G U Y
G A RV E Y FROM ELBOW
hairless toys european tour
SAMEDI 21.11.2015
FOREST NATIONAL INFO & TICKETS : PROXIMUSGOFORMUSIC.BE
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SAMEDI
05.12.2015
FOREST NATIONAL
JEUDI
26.11.2015
ANCIENNE BELGIQUE INFO & TICKETS : PROXIMUSGOFORMUSIC.BE
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DEBUT ALBUM ‘COURTING THE SQUALL’ OUT OCTOBER 30TH
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GUYGARVEY.COM
DJANGO & stealing sheep UK/eu tour 2015
VENDREDI 11 .12 . 2015
ANCIENNE BELGIQUE •
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08.12 CIRQUE ROYAL BRUXELLES 10.12 FORUM LIÈGE 12.12 KURSAAL OSTENDE
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SAMEDI 30.01.2016 FOREST NATIONAL
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FA I T H L E S S W I T H
SAMEDI 06.02.2016
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A LIVEN ATION PRESEN TATION IN ASSOCIATION WITH CODA
VENDREDI 11.03.2016
FOREST NATIONAL
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S P E C I A L
G U E S T S
SAMEDI 12.12.2015
PALAIS 12 ∙ BRUSSELS EXPO INFO & TICKETS : PROXIMUSGOFORMUSIC.BE •
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Thunderbird se rend au concert de Feu! Chatterton. Elle a lu dans RifRaf que c’est de la balle, stylé, qu’aux Ardentes ils ont réussi à éteindre le brouhaha des messes basses. Elle ne comprend rien à ce qu’écrivent ces mecs, leur charabia. Il faut venir avec son manger. Avec son boire. Autant dire elle comprend tout. Elle a la mémoire qui flanche, elle se souvient plus très bien. Heureusement, Thunderbird possède à présent un agenda grâce à l’extension Lightning, alors plein feu sur cette soirée même si, le jour J, elle en a subitement moins envie. (ALT) A peine arrivée, elle reconnaît tout le monde, la petite foule anonyme, le rasé, le chauve, le rouquin. Entrée dans l’Orangerie, elle aperçoit la grande saucisse avec qui elle a vécu une histoire il y a deux ans environ. Elle était sa maîtresse et son esclave. A son bras, une autre. Pas plus jolie. Thunderbird la trouve même un peu quelconque. La petite Olive et son Popeye. Elle essaie de penser à autre chose tandis que lui, trop grand, coiffe l’assistance à la recherche d’une connaissance, d’un colocataire, pour s’agréger, fusionner dans un ensemble, se laisser bercer par le roulis des commentaires. C’est fou ce qu’on s’embête en tête à tête, une demi-heure sur un lit puis c’est marre. Elle contemple les crânes, a l’impression d’assister à une partie de Subbuteo géant, cherche la main parmi les cintres qui va actionner les corps d’une pichenette. Mais déjà débute le show des vedettes, tout pareil comme sur les photos. La scénographie a logiquement été construite autour du chanteur à moustaches, habile bateleur. Autre temps autres mœurs, il aurait pu donner la réplique à Édouard Baer sur Radio Nova ou dans un programme court de Canal lorsque les gens regardaient encore trop la télévision, bonsoir. Les smartphones sont allumés. Quelques femmes gloussent : il est vachement beau quand même! Il s’éponge beaucoup à l’aide d’un grand mouchoir blanc qu’il fait surgir de son veston, range, fait réapparaître, d’où jaillissent des colombes, des schnecks dans la salle se pâment. C’est que ça envoie, ma bonne dame. La mort subite dans la pinède. Thunderbird pense c’est fou ce qu’on arrive à faire en cumulant les bonnes réverbes, le bougre a déjà une bonne voix à la base, puis c’est réglé comme du papier à musique, ça pue les résidences, les coachs. A côté d’elle, trois ploucs à l’accent parigot, moins stylés dans leur vocabulaire, grondent, grouillent et vocifèrent. Éclaboussée par leur incessant babil, Thunderbird s’écarte un peu. Elle ne s’entend plus penser. Mais voilà que les cons rappliquent. Ils l’ont repérée et s’amusent de son mouvement de recul. Quand le groupe monte dans les tours, ils accordent leurs décibels. Gobelets et quolibets, les coquins gobelins sont venus pour jacter. C’est déjà leur quatrième aller-retour à la cantoche avec des bières. Heureux ceux qui ont vu le concert à la Rotonde il y a quelques mois. Sur scène, le disque est déjà bien avancé. Thunderbird songe qu’elle écouterait bien la suite à la maison. Sinon ça va dégénérer. Elle se sauvegarde automatiquement. (CTRL)
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Le trajet du retour, pas grand chose, toujours le bruit noir dans la tête des gens qui siffle ses serpents. Mais tout le monde est happy. Il y a longtemps que Thunderbird a cessé de se demander pourquoi faire semblant. Elle voit combien ça semble important. Elle se préoccupe surtout du comment. - Hey! Mademoiselle! Vous êtes très jolie. J’aimerai être une larme de foutre qui roule sur ta joue pour venir mourir sur tes lèvres. Enfin, c’est l’idée, lorsqu’un rasemoquette se hasarde à taquiner de l’avion de chasse. Ne prenant pas la peine de répondre au poète, disparue sous sa capuche, Thunderbird enclenche le camouflage optique de son vêtement et regagne prestement son perchoir près des étangs. Elle ouvre le laptop par réflexe. Pour changer de mood songe à Sun Ra. Elle avait longtemps pensé que ce n’était pas pour elle. Aujourd’hui, si elle pouvait, elle n’écouterait plus que ça. Ça l’apaise. Du lourd. Du léger. De la diffraction. Elle griffonne sur un ticket de caisse traînant sur le plan de travail : “on pourrait écouter Sun Ra toute la vie, tranquillou, comme on s’épile le minou.” Depuis quelques jours, des insectes sont apparus dans son appartement pourtant hermétiquement scellé. C’est étrange. Peut-être les a-t-elle rêvé si forts que ses draps s’en souviennent. Dans le dernier Nick Toshes, ce sont des rats qui lui sortent de la bouche. Pour raconter les démons, les rituels de l’addiction, l’écriture est un couteau très spécial. Des fois, elle tient jusqu’à quinze, seize heures sans alcool, sans littérature, sans cannabis, sans musique, sans médicament. Des fois mais pas souvent. Là, vingt deux et sa demie, Odezenne lui trotte en tête. Ça la chatouille même un peu. Elle a chouré le disque à une bande de gogos qui squattaient au Soleil avec plein de disques. - Oh pardon, j’vous avais pas vu... Quand, prenant appui sur la table pour retrouver l’équilibre - règle de base, le mouvement ample cache le plus petit - elle s’était emparé du premier venu. Sauf que non. Odezenne a déboulé comme ça, sans prévenir. Il est marqué. Watermarked comme ils disent, avec l’adresse mail de son destinataire originel accompagné d’un numéro de série. Et c’est vrai que ce disque laisse sur elle une empreinte. Elle y revient. Puis ça va avec tout, comme Sun Ra. Le café et la cyprine. Le Myolastan et la vodka. Une sorte de fluide glacial. Vraiment fluide et pas si glacé. Elle danse toute seule, saisit le bic et le ticket de caisse, se ravise, s’approche de l’ordinateur puis, après avoir recopié l’adresse, envoie à l’inconnu un message court : “Des nouvelles sur le front d’Odezenne? Une casquette? On s’enverrait des maux doux. Beaux us sauvés des eaux.” Quelques mots surgis d’un autre hémisphère, que je vous retranscris illico. (CTRL)+(ALT)+(DELETE). Beam me up, Scotty! Texte : Fabrice Delmeire Nick Toshes, ‘Moi et le Diable’ (Albin Michel) Odezenne, ‘Dolziger Str. 2’ (Tôt ou Tard/Pias)
année 22 • novembre ’15
Colofon www.rifraf.be Année 22 nr. 215 rifraf est une édition de B.Z.&T. bvba Adegemstraat 19 2800 mechelen e.r. mieke deisz pas en janvier et août rifraf nov sort le 03 dec
rédaction fabrice delmeire tél 0486/31 74 63 fabrice.rifraf@skynet.be
agenda tél 015/42.38.76 agenda.rifraf@skynet.be deadline: 20/11
insertions publicitaires Mieke Deisz Tél. 015/42.38.76.-0485/802.257 advert.rifraf@skynet.be deadline reservation: 18/11
Layout peggy schillemans layout.rifraf@skynet.be Imprimerie: Corelio printing, anderlecht
collaborateurs nicolas alsteen, Anys Amire, Antoine Bours, le dark chips, patrick foissac, François Georges, Laurent Grenier, Gery Lefebvre, Antoine Meersseman, Anne-Lise Remacle, eric therer, fabrice vanoverberg,...
photo cover: Mathieu NIETO
dessins : Issara Chitdara
BE 85 3200 1337 9606 BIC: BBRUBEBB
Abonnements 1 année (10 éditions) info: agenda.rifraf@skynet.be Belgique: 15 € / Europe: 25€
Texte : Fabrice Vanoverberg
Texte : Eric Therer
Rubrique destinée à évoquer un lieu, une ville ou un endroit, ‘Sounds & Sites’ ne se veut pas un itinéraire descriptif exhaustif mais plutôt l’esquisse d’un lieu où la musique puise ses racines ou manifeste son émergence. ‘Sounds & Sites’ ne veut
nullement dresser une cartographie complète des lieux sonores mais répondra à des envies ou des coups de sonde. On ne va pas vous refaire le coup de l’artiste-que-tout-le-monde-doit-avoir-dans-sadiscothèque mais nom d’un Taylor Deupree, on passe à côté de l’essentiel si on n’a jamais écouté Kenneth Kirschner. Du long de son imposante discographie, l’homme de Brooklyn n’a eu de cesse de sublimer les multiples richesses du minimalisme, n’y voyez nul oxymore. Son quatrième essai sur 12k, ‘Compressions & Rarefactions’ emprunte des chemins inusités et surprenants. Si l’aventure évoque immanquablement les lectures de Stockhausen ou de James Tenney par l’ensemble zeitkratzer (alors que tout a été réalisé électroniquement !), on y retrouve étonnamment des (micro-)traces du jazz soi-disant généré d’Erwin Schulhoff et des crissement de z’ev (‘September 13, 2012’). Seconde étape, ‘April 16, 2013’ nous renvoie en pleine face les déclinaisons en boucle de Steve Reich revenu de Bali avec cloches, glockenspiel et xylophones, elles sont divines. A noter que le second volet ‘Rarefactions’ n’est disponible qu’en téléchargement. ★ ★ ★ Cueilleur de sons depuis une bonne décennie, Simon Whetham n’a de cesse de parcourir le monde à la poursuite d’images et de bruits qu’il intègre à ses compositions, elles sont à la fois lentes et ouvragées. Son premier volet sur Baskaru¸’What Matters is that It Matters’ relit avec une impressionnante inaction des field recordings où, contrairement à son habitude, la provenance géographique est sans importance. Présenté comme tel, l’exercice pourrait sembler banal. Il ne l’est pas. Adepte d’un temps au ralenti où chaque seconde imprègne davantage que la précédente, Whitman nous offre le luxe infini de la plongée dans une nuit éternelle, où tout instant est précieux, telle une ancienne sagesse hors du bruit et de la fureur. Ou quand de l’aridité naît l’opulence. ★ ★ ★ En 2011, le Norvégien Kjetil Møster avait dépoté avec un plaisir manifeste le saxophone sur ‘Blow Job’, qu’il avait emmené du côté de l’Inde ou de Harlem pour mieux le rapatrier en Scandinavie. Quatre ans ont passé, le quatuor S4 nous offre à son tour une visite de l’instrument cher à M. Sax qui vaut son envol. Autour de quatre musiciens de haut vol (John Butcher, Christian Kobi, Hans Koch et Urs Leimgruber), ‘Cold Duck’ (Monotype) imite avec beaucoup d’originalité – et un brin d’ironie – les cris du… canard. Si l’exercice peut sembler à priori vain et ridicule, la faconde et l’enthousiasme des quatre Anglais et Suisses rendent l’exercice beaucoup moins ardu qu’on l’imagine. *** Vétéran de la scène électroacoustique, Åke Parmerud est d’autant plus précieux qu’il est rarissime. Septième disque du sexagénaire suédois, malgré des débuts qui remontent à 1980, ‘Growl’ (Empreintes DIGITALes) parcourt le temps des machines et l’impact constant qu’elles ont sur notre quotidien d’homme moderne. Avec ses atours robotiques et ses pulsations régulières, le premier titre ‘La Vie Mécanique’ renvoie carrément à la motorique de Kraftwerk (et nul doute que si Ralf und Florian avaient un jour décidé de s’intéresser au genre, on les aurait retrouvés sur l’officine québécoise ED). La suite s’intéresse aux craquements du disque vinyl (‘Grooves’, moins original), avant un étonnant et radical rapprochement entre la vie aviaire captée par Chris Watson et une électronique cosmique remodelée par Felix Kubin vs. Philippe Petit. Grandioses et comiques, ces ‘Electric Birds’. Qui disait que la musique électroacoustique manquait d’humour ? D’autant que le suivant ‘Growl’ dépote avec une envie fendarde tous les clichés vocaux de la scène métal. Jouissif, avant la conclusion un rien chiffonnée ‘Transmissions II’. ★ ★ ★ A la fois musicien et architecte, Yui Onodera part d’ingrédients simples pour mieux les déconstruire. Autour de son mécano électronique, le piano et la guitare perdent toute sensation organique quotidienne et se transforment en magma sonore aux contours indéfinis. Si les premiers instants font douter de la pertinence de sa démarche, une parmi tant d’autres dans le monde noise ambient, la suite nous donne tort. Surgies du torrent de lave, ses sonorités retrouvent une sérénité troublante, au milieu de laquelle nombre de points d’accroche menaçants donnent toute sa personnalité à son ‘Semi Lattice’ (Baskaru), d’autant plus que chaque titre possède son décor propre, entre lac bouillant, lagune caniculaire et souvenirs industriels. ★ ★ ★ Autre architecte actif dans le monde de la musique expérimentale, et il est nettement plus connu en ces lieux après avoir bossé aux côtés de Brian Eno ou Philip Jeck, Janek Schaefer jette un regard inquiet, voire pessimiste, sur ‘World News’ (Rev Laboratories) et c’est absolument captivant d’un bout à l’autre. On y entend une radio qu’on imagine israélienne annoncer les infos en hébreu, suivi d’un extrait de... Devandra Banhart (‘This World’), avant que le témoignage d’une voix masculine nous transmette son insomnie effrayante, sur fond de bombardements lointains (‘Our World’). L’homme de Walton-on-Thames nous emmène alors dans une conférence où une voix féminine sexy nous annonce la fin de l’énergie bon marché (‘Imagine a World’), c’est d’autant plus réussi qu’en fond sonore, un drone aigu nous renvoie l’écho d’un ‘Also Sprach Zarathustra’ de notre temps. D’abord apaisant, grinçant dans sa conclusion, l’ultime ‘Another World’ noue le linceul sur le cercueil de notre civilisation. ★ ★ ★ Ça n’a pas échappé à Emmanuel Mieville, l’automne est à nos portes et avec lui, son cortège de vents et de pluies. Toujours adepte de musique concrète sur ‘Ethers’ (Baskaru), l’artiste français laisse parler la fureur des éléments, même s’il tente de convoquer une alarme en bord de digue. Rien à faire, l’homme se fait emporter tel un fétu de paille, laissant à leur sort des menuisiers qui tendent de solidifier un édifice brinquebalant. Novembre est là, les cargos transpercent les lames de fond, ils perdent un ou deux conteneurs en Mer du Nord, l’alerte est lancée, l’arrimage sera compliqué.
Cultuurcentrum Hasselt
La première impression que l’on ressent en pénétrant dans Hasselt c’est celle d’aborder une petite ville ordonnée, agencée autour de son boulevard de ceinture interne qui dessert tous les bâtiments abritant les grandes fonctions urbaines : hôtel de ville, hôpital, banques, police, prison,... Tout y est disposé un peu comme dans un village Lego idéalisé. Ici, pas de graffitis intempestifs, pas de zone paupérisée visible. En empruntant au sud-est de la ville une avenue arborée, on arrive devant une étendue de pelouse d’un vert éclatant qui borde le centre culturel. La nuit, de loin, on aperçoit son sigle scintillant de lumière blanche : ccha. Le hall d’entrée du Cultuurcentrum est vaste, fonctionnel, aucun risque de s’y bousculer. Le comptoir de vente des tickets ressemble à s’y méprendre à un reception desk d’un grand hôtel moderne. Un personnel prévenant vous guidera vers la grande salle sans que vous n’ayez à la chercher. Il convient d’arriver à temps, les spectacles débutent à l’heure pétante. Sur votre droite, vous ne pourrez manquer la cafétéria spacieuse aux airs dépouillés où s’affairent des serveurs pressés en habits. On y mange et on y boit à peu près de tout et c’est là très précisément que l’on perçoit la différence de moyens entre un centre culturel wallon et un centre culturel flamand. Ce soir, on est venu voir et entendre Teho Teardo et Blixa Bargeld pour leur seule date en Belgique, précédant une apparition au grand théâtre de Tilburg et au Musée du Louvre. Il y a quelques années, le nom de Teho Teardo était davantage lié au cinéma qu’à la scène. Son travail soutenu et continu avec des réalisateurs italiens l’a propulsé au sommet des compositeurs attitrés au cinéma et ce n’est pas un hasard s’il a été récompensé dans son pays par divers prix dont le prestigieux prix Ennio Morricone. Teardo a su s’entourer habilement en sollicitant les services entre autres d’Alexander Balanescu, d’Erik Friedlander ou du bassiste Mark Beazley (Rothko), mais c’est surtout avec Bargeld qu’il se fit remarquer pour la bande son du film ‘Una Vita Tranquilla’. Pour l’occasion, nos deux hommes sont flanqués d’une violoncelliste douée, la magnifique Martina Bertoni – qui officie aussi au xylophone – et d’un quatuor à cordes, le Sun *sun* sun String Orkestra. Bargeld se tient au milieu, crooner malgré lui, l’air de l’être sans le vouloir, la stature sans la pose. A sa gauche Teardo commande les opérations. D’où je suis assis, il m’est difficile de dire s’il joue une basse six cordes ou une de ces guitares baryton des années 60 tant il se tient dans les graves le plus clair de son temps. Sur sa droite, Bertoni assume une présence féminine bienvenue, assure un jeu magistral, son instrument est tour à tour ligne de basse, pizzicatoisé à l’envi, élément rythmique, ensemble de cordes à lui tout seul. Après plus d’une demi-heure, le quatuor fait son apparition. Un renfort céleste qui se cantonne cependant dans son rôle d’appui, sommé de ne pas jouer sur tous les morceaux. Le son est impressionnant, rendu presque parfait par l’acoustique avantageuse des lieux. Bargeld se détend, il se fend de quelques anecdotes, esquisse des présentations en sortant un bout de papier de la poche de son veston. Il passe de l’allemand à l’anglais, de l’anglais à l’italien, de l’italien aux gargouillements. Stéphane et moi nous sommes pénards dans nos fauteuils matelassés de théâtre. Pour une fois, je ne regarde pas ma montre. On hèle le rappel avec la cantonade. On obtient trois chansons de plus, le pied. D’Hasselt, nous avions retenu en mémoire d’innombrables excursions sonores aventureuses au Belgïe et le détour au Muziekodroom pour les événements plus populaires. En repensant à nos soirées au ccha avec Philip Glass, Hildur Gudnadóttir, Arve Henriksen ou Liesa Van der Aa, pour ne reprendre que celles qui nous viennent à l’esprit, on se dit somme toute que la programmation de la maison n’a rien à envier aux deux autres plateformes. Et que ses initiales méritent de briller dans la nuit limbourgeoise des années encore. Un lien : www.ccha.be Un disque : Teho Teardo & Blixa Bargeld, ‘Spring’, Spècula
Texte : Le Dark Chips
Rebooté, formaté, enfermé à double tour, longtemps, voici comment l’ancienne civilisation avait décidé de soigner l’infâme, le Dark Chips. Sans relâche, il avait tapé, tapé et tapé encore sur la porte de sa cellule, c’était sa façon d’aimer. Aimer à croire qu’une bonne âme un jour lui rendrait sa liberté. L’impression d’une éternité et enfin le sauveur. Dark le remercia comme il se devait, se débarrassa de son corps et sourit. Il avait jeté un regard sur ce nouveau monde et savait déjà que rien n’avait changé. Lui non plus. « Je n’étais qu’un gamin irritant, menteur et roux » Aphex Twin.
Putain d’imposteur! Prince Thomas essayerait de nous faire croire qu’il a pris du plaisir à mixer son ‘Paradise Goulash’. Qui pourrait croire qu’un tel amas de culture musicale soit aisé à compiler, répertorier, mixer et conjuguer ? Jugez par vous-même! Pour une durée de 4 heures de mix, 57 morceaux (certains introuvables) s’enchaînent avec brio et goût ! Et on voudrait nous faire croire que le type n’a pas cravaché dur pour en arriver là ? Et pourtant, comme en cuisine, c’est le plaisir qui fait sens, pas le boulot de l’ombre. Prince Thomas est le genre de pote qui accepte de s’engloutir 1000 bornes en caisse pendant que tu regardes défiler le paysage. S’enfilent les trois disques compilés et, aire d’autoroute après aire d’autoroute, ne te viendra jamais l’idée de demander à prendre le volant. Entre le jazz norvégien et Kurt Vile, il y en a du dénivelé : guitare espagnole, Europop, musique française, électro africaine et on en passe... Libre à vous de servir la tambouille à l’apéro. Par contre, ne vous étonnez pas si la maîtresse de maison finit à poil avec la rampe d’escalier en guise de barre de pole dancing. ★ ★ ★ Que Robot Koch se soit inspiré d’une citation d’Alan Moore pour justifier son concept est plutôt un propos qui nous séduit. ‘Hypermoment’ trouve sa genèse dans une théorie de l’auteur de ‘The Watchmen’ qui tend à nous faire croire, en très bref, que tout est immobile autour de nous. Et les prémisses aux 11 titres du berlinois sont à l’image de la note d’intention, plutôt prometteuses. Pourtant, rapidement, ça se gâte, ça se prend le chou comme souvent chez (Monkeytown Records). On touche même le fond lorsque ce qui avait démarré en trombe (un excellent premier morceau) s’éteint dans une pop électro-organique digne de ce qu’on avait détesté à la fin des 90’s. Définitivement à côté de la plaque dans ses choix de featuring, Koch se tire une balle dans le pied avant de boiter péniblement jusqu’au cimetière des éléphants. ★ ★ ★ ALERTE CONCEPT ! Juan Cristobal Saavreda nous suggère l’idée d’un voyage du conceptuel vers le concret. Un voyage durant lequel les délimitations s’annuleraient pour épouser leurs opposés respectifs. Ah bon, et concrètement ? Equipo livre ses dernières simulations trigonométriques à neuf artistes venus de différentes villes à travers 3 continents. ‘Simulaciones Revisited’ est tamponné dès à présent des blasons de Copenhague, Santiago du Chili, Barcelone, Montevideo, Lille, Valparaiso, New York et Montréal. Toutefois, comme le céleri dans un potage maison, l’Espagnol laisse son empreinte dans toutes les mixions et mixtures où il a trempé ses feuilles. Aucun sentiment de jetlag à déplorer lors des étapes internationales du périple de cet objet électronique et ambiant. De là à dire qu’un remix ne sert jamais à rien quand l’original a tout dit... ★ ★ ★ (Planet Mu Records) est un label de gosses étranges dirigé par un grand gosse bizarre. Après 20 ans d’existence, l’écurie de Mike Paradinas n’a pas acquis le niveau de ses grands frères (Warp et Ninja Tune) mais a su rester fraîche et imprévisible. Son éventail d’artistes trop large et des dates de sorties improbables ont aussi condamné à l’anonymat bon nombre de ses sorties. Elle a toutefois lancé des courants et fait émerger des artistes comme Luke Vibert. Pourtant peu client du passé, pour fêter son anniversaire, le label de Brighton a dépoussiéré son histoire et déterré quelques cadavres. Comme attendu, la variété de la compilation ‘μ20’ rend l’ensemble décousu mais nul n’aurait pu l’imaginer autrement. Bien qu’il eut rarement droit aux mêmes honneurs que son ami et collaborateur Aphex Twin, Paradinas a toujours été un visionnaire, un producteur talentueux et un conservateur averti. Son label est par essence un grand projet de vanité. L’histoire des Jlin, Traxman, John Wizards ou encore Machinedrum se raconte dans un livre pour une édition Deluxe et 50 titres. Les moins fortunés se contenteront de 3 tristes images, et de bien moins de musique. Ces gamins ne sont finalement pas étranges, ils marchent simplement loin devant nous. ★ ★ ★ Jamais aussi bien servi que par soi-même! C’est sur son propre label que Kode9 fait le grand saut et quitte son fauteuil de boss chez (Hyperdub) pour repasser de l’autre côté du bureau. C’est le premier album de Steve Goodman sans le regretté Spaceape avec qui il avait écrit quelques légendaires lignes de l’histoire du dubstep. Dans le film ‘Near Death Experience’, Michel Houellebecq décrivait la vie comme «une partie de billes entre deux néants.» Il est peu probable que Steve Goodman ait eu vent de cette divagation de l’édenté de la littérature française au moment de composer son ‘Nothing’, sa propre vision du néant. Un être vous manque et tout est dépeuplé ? Les vagues influences footwork nous donneraient comme un semblant de réponse. Même si les BPMs sont globalement loin de l’hystérie d’antan, Kode9 nous fait de la production maison, faite de polyrythmies léchées et de ces nappes synthétiques angoissantes qu’on lui connaît. Welcome Home Boy ! ★ ★ ★ Même s’il est en perte de vitesse, l’échantillonnage n’est pas pour autant un art perdu. Quand tout un chacun possède à domicile un orchestre symphonique ou une TR-808, comment se différencier ? Avec les années, le sampling s’est détourné des autres tendances pour redevenir un outil de niche. Pour CO LA, la discipline est restée une muse de tous les instants. ‘No No’ arrive avec une ferme intention de cogner, faisant écho au son des clubs. Si les méthodes du groupe de Baltimore restent inchangées, on s’étonne de reconnaître pour une fois la plupart des sons présents alors que tous sont utilisés comme objets de percussions. Pourtant, l’essai présent répond davantage à Steve Reich qu’à DJ Premier et se veut résolument un disque d’avant garde. ‘No No’ demande une certaine volonté de l’auditeur, agressé par quelques 143 sons différents, tous jumelés au son du tambour, évidemment. Au final, le rapport souffrance/bien-être se fait à l’avantage du plaisir ressenti à l’écoute de cette bizarrerie. Mais c’est tout juste!
Texte: Anys Amire et François Georges
Je me rissole Frrrrrr, ça y est, la baignade s’organise. Métaphore de la couverture chauffante et croquante. Couverture croquante...comme si, sourit-il. Parce qu’il n’a plus rien à dire ni à penser, il fera aujourd’hui l’éloge de la pomme de terre rissolée. Avec une dizaine d’autres, elle a été achetée le matin même chez Coccinelle ; il pouvait lire qu’il s’agissait d’une promotion qualifiée de verticale par la direction. Le slogan : « Plus c’est lourd, au moins c’est cher »...C’est comme l’histoire du prix plancher. « Au kilo » hurle la dame préposée au rayon fruits et légumes. Au kilo...comme si. La préposée n’a pas connu l’amour depuis quelques temps se dit Renato. A côté de ses pensées, il continue à lire du Lacan dans sa cuisine; on pourrait croire qu’il y a eu meurtre dans cette phrase. Renato s’appliquant avec son crayon, le bien-nommé ordinaire, il lit d’un œil, l’autre s’occupant de la fristouille. Le troisième œil s’occupe du soulignage (il adore souligner). Il ne faut pas qu’on lui en veuille, c’est de structure. Comme si...Il enrobe les mots pendant que son foie gonfle. D’après sa dernière visite chez le gastro, l’ascite est
revenu. Il pense : Mathilde est revenue (1). Il rit de son association d’idées. Forcément, il est aujourd’hui gros et seul. Avant, il écoutait aux portes, ça l’animait. Ainsi, pendant des années, avant d’arriver sur son palier, il s’arrêtait aux différents étages de son immeuble et écoutait, l’oreille collée à la serrure. Morceaux choisis : l’un se plaignant qu’il n’y avait plus de moelleux, l’autre confirmant un rendez-vous chez l’ostéopathe et puis, une jeune mère couinait « encore, encore »...La probable allusion sexuelle se réduisait en bouillie que le p’tit ne voulait pas avaler. Bref, il s’emmerde et cherche des idées. A 63 ans, il n’a plus le temps de s’acheter un chien de compagnie. Il n’a plus personne à embrasser depuis qu’elle est partie cette chienne ! Elle ne lui a laissé que les vidanges à descendre. A l’époque où il faisait des conférences sur Levinas, il a lui aussi rêvé d’un transfert en Angleterre. A Oxford ou à Cambridge, l’une étant plus belle que l’autre, il voulait juste être ce petit français qui monte, qui monte...jusqu’au cinquième étage de son immeuble, proche des nuages. Autre couverture...comme si. Sa névrose tient la route, sa descente de Ricard aussi. Levinas rangé dans de vieux souvenirs, il ne lui reste plus qu’à se mettre à lire le Grand Jacques. Paraît-il que ce dernier a également fait une demande de paternité, pour la fille qu’il a eue avec Sylvia Bataille (ça ne s’invente pas) qui était toujours mariée avec Georges. Il repense à Emma Braickers, la fille qu’il a eue avec cette maudite Madeleine et qui ne portera jamais son nom. La faillite du Nom-duPère (2), lui, il l’a bien mal encaissé. Donc Renato, couleur ascite, vire ascète. Il gonfle avec lui-même en attendant la brocante du quartier. Il est complètement vieux et n’a plus qu’un espoir : faire jeu égal avec son cabas; il veut remplir. Ainsi, ça déambule, prêt à dégainer pour se payer de la compagnie. Au moment où il pense à se prostituer, à 63 ans, c’est tout un business qui s’ouvre à lui : on ne pense pas assez à se vendre à son âge. C’est dommage. Il a étudié l’idée que, comme les femmes vieillissent plus longtemps, son âge est un atout. Pénétrer d’anciennes cougardes, les nourrir de souvenirs enfouis, c’est faire œuvre de charité mais, surtout, c’est soutenir l’idée de la résurrection. Ça tient la route entre chrétiens. Au Fablain, de ses souvenirs, la seule charité c’était le cendrier. Snif, snif. Ben voilà, on y est, y’a plus d’huile. C’est l’heure de penser à ce qu’il fera dans son cercueil, sa dernière couverture. (1) Jacques Brel : ‘Mathilde est revenue’, album ‘Ces gens-là’ (1968). (2) Jacques Lacan : ‘Séminaire III, Les psychoses. 1955-56’. Ed. Seuil (1981).
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Texte : A La nu nree- Lni t s eG R rem n iaecrl © e m at h i e u n i e t o
On les tient à l’œil depuis quelques années déjà. On les kiffait dans l’ombre. En secret bien gardé. Mais aujourd’hui, le trio bordelais qui ne fait ni tout à fait du hip hop ni totalement de la chanson, revient avec un album électroextraterrestre – leur deuxième s’appelait ‘Ovni’, tiens donc – dont il est impossible de passer sous silence la trop belle tristesse. Un disque qui peut à la fois inviter à pleurer, à danser et servir de manuel de psychanalyse aux pratiquants du cunnilingus, c’est précieux. La première fois qu’on a entendu parler de vous, c’est par Veence Hanao, il y a déjà quelques années. Il ne tarissait pas d’éloges. Alix Caillet : « Il m’a encore envoyé un message hier. On est en train d’ouvrir un lieu de résidence aux portes de Bordeaux, pour composer et dormir, un peu au calme, dans une sorte de squat d’artistes. Veence cherche un endroit pour changer un peu d’air et je lui ai proposé de venir ici. On s’est rencontré alors qu’on était tous les deux « découvertes » du Printemps de Bourges (2009, ndr). C’est comme ça que j’ai entendu ‘Manège’. J’ai été le trouver backstage pour me présenter, lui dire qu’on avait adoré et qui on était. Depuis, on a suivi mutuellement nos projets respectifs, on s’est même déjà arrangé pour jouer ensemble à l’Atelier 210. »
Vodka Cyprine Il y a dans votre bio une phrase qui vous décrit assez bien et qui pourrait parfaitement convenir aussi à Hanao. Je cite : « Rimes abruptes, syncopes rythmiques, désaveu : en exploitant la palpitation des clubs à moitié vides et un hyperréalisme nocturne, Odezenne convoque dans un même élan variét’ désenchantée et surréalisme loquace ». Alix : « Le club à moitié vide, pour moi, ça renvoie à des morceaux comme ‘Boubouche’ ou ‘Souffle Le Vent’ qui sont des invitations à danser un peu seul dans une soirée où l’on se serait perdu. Il y a un côté à la fois intimiste mais aussi d’ouverture, d’acceptation des choses telles qu’elles sont, c’est-à-dire la plupart du temps pas forcément joyeuses ou jolies. Dans Odezenne, on recherche à sublimer ce qui n’est pas beau, à apprendre à danser sur des choses qui à priori pourraient plomber le moral. On naît seul, on meurt seul, c’est une réalité. » Tout est sublimable ? Alix : « J’ai envie de dire oui. Je pense qu’une fois qu’on a fini de l’écouter, il se dégage de ce disque une belle tristesse. On est tous les trois profondément optimistes et on partage fondamentalement l’idée qu’il faut convertir les échecs en réussites, qu’il faut tirer tout le positif des deuils, des ruptures, des méandres de la drogue. C’est une posture de résistance. Après, nos manières de fonctionner s’imbriquent. Globalement, Jacques (Cormary, ndr) et moi écrivons les textes et Mattia (Lucchini, ndr) propose les musiques mais chacun peut s’inviter dans les friches des autres. Jacques est plus lumineux alors que je suis plus lunaire. Du coup, j’ai davantage tendance à écrire quand il s’est passé quelque chose d’un peu compliqué dans ma vie alors que lui n’a pas forcément besoin de ça. La mélancolie est un terreau plutôt fertile pour ma créativité. » Donc, si je te suis, vous formez à trois une seule entité créatrice. Alix : « On se connaît depuis une vingtaine d’années. On habite réellement ensemble depuis cinq ans, chacun sur un étage avec nos meufs respectives dans une grande maison de Bordeaux. Donc, oui, on n’a pas vraiment beaucoup de secrets l’un pour l’autre et c’est assez évident de s’inviter dans les textes ou la musique de l’autre. Je considère qu’on fait de l’écriture à six mains. Sur presque chaque morceau du disque, on peut trouver trois temps. ‘Un Corps à Prendre’, par exemple : c’est Jaco qui commence, puis je prends la parole et à la fin, tu as une longue partie musicale que je considère clairement au même titre qu’une voix. On est vraiment au service du groupe. On n’est plus du tout dans le trip MC, beatmaker, tout ça. » Dans ‘Vodka’, plus léger, vous dites « je veux de la vodka / devenir rigolo », c’est pour contrebalancer toute la belle tristesse des autres titres ? Alix : « Cette chanson, c’est un inventaire des différentes façons de consommer de l’alcool. Contrairement à ce que la société peut véhiculer, c’est pas forcément une mauvaise chose de se bourrer la gueule. Des fois, ça fait du bien. Ici, on dresse le portrait de celui qui va, ivre, être drôle, mélancolique. Et puis quelques verres ou quelques joints aident à écrire, à désinhiber, à mettre moins d’enjeux dans l’écriture. Parce que si t’as une vue d’ensemble du disque un peu plombée, j’espère que tu peux entrevoir pas mal de lumière après quelques écoutes. C’est comme ça qu’on le voit, nous, aujourd’hui, après deux ans de travail dessus. » Dont quelques mois à Berlin si j’ai bien compris. D’ailleurs, le titre de l’album est celui d’une rue de la ville allemande.
Alix : « L’idée, c’était de perdre nos repères, d’être loin de nos copines, des amis, de mettre sur pieds les conditions pour que la création se fasse spontanément plutôt que d’avoir le process classique démos, répétitions, enregistrements. On y a mis toutes nos économies, on venait de devenir intermittents, c’était un pari. On est parti pour sept mois. Si on revenait avec un disque tant mieux, sinon ça aurait été notre souvenir de groupe. D’ailleurs, les deux premiers mois, on a été incapable de faire quoi que ce soit ensemble. J’ai écrit une nouvelle, Jaco pondait des poèmes, on chipotait finalement chacun de son côté au point que j’ai même pensé qu’Odezenne était fini. Puis on a eu un déclic fin décembre en écrivant un morceau pour déconner, ‘Bûche’, qu’on a balancé le soir du réveillon sur Internet. Ça a permis de désacraliser l’enjeu pour lequel on était venu. A partir de là, le disque a été plié en 5 semaines de créativité folle. Et Berlin est vachement nourrissant à ce point de vue : d’abord pour l’espèce de calme et de manteau d’hiver – il a fait jusqu’à moins vingt-deux – propice à l’introspection, à la création, et ensuite pour la grande liberté que tu ressens de pouvoir explorer des esthétiques musicales très différentes. » De fait, cet album est annoncé par le single ‘Bouche à Lèvres’, plus pop, plus dansant, pas forcément le plus représentatif de ‘Dolziger Str. 2’. Alix : « Pour moi, cet album est tellement hétéroclite qu’aucun des morceaux n’est vraiment représentatif de l’ensemble des dix titres. Sortir ‘Vodka’ en single aurait été autant hors sujet que ‘Bouche à Lèvres’ même si c’est vrai qu’il fait partie des deux, trois morceaux un peu plus dansants, lumineux, légers, majeurs. Quoique. Parce que le texte de ce titre est quand même plein d’interrogations, de doutes sur la paternité. Je ne sais pas si t’as eu l’occasion de voir le clip mais ça n’est pas si évident que ça. » Une petite dizaine de fois. J’en ai profité pour visionner aussi ceux que je n’avais pas forcément vus au moment de leurs sorties. Vous ne semblez pas prendre cet aspect de la musique à la légère. Alix : « Notre façon d’aborder les clips, c’est soit d’aider vraiment à la compréhension des morceaux, soit de venir contrebalancer les images qu’une simple écoute pourrait engendrer. Dans ‘Bouche à Lèvres’, il y a tellement de métaphores que si on ne donne pas certaines clés, on peut même ne pas du tout comprendre le morceau et ne pas capter qu’il s’agit en fait d’un mec qui se lance dans un cunnilingus parce qu’il n’a pas du tout envie de niquer sa nana par peur de devenir père. Parce qu’il a peur de faire des mômes dans un monde où les gens se ressemblent tous, vivent avec une pression sociale trop forte, parce qu’il a peur de quitter son adolescence, d’abandonner ses rêves, de se ranger. Vladimir (Mavounia Kouka, ndr) est venu nous voir à Berlin. Son univers est assez sombre et sexuel en même temps. Il venait d’être père et il a flashé sur ce titre. Donc, pour moi, il devait réaliser son clip. Je lui ai fait une grille d’analyse du texte et il a pondu un scénario d’animation qui illustrait d’une façon fantastique la chanson : le noir et blanc pour la réalité, le passage à la couleur pour ce qui se passe dans la tête du gars, et puis à la fin, la manière dont ses rêves et ses peurs s’imbriquent dans la réalité avec tous ces fluides qui sortent du vagin de sa femme et qui matérialisent les objets quotidiens d’une mère, les ustensiles de cuisine, la bouteille de lait, etc. C’est comme ça aussi qu’on bosse avec Romain Winkler, un peu le membre caché du groupe, qui a réalisé la moitié de nos clips. C’est une vraie chance que ces gens hyper talentueux viennent à nous. Vladimir a sorti un court-métrage, ‘La Bête’, retenu aux César 2015. Romain a aussi un certain nombre de court-métrages qui tournent dans les festivals de cinéma. Là, on va bientôt sortir le clip de ‘Cabriolet’ réalisé par une jeune belge, Marine Dricot, dont j’avais adoré le travail pour Robbing Millions. » Un disque : ‘Dolziger Str. 2’ (Tôt ou Tard/Pias)
on stage 19/11, Botanique (Bruxelles) 21/11, Grand Mix (Lille)
T e x t e : A n n e - L i s e R e m a c l e T e x t e : G e r y L e f e b v r e © s i m o n g o s s e l i n 07
Conducteur fantôme sur l’autoroute du rock français, artisan extra-lucide d’une poésie du désastre intime et universel, Pascal Bouaziz nous a habitués avec Mendelson à prendre son temps pour asséner ses uppercuts à la foi dans le quotidien. Alors qu’on n’avait pas encore fini de digérer le dernier disque du collectif,
c’est sous l’impulsion de Jean-Michel Pires, un des deux batteurs de la formation, que le side-project Bruit Noir a vu la nuit dans une forme d’urgence. Crise de stakhanovisme aigu ? Évasion cagoulée de la cellule capitonnée qu’est devenu Mendelson ? Plutôt un OVNI
tombé du ciel, un brûlot incandescent, un maelström de poésie noire et de musique hallucinatoire. Entre psaumes et paraboles, prose spontanée et flux de conscience, les improvisations et les obsessions textuelles de Pascal Bouaziz s’entrechoquent avec les ambiances post-punk ou le free-jazz de son complice de cavale. Alan Vega et Martin Rev ne sont pas loin. Kerouac et Ginsberg, Ian Curtis et les Bisounours non plus. Qu’est-ce qui différencie ce projet parallèle de votre travail au sein de Mendelson ? A quels niveaux s’inscrit-il dans une sorte de continuité ou constitue-t-il au contraire une vraie rupture ? Pascal Bouaziz : « La méthode et la vitesse d’exécution ont été très différentes. Jean-Michel a fait toutes les musiques et j’ai improvisé des textes dessus. Alors qu’il m’est arrivé de passer 4-5 ans sur certains textes du groupe. Pour Bruit Noir, j’ai juste passé le temps de recopier ce que j’avais improvisé. C’est pas la même partie du cerveau qui fonctionne chez moi. Ici c’était un truc beaucoup plus free, rapide, sans censure ni tentative de polir les choses. C’est beaucoup plus décomplexé que Mendelson. Car il y a maintenant par rapport à Mendelson des exigences qui agissent comme un carcan. Il y a une sorte d’historique qui nous oblige à être à la hauteur de l’histoire du groupe. Là où sur un projet tout neuf et un peu dingue, on n’a ni contraintes, ni égards pour l’histoire. Et donc dans Bruit Noir on peut tout mettre et n’importe comment. »
Mendelson, moi non plus Dans cette sorte de fuite en avant, pourquoi vous êtes-vous imposés alors la contrainte de n’utiliser que des percussions et des cuivres ? Jean-Michel Pires : « C’est devenu une contrainte mais c’était surtout une envie au départ. Et il fallait que tout aille très vite. Sans tergiversations. J’ai bouclé les musiques en un mois. J’ai envoyé mes compositions à Pascal et il a réagi très très vite avec les textes. » Pascal : « Oui la rapidité était vraiment à la base du projet. Jean-Michel m’envoyait sa musique et tout de suite je sentais si ça me faisait réagir intérieurement. C’était une façon de travailler tellement facile qu’on va avoir du mal à s’en passer pour l’avenir. La contrainte instrumentale permettait de faire le tri très vite. Pour les deux futurs volets de cette trilogie Bruit Noir, la contrainte musicale sera évidemment différente, mais il faudra qu’il y en ait une qui soit aussi limpide que celle-ci. Cela dit, je n’ai pas l’impression que ces contraintes s’entendent et que les gens vont se dire :« ah dis donc, c’est intéressant, c’est un disque à contraintes ! ». » Sur certains titres, les percussions renvoient instantanément à un groupe comme PIL, très daté chronologiquement. Un morceau inscrit les sensations liées à Joy Division dans une histoire personnelle et universelle. Au-delà des influences, c’est une volonté de capturer et d’encapsuler des instantanés du quotidien en les associant à des clichés musicaux ? Jean-Michel : « J’avoue, j’avoue ! ‘Flowers Of Romance’ de PIL, c’est très conscient comme influence. J’aime ce disque, j’aime la liberté qu’il a, j’aime l’ambiance. Je ne nie pas cette inspiration très forte. Il y a aussi The Creatures, le side-project de Siouxsie & The Banshees qui me travaillait pas mal. Ça s’entend et ça sonne peut-être comme quelque chose de très ancré dans une époque, mais peu importe finalement. » Pascal : « La liberté de cette époque nous donne de la liberté à nous aujourd’hui. C’était ça l’idée de ce projet Bruit Noir, faire un truc assez punk finalement, sans prouesses techniques. PIL, Joy Division, ce sont des disques fondateurs. Mais ce ne sont pas que des disques qui ont une date dans l’histoire de la musique. Ce sont plutôt des disques qui ont une date sentimentale. Même certains sons, contre lesquels on a lutté dans cette période ignoble qu’est l’adolescence, on se surprend à les aimer dans certaines circonstances et à certains moments précis. Pourquoi, par exemple, 25 ans plus tard, on se surprend subitement au supermarché à apprécier des sons de batterie de Phil Collins ? Même si intérieurement on lutte contre ça. Cet album, c’est aussi ça… comment un son peut d’un coup être à la fois associé à un souvenir et à ce moment où dans ma tête je me dis : « je suis au supermarché en train de me souvenir à quel point Phil Collins c’était à chier et pourtant j’aime Phil Collins au moment précis où je l’entends au supermarché ! ». C’est cette distorsion-là qui est intéressante alors que je suis en train de choisir des céréales ou de passer
devant un étal de charcuterie cerné de jambons ignobles ! Qu’est-ce que le son de batterie de PIL ou de Joy Division, dans les circonstances particulières décrites dans la chanson, qu’est-ce que ça produit en moi ? C’est comme une concrétion chimique, tu rajoutes un mini-ingrédient dans une circonstance particulière et il se produit une réaction. Ce sont ces concrétions-là que j’ai voulu capter et reproduire sur ce disque. » L’album s’ouvre sur ‘Requiem’, « un requiem pour Pascal Bouaziz, avec beaucoup de batterie et beaucoup de bruit ». Écrire toi-même ta propre oraison funèbre, c’est parce que personne ne le fera pour toi ?! Pascal : « Je pense qu’il est intéressant de mourir régulièrement. Comme ça tu as plus d’énergie quand tu renais. Artistiquement aussi, c’est pas mal de mourir de temps en temps. Ça t’évite de chaque fois faire le même disque. Et puis, mon oraison funèbre, je préférais l’écrire moi-même en effet. En même temps, c’est vrai que le dernier disque de Mendelson, c’était un peu la pierre tombale du groupe. On plantait des clous dans le cercueil. Et donc si Pascal Bouaziz est mort, qu’est-ce qui se passe maintenant ? C’est pour ça que j’ai trouvé intéressant de démarrer ce nouveau projet avec mon requiem…» Quelle est ta définition du bruit noir ? Pascal : « C’est le bruit qui traîne dans la tête des gens. Extrapolé par rapport à ce qui se passe dans la mienne. Et je crois que ça se rapproche plus de la musique de Suicide que de celle des Bisounours. Mais tout le monde fait semblant que c’est les Bisounours dans la tête des gens. Et les gens eux-mêmes font beaucoup de sélection style « oh je suis content je vais aller à la salle de sport, oh je suis content je vais travailler, j’aime bien mon boulot, j’aime bien ma patrie, je suis gentil »…alors que concrètement, non, ils passent leur temps à se hurler dessus les uns sur les autres, à ruminer des horreurs. Si on regarde la société, c’est comme si on vivait au milieu de gentils socialistes qui se préparent à aller à un concert de chanson française. Ils sont tous tellement contents alors que concrètement la vie des gens est une catastrophe. Le quotidien, la crise, l’horreur des transports en commun, les embouteillages, la bouffe dégueulasse, la pollution. On est vraiment dans une catastrophe généralisée, obligés de faire du « françoishollandisme» pépère, sorte de Raymond Barre chez les Bisounours. Même quand on te dit que tout va bien, que ça va aller, que c’est bien le progrès, qu’en 2017 toutes les réformes seront réalisées. Et Bruit Noir c’est le truc qui résiste dans la tête, qui collabore pas à l’humeur béni oui-oui généralisée. Qui n’est pas dans le consentement généralisé. Et je pense qu’il y a aujourd’hui pas mal de bruit dans la tête des gens. » Entre écriture blanche et stream of consciousness, Bruit Noir est aussi une volonté d’explorer d’autres facettes de ton écriture ? Pascal : « Le stream of consciousness est effectivement une technique intéressante pour moi. C’est la rigueur de Mendelson qui a permis ce projet un peu bordélique. Comme c’est la rigueur de Mendelson qui m’a amené à ces autres projets qui vont sortir l’année prochaine avec un recueil chez Un Mot Et Le Reste et avec un album de chansons-haïkus très courtes. Probablement qu’après ça j’aurai à nouveau envie de me lancer dans quelque chose d’un peu plus écrit. Je pensais à ça en écoutant des chansons de Dylan, il fait rimer dix lignes à la suite. Et c’est intelligent, c’est beau… Alors que pour moi la rime a toujours été quelque chose de dispensable, voire carrément laid. Peut-être que le prochain album sera dans cette voie-là…» Un disque : ‘I/III’ (Ici D’ailleurs)
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T e x t e : A n n e - L i s e R e m a c l e
Notre première épiphanie avec Arlt eut lieu à la Compilothèque, un soir d’hiver. Une secousse à vous déraciner, rugueuse et délectable, et la sensation d’avoir été percée à jour, de haut en bas. Depuis, leur grammaire rythmique jouette et branque, leur pétrissage amoureux des vocables, leur bestiaire – souvent mort mais foncièrement vif – font office chez nous d’élixirs, d’exhausteurs de réel pour nous bercer la tête bien près du mur. C’est peu dire que ‘Deableries’ nous
a fait enfiler fissa, à même peau et maux, ses coquins de hauts-de-chausses glissants et qu’il y avait dans l’air comme une impétueuse envie de célébrer, en compagnie de Sing Sing, ses mystères encore à frôler. « Qu’importe puisqu’aujourd’hui, j’ai perdu ma salive dans l’incendie »…
Arlt a débuté comme un noyau de 2, et l’équation s’est désormais élargie à 4, avec Mocke et Thomas Bonvalet. Sing Sing : « Mocke était déjà sur ‘La Langue’, mais de façon plus périphérique. On voit toujours Arlt comme un duo, mais avec des interlocuteurs à charge d’augmenter l’altérité. Le disque précédent, ‘Arlt & Thomas Bonvalet’ était vraiment de l’ordre du pugilat : on avait demandé à Thomas de cogner sur les morceaux autant qu’il le voulait. S’ils devaient sortir vivants, ce serait par eux-mêmes : il y a vraiment eu quelque chose qui appelait à se mettre en péril. Pour ‘Deableries’ on ne peut pas parler d’impact de même force au moment de la composition, ou de l’écriture des morceaux : Thomas et Mocke sont dans une certaine mesure plus au service des chansons, de l’identité – même si je n’aime pas ce terme – Arlt. Ce qu’amène Thomas, c’est la matérialisation sonore très physique des équilibres – les débordements, les événements insolites, les dérèglements climatiques – qui font la matière même des chansons, et qui étaient plus impressionnistes jusque là. Mocke a quant à lui une présence beaucoup plus en creux, beaucoup plus soyeuse. L’enjeu majeur était de savoir si on parviendrait à concilier deux façons d’être au monde aussi antagonistes et en faire notre miel à Eloïse et moi. »
Beaux us et langue fourchue « Semi-tordus mais bien vivants » dans ‘Citation piège à loup’ capture bien la couleur de ce nouvel album…cette stupéfaction d’être en vie, c’est aussi celle dont tu t’ouvrais à Marie Richeux, dans ‘Au singulier’. Ça me semble vraiment prégnant, dans votre musique. Sing Sing : « C’est plus instinctif que réfléchi, mais je suis très heureux que tu le notes. Il y a vraiment une célébration du vivant et depuis le début de Arlt, ça s’est de plus en plus conséquemment révélé, je crois. Il y a surtout un étonnement permanent d’être au monde. Quand je suis en situation d’écriture de morceaux – ça peut paraître un peu tarte à la crème – j’essaie d’être au plus près du sentiment d’enfance, mais dans une langue d’adulte, pas du tout dans une perspective régressive. S’accorder d’être surpris par les propriétés physiques du soleil qui tape, par exemple. C’est vraiment l’idée du tragi-comique, de la « joie tragique » du philosophe Clément Rosset, des saisissements contradictoires, jetés les uns contres les autres qui créent quelque chose au-delà du discours. Le disque est assez solaire, badin par endroits, bagarreur mais il y a des chansons ouvertement mélancoliques, comme ‘Les oiseaux cassent’ : d’ailleurs c’est une mélancolie qu’on s’est rarement autorisés d’aborder de façon frontale. On a souvent eu une espèce de pudeur : lorsque l’on sent que quelque chose commence à s’épancher, on va le casser, on va faire survenir quelque chose d’ironique. Là on avait envie d’être dans l’acceptation pleine des émotions. » ‘Le cancer’ est sans doute votre morceau le plus irrévérencieux. Je rapproche cette impertinence de la verve de l’auteur tchèque Patrik Ouředník, dont tu m’as fait découvrir le jubilatoire Le Silence aussi. Sing Sing : « Je mise beaucoup sur le caractère de décollage de la langue. Celle que j’essaie de mettre en branle est faite de célébration, mais aussi d’imprécations, d’insultes - comme des gamins dans une cour de récré. De rires, d’irrévérence. Je ne cherche pas à avoir de petites formulations provocatrices. C’est comme l’expression « Cul te pèle », je ne sais pas s’il y a une réelle violence là-dedans. Dans la même phrase se cache toujours quelque chose de potentiellement obscène et de très tendre. Tout ce qu’une chanson porte de paillard est inscrit en elle depuis toujours : c’est chez Rabelais, chez Villon que nous sommes allés puiser. » Je pensais aussi à Jean-Roger Caussimon qui n’hésite pas à chanter « Bordel à cul ! Charrette à bras ! ». Une figure du cabaretier, du chansonnier mais aussi du poète. Sing Sing : « Tu n’ignores pas que nous sommes – Éloïse surtout – nourris de chansons traditionnelles qui remontent à très loin. Quand tu écoutes les anthologies de collectage de ce genre de morceaux, tu as vraiment des complaintes qui suivent des parties d’une grivoiserie totale et pour moi, ce mélange va complètement de soi. Au-delà de ça, il y a sans doute – si je dois être tout à fait sincère – une volonté de ne pas appuyer trop fort sur le levier poétique. Il y a une mise à distance : je sais qu’on pourrait très vite avoir l’air plus solennel qu’on ne l’est réellement et que ce qui guide l’écriture des chansons. Pour moi, la poésie – même si je ne me prétends pas du tout poète – c’est aussi les poètes du Chat Noir, Alphonse Allais, c’est aussi l’humour de Satie, c’est aussi Jarry. Un gigantesque bordel dans lequel je puise plus ou moins consciemment quand j’écris mais que je n’articule pas, ou conscientise pas méticuleusement. »
Il y a votre titre, ‘Deableries’, avec sa graphie particulière, et puis ce morceau qui est dédié au Diable. Je me demandais dans quelle mesure cette figure n’était pas surtout une des passerelles entre vos influences blues et médiévales. Sing Sing : « On ne passe évidemment pas notre temps à parler de lui…Celui de la chanson découle de fait de celui qu’on trouve dans tout ce vieux blues qu’on a beaucoup écouté, de l’imagerie médiévale beaucoup fréquentée. Pour ‘Deableries’ avec un « e », je n’ai pas réussi à vérifier si c’était vraiment « diableries » en ancien français ou si c’était un genre littéraire de récits sur le diable (au XIIème siècle apparemment). J’ai repéré la graphie particulière dans ‘Les Ales’ de Céline Minard, le récit délirant d’une chasse-galerie (célébration médiévale païenne, ndr). Au fur et à mesure que les chansons s’accumulaient, on s’est rendu compte qu’elles pouvaient toutes être remplies d’une présence – pas nécessairement hostile, d’ailleurs –avec laquelle on joue, qui a à voir avec la fable. Et que les morceaux pouvaient être euxmêmes des espèces de sortilèges, de diableries – où ce terme serait entendu comme facéties, tours pendables, comme menaces. Dans ‘Nue comme la main’, le soleil qui tape très dur, qui énerve, qui aiguise le désir a quelque chose du diable. Un disque, des chansons, c’est l’endroit où l’on peut se permettre de le faire apparaître. C’est l’idée d’un monde – le nôtre – dans lequel traînerait le Mal, tel qu’on peut le voir dans un film de Bruno Dumont (que ce soit ‘Hors-Satan’ ou ‘P’tit Quinquin’). » Un peu à contrario de tout ce que nous venons d’évoquer, il vous arrive – comme dans ‘Nous taire un peu’ – de vous interroger sur « le petit orvet du langage qui finit par se bouffer la queue », son caractère insidieux et parfois inutile…on trouve dans votre disque cette ‘Grande Fille’ qui mange les mots. Sing Sing : « Qui mange les mômes ! C’est du cannibalisme ! Je pense qu’il y a beaucoup d’ambiguïtés comme celles-là dans notre disque, je pourrais t’en signifier d’autres. Ici, c’est donc bien une figure d’ogresse. » Mon ricochet tombe un peu à l’eau, mais soit ! Je voulais te faire réagir sur cette citation d’’Herbes et Golems’ d’Antoine Volodine : « Sous ma langue demeure la puissance du mot. Tout indique que le mot agit sur mon corps, qu’il repousse et repoussera perpétuellement les attaques du temps, de l’humidité, du désespoir ou de l’ennui. Le mot contrarie ma transformation en poussière. » Sing Sing : « Oh, c’est fantastique ! Ce qui fait la différence entre une chanson et des trucs condamnés à rester sur la page, c’est réellement un attachement à la parole agissante. Quelque chose que tu mets en bouche et qui crée un état. Ce qu’il y a d’intéressant quand on chante et quand on parle, c’est qu’on profère autant qu’on aspire. On a tendance à considérer qu’on ne fait qu’émettre, alors que je pense qu’il y a, dans le mouvement d’inspiration – expiration, un échange avec une matière dans le vide qui serait le langage (le monde étant fait de langage, selon moi). C’est un peu difficile à résumer sans avoir l’air de dire des conneries. J’attire aussi ton attention sur ‘Les mots, la mort, les sorts’ de Jeanne Favret-Saada (une enquête sur la sorcellerie dans le bocage normand) et sa suite, sortie quelques années plus tard, ‘Désorceler’ où tu te rends bien compte que la parole n’est pas faite pour communiquer mais bien pour communier avec l’autre à travers le langage et que si sort/sorcellerie il y a, ils passent forcément par ce biais-là. Arlt est vraiment hanté, d’une façon que je ne saurais pas délimiter, par l’idée du langage comme outil d’apparition, comme cannibalisme – c’est pour cela que quand tu entends les « mots » à la place des « mômes », tu ne te plantes vraiment pas, il est aussi vraiment question de ça. » Un disque : ‘Deableries’ (Almost Music/L’autre distribution). Suivez le guide : http://www.arltmusic.com
09 Texte : T e x tAnne-Lise e : A n n e - Remacle L i s e R e m© a cDrew l e Reynolds major muscle • independent spirit
proudly presents: tame impala “Global sensation Tame Impala have released their new album ‘Currents’ months ago, but the album still lingers high in the Belgian Album Charts. Single ‘The Less I Know The Better’ is currently one of Belgiums biggest hits. The band’s got a big show planned on January 30th in Vorst National.”
Reine de la glisse Impossible, tout d’abord, de passer outre l’étendard évocateur qu’elle s’est choisi. Un premier seuil de travestissement tellement connoté jupettes plissées qu’il excave de ta mémoire ce moment improbable où tu as délibérément regardé Kirsten Dunst agiter frénétiquement les bras après un triple salto arrière. Mais aussi ‘Boy Heaven’, ce roman noir où Laura Kasischke, en fieffée génératrice de troubles, faisait frôler le danger de trop près à trois frivoles pompom girls à bord d’une Mustang. C’est dans cette ambiguïté-même, dans cette identité multiple porteuse de tensions internes dosées savamment qu’évolue Meghan Remy : une Amérique à la blondeur faussement angélique qui traînerait dans son sillage comme un parfum de poudre, joues bien roses et péril à la fois. Une plaine de jeux où, comme à Dismaland, les divertissements populaires se verraient rongés par un malaise suppurant. Où le ‘National Anthem’, les balades country, les exquises bluettes façon Crystals ou Shirelles se verraient grignotés par les battements d’un drumkit, par des crissements volontaires, par un éboulis auto-généré. En 2008, depuis une chambre de l’Illinois, US Girls entre en piste comme un projet à l’esthétique viscéralement DIY et minimaliste – celle où toute expérience est déjà un manifeste en soi et qui s’accompagne de pochettes en cut-up et polycopiés – et ‘Introducing’, collection de vignettes fantomatiques au quatre-pistes de seconde-main, de dissonances-minute, d’échos de machines en mutation, de scintillations aiguës collectées à partir de toute une batterie de micros et autres bidules électroniques, sort sur Siltbreeze Records. Deux ans plus tard, sur le même label, rugit ‘Go Grey’, toujours grouillant et comme capté à travers un sac de toile de jute qui assourdirait tout appel d’air mais déjà légèrement plus tourné vers une idée de la mélodie, bouclée ou urgente. Il faudra attendre sa rencontre avec Slim Twig, leur split-LP et un passage sur Kraak (le label expérimental flamand) en 2011 et plus encore le véritable virage ‘Gem’ pour entendre la voix de Meghan Remy prendre le pouvoir, se glisser avec grande souplesse entre la choriste de choix émue d’entonner ‘The Star-Spangled Banner’ un grand soir de Super Bowl, la B-girl du quartier en baggy et la chatte de comptoir texane qui crache ensuite dans le pot au pied du zinc. Autant dire que d’après nous, elle tient là l’une de ses véritables armes de subversion massives, un authentique truc qui fait crac-boum-hue. Désormais signée sur 4AD – entre autres port d’ancrage de Scott Walker pour qui elle professe une vraie admiration, label de « gens qui croient aux voix » et surtout n’est pas pétri de trouille à l’idée de s’aventurer du côté bizarre du trottoir – et parée de ce qui, à nos oreilles, semble bien plus que la moitié d’une véritable rampe de lancement vers les cimes de la reconnaissance, il y a fort à parier que Meghan Remy fasse désormais encore bien plus intensément luire sa sphère singulière – on se plaît à penser à des secousses de magnitude Poliça ou St-Vincent (‘Sed Knife’ met d’ailleurs dans le rouge une zone foulée auparavant par David Byrne et Annie Clark). ‘Half Free’ prend donc un plaisir quasi-guerrier à planter ses deux talons-bobines sur le dancefloor pour mieux le dévergonder, aidé en cela par la présence du à-la-ville-comme-à-la-scène Slim Twig mais surtout du futé producteur de hip hop Onakabazien, avec qui US Girls avait déjà signé l’ep ‘Free Advice Column’. Joyau obsessionnel de l’album, ‘Window Shades’ est une histrionne du ventre saoule qui répète comme un sillon de vinyle griffé ses gestes luxurieux, et doit sa nappe disco vénéneuse à un sample de ‘Love is a hurting thing’ de Gloria Ann Taylor. L’intégration mutine de cette pépite méconnue – glanée par son époux dans ‘The Acid Archives’ de Patrick Lundbord, bible inestimable pour les aficionados d’underground funk, soul et exotica 60-70’s – cristallise bien le goût de la musicienne pour les hommages aux grands oubliés et autres détournements, comme précédemment sa version de ‘The Boy is Mine’ (de Brandy et Monica, 1998 déjà !) plus menace accaparante que rivalité rigolarde ou ‘Untie Me’, reddition girl-band-àmoi-toute-seule d’un rythm and blues de Manfred Man. Son clip, frôlant autant Man Ray que l’âge d’or d’Hollywood – et comme une bonne partie des plus récents, réalisé ou imaginé sur une proposition de Remy elle-même – met en lumière son envie constante de se jouer des panoplies de la féminité (veuve de guerre, amante, fille à papa avec tout ce que cette dernière incarnation peut dissimuler de glauque ou de blessure intime, comme le laisse supposer ‘Telephone Play N°1’) à la manière de la photographe Cindy Sherman. De quoi l’inscrire, sans prendre grand risque, dans cette veine d’expression de soi chargée en progestérone, sororale de celle de Peaches – jamais à cours de radicalisme – avec qui il lui est arrivé de partager l’affiche ou de celle de Jenny Hval – toute en femellité kinky poétique – qui lui aurait fait un effet bœuf lors d’un récent concert. Un disque sournoisement réjouissant, une personnalité main de fer dans un gant de soie, une façon de puiser dans le creuset historique de la pop pour mieux lui mordre le cou, bien plus sauvagement que Deerhunter : autant de raisons qui nous avaient donné féroce envie d’une discussion avec cette interprète caméléonne mais le sort en a décidé autrement. Que cela ne vous empêche en rien de lever le poing à l’écoute du très dub ‘Damn That Valley’ (le genre de brûlot acide qu’aurait pu scander Skip&Die), de faire crunker vos tibias en flippant pour ‘New Age Thriller’. D’osciller, tout comme nous, ‘Half Free’ mais entièrement consentants, entre horreur et désir. Un disque : ‘Half Free’ (4AD/Beggars) • Suivez le guide : http://yousgirls.blogspot.be/
peter gabriel “On Oct 16th, Grammy Award Winner Peter Gabriel re-issued his first four albums on a limited edition double vinyl for the first time since 2002. All vinyls are individually numbered, and include a Hi-Res digital download code.”
tom jones “Legendary Welsh singer Tom Jones just released new album ‘Long Lost Suitcase’, a collection of songs that influenced Jones’ career. Think Gillian Welch, Rolling Stones and Hank Williams. Sir Tom recently visited the Belgium TV show Jonas & Van Geel for the show’s season finale.
PAUW “Dutch psych-rock sensation PAUW takes you on an unforgettable , magical trip. Debut album ‘Macrocosm Microcosm’ is out now. See PAUW live on their tour this fall.” “‘Macrocosm Microcosm’ shows us how refined hippie music can be.” – NRC ****
dez mona ‘’The Belgium band Dez Mona released their new album ‘Origin’. Thriving vocals and double bass shaped into a pop sound. Catch them on their extensive tour in Belgium.” “Dez Mona’s bursting with talent. Don’t hesitate on buying their album.” - HUMO
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Texte : Antoine Bours
Oneohtrix Point Never
Oh-My-Fucking-G.O.D.! On aimait Daniel Lopatin pour son électro exigeante, mais rien ne nous préparait à la déferlante de beats de ‘Garden Of Delete’, huitième album sous influence alien. Outrancier,
ce second disque pour l’écurie Warp éclabousse sans vergogne son auditeur au mépris du bon goût. C’est un patchwork bruitiste et hyperactif au but non dissimulé : foutre la vulgarité pop à poil pour en révéler toute la sensualité, à grand renforts de digressions brutales et de surprises stylistiques. Définitivement venu d’ailleurs, Lopatin reste aussi imprévisible que sa musique. Il désoriente, réjouit, inquiète et laisse derrière lui l’étrange sensation d’une rencontre du troisième type.
‘Garden Of Delete’ est précédé d’une promotion particulière : le blog d’un adolescent alien débarqué sur terre et prénommé Ezra, dont le contenu est aussi hilarant qu’inquiétant. Daniel Lopatin : « Ça a commencé comme une blague. Mon meilleur pote et moi, on a des milliers de projets foireux qu’on rassemble sous la bannière « Newsfucker », une approche de l’actualité et du format journalistique sous forme de cuts-up à la William S Burroughs. On adore puiser dans des sujets sans connexions et y chercher des symétries. Quand j’ai fini l’album, j’avais quatre à cinq mois à me tourner les pouces avant la sortie et c’était une façon de rester productif et d’explorer mes obsessions tout en m’amusant. J’adorerais voir évoluer cet univers sous différents formats. Un graphic novel sur Ezra, ce serait parfait ! »
X-Traterrestre Si je ne me trompe pas, tu as développé le son de ‘G.O.D.’ au cours d’une longue tournée en ouverture de Nine inch Nails et Soundgarden. Daniel Lopatin : « Ce que j’ai développé à ce moment-là, c’est surtout l’attitude ! Dans une semaine je commence à tourner et je ne sais pas encore comment je vais gérer les sons de guitares et les voix qui parcourent tout l’album. La question, c’est : « qu’est-ce que je veux garder de tout ça sur scène et comment l’obtenir ? » Je n’ai pas encore toutes les réponses. Mais je veux le show le plus honnête et le plus direct. J’imagine que je vais devoir intégrer de vraies guitares et me faire à l’idée de chanter… » Venons-en au disque. Je dois te dire - et prends-le comme un compliment - que je ne m’attendais pas à ça. J’adore tes albums précédents, mais là j’ai pris une énorme claque. Je ne savais pas que tu avais ce son-là en toi ! Daniel Lopatin : « J’avais un besoin urgent de quelque chose de brut, de primal. Je ne pouvais plus refaire les albums précédents. Trop d’anxiété. Et puis il y avait cette nouvelle énergie développée en tournée avec ces groupes incroyables, cette débauche de machines, de moyens ; ce rapport au pays, aussi, sur la route. J’ai eu le temps de repenser à mon adolescence, aux premiers albums achetés, tu vois ? Et au même moment, je venais d’écrire la musique de ‘Partisan’ de Ariel Kleiman, un film sur des enfants soldats. Il y a une telle violence, très pure, dans la mutation de l’adolescence, tu ne trouves pas ? - dans cette confusion biologique du fait d’être un gamin. J’ai voulu pondre un album qui soit une peinture honnête des émotions qui secouent un jeune homme. » On retrouve dans ‘G.O.D.’ une collision de sons et d’univers en opposition et l’élément de surprise presque obscène qui provient de cette rupture. Daniel Lopatin : « Je m’emmerde vite avec les conventions musicales. Surtout dans la pop. Et en même temps, elle a ce côté immédiat dans les harmonies que je trouve terriblement désirable. J’essaie de repérer les points mélodieux qui tracent une zone liminaire entre ce qui est désirable dans la pop et ce qui est désirable dans une approche plus radicale de la construction sonore. J’essaie de passer par un maximum de ces points en un minimum de temps. Dès que ça me semble trop linéaire, je bifurque. » L’album est aussi sous forte influence metal. Qu’est-ce que tu as appris de ta tournée avec NIN et Soundgarden dans l’approche de ta musique ? Daniel Lopatin : « Rien que traîner en compagnie de Trent (Reznor), lui parler musique et matériel – je suis fasciné par l’aspect pratique de la musique – ça m’a ouvert des tas de nouvelles perspectives techniques. Mais ces mecs sont super à tous points de vue : tu montes sur scène pour ton set la boule au ventre, tu marches jusqu’à ta table rongé par l’inquiétude, face à des milliers de personnes qui attendent que passe la première partie... et sur ton clavier t’attend un magazine porno transsexuel. (rires) Ça a l’air de rien, mais ce genre d’attention fraternelle a nourri mon rapport à ma musique ! » ‘Sticky Drama’ me met sur le cul à chaque écoute. Comment tu as construit ce morceau ? Daniel Lopatin : « ‘Sticky Drama’ ne ressemble à rien de ce que j’ai déjà fait. Rien. Je ne sais pas d’où il sort, mais c’est le morceau que je préfère. Tout ce que je peux te dire c’est que mon but était de le construire en plateaux, en niveaux d’énergie et de tension. Quand j’atteignais un niveau d’énergie maximal, il fallait que je trouve des ressources pour atteindre le niveau suivant. Un vrai challenge technique et métrique. Le morceau sonne peut-être comme un disque cassé, mais je pense avoir réussi à créer l’illusion du crescendo : monter la sauce, traverser le plafond, puis calmer le jeu, puis traverser le plafond suivant. J’ai passé du temps à calibrer ces effets : le morceau m’a pris deux mois ! »
Il y a quelque chose d’excitant, de presque sexuel, dans cette énergie, que je n’avais plus entendu depuis ‘Window Licker’. Daniel Lopatin : « Wow ! ‘Window Licker’ a toujours été une inspiration. C’est un peu le point culminant de la musique électronique à mes yeux. Et je pense que je ne suis pas le seul. ‘R Plus Seven’, je l’ai fait chez moi. J’étais dans une phase de bonheur domestique : une nouvelle relation, un nouvel appart, une nouvelle vie qui s’installait. C’était un album d’intérieur : bouquets, vestibules et peintures sur les murs, tu vois ? Pour celui-ci, je voulais éviter le confort du domicile. Je me suis installé dans un studio en sous-sol, un truc déserté où personne ne passait ; je bossais douze à treize heures d’affilée dans ce bunker. Tout devient primitif, là en bas. Comme un gamin isolé qui laisse libre cours à tous ses vices. Ouais, c’était un peu « Rated X ». ‘Sticky Drama’, c’est du foutre. (rires) » A première écoute, ‘G.O.D.’ sonne comme un pur produit de l’époque ; on y entend de l’autotune, des influences digérées, une approche pop. Mais à mieux l’écouter, il semble déjà être une lecture de l’époque. Comme s’il avait plusieurs années d’avance. Daniel Lopatin : « Pour moi passé et futur, c’est pareil. Ce sont deux illusions. Ils n’existent pas. Ce sont les dépositaires de l’exploration du présent. Lui, il est inévitable. Je ne suis pas ce qu’on peut appeler un nostalgique, mais je pense que j’ai un petit anthropologue dans ma tête qui explore le passé de façon productive en vue de me fabriquer un futur. La plupart des influences que tu entends sur l’album, comme le son rock, grunge et indus des années 90, m’intéressent de façon formelle, pas de façon culturelle. Ce sont les techniques des musiques de chaque époque qui me travaillent. Le reste, c’est du présent. Car je vis ici, là, maintenant. On croit souvent que la nostalgie est une part importante de mon travail. It’s the complete fucking opposite. Le passé n’est pas un idéal vers lequel je me retourne avec envie, c’est une ressource où je puise pour décrire le présent. » Suivez le guide : http://kaossed.blogspot.be/
on stage 09/11, Botanique (Bruxelles)
Oneohtrix Point Never ‘Garden Of Delete’ Warp/V2
Si ‘Sticky Drama’ c’est du foutre, comme le soutient Lopatin, alors ‘Garden Of Delete’ est le plus ahurissant des bukkake. Une giclure tantôt fluo, tantôt obsidienne, en flots arythmiques qui jouent l’assèchement pour mieux reprendre la seconde d’après en mode karcher. Basculant son univers en mode sci-fi gonzo, Lopatin fait surgir des sons inattendus chez lui, comme si le Rustie de ‘Glass Swords’ remixait du Devin Townsend sous supervision d’Atari Teenage Riot et de Charlie Clouser. Au passage, l’américain d’origine russe se paie la pop d’aujourd’hui en retournant l’autotune contre lui-même (‘Ezra’, ‘Lift’, ‘Sticky Drama’) comme si les machines cherchaient à ressembler aux humains. Le résultat est un album à nul autre pareil, une déflagration criarde, glacée et sensuelle qui s’achève sur un vrai tube, chose rare pour Oneohtrix Point Never : ‘No Good’ a des airs de blues pinkfloydien remixé par un Daft Punk sous virus informatique. D’un bout à l’autre, ‘G.O.D.’ est une bombe pour qui n’a pas peur de se salir. (ab)
T e x t e : Pat r i c k F o i s s a c
11
C’est entre un concert à Ljubjana et une prestation à Paris que Sébastien von Landau trouve le temps de taper la discute au sujet de ‘Burning Pattern Etiquette’. Sorti trois ans après un premier album unanime-
ment salué par la critique, le nouvel opus voit le groupe déployer un son certes moins directement agressif, mais finalement beaucoup plus tendu et lancinant, irrésistiblement menaçant et torturé. The K a donc évolué, sans rien renier, mais en prenant des
risques, ce que nous a expliqué le guitariste et chanteur du groupe lors d’un échange passionnant. Visiblement, The K n’est pas un groupe qui aime les cases et quand on le qualifie de « noise », « grunge » ou que l’on parle de « rock dur », ça ne vous fait pas vraiment plaisir ! Sébastien von Landau (chanteur) : « Non, on n’aime clairement pas ça ! C’est clair que notre premier album était assez typé, cohérent, et donc finalement assez facile à étiqueter. On s’était mis à trois dans le studio et on avait foncé sans trop chercher la subtilité. Pour ‘Burning Pattern Etiquette’, c’est assez différent vu qu’on a fait table rase du passé en accordant beaucoup d’importance au travail en studio et à la production. On n’entre à priori donc plus dans les cases qui pouvaient être d’application pour ‘My flesh reveals millions of souls’, le premier disque. On n’a surtout pas envie d’être labellisés d’une façon spécifique. »
temps, il y a une grand variété d’ambiances. Sébastien : « Je pense que c’est lié à la volonté que l’on a de brouiller les pistes, de redistribuer les cartes. Chaque chanson est enregistrée d’une manière différente, avec des cymbales ou des effets qui ne sont pas les mêmes. Il s’agissait d’une démonstration, on voulait prouver qu’il n’est pas facile de nous catégoriser, de nous étiqueter ! C’est un album qu’on a envie de défendre et en même temps, on n’a pas forcément l’occasion de le faire, dans la mesure où on ressent une certaine frilosité qui fait que l’on n’a pas trop de visibilité. On avait suscité pas mal d’intérêt avec le premier album et entre-temps, on a ouvert le spectre de ce que l’on peut faire, mais sans que l’on bénéficie de beaucoup d’attention. Peut-être l’audience s’est-elle rétrécie, je ne sais pas. Ou alors, peutêtre que certains n’aiment pas trop le fait que l’on soit sorti de notre image de groupe qui cogne fort... En même temps, ce n’est pas grave, on fait de la musique pour nous et donc, on assume ! » Tu viens de Liège où j’ai l’impression que cela bouge pas mal sur le plan musical. Sens-tu un élan spécifique à ta ville ? Sébastien : « J’aimerais bien te répondre que oui, mais je ne sais pas trop... Il manque un truc, en fait. Je reconnais qu’il y a pas mal de projets qui sont sympas. Il y a clairement une scène, un esprit, il se passe quelque chose mais je crois qu’il manque quelque chose de fédérateur, quelque chose de concret pour structurer tout ça. » The K revient d’une tournée dans les Balkans. As-tu ressenti un retour différent de la part du public ? Sébastien : « Franchement, oui. Le public a soif de musique là-bas. Il n’est pas blasé et vit le concert à fond. C’est une expérience humaine incroyable. Les groupes ont tendance à snober ces dates et ils ont tort, car c’est incomparable. »
Brouiller les pistes et redistribuer les cartes En même temps, en tant que journaliste, c’est assez commode de vouloir cataloguer une œuvre, ne fût-ce que pour aider l’auditeur dans son choix en évoquant ce à quoi il peut s’attendre... Sébastien : « C’est évidemment plus facile pour le chroniqueur ainsi que pour l’auditeur et c’est clair qu’il faut des références. La musique, c’est du son et le son est par essence quelque chose qui relève de l’art abstrait. Le problème, c’est de définir du son par rapport à un univers existant. Dans l’art pictural, quelque chose qui a perturbé les gens, c’est le passage de la figuration à l’abstrait. En musique, on entre dans le domaine de l’abstrait, même s’il existe de la musique concrète et si certaines œuvres s’efforcent de transmettre des sentiments. C’est quelque chose qui est davantage culturel qu’inné. Quand tu essaies de traduire quelque chose sur le plan musical, ce n’est pas toujours facile. Sur un album, on ne reconnaît en effet pas forcément l’imitation d’un chant d’oiseau à la flûte, par exemple. (il réfléchit un instant) Je n’aime pas les étiquettes et quand on nous qualifie de grunge, cela me semble être un gros cliché, vu que cela évoque l’image de types qui jouent dans un garage et qui portent des chemises de bûcherons. C’est figé, surtout que qui dit grunge, dit Nirvana. Autrement dit, si on te qualifie de grunge, on te voit surfer sur le revival 90s, ce qui je pense n’est pas notre cas. Pas d’étiquette, non. Surtout pas. » Peut-on voir le titre de l’album comme étant un clin d’œil à ce niveau ? Sébastien : « Oui et non. Ce que je privilégie, c’est la nécessité de se débarrasser des cadres, des références et ce qui est paradoxal, évidemment, c’est que la pochette met en scène un dessin dans un cadre. L’idée, c’est que la musique, c’est de l’interprétation, un média représenté par un média. C’est de la méta représentation. » Le nouvel album aurait pour but de brouiller les pistes ? Sébastien : « Oui, mais on ne veut pas paraître prétentieux en prétendant qu’on est différent des autres. Dans The K, les chansons ne parlent pas de rébellion mais du quotidien, de choses banales qui sont finalement parfois terriblement cruelles, comme par exemple le mec qui se lève tôt pour faire un boulot sinistre et qui va devoir le faire pendant encore trente ans... Il y a une remise en question au sein du groupe, une volonté d’évoluer. Peut-être est-ce dû au fait qu’on approche la trentaine et qu’on se pose des questions. Pour ma part, je me pose des questions en permanence et, par exemple, je remets déjà l’album qui vient de sortir en question. C’est dur de parler de tout ça ! » Le nouvel album est donc marqué par un désir de remise en question, de refus du statu quo. Comment avez-vous abordé cela au niveau de la façon de travailler ? Sébastien : « Concrètement, on suit un schéma qui est systématique. On démarre d’un riff auquel s’ajoute une ligne de basse et puis on rajoute une couche et on a un pont. Ces différentes couches s’accumulent et donnent un ensemble cohérent. L’étape suivante consiste à faire tourner les titres, à les faire vivre en live et ce n’est qu’ensuite qu’on les enregistre. Un morceau a facilement un an de vie avant qu’on ne l’enregistre et là encore, cette étape peut prendre plus d’un an si bien qu’un morceau que tu découvres sur l’album peut avoir quelque chose comme deux ans et demi ! Cela te montre toute l’évolution que connaissent les morceaux. » Ce qui me fascine sur le nouvel album, c’est que l’ensemble est très cohérent et qu’en même
The K ‘Burning Pattern Etiquette’ JauneOrange/Pias
Trois après avoir sorti un ‘My flesh reveals millions of souls’ particulièrement brut de décoffrage, le trio liégeois revient avec un disque qui peut certes sembler moins directement violent à la première écoute mais qui est bien plus insidieux, car recelant une violence intérieure s’apparentant à un malaise lancinant qui peut exploser à chaque instant. On sent que le groupe a peaufiné son album avec minutie, prêtant une grande attention à tous les détails. Il en résulte une collection de dix titres cisaillés avec finesse et dégageant quelque chose de fort en jouant la carte de la variété. Là où un ‘Priggish’ cartonne avec sa concision punk et où ‘Intrusive behaviour’ balance un hardcore mélodique, l’étonnant ‘Prude’ affiche des élans presque psyché, tandis que ‘20 of discipline’ joue la carte de l’agressivité venimeuse. Enfin, l’album se termine avec le terrifiant ‘Pink hiss’, marche apocalyptique indus qui fera peur aux enfants. Grandiose ! » (pf)
on stage 11/12, Glimps (Ghent) 04/02, Le Vecteur (Charleroi)
12
Texte : A nn i cnoel- a L iss e a lRsetm ea ec nl e© l e n k a r ay n
Rival consoles
Entre ombres et lumières, battements de cœur, synthés lunaires et ultimes lueurs du stroboscope, on s’abandonne
dans les limbes de ‘Howl’, un disque magique – et majeur – imaginé par Ryan West. Seul homme derrière les manettes de Rival Consoles, l’artiste londonien assène l’uppercut électromagnétique de cette fin d’année : une plaque tournante, toujours mouvante,
qui connecte les circuits de James Holden, ceux de Jon Hopkins et du ‘WIXIW’ des Liars. Une fameuse performance. Par le passé, tu vivais dans la bourgade de Leicester où tu travaillais dans un grand magasin. Pourquoi avoir déménagé à Londres ? Ryan West : « L’art a toujours occupé une place importante dans ma vie. C’est aussi quelque chose que je partage dans mon couple. À un moment, il nous a semblé évident à ma copine et moi de tout laisser dernière nous pour aller s’installer à Londres. Quand tu habites en Angleterre, la vie culturelle est plus excitante dans la capitale : cinéma, littérature, peinture, musique... Tout se passe là-bas. »
Du beat à fond les manettes A l’origine, tu es guitariste. Pourquoi as-tu un jour décidé de te tourner vers les machines et la musique électronique ? Ryan West : « J’ai joué de la guitare pendant plus de dix ans avant d’explorer la composition via un laptop. C’était au début des années 2000. Par le passé, je me débattais avec ma gratte pour composer des trucs excitants. J’ai toujours pensé qu’on créait mieux au contact d’un instrument en phase avec sa personnalité. Je croyais être profilé pour partager mes émotions sur les cordes d’une guitare. Finalement, j’avais tout faux... C’est clairement le piano et le synthé qui collent le mieux à mes aspirations musicales. C’est la base de mes compos. Après, l’ordinateur a pris une place prépondérante dans mon travail. Essentiellement pour des raisons pratiques. Avec un ordinateur, tu peux constamment enregistrer tes idées. Tu composes dans l’instant. C’est ça qui me plaît. » À l’université, tu étais un étudiant du département « Technologie, Musique & Innovation ». Peut-on voir ces trois mots comme les meilleurs pour décrire l’univers musical de Rival Consoles ? Ryan West : « Oui, peut-être. Même si je n’ai pas la prétention d’affirmer que je me situe à la pointe de l’innovation. Cela dit, j’essaie systématiquement d’introduire de nouveaux éléments dans ma musique. J’aime l’idée selon laquelle je fais progresser mes morceaux. Disons que je ne m’éreinte pas uniquement sur mes machines pour que ça sonne bien. Sur le plan technique, ça doit aller plus loin que ça. » Ton nom de scène suppose une simple question : es-tu un fan de jeux vidéo ? Ryan West : « Je suis à fond dedans... Un peu moins que par le passé, je dois dire. Avant, j’étais littéralement scotché à mon écran d’ordi. Durant ces cinq dernières années, j’ai un peu calmé ma consommation. Je me suis tellement consacré à la musique que j’ai délaissé ma manette de jeu. Heureusement, mes passions tendent aujourd’hui à se recouper. Récemment, Metanet Software, une boîte spécialisée dans le développement de jeux vidéo indépendants, a utilisé ma musique pour la bande-son de ‘N++’, un excellent jeu de plateforme. Au niveau graphique, on touche ici à quelque chose d’assez génial. Beaucoup de développeurs de jeux vidéo apprécient la musique de Rival Consoles. Un jour, j’aurais peut-être l’occasion de composer toute la B.O. d’un jeu vidéo. Ça me plairait vraiment. » Quel est ton jeu vidéo favori ? Ryan West : « Comme je ne joue plus autant qu’auparavant, je ne suis pas au courant des dernières sorties. Mais je reste un fan absolu de ‘Limbo’, un jeu simple où tu incarnes un garçon. Ce dernier doit retrouver sa sœur à travers divers parcours déprimants, noirs, sinistres et terriblement hostiles. C’est un jeu en noir et blanc. C’est assez minimaliste. Ça fait sans doute un peu peur à la description mais, à l’écran, c’est hyper intéressant. » Rival Consoles est signé sur les rangs d’Erased Tapes, label connu pour avoir propulsé les
têtes chercheuses de la vague néo-classique (Nils Frahm, Ólafur Arnalds, A Winged Victory for the Sullen). En comparaison avec les autres signatures de cette structure, ta musique est plus ancrée dans la culture techno... Ryan West : « On le souligne assez rarement, mais Rival Consoles est le tout premier projet signé sur Erased Tapes. J’étais là avant tout le monde, le jour de l’ouverture, en 2007. Robert Raths, le boss du label, a lancé la structure après avoir reçu ma première démo sous le nom d’Aparatec. Forcément, je me sens ici comme chez moi. Je pense que tous les artistes signés chez Erased Tapes cherchent à faire passer les émotions via des atmosphères, des ambiances. Au-delà du genre musical, j’ai le sentiment de partager la même esthétique que les autres pensionnaires du label. J’ai eu temps d’apprécier l’évolution de cette maison de disques, de connaître ses premiers succès. J’étais planqué dans les bagages et je l’ai vu grandir. Aujourd’hui, je continue de profiter du voyage. » Certains observateurs te comparent aujourd’hui à Jon Hopkins. Ça te semble justifié ? Ryan West : « Nos univers partagent quelques similarités: des rythmes clinquants, des sons oppressants, d’autres détails aussi, certainement... Par contre, restreindre ma musique à son seul nom, je trouve ça dur, surtout avec cet album. ‘Howl’ est, de loin, mon disque le plus diversifié. A l’analyse, seules deux compos ont réellement des points communs avec le travail de Jon Hopkins. Ailleurs, j’ai vraiment la sensation d’être un électron libre. » Si on devait coller une étiquette sur la musique de Rival Consoles, serais-tu d’accord d’apposer ces trois lettres : IDM (Intelligent Dance Music) ? Ryan West : « Je ne suis pas fondamentalement opposé à cette notion. Même si, à choisir, je pencherais plutôt pour l’étiquette electronica. Ça me semble plus en phase avec ce que je fais. Je n’envisage pas ma musique comme un trip cérébral. Techniquement, je ne recherche jamais la difficulté ou la complexité. Dans un monde parfait, mes albums seraient à classer sous l’écriteau « hors-catégorie ». Dans les faits, je compose des morceaux en utilisant des rythmes électroniques assez bruts. J’aime cet aspect rudimentaire, abrupt, pas trop produit. » Traditionnellement, quel est le point de départ d’une compo signée Rival Consoles ? Ryan West : « Souvent, je pars du synthé. Ensuite, j’improvise autour, en laissant évoluer la mélodie. À la maison, je joue pas mal de piano : une à deux heures chaque jour. Ça nourrit souvent mes morceaux. Mon processus créatif est flexible et extrêmement malléable. J’enregistre en fonction des idées qui arrivent, au gré de mes pulsions et de l’évolution de mes intérêts. Quand je compose avec la guitare ou le piano, je ne sample jamais les sons. Je les utilise plutôt comme un socle : un point de départ pour matérialiser mes idées. Les parties de batterie arrivent toujours en dernier. Je viens systématiquement les placer en fin de parcours. » Quelle est la place de l’improvisation dans ta démarche artistique ? Ryan West : « Elle est centrale. Je suis un partisan de l’approche improvisée dans la musique électronique. Avec un ordinateur, ça me semble logique. La connexion à l’instrument est facile, immédiate, impulsive. Quand tu improvises à l’aide d’un ordinateur, tu ressens tout de suite l’énergie des sons. Cette façon de travailler me ressemble plutôt bien. » Un disque : ‘Howl’ (Erased Tapes/Konkurrent) Suivez le guide : www.rivalconsoles.net
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On avait déjà tendu nos mains à cette femme-enfant, révélé notre envie de quiétude. Constaté dans son besoin de puiser, tout à l’intérieur, une façon plus harmonieuse d’être au monde comme une gémellité. Que reste-t-il, après l’orbite de planètes parallèles (Isbells, Distance, Light & Sky), de la bienveillance de Chantal Acda envers ses propres lézardes et les nôtres ? La même manière douce – cordes angéliques, chœurs, respirations lentes – d’appréhender les montagnes russes et de faire surnager la grâce (‘Up and Down’). La célébration du courage dont on ne se pensait plus porteurs (« Our homes were built in our heads / Keeping us strong and playing the doubt »). Des acolytes (Heather et Peter Broderick, Shahzad Ismailly) classieux et fidèles. Le frémissement de variations infimes, jamais parjures de son ‘Palais de Glace’ et une manière de contempler, en lévitation, la mêlée. Et si rien, au juste, ne vient froisser ces draps blancs, on rêve pourtant du jour où sera fait ce vrai pas de côté hors de sa zone duveteuse de confort. (alr)
Believe Rec.
Amateur Best The Gleaners’ Brille/Pias
La pop-falsetto à barbiche sur lit de synthés aura autant fleuri dans les années 2010 que les enseignes de cigarettes électroniques. Autrement dit, le genre est déjà mort, même s’il ne le sait pas encore. Il y a toujours bien un rigolo ex-fumeur/neo-couillon pour vous convaincre des richesses du parfum ‘Marzipan’ et, ouais, ça monte un peu à la tête et c’est rond en bouche. Le voilà qu’il change sa capsule. « Vas-y, ça c’est ‘They Know’, cerise poivre-rose vodka, c’est nickel pour un plan drague ». La troisième taffe, ‘Part Timer’ qu’elle s’appelle, grise gentiment, arômes d’opium et de musc, bulles au champagne. Quand le mec dévisse son eclope pour la quatrième fois, le truc vous a déjà lassé ; ouais c’est marrant, mais on va pas y passer la soirée. Rassurez-vous : il suffira encore d’un an ou deux pour que ces échoppes mettent la clé sous le paillasson et ne plus oser évoquer ces bidules éphémères sans crainte des quolibets. Encore un peu de patience. (ab)
Baio ‘The Names’ Glassnote
A priori, le fait que le bassiste de Vampire Weekend se mue en artiste solo électro/dance pourrait sembler incongru. Pourtant, cela fait sens si l’on sait que notre homme a officié dans ses jeunes années comme DJ sur une radio universitaire, ce qui lui a permis d’affermir ses connaissances dans le domaine des rythmes chaloupés africains en même temps qu’il a exploré des pans entiers de la culture électro dont il a intégré l’esthétique. Sur son premier album, Chris Baio associe ses différentes passions sur un ensemble remarquable du début à la fin. A la fois dance et pop, affichant l’élégance toute glam d’un artiste comme Bryan Ferry tout en dessinant des lignes mélodiques irrésistiblement baléariques, ‘The Names’ dégage une irrésistible fraîcheur qui donne furieusement envie de danser et de jouir de la vie. ‘Brainwash yyrr
Deux (jeunes) monstres sacrés de la folk music à l’affiche, voilà un défi redoutable, il est relevé avec un immense brio par Alela Diane et Ryan Francesconi. La performance est d’autant plus méritoire qu’à la suite de son premier (ou second, c’est selon) opus, l’absolument invraisemblable ‘Pirate’s Gospel’ de 2004, la chanteuse américaine avait tardé à concrétiser les immenses espoirs placés en sa personne. Aujourd’hui rabibochée avec le - très - haut du panier, la brune trentenaire trouve en Ryan Francesconi un partenaire à la hauteur de son immense talent. Si on ne rappellera pas en long et en large les énormes mérites du monsieur sur le tentaculaire ‘Have One on Me’ de Joanna Newsom, dont on n’a pas fini de faire le tour cinq ans plus tard, le concitoyen de Portland a trouvé en Alela Diane un complément des plus naturels. Si d’évidence, il ne faudra jamais compter sur Francesconi pour animer une foire aux saucisses, l’indéniable saveur de sa patte manie austérité et tension avec un équilibre miraculeux. Si on ajoute des chansons d’une teneur mélodique à la force sereine, où le minimalisme n’est pas que façade et contribue à forger un discours übercohérent, tout en évitant l’écueil poissard de la monotonie, on tient en ‘Cold Moon’ l’ultime objet musical pour se pâmer devant les étoiles de la voie lactée. (fv)
face’, qui ouvre l’opus, est une merveille d’électro aérienne et classieuse. ‘Sister of pearl’ associe des notes de piano à une pose très dandy. Plus loin, ‘Needs’ dégage une finesse terriblement touchante, là où le plus techno ‘I was born in a marathon’ rehausse le quotient dancefloor du disque. Baio ou l’équation prouvant que dance et grande classe peuvent aisément aller de pair. (pf)
Beirut ‘No No No’ 4AD/Beggars
Archétype de ce folk acoustique à chœurs perdus cher à la Blogothèque, un temps empereur d’une fusion balkanique sépia à faire chialer un coucher de soleil sur le lac Léman, Zach Condon fut de ceux qui perdirent le Nord à force d’avoir la boussole à l’ouest, ailleurs. Comment se remet-on d’aplomb quand les circuits disjonctent? Lorsque votre moelle entière est calcinée par l’incertitude et que chacun pourtant, s’attend à ce que vous fassiez jaillir une liesse constellée de cuivres? En retrouvant un cap ‘Gibraltar’ dénudé, la ligne claire des morceaux. En évacuant un peu la fanfare de la carte postale calibrée pour Instagram. En se laissant, peut-être, autant aspirer par le tunnel du temps présent que par le sens du swing r’n’b des anciens. Et c’est grâce à l’acceptation d’une convalescence qui l’a rendu squelettique, fragilisé, en recherche de voies nouvelles mais porteur d’espoir (‘Perth’, en gouaillant déambulateur, ‘Fener’, drapeau de croisière ou ‘No No No’) que Beirut et son capitaine parviennent à nous toucher encore. « My heart is waiting, taken in from the start ». (alr)
Bersarin Quartett ’III’ Denovali
Le souvenir est aujourd’hui vague mais en creusant un peu, nous avions gardé un bon souvenir du second album du Bersarin Quartett, c’était en 2012. Logiquement et sobrement intitulé ‘III’, son successeur est dans une même veine néo-classique ambient (très) mélancolique. Si le style n’a en soi rien de révolutionnaire, tant les lignes de force s’éparpillent dans une foule de directions qui vont de Marsen Jules à Worrytrain via Giuseppe Ielasi ou Pierre Bastien, sa pêche s’avère fructueuse. Il y a bien quelques tics incontournables, à commen-
cer par des nappes brumeuses sans reproche ni génie, mais nombre d’interventions contribuent à donner au projet une identité propre. On songe aux échos jazz des percussions, mais aussi à certaines tonalités synthétiques qui renvoient aux cris du monde humain et/ou animal, ce n’est pas sans rappeler - excellente idée - le meilleur des Boards of Canada. Et rien que pour ça, on y reviendra. (fv)
Bruce and Vlady ‘The Reality’ Vampisoul
Sur la pochette, une spirale magique emporte un batteur à moustache en plein trip et un pianiste en transe. À droite, le percussionniste polonais Wladyslaw Jagiello. À gauche, l’organiste afro-américain Bruce Powell. Au centre d’une belle histoire oubliée, les deux hommes se sont rencontrés par hasard, un soir de décembre 1969, lors d’un concert de rock, à Stockholm. Passionnés par le jazz progressif et ses effets psychotropes, les musiciens se retrouvent en studio le temps d’une session programmée à l’arrache. Improvisée, hypnotique et totalement affolante, la performance débouche sur l’enregistrement de dix morceaux légendaires. Rassemblés sur l’album ‘The Reality’, ces trésors vont voir le jour en septembre 1970, le jour de la proclamation du divorce du boss de la maison de disques qui a signé l’affaire. Pour éponger ses dettes et en finir avec son mariage, celui-ci met un terme à l’entreprise discographique. La distribution de ‘The Reality’ est un carnage. Près d’un demi-siècle après cette mésaventure, le disque refait surface grâce aux recherches archéologiques menées par quelques amateurs de bons sons. L’écoute de cet objet retrouvé est indispensable. Une question de bon sens. (na)
Bruce Bherman ‘Chameleon’ Akr Records
Il y en a leur dada c’est le caméléon. Tous les goûts sont dans la nature. Bruce Bherman en a donc dessiné un très joli sur la pochette avant de son disque et a poussé le bon goût jusqu’à se grimer en l’animal sur la face arrière. Toujours mieux qu’une passion pour les licornes et le heavy metal. Conceptuel jusqu’au bout, Bherman a choisi de sortir l’affaire en 33 tours (+ cd offert)
et d’annoncer la couleur : une face acoustique, une face électrique. Mais c’est ballot, on les confond. Presque. Sinon, il entend résumer les 45 dernières années de la pop californienne (Byrds, Flying Burrito Brothers, Love…). Vaste programme pas toujours respecté mais rien de mal fait : sept titres tout à fait corrects de folk rock flamand (on entend bien le banjo, la mandoline, les flûtes et les trompettes) sur lesquels il y un gars d’Isbells qui joue des trucs. C’est beau, ça chiale comme il faut et pour un de ces brouillards glacial de novembre sur la plaine aux chicons, godverdomme, c’est le parfait petit coup qui réchauffe. (lg)
Nicki Bluhm & The Gramblers ’Loved Wild Lost’ Lit tle Sur Records
Voilà le disque typique d’une jolie nana bien dans ses stetsons et son t-shirt qui se rêve en Neko Case, voire - voyons grand - en Emmylou Harris, et qui au bout du compte risque de finir en Sheryl Crow pour saloon au bourbon frelaté. Passons sur les arrangements typés country FM de l’Alabama et qui en 1976 devaient déjà sentir le formol, ne parlons pas des paroles nunuches qu’on croirait sorties d’un concours de poésie pour gamines en Petit Bateau (du style «Heartache, do you wanna make it or would you rather take it». Évitons de se fâcher sur les hu hu et hou hou, ils sont juste là pour souligner que Nicki Bluhm n’a strictement rien à nous dire, oublions de nous arracher les cheveux sur les horripilants duos avec un de ses musicos mâles, évitons d’écouter ce très mauvais disque. (fv)
Boy & Bear ‘Limit of Love’ Net t werk/V2
Toujours en embuscade au pays des kangourous, Boy & Bear peaufine ses mélodies boisées dans le jardin secret de Peter Gabriel. Dans l’antre du studio Real World, le groupe australien s’en remet à un champion des grosses productions, le metteur en sons Ethan Johns (Counting Crows, Ryan Adams, Kings of Leon, Paolo Nutini). On serait tenté de dire que leurs efforts vont finir par payer... Gonflées aux hormones de croissance, les harmonies vocales du nouvel album (‘Limit of Love’) viennent grossièrement jouer des coudes avec d’authentiques spécialistes du genre : des artisans discrets, mais bien plus doués que la moyenne (Fleet Foxes, The Shins). A l’écoute des onze nouveaux morceaux proposés par Boy & Bear, on ne peut s’empêcher de penser que tout ceci est trop forcé. Trop maquillé pour être charmant, pas assez naïf pour être touchant, ce nouvel essai sent la pisse de cerf et le piège à renard. (na)
Bring Me The Horizon ‘That’s The Spirit’ RCA/Sony
Ceux qui suivent et aiment Bring Me The Horizon depuis ses débuts risquent fort d’être horrifiés à l’écoute de ce cinquième album. Faisant tabula rasa du passé, Oliver Sykes et ses complices délaissent en effet le métalcore auquel on les associe pour faire dans le commercial éhonté. Le quintet touche ici au nu métal pour gamines, à la pop qui se la joue rock ou encore à l’émo aspartam, truffant ses titres de claviers vulgaires et de montées falsetto tellement pompières qu’elles feraient passer Muse pour un combo de folk ascétique. L’ensemble, outrageusement abject, fait tout ce qu’il peut pour
Earteam en appeler aux bas instincts du public (écoutez donc ‘Throne’ pour vous en convaincre). Bring Me The Horizon, ou le Nadine Morano du rock. (pf)
Sylvain Chauveau & Ensemble Nocturne ‘Down To The Bone (An Acoustic Tribute to Depeche Mode)’ Ici d’ailleurs/Dense
Il y a dix ans, Sylvain Chauveau réalisait en guise d’hommage à Depeche Mode, un assortiment d’une grosse dizaine de reprises du groupe britannique en version acoustique. Le titre ne renvoyait pas seulement aux paroles de la chanson ‘Stripped’, il résumait à lui seul une démarche. Celle de reprendre les morceaux en partant de leur ossature, leur moelle épinière, quitte à les dépiauter, les dépouiller de leurs oripeaux électro-pop pour mieux les rapiécer, les remplumer à sa façon. Chauveau leur donnait des couleurs mordorées, des résonances insoupçonnées. Si l’exercice n’était pas gagné d’avance, il s’en tira avec brio, apportant sa voix dans l’aventure, une voix étrangement proche de celle de Martin Gore. Il donnait aussi à entendre un autre répertoire, s’éloignant de la gravité d‘Un Autre Décembre’ paru peu avant. Pour célébrer le dixième anniversaire de sa parution – initialement sur Les Disques du Soleil et de L’Acier – le disque ressort dans une nouvelle édition avec une pochette neuve auprès d’un autre label nancéen : Ici d’ailleurs. Malgré les années écoulées, il n’a pas perdu de sa superbe et Chauveau s’apprête à l’exécuter live ces jours-ci avec un renfort de musiciens complémentaires. (et)
Steven A. Clark ‘The Lonely Roller’
rangements faussement grandiloquents et vraiment pompeux. En ce sens, ‘The Lonely Roller’ cache mal son jeu. C’est le disque d’un romantique aux dents longues : un requin confronté au malaise existentiel. Comme un (très) mauvais Frank Ocean, Steven A. Clark se réclame du réseau indépendant (Secretly Canadian, sérieusement...) pour coucher ses peines de cœur sur des paillettes en argent. Mais, dans l’oreille, il n’y a aucun éclat. Juste la bandeson larmoyante d’une comédie romantique complètement ratée. Un navet. (na)
Co-Pilgrim ‘Slows To Go’ Bat tle Worldwide Recordings
Encore un hyperactif qui nous avait échappé. Tenez, depuis 2013, Mike Gale a sorti trois disques avec Co-Pilgrim, celui-ci inclus, et deux albums solos. Le tout, bien sûr, selon les normes en vigueur dans l’artisanat indie : label obscur, tirages limités et producteur de renom dont le nom n’évoque précisément rien à personne (il semblerait que le deuxième album ait été produit par Mark Gardener de Ride – qui doit pouvoir, comme tous les demi-dieux de l’alternatif, faire ses courses au Carrefour sans susciter l’hystérie collective). Il faudra donc creuser tout ça. Parce que ‘Slows To Go’ est un très beau disque de pop alanguie. De pop Pastels. C’est-à-dire de pop où à priori il ne se passe pas grand-chose. Sinon un défilé de mélancolie sur fond d’automne rougeoyant où un gars et une fille se répondent en chœur. On pense aussi aux premiers REM, mais sans le rhume de son chanteur, ou, chose rare, à Midlake. Le sommet du disque est situé en son milieu : ‘Flood Of Tears’ s’y étire sur pas loin de six minutes et se finit dans un brouillon de guitares saturées et pleureuses. Joli. (lg)
Philippe Crab
Secretly Canadian/Konkurrent
Vendu comme un projet R&B ouvertement alternatif, le premier album de Steven A. Clark est un cadeau empoisonné. Dans un décorum hyper emprunté, le jeune américain abandonne ses états d’âme sur des ar-
‘Ridyller Rasitorier Rasibus’ Le Saule
Le Saule, glaneur de zones en friche, boulier de formats singuliers de la chanson, générateur d’intrigues nous avait déjà mis en
carambolage avec le charme nonpareil de Léonore Boulanger. On sait désormais qu’ils gardent en leurs rangs un « héliotrope tourné vers la braise », un logorrhéique Isidore Isou, un paléontologue de la locution qui donne de sacrées ruades dans les alignements refrain - couplets jusqu’à les faire disjoindre et « dévisse quelques calembredaines ». Qui, en romantique, attend – non pas Madeleine avec du lilas – mais une fille qui lui a posé un lapin sous un pont, au point d’en faire une passerelle espacetemps, un terreau métaphysique. Si dans ‘Mashuk’, il constate, primesautier, qu’« on n’a pas idée de chanter des histoires (encore) en 2014 », Philippe Crab n’aura pourtant de cesse, une heure durant, de frictionner récit et rythme, de vapoter ses élucubrations mutines et bourgeonnantes à la gueule de la variété lisse. On aura du mal à apprivoiser d’une traite son insolite Hydre de Lerne – une tête coupée, sept autres en repousse – mais certains de ses multiples microcosmes furent follement réjouissants à nos oreilles. (alr)
Cubenx ’Elegiac’ InFiné
Fallait bien que ça arrive encore cette année, un disque de chez InFiné ne nous convainc qu’à moitié. Alors que récemment, le label avait fait nos gorges chaudes sur au moins - deux réussites, l’une immense (‘Glass Piano’ de Bruce Brubaker) et l’autre très belle (‘Ya Balad’ de Bachar Mar-Khalifé), le second essai de Cubenx peine à franchir une rampe entre Kosmische, dubstep et électro-pop. Alors que tout démarre sur un titre en rappel de l’école allemande des 70s (‘F.All’), l’artiste mexicain croit bon d’enraciner Miss Kittin du côté de Laurie Anderson et de Holly Herndon sur ‘Drizzling’. Séduisante à priori, la tentative fait plouf. Plus loin, malgré quelques invités recommandables (dont Yasmine Hamdan sur le dispensable ‘Blindfold’), le bidule ne décolle pas vraiment. ‘Treasures’ est certes bien agréable aux tympans, mais Ellen Allien faisait
eXPo
& mORe
BOZAR NIGHT
mieux en 2001, ‘Our Fire’ sonne comme du Depeche Mode arty et enrhumé et il faut attendre la conclusion ‘A Sheltering Sky’ pour réellement exploser d’envie, au croisement inattendu de Jean-Michel Jarre, Ben Klock et Helena Hauff. (fv)
Darwin Deez ‘Double Down’ Luck y Number
Le primesautier ‘Songs For Imaginative People’ avait eu droit au bénéfice du doute. Il y flottait comme un parfum imprévisible. Cette fois, le charme n’agit plus. Darwin Deez agace, se répète, s’enlise dans ses petites chansons anecdotiques. Seule ‘Rated R’, qui frôle l’amour interdit sur un riff de guitare en boucle, échappe au marasme gnangnan. Désespérément pastel jusqu’au livret, l’univers du hipster à voix de crécelle n’accouche de rien de concret, sinon un agacement global. Rien qu’imaginer sa tronche à bouclettes ânonner ses bêtises en traînant ses notes, j’ai des envies de mixer des chatons. Et je ne parle pas de musique. (ab)
The Delta Saints ‘Bones’ Ear Music/Loud & Proud
Un serpent coupe le bayou. Une eau lourde d’alluvions lui lèche les écailles. Flèche sinueuse et mortelle, il fend le limon, deux traits noirs fixés sur les rives. Il ne reconnaît plus le paysage, immergé. Dans ses sillons, la bête charrie un rock post-Katrina. Les Delta Saints creusent la voie rhytm’n’blues ouverte avec faste sur ‘Death Letter Jubilee’, mais l’esprit n’est plus à la fête. Il est ailleurs : au fond des yeux d’ambre du serpent, suspendu aux arbres avec les débris d’après la crue, enfoui dans un sol encore spongieux, caché dans les poings serrés des laisséspour-compte qu’on a tardé à reloger. Dix ans plus tard, il suinte de ces terrains submergés comme une punition, une malédiction, un fantôme revenu réclamer son dû. C’est un blues qui n’a pas besoin d’enrobage pour être actuel, il échappe aux références.
centre for fine arts brussels
20:00 — 03:00 JulIO BAsHmORe BlONdes GOldeN TeAcHeR déBRuIT THe sPAce lAdy
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music
10 NOV. ’15
Palais des beauX-arts bruXelles Paleis voor schone Kunsten brussel Rue Ravensteinstraat 23 1000 Brussels +32 2 507 82 00 / bozar.be
Photo · Foto: debruit © Steyt Pena
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Earteam
A la fois orphelin et fils de tout le monde, il erre de riff en riff, pieds sales, yeux hagards et ventre vide. Tantôt épais comme la mélasse (‘Heavy Hammer’ rappelle Graveyard et Led Zep), tantôt évanescent (ectoplasmique ‘Butte La Rose’), ‘Bones’ est le son du Sud d’aujourd’hui, un rock mature et désabusé, poisseux et pessimiste, sans raison d’être nostalgique puisque hanté par le passé. Comme un arrière goût de vase. (ab)
Die Nerven ’Out’ Glit terhouse/V2
Sensation anno 2014 de l’outre-Rhin, notamment grâce à son remarqué/able second album ‘Fun’, le trio Die Nerven remet l’ouvrage post punk sur le métier rock en 2015, et il fait rudement bien. Toujours bien énervé, avis à tous les zigotos avides de Fugazi que l’écho d’une basse rend tout chose, la bande à Julian Knoth ne se contente toutefois de s’agiter dans tous les sens pour convaincre, elle n’en a pas besoin. A l’aise dans l’excitation, en témoigne le premier titre ‘Die Unschuld in Person’, le combo d’Esslingen (près de Stuttgart) excelle également de l’autre côté du miroir, là où il laisse traîner un spleen aussi morbide qu’élégant (‘Jugend ohne Geld’). Quelque part à la croisée de X-mal Deutschland et de Die Heiterkeit, mais en version testostéronée qui n’a plus envie de retenir sa colère, le groupe allemand prouve que, oui décidément, on peut encore faire plein de choses qui dépotent le dancefloor (le très The Fallien ‘iPhone’) et envoient de la mélodie pop (‘Wüste’, tels des Strokes teutons) sans devoir alourdir la sauce. Amis de la sainte trinité guitare-basse-batterie, voilà votre mission. (fv)
Dilly Dally ‘Sore’ Par tisan Records
On les aime bien ces meufs qui roulent des mécaniques. Et on a été servis grassement cette année. Speedy Ortiz, Waxahatchee ou encore les boxeuses repenties de SleaterKinney, que demande le peuple ? Dilly Dally, peut-être, qui fait encore couler les groseilles en s’ajoutant à cette longue liste de femmes libérées. Affichant des cernes à se demander ce qu’elles branlent la nuit (cette foutue came, nom de dieu?!), des cheveux roses et humides ainsi que ces indémodables costumes de corbeaux, les Dilly Dally connaissent leurs classiques sur le bout des doigts. On les soupçonnerait presque d’avoir passé leur éveil sexuel devant un poster de Courtney Love. Alors forcément, ça sonne un peu comme si Sarah Bettens s’était encanaillé dans les Docks d’Anvers. Violée dans son sommeil par un mousse vierge et inexpérimenté, elle enregistrerait des démos dans des vapeurs de rhum brun. Ça donne une sorte de Hole jouissif, battant à tout rompre, avec dope, sans Cobain et sans major. Mais sans les années nonantes. Trêve de nostalgie : ne dit-on pas qu’il faut savoir vivre avec son temps ? (am)
Ensemble Economique ’Blossoms In Red’ Denovali
La pochette de ‘Blossoms In Red’ l’indique, c’est un monde lugubre et inquiétant que nous allons traverser. Fidèle à ses habitudes mortifères, Brian Pyle aka Ensemble Economique débute les hostilités avec une lente déclinaison glacée, où un sombre bourdonnement transperce une forêt sans vie ni matière. La température se réchauffe
Helena Hauff ‘Discreet Desires’ Werkdiscs/Ninja Tune
La pochette, déjà, fait envie. Jouant finement la carte du clair obscur, elle met en avant une jeune femme à la beauté diaphane s’embrassant langoureusement sur un miroir, jouant de la sorte avec une esthétique érotico chic empreinte d’un classicisme british digne de David Bailey. Femme de caractère autant que de goût, Helena Hauff est une productrice et DJ allemande respectée prônant l’anarchie. Avec ‘Discreet Desires’, elle livre une collection magistrale. Regorgeant de sons vintage authentiquement analogiques, de beats martiaux typiquement teutons et de nappes volontiers grésillantes ou au contraire délicates et limite ésotériques, Helena dessine un univers à la fois inquiétant et attirant. Entre soundtrack pour film d’anticipation et musique cosmique, Helena fait constamment montre de maestria et de créativité, surtout que de temps à autre se dessinent des contours dansants, notamment avec ‘Piece of pleasure’ et ‘L’homme mort’. Si vous attendiez avec impatience l’album électro de l’année, le voici. (pf)
peu à peu grâce aux featurings. Le duo électro Soft Metals vient poser ses synthés et ses beats sur le morceau-titre, qui sonne hélas extrêmement daté genre 1994, avant que Peter Broderick (oui, lui) ne vienne enrichir de sa voix caverneuse le meilleur morceau du bazar (‘On The Sand’, ou l’inattendue collision entre Mark Lanegan et Mogwai d’avant l’explosion). Les deux autres morceaux relèvent juste de l’anecdote. (fv)
Ephemeralds ‘Chasin Ghosts’ Jalapeno records
Et hop, une belle galette de soul pour achever l’automne. Genre rétro à la Daptone Records. Onze morceaux déjà entendus mille fois, ultra classiques, mais qui font leur petit effet. Comme dans tout bon album du style, ça ramène du jazz, du classic rock, des rythmiques hip hop sur le tapis. La section de cuivres est excellente et trois ou quatre compos fanfaronnent clairement hors du lot : ‘You’ll Never See Me Cry’, pleureuse trois étoiles sur fond de piano habité, ‘Keep On’ et sa relance à l’handclap, ‘I’m Gonna Die Someday’, profonde et puissante. Bémol, le mec qui chante donne parfois l’impression de vouloir séduire James Brown en se gonflant le torse qu’il n’a pas. C’est inutile, il est mort. Mais sinon rien à redire : dans l’ensemble ces seconds couteaux – qui le resteront – s’en sortent avec les honneurs. (lg)
Eyelids Or ‘854’ O Genesis
Regroupant des membres de The Decemberists, Guided By Voices et Stephen Malkmus & The Jicks, Eyelids Or est une sorte de super groupe de seconds couteaux. Originaire de Portland, le combo est pourtant hébergé sur le label bien british de ce Charlatans de Tim Burgess. Et on comprend très vite pourquoi à l’écoute des premières mesures de ce ‘854’ qui fait preuve d’une retenue inhabituelle au pays de la frime érigée en art de vivre. Jamais engoncés dans l’étroit couloir qui délimite la frontière entre la noisy atonale, une éthique indie héritée des nineties et les grands espaces d’une pop racée, les américains arrivent à transcender les clichés d’une musique dont on pensait être lassé. Car de ces madeleines, on en a bouffé jusqu’à l’écœurement. On a grandi avec, de Big Star à Teenage Fanclub en passant par Velvet Crush. Ici donc, ni hype ni imagerie bidon, mais un simple tribut à l’école classique, avec d’imparables atouts : mélodies et songwriting
travaillés, voix candides ou harmonisées et un savant dosage d’électricité et de sérénité. Sans jamais se contenter de donner des allures contemporaines à des cadavres, fussent-ils exquis, Eyelids Or s’impose d’emblée comme un vrai groupe à chansons, plutôt que comme groupe à attitude. (gle)
Ez3kiel ‘Lux’ Ici d’ailleurs/Adami
Après sept ans d’absence, les Français d’Ez3kiel sont de retour avec un nouvel album. Non pas que le groupe ait chômé entretemps, lui qui s’est produit sur scène dans le cadre de somptueux projets incluant orchestre et créations visuelles époustouflantes. On pouvait se demander quel serait l’impact du départ de Matthieu Fays sur la créativité du groupe ; si l’ensemble reste globalement fidèle à l’esthétique musicale à laquelle on est habitué, force est de constater que l’on n’est pas aussi épaté que d’habitude. Certes, on retrouve toujours cette musique volontiers avant-gardiste faisant la part belle à des sonorités électroniques tantôt planantes, tantôt plus indus, avec aussi des connotations trip hop ou dub, mais on a souvent l’impression d’avoir déjà entendu cela chez le groupe, et souvent en mieux. Plusieurs compos ont en effet un côté assez prévisible, ce qui déçoit un peu de la part d’ Ez3kiel dont on attend à priori des explosions d’inventivité. On aurait ceci dit tort de faire la fine bouche vu qu’un album d’Ez3kiel, même secondaire, demeure un très bon disque et des titres comme ‘Born in Valhalla’, son contrepoint ‘Dead in Valhalla’, ‘Zero gravity’ ou encore ‘Lux’ sont de très belles réussites. (pf)
Fidlar ‘Too’ Wichita Recordings/Pias
Aïe aïe aïe. Fidlar s’est égaré en chemin. On y croyait pourtant dur comme fer à leur punk brutal, régressif et terriblement vulgaire. On prenait presque du plaisir à voir un mec pisser des litres de bière dans le clip de ‘Cocaïne’. Mais on le sait tous, il y a punk et punk. Entre ces deux entités du même nom se trouve un fil ténu qui distingue un Jay Reatard d’un Blink 182. Ce fil, il est souvent influencé par l’attitude, parfois par la production, toujours par la qualité des compositions. S’il n’y a pas de refrain à beugler le poing levé, il n’y pas de chanson. ‘Too’ de Fidlar prend cher sur les trois plans. L’attitude rappelle le non-regretté punk à roulettes des nineties – NOFX exclu, bien sûr. A
se laisser allez à des suck my dick assez navrants, on les verrait bien enfermés à jamais dans la villa glauque de papy Ozzy sur un MTV à jamais révolu. Question prod’, on est clairement dans la lignée des Blink sus-cités. Et les chansons, parlons-en ! Des refrains pour des fans attardés de Scary Movie. Du Fidlar 41, Sum toute. On attend les 42 et 43 à la caisse 3. Suite au prochain numéro. (am)
Floating Points ‘Elaenia’ Pluto/News
Voyage au centre du cerveau. Musicien électronique, DJ londonien de renom, neuroscientifique, collaborateur de Four Tet et formé à la musique classique, Sam Shepherd retenait ‘Elaenia’ depuis longtemps. Noyau dur de son univers, voilà la chose qui palpite enfin au grand jour, nue et fragile. Bardée d’électron, sa surface est traversée d’impulsions lumineuses, circuits intégrés aux desseins aléatoires. A son degré le plus minimaliste, ‘Elaenia’ rappelle Klaus Schulze (‘Argente’, ‘Elaenia’) et serait inspirée de Talk Talk. Puis ses satellites s’électrisent, changent de parabole, se percutent. D’autres éléments entrent en jeu, facteurs de perturbations cosmogoniques : une batterie jazz, des cordes, une voix féminine qui semble provenir d’Elaenia elle-même. A son paroxysme, la boule prend des teintes ardentes, vibre d’altérations profondes, subit des transformations de surface. Nature du sol perturbée, changements climatiques. ‘Silhouettes (I, II, III)’ et ‘Peroration Six’ poussent Elaenia vers d’autres ères, comme aux meilleures époques de Jagga Jazzist et Cinematic Orchestra ; de prototype, Elaenia devient un univers en soi, frappée de vents contraires, crevassée de volcans qui s’étirent, peuplée par ce qui pourrait être des formes de vie. Fascinant processus.(ab)
Flying Horseman ‘Night is Long’ Unday/News
Des échardes jazz de Dans Dans à ses précédentes percées vénéneuses (déserts et chenaux) de cavalier anversois volant, il n’est plus vraiment à démontrer que Bert Dockx – guitariste sous hallu, songwriter évangélisateur – est un homme de twists, « in a particularly oblique style ». Une zone perméable aux climats changeants, hantés, à la bruine toxique mais attirante. Un jardinier spécialisé, à la manière de ce cher Nick, dans les roses des paludes (à épines ou en forme de sœurs Maieu). Il reste évidemment de ces mauvaises graines en germination dans ‘Night is Long’, ‘Faithfully Yours’ – davantage fiend que friend, tout en glissando – en tête. Mais aussi des berceuses pour gamins sages en attente du croquemitaine (‘Little Boy’), des arachnoïdes qui déchirent plus qu’elles ne tissent, et ‘Brother’, un pacte de sang en claudications claustrophobes survoltées. Tout un attirail en velours dévoré et crocs finement aiguisés, pour beaux bizarres. Pour plonger à tout jamais, tels des vampires jarmuschiens, dans l’éternité nocturne et l’inexorable décadence. (alr)
Frog Eyes ‘Pickpockets Locket’ Paper Bag Records
Revenu des avalanches, du décès de son père et d’un cancer de la gorge, le canadien
Earteam Carey Mercer incarne plus que jamais l’archétype du chanteur habité. Ce genre de songwriter qui fait de chaque chanson un théâtre imaginaire sur la scène duquel se joue une tragédie à la mise en scène soignée. Malgré des allusions nombreuses, voire labyrinthiques, à son récent passé, l’intrigue de ce sixième disque n’abuse pourtant jamais du droit légitime à l’auto-affliction. Écrit et composé en solitaire avec une simple guitare acoustique, seul héritage du paternel, ‘Pickpockets Locket’ ne s’englue jamais dans le mélodrame tartiné au sirop d’érable. Ni dans l’usage irraisonné de la pedal steel, cet instrument qui a déjà plombé bien des disques de folk orchestral. Bien entouré par un quatuor issu de la fine fleur de la scène canadienne (dont Spencer Krug), Mercer délivre des compositions directes aux arrangements plus habiles que révolutionnaires. Les cordes ligotent, le piano électrise et les cuivres galvanisent. Avec une mention pour des titres comme ‘Two Girls (One for Heaven and the Other One for Rome)’ et ‘Rejoinders In A Storm’ qui ne tombent jamais sur l’estomac malgré ces arrangements hyper sophistiqués. Alors qu’un titre ‘The Demon Runner’ pourrait, par exemple, faire beaucoup d’envieux chez The Decemberists. Certes, s’il était sorti en 2010, l’album paraîtrait carrément audacieux et souffrirait moins de la comparaison avec ses contemporains de 2015. Mais le caractère un peu passé de cette musique est largement contrebalancé par sa profondeur et sa sincérité. (gle)
Fufanu ‘Few More Days to Go’ Indian Records/Konkurrent
« The show must go on »? J’ai goûté plus qu’à mon tour à la ‘Circus Life’, le bout des orteils sur le filin rêche, sur le barbelé haut suspendu sous le Grand Chapiteau. Mis en balance mon sourire peint d’un bord à l’autre du crâne et mon propre sens du dé-
séquilibre. Me suis laissé gagner par la compacité de quelques rais couche-tard d’une lumière maigre, par les messages qu’on code d’un clignement de paupière saccadé ou d’un débordement écrasant de guitare. Appris l’urgence des cicatrices, de la mémoire d’une peau sectionnée aux jonctions par ses propres gestes. Répété jusqu’à épuisement mes entrechats balbutiants sur une piste aux étoiles éteintes, face à un parterre clairsemé. Je savais pourtant qu’il serait temps, un soir prochain, de détacher avec ongles et incisives cette affiche annonçant en lettres gothiques la mort de Bela Lugosi, et cette autre, en (dé)composition, où lui et moi posions comme fakirs, comme ‘Plastic People’ aux ténébreuses idées et à la langue perçante. Que je ne souhaitais pas vraiment, au plus profond, demeurer un animal de cirque, une bête de somme à jamais épinglée dans une boîte noire. (alr)
GospelbeacH ‘Pacific Surf Line’ Alive Natural Sound
Sans vachette, mais d’une main experte, cinq apôtres du folk-rock et de la country réinventent les paysages d’autrefois. Vraifaux supergroupe, GospelbeacH voit notamment Brent Rademaker, cerveau illuminé des irréprochables Beachwood Sparks, croiser le fer de sa guitare avec l’érudit Neal Casal. Épaulés par trois autres nerds aux cheveux filandreux, les mecs traversent Sunset Boulevard dans des costumes (dé)taillés sur-mesure dans les seventies. Pour reconstituer l’ADN de ce premier album, il convient d’opérer quelques croisements génétiques et d’aimer les galipettes anachroniques (The Byrds, Gram Parsons, Buffalo Springfield ou Grateful Dead sont des noms qui hantent forcément l’esprit en parcourant le menu du jour). Enregistré sous le soleil de Los Angeles avec des rêves d’antan plein la tête et des morceaux de maïs entre les dents, ‘Pacific Surf Line’ respire les fins de journées pantouflardes et les débuts de soirées décontractés. Une force tranquille. (na)
Halma ‘Granular’ Kapitän Plat te/Creative Eclipse
Ce quatuor allemand établi à Hambourg a réalisé six albums à ce jour depuis sa formation en 1999. Il élabore une musique instrumentale basée sur des rythmes lents dont on perçoit assez vite qu’elle est en partie issue d’improvisations. Les guitares atmosphériques y tiennent une place prépondérante tout en laissant à la basse la liberté de suivre des lignes directrices franches. On songe parfois aux inclinaisons postrock des années 90. ‘Granular’ a été conçu comme une sorte de bande sonore de ce que serait une vie intérieure dans l’espace. Inaccessible ambition s’il en est. Plus terre à terre, la méthode qui en procède réside dans la répétition de notes simples qui tournent en apesanteur avant de se désagréger dans l’air ambiant. Retournez plutôt tendre l’oreille aux premiers Tortoise, c’est bien plus solide ! (et)
Glen Hansard ‘Didn’t He Ramble’ Anti-/Pias
Aussi célèbre en Irlande que méconnu partout ailleurs, Glen Hansard est une sorte de barde à papa, à équidistance entre Van Morrisson et le Springsteen de ‘Seeger Session’. Dans son registre folk intimiste, grave et profond, biberonné à la musique traditionnelle irlandaise, l’heure n’a pas toujours été à la gaudriole. On soupçonnerait même qu’il y ait eu un peu d’eau dans la Guinness entre lui et sa douce. Marchand de larmes, Hansard semble cependant s’être résolu à faire un usage plus mesuré de ses grenades lacrymogènes et à étoffer sa palette d’émotions. Et s’il déchante toujours davantage qu’il ne chante, si le cœur saigne encore régulièrement, un tempo qui s’emballe (‘My Little Ruin’), des œillades au gospel-soul (‘Her Mercy’) ou à la country (‘Lowly Deseter’) et une section de cuivres et de mandoline apportent cette fois leurs proprié-
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tés cicatrisantes. Mais parce que les disques de Glen Hansard ressemblent très fort à l’homme lui-même, né sous le ciel d’Irlande, changeant et ombrageux, il nous en faudra plus pour croire définitives ces quelques éclaircies passagères. (gle)
Steve Hauschildt ‘Where All Is Fled’ Clearing Haus Music ASCAP/Krank y
Après avoir fait partie des mythiques Emeralds, l’Américain Steve Hauschildt s’est lancé dans une carrière solo marquée par une excellence jamais prise à défaut. Proposant de l’éléctro ambient aventureuse et volontiers expérimentale, il crée un univers prenant et riche entraînant l’auditeur dans un voyage hypnotique. Si l’ambient peut parfois se révéler assez chiante car trop répétitive, il n’en est rien sur ‘Where All Is Fled’ qui affiche une variété impressionnante au niveau des sons, des textures et des structures. On flirte tantôt avec la musique néo classique ou avec une disco spacey, tantôt avec de l’électro cosmique façon Klaus Schulze, tandis qu’une coloration un peu dream pop façon Cocteau Twins est contrebalancée par des inflexions dissonantes à la Fennesz. L’ensemble est sublime de beauté et parfaitement agencé du début à la fin. Avec son sixième album solo, Steve livre son œuvre la plus aboutie, que l’on ne peut que conseiller aux amateurs de musique électronique planante et ambitieuse. (pf)
He Died While Hunting ‘With Reckless Abandon’ Dear.Deer.Records/Mandaï
Depuis qu’ils se sont fait remarquer lors de la finale du Concours Circuit en 2012, les Bruxellois de He Died While Hunting ont parcouru un beau bout de chemin. Voici venu le temps de la sortie du premier album, enregistré sous la houlette de Pierre
KEEP OF KALESSIN & VREID (N)
NAÂman (F)
02 NOV 15
11 nov 15
03 DEC 15
Electro / Rock
Metal
Reggae / Hip-Hop
agenda
Unknown mortal orchestra (Usa)
Fozzy (Usa)
BLACKO (F)
Novembre DÉcembre
03 nov 15
21 nov 15
04 dec 15
Alternative / Psychedelic
Rock / Alternative / Metal
Reggae / Hip-Hop
Modena city ramblers (I)
SAY YES DOg (D/L) Release PArty
rome (l)
07 nov 15
27 nov 15
05 dec 15
Rock / Folk / Punk
Electro
Folk / Rock / Experimental
IAMX (UK)
Support: SARA lugo (D)
Support: Vredehammer (N)
2015
www.kulturfabrik.lu
Supports : Nonpoint (USA) + Sumo Cyco (CA)
L’association Kulturfabrik bénéficie du soutien financier du Ministère de la Culture du Luxembourg et de la Ville d’Esch-sur-Alzette.
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Earteam
Constant. Évoluant dans des eaux pop rock/ indie/folktronica renvoyant parfois à l’univers de Notwist ou encore de Uzi & Ari, ‘With Reckless Abandon’ est un album des plus fins au niveau de la composition et des mélodies. Bercé par une mélancolie douce et en même temps animé par une énergie indéniable, l’ensemble affiche une belle palette d’instruments pas forcément présents dans le rock (trombone, trompette, violoncelle), se révèle très accrocheur et comporte plusieurs compositions qui font immédiatement mouche. Les délicats ‘Makeshift (in this room)’, ‘Elapsed time’ et ‘Victoria Pt 2’ ou encore le plus nerveux ‘Modern age heroes’ sont particulièrement convaincants. Une belle surprise ! (pf)
Heymoonshaker ‘Noir’ Alors là, on nage en pleine arnaque. Heymoonshaker est un duo. L’un tient la guitare -blues- et le chant. L’autre... Fait du beatboxing. Tous deux portent des chapeaux à la con. Même Charlie Winston n’est pas aussi agaçant en termes de hoboïtude. Allez si, avec Saule c’était quand même trop trop trop. « Eh toi donc l’englishman, enlève donc ton chapeau » : la marche à suivre pour cette grosse bande de charlatans. Car sous ce couvre-chef se cache un crâne malheureusement bien chauve. Heymoonshaker est donc avant tout un concept. CONcept aurait dit Godard. Le beatbox n’apporte rien : il retire. La voix nous envoie de fatigantes giclées de vibrato. Plaintif et excessivement cliché. Forcément, ça fait d’interminables tournées en France, parce que voyez-vous ce sont de véritables bêtes de scènes. Le beatbox sur du blues, c’est pas banal. Les chansons ? On s’en balance. C’qu’on veut c’est de la performance ! (am)
Hippocampe Fou ‘Céleste’ 62T V/Pias
On avait majoritairement accroché au trip aquatique de son dernier album : un truc pour prendre de la weed et rigoler bien gras (‘Nul En Sport’, ce qu’on s’était bidonné). Le problème n’est pas neuf mais les meilleures étant toujours les plus courtes, on a beaucoup plus de mal sur la longueur de ce disque. L’Hippocampe balance trois premiers morceaux presque impeccables avec des punchlines bien senties qui tordent ce monde en dérision mais, très vite, les choses se compliquent et il est incapable d’assurer. Là où on aurait pu tenir un MC Solaar de l’ère tactile, on découvre un mec qui enquille les featurings niais, voire faciles (‘Presque Rien’, avec Gaël Faye, tient de la gentille ritournelle sud-américaine qui fait danser dans les festivals familiaux). Dans ‘Arbuste Généalogique’, il va même jusqu’à détourner ‘Le Tourbillon De La Vie’ pour en faire ça : « nous avons baisé / nous avons rebaisé / nous avons fusionné / nous nous sommes dit oui pour la vie / par texto à minuit ». Et puis quoi, tu veux un smiley ? (lg)
Hôn
Jono McCleery ‘Pagodes’ IFMusic/Ninja Tune/Pias
Est-ce parce qu’il a honoré Robert, notre si vénéré Wyatt, d’une version si cajoleuse d’ ‘Age of Self’ qu’on s’est aussitôt liquéfiée (et on jure bien qu’aucun chant syndicaliste, partisan, communiste ne nous a jamais provoqué cet effet)? Est-ce parce qu’il aligne notes et pierres bleues avec une telle solidité vocale qu’on le croit autant capable de bâtir des castels à Alicante que de façonner un monolithe de granit pour une odyssée spatiale? Là où le satiné Fink, l’ami Ricoré des ‘Blueberry Pancakes’, nous a souvent laissée sur notre faim, là où James Blake se gargarise parfois de trop d’effets, on se découvre la dent très douce pour ce sonneur de minuscules clochettes, ce voluptueux micro-agitateur de climats, ce sondeur de profondeurs. Au point de croire que cet homme-là ne délivre pas seulement de la soul plutôt spartiate et méditative, ultralongue sur la langue, mais qu’il a peut-être en lui tous les composants d’un authentique Myolastan pour les nerfs en friture, à la manière de ‘The New Folk Songs of Terry Callier’. Qu’il serait un épatant ‘funny Valentine’. Tant pis si le crush est temporaire, et loin de nous l’envie de prendre de ‘Desperate Measure’, mais ne pourrait-on s’assurer qu’il soit désormais remboursé par la mutuelle ? (alr)
une lipsync battle sur ‘Don’t You Want Me’ d’Human League. Tu te demanderas si ce dérapage, vrai mais très prompt, serait plutôt du genre à se poursuivre entre de glauques auto-tamponneuses, sur les sièges inconfortables du dernier rang d’un stade après fermeture ou dans un recoin de parking. Si ce ‘Silent Lover’ à l’ample caban trop laiteux de wannabe pimp r’n’b, ce ‘Last Boy’ aux cils humectés de sirop, ce ‘Soulcatcher’ un peu lourdaud et ventriloque garnirait, en guise de dédommagement, ton fin poignet d’un bracelet à fluide fluo. (alr)
William Hooker Quartet ‘Red’ Gaffer Records/Creative Eclipse
Impétueux, intempestif, irascible à ses heures, le caractère de William Hooker est à l’image de sa musique. Originaire du Connecticut, ce batteur a évolué au sein de la scène jazz new-yorkaise en appareillant diverses formations et ensembles, collaborant avec des musiciens aventureux comme Roy Nathanson, William Parker, David S. Ware, David Murray ou Melvin Gibbs pour ne citer que les plus connus. Il a par ailleurs multiplié les aventures en dehors du périmètre parfois trop étriqué de cette scène. Ainsi, il collabora avec Thurston Moore et Lee Ranaldo, DJ Olive et DJ Spooky, Elliot Sharp ou Zeena Parkins. Ici, c’est au sein d’un quartet piano/trompette/basse qu’il adjoint ses rythmes et ses exhortations. Enregistré live au Project Room de Brooklyn le disque restitue assez fidèlement sa démarche naturaliste et brute. Certes, le piano est parfois fort en retrait et la trompette trop criarde mais l’essentiel n’est pas là. Il tient dans la cohésion d’une musique qui a su sortir du cadre de ses référentiels traditionnels. Il suffira d’écouter attentivement ‘Ceremony’ en clôture pour apercevoir à quel point la batterie d’Hooker vous harponne sans coup férir. (et)
Irmler / Einheit ’Bestandteil’
‘White Lion’
Klangbad
Tambourhinoceros
A ma gauche, une légende (Hans-Joachim Irmler des pionniers expérimentaux seventies Faust), à ma droite une pointure (F.M. Einheit des incontournables Einstürzende Neubauten), au centre leur seconde collaboration et elle a de la gueule, mon filleul. Si son démarrage est en mode des plus mineurs (l’inutile ‘Reset’), le second titre ‘Brooks’ remet toute de suite les choses à leur place, au som-
1983 : bizarre corps-machine saucissonné dans son ‘Body Engine’, Jesper Lidang te délivrera, chéwi-chéwi, une danse à la Carlton. Juste ce qu’il faut à côté de ta plaque. Ça t’émoustillera bien un peu, comme de découvrir qu’après une équation expertement dosée de margaritas et de prosecco à la pêche, tu es en mesure de faire
met de la galaxie post-noise-indus-électro-you name it. Pulsations qui rendent maboul, gimmicks synthétiques qui captent l’attention, voici m’sieur dames en sept minutes un manifeste in extenso de la zik en 3D qui envoie du son tout en gardant une classe extrême (et vous avez le bonjour de Brixa Bargeld). Bon, et tant qu’à parler du leader des Nouvelles Constructions Ecroulées, on avouera que certains passages de ‘Bestandteil’ n’atteignent pas toujours le niveau incroyable de sa rencontre avec Alva Noto sous le nom d’ANBB (‘Mimikry’, c’était en 2010 chez RasterNoton), c’est bien là notre unique réserve. C’est qu’entre minimalisme noise fragile (‘M’), grincements galactiques paranoïaques (le morceau-titre) et musique répétitive mutante (‘Thaler’), il y a matière à revenir souvent sur ce composant, légendes ou pas à l’appui. (fv)
It It Anita ‘It It Anita’ Luik Records
C’est un véritable rêve qu’est en train de connaître ce groupe liégeois : sur base d’un premier EP et d’une jolie réputation de bête de scène, il a réussi à convaincre John Agnello (Sonic Youth, Dinosaur Jr, Kurt Vile) de produire sa seconde sortie. A priori, quand un homme de ce calibre croit en un groupe, c’est qu’il est bon. Et c’est clairement le cas de It It Anita qui, avec quatre titres assez longs, parvient à nous scotcher littéralement. Tout débute avec ‘Imposter’, un morceau brut, bruitiste, faisant dans le post hardcore le plus revêche, mais avec ce qu’il faut de variations pour captiver jusqu’au bout. Ensuite vient le grandiose ‘L’invention du chien’, soit un morceau épique flirtant avec le rock indie U.S. grunge 90s, suivi de ‘Templier’, lequel mêle une énergie d’essence punk/hardcore à une dimension pop irrésistible. Enfin, histoire de terminer en beauté, le groupe propose l’ hypnotique ‘Le Grand Tour’, dont la trame mélodique repose sur des notes de piano dessinant une atmosphère mélancolique des plus entêtantes. Brillant ! (pf)
Jóhann Jóhannsson ‘Sicario’ (B.O.) Varèse Sarabande
A la boucherie du Colruyt comme pour les tueurs à gages (sicario en espagnol), les
commandes réservent parfois de jolies surprises. Commandée pour la soundtrack du film de Denis Villeneuve ‘Sicario’, la création de Jóhann Jóhannsson appartient assurément à cette catégorie. Récompensé il y a quelque semaines d’un Golden Globe pour sa B.O. d‘Une merveilleuse histoire du temps’, l’Islandais s’impose définitivement dans l’univers impitoyable d’Hollywood sans hésiter à provoquer les dinosaures du coin. Faisant fi du sacro-saint protocole (rollercoaster de bons et de moins bons sentiments, boulimie de violons) qui ont usé jusqu’à des kilomètres de cordes pleurnichardes, il imprime sa marque et fond avec subtilité textures, infrasons, silences, percussions et pulsations cardiaques dans le creuset minimaliste de sa partition. Accompagnant la plongée dans la noirceur humaine filmée par Villeneuve, la trame sonore anxiogène de l’Islandais renforce, sans en rajouter des couches, le caractère oppressant des images. Seule compromission avec le cahier des charges, l’œuvre imposée du thème principal et de ses déclinaisons. Jamais plombé par cet exercice de style, Jóhannsson garde en tout cas la finesse et la capacité émotionnelle qu’on lui connaît. (gle)
Julia Kent ‘Asperities’ Leaf
Nous en étions resté à l’écoute de ‘Character’, album sorti en 2013 qui voyait évoluer Julia Kent vers des rivages plus accessibles que ceux de ses disques précédents. ‘Asperities’ assied définitivement sa posture de violoncelliste confirmée et talentueuse et la place également dans le giron de sa propre orbite. Elle est désormais avant tout une Julia Kent et non plus l’officiante d’Antony and the Johnsons ou l’instrumentiste appelée en renfort par Devendra Banhart ou Angels of Light. Entièrement instrumental, le disque est construit sur différentes pistes de violoncelle. L’instrument est tour à tour élément rythmique, ligne de basse, pizzicatoisé à l’envi, ensemble de cordes à lui tout seul. Des accords somme toute assez simples s’articulant autour de phrasés qui se répètent souvent en boucle ou qui parfois s’évanouissent. Julia confie qu’‘Asperities’ est une œuvre née de conflits intérieurs et globaux, un propos sur la difficulté d’être. Une idée revisitée de la friction ? L’aspérité en tant que palliatif ? Pourquoi pas… (et)
King Gizzard and the Lizzard Wizard ‘Paper Mâché Dream Ballon’ Heavenly Recordings/Pias
Si dans cette ère où, dans une même proportion, défilent sur ton feed lolcats et enfants échoués, cet escadron de geckos zouaves n’a pas encore opté pour le point de bascule dans le silo de ‘Glue’ tête la première, c’est qu’ils ont appris à fabriquer leurs propres armes de joie massive, à sécréter seuls leurs gouttelettes de trompel’-ennui. À une cadence affolante (souvienstoi, le moelleux quatre-quarts de dix minutes dix, c’était il y a six mois, les espiègles cylindrées garage d’’I’m in Your Mind Fuzz’ à peine plus), ils s’escriment, désopilants chasseurs-cueilleurs, à traquer les champignons chelous, étêtent les concepts pour mieux les saisir dans le wok psychédélique et te servent le plat pétulant ou enduit de confettis, toujours suivant l’humeur du chef.
MUSIC CONFERENCE & FESTIVAL
CONCERTS
coprod. UBU • SOLD OUT
01.11 DERADOORIAN US 03.11 BATTLES US • SOLD OUT
AGENDA
01.11 LES INNOCENTS FR - BASTIEN LALLEMANT FR
12-14 NOv 2015
WARM uP SHOW 6 NOv
ROCKHAL - Esch/Alzette (LUXEMBOURG)
04.11.2015 JOSEF SALVAT gb
death cab for cutie alabama shakes jose gonzalez BLACK BOX REvELATION namika napoleon gold (LuX) SHINING ◊ ALGIERS ◊ fakear aaron ◊ JACK GARRAT MICHAEL KIWANuKA ◊ SON LuX ◊ FLO MORRISSEY HEARTBEAT PARADE OAZO ◊
(LuX)
◊ MuTINY ON THE BOuNTY
WHEN AIRY MET FAIRY
3SOMESISTERS ◊ JOSEF SALvAT ◊ CORBI
(LuX)
KENSINGSTON ◊ MAMMuT ◊ SEED TO TREE RAG N BONE MAN ◊
(LuX)
(LuX)
MONOPHONA
(LuX)
(LuX)
FICKLE FRIENDS ◊ ALEX vARGAS ◊ ISHDARR ICE IN MY EYES
(LuX)
◊ CLEvELAND ◊ SCARRED
DEFICIENCY ◊ MILES TO PERDICTION RETRACE MY FRAGMENTS
(LuX)
(LuX)
◊ ICHOR
(LuX)
NFERENCE 3-DAY MUSIC CO
04.11 05.11 05.11 05.11 06.11 06.11 07.11 07.11 08.11 09.11 09.11 10.11 10.11 11.11 12.11 12.11 12.11 13.11 13.11 14.11 14.11 14.11
DESTROYER CA - JENNIFER CASTLE CA • SOLD OUT GAZ COOMBES GB - PINEY GIR US HALF MOON RUN CA - THE FRANKLIN ELECTRIC CA • SOLD OUT THE PHOENIX FOUNDATION NZ SALUT C’EST COOL FR + ALEK ET LES JAPONAISES BE • SOLD OUT BØRNS US ANE BRUN NO - MARIAM THE BELIEVER SE OISEAUX-TEMPÊTE FR - OMSQ BE MERCURY REV US - NICOLE ATKINS US ONEOHTRIX POINT NEVER US PROTOMARTYR US - UNIK UBIK BE JAMIE WOON GB • SOLD OUT MAÏA VIDAL US BALOJI BE new EP release LUCE ET MATHIEU BOOGAERTS FR • coprod. Théâtre 140 MS MR US AVEC LE SOLEIL SORTANT DE SA BOUCHE CA BIANCA CASADY & THE C.I.A US BRAIDS CA - THE PRETTIOTS US • AUTUMN FALLS JACK GARRATT GB - JARRYD JAMES AUS BADI BE - SOUL’ART BE/KARAVAN BE • coprod. Lezarts-Urbains DARWIN DEEZ US
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Earteam
‘Paper Mâché Dream Ballon’ se chauffe lui d’un bois sans voltage, se sature de pâquerettes mutines, et de la ‘Dirt’ fait émerger son contingent conséquent de flûtes pour chatouiller de très rieuses aisselles. Pastoureaux sexy au naturel et sarabandes de St-Gui, chausse-trappes herbus d’espions au bord de la syncope ou type clamsé à force de toupiller pour un ‘Bitter Boogie’, rien – ou presque, mais soyons prodigues, ça nous changera – ne fait défaut à cette extatique partie de campagne. (alr)
Kowloon Walled City ‘Grievances’ Neurot Recordings
Un gros Panzer au cul lourd se traîne, écrasant sur son passage une armée de tétraplégiques. L’impression de se noyer des heures sans mourir. Attente d’une délivrance qui ne vient jamais. Kowloon Walled City tire son nom du quartier le plus dense de la planète. C’est approprié. Épais, grisâtre, monotone et sans issue, c’est plus du sludge, c’est un film social belge. Visiblement il y a des masos qui aiment ça. (ab)
Jeffrey Lewis & Los Bolts ‘Manhattan’ Rough Trade/Konkurrent
Celle ou celui qui, un jour, a traîné son âme sur le bitume new-yorkais le sait : la ville change drastiquement, troquant ses belles histoires contre de nouveaux projets immobiliers. Chaque jour, Big Apple se métamorphose. En 1964, Bob Dylan chantait ‘The Times They Are a-Changin’’ sur les planches du Café Wha?, en plein cœur de Manhattan, dans Greenwich Village. Il ne pensait pas si bien dire... Bien des années plus tard, c’est un troubadour du coin qui (en)chante la gentrification en arpentant le trottoir de ses souvenirs. Dessinateur, bricoleur et chanteur, Jeffrey Lewis envisage toutes ses créations sous une perspective artisanale, drôle et authentique. Au centre de la scène anti-folk, non-style bidouillé à la croisée du punk et de la musique folk, ce héros de l’Amérique d’en bas tient toujours le haut de l’affiche avec des projets décalés, souvent imaginés en compagnie de groupes aux noms variables. On le retrouve aujourd’hui avec Los Bolts. Entre les animaux (écureuils, pigeons, cafards), les bouches de métro, Jeffrey Lewis compose des hymnes branlants à la mémoire de ses lieux préférés : troquets disparus, restaurants aux portes closes (De Robertis, Leshko’s), magasins de disques fermés (Tower Records, Accidental Records, Kim’s Video) et salles de concerts condamnées (CBGB, Palladium). Justement intitulé ‘Manhattan’, le nouvel album du barde new-yorkais traverse St. Mark’s Place avec quelques refrains mélancoliques, des mélodies nerveuses et une BD illustrant à merveille la nostalgie grattée sur les cordes de la guitare. Un objet pour se souvenir et chanter New York autrement. (na)
Los Callejeros ‘Ukamao’ LC Music
Ah ! Le disque couleur-café-esperanzahbonnet-péruvien-el-condor-pasa-salsa-dudémon du mois. (Précisions inutiles : les gars se désignent eux-mêmes comme des
Post Office
Mark McGuire ‘Beyond Belief’
‘The Marylebone Greenwave’
Dead Oceans
Minorit y Records/Dense
Ancien pensionnaire de la constellation Emeralds, Mark McGuire poursuit son échappée solitaire avec une nouvelle pièce montée : une pâtisserie riche en calories baptisée ‘Beyond Belief’. Entre nappes de synthés, descentes acidulées, montées veloutées, arpèges déroutants et lignes de basse cosmiques, l’oreille voyage ici aux frontières du réel. Véritable mur du son en lévitation, ‘Beyond Belief’ s’invite aux confins des galaxies avec quelques idées géniales : des orchestrations aérospatiales conçues sans l’aide des robots. Surhomme, multi-instrumentiste, Mark McGuire humanise la moindre portion de son disque, posant ses petits doigts maniaques sur toutes les constructions échafaudées ici-bas. Héritier de Brian Eno et Robert Fripp, l’artiste flirte parfois dangereusement avec les codes méditatifs du grand trip new age. Astucieux, virtuose, il parvient toutefois à survoler les clichés du genre avec quelques mantras hallucinants et une brochette d’incantations mystiques (‘Sons Of The Serpent’). Un bel ouvrage. (na)
Dans le registre convenu et fourre-tout des musiques dites ‘expérimentales’, on pense souvent avoir tout vu et tout entendu. Et pourtant, des découvertes, des épiphanies surviennent là où on ne les attend pas. Ainsi en est-il de ce disque d’un groupe jusqu’alors inconnu, portant un titre énigmatique faisant référence à un parcours usité par les chauffeurs londoniens qu’il est impossible de franchir d’une traite sans s’arrêter à un feu rouge. Métaphoriquement, il s’aborde un peu à la manière d’un rébus qui refléterait les différentes étapes de la vie, de la naissance à la mort. Chaque morceau constitue une histoire à part entière dont la trame est esquissée par un texte d’appui repris dans un booklet. Paradoxalement, ce premier album n’est pas le produit de tâtonnements en sous terre mais a été conçu et produit par deux musiciens plutôt habitués aux productions luisantes : Eddie Stevens (Freakpower, Moloko, Sia) et Dan Darriba (Róisín Murphy). Ils se sont entourés d’une quinzaine de musiciens de tous bords dont la chanteuse Sia Furler et le guitariste/chanteur Dedi Madden qui rehaussent de leur présence les compositions sur lesquelles ils apparaissent. Le disque est véritablement innovant par les sonorités qu’il déploie et les aspérités mélodiques qu’il ouvre. On oscille ici entre une musique de chambre post-contemporaine ne lésinant pas sur les moyens (un grand renfort de cuivres et de cordes) et un post lounge-jazz audacieux déclinant ses nuances subtiles sur du velours immaculé comme a pu le faire naguère un Sufjan Stevens. On est ici au grand air, dans l’air large des choses prédestinées à l’ascension. (et)
globe-trotters artivists – l’art, cette bonne parole – et viennent de Louvain. ‘Ukamao’, dans un dialecte semi bolivien semi péruvien semi chili con carne – on a toujours été nazes en maths –, voudrait dire « c’est comme ça » tandis que Callejero, prononcé ka-jee-chee-ro, rien à voir avec Calogero, déception, signifie d’après leur propre dictionnaire creuset de civilisation ou, en tant que verbe, être en cours de route. Tant qu’on y est donc, by the way, il y a sur ce disque des bâtons de pluie et des congas. Ukamao. C’est comme ça.) (lg)
Lucero ‘All A Man Should Do’ ATO/Pias
La vie est vraiment trop courte pour s’embarrasser de disques comme celui-ci. Non pas que ce onzième album made in Memphis manque d’efficacité ou d’une production bien ficelée. Mais parce que la voie sur laquelle le combo a choisi de s’engager est une speedway à six bandes et qu’il existe trop de chemins de traverse à explorer. Carburant au mélange deux-temps (countrypunk), Lucero n’évolue pas pour rien dans le peloton des moyennes cylindrées du southern-rock yankee décalaminé qui ont du mal à franchir l’Atlantique. Bourrées jusqu’à la gueule de clichés, aussi prévisibles qu’un cactus à la sortie de Flagstaff, leurs compositions ne sortent jamais du troupeau, tant sur le plan de l’écriture que de l’exécution. Même lorsqu’elles tentent vaillamment de nous faire avaler un serpent à sonnettes (la reprise du ‘I Fell In Love With A Girl’ de Big Star). Au-delà, rien ne saute aux oreilles et il faut une sacrée dose d’opiniâtreté pour aller au bout des dix titres. Gaffe quand même : à force de rester au milieu de la route 66, Lucero pourrait finir par se faire aplatir comme un vulgaire coyote. (gle)
Luke ‘Pornographie’ Sony
On n’a jamais vraiment suivi les aventures de (lucky) Luke, le groupe bordelais qui flingue plus vite que l’obèse Saez, son ombre, sur tout ce qui bouge (un jour) en France, FN souffrance, etc. On a toujours préféré Déportivo, le Jolly Jumper sauvage
d’une palanquée d’olibrius qui ne se sont jamais remis tout à fait de ce combo qui dansait le Tostaky à l’arrière des taxis, always lost in the sea. Bref Luke, un jour au mitan de la décennie passée, a posé la question de savoir si la fièvre était (encore) un délit d’opinion, si sa peine était un vote de sanction. Personne n’a répondu et le rock français couillu, enragé, velléitaire, pseudo-engagé a fini par ne plus intéresser personne dans une France qui, à l’époque, se passionne pour Diam’s et Amel Bent. Quelques Rantanplan s’accrochèrent mais, souvent, au pathétique, au risible (Atomique Deluxe, ce genre). Pourtant aujourd’hui – et on ne l’explique pas – ce disque tombe au poil. La bande à Thomas Boulard n’a pas changé et crache toujours, comme à ses dix-sept ans, sur le consumérisme, la culture de masse, le sempiternel Front National, la même télé à papa (Drucker, encore), l’inconsistance du socialisme. Rien de révolutionnaire dans cette révolution-toc qui défonce des évidences et n’apporte aucune solution. Mais juste le plaisir d’entendre un mec gueuler « donne-moi du rock’n’roll / je veux que ça cogne ». Cela faisait longtemps. (lg)
Lydmor & Bonhomme ‘Seven Dreams of Fire’ hfn
‘Things We Do For Love’ : à elle l’atout charme, à lui l’estocade, à nous la bagatelle? Sur la glace en pied du club, ils ont tracé à ton intention une invite au lipstick…Les verra-t-on sauter, faits l’un pour l’autre, dans des cerceaux en flammes ? En se percevant déjà John Steed et Emma Peel du petit beat qui glisse, crisse, s’immisce, Tomas Høffding et Jenny Rossander failliront pourtant plus d’une fois à te faire miroiter davantage qu’un seul et même coup du parapluie, dont ils agiteront les baleines boum tchak. Une ‘Vanity’ qui tord sa moelle molle de lemming, un ‘Trampoline’ qui exhale sous le coup de drumkits de casse-pipe, un crachin de chuchotement ou des tentatives de t’effleurer, rollers aux pieds, sur une piste disco cirée : t’as beau imaginer, ‘Go Fingers Go’, quelques suggestifs jeux de mains et d’éventails, leur synthpop te donnera plutôt envie d’offrir tes précieuses flammèches à une authentique petite fille aux allumettes. (alr)
The Missing Brazilians ‘Warzone’ On-U Sound Records
1984. La Haute-Volta devient le Burkina Faso. Il y a catastrophe à Bhopal. L’IRA et Margaret Thatcher sévissent encore. Pinochet aussi. C’est, comme partout et comme tout le temps, la guerre. Et cependant que ma belle-mère accouche de ma femme en périphérie liégeoise, Londres n’y échappe pas : un type – qui deviendra une petite référence avec les années – propose son propre champ de bataille, nucléaire et atomique, à base de synthés dissonants, de machines futuristes. Huit titres impressionnants où tout s’enchevêtre avec frénésie, le bruit, les stridences, les bidules électroniques, les percussions qui déconnent. L’ensemble forme un espèce de dub hardcore, irrésistible ou quasiment inaudible (‘Crocodile’s Court’, impeccable, ‘Frequency Feast’, beurk), qui n’a – et c’est assez dingue – absolument pas vieilli. 31 ans plus tard, des milliers de gens essayent toujours de faire ça. Et se vautrent. (Ah oui, le type, là, c’est Adrian Sherwood). (lg)
Moloken ‘All Is Left To See’ Temple Of Tor turous/M-System
Si RifRaf est un magazine donc la vocation n’est pas forcément de traiter des sorties métal, il nous arrive assez souvent de mettre en avant des plaques de rock plus lourd qui nous semblent sortir du lot de par leur approche ou esthétique. C’est assurément le cas de Moloken, groupe suédois aventureux, abordant sur fond de dark métal sludge la problématique de la descente aux enfers que connaît celui qui perd ses repères et ravage tout sur son passage. Bon, d’accord, ce type d’obsession morbide fait un peu cliché, mais les compos sont par contre très innovantes. ‘Seventh circle’, par exemple, est un titre de sludge progressif à la construction particulièrement soignée, là où ‘I dig deeper’ dégage une puissance doom incroyable. Enfin, ‘Beginning of the end’ se révèle un titre particulièrement majestueux avec ses cordes et son jeu de guitare presque éthéré par moments. Si vous aimez des groupes comme Isis, Neurosis ou Cult Of Luna, ceci pourrait bien vous plaire. (pf)
Earteam Mr. Vast ‘Touch & Go’
Rougge
Cack Records
C’est pas que je radote, mais s’il y a une référence que l’humour musical peut difficilement contourner, c’est Ween. Avec ‘Touch & Go’, Mr. Vast (aka Henry Sargeant, de Wevie Stonder) choisit pour son deuxième album la confrontation frontale : c’est un album qui transpire Ween par tous les pores. ‘Bottlenose’ et ‘Back to The Buffer’ en tête, effets vocaux typiquement brownish à l’appui : on jurerait des inédits de ‘Mollusk’ et ‘Pure Guava’. ‘Testify’ est un prêche gospel mongolo dédié au serrage de couilles qui n’aurait pas dépareillé sur ‘12 Country Greats’ et le fiévreux solo de gratte de ‘Golden Tooth’ rappelle le souvenir ému de Dean période ‘The Pod’. Et putain qu’est-ce que c’est bon ! Car Mr. Vast ne s’arrête pas à ses références et pousse le bouchon toujours plus loin. Pris isolément, chaque morceau vibre d’une solide autodérision grâce au chant caractériel et grandiloquent de Sargeant et à une production frappadingue, quelque part entre !!!, The Streets, Zappa, Talking Heads et le Rudy Schwartz Project. Pris dans son ensemble, ‘Touch & Go’ parvient à privilégier une vraie cohérence musicale malgré le délire généralisé (un exploit, vu le kaléidoscope : on saute du pastiche Balkan au rock psyché sous amphets en passant par la country) et tutoie cette espèce trop rare d’albums fourre-tout dont la somme donne le tournis. Fun, con et virtuose. Parfait d’un bout à l’autre. (ab)
Mogwai ‘Central Belters’ Rock Action Records
‘Central Betters’ sonne comme une épitaphe. Le post-rock semble avoir épuisé toutes ses recettes, dessiné trop précisément ses propres contours. Les aficionados du genre se sont parfois reconvertis à des choses davantage « chantées », parfois vautrés dans leurs propres ficelles (qui arrive à écouter les derniers Explosion In The Sky, franchement?). Et parfois ils ont tenu le cap. Ce fut rare. De ceux-là font partie, bien sûr, Silver Mt. Zion, Do Make Say Think. (Liste non-exhaustive). Et Mogwai, qui fête ses vingt ans de carrière. Ce « best-of ++ » revient sur la tripotée d’albums sortis par les écossais: les deux premiers disques se présentent comme un recueil chronologique de leurs plus grands hits, de 1996 à 2015. Réécouter leurs débuts donne un bon coup de vieux. Et ce qui frappe, c’est surtout l’évolution positive du groupe à travers les années. Peu de groupes peuvent se targuer d’un parcours si riche et si stable. Sur le troisième disque, on trouvera le réel intérêt de cet objet réservé aux collectionneurs. En effet, celui-ci compile des titres rares, édités pour la plupart uniquement en single. A l’approche des fêtes, ‘Central Belters’ représente la trilogie parfaite à placer sous le sapin pour un proche qui n’aurait pas pris le train Mogwai en marge. (am)
Elliot Moss ‘Highspeeds’ Pias
La vingtaine à peine entamée, Elliot Moss rejoint le club des nouveaux minets aux côtés des phénomènes de hype qu’incarnent les Chet Faker et autres James Blake. Un peu
‘Monochrome’ Rougge Production
Dans ce disque, rien qu’un piano et une voix. 22 cordes. 20 métalliques et 2 vocales. Malgré ce contexte janséniste et une formule plus qu’éculée, Frédéric Charrois, l’homme qui se cache derrière le piano de Rougge, arrive encore à surprendre et à proposer des formes originales et fouillées. Par la grâce surtout de son chant éthéré, sorte de glossolalie onirique qui s’enroule autour de chaque mélodie pianotée. Hypnotique, lyrique, voire carrément liturgique, Rougge vocalise en se laissant porter, emporter par le tourbillon de notes. Un sens de l’improvisation sensible mis au service d’une sensation sonore brute pour donner naissance à dix fragments d’émotions sans paroles. Comme autant de vraies-fausses pistes, on pourrait évoquer Thom Yorke, Sigur Ros et Lisa Gerrard. Voire certains travaux de Ryuichi Sakamato. Mais c’est peut-être davantage du côté de Wim Mertens qu’il faut rechercher des accointances techniques, conceptuelles voire spirituelles. Entre classique chanté et hanté, ce ‘Monochrome’ est surtout une tentative contemporaine inclassable qui évite brillamment tout travers onaniste. C’est aussi un tour de force. (gle)
à la manière de ses aînés, il pratique cette pop de chambre qu’on retrouve le plus souvent sous forme d’habillage sonore dans les boutiques de cupcakes. Sauf qu’enfant, son papa lui a donné un portrait de Jeff Buckley. Cette miniature traîne dans son larfeuille depuis quinze ans déjà. C’est son porte-bonheur. On ne s’étonnera donc pas de retrouver ces mêmes ambiances clair-obscurs, genre je suis un poète maudit et de toute façon vous n’y comprenez pas grand chose. Ça donne de beaux titres comme ‘Big Bad Wolf’ ou ‘Pattern Repeating’. Ça pourrait être la bande son d’un énième remake de Blanche Neige, quand la vieille file la pomme à l’ingénue. Mais il y a aussi des choses simples et belles, comme ‘Even Great Things’ qui semble écrit sur un bout de bois dans la cabane de Bon Iver. Là où ça coince, c’est quand Elliot Moss refoule son enfance au profit d’une electronica trop lisse et un brin putassière, celle qu’on retrouve précisément chez son compère Chet Faker. ‘Slip’ ou ‘Plastic II’ n’échappent pas à ce mal du siècle. Il lui reste donc à choisir son camp : la mue, ou la moue. (am)
Israel Nash ‘Israel Nash’Silver Season’ Loose Music/V2
On ne va pas mentir. Quand on a posé ‘Israel Nash’Silver Season’ sur la platine, l’évidence s’est imposée. On a pensé à voix haute : « Ah tiens, cool, le fils de Graham Nash sort un album... » En fait, non. Mais un peu quand même. Israel Nash n’est pas la progéniture de Graham. Mais il aurait très bien pu être le Nash qui accompagnait Crosby, Stills & Young au coin du feu de bois à Laurel Canyon. Déjà, ce garslà connaît son Neil Young sur le bout des doigts (le morceau ‘Lavendula’, par exemple, ressemble à une chute des sessions du fameux ‘After The Gold Rush’). Une barbe de hippie chic posée par-dessus les cordes de sa guitare électrique, Israel Nash tresse des harmonies vocales à célébrer sous bivouac en compagnie d’autres campeurs rétro-maniaques (Fleet Foxes, Midlake). Entre rénovations country, guitares steel et mélodies esquissées au crépuscule, on se prend des hymnes bourrés de messages cryptiques, d’effluves psychédéliques et d’envolées cosmiques. Très bon disque. (na)
Neon Indian ‘Vega Intl. Night School’ Transgressive Records/Pias
2009 fut une drôle d’année pour la musique
pop. L’année du prêt-à-penser à la sauce Pitchfork, des Best New Music dramatiques sur disques, tragiques en concerts, cheapissimes dans le fond comme dans la forme, l’année aussi de ce mouvement musical de ploucs pseudo-cools appelé chillwave, mouvement à usage unique d’une vacuité créative presque totale dont on pouvait sauver, à la rigueur, deux-trois sons de synthés MIDI et le ‘Bicycle’ de Memory Tapes. 2009 fut l’année des Neon en tous genres, et donc l’année de Neon Indian, ses beats empruntés à la French Touch, ses synthés empruntés au petit cousin de la belle-sœur, bref, bienvenue au royaume de la hipste, mais surtout adieu la musique. Que reste-t-il de tout cela, trois albums plus tard ? Encore des kilos de reverb, des boursouflures kitschs en veux-tu en voilà et de la pose, toujours de la pose. Au rayon des nouveautés, il y a les guitares funk bien sûr, vu que ce gros ringue de Nile Rodgers est devenu éminemment cool depuis le ‘Get Lucky’ des Daft, c’est la courbe des Inrocks qui l’a dit. Alors, Best New Music ou pas ? Faites vos jeux ! (am)
No Money Kids ‘I Don’t Trust You’ Alter-K/Roy Music
Question ouverte : peut-on apprécier sur le disque d’un groupe débutant (et français de surcroît) ce qui nous a agacé dans le dernier album d’un groupe US vétéran ? ‘Turn Blue’ des Black Keys les voyait parader dans des frusques à la mode et cligner de l’œil aux minettes comme un quarantenaire dans une soirée de jeunots. C’était parfois convaincant, mais surtout pathétique, la faute à Danger Mouse et sa production très Broken Bells. Disons-le tout de suite, ‘I Don’t Trust You’ pourrait tout à fait être l’œuvre de l’ex-Gnarls Barkley (‘Old Man’, ‘Lips’). No Money Kids ont l’avantage de la jeunesse. C’est un groupe frais, auréolé de son succès aux Paris Jeunes Talents 2014 ; le duo possède encore cet enthousiasme naïf d’une ambition à défricher, d’un monde à conquérir. Et à l’écoute de ce premier album, c’est assez bien parti : il suffit d’un morceau-monstre (‘Rather Be The Devil’) pour réaliser l’étendue du talent de Félix Kazablanca et JM Pelatan : ça commence comme un blues tout de colère retenue, ça éclate en beat r’n’b binaire à réveiller Fatboy Slim, puis ça se calme, ça glisse en eaux
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troubles, on entend les doigts sur les cordes, le blues n’est jamais noyé dans la modernité, c’est lui qui la dompte et la rythme, le silence encadre les notes comme autant d’espaces négatifs, avant de repartir en rythmiques électros dominées par une guitare fière et brûlante. En six minutes, No Money Kids fait la leçon aux Black Keys. C’est ce qui s’appelle pisser dans la cours des grands. (ab)
Orwell ‘Exposition Universelle’ Hot Puma
Dieu, que certains albums ennuient. Et laissent avec ce sentiment de gâchis. Trois écoutes pour ne rien retirer d’un disque, c’est une perte de temps. Il y a les amis, les enfants, les promenades en forêt. Mais pas Orwell, même pas nul ou détestable, juste inodore, incolore, insipide comme on l’apprend à l’école de certaines substances chimiques. Ça n’est pas un disque dont on pourrait se foutre et rigoler tout seul de la vacherie qu’on écrit, il n’y a rien pour rire. Ni pour pleurer, ni pour danser. Les textes ne frôlent pas le stupide et les arrangements sont châtiés (banjo discret, vibraphone subtil, y pas à dire). Mais vite bordel, un coussin péteur, qu’on se déride un peu ! (lg)
Nerina Pallot ‘The Sound and The Fury’ Idaho Records/Ingrooves
Quelqu’un te ferait d’abord remarquer son cran. Sa verve nerveuse. Ses pieds peut-être bien implantés plus profondément, comme quantité de sœurs d’Albion. Sa façon de faire résonner ‘The Drum’ au fond du plexus. Tu te dirais qu’en cas de fin du monde, il lui serait possible de monter une clique coriace avec KT Tunstall, voire une façon éraflée de s’en sortir haut la griffe avec Torres. Qu’avec sa sauvagerie assez magnanime, elle franchirait les rituels de passage des rues les plus mal famées. Ni vraiment posh ni viscéralement gangsta. Ni parfaitement indie ni bassement mainstream mais à la frontière et du genre à jumper par-dessus un coup sur deux. Et à faire du pavé, de ses ‘Spirit Walks’ félines à la Selina Kyle, son cabaret. Elle injecterait à ‘The Road’, comme le perpétrerait la farouche queen M.I.A., la lancinante ondulation d’un shehnai, pour assurer son pas, pour brouiller encore les pistes. Tu la laisserais quitter la ville, en esquissant un highfive pour sa façon plutôt culottée de se jouer des classes. (alr)
Pete Josef ‘Colour’
Radio Citizen ‘The Night & The City’ Sonar Kollek tiv
Au rayon électro, les fans de rythmes passepartout peuvent taper dans les mains et se réjouir des initiatives du label Sonar Kollektiv. D’ici, on entrevoit déjà l’enthousiasme débordant de quelques chaînes hôtelières spécialisées dans les hébergements cosy et les ambiances lounge. Versions améliorées du papier peint sonore, les deux livraisons du mois (Pete Josef d’un côté, Radio Citizen de l’autre) tapissent l’espace et ne froissent jamais l’oreille : mignardises électro-acoustiques, ambient, vernis jazz-dub, répliques plastiques d’hymnes antiques – souvent importés de Jamaïque ou d’Afrique – viennent alimenter le réservoir ultra rasoir de ces deux disques interchangeables et largement dispensables. (na)
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Earteam
Josh Ritter
Julien Sagot
‘Sermon on The Rocks’ V2
L’annonce a jailli sous forme d’un prêche alarmiste, soutenu crânement par des notes funkoïdes : « Fire is coming ». Mais le prophète, un ‘Young Moses’ qui croone et ne ménage guère sa galanterie, est du genre à siffloter et à vouloir toiser le démon, à le capturer par le charme dans les iris de ses paroissiennes – « You’ll be seing me round », dans un sillage bleuté nommé désir – et d’’Henrietta, Indiana’ plutôt que de vraiment s’inquiéter de granges qui contracteraient l’incendie. Sous de telles auspices, qui sait où va nous emmener cette nuit dylanienne à l’aisance avenante ? « L.A. is not a destination » mais à ‘Cumberland’, à mi-chemin d’ ‘Elizabethtown’, si t’es un jolly goodfellow de la campagne avec la nostalgie de la terre promise ou du Grand Ole Opry, compte sur nous pour t’entraîner dans une square dance enlevée. Veux-tu qu’on enterre ‘The Stone’ comme une balise votive, comme le ferait Phosphorescent ? Hey, fringant étranger, ‘My Man on a Horse’…maintenant que t’as l’intention de te poser un peu, veux-tu qu’on rase de frais tes fossettes et qu’on repasse ta chemise? (alr)
Rocket From The Tombs ‘Black Record’ Fire Records
Groupe culte par excellence, Rocket From The Tombs n’aura duré qu’un an, entre la mi-74 et la mi-75, avant d’imploser et de voir ses membres connaître une carrière brillante au sein d’autres formations - David Thomas mettant notamment sur pied les brillants Père Ubu. Si le groupe n’a rien sorti de son vivant, plusieurs bootlegs et disques posthumes ont nourri sa légende, laquelle n’est pas à négliger puisque d’aucuns considèrent Rocket From The Tombs comme une formation séminale dans le domaine du punk. Sur ce qui est en réalité son deuxième album depuis qu’il s’est reformé voici une bonne décennie, les vétérans toujours verts nous proposent de nouvelle versions percutantes de deux classiques (‘Sonic reducer’, ‘Read it and weep’) ainsi qu’une excellente reprise de ‘Strychnine’ des Sonics en plus de nouvelles compos généralement brillantes, avec ‘I keep a file on you’ comme point d’orgue. L’ensemble est rageur, bien crade et donc très punk, avec ce côté déjanté, foutraque et expérimental que l’on retrouve chez Père Ubu. (pf)
Roots Manuva ‘Bleeds’ Big Dada
« Qui veut le dernier Roots Manuva ? » Toussotements gênés. (na) plonge le nez dans sa bière, (et) doit rentrer sur Liège, « Roots qui ? » demande (am) de sa voix en pleine mue, tandis que (alr) se souvient qu’elle a un concert de folk dépressif sur le feu. Mon lecteur hérite donc du sixième squeud de Rodney Hylton Smith, qui avait déçu avec ses dernières sorties, d’où le relatif enthousiasme des troupes. Entretemps, le Kanye West de l’underground Stockwell, UK, s’est refait une santé. Entouré d’un quatuor de producteurs de choix, à
‘Valse 333’ Simone Records/Ici d’Ailleurs
Les très grands albums bluffent illico. Et ont ceci en commun d’empêcher de penser à la première écoute du premier morceau qu’il soit possible d’en entendre encore mieux au deuxième. D’instaurer, à la première écoute du premier morceau donc, la peur d’aller plus loin, d’être fatalement déçu après une telle entrée en matière. On ne ressent pas ce frisson si souvent. Peut-être même qu’il faut remonter à ‘Funeral’ d’Arcade Fire pour avoir à ce point été foutu sur le cul par un morceau d’ouverture puis, un par un, démonté par tous ses suivants. Quel disque ! ‘Avion’ décolle d’emblée, plein de bruits, de saturation, vers des nuages sidérants où une voix jusque-là inconnue éructe que « les passagers sont malaisiens mais l’hôtesse est écossaise » sans qu’on comprenne vraiment ce qui nous arrive. « Sit down ». De fait, on est cloué, la claque n’y va pas de main morte. C’est une vilaine dépressurisation et les masques ne tombent pas du plafond, les oreilles sifflent, c’est jouissif. Puis, c’est ‘Transsibérien’, une folie intégrale, un télescopage indiciblement beau entre le Goldfrapp de ‘Felt Mountain’ et un Ennio Morricone que ces premiers auraient contraint à composer sur une sirène à manivelle de la seconde guerre mondiale. Et ça n’est pas fini : ‘Ficelle’ résonne comme une sorte de Jean-Louis Murat prêt à massacrer un troupeau de moutons au Mont Sans-Souci. Mais ça n’est pas tout, il y a ‘Maux de Mars’, ‘Docteur C’, ‘Saigon’, et un instrumental tordu en ‘Générique’. Ce type serait français mais vivrait au Canada où il aurait joué dans les ignobles Karkwa. Ce qui rend ce miracle encore plus incroyable qu’il n’est. (lg)
savoir le jeune Fred, la légende Adrian Sherwood, Switch et Four Tet, le Roots Manuva nouveau est une petite bombe de hip-hop mélodieux pétri d’ambitions. ‘Crying’ et ‘Facety 2 :11’ triturent les sons pour un résultat funky, syncopé et anxiogène digne de RJD2. ‘Don’t Breathe Out’ fait rimer Barry White, Gorillaz et Deptford Goth pour accoucher d’un single soul désarmant dans la lignée d’un Kid Cudi. ‘One Thing’ se tapit dans l’ombre et attend le moment propice pour sauter à la gorge de Tricky. On sent sur ‘Bleeds’ tous les espoirs et angoisses d’un artiste – et d’un homme – arrivé à sa pleine maturité. Famille, doutes, travail, choix de vie ; Rodney Smith est à l’écoute du pouls de son existence et cherche un sens à ses arythmies avec son instinct habituel de la fusion des genres. L’art naît des questions et se passe des réponses. Le rappeur l’a bien compris et livre ici un excellent disque en forme de point d’interrogation. (ab)
Royal Headache ‘High’ What’s Your Rupture ?
J’ai toujours pensé que les Napoléon étaient des bonbons un peu espiègles. Fourrés depuis dix ans dans le tiroir secret de tante Annie, ils n’éveillaient que rarement notre excitation - au même titre que le Sugus, coiffé au poteau par le géant de la confiserie, la mégalopole de la friandise, j’ai nommé Haribo, multinationale tentaculaire allemande qui ensevelit royalement la concurrence sous des tonnes de dragibus. C’qu’on en a bouffé, du Haribo. Mais lors d’un énième repas dominical, il arrive qu’on se laisse aller à cette madeleine de fortune pour gommer une persistante haleine café-veille. Le bonbon, une fois en bouche, dégage un goût de poussière. L’emballage dit goût citron. Mais l’emballage n’annonce pas l’atout majeur de la sucrerie. Son cœur acidulé. Ce truc qui pique comme disent les mioches, qui te prend par surprise et te fout le palais en lambeaux pour les trois prochains jours. Alors voilà, Royal Headache se la joue Napoléon. C’est déjà entendu mille fois, ça sent le vieux (punk, parfois post), pour mes aînés ça pourrait même avoir le goût de l’enfance. C’est très mignon. Mais au milieu de tout ça déboule ‘Garbage’, le cœur acidulé, titre fallesque au possible qui te fait l’effet
d’un litron de baume du tigre tartiné sur tes tympans. Espiègle, vous dis-je. (am)
Will Samson ’Ground Luminosity’ Talitres/V2
Conseil numéro un du jour, les jours de grande tristesse la musique de Will Samson tu éviteras. Le reste du temps, genre 360 jours sur les 365, tu fréquenteras ses teintes folktronica avec plus ou moins d’enthousiasme, surtout quand elles seront ornées de volutes country (ah, la pedal steel, tout de même). Telle l’inattendue rencontre entre Benoît Pioulard (qui met d’ailleurs la main à la pâte) et Will Oldham (présent uniquement en pensées), notamment sur l’introductif ‘Tumble’, le troisième effort de l’homme de Brighton démontre un joli sens de la tendresse qui ne se réduit heureusement pas, et de loin, à de l’écœurante guimauve au kilo. Compagnon d’épopée d’un autre William (Fitzsimmons), bien qu’évoluant dans un registre instrumental plus moderne que le géant barbu américain, Samson a toutefois les défauts de ses qualités. Si d’aucuns aimeront se bercer au son de ses instrumentaux, d’autres leur trouveront une monotonie relative, notamment en regard des tempos choisis. Parfois, ça frise l’engourdissement hivernal avant l’heure (‘Ground Luminosity’), ailleurs quand la voix de fausset du gaillard prend les commandes, ça prend de suite une autre tournure. En fin de compte, à l’image de l’exemplaire Bonnie ‘Prince’ Billy, il y aura des jours où ça agacera et d’autres où ça émerveillera. (fv)
The Schwarzenbach ’Nicht sterben. Aufpassen’ Staubgold
Quand en arrière-plan d’un projet se cachent les excellentissimes Kammerflimmer Kollektief, l’intérêt prend subitement un envol vers les hautes sphères de l’art rock, tendance free jazztronica. Assemblage du groupe de Karlsruhe et de l’ex-rédac’ chef du superbe magazine Spex, Dietmar Dath, The Schwarzenbach en est à sa seconde étape discographique, trois ans après un ‘Farnschiffe’ que, du coup, on irait bien s’écouter. Tout démarre sur l’énorme coup de bravoure ‘Zarte Blüte Hass’, où sur fond
de riffs menaçants, la voix de Herr Dath déclame un texte extrêmement inspiré, entre cynisme, amour et dégoût (et vous avez le bonjour de Herr Bargeld). La suite, si elle n’est pas toujours aussi inspirée dans ses arrangements, comporte moult traits de génie (la contrebasse de Johannes Frisch sur ‘Toleranz heucheln’, l’harmonium de Heike Aumüller sur ‘Mänkmol mein I’ - en dialecte alémanique, meine Damen und Herrn). Non seulement on se promène dans une foule de tentations stylistiques, entre Nick Cave et Alice Coltrane, sans parler des détours par la Suisse de Joke Lenz, et na klar, la maîtrise de la langue allemande est un énorme plus quand on veut profiter à fond de l’expérience. Keine Chance, keine Lust, mach’ was du willst, mach’ was du musst. (fv)
Simon Scott ’Insomni’ Ash International
Être né en 1971 et attendre la quarantaine pour s’épanouir, votre serviteur sait de quoi il en retourne. Itou pour Simon Scott, qui n’a commis son premier acte discographique qu’en 2009 (sur l’intrigant label Miasmah) et qui poursuit depuis lors un joli bout de chemin. Aujourd’hui basé à Cambridge, lieu emblématique d’une culture exigeante et raffinée, l’artiste anglais dévoile sur ‘Insomni’ des craquements exponentiellement alanguis qui évoquent à la fois le venin perturbateur d’Aidan Baker et les captations aviaires de Chris Watson (‘An Angel From The Sea Kissed Me’, ‘Holme Posts’). Parfois, la démarche se complaît dans un certain conformisme où plane l’ombre de Machinefabriek ou Lawrence English (‘Confusion In Her Eyes’), tout en livrant au monde quelque pépites ralenties au bord du précipice (‘Oaks Grow Strong’). Et puis vient l’heureuse surprise, de l’autre côté de la monotonie grisonnante, elle prend les contours d’une guitare folk telle que rêvée par James Blackshaw au milieu d’instants numérisés à l’infini (le splendide ‘Netlle Bed’). L’instant d’après, on comprend immédiatement pourquoi l’homme a été en bonne place sur une compilation Pop Ambient de Kompakt (‘Fen Drove’, entre Sylvain Chauveau et Jefre Cantu-Ledesma) avant une triple conclusion à la six-cordes entre aube et déviance. (fv)
The Shoes ‘Chemicals’ Pias
Aucun doute, ces petits producteurs (de Gaëtan Roussel, de Woodkid) ont trouvé le filon. Et savent s’y prendre avec la pop, avec l’air du temps. ‘Chemicals’ est typiquement le truc que les gens ont envie de trouver génial en 2015, comme ils avaient aimé sa mère Pharrel Williams l’an dernier avant de ne plus pouvoir entendre ne serait-ce que trois secondes de ‘Get Lucky’. On oubliera vite The Shoes et les trois morceaux vaguement intéressants ici vieilliront sans doute très mal. En attendant, derrière l’overdose de machins poussifs proposés aux plus courageux (‘Whistle’, pire qu’un concert de sifflets par des gosses de maternelle, ‘Drifted’, du marteau-piqueur dans les esgourdes, le reste entre des succédanés de The Rapture et du Jamie XX faisant de la mauvaise techno fluo), on peut donc s’arrêter un instant sur le morceau d’intro, presque cotonneux, asphyxié, comme du Air circa 2000 ou sur l’assez beau ‘Feed The Ghost’, espèce d’hip hop sauce soul featuring Blue Daisy, Amateur Best & Black Atlass. Un peu peu mon neveu. (lg)
Soon at
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Mon 23.11
Coca-Cola Sessions
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(The Black Keys)
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Earteam
Ballaké Sissoko Vincent Segal
Traams
‘Musique de Nuit’
‘Modern Dancing’
No Format !
On ne les présente plus et pourtant ils restent l’un comme l’autre presque invisibles aux yeux du grand public : Segal est encore trop souvent ramené à ce groupe qui lui a depuis longtemps échappé, Bumcello, ou ne semble tenir qu’un rôle mineur dès qu’il bosse avec tous les autres (de Costello à Evora en passant par quasi toute la pop française, mainstream ou non, de ces dernières années) tandis que Ballaké Sissoko, authentique virtuose de la kora, reste dans l’ombre du géant Toumani Diabaté auquel il est sans cesse comparé (pour ceux qui se risquent au-delà du label World Circuit) malgré une réelle singularité et des collaborations de prestige. Ce nouveau disque est, comme tout le monde s’en tamponne donc, leur deuxième essai à quatre mains après le déjà sublime ‘Chamber Music’ en 2009 (mais Segal avait produit un disque solo de Sissoko entre les deux). L’affaire a été enregistrée roots sur le toit de la maison de Ballaké à Bamako, la gueule dans les étoiles, dans le quartier imprononçable de Ntomikorobougou, manifestement un repaire d’artistes en tout genre. Le résultat, effectivement, s’écoute mieux la nuit. Mais ça n’est pas une obligation. Le violoncelle s’accorde à la kora et c’est juste beau, hypnotique, apaisant, tout en n’étant pas dénué d’une certaine forme de danse, un truc plein de grâce qui donne foutrement envie de croire à la paix. Et à la lune. (lg)
Soldiers Of Fortune ‘Early Risers’ Mexican Summer
‘Ocean’s Eleven’ de la musique, Soldiers Of Fortune rassemble des membres d’Interpol, Zwan, Oneida, ainsi qu’une tripotée d’invités, guests, et autres musiciens périphériques (Matt Sweeney, Cass McCombs, Stephen Malkmus, Ethan Miller, Dan Melchior, etc.) en vue du plus gros casse du siècle. Le but : vider les coffres de l’Histoire du rock et redistribuer leur butin en dix plages bourrées jusqu’à la gueule de guitares saturées, de riffs permanents, de jams inspirées (‘Santa Monica’), d’évocations express. ‘Early Risers’ est un bœuf rassemblant Led Zep, Steppen Wolf, Deep Purple, AC/DC, Lou Reed, Santana et Pink Floyd. La frénésie de l’ensemble, Barnum sauvage lancé à toute berzingue sans freins ni ceintures, frôle le mal des transports. Deux haltes sont prévues pour les estomacs fragiles : ‘Old Roman Walls’, ballade où Cass McCombs se prend pour Roger Waters et ‘Fatigues’, rhythm’n’blues au phrasé très Stonien qui n’hésite pas sur son final à reprendre de la vitesse pour ne plus s’arrêter. Chez Soldiers Of Fortune, on ne badine pas avec le rock. Gargantuesque et exténuant. (ab)
Spaceheads ‘A Short Ride On The Arrow Of Time’ Electric Brass Records/Dense
A vrai dire, j’avais perdu la trace de Spaceheads depuis la fin des années 90. Qu’à cela ne tienne, le duo est resté en état de quasi-hibernation depuis son dernier album ‘Low Pressure’ paru en 2002. Ce disque marque donc un retour, mais un re-
FatCat/Konkurrent
Tomber amoureux. Malgré les précautions. Malgré les déceptions. On a juré ne plus se faire avoir. Ne plus tomber dans le piège de la séduction. On a crié et pleuré que le rock, ça existait plus, que ça se pouvait pas. Alors, on a flirté à droite à gauche : tel rappelait ce groupe qu’on avait follement aimé, tel jouait les aguicheurs. Et puis, un jour, on l’a rencontré. Quelqu’un nous a introduit, nous avait dit : « tu verras, c’est très bien ». Alors on se méfiait. On a voulu lui en voir des défauts, refuser l’inévitable. Puis les regards se sont croisés. On a parlé. On s’est reconnu. Tant de points communs, c’est fou ! Et puis toutes ces différences aussi, mais mieux qu’ailleurs, comme des évidences, des trucs que les autres avaient jamais pigé ! La chimie ? Mais quoi, qu’est-ce que tu racontes ? Tu ne comprends pas, ici c’est vraiment vrai ! Tous ces petits détails qui font craquer : cette voix pas du tout taillée pour le job et qui, du coup, est parfaitement adaptée ! Cette façon qu’elle a de dérailler, de se casser, de frôler la cata ! Et puis toutes ces qualités des ex, mais rassemblées ! Cette urgence punk, ces césures brusques, ces riffs à tomber, ce tempo hypnotique ! Cette envie constante d’y revenir. Mais attention, je sais ce qu’on va me dire : non, non, ça changera pas, pas comme les autres : jamais lourdingue, jamais égocentrique, toujours surprenant, toujours passionnant, je pourrai l’écouter en boucle, des heures durant, le cœur battant la chamade ! Je croyais que le rock, ça existait plus, que j’étais condamné à revivre encore et encore des histoires passées, en moins bien, comme des répétitions pour une pièce qu’on avait déjà jouée. Puis j’ai rencontré Traams et il s’est passé un truc dingue : j’y ai cru à nouveau. (ab)
tour dans le giron de ce qu’il a toujours été et de ce qu’il a toujours prétendu faire. Car Andy Diagram et Richard Harrison n’ont pas d’autre prétention que celle d’unir leurs instruments respectifs, une trompette et une batterie, pour en faire ressortir la quintessence la plus vibrante. La bannière de leur site résume d’ailleurs leur démarche en trois mots : ‘Trumpet, Drums, Electronics’. Plus qu’un recueil de nouvelles compositions, cet album compile une série d’ébauches qui se suivent et se fondent les unes dans les autres. Elles ont été élaborées live en studio de manière essentiellement improvisée et se déclinent en trois parties. En recourant à des effets et à des boucles, Diagram parvient à donner à sa trompette une étonnante mise en relief : déflagrations, crépitations, déphasages. De son côté, Harrison manipule ses percussions avec une habilité de magicien, imbriquant les rythmes dans les boucles de son comparse pour former une texture chamarrée. Avec ce minimum de moyens, Spaceheads réussit à sonner parfois comme une fanfare (‘Up quark down quark’) tandis qu’à d’autres moments, il prend les commandes d’une rave-party des nineties fantasmée. (et)
Sun Club ‘The Dongo Durango’ ATO Records/Pias
D’aucuns prétendent que Baltimore serait la ville poubelle la plus cool du monde. Au bistrot du coin, on pourrait y croiser le fantasque Dan Deacon buvant un cocktail tricolore, plus loin, les Lower Dens dans un magasin de fringues goth’, Future Islands dansant le twist, le pope of trash John Waters balayant son ignoble moustache ou encore Jason Urick -certainement le droneux le plus injustement méconnu de la planète- le regard plongé sur le fond de son verre. Et il y a un peu de tout ça chez les Sun Club. À force de traîner dans les bars... On est imprégné. ‘The Dongo Durango’ est donc un bon petit disque attachant, surfant sur une vague longue de presque dix ans, prête à s’affaisser platement sur le sable à chaque seconde. Visiblement sans le sou, le Sun Club emprunte quelques guitares colonialistes à Vampire Weekend, des structures loufoques à Los Campesinos, la voix, ou plu-
tôt les cris de Crystal Antlers, trois groupes pour lesquelles on ne pourrait tarir d’éloges. Alors, vas-y, sers-toi, c’est libre de droit, totalement gratis. Mais pour les idées originales, songe à te procurer une tirelire flambant neuve. (am)
Taïfun ‘Of Coyotes And Men’ Honest House/Mandaï
Très noir, le dernier Taïfun. Toujours fidèles à l’esthétique chère à leur label « sauce lapin » Honest House, les quatre coyotes tapent sur le clou, fort mais plus de quatre ans après leur dernier essai. En compagnie cette fois de Julien Conti, moitié du regretté duo Casse Brique. Alors bon, ce n’est pas la foire du contrepet : tout ici évoque des musiques sombres ou puissantes. Un peu de noise, un peu de math, une chouille d’emo, traduits par une voix thoracique et un basse-batterie qui aurait dormi dehors toute la nuit. Le refrain « joyeux », presque At The Drive-In de ‘Fences’ passerait presque pour leur hit de ska festif. Du reste, ça ne rigole pas des masses. Le ton est grave, apocalépique. Et on ne va pas se mentir, c’est quand, s’éloignant de ses quartiers postrock, le groupe se lance en roue-libre dans des pugilats hurlés avec tout le corps qu’on trouvera la véritable émotion brute. Faut que ça buque ! (am)
Tellavision ‘The Third Eye’ Karl Records
Fee R. Kuerten est une esthète, biberonnée aux écoles allemandes d’Arts, une créature touche-à-tout qui travaille ses compositions en électro-toiles dadaïstes sous influence ESG. ‘The Third Eye’ vagabonde au gré d’un pinceau psychotique : taches d’huile épaisses de trip-hop malade, gouttes d’aquarelle arty que pompe le buvard, drip, drip électronique en pluie de Pollock, on devine un espace, un paysage, fugues pop selon Miró, mais déjà les traits se brouillent, s’allongent, fuient en avant vers d’autres rivages, souvent orageux (‘Libido Da Ooze’, ‘His Story’), parfois printaniers (‘Separation Time’). Plus prolixe de sa voix mutine sur la Face A (qui bénéficie, comme la B, de son
propre titre), Fee Kuerten débusque le glamour dans l’avant-garde avec cet air rétrodétaché propre à Laurie Anderson et Fay Lovsky. Un glamour qui sait aussi se faire assassin : sous le vernis que la belle qualifie d’hardware post-pop se dessinent de funestes destins perdus en noir océan. (ab)
Tripes ‘Suicide Jazz’ Coa x Records/Creative Eclipse
Si le nom du groupe évoque le viscéral, le titre du disque invite à de funestes aventures. Tripes. On aurait pu croire à un clin d’oreille à Joe McPhee, à Peter Brötzmann, à Anthony Braxton, à tout ce que le free jazz porte en lui de rage et de déflagration sonore. Rien de tout cela ici. Ce trio clarinette/contrebasse/batterie issu du collectif parisien Coax joue et se joue des nuances, explore les timbres, répète à satiété des petits phrasés en allongeant la durée des notes et amortit les rythmes en leur donnant des allures de tambour. Les deux pièces proposées ici, chacune d’une vingtaine de minutes, requièrent une écoute résolue si l’on ne veut pas se laisser gagner par l’agacement qui guettera, après un bon quart d’heure, l’auditeur normalement constitué. (et)
Anna von Hausswolff ‘The Miraculous’ Cit y Slang
Fille de Carl Michael von Hausswolff (cf. chronique ci-après), Anna partage avec son père un attrait pour les marges autant qu’un lien de parenté. Après avoir réalisé ‘Singing From the Grave’, premier album remarqué dans son pays, et ouvert pour les Tindersticks et Efterklang, c’est avec ‘Ceremony’, son deuxième, qu’elle a pu accéder à un public international. ‘The Miraculous’ révèle davantage encore les ressources qu’elle met en œuvre pour atteindre un seuil proche de l’extase. Si son verbe tient à la fois de l’épuisement et de l’extirpation, sa voix tend vers le ravissement et l’éclat de la noirceur. Une voix qui rappelle parfois dans ses inflexions celle de Lisa Gerrard et celle de Nico dans ses échos. Son instrumentation semble fondée sur une économie de moyens quoiqu’à y tendre l’oreille de plus près, elle foisonne en nuances : drones étouffés, guitares errantes, rythmes martelés. Mais c’est l’orgue qui règne en maître, un des plus grands de toute la Scandinavie paraît-il, un grand orgue à tubes qui tient à lui seul la texture des trois morceaux phares de l’album : la plage introductive ‘Discovery’, l’immense ‘Come wander with me/Deliverance’ qui est aussi le premier single qui en est extrait, et celle éponyme peu avant la fin. En soi, ‘The Miraculous’ n’a rien de miraculé, ni de miraculeux d’ailleurs, au contraire il flirte en permanence avec la mise en abyme et l’occultation radieuse et c’est en cela qu’il tient du miracle. (et)
CM von Hausswolff/ Leslie Winer ‘1’ Monot ype Records/Dense
Carl Michael von Hausswolff, père d’Anna, (cf. chronique ci-dessus) est avant tout connu pour son travail sur le son, au point que sa démarche évoque davantage celle d’un plasticien que d’un musicien. On lui
RADIAL SEQUENCE
30.10 Cactus Club - Bruges 06.11 Autumn Falls @ De Roma - Anvers 17.12 Autumn Falls @ Handelsbeurs - Gand
TERAKAFT
31.10 Vk* - Bruxelles
CHANTAL ACDA
LUXE ROLETER
DE 1/10
3
+P
NAIMOMME L E YA +P /11
05
LLED A C O 1S ERS T S N 06/1 MO IN GAYS THE V
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ICA ELUVEITIEY P E + ETR 9/11
0
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10/1
14/1
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E LIBR E N 2 ZO 01/1 RBAINE SESCAPE U OI POLY MELLAN OLF + W E H T AR & I C S O 2 ST#I E F 03/1 N I OTOX S 2 KA 06/1 OTARGO + L CINC RID OFFA T + PU NS! E Z I T N 2 CI ERSO T E 07/1 P ILLES G 2 1 10/ U VEA NOU B LU AU C€— —5IANTS
D ÉTU 18 ANS E & -D
W W W. A E R O N E F - S P E C T A C L E S . C O M
01.11 02.11 04.11 05.11 08.11 14.11 11.12
Autumn Falls @ AB - Bruxelles Autumn Falls @ Minard - Gand Autumn Falls @ STUK - Leuven Autumn Falls @ CC Hasselt - Hasselt Autumn Falls @ De Studio - Anvers Autumn Falls @ 4AD - Diksmuide Winterluisteravond - Godsheide
KURT VILE & THE VIOLATORS + WAXAHATCHEE + LOWER DENS
01.11 Autumn Falls @ AB - Bruxelles
STADT
01.11 06.11 07.11 25.11 17.12
Autumn Falls @ AB - Bruxelles Autumn Falls @ De Roma - Anvers Autumn Falls @ N9 - Eeklo Autumn Falls @ MOD - Hasselt Autumn Falls @ Handelsbeurs - Gand
DEADMAN ORCHESTRA
02.11 Autumn Falls @ Minard - Gand 04.11 Autumn Falls @ STUK - Leuven
BEACH HOUSE + DUSTIN WONG
03.11 Autumn Falls @ AB - Bruxelles
FATHER JOHN MISTY + ANNA B SAVAGE
10.11 Autumn Falls @ AB - Bruxelles
KISS THE ANUS OF A BLACK CAT
10.11 25.11 17.12 12.02
Autumn Falls @ AB Club - Bruxelles Autumn Falls @ Nijdrop - Opwijk Autumn Falls @ Handelsbeurs - Gand Cactus Club - Bruges
SAMANTHA CRAIN
11.11 Autumn Falls @ Trefpunt - Gand 17.11 Autumn Falls @ Trix - Anvers
BRAIDS + THE PRETTIOTS
13.11 Autumn Falls @ Botanique - Bruxelles
SHILPA RAY
14.11 Autumn Falls @ 4AD - Diksmuide
BRUTUS
14.11 21.11 11.12 16.12
Het Depot - Leuven JH XL - Herk-de-Stad Glimps Festival - Gand AB Box - Bruxelles
THUS OWLS + LAST EX
17.11 Autumn Falls @ Trix - Anvers
SCHNEIDER KACIREK w/ John McEntrire
17.11 Autumn Falls @ Les Ateliers Claus - Bxl
TITUS ANDRONICUS
19.11 Autumn Falls @ Nijdrop - Opwijk
MIREL WAGNER
19.11 Sauvenière - Liège
DUCKTAILS
19.11 Autumn Falls @ Botanique - Bruxelles
THE MOUNTAIN GOATS + THE WEATHER STATION
20.11 Autumn Falls @ Botanique - Bruxelles
WAVVES
20.11 Autumn Falls @ Charlatan - Gand
MARISSA NADLER
21.11 Autumn Falls @ Trefpunt - Gand
BRIQUEVILLE
21.11 La Ferme - Louvain-La-Neuve 09.01 JH Babylon - Westmalle
LUBOMYR MELNYK
22.11 Autumn Falls @ Trix - Anvers
JAAKKO EINO KALEVI + SEAN NICHOLAS SAVAGE + WEYES BLOOD
24.11 Autumn Falls @ Botanique - Bruxelles
LUSHES
25.11 Autumn Falls @ MOD - Hasselt 04.12 Autumn Falls @ AB - Bruxelles 05.12 Charlatan - Gand
more concer ts : www.toutpartout.be Independent since 1994 Toutpartout agency Labelman Nieuwpoort 18 9000 Gand - Belgium Phone: +32 (0)9 233 06 02 infoNL@toutpartout.be www.toutpartout.be
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Earteam
doit des enregistrements de voix non identifiées captées en territoires non habités en Laponie. Il est par ailleurs monarque du royaume d’Elgaland-Vargaland, un prétendu état conceptuel sans territoire physique délimité. Pour sa part, Leslie Winer n’est pas en reste. Elle a fait ses premiers pas comme modèle et s’est accoquinée de Jean-Michel Basquiat et, plus tard, de Jah Wobble. Elle a prêté sa voix à des musiciens d’horizons divers, de Sinéad O’Connor à Grace Jones en passant par Mekon et Carsten Nicolai. Ce vinyle est la matérialisation d’une rencontre amorcée il y a quelques années. Winer narre cinq textes sur une bande sonore atone et sans relief aucun. Des histoires étouffantes qui parlent d’une société dictatoriale à laquelle ses citoyens lobotomisés ont fini par se rallier. Ailleurs, elle conte la servitude humaine automatisée. Sa voix est à l’image de son faciès : androgyne et fêlée. Ce n’est franchement pas gai. C’est même carrément sévère au point qu’on dit ouf quand le disque se termine. (et)
We Stood Like Kings ’USSR 1926’ Kapitän Plat te / Cargo Records
L’URSS de 1926, ce sont les débuts du stalinisme, et son cortège de millions de morts. L’URSS, c’était aussi une immense mosaïque de peuples, de langues et de cultures, auxquels le groupe We Stood Like Kings rend indirectement hommage sur ‘USSR 1926’. Si d’emblée, le lien qui relie l’Histoire (en majuscule) à la musique du combo belge n’est pas manifeste, sinon que viendrait faire son post rock teinté de néoclassique et de prog dans l’aventure, les onze étapes du disque reflètent un univers à la fois particulier et couru. Si honnêtement, nous ne sommes pas toujours fans des renvois d’ascenseur qu’impose le piano, ils nous rappellent bien souvent, bigre, Richard Clayderman, et que d’autres échos du passé renvoient vers les clichés du prog rock à la Genesis & co, les autres intervenants intègrent à leurs morceaux 100 % instrumen-
Various ‘We’re Loud’ Slovenly Records/Black Gladiator
Rassemblés sur une même compilation, des groupes punks sans lendemain (No Future) retracent la carrière hallucinante et anonyme d’un seul homme. Accro au rock’n’roll et à toutes les drogues disponibles sur le marché, Jaime Paul Lamb a quitté le Connecticut de son enfance pour goûter aux plaisirs de la vraie vie. Équipé d’une guitare et d’un multipistes Yamaha MT50, le garçon a traversé les années 1990 avec la niaque d’un chien errant dopé aux anabolisants. En perfecto, à poil ou en sandales, le musicien a promené son savoir-faire autodidacte sur les routes d’Amérique. Des plages de Californie aux recoins les plus crasseux de Las Vegas, son nom rimait avec débauche, électricité et intégrité. Engagé dans un pèlerinage ultra toxique, Jaime Paul Lamb a archivé les étapes de son parcours chaotique sur K7. À la grosse louche, il est impliqué dans la formation d’une vingtaine de groupes plus décadents les uns que les autres. À une époque où le DIY n’était pas encore une méthode de travail labellisée par des équipes marketing, Jaime Paul Lamb a mis son sens de la débrouille au service d’enregistrements authentiques, anarchiques et terriblement excitants. En trente-trois morceaux à écouter en affonnant des litrons de café, on découvre dix-neuf (!?!) blasons complètement inconnus au bataillon : des groupes dingues (Mega & The Nyrds : The Spits avant The Spits) et autres tranches de rock cinglées et sanglantes (Crawlers, Fucking Pigs, Winners : que des vainqueurs). Compilé par la grâce de quelques illuminés, l’itinéraire de cet enfant dissipé s’agite aujourd’hui sous l’enseigne ‘We’re Loud’, une compilation qui, en substance, détient les germes de la scène rock garage américaine. Noyée dans la distorsion, l’oreille surnage dans les couloirs du temps et distingue des trucs bizarres : du T.Rex de décharge municipale (Pink Fingers), du MC5 en goguette (Riky & The Butz). Au final, ce disque de vaurien ouvre la porte d’un récit captivant qui a, peut-être (ou pas), influencé les meilleures crémeries du genre (Goner ou In The Red Records). Un trésor c(r)aché. (na)
taux des effets bienvenus à la Explosions In The Sky, ils font rudement le job. Qui plus est, c’est vachement mélodique et accessible. (fv)
Trixie Whitley ’Porta Bohemica’ Unday/News
On le savait déjà, et Trixie Whitley le confirme sur plusieurs morceaux de son deuxième essai ‘Porta Bohemica’, la voix d’une interprète ne reflète pas nécessairement l’âge de ses artères. C’est on ne
peut plus évident sur ‘Faint Mystery’, le titre en ouverture du successeur de l’excellent ‘Fourth Corner’ (2013), et sur ‘Eliza’s Smile’, où l’organe de la chanteuse belgoaméricaine renvoie très peu à ses 28 printemps et beaucoup à Madeleine Peyroux, voire à Billie Holliday. Par après, si on peut émettre des doutes sur quelques minauderies vocales qui renvoient à un mix inapproprié entre Diana Krall et, hum, Whitney Houston (‘Closer’), et que d’autres aventures nous emmènent sur les traces d’une Amy Winehouse sans les excès (mais aussi sans le génie et/ou l’entourage, et on
pense en particulier à Mark Ronson), les neuf titres s’écoutent sans coup férir, notamment grâce à un énorme côté groove où le velours et la sensualité sont des ingrédients majeurs. Et si nous demeurons circonspects face à une volonté manifeste d’élargir le cercle de ses auditeurs, nous restons béats d’admiration quand la fille de Chris Whitley se fait copine avec l’énorme Mélanie De Biasio. (fv)
Nicole Willis & The Soul Investigators ‘Happiness In Every Style’ Timmion Records/Pias
Début de siècle, Nicole Willis abandonnait ses cordes vocales sur un album de soul chaud comme la braise. Aujourd’hui encore, on revient régulièrement se brûler les tympans sur les hymnes fiévreux de l’excellent ‘Keep Reaching Up’. Après un bon repos loin des projos, la chanteuse est revenue en 2013 pour se porter au chevet de ‘Tortured Soul’, disque au teint pâle où toutes les histoires d’amour finissaient mal, en général. Après ce chapitre tristounet et (déjà) oublié, Nicole Willis retrouve le feu sacré, ravivant tout naturellement le brasier. Épaulée par son mari, le saxophoniste Jimi Tenor, et de ses inséparables musiciens finlandais (The Soul Investigators), l’Américaine ressasse les temps forts d’une musique éternelle. Mieux produit que ses prédécesseurs, ‘Happiness In Every Style’ enferme onze bijoux vintage, enrubannés de cordes, de cuivres et de flûtiau. Avec ce troisième album, Nicole Willis se joue des paradoxes. À la fois achronique et intemporelle, sa musique emprunte des thèmes universels (bonne étoile, passion totale, amour impossible, cœur brisé-recollé et autres amitiés) sans jamais sombrer dans le cliché. (na)
Alana Yorke ‘Dream Magic’ Paperbag Records/Pias
Qui lutterait contre un zeste d’incantations blanches, hiératiques? Qui s’escrimerait contre une gueule d’atmosphère ? Davantage fille de récifs que de récits, plus paysage que visage, Alana Yorke, frange basse, voix oraculaire, voltige à altitude variable sur ses morceaux comme un phénix qui aurait permis à Kate Bush de se nicher durablement entre ses plumes. D’entamer, ‘Start and Over Again’, un cycle d’existences multiples tout neuf. Au pays des croyances, les pythies des cavernes mènent le jeu, et on ne peut guère reprocher à celle-ci de ne pas picorer ses synthés ou son piano avec tout le décorum de rigueur – solo de saxo garanti pure fabrication 80’s inclus – ou ‘Tonight’, de ne pas s’efforcer de disperser quelques douces loupiotes au fil du sentier de la colline aux mille mains de fatma, de ne pas arrondir les arêtes de ses mantras. Au petit jour, il se peut même qu’on entonne cet ‘Anthem’ voué aux disparus qui vient si aisément aux lèvres. Il n’y a cependant pas, dans ‘Dream Magic’, de quoi y laisser tout son papier d’Arménie… (alr)
Mykki Blanco © Jack Mannix
Tu 3.11
Mykki Blanco US with AB concerts
Th 5– Su 8.11
schiev Festival: Low Jack FR Aïsha Devi CH Lawrence Le Doux BE Milan W. BE Ketev DE N1L LV Zamilska PL RSS B0YS PL Plapla Pinky FR Orphan Swords BE Bepotel BE Köhn BE Kassett BE Gàbor Làzàr HU Autrenoir FR Borusiade RO Miaux BE Ignatz BE& 6SISS BE
We 11.11 ARBEID ADELT! BE Su 22.11 Islam Chipsy EG & EEK EG with AB concerts Fr 27.11 Stikstof BE + Romeo Elvis BE Fr 18 – Bas Nylon BE Sa 19.12
Met de steun van de
beursschouwburg
LE GRAND MIX
NOV. 20
15
scène de musiques actuelles TOURCOING
+33(0)3 20 70 10 00 WWW.LEGRANDMIX.COM
01.11 UNKNOWN MORTAL ORCHESTRA + GUEST 04.11 PETER KERNEL + PUTS MARIE 09.11 DEERHUNTER + ATLAS SOUND 12.11 FESTIVAL LES INROCKS :
FAT WHITE FAMILY + THE DISTRICTS + WOLF ALICE + BO NINGEN
13.11 FESTIVAL LES INROCKS :
SON LUX + GHOST CULTURE + FORMATION + LAPSLEY
15.11 KADAVAR + THE SHRINE + HORISONT
+ SATAN'S SATYRS
19.11 AFTERWORK AVEC PEREZ 21.11 ODEZENNE + GUEST 26.11 OUGHT + YUNG 27.11 BERTRAND BELIN + H-BURNS 28.11 ALBERT HAMMOND JR. + GUEST
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dimanche 01 novembre
Jaga Jazzist
2 novembre, Rockkhal (Esch-sur-Alzette, Lux) 3 novembre, Melkweg (Amsterdam, NL) 7 novembre, VK (Bruxelles) Cela fait déjà un peu plus de vingt ans que Jaga Jazzist existe. Célébrant cet anniversaire, le combo norvégien réédite son premier véritable album, ‘A Livingroom Hush’, initialement paru en 2001. La force intrinsèque demeure intacte plus de douze ans après sa parution. Au croisement de divers styles, Jaga Jazzist a su les exploiter de manière intelligente sans s’enferrer dans l’un ou l’autre en particulier. Si le combo norvégien a pu aligner sans faillir une série d’albums de bonne facture, c’est davantage encore sur scène qu’il a bâti sa renommée et son succès. C’est là qu’il s’apprécie et se saisit au mieux. Le son est énorme, l’expérience concluante.
Beautés Soniques: Foire aux Vinyles; Leonore @ Théâtre de Namur, beautessoniques.be Autumn Falls: Kurt Vile & The Violators, Lower Dens, Waxahatchee, Stadt; Chantal Acda @ AB, Bruxelles Les Innocents, Bastien Lallemant; Deradoorian @ Botanique, xl Bell Witch, Ortega, Vvovnds @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Boogarins @ Reflektor, Liège, reflektor.be Michael Schenker’s Temple Of Rock @ Spirit Of 66, Verviers Powerwolf, Orden Ogan, Civil War; Purity Ring, Empress Of @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Cunninlynguists, Sheisty Khrist, Ypsos @ Vk, Bruxelles Unknown Mortal Orchestra, Le Duc Factory @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr, legrandmix.com Editors, The Twilight Sad @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Battles @ Rockhal, Esch sur Alzette, Lux, rockhal.lu Unknown Mortal Orchestra, ... @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr
lundi 02 novembre Unknown Mortal Orchestra; Olimpia Splendid, Shetahr @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Hugo Race & The True Spirit, Joe Speedboat @ Magasin4, Bxl Tony Spinner @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Liturgy @ Les Rotondes, Lux, rotondes.lu Purity Ring @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu IAMX @ Kulturfabrik, Esch/Alzette, Lux, kulturfabrik.lu Jaga Jazzist @ Rockhal, Esch sur Alzette, Lux, rockhal.lu
mardi 03 novembre
Protomartyr
9 novembre, Botanique (Bruxelles) 20 novembre, Le guess Who ? Festival (Utrecht, NL) 21 novembre, Sonic City Festival, De Kreun (Kortrijk) Joe Casey ne lésine pas sur le pouvoir de la voix, qu’il a gutturale comme Mark E Smith et hésitante comme David Thomas. Avec ses titres éclairs aux guitares barbelées où s’entrechoquent solitude extrême et urgence sociale désabusée, Protomartyr est l’une des sensations post-punk les plus alléchantes du moment. Entre new wave et shoegaze aux relents de bière tiède et de sang coagulé sous narines frémissantes, le frisson furieux des MC5 de Detroit et l’appel des sirènesfactory de Manchester.
Bozar Night 10 novembre, Bozar (Bruxelles)
Autumn Falls: Beach House, Dustin Wong; The Picturebooks, The Loranes @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Beautés Soniques: Algiers, La Jungle, Ropoporose @ Abattoirs de Bomel, Namur, beautessoniques.be Mykki Blanco presents C-Ore @ Beursschouwburg, Bruxelles Battles @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Enablers, Nadja, von Stroheim @ Magasin4, Bruxelles The Jon Spencer Blues Explosion, Gemma Ray @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Annihilator @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Unknown Mortal Orchestra @ Kulturfabrik, Esch/Alzette, Lux Circa Waves @ Les Rotondes, Lux, rotondes.lu Archive @ Rockhal, Esch sur Alzette, Lux, rockhal.lu
mercredi 04 novembre Beautés Soniques: He Died While Hunting, Thied, projection ‘Amy’ @ Quai22, Namur, beautessoniques.be Autumn Falls: Chantal Acda ft Peter Broderick, Deadman Orchestra @ Stuk, Leuven, stuk.be Algiers @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Josef Salvat; Destroyer, Jennifer Castle @ Botanique, Bruxelles Skinny Molly @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Marianne Faithfull @ Vooruit, Gent, vooruit.be Dave Matthews Band @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Peter Kernel, Puts Marie @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr The Wombats @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Nosaj Thing @ Les Rotondes, Lux, rotondes.lu
jeudi 05 novembre
Julio Bashmore Nouvelle percée dans la constellation électronique et les couloirs chics de Bozar, cette fois dans le cadre d’Europalia Turkey. Cap donc sur Istanbul et une première mondiale avec le producteur avide de carrefours mondiaux qui s’entrechoquent Débruit. Suite à sa résidence dans cette cité d’entre-mondes, il nous en livrera sa vision psychédélico-panoramique, son tissage aussi historique que futuriste. Far away dans une autre galaxie, The Space Lady, outsider de génie, allumera sans doute quelques phares pour Major Tom. Quand viendra le tour des glasgoans Golden Teacher, on vaincra sa timidité pour une accolade chaleureuse d’electro, d’afrobeat et de disco. Vraies ou fausses qu’importe, les pistes du duo new-yorkais Blondes sont nerveuses et finement texturées, que demander de plus ? Peut-être juste un DJ-set du producteur house Julio Bashmore, qu’on se plaît déjà à rêver brut et hypnotique.
Beautés Soniques: Rozi Plain, Blondy Brownie, Jeremy Walch @ Piano Bar, Namur, beautessoniques.be schiev Festival: Low Jack, Lawrence Le Doux, Milan W., Ketev, N1L, Zamilska, RSS Boys, Plapla Pinky, Orphan Swords, Bepotel, Köhn, Kassett, Gàbor Làzàr, Autrenoir, Borusiade, Miaux, Ignatz, 6SISS @ t/m 8/11- Beursschouwburg, Bruxelles Oh Wonder, Rukhsana Merrise; Nekfeu, Joon, Phénomène @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Melody Gardot @ Forum, Liège, reflektor.be Screening: ‘The Punk’Singer – Kathleen Hanna’ @ Huis23, Bxl Sysmo & Primitiv @ Atelier21, Bruxelles, atelier210.be Gaz Coombes, Piney Gir; Half Moon Run, The Franklin Electric; The Phoenix Foundation @ Botanique, Bruxelles, botanique.be The Vamps @ La Madeleine, Bruxelles, livenation.be Banane Metalik, Pipes And Pints @ Magasin4, Bruxelles Graveyard, Imperial State Electric @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Hiatus Kaiyote, Noah @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Garbage @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Yael Naim, Pomme @ L’Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Beach House @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Michael Schenker’s Temple Of Rock @ Rockhal, Esch sur Alzette, Lux, rockhal.lu
vendredi 06 novembre Beautés Soniques: Veronique Vincent & Aksak Maboul, Faon Faon, Mugwump @ Maison de la Culture, Namur, beautessoniques.be Jyva’zik: DJ Vassili Gemini, Collectif Z! … @ Court-Saint-Etienne, jyvazik.be New Order, Hot Vestry, DJ Tintin @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Miss Tetanos, Organic, Joy De Vivre, Red Irving @ Alhambra, Mons, alhambramons.com Salut C’est Cool, Alek Et Les Japonaises; Børns @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Tsr Crew, Youssef, K-otic @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Cayman Kings, Unik Ubik @ Scaldis, Antoing, maisonculturetournai.com The Watch @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be The Witches, Poneymen @ La Taverne du Théâtre, La Louvière, facebook.com/latavernedutheatre Morgan Heritage, Stonebwoy, Jemere Morgan @ Vk, Bruxelles Sycamore Age, Unik Ubik @ Water Moulin, Tournai, watermoulin/ bandcamp.com
gigs& parties nov 15
Socalled @ L’Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Son Lux, Josef Salvat, ... @ Rockhal, Esch sur Alzette, Lux
samedi 07 novembre Beautés Soniques: Alpha Wann & Hologram Lo’, Crab Boogie DJ’s, Jean Jas, Poirier @ Abattoirs de Bomel; Paon, Baptizein & SecretYolk, Black Bones @ Belvédère, Namur, beautessoniques.be Jyva’zik: Max The Sax, Bart&Baker, Socalled, Big Noise, Micro Follies, Boogie Belgique, Swinging Floyd Trio, … @ Court-SaintEtienne, jyvazik.be IAMX; Chrome Brulée, Go March @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Spagguetta Orghasmmond, Volantis Crew, Fabrice Lig @ Alhambra, Mons, alhambramons.com Ane Brun, Mariam The Believer; Oiseaux-Tempête, Omsq @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Didier Sonar, Bernard Dobbeleer, Deejay Tommy, Double-Axl @ Caserne Fonck, Liège, super-fly.be Mathem And Tricks, Bathernay, Hermetic Electric @ Maison du Peuple, Dour, facebook.com/Xtrm-Scandalous-1553280614886535 Beibei Wang, Pluto Ensemble @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Nicola Testa, Beffroi @ Salon, Silly, sillyconcerts.be So Chic @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Africa Louv’ @ La Taverne du Théâtre, La Louvière, facebook.com/ latavernedutheatre The Amity Affliction, Defeater, Being As An Ocean, Cruel Hand, Fit For A King, Burning Down Alaska @ Trix, Antwerpen Jaga Jazzist @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Louis Aguilar @ Vecteur, Charleroi, vecteur.be Balthazar @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Graveyard @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Modena City Ramblers @ Kulturfabrik, Esch/Alzette, Lux The Monsters, Thee Marvin Gays @ L’Aéronef, Lille, Fr Kraftwerk @ Le Nouveau Siècle, Lille, Fr, veroneproductions.com Xutos a Pontapés @ Rockhal, Esch sur Alzette, Lux, rockhal.lu Selah Sue @ Zénith, Lille, Fr, veroneproductions.com
dimanche 08 novembre Beautés Soniques: Bertrand Belin @ Théâtre Jardin Passion, Namur, beautessoniques.be Cœur DePirate @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Mercury Rev, Nicole Atkins @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Lightnin’Bug Blues Trio @ Ferme de La Madelonne, Gouvy, madelonne.gouvy.eu Kitty, Daisy & Lewis @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Marteleur, Patrice Pedrotta @ Vecteur, Charleroi, vecteur.be
lundi 09 novembre Beautés Soniques: Prohibition, Jerusalem In My Heart, Patton @ Belvédère, Namur, beautessoniques.be The Arcs ft Dan Auerbach, Mariachi Flor de Toloache @ AB, Bxl Patton, Prohibition @ Belvédère, Namur, belvedere.be OneOhtrix Point Never; Protomartyr, Unik Ubik @ Botanique, Bxl Samantha Fish & Laurence Jones @ Spirit Of 66, Verviers Slaves, Spring King @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Deerhunter, Atlas Sound @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr Epica, Eluveitie, Scar Symmetry @ L’Aéronef, Lille, Fr Balthazar @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu
mardi 10 novembre Beautés Soniques: Bagarre, Pharaon De Winter, Wuman @ Abattoirs de Bomel; K’Alexi Shelby, Greg B, Lbnhrx, Luca Distefano, Ralph Storm & Frsh, The Algerian @ Tabora, Namur, beautessoniques.be Autumn Falls: Father John Misty, Anna B Savage; Kiss The Anus Of A Black Cat, The Black Heart Rebellion @ AB, Bruxelles Bozar Night : Julio Bashmore, Blondes, Golden Teacher, Débruit & Istanbul, The Space Lady, … @ Bozar, Bruxelles, bozar.be Jamie Woon; Maïa Vidal @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Nicolas Jaar @ Le Cadran, Liège, lecadran.be Tandem 66 @ Ferme du Biereau, Louvain-La-Neuve, fermdubiereau.be Devon Sproule @ Huis23, Bruxelles, abconcerts.be Alabama Shakes @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Lieutentant @ Reflektor, Liège, reflektor.be Salif Keita @ Théâtre De Namur, theatredenamur.be Nicolas Godin @ Théâtre Vaudeville, Bruxelles, greenhousetalent.be Laetitia Sheriff, Ropoporose @ L’Aéronef, Lille, Fr
mercredi 11 novembre St Germain @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Arbeid Adelt! @ Beursschouwburg, Bruxelles, beursschouwburg.be Baloji @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Public Enemy, DJ Dysfunkshunal @ Het Depot, Leuven, hetdepot.be Nickelback @ Lotto Arena, Antwerpen, livenation.be Dan Smith, Kris Rochelle @ Madame Moustache, Bruxelles, madamemoustache.be The Prodigy @ Palais 12, Bruxelles, livenation.be Naâman, Atomic Spliff @ Reflektor, Liège, reflektor.be Ian Siegal Band @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Keep Of Kalessin & Vreid, Vredehammer @ Kulturfabrik, Esch/ Alzette, Lux, kulturfabrik.lu Fettes Brot @ Rockhal, Luxembourg, atelier.lu
jeudi 12 novembre
mercredi 02 novembre
Death Cab For Cutie, Chastity Belt; Climate Express Night: Amatorski @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Luce & Mathieu Boogaerts; Ms Mr; Avec Le Soleil Sortant de Sa Bouche @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Laetitia Sheriff, Baby Fire, Tsuki Moon @ Magasin4, Bruxelles Birdpen, Beautiful Badness @ Reflektor, Liège, reflektor.be Frank Carducci Band @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Twenty One Pilots, Jeremy Loops; Meteor Music @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Prefuse 73 @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Festival Les Inrocks: Fat White Family, The Districts, Wolf Alice, Bo Ningen @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr, legrandmix.com Sonic Visions: Shining, Scarred, Deficiency, Retrace My Fragments, Ichor, Caligulas Horse, Miles To Perdition @ Rockhal, Esch sur Alzette, Lux, rockhal.lu
Marilyn Manson, New Years Day; The Neighbourhood @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Wolf Alice @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Evil Superstars, Cocaine Piss, Kim & The Created @ Cafétaria du Trianon, Liège, facebook.com/events/1494449390855891/ Zu, Mette Rasmussen, Pak Yan Lau Duo, Thorax @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Shantel & Bucovina Club Orkestar @ Reflektor, Liège, reflektor.be Bonfire @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Simply Red @ Sportpaleis, Antwerpen, livenation.be Bullet For My Valentine, While She Sleeps, Coldrain @ Trix, Antwerpen, trixonline.be The Hillbilly Moon Explosion, Little Legs and His Biscuit Tin Boogie System @ L’Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Ghost @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Zedd @ Rockhal, Esch sur Alzette, Lux, rockhal.lu J Fernandez @ Les Rotondes, Lux, rotondes.lu
vendredi 13 novembre Atumn Falls: Braids, The Prettiots @ Botanique, Bruxelles Evil Invaders, Your Highness, Emperors Of Decay; Kensington, Lonely The Brave @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Loud: The Eddie Leeway Show, Convict, Silence Is The Enemy, All Atlas Drowning @ Alhambra, Mons, alhambramons.com Yoshio Machida, LCDrone, RDF @ L’An Vert, Liège, lanvert.be Bianca Casady & The C.I.A @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Dave Clarke, Marco Bailey, Tom Hades, Dany Rodriguez @ Le Cadran, Liège, lecadran.be September @ CC René Magrite, Lessines, sillyconcerts.be Birdpen, Beautiful Badness, Léa Pochet @ Entrepôt, Arlon Messer Chups, Pirato Ketchup @ Magasin4, Bruxelles Ultimate Painting @ Madame Moustache, Bruxelles Mettani, Deena Abdelwahed, Tropikal Kamel, Waf @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Steve Nimmo @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Cenobites, The Zombie Crows @ La Taverne du Théâtre, La Louvière, facebook.com/latavernedutheatre Uncle Acid & The Deadbeats, Spiders @ Trix, Antwerpen High On Fire, Bask @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Simple Minds @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Festival Les Inrocks; Son Lux, Ghost Culture, Formation, Lapsley @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr, legrandmix.com Edsun @ Kulturfabrik, Esch/Alzette, Lux, kulturfabrik.lu Sonic Visions: Death Cab For Cutie, Aaron, Fakear, Jack Garratt, Black Box Revelation, Rag n Bone Man, Corbi, Seed To Tree, Heartbeat Parade, 3SomeSisters, Fickle Friends, When Airy met Fairy, Oazo, ... @ Rockhal, Esch sur Alzette, Lux, rockhal.lu
samedi 14 novembre Chvrches, Mansionair; BrusselsTUUB @ AB, Bruxelles Roscoe, Great Mountain Fire, Reject @ Alhambra, Mons Dock In Absolute @ L’An Vert, Liège, lanvert.be Jack Garratt, Jarryd James; Badi, Soul’Art, Karavan; Darwin Deez @ Botanique, Bruxelles, botanique.be YVY, Tat2NoisAct, King Automatic @ Magasin4, Bruxelles Channel Zero unplugged @ Reflektor, Liège, reflektor.be Andy dAndy, Hermetic Hermetic Electric, Goldorak, Granbazaar, Loaoia, Rince-Doigt @ Salon, Silly, sillyconcerts.be Shaking The Tree @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be ‘Str8 Fwd’: Tessela, Manni Dee, Arthur Tixhon, Arpine, D4t5un @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Simple Minds @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Disiz, Feini-x-Crew @ L’Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Lou Doillon @ Le Splendid, Lille, Fr, veroneproductions.com The Eagles Of Death Metal, White Miles @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr, legrandmix.com Sonic Visions: Alabama Shakes, Jose Gonzalez, Namika, Mutiny On The Bounty, Michael Kiwanuka, Flo Morrissey, Algiers, Kensington, Alex Vargas, Monophona, Ishdarr, Mammut, Cleveland, Ice In My Eyes, ... @ Rockhal, Esch sur Alzette, Lux
dimanche 15 novembre Phox; Louane; Bazart, Glints @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Alela Diane & Ryan Francesconi, Kodiak Deathbeds, Vikesh Kapoor; San Fermin @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Channel Zero unplugged @ Eden, Charleroi, eden-charleroi.be Eagles Of Death Metal @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Simple Minds @ Lotto Arena, Antwerpen, livenation.be Of Monsters And Men @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Kadaver, The Shrine, Horisont, Satan’s Satyrs @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr, legrandmix.com Papa Roach, Unswabbed @ L’Aéronef, Lille, Fr
lundi 16 novembre Fat Freddy’s Drop, MC Slave; Kamasi Washington @ AB, Bxl Palace, Alex Vargas @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Left Lane Cruiser @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Mikal Cronin @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Five Finger Death Punch @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu
mardi 17 novembre Autumn Falls: Last Ex, Samantha Crain, Thus Owls @ Trix, Antwerpen, trixonline.be; Schneider Kacirek & John Mcentire @ Les Ateliers Claus, Bruxelles, lesateliersclaus.be Slayer, Anthrax, Kvelertak; Julia Holter @ AB, Bruxelles John Grant Fufanu; Shining, Caligula’s Horse, Jack Dalton; Eliot Sumner @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Warren Haynes @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Hot Chip, Roosevelt; Swervedriver @ Trix, Antwerpen The Prodigy @ Rockhal, Luxembourg, atelier.lu
jeudi 19 novembre Beth Hart; Okay Temiz & La Fanfare Du Belgistan @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Atumn Falls: Ducktails @ Botanique, Bruxelles, botanique.be; Titus Sonic City pre show: Evil Superstars, The Germans @ De Kreun, Kortrijk, dekreun.be Emji @ Alhambra, Mons, alhambramons.com Odezenne; Boogarins @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Carla Pires @ Ferme du Biereau, Louvain-La-Neuve Richard Hawley @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Shannon & The Clams, Kim & The Created @ Madame Moustache, Bruxelles, madamemoustache.be Le Butcherettes, Hollywoodfun Downstairs, Drip Dry Man & The Beat Revolver @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Jacco Gardner @ Reflektor, Liège, reflektor.be Chrystel Wautier Quintet @ Salon, Silly, sillyconcerts.be Mirel Wagner @ Sauvenière, Liège, toutpartout.be Years & Years; Lusts, Rhinos Are People Too @ Trix, Antwerpen Blurt, Housewives @ Water Moulin, Tournai, watermoulin/ bandcamp.com Perez @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr, legrandmix.com Slayer, Anthrax, Kvelertak, Exodus @ Rockhal, Luxembourg Shabazz Palaces @ Les Rotondes, Lux, rotondes.lu
29 Ducktails
12 novembre, Paradiso (Amsterdam) 19 novembre, Botanique (Bruxelles) Avouons-le: la ligne d’horizon projetée par Real Estate nous avait toujours paru un peu claire. Quant aux canetons obliques de Ducktails, jusqu’à ‘The Flower Lane’, ils nous semblaient plus attirants mais en pagaille, mus par des élans vifs, curieux mais déconstruits. Sur ‘St Catherine’, Matt Mondanile drappe enfin sans réserve sa bedroom pop d’atours si veloutés qu’on risque de se laisser aller à rêvasser dans ses allées, volontairement égarés, durant un bon moment encore…
Sonic Visions
12-14 novembre, Rockhal (Esch-sur-Alzette, Lux)
vendredi 20 novembre Faded Weekender: The Underachievers, The Internet, Dilated Peoples, Dorian Concept, Ryan Hemsworth, STUFF., … @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Autumn Falls: The Mountain Goats, The Weather Station @ Botanique, Bruxelles, Wavves @ Charlatan, Gent, autumfalls.be Loud: Electric Noise Machine, Firedown @ Atelier Rock, Huy Alice On The Roof; Özkent ve Belçika Orkestrasi @ AB, Bxl Thomas Dybdahl @ Botanique, Bruxelles, botanique.be The Kids, Les Slugs, Frau Blücher & The Drunken Horses @ CC René Magritte, Lessines, sillyconcerts.be Black Bomb A, Lady Carnage @ L’Escalier, Liège, facebook.com/ events/1679920372241942/ Le Soleil Sortant De Sa Bouche, Hollywoodfun Downstairs @ Live Club, Liège Prohibition, Patton @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Barako Bahamas, Woodboy @ Rockerill, Chareloi, rockerill.com Mostly Autumn @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be The Progerians, Sport Doen @ La Taverne du Théâtre, La Louvière, facebook.com/latavernedutheatre DJ Food & DK, Om Unit @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Rudimental @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Telerama Dub Festival: Panda Dub, Création Inédite, The Bug ft Manga, Ninja Tunes, Oshan Sound @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr The Shoes @ L’Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com John Grant @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Belle & Sebastian @ Rockhal, Esch sur Alzette, Lux, rockhal.lu
samedi 21 novembre Sound/Check: exploring music today ft Justin Gerrish, STUFF., Lefto, Nils Frahm, Black Box Revelation,… @ AB, Bruxelles Moonspell, Dagoba, Jaded Star @ Atelier Rock, Huy Faded Weekender : Baauer, Krept & Konan, Araabmuzik, Rejjie Snow, Little Simz, Lefto, … @ Trix, Antwerpen, trixonline.be La Ferme!!!: Briqueville, Ed Wood Jr, La Jungle @ Ferme du Biereau, Louvain-La-Neuve, fermedubiereau.be Loud : Wolves Scream, Suasion, Prelude To Disaster @ Entrepôt, Arlon, entrepot-arlon.be Sonic City: Chelsea Wolfe, Lightning Bolt, The Thurston Moore Band, Protomartyr, Föllakzoid, … @ De Kreun, Kortrijk Elvis Black Stars, The Cherry Blossoms @ Alhambra, Mons Moonspell, Dagoba, Jaded Star @ Atelier Rock, Huy Deerhunter, Atlas Sound; Kalle Mattson @ Botanique, Bruxelles Today Is The Day, Grime, SardoniS @ Magasin4, Bruxelles Curtis Harding @ Reflektor, Liège, reflektor.be 98% Maximum Soul @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Roisín Murphy @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Fozzy, Nonpoint, Sumo Cyco @ Kulturfabrik, Esch/Alzette, Lux Alice On The Roof @ Rockhal, Esch sur Alzette, Lux, rockhal.lu Odezenne, Bavoog Avers @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr Scorpions @ Zénith, Lille, Fr, veroneproductions.com
dimanche 22 novembre Autumn Falls: Lubomyr Melnyk @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Bring MeThe Horizon, PVRIS, Beartooth; Fidlar @ AB, Bruxelles, Islam Chipsy & EEK @ Beursschouwburg, Bruxelles Ought, Yung @ Botanique, Bruxelles, botanique.be
Son Lux Depuis 2008, nos voisins luxos alignent un festival futé qui mêle réflexions sur le milieu musical et showcases dignes d’un panier gourmand. Lors de ce cru 2015, si le jeudi 12 est entièrement consacré à la cause métal, on s’interrogera notamment sur le journalisme musical, la présence des groupes en ligne ou le statut d’intermittent et on ne manquera pas de glaner quelques astuces pour tourner dans la Grande Région (France, Allemagne, Belgique, Luxembourg). Côté son, on emportera quelques pâquerettes pour tresser une couronne à Flo Morrissey, et une longue-vue pour enfin contempler la planante ‘Lune Rousse’ de Fakear ou les ‘Lanterns’ exaltées de Son Lux. Faire gronder notre soul jusqu’à Athens avec Alabama Shakes ou bâtir des histoires affectueuses avec José Gonzales nous paraît de bon augure avant un arrêt, tisons piquants et tribalité, dans la fascinante Algiers.
John Grant
17 novembre, Botanique (Bruxelles) 18 novembre, Melkweg (Amsterdam, NL) 20 novembre, Den Atelier (Lux) Entre pics abrupts, campagnes reposantes, sous-bois épineux et dancefloors en velours, la balade dans la discographie du colosse est tout sauf une flânerie du dimanche. Depuis longtemps sur la tangente, titubant sur le fil de sa folie créatrice, l’ex-Czars ne semble s’imposer comme limites que celles de son génie et de ses excès. Maîtrisant à la perfection une certaine forme de thermodynamique musicale, John Grant continue à triturer les cartes-mères pour élargir une palette sonore au service de ses émotions ou hallucinations et jongle avec les cinquante nuances de ses scénarios doux-amers.
30 Julia Holter
17 novembre, AB (Bruxelles) 18 novembre, Cactus@Biekorf (Bruges) 19 novembre, Le Guess Who ? Festival (Utrecht, NL)
Heymoonshaker @ Salon, Silly, sillyconcerts.be The Scorpions, Thunder @ Sportpaleis, Antwerpen, greenhousetalent.be Maitre Grms @ Rockhal, Esch sur Alzette, Lux, rockhal.lu Randy Hansen @ 013, Tilburg, Nl, 013.nl
lundi 23 novembre Katzenjammer; Stray From The Path, Dead Harts M528, Polar @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Majical Cloudz; C Duncan @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Milk & Bone @ Huis23, Bruxelles, abconcerts.be Europe, Taks The Heat @ Trix, Antwerpen, trixonline.be
mardi 24 novembre Autumn Falls: Jaakko Eino Kalevi, Sean Nicholas Savage; Weyes Blood @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Lianne La Havas, Roseau: Matt Simons, Grand George @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Dub Trio, Sakya @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Built To Spill @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Wanda @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Caspian @ Rockhal, Esch sur Alzette, Lux, rockhal.lu Katzenjammer @ 013, Tilburg, Nl, 013.nl
mercredi 25 novembre
Julia Holter est depuis ‘Ekstatis’ un nom incontournable dont chaque apparition est attendue avec une énorme impatience. Une fois de plus, l’artiste de Los Angeles confirme nos folles espérances et, à l’instar d’une Marissa Nadler poptronica, son inspiration côtoie instantanément les étoiles. Elle ose aujourd’hui plus qu’hier la mélodie ciselée, où chaque mot compte et chaque note joue au funambule, tout en donnant à sa voix un rôle prépondérant qu’on lui connaissait peu. Un miracle d’équilibre.
C. Duncan
23 novembre, Witloof Bar (le donjon du Botanique, Bruxelles) 27 novembre, Paradiso (Amsterdam) 28 novembre, TrivoliVredenburg (Utrecht, NL) N’y allons pas par quatre chemins : l’écossais Christopher Duncan réalise un coup de maître avec son premier essai, petit trésor calédonien, sensible et alambiqué qui l’impose d’emblée parmi les songwriters à marquer à la culotte. Entre nappes de synthé vintage et langoureuses, ritournelles de cordes ou guitares à l’électricité sombre, l’écriture et les arrangements y rivalisent de prouesses souples et magiques. Conduisant ses mélodies d’une voix douce et un peu passée, C Duncan dessine sans en avoir l’air (et l’ambition ?) de nouveaux horizons labyrinthiques à la pop moderne. ‘He Believes In Miracles’ ? Nous aussi !
Built To Spill 24 novembre, Trix (Borgerhout) Dans l’histoire du rock, Built To Spill restera à jamais cette formation qui, au gré des années, aura réussi à synthétiser les grands pans de la musique pop pour lui tailler un costume alternatif. Car les Américains entretiennent cette propension à synthétiser l’impact de quelques mélodies inoubliables – celles des Beatles, de Neil Young, des Beach Boys ou des Feelies – pour en servir une vision moderne, personnelle. Emmenée par le redoutable songwritting de Doug Martsch, leur discographie demeure irréprochable. Signe distinctif qu’on se doit de saluer consciencieusement à l’heure du copiercoller et des projets mort-nés. Dans quarante ans, on redécouvrira leurs morceaux en poussant des hourras nostalgiques.
The Cinematik Orchestra @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Aline, Hugo; Jamie Lawson @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Belle and Sebastian, Other Lives @ Cirque Royal, Bruxelles Föllakzoid @ Eden, Charleroi, eden-charleroi.be David Shea, Lilly Joel @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Josh T.Pearson @ Reflektor, Liège, reflektor.be Föllakzoïd!, Avenue Z, Duke vs Barako Bahamas @ Rockerill, Charleroi, rockerill.com Chantal McGregor @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Doron Sadja, Color Field Immerion @ +26/11-Stuk, Leuven Danko Jones, Dead Lord, 77; Om, Circuit Des Yeux @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Cradle Of Filth @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Jain @ Rockhal, Esch sur Alzette, Lux, rockhal.lu
jeudi 26 novembre Guy Garvey @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Andy Stott, Vatican Shadow; Everything Everything @ Botanique, Bruxelles, botanique.be The Dirty Scums, Stoompers, DJ Muffin, Ferst di Sensurround, … @ Café Central, Bruxelles Aidan Knight @ Huis23, Bruxelles, abconcerts.be De Held @ Music Village, Bruxelles, abconcerts.be Ten Years After, Boogie Beasts @ CC René Magritte, Lessines, sillyconcerts.be God Save The Swing @ Ferme du Biereau, Louvain-La-Neuve, fermdubiereau.be Les Innocents, Grandgeorge @ Reflektor, Liège, reflektor.be High Hi, Dirk., Salton Seizure Afterparty @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Five Finger Death Punch & Papa Roach @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Ought, Yung @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr, legrandmix.com
vendredi 27 novembre Flying Horseman, Get Your Gun; Joey Bada$$, Nyck Caution, CJ Fly, Kirk Knight @ AB, Bruxelles, abconcerts.be JLB Riddim, Twodee, Soviet Suprem, Wonder Monster @ Alhambra, Mons, alhambramons.com Barbarie Boxon, Mandaye @ L’An Vert, Liège, lanvert.be Stikstof, Romeo Elvis @ Beursschouwburg, Bruxelles, beursschouwburg.be EZ3kiel; Jain @ Botanique, Bruxelles, botanique.be @ Le Cadran, Liège, lecadran.be Uncle Waldo & The Map Trio @ Eden, Charleroi, eden-charleroi. be Zeester @ Huis23, Bruxelles, abconcerts.be Ozark Henry & Het Nationaal Orkest Van België @ Lotto Arena, Antwerpen, livenation.be Terminal Frost @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be My Diligence, The Rackers, The Hotel Concept @ La Taverne du Théâtre, La Louvière, facebook.com/latavernedutheatre Carmen Consoli @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Say Yes Dog @ Kulturfabrik, Esch/Alzette, Lux, kulturfabrik.lu Bilderbuch @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Bertrand Belin, H-Burns @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr, legrandmix.com St Germain @ Rockhal, Esch sur Alzette, Lux, rockhal.lu Nots @ Les Rotondes, Lux, rotondes.lu
samedi 28 novembre Mister Cover @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Jane Doe, Vegas, The Black Bourgeoises, Silence Breakers @ Atelier Rock, Huy, atelierrock.be Front 242, Midas Fall, La Jungle @ Alhambra, Mons, alhambramons.com Blue Monday People @ L’An Vert, Liège, lanvert.be Bertrand Belin, Ivan Tirtiaux, Olivier Terwagne @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Mass Hysteria, Deepshow, Libertas Gentes @ CC, Chênée, cheneeculture.be Zita Swoon Group @ Reflektor, Liège, reflektor.be Edgar Winter @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Madonna @ Sportpaleis, Antwerpen, livenation.be Wolves Scream, Reach The Shore, Viva Revival, Suason,
Concealed Reality @ La Taverne du Théâtre, La Louvière, facebook.com/latavernedutheatre Whatitism ft Faisal @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Gavin James @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Machine Gun Kelly; The Avener, Joris Delacroix, Synapson, Feder @ Rockhal, Esch sur Alzette, Lux, rockhal.lu Albert Hammond Jr., Tempest @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr Lianne La Havas, Roseau @ L’Aéronef, Lille, Fr
dimanche 29 novembre Lamb Of God, Children Of Bodom, Sylosis; Bed Rugs, Pauw, Afterpartees @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Blick Bassy; Sunflower Bean @ Botanique, Bruxelles Screening: ‘As The Palaces Burn’ @ Huis23, Bruxelles, abconcerts.be
lundi 30 novembre Autumn Falls: Emily Wells @ Botanique, Bruxelles; Joycut @ Café Video, Gent, autumnfalls.be Orkesta Mendoza; Trixie Whitley @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Albert Hammond Jr, Tempesst; The Slow Show, Aprile @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Charlie Cunningham @ Huis23, Bruxelles, abconcerts.be Texas @ Lotto Arena, Antwerpen, livenation.be
mardi 01 decembre Trixie Whitley @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Wire; Elvis Perkins, Kinsey @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Quator Kaliste @ Ferme du Biereau, Louvain-La-Neuve, fermdubiereau.be Alice On The Roof @ Maison de la Culture, Tournai, maisonculturetournai.com Whitesnake @ Forest National, Bruxelles, greenhousetalent.be Zone Libre Polyurbaine, Mellanoisescape @ L’Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com
mercredi 02 decembre Omar Souleyman @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Phurpa, Cult Of Fire, Misthyrming, Drowned, Svartidauti, Urfaust, Nidrosian Black Mass @ Atelier 210, Bruxelles, atelier210.be Bloc Party @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Roscoe @ Reflektor, Liège, reflektor.be Chris Spedding @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Elvis Perkins, Ivory Lake @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr, legrandmix.com
jeudi 03 decembre Golden Earring @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Karim Baggili @ Ferme du Biereau, Louvain-La-Neuve, fermdubiereau.be Will Samson @ Huis23, Bruxelles, abconcerts.be Aaron @ Reflektor, Liège, reflektor.be Refused @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Naåman, Sara Lugo @ Kulturfabrik, Esch/Alzette, Lux, kulturfabrik.lu Rae Sremmurd @ Rockhal, Esch sur Alzette, Lux, rockhal.lu Oscar & The Wolf @ L’Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com
vendredi 04 decembre Autumn Falls: Raketkanon, Lushes @ AB, Bruxelles, abconcerts. be Bob Moses @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Do Or Die @ Alhambra, Mons, alhambramons.com Aaron @ Eden, Charleroi, eden-charleroi.be Purpendicular @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Hudson Mohawke, Faded @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Blacko @ Kulturfabrik, Esch/Alzette, Lux, kulturfabrik.lu Texas; K’s Choice @ Rockhal, Luxembourg, atelier.lu
samedi 05 decembre Equal Idiots, Lohaus, O Gares, Psychonaut, Tin Fingers, Whyes @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Tremplin Durbuy Rock Festival: Evening Call, Face The Truth, Silence Is The Enemy, Slovenians, The Black Tartan Clan @ L’Escalier, Liège, facebook.com/durbuyrock K’s Choice, Helsinki; Walrus @ AB, Bruxelles, abconcerts.be From The Road, Letz Zeppelin @ Atelier Rock, Huy, atelierrock.be Le Singe Blanc, Cut, L’Effondras, Dutchnols, Go Around Captain, Hermetic Electric, Life Of An Owl In Alaska, RinceDoigt, Origami Geijutsu, Bifurk Trio, Jean-Gloute de Braga, Megamoto, Boda Boda, Shoeshine @ Maison du Peuple, Dour, facebook.com/Xtrm-Scandalous-1553280614886535 Marc Romboy, Vince Watson, Fabrice Lig, Globul, Dirty Monitor @ Rockerill, Charleroi, rockerill.com Layla Zoe @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Selah Sue @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Slim Twig @ Water Moulin, Tournai, watermoulin/bandcamp.com Rome @ Kulturfabrik, Esch/Alzette, Lux, kulturfabrik.lu Chilly Gonzalez & Kaiser Quartet; Roscoe, Paon, It It Anita @ Rockhal, Esch sur Alzette, Lux, rockhal.lu No One Is Innocent, Silencio @ Le Splendid, Lille, Fr,
dimanche 06 decembre Dani Klein & Sal La Rocca Quartet sings Billie Hiliday @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Ici Baba @ Atelier 210, Bruxelles, atelier210.be Autumn Falls: Will Johnson; Rae Sremmurd @ Trix, Antwerpen Kaotoxin Fest #II: Cinc, Otargos, Putrid Offal @ L’Aéronef, Lille, Fr
RETURN TO THE MOON Y V L E
El Vy is The National’s Matt Berninger and Ramona Fall’s Brent Knopf. ALBUM OUT OCTOBER 30TH.
LIVE @ AB December 7th.
DEERHUNTER
FADING FRONTIER NEW ALBUM OUT NOW
LIVE @ BOTANIQUE November 21st.