WONDER WHERE WE LAND
OUT NOW
LIVE AT VOORUIT, GENT, 17 NOVEMBER
P E R F U M E G E N I US
TO O B R I G H T
LIVE AT DEPOT, LEUVEN, 14 NOVEMBER
O U T N OW
Plowing into ove L f o d l e i F e h T out on October 6th
LIVE AB, Brussels, November 29 Het Bos, Antwerpen, November 30
© Siliconcarne
Rendu sous l’étouffoir de la salle de jeux résonne la voix synthétique d’une croupière numérique, no more bet. Commentaires, imprécations et pronostics, oracles de pythie et gros minets lessivés entourent le tambour fatidique d’une roulette implacable. Du côté des machines à sous, hypnotisés par la valse des dés multicolores, les yeux hagards de joueurs endoloris guettent inlassablement l’apparition du précieux mystery. Celui-ci implore à haute voix - Donne-moi 700, s’te plaît, donne 700... Putain, sa mère la pute ! C’’est pas possible, jamais elle veut donner ! Du plat de la main, le malheureux inflige sur l’écran un atémi en réponse au camouflet de sa capricieuse amie. Dans les bacs originellement dévolus à la réception des jetons aujourd’hui remplacés par des cartes magnétiques s’entassent les mégots. Sur fond de Nostalgie Party, de Canoë rose à deux places, d’invites à la danse estivale par un chanteur à lunettes de soleil, sous les clameurs d’un Survivor, en rouge et noir, la chance passe telle la caravane et Marie-Paule Belle. En 2012, nous avions parié quelques biffetons sur les frondeurs BRNS. Déjà, leurs têtes bien pleines nous revenaient et leur fortiche EP ‘Wounded’ de faire de même sur la platine. Produisant leur galop d’essai tout en s’intéressant aux arcanes du music business et accumulant les concerts en veux-tu en voilà, la stratégie des Bruxellois devait rapidement s’avérer payante. Riche de morceaux à tiroirs, le groupe se faisait fort de les incarner frontalement sur scène, où règne un bel esprit de corps. Pour les retardataires, il sera désormais difficile de faire l’impasse sur ‘Patine’, album bousculant les étiquettes post-machin-chose et tenant les promesses d’hier. Plein, Cheval, Transversale, BRNS devrait faire sauter la banque. - Elle a payé ? - Mais nooon, elle donne rien ! Ils ont tué la machine en jouant à 50 cents. - Celle de gauche a donné 2000 hier... si j’étais toi, j’essaierai plutôt celle-là. Casquette vissée sur le crâne, le cinquantenaire débonnaire campe le parfait habitué ayant dressé bivouac dans le tripot. Il ne joue quasiment jamais, il y a bien longtemps qu’il a tout perdu, Amin. 5 euros par-ci, 5 euros par-là qu’il parvient à gratter pour donner le change. Sous des atours affables, le casino a su déceler chez lui un talent remarquable. En tous points d’apparence semblable à ses frères d’infortune, Amin a contracté le don étrange de refiler la poisse par simple contact. Ainsi est-il devenu malgré lui un cooler. Depuis un
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accord rapidement scellé, on le gratifie d’un modeste pécule pour passer ses journées et ses nuits à tempérer les veinards. Autant dire, entre les rondes d’inspection autour des Dice Spinner et les présentations aux nouveaux sous couvert d’un conseil, la plupart du temps il attend. Quand retentit enfin la ritournelle sonnante et trébuchante annonciatrice de gains, il s’approche doucement, commente, s’intéresse, au besoin s’assied à la machine d’à-côté ou tire un tabouret pour se jucher derrière l’impétueux. Lorsque la veine, cette garce, se fait insolente, vollenbak Amin quémande une cigarette et pose discrètement une main sur l’épaule. Alors, ça paie, mon ami ? Allez, j’te souhaite ! Puis s’éloigne nonchalamment tandis que s’engage l’engrenage irrésolu de la décroissance. Have you ever been down ? Tandis qu’à deux coins de rue les cannes à préhension télescopiques fouissent les vestiges des bulles à verre – les moins lotis utilisent une béquille – sous une lune rose déambulent amères les filles aux cheveux oranges et rouges. Un grand black hirsute au regard fou soliloque un drapeau américain jeté par-dessus l’imper et passe. Bitter Sweet Symphony. Bille en tête, la fille traverse le bar en mode catwalk. Genre je fais ça tous les jours, l’ai-je bien descendu. Elle porte un petit top bleu cobalt en tricot, des sourires pousse-au-crime plein sa besace. Elle s’enquiert : vous me reconnaissez ? Federico se souvient très bien. Elle se disait fan des BRNS. D’abord séduite par la pochette du mini premier album signée Carl Roosens. Tu connais ? Elle a commencé à les suivre en concert où elle apprécie leur énergie à la fois pop et noisy, harmonieuse et tribale. Elle fit connaissance backstage après avoir enjambé une barrière Nadar, avait demandé à Olivia de l’accompagner, ainsi que sa copine à la cagoule en forme de tête de panda. Federico se rappelle, il en a vu de toutes les couleurs à en perdre la boule, il a pensé rien ne va plus, dans son cortex : je mens flou, j’enregistre tout, Raymond Depardon mais ne m’excuse jamais. Fort heureusement, reprenant ses esprits, il acquiesce et tente un mot. Elle sourit, ajoute Me revoilà, je ne suis jamais bien loin... Mais maintenant je m’en vais pour de vrai. Comme elle fait mine de ne plus se retourner, on la rattrape par la main sur le trottoir en une sorte d’échappatoire. Elle dit : Je suis à deux doigts de commettre l’irréparable. Les jeux sont faits. Mystery. Toute honte bue, je l’ai entendue. Ce soir, j’ai l’oreille Absolut. Beam me up, Scotty ! Texte : Fabrice Delmeire
année 20 •octobre’14
Colofon www.rifraf.be Année 20 nr. 204 rifraf est une édition de B.Z.&T. bvba Adegemstraat 19 2800 mechelen e.r. mieke deisz pas en janvier et août rifrafnov sort le 30 oct rédaction fabrice delmeire tél 0486/31 74 63 fabrice.rifraf@skynet.be
insertions publicitaires Mieke Deisz Tél. 015/42.38.76.-0485/802.257 advert.rifraf@skynet.be deadline reservation: 10 oct agenda tél 015/42.38.76 agenda.rifraf@skynet.be deadline: 15 oct
collaborateurs nicolas alsteen, Anys Amire, Antoine Bours, le dark chips, patrick foissac, François Georges, Laurent Grenier, Gery Lefebvre, Anne-Lise Remacle, eric therer, fabrice vanoverberg,... dessins : Issara Chitdara photo cover: zazzo
Layout peggy schillemans layout.rifraf@skynet.be Imprimerie: Corelio printing, anderlecht Abonnements 1 année (10 éditions) info: agenda.rifraf@skynet.be Belgique: 15 € / Europe: 25€ BE 85 3200 1337 9606 BIC: BBRUBEBB Communcation : nom et adresse
“Réalisé avec l’aide de la Communauté française de Belgique - Direction générale de la culture Service des Musiques”
Texte : Fabrice Vanoverberg
Texte : Eric Therer
Rubrique destinée à évoquer un lieu, une ville ou un endroit, ‘Sounds & Sites’ ne se veut pas un itinéraire descriptif exhaustif mais plutôt l’esquisse d’un lieu où la musique puise ses racines ou manifeste son émergence. ‘Sounds & Sites’ ne veut
nullement dresser une cartographie complète des lieux sonores mais répondra à des envies ou des coups de sonde.
L’œuvre de Urs Peter Schneider méritait bien un triple CD, sobrement nommé ‘Kompositionen 1960 - 2012’ (Cubus Records). Explorations, au pluriel svp, de la diversité stylistique du compositeur suisse né en 1939, le projet indique sur plus de trois heures sa très surprenante approche, notamment dans ses œuvres vocales, dont le sublimissime ‘Senfkorn’ et ses polyphonies modernes d’une intensité aux subtiles détonations entre Reich et Stockhausen. Adepte d’une pluralité instrumentale entre orgue et électronique, mais aussi pour clarinette, solistes et ensembles, l’artiste helvète fascine d’autant plus que chaque composition ne ressemble guère à la précédente. En un grand arc où les orgues relieraient Bach à Rzewski, en passant par une électronica fortement imprégnée de Daphné Oram, mais aussi dans une démarche davantage minimaliste où un piano fait quelques micro-confidences à un xylophone et un harmonium (‘Kreuze’), les 22 travaux présentés prouvent avec conviction et engagement que la musique du 20è siècle – et au-delà – n’a pas terminé de nous étonner. ★ ★ ★ Inutile de tourner autour du pot hollandais très longtemps, l’abstraction électronique vue par Machinefabriek aka Rutger Zuydervelt est le plus souvent au sommet de sa catégorie qu’elle soit en solo ou en collaboration au sein des excellents CMKK ou Piiptsjilling. Une de ses finalement rares apparitions sous sa vraie identité, ‘Stay Tuned’ (Baskaru) repose en totalité sur la contribution de… 152 musiciens (et oui). Tel un orchestre virtuel qui s’accorderait en jouant un ‘la’ durant 50 minutes (et oui, bis), le disque se mue en un immense drone, dont ressortent heureusement, bien que parcimonieusement, des éléments individuels (un piano, une clarinette, on en passe beaucoup). Un mot-clé résume bien notre impression : patience, d’autant que le dernier quart d’heure est réellement passionnant. ★ ★ ★ Auteur en 2009 d’un premier essai accueilli avec fracas et conviction (‘Panoptic’), Paul Baran remet le couvert avec un personnel partiellement inchangé (Werner Dafeldecker est de nouveau du voyage sur ‘The Other’ – Fang Bomb). Difficile en quelques mots d’évoquer le style du compositeur britannique. Alors que certains éléments indiquent un chemin quasiment pop (le chant sur ‘Himmelstrasse’), d’autres directions hantent le disque, jusqu’à l’intérieur d’un même morceau. Virage contemporain à la Scelsi, convictions presque noise à la This Mortal Coil, flirt en marge de la techno minimale, échos cinématographiques, les ingrédients vont chercher dans des recoins tellement éloignés qu’on s’y perd un peu. Mais quand ça fonctionne, ce n’est que du bonheur (‘Britonia’, ‘The Zone’). ★ ★ ★ Connaissezvous le sho? Sorte d’orgue à bouche introduit au Japon au 8è siècle(!), l’instrument a connu au 20è siècle un renouveau, qui lui a même valu l’honneur de plusieurs œuvres de John Cage. Une des rares musiciennes non-japonaises à le jouer, la Canadienne Sarah Peebles démontre sur ‘Delicate Paths’ (Unsounds) tout le potentiel énigmatique du shoō. Comme si le génial Eyes Like Saucers s’était réincarné en grand maître shinto, Peebles nous transporte vers un au-delà réincarné, il est aussi étrange que pénétrant. Accompagnée du grand Evan Parker, dont les interventions au saxophone rendraient mabouls et cocaïnomanes les volatiles de Pairi Daiza (et ça donne le génial titre ‘Delicate Path (Murasaki)’), l’artiste de Toronto convainc moins en solitaire, où ses échappées ont quelquefois le goût de la monotonie. Quant aux ragas de Suba Sankaran sur ‘Delicate Path (Sandalwood)’, ils transformaient le plus intransigeants des athées en religieux des plus convaincus. ★ ★ ★ Projet de deux Néerlandais, dont au moins un des deux nous parle franchement (Frans de Waard, contrairement à son comparse Roel Meelkop), Wieman récapitule avec un bonheur presque insolent les multiples directions prises par ses deux protagonistes. Alors que le passé les a vus produire leurs œuvres sur des maisons aussi diverses que Raster-Noton, Editions Mego ou 12K, notamment sur leur ancien moniker de Zebra, de Waard et Meelkop ont aujourd’hui l’idée saugrenue et réjouissante de sampler des titres en rapport avec la musique classique – où figurent, par exemple, des mots tels que rhapsody, symphony ou overture. Tout en puisant dans tous les genres possibles ou presque, disco, métal ou jazz, les deux gaillards prennent un sacré pied sur ‘The Classics Album’ (Baskaru). Au début, on se croirait dans du Philip Glass aux prises avec Alva Noto (‘With A Lat Of Verve’), ailleurs on se croit dans un inédit de la B.O. de ‘Paris, Texas’, à moins que ce ne soit de ‘Twin Peaks’ (‘The King Is Queer’). Osant tout, les noirceurs à la Deaf Center (‘Do You Have EIP’), mais aussi les gros riffs bourrins à la Rammstein (‘Mega Deconstructed Live Wish’), et tant pis pour les ayatollahs du bon goût, la paire hollandaise balance les plats à la bonne franquette, ne reste plus qu’à se servir. Attention toutefois de ne pas se mettre à table le ventre plein. ★ ★ ★ Quatre pièces, jouées respectivement par 16, 1, 3 et 22 flûtes, ornent ‘Augmented Studies’ (World Edition) du compositeur autrichien Peter Ablinger. Si le nombre d’instruments varie considérablement, ils sont en réalité tous joués par un seul et même homme, le Berlinois Erik Drescher dont le travail d’interprétation et la technique sans faille laissent absolument pantois – d’admiration. Étonnante d’un bout à l’autre, dès qu’on a passé le cap de l’étrangeté, d’autant plus que trois des quatre morceaux vont chercher dans les 21 minutes, ces études augmentées laissent rapidement de côté la question de l’aridité. Au contraire ancrées dans un univers où le merveilleux le dispute à l’onirique, notamment sur l’introductif ‘Hypothesen über das Mondlicht’ où nous sommes projetés au sein d’une colonie d’oiseaux de paradis, le disque ne se résume toutefois pas à une démonstration de virtuosité façon musique spectrale. Entre virage vers l’atmosphérique entre Gilles Aubry et Kjetil Møster (‘Ohne Titel / 3 Flöten’) et le morceau de bravoure incandescente ‘Moiréstudie für Chiyoko Szlavnics’ (joué pour rappel par 22 instruments) qui aurait impressionné jusqu’au grand György Ligeti himself, les quatre compositions offrent à l’auditeur une porte d’entrée aussi osée qu’idéale à l’univers de Peter Ablinger.
Monreale
Un jour, un de ces grands matins d’avril, on se retrouve dans l’air large sur le parvis immense d’un édifice hors de commun qui vous liquéfie le regard. Le soleil encore timide pointe en oblique sur la pierre jaune des tours tandis que deux palmiers efflanqués rompent la toile du bleu du ciel. La brise marine qui souffle depuis la mer Tyrrhénienne nous titille les narines. Il est aux alentours de dix heures, une masse de gens arrivent de devant, de derrière, se pressent face aux portes en bronze démesurées pour pénétrer à l’intérieur. Nous, on se tient cois, on hésite pour savoir laquelle pousser, on ausculte les panneaux sculptés des battants, tentant d’identifier les saints sans grande certitude. On ne s’introduit pas dans la Cathédrale de Monreale comme dans une simple église, a fortiori pour assister à la messe pascale. On se laisse guider par le mouvement d’une foule endimanchée qui trouve ses marques avec célérité au point que les bancs viennent vite à manquer. Qu’à cela ne tienne, on se tiendra debout, dans le fond, l’œil sur le chœur. Une myriade de mosaïques dorées byzantines cerclant un Christ Pantocrator hégémonique. De la cérémonie, on ne retient pas les incantations et le prêche décliné dans une langue rocailleuse qui nous demeure à la fois tellement proche et étrangère. On attend les chants. On entend les chants. Ils montent dans l’air d’abord imperceptiblement. Une façon de murmure, un bruissement qui se fait de plus en plus tonal pour devenir fredonnement. Un alliage de cordes vocales qui s’étirent. Des enfants, des femmes opulentes, des vieillards sans teint, des mafieux à la mine obséquieuse, des quidams. Une communion s’installe. Les chants grégoriens de Pâques vous saisissent sans s’imposer. Le sens des mots n’importe plus, seules portent les voix qui les charrient. On se surprend à penser à quelque chose qui nous échappe. On voudrait pourtant ne pas raisonner, juste se laisser conduire par la résonance du chant. Se laisser transporter par les mélismes. Mais ça nous hante l’esprit, ça nous taraude, ça nous revient. La temporalité de la musique. Ou plutôt son intemporalité. L’atemporalité de la musique. Une musique qui remonte le temps et défie les siècles. Elle est toujours là, au-delà de toute époque, au-delà de tout lointain, enracinée dans une mystique dont il ne reste que les rémanences, réinterprétée, remaniée à la faveur des soubresauts des traditions orales. L’ennui avec le rock c’est justement sa temporalité, son implacable temporalité. Toutes ces chroniques dont on se gargarise jusqu’au trop plein dans ces pages mêmes en sont le reflet anamorphosé. Tous ces portraits indulgents et narcissiques en sont la caricature. Toutes ces manières de style et de genre dont tôt ou tard on ne comprend que trop bien la vaste fatuité. Que restera t-il de tout cela dans un siècle ? Dans dix siècles ? Alors, oui, parfois, finissons-nous par nous lasser. On voudrait palper quelque chose d’autre. Toucher du mirifique. Effleurer un peu de cette poussière du temps. La laisser s’insinuer en nous. Le temps d’un instant. Le temps de retourner au temps.
Texte : Alain Georges
Méditation le matin, révélation l’après-midi, communion le soir : on entre en techno comme on entre en religion. Des appelés, des élus et un seul commandement : «Aime les machines comme toi-même», Kraftwerk 19,78.
Le 29 septembre dernier avait lieu à Cologne un événement exceptionnel : Kompakt sortait un disque plutôt médiocre. Personne au bureau n’a apparemment eu le cœur de souffler à Gui Boratto que sa techno virait dangereusement FM. Ok, ‘Take Control’ fera un très honnête tube radio, ‘Please don’t take me home’ est terriblement putassier; mais est-ce vraiment ça qu’on attend de Kompakt ? Dans le doute, mettons ça sur le compte de la camaraderie. En cette année du Brésil et après le douloureux 7-1 du Mondial, un geste s’imposait sans doute. (Et puis c’est vrai que la pochette d’’Abaporu’ est plutôt jolie. Et l’œuvre dont elle s’inspire, de Tarsila do Amaral, encore plus.) ★ ★ ★ ‘Total 14’ sur 20 pour la compile annuelle des mêmes Kompakt. Score décevant quand on considère les grandes distinctions des éditions précédentes, mais ne boudons pas notre joie de retrouver côte à côte Wolfgang Voigt et Sébastien Bouchet, les gardes-chiourme du label. En sus : un nouveau titre de Superpitcher, en vacances de Rebolledo; un extrait à haute teneur lacrymale du dernier Gus Gus; Matias Aguayo massacrant sans pitié le ‘Lamusetwa’ de Michael Mayer; le délicat ‘The Outcast’ de DJ Tennis; et kirsche sur le bavarois, ce titre pondu par Modernist : ‘Die fette Gazelle and the hidden Sixpack’. ★ ★ ★ Un peu de calcul mental...Vendredi et samedi, 3 DJ’s par soir: il faut donc (52+52)*3 = 312 DJ’s pour nous divertir une année complète. Encore des chiffres ? ‘Body Language 15’ (Get Physical), ‘Get Lost 7’ (Crosstown Rebels), ‘Cocoon N’ (=14). ★ ★ ★ A quoi j’additionne 154, avec ‘Fabric 77’ et son produit dérivé, ‘FabricLive 77’. Marcel Dettmann signe le premier, une session techno-rigide aux accélérations parfois spectaculaires, mais finalement fort terne en termes de mix. (Sentiment soudain de déjà-vu : n’aurais-je pas dit exactement la même chose de son dernier album?) J’opterai plutôt pour Erol Alkan, son mix plus déglingué et sa sélection hétéroclite. Au milieu de nombreux titres sans doute morts-nés, notons ‘RMI is all I want’, gueulante électro grâce à laquelle Emperor Machine va j’espère pouvoir payer le loyer d’octobre, et ‘Trommer og Bass’, d’Andre Bratten. *** Un mot rapide de Pretty Lights, aka Derek Smith, un jeune américain dont la cote semble grimper en flèche. Principal talent : manie plutôt bien le collage. Problèmes : a la main lourde sur le beat (indice : il était à Tomorrowland) et, plus grave, sur les emprunts (pas sûr que Tom Waits apprécie ‘Go down sunshine’). Verdict : ‘A color map of the sun’ (8 minutes 20 seconds/News) pourrait bien réaliser le genre de carton (hold up?) réussi par Moby en son temps. ★ ★ ★ J’ai trouvé sur le net pas mal de chroniques assassines d’’EX’, le nouvel album (Minus/ Mute) de Plastikman, inutile d’en rajouter. Sachez simplement que Richie Hawtin a présenté et enregistré cet album au Guggenheim de NY, lors d’une soirée de “fundraising” patronnée par Raf Simons et sponsorisée par Dior. Prix du ticket: 125 dollars. Et il allait où le pognon ? Pas chez les pauvres, ces gens EXcessivement mal coiffés; mais direct dans le coffre du Guggenheim, ce petit centre culturel nécessiteux. Avec l’iPhone 6, l’AppleWatch et Picasso, ‘EX’ sera logiquement le prochain sujet de conversation de l’Internationale Yuppie. Allez, une Cara pils et n’y pensons plus. ★ ★ ★ D’un autre âge également, mais là on peut comprendre: le ‘LateNightTales’ de Franz Ferdinand n’est pas le mix le plus avant-gardiste que j’aie entendu récemment (y’a même le ‘Requiem pour un con’ de Gainsbourg, c’est dire). La présence de Boards of Canada et Justus Köhncke en fin de compile justifie malgré tout qu’on le mentionne dans cette colonne. ★ ★ ★ Introduction idéale à notre séquence Noir et Blanc: Tin Man imagine avec ‘Ode (to depleted serotonin)’ (Absurd/News) la musique que «jouerait» encore notre corps quelques heures après que le dernier DJ ait retiré la prise. Et c’est crédible: ‘Ode’ tient effectivement de l’écho, sourd et famélique, ponctué d’un ou deux reflux acid et, sur les versions alternatives absentes du vinyl, de la voix blanche de Johannes Auvinen. Le strict minimum, donc, mais un album roboratif, que les plus conceptuels d’entre vous se feront un point d’honneur à écouter au petit-déjeuner. ★ ★ ★ Autrement plus compliqué de parler du nouveau Roman Fluügel, ‘Happiness is happening’. Ici aussi, le son est mat, aussi neutre que possible, mais la comparaison s’arrête là. 10 titres, 10 univers, et en bonus la grâce sous toutes ses formes: nous le tenons enfin, notre Disque du Mois. Oser un break dès le premier titre, ‘Connecting the ghost’ : bravo. 132 secondes de cordes comme entrée en matière du titre le plus techno, ‘We have a nice live’ : chapeau. Me faire aimer deux titres sonnant comme du vieux Depeche Mode : bravissimo. Le label Dial réussit son pari: rendre le noir et blanc flamboyant. ★ ★ ★ Il est vrai que Roman Flügel a 20 ans de métier. Les petits nouveaux n’ont souvent d’yeux que pour deux choses: 1/ les règles de base de la progression harmonique et 2/ leur gonzesse qui s’est barrée (ou alternativement: la faim dans le monde). Ça donne des choses pénibles. ‘Total’ (Studio Barnhus/News) de Baba Stiltz en est un assez bon exemple. ★ ★ ★ La vérité étant souvent médiane, on pourrait peut-être se mettre d’accord avec ‘Yaruto’ (Antime/News), du dénommé Jakob Hägslperger (ou Kalipo si vous préférez). Quoiqu’en fait non, je garde Roman Flügel.
Texte: Anys Amire et François Georges
Marley-like Il croyait pouvoir se passer de guides suprêmes à l’aube de ses 35 ans. Il s’est enrichi, certes, a une besace remplie du temps découlant, certes. Il profite de l’absence de conversations pour se promener en forêt. Comme tout le monde sauf que lui n’est pas équipé. On lui parle de bottines pour marcher. Pris au pied de la lettre, il veut en découdre : « Pas équipé, mon cul ! ». Il rogne, faillit glisser sur l’humus automnal. Dans la hêtraie, il pense : « Mais à qui profite le crime psychotique ? ». C’est une histoire des gens, des on-dit, des voilages à peine relevés sur son passage. On lui assène ces carabistouilles-là mais bon, Mathieu, lui, voit clair au sujet de…des histoires de martiens, rien de plus. Il aime se rappeler : « bon, qui n’a pas cru à l’histoire des schtroumpfs, franchement qui ? Les martiens, c’est presque pareil ». Il se promène donc accompagné. Il retrace sa vie, lentement, à coup de spasmes neuroleptiliens et parfois, il se demande : « Où est mon père ? ». Les martiens, le père, racine carrée du même mot. Il le réactualise au sens propre du terme : il chasse à courre ; il ensemence par-ci, il ensemence par-là ; frappes chirurgicales intra-vaginales. Du bon boulot. Il se fait donc un carnet d’adresses sans accusé de réception. L’histoire se
répète, il est le fils de celle qui a fait un bébé toute seule. Celle-là, il ne peut pas la rater ; il était à l’époque de son adolescence un fan du type qui a écrit ce titre-là. Aujourd’hui, il se fait plutôt l’autre Jean-Jacques, un rêveur de promènerie solitaire. Mathieu aime à revenir un instant sur JJG : sans en comprendre la suporifique moelle, il se convainc de l’utilité de la chose : cet homme va conceptuellement faire subir aux francophiles de poids moyen, une névrose forcée. Ce fut le Bob Marley de la chanson française. Un (JJ) G.O. L’histoire de Mathieu veut qu’il se soit attardé sur ‘Il changeait la vie’ (1) et se résout à attendre que l’Autre, le Grand Organisateur, change le cours de sa vie. Mathieu est malheureux, il s’enterre dans les paroles de ce petit guitariste et tombe dans la quatrième dimension. Restent les questions du genre « il est illusoire de croire qu’on peut choisir son sol natal (2)». Il balise son père, en espérant devenir géographe. Avec un peu d’argent, il aurait fait à lui tout seul le clip de Joe Dassin ‘Une belle histoire’. Retour à la scène primitive. Il fut convaincu qu’il a été créationné sur cette tonalitélà…Là-bas…Dans le sud, à l’époque où l’on pouvait encore frimer sur la Côte d’Azur. Papaoùtuétais… Le père, l’essoreur, celui qui lâche la bourse et coupe le cordon. Mathieu cherche dans les décours de son histoire. Des gens passent leur vie à se souvenir que l’interrupteur du bas allume la pièce de gauche, l’interrupteur du haut allumant la pièce du milieu. Et la pièce de droite ? Papa doit y mettre l’ampoule. Ampoule-néon. Mathieu cherche des espaces poétiques, il se rappelle Bachelard « l’espace poétique, il concentre de l’être à l’intérieur des limites qui protègent » (3). Les martiens l’interpellent, à voix basse : « viens, nous sommes tes limites ». Ouf. Allons enfants, marchons, le Fablain est ouvert. (1) Jean-Jacques Goldman ‘Il changeait la vie’, 1988 (2) Jérôme Ferrari ‘Le sermon sur la chute de Rome’, p.182, éd. Babel (3) Gaston Bachelard cité dans ‘Les espaces de la folie’ de Jean-David Devaux, p.12, éd. L’harmattan
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T e x t e : A n t o i n e B o u r s © c a r a r o bb i n s
Sortis de l’œil du cyclone, que reste-t-il des Foxygen ? On avait quitté Sam Frances et Jonathan Rado en 2013 sur l’énorme succès d’un album pop sous influences Stonienne, bientôt suivi d’une avalanche de frasques à l’arrière-goût de fiel : concerts chaotiques, tournée annulée, drogues, blessures de scène et, pour couronner le tout, des rumeurs de scission propagée par la compagne de l’époque de Sam Frances, en mal de zizanie. La machine Foxygen semblait sur le point d’imploser.
Léchant leurs blessures, les deux jeunes hommes reviennent aujourd’hui avec ‘…And Star Power’, double album dense et complexe qui prendra le fan à rebrousse-poil avant de lui exploser le cerveau. Avant de partir en promo, vous deviez vous douter qu’il vous faudrait répondre à de nombreuses questions concernant les événements de 2013. Qu’avez-vous appris de ces mésaventures ? Sam Frances : « On est dans une position beaucoup plus confortable, plus heureuse aujourd’hui en tant que groupe. Et nous sommes très fiers du nouvel album, qui a bien besoin de promotion, puisqu’il est… bizarre ! » Jonathan Rado : « On a compris que le contrôle de son image n’existe pas. N’importe qui ayant accès à Internet est en mesure de la façonner. Si vous vous lâchez trop à un concert, un bloggeur en mal de sensation va dire de vous que vous êtes dingues, que vous êtes drogués. Inévitablement, on va vous coller une étiquette. La seule chose que l’on puisse faire c’est ne pas se laisser atteindre. » Vous jouez ensemble depuis votre adolescence. Quelle est votre méthode d’écriture ? Jonathan : « Sam et moi écrivons et composons chacun de notre côté, puis on confronte nos idées en studio jusqu’à ce que la matière accouche d’une chanson. Nous sommes capables d’écrire ensemble, mais ces dernières années nous avons vécu dans des villes différentes. Le nouveau line-up (ils sont neuf au total, ndr) nous aide surtout à transposer nos chansons à la scène. »
Poudre d’étoile
Pouvez-vous m’expliquer ce qui se cache derrière le titre : Foxygen et Star Power ? Sam, Star Power était dans un premier temps le pseudonyme d’un de vos projets solos. Que vouliez-vous dire en rassemblant ces deux entités sous une même bannière ? Sam : « Lors de certains shows, je me suis amusé à prétendre que j’étais accompagné d’un groupe punk, le Star Power. Ce groupe conceptuel a pris progressivement les commandes de notre nouvel album pour le modeler à sa manière. C’est également le nom d’une station de radio imaginaire dirigée par des aliens. » Je me suis demandé si, à la manière de Outkast, vous aviez chacun réalisé votre disque de votre côté pour ce double album. Jonathan : « Non, non, c’est bien un travail collectif. Mais les deux disques ont une atmosphère propre, on ne peut pas le nier ! » Vous n’aviez clairement aucune barrière. On dirait que vous avez tenté de tout y mettre. Était-ce un moyen d’enterrer toute forme d’attente du public ? Jonathan : « En tout cas, l’idée n’était pas de s’aliéner qui que ce soit. Mais plutôt d’amener plus de monde à la fête. » Sam : « On voulait révéler d’autres facettes. Quitte à laisser des gens sur le carreau. » Rétrospectivement, ‘We Are The 21st Century Ambassadors Of Peace And Magic’ dénote dans votre discographie. Jonathan : « Nous avions décidé de le faire produire par Richard Swift (The Shins). Il a vraiment été réfléchi et développé dans ce sens, parce que nous sommes de grands fans de sa musique. C’était une expérience : voir si nous pouvions accoucher d’un disque en collaborant avec une sensibilité extérieure et nous sortir de notre zone de confort. Et il y avait la volonté de pondre l’album le plus accessible possible. » Sam : « Ce qui fut heureusement le cas. » Par conséquent, chez Jagjaguwar, personne n’avait d’attentes trop précises pour ce nouveau disque ? Jonathan : « Cela faisait des mois qu’on les prévenait. Je me souviens leur avoir dit, au moment où nous leur livrions ‘Ambassadors’ : « Le prochain sera un double album ! ». Ils nous ont toujours soutenus, bien qu’ils aient tâté le terrain à plusieurs reprises. Pas de véritables résistances, mais ils nous avaient à l’œil. Ils voulaient surtout vérifier que nos envies étaient sincères et réalisables. » Face à l’ampleur, on en vient à se demander si des chansons ont fini sur le plancher. Jonathan : « Toutes les chansons qui avaient une forme bien définie se sont fait une place sur le disque. On avait
d’autres essais, des trucs qui tenaient plus de la blague, voire des trucs franchement expérimentaux, qui n’ont pas survécu. Je dirais que 98% de notre travail se trouve sur l’album. » ‘…And Star Power’ est bien traversé de ce sentiment expérimental. On y trouve des accents prog-rock, même kraut. Quelles étaient vos influences ? Jonathan : « Il y en a eu tant. Todd Rundgren essentiellement. Et Fleetwood Mac. On adore le rock progressif. Une bonne partie du disque s’est construite au travers de longues jams, qu’on découpait et rassemblait par la suite à la façon de Can. On s’est beaucoup inspiré de leurs techniques d’enregistrement. » Le retour à une esthétique plus lo-fi, était-ce un moyen d’unifier ces différents styles ? Jonathan : « Cette impression de lo-fi n’était pas exactement notre but. C’est surtout lié à notre équipement et aux conditions d’enregistrement. C’est circonstanciel. A vrai dire, on cherchait à être le plus clean possible. » Sam : « Mais on savait que ce ne serait pas le cas. Avec la technologie que nous avions, on cherchait juste à avoir le meilleur son de batterie possible, par exemple. Et puis au final on se retrouvait avec ce son… intéressant. (rires) C’est définitivement lo-fi. Surtout vers la fin : ça grince, c’est rude, c’est abrasif. » Oui, ça l’est. Le second disque est une putain d’expérience. L’album est également ponctué d’extraits sonores. D’où proviennent-ils ? Jonathan : « Sam se baladait avec un enregistreur pendant toute la période en studio. Toute personne qui passait nous voir a fini sur ses bandes. Au final, il en avait une centaine, des heures et des heures de conversations et de sons. » Sam : « Dès qu’on avait une minute, on s’amusait à en faire des collages et des petits montages. Qu’on a ensuite glissé parmi nos chansons. » Jonathan : « Comme si nous changions constamment de fréquence radio. » Ce qui est le feeling général : une énorme playlist ininterrompue aux changements déstabilisants. Jonathan : « Tout à fait. Cela nécessite un certain dévouement de la part de l’auditeur. Il faut du temps pour en faire le tour. » Sam : « On l’a vraiment voulu comme une invitation à pénétrer notre univers. Un long et épuisant voyage. » Vous ne craignez pas qu’on taxe votre travail d’auto-complaisant ? Sam et Jonathan : « Il l’est ! (rires) » Jonathan : « Tous les double albums le sont. C’est le but. Si quelqu’un n’aime pas le disque pour cette raison-là, sans doute n’aime-t-il pas la musique pour les mêmes raisons que nous. » Certains vous reprochent un attachement trop flagrant au passé. Quelle vision avez-vous de votre musique en terme de la place qu’elle occupe à notre époque ? Sam : « C’est la musique qu’on aime, même si ce n’est peut-être pas la musique qu’on va jouer toute notre vie. Les textes et mélodies qu’on écrit trouvent naturellement leur place dans cet univers seventies. Cette conjonction fait sens, pour des raisons que j’ignore. Si notre musique était un film, son histoire s’inscrirait logiquement en 1975. » Jonathan : « J’ai l’impression que les journalistes sont un peu plus durs avec nous quant à la vague nostalgia. Prends les Mumfords & Sons et tout ces groupes à ‘’Oh-Hey’’. Combien de chansons va-t-on encore supporter avec ces ‘’Hey !’’ ? »
on stage 03/11 Botanique (Bruxelles)
Foxygen ‘…And Star Power’ Jagjaguwar/Konkurrent
Finalement, avec sa production proprette et un single pas éloigné de Peter, Björn and John (‘San Francisco’), ‘We Are The 21st Century Ambassadors’ était une anomalie clinquante et mode dans le parcours de Foxygen, ce que vient nous rappeler ce second LP, prolongement tout ce qu’il y a de plus logique de leurs excellentes démos. Sam France & Jonathan Rado régurgitent ici toutes leurs influences passées, celles dont nous avions déjà conscience (les Stones, Dylan, le Velvet, Brian Jonestown Massacre) et d’autres plus surprenantes (Neu, Pink Floyd, Incredible String Band) dans une ambiance compressée et bruitiste. Sans pour autant tomber dans les travers démonstratifs du genre, l’humeur est l’exploration prog-rock : celle d’une créativité musicale qui échapperait à la structure ou l’exécution classique d’un morceau. Les chansons s’emboîtent les unes dans les autres, sans véritable début ni fin, parfois entrecoupées de montages sons distordus et bizarroïdes. Le tout menace constamment de verser dans l’indulgence pompeuse – et c’est parfois le cas sur le premier album, dont la suite « Star Power » alourdit l’ensemble – mais c’est sans compter l’incroyable force de persuasion et l’éclectisme farouche dont fait preuve Foxygen sur la longueur. En particulier le second disque, enfilade ininterrompue de tubes rageurs, de riffs crasseux et de ruptures abruptes. Tour de force démesuré façon White Album ou prétention boursouflée d’un groupe qui prend un peu trop goût à la pose ? Haters gonna hate… (ab)
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ARNO
ALAN STIVELL
VR 17_10_2014 / 21.00U / NIEUWPOORT
AMATORSKI MAROCKIN’ BRASS WANNES CAPELLE OZARK HENRY ZA 18_10_2014 / 16.30U / NIEUWPOORT
EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN ZA 08_11_2014 / 21.00U / DIKSMUIDE (UITVERKOCHT)
DO 18_12_2014 / 20.00U / BOEZINGE (UITVERKOCHT)
JOHN CALE ZA 20_12_2014 / 20.00U / MESEN
MICHAEL MORPURGO MA 22_12_2014 / 20.30U / IEPER
TICKETS VIA GONEWEST.BE
DA N S / M U Z I E K / T H E AT E R / L I T E R AT U U R / B E E L D E N D E K U N S T
100 jaar Groote Oorlog
100 JAAR GROOTE OORLOG CULTUREEL HERDACHT GONEWEST.BE
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Texte : A Nn i cnoel- a L iss e A lRsetm ea ec nl© e t h o m a s n e u ku m
En embuscade sous ses lunettes de détraqués, Dan Snaith affiche un large sourire. Le diplômé en mathématique vient d’accoucher d’un nouveau théorème : un truc dansant et maboul, bourré d’ondulations synthétiques et d’équations arithmétiques. Plus cérébrale que la racine carrée de Stromae,
la logique algébrique du nouveau Caribou explose dans les recoins d’‘Our Love’, disque façonné à l’aide des machines, aux confins des circuits électroniques. Loin du psychédélisme organique qui lui a ouvert les portes du succès, Dan Snaith se réinvente en dansant. Le mouvement est simple : lever les bras et taper dans les mains. Trop bien. ‘Our Love’ marque une nouvelle étape dans le cheminement électronique de Caribou. Peut-on voir cette évolution comme la conséquence directe de ton échappée solitaire sous le couvert de Daphni? Dan Snaith : « En partie. Le précédent album de Caribou, ‘Swim’ renouait déjà avec mes racines dancefloor. En 2001, quand j’ai commencé à faire de la musique sous le nom de Manitoba, j’ai enregistré ‘Start Breaking My Heart’, un disque complètement influencé par la culture électro. A l’époque, je sortais en club. J’étais à fond dans ce délire. De fil en aiguille, les choses ont évolué. J’ai construit une musique beaucoup plus organique qui correspondait davantage aux logiques d’un groupe de rock. Puis, en 2008, j’ai déménagé de Toronto à Londres. La capitale anglaise m’a donné envie de me replonger dans l’univers de la dance. Daphni, c’était surtout l’extension de ma carrière parallèle de DJ. C’était juste une petite parenthèse. Cela étant, ‘Our Love’ s’apparente davantage à un retour aux sources. Mais comme l’idée reste quand même de ne pas se répéter, j’ai englobé des idées piochées dans le R’n’B contemporain ou dans les dernières productions hip-hop. Je voulais composer un disque plus facile à approcher. Sur cet album, les voix ne se cachent pas derrière des effets ou un mur de réverb’, elles sont frontales. Je ne dis pas que c’est mon disque le plus accessible… parce que j’en suis incapable. Quand j’ai achevé l’enregistrement de ‘Swim’, j’étais persuadé d’avoir enregistré mon album le plus compliqué de tous les temps. Au final, c’est celui qui a touché le plus de gens. Je suis nul pour prédire l’avenir. (Sourire) »
L’amour à la machine Des rumeurs racontent que les dix chansons du nouvel album découlent d’une matière première avoisinant les six cents morceaux… Info ou intox? Dan Snaith : « C’est exact. Mais il ne s’agit pas de six cents morceaux de cinq minutes. Ce sont plutôt des échantillons d’une vingtaine de secondes dans lesquels on trouve une idée de mélodie, un beat… Quand j’envisage d’enregistrer un nouvel album, je produis une dizaine d’embryons par jour. J’aimerais être capable d’aller à l’essentiel, de composer immédiatement une chanson de quatre minutes. Mais, malheureusement, je n’y parviens jamais. Pour finaliser un album de Caribou, je dois toujours me casser la tête pour rassembler toutes les pièces du puzzle. Et c’est d’autant plus compliqué que je n’ai pas le modèle original du jeu. Je ne sais jamais à quoi va ressembler mon puzzle. (Sourire) » Sur scène, Caribou organise ses concerts autour de deux batteries. Cette disposition a-t-elle encore un sens à l’heure du virage electro emprunté sur le nouvel album? Dan Snaith : « Si le groupe sortait son premier album aujourd’hui, nous n’aurions probablement pas besoin de deux batteries sur scène. Mais nous avons toujours fonctionné de la sorte. D’une certaine façon, cette formule garantit l’équilibre du projet. Les percussions demeurent le centre névralgique des chansons de Caribou. Ce qui est fondamentalement intéressant, c’est de se réinventer au contact de ces instruments. Réinterpréter des beats et autres programmations à l’aide de véritables batteries, c’est une façon de faire vivre autrement un morceau. Avec Caribou, on ne reproduit jamais les versions des chansons proposées sur les albums. Tout notre répertoire se transforme au contact de la scène. » Entre les albums ‘Swim’ et ‘Our Love’, tu es devenu papa d’une petite fille. Est-ce que ce nouveau statut change ta façon d’appréhender ta musique? Dan Snaith : « Évidemment. Ça change tout. Quand j’ai commencé à plancher sur les bases du nouveau disque, j’ai d’abord essayé de proposer quelque chose de fondamentalement différent de ‘Swim’. Surtout, je me suis posé de nombreuses questions : « Qu’est-ce qui est essentiel dans ma vie? », « Comment transmettre aux gens ce qui, moi, me touche réellement ? » Ma vie personnelle, mes relations familiales et amicales se retrouvent ainsi au cœur de l’album. ‘Our Love’ est dédié à ma fille de trois ans. Sa présence a tout changé, même ma dynamique professionnelle. Ma façon de faire de la musique a évolué à son contact. Avant, je me levais le matin et disparaissais pendant des heures dans mon studio. Maintenant, dès que j’ai quelques minutes devant moi, j’ai envie d’être avec ma petite fille. Aujourd’hui, ma musique est confrontée à ma vie personnelle. Avant, c’était une façon d’échapper à la réalité. Désormais, elle est directement connectée à mon quotidien. » De nombreuses chansons du disque se portent au chevet d’histoires d’amour tenaces ou en péril (‘Can’t Do Without You’, ‘Our Love’, ‘Back Home’, ‘Second Chance’). Est-ce une retranscription d’événements autobiographiques, des moments directement inspirés de ta vie amoureuse?
Dan Snaith : « Ce n’est pas seulement un disque sur ma fille ou un album relatif à l’amour que j’éprouve pour mon épouse. C’est l’agglutination d’observations liées à ce sentiment particulier qu’est l’amour. J’ai puisé mon inspiration chez mes parents, ma sœur, dans les relations que connaissent certains de mes amis proches. ‘Our Love’ diffuse différentes incarnations d’une seule et même émotion. Cette thématique traverse tout le disque parce qu’elle est complexe. Avec l’amour, ce n’est jamais noir ou blanc. C’est beaucoup plus compliqué que ça. Un de mes potes vient de divorcer mais il aime toujours sa femme. De mon côté, ma vie de couple est stable, plutôt solide. Mais cela implique de nombreux compromis et des adaptations. Dans ce domaine, rien n’est jamais simple. Avec les nouveaux morceaux, j’ai essayé de capturer au mieux ce fameux dédale amoureux. » Pour produire ‘Our Love’, tu as travaillé avec le violoniste et compositeur Owen Pallett (Arcade Fire, Beirut, Last Shadow Puppets). Comment est née cette collaboration? Dan Snaith : « J’avais enregistré un single avec lui quand je jouais sous le pseudo Daphni. Cette fois, on avait du temps pour travailler ensemble. Du coup, je l’ai impliqué très tôt dans le processus créatif. Dès les premières sessions d’enregistrement, je me suis dirigé vers des sons plus synthétiques, une production plus minimale inspirée par le R’n’B. Owen Pallett m’a apporté un regard extérieur et des opinions avisées. Quand il n’aimait pas un truc, il n’hésitait pas à le souligner. Il est très direct dans sa façon d’exprimer les choses. En plus, sa perception de la musique est totalement différente de la mienne. Par le passé, j’avais déjà collaboré avec des musiciens, surtout des gens avec lesquels je partageais des idées. C’était le cas quand j’ai bossé avec Kieran Hebden (Four Tet), par exemple. Avec Owen, c’était… autre chose. On n’a absolument pas les mêmes goûts. Du coup, dès qu’il proposait un truc, ça changeait ma perspective sur le morceau. Ça m’a permis d’aller plus loin. Souvent, j’avais des idées de chansons, mais je ne savais pas comment les assembler. Dans ces cas-là, Owen était capable de démêler une situation en quelques secondes. Par ailleurs, il a joué du violon sur ‘Silver’, ‘All I Ever Need’, ‘Your Love Will Set You Free’ et ‘Our Love’. » Sur l’album, il y a un morceau intitulé ‘Julia Brightly’. Qui est cette fille? Dan Snaith : « Julia a été l’ingénieur du son des tournées de Caribou pendant dix ans. Elle est décédée au moment où je finalisais le nouvel album. Elle a été foudroyée par un cancer du cerveau. Un jour, elle avait mal la tête. Elle est allée voir le médecin. Une semaine plus tard, c’était fini… Elle avait 53 ans. Quand je l’ai rencontrée, c’était encore un mec. Il avait décidé de changer d’identité sexuelle et de s’accepter pleinement en tant que femme. Quelques mois après ses cinquante ans, il était devenu transgenre. La transformation avait parfaitement réussi. Son histoire m’a vraiment touché… Toute notre vie, on court après le changement, on se fixe de bonnes résolutions sans jamais parvenir à les concrétiser. Assez tard dans sa vie, Julia a décidé de franchir un cap important en prenant le corps d’une femme. Pour moi, c’est ce qui s’appelle avoir du cran. D’autant plus qu’on s’est pointé en concert au Texas et des endroits reculés du Canada où elle devait faire face aux réactions stupides de gens cramponnés à leurs certitudes… Ça n’a pas toujours été facile à vivre. Mais c’était son choix. À un moment, elle était devenue la personne qu’elle avait toujours voulu être. Elle vivait son rêve. Il a seulement duré deux ans. Cette chanson parle de cette histoire et d’abnégation. » Un disque : ‘Our Love’ (City Slang/Konkurrent) Suivez le guide : www.caribou.fm
on stage 09/10 Botanique (Bruxelles) – (complet) 12/10 Melkweg (Amsterdam) 22/10 Aéronef (Lille) 10/03/15 AB (Bruxelles)
T e x t e : A n n e - L i s e R e m a c l e © c h arlo tt e r u t h e r f o r d
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S’agirait-il désormais de se jouer des étiquettes à traces durables, de contempler le monde à couvert pour mieux en capturer l’essence ? De trouver un refuge sous lequel ouvrir grand les yeux, une planète à part,
un cratère de jeu collectif ? Une piste d’alunissage pour glissades en syncopes ? Aaron Jerome, producteur plus si souterrain, couve les basses, sécrète les craquèlements et fait éclore avec prodigalité sa volière de ramages un jour, voix hypnotiques demain. On est prêts à gober son ailleurs à la cuiller, son caramel citrique. Il y a un sujet à côté duquel on ne peut pas passer te concernant, c’est cette volonté d’anonymat : ton alias, tes performances avec un masque. As-tu l’impression qu’au final, ça t’a apporté plus d’attention que si tu avais continué à te produire sous ton propre nom ? SBTRKT : « J’imagine…L’idée au départ c’était de trouver un subterfuge pour continuer à écrire de la musique sans qu’on se préoccupe vraiment de la personne derrière, pas de prouver quoi que ce soit. L’anonymat devait me créer de l’espace. Mais en définitive, plus les morceaux ont eu du succès, plus l’attention s’est portée sur le masque (rires). Pour cet album-ci, je veux m’éloigner de ça, emmener mon son dans différents endroits. Me débarrasser un peu de la créature. » C’est plutôt paradoxal de vouloir disparaître derrière ta musique et en même temps de mettre en lumière autant de nouvelles voix : Sampha, Jessie Ware et pour cet album Raury ou Denai Moore… tu te considères comme une sorte de pygmalion ? SBTRKT : « Pas réellement. J’adore les collaborations, c’est vraiment une des choses les plus excitantes. Je ne me sens pas poétique ou capable d’exprimer mes sentiments par écrit, c’est aussi pourquoi je ne cesse de graviter autour d’interprètes : j’ai besoin qu’ils mettent ça en voix pour moi, pour ajouter à l’atmosphère, à la mélodie. J’ai eu de la veine de tomber sur les bonnes personnes dès mon premier album, comme Jessie ou Sampha, et de les voir grandir. Je ressens l’envie de m’entourer de gens qui ont leur propre identité artistique, des idées fortes, ce qui rend l’association bien plus unique : ils ne deviennent pas juste une partie de ton monde. C’est quelque chose que je ressens aussi chez Raury ou Denai. »
O Make Me A Mask ?
SBTRKT : « C’est sûr qu’il y a une énergie, et que c’est vivifiant ! En fait, c’est la même chose que pour XL Recordings : des artistes qui sont parvenus à créer une synergie parce qu’ils sont tous des individus qui peuvent se retrouver marqués par ce que les autres font, même si leur musique n’est pas semblable! Il s’agit plutôt d’une similarité de visions sur l’art qui prend ensuite des formes différentes. C’est ce qui est formidable avec un label pas tout à fait label : tu fais ce que tu veux, tu leur soumets et ils sont heureux de le sortir.» C’est impossible de séparer ton travail de ton partenaire visuel, A Hidden Place. Vous discutez ensemble de tous les aspects graphiques ? SBTRKT : « On a notamment débattu longuement de toutes les histoires derrière la pochette du nouvel album, cette créature issue du folklore mexicain. L’inspiration vient de ces sculptures de bois de Oaxacan qu’on appelle alebrijes et qui sont des sortes d’animaux-totems. L’idée de la persona liée à l’artiste et qui s’incarnerait dans un animal pouvait fort bien coller à SBTRKT. Et puis à vrai dire, j’ai toujours été fasciné par les bêtes dont personne n’a jamais pu prouver qu’ils existent vraiment, comme le monstre du Loch Ness. Ou comme le diable de Tasmanie qui paraissait tellement étonnant au XIXème siècle parce que les gens en dehors de l’Australie n’y avaient jamais été confrontés. Dans les clubs de cryptozoologie, on les appelle les « animaux insaisissables ». » Dans tes visuels, il y a souvent aussi un aspect glissant qui va de pair avec ta musique, notamment dans le clip de ‘Kyoto’, avec toutes ses gouttes noires mais aussi sur le site hypnotique de ton triple EP ‘Transitions’…d’où vient cette fascination ? SBTRKT : « Je suis toujours très enthousiaste à l’idée du mouvement dans les visuels parce que je pense que c’est ce que traduit aussi la musique : une énergie ou un sentiment qui se déplace. Ça va paraître cliché, mais j’aime ce côté cinématique, filmique parce que c’est comme ça que je ressens les choses en les créant. Ça va réellement plus loin que juste ajouter des images. Dans la plupart des albums d’aujourd’hui, tu trouves des mugshots de l’artiste, une représentation très commerciale alors que tu peux vraiment être plus créatif dans la façon dont tu vas accompagner un disque ou le teaser. Ça générera d’office une porte d’entrée d’interaction pour les gens si tu te montres imaginatif. La vidéo de ‘NEW DORP NEW YORK’ sera un dessin animé avec la créature à Manhattan, un peu à la King Kong. Mais comme je sors trois morceaux avant l’album, il y aura aussi pour chacun un mini-site interactif, notamment pour ‘Look Away’ avec un principe de webcam qui déclenche des animations dès que tu détournes le regard, ce qui peut paraître paradoxal. » J’ai l’impression que le lien particulier que tu crées avec le public est important pour toi… SBTRKT : « J’ai réellement envie de générer des expériences immersives, que ça ne soit pas un concert de musique électronique où tu vois juste un gars appuyer sur des boutons. En ça, un travail sur les éclairages peut vraiment influer. C’est en fait assez difficile de répliquer en live ce que tu fais en studio, ça crée quelque chose de possiblement frustrant que tu dois combler différemment. » C’est notamment pour ça que tu joues de la batterie à tes concerts ? SBTRKT : « Oui, définitivement! Et à présent, j’ai cinq synthétiseurs analogiques sur scène et ça crée vraiment une dynamique différente pour chaque show, parce qu’il n’y a pas de pré-réglages. J’aime cette idée qu’il peut y avoir de petites imperfections. Certains spectateurs s’attendent à ce que tu joues tes hits et puis basta, mais j’aurais horreur de juste balancer mes morceaux, prendre le cash, et me tirer de là. »
SBTRKT ‘Wonder Where We Land’ Young Turks/Beggars
Quant tu composes un morceau, tu sais immédiatement s’il s’agira d’un instrumental ou d’une pièce chantée ? SBTRKT : « Dans la plupart des morceaux où interviennent d’autres gens, je ne préécris pas la musique, j’ai plutôt tendance à commencer au moment où nous sommes en studio ensemble. Ma musique instrumentale consiste en une sorte de trace de mon apprentissage, c’est un terrain d’acquisition de nouvelles compétences, qui me serviront dans la production avec d’autres artistes pour aboutir quelque chose de singulier. Pour cet album-ci, j’ai déniché cette île près des côtes anglaises, Osea, qui me permettait d’envisager un lieu et une temporalité particuliers pour la création, pas juste un processus discontinu d’accumulations de beats. Cet album a jailli réellement de cet espace-temps même si je ne voulais pas d’un album d’anthropologie ou de world music. Simplement peut-être qu’on quitte cet aspect centré sur Londres, que l’horizon prenne de la marge. Parfois au milieu de la nuit, tu savais que tu étais à des miles d’autres gens, simplement entouré d’autres îles. Chacun venait et repartait donc il y avait des intervalles entre les sessions de travail. Ça permettait de se concentrer avec chacun : plus ça avançait, plus les idées surgissaient. Ensuite je suis allé à Los Angeles travailler avec Warpaint, et puis à New York avec Ezra (Koenig, leader de Vampire Weekend, ndlr) et Raury. J’avais accumulé quelques idées, mais c’était principalement de la matière toute neuve. » Tu parlais d’un aspect UK, London. Plus qu’une vibration anglaise, ne peut-on pas dire qu’il s’agit d’une vibration Young Turks ? Vu de l’extérieur, ton label semble avoir un certain état d’esprit, une sorte de signature, avec toi, Sampha, mais aussi The XX, Chairlift ou tout récemment FKA twigs…À vrai dire, je vous voyais un peu à la façon dont on envisageait Warp, à la « grande époque »…
La ville tiendrait son propre journal de bord, guetterait chaque trace d’érosion, chaque rosée idoine au changement, chaque frétillement entre les pavés. Elle en trouverait bien quelquesuns qui feraient plus que déambuler sans but, quelques-uns qui observeraient le ciel différemment, considéreraient l’impermanence comme une chance à saisir à la jugulaire. Elle choisirait Sampha, héraut en miel, pour les rassembler. Ferait brûler une ‘Lantern’ hypnotique en guise d’appel luisant aux sauterelles. Convoquerait Raury, flow et frénésie juvéniles, pour les cogner de mots qui les emmèneraient ‘Higher’. Déjà le ‘Day 5’, solennel à cloches et parade, comme un départ de grand navire transatlantique. Surgirait Caroline Polachek, hétaïre désarticulée aux mille langues sifflantes, et ses injonctions aux pupilles de chercher ailleurs, ailleurs. De dénicher l’île en eux. ‘Osea’ serait un naufrage sans goélands, une jetée à cloche-pas, le temps de faire éclater de leurs joues les bulles d’une ‘Temporary View’, frétillements et brasse coulée à la James Blake. À l’horizon, ‘NEW DORP NEW YORK’, chaotique et pulsé, vibrante chorégraphie de squelettes nourris à même les impasses de Manhattan, finirait par leur insérer quantité de voix dans la tête. A$AP Ferg, les yeux tournés vers le point le plus haut de ce tourbillon urbain, ses phrases gigotant en nasse, se laisserait emporter comme eux tous. (alr) Suivez le guide : http://www.sbtrkt.com/
on stage 15/11 Rockhal, Esch-Sur-Alzette (Lux) 16/11 Melkweg (Amsterdam) 17/11 Vooruit Cafe (Gand)
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Texte : A La nu nree- Lni t s eG R rem n iaecrl © e z azzo
On avait rencontré les BRNS à l’époque où ils explosaient : ils nous avaient longuement parlé de films de série z et d’obscurs groupes stellaires à la Do Make Say Think. Ils étaient encore un peu naïfs, loin d’imaginer un
jour fréquenter le parrain de l’indie russe et jouer quasiment pour Poutine : presque une Place Rouge noire de monde. On les retrouve donc aujourd’hui avec un premier vrai album, ‘Patine’, qui bouscule les étiquettes post-machin-chose et tient les promesses d’hier. Un truc de dingue où les chœurs sauvages titillent les clochettes sous les grands écarts noisy. Moins explicites qu’avant, plus
apaisés, plus adultes peut-être, mais paradoxalement toujours aussi frondeurs, les quatre Bruxellois sont désormais ce vrai groupe majuscule.
Vous avez énormément tourné pendant deux ans avec le mini album ‘Wounded’, jusqu’à récemment vous retrouver en Russie, vous vous y attendiez ? Timothée Philippe : « Pas vraiment. On a toujours l’impression que c’est un pays super difficile d’accès, en tout cas culturellement, on ne savait même pas si on allait devoir se poser des questions éthiques ou pas, parce qu’on a beaucoup d’éthique dans le groupe, enfin surtout Diego (Leyder, ndr). On ne sait pas si on jouerait si Poutine était dans l’assistance. »
Disque de Patine Antoine Meersseman : « Musicalement, c’est probablement notre expérience la plus intéressante et la plus dingue. On a joué à Moscou puis à Perm, une ville industrielle en plein milieu du pays, le truc le plus moche que tu puisses imaginer (de 1940 à 1957, la cité s’appelait Molotov, en l’honneur du diplomate Viatcheslav Molotov, celui qui a inspiré le cocktail, ndr). C’est assez hallucinant de débarquer là par le vecteur musical. Tu représentes l’Occident et les gens sont complètement admiratifs de ça. Quelques jours avant nous, Electric Electric passait par là, il y a une vraie effervescence. On a joué pour la télévision russe dans un studio ou rien n’a bougé depuis 1970, avec un espèce de décor en carton-pâte immonde. » Et vous avez débarqué là comment ? Antoine : « C’est là que notre petite stratégie internationale a vraiment payé. On a toujours accepté de jouer à l’étranger, même payés au lance-pierre. Grâce à ça, on a eu l’occasion de jouer dans plein de festivals de showcase comme le MaMA à Paris, le Reeperbahn à Hambourg, etc. De
là, on a fini par jouer dans un festival en Estonie où il y avait plein de Russes, dont un certain Sacha – qu’on appelle Sacha Alexander sans être certains que ce soit bien son nom – qui a toujours une grosse masse de pognon avec lui… » Timothée : « On a l’impression que c’est un peu le gros parrain du rock indé là-bas. Quand les membres de groupes russes nous parlent et apprennent qu’on bosse avec lui, ils nous disent que c’est bon, qu’on est entre de bonnes mains, que les portes vont s’ouvrir. Et c’est effectivement ce qui se passe. » Antoine : « Après, on n’est pas payé énormément, mais comme il a un pouvoir immense, il nous fait rejouer au City Day de Moscou début septembre (l’interview a lieu fin août, ndr) sur une place mythique, pas la Place Rouge mais quand même devant cinq mille personnes. » Ce nouveau disque, ‘Patine’, est beaucoup plus apaisé, plus aéré que ‘Wounded’. D’après la bio, vous expliquez ça par le jazz, je vous cite : « dans le jazz, les musiciens respectent cette philosophie selon laquelle les moments les plus importants sont ceux où tu ne joues pas ». Antoine : « C’est Diego qui a raconté ça et il raison. C’est venu consciemment mais aussi de manière assez naturelle parce qu’on en avait marre de surcharger les morceaux, d’avoir des titres tout le temps ultra denses et finalement bruyants. On a remarqué qu’en apaisant le truc et en insufflant plus de dynamique dans les morceaux, il y avait certes un côté moins direct mais que les silences permettaient une vraie respiration. En jouant ‘Wounded’ live, on s’est rendu compte qu’il n’y avait pas un morceau qui respirait vraiment, qu’on ne pouvait pas réellement ambiancer le truc, le faire évoluer calmement, qu’on était obligés d’être
11 trop frontaux directement. Même si ça avait du charme, je considère ‘Wounded’ comme une maladresse des débuts où on se disait qu’on allait tout surcharger pour envoyer le bois sur scène. Ici, pour l’album, l’idée c’était de déboursoufler les morceaux. » Et une nécessité de penser le disque ainsi, par rapport aux concerts à venir ? Timothée : « Pas vraiment, le live c’est encore autre chose et on a de toute façon tendance à jouer les morceaux de manière plus énergique pour accrocher l’auditeur et pallier les structures peu évidentes ou le manque de refrains puisque, pour le disque, on s’est vraiment donné la liberté de poser le truc. » De fait, il n’y a pas un single à la ‘Mexico’. Antoine : « ‘Mexico’ est un accident complet. C’est une chanson qu’on a vite bouclée, au tout début, qu’on trouvait accrocheuse, logique, ça nous est tombé dessus, on n’a jamais cherché à écrire un single. On ne le regrette pas, ça nous a ouvert pas mal de portes. Des gens dans notre entourage attendent un deuxième ‘Mexico’ mais on n’écrit pas avec cette idée en tête. » Timothée : « Mais on ne se l’interdirait pas. Si on sent un jour que la structure la plus évidente est de faire couplet refrain couplet refrain pont refrain et que ça marche, on n’aura aucun complexe à foncer. Là, on écrit aussi avec nos automatismes sans vraiment se poser de questions, ou plutôt si, en s’en posant pas mal : quand tu sais qu’une partie ne va pas spécialement être un refrain ou un couplet, tu cherches à identifier ce qui va fonctionner dans ce passage précis et à l’argumenter. Parce qu’on compose désormais à quatre et qu’il faut du coup agencer les quatre avis. » Antoine : « Parfois, on n’est même pas d’accord sur ce qui est le refrain et ce qui est le couplet. Mais malgré les écarts noisy ou des structures complexes, on recherche tout de même une certaine forme de limpidité, on ne veut pas paraître trop tarabiscoté. » Ce disque a un côté très carillonnant avec toutes ces petites clochettes un peu partout. Vous utilisez aussi les mélodicas. Timothée : « On aime bien travailler avec des instruments très simples, souvent même des instruments de gosse où les cloches ont des couleurs différentes pour reconnaître facilement sur laquelle il faut frapper. On utilise aussi une sorte de piano-cloche, je ne sais pas exactement comment ça s’appelle. Et les mélodicas, oui. C’est très facile à utiliser. » Antoine : « Et ce genre de quasi naïveté crée une sorte de décalage avec notre côté parfois très bourrin. C’est ça aussi qui rend le truc plus attractif. » Vous avez aussi la particularité de ne mettre personne en avant. D’ailleurs, sur scène, il n’y a pas de frontman, vous vous effacez derrière l’entité BRNS. Vous ne sentez pas le besoin de mettre davantage vos singularités personnelles en avant ? Antoine : « Diego fait quelques trucs sur le côté, avec des boucles, un peu à la Castus. César (Laloux, ndr) a son autre groupe, Italian Boyfriend. Nous deux, on garde la grande majorité de nos idées pour BRNS. Mais, avec la tournée, on a eu vraiment très peu de temps pour composer. » Timothée : « Oui, on avait beaucoup plus de temps pour penser à ça avant,
BRNS
Patine
In stores 10.10 LIve
quand on avait encore nos boulots, il arrivait qu’on se voit des weekends entiers rien que pour composer, pour penser à la musique. » Antoine : « C’est assez paradoxal de se dire qu’on faisait beaucoup plus de musique avant parce que c’était une respiration dans nos journées ou qu’on n’était pas tout le temps sur les routes. T’es tellement crevé quand tu rentres de tournée que t’as juste pas envie de t’y remettre. T’as juste envie d’aller prendre l’air, d’aller au parc. » Le groupe, lui, se singularise aussi par un univers visuel assez fort. Le clip de ‘Void’, tourné par Mihnea Popescu et Olivier Boonjing (le réalisateur de ‘Somewhere Between Here And Now’), est plutôt remarquable. Timothée : « C’est Mihnea qui est venu directement nous trouver et qui nous a proposé de faire un clip. On l’avait rencontré un peu avant à Paris. » Antoine : « Au départ, on n’était pas trop chaud parce qu’on préfère choisir les gens avec qui on travaille. Mais on l’a recroisé plusieurs fois à Bruxelles. » Timothée : « Son travail pour Great Mountain Fire, c’est vraiment bien foutu. Et ce qu’il fait visuellement pour son groupe de hip hop, Punky Brewster, contient toujours une idée marrante. On s’est dit qu’il pouvait amener quelque chose de vraiment inattendu et intéressant. Donc, on lui a demandé de nous proposer des idées et il nous en a soumis deux. On lui a donné carte blanche pour celle retenue parce que quand on collabore avec d’autres artistes, on ne veut pas être derrière eux, interagir avec leurs idées, on préfère qu’ils s’expriment pleinement. On était en tournée quand il a fait ça. Et le résultat nous a scotchés. C’est un clip vraiment dense. Peut-être pas le meilleur pour découvrir la musique tellement tu es pris par l’univers du film, qui tient presque du court-métrage. » Antoine : « C’était une expérience intéressante parce que pour dévoiler un premier morceau, on voulait quelque chose qui s’éloigne du teasing de base et c’est réussi. Là, on est vraiment dans un univers lynchien, qui renvoie aussi aux Cronenberg, aux Wes Craven, à tous ces films de série z qu’on regardait avant, aux tout débuts du groupe. On trouvait ça marrant d’associer notre musique qui n’est pas du tout sciencefictionnelle à ces films-là. Cela fait partie des images qu’on aime voir et qui nous séduisent instantanément. » Un disque : ‘Patine’ (Pias)
on stage 10/10 11/10 04/11 05/12 12/12
Ancienne Belgique (Bruxelles) Les Heures Ind (Liège) Salle Georges Brassens (Lezennes, Fr) Eden (Charleroi) Stuk (Louvain)
KRIS DANE
ROSE OF JERICHO
10.10 > AB Box, Brussels 11.10 > Les Heures In’door, Liège 05.12 > Eden, Charleroi 18.12 > Stuk, Leuven
3rd album by Brussels based singersongwriter Kris Dane. ‘Rose Of Jericho’ sounds like a master class in songwriting.
GrAPhIcdesIGn by thePAndIes.com
10 wonderfully written and beautifully arranged songs, mixed by Tom Elmhirst (Beck, Adele, Amy Winehouse).
An absolute must for fans of anything from Animal Collective to Battles!
IT’S A PLEASURE
In stores 17.10 LIve
13.11 > Botanique, Brussels Album number 4 for Baxter Dury. Produced by Dury himself and mixed by Craig Silver (Arctic Monkeys, Arcade Fire, The Horrors), ‘It’s A Pleasure’ proves to be Dury’s finest moment.
LIve
17.10 > AB Box, Brussels
Long awaited debut album by Belgium’s finest indie-pop outfit BRNS. Dark, intoxicating and highly energetic stuff.
BAXTER DURY
In stores 10.10
A must-hear for fans of Leonard Cohen, Burt Bacharach, Nick Drake, Bob Dylan & Bruce Springsteen.
ANDY BURROWS
Fall together again
In stores 10.10 Follow up to Andy Burrows (We Are Scientists, Smith & Burrows) solo debut ‘Company’. ‘Fall Together Again’ is a record imbued with the spirit of early Paul McCartney solo albums and sunroof-down daydream soul. Feat. Tom Smith (Editors)
www.pias.com
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Texte : A Gn en ry e -L e i sfee b Rvermea c ©lH eéð inn-Eiríksson
En tant que figure de style, le chiasme établit une vision synthétique, souligne l’union ou accentue l’opposition entre deux réalités. A la croisée du néo-classique et de la techno minimaliste, Kiasmos est l’incarnation
musicale parfaite d’une antithèse. Piochant dans les détours et l’expérimentation, le side-project electro d’Ólafur Arnalds et Janus Rassmussen, véritables alchimistes de la texture et de la mélancolie, déploie un soundscaping aussi hypnotique qu’enivrant. Entre lyrisme et métronomie, ces deux orfèvres du groove émotif proposent des beats qui draguent l’échine là où d’autres
s’échinent à draguer les beats. Délestées d’agressions rythmiques, leurs équations oniriques et binaires s’avèrent fichtrement efficaces en matière d’incitation subliminale au déhanchement. Même si celui-ci sera davantage cérébral que lascif. Vous êtes tous les deux déjà très accaparés par vos projets respectifs. Quelle est la genèse de ce side-project en duo ? Ólafur Arnalds : «Je dois d’abord être honnête et dire que Janus est le vrai moteur derrière ce projet. On s’est rencontrés il y a près de cinq ans lorsque j’étais ingénieur du son pour Bloodgroup, le groupe de Janus. Dans le tour-bus on discutait régulièrement de dance music et de techno et on s’est découvert une passion commune pour cette musique. On a commencé de façon assez ludique à produire des beats sur nos laptops sans avoir aucune intention d’en faire un jour quelque chose de plus sérieux. Encore moins un album. C’était vraiment pour le fun. Puis l’idée a fait son chemin petit à petit. On s’est vus de plus en plus régulièrement et le projet s’est alors imposé. Restait à trouver un créneau dans nos agendas ! »
Figures de style Est-ce que vous considérez Kiasmos comme un simple hobby ou comme un moyen parmi d’autres d’explorer de nouveaux territoires sonores ? Ou bien est-ce, à tout le moins pour Ólafur, une façon cathartique de vous débarrasser de l’étiquette néo-classique et de vous libérer de ce carcan qui vous entrave peut-être ? Janus Rassmussen : « Je crois que c’est effectivement un peu tout ça à la fois. C’est certainement un terrain de jeu. Il faut que ça soit exempt de toute forme de pression et que ça reste fun. Ça n’empêche pas que le résultat soit parfois très mélancolique. C’est peut-être dans cette contradiction que se trouve l’essence de Kiasmos. » Ólafur Arnalds : « C’est certainement une façon d’explorer d’autres aspects de la musique qu’on ne pourrait pas approcher dans nos autres travaux. C’est très important que ça reste un hobby et que ça ne sombre pas dans la routine, sinon ça devient difficile d’être perméable à la créativité. Et ça influencera nécessairement, à tout le moins inconsciemment, mes productions futures. » A l’écoute de votre musique on a le sentiment d’un flot naturel, façon stream-ofconsciousness et pourtant la quantité de couches et de sons ne peut être que le fruit d’une grande réflexion. Est-ce qu’il y a une répartition préalable des tâches entre vous ou bien fonctionnez-vous de manière complètement intuitive et improvisée ? Ólafur Arnalds : « Il est arrivé dans le passé qu’on s’échange des fichiers et idées par email mais pour cet album, on a passé plus d’un mois et demi ensemble en studio, du matin au soir. C’est parce qu’on tenait absolument à consacrer du temps physiquement à ce projet qu’on a dû attendre si longtemps avant de le concrétiser. Il a fallu trouver ce mois et demi dans nos agendas. Virtuellement, il aurait donc peut-être pu voir le jour avant mais il n’aurait pas été de même facture. » Janus Rassmussen : « Tout est très ouvert. On a essayé de garder une certaine fraîcheur dans le processus créatif, d’arriver vierges de toute intention. On a beaucoup travaillé par essais et tâtonnements, il n’y avait aucune répartition des tâches, c’était du brainstorming intuitif. » Ólafur Arnalds : «Chaque composition a un point de départ différent. Parfois on est partis d’une mélodie que j’avais composée au piano et sur laquelle on greffait un beat. A d’autres moments, c’est le beat qui servait de déclic et on travaillait ensuite sur les couches à superposer. Mais c’est vraiment par essais et tâtonnements successifs qu’on procède. On a vraiment pris le temps de faire ces expérimentations alors que dans nos projets principaux, c’est quelque chose qui est devenu difficile. C’est dommage mais c’est une réalité. Les deadlines et la pression ont réduit notre champ d’expérimentation. On a donc profité à fond de cet espace de liberté ! Et Erased Tapes a parfaitement accepté le rythme que nous leur avons imposé sur ce coup-ci ! C’était d’ailleurs un peu la condition pour qu’on accepte de travailler avec eux (rires) ! »
A quel moment décidez-vous qu’un morceau a trouvé sa forme définitive ? Janus Rassmussen : « C’est évidemment le moment le plus délicat ! Même maintenant à l’heure où je te parle, j’ai du mal à accepter que les morceaux soient définitifs. J’ai encore parfois plein de nouvelles idées pour ces morceaux alors Ólafur doit me rappeler à l’ordre en me disant que c’est trop tard et que le disque est déjà sorti (rires) ! » Comment l’idée d’incorporer des éléments organiques, et notamment une batterie, s’est-elle imposée ? Ólafur Arnalds : « En fait le batteur qui officie sur le disque, on l’a repéré à un concert en hommage au producteur de hip hop J. Dilla. Ce soir-là, on a eu tous les deux le coup de foudre. Il fallait incorporer du live drumming sur le disque et ce batteur-là devait être notre homme ! On ne s’en est pas rendus compte tout de suite, mais tout le monde nous parle de son apport depuis lors. » Comment avez-vous procédé pour conserver une homogénéité à l’album ? Janus Rassmussen : « Il y a bien sûr eu un important travail de production. Mais au-delà de ça, le fait qu’on ait enregistré ce disque sur une période assez ramassée, dans le même endroit, avec le même équipement, alors qu’on partageait ensemble la même tranche de vie, explique pour une bonne part pourquoi l’album est de facto très homogène. Si on avait travaillé sur ce disque pendant 18 mois à des milliers de kilomètres de distance, le disque aurait été très différent. C’est cliché de le dire, mais ce disque est vraiment un instantané de nos existences et de notre parcours musical à un moment donné. » Vos compositions sont instrumentales mais elles semblent raconter une histoire. Tous les titres des chansons sont des verbes conjugués au passé et le dernier titre suggère une fin un peu infernale… Est-ce qu’il y a un thème sous-jacent ou inconscient que vous avez voulu développer ? Janus Rassmussen : « L’album, le tracklisting, l’artwork, la musique, tout est volontairement très allusif. On a absolument voulu éviter de faire quelque chose de fermé. Il y a sans doute une histoire mais on ne veut pas la raconter. On veut laisser toute la place à l’interprétation. Laisser l’auditeur se faire son propre film. Son attention s’en trouvera renforcée et le pouvoir d’évocation de la musique en sera décuplé. »
Kiasmos ‘Kiasmos’ Erased Tapes/Konkurrent
Accompagner la rêverie sans la laisser s’effondrer en léthargie (soit la différence entre Ólafur Arnalds et Richard Clayderman), maintenir les sens en éveil sans pour autant les martyriser (la différence entre Janus Rassmussen et David Guetta), la musique en général - et l’ambient en particulier - est un art délicat d’occupation du silence. Mais en intriquant froideur formelle et charge affective, le synthétique et l’organique, Kiasmos évite le piège du design sonore pour proposer une succession de paysages mentaux qui divaguent vers des trajectoires imprévues. Là où les sonorités se rejoignent pour mieux se distendre, se dilater et occuper l’espace mental. Les cordes se délient, les breakbeats se rebellent contre des mélodies étales, les glitchs numériques se mêlent à la batterie et au piano pour souligner, créer du relief et donner encore davantage de substance à la matière. Sans jamais faire de concession à l’homogénéité ou à la fluidité tant la production et l’affinage des textures ont été soignés. Épique et immersive, la musique de Kiasmos distille sa poésie mélancolique pour mieux faire danser le spleen. (gle)
T e x t e : Fa b r i c e V a n o v e r b e r g © n i c k & c hlo é
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A Winged Victory For The Sullen
Une victoire ailée pour le maussade. Derrière cet étrange nom se cachent deux des plus passionnants musiciens de
notre temps. A ma gauche, Adam Wiltzie de l’incontournable duo ambient Stars of the Lid, à ma droite Dustin O’Halloran et son piano tout en beauté néo-romantique. Au milieu, leur seconde collaboration pour une première chorégraphique destinée au ballet ‘Atomos’ de l’Anglais Wayne McGregor. Rassurez-vous, l’exercice musical se suffit parfaitement à lui seul.
Je me souviens d’un concert étrange de Stars of the Lid au Musée des Instruments de Musique voici pas mal d’années… Adam Wiltzie : (surpris) « Ah tu y étais. C’était une expérience bizarre, ça ne ressemblait pas du tout à un concert, nous jouions au milieu d’une salle du musée et le public était au-dessus de nous. » C’est le souvenir que j’en avais. Sinon, avez-vous des projets de tournée pour A Winged Victory For The Sullen ? AW : « Dès le mois prochain (interview réalisée en septembre, ndr). Nous ne jouerons pas à Bruxelles avant le printemps prochain et la tournée va nous emmener de l’Angleterre en Australie. Avant ça, on pourra nous entendre ailleurs en Belgique, à Anvers et à Bruges. » ‘Atomos’ est la deuxième collaboration que tu réalises avec Dustin O’Halloran. De quand date votre première rencontre ? AW : « En 2006, Justin ne vivait pas encore à Berlin, il habitait en Italie. C’était après un concert à Bologne, il était présent et nous avons fait connaissance en backstage. Nous sommes restés en contact et il m’a demandé de travailler à un de ses morceaux. Notre contact a été tellement bon que nous avons décidé de remettre le couvert, ce qui a donné notre premier album éponyme en 2011. »
En backstage La première question que je me suis posée à l’écoute de votre nouveau disque a un rapport direct avec le côté acoustique de votre musique, par opposition au traitement électronique de certains passages. Dans quelle mesure évalues-tu la part de l’électronique dans l’album ? AW : (étonné) « Il y a pas mal de sons de guitare manipulés électroniquement, ainsi qu’un peu de piano. » Sinon, les sonorités de l’album sont plutôt néo-classiques. AW : « Je te laisse seul juge. Le disque est surtout très acoustique. » On va donc dire que les sons sont à 90 % acoustiques, peut-être même plus… AW : (taquin) « Peut-être plus... » Comment s’est déroulé l’enregistrement ? A distance ou ensemble en studio ? AW : « Nous étions tout le temps ensemble en studio, que ce soit mon studio, celui de Dustin ou d’autres lieux. Nous ne voulions pas travailler chacun de notre côté et nous envoyer des fichiers par mail. » Le disque a donc été enregistré à Bruxelles, Berlin et Reykjavik. AW : « Les cordes ont été enregistrés au Jet Studio à Bruxelles. Et puis Berlin, c’est tout près, sept heures de bagnole et une heure d’avion, on a l’impression que Bruxelles est juste le village d’à côté. » J’ai lu que tout est allé très vite dans l’enregistrement du nouvel album. A ce point ? AW : « Assez vite, oui, le tout a été bouclé en quelques mois. Comme c’est une collaboration pour une chorégraphie, le délai était assez strict et nous n’avions aucune idée que ça allait si bien fonctionner. Actuellement, la pièce (œuvre du chorégraphe anglais Wayne McGregor, ndr) est en tournée et elle va parcourir le monde au cours des trois prochaines années. » Comment le chorégraphe et vous avez été amenés à travailler ensemble ? AW : « Il savait que nous n’avions aucune expérience dans le domaine de la danse mais il était vraiment fan de notre premier disque. Il nous a donc demandé si nous étions intéressés et de la fin juin 2013 à octobre de la même année, nous avons bossé dessus. La première fois que nous l’avons joué en live, ça sonnait comme un véritable album et nous nous sommes dit qu’on devait le sortir, alors qu’à la base, ce n’était pas le but. » Aimerais-tu renouveler l’expérience ? AW : « Je n’en sais rien, c’est difficile à dire. » Stars of the Lid, A Winged Victory for the Sullen, on ne peut pas dire que tu choisisses des noms de projets évidents. AW : « J’aime l’écriture, les expressions, j’ai toujours aimé les groupes avec des noms à rallonge et pour mes projets, j’aime choisir des patronymes longs et pas simples à retenir que les gens
ont du mal à prononcer, surtout dans les autres langues. » A la base, Dustin et toi avez un univers musical assez différent, lui dans une veine plus acoustique, toi dans un monde plus ambient. AW : « Nous avons pourtant tous les deux le même background : nous étions tous les deux dans un groupe de rock. Dustin a été vraiment mon premier ami américain ici en Europe. Comme je te l’ai dit, il vivait en Italie et j’habitais à Bruxelles. Quand nous nous sommes rencontrés, j’avais l’impression de le connaître depuis des années, le clic s’est fait artistiquement, musicalement et personnellement. » Quand j’ai découvert le disque, je ne savais pas encore que c’était la musique d’un ballet. Je pensais plutôt à une B.O. de film. AW : « Ça se tient aussi. Qui sait, peut-être que notre musique connaîtra une seconde vie. Et puis, plein de gens qui vont l’entendre n’en ont peut-être rien à cirer de la danse. » Quelle proximité ressens-tu avec une artiste comme la violoncelliste islandaise Hildur Guðnadóttir ? AW : « Oh, c’est une amie à moi. Elle vit à Berlin, tout comme Jóhann Jóhannsson. Les studios respectifs de Hildur, Jóhann et Dustin sont d’ailleurs contigus dans le même complexe de studios que possède Dustin. En prime, nous fêtons tous notre anniversaire en septembre. Hildur joue de temps en temps avec nous, elle tiendra le violoncelle sur notre tournée américaine. Et son nouvel album sur Touch est fantastique. » As-tu également des liens avec des gens tels que Stephan Mathieu ? AW : « Je connais un peu Stephan, on a joué un concert ensemble. Je suis aussi ami avec Robert Hampson ou Hauschka et d’une manière générale, il se passe quelque chose de vraiment intéressant en Europe en ce moment. » Tu n’as pas mentionné Max Richter. AW : « Je ne suis pas très grand fan mais ce n’est pas grave. » Ça te choque si je te dis que tu es une des figures historiques du label Kranky ? AW : « Pas du tout, on peut même dire que Kranky et Stars of the Lid ont grandi et évolué ensemble. Je suis sur ce label depuis pratiquement le début. Grâce aussi à des groupes comme Deerhunter, Low ou le Godspeed, la structure a pu se développer et continuer à offrir ce fantastique soutien aux artistes, tout en n’étant pas un label commercial traditionnel. »
A Winged Victory For The Sullen ‘Atomos’ Erased Tapes/Konkurrent
Alors que pris individuellement, les mondes artistiques des deux protagonistes de A Winged Victory For The Sullen ne semblent pas toujours complémentaires, la réunion de leurs talents sur ‘Atomos’ prouve pour la seconde fois qu’il faut dépasser les préjugés. Œuvre d’une beauté musicale saisissante pour tout qui aura goûté au moins une fois aux cordes de Philip Glass ou de Gavin Bryars, les douze pièces pour ballet renvoient carrément Max Richter à ses chères études. Tel un rappel du formidable et méconnu ‘Nuage’ de Sylvain Chauveau, l’opus numéro deux de la paire américaine établie entre Bruxelles et Berlin vise au-delà du cadre formel de la musique néo-classique, tout en demeurant moins intransigeant que le ‘Work For GV 2004 - 2008’ de Peter Rehberg pour le compte d’un autre grand nom de la danse (et de la marionnette), madame Gisèle Vienne. (fv)
on stage 25/10 Roma (Anvers) 21/11 Cactus (Bruges)
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T e x t e : A n n e - L i s e R e m a c l e
Shara Worden est une apparition, les sourcils étrangement poudrés. Une tenue blanche, des baskets dorées, ses tempes rasées d’où prolifère une crinière, quand vous l’attendiez plutôt en crinoline de scène. Un caméléon qui module à sa guise voix et formes, excentricité et rigueur et n’hésite pas à faire éclater sa bulle nacrée, à se jouer de tous les masques que d’autres lui avaient fait porter. Le joyau le plus étincelant entre définitivement dans la danse : on ne voulait pas être les derniers à l’arborer pour ce bal à hautes pulsations. Commençons par quelques mots de ‘Looking at the Sun’, qui me semblent un motto adéquat pour cet album: « when you close your eyes you imagine /where you think the limit is /and you make the limit move ». Shara Worden : « J’ai d’abord pensé à cette phrase en lien avec le film de Matthew Barney, ‘Rivers of Fundament’. Il y a une scène où le personnage joué par Maggie Gyllenhaal parle à son père, qui lui reproche d’avoir renoncé à son statut d’immortalité en tant que déesse pour devenir humaine, ce qu’il juge dégradant. Elle rappelle qu’elle croit que lorsqu’on ferme les yeux, les limites de l’imagination peuvent s’ouvrir, s’étendre. Qu’il y a plus de possibilités que ce que l’on croyait. Ensuite, je suis revenue sur ma propre vie, en essayant de me concentrer sur les moments où j’avais eu des pensées limitées et en réfléchissant à comment les endiguer, comment sortir de ma propre boîte. » Il semble que ce film avec Matthew Barney ait eu un impact sur la direction de ton album… S.W. : « Juste après la naissance de mon fils, il y a quatre ans, j’ai fait partie de cette expérience d’opéra filmé, d’abord à Détroit et puis à New York. Je jouais le rôle d’un lieutenant de police qui aide à l’enquête autour de l’apparition d’Osiris : dans cette version, c’est une voiture ! (rires). Dans les scènes tournées au Michigan, il y avait environ 60 joueurs de cors et percussionnistes et nous nous déplacions partout avec eux, sur les barges, les îlots, traversant ces grandes étendues et ça ressemblait à une immense procession de musique. En soi, cela racontait déjà une histoire, ça créait un récit visuel. Je suis devenue accro à cette idée de son en mouvement, finalement l’idée de la fanfare qui représentait pour moi ces endroits de la culture américaine où la musique peut encore trouver sa place à l’école. Parfois, c’est la seule opportunité pour des gamins d’être en contact avec un apprentissage du son ! C’est l’idée un peu punk que la musique appartient à chacun, pas seulement aux spécialistes, pas juste à ceux capables de faire vibrer des cordes. Ce n’est pas tant une question de liberté que se souvenir que la musique est un héritage intrinsèquement humain. Qu’une des choses fondamentales en tant qu’homme est d’être capable de produire des sons. »
The Sound of Music
C’est ce que laisse supposer ‘Before the Words’: « before the words there was the voice/before the verse there was the sound». S.W. : « Quand nous sommes bébés nous faisons tous « wouhouh » (elle chantonne, ndlr) ou nous imitons les sons, les tonalités du langage que nous entendons : dutibobidubaba (elle module sa voix, ndlr). Il ne s’agit pas de mots, mais ensuite, ils surviennent, après que nous ayons saisi comment le son monte et descend. » C’est aussi ta propre manière de travailler quand tu composes ? D’abord des sons, puis une mélodie, puis des paroles ? S.W. : « D’ordinaire, c’était d’abord les mots, et la musique survenait globalement en même temps, mais pour cet album, j’ai vraiment débuté avec le rythme, ce que je n’avais jamais fait auparavant. » Cette nouvelle façon de travailler vient d’une inspiration extérieure ? J’ai discuté de son processus avec Ryan Lott (Son Lux) et lui aussi envisageait sa façon d’amener les beats différemment à présent. S.W. : « En fait, je ne me souviens pas d’avoir jamais discuté de ça avec Ryan mais j’ai en effet collaboré de nombreuses fois avec lui. C’est mon quatrième album sous l’appellation My Brightest Diamond, mais en réalité, c’est mon septième disque, sans compter mes participations à toute une floppée d’autres morceaux de gens divers. Quand tu en arrives à un certain point, à refaire les mêmes choses sans arrêt, tu dois trouver une nouvelle façon d’approcher le matériau, même en termes de concept, sinon ça sonnerait toujours de la même manière. Se dire : je veux tel type d’ambiance au début, tel type à la fin ou s’asseoir avec une guitare et écrire juste ce que je ressens, sans y réfléchir plus intensément à pourquoi on place telle ou telle chose, ce sont vraiment deux choses très différentes pour moi. » Rien que cette année, il y a eu le spectacle de danse ‘Chalk and Soot’ de John Heginbotham et Colin Jacobsen, la sortie de ‘The River of Fundament’, ton propre EP ‘None More Than You’ et à présent ‘This Is My Hand’ ». Est-ce que c’est plus facile pour toi d’assumer ta propre musique ou de servir les intérêts des autres ?
S.W. : « (éclatant de rire) Et puis j’ai écrit un opéra…jamais de sommeil ! J’en suis à un point maintenant où j’ai fait tellement de partenariats, où j’ai tellement appris de ces moments-là que je sais que concernant mes propres projets, je dois m’y dévouer, sinon je finis par m’accorder trop peu temps pour vraiment développer ce que je veux. C’est réellement une question d’équilibre que je dois apprendre à calibrer sans cesse pour ne pas négliger mon propre travail. » C’est aussi une question d’échange, tes morceaux ont été remixés par Son Lux ou DM Stith et ça doit être intéressant d’entendre d’autres versions, ou de faire des reprises. J’aime beaucoup tes versions de ‘Bird On A Wire’ de Leonard Cohen et de ‘Feelin’ Good’ de Nina Simone. S.W. : « Il fut un temps où quand je faisais des reprises, c’étaient des choix tout à fait délibérés, et un moyen en concert de faire passer des sentiments que mes propres morceaux n’exprimaient pas, de combler des trous mais aussi une façon d’approcher le songwriting d’autres personnes. Maintenant, je m’efforce d’apporter ces toucheslà dans mes propres chansons. Pour en revenir aux remixes, j’en ai fait de mon second album avec AwRY, c’était une nouvelle façon d’approcher les morceaux, d’expérimenter différents timbres et textures et aussi faire passer l’idée au public que ça n’allait pas être juste un groupe de rock, leur insuffler que je voulais les emmener avec moi vers des perspectives qui seraient peut-être un peu sauvages (rires). » Tu sembles accorder de l’importance à l’aspect visuel de ton travail… est-ce que pour toi la musique atteint plus facilement son but quand elle a ce genre d’appui graphique ? S.W. : « Si je n’ai pas d’images en tête, je suis incapable d’écrire un morceau : que je le veuille ou non, ma musique est toujours liée à une part de visualisation. Ma façon de chanter est aussi question d’apparitions. Je ne suis pas comme ces gens qui voient les sons en couleur, mais par exemple pour ‘Pressure’, j’imaginais que j’étais en-dessous d’une montagne, ressentant tout le poids sur moi. Dès que j’ai été en mesure de me faire un tableau de la scène, boum ! tout le morceau est arrivé d’un coup. Pour ‘Before The Words’, je voyais précisément tout le monde réparti autour d’un feu, et toute une tribu dansant autour, vivant un rituel commun. Mais ça n’est jamais ce que disent concrètement les paroles. » Il y a quelque chose de plus vibrant, audacieux dans ton nouvel album. C’est dû à cette première image de procession, ou étais-tu dans un état d’esprit particulier ? S.W. : « C’était évident que je voulais faire résonner des cors et des synthés tout du long. Et puis j’avais envie que ça puisse être joué en extérieur parce que mon album précédent était vraiment taillé pour des salles classiques, un vrai écrin de musique de chambre. Je voulais la sensation d’un parc, je voulais de l’amplitude. Je visualisais très bien la fanfare en haut d’une colline et puis le groupe interagissant avec elle. Je me suis donc efforcée que l’auditeur ressente aussi ça. » Est-ce que tu te sens allergique à certains genres musicaux ou en tout cas pas désireuse d’aller dans certaines directions ? Quelque chose dont tu sentirais instinctivement que ça n’est pas fait pour toi ? S.W. : « Mon héritage est celui de la soul américaine, mais aussi beaucoup de punk et puis il y a ma formation, mon amour pour la musique classique…ça constitue une pyramide à pôles tiraillants, un enchevêtrement d’influences où interviennent aussi le hip hop, le rap même si je ne les utilise pas per se, mais simplement parce que j’ai grandi avec ces sonorités. » Pourrais-tu être « The Bad Guy » plus souvent, faire de la musique plus agressive ou crasseuse ? Ton apprentissage classique apporte la sensation que tout est parfaitement en place. S.W. : « Mon objectif dans le futur, c’est d’être une personne entière, ce qui implique une acceptation totale du corps, et je pense beaucoup à ce que signifient la transcendance ou l’extase, à comment on pourrait répercuter ça dans un solo de guitare, ou une ligne de basse, etc. Parvenir à quelque chose de plus vrai, ludique, à transcrire la façon dont les émotions se répandent partout en nous. » C’est ton inspiration pour le morceau ‘This is My Hand’ ? S.W. : « Oui, je voulais écrire de la dance music, ce que je n’avais jamais tout à fait été capable de faire, pour différentes raisons. J’ai réalisé qu’avant même de parvenir à ça, je devais d’abord rendre mon corps parfaitement clair pour moi : c’était un morceau de transition et cet album agit comme une reconnaissance de soi. Je m’efforce de plus en plus d’équilibrer mon cerveau gauche et mon cerveau droit.» Un disque ‘This is My Hand’(Asthmatic Kitten/Konkurrent) Suivez le guide : http://www.mybrightestdiamond.com/
on stage 24/10 Botanique (Bruxelles)
My Brightest
Diamond
T e x t e : A n n e - L i s e R e m a c l e Š steve gullick
07
16
Earteam
Chantal Acda
Ólöf Arnalds
‘Live in Dresden’
‘Palme’
Gizeh Records/News
‘Let Your Hand Be My Guide’ – premier album de Chantal Acda sous son vrai patronyme – avait tout d’un courageux manifeste délivré dans de la fine toile de coton, celui d’accepter ses propres silences, d’oser affirmer une intériorité discrète. Pour en délivrer l’essence sur scène, celle qui fut jadis Sleepingdog a su s’entourer d’acolytes prêts à laisser battre ultra lento le pouls de ses morceaux : Alan Gevaert (dEUS) à la basse, Gaetan Vandewoude (Isbells) à la guitare et Eric Thielemans (Tape Cults Tape) notamment aux fûts et balais placent ses six fragments dans une langueur ponctuée de frémissements subtils, étirant à l’envi un matériau déjà dédié à des rêves méditatifs, l’articulant méticuleusement en autant de soundscapes où la voix s’accroche, griffant (‘My Night’, quasi ambient), ou se désincarnant puis reprenant des couleurs (‘Backdrops’). (alr)
Ballet School ‘The Dew Lasts An Hour’ Bella Union
Au-delà des qualités vocales de la demoiselle, qui rappelle à bien des égards Gwen Stefani, les chansons du groupe berlinois multinational ont hélas tendance à tendre vers une power pop du genre passe-partout, notamment sur les très rythmés ‘Pale Saint’ et ‘Ghost’. Si le single ‘Lux’ enlève quelque peu le pied de l’accélérateur, c’est notamment dû aux accents à la Kate Bush d’arrangements synthétiques limite old school, et que d’autres titres virent du côté d’un romantisme gentillet comme un «roman» de Guillaume Musso, ce qui en dit long sur la jauge de notre intérêt (‘Gray’), d’autres morceaux terminent de noircir le tableau. Tandis que ‘Heartbeat Overdrive’ sonne comme du Talk Talk de série C qui s’essaierait au R&B, le constat ne fait qu’empirer au fil du temps et on ne sait plus sur quel pied boiter. (fv)
The Barr Brothers ‘Sleeping Operator’ Secret Cit y Records
Enregistré entièrement live, dans un studio en bois de Montréal avec Ryan Freeland (Ray Lamontagne, oh mince). Résultat : on entend beaucoup trop peu la harpe (‘Static Orphans’, en intro, laissait présager un fameux disque) et beaucoup trop tout le reste : le folk poussif à la Passenger (‘Valhallas’), la mauvaise soul (‘Even The Darkness Has Arms’), la country pour colombophiles (‘Little Lover’). Un disque dont on se remet vite. (lg)
Basement Jaxx ‘Junto’ Atlantic Ja x x/Pias
Eté 2014, été Basement Jaxx. Durant une fouille archéologique, ma main innocente retombe sur les ‘Singles’ (2005) du groupe et décide dans un élan kamikaze d’en faire ma bande-son estivale. Et là, stupéfaction: leurs cartouches dancefloor n’ont rien perdu de leur contagion perverse et exubérante. Franchement, qui peut prétendre ne jamais avoir trépidé ses guibolles sur ‘Red Alert’, ‘Romeo’ ou encore ‘Oh My Gosh’? 15 plus tard, on prend les mêmes et on recommence. Les éternels hédonistes londoniens nous pondent une grosse resucée des classiques qui ont contribué à leur gloire : ‘Junto’ n’est rien d’autre qu’un fantôme triste dans un carnaval de Rio sans confettis. Un parc d’attraction en friche à la Carnival of Souls. Les quelques violons zinzins égarés, les rares rythmes exotiques peinent à gommer un ensemble paresseux évoquant amèrement un DJ set de la Roller Parade. Triste sort pour un groupe qui a su concilier refrains fédérateurs et folie extatique, faisant le pont entre le R’N’B consumériste et l’electronica. (am)
One Lit tle Indian/Konkurrent
Au bord de la dépression sentimentale tant Joanna Newsom tarde à trouver un successeur à son immortel ‘Have One On Me’ ? Tel le grand voyant marabout Professeur Désiré, spécialiste du retour de l’être aimé, RifRaf a une solution clé en mains. Oh, ami lecteur, avant de sortir ton portefeuille à 80 Euros les 15 minutes et de composer le 0903, n’oublie pas que tu connais déjà la solution au problème, elle se nomme Ólöf Arnalds, et tu as déjà ses trois premiers albums. Dès les premières secondes, tu reconnaîtras le chant si particulier et haut perché, certains diront maniéré, de la songwriter islandaise – qu’il est parfois difficile de ne pas comparer à Kate Bush quand elle se lance dans un expressionnisme du plus bel aloi (le parfaitement bien-nommé ‘Hypnose’). Une fois de plus, tu admettras avec délectation que la timidité et le passe-partout sont définitivement rangés aux oubliettes, en dépit d’une ou deux tentatives plus abordables aux novices (les backing vocals de ‘Patience’). En visiteur régulier des coins branchés de Hambourg, tu absorberas tel le miel l’électro pop de ‘Half Steady’, en clin d’œil coquin et singulier à Felix Kubin, avant que tes pas ne te ramènent du côté de Joanna N. (‘Han Grete’) et de Vashti Bunyan (‘Soft Living’), pour une conclusion toute en finesse et subtilité. (fv)
Birds That Change Colour ‘On Recording Birds’ Waste My Records
Au moins, le titre ne ment pas : on les entend bien, les oiseaux. Peut-être un peu trop, d’ailleurs. Et c’est même un peu triste. Ça les met en cage, on a l’impression, les pauvres. L’idée était pourtant belle et le projet solidement vendu : aller enregistrer deep in the woods, dans les Ardennes, en extérieur, alla Alan Lomax. Mais le résultat, tout joli qu’il est, finit par être un peu ronflant. Ces field recordings gazouillent gentiment pendant que les guitares acoustiques et les chœurs féminins – parmi lesquels ceux de Nathalie Delcroix des merveilleux Eriksson Delcroix – endorment en douceur. Mais trois morceaux néanmoins font sursauter. D’abord, ‘The Honest Ghost’, le sommet de l’album, d’une limpidité exceptionnelle, d’une beauté folk intemporelle ; un morceau pour lequel les songwriters du dimanche donneraient l’auriculaire. Puis ‘The Beach Boys’ pour ces vers hautement mélancoliques, définitifs : « I’m so in love with you / and the way summer ends ». Enfin, ‘Song Till May’ pour son final torturé, salopé. Conclusion : beaucoup de joliesse pour finalement peu d’émotions. Dommage. (lg)
Kasper Bjørke ‘After Forever’ Hfn Music/News
Kasper Bjørke délaisse la néo disco qu’il avait développée précédemment pour aborder des sonorités assez éclectiques. C’est ainsi que sur le très accrocheur ‘Rush’, il flirte avec le funk eighties en compagnie du chanteur Tobias Buch dont la voix suinte la poussée de libido. Avec ‘Marbled blood’, par contre, on lorgne du côté d’une électro dark minimaliste et hypnotique un rien inquiétante. ‘Grit’ est un excellent instru d’inspiration cold wave teinté d’effluves kraut rock via l’apport d’une rythmique répétitive là où ‘Into smithereens’ affiche une mélancolie un rien glacée. Avec ‘After Forever’, l’ami Kasper démontre qu’il peut jongler avec les styles en faisant montre de technique et de doigté. (pf)
Black Strobe ‘Godforsaken Roads’ Blackstrobe Records/K7
La première chose qui frappe chez Arnaud Rebotini, chanteur et leader de Black Strobe, c’est son physique impressionnant d’armoire à glace stylée, de crooner qu’il vaut mieux ne pas chercher, croisement entre Dean Martin et Lino Ventura. Mais sous ce look old school de dur façon film noir se cache un cœur tendre qui chérit des thèmes tels que la solitude ou les amours déçues. Sans surprise, c’est du côté du vieux blues et de la country qu’il trouve son inspiration. De façon plus
surprenante, ses compositions sont présentées sous un habillage électronique. Avec sa voix puissante et prenante, évoquant tant Iggy Pop que Nick Cave, Rebotini délivre des textes forts et vous file la chair de poule, tandis que la rencontre entre électro contemporaine et esprit country blues génère quelque chose de foncièrement créatif, un peu comme si Depeche Mode rencontrait Johnny Cash, dont le mythique ‘Folsom prison blues’ est ici repris de façon fort convaincante. ‘Godforsaken Roads’ est une œuvre originale et excitante dans son approche rétro futuriste magistralement maîtrisée. Entre les plus introspectifs ‘Monkey glands’ et ‘Swamp fever’ et les titres irrésistiblement catchy comme ‘Broken phone blues’ ou les plus dansants ‘He keeps on calling me’ ou ‘Blues fight’, cet album cartonne. (pf)
Joe Bonamassa ‘Different Shades Of Blue’ Provogue/Mascot Music
Dire de Bonamassa qu’il est tombé dans le blues quand il était petit ne relève pas de la formule : à huit ans, ce petit blanc jouait déjà de la gratte pour B. B. King ! On se souvient de son précédent ‘Seesaw’, en duo avec Beth Hart, vaine collection de reprises un peu scolaires. Réparation est faite avec le bien nommé ‘Different Shades Of Blue’ sur lequel Bonamassa fait cracher la pleine vapeur à des compositions personnelles qui méritent leur place au Panthéon. Tantôt feutré, tantôt puissant, son rythm’n’blues explore toutes les facettes du genre avec une aisance séduisante et sème quelques futurs classiques en chemin, à commencer par le morceau-titre et ce ‘Oh Beautiful !’, bombe atomique blues-rock entre Clapton, Led Zep et le ‘Alucard’ des Gentle Giant. Propre, carré et efficace. (ab)
Haley Bonar ‘Last War’ Memphis Industries/V2
Il acquiesce, acquiesce et rougit. Oui, il croit bien que son nez se retroussait quand elle souriait. C’est quelque chose qu’il avait remarqué chez cette jolie bringue, il y a longtemps déjà, un jour d’austérité à basse tension à Duluth. Elle a beau murmurer une ‘Last War’ contre les aurores dans les bras d’un type qui ne connaîtra jamais son nom, baigner chaque pièce d’une lumière un peu frontale, faire du rentre-dedans à l’ennui qui menace de lui filer une ‘Bad Reputation’, il sait qu’’Heaven’s Made For Two’ et qu’il pourrait très bien s’engouffrer un peu plus longuement dans ses bruines shoegaze et ses étincelles de fille de province, se lover contre ses riffs plus déployés et ses rancœurs. Il ne serait pas son enfant, il serait celui qui la regarde peigner avec doigté idées et toison, il l’accompagnerait avec plus de souffle que Justin Vernon. « My love be brave /as it knocks our bodies back to shore /eyes closed we see /green blades dancing in the sun ». Faire enfin partie de toutes ses joutes : le charme, la ten-
sion, le doute. Et ne plus jamais craindre de partager la chambre d’une fragile combattante. (alr)
Benjamin Booker ‘Benjamin Booker’ Rough Trade/Konkurrent
On aurait aimé décerner à Benjamin Booker le prix du jury de fin d’année. Premier de classe assidu et appliqué, il devait frôler le sans faute mais ne se tape qu’un onze et demi sur vingt, ce qui est bien, mais pas top. Production abrasive, voix houblonnée, guitares salaces, basses chaudes et grasses : le contexte de ce premier album est, sur papier, celui d’un très bon disque de blues-rock au pedigree New-Orleans. Sauf qu’au final, on ne retire pas grand chose de ces 45 minutes pour le moins frontales et suintantes. À force de vouloir à tout prix être habité, Benjamin Booker passe de justesse à côté d’un supplément d’âme finalement absent du disque. Conséquence regrettable : ça cogne, ça gueule et c’est extrêmement maîtrisé, mais aussi creux qu’une barrique à whisky. Échec et malt. (am)
The Bug ‘Angels & Devils’ Ninja Tune/Pias
L’explorateur sonore Kevin Martin a quitté Londres pour s’installer à Berlin. Changement d’air, mais pas de méthodes. Toujours obsédé par les interactions entre les genres, l’Anglais façonne le nouveau chapitre de la discographie de The Bug en défonçant des cloisons et en construisant des ponts qui relient rock bruitiste et hip-hop expérimental, dub tribal et reggae transcendantal. Ici, il joue sur les contrastes, apposant ses idées cinglées sur un disque saucissonné en deux tranches antagonistes et, pourtant, complémentaires. ‘Angels & Devils’ aimante des forces positives et négatives autour de sons magnétiques : une trame subsonique et transgénique imaginée aux confins du beat et de la distorsion. Canalisée à l’aide de nombreux invités, cette relation d’amour-haine met en lumières les voix de quelques allumés. Impérial, Gonjasufi, notamment, plante son chant de rastaquouère mystique dans le cœur d’une transe dub-psyché méchamment cabossée (‘Save Me’). Liz Harris (Grouper) étire ses inflexions angéliques sur une mixture post-dubstep bien enfumée (‘Void’). Album suffocant et schizophrène, ‘Angels & Devils’ n’est jamais totalement mauvais ou complètement bon. Mais son entre-deux est vraiment savoureux. (na)
Vashti Bunyan ‘Heartleap’ Fat Cat Records
Une image d’Épinal, du côté des 70’s : une paysanne baba du camp des liserons, sourire timide dans l’embrasure de sa maisonnette au toit de chaume, cheveux noués dans un fichu floral. Du genre à agrémenter chaque saison de comptines duveteuses distillées d’une voix de sylphide. Neuf ans après sa remise en lumière par Devendra Banhart et Animal Collective et la sortie du délicieusement rêveur ‘Lookaftering’, Vashti Bunyan entrouvre pour la dernière fois – selon ses dires – son grand recueil de berceuses, et nous de réclamer aussitôt la venue du marchand de sable et de toutes ses cordes. 44 ans ont passé, continuant à engendrer de suaves interprètes qui célèbrent les roses dans les jardins et les femmes attablées dans leur cuisine. Des mères et des grands-mères simples qui leur ressemblent, tout simplement. De celles qui connaissent mieux que quiconque les moyens de vous faire passer une nuit ronde. (alr)
Busdriver ‘Perfect Hair’ Big Dada/Pias
Figure de proue de l’abstract hip-hop, Busdriver contourne toujours aussi habilement les attentes. Jamais là où on l’avait laissé à l’épisode précédent (le décevant ‘Beaus $ Eros’), le rappeur californien prend de la bouteille et laisse par-
Fri 03.10
Autechre
SAT 11.10 Abclubcircuit - Nijdrop @ Ab
Off! + Cerebral Ballzy SAT 11.10
Russell Haswell + Rob Hall (Dj)
Sébastien Tellier
Thu 09.10
Tue 14.10
Buraka Som Sistema + Max Le Daron
Youngblood Brass Band Wed 15.10
Tue 21.10
Shabazz Palaces Fri 24.10 It’s A Family Affair:
Opal Tapes feat. Karen Gwyer + Patricia + Wanda Group + Holovr + Basic House (DJ)
Fri 14.11
Set it Off Tour 2014 w/Slow Magic + Odesza + Craft Spells + Yung Gud + Blue Hawaii (Dj) + Dj Paypal
Fri 21.11
Fritz Kalkbrenner
in Flames + Wovenwar + While She Sleeps
Thu 16.10
SOLd OuT
FKA twigs Thu 16.10
Gruff rhys Fri 17.10
Kris dane: Rose Of Jericho Album Presentation
SAT 18.10
Ways Over Water Tour 2014
Geppetto & The Whales
MON 01.12
Thu 23.10
Little dragon + NAO
Gogo Penguin
Tue 10.03
Where Aphex Twin meets Jazz
SAT 25.10
Caribou
Amatorski
Wed 01.10
Little dots Album Presentation Thu 02.10
SuN 26.10
Spring Offensive Tue 28.10
It’s A Family Affair: Mississippi Records
feat. Marisa Anderson + Lori Goldston + dragging An Ox Through Water
Smoove & Turrell Tue 28.10
Thu 02.10
imelda May
SuN 05.10
how To dress Well
MON 06.10
eagulls
helmet Betty’s 20th anniversary tour The 1975
Fri 31.10 Tue 11.11
Asking Alexandria + special guest The Ghost Inside + Crown The Empire + Secrets
+ Bad Breeding
Wed 12.11
Glass Animals
Wed 08.10
Fixkes
‘Weeral Halfacht-Albumpresentatie’
Thu 09.10 ABClubcircuit - AB @ Nijdrop :
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OCTOBRE 2014
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Earteam
ler l’expérience. Moins speedé que par le passé, l’artiste délaisse ici les champs de course de Busta Rhymes pour poser (un peu) plus calmement son flow sur des rythmes groovy et lancinants. Busdriver prend aussi le temps de s’entourer. Jeremiah Jae, Aesop Rock et Danny Brown viennent ainsi poser leurs fesses sur la banquette d’‘Ego Death’, véritable point fort d’un disque intéressant, mais parfois éprouvant. La production se complaît en effet dans les déconstructions et les intervalles sonores irréguliers. À consommer avec parcimonie pour prendre son pied dans les bosses. (na)
Celebration ‘Albumin’ Bella Union/Pias
Pour leur première sur le label Bella Union de Simon Raymonde, le duo à la scène et à la ville Katrina Ford et Sean Antanaitis franchit le cap avec un élan disparate, et un manque d’idées neuves assez flagrant. Perclus d’ingrédients qui ont fait leurs preuves ailleurs, ‘Albumin’ parvient heureusement à manier ces éléments disparates avec un certain bonheur. Même si le chant de Ford n’est pas toujours de la plus grande élégance, notamment lorsque les morceaux prennent un virage dream pop – la comparaison avec Victoria Legrand de Beach House est cruelle sur ‘Walk On’ ou ‘Solstice Rite’ – le résultat est plus heureux quand des touches classic rock seventies viennent poivrer la recette. En témoigne l’introductif ‘Razor’s Edge’, futur carton des festivals 2015, même si le bizarrement construit ‘Chariot’ évoque une tentative expérimentale de (hum) Queen sortie de la caboche mal lunée de Pascal Comelade. (fv)
Childhood ‘Lacuna’ House Anxiet y/Marathon Ar tists
A grand coup de guitares jangly et de mélodies pop teintées de psychédélisme, Childhood entre sans complexes dans le club des Britanniques capables de façonner le disque facile d’un été, fusse-t-il indien. Creusant avec avidité la veine de la nostalgie à grand renfort de sonorités nineties, le quatuor londonien revisite avec un certain panache le futur du passé. Parce qu’ils n’ont encore sniffé que de la poudre citrique, ces garçons savent parfaitement s’y prendre pour torcher des hymnes pop un rien sophistiqués et qui s’agrippent rapidement aux neurones. Entre mélodies hélicoïdales et voix aériennes qui s’enroulent sur elles-mêmes pour créer de nouvelles boucles, Childhood assure bien plus que le minimum syndical en matière de prise de risque. A côté de morceaux hypnotiques qui font headbanger intensément (‘Falls Away’), des chansons à la patine plus pop (‘You Could Be Different’, ‘Pay For Cool’) ou des capsules qui font des allers retours dans l’espace-temps (‘As I Am’, ‘Tides’) donneront du fil à retordre aux amateurs d’étiquettes musicales. Car il y a fort à parier que ce premier essai ne sera pas l’un des ces disques qui font trois tours et puis s’en vont. (gle)
C’mon Tigre ‘C’mon Tigre’ Autoproduction/Africantape
Avec des titres comme ‘Fédération Tunisienne de Football’, ‘Queen In A3’ ou ‘Welcome Back Monkeys’, intrigants à souhait, le premier opus de C’mon Tigre attire directement le regard. Et les oreilles aussi, tant le big mic mac du mystérieux duo aux origines et participants inconnus se fond en un savoureux dessert. Accompagné à des degrés divers d’une douzaine de musiciens venus de tous les horizons du globe, ‘C’mon Tigre’ réussit d’autant plus l’exercice qu’il est périlleux. Tout en déclinant des mélodies faussement lymphatiques et branlantes, qui témoignent surtout d’un fameux savoir-faire, le projet inscrit ses pas dans le spectre des vivants, qu’ils aient pour nom Mulatu Astatke (qu’on aurait bien vu au saxo,
DZ Deathrays The Drums
‘Black Rat’
‘Encyclopedia’
I Oh You/Mushroom/Infectious Music
Minor Records/News
Ce duo australien compose des mélodies pop ultra accrocheuses tout en générant un son bien brut, entre post grunge, métal et émocore. Si ‘Black rat’ n’est nullement novateur, il impressionne par son côté ultra catchy, tant sur les titres plus rentre-dedans que sur les morceaux downtempo. On pourrait ergoter sur le côté parfois cliché des structures des titres plus émo – alternance monolithique entre riffs tranchants/chant screamo et passages plus pop, mais pour quiconque a envie de s’offrir une bonne tranche de power pop un peu trash, on recommandera vivement l’écoute de titres skate punk comme ‘Black rat’ et ‘Gina works at hearts’, sans oublier le plus métal ‘Ocean exploder’. (pf)
Fin 2009, deux punks coquets se sont attirés les louanges du tout Brooklyn grâce à un premier E.P. (‘Summertime!’) profilé pour purger sa mélancolie au soleil. Porté par l’énergie juvénile du single ‘Let’s Go Surfing’ et six autres resucées newwave du plus bel effet, cet enregistrement constituait jusqu’ici le seul arrêt obligatoire dans la discographie de The Drums. La suite se résume en une succession de mauvaises idées… Embauche de musiciens supplémentaires, débauche de refrains boursouflés, Cure de Morrissey et verdict impitoyable : deux albums insignifiants. On pensait donc l’affaire pliée, la planche de surf enterrée... Contre toutes attentes, The Drums replonge aujourd’hui aux origines de sa musique. Autrement dit, Jonny Pierce et Jacob Graham en ont encore dans le slim. Mélodies légères, nostalgie des beaux jours et romantisme écervelé palpitent ainsi au cœur d’‘Encyclopedia’, troisième essai tendre et tendu qui virevolte entre gentilles décharges électriques (‘Magic Mountain’, ‘Face of God’) et crapuleuses caresses synthétiques (‘Break My Heart’, ‘I Hope Time Doesn’t Change Him’). The Drums tient enfin la distance sur la longueur d’un album. Surtout, le groupe newyorkais retrouve l’élan insouciant de ses débuts avec des singles affûtés (‘I Can’t Pretend’, ‘Kiss Me Again’) pour rivaliser avec les meilleures sucreries de DIIV et Vampire Weekend. ‘Encyclopedia’ signe un retour inespéré. (na)
par ailleurs impeccablement tenu par Henkjaak Beeuwkes) et, c’est encore plus frappant, l’überccol de compét’ Gonjasufi qu’on jugerait promis, craché au micro. Ce disque ne ressemble à aucun autre. Ne manquent plus que les tongs en option. (fv)
Bosco Delrey
The Courteeners
Un air d’American Graffiti. On les imagine si bien, Bosco Delrey et Chuck Prophet, parcourant la ville à bord d’une Ford Thunderbird d’un blanc immaculé. Le premier crâne au volant, l’œil espiègle, tandis que le second jette un œil au rétro et se recoiffe machinalement. La radio crachote un Chuck Berry, les mauvais garçons dodelinent de la tête. Bosco est une teigne, Bosco aime les guitares à l’huile de vidange, Bosco embobine les midinettes en noyant ses intentions sous des couches de gomina. Chuck, c’est le romantique : un peu fleur bleue, il sort les violons, c’est un loulou solitaire, amoureux transi dans monde de gros bras. Il est super touchant, ce Chucky. Bosco s’offre un duo avec Lovefoxxx, sa blonde du moment. Chuck, quant à lui, embarque sa muse sur la route pour les backing de sa tournée. Tous deux partagent finalement l’idée que la vie est plus belle à deux, en décapotable. Tous deux s’érigent en crooners parfaits. Perfectos. Tous deux, malgré leurs dégaines un peu cons dans leurs jeans noirs trop serrants, savent te pondre la chanson qui te prend aux tripes par surprise, qui enflamme ton âme de groupie affamée. Sauf que les deux gentlemen cabrioleurs ont fini l’école buissonnière depuis longtemps déjà. Si bien qu’on taira leur âge et leurs antécédents. Tout ce qu’on peut vous dire, c’est qu’à l’époque, c’était bien Chuck qui se chopait la plus belle du lycée. (am)
‘Concrete Love’ Polydor
A cette heure tardive, Charlotte s’inquiétait du prix des bières dans les bars en Norvège. Elle y rejoindrait bientôt un beau viking et l’ivresse allait coûter plus chère que sur les routes bucoliques de Burnontige, la nuit. Elle revenait d’avoir été voir La Bête avec Lo, Max et Charles dans un festival durable et éco-responsable en province du Luxembourg, une ardeur d’avance. On les avait invités à utiliser des lampes de poche à dynamo, à consommer fairtrade, à pisser sec. A Burnontige, la nuit, ivre au volant, on rigole très fort de ceux qui massacrent la britpop à coup de sous-Interpol et The National, surtout quand le disque n’est pas (si) mauvais. Seule Charlotte s’inquiétait vraiment, elle finirait par avoir soif. (lg)
Rachael Dadd ‘We Resonate’ Talitres
On l’aime énormément cette fée Clochette de Bristol, cette sœur de cœur de Rozi Plain et This is the Kit, cette muse du Tournesol nippon Ichi, one-man-band à mille trouvailles. Elle a brodé des hérons pour faire battre nos vestes à larges ailes, sorti son banjo ‘After the Ant Fight’ et on l’a suivie, yeux fermés, pour la migration folk des oies à plumes cendrées. Et si aujourd’hui, elle a posé ses malles chez Talitres, ça nous paraît aller de soi, tant Sean Bouchard a toujours su célébrer un certain esprit DIY, né des rencontres et des luxuriantes ornières. Faites donc un vœu, pourvu qu’il pétille. Celui de voir cette fille-là, mèches en bataille et spontanéité, s’épanouir sans entraves, telle une tUnE-yArDs moins amazone et plus volontiers expérimentale. Construit à même des boucles qui s’enchaînent (sous l’œil attentif de Steve Reich) et un souffle clair, avec une jovialité spirituelle proche du Penguin Cafe Orchestra, ‘We Resonate’ dégage un charme vivifiant, opérant autant dans une clarinette solennelle qui donne souvent le la (‘Our Arms’, en retenue) que dans un xylophone qui rebondit facétieusement (‘Bounce the Ball’). À celle qui confesse avec candeur « Maybe I’m ready to stop being a child », on suggérera qu’il n’en soit rien : c’est dans ce sens inné du ludique qu’elle puise sa force, définitivement. (alr)
‘The Green Tiger’s Alibi’ Belleville
Chuck Prophet ‘Night Surfer’ Yeprock Records
Dry The River ‘Alarms in the Heart’ Transgressive Records
Ma petite anguille, tu frétilles dans le flux et le temps frôle la franche noyade. On les distingue, et pas rien qu’un peu, tes lacérations émotionnelles, ta main de tarot où s’alignent pendus et fous. Allume donc quelques cierges qu’on puisse y voir plus clair dans ta boutique de colporteur de brocarts troubles (« The spiritual fabric/ is sex and its magic »), de troqueur de drames. Aède du sud moite, docteur ès afféteries, tamponneur de lettres écarlates, tu cherches parfois à amplifier si vivement tes suppliques qu’on risquerait de te prendre pour Chris Martin greffé de la gorge d’Antony. Quand tu retournes à ‘Gethsemane’, corps en croix, il y a pourtant bien assez d’épique pastorale pour nous abreuver tous. Garde-toi donc des gradins, garde-toi des glissades sur les pierres tombales et reviens-nous le cœur déchargé de trop d’alarmes si tu ne veux plus être l’esquif, le ‘Vessel’ ballotté par les arrangements grandiloquents de Valgeir Sigurðsson. (alr)
Electric Wizard ‘Time To Die’ Witchfinder Records/Spinefarm Records
Vous aimez le stoner doom psychédélique? Vous vous régalez volontiers de titres sludge monolithiques de 10 minutes ? Vous méprisez le positivisme et vénérez les groupes misanthropes ressassant à l’infini leur haine de l’humanité et leur désir de revanche sur la vie ? Electric Wizard va devenir un de vos groupes de chevet. Cela fait plus de vingt ans qu’ils font le même album, mais il a de quoi fasciner. C’est incroyablement sombre, macabre et négatif mais là où ce type d’œuvre ne pourrait générer qu’ennui ou fous rires en pagaille, Electric Wizard parvient à vous scotcher à votre chaise, à vous hypnotiser avec ses riffs fuzz pachydermiques de lenteur, son chant d’outre-tombe répétitif devenant un instrument en lui-même, sans oublier les notes de claviers qui font dans le psyché terrifiant pour film d’horreur italien des années 70. Vous pourriez très bien vous retrouver réellement accro. (pf)
Electric Würms ‘Musik, Die Schwer Zu Twerk’ Bella Union/Pias
On ne badine pas avec le kraut. Nouveau véhicule pour la démesure de plus en plus éparpillée de Wayne Coyne et Stephen Drozd (accompagnés ici des Linear Downfall), Electric Würms réjouira peut-être les néophytes. Pour les autres, la pilule sera un peu plus difficile à avaler. Non pas que cet EP soit une simple resucée d’antan (‘I Could Only See Clouds’ rappelle surtout Battles et ‘The Bat’ évoque plutôt Flying Lotus), mais c’est surtout qu’Electric Würms ne propose rien de très palpitant. Jams gentiment extra-terrestres, les six morceaux se satisfont de leurs propres définitions sans jamais tenter d’en outrepasser les bornes. ‘Living’ est un croisement bâtard mais intrigant entre Harmonia et Popol Vuh, ‘Transform !!!’ joue à son tour au revival stoner-prog et ‘Heart Of The Sunrise’ reprend Yes en moins de quatre minutes. C’est tout ? A peu près, oui. Les membres d’Electric Würms jouent aux gros bras, mais ne prennent aucun risque, condamnant de facto leur Kosmik Muzik au plancher des vaches. (ab)
Electric Youth ‘Innerworld’ Secretly Canadian/Konkurrent
La pochette d’‘Innerworld’ nous montre deux enfants au visage serein sur fond de paysage montagneux idyllique. Elle annonce à la perfection le sentiment que procure l’écoute du premier album de ce duo canadien composé de Browyn Griffin et Austin Garrick. Electric Youth invite à goûter aux joies d’une pop électro candide et touchante, fortement marquée par l’électro pop
80s et par l’italo disco. Là où l’on pourrait craindre un hommage stérile et frileux ou un détournement second degré kitsch, Browyn et Austin livrent un exercice de style d’une grande finesse, très classe. Le mérite en revient tout d’abord à Browyn dont la voix juvénile et cristalline dégage beaucoup d’émotion, un peu comme Sally Shapiro. Austin a le chic pour tirer de ses machines des mélodies engageantes qu’il habille de beats entêtants et de nappes et textures majestueuses. Et puis, il y a aussi un côté un rien mélancolique qui se dégage de la plupart des titres. Assurément des débuts prometteurs ! (pf)
Elephant Stone ‘The Three Poisons’ Hidden Pony
Elephant Stone brandit son parrainage jusque dans son patronyme, titre d’un morceau des Stone Roses. Globalement, c’est toute la scène Madchester qui façonne le groupe du joueur de sitar Rishi Dhir. L’an passé, les Canadiens sortaient leur album éponyme, où ces influences mutaient progressivement en longues jams psychédéliques et indianisantes. Sur ‘The Three Poisons’, Dhir préfère l’immédiateté pop-rock, avec un succès mitigé. Les ballades ‘Worlds Don’t Begin And End With You’ et ‘Living For Something’ possèdent des airs à l’accroche immédiate qui fait défaut au reste de l’album, ‘Three Poisons’ est porté par un souffle électronique chaud et groovy rappelant Thievery Corporation et ‘Echo & The Machine’ fusionne comme son nom l’indique Bunnymen et kraut à la Can. Si les mélodies laissent peu de traces dans leurs sillages, reconnaissons à Elephant Stone cette force vitale motrice, élan astral contagieux hérité de ses prédécesseurs, Stone Roses en tête. Autrement dit, Elephant Stone est avant tout un son. Mais sitar mise à part, est-ce vraiment le sien ? (ab)
Erland & The Carnival ‘Closing Time’ Full Time Hobby/Pias
Imaginez la rencontre inopinée entre Erland Cooper, lad des Orcades l’esprit nourri aux arcanes prestigieuses ou troubles d’un patrimoine qui va de Bert Jansch à Jackson C. Frank en passant par d’âpres ballads collectées et Simon Tong, guitariste tout en distinction british, héritée de The Verve, Gorillaz et The Good, The Bad and The Queen. Vibrant avec un ‘Nightingale’, tâter des étoffes prog, narguer Jarvis sur sa carte, sortir les orgues hallucinées. Une aventure insulaire tempétueuse et teintée d’électronique dans le Magnetic North plus tard, voici le fructueux duo recentré sur des affaires plus intimes, des cordes cajoleuses, une voix en pleine ampleur. ‘Closing Time’ nous ferait croire qu’il est possible de ramasser un peu de chaleur pour les jours cruels à venir, ‘Quiet Love’ a pioché ses chœurs et son élégance affligée chez Divine Comedy, ‘I Am Joan’ frôle, basses glissantes et claviers sourds, votre dos avec une ferme désinvolture quand ‘Radiation’ est une reddition au piano si exquise qu’on se pâmerait. ‘Birth of a Nation’, entonné pour les stades et franchement plus couac, ne nous fera guère oublier pourquoi on déguste toujours notre thé et nos mélodies à cinq heures tapantes, pourvu qu’ils soient anglais. « I’m so glad I found you ». (alr)
Esben & The Witch ‘A New Nature’ Nostromo/News
Exit Matador pour le trio de Brighton, bonjour à son imprint Nostromo, pour une recette musicale inchangée – faut dire qu’elle avait largement fait ses preuves. Empreinte d’une noirceur rock qui sied tellement bien à Shannon Wright, en tout cas celle de l’époque ‘Over The Sun’, le troisième essai d’Esben et la sorcière démarre
avec un énorme morceau de bravoure (plus de dix minutes, elles ne sont jamais longues). Tel un conflit sublimé entre PJ Harvey et Mogwai dont une Soap&Skin chanteuse des Swans sortirait vainqueur, ‘Press Heavenwards’ met directement le disque sur de bons rails. La suite ne fait que confirmer ces belles dispositions, pour autant qu’on accepte l’extrême suavité dark du propos. ‘Dig Your Fingers In’ emmène la Polly Jean du côté de Kate Bush tandis que ‘No Dog’ opère un transfert vers le Sonic Youth de 1983, fût-il parcellaire et parfois incohérent. Morceau-pivot du disque, il frôle le quart d’heure, ‘The Jungle’ pousse le bouchon encore plus loin dans la dépression, avant que la prod’ très less is more de Steve Albini n’achève toute résistance sur les quatre dernières tracks. Les cœurs serrés n’ont qu’à bien se tenir. (fv)
ETIENNE DAHO 17-10-2014
LINDSEY STIRLING 18-10-2014
LILLY WOOD AND THE PRICK 07-10-2014
AGNES OBEL 19-10-2014
PORTER ROBINSON 04-11-2014
The Excelsiors ‘Control This’ BBE
« Sounding quite like nothing you have heard before ». Oui, bien sûr, on allait l’écrire. Surtout pour un premier album de deep soul à tendance dub majoritairement constitué de reprises. Évidemment, en réalité, seul l’idiot du village qui ne connaît qu’Aloe Blacc et Bob Marley n’a jamais entendu ça. Ça qui, du reste, sans être original pour un sou est tout à fait bien foutu. Mieux, en fond sonore, l’album s’écoute d’une seule traite et donne l’illusion d’un truc honnête. C’est éventuellement même un peu chic, cette voix profonde qui alimente la flamme de ce revival soul à la Daptone Records, entre Charles Bradley et Lee Fields. Lors d’une soirée entre potes, à l’heure du brandy, il n’y a que les vrais érudits qui relèveront l’affaire, la supercherie : « tiens ça, Amy Winehouse ne l’a pas déjà reprise et là, ça n’est pas ce morceau de Carole King ?». L’easy listener de base, lui, n’y entendra que du feu. (lg)
Piers Faccini et Vincent Segal ‘Songs Of Time Lost’
SBTRKT 15-11-2014 2 O 2
O C TO B ER
2014
B RIX TO N AC ADEM Y
OSCAR AND THE WOLF 23-10-2014
THURSTON MOORE 05-11-2014
MANDO DIAO 28-11-2014
THE NOTWIST 27-10-2014
BOB MOULD 11-11-2014
EZEKIEL - L.U.X. 28-11-2014
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LO N DO N
No Format !
Le violoncelliste à l’archet évanescent Vincent Segal et le barde folk Piers Faccini sont de véritables amis de trente ans. Ça n’est pourtant que très récemment qu’ils ont choisi de sceller ce compagnonnage. Centrée sur le dialogue acoustique guitare/voix-violoncelle, cette recherche du temps perdu prend la forme d’une quête patiente d’élégance et de grâce. Voyageant entre le répertoire napolitain traditionnel, le groove lent du bluesman John Hurt, la poésie créole du réunionnais Alain Peters ou le lyrisme d’une valse country de Townes Van Zandt, les relectures s’enchaînent tout au long de ces treize titres d’inspiration nomade. Comme autant de prétextes pour un dialogue intime entre les deux complices. Une connivence qui constitue à la fois la force et la faiblesse du disque où il n’est pas toujours facile pour l’auditeur de s’immiscer dans cette intimité artistique. (gle)
SONIC VISIONS 2014: FRITZ KALKBRENNER, THE ROBERT CRAY BAND 28-10-2014
ANGUS & JULIA STONE, BAKERMAT, ASGEIR
20 > 22- 11-2014
J MASCIS 03-12-2014
Marianne Faithfull ‘Give My Love To London’ Naïve/Pias
Petite-nièce de Leopold von Sacher-Masoch, égérie et compagne de Mick Jagger, héroïnomane, héroïne, actrice de cinéma et de théâtre, femme aux destins multiples et tragiques, elle a pu traverser les décennies pour aligner aujourd’hui une carrière qui s’étale sur cinq décades. Enregistré à Kilburn sous la supervision de Rob Ellis et de Dimitri Tikovoi et le mixage de Flood, ce nouvel album réunit des invités de renom tels Ed Harcourt à la basse, Adrian Utley à la guitare et Jim Sclavunos des Bad Seeds à la batterie. Davantage encore, c’est le concours précieux de compositeurs patentés qui rehausse les compositions. Ainsi Roger Waters écrit ‘Sparrows Will Sing’, sorte d’hymne optimiste qui fait office de premier single. Nick Cave a composé deux excellentes chansons, la chavirante ‘Victorian
THE WAR ON DRUGS 01-11-2014
MILKY CHANCE 15-02-2015
www.rockhal.lu Rockhal, Esch/Alzette (LUX) // infos & tickets: (+352) 24 555 1 Rockhal recommends to use public transport: www.cfl.lu
20
Earteam
Holocaust’ et le tragique ‘Deep Water’. La jeune et douée Anna Calvi signe le très mélodiquement orchestré ‘Falling Back’. Plus loin, c’est une reprise de Everly Brothers (‘The Price Of Love’) que Faithfull remodèle à son goût et c’est à Cohen qu’elle emprunte pour une reprise de son ‘Going Home’. A 67 ans, elle garde intacte sa verve et la prestance de son ton, comme sur ce ‘Mother Wolf’ qui se fait l’écho de sa colère face à l’état actuel délité du monde. (et)
The Gaslight Anthem ‘Get Hurt’ Virgin EMI/Universal
Au fil du temps, The Gaslight Anthem a délaissé peu à peu le côté punk des origines pour développer un son rock plus classique. Si le leader, Brian Fallon, a présenté ce nouvel album comme ayant été conçu dans un esprit guère éloigné de celui de ‘No Code’ de Pearl Jam, c’est cependant l’influence de Bruce Springsteen qui est la plus évidente et d’ailleurs totalement revendiquée. Sur le plan des textes, Fallon adopte la première personne de façon plus appuyée que par le passé, histoire d’évoquer son divorce dans ce qui est un exercice cathartique plutôt convainquant. Si certains titres downtempo manquent parfois un peu de caractère, on trouve ici quelques perles. Les très rock ‘Stay vicious’ et ‘Rollin’ And Tumbling’ déménagent un maximum, ‘Red Violins’ fait mouche dans un registre plus country, ‘Get hurt’ est une belle ballade d’inspiration 80s tandis que ‘Stray paper’ n’est pas sans rappeler le boss. Du solide, donc. (pf)
Godsmack ‘1000 HP’ Spinefarm Records
Godsmack fait figure de poids lourd de la scène alternative/métal ricaine. Le groupe maintient le cap et continue de pondre des titres très accrocheurs qui raviront les fans. Ce qui est par contre nouveau et d’ailleurs plutôt réjouissant, c’est que Godsmack élargit sa palette musicale, intégrant par exemple des violons sur le très bon ‘Something different’ ou donnant au très catchy ‘1000 HP’ des inflexions punk assez excitantes. Pour le reste, on retrouve plusieurs compos épiques, comme le prenant ‘Generation day’ qui démarre façon grunge pour finir dans des eaux psychédéliques ou encore le menaçant ‘Nothing comes easy’ qui intègre un zeste de gothique dans son métal. Un bonne surprise. (pf)
Daniel Grau ‘The Magic Sound Of Daniel Grau’ Sonar Kollectiv
Absolument dingue. Mais qui est encore ce type repêché au fin fond du Venezuela et qui, entre 1974 et 1983, a voué ses nuits entières à agiter les discothèques de Caracas et dont personne, ou presque, n’a jamais entendu parler ? Fake, extraterrestre, fruit drogué d’un inconscient collectif ? Non, il semblerait qu’un état civil enregistre sa naissance en 1948, qu’il soit toujours en vie, qu’il ait été un des premiers ingénieurs de studio de son pays et qu’il ait sorti pas moins de huit albums dont aucun n’a jamais été disponible à l’internationale. Sonar Kollectiv rattrape le coup avec cette double compile qui présente, chronologiquement, une bonne partie du travail de Daniel Grau. Un bazar saisissant qui démarre en 1974 avec une sorte d’easy listenning tropicale, bidouillée à une électronique débutante : mélange improbable et totalement étrange entre le générique de ‘Drôles de Dames’ et les expérimentations de François de Roubaix. La suite dévie lentement vers du disco funk latin qui finit par devenir un peu nul dans les eighties, tout en restant souvent charmant, avec des synthés un peu vulgos et des beats bien cochons. On attend maintenant une chose : la réédition intégrale des
Tricky ‘Adrian Thaws’ False Idols/ !K7 Records
‘False Idols’, excellent précédent album, proposait un dub mutant mais reposé, une langoureuse baignade électronique en eaux laiteuses sous la surface desquelles proliféraient les cellules-synthèses du trip-hop de demain. Un an plus tard, l’extraterrestre de Bristol libère ses cybertriops à l’air libre. Curieux embryons, ils arpentent le territoire en tous sens, capteurs ouverts à l’attention des phéromones que leurs micro-senseurs transforment en informations binaires. Hiphop, jazz, house, dance, blues, rien n’échappe aux Minions d’Adrian Thaws. Ils classent, comparent et décomposent leurs échantillons à destination de la Database Tricky, où les fichiers seront analysés, mixés et transformés en une lente et menaçante fusion. Tableaux virtuels du monde qui les entoure. Polaroïds sensoriels du Vivant où pulse encore son Essence Fantôme. Ghost in the Shell. ‘My Palestine Girl’ est le parfait morceau de Massive Attack que l’on n’attendait plus – imminence politique, grognements reptiliens et ce calme inversé qui précède la chute des bombes – tandis que l’oppressant ‘Sun Down’ nous en donne le décompte d’entrée de jeu avec son tictac d’horloger. Comme si l’urgence s’était transmise aux machines. Androïdes fidèles, Francesca Belmonte et Nneka sont de retour, noyau nucléaire de la résurrection sous électrodes de leur False Idol. A leurs voix félines de feutrine s’ajoute le flow cut-and-paste de Bella Gotti, colère syncopée sur bandes perforées. Dans son inaccessible Tour de Silicium où s’est initié la Phase 2.0 de sa biotransformation, Tricky se libère progressivement de son humanité pour accoucher d’une œuvre de plus en plus personnelle. D’où titre. Replay. Repeat. Fascinant transfert. (ab)
trois premiers albums, ceux d’avant 78. S’il y a quelqu’un pour faire ça, on lui érige une statue. (lg)
Grumpf ‘Rise Of The Tyrant’ Sideburn Records
Les anversois de Grumpf sont de retour avec un EP qui leur permet de faire un grand pas en avant. Le quatuor a affiné sa technique et affiche un son plus unifié et maîtrisé dans un registre hard rock et heavy métal d’inspiration 80s. A l’écoute des 8 titres, l’auditeur averti pourra relever des accointances avec Iron Maiden, les Guns, Mötley Crüe ou encore Skid Row. Si Grumpf connaît ses classiques, il parvient en même temps à s’affranchir de ses influences et impressionne par son énergie et sa veine mélodique. ‘Rise’, ‘Something worth fighting for’ ainsi que la plage éponyme à la construction particulièrement intéressante, sont autant de très bons titres qui révèlent le talent d’un groupe promis à un bel avenir. (pf)
H.O.Z. ‘Band Of Brothers’ Head Records
Il est des mandales qui font tendre l’autre joue. Groupe originaire de Dunkerque, les H.O.Z. ont habitué leur fidèle public à un grindcore express et noise, un peu comme si Dillinger se la jouait punk-rock californien. Leurs précédents albums cultivaient l’urgence et le bruit comme matière première. Ce ‘Band Of Brothers’ élargit l’horizon et s’assagit un brin sans renier cette énergie primale qui sied tant aux gaillards. Le songwriting y gagne en efficacité, lorgnant volontiers vers la scène hardcore, sans jamais se vautrer dans les travers d’ados skateurs têtes-à-claques. Usant de cris et de la distorsion à merveille, le trio cultive l’art du dérapage et provoque de constantes et réjouissantes sorties de route sur des compositions déjà contagieuses. Les ruptures de ton de ‘Daneel’ sont à ce titre une furieuse réussite punk, le genre de truc à commencer comme un morceau de Rancid avant qu’une grosse voix gouailleuse et des riffs mathcore ne remettent les pendules à l’heure. Une certaine idée du bonheur. A l’image de ce morceau parfait, savant mélange de déconne et de talent, ‘Band Of Brothers’ sent le glaviot, la pils tiède, la sueur aigre sur chemise déchirée à force de fiévreux pogo. On attend la suite avec impatience. (ab)
Lia Ices ‘Ices’ Jagjaguwar/Konkurrent
Aujourd’hui aux commandes d’un sympathique
troisième album, la chanteuse de Westport, Connecticut est manifestement de bon poil. Bien que certains titres manquent de persuasion pour demeurer longtemps à notre firmament pop, la faute à des mélodies brinquebalantes (‘Love Is Ices’), l’univers bubblegum et moderne de Lia Ices va pêcher en eaux très poissonneuses. Dans ses filets à mailles serrées, on trouve les échos rafraîchissants d’Au Revoir Simone, ainsi que des souvenirs encore tendres de Vampire Weekend, voire marginalement d’Animal Collective. Très américain, tendance hipster de la East Coast fan de muffins bio, le produit de sa récolte se laisse glisser sans difficulté dans les écoutilles, surtout lorsque son auteure a la bonne idée d’élever le tempo. Un chouette disque pour les entre-deux, quoi. (fv)
Interpol ‘El Pintor’ Sof t Limit/Pias
Le romantisme exacerbé et l’élégance crépusculaire sont-ils encore dans l’air du temps ? Attendue au tournant après un hiatus de trois ans pendant lequel le charismatique bassiste Carlos Dengler s’est fait la malle, la formation reprend tout à zéro, ou presque. Cette envie de se refaire une virginité se traduit dès l’inaugural ‘All The Rage Back Home’, single idéal pour renouer avec les fulgurances des débuts et chasser les démons mollassons des trois derniers albums. Inspiré peutêtre par les spectres rodant dans l’Electric Lady Studio, Paul Banks retrouve sa voix de commandeur en même temps que la conviction et l’inspiration qui lui faisaient défaut sur les derniers opus. ‘My Desire’ et ‘Anywhere’ confirment les promesses entrevues en ouverture, la batterie sèche de Sam Fogarino et les idées lumineuses du guitariste Daniel Kessler retrouvant un aplomb entre une écriture tendue, racée, et des ambitions soniques dignes de leur statut. Plus travaillées, des compositions comme ‘My Blue Supreme’ et ‘Tidal Wave’ assument pleinement leur puissance là où le groupe tentait jadis vainement de corseter sa grandiloquence. Sans véritable temps morts et d’une homogénéité quasi scolaire, ‘El Pintor’ donne enfin un successeur digne de ce nom à ‘Turn On The Bright Lights’. (gle)
Joy ‘All The Battles’ Caramel Beurre Salé
Avec Venus, Marc Huyghens a vécu les dernières grandes heures de l’industrie du disque, le succès critique et commercial avec une musique pop exigeante, un peu austère mais parfaitement en phase avec l’époque. Il a été l’étendard de cette scène belge du début des années 2000, tête d’affiche avec Sharko et Girls In Hawaii. Mais depuis 2007, rien ou quasiment : un premier album de
Joy, admirable mais légèrement boudé, une collaboration à gauche à droite (The Fitzcarraldo Sessions, superbe). Aujourd’hui, le trio revient reconfiguré – exit la violoncelliste Anja Naucler, bonjour la riffeuse Katel, cette fille qui fait du mauvais rock français –, et, tout de même, la surprise est de taille : on n’attendait pas Huyghens, David Eugene Edwards des Marolles, à ce niveau de tension et d’électricité. Comme les Girls, c’est presque une renaissance (sifflez « Not dead, i’m not dead »). Derrière un ‘Sunday and I’ plutôt bof, ‘DNA’, ‘Drift and Drive’, sont assez sidérants, sombres mais annonciateurs d’une deuxième partie d’album presque lumineuse : ‘Life’, éclatant de pop ou ‘Golden Gun’ en bouquet final. JOIE. (lg)
Karma to Burn ‘Arch Stanton’ Faba Records & Deepdive Records
Karma to Burn a fait du stoner instrumental son credo depuis 1997. Après une flopée de disques, le trio bouscule ses effectifs : nouveau batteur, nouveau bassiste pour un ‘Arch Stanton’ qui entend proposer un brin de fraîcheur dans la carrière du groupe. Au final, rien de vraiment honteux, rien de vraiment très excitant non plus. C’est du stoner à la Kyuss, sans chant. Techniquement, c’est irréprochable, et on ne peut pas nier que le choix de vignettes assez courtes soit plutôt judicieux pour éviter la lassitude. On regrettera quand même l’aspect autoroutier du disque sur la longueur et l’absence du grain de folie qui pourrait réellement justifier cette absence de chant. Dans un genre plus ou moins similaire, on préférera un Dub Trio, plus math et plus dynamique. (am)
Kasar ‘Walk On’ Sonar Kollek tiv
Un pianiste allemand qui entreprend de rendre le piano préparé moins confidentiel ? On pense inévitablement à Hauschka. Mais pour éviter le petit jeu des comparaisons, Arnold Kasar a eu la judicieuse idée de s’éloigner du registre purement instrumental. Car il chante très bien. Sans cesse à deux doigts d’en faire trop mais sans jamais se départir d’une sincérité à toute épreuve. Son timbre de voix (quelque part entre Arthur Russel et Neil Hannon) lui permet d’enquiller sans effort les grands morceaux sensibles. Tour à tour contemplatif (‘Jungholz’), narratif (‘Masquerade’), mélancolique (‘You’), ou encore romantique (‘So Called Lover’), il ne fait certes pas toujours l’économie de certains clichés, fussent-ils mélodiques. Mais audelà de ce petit bémol et d’une légère tendance à allonger inutilement les morceaux, ‘Walk On’ n’en demeure pas moins une belle réussite. (gle)
Kerretta ‘Pirohia’ Golden Antenna
Originaire de Kingsland dans la périphérie d’Auckland en Nouvelle-Zélande, Kerretta s’est vite fait remarquer avec ‘Vilayer’, un premier album paru en 2009 nominé pour le Taite Music Prize, prix local équivalent au Mercury Prize anglais… Trio guitare/basse/batterie pratiquant un rock métallique angulaire et anguleux, il a souvent été comparé à Mogwai et à des groupes comme Russian Circles ou Isis. Des compositions instrumentales puissantes qui parviennent néanmoins à respirer et qui ne sont pas exemptes de curiosités. Ainsi, y trouve t-on un renfort de percussions acoustiques adroitement insérées sur quelques morceaux. De manière plus pittoresque encore, c’est l’apparition d’un chanteur maori sur le titre ‘Kawea Ttou Ki Ng a Hiwi’ qui donne au disque une sorte de dimension océanique, un cachet métal austral improbable. (et)
Last Ex Constellation Il y a deux ans, Olivier Fairfield et Simon Trottier, officiant alors sous la bannière Timber Timbre, concoctaient la bande son pour un film d’horreur
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VEN 03 OCT
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DIM 05 OCT MAR 07 OCT SAM 11 OCT VEN 17 OCT SAM 18 OCT DIM 19 OCT MAR 21 OCT MER 22 OCT VEN 24 OCT VEN 31 OCT LUN 03 NOV MAR 04 NOV
3i oct > io nov 2oi4 namur
2014
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FIGURE + TOMSIZE + LUCID + SIMEON IDIR ETIENNE JAUMET + CAMERA GILBERTO GIL CATS ON TREES ZEBDA BROR GUNNAR JANSSON + LISA AND THE LIPS THE AGGROLITES CARIBOU + JESSY LANZA AQUASERGE DEJA-VU DORIAN WOOD BRNS + G Y M THE STRUTS OSAKA MONAURAIL
city’s alive
S o n Lux ( u s ) / Fr a n ço iS & Th e aTL aS M o u n Ta i n (fr) / T e L e M a n (u k ) / S L o w M a g i c ( ... ) / M e n d e L S o n ( f r ) / t h e e x pe r i m en ta l t ro pi c b lu es ba n d pr es en ts
“ Th e BeLg i a nS” / n i co L aS M i c h aux / a M aTo rS k i / d e L S (u k ) / roBBing MiLLionS / chroMe BruLée / M o u n Ta i n B i k e / L u c r e c i a da LT (co) / Le coLiSée / Tonino / x av i e r d u B o i S / a p a c h e S / paT e e g e e / T h yS e L F / ...
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spectacles LUNles 10 NOV sans gravité - licences entrepreneur de spectacles
SAM 15 NOV
Editeur responsable : Patrick Colpé, 2 place du théâtre, 5000 Namur - Illustration : Laura Schneider (Fresh Milk) - Design : dogstudio.be
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Earteam
qui restera finalement dans le tiroir. Qu’à cela ne tienne, le duo décida d’utiliser le matériau, remaniant les ébauches. Ils y ajoutèrent des esquisses de morceaux qu’ils travaillèrent dans le studio de Fairfield à Hull au Québec. Ce premier album éponyme en est l’achèvement. Ce qui frappe dès la première écoute, c’est la parenté évidente de cette musique avec celle du catalogue historique du label de Montréal. On ne peut s’empêcher de songer aux premiers Tortoise et à des groupes du début du catalogue tels Exhaust ou Do Make Say Think. De petits phrasés de guitare électrique cinématographiques, des rythmes endurants, des cordes sur la moitié des compositions qui prennent souvent une tournure amère, une atmosphère prégnante de film noir. (et)
Little X Monkeys ‘Mystic River’ Sk y My Husband/Notger Music
Harangue pour les gueux et les gaupes, graillon pour les petit gus qui orpaillent, leur tamis qui tressaute, leurs bottes qui flippent flappent le sol sec au gré de l’harmonica, indomptable. C’est qu’elle s’époumone sans compter, la Marjorie, qu’elle s’y entend en tapage de l’Ouest, les narines complètement immergées dans la ‘Mystic River’, affriolant au passage Roscoe Holcomb de ses froufrous baignant dans une poussière qui n’appartient pas vraiment aux Appalaches. « Le western moderne est installé dans le secteur », et Namur vaut bien quelques balles perdues : ‘I Wanna Go’ galope à banjo rabattu tandis que croassent inlassablement de noirs oiseaux, que sifflent les donzelles sous l’œil goguenard des clients du barbier, que les pieds-tendres esquissent de répétitifs pas chassés. Ne te méprends pas, je n’ai rien contre un peu de square dance, mais il débarque quand, au juste, le septième régiment ? (alr)
The Lords of Altamont ‘Lords Take Altamont’ Gearhead Records
Le samedi 6 décembre 1969 est venu sonner le glas du « Summer of Love ». Santana, Jefferson Airplane, Crosby, Stills, Nash & Young ou les Rolling Stones sont à l’affiche d’un festival attendu au tournant par toute la Californie. Souci, l’affaire part en couilles : des armes circulent sur le site, un mec se noie dans un ruisseau, deux festivaliers sont écrabouillés par une bagnole et le dénommé Meredith Hunter est tabassé à mort par le service d’ordre (?) en plein concert des Stones. Trente ans plus tard, des musiciens de Los Angeles se réunissent sous la bannière de The Lords of Altamont, groupe de rock garage disposé à toutes les dérives psychédéliques. La formation retrace aujourd’hui son histoire en replongeant dans le répertoire joué par la bande à Jagger lors de cette fameuse soirée de SaintNicolas. Joliment déglinguées et bien sauvages, ces reprises (‘Stray Cat Blues’, ‘Love In Vain’, ‘Gimme Shelter’) réunissent tous les musiciens en va-et-vient dans le projet depuis ses débuts. De passage au Magasin 4 ce mardi 28 octobre, les Lords of Altamont ont confié la sécurité de leur concert à des cyclistes végétariens et demandé à ce que la bière soit servie dans les règles de l’art. Autre époque, autre ambiance. Rock’n’roll. (na)
Olivia Louvel ‘Beauty Sleep’ Cat werk Imprint
De l’autre côté du rideau rouge, c’est une antre virtuelle pour poupées disloquées, pour fantasme d’Hans Bellmer comprimé en boîte d’allumettes. Un espace-temps où, « it’s about to burst », l’organique vous explose à la gueule comme une ritournelle malsaine, où le devenir-animal, babines retroussées et hululements glaçants sans muselière, est rendu possible. Bienvenue dans la chambre capitonnée d’une créature phtisique aux yeux pers, qui dormirait en cochon-pendu, défroisse-
The Vaselines ‘V For Vaselines’ Rosar y Music/News
Entrés par la petite porte dans le panthéon bâtard des héros injustement méconnus, les Vaselines ont une carrière aussi intrigante qu’improbable : un disque, ‘Dum Dum’, en 1989, un Cobain qui adore, un split, une première partie de Nirvana à Édimbourg, une reprise de ‘Jesus Wants Me for a Sunbeam’ scellant le coming-out musette de Krist Novoselic sur l’eummepleugde, bref, une aventure éclair se concluant par une virée vers les oubliettes, sans réel passage par la case départ. L’acné toujours présente mais les cheveux plus épars, les écossais déboulent 20 ans plus tard avec leurs amis de toujours dans la cave de Mogwai pour une réunion d’anciens combattants façon The Expendables. En toute logique, ‘V For Vaselines’ joue la carte de l’anachronisme le plus total en passant sans relâche des guitares lo-fi les plus versatiles (‘One Lost Year’, ‘False Heaven’) aux voix suaves à la Papas Fritas (‘Crazy Lady’, ‘Single Spies’). Heureusement, ça n’a ni l’allure ni le goût du biscuit mou et rance échoué dans l’armoire secrète de tante Suzy : c’est une petite sucrerie nineties, un sorbet parfum Ramones qui emplit nos cœurs nostalgiques d’une émotion familière, apaisante, procurant une irrésistible envie d’envoyer aux fraises le bug de l’an 2000, les internets, la futilité 2.0. ‘V For Vaselines’ semble défendre une simplicité mélodique honnête et naïve, un artisanat à l’ancienne, une félicité aux reflets mélancoliques, précieusement gardée dans un havre écossais, un 4 avril 1994. (am)
dais, des refrains faciles, de l’électro nunuche, du folk gnangnan. De l’onanisme, quoi. (lg)
Mndsgn ‘Yamn Zen’ Stones Throw/Other Hand
Collection d’haïkus le plus souvent instrumentaux, ‘Yawn Zen’ aborde l’abstract hip-hop cher à Stones Throw sous un angle méditatif : sens de l’épure et digressions minimales conduisent ses courtes compositions vers des destinations horschamps. Confortables et sereines escapades à la finalité floue. Douces et distantes dérives, elles exhalent des humeurs légères, bulles de savon livrées aux caprices des éléments. Sans toutefois se hisser aux mêmes strates, Mndsgn (prononcez Mind Design) rappelle Four Tet et Flying Lotus à leurs heures les plus printanières. Doigts dans la rosée des pâquerettes et nez dans les nuages à chasser les idées noires. D’aucuns, bassinés, sortiront l’anisette à l’heure de l’apéro. (ab)
Mon-o-Phone ‘Escapism’
rait les ailes qu’elle aurait arraché aux ‘Bats’ avec sa copine Ruby pour mieux engluer ses doigts sur de micro-ouvrages arachnéens chargés d’électricité nocive. Tu es ici dans la grotte d’une Circé en veine d’expérimentations et ça m’étonnerait que tu en sortes tout à fait indemne. (alr)
Lucky Elephant ‘The Rainy Kingdom’ Sunday Best/Pias
Good old days are gone, pal. J’ai la nostalgie d’’All the Streets I Have Known’, des allées sombres où gigotent les marlous pop aux doigts bagués, de ces moments où je me sentais l’’Emperor’ d’un quartier de trois fois rien. Je gémirai encore « things don’t change » même s’il a blêmi, le temps de cockneys authentiques, qu’il nous faudrait emporter ‘Buckets and Spades’ pour les retrouver, nos sensations d’alors, embourbés dans le fog et les cuivres et tellement heureux d’un sort à moitié enviable. Me reste le souvenir bittersweet de ces ‘Little Darlings’, courbes généreuses et verbe haut mais ‘Helen’ veut désormais les chaussures de cette actrice vue à la télé, et à force de parcourir les allées du mall, je n’ai même plus un penny d’avance à capitaliser sur le compte des rêves. (alr)
Rob Lynch ‘All These Nights In Bars Will Somehow Save My Soul’ Xtra Mile
Attention : Punktastic.com, site pour alcooliques désœuvrés et groupies à chiens, a élu les premiers titres de Rob Lynch « EP de l’année ». Avec l’album qui débarque, certains Hollandais – quand même plus grands fans de punk rock graisseux au monde – pourraient carrément crier au génie. On ne leur en voudra pas : Rob Lynch n’invente pas la poudre mais l’enflamme plutôt bien. ‘All These Nights In Bars Will Somehow Save My Soul’ ne sauvera l’âme de personne mais l’affaire – une sorte de country punk acoustique avec beaucoup de chœurs – s’écoute et rappelle parfois de loin quelques pointures, des Violent Femmes (‘Stamford’) aux vieux punks de Gogol Bordello en passant par Anti-Flag, ballade larmoyante à l’harmonica en sus. Très belle pochette. (lg)
Martyr Privates ‘Martyr Privates’ Bedroom Suck Records
2014 est un bon millésime pour les martyrs du rock cracra : après les cochons Protomartyr, voici les dégueulasses Martyr Privates. Un trio d’Australie qui ne lésine pas sur les saturations pour ne rien réinventer, pour pisser bien fort une sorte de Fidlar – ces types qui n’ont pas retourné l’urinoir mais dont on a outrageusement abusé de la
‘Cocaine’ – sans les tubes et en moins gueulard, en moins punk. Il faut à ce titre entendre l’excellent ‘You Can’t Stop Progress’, presque garage. Mais, pas de chance, tout n’est pas du même niveau : le chanteur et guitariste Cameron Hawes étant semble-t-il un fan invétéré de psychédélisme dronesque, il faut aussi se farcir quelques escapades un peu barbantes (la longuette ‘Sores’ en clôture). Mais, pour un premier album, c’est balèze. S’écoute à un volume indécent, évidemment. (lg)
Merchandise ‘After The End’ 4AD/Beggars
Ether éternel, le soft rock des late eighties continue de contaminer des groupes que rien ne prédestinait à ces synthétiques affectations. Auparavant, Merchandise versait volontiers dans un post-punk bruitiste avec, il est vrai, des inflexions très Morrissey dans la voix de Carson Cox. Sur ‘After The End’, le groupe s’abandonne définitivement aux affres d’un rock formica. Le virage est surprenant ; le résultat l’est moins. Guidé par Gareth Jones, Merchandise arpente sur ‘After The End’ des paysages post-apo somptueux, mais connus. On y retrouve sous les gravats les traces de précédents passages : le R.E.M. des débuts (‘Enemy’, depuis le riff qui fait office de colonne vertébrale, au pont final qui donne toute sa force à la chanson), Richard Hawley, The Cure et les Smiths dont l’ombre plane sur l’album entier. A d’autres moments plus personnels, nos adeptes d’urbex musical rassemblent leurs pièces rapportées en d’ambitieux échafaudages : les nostalgiques ‘True Monument’ et ‘Life Outside The Mirror’ vous vrilleront le cœur et ‘After The End’ terminera de passer le balai sur les ruines encore fumantes de notre civilisation. Soleil noir sur Cités endormies, le troisième album de Merchandise, bien qu’imparfait, n’est pas exempt d’une réelle fébrilité. (ab)
Mina Tindle ‘Parades’ Believe
Avec ces petites chansons de jeunes filles sages au groove simpliste, ce disque est drôle. Parce qu’il nous fait penser à bien des moments (quasiment un morceau sur deux même :‘Pas Les Saisons’, ‘I Command’, ‘The Curse’, ‘Madonne’) à une version légère de Christine & The Queens qui débarquerait quatre mois trop tard, le pouvoir d’addiction en moins et la mélancolie au rabais, ou en toc (‘L’Astrakan’, ‘Ta Peau’ pour ces titres un peu intimistes mais guère touchants). Pourtant, cette fille s’est entourée de cylindrées : un batteur des Dirty Projectors, un mixeur qui a bossé pour Arcade Fire et Portishead et même Bryce Dessner (de la The National fratrie). Mais le programme reste FM : des chœurs, des beats da-
Mr & Mrs Phono Records/News
On ne le dira jamais assez, on fait de jolies pochettes faites main du côté de Zonhoven. Oui, mais derrière le plumage, que vaut le ramage ? Il est en grosse demi-teinte. Au-delà des caractéristiques très indie pop de chambre du duo limbourgeois – un chant qui aime se la jouer adagio, des rythmes entre slow et mid-tempo – les onze titres de leur ‘Escapism’ ne parviennent que rarement à s’extraire de l’ombre de leurs frères et sœurs de sang, à commencer par l’excellent et franchement sombre troisième essai ‘I Never Learn’ de Lykke Li. Heureusement, quand Ciska Vanhoyland et Koen Brouwers quittent leur zone de confort, la passion gagne du terrain. En témoigne ‘Run Run Run’ et ses échos en extrême marge de la rumba qui nous amènent dans l’arrière-cour de Dirty Projectors en mode The Knife. Hélas, la suite ne confirme pas toujours ces bonnes dispositions. (fv)
Naomi Punk ‘Television Man’ Captured Tracks Records
La musique dégage le malaise, la claustrophobie, même si parfois pointe une once d’espoir forcé, un peu comme si le groupe faisait mine de vouloir croire en des jours meilleurs. On pourrait décrire Naomi Punk comme étant garage, punk ou grunge. Ce qui est clair, c’est que le trio nous balance une musique brute, noisy et bien crasse basée sur deux accords recyclés à l’infini. Si l’ensemble est brouillon et répétitif, on remarque cela dit des pointes de mélodies qui surgissent de nulle part pour disparaître tout aussi vite. Le chant de Travis Coster, quasi inaudible, techniquement limité, s’avère assez touchant dans son côté désespéré. Pour amateur de grunge lo fi bien crade. (pf)
The New Pornographers ‘Brill Bruisers’ Matador/Beggars
Le nouvel opus des New Pornographers serait highly anticipated (la bonne blague). S’il est vrai que le groupe canadien s’est fait sa petite réputation auprès des fans de power pop peu effrayés par la nostalgie, le sixième album d’AC Newman, Daniel Bejar & co ne passionnera que les défenseurs invétérés d’un classic rock les deux pieds coincés dans le socle des seventies. S’il n’y avait que ces harmonies vocales d’un autre temps qui renvoie à Fleetwood Mac, si ce n’étaient ces prédications uptempo où toute notion de nuance passe aux oubliettes, on serait bien tenté d’aller à leur prochain concert du Bota le 3 décembre. Pas de bol, on aura piscine, et on y ira se consoler avec les disques solo de la flamboyante Neko Case et ce n’est pas un hasard si ‘Marching Orders’, l’un des rares titres imparables de ‘Brill Bruisers’, la trouve précisément au micro. (fv)
«LES FRUITS DE LA PASSION» CONCERT PROMOTION ASBL, PRESENTENT: 06/07
21 OCT THE ENGINES OF LOVE PRESENTATION DU NOUVEL ALBUM 20H30 BE
BE
L’ESCALIER L’ESCALIER CAFÉ LIÈGE
+ HUNGRY HOLLOWS
LA GUERRE DES GAULES VI :
ARKONA RUS + DAGOBAfr
Lisa Stansfield
be FR 25 OCT The Black Tartan Clan + TREPALIUM BE LU BE 12H00 + EXUVIATED + SCARRED + ITHILIEN
+ AKTARUMBE+ DEEP IN HATEFR + GOD LEFT PARADISEBE
CENTRE CULTUREL LA GUERRE DES GAULES CHÊNÉE (LIÈGE)
+ SEVENSON BELGIAN TRIBUTE TO IRON MAIDEN Francesco De Gregori
8 NOV 20H30
14 NOV 20H30
WAYNE HUSSEYUK / THE MISSION
L’ESCALIER L’ESCALIER CAFÉ LIÈGE
SONGS OF CANDLELIGHT AND RAZORBLADES SOLO TOUR + DJ SOUND OF THE 80’S & DJ PAT ST REM
THE LEGENDARY PINK DOTSUK / NL
Rival Sons
L’ESCALIER L’ESCALIER CAFÉ LIÈGE
THE bLAck kEYS
24.02.2015
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THE bLAckkEYS.cOm
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Earteam
Nick Nicely
‘Master Mix: Red Hot + Arthur Russell’
Lo Recordings
Véritable curiosité qui oscille du kitsch au grandiose sans rien perdre de sa cohérence, ‘Space Of A Second’ est le premier album officiel d’une légende méconnue. Nickolas Laurien est responsable du tube ‘Hilly Fields’, friandise électro-psychédélique totalement anachronique à sa sortie en 1982. Imaginez une house downtempo baignée dans des atmosphères psychédéliques aux guitares mouvantes, où subsisteraient les échos new age distants d’un Branduardi. Laurien joue au troubadour égaré dans la tourmente, poussant sa complainte par-dessus les landes désolées de sa pop ambient. ‘Change In Charmaine’ s’articule sur un clavecin abandonné par Jon Lord ; sous la surface de ‘Raw Euphoria’ percent les échos d’orchestres fantômes et le trip-hop malade de ‘Lobster Dobbs’ entraîne guitares à la Dire Straits, trompette orpheline et beats boiteux vers une issue morbide. En lisière du conscient, tapi dans l’ombre, le cauchemar n’est jamais loin. Flirtant avec l’abstraction bruitiste, ‘Space Of A Second’ manque parfois d’accroche, mais abonde en mystère. nick nicely est un spectre insaisissable. Who you gonna call ? (ab)
Christopher Owens ‘A New Testament’ Turnstile/Caroline/Universal
L’histoire de la pop regorge de ces types extrêmement doués qui ont soigneusement foutu leur carrière en l’air après un premier disque épatant. On n’en dressera pas la liste, on se contentera d’y rajouter Christopher Owens, précieux ridicule d’une indie pop lumineuse qui a viré au gris. Le premier ‘Album’ de Girls, bourrés de ces petites chansons à l’irrésistible beauté automnale, était une claque. Vraiment. L’affaire n’a pas pris une ride et enquille toujours les tubes. Mais depuis, franchement, il y a de quoi pleurer. Ou rire. Le programme de ‘Father, Son, Holy Ghost’, ses chœurs énormes, ses dégoulinades rococos, laissait coi. La suite serait pire encore : le split, le premier album solo, incompréhensible, presque grotesque et puis ça, ‘A New Testament’, avec les mêmes ornements kitsch, les mêmes épanchements, ce soft country rock boursouflé. On ne parle même pas de la pochette. On devrait, elle veut tout dire. (lg)
Recorders ‘Above The Tide’ Caroline/Universal
Planté au beau milieu d’une des jungles indie les plus broussailleuses - un pop rock aux accents électronica où la concurrence est impitoyable, le premier essai des Bruxellois n’imprime guère sur la longueur. Alors qu’une première écoute laissait transparaître un dynamisme rythmique des plus accidentogènes, la suite replonge bien vite dans un tout venant faussement audacieux, voire à la limite du bling bling. Non que les arrangements soient d’une vulgarité qui tâcherait un T-shirt Muse, juste que les points d’accroche manquent cruellement. Si la voix de falsetto du chanteur plaira ou non sur certains titres, à commencer par l’inaugural ‘Kelly’, certains tics eighties à la Cure finissent bien vite d’agacer, d’autant plus qu’on les croirait perdus dans un faux air des Girls in Hawaii. Toutefois, d’autres tracks sont plus réjouissants, surtout lorsqu’ils sont empreints d’une démarche en marge du less is more (‘Alone At Reykjavik’). Et sinon les gars, The Faint, c’était cool il y dix ans... (fv)
Red Snapper ‘Hyena’ Lo Recordings
Associé à ses débuts au courant acid jazz et signé par Warp pour ses trois premiers albums,
beauté platonique autant que par sa violence sourde et étrangement délicate. (gle)
Various
‘Space Of A Second’
Yep Rock/V2
Rendre hommage, collecter la sève, faire refleurir. Le faire à plus forte raison lorsque celui qu’on honore, fauché par le SIDA à l’aube de ses 40 ans, fut un créateur aussi fécond qu’adoubé par des tribus diverses, des frénétiques disco-punk aux songwriters à la posture gauche, capable à la fois de côtoyer Philip Glass, Allen Ginsberg ou John Cage et de lancer des micro-fusées electro comme ‘Let’s Go Swimming’ (nous v’là orphelins de ce morceau branque dans cette collection). Un récent film d’Ira Sachs trouvait sa force autant dans ses interprètes que dans sa bandeson entièrement empruntée au violoncelliste new-yorkais, et nous encourageait à ‘Keep the Lights On’ : c’est probablement le motto qu’ont gardé à l’esprit les 26 interprètes, garnissant aussi bien le garde-manger folk que furieusement dansant. On n’aurait guère imaginé mieux que Sufjan Stevens pour le bouleversant cri d’amour ‘A Little Lost’, secoué d’échos et on esquisse bien volontiers un two-step devant le ‘Go Bang’ d’Hot Chip, biscornu et funk à foison. Épinglons aussi les 4 intermèdes cosmiques du curieux Lonnie Holley, témoins du goût de Russell pour les bribes inachevées ou le ‘You Can Make Me Feel Bad’ de Phosphorescent, se glissant sans mal dans des basques d’un repentir tendrement maladroit. Quant au ‘Keeping Up’ de Colin Stetson et son vibrant saxophone, il nous procure une telle joie qu’on va s’arrêter là et vous suggérer de continuer cette (re)découverte d’une riche œuvre protéiforme seuls. (alr)
Red Snapper faillit bien passer à la trappe après une dizaine d’années d’existence. En 2007, le groupe se reforma et reprit de plus belle le flambeau. Celui incandescent et vivace d’une musique dédiée autant à ses enregistrements appliqués qu’à la scène où elle s’épanouit au mieux. ‘Hyena’ voit le trio londonien retourner à son core business basé sur une rythmique post-funk où règnent en bonne intelligence percussions et jeux de basse implacables. Comme à l’habitude, des cuivres adroitement placés, des guitares madrées et des répliques électro furtives colorent la palette. Plus que jamais, l’Afrique est ici à la fois terre de prédilection et d’élection. ‘Hyena’ est en même temps la bande sonore revisitée du film culte ‘Touki Bouki’ du cinéaste Sénégalais Mambéty récemment restauré par Martin Scorcese et un medley d’afrobeat ardent. Il y a incontestablement quelque chose des années 70 qui colle à cette musique libre et libérée. Un des meilleurs disques du groupe à ce jour. (et)
Sterling Roswell ‘The Call of The Cosmos’ Fire Records
Reluquer les étoiles, prendre de la drogue, rêver de galaxies lointaines et de martiens en short. Sterling Roswell aime ça. Ancien batteur du groupe Spacemen 3, le mec connecte sa musique à la voie lactée le temps d’un disque perdu dans l’espace. ‘The Call of The Cosmos’ est un album libéré de toutes contraintes terrestres. Avec un nom taillé pour côtoyer les hommes verts, Roswell appareille une étrange navette psychédélique. Quasiment impossible à décrire à jeun, l’univers planté par le musicien américain convie les fantômes de Syd Barrett et Kevin Ayers sur neuf morceaux aux titres éloquents (‘Island of Ether’, ‘Tripmaker’, ‘Interplanetary Spaceliner’). Le décollage est garanti, l’atterrissage un peu moins. Soit un solide voyage. (na)
Sean Rowe ‘Madman’ Anti-
Il y a deux ans, on est tombé sur ‘The Salesman And The Shark’, le troisième disque du solide gaillard. Une voix d’une gravité à décoller trois couches de papier-peint, un type nourri au blues du Delta, aux racines des meilleurs Johnny Cash. Et puis, Rowe est devenu père. On voyait beaucoup de statuts facebook consacrés à l’événement – le plus beau d’une vie, seuls les cons diront le contraire. Rowe attendrissait, donnait l’impression de s’égarer. Mais ce nouveau disque rappelle vraiment pourquoi on l’avait aimé : une putain d’authenticité, entre ballades soul crooner avec grosses batteries et chœurs de filles
(‘Desiree’), folk avec cordes et clochettes (‘The Drive’), americana aux guitares rutilantes avec montées de cuivres et piano boogie et, surtout, cette méga-voix. Rowe signe aussi un joli morceau qu’on suppose inspiré par son fils (‘My Little Man’) et évoque même parfois The National (‘The Game’). En résumé, Sean Rowe est un gros nounours qu’on aimerait bien appeler papa. (lg)
Shabazz Palaces ‘Lese Majesty’ Sub Pop/Konkurrent
Constellation mystérieuse en mouvement dans la galaxie parallèle du hip-hop alternatif, Shabazz Palaces s’est révélé aux terriens en 2011 par l’entremise de l’excellent ‘Black Up’, album hybride où le flow palpait de l’IDM sur une production hyper minimaliste. Ishmael Butler et Tendai Maraire, deux ex-Diagable Planets assoiffés de sons futuristes, s’activaient aux commandes de la soucoupe magique. Après trois ans passés dans l’espace, le duo choisit aujourd’hui de brouiller les pistes avec ‘Lese Majesty’, disque préparé à base d’opium et de sirop de codéine. En dix-huit morceaux de longueurs variables (entre 40 secondes et 5 minutes), Shabazz Palaces grave une bandeson toxique et engourdie : un objet planant non identifié qui, au mieux, rappelle un Dr. Octagon avec une péridurale dans les fesses. (na)
She Keeps Bees ‘Eight Houses’ BB*Island
Issu de la foisonnante scène de Brooklyn, le duo composé par Jessica Larrabee (chant, guitare) et Andy LaPlant (batterie) subjugue par son austère sensualité. Entre introspection et coups de sang, le rock-blues bipolaire du tandem fait en effet la part belle à des chansons aussi rêches que charnelles. La recette a beau être archi-éculée, privilégiant des arrangements minimalistes autour d’une guitare pensive et d’une batterie qui n’en fait pas des caisses, elle n’en reste pas moins aussi efficace que déroutante. Peut-être parce que le tandem a trouvé en Nicolas Vernhes un metteur en son attentif qui a trouvé le point d’équilibre où le chant velouté de Jessica Larrabee s’épanouit pour laisser libre cours à son pouvoir d’évocation. Bien sûr, les spectres de PJ Harvey ou plus encore de Cat Power ne sont jamais loin. Notamment sur ‘Raven’ ou ‘Both Sides’ sur lesquels les riffs sont autant de coups de griffes sur des plaies mal cicatrisées. Bien sûr, la présence de Son Excellence Sharon Van Etten herself, qui joue les choristes de luxe, tient davantage du coup de pouce que du coup de maître. Qu’importe. On se rappellera surtout d’un disque qui séduit par sa
Simian Ghost ‘The Veil’ Playground Music/V2
Passionné par l’histoire de la musique pop, amoureux de mélodies raffinées et d’orchestrations millimétrées, Sebastian Arnström promène ses obsessions dans les chansons de Simian Ghost. Après deux albums concoctés à l’arrache entre un synthé et une guitare, le Suédois s’affaire autour d’une impressionnante armada instrumentale pour donner vie à ‘The Veil’, recueil de dixhuit morceaux pétris de grâce et de mélancolie. Obsédé par les images obsolètes d’une Californie surannée, Arnström conjugue ses rêves au passé et fantasme sa vie de Beach Boys à l’écart du monde. D’ici, on l’imagine bien en train de nourrir des biquettes en compagnie des frères Wilson. Plusieurs morceaux trahissent d’ailleurs en beauté son penchant pour les garçons de la plage. Quelque part entre The High Llamas et Erlend Øye, Simian Ghost prend son pied sur des refrains sucrés et couche ses couplets sur un matelas de nostalgie. Un disque charmant, mais hyper référencé. (na)
Sinkane ‘Mean Love’ Cit y Slang/Konkurrent
« Softer than butter, sharper than knife ». Il y a du vrai dans la dualité proposée, que le titre ‘Mean Love’ entérine. Le troisième Sinkane est un ressac permanent entre miel et amertume, douceur et gène légère. Ce n’est sans doute pas ce que Gallab avait en tête avec son slogan : après le mi-figue, mi-raisin ‘Mars’ qui souffrait d’un abus de vocoder et autres effets rédhibitoires, ‘Mean Love’ pèche par son recours systématique à un falsetto pas toujours convaincant. « Sharper than knife », les accents de fausset de Gallab finissent par taper sur les nerfs comme un violon trop aigu. Néanmoins, Sinkane rattrape cette erreur par un sens de plus en plus aiguisé de la composition et du métissage : sur des armatures afropop, Gallab greffe accents country (‘Galley Boys’), soul (‘Son’), tropicalism (‘Moonstruck’) et disco (‘Hold Tight’), le tout sous emballage funk aux fausses apparences retro. Accrocheuses, ses chansons renvoient parfois à certaines de ses collaborations, en particulier Yeasayer qui ne renierait pas un titre comme ‘New Name’, grande réussite afrobeat de ce ‘Mean Love’. (ab)
Slowclub ‘Complete Surrender’ Caroline/Universal
Ah le joli album ultra cool que voilà. ‘Complete Surrender’ multiplie les contre-champs indie et les fausses pistes mainstream pour notre plus grand plaisir auditif. Étonnant d’autant plus qu’il ose des rapprochements aussi inattendus, voire dangereux, que bien torchés, la paire de Sheffield enchaîne les bons titres comme d’autres les collaborations foireuses. En vrac, ça donne un mélange irrésistible entre Lambchop et… Mika (‘Tears of Joy’ où le falsetto de Charles Watson fait merveille), mais aussi des échos soul à la nostalgie revendiquée, là où Rebecca Taylor prend le micro. Ça rappelle carrément les meilleures heures de Dusty Springfield (‘Not Mine To Love’), tout en n’hésitant pas à convoquer d’urgence les Dap-Kings (sans Sharon Jones) sur ‘Suffering You, Suffering Me’. En prime bourré de titres imparables, du genre de ceux qu’Alex Callier n’ose plus écrire pour Hooverphonic depuis le départ de Geike Arnaert (‘Everything Is New’, ‘The Pieces’), le troisième opus du combo anglais prouve qu’il y a une vie au-delà des Fiery Furnaces et des White Stripes, célèbres camarades de chambrée. Soul music 4 – Ennui profond 0. (fv)
fr
03.10
BEAR IN HEAVEN (US) + SOLDIER’S HEART (BE) + FEAR OF MEN (UK)
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08.10
ROSELIEN (BE)
we
15.10
BRUTUS (BE) + COCAINE PISS (BE)
fr
24.10
HEXAGEN FESTIVAL FEAT. HEADWAR (FR) + JESSICA93
th
30.10
PEAKING LIGHTS (US)
fr
31.10
BLACK BASSET LABEL NIGHT FEAT. CASTLES (BE) + MONT-DORE (BE) + ELECTRIC)NOISE(MACHINE (BE)
fr
07.11
FATIMA (SE/UK) + LEFTO (BE)
fr
22.11
TRANS AM (US) + GO MARCH (BE)
tu
02.12
A-WA (YE)
beursschouwburg.be
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beursschouwburg music
26
Earteam
Slow Joe & The Ginger Accident
James Yorkston ‘The Cellardyke Recording And Wassailing Society’
‘Lost For Love’ Néance/Tôt ou Tard/Wagram
Arraché à la glèbe, le cireur de chaussures de la Havane. Propulsé bien plus haut que le ciment, Sugar Man. Déniché à Goa, entre touristes et repentirs de toxico, Slow Joe. Je me méfie des contes de fée, à plus forte raison quand Cendrillon est un vieux monsieur à moustache et qu’en guise de marraine on lui a flanqué un Lyonnais rouquin. Mais mettez au poète maudit le lamé de Shirley Bassey, faites-les fantasmer sur John Barry et vous transpirerez au-delà de minuit. Laissez Joe être une princesse cabotine pétrie d’amours fondus et attachez votre ceinture : oui, il y a dans ce deuxième album un bon lot de roublardise et de futés tricks rythm and blues, mais ça vous donnera surtout envie de rejoindre le grand cirque psychédélique du ‘Mulberry Bush’, de vous goinfrer de flans au caramel, prêts pour le Cinémascope fiévreux de ‘The Eye of Death’. Le Gil-Scott Heron indien est l’arbre banyan qui n’éclipse pas ses racines : arrangements à grand souffle, tintinnabulements qui auraient glissé doux à l’oreille de Lee Hazlewood, The Ginger Accident a tissé pour ce rescapé de l’errance un cocon coruscant à souhait. (alr)
Chris Smither ‘Still On The Levee’ Signature Songs/V2
On retiendra la persévérance de Chris Smither à avoir charrié à travers les décades ses chansons avec honnêteté et, davantage encore, de l’avoir fait avec la vraie modestie de ceux qui ont cessé de croire à la gloire. ‘Still On The Levee’ est un retour en arrière sur les cinquante années de route de ce musicien américain qui grandit à La NouvelleOrléans en écoutant Mississippi John Hurt et Lightnin’ Hopkins. C’est en 1970 qu’il réalisera son premier album et développera une collaboration soutenue avec la chanteuse Bonnie Raitt. Les deux cd et le booklet qui les accompagne permettent de se faire une idée de sa musique oscillant sans cesse entre le blues du delta et la country avec parfois, en ligne de mire, des réminiscences folk provenant de diverses régions des Etats-Unis. David Goodrich a produit cette anthologie remise au goût du jour, chaque chanson ayant été réenregistrée l’année dernière à La Nouvelle-Orléans. A ses côtés, une série de collaborateurs dont les combo Rusty Belle et The Motivators ou des musiciens tels le pianiste Allen Toussaint, le saxophoniste baryton Dana Collet (Morphine) ou encore le chanteur-guitariste Loudon Wainwright III. (et)
Spoon ‘They Want My Soul’ Anti-
Volontairement anti-spectaculaire, Spoon s’est toujours appliqué à dénuder son rock, le débarrasser d’un maximum de fioritures et l’emballer de cellophane avec soin. Sous la surface, à l’examen minutieux du microscope, l’organisme Spoon est bien vivant. C’est à ce bouillonnement discret – leur groove si distinctif – que l’amateur tend l’oreille, à l’affût de la moindre dérivation mélodique, du plus infime infléchissement dans la voix carrée de Britt Daniel, cette façon qu’il a de finir ses strophes comme un fade out un rien trop brusque. Tout juste échappé de ses Divine Fits - son excellent projet avec Dan Boeckner de Wolf Parade et dont le claviériste Alex Fischel est ici de la partie – Daniel a ramené de l’aventure cette sensibilité pop-wave qui se conjugue à merveille avec leur minimalisme faussement aride, à condition d’aimer les trésors enfouis. Sous le bain révélateur des écoutes, ‘Rainy Taxi’, ‘Knock Knock Knock’ et ‘Do You’ font office de singles imparables pour un groupe qui n’avait plus été aussi accessible et habité depuis ‘GaGaGaGaGa’, tandis que ‘Outlier’ les propulse sur la piste
Domino/Pias
Prolongeant sans la dénaturer une certaine tradition folk britannique qui doit autant à Bert Jansch qu’à John Cunningham (rien que ça), James Yorkston déroule une discographie dont le charme n’a d’égal que l’indifférence récurrente avec laquelle elle est reçue. Peut-être parce que l’Écossais délaisse toute espèce de posture pour ne se consacrer qu’à la tendresse, à la douceur et à la vulnérabilité. Une forme d’addiction à la ringardise complètement assumée. Entre minimalisme luxuriant, folk nu mais douillet, pas de révolution stylistique en vue sur ce huitième album, mais une très généreuse poignée de chansons à se tordre le cœur. Naviguant à l’écart du mainstream et des embarcations surchargées d’opportunistes, il a accosté à Cellardyke, bourgade côtière écossaise où s’est établi un collectif d’artistes affranchis des codes de consommation actuels. Un univers dans lequel ses comptines enchantées, ses complaintes dépouillées et ses hymnes mélancoliques trouvent parfaitement leur place. Produit par un Alexis Taylor dont on saluera l’éclectisme du talent, le disque s’enrichit également de la participation d’une kyrielle d’invités dont KT Tunstall. Orfèvre de la six-cordes, le barde écossais instille dans son finger picking d’indicibles frissons qu’un chant à la limite du spoken word achève de rendre irrésistibles. Pianos, contrebasse, violons et de discrètes nappes d’orgues s’enroulent autour de ces arpèges pour renforcer délicatement la trame mélodique des compositions. Sans esbroufe ni artifices. C’est assurément la marque des grands songwriters. Trop nombreux sont les gens de bonne volonté qui n’en ont pas encore été informés. (gle)
hypnotique d’un Zorro moderniste en cavale. C’est par vague sismiques subtiles, électroniques, soul et bluesy que Spoon colore le rock de son huitième album. Bleu Klein, évidemment. (ab)
Angus & Julia Stone ‘Angus & Julia Stone’ Republic Records/Universal
Imaginées depuis les plages de Sydney, les chansons de la famille Stone vivotaient tranquillement. Et puis, un beau jour, ils ont composé un morceau à la hauteur de leurs ambitions : ‘Big Jet Plane’, single imparable. Dans la foulée, leur album ‘Down The Way’ allait faire son chemin et emmener la barbe à poux du frangin et la robe à fleurs de la sœur aux quatre coins du monde. Épuisé par les voyages, fin 2012, le duo était officiellement séparé. Mais Julia a croisé Rick Rubin à une fête. Le producteur préféré de l’Amérique en a profité pour lui rappeler qu’il aimait bien les Australiens et qu’il connaissait déjà un kangourou dénommé Angus (AC/DC). Un peu pompette, Rickou-les-bonnes-oreilles a fait rouler son œil de séducteur et proposé d’enregistrer un nouvel album. En treize titres confortables et douillets, le duo étale sa science du dialogue énamouré. Avec ses petits tubes sensuels et envoûtants, le groupe nous renvoie à une époque où l’on voyait l’amour partout. Angus et Julia Stone chantent des coups de foudre adolescents : des instants fugaces et passagèrement excitants. (na)
Stu Larsen ‘Vagabond‘ IE: Music
Comme le laisse supposer son titre, ce premier album de Stu Larsen s’annonçait forcément un peu folk. Un peu blues aussi. Et sans aucun doute un peu soul également. Le champ lexical des morceaux (‘Some Kind Of Gipsy’, ‘Far Away From Here’, ‘Pocket Full Of Coins’) confirme rapidement que le songwriter australien emprunte les voies bien balisées d’un récit d’aventures façon hobo romantique sur lequel Dylan a beaucoup fantasmé. Ponctuellement, quelques digressions plus légères lui vaudront aussi son lot de comparaisons avec Passenger ou Damien Rice. L’occasion surtout de constater que le gaillard déchante plus qu’il ne chante. Le songwriting ébréché incite plutôt à la bienveillance mais ne fait jamais poser un genou à terre. La faute sans doute à une carence criante de nuances et d’aspérités, de reliefs et de remous. (gle)
Tab ‘Himéros’ Mogno Music
Vous ne découvrirez rien de tourmenté dans ‘Les tourments de Phalaenopsis’, de même que
vous ne décèlerez rien de râpeux de ‘La râpe et le clou’. Les compositions que tisse Tab sont exemptes d’aspérité et de meurtrissure, elles inclinent à la sérénité. Trio formé par le guitariste Alex Beaurain, le batteur et percussionniste Frédéric Malempré et le saxophoniste Frédéric Becker, Tab pratique un jazz aux sonorités acoustiques riches et aérées, pourvues d’une grande nuance de timbres. Le fait que Becker joue aussi bien du soprano que du ténor mais davantage encore qu’il recourt au bansuri, explique cette variété dans les couleurs déployées. Les deux guitares différemment accordées de Beaurain, tout comme le set de percussions très fourni ajoutent aux contrastes. (et)
The Ting Tings ‘Supercritical’ Finca Music/Sony
Organisateurs de pugilats technicolor depuis 2008, les Ting Tings nous assènent leur incoercible arcen-ciel de fiente, à situer entre une sorte de pastiche même pas drôle de ‘Don’t Stop ‘Til You Get Enough’ et une version kimwildesque de ‘Last Night a DJ Saved My Life’. ‘Super Critical’, disque prétendument Chic transpirant de toute part la vulgarité, ressemble tout au mieux à une vaine histoire du disco écrite pas un Quentin Mosimann à la cantine de la télévision publique. Guitares liposucées, beats botoxés, synthés premier price : les Tings Tings déroulent les poncifs de l’appareil dancefloor aussi vite qu’un frère Borlée sur un tapis de course de l’American Gym. On peut parier sur une reconversion du groupe en backing band sur la tournée Spacer de Sheila. (am)
Ivan Tirtiaux ‘L’Envol’ « Déjà deux semaines qu’on se saoule au SaintMédard et à l’eau de pluie ». C’est ainsi qu’Ivan Tirtiaux envisage le printemps. Par la mélancolie. Par la saudade. Par l’indéfinissable. Cette musique bittersweet qui ronge les cœurs sans leur faire mal, qui les plonge dans ces vapes nonchalantes. Au bout d’une écoute, ce disque a arrêté de nous énerver, il nous a alpagués et la tiédeur de l’automne faisant, on ne voudra plus en dire le moindre mal. Ni du pourtant insupportable ‘Pourquoi Remettre à Demain ?’, ersatz craignos des plus mauvais tubes de Saule, ni des refrains lissés de ‘Charlatan’, ni des conneries naturalistes de ‘Graines d’Arbres’. Non, avec quelques échappées folk au-dessus de la mêlée, oh pas beaucoup – un ou deux titres à peine, ‘Les Océans’, en tête –, Tirtiaux sera parvenu à nous foutre dans ce bel état d’esprit apaisé. Il nous aura donné envie de ressortir nos trésors cachés de bossa nova et de musique cap-verdienne. Il nous aura ouvert l’appétit. C’est déjà beaucoup. (lg)
Tweedy ‘Sukierae’ Anti-
On n’avait plus entendu Wilco depuis ‘The Whole Love’ en 2011. Réjouissez-vous : Jeff Tweedy est de retour, mais seul. Ou presque, puisque ces vingt chansons furent composées avec l’aide partielle de son fils, ici à la batterie. On retrouve avec plaisir tout le sens de la composition americana du leader de Wilco, en mode intimiste : guitares acoustiques, percussions dans la ouate, quelques fioritures bienvenues et des chœurs assurés par Jess Wolfe et Holly Laessig de Lucius. La magie opère sur les titres les plus simples, ceux dont la mélodie suffit à les porter, aidée par le timbre tout en douceur de Tweedy. A ce titre, ‘Summer Noon’, entendu dans le Boyhood de Linklater, ‘Fake Fur Coat’ et ‘Nobody Dies Anymore’ sont de véritables crève-cœurs. Les tentatives d’atmosphères étirées et plus complexes se soldent par un intérêt décroissant et la répétition pointe parfois le bout de son nez d’une chanson à l’autre. Un simple album eut été plus judicieux : dans ‘Sukierae’ se cache un pur joyau, à mi-chemin entre la sensibilité folk de Townes Van Zandt et la sophistication neurasthénique de Wilco. (ab)
Various ‘Beck Song Reader’ Capitol Records
Sorti en 2012 sous la forme d’un livret de vingt partitions, le projet ‘Song Reader’ de Beck prend vie aujourd’hui grâce à l’invitation lancée par son compositeur à une vingtaine de collègues plus prestigieux que téméraires. Il y a donc assurément à boire et à manger, voire à indigérer sur ce disque. Rares sont en effet les artistes présents à être sortis de leurs charentaises. Norah Jones fait du Norah Jones. Jarvis Cocker pastiche Pulp sans les guitares sur ‘Eyes That Say I Love You’. Seules exceptions, Jack White qui assume complètement son côté country sur ‘I’m Down’ ou encore Laura Marling qui fait…du Beck plutôt que du Laura Marling. Même Jeff Tweedy est de la partie mais sa lecture de ‘The Wolf Is On The Hill’ s’avère complètement désincarnée. Car c’est bien ça le vrai problème de ce disque : au lieu de surligner les différences entre chacun des intervenants, il les neutralise et les sacrifie sur l’autel d’une cohérence qui n’a pas lieu d’être. Bref, rien ne nous cloue vraiment le Beck. (gle)
Various ‘Peru Bravo : Funk, Soul & Psych from Peru’s Radical Decade’ Tiger’s Milk
Nom de dieu, mais où et quand cela s’arrêtera-t-il ? Chaque mois, une nouvelle compile exhume ses pépites exotiques late sixties, early seventies et secoue des cocotiers. Mais, tous ces gens ont-ils vraiment existé ? N’est-ce pas un pur fantasme qui reproduirait avec toute la technologie moderne les extravagances totalement roots d’une époque forcément révolue, le rêve de quelques-uns, d’une élite qui mettrait sa mère sur le trottoir pour une version hallucinante de Jimi Hendrix aux congas, dans une langue vernaculaire incompréhensible ? Deux décennies de dictatures ont-elles vraiment suffi pour faire disparaître tous ces groupes phénoménaux, apparemment morts dans l’œuf après trois singles faramineux ? Ces types avaient pourtant tout écouté, tout pigé et jouaient réellement avec leurs tripes. Pour les initiés, il y a quelques connaissances, parfois mêmes des doublons avec les merveilleuses compilations ‘Back To Peru’ de Vampi Soul : Cacique, Jean-Paul ‘El Troglodita’. Pour les autres, c’est un enchantement de tous les instants : congas affolés, orgues dégoulinants, funk malade, soul fiévreuse, flûtes foldingues. (lg)
Will And The People Foutez des dreads à Maroon 5 et vous aurez une idée plutôt précise du son de Will And The People. Très orientées radio-friendly, les chansons des Londoniens sont des sucreries beach pop et reggae relativement bien torchées. Parfois relevées d’élans électriques et autres guitares gentiment grunge, elles nous donneraient bien envie de chanter la, la, la en compagnie de Will Rendle, mignon optimiste de service, ou de danser sur leur groove très dysneyien (‘Jekyll & Hyde’, tout droit sorti du Livre de la Jungle). Certains dérapages nous rappellent (mal)heureusement à l’ordre, tel ‘I’ll Always Be There’, niaiserie kamikaze. D’une candeur désarmante typique du reggae blanc, ‘Whistleblower’ assume tout du long son enthousiasme imbécile sur fond de rythmiques-hamac. Heureux les simples d’esprits. (ab)
France Bernard Szajner aka Z – et que le grand Carl Craig himself cite parmi son top ten de tous les temps. Excellente nouvelle pour les passionnés du genre qui collectionnent les disques de Kosmische et qui vénèrent la part ambient de Brian Eno, InFiné réédite le disque, agrémenté pour le plaisir de deux inédits (‘Duke’ et ‘Spice’). La mise en ondes de l’univers herbertien relève de l’exploit musical, en dépit d’un style qui a traversé le temps avec plus ou moins de bonheur. Nombre de titres rendent toutefois bien maboul, tant leurs boucles synthétiques tournoient et ne cessent de se redéployer, à commencer par l’incroyable et hypnotique ‘Bene Gesserit’. Ailleurs, on ressent une accointance certaine avec les ambiances électroniques de l’époque, notamment les premiers travaux de Jean-Michel Jarre (‘Shaï Hulud’ ou ‘Fremen’), et déjà on sent poindre à l’horizon lointain le spectre tentaculaire des Boards Of Canada ou des labels Warp et Rephlex. C’est dire le niveau. (fv)
The Wytches
Zammuto
‘Whistleblower’ Baggy Trousers Music
‘Annabel Dream Reader’ Heavenly/Pias
Sur son premier album, ce trio originaire de Brighton propose des compos macabres et gothiques dans l’âme, jouées dans un esprit punk/hardcore et intégrant de façon étonnante des guitares surf. Cela peut sembler bizarre à première vue, mais cela donne particulièrement bien sur album. A l’écoute de ‘Digsaw’ ou ‘Gravedweller’, on songe au Birthday Party de Nick Cave qui se serait gavé de Dick Dale. ‘Burn out the bruise’ pourrait être du Jesus Lizard chanté par Vincent Price sur la bande son d’un film d’animation de Tim Burton sur Edgar Allan Poe. Éclectique dans son approche, ce disque nous propose l’un ou l’autre titre downtempo, telle cette ballade grunge gothique ‘Wire frame mattress’ ou encore ‘Weights and ties’, une complainte surf désolée bien déprimante comme il faut. Singulier et intriguant à sa façon. (pf)
Z (aka Bernard Szajner) ‘Visions Of Dune’ InFiné
Œuvre cultissime, ‘Dune’ de Frank Herbert avait inspiré en 1979 une bande-son imaginaire, œuvre du pionnier de la musique électronique made in
‘Anchor’ Temporar y Residence
‘Good Graces’ et cet étrange écho du récent ‘Biggy’ des Warpaint. Un souffle, une voix féminine s’échappe. Le satellite Zammuto, affrété dans une région obscure de l’espace, navigue paisiblement. Pas si loin de la planète The Books, mais volontairement hors des limites de son radar. Entre futurisme et science-fiction, ‘Anchor’ est spacieux et spatial, composé de trips en apesanteur. Les vaporeux ‘Henry Lee (Trad.)’ et ‘Your Time’, mais surtout le magnétique ‘Electric Ant’, flottent inertes devant le hublot de notre poste d’écoute. Foudre d’interférences synthétiques, turbulences sur le vaisseau, ‘Great Equator’, ‘IO’ viennent enrailler l’étrange machine. À coup de reboot, l’onde électromagnétique reprend son cours habituel. À la barre de ce laboratoire sur orbite, deux alchimistes travaillent d’arrache-pied. Le premier, c’est Nick Zammuto, architecte fou, inventeur génial, tête pensante. À ses côtés, son égérie robotique, sa C-3PO, c’est Daniela Gesundheit, assistante vocodée, binôme numérique. De cette union se dégage une parfaite symbiose, une fusion astrale qui présage d’autres envolées que l’on imagine encore longues et lointaines. (am)
Zola Jesus ‘Taiga’ Mute/Pias
HUNDRED WATERS
30.09 AB -Bruxelles
FEAR OF MEN
On avait posé pas mal d’espoirs en Zola Jesus. ‘The Spoils’ et surtout ‘Stridulum II’ avec leurs allures de messes noires eighties avaient fichu une sacrée claque (ou l’inverse) de par leur mysticisme sorcier, leur intensité grave. Puis, rapidement, la demoiselle de Phoenix a commencé à sentir le sapin. Car oui, la suite n’a été que déceptions. Un album redite et, dernièrement (sur ‘Versions’), réarrangement de ses plus belles pièces par un quatuor à cordes. Pratique pour se pendre. C’est dans cet étrange contexte que sort ‘Taiga’, quatrième essai de la polie goth. Titre éponyme d’ouverture, verdict : ça ne s’arrange pas. Zola Jesus semble tripoter la breakbeat de Venetian Snare dans une Cathy Cabine de la ducasse de Jerbise. Charmant. ‘Dangerous Days’ et ‘Hollow’ rappellent les pires moments d’Adele tandis que ‘Go (Blank Sea)’ ressemble à un croisement consanguin entre La Bouche et Corona. C’est Gala dans le costume de Siouxie & The Banshees. (am)
03.10 Beursschouwburg - Bruxelles
Zoot Woman
25.10 Rode Hond Festival - Louvain
‘Star Climbing’ Embassy One/ZWR
Après avoir produit le dernier album en date des Pet Shop Boys, Stuart Price a réactivé Zoot Woman. Fidèle à sa marque de fabrique, le trio propose une pop électro fortement inspirée par des groupes 80s comme Human League ou les Pet Shop Boys et recourt à l’usage de synthés analogiques, tout en affichant une identité propre et un réel talent au niveau de la composition et des textures. A la fois très pop, dansant, catchy et dégageant une certaine tristesse, les titres de ‘Star Climbing’ s’emparent peu à peu de l’auditeur et gagnent en saveur au fil des écoutes successives. On aime beaucoup les tubesques ‘Lifeline’, ‘Don’t tear yourself apart’ et ‘The stars are bright’, ainsi que les très touchants ‘Nothing in the world’ et ‘Real real love’ qui évoluent dans un registre plus downtempo. Sur la fin de l’album, Zoot Woman ralentit quelque peu le tempo et nous balance deux instrumentaux plus atmosphériques, le prenant ‘Elusine’ et le superbe ‘Waterfall into the fire’ qui évoque le meilleur de Air. (pf)
FOOL’S GOLD
07.10 Botanique - Bruxelles
SEAN NICHOLAS SAVAGE
08.10 Botanique - Bruxelles
THE AGGROLITES
08.10 Nijdrop - Opwijk
CARIBOU
09.10 Botanique - Bruxelles 10.03 AB - Bruxelles
RAKETKANON
17.10 Job*Rock Festival - Kuurne
EAUX
18.10 PIAF - Anvers
A WINGED VICTORY FOR THE SULLEN
25.10 De Roma - Anvers 21.11 Autumn Falls @ Cactus - Bruges
LA TERRE TREMBLE plays ‘Tom & Jerry’
THE NOTWIST + TIMBER TIMBRE
28.10 Autumn Falls @ Trix - Anvers
STEVE GUNN
29.10 Autumn Falls @ Charlatan - Gand 22.11 Autumn Falls @ Trix - Anvers
DIE! DIE! DIE!
02.11 Autumn Falls @ Cactus - Bruges
RAPE BLOSSOMS
02.11 Autumn Falls @ Cactus - Bruges 05.12 Walrus - Maldegem
SPOON
05.11 Autumn Falls @ Vooruit - Gand
OSAKA MONAURAIL
08.11 Autumn Falls @ Cactus - Bruges 13.11 Autumn Falls @ Het Depot - Louvain
BLACK BANANAS
09.11 Autumn Falls @ Trix - Anvers
MADENSUYU
14.11 Autumn Falls @ Arenberg - Anvers 05.12 Autumn Falls @ Vooruit - Gand 06.12 Dommelhof - Neerpelt
THURSTON MOORE + BALMORHEA
14.11 Autumn Falls @ Arenberg - Anvers
THE GO FIND
14.11 Cour & Jardin - Diest
ADULT JAZZ
17.11 Autumn Falls @ Botanique - Bruxelles
WHITE LUNG
18.11 Autumn Falls @ De Kreun - Kortrijk
PCPC
19.11 Autumn Falls @ De Zwerver - Leffinge
XYLOURIS WHITE
20.11 AB - Bruxelles 05.12 Autumn Falls @ Handelsbeurs - Gand
PARQUET COURTS + PC WORSHIP
20.11 Autumn Falls @ Botanique - Bruxelles
XIU XIU
21.11 Autumn Falls @ DNA - Bruxelles
SIR RICHARD BISHOP
22.11 Autumn Falls @ Trix - Anvers
THE VASELINES
23.11 Autumn Falls @ Cactus - Bruges
THUS OWLS
30.11 Autumn Falls @ MOD - Hasselt 05.12 Autumn Falls @ Vooruit - Gand
DAWN OF MIDI + JOZEF VAN WISSEM
05.12 Autumn Falls @ Handelsbeurs - Gand
SHE KEEPS BEES
05.12 Autumn Falls @ Vooruit - Gand 07.12 Trix - Anvers more concer ts : www.toutpartout.be Independent since 1994 Toutpartout agency Labelman Nieuwpoort 18 9000 Gand - Belgium Phone: +32 (0)9 233 06 02 infoNL@toutpartout.be www.toutpartout.be
28 The Antlers
1er octobre, AB, Bruxelles 3 octobre, Paradiso, Amsterdam Compulsivement, dans une de ces nuits à la traîne, on cherchait de la musique, des mots. Les volutes spleensesques de ‘Doppelgänger’, l’un des titres phares du troisième album de The Antlers, firent parfaitement l’affaire. Toute la délicatesse qui caractérise le trio, sa capacité à susciter l’émotion ou à coller le frisson sans forcer le trait, y étaient concentrées. Car c’est bien la retenue qui semble être l’arme secrète des New-Yorkais pour qui tout se joue dans la fluidité et sur le tiraillement paradoxal entre l’ampleur d’orchestrations et une forme de dépouillement subtil. Et lorsque la formation donne l’impression d’improviser en invoquant les fantômes d’Alice Coltrane, de Charlie Mingus ou de Miles Davis, elle touche davantage par sa sincérité viscérale que par ses prouesses formelles. Une sincérité qui doit également beaucoup aux cordes vocales insensées de Peter Silberman.
Les Heures Ind
10-11 octobre Caserne Fonck, Liège
mercredi 01 octobre Von Durden; The Legendary Tigerman @ Botanique, Bruxelles The Libertines @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Little Dots; The Antlers, Marika Hackman @ AB, Bruxelles Hammerhead, Deer, Viva Cats! @ Magasin4, Bruxelles DMX @ den Atelier, Luxembourg, Lux, atelier.lu
jeudi 02 octobre Unifestival: Recorders, Compuphonic, Showstar, Ulysse, Surfing Leons, DJ Bull as Dave Lambert, Ro, Stix, Eighte, Garage Door Trauma, Max Menace, Marty And The Magic Minds, LM Bros, Lemon It Up, Nacked & Rive Droite, Slive, Funky Wave, HoodMood, Lucas Crapanzano, Crawless, Beaver T & Pinch, Dr Noize @ Campus ULG, Sart Tilmann, Liège, facebook.com/ Unifestival?fref=ts. Helmet; It’s A Family Affair presents Mississippi Records ft Marisa Anderson, Lori Goldston, Dragging An Ox Trough Water @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Antemasque @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Deborah Bonham Band @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Orchestre International du Vetex @ Kultuurkaffee, Bruxelles, stoemp.be Geoffroy, Murvin Jay, Fabrice Lig, Ralph Storm, Francis Charlier @ Rockerill, Charleroi, rockerill.be Marockin’ Brass @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Swing Fest: Sebastian Plano, Frederio Albanese @ Weststadthalle, Essen, D, denovali.com/swingfest The Legendary Tigerman, Hell’s Kitchen @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr, 4ecluses.com Triggerfinger, Fahrenheit 21 @ Le Grand Mix, Tourcoing, fr Ours, Jacques Daoud, Lieutenant Nicholson @ La Cave aux Poètes, Roubaix, Fr, caveauxpoetes.com
vendredi 03 octobre
Angel Olsen © Zia Anger Les Heures Ind s’annoncent dédiées aux découvertes et meilleurs groupes de la scène indie rock et pop mais aussi urbaine. Ainsi le premier jour est-il entièrement consacré à la scène hip-hop francophone : Joke, rappeur montpelliérain, les Versaillais Fuzati et Orgasmic, Deen Burbigo. À ne pas manquer, le collectif bruxellois La Smala - qui tient un fort bel album avec quelques bons ver(re)s qui chatouillent là où tout un public en fin d’adolescence a mal. Une sorte de Fauve de la musique urbaine. Mais en vraiment mieux. On les a vus aux Ardentes foutre le feu à une heure quasiment matinale. Le samedi sera pop-rock : Mountain Bike, Alexis Taylor (frontman sautillant et binoclard de Hot Chip), Angel Olsen, BRNS et les Liars, soit trois covers de RifRaf en une soirée. Incapables de rester en place, de coller à une esthétique ou d’étiqueter leur identité artistique, les Liars poursuivent leur grand périple schizophrénique. Après avoir rangé les guitares au placard et sucé les pastilles synthétiques de l’album ‘WIXIW’, le trio new-yorkais croque la nuit à pleines dents : la grosse montée et les mauvaises descentes. L’abandon est total, sauvage. Le tout pour moins de 20 euros par jour, une aubaine! www.lesheuresind.be
Allah-Las
10 octobre, Botanique, Bruxelles 11 octobre, Carré Rotondes, Lux Ceux qui suivent les géniaux Allah-Las depuis leurs débuts le savent : ces Amerloques voient la vie au travers d’une chambre d’écho ; toutes les semaines, ils postent via ‘Reverberation’, leur radio web, une playlist d’une dizaine de titres déviants à forte dominante garage. A chaque fois, c’est colossal. Ces mecs sont des encyclopédies du genre. Leur très bon ‘Workship The Sun’ , à l’instar de leur premier effort produit par le rétro maniaque Nick Waterhouse, empile toutes les manières du genre avec la déglingue idoine : réverbe donc, guitares aigrelettes à gogo, sucettes à la Love (trompettes mariachis en moins), instrumentaux stupides et trépidants. Rien de nouveau mais que de la balle. Encore une fois, on s’incline : Allah-Las-Akbar.
Sébastien Tellier
11 octobre, AB, Bruxelles 25 octobre, Le Grand Sud + Le Tripostal, Lille Eté 2014, alignement des planètes et Coupe du Monde de balle au pied, Tellier reparaît les cheveux impeccablement teints, un album brésilien sous le bras,
Bam Festival closing party: Dominik Eulberg & very special guest @ Le Cadran, Liège, lecadran.be Pre Play Party: The Whatevers, The Modest Men, Mister Critical, Gewelt: Gullfisk, Bafana, Exactly This @ MOD, Hasselt Tiny Ruins; Fat White Family, The Voyeurs @ Botanique, Bxl Passenger @ Lotto Arena, Antwerpen, livenation.be Autreche, Russel Haswell, Rob Hall; Pieter Embrechts @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Spaceghostpurrp & Yung Simmie @ Trix, Antwerpen, trixonline.be X Makeena, Audio Pirate, Bishop Dust @ Magasin4, Bruxelles Ewa Ayiti: Haïti, un autre régard @ Ferme du Biéreau, LouvainLa-Neuve, fermedubiereau.be King King ft Alan Nimmo @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Nordmann, Manngold @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Bear In Heaven, Soldier’s Heart, Fear Of Men @ Beursschouwburg, Bruxelles, beursschouwburg.be Anne Niepold @ Molière, Bruxelles, muziekpublique.be Swing Fest: The Haxan Cloak, Demdike Stare, Petrels, Oval, Rafael Anton Irisami, Ensemble Economique, Inconsolable Ghost @ Weststadthalle, Essen, D, denovali.com/swingfest Fixkes, Piepschuim, Martine De Kok @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr Figure, Tomsize, Simeon, Lucid @ Aéronef, Lille, Fr Yael Naim & David Donatien @ La Cave aux Poètes, Roubaix, Fr
samedi 04 octobre The Rock ‘in Bomal: Les R’tardataires, Bunny Black Bones, The Engines of Love @ Salle Le Confluent, Bomal-sur-Ourthe, facebook.com/pages/The-Rockin-Bomal/162437223915432 Play Festival: Magnus, The Hickey Underworld, Gruppo Di Pawlowski, Afterpartees, Drums Are For Parades, Warhola, Hydrogen Sea, The Spectors, Stuff., Birth Of Joy, Yawns, Double Veterans, Oaktree, Lili Grace, Piquet, Rusty Roots, And They Spoke In Anthems, Mon-O-Phone, Inwolves, Ex-cite 2014: Ella The Bird, Get Your Gum, Parasite Single @ MOD, Hasselt, muziekodroom.be Vessel, Wife @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Laurent Garnier, Technasia, Pierre & Deg, Jean Cedric & Geoff Wichmann @ Fuse, Bruxelles, fuse.be Plus Instruments, Truus de Groot, Insultor @ Magasin4, Bxl The Last Wanted, Smash My Radio, Mynodz @ Entrepôt, Arlon Antoine Chance @ Salle Des Douches, Waremme, waremmeculture.be The Breath Of Life, Soror Dolorosa, Saigon Blue Rain @ T.A.G., Bruxelles, lefantastique.net Ironlung, Kre, Top Dolla, Desire; Superfly @ Le Cadran, Liège Laura Cox, Stone Goat @ Belvédère, Namur, belvedere-namur.be David Surkamp @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Gypsy Swing Quintet de Liège @ Kulturzentrum Jünglingshaus, Eupen, eupen.be Nouveau Vélo @ Madame Moustache, Bruxelles Spray Paint, Shearing Pinx, Sida, DJ Entorse @ Recyclart, Bruxelles, facebook.com/events/1466889386913489/?ref=51&so urce=1 Laurent Garnier, Technasia, Pierre & deg, Jean Cedric & Geoff Wichmann @ Fuse, Bruxelles, fuse.be Truus de Groot aka Plus Instruments, Jahiliyya Fields @ Les Ateliers Claus, Bruxelles, lesateliersclaus.com Pigeon John, Digital Bastard, DJ Madgic @ Alhambra, Mons, alhambramons.com Christine And The Queens @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Swing Fest: James Holden, Greg Haines, Bohren, & Der Club f Gore, Never Sol, Piano Interrupted, Origamibiro, John Lemke @ Weststadthalle, Essen, D, denovali.com/swingfest Beatsteaks@ den Atelier, Luxembourg, Lux, atelier.lu Spleen @ La Cave aux Poètes, Roubaix, Fr, caveauxpoetes.com
dimanche 05 octobre Joe Bonamassa @ Lotto Arena, Antwerpen, sportpaleis.be
gigs& parties oct 14
The 1975 @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Lilly Wood & The Prick @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Swing Fest: Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra, Ben Frost, Moon Zero, Hauschka, The Samuel Jackson Five, The Eye Of Time, Franz Kirmann @ Weststadthalle, Essen, D, denovali.com/ swingfest Idir @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Ziveli Orkestar @ La Cave aux Poètes, Roubaix, Fr
lundi 06 octobre Vance Joy, Ezra Vine @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Asking Alexandria, The Ghost Inside, Crown The Empire, Secrets @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Joanne Shaw Taylor @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be
mardi 07 octobre Liz Green; Détroit, Chloé Colin @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Clap Your Hands Say Yeah; Fool’s Gold @ Botanique, Bruxelles London Grammar @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Thomas fersen @ Théâtre, Namur, theatredenamur.be Delvaux @ Le Coq, Bruxelles, stoemp.be Griff Trio @ Chapelle Monty, Charneux Camera, Etienne Jaumet @ Aéronef, Lille, Fr Lilly Wood And The Prick @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu
mercredi 08 octobre Sean Nicolas Savage @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Kaiser Chiefs @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Fixkes; Détroit, Chloé Colin @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Roselien @ Beursschouwburg, Bruxelles, beursschouwburg.be Brian Auger Oblivion Express ft Alex Ligertwood @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Nevada Fellow & St.Grandson @ Het Goudblommeke In Papier, Bruxelles, stoemp.be Osvaldo Hernandéz @ Molière, Bruxelles, muziekpublique.be DJ Krush, Mononome @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Escape The Fate @ Kulturfabrik, Esch/Alzette, Lux, kulturfabrik.lu
jeudi 09 octobre Zs, Qui, Le Death to Mankind @ Magasin4, Bruxelles Tycho, Christopher Willits @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Orchestra Vivo @ Ferme du Biéreau, Louvain-La-Neuve, fermedubiereau.be Tangram Records Night: Romeo Elvis ft L’Or Du Commun @ Kultuurkaffee, Bruxelles, kultuurkaffee.be Delrue @ Candelaershuys, Uccle Pat McManus Band @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Agnes Obel, French For Rabbits @ Forum, Liège, lesardentes.be Jason Van Gulick @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Mute, Sinshaper, Lefto, Vincent Dulière @ Rockerill, Charleroi Nervous Shakes @ Rockerill, Marchienne Death From Above 1979, Greys; Caribou, Jessy Lanza @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Buraka Som Sistema, Max le Daron @ AB, Bruxelles Special Brazil, DJ Remy Kolpa Kopoul @ Aéronef, Lille, Fr Youngblood Brass Band, DJ Ango @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr New Fall: Maxim & Cello Orchestra Of Rsh, Mulatu Astatke @ Düsseldorf, D, new-fall-festival.com Fu Manchu @ den Atelier, Luxembourg, Lux, atelier.lu
vendredi 10 octobre Les Heures Ind.: Orgasmic, Fuzati, La Smala, Deen Burbigo, Joke @ Caserne Fonck, Liège, lesheuresind.be FrancoFaune: Jaune Toujours, Saule, Antoine Chance, Barcella, Kent, Marie Warnant, Peter Peter, Veence Hanao, Violett Pi, Lenine Renaud, Stephane Blok, Cleo, Getch Gaetano, Pierre André, Antoine Villoutreix, Barbarie Boxon, Denis K, Kouzy Larsen Et Les Blablabla’s, L’Age Nu, Laid Comme Vous, Les Filles de Hirohito, Matthieu Thonon, Mon Real, The Bridge, Tout Finira Bien, Sages Comme Des Sauvages, Mathias Bressan, La Cecite des Amoureux, Exoda Rap @ +11+12/10-Bruxelles, francofaune.be Deserfest: Blues Pills, Kadaver, Lecherous Gaze, The Bevis Frond, The Picture Books, The Vintage Caravan, Toner Low, Truckfighters, Valley Of the Sun, Witchrider, … @ Trix, Antwerpen, desertfest.be Crystal And Runnin’ Wild, Nico Duportal & His Rhythm Dudes @ Alhambra, Mons, alhambramons.com BRNS; Angel Olsen @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Allah-Las, Eerie Wanda; Kennedy’s Bridge @ Botanique, Bxl Bitchin Bajas, J.Normal, Headwar, Java Delle @ Water Moulin, Tournai, watermoulin.bandcamp.com/releases Mittland Och Leo, Lawrence Le Doux, Habergeon, Vlek DJ’s @ Les Ateliers Claus, Bruxelles, lesateliersclaus.com Malus, Hugo Antunes, Chris Corsano, Nate Wolley @ Vecteur, Charleroi, vecteur.be Little X Monkeys @ CC, Hastière Flashforward Terrence Parker, Fabrice Lig, The Babel Orchestra, Globul @ Rockerill, Charleroi, rockerill.be Caparezza @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Pendragon, Gary Chandler @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be
Stephan Bodzin @ Le Cadran, Liège, lecadran.be High Tone, I Axe, Steppaddict @ Le Grand Mix, Tourcoing, fr New Fall: Mogwai, Erlend Øye, OK Kid, Alexis Taylor @ Düsseldorf, D, new-fall-festival.com
Avi Buffalo; Erlend Øye & The Rainbows @ Botanique, Bruxelles Atmosphere @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Brutus, Cocaine Piss @ Beursschouwburg, Bruxelles, stoemp.be Henrik Freischlader Band @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Hitsville Drunks @ Petit Théâtre Mercelis, Bruxelles, kultuurkaffee.be
samedi 11 octobre Les Heures Ind.: Angel Olsen, Alexis Taylor, BRNS, Mountain Bike, Liars @ Caserne Fonck, Liège, lesheuresind.be Deserfest: Cowboys And Aliens, David Celia, Death Alley, Dirty Fences, Electric Wizard, Herder, Karma to Burn, Moonward, Pallbearer, Purson, Satan’s Satyrs, Steak, The Shrine, Yob, Your Higness @ Trix, Antwerpen, desertfest.be Landen Beats: Lords Of Acid, Praga Khan, The Neon Judgement, DJ Dirk Da Davo, DJ Duister Gefluister @ Emi-22, Landen, landenbeats.be Sébastien Tellier; Cerebral Ballzy, OFF! @ AB, Bruxelles The Animen; Adam Cohen @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Electro/Baroque Night @ Alhambra, Mons, alhambramons.com Deleyaman @ Art Base, Bruxelles, art-base.be Kas Product, The KVB, Schwefelgelb, Guerre Froide, m!r!m @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Antoine Chance @ Théâtre Communal, Binche, binche.be Far Fare @ Bib, Uccle Zip, Sonja Moonear, Janina, Issa Maïga, Pierre & Deg @ Fuse, Bruxelles, fuse.be Ninety Nine@ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Los Ninos: Moulinex, The Stress, Deer Du Bois, Bruce Botnik @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Alain Pire Experience, Moaning Cities @ Atelier Rock, Huy Sons Of Buddha, Not Scientists, Toybloïd @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr, 4ecluses.com Gilberto Gil @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com The Fray @ den Atelier, Luxembourg, Lux, atelier.lu Allah-Las @ CarréRotondes, Luxembourg, Lux, rotondes.lu New Fall: London Grammar, José Gonzalez, Maeckes, Sohn @ Düsseldorf, D, new-fall-festival.com
dimanche 12 octobre Deserfest: 1000Mods, Black Bombaim, Black Moth, Bloodnstuff, Brant Bjork, Brutus, Colour Haze, Conan, Fu Manchu, Jex Thoth, Maoning Cities, Monkey3, Pontiak, Sardonis, The Flying Eyes … @ Trix, Antwerpen, desertfest.be James Vincent McMorrow @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Les Vaches Aztèques @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Trio Dhoore & Lost Highway @ Molière, Bruxelles, muziekpublique.be Suarez & Friends @ Ferme du Biéreau, Louvain-La-Neuve, fermedubiereau.be Wolvserprent, Lectamynol, Jenny Torse @ Magasin4, Bruxelles New Fall: Annenmaykantereit, Kaiser Chiefs Judith Holofernes, Sébastien Tellier @ Düsseldorf, D, new-fall-festival.com
lundi 13 octobre Ilse Delane, The Common Linnets @ AB, Bruxelles Irma @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Arabrot, Rabbits, El Yunque @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Nashville Pussy @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be
mardi 14 octobre Youngblood Brass Band @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Richard Reed Parry And The London Contemporary Orchestra; Honeyblood; Nicole Atkins @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Ruins Alone, Tsuyama Atsushi, Kawabata Makoto, Zoffy, Akaten, Zubi Zuva X, Psyche Bugyo, Acid Mothers Temple SWR @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Spires That In The Sunset Rise, Half Asleep @ Les Ateliers Claus, Bruxelles, lesateliersclaus.com N’Faly Kouyaté @ Café De La Rue, Bruxelles, stoemp.be
mercredi 15 octobre In Flames, Wovenwar, While She Sleeps; Kenji Minogue @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Il Divo @ Palais 12, Bruxelles, livenation.be
jeudi 16 octobre FKA Twigs; Gruff Rhys @ AB, Bruxelles, abconcerts.be The Tangerines, It It Anita @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Brutal Blues, Dead Instrument, VVOVNDS, Dogmatist @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be The Vaporellas, Exkid et Edoh, Camera @ Rockerill, Charleroi Miossec @ Eden, Charleroi, eden-charleroi.be Bazart & De Ministers Van De Noordzee @ Rits Café, Bruxelles, stoemp.be Ceili Moss @ Ferme de Vévy-Wéron, Wépion, legoutdautrechose.be Rustie @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Noa Moon @ Ferme du Biéreau, Louvain-La-Neuve, fermedubiereau.be Local Scene, Oxo Doris @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr, 4ecluses.com Ango & Skevitz @ La Cave aux Poètes, Roubaix, Fr
2014
SALLE ANDRE COOLS Rue du Beau Site 23
Festival des Libertés
Du 17 au 25 octobre Théâtre National et KVS, Bruxelles
vendredi 17 octobre Fiestas du Rock: Kill II This, Voice Of Ruin, TrafficjaM, S-Witch, Finger Lick @ Salle André Cools, Flémalle, lafiestadurock.be A Night On Mars: The Field, Blonders, Fairmont, Kuedo, Nitro & About:Blank @ Halles St Géry, Bruxelles, belspo.be/mars/ Gone West: Arno @ Concerttent, Nieuwpoort, gonewest.be Laundry Night: Basto, Dannic, Dyro, LNY TNZ, Alvar & Millas, DJ Ghost, DJ Licious, Gunther D @ Sportpaleis, Antwerpen Thibet; Un Pierre Lapointe/Un Piano @ Botanique, Bruxelles Kris Dane; Bart Peeters @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Sysmo ft Pitcho @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Manuel Hermia Quintet @ Kulturzentrum Jünglingshaus, Eupen, eupen.be Rene Innemee & The Revival Band @ Spirit Of 66, Verviers The Lucky Devils, … @ Entrepôt, Arlon, entrepotarlon.be Supersoft [14-18] @ Les Ateliers Claus, Bruxelles Antoine Chance @ Whall, Bruxelles, whall.be Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp, Bear Bones, Lay Low @ Water Moulin, Tournai, watermoulin.bandcamp.com/ releases Indie Night, Natas Loves You, Kid Wise, Jie Heym @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr, 4ecluses.com Cats On Trees @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Etienne Daho @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu Arabic Sound System: Acid Arab, Gilb’r, Renart, Signatvre @ Le Grand Mix, Tourcoing, fr, legrandmix.com
samedi 18 octobre Fiestas du Rock: Tagada Jones, Jinjer, Bacon Fat, Age Of Torment, Draft, Vitriolised, Suasion, Hungry Hollows @ Salle André Cools, Flémalle, lafiestadurock.be Gone West: Ozark Henry, Het Zesde Metaal, Amatorski @ Concerttent, Nieuwpoort, gonewest.be Geppetto & The Whales; Bart Peeters @ AB, Bruxelles Moodoïd; Anna Aaron @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Helluvah, Panda Royal @ L’An Vert, Liège, lanvert.be Do Or Die, Stand For Truth @ Alhambra, Mons, alhambramons.com Nifelheim, Vulcano, War-Head @ Magasin4, Bruxelles Druk Revivla; Didier Laloy & Kathy Adam @ Molière, Bruxelles, muziekpublique.be Booka Shade DJ-set @ Le Cadran, Liège, lecadran.be The Enid @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Arkangel, Cliteater, Kadaverficker, Disgraseed, Exuviated, Prelude To Disaster@ Entrepôt, Arlon, entrepotarlon.be Maybeshewill @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Racine Congo, Waka @ Belvédère, Namur, belvedere-namur.be Zebda @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Lindsey Stirling @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu Loudblast @ Kulturfabrik, Esch/Alzette, Lux, kulturfabrik.lu
dimanche 19 octobre Fiestas du Rock: Peter Pan Speedrock, Chickfight, Under A Grey
Vs
17-18-19 OCT. GRATUIT FLEMALLE K IL L
29 drôlement inspiré et inspirant. Un retour aux affaires et aux manettes (Monsieur produit) qui concrétise toutes les obsessions du lascar, un panaché où il venge l’enfant, l’adolescent qui rêvait de jet privé, voire l’adulte qu’il espère devenir. Les aficionados n’affectionnant que ses sucreries bien emballées risquent de faire la moue, les fans de musique peuvent se réjouir : il y a à boire (un jus de fruits de la passion) et à manger (une tarte aux fraises), la Rolex à 40 ans et la bossa nova. Nicolas et Pimprenelle se font des week-ends cul, Nounours écoute Pink Floyd et Dalida. 1 partout balle au centre ? Attention à bien secouer, sinon la pulpe, elle reste en bas... Bonne nuit les petits !
6k FEST
Tony Allen Rendez-vous automnal, le Festival des libertés propose documentaires, débats, spectacles, expositions mais aussi une série de concerts qui envoie le bois. Ainsi cette édition alignera Detroit (nouveau groupe de Bertrand Cantat et Pascal Humbert), Arno commémorant à sa manière la grande guerre dans son projet ‘Light Front’, les Têtes Raides, Aka Moon et Fabrizio Cassol; ou encore Groundation de passage pour la deuxième fois au festival. L’éclectisme se confirmera en compagnie de MF Doom et Robert Glasper, étoile montante du jazz, Fat Freddy’s Drop et un hommage à Fela Kuti lors d’un double concert célébrant l’afrobeat en compagnie de Tony Allen et Seun Kuti & Egypt’80. Bref, que du beau monde ! Enfin, Les Partisans du Chant rassembleront une série d’artistes mêlant littérature et rock ‘n roll, les ‘spoken word’ aux rythmes métèques, et le poétique au politique. Des concerts gratuits sont aussi proposés tout au long du festival.
The War On Drugs
28 octobre, Paradiso, Amsterdam 1er novembre, Rockhal, Esch/Alzette (Lux) 2 novembre, AB, Bruxelles « We’re runaways ». Tressaillant, tressautant, hommesmachines sous la pression. Sans cesse en cavale, chercheurs féroces d’amplitude, de moyens de s’envoyer en l’air sans craquelures. Collectionneurs de drones endurants, de tanins charpentés canalisant nos épanchements. S’accrocher à quelque nuage. Espérer que plus dure ne sera pas la chute. S’aider du vertige pour rebondir, se reconnecter à sa prise de terre, rassembler sa garde rapprochée pour faire rempart contre sa peur du vide, pour élever de nouvelles notes. Dans ce sas à toute vapeur où sa fibre classique aurait pu faire collision avec son goût du décalage, Adam
Avec le soutien de
Culture
TAGADA JONES FR
II THISGB
Toutes les infos sur www.fiestasdurock.be
PETER PAN SPEEDROCKNL et d'autres
JINJER UKR
30 Granduciel, voltigeur inquiet, n’a pourtant pas lâché la barre. Et nous désormais de planer, dans un rêve élastique… Avec panache ? Avec reverb!
Autumn Falls
Du 28 octobre au 5 décembre Un peu partout La soirée d’ouverture officielle de la série de concerts a lieu le 28 Octobre à Anvers (Trix) et la clôture se tiendra le 5 décembre à Gand ; entre ces deux dates, l’agence de booking Toutpartout - qui fête ses 20 ans - sigle sa programmation du moment sous l’intitulé Autumn Falls, soit un panaché des artistes maison qui passeront par la Belgique cet automne. Une programmation qualitative qui mélange noms incontournables et découvertes. Thurston Moore, Parquets Courts, The Notwist, Timber Timbre, Spoon, The Vaselines, A Winged Victory For The Sullen, Balmorhea, Die!Die!Die!, Steve Gunn, White Lung, Xiu Xiu, Adult Jazz, Black Bananas,... Les salles participantes sont nombreuses : Trix, Vooruit, Botanique, Cactus Muziekcentrum, De Kreun, Het Depot, Charlatan, Arenbergschouwburg, De Zwerver et DNA. Comme d’habitude, un nombre limité de billets “early bird” sont disponibles via Ticketscript, donnant accès à tous les concerts pour la modique somme de 60 euros ! Plus d’information sur le programme et les billets : www.autumnfalls.be
Future Islands 30 octobre Botanique, Bruxelles
Quiconque aura été témoin de l’implication émotionnelle de Samuel T. Herring sur scène ne pourra nier qu’une foi profonde en son medium anime le gaillard. Des pieds à la tête, du ventre à la gorge, Herring est à la fois source et vecteur de sa musique. Il la concentre et la propulse, la rattrape, l’intègre, la rumine, la recrache - nue et fébrile - et la scarifie enfin à grands coups repentants sur le torse. Le groupe de Baltimore polisse sa new wave clinique et habitée avec le souci d’un album immédiat, une perle pop instantanée à la transparence effrayante. Herring ne laisse pas le choix et incarne le moindre mot avec une affectation qui puise sa force aux sources où burent jadis Ian Curtis, Joe Cocker ou encore Mike Patten. Oui, oui. Ce n’est pas Future Islands qui s’abandonne à la synth-pop, c’est la synth-pop qui s’abandonne au groupe.
Beautés Soniques
Du 31 octobre au 10 novembre Namur, toutes salles
Sun, Morning Chaos, Black Mirrors, Deadalus, My Diligence @ Salle André Cools, Flémalle, lafiestadurock.be DJ Le Roi [Woodpark] @ Alhambra, Mons, alhambramons.com Anastacia @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Tagada Jones, Tess @ Entrepôt, Arlon, entrepotarlon.be France, Matthew Hopkins @ Les Ateliers Claus, Bruxelles Didier Laloy & Kathy Adam @ Molière, Bruxelles, muziekpublique.be Bror Gunnar Jansson, Lisa And The Lips @ Aéronef, Lille, Fr Agnes Obel @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu
lundi 20 octobre The Barr Brothers; Philip Catherine & Martin Wind Duo, Xavier Dubois @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Orquesta Buena Vista Social Club @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Asking Alexandra @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Timber Timbre @ Le Grand Mix, Tourcoing, fr, legrandmix.com
mardi 21 octobre Shabazz Palaces; Orquesta Buena Vista Social Club @ AB, Bruxelles, abconcerts.be The Engines Of Love, Hungry Hollows @ L’Escalier, Liège, facebook.com/pages/LEscalier-Caf%C3%A9/246445725399354 The Neighbourhood; Lee Fields & The Expressions @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Shengen Shege; Duo Elko Blijweert & Frans Van Isacker @ Kultuurkaffee, Bruxelles, kultuurkaffee.be Altertape @ Bonnefooi, Bruxelles, stoemp.be The Brew @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be London Grammar @ Rockhal, Esch/Alzette, atelier.lu The Aggrolites, The Sonotones @ Aéronef, Lille, Fr, aeronefspectacles.com
mercredi 22 octobre Romano Nervoso, Sons Of Disaster; Kishi Bashi @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Jef Neve @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Child Abuse, Albatre, Anal @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be FùGù Mango @ Kafka, Bruxelles, stoemp.be Wim Claeys & Sven Hedström @ Molière, Bruxelles, muziekpublique.be Caribou, Jessy Lanza @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Calibro @ Kulturfabrik, Esch/Alzette, Lux, kulturfabrik.lu Planningtorock @ CarréRotondes, Luxembourg, Lux, rotondes.lu Courir Les Rues @ La Cave aux Poètes, Roubaix, Fr, caveauxpoetes.com
jeudi 23 octobre Spinvis; Gogo Penguin @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Les R’Tardataires; Gregory Alan Isakov, Stephen Kellogg @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Eric Taylor, Alaska Gold Rush @ CC, Perwez Byron Bay @ Meininger Hotel, Bruxelles, stoemp.be Ken Ishii, Globul, Fabrice Lig, Pasembleur, Cayman Kings @ Rockerill, Charleroi, rockerill.be Hernan Reinaudo Duo @ Ferme du Biéreau, Louvain-La-Neuve, fermedubiereau.be Skinny Molly @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Antoine Chance @ Château Brubant, Ath, maisonculturelledath.be Local Scene, Au Tour De Temps @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr, 4ecluses.com Oscar And The Wolf @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu
vendredi 24 octobre
Son Lux © Mallory Talty Deuxième édition de Beautés Soniques, le festival namurois mettant en avant la convivialité et la découverte. Chaque jour, des concerts dans des endroits particuliers et intimistes, mais aussi des projections de films, une foire aux disques, des showcases, des rencontres, des DJ sets, un marché vintage, des expos… On ajoutera surtout que la programmation ne manque ni d’audace ni de goût. Tenez, le dimanche 2 novembre sont alignés rien moins que Son Lux, François & The Atlas Mountains, Amatorsky. C’est-y pas beau ? Et quand il s’agit d’inviter l’essentiel Mendelson, pas question de jouer les frileux comme les confrères programmateurs – non, ils y sont, en bonne compagnie - Thyself, Xavier Dubois, le 7/11 à la Maison de la Culture. Encore une affiche bien pensée ? The Belgians (aka The Experimental Tropic Blues Band) avec Mountain Bike et Apaches (le 8/11 au Grand Manège). Et bien plus avec Slow Magic, Lucrecia Dalt, Teleman, Robbing Millions, Le Colisée, ou encore la mélancolie lumineuse de Mon Réal,... Quelle allure ! Les tickets sont en vente à la billetterie du Théâtre de Namur, le pass ne coûte que 40 euros... Foncez : www.beautesoniques.be
Concours-Circuit demi finale: @ Atelier Rock, Huy, atelierrock.be Oscar And The Wolf; It’s A Family Affair presents Opal Tapes ft Karen Gwyer, Patricia, Wanda Group, Holovr, Basic House @ AB, Bruxelles, abconcerts.be The Magic Numbers, Goldheart Assembly; Dan Croll; My Brightest Diamond @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Dagoba, Trepalium, Deep In Hate @ Magasin4, Bruxelles, intersection.be Gabriel Rios @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be BJ Scott, Over Me @ Alhambra, Mons, alhambramons.com Quattrophage, Adel Salameh @ L’An Vert, Liège, lanvert.be Band Of Skulls @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Hexagen Festival: Headwar, Jessica93 @ Beursschouwburg, Bruxelles, beursschouwburg.be Hernan Reinaudo Trio, Myrddin ft Ana Llanes @ Molière, Bruxelles, muziekpublique.be My Little Cheap Dictaphone, Amatorski @ Eden, Charleroi, eden-charleroi.be Nigga Fox, Kolt, DJ Pote @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be After Night @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Vaya Con Dios @ Lotto Arena, Antwerpen, sportpaleis.be Soldier’s Heart @ Camping Hertogenwald, Eupen Aquaserge, Le Duc Factory @ Aéronef, Lille, Fr
samedi 25 octobre La Guerre des Gaules VI: Sevenson, Arkona, Dagoba, The Black Tartan Clan, Trepalium, Exuviated, Scarred, Ithilien, Deep In Hate, Aktarum, God Left Paradise @ CC de Chênée, facebook. com/LaGuerreDesGaules Quasimorock: Bosco Delrey, Alaska Gold Rush, DJ’s Deetwo, Clarence & PhilDar, Ramon Y Sanchez, Estevao Do Brazil @ Belvédère, Namur, belvedere-namur.be Antoine Chance @ Salle Rosoux, Hannut, cchannut.be Concours-Circuit demi finale @ Salon, Silly, sillyconcerts.be Teen Hoot: Macy Kate, Alabama Capital, Jacob Whitesides, Dylan Holland, Round2Crew, Isac Elliot, Grant Landis @ Trix, Antwerpen, livenation.be
Rampue, O.D. Math, Feli Cage, Alex Palmer @ Alhambra, Mons, alhambramons.com Little Roman & The Dirty Cats, The Last Row @ Entrepôt, Arlon, entrepotarlon.be The Guardians, Deadline @ Eden, Charleroi, eden-charleroi.be Déjà Vu @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be DakhaBrakha @ Molière, Bruxelles, muziekpublique.be Vaya Con Dion @ Forest National, Bruxelles, sportpaleis.be Seesayle, Elle & Samuel @ Atelier Rock, Huy, atelierrock.be Electric Electric, His Electro Blue Voice, Room 204, Lucertulas, John Makay, Poutre, L.T.D.M.S. @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Amatorski, Oaktree @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Sage Francis; Woman’s Hour @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Guano Apes @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Les Ogres de Barback @ La Cave aux Poètes, Roubaix, Fr, caveauxpoetes.com Saint Vitus, Orange Goblin @ Le Grand Mix, Tourcoing, fr, legrandmix.com
dimanche 26 octobre Yann Tiersen; Spring Offensive @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Bosco Delrey @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Damien Rice @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Steve Rothery Band @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Vaz, Poino, It It Anita @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Lisa Stansfield @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Clinton Fearon, Kazy @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr, 4ecluses.com
lundi 27 octobre José James, While You Were Sleeping, Taylor McFerrin @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Slow Club @ Botanique, Bruxelles, botanique.be St.Vincent @ Trix, Antwerpen, trixonline.be The Notwist @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu
mardi 28 octobre Autumn Falls: The Notwist, Timber Timbre @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Smoove & Turrell; Imelda May @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Kendra Morris; Dawn Landes @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Mogwai @ Vooruit, Gent, livenation.be Amongster @ Monk, Bruxelles, stoemp.be The Lords Of Altamont, King Kool, Frau Blücher & The Drunken Horses @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Ian Siegal Band @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Box Office @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr, 4ecluses.com The Robert Cary Band @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu Taylor McFerrin @ La Cave aux Poètes, Roubaix, Fr, caveauxpoetes.com
mercredi 29 octobre The History Of Apple Pie @ Botanique, Bruxelles, botanique.be An Pierlé @ Atelier210, Bruxelles, atelier210.be Lucius @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu The Lords Of Altamont, Caymann Kings @ 4Ecluses, Dunkerque, Fr, 4ecluses.com Frero Delavega @ Kulturfabrik, Esch/Alzette, Lux, kulturfabrik.lu
jeudi 30 octobre Kelela @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Future Islands; La Luz @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Peaking Lights @ Beursschouwburg, Bruxelles, beursschouwburg.be Dan Soda, Kathryn Claire, DJ Pierre, Red D & Lady Linn, Rummelsnuff @ Rockerill, Charleroi, rockerill.be Tobacco @ Kultuurkaffee, Bruxelles, kultuurkaffee.be Gregoire Tirtiaux & friends @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Virgil Donati Band @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Shit And Shine, Chinese Cookie Poets, Guili Guili Goulag @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be
vendredi 31 octobre Jyva’zik: The Sweet Life Society, Edgar Tones ft The Su’sis @ Parc à Mitraille, Court St-Etienne, jyva’zik.be Beautés Sonique @ Théâtre de Namur, Namur, beautessoniques.be How To Dress Well @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Dorian Wood, Matthieu Ha @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Black Basset Label Night: Castles, Mont-Dore, Electric) Noise(Machine @ Beursschouwburg, Bruxelles, beursschouwburg.be Lone, Paul White, Blue Daisy @ Vk, Bruxelles, vkconcerts.be Carpet Crawlers @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Chacha, Zanni, Eraserhead, Gore & John @ La Bodega, Bruxelles, lefantastique.net The Telescopes, The Tangerines @ Entrepôt, Arlon Kriss I B, Kanji Kinetic, Hadean, Djub @ Vecteur, Charleroi, vecteur.be Queimada: Cecilia, Havelange, A Contrabanda; Patasola @ Molière, Bruxelles, muziekpublique.be Skalloween: The Sketchers, Die Knattertones, The Bigtop, Toxkäpp!, DJ Dr Gonzo @ Kulturfabrik, Esch/Alzette, Lu Ceili Moss @ Brasserie DPS, Rombach-Martelange, Lux, martelange.lu/concert Déjà-Vu @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com
plus des concerts sur: rifraf.be/concerts-gigs
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OZARK HENRY
Live 2014: The Journey Is Everything
GABRIEL RIOS
BEN HOWARD
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This Marauder’s Midnight
TWEEDY = WILCO’S JEFF TWEEDY
The Double EP A Sea Of Split Peas
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MARK LANEGAN BAND Phantom radio
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I Forget Where We Were
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In a dream
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FLYING LOTUS You’re Dead
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PERFUME GENIUS Too Bright
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Tyranny
A L T E R N A T I V E
W
W
O N L I N E
SBTRKT
Wonder Where We Land
R E C O R D S T O R E
W . B I L B O R E C O R D S . B E
B I L B O • L A D E U Z E P L E I N 1 3 • B - 3 0 0 0 L E U V E N • 0 16 5 0 0 7 7 3