FUCKED UP “GLASS BOYS”
ALBUM OUT NOW
available on CD, LP and Ltd 2LP (containing the original album on one LP and a second LP with the same songs but recorded with half-speed drums)
Live at Salle Rogier, Brussels 14/06
JACK WHITE “LAZARETTO” OUT NOW ON CD AND ULTRA LP
ULTRA LP : SIDE A PLAYS FROM INSIDE OUT. 2 VINYL-ONLY HIDDEN TRACKS BENEATH THE CENTER LABELS. ONE HIDDEN TRACK PLAYS AT 45 RPM, THE OTHER AT 78 RPM, MAKING THIS A 3-SPEED RECORD. LOCKED GROOVES ON BOTH SIDES. DUAL GROOVE TECHNOLOGY: DEPENDING ON WHERE THE NEEDLE IS DROPPED IT WILL PLAY AN ELECTRIC OR ACOUSTIC VERSION OF “JUST ONE DRINK”. 180G VINYL. MATTE FINISH ON SIDE B. VINYL PRESSED IN SELDOM-USED FLAT-EDGED FORMAT. DEAD WAX AREA ON SIDE A CONTAINS A HAND-ETCHED HOLOGRAM BY TRISTAN DUKE OF INFINITY LIGHT SCIENCE, THE FIRST OF ITS KIND ON A VINYL RECORD. ABSOLUTELY ZERO COMPRESSION USED DURING RECORDING, MIXING AND MASTERING
© Siliconcarne
L’homme fume à la fenêtre. Il n’en grille plus lorsqu’il écrit, tout juste s’il se contente d’en rouler une, de la tenir au bord des lèvres. Il fume entre les lignes. Dedans il bout, écrase, fulmine. Dehors l’homme dissocie les pratiques, se conforme, se confronte au principe de la norme. Il attend les premiers cambrioleurs de secondes, les événements qui détourneront les réacteurs de ses pensées. Il aspire. L’homme n’est pas monté dans le vol Rio-Paris. Il n’a jamais pris le chemin de l’aller pour l’aéroport, il a manqué l’Air-Bus A330200 sans retour. Il n’a pas été le 229eme passager que son destin devait sceller. L’homme se réveille à l’aube, avance somnambule, trouve que les mots vieillis ont chaussé des pantoufles, un décrochage non-identifié à haute altitude. Il exécute, rend des devoirs en excursions intérieures. Il pense un temps écrire un livre, songe à ce qu’il lui faut rassembler de courage, pour expurger de la boîte noire de sa mémoire le récit de son crash manqué, le jour où son double, celui qu’il n’était plus, s’abîma dans l’océan Atlantique. Il se projette dans l’action d’un labyrinthe puis constate, dépité, qu’il en revient encore sur l’enfance avec la répétitivité du lanceur de baseball, fait l’expérience de la perpétuelle redécouverte de l’ennui. L’homme est jaloux de sa jeunesse : ne parvenant plus à s’ennuyer, il essaie souvent mais se cogne dedans, son ouvroir de déception claque des murs de toutes ses dents. Il devait voyager en première classe. On lui avait commandé ses billets, promis du faste et du stupre, des viennoiseries et des putes, tout ce que l’argent permet d’atteindre. C’était un vol régulier de la compagnie Air-France. Lorsqu’il cherche où il va, l’homme appuie sur la touche retour à la ligne comme d’autres poussent leur chariot. L’homme a envisagé longuement les étapes qu’il lui faudrait enchaîner. Il a considéré une à une les démarches, pénétrant l’aéroport, claudiquant d’une marche empêtrée, il croit se souvenir avoir marqué le pas puis accéléré, avoir envoyé un sms à la fille : tu vois, je décolle, j’ai retrouvé des livres qui t’appartiennent. On publie un nouveau rapport d’enquête. Il a un jour pensé que les livres renfermaient une symbolique, qu’ils incarnaient quelque chose de
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concret, de tangible, de vivant. Il pensait les livres sont des billets de première classe. Puis il a entendu parler de la mort du roman, que tout était fini, qu’il savait déjà tout cela. Il trouve que la pleine lune tigrée, ça va un moment. L’araignée à sa fenêtre fume. L’homme apprend que le chanteur populaire Sébastien Tellier a enregistré son nouvel album au Brésil. Scrute la pochette où, stylisé, le barbu français plane allongé nu sur le dos d’une colombe, il la juge très semblable au ‘Shleep’ de Wyatt. Il guette l’océan violet à la recherche de débris, songe au tropicalisme puis soudain la carlingue du Brian Jonestown Massacre s’écrase dans le salon. Le type de la fenêtre en face, celui qui se cache pour fumer, qui s’agite derrière les rideaux, qui le reste du temps tourne autour d’une lampe basse posée à même le sol au centre de la pièce, s’enfuit épouvanté se claquemurer derrière un Velux. L’homme n’a jamais vu son visage, il a du mal à tenir en place. Il est en place et il tourne. Il y a eu une dépressurisation. Des messages automatiques de maintenance ont été transmis par satellite. L’homme repousse le moment de fumer, il repousse le moment d’écrire. Il sait qu’entre ces deux moments pas grand chose n’existe et fume le tabac des yeux des autres, découvre dans son corps des gestes lents qu’il n’a pas donné, tous ces gestes restés enfouis. Dans un pub irlandais du quartier européen, les groupes socialisent en communiant devant l’Eurovision, l’homme caresse secrètement un pied de biche, boucle sa ceinture. Ce sera un Orval, une Zinnebier, une Jambe de Bois, un autre Orval, une Westmalle double, un vermouth blanc. Le conciliabule de l’ivresse demeure un cabinet de curiosités. Des cumulonimbus s’élèvent jusqu’à quinze kilomètres. Les touches de son clavier fument. Vous tenez toujours, jeune homme, à être écrivain? (1) Beam me up, Scotty! Sébastien (Tellier), ‘L’Aventura’, (Record Makers/News) ; on y revient le mois prochain. The Brian Jonestown Massacre, ‘Revelation’ (A Records/Suburban) (1) Jean Rouaud, ‘Un peu la guerre’, Grasset
année 20 • juin’14
Colofon www.rifraf.be Année 20 nr. 201 rifraf est une édition de B.Z.&T. bvba Adegemstraat 19 2800 mechelen e.r. mieke deisz pas en janvier et août rifraf jui/août sort le 03 juil rédaction fabrice delmeire tél 0486/31 74 63 fabrice.rifraf@skynet.be
insertions publicitaires Mieke Deisz Tél. 015/42.38.76.-0485/802.257 advert.rifraf@skynet.be deadline reservation: 18 juin agenda tél 015/42.38.76 agenda.rifraf@skynet.be deadline: 20 juin
collaborateurs nicolas alsteen, Anys Amire, Antoine Bours, le dark chips, patrick foissac, François Georges, Laurent Grenier, Gery Lefebvre, Anne-Lise Remacle, eric therer, fabrice vanoverberg,... dessins : Issara Chitdara photo cover:
Layout peggy schillemans layout.rifraf@skynet.be Imprimerie: Corelio printing, anderlecht Abonnements 1 année (10 éditions) info: agenda.rifraf@skynet.be Belgique: 15 € / Europe: 25€ BE 85 3200 1337 9606 BIC: BBRUBEBB Communcation : nom et adresse
“Réalisé avec l’aide de la Communauté française de Belgique - Direction générale de la culture Service des Musiques”
Texte : Fabrice Vanoverberg
Texte : Eric Therer
Rubrique destinée à évoquer un lieu, une ville ou un endroit, ‘Sounds & Sites’ ne se veut pas un itinéraire descriptif exhaustif mais plutôt l’esquisse d’un
lieu où la musique puise ses racines ou manifeste son émergence. ‘Sounds & Sites’ ne veut nullement dresser une cartographie complète des lieux sonores mais répondra à des envies ou des coups de sonde.
Le Musée de la Mine, Des petits plats dans les grands pour démarrer, ça vous dit ? Avec la légende ultime John Cage aux fourneaux, le risque de déception tend davantage vers le nul que vers l’infini, d’autant que ‘Early Electronic And Tape Music’ (Sub Rosa) nous amène – son titre l’indique – aux premières heures du compositeur américain. Enregistrées entre 1952 et 1962, les sept instants proposés prouvent à pratiquement chaque seconde que l’avant-gardisme cagien n’est nullement synonyme de sécheresse ou d’abandon. Au contraire abordable, notamment sur le premier titre ‘Fontana Mix with Aria’, où la soprano Catherine Carter soigne des pas dignes de Luciano Berio sur fond de noise music d’avant l’IRCAM, la musique de Cage prend également une direction second degré bienvenue, tant le maître s’amuse à jouer avec les airs prestigieux (quelques secondes de Mozart, Brahms ou Tchaïkovski), qu’il passe à la moulinette, tout en prouvant un demi-siècle plus tôt tout ce que les gens signés sur le label autrichien Editions Mego lui doivent. Aussi historique qu’indispensable. ★ ★ ★ Le Grand Frisson, derrière ce projet à l’ambition patronymique se cache Christophe Berthet, entouré d’un ensemble de sept musiciens acoustiques à l’unité aussi savoureuse qu’ambitieuse. Clairement dans une sphère d’influences où l’empereur aurait pour nom Reinhold Friedl et les terres se voudraient Zeitkratzer, le chef et saxophoniste suisse déploie en huit tableaux d’une non-exposition mélodique qu’il ne se contente pas d’endosser la vareuse du suiveur. Même si la mayonnaise met du temps à prendre (en gros sept à huit minutes), les lointains échos free jazz de son ‘On/off’ (Creative Sources) se conjuguent avec envie et délectation à des percussions et des cuivres d’un contagieux dynamisme, sans parler des bois, subtils et intrigants. Et quand ça vire au ralenti, c’est même encore mieux. ★ ★ ★ Après des débuts très fortement teintés de néo-Kosmische Musik, en témoignent les remarquables sorties de Bee Mask ou Fabric, la maison Spectrum Spools prend un virage carrément minimal techno Berghain-style avec la réédition de ‘The Aquaplano Sessions’. Première et unique collaboration de Donato Dozzy (on se souvient de ses méga chouettes relectures de Bee Mask, lui encore) et Nuel, le disque jouit aujourd’hui d’une seconde vie après une première en édition ultra-limitée – et, merci Claudia, il le vaut bien. Bon, les perplexes diront que ça leur rappelle leur premier week-end berlinois sur EasyJet entre Tresor Club der Visionäre, tant pis si trop d’heures sur le dancefloor leur ont niqué les tympans. Car peu qu’ils soient nostalgiques ou précurseurs, les huit titres des deux Italiens secouent les galoches et font vibrer la piscine. Comble de bonheur, elle est en bord de Spree et les maîtres-nageurs répondent aux doux noms de Marcel Dettmann ou Dominik Eulberg. ★ ★ ★ Alias d’un certain Marcin Dymiter, que seuls sa sœur et son coiffeur connaissaient jusqu’ici malgré une petite dizaine de sorties, Emiter trouve chez son label compatriote Monotype un lieu de confort qui sied parfaitement à ses élans électroacoustiques mâtinés de field recordings (‘Air | Field | Feedback’). Seul problème, mais il est de taille, Chris Watson évolue dans le même registre, quelques stratosphères audessus et si on était au foot, il y a longtemps que le match serait plié. ★ ★ ★ Venu de nulle part, voire d’encore plus loin, le quatuor Black Fluo dévoile dès les premières secondes de son ‘Billion Sands’ (Pulver und Asche Records) un sens du néo-classicisme fondant de romantisme exacerbé. A la croisée d’une épopée mélancolique où le cadavre de Max Richter absorberait les vibrations laissées en leur temps par Blaine Reininger et Steven Brown en marge de Tuxedomoon (l’introductif ‘La Fin’, vous avez bien lu), l’Hélvéto-Ecossais Alan Alpenfelt intègre sa voix virile et affirmée au son de ses trois comparses à l’électronique (Alfio Mazzei), à la guitare (Francesco Giudici) et à la basse (Mario Pegoraro). Parfois, ça va chercher dans la boîte à ingrédients spoken word de Philippe Petit, notamment sur son très recommandable ‘The Crying Of Lot 69’ aux côtés d’Eugene S. Robinson, tout en demeurant nettement moins captivant. Et ce n’est pas qu’un euphémisme. ★ ★ ★ Vieille connaissance du label Mego, à l’époque pas encore au stade des Editions, Peter Votava se rappelle à nos beaux souvenirs de ses anciens projets Pure et Ilsa Gold. Aujourd’hui associé à Martin Maischein (ex-Heinrich at Hart) au sein de Bolder, le producteur autrichien déboule avec un ‘Hostile Environment’ des plus jubilatoires – pour autant qu’on se laisse porter par sa fausse techno noire à la frontière de l’alien et de l’androïde. Six putains de tracks qui envoient dans les profondeurs lactées d’une galaxie noire, et balancées au plein milieu d’une insomnie coriace vers trois heures du mat’, elles font sortir du placard tous les démons du magma incandescent – le plus comique étant que prévus pour le 33rpm, les morceaux fonctionnent aussi – et à leur corps défendant – en 45rpm. Prends à garde à toi, l’apprenti vampire des platines. ★ ★ ★ Autre vinyl, autre mœurs pour un autre duo, celui de Costanza Francavilla & Alex Infascelli sur leur ‘Bushwick 17’ (ZerOKilled Music, par ailleurs dirigé par la première citée). En une seule face de disque de 17 minutes (la face B est lisse), le duo italien capte en dix-sept minutes chrono une improvisation censée refléter leur obsession pour le numéro, vous avez deviné lequel. Si on est content pour eux de pouvoir presser sur disque noir – et il est de très belle qualité technique – le résultat de leurs angoisses numérologiques, il faut également avouer que ça relève plus de la branlette irréfléchie que d’un concept mûrement identifié. En cherchant bien, il y a bien deux ou trois échos du No-Neck Blues Band et surtout la voix spectrale de la demoiselle, qu’on aurait bien vue en 2006 aux côtés des défuntes et regrettées Terrestrial Tones. ★ ★ ★ Ultime détour par la Suisse de Christian Kobi et ses ‘r a w l i n e s’ (BDTA XIII). Second volet d’une trilogie, son CD-R. passe à la moulinette de l’électronique un saxophone soprano ou ténor et à la fin de l’envoi ne subsistent que bruits épars qu’on imagine sorti d’une tuyauterie de salle de bains ou d’une tondeuse à gazon cocaïnomane. Vous voilà prévenus…
Saint-Étienne
Ce week-end du 17 mai, vous vous êtes rendu à Saint-Étienne, une ville que vous aviez jusqu’alors contournée ou tout au mieux traversée en revenant d’Auvergne. A l’entrée de Lyon, Radio Autoroute Info venait de vous informer que l’A47 était fermée et qu’il valait mieux emprunter l’A89 en direction de Clermont-Ferrand, un conseil que vous avez sagement suivi, évitant de justesse un bouchon dans le tunnel sous Fourvière. Jérôme Mayer qui était à vos côtés à la place passager chipotait sans arrêt aux commandes de l’air conditionné alors qu’il eut été plus simple de faire rentrer l’air frais que chassaient les vents des Monts du Forez que vous étiez en train de longer. Le bougre ne voulait rien entendre. A l’arrière de la Mégane break, Stéphane Bombard grignotait des tartelettes au citron de marque Bonne Maman en considérant le paysage d’un air distrait. En pénétrant à L’Assaut de la Menuiserie, une ancienne menuiserie transformée en laboratoire artistique sise dans le centre de Saint-Étienne, toujours dotée de ses outils et d’un stock de planches appréciable, vous avez été saisi par la beauté liminale des pièces de Jérôme Mayer que vous étiez venu voir pour son exposition ‘La Dernière Image’. A elle seule, elle méritait bien les 1.500 kilomètres d’un trajet aller/retour interminable. Son livre, du même titre, trônait sur un petit socle blanc, tout juste sorti de sa caisse en carton. Vous n’avez pas osé l’ouvrir, de crainte de rompre un cérémonial où vous aviez assigné à l’artiste le rôle d’ouvreur. Après le visionnage de son film dans la cour, sur un écran de fortune flottant dans la nuit naissante, vous avez rejoint un petit parterre de Stéphanois autour de la guinguette pour tailler une bavette. L’AS venait de gagner son accès vers l’Europe et les klaxons de ses supporters résonnaient maintenant dans la ville pour le faire savoir au monde entier. Vers 23 heures, la troupe a rejoint le Musée de la Mine campé sur les hauteurs de la ville, exceptionnellement ouvert à cette heure tardive dans le cadre de la ‘Nuit européenne des musées’. Par chance, il restait cinq tickets de disponible, vous avez fièrement exhibé le vôtre à la barbe des pandores gardant les grilles de ce qui jadis s’appelait le Puits Couriot. Pénétrant dans la salle principale du complexe, celle où devaient se changer les mineurs, vous avez été happé par une houle assourdissante provenant d’une scène occupant le fond de la pièce. Trois types gesticulaient en dodelinant de la tête. Pord. Du noise rock du fin fond de la Lozère ! Accoudé au bar avec les frères Lestard, Armand et Franck, accompagnés par l’énigmatique Sandra Ancelot, vous avez descendu des Heineken sans goût. L’Armand, il vous alpaguait d’un Hüsker Dü et vous lui répliquiez par le Gun Club. Plus tard, c’est un duo bruxellois dénommé Fujako qui a pris le contrôle de la scène. Un jeux de bras et de mains dans un chassé-croisé un rien pompant. Des basses saturées, du dub encrassé. Au dehors, sur le carreau, on rejoint une baraque à frites qui vend des cornets mal foutus, à la française, pour un prix laissé au choix de l’acheteur qui doit en échange rapporter le papier aux fins de le recycler pour confectionner de futures pochettes de disque. Un dj diffuse un vieux 45 tours de Boby Lapointe. Vous avez toujours faim. Derrière les anciens ateliers, vous gagnez une tonnelle qui distribue des falafels. C’est Byzance. La nuit avance, la nuit remue. Les stands de distribution ‘indés’ replient bagage. Un dernier thé tiède devant une banderole à l’effigie des intermittents du spectacle en colère. Sandra Ancelot a remis sa capuche. On quitte le carreau, on sort de l’enceinte. On regagne le boulevard à pied. On se dérobe à la nuit. Le spectacle au fond on s’en fout. Ce qui nous importe c’est d’être là, debout dans l’air large. Une dernière vue sur le châssis à molettes qui brille dans le ciel noir de Saint-Étienne. La belle fleur. Un halo flouté. Une dernière image. Un disque : Hüsker Dü, ‘Land Speed Record’, SST Records Un livre : Jérôme Mayer, ‘La Dernière Image’, Editions Yellow Now
Texte : Le Dark Chips
Rebooté, formaté, enfermé à double tour, longtemps, voici comment l’ancienne civilisation avait décidé de soigner l’infâme, le Dark Chips. Sans relache, il avait tapé sur la porte de sa cellule, c’était sa façon d’aimer. Libéré, il avait jeté un regard sur ce nouveau monde et savait déjà que rien n’avait changé. Lui non plus . « Je n’étais qu’un gamin irritant, menteur et roux » Aphex Twin.
Texte: Anys Amire et François Georges photo: Peggy Schillemans
Précis de répression nerveuse
De confession de l’auteur, ‘Wysing Forest’ est un objet électronique en avance sur son temps.
Luke Abbott prétend de sa nouvelle création qu’elle est la bande-son d’une fin d’été réalisée dans un quasi huit-clos, loin de toute dispersion. Entre improvisations publiques et sessions solitaires, Abbot a forgé en 6 semaines (d’hiver) un magma de sentiments enivrants qui n’épargne aucune âme sur son passage. Danseurs s’abstenir. Le Dark, votre conseillé fitness ! ★ ★ ★ Invité à s’épandre sur (Ninja Tune), Martyn quitte Germanie et habitudes pour prendre le ton local sur un troisième album taillé pour sa nouvelle écurie. Quelque peu obscur et rébarbatif au premier coup d’ouïe, ‘The Air Between Words’ prend une tangente plus accessible et plus digeste sans pour autant virer dans la facilité. Une participation « tord-méninges » de Four Tet ou encore l’appui de Copeland sur un futur hit pop ne gâchent rien à la fête. Le Dark, votre conseillé amitié ! ★ ★ ★ Et puisqu’on en est dans le déménagement, en voilà une plaque qui sent le container. Une traversée de l’Atlantique et Joakim se fend de son premier album new-yorkais, ‘Tropics Of Love’. Certainement perdu dans ses caisses, le Français s’est employé à composer à partir de vieilleries glanées aux puces. Toujours au rayon des vide-greniers, voici que l’on repêche Luke Jenner, orphelin de The Rapture, pour en effacer (soigneusement) toute intonation singulière à grands coups de synthé modulaire : un chanteur de karaoké aurait fait l’affaire. Quand le manque d’inspiration et la dispersion ne font plus qu’un grand et seul UN ! Dark, votre conseillé cave et grenier ! ★ ★ ★ Till Rohmann aurait pu être écrivain, il sait conter les histoires. Toutefois, Glitterbug est un producteur musical passionné qui titre son nom d’un film qui avait pris 20 ans de vie à son auteur. Rohmann compose avec des mots, produit avec des images et ‘Dust’ est hanté de l’esprit des villes et de leurs histoires, des métropoles et de leurs ombres urbaines. En ambient et ambiance. Et sous la poussière, l’humain. Le Dark, votre conseillé ménage ! ★ ★ ★ Jamais une compilation n’a porté aussi bien son nom : ‘If This Is House, I Want My Money Back’. Et effectivement, n’y jetez pas vos salaires ! (Permanent Vacation) tente de rassembler au sein d’un troisième volume de la série des artistes comme Axel Boman, Octa Octa ou encore Mano Le Tough. La réclame est sans appel : que des titres inédits ! En d’autres termes, des tracks que les artistes auraient aimé garder au fond du placard. Le Dark, votre conseillé rangement ! ★ ★ ★ C’est l’histoire d’un type qui pensait que changer de nom allait lui ouvrir toutes les portes. C’est l’histoire de Bruno Bronsato devenu Archangel pour rendre hommage à ses fantômes. C’est l’histoire d’un gars qui avait raison. C’est l’histoire de ‘The Bedroom Slant’, un OMNI où l’on devine à peine les inspirations pop et post-punk mentionnées. C’est la fiche scientifique d’un invertébré étrange, rampant mais d’une (r)évolution rare. Pas de prise, pas de repère, juste des sables mouvants à perte de vue. On s’enfonce, lentement, sûrement. On aimerait avoir 10 vies pour avoir 10 morts. Le Dark, votre conseillé chelou ! ★ ★ ★ Brighton, sa plage, sa digue, son empreinte musicale. Et même si Alex Banks est l’invité de (Monkeytown) pour son premier essai personnel, sa musique souffle le vent iodé de la côte britonne plutôt que la froideur du béton berlinois. Influencé à tout va par la culture de St-Georges, ‘Illuminate’ collectionne et empile les sons et rythmiques domptés naguère par ses ancêtres : deep house, glitch, trip-hop, tout le monde a gagné ! Gageons que la production des 10 titres frise la perfection. Gageons aussi que souvent la perfection est rébarbative. Le Dark, votre conseillé tourisme ★ ★ ★ ‘Mosaic’ est l’album parfait pour poursuivre cette sélection exhaustive du mois. Throwing Snow nous vient également d’Angleterre, assume également son premier album et broute dans les même pâturages que son prédécesseur (Alex Banks si vous suivez un peu). Rajoutez au tableau les expressions « pompeux », « surproduit » et « tout pourri ». Le Dark, qui ne vous le conseille pas ! ★ ★ ★ Qui pourrait se targuer d’être encore productif et louable après 100 sorties, toutes bannières confondues ? Inigo Kennedy est de ceux qui peuvent revendiquer une réelle empreinte. Et même si au fil du temps les aspérités de son jeu se sont érodées, ‘Vaudeville’ a la fougue d’un premier baiser, la maîtrise en plus. Pas de burlesque ici, pas de chant ni de dance, encore moins d’entracte. C’est dire si l’Anglais a galvaudé le titre de cet album sombre et poignant qui, de bout en bout, est impeccable. Le Dark, tout simplement ! ★ ★ ★ Une compilation de ‘Italo House’ compilée par Joey Negro, ça vous parle ? Et bien ça existe, alors débrouillez vous avec ça !(Z Records) Le Dark, votre conseillé DIY ★ ★ ★ Comment rester fidèle à ses convictions sans se répéter ? Comment se libérer du fardeau des attentes ? En fin de compte, comment se dépêtrer du fameux « deuxième album » sans totalement se corrompre ou faire chou blanc ? Douglas Greed a choisi sa méthode : foncer tête baissée dans ‘Driven’ et laisser les doutes dans le rétroviseur. Les émissions de gaz, il s’en cale ! Lui, il veut foncer, et tant pis s’il y a des mouches sur la calandre. Le Dark, votre conseillé Grid (blague d’initié). ★ ★ ★ Vous connaissez certainement par cœur le principe des ‘Late Night Tales’, ces compilations mi-tisane, mi-Nounours qui accompagnent votre assoupissement. Et s’il fallait trouver un élément d’analogie avec la sélection de Django Django, nous choisirions le coït. Tout débute par un regard perdu (Leo Kottke), une main passée dans les cheveux (Gulp). La fille résiste, se la joue mutine (Bob James) jusqu’ à ce que vous sortiez l’artillerie lourde (James Last). Préliminaires et étreintes acharnées, tout y passera et elle va prendre ! Vous la quitterez sur une reprise exclusive des hôtes du soir et elle sera heureuse. Vous ne la rappellerez jamais, il y en aura d’autres… Improbable histoire, il fallait s’en douter. Le Dark, votre love-coach !
Longtemps je me suis levé du mauvais côté, à la mauvaise heure. « Un matin de trop, des kilomètres en arrière » (1). Comme à l’époque où la bière tiède du Fablain me réchauffait de toute sa présence humaine. Comme à l’époque où j’écoutais encore Will Oldham. « No one will take care of you » clamait un de ses albums, “I see a darkness” répondait un autre. Ce type m’a tué. Ce clochard m’a balafré. Gothique, folk, post rock, country, tout ça ne peut pas se mélanger. Ça fait trop de limites franchies, trop de polyphonies. C’est au-dessus de mes forces. Petula Clark ne me dérange par contre pas. Elle avait raison Petula, elle savait Petula que la nuit peut se traîner, que la nuit peut ne pas finir. Le silence, les amoureux exsangues. J’aimerais qu’elle soit à mes côtés, on danserait ensemble toutes nos nuits d’insomnies sur de la variété italienne, comme j’en entends parfois sortir des murs qui m’entourent « arrivederci, amore, ciao » quelque part dans mes souvenirs, toutes ces nuits à venir. Ne vous méprenez pas, tout ceci n’est pas une plainte ni les élucubrations d’un pauvre fou. Je dis juste que j’essaie de me souvenir de comment était la vie avant que l’on décide de méthodiquement me démembrer. J’aurais voulu avoir neuf yeux, ils ne m’en ont laissé que un. Je suis venu au monde pour ne rien troubler. De la caisse où je végète tout me semble assez clair, efficace même. Les dispositifs mis en place sont admirables, ils me fascinent. Par exemple, ils ont entrepris hier soir l’amputation de ma main gauche en suivant méticuleusement l’interligne radio carpe. Ils ont lentement disséqué les aponévroses et autres fascias. De la belle œuvre, précis, propre comme une figure géométrique, un plan euclidien. J’ai longtemps contemplé le moignon, de mon unique œil. Envahi d’un sentiment merveilleux, celui de la bientraitance. Peu ont la chance de le ressentir un jour. Je suis l’objet d’une magnifique machine sans faille qui me surveille, qui me sait. J’aimerai qu’il s’attaque à ma langue par la suite. Je n’ai jamais bien compris l’intérêt de cette protrusion musculeuse logée dans nos bouches. A l’école primaire, la seule vision des langues de bœuf sauce tomate que l’on nous servait au réfectoire me provoquait des journées de mutisme effrayées seulement soulagées par l’extraction de quelques dents avariées. J’aime cette logique, cette idée d’être un lieu d’économie restreinte. Je respire plus difficilement ces derniers temps. Ni Petula Clark ni mon intervention du jour (une subtile ablation de la rate) ne me distraient vraiment. Je rêve de minotaures, d’animaux en pièces marchant vers moi, de femmes aux seins creux coupés en tranches. C’est un sentiment étrange que celui du précoce, de l’inaccessible. Je ne saisis pas très bien ce qu’il m’en reste. Je ne peux me permettre d’être si général. J’en reviens à mes comptes, à leur classification : 473.09 = œil droit ; 438.= jambe gauche ; 548.12 = poumons gauches et artérioles,…Une faille semble malgré tout béante mais je ne m’en fais pas, ils me proposeront bientôt quelque chose. Bientôt la faille disparaîtra. La lumière s’est finalement éteinte, je ne ressens plus grand-chose. J’ai l’impression qu’ils ne travaillent plus vraiment à mon extinction, je ne les intéresse plus de façon capitale. Je me semble neutre, neutralisé, désodorisé. Des mots incohérents me viennent en tête : « il n’y a pas d’Autre de l’Autre, prosdiorisme ». Tout ceci n’est pas vraiment important. La nuit peut enfin s’étendre, reprendre ses droits, seule la voix de Petula Clark émerge de mes ténèbres : « Quand je ne dors pas, la nuit se traîne, la nuit n’en finit plus. Et j’attends que quelque chose vienne. Je ne sais qui, je ne sais quoi. J’ai envie d’aimer, j’ai envie de vivre. Malgré le vide de tout ce temps passé, de tout ce temps gâché et de tout ce temps perdu. Dire qu’il y a tant d’êtres sur la terre, qui comme moi ce soir sont solitaires. C’est triste à mourir, quel monde insensé. Je voudrais dormir et ne plus penser J’allume une cigarette. J’ai des idées noires en tête et la nuit me paraît si longue. Au loin, parfois j’entends un bruit de pas. Quelqu’un qui vient. Mais tout s’efface et puis c’est le silence (…) » Un texte : Accueil, rencontre, transfert multiréférentiel et polyphonie. Importance des rapports complémentaires et de la sympathie dans la structuration de l’existence par Jean Oury dans Créativité et inventivité en institution. Empêchements et possibles sous la direction de Pierre Delion ; édition Erès. Une chanson : Petula Clark : la nuit ne finit pas (Nitzche-Bon -Plante) (1) Bob Dylan
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Texte : A Fa nbnrei-cL e i sV eaRneomvaecrlbee r g
Leader charismatique au tempérament qu’on dit trempé, c’est un Anton Newcombe étonnamment ouvert et décontracté qui nous accueille (au téléphone) dans son studio berlinois, la ville où il habite depuis 2007. Prolixe et enthousiaste, le leader du Brian Jonestown Massacre n’élude aucun sujet et malgré une longue carrière de plus de 25 ans, on ressent intacte l’envie de composer et, surtout, de partager des instants musicaux toujours aussi bien troussés.
The Brian Jonestown Massacre Le fantôme de Berlin
Tu es chez toi à Berlin ? Anton Newcombe : « Dans mon studio (d’enregistrement, ndr). J’habite à Berlin maintenant. » Depuis six ou sept ans, si je ne m’abuse. Qu’est-ce qui t’a amené là-bas ? Anton Newcombe : « Plein de choses. J’ai d’abord déménagé à New York après avoir vécu à Portland, et je ne te parle même pas de ma jeunesse à San Francisco et du studio que j’avais à Los Angeles. Bref, tu connais cette chanson (il se met à chanter) ‘If you can make it here, you can make it anywhere?’ C’est ce que j’essaie de faire. Depuis que je suis gosse, j’ai toujours voulu vivre en Europe. » Avant de déménager à Berlin, quelle expérience avais-tu de l’Europe ? Anton Newcombe : « Juste ce qu’on en voit quand on est tournée avec un groupe. Avant de venir à Berlin, je pensais m’installer en Islande mais tout à coup, leur économie s’est effondrée. C’est bizarre, quand tu as du pognon, ce n’est pas un truc qui t’inquiète, c’est une dynamique étrange qui te fait prendre telle ou telle décision. » En parlant d’inquiétude, tu as dit ne pas vraiment avoir d’espoirs ou d’inquiétudes. A tes yeux, est-ce un aveu d’optimisme ou de pessimisme ? Anton Newcombe : « Tu sais, ma philosophie de la vie, c’est plutôt du genre ‘on verra bien’. » Surtout depuis que tu es devenu papa ? Anton Newcombe : « Avant, j’avais une relation avec une actrice et à l’idée d’avoir un enfant, elle était plus du genre (il se met à crier) ‘On va faire comment pour lui payer l’université, bla bla bla ?’ Je lui répondais que nous devions juste être réalistes, qu’on allait bosser, faire des demandes de bourse, enfin tu vois. » Et puis, avant même que l’enfant soit né, que pouvons-nous savoir sur l’état du monde ou de notre vie personnelle vingt ans plus tard ? Anton Newcombe : « Oui, c’est toute la différence avec ma compagne de maintenant, qui a tellement plus les pieds sur terre. Ensemble, nous savons bien que pour que ça aille mieux, il faut le vouloir et bosser pour. » Ton fils a maintenant un an et demi et tu lui as donné un prénom allemand, Wolfgang. Un rapport avec Mozart ? Anton Newcombe : « Il a 17 mois et quand j’ai déclaré son nom à l’état-civil, ils ont été surpris, c’était le premier Wolfgang qu’ils enregistraient en soixante ans, quelque chose dans le genre. Et des gens que je connais m’ont demandé pourquoi nous avions choisi un nom aussi ancien que plus personne ne donne ici. Tu sais quoi ? Je n’en sais rien moi-même. Ou bien c’est que
quand je regardais les infos économiques, tous les mecs allemands sortaient d’une Mercedes et s’appelaient Wolfgang (rires). » Tu parlais allemand avant de déménager à Berlin ? Anton Newcombe : « J’avais des cours au lycée mais j’étais vraiment nul. Je viens de faire une interview pour le journal anglais The Guardian et dans les commentaires sous l’article, il y a un mec qui écrit que je devrais avoir honte de ne pas encore parler allemand après cinq ans, que je suis comme Jarvis Cocker à Paris qui n’en a rien à foutre d’apprendre le français. Que Jarvis et moi, on doit aller se faire foutre, qu’on n’a qu’à apprendre la langue. Même quand j’essaie de causer avec les chauffeurs de taxi et que je leur dis où aller, ils disent qu’ils ne me comprennent pas. » Tu vis dans quel coin de la ville ? Anton Newcombe : « J’habite à Prenzlauer Berg et mon studio est en bordure de Pankow. Dans les rues de Berlin, je suis comme un fantôme, c’est cool. » Appeler son quatorzième album ‘Revelation’ est plutôt ironique, non ? Anton Newcombe : « Ça dépend de la manière dont on compte, je crois. Le côté révélation est en lien avec une révélation personnelle, d’un truc que tu révèles à quelqu’un d’autre. Ou bien c’est un murmure de Dieu, une révélation tirée de la Bible, un truc dans le style. C’est plus à prendre dans le sens d’une réalisation. » Ou bien une chose qu’on t’a révélée ? Anton Newcombe : « Oui, c’est un peu comme si tu traversais un feu, une illusion. Dans la vie, il t’arrive tes trucs genre la crise de la quarantaine. Quand tu picoles et que la boisson te sert de liant social, que tu as besoin de ça pour te relaxer, peut-être est-ce une façon de ne pas te sentir concerné par la vie et ses contraintes. Tu penses te construire une armure mais à la fin, quand tu ne l’as plus, tu réalises que tout ça n’est qu’une gigantesque illusion. » Le line-up du groupe ne cesse de changer, environ 40 musiciens font ou ont fait partie du Brian Jonestown Massacre. Anton Newcombe : « Ça change et ça ne change pas, en fait. La moitié du groupe est là depuis le début et je suis avec l’autre moitié depuis une dizaine d’années. Je ne sais pas quoi dire, peut-être que je suis un mauvais leader (rires). » Ou que tu n’as pas envie de voir les mêmes vieilles tronches tous les jours. Anton Newcombe : « Non… Tu sais pourquoi les choses ont changé ? Je ne travaille pas avec des professionnels et la porte est toujours ouverte pour qui veut partir, je n’oblige personne à rester ou se barrer. »
07 Le fait que tu as beaucoup déménagé ne doit pas faciliter les choses. Anton Newcombe : « Ça n’a rien à voir, il y a toujours eu plein de changements dans le groupe. C’est juste que tu tombes sur des mecs qui n’arrivent pas à se désintoxiquer et qui tournent vraiment mal. Quand tu as un contrat avec un label, que des mecs partent en cure de désintox’ et que tu n’arrives pas à les faire décrocher, tu te rends compte que c’est dur de jouer avec ce genre de mecs. C’était très frustrant pour moi parce que les gars ne se rendaient même pas compte de tout ce que j’essayais d’accomplir. Je ne veux plus revivre ça, jamais, même si ce sont les meilleurs musiciens du monde. Tu sais, les mecs sont parfois tellement loin qu’ils vont du mauvais côté de la ville pour une répét’, tu vois le tableau. » Tu vas entamer un nouveau chapitre de ta vie de musicien en composant la B.O. du film ‘Moon Dogs’ Anton Newcombe : « Je vais m’y mettre mais le démarrage a été repoussé au mois d’août. C’est l’histoire de deux jeunes frères, l’un d’eux quitte sa ville natale, il devient musicien sans connaître le succès. L’autre réussit sa vie, par contre, ils se retrouvent, et partent aux Iles Shetland. C’est fou, je suis chargé de toutes les parties musicales du film et c’est très excitant de devoir penser à tout ce qui peut se passer dans un film. Et je veux vraiment aller dans cette direction et continuer à composer d’autres bandes originales de film. » Sinon, produire et enregistrer autant d’albums et d’EP doit être une sacrée sinécure, non ? Anton Newcombe : « Tu sais, quand je suis occupé avec la musique, et peu importe que ce soit en tant que simple auditeur ou en tant que participant, j’essaie de m’immerger au plus profond de la musique et surtout de m’isoler de ce qui se passe dans le monde. » Justement, en tant qu’auditeur, quel disque sauverais-tu si tu devais n’en garder qu’un seul ? Anton Newcombe : « Difficile de ne garder qu’un seul album alors qu’elle représente autant de choses dans ma vie. Disons que s’il en fallait un, ce serait ‘Second Edition’ de PIL. J’ai découvert
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ce disque en Californie quand j’étais ado, une époque où mes potes et moi achetions des disques juste pour leur pochette et pour moi, il est un mélange parfait de disco, de dub et d’expérimental. »
The Brian Jonestown Massacre ‘Revelation’ A Records/Suburban
Groupe légendaire de l’indie rock dont la réputation tant discographique que scénique n’est plus à faire, le Brian Jonestown Massacre devra attendre au moins son quinzième album avant de décevoir ses fans. En attendant l’improbable issue, on savourera à sa pleine mesure ‘Revelation’, le déjà quatorzième opus d’Anton Newcombe & co (et on ne vous parle même pas des 18 EPs). Car pour prolifique qu’il soit, le songwriter américain établi à Berlin prouve une fois de plus que pour la panne sèche, il ne faut pas l’attendre. Prince des artifices psyché, ses pop songs embrassent un grand arc entre les Strokes et les Black Angels en passant par les Fiery Furnaces. Les guitares déboîteraient jusqu’au genou d’Usain Bolt, les synthés ont cette odeur de soft drugs vitaminées et la batterie soutient la marche en avant sans se la jouer perso. Et si on ne vous fera pas le détail fastidieux des mérites de chaque titre, mourir avant d’avoir entendu ‘Food Fo Clouds’ ou ‘Bleed & Burn’ serait vraiment trop con. (fv)
on stage 24/06 Botanique (Bruxelles)
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HERCULES & LOVE AFFAIR
TOM VEK
THE ANTLERS
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BASKERVILLE
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Definitely Maybe
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(Remastered) (3CD)
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THE SEDAN VAULT
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NIGHTMARES ON WAX
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Comet, Come to Me
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N.O.W. Is The Time
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THE PAINS OF BEING PURE AT HEART Days Of Abandon
O N L I N E
R E C O R D S T O R E
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B I L B O • L A D E U Z E P L E I N 13 • B - 3 0 0 0 L E U V E N • 016 5 0 07 7 3
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Texte : antoine bours © Dom Garwood & arp cleveland
Protéiforme, Archie Bronson Outfit vagabonde au gré de ses distorsions. Tantôt garage, tantôt psyché, tantôt punk, le groupe de Sam Windett et Arp Cleveland se définit avant tout par son désir jamais démenti d’un rock frontal et instinctif. Archie est un creuset brûlant où crépitent des voix saturées,
un long cri de guitare sur rythmes syncopés parcourant l’histoire du rock d’un point A à un point B sans prendre le temps de se poser. Quatrième album météore, ‘Wild Crush’ est l’occasion pour eux de bousculer cette fois leurs influences flower power et de laisser une trace scintillante dans un firmament qu’on a connu plus sombre. Loin d’amenuiser l’impact du groupe, ‘Wild Crush’ charrie une chaleureuse mélancolie qui élargit ses horizons et réconforte les oreilles. Explications au téléphone avec l’enthousiaste Arp Cleveland, batteur et compositeur. Arp Cleveland : « Salut, RifRaf! Vous nous aviez mis en couverture pour notre dernier album! On adore RifRaf ! » Merci. Sur ‘Coconut’, vous développiez des sonorités plus psychés qu’auparavant. Diriezvous que ‘Wild Crush’ poursuit cette même veine? Arp Cleveland : « Cet aspect était déjà là avant ‘Coconut’, même si notre son a effectivement évolué en ce sens. On a depuis ajouté des claviers. Mais c’est un style qui nous a toujours plus ou moins défini, bien que de façon plus rock au départ. Prends par exemple ‘Butterfly’ sur le premier album. La grosse différence, je crois, entre ‘Coconut’ et ‘Wild Crush’ est plus organique. Tim (Goldsworthy, qui a produit ‘Coconut’) avait une approche plus moderniste de la musique, il adorait utiliser du matériel rétro de façon actuelle. Sur ce nouvel album, on a conservé certains aspects de sa méthode, tout en favorisant un retour au live, au plaisir du jeu. » Le départ de Dorian (Hobday, bassiste) a-t-il redéfini le son d’Archie Bronson Outfit? Arp Cleveland : « De façon consciente, c’est la première fois que nous nous sommes demandé « ok, que faisons-nous maintenant,
Arp Cleveland : « Non. Parce que le deal qui nous lie n’est pas très substantiel. On a donc décidé de pondre notre nouvel album dans notre coin : pas de budget, pas de date, pas de réservations. Une bonne façon de se rappeler que c’est sensé être fun. Puis nous leur avons présenté l’album terminé et ils l’ont aimé. La pression monte un peu maintenant, parce que la sortie imminente nous rappelle que c’est réel. » Le saxophone est fantastique et très présent. Duke Garwood donne l’impression d’être le quatrième membre du groupe. Arp Cleveland : « Duke est un collaborateur de longue date. J’avais le souhait pour ‘Wild Crush’ d’un saxophone mielleux, kind of super mellow yellow. Dans le style du groupe japonais Yura Yura Taikoku: un sax lourd, très rétro, à la lisière du cheasy mais sans tomber dedans. Duke, d’ailleurs, vient du jazz: ce n’est pas du tout sa came. Ce qui nous a permis d’obtenir ce son, entre le saxo super ringard et un style plus free, plus moderne, avec des notes qui déraillent. J’adore ce qu’il en a fait. » À l’inverse, ‘In White Relief’ sonne comme très actuel, presque à la façon d’Animal Collective.
Fuck Knows
Archie
Bronson Outfit musicalement parlant? Quelles chansons avons-nous envie d’écrire? ». D’abord toutes ces nouvelles techniques apprises auprès de Tim, puis Dorian qui s’en va, c’était l’occasion de se poser la question de l’identité du groupe. Et de revenir en arrière, à nos premières envies, nos premières amours musicales, à Sam et moi: Led Zeppelin, The Band, etc. Des trucs évidents, couplés à ce que nous écoutons maintenant. Au centre de tout ça, l’envie d’un son rock 70s plus direct, qui nous soit naturel, intuitif, sans prise de tête. » On retrouve avec plaisir une touche krautrock, cachée ici et là. Arp Cleveland : « Oui! On adore ça. Sam et moi, on était surtout fan des classiques: Neu!, Amon Düül, Can, etc. Mais Kristian (Robinson, qui a remplacé Dorlan et s’occupe des claviers, ndr) est plutôt du genre à nous balancer un Michael Bundt - « vas-y, écoute ça! » - et nous mettre sur le cul. Il nous a ouvert à des sons beaucoup plus spécifiques, qui se sont frayés un chemin dans notre musique, bien que de façon discrète. Dans les percussions, par exemple. Si Tim nous a ouvert les yeux sur l’importance formelle du mixage, nous voulions vraiment un sentiment de rapidité et de clarté sur ce nouvel album. » Aussi excitant qu’était ‘Coconut’, ‘Wild Crush’ est effectivement plus cohérent, moins désorganisé. Arp Cleveland : « Complètement. Sans doute parce que moins de personnes étaient impliquées dans la composition. Il est plus simple de se concentrer de cette façon. C’est la première fois qu’on bossait sans producteur artistique. Par ailleurs, nous étions libres d’aller et venir au studio sans réservation, on a organisé nos sessions comme on le voulait, selon nos désirs. On avait le loisir d’approfondir des morceaux et les abandonner en cours de route. Il y avait un véritable désir de prendre le temps de construire un corps solide de chansons qui se complétaient. Même si je suis certain qu’on peut faire mieux que ça (rires). » ‘Wild Crush’ est votre album le plus léger et le plus lumineux. Je dirai même qu’il est presque intime. Arp Cleveland : « Je suis d’accord! Ce n’était pas conscient, mais plutôt le résultat de là où nous en sommes dans notre vie. Si je dois parler pour moi, comme j’écris les paroles, je sais que je conserve un ton mordant, mais je me situe pourtant à une place bien plus reposée qu’autrefois: j’ai quitté Londres, j’habite à la campagne, je suis papa. On a bien vieilli, même si on reste de foutus emmerdeurs! Mais on s’est apaisé, on trouve même une certaine satisfaction à être qui on est. » Quitter Londres vous a aidé dans votre rapport à la musique? Arp Cleveland : « Oui, moins de pression! Sam peut se consacrer à la peinture, moi je peux travailler, élever mes enfants. Se voir et composer relève plus d’un choix volontaire et non plus d’une pression extérieure. Notre rapport au travail est plus détendu. Sam est resté à Londres, lui. Ne plus habiter dans la même ville nous aide aussi à nous rappeler les raisons pour lesquelles on se voit. » La pression n’est jamais venue du label Domino?
Arp Cleveland : « C’est mon morceau préféré: une chanson très simple, qui peut se résumer à sol-do-sol-do-mi mineur-sol-do, etc. Quand Sam le chante seul à la guitare, il y a une certaine tristesse qui s’en dégage. On l’a enveloppé dans une forme enlevée et joyeuse pour l’album. Mais au fond le morceau garde une certaine mélancolie que j’aime beaucoup. Ça doit être le rythme quatre temps, plutôt dansant, qui te fait penser à Animal Collective. Moi j’y vois une influence très Monks. » ‘Lori From The Outer Reach’ est magnifique. Qu’y a-t-il derrière ce morceau? Arp Cleveland : « Il n’y a qu’un Belge pour réaliser que ce morceau est cool! (rires) Musicalement, à nouveau, c’est assez simple. Sam et moi l’avons écrit très vite et développé différentes versions, mais nous n’arrivions pas à décider sur laquelle nous fixer, avant de favoriser cette version très lente et chargée de synthés qui nous plaisait beaucoup. Un trip un peu cosmique. Et j’ai piqué le beat à ‘Five Years’ de Bowie, mais tout le monde s’en sera rendu compte. Quant aux paroles, il faut savoir que j’avais l’habitude d’écrire de façon très structurée, puis je filais le tout à Sam et personne ne pigeait rien de ce qu’il chantait... Donc, à quoi bon? Maintenant j’écris énormément, mais de façon automatique, presque surréaliste – même si ça donne l’impression d’être de la branlette, dit comme ça. J’écris donc sans penser à rien puis Sam et moi faisons le tri. Ce qui veut dire en gros que je ne me souviens absolument pas avoir écrit cette chanson! (rires) » Travaillez-vous toujours sur votre side project Pyramids avec Sam? Arp Cleveland : « A vrai dire, on a débattu quant à sortir cet album sous le nom Pyramids ou Archie Bronson Outfit. La présence de Kristian nous a conforté dans l’idée qu’il s’agissait bien d’un album d’Archie. Avec cet album, nous avons l’impression qu’Archie et Pyramids ne sont plus qu’un seul et même projet. » Après quatre albums, quel regard avez-vous sur la carrière d’Archie Bronson Outfit? Arp Cleveland : « Cela semble enfin évident. En tout cas, il est devenu facile de s’imaginer notre avenir. Je pense qu’on enregistrera un nouvel album dans la foulée. Je veux conserver le même procédé de travail, la même formule, parce qu’elle nous convient. Enfin, je parle pour moi. Je crois que Sam, lui, veut un album très lourd! Fuck knows, we’ll see what happens. » Suivez le guide: www.archiebronsonoutfit.com
on stage 12/07, Les Ardentes, Liège 19/07, Rock Herk, Herk-de-Stad
Texte : Nicolas Alsteen © zackery michael
09
Fer de lance d’une esthétique froide et sexy, How To Dress Well taille un costume sur-mesure pour les besoins du R’n’B de demain.
De l’or dans les mains, des idées plein la tête, l’Américain Tom Krell colle sa voix sensuelle au plus près du mal : bonheur impossible, cœur éprouvé, sexualité inadaptée et anxiété se heurtent ici au spectre d’une vie sans amour. Neo-soul glaciale et thérapeutique, la musique de How To Dress Well ajuste ses pulsions émotionnelles à ses mélodies surnaturelles le temps de ‘What Is This Heart?’, son troisième album en question. Dans les oreilles, Prince s’invite chez James Blake et l’âme de Michael Jackson ressuscite sur la piste de danse marbrée de Burial. Un disque intriguant et bien dans son temps.
How To Dress Well Peux-tu revenir sur les premiers pas de How To Dress Well ? Tom Krell : « Je n’ai pas grandi dans un environnement familial qui me prédestinait spécialement à la musique. J’ai appris à jouer de la guitare quand j’avais 15 ans... À la maison, ma mère adorait passer des disques de Michael Jackson et Smokey Robinson. Mais ça s’arrête là. On ne peut pas vraiment parler de formation musicale... En 2004, j’ai composé quelques morceaux à l’aide de mon laptop. C’était le début de How To Dress Well. »
Nouvelle ère glaciaire Votre nouvel album s’intitule ‘What Is This Heart?’. Avez-vous trouvé une réponse à cette question? Tom Krell : « Aucune. (Sourire) Pour moi, cette question enferme toutes les questions existentielles du monde. Je voulais aborder des thèmes qui nous rongent de l’intérieur, des problématiques typiquement humaines. L’amour, le désir et l’anxiété se retrouvent ainsi en filigrane du disque. Qu’est-ce qui nous pousse à aimer quelqu’un ? Comment tombe-t-on amoureux ? Pourquoi ? Pour se faire du mal ? Je suis parti de mon vécu en essayant de transposer mon expérience à l’échelle de l’humain. Tu connais les frères Dardenne ? » Oui. Mais ça n’a rien à voir avec la question… Tom Krell : « (Sourire) J’adore leur cinéma. Un de leurs derniers films s’intitule ‘Le Gamin Au Vélo’. C’est l’histoire d’un enfant qui tente de retrouver son père. Il refuse d’admettre que ce dernier l’a abandonné. Il se raccroche alors au vélo que son père lui avait offert. Pour lui, le vélo devient un symbole, un lien vers ce père qu’il recherche désespérément. À mes yeux, l’enfant du film peut être n’importe quel enfant du monde. Son histoire est universelle, transposable à tous. C’est ce que j’ai essayé de faire avec ‘What Is This Heart?’. Dans le film des frères Dardenne, le garçon s’appelle Cyril. Sur l’album, ma chanson ‘Pour Cyril’ est, entre autres, un clin d’œil au cinéma belge. » Peut-on considérer le cinéma comme ta principale source d’inspiration? Tom Krell : « Mes sources d’inspiration sont nombreuses. Pour moi, elles sont sur un pied d’égalité. Tout ce qui m’interpelle est bon à prendre. Ça peut être une relation, un film, une chanson, un livre. L’année dernière, par exemple, je vivais une incroyable histoire d’amour. Malheureusement, j’étais tout le temps sur la route, perdu dans mes pensées, complètement crevé et confus. À l’époque, j’écoutais trois trucs en boucle : le Velvet Underground, Tracy Chapman et les Backstreet Boys. Je lisais quasi exclusivement les livres d’Alice Munro. Elle aussi a l’art d’épingler l’humanité en un seul personnage. J’ai aussi maté tous les films des frères Dardenne et de Bruno Dumont. J’adore le cinéma européen. Aux Etats-Unis, j’ai bien aimé ‘The Master’ de Paul Thomas Anderson. Mais la thématique d’un film comme celui-là n’a aucune retombée sur les sujets abordés dans mes chansons. » Dans ta bio, tu présentes la chanson ‘Words I Don’t Remember’ comme l’ADN de ton nouvel album. Pourquoi ? Tom Krell : « Je considère ce morceau comme la transition parfaite entre ‘Total Loss’, mon précédent album, et les nouvelles chansons. Ça commence avec un gros son de synthé : un truc massif. On n’a jamais entendu ça auparavant chez How To Dress Well. En cours de route, le morceau évolue et rappelle ici et là des inflexions vocales et des idées de mélodies plus intimistes déjà développées par le passé. Pour moi, ce morceau permet de comprendre la transition, de plonger pleinement dans le nouvel album. » Sur cet album, on trouve trois morceaux avec un sous-titre entre parenthèses : ‘2 Years On (Shame Dream)’, ‘Childhood Faith In Love (Everything Must Change, Everything Must Stay
The Same)’, ‘House Inside (Future Is Older Than The Past)’. Pourquoi ce besoin de préciser? Tom Krell : « Je n’ai pas d’explication convaincante. C’est une décision spontanée, naturelle. Absolument pas réfléchie. C’est une manière d’associer des idées. Pour ‘2 Years On’, j’étais en train de composer à la guitare et, tout d’un coup, je me suis souvenu du rêve fait pendant la nuit. Ça n’avait absolument rien à voir avec la chanson. Pourtant, je suis convaincu que la réminiscence de ce rêve a influencé la palette émotionnelle contenue dans ce morceau. Et puis, comme les textes des chansons sont essentiels à mes yeux, les titres doivent être conséquents. J’aime quand il manque une affirmation entre le titre et sa parenthèse. Quand j’écris ‘Childhood Faith In Love’, c’est une vérité. Et puis, il y a la parenthèse : (Everything Must Change, Everything Must Stay The Same). Elle renvoie à une forme d’impossibilité. Les deux parties du titre se répondent. » De nombreux artistes s’activent aujourd’hui dans un registre neo soul glacial et minimal. C’est l’époque qui veut ça ? Tom Krell : « Pour le meilleur et pour le pire, je vis dans le présent. Je n’ai pas le choix. Cela étant, je ne m’en plains pas. Le présent, c’est juste le passé qui devient le futur. C’est un peu le message d’un titre comme ‘House Inside (Future Is Older Than The Past)’. Je sais très bien que ma musique n’aurait jamais eu l’occasion de s’épanouir dans une autre époque. Je me sens terriblement contemporain. Mes goûts musicaux, ma façon de vivre et de me comporter sont en totale adéquation avec le 21ème siècle. Je suis super satisfait de la tournure prise par ma musique sur le nouvel album. Je trouve qu’elle a réussi à s’adapter à son temps, à évoluer au gré des craintes et des questions du moment tout en tenant comptes des nouvelles logiques technologiques. » Tu vis aujourd’hui entre Chicago et Berlin. Que recherches-tu en Europe? Une autre vision des choses? Une politique progressiste et moins duelle? Tom Krell : « Berlin est un endroit parfait pour vivre. Surtout l’été. J’aime les gens que je rencontre là-bas. Dans les faits, ce n’est pas fondamentalement différent des Etats-Unis. D’un point de vue politique, par contre, c’est différent. Berlin est une ville tournée vers l’avenir. Mais je ne m’arrête pas à cela. Où que je sois, j’essaie de m’entourer de personnes progressistes et ouvertes d’esprit. Même aux Etats-Unis… De ce côté-là, Obama nous a promis une nation progressiste, mais rien ne bouge. C’est le pire président de l’histoire. Il ne fait rien pour les pauvres. Il se contente de rester au centre de l’échiquier politique. Il cherche toujours le consensus. Mais, au final, personne n’est content. C’est un conservateur qui cache son nom. C’est un lâche qui bénéficie des services d’une équipe de communication exemplaire, peut-être la meilleure du monde. Je crois sincèrement que son mandat va éloigner un peu plus encore les jeunes américains de la vie politique. Je noircis un peu le tableau… Parce que dans le genre méchant, votre politicien Bart De Wever là, il fait vraiment peur. Lui, c’est carrément le « real bad guy ». D’après ce que je comprends de l’extérieur, son programme est assez simple : il veut séparer votre pays, donner plus de droits aux riches, les faire habiter dans une même région et flinguer la solidarité nationale. Pourquoi des gens veulentils élire un type comme ça? » Un disque : ‘What Is This Heart?’ (Domino/V2) Suivez le guide : www.howtodresswell.com
on stage 14/06 Beursschouwburg (Bruxelles)
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Texte : A en r ince t - Lhi s ee r eRre m © aBcölr eku r S i g t h o r ss o n
Membre fondateur de la structure Bedroom Community établie à Reykjavik, musicien nomade délocalisé, Ben Frost a revisité le ‘Solaris’ du cinéaste Tarkovski pour ensuite se consacrer au romancier écossais Iain Banks et, plus récemment, à un projet documentaire à portée humanitaire capté dans l’est du Congo. Son dernier opus, ‘Aurora’, vient de sortir sur Mute qui l’accueille pour la première fois. Rapide bavette par téléphone à la veille d’une tournée européenne qui passera entre autre par le Sonar Festival de Barcelone.
Ben Frost
La genèse de ton disque ‘Aurora’ passe par un endroit inhabituel dans ton parcours, le Congo… Ben Frost : « En fait, je n’ai rien enregistré comme tel au Congo. Je m’y suis rendu avec l’artiste Richard Moose dans le cadre d’un projet destiné à documenter le conflit brutal qui se déroule dans l’est du pays. C’est une région ravagée depuis plusieurs années par une guerre dense. Il n’y a aucune facilité d’enregistrement. Les coupures d’électricité sont tellement fréquentes qu’il est impossible de recharger les batteries d’un appareil électronique. Parfois, la nuit, je ne parvenais pas à trouver le sommeil car j’étais sans cesse dérangé par des bruits qui provenaient du dehors. Cela finit par affecter ton état mental, émotionnel mais aussi physique. Le travail que tu effectues s’en ressent. »
Aurore boréale Cet endroit a-t-il inspiré les compositions qui se retrouvent sur ‘Aurora’ ? Ben Frost : « Inspiration n’est pas le terme approprié. Je ne pense pas qu’on puisse raisonnablement être inspiré d’un point de vue artistique par un climat aussi tragique que celui qui règne dans l’est du Congo. On se retrouve affecté, bouleversé par ce qui s’y passe. On mesure aussi à quel point, à travers ce que les populations endurent là-bas au quotidien, la situation dans laquelle nous évoluons, nous, en Europe du nord est privilégiée. Il y a un environnement sonore conflictuel, dramatique, dans lequel on vit et qui agit comme un catalyseur mais ce n’est pas une source d’inspiration comme le serait un paysage pour une peinture… » Lors de votre séjour au Congo avec Richard Moose, avez-vous été personnellement confrontés aux effets du conflit ? Ben Frost : « Nous avons côtoyé plusieurs groupes de rebelles qui se mêlent aux populations locales. Nous étions à leurs yeux des journalistes à qui on racontait ce qu’on voulait bien nous dire. Nous avons été exposés à bon nombre de situations tragiques, à des assassinats, des massacres même. Témoins visuels ou auditifs. A un moment, la ligne entre le spectateur passif et le participant implicite s’efface. Tu te retrouves quelque part avec un micro pour enregistrer quelqu’un qui ne te connaît pas, pour documenter une histoire qui se narre à la première personne dans une langue qui n’est pas celle des protagonistes qui la vivent. Inévitablement, cela te met mal à l’aise. » Avez-vous pu rencontrer des musiciens congolais ? Ben Frost : « La situation est paradoxale. Le Congo est connu pour ses musiques dont certaines sont très renommées, c’est une richesse nationale au même titre qu’une matière première. Dans l’est, la situation est tellement dramatique que le pays semble retourné loin en arrière, comme si la civilisation avait déraillé, régressé, comme si les choses étaient revenues à une sorte d’état ‘anté-culturel’. Les gens vivent au jour le jour, veillant avant tout à satisfaire leurs besoins les plus immédiats dont celui de trouver à manger pour eux et leur famille. On sent bien qu’il n’y a plus vraiment de place ou de préoccupation pour la musique sauf peut-être pour des moments et des événements cérémoniaux. En ce qui me concerne, je ne sentais pas l’impulsion pour aller à la rencontre de musiciens locaux dans un tel contexte. Je ne suis pas Paul Simon ou Peter Gabriel. » ‘Aurora’ est chiche en instruments. Est-ce une volonté délibérée ? Il y a-t-il un lien à établir avec les circonstances que tu relates de ton voyage au Congo ? Ben Frost : « Je vois la composition comme un espace imaginaire qui va se remplir au fur et à mesure de sa création. Cet espace a quelque part été influencé ici par les événements que je venais de vivre. Je n’étais pas dans le confort d’un studio. C’est davantage par curiosité et par nécessité que je me suis focalisé sur l’électronique. Je me suis retrouvé dans un processus créatif inconfortable, mais c’était volontaire. J’en attendais quelque chose de nouveau. J’ai dû faire avec ce qui était à ma disposition. J’ai essayé de trouver une nouvelle voie par rapport à ce que j’avais déjà fait dans le passé. »
La façon dont tu utilises l’électronique à certains endroits sur l’album, sur ‘Nolan’ notamment, pourrait laisser croire à une parodie de la techno ou peut-être est-ce son fantôme que tu tentes de ressusciter ? Ben Frost : « Je ne suis pas intéressé par parodier. Je ne suis pas dans la parodie. Du reste, je ne crois pas à cette idée de fantôme car cela impliquerait la mort de la techno, ce qui n’est pas le cas. J’y vois plutôt une réponse personnelle et informelle à la musique de danse que j’ai découverte sur le tard. Sur ‘Aurora’, j’ai utilisé des machines, je joue avec elles, je joue avec les procédés de fabrique de la techno sans être lié à la signification que le genre implique. Je pense que j’entretiens une indifférence saine par rapport aux procédés destinés à faire de la musique. Je n’ai pas de manuel d’utilisation pour faire les choses, je les laisse respirer. » L’année dernière, tu as présenté un opéra – ton premier – basé sur le roman ‘The Wasp Factory’ de l’écrivain Iain Banks. Qu’est-ce qui t’a marqué chez cet auteur ? Ben Frost : « Il y a quelque temps, l’occasion s’est présentée à moi de réaliser un travail de scène. A la même époque, j’étais en train de lire ce roman, ‘The Wasp Factory’. Il m’a inspiré. J’y ai trouvé une grande musicalité. La façon dont il décrit les endroits pas exemple, des lieux qui prennent vie un peu comme une composition qui s’entrouvre. Je me suis dit que je devais l’inclure dans ce que j’étais alors en train de composer. Je ne suis pas particulièrement connaisseur de son œuvre. Pour tout te dire, je n’ai pas lu la plus grande partie de ce qu’il a écrit. »
Ben Frost ‘Aurora’ Mute/Pias
Réalisé sous la bannière Mute, mais en collaboration étroite avec sa propre structure Bedroom Community, ‘Aurora’ s’annonce comme le cinquième album solo de Ben Frost. On savait l’homme de plus en plus sollicité, fort occupé à réaliser des musiques de film. Ici, il revient à une vision plus dépouillée encore de sa musique, comme si elle était une preuve de vie, voire une sorte de postulat de survie au regard de ce qu’il vient de côtoyer au Congo. Même en l’absence totale de toute guitare, de cordes ou de piano, les compositions n’en sont pas moins imprégnées d’instrumentalité à l’image de ‘Venter’ où les percussions et les cloches que fait tinter Thor Harris (Swans) sont autant de repères réellement musicaux. On trouve également aux côtés de Frost, Greg Fox (Liturgy) et Shahzad Ismaily (Sam Amidon, Secret Chiefs 3) qui assument pleinement leur rôle de musiciens. ‘Nolan’ et ‘Sola Fide’ apparaissent comme des rémanences techno protéiformes dont joue et se joue Frost. En clôture, ‘A Single Point Of Blinding Light’ pourrait s’interpréter comme une synthèse, un condensé de l’album. Frost le confirme luimême : « J’essaye d’atteindre une sorte d’état d’oubli total qui existe de l’autre côté de la surface de la réalité perceptible avec laquelle nous vivons. » Un propos que rejoint le titre du disque. L’aurore en tant qu’allégorie du temps éternellement recommencé, de la lumière du jour sans cesse renouvelée. (et)
T e x t e : A n n e - L i s e R e m a c l e © k at h e r i n e r o s e
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Voir Michael Nyman jouer ‘La leçon de piano’ à la Cérémonie d’Ouverture du Festival de Cannes, c’était prendre conscience que réduire un homme fécond à une seule œuvre lui ôte toute épaisseur. À mille siècles de Montmartre, Yann Tiersen puise son propre flux dans le silence, dans la persévérance des sages. Taille, sculpte, fait surgir le grondement de la masse et donne aux voix leur envol. Et si on ne distingue aucune église surgir des pierres, c’est sans doute qu’il préfère garder la spiritualité ancrée au rivage, à même le sol. J’ai découvert en même temps que votre nouvel album le peintre Roman Opalka, qui a voulu tutoyer l’infini pendant pratiquement quarante ans…une pratique particulièrement touchante. En tant que musicien, se doit-on d’être obstiné ? Yann Tiersen : « C’est marrant, j’adore son travail, la simplicité des nombres et d’ajouter un pourcentage de blanc. Mais je ne pense pas qu’il s’agisse d’obstination, c’est de l’humilité. D’avoir inventé un concept qui se sert de la mort comme point final d’une œuvre. Je trouve ça incroyable. » Je me posais la question de la temporalité, mais aussi celle de l’espace, parce que vous vivez à Ouessant. L’insularité, ça crée une façon d’être au monde particulière ? Y. T. : « Vivre sur une île, ça n’est pas un concept, c’est la vie de tous les jours. Ça change les choses, mais de façon toute simple. Ça met de la distance avec le continent. C’est à la fois ouvert sur l’extérieur et ça permet aussi de s’en protéger. Et il y a surtout la mer entre l’île et le reste du monde. Quand on y vit longtemps, on s’aperçoit que les distances sont relatives. J’habite au Sud et avant de faire du vélo, je pouvais passer un mois sans aller au Nord alors que c’est à quatre kilomètres. L’île devient en expansion, un monde en soi. » Dans un reportage radiophonique de France Culture, la tenancière du seul hôtel-restaurant de Molène affirmait: « Le monde est petit mais Molène est grand ». Ça pourrait être vrai pour Ouessant ? Y. T. : « C’est plus grand que Molène, déjà (rire). Quand on vit en lien direct et simple avec les éléments naturels, on s’aperçoit que le monde est grand, au contraire. On prend conscience que les forces sont immenses et immémoriales. Bien plus que dans une vie citadine. »
Ne pleure pas caillou, je t’aime Symboliquement, c’était important de célébrer la sortie de votre nouvel album parmi les vôtres, en extérieur ? Y. T. : « C’était une double volonté. Il y a tous les ans un festival qui s’appelle Ilophone et nous, on répétait là-bas pendant trois semaines avant notre tournée. On souhaitait partager notre première date avec les ouessantins mais aussi avec le monde, grâce au streaming et aussi de promouvoir le festival qui a lieu en septembre. » Travaillez-vous la voix comme un autre instrument, sachant que vous n’êtes pas toujours interprète de vos morceaux, que beaucoup d’autres ont agrémenté vos disques de leur chant ? Y. T. : « Plus ça va, plus je me suis éloigné de la chanson traditionnelle. On chante tous sur l’album, il y a beaucoup de chœurs et moins de voix lead. C’est quand même plus particulier qu’un autre instrument, mais ça fait partie intégrante du morceau, et il ne doit pas y avoir nécessairement une structure couplet-refrain. Les voix peuvent arriver au bout de trois minutes : je suis assez à l’aise avec ça depuis trois albums. » Sur ‘∞ (Infinity) ‘, l’importance accordée à des langues différentes est grande…quel était votre projet de départ ? Y. T. : « Cet album a été fait ici mais je l’ai commencé en Islande. L’idée d’origine c’était de travailler la matière acoustique, mais de ne pas l’utiliser telle quelle, de la transformer. Je n’aurais jamais pu à nouveau utiliser des toy-pianos sans pouvoir les modifier. Je voulais aller chercher quelque chose de très minéral. Je me sens à l’aise dans un environnement de pierres. Sur mon île, comme en Islande, il y a très peu d’arbres. J’aime que l’érosion, le temps qui ronge le côté ancien des roches puisse se voir. Pour aborder cet aspect, j’avais envie d’utiliser des langues toujours vivantes, mais très vieilles. Ma compagne a écrit un texte, qu’on a ensuite traduit en anglais. C’est ‘Ar Maen Bihan’ qui est aussi le ‘Steinn’ après la transposition d’amiina en islandais. Ólafur Jákupsson, qui joue avec nous en tournée a écrit ‘Grønjørd’ en féroïen. » Y avait-il une volonté revendicatrice, sachant qu’historiquement, on a cherché à domestiquer les Bretons en les contraignant à parler français ? Y. T. : « Aux îles Feroë, ça a été un peu le même processus et à présent tous les habitants se sont réappropriés le féroïen, d’une grande richesse, qui est finalement premier face au danois ou à l’anglais que tout le monde parle également. Le breton a été traité de façon un peu supérieure, comme un patois,… les décisions de la France ont fait énormément de ravages. Il y a environ quinze ans, il y a eu une énorme exposition sur les Celtes à Venise ! Il y a un intérêt massif pour ces langues, que ce soit le breton, le gallois, l’irlandais ou l’écossais. C’était cependant plus naturel que militant qu’’Ar Maen Bihan’ fasse partie du processus de l’album. Remettre le breton à sa place, à celle qu’il aurait dû garder, comme un patrimoine nécessaire. Je suis très fier qu’on m’en parle beaucoup, et dans le monde entier. »
Yann Tiersen ‘ ∞ (Infinity)’
Mute/Pias
Il ne sera pas ici question de ‘The Shrinking of Titanic’ (G. Bryars), même si chacun à sa manière cherchera à agripper aux ‘Slippery Stones’, à puiser dans leur robustesse glissante, à retrouver le souffle, à s’appuyer sur le cycle perpétuel de la respiration. On frôlera bien pourtant quelques fantômes grand-siècle, échoués silencieux revenus à la vie le temps d’une course le long des abers, d’un bal de phare éteint, de quelques piétinements furtifs sur la baie. On ouvrira alors large les criques pour leur concocter un ‘Midsummer Evening’ en simple apparat, coupes de cristal chuintantes et carillons, le chœur dans l’envol même par matin froid, subjugués par la nuée froufroutante de Fous de Bassan. On laissera notre peur ancestrale de l’Ankou percuter la falaise, ensevelie par la marée de cordes en chute libre, sonnant les cornes de brume pour rameuter un tourbillon d’aiguillats. Désormais baignés de ‘Lights’, on laissera libre cours à l’espoir de dénicher dans les ‘Steinn’ quelques mystères enfouis, des runes dont garnir nos poches et nos interprétations. ‘In Our Minds’, vibrera peut-être la présence tacite de tous ceux qui ont choisi d’autres poumons que les nôtres, attachés à la vie qui circule trop vite, aux ‘Meteorites’ sonnantes et trébuchantes. Tous ceux dont le cœur n’est ni un roc enrobé de varech, ni une éponge. (alr) Suivez le guide : http://www.yanntiersen.com
on stage 26/10 Ancienne Belgique (Bruxelles)
Yann Tiersen
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Texte : A La nu nree- Lni t s eG R rem n iaecrl © e G . L e c h at
Depuis que Mud Flow a jeté l’éponge, ses membres semblent avoir complètement tiré un trait sur la pop anglo-saxonne. Vincent Liben s’est pris pour Yves Simon et a sorti, à trois chansons près, deux fois le même disque.
Olivier Juprelle, lui, a pris davantage de temps. D’abord parce qu’il a tourné avec Vive La Fête et ensuite parce qu’il entendait livrer un album finement ciselé et totalement indépendant. La réussite est totale et l’opus s’inscrit dans la lignée des meilleurs Biolay et Miossec, ceux qui disent de la plus belle manière ces lendemains qui déchantent. Pour y arriver, Juprelle s’est entouré de pointures dont Joseph d’Anvers et la fine gâchette Arman Méliès.
Olivier Juprelle
Ce premier disque a été financé grâce à AkaStarter. Pour 1000 euros, tu proposais au donateur de lui refourguer la basse avec laquelle tu as assuré la tournée de ‘A Life On Standy’ de Mud Flow. Une manière de tourner définitivement la page du groupe ? Olivier Juprelle : « Oui, il y a de ça. Je ne m’y retrouvais plus vraiment dans la formule, dans le groupe. Il y avait trop de prises de tête, de compromis. Musicalement, j’avais besoin d’aller vers des choses plus personnelles, vers plus d’indépendance. Mud Flow, ça a été un peu un stage pour moi après mes années de conservatoire. J’y ai appris plein de choses. Après ça s’est terminé plutôt en bon termes, ça n’a pas été la guerre non plus. »
Be-Bop-A-Lula AkaStarter permet cette indépendance ? O. J. : « C’est ça qui est bien avec le crowdfunding en général. Grâce au financement participatif, on arrive à contourner le système, son droit de vie ou de mort sur des artistes comme moi. Ça permet de ne pas devoir obligatoirement passer par une maison de disques où, dans la majorité des cas, c’est le profit qui prime sur toute autre considération. T’as des directeurs artistiques qui te demandent d’édulcorer, d’être un peu plus dans l’air du temps, d’être opportuniste. C’est tout ce que je voulais éviter. L’avantage avec le crowdfunding, c’est que ton budget est là (environ 7000 euros, ndr) et que tu débrouilles avec sans devoir te préoccuper ni de sortir le single imparable, ni du retour sur investissement ; ça te permet d’être dans une démarche fondamentalement authentique et indépendante.... A mon sens, c’est aujourd’hui la seule solution pour rester dans l’artisanat. Or pour moi, la musique ne peut se définir qu’au travers de l’artisanat. Ça a été ma seule préoccupation pendant les deux ans où j’ai bossé sur ce disque, livrer un matériel qui soit le plus abouti possible, comme un artisan qui peaufinerait sans cesse son œuvre, comme un sculpteur qui va dans le détail. Je ne me suis à aucun moment posé la question d’un public. » Mais tu te poses beaucoup de questions par rapport au métier. O. J. : « Oui, bien sûr. Parce que le système est préoccupant. Dans les grosses maisons de disques, il y a de moins en moins de directeurs artistiques musicologues. Les fans deviennent des clients et le disque un simple produit. Je ne te parle évidemment pas des petits labels mais ils n’ont jamais 20 000 euros à miser sur un groupe débutant. Moi, je travaille avec Christophe Waeytens et on est dans une relation de musicien à musicologue. Ensemble, on développe une esthétique particulière. Chez lui, mes chansons lentes de six minutes, lancinantes, évolutives, en trois quatre, sans refrain, avec des intros de deux minutes ont trouvé leur écho. » Ces chansons dont tu parles sont toutes chantées en français. C’est assez marrant qu’à la séparation de Mud Flow, qui donnait dans la pop anglo-saxonne, Vincent Liben et toi ayez tous les deux pris cette même direction francophone. Quel a été le déclic ? O. J. : « Mes premières démos datent de 2005. Après, ça n’était pas présentable, il a fallu le temps de produire tout ça. C’était une période où je ne voyais plus que le côté poseur du rock’n’roll. Et puis, surtout, le texte me manquait. La musique anglo-saxonne a ce gros avantage, c’est que tu peux faire autre chose en même temps. Moi, je suis incapable de travailler en écoutant de la chanson française, directement le texte m’interpelle. Et puis, je n’écoutais plus de rock. Et je pense que pour être créatif, il faut être curieux. Continuer à écrire du rock sans vraiment s’y
intéresser, sans s’interroger sur cette ligne de basse d’Interpol, sans se demander ce que le gars a voulu faire, n’avait pas vraiment de sens. » Assez paradoxalement, peut-être, ces textes, ce n’est pas toi qui les écrits. O. J. : « On peut avoir l’envie de défendre la langue tout en ayant l’humilité de reconnaître qu’on n’est pas un grand auteur. Je n’aspire pas à être auteur, compositeur, interprète ; ce que je veux, c’est livrer un matériel de qualité. Il faut savoir reconnaître ses faiblesses. Je sais que je n’ai pas la plume de Raymond Queneau, de Roda-Gil ou de Boris Bergman. » Et donc, t’appelles Arman Méliès et Joseph d’Anvers ? Olivier Juprelle : « Voilà. La filiation me semblait évidente, logique. Je leur avais envoyé des maquettes assez élaborées, en yaourt, mais avec des métriques très précises, des quatrains, des tercets. Ça leur a permis de comprendre directement où je voulais en venir et tout s’est ensuite fait très naturellement. Après, les thèmes abordés – et toi qui écoutes de la chanson française, tu ne me contrediras pas – sont toujours un peu les mêmes. Les lendemains qui déchantent, la fragilité, la brutalité. Toute la complexité, dans cette simplicité apparente, c’est de trouver son axe, son angle. Et eux font ça à merveille. Je n’ai pas dû changer une virgule. Au final, Joseph a écrit quatre textes et Arman deux et ils sont tous les deux totalement satisfaits du résultat final. Ils n’ont pas l’impression d’avoir été trahis. » Dans quelle mesure est-ce que tu te sens concerné par ces textes ? O. J. : « La chanson, ça n’est pas du reportage, ça n’est pas un documentaire, c’est un vecteur pour atteindre une dimension que les gens peuvent s’approprier. Si tu fais dans le trop personnel, le trop autocentré, c’est vite chiant. C’est toujours chouette quand les gens te disent cette chanson parle de moi. C’est ça qui va me toucher. Quand j’écoute une chanson, j’ai besoin de m’identifier, comme quand tu vas voir un film. Et Arman et Joseph sont très forts pour ça. » Cet album est dédié aux disques qui traversent le temps. O. J. : « Les disques qui vieillissent bien sont très rares et c’est un gage de qualité pour moi. J’aspire à ça. C’est une de mes ambitions. J’aimerais que mes chansons ne prennent pas un gros coup de vieux dans la gueule d’ici cinq ou dix ans. » Tu es nostalgique des choses qui se perdent ? O. J. : « Oui, bien sûr. C’est d’ailleurs pour ça que je ne sais pas vraiment te parler de chanson française contemporaine. Parce que je n’écoute quasiment que du jazz modal des années soixante, comme John Abercrombie, Keith Jarrett, Jack DeJohnette, mais aussi et évidemment Miles Davis, John Coltrane. John Scofield, Pat Metheny aussi. Un peu de be-bop également. Ce qui me touche chez eux, c’est que la musique est très vivante, elle rebondit, elle n’est pas monotone. C’est plein de virtuosité et en même temps très simple. C’est ça aussi que j’aime dans la chanson, ce paradoxe. » Un disque : ‘Le Bruit et la Fureur’ (Granvia/Pias)
on stage 17/07 Francofolies de Spa, Théâtre 21/07 Festival Louvain la plage (avec Antoine Chance)
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édition spéciale festivals [1] Festival VK . Fête de la Musique . Afro-Latino Festival . Couleur Café . Graspop Metal Meeting . Rock Werchter . Les Ardentes . Sjock . Cactus Festival . La Voix du Rock . Rock a Field + agenda
special festivals [2] • street date: 27 juin
VK - 25 ans
21 juin
25 ans. Un quart de siècle déjà pour le VK (Vaartkapoen, centre culturel flamand). Voilà un anniversaire qui se fête. Cette besogneuse et très active structure établie au cœur de Molenbeek a effectivement débuté sa programmation à la fin des années 80. On se souvient à cette époque d’y avoir entendu des concerts mémorables de Disposable Heroes Of Hiphoprisy, Blurt ou David Thomas avec lesquels on taillait bavette dans la petite pièce des backstage. Depuis ses débuts, le VK a toujours assumé l’éclectisme de sa programmation et a souvent fait preuve de dénicheur, voire de défricheur en proposant des noms sur lesquels d’autres organisateurs n’osaient pas parier. Pour célébrer ses 25 ans, le VK organise le samedi 21 juin, de 15 à 23 heures, sur la Place Communale de Molenbeek un événement gratuit avec, Max Romeo, Puppetmastaz et Stuff ainsi que d’autres surprises de dernière minute dont le nom n’est pas encore révélé. Cet événement s’inscrit dans le cadre des Fêtes de la musique et de Molenzik. Une afterparty (pour un droit d’entrée symbolique de 5 euros) se tiendra ensuite dès 23 heures dans les lieux mêmes du VK avec Dorian Concept, Souleance (Fulgeance + Dj Soulist) et Onda Sonara. Ici aussi, une surprise de dernière minute devrait s’ajouter au line-up.
www.vkconcerts.be
ou
www.vaartkapoen.be/fr
Fête de la Musique
20 - 22 juin
Et de trente ! Incontournable, la Fête de la Musique naviguera cette année encore entre podiums grand public, happenings branchouilles et soirées entre potes autour d’un banjo/clavier/PS3. Côté table des hipsters, l’équipe de RifRaf ira s’échauffer du côté de La Carotte à Schaerbeek. Au menu, de la bière bio et artisanale et aussi des représentants de la scène bruxelloise qui valent toujours le détour par la rue Josse Impens. Vainqueur du concours Du F Dans Le Texte en 2013, Le Colisée tendra son fil entre François & The Atlas Mountains et Bruxelles tandis que l’inusable Castus et sa troupe feront résonner la post pop comme si leur vie en dépendait. Quel jour ? Le vendredi 21, petit polisson. Inévitable tête de pont médiatique de ces trois jours ensoleillés (?), la grande scène déménage du côté du Cinquantenaire. Au menu, un Village Musical en deux actes répartis sur le week-end. Le samedi 21 fera la part belle à quelques artistes remarqués en ces pages, à commencer par l’excellente Scarlett O’Hanna et ses tribulations où Jesse Sykes tend la perche à PJ Harvey et Julie Doiron. Complétée par les sympathiques Mountain Bike ainsi que les échos animalcollectiviens de Leaf House, la soirée se terminera en apothéose jazz brass band et Big Nowhere. On remet le couvert le lendemain, dès le matin s’il vous plaît. Non, pas de concert dès 9 h mais une brocante musicale où le 45 tours d’Enzo Scifo côtoiera Afric Simone et l’intégrale Télex. Amateurs de foot, la fête sera totale avec la retransmission (à 18h) de Belgique – Russie, en espérant que la bande à Wilmots mette la pâtée aux sujets de Vladimir Poutine. Et pour fêter / oublier tout ça, il y aura du solide avec Alek & les Japonaises, La Femme, Thomas Fersen ainsi que nos chouchous Clare Louise, Jawhar, Guillaume Maupin et Orval Carlos Sibelius. Santé ! Qui dit vendredi dit Charleroi et son Eden. Entre les Anglais de Dark Horses et leur rock sombre, la légende Mauro et son Gruppo di Pawlowski revenu de chez Steve Albini et les Canadiens pas bégueules de Pink Mountaintops, notre petit doigt nous dit que l’ambiance sera électrique.. Vous connaissez le charmant village de Izel ? Rendez-vous en bord de Semois le dimanche 22 juin pour une programmation étonnante. Si on passera outre Saint André, la seule venue du Michel Cloup Duo justifie la randonnée du côté de Florenville, qui plus est agrémentée de la présence de la délicieuse An Pierlé, ainsi que de MLCD, Willie and the Bandits et Amsterdam Faya Allstars. Peace ! Plus d’infos sur ce programme et les nombreux autres événements organisés un peu partout en Wallonie et à Bruxelles: www.fetedelamusique.be et/ou www.conseildelamusique.be
Afro-Latino Festival
20 - 22 juin
Opitter, Bree
Alternative flamande et discrète à Couleur Café, l’Afro-Latino Festival et ses artistes bivouaqueront à Bree fin juin, en espérant qu’ils amènent le soleil avec eux. L’affiche promet en tout cas du beau temps, depuis Trinidad jusqu’au Mali: Kes The Band, Bassekou Kouyaté & Ngoni Ba, Charanga Habanera et bien d’autres. L’Afro-Latino s’est fait une spécialité de convier des musiciens peu habitués à nos frontières grisâtres. Toujours gratuit pour les moins de 14 ans, le festival déploiera à nouveau son Kids Village avec animations et ateliers, tandis que les plus grands pourront découvrir les artisanats et instruments du World Market. Ou s’y faire masser, tout simplement. En prévente sur le site, le pass 3 jours coûte 80 euros, pas d’inflation. Le ticket d’un jour varie de 25 à 50 euros selon l’affiche. Le prix du camping est de 5 euros/personne par jour. Le site propose également de pré-commander 10 tickets boissons pour 22,50 euros. Question trajets, le festival continue d’organiser des covoiturages en ligne. Pensez à vous munir d’un gps: ‘Bergstraat 19, 3960 Bree’.
www.afro-latino.be
Ven 20 juin DLG (Dark Latin Groove), Daddy Yankee, Farruko, Groovalicious, Kes The Band, Squadra Bossa feat. Buscemi & Aline Lua, MPB, PILOT
Sam 21 juin Bassekou Kouyaté & Ngoni Ba, Busy Signal, Charanga Habanera, Deventer Vibes, Fonseca, Kes The Band, Los Callejeros, Los Rakas, Macka B, Staff Des Leaders, Vena
Dim 22 juin Babylon Circus, Be Ignacio, Maga Bo, Orquesta SCC, RoCola Bacalao, Rootsriders feat. Michell Brunings, The Garifuna Collective, Yuniel Jimenez
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Couleur Café
27 - 29 juin
Tour & Taxis (Bruxelles)
Ven 27 juin Titan: Dilated Peoples, Dizzee Rascal, Tiken Jah Fakoly, Puggy, Basement Jaxx Univers : Iron Ites, Morcheeba, Girls In Hawaii, Parov Stelar Band, Seeed Mov e: La Yegros, Skip & Die, De Jeugd van Tegenwoordig, Seun Kuti, Soldout Dance Club: Root Pursuit Clandestino : Captain Steel Mamafoufou : The Rudies
Sam 28 juin Titan: Keziah Jones, Burning Spear, Ben Howard, Chinese Man Univers : Laura Mvula, The Gladiators Ft. Droop Lion, Chance The Rapper, The Subs, Tricky C’est reparti pour une des meilleures occasions de l’année d’arborer peintures tribales, ceintures navajo ou simplement votre t-shirt Zulu Nation et de débloquer votre bassin façon hula-hoop : le Couleur Café nouveau sera servi pétillant pour ravir les férus de dub, ragga, r’nb, soul, jazz, funk, hiphop, dancehall et sensations électro-tropicales, et pour cette édition un beau gros ballotin de mignardises pour les fidèles de (Tiken) Jah (Fakoly) et autres porteurs de dreads. Le vendredi, on miserait bien sur un trio de la scène Move : cumbia sinueuse avec Ya Legros, réjouissants scuds d’essoreuse mondiale de Skip & Die balancés par la riotgirl Cat Pirata et afrobeat bouche grande ouverte porté haut par l’héritier Seun Kuti. Le samedi, notre Wanted ! à nous, notre ‘Mickey Mouse’ c’est assurément Veence Hanao, l’œil vif sur la ligne de flottaison. On lui adjoindra la soul pleine d’élégance de Laura Mvula, et pour faire la paire, le lyrisme urbain d’Akua Naru, jeune branche d’un arbre fécond qui comporterait A Tribe Called Quest. Pour corser le ‘Juice’, on ira constater quelles mixtapes Chance the Rapper dissimule sous son manteau, et on ne manquera pas d’enfumer quelques grooves pour faire fuir les ‘False Idols’ avec Tricky. Le dimanche, on ira frénétiquement jouer du piston avec l’octet de New-Orleans The Soul Rebels et on sortira nos plus mirifiques lunettes à paillettes en hommage à Bootsy Collins, et en avant pour le funk ! Fauteuils définitivement bloqués devant Suarez, on finira la fête en retournant au temps des ‘Hunter/ Collector’ avec Magnus ou, très roots, en balançant quelques flows protohistoriques avec Jurassic 5. ‘Action Satisfaction’: « We kick the older school with Julio Iglesius! » Tarifs: en hausse cette année! En prévente, le ticket 1 jour se troque à 42 euros, le combi 3 jours à 95 euros (hors frais de réservation). Les combis 3 jours + camping sont à 110 euros (pour les plus de 16 ans et non-bruxellois) mais partent comme des petits pains. L’accès au festival est toujours gratuit pour les enfants de moins de 10 ans accompagnés d’un adulte. On attend de vous un sourire extra-large et des yeux émerveillés pour siroter votre rhum-cola dans le Cool Art Café.
www.couleurcafe.be
Mov e: Veence Hanao, Oyster Node, Akua Naru, TBA, Cuban Beats All Stars Dance Club: Selectah Nesta Clandestino : What It Is Mamafoufou : DJ Zwalla
Dim 29 juin Titan: Ky-Mani Marley, John Butler Trio, Alpha Blondy, Bootsy Collins & The Funk Unity Band, Jurassic 5 Univers : Protoje & The Indiggnation, Youssoupha, Gabriel Rios, Asian Dub Foundation, Danakil Mov e: Little Collin, Blitz The Ambassador, The Soul Rebels, Suarez, Magnus Dance Club: I-SON vs. Mighty Patch Ft. Ichman Clandestino : DJ Dunya Mamafoufou : Manray
Graspop Metal Meeting
26 - 29 juin
Dessel
Jeu 26 juin Diablo Blvd., Evil Invaders, Ostrogoth, Dyscordia + 3 winners Red Bull Bedroom Jam
Ven 27 juin Avenged Sevenfold, Sabaton, Slayer, Behemoth, Steel Panther, Doro, Sepultura, Ghost, Annihilator, Seether, Lynch Mob, Jeff Scott Soto, Alestorm, Opeth, Watain, Candlemass, Triptykon, Napalm Death, Solstafir, Novembers Doom, High Voltage, Graveyard, Unida, Orange Goblin, Walking Papers, Of Mice & Men, Miss May I, Devil You Know, The Treatment, Emmure, Buckcherry, Blessthefall, Huntress, Battlecross
Sam 28 juin
Une fois de plus, le Graspop a mis les petits plats dans les grands afin de rassasier les Headbangers en tous genres ! Cette année, les réjouissances démarreront dès le jeudi 26, avec une soirée 100% belge réservée aux heureux détenteurs d’un ticket combi. A cette occasion, on vous conseillera tout spécialement les inflexions prog de Dyscordia et le métal mélodique groovy d’Ostrogoth, groupe adulé par Mr James Hetfield lui-même. Le vendredi, on poursuivra en folie avec une affiche ultra variée qui réjouira tant les fans de death/trash avec Slayer, Napalm Death ou encore Sepultura que les amateurs de nouveautés qui devraient succomber au nu métal heavy des Avenged Scavengers. Pour notre part, on vous recommande de savourer le stoner d’exception que vous balancera Unida, groupe du mythique John Garcia (Ex Kyuss). Le samedi nous vaudra également de forts beaux moments avec le métal mathcore de Dillinger Escape Plan, le post métal ambient de Neurosis ou le heavy stoner mélodique truffé d’influences américana de Volbeat. Quant au coup du cœur du jour, il s’agit de Mastodon, combo éclectique associant moult influences dans un métal résolument moderne. Le dimanche nous vaudra une orgie de stars avec le trash old school de Megadeth et Anthrax, les effluves 90s grunge des excellents Soundgarden et Alice in Chains, le hardcore métallique de Hatebreed, le métal goth de Paradise Lost, sans oublier en tête d’affiche les papes du stoner Black Sabbath ! Un grand cru, ce Graspop 2014 ! Niveau tarif, sachez qu’un ticket combi coûte 165 euros. Pour un jour, il vous faudra débourser 85 euros.
www.graspop.be
Volbeat, Limp Bizkit, Alter Bridge, Trivium, Mastodon, W.A.S.P., Gamma Ray, Gojira, Skillet, Powerwolf, Prime Circle, Dagoba, Civil War, Carcass, Neurosis, Satyricon, Eluveitie, Legion Of The Damned, Nile, Necrophobic, In Solitude, Stahlzeit, Dark Tranquillity, The Dillinger Escape Plan, Cult Of Luna, Amplifier, Enslaved, Amenra, Nails, Carach Angren, Kylesa, Pro-Pain, Walls Of Jericho, Skyharbor, Protest The Hero
Dim 29 juin Black Sabbath, Megadeth, Soundgarden, Rob Zombie, Alice In Chains, Hatebreed, Anthrax, Bring Me The Horizon, Black Label Society, Suicide Silence, The Black Dahlia Murder, Comeback Kid, Powerman 5000, Meshuggah, Paradise Lost, Death: DTA, Tiamat, Schirenc Plays Pungent Stench, Cynic, Glorior Belli, Metal Church, Sebastian Bach, Vandenberg’s Moonkings, Rhapsody Of Fire, Gloryhammer, Scorpion Child, Collibus, Architects, We Came As Romans, Thy Art Is Murder, letlive., Crossfaith
Le Crédit Mutuel donne le
GRATUIT
SAMEDI 14 JUIN 2014 À PART IR DE 16H
l 03 2000 22 30 - Communication : Ville de Tourcoing
E L IL -V E R T N E C G IN O C R U O T
BRETON MORCHEEBA LA FEMME CASCADEUR INTERGALACTIC LOVERS lavoixdurock.com
BODYBEAT
16
Rock Werchter
3 - 6 juillet
Festivalpark Werchter
Annoncé sold out le 1er avril dernier, le festival Rock Werchter n’est pas le genre d’événement à abuser des mauvaises blagues et des bons poissons. Pour son quarantième anniversaire, la manifestation s’en tiendra donc à ses vieilles habitudes : quatre jours à guichets fermés. Pour le confort des festivaliers, Rock Werchter présente cette année un tout nouveau camping. Baptisé The Hive, le camp de vacances des heureux détenteurs d’un ticket entend être « le plus grand des campings jamais vus sur un festival. » Jusqu’à 30.000 personnes pourront y séjourner. En marge de cet enfer pour agoraphobe, l’affiche sort l’artillerie lourde. Ramassis quasi exhaustif de tous les concerts annoncés complets en Belgique durant la saison écoulée, l’affiche de Rock Werchter voit grand : Metallica, Damon Albarn, Arctic Monkeys, Eels, Major Lazer, Pearl Jam, Black Keys, Pixies, MGMT, Franz Ferdinand ou Stromae. Derrière ces grosses locomotives, on peut encore monter à bord de petits wagons relativement confortables (tUnE-yArDs, Valerie June, Metronomy, Parquet Courts). Quatre jours, trois scènes (The Barn, KluB C et Main Stage) et un programme : c’est à prendre ou à laisser. Avec Metallica au programme du jeudi, Rock Werchter a assuré ses arrières. Avec les Américains à l’affiche, le festival louvaniste pouvait – plus ou moins – tout se permettre dans les à-côtés de sa programmation. Et ça a du bon : ce jour-là, on retrouve ainsi la douce Valerie June en début d’après-midi. Sur son premier album ‘Pushin’ Against A Stone’, l’artiste a vendu son âme au gospel. Mais, tout autour, le diable rôde toujours : blues, country et rock’n’roll escaladent les Appalaches avec audace et désinvolture. Après cet instant de douceur, plus question de faire dans la dentelle : Gesaffelstein débarque avec son costume de dandy et ses beats ultra bourrins pour atomiser la plaine brabançonne. Guitare à la main, Miles Kane assurera une leçon de rock anglais tandis que Damon Albarn se chargera de la pop. Le leader de Blur vient à Werchter en solitaire pour présenter les titres de son album solo ‘Everyday Robots’. Le moment est attendu. Vendredi, on se penche avec curiosité sur un cas intriguant de « retromania » avec le concert de The Strypes, groupe de quatre jeunes irlandais. Les mecs n’ont même pas 20 ans, mais leur futur s’écrit surtout au passé : du blues des années 1930, des influences coincées entre The Kinks, The Spencer Davis Group et The Yardbirds. Le même jour, Mark Oliver Everett revient avec
Eels pour chanter tout son bonheur de vivre sur des mélodies à la tristesse contagieuse. Si notre cœur ne nous lâche pas pendant ce concert, on ira sans doute swinger en compagnie des Arctic Monkeys. Toujours efficaces. Samedi, c’est la fête au village avec tUnE-yArDs. Avec ‘Nikki Nack’, Merrill Garbus et sa bande viennent de publier l’ovni de l’année : un nouvel album mutant et dansant, parcouru de spasmes électroniques et de sursauts organiques. Excellent. Également à l’affiche, Midlake va honorer la bonne tenue de son dernier disque ‘Antiphon’ et mettre tout le monde d’accord à l’heure de l’apéro avec son tube ‘Roscoe’. Plus haut dans l’affiche, Frank Black ressort ses Pixies et un nouvel album avec de vieux trucs. A voir. Par nostalgie ou pour l’histoire. A la nuit tombée, The Black Keys va assommer le festival devant un public conquis. C’est acquis. Le dernier jour, en marge de la big bamboula prévue avec Stromae, le festivalier épuisé ira s’enfiler cinq mini loempias et une fricadelle pour recharger ses batteries sans excédant bio. Parce que dimanche, il faudra courir aussi vite que possible entre les scènes pour apercevoir – de près ou sur écran géant – Parquet Courts, Oscar & The Wolf, Metronomy, MGMT, Franz Ferdinand, Interpol et peut-être même Peter Doherty et ses Babyshambles. À Werchter, le service dominical est royal. Combien Tous les tickets pour le festival ont trouvé preneur. C’est complet de chez complet. Cette année, même les listes d’attente pour espérer glaner un droit d’accès semblent saturées. Le ticket combi pour les quatre jours tournait autour des 200 euros, somme rondelette incluant un billet de train gratuit à commander sur www.sncb.be/rockwerchter. Le camping n’est pas compris dans le billet et est proposé selon deux formules, dont le Camping XL, qui vous permet pour 25 euros de vous pointer dès le mercredi et d’éviter ainsi les files interminables. Pour trouver le festival, toujours à proximité de Louvain, il vous suffira de suivre la foule de festivaliers et les rassemblements organisés de tentes Quechua.
www.rockwerchter.be
Jeu 03 juillet
Ven 04 juillet
Sam 05 juillet
Dim 06 juillet
M a i n S tage 13h45 - 14h25 Radkey 14h55 - 15h50 Dropkick Murphys 16h20 - 17h20 Miles Kane 17h55 - 18h55 White Lies 19h40 - 21h00 Placebo 21h50 - 00h10 Metallica 01h00 - 02h30 Skrillex
Main Stag e 13h35 - 14h20 The 1975 14h55 - 15h55 Puggy 16h35 - 17h35 Rodrigo y Gabriela 18h20 - 19h20 Ellie Goulding 20h05 - 21h20 Paolo Nutini 22h10 - 23h40 Arctic Monkeys 00h30 - 02h00 Major Lazer
Main Stag e 13h15 - 14h05 Reignwolf 14h40 - 15h40 Babyshambles 16h20 - 17h20 Rudimental 18h00 - 19h00 Bastille 19h50 - 21h05 Franz Ferdinand 21h55 - 23h25 Kings Of Leon 00h15 - 01h15 Stromae
K lu B C 14h00 - 16h20
K luB C 13h30 - 14h05 14h45 - 15h30 16h10 - 17h10 18h10 - 19h10 20h10 - 21hu10 22h20 - 23h20 00h30 - 01h30
Main Stage 13h00 - 13h40 The Temperance Movement 14h10 - 14h50 Kodaline 15h20 - 16h20 Haim 16h55 - 17h55 Biffy Clyro 18h30 - 19h30 Triggerfinger 20h10 - 21h15 The Black Keys 22h00 - 01h00 Pearl Jam
Coely George Ezra Trixie Whitley Parov Stelar Band Crystal Fighters Katy B The Subs
T he Barn 14h05 - 14h45 15h30 - 16h10 17h10 - 18h10 19h10 - 20h10 21h10 - 22h20 23h20 - 00h30
The Strypes Sam Smith The Naked And Famous Foster The People Eels Jack Johnson
16h50 - 17h40 18h10 - 19h00 20h15 - 21h35 22h45 - 23h55 01h00 - 02h00 Th e B arn 14h20 - 15h10 15h40 - 16h40 17h10 - 18h10 19h00 - 20h15 21h35 - 22h45 23h55 - 01h00
Daptone Super Soul Revue Valerie June London Grammar Damon Albarn Gesaffelstein The Opposites The Wombats Bombay Bicycle Club Milow Robert Plant And The Sensational Space Shifters Warpaint Arsenal
KluB C 13h00 - 13h40 14h10 - 14h50 15h20 - 16h10 17h00 - 18h00 19h00 - 20h00 21h15 - 22h15 23h30 - 00h30
Altrego Twenty One Pilots tUnE-yArDs Melanie De Biasio SBTRKT Trentemøller Moderat
The Barn 13h10 - 14h00 14h30 - 15h30 16h00 - 17h00 18h00 - 19h00 20h00 - 21h15 22h15 - 23h30
Jonny Lang Midlake Ozark Henry Imagine Dragons Agnes Obel Pixies
KluB C 13h00 - 13h40 14h10 - 15h00 15h30 - 16h30 17h30 - 18h30 19h30 - 20h30 21h30 - 22h45 23h45 - 00h45
Kuroma Parquet Courts Angus And Julia Stone Passenger Foals MGMT Interpol
The Barn 13h30 - 14h10 14h50 - 15h30 16h30 - 17h30 18h30 - 19h30 20h30 - 21h30 22h45 - 23h45
Oscar And The Wolf Royal Blood Metronomy Birdy Lykke Li Chase And Status
17
Les Ardentes
10 - 13
juillet
Liège
M.I.A © Daniel Sannwald
Cette année encore, c’est en bord de Meuse que se tiendra la méga teuf liégeoise. Neuvième édition, déjà. Avec, peut-être, une des plus belles affiches du festival. En tout cas, une des qui colle le plus aux sommaires de votre musiczine préféré. En prélude aux grosses têtes d’affiche même pas honteuses - celles dont on n’attend rien mais qui réservent parfois les plus belles surprises, confer le boxon dingue mis par dEUS l’an dernier - c’est toute une tripotée d’outsiders de premier choix qu’on va pouvoir s’enfiler. Jeudi 10 juillet. D’habitude, c’est la journée la moins folichonne du festival. Ici, dès le jeudi, ça envoie le flow direct : quelques mignardises en apéro (Cats on Trees, La Pegatina, le rock graisseux des excellents The Inspector Cluzo), puis le déluge de musiques dites urbaines : le collectif liégeois Old Jazzy Beat Mastaz mais surtout Schoolboy Q, rappeur amerloque, proche de Kendrick Lamar et héritier potentiel de la clique à Nas et 50Cent, Isaiah Rashad, Naughty Boy et Wiz Khalifa. Les amateurs du genre en auront vraiment pour leurs breloques. Vendredi 11 juillet. Il n’y a rien à jeter, c’est l’orgie. On aura même droit au pape. Enfin celui du disco remis au goût du jour par le célèbre duo casqué (Adamo / Drucker, donc): Giorgio Moroder est dans la place. Pour le fun et la culture générale, ça ne se manque pas. What esle, George ? Dan Le Sac & Scroobius Pip dont on vous a tant vanté la dernière galette. Son Lux mais sans Serengeti et Sufjan Stevens. Pas grave, il y a Panda Bear de l’Animal Collective. The Horrors itou. Et, pour les vieux, on a du Placebo. Pour les djeuns, c’est full urbain encore. Samedi 12 juillet. La place nous manque déjà : Earl Sweatshirt viendra défendre l’album de rap de 2013. A côté, le gratin de l’indie vous fera avaler vos saucisses de travers : Archie Bronson Outfit, Fanfarlo, Madensuyu, Julia Holter, Caribou, Au Revoir Simone, Mark Lanegan Band. Encore? Timber Timbre (une autre bière, quoi !), M.I.A., Joan As Policewoman, Mélanie de Biaso. Et puis, et puis, y a Stromae. Dimanche 13 juillet. Cool down. Selah Sue, Cascadeur, la belle pop aquatique de Leaf House, Daughter, la finale de la coupe du monde sur écran géant et, pour les nostalgiques du trip-hop bristolien Massive Attack. Pour clôturer cette édition gargantuesque, il ne manquera que la victoire des Diables Rouges. En pratique : Pass 4 jours : 120 euros, 10 euros supplémentaire pour planter la tente. Ticket du jour : 60 euros. Le festival Les Ardentes est situé aux Halles des Foires de Liège et au Parc Astrid de Liège, à Coronmeuse. Des navettes spéciales et la ligne 1 des TEC permettront aux festivaliers de faire un aller-retour gratuit du 5 au 8 juillet. Elles relieront le centre-ville et la gare TGV de Liège-Guillemins au site de Coronmeuse (via les quais, Saint-Lambert, Sauvenière, Avroy).
www.lesardentes.be
Mark Lanegan Band
Jeu 10 Juillet Cats On Trees, Isaiah Rashad, La Pegatina, Mobb Deep, Naâman, Naughty Boy, Old Jazzy Beat Mastazz, Schoolboy Q, Shaka Ponk, The Inspector Cluzo, Ulysee, Valerie June, Wiz Hhalifa.
Ven 11 juillet Aer, Agoria, Austra, Booka Shade, Circa Waves, Claude Vonstroke, Coely, Dan Le Sac & Scroobius Pip, Danny Brown, Danton Eeprom, Elliphant, Giorgio Moroder, Jimmy Edgar, Kate Boy, Kennedy’s Bridge, Kid Ink, Mathilde Renault, Method Man & Redman, Nathan Fake, Panda Bear, Placebo, S-Crew, Sleigh Bells, Son Lux, T.I., The Horrors, The Internet, Vitalic VTLZR
Sam 12 juillet Archie Bronson Outfit, Au Revoir Simone, Caribou, Dope D.O.D, Earl Sweatshirt, Factory Floor, Fanfarlo, IAM, Joan As Police Woman, Julia Holter, Les R’tardataires, M.I.A, Madensuyu, Mark Lanegan Band, Melanie De Biasio, MLCD, Palma Violets, Stromae, The Bots, The Feather, The Sore Losers, The Van Jets, Timber Timbre, Todd Terje, Yellow Claw, Zeds Dead
Dim 13 juillet Banks, Ben L’oncle Soul, Benjamin Clementine, Cascadeur, Daughter, Delv!s, Leaf House, Massive Attack, Milky Chance, Nneka, Selah Sue
18
Sjock Festival
11 - 13 juillet
Gierle
Ven 11 juillet Nekromantix, Koffin Kats, Astro Zombies
Sam 12 juillet Main Stage King Salami And The Cumberland Three, The Sonics, Slim Cessna’s Auto Club, Lords Of Altamont, Daddy Long Legs, Cosmic Psychos, The Generators, Boogie Beasts Titty Tw i ster The Paladins, Nico Duportal And His Rhythm Dudes, Restless, Marc And The Wild Ones, Voodoo Swing, The Montesas, 56 Killers, The Horny Horses
Dim 13 juillet Près de quarante ans après ses débuts, ce festival se tenant non loin d’Anvers n’a pas dévié d’un iota de sa philosophie : proposer une affiche de qualité dans un registre rock, garage, punk et rockabilly. Ici, on ne trouvera nulle trace de hype, ni de choix guidé par la volonté d’attirer le plus de festivaliers possible. Le seul objectif est de privilégier la qualité, ce qui ne peut que nous réjouir et nous permettra, cette année encore, de prendre notre pied avec une trentaine de groupes triés sur le volet. On sera heureux de retrouver le punk psychobilly de Peter Pan Speedrock ainsi que le rockab bien roots des Paladins, tandis que l’on est curieux de goûter à la furie du délirant King Salami & the Cumberland Three qui balance un R’n’B d’inspiration old school mais interprété avec une énergie limite punk. Au niveau des valeurs sûres, on saluera le retour des légendaires Sonics, groupe emblématique de la scène garage U.S. 60s, on trippera sec en goûtant aux plaisirs du garage blues psyché des Lords of Altamont, tout en se laissant aller à la folie au son du John Spencer Blues Explosion dont le blues rock garage punky démentiel devrait encore une fois faire des ravages ! Les tarifs : 22 euros par jour en prévente/30 euros sur place, à l’exception du vendredi où le prix est fixé à 15 euros (pas de prévente pour ce jour-là) ; combi-ticket : 44 euros en prévente/55 euros le jour même. Il vous en coûtera 5 euros pour avoir accès au camping pour les trois jours.
www.sjock.com
Main Stage The Jon Spencer Blues Explosion, The Bronx, Peter Pan Speedrock, Psycho 44, Raketkanon, King Hiss, Poncharello Titty Tw i ster Big Sandy And His Fly-Rite Boys, Los Fabulous Frankies, The Delta Bombers, Bob Wayne, Reverend Peyton’s Big Damn Band, The Spunyboys, Carolina And Her Rhythm Rockets
Cactus Festival
12 - 14 juillet
Minnewaterpark, Brugge
Sam 12 juillet 12:20 - 13:20 13:50 - 14:40 15:10 - 16:20 16:50 - 18:00 18:30 - 19:40 20:10 - 21:20 21:50 - 23:10 23:40 - 01:00
Champs Oscar & The Wolf The Notwist M WARD Admiral Freebee Jamie Woon Arsenal Selah Sue
Dim 13 juillet
Chaque année, à la mi-juillet, Bruges-la-bourgeoise s’encanaille le temps d’un week-end en accueillant dans le cadre bucolique du Minnewaterpark l’indispensable Cactus Festival. Un festival à taille humaine, qui, osons-le, ne fera à nouveau pas dans la dentelle au niveau de sa programmation. Toujours aussi éclectique que pointue, l’affiche proposée pour cette 33ème édition saura en effet combler les festivaliers les plus exigeants. Attention, le festival se déroulera cette année du samedi 12 juillet au lundi 14 juillet inclus, plutôt que du vendredi au dimanche comme les années précédentes. Le samedi, la présence en tête de gondole de Selah Sue permet de boucler un line-up particulièrement affriolant. Au programme notamment, le mi-ténébreux mi-flegmatique mais toujours boulimique M.Ward viendra régaler l’assistance de son songwriting supérieur. Et que dire de la présence de nos Teutons Flanger préférés, The Notwist, dont les prestations scéniques transcendent des compositions planant déjà bien audessus de la mêlée. Le dimanche 13 juillet, Bombino démontrera pourquoi il est la relève du rock touareg alors qu’un souffle épique décoiffant et la jubilation rageuse seront au programme de School Is Cool. Le temps de mettre les enfants au lit et Mark Lanegan Band et The Afghan Whigs ajouteront leur dose de classe, d’expérience ou de nostalgie au programme. Le festival se clôturera le lundi 14 juillet avec à l’affiche le charme glacé du trio canadien Austra et la pop shoegaze mâtinée de rock électronique des écossais de Mogwai qui serviront de délicats zakouskis au plat de résistance que constitue Massive Attack. Tarifs en légère augmentation : en prévente (hors frais de location)/au guichet : le billet journalier : 42/52 euros (45/55 euros pour la journée du 14/7) ; le billet pour deux jours : 73/86 euros pour le samedi/dimanche (75/88 pour les autres combinaisons) ; le billet pour trois jours : 97/109 euros. Gratuit pour les enfants de moins de 12 ans. Pour les ados de 13 et 14 ans, le ticket est à 15 euros par jour.
www.cactusfestival.be
12:30 - 13:30 14:00 - 15:00 15:30 - 16:30 17:00 - 18:10 18:40 - 19:45 20:15 - 21:30 22:00 - 23:15 23:45 - 01:00
Jungle By Night Bombino School Is Cool Conor Oberst & Dawes Intergalactic Lovers Mark Lanegan Band Afghan Whigs Caribou
Lun 14 juillet 18:25 - 19:25 19:55 - 20:45 21:15 - 22:25 23:05 - 24:35
Austra Banks Mogwai Massive Attack
Grote Kaai
Lokeren
info & tickets www.lokersefeesten.be
NEIL YOUNG & CRAZY HORSE • 50 CENT • BLINK-182 • PET SHOP BOYS FATBOY SLIM • JESSIE J • SEAN PAUL • MOTÖRHEAD • WITHIN TEMPTATION • PATTI SMITH ARSENAL • NOVASTAR • AMY MACDONALD • HOOVERPHONIC • EXAMPLE • THE WAILERS (LEGEND) DIMMU BORGIR • DOWN • INTERGALACTIC LOVERS • LADY LINN • CHANNEL ZERO • GIRLS IN HAWAII DEVIN TOWNSEND PROJECT • DOPE D.O.D. • DJ HAZARD + MC BIGGIE • TLP and many more KELE OKEREKE • AEROPLANE • JONAS RATHSMAN • RAVING GEORGE • TLP • CJ BOLLAND B2B FRANKY JONES • LOCKED GROOVE EPTIC • MURDOCK • GUNTHER D • YVES DERUYTER • SAFI & SPREEJ • KRAMER • BRIHANG • HERMANOS INGLESOS • ZOHRA JAN VAN BIESEN B2B MICHAEL MIDNIGHT • LINDE MERCKPOEL + JOHNNY DC • DYSFUNKSHUNAL • BAFANA & BROMIN SOUL SHAKERS • EL GRINGO • CARLTON & GULLFISK • DOCTRINE • HOUCEMATE • ... and many more
20
La Voix du Rock
14 juin
(FR)
Tourcoing (FR) Célèbre dans le monde du rock pour son Grand Mix, la ville de Tourcoing installe la scène en plein air pour la cinquième fois, avec un succès grandissant. Les 5000 spectateurs de la première édition ont quadruplé et nul doute que le cru 2014 verra l’événement tourquennois célébrer encore plus dignement la musique. Après les venues de Sébastien Tellier ou de Lilly Wood and The Pricks, La Voix du Rock (nommée d’après le journal La Voix du Nord, co-organisateur du bidule) accueille une affiche des plus alléchantes, voire franchement palpitantes. Si les locaux de Bodybeat nous sont inconnus, la suite s‘annonce de la plus haute volée. Pop catchy (Intergalactic Lovers), spectre romantique casqué (Cascadeur), pop en français où Jacno retrouve la cold wave (La Femme) et rock inclassable (Breton), l’affiche rendrait vert de jalousie le moindre programmateur en panne d’imagination. Et pour parfaire la donne, après un lifting réussi, Morcheeba revient avec sous le bras un album uptempo varié et enjoué, bourré de tubes dubstep taillés pour le dancefloor. Rendez-vous dès 16 heures le samedi 14 juin dans le centre de l’ancienne cité textile et, nom d’une bobine Phildar, l’accès est totalement gratuit. Et Tourcoing manège !
www.lavoixdurock.com
Sam 14 juin Body Beat Intergalactic Lovers Cascadeur La Femme Breton Morcheeba
Rock A Field
27 - 29 juin
Herchesfeld-Roeser (Lux) Malgré ses allures bucoliques bon enfant, ce festival qui se tient à la faveur de longs soirs de la fin juin dans les champs de Herchesfeld-Roeser au sud de Luxembourg, s’agrandit chaque année et gagne en ampleur. Au départ limité à une seule journée, il est passé à deux pour s’étaler sur trois cette année. Fidèle à sa ligne de conduite, l’équipe du Den Atelier qui est derrière l’événement a privilégié une affiche des plus éclectiques. Le vendredi 27 débutera en fin d’après midi et alignera e.a. sur les 3 scènes : Dr Gonzo, Bombay Bicycle Club, Sub Culture, Triggerfinger. Il reviendra aux rockers de Los Angeles Thirty Seconds To Mars et au rappeur allemand Marteria de clôturer la soirée. Les samedi et dimanche, les portes ouvriront à 11 heures du matin pour proposer une programmation plus fournie qui verra défiler entre autres : Shaka Ponk, Foals, Whites Lies, Gold Panda… Il verra aussi le retour d’Alice In Chains. Au menu du dimanche : Clutch, Haim, Churches, The Hives, Kings Of Leon, mais aussi Interpol dont les fans se réjouiront d’un retour sur scène tant attendu. Plus tard dans la soirée, Grandmaster Flash officiera live et il reviendra à Sub Focus de clore les festivités. Augmentation sensible par rapport à l’année dernière, il vous en coûtera dorénavant en prévente 125 euros pour le ticket combiné 3 jours mais des tickets pour chaque journée individuelle sont disponibles au prix de 62 euros. Il est possible d’acheter ses tickets sans carte de crédit dans les Fnac. Un camping in situ est prévu pour la somme forfaitaire de 15 euros pour les 3 jours. Itinéraire : vous rejoindrez le site via l’E411 (venant de Bruxelles) et l’E25 (venant de Liège) en direction de Luxembourg, vous suivrez ensuite la direction Metz.
www.rockafield.lu
FAUVE≠ BOYS NOIZE SKIP THE USE AGNES OBEL
CASSEURS FLOWTERS
CHINESE MAN ARNO GUSH SURKIN DANAKIL
MORIARTY & CHRISTINE SALEM FRÀNÇOIS AND THE ATLAS MOUNTAINS
RAVING GEORGE WINSTON McANUFF & FIXI
CHRISTINE AND THE QUEENS MELANIE DE BIASIO
NORD FRANCE
GRANDE SCÈNE GRATUITE PASS DE 12€ À 50€
POKEY LAFARGE DJ PONE WHOMADEWHO DAVID LEMAITRE THE GROWLERS …
70 CONCERTS ET PARCOURS SECRETS PRÉVENTE SUR WWW.LESNUITSSECRETES.COM
22
Out Loud!
City Rockers Festival
The Loaf
Fiesta Du Rock
4 - 28 juin
7 juin
14 juin
20 - 22 juin
Beursschouwburg, Brussel, Bruxelles
04/06: 05/06: 06/06: 07/06: 12/06: 13/06: 14/06: 18/06: 19/06: 20/06: 21/06: 25/06: 27/06: 28/06:
Alan Yentob ‘Cracked Actor’ John Badham ‘Saturday Night Fever’ Phèdre & Meriadian Brothers Sagat, Chrome Brulée & Black Casette mel Stuart ‘Wattstax’ Tokimon How To Dress Well Tony Palmer & Frank Zappa ‘200 Motels’ Wolfgang Büld ‘Punk In London’ Alpage night Reptile Youth Martin Scorsese ‘The Last Waltz’ Robbing Millions Nixie’s
b eur s s c ho u w b u r g . b e
Extrema Outdoor Belgium 6 - 8 juin
Kelchterhoef, Houthalen-Helchteren
06/06: Ten Walls, Cimai, Smith Davis, Johan, The Jelly Bellies, FLC ft Lady Linn, Jean Delaru, Mr Grammy, Delriva, Timaxx, Rone 07/06: Solomun, David August, Stimming, Karmon, Jan Van Biesen, Tale Of Us, Seth Troxler, The Martinez Brothers, DJ Qu, Andre Grant,Tofke, Guti, Nick Curly, Noir, Simon Dinmore, Franky Rizardo, Joeri, DJ Licious, Delafino, D-Nox, Recondite, Kölsch, Neon, Faisal, The Whatevers, Hush Hefner, Shéhérazade 08/06: Joris Voorn, Nic Fanciulli, Andrea Oliva, Uner, Los Suruba, Arado, Bollen & Fichtner, Jamie Jones, Infinity Ink, Robert James, Patrick Topping, Raw District, Urban C, Finnebassen, Disco Dasco, Dave Lambert, DJ Philip, Roma, Alec, Migdalski, Adam Beyer, Len Faki, Karenn: Blawan & Pariah, Levon Vincent, Marco Faraone, Michael Thoelen, Alex Dolby, Svemirski, Anthony Rother, Mischael Midnight, Johnny De Mol, Surfing Leons, 2Dirty, Solina xo fes t i v a l . b e
Festival Jardin du Michel 6 - 8 juin
Buligny, France
06/06: Luna Gritt, La Rue Ketanou, Danakil, The Offspring, Kaly Live Dub, Seed to Tree, Tournée Générale, D-Banger, Lyre Le Temps, Jarring Effects label Party, … 07/06: Blondstone, FFF, Alice Cooper, Skip The Use, Klangkarussell, Dead Stereo Boots, Grand Blanc, Kid Karate, Murkage, Irie Crew, … 08/06: Coco Business Plan, Les Ogres de Barback, Alpha Blondy, Method an & Redman, Tha Trickaz, Acorps de Rue, Vundabar, Illbilly Hitec, Biga*Ranx, Alek Et les Japonaises, Monofocus, Underclouds Cie jardin-du-michel.fr
BRFF Brussels Film Festival 6 - 14 juin 11/06:
Flagey, Brussel, Bxl
MLCD, The Flying Horseman, Follakzoid b r ff. b e
Parc St.Roch, Ciney
Little X Monkeys, Bertrand Lani & Band, The Goon Mat & Lord Benardo, The Spunyboys, Moonshine Reunion, Reverend Beat-Man, … c ity roc kers.be
Afriquement Dingue! 7 juin
La Place, Grand-Marchin
100 djembés avec Babara, Teriya, Mandenka, Duba, Djembé Mitoussa Trio, Ballet Badenya, Na Dioubé, U-percut c entrec ultur elmar c h in.be
Sinksen 7 - 9 juin
De Kreun, Kortrijk
07/06:
DJ’s Sue & Ellen, Dilly Boys, Hindu Radio DJ’s, Eton Rifles 08/06: Milo Meskens, Kas, Flying Horseman, The Ignored, Major Clint, Mad Horses, Hive Destruction, Speed Dial 7, DJ Quicksperm, DJ Lotto 09/06: Flo, Gwenaelle, Ian Clement, The GoHards!, Sects Tape, Crank Sturgeon, Sévices, VVOVNDS, Insisters, DJ Dick h ttps://fac ebook.c om/events /14906 93114478499/?fref= t s
Pinkpop 7 - 9 juin
Megaland, Landgraaf, Nl
07/06:
The Rolling Stones, John Mayer, Flogging Molly, Bastille, Joe Bonamassa, Ed Kowalczyk & Noordpool Orchestra, Haim, Epica, White Lies, Thé Lau/The Scene, Les Djinns, Gecko, Afterpartees, Paceshifters 08/06: Arctic Monkeys, Editors, Ed Sheeran, The Kooks, Robert Plant and The Sensational Spaceshifters, Paolo Nutini, Rudimental, Chef’Special, Limp Bizkit, North Mississippi All Stars, The Boxer, John Newman, Twenty One Pilots, Portugal. The Man, Taymir, Brother & Bones, Intergalactic Lovers, Nina Nesbitt 09/06: Metallica, Arcade Fire, Stromae, Avenged Sevenfold, Biffy Clyro, Jake Bugg, Mastodon, Rob Zombie, Kodaline, Jett Rebel, Gogol Bordello, Bombay Bicycle Club, Ghost, Young The Giant, Clean Bandit, Kraantje Pappie, Powerman 5000, Birth Of Joy
pinkpop.nl
Melrock 8 juin
Patatodrome, Melreux
Funeral Dress, Subhumans, Stygmate, Joy De Vivre, Skating Teenagers, Les Michels Galabris, Mad Farmers, Hand Of Shadows melroc k.be
18e Nuit du Blues 14 juin
Rockerill, Charleroi
Dr Feelgood, Shaggy Dogs, Fred And The Healers, Dr Albert Flipout’s One Can Band, ft Mickey Pantelous, Chess Revival, Dixon Plans, Geraldine Jonet nuitdubluesc h ar leroi.be
Barrage d’Eupen, Langesthal
‘In memory of Marc ‘The Killer’ Petesch Vicious Rumors, Doro & bas Maas, Leon Goewie, Tank, FN Guns, Cryme, The Guts rockaid.be
Crazy Barn Fest 14 juin La Cantina Del Rock, Merchtem Twenty Six Years, My Diligence, Laurent Boudin And The Crystalove www.f acebook.com/ events /1480354938864554/? ref _ das hboard_f ilter=upcoming
La Voix du Rock 14 juin
Mezz, Breda, Nl
Melting Time, Jimmy Dumbbell, There There, Disco In The Disco, Mr. Moto, The Greatest Handshake
bredabarst.nl
OLT 14 juin - 6 septembre Openluchttheater Rivierenhof, Deurne
14/06: Ed Kowalczyck 21/06: Gabriel Rios 24/06: Joe Satriani, Sit Down, Servant!! 2906+02/07: Kapitein Winokio 03/07: Daan 12/07: Sheila E 15/07: Sergio Mendes 19/07: Hannelore Bedert 20+21/07: Eels 26/07: Luka Bloom 29/07: Bobby Womack 30/07:Melanie De Biasio 31/07: Balkan Beat Box 03/08: Poliça 05+06/08: The Broken Circle Breakdown Bluegrass Band 09/08: Girls in Hawaii 16/08: Bart Cannaerts 20/08: Novastar 28/08: Jamie Cullum 03+04+06/09: Arsenal openluchttheater.be
J’Veux de Soleil Nautilys, Comines, France
Weeding Dub, Kanka
20 juin
laf ies taduro ck .be
Fête de la Musique 20 - 22 juin voir page 14
Afro Latino voir page 14
Mezz Barst
19 juin
20/06: Astonvilla, Gladus, Domguè, Hoboken Division, Fastlane Candies, Moaning Cities 21/06: Fred & The Healers, Madé J., Carton-Pâte, Slive, No Pan Kissa, Piu Mosso, Watermelon Express, Garage Door Trauma, Whylanders 22/06: Fiesta des Gosses: Léon Accordeon
20 - 22 juin
voir page 20
14 juin
Plateau des Trixhes,
Flémalle
Sporthall Houthem,
Comines Skip & Die, Is Tropical, Soviet Suprem, Dead Rock Machine, Smoking General, Radio Bistrot jveux dus oleil.com
Wacolor Festival 20 juin Parking Ancien Roller Skate Parc, Wavre Suarez, Saule, DJ Miss Roxx, Machine Gun plays AC/DC, Ayneed, Kawa Dub, L’Or du Commun & Romeo Elvis, Rising Sparks wacolor.be
Jam’in Jette special Fête de la Musique 21 juin
Place Cardinal Mercier, Jette
Les Taupes Qui Boivent du Lait, Somadza, Pitcho Womba Konga, Selva Style, Obidaya, Ba Cissoko, Alimentation Générale as blkwa.be
Legacy Festival 21 juin
Zilvermeer, Mol
Anne Clarke, The Neon Judgement, A Split Second, Fatal Error, DJ’s Patrick Codenys, Radical G, Stefan Wuyts, Dirk Da Davo, Borg, Carlos Perron, Ronny Harmsen; Bonzai All Stars, M.I.K.E./Push, Yves Deruyter, DJ Ghost, DJ Fire, Franky Jones, DJ Fire, Noco Parisi, Jan Vervloet, Zolex, Bountyhunter, Franky Kloeck; CJ Bolland, Sven Van Hees, Frank De Wulf, Airwave, Eric B, Jan Van Biesen, Olivier Pieters, Serge Ramaekers, Pghi Phi, Marko; SNAP!, 2Unlimited, 2 Fabiola, DJ’s Pat Krimson, Mike Thompson, DJ Wout, DJ F.R.A.N.K, DJ Ward, Benny Cobra, Zoamba, LDD; Dave Lambert, Phili, Den Hetrix, Stijn VM, Double Pleasure, Gee, Jean Delaru vs Christophe, Yves vs Seppe vs Mixomaz, Gee; Marc Van Baelen, DJ Steel legacyf es tiv a l.be
Repmondrock 21 juin
Mercatoreiland, Rupelmonde
Raymond Van Het Groenewoud, Hindu Radio Dj’s, Customs, Coely, Ilse Liebens, Dyna Dee & Friends, Turntable Dubbers, Horses On Fire, Gunther D, Krusound, Rakka repmondrock .be
Vettig Patje’s 50 Bday Fest with friends 21 juin
@ Zappa, Antwerpen-Kiel
Subhumans, the A Heads, Radical Dance Faction, Sensa Yuma, AOS3, Constant Fear, Capital Scum, Counter Attack, The Lague of Mentalmen, Prophecy of Crows
Denderpop 21 juin
Stadspark, Dendermonde
Par Hasard, Pyromaan, Bounder, What About Washington, madSkat, The Black Band, 2 Fabiola ft Loredan, DJ Pat Krimson
Ubuntu Festival centrum, Boom
Che Sudaka, Jah Bouks, Rohan Lee, Rupelsoldaten, Slongs Dievanongs, Asham Band, Syndicato Sonico, NoMoBS, Mocambo, Los Del Tré, Billie Kawende, Myrrdin, Turntable Dubbers, Global Warning Sound, What It Is, Conscious Sound, Soulboys vs Rudeboys, Zwartwerk u b untufest i v a l . b e
Fête de l’Îlot 21 juin
4Ecluses, Dunkerque, Fr
Vundabar, Chill Bump,Lena Deluxe, Gaza Team, Imazighen, Kill The Young, M. Jabot, Jean Jean, Kill Me This Monday, Super4, La Fanfar Sevezoo, J. Keens Ballon Flight, …
Fête de le Musique Centre Culturel d’Izel
MLCD, Wille And The Bandits, An Pierlé, Albert Blues Band, Saint-André, Nitcho Reinhardt, Michel Cloup Duo, Queen’s Vision, Human Sound System, An Orange Car, Crashed, Thyself, … entr e p o ta r l o n . b e
Sunbeam Festival 23 juin
4AD, Diksmuide
DJ The Flux, Red Diamond, Protection Patrol Pinkerton, Steven H, DJ Anesti, ‘t Hof Van Commerce, Nadiem Shah s unb e a m f e st i v a l . b e
School’s Out Festival 25 juin
Station Park, Brugge
Basebreak, Sophics, Phobos, Gilles D, Digital Damage, BPM, Deliciaz, Voxter & Balance, Point.Blank, Wasted On Sound, Citadel, Innerbass, Moiek, Subwaves, Beta Brothers, NSB s c ho o l s ou t . b e
Parking du Marché,
26/06: 27/06:
Babylone Tremplin 1 + 2, Runaway Dogs, Electric Chateau, Valmy, The Toasters 28/06: The Sweets, Rediohead, Space Cowboys, Vertigo, T-Lephone Export 29/06: Arden, Antoine Chance, Illicit, Spirit Of Sound b ea c hd a y s. n e t
Bear Rock Festival 27 juin
Place du Chapitre, Andenne
Alice In The Cities, Urchintest, … b ea r- r o c k . o r g
Dijlefeesten 27 + 28 juin
Op de Dijle, Vismarkt,
Mechelen Psychonaut, Dans Dans,
Loco Loco-Fest 28 juin
Parking Sporthal, Merchtem
Spermbirds, Peter Pan Speedrock, Rotting Out, Sick On the Bus, Active Minds, A Strenght Within, Counter Attack, Toxic Shock, Speedozer, Cityslang locof es t.tk
Graspop Metal Meeting 27 - 29 juin
28 juin
Plaine du MâtNoir, Marcinelle 5 Underground, Ayneed, Besac Arthur, Buenas Ondas, Dr Voy, Les Fanfoireux, Sereogrand, The Vogues, Thom Rise, Phoneo
Verdur Rock 28 juin
Théàtre de Verdure-Citadelle,
Namur
voir page 15
Couleur Café 27 - 29 juin
Konoba, Alaska Gold Rush, Terrils, Thyself, Cheeky Jack, Robbing Millions, Skip & Die, Saule, BB Brunes, Soldout verdur-rock.be
voir page 15
Copacobana Festival 27 - 29 juin
28 juin
c opac obana.be
27 - 29 juin
Parc de la Résistance,
Les Gauffs’, Jack de Marseille, Kaer, Charles Schillings, Domgué, Fura, Nolia, Surfing Leons, The Grease Monkeys, Ivan Diaz, Zumba Party by Benoit Dalmans, Massimo Dacosta, Flavor By Suck, oli Soquette, De Ferre, Miss Mee, Acoustiqueen, Matt Heize fac ebook.c om/pag es/ Festiv A ns/297916416 996022? hc_ loc ation= timeline
27 - 29 juin
Recyclart, Bruxelles
26/06:
In Vitro: DJ Sebcat & DJ Duckfood, La Fanfare du Belgistan, … 27/06: epotel Labelnight: Stellar Om Source, Heatsick, Volte-Face b2b Rory Gibbs, Lawrence Le Doux, Walrus
Festivalterrein, Werchter
28 + 29 juin
Eupen
Jazzanova live ft Paul Randolph, Intergalactic Lovers, Double U Ray, Jackin With The Drums, Niobeat, Debademba, Jaune Toujours, Va à la Plage, Brussels Youth Jazz Orchestra, … 29/06: Incognito, Mintzkov, ZuleMax, Lightin’ Guy, Schlachthof Bronx, Karl M, Karim Baggili & His Arabic Band, Daniel Willem’s Gipsy Jazz Band, Philip Catherine Quartet, … s unergia.be
Vierschaarfeesten 28 + 29 juin
Vierschaar,
28/06: Electric Mole, Sistaflex, The Black Band 29/06: Bandits, Dorian & The Grays viers chaarf ees ten.be
Summerfestival 28 + 29 juin
Festivalterrein Nieuw Zuid, Antwerpen
28/06:
nakedsong.nl
s ummerf es tival.be
28 juin
Muziekcentrum, Eindhoven, Nl
29 juin
Park van Kapellen
Will Tura, Reunite!, Turnpike(Theband), Sevensoulmotion, Eriksson Delcroix, Dj!Stoop!, Les Truttes; The Portrait, Od Rock’n Blues Band, The Vibes, Slongs Dievanongs & Halve Neuro, Cc & The Cruisers, Amuse, Humble Flirt; Joseph Bogus & De Valsemunters, Tom S. En Het Mooiste Orkest Van De Wereld, Christoff, Vonk, Reelin En Rockin, The Resistance, Gemeentelijke Academie Jazz; Hungry Eye, Vitalski, Emma Wills, Cyrelle Mertens, Leonore, One2be, The Lost Highwayknights, Johan Petit pulptuur.be
1 - 6 juillet 01/07:
Astridpark, Brugge
Stress, Little Nemo, The Antler
King
vamaveche .be
28 juin
Eels, Novastar, John Bramwell (I Am Kloot) Admiral Freebee, Lewis Watson, Dayna Kurtz, Ewert and The Two Dragons, Matthew And The Atlas, Dotan, Mighty Oaks, Champs, Michael Prins, Rue Royale
Naked Song Festival
rockedegem.be
twclas s ic.be
TW Classic
Martin Garrix, Dvbbs; Mr Polska, Dimaro; Funkerman, Klingande, DJ Licious; Angerfist, Back In Time with Lethal Mg; A-Lusion, Dave D; Wout, Shutterz, DJ F.R.A.N.K.; Ahzee, 2dirty, Dave Lambert, … 29/06: Afrojack, Martin Solveig; Nicky Romero, Don Diablo; La Fuente, Leroy Styles; Amine Edge & Dance, Franky Rizardo; Adaro, B-For; Bonzaï All Stars, Bountyhunter; Audien, Julian Jordan; Murdock, Syndaesia,…
rec y c lar t.be
De Bende, North, Emperors Of Decay, Tourist LeMC, Roland & Mauro, Postmen, Cookies And Cream
Simple Minds, Triggerfinger, Arno, Seasick Steve, Admiral Freebee, The Rolling Stones
denderendklein.be
Waasmunster
Recyclart Holidays
Gemeenteplein, Edegem
02/07: Momma Sais So, Mocambo, Nordmann, Pecha Kucha 03/07: Roxie Horse, Lucy and the Birds, Children of the Palace, Varkenshond 04/07: Italian Boyfriend, Alpha Whale, Double Veterans, Angels Die Hard, The Violent Husbands 05/07: Gwenaëlle, The Glücks, Yawns, Robbing Millions, A/T/O/S 06/07: Uncle Wellington’s Wives, The Salesman Who, Binti, Sous Couche
Jeuk!, Jacko Bond, Berlaen, Stampen en Dagen; finalisten Nekka, Johan Verminnen, Hannelore Bedert
28/06:
Alleur
26 juin - …
Abdijpark, Geraardsbergen
Eupen Music Marathon
Festiv’ans
29 juin
Vama Veche
Denderend Klein Stads festival
Joe Driscoll & Sekou Kouyate, Fifty Foot Combo, Anavantou, Binti, King Dalton, Iron-Ites, Black Flower, Fanfare de Belgistan, Bottle of Moonshine, OPMOC, The Nice Guys, Compro Oro, Mocambo, N.T.F.P. World Fusion Orchestra, Jamaican Jazz Orchestra, Gadje Scum, Saim’n-Iron, Alek et les Japonaises, The King Alive, Bazart, Balcony Players, Enterecht!, Okon & The Movement, Trioxide, Nordman, Tommy & Ringo
23 Rock@Edegem
Pulptuur
Mat’Noir
matnoirf es tival.be
g r ensroc k.be
voir page 20
Esneux
27/06:
Brouwerspark, Menen
Tubelight, Id!ots, Psycho 44, Coely, Intergalactic Lovers, Kenji Minogue 28/06: Carneia, Little Trouble Kids, The Heart Rebellion, Madensuyu, Flying Horseman, The Sore Losers, De Jeugd van Tegenwoordig
Rock A Field
Beachdays 26 - 29 juin
27 + 28 juin 27/06:
Rozebroekenpark, Sint-Amandsberg
4e c l us es .c o m
22 juin
dij lefeesten.be
Grensrock
d e nd er p o p . b e
21 juin
Hitsville Drunks, Madensuyu, DJ’s The Other Brothers 28/06: The Reeves, Condor Gruppe, Gruppo Di Pawlowski, Deap Vally, Skip & Die, DJ Kong
Rock Werchter 3 - 6 juillet voir page 16
Main Square 3 - 6 juillet
Arras Citadel, Arras, Fr
03/07: Iron Maiden, Alice In Chains, Mastodon Ghost 04/07: Skrillex, The Black Keys, Franz Ferdinand, Imagine Dragons, Triggerfinger; Gesaffelstein, Woodkid, Anna Calvi, Bombay Bicycle Club, Twenty One Pilots 05/07: Paul Kalkbrenner, Stromae, Jack Johnson, MGMT, John Butler Trio, Yodelice; Disclosure, Foals, The 1975, Allen Stone, Arsenal, Alec Benjamin 06/07: David Guetta, -M-, Détroit, The Parov Stelar Band, Rodrigo y Gabriela, Keziah Jones; Bakermat, London Grammar, Girls In Hawaii, James Arthur, Nina Nesbitt mainsquarefestival.fr
Mix My Day Project 4 juillet
Esplanade de la Citadelle,
Namur DJ Furax, Milo Savic, Loulou Players, DJ Rebel, Aeroplane, Compuphonic, Maxi Jazz mix mydayp ro j e ct .be
Hookrock 4 + 5 juillet
Terrein Lutselusstraat,
Diepenbeek
04/07: The Foottappers, Lil’Jimmy Reed, The Perpetrators
24
festivals*gigs*parties
05/07: Smokin’ Stu’s Bluestraffic, Boogie Beasts, Earl Jackson, Rita Engedalen, Big Peter Pearson and The Gamblers, Ramblin’ Ellie & The Bashtones, Jerry Portnoy & Umberto Porcaro Shuffle Kings, Popa Chubby
Patersdreef Festival 4 + 5 juillet
Tielt
04/07: Dallas Frasca, Tim Ielegems Trio ft Wigbert, Philippe Ménard 05/07: The Kast Off Kinks, Chantal McGregor, The Perpetrators, Philippe Ménard, The Harbour Town Blues Revue p a t e r s d r e e f. b e
Release Festival 4 + 5 juillet
Festivalweide,
Manshoven Red D ft Lady Linn, Michael Midnight, Leitmotif, Jules X, Gewelt, Bons and Lawish, Double U Jay, Redhead, Speedy Darky, Klank b2b Steg, Joyhauser 05//07: The Whatevers, Chrome Brulée, Longlost, Solkins, Kacle Bow, Piquet, Jimbo Jones, B-Base, … re l e a s efest i v a l . b e
Na Fir Bolg Sassenhout, Vorselaar
04/07: Ars Vivendi, Eva De Roovere & The Whodads, Daan, Pie.pklein, Elanor, Stygiens, The Reunion 05/07: Natives, Daithi Rua, Sexy JaMetten, Kadril, The Black Tartan Clan, LQR, Hannelore Bedert, Neeka, Maaike Ouboter, Frank Boeijen, Berlinski Beat 06/07: Stoomboot, Steve Bailey, Pan de Capazo, The Cluricans, Kalio, Harmonie Vosselaar, Kapitein Winokio, Zjef Van Uytsel, Urbanus & De Fanfaar, Corvus Corax n a fi r b ol g . b e
Hee Tervuren 4 - 6 juillet
Marktplein, Tervuren
04/07:
My Dog Is Radioactive, Flip Kowlier, Les Truttes, DJ Lambrechts, … 05/07: 2nd, Customs, Clouseau, Kraantje Pappie, …. 06/07: Crazy Discoshow, Ian Thomas, De Romeo’s, Rob de Nijs, … hee te r v ur e n . b e
Gooikoorts 4 - 6 juillet
Festivalterrein, Gooik
04/07:
Arnaud Degimbe & Raquel Gigot, Hoven Droven 05/07: De Danann, Brendan Begley & Caoimhin O Raghallaigh, Stygiens, Strograss, Wör, Himmerland, Oratnitza 06/07: I Liguriani, De Temps Antan, Buda Folk Band, Uxia, Cecilia, I Fratelli Tarzanelli, The Ross Ainslie & Jarlath Henderson Band, Strograss g o o i k o o r t s. b e
Gracias a la Vida 5 juillet
Burgemeesterspark,
Lommel La Pegatina, Kril Dzajkovski, Debademba,
Lasemo
11 + 12 juillet
11 - 13 juillet
Mijnterril Zwart
Domaine d’Arenberg, Enghien
Method Man & Redman, Chance The Rapper, Mos Def, Earl Sweatshirt, Mr.Probz, YG, Danny Brown, De Jeugd Van Tegenwoordig, Isaiah Rashad, Typhoon, AER, Digitzz, Ares…
11/07: Sander Van Doorn, Otto Knows, Yves V, Firebeatz, Magda, Stephan Bozin, Gary Beck, Nic Fanciulli, Karotte, TLP, Frederico, Mark With A K, Wasted Penguins, Radical redemption, …. 12/07: Shermanology, Jack Paris, Gui Boratto, Speedy J, Ben Sims, Hermanez, Datsik, Yellow Claw, Loadstar, Koven, Digitalism, Green Velvet, Anthony Rother, …
11/07: Cassandre, GiedRé, Heymoonshaker, Judah Warsky, La Fine Equipe, La Rue Ketanou, … 12/07: Alek Et les Japonaises, Antoine Armedan, As de Trêfle, Fastlane Candies, Marty And The Magic Minds, Patrice, Radio Modern, Saule, … 13/07: Aldebert, Alice Francis, Balimurphy, Big Noise, Boulevard des Airs, Chicos y Mendez, Oldelaf, …
woohahfestival.com
homef es tival.be
las emo.be
Woo Hah! Spoorzone Centraal Station,
Tilburg, Nl
Stad Onderstroom
Rock Zottegem
Smile!
7 juillet - 24 août
11 + 12 juillet
Tentencomplex Bevegemse Vijvers, Zottegem
12 juillet
4AD,
Diksmuide
07/07:
The Ghost and You, Blank
Realm
04/07:
Home Festival berg, Genk
g r ac iasalav ida.be
6 juillet
hook r ock . b e
4 - 6 juillet
Postmen, Chotokoeu, Freezo, Iron Ites, Ikeman & Funky T, Silverbullet Sound, PowPow Movement, ….
11/07: 14/07:
Bottle Of Moonshine King Champion Sounds, Go
March
21/07: Slim Cessna’s Auto Club, Double Veterans 28/07: Mocambo, Témé Tan 24/08: Delphine Lecompte
11/07:
This Kinda Man, Shantel & Bucovina Club Orkestar, Europe, Sisters Of Mercy, Raving George 12/07: Compact Disk Dummies, De Jeugd Van Tegenwoordig, Daan, Starsailor rock-zottegem.be
Ostend Beach festival 11 + 12 juillet
4ad.be
Klein Strand,
Oostende
Les Ardentes 10 - 13 juillet voir page 18
Gent Jazz Festival 10 - 19 juillet
De Bijloke, Gent
10/07:
Manu Katché- Richard BonaEric Legnini- Stefano Di Battista, Bobby McFerrin, Kellylee Evans, LABtrio, Black Flower, Zara McFarlane, Jukwaa 11/07: Ibrahim Maalouf, TaxiWars, Tigran, Oaktree, Black Flower, Avishai Cohen, Medes 12/07: Dave Holland, Darcy James Argue’s Secret Society, Mehliana ft Brad Mehldau & Frank Guilliana, 3/4 Peace, Black Flower, De Beren Gieren, Steiger 13/07: Chick Corea - Stanley Clarke Duet, Hiromi: The Trio Project, Joshua Redman Quartet, Graaf ft Tinnneke Postma, Black Flower, Jon Batiste and Stay Human 17/07: Ludovico Einaudi, Melanie De Biasio, Olafur Arnalds, Plaistow, Broken Twin, Julia Holter, Bogus 18/07: Agnes Obel, BadBadNotGood, Michael Kiwanuka, Dez Mona, Few Bits, Dans Dans, LWNS 19/07: Charles Bradley & His Extraordinaires, José James, Gabriel Rios, Delv!s, GoDeviLLe Remembered g entj az z .c om
Demerrock 11 + 12 juillet 11/07:
MC, Hoeselt
Bloody Buccaneers, Diolegacy, Sladest, Tortuga Boulevard 12/07: Koyle, Diablo Blvd, The Kix, Rusty Roots, Steam, Losing Grip mc h oeselt.be
11/07: Tommy Trash, Mark Knight, The Oddword, Mystique, Neon, TLP, Davidov, Makasi; Dirtcaps, Naffz, Daddy K, Jay Psar, B-Kay, DJ Twelve & Mad D, Dirty Monkey, Turntable Dubbers, Duuub, Madfingaz; Matthias Tanzmann, Wolf + Lamb vs Nick Monaco, Francisco Allendes, Anëk, Dubbler Live, Deejames vs Koodoo, Nukov & Yelmet vs Benji; Scuba, Locked Groove, Cheap Charly Men, Zoet & Hartelijk, Lunar, Nathaniel, W.B.Y. Equipe 12/07: R3hab, Yves V, Wolfpack, Ahzee, Dimaro, Romeo Blanco, Nicolaz, Dave Lambert, Lester Williams & The NRG crew, Les Mecs, Lennert Wolfs, Vi.be DJ Contest Winner; Gunter D, Murdock, Raving George, Syndaesia, Lazy Jay, The Mixfitz, Laston & Geo, Skyve, Soul Shakers, Skyve; Green Velvet, Technasia, Monika Krüse, Pete Howl,Seba Lecompte, Trixy, Pilose, A-Bat; Krush & Shomi Arena: Sarah Main, Roog, DJ Licious, Beauriche, Yamo, Daniel Bovie, DJ Roma, Gee, Noski vs Jackjazz, Grvn Turismo, Gueush, Fucking Vitses, Sakso & Iljac os tendbeach.be
Ken Boothe & The Homegrown Band, The Upsttemians, Rapha Pico, Verse Ital, Johnny Den Artiest & Asham, Iron Ites, One Root, 3 Soundsystem stages met internationale soundsystems, DJ’s, singers & MC’s, Ward 21, Heavy Hammer, Civalizee, Turntable Dubbers, High Grade, Young Warrior, Sista Beloved, Principal, Steppaddict, Dub Creator & MLK, Forward Fever, Unlisted Fanatic, Irie Ilodica, Black Pearl Soundsystem, Ashwut Zound, Rudie Sounds, Bigger Boss Sound, Precious Oldies Sound, Oldies but Rudies, Mr. Fried G, The Dukes of Skazzard, Luke Dambuster, Mr. Dingaling & The Steaming Peanut, Daddy Lou, Fornication Hi-Fi Soundsystem mus icgots o u l.be
Coqrock 12 juillet
Pier 10, De Haan
Magnetica, El Sticko And His Hustlers, Pure Kult, Saints Of Los Angeles, Mr. Myst, Atomic Vulture coqrock.be
Brosella Folk & Jazz 12 + 13 juillet
Théâtre Verdure,
Bruxelles
12/07: Folk: Antonio Castrignano, Emballage Kado, Aranis, Karim Baggili, Mor Karbasi, Big Basco, Peatbog Faeries, … 13/07: Jazz: Omar Sosa & Quarteto Afrocubano, Fabrice Alleman, Aarhus Jazz Orchestra, Hoera, DelVita, Jef Neve & Myrddin, Kenny Garrett, … bros ella.be
Beatfarm Festival 11 + 12 juillet
Noordkasteel, Antwerpen
Hybergsebaan,
Essen
11/07: Boogie Belgique, Tabizla, Black Leather Jacket,... 12/07: Mahom, Losco, Matts Brouns, Oaktree b2b Avondlicht, Heden, Wudub!? ft. Babylobuster, M-zine & Scepticz,...
Beachland 12 + 13 juillet
Strand, Blanken
berge
Sjock festival
11/07: Audiophonic, Billy The Kit, C-Du, Franky Rizardo, Megamen, Michael Calfan, Peter Luts, Praia Del Sol, Regi, Roul & Doors, Sexation, Wout, X-Tof 12/07: Dimitri Wouters, Dux & Mr Dum, F.R.A.N.K., Laurent Wéry, Nils Van Zandt, Puresang, Rebel, Robert Abigail, Stijn VM, Yellow Claw
11 - 13 juillet
beachland. be
beatf arm.be
voir page 19
Cactus festival 12 - 14 juillet voir page 19
republyk Vort’n Vis & genet records present:
8/9/10
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sundAy 10 August
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SUB FOCUS . JUNGLE . ARTABAN . ALL THE WAY DOWN THE MAJESTIC UNICORNS FROM HELL
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festivals*gigs*parties dimanche 01 juin Holograms, Rape Blossoms, Black Boot DJ’s @ De Kreun, Kortrijk, dekreun.be Man Or Astro-Man, Hell-O-Tiki @ Entrepot, Arlon, entrepotarlon.be Toni Et Les Radiateurs, Exes @ La Palace, La Louvière, ccrc.be Flying Lotus, Thundercat, Captain Murphy @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Bo Saris @ Botanique, Bruxelles Cosmonauts @ Mad Café, Liège Cat Power solo @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux S.Carey @ Exit07, Esch/Alzette Lux, atelier.lu
lundi 02 juin The Pretty Things @ Spirit Of 66, Verviers Plaid; Liz Green @ AB, Bruxelles Born For Slaughter, Segregated, Irritatement @ Mad Café, Liège, madcafe.be
mardi 03 juin Greenleaf,The Greatest Handshake @ Sojo, Leuven, orangefactory.be Les P’tits Pots d’Fleurs @ Théâtre Marni, Bruxelles, theatremarni.com Black Lips; Real Estate, Fabiola @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Five Horse Johnson @ Spirit Of 66, Verviers Damien Jurado @ AB, Bruxelles Angel Olsen @ Grand Mix, Tourcoing, Fr
mercredi 04 juin The Acid @ Botanique, Bxl, botanique.be Slint @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Lubriphikattor @ Recyclart, Bruxelles Pat Metheny Unity Group @ AB, Bruxelles Midlake, Caveman @ Grand Mix, Tourcoing, Fr
jeudi 05 juin Sammy Decoster, Nicolas Michaux @ Atelier210, Bruxelles, atelier210.be Pusha T @ Vooruit, Gent, vooruit.be Wooden Shjips, Spectrum @ Magasin4, Bxl Merchandise; Wallis Bird @ Botanique, Bxl Douglas Firs @ CC, Strombeek-Bever Globul, Ninjato, Spongemagnet @ Rockerill, Charleroi, rockerill.com Meindert Talma @ Music Village, Bruxelles Ok Otto @ Théâtre Marni, Bruxelles Slayer, Anthrax @ den Atelier, Esch/Alzette Lux Awolnation @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux
vendredi 06 juin Wovenhand, Flying Horseman @ AB, Bxl Ryan Keen @ Botanique, Bruxelles The Hangdog Hearts, The Prospects, Yawns @ 4AD, Diksmuide, 4ad.be La Forcelle, Orbal, A Contrabanda @ Molière, Ixelles, muziekpublique.be Waterfront @ Spirit Of 66, Verviers Giuda @ Café Excelsior, Jette, rootsrockcardinal.com Lee Ranaldo And The Dust @ Entrepot, Arlon, entrepotarlon.be Meridian Brothers, Phèdre @ Beursschouwburg, Bruxelles Sweet Jane @ l’An vert, Liège, lanvert.overblog.com Will And The People @ Maison du Peuple, Bxl Dirty Beaches @ Exit07, Esch/Alzette Lux
samedi 07 juin Machiavel @ Spirit Of 66, Verviers tribute to The Smits @ Entrepot, Arlon Pilod @ La Vie Est Belge, Charleroi, pilodband.com Chrome Brulée, Sagat, Black Casette @ Beursschouwburg, Bruxelles Gnod, Teeth of the Sea, Anthroprophh, Lay Llamas @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Pandit Ashok Pathak @ Molière, Ixelles, muziekpublique.be
Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp @ Les Ateliers Claus, Bruxelles Toby & Band @ La Truite d’Argent, Houffalize Bepotel, Goldffinch @ Fuse, Bruxelles De Parrot, Liam McClair @ l’An vert, Liège, lanvert.over-blog.com Oscar & The Wolf, Hippocampe Fou, 202 Project, PIAS crew vs Rockerill Crew @ Rockerill, Charleroi, rockerill.com Demi-finale de la Biennale de la Chanson Française @ MCN, Namur, province.namur.be Imagine tremplin @ 4 Ecluses, Dunkerque, Fr Archie Bronson Outfit, Lovepark @ Grand Mix, Tourcoing, Fr, legrandmix.com Juana Molina, Lepolair ft Tall Paul Grundy @ Cave Aux Poètes, Roubaix, Fr Kodaline @ den Atelier, Esch/Alzette Lux Imagine Tremplin international @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr, 4ecluses.com
dimanche 08 juin Sivert Høyem @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Random House @ Bar du Marché, Bruxelles Melt-Banana @ Vk, Bruxelles vkconcerts.be Mugstar, Yodok III, Tysmfyh @ Magasin4, Bxl Church Of Ra: Amenra, The Black Heart Rebellion, Oathbreaker, Treha Sektori, Syndrome, Hessian; Lee Fields & The Expressions @ Vooruit, Gent, vooruit.be Gogol Bordello @ AB, Bruxelles Antoine Chessex, Aki Onda @ Le Cercle du Laveu, Liège Glü @ F-Sharp, Ixelles
lundi 09 juin Paul Weller @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Portugal.The Man @ den Atelier, Esch/Alzette Lux, atelier.lu
mardi 10 juin Arcade Fire @ Sportpaleis, Antwerpen Jeffrey Lewis & The Jrams @ Madame Moustache, Bruxelles, atelier210.be Graham Parker & The Rumour @ AB, Bxl Los Straitjackets ft Big Sandy, The Rhinogrades, DJ Joe Vibrato @ L’Aéronef, Lile, Fr, aeronef-spectacles.com
Roubaix, Fr, caveauxpoetes.com
samedi 14 juin Fucked Up, Cerebral Ballzy @ Vk, Bruxelles Damo Suzuki, Dans Dans @ Water Moulin, Tournai, watermoulin.bandcamp.com Joëlle Léandre & Serge Teyssot-Gay @ Bravo, Bruxelles, facebook.com/bravobxl DJ’s Richard 23, Chacha, Louis @ La Bodega, Bruxelles, club-new-wave.be La Smala Et Moi @ Le Cheval Déchaîné, Vierves-sur-Viroin, aredje.net Guillaume Ledent vs Guillemot @ Point Culture, Louvain-la-Neuve Ten Volt Shock, Nicoffeine, Coubiac, Mute @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Clare Louise @ l’An vert, Liège, lanvert.over-blog.com William Kouam Djoko, Kong @ Fuse, Bxl Elbow @ Palais 12, Bruxelles, livenation.be
dimanche 15 juin Republic Of Rock n Roll @ Botanique, Bxl
lundi 16 juin Philip H.Anselmo And The Illegals @ AB, Bxl Architects @ den Atelier, Esch/Alzette Lux Matmos, La Lenteur @ L’Aéronef, Lile, Fr
mardi 17 juin Utz @ Bravo, Bruxelles Sepultura, W.I.L.D., Infinite Translation @ L’Aéronef, Lile, Fr, aeronef-spectacles.com
mercredi 18 juin Extreme @ AB, Bruxelles, abconcerts.be The Dillinger Escape Plan, Thy Art Is Murder, Hypno5e @ Grand Mix, Tourcoing, Fr
jeudi 19 juin Violent Femmes @ AB, Bruxelles Peter Matthew Bauer @ Botanique, Bruxelles Vibravoid, Scarecrow, DJ Rodriguez JR, Dorian, Roland Garnier, Globul @ Rockerill, Charleroi, rockerill.com Nocturnus A.D., … @ Trix, Antwerpen, heartbreaktunes.com Blondie @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux
mercredi 11 juin
vendredi 20 juin
The Kooks; Milow @ AB, Bruxelles Portugal. The Man, Scarlett O’Hanna @ Vooruit, Gent, vooruit.be Karnivool, Nothing More @ Trix, Antwerpen Flogging Molly @ den Atelier, Esch/Alzette Lux Touffic Farroukh @ Grand Mix, Tourcoing, Fr, legrandmix.com
Mad Sin, The Charls, Cosmic FM @ Entrepot, Arlon, entrepotarlon.be Miley Cyrus @ Sportpaleis, Antwerpen Kaptain Oats @ Alhambra, Mons Kim Doo Soo, Daniel Higgs & Michael Zerang Duo @ Vooruit, Gent, vooruit.be Fête de la Musique: Noisy Pride, Bursting, Castles, Mint, Saint André @ Place Verte, Huy Joe Satriani @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux
jeudi 12 juin Pond @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Kiki Schippers @ Music Village, Bruxelles Eriksson Delcroix, You Raskal You @ Nijdrop, Opwijk, nijdrop.be Umungus, Dj’s Sonar, Sticky Soumka, Philippe Petit @ Rockerill, Charleroi Garry War @ Vooruit, Gent, vooruit.be Karnivool @ den Atelier, Esch/Alzette Lux As Animals, Lena Deluxe @ L’Aéronef, Lile, Fr
vendredi 13 juin Spirit Caravan, Acid King @ Magasin4, Bxl Ndima @ Molière, Ixelles, muziekpublique.be Glü @ Triumph Building, Ixelles Muziek de Singe @ l’An vert, Liège, lanvert. over-blog.com Guys In The Kitchen @ Théâtre Marni, Bxl Smooth & The Bully Boys, Morgan Bernard Band @ Atelier Rock, Huy, atelierrock.be Skid Row, Santa Cruz @ De Kreun, Kortrijk Againt Me! @ den Atelier, Esch/Alzette Lux Cheveu, Bertrand Burgalat, Tahiti Boy & The Palmtree Family @ L’Aéronef, Lile, Fr, Débruit, Alsarah @ Cave Aux Poètes,
Botanique, Bruxelles, botanique.be Soundgarden @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux
mercredi 25 juin Kanye West @ Palais 12, Bruxelles Psalm Zero, Khohd, Carneia @ Magasin4, Bxl Zombies, Odessey and Oracle @ Atelier210, Bruxelles, atelier210.be Family Of The Year @ Trix, Antwerpen
jeudi 26 juin Okon and The Movement, Hucq/Duboule, DJ Kwak, Logeno @ Rockerill, Charleroi Yawns @ Vooruit, Gent Senywa, Vialka, Grüppe @ Magasin4, Bxl
vendredi 27 juin Karim Baggili & Friends, Nonaj Balkan @ Théâtre Marni, Bruxelles, theatremarni.com Jawhar @ Nuit Affricaine, Ottignies André Delvigne @ Spirit Of 66, Verviers S.P.Y., London Elektricity, Logistics, New Deal, Wontime & Scylla, Foxy Lady & Mc Elvee, Lowqui MC, MC Wrec @ Vooruit, Gent Brandt Brauer Frick Trio @ Alhambra, Mons Dopethrone, Gurt @ Cave Aux Poètes, Roubaix, Fr, caveauxpoetes.com
samedi 28 juin The Turning @ Café Excelsior, Jette, rootsrockcardinal.com Cody Simpson @ AB, Bruxelles Jam El Mar aka Jam & Spoon, Frank De Wulf, Airwave, Yves De Ruyter, Zolex, Quincy, Tofke, Jean Delaru, Red D @ Vooruit, Gent Lolomis: Balkan Pulse, Iolaine Cochard & Friends @ Théâtre Marni, Bruxelles Témé Tan, Funky Bompa @ Atelier210, Bxl Coffee Or Not @ l’An vert, Liège, lanvert.overblog.com
dimanche 29 juin Koçani Orkestar, Saxophonistes en Liberté @ Théâtre Marni, Bruxelles, theatremarni.com
lundi 30 juin Staff Benda Bilili @ 4AD, Diksmuide, 4ad.be
mardi 01 juillet John Butler Trio @ den Atelier, Esch/Alzette, Lux Iron Maiden @ Open Air,Herhesfeld, Lux
mercredi 02 juillet Phosphorescent, Lyla Fox @ Vooruit, Gent Rob Zombie @ den Atelier, Esch/Alzette Lux Massive Attack @ Open Air, Neumünster Abbey, Lux, atelier.lu
samedi 21 juin
jeudi 03 juillet
Vk 25 Years: Max Romeo, PuppetMastaz, Stuff, Piknik Elektronik, … @ Place Communal, Sint-Jans-Molenbeek The Scene @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Frénésie @ Fexhe Trust @ DNA, Bruxelles Robert Hood, Surgeon, Truncate, Kr!z, Spacid, Rødhåd, Clouds, Inico Kennedy, No Shit Like Deep, Umlaut, Svemirski @ Vooruit, Gent, kozzmozz.com Fête de le Musique: Gablé @ Le Palais, Arlon Rediohead @ Spirit Of 66, Verviers Cedex and Higher Underground @ Sunrisefestival, Lille, Fr Chalice @ Le Midland, Lille, Fr
Shakmat, Babils, Strange Hands, DJ Pierre, Prisme @ Rockerill, Charleroi, rockerill.com Stevie Wonder @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux
dimanche 22 juin Jaune Toujours @ Plazey, Bruxelles The Substitute @ La Ferme Madelone, Gouvy
mardi 24 juin The Brian Jonestown Massacre @
mardi 08 juillet Eels @ Grand Théàtre, Esch/Alzette, Lux
jeudi 10 juillet Graham Parker & The Rumour @ AB, Bxl Headcleaner, Deadline, La Jungle, DJ Globul vs Barako Bahamas, Bushkan @ Rockerill, Charleroi, rockerill.com Giorgio Moroder dj set @ Rockhal, Esch/ Alzette, Lux, rockhal.lu
Earteam Alb
Ages And Ages
‘Come out! It’s beautiful’
‘Divisionary’
Arista/Sony
« It’s nice to see you again! Woh Oh Oh! » C’est le flûtiau guilleret d’’Hypoballad’ qui te chatouille ou c’est la façon dont il t’appelle avec ses syllabes-papillons? Regarde, tu sautes à pied-joints sur les dalles et elles se colorent, on va pouvoir jouer à Twister. T’avais demandé un ‘Brand New Start’, supplié pour que l’été arrive bien plus vite. Il semblerait que ça fonctionne, poussent les pivoines et roulent les orgues ! Quand j’ai entendu les premières secondes de ‘Whispers Under The Moonlight’, j’te dis pas ma déception quand j’ai compris que tu ne m’emmènerais pas pour toujours dans un champ de fraises voir les coléoptères. ‘Il a neigé sur Yesterday’, plu des ‘Ashes’ et puis tu n’as plu eu d’yeux que pour ‘Oh Louise’. J’trouve que t’as changé, un drôle de virage. Ça n’était plus swinging, ça n’était plus sixties, t’étais progressivement contaminé par l’air du temps et t’avais juste l’air terrifié : « somebody melts the seasons for a reason ». Plus aucun enfant pour courir dans la rue, et je n’ai pas eu le cœur de te voir te vautrer dans le prog-rock. ‘Take advice from the mirror’ : au milieu de tous ces segments foisonnants, il va te falloir choisir ta vraie voie. (alr)
Amute ‘Savage Bliss’ Three:Four Records/Mandaï
D’Amute, on avait à vrai dire perdu la trace depuis l’album ‘Black Diamond Blues’ paru en 2011 sur Humpty Dumpty. En soi, rien d’alarmant pour une discographie ayant toujours été ponctuée d’hiatus de quelques années depuis ses débuts en 2004 à la parution de ‘A Hundred Dry Trees’. Sur ‘Black Diamond Blues’, Jérôme Deuson entamait une nouvelle direction le laissant aux prises avec lui-même, indaguant davantage la veine expérimentale de sa musique, ce qui ne l’empêcha pas de gagner le prix des Octaves de La Musique l’année suivante. La parution de ce nouveau disque le voit laisser de côté les musiciens avec lesquels il avait collaboré pour se recentrer sur lui-même. Pas tant par égocentrisme mais pour tenter d’atteindre un seuil de quiétude nécessaire à sa quête introspective. C’est là tout le sens de la béatitude qu’il se propose d’effeuiller. A cet itinéraire en solitaire, il fait toutefois exception sur le morceau ‘Friends’ pour rappeler son ami Christophe Bailleau à la barre. Les inflexions pop ont laissé le pas à des plages étales où les variations sont discrètes mais subtiles. Ce sont peut-être celles où la guitare s’affirme (‘Lovely vegas trust’, ‘You are the air I breathe’ et la plage éponyme) qui sont les plus remarquables. ‘Savage Bliss’ est un disque empreint d’une réelle et sincère mélancolie. Gageons qu’elle ne submergera pas son auteur qui s’apprête à entreprendre une tournée canadienne. (et)
Anathema ‘Distant Satellites’ Kscope
Il fut un temps où Anathema était un groupe fréquentable. ‘A Natural Disaster’ avait même convaincu certains que le groupe doom possédait des qualités prog rares qui pouvaient rivaliser – un lol s’impose – avec des
Par tisan Records
Pétrir la boue en lumière. L’alchimie communautaire accouche d’œuvres cathartiques puissantes ; voyez les Polyphonic Spree ou le premier Edward Sharpe. Il en va de même pour Ages And Ages, l’ambitieuse formation pop-folk de Tim Perry, qui partage avec eux une joyeuse exubérance, une exaltation du vivant et du pouvoir positif de la musique. Confrontée à la dérisoire brièveté de l’existence (« beaucoup de morts en peu de temps », disent-ils), la bande de Portland a choisi de ne pas s’abandonner à la douleur et de poursuivre la voie colorée ouverte avec leur premier album ‘Alright You Restless’. En résulte une collection de compositions pop effarantes aux harmonies pastorales parfaites. Gospel doux et complice, ‘Divisonary’ ouvre ses bras à l’auditeur et l’entraîne sans difficulté dans la chaleur folk de chansons sans âge aux crescendos ravageurs, quelque part entre Instrumental String Band, Akron/Family (sans le noise), les éphémères Traveling Wilburys et la raffinerie subtile de Leisure Society. Comment résister aux attraits feutrés de ‘No Pressure’, aux envolées lyriques de ‘Big Idea’, au piano sanctifié de ‘Our Demons’ et à l’exhortation finale de ‘Divisionary (Do The Right Thing)’ ? Il y a une sincérité à l’œuvre chez Ages And Ages que tout le cynisme du monde ne pourrait mettre à bas. Une force tranquille à décoiffer Kim Jong-Un. ‘Divisionary’ possède le pouvoir énorme de vous rendre le sourire. (ab)
groupes tels que Tool ou Dream Theater. Ce ‘Distant Satellites’ rappelle douloureusement le gouffre qui s’est creusé depuis 2004 pour le groupe anglais. Dégoulinante praline emoprogressive, la formule Anathema est plombée chaque jour un peu plus par des choix désastreux de symphonie gothique boursouflée. En l’état, ‘Distant Satellites’ est une BO idéale pour les gesticulations de vos Monsters High, qui adoreront dodeliner sur les couinements de chœurs féminins à piercing et latex médiéval. Passé 12 ans, c’est une autre histoire. (ab)
Ian Anderson ‘Homo Erraticus’ Kscope/Ber tus
Voici deux ans, le leader, chanteur et flûtiste de Jethro Tull nous était revenu avec ‘Thick as a brick 2’, suite de l’album du même nom que le mythique groupe prog/folk anglais avait sorti en 1972. Fort du succès de cet opus, l’ami Ian remet le couvert avec un concept album de 15 titres tournant autour de la vie d’un personnage imaginaire, Gerald Bostock, ce qui lui permet d’aborder divers épisodes de l’histoire d’Angleterre qu’il analyse dans le détail et dont il tire des leçons afin d’éclairer l’auditeur sur le monde en devenir. Musicalement parlant, ‘Homo Erraticus’ fait dans le prog folk médiéval, si bien que l’atmosphère déployée ici ne diffère pas vraiment de celle de Jethro Tull. Si le résultat est parfois indigeste et pompier (‘Duggerland’, qui ouvre l’album, pourrait donner envie de s’enfuir), Ian touche en même temps souvent au sublime, pour autant, évidemment, qu’on ne soit pas rétif aux envolées mystico baroques. On relèvera en particulier la belle comptine folk qu’est ‘Heavy metals’, les arrangements quasi sacrés de ‘Meliora sequamur’, sans oublier l’admirablement construit ‘Puer ferox adventus’. Si ‘Homo Erraticus’ risque de dérouter les amateurs de sobriété et de dépouillement, il comblera les auditeurs avertis. (pf)
Archive ‘Axiom‘ Danger visit/Pias
Se balançant toujours dangereusement entre le tragique et le grotesque, la sophistication et le mauvais goût, la discographie d’Archive s’articule autour de trois constantes : une musique anxiogène, une embarrassante propension à dégui-
ser ses intentions sous un concept foireux et une volonté jamais vraiment démentie de s’imposer comme les Pink Floyd du 21ème siècle. ‘Axiom’ représente à cet égard une forme d’aboutissement puisqu’il n’est pas uniquement la neuvième station du chemin de croix, mais la bande originale d’un court-métrage que le groupe a initié et à la réalisation duquel il a été associé. Une démarche qui fait, qui sait, des appels de phares discrets au ‘The Wall’ de qui vous savez. Psalmodiques ou spasmodiques, les sept plages de l’album brillent certes par leur maîtrise ou leur dynamique soniques impressionnantes, mais semblent tourner à vide. Difficile de mordre à l’hameçon une nouvelle fois. Encore davantage en l’absence des images. Les dix minutes de ‘Axiom’, sensément la pièce maîtresse du disque, marquent davantage par leur instrumentation (des cloches…), que par une écriture qui cède au poncif d’un crescendo anxiogène. Archive semble malheureusement porter le poids des cogitations d’un groupe parvenu à maturité : jusqu’à quel point est-il possible de décliner la formule des succès passés (son halluciné, rythmiques tribales ou affolées, incantations planantes) sans faire à chaque fois le même disque ? (gle)
Nicole Atkins ‘Slow Phaser’ Oh Mercy! Records/Ber tus
« Ne jamais désespérer, laissez infuser davantage ». Mais l’injonction d’Henri Michaux et une multitude d’écoutes ne suffiront pas à adoucir le verdict: ce troisième album de Nicole Atkins n’est ni génial ni nullissime, il est simplement médiocre. Prenons les choses à l’envers, par la fin. ‘Slow Phaser’ se clôt sur un titre downtempo où la production réserve enfin toute la lumière à la voix de l’américaine (‘Above As Below’). Et spontanément, on se dit que le disque s’achève là où il aurait dû commencer et ne jamais s’arrêter. Car cette voix qui possède un réel potentiel sensuel et vénéneux en est la plupart du temps réduite à patauger dans un bain de bubble-gum dont elle peine à s’extirper. Entre laptop-pop, pseudo disco et groove lambda, l’album se résume alors à une course désespérée derrière un hypothétique succès. Mais étouffées par des rythmiques binaires ne faussant guère les attentes et des arrangements chewing-gum
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qui collent aux semelles plutôt qu’aux tympans, les ritournelles synthétiques font rarement mouche et n’impriment jamais durablement le cerveau. A l’image d’un titre comme ‘Who Killed The Moonlight’ qui lorgne un instant vers les bottes de Johnny Cash et finit par loucher vers les formes de Donna Summer. (gle)
Aubert Houellebecq ‘Les Parages du Vide’ Warner
Frankétienne & Mark Mulholland ‘Chaophonies’ Jezus Factor y Records/Pias
Gros mois pour les amis de la poésie : d’un côté Jean-Louis Aubert s’entiche, en achetant ses cigarettes, d’un recueil moyen du Goncourt 2010 (‘Configuration du Dernier Rivage’, 2013) tandis que de l’autre, un musicien écossais dont les groupes ont, hum, peu cartonné (Two Dollar Bash, Impure Thoughts, entre autres) décide de mettre en musique l’énorme texte de Frankétienne, ‘Rapjazz, Journal d’un Paria’ (1999). Une même idée pour deux résultats diamétralement opposés. Jamais, ni les musiques d’Aubert, pourtant pas si mal foutues – il y a de beaux arrangements de cordes et de cuivres, la kora de l’immense Ballaké Sissoko – ni, surtout, sa voix ne parviennent à faire écho aux mots de Houellebecq. Il y a comme quelque chose de totalement dissonant, une espèce de mièvrerie moche. Et puis, Houellebecq n’ouvre pas la bouche alors que du côté d’Haïti, Frankétienne (dont le vrai nom – Jean-Pierre Basilic Dantor Franck Étienne d’Argent – est déjà à lui seul un recueil de poésie), qui a survécu à Papa Doc et ses tontons macoutes, la ramène aujourd’hui à quasi quatre-vingt balais (il est né en 1936) comme si sa vie en dépendait toujours. D’ailleurs, on pourrait presque se passer de la musique tant la puissance littéraire de l’œuvre se suffit à elle-même. Mais Mulholland n’est manifestement pas un manchot et a su l’exacerber encore, entre réminiscences créoles (‘Mots Et Rêves’), guitares étirées et alanguies, pleureuses, limite Pink Floydiennes (‘Terre Ouvrière d’Ombre’, l’immense ‘Loco’) et rythmiques plus tendues (‘Potoprens Chouk’). On pense parfois à Reggiani. On pense aussi à ‘L’Or Noir’ où Nicolas Repac et Arthur H rendaient hommage à Aimé Césaire. Il n’est bien sûr question que d’une chose d’un bout à l’autre de ce très grand disque : tenter de décrire la beauté chaotique, paradoxale et interlope de Port-auPrince. Combat perdu d’avance. Et donc sublime, forcément sublime. (lg)
BADBADNOTGOOD ‘III’ Innovative Leisure/V2
Trio originaire de Toronto composé d’un claviériste, d’un bassiste et d’un batteur, BADBADNOTGOOD (aka BBNG) pratique un jazz teinté de hip-hop et d’électro favorisé par les rencontres casuelles avec le Wu-Tang Clan, MF Doom ou encore Earl Sweatshirt. Dès la première écoute, on sent que ces trois jeunes ont fait leur apprentissage à bonne école et qu’ils disposent d’une réelle formation musicale. C’est d’ailleurs en classe de jazz du renommé Humber College qu’ils se sont rencontrés. Il en résulte une complicité que l’on perçoit au travers un jeu ample et connivent. Comme son nom l’indique, ‘III’ est leur troisième album mais le premier à ne contenir
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Earteam
que des compositions bien à eux. Il est aussi la résultante de dizaines de gigs et d’une expérience live confirmée. Gilles Peterson est un fan de la première heure de ce combo qui devrait voir sa popularité croître dans les mois à venir et qui apporte au jazz un souffle qui, à défaut d’être révolutionnaire, s’avère rafraîchissant. (et)
Barcella ‘Puzzle’ Sony
Le mec est surnommé Babar. De fait, tout est parfaitement résumé piste 10, un duo avec Leeroy (Saïan Supa Crew) : « Non ! Viens on fait une chanson avec des « lalala » / Un genre de ballade à la Nirvana / On serait Stone et Charden avec des casques de robots / Tap ta la / Ta la la tap la la ». High five, Babar ! Pour faire mouiller les gamines de 13 ans dans tous les festivals d’été, t’as tout pigé : une belle gueule, des trompettes de fancy-fair, de la sensibilité gnangnan, des chœurs barbe à papa, des sifflements faciles et des refrains que tu chantes, chantes, chantes, et puis que tu tapes, tapes, tapes… Reste cette question sans réponse : que vient faire la délicieuse Emily Loizeau au milieu de cette daube son nom ? (lg)
Rufus Bellefleur ‘Temples, Idols And Broken Bones’ Math Promo/Autre Distribution
Rufus Bellefleur est le genre de type qui a conservé son âme d’enfant et qui s’efforce de vivre éveillé les fantasmes qu’il chérit depuis qu’il a 8 ans. Sur son deuxième opus qui tourne autour du thème de la chasse au trésor et des moult dangers qui vont de pair, il nous invite à un délire où s’entrechoquent pêle-mêle le hip hop festif d’Outkast, l’esprit pop slacker 90s ou encore les musiques de films d’actions hollywoodiens. C’est forcément décalé, un rien farfelu et à la limite du bancal, mais Rufus et ses collègues explorateurs ont pour eux un côté résolument fun et frais, un talent mélodique certain, tandis que les arrangements sont assez réussis et inhabituels, puisque l’on retrouve ici du banjo, du dobro ou encore du dulcimer. Tout cela est franchement cool, même si l’album flirte souvent avec le kitsch, le groupe associant hip hop et country à des refrains pop (‘Party of the dead’), se régalant d’ambiances orientales de pacotille (‘The operator’, ‘Who got it’) ou imaginant une guinche où les B52s et Beck flirteraient outrageusement en étant déguisés en monstre de la lagune (‘Let the monsters out’). (pf)
Black Cassette ‘Circo’ News
Sjoerd Bruil serait plutôt du genre hyperactif. C’est ainsi que 2014 va voir la sortie de pas moins de 6 albums sur lesquels il intervient d’une façon ou d’une autre, parmi lesquels ceux de Mauro Di Pawlowski, Dez Mona ou encore Magnus. Entre deux collaborations, Sjoerd a trouvé le temps d’hiberner dans un chalet au milieu des bois où, littéralement coupé du monde (pas d’ordi, pas d’ internet), il a travaillé à un nouvel album de Black Cassette. Résolument pop, ce disque fait la part belle aux mélodies évidentes et ludiques teintées d’influences 80s (les synthés) avec une coloration funky que n’aurait pas renié le Prince de la grande
Amen Dunes ‘Love’ Sacred Bones
Je crois que je ne serai plus jamais « seul(e) sur le sable, les yeux dans l’eau ». Jamais plus parfaite non plus. Dans le cabanon brinquebalant, là-bas, il y Dave McMahon, ‘White Child’ un peu prophète, et sous sa houlette, « Everything I do is almost alright ». « It’s all fine, it’s on my mind », mais j’ai toujours peur que l’horizon s’effondre à force de palpiter, alors ‘Lonely Richard’, « sweet preacher / sweet creature » – devenu mantra quand Elias Bender Rønnenfelt (Iceage) le célèbre – m’apprend à étaler mes convictions dans la langueur, à laisser le bon temps rouler. Il y a cette moue de môme avec laquelle il apprivoise obstinément le piano de ‘Sixteen’, m’assurant que ceux qu’on affectionne vont et viennent, qu’il faut faire frissonner les départs. Cette hésitation qui le prend toujours, quand, ‘Lilac In Hand’, ses doigts veulent se poser sur mon épaule. Cette façon qu’ont eu Efrim Menuck et Dave Bryant de magnifier son ‘Astral Vibe’, son tempérament de tempestaire tranquille, bercé de zéphyrs après tant d’orages. « Everybody is crazy / Crazy to say I love you », mais ce gars-là suscite la dévotion jusque dans un morceau en ruine, suffocant sous les riffs et le saxo de Colin Stetson, dans lequel il est impossible de creuser. Jusque dans un final pétri d’amour, d’approximation rythmique, et d’alchimie. « Have yourself a good time / Have yourself a good time ». (alr)
époque. ‘Thunderstruck’, ‘Distant call’, ‘The strangest thing’ ou encore le très new wave/ post punk ‘It’s been done’ figurent parmi les plus tubesques morceaux de ce disque. On notera aussi ‘When I’m busy’ qui témoigne d’un esprit aventureux ainsi que ‘Nevermind’ et ‘No matter what’ , deux superbes ballades, la première dans un style crépusculaire, la seconde dans un registre euphorique, histoire de terminer l’album en beauté. Un belle tranche de pop comme on les aime ! (pf)
Blankass ‘Je Me Souviens de Tout’ at(h)ome
On n’en doute pas : pour certains, ‘La Couleur des Blés’, c’est de la madeleine. Ils avaient seize ans et ils préféraient ça à ‘Un Jour En France’. Ils avaient des arguments. Rien de très solide. Un coup d’accordéon. Une rasade de flûte. Matmatah, sans doute, leur doit tout… Mais la vérité, c’est que tout ça – ce bousin d’électricité rock et d’acoustique folk – a plutôt mal vieilli. Même les trucs les plus récents font un peu de mal. Et leurs compos pour les autres (Emma Daumas, ‘Tu Seras’, Johnny, ‘Clémence’) laissent carrément sans voix. Reste cette belle histoire qu’ils raconteront encore dans cent mille ans : un jour de 1983, ils croisent par hasard Jeffrey Lee Pierce sur le quai d’une gare. Ce dernier – ivre, chargé ? – s’entiche des frères Ledoux et invite leur premier groupe, Zéro de Conduite, à ouvrir pour le Gun Club au printemps de Bourges. Un an plus tard, ils font le Zénith avec Trenet. Pour ceux que ça intéresse, la suite est rappelée dans ce double best of. (lg)
Bo Ningen ‘III’ Stolen Recordings
Sur papier, Bo Ningen a tout pour me plaire, voire même me convaincre qu’il s’agit là de mon futur groupe préféré-de-tous-lestemps. Du « Krautcore » (sic) fomenté par quatre japonais hirsutes qui se seraient rencontrés à Londres, ça promet d’envoyer du bois. De fait, ‘III’ est une expérience à part, complexe et griffue ; une avalanche progressive, indus et grunge de guitares saturées, de rythmes syncopés et de litanies japanisantes. Sa liberté constitue également ses limites : le plaisir d’être propulsé dans leurs mélodies incongrues comme on le serait dans un flipper finit par fatiguer. On
perd le compte des morceaux et le décrochage n’est jamais loin, augmenté il est vrai par la monotonie d’un chant qui se limite à une forme un peu poussive et monotone de slam hardcore nippon. C’est lorsque le groupe s’énerve vraiment (‘Cc’, qui évoque les Norvégiens de Shining) que les choses se réveillent un peu, là où les tentatives plus trippantes à la Godspeed ronflent un brin (‘Mukaeni Ikenai’). In fine, les vraies stars de Bo Ningen sont définitivement les guitares, dont les déferlements et solos endiablés font dresser les poils sur les bras et rehaussent fréquemment l’intérêt de morceaux en berne, ‘Inu’ en tête. Imparfait, mais excitant. (ab)
Boozoo Bajou
raient Miss Havisham, diaphane, et Clarissa Dalloway. Confortés par la sobriété d’un piano, de cordes hantées, leurs deux corps sans âge entameraient leur ascétique ballet d’à-peine-un-instant ou de tant-de-regrets tandis que le silence creuserait sa voie plus fermement dans la gorge de Majke que sur les phalanges d’Agnès Obel. Au pied d’un lit étroit, on découvrirait, gisants, les restes de nuages déchiquetés. Le printemps – timide libérateur qui refuserait de ployer sous la morosité – finirait par trouver, dans sa quiète obstination, une majestueuse fêlure où souffler bien plus tiède, des vagues, « infinite oceans of blue », qui absorberaient les stigmates dans le sel, un rêve moins clos. « And it looks like hope, and it looks like hope, I will fill your space with light ». (alr)
Candy Robbers ‘Candy Robbers’ Candy Records
‘Sorry’, on n’est pas du genre à placarder pour récompense le faciès des chapardeurs de bonbons sur les abribus. Pas du genre à refuser une pomme d’amour un peu r’n’b à la fête foraine, sauf avant le grand-huit, sauf en cas de solos de guitare dégoulinants récidivistes : « not prepared for that ». On accepterait même de parcourir ‘1000 miles’ pour autant de trompettes, si ça nous ouvrait des portes bien plus grandes qu’une publicité pour téléphonie mobile. ‘C’est quand qu’on va où ?’. Parce qu’on a l’œil fatigué de patienter avant d’être brûlés de soleil, d’attendre que Jane veuille bien nous ouvrir la porte, que les ‘Oscillations’ au vocoder transfusent nos veines comme autant de promesses de jazz. « Excuse me, Mister », je ne vais pas te mentir : ce n’est pas que je sois pressée, mais j’ai d’autres disques que ton ep qui m’attendent. (alr)
‘4’
Cherry Ghosts
Apollo/V2
‘Herd Runners’
Voilà typiquement le genre de disque vaguement jazz, un peu ambient, un poil dub dont on ne sait trop s’il frise le génie ou l’indigence. Œuvre du duo Boozoo Bajou, dont les dix-sept années d’existence nous sont passées largement au-dessus du sifflet, ‘4’ mêle en un fourre-tout qui fascinera ou dégoûtera (biffer la mention inutile) tout qui a un jour tâté de Brian Eno, Bohren & der Club of Gore et Mathias Delplanque – et on ne vous parle même pas de Ravi Shankar. D’entrée de jeu, une trompette ultra-réverbérée sème une forêt de clones d’Ibrahim Maalouf, tel un génie malin explosé au milieu d’un circuit électronique (‘Jan Mayen’). Ailleurs, Peter Heider et Florian Seyberth se lancent à l’assaut d’une forteresse où les basses digitales viennent heurter la vague d’une soirée humide captée au loin (‘Kodial’) et, audace / niaiserie ultime, de fausses dissonances pour amateurs puceaux dévoilent un romantisme brumeux qu’on a plus entendu depuis Sting déguisé en gentleman new-yorkais. Vous reprendrez bien un café latte ? (fv)
Heavenly Recording
Broken Twin ‘May’ Anti-/Epitaph
« I don’t know when the sun is gone […] sorrow lost and sorrow won ». Ce serait comme une entaille sur une toile blanche précieuse. Un sourire déjà froissé avant de prendre forme. Un refuge au plafond haut, une « chambre à soi » aux murs scellés, où au chevet d’une jeune danoise au tourment plus ample que la pièce, se relaie-
Saccharose bonbon. Après avoir été comparé à Coldplay avec ‘Thirst For Romance’ et ‘Beneath This Burning Shoreline’, Simon Aldred enfile les défroques retromantiques de rigueur et croone tel Roy Orbison tout au long de ce ‘Herd Runner’. Sans trop de surprise, on apprend que Colin Elliot, collaborateur de Richard Hawley à qui Aldred emprunte sans vergogne, est aux commandes. Plaisant et parfaitement orchestré (tant lorsqu’il verse dans le symphonique que lorsqu’il est seul à la guitare), traversé de sa voix habile et charmante, ‘Herd Runner’ pêche pourtant par excès. Le mix aurait gagné à laisser une ou deux pistes sonores à la corbeille par morceau. Ce genre de pop, quand c’est trop chargé, c’est comme la crème pâtissière: un morceau, ça va, mais la bouchée entière, ça file généralement la gerbe. (ab)
Clap Your Hands Say Yeah ‘Only Run’ Xtra Mile Recordings
En 2005, un premier album chienfoufou, presque parfait, porté par la voix nasillarde d’un blanc-bec de Pennsylvanie, faisait de Clap Your Hands Say Yeah une sorte de référence. Exactement comme au même moment, Arcade Fire inaugurait sa discographie et s’installait pour toujours dans le paysage musical. A cette époque, The National en était déjà, lui, à son troisième disque mais s’érigeait également, avec ‘Alligator’, en figure incontournable de cette scène in-
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Earteam
die. Une quasi décennie plus tard, Arcade Fire est toujours au top mais les deux autres, eux, filent indiscutablement à vau-l’eau. The National nous ressert la même galette depuis trois albums tandis que CYHSY s’essaye aujourd’hui à faire du, euh, hum, The National des, euh, hum, deux derniers opus… Fini la pop, la folie, c’est l’opus magnum, l’œuvre à prendre (trop) au sérieux, pleine de midtempos forcément un peu chiants. C’est tellement vrai et inspiré que la bande à Alec Ounsworth invite carrément le nationaliste Matt Berninger sur ‘Coming Down’, une des neuf pépites insipides de ce fatras pincé du nez qu’on aura assez vite fait d’oublier. (lg)
Collapse Under The Empire ‘Sacrifice & Isolation’ Finaltune Records
Duo originaire d’Hambourg, Collapse Under The Empire échafaude des compositions instrumentales rarement courtes et denses en sonorités. Oscillant entre l’assaut électrique de Mogwai et la retenue contrôlée de The Album Leaf, Martin Grimm et Chris Burda s’ingénient à sceller des arrangements ramassés, essentiellement construits sur des filantes de guitares électriques et des nappes limpides de claviers. Il s’en dégage parfois une dimension cinématographique volontairement recherchée que rappelle la pochette. En papier glacé, elle se déploie en folio pour exhiber des paysages grandioses à la manière d’un reportage de Geo magazine. Nulle indication de lieu ou de temps, c’est à l’auditeur de s’imaginer où il met les pieds. ‘Sacrifice & Isolation’ se comprend comme étant la seconde partie d’un diptyque initiée avec ‘Shoulders & Giants’ paru en 2011. Fans de God Is An Astronaut, ce disque est pour vous. (et)
Douglas Dare ‘Whelm’ Erased Tapes/Konkurrent
Depuis Londres, Douglas Dare déballe son spleen dans un disque décoré d’enluminures électroniques et de gravures pianistiques. Minimaliste et apprêté, ‘Whelm’ est un album étrange : un curieux hybride d’emphase et d’épure. Les doigts en mouvement sur des touches noires et blanches, Douglas exalte son univers impitoyable : un monde où les histoires s’écrivent à l’encre de seiche, au passé, souvent avec une larme à l’œil. Au cœur de ce joli trip lacrymal, on contemple la nature, la beauté de l’existence. On souffre de trop d’amour, de trop de morts. Émotionnellement, on tient indiscutablement quelque chose de puissant. Musicalement, l’album tangue dangereusement, passant régulièrement d’une mélancolie postmoderne à un romantisme médiéval un brin surfait. Douglas Dare, c’est Owen Pallett derrière un piano, Thom Yorke à la barre de Shearwater, Nils Frahm en virée chez le fantôme Jeff Buckley. Si plusieurs réussites jalonnent le cours de ce disque tranquille (‘Lungful’, ‘Caroline’, ‘London’s Rose’), on ne perçoit pas le juste milieu de la démarche : toujours trop, jamais au maximum du minimum. (na)
Death Vessel ‘Island Interval’ Sub Pop
Venu tout droit d’Islande – il y a même Jonsi qui pousse la chansonnette sur le très joli ‘Ilsa Drown’ - malgré les origines américaines du groupe emmené par Joel Thibodeau, le troisième effort de Death
Dead Fader ‘Scorched’ ‘Blood Forest’ Robot Elephant Records/Small But Hard/Cargo
Deux ans après la sortie du remarqué ‘Work it’, Dead Fader nous propose pas moins de deux albums aux sonorités distinctes qui reflètent à la perfection le yin et le yang caractérisant son univers musical. ‘Scorched’, c’est la face obscure de Dead Fader. Sombre, angoissant et menaçant, cet album évolue dans un registre électro instrumental dark à mi-chemin entre breakbeat dissonant et industriel abrasif. Si l’ensemble est volontiers flippant et ferait bonne figure comme bande son d’un film d’horreur - on dirait du Carpenter contemporain, il témoigne avant tout d’un réel savoir-faire et d’une inventivité au niveau des textures. Entre le tellurique et dissonant ‘Creep’, le minimalisme glauque de ‘Danger Zone’ ou le drone lancinant et cauchemardesque de ‘Tube’, Cohen ne laisse aucun répit à l’auditeur qu’il confronte à ses pires cauchemars. Si ‘Scorched’ n’est qu’effroi et fracas, ‘Blood forest’, par contre, est une ode à la félicité, produisant de la sorte un contraste plus que saisissant. Dessinant un univers subtil et classe aux confins de l’electronica et de la musique néo classique, Dead Fader accumule les perles dans un esprit finalement guère éloigné d’artistes comme Boards of Canada ou Aphex Twin dans ses moments les plus mellow. Direct et mélodieux (les divins ‘Temblum’ et ‘Emclod’) sans laisser totalement de côté la rugosité et l’expérimentation, ‘Blood forest’ nous fait rêver avec le rétro futurisme cosmique de ‘If ever’, caresse l’oreille avec les superbes ‘Temblum’, ‘Blood forest’ et ‘Emclod’ tout en regorgeant de compos obsédantes et volontiers dansantes. Amateurs d’intelligent electronica, ceci devrait vous plaire ! (pf) Vessel peine à se démarquer des clichés d’une pop éthérée, voire diaphane, qui faisait fureur il y a dix ans. Pris individuellement, chaque titre de ‘Island Interval’ tient bien la route, entre nuages de lait à la múm et rythmiques inspirées (mais très sagement) d’Animal Collective, mais aussi des faux airs d’indie folk qui nous font terriblement regretter Espers. Le problème se pose sur la durée, tant les lignes de force semblent manquer de vigueur et de conviction. Très souvent, on ne sait plus trop si la musique touche encore l’eau ou si elle a pris son envol. Bien sûr, ça fait un très sympathique décor sonore pour bar à cupcakes saint-gillois, d’autant que la voix de Joel Thibodeau est des plus troublantes. On vous met d’ailleurs au défi de la qualifier de masculine, tant elle est haut perchée (et c’est à faire passer Antony Hegarty pour Tom Waits). Hormis cela, guère de salut. (fv)
De Lux ‘Voyage’ Innovative Leisure
« I’ve got to make a solid statement » : c’est promis, on ne restera pas sans désir, on cultivera le groove. Même loin de King Street 84, on rebâtira notre Paradise Garage. On sait bien qu’Isaac et Sean n’ont pas tout à fait le décalage souverain d’Hot Chip, que ‘Love is A Phase’ où le disco-funk pourrait rapidement tourner en eau de rotules, mais tu as entendu cette basse infectieuse de ‘Better At Making Time’? Sois Chic, ne me dis pas qu’il n’y a pas de quoi ressortir sa boule à facettes, même pour quelques grands écarts! Ça sera nos ‘Moments’, ceux où on punaisera sur tous les murs des portraits de James Murphy en aplats phosphorescents, où on poussera les tapis à motifs géométriques. ‘Make Space’, flexible de partout, nous assommera à coups de masses à l’hélium, à en demander grâce. De quoi finir par croire que ‘Sometimes Your Friends Are Not Your Friends’, fussent-ils des ventriloques avec des types casqués sur leurs genoux. Mais viendrait la fin du tunnel rempli de poppers, ‘Brighter End of Dark’, un pas chassé midtempo sur la piste à damiers. Un peu plus
de maladresse, ‘It all works all the time’ et c’est définitivement notre morceau préféré, même David Byrne n’osera pas prétendre le contraire. (alr)
Dirty Deep ‘Shotgun Wedding’ Hell Prod
The One Armed Man ‘Black Hills’
té, le blues de Dirty Deep mérite sa place au soleil malgré ses racines strasbourgeoises. Poussez-vous, les autres. (ab)
Dÿse ‘Das Nation’ Cargo Records
Ah que voilà un disque profondément original tellement il est à l’est des grosses conventions pataudes de la scène métal. Originaire de Berlin et de Dresde, le duo Dÿse – prononcez Dü - zeuh - prouve à qui le veut encore qu’on peut faire de la zik à biscoteaux prééminents sans transformer l’exercice en attraction foraine à deux kopecks. Complices du mix et des influences, Jarii Van Gohl et An3 Dietrich s’entendent à foison pour épicer l’exercice d’un math rock bien senti à la 65daysofstatic, conjugué à des tournures post-Fugazi du meilleur effet. Définitivement conseillé à toute personne habituellement allergique, dont votre serviteur fait généralement partie, le troisième album de la paire née à Amsterdam en 2003 vaut même bien plus que son simple pesant de testostérone. Tout en mêlant adroitement l’anglais et l’allemand dans leurs textes au versant absurde assumé, la paire aus OstDeutschland envoie certes du bois, mais il est coupé avec un tel sens du rythme et de la complicité qu’on se chaufferait même avec en pleine canicule. Ah oui, pour la petite et grande histoire (hypothèse de travail, le déterminant neutre ‘Das Nation’ (normalement féminin, Die Nation) se veut un probable pied-de-nez à tous les nationalistes de la terre, tel un gros f*** off à tous les fafs du monde. (fv)
Flying Cow Prod
Echo And The Bunnymen
Révélation strasbourgeoise produite grâce à la plateforme d’appel à fonds Kisskissbankbank, The One Armed Man forge un rock atmosphérique et bluesy, complaintes tardives et électrisées qui empruntent à Madrugada leur machine à fumée. Bien que parfois enivrant (‘When The River Flows’) ou carrément excitant (‘My Own Gold’, croisement entre Canned Heat et White Stripes en version club), The One Armed Man reste trop sage et trop lisse (trop pop en fait), à l’image de ses titres, gentilles copies des clichés de circonstances. En revanche, issu également des pavés de Strasbourg, Dirty Deep est un one man band improbable qui manie sacrément bien le blues en dépit de ses origines flonflon et le prouve sur cette poisseuse crevasse bluegrass qu’est ‘Shotgun Wedding’. Premier titre, ‘Bottleneck’ annonce la couleur et ne ment pas, ouvrant sur un riff ravageur bientôt soutenu par une session rythmique épileptique et un harmonica séducteur. Victor – c’est son nom – semble avoir été biberonné aux eaux sales du Mississippi. Du haut de ses 22 ans, il entrouvre une brèche dans son Rhin natal et puise à même la source musicale yankee. Au point de se permettre l’impensable: en plus de s’approprier avec talent les méthodes de ses influences, il joue carrément au petit chimiste de la fusion. Aidé de Mister E (Art District), ‘Midnight Bus’ pousse le luxe du mariage blues et hip-hop avec une efficacité redoutable, évitant avec classe les pièges où d’autres que lui se sont pris les pieds. En dehors de ce brillant coup d’essai, les autres morceaux, plus classiques, ne sont pas en reste. Lourd, hypnotique, habi-
‘Meteorites’ Caroline/Universal
Quoi de neuf, docteur ? Oh, un nouvel album d’Echo And The Bunnymen! Véritables lapins Duracell de la new-wave, les Liverpuldiens ressortent de leur tanière avec un disque que personne n’attendait plus. Même si ce ‘Meteorites’ n’était à la base qu’une énième échappée en solitaire de ce vieux playboy de Ian McCulloch, la greffe tardive des guitares de Will Sergeant a réuni les deux associés fondateurs sous l’étiquette lucrative d’Echo & The Bunnymen. Bien sûr Ian Mc Culloch n’en finit pas de radoter en proclamant à nouveau que ce disque est le meilleur depuis ‘Ocean Rain’. Mais à l’image du quadra ou du quinqua venus chercher un peu d’élixir de jouvence, on débouche le flacon avec autant de suspicion que de curiosité et d’espoir. Entrée en matière riche et enivrante, ‘Lovers On The Run’ et ‘Is This A Breakdown’ n’écorchent ni les bons souvenirs ni les oreilles. Les arpèges tantôt hallucinés, tantôt méditatifs alternent avec les riffs tranchants pour transcender les états d’âme d’un Ian McCulloch plus crooner que chanteur. Le très pop ‘Holy Moses’ ou le plus contemplatif ‘New Horizons’ ne font pas tache dans la discographie même si la morgue un peu adolescente dont continue à faire preuve le britannique peut prêter à sourire. Mais prêterait-on encore attention à ces chansons si elles n’étaient pas signées par lui ? C’est un exercice difficile de juger un disque à la seule aune de son contenu quand il est aussi intensément chargé d’émotions à rebours. Mais objectivement, c’est davantage leur prostate que ce disque qui incitera les fans à se relever la nuit. (gle)
Earteam EXPØ ‘Blind Spøts’
Fennesz
Last Exit Records
‘Bécs’
À l’heure où posséder un ampli correct et une guitare accordée ne suffisent décidément plus pour faire salle comble et s’attirer les quinze minutes de gloire réglementaires, ce quatuor jeunot a joué la désormais nécessaire stratégie 2.0 en dix leçons pour faire découvrir à l’Alma Mater rennaise ses premières chansonnettes: Ø sur des tshirts déclinés en palette ; financement participatif pour le clip ; dix jours de concerts dans l’insolite d’un bassin, la verdure d’un stade, l’espace mouvant d’un bus, sous les regards blasés de collégiens. Est-ce à dire que ça suffit pour marquer les esprits, pour se forger un Adn propre sur nos étagères? Partisans de ritournelles au garde-àvous, à l’enjouement au bpm dansant près, de mélodies mâtinées d’une new-wave en alerte qui ne dépareilleraient ni chez Local Natives, ni chez Fanfarlo, Expø imprime sur nos rétines une pastille pop ni tout à fait déméritante, ni tout à fait étonnante. (alr)
Mego/Dense
En 2001, Christian Fennesz réalisait ‘Endless Summer’, un disque s’interprétant comme une tentative d’écart par rapport à ce qu’il avait enregistré jusqu’alors, signifiant qu’il pouvait s’il le voulait se réapproprier l’univers de la pop et de ses artéfacts, détournant ses signes et ses lignes. Ce fut aussi son dernier disque solo pour Mego qui l’avait soutenu à ses débuts. Près de treize ans plus tard, Fennesz renoue avec le label viennois pour un album sous son nom propre qui apparaît comme une suite à ‘Endless Summer’, si pas dans son propos, dans sa forme en tout cas. ‘Bécs’, qui signifie Vienne en hongrois, aligne sept pièces accessibles où les guitares frayent en eaux limpides, délinéant et dégréant les éléments superflus pour mieux se lover dans le lit des compositions. En ouverture, ‘Static Kings’ donne le ton en incorporant une basse et une batterie tapies en arrièreplan mais c’est surtout ‘Liminality’, un morceau d’une grande sensualité long de dix minutes, construit en collaboration discrète avec le batteur Tony Buck de The Necks, qui donne au disque son cachet et son esprit. Cette atmosphère imprime plus loin l’éponyme ‘Bécs’ de manière dense et saturée et ‘Sav’. Écrit avec notre compatriote Cédric Stevens (aka Acid Kirk), ‘Sav’ délaisse la trame évocatoire au profit d’une composition plus éclatée où prédominent des sons dispersés. En finale, ‘Paroles’ clôt sur quelques phrasés à la fois d’une grande simplicité et d’une belle finesse un album qui s’avère d’ores et déjà comme une pièce maîtresse de la discographie de Fennesz. (et)
Yep Roc Records
Le barbu ne sait plus où donner de la tête. ‘The Nihilist’ - titre choisi en contrepoint? - déborde de partout, bourré jusqu’à la gueule d’idées, d’envies, d’instruments (plus de 67), de bidouillages, à l’image de ses morceaux dont on peine à tracer clairement les mélodies, parfois insaisissables, défigurées, hypertrophiées. A l’instar d’Orson Wells, on jurerait Liam Finn ébahi devant ses outils, décidant d’y jouer comme d’un train électrique. Redevenu gamin, l’homme n’est certes pas en manque d’inspiration, mais sans doute aurait-il besoin d’un adulte pour lui rappeler l’heure du bain. A la fois album rock, électro, pop, soul, tantôt intimiste, tantôt fourre-tout grandiloquent, ‘The Nihilist’ est un disque ambitieux, parfois génial, mais globalement brouillon et jamais entièrement capable d’atteindre les hauteurs qu’il s’est fixé. (ab)
John Frusciante ‘Enclosure’ Record Collection
John Frusciante est un homme foncièrement intègre. Là où d’aucuns sont prêts à tous les compromis, voire à toutes les compromissions pour réussir, lui a décidé de quitté les Red Hot Chilli Peppers juste au moment où le groupe commençait à cartonner. Depuis lors, il mène une carrière de franc-tireur, sortant des albums toujours intéressants, souvent passionnants, en tout cas résolument audacieux. Avec ‘Enclosure’, Frusciante se frotte à une pop tordue et avant-gardiste faisant la part belle aux incursions dans l’électronica et les expérimentations vocales trippantes et flippantes, notamment avec‘ Sleep’ dont la substance pop subit les assauts répétés de broken beats déviants et de vocalises partant en vrille sur la fin. Déroutants à la première écoute, pas mal de titres finissent par retenir l’attention au fil des écoutes successives, qu’il s’agisse de ‘Stage’, de ‘Zone’ ou encore du très bizarre ‘Excuses’ qui oscille entre électro démente et musique contemporaine. A côté de compos indubitablement exigeantes, on retrouve des morceaux franchement directs et accro-
tard qu’en mars dernier. Cette nouvelle livraison ne déroge pas à la règle : c’est un joyeux foutoir qui fait davantage la part belle à la spontanéité (18 morceaux pour 36 minutes de musique) plutôt qu’au tri sélectif. Des compositions à tiroir bancales et disparates guidées par la voix d’un Robert Pollard toujours sur la corde raide et qui excelle plus que jamais dans l’art de camoufler des pépites power pop sous son tapis de crasse lo-fi. Illustration avec ‘Psychotic Crush’ ou ‘These Dooms’, soit deux titres pour trois minutes de génie insolent. Esquissées sur un carton de bière, les mélodies s’abreuvent de guitares toujours aussi tortillantes qui illuminent ce génial capharnaüm où se côtoient collages acoustiques délicats et saillies frénétiques. Bien sûr, le disque n’est pas exempt de faux-pas, de titres plus besogneux qu’inspirés, plus pouilleux que réellement lo-fi. Mais pas de quoi remonter les bretelles aux papys ni les priver de leurs petites pilules bleues. (gle)
Guillemot / Guillaume Ledent ‘Histoires d’Ecailles et de Plumes’
Liam Finn ‘The Nihilist’
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Ploum/COD&S
cheurs, qu’il s’agisse de l’exceptionnel ‘Fanfare’, sorte de gospel électro hanté et baroque ou du très beau ‘Cinch’ qui déploie une élégance prog et cinématographique sur plus de six minutes. Amateurs d’expérimentations musicales audacieuses mais maîtrisées, ceci est pour vous ! (pf)
jouer ‘Death of the Dogman’, la fin tragique d’un homme au nom palindrome. En voixoff, un murmure : « toutes ces larmes et ces fioles vidées ont bien servi…Enchantée ». Générique de fin. Xavier Dolan n’a pas été crédité, cette fois. (alr)
Gotthard
‘Happy Mistake – Deluxe Edition’
‘Bang !’ G Records/Sabam
Depuis ses débuts voici plus de vingt ans, Gotthard, né des cendres de Krokus, n’a pas connu la moindre évolution. Vous me direz qu’ils n’en ont sans doute jamais éprouvé le besoin au vu du succès phénoménal qu’ils ont connus, tant dans leur Suisse natale que dans le reste de l’Europe. A l’écoute de ‘Bang !’, on a néanmoins le droit de trouver plus que passéiste le rock hard/heavy du groupe. Aussi accrocheur l’ensemble soit-il (le titre éponyme est imparable), il donne l’impression d’être sorti en 1984, époque où l’on faisait la part belle aux riffs et aux claviers démonstratifs. Assurément pas mon trip. (pf)
Nick Grey & The Random Orchestra ‘You’re Mine Again’ Milk & Moon Recordings
Je ne peux qu’imaginer ça, disposer devant toi neuf vignettes amovibles, comme un tarot fantasmatique où s’accoupleraient velours et beats. Entre donc dans le petit tournage de ma tête avec une ou 48 Cameras. Plan 1 : un boudoir berlinois baigné dans la crudité des néons où David Bowie somnolerait alangui sur une méridienne branlante. Fondu au gris. ‘Structure & Faith’ : gros plan sur le Visage, Moderat(o) cantabile. Une scène où l’Adèle Haenel ruisselante et synchronisée de ‘Naissance des Pieuvres’ verrait surgir dans un miroir piqueté son pendant poupée poudrée docile de l’’Apollonide’. Contrechamp : une effigie de SaintSébastien en bois peint, flanc troué, flottant dans l’océan rosâtre d’une baignoire sur pied. Suzanne Clément immerge sa main droite jusqu’au poignet. Faux-raccord : dissimulés dans un ravin sans aucun signe notable, des oripeaux de fête sans occupants. À l’heure de l’intermède western métaphysique, les cascadeurs prennent place pour
Raphael Gualazzi Parlophone/Warner
Les acharnés du grand cirque de l’Eurovision connaissent bien Raphael Gualazzi : le pianiste transalpin à gueule de nounours a terminé deuxième du concours en 2011. Les autres, ceux qui ne pleurent pas l’élimination d’Axel Hirsoux et se contrefoutent de la femme à barbe, ignorent probablement que ‘Happy Mistake’ est déjà son troisième disque. Le premier – confidentiel – étant sorti en 2005 et le deuxième – 100 000 exemplaires – l’année du quasi sacre. ‘Happy Mistake’, lui, date du printemps 2013. Pour ceux qui le découvrent aujourd’hui (nous), c’est un bordel monstre. On passe des cuivres joyeux torchés au limoncello à l’ombre de Paolo Conte, d’une pop rigolarde featuring Camille à du jazz instrumental qui swingue (de Giuseppe Verdi), d’une vraie variétoche italienne à l’austérité d’un piano classique (de Giovanni Rota : les films de Fellini, ‘Le Parrain’). C’est peu cohérent mais l’avantage, c’est qu’on a l’impression d’écouter une sorte de radio hybride qui diffuserait en continu, mi-Nostalgie, mi-Classic Twenty-one. Deluxe Edition ? – six titres bonus. Quatre d’un EP produit par Renaud Letang avec d’autres reprises décalées : ‘La Mer’ de Trenet et, surtout, ‘Svalutation’ d’Adriano Celentano. Deux autres, forcément discoïdes et pompiers, avec The Bloody Beetroots. Rayon populaire, c’est correct. (lg)
Guided By Voices ‘Cool Planet’ Fire Records
Véritables McGyver de la lo-fi bricolant leurs albums sur un antique huit-pistes avec des capsules de Corona, un peu de fil dentaire et de vieux chewing-gums, les papys débonnaires de Guided By Voices semblent souffrir d’une forme aiguë de priapisme musical. ‘Cool Planet’ succède en effet au très dense ‘Motivational Jumpsuit’ sorti pas plus
L’objet est joli : les deux albums sont emballés dans un même packaging en forme d’enveloppe à n’ouvrir que si vous aimez « les chansons pop’n’rock, les ballades folk, la poésie du quotidien, les fables pleines d’écailles et de plumes ». Le présent avertissement vaut ce qu’il vaut mais il est plutôt explicite. De fait, Ledent – dit le Poulpe – et Guillemot – dit la Méduse – proposent deux disques aux ambiances identiques et fort… enfantines. On est d’ailleurs plutôt mal à l’aise pour chroniquer ce genre de machin dont la place n’est probablement pas ici. Musicalement, on est fort proche de la comptine (c’est plein de chouettes instruments et de chœurs joyeux) mais les textes sont d’un niveau un peu trop élevé pour en être vraiment. Wilco Grenier, deux ans et demi, adore certains morceaux (‘Un Escroc’, ‘Nous’, ‘Mister Ops’) mais qu’est-ce qu’il peut comprendre à ça : « ça frime en douce / Nasdaq patraque / c’est le grand couac / nous on se met de la mousse / plein nos frimousses / ok, les pouces ». Ou encore ça « J’épie Pénélope, son cul du haut d’un chêne / elle lit Calvin & Hobbes en culotte fleurie ». Ça va pas être facile de trouver un public. (lg)
Candie Hank ‘Demons’ Shitkatapult
Espèce de Rémi Bricka électro-pop qui aurait couché avec Nina Hagen et Felix Kubin, Candie Hank fait une drôle d’impression à la première écoute – à la quatrième aussi, en fait. Car c’est rien de le dire, Patric Cabani nous emmène dans une foule de directions tellement différentes qu’on en attrape vite le tournis et, dans la plupart des cas, c’est aussi rudement fendart, voire franchement hilarant. Du haut de son Kreuzberg, le quartier de Berlin où il habite, Candie Hank tend un long filament en direction de ses auditeurs, à eux de trouver l’équilibre tels des funambules de l’extrême. N’hésitant devant aucune outrance cynique, l’artiste allemand découpe ainsi des horizons nouveaux qu’on imaginait irréconciliables – jusqu’à aujourd’hui. Ça va chercher du côté de Modeselektor un humour ravageur qui secoue le moral dans le bon sens (tout en laissant de côté les beats parfois mastocs du duo teuton), ça met en scène des puces
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Earteam
dealeuses de LSD fans d’Ergo Phizmiz et dans le virage une chanteuse de J-pop égarée s’essaie au yé-yé façon France Gall, sans compter les multiples autres diversions que ces ‘Demons’ nous inspirent. On s’attache bien la ceinture et en avant les montagnes russes. Rubans fluos vendus séparément. (fv)
Emmylou Harris ‘Wrecking Ball’ Nonesuch Records
A l’occasion du vingtième anniversaire de la sortie de ‘Wrecking Ball’ - un album qui a changé si pas la face du monde, au moins celle de l’americana - Nonesuch Records lui offre un petit lifting en même temps qu’une injection de botox. Soit une réédition « Deluxe » qui comprend, outre les douze titres originaux remasterisés, un CD agrémenté de morceaux inédits et de démos ainsi qu’un DVD documentaire (mais pas complètement anecdotique) sur les sessions d’enregistrement. Disque novateur, expérimental, marqué par des reprises iconoclastes de morceaux de Dylan (‘Every Grain of Sand’), Hendrix (‘May This Be Love’), Steve Earle et autre Gillian Welch, ‘Wrecking Ball’ doit tout, ou presque, à Daniel Lanois. Le cahier des charges du producteur canadien était assez simple sur papier : faire table rase de ce qu’on attendait d’un album de la diva country qu’était Emmylou Harris à l’époque, et surprendre, réinventer. Imposer un nouveau son. Entre retour aux sources et bidouillages technologiques, le « son Lanois » crée une atmosphère éthérée, délibérément acoustique et complexe bien qu’enregistré en prise directe. Difficile dans ce contexte d’isoler un titre en particulier, même si le titre éponyme, repris dans une belle harmonie avec le Loner himself, émerge peut-être d’une courte tête. Et même s’il a pris quelques rides, ‘Wrecking Ball’ reste un disque intemporel à découvrir ou à redécouvrir. (gle)
Hercules & Love Affair ‘The Feast of The Broken Heart’ Moshi Moshi Records
Comme il s’était déjà réinventé en 2011 dans ‘Blue Songs’, le toujours fringuant et meneur Andy Butler dé et remoule son projet : le Hercules & Love Affair nouveau est arrivé, à l’aube de l’été. Un line-up flambant neuf et une volonté de durcir le ton, tel est le propos tenu et voulu dans les 10 essais qui nous mènent dans un univers loin d’être cloisonné par l’unique succès populaire de la troupe, ce fameux ‘Bind’. Butler voulait de ses basses qu’elles soient agressives, de sa production qu’elle soit datée et rugueuse, de son propos que rien ne soit poli. Au final, le tableau a la rugosité de la ouate et la fermeté du Chamallow. Le géant n’y perd pas pour autant le rythme mais se voit démuni de sa soul. Certes, on continuera à danser mais désormais plus dans le même salon, on restera peut-être bien même dans le couloir car il y a déjà foule là ou la Fête nous mène. Hercules n’a rien d’étonnant, Hercules se perd en chemin, Hercules et le travail de trop. (dark)
Hollis Brown ‘Gets Loaded’ Alive Natural Sound
Dans l’histoire du rock, le Velvet Underground est sans doute le groupe le plus célébré a posteriori. Désormais, c’est la routine : tout le monde aime éplucher sa banane. Ainsi, en 2009, Beck invi-
Leaf House ‘Lleeaaffhhoouussee’ JauneOrange/Pias
On pourrait sans doute remplir un RifRaf entier à simplement lister les disques dont Animal Collective est la figure tutélaire. De fait, depuis dix ans, Arcade Fire et le collectif bestial sont sans conteste les deux groupes les plus singés de l’histoire de la pop. Il en débarque encore cent par mois. Même Dominique A avait avoué avoir en tête la bande à Butler pour le final de ‘Adieu Alma’ en 2006... Pour Leaf House – ces jeunes Liégeois –, la découverte de l’onanisme a probablement coïncidé avec celle de ‘Strawberry Jam’, le dernier très grand disque de Panda Bear & Co en 2007. Or, c’est bien connu, on ne se remet jamais de ses chocs d’adolescence et, aujourd’hui, il est fort probable que Leaf House n’existerait pas si le groupe de psyché folk noisy newyorkais n’avait jamais percé. Les Leaf House n’ont donc aucune singularité. On le sait depuis leurs tout débuts – on avait été les premiers à les interviewer, au taquet comme d’habitude – et leur excellent EP de l’an dernier l’avait confirmé. Pourtant, ces types ont quelque chose qui fait qu’il est impossible de leur renvoyer leurs folles réverbérations à la gueule. Ce truc en plus qui fait qu’on revient tout le temps vers ‘Lleeaaffhhoouussee’ et qu’on n’en est pas lassé au bout de cinq écoutes en dix jours. Un réel exploit parce que le programme est connu d’avance : des chœurs pitchés, des claviers bidouillés, de l’hypnose, de la tribalité, des explosions, le tout fortement réverbéré, donc. Ce truc, c’est le syndrome Metronomy, dit aussi parfait disque pop du moment. Hosannas, hurlons Leafhouse ! Et avec quarante mille voyelles s’il le faut. (lg)
tait Nigel Godrich et tous ses copains à reprendre l’intégralité de l’album ‘The Velvet Underground & Nico’ dans le cadre de son projet « Record Club ». Trois plus tard, White Fence, Ty Segall et autres Thee Oh Sees laissaient, eux aussi, traîner leurs guitares sur une relecture du classique des amis d’Andy. De nombreux hommages se suivent – et se ressemblent. Bien que. Fin 2013, Macaulay Culkin poussait le culte dans ses ultimes retranchements. Le gamin qui a raté l’avion – ou l’acteur qui a loupé sa carrière, c’est selon – a réussi à combiner ses passions musicales et gastronomiques avec The Pizza Underground, groupe-farce dans lequel tous les musiciens jouaient plus ou moins comme des croûtes. Aujourd’hui, le plus sérieusement du monde, quatre New-yorkais montent à bord de ‘Loaded’, le chef-d’œuvre de 1970. Les gars de Hollis Brown se font plaisir en revisitant les morceaux de façon plutôt conventionnelle mais dans le désordre. Plaisante sans être renversante, cette plaque n’est pas une claque. Juste une révérence décente et authentique à cette pièce mythique du rock. (na)
Hunterchild ‘Hunterchild’ Temporar y Residence Ltd.
Une électro-pop R&B qui prend la pose mêlée à des postures anthem rock à la U2 en fin de vie, une simili-soul virile et very coulante sur nappes dance et boîtes à rythmes, un chant affecté vacillant qui surfe du falsetto à Rod Stewart (quelques paquets de clopes en moins), un ensemble plastifié et synthétique aux relents Moby, des « yeah yeah yeah » ou « pom-pom-ta-ta-ta-ta-da » roucoulant, des envolées FM et une coiffure de footballeur anglais par-dessus, ça vous dit? Moi non plus. (ab)
Inventions ‘Inventions’ Temporar y Residence
Cofondateur d’Explosions In The Sky, c’était encore au vingtième siècle, Mark T. Smith nous fait le coup du duo électronica en 2014 aux côtés de l’illustre inconnu Matthew Cooper. Sous le nom audacieux d’Inventions (et derrière, il faut assumer), les deux Américains tissent une musique vaporeuse,
dans laquelle il ne se passe malheureusement pas des tonnes d’incidents. Tout juste avons-nous droit à quelques jolis arpèges à la guitare de Smith, mais ça tourne vite en rond d’autant que nombre des huit titres dépassent les six minutes, ainsi qu’à quelques voix numérisées supposées être oniriques – en fait, elles nous évoquent le souvenir malheureux de la new age pour sourds d’Enya. Pire encore, un repiquage foireux de vieux synthés eighties planants donne carrément envie d’être né en 1990, histoire de ne pas avoir à supporter en temps réel ces avanies aussi spirituelles qu’une intégrale Francis Lalanne. (fv)
Italian Boyfriend ‘s/t’ 62T VRecords/Pias
Pour ‘La Prima Estate’, en robe bain de soleil, on s’était choisi les yeux bleus d’Erlend, un gondolier de Norvège. Il portait nos pantalons roses, on lui donnait à goûter notre fior di latte à la cuiller. ‘Me on a train’ direction Bruxelles, pour oublier ses boucles blond vénitien et le spritz, on a été à deux doigts de ressortir notre intégrale pApAs fritAs, nos inédits de Belle & Sebastian ou de regarder Stephen Malkmus s’égarer dans une ‘Shady Lane’ jusqu’à plus soif. Et puis, en attente de brise fraîche, on a décidé de donner leur chance aux tendrons locaux plutôt que de faire un énième tour d’ ‘Autoroute / Opéra’ 80’s avec The Pirouettes. En canon avec Sarah et César (brns), on a quinze ans à nouveau, on s’attache au poignet quantité de bracelets brésiliens et autant de vœux. Depuis qu’on dégringole enchantés sur ‘Human Being’ nos jeans n’ont plus d’ourlet et on dessine des cœurs tremblants sur nos i. Cet été, on n’aura aucun mal à commander à nouveau de la stracciatella sans ciller chez le glacier et à croquer des fragole e crema avec les doigts. (alr)
Ray LaMontagne ‘Supernova’ Sony Music Enter tainment
Avant l’arrivée de la comète, on pensait que Ray portait bien son nom. Celui d’un gaillard en barbe et flanelle, du genre à représenter l’authenticité du folk de rocaille à Taratata. Au vu de la métamorphose stu-
péfiante, on en viendrait à croire que Dan Auerbach a versé une louche chargée en salsepareille psyché dans son jus naturel de chardons. ‘Lavender’ est de ces voûtes luisantes qui vous feraient tracer librement des crop-circles dans un champ de pavots, mais gambader à dos de ‘Supernova’ à la recherche d’une Zoe en perles et cheveux fleuris ne sera pourtant pas entreprise toute d’abandon et de nectar : pour un ‘Pick Up A Gun’ gorgé d’éther de canyons, pour un ‘No Other Way’ en lévitation kaléidoscopique combien de gimmicks forcés (‘Airwaves’, en murmures ahanants)? Combien de ‘Julia’ un peu piétinées sous les galops classic rock? On acceptera pourtant d’emprunter le sentier d’’Ojai’, parsemé de fossiles de Neil Young et « I’ll be the one who stays » sous le soleil miroitant de ‘Smashing’. C’est qu’au fond je les aime plutôt bien, moi, ces types qui font naître la luxuriance au creux de leur aridité. (alr)
Lean Left ‘Live At Area Sismica’ Unsounds/Dense
Le litre nous y invite avec une évidence telle qu’il est difficile d’y résister : la métaphore de la secousse sismique semble inévitable. Sur la photo de la pochette, les coulées de lave volcaniques en effusion complètent le recours à l’allégorie. Lean Left, combo incandescent et tellurique. Andy Moor et Terrie Ex, la faction guitares de The Ex, se confrontent au batteur norvégien Paal Nilssen Love et aux cuivres de Ken Vandermark. Le choc entre les deux duos est frontal. Aux irruptions intempestives succèdent quelques moments d’accalmie vite brouillés par des nuées de scories ardentes. ‘Live At Area Sismica’ est déjà le cinquième album live de Lean Left. Enregistré à Forli en Emilie-Romagne en septembre 2012, au cours de ce qui fut la dernière date d’une longue tournée, laquelle concorda avec l’anniversaire de Vandermark, il témoigne de l’excellente cohésion de cette machine humaine à improviser. Chacun des titres des six plages porte le nom d’un volcan du monde entier. Sismique, chaudement. (et)
Li-lo* ‘By The Way’ Gran Via
Croyez-le ou non, ce n’est qu’au moment de rédiger le présent papier que je me suis aperçu que Li-lo* (Sylvie Botton pour les intimes) partageait la même nationalité que votre magazine vénéré. Et bien, croyez-le ou non (bis), c’est un sacré gage de qualité que de ne pas sonner tel un cliché de pop folk made in Belgium. Bien sûr, quelques échos francophones dans l’anglais de la Namuroise sautent aux oreilles, ils sont d’autant moins rédhibitoires qu’ils donnent un cachet dès plus charmants à ses accents romantiques. Il faut dire que la demoiselle est bien accompagnée. Produit par Jérôme Mardaga, alias Jeronimo (alors que l’histoire ne renseigne pas que du glorieux chez le bonhomme), ‘By The Way’ imprime rapidement un petit effet ravageur chez l’auditeur, d’autant que mélodiquement, les chansons tiennent vachement la route. Même si l’intention n’est pas de choquer le bourgeois de La Hulpe ni d’effrayer l’abonné aux TEC de Sambreville, Li-lo* prouve qu’avec des ingrédients accessibles et – osons le gros mot – grand public, elle peut transformer la banalité du quotidien en escapade rêveuse et aboutie. (fv)
Earteam Little Trouble Kids ‘Haunted Hearts’ Little Trouble Disks
La bio y va tout à trac : « Little Trouble Kids = noise pop for neurotic lovers ». De fait, derrière l’équation, il y a beaucoup de belles choses malsaines chez ces Flamands (désormais en trio après deux albums à un gars/une fille). L’ambiance est plombée, les guitares ont le romantisme acide, délétère. L’affaire a été enregistrée à l’arrache, en trois jours, dans le salon du groupe pour davantage de bestialité. Résultat : ce lo-fi dégueulasse, poisseux, chanté principalement par Eline (la fille, donc), a le charme des mignardises déglinguées de Soko. Mais une Soko qui appuierait sur la disto, qui reprendrait les Kills, voire les Raveonettes, à sa manière un peu vulgaire et fragile, en crachant dans la pop. D’un autre côté, tout cela est très cinématographique et quelques titres se retrouvent dans ‘Tous Les Chats Sont Gris (La Nuit)’, le premier film de Savina Dellicour avec Bouli Lanners (une ado rebelle persuadée que l’homme qui l’élève n’est pas son père engage un détective pour en avoir le cœur net ; lequel détective – c’est ballot – est convaincu d’être le père biologique de la fille…). Très bien. (lg)
Lonesome Shack ‘More Primitive’ Alive Natural Sound
Importé des USA comme un casier de Sierra Nevada, le nouvel album de
le vendredi 27 juin de 18 à 21h, le samedi 28 et dimanche 29 juin de 12 à 18h. Vernissage le vendredi 27 juin à 18h.
Pour les inscriptions
Du 2 au 11 juillet et du 18 août au 5 septembre de 9 à 16h (du lundi au vendredi).
Bld de la Constitution, 41 4020 Liège Tél.: 04 341 8000
Lucius ‘Wildewoman’ Play It Again Sam
Vintage, bariolées, rafraîchissantes et sucrées. Faussement innocentes surtout. L’adéquation entre le contenant et le contenu est ici parfaite puisqu’à l’image de la pochette de ce premier opus, les ritournelles de Lucius ne sont jamais dénuées de panache rétro. Encore moins d’ingénuité et de complexité. Comme une
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Régina Spektor qui aime à saupoudrer de poivre ses mélodies caramélisées, ce quintette issu de la foisonnante scène de Brooklyn excelle dans l’élaboration de cocktails aussi sucrés qu’épicés. En tête de gondole, le titre éponyme révèle d’emblée tous les atouts du groupe : les deux voix à l’unisson de Jess Wolfe et Holly Laessig (déjà entendues sur l’album de San Fermin, une sacrée référence), aussi à l’aise dans la puissance que dans la nuance, des lignes mélodiques effervescentes et surtout un travail très singulier sur les rythmiques. A grands renforts de chœurs ou de boîte à musique vintage, la plupart des titres se révèlent autant des perles immédiates et infaillibles (‘Tempest’ ou ‘Hey, Doreen’ qui jouent la carte du cheap assumé). Car Lucius n’a jamais peur des clichés surtout lorsqu’il joue à colinmaillard avec le spectre des «girls band» bichonnés par Phil Spector. Après ce départ en fanfare, certains titres dévoilent des compositions tantôt plus folk, plus lentes ou plus longues en bouche, mais sans jamais laisser fuiter le carburant de la pop qu’est la mélodie. Un patchwork aux pièces disparates qui s’avère pourtant parfaitement cohérent. A équidistance entre les B52’s, les Ronettes et Arcade Fire, Lucius claque un strike au premier essai. (gle)
Taylor McFerrin ‘Early Riser’ Brainfeeder/Pias
Après un mode en faux démarrage où Sylvain Chauveau aurait intégré The
01.06 03.06 03.06 04.06 05.06 05.06 06.06 19.06 24.06 21.09 24.09 28.09 06.10 12.10 15.10 22.10 25.10 28.10 30.10 25.11
Album Leaf, on pourrait penser que Taylor McFerrin a une fichue tendance à laisser traîner la patte sur son premier effort ‘Early Riser’. Vous l’avez deviné, il n’en est (presque) rien. Si la signature Brainfeeder, label de Flying Lotus pour les distraits, est clairement identifiable avec son faux breakbeat aux forts relents de r&b et de jazztronica, sans même parler du frisson hip hop de traviole qui le parcourt tout du long, McFerrin ne se contente pas – et heureusement – d’aligner les poncifs. N’hésitant pas à s’emparer du micro, le producteur de Brooklyn nous balance carrément le formidablement néo-soul ‘Florasia’ ou la baffe qu’Oscar And The Wolf ont bien méritée après leur paresseux ‘Entity’. Car malgré les apparences, et quelques morceaux à l’allure tellement débonnaire qu’on ne les remarque plus à la seconde écoute, ‘Early Riser’ est tout sauf un album de branleur en studio qui se contenterait de tourner un bouton toutes les trente secondes. Au contraire emprunte d’une démarche qui réconcilie les genres sans tomber dans une bouillie fusion fadasse, la musique de Taylor McFerrin reste longtemps dans la tête, et c’est un signe qui ne trompe pas. (fv)
Memories Of A Dead Man ‘Ashes Of Joy’ Send The Wood Music/Season of Mist Distribution/ Sacem
Memories Of A Dead Man est un groupe français proposant un métal doom à fortes connotations stoner, voire sludge (‘Touched
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Lonesome Shack sent la vase du bayou et la bave de redneck. En mouvement derrière les cordes oxydées d’une guitare déglinguée, une voix usée à l’alcool frelaté se traîne à travers des nuages de poussières et des paysages jalonnés par les cactus. Sur le bord de la route 66, trois mecs reprennent ainsi le flambeau délaissé par les Black Keys. Dans ce monde ignoré par le succès, Lonesome Shack rend hommage aux anciens (Elmore James, Robert Johnson, RL Burnside, T-Model Ford) avec dix titres imbibés à la mort aux rats et à l’eau-de-vie. Album de tueur, ‘More Primitive’ étouffe l’électricité et étrangle la tension pour donner corps à la bande-son idéale d’une Amérique marginale. Derrière les manettes de ce disque pour grands dropés, on croise l’œil hagard de Johnny Goss, producteur récemment croisé aux côtés des filles de La Luz. Ici encore, la loose est magnifique. (na)
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Earteam
with pensiveness’). La voix du chanteur est à l’image de ce que l’on peut attendre de ce type d’exercice, à savoir ultra grave, semblant exprimer une complainte venue d’outre-tombe. Le reste du groupe assure lui aussi avec maestria, de sorte que cet album, sans vraiment innover ou révolutionner le genre, se révèle convaincant. On reste sous le charme des ambiances générées, impressionnantes de lourdeur et de noirceur (‘The fall of doG : maelstrom involution, ‘The fall of doG : erase my eyes’), tout en dévoilant à l’occasion des contours plus apaisés, comme sur le très intéressant ‘Draft of the second’ qui alterne couplets downtempo et refrains explosifs. (pf)
Jeremy Messersmith ‘Heart Murmurs’ Glassnote
Entendons-nous bien, mon garçon. Reconnaissons que tu pourrais évoquer lointainement l’hybride parfait entre Larry Paul et Spencer Reid. Est-ce que pour autant, ça te donne le droit de nous fredonner la sérénade pendant 41 minutes? Oh, bien sûr, tu dois être aussi inoffensif et doux qu’un chaton et je suis persuadée que tu prépares les crêpes comme personne, que tu ferais chauffer une bouillotte si on avait mal au ventre. Mais vouloir être tour à tour notre ‘Tourniquet’ et notre ‘One Night Stand’ («Oh, we’ll get drunk on a box of wine / Oh, making love underneath the vacancy sign ») ?! Tu n’en as pas marre de chercher à être poignant avec la larme à l’œil et le bégaiement en bord de lèvres? De chercher à récupérer dans tes bras consolateurs toutes les âmes échouées sur la rive, même celle de ‘Steve’? À force de gémir « I need a hitman for my heart / Someone to bump it off a balcony », tu t’attendais vraiment à ce que je te concède au moins le canapé? (alr)
Mon Réal ‘Salmigondis’ LC Music
Il faut toujours accorder un minimum de crédit aux gens qui, en 2014, trouvent un charme fou aux ritournelles fleurs bleues de l’Adamo sixties : en général, ils ont la mélancolie lumineuse. La preuve ici avec ce premier album de Mon Réal dont l’allusion – grotesque – au pays de l’érable est la seule faute de goût. Pour le reste, les deux flappies qui chantent en français ont tout bon. A commencer par cette reprise élégiaque de ‘Tombe La Neige’, donc. Très Sacha Toorop. Irrésistible de facto. Salvatore, lui-même, serait fan. Surtout de la « nonchalance des pom pom à la fin ». Elio Di Rupo, avec l’accent qu’on sait, se serait carrément fendu d’un « proficiat en veel succes ». Mais tout de même, pas 600 vues sur YouTube à l’heure d’écrire ces lignes, c’est peu. Il faut que ça change. Parce que tout est du même niveau : tendre, triste et drôle à la fois (‘Balthazar’). A la science infuse de la pop, il faut ajouter la classe de Daan et, parfois, un vers à la Arno (« il y a l’amour avec une bite », in le délicieux ‘L’histoire de l’Amour’). La ‘Chanson d’Automne’ de Verlaine est mise en musique avec forme. Rien à redire : pour un coup d’essai, Frank De Vos (la voix) et Roeland Vandemoortele (les arrangements, la bricole) signent un fameux coup de maître. (lg)
truffé de trésors radiophoniques (‘Fever To Form’, ‘Cucurucu’, ‘Nitrous’) et de beautés cachées. (na)
Ratking ‘So It Goes’ XL Records
Le nez sur le bitume, les pieds scotchés sur une planche de skate, Ratking arpente New York et s’offre quelques freestyles à travers un quotidien planqué à l’ombre du rêve américain. Sous les gratte-ciels, le trio embarque le hip-hop dans une improbable virée nocturne. La casquette coincée entre une batterie électronique et des machines, le producteur Sporting Life déroule un tapis rouge synthétique pour servir le flow de ses deux MC’s. Hak rappe sous morphine, Wiki sous caféine. Les deux font la paire et ne lâchent jamais l’affaire. En onze morceaux suspendus par-dessus le pont de Brooklyn, les mecs s’adjugent les mémoires de la ville. De l’énergie diabolique des Beastie Boys à la léthargie métronomique de Gang Starr, Ratking a la Grosse Pomme au cœur et la rage au ventre. Leur premier album enferme ainsi quelques bestioles (‘Bug Fights’), des destins déracinés (‘Puerto Rican Judo’) et un paquet d’histoires insensées (‘So Sick Stories’). Côté production, les garçons proposent un droit de réponse typiquement new-yorkais aux visions allumées du collectif Odd Future. Comme chez Earl, Tyler ou MellowHype, les sons de ‘So It Goes’ préfèrent la rigueur électronique du laptop aux logiques oldschool de la platine. Bien de son temps, à l’aise dans ses sneakers, Ratking surfe sur le beat (‘Canal’), implore l’esprit de Jah dans le sable de Coney Island (‘Snow Beach’) et chope la voix de King Krule, l’Englishman in New York, pour délivrer ‘So Sick Stories’, tube insidieux et terriblement contagieux. Un bon trip. (na)
Moon Zero ‘Tombs – Loss’ Denovali/Sonic
On imaginerait volontiers Tim Garratt dans la peau d’un badaud urbain, arpentant les cimetières de l’est londonien et les friches industrielles de la grande périphérie pour en dépeindre les textures à la façon d’un impressionniste du son. Sous le nom énigmatique Moon Zero, emprunté au titre d’un film de science fiction des années 60, il assemble des compositions spectrales sombres et sobres qu’il enregistre dans des églises. Cette double édition reprend d’une part ‘Tombs’, un premier ep quatre titres construit à partir notamment d’un orgue modifié et de fragments sonores épurés. Chaque morceau comporte une version remixée par ses soins. D’autre part, ‘Loss’, un second ep plus récent qui comporte également quatre titres et qui été enregistré en octobre dernier à la St George in The East Church. Ce deuxième volet présente des compositions plus cadencées, moins inertes. Cette musique volontairement isolationniste devrait toucher la sensibilité de ceux qui aiment Tim Hecker, The Haxan Cloak ou encore Barn Owl. (et)
Mortals ‘Cursed To See The Future’ Relapse/gas
Si vous avez toujours pensé que le métal le plus dur était un truc de mecs, écoutez donc Mortals, trio féminin originaire de Brooklyn. S’étant récemment vu proposer un contrat par Relapse qui s’y connaît en matière de rock dur, nos trois amies nous livrent un album particulièrement brutal, ode aux hurlements et aux riffs dantesques. Entre black métal, stoner et trash, cet album bastonne sec, avec plusieurs titres particulièrement forts comme ‘View from a tower’, ‘The summoning’, ‘Epochryphal gloom’, ou encore ‘Series of decay’. Si vous êtes aguiché par l’idée de découvrir un pendant féminin de Celtic Frost, Eyehategod ou Goatsnake, cet album est fait pour vous. (pf)
Mr. Scruff ‘Friendly Bacteria’ Ninja Tune/Pias
Fatigués par son côté juke-box retro-rigolo, nous avions gentiment laissé Andrew Carthy
à son Mr. Scruff, ses patates souriantes, ses sachets de thé et ses sempiternels samples funky. C’est dire si ‘Friendly Bacteria’ cueille par surprise, la faute à ‘Stereo Breath’, entrée en matière brutale par son dénuement, son économie et, partant, son efficacité primale. Comme habité d’une confiance nouvelle en ses capacités, Mr. Scruff délaisse enfin les samples pour se consacrer pleinement à la composition de morceaux, aidé de nombreux invités vocaux (Denis Jones, Vanessa Freeman, Robert Owens). Malade, sa musique prolifère comme de mauvaises germes et un permanent sentiment de menace transforme sa bonhommie habituelle en sourire amer. ‘Friendly Bacteria’ est un album sexy et glacé comme une douche froide, une invitation soul et funk à des ébats condamnés par les années SIDA. Tous les tics de Mr. Scruff n’ont pas disparu pour autant, mais trouvent sous cette forme une justification grinçante qui leur rend honneur. (ab)
Nick Mulvey ‘First Mind’ Fiction/Caroline/Universal
Ancien membre actif du collectif britannique Portico Quartet, Nick Mulvey délaisse le jazz et les explorations du monde le temps d’une échappée solitaire, salutaire. Étudiant en musicologie, l’Anglais a appris à rouler le cigare et les mélodies entre la chaleur de La Havane et les gouttes de pluie londoniennes. Fort d’un tel savoir-faire, ce spécialiste des musiques africaines et orientales épanche aujourd’hui sa mélancolie sur des cordes en nylon. Seul avec sa guitare et ses histoires de globetrotteur, le garçon enregistre douze chansons aux charmes sensibles. Album rêveur et décontracté, ‘First Mind’ aborde la pop avec les mains dans les poches et des envies d’ailleurs. Ici, bossa nova, calypso et rythmes africains se balancent doucement sous un soleil couchant. Dans notre discothèque, l’album de Nick Mulvey prend du bon temps aux côtés de José González. Mais il se plaît aussi en compagnie des fantômes. Nick Drake et John Martyn, notamment, hantent les ballades éthérées de Mulvey. Sobre conteur, le guitariste se déplace avec délicatesse dans un monde
Napolian ‘Incursio’ Sof t ware Recording Co/Mexican Summer
Hip-hop orphelin et muet errant parmi les vestiges d’une Côte Ouest désertée (‘Principalities’, ‘Escobar’), l’Empire de Napolian est celui d’après la chute. Machines et mouettes, fumées sans pompiers, apocalypse sur Pacifique. Son électro caoutchouteuse aux accents funk à la Rustie (‘W (Dub)’) donne pleine latitude au lounge attitude et se fait au tournant le chantre d’une menace néo-libérale kamikaze et anthropophage (‘LOBBY’, ‘Therm.G’). Tel Flying Lotus, Ian Evans déploie son appropriation avant-garde gangsta non pas comme une succession de morceaux, mais comme un long ruban de Möbius en permanente gestation, lente palpitation et éclosion d’un son qu’on se plaît à voir muter sur le parquet, développer membres et muscles d’une plage à l’autre, s’affirmer, bousculer son environnement et s’enfuir par la porte arme au poing sans prendre la peine de la refermer. On se prend à fantasmer les conquêtes futures de ce Napolian. (ab)
Nine Black Alps ‘Candy For The Clowns’ Hatch Records
Le grunge n’est pas mort un jour d’avril 94 mais c’est tout comme. De fait, on s’emballe rarement pour les plus ou moins sales copies qui sévissent depuis. Certes, on a vaguement secoué la crinière avec Drenge l’an dernier, mais c’est à peu près tout. Peu, quoi. Et ça n’est pas avec ‘Candy For The Clowns’ que les choses vont changer. Pourtant, avec ‘Novokaine’ – le meilleur morceau que Kurt Cobain a oublié d’écrire – l’affaire avait superbement commencé. Mais la vérité, c’est que le groupe de Manchester est incapable de tenir la distance. Le reste n’est pas mauvais, c’est poppy et dégueu à la fois (sainte trilogie Pixies, Dinosaur le jeune, Sebadoh) mais ça n’est pas au niveau et on a qu’une seule envie : revenir au plus vite vers ce fantastique premier titre. (lg)
Noxagt ‘Brutage’ ‘Collection 1’ Drid machine/Dense Promotion
Originaire de Norvège, ce trio s’est bâti une solide réputation dans le domaine de la musique noise, étant vénéré par le NME ou Wire, tout en séduisant le mythique John Peel, qui les a invités à se produire dans le cadre de l’une de ses fameuses sessions. Si le CV de Noxagt est rempli de recommandations prestigieuses, on ne saurait toutefois recommander les deux albums que voici aux âmes sensibles. C’est que John, Kjetil et Jan Christian proposent une œuvre ultra bruitiste et violente, inspirée tant par la dissonance du free jazz que par l’abrasion hardcore, le tout mâtiné d’un côté doom propre aux citoyens des fjords. Ne vous attendez pas à la moindre mélodie ou structure, tout n’est ici que fracas, violence et désolation. Il m’a rarement été donné d’écouter une oeuvre aussi malsaine et crispante, du genre à provoquer sueurs froides, nausée et tremblements. Le NME a décrit la musique du groupe comme étant l’épitomé de la ‘black horror’. Rarement description aura été aussi adéquate. (pf)
Earteam Paolo Nutini ‘Caustic Love’ Warner
On n’a jamais vraiment écouté Paolo Nutini. La faute peut-être à ce nom pas très aguicheur, très clown même, voire pâte à tartiner. Mais, en réalité, ça n’est pas si mal. ‘Caustic Love’, troisième opus du jeune Ecossais, le voit s’attaquer à la soul vintage avec une certaine classe. Un exemple discret et un autre un peu moins : ‘Let Me Down Easy’ contient un sample du titre du même nom de Bettye Lavette tandis que ‘Bus Talk (Interlude)’ cite ‘Stop ! In The Name Of Love’. Les titres sont bourrés de cordes, la voix est hyper chaleureuse et il y a des cuivres. ‘Fashion’ invite même Janelle Monae à rapper quelques vers. ‘Better Man’ a des faux airs de ‘Hey Jude’. Seule ‘Cherry Blossom’ est vraiment trop lourdingue. Mais il ne faut pas s’y tromper. Cela reste du tape-à-l’œil : on n’est pas non plus en train de chialer devant un nouvel Amy Winehouse. (lg)
Conor Oberst ‘Upside Down Mountain’ Nonesuch
On se souvient, c’était en 1999. Son nom n’était pas sur l’affiche, mais il était tout de même là, fébrile, le bonnet enfoncé sur ses Bright Eyes. Pour son deuxième concert, un couple avait déjà pris la peine de gribouiller le premier t-shirt officieux de ce pastout-à-fait adulte de notre âge, déjà sanctifié. Depuis, on sait qu’en Tom Sawyer sans
vrai foyer (« Home is a perjury, a parlor trick, an urban myth »), il a changé quantité de fois de chapeau et de chaussures, jamais tout à fait égaré cette voix chancelante. Promené ses chansons sans bornes, ‘zigzagging Towards the Light’, toujours à deux doigts du précipice des mots pour trouver leur meilleur côté. Fait résonner sa steel-guitare comme le cor de Roland, pour toutes les batailles perdues d’avance et pour celles emportées de justesse (« I see it all for what it is /Most anything can be forgiven /With what is left we’ll have to live »). Avec la complicité de Jonathan Wilson et de First Aid Kit, arrondi quelques-unes de ses arêtes, mis des cuivres et des chœurs dans son americana, mais rien concédé de ce qui fait l’authenticité d’un songwriter. En trépied sur sa montagne, on écoutera encore longtemps celui qui, la première fois, tremblait comme si sa vie en dépendait. (alr)
ces choix baignent ce quatrième album solo d’un surprenant halo, où le pilote, perdu dans un stream of consciousness ininterrompu où se mêlent apparitions et terreurs irrationnelles, chercherait le meilleur moyen d’atterrir mais rebondirait constamment sur les parois de l’habitacle, soumis aux facéties d’un tableau de bord hérité des années 80. Monstrueux à force d’être baroque et volubile, foncièrement fascinant à mesure qu’il déstabilise ses auditeurs, promenés des reliefs épiques de ‘Chorale’ à la solennité glaçante de ‘The Passions’ ou au bouillonnement foutraque d’’Infernal Fantasy’, ‘In Conflict’ nous a laissés liquéfiés et en mutation. « Owen, where were you to stop the fire ? » (alr)
Owen Pallett
Mince, le groupe couillu du mois – selon certains le plus important combo punk à provenir de Syracuce, New York depuis Earth Crisis – est emmené par une paire de miches. Et, Sainte Merde, on se demande bien quel genre d’éducation a pu recevoir cette Meredith Graves pour finir dans un truc aussi crade et dément. Un père dégénéré et incestueux ? Une enfance dans les caravanes de la White Trash ? Disponible depuis la mi-mars, ‘Say Yes To Love’ n’est pas une affaire de jeunes filles. Ça larsen, ça hurle et ça crisse de tous les côtés. Le bazar est expédié en vingt-cinq minutes à peine, en huit titres qui sont la promesse des plus beaux acouphènes. C’est à faire
‘In Conflict’ Domino Records/V2
« Dig, dig for silver in the name of keeping the order ». Récemment en lice pour l’Oscar de la meilleure musique de film avec son comparse Win Butler pour ‘Her’, Owen Pallett, semble avoir ingéré une partie de la réflexion de Spike Jonze sur l’interaction homme-machine. Lui qu’on savait inséparable de sa danseuse à cordes, adopte aussi pour l’occasion un ARP 2600, synthétiseur semi-modulaire monophonique et dans la foulée, Brian Eno. Couplé à la propension au conceptuel de celui qui fut Final Fantasy,
Perfect Pussy ‘Say Yes To Love’ Captured Tracks/Konkurrent
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passer les Fidlar pour des tapettes de premier ordre, Sonic Youth pour des poppeux du dimanche. Au bout du septième morceau, il y a un espèce de bourdonnement, de bruissement dégueulasse qui dure au moins une minute ; c’est la transition vers ‘VII’, immense palimpseste sans cesse réécrit de bruit et de saturation. (lg)
Petrels ‘The Silver Chimney Club / Wat Tyler’ Denovali/Sonic
Le nom de l’album l’indique, il se compose de deux plages, toutes deux d’une durée dépassant le quart d’heure. Issu du cerveau probablement enrubanné de fils reliant Tim Hecker à Marsen Jules en passant par Fennesz, le quatrième opus de Petrels (alias Oliver Barrett) oscille entre néo-classicisme digital et ambient et malgré les embouteillages dans les bacs à soldes, il est d’une consistance tout à fait appréciable. Si le premier titre ‘The Silver Chimney Club’ est moyennement convaincant et donne une réelle impression de réglage de micro pour le splendide ‘Radio Amor’ de Tim Hecker, le second (et long, 22 minutes) passage ‘Wat Tyler’ est absolument magnifique. Tel un souvenir retentissant de l’incontournable ‘Les Fleurs’ de Marsen Jules, il dévoile instant après seconde une subtilité féroce dans les variations micro-tonales. Tout en étant dressée sur une trame d’autant plus constante qu’elle ne lasse jamais, la composition du Londonien aussi connu sous le nom de Bleeding Heart Narrative
36
Earteam
multiplie les couches et les interjections, en un luxe de détails numériques foisonnant et passionnant. (fv)
Pixies ‘Indie Cindy’ Pixiesmusic/Pias
Oh, un nouveau Pixies ! On ne surjouera toutefois pas la surprise tant cet album, le premier depuis ‘Trompe Le Monde’ en 1991, n’est somme toute qu’une compilation des trois EP’s sortis ces derniers mois pour ravaler la façade et étoffer la setlist de leur récente tournée tiroir-caisse. Bon disque au demeurant, ‘Indie Cindy’ ne renferme en réalité que des compositions autoréférencées et prévisibles surfant allègrement sur la légende et la marque « Pixies ». Sans véritablement l’effleurer ni l’égratigner. Mis sur orbite par un ‘What Goes Boom’ plus décoiffant que virevoltant, le disque tourne alors très vite en rond autour de la Planet Of Sound sans jamais faire sa révolution. Couplets sous tension, refrains ravageurs, loopings mélodiques, guitares voltigeuses, la première moitié de l’album enquille autant les poncifs « pixisiens » que les bonnes idées déjà repérées sur les EP’s comme le surf-rock d’‘Indie Cindy’ ou ‘Blue Eyed Hexe’ qu’on croirait piqué à AC/ DC…ou à ‘Trompe Le Monde’. Plus déglingué, ‘Bagboy’ et sa scansion hip hop ferait presque figure d’OVNI si les chœurs féminins ne ramenaient tout le monde sur terre. A l’image de Frank Black, l’album affiche ensuite un sérieux ventre mou et déroule mécaniquement des titres dépourvus d’étincelles de folie ou de réel génie (‘Silver Snail’, ‘Snakes’) qui, sans jouer les vieux réacs indé, feraient pourtant pâlir d’envie nombre d’impostures contemporaines. Au final, si ce nouveau disque tient parfois du pillage de sépulture ou du pastiche de leur propre inventivité, il confirme que les Pixies n’ont rien perdu de leur excitante alchimie. Il est en tout cas bien plus qu’un nouveau disque solo de Franck Black emballé sous le vernis Pixies et une pochette Vaughn Oliver. (gle)
Plague Vendor ‘Free To Eat’ Epitath/Pias
A l’instar d’un groupe comme Iceage dont on vous a déjà dit le plus grand bien, les Américains de Plague Vendor proposent un rock énervé résolument moderne, nourri au garage, au punk et au post punk. Si Iceage est la version moderne de Joy Division, Plague Vendor ferait davantage penser à Birthday Party si Nick Cave était né en 1993 et qu’il s’était fait péter les tympans en écoutant du hardcore et du néo garage. Il en résulte un album excitant qui n’a pas besoin d’être long pour nous convaincre du grand talent du groupe. En dix-sept minutes à peine (!), Plague Vendor s’érige d’ores et déjà en valeur sûre de la scène punk contemporaine en nous balançant 10 brûlots aussi efficaces que violents. Outre l’ultra addictif et vitupérant ‘Plague Vendor’ en guise de profession de foi, on retiendra le plus mélodique et très post punk ‘Black sap scriptures’, le gueulard et vachement excitant ‘Finical fatalist’ ou encore l’excellent ‘Garden lanterns’ et sa basse obsédante. A mon avis, on va pas mal entendre parler de ce groupe dans les mois à venir ! (pf)
Teleman ‘Breakfast’ Moshi Moshi/Pias
Loin du tout venant mélodique pour touriste avachi sur la plage de Torremolinos, Teleman dévoile dès le début des hostilités – oh, elles n’ont rien de féroce – un sens de la tenue pop qui vire parfois au sublime genre The Shortwave Set. D’une voix perchée sur le haut de la branche, elle renvoie définitivement Chris Martin au rang de décorateur pour mémés à caniche rose, Thomas Sanders enfile le costume du moussaillon électro-pop et c’est du sur mesure, les gars. Même si en vrac, certains tics agacent (ce Vocoder sur ‘Stream Train Girl’ en 2014, est-ce bien nécessaire ?), mais ce n’est pas au point de gâcher l’ambiance, l’invitation au voyage est très belle, d’autant qu’elle évite les circuits pour nouveaux riches moldaves affiliés membres de Costa Croisières. Par instants, c’est carrément un rappel hallucinant de justesse à la Supertramp qui vient nous mettre la banane (’23 Floors Up’, ou la revanche de Roger Hodgson trente ans après les faits), mais aussi des arrangements qui soutiennent le meilleur d’Au Revoir Simone ou de Mates of State – pour rappel, on est bien sur Moshi Moshi. Et ultime gâterie, chacun des dix titres est un single en puissance et là, ça frise carrément la démence émotionnelle. (fv)
Plaid ‘Reachy Prints’ Warp/V2
‘Not For Threes’ avait durablement marqué les esprits fin des années 90 et placé Plaid en tête d’une musique électronique innovante, influente et à suivre. Las, quelques albums plus tard, la formule se grippait et le duo sombrait dans l’oubli, sinon pour quelques aficionados pur jus. Si l’on apprécie et reconnaît d’emblée leur patte - cette délicatesse pointilliste aux accents nostalgiques d’une époque à venir - on décèle aussi sur ‘Reachy Prints’ une certaine prédictibilité. Andy Turner et Ed Handley excellent dans leur genre, c’est indéniable, mais restent prisonniers d’une signature dont ils ont parfait la moindre arabesque sur dix albums. Sans surprise, on se laisse séduire selon son humeur : ‘Slam’ possède un réjouissant côté pulp, Zombie Zombie en mode chill out, et ‘Matin Lunaire’ et ‘Tether’ font de l’œil à Orbital. ‘Reachy Prints’ n’est donc pas pour autant un mauvais album. Un Plaid tient toujours au chaud. (ab)
Plaza Francia ‘A New Tango Songbook’ Because Music/Warner Music
«Marcia, elle danse sur du satin, de la rayonne / Du polystyrène expansé à ses pieds » et dans son sillage argentin regretté, sa complice Catherine Ringer débarque sur le molletonné lascif de la planète tango et tralala. Qu’on ne se méprenne pas : c’est parfaitement légitime que la pétroleuse pop des Rita Mitsouko, même non hispanophone (une pointe d’accent titi qui ne trompe guère), se voit confier un répertoire chaloupé de milonga par Müller & Makaroff (fakirs ès electro de Gotan Project), elle qui fut dans ‘Concha Bonita’ d’Alfredo Arias un hombre de Buenos Aires changé en lady. Elle qui, incontestable caméléon, se glisse dans le suave et corseté avec l’aisance qu’elle avait autrefois dans les ludiques bombinettes un peu punk de Fred Chichin. Il y a cependant dans cet album quelque chose qui nous chiffonne : une impression tenace de carton-pâte, de costume jamais assez fou pour son interprète. (alr)
Gruff Rhys ‘American Interior’ Turnstile/Caroline
Totalement impossible d’évoquer le nouvel album du Gallois sans repasser par la récep-
tion d’‘Hotel Shampoo’, précédent essai du cerveau foldinguo des regrettés Super Furry Animals. Dans sa vie, le natif d’Haverfordwest a déjà tout fait : il s’est glissé au top de la pop britannique sous les poils des furieuses bestioles, a chanté un disque entier dans son dialecte natal (‘Yr Atal Genhedlaeth’), a collaboré avec Gorillaz et claqué un album monumental dans les bacs (‘Hotel Shampoo’, donc). En comparaison avec ce dernier, le récent ‘American Interior’ marque un léger recul. Mais rien de bien méchant. Dans un premier temps, Gruff fait du Gruff sans trop se fouler la barbichette. Il trousse de jolies mélopées, roucoule des « Oh-Oh » et des « La-La » sur les traces de l’explorateur gallois John Evans (tout un programme). Et puis, à la mi-parcours, surprise : Gruff Rhys se coiffe de sa nouvelle toque en forme de loup et devient complètement fou. En gaélique dans le texte, le morceau ‘Allweddellau Allweddol’ se révèle totalement hallucinant : un grand trip au pays des lutins psychotropes. Dans la foulée, l’animal se fend d’une cabriole sur les terres des Flamings Lips avec ‘The Swamp’, un titre qui culbute des mélodies psychés et bien sucrées, comme tombées du camion ‘Yoshimi Battles the Pink Robots’. Dans son style grand cinglé, Gruff Rhys poursuit ensuite l’aventure avec ‘Lolo’, improbable western spaghetti à Cardiff. Cordes à la Ennio Morricone, sens de la chevauchée, mélodie bien torchée, rien à dire, tout y est. À peine descendu de la selle, Gruff se recoiffe et pose sa voix de tombeur sur ‘Walk Into The Wilderness’, sket’braguette-so-british que les fans de Damon Albarn période The Good, The Bad & The Queen ne manqueront pas de saluer. Chapeau bas. (na)
Roll The Dice ‘Until Silence’ Leaf
Signature assez récente au sein de l’écurie Leaf, Roll The Dice n’est pas un de ses poulains préférés. Et pour cause, l’électronique analogique un rien carrée et par trop prévisible de ce duo de Stockholm n’offre rien de fondamentalement novateur à se mettre sous l’oreille. Cadences souvent binaires, lignes de clavier un tantinet poussives, mélodies rebattues. C’est peut-être dans les sonorités qu’il nous faudra chercher un peu d’originalité. Aux sons manipulés, Roll The
Dice préfère une approche du son naturel qui transparaît ci et là de manière parfois saillante. Elle se comprend d’autant mieux quand on sait qu’un des deux membres travaille sur des génériques pour la télévision et le cinéma. En soi, cette façon de faire n’exempte pas la paire de toute critique. Ainsi, sous couvert d’une restitution fidèle de l’acoustique de l’instrument, les notes qu’il produit sont parfois sans éclat, voire sans originalité intrinsèque à l’image de ce ‘Haunted Piano’ vers la fin du disque qui n’a rien de hanté. (et)
Room 204 ‘Maximum Végétation’ Ky thibong Records
Évidemment, il ne va pas s’en vendre des brouettes. Et il y a somme toute très peu de chances qu’un jour, on canonise les trois mecs à la base de ‘Maximum Végétation’. Pourtant, en soi, le disque des Nantais est un petit miracle. L’affaire commence par quelques pépiements d’oiseaux, des cuicuis qu’on retrouvera plus loin, en interlude au vacarme et à la rage. Sinon, pas une parole. A peine vingt-cinq minutes d’un math-rock totalement instrumental, sauvage, parfois distordu mais toujours frondeur et séduisant. Écouté à plein volume, c’est jouissif. A ce stade, il faut citer Don Caballero. Les onze morceaux dépassent à peine les deux minutes et, c’est notre avis, ne forment en réalité que les variations d’un seul long titre. D’ailleurs, il suffit de regarder leurs noms si l’on n’est pas convaincu : ‘Population de Cocotiers’, ‘Fleur de Toundra’, ‘Dépression Herbeuse’, ‘Biocorridor’, ‘Maquis Impénétrable’, ‘Tropical Extrême Désert’, ‘Trame Verte’. Des riffs, de la chlorophylle et de l’épilepsie. Que demande le peuple ? (lg)
Saintseneca ‘Dark Arc’ Anti-/Pias
Mini-buzz 2014 sur le réseau social cher à Mark Zuckerberg, Saintseneca démontre avec ce très beau premier album sur Anti(et son second au total) que la rumeur peut avoir du bon. Emmené par un certain Zac Little, qu’on sent bien biberonné au new weird americana, le groupe n’a pas des racines dans les Appalaches juste pour le plaisir, tant chaque note transpire des sueurs froides de la région du légendaire Roscoe Holcomb. Heureusement, et c’est une des nombreuses bonnes idées de la bête, les arrangements nous évitent le coup du rétroviseur. Nettement plus ancrée dans un siècle qui a déjà consacré Beach House, tout en réservant à Conor Oberst une place de choix au panthéon, la musique du combo de Columbus, Ohio (où il s’est expatrié) sonne moderne tout en admirant le passé sans crier gare. Parfois, il y a l’une ou l’autre sortie de route, notamment quand une voix féminine à la justesse relative vient compléter le chant de Little (qui n’a pas besoin de ça) ou quand un air de flûte n’est là que pour satisfaire les hipsters de Brooklyn. Mais tu le sais, ami lecteur, le RifRafien aime bien jouer au grincheux. (fv)
Benjamin Schoos ‘Une Dernière Danse’ Freaksville Records
Il faut citer l’intéressé, c’est drôle : « ‘Une Dernière Danse’ est un mix royal de décadence chic et d’érotisme, le tout susurré par un crooner, ce que je pense être ». Ce qu’on supputait déjà depuis quelques années
Earteam est donc totalement confirmé aujourd’hui : Benjamin Schoos a définitivement perdu la tête. Parce qu’évidemment, il n’y a aucun second degré dans cette phrase. Au-cun. Et si Schoos sort encore des disques tout à fait correct (cet EP, l’excellent ‘China Man Vs China Girl’), cette mégalomanie puissance dix empêche leurs écoutes sereines. Sur scène, dans sa ville même d’origine, ce type joue régulièrement devant trois ploucs et six demi-hipsters, ne retire jamais ses lunettes noires et balance du merci alors même que l’ambiance tient de l’enterrement. Il fait peine à voir. La musique ? Après s’être pris pour Gainsbourg, BS singe joliment Biolay (‘La Grande Aventure’), tente la Burgalade featuring April March (‘J’ai Essayé de T’aimer’) et assimile l’espagnol (le rétrofuturiste limite has been ‘Sexomaniaco 2000’). Un deuxième EP sortira sous peu et, dans le meilleur des megaloland, sera réuni au premier à l’automne pour former un vinyle sobrement intitulé ‘Beau Futur’. C’est sans doute ce qui s’appelle voir l’avenir en trop grand. (lg)
Screaming Females ‘Live At The Hideout’ Don Giovanni Records
Collé n’importe comment sur la pochette du disque, un gros sticker pique d’emblée notre curiosité : « Live album recorded by Steve Albini in Chicago, Il. » Dans un premier temps, l’info chiffonne. Pourquoi débourser du pognon pour un concert mis en son par Steve Albini ? D’ici, on imagine déjà la scène : le patron de Shellac se grattant les couilles en broutant un chewinggum à la Larry Kubiac. Mais, à l’autopsie, on se dit que les Screaming Females ont tout pigé en invitant le producteur aux manettes de leur show chaud, chaud. Parce qu’au final, le trio met le doigt sur une vérité absolue, l’essence même d’une pratique d’enregistrement testée et approuvée : la prise instantanée. Dans tous ses rendez-vous avec l’histoire (Nirvana, Pixies, PJ Harvey) et ses triomphes sans gloire (Sloy, Big’n, Mclusky), Albini s’est planté comme un javelot derrière la console, se contentant – quasiment – d’appuyer sur REC. Partant de là, on pénètre sous l’enseigne lumineuse d’un troquet de Chicago pour vivre un concert enregistré/produit par Albini. ‘Live At The Hideout’ se vit ainsi comme un best-of des Screaming Females. En formule guitare-basse-batterie, le trio du New-Jersey branche ses amplis sur le même canal que Sleater-Kinney. Bourré d’échardes électriques et de solos épileptiques à la Marnie Stern, la performance des Screaming Females donne envie de gueuler, de boire. Et d’applaudir. (na)
The Sedan Vault ‘Minutes To Midnight’ San Khapaw/Pias
Il semble bien loin, le temps où les frères Meeuwis avaient pour unique ambition de faire des reprises des Guns’n Roses à leur façon. Le groupe a depuis lors trouvé sa voie et bénéficié d’une belle reconnaissance, tant en Belgique qu’à l’étranger. The Sedan Vault, c’est avant tout une évidence mélodique indéniable, ce qui a pour résultat que chaque titre ou presque est terriblement accrocheur, avec une palme spéciale pour le très pop ‘Drunk dialing’, l’épique et plus downtempo ‘From Mick to Jagger’ ainsi qu’une reprise bien hantée et barrée du mythique ‘Ghost rider’ de Suicide. Sur le plan de la palette sonore, le groupe se révèle assez audacieux, intégrant des influences (indie) rock, pop,
électro, voire même émo, le tout avec un goût pour le grandiose finalement pas très éloigné de celui de Muse. Au global, on peut considérer ‘Minutes To Midnight’ comme une franche réussite, même si l’ensemble est à mon goût un peu trop produit. (pf)
Laura Stevenson ‘Wheel’ Don Giovanni Records
Regard de braise et voix d’ange, Laura Stevenson s’épanouit en chantant sous la bannière étoilée. L’americana est un genre diffus et un peu confus, mais il convient parfaitement pour décrire la musique de la Newyorkaise. Sur ‘Wheel’, la belle flirte avec la country, les rengaines traditionnelles aussi. Elle valse au cou du folk, desserre la cravate du rock ‘n’roll et fait sauter la boucle de ceinture du rythm and blues. Maquillée pour aimanter du cowboy, la brune empile les prunes dans un troisième cageot emballé par le producteur Kevin McMahon (Swans, Real Estate). Lourdaud et bourré de clichés, ce disque s’adresse aux fibres patriotiques des expatriés et autres acharnés du mythe américain. Entourée par les cordes de Rob Moose (Bon Iver, Antony And The Johnsons) et les cuivres du bon Kelly Pratt (Beirut, Arcade Fire, David Byrne & St. Vincent), Laura Stevenson chante les malheurs du monde en fanfaronnant sur treize hymnes pompiers et grandiloquents. Au secours. (na)
St. Paul & The Broken Bones ‘Half The City’ Single Lock Records/Ber tus
C’est le genre de plaque qui vous laisse bouche bée, débile, un peu con. L’affaire s’intitule ‘Half The City’. Elle est signée St. Paul & The Broken Bones. On nage ici en plein trip rétro. Soul, gospel ou funk : la veine afro-américaine martèle sous la tempe détrempée de sept blancs becs originaires de Birmingham, un bled de rednecks avachi dans le rocking chair de l’état d’Alabama. Rien de bien neuf sous le soleil, mais on doit bien l’avouer : on n’a pas vu venir l’insolation. Le premier coup de chaud tient d’abord aux cuivres. Brûlants, incandescents, ils tapissent chaque morceau de l’album : douze torches attisées par le brasier vocal d’un chanteur inouï. En Pentecôtiste averti, Paul Janeway accorde énormément d’importance aux dons du Saint-Esprit. Et, à l’écoute du disque, on ne peut pas lui donner tort. Le garçon a visiblement reçu une offrande divine, un cadeau tombé du ciel, un talent (sur)naturel : une voix de fou. Un truc de dingue. Sans micro, le mec ressemble à un croisement entre le curé de la paroisse et Philip Seymour Hoffman. Mais au chant, le catho confirme que l’habit ne fait pas le moine. Habité par l’âme d’Al Green, dévoué au culte de James Brown, Janeway est le bro caché de Sister Act, le prêcheur weirdo, le funky-freak, le nouveau pape d’une soul vintage ressuscitée sur l’autel du label Daptone. Offrande blanche aux musiques noires, ce premier disque de St. Paul & The Broken Bones est une bénédiction. Pas une révolution. (na)
The Tangerines ‘Somewhere Behind The Noise’ Anorak Superspor t
A l’écoute de ‘Somewhere Behind The Noise’, on a bien du mal à croire qu’il ne
s’agit que du premier album de ce combo montois. C’est que The Tangerines affiche l’aisance et la technique d’une formation expérimentée, forçant immédiatement le respect. Je dois dire que cela me fait vachement plaisir de voir émerger un jeune groupe wallon refusant la hype qui incite tant d’autres à se faire une place au soleil en plagiant Puggy ou Suarez. Le son est ici franchement original et les compos ont une identité propre. Se fendant de titres rock qui bastonnent bien, comme ‘Sex’, ‘(And if you can) get up and walk away’ ou encore le très catchy ‘Crazy driver’, le groupe ose fusionner les genres, ce que démontre par exemple ‘Dream’ alterant couplets calmes et refrains plus tendus dans un esprit assez post punk. ‘Drugstore cowboy’, lancinant et lyrique, dessine un univers assez dark très prenant, là où l’épique ‘Twist of fate’ dégage quelque chose de tellement intense qu’on ne pense pas se tromper en se disant qu’on tient là un tube en puissance. Une révélation que je vous invite à écouter de toute urgence ! (pf)
Kate Tempest ‘Everybody Down’ Big Dada/Pias
Reine du spoken word d’Angleterre, poète du bitume, la Londonienne Kate Tempest scelle son sort à l’écurie Big Dada (Busdriver, Cadence Weapon, Young Fathers) pour délivrer ‘Everybody Down’, premier album de hip-hop biberonné à la pompe du pub le plus proche. Flow sexy, accent cockney, l’Anglaise soupèse chaque mot prononcé entre les effluves de fish and chips et les relents de poulet tandoori. Un peu comme chez Speech Debelle, le disque de Kate Tempest démarre en fanfare avec des idées variées et des façons différentes de les poser. Pourtant, sur la longueur, l’album se révèle un brin linéaire. Produit par Dan Carey (M.I.A., Hot Chip, Bat For Lashes), metteur en son d’une Angleterre pop, moderne et dévergondée, ‘Everybody Down’ est une belle entrée en matière : une promesse d’avenir. (na)
David Toop ‘Mondo Black Chamber’ Sub Rosa
Difficile de résumer en quelques lignes le portait de David Toop. Compositeur, musicologue et véritable audiophile, il est également une plume avertie dans ces domaines, ayant écrit plusieurs essais et collaboré de manière soutenue aux magazines The Face et The Wire. Il a joué avec des musiciens aventureux comme Max Eastley et Steve Beresford et fit partie avec ce dernier des mythiques Flying Lizards. A soixante-cinq ans, il continue à explorer les marges des espaces du son et en remanie les marches. Contraction des titres ‘Music For Mondophrenetics’ et ‘Black Chamber’, ‘Mondo Black Chamber’ reprend ces deux albums qui étaient parus respectivement en 2000 et 2003 sur le label Sub Rosa. Cette nouvelle édition, très bien documentée, comporte en outre trois pièces inédites. ‘37 th Floor At Sunset - Music For Mondophrenetics’ a été conçu comme la bande sonore d’une installation multimédia construite à partir des photographies de blocs d’appartements de l’artiste flamande Els Opsomer. L’immeuble en tant que lieu chargé de signes mais aussi organisme vi-
MICAH P. HINSON
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01.06 DOKBox - Gand
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04.06 Trix - Anvers
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06.06 Cactus Club @ MaZ - Bruges
PORTUGAL. THE MAN
11.06 Vooruit - Gand
SCARLETT O’HANNA
11.06 Vooruit - Gand 21.06 Fête de la Musique - Bruxelles
GIRL BAND + FAT WHITE FAMILY
20.06 Charlatan - Gand
TRUST
21.06 DNA - Bruxelles
MY SAD CAPTAINS
21.06 Fête de la Musique - Bruxelles 26.07 Boomtown - Gand
SOLDIER’S HEART
27.06 19.07 25.07 09.08 13.09
JC Togenblik - Beveren Woosha - Oostende Gentse Feesten - Gand Cirque @taque - Ekeren Urban Hymns - Bree
27.06 28.06 12.07 22.07 02.08 15.08 05.09 06.09 21.09
Dijlefeesten - Mechelen Grensrock - Menen Les Ardentes - Liège Boomtown - Gand AFF - Genk Pukkelpop - Kiewit Villa Pace - Sint-Niklaas Deep In The Woods - Heer-sur-Meuse AB - Bruxelles
MADENSUYU
FEAR OF MEN
27.06 DOK - Gand
CHANTAL ACDA
27.06 Opek - Leuven 18.07 Gentse Feesten - Gand
PHOSPHORESCENT + LYLA FOY
02.07 Vooruit - Gand
CHILDREN OF THE PALACE
03.07 Vama Veche - Bruges
PARQUET COURTS
06.07 Rock Werchter - Werchter
AUSTRA
11.07 Les Ardentes - Liège 14.07 Cactus Festival - Bruges
THE NOTWIST
12.07 Cactus Festival - Bruges 18.07 Dour Festival - Dour
CARIBOU
12.07 Les Ardentes - Liège 13.07 Cactus Festival - Bruges
TIMBER TIMBRE
12.07 Les Ardentes - Liège
RAKETKANON
13.07 22.07 23.08 30.08
Sjockfestival - Gierle Boomtown - Gand Synergie Meeting - Zwevegem Eigen Teelt Festival - Maasmechelen
ÓLAFUR ARNALDS
17.07 Gand Jazz - Gand
TRAAMS
19.07 Dour Festival - Dour more concer ts : www.toutpartout.be Independent since 1994 Toutpartout agency Labelman Nieuwpoort 18 9000 Gand - Belgium Phone: +32 (0)9 233 06 02 infoNL@toutpartout.be www.toutpartout.be
Ear mind is a cloud and it wants to come out ». Après, il nous a suffi de nous assoupir d’aise dans la paille tiède, et d’imaginer la transformation de nos résidus de peau en poussière d’étoile. On était drôlement bien. (alr)
Chuck E. Weiss ‘Red Beans And Weiss’ Anti-/Pias
Tenez vos slibards, les mecs (ou vos brassières, les filles, soyons pas sexistes), voici une légende vivante du rock’n’roll. Chuck E Weiss traîne ses guêtres élimées depuis des lustres au milieu de silhouettes non moins singulières : Dr. John, Rickie Lee Jones, Muddy Waters, et son complice de longue date, Tom Waits. Produit par ce dernier et Johnny Depp (oui, mesdames), ‘Red Beans And Weiss’ est une concoction relevée, un mélange de blues et de garage boiteux balancés par un clodo hirsute et binoclard. Grognements hobo, langue alourdie par le Kentucky bourbon, guitares sautillantes comme des grenouilles alcooliques, saxos déglingués, Chuck met tout le monde à l’amende et fait comprendre sans effort les raisons de son culte. L’on parie son blouson sans crainte que Les Claypool doit être un fanatique (‘Knucklehead Stuff’), l’hispanisant ‘Hey Pendejo’ doit se faire poiler Gene et Dean Ween et les onomatopées braillées sur fond de psychobilly de ‘Tupelo Joe’ doivent rendre Lux Interior vert de jalousie. Car Chuck E Weiss est dans la place avec un avantage : malgré son âge, il est encore en vie, lui. (ab)
You And You ‘Keep It Safe’ Pias
Sous la bannière You And You, une appellation digne d’une marque de vêtements haute couture, Félix Pérez échafaude des petites chansons sans prétention et sans ostentation qui combinent adroitement les legs universels de la pop et les héritages du folk américain. Il porte ce projet depuis 2008 mais ce n’est seulement maintenant que celui-ci arrive à maturité, incarné par ce disque qui est bien davantage qu’une simple carte de visite. On y perçoit l’aboutissement d’un travail de longue haleine tant Pérez a veillé à donner du corps à ses compositions. Il en assure l’écriture et assume la plus grande partie des guitares. A ses côtés, on trouve Denis Clavaizolle, le compère historique de Jean-Louis Murat et collaborateur e.a. de Bashung et plus récemment de Cocoon, qui joue ici outre le clavier bon nombre d’instruments. Davantage encore, Clavaizolle endosse véritablement son rôle d’arrangeur/ mixeur. Si le single ‘Bye Bye’ constitue un moment fort de l’album, la douzaine de chansons qui le peuplent s’écoutent avec une même aisance. Un bémol toutefois, le contenu des textes pèche parfois par excès d’une naïveté un rien candide. (et)
bookmaker Pierre Cécile ‘Sonic Youth’ Editions Lenka lente, 34p.
Etablies à Nantes, les Editions Lenka Lente n’en sont encore qu’à leurs débuts. Elles proposent à ce jour quelques opuscules assez concis dont un au moins accompagne un cd. Sous-titré entre parenthèses ‘Souvenir de Kurt Cobain’, ce livret, 30 pages à peine, est dédié à Sonic Youth. Son auteur, un certain Pierre Cécile qui nous est totalement inconnu, part de l’hypothèse que Kurt Cobain lui a fait découvrir Sonic Youth lors d’un séjour à Tanger. Fictive ou non, l’histoire se déroule à la manière d’un journal consignant quelques fragments de conversations qui s’opèrent essentiellement par voie de messages laissés sur un répondeur téléphonique, celui d’un appareil fixe à l’époque où l’histoire se déroule, c’est-à-dire au début des années nonante. Pierre Cécile raconte de manière somme toute assez succincte, mais suffisamment imagée pour que nous puissions participer à son ravissement, sa découverte avec le groupe new-yorkais. Ainsi, se met-il en tête de vouloir posséder la poupée rouge – une œuvre de l’artiste plasticien Mike Kelley – qui apparaît sur la pochette de ‘Dirty’. A un autre moment,
il nous compte ses errances passées dans les médiathèques françaises à la recherche des cd du groupe (le vinyle avait alors disparu). Il voulait absolument tout écouter ! Il y a beaucoup de candeur tout au long cette petite histoire mais aussi une bonne dose de douce dérision si on y lit de plus près entre les lignes. (et)
Christophe Pirenne ‘Neil Young Harvest’ Densité, 72p.
De Christophe Pirenne, on garde en et pour mémoire son ouvrage consacré au rock progressif anglais publié il y a près d’une dizaine d’années aux Editions Honoré Champion et son best-seller simplement intitulé ‘Une musicale du rock’ paru chez Fayard en 2011. Professeur d’histoire de la musique et des politiques culturelles à l’Université de Liège, il nourrit son enseignement de sa passion pour la musique qu’il entretient depuis très longtemps. Il s’est intéressé aux musiques africaines, à l’émergence des musiques dites ‘nouvelles’ en Wallonie et à Bruxelles, aux différentes formes de rock progressif anglais mais aussi aux figures
de proue du rock dont Neil Young fait partie. L’histoire rapporte que lors de sa sortie au début 1972, ‘Harvest’ ne reçut ni l’assentiment de la critique, ni celui de son auteur et que c’est le public qui allait au final propulser ce disque en tête des hit-parades et maximiser ses ventes. Plus tard, il deviendrait non seulement un des disques phares de Young mais aussi laisserait-il se trace indélébile dans l’histoire du rock. Passées la brève introduction et une notice de présentation de la pochette, ce petit livre se déploie à la manière du disque lui même, dans l’ordre de succession des titres. Pirenne les commente un par un sans jamais s’appesantir ou se perdre en détails inutiles. Son écriture est fluide et intelligible tandis qu’elle conduit une série d’observations factuelles qui illustrent son propos. En fin d’ouvrage, l’auteur nous retrace les circonstances et le contexte de l’enregistrement de ‘Harvest’. Son mérite est d’avoir replacé, de façon historique, la réalisation et la parution de ce disque dans son époque. ‘Harvest’ advient au moment où les utopies hippies cèdent le pas à un courant rock plus adulte qui ne cessera, pour les décennies à venir, d’inspirer bon nombre de courants dont le grunge mais aussi des groupes comme Sonic Youth. (et)
viewmaster Marc-Antoine Roudil ‘Le Prince Miiaou’ Alter Ego Films
En gros plan, elle fixe son écran. C’est un chaperon rouge blond peroxydé et elle a un chemin à trouver. Celui de la musique, celui de son troisième album. Lui (Marc-Antoine Roudil, notamment co-réalisateur avec Sophie Bruneau de ‘Ils ne mouraient pas mais tous étaient frappés’ sur l’usure qui ronge les travailleurs) filme Maud-Elisa Mandeau de près, de très près, ne la lâche jamais pendant ces dix-huit mois d’apprivoisement aux abois, mais reste en lisière tacite. Souvent elle ne trouve pas, ou elle rage tout cru. Souvent tout ce qu’elle fait lui paraît abominable, et il faut repartir à la traque. Rester à l’écoute de ce que d’autres, ceux qui l’aideront peut-être, ont à dire sur ce qu’elle donne d’elle-même. Accepter la mise à nu, la mue, les confrontations avec son frère, Benjamin, qui pense technique ou ceux avec sa propre voix qui file, part, refuse de se poser. Remettre vingt fois, cent fois sur le métier. Tailler dans le vif, pour une pochette. Bien davantage qu’un énième portrait de chanteuse, ‘Le Prince Miiaou’ est un film qui affiche frontalement et très justement l’obstination, la lutte créatrice. La façon dont les tiraillements remplissent une vie de grands vides avant le passage à la lumière. Le film est visible en salle depuis le 21 mai au Cinéma Aventure à Bruxelles et au Plaza-Art à Mons. (alr)
AWOLNATION 05-06-2014
CODY CHESNUTT 16-07-2014
BLONDIE 19-06-2014
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THE NOTWIST 27-10-2014
06.06 | WOVENHAND + FLYING HORSEMAN 08.06 | GOGOL BORDELLO + SPECIAL GUESTS: CHUCK RAGAN + NORTHCOTE 09.06 | PAUL WELLER + THE GRAMOTONES 12.06 | POND 16.06 | PHILIP H. ANSELMO AND THE ILLEGALS 10.09 | 17.09 | 20.09 | 25.09 | 27.09 |
STRAND (BERT DOCKX) @ HUIS 23 – GRATIS KID INK COLD SPECKS SWANS + PHARMAKON BM [INSPIRED BY BLACK METAL] PRESENTS AMENRA – ACOUSTIC SHOW
02.10 | HELMET – BETTY’S 20TH ANNIVERSARY TOUR 06.10 | ASKING ALEXANDRIA 10.10 | ANGEL OLSEN 10.10 | BRNS 11.10 | OFF! + CEREBRAL BALLZY 20+21.10 | ORQUESTA BUENA VISTA SOCIAL CLUB ® ‘ADIOS TOUR’ FEATURING OMARA PORTUONDO, GUAJIRO MIRABAL, BARBARITO TORRES, JESUS ‘AGUAJE’ RAMOS
YOUSSOUPHA 15-07-2014
24.10 | OSCAR & THE WOLF 25.10 | AMATORSKI 26.10 | YANN TIERSEN ∞ AIRBOURNE 17-07-2014
THE WAR ON DRUGS 01-11-2014
www.rockhal.lu Rockhal, Esch/Alzette (LUX) // infos & tickets: (+352) 24 555 1 Rockhal recommends to use public transport: www.cfl.lu
01.11 | ANIMALS AS LEADERS + TESSERACT 02.11 | THE WAR ON DRUGS