RifRaf novembre 2014 FR

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WALLACE VANBORN

WILLOW

KRIS DANE

ANDY BURROWS

DANIEL LANOIS

The Orb We Absorb

Plastic Heaven

Rose Of Jericho

Fall Together Again

Flesh And Machine

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NEW BUILD

SUPERFOOD

THE FLAMING LIPS

KINDNESS

MUSEUM OF LOVE

Pour It On

Don’t Say That

With a little help from my fwends

Otherness

Museum Of Love

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RANCID

U2

HOZIER

TINDERSTICKS

CLARK

Honor Is All We Know

Songs Of Innocenc

Hozier

Ypres

Clark

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THURSTON MOORE Best Day

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SCOTT WALKER & SUNN O))) Soused

THE ART OF MCCARTNEY

A L T E R N A T I V E

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DANS DANS

HET ZESDE METAAL

III

Nie Voe Kinders

(V/A)

O N L I N E

R E C O R D S T O R E

W W W . B I L B O R E C O R D S . B E B IL B O • L A D EUZEPL EIN 13 • B -3 0 0 0 L EU V EN • 016 5 0 07 73


© Siliconcarne / Mothmeister @ Instagram

À la renverse. Ça vous aura échappé. Ça vous aura forcément échappé. Où aviez-vous la tête ? Vous ne faîtes pas assez l’amour. Encore moins dans la nature, pas plus que dans l’espace public, pas même dans un space cake. On vous aura dit que cela ne se faisait pas. Que cette idée naturelle était proscrite. Qu’elle enfreignait la bienséance.. On vous aura menti. Allongez la personne... “Entre tes doigts le pouvoir des instants magiques. Laisse-toi faire et créons l’impossible”. Moodoïd entend faire bouger des choses. Regardez dans son kaléidoscope et “tu verras derrière toi la lumière”. Il était une fois deux titres faramineux parus sur leur EP inaugural : ‘Je suis la montagne’ et ‘De folie pure’, deux bidules fou-fou auxquels leurs clips rendent une impérieuse et tonitruante justice. Ainsi, pour territoire de jeu, Moodoïd le clame d’emblée, ce sera le cosmos sinon rien. Deux titres gigantesques et cependant clivant. C’est que - déjà - le soin de production maniaque habillant ce projet et ses parti-pris esthétiques loufdingues, on le pressent intimement, n’auront pas l’heur de chatouiller ceux qui n’apprécient pas d’être pris à rebrousse-poil (bâillements) pas plus qu’en sandwich (picotements dans les extrémités), qui n’apprécient guère de fermer les yeux et de se laisser tomber (faiblesse musculaire brutale). À la renverse. Pour sûr... Et encore! Ces deux ambassadeurs de luxe, le groupe a le culot de ne pas les inclure sur son premier album (wtf!) - une prise de risques (pour une dé)culottée. C’est que Moodoïd s’y entend pour tendre le martinet pour se faire battre. Les supernovas en neige. Interrogez la personne sur ses antécédents médicaux. “Regarde moi je veux voir que tu es magique... mais de quoi te protèges-tu?” Dans/autour/sur ‘Le monde Möö’, album liquide et séminal, Padovani et ses drôles de dames distillent pavots et Polnareff, opium et chantilly, Camembert électrique et bêtise de Cambrai, Dashiell Hedayat et mignonnettes de Roubaix dans un cupcake multicolore insensé. La tête vous tourne. Et bientôt une envie pressante, déjà : y retourner. Parce que vous ne savez plus si vous préférez ‘Bleu est le feu’ ou ‘Les oiseaux’, ‘Les chemins de traverse’ ou ‘Les filles font que le temps est jouissif’. Métal hurlant dans un chou à la crème, visite de Pompéi pompette après ingestion d’un baba à l’absinthe, le groupe de Pablo se la joue Grande Bouffe avec une noix de beurre. Sur leur carton pailleté, une invitation à s’abîmer et disparaître. “Suis mes conseils apprends à lire les couleurs de la voie lactée”. Perte de connaissance, parfois accompagnée de convulsions, tu t’es vu quand t’as bu de la Bru? OK, ok... reprenons. Moodoïd n’est pas un groupe Hyperclean (repose ici en paix, toi, Frédéric Jean) : la mise à nu ne sera pas un mirage. Les esprits cartésiens vont fuir en s’arrachant les jambes à leur cou. Heureux les simples d’esprit, pour écrire tu secoues une main pleine de filles. Les sons de Robert Wyatt ont reprogrammés les jouets musicaux Simon, L’Alliance Bleue de Sébastien

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Tellier ? Un sudoku sur SuperNes au travers le regard du chien à l’arrière-plan du tableau où des sylphides sautent à la corde, tu joues avec elles à t’en MMORPG les doigts, ton épaule contre mon épaule, il n’est question que de ça, et c’est Connan le Barbapapa qu’on Mockasin(ne). “Ma langue glisse et te guide jusqu’aux raccourcis. Trouve la réponse ces indices t’aideront.” Au troisième Gong - Daevid Allen, l’amour intense, les soft machines - il sera très exactement Un jour sans fin voluptueux. Ouvrir son 3eme œil et contempler le festin cannibale. Les parties tendres et adorées, faire revenir deux minutes à la poêle. Dolce et jambonneaux. “La nuit n’appartient à personne. Jamais tu ne pourras l’attraper”. Et un pouvoir d’ensorcellement rare. Évaluez conscience, respiration, pouls. Après avoir plongé la main dans la boîte lors du test du Gom Jabbar, Paul Atréides n’est assailli que de tourments délicieux. Pour sûr, on pressent chez le petit prince Padovani une envie de devenir l’empereur du monde connu. Et il n’y va pas de main morte sur l’Épice. Il sera désormais appelé Muad’Dib - la souris du des(s)sert. Écoutez bien son cri : Moodoïd va vous sucer et vous bouffer la chatte, un peu plus si vous vous montrez coopératifs, éclateront alors des sifflements Watoo Watoo en des tableaux mouvants et surréalistes. Entre les câlins et les bisous, si votre rasage est sensible sur le cou, le menton, les joues, si tu vous samedi alors je vous tu invitation surprise. A force d’emprunter le TARDIS en ayant gobé des mushrooms, Padovani est tombé dedans quand il était petit. Pas vrai, idées fixes? A l’intérieur, tout est plus grand : dans son jardin d’enfant, il joue avec ses matières tel un Prince de la pâte à modeler et rêve déjà d’un banquet éternel où les codes de la pop, de la soupe de cheval et du jazz qui craque, cul par-dessus tête, font que les filles s’appellent Truquette. Beam me up, Scotty ! Texte : Fabrice Delmeire Précaution d’usage : Les écoutes de Moodoïd peuvent être spectaculaires mais ne présentent pas de danger pour le patient. Si des facteurs déclencheurs sont à nouveau réunis, la personne ayant écouté leur disque peut faire une rechute dans les heures qui suivent. La victime doit être vigilante à la fin de l’écoute, se reposer, manger. Les chutes provoquées par les pertes de connaissance peuvent être à l’origine de traumatismes. Un disque : ‘Le monde Möö’ (Entreprise) Un film : ‘La fille du 14 juillet’ d’Antonin Peretjatko Un livre : ‘Dune’ de Frank Herbert

année 21 • novembre’14

Colofon www.rifraf.be Année 21 nr. 205 rifraf est une édition de B.Z.&T. bvba Adegemstraat 19 2800 mechelen e.r. mieke deisz pas en janvier et août rifraf fev sort le 04 dec rédaction fabrice delmeire tél 0486/31 74 63 fabrice.rifraf@skynet.be

insertions publicitaires Mieke Deisz Tél. 015/42.38.76.-0485/802.257 advert.rifraf@skynet.be deadline reservation: 19 nov agenda tél 015/42.38.76 agenda.rifraf@skynet.be deadline: 21 nov

collaborateurs nicolas alsteen, Anys Amire, Antoine Bours, le dark chips, patrick foissac, François Georges, Laurent Grenier, Gery Lefebvre, Antoine Meersseman, Anne-Lise Remacle, eric therer, fabrice vanoverberg,... dessins : Issara Chitdara photo cover: fiona torre

Layout peggy schillemans layout.rifraf@skynet.be Imprimerie: Corelio printing, anderlecht Abonnements 1 année (10 éditions) info: agenda.rifraf@skynet.be Belgique: 15 € / Europe: 25€ BE 85 3200 1337 9606 BIC: BBRUBEBB Communcation : nom et adresse

“Réalisé avec l’aide de la Communauté française de Belgique - Direction générale de la culture Service des Musiques”


Texte : Fabrice Vanoverberg

Texte : Eric Therer

Rubrique destinée à évoquer un lieu, une ville ou un endroit, ‘Sounds & Sites’ ne se veut pas un itinéraire descriptif exhaustif mais plutôt l’esquisse d’un lieu où la musique puise ses racines ou manifeste son émergence. ‘Sounds & Sites’ ne veut

nullement dresser une cartographie complète des lieux sonores mais répondra à des envies ou des coups de sonde.

Il arrive que des projets tardent à prendre forme, la collaboration Russell Haswell & PAIN JERK en est l’illustration parfaite. Alors que leur première rencontre remonte à 1997, l’Anglais et le Japonais (né Kohei Gomi) ont attendu 2012 – et une invitation à donner un concert commun à Nottingham – avant de se lancer dans l’aventure. Collaboration n’est d’ailleurs pas le mot exact, vu que chaque protagoniste s’octroie en individuel un des disques de ce double album, intitulé (on prend son souffle) ‘Electroacoustic Sludge Dither Transformation Smear Grind Decomposition nO!se File Exchange Mega Edit’ (Editions Mego). La partie dévolue à Huswell n’étonnera pas grand-monde, sinon à rappeler l’esthétique noisetronica du label autrichien à ses débuts. Ça grince, ça grouille et ça vibre sans le moindre répit, tout en conservant une diversité de propos absolument hallucinante. Le second CD voit PAIN JERK jouer au jeu des sept différences, ou presque, avec son collègue. Si on ne pourra pas lui reprocher une divergence de vues, son approche davantage cosmique (par brefs instants) tranche avec d’autres instants où toute contemplation est proscrite. ★ ★ ★ Alors qu’on le croirait, à notre grand regret, en état de mort clinique, le label norvégien +3dB est revenu à la vie en 2014 avec trois sorties pas bégueules. Œuvre de la performeuse vocale Stine Janvin Motland, ‘OK, Wow’ impressionne non seulement par la maîtrise technique de son auteure, mais aussi par la multiplicité de ses sources. Qu’elle prenne les traits (stylistiques, s’entend) d’un cabot à bout de souffle (‘All Ball’), qu’elle entame une course de Mario Kart à la vitesse suraiguë d’un 78 tours (‘Кижи Бүрүзү Хɵɵмейлеп Шыдавас’) ou qu’elle tienne la note plusieurs secondes en un psaume à l’encens du 21è siècle (‘I’), voire même qu’elle se déguise en Woody Woodpecker (‘Kroken’), l’artiste norvégienne subjugue au-delà de toute récupération tragicomique. Reste à savoir ce qu’en aurait pensé Luciano Berio, nous avons la faiblesse de penser qu’il aurait adoré. ★ ★ ★ Collaborateurs de longue date sous la bannière d’Angel, Ilpo Väisänen (Pan Sonic) et Dresselhaus (Schneider TM) sont rejoints par deux noms fameux en 2011, année d’enregistrement du présent ‘Terra Null.’ (Editions Mego). Présente sur trois des quatre titres, Hildur Gudnadottir vient poser l’archet de son violoncelle sur les variations pointillistes de ses deux complices, l’un à la guitare, l’autre à l’électronique. Il en résulte des morceaux d’une très belle langueur éthérée, où une dose d’inquiétude vient contrebalancer les faux effets apaisants du début. Mieux encore, à mesure que les compos évoluent, des frimas tempétueux secouent l’embarcation, notamment en seconde partie des 26 minutes de ‘Naked Land’. Autre protagoniste (sur les tracks 3 & 4), Lucio Capece rejoint les trois autres sur l’étonnant ‘Colonialists’ et son drone qui se dégonfle progressivement, tandis que le dernier assaut ‘Quake’ demeure tapis dans l’ombre, avant d’exploser au visage de l’auditeur, prélude à un ultime calme d’après le chaos. ★ ★ ★ On ne va pas lui dresser une statue pour l’ensemble de son œuvre, mais presque. Auteur de nombreuses œuvres au sommet de l’ambient, Lawrence English parvient encore à nous étonner avec ‘Wilderness Of Mirrors’. Publiée sur son propre label, l’œuvre du musicien australien aurait toutefois trouvé parfaitement sa place chez Touch, tant l’ambition multimodale d’English se glisse dans un environnement où les drones, la noise shoegaze et le néo-classique tiennent toute leur place. Tout débute avec un morceau de bravoure où plane le côté ambitieux de MBV, mais aussi les subtiles travaux de Thomas Köner (‘The Liquid Casket’). Plus loin, ‘Guillotines and Kingmakers’ évoque l’irremplaçable duo Charlemagne Palestine – Z’ev, c’est dire le niveau, avant que ‘Another Body Wrapped in Skin’ n’opère un retour fulgurant – et sublimement beau – vers un tapis volant shoegaze (encore) dont il ne demeure que des échos subliminaux qui ramènent vers Earth et Jana Winderen. Si ‘Forgiving Noir’ met du temps à se déclencher, on n’en dira pas autant des deux derniers tracks, aux déclinaisons multiples tels des clins d’œil bienvenus aux influences déjà citées. ★ ★ ★ Douze clarinettes, un frigo et Xavier Charles, voilà l’étrange batterie de cuisine conviée sur ’12 Clarinets In A Fridge’ (Unsounds). Accumulation de matériaux sonores captés, et oui, dans la cuisine du musicien français (dont on ne sait s’il a des actions chez Darty), l’œuvre est probablement la première au monde à aborder le concept de clarinette concrète. Si les field recordings électroménagers – et autres (un moteur au démarrage, des bribes de conversation en allemand et un Keine Ahnung) – sont évidemment de la partie, ils ne phagocytent heureusement pas l’impression d’ensemble, très majoritairement empreinte d’un minimalisme instrumental d’un aloi discret et aléatoire. Également au programme, des échos mi-jazz mi-contemporain à la Lene Grenager viennent vivifier le disque sur ’10 Clarinets In A Washing Machine’ (où l’on entend clairement le tambour secouer le linge), avant que la quiétude du quotidien ne reprenne un dessus plus abstrait et moins épanouissant. ★ ★ ★ Ah, John Chantler. À lui seul, l’artiste australien est tout un programme et les veinards qui ont eu accès à son essentiel ‘The Luminous Ground’ depuis sa sortie en 2011 en savent quelque chose. Si, en prime, on se rappelle de sa contribution aux côtés de Lawrence English à l’important ‘U’ de Tujiko Noriko, le versant 2014 de l’électronicien aussie s’incline très nettement dans une direction bruitiste, sans pour autant déchirer les tympans à sa mère. En deux plages d’une grosse quinzaine de minutes, on sent l’expatrié londonien s’en donner à cœur joie dans la variation des effets sonores. Gros bourdonnement dans le bas du spectre, déclinaisons synthétiques qui ne sont pas sans rappeler Benge, variations industrielles à l’ouest de This Mortal Coil (beaucoup de nouveau), fausse tentation pop vraiment atonale ou drones qui tiennent la longueur, les thuriféraires assoiffés d’expérimentations électronica trouveront mille pointures à leur bonne convenance. Oui, monsieur.

Une soirée chez David Pirotte

On pénètre chez David Pirotte en poussant la porte d’entrée qui bien souvent n’est pas fermée à clé. Quelques marches à peine mènent au salon. Une pièce rectangle nantie d’un canapé, de fauteuils et de petits tabourets plastiques. Ce n’est pas le mobilier qui retient notre attention mais ce qui est accroché au mur. Dans un cadre, une tête de Jacques Lizène surmontée d’un ananas. Dans un autre, une intrigante petite figure très beuysienne de Thierry Falisse. Ailleurs et partout, des peintures. Les peintures de David qui occupent l’espace d’une manière hégémonique. Pour l’heure, je les vois mais je m’abstiens de les regarder. Je n’entends pas divertir mon attention de ce pourquoi je suis venu ici, tenter de saisir le lien entre la peinture de David Pirotte et la musique qu’il n’a jamais cessée d’écouter depuis le début de son adolescence. Le salon est l’endroit idéal pour débuter. C’est là que sont rangés des racks débordant de cd. Sur le mur à droite, le rock dans toutes ses déclinaison. Sur celui du fond, les musiques électroniques. Au-dessus du poste de télévision, les musiques inclassables, classiques, de film… Cet apparent ordonnancement tranche singulièrement avec son atelier. La maison de l’Avenue des Tilleuls était autrefois un bureau d’architectes de sorte que même les caves laissent rentrer la lumière. C’est là qu’il l’a installé. Les murs ont depuis longtemps été recouverts de films plastiques pour contenir les éclaboussures des acryliques, une mesure toute relative, les taches multicolores ont marqué de leur empreinte jusqu’à la moindre chaise et les pantoufles de notre hôte. Ce qui frappe d’emblée, c’est l’importance du travail de David. Des canevas de toutes tailles rangés les uns contre les autres attendant les cimaises d’une prochaine exposition. Un stock considérable. On reste ébahi par ces portraits immenses de types déguenillés, décoiffés, dégradés. Un irradié de Tchernobyl, un homme pourvu d’un masque à gaz fouillant compulsivement dans une collection de vinyles, un boxeur boxé. Plus loin, ce sont des références au cinéma (Léaud, Louis Malle, Nicolas Cage…), à la littérature (Mishima, Breton, Edouard Levé) ou à la politique telle cette magnifique effigie d’un membre de la bande Baader-Meinhof qui nous interpellent. La musique n’est pas en reste, elle imprègne une grande partie de ses tableaux, sous forme portraitisée (Courtney Love, Kraftwerk, Madonna, Daft Punk...) ou comme référentiel providentiel. David confesse son amour pour Can et Amon Düül tandis qu’il écoutait plus jeune Nina Hagen et Einstürzende Neubauten et tout ce qui, de près ou de loin, a gravité autour de Berlin (Bowie, Lou Reed…) Pas étonnant de relever que lors d’un trip récent dans la capitale allemande, il ait été orner les restes du mur d’un graffiti avant de se faire alpaguer par la police. Passionné par les débuts de la musique industrielle, il exhibe la biographie complète de Psychic TV comme une sorte de bible. Bon nombre de ses peintures auraient pu être des pochettes idéales pour les brûlots de la no-wave ou du punk. Mais c’est ici et maintenant que sa peinture demeure urgente. Four Tet, dont il possède curieusement la presque intégralité de la discographie, trouverait chez David Pirotte le prolongement pictural naturel à la palette des sons bigarrés que Kieran Hebden élabore depuis toujours. Les œuvres plus récentes de David, celles qui tendent vers le réalisme, pourraient sans encombre figurer sur la couverture de bien de disques importants, ceux là-mêmes qui aujourd’hui charrient nos angoisses pour mieux les dompter. Car sa peinture est une peinture musicale et, en cela, elle est thérapeutique. Une peinture éminemment sonore. Une peinture qui sonne. Une peinture qui vous sonne. Un livre : David Pirotte, ‘Bad Trip’, Editions Luc Pire, 2014 Un film sur l’artiste à paraître : ‘Last Exit To Berlin’


Texte : Le Dark Chips

Rebooté, formaté, enfermé à double tour, longtemps, voici comment l’ancienne civilisation avait décidé de soigner l’infâme, le Dark Chips. Sans relâche, il avait tapé, tapé et tapé encore sur la porte de sa cellule, c’était sa façon d’aimer. Aimer à croire qu’une bonne âme un jour lui rendrait sa liberté. L’impression d’une éternité et enfin le sauveur. Dark le remercia comme il se devait, se débarrassa de son corps et sourit. Il avait jeté un regard sur ce nouveau monde et savait déjà que rien n’avait changé. Lui non plus. « Je n’étais qu’un gamin irritant, menteur et roux » Aphex Twin.

Malgré les efforts déployés par cette colonne pour libérer, mois après mois, le monde des saloperies house sans intérêt, quelques plumeaux arrivent toujours à passer à travers les mailles du dark-filet. Forcément aidé par sa carrure de câble de frein, KlangKuenstler semble avoir échappé à la purge. Un physique fébrile qui n’a d’égal que l’inconsistance de son ‘That’s me’, album absolument inintéressant dans un style où les productions écoutables se comptent malheureusement sur les doigts d’une seule main (d’humain). ★ ★ ★ C’est comme le Port-Salut, c’est marqué dessus ! ‘Polyphonic Beings’ serait du Christian Vogel pur jus ! Et de fait, le néo-berlinois s’appuie sur une théorie de Stockhausen pour s’identifier à ses créations, ADN à l’appui ! Après s’être improvisé patron de label, ingé son, rockeur et producteur : Back to Basics ! Nés de cet esprit, huit titres qui collent effectivement à une personnalité de Vogel qui était venue à nous manquer : rythmique dub, ambiances délétères et tech minimale poussée dans les plus profonds recoins dans son intellectualisation. ★ ★ ★ ‘Blurred’, de l’envie de brouiller les pistes, (le né) Michael Dodman refuse l’apparat du mouton. Radicalement tourné vers le dance-floor, (le dit) Huxley ignore à quel saint-électronicien se vouer et vogue entre le flou qui règne entre pop, house, techno, dubstep et breakbeat. En découle un univers résolument assumé et une homogénéité qui, pour les amateurs de groove up-tempo, font de ce bloc une séduisante piste parsemée de réelles chansons UK Garage. Comprenez que ça chante beaucoup chez ce Britton, mais souvent avec un talent indéniable. Ne reste alors aux réfractaires du genre qu’à faire un énorme détour ! ★ ★ ★ ‘It’s time’ de Sean McCabe, c’est tout pareil, mais en tout pourri ! Non Merci. ★ ★ ★ Oyé Oyé, le disque foutraque du mois est allemand ! Schlammpeitziger sort du bois, de ses habitudes et de son label de prédilection. Après plus de 20 ans de règne, Jo Zimmermann délaisse son Cologne natal pour signer ‘What’s fruit’ du côté des quais de Hambourg, chez (PinguiPung). Exit également ses machines analogiques et son huit pistes, le Schlam s’en remet ici à l’iPad, sans que les larges palettes de son talent de composition en soient pour autant délavées. Et tant pis si le froid de l’automne nous guette, on réclamera la fraîcheur qui hante les huit titres de cette petite merveille. Huit objets musicaux non identifiés qui nous offriront au passage les rires, les larmes, l’effroi et plus souvent la joie. ★ ★ ★ C’est un rave dubstep dans un simulateur de vol. J’ai senti le beat m’ôter le pantalon et maintenant je ne porte plus qu’un bandana. Les basses m’amènent très loin et une forêt amazonienne pousse là ou gisait un néon violet. Une voix me dit : « Ne résiste pas ! ». Serais-je la proie idéale pour un Brother On Acid ? Le rythme est constant et pourtant toujours en évolution, martelant chaque récepteur sensitif de ce qui reste de mes nerfs. Ma capacité cognitive est mise à l’épreuve, jusqu’ à être transformée en séquence binaire. Entre flashbacks hallucinatoires et circuits imprimés, je divague. ON : je suis le bruit. OFF : je souris, extinction garantie sans bad trip. ★ ★ ★ Sur ‘Tour à Tour’, le trio frenchy (un peu à la mode) Appollonia nous sert sa recette fétiche. Sans grande surprise, on y retrouve des titres tech-house imaginés pour le club et taillés pour la sueur à grand coup de lignes de basses destructrices et de le loops percussives. Loin de l’avant-garde et de la finesse, la plaque fait le boulot : efficace et club-friendly. Les 3 gaillards peuvent se frotter les mains, car à l’heure où les terrasses se vident et les clubs se remplissent, leurs mornes productions devraient leur rapporter « bonbon ». ★ ★ ★ STOP ! Il serait grand temps d’en finir avec la pseudo hype Juan MacLean. Sur (DFA Records), je demande le groupe le plus saupoudré de « sur ». Sur comme dans sur-côté, sur-inspiré, etc... On parle tout de même d’un type qui singe Cerrone qui, il y a presque 40 ans, avait avec lui le charme du jamais-vu, et de nos jours, la nostalgie de l’analogique. Définitivement, la voix typée de Nancy Whang ne peut pas sauver tous les disques du label à elle seule. ‘In A Dream’ n’a de moderne que la date de mise à jour des programmes informatiques utilisés pour le concevoir. STOP ! ★ ★ ★ SI vous voulez faire de vos fêtes des soirées à verrines, sandwichs mous et musique pas trop forte, voici ce qu’il vous faut : ‘Soulse. Fishing in Slower Territories’, la compilation slo-mo signée Rainer Trueby. Pas un beat à plus de 116 BPM, les cardiaques peuvent respirer à plein pacemaker, tout ira bien. Grâce à (Compost Records), on mourra d’ennui, mais en bonne santé ! De la merde bio, ça reste de la merde ? ★ ★ ★ Depuis ses débuts l’an dernier, Moireé a toujours vécu dans l’ombre de Actress, l’artiste-producteur qui l’a signé sur (Werkdiscs). Si les deux partagent une certaine vision de l’electronica, lorsque le second diffusera ses idées dans des atmosphères expérimentales, le second prendra résolument la direction du club. Rien de cloisonné cependant, ‘Shleter’ nous installe dans des cadres instables et floute les frontières. Et s’il y a ici une grosse caisse aussi discrète qu’omniprésente, il y a aussi le talent d’un Moiré capable de bâtir des titres binaires à partir d’éléments étranges et parfois hallucinatoires. ★ ★ ★ Sorti de sa carapace au moment où il a quitté Bloc Party pour son projet solo, Kele Okereke évolue à présent en marge, aux frontières du UK garage, du R&B et du catalogue (Young Turks). A son émancipation, il s’était révélé souriant et confiant à mille lieu de l’image du mec torturé qu’il traînait à l’époque de l’abrasif groupe anglais. Dommage, parce que depuis qu’il a troqué guitares contre samplers, se mettant en tête de dépeindre les états d’une relation sentimentale, Kele est devenu chiant comme la pluie un jour où l’on n’a pas prévu de K-Way. Il faudra à ce nouveau romantique plus d’un ‘Trick’ pour s’en sortir. ★ ★ ★ En plus de ses diverses casquettes, Felix Kubin consacre une attention tout particulière aux tâches de tri, catalogage, traitement et recyclage de l’audio analogique ? Et bien qu’il nie avoir un médium de prédilection, la lecture de cassettes comme source audio a toujours été pour lui une source d’inspiration dans sa discographie. Il paraît alors logique qu’un box nommé ‘Chromdioxidgedächtnis’ apparaisse sur son propre label avec le contenu suivant : un CD, une cassette (normal !) et un livret complet. Le premier propose des œuvres acousmatiques qui jouent avec les caractéristiques de la bande, le second offre un éventail large d’archives dédiées à la K7 lorsque le livret, lui, dévoile l’histoire de ce matériel. Ça change, c’est une fois autre chose… ★ ★ ★ Ces quelques lignes humblement dédiées à la mémoire de Mark Bell…

Texte: Anys Amire et François Georges photo: Peggy Schillemans

La bouche de Christian Au début, au Fablain tout était jaune, pétillant, couleur d’urine. La bouche de Christian ne s’ouvrait que par intermittence telle une écluse. Elle ne présentait pas d’excuses. Elle était un orifice parfait, mécanique, fait de succion, de muqueuses, de sécrétion. Entrer et sortir. Aller et retour. Un trou qui s’observait lui-même sans fond, sans réponse; adapté au meilleur moyen pour y rester un peu plus de temps. Gagner du temps. Avaler des litres; des couleuvres; des pigeons; des langues; des mots des bouches de Richard, Martine, Fouad, Jean-Pierre, du docteur. Le cœur entre les dents, en attendant que cela passe. La bouche de Christian n’articulait plus, elle se desséchait. Aride, craquelée comme les terres vues du ciel de ces endroits que l’on ne voit que sur les murs des toilettes. Ses parois étaient devenues des plaies si coupantes qu’elles produisaient elles-mêmes d’autres blessures sanglantes puis purulentes. A en vomir des tonnes d’obscénités. La bouche de Christian était cet unique lieu d’insalubre stérilité.

Par la suite le Fablain ferma ses tentures se remplissant de fumée grisâtre. La bouche de Christian s’en remplissait brutalement, s’enfilant une multitude de petits filtres cotonneux avec une certaine régularité. La bouche de Christian se rappela quelque chose de l’enfance. Brièvement des sons primitifs résonnèrent en son sein, de l’époque où elle n’avait pas encore appris à parler ce qu’il faut ou ne faut pas. Lallations, babillements, tic et tac, gutturations, sifflements odieux. La bouche de Christian se vidait de l’enfant, de la mère, des antibiotiques au goût de fraises chimiques. Ils ne servaient plus à rien. La bouche de Christian n’avait rien vu, rien appris. Il y avait maintenant un poing dans la bouche de Christian. Il trônait au centre de la cavité, ferme et tendu, prenant plus de place que tous les substituts qu’on lui avait proposé jusqu’alors (Jupiler, bromazepam, Jack Daniels, quetiapine, stimorol, lorazepam, Marlboro, Martine). Il grandissait majestueusement, raclant les dents, écrasant la langue. Il traçait un chemin, tout droit, s’incorporant aux tissus résiduels. La bouche de Christian souriait horriblement. La bouche de Christian était un champ de bataille fétide où le poing gagnait sans cesse du terrain, où la peur exhibait sa victoire. La bouche de Christian ne lui appartenait plus vraiment. Au final, la lumière du matin repris ses droits sur le Fablain. On ne trouvait plus de trace de la bouche de Christian, comme avalée par les murs. Il y avait par contre un trou dans la tête de Christian. Le cerveau de Christian pissait dans le cloaque faisant office de bouche. Il mâchait, rabâchait, s’étouffait de mots sans relief, sans structure, sans langage. Le cerveau de Christian glissa alors lentement. L’organe scintillait de quelques éclats électriques mais ne reflétait aucun souvenir, aucun miroir, il ne signifiait rien. Il n’était que la mémoire aveugle de la bouche de Christian. Une manière comme une autre de dire que l’on n’en parle plus. Un livre : ‘Les mots sans les choses’, Eric Chauvier, Edition Allia Un disque : ‘Mon cerveau dans ma bouche’, Programme, lithium


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Texte : Ann to e -i n L ies eM e Re r msascelma e n © ya s u h i r o o h a r a

On n’a pas tous les jours vingt ans. Pour sa surboum d’anniversaire, Deerhoof s’offre ‘La Isla Bonita’, nouvelle

déferlante noisy teintée d’amertume, célébrant sans complexes leurs désillusions dans une odeur de fin du monde. Vingt ans déjà que Deerhoof martyrise les codes de la pop, nous prend à rebrousse-poil pour nous emmener peu à peu dans son hystérie collective. Vingt ans que ces troubles-fêtes trouvent l’éternelle jeunesse dans l’unique plaisir de jouer ensemble. Vingt ans que Deerhoof maintient son cap. Keep On Rockin’ In The Free World ! L’écriture de ‘La Isla Bonita’ a débuté par une cover des Ramones. Vous avez toujours fait preuve d’une approche très DIY et les paroles de ce disque semblent très désenchantées. Est-ce que Deerhoof, c’est une façon d’être punk aujourd’hui dans le monde musical ? John Dieterich : « Eh bien, je pense qu’il est difficile de ne pas être dans la désillusion qu’on soit punk ou pas. J’ai envie de dire que Deerhoof a toujours été une forme positive de désillusion. Par cela, j’essaye simplement de dire qu’on ne se cache pas ce qu’il se passe dans le monde, et on essaye plutôt de le sublimer dans l’art. On a eu énormément de discussions ces dernières années à propos du rôle de la politique dans notre musique et on s’est dit que la musique doit incarner nos convictions politiques et éthiques, mais pas les décrire. C’est exactement la même chose que je ressens à propos de la musique elle-même. Il y a beaucoup de musiques qui décrivent des émotions, des états d’âme... Je pense que nous essayons d’incarner quelque chose lorsque nous jouons, et d’éviter ainsi d’être dans cette fameuse description. La musique peut avoir un effet à tellement d’échelons différents en même temps et peut aussi se contredire elle-même. Il y a dans cet effet une tension qui m’attire et qu’on ne peut éviter ou minimiser. »

Noces de porcelaine Et dans vos vies personnelles, vous êtes politiquement engagés? Davantage qu’en groupe? John Dieterich : « Ed est vegan, ce qui je pense est plutôt une décision morale, même si ça a des implications politiques, c’est sûr. Aucun d’entre nous n’est actif dans une organisation à caractère politique, du moins de ce que j’en sais. Mes parents sont très engagés dans des organisations politiques, dans le combat contre le réchauffement climatique... C’est très stimulant. J’ai un respect incroyable pour les personnes qui sont prêtes à prendre la décision de faire ce genre de choses, et je me surprends souvent à me demander quel rôle je pourrais jouer dans ce genre de combats. Je suis musicien à plein temps, mais parfois je me demande si le monde ne serait pas meilleur si on dépensait notre énergie autrement. » Ed Rodriguez : « Je suis vegan car j’aime les animaux, ce n’est pas vraiment un geste politique. Sauf si tu considères que l’amour en est un ! » J’ai l’impression que vous avez un côté plus mystérieux, plus mélancolique que par le passé sur des titres comme ‘Mirror Monster’ ou ‘Oh Bummer’. Qu’est-ce qui a inspiré ces chansons ? John Dieterich : « Greg a écrit ‘Mirror Monster’ en réaction à une vidéo qu’il a vue de voitures en destruction. Je pense que ça l’a mené à considérer l’époque actuelle comme marquée par un empire. Ce thème se retrouve souvent dans l’album et cette chanson a aussi été écrite dans cet état d’esprit. ‘Oh Bummer’ parle de choses similaires, je pense. » Même s’il n’y a pas de solution miracle, comment pensez-vous qu’il soit possible de surmonter cette étape ? John Dieterich : « Mec, c’est la question à un million de dollars, non ? J’ai entendu des discours récemment disant qu’il faudrait fonctionner à un niveau plus local, et pour moi ça a du sens. J’ai lu un très bon bouquin qui s’appelle ‘Life, INC’, ça parle de l’histoire des entreprises en tant qu’entité et la manière dont notre culture a adopté le système de valeurs des sociétés commerciales. Par exemple, croire au profit à court terme au détriment du durable. L’idée de Rushkoff, l’auteur, c’est que nous devons revenir à un mode de fonctionnement où les richesses que nous créons resteraient dans la communauté dont elles sont issues, au lieu d’être absorbées par les grandes entreprises. Afin que les travailleurs ne gagnent pas seulement un penny sur un dollar, alors que le reste est placé sur un compte en Suisse. Les dirigeants des grandes entreprises ne polluent pas les communautés dans lesquelles ils vivent, ça on le sait. Certaines personnes beaucoup plus malines que moi disent qu’il n’y a plus réellement d’avenir au sein du système capitaliste tel qu’il est aujourd’hui. Je pense qu’elles ont sans doute raison. » Les morceaux de ce disque sonnent toujours assez noisy, mais les structures semblent plus pop. Vous avez toujours dit faire de la musique pop, d’ailleurs. Ici, vous vous concentrez sur un nombre plus restreint d’idées. C’était voulu ou totalement inconscient ? John Dieterich : « Effectivement, je pense qu’on a tenté de se limiter un peu. C’est assez marrant de faire tous ces disques, parce qu’il faut pouvoir vivre avec par la suite, et on s’est encouragés les uns les autres dans certaines bizarreries tout au long de notre carrière. Et je pense que c’est bien. En même temps, sur ce disque, on a voulu faire ce que nous aimons le plus en tant que

groupe, ce que nous faisons le mieux, ce qui semble exprimer nos idées de la manière la plus claire et la plus concise possible. Je crois qu’on a pas encore vraiment réussi, mais peut-être que c’est un pas dans cette direction, qu’on est 1% plus directs. » Vous êtes signés chez Clapping Music en France, une esthétique qui vous correspond bien. Connaissez-vous les autres groupes du label, et quelle est votre relation avec eux ? John Dieterich : « C’est notre premier album chez Clapping Music. Nous les avons découverts par l’intermédiaire de Christophe Ehrwein (Kongfuzi Booking) qui nous les a recommandés. On a été très tristes d’apprendre son décès, et on reste très reconnaissants par rapport à son travail pour le groupe. C’était un mec très marrant, et il nous manquera. Pour ce qui est des groupes du label, on est en contact de près ou de loin avec plusieurs d’entre eux. Je connais Ramona Cordova grâce à un autre groupe dans lequel je joue, Powerdove : on a fait plusieurs concerts ensemble. On connaît aussi Clara Clara, The Berg Sans Nipple et Konki Duet. Une autre raison qui nous a attirés chez Clapping Music c’est le sentiment qu’on pouvait se reconnaître dans le travail de plusieurs de ces groupes. » ‘La Isla Bonita’ a été co-produit par le journaliste Nick Sylvester. Qu’a-t-il apporté au processus créatif, à la conception de ce disque ? C’est un geek de la production comme toi, John ? John Dieterich : « Greg a déménagé à New-York et a été voir Nick, qui était un ancien partisan du groupe, à l’époque où il écrivait pour Pitchfork. On a envoyé à Nick plus ou moins cinquante démos sur lesquelles on travaillait, et il nous a donné un feedback très utile sur ce qu’il pensait qui fonctionnait - ou pas, et sur les idées qu’il pensait être les plus fortes. Il nous a aussi donné des conseils de production pour que l’album sonne au mieux. Nick a aussi enregistré les voix de Greg et Satomi à New-York, ce qui a été un fameux coup de main. Ça a permis aux autres de se concentrer sur leur chant et non sur les aspects techniques de production. Je pense qu’on peut dire que Nick est un geek de la production, oui. On a eu des conversations tellement marrantes ensemble ! » Vous avez fait pas mal de collaborations, dont Juana Molina dernièrement, et vous avez participé au projet Congotronics il y a trois ans. Quelle est l’importance de ces collaborations au sein de l’histoire du groupe ? John Dieterich : « Alors, à ma connaissance, la seule collaboration que l’un d’entre nous ait faite avec Juana a été via le projet Congotronics. Par contre, il est tout à fait possible que je me trompe. Je n’ai aucune idée de ce que font mes collègues la plupart du temps ! Mais oui, c’était une super expérience. Quand le projet a commencé, je lui ai envoyé beaucoup de musique et inversement, juste pour trouver des idées, et c’était énorme de travailler avec elle de cette manière. Elle est hyper perfectionniste et sait exactement ce qu’elle veut, donc je pense que c’était un peu difficile pour elle de travailler dans un si grand groupe, avec beaucoup d’idées et d’approches différentes. Tu dois apprendre à accepter certaines choses, et juste faire avec. » Vous dites que vous aimez la culture mainstream. Avez-vous vu les récents ‘Sin City 2’ et ‘The Expendables 3’ ? Personnellement, je les ai trouvés assez mauvais, sans aucune touche d’humour... John Dieterich : « J’essaye de m’intéresser à la culture mainstream, pas vraiment parce que je l’apprécie, mais plutôt parce que je suis curieux de ce qui se passe dans le monde, et la relation que notre musique entretient avec tout ça. Et bien sûr parfois j’y trouve des choses que j’aime. Je n’ai pas vraiment de mépris pour la pop culture, comme j’ai pu en avoir quand j’étais plus jeune. J’ai remarqué que même dans les formes d’art que je n’aime pas particulièrement, la plupart du temps les personnes qui s’impliquent dedans y croient à 100% et essayent de faire quelque chose de bien. Ce qui en soi est plutôt terrifiant, c’est clair. » Ed Rodriguez : « Mes goûts sont ce qu’ils sont, et je les remets rarement en question... Je recherche du fun et de l’inspiration partout. Je crois que ‘Sin City 2’ a moins d’impact que le premier mais j’ai passé un très bon moment... Je n’ai pas vu le 3, mais les deux autres ‘Expendables’ m’ont fait énormément marrer ! Tu dois aimer ces acteurs et aller voir ces films avec des gens qui les aiment aussi, sinon tu te rendras compte combien c’est de la merde, et la personne que tu auras emmenée voir ça ne te parlera plus jamais ! » Après 20 ans, qu’est ce qui pourrait venir à bout de Deerhoof? John Dieterich : « C’est une énigme ? Si c’est le cas, la réponse est... Le temps. » Un disque : ‘La Isla Bonita’ (Clapping Music) • Suivez le guide : www.deerhoof.net


Texte : Eric Therer

07

The Experimental Tropic Blues Band n’a pas changé de nom. Il présente, le temps d’un show et d’un disque qui

l’accompagne : The Belgians, ou comment jouer et se jouer des artéfacts de la Belgique. Live, il s’agit d’un véritable spectacle où les icônes belges sont passées en revue au travers des images télévisées d’époque. S’il ne se départ pas du rock & roll brut dont

il a fait son trademark, le groupe en dompte toutefois ses aspects les plus revêches pour nous livrer des histoires un rien absurdes. Interview autour d’un blind test sur quelques incontournables de la belgitude. (Extrait de la compilation de reprises de ‘Brabançonnes’ parue sur cassette au début des années 80 sur le petit label Home Produkt) L’album débute sur une reprise de ‘La Brabançonne’. Avez-vous voulu lui rendre hommage ou lui causer dommage ? Dirty Coq : « Au départ, on la jouait en concert, elle est partie intégrante du spectacle. Par la suite, on l’a insérée sur le disque pour l’habiller. Elle introduit très bien l’album. » Boogie Snake : « On a voulu la salir ! » (La gaufre de Liège - version emballée grande surface) Devil D’Inferno : « Rien qu’à l’odeur, je peux dire qu’il s’agit de la gaufre de Liège. » ‘La gaufre contre les moules’ proclame votre chanson ‘Belgian States Of Frustration’. Comment voyez-vous l’avenir de la Belgique ? Dirty Coq : « On a pas voulu faire un disque politique. Nous sommes juste des Wallons qui vivons en Wallonie et qui n’avons aucune idée de ce qui se passe de l’autre côté de la frontière linguistique. Nous serions bien incapable de parler de la Flandre. C’est peut-être là que se situe la vraie fracture. Ce disque traduit avant tout une démarche artistique. Il a été conçu de manière très instinctive sans préoccupation idéologique sur l’avenir de la Belgique… » Boogie Snake : « Lors de nos tournées nous avons été exposés à plusieurs occasions à des clichés sur la Belgique. Tu entends dire qu’au nord ce sont les moules et au sud les gaufres. A New York, nous avions été interpellés par un type qui nous a dit: ‘Ah, vous venez de la ville où les fait les gaufres ?’ Aux États-Unis, on nous hélait en nous appelant The Belgians, les Belges. Ce nom nous est resté en mémoire. »

disque. Ici, on parle de nous, d’où on est. Le disque a été enregistré à Beyne-Heusay, dans un local de répète. On a pas mis les petits plats dans les grands. On a tous contribué à la production en utilisant l’enseignement reçu de Jon Spencer à New York. Le son a été laissé le plus naturel possible. Il est bien dégueulasse ! » Boogie Snake : « Peu de prises, peu d’argent, beaucoup de bricolages. On l’a fait à la belge ! » Dirty Coq : « Sur ‘She Could Be My Daughter’, on a voulu singer une fanfare à notre manière. On a rajouté une grosse caisse à la batterie et on a joué debout. Tout a été fait avec deux micros d’ambiance. » Devil D’Inferno : « Le disque a été enregistré presque d’un coup, en quelques jours, à l’exception des ‘Brabançonnes’ qui ont été enregistrées plus tard. »

Surréalistes par défaut (Le sirop de Liège, dans son pot d’origine) Dirty Coq : « C’est bon… Du sirop de Liège évidemment ! » Comment avez-vous passé votre jeunesse ? Dirty Coq : « J’ai grandi à Soumagne, plus exactement à Micheroux. Je me cherchais à cette époque. Je ne voulais par traîner avec des gens qui avaient une culture de la force. On a vécu très renfermés, on passait nos journées dans des caves qui nous servaient de locaux de répét’. On y passait des journées entières à jouer de la musique, à fumer des joints, à boire. On est pas sorti, on a pas passé notre temps à draguer des filles en boîte. Notre vraie éducation a été celle-là, la musique. » Boogie Snake : « Je débarquais d’Allemagne où les Belges avaient une base militaire. Je me suis retrouvé dans un tout autre univers qui n’était pas très marrant, où la force et la techno régnaient en maître. J’ai rencontré Jérémy vers 14 ans. On avait les mêmes centres d’intérêt, on s’est rejoint. » (Un petit pecket) Boogie Snake (buvant d’un trait) : « Du pecket ! » Votre ‘Belgian Hero’ est un faux héro, un pilier de bar comme on en croise dans les cafés ou les bals populaires… Boogie Snake : « On a beaucoup de compassion pour lui. Quelque part, c’est un vrai héro. Il se sacrifie au nom d’une société qui mise tout sur le travail et la performance, une société de la compétition. Ceci tranche avec les images que nous utilisons pour le spectacle quand nous jouons cette chanson, mettant en scène des véritables héros nationaux comme Sandra Kim, Kim Clijsters... J’ai aimé jouer sur ce contraste. » (Quelques photographies extraites du livre ‘Le ciel vu de Belgique’ de François de Coninck et Guy Jungblut - Editions Yellow Now, 2012) Dirty Coq : « Le ciel Belge ? » Oui, le ciel, les cieux belges. Il y a une mélancolie belge. Mais il existe aussi une sorte de tristesse qui nous est propre. Est-ce cela dont veut parler ‘Belgians Don’t Cry’ ? Boogie Snake : « C’est un pied de nez au ‘Boys Don’t Cry’ de Cure ! En fait, chez nous, tout nous tombe sur la gueule, on ne réagit pas, on ne pleure même pas. On pourrait faire quelque chose, mais, non, on ne fait rien. Exprimons nous bordel, réagissons ! Nous, on l’a fait au travers notre musique. Je voudrais que les autres, les Belges, le fassent aussi, à leur manière. » (Lecture de quelques aphorismes de Louis Scutenaire tirés de ‘Mes Inscriptions’ Editions Labor, 1990) Au travers ce projet, vous perpétuez la grande tradition du surréalisme belge. Était-ce un passage obligé ? Dirty Coq : « Je pense que tous les Belges, malgré eux, sont surréalistes. Même le quidam, le type au coin du bar, est surréaliste et il l’ignore. Tous les Belges sont surréalistes par défaut. C’est plus fort que nous. Notre morceau ‘Weird’ est un exercice surréaliste, il consiste à laisser la pensée suivre son cours sans vouloir la raisonner ou la guider. » (Une cuillérée de sauce andalouse La William) Boogie Snake : « C’est une sauce. Attends. Bicky ? Samouraï ? » C’est de l’andalouse. J’ai choisi cette sauce par contre-pied à la sauce américaine, à l’image de votre disque qui tourne le dos à l’américanité qui imprégnait ‘Liquid Love’, votre précédent album. Dirty Coq : « Effectivement, on a voulu sortir du trip américain qui avait prédestiné à notre denier

TETBB presents ‘The Belgians’ Jaune Orange/Pias Le groupe le confesse sans ambages, il a voulu raconter une histoire belge au travers un album qui restera unique et sans suite. En elle-même, la pochette annonce cette thématique de façon éloquente. Nos trois lascars, la main sur le cœur, entament une Brabançonne sous fond d’un ciel zébré de moules et de points vengeurs. La pochette intérieure montre les restes de l’Atomium pulvérisé le long d’une plage déserte au crépuscule. La planète des Belges. Le Belge désabusé, dépassé par un destin qu’il ne contrôle plus. Des petites textes fallacieux, à prendre à la fois au sérieux et en boutade qui reprennent de manière récurrente, du début à la fin du disque, la belgitude dans tous ses états. Une dizaine de chansons bien ficelées enregistrées cette fois sur nos terres, en bordure du Pays de Herve, avec un ingénieur son du cru dans un petit local de répétition privé. Pour la première fois, le groupe flirte avec l’acoustique le temps d’un morceau (‘She Could Be My Daughter’) et les sons synthétiques (‘Belgians Don’t Cry’) le temps d’un autre. Pour l’essentiel, rassurons-nous, The Experimental Blues Band reste fidèle à ses débords et à ses débordements. Son véritable défi sera de vendre cette saga hors de nos frontières à un public pas nécessairement au fait de notre désopilante histoire nationale. (et)

on stage 7/11 CornerFrites (Charleville-Mézières) 8/11 Beautés Soniques (Namur) 14/11 Espace B (Paris)

The Experimental Tropic Blues Band/ The Belgians


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T e x t e : : AAnnnnee- -LLi s i see RReemmaaccllee © m ar g a u x ra c t

On s’était toujours dit qu’aucun autre que Jarvis Cocker ne monterait sur le podium sur lequel avec cette grâce toute désaxée, il se déhanchait tout en épinglant les Deborah et autres sculptrices de St-Martin College. C’était sans compter que dans sa manche de costume parfaitement ajusté, le Droopy cockney Baxter dissimulait quantité de queens boudeuses de malls et de chœurs coulants comme des « Ferrero Rocher prostitutes », d’histoires d’amour au PMU qui finissent mal (en général), et de beats discoïdes acidulés. Aussi exquis que grinçant, et volontiers bateleur : that’s a true special treat ! J’aime souvent débuter la conversation par une citation en écho à l’album. Pour ‘It’s A Pleasure’, celle d’Oscar Wilde qu’on trouve sur ton compte Twitter fonctionne à merveille : « The secret of life is to appreciate the pleasure of being terribly, terribly deceived. » Baxter Dury : « Ah oui, c’est brillant ! Répète-la encore une fois…plus qu’une appréciation, je crois qu’il y a un intérêt quasi anthropologique à se pencher sur les aspects doux-amers de la vie. Les couacs de l’existence, les échecs, c’est fantastique et c’est la base de l’humour, en particulier anglais. On adore ça, exagérer nos aléas juste par goût des traits d’esprit. J’imagine que c’est ce que je fais, je m’inscris d’une certaine façon dans une sorte de tradition. » Tu t’attaches à des côtés « tong-in-cheek » plutôt vifs… Baxter : « Et puis une forme de fascination rigolote pour le lugubre dans ses contradictions. Sourire d’une situation en se rendant compte à quel point elle est foutue. » Finalement, les deux meilleures façons de faire face au fait d’être anglais, c’est soit la provocation, soit un solide sens de la dérision…ou les deux ! Un des meilleurs exemples, c’est le film ‘Made In Britain’ d’Alan Clarke. Baxter : « Oh oui, avec le fantastique Tim Roth tout jeunot…d’ailleurs, mon père a failli collaborer avec lui, dans une pièce où ils auraient joué deux clochards, le jeune et le vieux. Ils ont passé un an à l’écrire et puis c’est dommage, mais ça ne s’est jamais fait. Alan Clarke a aussi fait ‘Scum’ avec Ray Winstone et c’est absolument incroyable : tu dois voir ça ! » Ces deux faces, celle plus dure et celle rieuse, c’est finalement peut-être quelque chose que nous avons en commun avec vous, en Belgique. Baxter : « Un si petit pays et tellement de pression. Pendant le déjeuner, il y avait quatre langues parlées autour de moi : c’était drôle mais assez dingue aussi. »

The Talented Mister Dury

Depuis la dernière fois que tu es venu enregistrer à l’ICP Studio, ici à Bruxelles, il y a de l’amélioration, nous avons enfin un gouvernement… Baxter : « Oui, mais assez controversé, si j’ai bien entendu. Les migrations constantes en Europe, les déplacements de population font s’ériger un front de droite insidieux que franchement, je déteste. Je me sens à gauche, et ça me fait peur de voir avec quelle facilité certains sont devenus extrêmes dans leurs opinions. La droite bien pensante qui dissimule sa vraie nature, c’est bien plus dangereux que l’extrémisme affiché : c’est une version reconditionnée. » Qu’est-ce qui t’a fait opter pour l’ICP Studio ? Baxter : « Je viens de signer sur Pias France et c’était une suggestion du label. J’avoue que comme je n’en avais jamais entendu parler, j’étais au départ sceptique. Mais au final, le lieu est stupéfiant, vraiment bien et puis c’était un super chouette moment avec Drew et Patrick de Babyshambles (actuel bassiste et ancien guitariste, ndlr). » C’est important de renouveler ton entourage en studio ? Baxter : « Le changement, c’est la seule chose qui continue à rendre les choses intéressantes. Une trop grande constance, ça brise mon esprit, et je suis incapable de produire quoi que ce soit. Je dois changer d’endroit et 80 pourcents des gens qui m’entourent doivent être différents. Chaque expérience de disque doit constituer une aventure. » Je trouve que ‘Trellic’ laisse déjà un peu entrevoir ce qu’allait être ‘It’s A Pleasure’, qu’on sent cette continuité entre ces deux albums…tu avais des sources d’inspirations particulières, pour les tonalités dansantes d’ ‘It’s A Pleasure’ ? Baxter : « Non, à vrai dire, tu trouves au fur et à mesure. Tu fais un morceau, et puis tu t’arranges pour que le deuxième s’adapte et ainsi de suite jusqu’à ce qu’une cohérence apparaisse. Il n’y avait rien d’intentionnel. » Tu ne t’es donc pas découvert un amour immodéré du disco ou quelque chose du genre (rires) ? Baxter : « Non, j’ai toujours eu de l’affection pour ça. Je crois que j’ai juste essayé de trouver une sorte de motif et de le décliner. La plupart du temps, quand tu fais de la musique, c’est juste une sorte de vague qui

motive le processus. Un peu comme s’habiller de façon différente, trouver une façon de rendre ça intéressant : parfois ça fonctionne, parfois pas. » Ce que tu dis m’amène à une théorie farfelue qui m’est venue à propos de ta pochette… d’une part, il y a cette atmosphère solaire très crue qui fait penser à ‘Plein Soleil’ avec Alain Delon. Tu connais peut-être mieux la version d’Anthony Minghella, ‘The Talented Mister Ripley’. Baxter : « Ah oui, celui qui est inspiré du roman de Patricia Highsmith? Et ce film avec Delon date des années 60 ou 70, c’est ça ? » Le scénario s’attache à un looser, un misfit prêt à tout, y compris endosser la vie d’un autre en le tuant, pour réussir. Dans certaines interviews, tu décris ton album comme étant du « sad disco with an audiobook about female issues narrated by a friendly serial killer. ». Dans les deux cas, on est face à un demon in disguise. Baxter : « Ah oui, c’est une bonne connexion ! » Quant à ce cygne, il rappelle Le vilain petit canard qui cherche lui à s’échapper de sa condition…mais j’avoue que je creuse sans doute très loin ! Baxter : « Là, tu viens de créer une sacrée dimension à cette image dont je n’avais pas idée…à moins que peut-être très loin dans mon subconscient (rires). Cela dit, pour en revenir à Patricia Highsmith, le livre a été écrit dans les années 50 : c’est tellement démoniaque et flippant à lire, mais je l’adore. Tu es le compagnon du tueur tout du long. Tu dois te conformer, en tant qu’invité-lecteur, aux pensées du mauvais gars, tu te retrouves à justifier ses actions : c’est absolument déroutant. » Tiens, d’où est venu ce motto à propos du sad disco ? Baxter : « C’est une façon illogique de résumer de la musique logique. Quelqu’un m’a demandé, et j’ai bien dû trouver une forme de réponse. Mais en même temps, cette description me paraît assez sensée, à posteriori. Là aussi, tu te plonges dans la tête de quelqu’un de parfois dingue. Une forme d’angoisse adolescente empathique : « Oh my god ! », sans pour autant que ça soit tout à fait vrai. » A propos d’adolescence, as-tu peur de vieillir ? On ressent par endroits une nostalgie de la jeunesse assez prégnante. Baxter : « Je crois que même si j’avais 22 ans, je me plaindrais de mon âge. C’est plus un syndrome qu’une réalité. Et au final, ça s’avère plutôt sain et inspirant. » Le fait d’apparaître entièrement sur l’image, et ce depuis ‘Happy Soup’, c’est une forme d’acceptation de toi complètement trouvée? Baxter : « Oh tu sais, je suis heureusement confiant. Je n’ai pas trop de problèmes de ce côté-là, rien n’a particulièrement changé. » Je n’ai pas envie de revenir de façon trop lourde là-dessus, mais il y toute cette idée de l’ombre du père, etc. Baxter : « C’était plus difficile cette fois en fait. Dans ‘Happy Soup’, il y a une forme d’innocence, c’était assez drôle et je n’en attendais rien de particulier car je n’avais rien à perdre en m’étant tenu éloigné si longtemps de la musique. C’est devenu important de façon fortuite. Pour celui-ci, j’ai donc clairement plus d’expectatives. Tu sais que dans ces cas-là, tu seras toujours d’une façon ou d’une autre déçu. À Paris, il y aura de l’intérêt, mais en Angleterre, ces choses-là sont tellement fluctuantes. » Le fait que cette fois, tes personnages féminins n’aient pas de prénom, c’est pour t’attirer moins de problèmes d’egos révoltés de gens que tu connais ? Baxter : « Oh les problèmes d’ego, c’est bien ! En fait, la plupart des gens sont flattés d’avoir un morceau qui parle d’eux. Et pour ma part, je m’en fous un peu des réactions. Il y a souvent une base véritable, mais ça n’est pas le plus intéressant. Ce qui compte, c’est comment l’auditeur va percevoir ton morceau, aller au-delà de l’anecdote. » C’est finalement ce que démontre bien ton morceau ‘Police’ : il en émane quelque chose de vrai et de drôle parce que chacun de nous aurait des choses à raconter sur des voisins intolérants ou cinglés…ça tend à l’universel ! Baxter : « Oui, et c’est ce qui devrait toujours exister d’une façon ou d’une autre dans le songwriting. C’est sans doute pour ça qu’il est extrêmement difficile de faire une bonne chanson romantique avec trop de détails avérés, captés en temps réel. Moi en tout cas, j’en suis incapable. » Tu es un homme de challenges, cette année tu as notamment participé au Marathon de Londres. D’autres projets incroyables en vue ? Baxter : « Ah bon, j’ai fait le marathon ? J’avais oublié ! En réalité, c’est même la seconde fois. L’année prochaine, je ne serais pas contre m’éloigner un peu du côté tournée et groupe de la musique. Peut-être bien écrire autre chose que des chansons. » Et pourquoi pas du stand-up, tiens ? Tu sembles avoir une hotte pleine d’anecdotes qui pourraient servir… Baxter : « Ah non, ça c’est vraiment trop dur…pour ça, tu dois être véritablement drôle. Et puis tu dois être oralement confiant. » Et ce n’est pas ce que tu t’efforces d’être sur scène ? Baxter : « Peut-être bien que dans un environnement contrôlé…peut-être bien. Mais non, franchement, j’ai d’autres plans !» Un disque : ‘It’s A Pleasure’ (Pias) Suivez le guide: http://www.baxter-dury.com/

on stage 13/11 Botanique (Bruxelles)


T e x t e : L a u r e n t G r e n i e r © f i o n a t o rr e

09

C’est l’ovni francophone de cette rentrée, le truc qui t’attrape par les cheveux et t’en fait voir de toutes les couleurs, de tous les sons, de tous les sens. On avait découvert Pablo Padovani il y a quelques mois déjà, avec

deux singles faramineux, ‘Je Suis La Montagne’ et, surtout, ‘De Folie Pure’, deux titres qui en mettaient plein les mirettes, filmés avec une originalité et une fraîcheur folles, deux véritables tubes qui passaient au canon à paillettes les fantasmes de Padovani pour l’Orient et le psychédélisme déviant des seventies. ‘Le Monde Möö’ en est aujourd’hui la suite logique, absolument

imparable. Un disque tenace derrière l’esthétique strass, aux morceaux ravageurs et cosmiques (‘La Lune’, ‘Metal Machine’, ‘Les Chemins de Traverse’) où « ma main dans ta main se transforme en chou ». Un énorme voyage. Avant de sortir ce premier album, tu étais guitariste pour Melody’s Echo Chamber. Cela a-t-il contribué à façonner Moodoïd ? Pablo Padovani : « En réalité, j’avais déjà ce projet avant d’être embauché par Melody. C’est elle qui m’a contacté après avoir entendu les maquettes que j’avais posté sur Bandcamp. J’étais enchanté de la proposition et on est vite partis en tournée, pendant un an et demi environ. En parallèle, je peaufinais l’enregistrement et le mixage de mon premier EP. J’attendais juste d’avoir un peu de temps pour le sortir correctement, ce qu’on a pu faire une fois la tournée terminée. Là, Melody a besoin de temps pour achever son deuxième album. Après, on verra en fonction des plannings de chacun si c’est possible de continuer à tourner ensemble. J’aimerais beaucoup. Parce que, oui, ça m’a apporté pas mal d’expérience, ça m’a grandi musicalement et ça m’a surtout permis de faire de chouettes rencontres, comme Kevin Parker de Tame Impala qui s’est occupé du mixage de l’EP. Ce groupe, où il y avait aussi un de mes potes d’Aquaserge à la basse est devenu une petite famille. » Parlant de famille, on retrouve ton père, Jean-Marc – saxophoniste de jazz ayant sorti une vingtaine de disques – sur quatre titres de l’album. Quelle a été son influence, s’il en a eu une, sur le son Moodoïd ? Pablo : « C’est surtout une question d’éducation musicale, le fait d’avoir été plongé très jeune dans la musique jazz et d’avoir été témoin de cette manière d’y fonctionner, à savoir de manière assez généreuse, comme un réel partage entre musiciens, dans l’improvisation. Mon père a beaucoup travaillé à mélanger les musiques du monde avec le jazz. Du coup, depuis que je suis enfant, je me suis retrouvé entouré de musiciens du monde entier, avec parfois des instruments étranges. Dans Moodoïd, on retrouve, je pense, cette envie d’ouverture, de mélange et de liberté. »

Finalement, quand tu réfléchis, on s’accorde assez bien à cette culture du rock progressif et glam, ces mondes parallèles, ces langues inventées. Même les membres Gong se déguisaient en gnomes. On a envie de réactualiser ces codes-là dans un univers plus pop. » Justement, comment naît un morceau étrange de Moodoïd ? Pablo : « Souvent, ça vient quand même de manière très spontanée, presque inconsciente, un peu naïve. Si je ressens quelque chose qui me semble intéressant, je prends la guitare et j’essaye d’en tirer un truc. Les bases sont souvent des souvenirs de ce genre de petits moments intimes. J’ai accumulé tout un paquet d’idées et quand il a fallu faire le disque, j’ai pris dix jours à la campagne pour tout mettre au propre. C’est là que les choses se sont vraiment mises en place, les idées d’arrangements, quels instruments je voulais à tel endroit, etc. Comme on était serré en terme de timing pour l’enregistrement, j’avais aussi préparé des partitions pour que chaque musicien – tous des mecs que j’adore – puisse ensuite débarquer au studio comme dans une auberge espagnole où l’idée était que je supervise les prises avec le producteur. Je voulais que le studio soit comme un laboratoire où on allait uniquement rechercher les sons, le bon ampli, le bon micro, pas un endroit où on allait commencer à chipoter sur des arrangements. Le mixage a pris davantage de temps parce qu’il y avait deux trois morceaux pour lesquels on ne parvenait pas à avoir le son rêvé que j’avais en tête. »

Orient-Express C’est à lui qu’on doit les sonorités orientales de Moodoïd, donc ? Pablo : « En partie. Après, personnellement, je me suis beaucoup intéressé à la musique turque en particulier et à sa mouvance psychédélique du début des années septante, je pense à des groupes comme Selda notamment. Ce qui me touche là-dedans, c’est aussi le mélange de mélodies traditionnelles réarrangées avec des immenses flangers sur les batteries et des sons de synthés totalement fous. Du coup, ça donnait un truc à la fois super naïf et hyper inspiré. Découvrir ça m’a rendu dingue parce que c’est ce que j’ai envie de développer dans Moodoïd, une forme d’éclectisme, un fantasme de l’Orient, faire une sorte de melting-pot de cultures. » On retrouve aussi sur ce premier album Didier Malherbe du groupe culte Gong. Là aussi, j’imagine que c’est une source d’inspiration. Pablo : « Totalement. Gong était mon groupe préféré à l’adolescence. Pouvoir jouer avec lui, c’était un rêve de gosse. Ce qui est marrant, c’est qu’il a complètement arrêté le saxo qu’il jouait dans Gong et qu’il ne pratique plus que les instruments traditionnels arméniens, comme le duduk, des trucs qui font des sons magiques, qu’on n’a vraiment pas l’habitude d’entendre. Le plus intéressant, c’est qu’il a une manière de jouer de ces instruments comme un jazzman et pas du tout comme un musicien traditionnel, il essaye d’avoir une approche innovante de l’instrument. Je suis assez fasciné par le détournement des sons, comme par exemple jouer des thèmes chinois avec des instruments turcs, tout mélanger pour qu’on ne sache plus vraiment d’où ça vient. En faisant écouter ‘De Folie Pure’ à des amis, je trouvais ça plutôt chouette que l’un y entende des sonorités africaines, l’autre indiennes et le troisième chinoises. On revient au fantasme dont je parlais : il y a plein de pays où je ne suis jamais allé et qui m’inspirent dans ma recherche d’un son imaginaire, multicolore, non identifiable géographiquement, qui relèverait d’un Orient fantasmé. » T’aimerais quand même voyager dans ces pays ? Pablo : « Bien sûr. J’ai déjà réfléchi à cette question : il y a régulièrement des groupes de rock occidentaux qui vont en Afrique ou dans des pays asiatiques mais ça reste trop souvent stéréotypé. Moi, si ça arrivait, j’aimerais bien faire ça différemment, faire jouer aux musiciens locaux des trucs de chez nous, inverser les rôles, pas être l’occidental qui va apprendre l’instrument traditionnel. » Tu es plutôt bien entouré pour ce disque. Doit-on considérer Moodoïd comme un projet individuel ? Pablo : « A la base, c’est une initiative personnelle. J’ai écrit plein de morceaux que j’ai voulu jouer sur scène. J’ai donc dû penser à un groupe pour les défendre. Je me vois un peu comme un metteur en scène. J’ai choisi des caractères qui correspondent à ce qu’il fallait pour ce projet. Après, avec les filles, on est arrivé à trouver une vraie cohésion. Ce ne serait pas le même rendu esthétique et sonore si c’était trois bûcherons qui m’accompagnaient. Tu peux voir ‘Hamlet’ dans onze mille versions différentes, c’est pareil. C’est comme ça que je conçois la musique, comme du théâtre, du spectacle. » Puisque tu parles d’esthétique, revenons un instant sur les images de ta musique et ces clips vraiment singuliers. Tu réfléchis beaucoup à cet aspect ? Pablo : « Énormément. J’ai fait des études de cinéma et je me destinais à faire de la réalisation, j’aimerais d’ailleurs en faire plus tard. C’est pour ça que je réalise les clips, que j’en fais pour d’autres. Moodoïd est aussi un moyen pour moi de m’exaucer dans toutes mes passions. Je suis un grand fan de David Cronenberg, de Jodorowsky, de David Lynch, de Wes Anderson, des réalisateurs qui ont beaucoup de caractère et dont tu peux immédiatement reconnaître la patte. J’aime bien les univers très marqués. » Et les paillettes font partie de ce processus de singularité ? Pablo : « C’est bizarre. Elles sont là depuis presque le premier concert, un peu par hasard, pour une séance photos. On a trouvé ça beau avec les lumières, la brillance. On s’est dit pourquoi ne pas en faire des masques. Comme on porte tous le même sur scène, ça renforce l’idée de personnages venus du même petit monde étrange, féérique et rêveur de Moodoïd.

Et qu’est-ce ça t’a apporté concrètement de travailler avec ce producteur, Nicolas Vernhes (Animal Collective, Dirty Projectors…) ? Pablo : « Beaucoup d’expérience en termes de technique. On était assez complémentaires et on a réellement bossé ensemble, lui davantage sur la technique, moi sur l’artistique. Ce qui est vraiment bien avec lui, c’est qu’il est totalement à l’écoute, qu’il ne t’impose pas ses choix et un ego surdimensionné. » ‘Les Filles Font Que Le Temps Est Jouissif’, qu’est-ce que ça veut dire ? Pablo : « … Je ne sais pas. C’est les filles, quoi. Qui font que la vie est géniale et que sans elles, ça le serait beaucoup moins. Plus sérieusement, en écrivant en Français, j’essaye toujours de le faire pour des gens qui ne le comprendraient pas, pour qu’ils puissent saisir le truc qui se passe dans la musique, ce que je ressens. Après, tu peux interpréter les textes comme tu veux, tu peux y voir des choses beaucoup plus obscènes si t’en as envie (rires). » Avec de la drogue alors. Est-ce que c’est conseillé pour écouter Moodoïd ? Pablo : « Je ne sais pas, je n’en prends pas. Il y a qui disent que oui, que ça leur plaît d’écouter notre musique sous influence. » Dernière chose, on retrouve pas mal de références à la nourriture dans ton univers. Pablo : « Oui, la cuisine m’obsède. C’est à mon avis un des arts les plus complémentaires avec la musique. C’est le seul art dans lequel j’ai retrouvé le même feeling que dans la chanson, quand tu tentes des trucs, ajouter tel son à tel endroit, telle pointe de réverbe. C’est pareil quand tu suis une recette, que tu assembles différents ingrédients et que, tout à coup, t’essayes d’innover en rajoutant telle épice ou tel truc à tel moment. Après, je fais partie de ces garçons qui ont su bien s’entourer. J’ai souvent eu des copines qui font bien mieux la cuisine que moi. » Un disque : ‘Le Monde Möö’ (Entreprise)


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Texte : Laurent Grenier

T e x t e : N i c o l a s Al s t e e n © s t e v

Voilà plus de quinze ans qu’on

suit Mocke Depret sur les chemins de traverse d’une pop hexagonale intransigeante, qu’on aime sans retenue des chansons taillées dans ce peu qui veut toujours dire beaucoup. Holden d’abord,

Arlt ensuite. Et maintenant Midget ! avec Claire Vailler. Pour ce deuxième disque en couple, ils abandonnent définitivement l’anglais mais continuent de voguer aux contours de cette dissonance lumineuse – cette belle étrangeté non feinte – qui irradie ici une dizaine de grandes chansons folk inclassables et totalement désarmantes.

Déviant harmoniquement Le premier Midget ! est sorti en 2012. Peut-on revenir sur les origines de ce projet supplémentaire alors même que tu, Mocke, venais de terminer un disque avec Arlt et qu’un nouvel album de Holden était en préparation ? Claire : « On s’est rencontrés à un concert de Arlt, justement. En 2009. Ce sont des amis. Je faisais quelques chansons comme ça, sans avoir jamais sorti de disque ni rien, et ils m’avaient invitée à jouer ce soir-là. Après, ça a été évident et très rapide, on était amoureux, on avait envie de faire de la musique ensemble. » Mocke : « Mais il n’y avait rien de vraiment programmé. Au début, c’était juste quelques arrangements que je faisais sur les morceaux de Claire. Ce qui est vraiment curieux, c’est qu’on a totalement basculé de l’anglais vers le français alors qu’au départ, tout était en anglais. » Et comment est-ce que ça fonctionne l’écriture en couple ? Mocke : « De manière générale, on s’arrange pour qu’il y ait une espèce de dialogue sur chaque morceau : l’un écrit les paroles, l’autre la mélodie et inversement, il n’y a rien de systématique. » Et tu parviens, Mocke, à bien faire la part des choses entre ce que tu composes pour Midget ! et ce que tu comptes garder pour un autre projet, comme par exemple ce premier album solo, ‘L’Anguille’, sorti il y a deux mois à peine ? Mocke : « Pas toujours. Sur ‘L’Anguille’, qui est un projet instrumental, il y a ce morceau qui s’appelle ‘Charité Bien Ordonnée Commence Par Soi-Même’. Quand Claire l’a entendu, elle a tout de suite voulu que ce soit un titre de Midget !, elle a eu envie de le chanter, elle a écrit des paroles et, du coup, cette chanson est devenue ‘Chemin Sans Chemin’ et existe sur les deux albums. Après, effectivement, j’ai eu une toute petite période où j’ai eu à réfléchir par rapport à Holden même si ça n’est pas exactement les mêmes enjeux. Armelle (Pioline, ndr) a besoin de pop, elle aime bien que ça soit catchy, qu’il y ait une évidence immédiate. Avec Claire, c’est différent, elle préfère les choses un peu plus tortueuses et elle peut – et c’est une qualité assez rare – chanter ces trucs un peu dissonants. J’ai toujours eu ces idées dissonantes en tête mais je devais y aller mollo avec Holden. » Claire : « J’adore aussi la pop, les musiques super limpides, lumineuses, évidentes mais pour moi en tant que chanteuse, ça n’est pas forcément ce dont j’ai envie. Ce qui me plaît dans nos dissonances, c’est qu’elles sont belles, qu’on peut organiser des harmonies, des chœurs autour d’elles ; c’est ce qui m’intéresse dans ce projet, faire des choses qui soient belles et étranges à la fois. » Un peu comme Thomas Bonvalet quand il réarrange les morceaux de Arlt ? Mocke : « C’est marrant que tu parles de lui, mais lui est encore ailleurs, son combat est différent. Il est davantage dans l’apprêté. Nous on cherche essentiellement un geste premier, primitif presque. Notre obsession, même si on n’a pas encore exploré ça à fond, c’était de faire un truc un peu atonal mais joyeux en même temps. Pas le genre atonal à la Alban Berg, sombre et oppressant. Si tu prends un morceau comme ‘The Scottish Way’ sur le premier album, la démarche était vraiment celle-là, essayer de faire un truc assez déviant harmoniquement,

pas du tout régi par des codes pop, un truc qui flirte avec l’atonalité mais qui reste printanier. » Claire : « Oui, quelque chose qui n’écarte pas d’emblée l’auditeur. On a envie que notre musique reste accueillante, qu’on se sente bien dans sa bizarrerie. » Et, est-ce que quelqu’un comme Sing Sing (guitariste de Arlt) qui réfléchit beaucoup à ses textes, souvent minimalistes, et à son processus créatif en général a pu vous influencer ? Mocke : « On s’influence à fond. Depuis que je le connais, on est en dialogue presque constant. C’est un mec que j’admire en tant que musicien, parolier et, effectivement, penseur de la musique. Il a des théories incroyables. On réfléchit souvent à ce qu’il reste un peu à faire. Donc, forcément, quelque part, oui, il m’a influencé. » Quand on l’avait rencontré il y a trois ans, il nous avait parlé, Mocke, de ta façon « assez oblique de comprendre la musique ». Tu vois ce qu’il veut dire ? Mocke : « C’est difficile de s’analyser comme ça. Ce qui est certain, c’est que je ne suis pas touché par les attributs classiques d’une chanson, par les arrangements un peu trop florissants. Ce qui me touche en général, on peut le rechercher dans toutes les musiques, c’est une espèce d’élément de magie, inexplicable, qui peut transparaître aussi bien dans la pop que dans la musique classique ou folklorique. Et cet élément, n’importe quel auditeur un peu exercé peut le choper, même si tu ne connais pas ce style de musique à priori, tu peux sentir qu’il se passe un truc. J’ai l’impression que j’ai un bon capteur pour ça, pour ressentir la magie. » C’est ce truc que tu parviens à choper chez les guitaristes africains ? On a l’impression qu’ils sont toujours là, en filigrane, dans tes morceaux. Mocke : « Absolument. J’ai commencé à écouter du High Life de la fin des années soixante sur les conseils de Vincent Ségal, avec qui on travaillait sur un disque pour Silvain Vanot. Mes petits arpèges lui faisaient penser à ça. Depuis, je suis devenu hyper fan du swing et des harmonies qu’il y a là-dedans et il est évident que ça a pu influencer mon jeu de gratte. Après, c’est dommage que la pop anglaise se soit emparé du truc et que les références africaines deviennent un peu trop téléphonées aujourd’hui. Mais je reste un grand admirateur de Sir Victor Uwaifo. Apparemment, c’était un musicien étatique, soutenant le pouvoir. C’est toujours un peu décevant de découvrir ça à posteriori même si tu ne sais pas s’il avait à l’époque vraiment d’autres choix. » Deux disques : Midget ! ‘Bois & Charbon’ (Matamore) / Mocke ‘L’Anguille’ (Objet Disque)

on stage 21/11 Chaff (Bruxelles)

Adrian Crowl

Illustrateur, écrivain, barde à la voix de crooner, Adrian Crow-

ley vient de nous planter sa plume en plein cœur. Sur l’album ‘Some Blue Morning’, l’Irlandais raconte ses chansons avec l’emphase d’un survivant et laisse filtrer sa mélancolie sur des airs solennels : des instants de magie qu’on pensait réservés à Leonard Cohen et Bill Callahan.

Trésor caché Après sept albums, ton nom commence enfin à circuler en dehors de l’Irlande. Comment expliques-tu cette lente et longue émergence? Adrian Crowley : « À mes débuts, je me contentais d’enregistrer des albums. Sortir un disque, ce n’était pas un problème. Par contre, jouer des concerts, c’était autre chose… L’envie de me produire en public était quasiment inexistante. De plus, il y avait très peu de demande. Je me complaisais ainsi dans un certain confort. Pendant longtemps, j’imaginais mes chansons en marge de mes petits boulots. J’ai bossé dans une galerie d’art, un atelier d’illustrations ou un labo de développement photo. Au final, c’est mon quatrième disque (‘Long Distance Swimmer’) qui a tout déclenché. Certains le considèrent d’ailleurs comme mon premier… Sa sortie a constitué un déclic. À partir de 2008, mon état d’esprit a changé. Je me sentais enfin prêt à sortir de chez moi, à défendre ma musique sur scène et partir en tournée. » Tu as débuté ta carrière sur le tard. Pour toi, tout commence réellement à l’âge de 25 ans. Que faisais-tu avant? Adrian Crowley : « J’ai longtemps vécu à proximité de Galway, dans un petit bled isolé. Je n’ai pas grandi en jouant avec d’autres gamins dans des groupes de rock. Parce qu’il n’y en avait pas. (Sourire) Mon enfance était une aventure extrêmement solitaire. Après, j’ai étudié l’architecture à Dublin. Mais je n’y trouvais aucun plaisir. J’ai laissé tomber. J’ai toujours adoré jouer de la musique. Mais quand je composais des trucs, je n’étais jamais satisfait. J’ai toujours besoin de temps pour me convaincre qu’un truc est bien. La confiance, ce n’est pas quelque chose d’inné chez moi. (Sourire) » En 2002, tu es parti à Chicago pour produire ton deuxième album (‘When You Are Here You Are Family’) avec Steve Albini (Nirvana, Pixies, Mclusky). Pourquoi voulais-tu absolument bosser avec un ingé son réputé pour sa capacité à dompter l’électricité? Adrian Crowley : « Mes références n’étaient pas à chercher dans la musique de Big Black ou Shellac. À ce momentlà, Albini venait d’enregistrer des disques avec Low, Nina Nastasia et Dirty Three. J’adorais ces albums. Du coup, quand j’ai téléphoné à Chicago, j’étais assez sûr de moi... A l’autre bout de la ligne, Albini était trop à l’aise. Il m’a dit : « Tu viens dans trois mois, mon pote, c’est cool. » Là-dessus, je me suis pointé chez lui. Et tout s’est super bien passé. » Avec qui as-tu produit ton nouvel album? Adrian Crowley : « J’ai fait ça avec mon vieux pote Steve Shannon, celui qui a produit mes trois derniers albums. ‘Some Blue Morning’, c’est notre quatrième collaboration. Il possède un studio dans son jardin, juste derrière sa maison à Dublin. Il bosse surtout avec des artistes irlandais. Il y a pas mal de bons groupes chez nous… Mais, contrairement aux Anglais, on peine un peu à s’exporter. Là, Steve Shannon est en train de finaliser l’album de Seti The First, mon groupe


v e g u ll i c k

n ley

préféré. C’est un magnifique projet instrumental : hyper cinématographique, juste sublime. » Ton nouvel album s’intitule ‘Some Blue Morning’. Par ailleurs, la pochette emprunte les reflets bleutés du célèbre label Blue Note. Pourquoi tenais-tu à cette référence? Adrian Crowley : « Elle est totalement involontaire ! (Rires) Mais en combinant cette photo avec ce titre, je savais pertinemment que la comparaison tomberait un jour ou l’autre. Bon, ben voilà, ce n’est pas fait exprès… Quand on m’a soumis la photo de la pochette, j’ai vraiment eu le coup de foudre. Je trouvais qu’elle était tout à fait dans le ton du nouvel album. J’ai tout de suite capté qu’elle était très connotée Blue Note... Mais je me sentais tellement en phase avec cette image que je n’ai pas voulu changer mes plans. ‘Some Blue Morning’ est la première chanson du disque. Elle lui a donné son titre. Pour moi, ce morceau était l’introduction parfaite. Il annonce la couleur de l’album, son état d’esprit, son ambiance. » Un des morceaux du nouvel album s’intitule ‘The Wild Boar’. Au-delà de la musique, on se retrouve totalement imprégné par tes mots et l’histoire que tu racontes. En tant que musicien, tu te perçois d’abord comme un chanteur ou un conteur? Adrian Crowley : « En ce moment, je me sens bien dans la peau du chanteur. Mais ce sentiment est changeant. Là, par exemple, je viens de terminer la rédaction de quelques nouvelles. J’adore raconter des histoires. Cela s’entend de plus en plus dans ma musique. Une chanson comme ‘The Wild Boar’, c’est assez nouveau pour moi. Ici, j’essaie de concilier ma passion pour la littérature et mon amour pour la musique. C’est aussi une façon de sortir du cadre restrictif de la chanson. Juste après avoir terminé l’enregistrement du disque, j’ai continué à écrire. Je ne me suis plus arrêté. Là, je projette même de publier un roman… Le récit se déroule à Dublin où l’on suit les destins croisés de deux personnages que tout semble opposer... » L’année dernière, tu as publié un album hommage à l’œuvre de Daniel Johnston en compagnie du musicien Ecossais James Yorkston. C’est un projet de longue date? Adrian Crowley : « Il y six ans, je suis allé à Londres pour participer à la soirée de lancement de ‘The Devil and Daniel Johnston’, un documentaire retraçant le parcours artistique déjanté de l’artiste américain. Les organisateurs voulaient rassembler une communauté de musiciens autour de cette légende du rock. L’idée centrale, c’était de revisiter le répertoire de Daniel Johnston. Il y avait notamment Teenage Fanclub, Jason Pierce (Spiritualized), Howe Gelb ou Vic Chesnutt. Mon ami James Yorkston avait aussi été contacté. C’est lui qui m’a proposé de jouer en sa compagnie. Bien des années plus tard, j’ai eu envie d’enregistrer un album en duo avec James. Pour retrouver nos marques, on est reparti sur ces morceaux qu’on avait interprétés ensemble. On a pris tellement de plaisir à les rejouer qu’on est finalement resté là-dessus. C’est comme ça qu’on a sorti ce disque avec des chansons de Daniel Johnston sur Fence Records, le label de King Creosote. » Un disque : ‘Some Blue Morning’ (Chemikal Underground/Konkurrent) Suivez le guide : www.chemikal.co.uk/artists/adrian-crowley

on stage 05/02 AB (Bruxelles)

T e x t e : Fa b r i c e Va n o v e r b e r g

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Mouse On Mars

Incontournables (x 21). Derrière la formule se cache un duo toujours essentiel dans les musiques électroniques de notre temps, qui depuis sa fondation en 1993 a enfanté les classiques ‘Iaora Tahiti’ ou ‘Idiology’. Toujours au centre d’une galaxie aux étoiles aussi différentes que Mark E. Smith (rappelez-vous le trio Von Südenfed), Modeselektor, Atom TM ou A Hawk & A Hacksaw, Jan St. Werner et Andi Toma envoient au monde un double message – lisez album – où les collaborations foisonnent, même si certains parfums n’ont pas tous le même pouvoir de séduction.

20 ans + 1

Vingt-et-un ans de carrière, voilà qui compte dans le monde de la musique. Bon anniversaire, Mouse On Mars ! Jan St. Werner : « Merci beaucoup, vraiment. » Un sacré laps de temps où pas mal de choses ont changé. Dans quelle mesure les choses ont-elles évolué depuis vos débuts en 1993 ? JSW : « Bonne question ; Je suis en ce moment dans notre studio à Berlin (dans l’ancienne maison de la radio de la RDA, ndr) en train de répéter pour le festival ’21 Again’ que nous organisons pour fêter l’événement, faut que je réfléchisse… Ce qui n’a pas changé, je crois, c’est que nous avons conservé l’énergie de nos débuts. Les conditions dans lesquelles nous travaillons ont souvent été chaotiques et elles le sont toujours, mais en fin de compte, nous parvenons toujours au but que nous nous sommes fixé, enfin plus ou moins. » Et qu’est-ce qui est différent aujourd’hui ? JSW : « Le rôle de l’ordinateur, même si ça peut paraître une banalité. En studio, on peut faire tellement plus de trucs avec un ordi qu’il y a 21 ans. En fait, le groupe a vraiment grandi parallèlement à l’évolution de la technologie. A nos débuts, tout était encore analogique, c’était beaucoup plus bricolo et moins sophistiqué qu’aujourd’hui. Tout est devenu tellement plus simple maintenant quand on veut enregistrer et travailler ses morceaux, par exemple dans la maîtrise des rythmes ou l’ajout de séquences. Nous avons bien sûr utilisé des boîtes à rythmes et les ordis actuels offrent un sentiment d’émulation qui me plaît beaucoup. Il n’y a plus ce risque ou cette inertie, voire cette lenteur, qu’on pouvait ressentir à l’époque, quitte à être plus personnel. » Comment vous est venue l’idée de fêter votre vingt-etunième anniversaire avec la sortie d’un double album ? JSW : « On avait pensé d’abord à faire un truc pour notre vingtième anniversaire puis en réfléchissant, nous nous sommes dit que fêter les 20 ans du groupe avait quelque chose de trop convenu. C’est un âge bizarre pour un projet, nous avions peur que ça nous emmerde. En fait, nous n’avions pas vraiment d’idée précise et l’an dernier, nous avons fini par nous dire que le plan le plus sympa était de faire des collaborations et des featurings. Nous avions déjà des trucs avec Eric D Clark ou Laetitia Sadier (ex-Stereolab, ndr) et nous avons imaginé d’autres choses pour les gens avec qui nous aurions aimé collaborer. Nous avons commencé à trier nos archives et les trois ou quatre featurings que nous avions en stock sont devenus une vingtaine au final. » Qui a été le plus facile ou difficile à convaincre ? JSW : « Il n’a fallu convaincre personne en fait. Nous avions établi une liste de gens avec qui nous avions travaillé ou que nous connaissions bien, puis on s’est fait rendez-vous. A la fin, nous avions 23 personnes au compteur et chacun a réalisé son propre truc. » Personne n’a renoncé… JSW : (étonné) « Non, personne n’a déclaré forfait. Ah si, Mr Oizo, ou Monsieur Oizo (sic) je ne sais pas comment prononcer. Au départ, il était d’accord mais en cours de route, il ne voulait plus nous faire écouter la merde (sic) qu’il faisait à ce moment-là, ce

sont ses propres mots. J’espère qu’entretemps, il a retrouvé la forme. Un autre candidat était Luke Vibert que je connais depuis les débuts du groupe. Je l’avais eu au téléphone à l’époque, il était très sympa et comme nous ne voulions bosser qu’avec des gens que nous connaissons et/ou apprécions, il devait être de la partie. Hélas, ça ne s’est pas fait. » On trouve chez les participants des noms inattendus dans votre univers, notamment A Hawk & A Hacksaw et son folklore d’Europe centrale merveilleusement reconstitué. JSW : (rires) « Ah oui ! Nous connaissons Jeremy Barnes depuis que nous l’avons rencontré en Pologne. Depuis, on se revoit toujours avec beaucoup de plaisir, il nous a invité à un festival en Italie où il était programmateur. Quand nous lui avons dit que nous faisions un disque pour notre jubilé, il en a parlé à Balazs Unger (collaborateur de AH&AH sur l’album ‘Delivrance’, ndr) et en dix minutes, ils avaient l’idée du morceau qu’ils allaient jouer pour nous. Et puis, nous adorons sa musique, elle se marie très bien à ce que nous faisons. » On trouve même du cymbalum sur ce morceau, un instrument très peu utilisé en pop music. JSW : « Oui mais par exemple ici à Berlin, on voit plein de ces musiciens venus d’Europe centrale et c’est un retour aux sources de la musique qui nous plaît beaucoup. » En 2007, vous aviez collaboré avec Mark E. Smith de The Fall à un nouveau projet que vous aviez nommé Von Südenfed. C’est d’ailleurs lui et sa copine Eleni Poulou qui ouvrent le bal en vous souhaitant un joyeux anniversaire. Toutefois, ce n’est pas une chanson… JSW : « En fait, nous n’avons pas voulu faire des trucs que tout le monde attendait. Nous sommes super contents que ce soit Eleni qui donne le ton pour lancer notre fête d’anniversaire. Ça vaut autant si pas plus qu’une chanson. En novembre prochain, je serai à Manchester pour une installation sonore de grande ampleur, en tant qu’artiste solo cette fois, et je compte bien rencontrer Mark à cette occasion et qui sait ce qui peut bien arriver. » Cet anniversaire est également l’occasion pour Mouse On Mars d’organiser un festival de deux jours à Berlin avec plein de gens différents. J’imagine que vue l’ampleur de l’événement, vous ne répéterez pas l’expérience dans d’autre villes. JSW : « Non, c’est bien sûr impossible d’emmener sur la route une quarantaine de personnes venues d’univers aussi différents que les arts plastiques, la musique ou la vidéo. Mais je suis impatient d’y être avec tous les gens qui vont venir. Je ne vais pas te citer tout le monde mai il y aura un DJ-set de Siriusselektor, le projet de Siriusmo et Modeselektor, plein de gens vont collaborer pour l’occasion et ça sera super chouette. Des plasticiens viendront exposer les œuvres, des potes à nous vont proposer un menu spécial au resto du HAU (le centre culturel Hebbel am Ufer à Berlin-Mitte, ndr), une application pour téléphone sera proposée, des vendeurs de disques seront présents. Bref, tu comprendras aisément que ce sera un one-shot. » Un double CD : ‘21 Again’ (Monkeytown Records/News)


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T e x t e : A n n e - L i s e R e m a c l e

Il y a quelques années, surgissaient de ci de là dans notre discothèque de lumineux poissons, fascinants hybrides d’un Fishtank chapeauté par Konkurrent. Des rencontres-éclairs mais denses entre la

chèvre et le chou, ou siamois séparés à la naissance. Des pochettes surprises pour indie kids, ravis de voir frayer dans le même banc Low et Dirty Three ou Sparklehorse et Fennesz. Radian, méticuleux trio viennois et Howe Gelb*, impétueux jack-in-thebox de Tucson se passent quant à eux de tout cadre instauré pour plonger ensemble dans le grand bassin et copieusement vous asperger au passage. On tient là un fameux équipage, parfaitement capable de faire siens eaux limoneuses et fortunés tangages.

Radian verses

Howe Gelb

C’est le premier album de Radian en cinq ans, mais aussi le premier avec ce nouveau line-up. Vous souhaitiez marquer la transition avec un projet particulier ? Martin Siewert : « Nous n’avons pas vraiment cherché à marquer le coup. Les sessions avec Howe avaient été entamées il y a un certain temps déjà, avant même que je rejoigne le groupe et nous avions hâte de voir aboutir la collaboration. Dans l’intervalle, nous bossions par ailleurs sur un album de Radian à proprement parler, qui sortira en 2015. » Comment est-ce que cette envie commune a pris forme ? Howe Gelb : « C’est une question de nature et de tempêtes chanceuses. Nous avons été sur le même label (Thrill Jockey, ndlr) de nombreuses années et j’ai adoré leur groupe dès que je les ai entendus. » Martin Brandlmayr : « Une fois en studio, nous avons joué des morceaux, parfois par-dessus des esquisses que nous avions déjà préparées, parfois tout simplement selon ce qui surgissait au moment-même. Nous avions le droit de faire ce que nous voulions avec ce qu’Howe nous avait donné comme matériel. Nous avons disséqué, puis réassemblé ce squelette. Il y a un gros travail de montage, d’arrangements, de traitement. » Howe Gelb : « Je suis juste le chanteur, ils n’en ont pas, d’habitude. C’est un peu comme l’époque des big bands des années 40. Tout ce qu’ils font amène du relief. » C’était ardu de trouver le bon équilibre entre ce matériel brut et vos interventions ? M. B. : « Non, quand j’y repense, ça nous est venu assez naturellement. Ce qui nous a énormément intéressés dans ce disque, c’est de travailler avec des fragments créés dans l’instant, de maintenir les choses vivantes. Pas comme ces sessions où ce que tu as produit te paraît figé et te rend incapable de le réécouter. Howe ne joue jamais deux fois la même version, il garde toujours ses morceaux en évolution, ce qui s’apparente essentiellement à de l’improvisation tandis que ce que nous faisons d’habitude, c’est créer des constructions, et les exécuter de façon très stricte. Nous avions déjà un peu entamé cette façon de procéder avec notre disque précédent, en improvisant des parties, mais en les structurant ensuite. » La meilleure image qui me vienne à l’esprit en pensant à votre album, c’est celle d’un palimpseste mutuel… M. B. : « Oui, tout à fait ! Dans ce disque, il y a des morceaux très anciens d’Howe et d’autres plus récents, et toutes ces chansons sont passées par notre filtre, notre propre musique. » Est-ce que vous avez ressenti cet enregistrement comme une mise en danger excitante de votre univers, une façon d’évoluer sans filet ? H.G. : « J’ai toujours vécu les choses de cette façon ! » M. B. : « Nous avons volontairement choisi d’assembler ces contrastes. D’une certaine manière, c’est un défi de rassembler nos mondes, il y a des choses qui font de nous des opposés : nous sommes juste un groupe instrumental, Howe est un songwriter et interprète. Nous pensons beaucoup aux sons de façon très abstraite, et nous charpentons et performons nos pièces de façon très précise et lui, il aime une forme de liberté, il utilise les sonorités d’une façon qui n’est jamais complètement policée, il laisse la place aux maladresses. Nos différences mais aussi nos similarités rendent la combinaison enthousiasmante à créer. Si la cohabitation avait été trop évidente, ça n’aurait créé aucune tension intéressante. » H.G. : « Un album n’est jamais une entité complète. C’est un aperçu. Ça nous laisse deviner la potentialité de tempêtes. Mais si tu me demandes ce que je pense du résultat, eh bien oui, je suis totalement titillé. » L’expression ‘Constant Pitch and Sway’ qui est le titre d’un des morceaux, décrit bien cet état de fluctuation entre les pôles…C’était la toute première fois que vous intégriez la voix à vos albums. Insuffler un tel élément, qu’est-ce que ça provoque comme changements? M. B. : « C’est une différence fondamentale ! Ça fait intervenir cette toute nouvelle couche que sont les paroles et ça crée un impact évident sur ce qui se produit de façon sonore. Je dois avouer que j’ai vraiment adoré penser à ce mélange entre ce qui est raconté et la musique, c’était une tout nouvelle perspective qui s’ouvrait à nous. » J’ai aussi l’impression que ça a donné une direction peut-être plus chaleureuse à vos sonorités… une certaine importance donnée à la section rythmique, notamment. M. B. : « C’est un processus qui s’est progressivement installé ces dernières années. Quand nous avons débuté avec ‘Tg 11’, nous étions vraiment versés dans l’abstraction. Quand tu compares ‘Chimeric’ ou ‘Juxtaposition’ aux albums précédents, tu constates que nous avons intégré beaucoup plus d’instruments acoustiques, des guitares, des percussions que de synthés. Ce qu’Howe Gelb nous a apporté a forcément contribué à accentuer ce côté organique, ce pouls vibrant. Tu peux entendre l’ampli, la pièce, et sa voix et ça crée une atmosphère. » En parlant de sons organiques, c’était plutôt drôle et surprenant d’entendre ton bébé en arrière-plan d’un morceau…comment avez-vous décidé de l’intégrer à ‘…And Back’ ?

Avis de tempête

M. B. : « (rires) C’est arrivé parce je voulais essayer quelque chose de différent pour ce morceau. J’enregistre souvent juste des esquisses pour voir simplement si ça fonctionne. Matilda était juste à côté de moi, et chacun de mes mouvements sur la batterie créait chez elle une sorte d’inconfort ou de surprise qu’elle ne pouvait s’empêcher d’exprimer avec ces bruits…comme cette partie de batterie sur laquelle elle apparaissait sonnait vraiment bien, on a décidé de la garder telle quelle. Et puis ça fonctionne aussi joliment avec le sens des titres : ‘From Birth to Mortician’, ‘…And Back’. » ‘Return to Picacho Peak’ est peut-être la piste qui contient le plus l’essence d’Howe Gelb telle que nous la connaissons d’habitude. On sent que vous y intervenez comme les arêtes d’un paysage déjà détaillé… M. S. : « Ce morceau est un cas un peu différent. À l’origine, c’était une pure performance solo d’Howe. Il nous a envoyé une prise de cette magnifique chanson jouée au piano, capturée de façon assez lo-fi avec son ordinateur, un jour de tournée. Le son était donc vraiment brut, très particulier. Nous sommes intervenus de deux façons : d’abord nous avons envoyé l’enregistrement sur nos instruments via transducteur puis l’avons réenregistré. Ensuite nous avons monté le résultat avec quelques notes pas trop invasives de percussions, de la guitare acoustique et la ligne de basse de John. L’assemblage était très différent pour ‘Saturated’, par exemple : là on avait un groove initial, et Howe a chanté par-dessus. » C’était plutôt audacieux et étonnant d’entendre le disque s’achever par le standard d’Henry Mancini, ‘Moon River’, même si je sais qu’Howe Gelb reprend parfois le morceau en concert, notamment récemment à Bruxelles, avec Françoiz Breut… M. S. : « C’est quelque chose qui est juste arrivé. Il a fait cette performance en studio qu’on aimait tellement qu’on souhaitait la garder. Sur cette pièce, on a juste mixé sa voix avec le chœur de Radian, puis ajouté un peu d’échos noisy et de slides. » H.G. : « Je ne fixe jamais complètement ce morceau. Je crois qu’il ne m’est jamais arrivé de jouer les accords corrects. Mais d’une certaine façon, ‘Moon River’ m’aime bien, elle me colle aux basques, jusque dans les lieux les plus dingues. » (*ndlr : les réponses d’Howe Gelb ont été délivrées par courriel, celles de Radian par téléphone, sans rebondissement possible entre les intervenants.)

‘Radian verses Howe Gelb’ Radian Releases + Trost/Dense Tu t’attendais peut-être à de l’americana des plaines chatouillée de loops electronica mignonnets mais tu vas te salir les mains, c’est certain. Ce n’est pas du miel des montagnes qui suintera des pores, plutôt une solution dissonante de mécanicien, microbilles abrasives pour peaux perméables aux expériences, réceptives à toutes façons sifflantes d’inverser la vapeur. Si sur ce mannequin insaisissable d’Arizona, ce feu crépitant sans répit sous la nappe, Radian s’évertue à tailler des costumes de désaxés, raccourcissant sauvagement les côtés, éclaboussant de jazz les manches, et laissant entrevoir des chaussettes dépareillées, les articulations fonctionnent pourtant au poil près, les microsignaux finissent immanquablement par faire sens, laissant parfois même prospérer des pans entiers de mélodies (‘I’m Going In’, et ce final à l’attente toute cinématographique). Querelleuse transition du berceau au trépas, ‘From Birth to Mortician’ n’agresse jamais tant les esgourdes que pour nous confronter à la régularité finalement métronomique de l’existence, parfois entrecoupée de ruptures. Au clair d’une fascinante ‘Moon River’ aux spasmes d’ogre, il y a dans ces neufs pistes de quoi accueillir les confessions d’ermites déchus, interloquer les bambins, et baptiser d’un vin âpre les plus tremblantes embarcations. (alr) Suivez le guide : http://www.radian.at/ | http://howegelb.com/


Earteam Baby Fire

The Budos Band

‘The Red Robe’

‘Burnt Offering’

Off/CODS

Insolite sensation que celle de l’écoute de ce disque qui vous replonge dans les années 80 dès ses premiers instants. Une voix s’abîme, s’enroule autour de lambeaux de guitares acérées et des plaintes d’un theremin, ponctuées par rythmes accablants et torses. On perçoit assez vite la désespérance qui se dégage des petits textes qui fondent ces chansons. Il est question de moisissure, de vêtements tachés, de cicatrices et d’un froid intense qui vous fige les os. Dominique Van Cappellen-Waldock – aka Diabolita – les écrit et les compose et s’adjoint les services d’un batteur pour leur donner corps. Elle convie également des membres du combo punk britannique historique Crass pour des contributions vocales remarquées et la violoniste belge Cécile Gonay (Seesayle). Il serait facile de labelliser Baby Fire sous l’étiquette gothique ou post-gothique et de renvoyer à Siouxie and The Banshees pour les influences. Pourtant, une dimension additionnelle prévaut sur le genre. Godspeed You! Black Emperor ne s’y sont pas trompés puisqu’ils lui ont demandé il y a deux ans d’assurer leur première partie. C’est là un gage de crédibilité appréciable. (et)

OUT NOW Julian Bahula ‘Spirit Of Malombo’ Strut

Sur ‘Hleziphi’, parfois, on pige un mot : zoulou. Et l’on aimerait en comprendre davantage : ces enregistrements datant de 1966 à 1984 étaient pour la plupart, il parait, porteurs de messages politiques – la bio écrit que cette double compile est « for fans of Township jive, Nelson Mandela, Story of Apartheid, South African Jazz ». Pourtant, ce jazz est quelque chose de très léger, aérien, avec beaucoup de flûtes, parfois quelques voix traditionnelles, pas du tout un machin à priori velléitaire, mais plutôt un truc à la Yusef Lateef quand il reprend Satie, un bazar pour le thé et les madeleines. Ou pour faire l’amour. Puisque de toute façon, il parait, war is over. Pour devoir de mémoire donc, ce Bahula, dès 1971, aurait fait un tour clandestin d’Afrique du Sud avec une troupe de théâtre pour promouvoir la conscience black avant de prendre le chemin de l’Europe et d’organiser, en 1983, le tout premier concert de soutien à Nelson Mandela en Angleterre (entre parenthèses, la même année que ‘Free Nelson Mandela’ des Specials). On retrouve donc ici compilés ses principaux groupes : Malombo Jazz Makers, Jabula et Julian Bahula’s Jazz Afrika. Tout se ressemble un peu mais ‘Bird Meets Elephant’ avec ces congas hypnotiques (au casque, surtout) et sa guitare électrisée, lo-fi par la force des choses, en est peut-être le plus bel exemple. (lg)

Banks ‘Goddess’

Daptone Records

La pochette est absolument hideuse et, à vrai dire, à moins de connaître les trois disques précédents du groupe, il est impossible de miser la moindre rondelle de saucisson là-dessus : on dirait le pire visuel du pire cover band du pire groupe de heavy metal au monde, ceux dont les guitares crachent du feu et des têtes de mort. Mais, heureusement, en tout petit, il y a la mappemonde Daptone, promesse des plus belles circumnavigations. Et l’on voyage loin : ce quatrième album du combo new-yorkais – qui peut contenir jusqu’à douze membres autour du fondateur Tommy Brenneck – est une tuerie colossale. Ces dix instrumentaux, qu’on attendait depuis plus de quatre ans, envoient les cuivres comme jamais. Le groove est titanesque, épique même, parfois (‘Aphasia’, ses guitares balancées au front, ‘Tomahawk’, missile de croisière en fusion). On est, encore une fois, quelque part entre le Menahan Street Band – l’autre immense groupe de Brenneck –, l’éthiojazz le plus remonté (‘Shattered Winds’) et la bande originale de Rocky revisitée par un groupe de funk psychédélique, limite prog. ‘Turn And Burn’, en clôture, est une véritable apothéose. Mais la meilleure nouvelle là-dedans, c’est encore le batteur, Brian Profilio, qui l’apporte : « nous n’avons pas complètement rempli notre mission, il reste d’autres frontières soniques à explorer, nous avons encore très faim ». Bordel, on salive déjà. (lg)

enfin le monde réel avec un disque un brin superficiel. C’est que la nouvelle égérie du R’n’B modulaire tombe mal : Lorde et FKA Twigs viennent juste de passer par ici. Moins efficace que la première, plus conventionnelle que la seconde, la chanteuse californienne souffre forcément des comparaisons. Surtout, à force de chercher de nouveaux sons et défier la perfection, elle opère une anesthésie générale, aseptisant sa musique sur la banquise d’une soul glaciale et sans âme. Conçus sur-mesure par l’ingénieux Totally Enormous Extinct Dinosaurs, les beats épousent ici la voix de la diva dans un décorum stérilisé : un cérémonial digne d’un mariage blanc dans un hangar désaffecté d’Hollywood. À l’écoute de ‘Goddess’, on a souvent l’impression que Banks se caresse le nombril devant son miroir. La belle se mate et s’écoute beaucoup chanter. Mais ça ne nous enchante pas. Du tout. (na)

Bonnie ‘Prince’ Billy ‘Singer’s Grave – A Sea Of Tongues’ Domino/V2

Will Oldham ne se retourne plus. Terminé. Sans discontinuer, le troubadour du Kentuky poursuit son périple sur les contreforts de la musique country. Guitare acoustique, banjo et pédales steel en action, l’artiste publie un nouvel album gorgé de chœurs gospel, de violons et d’idées bucoliques piochées sur des routes bordées de cactus. Beau disque, ‘Singer’s Grave – A Sea Of Tongues’ peine pourtant à trouver sa place sur la platine… La faute aux purs moments de bonheur gravés dans nos mémoires par Bonnie ‘Prince’ Billy (‘I Sea A Darkness’, ‘Master And Everyone’) et son penchant – de plus en plus incliné – pour une surproduction effrénée. Assez égal dans l’excellence, le bonhomme abuse ainsi de ses bonnes formules, marquant l’histoire de la musique comme Arjen Robben empile les buts au foot : systématiquement, il part de son aile droite, pénètre dans l’axe et décoche un tir du gauche dans les filets. Bien qu’efficace et techniquement remarquable, la pratique atténue les passions à force d’être répétée comme un mantra… (na)

Catfish And The Bottlemen ‘The Balcony’

Har verst/Universal

Communion/Caroline/Universal

En croisière virtuelle sur le flux de la hype depuis un moment, Jillian Banks accoste

Les petits jeunes de Catfish And The Bottlemen en veulent : labeur, radios, tour-

nées. Infatigables, ils cherchent la présence maximale, veulent être entendus et on ne peut leur en vouloir. L’abnégation est toujours récompensée et la bande de Llandudno est bien partie pour devenir la nouvelle sensation rock, comme le prouve des concerts sold out. Leur musique mérite-t-elle une telle attention ? C’est un autre problème. Rock on ne peut plus consensuel, daté mais pas dans le bon sens du terme (on se croirait revenu dix ans en arrière, quand cartonnaient les Kaiser Chiefs), Catfish And The Bottlemen se la jouent Arctic Monkeys punkounets, fuck-this, fuckthat, enchaînent des riffs carrés et sans âme, Feeder en mode kikoo-lol qui joueraient encore à touche-pipi en se prenant pour Foo Fighters avec leur gentil garage de beau-fils idéaux. Et ce n’est pas leurs banales histoires de cul, aux paroles affligeantes, qui va faire fuir les belles-mères potentielles. Où sont les Filthy Boy quand on a besoin d’eux ? (ab)

Chancha Via Circuito ‘Amansara’ Crammed Discs

Rendez-vous avec le soleil, ode aux nuits tropicales, la musique de Chancha Via Circuito est l’œuvre du producteur argentin Pedro Canale. La main posée sur son laptop, l’artiste explore les mythes et légendes de la Cordillère des Andes sans oublier de s’offrir quelques détours par les rythmes brésiliens et le folklore paraguayen. Inconnu chez nous, Chancha Via Circuito s’est construit un son en Amérique latine et une réputation à la télévision: dans la série ‘Breaking Bad’, l’anti-héros Walter White fonce ainsi dans le désert pour y brûler ses millions sur une bande-son pensée par le garçon. De retour avec un troisième album baptisé ‘Amansara’, l’homme de Buenos Aires distille ses beats à travers une jungle de sonorités traditionnelles. Jolis hymnes chaloupés brodés à la harpe (‘Sueno en Paraguay’) ou electronica gonflée à la flûte de Pan (‘Coplita’) côtoient ici quelques instants gênants, à proscrire de toute urgence : l’étreinte lounge exercée par ‘Jardines’ est une descente dans les enfers de Claude Challe, une infraction en flagrant délit dans l’arrière boutique des compilations ‘Buddha Bar’. Heureusement, ‘Amansara’ est assez paradisiaque dans son ensemble. On y trouve même de purs instants de magie, comme la ritournelle de ‘Sauce’ qui ricoche encore dans notre bulbe rachidien comme un coup monté par

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Four Tet en plein cœur de la pampa. Soit un beau petit disque. Exotique et électronique. (na)

Chapelier Fou ‘Deltas’ Ici d’Ailleurs/Differ-Ant

Avec la régularité d’une horloge à rouages malicieux et curieusement dentés, Louis Warynski – définitivement plus apprenti sorcier que Chapelier Toqué – aligne sur les étagères de son officine jadis parfois fréquentée par Tiersen des flacons inédits d’où s’échappe tantôt des effluves de ‘Pluisme’, electronica ludique à la Four Tet, tantôt des babouchkas trempant leurs gambettes hip hop dans du bubble ‘Tea Tea Tea’ ultra-whizz’, tantôt le faussement baraqué puis tendre piaf de ‘Pentogan 3.14’. À son goût pour les loops hypnotiques et un violon trituré avec affection, vient s’ajouter dans ces ‘Deltas’ inspirés un sens renouvelé des isthmes, des connexions ultra-fines et des glissades aquatiques, à l’image de cette seconde moitié de ‘La Guerre des Nombres’ où pourraient ondoyer librement autant Colleen et ses boîtes à musique que le Para One de ‘Naissances des Pieuvres’. Apparaît alors le maître des sabliers, empruntant le larynx de Gérald Kurian (This is the hello monster!) pour mieux nous chatouiller les lunules, mieux faire valser les cloches de ‘i_o’, tout en chassés-croisés. Échappée du tableau d’où elle filait des ‘Sueurs Froides’ à cette pauvre Madeleine, c’est enfin l’heure de ‘Carlotta Valdès’, l’heure de la valse saccadée des dernières fois. (alr)

Leonard Cohen ‘Popular Problems’ Columbia/Sony

Peut-on dire du mal de Leonard Cohen ? Le montréalais semble en effet protégé pour l’éternité de toute forme de critique radicale par son aura de légende vivante. Peutêtre aussi parce qu’à un âge où il serait en droit de prétendre à une retraite bien méritée, l’octogénaire est encore obligé de repartir au charbon pour regarnir son compte en banque. Sur ce nouvel opus, Léonard fait plus que jamais dans le Cohen, déclinant ses thèmes favoris (la mort, les femmes, la guerre, la spiritualité) accompagné de ses éternels chœurs liturgiques, de son clavier Casio, de son Hammond ou d’un violon discret. Contrairement à ‘Old Ideas’ sorti il y a deux ans, ‘Popular Problems’ n’est pourtant pas un disque lugubre. C’est même un album qui manie férocement l’humour noir et dont la poésie - psalmodiée comme toujours avec une sensualité caverneuse - reste régulièrement bouleversante. Mais, osonsle, ce ‘Popular Problems’ est surtout un disque ennuyeux (euphémisme) dont la lenteur assumée est paradoxalement la seule marque d’audace en même temps que le principal défaut. Et si on ne peut décemment pas demander à un homme de 80 ans de se renouveler et de réappuyer sur le champignon, il reste au final une persistante impression de pompe à vide émotionnelle, moins laxative que lénifiante. (gle)

Alexia Coley ‘Keep The Faith’ Jalapeno Records/V2

Nouvelle tête de série d’un revival soul qui commence tout doucement à sentir le ragondin crevé, Alexia Coley est l’élue de la


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Earteam

BBC. Propulsée sur les ondes radio et désignée pour courir les festivals d’été sous le dossard de la regrettée Amy Winehouse, la jeune Londonienne étire sa voix légèrement écorchée dans des robes sixties taillées à la gloire d’Aretha Franklin, Etta James ou Mavis Stapples. Clin d’œil rétro saupoudré de quelques réussites (‘Drive Me Wild’, ‘Something’s Going Down’), l’album ‘Keep The Faith’ est un témoignage sympathique, mais totalement anecdotique au regard de la grande histoire afro-américaine. (na)

Kris Dane ‘Rose Of Jericho’ Pias

Kris Dane ne sera jamais Nick Drake, n’aura jamais eu l’occasion de flirter avec la Françoise Hardy des années Vogue mais aime entretenir de temps en temps ce rêve à cinq feuilles (de la fin – ‘Five Leaves Left’, pense à te racheter un paquet) qu’il a les doigts d’un songwriter angélique venu au monde quarante-cinq piges trop tard. Et il ne faudrait pas (trop) le réveiller : dans le genre, il s’en sort bien. Très bien même. Et pour tout dire, au moins autant que le Bony King Of Nowhere quand il se pique d’être Leonard Cohen au fond d’une cabane à Mirwart, mon beau Mirwart. ‘Golden Rain’, ‘True Desire’ et la grande majorité des titres dégoulinent ainsi d’arrangements hyper classes, de cordes chiadées et d’une réelle ambition folk, « je veux écrire des morceaux qui donnent à d’autres l’envie d’en faire des reprises ». Comme il le fait parfaitement avec ‘The Partisan’. Un jour peut-être, donc, dans vingt ans, quelqu’un lui reprendra ‘Sweet On You’ – presque du Wovenhand – et tout le monde alors aura oublié ces deux, trois morceaux moins inspirés. Du très beau travail. (lg)

The Datsuns ‘Deep Sleep’ V2

‘Deep Sleep’ évoque d’entrée de jeu le héros solitaire s’éloignant au soleil couchant sur un speeder bike, tandis que les lunes de Trafalmare se lèvent, plongeant Naändu et ses anneaux de crystal dans les ténèbres. L’influence s-f déborde du dernier Datsuns pour s’afficher en couverture, sous la plume immortelle de Caza. On navigue en territoire connu : Blue Öyster Cult en tête, les Néo-Zélandais redécorent leur retro hard rock des couleurs chatoyantes et baveuses de la toute fin des années 70, quand s’éveillaient à peine des nouveaux venus appelés Iron Maiden. Et il faut bien l’avouer : ça leur va comme un gant. Le scope est un peu plus étriqué, moins FM, leur son ne s’étend plus sur les bords, mais vers l’intérieur comme aspiré dans un trou de ver ; leur allégeance au piqué d’époque, d’une précision dingue, un peu geek, donne une patine fuzz incroyable aux guitares, moins amples qu’auparavant, un truc un peu sec, poussiéreux, comme le sable entre les bielles d’une fusée monoplace ; autrement dit, leur son gagne dans ce qu’il a perdu. Par contamination, le songwriting décolle pour la stratosphère, accouchant de toutes les promesses de ‘Death Rattle Boogie’ (‘Claw Machine’, sabbatique ; ‘Creature Of the Week’, stellaire). Incroyable comme la nostalgia peut soudainement donner des ailes, aider à la maturité. A l’instar du dernier Ty Segall, The Datsuns accouche d’une pépite en mémoire du passé, une constellation d’étoiles toutes plus scintillantes les unes que les autres. De loin leur meilleur album. (ab)

Flying Lotus ‘You’re Dead !’ Warp

« Quiet times have come and gone ». Processeur réinitialisé par Ordonnateur Central. Effacement total des disques. Mémoire vive erre en boucle : limbes de synthèse, landes ovales à pertes de vue dans circuits intégrés. Ai longuement vagabondé avant d’arriver devant Porte Logique. Frontispice frappé des lettres DIE. Ai passé le seuil rectangulaire incrusté de diodes. Éclatement. Transistors OFF. ---- Noir absolu. Quelque chose s’est cassé pour laisser se déployer à la place une grille cylindrique sans début ni fin. Ode à la cessation d’activité sous carillons espacés. Vous êtes mort. Bel et bien séparé du monde. Une césure franche, sans brutalité. La sensation est plaisante. Comme un bain chaud qui mêlerait mercure et lavande. Exploration acide des doux recoins post-mortem en bonne compagnie : Herbie Hancock et Kendrick Lamar vous tiennent par la main. Sous le mandala qui lui sert de masque, le démiurge Steve Ellison jauge votre possible renaissance. Son alter ego Captain Murphy joue les Charon de sa voix fluette, tendant une main d’obsidienne à votre égard. Libération par l’audition : tu veux ou tu veux pas ? Flying Lotus donne à l’au-delà les atours mutagènes d’un Bardo Thödol acid-jazz. L’expérience est telle qu’elle condamne Jagga Jazzist et consors au plancher des vaches. Ellison, lui, vise la stratosphère et la pleine conscience musicale avec une fluidité et une concision exemplaire. Une putain d’expérience, à la fois brève et intense, exigeante et organique. A l’heure du réveil, il vous sera difficile de quitter le confort de la mort. (ab)

Death From Above 1979 ‘The Physical World’ Last Gang Records/Caroline/Universal

Qui aurait cru au retour de Death From Above 1979 ? Auteur d’un seul long format, ‘You’re a Woman, I’m a Machine’ sorti il y a déjà dix ans, le duo se sépare deux ans plus tard, soi-disant pour cause de triangle amoureux. Alors qu’on n’attendait plus leur rabibochage, ils sortent (et envoient) du bois avec un ‘The Physical World’ illustré par deux sombres pachydermes. Dix ans, c’est long. Qu’est-ce qui a changé concrètement ? Pas grand chose. Toujours le même steak sauce faisan, le même gros vrombissement gras du bide qui déplaira sûrement aux détracteurs du Plan Wathelet. Une véritable patrouille des éléphants qui nous fait dire que Death From Above 1979 reste et restera expert dans la science du riff bien couillu. Avec, bizarrement, un visage parfois un peu moins méchant, peut-être même plus adolescent que par le passé. Comme sur ‘White Is Red’ qui laisserait presque entrevoir une part de féminité, voire une passion secrète pour Matthew Bellamy. Entre coulée de lave et coulée de bave, donc. (am)

Delta Spirit ‘Into The Wide’ Dualtone/News

Dry The River ‘Alarms In The Heart’ Transgressive Records/Pias

Au rayon mélodies gonflées à la créatine et refrains grandiloquents, on voyage avec un terrible mal de tête entre l’Amérique de Delta Spirit et l’Angleterre de Dry The River. Originaire de San Diego, mais relocalisé à Brooklyn pour les besoins de la production, le premier cité grave un quatrième album de rock voué aux bouffeurs de popcorn et autres consommateurs de concerts en stade. Quelque part entre Coldplay et The Killers, Delta Spirit nous sert ‘Into The Wide’ : douze baies empoisonnées à écarter de la platine en toutes circonstances. Plus proche de nous géographiquement, mais tout aussi mauvais musicalement, Dry The River assèche les promesses de ses débuts avec un deuxième album en forme de medley : le pire d’Elbow côtoie ici le pire de U2 et la banalité de Mumford & Sons. Déjà très forts dans le mauvais, les Londoniens aggravent encore leur cas en s’essayant à quelques parodies de « Jeff Buckey pour les

nuls ». ‘Alarms in the Heart’ enferme même les plus vilains arrangements de cordes de l’histoire de Valgeir Sigurðsson (Sigur Ros, Björk, Ben Frost, Kronos Quartet). Un sacré combo. (na)

Deptford Goth ‘Songs’ 37 Adventures/COOP/Pias

Woolhouse porte bien son nom. Sa musique, que l’on avait découverte et appréciée sur ‘Life After Defo’, est une chrysalide duveteuse et délicate où se déplie précautionneusement son hôte, mutant vulnérable au monde du dehors. C’était un disque de la fin, un dubstep intimiste et déchiré qui vous susurrait des mots à vous pelotonner sous des bombes muettes. Sorti de la nymphe, que reste-t-il alors de Deptford Goth ? La transformation est ténue, légère, à peine perceptible. Le songwriting s’est précisé : ‘Relics’, ‘We Symbolise’ et ‘Near To A River’ sont des flèches en plein cœur ; ‘Songs’, comme son nom l’indique, gagne en acuité. Revers de la médaille : il laisse en chemin le déroulement hésitant, non prémédité, de ‘Life After Defo’. Délicat détricotage, le premier album n’appelait aucune prolongation. Son insondable et chaleureuse tristesse ne devait, ne pouvait, jouer aux rappels. De confident qu’il était, Woolhouse perd un peu de sa superbe : à répéter sa délicate confession, on le suspecte d’affectation. Comme un ami dont on apprend soudain qu’il distribue ses secrets à d’autre que nous. Si cela un peu fait mal, c’est bien parce qu’il nous est cher. (ab)

The Dø ‘Shake Shook Shaken’ Cinq 7/Wagram/Pias

« Do you really want to go back in time ? » : cette question en guise d’avertissement chantée par Olivia Merilahti en prélude de ‘Miracles (Back In Time)’ résume assez bien le propos d’un disque à l’esthétique rétro-futuriste complètement assumée. Et même si on ne distingue pas vraiment si ce sont les eighties qui accouchent d’un disque à retardement (‘Trustful Hands’ plagiat décomplexé du ‘Super Trouper’ d’ABBA) ou les années 2040 qui engendrent un sommet d’anticipation, ce ‘Shake Shook Shaken’ voit à tous les coups le duo franco-finlandais s’essayer à l’efficacité ravageuse. Pour s’engouffrer dans cette faille spatio-temporelle,

le binôme n’a pas hésité à déconstruire ses recettes en remisant à la cave la plupart de ses instruments au profit des laptops et des claviers à paillettes. Touchés par cette forme d’immédiateté et de grâce mélodique dont le duo à réussi à conquérir le précieux secret, la plupart des titres possèdent une infinie capacité à s’insinuer dans le cortex. Entre harmonies à tiroir et trouvailles rythmiques, la voix caméléon et élastique de Merilahti fait le reste en s’adaptant à tous les reliefs et toutes les températures, de la froideur prude à l’incandescence sexy. Sans rien inventer, The Dø recycle donc avec intelligence le corpus de trente ans de musique électro et se positionne - qui sait - comme les Elli et Jacno du 21ème siècle. (gle)

Dorian Concept ’Joined Ends’ Ninja Tune/Pias

Passé très rapidement du stade de musicien en chambre (à coucher) à l’affiche du prestigieux Royal Albert Hall, Dorian Concept a rangé au vestiaire son vieux MicroKorg, il a cédé le terrain à un tout aussi traditionnel Wurlitzer, augmenté d’une poignée de synthés analogiques. Tout en conservant un aspect leftfield, il est élégamment marié à une subtile souplesse instrumentale et vocale, ‘Joined Ends’ inclut bon nombre de réjouissantes surprises à son programme, riche de douze nouveaux chapitres. Si l’introductif ’The Sky Oppposite’ et son suivant ‘Ann River, Mn’ voguent au gré de voiles frappées des vents d’Animal Collective et de Plaid, la suite range au placard tout écho technoïde. Si la nouvelle ne surprendra nullement le fan de la première heure, qui attendait depuis 2009 un successeur à ‘When Planets Explode’, nous nous réjouissons chez RifRaf de l’audace du musicien autrichien en son cru 2014. Minimaliste sans tomber dans le vide monochromatique, tout en puisant du côté de The Album Leaf des références où la pop s’esquisse en bribes vocales délicates et parfumées, l’exercice est d’autant plus remarquable qu’hormis une ou deux lon/langueurs, il ne donne guère l’impression du durer ses 45 minutes. (fv)

Quentin Dujardin ‘Le Silence Des Saisons‘ Agua music

Sautons à pieds joints dans un poncif de la chronique musicale et affirmons-le sans complexe : Quentin Dujardin est un artiste inclassable. N’en déplaise à iTunes qui l’étiquette sans vergogne « New Age », soit l’équivalent d’un véritable baiser de la mort. L’univers et la matière sonores du guitariste dinantais sont pourtant bien trop vastes et exigeants pour qu’un courant musical ne leur impose ses codes. Véritable orfèvre de la composition et de la six cordes, Quentin Dujardin n’est dans l’air du temps que parce qu’il transgresse les frontières stylistiques. Fusion ? Certainement. Mais confusion, certainement pas. En équilibre entre musiques populaires et savantes, il évolue sur le fil ténu qui relie la world music, le jazz, le classique ou la musique de film. Il brode des canevas aux contours variés et surprenants, exploitant avec subtilité et talent les richesses des conventions guitaristiques. Malgré l’hétérogénéité des sources et des ambiances dont s’abreuvent les douze pièces, ce ‘Silence Des Saisons’ est un récit que l’on n’interrompt pas et qui s’écoute d’une seule traite, transporté par sa profonde cohérence et illuminé par son indicible beauté. Par leur sobriété féconde et l’épure des arrangements, les morceaux déroulent alors leur délicatesse vivifiante


HIPHOP40

SUN 16.11

TUE 11.11

mON 17.11

Screening:

BIG FUN IN THE BIG TOWN WEd 12.11

Chuck ‘Koor’ Hargrove Lecture: ‘Graffiti, the first element of hip hop’

Courtney Barnett + Money For Rope Submotion Orchestra TUE 18.11

Sam Amidon + The Murphy Beds WEd 19.11

dans dans Album Presentation + Ela Stiles

WEd 12.11

Starflam

THU 20.11

Ought + Viet Cong

THU 13.11

Battle Of The Belgians

THU 20.11

feat. Brihang, Convok, Diamantairs (Eigen Makelij), L’Or Du Commun, Uberdope & Tar One

Bonnie ‘Prince’ Billy & The Cairo Gang + Xylouris White

THU 13.11

FRI 21.11

Lecture: ‘How hiphop affected my life’

Ways Over Water Tour 2014

FRI 14.11

SAT 22.11

Lecture: ‘ TopNotch’

Trans Am + Go March

FRI 14.11

SAT 29.11

Gilles Peterson Kees de Koning Zulu Nation celebrates 40 years of HipHop Feat. Dj Afrika Bambaataa

SAT 15.11

dJ Afrika Bambaataa Lecture: ‘The Godfather Of Hip Hop Culture’

SAT 15.11

mos def Aka Yasiin Bey Black On Both Sides ‘15th anniversary’

Fritz Kalkbrenner AB & Beursschouwburg

Iceage SAT 29.11 ABClubcircuit - AB @ N9:

John K. Samson + Sir Simon Battle SUN 30.11 ABClubcircuit - N9 @ Ab:

Pura Vida mON 01.12

Ólöf Arnalds mON 01.12

THU 06.11 Coca-Cola Sessions:

Condor Gruppe & Future Old People Are Wizards (Faux Paw) THU 06.11

Little dragon + NAO WEd 03.12 ABClubcircuit - AB @ KultuurKaffee:

Jett Rebel

Opeth + Alcest

THU 04.12

SUN 09.11

Pelican Fly Label Night

ABClubcircuit - AB @ Recyclart

Lucius + Lapland TUE 11.11

Eagulls + Bad Breeding TUE 11.11

SOLd OUT

Rise Against Special Guest: Pennywise + Emily’s Army

WEd 12.11

SOLd OUT

Glass Animals SAT 15.11

Phox

35 years of aB! CHECK OUT OUR ANNIVERSARY PROGRAm ON WWW.ABCONCERTS.BE

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DAAN be (solo) • sold out GET YOUR GUN dk SONDRE LERCHE no + JESSE MARCHANT ca FOXYGEN us + HALEY BONAR us DAAN be (solo) CHILDHOOD gb DAAN be (solo) KADEBOSTANY ch + THE BLANK AGAINS be THE ASTEROIDS GALAXY TOUR dk DJ DOLORES «BANDA SONORA» br

10.11 11.11 12.11 12.11 12.11 13.11 14.11 14.11 15.11 15.11 15.11 16.11 17.11 17.11 18.11 18.11 19.11

BANKS us CHET FAKER au • sold out THE ORWELLS us + DZ DEATHRAYS au WILDBIRDS & PEACEDRUMS se BAXTER DURY gb MARKÉTA IRGLOVÁ CZ + ROSI GOLAN il ZOLA JESUS us BONAPARTE de + TIM FITE us KLAXONS gb + FENECH SOLER gb • sold out THE TING TINGS gb NEW BUILD gb + TECHNOLOGY & TEAMWORK gb ANDY BURROWS gb + TIM WHEELER gb BIRDPEN gb + BEAUTIFUL BADNESS be • coprod. Intersection ADULT JAZZ gb + FLOWERS gb • dans le cadre d’Autumn Falls MINA TINDLE fr GREYLAG us LE PEUPLE DE L’HERBE fr + OYSTER NODE be

dans le cadre du Skoda Jazz Festival

CONCERTS

SOON AT

NOVEMBRE -DECEMBRE 2014

SOON AT

01.11 01.11 02.11 03.11 04.11 04.11 05.11 06.11 08.11 09.11

dans le cadre du Skoda Jazz Festival

19.11 JOY be release party 20.11 PARQUET COURTS us + PC WORSHIP us dans le cadre d’Autumn Falls

20.11 BENJAMIN BOOKER us + SHOESHINE be 21.11 ODIEU ET LE FEU be 21.11 FREAKSVILLE MEETS HOT PUMA : BENJAMIN SCHOOS be HUGO fr - GOLDENBOY be 22.11 ARS MUSICA 2014 : STÉPHANE GINSBURGH be• coprod. Ars Musica 22.11 ARS MUSICA 2014 : EVAN ZIPORYN us • coprod. Ars Musica 22.11 ARS MUSICA 2014 : NUIT DU QUATUOR • coprod. Ars Musica 23.11 SHANTEL & BUCOVINA CLUB ORKESTAR de 24.11 MIGHTY OAKS de + CHARLIE CUNNINGHAM gb 25.11 BOY & BEAR au + DANCING YEARS gb 25.11 NICK MULVEY gb + EAVES gb 26.11 SARAH CARLIER be cd release • coprod. Ubu 27.11 WARPAINT us + THE GARDEN us• coprod. Live Nation 27.11 JOEY BADA$$ us + WALDO us 27.11 LUCAS SANTTANA br 28.11 JAMIE T gb 28.11 ARCA WITH JESSE KANDA ve 30.11 GUSGUS is + KIKO KING & CREATIVEMAZE de • sold out 30.11 FRANCK MONNET fr 03.12 LA ROUX gb + MEANWHILE gb • sold out 03.12 THE NEW PORNOGRAPHERS CA 03.12 METÀ METÀ BR 04.12 FRYARS GB 09.12 AB, BOTA & BOZAR présentent GIRLS IN HAWAII be : UNPLUGGED 14.12 THE DØ fr + LAS AVES fr • sold out …ET TOUTE LA SUITE DE L’AGENDA @ WWW.BOTANIQUE.BE | 02 218 37 32


16

Earteam

avec une profondeur et une intensité qui se conjuguent pour faire de ce disque une très belle réussite. (gle)

Electronique De France ‘EDF’ Off/CODS

L’anecdote, vraie ou loufoque, voudrait que la genèse de ce projet trouve son origine dans les locaux désaffectés d’E.D.F. à Valenciennes où un certain Kriss Electro bricola en stoemeling des chansons qu’il remisa sur un vieil ordinateur de fonction tandis que Jacques Duvall et une fille nommée Anne-Sophie Charron vinrent leur donner voix. L’ordinateur fut dérobé par un inconnu pour se retrouver deux ans plus tard en les mains d’un ancien employé d’E.D.F. Les enregistrements furent miraculeusement sauvés et les voici maintenant édités. Une dizaine de morceaux où prédominent de manière très prévisible des sons électro. En fait d’électronique, il s’agit davantage d’une faconde eighties remise au goût du jour, de véritables chansons qui rappellent dans leur texture un peu ce que Elli & Jacno, Métal Urbain et Mathématiques Modernes firent au début des années 80. Quant aux textes, magnifiquement ficelés par Jacques Duvall, ils renvoient à des préoccupations bien actuelles comme l’hégémonie des nouvelles technologies (‘L’écran’, ‘Vidéo Surveillance’, ‘L’amour samplé’…) avec une bonne dose de dérision. (et)

Elia Y Elizabeth ‘La Onda De Elia Y Elizabeth’ Vampisoul

Trésors rarement recensés dans les pages des livres d’histoire, les chansons des sœurs Fleta retrouvent aujourd’hui la lumière du jour à l’occasion de la publication d’une compilation à consommer sans modération. Entre 1972 et 1973, Elia et Elizabeth ont joué aux siamoises, fusionnant corps et âmes, accords crétins et voix divines sur des mélodies sublimes, petites pépites acoustiques imaginées sous le soleil de Colombie avec des envies d’ailleurs : pop psychédélique américaine (‘Ponte Bajo El Sol’), parfum des Caraïbes (‘Cae La Lluvia’), funk tropical (‘Mis 32 Dientes’) ou naïveté yéyé (‘Libre’). Comme un remède ultime au vague à l’âme hispanique du ‘Hijo de la Luna’ de Mecano, ces seize morceaux d’Elia et Elizabeth valent largement le détour et le coup d’œil dans le rétro. (na)

Erasure ‘The Violet Flame’ Mute

Cela devait bien faire 20 ans que je n’avais plus entendu parler de ce duo électro pop anglais. Pourtant, Erasure n’avait cessé de sortir des albums avec une grande régularité tout en continuant de connaître un franc succès, surtout dans son pays natal. Avec ce qui constitue son 15ème album en près de 30 ans de carrière, le groupe ne décevra pas ses fans avec ses mélodies assez imparables et souvent très dansantes pondues avec facilité par Vince Clarke qui s’y connaît en matière de composition de tubes, lui qui a présidé à la naissance de Depeche Mode (‘Just can’t get enough’, c’est lui). ‘Elevation’, ‘Reason’, ‘Promises’ ou encore ‘Paradise’ sont particulièrement efficaces dans un registre électro/dance, tandis que ‘Be the one’ est une ballade bien troussée et que ‘Stayed a little late tonight’ clôt cet album dans un registre downtempo mélancolique plutôt élégant. (pf)

Steve Gunn ‘Way Out Weather’ Paradise of Bachelors/V2

Récemment, Kurt Vile déclarait entre un thé et un pétard qu’il avait été soufflé par les chansons de Steve Gunn. On comprend mieux le délire du chevelu de Philadelphie en compagnie de ‘Way Out Weather’, nouvel album dégainé du côté de Brooklyn par ce ménestrel suspendu par-dessus le vide-grenier de l’Amérique. Chez lui, blues, folk, country et rock copulent dans une cavité néo-cosmique empreinte d’amour et de chakras surdimensionnés. Si Steve Gunn n’est pas un hippie, c’est quand même un sacré beatnik : un mec cultivé, conscient de l’époque, de ses limites et de sa manie compulsive à farfouiller dans l’histoire pour contrecarrer la nostalgie et retrouver l’illusion d’une saine excitation. Du sommet des Rocheuses aux plaines arides de l’Arizona, du bitume des grandes villes aux forêts verdoyantes du Vermont, les mélodies psychédéliques du guitariste new-yorkais étrillent le pays d’Est en Ouest. Chercheur d’or, Steve Gunn pose la voix sur quelques trésors intoxiqués : des poils de moustache portés par David Crosby, le fantôme de Jim Morrison, la vieille pipe à eau du Grateful Dead et un cliché inédit de Bruce Springsteen : le Boss à poil dans le bayou avec un trois feuilles derrière l’oreille. ‘Way Out Weather’ est un disque contemplatif et addictif : un grand trip auditif découpé en huit parts de space cake. Un délice. (na)

The Flaming Lips ‘With A Little Help From My Fwends » Bella Union/Pias

The Flaming Lips croisent les effluves (tant pis si c’est mal !) et mixent les concepts : rassembler quelques complices pour relire en profondeur des monuments de la musique populaire. ‘Dark Side Of The Moon’ avait servi avait d’horsd’œuvre, ‘Sgt Pepper’ des Beatles fera office de plat de résistance : ‘With A Little Help From My Fwends’, au culot ! Première écoute, le cœur des puristes s’arrêtera à l’annonce de la fanfare et les oreilles des autres saigneront quelques secondes plus tard. On restera alors persuadé, à la fin du méfait, que la survie de ce dernier ne tient qu’aux géniales compositions originelles. Pourtant, s’il peut paraître iconoclaste, l’essai se révèle être un formidable hommage lorsqu’on s’y attarde. A coup de trouvailles sonores, de clins d’œil, de contre-pieds et surtout d’humour, la bande de Oklahoma arrive à déconstruire totalement les 13 titres sans jamais dénaturer le propos, et mieux encore, à nous surprendre à tous les étages. Si Miley Cyrus fait réellement partie du casting ? Tout à fait! Wayne Coyne, tout en flattant sa crise de la quarantaine, va clairement à la pêche aux likes en invitant la babydoll, mais ça marche ! La voix de la gamine est parfaitement posée et sert par deux fois une narration totalement maitrisée. La liste des autres collaborations est longue comme le bras : Foxygen, MGMT, Teagan and Sara, Phantogram, Black Pus et bien d’autres ! The Flaming Lips mettent toute l’irrévérence du monde pour honorer une légende. Un jeu de piste effroyable en somme, et l’ombre des Fab Four comme seul fil d’Ariane. Surtout, perdez-vous ! (dark)

Flat Earth Society / X-Legged Sally ‘FES XLS – THE BOX’ Igloo Records

Quiconque a suivi le RifRaf au long des années ou lu le Mofo en son temps saura tout le bien qu’on pense des formations X-Legged Sally et Flat Earth Society et de leurs figures tutélaires : Peter Vermeersch et Pierre Vervloesem. Trublions frappadingues, dignes neveux de Zappa, les deux hommes, respectivement saxophoniste et

guitariste, sont les porte-étendard d’un rock avant-gardiste, biberonné au jazz et aux élucubrations musicales les plus libertaires. Igloo Records a décidé de les fêter (enfin, surtout Vermeersch) et met en vente via son site un box de trois cd’s inédits, soit un best of d’X-Legged Sally, une compilation live de Flat Earth Society (toujours aussi inventif et spontané) et un spectacle mêlant les musicos de FES, une soprano et Josse De Pauw en narrateur pour raconter le destin tragique d’un iceberg. Mieux : l’achat du boîtier, un peu chérot tout de même, offre 12 liens de téléchargements vers la discographie quasi complète (et désormais introuvable) des deux groupes. De quoi se faire une cure bienvenue avant l’hiver. (ab)

Erik Friedlander ‘Nothing On Earth’ Skipstone/Dense

Plusieurs fois présenté dans ces pages, le violoncelliste Erik Friedlander a collaboré avec des musiciens provenant d’horizons divers tels The Mountain Goats, Courtney Love, Ikue Mori ou John Zorn sans jamais s’enfermer dans une stylistique particulière. Ce nouvel album est en grande partie la bande son d’un film documentaire du même titre ayant pour sujet le délitement de la banquise du Groenland vu à travers l’objectif du photographe australien Murray Fredericks. Pour ce faire, Friedlander s’est adjoint les services d’une accordéoniste/ pianiste et d’un batteur, tous deux Japonais. La combinaison entre les trois a tellement bien pris qu’elle a engendré un véritable groupe dénommé Black Phoebe qui reprendra le flambeau pour la prochaine tournée. En attendant, ce disque d’une grande délicatesse s’appréciera à la manière d’une aurore boréale observée depuis un camp retranché. (et)

Gemma Ray ‘Milk For Your Motors’ Bronze Rat Records/V2

Voici, en ce qui nous concerne, le troisième round avec Miss Ray, après un ‘Island Fire’ un peu trop alourdi en confiseries et un ‘Down Baby Down’ au pays des inquiétantes merveilles. Première constatation, la donzelle retro sélectionne toujours son entourage avec soin, conviant cette fois rien moins qu’Howe Gelb à crooner pour mieux faire tournoyer cette ‘Wheel’ de saloon tendue et le freaky mais culte Alan Vega à allumer les singuliers gaz d’une ‘Motorbike’ à propulsion de clavecins. Les colts d’une

pop de western dans une main et ses jupons de cabaret avec grand orchestre dans l’autre, la versatile anglaise continue à la fois à nous en jeter plein la vue (ce ‘Rubbing Out Your Name’ à la luxuriance tragique exacerbée par le Filmorchester Babelsberg) et à nous agacer : pour un ‘Desoto’ définitivement trop drama ou un ‘Shake Baby Shake’ de collégienne pompeuse, on trouve un ‘Buckle Up’ qui emprunte à la gravité d’un Lee Hazlewood qui aurait postulé pour le rôle de Rust Cohle ou un ‘Out In The Rain’ à la morgue sobre dans la plus tradition des tigresses soul. De quoi avoir autant d’excellentes que d’abominables raisons d’attendre ce qu’elle nous arborera comme nouvelle panoplie d’ici un an. (alr)

Generationals ‘Alix’ Poly vinyl Records

On était déjà tombé sous le charme d’‘Heza’. Là, on craque complètement pour ‘Alix’, nouvel album de Generationals. Toujours installé à La Nouvelle-Orléans, le duo composé de Ted Joyner et Grant Widmer s’adjoint cette fois les services de Richard Swift, déjà croisé aux manettes du ‘Are We There’ de Sharon Van Etten et à la production du ‘We Are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic’ de Foxygen. À force, on ne veut plus croire au hasard : ce mec a un don pour sublimer les bonnes chansons. Véritable précis de « feel good music », ce disque de Generationals contrecarre les logiques saisonnières en misant exclusivement sur de la pop printanière : des airs à fredonner sous le soleil, des refrains pour se sentir bien le matin et oublier le reste de la journée. Synthé léger, guitare olé-olé et beats tarabiscotés suffisent ici à emballer dix tubes fluorescents et souvent dansants. On songe forcément aux premières sorties de MGMT (‘Black Lemon’) et aux couleurs éclatantes d’Of Montreal. Mais là où ça devient fou-fou, c’est quand le duo s’amuse à de petits collages incongrus, comme sur ‘Reviver’ où l’hologramme de George Michael danse tout nu chez les Flaming Lips. Petite cure de vitamines D avant l’hiver, ‘Alix’ est incontestablement une des bonnes pioches du mois. (na)

Greylag ‘Greylag’ Dead Oceans/Konkurrent

Les amateurs de Jonathan Wilson rêvant d’un minimum de concision – dit autrement, de disques deux à trois fois moins longs, ces neuf morceaux-ci dépassant à peine la demi-heure – devraient s’intéresser de très près à ce trio de Portland dont le nom, l’oie cendrée, permettrait de faire les plus belles métaphores migratoires si l’on avait un tant soit peu le vocabulaire de l’ornithologue qui vient de voir passer l’espèce rare et menacée. Cet album est donc un joli survol au-dessus des grands espaces. Une Americana rugueuse et sauvage, fourretout de folk électrique à tendance country, parfois. Il faut tout de même sortir du sac ‘Another’, ‘Yours To Shake’ et ‘Kicking’, très grands moments. Précision (in)utile : deux de ces types ont les cheveux vachement longs et ça s’entend. (lg)

The Growlers ‘Chinese Fountain’ Fatcat Records/Konkurrent

On voudrait adorer The Growlers. Des mecs charmants, capables d’emballer une mélodie lumineuse dans un coin sombre, de traîner une élégante voix de crooner dans les ordures du rock garage ou de se prome-


20-22 NOV 2014 ROCKHAL - Esch/Alzette (LUXEMBOURG)

6 29 Novembre

2014 MUSIC CONFERENCE & FESTIVAL

FRITZ KALKBRENNER BAKERMAT ANGUS & JULIA STONE ST. VINCENT SELAH SUE A’SGEIR

Jeudi 6 Nov. 20h30 – Arcades

Mark Berube + Blitzen Benz Vendredi 7 Nov. 20h – Nautilys

School Is Cool + MLCD + Feel

SAY YES DOG

LUX

Samedi 8 Nov. de 14h à 20h - maison Folie Moulins / Gratuit

Forum des Musiques Actuelles #9

KATE TEMPEST

KWABS

NICK MULVEY

COURtnEY BARNETT BENJAMIN BOOKER Fu`Gu`ù MANGO

CHEROKEE Malky GRAND BLANC ROME LUX LUX BIRDY HUNT CHARLOTTE NAPOLEON GOLD LUX LUX KING GIZZARD & THE LIZARD WIZARD Gabriel Rios

Plateforme de rencontre et d’échange autour des musiques actuelles. En partenariat avec Call 911 & le Salon des activistes du Hip Hop.

Samedi 8 Nov. 21h - Ferme D’en Haut

Elyas Kahn + Manic Maya

COMMUNICAUTION

Lundi 10 Nov. 20h – maison de la culture de Tournai

SINKANE

CLOUD NOTHINGs

LUX

Mountain Bike + e Rhinogrades

The Tramps

Colline Hill

Luna Gritt

COSMOGON LUX

SCARRED LUX

Jeudi 13 Nov. 20h15 - Muziekcentrum Track* / Gratuit

Kiss me Tiger

Smells like Grandma

Bouther Bouther

BITCHAEI¨KU`U

and more

WWW.SONICVISIONS.LU

Unik Ubik

AN INITIATIVE of ROCKHAL and MUSIC + RESSOURCES ROCKHAL

Samedi 15 Nov. 21h - Ferme D’en Haut

Eagulls + Fools Ferguson Dimanche 16 Nov. 18h – maison Folie Moulins

Homeboy Sandman + I Am Many + HD + SP Muzik

+ finaliste Buzz Booster Avec Call 911 dans le cadre du festival Hip-Hop Dayz #14 Mercredi 19 Nov. 20h – Nautilys

Bertrand Belin + Malax

SBTRKT 15-11-2014

EZ3KIEL 28-11-2014

THE DO 15-12-2014

Jeudi 20 Nov. 19h30 – Condition Publique

A2H + Everydayz + Numérobé + Fvll En partenariat avec le collectif Wesh !

Vendredi 21 Nov. 20h – La Peniche / Beaulieu’s On Boat

Wall Of Death + Selenian Concert organisé par la maison Folie Beaulieu de Lomme Jeudi 27 Nov. 20H - maison Folie Moulins

Naïve New Beaters + What About Washington Vendredi 28 Nov. 21h – Ferme D’en Haut

Civil Civic + Momma Said So Samedi 29 Nov. 20h30 – Arcades / Gratuit

« Les 20 Ans Du Studio Ka ! » L’hapax + Udo&Brigi e + Spectrum Orchestrum

5€/CONCERT ! www.tourdechauffe.fr

SOIRÉE DE CLÔTURE

THE WAR ON DRUGS BETH HART 04.11. PORTER ROBINSON 05.11. THURSTON MOORE 06.11. LACUNA COIL 07.11. STROMAE SOLD OUT 09.11. JENNIFER ROSTOCK 11.11. BOB MOULD 14.11. KAYA YANAR 15.11. SBTRKT 20-22.11. SONIC VISIONS: FRITZ KALKBRENNER, BAKERMAT, ASGEIR... 27.11. SKIP THE USE 28.11. MANDO DIAO 28.11. EZ3KIEL 29.11. LETZ ZEP 29.11. GOD SAVE THE QUEEN/DSR 01.12. MIGHTY OAKS 03.12. J MASCIS (FROM DINOSAUR JR) 09.12. LENNY KRAVITZ 10.12. TONY ALLEN 11.12. SAMARIS FREE ENTRY 14.12. JOEY BADA$$ 15.12. THE DØ 21.12. INTERNATIONAL RECORD FAIR 17.01. PEDRO ABRUNHOSA 01.11.

30.01.

02.11.

01.02. 02.02. 02.02. 03.02. 15.02.

BRIGITTE EHRLICH BROTHERS SLIPKNOT FETTES BROT MALKY MILKY CHANCE EUROPEAN TOUR 2015

17.02.

SIMPLE MINDS

27.-01.03. ROCKY HORROR SHOW 02.03. 08.03. 09.03. 13.03. 15.03. 16.03. 19.03. 22.03. 27.03. 27.03.

MARTIN RÜTTER BÜLENT CEYLAN ASA Y-TITTY THE SUBWAYS JAN DELAY CHRISTINE & THE QUEENS SPANDAU BALLET BIGA RANX LIONEL RICHIE ALL THE HITS ALL NIGHT LONG

16.04. 20.04. 23.04. 20.05. 21.05. 16.06. 02.10.

FLYING LOTUS MARCUS MILLER MICHAEL MITTERMEIER KEV ADAMS DR. HIRSCHHAUSEN JUDAS PRIEST SASCHA GRAMMEL

www.rockhal.lu Rockhal, Esch/Alzette (LUX) // infos & tickets: (+352) 24 555 1 Free public transport with your concert ticket to and from the show: www.mobiliteit.lu

Á


18

Earteam

ner en short à fleurs avec l’assurance d’un dandy en gala à l’opéra. Mais, à une exception près (l’adorable ‘Hung At Heart’), les Californiens foirent en beauté quand il s’agit de faire briller leurs idées vagabondes sur la longueur d’un album. Le nouveau ‘Chinese Fountain’ illustre parfaitement les faiblesses de ces gais lurons du refrain foutraque. Quelques instants de bonheur furtifs (‘Dull Boy’, ‘Big Toe’) ne parviennent pas à dissiper l’ennui éprouvé à l’écoute d’un disque à l’encéphalogramme plat. Les cordes vocales solidement agrippées au micro, Brooks Nielsen n’est même plus en mesure d’éviter les pannes sèches (‘Not The Man’) et les problèmes moteur (‘Chinese Fountain’) de sa formation. Les Growlers ont un don, mais ils n’ont jamais réussi à faire de miracles. Vivement la compilation… (na)

Arthur H ‘Soleil Dedans’ Mystic Rumba/Polydor

C’est probablement un des rares fils de qui compte vraiment, rayon francophone. Depuis plus de vingt ans, Arthur H, c’est même devenu un vieux pote, un de ceux dont on reconnaît, les yeux fermés, immédiatement, le timbre traînant – ah, cette belle voix déglinguée, faiseuse de miracles (se souvenir de ‘L’Or Noir’, cet incroyable album où il chantait les poètes créoles – Aimé Césaire en tête – sur des musiques de Nicolas Repac). ‘Soleil Dedans’, au moins son douzième disque, est carrément un des meilleurs de sa discographie. D’abord pour l’énorme chanson (littéralement aussi, plus de six minutes) ‘La Caissière Du Super’ ; addictive, synthétique et dansante en diable, sifflée à la fin, mais triste à crever quand on l’écoute vraiment : « les petits chefs ne se lassent pas de critiquer / les petits travers de la caissière du super ». Ou ‘La Femme Etoile’, ce tube bilingue et rêveur : « in the stars, et j’envisage / in the stars, la galaxie ». La pop galaxie oui, ses sourires, ses paillettes, ses larmes aussi. D’ailleurs, un peu plus loin, c’est ‘Le Tonnerre Du Cœur’, un truc sublime au piano, hanté, fantomatique, sérieux quoi. Arthur H y est rejoint par la voix spectrale du souvent bon Patrick Watson et ça match. C’est quand le bonheur chantait l’autre con. C’est là, maintenant, tout de suite. (lg)

Frode Haltli ‘Vagabonde Blu’ Hubro/Dense

Il y aurait beaucoup à dire sur ce compositeur et musicien norvégien dont la démarche singulière interpelle par la richesse des travaux qu’elle engendre et la pluralité des collaborations qu’elle suscite. Frode Haltli a joué avec bon nombre de ses compatriotes de renom tels le trompettiste Arve Henriksen, la chanteuse Maja Ratkje, le saxophoniste Rolf-Erik Nystrøm mais aussi avec des pointures internationales comme le violoniste Garth Knox ou le quatuor Arditti. C’est à sept ans qu’il s’initie à l’accordéon, un instrument qu’il ne quittera plus depuis. Les trois pièces en solo pour accordéon qu’il présente ici, deux de compositeurs siciliens et une d’Arne Nordheim, ont été enregistrées live au Tomba Emmanuelle à Oslo, un endroit réputé pour son acoustique particulière. L’effet de ‘delay’ de la salle y est imposant à un point tel qu’il est impossible d’y parler

Jean-Louis Murat & The Delano Orchestra ‘Babel’

Inca Babies

Pias

Le Murat nouveau est arrivé! Comme chaque année ou presque, le moujik nous livre le fruit de ses vendanges poético-musicales. Racée, solidement charpentée, cette cuvée 2014 n’est pas un «bon cru», ni «un album de plus» : rien de cela n’existe dans la discographie pléthorique du barde dandy. Des disques ratés sans doute, des albums mineurs, probablement, mais jamais désertés par une foi solide dans le sillon tracé, seule garantie d’une longévité mise à mal par l’époque. Cette époque qui l’oblige, autant par complicité musicale que par pragmatisme économique à fonder sa petite coopérative auvergnate et à recourir aux cordes électrifiées et à la légèreté cuivrée de ses compatriotes du Delano Orchestra. Une formule idéale pour renouer avec les aspects les plus épiques et spatiaux de son écriture après le très autarcique ‘Toboggan’. Enchaînant les structures à rallonge pour un format total extensif (double album, vingt titres), ‘Babel’ est un disque régulièrement sublime (immenses ‘Frelons D’Asie’ et ‘Le Jour Se Lève Sur Chamablanc’), à la fois apaisant et émouvant, qui arpente le terroir familier de ce folk éclectique gorgé d’âme qui sied tant à la faconde et à la mélancolie de Murat. Un disque terrien et rocambolesque, aux sens premiers de ces deux adjectifs tant on connaît la dilection de Bergheaud pour la géographie et la toponymie auvergnates. Ballades rebondies, contes de la terre et de l’esprit, l’ésotérisme un peu élitiste de la poésie fait place à une cartographie du quotidien beaucoup plus prosaïque. Entre trompettes de la mort et trompettes de la renommée, Jean-Louis Murat ne se réinvente pas, mais il s’incarne plus que jamais en infatigable artisan de la chose musicale. (gle)

normalement sans créer une réverbération. Ici, l’accordéon dépasse ses sonorités traditionnelles pour devenir tour à tour orgue, clarinette ou appareillage électronique. Il est d’ailleurs parfois ardu de déterminer d’où provient le son tant les propriétés du lieu brouillent l’espace. Sort-il de l’instrument ou procède t-il l’audience ? Haltli a et s’est sciemment joué de cet apparent écueil pour en faire un atout. Le lieu en tant que remixeur involontaire. Fortiche. (et)

Helios & Hess ’Lump’ Everest Records

Ave, Ave Maria. Sei gegrüßt, die du voller Gnade bist. Heilige Maria, bete für uns, arme Sünder. Non, vous ne rêvez pas, c’est bien la Vierge Marie et nous, pauvres pécheurs, que Helios & Hess évoque dans les minutes initiales de ‘Alpsegen’, première des deux séquences de ce formidablement intrigant ‘Lump’. Le titre l’indique (auf Französisch, bénédiction alpine), les deux artistes suisses évoquent au travers des deux plages (l’autre s’appelle ‘Reisläufer’ du nom des mercenaires suisses du Moyen-âge) les légendes et coutumes de l’histoire helvétique. Si le thème est totalement inusité, il n’est nullement bancal, tant le traitement mis en place par Mike Reber et Christopher Hess est d’une profonde originalité symbolique. Pas avares en saturation sonore, à tel point qu’on se croirait dans la scène noise scandinave, les deux comparses partent de cette prière à Marie, aujourd’hui encore vénérée en Suisse (alémanique) centrale pour dépoter les incollables clichés locaux. Si quelques field recordings bien sentis évoquent les vaches et les près, mais d’une manière spectrale qui glace le sang, des échos furibards de bataille et de gorges tranchées viennent encore sublimer le tableau. Tels des héros sortis de la Symphonie Alpestre de Richard Strauss, où parfois un calme serein vient trancher dans le vif des émotions, nos duettistes observent avec un plaisir presque coupable le champ de bataille, jonché de cadavres et parsemé

d’effriter entre tes mains déliées de guitariste un monde qui, délesté de tes inquiétudes, pourrait encore bourgeonner. (alr)

d’une odeur de soufre qui sied parfaitement à ce disque hors du commun. (fv)

Hiss Golden Messenger ‘Lateness Of Dancers’ Merge

Bien que le premier en soit la figure tutélaire et la voix, M.C. Taylor et Scott Hirsch animent à deux cette enseigne depuis qu’ils se sont établis en Caroline du Nord il y plusieurs années déjà, après une jeunesse agitée passée au sein de combos rock de San Francisco. Ils pratiquent une musique à la lisère de la country et de la folk mais qui ne se départit que rarement de ses influences rock. Conviant des musiciens qui apportent guitares de renfort, banjo, mandoline et violons, Taylor et Hirsch se sont retirés dans la quiétude d’une grange de campagne pour enregistrer ce qui constitue déjà leur cinquième album. Le disque se veut éclairé, presque bucolique, contrastant avec le sombre ‘Haw’ sorti l’année dernière. Son titre poétique est emprunté à une des histoires de l’écrivaine Eudora Welty qui a si bien dépeint le sud américain. Une grande part de la dizaine de chansons alignées ici sont de facture dylanesque tandis que la voix de Taylor ressemble parfois à s’y méprendre avec celle du légendaire Bill Fay. Une œuvre opportunément automnale. (et)

Ben Howard ‘Forget Where We Were’ Tôt ou Tard/Pias

‘Rivers in Your Mouth’, des alluvions âcres te dégoulinent sur le menton et tu ne sais plus guère où tu es, où tu en es. Il y a peu, tu arborais sans doute des pavots éclatants à ton fusil, dans l’insouciance innocente d’avant-tranchées et désormais tu ne vois plus rien sans filtre qui fendille jusqu’au moment le plus radieux. Ne m’emmène plus danser entre tes lignes qui se distordent : ton plaidoyer malingre pour des aurores moroses, il ne me saisit qu’à peine à l’encolure. Tu laisserais s’épanouir sans mal cette moustache garantie spleen et lactose qui sait faire frémir celles qui portent Anaïs Anaïs de Cacharel, mais moi, je m’échine encore à saisir le musc, le camphre, une sensation plus persistante que tes regrets qui s’évaporent, que cette façon que tu as

‘The Stereo Plan’ Black lagoon Records/Cargo

Groupe mancunien culte ayant connu un joli succès entre 82 et 88 grâce à un post punk bien dark qu’adorait John Peel, le groupe a ensuite pris un break de près de vingt ans avant de se reformer en 2007 et de se lancer dans une trilogie de ‘death blues’ dont voici le troisième volet. Le groupe propose un rock assez doom marqué par le blues, le garage, le punk, le surf et le post punk, concoctant un cocktail terriblement hanté et prenant en plus d’être irrésistiblement énergique. On relèvera ci et là des accointances avec des artistes comme le Birthday Party, Link Wray ou encore les Cramps, soit du tout bon! L’album comporte pas moins de quatorze titres et tous, sans exception, sont très réussis! On aime en particulier la ballade doom entêtante qu’est ‘River to the centre of the world’, le bien punky ‘Scatter’ ainsi que le fantastique ‘Ghost ship’ aux relents jazz, sans oublier le blues crépusculaire de ‘The stereo plan’ qui relate de façon on ne peut plus angoissante les derniers jours d’un homme qui tente vainement de trouver un réconfort dans sa collection de disques griffés. Très bon ! (pf)

OUT NOW Camélia Jordana ‘Dans La Peau’ Sony

Camélia, c’est la Julien Doré au féminin, la fille qui est passée par là – la télé – juste pour court-circuiter les différentes étapes qui mènent à la reconnaissance publique et critique. Une fois dans le paysage, ces gens-là, avec leurs putain de talents et leurs fameuses grandes gueules, font exactement ce qu’ils veulent : imposer Yvette Horner sur un morceau ou se retrouver invités sur un des plus beaux titres de Alex Beaupain (‘Avant La Haine’, featuring la Camélia, donc). A l’écoute de ‘Dans La Peau’, on devine qu’une fois encore, Sony n’a rien eu à dire. Ou si peu. Camélia n’en fait qu’à sa petite tête (22 ans à peine, rappel), toujours bien protégée par l’excellent Babx – ce Bashung du troisième millénaire, planqué dans l’indifférence notoire. En témoignent donc ces morceaux qui oscillent entre le meilleur (‘Ma Gueule’, comme tiré d’un volume des ‘Ethiopiques’) et l’anecdotique (‘La Fuite’). Entre les deux, le cœur balance, retient, fredonne. Et c’est bien tout ce qu’on demande à un disque de pop : l’avoir ‘Dans La Peau’. (lg)

Anu Junnonen ‘Skeletons’ Paprikamix

Anu Junnonen est une fille du nord. Et comme de toutes les filles du nord – on


CHANTAL ACDA

A/T/O/S

01.11 Het Depot - Louvain 11.12 Glimps - Gand

DIE! DIE! DIE!

02.11 Autumn Falls @ Cactus - Bruges

RAPE BLOSSOMS

02.11 21.11 05.12 06.12

Autumn Falls @ Cactus - Bruges JOC - Ieper Walrus - Maldegem Concertzaal Trefpunt - Gand

01.11 ANUSHKA | A/T/O/S | MAVERICK | POLDOORE

03.11 TOWER OF POWER 06.11 SHARON JONES & THE DAP- KINGS

| LUCA SAPIO | DJ KWAK

SPOON + MY SAD CAPTAINS

05.11 Autumn Falls @ Vooruit - Gand

SCARLETT O’HANNA

06.11 15.11 28.11 30.01

Festival Beautés Soniques - Namur Cactus Club - Bruges Kraakpand @ Handelsbeurs - Gand Cultuurkapel De Schaduw - Ardooie

LUSHES

06.11 Autumn Falls @ Trefpunt - Gand 07.11 Autumn Falls @ ‘t Smiske - Asse

OSAKA MONAURAIL

08.11 Autumn Falls @ Cactus - Bruges 13.11 Autumn Falls @ Het Depot - Louvain

BLACK BANANAS

09.11 Autumn Falls @ Trix - Anvers

MADENSUYU

14.11 Autumn Falls @ Arenberg - Anvers 05.12 Autumn Falls @ Vooruit - Gand 06.12 Dommelhof - Neerpelt

THURSTON MOORE + BALMORHEA

7.11

AMP FIDDLER |

YELLOWSTRAPS | UP HIGH COLLECTIVE

08.11 ARTO LINDSAY BAND 10.11 GALAXIE’S NIGHTSHIFT FT. HERCULES & LOVE AFFAIR 11.11 ADMIRAL FREEBEE 12.11 BOB MOULD | YOUNG KNIVES 13.11 OSAKA MONAURAIL | BUGALU SOUNDSYSTEM

14.11 Autumn Falls @ Arenberg - Anvers

14.11 PERFUME GENIUS

14.11 Cour & Jardin - Diest

15.11 JEFF TWEEDY SOLD OUT

THE GO FIND STADT

16.11 Zeezicht - Anvers 19.11 Bonnefooi - Brussel 13.12 Glimps - Gand

ADULT JAZZ + FLOWERS

17.11 Autumn Falls @ Botanique - Brussel

WHITE LUNG

18.11 Autumn Falls @ De Kreun - Courtrai

PCPC

19.11 Autumn Falls @ De Zwerver - Leffinge

XYLOURIS WHITE

20.11 AB - Brussel 05.12 Autumn Falls @ Handelsbeurs - Gand

PARQUET COURTS + PC WORSHIP

20.11 Autumn Falls @ Botanique - Brussel

LUBOMYRMELNYK+JAMESBLACKSHAW

20.11 Autumn Falls @ STUK - Louvain

XIU XIU

17.11 NOVASTAR – INSIDE 2014 TOUR 19.11 Depot Café: STAD VAN LICHT GRATIS 20.11 WILLOW ALBUM-RELEASE 21.11 ANNE CLARK & BAND | MALCOLM MIX 23.11 EMILIANA TORRINI

A WINGED VICTORY FOR THE SULLEN

STEVE GUNN + SIR RICHARD BISHOP

27.11 RYAN KEEN

21.11 Autumn Falls @ Cactus - Bruges 22.11 Autumn Falls @ Trix - Anvers

THE VASELINES

23.11 Autumn Falls @ Cactus - Bruges

THUS OWLS

30.11 Autumn Falls @ MOD - Hasselt 05.12 Autumn Falls @ Vooruit - Gand

DAWN OF MIDI + JOZEF VAN WISSEM

05.12 Autumn Falls @ Handelsbeurs - Gand

SHE KEEPS BEES

05.12 Autumn Falls @ Vooruit - Gand 07.12 Trix - Anvers

LOVE LIKE BIRDS

07.12 Trix - Anvers 12.12 Glimps - Gand 23.01 CC Ter Vesten - Beveren

more concer ts : www.toutpartout.be Independent since 1994 Toutpartout agency Labelman Nieuwpoort 18 9000 Gand - Belgium Phone: +32 (0)9 233 06 02 infoNL@toutpartout.be www.toutpartout.be

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DORIAN WOOD + ALEX CAMERON BRNS + G Y M THE STRUTS + JELLY BEAN THE METEORS + LUCKY DEVILS

OSAKA MONAURAIL THE VASELINES + SCHWERGON! LE PEUPLE DE L'HERBE JABBERWOCKY + PFEL + CRAYON GRAMATIK + GIBBZ + RUSS LIQUID PRINCIPLES OF GEOMETRYDJ SET

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MAR 02 DEC JEU 11 DEC

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muziekcentrum Leuven

NOV

+ DORIAN & THE DAWN RIDERS

08.12 SUN KIL MOON

HET DEPOT

2014

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16.11 FISCHER-Z

24.11 THE HORRORS | THE VOYEURS

21.11 Autumn Falls @ DNA - Brussel

L'AÉRONEF

TUXEDOMOON + BARLIN MAD PROFESSOR + ADRIAN SHERWOOD + DENNIS BOVELL feat LEE SCRATCH PERRY

les 13 spectacles gravité entrepreneur SAM DEC sansTHE DO- licences + LAS AVES de spectacles

DIM 14 DEC

BEHEMOTH + BLISS OF FLESH

© Brest Brest Brest

30.10 Cafe Cafe - Hasselt 07.12 CC Het Gasthuis - Aarschot 28.02 De Studio - Anvers


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Earteam

pense à Ane Brun en particulier – il émane d’elle une certaine beauté austère, rugueuse, difficilement appréciable à la dérobée. Il faut y jeter longuement plusieurs regards, alterner les plongées et les contreplongées, l’observer perversement au travers d’un fish eye pour que tous les charmes s’en dévoilent : l’onirisme, l’étrangeté, le jazz, l’électronique, la pop, la nuit. On se rappellera alors que la Finlandaise, Bruxelloise depuis plus de dix ans, n’en est pas à son galop d’essai, qu’on peut toujours se procurer ‘The Luckless Land Of The North’ de Anoo, son premier groupe, un délicieux recueil de chansonnettes bleutées où résonnent les contrebasses mélancoliques. Avec ‘Skeletons’, les choses sont différentes, plus expérimentales et pop à la fois, plus bidouillées et aventureuses, toujours sans aucune concession, cohérentes malgré les grands écarts : le jazz un peu free de ‘Exit Wounds’, la relecture enchantée de ‘The Winner Takes It All’ de Abba, la mise en abîme d’un poème de Sylvia Plath, ‘Lorelei’, le ukulélé de ‘Bumble Bee’). No bullshit. (lg)

Fritz Kalkbrenner ’Ways Over Water’ Suol/BMG

Frangin de Paul, dont il est le cadet de quatre ans, Fritz Kalkbrenner évolue dans les mêmes eaux électro dance que son prestigieux aîné, avec un poil de tentation encore plus pop. Hélas, si la lignée familiale est, une fois de plus, évidente à l’écoute de son quatrième opus, on regrettera que l’inspiration soit plus recherchée du côté mélodies puputes de Paul que dans son versant élans hypnotiques dancefloor. En gros, ça donne des titres – dont le troisième morceau ‘Back Home’ – qui n’auraient pas juré sur la B.O. du film ‘Berlin Calling’¸ où on retrouvait déjà Fritz sur le célèbre hymne ‘Sky & Sand’. Pour notre part, et tant qu’à rester dans le cocon familial, on aurait préféré que l’inspiration vienne du génial album ‘Self’ de 2004, comme en témoigne – hélas trop rarement – le très prenant ‘Fake Magic’. (fv)

Kermesz à l’Est ‘Kermesz à l’Est’ Son nom l’indique, cette petite fanfare mutine revendique sans ambages ses influences premières. Mélange agité entre traditions des Balkans ou de l’Europe de l’Est – klezmer et autres – et musette décomplexée, cette musique scande sa liberté et son insatiable envie de faire la fête. Quelque part entre le No Smoking Orchestra d’Emir Kusturica et les brass bands de rue, le combo francophone compte huit musiciens et plus de 400 concerts à son actif. Que cela soit en formule acoustique ou amplifiée, il faut les avoir vus et entendus jouer live au moins une fois pour apprécier la pleine mesure jubilatoire de leur fronde. D’avantage qu’un album abouti, ce bref cd éponyme qui ne comporte que six compositions à peine, pour l’essentiel des remaniements de morceaux traditionnels, se veut un galop d’essai, une carte de visite auto-produite et auto-réalisée. Un teaser qui ne restitue qu’imparfaitement leur débordements. C’est en concert, près de chez vous prochainement, qu’il faudra tendre l’oreille. (et)

Kindness ‘Otherness’ Female Energy Records

A la vue des pochettes de Kindness, il est légitime de penser qu’Adam Bainbridge s’apprécie. Au point de demander où réside son intérêt : dans sa musique ou dans l’effet qu’elle a sur la culotte de ses auditrices ?

Museum Of Love ‘Museum Of Love’ DFA/Pias

Que ceux qui s’inquiétaient pour l’avenir de Pat Mahoney après la fin de LCD Soundsystem se rassurent, l’ancien batteur du groupe respire la grande forme et livre avec le premier opus de son nouveau projet une œuvre impressionnante d’élégance et de créativité. Associé à Dennis McNany, lui aussi un habitué de l’écurie DFA qui a notamment joué au sein de The Juan MacLean tout en officiant comme DJ, il a le bon goût de ne pas vouloir faire du LCD bis et si un esprit dance est bel et bien présent sur l’ensemble du disque, le duo dessine des contours aussi inattendus que séduisants. Dès l’écoute de ‘Down south’, on se rend compte que l’ami Pat est un excellent chanteur en plus d’être un brillant batteur. Affichant un timbre de voix à mi chemin entre David Byrne et Bryan Ferry, il fait un très bon crooner excellant sur la disco/house crépusculaire du titre précité ou sur des morceaux plus hantés comme ‘Monotronic’ et des plages se situant aux confins de la kosmische musik comme ‘Fathers’ ou ‘In infancy’. Dans un registre plus dancefloor, difficile de résister aux beats minimalistes et cold wave d’un ‘The who’s who of who cares’ ou du plus teigneux ‘The large glass’ limite punk. Mon coup de cœur du mois ! (pf)

s’amuse jamais à antidater les lignes de basse ou à passer ses claviers au carbone 14. Pas plus qu’il ne se réfugie dans les jupons chaleureux de la nostalgie. Variées dans leurs ambiances, entre arrangements triés sur le volet et mélodies fantomatiques, les chansons ont toutes en commun une forme de gothique flamboyant et de solennité mystique. Qu’importe alors que ces dix nouveaux titres semblent à la première écoute coulés dans la même matrice synthétique que leurs glorieux aînés. Qu’importe que le sublime ‘Floor Of The Ocean’ sonne comme du Sisters of Mercy reprenant le ‘New Dawn Fades’ de Joy Division. « I’m the wolf without a pack » grogne l’américain en guise de signature. Bien plus encore que d’originalité, tout est ici, encore, toujours et surtout, affaire de classe. (gle)

Little Dots ’A Clear Running Stream’ V2

La question mérite d’autant plus d’être posée à l’écoute de ce second album, dont Philip Zdar est absent. Bainbridge privilégie cette fois un r’n’b surproduit plutôt éloigné de ses premiers pas sous influences Talking Heads et LCD Soundsystem. Les sonorités qu’il explore sur ‘Otherness’ ne sont pas désagréables, à défaut d’êtres subtiles – entre saxos langoureux et grosses basses synthétiques. Definitely Eighty. Et à l’une ou l’autre occasion, Kindness s’autorise des incartades pop agréables (‘For The Young’, bonne surprise afrobeat). Là où Adam Bainbridge déçoit n’est pas tant dans l’exécution, originale, que dans la composition : ses chansons dépassent avec difficulté le statut embarrassant du genre dans lequel elles s’inscrivent, engluées dans leur propre satisfaction carmin-caha. Jamais on ne parvient à saisir si Bainbridge souhaite être sexy ou mielleux. Dommage car ‘Otherness’ n’est pas dénué d’un certain groove. Espérons la prochaine fois qu’Adam fasse un choix clair : écouter son cœur ou sa queue. (ab)

The Kooks ‘Listen’ Virgin

Pour le restant de leur parcours, Luke Pritchard et sa bande porteront comme un fardeau le souvenir indélébile de ‘Inside In/Inside Out’, ce premier album dont le charme reposait sur l’alliance par essence fugitive du talent précoce et de la fraîcheur naïve. On pensait le dossier définitivement classé depuis l’indigent ‘Junk Of the Heart’ sorti en 2011. L’inspiration est-elle aujourd’hui de retour ? Rien n’est moins sûr même si les quatre gandins semblent avoir jeté toutes leurs forces dans ce ‘Listen’ aux allures de baroud d’honneur. Car s’ils ont allégé leur musique de l’emphase et des boursouflures qui l’avaient gangrené, c’est pour mieux la lester d’un bagage de nouvelles influences improbables. Entre gospel, hip-hop et funk, celles-ci investissent notamment des titres comme ‘Around Town’, ‘Forgive & Forget’ ou ‘Bad Habit’. Autant de morceaux qui témoignent surtout d’une fascination frénétique pour les possibilités offertes par les logiciels de production un peu comparable à celle d’un ado qui découvre les pages sous-vêtements du catalogue La Redoute. De la ballade emo pianotée (‘See Me Now’) à l’exercice de style princien (‘Down’ ou ‘Sweet Emotion’), l’album se résume donc essentiellement à une vaine tentative d’émancipation du format pop rock des débuts. En se souciant trop rarement de distinguer le bon du mauvais goût. (gle)

Lamb ’Backspace Unwind’ Butler Records/V2

Pour tout dire, depuis ses débuts en 1996, la musique de Lamb ne nous a jamais beaucoup remués à la rédac de RifRaf, en dépit de quelques hits bien sentis en leur temps (‘Gorecki’ ou ‘Gabriel’) et aujourd’hui très désuets. Tant mieux pour les uns, hélas pour les autres, la recette élaborée par Andy Barlow et Lou Rhodes n’a pas vraiment évolué et à l’écoute de ce sixième épisode discographique, le sentiment de retourner à la grande époque du trip hop est tout sauf illusoire. Si un groupe comme Portishead a su, au fil du temps et avec une infinie parcimonie, faire évoluer son langage, et la référence absolue qu’est leur ‘Third’ de 2008 l’a prouvé à toute la galaxie, les esquisses dessinées par le duo de Manchester sentent terriblement le renfermé. Non que les morceaux soient mal troussés ou carrément inécoutables, derrière les oripeaux du genre se cache un savoir-faire incontestable. Seulement, et c’est là le gros hic, la machine à remonter le temps pédale dans le vide. Si la volonté de faire dans le spectaculaire réjouira l’employé du contentieux coincé au carrefour Léonard, nous y entendons trop peu de Beth Gibbons et trop de Hooverphonic vs Agent 5.1 pour leur consacrer davantage de temps. (fv)

Mark Lanegan Band ‘Phantom Radio’ Flooded Soil/Heavenly Recordings/Pias

Parce qu’il ne s’est jamais refusé aucune métamorphose ou collaboration, il a toujours été délicat de distinguer un quelconque fil conducteur dans le parcours de Mark Lanegan. Après l’excellent ‘Blues Funeral’ et le très dispensable album de reprises ‘Imitations’, l’ex-leader des Screaming Trees s’ingénie une nouvelle fois à prendre les attentes et l’époque à contre-pied. ‘Phantom Radio’ s’écrit en effet selon les recettes les plus éprouvées d’une new-wave ridée, du krautrock et d’un post-punk eighties qui doivent beaucoup à Echo And The Bunnymen, Rain Parade ou le Gun Club. Rédhibitoire pour beaucoup, cette approche d’un autre âge n’est pourtant jamais le signe d’un disque paresseux dans ses ambitions. Au contraire, ‘Phantom Radio’ tient davantage du numéro d’équilibriste electro dark aussi couillu que parfaitement maîtrisé. Car Lanegan ne

Avec au line-up deux musicos de Lady Linn (le guitariste Pablo Casella et le multi-instrumentiste Tom Callens) et une chanteuse à la voix angélique (Sophia Amman), Little Dots inscrit ses pas dans un background smooth et abordable, tendances middle of the road pour lecteurs des pages culturelles du Standaard inbegrepen. A la fois qualités et défauts du premier album du groupe flamand, les atours soyeux de ‘A Clear Running System’ constituent selon l’humeur un ravissement pour l’oreille et un agacement face à un trop-plein de gentillesse. Non que les échos jazzy du trio n’aient été torchés un soir de mauvaise beuverie à la Cara dans un bistro miteux de Lovendegem, tout est excellemment bien joué et interprété – hormis quand la vocaliste insiste dans des aigus douteux – juste qu’on aurait souhaité une plus grande mise en danger, quelque part entre Mélanie De Biaso et Dez Mona. Pour le reste, si vous avez une soirée romantique au coin du feu, confortablement calfeutré(e) dans les bras de votre dame / monsieur, un verre de cru bourgeois posé sur la table du salon sous le regard de Max le cocker, ce disque est fait pour vous. (fv)

Lily & Madeleine ‘Fumes’ Asthmatic Kit ten Records/Konkurrent

N’ayez crainte, nous n’avons toujours aucune intention de libérer le loup. Constatez par vous-même, il ronflote dans un coin, pattes croisées, tranquillou. Nul besoin de se munir d’un First Aid Kit. Vous pourriez vous méprendre sur nos intentions : deux sœurs, apprêtées de dentelle comme des sujets de communion, toujours à vous chuchoter à l’oreille des syllabes suaves, ça donnerait des idées aux plus angéliques. Et puis notre ferveur récente pour les cabanes, ces ‘Lips & Hips’ qu’on croirait offertes en trois tours de boîte à musique sous nos capelines rouges…mais vous n’êtes pas enchantés, là, depuis l’année dernière, à juste regarder crépiter le feu, à attendre un infime sursaut sur l’onde des ‘Blue Blades’ ? On vous promet pour demain un tour de barque et une cueillette de champignons. Prenez un ‘Peppermint Candy’, Émile. Ça vous mettra d’humeur plus joviale. (alr)

Magnus ‘Where Neon Goes To Die’ Caroline/Universal

Lorsque j’ai entendu ‘Singing man’ pour la première fois à la radio, je me suis dit que cela faisait longtemps que Depeche Mode n’avait plus sorti un single aussi per-


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14 NOV 20H30

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THE TRAIL OF DEAD IX “This album is about loss and how we‘ve all experienced it. We hope you can all relate.” – TRAIL OF DEAD

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AND YOU WILL KNOW US BY

THE TRAIL OF DEAD LIVE: w/MIDNIGHT MASSES 22.11.14 (NL) EINDHOVEN Speedfest 23.11.14 (B) BRUSSELS VK


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Earteam

cutant. A l’autopsie, il s’agissait de Magnus avec Thomas Smith des Editors au chant pour un morceau symbolisantt à merveille l’approche privilégiée par Tom Barman et CJ Bolland sur leur nouvel opus ; à savoir se faire plaisir en réalisant un album ultra accrocheur, dansant et un rien nostalgique dans la façon qu’il a de puiser ses sonorités dans l’héritage 80s ou 90s. On notera aussi que le duo a fait appel à pas mal d’ invités au niveau du chant (7 intervenants pour un total de 10 titres). Si sur le plan local, on retrouve Tim Vanhamel de Millionaire qui ouvre l’album avec le très puissant ‘Puppy’ ainsi que Selah Sue qui intervient sur le sautillant ‘Everybody loves repetition’, on notera aussi la présence de pas mal de très belles pointures étrangères. Outre Thomas Smith, Magnus a convié à la fête Blaya qui insuffle son flow hip hop sexy à ‘Last bend’, Mina Tindle dont le timbre de voix délicat sied parfaitement à la mélodie classieuse de ‘Trouble on a par’ ou encore l’immense David Eugene Edwards de 16 Horsepower sur un ‘Getting ready’ introspectif et orchestral qui constitue sans doute la plus belle plage du disque. S’il aura fallu pas moins de 10 ans à Magnus pour composer le petit frère de ‘The body gave you everything’, l’attente n’aura pas été vaine, tant ‘Where neon goes to die’ séduit par sa variété, son immédiateté et le soupçon de mélancolie qui l’habite. (pf)

J Mascis ‘Tied To A Star’ Sub Pop/Konkurrent

Insaisissable, J Mascis ? Il est vrai que la personnalité du leader de Dinosaur Jr ne nous est accessible qu’à travers de sa voix de fausset, ses murs de guitares et son recours systématique à un univers visuel un peu naïf. Sur ce nouvel album solo, il approfondit son sens de l’acoustique, loin du feedback et des distos signatures du groupe. La sensibilité de ses ballades, bien que progression logique de son œuvre, continue de jeter le trouble sur l’homme derrière la musique : quel est l’adulte qui accouche de ces mélodies ? Bien que sa voix fragile ait poussé à la comparaison avec Neil Young, J Mascis possède un univers à nul autre pareil, curieusement enfantin, étrangement affecté, comme un animal blessé qui ne cesserait de mourir, seul au milieu des fleurs des champs. Principal musicien aux commandes (il est aux différentes guitares, ainsi qu’à la batterie), Mascis prouve sur ‘Tied To A Star’ un doigté alerte, consciemment réglé sur la station de l’émotion (ébranlant ‘And Then’) : bien que nourri au folk et ici à certaine influences world, son jeu n’est ancré ni dans une lignée musicale, ni dans une réalité sociale. Tout, chez lui, renvoie à une émotion fébrile, un sentiment de solitude enfantine : couvre-lit à l’odeur de poussière, croûtes sur les genoux, larmes aux goûts salés. C’est un illustrateur sonore, auteur de son propre microcosme, gardien de son propre château. De sable, ça va de soi. (ab)

Mazes ‘Wooden Aquarium’ Fatcat Records/Konkurrent

Trio anglais obnubilé par l’Amérique, Mazes tisse ses fantasmes entre une guitare électrique, une basse feignasse et des rythmiques gentiment dépravées. Sur ce troisième album, le groupe de Manchester étale tout son savoir-faire en matière de rock dopé à la mélodie psyché. Du Velvet à Television en passant par Pavement, on s’adonne ici aux plaisirs coupables sans se soucier du qu’en-di-

Star Club West ‘My Ill Woman’ FONS/Pias

La critique est aisée, mais l’art est difficile. ‘My Ill Woman’ tend à prouver l’extrême inverse. Tout d’abord parce qu’il s’agit d’un double album, ce qui, disons-le, n’est pas banal. Ensuite, parce que ces 21 titres (rien que ça) dégagent une telle limpidité, cette fameuse limpidité pop, qui laisse l’auditeur pantois de prime abord. Limpidité n’étant pas simplicité, les motifs se répètent encore et encore dans une démarche presque kraut-pop, mais ne constituent que la charpente d’un objet complexe et extrêmement protéiforme. Star Club West y passe de la toy music à la dream pop, de la noise à la folk comme on changerait de calbar. D’un geste simple, beau et (presque) quotidien. Si bien qu’on ferme presque les yeux sur les (nombreuses) références évidentes (I’m From Barcelona sur ‘Don’t Wake Up Jamaica’ ou Caribou sur ‘No Soldier’), afin de s’abandonner sans réserve à cette nouvelle idylle. Car le groupe flamand te plonge dans sa chambre à coucher, te cale au creux de son bras et te chuchote à l’oreille des mots doux, des mots que tu connais si bien. Sentiment étrange mais familier, comme si, amoureux transi, tu enlaçais vingt ans plus tard une de tes premières conquêtes. Tu penses que tu la connais sur le bout des doigts, et pourtant elle ne t’a pas encore montré son bouton de rose. On a beaucoup à apprendre de cette ‘Ill Woman’. (am) ra-t-on et des références un peu trop encombrantes. Partant de là, Mazes ne révolutionne rien, mais refourgue de l’envie et de la passion à chacune de ses chansons. Produit à l’arrache par Jonathan Schenke, l’homme en pantoufles qui a posé ses moufles sur les fagotins de Parquet Courts, ‘Wooden Aquarium’ traverse dare-dare onze morceaux rock’n’roll et bien peinards. À consommer entre une tasse de café et une tartine grillée. Histoire de se lever du bon pied. (na)

Ben Mazué ‘33 Ans’ Sony

Étrange petit gars que ce Ben Mazué, 33 ans cette année, diplômé en médecine, traumatisé à vie par le type et la fille des Fugees. Dans les moins bons moments, ceux où il chante, c’est assez horripilant, presque autant que l’encrassé de la gorge Christophe Maé (‘Oui Oui’ : « oh ça rend plus sucré qu’un chamallow / plus ravi que Oui-Oui au pays des Marmots », ‘Chamallow’ : kif kif, grosse blague carambar). Dans les meilleurs, il slamme comme un Grand Corps Malade qui voudrait rameuter quelques fans de Fauve. Et ça marche sur à peu près trois titres, même si ça n’est pas bien tenace à l’oreille : ‘14 ans’, ‘35 ans’, ’73 ans’, résumables à la grosse louche par les étapes essentielles de la vie que sont la perte de la virginité (« Elle pense à sa sœur qui l’a fait, elle se dit que ça y est », la mid-life crisis (« T’as plus 20ans, pourtant pour t’accrocher à cette époque tu vis de la même façon / la même façon pour toi, c’est les mêmes lieux, les mêmes personnes, les mêmes projets et les mêmes addictions… », l’attente sereine du cercueil (« un café, un peu de soleil, je m’émerveille sobrement »). Éventuellement. (lg)

Monomyth ‘Further’ Suburban Records

Attention, auditeur : ‘Ark M’, premier des quatre titres de ‘Further’ est un piège qui se refermera lentement sur vous : ouverture sur nappes space-rock, où guitares et orgues se remémorent le Berlin des années 70, puis la basse explose, le son s’élargit, un solo de guitare pousse la barre encore un peu plus haut, ne cesse de gravir les échelons. La base funk, elle, persévère, ne lâche pas la rampe et se taille la part du

lion face aux attaques de l’orgue Hammond, infatigable. Les deux se reniflent, dans un mouvement très Battles, sur fond de grondements extra-terrestres échappés d’Hawkwind. ‘Ark M’, pourtant analogique, vibre d’une intensité trance quasi électro. C’est progressif sans être maniéré, c’est ambitieux sans être élitiste, c’est post-rock sans être chiant. Quand le pulp Zombiezombiesque de ‘6equj5’ débute, chill-out à souhait, l’échappatoire n’est plus possible : les Hollandais de Monomyth vous tiennent par le cou, les salauds, avant de vous plonger la tête dans une bassine de stoner-rock épais, puis de vous faire reprendre haleine quand l’oxygène se met à manquer. Maîtrise totale des éléments. Monomyth a tout pigé à l’art narratif du prog, à la pulsion binaire du kraut, à la fusion des deux et met définitivement le rock instrumental à genoux ! (ab)

Mono/Poly ’Golden Skies’ Brainfeeder

Repéré par Flying Lotus himself aux débuts de son label Brainfeeder, c’était en 2008, il aura fallu six longues années pour que Mono/Poly sorte un album – son second – sur la structure menée par Steve Ellison. Inutile de noyer le poisson plus longtemps, ‘Golden Skies’ comblera d’aise les fans invétérés d’electronica sensible et inventive – on n’emploiera pas la notion quasi injurieuse de planante – et irritera profondément les tenants hardcore du beat déchaîné à tout va. Très majoritairement instrumental, à l’exception des (superbes) murmures digitalisés de ‘Ra Rise’ , définitivement LE morceau-phare du lot, et du plus anecdotique ‘Empyrean’ (feat. Mendee Ichikawai), les cieux dorés de Charles E. Dickerson traînent hélas des instants langoureux où l’attention s’échappe quelques minutes durant. Alors que dans le passé, notamment sur son EP ‘Manifestations’, le producteur californien avait étalé une maîtrise certaine de l’esthétique noise, la probable volonté d’intégrer les tics propres à Flying Lotus ou Taylor McFerrin termine de jouer un tour pendable à un univers, où les trop nombreux points de repère finissent paradoxalement par brouiller les pistes. (fv)

Nele Needs A Holiday ‘It’s my Party’ Compagnie Cornelius

Darling Nele, nous, les ‘Damsels in Distress’ avons bien reçu ton exquise confession,

tout à fait caractéristique de ces moments de solitude qui empêchent nos jupes vichy de tourner. Les lèvres d’un adolescent à marinière de Jonathan Richman constituent un attrait irrésistible, nous en convenons toutes, mais nous savons que tu peux puiser encore plus loin en toi et ailleurs que dans ce verre de gin qui te fait croire que tu es ‘Beyoncé’. Ton sens ciselé de l’observation et de la rime saugrenue nous font battre des cils avec ravissement mais nous ne tolérerions pas de ‘Smelly Cat’ à la Phoebe, et il serait très préjudiciable pour notre sororité que tu verses dans ‘Les Trois Copains’ : la cocaïne ne convient pas au rang de filles qui se vautrent élégamment les pieds dans le tapis. Il nous semble également essentiel que tu cesses de répandre cette idée sotte que « guys don’t fall for brain ». L’anti-folk, ce burlesque du verbe sans pasties, compte désormais sur toi pour des awkward anecdoctes délivrées avec la vivacité de Lena Dunham et la vulnérabilité de Soko. Ces menus conseils, nous l’espérons, t’apporterons bien davantage qu’’One Fan In Japan’. Shangri-La’sment tienne, Frances Ha. (alr)

New Build ‘Pour It On’ Sunday Best Recordings/Pias

Deux ans après la sortie d’un premier album unanimement célébré par la presse, New Build revient avec un ‘Pour it on’ qui devrait connaître pareil sort, tant cette collection brille par la qualité de ses compositions et la façon qu’a le trio de redéfinir la pop électronique de façon novatrice. Comportant deux membres de Hot Chip, New Build parvient à mêler une immédiateté pop à une forme d’introspection prenante, ce qui est clairement apparent à l’écoute du premier titre, l’excellent ‘The sunlight’, pièce monumentale démarrant dans un registre éthéré, quasi cosmique, pour monter progressivement en puissance de bien sublime façon. Construit sur une trame similaire, ‘Your arrival’ se fait plus tourmenté, intégrant des beats tourbillonnants qui mènent le morceau à un climax dansant extatique. Si New Build aime expérimenter sur des compositions aux structures complexes, il peut aussi nous proposer des titres simplement pop, tels le direct et entêtant ‘Strange network’ qui rappelle un peu Human League, le majestueux ‘Pour it on’, le pastoral ‘White sea’ sans oublier les très groovy et dansants ‘Weightless’ et ‘Different kind’. Fort! (pf)

Odesza ‘In Return’ Foreign Family Collective

Drôle d’objet que ce ‘In Return’. Premier joujou du duo Odesza originaire de Seattle, ce pot-pourri electronica intrigue par son positionnement. Parfois vaguement expérimental - mais pas assez, souvent mainstream, trop mainstream, ‘In Return’ ressemble à un étrange croisement entre Mount Kimbie et Crazy Frog. De l’IDM dyslexique qui contient son lot de pétasses horripilantes (‘Say My Name’, ‘It’s Only’), de riffs télé(saxo)phonés, de dérapages daubestep. Pourtant, on sent l’envie d’élever cette ode au clubbing à un rang supérieur. Difficile cependant de passer outre les fautes de goût suscitées... Et la monotonie ambiante de l’album. Mais bon, pour le public de TomorrowLand, c’est presque aussi exigeant que du Autechre. Suffit de prendre le problème par le bon bout. (am)


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24

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Over Me ‘We Chose To Breathe In Here’

Tindersticks

Moonzoo/Universal

‘Ypres’

Attention, tonnerre de fracas! Les nouveaux poulains de l’écurie Moonzoo déboulent comme des furies sur la scène de la Fédération Wallonie-Bruxelles avec leur premier opus ‘We Chose To Breathe In Here’, qui les érige illico en groupe résolument incontournable du plat pays! Combinant l’esthétique de Linkin Park à la virilité de Keane, la fougue irrévérencieuse de Bono au sens de l’expérimentation de l’iconoclaste Bryan Adams, les garçons d’Over Me côtoient d’autres sphères, à mille lieues de leur Charleroi natale. Une identité forte qui fera certainement jaser une sphère médiatique aujourd’hui tristement consensuelle. Mais s’ils doivent rester cet éternel petit groupe underground, ils pourront toutefois se targuer de résister aux sirènes de la hype en s’opposant avec véhémence au rock de stade putassier qui monopolise actuellement la bande FM. Pour l’heure, quelques frondeurs, tels Nostalgie, Classic 21 et les inébranlables Equinoxe FM leur apportent leur soutien. Pourvu que ça dure! (am)

Cit y Slang

Erlend Øye ‘Legao’

En 2011, le In Flanders Fields Museum d’Ypres commissionna Tindersticks pour réaliser la bande sonore de l’exposition, alors en gestation, commémorant le centenaire de la Ière Guerre Mondiale. Son curateur, Piet Chielens, emmena Stuart A. Staples à travers les champs de bataille et les nombreux cimetières des alentours. Staples raconte qu’il fut particulièrement émotionné lors de sa visite du cimetière allemand de Vladslo – celui des vaincus – à la vue de la statue de l’artiste allemande Kathe Kollwitz montrant des parents en pleurs. C’est là que germa en lui l’idée de composer une musique détachée des clichés habituels de la Grande Guerre mais en accord avec le sens de la perte et du délabrement qu’elle entraîna dans son sillage. En tandem avec Dan McKinna, Staples confia l’orchestration à Lucy Wilkins, une collaboratrice de longue date. Construites sur base d’accords assez simples en mi bémol, fa et fa dièse, les compositions évoquent Arvo Pärt et le ‘War Requiem’ de Benjamin Britten par leur côté élégiaque et solennel. Enregistrées dans l’église de Crouch End à Londres, les parties orchestrées furent ensuite remodelées, destinées à accompagner différentes installations permanentes du musée. Staples a voulu que cette musique ne se résume pas à sa fonction d’addenda musical aux images mémorielles mais qu’elle devienne le son de l’air du musée même. Ce n’est pas là l’expression d’une prétention mais l’émanation d’une réflexion aboutie. Un travail d’une grande humilité et l’opus le plus désolé jamais conçu par Tindersticks. (et)

Perfume Genius

Primus

‘Too Bright’

‘Primus & The Chocolate Factory With The Fungi Ensemble’

Bubbles

Matador/Beggars

Parfois, ça nous revient comme ça, sans qu’on l’ait voulu vraiment, c’est la puissance d’un tube : ‘Poor Leno’ nous traverse soudainement et l’on souvient de 2002 comme si c’était hier, de comment la ville danoise de Bergen venait d’apparaître sur la carte de nos fantasmes avec tous ces types aux o barrés et leurs deux groupes alors complémentaires : The Kings Of Convenience et Röyksopp ; le chanteur du premier – Erlend Øye – prêtant sa voix au single susmentionné du second, le second remixant les chansonnettes folk du premier. On aimait ces deux groupes sans discernement, à des heures différentes. Puis, avec le temps, on a fini par ne plus vraiment écouter que le premier. Entre-temps, Erlend Øye avait fondé The Whitest Boy Alive, dream pop guère touchante. Aujourd’hui, à 39 ans, il lâche son deuxième album solo. Le jour de sa sortie, on a pu voir les réseaux sociaux s’agiter, crier au génie comme à la variété. La vérité est plus nuancée. Même après quatre écoutes. Ces chansons – arrangées avec un groupe de reggae islandais (!) – alternent l’excellent (‘Save Some Loving’, du Belle & Sebastian de poche) et le navrant (le niais single ‘Rainman’). Entre les deux, de la belle pop ultra claire à laquelle il manque toutefois ce petit truc en plus. (lg)

‘He made me a tape of Joy Division, he told there was a part of him missing, when I was sixteen, he jumped off a building’. Perfume Genius en avait gros sur la patate à l’époque de ‘Learning’, si bien qu’on lui aurait presque tout pardonné, rien que pour ces quatre phrases confondantes. Mais ce premier coup de maître n’a pas trouvé le descendant qu’il méritait : la force de l’alchimie piano-voix s’est progressivement épuisée au profit d’un maniérisme exacerbé irritant sur la longueur. ‘Too Bright’ est enfin le digne successeur de ‘Learning’. Plus varié, plus rentre-dedans, plus ambitieux aussi, ce petit phénix fait la part belle aux ambiances lumineuses. Réchauffer, voire faire fondre nos petits cœurs (déjà) tout mous, tel semble être l’ultime goal du poupon. D’un claquement de doigts (l’étonnement groovy ‘The Fool’), de l’impulsion délicate d’une voix féminine (‘Don’t Let Them In’) ou encore de l’écho d’un simulacre de claquettes (‘Long Pig’). Petit génie deviendra grand : la force de l’âge, si l’on peut dire, donne lieu à des titres entêtants, pour ne pas dire oppressants à l’instar de ‘Grid’ ou du particulièrement poisseux ‘My Body’ qui colle au corps comme une espadrille sur le sol du DNA un dimanche matin. (am)

Pennywise

Pissed Jeans

‘Yesterdays’

‘Shallow’

Epitath

Sub Pop/Konkurrent

‘A new album of old songs’. C’est ainsi que le groupe décrit ‘Yesterdays’ qui comporte onze morceaux écrits pour la plupart à la fin des années 80 et qui sont interprétés de façon plus pro qu’à l’origine, évolution technologique oblige. Si le son est moins dégueu qu’autrefois, l’esprit reste le même avec du Pennywise pur jus, soit du punk/ hardcore mélodique old school. On se réjouit de retrouver Jim Lindberg au chant après une absence de plusieurs années. Bien sûr, cet album ne constitue pas une avancée en soi pour le groupe, mais l’ensemble est terriblement frais et fun, nous balançant quelques belles giclées de punk festif irrésistible, avec ‘What you deserve’, ‘No way out’, ‘Noise pollution’ et ‘She’s a winner’ comme points d’orgue. Les fans vont adorer ! (pf)

La boucherie-charcuterie du mois. Qui remonte en réalité à 2005 mais ressort aujourd’hui, en grandes pompes, chez Sub Pop. Tout y est foutrement noisy et hardcore : le mec au micro gueule comme s’il était possédé par Bart De Wever et les guitares sont atrocement mal traitées. L’affaire – huit titres à peine – est vite emballée, sans aucun répit si ce n’est vingt secondes de piano à la fin de ‘Ugly Twin (i’ve got)’. En concert, beaucoup trop fort, ça doit être absolument atroce, mais là, finalement, on en redemande. Il y a une certaine classe dans cette bestialité, une belle manière de crier, de saturer l’espace. On aurait presque envie d’aller écouter fissa les trois autres albums sortis depuis, puis de se finir aux Perfect Pussy. Et même, dans la foulée, de rebaptiser son chat Larsen. (lg)

ATO

Chroniquer un Primus n’est pas une tâche anodine. Réponse tordue aux questions musicales de mon adolescence, la bande à Les Claypool m’a ouvert les portes du rock guingois de Tom Waits et des Residents. Si ‘Green Naugahyde’ en 2011 était l’occasion inespérée de les voir enfin traverser l’Atlantique, il confirmait la voie tracée depuis un moment par le guru de la basse : l’étrécissement paradoxal de leur son au profit d’un rock progressif complexe, mais sous influences (King Crimson en tête). Premier album concept pour le groupe, ‘The Chocolate Factory’ ne déroge pas à la règle. Reprise de la bande son du premier film tiré en 1971 du roman culte, l’exercice est à la fois un aveu d’impuissance pour le groupe et l’occasion de se couler dans un univers qui lui sied en tous points. Willy Wonka décadent, Claypool révèle toute la puissance vénéneuse de l’univers de Roald Dahl. Si sa voix quitte la route sur ‘Cheer Up Charlie’, elle trouve en revanche une incarnation inédite – quasi Max Raabe – dans la chanson des Oompa Loompas. Entre marimbas, violoncelle et le retour de Tim Alexander à la batterie, l’orchestration souvent flamboyante n’en est pas moins redondante. Pied de nez volontaire à la version de Tim Burton dont Claypool lui-même regrette la dérive hollywoodienne récente, le Primus nouveau donne ironiquement envie de se replonger dans les anciens disques du trio. (ab)

Prince ‘Art Official Age’

Prince & 3rdeyegirl ‘Plectrumelectrum’ Warner

Il est des noms qui vouent à une destinée. Il est des destinées qui enchâssent des noms, qui les boulonnent sur le socle de la célébrité. Né Prince Rogers Nelson, et repris comme tel sur les registres de l’état civil de Minneapolis, Prince ne possédait a priori aucun des attributs le destinant à la carrière fulgurante qui le propulsa aux étoiles. L’histoire rapporte qu’il composa sa première chanson à l’âge de sept ans à

peine, prémonitoirement baptisée ‘Funkmachine’, une image qu’il ne cessa d’incarner depuis lors. Que de chemin parcouru depuis cet été 84 où je découvris Prince dans la pénombre d’une salle de cinéma d’Indianapolis à la faveur de la projection de ‘Purple Rain’. La suite nous est connue. Une irrésistible ascension et des disques de génie. Et puis les prévisibles errances, les hésitations attendues, guettées, une discographie s’étiolant, des paris sur une fin annoncée. Ces deux parutions, simultanées, referment un hiatus de plus de quatre ans et démentent les mauvaises rumeurs. Pas un, mais deux albums ! Plus qu’un truc de marketing ou qu’une tentative de brouillage, il faut voir dans ce doublé un fait du prince, voire un caprice souverain. Là où ‘Art Official Age’ s’aborde comme un disque profondément princier, funky, chaloupé et chaloupant, truffé de gimmicks, ‘Plectrumelectrum’ personnifie la matérialisation d’une collaboration qui s’apparente à une sujétion – celle en l’occurrence du girl band 3rdeyegirl – et cache mal les compromis qui en résultent. ‘Art Official Age’ perpétue un vieux credo de la musique populaire américaine, celui qui tend à unir l’âme au corps, et en cela le disque est parfaitement motownien, une posture que hisse le single ‘Funknroll’. ‘Plectrumelectrum’ est davantage un disque de scène, plus rock, empli de saignées de guitares et d’effusions vocales qui sont parfois en redites excédentaires. Un retour à moitié réussi mais un retour quand même. (et)

Purling Hiss ‘Weirdon’ Drag Cit y/Konkurrent

« I turn it down the radio », et depuis je n’ai plus menti : j’essaierais de m’échapper de ma tête obstruée, je ne me laverais plus guère qu’avec du savon de garagiste, je passerais le plus clair de mon temps à produire des riffs hirsutes et hédonistes avec quelques amis, vautré plaisamment sur un banc déglingué ou dans le garage d’un grand-père trop dur d’oreille pour protester. Je pourrais désormais parcourir la très longue nappe de mes rêves au ralenti, j’apprendrais lentement mais sûrement à ne pas faire grand-chose d’autre qu’être débraillé mais astucieusement, avec bien plus d’un tour dans mes tracks, depuis le brouillard blues nonchalant à replis contemplatifs de ‘Reptili-a-genda’ jusqu’aux braillements tout jeunots d’’Aging Faces’ ou à la square-dance punkoïde montée sur ressorts d’’Airwaves’. Ça serait mon manifeste dédié aux bouseux non dénués de génie, ma façon personnelle d’expérimenter heure après heure ‘Six Ways to Sunday’ dans l’oisiveté bienheureuse d’un hamac, la paresseuse satisfaction d’être un guitariste aux ambitions et cheveux flottants. (alr)

Quadrupède ‘T O B O G A N’ Black Basset Records/Mandai

Ce duo manceau propose un math rock instrumental aux angles complémentaires et aux lignes symétriques non courbes. Guitares alertes et rythmique géométrique fondent l’assise de petits morceaux nerveux et népériens. Parfois, la structure se fait protéiforme à l’instar d’‘ASTRØ’, le single. Après un ep autoproduit, Quadrupède présente ici son premier album pour compte du label bruxellois Black Basset. Un disque ramassé et concis, sans temps mort. Quadrupède marche d’un pas alerte. Dans sa foulée, il a déjà ouvert pour Papier Tigre et LITE. A l’avenir, sa course devrait logiquement


prendre une cadence plus soutenue encore. (et)

The Rentals ‘Lost In Alphaville’ Poly vinyl Records

La hache de guerre n’est pas (tout à fait) enterrée. Hasard du calendrier ou simple formalité revancharde, le nouvel album de The Rentals sort aujourd’hui. À quelques jours du retour de Weezer, l’ancien bassiste du groupe californien relance son propre projet dans l’arène. Sur la pochette du cultissime album bleu, Matt Sharp est le mec qui se tient les mains à la droite de Rivers Cuomo. Force créative et premier lieutenant de la formation, le mec a toujours tenu tête au leader de Weezer. En 1995, quand il forme The Rentals, il affirme clairement son indépendance et met en évidence un véritable talent : l’art de faire glisser des lignes de basse sur un étincelant tapis synthétique. Avec ses rouleaux compresseurs power-pop et ses mélodies ensoleillées (‘My Summer Girls’, ‘Friends of P.’), The Rentals s’est finalement imposé comme une unité élémentaire, propriétaire d’un mini-classique des nineties (‘Return of The Rentals’). Mais, contrairement à Weezer - qu’il a quitté en 1998 -, Matt Sharp a chaviré à l’approche du nouveau millénaire. De retour avec le Black Keys Patrick Carney à la batterie et un line-up totalement remanié, The Rentals signe ‘Lost in Alphaville’, un troisième essai agréable mais dépourvu d’instants mémorables. Les dix titres de ce disque résonnent dans les enceintes comme l’écho lointain d’une époque révolue. Un pur moment de nostalgie sans valeur ajoutée. (na)

Rodion G.A. ’Behind The Curtain – The Lost Album’ Barely Breaking Even

L’an dernier, l’ami (ab) déterrait de l’oubli communiste des années 70 un certain Rodion G.A., auteur dans sa Roumanie natale de bandes longtemps censurées, où l’électronique tenait une place centrale, voire exclusive. Un an après ces ‘Lost Tapes’, voici revenu le temps de l’album perdu, il est un témoignage vivant et précieux de ce que les artistes contemporains pouvaient imaginer, en très nette marge des musiques mises en avant par les régimes dictatoriaux alors en place. Si les sonorités témoignent d’un temps définitivement révolu, et c’est aussi ce qui leur donne ce charme suranné, nombre de morceaux proposés par Rodion Ladislau Rosca font preuve d’une débordante imagination. Echos arabisants (‘Acvila Fragment’), tentation électro pop irrésistible (‘Charm 1 & 2’), boîtes à rythmes débiles (‘Contrast’) mais aussi krautrock (chanté en roumain !) dans la meilleure tradition made in Germany (‘Paradox’), les variations tendent à ce point vers l’irrésistible qu’on ne résiste plus à la tentation. Amen. (fv)

Royal Blood ‘Royal Blood’ Imperial Galactic/Warner

Tout commence par un rythme syncopé, batterie nerveuse qui trébuche à dessein, bientôt rejoint par une basse électrique rugissante à faire rougir de honte une guitare heavy-metal. Royal Blood déverse un son épais comme de la mélasse, un mélange noir goudron auquel s’ajoutent les plumes d’une production ultra-nette. Dans la droite

lignée des White Stripe, le duo bascule par ses choix de mix, ses riffs-bulldozer et son atmosphère limite glam vers un hard-rock clean et choc qui rappelle au choix Marylin Manson, White Zombie ou Queens Of The Stone Age en plus ado. Par moment Royal Blood est franchement génial : ‘Figure It Out’ et ‘Out Of The Black’ tutoient en immédiateté tous les groupes susnommés. C’est là que se concentrent les qualités et défauts principaux du groupe : une fulgurante instantanéité qui augure d’une première écoute pleine d’enthousiasme, mais qui peine à renouveler le charme sur le long terme. La suite confirmera si oui ou non ils sont capables d’accoucher d’une œuvre plus longue en bouche. On le souhaite. (ab)

OUT NOW The Rural Alberta Advantage ‘Mended With Gold’ Paperbag Records/News

« Honey, look me dead square in the eyes ». J’ai perdu ce corps à corps mais vous m’aviez avertie : «love will bring you down » et mieux vaudrait affronter des grizzlys à mains nues ou voguer vers la péninsule Bruce, chercher refuge dans un fjord, se réchauffer les phalanges à ce feu fluet ‘Vulcan AB’ que dompter cette ardeur trop accablante. Qu’est-ce que vous pouviez vraiment faire pour moi, toi dont la batterie rutilante grésillait en continu, toi dont la singulière voix d’augure nous haranguait avec conviction sur notre peur ancestrale de serrer quelqu’un trop longuement dans nos bras ? Vous qui êtiez si ‘Terrified’ à l’idée de raccommoder l’amour passé à la machine avec des brins d’or de seconde main ? Vous, dont la fuite éperdue vous ramenait immanquablement sur les terres fiévreuses et troubles du ‘King of Carrot Flowers’ ? Je vous ai élus avec cœur compagnons de procession pour quelques foulées anxieuses, quelques à-pics folk, bu à vos gourdes parfois débordantes de liqueur Elephant Six puis j’ai continué seule et en funambule l’itinéraire sur les caillasses escarpées de mes émotions. (alr)

Shintaro Sakamoto ’Let’s Dance Raw’ Other Music/Fat Possum

Attention, disque choc. Il l’est d’autant plus qu’innocent au premier abord, le second album de Shintaro Sakamoto (ex- Yura Yura Teikoku, aucun lien avec le grand Ryuichi) sonne telle une fraîche innocuité où le poison se niche dans les lys brisés. Et pourtant, qu’il est addictif, ce disque. Tout démarre avec une fausse bluette romantique (‘Future Lullaby’), où sur un fond de guitare et de flûte, une Tujiko Noriko en jupe plissée viendrait nous cajoler l’oreille. Passé au chant sur les titres suivants, Shintaro est autant convaincant que sa partenaire. Entouré du fidèle batteur Yuta Saganuma et de Aya à la basse (qu’on connaît du combo

féminin OOIOO), l’artiste nippon balance entre tentations hawaïennes, rodéos tropicalia et loopings bossa nova des putains de chansons dont bien vite, on ne peut plus se passer. Cools et joués avec un plaisir aussi évident qu’il est communicatif, les onze morceaux de ‘Let’s Dance Raw’ s’incrustent dans le bulbe et on ne cesse d’en redemander. (fv)

Scrappy Tapes ‘Pickin’ Marmelade’ N.E.W.S. Records

Scrappy Tapes est un duo batterie-guitare originaire de Gand à forte teneur en blues qui tâche, qui fâche. Vous y pensez aussi? Je confirme, il s’agit bien d’un énième groupe biberonné aux Black Box Revelation. Et comme souvent chez les groupes du Nord du pays, la production est soignée, le jeu aussi. Rien de reprochable donc à ce ‘Pickin’ Marmelade’ qui pourrait se montrer vraiment séduisant s’il possédait un brin de charme atypique. Parce que là, on croirait voir Two Gallants dans un stage de poterie à Destelbergen. Une perspective touchante dont on a pas trop envie de partager le délire. Pour les aficionados du blues-garage, ils seront en tournée dans toute la Flandre durant le mois de novembre. (am)

Philip Selway ’Weatherhouse’ Bella Union

Vous ne connaissez sans doute pas son visage, à l’inverse de la chetron de cyborg de son leader Thom Yorke, ni même peut-être son nom, nul doute que vous l’avez déjà entendu, Philip Selway est bien le batteur de Radiohead depuis des temps immémoriaux. Deuxième effort en solo de l’homme du Berkshire, ‘Weatherhouse’ explore la veine davantage atmosphérique de son groupe, tout en louchant du côté du trip hop. Tel un membre imaginaire d’Alpha regardant du côté de ‘Kid A’, Selway concentre son flux en marge de la mélodie immédiate, pour mieux imprimer ses tentations harmoniques – elles sont définitivement le point fort de l’album. Laissant de côté, volontairement ou non, la pop au sens le plus radiophonique du terme, alors qu’en surface tous les ingrédients de l’easy listening sont présents, l’artiste anglais balise son parcours en laissant au clou les gros sabots. Parfois, ça donne des morceaux réellement touchants (‘Ghosts’ où règne le… fantôme de Thom Y.), voire nostalgiques (le très beatlesien ‘It Will End In Tears’). Ne manque qu’un supplément d’âme et de personnalité pour convaincre pleinement. (fv)

Simian Mobile Disco ’Whorl’ Anti-

Incontournables de la scène électronique depuis 2007 et leur début album ‘Attack Decay Sustain Release’, qui avait d’emblée placée la barre à hauteur de l’excellence, Simian Mobile Disco fait incontestablement partie de ces projets dont on se réjouit d’entendre les nouveautés. Probablement album le plus leftfield de la discographie de James Ford et Jas Shaw, ‘Whorl’ dévoile en douze nouveaux échos à la frontière de l’ambient et du minimalisme électronique un aller simple entre Boards of


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Earteam

Canada et Jon Hopkins. Après une double intro (’Redshift’ et ‘Dandelion Spheres’) où les hautes pressions ramènent un air échappé d’une tracklist Warp, la suite met en jeu des beats – à partir du troisième titre ‘Sun Dogs’ – à la fois désincarnés et sensuels, tout en demeurant à mille lieues de la grosse armada. Si la nouvelle risque de laisser perplexe plus d’un fan de la première heure, qui espère remuer tant et plus ses guibolles au son direct d’un groupe où le mot disco n’était pas fortuit, la manière très kosmische du SMD anno 2014 nous convainc très majoritairement. Sans verser dans le vide monochromatique, et en puisant du côté des grands du genre (The Cosmic Jokers, Harmonia, Manuel Göttsching) la substantielle moelle, le duo anglais garde pleinement la forme en y mettant les formes. (fv)

Luke Sital-Singh ‘The Fire Inside’ Parlophone/Warner

Signe d’une société qui se recroqueville ? Le rôti traditionnel a remplacé le chicken tikka massala comme plat préféré des Anglais. Au confluent de ces deux cultures, le jeune Luke Sital-Singh n’en a cure. Son ambition à lui, c’est d’être un jour le nouveau Damien Rice ou le Bon Iver britannique. Et si ce premier album nous fait découvrir un élève plus appliqué qu’agaçant, il ne masque pas longtemps le manque de caractère et de singularité des compositions. En caricaturant légèrement, on relèvera que le londonien ne semble à ce stade disposer que de deux modèles de chansons standards (les ballades et les crescendos avec acmé juvénile) qu’il décline avec plus ou moins de variété et de réussite. Certes, la fraîcheur et l’innocence séduisent parfois sur des morceaux insouciants et pleins de charme mélodique comme ‘Nothing Stays The Same’ ou ‘Bottled Up Tight’, bombinettes énergisantes qui vous donneront l’impression d’être le roi du monde pendant trois minutes trente. Mais la naïveté des textes, à l’intensité poétique aussi puissante que le journal intime d’une adolescente en proie à des poussées hormonales (« We’ll become the greatest lovers/The greatest lovers the world has ever seen ») découragera régulièrement les allergiques à la guimauve. (gle)

Slash ‘World On Fire’ Roadrunner Records/Warner

Pour beaucoup de fans de rock, Slash est avant tout l’ancien guitariste des Guns N’ Roses, formation de hard rock mythique au sein de laquelle il a pondu quelques riffs devenus légendaires dans un style personnel que l’on qualifiera selon ses inclinaisons personnelles de baroque, grandiose, grandiloquent ou too much : remember ‘Sweet child o’mine’ et ‘November rain’. Mais Slash a aussi eu une vie en dehors des Guns, mettant sur pied Velvet Revolver avant de se lancer dans un projet solo qu’il mène désormais à bien avec le chanteur Myles Kennedy et les Conspirators. Faisant suite à ‘Apocalyptic love’ sorti voici deux ans, ‘World On Fire’ est globalement plus abouti vu que les comparses de Slash semblent avoir désormais complètement trouvé leur place, à commencer par le chanteur qui affiche une grinta impressionnante. Si l’on peut regretter une relative absence de risque au niveau de l’approche générale qui fait très hard 90s et si l’album est un rien trop long (17 titres), on aurait tort de bouder son plaisir à l’écoute des accrocheurs ‘World on fire’, ‘Shadow life’, ‘Automatic overdrive’, ’30 years to life’ ou encore ‘Avalon’. (pf)

Veronique Vincent & Aksak Maboul ’Ex-Futur Album’ Crammed Discs

Chanteuse des mythiques Honeymoon Killers, figures de proue de la scène belge ultra-indie pop vers 1982, Véronique Vincent avait enregistré aux côtés du duo Aksak Maboul un album censé devenir le troisième essai du tout aussi légendaire combo Marc Hollander / Vincent Kénis. Trente ans et des gamètes plus tard, la compagne du premier cité, et (séquence people) maman de Faustine Hollander, revient à l’avant-plan de l’actualité musicale et c’est bien plus qu’un simple disque oublié au fond d’un placard eighties. Démarré sur l’earworm interstellaire ‘Chez Les Aborigènes’, qu’on connaissait déjà de la compile ‘Crammed Global Soundcrash’, le genre de morceau impossible à oublier pour notre plus grand plaisir, ‘Ex-Futur Album’ demeure en 2014 d’une actualité brûlante, trois décennies après avoir été enregistré. A la fois léger et profond, délicieusement ironique et artisanalement ambitieux, le disque se laisse glisser dans l’oreille avec une facilité d’autant plus déconcertante qu’elle est vénéneuse (même si le chant n’est pas toujours au plus juste). Telle une chatte sur un toit brûlant, VV se mue en séductrice mutine et perverse, tandis que ses comparses d’AM picorent entre électro pop arty et échos épars de rumba congolaise, voire tentation J-pop, pour mieux nous ensorceler. Un événement, on vous dit. (fv)

son nouvel opus aussi intense que concis à peine plus d’une demi heure - dont chacune des compositions affiche un titre dadaïste collant fort bien à la musique. ‘Gubat’, la première plage électro lourde et menaçante, est particulièrement flippante, louvoyant entre musique klezmer et free jazz dissonant. Encore plus glauque, ‘Nuuk’ et son déchaînement tellurique de chaos et d’effroi. Et si ‘Isny’ semble apporter un peu de baume à l’âme en démarrant sur un rythme downtempo, ce n’est bien sur qu’illusion, puisque le titre s’énerve peu à peu pour voguer dans les eaux d’un post rock métallique bien rugueux. Dans sa seconde partie, ‘Nomads’ se fait globalement moins menaçant, privilégiant plutôt un côté répétitif et hypnotique via deux drones fascinants, dont le monumental ‘Xaxim’ qui n’est pas sans rappeler Ash Ra Tempel à ses débuts. Amateurs de sensations fortes, ce disque est pour vous ! (pf)

The 2 Bears ‘The Night Is Young’ Southern Fried Records/V2

Sound of Yell

This Will Destroy You

‘Brocken Spectre’

‘Another Language’

Chemikal Underground

Suicide Squeeze

Nouveau venu au sein de l’écurie Chemikal Underground, Sound of Yell est en réalité la dénomination du récent projet de Stevie Jones, lequel n’est pas étranger à la maison pour avoir figuré au sein d’Arab Strap et pour avoir épaulé RM Hubbert. Par ailleurs contrebassiste d’Alasdair Roberts à ses heures, Jones est un véritable musicien, aussi bien à l’aise à la contrebasse qu’à la guitare, au piano ou encore aux percussions. Les huit compositions alignées ici convient un grand nombre de musiciens : clarinettiste, violoniste, violoncelliste, flûtiste, harmoniciste, batteur, le hurdy gurdy d’Alasdair Roberts… et également une vocaliste dont le rôle est, il est vrai, assez marginal. Il s’agit d’une musique pastorale, presque impressionniste, où chacun tient bien son instrument, prenant soin de ne commettre aucun impair, aucun débordement. Des airs acoustiques ne s’apparentant ni au jazz, ni au folk qui n’ont de rien de désagréable mais qui au final manquent de substance et de relief. (et)

Les formules du post-rock sont-elles si peu renouvelables ? Concrètement, il n’y a rien à reprocher au troisième disque de This Will Destroy You. Les Texans y croient, sortent leurs tripes et continuent à raison de laisser exploser leurs drones sans s’abîmer dans d’interminables circonvolutions. Cela n’empêche pas, à l’occasion, de s’emmerder un brin. Combien de fois avons-nous déjà entendu ces progressions bruitistes, sur fond de pochette minimaliste ? Ces deux-trois notes au piano, relégués à la pièce d’à-côté. Ces accords fantomatiques en mineur sous reverb affectée. Guitares-gyrophares, shoegaze dans le gaz, roulement métronomique de batterie en mode repeat, le tout joué de plus en plus fort. A dose homéopathique, uniquement. (ab)

Tav Exotic ‘French Girls’

Unchained

‘Pedrosa/Tropism’ Lexi Disques

Au risque d’être submergé, il n’est pas coutume de passer en revue les singles dans ces pages mais quand ceux-ci sont le fruit d’un travail artisanal authentique soutenu et le produit fétiche choyé d’un label, autant le souligner. Petite structure établie à Bruxelles autour de la charmante Catherine Plenevaux, Lexi Disques joue la carte de la curiosité et du vrai éclectisme. Tav Exotic réunit Ernesto Gonzales (Bear Bones Lay Low) et Mike Crabbé (Weird Dust). A deux, ils élaborent une proto-techno qui sonne très eighties où les vocaux sont réduits à une prothèse désarticulée. Une réminiscence de la période charnière où la cold wave se mua en E.B.M. que rappelle la pochette. Unchained est pour sa part le projet de Nathaniel Davis, un Américain de la côte Est qui officie depuis plus d’une dizaine d’années en privilégiant les petites éditions. Ces deux morceaux sont cousus du même fil effilé s’étirant sur les cordes frêles d’une guitare électrique et d’une basse assez monotone. Lexi le rapproche de The Durutti Column mais il lui manque la mélancolie de Vini Reilly pour asseoir la comparaison. (et)

Tiger Lili ‘Summer Girl’ Tiger Lili Music/Pias

Tiger Lili n’est pas une héroïne de Pagnol s’adonnant au zoomorphisme sur la tournée du Cirque Plume, ni le nom d’une pépé suave plantée au Peplum. Tiger Lili, c’est Ben Van Camp et ses musiciens. Venu tout droit de Gand-les-Bains, ce chilleur-(h)(b) obo se revendique ouvertement de l’école de G. Love mais n’arrive que péniblement au talon de Jack Johnson. Dents trop blanches, sourire forcé, ce ‘Summer Girls’ à la fausse roublardise possède autant de relief qu’une marée basse à Westende, autant d’intérêt que la séance de surf qui en découle. Citoyen du monde avant tout, Tiger Lili rêve de partir, guitare en bandoulière et planche sous le bras, prêcher la bonne parole selon Quicksilver. Mais ses slashs trop vieilles dégagent un fumet de vieux Brugge. La Special Sauce ne prend pas. Trop léger, le disque trouvera peut-être sa place dans un barbec du 15 août avec la belle-famille, doigts de pieds en éventail, de préférence à proximité du sable, une Despe-citron vert vissée à la main droite. Attention aux mycoses. (am)

Tumido ‘Nomads’ Interstellar Records/Dense

Depuis sa formation en 2002, Tumido n’a cessé d’explorer des terres clairement expérimentales, produisant une musique aux contours variables, mais toujours résolument bruitiste. Il n’en va pas autrement sur

« There’s no death, there’s only a transition to a different sphere of consciousness ». Il semblerait que ton cerveau à toi, cet amas gélatineux et parfois renfrogné qui refuse obstinément de céder la place à tes hanches dès qu’il est positionné sur un dancefloor, ait décidé que deux énergumènes espiègles, grassouillets et volontiers affublés de costumes d’ours pelés du Cash Converters pourraient devenir temporairement tes co-pilotes. Et aussitôt, bondissant comme un Mario Bros, cherchant à piétiner le plus de Toads reggae à la ronde du ‘Money Man’, tu t’esbaudis comme un bonhomme-bâton de Tom Tom Club. « Do you feel proud of yourself ? ». Hilare et ton menton saillant barbouillé de beats jellybean, tu quémanderais bien un peu plus d’aérobic house au milieu de Fido Dildos bodybuildés. Hé, ‘Son Of The Sun’, une fois vidé le stock de poppers, viendra le coup’dmou propre à toute ‘Modern Family’ et la nuit aura moins ce charme juvénile qui semblait pourtant si bien tolérer les grands écarts. « What is paradise music ? » : celle qui te réjouit sans disperser ta tête et tes genoux fluorescents dans toute la pièce. (alr)

Versus You ‘Moving On’ 312 Music/IC Music/Differ-Ant Distribution

Avec son quatrième album, ce combo luxembourgeois ne va certes pas révolutionner le punk, mais pour quiconque est friand de titres power punk immédiats et musicalement mieux foutus que la moyenne, ‘Moving on’ est vivement recommandé tant il regorge de compos mémorables dans le genre. ‘When it all goes down’, ‘If the camels die, we die’ ou encore ‘Skinny and distracted’ sont particulièrement percutants, là où ‘Be better than me’ apporte une petite dose de douceur poppy avec ses chœurs féminins tandis que ‘You are my friend’ est une ballade touchante rendant hommage à l’amitié de façon simple et belle. En outre, les textes sont assez bons dans un registre engagé mais pas cliché, notamment sur le très réussi ‘30 pills’ qui traite de l’exclusion des séropositifs avec beaucoup de justesse. Plus que méritant. (pf)

Vessel ‘Punish , Honey’ Triangle Records

Vous ne confondrez pas Vessel avec Vessels. Ces derniers sont un combo post-rock de Leeds tandis que ce Vessel au singulier est la marque de fabrique de


Earteam Sebastian Gainsborough, un jeune musicien et producteur établi à Bristol issu du collectif Young Echo. Vessel s’était fait remarqué avec ‘Order Of Noise’, un premier album prometteur et aventureux qui prospectait le bruit dans ses recoins les plus ténus. Sur ‘Punish, Honey’, Vessel explore la composante organique des sons qu’il échafaude, leur conférant une dimension corporelle, presque charnelle à certains endroits. A d’autres, il privilégie au contraire le recours à des éléments bruts comme des feuilles de métal ou des cadres de vélo pour leur donner un aspect plus abrasif. C’est là un jeu de contrastes auquel renvoie le titre même de l’album. Ce disque n’est pas des plus faciles d’accès et son écoute peut s’avérer éprouvante. N’empêche, au final, l’excursion s’avère prenante et enveloppante. (et)

OUT NOW Von Durden ‘III’ V VEGA Records/Pias

Si vous avez eu la chance d’entendre ‘Dead queen’ sorti en single avant-coureur de l’album, vous n’avez sans doute pas pu résister à la mélodie ultra accrocheuse qui reste en tête dès la première écoute : très pop tout en ayant un petit côté rugueux qui n’est pas pour nous déplaire. D’une certaine façon, ce titre annonce la couleur du troisième album de Von Durden qui a accueilli en son sein deux nouveaux membres, ce qui apporte encore plus de richesse et de puissance.

Virginia Wing ‘Measures Of Joy’ Fire Records

Dans son miroir convexe, c’est tous les jours dimanche. Une fois passée derrière le rideau rouge, elle n’est plus tout à fait elle-même, plus tout à fait humaine. Une circulaire gouvernementale oblige désormais tous les docteurs ès expérimentations avant-rock à prendre des mesures en faveur de la joie, à relire les règles et à les appliquer strictement mais en résistance, elle s’est volontairement jetée dans le piège démultiplié d’un ‘Estuary’, lacis de faux-semblants à l’ensorcèlement instantané. Son ‘World Contact’ est charnel comme un sabbat avec Warpaint, aigu, incantatoire comme une rixe post-punk et une fois sortie de cette capsule opaque à la chaleur de fournaise, elle n’hésite jamais à calligraphier Trish Keenan en symboles cryptiques sur sa combinaison argentée en nylon ou à reprendre ses incursions secrètes avec ‘Marnie’, faisant de ses paupières un rempart contre les rais psychédéliques incandescents. Elle n’élabore qu’un ‘Complex Outline’ à la fois, alternant les ‘Meshes’ à pulsations métronomiques et lippes martiales et les vastes cartographies cosmiques, belles antichambres de divagations troubles où pourrait s’épanouir un ‘Juniper’ à baies bleuâtres. Oscillante et fascinante créature… il n’y a pourtant vraiment aucune raison d’avoir peur de Virginia Wing ! (alr)

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collection de disques, et normalement on ne l’oublie pas. Normalement : c’est arrivé dernièrement avec les Growlers, TRAAMS ou encore Gentle Friendly. Et ça arrivera encore, qu’on se le dise. Mais pas avec ce ‘Unravelling’ qui dénote complètement avec le pedigree Fatcat. Signés depuis belle lurette sur notre label adoré, We Were Promised Jetpacks pratiquait à l’origine un mélange braillard entre post-punk et pop. Disques après disques, ils ont perdu en hargne pour gagner en lyrisme, si bien que l’ouverture ‘Safety In Numbers’ pourrait presque faire penser à un single de Snow Patrol. Rien que pour du rire, disposez côte à côte le ‘Peaks And Through’ des premiers et le ‘Open Your Eyes’ des seconds et vous jugerez vous-même de l’effrayante filiation. Leur point commun : l’Écosse. Hasard ou pas, ce n’est pas de sitôt qu’on ira prendre la pluie à Edimbourg. (am)

Lucinda Williams ‘Down Where The Spirit Meets The Bone’

Enregistrée dans une approche live, la collection de titres proposée ici est à la fois très directe et bien rock au niveau de l’énergie déployée. Les satisfactions se comptent à la pelle, à commencer par le punky ‘Don’t let me down’ ou des compos particulièrement groovy comme ‘Kick outta me’ et ‘World on top. On aime beaucoup l’ultra catchy et tubesque ‘Like a bazooka (with a mandolin sound)’ ou encore le slow burner particulièrement prenant‘Attraction’. C’est du belge et c’est vraiment bon ! (pf)

Jessie Ware ‘Tough Love’ PM Records/Universal

On vous assure, on savait que c’était ‘The Right Thing To Do’ : on a vraiment essayé de rallier le camp de ceux qui désormais vouent une ‘Devotion’ totale à la Little Miss Perfect anglaise, à sa maison-témoin d’r’n’b tiré à 4 épingles, à ses tracks si bien produits que oui, tu peux te refléter dedans sous ton meilleur jour même un lendemain d’érup-

tion cutanée. Mais on a eu beau essayer de se faire tous petits, les mains bien croisées sur les cuisses, on a trébuché sur son tapis en alpaga, on a failli dézinguer son chandelier baroque en plexi vernis noir et quand elle entamait sa ‘Sweetest Song’ avec ses lèvres admirables arborant le gloss beige dont parle Vanity’s Fair, on a étouffé un discret bâillement de nos ongles même pas french manucurés. Elle pourrait nous demander notre avis sur la vie, l’amour et tout le reste, et nous gratifier de ‘Champagne Kisses’ que ça n’effacerait pourtant guère cette certitude : « I don’t belong to here ». (alr)

We Were Promised Jetpacks ‘Unravelling’ Fatcat Records

Acquérir un disque du label Fatcat, c’est toujours un grand moment d’émotion. Il atterrit dans nos mains, il est beau, on le pose sur la platine et là on pleure. On le range dans un endroit bien gardé de notre

Highway 20 Records/Ber tus

Il ne faut évidemment pas compter sur Lucinda Williams pour offrir un avenir à la musique. Mais avec ce double album regroupant pas moins de vingt compositions, la sirène du bayou entend bien démontrer que, même à 61 balais, son inspiration est loin d’être ménopausée. Du titre du disque à la pièce d’ouverture - en formule guitare-voix sur le poème ‘Compassion’ -, ce disque se veut d’abord et avant tout un hommage appuyé à l’œuvre poétique de son paternel Miller Williams. Nourri aux raisins de la colère, s’abreuvant à toutes les sources de l’americana, l’album est mitonné dans les vieilles casseroles aussi cabossées qu’inoxydables : country, bluegrass, gospel, folk séculaire aux guitares tantôt mordantes, tantôt crissantes. Sur un tempo rampant et tendu comme un crotale prêt à en découdre, c’est plus que jamais la voix aussi goudronnée que la route 66 qui donne aux compositions toute leur dimension. A l’image de cette poignante relecture du ‘Magnolia’ de J.J. Cale, dix minutes de bravoure qui constituent le véritable sommet d’un disque dont le classicisme flirte parfois avec la banalité, mais tutoie régulièrement l’excellence. (gle)

zeitkratzer + Keiji Haino zeitkratzer productions On ne présente plus zeitkratzer (la minuscule est de mise), un nom qui revient de façon récurrente dans ces pages. L’ensemble berlinois, qui tient plus de l’ensemble de chambre que du format groupe au sens habituel, a multiplié les collaborations et les revisitations d’œuvres contemporaines de compositeurs atypiques (Cage, Stockhausen, Tenney…) mais aussi Lou Reed ou Merzbow, refusant délibérément de s’arrêter aux genres. La rencontre avec Keiji Haino n’est pas nouvelle, elle débuta en 2005 lors d’un concert commun au Volksbühne de Berlin et se poursuivit par un cd retraçant ce moment. Haino y apparaît alors comme subjugué, noyé sous le déluge sonore de ses comparses. Voulant sans doute remédier à cet avatar peu accort avec leurs démarches propres, les parties ont repensé leurs rôles respectifs. Haino se concentre dorénavant sur sa seule voix qui est ici utilisée comme un instrument solo au sein d’un orchestre tandis que celui-ci prend soin de la laisser s’exprimer dans toutes ses nuances et ses circonvolutions. Enregistré live à Bochum, ce témoignage transgenre est d’une grande force, transcendant les styles, reculant avec brio les limites de l’audible admissible. (et)


28 Tour de Chauffe

Du 6 au 29 novembre Eurométropole Lille-Courtrai-Tournai

© P. Lebruman Depuis 2005, Tour De Chauffe constitue un dispositif d’accompagnement aux pratiques musicales amateurs. En clair, un coup de pouce (formations, enregistrement) et de projecteur (les scènes du festival) pour des formations émergentes au sein d’un projet qui s’étend désormais sur l’ensemble de l’Eurométropole LilleCourtrai-Tournai. Les jeunes pousses y partagent l’affiche avec des artistes déjà confirmés. Les salles concernées sont Les Arcades (Faches Thumesnil), La Ferme d’en haut (Villeneuve D’Ascq), Maison Folies Moulins (Lille), La Péniche (Lille), La Condition Publique (Roubaix), Le Nautilys (Comines), Muziekcentrum (Courtrai) et la Maison de la Culture (Tournai). Pour 5 euros, vous pourrez assister aux concerts, e.a., de Mark Berube, Bizen Benz, School Is Cool, MLCD, Elyas Kahn, Manic Maya, Mountain Bike, The Rhinogrades, Unik Ubik, Eagulls, Fools Ferguson, Homeboy Sandman, I Am Many, HD, SP Muzik, Bertrand Belin, Malax, A2H, Everydayz, FVLL,... www.tourdechauffe.fr

I ♥ Techno

8 novembre Flanders Expo, Gand Et c’est reparti pour un tour de la grand-messe techno ! Pas mal d’habitués de l’événement, au hasard Underworld dont le programmateur est fan – pour une affiche qui bastonne en rassemblant toujours un casting très solide. Cette année, les petits princes des platines auront pour noms : A. Brehme, Audion, Boys Noize, Brodinski, Clean Bandit, Daniel Avery, Dave Clarke, Duke Dumont, Erol Alkan, Gesaffelstein, Grogon City, Happa, Jamie Jones, Jeff Mills, Jimmy Edgar, Klangkarussel, Kong, Kr!z, Len Faki, Loco Dice, Marco Bailey, Mumbai Science, Paul Kalkbrenner, Paul Woodford, Paula Temple, Pfirter, Raving George, DJ Rush, Rodhâd, Superdiscount 3, Ten Walls, The Advent, Tiga, Vitalic. Comptez 61 euros le ticket ou 68 euros pour glaner au passage la compilation maison mixée cette année par Brodinski. www.ilovetechno.be

The Vaselines

17 novembre, Aéronef, Lille 23 novembre, Cactus Club, Bruges Héros injustement méconnus, l’acné toujours présente mais les cheveux plus épars, les écossais déboulent 20 ans plus tard avec leurs amis de toujours dans la cave de Mogwai pour une réunion d’anciens combattants façon The Expendables. En toute logique, ‘V For Vaselines’ joue la carte de l’anachronisme le plus total en passant sans relâche des guitares lo-fi les plus versatiles aux voix suaves à la Papas Fritas. C’est une petite sucrerie nineties, un sorbet parfum Ramones qui emplit nos cœurs nostalgiques d’une émotion apaisante, une félicité aux reflets mélancoliques. (am)

JOY

19 novembre Botanique, Bruxelles Marc Huyghens a été l’étendard de cette scène belge du début des années 2000, tête d’affiche avec Sharko et Girls In Hawaii. Mais depuis 2007, rien ou quasiment : un premier album de Joy, admirable mais légèrement boudé, une collaboration à gauche à droite (The Fitzcarraldo Sessions, superbe). Aujourd’hui, le trio revient reconfiguré et, tout de même, la surprise est de taille : on n’attendait pas Huyghens, espèce de David Eugene Edwards des Marolles, à ce niveau de tension et d’électricité. JOIE. (lg)

samedi 01 novembre Beautés Sonique: Nicolas Micheaux, Mon Réal @ Théâtre Jardin Passion; Wal’Style événement 24H HipHop @ Ancien Office du Tourisme, Namur, beautessoniques.be Jyva’zik: Deluxe, Smokey Joe & The Kid, Boogie Belgique, Don Fiasko, Konoba @ Parc à Mitraille, Court St-Etienne, jyvazik.be Sworn Enemy, Thell Barrio, Da Crown @ Alhambra, Mons Dotan; Animals As Leaders, TesseracT, Navene K @ AB, Bxl Eliogabal, Omar @ L’An Vert, Liège, lanvert.over-blog.com Superfly//Club Motown: John Morales, Bernard Dobbeleer, Deejay Tommy, Double-Axl, Kiami @ Caserne Fonck, Liège, super-fly.be Skudge, Mike Dehnert, Kafim, Pierre And Deg @ Fuse, Bxl A Taste Of Struggle, Anushka, Maverick, Poldoore @ Het Depot, Leuven, hetdepot.be The Telescopes, The Tangerines, Endz, La Tentation Nihiliste @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Santiago Downbeat Ska Jazz, J.B Conspiracy, Huge Puppies, Skangoeroes, The Mighty Patch Dub ft Ichman, Mic Mo, J-Low, The Flying Platane Sound @ MJC, Rixensart, mjcrixensart.be Daan; Get Your Gun @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Tygers Of Pan Tang @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Belgian Beatbox Championship @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Cabadzi, Ben Mazué @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr, 4ecluses.com Almamegretta @ Kulturfabrik, Esch/Alzette, Lux, kulturfabrik.lu The War On Drugs @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu

dimanche 02 novembre Beautés Sonique: Son Lux, François & The Atlas Mountains, Amatorski @ Grande Salle du Théâtre; Foire aux vinyles @ Foyer du Théâtre; Wal›Style événement 24H HipHop @ Ancien Office du Tourisme, Namur, beautessoniques.be Autumn Falls: Die!Die!Die!, Rape Blossoms, Maze @ Cactus@ MaZ, Brugge, autumnfalls.toutpartout.be The War On Drugs, Steve Gunn; All connected #6: Ipem special: Keith Fullerton Whitman, EMS Synthi 100, … @ AB, Bruxelles Au Revoir Simone, Soldier’s Heart @ De Kreun, Kortrijk John Legend @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Sondre Lerche, Jesse Marchant @ Botanique, Bruxelles Tune-Yards, Delvaux; Calibro 35 @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Fink, Douglas Dare @ Le Grand Mix, Tourcoing, fr, legrandmix.com Beth Hart @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu Clueso @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu

lundi 03 novembre The Gaslight Anthem, Deer Tick, Bayside; Meridian Brothers, Nello Novela @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Foxygen, Haley Bonar @ Botanique, Bruxelles, botanique.be A Taste Of Struggle, Anushka, Maverick, Poldoore @ Het Depot, Leuven, hetdepot.be Sebadoh, The Mantles @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Stevie Nimmo @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Tune-Yards, Moodoïd @ Le Grand Mix, Tourcoing, fr Dorian Wood, Alex Cameron @ Aéronef, Lille, Fr

mardi 04 novembre Ed Sheeran @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Martin Bisi, Stahlmus Delegation, Alice In The Cities @ Belvédère, Namur, belvedere-namur.be Daan; Childhood @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Midzik Olivier de Spiegeleir @ Ferme de Biéreau, Louvain-LaNeuve, fermedubiereau.be Ed Schrader’s Music Beat, The Mantles @ Madame Moustache, Bxl Airbourne @ Trix, Antwerpen, trixonline.be BRNS, Gym @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Porter Robinson @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu

mercredi 05 novembre Beautés Sonique: Elsie DX, King Of Eldergram, projection film ‘20.000 Days On Earth’ @ Quai22, Namur, beautessoniques.be Autumn Falls: Spoon, My Sad Captains @ Vooruit, Gent, autumnfalls.toutpartout.be Saint-André @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Clare Louise @ Atelier210, Bruxelles, atelier210.be Shaka Ponk @ Palais12, Bruxelles, livenation.be Daan @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Saxon, Skid Row @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Thurston Moore @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu

jeudi 06 novembre Beautés Sonique: Slow Magic, Lucrecia Dalt, Forma X @ Grand Manège; Scarlett O’Hanna, Marc et ses Pirards, Bimbo Délice @ Piano Bar, Namur, beautessoniques.be Autumn Falls: Lushes @ Trefpunt, Gent, autumnfalls.toutpartout.be Opeth, Alcest; Condor Gruppe, Future Old People Are Wizards @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Sharon Jones & The Dap-Kings, Luca Sapio, DJ Kwak @ Het Depot, Leuven, hetdepot.be Quentin Dujardin & Masha Vahdat @ Ferme de Biéreau, LouvainLa-Neuve, fermedubiereau.be Novastar, High Hi, Ganashake @ De Kreun, Kortrijk, dekreun.be Gum Takes Tooth, Dead Neanderthals, Ilill @ Magasin4, Bxl Acid Baby Jesus, Warm Toy Machine @ Madame Moustache, Bxl Schengen Schege, Mdou Moctar @ Recyclart, Bruxelles Gerry MacAvoy, Ted McKenna, Marcel Scherpenzeel @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Live; Chrome Brulée @ Trix, Antwerpen, livenation.be Kadebostany @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Tour de Chauffe Festival #9: Mark Berube, Blitzen Benz @ Arcades, Faches Thumesnil, Fr, tourdechauffe.fr Lacuna Coil @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu

gigs& parties nov 14

vendredi 07 novembre Beautés Sonique: Mendelson, Thyself, Xavier Dubois @ Maison de la Culture, Namur, beautessoniques.be Autumn Falls: Lushes @ ‘t Smiske, Asse, autumnfalls.toutpartout.be Kadebostany, Alaska Alaska @ Alhambra, Mons, alhambramons.com Selah Sue; Nordmann, Black Flower @ AB, Bruxelles Castus, Theo Clark, Alaska Gold Rush @ Atelier210, Bruxelles Fatima, Lefto @ Beursschouwburg, Bruxelles, beursschouwburg.be Amp Fiddler, Yellowstraps, Up High Collective @ Het Depot, Leuven, hetdepot.be Peter Pan Speedrock, The Roughneck Riot, Mr Gerrymanders @ Entrepôt, Arlon, entrepotarlon.be La Scaña del Domingo , Skarbone 14, Stevo’s Teen, Silly Snails @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be En Voixture Simone, Kermesz à l’Est @ Le Palace, La Louvière, ccrc.be Lilly Allen @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Korange @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Earthless, Mdou Moctar @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Tour de Chauffe Festival #9: School Is Cool, MLCD, Feel @ Le Nautilys, Comines, Fr, tourdechauffe.fr A Failing Devotion, Parisian Walls @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr Stromae @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu

samedi 08 novembre Beautés Sonique: The Belgians, Mountain Bike, Apaches @ Grande Manège, Namur, beautessoniques.be Autumn Falls: Osaka Monaurail @ Cactus@Maz, Brugge, autumnfalls.toutpartout.be I ♥ Techno: A.Brehme, Audion b2b Tiga, Boys Noize, Brodinski b2b Gesaffelstein, Clean Bandit, Daniel Avery b2b Erol Alkan, Dave Clarke, DJ Rush, Duke Dumont, Gorgon City, Happa, Jamie Jones, Jeff Mills, Jimmy Edgar, Klangkarussell DJ, Kong, Kr!Z, Len Faki, Loco Dice, Marco Bailey, Mumbai Science, Paula Temple, Paul Kalkbrenner, Paul Woolford, Pfirter, Raving George, Rødhåd, Superdiscount 3, Ten Walls, The Advent, Underworld, Vitalic DJ @ Flanders Expo, Gent, ilovetechno.be Chapelier Fou, Toner, Dutchnols @ Alhambra, Mons, alhambramons.com Dark fest X; From The Road @ Atelier Rock, Huy, atelierrock.be Steve Kaspar & Natasha Gehl, Lee Noble @ L’An Vert, Liège, lanvert.over-blog.com The Belgians, Mountain Bike, Apaches @ Belvédère, Namur, belvedere-namur.be Wayne Hussey, DJ Pat St Rem @ L’Escalier, Liège, themissionuk.com Nervous Shakes @ Rock Classic Bar, Bruxelles Curiosity @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Arto Lindsay Band @ Het Depot, Leuven, hetdepot.be THX2U @ Entrepôt, Arlon, entrepotarlon.be Marc Houle, Lucas Caroso, Pierre And Deg @ Fuse, Bruxelles Kasabian @ Forest National, Bruxelles, livenation.be The Asteroids Galaxy Tour @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Einstürzende Neubauten @ Loods De Lijn, Diksmuide, gonewest.be Sarah Carlier @ Le Palace, La Louvière, ccrc.be Kung Foo Fighters, Soultrash, Stoons @ Le Prisme, Brainel’Aleud, leprisme.be Smooth & The Bully Boys @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Urban Rituals Sam Shalabi, Eyvind Kang & Jessika Kenney, Spiral Consort @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Fensch Industrial Orkestra, Aérobiconoise, Tysmfyh, Electric Vomit, Jason Van Gulick, Swingers, Muckrackers vs Flutwacht, Circuit Tordu, Paul Pasture, Stephen O’Maltine @ Rockerill, Marchienne, rockerill.com Melchior, Shoot The Pin-Up @ Salon, Silly, sillyconcerts.be Martelleur & Patrice Pedrotta @ Le Vecteur, Charleroi, vecteur.be Tour de Chauffe Festival #9: Elyas Kahn, Manic Maya @ La Ferme d’en Haut, Villeneuve d’Asq, Fr, tourdechauffe.fr Andréas et Nicolas, Mr Donuts @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr

dimanche 09 novembre Beautés Sonique: Marc Mélia, Alexis Alvarez: exercise de chute @ La Dame de Pique, Namur, beautessoniques.be Autumn Falls: Black Bananas, Future Old People Are Wizards @ Trix, Antwerpen, autumnfalls.toutpartout.be Helmet; Lucius, Lapland @ AB, Bruxelles, abconcerts.be DJ Dolores ‘Banda Sonora’ @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Blaze Bayley, Sevenson @ L’Escalier, Liège, facebook.com/ events/342627419249425/ Caravan @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Clipping, Fujako @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Jennifer Rostock @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu

lundi 10 novembre Beautés Sonique: Teleman, Robbing Millions, Le Colisée @ Belvédère, Namur, beautessoniques.be Lamb, The Ramona Flowers @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Selah Sue @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Banks @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Ô-Celli Fait Son Cinema @ Ferme de Biéreau, Louvain-La-Neuve Solstafir, Obsidian Kingdom @ Trix, Antwerpen, trixonline.be DJ Vadim, Weeding Dub, The Roots Corner, Reservoir Dub @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Tour de Chauffe Festival #9: Mountain Bike, The Rhinogrades @ Maison de la Culture, Tournai, Fr, tourdechauffe.fr


The Struts, Jelly Bean @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Kyla La Grange @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu

mardi 11 novembre Rise Against, Pennywise, Emily’s Army; Eagulls, Bad Breeding @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Chet Faker @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Admiral Freebee @ Het Depot, Leuven, depot.be Clipping, Fujako @ De Kreun, Kortrijk, dekreun.be Twenty One Pilots, Purple @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Sizzla &, The Firehouse Crew @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Bob Mould @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu Lamb, The Ramona Flowers @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu

mercredi 12 novembre Glass Animals; HipHop40: Starflam @ AB, Bruxelles Melanie De Biasio @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Paolo Nutini @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Baxter Dury; The Orwells, DZ Deathrays; Wildbirds & Peacedrums @ Botanique, Bruxelles, botanique.be John Garcia, Waxu, Steak @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Asian Dub Foundation, Project:Mayhem @ Alhambra, Mons Comboio @ Kulturzentrum Jünglingshaus, Eupen, eupen.be Trans Am, Majeure @ De Kreun, Kortrijk, dekreun.be Peter Gabriel, Jennie Abrahamson @ Palais 12, Bruxelles, livenation.be Carl Verheyen Band, Bettine Schelker @ Spirit Of 66, Verviers Esben And The Witch, Empereur @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Toine Thys Trio @ Le Vecteur, Charleroi, vecteur.be Yodelice @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Groundation @ Kulturfabrik, Esch/Alzette, Lux, kulturfabrik.lu Francesco de Gregori @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu

jeudi 13 novembre Tour de Chauffe Festival #9: Unik Ubik @ MC Track, Kortrijk, tourdechauffe.fr Autumn Falls: Osaka Monaurail @ Het Depot, Leuven, autumnfalls.toutpartout.be Yevgueni; HipHop40: Battle Of The Belgians ft Brihang, Convok, Diamantairs, L’Or Du Commun, Uberdope & Tar One @ AB, Bxl Toumani & Sidiki Diabaté @ Bozar, Bruxelles, bozar.be Stromae @ + 14+16/11 Paleis12, Bruxelles, livenation.be Markéta Irglova, Rosi Golan @ Botanique, Bruxelles Toine Thys Hammond Trio @ Salon, Silly, sillyconcerts.be Christopher Owens; Drums Are For Parades @ Trix, Antwerpen Palma Violets, Parquet Courts, The Orwells @ Le Grand Mix, Tourcoing, fr, legrandmix.com The Meteors, Lucky Devils @ Aéronef, Lille, Fr

vendredi 14 novembre Autumn Falls/Bazaar: Thurston Moore, Balmorhea, Madensuyu, DJ Mauro @ Arenberg, Antwerpen, autumnfalls.toutpartout.be Set It Off Tour: Slow Magic, Odesza, Craft Spells, Yung Gud, Blue Hawaii, DJ Paypal; HipHop40: Zulu Nation celebrates 40 years of HipHop ft DJ Afrika Bambaataa @ AB, Bruxelles Zola Jesus; Bonaparte, Tim Fite @ Botanique, Bruxelles Run 88.0 présente: Passion Before Fashion @ Belvédère, Namur, belvedere-namur.be Asian Dub Foundation Sound System @ De Kreun, Kortrijk Ars Musica: Zanési, Rebotini @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Chantel McGregor @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Rival Sons @ Trix, Antwerpen, trixonline.be The Legendary Pink Dots @ L’Escalier, Liège, facebook.com/ events/634419646667136/ Golden Grass, Woonward @ Le Vecteur, Charleroi, vecteur.be JC Satan, Bazook @ Water Moulin, Tournai, watermoulin. bandcamp.com/releases Baxter Dury, Asgeir, Nick Mulvey, The Acid @ Le Grand Mix, Tourcoing, fr, legrandmix.com Kaya Yanar @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu Klaxons, Fenech Soler @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu

samedi 15 novembre HipHop40: Mos Def aka Yasiin Bey: ‘Black On Both Sides’ 15th Anniversary; Phox @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Klaxons, Fenech Soler; The Ting Tings; New Build, Technology & Teamwork @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Randy Weston, Otis Taylor @ Bozar, Bruxelles, bozar.be Vismets, Broadcast Island @ Atelier Rock, Huy, atelierrock.be Kid Noize, Party Harders, Evernest [Black Gizah Records Party] @ Alhambra, Mons, alhambramons.com Telemaque, Rallit, Fael’s Et Romzy, Tan @ Entrepôt, Arlon Harbinger Soundclash vol 2 @ De Kreun, Kortrijk, dekreun.be Death Penalty, Burning Time, DeserteR @ Magasin4, Bruxelles Tommy Four Seven And Lucy - State Of Flow ft Julietta And Rework @ Fuse, Bruxelles, fuse.be Ars Musica: The Fakir Orchestra @ Recyclart, Bruxelles The Drums, Beverly @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Jason Van Gulick, Galerie Incise @ Le Vecteur, Charleroi Eastern Daze Festival: Master Musicians of Jajouka olv Bachir Attar, Pelt, Joshua Abrams’ Natural Information Society, Toad, Norberto Lobo, Razen @ Vooruit, Gent, kraak.net Tour de Chauffe Festival #9: Eagulls, Fools Ferguson @ La Ferme d’en Haut, Villeneuve d’Asq, Fr, tourdechauffe.fr Royal Blood, Bad Breeding @ Le Grand Mix, Tourcoing, fr Okay Monday, School Is Cool @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr Osaka Monaurail @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Wildbirds & Peacedrums @ CarréRotondes, Luxembourg, Lux SBTRKT @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu Rival Sons @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu

dimanche 16 novembre Kronos Quartet; Courtney Barnett, Money For Rope @ AB, Bxl Jack White @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Andy Burrows, Tim Wheeler @ Botanique, Bruxelles

Bass Drum Of Death, Every Stranger Looks Like You @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Tour de Chauffe Festival #9: Homeboy Sandman, I Am Many, HD, lauréat Buzz Booster, SP Muzik @ Maison Folie Moulin, Lille, Fr, tourdechauffe.fr Chet Faker, Sage @ Le Grand Mix, Tourcoing, fr, legrandmix.com

lundi 17 novembre Autumn Falls: Adult Jazz, Flowers @ Botanique, Bruxelles, autumnfalls.toutpartout.be Counting Crows; Submotion Orchestra @ AB, Bruxelles Birdpen, Beautiful Badness @ Botanqiue, Bruxelles, botanique.be Bryan Ferry @ Cirque Royal Bruxelles, gentlepromotion.be Novastar @ Het Depot, Leuven, greenhousetalent.be Michael Schenker’s Temple Of Rock @ Spirit Of 66, Verviers Merchandise @ Trix, Antwerpen, trixonline.be The Vaselines, Schwergon! @ Aéronef, Lille, Fr

mardi 18 novembre Autumn Falls: White Lung @ De Kreun, Kortrijk, autumnfalls. toutpartout.be My Bubba @ Huis23, Bruxelles, abconcerts.be Sam Amidon, The Murphy Beds @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Noëm Akcoté @ Les Ateliers Claus, Bruxelles, lesateliersclaus.com Mina Tindle; Greylag @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Dans Dans, Mon-O-Phone @ Stuk, Leuven, stuk.be Le Père Noel est-il un Rocker? #20; Le Peuple de l’Herbe @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Of Mice & Men, His Statue Falls @ den Atelier, Luxembourg Beat Assaillant @ Kulturfabrik, Esch/Alzette, Lux, kulturfabrik.lu

29 Ought

20 novembre AB, Bruxelles Il n’y a pas chez Constellation que des disques pour intellos avec morceaux de vingt minutes pleins de violons et de saxophones expérimentaux, il y a aussi de vrais albums de rock, des barnums qui dépotent au premier riff, qui dépotent dès que le type a ouvert la bouche et éructé comme s’il allait passer à l’échafaud dans les trente secondes qui suivent. Cet album, c’est ‘More Than Any Other Day’, une immense tuerie. Un album dont la brièveté et l’intensité n’ont d’égales que l’envie d’y revenir et d’en découdre. (lg)

Sonic Visions

Du 20 au 22 novembre Rockhal Ásgeir

mercredi 19 novembre Autumn Falls: PCPC @ De Zwerver, Leffinge, autumnfalls. toutpartout.be Dans Dans, Ela Stiles @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Stadt @ Bonnefooi, Bruxelles, toutpartout.be Marianne Faithfull @ Bozar, Bruxelles, bozar.be Le Peuple De l’Herbe, Oyster Node; Joy @ Botanique, Bruxelles, Admiral Freebee @ De Kreun, Kortrijk, dekreun.be The Mahones, Orkka, Nervous Shake @ Magasin4, Bruxelles Clare Louise @ Rayon Vert, Jette Spettro Family @ Le Vecteur, Charleroi, vecteur.be Tour de Chauffe Festival #9: Bertrand Belin, Malax @ Le Nautilys, Comines, Fr, tourdechauffe.fr Tony Allen @ Le Grand Mix, Tourcoing, fr, legrandmix.com Tiken Jah Fakoly, Sundyata @ Aéronef, Lille, Fr

jeudi 20 novembre Autumn Falls: Parquet Courts, PC Worship @ Botanique, Bruxelles; Lubomyr Melnyk, James Blackshaw @ Stuk, Leuven, autumnfalls.toutpartout.be Knapp @ Les Ateliers Claus, Bruxelles, lesateliersclaus.com Bonnie ‘Prince’ Billy &The Cairo Gang, Matt Sweeney, Xylouris White; Ought, Viet Cong @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Benjamin Booker, Shoeshine @ Botanique, Bruxelles The Wedding Present, White Coal Addiction @ Entrepôt, Arlon Ivan Paduart, Home @ Ferme de Biéreau, Louvain-La-Neuve Nothing, Newmoon @ De Kreun, Kortrijk, dekreun.be Bonafide @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Homeboy Sandman, I Am Many @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Guts @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Tour de Chauffe Festival #9: A2H, Everydayz, FVLL, Numérobé @ La Condition Publique, Roubaix, Fr, tourdechauffe.fr Kadavar, The Picturebooks @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr Pfel, Jabberwocky, Crayon @ Aéronef, Lille, Fr Sonic Visions: Luna Gritt, Bitchæïkùu, Colline Hill, Kiss Me Tiger, Smells Like Grandma, The Tramps, Bouther Bouther @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu Kollegah @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu

vendredi 21 novembre Autumn Falls: Xiu Xiu, Reve @ DNA, Bruxelles; A Winged Victory For The Sullen @ Cactus@MaZ, Brugge, autumnfalls.toutpartout.be Fritz Kalkbrenner; Nik Bärtsh’s Ronin @ AB, Bruxelles Seesayle, Baby Fire @ L’An Vert, Liège, lanvert.over-blog.com Sidilarsen, Kontrecarrer, 2 Many Donkeys @ Entrepôt, Arlon Lenny Kravitz @ Sportpaleis, Antwerpen, livenation.be The Boxer Rebellion, Coffee Or Not @ Alhambra, Mons Freaksville meets Hot Puma: Benjamin Schoos, Hugo, Goldenboy; Odieu Et Le Feu @ Botanique, Bruxelles The Growlers, The Coathangers, Duke, Barako Bahamas @ Eden, Charleroi, rockerill.com Hi On Maiden @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Amen Dunes @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Tour de Chauffe Festival #9: Waal Of Death, Selenian @ La Péniche, Lille, Fr, tourdechauffe.fr Gramatik, Gibbz, Russ Liquid @ Aéronef, Lille, Fr Sonic Visions: Bakermat, St.Vincent, Asgeir, Cloud Nothings, King Gizzard And The Lizard Wizard, Benjamin Booker, Nick Mulvey, Grand Blanc, Courtney Barnett, Gabriel Rios, Say Yes Dog, Napoleon Gold @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu

samedi 22 novembre Sonic City: Neneh Cherry, Nathan Fake, Rocketnumbernine, Silver Apples, Vessel, Luke Abbott, Torn Hawk, Pye Corner Audio @ De Kreun, Kortrijk, soniccity.be Autumn Falls: Steve Gunn, Sir Richard Bishop @ Trix, Antwerpen, autumnfalls.toutpartout.be Hugo, Teme Tan, Muriel d’Ailleurs @ Belvédère, Namur Brome, Ozy Man Dias @ L’An Vert, Liège, lanvert.over-blog.com Sleep Party People, Trans Am, Go March @ Beursschouwburg, Bxl Mister Cover @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Ars Musica: Stéphane Ginsburgh; Evan Ziporyn; la Nuit du Quatuor @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Moussem Sounds: Younes Baba-Alin, Oum, Souad Massi, Caïro

7e édition pour le Sonic Visions toujours axé autour d’une conférence dédiée à tous ceux qui s’engagent dans l’industrie musicale, le tout emballé par trois soirées de concerts. Chacune des apparitions de St. Vincent marque une rupture, une métamorphose souvent déstabilisante, toujours intelligente. Phénomène au pays des fjords, Ásgeir Trausti a pulvérisé le record national des ventes associées à un premier album. Björk et Sigur Rós l’ont dans l’os. Dans le genre folk teigneux à guitares, il est possible de trouver chez Courtney Barnett un peu de chacune des filles qu’on vénère (Angel Olsen, Sharon Van Etten, Cat Power). Avec également Bakermat, Charlotte Haesen, Say Yes Dog, King Gizzard And The Lizard Wizard, Grand Blanc. A l’affiche du samedi : double mixte folk avec Angus & Julia Stone. Sinkane pousse son afrobeat natale dans ses retranchements : une bonne réponse funk, virale et soudanaise à la French Touch. Reine du spoken word, flow sexy, accent cockney, l’Anglaise Kate Tempest soupèse chaque mot entre les effluves de fish and chips. Citons encore : Fritz Kalkbrenner, Cherokee, Birdy Hunt, Rome. Comptez 56 euros le ticket ou 40 euros si vous bénéficiez du tarif étudiant. http://www.sonicvisions.lu/

Sonic City

22 et 23 novembre De Kreun, Courtrai

James Holden Fidèle à la tradition, De Kreun confie les clés de Sonic City à un curateur trié sur le volet. Cette année, c’est James Holden qui se voit confier le trousseau pour assurer la succession de Geoff Barrow (Portishead). Outre le maître de cérémonie, on pourra y applaudir Gold Panda, Neneh Cherry accompagnée de RocketNumberNine – avec qui elle a signé une collaboration aventureuse enregistrée sous la houlette de Kieran Hebden (aka Four Tet), Dean Blunt, Nathan Fake (signé sur le label de son pote Holden, Nathan délie désormais les cordons de sa techno minimale pour pousser les beats à fond les pistons), Silver Apples, Torn Hawk, Pional Koreless, Hieroglyphic Being, Vessel, Luke Abbott, Pye Corner Audio et Zombie Zombie. Comptez 50/53 euros pour le ticket weekend ou 32/35 euros pour 1 journée. www.soniccity.be


30 Ground Zero

Du 26 novembre au 9 décembre Lille, toutes salles

Liberation Front, … @ Bozar, Bruxelles, bozar.be Amarok, B-Lel, Crack Murphy, Dark Alliance, Utopic, Hybrid, Hoops @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Rupture Paradox, Double O b2b Mantra, Loxy, Theory b2b Flatliners, Mental Forces, Nidrevium b2b Yotsuba @ Recyclart, Bxl Martin Barre Band @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Gramatik; Asgeir, Tenterhook @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Roots Underground @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Shawn Holt, Tasha Taylor, Wayne Baker Brooks @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr, 4ecluses.com Principles Of Geometry dj set @ Aéronef, Lille, Fr Sonic Visions: Fritz Kalkbrenner live, Angus & Julia Stone, Selah Sue, Sinkane, Kwabs, Malky, Cherokee, Kate Tempest,Birdy Hunt, Rome, FùGù Mango, Charlotte, Scarred, Cosmogon, Communicaution @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu

dimanche 23 novembre

Son Lux © Mallory Talty Quand le temps se rafraîchit, les salles de nos voisins Lillois font cause commune pour se tenir chaud ; ainsi La Péniche, Le Splendide, Le Grand Mix et Le Grand Sud se serrent-ils les coudes sous l’appellation Groundzero. Regroupés sous cette bannière commune, les concerts de Karin Park, SARH, ALB, Camp Claude, le Télérama Dub Festival : Stand High Patrol, Mungo’s HiFi, Roots Atao, Wedding Dub (29 nov, Le Grand Sud). Mais aussi Courtney Barnett + Money For Rope (le 30 nov, La Péniche), Wampire, La Roux, Dead Obies, Feu ! Chatterton, Billie Brelok + Sianna Dwayna. MarieFlore. Mais on ne va pas se mentir, c’est l’affiche du 26 novembre au Grand Mix qui emporte le morceau avec Suuns & Jerusalem In My Heart + Son Lux + Lucrecia Dalt. Y’en a un peu plus, j’vous l’mets quand même ? www.groundzerofestival.fr

Warpaint

27 novembre, Cirque Royal, Bxl 28 novembre, Aéronef, Lille ‘Exquisite Corpse’ les avait adoubées comme pages attrayants de Cocorosie période ‘Noah’s Ark’, comme juvéniles rejetonnes de Siouxsie, ‘The Fool’ définitivement métamorphosées en chancelantes fiancées de l’Amérique, la guitare agitée et la voix ancrée aux rivages d’une dreampop où s’échouaient autant les crabesfantômes que les sirènes, oiseaux-femmes aux plumes lustrées. Au sortir d’une de ces tournées qui portent aux nues, elles ont ressorti l’artillerie leste et les peintures rituelles, offrant à leurs sombres comptines taquines des contours plus saillants. (alr)

Jungle

4 décembre, Den Atelier, Luxembourg 8 décembre, AB, Bruxelles

Sonic City: James Holden, Gold Panda, Pional, Koreless, Heiroglyphic Being, Dean Blunt, Zombie Zombie @ De Kreun, Kortrijk, soniccity.be Autumn Falls: The Vaselines, The Future Dead @ Cactus@MaZ, Brugge, autumnfalls.toutpartout.be Razen @ Kapel, St-Agathe-Berchem, kraak.net Milow, Stephen Kellogg @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Angus & Julia Stone @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Shantell & Bucovina Club Orkestar @ Botanique, Bruxelles Suicide Silence, Thy Art Is Murder, Fit For An Autopsy @ Trix, Antwerpen, trixonline.be …And You Will Know Us By The Trail Of Death @ Vk, Bruxelles Clean Bandit @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu

lundi 24 novembre Milow, Stephen Kellogg @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Angus & Julia Stone @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Mighty Oaks, Charlie Cunningham @ Botanique, Bruxelles Bombay Bicycle Club; Protest The Hero, The Faceless, The Contortionist, Destrage @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Ana Popovic @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Cloud Nothings, Future Of The Left, Ryley Walker @ Le Grand Mix, Tourcoing, fr, legrandmix.com Suicide Silence, Thy Art Is Murder, Fit For An Autopsy @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu

mardi 25 novembre The Specials @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Movie Star Junkies, Gabba Lovers @ Atelier210, Bruxelles Boy & Bear, Dancing Years; Nick Mulvey, Eaves @ Botanique, Bxl Double Nelson, Zoho, Why The Eye? @ Magasin4, Bruxelles Rodrigo y Gabriela @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Ill Nino @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu

mercredi 26 novembre Daan @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Jean Philippe Collart, Pierre Tanguay, Jean Derome @ Les Ateliers Claus, Bruxelles, lesateliersclaus.com Slash ft Myles Kennedy & The Conpirators @ Forest National Club, Bruxelles, livenation.be Morrissey, Anna Calvi @ +27/11 Stadsschouwburg, Antwerpen Sarah Carlier @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Bastard Prod, Lacraps, Convok, L’Hexaler @ Magasin4, Bxl Temples @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Popa Chubby @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Ground Zéro Festival: Suuns, Jerusalem In My Heart, Son Lux, Lucrecia Dalt @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr, groundzerofestival.fr Terror, Comeback Kid, Stick To Your Guns, Obey The Brave, More Than A Thousand, No Bragging Rights, Capsize @ Kulturfabrik, Esch/Alzette, Lux, kulturfabrik.lu

jeudi 27 novembre Les Ogres de Barback @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Warpaint, The Garden @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Robert Black, David Cossin @ Les Ateliers Claus, Bruxelles Girls In Hawaii unplugged @ l’Opera Royal de Wallonie, Liège, lesardentes.be Joey Bada$$, Waldo; Lucas Santtana @ Botanique, Bruxelles Vanden Plas @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Mad Caddies, Silly Snails @ CC René Magritte, Lessines, sillyconcerts.be Gregoire Tirtieux Friends @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Cloud Nothings, Ryley Walker; Nordmann; Terror, Comeback Kid, Stick To Your Guns, Obey The Brave, More Than A Thousand, No Bragging Rights, Capsize @ Trix, Antwerpen Tour de Chauffe Festival #9: Naïve New Beaters, What About Washington @ Maison Folie Moulins, Lille, Fr, tourdechauffe.fr Sabaton, Korpiklaani, Tyr @ Aéronef, Lille, Fr Murcof @ CarréRotondes, Luxembourg, Lux, rotondes.lu Skip The Use @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu

vendredi 28 novembre © Dan Wilton Collectif londonien emmené par deux pèlerins du groove alternatif, Jungle prolonge la fièvre du Mondial avec un premier album branché sur la sono globale. Soit les tubes de l’été (‘Busy Earnin’, ‘The Heat’, ‘Platoon’) trafiquant le tambour d’un grand accélérateur de particules. Ici, soul, pop, disco, rock, rythmes funk et afro tournent à fond les ballons pour goupiller douze chansons sexy et explosives. Petite addiction qui nous perdra, ce disque va faire sensation. (na)

Louis Delort & The Sheperds @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Laetitia Sadier, Sages Comme des Sauvages @ Les Ateliers Claus, Bruxelles, lesateliersclaus.com Jamie T; Arca with Jesse Kanda @ Botanique, Bruxelles The Sore Losers, Dvkes @ Belvédère, Namur, belvedere-namur.be Sidekicks, Little X Monkeys @ L’An Vert, Liège, lanvert.over-blog.com Grand Tremplin BW, Vismets @ Ferme de Biéreau, Louvain-LaNeuve, fermedubiereau.be Jaga Jazzist @ De Kreun, Kortrijk, dekreun.be Drifter, Jacky Terrasson & Stéphane Belmondo Duo @ Maison de la Culture, Namur, province.namur.be Bill Kouligas, Miles Whittaker, Paul Du Lac, Elmer, Aymeric De Tapol, Dekeizer & Runkkari @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Mostly Autumn @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Spagguetta Orghasmmond, La Jungle, Anton Levskis, Le Volcan, Stephen O’Maltine, Duke @ Rockerill, Marchienne

Dans Dans @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Tour de Chauffe Festival #9: Civil Civic, Momma Said So @ La Ferme d’en Haut, Villeneuve d’Asq, Comines, Fr, tourdechauffe.fr Ground Zéro Festival: Karin Park @ La Péniche, Lille, Fr, groundzerofestival.fr Warpaint, The Garden @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Sarh @ Kulturfabrik, Esch/Alzette, Lux, kulturfabrik.lu Mando Diao; Ez3kiel, L.U.X @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux

samedi 29 novembre Black Basset records Night: Thot, Billions Of Comrades, Quadrupède @ Atelier210, Bruxelles, atelier210.be Sam Smith, Years And Years; Iceage @ AB, Bruxelles Tatsuhisa Yamamoto & Giovanni di Domenico & Manuel Mota + Kleurencirkel @ Les Ateliers Claus, Bruxelles, lesateliersclaus.com George Ezra @ Trix, Antwerpen, livenation.be Vismets, Gangbang In Hongkong @ Entrepôt, Arlon Les Panties, Black Strobe, Massimo Dacosta, Ales Palmer @ Alhambra, Mons, alhambramons.com Stiff Little Fingers @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Brunori Sas @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Death Rattle, Shiko Shiko @ Water Moulin, Tournai, watermoulin. bandcamp.com/releases Tour de Chauffe Festival #9: Les 20 Ans Du Studio Ka, Spectrum Orchestrum, Udo & Brigitte, L @ Les Arcades, Faches Thumesnil, Fr, tourdechauffe.fr Ground Zéro Festival: Sarh, Alb, Camp Claude @ Le Grand Mix, Tourcoing; Stand High Patrol, Mungo’s Hofi ft Roots Atao, Weeding Dub @ Le Grand Sud, Lille, Fr, groundzerofestival.fr Hippocampe Fou, Billie Brelok, Poseï Manifest @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr, 4ecluses.com Ez3kiel, Dorian & The Dawn Riders @ Aéronef, Lille, Fr Letz Zep; God Save The Queen, DSR @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux

dimanche 30 novembre Autumn Falls: Thus Owls @ MOD, Hasselt, autumnfalls.toutpartout.be Blaudzun, Amongster; Pura Vida @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Gusgus, Kiko King & Creativemaze; Franck Monnet @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Anvil @ De Kreun, Kortrijk, dekreun.be Bløf @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Ground Zéro Festival: Courtney Barnett, Money For Rope @ La Péniche, Lille, Fr, groundzerofestival.fr Oscar & The Wolf, Antoine Pesle @ Aéronef, Lille, Fr

lundi 01 decembre Little Dragon, NAO; Olöf Arnalds @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Id!ots @ Het Depot, Leuven, hetdepot.be New Found Glory @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Stephen Dale Petit @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Ground Zéro Festival: La Roux @ Le Splendid; Wampire @ La Péniche, Lille, Fr, groundzerofestival.fr Mighty Oaks @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu Milow @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu

mardi 02 decembre Julien Doré @ AB, Bruxelles, abconcerts.be A-Wa @ Beursschouwburg, Bruxelles, beursschouwburg.be Midzik Quatuor Ardente @ Ferme de Biéreau, Louvain-La-Neuve Ground Zéro Festival: Dead Obies @ La Péniche, Lille, Fr, groundzerofestival.fr Tuxedomoon, Bärlin @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com

mercredi 03 decembre Jett Rebel; Cats On Trees @ AB, Bruxelles, abconcerts.be La Roux, Meanwhile; The New Pornographers, Metà Metà @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Zu @ De Kreun, Kortrijk, dekreun.be Ground Zéro Festival: Feu! Chatterton @ La Péniche, Lille, Fr, groundzerofestival.fr Selah Sue @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com J Mascis @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu Talisco @ Exit07, Luxembourg, atelier.lu

jeudi 04 decembre Archie Shepp 4tet @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Tahiti80, Blondy Brownie @ Atelier210, Bruxelles, atelier210.be Fryars @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Nihil, Wiegedood @ De Kreun, Kortrijk, dekreun.be Zu, Morkobot @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Fish @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Pelican Fly Sinjin Hawke b2b Zora Jones, Mister Tweeks, Pelican Fly guest @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Warhola; OCD: Moosh & Twist @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Ground Zéro Festival: Billie Brelok, Sianna Dwayna @ La Péniche, Lille, Fr, groundzerofestival.fr Angus & Julia Stone @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Jungle @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu

vendredi 05 decembre Autumn Falls: Madensuyu, Thus Owls, She Keeps Bees @ Vooruit; Dawn Of Midi, Xylouris White, Jozef Vanwissen; Party @ Ha’, Gent, autumnfalls.toutpartout.be Razen @ Les Ateliers Claus, Bruxelles, lesateliersclaus.com Staff Benda Bilili @ Caserne Fonck, Liège, lesardentes.be BRNS @ Eden, Charleroi, eden-charleroi.be Girls In Hawaii @ De Kreun, Kortrijk, dekreun.be Layla Zoe @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Danakil, Prtoje, Yaniss Odua; Kate Tempest @ AB, Bruxelles Vemod, Hetroertzen, Sortilegia, Lvthn @ Magasin4, Bruxelles The Herbaliser, Spoons Of Knowledge, DJ Mellow @ Alhambra, Mons, alhambramons.com

plus des concerts sur: rifraf.be/concerts-gigs



Thurston Moore THE BEST DAY

scott walker +


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