RifRaf juillet 2015 FR

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Oubliez Paris, Londres, Berlin : la Capitale européenne de la Culture, c’est Mons la belge ! Sélection de nos événements phares… ATOPOLIS 23 ARTISTES CONTEMPORAINS

EXPOSITION MANÈGE DE SURY – MONS 13.6 > 18.10.15

FESTIVAL AU CARRÉ 8 LIEUX, 16 SPECTACLES, 10 CONCERTS

ARTS DE LA SCÈNE DANS TOUTE LA VILLE 28.06.15 > 11.07.15

LA CHINE ARDENTE SCULPTURES MONUMENTALES CONTEMPORAINES

EXPOSITION ANCIENS ABATTOIRS – MONS 4.07 > 4.10.15

SUN CITY LABYRINTHE DE TOURNESOLS

ART EN VILLE GRAND PLACE - MONS 17>26.07.15

OUVERTURE FESTIVAL DE DOUR 2MANYDJS, SBTRKT, JUNGLE ET LA SMALA

FESTIVAL MUSIQUE DOUR 15.07.15

LA VILLE ENCHANTÉE ÎLE AUX ENFANTS, ACROBATES, CIRQUE

FESTIVAL CIRQUE FAMILLE MONS INTRAMUROS 01.08.15 > 23.08.15

YELLE L’ÉLECTRO-POP QUI CARTONNE AUX USA

MUSIQUE ALHAMBRA 22.08.15

ROOFTOP BY ALHAMBRA CHILLING & COOL MUSIC SUR LE TOIT DU BAM !

MUSIQUE FÊTE CHAQUE SAM. & DIM. 23.08.15>25.07.15

LE FESTIN + DIMANCHE TOQUÉ DE LA SCÈNE À L’ASSIETTE ARTS DE LA SCÈNE GASTRONOMIE DIVERS LIEUX 01.09.15 > 06.09.15

cet été,

je fais escale à mons. et toi ?

20 expositions

200 événements 500 artistes

Image © Luc Praet


C’est la fête de la musique alors elle a calfeutré portes et fenêtres. Francesca hésite à rappeler cet avocat très drôle avec qui elle a passé deux nuits. Elle voulait qu’on l’aborde, sur un malentendu on avait conclu. Dans le Condroz comme ailleurs, il faut trouver des occupations du temps, il s’était montré très avenant. Elle voudrait lui dire qu’elle n’en peut plus, de son employeur qui lui verse un salaire de temps en temps, quand ça vient, au prétexte que c’est la crise, que tout le monde tire à la corde, de celles avec lesquelles on se pend. Elle lui demanderait volontiers conseil, mais elle a peur de devoir craquer l’élastique du slip : Allo? Salut, c’est Francesca. Tu me remets? Et là, bon, en ce moment, question désir, c’est pas trop ça. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, aux dires de ses copines que la vie avait égaré - on s’était perdues de vue, avait-on bien cherché, avait-on regardé sous le lit? - le nombre de ses amants était peut-être, elle en conviendrait, un peu en deçà de la moyenne. On lui vante une petite caverne magique en plein centre où se retirer du monde extérieur. Au Booze n’ Blues, elle éclabousse d’un rire franc le clapotis des Pierre-Jean, des JeanGuy, jeunesse dorée qui s’encanaille, à qui elle se refuse. Les serveuses et serveurs de l’Horeca en quête du dernier verre, ce Saint Graal, restent plutôt entre eux pour introduire une pièce dans la fente. Francesca n’est pas sur Tinder. Tinder is how people meet. C’est socialement handicapant. Difficile dans ces conditions de viser un highscore. Quand tout le monde a mis Je suis Charlie en photo de profil, elle a pensé Je lis Char, tu vois le genre. Elle ne s’est pas non plus fait un profil de modasse sur Adopteunmec pour essayer tous les hipsters barbus de Saint-Gilles comme on enfile une robe. Quant à se fader un parvenu branchouille tenant boutique de fringues pour fanzouz près de la rue Dansaert - des déguisements, du cosplay, pense Francesca; non merci! Elles les entend déjà pérorer leurs fadaises sous cocaïne au Lord Byron : - Tu sais, les p’tites, j’peux les avoir quand j’veux, j’ai qu’à claquer des doigts, parce que c’est ça qu’elles veulent aujourd’hui les gonzesses, elles veulent du Kanye West! Alors faire cap à l’est, plier les gaules, lever l’ancre.

Un Action-RPG chronophage à l’écriture ciselée, un monde ouvert si grand qu’on peut s’y fondre plus d’une centaine d’heures, disparaître...N’en jetez plus! Passé le chapitre d’initiation sur les terres campagnardes de Blanche-Fleur - où elle “rushe” un peu trop, limite elle “speedrunne”, dès son arrivée à Velen Francesca lève le pied et lâche la bride - Oh! Tout doux, moins vite Ablette. Progressivement, elle épouse le pouls du jeu, repousse encore et davantage les ressorts de l’intrigue principale pour se perdre dans la fourmilière de quêtes annexes, chasses au trésor et autres contrats de sorceleur. Elle est Geralt de Riv, le Loup Blanc, le Boucher de Blaviken. Mutant et alchimiste, son avatar réconcilie la brute et la jeune fille. Ici, chaque geste gagne de l’ampleur, chaque microfiction peut se transformer en haut-fait. Dans un monde médiéval déchiré par les guerres, désenchanté par la magie, la question de la différence, de la misère sociale comme de l’étranger, est abordée plus frontalement et plus finement que dans un quotidien moulé par la publicité. D’ailleurs ce monde lui demande constamment de choisir, de prendre fait et cause ou de passer son chemin, d’avancer dans sa quête ou d’errer à sa guise. Par sa permissivité et son refus du manichéisme, le jeu offre de retrouver comment fonctionne la vie collective, se manifester auprès de l’autre. Par son gigantisme de poche, la découverte des abîmes de curiosité qu’il recèle, ‘The Witcher III’ a peut-être déployé un lieu de soin virtuel, une petite structure d’accueil tenant sur un Blu-ray. Sur ce monde pétri de secrets d’alcôves souffle le vent de l’aventure. Au détour d’un périple, tandis qu’il pense voguer vers les récifs escarpés de Skellige, peut-être Geralt verra-t-il poindre le château de La Borde. Ailleurs, traversant au trot une forêt dense balayée par le vent, Francesca se laisse surprendre par un orage, sursaute en entendant un craquement. Bien vite elle se ressaisit, s’écoute, descend de sa monture et dégaine son épée d’argent. - Allo? Alain? C’est Francesca. Tu te souviens de moi? Est-ce qu’on pourrait se voir? J’aimerai te parler d’un truc. Beam me up, Geralt! Texte: Fabrice Delmeire

Avec le savon du cinéma elle se frotte les yeux, s’essuie avec des livres. Elle voudrait qu’on la borde. Le studio polonais CD Projekt RED sort ‘The Witcher III, Traque Sauvage’.

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The Witcher III, Traque Sauvage, CD Projekt Red (CD Projekt) A quelle heure passe le train...Conversations sur la folie, Jean Oury & Marie Depussé (Calmann-Lévy)

année 21 • juillet / août ’15

Colofon www.rifraf.be Année 21 nr. 212 rifraf est une édition de B.Z.&T. bvba Adegemstraat 19 2800 mechelen e.r. mieke deisz pas en janvier et août rifraf sept sort le 20 août

rédaction fabrice delmeire tél 0486/31 74 63 fabrice.rifraf@skynet.be

agenda tél 015/42.38.76 agenda.rifraf@skynet.be deadline: 10 août

insertions publicitaires Mieke Deisz Tél. 015/42.38.76.-0485/802.257 advert.rifraf@skynet.be deadline reservation: 5 août

Layout peggy schillemans layout.rifraf@skynet.be Imprimerie: Corelio printing, anderlecht

collaborateurs nicolas alsteen, Anys Amire, Antoine Bours, le dark chips, patrick foissac, François Georges, Laurent Grenier, Gery Lefebvre, Antoine Meersseman, Anne-Lise Remacle, eric therer, fabrice vanoverberg,... dessins : Issara Chitdara

photo cover: harley weir Abonnements 1 année (10 éditions) info: agenda.rifraf@skynet.be Belgique: 15 € / Europe: 25€ BE 85 3200 1337 9606 BIC: BBRUBEBB Communcation : nom et adresse


Texte : Fabrice Vanoverberg

Texte : Eric Therer

Rubrique destinée à évoquer un lieu, une ville ou un endroit, ‘Sounds & Sites’ ne se veut pas un itinéraire descriptif exhaustif mais plutôt l’esquisse d’un lieu où la musique puise ses racines ou manifeste son émergence. ‘Sounds & Sites’ ne veut

nullement dresser une cartographie complète des lieux sonores mais répondra à des envies ou des coups de sonde. Telle sœur Anne, notre boîte aux lettres se languissait d’un nouvel opus de Philippe Petit. Printemps 2015, fin de l’attente, notre Marseillais préféré est de retour, avec un LP (‘Multicoloured Shadows’, Aagoo Records) qui célèbre ses 30 ans d’un activisme musical forcené. Comme toujours chez l’homme à la double initiale, il est bien délicat de mettre un genre sur l’exercice. Empreint d’abstraction noise, étanché d’effets cosmiques sous la coupe d’incessants allers et retours où le passé (un carillon, un cymbalum?) échange avec l’avenir (Gert-Jan Prins, ce genre), le producteur français entrouvre les portes en laissant toute latitude à l’auditeur de choisir son camp. Ça donne quatre morceaux où s’entrechoquent le monde de tous les possibles, il est quelquefois stratosphérique de beauté quand il s’associe à des échos vocaux interstellaires (‘Pyramid of the Moon’), en lévitation fugace et extravertie. Une fois de plus, l’attente est récompensée. ★ ★ ★ On ne le répétera jamais assez, l’ensemble zeitkratzer a développé au long de son abondante discographie une grammaire rugueuse et grinçante qui donne à ses (ré)interprétations un formidable piquant, il appuie là où ça secoue et on adore ça. Nouvelle preuve des impeccables sonorités défrisantes des Berlinois, ‘Column One: Entropium’ (Karlrecords) révise cinq compos du collectif Column One (certains se souviendront qu’ils ont collaboré en leur temps avec Psychic TV ou Genesis P-Orridge), enregistrées en live au Berghain en 2012 Si l’aventure n’atteint pas toujours l’incroyable degré d’intensité des volumes consacrés à Stockhausen, Alvin Lucier, Keiji Haino ou Whitehouse, sans même parler de leur unique relecture du ‘Metal Machine Music’ de Lou Reed, les habitués de la bande à Reinhold Friedl ne perdront pas une seule seconde de leur existence passionnée à fréquenter ce nouvel épisode. ★ ★ ★ A l’image du Smithsonian Folkways, qui recueille depuis des décennies les sons produits sous tous les continents et latitudes, David Toop intègre dans sa démarche les musiques populaires, dans toutes les diversités possibles. Son premier disque en sept ans, ‘Lost Shadows: In Defence of the Soul - Yanomami Shamanism, Songs, Ritual, 1978’ présente en un double album (Sub Rosa) les extraordinaires - au sens multiple du terme - chants rituels et cérémonies chamanes du peuple amazonien des Yanomami. Dans des passages où une certaine forme de transe explose à la tronche des pauvres occidentaux que nous sommes, et banzaï la différence de cultures!, Toop nous emmène dans une expédition sonore absolument hors du commun. Là où d’infâmes émissions de télé nous vendent un exotisme de pacotille pour lecteur de Télé 7 Jours (‘Rendez-Vous en Terre Inconnue’, tu vois le style), le musicien/cologue anglais n’a nul besoin d’images pour nous transférer dans un monde parallèle. Et il sera d’accord avec nous, le premier mérite en revient aux habitants du lieu (au nord du Brésil et sud du Vénézuéla) et leurs très vivaces échos d’une culture riche et insolite. ★ ★ ★ C’est de l’art ou du bruit? Est-ce du génie ou de la pédanterie? Si nous n’avons pas la réponse à ces deux questions, qui valent pour ‘Blage 3’ de Simon James Phillips (Mikroton Recordings) comme pour bien d’autres disques où l’électronique et l’acoustique interviennent, nous demeurons circonspects face à la démarche du musicien australien. Enregistrée dans le cadre d’une installation/performance à Berlin où cinq heures durant, un ensemble de six improvisateurs jouait face à un public libre d’aller et de venir (le tout condensé en 1h30 sur un double CD), l’affaire passe particulièrement mal la rampe purement sonore, atrophiée de son aspect visuel et scénique. Mais si ça se trouve, c’est juste nous qui sommes totalement à côté de la plaque. ★ ★ ★ On se souvient avec grand bonheur de la découverte de Chihei Hatakeyama, c’était en 2006 (déjà!) sur Kranky et son ‘Minima Moralia’ n’a pas pris une seule ride. Neuf années et une sacrée belle discographie plus tard, elle inclut son duo Opitope aux côtés de Tomoyoshi Date (un disque essentiel en 2010, ‘Hau’), le maître japonais conserve tout au sommet sa place de sculpteur d’ambiances musicales sereines et expiatoires. Loin d’entasser les clichés zen pour abonnés à Tantra Magazine, Hatakeyama parvient - et c’est à chaque fois un petit miracle - à faire oublier le temps sur ‘Moon Light Reflecting over Mountains’ (Room40). Alors que ses multiples déclinaisons sonores s’inscrivent dans une démarche où la lenteur et l’introspection sont des maîtres-mots, jamais ou presque ne vient la désagréable sensation de la perte des repères temporels. Au contraire adepte d’un slow is fast où chaque micro-séquence s’inscrit à la fois dans le prolongement et en rupture de la précédente, l’homme de Tokyo raie définitivement de son (et de notre) dictionnaire les notions de monotonie et d’engoncement. ★ ★ ★ Construit autour de douze pièces pour piano ornées de field recordings, à moins que ce ne soit l’inverse, ‘Meditations on Present Time’ de D Bayne (Luminescence Records) insère dans des séquences tantôt rurales tantôt urbaines un jeu de piano qui n’est pas sans évoquer l’univers de Steve Reich. Adepte d’arpèges tournoyantes et faussement désinvoltes, le musicien américain pose toutefois la question de l’utilité de sa démarche. Si en soi, la fonction de l’art en général, et de la musique en particulier, n’est nullement d’avoir une quelconque vision utilitaire, on peut se demander si l’association des deux éléments est réellement nécessaire à l’accomplissement de sa démarche. Parfois, pour ne pas dire souvent, le piano et les field recordings mènent une vie séparée où chacun évolue en parallèle sans se rencontrer - et on en vient à se demander s’ils sont faits pour l’autre. En prime, le jeu de D Bayne au piano n’est pas toujours des plus élégants, surtout comparé à l’inouï Bruce Brubaker.

Jemelle

Un jour, je retournerai à Jemelle. Je parquerai mon véhicule le long de l’axe principal de cette bourgade sans charme, une Avenue de Ninove flanquée de maisons en briques et en pierres du pays aux façades encrassées par les poussières de carrière. J’aurais faim. Je me mettrai à la recherche d’un encas. Je chercherai une boucheriecharcuterie, une de celles dont l’enseigne est annoncée en caractères gothiques, en lettres rouges ou noires ou les deux. Une de celles dont le comptoir est éclairé par des lampes opalines en laiton. J’y pénétrerai le cœur allègre pour faire l’acquisition d’une boulette ardennaise, une simple boulette de viande hachée de porc et de veau qui me sera servie dans un papier tartines rose. Je rejoindrai pédestrement la Place des Déportés sur un léger plateau, en bordure du rail. Il me tiendrait à cœur de revoir la Salle des Variétés sise au bout de la place. Arrivé en face du bâtiment, je déballerai ma boulette hors de son emballage et entamerai son ingurgitation. Un peu de mie de viande me restera collé entre les dents, le goût du persil mort. Parviendrait à mes oreilles le crissement des roues d’un train entrant en gare. Il ne me semblerait pas impérieux de pénétrer dans le bâtiment dont les portes demeureraient closes, seul m’importerait le désir de me tenir quelques instants au pied de son mur à rue, dans la pesanteur du milieu de l’après-midi. Un jour, je retournerai en 1982. Je passerai la porte de cette même salle des variétés. L’air vif de novembre m’enjoindrait à fuir le dehors. A cinq heures de l’après-midi, la nuit serait déjà tombée. Je me serais procuré un massepain de Saint-Nicolas dans une boulangerie-pâtisserie avoisinante, viatique douillet d’automne pour conjurer les jours trop courts. L’intérieur de la salle serait peuplé d’une petite foule habillée de noir et de gris, embaumée par l’odeur du Sassi. Une jeune fille arborerait fièrement une coiffure bleutée et des yeux cernés encerclés d’un trop plein de rimmel. La raison de ma venue ne serait pas fortuite. Elle tiendrait dans la survenance d’un événement à la fois sans importance mais capital à mes yeux d’adolescent. Je serais là pour écouter un groupe au nom cinématographique, un groupe provenant de Shepherds Bush emmené par une chanteuse aux cheveux bouclés. Un jour, je retournerai à Jemelle un 21 novembre 1982 pour voir The Passions. Il m’aura coûté un long trajet en auto-stop à travers le Condroz et la Famenne pour arriver là à l’heure. Comme des dizaines d’autres quidams, je guetterai l’arrivée de Barbara Cogan sur une scène de fortune, l’expression de son visage à l’entame du concert, les injonctions tacites lancées à ses musiciens, sa timidité à se tenir devant un parterre d’inconnus, sa voix entamant les premières paroles de ‘I’m in Love with a German Film Star’. Une mélodie chavirante à la fois magnifiée et abîmée par la sonorisation bancale, traversant l’espace de la pièce pour rebondir sur les murs nus. Une émotion palpable, malléable s’emparant de cette petite salle austère d’une infinie tristesse. Il me semblerait que le monde était plus simple alors, que l’abécédaire de la pop pouvait tenir en un nombre d’entrées computables, que le narcissisme des jeunes gens de mon âge était plus innocent que celui d’aujourd’hui. Pas d’Instagram, pas de smart-phone, pas de babillages digital. L’événement se vivait, il se respirait. Il s’inscrivait une bonne fois pour toutes dans les nimbes de votre boîte crânienne ou alors, il finissait par disparaître… pour toujours. Un disque : The Passions, ‘Thirty Thousand Feet Over China’ (Polydor)


Texte : Le Dark Chips

Rebooté, formaté, enfermé à double tour, longtemps, voici comment l’ancienne civilisation avait décidé de soigner l’infâme, le Dark Chips. Sans relâche, il avait tapé, tapé et tapé encore sur la porte de sa cellule, c’était sa façon d’aimer. Aimer à croire qu’une bonne âme un jour lui rendrait sa liberté. L’impression d’une éternité et enfin le sauveur. Dark le remercia comme il se devait, se débarrassa de son corps et sourit. Il avait jeté un regard sur ce nouveau monde et savait déjà que rien n’avait changé. Lui non plus. « Je n’étais qu’un gamin irritant, menteur et roux » Aphex Twin.

Halte au papillonnage ! Le temps d’un album, Mathias Kaden se fixe et pose ses bagages dans les écuries de (Freude Am Tanzen), label 100 % deep qui avait déjà gagné sa confiance en 2003. Loin d’être cantonné à cette étiquette, ‘Energetic’ mélange groove US et esthétisme berlinois avec un équilibre du kitsch maîtrisé, histoire de nous attendrir plus que de raison. Consistant et nerveux. ★ ★ ★ Comme sur son premier album, Kolsch fait à nouveau référence à une époque sur ‘1983’ et nous évoque une photo du temps au son d’une house mélodique et colorée, empreinte de mélancolie. En d’autres termes, c’est chiant comme la pluie.★ ★ ★ Depuis ses débuts, Becoming Real a procédé de manière peu orthodoxe. Pour la petite histoire, Toby Ridler déborde tellement d’idées qu’en 2013 un disque dur farceur lui dérobait l’essentiel de son travail ainsi que la version finalisée de son premier album. Plus sérieusement, trouver un terrain d’entente entre l’agression d’une basse crasseuse, la poussée du jeu de jambes et les lentes progressions de la dark ambient, là est le défi relevé sur chaque plage de ‘Pure Apparition’. Avec plus ou moins de réussite. Si la musique de Ridler a toujours été excitante, c’est qu’elle nous a mené par des chemins dérobés. S’il conserve sa tendance à prendre la tangente, la ligne résolument tech qu’il s’impose le force à jouer de facilités. « Computer says noooo… ». ★ ★ ★ Extrait de biographie : « Au fil des années, Parov Stelar a méticuleusement échantillonné, remixé et référencé certains des sons les plus influents en leur injectant une nouvelle vie ». En gros, le mec copie et singe ce qui a marché. On se foutra de savoir que ‘The Demon Diaries’ est un double CD dont chaque partie fait référence à un esprit et un mode de production. Tout ce qu’on retiendra, c’est que l’Autrichien nous sert ici tout ce qu’on déteste le plus. Je vous demande de vous arrêter ! ★ ★ ★ Todd Rundgren aurait pu avoir la carrière d’un Mc Cartney, il a choisi une destinée semblable à celle de Brian Eno. Toujours au centre des extrêmes, Rundgren est l’iconoclaste vénéré par le monde musical tout entier. Et c’est en compagnie de Emil Nikolaisen et de Hans-Peter Lindstrom que ‘Runddans’ nous invite à emprunter les pas d’une « bamba triste ». OMNI pour objet musical non identifié. Omniscient, omni-culturel et omni-engagé, Rundgren convoque à une bizarrerie de tous les moments qui mélange les influences et les revendications. Aurait-on trouvé la version prog-rock de « Too Many Cooks », soit une idée reformulée jusqu’ à son point d’absurdité ? Définitivement, Rundgren a en mains tous les ingrédients d’une fin de carrière réussie mais continue à suivre sa propre logique inexplicable. S’il est impossible d’émettre un avis objectif, il est essentiel de s’y essayer. Encore une fois ? ★ ★ ★ Si vous êtes familier du Berlin nocturne, ce quatrième disque de Tiefschwarz ne devrait pas vous paraître étranger. Et c’est bien le problème. Ali et Basti Schwarz se sont englués dans un passé qui n’appartient plus qu’à eux. De poncifs musicaux en collaborations ratées (Khan, Mama, ..), ‘Left’ sonne comme un disque sorti d’une suspension cryogénique. Le titre plutôt agréable ‘Do Me’ adoucit tout de même l’amertume et fait passer l’évaluation de « ringard » à un plus cordial « hors du temps ». C’était vraiment mieux avant ?★ ★ ★ A croire qu’ils se sont donné le mot...Après le retour de la cold wave 90’s, après le retour du shoegaze 90’s et autre eurodance, voici que le « Costa Electronica » réinvite à son bord les oubliés Funkstorung. Adulés il y a dix ans pour leur travail d’inlassables remixeurs, Michael Fakesch et Chris De Luca avaient refait le portrait du ToutParis avant d’exploser en plein vol. Il aura fallu un Andy Thomas (Mouse On Mars, que ferions-nous sans eux ?) pour persuader l’équipe de se reformer et constater ce trou de 10 ans dans leur processus créatif. Funkstörung, morne jachère…D’un plaisir retrouvé sont nées des idées, des rythmiques lentes et lourdes, et surtout de réelles chansons. L’album éponyme des Allemands se tourne clairement vers une pop chantée, finement ciselée à la mesure de leurs invités : le grain de Jamie Lidell pour les meubles, le jeune souffle de Audego pour les accessoires. Des nouvelles de Múm sinon ? ★ ★ ★ Le travail de Fenin est fait de contrastes. D’une part, il y a ces chatoyantes mélodies aux textures dub atmosphériques. De l’autre, il y a ces paysages accidentés et ces revêtements abrasifs. En son ventre, ‘Lighthouse’ semble hériter de LFO ce pouvoir de tabasser le cœur avec la douceur du velours et caresser les oreilles avec la force de l’acier. La nuit règne, seule la lumière du phare nous guide en eaux profondes. ★ ★ ★ Le son balearic de ‘So Many Colours’ nous donne envie d’un verre au bord de la piscine. En charmante compagnie, nous rirons et nous danserons, nous serons tellement beaux. Puis, nous glisserons au fond du bassin pour y mourir noyés. La piste de la police ne remontera pas jusqu’ à Jose Padilla, qui ne sera jamais inquiété. Elle est belle la justice ! ★ ★ ★ Pour Mike Simonetti, (Italians Do It Better) c’est fini ! ‘The Past We Left Behind’ fait donc écho au sens propre comme au figuré. Une époque qui s’achève pour laisser place à la mélancolie de Pale Blue. Des esquisses pop tantôt exaltantes, des entractes brumeuses/bruiteuses souvent plus passionnantes. Si Simonetti avait davantage foi en ses capacités de songwriter, sa sensibilité aurait laissé une empreinte plus marquée sur le passé. ★ ★ ★ Les choses étaient bien différentes en 1999 : tout le monde croyait au crash de l’an 2000, George Lucas était intouchable et on se demandait si l’industrie musicale allait survire à Cher. En 1999, Letfield était sur le point d’agresser le monde pour ensuite se terrer dans le silence le plus profond. Aujourd’hui seul aux commandes, Neil Barnes condamne le bâillon et promet un fan-service digne des plus grandes attentes. Innovant à tous les étages, ‘Alternative Light Source’ donne pourtant la sensation de retrouver ce vieux pyjama dans lequel nous avions connu nos premiers émois. Difficile de ne pas comparer ce retour gagnant à l’essai totalement faisandé des Prodigy, puisque sur l’un, la participation des géniaux Sleaford Muds venait sauver les meubles alors que sur l’autre, elle sublime simplement le propos. Il reste des pilules ?

Texte: Anys Amire et François Georges photo: Siliconcarne.be

La grenouille du marécage Depuis qu’elle est revenue à l’hôpital, elle continue son enquête. Il est vrai qu’avant d’y revenir, elle s’était remise à renifler l’odeur du passé. Et donc, cette fois-ci, ça a fait toc…toc…toc…Alerte rouge, le banc de soignants s’active. Chambre de contentions ne fait pas d’hirondelle au printemps. Une fois détachée, elle se remet à explorer, à droite, à gauche. Où est-il ? Elle l’avait pourtant bien placé quelque part. Mais où ? Entêtée quand elle a du se décider à ne plus pouvoir faire marche arrière, son business psychique aurait pu être celui de retourner dans le Pays archaïque de l’infans. Toc…toc…toc…rappel à l’ordre. Si elle repart de zéro, pense-t-elle, autant que sa mère ne la sorte pas de son bas-ventre; elle conçoit que cette décision ne lui appartient pas. C’est une évidence intellectuelle : on naît grâce à un désir…bof. Ça fait plouf comme un spermatozoïde en mode pilote automatique. On ne pourrait donc pas l’accabler, ce têtard. Un aplomb sexuel du père, celui-là qui avait, l’histoire le racontera, du plomb dans la cervelle, celle-là même qui avait recueilli les confidences du père du père, fier gardien des camps. Cervelle, bibliothèque de mes deux. Faut croire

que cette larve représentait l’innommable. La couverture est poreuse : le contenant utérin est lui aussi gangrené par une faillite. L’arrière-plan balafré, elle se dit qu’il faut aller de l’avant. Mais avec quel corps ? Réponse : je marche, j’ai deux bras, deux oreilles, une bouche et un nez…Lui revient cette conversation entre Bruno et Glenn au sujet de l’arrêt des concerts de ce dernier : Bruno : « En-dehors de l’inconfort personnel, il a dû y avoir d’excellentes raison pour cela… » Glenn : « C’est la raison décisive. Il n’y a pas de meilleure motivation que d’être mal dans sa peau » (1). Elle n’aurait rien pu ajouter tellement le propos lui colle aux basques, dans sa véracité. Si elle arrête de vivre, c’est bien à cause de « ce peau » douloureux qui la tanne. Elle ne sait pas ce qu’elle ressent…Elle ne sait pas où se trouve ce pare-excitant ! Bordel, où l’as-tu mis la dernière fois ? Toc…toc…toc…l’absence du machin résonne dans le couloir. Pour rechercher son peau, elle n’a de cesse que d’entendre résonner ce bruit, fruit du contact entre sa tête et le sol. Violemment. Le toc toc toc s’arrête un temps, épuisée par tant de fracas. Elle cherche donc ce qui sépare sa tête du sol…pendant ce temps-là, les grenouilles croassent gentiment dans les alentours. Elle voudrait être l’une d’elle, pouvoir s’assimiler à ce bruit venu du fin fond de la gorge. Ça lui rappelle ces années où elle se remplissait de vin, son estomac piaffant d’impatience…encore un peu, une première pour la route, pour pouvoir s’avancer. La dernière au fond de son lit pour se laisser-aller. La bonace est loin, la terre ferme aussi. Entredeux, quoi ? Ce mystère de la frontière invisible. Comment a-t-elle pu refouler son propre peau ? Avant que tout ne s’éteigne, l’adolescence avait pourtant marqué son territoire : son film à elle, à la recherche de l’alter égo perdu: « Il manque un temps à ma vie, il manque un temps, j’ai compris, il me manque toi, mon alter ego. Tu es parti mon ami, tu m’as laissé seul ici, mais partout tu me suis, mon alter ego » (2). L’alter ego, l’autre coupable, c’est son peau (elle le pense encore aujourd’hui au masculin), c’est celui avec lequel elle doit composer…Lieu des terminaisons nerveuses, celles qui l’allument pour lui rappeler qu’elle sent…mauvais. Comme du poisson peu frais. Ça aurait pu être son prénom. Au Fablain ou à l’asile, dans ce consortium, pas d’aquarium. 1. Glenn Gould, ‘The Alchimist’, film de Bruno Monsaigeon, EMI Classics, 1974 2. Jean-Louis Aubert, ‘Alter ego’, Album ‘Comme un accord’, Virgin, 2001


06

Texte : A Le nn Dea-rLk i sC e hRi e pm s a c l e

En France, la musique ne vient pas du blues, elle vient de la cave. L’Hexagone ne l’avait pas encore compris, alors les Ricains ont capturé la lueur (noire) dans le regard de The Limiñanas pour ne plus la lâcher. Repéré il y a 17 ans sur MySpace par des labels prestigieux qui les produisaient dans la foulée, le duo de Perpignan est

devenu prophète loin de son pays. Enfants terribles d’un yéyé psychélectrique, Marie et Lionel ont mis un coup de pied au cul du rétro pour rendre les 60’s plus modernes que jamais. The Limiñanas se font serrer dans un coffret, leurs trois albums et quelques raretés

planquées sous le cuir. Séance de rattrapage essentielle de votre été, ‘Down Underground’ rend enfin justice, sur nos terres, à leur discographie. Sur la pochette de ‘Down Underground’ s’affiche un macaron Anthology! Doit-on en déduire que « la vie psychédélique n’est plus faite pour vous » ? Lionel : « Alors là, pas du tout ! Bien au contraire, l’idée de cette compilation de quatre disques vient simplement de l’envie de rendre notre discographie disponible en Europe alors qu’on a toujours travaillé avec les États-Unis jusqu’ici. Les labels Trouble In Mind et Hoztec se disputaient avec humour nos sorties. C’est à la suite de notre travail récent avec Pascal Comelade que les mecs de Because ont proposé de travailler avec eux et de rééditer les disques. L’heure du bilan n’a pas encore sonné, rassure-toi. » Conquérir l’Hexagone, un plan machiavélique… Lionel : « Je pense surtout que c’était vraiment compliqué pour les gens de chopper les disques américains. Et ça coûtait évidemment cher puisqu’en import uniquement. »

Le rêve européen Votre bio est pleine de noms ronflants. Elle mentionne notamment la présence de votre musique dans de grosses séries américaines, sur des compilations branchées et votre rencontre fortuite avec Jack White. Mais finalement, on apprend peu de choses sur vous. Lionel : « On est à l’inverse de cela pourtant, loin des paillettes. On bosse de façon ultra simple. On s’est organisés pour travailler de manière totalement autonome. On s’est construit un studio petits bouts par petits bouts, au sein de même de notre maison. On enregistre avec les moyens du bord. Ce que devient la musique ensuite, on ne le maîtrise pas. Par contre, on ne va pas se mentir, cette valorisation fait plaisir mais c’est vraiment de l’ordre du détail à nos yeux. » Quand on a votre parcours et votre expérience, si ce n’est pas la reconnaissance, qu’est ce qui vous pousse ? Lionel : « Faire de la musique et enregistrer des disques. Et ce à quoi on tient le plus, c’est de continuer à travailler de la même manière, comme on le fait depuis 2009, depuis nos débuts sur la scène garage de Perpignan. Ça paraît idiot de dire qu’on n’a pas d’ambition mais enregistrer des disques et vivre des moments inoubliables en live reste ce qui prime. Là, on revient de Grèce et du Portugal où on a fait plein de rencontres dont on aimerait s’inspirer. J’entends déjà le bouzouki partout sur notre futur disque. » C’est facile d’imaginer des collaborations lorsqu’on a des méthodes aussi singulières que les vôtres ? Lionel : « C’est d’autant plus simple. Quand tu regardes l’album qu’on a fait récemment avec Pascal Comelade, ça s’est passé extrêmement facilement. Il nous a fait écouter ses démos et réciproquement. Et même si on n’envisageait pas la musique de la même manière, on partageait ce plaisir de produire rapidement. Pour l’instant, on bosse avec Sarah Mc Coy qui vit à la Nouvelle Orléans et la méthode est exactement identique, sauf qu’elle se fait à

distance. Mais on adorerait bosser avec un gars comme Warren Ellis (Nick Cave and The Bad Seeds, Grinderman) et évidemment, pour cela, on serait prêts à s’ouvrir à son univers et ses méthodes, mais je suis persuadé qu’elles sont proches des nôtres. » Un premier album en français, un deuxième en anglais. Votre musique passe ensuite par l’Espagne et s’essaie aussi à l’italien. Vos textes paraissent simples mais sont pourtant d’une précision rythmique chirurgicale. Lionel : « Parce que nous sommes des acharnés du texte, et même mon frère s’y colle. C’est un travail sur lequel on revient tout le temps de façon à ce que la rythmique colle parfaitement avec les mots. La plupart du temps, ça se fait à base de démos, juste sur une boîte à rythmes qu’on écoute au casque pendant des heures. C’est un travail colossal d’atteindre une radicalité qui sonne. Pour ce qui est de la langue choisie, on ne s’est jamais posé la question. C’est à nouveau en fonction des rencontres et de ce que qui se passe dans nos vies. ‘Costa Blanca’, par exemple, est un hommage à nos racines méditerranéennes et fait référence à nos souvenirs de vacances en Espagne dans les années 70. C’est bourré d’anecdotes dont on s’est nourri, et l’espagnol a suivi cette inspiration de manière assez simple. » Est-ce que c’est tout aussi simple de remettre le nez dans ses anciennes productions ? Lionel : « S’il y a bien un truc que je ne fais jamais, c’est de réécouter d’anciens disques. Ça serait vraiment une erreur de base, d’autant plus qu’on bosse sur notre futur album en ce moment. Par contre, même si on adore le format 45 T, on trouvait ça idiot que nos chansons soient réservées à des copies de collectionneur. Cette compilation permet de leur donner une seconde vie. » Le 45T, l’emblème des Yéyés ! Les Yéyés, dont vous dites qu’ils sont la pire abomination qui soit arrivée à la chanson française, c’était tout de même un sacré son auquel on fait référence quand on parle de vous. Lionel : « Et c’est intéressant ! Évidemment, on est fans des années 60 mais davantage de la musique primitive américaine, du freakbeat anglais et des faces B tordues de Johnny. Par contre, il faut admettre que la façon de bosser chez Vogue à l’époque était fascinante, cette manière de composer rapidement et de tout enregistrer en trois prises. Mais faudrait tout de même pas oublier que les vrais Yéyés, c’est Claude François et Sheila. » Un double digipack : ‘Down Underground’ (Because/News)

on stage 04/07, Dijlefeesten (Malines)


Texte : Eric Therer © Jordan Hughes

07

A chaque décennie ses cycles. A chaque cycle ses hypes. Et à chaque fois le rock se régénère, réactive ses artéfacts, se raconte à nouveau la même histoire. Celle éternelle de l’amour qui est, qui n’est plus ou qui sera. Wolf Alice n’a pas d’autre prétention que celle-là. Après plusieurs EP à succès auprès d’un public à peine pubère, ce combo du nord de Londres présente enfin un premier album très en phase avec les demandes de son audience cible : ‘My Love Is Cool’. A son écoute, on comprend que le rock est avant tout une culture adolescente. C’est parfois ce qui fait

sa fragilité ou sa pugnacité. Quelquefois c’est un savant mélange des deux qui s’impose, comme chez Wolf Alice. Snap chat avec Joff Oddie, son fondateur et guitariste. Pourquoi avoir attendu tant de temps pour la réalisation de votre premier album ? Joff Oddie : « Certains morceaux étaient écrits depuis pas mal de temps mais nous avons été pris par toute une série de contingences et d’échéances. Nous devions apparaître dans une série de festivals et nous avions pas de mal répétitions à suivre, ça a pris le pas sur la finalisation de l’album. Du reste, nous n’avions pas d’agenda déterminé pour sa sortie, nous n’avions rien calculé. Nous avons préféré peaufiner les chansons qui nous semblaient devoir l’être, surtout au niveau des pistes batterie et guitares. Au final, nous sommes heureux d’avoir pris notre temps, la patience a payé, elle nous a rendu plus confiants par rapport à ce que nous avions entrepris. »

Le loup de Londres Comment s’est déroulée la conception de l’album ? Joff : « L’enregistrement s’est déroulé sur sept semaines, à raison de cinq jours/ semaine pour nous permettre d’avoir les week-ends libres. Nous nous sommes retrouvés avec dix-huit chansons au sein desquelles nous avons fait un tri, en mettant de côté ce qui sonnait trop gauche ou mal ficelé. Tout s’est fait assez naturellement et de façon consensuelle. On s’est rendu compte que, rythmiquement, les morceaux sonnaient bien mieux. Les parties vocales nous semblaient également plus abouties, de même que les arrangements guitares. Nous avons éprouvé beaucoup de plaisir à concevoir ‘My Love Is Cool’. » Êtes-vous satisfait de la production du disque ? Joff : « Mike (ndlr : Mike Crossey, producteur e.a. d’Arctic Monkeys et de The Kooks) a fait un job formidable. Nous savions qu’il était celui sur lequel nous pouvions compter. Nous ne l’avons pas choisi au hasard mais sur base de son travail antérieur. Il a fait sonner les guitares comme nous le voulions. Le vrai défi a été celui des parties rythmiques qu’il fallait faire ressortir et il a travaillé dur dessus pour y parvenir. C’est une personne très enthousiaste, un type très agréable avec lequel travailler. » Le titre ‘My Love Is Cool’ est tellement simple, à ce point élémentaire qu’il est permis de se demander s’il ne renferme pas un sens caché… Joff : « Il faut voir ce titre tel quel, dans sa simplicité. Ce titre provient de petites choses de la vie quotidienne qui nous sont propres. Volontairement, nous n’avons pas voulu nous référer à une scène ou à un genre particulier pour aiguiller notre disque. ‘My Love Is Cool’ est d’abord une référence générale à l’amour et pas à une inclinaison personnelle de l’un d’entre nous. Il convenait à l’humeur dans laquelle nous étions. Chacun sait ce qu’est l’amour mais chaque personne éprouve un sentiment unique et personnel par rapport à ce sentiment. »

Il m’apparaît qu’aucune chanson ‘politique’ ne figure sur l’album… Joff : « Aucun de nous au sein du groupe n’a jamais voulu écrire une chanson politique ou au contenu controversé. Peut-être que cette réticence s’explique par le fait qu’il nous semblerait hasardeux de vouloir imposer à notre public une idée déterminée de ce qui nous semble bon ou acceptable. Ceci dit, ne te méprends pas, je suis extrêmement déçu des derniers résultats électoraux en Grande-Bretagne. » Votre public a grandement contribué à votre ascension même si vous avez joué principalement en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Quelle est votre audience préférée ? Joff : « Je ne voudrais pas établir d’échelle de comparaison entre nos publics respectifs, ils sont très différents. Nous avons nos fans anglais qui sont là depuis nos débuts et qui nous ont permis d’être là où nous sommes aujourd’hui. Aux États-Unis, le public est plus vocal dirons-nous, il se fait plus entendre, même quand il n’y a qu’une petite bande dans la salle ! Le public américain s’est montré très fervent depuis longtemps, achetant nos disques et essayant souvent d’entrer en communication avec nous, il a grossi en nombre pour nous suivre aujourd’hui dans des stades… » Vous avez été comparé à Hole et les comparaisons de Wolf Alice au courant grunge ont souvent été invoquées dans la presse. Qu’en pensez-vous ? Joff : « Pour moi le grunge est un mouvement du passé et il me semble que seul Nirvana a pu sauver son nom de cette histoire. Je suis né dans les années nonante et le grunge ne voulait déjà plus dire grand-chose quand je me suis intéressé à la musique. J’aime certains morceaux grunge mais je n’éprouve pas une affection particulière pour ce style. Le parallèle avec Hole vient sûrement du fait que nous avons une chanteuse, je ne vois pas d’autre raison ! Nous sommes de Londres, nous jouons des chansons à trois accords qui peuvent parfois être très bruyantes. La comparaison s’arrête là. » Le nom de votre groupe provient d’une nouvelle de la romancière anglaise Angela Carter qui n’est pas connue sur le continent. Est-elle une source d’inspiration pour vous ? Joff : « Je n’ai malheureusement pas grand-chose à en dire. Ma mère m’a montré un jour ce livre qui traînait sur l’étagère à la maison et, en feuilletant les pages, je suis tombé sur ce nom qui sonnait bien à mes oreilles. Il parlait des filles qui grandissent, c’est tout ! » Un disque : ‘My Love Is Cool’ (Dirty Hit Records/Caroline)

on stage 18/11, Botanique (Bruxelles)


08

Texte : A Nn i cnoel- a L iss e A lRsetm ea ec nl e

A première vue, Jaakko Eino Kalevi porte un nom à coucher dehors (de préférence à la belle étoile, dans le froid finlandais). Pourtant, il existe bel et bien un moyen mnémotechnique pour se souvenir du mec qui planque ses rêves sous sa longue tignasse dorée. Jaakko (Gardner), (Brian) Eino, (Anna) Kalevi.

C’est le genre de détails qu’un mélomane n’oublie pas. Question musique, on tient ici un fameux loustic : un homme à part. Fan de Sébastien Tellier et adepte de la zénitude-cool de Connan Mockasin, Jaakko possède de vrais-faux airs d’Ariel Pink et un lien de parenté imaginaire avec John Maus. Fin du name-dropping. Jaakko Eino Kalevi est un ancien chauffeur de tram. Ce qui lui

a sans doute permis de mettre un album inouï sur les rails. En dix morceaux, brossés à l’aide de guitares funky et de synthés givrés, ce crooner de l’ère glaciaire emballe la bande-son de notre été. Farniente !

Le Finlandais volant Avant d’émerger en tant que musicien, tu étais chauffeur de tram à Helsinki. Comment t’es-tu retrouvé aux commandes d’un tel engin ? Jaakko Eino Kalevi : « J’ai commencé à piloter des trams à mon arrivée à Helsinki, en 2006. A l’époque, je débarquais d’une ville appelé Jyväskylä. J’avais besoin d’argent. C’est comme ça que je suis parti en quête d’un job alimentaire. J’ai frappé à plusieurs portes pour, finalement, me retrouver sur les rails. J’ai quitté ce boulot début 2014. Ça ne me manque pas... Pourtant, je suis persuadé que ce travail m’a aidé à devenir musicien. Déjà, cette fonction me permettait d’envisager la musique sans pression. J’étais comme un freelance dans le milieu de la pop. Et puis, quand tu conduis un tram, tu traverses des rues et des quartiers en mode automatique. Ton esprit divague, ton cerveau se régénère. Tu développes des idées improbables, tu siffles des mélodies qui te restent dans un coin de la tête. Parfois, j’écoutais aussi mes propres compos en conduisant. Ça me permettait de les repenser, de les améliorer mentalement. La cabine du chauffeur est vraiment un endroit parfait pour rêver sa musique. » Avant de donner ton nom à ce nouvel album, tu avais déjà sorti pas mal de trucs, notamment des disques chantés en finlandais. Pourquoi as-tu choisi d’adopter l’anglais ? Jaakko Eino Kalevi : « Ce n’est pas une question d’exportation. Je chante en anglais depuis mes débuts. Ça me semble évident. C’est le mode d’expression naturel de la pop. Par contre, je ne passe jamais du finlandais à l’anglais. En fait, je ne traduis jamais mes morceaux. Je les laisse vivre dans la langue qui, naturellement, est venue au contact de la musique. C’est sans doute lié aux émotions. Chez moi, certaines sensibilités ne peuvent passer que par le finlandais, d’autres que par l’anglais. C’est assez inexplicable. » Il paraît que tu as commencé ta carrière en chantant sur des beats hip-hop. C’est pour la légende ? Jaakko Eino Kalevi : « Je me suis véritablement lancé dans la musique en découvrant le potentiel infini des ordinateurs. Et, effectivement, j’ai d’abord tâtonné du beat en bidouillant des sons hip-hop. J’ai conservé toutes ces productions à la maison. J’ai dans l’idée d’enregistrer un album de hip-hop. Pas tout de suite. Mais ça viendra. » L’été dernier, tu as quitté Helsinki pour Berlin. Qu’est-ce qui a motivé ce déménagement ? Jaakko Eino Kalevi : « Avant Berlin, je n’avais jamais quitté la Finlande. Quand on m’a proposé un véritable contrat artistique, j’ai réalisé que je pouvais en faire un métier et créer de la musique depuis n’importe quel endroit dans le monde. C’est ce qui m’a poussé à envisager

la possibilité d’une vie sous d’autres cieux. A un moment, j’ai songé à New York. Mais, au final, ça me semblait trop éloigné de mon point de départ. J’ai donc opté pour Berlin. C’est une ville qui m’inspire. L’atmosphère y est plutôt cool et détendue. Ça me convient parfaitement. » Tu as produit toi-même le nouvel album. Par contre, tu as confié le mixage des chansons à Nicolas Vernhes, ingé-son connu pour son travail avec Animal Collective, Deerhunter, Moodoïd ou Avi Buffalo. Comment as-tu opéré ce choix ? Jaakko Eino Kalevi : « Je souhaitais bosser avec une personne capable d’apporter d’autres couleurs à ma musique. J’avais besoin d’une oreille extérieure. Ma maison de disques m’a alors soumis une liste de noms, juste des suggestions. C’est comme ça que j’ai découvert Nicolas Vernhes. En farfouillant sur le site de référencement Discogs, j’ai constaté qu’il avait un sacré CV. J’aime son approche du son. À mon sens, là où il est le meilleur, c’est avec Deerhunter. » A l’origine, tu imaginais faire carrière dans la musique ? Jaakko Eino Kalevi : « Je n’ai jamais tiré de plan sur la comète. Je ne me voyais pas devenir musicien. Ça n’a jamais été un objectif. C’est certainement pour cette raison que tout me semble parfait aujourd’hui. Je n’ai pas forcé le destin. Tout est venu tranquillement, naturellement. C’est ça que je trouve génial. Du coup, j’envisage toujours mon métier comme un hobby. Ce qui n’est sans doute pas plus mal. » Certains médias anglais te comparent désormais à Ariel Pink. Ça t’inspire quoi ? Jaakko Eino Kalevi : « C’est plutôt valorisant. C’est un artiste que j’apprécie, même si je ne connais pas toutes les facettes de son travail. C’est assez touffu, paraît-il. Après, j’imagine que les gens ont besoin d’un contexte pour comprendre où ils mettent les pieds quand ils poussent mon disque sur la platine. Ce n’est pas pour autant que je suis le nouveau Ariel Pink. Pour moi, ce n’est ni un modèle ni une source d’inspiration. Personnellement, je me sens plus proche d’un mec comme Sébastien Tellier, par exemple. J’aime surtout le personnage. Il ne doute de rien et s’essaie à tous les genres avec une naïveté confondante. C’est sans doute le genre de type avec qui je pourrais passer du bon temps. Il a l’air assez funky. » Tu as enregistré l’intégralité des parties instrumentales de ton album. Tu es donc ce qu’il est convenu d’appeler un multi-instrumentiste. Par quoi as-tu commencé ? Jaakko Eino Kalevi : « Je me suis d’abord procuré une guitare. Je devais avoir


T e x t e : l a u r e nt G r e n i e r © R a p h a ë l11 Neal

onze ans quand j’ai joué mes premiers accords. Après, je me suis mis à la batterie et, un peu plus tard, au synthé. Ma dernière lubie, c’est le saxophone. Je pratique énormément. Mais ce n’est vraiment pas simple. Je dois encore m’exercer pour oser en jouer sur scène. » Sur scène, justement, il paraît que tu prends un malin plaisir à transfigurer tes compos. Pourquoi transformer son répertoire en public ? Jaakko Eino Kalevi : « Quand je vais voir un groupe que j’aime en concert, je suis toujours ravi lorsqu’il m’offre d’autres versions de ses chansons. Ça donne l’impression d’assister à une performance unique, à quelque chose de différent. C’est comme un cadeau. Je ne suis pas fan des artistes qui délivrent un fac-similé des enregistrements studio. Quand on est musicien, il faut donner libre cours à son imagination et garder une part de mystère. Avant de monter sur scène, je ne sais jamais quelles formes prendront mes chansons. En tournée, il me semble essentiel de fuir la routine et les redites. Jouer tous les soirs le même répertoire de façon identique, c’est vraiment la déprime. Je ne comprends pas ceux qui le font. » Dans l’interprétation de tes chansons, tu dégages parfois un petit côté crooner. Tu te sens à l’aise dans ce costume ? Jaakko Eino Kalevi : « Un quoi ? Un couiner ? C’est quoi, un couiner ? » Un crooner ! Un chanteur de charme, un gars doté d’un certain charisme, d’une voix affûtée pour déballer un torrent de sentiments... Frank Sinatra, Dean Martin, Bryan Ferry ou plus récemment, un garçon comme Frank Ocean, ça ne te dit rien ? Jaakko Eino Kalevi : « Ah ben non. Crooner, je ne connaissais pas. Cela dit, je trouve ça fun d’être chanteur. J’aime bien le côté aléatoire du truc. Parfois, j’ai l’impression que ma voix colle parfaitement à ce que j’essaie de chanter. A d’autres moments, c’est le carnage. Ma voix ne rencontre absolument pas les émotions recherchées. Dans ces cas-là, je laisse tomber. Avant, toutes mes démos commençaient par une sorte de yoghourt. Ça faisait « Bla-wa-da-wa-bi-ba ». J’enchaînais des mots inexistants, je n’avais aucune confiance dans ma voix. En fait, je me sentais un peu mal à l’aise dans le rôle du chanteur. Comme si ce n’était pas vraiment ma place. Depuis peu, ça va beaucoup mieux. Je me suis accepté en tant que tel. Chanter, ça me paraît beaucoup plus naturel aujourd’hui. » Le premier single issu de l’album s’intitule ‘Deeper Shadows’. C’est sans doute le morceau le plus casse-gueule du disque. Il flirte méchamment avec le kitsch pour, finalement, s’en tirer avec les honneurs. Dans cette chanson, on entend des flûtes qui rappellent un peu celles d’un grand morceau de Duran Duran : ‘The Chauffeur’. Un dernier clin d’œil aux trams ? Jaakko Eino Kalevi : « Il y a un an, un ami m’a initié à la musique de Duran Duran. Je ne connaissais absolument rien d’eux avant ce jour-là. J’aime beaucoup le morceau ‘The Chauffeur’. Mais je n’avais jamais songé à faire le rapprochement avec ‘Deeper Shadows’. Chez Duran Duran, les flûtes arrivent à la fin du morceau, non ? Chez moi, c’est plutôt le début de la fin ! (Rires) » Un disque : ‘Jaakko Eino Kalevi’ (Weird World/Domino/V2) Suivez le guide : www.jaakkoeinokalevi.com


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Texte : A Gn en ry e -L e i sfee b Rvermea c l e

Jay-Jay

Johanson

En 1996, Jay-Jay Johanson nous servait son premier ‘Whiskey’. L’addiction était fulgurante. Rejeton tardif du trip hop, sampler d’émotions patenté, le crooner tourmenté ne survécu à la descente de hype qu’au prix de légers mais fréquents slaloms stylistiques. Et si le Suédois fait toujours partie de nos meubles aujourd’hui, c’est parce qu’il reste un de ces fournisseurs, rares et fidèles, de chansons à la mélancolie élégante. De celles qu’on glisse discrètement dans les compilations destinées à ceux qu’on aime. Deux ans après ‘Cockroach’, il nous invite à combler le manque en consommant les onze perles pleines de grâce de son ‘Opium’. Réussite majeure, ce dixième album est

traversé par de délicates et soyeuses contradictions, à la fois mélodiquement orfévré et farouchement imparfait. Renouant avec le charme et la fraîcheur de ses productions initiales, le dandy fragile semble avoir retrouvé, à force de tâtonnements et de persévérance, la recette miracle pour remplir d’idéal nos moments de spleen. ‘Opium’ est ton 10ème album et il y a près de 20 ans que ta carrière a débuté. Cette longévité est-elle source d’étonnement pour toi ? Jay-Jay Johanson : « Je n’avais à mes débuts jamais imaginé que je pourrais durer si longtemps artistiquement ! (rires). Quand on a sorti le premier disque ici en Suède, on en a vendu 1500 copies. Et je trouvais déjà tellement fantastique d’imaginer que 1500 personnes avaient fait la démarche de se déplacer jusqu’à un magasin de disques pour moi. Que parmi tous les disques disponibles dans ces magasins, ils aient choisi le mien ! Mais le label ne trouvait pas ça si fantastique apparemment ! (rires). Ces 1500 copies étaient en-dessous de leurs espérances. Et donc ça aurait pu en rester là. Et puis quelques mois plus tard, les Inrocks ont découvert le disque. Ils ont écrit un joli papier et je me suis retrouvé subitement dans un avion pour Paris. On a fait quelques showcases, le disque est sorti en France et tout s’est enchaîné quasi du jour au lendemain. Et petit à petit je me suis dit qu’il serait possible que je fasse un deuxième album, puis un troisième…La plupart des groupes que j’aime ont fait 2 ou 3 disques et ensuite ils ont splitté ou bien le chanteur s’est suicidé ! J’étais dans le même trip à l’époque. C’était totalement impossible pour moi d’envisager d’être encore là 20 ans plus tard. Je n’étais pas David Bowie ou Neil Young ! »

Spleen doctor Envisages-tu parfois qu’un nouveau disque puisse être le dernier ? Jay-Jay Johanson : « Je n’entame jamais un disque avec la crainte que ça pourrait être le dernier. C’est plutôt le contraire. Quand je termine un disque, je me sens complètement vidé de mes idées, de mots, d’arrangements, de mélodies. Et là je me dis régulièrement que j’ai peut-être tout donné. Mais progressivement, de nouvelles idées émergent et c’est reparti pour un tour. » Les Inrocks, précisément, ont dit de toi que tu étais le chaînon manquant entre Chet Baker et Portishead. Dans l’inconscient collectif des fans de musique indé, tu restes encore associé à ce courant musical émergeant très ancré dans les 90’s. Comment vis-tu avec ça aujourd’hui ? Jay-Jay Johanson : « Au départ c’était évidemment très flatteur d’être situé entre Chet Baker et Portishead. Après, le trip hop est vite devenu très daté. Mais le cycle semble s’être inversé et pas mal d’artistes émergents n’ont plus honte de jeter des ponts avec le trip hop et de les mentionner dans leurs influences. Je pense notamment à James Blake, FKA Twigs, Jamie XX. Et j’ai constaté, en tournant ces deux dernières années, que j’ai davantage de monde qui vient à mes concerts. J’ai toujours eu une fan base majoritairement constituée par les gens qui m’ont découvert dans les 90’s. Et évidemment cette fan base est vieillissante…Par contre, ces quadras ont gardé la bonne habitude d’acheter physiquement des disques. Mais je remarque que des teenagers ou des étudiants ont récemment découvert mes productions ! Ces types n’achètent pas de disques mais ma musique a pu les atteindre grâce à Internet. Et c’est très amusant pour moi d’être confronté à ça en concert, à ces deux générations. Les vieux sont derrière en train de se gratter la barbe et les jeunes sont devant, pleinement concentrés sur la découverte de ma musique. Et je me dis qu’on est peut-être à nouveau au début d’un nouveau cycle qui va durer encore 20 ans ! » Avais-tu une ambition particulière au moment d’aborder ce nouveau disque ? Des pistes que tu voulais explorer musicalement ? Jay-Jay Johanson : « En réalité, j’écris, je compose et je fais des démos en permanence. Puis un moment arrive où je me décide à appeler ça un disque, à réfléchir à un artwork et à envoyer ça à une maison de disques. Puis le train-train d’écriture reprend assez vite quelques jours après. Pour moi chaque disque n’est qu’une étape dans le fil de mon écriture. Ce qui est assez différent

sur ‘Opium’, quand je le réécoute en tant que produit fini, c’est le retour d’un certain charme qui avait disparu sur les disques précédents. Il y a une petite lumière dans le tunnel. Ça me ramène à ma première époque, celle de ‘Whiskey’ et de ‘Tattoo’. Après ces deux disques, les choses étaient devenues très sombres, dépressives. Pas simplement mélancoliques ou nostalgiques, mais presque suicidaires même…Ça s’était un peu calmé et détendu ensuite mais ici j’ai vraiment l’impression de renouer avec l’état d’esprit qui m’animait à mes débuts. » Comment expliques-tu ça ? Jay-Jay Johanson : « Je pense que je suis devenu une personne plus posée, plus positive. Je vis une vie assez douce pour le moment avec ma femme et mon fils. Et la dynamique que je vois autour de moi, quand je suis en tournée, tout ça contribue à faire de moi quelqu’un de bien plus positif que je ne l’étais il y a quelques années. » Un titre comme ‘Celebrate The Wonders’ résume tout ça assez bien. C’est une chanson qui est assez unique dans ta discographie ou la mélancolie est très prégnante... Jay-Jay Johanson : « C’est effectivement une chanson qui tranche pas mal avec mon univers très marqué par la mélancolie. Je trouvais qu’elle avait parfaitement sa place pour clôturer le disque et réaffirmer son côté charmant. Même un titre comme ‘NDE’, qui évoque pourtant l’angoisse de la mort, est un titre assez doux, presque mystique. » ‘Scarecrow’ est un autre morceau phare de l’album. Robin Guthrie (ex-Cocteau Twins) est venu y greffer sa guitare immédiatement identifiable. J’imagine que cette collaboration est très importante à tes yeux ? Jay-Jay Johanson : « Oh oui ! On a d’ailleurs déjà enregistré la moitié d’un album qui devrait paraître l’année prochaine sous nos deux noms. ‘Scarecrow’ figure sur ‘Opium’ parce que je l’avais écrit avant d’aller le voir et est trop inscrit dans mon univers pour apparaître sur ce futur disque commun ; qui ne comprendra que des compositions sur lesquelles nous aurons travaillé ensemble from scratch. On est amis depuis 1997, il a travaillé avec moi sur ‘Tattoo’, sur ‘Poison’, il était là à mon mariage et je pense que le moment est venu de retravailler ensemble sur un projet commun. Le son de la guitare de Robin est vraiment unique et il était un tel héros pour moi dans mon adolescence que je n’aurais jamais rêvé avoir ce son qui accompagnerait un jour ma voix. » Un dernier mot sur l’instrumental ‘Harakiri’ ? C’est toujours cette volonté de lorgner vers le cinéma et l’univers des B.O. ? Jay-Jay Johanson : « C’est une partie de mon travail que j’ai envie d’explorer encore davantage. Mais je n’ignore pas que ma voix est un des éléments que les gens apprécient dans ma musique…Donc si je dois faire quelque chose de plus instrumental, ça sera entre deux albums. Ce morceau ici, c’est peut-être un appel du pied, une façon de rappeler que j’aime faire des soundtracks ! (rires) » Un disque : ‘Opium’ (Kwaidan Records/V2)

on stage 27/10, Alhambra (Mons)


Texte : Anne-Lise Remacle

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Avouons-le: la ligne d’horizon projetée par Real Estate nous avait toujours paru un peu claire. Quant

aux canetons obliques de Ducktails, jusqu’à ‘The Flower Lane’, ils nous semblaient plus attirants mais en pagaille, mus par des élans vifs, curieux mais déconstruits. Sur ‘St Catherine’, Matt Mondanile drappe enfin sans réserve sa bedroom pop d’atours si veloutés qu’on risque de se laisser aller à rêvasser dans ses allées, volontairement égarés, tout l’été ou plus encore… Pitchfork terminait sa chronique de ‘The Flower Lane’ par ce constat : « Matt Mondanile a éclairci son esprit maintenant il ne lui reste plus qu’à ouvrir son cœur ». As-tu l’impression qu’avec ‘St-Catherine’, il était temps de céder plus de terrain à des sentiments personnels ? Matt Mondanile : « Oui, c’est un album plus profond que le précédent, ou que n’importe quel album que j’ai pu faire jusqu’ici parce que j’y expose ce que j’ai à l’esprit, directement. Je souhaitais que les paroles soient plus personnelles, intimes. J’y expose consciemment bien plus de mon intériorité, mais bien sûr, pas à cause de Pitchfork (rires). On pourrait dire que ‘St-Catherine’ est romantique, ça correspond bien à l’état d’esprit général que je souhaitais développer. »

Dream on Ton projet a toujours été très mouvant d’un point de vue des sonorités, des intentions… est-ce important pour toi, cette évolution constante, cette façon de briser les barrières ? Matt : « Oui, je pense que j’ai un goût très éclectique en musique et l’envie d’écouter toujours des choses très différentes, singulières. Il y a quelque chose de clairement sporadique dans mes influences. J’écoute par exemple Neil Young depuis toujours et quand j’étais plus jeune j’étais très branché Led Zeppelin mais je pioche à des tas d’autres endroits. Toutes ces sonorités qu’on dit reconnaître chez moi (Prefab Sprout ou Aztec Camera par exemple), je les ai entendues tardivement, quand des amis écoutaient ces groupes dans les années 2000. Ducktails est finalement devenu mon bac à sable pour expérimenter. C’est un projet sur lequel j’ai totalement le contrôle, donc j’essaie d’y tester autant d’idées inédites que possible. » Ta voix est une dimension de plus en plus présente et assurée au fil des albums : en 2009, ‘Ducktails’ ne comportait que très peu de fragments chantés… Matt : « Oui, j’aime vraiment cet aspect-là de ma musique, désormais. D’ailleurs j’écris de plus en plus souvent les paroles et les mélodies dans un même processus, ça me permet d’avoir une connexion plus forte entre les deux. Il y avait jusque là une part de moi que je devais pas mal forcer à sortir des phrases. Mais parfois la musique surgit à toi naturellement et pour cet album, la plupart des textes me sont venus bien plus rapidement. Cela dit, je considère que même les morceaux dénués de mots racontent leur propre histoire. » Une partie significative de tes paroles fait référence à des observations distordues de la vérité (je pense à ‘Art Vandelay’: « Walking up the stairs /Saw a person standing there / I asked her where she thought it was /She says «Nothing’s where you think it is» ») … tu aimes rendre floue la frontière entre la réalité et le rêve ? Matt : « Oui, carrément ! J’adore l’idée de créer un monde un peu fantastique, imaginaire au sein de la musique…de faire de chaque morceau un univers en soi. Finalement ça revient à peindre des images que tu destinerais à quelqu’un en particulier, même si c’est abstrait. » Cette dimension cryptique apparaît aussi sur la couverture de ton nouvel album, une énigmatique salle avec trois statues au fond sans aucune autre indication…c’était ton choix ? Matt : « Bien entendu : j’aimais énormément cette photo parce qu’elle représentait pour moi l’album d’une façon singulière. J’envisage ces 11 plages de ‘St-Catherine’ comme une déambulation dans une salle de musée ou un très beau jardin botanique, où l’on pourrait ressentir de très intenses émotions. » En regardant le clip de ton single ‘Headbanging in the mirror’, j’ai songé qu’avec Ducktails tu es peut-être à la fois le conducteur et le passager…au volant parce que tu emmènes le groupe où tu l’as souhaité et sur le siège arrière parce que tu te laisses volontiers guider par l’environnement extérieur…

Matt : « Ton interprétation se tient tout à fait : ma musique m’emmène parfois dans des endroits où je me laisse aller, tu vois ? Cela a pris du temps pour faire cet album, et pendant toute la première partie du processus, je ne savais pas réellement ce que je faisais – ce qui arrive fréquemment quand tu entames un disque. Une grosse partie a été enregistrée du côté de Glendale et de Los Angeles, où je vis actuellement. Mais il y a aussi ce morceau ‘Krumme Lanke’ enregistré à Berlin où j’ai passé une partie de mon été l’an dernier. Le titre fait d’ailleurs référence à un très joli lac de la région. » Tu t’es entouré d’autres collaborateurs inspirants, à commencer par ton producteur, Rob Schnapf… Matt : « À vrai dire, je n’avais jamais vraiment fait appel à quelqu’un d’extérieur pour tenir ce rôle auparavant. Mais j’adorais Elliott Smith, et Rob était vraiment emblématique de ses magnifiques albums : ça me paraissait un choix qui se tenait. Lui aimait bien Real Estate : l’entente a donc été plutôt spontanée. Je considère d’ailleurs que c’était une véritable co-production. Avec Julia, la connexion était évidente : nous étions en couple avant de décider de collaborer. Nous cohabitions plus ou moins ensemble à Los Angeles, et elle était dans le coin quand j’ai entamé l’enregistrement et j’adore ce qu’elle fait musicalement : rien de plus naturel que de lui demander de laisser son empreinte sur mon disque, non ? Mes envies d’ouvrir mon univers musical à d’autres surviennent toujours à la volée. J’avais rencontré James Ferraro à Berlin, et on a fait pas mal de sorties ensemble à Los Angeles. C’est lui qui m’a notamment aidé à établir le tracklisting final et qui a spontanément accepté d’ajouter sa voix à ‘Headbanging in the mirror’. » Était-ce important pour toi de développer les arrangements ? Les cordes sont très présentes, cette fois ! Matt : « J’étais en train d’apprendre à jouer du clavier, donc j’ai écrit la plupart des morceaux au piano. Ajouter des cordes me paraissait une bonne idée pour vraiment habiller l’ensemble et ça aurait été dommage de ne pas profiter des talents de compositeurs et d’instrumentistes de Chris Votek (violoncelle) et d’Andrew Tholl (violon), qui accompagnent Julia en concert. » Parlons un peu de tes titres ! Certains sont des références directes à la pop culture… Matt : « Oui, ‘Disney Afternoon’ était une émission de TV constituée de cartoons pendant laquelle était notamment diffusée ‘Duck Tales’…ce nom sonnait de façon bizarre pour moi, et j’aime plutôt cette sensation. ‘Art Vandelay’ sur le précédent album faisait référence à un prête-nom de certains épisodes de Seinfeld. Je ne cherche pas à être particulièrement évasif. J’aime que les auditeurs puissent comprendre les allusions, mais ce n’est pas grave s’ils ne font pas cette démarche : après tout, c’est juste une façon d’intituler des morceaux et de les rendre importants pour moi, d’une façon plutôt unique. » Tu as débuté par des sorties K7 enregistrées sur un quatre pistes. Cette esthétique DIY, c’est peut-être ce qui fait le lien entre une certaine scène pop ou garage (autour de Ty Segall, notamment) et certaines scènes électroniques souterraines. Toi, tu sembles avoir un pied de chaque côté, non ? Matt : « C’est vraiment dommage qu’on les envisage souvent de façon si séparée… en tant que fan des deux genres, j’essaie de mener mon bout de chemin dans les deux mondes. Je me revendique comme un artiste pop, même si le terme est très vaste, parfois utilisé à tort et si ce que je fais tient de la niche arty et un peu étrange, non conventionnelle. » Un disque : ‘St-Catherine’ (Domino Record /V2) Suivez le guide : http://www.dominorecordco.com/artists/ducktails/


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Texte : A La nu nree- Lni t s eG R rem n iaecrl e© Lebail / frühauf

Avec un disque tous les cinq ans, Manuel Bienvenu sait se faire rare. Et donc précieux. D’autant plus que ses opus sont des mines d’or qu’on creuse encore aujourd’hui, dix ans après avoir suivi la première veine aurifère d’‘Elephant Home’. Depuis le début, il pianote dans le jazz seventies et le rock avant-garde façon Canterbury, Wyatt, Machine Molle. A chaque fois, comme un leitmotiv, il met en musique un texte fou, totalement libre, de Stéphane Rosière et l’invite à le lire. Sur ce troisième essai, il va jusqu’à reprendre Ben Watt (versant pop) et Michael Mantler (versant jazz) et les emmène dans ce monde chimérique aux arrangements châtiés.

Manuel

Bienvenu

Mon rédacteur en chef m’a présenté ton disque comme un croisement entre Major Deluxe et Dashiell Hedayat, un très joli truc à l’ancienne, qui va intéresser huit personnes et dont aucun média (belge) ne parlera si on ne s’en charge pas. Qu’est-ce que ça t’inspire ? Manuel Bienvenu : « Ça fait plaisir d’entendre Dashiell Hedayat. Je devais avoir quinze ans quand j’ai acheté ‘Obsolete’, ce disque avec les musiciens de Gong. De par son incongruité, sa singularité, il est vite devenu un de mes petits classiques. Après, sur les huit personnes, si c’est une proportion par rapport à cette musique qui touche des millions de gens, moi ça me va bien. Je ne rêve pas que tout le monde écoute ma musique, de l’entendre en supermarché, mais, par contre, ça me fait vraiment très plaisir quand quelqu’un a réellement écouté ce que j’ai voulu faire, l’a compris et l’apprécie. Tu sais, la musique que j’écoutais, celle qui m’a amené à en faire, je me sentais un peu seul à l’écouter. Quand je discute avec des gens que je ne connais pas via la musique, je me rends bien compte que ce que je fais est assez éloigné de ce qu’ils attendent d’elle. »

La leçon de piano Quelle est cette musique que tu étais « un peu seul à écouter » ? Manuel Bienvenu : « Les trucs que j’ai découverts à l’adolescence. J’ai eu la chance de tomber par hasard sur des disques dont on ne se lasse pas rapidement, toute la scène de Canterbury, Soft Machine, Wyatt, ce genre. Et puis de l’autre côté de l’Atlantique, sur des choses comme Carla Bley, tout ce jazz des années septante. Ces deux mondes n’étaient d’ailleurs pas si indépendants que j’aurais pu le croire. Quand j’ai découvert que Robert Wyatt avait été invité par Michael Mantler à jouer autour de Carla Bley, je n’en revenais pas. Pendant très longtemps, j’ai creusé tout ça. Après, ce qui m’a vraiment donné envie de faire de la musique, c’est la découverte d’un piano chez des gens, l’envie de faire du son pendant des heures. Mon père a fini par m’acheter un piano d’étude, je me suis essayé au classique, j’ai joué des menuets, mais j’étais assez nul. Je ne m’intéressais pas du tout à la lecture des partitions. Par contre, en parallèle, j’ai commencé à composer des trucs, à explorer par moi-même l’harmonie et puis, surtout, j’essayais de reproduire les musiques que j’écoutais. Je courais constamment de ma chambre au salon pour tenter de reproduire l’accord que je venais d’entendre. » Ce disque a d’ailleurs été construit autour du piano, je pense. Manuel Bienvenu : « Oui. Un peu en réaction au précédent que j’ai davantage construit autour d’une guitare folk, surtout pour des raisons de nomadisme. Là j’avais envie de revenir aux harmonies parce que la guitare oriente quand même vachement la composition, oblige à rester un peu enfermé sur des positions. Mais il y a un truc qui m’intéresse et me surprend toujours avec la guitare : après avoir composé ces nouveaux morceaux au piano, je les ai transposés à la sixcordes et certains passages dont j’étais un peu content au piano apparaissaient vraiment très basiques à la guitare, des trucs sur lesquels je ne me serais jamais attardé. Ça apporte toujours un éclairage instructif de retranscrire ses morceaux d’un instrument à l’autre. Sinon, ce disque, je l’ai d’abord commencé mentalement : je savais que j’allais faire un album, que je voulais un piano bien précis mais qu’il me faudrait de l’argent pour me le payer. Je l’ai donc débuté en

allant quotidiennement au boulot pour économiser. Après, j’ai déniché ce vieux Pleyel dont j’avais vraiment envie. Donc, pendant tout ce temps-là, je n’ai pas joué. Mais cette période est presque primordiale dans la composition. Parce qu’à force de ne pas travailler physiquement la musique, les trucs se passent dans la tête. De là, j’ai tenté de faire des démos très élaborées, de manière à ce que les amis à qui j’allais les proposer comprennent directement ma vision des choses mais qu’ils soient aussi libres de se les approprier, de les faire évoluer, d’aller là où ils l’entendent. » Tu sembles avoir une idée précise de ce que tu veux. Tu es quelqu’un de perfectionniste ? Manuel Bienvenu : « Oui. Parce que je ne suis pas un assez bon musicien. J’ai toujours besoin de répéter les prises pour arriver à ce que je veux. Et puis pour respecter au maximum le travail des gens que j’embringue là-dedans, on a poussé à fond le travail de production, jusqu’au mastering. Le vrai coup de poker sur cet album, et qui a beaucoup orienté le disque, ça a été d’aller enregistrer chez Sphere France, un studio incroyable creusé sous un champ par un Belge, Pascal Escoyez, en Dordogne. Techniquement, ça doit être un des dix meilleurs studios de France, super équipé, surtout en claviers vintage, ce qui m’intéressait particulièrement. On s’est super bien entendu avec l’ingé-son de là-bas, que je ne connaissais pas – Christophe Henin, un Verviétois d’ailleurs. Il m’a vraiment fait le son que je voulais, pas coloré du tout, pas vintage, un truc totalement musical qui a saisi le meilleur de chaque instrument. Il m’a aussi aidé à être plus ambitieux sur ce disque, en me faisant prendre conscience que j’avais de la matière qui valait le coup d’être travaillée. » Comme beaucoup d’artistes actuellement, tu es passé par le crowdfunding. Certains y voient une manière de rester totalement indépendants. Quelle est ta position là-dessus ? Manuel Bienvenu : « J’étais un peu réticent au départ. Mais on m’a vite convaincu et je trouve ça bien que ça existe. Après, j’ai eu des retours de gens que je connais bien qui m’ont affirmé qu’ils ne participeraient pas, qu’ils étaient totalement contre. Et je conçois bien ça. C’est pas la solution rêvée. Pendant un ou deux mois de ma vie, je me suis senti un peu commerçant. Ça ne me dérange pas une fois que l’objet est fini, là je place mes albums chez les disquaires, mais vendre un projet, penser ce marketing me déplaît. Et le crowdfunding a ce côté un peu pervers, malsain qui te conseille de commencer par taper les proches. Là, si je devais refaire ça maintenant – pour un gros concert par exemple – je me sentirais plus à l’aise parce que je me dis que je ne solliciterais plus que des gens qui ont réellement été touchés par l’album et qui ont envie de me soutenir uniquement pour la musique. » Un disque : ‘Amanuma’ (autoproduction)

on stage 18/09, L’An Vert (Liège)


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Earteam

The Acorn ‘Vieux Loup’

A$ap Rocky

Paper Bag Records

The Acorn est l’un de ces groupes qui marchent à l’ombre, un peu victimes du syndrome peut mieux faire. Le genre d’élève appliqué qui ne va jamais mettre un pied devant l’autre. C’est le principal reproche que l’on pourra adresser aux canadiens qui, du reste, passeront les examens cantonaux sans encombres. Peut-être ont-ils été trop plongé dans leurs manuels de Radiohead (période ‘In Rainbows’) pendant que leurs camarades inventaient leur propre grammaire au coin de la rue. Peut-être que cinq ans, c’est trop pour livrer un disque. La folie, le dérapage, The Acorn semble les exécrer. Et pourtant, les batteries cradingues de ‘In Silence’ constituent certainement le climax de cette impeccable leçon de contrôle. On préfère ce pendant-là aux tentatives electro-pop caribouesques à la barbe rasée de trop près, aux guitares acoustiquement trop parfaites. Cela dit, les amateurs de coton et d’éther seront ravis, et on ne leur déconseillera pas ce ‘Vieux Loup’ aux textures de bain mousse, qui te masse tes nœuds aux huiles essentielles bergamote-cèdre atlas, bref, un truc agréablement moelleux et qui ne va pas à rebrousse-poil et finalement se révèle plutôt revigorant. (am)

Annabel (Lee) ‘By the sea… and other solitary places’ Ninja Tune/Pias

Le photo sépia floutée et déformée d’une femme noire provenant d’une époque incertaine qui constitue la pochette a valeur indiciaire. Avant même de tendre l’oreille au contenu, on pressent un retour vers le passé. De fait, dès les premiers instants de ‘Breathe Us’, la plage introductive, on est aspiré dans un au-delà qui n’est plus mais dont résonne encore l’écho. La voix d’Annabel puise son inspiration dans l’héritage de la grande tradition vocale noire, celle de Billie Holiday et de Dinah Washington. Elle est à la fois fragile et ferme, en retenue et investie. L’instrumentation qui la porte s’avère simple et parcellaire, elle repose sur le seul travail de Richard E, un habitué de Further Out Recordings. A la fois axée sur des aplats, des petites suites de guitares limpides, pauvrement rythmée, elle emprunte aussi au ‘Jackie’s Theme’ d’Henry Mancini quelques samples adroits. Premier album réussi pour cette nouvelle signature qui tranche singulièrement avec le catalogue habituel de Ninja Tune. (et)

Meg Baird ‘Don’t Weigh Down The Light’ Wichita Records/Pias

Circa 2004, Devendra Banhart, rusé joueur de flûte de Hamelin du freak folk, nous avait conduits à croquer dans quelques ‘Golden Apples of The Sun’, succulentes incarnations du renouveau d’un certain psychédélisme aux atours folâtres. Dans ce cabas de reinettes du New Weird America, coude à coude avec l’elfique Joanna Newsom, les versatiles CocoRosie ou le regretté finger-picker Jack Rose, Espers faisait déjà crépiter à feu doux la galaxie comme autrefois Pentangle. Si le groupe a depuis laissé vacant l’enchevêtrement de racines du ‘Weed Tree’ où ils formaient cercle et payaient leur tribut aux anciens, la vaporeuse Meg Baird a continué en solo à se débarrasser de toute pesanteur. Presqu’aussi flottante que Carol Kleyn

‘At.Long.Last.A$ap’ RCA/Sony Music

Gros dossier. Le troisième album d’A$ap Rocky enferme encore plus de matières que ses deux précédents triomphes sur le ring du hip-hop yankee (‘Live Love A$ap’ et ‘Long.Live.A$ap’). Entre stups et stupres, le cœur de Rakim Meyers bat toujours au rythme de l’époque. Le garçon s’est pointé chez un bro qui l’a initié aux joies du LSD, nouvelle drogue en vogue chez les rappeurs américains. Chargé à l’acide, A$ap Rocky est monté dans les tours. Perché sur le toit du monde, il s’est emballé neuf nénettes en trois heures. Là-haut, en chaleur, il a vu l’avenir du hip-hop et le titre de son prochain single (‘L$D’), point de départ toxique d’un disque ouvert aux orgies et à toutes les expériences psychédéliques. ‘At.Long.Last.A$ap’ est un énorme album: une œuvre excessive, un blockbuster qui décloisonne un peu plus encore les logiques du genre. Entre idées alternatives et vision mainstream, A$ap Rocky plante ses graines dans un terreau riche de dix-huit morceaux. D’habitude, un tel menu est l’assurance d’une bonne indigestion. Ici, curieusement, ça passe tout seul. Le cerveau en fleur, le gamin de Harlem maîtrise les disproportions comme personne dans le business. Trop de drogues, trop de titres, trop de (gros) mots, trop d’invités. Future, M.I.A., Schoolboy Q, Kanye West, Lil Wayne, Rod Stewart (!?!), Miguel, Mark Ronson ou Mos Def sont conviés à la sauterie mise en son par Danger Mouse (dont on perçoit l’empreinte dès les premières secondes de ‘Holy Ghost’). Et puis, il y a l’inconnu qui surgit à plusieurs reprises au casting : Joe Fox, un guitariste chopé à la sortie d’un Starbucks londonien. Un peu invraisemblable, cette histoire tient du conte de fées sous psychotropes : un pays des merveilles parcouru de sons fabuleux (‘Canal St’, ‘LPFJ2’, ‘Electric Body’, ‘Back Home’). Impressionnant. (na)

mais moins grave qu’une Sandy Denny, elle ne s’inquiète guère que des contingences d’un foyer en harmonie, laisse ses nappes contemplatives de guitare faire léviter son message (‘Back To You’ et son cap qui s’entrouvre) à même altitude que ses cordes vocales, véritables torches fantômes pour des ‘Past Houses’ en robes couleur du temps qui fane. Gardienne d’un sacré temple, il lui faudra peut-être voir s’éloigner quelques fidèles en attente d’estafilades dans un si délicat voile. (alr)

Thomas Brinkmann ’What You Hear (Is What You Hear)’ Editions Mego

Vétéran de la scène expérimentale et de la mouvance techno minimale, à laquelle il a sensiblement tourné le dos, Thomas Brinkmann inscrit chaque année un peu plus ses pas dans une démarche bruitiste, elle n’a toutefois rien d’insurmontable pour le profane. Aujourd’hui encore plus qu’hier inscrit dans la méthode qui nous a valu son très beau duo avec Oren Ambarchi en 2012 (‘The Mortimer Trap’), le producteur allemand explore un sentier riche en contrastes, ils vont de l’excellent Gilles Aubry au magnifique Giuseppe Ielasi en passant par l’incontournable William Basinski. Si les structures de ’What You Hear (Is What You Hear)’ s’inscrivent dans une constante stylistique tout au long des onze pistes, et qu’un minimalisme répétitif électronique très rapide en forme le cadre, le disque n’est toutefois pas monotone ni grisâtre. Au contraire étagé sur plusieurs niveaux de lecture, où l’angoisse robotique (‘Agent Orange’) le dispute au darwinisme sonore (‘Indigoblau’) et à l’infini universel (‘Purpurrot’), le huitième album de Thomas Brinkmann recèle de tels trésors et de tels niveaux de lecture cachés qu’on serait bien en mal d’en faire le tour en deux petites semaines. (fv)

Bristol ‘Bristol’ Kwaidan Records

New-wave déglacée à la cachaça ou postpunk à la sauce bossa-nova raplapla, l’œcu-

ménisme musical de Nouvelle Vague avait au départ tout de la fausse bonne idée. Et si elles font aujourd’hui davantage tapisserie dans les lieux branchés ou les blind-tests, les réinterprétations proposées avaient régulièrement surpris quand elles ne s’étaient carrément muées en vraies trouvailles musicales (‘Just Can’t Get Enough’ métamorphosée en samba irrésistible). Grand manitou du projet, Marc Collin s’attaque aujourd’hui à un répertoire, un son, une scène, une ville, une atmosphère, une décennie, un mythe : Bristol. Bristol et son arythmie comateuse, son chant crépusculaire et sa claustrophobie urbaine. Entouré de nouveaux talents (lisez de parfaits inconnus), le producteur revisite le mouvement et la décennie en imaginant que toutes ces chansons mythiques (‘Roads’, ‘Overcome’, ‘Safe From Harm’) auraient été composées pour des films tournés dans les sixties. Dépouillés de leurs oripeaux dub, downtempo et autres élans atmosphériques made in Bristol, les compositions se coulent de gré ou de force dans le moule qui semble étonnamment conçu pour les accueillir. Entre épiphanies, amours confortées, actes manqués et catastrophes industrielles, le résultat final est, à l’image des production de Nouvelle Vague, forcément inégal. Mais régulièrement surprenant voire détonnant. (gle)

British Sea Power ‘The Decline Of British Sea Power’ Golden Chariot Records/V2 Benelux/Ber tus

Prémonition ou autodérision ? Douze ans après sa sortie, le titre de ce premier album – aujourd’hui réédité avec moult faces B et démos en sus - du quintette de Brighton prend évidemment toute sa saveur. Car il fallait être furieusement burné et azimuté pour oser baptiser ainsi un premier essai. Peut-être aussi la jeune formation portait-elle déjà en elle toutes les contradictions la condamnant à devenir rapidement un futur grand groupe maudit, adulé par des étudiants introvertis ou des

chroniqueurs nostalgiques. Grand disque de pop-rock baroque et orfévré, vaine tentative d’échapper aux eighties, recueil de titres brouillons mais gorgés d’émotions, ‘The Decline Of British Sea Power’ possédait les défauts de ses qualités. Et, même avec une bonne décennie de recul, ce constat reste inéluctablement valable en 2015. S’ouvrant sur quelques secondes de chants grégoriens posés sur un thème que n’aurait pas renié Vangelis, le disque ne résistait pas longtemps à une forme de furie punk (‘Apologies To Insect Life’, ‘Favours In The Beetroot Fields’) que l’on requalifierait peut-être aujourd’hui en rock garage déjanté. Entre accalmie, apaisement et ventre mou (‘Something Wicked’), les titres s’enchaînent ensuite, portés par une batterie épileptique et des entrelacs de guitares tantôt incisives, tantôt caressantes. Avant de faire place à une longue dérive atmosphérique et apocalyptique sur les 14 minutes de ‘Lately’, morceau incroyable qui ne laissait rien présager d’un déclin futur. (gle)

John Butcher & Andy Moor ’Experiments With A Leaf’ Unsounds

Au cours des quinze dernières années, John Butcher et Andy Moor ont pratiqué l’art du rendez-vous à intervalles irréguliers, souvent sur scène, rarement sur disque. Second objet discographique commun du saxophoniste anglais et du guitariste écossais, ‘Experiments With A Leaf’ combine les deux ingrédients, enregistré qu’il fut en public dans une cathédrale de Berne en octobre 2013. Si le premier est un habitué des collaborations de la scène free improv’ (auprès de Derek Bailey, Paal Nilssen-Love ou Eddie Prévost) et que le second est une légende du punk arty avec son groupe The Ex, leur complémentarité ne fait aucun doute. Unis dans la catharsis instrumentale quand ils amènent leur instrument respectif en territoire attendu, Butcher et Moor nous offrent également, et en de nombreux instants, une vision complètement tronquée et foutraque de leur outil de travail. Parfois, et c’est génial, on oublie carrément que l’un souffle dans le bec et que l’autre gratte des cordes, en d’autres temps, ils prennent une liberté de ton tellement incantatoire qu’on ne résiste pas plus de trois notes à leur messe pour un temps sauvage. (fv)

Chapelier Fou ‘Fuses ep’ Ici d’Ailleurs/Pias

Il y a quelques mois à peine, on s’était enquis de l’élasticité electronica de Louis Warynski, qui varappait à l’envi, à l’anguille du côté de la ‘Rue des Cascades’, et ses ‘Deltas’, éclaboussantes gouttelettes, avaient donné un la autrement plus jovial, jouette à novembre. Et tourne, et tourne le Chapelier fou, et voilà qu’il nous octroie – à sa coutumière manière de truffer le plat de résistance d’une bouchée pour la route – une extra-dose de wakame. Dissonance croquante à ramifications changeantes pour ‘Fuses’, plateforme translucide pour ‘Les yeux de mes yeux’, c’est déjà tout pour les inédits. Côté remodelage, si to rococo rot précipite a minima les trépidations de ‘Triads for Two’, Daedalus retourne, retors, toutes les équations de la ‘Guerre des Nombres’ : bien plus affolant au compteur! Reste deux versions du gigotant et narquois ‘Tea Tea Tea’, enjeu d’un concours : johnny_ripper y désosse la moelle quand Yakie


Earteam la condense et la fait sauter dans des cerceaux, avec moins d’ébahissement. (alr)

Blanck Mass ‘Dumb Flesh’

The Cocoon ‘While The Recording Engineer Sleeps’ Staubgold/Dense

Vous ne confondrez pas The Cocoon avec Cocoon, duo pop clermontois du même nom. Ce Cocoon n’existe en réalité plus comme entité et ce disque est une réédition d’un album originellement enregistré en 1985. A son écoute, on mesure combien la scène krautrock allemande fut bien plus éclectique qu’elle ne le laisse traditionnellement croire. Le groupe comptait en son sein des musiciens issus de la scène kraut des années 60 et 70 même si son leader, Gunter Hampel, à la fois pianiste, vibraphoniste, clarinettiste, flûtiste et chanteur, roula sa bosse dans bon nombre de formations jazz et anima le mythique label Birth Records. S’il renvoie explicitement aux drogues, ce rock psychédélique aux accents boogie prend cependant garde de ne pas se laisser engorger dans les vapeurs d’éther qui trop souvent brouillèrent le genre. (et)

Nicolas Comment ‘Rose Planète’ Kwaidan Records

On avait manqué de peu l’opportunité de l’interviewer en 2010, à la sortie de son premier album, ‘Nous Étions Dieu’. Les tractations n’avaient pas abouti et on l’avait un peu perdu de vue, zappant même ‘Retrouvailles’, un deuxième disque qu’il serait intéressant d’enfin écouter aujourd’hui, histoire de voir s’il sous-tendait celui-ci, ‘Rose Planète’, absolument sidérant. Toute trace de Suicide, de punk électronique – il y en avait en 2010 – a disparu et Nicolas Comment sort l’album de crooner, de variété über classe que Benjamin Schoos tente en vain de pondre depuis plus de cinq ans, un truc dont le Noiseur ne peut même pas rêver : Gainsbourg est là, partout, tout le temps. Mais digéré, suggéré, sans les lourdeurs de l’exercice de style (entendre, c’est évident, ‘L’Abc’ : « Je t’aborde Je t’abhorre Je t’abreuve Je t’abrège Je t’absorbe Je t’absous… » ou ‘Remora’ : « Le sexe glabre / La bouche bée / Bébée / Avaleuse de sabre »). Mais Nicolas Comment se pose aussi en petit frère d’Arnaud Fleurent-Didier (la fin de ‘L’Amour Fleuve’) ou d’un Miossec dont on comprendrait toutes les syllabes, quelque chose d’étrange au rayon pop dandy. Et puis, il y a les chansons, des bordel de merde de chansons. Énormes. Colossales. ‘Camille’ – irrésistible charme suranné, genre qui pourrait avoir été écrite par le dernier des Bevilacqua – est probablement le plus beau et déchirant morceau en langue française entendu en 2015. Superbe. (lg)

Dälek ‘From Filthy Tongue of Gods and Griots’ Ici D’ailleurs

Initialement publié en 2002 dans le catalogue d’Ipecac Recordings, label reflétant les bons goûts du patron Mike Patton (Faith No More), l’album ‘From Filthy Tongue of Gods and Griots’ est le deuxième essai de Dälek, un MC plutôt balèze qui, depuis

Sacred Bones

Dans une existence parallèle, Blanck Mass s’appelle Fuck. Ou Buttons. Il triture des drones surfs et solaires. Manie un pendule aux propriétés thérapeutiques apaisantes. Mais dans ses petits moments à lui, Blanck est rattrapé par ses idées noires. Chaque nuit, l’agitation, le même cauchemar le frappe de plein fouet. Un cri blanc, une vision d’éléphantisme difforme, un visage méconnaissable qui s’estropie. Ça te dégage un sentiment de claustrophobie de l’infini, c’est la pochette de ‘Dumb Flesh’. Pas un hasard si un de ses anciens morceaux portait le doux nom de ‘Chernobyl’. L’œuvre de Benjamin John Power semble parcourue de tics anxiogènes, de séances de divan, de dialogues avec un mur blanc dans une pièce sans limites. Ses amis imaginaires, Blanck Mass les séquestre dans la cathédrale de distorsions que constitue sa boîte crânienne. Ses mélodies aussi. On peinerait presque à entendre les cuivres festifs de ‘Double Cross’, comprendre réellement les lignes de voix des colossaux ‘Dead Format’ et ‘Cruel Sport’. Ou plus simplement comprendre quoi que ce soit au drone du final ‘Detritus’. Notez que vu le nom, le but semble atteint. Mais on ne compte pas laisser le mystère planer, et on jouera bien tout l’été aux archéologues de fortune pour saisir le moindre détail de pareil bourbier. À vos tamis, prêts, partez. (am)

1998, promène ses biceps et sa voix d’ogre dans les rues de Newark, la plus grande ville de l’Etat du New Jersey. Épaulé par le machiniste Alap Momin (alias Oktopus) et les scratchs de Hsi-Chang Linaka (alias Still), le mec s’est construit un son en fracassant le hip-hop avec des bars de fer industrielles. Plus ou moins ignoré sur les plaines de l’Oncle Sam, le gaillard jouit par contre d’une belle renommée sur le territoire européen. Ainsi, habitée par le respect des objets sacrés, la structure française Ici D’ailleurs opère un saut dans l’histoire pour déterrer les trésors enregistrés en d’autres temps par le MC et ses comparses. Sombre, moite, lettré et impeccablement débité, le hip-hop de Dalëk envisage des alternatives en plongeant son flow oppressant dans les profondeurs du rock bruitiste. Exemple criant, crissant, voire crispant, de son approche expérimentale, le morceau ‘Black Smoke Rises’ distord le temps et l’espace pendant dix minutes indescriptibles à l’oreille : un pur trip krichnou. Du reste, on est ici en présence d’un grand disque, corrosif et bien chargé. (na)

De Lux ‘Generation’ Innovative Leisure/Ber tus

Deux ans après un premier album où la presse américaine avait cru voir les nouveaux LCD Soundsystem, De Lux prouve qu’il est bien plus qu’ une vulgaire copie de James Murphy & co. Incroyablement riche et élégante, touchant à différents styles sans se compromettre, la zik de Sean Guerin et Isaac Franco affiche un quotient dansant totalement ahurissant. Quelque part entre ESG, la new wave, les Talking Heads et la disco italienne, sans compter le côté krautrock et la posture dandy, le duo californien livre un album électro respectueux de ses figures tutélaires, alors qu’il sonne terriblement moderne. Tout est ici brillant, qu’il s’agisse du funk blanc déjanté de ‘Center of L.U.B.’, de l’ultra satirique ‘Oh Man The Future’ qui rendrait jaloux David Byrne himself, de l’instru disco mutant ‘It’s A Combination’ ou de l’effervescence pop d’un ‘Living In An Open Place’. L’album de pop électro le plus emballant de cette année, nom de Zeus! (pf)

Ecstatic Vision ‘Sonic Praise’ Relapse Records

Virtuellement inconnu à cette heure, Ecstatic Vision risque de devenir rapidement culte auprès des amateurs de musique barrée et trippante. Magistral dans son genre, ‘Sonic Praise’ présente un Hawkwind moderne qui aurait écouté Boris, Amon Düül, les Wooden Shjips et les classiques afrobeat, en un cocktail space rock psyché joué bien lourd. Malgré toutes ses références, le groupe sort sans difficulté des sentiers battus. Créature hybride, et littéralement fascinante, sa musique évite l’hommage passéiste en cinq titres tous parents et différents. Leur trip halluciné complètement fou va des claviers psychédéliques obsédants de ‘Journey’ au mantra kraut ‘Cross The Divide’, sans parler des douze minutes du monumental ‘Astral Plane’ où guitares fuzz, percus tribales et envolées free jazz se mêlent à un chant divinatoire. Disque simplement grandiose. (pf)

Feral Kizzi ‘Slick Little Girl’ Elite Records/Broken Silence

Originaire de Long Beach, Feral Kizzit avait sorti en 2013 un premier EP tenant fort bien la route new wave. Deux ans après, les Californiens nous proposent un album où on sent que le groupe a travaillé ses gammes, affiné son style et diversifié les approches. Exercice pop réussi, ‘Slick Little Girl’ propose des mélodies directes galvanisantes et parfois sombres. Fleurant bon les eighties, l’ensemble évoque un peu Siouxsie et beaucoup Joan Jett et Blondie, voire les Go Gos. Malgré un air de déjà entendu, il comporte suffisamment de morceaux de qualité. La candeur de ‘The Way We Are’, les claviers mélancoliques de l’entêtant et très post punk ‘Lament’ ou encore la petite touche coquine de ‘The Dinosaur’ sont autant de moments pop irrésistibles. (pf)

Fink ‘Horizontalism‘ R’COUP’D

Si Fin Greenall (aka Fink) fut le premier artiste estampillé folk au sein du kaléidosco-

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pique label Ninja Tune, ce n’est évidemment pas le fruit du hasard. Le raffinement mélodique et le cocon sonore dont il enveloppe chacune de ses productions font de l’ancien DJ reconverti en songwriter une perle particulièrement rare. Sorti en 2014, ‘Hard Believer’, dernière production en date du britannique, s’imposait comme un grand disque de folk-blues futuriste désarmant de limpidité, en parfait équilibre entre l’émotif et le cérébral. Légèrement monotone certes, mais jamais ennuyeux, ce qui devient assez rare dans le genre. Entre remix et resucée, ‘Horizontalism’ se présente précisément comme une collection d’overdubs de différents titres figurant sur ‘Hard Believer’. Une forme de recyclage assumée par Fink qui profite de l’occasion pour apporter une dimension moins monotonique et plus sombrement contrastée aux compositions originelles. Traitant les parties vocales comme de la matière sonore, jouant à l’alchimiste avec les boucles ambient et les arrangements dubby, il démultiplie les nuances et propose un disque aussi hybride que réussi, finalement très éloigné de son prédécesseur. (gle)

William Fitzsimmons ‘Pittsburgh’ Grönland/V2

‘Pittsburgh’. Ainsi nommé, ce disque ne nous laisse aucune incertitude quant à la destination qu’il nous assigne. La photographie de la pochette nous dévoile un des quartiers périurbains de la ville, voilé par les fumées toxiques de l’acier, des petites maisons ouvrières serrées à l’ombre des hautsfourneaux. A s’y méprendre, les abords de Pittsburgh ressemblent aux coteaux d’Ougrée ou de Jemeppe-sur-Meuse. C’est là que naquit William Fitzsimmons et c’est là qu’il retourna l’année dernière pour y enterrer sa grand-mère. Cet événement douloureux déclencha chez lui le besoin de rendre hommage à la fois à sa ville et à son aïeule. Ces sept chansons, ramassées sur à peine vingt-cinq minutes, concrétisent cet élan mémoriel concis mais intense. De leur conception à leur production, Fitzsimmons a souhaité œuvré seul avec lui-même, dans le retranchement que commandait ce cheminement. (et)

Föllakzoid ’III’ Sacred Bones

Qu’un groupe venu du Chili tente depuis trois albums - réussis, mon grand - l’expérience krautrock psyché n’a rien du hasard. Que l’ami Atom™ soit de la partie est tout aussi réjouissant, tant le producteur allemand basé en partie au pays d’Arturo Vidal a toujours le chic de nous faire tripper sur des disques en solitaire. En renfort sur ‘III’, où la légende prétend qu’Uwe Schmidt joue des synthés ayant appartenu - attention légendes - à Kraftwerk, le gaillard laisse heureusement à Juan Pablo Rodriguez et sa troupe le soin de peaufiner leur propre son, il est parfois démentiel, tout comme il peut faire œuvre de platitude. Notamment le premier morceau ‘Electric’ rend totalement dingo de plaisir. Avec ses boucles interminables de bonheur où une ligne de basse bombarde les tympans avec un rythme maboul, à tel point qu’on se prend à rêver de Beak faisant de l’EBM, le titre met d’emblée la barre très haut. Si la tension retombe un peu sur ‘Earth’, malgré un gimmick de guitare entêtant, ‘Piure’ brandit fièrement l’étendard free rock en direction des incontour-


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Earteam

nables No-Neck Blues Band, même si l’ultime ‘Feuerzeug’ rend bien peu hommage à son titre avec sa flamme à mi-hauteur. N’empêche qu’on se sera bien marré. (fv)

Erik Friedlander ‘Illuminations’ Skipstone/Dense

Par le passé, le violoncelliste Erik Friedlander a collaboré avec des musiciens provenant d’horizons divers tels The Mountain Goats, Courtney Love, Ikue Mori ou John Zorn sans jamais s’enfermer dans une stylistique particulière. Ce nouvel album reprend la musique qu’il a créée pour une exposition sur les livres anciens présentée au Musée Juif de New York. Il voit revenir Friedlander avec lui-même, une dizaines de pièces sous le bras qui sont tour à tour coulées dans une invocation, des préludes, des madrigaux, une tarentelle ou une fantaisie. Quelque soit la cadence avec laquelle elles évoluent, elles ne cessent de revenir au même thème directionnel, celui disert mais hiératique de l’illumination. Quête sans cesse réinitiée, ravivée, renouvelée depuis la nuit des temps. (et)

Gagarin ’Aoticp’ Geo Records

On peut avoir été le batteur de Nico (oui, elle même), avoir bossé avec Cabaret Voltaire ou Bill Pritchard, être actif depuis 1995 sous un pseudo de cosmonaute soviétique sans jamais avoir accroché les neurones de votre serviteur. Sixième étape de la discographie de Graham Dowdall en solo, ‘Aoticp’ en est hélas une nouvelle preuve. Non seulement les échos cosmiques du bonhomme sonnent encore plus datés aujourd’hui qu’hier (oser en 2015 des effets que les Silver Apples devaient déjà trouver ringards en leur temps, c’est gloup), ils s’additionnent à des compositions aux lignes de force très... faiblardes. Hormis le plutôt trippant et angoissant ‘Hilversum’, on nage en plein revival où les nappes sont censées foutre la pétoche. Gros hic, on a plutôt l’impression de mater un film d’horreur bulgare à budget rikiki programmé au BIFF à 3 heures du mat’ devant neuf courageux. (fv)

Girlpool ‘Before The World Was Big’ Wichita/Pias

Le Punk tranquille. Une guitare, une basse et basta. Girlpool, c’est la colère en mode farniente, c’est le premier rouge-àlèvres en lieu du first poing dans ta gueule, c’est deux mains fidèles dans la tourmente hormonale, c’est Liz Phair en vacances avec Kimya Dawson. Doux et posé, leur punk acoustique n’est de tout repos qu’en apparences. Sous les voix miel de Cleo Tucker et Harmony Tividad et la simplicité nue de leurs compos vibre une identité qui réclame reconnaissance. Moins immédiat que leur excellent EP, ‘Before The World Was Big’ marque l’entrée dans l’âge adulte pour les deux filles de Girlpool : « I just miss how it felt standing next to you / wearing matching dresses before the world was big ». Ok, les cris primaux de ‘Jane’ ont disparus, mais ils résonnent encore dans ‘Cherry Picking’. Ils résonnent et essaiment, ils contaminent de leur sucre amer les neuf morceaux de ce court premier disque

Éloïse Decazes et Delphine Dora ‘Folk Songs Cycle’ Okraïna Records

Tra dé ri dé ra, la tradition…dans les paumes tendres de deux jeunes femmes malicieuses – ou sont-ce là des dames blanches du Lac, ou bien des ama, pêcheuses d’ormeaux de la péninsule de Kii ? – placez une courtepointe de morceaux traditionnels glanés à travers moult terres d’ailleurs, cousu avec sollicitude il y a cinquante ans par un compositeur italien (Luciano Berio) pour ravir son excentrique cantatrice d’épouse arménienne (Cathy Berberian). Laissez-les filtrer la collection chérie à travers le soufflet d’un harmonium branque, en arracher les fils excédentaires de leurs quenottes rieuses, rendre entièrement langues et voix pures à ces comptines où les chevelures se font rivières d’onyx sous le peigne, où volètent des rossignols annonciateurs de passions contrariées, où les courbes de ‘La Donna Ideale’ n’apparaissent que dans les songes d’un berger mal marié. Accordez-leur de courir pieds nus dans l’herbe, faisant pirouetter toujours plus haut ce butin d’à travers les âges, se le relançant comme à la balle au chasseur (lapin, hirondelle, coucou?). Eloïse Decazes (Arlt) et Delphine Dora nous prodiguent là, sans mentir, l’un des plus singuliers – et assurément l’un des plus admirables – disques qu’il nous ait été donné d’entendre cette année. (alr)

comme l’enfance que tu as menée détermine l’adulte que tu seras. ‘Before The World Was Big’ martèle une certitude : il faudra désormais compter avec ces deux-là. Tant mieux. (ab)

Goblin Rebirth ‘Goblin Rebirth’ Relapse

Les amateurs de giallo et de Dario Argento vouent un culte à Goblin, groupe italien qui a commis les bandes originales de nombreux films du papa d’Asia, dont les très recommandables ‘Profondo Rosso’ et ‘Suspiria’. Si le groupe a connu un parcours mouvementé et chaotique, il est de retour dans une mouture proche de ses débuts, où la section rythmique originale est présente dans son intégralité. Tout en n’étant pas une bande originale de film, leur nouvel opus en a tous les atours et pourrait convenir à un prochain Dario Argento ou John Carpenter. Sombre, atmosphérique et baroque, l’intérêt de l’ensemble réside dans son mélange de prog, d’électro et de métal. En dépit d’évidentes fautes de goût - des riffs un peu ampoulés par ci, des nappes de claviers kitsch par là - l’album parvient à générer des ambiances fortes, notamment sur l’épique et futuriste ‘Evil In The Machine’. (pf)

Gwilym Gold ’A Paradise’ Brille Records

Question: poser une voix masculine haut perchée sur un fil entre Antony Hegarty et, hum, Chris Martin est-il une bonne idée? Réponse: comme toujours, beauty is in the eye of the beholder. Si on considère le premier comme un parangon d’une chanson romantique arty, on sera férocement enthousiaste à l’écoute de ‘A Greener World’, hors d’œuvre du premier opus d’un jeune homme nommé Gwilym Gold. Si l’on attend du tube qui mouille la culotte de quinquagénaires ayant oublié de cocher l’option cougar, la déception sera au rendez-vous. Pour notre part, le constat varie entre le boire et le manger. Si le chant du leader de Golden Silvers est toujours aussi maniéré, et ça peut quelquefois agacer, la production de Lexxx est des plus intéressantes, d’autant qu’elle recèle quelques pépites instrumentales bien senties où la sensibilité d’un Nico Muhly vient épouser en catimini l’electronica subtile de la grande Fatima Al Qadiri.

Mieux encore pour nous, habitants du plat pays qui est le tien, on y retrouve le souvenir heureux et mélancolique des défunts Raymondo, dont on espère toujours une très improbable résurrection. Vous savez ce qu’on dit de l’espoir et de la vie. (fv)

Gonzo ‘Gonzo’ Autoprod/This Side Up

Quand on est un petit peu dans le métier, par passion uniquement, sans en toucher une pelée thune – 7 ans que je griffonne pour ce magazine pour quoi, 800 cds, quelques accréditations et un voyage aller-retour Bruxelles Paris en Thalys –, c’est édifiant de voir le peu de cas que font certains collègues d’un disque : en googlant Gonzo + Saule, on retrouve encore une fois le même communiqué de presse repris au mot près sur 25 occurrences différentes (at least). Là où c’est vraiment drôle c’est que ces types ne semblent avoir aucun scrupule à recopier des trucs complètement à côté de la plaque. Bloodhound Gang ? Beastie Boys ? De la country ? Vraiment les gars ? Vous avez réellement entendu ça, ramassis de feignasses ? La vérité, c’est que le grand/gros Saule se prend avec quelques potes du cru (des gars de Fugu Mango, Clare Louise, aMute) pour l’orchestre à Rivers Cuomo le temps de cinq titres couillus plutôt cools et qu’il vous emmerde tous, bande de. (lg)

Fraser A. Gorman ‘Slow Gum’ Milk ! Records/V2 Benelux

Repéré dans le sillage de l’impétueuse Courtney Barnett, l’australien Fraser A. Gorman voue du haut de ses 23 ans un culte assumé à la Sainte Trilogie Dylan-Johnston-Callahan. Avec un flegme et un supplément de coolitude rappelant inévitablement le Beck des débuts. Mais le gaillard s’émancipe très vite de ces encombrantes étiquettes pour se caler dans son hamac et sortir son harmonica. Ne pas se presser, surtout, et siroter du bon temps. Ralentir ce temps au point de le suspendre. Faire traîner les notes et les mots. Regarder s’envoler les arpèges comme des papillons. Au-delà de l’attitude, ce troubadour au charisme

indolent et insolent cache un talent certain pour trousser des compositions beaucoup plus solaires que scolaires, instantanément adorables (ou détestables pour peu que l’on exècre précisément la nonchalance, le soleil, les papillons, la guitare et l’harmonica). Mais, à l’image de titres comme ‘Broken Hands’ (et son refrain en béton armé) ou ‘Book Of Love’, le charme du gaillard réside aussi dans ce chant où la candeur ne concède rien à l’aplomb. A moins que ça ne soit dans son americana dont l’authenticité le dispute au vrai-faux vintage. Les férus d’avant-gardes éphémères et autres esbroufes musicales passeront leur chemin. Les autres se coucheront dans l’herbe, une pâquerette entre les orteils et le panama sur les yeux. (gle)

Nick Grey ‘Breaker Of Ships’ Milk & Moon

Fantôme régulier des pages du RifRaf, Nick Grey se cache sous les différentes formations que sont 48 Cameras, 230 Divisadero, Grey Force Wakeford et derrière des collaborations avec les non moins prestigieux Charlemagne Palestine, Scanner, Kris Force et Martyn Bates. On a connu des bâtards avec pire pedigree. ‘Spin Vows Under Arch’ et ‘You’re Mine Again’, réussites brillantes, avaient révélé ce troubadour post-rock et électronique. Sur ‘Breaker Of Ships’, il nous ré-ensorcèle de son alchimie batave, un folk brumeux et aquatique de synthèse aux circonvolutions kraut-rock, dark-wave et délicieusement maniérées. Déploiements pop-up de dentelles noires (‘The Archivist’), poses cigarette face aux tumbleweeds (‘Vanisher’, Calexico dans le collimateur), ballade sans retour en compagnie de Donovan dans les tourbières (‘Juliet Of The Spirits’, sables émouvants). Un peu plus froid que ses prédécesseurs mais pas moins fascinant, ‘Breaker Of Ships’ vagabonde en lisière du cauchemar, charme quand il promet de vous ramener à bon port et inquiète quand il coupe à travers la vénéneuse végétation. Une mortelle randonnée qui s’achève sur un extrait du bouleversant plaidoyer vegan de Peter Wollen. On n’en revient pas tout à fait le même : boueux, grisé et transi.(ab)

The Hickey Underworld ‘Ill’ Pias

Derde plaat pour les ex-vainqueurs de l’Humo Rock Rally. Le groupe reste fidèle à sa formule : guitares bien senties, thèmes dark au possible, imagerie glauquissime – y a qu’à regarder cette pochette mettant en scène un couple vu de dos, dansant comme au milieu d’une bamba qui virerait subtilement à la messe noire en présence de la sorcière de la rue Mouffetard. L’intérieur du joli bout de carton, quant à lui, représente les quatre membres du groupe dessinés avec la coiffe louchos de Guile dans Street Fighter II... Des références qu’on aime, quoi. Et des références, on en trouvera aussi musicalement, car The Hickey Underworld accouche d’un disque bien inspiré (d’autres, souvent). Ainsi, ils flirtent souvent avec le stoner et l’emo mais se permettent des escapades surfs tarantinesques le temps d’un riff plaisir (‘Pegasus God Cloth’) et, par instants, on se croirait dans un plan cul avec nos (gros) chou-


SOON AT GOJIRA 06-07-2015

ODDISEE 28-09-2015

HOFFMAESTRO 13-10-2015

SCREAMING FIELDS 2015 11-07-2015

APPARAT 09-10-2015

THE SOFT MOON 18-10-2015

24.08 25.08 26.08 27.08 28.08

SOON AT

Christina Vantzou + Echo Collective + Colleen Ryley Walker + Daniel Knox + Broeder Dieleman Soundway presents Batida + Ibibio Sound Machine TaxiWars + Hamster Axis Of The One-Click Panther PAN presents Afrikan Sciences + Lee Gamble + Bill Kouligas + M.E.S.H.

PARC ROYAL - FREE - 20H SOPRANO 24-10-2015

SUN 06.09

SUN 11.10

Leon Bridges

The Cat Empire

SAT 12.09

SUN 11.10

Brand New + Basement OSCAR AND THE WOLF 29-10-2015

SNOOP DOGG 20-07-2015

Vetiver

SUN 20.09

Lefto B2B Gilles Peterson (dj-set) + STUFF. + Clap! Clap! + Chassol + Binkbeats WED 23.09

Opeth

SAT 17.10

Ryan Bingham + Sons Of Bill MON 19.10

Leonore CD presentation THE HOOTERS 21-07-2015

THU 15.10

Son Lux

SAT 26.09

NICKELBACK 10-10-2015

The Neon Judgement TNJ Farewell Tour - Time capsule concert

SUN 27.09

Action Bronson WED 21.10 VIET CONG (@ ROTONDES) 25-08-2015

Daptone Records presents

Saun & Starr

BRIT FLOYD 30-10-2015

SAT 24.10

Apocalyptica feat. Franky Perez + Tracer SUN 25.10 MICHAEL SCHENKER’S TEMPLE OF ROCK FT. EX MEMBER OF SCORPIONS 05-11-2015

STEVEN WILSON 25-09-2015

WED 30.09

The Tallest Man On Earth + Phil Cook

Tout Va Bien + Rebeka

MON 26.10

FRI 02.10

Dez Mona presents ‘Origin’

Tourist LeMC En Route + Brihang

The Me In You

FRI 30.10

The Hickey Underworld

Ibeyi THE PRODIGY 17-11-2015

SAT 31.10

Low + Chelsea Wolfe

FR 09.10

www.rockhal.lu Rockhal, Esch/Alzette (LUX) // infos & tickets: (+352) 24 555 1 Rockhal recommends to use public transport: www.cfl.lu

FRI 30.10

SUN 04.10 FIR 09.10 THE SKINTS 27-09-2015

The Colorist feat. Emiliana Torrini

Maribou State

SUN 01.11

SAT 10.10

Kurt Vile & The Violators

Autumn Falls

Bear’s Den

+ Lower Dens + Waxahatchee

BUY YOUR TICKETS AT WWW.ABCONCERTS.BE DE BROUCKÈRE & BOURSE

BRUSSELS CENTRAL > ABCONCERTS.BE/MOBILITY

A CONCERT AT AB BEGINS WITH MIVB


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Earteam

chous des Savy Fav (‘Seeing Eye Friend’) ou de Future Of The Left quand ils y vont sur les guitares acérées (‘Dwamgoz’ et son final qui défonce tout). Alors bon, ça ne remportera pas l’or à la Foire de l’Originalité, mais on ne peut que saluer bien bas la maîtrise de genres qu’on croise malheureusement trop peu souvent dans les coins sombres de ce plat pays. (am)

The Helio Sequence ‘s/t’ Sub Pop/Konkurrent

Quand Brandon Summers entame ce disque éponyme (tabula rasa, idées fraîches à affirmer jusqu’au blason ?) en fredonnant d’une voix placide, embrassé par une synth-rythmique, « I’m looking for a new direction / All the battle lines are so far away », il ne le fait ni en vétéran mercenaire, ni en Napoléon déconfit de la Butte au Lion, plutôt en homme qui compte sur son duo pour faire germer autrement le patrimoine de cinq précédentes éclosions. Un concours de 20-morceaux-enregistrés-en-un-jour permettant d’ouvrir des vannes neuves, voilà que cette foi du phénix se laisse à entendre à foison dans le faussement euphorique de ‘Red Shifting’, en méthode Coué dans le railleur et grisant « Oh na, na, na, I hope I find my way out of this one ». Jetant un œil parfois trop inquiet sur leurs grolles, pas entièrement détendus mais jamais hors-champ (« I don’t wanna to be cool I don’t wanna be distant »), The Helio Sequence viennent de s’autoriser une plus qu’acceptable dose de doute nonchalant, où psychédélisme et glaçons pop acceptent volontiers leur lot de coups de soleil, si c’est pour mieux léviter sur un rivage fantomatique : « What remains to be seen is a dream / That we have to take hold of ». (alr)

Herbert ‘The Shakes’ Accidental

Entre Matthew Herbert et Herbert, la différence n’est pas seulement pronominale, elle assigne et répartit deux discographiques distinctes. Les choses s’embrouillent quand on sait que notre homme se fait parfois appeler Matthew ‘the’ Herbert lorsqu’il endosse sa veste de producteur. Pour l’heure, c’est le retour du patronyme qui nous occupe. Avec ‘The Shakes’, Herbert revient avec un album de dance music qu’il a voulu comme un successeur à ‘Scale’, paru en 2006 sur Studio !K7, son meilleur succès commercial à ce jour. Exit les démarches sonores conceptuelles qui avaient prévalu sur la trilogie ‘One One’, ‘One Club’ et ‘One Pig’ ou sur ‘The End of Silence’, mettant en scène et en sons un fragment de la guerre civile de Libye. Ici dominent et prédominent des rythmes cadencés sur mesure, dopés, modelés, modalisés, démodalisés. Ils évoluent parmi des séquences instrumentales très variées : une forte présence de cuivres tout au long de l’album mais aussi un orgue d’église, des guitares et les claviers d’Herbert. Cet ensemble tient par la force vocale qui le lie. Les voix sont omniprésentes, masculines ou féminines, en solo ou en chœur, elles exultent et exaltent ces morceaux qui ne seraient rien sans elles. Au final, davantage qu’un unième spicilège dance, ce disque apparaît comme un véritable recueil de chansons. (et)

F.F.S. ‘F.F.S.’ Domino/V2

Lorsque deux groupes célèbres s’associent pour former ce qu’on appelle communément un super groupe, la réussite est rarement au rendez-vous. Si certains ont pu être surpris par la volonté de Franz Ferdinand et des Sparks de bosser ensemble vu l’écart stylistique et temporel entre les deux groupes, d’autres, par contre, se disaient que cela pourrait se révéler être une idée géniale. Après tout, avoir en commun une passion pour les mélodies évidentes et un goût pour ce qui est décalé peuvent largement suffire afin de stimuler la verve créative. A l’autopsie, les optimistes auront eu raison vu que ‘F.F.S.’ est une merveille d’album. C’est super catchy, drôle et brillant, à l’instar de l’incroyable ‘Johnny Delusional’, explosion pop dansante et opératique, un tube brillant qui serait numéro 1 dans un monde parfait. La symbiose entre les voix de Russel Mael et d’Alex Kapranos est sidérante, tout comme la façon dont l’esthétique plus rock de Franz Ferdinand se marie à merveille à l’inclinaison disco/glam des Sparks. Les deux groupes jouent l’un pour l’autre, l’un avec l’autre, ne cherchant pas à voler la vedette. C’est rare. Et ça nous vaut un ensemble très accrocheur, frais et explosif, souvent baroque, toujours délirant au niveau des textes. Quelque part entre Leonard Cohen, Kraftwerk, Jean-Paul Sartre, Queen et les Monty Pythons, F.F.S. nous livre un petit chef d’œuvre d’humour décalé. Thanks, mates ! (pf)

The Holydrug Couple ‘Moonlust’ Sacred Bones

Mais où les gars de Sacred Bones vont-ils les dénicher ? Il y a deux mois, on vous parlait d’un foldingue danois, Elias B. Ronnefelt, qui sous l’alias Marching Church venait de sortir un des disques rugueux de l’année, le démentiel ‘This World Is Not Enough’. Et aujourd’hui, my God, le label nous dégotte deux chiliens sainement drogués qui ne convoitent rien d’autre que la lune. Oui, non, ce monde ne suffit décidément plus aux gars de Sacred Bones. The Holydrug Couple, donc, envoie dans l’espace. Bien plus loin d’ailleurs que le satellite naturel de la terre. Trip parfait. Psychédélisme impérial. En mille couleurs galactiques. Nébuleuses au fish eye. Quelques paroles absconses mais, surtout, beaucoup de passages instrumentaux taillés pour choper l’Astéroïde Express, s’envoyer valdinguer aux gaz raréfiés, aux poussières interstellaires, aux rémanents de supernovas. Avant ce disque, Ives Sepulveda et Manuel Parra écrivaient des chansons qui rappelaient Love ou The Beau Brummels. Et puis, ils ont trouvé le bon expédient. Nul doute qu’on ne les reverra plus. (lg)

Holy Family ‘Cant Dance, Wont Steal, Need Some Help’ Melodic

C’est donc un joli mois bien pieux, tout en holy. Après les Holydrug Couple de Santiago du Chili, voici un autre duo, aux antipodes du premier. Anton Ekman et Viktor Hansson ont écrit et enregistré l’affaire chez eux, au pays de Zlatan Ibrahimovic et de la bibliothèque Billy, avant de s’installer à Montréal, en 2014, pour la sortie de ce premier effort. La galette arrive donc avec un an de décalage sur le vieux continent et n’y affolera guère le cours de l’euro : c’est un joli disque de jeunes gens propres sur eux, bien élevés, qui s’essayent à l’harmonie Grizzly Bear (‘Alexander The Great’, beau) comme à une sorte d’Alt-J en moins perspicace (‘Youth Cult’, mouais). Une poussée de mélanco-

lie à l’occasion (‘Airy Janes Flying Carpet’). Agréable mais convenu. (lg)

Hot Chip ‘Why Make Sense ?’ Domino/V2

Étrangers aux modes, isolés du monde et toujours plus proches des étoiles, les cinq Londoniens profitent du titre de leur sixième album pour se poser une excellente question : ‘Why Make Sense ?’. Déjà, ce disque gravite dans l’univers sous 501 coloris différents. À cela s’ajoute un graphisme à géométrie variable qui métamorphose chaque exemplaire en pièce unique. Fort de sa question, Hot Chip infiltre le système et sème la zizanie en prônant le hors-piste. D’accoutrements improbables en rapprochements stylistiques impossibles, Hot Chip a toujours caressé la boule à facettes dans le sens contraire des aiguilles. La formation anglaise poursuit ainsi son trip à l’avant-garde de la pop anticonformiste, sondant les zones inexplorées de son kaléidoscope électronique. Ici, les lignes de basse se roulent dans les paillettes disco (‘Dark Night’), la guitare tend ses cordes entre le post-punk et le dancefloor (‘Why Make Sense?’) et les synthés braquent le coffre aux trésors de Stevie Wonder à l’aide d’un passe-partout soul-funk (‘Started Right’). Ailleurs, Hot Chip déclare sa flamme aux R&B des années 1990 en compagnie du rappeur Posdnuos. Le MC de De La Soul chante ‘Love Is The Future’ et l’avenir fait rêver. Même fasciné par le monde de demain, Hot Chip n’oublie pas les réalités de son époque. Les Anglais se penchent cette fois sur l’omniprésence du terrorisme dans nos vies (‘Need You Now’). Unique en ses genres, le quintet renforce son identité plurielle et donne un nouveau coup d’accélérateur à sa discographie tout-terrain : une machine à danser qu’on réévaluera volontiers d’ici une cinquantaine d’années. (na)

Jenny Hval

Miranda July robotique, à l’ahurissante façon d’une intelligence artificielle kinky. Név/ crosée volontaire – « so much death inside my body ! » – tu parlerais en langues jamais ouïes, alpha et oméga de l’utérus avide. Tu ferais défiler tes fragments de cadavres exquis sur de longs rouleaux de papier-machiné cranté aux bords. Tu les frôlerais peutêtre de tes « four flaking, flaccid fingers ». Tu ne gagnerais pas cette guerre en arborant un costume de gorille femelle, mais tu ne considérerais pas que ‘The Battle Is Over’. Une question lancinante surgirait à demi des limbes, de ta scansion illuminée de wicca: « what is soft dick rock ? ». Tu te rêverais garçon, comme une maladie qu’on contracterait par contagion. Ton culte radical fondrait au fur et à mesure en un objet conceptuel, une performance aussi fascinante qu’irritante, et ton ‘Holy Land’, hystérique, grincerait de tous ses attributs hybrides. (alr)

Jaga Jazzist ‘Starfire’ Ninja Tune/Pias

Depuis le déménagement de Lars Horntveth à Los Angeles, Jaga Jazzist a nécessairement dû repenser sa façon de travailler sans que cela ne semble altérer la démarche prospective qui a toujours accompagné le groupe depuis ses débuts. Après avoir célébré son vingtième anniversaire en début d’année avec le coffret compilatif ‘94 – 14’, le combo norvégien revient avec cinq nouvelles compositions avoisinant chacune la dizaine de minutes, un format habituel chez lui. Conçues par Horntveth lors de ses pérégrinations nocturnes en voiture dans le grand L.A., elles ont reçu l’appui des autres membres du groupe en visite là-bas pour finalement être taillées sur mesure dans leur studio collectif à Oslo. En ouverture, l’éponyme ‘Starfire’ donne le ton en délaissant le son jazzy du Jaga au profit d’une approche plus tranchée, mettant en avant les guitares, prenant parfois des allures math rock. ‘Big City Music’, ode à L.A., est énorme en sons et en effets. ‘Oban’ s’approprie des accents électro kraftwerkiens tandis qu’en clôture ‘Prungen’ affiche ses accointances orientalisantes sans se cacher. Beau jalon discographique. (et)

Eilen Jewell ‘Sundown Over Ghost Town’ Signature records

Eilen Jewell, 36 ans, gueule austère de belle-mère, me rappelle un mauvais souvenir d’interview. Un groupe flamand en six lettres, deux k, un w, qui torchait un joli folk countrysant, dégoulinant de lap steel. Joli mais oubliable. On avait tapé un semblant de discute après leur gig en première partie d’Elvis Perkins, debout dans le backstage de l’AB. Le genre de parlote où les types ne pensaient qu’à ouvrir des canettes de bière après les avoir secouées. Formidable... Aujourd’hui, c’est surtout cela qui me reste d’eux, beaucoup de mousse tiède. Eilen Jewell, donc. Le titre ne ment pas. Et l’album est agréable. De l’alt-country pour autoroute, sans trop de lap steel, mais avec une trompette mexicaine, parfois, et un tout petit coup d’harmonica sur le dernier titre. Mais qui s’en souviendra dans dix berges ? (lg)

‘Apocalypse, Girl’

Keston Cobblers Club

Sacred Bones

‘Wildfire’

Tu afficherais 33 au compteur, en petits stigmates christiques. Tu déciderais d’interroger ta femellité avec l’aplomb d’une

Glit terhouse Records/V2

À la loterie de la fête foraine de Folkestone, on gagne presqu’à tous les coups. Pour qui


ZINGER

le gros singe en peluche? Pour qui l’écusson brodé de spécialiste des écureuils? Et toi, tu veux un arc à flèches-ventouses? Ça sera drôlement gai pour le matin où l’on partira – pogne contre pogne, scouts Khaki sautillants et valseuses apprêtées pour la communion – au camp mixte d’été Ivanhoé sur les traces de Beirut, ce zigoto d’animal à cor, soufflets et vents. Peut-être que Dark Dark Dark nous balancera des cailloux à cause de nos shorts toujours trop longs, peut-être qu’une procession chahutante à ‘St-Tropez’ nous apportera des alliés jusqu’à Loch Lomond, peut-être qu’en hululant et trépignant facétieusement on fera tortiller quelques fourmis parsemées sur notre nappe vichy spéciale pique-nique. Se prendra-t-on les orteils dans des pièges à loups à trop vouloir laisser notre propre traînée de poudre? Finis donc ton ‘Half Full’ verre de lait onctueux et ton cookie, et reprenons nos leçons de banjo, mon garçon…nous verrons bien ! (alr)

Kopecky ‘Drug For The Modern Age’ ATO/Pias

Tiens, un disque de merde. ‘Drug For The Modern Age’, c’est de la pure camelote : un truc faussement joyeux et ensoleillé, enregistré dans l’austérité, à l’ombre d’un des innombrables studios de Nashville, berceau de la country et refuge de tous les virtuoses de la six cordes (avec tout ce que cela comprend de branleurs de manche). En douze titres, Kopecky (le groupe qui ne vaut pas un…) ressasse des mélodies pop démodées et secoue le cocotier des clichés amerloques. C’est moche et plutôt mal fait. À éviter. (na)

Lénine Renaud ‘6, Rue Brûle-Maison’ at(h)ome

Au secours ! Et il y a un premier album au visuel communiste, ‘Mets tes faux cils, deviens marteau’. Au moins ça c’était drôle. Parce qu’ici, l’humour, il fait pas rire du tout. Ces types (qui viennent de groupes comme Marcel et son Orchestre, les Suprêmes Dindes…) enquillent donc des chansonnettes juste bonnes à descendre le pinard et le sauciflard. Ce gros swing qui valse, cette country pour phacochères, ce cajun pour ploucs, ce bluegrass pour beaufs, c’est d’une ringardise confondante. On tient là, en quelque sorte, le very worst of Sanseverino, Renaud, Mano Solo, les Ogres de Barback. Et puis, on s’en doutait, Lénine Renaud est Charlie : « Que tu affirmes dieu l’a voulu / pour imposer tes vues tordues / j’espère qu’ils penseront aux conclusions / c’est dur d’être aimé par des cons ». La liberté d’expression, des fois, on n’est pas pour. (lg)

La Marmite ‘Le Sang Bouillant’ Aredje

Ça fait dix ans que La Marmite déroule son rock punk bruitiste dans les salles de concerts de Wallonie. Désormais rejoint par EsGibt (claviériste de René Binamé), le groupe développe une touche plus électro sans perdre son côté brut. Engagé socialement et politiquement, le trio dénonce le formatage généralisé, la dictature du capital et l’autorité en général tout en affichant un violent esprit anar. Dans des eaux variées où prédomine un côté lo fi français 80s/90s, la musique vogue dans un registre punk/électro volontiers déconneur.

Un peu Pigalle, pas mal Bérus (les boîtes à rythmes), La Marmite explose aussi les frontières du genre avec des titres plus dansants comme ‘U-Bahn’ et le délirant ‘Foire d’Empoigne’. (pf)

Mates Of State ‘You’Re Going To Make It’ Fierce Panda Records

Unis sur scène comme à la ville, Kori Gardner et Jason Hammel nous reviennent après quatre ans d’absence avec un EP de cinq titres, ce qui correspond à leur volonté de ne plus sortir d’album (trop long, trop cher) pour aller à l’essentiel et n’offrir que des tubes aux fans pour un prix cassé. L’intention est louable, le résultat moins. Si Kori et Jason ont un joli coup de griffe pour les titres catchy, on se passerait bien du côté bubble gum et pop commerciale 80s des arrangements, sans parler des textes cucul la praline sur les idylles adolescentes à deux sous. (pf)

Mac McCaughan ‘Non-Believers’ Merge

A bien des égards, Mac McCaughan mérite toute notre considération : il a été le chanteur et guitariste de Superchunk dans les nineties, avant de se lancer dans des choses plus posées, ouvertes sur le monde, avec le mésestimé projet Portastatic. Mais il a surtout créé le label Merge, maison de qualité since 1989, un bail (Arcade Fire, Neutral Milk Hotel, ce genre-là). Aujourd’hui, Mac McCaughan sort son premier effort solo et la déception est à la hauteur du talent du gars : énorme. Même après trois écoutes, on ne parvient pas à s’accrocher à un seul foutu titre. L’affaire manque d’éclat (ternes claviers), de fougue (où sont les guitares de ‘Hyper Enough’ ?), d’évidence pop. Comme quoi, ça n’est pas donné à tout le monde d’être et d’avoir été. (lg)

Mec Yek ‘Super Diver City’ Choux de Bruxelles/Music & Words

Accordéon sous le bras, Piet Maris, figure tutélaire du combo jazz flamoutche Jaune Toujours, est parti il y a près de vingt ans à la rencontre d’une communauté Rom de Slovaquie. Pas tant pour y pratiquer du tourisme social mais dans le but de tisser des liens d’échange durables et de partager leurs musiques respectives. Mec Yek est né de ces pérégrinations. Le groupe intègre deux jeunes chanteuses romani, Katia et Milka Pohldkova et propose une musique certifiée 100% métissée. ‘Super Diver City’ raconte ce plongeon dans une culture rom qui n’en finit pas de souffrir de ses préjugés. Sans être rigoureusement tsigane – il n’y a pas de violon ici – ce disque lorgne parfois vers le ska, la soul ou les rythmes latino et comporte même une improbable reprise d’Amy Winehouse. Il a été mixé à Belgrade de main de maître par Shazalakazoo, un duo ès balkanic beats. Les paroles, en rom, sont traduites en néerlandais, en français et en anglais à l’intention de ceux qui voudraient s’attarder sur le sens des textes reflétant cette culture trop méconnue. (et)

Metz ‘II’ Sub Pop

Trois après la sortie d’un premier album sobrement intitulé ‘Metz’, le combo canadien nous revient avec un deuxième opus intitu-

lé... ‘II’. C’est logique, direct et à l’image d’un groupe qui va droit au but sans tergiverser. Peu importe que le trio ait incorporé un synthé, des sons trouvés et quelques bidouillages dans sa marmite chant/guitare/batterie, la philosophie reste inchangée. Chez Metz, on fuit les mélodies comme la peste, on méprise le tube et on abhorre la finesse. Le son est crade, le chant tient du hurlement, la guitare est stridente et la batterie matraque sa mauvaise humeur avec une implacable constance. Est-ce du post hardcore ? Du noise grunge ? Peu importe. Metz fait ce qu’il veut envers et contre tout , et c’est violent, dégueu, abrasif et méchant. Pareille posture impose le respect, tout en demeurant à la limite de l’audible. (pf)

Miaoux Miaoux ‘School Of Velocity’ Chemikal Underground

Il existe un degré de pop au-delà duquel le débat n’a plus lieu d’être. Un point de rupture où l’intellect et le bon sens n’auront pour effet que la crispation dans des postures que seul le duel à mort pourrait résoudre. Appelons-le Point Pet Shop Boys (PPSB). ‘School Of Velocity’, deuxième album de Julian Corrie, ne traîne pas et explose le fatidique PPSB d’entrée de jeu. De ‘Launch Loop’ à ‘Giga Shrug’, Miaoux Miaoux balance six premiers hymnes synth-pop chatoyants et torse-poils sous pluie de paillettes nu-disco et de house gay-friendly façon Bright Light Bright Light (en particulier ‘A Flutter Echo’, petit chef d’œuvre clubbesque). La tolérance de certains aura donc été violemment malmenée dès les premières secondes. Nous leur pardonnons. Pour ceux qui restent, Miaoux Miaoux interrompt la partouze avec ‘It’s The Quick’, gros tube house nocturne au parfum de trottoirs qui n’aurait pas dépareillé sur le ‘Our Aim Is To Satisfy’ de Red Snapper. Back to business avec les trois dernières chansons, qui font la part belle à nouveau à l’émotivité glacée pop post-2010. Encore un héritier des eighties, me direz-vous. De fait. Mais Julian Corrie s’y donne sans compter et insuffle ce qu’il faut d’âme à sa musique. Si ‘School Of Velocity’ fait plus dans la vaseline que dans la dentelle, cela n’empêche pas l’amour vrai de palpiter dans ses veines. Plaisir coupable ? J’invoque le PPSB. (ab)

Moullinex ‘Elsewhere’ Discotexas

L’affaire est servie par un clip tendance – un barbu tape sur des bambous synthétiques et ça lui va bien, plein de chœurs en arrière, des lézards crachent du fluo – plutôt efficace à défaut d’être une révélation. Les mecs enquillent ensuite pendant une grosse demi-heure des titres qui vont à la fois rappeler Phoenix en moins bien (‘Things We Do’), Tame Impala en plus sain (‘Elsewhere’), Animal Collective en pilotage automatique (‘Can’t Stop’). Le beat est parfois tellement énorme et dégueulasse qu’il oblige à monter le

05.07 17.07 08.08 20.08

Stadsmuzikantenfestival - Tongeren Rock Herk - Herk-De-Stad Juice Festival - Veurne Pukkelpop - Kiewit

05.07 17.07 22.07 15.08 22.08 18.09 24.10 25.11 25.11

Stadsmuzikantenfestival - Tongeren Gentse Feesten - Gand Kneistival - Knokke-Heist Herbakkers Festival - Eeklo Rijmrock - Rijmenam CC De Muze - Heusden-Zolder CC De Meent - Alsemberg OC De Stekke - Moorsele tbc - Hamont-Achel

MARCO Z

LOVE LIKE BIRDS

05.07 Stadsmuzikantenfestival - Tongeren 22.07 Boomtown - Gand

WOODS

11.07 Les Ardentes - Liège

TIMBER TIMBRE

11.07 Cactus Festival - Bruges 18.07 Dour Festival - Dour

BATHS

17.07 Rock Herk - Herk-De-Stad

DEERHOOF

17.07 Dour Festival - Dour

RAPE BLOSSOMS

17.07 Kinky Star - Gand

BRIQUEVILLE

18.07 16.08 04.09 05.09

Rock Herk - Herk-De-Stad Ieperfest - Ieper Deep In The Woods - Heer Villa Pace - Sint-Niklaas

DOPE DOD

17.07 Dour Festival - Dour 14.08 Willrock - Wilrijk

RAKETKANON

18.07 19.07 22.08 30.08 04.09 18.09 04.12

Rock Herk - Herk-De-Stad Dour Festival - Dour Pukkelpop - Hasselt Maanrock - Mechelen Villa Pace - Sint-Niklaas Leffingeleuren - Leffinge Autumn Falls @ AB - Bruxelles

OSAKA MONAURAIL

18.07 Gentse Feesten - Gand

NILS FRAHM

19.07 Dour Festival - Dour

KIASMOS

19.07 Dour Festival - Dour

CHANTAL ACDA

21.07 21.08 01.11 02.11 04.11 05.11 08.11 14.11

Boomtown - Gand ZinInZomer - Sint-Truiden AB - Bruxelles Minard - Gand STUK - Leuven CC Hasselt - Hasselt De Studio - Anvers 4AD - Diksmuide

22.07 25.07 26.07 01.08 21.08 04.09 17.09

Boomtown - Gand Bruksel Live - Bruxelles Borgerwood - Borgerhout Museumnacht - Anvers Bollekesfeest - Anvers Booty Rave Festival - Kasterlee CC Hasselt - Hasselt

OAKTREE + AVONDLICHT

SEKUOIA

23.07 Boomtown - Gand

KUENTA I TAMBU

23.07 Pole Pole - Gand

STADT

24.07 Boomtown - Gand

SCARLETT O’HANNA

25.07 Gentse Feesten - Gand more concer ts : www.toutpartout.be Independent since 1994 Toutpartout agency Labelman Nieuwpoort 18 9000 Gand - Belgium Phone: +32 (0)9 233 06 02 infoNL@toutpartout.be www.toutpartout.be


20

Earteam

son et à entrer dans la danse. C’est sournois comme machin. On finirait presque par en redemander. (lg)

Mumford & Sons ‘Wilder Mind’ V2

À l’époque de ‘Little Lion Man’, Mumford & Sons était pour certains le plaisir coupable, l’inavouable rejeton caché soigneusement derrière une pile de bons disques. Deux albums plus tard, le nom n’évoque plus que de vagues effluves de crème solaire. Ou la sensation désagréable d’un zoneclash sur la plaine de Werchter. Exit le banjo capital Délivrance, exit l’americana pseudo-trad, Mumford & Sons remplit tous les clichés du rock pompier : guitares ziedgesques, refrains aux sonorités républicaines, tremolos véritablement obscènes... On pouvait s’y attendre, et on ne s’étonnera pas de voir entonner leur single ‘Believe’ par une foule de connards lors d’un meeting politique de Big Jeb. Bref, on ne peut que vous conseiller de vous (re)plonger dans le dernier Districts qui, en termes d’americana, propose urinoir et purin, là où Mumford & Sons se la joue promontoire et parfum. (am)

No Joy ‘More Faithful’ Mexican Summer

Troisième album déjà pour ces deux montréalaises qui proposent de la musique de jeunes pour les vieux : soit une shoegaze couillue nous ramenant en territoire 90’s bien balisé et bien campée entre crachin noisy et envolées cotonneuses. Mais plutôt que de planquer une inspiration anorexique sous des pédales de distorsion, les donzelles et leurs deux acolytes mâles s’appliquent surtout à bâtir un labyrinthe composé de murs du son dans lequel on se perd volontiers. Passés au tamis d’une instrumentation dreamy (‘Everything New’, ‘Bolas’) ou beaucoup plus tapageuse et abrasive (‘Remember Nothing’), les onze titres se révèlent régulièrement enthousiasmants et toujours cohérents dans la contemplation et la langueur. Bien aidée par un mentor et un producteur de la trempe de Jorge Elbrecht (Violens), la formation évite le piège dans lequel sont déjà tombés nombre de ses coreligionnaires lorsqu’ils empilent inlassablement les strates de guitares dans une course à l’armement des plus stériles. No Joy, bien au contraire, ne relègue jamais l’écriture au second plan et perpétue, au-delà des modes, les précieux enseignements de My Bloody Valentine ou de Slowdive. Enfin une bonne raison de ne pas complètement désespérer du revival shoegaze. (gle)

Daniel Norgren ‘Alabursy’ Superpuma Records/Caroline

Je pourrais vous faire le coup des grands espaces, des lacs immaculés, des forêts noires à perte de vue. Vous faire croire que ce disque a été écrit en autarcie dans une cahute en bois sous nonante centimètres de neige. Je pourrais vous parler de la Suède avec la verve de celui qui ne la connaît pas. Joindre ce papier à mon CV pour les Inrocks et décrocher un poste haut la main. Sauf que toutes les

Gengahr ‘A Dream Outside’ Transgressive/Pias

Je vais très peu au Palladium à Cologne, une jolie salle à taille humaine, grosse comme une Ancienne Belgique et demi. Souvent pour des groupes mastodontes que je refuse de voir dans le pandémonium métallique de Forest National. Et qui le lendemain ou la veille jouent en Allemagne. Mieux. Et pour moins cher. Ainsi donc, ce huit février, Gengahr y ouvrait pour Alt-J. En refaisant le monde sur le trajet du retour, on était à peu près tous d’accord, Gengahr avait quelque chose, un truc supérieur à la moyenne, ces gars-là iraient loin, redéfiniraient une certaine forme de pop à guitares, entre Son Lux, St Vincent et Grandaddy, on allait checker ça dès la maison, affoler les moteurs de recherches. Cinq mois plus tard, face à leur premier essai, on reste bluffés. ‘A Dream Outside’ est une putain de collection de grandes chansons. Dont l’évidence résulte d’un gros travail de fond sur les guitares amplifiées – on peut se demander si ces morceaux tiendraient la session acoustique. Des exemples ? ‘Heroine’, ‘Bathed In Light’, ‘Lonely As A Shark’. On en passe. Il y a là-dedans un groove sournois et une lumière à faire des cumulets en l’air, des saltos de félicité dans un ciel grand bleu (électrique) : se surprendre le cul qui bouge sur le fallacieux ‘Fill My Gums With Blood’, se sentir en phase avec l’éthéré ‘Trampoline’, se prendre de face les décharges jouissives de ‘Dizzy Ghosts’, les triturations balèzes de ‘Embers’. Ce disque ne dure pas – 35 minutes – mais il s’impose dans la durée. Ce disque est bien davantage que la bande-son d’un été. (lg)

chroniques pompeuses sur la folk solitaire ont déjà été écrites mille fois. Et que Stockholm, j’ai trouvé ça un peu nazebrock : c’est joli, mais c’est froid et ça pue le pognon. Daniel Norgren est originaire de Suède, au cas où vous ne l’auriez pas compris : ses chansons parlent de tout ce qui a été évoqué plus haut. ‘Everything You Know Melts Away Like Snow’ ou ‘Why May I Not Go Out And Climb The Trees?’ emportent la palme du pire nom de chanson folk. ‘Lonely Girl’ celle du plus chant d’oiseau le plus dispensable dans un disque du genre. N’empêche que cette folk aussi dépouillée que le crâne de Barthez te fout mal mal mal, comme le ferait son équivalent danois Peter Broderick ou l’autre courge de King Creosote. Parce que Daniel Norgren fait partie de ces mecs qui te font te sentir tout petit avec deux cordes et trois bouts de bois. Et que quand t’essaies de faire pareil chez toi, tes voisins te demandent d’arrêter. (am)

Nosaj Thing ‘Fated’ Innovative Leisure/V2

Producteur éclairé, Jason Chung promène ses angoisses sous le soleil de Los Angeles. Planqué derrière le paravent Nosaj Thing, le garçon se protège du monde extérieur et de l’agitation quotidienne pour esquisser une musique ombragée et intimiste. Virtuose solitaire, orfèvre spécialisé dans les matières synthétiques, l’artiste s’est révélé en 2009 à la faveur d’un album éblouissant (‘Drift’). En concassant ses graines électroniques sur les terres du hip-hop contemporain, Nosaj Thing a donné vie à une trame instrumentale résolument moderne. Signé sur Innovative Leisure, le label du rockeur américain Hanni El Khatib, l’électronicien ressurgit dans l’actualité, deux ans après avoir délivré ‘Home’, bande-son pacifique, contemplative et éminemment thérapeutique. Le cerveau connecté à son laptop, il emballe désormais ses beats sous le duvet apaisant de ‘Fated’, troisième chapitre à écouter au casque avec un oreiller coincé sous la nuque. Entre substances magnétiques, rythmiques subaquatiques et abus de sédatifs, Nosaj Thing se repose cette fois sur ses lauriers. Un peu dans le coaltar, Chance The

Rapper vient se glisser au pied du lit pour bercer son flow sur un cool morceau (‘Cold Stares’). Mais à l’exception de cette collaboration, c’est le calme plat. (na)

Nozinja ‘Nozinja Lodge’ Warp/V2

En Afrique du Sud, un entrepreneur en télécommunication pète un câble et tente sa chance sur la piste de transe. Son idée ? Diffuser son propre style musical sur le marché : l’électro shangaan. Le bidon enveloppé dans un costume multicolore, des plumes scotchées sur les bras, Richard Mthethwa se métamorphose en Nozinja. Fer de lance de son propre mouvement, le producteur rénove les coutumes tribales de la région rurale du Limpopo, culbutant les traditions folkloriques à grands renforts de beats épileptiques. Entre flûtes synthétiques, marimba et boîte-à-rythmes, les chansons galopent dans la savane, suivant tant bien que mal le tempo délirant imprimé par un vieux Casio bloqué en mode accéléré. Fou et fluorescent, cet album enferme quelques tubes déments (‘Mitshetsho We Zindaba’, ‘Vamaseve Vatswelani’) et autres trucs pour danser en camisole de force (mention spéciale aux miaulements du chat ninja engagé pour les besoins de ‘Baby Do U Feel Me’). Un disque cinglé, à consommer à jeun. Histoire d’éviter les vomitos et autres réactions corporelles incontrôlables. (na)

Oiseaux-Tempête ‘Ütopiya ?’ Sub Rosa

A la base, OiseauxTempête naît de la rencontre entre trois musiciens à Paris en 2012. Frédéric B. Oberland est guitariste, Stéphane Pigneul joue de la basse, tandis que Ben McDonnel est percussionniste. Bien vite, le trio rencontre un photographe et cinéaste, Stéphane C., avec qui le courant passe particulièrement bien. Ils décident de se lancer dans un projet artistique ambitieux transcendant les frontières et mêlant musique, politique et dimension visuelle. Conçu comme une

œuvre d’art total, ‘Ütopiya ?’ est né de la crise en Grèce et s’apparente à une exploration des peurs et des doutes d’une société occidentale en crise. Fruit de voyages en Grèce, en Italie et en Turquie, cet opus est intense et riche, oscillant entre post rock, free jazz et musique contemporaine. Ici, le propos ne se situe pas au niveau de la mélodie ou de la structure, mais relève du ressenti. Telle une odyssée, leur méditation introspective passe par des envolées bruitistes et des interludes au charme pastoral, sur un disque audacieux, à la fois riche, avant-gardiste et passionnant. (pf)

Opez ‘Dead Dance’ Agogo Records

La première projection qui nous vient à l’esprit est celle d’une plaine. Une putain de grande plaine castillane burinée par le vent sec et cramoisie par un soleil vertical. Deux hommes vont et viennent, sans repère précis, sans direction assignée. La lecture des crédits de la pochette nous redirige vers un autre ailleurs. Quelque part entre l’Ombrie et la Toscane, entre Pérouse et Florence. Nos deux personnages s’y sont arrêtés, à la faveur de l’ombre d’un petit studio de campagne. Dans leur basoche, ils ont embarqué une kyrielle d’instruments, guitares, ukulélé, contrebasse, harmonium, percussions… et même un sifflet. Leur répertoire est sans prétention. Des piécettes instrumentales clémentes pour un film familial au grand air mi-dramatique, mi-mélo. Parfois, on sent l’étreinte de cette mélancolie voilée propre au sud, celle qui vous flanque un vague à l’âme sans crier gare. ‘Latin desert & funeral party’, voilà comment nos deux larrons en sons décrivent leur pérégrination. L’image n’est pas inexacte. Quelque part entre la romance des Cowboy Junkies et les arpèges en cordeau d’un Les Paul, cette musique charrie sa géographie avec miséricorde et nonchalance. (et)

The Orb ’Moonbuilding 2703 AD’ Kompak t/News

En parcourant l’histoire de la musique, très rares sont les projets dont le nom est automatiquement associé à un nouveau genre. Si au mitan des nineties, le nom de Mogwai a donné le coup d’envoi du post rock, quelques années plus tôt, The Orb signait l’acte de naissance d’un style qu’on allait qualifier plus tard d’ambient techno. Si c’est peu dire qu’Alex Paterson et Thomas Fehlmann, sans oublier l’ex-membre fondateur Jimmy Cauty, ont marqué le cours du dancefloor au cours des 25 dernières années, nos babines constatent avec un appétit féroce que le groupe anglais continue de péter la forme en 2015. Même si, c’est évident dès les premières secondes, on n’est plus surpris tant le son de The Orb possède une identité propre et reconnaissable entre mille - et que pour notre part, on continuera de vouer un culte autrement plus céleste à l’immense ‘Zauberberg’ de GAS - les quatre tracks de ‘Moonbuilding 2703 AD’ continueront de décorer nos journées aux rythmes de la nuit, forcément sous la pleine lune depuis 1991. And the beat goes on... (fv)

Outfit ‘Slowness’ Memphis Industries/V2

En 2013, des types sophistiqués de Liverpool affichaient ‘Performance’ et n’eût


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- ERIKSSON DELCROIX 07/10 - MINUIT 08/10 - MORIARTY 14/10 - GREAT MOUNTAIN FIRE 24/10 - YOUNG FATHERS 28/10 - METZ 31/10 - DELUXE 04/11 - YAEL NAIM 09/11 - EPICA 15/11 - PAPA ROACH 28/11 - LIANNE LA HAVAS 01/12 - ZONE LIBRE POLYURBAINE 12/12 - THE DØ

© B rest B rest B rest

24/09

les spectacles sans g

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Earteam

été notre sens de la seconde chance, on aurait été tentés de rétorquer : ‘Nothing Big’ ! Finalement ligotés en pleine ‘House on Fire’ par leur pop à teint blafard mais aux chiquenaudes obliques, on se portait volontaires pour être mouchetés de leur charbonneux ‘Spraypaint’, martelés de percussions déviantes, quitte à passer du temps dans un labo arty où s’agitent autant les futés Hot Chip que Roxy Music, sous apprêt. Autres mœurs, ‘New Air’ : 2015, année du mollusque, il ne s’agit plus tant de se montrer familier d’un dancefloor sec mais contagieux que de se laisser couler dans un cylindre moelleux. Les us recommandent de juste de s’étirer en long dans une romance avec un ‘Boy’ adroit aux mains froides qui nous palpe de son aubade désincarnée, nous frôle parfois juste en surface de ses beats à force de suinter. Un peu écœurés par ce mélange neuf, on préfère collapser dans la longue traîne hérissée de ‘Swam Out’ que de fréquenter trop longtemps ces murs de boudoir qui répercutent des échos creux. (alr)

Pins ‘Wild Nights’ Bella Union/Pias

Mon aguichante petite épinglette, dans ta moelle, tu te sens Foxfire, Dum Dum Girl. Tu rêves de rentrer dans un gang, t’annonces la couleur, tu connais les rites : des allumettes dans la poche arrière de ton slim, probablement un ceinturon, quelques accolades musclées avec la police, ton lot de nuits farouches – « imagining everything » – grâce à ‘Molly’, cette capsulette extatique qui t’étourdit fréquemment les neurones. Mais qu’est-ce que tu feras quand tu toucheras réellement la flamme du doigt, quand tu seras adoubée ? Sois franche, en guise de récrimination, tu placardes juste cette furibonde envie d’être au centre d’une fête, de dégringoler à rire ouvert sur le toboggan du péril, de consumer un bout après l’autre un type perdu d’avance, davantage Hole que Kathleen Hanna : « We’re not trying to be brave/ We don’t want to be saved ». J’aurais pu ranger ton mugshot dans le placard ‘Too Little Too Late’, mais « come on, come on », avec un chouia de conviction, tu captureras sans doute un rugissement de lynx dans le moteur de ta pétulante motocyclette de jolie plante qui s’essaie au carnivore. (alr)

Prinzhorn Dance School ‘Home Economics’ DFA Records

Lard ou cochon, escroquerie musicale ou esthétique musicale intransigeante, le cas Prinzhorn Dance School fait toujours débat. Pas sûr que ce troisième essai permettra de régler la question. Placé en ouverture de ce mini-album de six titres plié en vingt-trois minutes (on ne leur reprochera pas d’aller à l’essentiel), l’obsédant et addictif single ‘Reign’ accentue le malaise et l’indécision. Du mille fois entendu dans le registre sombre et élégant, répétitif et insidieusement dansant. Mais toujours bon à prendre. La recette est archi-éculée : une ligne de basse obsédante et rachitique, un ou deux accords de guitare dégonflée, des percussions linéaires et mécaniques, le tout accommodé d’un double chant mixte et monotonique. Ce post-punk dégraissé et rongé jusqu’à l’os par un minimalisme affamé ne pouvait que plaire à James Murphy, grand fan du groove maladif et du rock sec de The Fall. Hébergé chez DFA Records,

Hey Mother Death ‘Highway’ Paper Bag Records

« Virage à droite / tournant quelconque / où se jouent des séquences ignorées de moi ». Et puis bam, c’est le choc. D’une violence inouïe. De la vie à trois cent à l’heure à cette forme d’état intermédiaire, semi-comatique, où certains disques après avoir cogné, frappent encore plus fort, s’accrochent à la moindre connexion nerveuse toujours capable de faire le taf. Mais c’est déjà irréversible. Le pronostic vital est engagé. C’est la mort, l’état de mort encéphalique. Hey Mother Death. Lumières de catacombes, blafardes, lumières de néon à quatre heures du matin, « rêve de jukebox épidermique », lumières de box aux urgences, juguler l’espoir, il n’y en a pas, mais avancer quand même, parmi les stridences, les boîtes à rythmes intenables, tenir sans savoir comment, revoir les choses au ralenti, déformées, noircies, tout est noir, tout est lent, mais il y a le groove, ultra rachitique, antinomique, une danse spectrale où Gainsbourg parle depuis l’outre-tombe, des corpuscules de krautrock, spoken word sur fond de sexe de passe qui pue la pisse, c’est l’éclaircie qui n’arrive pas, les toxines, les vapeurs interlopes, l’extrême ténuité, le bruit et puis le silence, irréversible. Hey Mother Death. L’indicible beauté de l’abîme, du gouffre sans fond. (lg)

voilà le duo nanti d’un blanc-seing et d’une confiance à toute épreuve. Las, tous les titres continuent à se ressembler peu ou prou. Soit des compositions spacieuses et tendues, parfois plus lumineuses (‘Let Me Go’), mais toujours secouées des mêmes tics ascétiques. Vocalement, les dialogues mornes entre Tobin Prinz et Suzy Horn ne parviennent pas davantage à transcender cette trop prégnante homogénéité et à sortir de l’impasse esthétique. Entre intransigeance et auto-sabotage, il faudra que le duo choisisse un jour son camp. (gle)

‘Quintessential Ephemera’ évolue à mille lieues de l’univers cher au label d’Aphex Twin. L’affaire s’appréhende comme une épopée initiatique entre post rock, math rock, prog et métal. Parfois mélodique et volontiers caressant pour l’oreille dans ses passages à la beauté majestueuse et à l’élégance classique contemporaine, il connaît également des envolées plus violentes et doom, flirtant à l’occasion avec le métal symphonique et le dark métal. Audacieux, ce disque ardu plaira à un public ouvert à la difficulté. (pf)

The Receiver

Rose Windows

‘All Burn’

‘s/t’

Kscope

Sup Pop/Konkurrent

Il fût un temps où bon nombre de groupes chantaient l’été toute l’année sans crier famine chez la fourmi leur voisine. C’étaient des Tahiti 80, des Phoenix. Puis il y eut la chill wave (glo-fi pour les experts). Memory Tapes et plein d’autres trucs rasoirs qui nous faisaient presque regretter la moindre éclaircie. Parmi eux, The Radio Dept. (‘Heaven’s On Fire’ et ‘Never Follow Suit’, han) dominait fièrement la tourbe de son trône, figure de proue d’une mode aussi éphémère que ladite saison. Et alors que le groupe suscité prenait en cet éclatant mois de juin un virage décidément électronique (le récent ‘Occupied’), l’arrivée des beaux jours voyait débouler The Receiver, nouveau venu dans le gang des cigales. ‘All Burn’ sonne donc bizarrement anachronique et incommensurablement sucré - voire klitsché en matière de synthés, comme l’exige le genre. Il ne s’agit pourtant pas d’un mauvais disque, loin de là : si l’on pourra émettre quelques réserves sur la voix perchée un échelon trop haut sur la longueur, on ne crachera pas sa paille sur les mélodies douces-amères qu’il contient. C’est finalement quand on aperçoit l’orage au loin, sur ‘April Blades’ ou ‘These Days’ que la dream pop des Receiver touche dans le mille, et pourrait nous renvoyer à ces étranges dépressions estivales. (am)

Est-ce que cette ‘Season of Serpents’ était davantage vénéneuse? Est-ce les mirages apparus dans les châssis colorés qui se tordaient de douleur à l’instant de la fusion (« and like smoke from the bronze / appeared the first vision ») ? Un mauvais peyotl consommé en bande, un jour de répétition ? À l’instant de ces lignes, le sextet de charmeurs de scolopendres de Seattle a fait tinter le glas de son aventure après seulement deux disques et criailler ‘The Old Crow’. S’il y a quelque chose d’un peu sordide à tirer sur un pianiste déjà évacué de scène, cela ne nous empêchera cependant pas quelques chatouillements : sacrément allumés, gueule ouverte et crocs multicolores, ces ‘Sun Dogs’ cueillis en pleine transe – sans doute une des plus probantes tentatives récentes de ressusciter l’esprit tout en girations de Grace Slick et consorts – nous donnaient alors envie de danser nus dans le désert de Mojave. Aujourd’hui plus accessibles, moins tricks & treats, ils tirent là une révérence qu’on aurait voulue plus effrénée que juste constellée de quelques furibonds pas de bourrée de Rabia Qaz. (alr)

Rosetta

The Seasons est un petit groupe québecois qui s’adonne joyeusement à une indie folk estivale – un truc de saison, et ils l’ont compris. Ce ‘Velvet EP’ très fourre-tout est à situer entre le ‘Daydream’ de Lovin Spoonful, un bon vieux tube des Kinks et l’irréfutable ‘Alright’ de Supergrass. Plus tout l’héritage sixties servi à la sauce poupon (look inclus). Ça tapera sûrement dans

‘Quintessential Ephemera’ Golden Antenna/Broken Silence

Avec son artwork géométrique, minimaliste et rétro futuriste, la pochette de cet album pourrait donner l’impression d’une production Warp. L’amateur d’électro avantgardiste risque toutefois d’être déçu, tant

The Seasons ‘Velvet EP’ Vega Musique/BMG

l’œil d’une quelconque agence publicitaire, et on risque bien de se les bouffer en fond sonore dans une réclame pour Tampax ou Royal Canin. Parce que ces mélodies sucrées sont aussi lisses que leurs peaux imberbes (pas celles des chiens, hein), aussi éphémères que la face de caniche de Sliimy et - pardonnez-moi le jeu de mots nous montrent un pedigree bien trop pâle. Rien de vraiment honteux, mais pas de quoi en faire un tube à siffloter en décapotable, ni de parier un denier sur un bon album à venir. (am)

The Selecter ‘Subculture’ DMF

Révisez vos classiques, rematez votre Shane Meadows, car l’heure est au revival 2-Tone. Contemporains des Specials, The Selecter était un duo phare de l’époque où skinhead n’était pas une insulte : Arthur Hendrickson et Pauline Black ont électrisé ce qui était alors la seconde vague ska UK avec des titres comme ‘On My Radio’ et ‘Missing Words’. La pétillante Pauline Black n’était pas étrangère au succès instantané de Selecter, la scène ska ne regorgeant pas de chanteuses, surtout de son talent. Pourtant le groupe se séparait l’année suivante après l’échec d’un second album. Reformés depuis plus de quinze ans, The Selecter revient sur le devant de la scène aujourd’hui avec ‘Subculture’, un album sidérant de fraîcheur qui parvient à ne pas tomber dans la ringarde nostalgie. C’est bien simple, en trente-cinq ans, rien n’a changé, depuis le look Walt Jabsco des silhouettes en pochette jusqu’à l’énergie communicatrice du duo, entre The Specials, Madness et même Rancid quand Hendrickson vient pousser sa voix râpeuse dans le mix. Chaloupé comme il faut (‘Breakdown’), engagé (‘Babble On’), Selecter ne ralentit jamais la cadence et enfile les tubes avec la nonchalance propre au genre, décrochant au passage la palme de la reprise avec un ‘Because The Night’ de Patti Smith très très moite. This is definitely England. (ab)

Snoop Dogg ‘Bush’ Columbia/Sony

A 43 berges, Calvin Broadus est un vieux riche. Le cul bordé de nouilles, les poches pleines de beuh, il gère la rançon du succès en bon rentier. Cloîtré dans son manoir, entouré de poitrines avantageuses et de dealers mexicains, l’artiste cultive les bourgeons d’une discographie pléthorique. Quand il s’est bien donné, Snoopy commande des pizzas au caviar et se roule un cigare de la taille d’un oléoduc. Question musique, l’homme moderne passe son temps comme il peut. Il se change les idées, s’invente de nouveaux projets (une bande-son bien fumeuse avec Wiz Khalifa pour le film ‘Mac & Devin Go to High School’) et de nouvelles identités. Un coup Snoop Lion se prend pour Bob Marley (l’album ‘Reincarnated’) ; une autre fois Snoopzilla pastiche George Clinton comme un brigand (‘7 Days of Funk’ en compagnie de Dâm-Funk). Pour son retour aux affaires, le chien fou balance un texto à Pharrell Williams, lui colle l’écriture et la production des morceaux (on verse carrément dans le cliché Pharrellien sur des titres comme ‘Awake’ ou ‘Run Away’). Pour son treizième album, Snoop Dogg avait aussi envie de se taper une légende du funk et un harmonica. Malin, il invite Stevie Wonder


Earteam et se fait les deux en un (‘California Roll’). Ailleurs, le patron ouvre des pacsons chargés de rythmiques digitales (‘Edibles’) et d’allusions sexuelles funky-fresh (‘Peaches N Cream’). Disque valable, mais en aucun cas inoubliable, ‘Bush’ voit encore d’autres héros sortir du buisson (Kendrick Lamar et Rick Ross sur le final ‘I’m Ya Dogg’). Histoire de jeter de la poudre aux yeux et des paillettes dans la sono. (na)

Soapkills ‘The Best Of Soapkills’ Crammed Discs

Fondé à la fin des années 90 à Beyrouth par Yasmine Hamdan et Zeid Hamdan – homonymes mais non apparentés –, ce duo est l’auteur d’une poignée d’albums édités à la force du poignet et a servi de figure de référence à la scène pop/rock locale. Suite à la cessation (momentanée ?) de ses activités en 2005, Yasmine est allée vivre à Paris où elle a collaboré avec Mirwais, Jim Jarmusch et Marc Colin de Nouvelle Vague. Elle a également réalisé deux disques pour Crammed qui publie aujourd’hui un best of de leurs chansons, éparpillées sur trois albums édités sur des petits labels libanais, introuvables en Europe. On retient de cette musique son étonnante faculté à fusionner l’héritage lyrique arabe, langue dans laquelle Yasmine chantait alors essentiellement, et celui du trip-hop anglais. Chaloupée et chaloupante, elle affiche ses racines sans voile et sans fard. (et)

Son Lux ‘Bones’ Glassnote/Caroline

‘Lanterns’, space opera pop conceptuel d’un vrai génie de la lampe, avait été une de nos plus belles révélations, il y a deux ans. Autant dire que son successeur allait être disséqué à l’os à cette aune-là, cette attente d’un autre miracle fait d’emboîtements minutieux, de réconciliation ultime entre instruments, voix, machines. « Close your eyes, swallow the sun / You’ve only just begun »: on aurait voulu en être encore là, aux prémices, à l’instant du dévoilement, à ces secondes avant que tout, irrévocablement, ne change. Avant une avalanche de balles de ping pong plus poussives – « oh what a noise we’ll make – avant que l’attachant kid précoce qu’on avait décelé en Ryan Lott ne veuille jouer des séquences comme des pectoraux, à la gonflette. Avant qu’il ne nous fasse le coup de l’incompréhension – « You write my name on your walls / But you don’t know me » – qu’il ne shoote du pied dans la cohésion, qu’il ne repeigne sa chambre avec force barbouillages criards. Si l’on force sans doute le trait, nous est avis que l’idée d’étendre entièrement Son Lux à ses comparses de scène Ian Chang et Rafiq Bhatia a dégénéré en concours de celui qui a le plus gros beat. (alr)

Omar Souleyman ‘Bahdeni Nami’ Monkey town Records

Omar Souleyman est un phénomène. Il commence sur le tard, repéré à un mariage en Syrie où il chante en public pour la première fois. Il sort une ribambelle de disques - compilations, live - pour finalement sortir du désert chez nous, petits occidentaux avec ‘Wenu Wenu’, il y a deux ans : un disque essentiellement produit par Four Tet, qui mélange musique traditionnelle syrienne et beats electronica. Forcément, ça buzze. À presque cin-

King Gizzard & The Lizard Wizard ‘Quarters’ Heavenly Recordings/Pias

Mais qui les arrêtera ?, se demandait-on pas plus tard qu’en décembre passé. Tornades de guitares Segaliennes sur ‘Willoughby’s Beach’ et ‘I’m In Your Mind Fuzz’, groove psyché-pop sur l’énormissime ‘Float Along, Fill Your Lungs’ et ‘12 Bar Bruise’, ambiance hazy-fuzzy avec ‘Oddments’, cavalcades Apaches sur ‘Eyes Like The Sky’ : y a-t-il une note, un rythme, un genre hérité du golden age du rock dont le Roi Gizzard ne puisse faire son sujet ? ‘Quarters’ (septième sortie en 4 ans !) prouve définitivement les velléités impérialistes que fomente Gizzard sur son trône de fer : il sera tout le rock’n’roll ou rien. Le prog atmosphérique à tendance jazzy manquait à son cheptel, qu’importe ! En quarante minutes et quarante secondes (pour seulement quatre morceaux), les Australiens gagnent encore du terrain sur tous leurs concurrents sans rien jamais sacrifier de leur psychédélisme acidulé plus vieux que nature et se paient aujourd’hui Mahavishnu, Sweet Smoke, Pink Floyd et même Dave Brubeck (au détour du classieux ‘River’). Forcément moins immédiat, beaucoup plus moelleux et maniéré – c’est le genre qui veut ça – ‘Quarters’ est l’album-jam du petit-déjeuner psyché d’Alan, une longue et lente dérive herbacée teintée de soul estivale. Le fuzz typique du groupe, ce brouillard de guitares brunâtres voisin de Thee Oh Sees, se fait ici chaton craquant ; il ronronne avec délice (‘God Is In The Rhythm’, retro-roucoulade à se damner) et s’étire dans la rosée (‘Infinite Rise’, basse-cour du Roi à l’appui). Gizzard, Roi des lézards et du garage rock, s’offre avec ‘Quarters’ une nouvelle couronne. Une de plus : celle des Sultans du Swing. La question reste d’actualité : qui pour les arrêter ? (ab)

quante ans, après s’être soigneusement entouré de quelques producteurs de choix (Modeselektor et Gilles Peterson, pas des branquignols, quoi), Omar sort son second réel album qui creuse le sillon de son alliage musical si... singulier. La pochette de ‘Bahdeni Nami’ nous offre Omar en tenue de bédouin, assis pépouze, visiblement pensif, dans un désert (peut-être) syrien plutôt moche au demeurant. La substance du disque, c’est de l’electro saladetout-frites-à-part-andalouse-blanche étendue sur de longues crêpes de huit à neuf minutes. C’est pas dégueulasse pour peu qu’on supporte les infatigables solos de synthés et les beats envoyés à nos gueules jusqu’à l’épuisement. Idéal si vous voulez épater la galerie à l’aide de votre plus beau dabkeh. (am)

Spin Doctors ‘Songs From The Road’ Ruf Records

Je l’avoue, Docteur, j’ai un faible pour les Spin, météorite funky et pur produit de leur époque condamné à capitaliser sur un premier album au succès faramineux. Leur fuzz me caresse dans le sens du poil, leur sens du bœuf aussi. (Ré)écoutez ‘Shinbone Alley/ Hard To Exist’, douze minutes d’années nonante sous haute concentration. Voyez, en 2013, Chris Barron et sa bande reviennent d’entre les morts en bravant les flots vaporeux d’un Styx ambré avec ‘If The River Was Whiskey’, album bluesy et huileux plutôt sympathique et étrangement adapté à sa voix fluette d’équilibriste. Et sort aujourd’hui le premier album/dvd live d’un groupe rescapé : Barron sort tout droit de True Detective en mode Rust-cernes-etmoustaches-Cohle et reprend des couleurs à mesure des chansons. Petit miracle ou preuve d’une maîtrise certaine, le nouveau répertoire blues du band se marie à merveille avec leurs tubes pop-funk d’époque et fait excellente figure à la comparaison. L’ambiance club du dernier disque – qui sonnait déjà live bien que réalisé en studio – est tangible, le public allemand réactif et la guitare suinte comme il faut. Pour tout vous dire, j’ai même regardé le dvd en entier. Et je préfère toujours ces innocents di-

nosaures aux mastodontes Red Hot. C’est grave, Docteur ? (ab)

Summer Camp ‘Bad Love’ Moshi Moshi Records/Pias

Parfois, une demande en mariage peut changer le cours de l’histoire. Celle de Jeremy Warmsley, par exemple, a méchamment capoté le jour où il a passé la bague au doigt d’Elizabeth Sankey. Avant de convoler en justes noces avec sa belle, le Londonien cultivait un look d’ado à la Harry Potter, jouant naturellement au petit sorcier dans les rangs de la pop moderne. En seulement deux disques (‘The Art of Fiction’ et ‘How We Became’), il a esquissé les lignes d’horizon d’un futur bardé de promesses. Confrère britannique de Sufjan Stevens, manipulateur d’émotions fragiles, insatiable bricoleur, le garçon était capable de toucher les cœurs en un coup de baguette magique ou de transposer les hymnes salvateurs d’Arcade Fire en mélodies de poche. Fin 2009, coup de foudre et changement de cap : Jeremy épouse Elizabeth. Il lui cède alors le micro. Pour le meilleur et pour le pire. Le couple forme Summer Camp, un groupe amoureux de shoegaze édulcoré et autres ritournelles synthétiques chipées sur la bande FM des années 1980. Après deux albums sans grand intérêt et une bande-son pour le teen movie ‘Beyond Clueless’, les époux épinglent ‘Bad Love’ dans leur carnet de mariage. En retrait dans son costume de multi-instrumentiste, Jeremy Warmsley dresse une toile cirée sur laquelle Elizabeth Sankey vient glisser un chant faussement vintage – genre lolita sixties du H&M. En onze titres, bien trop parfumés pour être sincères, Summer Camp emballe un disque bourré de clichés acnéiques et autres romances adolescentes. Impossible de tomber amoureux de ‘Bad Love’. (na)

André Stordeur ‘Complete Analog And Digital Electronic Works 1978 - 2000’ Sub Rosa

Jusqu’en 2015, la carrière discographique d’André Stordeur se limitait à un seul LP, ‘18 Days’ sorti en 1979 sur le label bruxel-

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lois Igloo et d’autant plus culte qu’il est introuvable. Bonne nouvelle numéro un, le présent coffret réédite l’album, et ça nous dispensera de payer une fortune sur Discogs pour nous le procurer. Bonne nouvelle numéro deux, l’intégrale de ses œuvres parues en 1978 et 2000 comporte nombre d’inédits et, osons le mot, c’est un événement dans le petit monde des électroniciens bidouilleurs. Car plus de trente ans après leur conception, les titres joués par André Stordeur sonnent miraculeusement neufs, tant ils étaient en avance sur leur temps à l’époque. Bien sûr, on sent l’influence gigantesque de l’IRCAM, où l’artiste belge a étudié au début des eighties, ou est-ce l’inverse vu que ‘18 Days’ a été enregistré trois ans avant son passage dans la prestigieuse école parisienne? Peu importe, on sent réellement la formidable unité de vue (et d’esprit) entre Stordeur et ses comparses de l’époque. Sur les inédits, on sent venir avec quinze ou vingt ans d’anticipation le chaos ordonné cher à Markus Schmickler et on verrait bien l’objet en disque de chevet de M. Peter Rehberg (le fondateur des Editions Mego), avant de conclure sur un troisième volume plus que surprenant où les synthés modulaires - instruments de prédilection de l’homme né à Haine-Saint-Pierre - s’expatrient dans une tangente indienne où se dissimule en souterrain le souvenir de... Ravi Shankhar. Un couple improbable. (fv)

The Tallest Man On Earth ‘Dark Bird Is Home’ Dead Oceans/Konkurrent

En 2012, avec l’album ‘There’s No Leaving Now’ et sa pochette truffée d’oiseaux, l’amour indescriptible porté à l’œuvre de The Tallest Man On Earth avait déjà pris un sérieux coup dans l’aile. Aujourd’hui, en publiant ‘Dark Bird Is Home’, le Suédois nous donne juste envie de tirer à la carabine sur son plumeau cafardeux et de l’achever en lui envoyant notre meilleur spadassin : un braque de Weimar à poils courts. Sérieux, on peut comprendre que Jens Kristian Mattson connaisse une baisse de régime. C’est humain et plutôt sain. Être catapulté sur le trône de Bob Dylan avant la mort du roi n’était pas une mince affaire... Face aux attentes exacerbées, on est toujours en droit de craquer. Mais là, quand même, c’est un gros craquage de slip. D’emblée, les arrangements viennent abolir l’enchantement et le ravissant dépouillement des débuts. Ici, aucun trésor, juste quelques synthés à jeter aux encombrants et des cordes à se passer autour du cou. En dix morceaux bercés par des mélodies d’une triste monotonie, The Tallest Man On Earth accumule les déboires sentimentaux. Au final, c’est tellement usant qu’on finit par se ranger du côté de toutes ces filles qui lui ont claqué la porte au nez. Avec de telles chansons, la rupture est inévitable. (na)

Sean Taylor ‘The Only Good Addiction Is Love’ Seantaylorsongs/Ber tus

Après avoir ouvert pour des musiciens renommés tels John Fogerty, Richard Thompson, Joe White ou les Neville Brothers, Sean Taylor a entendu consolider son assisse discographique. Cet album marque une étape importante pour lui. D’une part, il élargit le champ de ses inspirations, rendant ici hommage à Jack


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Earteam

Kerouac (‘Desolation Angels’), aux peintres Rothko et Paul Klee dont il s’inspire d’une peinture (‘Les Rouges Et Les Noirs’), aux poètes Frederico Garcia Lorca et W B Yeats dont il met en musique le poème ‘The White Birds’. D’autre part, il a enregistré cette dizaine de chansons à Austin avec Mark Hallman (Carole King) et son son s’en ressent. A la croisée de la country et de la grande tradition de la chanson américaine incarnée par Dylan, Taylor essaye de se frayer son bonhomme de chemin dans un marché fort encombré où il devient de plus en plus difficile de faire preuve d’originalité. (et)

Templo Diez ‘Constellations’ My First Sonny Weismuller Recordings/ Konkurrent

« Here dies pain, here fades all / Plastic souls, blonde on blonde ». Au ‘503North’, l’horizon fait de franches accolades aux bourrasques post-rock et la colline a ses yeux d’obsidienne – ceux de Dirty Three ou ceux de mauvaise fortune ? – ostensiblement posés sur toi. Il te faudrait, pour conjurer cet augure ultime, trinquer avec tes amis revenus de tout à des bringues qui ne s’arrêtent jamais, à des lèvres nullement embrassées. Imperceptiblement, aux sanglots des cordes tendues, pincées, tu entends les jours glisser, dégringoler presqu’en douceur, tu serres les mains qu’on te tend encore, tu contemples les canyons tant qu’il est encore temps, tant que les cyclones n’y ont pas fait valser chevaux et cavaliers en gloussant. Tu ne sais pas d’où partira le coup, si le prêtre venu délivrer les derniers sacrements a un colt à la ceinture ou un garrot de barbelés. Maintenant, cours ! Et plus jamais ne te retourne. Depuis des temps immémoriaux, c’est ce que font les hommes, quand leur heure est venue. « No time to kill, time to kill, time to kill…» (alr)

This Is The Kit ‘Bashed Out’ Brassland

On avait congratulé, il y a quelques mois, la fée Talitres penchée sur le berceau de Rachael Dadd, offrant davantage au monde l’occasion de découvrir sa candeur inventive. Le nouveau parrain bienveillant de son amie This Is The Kit s’appelle quant à lui Aaron Dessner (The National) et – tout intimement convaincus qu’on était déjà de la manne d’or pur que camouflait avec le plus grand naturel Kate Stables dans sa luette et son banjo – on ne saurait trop l’étreindre pour avoir doté la petite, avec l’apport des complices de toujours (Jesse Vernon - moitié d’orange et Rosalind Leyden, notamment), d’un trousseau inédit d’arrangements à température irréprochable, jamais invasifs. Mais plus encore pour nous la préserver indemne, dans cette honnêteté ultra-généreuse qui nous la rend sœur, talisman à brandir pour tous ces instants où ne nous sentons pas encore prêts, où nous sommes puits de vulnérabilité, où nous perdons connaissance. Car c’est avec un sens encore plus lucide de la formule, serein, mais pas naïvement insouciant qu’elle nous escorte cette fois encore : ‘Silver John’, en cascade caressante de claviers, nous englobe dans l’apocalypse et il reste, c’est certain,

Bérangère Maximin ’Dangerous Orbits’ Made To Measure/Crammed Discs

On va finir par croire que Bérangère Maximin aime la Belgique. Après un premier disque remarqué en 2008 (‘Tant Que Les Heures Passent’), c’était sur le label Tzadik de John Zorn, la musicienne française s’est retrouvée sur la maison Sub Rosa en 2012 et 2013 pour deux épisodes dont l’un au moins (‘No One Is An Island’) mérite une place d’honneur dans toute discothèque électroacoustique digne de ce nom - pour la petite histoire, il était dans le Top 10 annuel de votre gribouilleur. Excellentissime nouvelle, et changement de crèmerie bruxelloise après un transfert sur Crammed Discs, l’acousmaticienne parisienne prend un plaisir immense à voguer entre les styles et les époques, et un tel enthousiasme ne peut qu’être contagieux. Tout démarre avec l’incroyable ‘Cracks’, douze minutes de pur bonheur où le turntablism de Giuseppe Ielasi s’acoquine avec un souvenir de dub évanoui quelque part dans une cage aux oiseaux humide et irrévérencieuse. Plus intime, ‘Glow’ entame un virage ambient où monstres à crocs venimeux s’incrustent dans la pénombre, avant que la pulsation en filigrane de ‘A Day Closer’ n’accompagne des spectres maléfiques et intempestifs. Morceau de bravoure, ‘OOP (Our Own Planet’ change totalement la donne. D’un bond de 10.000 kilomètres, Maximin rebondit dans les marais humides de tropiques hors de tout fantasme, si ce n’est aviaire, avant que quelque volatile ne nous ramène sur les traces du premier morceau grâce à l’ultime ‘No Guru Holds Me’. La boucle est bouclée, vivement que ça recommence. (fv)

quantité de marques de boue à laver sur nos nuques. Et si tout ce que nous avions besoin, plus que jamais, c’était seulement d’un foyer accueillant et de deux cuillers en bois ? Touchée, touchée, touchée… (alr)

Toro Y Moi ‘What For ?’ Carpark Records

Et si ce disque était celui de l’été ? Jusque-là, on n’avait guère été impressionné par l’univers électronique gentil, pop en diable, un poil foufou mais inégal de Chaz Bundick. Mais là, c’est autre chose. Et c’est du costaud. Écouté un jour de canicule, cet album moite et addictif rend obsédé sexuel. Dix douches froides ne suffisent pas. L’affaire démarre sur un vrombissement de moteur. Comme un coup d’envoi. Un regard salace. Provocateur. Une invite au stupre. On imagine ce disque depuis une chambre de bonne. Le bruit sourd de la rue en contrebas. La chaleur écrasante sous les toits. L’envie d’écouter ce disco-funk de poche (‘Empty Nesters’, ‘Spell It Out’) absolument nu, de faire dessus des trucs cochons totalement inédits, et de ne reprendre son souffle – et encore – que les secondes où Bundick s’imagine en Beatles du 21ème siècle (‘The Flight’) ou en Weezer des temps modernes (‘Run Baby Run’). Conclusion : Bundick évolue comme Unknown Mortal Orchestra. En drôlement bien. L’été sera chaud. (lg)

Torres ‘Sprinter’ Par tisan/Pias

Quand elle te délivre ses ‘Strange Hellos’, Mackenzie Scott, a la main sillonnée de crevasses – plutôt peau rêche que pêche, ardeur aussi ‘Dry’ qu’en son temps l’ombrageuse PJ – et dans ses iris, c’est toute la fureur de Carrie, un soir de bal. Si tu en venais à prendre peur d’une telle enfant damnée, quoi de plus naturel ?

« But if you do not know/ the darkness / Then you’re the one / who fears the most ». Tu en as apprivoisé d’autres, adoré d’autres – à commencer par Scout Niblett, tendron tapageuse confrontée aux regards hostiles dans son ‘Dinosaur Egg’ – de ces panthères plus tout à fait adolescentes pas tout à fait femmes, pour qui l’urgence de vie (« There’s freedom to an freedom from / And freedom to run from everyone »), le désir irrépressible de s’arracher la peau pour en obtenir une neuve (« I am a tired woman / In January I will just be 23 ») – est finalement plus essentiel que mordre. Investie d’une telle acuité précoce, ‘The Harshest Light’ prend des allures crues de stand de tir où tombent cartouches et silhouettes, dans de petits bruits sourds et le virginal ‘The Exchange’, noyade sans fin, sans héros et à l’arbre généalogique décimé, provoque un choc semblable à celui de ‘Should Have Known Better’ de Sufjan Stevens, exempt toutefois de toute possibilité de réconfort. Écorché jusqu’au néant mais poignant. (alr)

Tout Va Bien ‘Kepler Star’ Warner

Pour peu que vous ne soyez pas allergiques à l’air du temps et au lyrisme grandiloquent, ce premier album de Tout Va Bien ne devrait pas vous pousser à la consommation d’antihistaminiques. A l’image de l’ineffable single ‘This Fight’, tête de gondole qui ressasse depuis des mois l’ensemble des arguments du jeune Jan Wouter Van Geste: soit une pop épique, classieuse et élégante, à équidistance entre Arcade Fire et James Blake. Au grand bal des pompiers, le malinois et sa voix éthérée entendent bien tutoyer les étoiles sur fond de nappes synthétiques et de beats électroniques. Une sorte de voyage intersidéral sur une autoroute à six bandes. Ample et mélancolique, astiqué jusqu’au dernier bouton de guêtre, le disque oscille sans cesse entre envolées lyriques éperdues et refrains définitifs. Ça attrapecouillonne régulièrement mais l’exubérance mélodique finit surtout par aveugler. La ‘Kepler Star’ n’est d’ailleurs rien d’autre qu’une étoile dont l’explosion, il y

a cinq siècles, a illuminé l’univers pendant 15 mois avant de s’éteindre brutalement. Prémonitoire ? (gle)

The Vaccines ‘English Graffiti’ Sony

Nos primesautiers British n’ont rien perdu de leur élastique innocence à demi-molle : dire d’un Vaccines qu’il est à moitié réussi revient à dire d’une mousse qu’elle est au chocolat. Sauf que cette fois, en plus de l’habituel sentiment de hit-and-miss dont le groupe est coutumier, les Vaccines se compliquent la tâche avec cette volonté avouée de pondre un album à l’impact immédiat mais à la durée de vie limitée. Autrement dit, ‘English Graffiti’ est aux Vaccines ce que ‘Dear Miss Lonelyheart’ était aux Cold War Kids. Une interlude carmin ultra-pop, un plaisir forcément coupable à jouer de codes actuels mais éphémères. En l’état, c’est (très) grisant et inoffensif comme du poppers. Mais c’est également inquiétant en terme d’identité pour le groupe qu’on a connu plus vivace. Sous les sourires figés de Stepfword Wives de ces nouveaux Vaccines, on peine à reconnaître nos gentils garage-rockeurs. Le livret donne le ton : des photos dignes de la pire promo possible (bouteille de coca à l’appui), impersonnelles et lisses comme leurs chansons. A ce stade de rigidité cadavérique, volontaire ou imposée, que ce soit bien foutu n’a aucune forme d’importance. Certains prendront plaisir à voir jusqu’où le zombie marchera sans tomber. Perso, on hésite entre appeler un exorciste ou les pompes funèbres. Voire à user nous-même du shotgun. (ab)

Valet ‘Nature’ Krank y/Konkurrent

Apparu sur les parois expérimentales d’une pop impressionniste et ouvertement hybride, le nom de Valet abrite l’âme sensible de la blonde Honey Owens, artiste américaine connue pour sa collection de sons hypnotiques et de drones électroniques. Après deux albums conçus comme des trips sous Lexomil (avec envolées de voix éthérées et autres batteries en lévitation au pays de la cymbale magique), on assiste aujourd’hui à une rupture. Moins barré, le nouveau ‘Nature’ opère une rénovation salutaire dans l’univers de Valet. Aménagé autour de véritables morceaux, le disque imagine une solution estivale : une pop psychédélique et luxuriante à savourer sous une chaleur tropicale. Avec ses mantras shoegaze et ses rythmiques chourées dans le grenier enfumé du Velvet, Honey Owens convie Valet entre le roi (Deerhunter) et la reine (Broadcast) des banquets hallucinogènes. Un festin onirique et bien toxique. (na)

Vennart ‘The Demon Joke’ Superball Music

Ancien frontman d’Oceansize et guitariste de Biffy Clyro, Mike Vennart a décidé de se lancer dans une carrière solo. Fort de son expérience, on pouvait s’attendre à un exercice réussi entre savoirfaire et inventivité. C’est bien le cas sur ce disque dont la sortie a été annoncée par un titre, ‘Operate’, composition pop et ly-


Earteam rique, expérimentale et catchy, représentative de notre homme avec ses touches psyché prog et électro. Sur l’album, Mike jongle avec les styles, alternant ballades et titres rock souvent épiques. On n’accroche pas à tout, notamment aux pompières envolées baroques néo prog. Par contre, quand le tempo se ralentit un peu et que Vennart laisse parler ses sentiments sur des ballades downtempo, il touche beaucoup plus, à l’image du très atmosphérique ‘255’, du piano subtil de ‘Rebirthmark’ ou de la berceuse ‘Amends’ avec sa montée en puissance judicieuse. (pf)

Maïa Vidal ‘The Tide Ep’ Crammed Discs

Ces dix-neuf minutes trompent un peu mais mettent l’eau à la bouche. Elles trompent un peu parce que ‘The Tide’, superbe d’élégance électronique, pop albugineuse, maladivement belle donc – il faut voir le clip –, est déclinée dans trois versions. Dont deux presque superflues rajoutent des minutes à la galette mais comptent pour du beurre, remixées par des freluquets de l’indie vaguement in (Ozan Bozdag d’Oscar et le Loup) ou encore fortement inconnus (Giuliano Gius Cobelli ?). Mais les deux autres titres originaux font baver, rêver, anticiper l’automne. On dirait de l’Hooverphonic des débuts, mélancolique, occupé à refaire la mèche à Blonde Redhead. L’album est donc prévu pour fin septembre, mixé à New-York par un Suédois en vogue (Van Rivers, qui a bossé pour Fever Ray, Mattew Dear…). Pas de doute, cette fille nous fera l’été indien. (lg)

Walls ‘Urals’ Ecstatic/Kompak t

Modulaire et modulée, la post-techno de Walls galvanise et électrolyse les sons à un point qu’ils en deviennent synthétiquement corrects. Alessio Natalizia et Sam Willis,

Jim O’Rourke ‘Simple Songs’ Drag Cit y/V2

De cavalcade en dérobade, on avait finit par croire Jim O’Rourke hors de notre portée, définitivement perdu dans les détours de ses errances avec ses comparses bruitistes Oren Ambarchi, John Duncan, Keiji Haino et autres. De par son titre, ‘Simple Songs’ annonce à la fois une intention et un contenu. La volonté d’O’Rourke de revenir à quelque chose d’élémentaire. Le canevas de chansons concises où dominent sa voix et sa guitare. Dès l’entame de l’album, ‘Friends With Benefits’ campe le décor. Le couplet s’amorce en souplesse, ductile, fluide. Le refrain s’avère difficilement résistible. ‘That Weekend’ qui lui succède fait reluire les petites affaires domestiques en sons tintant. Le piano est magistral, chaque touche fait mouche et l’orchestration de ses amis nippons est brillante. Plus loin, ‘Half Life Crisis’ et ‘Last Year’ apparaissent comme d’autres moments phares, puisant leur inspiration dans le grand millésime des années septante. Sur la fin, ‘End Of The Road’ et ‘All Your Love’ tempèrent l’élan, préfigurant la fin d’un disque suffisamment court que pour ne jamais lasser. On pourrait voir dans ce ‘Simple Songs’ la suite d’‘Insignifiance’, tout comme ce dernier avait été perçu par certains à l’époque de sa sortie comme la suite d’‘Eureka’. Cela faisait près de quinze ans que l’on avait plus entendu O’Rourke chanter et aborder la chanson avec une telle… simplicité. Magistral. (et)

duo italo-mancunien, excellent dans cette façon de faire avec une constance prévisible. Cet ‘Urals’ est d’ailleurs le troisième et dernier maillon d’un triptyque initié avec l’éponyme ‘Walls’ suivi de ‘Coracle’ paru en 2011. Après quatre années de pérégrinations communes en studio, il est maintenant entendu que chaque membre va poursuivre sa voie respective en solo de sorte que ceci ressemble à une œuvre d’adieu. Les touches aplanies et planantes de ‘Radiance’ qui closent le disque achèvent de renforcer cette impression de manière subjective. (et)

James Welburn ‘Hold’ Miasmah Recordings

« Like watching a massive twisting fire slowly fading into the open skies, accom-

panied by a drum section so repetitive yet mind bending that you’re unsure if it’s ever going to stop ». On ne pourrait mieux résumer ce disque de James Welburn. Burn. Ce disque à la pyromanie toute assumée, envoûtant comme un brasier de six mètres de haut au fond du bois de Nalogne. Car il est aussi répétitif, aussi versatile que la plus petite particule d’un feu de joie. ‘Hold’ cogne sur la caboche comme un Renan Luce en gueule de bois, ‘Hold’ est aussi bruyant et abrutissant qu’un après-midi à Spa Francorchamps. Les bolides défilent, parfois à toute berzingue (‘Shift’), parfois en traînant la patte (‘Hold’). Entre shoegaze aiguisé et doom atrophié. Mais quelle que soit la vitesse, ces rythmiques matraquées plus fort qu’un

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SDF aux États-Unis finit par prendre possession de nos sens, à solliciter notre matière grise au moindre soubresaut, à la moindre déclinaison du thème de chaque pièce (bien) montée. ‘Hold’ est un disque qui nécessite l’abandon de soi, un disque à écouter la nuit, plus fort que de raison. De préférence couché à terre, en scrutant les étoiles de son plafond. (am)

White Manna ‘Pan’ Cardinal Fuzz

La fièvre, la fièvre et encore la fièvre. ‘Pan’ est un camion space-rock lancé à pleine vapeur dans la rondelle de l’Amérique du Sud. ‘Pan’ c’est le Salaire de la Peur de Georges Arnaud. Un camion bourré d’explosif, susceptible de péter à chaque virage. C’est une course effrénée, une mission-kamikaze d’une heure. Un moteur qui grogne, un volant qui se débat, un urubu, concierge du désert, qui épie le moindre mouvement, prêt à passer le mot aux vautours. ‘Pan’ est un convoi qu’on n’aperçoit même pas. Qui laisse derrière-lui un écho lointain comparable à un étouffante traînée de poussière. Un cadeau empoisonné qui se solde forcément par le délire. Cette frénésie pourrait être comparable à celle des cousins de Wooden Shjips, en encore plus extrême, en encore plus sonique. Et pourtant, ce déluge sourd, personne ne l’entendra, pas même ‘Eshra’, qui conclut l’album sur une cavalcade sablonneuse de douze minutes, sans chant, qui nous montre une vision humaine de l’apocalypse. (am)

Jamie xx ‘In Colour’ Young Turks/Beggars

Jamie Smith n’a même pas encore vingt-sept ans. Et pourtant, on pourrait déjà passer trois chroniques à égrener le chapelet de ses collaborations, de ses remixes, de ses aventures en groupe. A l’écoute de ‘In Colour’, il n’y a plus aucun doute possible : ce mec veut conquérir le monde, être le calife à la place du calife. Ce type possède cette forme d’intelligence – de talent ? – qui lui permet de bouffer quasiment tout le spectre de la musique pop et d’en recracher une synthèse très singulière. Aujourd’hui, après deux essais avec The XX, dont seul le premier a vraiment compté, après un album entier à revisiter le dernier ouvrage de Gil ScottHeron, l’Anglais aux dents longues balance la sauce en solo. Laquelle prend vite – 20.000 cds vendus la première semaine du côté de Londres. Smith donne la patate, fait sourire, danser aussi, c’est le but même si ça parait moins évident que ça n’en a l’air. Ainsi ‘Gosh’, en ouverture, est tout à fait dans le ton du disque : faire monter une tension et souvent la retenir. L’affaire fonctionne par strates, par bidouilles électroniques, qui amènent au bord de l’explosion mais n’arrivent qu’à une sorte d’implosion. Une danse dans la tête. Comme sur ‘Sleep Sound’, mélancolie intrusive à la Four Tet, puis désintégration dans une volée de chœurs métalliques atrophiés. Ce disque est souvent beau. Meilleur moment : ‘I Know There’s Gonna Be (Good Times)’, superbe croisement de soul et de r&b moderne, featuring Popcaan et le rappeur us Young Thug. Très, très bien. (lg)


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special festivals

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Dour Festival . Capital Sounds . M-idzomer . Reggae Geel . Esperanzah! Les Nuits Secrètes . Ronquières Festival . Congés Annulés . Micro Festival . Dranouter Feest in het Park . Ieperfest . Brussels Summer Festival . Cabaret Vert . Pukkelpop + agenda

Dour Festival

15 - 19 juillet

Plaine De La Machine à Feu, Dour mauvaise éducation de Lauryn Hill, l’hip hop comique de Snoop Dog. A la Jupiler Dance Hall, on épinglera surtout le légendaire soulman Lee Fields et ses Expressions, ainsi que Songhoy Blues et son blues malien qui prend aux tripes. Au Boombox, des trucs urbains dont un rappeur de Sète, le port emblématique du folk à moustaches : Demi-Portion balancera un flow qui compte pas pour un quart de barquette de frites sauce andalouse tandis que Starflam ravivera les souvenirs. Mais il y aussi la belle rencontre entre Orlando Julius, une autre figure de l’afrobeat, et les merveilleux Heliocentrics ; groupe de jazz psychédélique spécialisé dans ce genre de collaborations fructueuses (avec Mulatu Astatké entre autres) ; ça va groover grave. Dans La Petite Maison Dans La Prairie, c’est, as usual, le sommaire de Rifraf qui défile. Comme à la parade : Young Fathers, Omar Souleyman, Unknown Mortal Orchestra, Sunn O))), Deerhof, le génialissime Klub des Loosers, BRNS, Timber Timbre, The Drums, Rone, Carl Barât. Et d’autres. Jusqu’à trop de bières, plus soif.

Santigold Dour, clap 27. En 1989, le festival se résumait en cinq noms : Bernard Lavilliers, Gamine, Les Gangsters d’Amour, Les Tricheurs et… Les Innocents dont on salue le retour, là, maintenant. Depuis, on le sait, les scènes se sont multipliées comme par magie (huit en 2015) et l’affiche foutrement radicalisée. Encore une fois, cette année, on ne saura pas tout voir mais on tentera bien de tirer son épingle (punk à nourrice) de la Plaine de la Machine à Feu. Le mieux étant probablement de se concentrer sur la programmation scène par scène, chacune d’entre elles ayant une identité assez marquée. Les gros caractères dérouleront le récital sur The Last Arena et ça sera l’occasion de revoir ou de découvrir quelques pointures : l’électro cross-over tout en consonnes de SBTRKT, Mark Ronson en dj set, l’immanquable grand-père toujours vert de l’afrobeat, Tony Allen, qui donnera un show exceptionnel avec Damon Albarn et Oxmo Puccino – le supergroupe ne livrera que deux représentations cette année autour du monde, il faut en être –, le grunge crado de Drenge, la

Mercredi 15 juillet Th e Last Ar e n a 2manydjs (dj-set), SBTRKT, Jungle, La Smala, Gallowstreet

Jeudi 16 juillet

Th e Last Ar e n a Flume, Mark Ronson (dj-set), Siriusmodeselektor, The Underachievers, Rival Sons, Tokyo Ska Paradise Orchestra, Soviet Suprem Jupiler D a n c e Hall Yelle, Lee Fields & The Expressions, Josef Salvat, Songhoy Blues, Dario Mars & The Guillotines, Carl Craig ft. Mike Banks, Agoria, Model 500, Fabrice Lig B oombo x KRS-One, Starflam, Raury, Lomepal, Demi Portion, Sanzio, KAYTRANADA, Cashmere Cat, Snakehips La Petite Maison Prairie Squarepusher, Young Fathers, Omar Souleyman, Unknown Mortal Orcherstra, Isaac Delusion, Recorders, Modeselektor (dj-set), Ben UFO, KiNK, Benjamin Damage & Doc Daneeka Can n ibal S ta ge Electric Wizard, Kvelertak, A Place To Bury Strangers, Solstafir, Blues Pills, Orange Goblin, Krokodil, My Diligence, Paranoid London, Radium, Igorrr, Perc Red Bull Elektropedia Balzaal Camo & Crooked, High Contrast

ft. MC Stamina, Ed Rush & Optical, S.P.Y. ft. MC LowQui, The Prototypes ft. MC Felon, Optiv & BTK, Maztek b2b Emperor, Kasra, Baz & Simplistix ft. MC Skywalker Dub Cor ner Mad Codiouf, Reggaebus Soundsystem, Crucial Alphonso ft. Irie llodica & Missing Link, Unlisted Fanatic ft. Saimn-l & Moonshine Horns, Gamma Sound ft. Rudy Roots, Atomic Spliff le labo Detroit Swindle, Evian Christ, A.G. Cook, Claude, Seven Davis Jr, FKJ, Dream Koala, The Geek x Vrv, Romare, Kero Kero Bonito

Vendredi 17 juillet T h e Last A rena DJ Fresh, C2C, The Wombats, Tony Allen Review ft. Damon Albarn & Oxmo Puccino, Drenge, A Notre Tour ft. Lomepal, Caballero, La Smala, Exodarap, J.C.R. & Ysha Jupiler Dance Hall Glass Animals, Superpoze, Zola Jesus, Big Freedia, THYLACINE, Joy Wellboy, Noisia ft. 2Shy, Sub Focus ft. ID (dj-set), Pendulum ft. Verse (dj-set) Boombox Danny Brown, Kaaris, Cannibal Ox, Your Old Droog, CJ Fly, JeanJass, Panda Dub, Zion Train, Mungo’s Hifi ft. Solo Banton & Charlie P. La Petite Maison Prairie CocoRosie, Sunn O))), Deer-

A la Cannibal Stage, c’est rendez-vous des punks en tout genre, des hardcoreux, et du rock qui ne rajoutent pas trois tonnes d’arrangements, de quoi remettre son chili con carne avarié avant une nouvelle chopine pour digérer, rots dans ta gueule : retenons les excellents Anti-Flag, le même disque crêté depuis 1989, le même concert depuis toujours, mais le bazar. Quelques sensations du moment aussi, probablement éphémères mais qui font Dour : Circa Waves, réviviscences Strokes et The Bohicas, les nouveaux Arctic Monkeys il parait. Et puis, de quoi passer des nuits folles, de quoi danser à la Red Bull Elektropedia Balzaal, au Dub Corner. Quelques (re)découvertes sous Le Labo : les bidouilles de La Fine Equipe, Laetitia Sheriff, les très bons liégeois de It It Anita, faiseurs d’accalmies et de fureur, ou la pop fofolle et bariolée des Colombiens de Meridian Brothers. Les pass 5 jours sont en vente à partir de 120 euros. Pour une journée, comptez 50 euros. Dour reste, il faut le répéter, ultra démocratique au vu de l’affiche qui tue sa mère.

www.dourfestival.be

hoof, Klub des Loosers, FuGu Mango meets Binti, Vuurwerk, Julio Bashmore, Dixon, George FitzGerald Cannibal Sta ge Gojira, Fear Factory, Anti-Flag, The Black Dahlia Murder, Lofofora, The Black Tartan Clan, John Coffey, Wolves Scream, Dope D.O.D., Carnage, Tropkillaz Red Bull Elektropedia Balzaal Nina Kraviz, Adam Beyer, Tchami, Robert Hood, Pan-Pot, Worakls, Joachim Pastor, Mickey, Raw District Dub Corner Suns Of Dub presents Evolution Of Dub ft. Addis Pablo, Earl16, Exile Di Brave, Strawl, Prince Alla, Jah Bami And The Suns Of Dub, Reggaebus Soundsystem le labo La Fine Equipe, Great Mountain Fire, Husbands, Kid Francescoli, Andromakers, Roscoe, Nicolas Michaux, Mugwump, Alaska Gold Rush, It It Anita

Samedi 18 juillet The Last Arena Ms. Lauryn Hill, Goose, Protoje & The Indignation, Horace Andy, Resonators, Old Jazzy Beat Mastazz Jupiler Dance Hall Roni Size Reprazent, Mo, Kate Boy, AKS, Rangleklods, Yellowstraps, The Bloody Beetroots

(SBCR dj-set), Crookers, Alesia Boombox Black Milk, Orlando Julius & Heliocentrics, Fatima & The Eglo band, LTGL, Losco, Lefto, Floating Points, Lone ft. Konxom-Pax, J Rocc La Petite Maison Prairie The Drums, Carl Barât and The Jackals, Timber Timbre, BRNS, LA Priest, Kennedy’s Bridge, Joris Delacroix (dj-set), Rone, Max Cooper presents Emergence Cannibal Sta ge Hatebreed, Agnostic Front, Terror, Suicide Silence, Defeater, Deez Nuts, Betraying The Martyrs, T.C.M.F.H., Autechre, Clouds, James Holden Red Bull Elektropedia Balzaal Andy C ft. 2Shy, Dirtyphonics, Dj Hazard, Calyx & Teebee ft. LX One, Eptic, DC Breaks ft. MC Carasel, Dimension, Joe Ford, Apashe Dub Corner Weeding Dub, Ackboo ft. Green Cross, Reggaebus Soundsystem le labo Moon Duo, Jonathan Toublin, Jessica93, Laetitia Sheriff, Mars Red Sky, Acid Baby Jesus, The K., Za!, The Scrap Dealers

Dimanche 19 juillet The Last Arena Snoop Dogg, Santigold, The

Strypes, Youssoupha, Tiken Jah Fakoly, The Very Best Jupiler Da nc e Hall Dub Fx, Nneka, Black Roots, Jah9, The Skints, Little X Monkeys, Klangkarussell, Frits Kalkbrenner, Compuphonic Boombo x Pusha T, GUTS, Skepta, Rejjie Snow, Mochélan Zoku, Chinese Man, Den Sorte Skole, Al’Tarba & DJ Nix’on La Petite Maison Prairie Nils Frahm, Palma Violets, And So I Watched You From Afar, Submotion Orchestra, GoGo Penguin, Le Colisée, Jon Hopkins, Kiasmos, Simian Mobile Disco Canni bal S ta g e La Muerte, The Van Jets, The Bohicas, Circa Waves, Eagulls, Raketkanon, Nothing But Thieves, Infected Mushroom, Salut c’Est Cool, Little Big, Vandal Red Bull Elektropedia Balzaal Marcel Dettmann, Seth Troxler, Rodhad, DJ Tennis, Scuba, Recondite, Ame, Darius, DC Salas Dub Cor ner Channel One + Matic Horns, Vibronics, ft. Jah Marnyah, Jah Free, Reggaebus Soundsystem le labo Nozinja, Batida, Clap! Clap!, Acid Arab, Meridian Brothers, Alo Wala, Débruit, The Ex and Fendika, Spagguetta, Orghasmmond


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Capital Sounds

24 - 26 juillet

Carré Rotondes, Luxembourg

Vendredi 24 juillet Napoleon Gold Sekuoia Tickets uniquement en caisse du soir (5 euros) au Gudde Wëllen

Samedi 25 juillet Cristobal And The Sea Av Av Av Wailace Dice Wanda Dillen Dub Tickets uniquement en caisse du soir (10 euros), et invitations pour toutes les personnes ayant acheté un billet pour le festival Food For Your Senses

Dimanche 26 juillet

Mighty Oaks Malgré l’annulation du festival ‘Food For Your Senses’, l’équipe organisatrice de l’ASBL du même nom prend les devants pour proposer une solution de rechange avec ‘Capital Sounds’ . Ce nouvel événement de trois jours prendra place au cours du week-end où aurait dû se tenir le festival initial. Il se tiendra en intérieur et extérieur, en partie au café-concert De Gudde Wëllen et sur le site des Rotondes. Une petite vingtaine d’artistes plasticiens (peinture, installations, photo…) sont également exposés. Carré Rotondes se trouve dans le quartier Hollerich, à 800 mètres à peine de la Gare Centrale de Luxembourg.

Hundreds Cyclorama Monophona When Airy Met Fairy Batsoids Jack Garratt Birth Of Joy Jesper Munk Natas Loves You Mighty Oaks Tickets en prévente (25 euros) via la billetterie digitale: ffys.lu

ffys.eu www.rotondes.lu

M-idzomer

30

juillet -

02 août

M-Museum, Leuven

Jeudi 30 juillet Tuin: Daan, Douglas Firs, Kris Dane F orum: Reymer Zaal 17: Cera Cinema, Cinema Dada

Vendredi 31 juillet Tuin: Avishai Cohen Trio, Philip Catherine, Phronesis F orum: Illuminine Zaal 17: Cera Cinema, Cinema Dada

Samedi 1er août Tuin: Admiral Freebee, Bony King, William Fitzsimmons F orum: Stijn Van De Voorde Zaal 17: Cinema Dada Youngblood Brass Band Projet commun entre le Musée de Leuven, Het Depot et le 30 CC, le M-idzomer est un festival transdisciplinaire qui collisionne harmonieusement musique, danse, arts visuels et performances en tous genres. Cette année encore, le festival louvaniste propose un menu aussi éclectique que copieux et étalé sur 4 jours. Un menu à déguster dans la cour intérieure du Musée de Leuven dont l’architecture contemporaine sied à merveille au concept du festival. Et si l’activité semble se concentrer autour du Musée, c’est toute la ville qui vibrera et se mettra au diapason – notamment - du fantasque Daan (le 30 juillet) et des bardes barbus ou pas (Willam Fitzsimmons et Bony King le 31 juillet). Arsenal et Admiral Freebee complètent une affiche dont la soirée du 1er août s’annonce résolument jazzy avec la présence d’Avishai Cohen Trio et de Philip Catherine. Tarifs entre 24 et 27 euros en prévente, prévoyez 5 euros supplémentaires le jour même ; la formule 4 jours est à 95 euros en prévente. Adresse du jour : M-Museum, rue L.Vanderkelen, 28 à Leuven.

www.m-idzomer.be

Dimanche 2 août Tuin: Arsenal Dance!Dance!Dance!, Youngblood Brass Band, The Me In You F orum: Belpop Bonanza Zaal 17: Cinema Dada


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Reggae Geel

31

juillet -

01 août

Malosewaver, Geel

Vendredi 31 juillet Main S ta ge: Shaggy, Barrington Levy, The Uprising Roots, Assassin, Tydal, Spragga Benz, Christopher Martin Bounce Dancehall: Jah Vinci, Dancehall Station, Deebuzz, Bass Odyssey, 18” Corner: Rory Stone Love, King Shiloh ‘Healing Of The Nation’ Soundsystem, Jahmbassador, Young Warrior Skavill e: Conscious Be, Dr. Huxtable & Axis Valv-A-Tron Sound, Naoko The Rock, Steve Rice The Yard: Dub Colossus Soundsystem, Pascion, Heights Meditation, Ras Malekot, Jah Criss aka Dubmaster, Asfaw Soundsystem, Nicodrum & Friends One Love Café: Bangarang Sound Station, Jah Crisis aka Dubmaster

Barrington Levy

Samedi 1er août

Il a bien grandi depuis 1978, le Reggae Geel. Ce qui n’était d’abord qu’une grosse teuf à spliff est devenu au fil du temps le plus vieux festival reggae en Europe. La 37ème édition sera comme à son habitude partagée sur quatre scènes, entre pointures et héritiers du ragga sur le Main Stage, le Bounce Dancehall réservé aux DJs et Soundsystems, le 18’’ Corner qui résonnera d’un son bien dub, Skaville qui vous fera bouger les genoux et The Yard qui accueillera en plus des derniers groupes quelques documentaires aux parfums de Kingston. Soucieux de l’écologie et des hommes, le Reggae Geel résonne toujours au son du commerce équitable et du recyclage afin de préserver ce petit bout de Jamaïque où déferlent chaque année 65.000 visiteurs… Côté grosses pointures, on retrouve le groove boombastic de Shaggy, son protégé Christopher Martin, la belle Etana et surtout la légende Super Cat, pour la première fois en Europe. Petit rappel : la drogue est interdite sur le site. On se demande bien pourquoi c’est précisé.

Main S ta ge: Josey Wales, Bitty Mclean, Brigadier Jerry, Pressure, Twinkle Brothers, Chuck Fenda, Prezident Brown & Panache Culture, Lukie D, Etana, Super Cat, Christopher Ellis, Charlie Chaplin

Pour surfer sur la vibe, vous pouvez acheter vos tickets en prévente sur le site Internet: 25 euros (vendredi), 30 euros (samedi) ou 40 euros (combi). Sur place: 40 euros (vendredi), 50 euros (samedi) ou 60 euros (combi). Notez que les enfants en-dessous de 12 ans ne paient pas. Le prix du camping est de 10 euros par personne et de 5 euros pour le parking.

Skavill e: Ras Digby, Bottle Of Moonshine Rude Boys Outta Jail, Prince Coxson, Tin Wish Tin & DJ Dab, Sugar Charlie, Artical Ranx, Derrick Morgan & Andy Mittoo,

www.reggaegeel.com

Bounce Dancehall: High Grade Sound, Jamie Rodigan, David Rodigan, Chaka Chaka, Silly Walks & Clay, Jugglerz, Young Gun Superior, Venum Sound, Bugle, Bong Productions 18” Corner: Kibir La Amlak, Legal Shot ft. Mr. Williamz & Shinehead, King Shiloh ‘Healing Of The Nation’ Soundsystem, Jah Heavy Load, I Grade Dub, Jah Shaka, Soul Remedy

The Yard: Solution Sound System, Aurie Styla, Micah Shemaiah, Exile Di Brave, Asfaw Soundsystem, Nesbeth, Rupelsoldaten

Esperanzah!

31

juillet -

02 août

Abbaye de Floreffe, Namur

Vendredi 31 juillet Côté Cour Synapson, Doctor Krapula, Starflam, John Butler Trio Côté J ardin Faada Freddy, Ibeyi, Alpha Blondy Scène Découverte Superska, Vélotronix & 3BS, Atomic Spliff

Samedi 1er août Côté Cour Moaning Cities, Demi-Portion, Massilia Soundsystem, The Avener DJ Set, Gramatik Côté J ardin Kris Dane, Ana Tijoux, Nneka, Melody Gardot Scène Découverte Mochélan, Wonder Monster, Témé Tan, Orchestre International du Vetex, Laid comme vous Seun Kuti 14ème édition dans cet oasis du ‘Lâcher prise’ de l’abbaye, « des sourires en pagaille, un peu tous les accents ». On oscillera – conscient de notre monde en mutation mais détendu des dreads – entre la Cour où ça shakera des clavicules et le Jardin où, alanguis de sons doux, on s’autorisera quinoa fairtrade et jus frais en gobelet réutilisable, une fois les enfants en plein créa au Village de Tatie Choco. Pour nos esgourdes, gardons dans notre viseur Ibeyi, sœurs de soul serpentine, ou Moaning Cities, psyché classe du cru. Vérifions si Lisa est allée à l’école maternelle (si bonne, Simone), mêlons-nous au malin Mali métissé de Songhoy Blues ou à l’afrobeat affolant de Seun Kuti & Egypt 80. Dans la flopée fanfar(onn)e de nouvelles pousses, on chaloupera avec plaisir sur l’’Amethys’ de Teme Tan et on gigotera des anches pour la house cuivrée de Too Many Zooz. Tarifs : les préventes pour le vendredi sont à 30 euros (38 euros sur place), celles pour le samedi et le dimanche à 33 euros par jour (41 euros sur place). Le pass 3 jours (vendredi-samedi-dimanche) se monnaie à 67 euros (84 euros sur place) À ces tarifs, il vous faudra ajouter 12 euros en prévente (16 euros sur place) pour le camping (familial ou pour noctambules) et des frais de réservation pour certains points de vente. À noter qu’un nombre limité d’Article 27 ayant effectué une inscription auprès de leur travailleur social pourront bénéficier du tarif préférentiel de 5 euros.

www.esperanzah.be

Dimanche 2 août Côté Cour Xamanek, Dubioza Kolektiv, Biga*Ranx, Chinese Man Côté J ardin Songhoy Blues, Lisa Simone, Seun Kuti & Egypt 80, Asaf Avidan Scène Découverte Pan de Capazo, Black Flower, Récital Boxon, Too Many Zooz


catch a vibe at:

Fri. July 31 sat. aug. 1

2015

Geel - Belgium MAINSTAGE  Bounce  18 inch  skaville  yard

Barrington Levy Shaggy Super Cat Spragga Benz cHRISTOPHER eLLIS Tydal Chuck Fenda Assassin eTANA DAVID RODIGAN bUGLE STEVE RICE rAS DIGBY jah shaka FULL LINE-UP AND TICKETS:

WWW.REGGAEGEEL.COM REPUBLYK VORT’N VIS & GENET RECORDS PRESENT:

23RD

EDITION

14 15 16 AUGUST 2015

WWW.IEPERFEST.COM

FRIDAY 14 AUGUST

SATURDAY 15 AUGUST

SUNDAY 16 AUGUST

JUDGE CALIBAN

BIOHAZARD

SICK OF IT ALL

ALL OUT WAR CRYPTOPSY DOOM FORÇA MACABRA FRIEND OR FOE GOD DETHRONED GUNS UP HIEROPHANT LOMA PRIETA MÖRSER NATHAN GRAY NAYSAYER PSYCROPTIC RATTUS RINGS OF SATURN TRIAL

ANAAL NATHRAKH BIRDS IN ROW BRUJERIA EVIL INVADERS LIFELESS NASTY NICK OLIVERI DEATH ACOUSTIC OATHBREAKER OI POLLOI ROSETTA SLAPSHOT STEEL NATION STICK TO YOUR GUNS TROUBLE WEHRMACHT WHATEVER IT TAKES

ANCHOR BLACK TONGUE BLACK TUSK CARNIFEX CEREMONY EXTREME NOISE TERROR GBH HORSE THE BAND LIONHEART MAKE THEM SUFFER MAXIMUM PENALTY MONOLORD OBEY THE BRAVE POISON IDEA QUESTIONS RAMMING SPEED STEVE IGNORANT & PARANOID VISIONS SWEET JESUS CONTROLSTATE DISXEASE FALL OF MESSIAH FAMILY OF DOG GIVE INSANITY ALERT KDC RISK IT SCHEISSE MINNELLI SKIN CRAWLER

CHOKEHOLD ENTOMBED AD LESS THAN JAKE PENTAGRAM TOUCHE AMORE WALLS OF JERICHO SATANIC SURFERS

BUN DEM OUT BY THE GRACE OF GOD CHEAP DRUGS DANGERS DECONSECRATE EMBRACED BY HATRED GOVERNMENT FLU xREPENTANCEx

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Les Nuits Secrètes

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juillet -

02 août

Aulnoye-Aymeries Au diable le chassé-croisé des juillettistes et des aoûtiens, direction Aulnoye-Aymeries pour les Nuits Secrètes, quatorzièmes du nom. Fidèle à une ligne de conduite où le public ne se sent pas déguisé en carte bleue juste bon à collectionner les forfaits de téléphonie mobile, l’événement nordiste reste fidèle à une formule gagnante. On débute par une Grande Scène où plane le souvenir magnifique de Bashung, il y donna un de ses derniers concerts. Répartie sur les trois jours, elle verra défiler Portico, The Dø, Balthazar (vendredi), Songhoy Blues, Asaf Avidan (samedi), Vaudou Game et Mountain Bike (dimanche). A quelques pas de là, et dans le cadre plus intimiste du Jardin, quelques noms plus que remarqués planteront leur tente. Meridian Brothers ou Boris Brejcha le vendredi, Superpoze, Minuit et Grand Blanc le samedi, avant l’apothéose du lendemain où les Belges seront à l’honneur: Le Broken Circle Breakdown Bluegrass Band et les Girls In Hawaii, voilà qui en jette dans le slip. Les tarifs étant évidemment des plus démocratiques (12,99 euros/jour et 29,99 euros le pass), on n’hésitera pas une seconde avant de mettre le cap au sud de Maubeuge. Ouais, biloute.

www.lesnuitssecretes.com

Vendredi 31 juillet Grande S cène Portico, Balthazar, The Dø, Jungle J ardin Meridian Brothers, Salut C’est Cool & Bonaventura, N’To, Boris Brejcha, Tijuana Panthers, Traumer

Samedi 1er août Grande S cène Jungle By Night, Songhoy Blues, Asaf Avidan, Deluxe J ardin Superpoze, Minuit, Grand Blanc, Jeanne Added, Fauve, Cosmonauts, Etienne Jaumet

Dimanche 2 août Grande S cène Mountain Bike, Vaudou Game, Groundation, Acid Arab & DJ Bonaventure J ardin Urban Junior, Girls In Hawaii, The Broken Circle Breakdown Bluegrass Band, Cosmonaut, Dddxie

Ronquières Festival

01 - 02 août

Ronquières Le festival trouve tout doucement sa place. Et si l’affiche manque encore par moment de cohérence, elle permet tout de même d’espérer de grands moments – on n’est jamais à l’abri d’un coup de tête de Tom Barman (5 dates au Royaume cet été pour dEUS). Sinon, on peut sans trop de risque annoncer que Charlie Winston rejoindra Saule sur scène pour une surprise que les filles garderont là, tout au fond de leurs petits cœurs éméchés : les deux jouent le même soir, Saule défendant Gonzo, son nouveau projet weezeresque, c’est envisageable. Ce même soir, il y a aussi le rock bien classe de Balthazar – en passe de devenir un classique – et Brigitte, les désormais sœurs jumelles de la disco-pop. Idoine avec un petit blanc sec pour se faire tourner la tête. BRNS et l’excellent collectif La Smala complètent la fort belle soirée. Le lendemain, la pop dorée d’Antoine Chance et les psychédélices de Jacco Gardner effaceront les pitreries dégénératives de Shaka Ponk et ce retour de Kyo dont tout le monde se tamponne.

Samedi 1er août dEUS, Charlie Winston, Brigitte, Balthazar, Dotan, BRNS, L’Entourage, La Smala, Gonzo, Dario Mars and the Guillotines, AIice On The Roof.

Dimanche 2 août Shaka Ponk, Kyo, Christophe Willem, Frero Delavega, Antoine Chance, Talisco, Jacco Gardner, Great Mountain Fire, GrandGeorge.

Comptez 38 boules le ticket journalier, 60 le pass deux jours.

www.ronquieresfestival.be

Congés Annulés

01 - 28 août

Carré Rotondes, Luxembourg-Hollerich, Lux Carré Rotondes anime avec brio un centre de diffusion et de création artistique pluridisciplinaire situé au sein d’un ancien site industriel à Luxembourg-Ville. Chaque été, depuis sept ans maintenant, ce collectif propose ‘Congés Annulés’, un festival étalé et éclaté sur le mois d’août reprenant des concerts, showcases, dj set, et films documentaires. L’affiche joue à la fois la carte de l’éclectisme et de la promotion de petits groupes dont certains sont luxembourgeois. Un stand pourvu en magazines et livres de musique sera installé par la Thèque, le Centre de ressources de la Rockhal. En ouverture cette année on trouvera Klaus Johann Grobe et Clap! Clap! tandis qu’un des moments forts du festival sera sans conteste la venue de Ought le 18 août. Bon nombre d’événements sont gratuits. Le reste est proposé à prix modique, le prix d’entrée oscillant entre 10 et 15 euros. Carré Rotondes se trouve dans le quartier Hollerich, à 800 mètres à peine de la Gare Centrale de Luxembourg.

www.rotondes.lu

Sam 1er août

Dim 2 août Mer 5 août Jeu 6 août Ven 7 août

Sam 8 août Dim 9 août

Mar 11 août Mer 12 août Ven 14 août Sam 15 août Dim 16 août Mar 18 août Mer 19 août Jeu 20 août

Ven 21 août Dim 23 août Mar 25 août Mer 26 août Jeu 27 août

Congés Annulés opening night avec Klaus Johann Grobe + Clap! Clap! + autres groupes Lubomyr Melnyk This is tomorrow Girl Band No Metal In This Battle, AK/DK, WallAce Dice Rival Consoles Industrial Soundtrack For The Urban Decay (film) Seed to tree White Fence Club Of Rome Amy (film) Champs Ought Only 2 Sticks + Wand Napoleon Gold, Emre Sevindik + guest: Glittersberg Cleveland + Ghost Culture B-Movie (film) Viet Cong Sova Stroj The Hussy


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Micro Festival 07 - 08 août

Espace 251 Nord, Rue Vivegnis, Liège Liège

Vendredi 7 août LA Jungle Girl Band Iceage Buffalo Daughter Awesome Tapes From Africa

Samedi 8 août

Jacco Gardner © Nick Helderman Est-ce qu’en six éditions, le Micro Festival ne serait pas devenu le meilleur festival de Wallonie ? Comparaison-poison me direz-vous, mais l’événement liégeois a indéniablement su exploiter un créneau désormais ignoré par les grands festivals : celui de la découverte. Ainsi, les 7 et 8 août, une affiche délicieusement exigeante (mais pas chiante) s’étalera sur la Cité Ardente. Pas moins de treize groupes, inconnus pour la plupart, que l’on brûle d’impatience de découvrir dans l’ambiance bon enfant qui caractérise le Micro. Attention à votre petite santé tout de même, car le 7 août, vos portugaises risquent bien d’en prendre pour leur grade. Le punk noisy des danois plutôt agressifs d’Iceage vous retournera le cerveau, mais sera loin d’effrayer les collègues d’un soir : Girl Band sait y faire en matière de post-punk dégueulasse, et on ne vous parle même pas des locaux de La Jungle qui n’ont pas loupé un cours de math-rock durant leur cycle d’études. Après ce déluge de guitares, vous bougerez bien un brin votre boule histoire de solliciter d’autres sens que l’ouïe ? Pas de problème, le girl band (sans majuscules, cette fois) nippon Buffalo Daughter vous proposera son délire technoïde bien barré qui ambiancera vos corps chétifs pour le set d’Awesome Tapes From Africa qui, si vous êtes encore vivant, agitera vos guiboles à l’aide de musique originaire du néant. Le 8, attention bis, ça frappe fort avec pas mal de belges : le choo-choo RifRaf Benoît Lizen, le math puissant de Mambo et le duo guitare-batterie des Glücks qui devrait se dérouler dans une odeur de sale pisse. Ne ratez pas pour un vulgaire kebab les suisses de Klaus Johann Grobe qui ne seront pas à un synthé hystérique et un mot d’allemand près, faites plutôt votre pause bouffe - y a de quoi faire, et pas que des boulets - juste avant Turzi dont le ciné-club à ciel ouvert contrastera bien avec les frasques de Reverend Beat-Man, plus catholique que personne, dont la prestation devrait (comme à l’accoutumée) rester dans les annales. Il sera alors temps de parler poésie sous LSD à votre partenaire d’un soir devant Jacco Gardner qui présentera son nouveau bébé, mais, soyez sympas, invitez-le (la) à danser sur AK/DK qui vous mettra tous deux dans un état de transe propice à l’after-party (sur, ou hors site). Et voilà, en plus d’avoir trouver votre âme sœur, votre larfeuille sera encore plein de pépettes, vu que le prix pour une journée oscille entre 12 et 15 euros, alors que le pass 2 jours vous reviendra à max 18 euros. Plus Liège la vie !

Benoît Lizen Mambo The Glücks Klaus Johann Grobe Turzi Reverend Beat-Man Jacco Gardner AK/DK

www.microfestival.be

Dranouter Festival

07 - 09 août

Dranouter

Vendredi 7 août Mainstage Asaf Avidan, Bart Peeters, The Magic Numbers, Amsterdam Klezmer Band, Mad Dog Mcrea Cl ubsta ge TaxiWars, William Fitzsimmons, Gordie MacKeeman & His Rhythm Boys, Roosbeef Kerk Volosi, Douglas Firs, Kotjesfolk Nekka Senne Guns, Strand, Goes & De Gasten Klakeye / F olkoff Basco, NV3, MuzMoz

Calexico © Ingo Pertramer Tu danses la gigue au moindre son de cornemuse lettone ? Les fiddlers de la verte Irlande t’étreignent davantage que leur Bushmills Original? Alors à Dranouter, tu frappes à la bonne porte ! Dans ce cru 2015, outre Calexico – plus à vanter à toi, chaland au courant – ou un Taxiwars piloté à flanc de jazz par Tom Barman, les bonnes pioches sont à trouver à la Chapelle : velours soul métissé de châabi de Jawhar, fêlures majestueuses de Broken Twin ou fado d’exception de Lula Pena vous cueilleront. Un zeste de mélancolie au poil avec le William Fitzsimmons, l’occasion de quelques révisions linguistiques dans la langue d’Eddy Wally avec Strand, et l’affaire est dans le folk ! Nouveau système de réservation en ligne : la journée se monnaie à 60 euros, deux jours à 90 euros et le festival complet à 110 euros. À cela, ajoutez le ticket pour le camping à 16 euros et le parking à l’entrée du festival à 7 euros (pas de circulation permise dans le village et les rues avoisinant le camping dès le 6 août). Attention, cette année, le festival change d’emplacement pour prendre place à la Dikkebustraat 234, à côté du Muziekcentrum de Dranouter.

www.festivaldranouter.be

Samedi 8 août Mainstage Red Hot Chilli Pipers, Triggerfinger, Intergalactic Lovers, Het Zesde Metaal, Treacherous Orchestra, Auli, Jan De Smet & De (2) Centimeters Cl ubsta ge Steeleye Span, Kadril, De Temps Antan, Spiro, Louis Barabbas & The Bedlam Six Kerk Ten Strings & A Goat Skin, Lula Pena, Ciaran Lavery & Marc O’Reilly, Jawhar

Nekka Fixkes, Jonas Winterland, Jan Rot, Cherchez La Femme Klakey e / Folkoff Greg Russell & Ciaran Algar, Kongero, Bogus, MuzMoz

Dimanche 9 août Mainsta g e Flogging Molly, The Waterboys, Calexico, Jan De Wilde, Ten Strings & A Goat S, Jan De Smet & De (2) Centimeters Cl ubsta g e AmenRa, Baltic Crossing, I Will, I Swear, The Young Folk, Flanders Ethno Kerk Broken Twin, Spinvis Solo, Myrddin, Razen Nekka Buurman, Nijghse Vrouwen, Lennaert Maes & Andries Boone, Thijs Maas Klakey e / Folkoff Beoga, Surpluz, Follia!, Erlend Viken Trio


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Feest in het Park

13 - 16 août

Donkvijver, Oudenaarde

Jeudi 13 août Pete Howl, Surgeon & Lady Starlight , Raving George, Seba Leconte, TLP, Sentinel Sound, Rakka

Vendredi 14 août dEUS, Band Of Skulls, Girls In Hawaii, Wallace Vanborn, Camo & Krooked, Drumsound & Bassline Smith, Cutty Ranks, Turbulence, Safie & Spreej, Gangthelabel, OZAN

Samedi 15 août Buraka Som Sistema, Arsenal, The Van jets Charlie Winston, Claptone, Compuphonic, SecondCity, The Juan MacLean , AKS, Soldier’s heart, Vic Crezée, STWO, Jarreau Vandal, LOSCO, EAGL, Polar Youth, Willow, Tubelight

Feest in het Park célèbre cette année ses 20 ans et c’est en soi déjà une excellente occasion de faire la fête. Mais lorsque cet anniversaire coïncide avec les 20 ans de dEUS, l’occasion est trop belle de faire d’une pierre deux coups ! Outre donc Tom Barman et sa troupe (le 14/08), la fête la plus branchée des Ardennes flamandes proposera cette année encore une affiche des plus engageantes et éclectiques qui devrait assurément plaire au plus grand nombre. Saluons d’abord la place importante qui est à nouveau réservée aux artistes belges, avec notamment le liégeois Maxime Firket aka Compuphonic, les Girls In Hawaii et les revenants de Starflam. D’autres noms ? Aux côtés de groupes ou d’artistes à la notoriété affirmée ou usurpée (Arsenal, Band of Skulls, Charlie Winston, Wallace Vanborn), se produiront également une kyrielle de noms qui gagnent à être connus : The Van Jets, Buraka Som Sistema, Safi & Spreej, Soldier’s Heart, Scarecrow, Willow et Tubelight. Last but not least, les clubbers seront également de la fête avec Surgeon & Lady Starlight, Raving George, Ozan, Claptone ou Eagl.

Dimanche 16 août Milow, Nneka, Starflam, Scarecrow, CirCo, Kapitein Winokio, Protoje

Pour que la fête soit totale, Feest in het Park est un des rares festivals à baisser ses prix cette année. Pour quatre jours, il vous faudra débourser en prévente 65 euros (jusqu’au 30 juin) ou 70 euros à partir du 1er juillet. Pour 1 journée, comptez entre 10 et 30 euros selon les jours. Pour 2 jours, entre 45 et 50 euros. Le camping est à 15 euros.

www.feestinhetpark.be

Ieper Hardcore Fest

14 - 16 août

Poperingseweg & Hazewindstraat, Ypres

Vendredi 14 août Judge, Caliban, Anchor, Birds In Row, Black Tongue, Black Tusk, Garnifex, Ceremony, Extreme Noise Terror, GBH, Lionheart, Make Them Suffer, Maximum Penalty, Monolord, Obey The Brave, Poison Idea, Questions, Ramming Speed, Steve Ignorant & Paranoid Visions, Controlstate, Disxease, Fall Of Messiah, Family Of Dog, Give, Insanity Alert, KDC, Risk It, Scheisse Minnelli, Skin Crawler

Samedi 15 août

Les fans de rock lourd seront unanimes : le Ieper Hardcore Fest est indubitablement un excellent placement pour quiconque aime faire la fête en s’abreuvant de styles tels que le hardcore, le métalcore, le doom, le sludge, le death métal, sans oublier l’émo et le grindcore, ni non plus le doom ou encore le punk. Indépendamment de l’impressionnante palette de genres qu’aborde le festival, on soulignera aussi les tarifs démocratiques compte tenu de la copieuse et excellente affiche proposée (plus de 90 groupes sur trois jours !). Comme d’habitude, Le Ieper Fest peut s’enorgueillir d’accueillir quelques très gros calibres tels que Caliban dont on peut attendre un show apocalyptique, Biohazard qui signe un réjouissant retour après une trop longue absence, sans oublier les légendaires Sick Of It All qui, fort de trente ans de carrière, font figure de papes de la scène hardcore. Au rayon des vétérans toujours bien en verve, soulignons également les anglais de GBH dont le punk n’a pas pris une ride, Pentagram qui est plus doom que jamais après quatre décennies d’activité ou encore God Dethroned dont le trash/death demeure méchamment abrasif. Si le festival rend hommage aux anciens, il célèbre également la nouvelle génération, comme en témoigne la présence de Friend Or Foe ou Risk It. Saluons aussi la place qui est faite aux combos belges, parmi lesquels Oathbreaker, Family Of Dog et Evil Invaders. Rien que du lourd, rien que du bon ! Sachez qu’un ticket combi vous reviendra à 94 euros et que pour 12 euros supplémentaires, vous pourrez bénéficier du camping. Pour un jour, il vous faudra débourser 48 euros (58 euros avec le camping). Il y a moyen de se procurer les tickets directement sur le site. Le festival aura lieu au carrefour entre la Poperingseweg et l’Hazewindestraat, à 8900 Ypres.

www.ieperfest.com

Biohazard, Chokehold, Entombed Ad, Touche Amore, Walls Of Jericho, All Out War, Cryptopsy, Doom, Força Macabra, Friend Or Foe, God Dethroned, Guns Up, Hierophant, Loma Prieta, Mörser, Nathan Gray, Naysayer, Psycroptic, Rattus, Rings Of Saturn, Trial, Bun Dem Out, By The Grace Of God, Cheap Drugs, Dangers, Deconsecrate, Embraced By Hatred, Government Flu, xRepentacex

Dimanche 16 août Sick Of It All, Less Than Jake, Pentagram, Satanic Surfers, Anaal Nathrakh, Bonecrusher, Bruijeria, Evil Invaders, Lifeless, Nasty, Nick Oliveri Death Acoustic, Oathbreaker, Oi Polloi, Rosetta, Slapshot, Steel Nation, Stick To Your Guns, Trouble, Wehrmacht, Whatever It Takes, All For Nothing, Briqueville, Correction, Enrage, Gust, War On Women


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Brussels Summer Festival

14 - 23 août

Bruxelles

Ven 14 août

Mar 18 août

Ven 21 août

Mont des Arts Charlie Winston, Great Mountain Fire, Douglas Firs Museumplein Family Corner & Movie La Madeleine After Electro, Kid Wise, Bony King, Soldier’s Heart

Mont des Arts Intergalactic Lovers, Roosbeef, Abel Caine Mim Nomi Nomi Museumplein Family Corner & Movie La Madeleine Daan, Vincent Liben

P la c e d es P ala i s Etienne Daho, Girls In Hawaii, Alice On The Roof, Lemon Straw Mo nt d es Arts Amadou & Mariam, Le Peuple De l’Herbe, Skarbone 14 Mi m Les Déménageurs Mu s eu mpl ei n Family Corner & Movie L a Mad el ei ne After electro, MLCD, The Belgians, Gaeten Streel

Sam 15 août

Comme d’hab’, l’affiche s’adresse aux petits et grands, de 7 à 77 ans et propose un large éventail de styles. Le festival commencera sur les chapeaux de roue avec deux soirées alléchantes : d’un côté, la pop rêveuse de Douglas Firs et le grand retour des Great Mountain Fire qui vous feront danser sur du cinq temps. De l’autre, les (très) sensuels Soldier’s Heart qui vous rappelleront les plus belles heures de Beach House, juste avant Bony King dont la BO des Géants ne finit pas de tournicoter dans nos cerveaux. Que du belge, ouais ! Le lendemain, on ne ratera pas Moriarty. Espérons que leur Jimmy soit de la party ! Un peu plus loin, on se laisserait bien tenter par les frenchies du Prince Miiaou : on a jamais été contre les grands chats et l’electro pop sang bleu. Et du rock, il y en aura du rock ? Mais bien sûr m’chou ! Quoi de mieux que les sulfureux Victoria + Jean pour se faire violer les tympans? Le même soir, les inépuisables Archive, et la veille, du lourd avec Therapy ?, Triggerfinger et Romano Nervoso... De quoi nourrir tes plus beaux acouphènes ! Impossible de louper Benjamin Clementine le 17, mais il faudra trancher avec le blueshappening de Heymoonshaker qui joue sur l’autre scène... Libérez votre 21 août pour nos héros nationaux Girls In Hawaii suivi de Lescop... Euuuh, non, Etienne Daho ! Et puis Basement Jaxx le 20 tant qu’on y est. Y aura aussi les Subs et les Ting Tings pour défoncer le capital dancefloor, et si t’es un putain de nostalgique, il y aura une flopée de groupes circa deux-mille: Sharko, Magnus, Mud Flow, Novastar, Soldout, Skarbone 14 (!!), et Disiz qui semble toujours un fou dans sa tête. Et ça coûtera combien? 60 boules en prévente pour tout le festival, pas cher ! Une belle soirée Place des Palais ou au Mont des Arts te coûtera entre 20 et 25 euros si tu t’y prends à l’avance. Ah oui, si t’as des gosses, te fais pas de bile : Nomi Nomi et les Déménageurs se chargeront de tes rejetons. Pour ceux qui n’en ont pas, after tous les soirs jusque 2h30 du mat’ à la Madeleine. Avec la complicité du BSF, nous avons 10 pass d’une journée à vous offrir ! Lesquels se répartissent comme suit : 4 pour la date du 20 août, 2 pour le 21 août, 2 pour le 22 août et enfin 2 pour le dimanche 23 août. Pour remporter un de ces précieux sésames, envoyeznous un mail à l’adresse fabrice.rifraf@skynet.be en n’oubliant pas de préciser dans l’objet la date qui vous ferait plaisir. Bonne chance et bon festival.

www.bsf.be

Mont des Arts Cats On Trees, Moriarty, Elvis Black Stars Museumplein Family Corner & Movie La Madeleine After Electro, Mud Flow, Natas Loves You, Sonnfjord

Dim 16 août Mont des Arts Magnus, Sharko, Gonzo Mim Jong Publiek Museumplein Family Corner & Movie La Madeleine Soldout, Nicola Testa, Le Prince Miiaou

Lun 17 août Mont des Arts Matisyahu, Pierpolak, Heymoonshaker Mim Nomi Nomi Museumplein Family Corner & Movie La Madeleine Benjamin Clementine, Kris Dane, Celena & Sophia

Mer 19 août P lace des P alais Black M, Disiz, Bigflo & Oli Mont des Arts Jali, Riviere Noire, Sarah Carlier Mim Les Déménageurs Museumplein Family Corner & Movie La Madeleine Soviet Suprem, Klö Pelgag, Benjamin Schoos, Sabino Orsini & Jacques Duvall

Jeu 20 août P lace des P alais Basement Jaxx, The Subs, The Ting Tings, Imelda May Mont des Arts Novastar, Matt Simons, Typh Barrow Mim Les Déménageurs Museumplein Family Corner & Movie La Madeleine Boulevard Des Airs, Joseph d’Anvers, Grand George

Sam 22 août P la c e d es P ala i s Triggerfinger, Flogging Molly, Therapy?, Romano Nervoso Mo nt d es Arts Clinton Fearon, Biga Ranx, One Root Mu s eu mpl ei n Family Corner & Movie L a Mad el ei ne After electro, tbc, tbc, tbc

Dim 23 août P la c e d es P ala i s Archive, AaRON, OMD, Paon Mu s eu mpl ei n Family Corner & Movie L a Mad el ei ne Yelle, Victoria + Jean, Perez

Cabaret Vert

20 - 23 août

Charleville-Mézières (FR)

Finir l’été sur un festival qui privilège le développement durable et la responsabilité écologique, à RifRaf on dit trois fois oui. Récompensé en 2013 du prix ‘A Greener Festival’, le Cabaret Vert met à l’honneur l’économie locale et les achats de proximité, tout en proposant à ses visiteurs un cadre convivial et confortable. Après tout, on n’est pas obligé de patauger dans la fiente de pigeon pour défendre ses idées. Le concept vous parle? Cap sur le département des Ardennes, et la très charmante ville de Charleville-Mézières. Si vos notions de géographique datent du premier album d’Alain Souchon, rappelons que ce n’est qu’à 90 km de Charleroi (et à peine plus de Namur) et que trois campings sont prévus pour héberger votre tente, vos liquides désaltérants et votre boyfriend/girlfriend du moment. Deux sont au prix très avantageux de 10 euros pour l’ensemble du festival (une affaire) et, si vous tenez à votre confort douillet, ça a un prix, vous débourserez 20 euros par nuit et par personne pour accéder à un espace privé en... tipi (mais oui). Côté programmation, on relèvera une sacrée flopée de beaux noms, qu’ils soient confirmés ou en développement. Le jeudi, Son Lux démarrera les hostilités, avant de laisser la place à un autre de nos chouchous (Ty Segall) pour son nouveau projet Fuzz. Déjà deux bonnes raisons d’être présent d’autant que l’incontournable Christine & The Queens, l’inamovible Etienne Daho et l’explosif Paul Kalkbrenner assureront la suite. Séquence farandole le lendemain avec Dan Deacon, avant que le toujours sexy Mr Oizo et les bombastiques Chemical Brothers ne secouent le dancefloor. Le samedi, on va taper du pied avec Vandal, fêter le grime avec Skepta, et on se pâmera comme d’hab’ face au magnifique Rone. Atterrissage en douceur le dernier jour, entre la country folk vintage de Kitty, Daisy & Lewis et le toujours vert (of course) Hubert-Félix Thiéfaine, qui offrira un contraste intéressant avec le hip hop de Tyler The Creator. Des sous, et combien? Le pass 4 jours est facturé 80 euros en prévente (88 sur place), le pass 3 jours est à 55 euros (ou 62 le jour même) et le billet d’un jour revient à 32 euros (36 au guichet), sauf le dimanche où, tenez-vous bien, vous accéderez aux lieux pour la somme ridicule de 5 oui, cinq, euros. Let it green, auraient dit Paul, John, George et Ringo.

www.cabaretvert.com

Jeudi 20 août Paul Kalkbrenner, Etienne Daho, Christine And The Queens, Benjamin Clementine, Mastodon, Fuzz, Gramatik, Shamir, Son Lux, Slaves

Vendredi 21 août The Chemical Brothers, Ratatat, Jurassic 5, Zeds Dead, Mr Oizo, The Shoes, The Toys Dolls, Dan Deacon, Wand, Lido, A-Vox, Black Industrie

Samedi 22 août Limp Bizkit, Selah Sue, John Butler Trio, Jungle, Rone, Drenge, Skepta, Vandal, Brothers, Muddy Jack, Rouge Congo

Dimanche 23 août Hubert-Félix Thiefaine, Tyler The Creator, Fakear, Kitty, Daisy & Lewis, Amelie McCandless, Sens Unique


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Pukkelpop

20 - 22 août

Kiewit, Hasselt

alt-J © Gabriel Green

Rendez-vous incontournable, le Pukkelpop sonne traditionnellement la fin des festivités saisonnières. Réputé pour sa programmation avant-coureuse, l’événement s’est quelque peu laissé engourdir par les lois du marché. Ces derniers temps, l’affiche du Pukkelpop (à qui l’on doit des découvertes séminales : Nirvana, Eels, Beastie Boys, Elliott Smith…) avait des allures de petit Werchter. La tête d’affiche était devenue la norme et le rock indépendant s’était progressivement effacé au profit d’une armada électronique de plus en plus envahissante. Aujourd’hui, pourtant, le festival semble retrouver son identité et un certain équilibre. Pour tout dire, l’édition 2015 est même le théâtre d’un étonnant retournement de situation. Bien malin celui qui, cette année, parvient à mettre le doigt sur la tête d’affiche du Pukkelpop. Limp Bizkit ? Linkin Park ? Major Lazer ? Ride ? George Ezra ? Alt-J ? Interpol ? The Offspring ? Franchement, on ne voit pas... Au RifRaf, on aurait bien aimé voir un Blur, un Kanye West, une Björk ou un Nick Cave sur la plaine, mais on ne va pas chipoter. Parce qu’au final, cette situation a du bon : elle remet l’église de Kiewit au milieu du village. En l’absence de mastodontes, la manifestation resserre ses boulons et se focalise de nouveau sur un savoir-faire maison : la musique alternative. On part ainsi à l’assaut de la programmation avec le pressentiment d’y faire d’excellentes rencontres. Comme au bon vieux temps. Le jeudi – « Comme pour les autres jours », nous crie-t-on dans l’oreillette –, on vous conseille vivement d’éviter la scène principale, lieu de rendez-vous des gredins et autres chasseurs de bons goûts (Dropkick Murphys, Kodaline, Zornik, George Ezra, Linkin Park, Rudimental…). Les grands noms du jour sont Jurassic 5 et Interpol. Avec ceux-là, sur scène, c’est toujours un succès. Ailleurs, on butine à tous les genres dans la joie et la bonne humeur. Au rayon électro, il y a Fakear, Flako, Ghost Culture, Mr. Oizo et Hudson Mohawke. Pour la soul, on peut compter sur les efforts sensuels et dégoulinants du bon vieux Charles Bradley. En matière de pop, on s’en remet à Gengahr, Natalie Prass et Future Islands. Côté punk et rock’n’roll, on enfourche volontiers Mountain Bike et on s’en va siffler des bières en pleine montée avec Pissed Jeans et Bad Breeding. Dans un registre hybride, on s’en remet à Stuff. Mais wééééé. Le lendemain, on se faufile entre Bastille, Passenger et Major Lazer pour atteindre nos principaux objectifs de la journée : Courtney Barnett, Ought, Father John Misty, FFS (la rencontre au sommet entre Franz Ferdinand et Sparks), The Districts, Amenra, Goat, Fat White Family. Sans oublier de se déverrouiller les guiboles sur le dancefloor avec Jamie XX et John Talabot. Le samedi, c’est la fête du slip. Il y a de l’amour à partager sur toutes les scènes du festival. Les retours de Ride, The Offspring ou Evil Superstars devraient rencontrer les faveurs du public. D’autres artistes de l’affiche profitent du dernier jour du Pukkel pour présenter leurs nouvelles productions en avant-première : Tame Impala, Son Lux, James Blake ou Four Tet. Pour le reste, on vous recommande les concerts de Raketkanon, Condor Gruppe, Viet Cong, Kate Tempest, Todd Terje ou Tyler The Creator. Et, avec tout ça, si vous n’êtes pas contents, on ne peut plus rien faire pour vous. Bisous bisous. Tous les tickets d’une journée sont épuisés. Pour profiter du Pukkelpop cette année, il convient dès lors de se procurer un combi, soit un pass trois jours vendu au prix de 199 euros. Une somme coquette à laquelle il faut encore ajouter des frais de réservation (5,5 euros) et de mobilité. Ainsi va la vie.

www.pukkelpop.be

Goat

Jeudi 20 août Architects - Baauer - Bad Breeding – Beatsteaks – Bleachers - Boys Noize – Brodinski presents Brava - Cardiknox - Charles Bradley & His Extraordinaires - Chunk! No, Captain Chunk! – Craze - Curtis Harding – Cymbals Eat Guitars Django Django - Dropkick Murphys - Echosmith - Enter Shikari – Fakear - Flako – Future Islands - Gengahr - George Ezra – The Get Up Kids – Ghost Culture - Hannah Wants - Hudson Mohawke Live – I Will, I Swear - Interpol - John Coffey - Jurassic 5 - Knife Party - Kodaline Kygo - Lianne La Havas – Lido - Limp Bizkit Linkin Park – LTGL - Machinedrum - Madeon - Mew - Michael Kiwanuka - Mountain Bike - Mr Oizo – Nadiem Shah - Natalie Prass – The Neon Judgement - N’to Paolo Nutini - Pissed Jeans - Prhyme feat. Adrian Younge – Pomrad - Rebel Sound – Residual Kid - Roots Manuva - Rudimental - Safi & Spreej - Seasick Steve – The Sha-La-Lee’s - Shameboy - Sigma Live - De Sluwe Vos live (Kontra Album Show) – DJ Snake - St. Grandson - The Story So Far - Strand Of Oaks – Stuff. – Team William - Thomston - Tout Va Bien - Ty Dolla $ign – Zinger - Zornik

Vendredi 21 août Above & Beyond – Acid Arab DJ Set - Adam Beyer - Algiers – All Tvvins - Amenra - Atreyu - Bastille – Billie - Black Box Revelation - Black Sun Empire – Bony King Christine And The Queens - Chvrches - Coheed And Cambria - Courtney Barnett - Daniel Avery b2b Erol Alkan - Diplo - The Districts - Dorian Concept Liveband feat. Cid Rim & The Clonious - Duke Dumont Live - Ellie Goulding - Elliphant Faisal – Fat White Family - Father John Misty – FFS (Franz Ferdinand & Sparks) - Flosstradamus – Frank Carter & The Rattlesnakes - Ganz - The Gaslight Anthem - Gazelle Twin – The Germans - Go March – Goat - Hate & Merda - Ho99o9 - Jamie xx - De Jeugd Van Tegenwoordig - John Talabot - Karenn live - King Hiss - Låpsley - Len Faki - Little Dragon - Little Simz - Major Lazer - Mastodon - The Menzingers - Meteor Musik - Mini Mansions - DJ Mustard – Ought - The Parov Stelar Band - Passenger - Porter Robinson live – Radkey – Rhodes - Shura - The Soft Moon SPOR - TLP - Trixie Whitley - Twenty One Pilots - Thy Art Is Murder – The Upbeats – Vuurwerk - Your Highness

Samedi 22 août Alice On The Roof - Allah-Las - All Time Low – alt-J - A-Trak - Bear’s Den – Beauhause - Benjamin Booker – Brutus - Charli XCX – Condor Gruppe - Critical Soundsystem - Mefjus x Kasra x Enei - Dead Souls – The Dear Hunter - Dez Mona - The Dillinger Escape Plan - Dolomite Minor – Douglas Firs – Dusky – Evil Superstars - Four Tet - Gorgon City Live - Halestorm – Howling - In Flames James Blake - Kate Tempest - The Maccabees - The Magician - Manchester Orchestra Metrik feat. Dynamite MC - Meuris – Michael Midnight - Milk Teeth Netsky - Odesza - The Offspring - Pond - Portico - Raketkanon - Raving George - Ride - Shadow Child – Shamir - Single Mothers - Slaves - Son Lux - The Sore Losers – Statue - The Subways - Tale Of Us - Tame Impala – Tiga Live - Todd Terje & The Olsens - Toxic Shock - Truckfighters - Tyler The Creator – Underworld - Viet Cong - The War On Drugs - What So Not - Wilkinson live


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Festival au Carré 28 juin - 11 juillet Carré Des Arts, Mons

02/07: 05/07: 06/07: 07/07: 08/07: 10/07: 11/07:

Cats On Trees Dominique A Chastity Brown Saule meets Eusebio Martinelli Gipsy Orkestar Omer Avital Arno: European Peace Collectif Soul Rebels Brass Band

m on s 20 1 5 . e u

04/07:

Rise Against, Wu-Tang Clan, Eagles Of Death Metal, Gramatik, Kate Tempest, Kontra K, We Were Promised Jetpacks, The Disliked, Ice In My Eyes, The Tame & The Wild 05/07: Muse, Alt-J, Skip The Use, Mutiny On The Bounty, Marmozets, Echosmith, BRNS, Talisco, Dotan rockafield.lu

Rock’n’Roll Tonight 3 - 5 juillet Grand Place, Auvelais

03/07: 04/07:

Joseph, My Diligence, Dario Mars and The Guillotines, Big Moustache Bandits, Yew, Dissident, Todo Esta Aqui, Powerballs, Bold, ….

Los Barlos, film: ‘Christine’ Dandy Shoes, The Dog’s Band, Majestic Mojo & The Old Bananas, Doghouse Sam & His Magnatones, Mister Cover, Mike Fantom & The Bop-A-Tones 05/07: Redneck Brass Band, Little X Monkeys, Little Roman & The Dirty Cats, Nina & The Hot Spots, The Queen Kings

b ea c hd a y s. n e t

rnrtonight.be

Beachdays 2 - 5 juillet Parking du Marché, Esneux

Main Square 3 - 5 juillet Arras Citadel, Arras, Fr

03/07:

Lenny Kravitz, Shaka Ponk, The Script, Hozier, Patrice; George Ezra, Rone, Lindsey Stirling, Kodaline, Sheppard, The Arrogants 04/07: Muse, Skip The Use, Madeon, Rival Sons, Twin Atlantic, Circa Waves; Royal Blood, Fakear, Charli Xcx, James Bay, BRNS, Coasts, A-Vox 05/07: Pharrell Williams, Mumford & Sons, Lilly Wood & The Prick, IAM, Tiken Jah Fakoly, Rudimental; The Avenger, Oscar & The Wolf, Ilovemakonnen, Josef Salvat, Tim Fromont Placenti mainsquarefestival.fr

Couleur Café 3 - 5 juillet Tour & Taxis, Brussel Bruxelles

03/07:

Dub Inc, Wu-Tang Clan, Arsenal, The Magician, Kavinski, Wyclef Jean, Crystal Fighters, Hiatus, Shantel, AKS; DJ 22 Tracks, ... 04/07: Caravan Palace, 1995, La Chiva Gantiva; Etienne de Crecy Superdiscount 3, Modestep, Starflam, Israel Vibration; Kassai All Stars, G-Eazy, Fugu Mango & Binti; Glü, ... 05/07: Cypress Hill, Groundation, Milky Chance; Buraka Som Sistema, Xavier Rudd, Joey Bada$$, Sergent Garcia, La Smala, Pucho Diaz; DJ Lefto, Branko, STUFF., ... c oul eurc af e . b e

Rock A Field 3 - 5 juillet Herchesfeld-Roeser, Luxembourg, Lu

Louvain La Plage 3 juillet - 2 août centre, Louvain-La-Neuve

04/07: 10/07: 11/07: 18/07: 21/07: 24/07: 25/07: 01/08:

Alek & Les Japonaises, Lylac Kris Dane, Daan Blemzia, Tram 33 FaOn FaOn, Julien Jaffres J’en Rafolk Joe Bel, Nicola Testa Laid Comme Vous, In Lakesh Colline Hill, Mr.Geezer Young

g c v olln.be

TW Classic 4 juillet Festivalpark, Werchter Robbie Williams, Anouk, Faithless, Anastacia, The Scabs, Texas twc lassic .be

10 + 11 juillet

Tentencomplex Bevegemse Vijvers, Zottegem

10/07:

Fiddler’s Green, Jett Rebel, Novastar, Saxon, Ed Kowalczyk, Toto; DJ Ginger, Funk D, Smos, Murdock, Mark With A K, Wolfpack 11/07: Zwartwerk, The Mirror Trap, The Scabs, Yellow Claw, OMD, Arsenal, Placebo; Deejay Diskobox, Lennert Wolfs, Laston & Geo, Megamen, Kid Crème, Dirk Stoops, Green Velvet rock-zottegem.be

Sjock Festival 10 + 11 juillet Poeyelhei, Gierle

Kasteeldomein, Perk

9 - 12 juillet Parc Astrid, Coronmeuse, Liège

09/07: Kendrick Lamar, Coeur De Pirate, The Dø, Rae Sremmurd, August Alsina, Flatbush, Zombies, Starflam, Freddie Gibbs, Denzel Curry, La Smala, Logic, STUFF., Atomic Spliff, Hesytap Squad

10 - 12 juillet Minnewaterpark, Brugge

10/07: Grace Jones, Goose, Gabriel Rios, Perfume Genius, Jake Isaac & Band 11/07: Balthazar, John Hiatt, Timber Timbre, Jessie Ware, Black Rebel Motorcycle Club, Sohn, Het Zesde Metaal, … 12/07: dEUS, The Kooks, Thurston Moore, Anna Calvi, James Vincent McMorrow, Two Gallants, Benjamin Clementine & Band, Dans Dans cactu sf estiva l .be

Lasemo 10 - 12 juillet Domaine d’Arenberg, Enghien

10/07: Ayo, Cali, Dalton Telegramme, Deluxe, Odieu et Le Feu, Uncle Waldo 11/07: Arno, Collectif 13, Debout Sur Le Zinc, Grand Ben, Les Vaches Aztèques, Les yeux d’La Tête, Mambo, Poulycroc, Robbing Millions 12/07: Alice Francis, Bénabar, Cédric Gervy, Faon Faon, Joe Bel, Lamuz Gueule, Les Compagnons du Temps, Les Déménageurs, Les Wampas las emo.be

Gent Jazz Festival 10 - 19 juillet De Bijloke, Gent

04/07:

Les Ardentes

Bastille, Kraftklub, Boys Noize, Balthazar, Fox, Nothing But Thieves

Rock Zottegem

4 + 5 juli GusGus, Flight Facilities, Soul Clap, Aeroplane, Hosh, Monkey Safari, Tout Va Bien, Marek Hemmann, Adana Twins, Susanne Sundfor, Black Strobe, Tiger & Woods, Zimmer, ALB, Konstantin Sibold, Montevideo, Stu Larsen, Animal Trainer, Nick Monaco, Robosonic, Doctor Dru, Kruse & Noernberg, Rina Mushonga, Bambook, Claapi ft Santana, Lumoon & Robin 05/07: Art Department, Kölsch, Kollektive Turmstrasse, Jazzanova fr Paul Randolph, Herbert, Bob Moses, Finnebassen, Hvob, Robag Wruhme, Compuphonic, Attari, Sailor & I, Roosevelt, Feathered Sun, Aquarius Heaven, Hydrogen Sea, Andrew Ashong, Dubl & Nase, Nathan Øye, Antilope, Sushiflow

Cactus Festival

lesarden tes.be

Paradise City

pa r adi seci ty.b e

03/07:

10/07: Paul Kalkbrenner, dEUS, A$Ap Rocky, Oscar & The Wolf, La Roux, De La Soul & Big Band, Bakermat, Bonobo DJ Set, BRNS, Claptone, The Avener, Joke, Temples, Hercules & Love Affair, Hanni El Khatib, Baxter Dury, Binkbeats, Lapalux, Lost Frequencies, Mount Kimbie, Nick Mulvey, Criolo, Tom Mcrae, Feu!, Chatterton, Paon, Fùgù Mango, Alaska Gold Rush 11/07: Nicki Minaj, Iggy Pop, Paul Weller, The Hives, Charlie Winston, Benjamin Clementine, Nero DJ Set, Flux Pavilion, Rl Grime, The Charlatans, James Vincent Mcmorrow, Clark, Gaz Coombes, The Experimental Tropic Blues Band, Roscoe, Forest Swords, Ben Khan, Paula Temple, Woods, Slow Magic, King Gizzard & The Lizard Wizard, Great Mountain Fire, Icicle, Bed Rugs, Elvis Black Stars, Grandgeorge, Konoba 12/07: D’angelo, Fauve, Metronomy, Balthazar, Black Rebel Motorcycle Club, Tinie Tempah, Erlend Øye, Mountain Bike, Ratking, Sleaford Mods, Big Flo & Oli, Alice On The Roof, L’or Du Commun

10/07: Reverend Horton Heat, Batmobile, The Sharks 11/07: Imelda May, Southern Culture On The Skids, John Coffey, Heavy Trash, Lisa And The Lips, Bloodshot Bill, The Space Cadets, Black Mambas, Jake Calypso And His Red Hot, Walter Broes (and the Mercenaries), The Bloodhounds, The Deaf, Annita And The Starbombers, The Tinstars ft. Ruby Pearl, The Cheaterslicks, The Vibromatics, Destroy-Oh-Boy, We’re Wolves 12/07: The Hives, Backyard Babies, La Muerte, The Sweden Special feat. Domestic Bumblebees And Harmonica Sam, Fifty Foot Combo, The Fleshtones, Pat Capocci, The Rhythm Shakers, The Country Side Of Harmonica Sam, Jai Malano And The Rhythm Dudes, The Barnstompers, OFF!, Powersolo, Cuda, The Big Time Bossmen, The Backseat Boppers, ID!OTS, Hometown Gamblers, The Grave Brothers s jock.com

10/07: Bill Laswell presents The Master Musicians of Jajouka, Jack DeJohnette, Larry Gray & Roscoe Mitchell, Kris Davis Infrasound, Keenroh XL; Trio FraanjeReijseger-Sylla, David Virelles Mbókò 11/07: Charles Lloyd Quartet, Joe Sanders & Kendrick Scott, Abdullah Ibrahim Mukashi Trio, Vijay Iyer Trio, FlikFlak, Toine Thys Trio, Yuri Honing Acoustic Quartet, ... 12/07: Tony Bennett & Lady Gaga, Bill Charlap Trio, Stéphanie Belmondo Trio; A Tribute to Billie Holiday dj-set by Kurt Overbergh, Michel Bisceglia 15/07: Zaz, Melanie De Biasio, Andreya Triana, Alice On The Roof; Isolde et Les Bens XL, Little Dots 16/07: Rodrigo y Gabriela, Gary Clark Jr., Laura Mvula, Rhiannon Giddens; Nordmann, Ignatz & De Stervende Honden 17/07: Van Morrison, Ginger Baker Jazz Confusion, Bony King; Flying Horseman 18/07: Gregory Porter, Neneh Cherry with RocketNumberNine, Snarky Puppy, Gogo Penguin; Stuff., BRZZVLL ft Anthony Joseph gentjazz.co m

Brosella Folk & Jazz 11 + 12 juillet Théâtre Verdure, Bruxelles

11/07:

Lolomis, April Verch Band, Zefiro


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Torna & Frank Vaganée Trio, S.A.R.S., Martha Tilston, Afenginn, Quentin Dujardin Trio & Ialma 12/07: Antoine Pierre Urbex, Guillaume Perret & The Electric Epic, Ulf Wakenius Quartet, Juan Garcia-Herreros ‘Snow Owl’, Frank Deruytter’s OTO-Machine, JM Jazz World Orchestra, Dries Laheye b r os e l l a . b e

Rock’n’Roll Train Festival 11 + 12 juillet @ Les Remparts, Longwy, Fr

11/07:

No One Is Innocent, Pro-Pain, Zuul FX, Porn Queen, Malemort, Coldstone, First Rage, The Way I Am 12/07: Biohazard, Crucified Barbara, Loudblast, Opium Du Peuple, Riot Gun, Cosmogon, The Tracks, Lightmare rnr-train.fr

Dour 15 - 19 juillet voir page: 26

Rock Herk 17 +18 juillet Olmenhof, Herk De Stad

Foggy, Stuff., fête à Benjamin Schoos et Perry Rose, Gonzo, Hypoxia, Ici Baba, Kyo, Lemon Straw, Sage Comme Des Sauvages, Sharko, Suffocating Minds, Talisco, Victoria+Jean 18/07: Alice On The Roof, Alix Perez, Antoine Corriveau, Cali, Céléna - Sophia, Douchka, Dragon Elliott, Electric Château, Fantøme, Florent Pagny, fête à BJ Scott & Kid Noize & MontparnassE, Hucci, Julie Blanche, Larko, Little X Monkeys, M-R Mayele & Th.Hercod, Quentin Mosimann, Romano Nervoso, S-Hasch, Typh Barrow 19/07: Airco, Beauhause, Bony King, Bigflo & Oil, Christophe Willem, Cats On Trees, Djinn Saout, Compuphonic, Gad Elmaleh, From Kissing, Guess What?!!, Garcia Goodbye, Losco, Henri PFR, Monogrenade, Michael Jones, Old Jazzy Beat Mastazz, Nicola Testa, Salomé Leclerc, Romy Conzen, Vianney, soirée Cadran 20/07: 32-10, AKS, Antoine Chance, Aprile, Baden Baden, Brigitte, Calogero, Camélia Jordan, Dany Rodriguez, Denis K, Fréro Delavega, Futurians, Fête à Hugo & Mario Guccio & Link, Gibus, Grandgeorge, Matt Heize, Maxime Malevé, Pierre, Sarah Carlier, Shawn Jobin, Vincent Liven fr anc ofolies.be

Boomtown 21 - 25 juillet Kouter & Ha’, Gent

21/07:

17/07:

Nathan Fake, Gui Boratto, The Subs, Blood Red Shoes, Baths, BRNS, Zinger, El Yunque; Psychonaut, Bear, Evil Invaders, Napoleon, No Turning Back, H2O, The Panacea, TC 18/07: The Whatevers, Helmet, Slowdive, Meuris, Eagulls, Wallace Vanborn, Hydrogen Sea, Afterpartees, The Sha-La-Lee’s, Teen Creeps; DJ Marky ft. SP:MC, M&T ft. MC Mota, Comback Kid, Expire, Raketkanon, White Jazz, Landscapes, Briqueville, Maze, Wolves Scream ro ck he r k . b e

Blues Festival 17 - 19 juillet Festvalterrein, Peer

17/07: Ian Siegel, Little Hook, Little Steve & The Big Beat, Sugaree 18/07: Melissa Etheridge, Emmylou Harris & Rodney Crowell, Guitar Shorty, Shakura S’Aida, Wille & The Bandits, Dynamite Blues Band, Claude Hay 19/07: Beth Hart, Eric Burdon & The Animals, K’s Choice, The Scabs, Preston Shannon, Rootbag, Tiny Legs Tim b l u e s fe s t i v a l . b e

Les Francofolies 17 - 20 juillet Centre de Spa

17/07: Arno, Besac-Arthur, Bredren, DJ Ridooo, Daan, Dubnology & NoName Crew,

Unknown Mortal Orchestra, Team William, Great Mountain Fire, Lohaus, Sperwer; Sun Kil Moon, Chantal Acda, Karen Vanhulle; Tora, Yuko 22/07: Het Zesde Metaal, Jacco Gardner, Douglas Firs, Berg, Momma Said No; Lambchop, Love Like Birds, Milo Meskens; Oaktree & Avondlicht, YellowStraps 23/07: Flip Kowlier, BRNS, Faces On TV, Freaks Up Front, Ides Moon; Andy Stott, Vuurwerk, First Last Anybody; Torn Hawk, Sekuoia 24/07: Meuris, Hong Kong Dong, Bed Rugs, Dirk., Wooly Mammoths; The Hickey Underworld, Wallace Vanborn, Onmens; The Germans, Stadt; Gabriel Rios 25/07: DJ Eppo Janssen, Tourist LeMC, Soldier’s Heart, Kenji Minogue, Zwartwerk, Modern Art, Kapitein Winokio; Dans Dans, Condon Gruppe, Silke; Blaeu Blume, Cold Specks; Gabriel Rios boomtownfestiv al.be

Sfinks Mixed 23 - 26 juillet Molenveld, Boechout

23/07:

Jan Leyers, Malinkanw, Los de Abajo, Uproot Andy; Falcons de Barcelona, Papa Mojito 24/07: Tomi & Su TimbaLight, Cheikh Lô, Slongs Dievanongs, Discobaar A Moeder; Falcons de Barcelona, Papa Mojito, Malikanw 25/07: Olcay Bayir, Federico Ordoňez, Noreum Machi; Falcons de Barcelona, Papa Mojito; Ketnetband, N’Faly Kouyaté, El Niňo y la Verdad, Mashrou Leila, Bunny Wailer, NoMobs 26/07: Esinam Dogbatse, Ndima, BNachar Mar Khalife, Bossa Negra; Radio Oorwoud, El Junctacadáveres, Imghrane, Ferro Gaita, Bart Peeters; Falcons de Barcelona, Papa Mojito, The Shady Greys sfinks.be

Abstrakt, Faces On TV

Tomorrowland 24 - 26 juillet De Schorre, Boom

24/07: Michael Beltram, Sven Van Hees, Audioboulevard,Avicii, David Gueta, Steve Aoki, Nicky Romero, Alesso, … 25/07: Armin Van Buuren, Blasterjaxx, Dillon Francis, Dimitri Vegas & Like Mike, Otto Knows, Yves V, … 26/07: 3 Are Legend, Afrojack, Arty Dannic, Hardwell, Steve Angelo, Tiësto, … tomorrowland.be

Irie Vibes 24 + 25 juillet Handzame/Kortemark

24/07:

Donette Forte’s Urban Lions, IQulah Rastafari, Jah Marshall Soundsystem & Mighty Massa, DJ Woekie, Lazarius Soundsystem, Jah Works 25/07: Rhytmites, La Familya, Mark Wonder & Fiyah Nation Band, Antwerp Gipsyska Orkestra, Vivian Jones, Black Slate, Chalice Soundsystem, Word Sound & Power ft Jimmy Ranks, Kundabuffi, Bizarorama, Ed & The Gaitors, Ben Cane, Musika Agresija, Jah Works dev-greenf orward.be

Capital Sounds 24 - 26 juillet voir page: 27

Bluebird Festival 25 juillet Evelette

Pierre Lizée, Youssef Swatt’s + La Trilogique & DJ Klash, Skarbone 14, Caballero, Mountain Bike, Zénobe & Gaston; Dust On Fire, Uncle Waldo, Tiny Legs Tim, Atomic Spliff & The Rebel Dubz, Big Moustache Bandits bluebirdf es tival.be

Bruksel Live 25 juillet Théâtre de Verdure, Bruxelles The Geraldines, Teranga Band, Hydrogen Sea, Joy Wellboy, Robbing Milions, Zap Mama, LeFto, Vuurwerk; Haring, Moodprint, Yellowstraps, Mo Kolours, Young Marko, Andrès, Marshall Jefferson, Huxley, Deg & A Bhreme; 54Kolaktiv, Palsembleu, DJ Sofa, &apos, Crumar Young, Pruikduif, Onmens, Mr Marcaille, Le Club Des Chats, Hiele, Joost De Lyser, The Acid Mercenaries, Vikkei; Livitones, 3 Of A Kind, Kenny Travers, Lockwood, Uptop Soundsystem, Polygon, Dtekt b2b Kinkie, DJ Gette, Binobi, Kings Low, Peas, DJ

bruks ellive .be

M-idzomer 30 juillet - 2 août voir page: 27

Reggae Geel 31 juillet + 1 août voir page: 28

Esperanzah! 31 juillet - 2 août voir page: 28

Suikerrock 31 juillet - 2 août Grote Markt, Tienen

31/07:

Charlie Winston, Anouk, Starsailor, Novastar 01/08: Magnus, Oscar & The Wolf, Willow, The Van Jets, The Subs, The Sisters Of Mercy 02/08: Marco Borsato, Clouseau, Kapitein Winokio, Nielson, Yevgueni s uikerrock. be

Les Nuits Secrètes 31 juillet - 2 août voir page: 30

Lokerse Feesten 31 juillet - 9 août centrum, Lokeren

31/07: Martin Solveig, Mika, Milow, Janez Detd, Nouveau Riche All Stars; Nadiem Shah, Rockwell ft. MC Mantmast, Murdock, Rakka, Ganthelabel, Rakka 01/08: DJ Dirk Stoops, Marco Borsato, Clouseau, Yevgueni; Franky Jones, Yves Deruyter, DJ Ghost, Quincy, The Greatest Switch: Michael Midnight 02/08: Soulfly, Rob Zombie, Black Label Society, Channel Zero, Skindred; TLP, Killa Tactics, Davidov, Zwartwerk, Black Frank 03/08: DJ Gigolo’s In Retirement, dEUS, Belle And Sebastian, The Kooks, Het Zesde Metaal; Raving George, (PHASE), Kr!z, vi.be-band 04/08: DJ Willem Jongeneelen, The Bootleg Beatles pt 2, Status Quo, Tom Jones, The Bootleg Beatles pt 1; DJ Hype ft. MC Daddy Earl, Annix, Tito & Echo Virus, Drumslave b2b La Junta ft. MC 3xB 05/08: DJ Eppo Janssen, Kaiser Chiefs, The Jesus And Mary Chain, Mark Lanegan Band, La Muerte; Lefto, STUFF., SupAfly Collective, Vuurwerk, Woods 06/08: Raving George, Oscar & The Wolf, Tori Amos, Rae Morris, Tout Va Bien; Nasty, Wisdom In Chains, Backfire, Malevolence, Broken Teeth, Pay No Respect, Coldburn 07/08: Trentemöller, Goose, Leftfield, Etienne de Crécy presents Super Discount 3, Safi & Spreej; Red D, De Sluwe Vos, Karotte, Spacid, Leesa 08/08: Giorgio Moroder, CHIC ft. Nile Rodgers, The Van Jets, Tourist LeMC; Well Shaped Bushes + Tomas De Soete, Hermanos Inglesos, Kenji Minogue, Billie, Hayden James, Go March 09/08: DJ Bryan Teddy, Arsenal, Robert


Conga 2015 Annonce RifRaf 100x285.pdf

Plant and The Sensational Space Shifters, Stephen ‘Ragga’ Marley, Songhoy Blues; FeestDjRuud, DJ SASH!, Frenz & Sisco, Radio Rommelmarkt lo k er s efee st e n . b e

Ronquières Festival 1 + 2 août voir page: 30

Congés Annulés 1 - 28 août voir page: 30

Micro Festival 7 + 8 août voir page: 31

Afro C Festival 7 + 8 août Park ’t Paelsteenveld, Bredene

DJ Bobalicious, Ken Booth, Da Cruz, Kunbe; DJ Kumbia Beats, Chicos Y Mendez, Bottle Of Moonshine; East End Rock Invites 08/08: DJ Tim Arisu, Dubioza Kolektiv, Bazurto All Stars, TenTemPiés, Akalé Wubé, Klody Ndongala, DJ Socrates; Turntable Dubbers, La Sra. Tomasa, Jack Parow, Black Slate, Faya Dub, Sky Fire Soundsystem; DJ Funky Bompa, Opmoc, Jaune Toujours, Jamaican Jazz Orchestra; Last Warning Sound, North Venice Crew, Raggaravane Sound System afr o c a r i b b e a n . b e

Antilliaanse Feesten 7 + 8 août Blauwbossen, Hoogstraten

07/08:

Grupo Niche, Popcaan, Merengue All Stars, Haila, Henry Mendez, Tizzy Of Antigua & Barbuda, Chacal Y Yakarta, Bazurto All Stars, Rebels Band, Hollie Cook, Ghetto Flow 08/08: Farruko, Mr. Vegas, Silvestre Dangond, Kes The Band, Adolescent’s Orquestra, Toby Love, Laritza Bacallao, Kankantrie, Chache Royale, La Dame Blanche, Napalma, Gato Preto, Satisfaction an ti l l i a a nse f e e st e n . b e

Dranouter 7 - 9 août voir page: 31

Gouvy Jazz & Blues 7 - 9 août Ferme Madelonne, Gouvy Dani Klein, Sal La Rocca Quartet, Manu Di Bango, Bobby Watson Quartette, Renaud Patigny Quartette, Myrddin Jazz Flamenco, Stéphane Belmondo, David Sanchez Quartette, Nitcho Reinhardt Trio, Bruce Ellison & The Jellodies, Leburn Maddox’s Blues Band, Candye Kane Blues Quartette, Wille And The Bandits, The Rattlers, Joe Louis Walker, Hypnotic Wheels, … g o uv y. eu/m a d e l o n n e

24/06/2015

14:28

29° Gaume Jazz festival 7 - 9 août

VIET CONG, GHOST CULTURE, WHITE FENCE, THE HUSSY, RIVAL CONSOLES, OUGHT, WAND, KLAUS JOHANN GROBE, AK/DK, LUBOMYR MELNYK, CHAMPS, GIRL BAND, CLAP! CLAP!

Parc, Rossignol - Tintigny

07/08:

Emmanuel Baily, Stacey Kent Quartet, Tali Toké, Combo du stage résidentiel de jazz en Gaume 08/08: LG Jazz Collective, Orioxy, Forkolor, Lionel Beuvens, Kind Of Pink, Orchestre Franck Tortiller: ‘Janis The Pearl’, P’tits Gaumais chants Saule, Albert Blues Band, Jetsky Trio, La Boîte à Musique 09/08: Donkey Monkey, Oak Tree/Anu Junnonen, Marco Mezquida solo, Oliver’s Cinema 3°, Nuevo Tango Ensemble ft Yeahwon Shin, Adrien Lambinet, Providence Band, Mâäk, Jeff Herr Trio, TaxiWars

NO METAL IN THIS BATTLE, ONLY 2 STICKS, NAPOLEON GOLD, EMRE SEVINDIK, SOVA STROJ, WAIIACE DICE, Cleveland, CLUB OF ROME, THIS IS TOMORROW, KUSTON BEATER, SEED TO TREE,

g aume- j az z .be

Donkey Rock Festival 7 - 9 août Site, Selange

07/08: Carrolls, An Orange Car, Crashed, Tagada Jones, SidiLarsen, Cribless 08/08: Bear Punch, Fat Sheep, The Tramps, Full Of Suedoises, Thyself, The Thousand Sails, Elmer Food Beat, Skarbone 14, Opium Du Peuple, Gad’80 09/08: Harmonie Royale L’Alliance de Selange, Cre Tonnerre, Al Ouest

+ SHOWCASES + EXIT:LX SESSIONS (IN PARTNERSHIP WITH MUSIC:LX) + SCREENINGS (INDUSTRIAL SOUNDTRACK FOR THE URBAN DECAY, B-MOVIE) + LA THÈQUE (IN COLLABORATION WITH MUSIC & RESOURCES ROCKHAL) + THEATRE PERFORMANCE (SCHMOCK)

donkey r oc kfestiv al.c o m

07/08:

1

Parkrock 8 août Baudour B.J.Scott, Black Uhuru, Aqmé, The Mahones, Billy Ze Kick, Gonzo, Klang, The Chargers, L.M.P., Repulsion, Starry Sky par kr oc kfestiv al.be

Rockerill Roots Festival 13 août

C

M

J

MORE TO BE ANNOUNCED ON

ROTONDES.LU

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Rockerill, Marchienne JLB Riddim, Atomic Spliff, KLM, Omar Perry, Johnny Guerrero, DLCLM, Doctor Manivel Kompressor roc kerill.c om

Feest in het Park 13 - 16 août voir page: 32

Jazz Middelheim 13 - 16 août Park den Brandt, Wilrijk

13/08: TaxiWars, Brussels Jazz Orchestra ft Darcy James Argue, Eric Legnini What’d I Say ft Kellylee Evans & Sandra N’Kake, LABtrio ‘NY Project’ ft Michaël Attias & Christopher Hoffman; Stadt, Beraadslagen, De Beren Gieren, & Susana Santos Silva 14/08: Joe Lovano & Chris Potter: Sax Supreme, Archie Schepp Attica Blues Big Band, Jason Moran, Mary Halvorson, Ron Miles, Gizmo ft Chris Cheek; Gratitude ft Fabian Fiorini & Giovanni Barcella, Gratitude Trio, Jeroen Van Herzeel & Fabian Firorini & Giovanni Barcella 15/08: Dr.John interprets Louis Armstrong, Jason Moran, Cécile McLorin Salvant, Robin McKelle & The Flytones; Die Verdammte Spielerei, Broken Brass Ensemble 16/08: Bill Frisell Trio, Roman/Sclavis/ Texier, Steve Kuhn trio ft Joey Baron &

Rotondes’ summer program Sat 01 – Fri 28.08.15 facebook.com/congesannules


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Steve Swallow, Jason Moran, Alicia Hall Moran, Bill Frissel; Obara International, Ole Morten Vågan, Dominik Wania/Gard Nilssen, Dominik Wania

Pukkelpop

mercredi 01 juillet

20 - 22 août

Terrorizer LA, Fubar, Nesseria @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Santana @ Palais 12, Bruxelles, livenation.be Joey Bada$$ @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux

voir page: 34

ja zzm i d d e l h e i m . b e

Ieper Hardcore Fest 14 - 16 août voir page: 32

La Truite Magique 14 - 16 août Houffalize Afterpartees, Belle of Louisville, Birds That Change Colour, Champs, Douglas Firs, God Damn, Het Zesde Metaal, Herman Brock Jr., Man From The South, PAUW, Moaning Cities, Mister & Mississippi, Steve Gunn, Tubelight, Mon-o-Phone, Belle of Louisville, Rob Heron & Tea Pad Orchestra, Yellowstraps, zZz, Lili Grace la- t r ui te - ma g i q u e . c o m

Brussels Summer Festival 14 - 23 août voir page: 33

Melkrock Tielt 16 août

Cabaret Vert 20 - 23 août voir page: 33

9e Metal Méan Festival 22 août Under A Big Tent, Méan Sodom, Revenge, Grand Magus, Krisiun, Midnight, Necros Christos, Drowned, Nervosa, (dolch) metalmean.be

Elder, Mos Generator @ Sojo, Leuven, orangefactory.be

La Rockante 22 août Prairie, Temploux Silly Snails, Stone Goats, The Synd, Newt, reject, Kawa Dub, Smooth And The Bully Boys, Weerd, Stefke Van Namen temploux.be/ ~ roc ka nte

Feeërieën 24 - 28 août Parc Warande, Bruxelles

24/08:

OLT Oostende 18 - 30 août

abc onc er ts.be

dirk., Tin Fingers, Brutus, Warhola, Team William, The Sha-La-Lee’s, Wallace Vanborn, Compact Disk Dummies; Fopaw, Biezen, Gloria Boateng m el k r o c k . c o m

Maria Hendrikapark, Oostende

18/08: 19/08: 20/08: 21/08: 22/08: 23/08: 25/08:

Urbanus en De Fanfaar Les Truttes Magnus Cocorosie (Bianca solo) Admiral Freebee Kapitein Winokio + Wim Mertens comedy: MC Jezus, David Galle, Gunter Lamoot, Freddy De Vadder 26/08: Cookies And Cream 27/08: Tourist LeMC 28/08: Rymer, Isolde et Les Bens 29/08: Kapitein Winokio 30/08: TaxiWars, Tape Cuts Tape op enl uc ht t h e a t e r o o st e n de.be

Festival d’Art Huy 19 - 23 août Couvent des Frères Mineurs; Espace Saint-Mengold, Huy

samedi 04 juillet Christian Löffler, Lawrence @ Fuse, Bxl

Christina Vantsou & The Chamber Players, Echo Collective, Colleen 25/08: Ryley Walker, Daniel Know, Broeder Dielemann 26/08: Soundsway presents Batida, Ibibio Sound Machine 27/08: Taxiwars, Hamster Of The OneClick Panther 28/08: Pan presents Afrikan Sciences, Lee Gamble, Bill Kouligas, M.E.S.H

Terrein Watewy, Tielt

jeudi 02 juillet EyeHateGod, Progerians @ Magasin4, Bxl Vincent Cayeux, Globule, C-ZAR, Matthieu Van Mechelen, Clockwork Orchestra, StevN, Fil Plastic vs Barako Bahamas, Interpolis @ Rockerill, Marchienne, rockerill.com

Bucolique Ferrières 28 + 29 août Site du Tchafour, Ferrières

29/08:

Nicola Testa

buc olique.be

Scène Sur Sambre 28 - 30 août Abbaye d’Aulne, Gozée (Thuin)

28/08:

Paon, Recorders, Mud Flow, Sharko, Triggerfinger, Robin Schulz 29/08: Casanoé, Sarah Carlier, Collectif Métissé, Les Wampas, Bastian Baker 30/08: Mochean, Atomic Spliff, Nicola Testa, Saint André, Keen’v, Soprano 070.be/sc enesur sambre

La Fête des Solidarités

19/08: Urban Folk Quartet, Calum Stewart & Heikki Bourgault Trio; Grand Air, bal avec Au Pied Levé 20/08: carte blanche à Aurélie Dorzée; Black Koyo 21/08: Trio Chemirani, Voxtra; Caçamba 22/08: Didier Laloy & Kathy Adam et L’Ensemble Quartz, Philippe Laloy Kind Of Pink; Dizzy Mandjeku Rumba Quintet 23/08: Vardan Hovanissian & Emre Gültekin, Osmans Martins, Le Quator MP4 et Pierre Slinckx; Cumali Bulduk Trio

Akhenaton, Big Flo & Oli, Dalal Abu Amneh, Danakil, Hubert Felix Thiefaine, Li-Lo, Magic System, Sinead O’Connor, Youssef 30/08: Cali, Calogero, Chicos y Mendez, Gael Faye, Gonzo, Hindi Zahra, Les Vaches Aztèques, Michel Fugain & Pluribus, Milow, Rodrigo Y Gabriela

hu y a r tfest i v a l . b e

lafetesdessolidar ites .be

29 + 30 août Citadelle, Namur

29/08:

dimanche 05 juillet

lundi 06 juillet AC/DC, Vintage Trouble, Rival Sons @ Festivalpark Stenehei, Dessel, livenation.be Gojira @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu

mardi 07 juillet Santana @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux The War On Drugs, Novastar @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu

mercredi 08 juillet Rival Sons @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu

jeudi 09 juillet Joan Baez @ Kursaal, Oostende, greenhousetalent.be Double Veterans, Obnox, Jr de Montreal, Interlopolis, El Mundo, Felix Cage, Deeleegenz @ Rockerill, Marchienne

vendredi 10 juillet Ben L’Oncle Soul @ den Atelier, Luxembourg

mardi 28 juillet Rosetta, Maudlin, Waltzing @ Korenbloem, Oostende, eyespyrecords.com

jeudi 30 juillet Wonder Monster, Bankro, Alex Palmer, Interlopolis, Kino Carolo Kabaret @ Rockerill, Marchienne, rockerill.com

vendredi 31 juillet Guttermouth, F.O.D., Vienna, Wasted 24/7, My Dog Is Radioactive @ Elysée, Oostende, eyespyrecords.com

samedi 01 août Oaktree, Avondlicht @ Fotomuseum, Antwerpen, museumnacht.be Mazalada, Cheb Lakhdar, Cheikh Mohamed Ben Amar @ Marché Aux Herbes, Mons, mons2015.eu

jeudi 06 août Kriminal Hammond Inferno, Djamys, Xentrix, Ludvic, Mighty Dan, Seesirl @ Rockerill, Marchienne, rockerill.com

samedi 08 août Queen Extravaganza @ den Atelier, Luxembourg

dimanche 09 août Trivium @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu

mercredi 12 août Sepultura, Suicidal Angels @ MOD, Hasselt

vendredi 14 août John Butler Trio @ den Atelier, Luxembourg

dimanche 16 août Dropkick Murphys @ den Atelier, Luxembourg

lundi 17 août

samedi 11 juillet

Flogging Molly @ den Atelier, Luxembourg

Sérgio Mendez @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Ben Sims, Randomer, Abdullah Rashim @ Fuse, Bruxelles, fuse.be Strung Out, Versus The World, Death Before Disco, A Hero Build, Generation 84 @ Elysée, Oostende, eyespyrecords.com

Coven, Alanbio, Nirukad, Djo Frombrussels, Mad Mip’s, Disco Dewane @ Rockerill, Marchienne, rockerill.com

lundi 13 juillet Damian Jr.Gong Marley, Raggadikal Sound @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Daddy Yankee @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux

mardi 14 juillet Gary Clark Jr. @ den Atelier, Luxembourg

mercredi 15 juillet Camel @ Salle Le Kursaal, Limbourg, spiritof66.be Rodrigo Y Gabriela; Tom Odell @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu

lundi 20 juillet Snoop Dogg @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux

mardi 21 juillet The Hooters @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux

jeudi 23 juillet Tone & El Baterista, HHH, Interlopolis, Pierre, St James, Laurent Graux, Les Fantastiks @ Rockerill, Marchienne, rockerill.com

jeudi 20 août

vendredi 21 août Les Tambours du Burundi @ Grand Place, Mons, mons2015.eu Moonchild @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be

samedi 22 août Yelle @ Alhambra, Mons, alhambramons.com

mardi 25 août TV On The Radio @ den Atelier, Luxembourg

jeudi 27 août Esteban Murillo, Suena Flamenco, JR de Montreal, Jazzy Demon, Fernando Constantini @ Rockerill, Marchienne

vendredi 28 août Bad Religion @ den Atelier, Luxembourg

lundi 31 août Simple Plan @ den Atelier, Luxembourg


BILBO REC O M M ENDS ‘‘STAFF PICKS’’

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DUYSTER SESSIONS

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Pattern Of Excel

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THE PRODIGY

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JAMIE XX

LA PRIEST

DJ KOZE

Architect

Currents

The Day is my Enemy

In Colour

Another One

Lantern

Inji

Momentary Masters

Communion

DOUGLAS FIRS

Jungle

DJ-Kicks

A LTE R N ATI V E O N LI N E R ECO R DS TO R E • W W W. B I LB O R ECO R DS . B E B I LB O • L A D E UZ E PLE I N 1 3 • B -3 0 0 0 LE U V E N • 016 5 0 07 7 3


19

WED

20 THU

NOVASTAR • RADIO SOULWAX SOLDIER'S HEART • TOURIST LEMC • THE VAN JETS • THE WHATEVERS THE HICKEY UNDERWORLD •

BAAUER • BAD BREEDING • BEATSTEAKS • BOYS NOIZE • BLEACHERS BRODINSKI PRESENTS BRAVA • CARDIKNOX • CHARLES BRADLEY & HIS EXTRAORDINAIRES CHUNK! NO, CAPTAIN CHUNK! • CRAZE • CURTIS HARDING • CYMBALS EAT GUITARS • DJANGO DJANGO DROPKICK MURPHYS • ECHOSMITH • ENTER SHIKARI • FAKEAR • FLAKO • FUTURE ISLANDS • GENGAHR GEORGE EZRA • THE GET UP KIDS • GHOST CULTURE • HANNAH WANTS • HUDSON MOHAWKE I WILL, I SWEAR • INTERPOL • JOHN COFFEY • JURASSIC 5 • KNIFE PARTY • KODALINE • KYGO THE LAST INTERNATIONALE • LIANNE LA HAVAS • LIDO • LIMP BIZKIT • LINKIN PARK • LTGL MACHINEDRUM • MADEON • MEW • MICHAEL KIWANUKA • MOUNTAIN BIKE • MR OIZO • NADIEM SHAH ARCHITECTS •

LIVE

NATALIE PRASS • THE NEON JUDGEMENT • N’TO •

PAOLO NUTINI • PISSED JEANS • PRHYME FEAT. ADRIAN YOUNGE

REBEL SOUND • RESIDUAL KID • ROOTS MANUVA • RUDIMENTAL • SAFI & SPREEJ SEASICK STEVE • THE SHA-LA-LEE’S • SHAMEBOY • SIGMA • DE SLUWE VOS • DJ SNAKE • ST. GRANDSON

POMRAD •

LIVE

LIVE

THE STORY SO FAR • STRAND OF OAKS • STUFF. • TEAM WILLIAM • THOMSTON • TOUT VA BIEN • TY DOLLA $IGN • ZINGER •

21 FRI

ABOVE & BEYOND • ACID ARAB

ZORNIK

• ADAM BEYER • ALGIERS • ALL TVVINS • AMENRA • ATREYU • BLACK SUN EMPIRE • BONY KING BLACK BOX REVELATION BASTILLE • • COHEED AND CAMBRIA • COURTNEY BARNETT CHVRCHES CHRISTINE AND THE QUEENS • • • DORIAN CONCEPT LIVEBAND FEAT. CID RIM & THE CLONIOUS THE DISTRICTS DANIEL AVERY B2B EROL ALKAN DIPLO • • • DUKE DUMONT ELLIE GOULDING ELLIPHANT FAISAL • FAT WHITE FAMILY • FATHER JOHN MISTY FFS (FRANZ FERDINAND & SPARKS) • FLOSSTRADAMUS • FRANK CARTER & THE RATTLESNAKES • GANZ THE GASLIGHT ANTHEM • GAZELLE TWIN • THE GERMANS • GO MARCH • GOAT • HATE & MERDA • HO99O9 • JAMIE XX DE JEUGD VAN TEGENWOORDIG • JOHN TALABOT • KARENN • KING HISS • LÅPSLEY • LEN FAKI • MASTODON LITTLE DRAGON • LITTLE SIMZ • MAJOR LAZER • MARK RONSON DJ SET

• BILLIE •

LIVE

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DJ-SET

THE MENZINGERS • METEOR MUSIK • MINI MANSIONS • DJ MUSTARD • OUGHT •

THE PAROV STELAR BAND

PASSENGER • PORTER ROBINSON • RADKEY • RHODES • SHURA • THE SOFT MOON • SPOR • TLP TRIXIE WHITLEY • TWENTY ONE PILOTS • THY ART IS MURDER • THE UPBEATS • VUURWERK • YOUR HIGHNESS LIVE

22 SAT

ALL TIME LOW • ALT-J • A-TRAK • BARONESS • BEAR’S DEN • BEAUHAUSE CHARLI XCX • CONDOR GRUPPE • CRITICAL SOUNDSYSTEM - MEFJUS KASRA ENEI

ALICE ON THE ROOF • ALLAH-LAS • BENJAMIN BOOKER • BRUTUS •

X

X

DEAD SOULS • THE DEAR HUNTER • DEZ MONA • THE DILLINGER ESCAPE PLAN • DOLOMITE MINOR • DOUGLAS FIRS

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