi 05/08 sera le jour J pour les fans de Neil Young qui bouclera à Lokeren sa tournée européenne. Cette journée est bien évidemment déjà sold out. Le 06/08, l’ordre de passage des artistes semble avoir été tiré au sort puisque les Girls In Hawaii ouvriront le bal à 19h avant de voir se succéder respectivement Intergalactic Lovers, Patti Smith, Novastar et Oscar And The Wolf. New Model Army et Blink-182 viendront faire le job le jeudi 07/08 avant un week-end de clôture qui fédérera les goûts et les couleurs avec 50 Cent et The Subs le vendredi, Emiliana Torrini, Arsenal et ces vieilles connaissances de Pet Shop Boys le samedi 09/08 avant d’atterrir en douceur le dimanche 10/08 avec The Wailers et Sean Paul. Du 1er au 10 août, Grote Kaai, entre 25 et 40 euros par jour selon l’affiche, 140 euros l’abonnement.

www.lokersefeesten.be

Dim 3 août Within Temptation, Motörhead, Down, Dimmu Borgir, Devin Townsend Project, Channel Zero, Gunther D, Pat Krimson, Linde Merckpoel + Johnny DC, Struis & Struizer

Lun 4 août

Ven 8 août Nero (dj-set), The Subs, 50 Cent, Mix Master Mike, KRS-One, Gangthelabel, Red D, Huxley, Ben Pearce, Spacid, Pete Howl

Sam 9 août

Hindu Radio DJ’s, Triggerfinger, Miles Kane, Johnny Marr, The Sore Losers, Raving George, Hermanos Inglesos, Arches, vi.be talent

Mumbai Science, Pet Shop Boys, Arsenal, Emiliana Torrini, Gabriel Rios, El Gringo, Jan Van Biesen b2b Michael Midnight, CJ Bolland b2b Franky Jones, Yves Deruyter, Zohra

Mar 5 août

Dim 10 août

Neil Young & Crazy Horse, Admiral Freebee, Lonely The Brave, The Bony King Of Nowhere, Murdock, Eptic + MC Youthstar, Houcemate, Doctrine

TLP, Sean Paul, Jessie J, The Wailers, SquarElectric, TLP, Soul Shakers, vi.be talent, Poldoore

Congés Annulés

01 - 31 août

CarréRotondes, Luxembourg-Hollerich, Lux

On vous avait déjà dit tout le bien que l’on pensait de l’équipe de Carré Rotondes qui anime un centre de diffusion et de création artistique pluridisciplinaire assez actif à Luxembourg-Ville, au sein d’un ancien site industriel. Initiatrice du festival ‘Congés Annulés’ qui en est à sa sixième édition, elle entend privilégier une affiche qui propose à la fois des noms émergents issus de la scène locale mais aussi quelques coups de sonde. La soirée d’ouverture se tiendra le vendredi 1er août avec le groupe portugais Paus qui met en avant deux batteurs et un arsenal de claviers, véritable phénomène scénique ayant été primé deux années de suite au Primavera Sound Festival. On y entendra également The Growlers, le duo Binary & Dyslexic et le combo néo-psyché Antimatter People. Pour la suite du programme, en association avec les Exit 07 Sessions, on retrouve Angel Olsen, Forest Swords, Young Fathers, Chelsea Wolfe mais aussi des noms moins connus comme Funeral Suits, Cyclorama, et Charlotte Haesen, un groupe typiquement Benelux électro-pop formé en septembre 2012 entre Amsterdam, Bruxelles et Luxembourg. Le festival s’étend sur plusieurs soirées tout au long du mois d’août, du 1er jour du mois au dernier. Comme de coutume, il se clôturera par une foire de disques avec une cinquantaine de disquaires venus de France, de Belgique, d’Allemagne et des Pays-Bas. Un festival Off se tiendra en parallèle. A l’instar de l’année dernière, beaucoup d’événements sont gratuits ou accessibles pour un droit d’entrée modeste, par exemple 10 euros pour la soirée d’ouverture ou 13 euros pour le concert d’Angel Olsen. Carré Rotondes se trouve dans le quartier Hollerich, à 800 mètres à peine de la Gare Centrale de Luxembourg.

www.rotondes.lu

Ven 1er août

Jeu 14 août

Congés Annulés Opening Night avec Paus + The Growlers + Antimatter people + Binary & Dyslexic (Exit : LX Session)

Chelsea Wolfe Support : Soleil Noir

Dim 3 août Night Beats

Mer 6 août Cyclorama Versus You (Exit : LX Session)

Ven 8 août Mondkopf

Dim 10 août Jeffrey Lewis & The Jrams

Mar 12 août Angel Olsen

Mer 13 août Forest Swords

Ven 15 août Crinan Wood (showcase)

Sam 16 août Young Fathers

Mer 20 août Charlotte Haesen (Exit : LX Session)

Mer 27 août Funeral Suits

Jeu 28 août Det90 (showcase)

Dim 31 août Foire aux disques


July 2014

ARNO

1985 - 2014

ADMIRAL FREEBEE

AMADOU ET MARIAM THE JOHNNY CASH ROADSHOW

SEASICK STEVE JIMMIE VAUGHAN CHICAGO BLUES: A LIVING HISTORY GUY FORSYTH

NIKKI HILL

THE HIGHTONES

THE BLUESBONES

LOS LOBOS MUZIEK PERFORMANCE COMEDY WOORD DANS EXPO

ANA POPOVIC

SONNY LANDRETH THE PALADINS DEITRA FARR

JOANNE SHAW TAYLOR

STACKHOUSE

ELVIS COSTELLO NICO DUPORTAL & HIS RHYTHM DUDES RUSTY ROOTS

IU

M’S BIG

VRIJDAG

AG

ZATERDAG

Deusterstraat. Peer. Belgium.

ES

A

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LU

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BE

ES

info: www.bluesfestival.be

G

LG

THE 45’S

FEST

IV

ZONDAG

PRESENTEREN

1406_BLUES_ad_rifraf_100x140.indd 1 MUZIEK PERFORMANCE COMEDY PRESENTEREN WOORD DANS EXPO

MUZIEK PERFORMANCE COMEDY MUZIEK 23/06/14 10:54 MUZIEK WOORD PERFORMANCE PERFORMANCE DANSCOMEDY WOORD COMEDY DANS EXPO WOORD EXPO DANS EXPO

AN AS POLICEWOMAN • SX NIE DE BIASIO • JEF NEVE TRIO L RIOS • BENT VAN LOOY & STRINGS KUNST EN CULTUUR IN JOAN AS POLICEWOMAN • SX • IN HAWAII RAVAGE TIJDEN VAN CONFLICT JOAN AS POLICEWOMAN • SX MELANIE DE BIASIO • JEF NEVE TRIO PRESENTEREN

PRESENTEREN

PRESENTEREN

MUZIEK PERFORMANCE COMEDY WOORD DANS EXPO

VRIJDAG

DONDERDAG

VRIJDAG

DONDERDAG

ZATERDAG

ETER EMBRECHTS & GASTEN

VRIJDAG

DONDERDAG

ZATERDAG

ZONDAG

ZONDAG

ZATERDAG

ZONDAG

MELANIE DE BIASIO JEF NEVE TRIO GABRIELJOAN RIOSASBENT VAN LOOY • SX POLICEWOMAN •TIJS MELANIE DE BIASIO JEF NEVE TRIO IE HYDROGEN PIETER SEA NELE NEEDS A HOLIDAY EMBRECHTS & GASTEN • OSTYN • DELBEKE • BART MOEYAERT OSTYN TIJS DELBEKE & BART MOEYAERT NIJDERS MIKES POPPE (FABRE/TROUBLEYN) TUUR MARINUS (AMATORSKI) • ISABELLE CORNARO SASKIA DE COSTER & RIOS INNE&EYSERMANS SASKIA DE COSTER INNE EYSERMANS • BENT GABRIEL VAN LOOY & STRINGS ENA RIOT EWERT AND THE TWO DRAGONS WAUMANS & VICTORIA FT. HERMAN BRUSSELMANS WAUMANS & VICTORIA FT. HERMAN BRUSSELMANSKUNST • MARCO ROELOFS • WENDE EN CULTUUR IN ISABELLE CORNARO MARCO ROELOFS WENDE • GIRLS IN HAWAII RAVAGE TIJDEN VAN CONFLICT SUMIE • HYDROGEN SEA • NELE NEEDS A HOLIDAY • ROLAND SNIJDERS

GABRIEL RIOS • BENT VAN LOOY & STRINGS • YN • TIJS DELBEKE & BART MOEYAERT VRIJDAG ZATERDAG ZONDAG DONDERDAG KUNST EN CULTUUR IN • RAVAGE TIJDEN VAN CONFLICT GIRLS IN HAWAII (AMATORSKI) DE COSTER & INNE EYSERMANS • & STRINGS JOAN AS POLICEWOMAN • SX • MELANIE DE BIASIO • JEF NEVE TRIO • GABRIEL RIOS VRIJDAG ZATERDAG PIETER EMBRECHTS ZONDAG & GASTEN DONDERDAG VRIJDAG ZATERDAG ZONDAG KUNST EN CULTUUR IN S & VICTORIA FT.DONDERDAG HERMAN BRUSSELMANS • TIJS DELBEKE OSTYN & BART KUNST EN CULTUUR IN MOEYAERT • GIRLS IN HAWAII RAVAGE TIJDEN VAN CONFLICT • • (AMATORSKI) SASKIA DE COSTER & INNE EYSERMANS & STRINGS • GIRLS IN HAWAII • RAVAGE BENT VAN LOOY TIJDEN VAN CONFLICT E CORNARO MARCO ROELOFS WENDE PIETER EMBRECHTS & GASTEN •

JOAN AS POLICEWOMAN •• SX JOAN AS POLICEWOMAN SX MELANIE DE BIASIO •• JEF NEVE TRIO MELANIE DE BIASIO JEF NEVE TRIO GABRIEL RIOS • BENT VAN LOOY & STRINGS •

WAUMANS & VICTORIA FT. HERMAN BRUSSELMANS ISABELLE CORNARO • MARCO ROELOFS • WENDE SUMIE • HYDROGEN SEA • NELE NEEDS A HOLIDAY (AMATORSKI) • •

RONALD SNIJDERS MIKES POPPE (FABRE/TROUBLEYN) TUUR MARINUS REENA RIOT • EWERT AND THE TWO DRAGONS

SUMIE • HYDROGEN SEA • NELE NEEDS A HOLIDAY

RONALD PIETER SNIJDERS POPPE •(FABRE/TROUBLEYN) TUUR MIKES POPPE (FABRE/TROUBLEYN) • TUUR• MIKES MARINUS REENA•RIOT •GASTEN EWERT AND THE TWO DRAGONS EMBRECHTS &MARINUS REENA RIOT • EWERT AND THE TWO DRAGONS

OSTYN • TIJS DELBEKE & BART MOEYAERT SASKIA DE COSTER & INNE EYSERMANS (AMATORSKI) WAUMANS & VICTORIA FT. HERMAN BRUSSELMANS ISABELLE CORNARO • MARCO ROELOFS • WENDE


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Ronquières Festival

02 - 03 août

Ronquières

Troisième édition pour le festival incliné du bassin hennuyer. Si le concept du festival reste encore flou (programmation francophone mais pas trop ?), ça n’empêche pas l’affiche de regrouper du monde, plus ou moins beau selon les humeurs. Samedi, ne laissez pas les superstars locales Puggy vous empêcher de profiter des toujours impeccables Dandy Warhols. Woodkid se la jouera hipster de clôture, tandis que Julien Doré caressera des tigrons sous les soupirs des pucelles. Dimanche James Blunt reprend le flambeau, si Julien n’a pas tout raflé. Gaffe à Ron Pope, il pourrait bien ravir les cœurs restants de son folk fébrile. Hooverphonic testera son nouveau son intimiste sur le public francophone, déjà attendris par les Cats On Trees. Belliqueux, Ben L’Oncle Soul armera les Sept Nations tandis que Gaëtan Roussel attaquera Louise. A ce propos, plus besoin de racketter les locaux : deux distributeurs de billets ING seront installés sur le site cette année. Tarifs : Pas d’inflation. 35 euros pour une journée, 55 euros pour le weekend, 65 euros pour le weekend avec camping. Gratuit pour les moins de 12 ans. Ça tombe bien, ça fera du public pour Suarez.

Sam 2 août Woodkid, Puggy, The Dandy Warhols, Julien Doré, Yodelice, Bastian Baker, Admiral Freebee, Birdpen, Hollysiz, Robbing Millions, Yellowstraps

Dim 3 août James Blunt, Hooverphonic, Gaetan Roussel, Ben L’Oncle Soul, Suarez, Cats On trees, Ron Pope, Intergalatic Lovers, David Lemaître, School Is Cool, Feel

www.ronquieresfestival.be

Ieper Hardcore Fest

08 - 10 août

Poperingseweg & Hazewindstraat, Ieper

Près des champs de bataille historiques de la Grande guerre se tiendra du 8 au 10 août ce festival qui dit tout dans son nom. Il sera question de célébrer le rock « dur » sous toutes ses coutures : old school hardcore, metalcore, doom, emo, metal, grindcore, postrock, punk, sludge... Le festival jouit d’une renommée transfrontières au point qu’il se permet de se targuer d’être la « moeder aller Europese alternatieve hardcorefestivals ! » Le vendredi 8 verra défiler e.a. les noms de Blacklisted, Conqueror, Old Firm Casuals, Syndrome, Terrorizer, aux côtés des vieilles gloires comme Dead Kennedys, The Dickies, ou Dog Eat Dog. On reverra également le come back improbable des Zero Boys, un groupe post-punk d’Indianapolis ressuscité de nulle part. Le samedi 9 retiendra e.a et dans l’ordre alphabétique les noms de Angel Du$T, Antidote, DOA, Murphy’s Law, Poison Idea, Pushed Too Far, Pyrexia, The Real Mckenzies, Strength Approach, Suffocation, Turnstile. Enfin, le dimanche 10 alignera e.a. Crowbar, l’excellent duo berlinois Dys, Ef, Gorguts, Grand Magus, H2O, Havok, Karma To Burn, Kiss The Anus Of A Black Cat, A Strength Within, Subzero, Toxic Shock, ou encore Unit 731. Ce petit week-end cocoon vous coûtera la bagatelle de 99 euros avec le prix du camping inclu et 89 euros sans camping. Le prix par jour avec camping est de 55 euros et de 45 euros sans camping. Les préventes s’envollent. Ne tardez pas trop!

www.ieperfest.com

Ven 8 août Backtrack, Bent Life, Blacklisted, Conqueror, Converge, Dead Kennedys, Depths., The Dickies, Dog Eat Dog, Expire, Herder, Infest, Jesu, Malevolence, Martyrdöd, Monuments, Musth, No Warning, Old Firm Casuals, Ramallah, Ringworm, Sunpower, Surge Of Fury, Syndrome, Terrorizer, Test Of Time, Thick As Blood, Total Chaos, Zero Boys

Sam 9 août Angel Du$T, Antidote, Antisect, Arsonists Get All The Girls, Authority Zero, Church Of Misery, Cold World, Conflict, Deez Nuts, Devil In Me, DOA, The Generators, Gorilla Biscuits, Guttermouth, King Nine, Last Dayz, Link, Misery Index, Morning Again, Murphy’s Law, Poison Idea, Pushed Too Far, Pyrexia, The Real Mckenzies, Redemption Denied, Snfu, Strength Approach, Suffocation, Turnstile

Dim 10 août Ablaze, Bane, Boysetsfire, Crowbar, Dys, Ef, Gorguts, Grand Magus, H2O, Havok, Heaven Shall Burn, Ignite, Indigesti, Karma To Burn, Kiss The Anus Of A Black Cat, Maroon, Night Birds, No Zodiac, Rat City Riot, Repulsion, Steel Nation, A Strength Within, Strife, Subzero, Toxic Shock, Unit 731

Brussels Summer Festival

08 - 17 août

Bruxelles

Événement démarré en relative douceur en 2002, le Brussels Summer Festival a pris une belle ampleur dans le calendrier estival, au point d’accueillir douze ans plus tard une série de pointures à faire pâlir d’envie Forest National ou le Sportpaleis. Entre stands à hot dogs, bars mobiles et distribution de flyers Win For Life, la Place des Palais verra les vieilles pierres du lieu résonner au son de – wow – Patti Smith et M (le 8), les revenants Suede (le 9), Arsenal et Texas (le 10) avant une ultime soirée où le rap sera à l’honneur avec Psy4 de la Rime et IAM (le 11). Les amateurs d’intimité dirigeront leur pas vers le Mont des Arts où chaque soir mettra en valeur quelques noms familiers de ces pages. On relèvera l’électro qui bouge du Dr. Lektroluv (le 9), notre chérie folk Clare Louise (le 11), les doubles légendes Tuxedomoon et Front 242 (le 12), la reggae attitude de Dub Inc (le 14), la délicieuse Emiliana Torrini (le 16) avant de boucler la fiesta avec le Sergent Garcia (le 17). Et pour les gourmands, il y a même une troisième scène (le Magic Mirror) où on notera la présence de l’infatigable Cascadeur (le 15). Pour 50 malheureux brouzoufs le pass de dix jours, inutile de se priver!

www.bsf.be

Ven 8 août

Mer 13 août

The Feather, Skip The Use, Patti Smith, M, Stephan Bozin, Lewis Watson, Anwar, Catfish

Oyster Node, Winston Mcanuff & Fixi, Ayo, Broadcast Island, Kennedy’s Bridge, Deportivo

Sam 9 août

Jeu 14 août

Fastlane Candies, Milky Chance, Ozark Henry, Suede, Soon, Dr Lektroluv, Nathalie Loriers, Rey Cabrera

Uman, Wild Boar & Bull Brass Band, Dub Inc, Horses On Fire, Sirius Plan, The Spectors

Dim 10 août

Ven 15 août

Go Go Berlin, James Arthur, Arsenal, Texas, Fred And The Healers, The Dujkes, Channel Zero, Reve d’Elephant/Trio Grande

Merzhin, Noa Moon, Renan Luce, Coffee Or Not, Leaf House, Cascadeur

Lun 11 août

The Mash, MLCD, Emiliana Torrini, Cunt, The Bollock Brothers, Eddie And The Hot Rods

Gandhi, Psy 4 de la Rime, Patrice, IAM, Mountain Bike, Clare Louise, Axelle Red, Les Panties, Pendentif, Wrangler

Mar 12 août Guilt Monkey, Tuxedomoon, Front 242, Pablo Andres, Inki/Meridians/Cleo/Jali, Antoine Chance

Sam 16 août

Dim 17 août The Inspector Cluzo, La Chiva Gantiva, Sergent Garcia, Typh Barrow, Marie Warnant, As Animal


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Pukkelpop

14 - 16 août

Kiewit, Hasselt

Queens Of The Stone Age

The War On Drugs © Dusdin Condren

Affiche incontournable de l’été, la programmation du Pukkelpop fait toujours office de feu d’artifice dans le ciel des festivals belges. Largement consacré par l’histoire pour son sens de la découverte électrique et ses têtes d’affiche alternatives, l’événement s’est métamorphosé au fil du temps pour s’imposer en plate-forme transgénique des musiques jeunes – traduisez : plus vraiment rock’n’roll ; le Pukkelpop a goûté à l’électronique jusqu’à l’indigestion. Fort heureusement, cette année, retour à l’équilibre avec une formule un peu plus conforme avec son identité. Le rock indépendant regagne ainsi les faveurs de la programmation sur une affiche partagée entre montres sacrés (Queens of The Stone Age, Portishead, Outkast, Slowdive, The National), héros des temps (Thurston Moore, Neneh Cherry, Kelis), planches de skate (NOFX, Lagwagon) et nouvelles têtes à claques (John Newman, Clean Bandits) ou à suivre (John Wizards, The Bohicas, Perfect Pussy). À côté des frites (Balthazar, MLCD, Amatorski), des copains (BRNS, Mac DeMarco), un chanteur de mariage syrien (Omar Souleyman), il y aura aussi du pain, des jeux (Die Antwoord, Kenji Minogue) et un mec qui ne fout rien (Kavinsky). Un monde parfait. À l’heure où l’on rédige ces lignes, le jeudi reste le seul jour accessible du festival – en échange de quelques billets. En se dépêchant, il est donc encore possible de dégoter un précieux ticket et de festoyer aux côtés de Jungle, Janelle Monae et autres Young Fathers. Outkast fêtera donc bien son retour, tout comme Mauro Pawlowski et son impeccable Gruppo Di Pawlowski. Au rayon des musiques sans frontières, le Pukkelpop célèbre la musique du grand musicien africain William

Onyeabor. On n’oublie pas non plus d’en claquer cinq aux Black Lips, Mac DeMarco, Forest Swords, Perfect Pussy et Temples. Le lendemain, c’est bien, mais pas toujours top (The Bloody Beetroots, John Newman, Ed Sheeran, Macklemore & Ryan Lewis, Kenji Minogue). C’est surtout le jour parfait pour tous les amoureux de pop sophistiquée (Balthazar, Other Lives, The National, Nick Mulvey, Sharon Van Etten, Wild Beasts) et de rock bien léché (The War On Drugs, Kurt Vile & The Violators, Madensuyu). Du reste, le casting électro vaut le détour (Actress, James Holden). Le samedi, c’est la fête à la tête d’affiche avec Portishead, Queens of the Stone Age et ce bon vieux Snoop Dogg. Pour le reste, on vous conseille de bouger vos cheveux chez Shlohmo à l’heure de l’apéro, de courir tout nu au concert de Red Fang, de prier intensément pour voir apparaître la vierge (St. Vincent) et assister à l’un ou l’autre miracle (Bill Callahan, BRNS, Jonathan Wilson, James Vincent McMorrow). Enfin, ce jour-là, si vous n’avez rien à faire, n’hésitez pas : Kavinsky vous attend sous une tente pour fumer des clopes derrière son laptop. Tous les tickets combi pour les trois jours du festival sont épuisés. Plus de place non plus pour les vendredi et samedi. Pour profiter du Pukkelpop cette année, il convient de foncer sur les dernières places du jeudi. Elles sont vendues au prix de 85 euros. Mais il faut encore y ajouter des frais de réservation (5,5 euros) et de mobilité (1, 1 euros).

www.pukkelpop.be

Ven 15 août

Sam 16 août

American Authors, Amongster, Amatorski, Atomic Bomb! The Music Of William Onyeabor, August Burns Red, Black Cassette, Black Lips, Bombus, Brihang, Brodinski, Camo & Krooked present Zeitgeist, Cashmere Cat, Clean Bandit, Crookers, Cut Copy, Deadmau5, Dan Croll, Deafheaven, Diablo Blvd., Die Antwoord, Disclosure, Editors, Ella Eyre, Faul & Wad, Ad, Flume, Folie Douce, Forest Swords, Frank Turner And The Sleeping Souls, Fritz Kalkbrenner, Gewelt, Gogol Bordello, Gorgon City, Gruppo di Pawlowski, GTA, Hamilton Leithauser, The Hell, Hozier, INVSN, Janelle Monáe, Jungle, Kelela, Klangkarussell (live), The Kooks, Kwabs, The Kyle Gass Band, Lagwagon, Mac DeMarco, Mad About Mountains, Magnus, Marmozets, MØ, Modeselektor (dj set), Mumbai Science, Nadiem Shah, NOFX, Oscar & The Wolf, Ostyn, Outkast, Paul Woolford, Perfect Pussy, Redlight, Ryan Hemsworth, Say Lou Lou, Slowdive, The Spectors, St.Lucia, Temples, To Kill A King, Tonight Alive, Vance Joy, Wallace Vanborn, Young Fathers

A Day To Remember, Actress, The Amazing Snakeheads, Andy C, Anti-Flag, Arcane Roots, Arches, Balthazar, Blaudzun, The Bloody Beetroots (live), The Bohicas, Boy & Bear, Breach (dj set), Cage The Elephant, The Cat Empire, Drenge, Dub FX, Duke Dumont, Ed Sheeran, Eyedress, First Aid Kit, Flatcat, The Flatliners, DJ Fresh & Messy MC, Gangthelabel, Geppetto & The Whales, The Hickey Underworld, Icona Pop, James Holden (live), John Newman, Joris Delacroix (dj set), Kadavar, Kaytranada, Kenji Minogue, Kiesza, King Dalton, Kurt Vile & The Violators, Lonely The Brave, Lucius, Macklemore & Ryan Lewis, Madensuyu, MK, Modestep (dj set), Mr. Polska XL, My Little Cheap Dictaphone, The National, Neneh Cherry With RocketNumberNine, Nick Mulvey, Nick Waterhouse, Nina Kraviz, Of Mice & Men, Omar Souleyman, Other Lives, The Prospects, Raving George, Röyksopp & Robyn, Rustie, Sharon Van Etten, Shlohmo, Solina, Sub Focus (live), Thurston Moore, TLP, Tinie Tempah, Tom Odell, Truckfighters, Tubelight, The Van Jets, The War On Drugs, Wild Beasts, Wovenwar, XXYYXX, Young Buffalo, Yung Lean & Sad Boys

The 2 Bears, Altrego, Anna Calvi, Arthur Beatrice, Big Ups, Bill Callahan, Bo Saris, Bring Me The Horizon, BRNS, Brody Dalle, Buraka Som Sistema, Calvin Harris, Calyx & TeeBee feat MC AD, Chrome Brulée, Darkside, Dave Hause, Deaf Havana, Dirtyphonics, Drumsound & Bassline Smith (live), Dusky, Epica, Evil Invaders, Fink, FKA Twigs, Float Fall, Foxy Lady & MC Elvee, Francesco Rossi, Glass Animals, I Am Legion (Noisia x Foreign Beggars), Jake Bugg, James Vincent McMorrow, JFJ, The Jillionaire, Jimmy Eat World, John Wizards, Jonathan Wilson, Kavinsky (Outrun Live), Kelis, Little Trouble Kids, Mapei, Marble Sounds, Mat Zo, Maybeshewill, Michael Midnight, Neck Deep, The Neighbourhood, Pendulum (dj set) & Verse, Portishead, PUP, Queens Of The Stone Age, Red Fang, Robbing Millions, Rockwell, School Is Cool, Secondcity, Sigma, Snoop Dogg aka Snoop Lion, Speedwagon & Stykz & Alert, St. Vincent, Submotion Orchestra, Superdiscount 3 (live), Sweethead, Tensnake, Touché Amoré, Tourist, Uncle Acid And The Deadbeats, Willow, You Me At Six, Yuko

SEPTEMBER 7 TH GAALGEBI ERG

ESCH/ALZETTE

TICKETS & MORE INFOS ON WWW.TERRESROUGES.LU

StudioPolenta.com

Jeu 14 août


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Feest in het Park

21 - 24 août

Donkvijver, Oudenaarde

Histoire de célébrer son 18ème anniversaire de bien digne façon, Feest in het Park nous a concocté une affiche des plus engageantes et éclectiques qui devrait faire le bonheur de tout le monde. Saluons tout d’abord l’attention toute particulière qui est prêtée aux artistes belges, avec Magnus et Admiral Freebee comme figures de proue. Pour les aficionados de (néo) soul aux effluves RnB, on mettra en avant la présence de Macy Gray dont on peut attendre une prestation classieuse et glamour dont elle a le secret. Les clubbers seront eux aussi à la fête avec un panel d’artistes qui devraient mettre le feu aux poudres. Des noms ? Dr Lektroluv, Dj Hell, Tiga et Yves Deruyter, pour n’en citer que quelques-uns. Pour notre part, on attend avec impatience les prestations de Customs, combo soul que l’on pourrait rapprocher d’artistes comme Jesse Dee, les Dap Kings ou Al Green, sans oublier Gary Clark Jr, figure montante du blues texan salué par ses majestés les Rolling Stones themselves et qui associe blues, jazz, soul, country et même hip hop avec une maestria époustouflante. Pour prendre part à la fête, il vous suffit d’aller réserver vos tickets sur le site. Pour quatre jours de folie, il vous faudra débourser 86 euros. Pour une journée seulement, il vous en coûtera 37 euros. A noter qu’il existe une formule ticket pour deux jours (jeudi + vendredi et vendredi + samedi) pour 69 euros. Le camping coûte quant à lui 15 euros.

www.feestinhetpark.be

Jeu 21 août Aloe Blacc, Booka Shade, Busy Signal, Tiga, Kraantje Pappie, Pomrad, Nadiem Shah, ...

Ven 22 août Macy Gray, Rusko, Admiral Freebee, Ostyn, The Opposites, DJ Marky feat. Stamina MC, Collie Buddz, Magnus (live), Mike Skinner (dj-set), Antwerp Gipsy Ska Orkestra, St.Paul & The Broken Bones, Pow Pow Movement, Troubleman aka TLP, ...

Sam 23 août Ceelo Green, Gary Clark jr., Intergalactic Lovers, DJ Hell, Dr. Lektroluv Visual Set, S.P.Y feat. MC Lowqui, Toddla T Sound, Cedex feat. Higher Underground, Kitty, Daisy & Lewis, Altrego, Mumbai Science, Yves Deruyter, Customs, ....

Dim 24 août Flip Kowlier, Tanya Stephens, The Excitements, Mintzkov, Beaty Heart, Horses On Fire, ...

Eco-Festival Cabaret Vert

21 - 24 août

Charleville Mézières (FR)

Il est des endroits où il fait bon vivre, le brin d’herbe entre les dents, sans aller jusqu’à taquiner le goujon dans la Meuse. Dans le camping, la Brigade Verte vous apprendra à faire des cosmétiques bio à une encablure de toilettes sèches tandis qu’au Village, une quarantaine d’associations vous dispenseront la bonne parole. Pour cette 10ème édition, bande-dessinée, montreurs d’ours et pellicule magique sont de la partie dans des espaces dédiés. Question piécettes, vous vous habituerez aux bayards, monnaie locale. Puisqu’« on n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans », on contera volontiers fleurette à Metronomy, on jouera aux beats avec les mômes Flume et Joey Bada$$$. On prendra des leçons de dur flow avec The Cool Kids ou une dose de rock de série Z avec King Khan. Entre le velours (Editors) et le Kamoulox (Salut C’est Cool !), il faudra trancher. « Vive les super week-ends /C’est comme ça qu’on les aime », avec les petites griffures de Fauve ≠, les rugissements de Finlay, les ronronnements de Jagwar Ma. Le dimanche, on ne commandera pas du jambon tiède mais brûlant, Nick Waterhouse côté chair, Thee Oh Sees côté os. Tu les vois, nos deux trous rouges au fond des yeux ? Tarifs: Le pass 4 jours s’échange à 80 euros en prévente (88 sur place), celui de 3 jours à 55 euros (62 sur place). Un billet 1 jour vous coûtera 32 euros (contre 36 sur place), à moins que vous n’élisiez le dimanche, auquel cas, c’est bonbon : 5 euros en prévente et sur place. Quel que soit le nombre de nuitées au camping (réservé aux festivaliers), il vous faudra ajouter 7 euros pour dormir. À cela s’additionnent des frais variés de réservation suivant vos choix.

www.cabaretvert.com

Jeu 21 août Zanzibar: Die Antwoord, Metronomy, - M-, Placebo Les Ill uminati ons : Alb, Red Fang, Royal Blood, Joey Bada$$, Flume Le Temps des Cerises: Raspect Crew, Highlife Recordings

Ven 22 août Zanzibar: The Struts, Cloud Nothings, Casseurs Flowteurs, Editors, Prodigy Les Illuminations: The Mothman Prophecies, Murkage, Marmozets, King Khan & The Shrines, The Cool Kids, Kavinsky (Outrun Live) Le Temps des Cerises: Raspect Crew, Hoosky, Kaptain Cadillac, Yann Kesz, Guestarach, Salut c’est Cool

Sam 23 août Zanzibar: Findlay, Airbourne, Volbeat, Fauve ≠ Les Ill uminati ons : The Lads, B.E.S /BB Gang, Salut C’est Cool, Tinariwen, Jagwar Ma, The Parov Stellar Band Le Temps des Cerises: Raspect Crew, The Jungle Shakers, Bodybeat

Dim 24 août Zanzibar: Thee Oh Sees, Kaiser Chiefs, Gaëtan Roussel Les Ill uminati ons : Baptizein and Secret Yolk, St Paul and The Broken Bones, Nick Waterhouse Le Temps des Cerises: The Jungle Shakers, Back in Time

La Fête Des Solidarités

30 - 31 août

Citadelle de Namur

Si vous n’êtes que moyennement branché par les festivals mastodontes et que votre idée de la fête va de pair avec une réflexion et un engagement citoyens, sûr que la Fête Des Solidarités est conçue pour vous. Mis sur pied par la mutualité Solidaris, ce festival est animé par le désir de tendre vers une société plus juste, plus éthique et plus solidaire par le biais de rencontres et d’échanges, notamment avec de nombreuses associations présentes sur le site. Sur le plan musical, l’affiche est diablement alléchante et variée, tandis que le prix d’accès est on ne peut plus démocratique. Outre le fait que les enfants sont mis à l’honneur avec des spectacles rien que pour eux (Henri Dès et Aldebert), les plus grands, eux, auront droit à moult performances de qualité. En tête d’affiche, on retrouve l’inimitable et increvable Arno qui devrait une fois de plus cartonner avec un set décalé et goguenard. Quel bonheur, aussi, de retrouver Blondie pour une pluie de tubes post punk/disco qui devraient enflammer les masses. En plus de gros calibres comme Stéphane Eicher, Balkan Beat Box, Les Ogres de Barback et Axelle Red, on est très curieux d’entendre Yasiin Bey (alias Mos Def) reprendre le mythique ‘Band of Gypsys’ tandis que l’on ne peut que vous admonester à découvrir le blues touareg des remarquables Tinariwen. Comme annoncé plus haut, le festival est des plus accessibles financièrement parlant, puisque le pass de 2 jours ne coûte que 25 euros. En plus, c’est gratuit pour les moins de 12 ans.

www.lafetedessolidarites.be

Sam 30 août Théâtre Henri Dès, Bi Kamara Jr., S-Crew, Tinariwen, Les Ogres de Barback, Stephan Eicher Esplanade La Pegatina, Balkan Beat Box, Mos Def with Black Jack Johnson playing Jimi Hendrix « Band Of Gypsys », Selah Sue

Dim 31 août Théâtre Aldebert, Coely, Babylon Circus, Maxime le Forestier, Axelle Red Esplanade Black Bazar, Irma, Boulevard des Airs, Blondie, Arno


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Rock Werchter 3 - 6 juillet

Festivalweide, Werchter

Grammar, Girls In Hawaii, James Arthur, Nina Nesbitt

House, Magnus, Massive Attack, Milky Chance, Nneka, Selah Sue

mainsquarefestival.fr

www.les ardentes .be

Mix My Day Project 4 juillet

Esplanade de la Citadelle,

Namur DJ Furax, Milo Savic, Loulou Players, DJ Rebel, Aeroplane, Compuphonic, Maxi Jazz www.mixmy day proj ect.be

Let It Beach 4 juillet - 10 août Bruxelles les Bains, Place Sainclette, Bxl

03/07: Radkey, Dropkick Murphys, Miles Kane, White Lies, Placebo, Metallica, Skrillex; Daptone Super Soul Revue, Valerie June, London Grammar, Damon Albarn, Gesaffelstein, The Opposites; The Wombats, Bombay Bicycle Club, Milow, Robert Plant And The Sensational Space Shifters, Warpaint, Arsenal 04/07: The 1975, Puggy, Rodrigo y Gabriela, Ellie Goulding, Paolo Nutini, Arctic Monkeys, Major Lazer; Coely, George Ezra, Trixie Whitley, Parov Stelar Band, Crystal Fighters, Katy B, The Subs; The Strypes, Sam Smith, The Naked And Famous, Foster The People, Eels, Jack Johnson 05/07: The Temperance Movement, Kodaline, Haim, Biffy Clyro, Triggerfinger, The Black Keys, Pearl Jam; Altrego, Twenty One Pilots, tUnE-yArDs, Melanie De Biasio, SBTRKT, Trentemøller, Moderat; Jonny Lang, Midlake, Ozark Henry, Imagine Dragons, Agnes Obel, Pixies

04/07: Alimentation Generale, New York Ska Jazz Ensemble 05/07: Jah Futa Fii, Afrikan Protokol 06/07: Bal:Percussions, Sysmo 11/07: Billions Of Comrades, Dario Mars And The Guillotines 12/07: Barghou 08, Jawhar 13/07: Bal Calypso, Whocat, The Concrete Coconuts 18/07: Ulysse, La//Plage, Wax On Mars 25/07: Celebrate, Deepshow 26/07: National Peruvian Day 27/07: Bal Batchata 01/08: Blondie Brownie 03/08: Bal Tango 08/08: Presy H, L’Or Du Commun, Bunker 10/08: Bal Swing, God Save The Swing www.br uxelleslesbain s .be

Les Ardentes

Gent Jazz Festival 10 - 19 juillet

De Bijloke, Gent

10/07:

Manu Katché- Richard BonaEric Legnini- Stefano Di Battista, Bobby McFerrin, Kellylee Evans, LABtrio, Black Flower, Zara McFarlane, Jukwaa 11/07: Ibrahim Maalouf, TaxiWars, Tigran, Oaktree, Black Flower, Avishai Cohen, Medes 12/07: Dave Holland, Darcy James Argue’s Secret Society, Mehliana ft Brad Mehldau & Frank Guilliana, 3/4 Peace, Black Flower, De Beren Gieren, Steiger 13/07: Chick Corea - Stanley Clarke Duet, Hiromi: The Trio Project, Joshua Redman Quartet, Graaf ft Tinnneke Postma, Black Flower, Jon Batiste and Stay Human 17/07: Ludovico Einaudi, Melanie De Biasio, Olafur Arnalds, Plaistow, Broken Twin, Julia Holter, Bogus 18/07: Agnes Obel, BadBadNotGood, Michael Kiwanuka, Dez Mona, Few Bits, Dans Dans, LWNS 19/07: Charles Bradley & His Extraordinaires, José James, Gabriel Rios, Delv!s, GoDeviLLe Remembered www.gentjazz.com

Rock Zottegem 11 + 12 juillet

Tentencomplex Bevegemse Vijvers, Zottegem

10 - 13 juillet Parc Astrid, Coronmeuse, Liège

10/07:

03/07: Iron Maiden, Alice In Chains, Mastodon Ghost 04/07: Skrillex, The Black Keys, Franz Ferdinand, Imagine Dragons, Triggerfinger; Gesaffelstein, Woodkid, Anna Calvi, Bombay Bicycle Club, Twenty One Pilots 05/07: Paul Kalkbrenner, Stromae, Jack Johnson, MGMT, John Butler Trio, Yodelice; Disclosure, Foals, The 1975, Allen Stone, Arsenal, Alec Benjamin 06/07: David Guetta, -M-, Détroit, The Parov Stelar Band, Rodrigo y Gabriela, Keziah Jones; Bakermat, London

Domaine d’Arenberg, Enghien

11/07: Cassandre, GiedRé, Heymoonshaker, Judah Warsky, La Fine Equipe, La Rue Ketanou, … 12/07: Alek Et les Japonaises, Antoine Armedan, As de Trêfle, Fastlane Candies, Marty And The Magic Minds, Patrice, Radio Modern, Saule, … 13/07: Aldebert, Alice Francis, Balimurphy, Big Noise, Boulevard des Airs, Chicos y Mendez, Oldelaf, … www.las emo .be

Vijverfestival 12 juillet Park Gemeentehuis, Dilbeek Sea Peoples, Paon, Geppetto & The Whales, The Sore Losers, Flip Kowlier, Hermanos Inglesos; Jamaican Jazz Orchestra, Keurgui, Kahjem Orchestra, Pura Vida, Chotokoeu, DJ Mukambo

12 + 13 juillet

w w w. r ock w e r c h t e r. b e

Arras Citadel, Arras, Fr

Lasemo 11 - 13 juillet

Brosella Folk & Jazz

Reignwolf, Babyshambles, Rudimental, Bastille, Franz Ferdinand, Kings Of Leon, Stromae; Kuroma, Parquet Courts, Angus And Julia Stone, Passenger, Foals, MGMT, Interpol; Oscar And The Wolf, Royal Blood, Metronomy, Birdy, Lykke Li, Chase And Status

3 - 6 juillet

www.s jock.co m

www.vijverf e s t i v a l.be

06/07:

Main Square

Daddy Long Legs, Cosmic Psychos, The Generators, Boogie Beasts; The Paladins, Nico Duportal And His Rhythm Dudes, Restless, Marc And The Wild Ones, Voodoo Swing, The Montesas, 56 Killers, The Horny Horses 13/07: The Jon Spencer Blues Explosion, The Bronx, Peter Pan Speedrock, Psycho 44, Raketkanon, King Hiss, Poncharello; Big Sandy And His FlyRite Boys, Los Fabulous Frankies, The Delta Bombers, Bob Wayne, Reverend Peyton’s Big Damn Band, The Spunyboys, Carolina And Her Rhythm Rockets

Cats On Trees, Isaiah Rashad, La Pegatina, Mobb Deep, Naâman, Naughty Boy, Old Jazzy Beat Mastazz, Schoolboy Q, Shaka Ponk, The Inspector Cluzo, Ulysse, Valerie June, Wiz Khalifa 11/07: Aer, Agoria, Austra, Booka Shade, Circa Waves, Claude Vonstroke, Coely, Dan Le Sac & Scroobius Pip, Danton Eeprom, Elliphant, Giorgio Moroder, Jimmy Edgar, Kate Boy, Kennedy’s Bridge, Kid Ink, Mathilde Renault, Method Man & Redman, Nathan Fake, Panda Bear, Placebo, S-Crew, Sleigh Bells, Son Lux, T.I., The Horrors, The Internet, Vitalic VTLZR 12/07: Archie Bronson Outfit, Au Revoir Simone, Boogarins, Caribou, Dope D.O.D, Earl Sweatshirt, Factory Floor, Fanfarlo, IAM, Joan As Police Woman, Julia Holter, Les R’tardataires, M.I.A, Madensuyu, Mark Lanegan Band, Melanie De Biasio, MLCD, Palma Violets, Stromae, The Bots, The Feather, The Sore Losers, The Van Jets, Timber Timbre, Todd Terje, Yellow Claw, Zeds Dead 13/07: Banks, Ben L’Oncle Soul, Benjamin Clementine, Cascadeur, Danny Brown, Daughter, Delv!s, Georgio, Leaf

11/07: This Kinda Man, Hitsville Drunks, School I Cool, Shantel & Bucovina Club Orkestar, Channel Zero, Europe, Sisters Of Mercy, The Subs, Deejay Diskobox, TLP, Dimaro & Little D, Raving George 12/07: Psycho 44, Compact Disk Dummies, De Jeugd Van Tegenwoordig, SX, Starsailor, Ozark Henry, UB40, White Lies, Daan, Deejay Diskobox, Nicolaz, Laston & Geo, Modek rock-zottegem.be

Ostend Beach festival 11 + 12 juillet

Klein Strand,

Oostende

11/07: Tommy Trash, Mark Knight, The Oddword, Mystique, Neon, TLP, Davidov, Makasi; Dirtcaps, Naffz, Daddy K, ... 12/07: R3hab, Yves V, Wolfpack, Ahzee, Dimaro, Romeo Blanco, Nicolaz, Dave Lambert,...

Sjock festival 11 - 13 juillet 11/07: Zombies

12/07: Folk: Antonio Castrignano, Emballage Kado, Aranis, Karim Baggili, Mor Karbasi, Big Basco, Peatbog Faeries, … 13/07: Jazz: Omar Sosa & Quarteto Afrocubano, Fabrice Alleman, Aarhus Jazz Orchestra, Hoera, DelVita, Jef Neve & Myrddin, Kenny Garrett, … bros ella.be

Beachland 12 + 13 juillet

Poeyelhei, Gierle

Nekromantix, Koffin Kats, Astro

12/07: King Salami And The Cumberland Three, The Sonics, Slim Cessna’s Auto Club, Lords Of Altamont,

Strand, Blankenberge

11/07:

Audiophonic, Billy The Kit, C-Du, Franky Rizardo, Megamen, Michael Calfan, Peter Luts, Praia Del Sol, Regi, Roul & Doors, Sexation, Wout, X-Tof 12/07: Dimitri Wouters, Dux & Mr Dum, F.R.A.N.K., Laurent Wéry, Nils Van Zandt, Puresang, Rebel, Robert Abigail, Stijn VM, Yellow Claw beachland. be

Cactus Festival 12 - 14 juillet Brugge

os tendbeach.be

Groentheater, Bxl

Minnewaterpark,


26

12/07:

Champs, Oscar & The Wolf, The Notwist, M Ward, Admiral Freebee, Jamie Woon, Arsenal, Selah Sue 13/07: Jungle By Night, Bombino, School Is Cool, Conor Oberst & Dawes, Intergalactic Lovers, Mark Lanegan Band, Afghan Whigs, Caribou 14/07: Austra, Banks, Mogwai, Massive Attack w w w. ca c tu sf e st i v a l . b e

Les Francofolies 16 - 21 juillet

Centre de Spa

16/07: 17/07:

Gabriel Rios, Stromae La Maison Tellier, Joyce Jonathan, Casseur Flowters, Renan Luce; The Feather, Vegas, Owlle, Gaëtan Roussel, MLCD; M’Michèle, Dubnology, Mark With a K, Ms Dynamite; Olivier Juprelle, Typh Barrow; Julian Chleide, Tricia Foster; Bagdad Rodéo, Aral & Sauzé; Fastlane Candies, … 18/07: Epolo, Julien Doré, Hooverphonic, M; Soan, Marie Warnant, Machiavel, Girls In Hawaï; Les R’Tardataires, Bigflo & Oli, Saint André, Grand Corps Malade, Soldout; Girls In Hawaï DJ set, Compuphonic, Tiga; Kaptain Oats; Mathilde Renault, Sabino Orsini; Uman, … 19/07: Noa Moon, Patrick Burel; Fred And The Healers, Sttellla, Les Innocents, BB Brunes; Robbing Millions, Antoine Chance, Scylla, Vismets, Yelle; Starlight, Yuksek, Miss Kittin; Old Jazzy Beats, Chicos Y Mendez, Fantôme; Mousat largo, … 20/07: Cheeky Jack, B.J.Scott, Emmanuel Moire, Suarez; Laura Cahen, Pale Grey, Fête à Piano Club, GiedRé, Fauve; Céléna Et Sophia, The Poneymen, Roxane le Texier, Li-Lo*, … 21/07: Benjamin Schoos, Bernard Lavilliers, Bastian Baker; Cats On Trees, Disiz, Les Gauff’; Jonas Rathsman, Finnebassen, The Magician, … w w w. fr a nc o f o l i e s. b e

Dour

Rock’n’Roll Train Festival 19 + 20 juillet

Rock Herk Olmenhof,

Herk De Stad

The Sore Losers, Condor Gruppe, Miss Kittin, Six Hands, Slow Magic, Warhola, Dr. Lektroluv, School Is Cool, Soldier’s Heart, The Greatest

backed by The Moonband, DJ Desperado, Chalice Soundsystem, Jah Youth ft Lioness Fonts & Prince Livijah/Uwimana 26/07: The Goldmaster Allstars, Soulcraft, Prince Alla & Sylford Walker, Les Barbeaux, Jah Shakespear, Ionyouth, Karel Michiels, Kundabuffi, Fonky Tuur & DJ Shanklete, The Blues Vision, Misty In Roots, Pura Vida dev-greenf o rw a rd .be

Food For Your Senses 25 - 27 juillet voir page 16

Bruksel Live 26 juillet

Théâtre de Verdure,

Bruxelles

Les Remparts, Longwy, Fr

19/07:

18/07: Elvis Costello, Nico Duportal & His Rhythm Dudes, The 45’, Rusty Roots 19/07: Los Lobos, Sonny Landreth, Ana Popovic, The Paladins, Deitra Farr, Joanne Shaw Taylor, Stackhouse 20/07: Seasick Steve, Jimmie Vaughan, Chicago Blues: a Living History, Guy Forsyth, Nikki Hill, The Hightones, The Bluesbones 21/07: Arno, Admiral Freebee, Amadou et Mariam, The Johnny Cash Roadshow www.bluesfestiv al.be

Louvain La Plage 18 + 21 + 25 juillet Place de l’Université, Louvain-La-Neuve

18/07: 21/07: 25/07:

Kennedy’s Bridge, Vismets Antoine Chance, Olivier Juprelle Mineral, MudFlow

18/07:

voir page 16

18/07:

www.mjtamines .be

Festivalterrein, Peer

De Schorre, Boom

17 - 27 juillet

Grand Place,

Auvelais

18 - 21 juillet

18 - 20 & 25 - 27 juillet

10 Days Off

19 + 20 juillet

Blues Festival

www.r oc kh er k.be

Tomorrowland

voir page 15

Custom Show Rock’n Roll Tonight!

19/07: DJ Boule, The Switch, Smooth and the Bully Boys, Soak, Adolphe Sex & Ses Machines, Alexx & The Mooonshiners, Country Cooking,The Rubettes ft Alan Williams, Passeurs De Disques 20/07: DJ Boule, Inc.Ognito, The Swinging Dice, The Wild Bombers, The Backseat Boppers, Los Barlos, Hot Chickens, High Voltage

www.g c v olln.be

17 - 20 juillet

18 + 19 juillet

Handshake; Bastions, Murdock + Doctrine, Double Veterans, Moments, The Sedan Vault, Your Highness, More Than A Thousand, Astroid Boys, Klopmann, Polar 19/07: Archie Bronson Outfit, God Is An Astronaut, Gruppo Di Pawlowski, The Prospects, T. Raumschmiere, Therapy?, Watermät, The Guru Guru, Too Tangled; Brutality Will Prevail, Heights, Brutus, Set Things Right, Musth, Feed The Rhino, M&T + Speedwagon, Funtcase, DC Breaks

Armin Van Buren, Adam Beyer, Carl Cox, Dimitri Vegas & Like Mike, Martin Solveig, Skrillex, Marco Bailey, Paul Oakenfold, … 19/07: D.O.D., Knife Party, Tiêsto, Popof, Firebeatz, Uves V, Sven Väth, Sied Van Riel, Pfirter, Rebekah, Goldie, Don Caborn, Station Earth, … 20/07: Dave Clarke, Green Velvet, David Guetta, Bella Saris, Redfoo, Derrick Carter, Cosmic Gate, Bad Dancer, North Base, Rusko, … 25/07: Avicii, Loco Dice, Knife Party, Dirtyphonics, Yellow Claw, Steve Aoki, DiMaro, Mystique, The Opposites, Roger Sanchez, Helena, … 26/07: Laidback Luke, Netsky, Dorian Paic, Ellen Allien, Don Diablo, Chris Liebing, Ben Klock, James Ruskin, Jeff Mills, Spacid, …. 27/07: Nicky Romero, Josh Wink, Fedde le Grand, Smos, Huma Noyd, Surfing Leons, Wankelmut, Quincy, Glowinthedark, Giocatori, … www.tomor r owland.b e

Puggy, The Stranglers, Delain, Peter Pan Speedrock, Sidilarsen, Manu Lanvin & The Devil Blues, Averysadstory, Inimikall 20/07: La P’Tite Soeur, Krimomyk, Loy’s, 4Th Circle, Dresk, Fri3nd Of Mis3ry, Aliena, Evil Sideburns, Restricted Area, Gina Simmons And The Nobodies www.rnr-train.fr

Boomtown 22 - 26 juillet

Kouter & Ha’, Gent

22/07:

Zap Mama, Huxley, Andrès, Robbing Millions, Marshall Jefferson, Vuurwerk, Lefto, Mo Kolours, Hydrogen Sea, Joy Wellboy, Young Marko, Deg & A. Bhreme, Yellowstraps, Moodprint, Teranga Band, Haring, The Geraldines, Vikkei, The Acid Mercenaries, Joost De Lyser, Hiele, Le Club Des Chats, Mr Marcaille, Onmens, Pruikduif, Crumar Young, &Apos, DJ Sofa, Palsembleu, Binobi, Peas, Kings Low, DJ Abstrakt, Lockwood, Dtekt B2b Kinkie, Polygon, Max Gadeyne, Kenny Travers, DJ Gette, 3 Of A Kind, Livitones

65daysofstatic, Steak Number Eight, Id!Ots; Ef, I Will, I Swear, Sea Peoples; Madensuyu, Raketkanon; Hauschka, Winter Trees, Douglas Dare 23/07: Girls In Hawaii, The Rhythm Junks, Robbing Millions; Gin Ga, Japan4, Yawns; Son Lux, St. Grandson, Amatorski; Gruppo Di Pawlowski, Black Cassette, Falling Man 24/07: The Sore Losers, Fifty Foot Combo, Say Yes Dog; Eagulls, Brutus, Teen Creeps; Flying Horseman, Strand; Yuko, Ynoji, Hydrogen Sea 25/07: Mintzkov, Geppetto And The Whales, The Go Find; Rangleklods, Arise Fair Sun, Gilman; STUFF., Flat Earth Society ft. Mauro Pawlowski; Mick Turner, Samowar, Jacob Bellens 26/07: Wallace Vanborn, Hitsville Drunks, vi.be-spot, ’t Schoon Vertier, Kapitein Winokio; Teen, Bazart, Bearskin; Ostyn, The Chills; The Hidden Cameras, My Sad Captains, Mek, Little Trouble Kids

The K, Cosy Nest, Kawa Dub, La Smala, Pale Grey, Electric Château, Def Monk, The Chord Strikers, The Citadine, Atomic Spliff sound system, Forget It, Dig It!

boomtownf es tival.be

bluebirdf est i v a l.be

Sfinks Mixed

Bluebird Festival 26 juillet

Evelette

M-idzomer 31 juillet - 3 août

24 - 27 juillet Festivalterrein, Boechout

24/07: Vroink, Palenke Soultribe, Jambinai, Orquesta Aragón, TLP, … 25/07: Amigos, Jawhar, Flip Kowlier, Jupiter & Okwess International, Buscemi, … 26/07: Eléonor, Maarja Nuut, Binti; De Piepkes, Balkan Khans, Bassekou Kouyat& Ngoni Ba, Leki, Tinariwen 27/07: Mörg, [SU:M], Teta, Catrin Finch & Seckou Keita; LeFto; Radio Oorwoud, Halve Neuro ft Slongs Divanongs

voir page 18

Esperanzah 31 juillet - 3 août voir page 18

Dranouter 31 juillet - 3 août voir page 20

AFF

s f inks .be

1 + 2 août

Irie Vibes 25 - 26 juillet

bruks ellive .be

Handzame/

Kortemark

25/07: Jah Works, Oferta Especial, Movie: Tockers, Viceroys ft Derahjah

01/08:

C-Mine, Genk

Luke Slater, Pierre, Gewelt; Kiani & His Legion b2b Niles, Far Out Radio Systems, John Heckle, Fil; Oaktree, Gullfisk, Gottland


02/08:Thurston Moore, Yuck, Fanfarlo, De Staat, The Prospects, Faces On Tv; Madensuyu, Robbing Millions, Blaue Blume, Q&A Thurston Moore; Warhola, Go March k i s s m ya ff. b e

Reggae Geel 1 + 2 août

Micro Festival 1 + 2 août

& TLM, Inner Circle, Neville Staple Band, Leki, Los Callejeros 09/08: Tim Arisu, Easy Star All Stars, RSVP, Debademba, Buadee, Rusty Beat Club, Gadje Scum, Mad Professor & Earl 16, Skip & Die, Akua Naru, Throes + The Shine, Radio Martiko, Concrete Coconuts, Pantano Central afroc ar ibbean.be

Antilliaanse Feesten 8 + 9 août Blauwbossen, Hoogstraten

voir page 19

Biesenrock

08/08:

Coco Band, Fay-Ann Lyons,

1 - 3 août Kasteel van Alden-Biesen, Rijkhoven

01/08:

Koyle, Crucified Barbara, Blaze Bayley, Vanderbuyst, Komah, Hedonist, La Ventura, Captain Caveman 02/08: Channel Zero, Evergrey, Flotsam & Jetsam, Evil Invaders, King Hiss, Dyscordia, The Difference, Mental Circus, Vodz 03/08: Tribute Festival: Magnetica, Bon Scotch, Player, Motörblok, Red Hot Chili Neppers, Purple Rainbow, Kiss Lickss, Eagles Road, My Ex Stacey

Parkrock

Jazz Middelheim

9 août

14 - 17 août

Baudour

Machiavel, Dagoba, Inner Circle, The Black Tartan Clan, Romano Nervoso, Deepshow, … parkrockf es tival.be

Wead 9 + 10 août

Havelange

09/08:

Kongs, Spoutbigspace, Yoko Syndrome, Noisy Way, Ladylo, Big Moustache Bandits, The Feather, City Rockers dj set 10/08: The Travel Minds, Superska, Big Noise, Human Sound System, On Prend l’Air, Bernard Orchestar, Les R’tardataires, Dalton Télégramme, Ratafia Sound System weadf es tival.be

Melkrock Tielt 10 août

Terrein Watewy, Tielt

1 - 3 août

Ferme Madelonne, Gouvy

01/08: JdL Quartet ft Bobby Few, Veronica Sbergia & The Red Wine Serenaders, Ibrahim Maalouf, Bob & Soul Sextet, Jazz Syndicate 02/08: Yilian Canizares & Ochumare, Nicholas Payton Trio, Freddy Cole Quartet, La Velle & Friends, 4 Of A Kind, Yves Teicher 03/08: Nico Wayne Toussaint Blues Band, King King, Layla Zoe Band, Mike Sanchez & The Portions, Geraldine Jonet Trio, Dixon Plans Blues Band g o uv y. eu/m a d e l o n e

Kassav’ & guests: Zouk Machine, JeanMarc Ferdinand, Luc Léandry, Grupo Galé, Grupo Extra, B.M.W., Salsa Celtica, Duban Bayona & Jimmy Zambrano, Kollision Band, La Z-ONE, Osmani Garcia 09/08: Carimi ft Mikaben, N’Klabe, Bunji Garlin, Burning Flames, The Skints, Herencia De Timbiqui, Palenke Soultribe, B.M.W., Fuego, Gente d’Zona, Mr. Black, Aptijt, David Kada

Psygasus, Roland & Mauro, Madensuyu, Psycho44, Id!ots, King Dalton, The Prospects, Brihang, Zebras Are Timeless, The Glücks, Quails, Radio Topkaas

antilliaansefeesten.b e

melkrock.com

Ieperfest 8 - 10 août voir page 22

8 - 10 août

Congés Annulés 1 - 31 août voir page 20

Ronquières Festival 2 + 3 août

Afro C Festival 8 + 9 août

Park ’t Paelsteenveld,

Bredene

08/08:

Site, Selange

08/08: White Coal Addiction, Mononc’ Serge, Merzhin, The Black Tartan Clan, Organic, DJ Grassmat 09/08: The Charls, Ignitions, Ardenne Heavy, Catatonic Trip, Hoboken Division, Albert Blues Band, Sugar & Tiger, Parabellum, Will And The People, Cribless, Steph et Sa Gratte 10/08: La Plus Petite Fanfare du Monde, The Shouting Stars, Sttellla, Max Malone donkey roc kfestiv al.c om

29° Gaume Jazz festival

voir page 22

Moombahteam ft. Brainpower

Pukkelpop 14 - 18 août

Couvent des Frères Mineurs; Espace Saint-Mengold, Huy

Donkey Rock Festival

1 - 10 août

jazzmiddelhe i m.be

20 - 24 août

1 - 3 août

Lokerse Feesten

14/08: Herbie Hancock & Wayne Shorter, Dave Douglas Quintet, Vijay Iyer Sextet, MikMâäk, The Bureau of Atomic Tourism (B.O.A.T.) 15/08: Avishai Cohen Trio with Strings, Stacey Kent, Phronesis, Bruno Vansina Orchestra, Thomas Enhco Trio 16/08: The Music of Toots Thielemans, Jef Neve ‘10 jaar trio’, Vijay Iyer & Mike Ladd, Coachingproject AP Hogeschool Antwerpen, MannGold de Cobre 17/08: Ahmad Jamal, Enrico Rava & Stefano Bollani, Vijay Iyer ft HERMESensemble, Carate Urio Orchestra, Gorka Benítez Duo

Festival d’Art Huy

Les Nuits Secrètes voir page 19

Park den Brandt, Wilrijk

voir page 23

b i es enr o c k . b e

Gouvy Jazz & Blues

27

8 - 10 août

Parc, Rossignol - Tintigny

08/08: Mikmâäk, Michel Jonasz, Gourmet, Adam Ben Ezra, Combos du Stage de Jazz 09/08: Ofri Nehema 4tet, Jean-Paul Dessy, Igor Gehenot, Big Nowhere Big Band, Majid Bekkas Afro Oriental Jazz Trio, P’Tits Gaumais & Yves Teicher, Les Gummettes, Afrikan Protokol 10/08: Remy Labbé Trio, Jean-Philippe Collard-Neven, Pierre de Surgères Trio, Atom String 4tet, Antoine Pierre ft Enrico Pieranunzi & Steven Houben, Bearzatti, Leila Martial Baa Box, Kermesz à l’Est, Gubb & Ale Möller, What About It? g aume- j az z .be

Brussels Summer Festival 8 - 17 août voir page 22

20/08: Vincent Peirani Trio, Thrill Box, Didier Laloy & Kathy Adam; Nihil Obstat 21/08: Driss El Maloumi, Massot/ Florizoone/Horbaczewski; Osman Martins 22/08: Musica Nuda, Yom & Wang Li; Klody Ndongala 23/08: Soledad, Las Hermanas Caronni; Com~Tradição 24/08: Carte Blanche À Luc Pilartz, Krismenn & Alem; Havelange huyartf es tiv a l.be


28

festivals*gigs*parties

Feest in het Park

Feeërieën

21 - 24 août

25 - 29 août

Parc Warande, Bxl

f ies tacity.be

Cabaret Vert

La Fête des Solidarités

21 - 24 août

20 Years Of Magasin 4

Houffalize

30 août - 28 oct

Magasin 4, Bxl

30/08:

25/08:

Sun Kil Moon, Maurits Pauwels

Groep

22/08:

Pale Grey, Id!ots, Town Of Saints, Mozes And The Firstborn, King Dalton 23/08: Joanna Serrat, Yuko, Pretty Lightning, Marble Sounds, The Epstein, Blackie And The Oohoos, Bed Rugs, Birth Of Joy la- t r ui te - ma g i q u e . c o m

Bucolique Ferrières 22 + 23 août Site du Tchafour, Ferrières

22/08:

Yuksek, Kolombo, DJ Vdaim, Stereoclip, Junior, Denix, Archibald, Coffee Boy, M.Red, La//Plage 23/08: Saule, Noa Moon, Vismets, Leaf House, The Feather, Moaning Cities, Mountain Bike, Kennedy’s Bridge, Bombay Show Pig, André Borbé, Bric & Broc, Billions Of Comrades, Volver, Amsterdam Faya Allstars b u c o l i q ue . b e

9e Metal Méan Festival 23 août

Under A Big Tent, Méan

Coroner, Nifelheim, Malevlent Creation, Inquisition, Aeternus, Avatarium, Ascension, Dead Congregation, Obliteration, Possession m eta l m e a n . b e

Fiesta Latina 22 - 24 août Bois des Chambres, Bxl 22/08:

DJ Angel Di Caprio, Romy e El Chireno, DJ Gizmo, Dj DNK, DJ Domenico, Banda Prima, Flor Latina & Trio Bacamarte, DJ Like Brazil 23/08: Angel Di Caprio, Kantuta Bolivia, Cumbia y son Colombia, Dj Romeo, DJ Domenico, Marcus Paulo, Abertura Baile Funk Rio Sensation, Dj Drigao/ MC 24/08: Dj Angel Di Caprio, Mriachi Viva Mexico, Dj Domenico, Sindrome Du Forro & Guest brussel.be

La Rockante 24 août

Prairie, Temploux

Bouldou & Sticky Fingers, The Black Tartan Clan, The Last Row, 50HM, Hyde, Adrenaline Superclub, Weer, Fullness, Little X Monkeys te m p l oou x . b e / ~ r o c k a n t e / /laro ck a nte . h t m l

26/08: Frank Fairfield, Olöf Arnalds, Astronaute 27/08: Perfume Genius, Douglas Dare 28/08: Float Fall, Lonnie Holley, Miaux 29/08: Killing Sound, Copeland abc onc er ts.be

Scène Sur Sambre 29 + 31 août

Abbaye d’Aulne,

Gozée (Thuin)

29/08: Vismets, Deportivo, Kid Noize, Kenney’s Bridge, Arsenal 30/08: Over Me, Abel Caine, Noa Moon, Babylon Circus, Suarez, Magic System, Azhee, …. 31/08: Romano Nervoso, Antoine Chance, Marka, Electric Chateau, Soan, Joyce Jonathan, Garou 070.be/sc enesur sambre

Masters@Rock Torhout 29 + 30 août

Festivalweiden, Torhout

29/08: Papa Roach, Agnostic Front, Biohazard, Discharge, Evergreen Terrace, Born From Pain, Black Tartan Clan, All For Nothing, The Ignored 30/08: Airbourne, Kamelot, Finntroll, Hacktivist, Corroded, Crucified Barbara, Koritni, King Hiss, After All, Death Enters My Ocean mastersatroc k.be

Fiesta City Verviers 29 - 31 août

centre ville, Verviers

29/08: Laid Mamy’s Project, Saint Andre, Sttellla; Me & Miss Amy, Gladys, Vismets, Mister Cover; The Puzzles, Till Bennewitz, O.D.Project, The Frontals; Les Détroits du Pélican, The Scas, Garage Door Trauma, We Are Minutes; The Black Hat, Keep The Blues, Airco, Big Moustache Bandits 30/08: Country Cooking, Lightnin’ Guy & The Mighty Gators, Layla Zoe, Christ Watson, The Animals, Bertignac; Space Cowboys, Logical School, Are You Experienced, Savor, The Beatbox, Museum; Offline, George Garage, Clearwater, Anwar, Besac Arthur, Olivia Auclair; Sercati, Room Deluxe, Bad Reputation, Luis D., The Sidekicks; Zone Neutre, Till Dawn, Stone Cold Blue, The Blackberries, Grease Monkeys, Marc Reece Band 31/08: Lipstick, Paco Renteria, Les Gauff’, Abba Gold, Slade; Cadence, Kind Of Bubble, Thierry Luthers, Antoine Chance, Thx2u; Jean Lou, Ici Baba, Ctbab, Bai Kamara Jr; Charango, Barefoot, Radio 911, Silence Boris, Cédric Gervy; Atomic Spliff

jeudi 24 juillet samedi 26 juillet

voir page 24

La Truite Magique

samedi 19 juillet The Dandy Warhols @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu

Black Flower @ Recyclart, Bruxelles

30 + 31 août

voir page 24

22 + 23 août

& Les Rebels Dubz, Guess What, Alain Pire Experience, la Voix de Ses Maîtres

Rose Windows @ Sojo, Leuven, orangefactory.be

dimanche 27 juillet

The Ex, L’enfance Rouge, Gâtechien, Vitas Guerulaitis, Spaggguetta Orghasmond 31/08: Jean-Louis Costes, Tat2NoisAct, La Pince, Krakoukass, Coquins, Constitution Anale 03/09: Von Magnet, Avgrunden, Mongolito 04/09: Dÿse, Vandal X, Missiles of October 05/09: Marvin, Peter Kernel, Le Singe Blanc, Joy as a Toy, Mambo 06/09: Zenzile, Volt Selector, Alchemik Babylon Beats 07/09: Napalm Death, Visions Of War, Mr Marcaille

K.R.S., Globul, The Holmes, A Supernaut, Matthieu Van Mechelen, Tzii @ Rockerill, Marchienne, rockeril.com

magas in4.be

Hooverphonic @ CC René Magritte, Lessines, ccrenemagritte.be Machine Head @ den Atelier, Esch/Alzette Lux

jeudi 03 juillet The Sidewinders @ +4+5/07-Music Village, Bruxelles Dj Pierre, Prisme, Shakmat, Babils, Strange Hands @ Rockerill, Marchienne, rockeril.com Walshy Fire, Soulshakers, Rakka @ Charlatan, Gent, charlatan.be Stevie Wonder @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux

vendredi 04 juillet Plazey: Manngold, Gruppo di Pawlowski @ Parc Elisabeth, Bruxelles plazey.be

samedi 05 juillet Marc Houle, Lucas Caroso @ Fuse, Bxl

lundi 07 juillet Tune-Yards @ CarréRotondes, Luxembourg, Lux, rotondes.lu

mardi 08 juillet Eels, Melanie De Biasio @ Grand Théàtre, Esch/Alzette, Lux, atelier.lu

jeudi 10 juillet Graham Parker & The Rumour @ AB, Bxl Headcleaner, Deadline, La Jungle, DJ Globul vs Barako Bahamas, Bushkan @ Rockerill, Charleroi, rockerill.com Giorgio Moroder dj set @ Rockhal, Esch/ Alzette, Lux, rockhal.lu

dimanche 13 juillet Steve Harris British Lion, The Raven Age, … @ Zaal Jagersborg, Maasmechelen, heartbreaktunes.com Joss Stone @ Open Air, Neumunster Abbey, Esch/Alzette Lux, atelier.lu

mardi 15 juillet Youssoupha @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux

mercredi 16 juillet Cody Chestnutt @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux

jeudi 17 juillet Nas @ den Atelier, Esch/Alzette Lux, atelier.lu Airbourne @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux

jeudi 31 juillet O.D. Math, Felix Cage, Robin Drimalski @ Rockerill, Marchienne, rockeril.com

samedi 02 août Exuviated @ La Taverne du Théâtre, La Louvière

jeudi 07 août Machine Head @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Dj Slow, Les Julles, Catatonic Trip @ Rockerill, Marchienne, rockeril.com

vendredi 08 août

lundi 11 août PopKatari evening: Protomartyr, Pulse @ La Péniche Inside Out, Liège

mercredi 13 août PopKatari evening: Big Ups, Coastline Truckers, Yellhow @ La Péniche Inside Out, Liège August Burns Red, Kill The Innocent @ den Atelier, Esch/Alzette Lux, atelier.lu

jeudi 14 août The Caroloregians, Youth of Spirit, Eskondo & Vince, Dj Grass Mat, Johnny Guerrero @ Rockerill, Marchienne, rockeril.com

mercredi 20 août A Day To Remember @ den Atelier, Esch/ Alzette Lux, atelier.lu

jeudi 21 août Vincent Cayeux, Maya Cox, Globul, Alexandra Vassen @ Rockerill, Marchienne, rockeril.com Gogol Bordello @ den Atelier, Esch/Alzette Lux, atelier.lu

samedi 23 août Grand Master Flash, Grazzhoppa, Dj Odilon, Turtle Master live beat, Eskondo & Vince @ Rockerill, Marchienne, rockeril.com Rape Blossoms, Raketkanon @ Synergie Meeting, Zwevegem

lundi 25 août Warpaint @ den Atelier, Esch/Alzette Lux

jeudi 28 août Mad Mip’s, Nirukad, Coven, Djo FromBrussels, Lemakuhlar, De Propere Fanfare @ Rockerill, Marchienne, rockeril.com

vendredi29 août All Out War, … @ Trix, Antwerpen, heartbreaktunes.com Jamie Cullum @ den Atelier, Esch/Alzette Lux


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30

Earteam

Alien Whale

Aim

‘Alien Whale’

‘DrumMachines & VhsDreams – The Best Of Aim 1996 – 2006’

Care In The Communit y Records/Dense

Formé récemment à Brooklyn, Alien Whale est un trio issu de la scène rock avant-gardiste new-yorkaise. Jonglant avec les genres, Alien Whale propose un EP vinyle composé sur base de séances d’improvisations qui devrait mettre en transe quiconque est avide d’expériences mutantes. Associant guitare fuzz, claviers en folie et percus tonitruantes, les trois titres font dans le rock psyché old school, bourré d’énergie et de groove, joué avec une énergie punk et affichant un côté avant-gardiste mais nullement prétentieux. En un gros quart d’heure, Alien Whale nous propose un trip sous acide bien jouissif se terminant avec l’incroyable ‘Anointus Venomous Atlanticus’. Vivement conseillé! (pf)

Lily Allen

Atic

Bien sûr, tout n’est pas du même niveau et sur les quatorze titres ici compilés, seul un sur deux emballe vraiment. Pour un album, on n’aurait pas chicané mais pour un best of, on pourrait trouver à y redire. Sauf que le morceau sur deux est tellement cool qu’on ferme les yeux sur le reste, les daubes, la facilité. Aim, donc. Probablement pour Artificial Intelligence Machines. Enfin, on n’a pas vérifié mais comme le mec est un gros bidouilleur de turntables, on s’en contentera. Andrew Turner est donc né en 1970 à Barrowin-Furness, dans le nord-ouest de l’Angleterre, fils d’un père batteur de jazz et tenancier d’une boutique d’instruments. Évidemment, tout cela s’entend dans le hip hop du rejeton. Mais comme ce dernier n’a quand même pas inventé le diamant, on suppose aussi qu’il a beaucoup écouté la clique à Guru et ses volumes ‘Jazzmatazz’ au début des nineties. L’un dans l’autre, ça le fait : ‘True To Hip Hop’, sorti sur son premier album en 1999, est cette tuerie old school ; ‘Underground Crown Holders’ – immense tube qui s’ignore – combine les cuivres funky et le gros, gros beat, tandis que ‘Walking Home Through The Park’ est une espèce d’énorme, irrésistible et répétitive symphonie pop en papier mâché. Plus loin, ‘Demonique’, issu lui aussi d’un premier album manifestement impressionnant, montre une sorte d’Era (oui, oui, la musique moyenâgeuse plouc) samplant des vieux dialogues de films d’horreur. Aim – injustement méconnu – mérite donc d’être urgemment redécouvert au travers de cette compilation qui s’impose comme l’antithèse du néo hip hop à la Kendrick Lamar & Cie. Pour le coup, c’est une putain de bouffée d’air frais. (lg)

‘Sheezus’ Parlophone/Warner

Lily n’a pas tenu parole. Après avoir annoncé une fin de carrière anticipée, l’Anglaise ravale la promesse posée : quitter l’industrie musicale en vue de se consacrer pleinement à la vie de famille. La bonne blague. Trouvant le temps long à la maison, la Londonienne s’est échappée par la fenêtre du salon pour enregistrer son troisième album. Clin d’œil à peine voilé au ‘Yeezus’ de Kanye West, ‘Sheezus’ se prononce avec l’accent cockney et un verre de Guinness à la main. Fidèle à ses bonnes habitudes, Lily Allen passe ici l’époque au peigne fin. D’emblée daté, son disque est à jamais estampillé de l’année 2014. Bourrées de références contemporaines, les chansons alignent les noms (Lorde, Lady Gaga, Katy Perry, etc.), les marques (Rizlas, Kenzo, etc.) et les tendances du jour (la technique du troll et autres logiques virtuelles associées au monde merveilleux des réseaux sociaux). Le tout se chante dans un joyeux bordel, un truc assez fun. Musicalement, par contre, Lily traîne un peu la patte. Infestés de vocodeur, certains morceaux font vraiment peur (‘L8 CMMR’, ‘Close Your Eyes’). D’autres marchent maladroitement sur les plates-bandes de M.I.A. (‘Air Balloon’). Voix naïve, timbre enfantin, Lily Allen rencontre cette fois les limites d’une formule générationnelle amplement amortie sur ses deux premiers essais. La jeune mariée ne parvient plus à incarner l’ado rebelle. Le rôle est surjoué, totalement contrefait. Mis à part le chouette single ‘Hard Out There’, ce disque tourne souvent à vide. Surtout, ‘Sheezus’ manque cruellement d’insolence. Ce qui nous amène à la question qui démange : où sont passés les ‘Fuck you’, putain de bordel de merde ? (na)

Joseph Arthur ‘Lou’ Vanguard

Un après-midi chez ma mère. Je bullais tranquillos sur un transat pendant que mon fils de deux ans et demi faisait ses pompes dans le jardin. Tout allait bien, j’avais ressorti quelques vieux magazines musicaux de 1999 qui traînaient encore dans mon ancienne chambre d’ado. On n’y chroniquait que des disques de types dont plus personne ne cause aujourd’hui. Sauf un : Joseph Arthur. Le mec venait de pondre son deuxième EP et on lui promettait un avenir radieux. Il semble qu’il l’ait entrevu durant cinq, six ans. D’ailleurs, moi-même, j’ai aimé un de ses disques au début des années 2000 mais, après l’avoir vu et revu sur scène dessiner sur une même soirée trois fois la même toile (à vendre) pendant qu’il jouait (hum) dix fois le même titre, on s’est fatigué. Dernière trouvaille en date : l’album hommage à Lou Reed. Les douze titres sont tous balancés sur le même ton acoustique

larmoyant gnangnan et piochés parmi ces classiques qu’on ne peut presque plus entendre à force de : ‘Walk On The Wild Side’, ‘Stephanie Says’, ‘Heroin’, ‘NYC Man’, ‘Satellite Of Love’, ‘Coney Island Baby’… Seule réelle satisfaction, ‘Sword Of Damocles’. C’est maigre. Et, surtout, inutile. (lg)

Bagar aka Tricky D ‘Equanimity’ BBE

Equanimité, n.f. com. Qualité d’une âme dont l’humeur reste égale. Probablement aguerri à la chose via ses incessantes pérégrinations qui l’auront mené de la Croatie à Berlin en passant par Londres pour repartir vers la Jamaïque ou la Colombie, Dean Bagar est un pur produit de la multiculturalité dans ce qu’elle a de plus prolifique. Pas surprenant si son premier album sous le patronyme Tricky D frémit de toutes ces influences et conjugue tango électro et lounge des Balkans sans sombrer dans le putassier. Perce entre les lignes planantes de ce trip-hop aux nombreux invités (dont les toujours sympathiques Tango Crash) une certaine détresse commune aux contrées arpentées par Dean Bagar, que des titres comme ‘Music Control’, ‘Campaign Of War’ et ‘What’s Wrong With School’ abordent par des samples percutants, voire carrément tétanisants. Par ailleurs, le musicien croate surprend à de multiples reprises grâce à un sens de la fusion des genres et époques électroniques - dub, acidjazz, deep ou gettho house – sans jamais se départir de ce côté latin qui fait toute la différence. Agréable surprise qui n’évite pas toujours le kitsch exotique de circonstance sur les morceaux chantés (sans pour autant verser dans le rédhibitoire), ‘Equanimity’ fascine surtout lorsqu’il s’abandonne à des sonorités anxiogènes et oppressantes. D’humeur égale, vraiment ? (ab)

Lee Bains III & The Glory Fires ‘Dereconstructed’ Sub Pop Records/Konkurrent

Autrefois actif au sein des Dexateens, Lee Bains est aujourd’hui à la tête d’une nouvelle formation sans que cela n’ait altéré en rien sa philosophie, sudiste à 100%. Issu de l’Alabama, une région dont le passé est terni par le racisme et le suprémacisme blanc, Lee est un artiste engagé dans la défense des valeurs progressistes qu’il met en avant sans prendre de pincettes, abordant des points importants de l’histoire, comme sur l’explosif ‘The company man’ qui ouvre l’album de bien belle façon. Musicalement aussi, l’ensemble fleure bon les bayous, s’inscri-

vant dans une lignée démarrant avec Lynyrd Skynyrd pour trouver un prolongement récent avec des groupes comme les Drive-By Truckers. En même temps, ‘Dereconstructed’ associe un son rock sudiste à un côté garage et punk, de sorte que le fantôme du MC5 et des Stooges n’est jamais très loin. Cela nous vaut un cocktail ultra puissant et emballant qui, à défaut de révolutionner le rock, a le mérite de nous faire passer un putain de bon moment. Entre les groove démentiels de ‘Whats’ good and gone’ et de ‘We dare defend our rights’ en guise de déclaration de foi, l’hommage à l’héritage black de ‘Dereconstructed’ et le plus laidback ‘The weeds downtown’, Lee Bains III & The Glory fires assure un maximum. (pf)

Tomas Barfod ‘Love Me’ Secretly Canadian/Konkurrent

« All of your dreams only come out at night », au cru des néons et puis néant. Tu laisses à Luke Temple le soin de ramasser à ta place les tessons de glace, de sonner le glas de ta ‘Bell House’ après y avoir convié The XX. Ça t’envahit, cette sensation de couloirs sans fin : tel un ‘Destiny’s Child’, tu t’égares en voyant s’aligner mur après mur les mêmes signes, les notes ascendantes. Nina K. constate à quel point, toi, son ‘Busy Baby’, tu as la peau translucide et sur ta poitrine, elle ponctue de ses poignets un rituel d’encouragement : « Say Yes ! Say Yes! Say Yes! ». Tu dodelines du chef, plus très sûr de toi, tu redoutes les conséquences de ta sortie au grand air. « Meet me after dark », c’est tout ce que tu parviens à lui arracher comme promesse. Tu sais bien que tu ne pourras pas toujours te réfugier dans cette matière bleue, dans les voix des autres, que les bulles organiques finiront par disparaître, qu’il te faudra glisser, prendre pouls et forme ailleurs. (alr)

Courtney Barnett ‘The Double EP : A Sea Of Split Peas’ Milk records

L’Europe est en train de la découvrir et son nom circule des bouches les plus influentes aux oreilles les plus attentives. Ainsi, après le gig d’Angel Olsen le 4 avril dernier à Louvain, on écoutait religieusement un type fort sympathique aux vingt milliards de concerts vus depuis 20 ans nous raconter comment il s’était encore pris une sérieuse dérouillée par une certaine Courtney Barnett. Ce qu’on a à se mettre sous la dent n’est pourtant pas à priori si neuf ni terrifiant. De fait, comme son nom

l’indique, ‘The Double EP : A Sea Of Split Peas’ ne fait pas dans l’inédit : il compile les deux premiers EP de la demoiselle australienne (de 2012 et 2013) sur un seul album (Pixies n’est pas plus original…) déjà sorti fin de l’année dernière sur son propre label, Milk Records. Dans le genre folk teigneux à guitares (le plus souvent) électriques, c’est intéressant mais il faut s’y reprendre à plusieurs fois. Rarement – sauf ce sublime et pianistique ‘Out Of The Woodwork’ – les choses touchent à la première écoute. Mais par la suite, il est possible d’y retrouver un peu de chacune des filles qu’on vénère (Angel Olsen, Sharon Van Etten, Cat Power pour décliner un ordre inversement chronologique) et, quand elle ne verse pas dans une soupe quasiment classic rock (‘David’), d’aimer très, très fort certains titres. Rien que pour les sept minutes déchirantes de ‘Porcelain’, certains tueraient père et mère. (lg)

Peter Matthew Bauer ‘Liberation !’ Memphis Industries

En découvrant une chanson, il arrive de savoir dès les premières secondes qu’elle nous accompagnera toute une vie, qu’il ne sera jamais vraiment possible de s’en lasser. ‘I Lost You’ des Walkmen est de celles-là, si rares et si précieuses, pour lesquelles on peut combattre sans relâche, se lancer dans un prosélytisme féroce. On aurait aimé trouver sur ‘Liberation !’ un morceau de cette trempe. Mais il semblerait bien que les ex-Walkmen, depuis leur divorce prononcé, soient en mal d’inspiration. Hamilton Leithauser – qui tenait quasiment tout le groupe sur son charisme – peine à retrouver une verve à la mesure de son talent et se vautre aujourd’hui dans un premier album solo grandiloquent. C’est à peu de choses près pareil pour Peter Matthew Bauer qui inaugure sa discographie avec un disque labyrinthique où chaque échappée finit au fond d’une impasse. On y entend de manière fort brouillonne Kevin Morby (‘Shiva The Destroyer’), Vampire Weekend (‘Liberation !’), Arcade Fire circa ‘The Suburbs’ (‘Scientology Airplane Conversations’) et beaucoup d’autres, de Clap Your Hands Say Yeah à son ex-groupe dont il semble avoir encore du mal à, précisément, se libérer. Moyen. (lg)

The Black Keys ‘Turn Blue’ Nonesuch Records

Passé la déception, que reste-t-il du controversé ‘Turn Blue’, dernier né des Black Keys ? Définitivement consacré avec ‘El Camino’, le duo de l’Ohio s’est vu suspecté de compromission par les fans de la première heure, impression entérinée avec ce nouvel album dreampop tout à fait dans l’air du temps. Cible de toutes les critiques : Brian Burton aka Danger Mouse, déjà producteur sur les quatre albums précédents, à qui l’on reproche la transformation progressive du heavy blues des Black Keys en ersatz de Broken Bells. De fait, la comparaison est flagrante, avec ces fioritures électropop et gentiment psyché typiques du gaillard, si ce n’est qu’on a ici deux formidables musiciens aux commandes. Le résultat est au mieux estival, au pire embarrassant. Pur album pop, ‘Turn Blue’ n’est pas fondamentalement mauvais et tiens même la dragée haute face aux innombrables sortie du même acabit. Mais quitte à se réinventer, Auerbach et Carney auraient pu choisir de ne pas se fondre dans le tout venant musical, voire dans la guimauve pure et simple (pitoyables ‘Waiting On Words’ et ‘Gotta Get Away’). Pourtant, il n’est pas nécessaire d’en appeler à sa bonne volonté pour reconnaître la maîtrise du duo sur des titres tels que ‘In Time’ et sa ligne de basse affolante, ‘It’s Up To You Now’ ou encore les surprenants ‘In Our Prime’ et ‘Bullet In The Brain’ qui évoquent par moment un croisement entre Pink Floyd, Santana et Tame Impala. A dire vrai, les bons morceaux


Earteam de ‘Turn Blue’ gagnent en densité à mesure des écoutes, amenuisant la consternation première. Condamnés par un genre qui leur colle à la peau, coincés entre répétition ou trahison, les Black Keys ont choisi leur camp. Pour le meilleur et pour le pire. (ab)

Clean Bandit ‘New Eyes’ Warner

« Définitivement le disque de l’été » ! Comprenez par l’expression choisie : la turbomerde sur laquelle vous tomberez en tête de rayon en allant fissa chercher le sac de charbon oublié sur la liste (mais où aviez-vous l’esprit ?) entre les merguez et le sac de Nicolas (pomme de terre à la chair ferme, idéale pour la cuisson sur braise). Et puis tout excité par le soleil, la fête et la joie de recevoir vos amis, vous vous exclamerez : « Oooohhhh, c’est le disque de la chanson qui passe tout le temps sur toutes les radios (peu aventureuses) du monde entier ! Trop bien, on le prend ! ». Laissez-moi cependant vous conter comment tout cela va se terminer… Dans l’hilarité de groupe, vous pousserez le volume et vous écouterez ‘Rather Be’, puis vous réécouterez ‘Rather Be’, puis vous rééééééécouterez ‘Rather Be’. Et très vite, entre les « tu veux bien baisser pendant qu’on mange ?» et ceux qui, agressés par cet air qui leur inspire plutôt des méthodes utilisées à Guantánamo qu’un bel été entre amis, vous imploreront de sauver le peu de reste de leur cerveau à moitié fondu par cette niaiserie, vous obtempérerez à « changer de disque ». Le cœur serré, vous concéderez à prêter l’oreille aux autres plages de ‘New Eyes’ et vous réaliserez que Clean Bandit est ce groupe de 4 Anglais qui se sont mis en tête de remettre au goût du jour le classique-électro. Vous commencerez par vous dire que cela ressemble furieusement à Rondo Veneziano et vous conclurez surtout, au bout d’une seule écoute, que cela ne ressemble à rien. Le disque finira dans la boite à gant et vous vous jurerez que jamais vous n’irez les voir en festival, ce qui est bien dommage puisque la scène semble être le seul lieu où Clean Bandit ne donne pas envie de se fâcher avec la musique. (dark)

clipping. ‘CLPPNG’ Sub Pop/Konkurrent

Nouveau projet hip-hop de l’écurie Sub Pop, clipping. pose le flow sur quatorze morceaux ouvertement tournés vers l’avant-garde. Avec ‘CLPPNG’, le trio de Los Angeles endosse le costume de l’agent spécial de la brigade expérimentale. Chez eux, le cahier des charges artistiques prime clairement sur les objectifs commerciaux du projet. L’album commence ainsi par une ‘Intro’ : un sifflement strident, ultrason irritant comme le dernier râle d’une machine à café. Juste derrière, le emcee Daveed Diggs profite de ‘Body & Blood’ pour se manifester. Très bon rappeur, ce dernier s’installe en douce sur les déconstructions sonores orchestrées par ses compères, Jonathan Snipes et William Huston : deux savants fous spécialisés dans le beat concassé. En mouvement derrière leurs machines, ces producteurs de l’extrême court-circuitent l’ordinaire dans un grand tourbillon de vibrations électroacoustiques. Insolite, souvent déroutante, la démarche catapulte clipping. au carrefour de deux mondes : la musique concrète et le hip-hop. Sur certains morceaux (l’excellent ‘Work Work’ ou ‘Summertime’), l’excitation est à son comble. On songe alors à Shabazz Palaces ou à Earl Sweatshirt. À d’autres moments, par contre, on se demande franchement ce qu’on fout là. L’alarme du réveil matin samplée sur ‘Get Up’, notamment, donne juste envie de nager dans une baignoire avec un sèche-cheveux à la main. Sans même parler du final ‘Ends’ qui, en une grosse prise de tête, transcende les clichés du hip-hop abstrait. (na)

The Antlers ‘Familiars’ Transgressive Records/PIAS

Compulsivement, dans une de ces nuits à la traîne, on cherchait de la musique, des mots. Avec cette conviction profondément ancrée dans les vertus rédemptrices et apaisantes d’une simple chanson. Cette nuit-là, les volutes spleenesques de ‘Doppelgänger’, l’un des titres phares de ce troisième album de The Antlers, firent parfaitement l’affaire. Toute la délicatesse qui caractérise le trio, sa capacité à susciter l’émotion ou à coller le frisson sans forcer le trait, y étaient concentrées. Car c’est bien la retenue qui semble être l’arme secrète des New-Yorkais pour qui tout se joue dans la fluidité et sur le tiraillement paradoxal entre l’ampleur d’orchestrations qui agglomèrent cordes, piano, cuivres, percussions et guitares et une forme de dépouillement subtil. A l’image de cet autre temps fort que constitue ‘Intruders’, promis lui aussi à devenir le compagnon intime de nos nuits compliquées. Et lorsque la formation donne l’impression d’improviser en invoquant les fantômes d’Alice Coltrane, de Charlie Mingus ou de Miles Davis, elle touche davantage par sa sincérité viscérale que par ses prouesses formelles. Une sincérité qui doit également beaucoup aux cordes vocales insensées de Peter Silberman. Comme si la voix de Nina Simone se croisait à celle d’Anthony Hegarty. Dans un registre beaucoup moins pathétique mais puissamment expressionniste. Onirique et crépusculaire, ‘Familiars’ est un disque d’une belle envergure qui touche à vif, avec cœur et grâce. (gle)

Cloud Boat

Current Swell

‘Model Of You’

‘Ulysses’

Apollo/R&S

Net t werk Records/V2 Benelux

‘Model Of You’ est le type d’album dont on se sent proche dès la première écoute. Les mélodies sont délicates et caressantes pour l’oreille, là où les arrangements, sobres mais néanmoins travaillés, sont tout simplement beaux. Par rapport à son premier album, Cloud Boat se montre moins sombre, plus direct aussi, et semble avoir pris le parti de l’optimisme, que ce soit au niveau des ambiances comme des textes. ‘Hideway’ et ‘Carmine’, les deux singles sortis précédemment en guise de mise en bouche expriment à merveille ce que l’on est en droit d’attendre de cet album, soit des compositions pop associant esthétique post-rock et sonorités électroniques. Avec son côté aérien, vaporeux et planant, le duo nous offre une collection de titres délicats et prenants (‘Golden lights’, ‘The glow’) tout en se laissant parfois aller à des élans plus dansants, comme avec le sautillant ‘Aurélia’ et l’excellent ‘Portraits of eyes’ qui connaît une montée en puissance s’accompagnant de beats irrésistibles. Un must pour les fans de dream pop contemporaine et raffinée. (pf)

A des années-lumière du désir de bouleverser la donne, les Canadiens de Current Swell ont déjà quatre albums à leur actif dans une veine indie-rock-folk-reggae-ska-blues-country probablement bien plus efficace sur scène que sur disque. La preuve en est à nouveau faite sur ce ‘Ulysses’ qui navigue dans des formats et une production aseptisés, surlignés de lignes vocales et d’arrangements fadasses. Les refrains, délibérément orientés vers un hypothétique succès commercial, renforcent la préciosité de mélodies s’aventurant la plupart du temps dans l’univers mielleux de Coldplay. Cette quête de l’efficacité culmine sur ‘Rollin’’ qui lorgne au surplus piteusement vers Canned Heat sans même feindre le second degré. Dans cet imbroglio sans réelle saveur, rares sont les morceaux dégageant de véritables sensations. Seule exception éventuelle, ‘Keys To The Kingdom’ qui joue la carte Fleet Foxes au niveau de la réverbération mystique et des harmonies vocales en flanelle. Férus d’avant-garde ou d’audace, passez votre chemin ! (gle)

Coldplay

‘Diploid Love’

‘Ghost Stories’ Parlophone/Warner

Faut dire ce qui est : on a perdu le fil (dé)tendu par Coldplay au fil des années. On se souvient bien du premier album (‘Parachutes’), un peu du deuxième (‘A Rush of Blood to the Head’) et plus du tout de la suite. Depuis 2003, c’est le grand trou noir, l’apocalypse mémorielle : pire qu’une cuite à l’aquavit. Au moment même où l’on tente de recoller les morceaux, voilà qu’internet propage le nouveau clip du groupe anglais. La chanson s’intitule ‘A Sky Full Of Stars’. On y voit Chris Martin déguisé en Rémi Bricka. Grosse caisse sur le dos, guitare à la main, le chanteur se promène dans la rue comme le joueur de flûte de Hamelin. Sauf que, dans la sono, ce n’est pas du pipeau, juste une scie eurodance totalement dépourvue de guitare – ce qui est très bizarre étant donné qu’il a une gratte au bout des doigts. Bref, si ce n’est pas la vie en couleurs, ce clip nous a rappelé un truc : à une époque, Coldplay mettait de la guitare dans sa musique. Assez linéaire, ultra poli et dénudé de tubes tapageurs (‘A Sky Full Of Stars’, justement, est sans doute le titre le plus évident du disque), ce nouveau ‘Ghost Stories’ voit Coldplay s’essayer à l’électro des familles. Entre synthé assoupi et beats vaporeux pour décoration d’intérieur passe-partout, cet album aborde la vie avec une certaine modestie. On ne va pas s’en plaindre. (na)

Brody Dalle

31

Mode. Quant à la pièce de résistance de l’album, il s’agit du magnifique ‘I don’t need your love’, ballade poignante et lancinante qui sent le vécu. Un excellent retour. (pf)

Diablo Blvd ‘Follow The Deadlights’ Sony

Formé en 2005, ce groupe de métal anversois a connu depuis lors un beau succès, se forgeant une excellente réputation sur la scène du rock dur. Avec son troisième album, Diablo Blvd franchit encore un palier sur le plan qualitatif : les compositions sont plus puissantes, les variétés de ton plus marquées, tandis que le son est particulièrement soigné, ce qui est dû à la présence de deux techniciens américains chevronnés au mixage et au mastering. ’Beyond the veil’, sorti en single avant-coureur, est représentatif de l’ensemble de l’album, associant puissance métal et accessibilité sur le plan mélodique. De cet opus qui tient la route de bout en bout, on retiendra en particulier les ‘Get up’ et ‘Fear is for the enemy’ - qui devraient plaire aux fans de Metallica, l’épique ‘Rise like lions’, ainsi que le titre éponyme et ‘Inhuman’ qui se révèlent être des ballades particulièrement réussies. (pf)

DJ Vadim ‘Dubcatcher’ BBE

Il y a des déclarations d’amour dont on se passerait volontiers. DJ Vadim a fréquemment démontré son goût du reggae par le passé. Il décide cette fois de passer la vitesse supérieure et dédie un album entier au genre façon dancefloor, soit seize tracks assommants par leur répétition de style et leurs rythmes redondants. Tous les tics du dub ragga sont poussés ici à leur paroxysme dans un mixage dénué de la moindre respiration. Oreilles en apnée, on cherche en vain un appel d’air, une aspérité dans ce mur noir-jaune-vert, et on s’éprend à rêver de meurtres à la moindre intonation de l’accent jamaïcain, n’en déplaise aux nombreux invités. Il n’y a rien de reposant dans ‘Dubcatcher’ et l’on défie quiconque de se rouler un deuxfeuilles sur ses rythmiques crispantes : tout y est énervé, extatique, sans la moindre variation, ni véritable innovation. DJ Vadim a promis que c’était le premier volume d’un diptyque. Bordel, où c’est que j’ai mis mon flingue ? (ab)

Dot Legacy

Caroline/Universal

‘Dot Legacy’

Figure culte de la scène rock indie, Brody Dale a dans un premier temps fait grande impression avec son combo punk The Distillers avant d’évoluer au sein de Spinnerette. On l’avait ensuite perdue de vue et alors qu’on ne s’attendait plus trop à avoir de ses nouvelles, voilà qu’après 5 ans d’absence, elle nous revient avec un projet solo qui la voit afficher une grande créativité associée à une maturité indéniable. Désormais mariée (avec Josh Homme) et mère de famille, Brody s’est libérée des démons qui l’avaient poursuivie durant trop longtemps, ce qui ne l’empêche nullement de garder son côté brut. Cela tient tout d’abord à son incroyable voix rauque qui donne à ses mélodies ultra catchy un côté délicieusement poivré. Plusieurs titres sont d’ailleurs bien rentre-dedans dans un registre indie rock punky, que ce soit avec ‘Underworld’, ‘Don’t mess with me’ ou encore le très bon ‘Meet the fœtus/Oh the joy’ qu’elle interprète en duo avec Shirley Manson de Garbage. Ayant envie d’évoluer et d’expérimenter avec de nouvelles sonorités, Brody nous propose également plusieurs titres teintés d’électro, tels ‘Blood in gutters’ et ‘Dressed in dreams’ qui, de par leur côté dark, ne sont pas sans rappeler Depeche

Si vous pensez qu’il n’existe pas de groupe français capable de faire du rock dur de qualité et hyper original, écoutez donc l’album de Dot Legacy. Ce quatuor actif depuis quelques années propose un cocktail sortant des sentiers battus. Pour résumer, on pourrait dire que le groupe évolue dans un registre post-métal stoner psyché post-rock (ouf). ‘Kennedy’, la plage qui ouvre l’album, est typique du son de Dot Legacy : c’est du rock immédiat, parfaitement maîtrisé, oscillant entre saillies métalcore et post-rock éthéré. Dans la foulée, ‘Think of a name’ fait dans le stoner fuzz alors que la plage suivante est particulièrement aérienne dans un registre psyché quasi ésotérique. Ne reculant devant aucune audace ou presque, nos amis se lancent dans une expérimentation métal psyché hip hop (‘Pyramid’) sans verser dans le ridicule, ce qui est la marque d’un talent certain. Et lorsqu’ils s’essaient au néo stoner psyché latino avec ‘Rumbera’, on applaudit carrément des deux mains, de même qu’à l’écoute du monumental ‘The midnight weirdos’, soit neuf minutes de psyché explosif comme on en raffole. Puissant et original ! (pf)

Setalight


32

Earteam

Ensemble Economique.

Diamond Version

‘Melt Into Nothing’

‘CI’

Denovali/Sonic

A l’instar de ‘Light That Comes, Light That Goes’ sorti l’année dernière, ce disque aligne six compositions qui se tournent comme les feuilles d’un carnet de route inspirées par l’environnement immédiat de Brian Pyle dont on connaît l’attrait pour l’isolement et les promenades en solitaire dans la campagne de sa Californie du nord. Pas étonnant dès lors que Pyle recourt à des enregistrements de terrain. Il affectionne aussi les drones et l’apport, discret mais prégnant, de voix féminines qu’il convie et convoque au gré de ses rencontres. Celles en l’occurrence de la parisienne Sophia Hamadi (Opale) et de DenMother, une musicienne de Toronto. Plus soutenu en rythmes, en apports vocaux et en guitares que le précédent, cet album ne laisse pourtant pas d’empreinte notable au point de vous conseiller son achat. (et)

The Eye Of Time ‘Acoustic’ Denovali/Sonic

A La Ferrière-Harang, en plein bocage normand, près de la ligne de démarcation entre Calvados et Manche, Marc Euvrie a composé des petites pièces d’une grande délicatesse pour piano et violoncelle. Si on imagine aisément le cadre bucolique dans lequel elles prirent forme, on connaît moins le parcours de leur auteur. Après avoir étudié le piano et le violoncelle au conservatoire, Euvrie a joué dans plusieurs groupes rock français, se réclamant autant de l’esprit post-rock de Godspeed You Black Emperor que de l’héritage classique de Bach ou de Chopin. Alors que son premier album recourait abondamment aux machines et aux samples, ce disque, plus concis, plus intimiste, se prévaut de sa filiation acoustique, sobre et dépouillé. Chacune des six compositions présentées ici renvoie à un lieu de voyage particulier pour Euvrie : la Cisjordanie, la Catalogne, Treblinka, Athènes ou encore la parc national de Rondane en Norvège. A ces lieux, il leur accole une date, retenue en fonction de leur résonance historique. A défaut d’être réellement dépaysante, l’excursion spatio-temporelle s’avère doucement envoûtante. (et)

Lee Fields ‘Emma Jean’ Truth & Soul Records

L’homme – la légende, il a commencé sa carrière en 1969, a collaboré avec des pointures et ressemble physiquement et vocalement à James Brown – a donné le plus mauvais exemple de lui-même dans ce qui reste à l’heure actuelle son plus gros hit : c’est lui qui chante, méconnaissable, sur l’infâme scie ‘Jealousy’ du nabot Martin Solveig. Ça lui garantit probablement la retraite mais sur le curriculum vitae, ça fait vachement gras. Sinon, pour rappel, l’ersatz du Godfather Of Soul revit depuis une dizaine d’années et enquille, accompagné de The Expressions, les perles vintage sur le label Truth & Soul. On garde notamment en tête l’imparable ‘My World’ de 2009 et ses reprises vénéneuses (‘My World Is Empty Without You’ des Supremes pour n’en citer qu’une) puis sa venue à Louvain, avec le Menahan Street Band, dans la foulée. Du délire. En comparaison, ‘Emma Jean’ fait aujourd’hui figure d’anecdote. Mais une de ces anecdotes drôlement savoureuses. (lg)

Fink ‘Hard Believer’ R’COUP’D

Si Fin Greenall (aka Fink) fut le premier musicien estampillé folk au sein du kaléidoscopique label Ninja Tune, ce n’est pas le fruit du hasard. Le raffinement mélodique et le cocon sonore dont il enveloppe chacune de ses productions font

Mute Records/Pias

Olaf Bender (Byetone) et Castern Nicolai (Alva Noto), les deux têtes de série du label électro Raster-Noton, profitent de l’été pour emballer leur savoir-faire commun sous le cockpit de Diamond Version. Fruit d’une série de cinq EP’s distillés dans les meilleurs clubs de la planète entre 2012 et 2013, leur premier album en duo est un orgasme pour les oreilles, un véritable privilège pour les sens. ‘CI’ s’inscrit dans la lignée de leurs travaux respectifs en étalant au grand jour une science exacte du beat qui claque. Déconstructions techno et déviances minimales animent ici dix morceaux affublés de titres en forme de slogans commerciaux. Car une balade dans les rayons électroniques de ‘CI’, c’est un peu comme une cavalcade dans le monde merveilleux de la pub (‘Connecting People’, ‘Science For A Better Life’, ‘Operate At Your Optimum’, ‘Access To Excellence’). Écho postmoderne à une enfance passée en Allemagne de l’Est, le disque de Bender et Nicolai transbahute les stéréotypes associés aux sociétés capitalistes avec un sens chirurgical de l’ironie. Aubaine pour les fans de Plastikman et des aventures de Richie Hawtin, ce trésor cybernétique laisse aussi une place de choix à l’humain. Ambassadeur des mortels, Neil Tennant (Pet Shop Boys) pose ainsi sa voix magnétique sur l’impeccable ‘Were You There’, une des sources de réjouissances de ce fulgurant ‘CI’. (na)

de l’ancien DJ reconverti en songwriter une perle particulièrement rare. Avec ‘Hard Believer’, le britannique reprend grosso modo les choses où il les avait laissées il y a un peu plus de trois ans sur ‘Perfect Darkness’: en hauteur et en apesanteur. En proposant à nouveau un grand disque de folk-blues futuriste, introspectif et immersif constamment habité par une mélancolie veloutée et dont l’écoute s’apprécie surtout la tête dans les nuages. Plus organique que jamais, le son n’a conservé des sets downtempo du temps jadis que ce goût prononcé pour les basses rondes et les rythmiques feutrées, seul écrin capable d’accueillir sans les étouffer les dix délicates compositions. Certes, la palette du songwriting n’est toujours pas la plus étendue qui soit, mais les variations subtiles de tonalité évitent le piège de la monotonie. De boucles hypnotiques en finales paroxystiques, Fink joue la carte ambient et hisse son écriture en parfait équilibre entre l’émotif et le cérébral. A l’image de ‘Shakespeare’, véritable sommet d’un disque à l’émotion brute qui a tout pour devenir un de nos disque de chevet. (gle)

délicate de l’électro-pop, imaginez Stina Nordenstam en direction de Warpaint sur fond de Midaircondo, la musique de Giana Factory installe dès ses premières secondes un tel climat de béatitude qu’on a du mal à renoncer à son appel. Œuvre d’un trio danois qui a du chien et de l’entregent, dont Louise Foo en frangine d’une Raveonette et Lisbet Fritze en comparse de Trentemoller, ‘Lemon Moon’ dévoile au fil du temps une approche mélodique aussi délicate et gracile que mature et sensuelle. A la fois arty et pop, toujours avec ce petit quelque chose qui finit par emporter une inoubliable adhésion, les morceaux du combo nordique bénéficient en prime de la production aux petits oignons d’Anders Trentemoller, véritable gastronome de la console électronica. A la fois moderne et entraînante, et sans une once de vulgarité (les Vive La Fête et Sold Out de la planète ne peuvent en dire autant), leur vision de l’electro-pop au féminin mérite, sinon toutes les louanges, une admiration proche de l’infini. Ne manque qu’un tube imparable sous la douche, en fait. (fv)

Gentle Friendly

On était prévenus que le territoire appartenait aux ‘Gulls’. Un peu de plénitude, striée de leurs cris portés par le vent. Mais on n’en a fait qu’à notre guise, et tels des ‘Mutineers’ à ceinture hardiment bouclée, on a cherché à occuper absolument tout le terrain. Elle est où, la frontière entre délicatesse et trop plein ? On n’est pas certains de savoir. On nous a appris à mourir plutôt noblement, dans la retenue d’une ‘Beautiful Agony’, mais ce n’est pas demain la veille qu’on ira vérifier sur la pointe des pieds s’il y a de la neige à Vegas. Nos souvenirs de ‘Last Summer’ manquent franchement de relief, et qu’est-ce qui nous prend de vouloir nous empiffrer de tout le cake ? « Like the birds of the High Arctic », on ferait mieux d’essayer de planer bien plus haut, bien moins fort. (alr)

‘Kaua’I O’O A’A’ FatCat Records

Allons voir pousser la ‘Wild Grass’, les berces, les orties. Pique-moi les g’noux, j’te piquerai tes choux. Textures, t’es sûr ? Oh oui, à l’envi, noisy, poppy, des allumettes pour les merles, des fusées pour les grillons. ‘Love and Weather’, façon soldats de plomb, une marche de fierté pour tous les garnements du quartier, ceux qui frondent et qui froncent. « You and I », on va s’inventer des super héros aux poings de caoutchouc, aux cagoules qui collent, des pirates des ondes à vaisseaux en coquilles de noix, et ‘Shake Up’ ! Tu voudras bien faire le punk à chaussettes roses qui joue du Casio, dis ? On se dira ‘No Future’ à travers des tubes en carton, on jouera de la batterie sur un tonneau de perlimpinpin. Dans notre farandole, François Virot déguisé en lapin, Satomi Matsuzaki (Deerhoof) avec un klaxon canard et peut-être quelques suricates. Et puis j’ai toujours rêvé d’être un roudoudou dans un ‘18 Wave Crash’. Quand on en aura marre de faire éclater les nuages et d’avaler nos mots en respirant à l’envers, j’allumerai la mèche…Un, deux, trois : boum ! Sur ‘Channel One’, on ne déplore aucun incident. Il s’agissait juste des feux de Bengale dopés à la limonade. (alr)

Giana Factory ‘Lemon Moon’ Questions&Answers/Fake Diamond/News

Terriblement scandinave dans son approche

David Gray ‘Mutineers’ IHT Records/V2

Gusgus ‘Mexico’ Kompak t/News

Le temps n’arrêtant pas sa marche infernale, ça fait déjà vingt ans que Gusgus balance à la face des clubbers ses hymnes dancefloor et, never change a winning team, il n’a pas fini de démonter les chevilles sous les spotlights. Toujours adeptes de ses ritournelles dance qu’on aime entendre dans les compiles du style Ellen Allien au Fabric, les quatre Islandais multiplient les hymnes pop comme d’autres enfilent les Red Bull au bar. Pour ne rien gâcher, ils laissent à la cave le gros rouge qui tache et la maxi-saucisse qui file la salmonelle, tout en allant pêcher dans l’italo disco et la kraut synthétique des ingrédients aussi évidents que naturels. Ça

donne une sacrée chiée de tubes imparables, et pas seulement entre 4 et 6 heures du mat’ (j’ai des frissons). Car peu importent les conditions d’écoute, quand on parvient à faire une telle synthèse entre Apparat et Evil Madness tout en évitant les douteux phénomènes de foire made in France / Holland, on se dit que ces mecs en ont dans le slip, la caboche et le cœur. Il n’y a pas de petits plaisirs dans la vie, ma bonne dame. (fv)

Honeyblood ‘Honeyblood’ FatCat Records

L’épaisse fumée d’une Gitane qui glisse sur son trop trop rouge, des bleus aux genoux. Une salopette de garagiste, des cheveux à moitié teints remis en place par un collant qui traînait sur le canapé. Il a encore ramené une gonzesse sweet sour, qui le traitera, ça ne fait pas un pli, de ‘Super Rat’ dans le quart d’heure s’il ne lui apporte pas le petit déjeuner au lit. Bien du genre à s’appeler Stina et à lui demander quand il va enfin se décider à grandir. Des yeux de Bambi, un caractère de fennec, un goût de Cindy et puis toujours tellement ravie quand il pleut. S’il n’étouffe pas ses élans stridents dans l’œuf, dans un mois son balcon sera garni de petites mandragores, elle lui griffera amoureusement les oreilles les jeudis, garnira son ‘Fortune Cookie’ de slogans drôlement en pétard, l’éborgnera de sa frange de fausse tueuse puis préparera des pancakes. Il a toujours eu le choix, et peut-être qu’au fond il a la nostalgie des fraises au poivre, celles qu’après une séance de lutte passionnée, ils croquaient par petites bouchées à la ‘Bradburn Valley’. (alr)

Incognito ‘Amplified Soul’ Ear Music

Tout de même, un groupe qui possède trentecinq ans d’ancienneté, plus de vingt albums au compteur (dont un intitulé, waow, ‘Adventures In Black Sunshine’) et qui n’est pas davantage cité comme référence à gauche, à droite, rime souvent avec combo bourrin de power punk hollandais. C’est presque ça avec Incognito. Sauf qu’ici la bande est britannique et qu’elle bave un soul jazz lénifiant dont les soubresauts donnent rapidement la nausée. A laisser dans les oubliettes. (lg)

James ‘La Petite Mort‘ Cooking Vinyl

Dans la série groupe-dont-on-a-encore-des-cassettes, c’est maintenant au tour de James d’essayer de renouer vaille que vaille avec les fulgurances de leurs débuts. Une évocation nostalgique rapide rappellera qu’à défaut d’être le plus doué et le plus expérimental des groupes à émerger de la scène mancunienne à la fin des 80’s, la formation emmenée par Tim Booth fut l’une des plus enthousiasmantes et des plus chatoyantes. Un chanteur charismatique aux capacités vocales en apparence illimitées, des rythmiques euphorisantes, des hymnes épiques de stade de foot (l’éternellement galvanisant ‘Sit Down’) ou de veillées scouts, il n’en fallait pas davantage pour coloriser cette époque et cet environnement grisâtres. Par respect pour ces souvenirs, que vient vicieusement réveiller l’inaugural ‘Walk Like You’, on ne s’étendra pas davantage sur ce nouvel album. Car au-delà de ces sept minutes de bravoure, le reste du disque tient davantage de l’accident industriel que de la madeleine. Les refrains collants sont devenus gluants. La faute à la levure chimique de la production de Max Dingel (Muse, White Lies, The Killers). En tenant de renouer grossièrement avec l’alchimie du passé pour renaître de ses cendres, James vient de dilapider définitivement son capital sympathie. Ça ne mérite qu’un bon coup de pied au culte. (gle)


beursschouwburg .be Psychic TV

Trans Am + Sleep Party People Beursschouwburg en AB doen het samen

November

22/11

Rue A. Ortsstraat 20-28, Bruxelles 1000 Brussel

September

16/09

concerts

06/07

Lisa Stansfield


34

Earteam

Kasabian

Dub Thompson

’48 :13’

‘9 Songs’

Columbia/Sony Music

Le 4 avril dernier, les deux co-leaders de Kasabian se rendaient dans le quartier de Dalston à Londres pour peindre ce qui était alors considéré comme un message cryptique. ’48 :13’ était inscrit sur un mur rose près d’un bar. Le brûlot découvert, on sait désormais que cette fresque n’était en fait que la pochette de l’album et ‘48 :13’ son titre : l’heure d’un album punk ? Intuition très vite confirmée par Tom Meighan et un minimalisme revendiqué à qui veut l’entendre que « moins, c’est plus », maxime étonnante pour un groupe qui aurait davantage tendance à tartiner, en très gros, de la littérature sur sa scène. Tapageuses, les déclarations qui annonçaient un album « fuck you » adressé aux critiques. Aujourd’hui, dans les rangs des Britons on parlera davantage d’un disque dénudé, sur lequel on aurait retiré plus de couches qu’on en a ajouté, et ce dans le but de produire un album direct, brut et immédiat. Dans les faits, si l’immédiateté du propos prédomine, on n’aura cependant jamais vu un produit brut si rococo tant la production déplace les murs. Comprenez que si la finesse se fait désirer, l’efficacité frappe à nos tympans. Un répertoire qui butine (parfois maladroitement) à tous les genres, un single qui a la particularité de traiter du scandale de la viande de cheval, une inénarrable poésie comico-militante et des détracteurs qui ne hurleront jamais assez fort pour faire taire l’ego du groupe, Kasabian reformule jour après jour la silhouette du ladrock. (dark)

Hamilton Leithauser ‘Black Hours’ Ribbon Music/V2

Aux heures noires, quand tintera la cloche, tu chercheras à tenir tes promesses : le velours du geste, l’extravagance mesurée à l’inch près. Une élégance arrachée à des années à observer l’espion de sa Majesté. Parfois, tu te complairas dans une démonstration baltringue pour mettre à genoux ‘Alexandra’ ou tu tricoteras des guiboles dans les chevauchées glide et doowap de ‘I Retired’ quand je te sens davantage taillé pour le cérémonial charmeur d’un ‘Silent Orchestra’, chatouillé par les marimbas d’un Fleet Foxes, pour l’élan chaloupé d’une ‘11 O’Clock Friday Night’ au bras de l’exquise Amber (Dirty Projectors). Du côté de ‘St Mary County’, tu chercheras Tom Waits qui se languit de New Orleans sans parodier sa rugosité : tu ne sembles avoir besoin de personne d’autre que des accompagnateurs de choix pour occuper le devant de la scène, plus ample à mesure que tu y poses les pions de ton charisme variable. Tu n’es plus tout à fait un des Walkmen, et ton patronyme est Hamilton Leithauser. Ça semble impeccable pour un crooner, mais méfie-toi des plus petites échardes. (alr)

John Lemke ‘Walizka’ Denovali/Sonic

A force de vouloir trop ressembler à ses partenaires de jeu, on risque le piège du mimétisme contagieux, celui où la parenté devient suspecte. C’est un peu ce que l’on ressent à l’écoute de la musique de John Lemke. Parfaitement incorporée à l’étiquette Denovali, sa musique se retrouve littéralement assimilée à un point tel qu’elle pourrait tout aussi bien passer pour étant celle de SaffronKeira, de Petrels ou de Piano Interrupted, ses collègues de label. Cela est d’autant plus vrai que ceux-ci sont présents sur la moitié du disque pour revisiter les trois compositions qui le forment. Construites à l’origine à partir d’une clarinette, d’un looper et d’un micro, instruments de fortune colportés de Berlin à Glasgow dans une valise (en polonais ‘Walizka’), elles se sont étoffées par l’entremise d’habiles manipula-

Dead Oceans/Konkurrent

Prenez deux grands ados (vingt ans maximum) originaires de la banlieue de Los Angeles et biberonnés à Can, Kraftwerk, The Fall et Pere Ubu. Emmenez-les dans la maison de campagne d’un de leur camarade de classe, surtout si ce dernier se trouve être Jonathan Rado (Foxygen). Enfermez ce trio avec des pizzas, des pâtes, de la bière, du Coca et du Red Bull (pour la version officielle). Laissez mijoter pendant neuf petits jours et servez bien chaud. Une recette à l’ancienne qui vous permettra presqu’à coup sûr d’accoucher d’un disque miraculeux. Comme lorsque Todd Rundgren produisait les New York Dolls. Sur ces ‘9 Songs’ (qui ne sont en réalité que huit), Evan Laffer (guitare) et Matt Poulos (batterie) se réapproprient sans vergogne les fragments, glanés çà et là, d’un idiome sunshine punk dilettante et psychédélique, certes pas inédit, mais réinventé ici avec un naturel si saisissant qu’on pourrait le croire inné. Dès la parfaite introduction (‘Hayward !’) qui évoque un improbable cover band de Warsaw s’essayant à une reprise des Black Keys, l’enthousiasme s’élève pour ne jamais retomber tout au long des huit titres bruts, revêches, poisseux et jubilatoires qui composent ce disque. Réduit à l’essentiel, possédant les beaux stigmates de cette urgence juvénile, le dispositif de nos deux teenagers évite en effet avec brio les deux écueils que sont la répétition et la démonstration. Planquant leur technique sous l’apparence d’un joyeux bordel, ils signent avec ‘No Time’ ou ‘Dograces’ des titres salement parfaits. Et plutôt qu’un pastiche vain ou un détournement ironique, Dub Thompson signe un album qui transpire la pizza, l’innocence, le cheap et la nonchalance tout autant que l’audace et une certaine forme de classe. Autant de bonnes raisons de se jeter sur ce disque sans tarder. (gle)

tions de studio pour acquérir une dimension quasi-cinématographique. Pas étonnant au regard du cursus de John Lemke qui est régulièrement crédité pour l’écriture de la bande son de nombreux documentaires et séries pour la télévision anglaise. (et)

Lust For Youth ‘International’ Sacred Bones Records

Autrefois adepte d’une darkwave minimaliste granuleuse, intéressante à défaut d’être réellement engageante, Hannes Norvide se révèle sous un jour nouveau avec ‘International’. Ayant intégré deux musiciens de sorte que Lust For Youth est désormais un trio, l’ami Hannes laisse parler sa nature pop et son goût pour la new wave. On songe à Depeche Mode, New Order, les Pet Shop Boys ainsi qu’à Cure, notamment sur l’excellent ‘Epoetin Alfa’ qui ouvre l’album avec classe. Par rapport aux sorties précédentes, le son est donc plus pop, plus riche, plus chaleureux, même si la mélancolie est toujours de mise. Le très catchy ‘New boys’, ‘Armida’ et ‘Running’ sont quelquesunes des plus belles réussites d’un album électro pop plus que plaisant, même si la présence de l’un ou l’autre instrumental passe-partout et un côté déjà entendu n’en font pas une priorité absolue. (pf)

Natalie Merchant ‘Natalie Merchant’

Monsieur Whiteman/In Heaven ‘Lions Are Eternal’ Navalorama Records

Navalorama Records est un label qui conçoit une sortie comme une œuvre d’art à part entière, un véritable objet précieux dont le contenant doit être à la hauteur du contenu. C’est ainsi que ce EP est proposé en version CD limitée au design magnifique - pochette en carton et plastique transparent et notes en forme de gravure, là où le vinyle (blanc) est lui aussi accompagné d’une pochette luxuriante. Quant à la musique présentée, elle met en avant Monsieur Whiteman, artiste qui décline en solo le brillant ‘Walking with Gods’, paysage sonore de 18 minutes aux contours impressionnistes qui ferait merveille sur le prochain film de David Lynch. Cinématographique, faisant référence au film noir et se révélant très hypnotique, cette composition est extrêmement prenante. Sur les plages suivantes, Monsieur Whiteman poursuit dans la même veine sous le nom In Heaven, formation intégrant du chant. Faisant appel à Dominique Van Cappelen-Waldock, dont la voix sublime rappelle un peu celle de Beth Gibbons, les quatre compositions ne manquent ni de coffre ni de charme (‘Points of light’, ‘Small silver lady gun’) dans un style à la fois dark et éthéré, volontiers inquiétant et avant-gardiste, un peu comme du Julie Cruise produit par Nick Cave en plus de Badalamenti. Une fort belle découverte. (pf)

Nonesuch

Allez, réfléchissez un peu, le nom de Natalie Merchant, ça vous dit quelque chose. Comment, 10,000 Maniacs, vous dites ? Pan dans le mille, la désormais quinqua faisait partie du line-up originel du groupe rock américain, qu’elle a quitté en 1993 direction la carrière solo. Cinq albums plus tard, dont aucun de réellement marquant, la chanteuse yankee nous fait le coup de l’album éponyme, il est tellement tranquillou à l’oreille qu’il glisse sans jamais accrocher la moindre aspérité. Bien que les chansons soient bien troussées et accompagnées de musiciens qui font le boulot dans le genre pop folk, aucun des onze titres ne parvient à créer une sensation permanente. La cause ? Une volonté manifeste de promener sa mélancolie sur les sentiers balisés d’un parc bourgeois où aucun brin d’herbe ne dépasse – et des musiciens qui ont reçu pour consigne de ne surtout pas déranger la partie de jokari entre Claude-Edouard et Marie-Caroline. Dommage, il y a tant de possibilités dans la voix de Natalie Merchant, quelque part entre soul et jazz. (fv)

Bob Mould ‘Beauty & Ruin’ Merge Records/Konkurrent

Fort de plus de trente ans de carrière, Bob Mould est une légende de la scène indie américaine. Que ce soit avec Hüsker Dü, Sugar ou encore en solo, il n’a cessé de livrer d’excellents albums de rock alternatif qui ont influencé des générations entières de musiciens, notamment la scène grunge des années 90. Deux ans après le très réussi ‘Beauty & Ruin’, Bob nous revient avec une œuvre introspective et autobiographique qui traite de moult sujets, parmi lesquels le temps qui passe, comme l’indique le titre de l’album. Bob Mould n’a ceci dit pas pris le parti de s’épancher sur la crise de la cinquantaine en se lamentant et préfère plutôt pratiquer l’art subtil de l’autodérision, ce qui nous vaut le très bien senti ‘Hey Mr.Grey’, l’un des rares titres plus calmes avec ‘Fix it’, ballade indie du meilleur cru.

Pour l’essentiel et sans surprise, ‘Beauty & ruin’ est une ode à un rock énergique et très accrocheur qui fait la marque de fabrique de l’artiste. ‘Little glass pill’, le très pop ‘Nemeses are laughing’, l’enlevé ‘Tomorrow morning’ ou encore l’obsédant ‘I don’t know you anymore’ sont autant de mélodies irrésistibles de vitalité et de fraîcheur. Avec ce onzième album qui n’affiche aucun temps mort, Bob Mould confirme une fois de plus la pertinence de son œuvre. (pf)

Meshell Ndegeocello ‘Comet, Come To Me’ Naïve/Pias

Complice d’Anthony Joseph sur le fantastique ‘Time’ dont on ne saurait que trop vous conseiller l’écoute toute affaire cessante, Meshell Ndegeocello nous avait également élevé l’âme avec son précédent projet, pourtant cassegueule : ‘Pour Une Âme Souveraine’, superbe album dédié à Nina Simone. C’est donc confiant qu’on plonge dans ce ‘Comet, Come To Me’, qui nous accueille avec la douceur du lait tiède. ‘Friends’, cover de Whodini, charme d’emblée avec son pizzicato d’ouverture que bousculent de grosses vagues électro et un slam chuchoté en duo. Fusion étrange et excitante, ce premier morceau promet un album fascinant. Ce qui se révélera à la fois vrai et faux. Meshell expérimente sans cesse et favorise le pêle-mêle de genres avec beaucoup de réussite. A ce titre, la soul teintée d’americana de ‘Tom’ et ‘Good Day Bad’ est somptueuse. Mais à trop favoriser la forme au fond, Meshell oublie en cours de route de se concentrer sur la composition de ses chansons et l’impression d’assister à de splendides démos devient systématique à miparcours. A moitié réussi, ‘Comet, Come To Me’ n’en reste pas moins le témoignage supplémentaire d’une artiste d’exception, digne héritière, dans ses meilleurs moments, de Laurie Anderson. (ab)

Never Sol ‘Under Quiet’ Supraphon/Denovali

Née Sára Vondrášková, un nom délicat à l’international, Never Sol démontre sur son premier opus ‘Under Quiet’ qu’il faudra compter sur ses moult talents, à commencer par ses dons de pianiste. Telle une An Pierlé tchèque qui aurait migré du côté de Tori Amos en louchant (un peu) sur Soap&Skin, la demoiselle de Prague exprime des sentiments profonds et sincères qui ressortent à chaque seconde plus intensément. Même si quelques titres manifestent une volonté trop affirmée de verser dans le pathos (en témoigne ‘Hands’), les arrangements variés et délicats de l’album dénotent un talent musical précieux sans être nunuche. Plus à l’aise dans un registre impressionniste (‘Run With The Wolves’, le duo ‘Saint Fly’ aux côtés de la copine Káča Šantrochová) que dans l’explosion de couleurs criardes, Never Sol soutient – et à haut niveau – la comparaison avec Bat For Lashes, notamment quand elle invite des cordes à la réception de l’envoi (‘Places’), même si certains traits rythmiques laissent le mot délicatesse au vestiaire (‘Breathe’). A manger, beaucoup, à boire, un peu. (fv)

Nightmares On Wax ‘N.O.W. Is The Time’ Warp/V2

25 années au compteur pour l’artiste le plus ancien de l’écurie Warp, qui lâchait il y a moins d’un an encore son septième album : ‘Feelin’ Good’. L’occasion pour George Evelyn de faire le point sur sa carrière avec cette compilation et pour l’auditeur fidèle de dénombrer ses rides. Un panel de vingt-huit morceaux, depuis les débuts en compagnie de Kevin Harper puis de Robin Taylor-Firth, dispersés ici sur deux disques non pas chronologiquement, mais selon l’ambiance désirée, soit une playlist diurne ou noc-


Earteam turne. Une dualité qui explique la présence tardive des mythiques ‘Dextrous’ et ‘Aftermath’ qui firent la renommée de N.O.W. tandis que le premier de deux albums s’ouvre sur des titres plus récents. Que du bon au final, privilégiant le downtempo au dancefloor, mais peu d’inédits. Seul un excellent live de ‘I Am You’, le single ‘I’m For Real’ et une version dub de ‘Set Me Free’ jouent la nouveauté. Idéal pour les néophytes, les nostalgiques ou les soirées spleen en panne d’inspiration – un coup de random et le tour est joué. Pour l’écoute de salon, l’enfilade des deux galettes ne favorisant pas la digestion, on vous invite à préférer les albums au cas par cas. (ab)

lancolie. Et, du coup, se rendre vraiment supportable. En témoigne le très classe et classique ‘Golden Leaves’ et ses envolées ultra orchestrées. Ou encore les cuivres bouchés qui introduisent ‘Start A Fire’. Mais pour le reste, c’est toujours un peu poussif (euphémisme) et le sentiment qui domine alors est celui d’entendre une Amy Macdonald gonflée à la testostérone et croisée avec un Devandra Banhart qui aurait sniffé trop de coquelicots (‘Heart’s On Fire’, ‘Bullets’…). Pour ceux qui aiment les concerts intimes, le mec sera au Sportpaleis à l’automne. (lg)

No Drum No Moog

Parquet Courts

Ergo Phizmiz

‘Sunbathing Animal’

‘The Peacock’

Rough Trade

Care In The Communit y

‘Sunbathing Animal’, deux mois avant sa sortie, a été annoncé avec le clip du morceau éponyme, quasiment du lolcat : on se tape en plan fixe, pendant 3’50, un chat s’étirer et changer de position sur un canapé, le tout sur fond de garage déglingué ; ce genre de lo-fi foutraque où la cadence s’accélère constamment pour tenter d’exalter et faire oublier une mélodie qui reste résolument à la traîne. Pour ceux qui tiennent jusqu’au bout, toutefois, la surprise est de taille : à la fin, le chanteur (?) apparaît furtivement dans le miroir de la pièce pour gueuler les deux derniers vers du titre… Le reste du disque ? C’est couillon, c’est branleur, c’est do-it-yourself, c’est sale mais tout ça – tout ce que souvent on apprécie – ne parvient pas ici à pallier des travers qui sont exactement les mêmes que ceux de l’album précédent, à savoir le manque cruel de cette immédiateté pop qui fait les meilleurs disques garage, ceux auxquels on va forcément les comparer, ceux des Black Lips, de Harlem (l’inusable ‘Hippies’) ou, chez nous, de Mountain Bike. Au final donc, la répétition de ces rythmiques tendues et bruitistes irrite plus qu’elle n’excite ; le terriblement long, crissant et crispant ‘She’s Rolling’, à mi-parcours, en étant la plus horripilante illustration. Pas nul, mais presque. (lg)

Performer et songwriter de haut vol, Ergo Phizmiz est surtout un artisan et un laborantin du son prolifique et hyperactif déjà aperçu sur des productions radiophoniques, des opéras, de la poésie sonore ou même des musiques de films. Pour ce nouveau projet, il n’a pas hésité à sortir ses plus belles plumes pour faire la roue et proposer une pop mutante aussi buissonnière que pastorale qui témoigne d’une maturité mélodique assez déconcertante. Entre expérimentations ludiques et exigeantes, ‘The Peacock’ se révèle un disque indocile et espiègle, parfois archaïque et ésotérique, mais toujours impressionnant d’inventivité et de fraîcheur. Voltigeant inlassablement au-dessus de Canterbury, il saute de branche en branche entre folk pastoral (‘Mandrake’, ‘All Fall Down’), tango crépusculaire (‘Smiles Of A Summer Night’), rockabilly patraque (‘The Flying House’) et ballades baroque (‘The Light Behind You’). Car l’oiseau prend un malin plaisir à échapper au filet dans lequel le critique tente de le capturer. Un disque à l’excentricité toute britannique qui plaira à coup sûr à tous les guides nature férus de psyché-pop vintage. (gle)

‘Documents Synthétiques’ Chez.Kito. Kat Records

« Bonjour, vous venez de mettre dans votre lecteur de disque Documents Synthétiques du groupe No Drum No Moog. Nous vous souhaitons une très bonne écoute. » Ainsi s’annonce, sur une voix féminine synthétique impersonnelle à la manière d’une opératrice de reconnaissance vocale, ce disque. De Moog, il sera pourtant question tout au long de l’album. De batterie aussi. Trio originaire de l’Est de la France existant depuis quelques années, No Drum No Moog construit un post-rock cadencé et binaire où les sons électroniques prédominent. Le, ou plutôt, les Moog y sont pour beaucoup ainsi que le suggère la plage introductive ‘In The Moog For Love’ en forme de clin d’œil. N.D.N.M. a partagé la scène avec des groupes comme Publicist, !!!, Papier Tigre ou encore les impétueux Oxbow. De ces fréquentations, il leur en est resté quelque chose qui n’est pas pour nous déplaire. (et)

The Pains of Being Pure At Heart ‘Days of Abandon’ Fierce Panda Records/V2

Éternels adolescents, les quatre musiciens de The Pains of Being Pure At Heart vidangent depuis 2009 des histoires d’amour et autres béguins fanés dans des chansons bercées d’électricité. Consacré dans les sphères spécialisées grâce à un premier album éponyme profilé pour aguicher les cœurs des shoegazeurs, le groupe s’est égaré en 2011 avec un deuxième essai (‘Belong’) de rock pompier que même Billy Corgan n’aurait pas daigné enregistrer. Toujours guidée par la voix de Kip Berman, la formation américaine se relance aujourd’hui sur la corde sensible avec un charme propre aux grands timides. Regardant ses baskets, refusant obstinément de grandir, le groupe new-yorkais se complaît dans les souvenirs : un flirt sous un soleil couchant, un baiser volé sur les rives de l’Hudson, un après-midi romantique dans le gazon de Central Park. Un peu gnangnan, mais vraiment séduisant, ‘Days of Abandon’ ressasse dix ruptures sentimentales en essayant de recoller les morceaux. Un pied posé derrière l’oreille de Morrissey (The Smiths) et l’autre coincé dans l’entrejambe de Belle & Sebastian, The Pains of Being Pure At Heart maîtrise fondamentalement son sujet : l’art d’enrober la mélancolie sous d’épaisses couches de mélodies sucrées. Calorique, mais réconfortant, ce troisième album enferme de solides arguments (‘Kelly’, ‘Euydice’) et un véritable diamant (‘Masokissed’). Joli. (na)

Passenger ‘Whispers’ Sony

Ça n’est pas Psy, son style gang bang et ses deux milliards de vue sur YouTube, mais tout de même, plus de trois cent millions de malentendants se sont enfilés l’abominable ‘Let Her Go’ depuis juillet 2012 (même ‘Happy’ à l’heure actuelle comptabilise moins…). Pourtant, le barbu folkeux de Brighton sait torcher de jolies choses, transcender une certaine forme de mé-

Peaceful Wrath ‘Fields’ Whispered

C’est sous la bannière Peaceful Wrath que Stéphane K. Vandezande assemble et rassemble des petites compositions instrumentales pour les porter à l’oreille du monde. ‘Fields’ est son premier album. Autoproduit et autoédité, il renferme neuf morceaux intimistes dont on perçoit rapidement qu’ils sont l’issue d’une démarche en solitaire ponctuée d’essais et d’errances. De cette neuvaine inspirée, c’est peutêtre la grâce involontaire qui s’en dégage qui retient avant tout l’attention. Il faut attendre que s’écoule les deux tiers du disque pour que se glissent, presque imperceptiblement, quelques brèves phrases provenant dont on ne sait où (‘Myth’). Avant même qu’on n’en saisisse l’exact propos, on imagine que c’est de l’enfance dont il est question. Du piano, des cordes, des samples, de l’électronique, du vent…, tels sont les matériaux de base, chacun parcimonieusement utilisé, de cet assemblage qui revendique sa filiation avec la peinture et les cieux pluvieux belges. Sur le reflux de ‘Cristaline’ qui clôt le disque, c’est le souffle du vent s’infiltrant une dernière fois dans l’enceinte qui se donne à entendre avant que ne se referment les portes et s’éteignent les lumières. (et)

Peter Pan Speedrock ‘Buckle Up And Shove it’ Suburban/Ber tus

Fast, raw and loud. Tels sont les qualificatifs les plus appropriés pour décrire le neuvième album de ce groupe hollandais qui n’a pas évolué d’un iota depuis sa formation en 1997. En même temps, ce n’est pas ce que lui demandent ses fans, eux qui veulent du rock brutal et crade

opérant la jonction entre le punk old school, AC/DC et Motörhead. Ce nouvel opus portant bien son nom a beau ne pas afficher la moindre once d’originalité, que ce soit sur le plan musical ou des textes - vive la trilogie sex, beer and rock’n roll !-, on ne peut résister à l’énergie brute et au côté uptempo de compos souvent très immédiates, les plus marquantes étant ‘Get you high’, ‘Heart full of soul’, ‘Loose women & loud guitars’ ou encore ‘Dead ringers’. Si Peter Pan Speedrock est sans doute un peu juste pour réussir avec grande dis’ l’épreuve sur CD, il faut le voir en festival, assurément ! (pf)

Poino ‘Bon Ick Voyeur’ Horse Arm

Remarqué à l’occasion de la sortie de son premier album voici quatre ans, Poino balance un rock rêche, tendu et abrasif, foncièrement malsain et torturé. Le genre de musique qui pourrait facilement vous donner un bad trip si vous êtes au fond du trou. C’est que ‘Bon Ick Voyeur’ donne dans le post-hardcore brut de décoffrage faisant la part belle aux riffs dissonants et aux textes bien doom tantôt chantés, tantôt criés mais en exprimant toujours un malaise contagieux (passez-vous le bien nommé ‘Doom fist’ pour vous en convaincre). De façon intéressante - et surprenante - les titres de cet album, aussi malades soient-ils, ne manquent pas d’afficher un certain sens du groove, notamment sur ‘Special wrong’ qui intègre des passages quasi groovy (assez brefs, certes), ce qui est dû au talent du batteur et du bassiste se livrant constamment à une sorte de battle de premier ordre. Maltraitant les oreilles et les nerfs de l’auditeur dès les premières secondes, Poino semble cependant pris de remords sur la fin et propose en guise de clôture le foncièrement beau, bien que désolé, ‘Terpsychordia’ qui associe piano et cordes dans une style classique contemporain qui apaisera un peu vos tourments. (pf)

Radio Moscow ‘Magical Dirt’ Alive Natural Sound

Coincés dans une faille spatio-temporelle, les trois musiciens de Radio Moscow sucent des champignons et font tourner le calumet de la paix avec le pied enfoncé sur la pédale d’effets. Bien poussé dans le dos à ses débuts par Dan Auerbach (The Black Keys), le groupe américain se détache ici de l’ombre de son richissime protecteur par un jusqu’auboutisme alternatif et une authenticité jamais prise en défaut.

CHILDREN OF THE PALACE

03.07 Vama Veche - Bruges

PARQUET COURTS

06.07 Rock Werchter - Werchter

AUSTRA

11.07 Les Ardentes - Liège 14.07 Cactus Festival - Bruges

THE NOTWIST

12.07 Cactus Festival - Bruges 18.07 Dour Festival - Dour 28.10 Autumn Falls @ Trix - Anvers

TIMBER TIMBRE

12.07 Les Ardentes - Liège 28.10 Autumn Falls @ Trix - Anvers

CARIBOU

12.07 Les Ardentes - Liège 13.07 Cactus Festival - Bruges

SX

12.07 25.07 03.08 09.08

Rock Zottegem - Zottegem Puurs Live - Puurs M-idzomer - Leuven Zeverrock - Zevergem

12.07 22.07 02.08 09.08 10.08 15.08 05.09 06.09 21.09

Les Ardentes - Liège Boomtown - Gand AFF - Genk TAZ - Oostende Melkrock - Tielt Pukkelpop - Kiewit Villa Pace - Sint-Niklaas Deep In The Woods - Heer-sur-Meuse AB - Bruxelles

12.07 18.07 19.07 25.07 08.08 09.08 13.09

Kortrijk Congé - Kortrijk Rock Herk - Herk-De-Stad Woosha - Oostende Gentse Feesten - Gand OLT Rivierenhof - Deurne Cirque @taque - Ekeren Urban Hymns - Bree

13.07 22.07 23.08 30.08

Sjockfestival - Gierle Boomtown - Gand Synergie Meeting - Zwevegem Eigen Teelt Festival - Maasmechelen

MADENSUYU

SOLDIER’S HEART

RAKETKANON

ÓLAFUR ARNALDS

17.07 Gent Jazz - Gand

CHANTAL ACDA

18.07 Gentse Feesten - Gand

TRAAMS

19.07 Dour Festival - Dour

DOUGLAS DARE

22.07 Boomtown - Gand 27.08 Feeërieën - Bruxelles

PING PONG TACTICS

23.07 Kinky Star - Gand

MICK TURNER

25.07 Boomtown - Gand 22.09 Trix - Anvers

THE GO FIND

25.07 Boomtown - Gand

HIDDEN CAMERAS

26.07 Boomtown - Gand

TEEN

26.07 Boomtown - Gand

MY SAD CAPTAINS

26.07 Boomtown - Gand

LOVE LIKE BIRDS

26.07 Gentse Feesten - Gand

NILS FRAHM

31.07 Moods! - Bruges 26.09 Bozar Electronic - Bruxelles

KURT VILE & THE VIOLATORS

15.08 Pukkelpop - Hasselt

more concer ts : www.toutpartout.be Independent since 1994 Toutpartout agency Labelman Nieuwpoort 18 9000 Gand - Belgium Phone: +32 (0)9 233 06 02 infoNL@toutpartout.be www.toutpartout.be


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Earteam

Gavés au psychédélisme, les dix morceaux de ‘Magical Dirt’ transpirent le cannabis par tous les pores. Rock’n’roll toxique et hard rock bien chargé esquissent ainsi les contours d’un imposant nuage de fumée. Au chant, Parker Griggs éructe comme un vieux volcan. Planqué derrière un mur de guitares acides, le patron de la formation se nourrit uniquement de buvards et des fantasmes d’antan. Avec ce quatrième album, Radio Moscow ravive le feu sacré d’une époque révolue et bien droguée où Blue Cheer, Jimi Hendrix et autres Allman Brothers façonnaient la bande originale d’une génération. (na)

R.E.M. ‘Unplugged 1991 & 2001 The Complete Sessions’ Rhino/Warner

Une des conséquences de la réussite pour un groupe culte ou l’ayant été, c’est sans doute la facilité de faire vivre et revivre à satiété un répertoire de chansons phares, un peu à la manière d’un fonds de commerce qui perpétuerait ses actifs sur base de leur valeur historique. Officiellement démantelé en 2011, R.E.M. n’existe plus en tant que groupe de personnes mais sa dénomination continue d’engranger notoriété et profits financiers. Si en soi il n’y a rien de mal dans cette entreprise, l’emprise qu’elle génère peu s’avérer encombrante, voire étouffante quand la finalité économique éclipse tout le reste. Après avoir réalisé à peu près toutes les compilations récapitulatives possibles, Warner, la dernière maison mère attitrée de R.E.M., expurge des archives MTV où elles demeuraient les bandes de sessions acoustiques enregistrées pour la chaîne musicale respectivement en 1991 et en 2001. En dix ans d’écart, R.E.M. a à la fois évolué tout en restant ce qu’il a toujours été. En 1991, le groupe est à son apogée et vient de réaliser ‘Out Of Time’, un de ses disques les plus fameux. C’est le départ du batteur Bill Berry en 1997 qui infléchira irrémédiablement le cours de son histoire. En 2001, recourant à des batteurs d’emprunt, R.E.M. tente d’insuffler un nouvel élan à des compositions qui peu à peu deviendront moins inspirées. Déclinées sur deux cd, ces versions désélectrifiées, ramenées à l’expression expurgée de leurs oripeaux technologiques, apparaissent comme miraculeusement intactes, intemporelles, rescapées du temps qui les érodaient. (et)

Reverend Shine Snake Oil Co. ‘Anti Solipsim, Pt.1 (Creatures)’

Little Barrie ‘Shadow’ Tummy Touch

On ne compte plus les collaborations prestigieuses de Barrie Gadogan : Brian Jonestown Massacre, Primal Scream, The Stone Roses, Spiritualized, Paul Weller et j’en passe. Malgré ces adoubements en série, son groupe Little Barrie évite la reconnaissance publique depuis maintenant quatre albums. Encadré dès leurs premiers pas par Edwyn Collins, qui remet ici le couvert avec talent, le trio originaire de Nottingham pourrait bien mettre cette fatalité à mal avec ce nouvel opus. Déferlante rock maîtrisée à la perfection, ‘Shadow’ déploie une atmosphère noire ininterrompue qui prend doucement à la gorge et aux tripes comme un lent poison. Vapeurs, engourdissements et fièvre à prévoir ; plongeon en eaux troubles sous ouragan de réverb. ‘Everything You Want’ joue au duel spaghetti sous le soleil, on funk dans les arrière-cours sur ‘Deselekt’ et ‘Pauline’ nous venge du dernier Black Keys. Edwyn Collins, qu’on cru un temps relégué aux royaume des ringards, fait des merveilles à la production, parvenant à unifier influences garage, psychédélisme bluesy à la Cream et sensibilité brit-pop pour un résultat au groove angoissant. Long voyage sans retour sur autoroute perdue, ‘Shadow’ fusionne cinquante années de rock’n’roll sans jamais déraper sur le sentier de la tentation trendy. Classieux et complexe (l’album ne s’offre pas à la première écoute), le dernier Little Barrie prouve qu’en 2014 il est encore possible de pondre un classique sans autotune. (ab)

temps. Cerise sur le gâteau d’une discographie pléthorique et riche en rebondissements mélodiques, la compilation ‘No Me Quejo De Mi Estrella’ vient donner un sens à l’histoire. Réunion de morceaux publiés par l’artiste dans le courant du 21ème siècle, ce disque explique, en quelques accords grattés en toute désinvolture, l’origine du mouvement anti-folk. Inutile de s’évertuer à enfiler des noms sur une brochette (Daniel Johnston, Jeffrey Lewis, Kimya Dawson, Adam Green, etc.) : le père de la guitare foutraque est ici, fidèle au poste. Entre quelques récits délirants et super touchants (‘You Can Have A Cellphone That’s OK But Not Me’), Jonathan Richman touche à l’essence de la pop moderne en roucoulant des airs inoubliables : des chansons redoutables. Moyen le plus court pour gagner des minutes de vie, ‘When You Refuse To Suffer’ possède la force tranquille des petits tubes alternatifs. Là où ‘My Baby Love Love Loves Me’ donne envie de lécher le trottoir, d’embrasser la ville, de l’aimer comme le campagnard en pince pour ses champs. Compilation bohème et citadine, ‘No Me Quejo De Mi Estrella’ offre même trois titres chantés en espagnol. Et là encore, c’est « muy bien ». Juste parfait. (na)

Soap Box Music

Max Richter

Si Reverend Shine Snake Oil Co. a établi ses pénates à Copenhague, ses racines sont plutôt à rechercher du côté des États-Unis, d’où sont originaires deux de ses membres. Le nom du quatuor laisse peu de place au doute. C’est bien de blues qu’il s’agit à la base. Et pas du lisse, pas du virtuose sans âme, mais du poisseux, enregistré en quelques prises, dans les conditions live du direct. Du blues bancal et psychédélique, gentiment agressif et extatique. Il y a du Tom Waits et du Robert Johnson dans cette bacchanale sonique illicite et jouissive où s’ébattent chœurs africains, polyrythmies irrésistibles, guitares à la souplesse affolante et dissonances punk-rock. Du gospel aussi pour accompagner les prêches d’un révérend qui fait la leçon aux Hommes dominés par leur ego. Mais la Miséricorde et la Rédemption ne sont jamais loin. D’ailleurs, le groupe est juste là pour prendre du bon temps et nous en donner. Au final, ce premier essai hétéroclite mais cohérent raconte la plus belle des histoires courtes du mois. (gle)

‘Vivaldi – The Four Seasons’

Jonathan Richman ‘No Me Quejo De Mi Estrella’ Munster Records

Figure emblématique de la scène punk, âme inconditionnelle des Modern Lovers, Jonathan Richman est un héros du rock, un survivant des

Deutsche Grammophon/Universal

Mémorable et universelle par excellence, ‘les Quatre Saisons’ de Vivaldi appartient au patrimoine culturel de l’humanité, ce qui en fait une œuvre à la fois prisée et abondamment interprétée. En décidant de s’y confronter, Max Richter savait la gageure de taille et mesurait les difficultés de l’aventure. Bien plus qu’un simple arrangement, davantage qu’une revisitation stylistique, ces ‘Quatre Saisons recomposées’ constituent une véritable réinterprétation de l’original. Dans la notice accompagnant le disque, Richter explique qu’il voulait percer la partition pour mieux cerner chaque note et tenter, littéralement, de la recomposer. Dans un premier temps, les choses s’annoncent bien. L’album reprend les quatre saisons dans leur ordre chronologique, magnifiquement jouées par le Konzerthaus Kammerorchester de Berlin. Richter y ajoute des ondulations et y glisse des variations presque imperceptibles par l’intermédiaire d’un synthétiseur Moog. C’est à la fois beau et troublant. Ensuite, cinq esquisses sur le thème viennent compléter le tableau. C’est là que les choses se gâtent. On n’en saisit pas toutes les nuances mais, plus grave, on en n’aperçoit pas vraiment l’utilité. Quand s’annoncent enfin les quatre remix vers la fin, on mesure à quel point Richter

frôle le kitsch, surtout dans son remix estampillé ‘Fear Of The Tigers’ d’‘Autumn’. Pour peu, on se croirait sur un carrousel sur la Foire du Trône. Le charme se dissipe et on redescend sur terre après un tour de près de 80 minutes dont le moitié s’avèrent superflues. Un dvd filmé à Berlin accompagne le disque. Il propose une autre version, avec un autre orchestre. A avoir été trop ambitieux, Richter s’est rendu indigeste. N’est pas Vivaldi qui veut. (et)

Sarh ‘Sarh’ Ponar/Believe

Nom, parait-il, d’une bourgade plantée au beau milieu du Sahel, Sarh est aujourd’hui le nom de deux musicos français loin d’être inconnus au bataillon. A ma gauche, DJ Pone, exmembre des (hum, hum) Birdy Nam Nam, à ce que l’on dit élu meilleur DJ du monde en 2000 (et ta sœur, elle fait du breakdance ?). A ma droite, José Reis Montao, chanteur / guitariste de Stuck in the Sound, un groupe aussi passionnant qu’une collection de timbres pakistanais, pour un tout qui se veut aventurier et accessible. Mouais, sauf que ça bouffe un peu à tous les râteliers et que pour la grammaire propre, on repassera. En vrac, ça te broute le fion en piochant chez Radiohead vs Agoria (‘Colors’), ça te balance un Sébastien Tellier imitant Nick Drake sur fond d’électronica paresseuse, quand ce n’est pas l’insupportable single ‘U & I’ et ses voix trafiquées dans le haut perché (argh). On signalera juste un morceau à sauver, digne du meilleur Sébastien Schuller (‘Venise’) et c’est bien peu. Le pire étant tous ces clichés indie pop, censés prouver que tu vois mec, nous on est des vrais, pas des vendus à l’industrie quoi. Bande de petits prétentieux, va. (fv)

Nicholas Sean Savage ‘Bermuda Waterfall’ Arbutus Records

« If you really wanted / I’m the kinda guy that’ll give it ». C’est naturel, tu crois, ce blond? Tu ne le trouves pas louche, toi, son rictus carnassier ? Il n’est pas un peu cheap, son aftershave ? Tu le vois bien, pourtant, qu’il suinte le sordide de partout, ce gars-là, non ? Comment ça, il ne t’est pas indifférent ? Ce qu’il te fait là, ça n’est pas une cour, c’est un publireportage amoureux pour te vendre du gel périmé depuis 1984, caser son rat de compagnie, remplacer Steve Buscemi dans ton panthéon des crushs-losers. Justement, c’est ça qui. En viendrait à t’émerveiller un peu, parfaitement. Un ‘Empire’ factice, une cathédrale de fausset, une cascade de claviers lounge qui clignote, un autel en sucre filé dédié à Boy George, une parade d’équilibriste en peignoir de satin chinois aux cimes du lo-

fi et du douteux. « Back into affection, connection, perfection » : même dans la torpeur dégoulinante des ‘Boogie Nights’, dans l’antre des karaokés désertés, il y a des zigs aux pensées lunatiques qui ont profondément besoin de tendresse, non ? (alr)

Noura Mint Seymali ‘Tzenni’ Glit terbeat

Ils vont finir par lasser chez Glitterbeat : chaque sortie est une tuerie et on n’arrive jamais à se foutre de leurs tronches (confer pour les extraterrestres qui débarquent le nouveau Dirtmusic et tout le catalogue 2013). Les affaires vont donc toujours bon train avec cette nouvelle recrue mauritanienne, la probable future star Noura Mint Seymali. As usual, l’histoire est belle et la raconter pourrait remplir un roman. En court, la fille est issue d’une famille (formidable) de musiciens visionnaires : le père de sa belle-mère, la mythique Dimi Mint Abba, aurait écrit l’hymne national et introduit la guitare électrique au pays ; son père, Seymali Ould Ahmed Vall, aurait pondu des dizaines de morceaux pour sa femme, la dite belle-mère, initiée à l’ardin – cette sorte de harpe pas très éloignée de la kora et réservée aux femmes chez les Maures – dès son plus âge par sa propre mère (manifestement une virtuose de l’instrument). Aujourd’hui, c’est de cet ardin que Noura tire toute sa substance. Les dix titres de ‘Tzenni’ imposent un blues et un groove phénoménaux, parfois ralentis (‘El Barm’), souvent exaltés, à l’occasion rejoints par une volée de chœurs sidérants (le superbe ‘Emim Emineïna Chouweynë’). Ils permettent surtout de découvrir une voix magnifique. Celle d’une femme qui chante comme personne, entre modernité et tradition, les instabilités de la vie, la beauté des femmes et le prophète Mohammed. Grand. (lg)

Naomi Shelton & The Gospel Queens ‘Cold World’ Daptone/V2

Chaque vendredi soir, à New York, il est possible d’accéder au paradis. Dans une ambiance atypique et pour pas cher. Pour ce faire, il convient de se pointer au Fat Cat, un bar hors-norme planqué sous les trottoirs de Christopher Street. C’est là, en fin de semaine, dans un cave remplie de tables de ping-pong, de billard et autres jeux de boules à pas un balle que s’affaire la grand-mère de la soul américaine. Quand Naomi Shelton déboule avec ses choristes, le monde bascule. Au Fat Cat, on a vu des malabars verser une larme, des aveugles retrouver la vue, des impies agenouillés et des hippies envoûtés. La voix de Naomi Shelton est un don du ciel, un pur produit du gospel. De retour dans l’actualité, la chanteuse de Brooklyn invoque le très haut et clame sa dévotion avec un supplément d’âme qui fait ici toute la différence. Disque de soul intemporel, ‘Cold World’ ne réinvente en rien le genre, mais passe le témoin par l’entremise de douze chansons d’une classe insondable. (na)

Shetahr ‘Live At Atelier Claus’ Autoproduction

Formé au cours de l’été 2013, Shetahr est un groupe bruxellois faisant dans le rock expérimental. Sur ce EP d’à peine plus de onze minutes (!) enregistré sur une petite scène bruxelloise en décembre dernier, le groupe démontre qu’il est allumé au possible. Outre le fait qu’il propose un titre de 17 secondes à peine, ce qui témoigne d’une singularité certaine, Shetahr nous balance à la tronche des titres semblant avoir été composés dans un asile d’aliénés,


Earteam comme le dément ‘Up that hill’ qui fout vraiment la frousse. On est également intrigué par la no wave dadaïste de ‘Axolotl’, l’étrangement hypnotique ‘E bouboulina’ ou encore le grunge core noisy de ‘Fear as a dear’. Tout cela est très flippant et en même temps étrangement addictif, malgré (ou grâce à ?) la qualité sonore très limitée de l’ensemble. Si l’expérience vous tente, voici les coordonnées du groupe : shetahr@ gmail.com. (pf)

Silmus ‘Shelter’ Volkoren

Caverne en creux. Progression à tâtons, à peine un faisceau : des étoiles à couvert. ‘Set In Stone’, quelques marques minimales faites à bout d’ongle, tracées à ton intention. Tu hésites à disperser à même le sol des parcelles de ton attachement si contenu, de peur qu’en bourgeonnant, la floraison ne vienne bousculer l’ordre établi. Tu mettrais bien un peu plus de rayonnement dans ton élan : elles seraient rosies, tes joues, ‘Leaving Darkness’. Tu te fais juste chambre d’écho de cette voix-là, celle à qui il pourrait peut-être rester quelques mots et tu écoutes, les vertèbres sur le piano. Tu ne tardes pas à sombrer dans un sommeil puissant, enveloppé d’une couverture triste, le corps assoupli dans des boucles sans commencement. Au réveil, les sirènes de tes synapses, évanescentes, font ricocher des ‘Follow Me’ contre les parois…crois-tu réellement qu’il faille les suivre ? (alr)

Simple ‘Undeletable’ Off Records/Broken Silence

Infatigable, insatiable Pierre Vervloesem, un gaillard qui revient régulièrement au gré de ces pages avec à chaque fois un nouveau projet. Multipliant les dénominations et les alias, qu’il produit ou qu’il présente, c’est à chaque fois de nouveau matériel dont il est question. Simple est un quartet, son nouveau quartet, qu’il emmène à la basse. A ses côtés : Bruno Vansina, un saxophoniste officiant e.a. au sein de Rebirth Collective et El Tattoo Del Tigre ; le claviériste Joris Caluwaerts (Zita Swoon, Milow..) et le batteur Didier Fontaine. Aucun concept particulier ne sous-tend la démarche de Simple, seule prévaut l’idée de jouer ensemble, tout simplement. A la basse, Vervloesem caracole, racole et décolle. Les titres renvoient aussi bien au triomphalisme belge, qu’à des personnages singuliers tels ‘Oscar Niemeyer’ ou ‘Pierre Richard’, histoire de coller un titre sur des morceaux qui pourraient très bien s’en passer. On prend beaucoup de plaisir à l’écoute de ce funk jazz délié aux accents zappaesques truffé de références à la grande musique et de contrepèteries. Fortiche as usual. (et)

Ela Stiles ‘Ela Stiles’ Fire Records

‘Nothing Remains’ ? Contenus dans une seule paume, sept morceaux. Rien sans doute en comparaison de tout ce que vous écouterez cette année, du tube pop à refrain qui sautille à la ligne de basse funk qui, sinueuse, vous fera tortiller l’échine, trois fois rien en regard du flow incendiaire, du glacis new-wave, de nouveaux jolis mômes à falsetto. Et pourtant. Dix-sept minutes a-cappella. Une bouffée d’ancestralité profonde, troublante, à vous faire ployer sous ses infratracks, à vous remettre à l’oreille ‘The Seven Steps To Mercy’, première méditation en solitaire d’Iarla Ó Lionáird (Afro Celt Sound System). Un refuge spirituel de la taille d’une noisette, où chaque esquisse est déjà un réel creuset, un monde de potentialités. Un micro-voyage saisissant où ‘Drone Transitions’, destination finale, tremble dans le lit

Lykke Li ‘I Never Learn’ LL Recordings/Warner

L’histoire ne nous dira sans doute jamais si Lykke Li doit bénir ou maudire le DJ belge The Magician, auteur du célèbre – et douteux – remix de ‘I Follow Rivers’ qui a transformé la chanteuse suédoise en l’icône dancefloor qu’elle n’a sans doute jamais voulu être. Si son compte en banque ne lui en a pas voulu, Li Lykke Timotej Svensson Zachrisson remet clairement les choses au point sur son troisième album – rappelons que ses deux petits frères demeurent totalement recommandables, voire indispensables. Si la démarche décevra tous ceux qui ne voient en elle qu’une vulgaire potiche pour DJ bourrin (ce que vu son immense talent, elle ne sera jamais), le cru 2014 de Lykke Li prouve qu’elle n’en a fini ni avec la mélancolie ni avec les démons. Terriblement attachant, voire d’une émotion à fleur de peau, à l’opposé de toute tentation guimauvesque, ‘I Never Learn’ explore les séquelles de la dépression au lendemain de l’extase. Bien sûr, l’objet n’est pas à offrir à sa belle-mère à peine sortie de cure de désintox’, tant sa fréquentation risque de la faire replonger fissa. Mais, nom de Thor, Odin et toutes les divinités viking, que ce disque est beau tellement il est noir, à moins que ce ne soit juste l’inverse. Tant pis pour The Magician, tant mieux pour le bourdon. (fv)

immaculé d’un raga. « If I could make you happy, I’d do anything just to see you smile »: pari gagné à en toucher le ciel. (alr)

Ken Stringfellow ‘I Never Said I’d Make It Easy’ Lojinx/Ber tus

Si le nom de Ken Stringfellow ne vous dit pas grand-chose, il est par contre fort probable que vous l’ayez entendu jouer pour d’autres, puisque l’ami Ken est apparu sur plus de 200 albums, dont plusieurs galettes de REM, de Big Star et des Posies. Excellent guitariste et très bon chanteur, il a également sorti une poignée d’albums solo de fort bonne facture. ‘I Never Said I’d Make It Easy’ est une compilation de raretés, inédits et reprises. L’ensemble tient fort bien la route dans un registre indie pop dominé majoritairement par des ballades. Les réussites sont nombreuses et le CD démarre fort avec le superbe et poignant ‘Any sign at all’. Plus loin, ‘Sparrow’, ‘Don’t break the silence’ ainsi que d’excellentes reprises de Robyn Hitchcock (‘Airscape’) et des Replacements (‘Kids don’t follow’) convainquent immédiatement. Si certaines compos sont un peu moins fortes, on trouve ici suffisamment de morceaux de qualité pour être comblé. Une belle façon de découvrir un artiste qui mériterait assurément de bénéficier de davantage d’attention. (pf)

Alexis Taylor ‘Await Barbarians’ Domino Records/V2

Que font les trublions une fois rangées leurs super chaussures roses trop grandes et leurs fleurs qui font pouet ? Que fait le co-leader d’un groupe ‘Ready For The Floor’ quand il se lasse de sautiller «over and over and over and over and over/like a monkey with a miniature cymbal »? Une percée sans acolytes, deuxième round sous son patronyme, un petit tour d’escampette, un pas de côté. « Nobody knows what I mean » ? En taupe érudite, Alexis Taylor cherche à creuser profond dans la mélodie et l’expérimentation, sans toutefois trouver les Cités d’Or. On ne lui reprochera guère de s’aventurer loin de l’immédiateté, plutôt de se laisser enfermer dans un dépouillement où la claustrophobie vient fréquemment ronger l’’Immune System’, de nous laisser voir d’un peu trop près l’angoisse latente du clown quand ‘Elvis Has Left The Building’. Rescapées par miracle de ce disque sous Xanax, deux versions de ‘Without A Crutch’ vagabondent à l’air libre, merveilleuses de candeur, traces de ce qu’aurait pu être un beau disque d’introverti quand il quitte l’habit de lumière. (alr)

Tijuana Panthers ‘Wayne Interest’ Innovative Leisure

Enregistré sur du matos sans doute piqué à Thee Oh Sees, les Tijuana Panthers crachotent

et chuintent leur punk-rock boiteux entre quatre murs de carton et de plâtre sur des instruments oxydés. Lo-fi en diable, un rien trop pour être honnête, ‘Wayne Interest’ crapahute en toute hâte d’un bout à l’autre sans prendre le temps de ramasser les bouts qu’il perd en chemin. Pas foncièrement original ni particulièrement bien écrit, ce mélange naïf de garage et de surf a la bonne idée de sauter maladroitement dans les pas laissés plus tôt par le ‘Strapped’ de Soft Pack et le souvenir indélébile des Strokes en mode Hawaii. L’enthousiasme est contagieux et efface les scories orangées que laissent derrière elles ces jeunes panthères. Poil hérissé façon Pixies sur ‘Cherry Street’, vibrisses connectées sur les ondes Ty Segall (‘Fired’), nos félines feulent tant qu’elles peuvent pour vous impressionner. La moindre des choses est de jouer le jeu. (ab)

To Rococo Rot ‘Instrument’ Cit y Slang

Retour qu’on n’attendait plus guère, cinq ans après un ‘Speculation’ très oubliable et… oublié, To Rococo Rot exprime quatre années plus tard un renouveau musical réjouissant bien que partiel. Rejoint sur trois titres par le grand format no wave Arto Lindsay (tout de même), les frérots Lippok et Stefan Schneider montrent que leur plume ne s’est pas asséchée, vingt ans après leurs débuts. Si les trois morceaux chantés par Lindsay constituent des sommets de fragilité post-bossa, notamment le second ‘Classify’, les parties instrumentales de cet… ‘Instrument’ jouent des coudes pour monter sur le podium. C’est notamment quand ils laissent libre cours à leur sens du rythme post pop que le trio allemand est à son meilleur, en témoigne un ‘Down In The Traffic’ où les trois comparses démontrent une complicité tellement naturelle qu’elle ne peut qu’être inspirée de The Notwist. Si les tracks plus lents peinent à retenir l’attention, tant on sent To Rococo Rot en mal de tendre le fil jusqu’au bout (‘Besides’), la basse de Schneider sublime un tel sens du groove (‘Baritone’) qu’on ne tient plus guère en place. Dans sa tête, du moins. (fv)

The Toxic Avenger ‘Romance And Cigarettes’

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d’une french touch devenue la caricature d’ellemême. Inutile de dire qu’il ne réinvente pas la poudre, même s’il est capable de certains artifices auxquels on se plaît à croire sans être dupe pour autant (‘In The Meantime/Run’ et sa basse vociférant comme dans ‘One Of These Days’, la spirale 8-bits de ‘Eye’). Pour peu que l’alcool suive et que la soirée s’y prête, ‘Romance And Cigarettes’ pourrait bien ensorceler vos pattes et user vos tapis avant de devenir la BO de vos cauchemars de fin de nuit au lavatory. Glauquinou façon Justice, Toxic Avenger joue du cliché Stressant comme Gaspard Noé joue du stroboscope : effrontément, comme un gosse de huit ans. C’est rigolo et ça sauve fréquemment les meubles à grands coups de batteries et de basses assassines. A suivre ou à jeter ? La boursouflerie ‘Artificial Lights’ sur laquelle Disiz nous rappelle que « La Pub Corrobore Le Fait Qu’On Collabore » (et je ne cite que le meilleur vers) vous permettra de faire votre propre choix. (ab)

Trampled by Turtles ‘Wild Animals’ Banjodad Records/Ber tus

Éloge de la lenteur : à Duluth, tu planteras une graine qui fera jaillir un arbre dont le bois servira de caisse à un banjo et j’aurai vu la meilleure moitié de toi, pas-bien-sauvage animal. Alan Sparhawk t’aura flatté l’échine au Studio Pachyderm, tu rueras peu sous les vols de passereaux, tu laisseras la place aux crin(crin)s. Comme une ‘Repetition’ bluegrass : s’époumoner un peu, calmer la cadence, faire à nouveau trembloter la poussière, « over and over again ». On aura beau te demander si tu te dissimules derrière des astres qui luisent davantage, tu sauras qu’il n’en n’est rien, que tu es juste fait pour les bals de planches, ceux à quelques encablures de chez toi. Fais-toi ami de quelques ‘Ghosts’ de ta forêt-de-quelques-pieds, pour une chorale chatouillée de vibrations, un avis de recherche pour ‘Lucy’ perdue dans les cendres d’un feu d’à-moitié-joie. « Come back home, now », ce ‘Western World’ qui soubresaute n’est pas vraiment fait pour toi. Personne ne t’y connaît et les ‘Winners’ finissent toujours par piétiner ceux qui ont l’âme oisive. (alr)

The Vacants Lots ‘Departure’ Sonic Cathedral Records

Aux States, Jared Artaud et Brian MacFadyen ont lâché quelques singles brumeux sur un label qui s’appelle The Reverberation Appreciation Society. Rien que ça suffit à attiser la curiosité et susciter la sympathie. Surtout qu’en plus, ce premier album est estampillé « mixed and mastered by Spacemen 3 legend Sonic Boom ». A la simple lecture de ces mots, on a déjà écouté ce ‘Departure’ mille fois et l’idée très nette et précise qu’on s’en était fait ne sera jamais mise à mal lors de l’écoute réelle du disque. Tout ce à quoi on s’attendait est là : la saturation, les réverbérations énormes, le psychédélisme répétitif (les dix minutes de ‘Make Connection’, morceau phare de l’album), les influences droguées (Black Angels, Alan Vega, Spiritualized...), les vidéos hallucinatoires (le single ‘Mad Mary Jones’). A défaut d’être d’une originalité dingue, c’est toujours vachement efficace. (lg)

Georgio ‘The Dove’ Valentino ‘Mille Plateaux’

Roy Music

Autoproduction/Clear Spot

Point de balayette ni de trogne au dethol ici. Toxic Avenger est le sobriquet traumatique du Dj Simon Delacroix, dont ‘Romance And Cigarettes’ est le second album clairement orienté électro-pop après un galop d’essai plutôt house. Forcément pulp (‘The Chase I’), outrageusement romantico-disco à la Cerrone (le morceautitre), Delacroix ne se refuse rien et, élève malin mais tardif, court dans le sillage de Kavinsky et

Rédacteur du magazine belge en langue anglaise The Bulletin (que nombre d’expats bruxellois connaissent), Georgio ‘The Dove’ Valentino propose rien moins qu’un double LP et il y a du beau linge dans la besace. Entre les audelà du mythe Blaine L. Reininger et Luc van Lieshout (Tuxedomoon) et une flopée de guests, le Floridien de Bruxelles a réussi non seulement à s’entourer mais à créer un univers totalement


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Earteam

cohérent et chaleureux. A l’instar d’une Carla Kihlstedt il y a une dizaine d’années qui, avec son groupe The Book Of Knots, était parvenue à faire rimer rock arty et élégance rugueuse (telle une autre Carla, Bozulich), Georgio Valentino exprime en quatre faces de LP un amour du rock totalement en marge des lourdeurs et des conventions. Qu’il reprenne un morceau de Reininger (‘Japanese Dream’) ou que des compos originales soient mises à l’honneur, le musicien américain transforme l’exercice, délicat car fréquenté, de la collaboration en voltige de haut vol. Du haut de sa voix grave, qui rappelle par instants Tom Waits moins deux paquets de clopes / jour, Valentino touche en plein cœur d’une cible que nombre d’archers n’atteindront, faute de talent et de remise en question. Le tout servi sur un (mille) plateau(x). (fv)

Jack White ‘Lazaretto’ Third Man Records/XL Recordings/Beggars

Musicien d’exception, entrepreneur autodidacte, Jack White a gravi un par un les échelons de l’ascenseur social. Des friches industrielles de Detroit à sa maison de disques de Nashville, de The White Stripes à The Dead Weather, du cinéma d’auteur aux collaborations dans le vent (Alicia Keys, Danger Mouse), mister White s’est construit un nom et une solide réputation. Bien aidé dans sa progression par l’enregistrement d’un hymne accidentel pour supporters en chaleur (ce fameux ‘Seven Nation Army’), le guitariste a pour lui un avantage majeur : c’est un mélomane, un collectionneur, un fin connaisseur. Amateur de musiques aux dents longues et aux idées extra-larges, Jack White a revisité les fantômes du blues avant de se porter au chevet de quelques vieilles gloires country et rock’n’roll (Loretta Lynn, Wanda Jackson ou, plus récemment, Jerry Lee Lewis). En somme, il s’est imposé comme un ambassadeur incontournable de traditions typiquement américaines. Ses motivations – morales, musicales et commerciales – peuvent d’ailleurs se comprendre comme le prolongement vivant d’un mythe récurent : le rêve américain. Parti de rien, l’artiste est désormais l’heureux propriétaire de Third Man Records, label bankable spécialisé dans les vinyles colorés et autres objets profilés pour les dépenses de nerds sans défense. Heureusement, en marge

décharge électrique vieille de vingt ans. L’art de se faire un peu mal pour rien. (na)

Manset ‘Un Oiseau S’Est Posé’ Warner

Gérard Manset est un de ces types à côté duquel on peut complètement passer : son œuvre n’est pas des plus rigolotes, il est – paraît-il – humainement assez détestable, il ne donne jamais de concerts, sa tête ne nous revient pas (d’ailleurs, on pourrait le croiser chez le boucher chauve du coin qu’on ne le reconnaîtrait pas) et il a, ces dernières années, écrit pour les pires ploucs de la variété française (Raphaël, Florent Pagny, Axelle Red, Julien Clerc…). Pourtant chez lui, à l’exception de ces ratés sans doute alimentaires, tout est remarquable. En 46 ans de carrière, l’homme s’est construit une discographie impeccable – depuis le séminal ‘Animal On Est Mal’ de 1968 au superbe ‘Manitoba Ne Répond Plus’ de 2008 – qui a perturbé considérablement les plus grands, d’Alain Bashung (qui s’est pour le coup vu offrir ‘Comme Un Lego’ par le voyageur solitaire) à Mark Lanegan (qui reprenait l’an dernier ‘Elégie Funèbre’ dans un français yaourté quasiment inaudible), en passant par Dominique A (dont la chanson ‘Manset’ est une de ses plus limpides). Cette carrière qui l’a vu chipoter à tout (des pochettes aux arrangements de concepts les plus intellectualisés, sans oublier les voyages et le roman), Manset décide aujourd’hui, pour son vingtième disque (le premier chez Warner), d’en proposer une large relecture bien que, forcément, non exhaustive et de dépoussiérer des arrangements qui, pourtant, ont souvent bien vieillis (‘Animal On Est Mal’, notamment). On retrouve donc ici de superbes choses dans un ordre qui se contrecarre de la chronologie : ‘Cover Me With Flowers Of Mauve’ (la fameuse ‘Elégie Funèbre’), adaptée en anglais pour un Lanegan enfin à la hauteur du monument ; ‘Comme Un Guerrier’ ; ‘Genre Humain’ ; ou encore le plus méconnu ‘Rouge-Gorge’. Mais on pourrait toutes les citer. Concluons donc par les premiers vers de ce disque : « Ramenez le drap sur vos yeux et / Entrez dans le rêve ». (lg)

Jah Wobble presents : PJ Higgins ‘Inspiration’ Sonar Kollek tiv

On ne compte plus l’incroyable quantité de disques qui ont été réalisés ou co-réalisés par Jah Wobble au cours d’une carrière s’étalant sur près de quatre décennies. Sur celui-ci, c’est la jeune chanteuse anglaise PJ Higgins qu’il convie et qu’il parraine. L’alliance n’en est pas moins paritaire et équilibrée. La voix soul de Higgins s’entrelace dans les maillages créés par le jeu de basse de Wobble, oscillant entre dub et reggae. Des petits phrasés ronds et ensoleillés qui s’imbriquent dans une rythmique à la fois sensuelle et chaloupée s’appuyant à la fois sur une batterie et des percussions. Les sept compositions qui forment ce disque, dont une est une reprise du thème ancestral ‘Chaingang’, n’offrent cependant rien de transcendantal au final. D’inspiration, il n’est à vrai dire guère question que dans l’intention, pas dans la conclusion. (et)

Woman’s Hour ‘Conversations’

du business, Jack White n’oublie jamais de se faire plaisir. Pour son bonheur personnel, il débarque aujourd’hui avec ‘Lazaretto’, son deuxième album solo. L’affaire commence avec ‘Three Woman’, reprise librement adaptée du ‘Three Women Blues’ de Blind Willie McTell. À l’autopsie, sa relecture se rapproche étrangement du ‘Mirza’ de Nino Ferrer dans une version chargée aux stéroïdes. Juste derrière, l’éponyme ‘Lazaretto’ avec son final au violon incarne pleinement le péché mignon de ce disque : une propension à surfer sur le bluegrass et autres rituels folkloriques de la vieille Amérique. C’est souvent horripilant (‘Temporary Ground’, ‘Entitlement’). Par chance, Jacko a encore quelques bons plans de gratte planqués au fond de son chapeau. Piquant comme un barbelé rouillé, le riff de ‘High Ball Stepper’, par exemple, pousse l’aiguille dans le rouge à la seule force du poignet. Surtout, le duo final (‘I Think I Found The Culprit’ et ‘Want And Able’) sauve les honneurs avec un sens du rythme (and blues) et de la mé-

lodie électrisante. Juste de quoi boire (de la Budweiser) et manger (un bon burger). (na)

White Lung ‘Deep Fantasy’ Domino/V2

Plié en moins de vingt-cinq minutes, le troisième album de White Lung s’abreuve aux souvenirs du mouvement riot grrrl et ravive la flamme d’un rock féminin bien couillu. Aussi rapide sur disque que Marion Jones l’était sur piste, la Canadienne Mish Way course les guitares électriques à l’aide d’une voix lascive et délibérément agressive. En dix morceaux, l’ambianceuse de Vancouver fait la peau aux poignées d’amour (‘Snake Jaw’) et met le doigt au cul de certaines déviances sexuelles (‘Down It Goes’). Sans grand intérêt, l’album ‘Deep Fantasy’ fonce tête baissée à travers un héritage légué par quelques blondes dévergondées. Entre Hole, L7 et Babes in Toyland, White Lung se prend une

Secretly Canadian/Konkurrent

Trois gars, une fille (au micro), voilà la recette de Woman’s Hour, nouveau groupe au premier album forcément highly anticipated (ah, ces communiqués de presse) dont le style pop diaphane est tellement gentil qu’il refuse d’imprimer. Pourtant, nombre d’ingrédients sont réunis, du genre de ceux dont on peut attendre des merveilles. Un joli filet de voix en marge de Keren Ann – mais pour atteindre le degré de plénitude et de profondeur de Melle. Zeidel, le combo londonien repassera - une tentation électronique qui nous ramènerait du côté de Broadcast (si le propos était plus affirmé et volontaire), ainsi qu’une ligne de basse qui soutient le propos avec groove et conviction (ami des eighties, ils pensent à toi). Cependant, hormis de très rares exceptions, les chansons du combo londonien ne démarrent jamais réellement, et pour primesautier et sensible qu’il soit, leur style manque tellement de personnalité qu’on y trouve guère de points d’accroche. Et tel un mur d’escalade dont on aurait retiré toutes les prises, on se retrouve face à une surface lisse et glissante, où toute tentative de décollage semble prohibée à jamais. (fv)

0 ‘Soñando’ Matamore

Rien qu’à lire la composition du groupe 0 – dites zéro – on sait que le moment sera au pire agréable, au mieux inoubliable. Entre les deux extrêmes, il y a outre le chef d’escadrille Sylvain Chauveau (guitare acoustique et glockenspiel), le percussionniste Stéphane Garin et l’autre guitariste Joël Merah, pour une approche folk de chambre qui, s’il est délicate et réfléchie, laisse tout l’espace à l’émotion et aux sentiments inassouvis. A la croisée d’un univers où l’ambition désacralisée de Colleen viendrait se fondre dans les miniatures post-enfantines de Pascal Comelade, l’approche du trio français est d’autant plus admirable d’équilibre que nul ne songe à tirer la partition à soi – où parfois, la précision chirurgicale est digne d’un horloger suisse. Au contraire œuvre d’artistes qui doivent partager bien des mignardises en plus de leurs activités musicales, ‘Soñando’ transgresse le réductionnisme de ses arrangements, en direction d’un minimalisme où l’épure n’est jamais sèche ni compassée. Témoignage d’une générosité sans fard emballée dans un monde où les gens de petite taille endossent les rôles de stars de la NBA, ce disque à la formidable humanité fait encore croire en des lendemains qui rêvent. Et c’est carrément inestimable. (fv)


GIORGIO MORODER DJ SET 10-07-2014

YOUSSOUPHA 15-07-2014

AIRBOURNE 17-07-2014

AIRBOURNE THE DANDY WARHOLS 17-07-2014 19-07-2014 THE FIRST EVER LIVE DANDYS ALBUM THIRTEEN TALES FROM URBAN BOHEMIA LIVE AT THE WONDER

FEATURING THE FAVORITES “GODLESS”, “GET OFF”,“BOHEMIAN LIKE YOU” AND MORE CD / LP / DIGITAL DOWNLOAD FROM THE END RECORDS www.dandywarhols.com

FR EE

EN TR Y

CODY CHESNUTT 16-07-2014

KID INK 16-09-2014

SYLVAN ESSO 23-09-2014

SKIP THE USE 27-11-2014

THE WAR ON DRUGS 01-11-2014

AZEALIA BANKS 03-10-2014

THE NOTWIST 27-10-2014

GREGORY PORTER 05-10-2014

MANDO DIAO 28-11-2014

25.08 SUN KIL MOON + MAURITS PAUWELS GROEP 26.08 FRANK FAIRFIELD + OLÖF ARNALDS + ASTRONAUTE 27.08 PERFUME GENIUS + DOUGLAS DARE 28.08 FLOAT FALL + LONNIE HOLLEY + MIAUX 29.08 KILLING SOUND + COPELAND WARANDEPARK BRUSSEL 20:00 FREE ENTRANCE

EZEKIEL - L.U.X. 28-11-2014

THE DO 15-12-2014

www.rockhal.lu Rockhal, Esch/Alzette (LUX) // infos & tickets: (+352) 24 555 1 Rockhal recommends to use public transport: www.cfl.lu


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AVAILABLE AS | DIGITAL DOWNLOAD DELUXE DIGIPACK CD | DELUXE 2LP 45RPM “Belgisch debuut van het jaar” DE MORGEN MOUSTIQUE “Un disque magnétique” “He’s theWeeknd without the nasty aftertaste, Drake without the crying after sex” THISISFAKEDIY.CO.UK “One of the best of the year so far!” POPINDEVOTION.COM www.oscarandthewolf.com

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