RifRaf juin 2012 FR

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ALT-J // An Awesome Wave Out now - Live @ Pukkelpop The freshest sound of the summer! Veering wildly from psychedelic avant pop to skeletal folktronica, ALT-J trades in understated beauty one minute and epic oddities the next! “On the surface this is smart alt-pop, but Alt-J have messed with the formula just enough to make this a brilliantly disquieting debut” 8/10 NME

THE TEMPER TRAP // The Temper Trap Out now - Live @ Rock Werchter The Temper Trap are back. Bigger and bolder than before! Epic anthems, fragile pop songs, producer Tony Hoffer (Beck, Phoenix) gives Dougy Mandagi’s extraordinary voice all the room to shine brighter than ever before!

ZULU WINTER // Language Out now - Live @ Pukkelpop Thumping beats, melting synths, sparkling guitars and massive choruses! This British 5-piece transform the best elements of bands like Wild Beast, Foals and Bloc Party in shiny shimmering pop songs drenched in gloomy narrative! “One of the most riveting newcomers of 2012!” ****1/2 THE FLY

nkFloydWordAd_Layout 1 23/05/2012 09:33 Page 1

LISA HANNIGAN // Passenger Out now Lisa Hannigan famously made her name as the beautiful, breathy accompaniment to Damien Rice, with whom she sang and toured for seven years. Yet it is on this second solo album that you sense she’s truly found her own voice. ‘Passenger’ was recorded in little over a week, with acclaimed producer Joe Henry. This self-released record, which includes the summer hit ‘What I’ll Do’, went platinum, and was nominated for the Choice Music Prize in Ireland and the Mercury Prize in the UK.

METRIC // Synthetica Out 25.06.12 - Live @ Rock Werchter Following the success of their last album Fantasies, Metric is about to release follo<-up Synthetica through the band’s own label Metric Music. Like guitarist/songwriter/producer Jimmy Shaw puts it: “[This album is] the culmination of everything we’ve done. We’ve always had a sound in our heads that hoped to realize. We finally heard it coming back out of the speakers this time

THE CINEMATIC ORCHESTRA // In Motion # 1 Out 25.06.12 TCO’s Jason Swinscoe has continued to pick away at the issues and emotions found at this intersection. With “In Motion #1” he continues this process by inviting some of his favourite musicians and producers to provide soundtracks to or musical re-imaginings of seminal work by great avant garde film-makers. Features The Cinematic Orchestra, Austin Peralta, Dorian Concept & Tom Chant and Grey Reverend.

PINK FLOYD THE STORY OF WISH YOU WERE HERE THE AUTHORISED STORY OF THE ALBUM MADE WITH THE FULL INVOLVEMENT AND APPROVAL OF THE MEMBERS OF PINK FLOYD

FEATURES NEW INTERVIEWS WITH ROGER WATERS DAVID GILMOUR & NICK MASON AND ARCHIVE INTERVIEWS WITH RICHARD WRIGHT

CONTAINS ADDITIONAL BONUS MATERIAL NOT FEATURED IN THE TV BROADCAST VERSION INCLUDING FURTHER INTERVIEWS WITH THE BAND PLUS ROGER WATERS & DAVID GILMOUR PERFORMING EXCERPTS FROM THE “WISH YOU WERE HERE” ALBUM

DISTRIBUTED BY

Available on DVD & Blu-ra y from June 25

eagle vision

www.eagle-rock.com www.pinkfloyd.com


© Siliconcarne

« Comme le loup ressemble au chien et ce qu’il y a de plus sauvage à ce qu’il y a de plus apprivoisé! » (Platon dans le Voici de juin 2006 ou dans Closer, on ne sait plus.) Il me revient régulièrement - je n’ai rien demandé merci, que d’aucuns (af)fabulent quelque collaboration au magazine que vous tenez devant vos yeux éberlués qui n’en peuvent mais. Ainsi, RifRaf, ce canard que vous adorez détester, servirait-il plus souvent qu’à son tour de caution à moultes aspirantes scribouillardes, lesquelles cancanent, blanches, à l’aveuglette et replètes dans les pages de tel hebdo féminin, sur tel blog musical, voire déposant tracts promos et autocollants le long des autostrades. On en a connu qui faisaient écrire leurs bafouilles «par leur ex qui n’était plus leur ex - enfin c’est compliqué tu vois». Telle autre, était-ce la même, accédant au Graal Thierry Coljonesque, revend ses beaux cds cellophanés non sans une certaine fierté (- Et tu sais que j’ai écrit pour RifRaf! lance-t-elle au boss du label Wémé qui se retient pêle-mêle de la baffer et de s’esclaffer). On se rappelle d’une autre dont la «collection de disques», riche d’une petite dizaine d’ouvrages, culmine entre Francis Cabrel et Le Grand Bleu. Elle emprunte à une copine un Jeff Buckley qu’elle dépose négligemment sur une table basse lorsqu’il lui arrive de recevoir. Ca fait un dessous de verre bien pratique pour les vodkas pomme. Elles ont, levant haut le coude voire à la force du poignet, avec obstination, fait leur trou. Si les chroniques de Serge Daney lobent toujours les outrages du temps (C’est le mec qui présente avec Rudy, hein? s’interroge Maylis), si l’impertinence érudite (Ah, tu vois que c’est le copain de Rudy! insiste l’ingénue), si l’impertinence érudite et sagace de types comme Arnaud Viviant m’énerve parfois, c’est précisément qu’ils me passionnent. Si les papiers de Bayon me firent parfois boire le (court-)bouillon, c’est que pour lui, naguère, j’eus des yeux. Sur le champ du débat, de l’opinion, du style, on se piquerait volontiers d’échanges au fleuret (de préférence non moucheté). Je me souviens même d’un magazine du XXe siècle, (feu) Les Inrockuptibles si ma mémoire est bonne, qui causait musiques dans une chanson de geste. On pestait parfois, on découvrait souvent; c’était chouette chez Paulette. Si l’on connaît à satiété la verve avec laquelle la critique musicale de par chez nous s’illustre in extenso avec force notules du genre « Un magnifique nouvel album de Laura Fabian. Chef d’œuvre » flanqué de quatre petits cœurs ou étoiles, le sérail peut désormais s’enorgueillir de servir de maître-étalon pour la progéniture, la djeuns génération pour qui la lecture d’un livre s’arrête - quel marathon - à la quatrième de couverture. Recrutées par des seconds couteaux, aussi opinent-elles du chef, ces jeunes plumes à qui il ne manque que le goudron, en ayant bien retenu la leçon : il faut porter des lunettes noires; ça donne du style. Elles l’ont lu dans Marie-Claire et puis, elles aussi, elles ont le Flair (à côté de leur trône il repose).

La pratique de l’interview, du reportage ou du compte-rendu s’apparente à un mystérieux triangle des Bermudes, où tous se confondent en un raffiné soluté. Comment? Un angle? Vous n’y pensez pas, on y cultive avec plus d’aisance la génuflexion, le rond de jambes. Aussi la critique rock made in belgium aime-t-elle à s’épancher dans la brève de comptoir (qui est un genre en soi, notez bien); arpentant le plus généralement les backstages un gobelet de pils à la main pour demander à un gars de Montevideo, please, ce qu’il faut penser du concert qui se déroule sous le chapiteau d’àcôté (qui pourrait faire un peu de moins de bruit, Merdre, on ne s’entend plus pouffer) et pour lequel elle doit pondre un papier pour le lendemain. Il est ingrat le sacerdoce du pisse-copie. C’est sans avoir évoqué encore les épousailles incestueuses où les intersections des ensembles ne finissent plus de s’interpénétrer. Si tu es copain avec Untel tu écriras! résonne comme un indétrônable commandement. Le reste des saints sacrements, c’est d’usage, coule de source : si tu écris avec Untel parce que tu es copain avec Untel, tu diras du bien du disque d’Untel (tu gagnes du temps, tu ne dois pas écouter et surtout pas avoir d’opinion, c’est pratique). Alors qu’il y a un nouvel album de DNTEL, avouez, c’est idiot! Sur l’autel, les saintes écritures seront rendues aux commodités. Lécher des culs est une activité comme une autre. Aussi Erasme nous aurait-il encouragé à innocenter certains faussaires (Ah ça, j’connais c’est une station de métro! Jubile Maylis). Nous énoncerons toutefois sans trop nous avancer (oh, allez, juste un doigt) que si ce genre de marotte s’accommode plus volontiers du cercle de l’intimité, force est de reconnaître (quoi, le fist, déjà?) qu’elle pullule dans les milieux autorisés (« c’est un endroit autorisé où y’a plein de mecs qui viennent pour s’autoriser des trucs; mais y’a que le milieu qui compte » dixit Coluche). Corporatiste au possible, notre belle profession suscite une presse d’opinion plus prompte au pressage d’oignon. Tout en foufelle (en patois du Tournaisien et du pays Lillois, se dit d’une personne affairée qui court en tous sens sans savoir où aller), tout à l’ émoi de leur pâmoison, les plumes jouvencelles mouillent à bon port; à la table des réunions de rédactions essentielles, sessilles sont leur toison et leur fessier accrédités. Si l’on comprend aisément que les services promo des maisons de disques accueillent à bras ouvert les poules qui couveront chèrement les oeufs de Pâques qu’on aura la bonté de déverser dans le nid douillet de leur sac à paillettes, il n’est pas interdit (enfin si, mais c’est un accord tacite) de s’interroger sur les crues, menstrues et autres épanchements dont se gargarise nos belges pages culturelles. Hasardons-nous à rappeler quelques fondamentaux : un peu de background au niveau de la culture musicale ne peut pas faire de mal, une certaine appétence dans l’exercice délicat de la plume, on en conviendra peut-être, constitue un adjuvant de choix, quant à l’instinct, l’opinion, le doute, l’engagement, autant dire, soyons fou, un peu de sens critique, vous n’y pensez pas : on nous souffle instamment qu’il ne faut pas charger la mule. Mundus Vult Decipi, Ergo Decipatur (Le monde veut être trompé, qu’il le soit). Mordicus, beam me up, Scotty! Texte : Fabrice Delmeire

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année 18 • juin 2012

Colofon www.rifraf.be Année 18 nr. 181 rifraf est une édition de B.Z.&T. bvba Adegemstraat 19 2800 mechelen e.r. mieke deisz pas en janvier et août rifraf juillet/août sort le 28 juin rédaction fabrice delmeire tél 0486/31 74 63 fabrice.rifraf@skynet.be

insertions publicitaires Mieke Deisz Tél. 015/42.38.76.-0485/802.257 advert.rifraf@skynet.be deadline reservation: 13 juin Agenda tél 015/42.38.76 agenda.rifraf@skynet.be deadline: 2 18 juin

collaborateurs nicolas alsteen, le dark chips, Jean-Baptiste de Clerfayt, patrick foissac, daniel franco, Laurent Grenier, Gery Lefebvre, Anne-Lise Remacle, eric therer, fabrice vanoverberg,... Dessins : Issara Chitdara

Layout peggy schillemans layout.rifraf@skynet.be Imprimerie: Corelio printing, anderlecht Abonnements agenda.rifraf@skynet.be Belgique: 13 euro France: 25 euro (une année: 10 nrs) compte: 320-0133796-06 communication: RifRaf F + nom + adresse

“Réalisé avec l’aide de la Communauté française de Belgique - Direction générale de la culture Service des Musiques”


Texte : Fabrice Vanoverberg

Texte: Daniel Franco I Photo: www.siliconcarne.be

L’oreille (ou)verte

Le mois dernier, le ‘Winterreise’ d’Atom TM chez Raster-Noton remportait haut la main la mise annuelle 2012, vous savez les Top 10, ce genre de choses, et voilà que quatre semaines plus tard, la place de Nummer Eins est déjà mise en péril. La faute, ou plutôt la chance, à qui ? A Bérangère Maximin, pardi, et son excellentissime ‘No one is an island’ (Sub Rosa). Audelà du casting à toute épreuve (Rhys Chatham, Fennesz, Richard Pinhas et Frédéric D. Oberland), la musicienne française - déjà auteure d’un très inspiré ‘Tant Que Les Heures Passent’ sur Tzadik - réussit un admirable tour de force compositionnel, entre le déjà cité Christian F. et Leyland Kirby, en passant par divers genres, qu’ils soient davantage mélodiques façon Oren Ambarchi, concrets à la Chris Watson vs Francisco Lopez ou bruitistes think BJ Nilsen. Sans même parler de l’étonnante voix de la demoiselle, qui évoque les moments les plus aventureux, lisez rêveurs, de l’illustre Kim Gordon. Le meilleur dans tout ça ? L’éternelle sensation de renouvellement et de curiosité que les six morceaux m’ont inspiré. ★ ★ ★ On quitte la maison Sub Rosa pour mieux la retrouver sur le second disque du mois, le plus impressionniste ‘Timeless Waves’ d’Erdem Helvaciolu. Moins accessible sans doute, voire par instants migraineux, le disque de l’artiste turc évolue, à son corps défendant, dans les eaux troubles séparant la musique concrète de la noise - tout en ajoutant une dosette de folk où la Gibson prend le relais. Pas sans intérêt mais je ne vais pas en faire mon pain quotidien. ★ ★ ★ Au risque de radoter, les productions de la maison Raster-Noton valent souvent le déplacement, hormis, peut-être (mais là, je bats ma propre coulpe), le dernier Alva Noto. Pas l’artiste le plus médiatique de la bande à Carsten Nicolai & co, Senking nous balance du putain de bon son en 2012, pour sans doute le meilleur EP entendu cette année (‘Dazed’). Un premier titre gloomy et angoissant à souhait (‘The Dance Hall Walk’) et un second cosmique bien trippant de sa mère (‘Closing Eyes’), l’Allemagne nous fait encore la leçon et on n’est même pas gavés. ★ ★ ★ Passons dans l’hémisphère sud avec ‘Host’ de la paire australienne Anthea Caddy & Thembi Soddell (Room40). Là aussi, ça sent bon les vieilles portes métalliques qui n’ont pas été huilées depuis les JO de Sydney. Trois titres pile poil, genre field recordings noise ascendant indus, et vazy que ça vogue entre bruitages monstrueux, grésillements d’insectes - mais aussi, et c’est là que ça devient intéressant, sombre bourdonnement probablement joué en glissando à la contrebasse (‘A Shut In Place’). J’arrête là, le bois vermoulu de la troisième piste craque sous mes pieds. ★ ★ ★ On le sait, le label de Lawrence English a un faible pour le Japon (remember Tujiko Noriko). Filiale de la pièce 39+1, Someone Good nous propose ‘Fliptap’, mini-LP de l’artiste nippon Keiichi Sugimoto, alias Fliptap. On connait par cœur les ingrédients folktronica de l’histoire, ils vont chercher du côté de Gutevolk, Midori Hirano ou Piana et ce n’est pas neuf pour un yen, et pourtant ça continue de le faire, en 2004 comme en 2012. Japan, ten points. ★ ★ ★ On s’en doutait, l’eau n’était pas loin et elle arrive sous la forme de ‘Below Sea Level’ de Simon Scott (12K). A vrai dire, il ne s’y passe pas grand-chose, un peu de fingerpicking d’entrée, quelques nappes brumeuses plus loin, des énièmes déclianisons ambient dans la purée de pois (épisode 821), comme dans les soaps américains, on sait que Brad va se remettre avec Jennifer après avoir trompé Pam qui s’est consolée dans les bras de Steven et on y retourne quand même (ou pas). ★ ★ ★ Ce moisci est décidément hexagonal. Après la très heureuse pioche maximinienne, voilà un autre artiste du pays de M. Hollande au programme, un qu’on suit depuis des années avec enthousiasme, l’hyperactif Philippe Petit (& Friends) et son nouveau bambin ‘Cordophony’ (Home Normal). Je ne vais pas vous faire le coup des 17(!) amis présents, quelques noms suffiront entre Bela Emerson, Nils Frahm et Aidan Baker pour se faire une idée du (très) haut niveau de la chose. Car, inutile de s’en cacher, si les ambiances de M. Petit anno 2012 sont assez éloignées des perspectives inquiétantes de quelquesunes de ses œuvres précédentes (‘The Iron Man’, entre autres), son approche a énormément gagné en musicalité, voire en sérénité. Si l’électronique demeure au programme, la perspective est aujourd’hui passée sur le versant acoustique - après tout, la notice nous apprend que le cordophone désigne les instruments dont le son vient des vibrations d’une ou plusieurs cordes. Au diable la théorie, voilà un album plein de vie et de finesse qui devrait parler au public d’Hauschka et de Steve Reich, mais aussi aux plus exigeants fans des musiques contemporaines.

La poétesse Ryoko Sekiguchi vient de publier un petit livre intitulé L’astringent. En français, « astringen » n’a plus guère qu’un sens culinaire, le mot désignant cette saveur âpre, austère, au contact de laquelle les papilles se rétractent ou se resserrent et - proche en cela de bien d’autres spasmes et raidissements organiques encore plus intimes que ceux de la bouche - porteuse de cette même ambivalence qui semble récuser d’avance toute distribution exclusive au registre du plaisir ou de l’aversion, l’un et l’autre en effet se manifestant indistinctement par des salves d’électrification sommaire et l’activation - plus ou moins forte selon l’ampérage - des muscles horripilateurs. En japonais, « astringent » se dit « shibui », à ceci près qui n’est pas rien - qui est même si peu rien que c’est l’objet même du livre de Ryoko Sekiguchi – que le mot japonais ouvre un champ sémantique d’une richesse et d’une subtilité qui vient comme compenser son sens premier, et sur cette langue encore toute crispée d’avoir recueilli les sucs du kaki ou l’arôme d’un thé vert longuement infusé - mais cette fois en tant que la langue est aussi, du moins quand on n’a pas la bouche pleine, l’organe de la parole – implante dans chaque papille préalablement dilatée l’une des tiges du luxuriant bouquet de significations dont « shibui » serait, au même titre qu’une jeune fille qui porterait ce nom, et le prétexte et la destination. A la page 67 de son livre, Ryoko Sekiguchi, dans le prolongement d’un autre écrivain japonais qui s’appelle Kanoko Okamoto et qu’elle cite également dans Manger fantôme paru conjointement aux mêmes éditions, écrit ces quelques lignes que je trouve formidables et que je m’en vais donc citer à mon tour : « Les douceurs peuvent nous procurer de la joie et du réconfort, le salé nous communiquer l’énergie vitale, mais face à l’énigme de la vie, le sucré ni l’acide ne fournissent de réponse. Au demeurant,

il n’est pas de réponse qui fasse pendant à l’énigme. Le fait est bien connu : on ne saurait répondre à l’énigme que par une autre énigme. » Ce que l’auteur saisit et restitue ici en quelques mots d’une simplicité désarmante – mais ce ‘désarmement’ est sans doute un des plus sûrs critères dont nous disposions pour départager la vérité de ses belliqueuses contrefaçons – c’est l’idée selon laquelle la compréhension d’une énigme ne consiste pas tant à briser son enveloppe de manière à en extraire quelque chose qui serait son noyau - d’autant qu’il n’y a aucune raison que le noyau en question ne soit pas lui aussi de part en part énigmatique -, qu’au contraire à lui trouver des résurgences et des relais qui, à défaut de préfigurer ce que Ryoko Sekiguchi appelle une « réponse » à l’énigme, n’en parviennent pas moins à perpétuer cette dernière à l’intérieur d’un réseau plus ou moins défini de signes et de sensations, exactement comme lorsqu’en se promenant dans une ville où on n’a jamais mis les pieds, il arrive parfois que les rues que l’on emprunte nous apparaissent au contraire étonnamment familières et que nous revient alors en mémoire l’étrange souvenir d’un lieu en tout point identique à celui que l’on est en train d’explorer, ce qui loin pourtant de gâcher le plaisir de la découverte, lui confère une sorte de profondeur dans le passé en même temps qu’un redoublement d’épaisseur sous les doigts de la conscience. Je sais ce que vous vous dites : qu’une fois de plus, je déroge à la clause principale du contrat de confiance qui me lie à RifRaf et selon les termes duquel je suis censé parler de musique et de philosophie et non de poésie de kiwis. J’ai néanmoins estimé que ce que Ryoko Sekiguchi disait des aliments et des goûts s’appliquait tout aussi bien aux voix et à leurs timbres. Je rangerais la très grande majorité des chanteurs de variété – ceux du moins que je connais – sous l’un des types fondamentaux que sont le sucré, le salé, l’amer, l’acide, c’est-à-dire ces saveurs dont Ryoko Sekiguchi nous dit qu’elles n’ont certes pas leurs pareilles pour ce qui est de nous prodiguer du réconfort, de la joie ou de l’aplomb, mais qui devant l’énigme de la vie se révèlent pour ainsi dire doublement frappées de mutisme et de surdité, aussi peu capables en somme de lui apporter une réponse que de lui prêter pleinement l’oreille. Les voix « shibui » sont rares, mais elles sont également inimitables et généralement inoubliables. Je les qualifierais volontiers de voix vertes, comme le sont le thé sencha, les liserons d’eau, la chair du kiwi et peut-être même l’oreille de celui qui - le temps d’une chanson - ne sait plus très bien si c’est simplement du son et non pas plutôt de la sève qui est en train de s’écouler à l’intérieur de son corps. L’astringent, Editions Argol, collection Vivres, 2012


Texte : Le Dark Chips

Texte : Eric Therer Peinture :Thierry Grootaers

Rebooté, formaté, enfermé à double tour, longtemps, voici comment l’ancienne civilisation avait decidé de soigner l’infâme, le Dark Chips. Sans relache, il avait tapé, tapé et tapé encore sur la porte de sa cellule, c’était sa façon d’aimer. Aimer à croire qu’une bonne âme un jour lui rendrait sa liberté. L’impression d’une éternité et enfin le sauveur. Le Dark le remercia comme il se devait, se débarrassa de son corps et sourit. Il avait jeté un regard sur ce nouveau monde et savait déjà que rien n’avait changé. Lui non plus . « Je n’étais qu’un gamin irritant, menteur et roux » Aphex Twin.

Rubrique destinée à évoquer un lieu, une ville ou un endroit, ‘Sounds & Sites’ ne se veut pas un itinéraire descriptif exhaustif mais plutôt l’esquisse d’un lieu où la musique puise ses racines ou manifeste son émergence. ‘Sounds & Sites’ ne veut nullement dresser une cartographie complète des lieux sonores mais répondra à des envies ou des coups de sonde.

Le Ménestrel

Conseil 1. Si pendant les Nuits Bota, vous aviez trouvé malin d’aller applaudir Goose plutôt que Mouse on Mars, alors fuyez ! ★★★ Witch House ou l’étendard du label Robot Elephant qui, mois après mois, enfonce le clou. Au marteau pour notre peine, et bourreau de travail pour la sienne, Fostercare présente sur fond de pornographie, de violence et de sociétés fétichistes un profil de déviance nommé ‘Altered Creature’. Et même si la sortie de route nous menace à chaque virage, le jeune producteur de Minneapolis agrippe, accroche et mord jusqu’à ce qu’on en crève ! Je les aurais un jour, je les aurais… ★★★ Sur un postulat de base de deep house paresseuse et poussive, on aura du mal à s’entendre avec Maayan Nidam. ‘New Moon’ ne pouvait alors que flirter avec la profondeur jazz de petit bassin. C’est prudent, c’est trop délicat comme toujours. Rien à foutre qu’elle soit berlinoise. *** Après avoir conquis l’Europe, grignoté un peu l’Asie, le label ‘Kitsuné’, 10 ans (et toutes ses dents qui raclent le plancher) part en croisade de l’autre côté de l’Atlantique, certain que les Ricains avaient besoin de lui. Ben tiens… Une boutique à New York, et du vide, encore du vide. Kitsuneé America, c’est la prétention d’un label qui revendique le monopole du bon goût dans un pays autoproclamé roi du monde. A surveiller tout de même dans ce florilège US, le très new-wave ‘Regret’ de Selebrities.★★★ Slagsmalsklubben est un collectif limite. A la limite du sérieux, à la limite de la justesse, à la limite de l’aliénation et surtout à la limite du génie. Tantôt house, tantôt pop, parfois jazz, toujours à vous foutre le mal de mer tant le bateau tangue, ’The Garage’ est le vide-greniers de quelques cinglés suédois qui, en plus de nous en coller une, se foutent ouvertement de notre gueule. 1500 euros la vieille photo du chien ? Bon ben je la prends… Brillant ! ★★★ Conseil 2. Laurent Garnier, ne penserais-tu pas enfin à décrocher ?★★★ Pour Dave Aju, ‘Heirlooms’ est une thérapie, un exorcisme, ou paradoxalement le moyen de ne jamais perdre le contact avec son père défunt. Feu le trompettiste et quelques samples en héritage, un bagage suffisant au producteur de San Francisco pour rattraper le passé au fil de 10 titres inégaux. Car si les funky-titres nous chatouillent furieusement le George Clinton, les essais plus binaires louchent très dangereusement vers des clichés d’un genre qu’on espérait ne plus jamais entendre. ★★★ En quelques années, Jas Shaw et James Ford auront définitivement balancé leur étiquette pop avec l’eau du bain, ajouté le Mobile Disco à Simian et muté en réel duo électro. Pas de guest sur ‘Unpatterns’ alors que le carnet d’adresses de Ford déborde, devenu lui-même producteur des Arctic Monkeys, Beth Ditto, Florence and The machine et j’en passe : une jeunesse montante qui, avouons le, s’engraisse et s’entasse au fil des jours. On ne fera pas de lien de cause à effet mais le parallélisme est tentant car si le duo anglais livre une copie parfaite, on reste quasi de marbre, limite on frissonne un peu dans cet univers sans vie. ★★★ En accouchant de ‘Live’, le duo Âame regorgeait de bonnes intentions pour fêter leurs 12 années d’existence, rassembler en un set les travaux qui leur ressemblaient le plus. Et si la livraison s’était faite brute, sans correction ? Très peu pour l’Allemagne qui réussit à rendre plat comme notre pays une pléiade d’artistes bondissants (Roy Ayers, Underworld, Unkle). Red Bull peut foutre la clef sous la porte ou commencer à produire de la Codéine. ★★★ Tomas Barfod est un type qui ne tient pas en place. Qu’il s’agisse de son lieu de vie, de son label, de sa couleur musicale, le quitter du regard, juste un instant, se résumerait à le perdre à jamais. Forgé à San Francisco, ‘Salton Sea’ trouve son essence autant dans le lac du même nom que dans « Blade Runner », c’est vous dire les contrastes rencontrés dans cet exercice électronique rempli d’humanité. Et comme le nom de son label nous y invite (Friends of Friends), la plaque glissera facilement de mains en mains. ★★★ Conseil 3. Vous voulez offrir un cadeau à un ami ? Offrez lui ‘Majenta’ de Jimmy Edgar, trublion de Detroit, toujours la bite en main. Vous voulez vraiment faire plaisir à un ami, faites lui découvrir Soul Clap. ★★★ Quitte à se taper la paperasse de leur label Soma, les Ecossais de Slam se font plaisir en collectant 26 titres de leur disco longue comme le bras de Michael Jordan. Entre productions propres et remixes, ‘Collecting Data’ se ballade entre 2008 et notre ère, la main tenue par Radio Slave, Josh Wink ou encore The Black Dog. Du solide, en somme.★★★ De la deep house à la sauce Detroit (sic) ? Ca veut dire quelque chose ça, vraiment ? Et de la pop à Nashville tiens… Non, soyez sérieux messieurs, la musique de The Haunted House Of House n’est hanté par rien si ce n’est de vieux fantômes Balearic, tout au mieux. L’horizon à perte de vue et seul accident heureux dans le tableau, l’intervention du MC Grant Agent. Pas de panique, ça ne dure que quelques secondes. ★★★ Et encore un Berlinois, avec assez de bouteille pour ne pas se faire enfiler et suffisamment de fraicheur pour ne pas tomber dans la routine, Phon.o signe sur 50Weapons son troisième album. Exempt de bizutage dans la bande à Modeselektor, Carsten Aermes réussit à allier sur ‘Black Shouleder’ techno minimale et dub sous des couches épaisses de Sound scapes, ce qui nous épargnera de nous geler les pieds sur le carrelage. Pantoufles en option. ★★★ « Pas de tube l’été » qu’ils avaient dit. Et ils l’ont fait ! Sur une compilation commandée par Get Physical, Noôze se plie à l’exercice déjà imposé à Modeselektor, M.A.N.D.Y ou encore Dixon dans la série ‘Body Language’. Passé maître dans l’art de la nouba house aux gros relents de coke/champagne, c’est Nicolas Sfintescu, le plus cramé des deux Français qui s’y colle. Des valeurs sures (Nicolas Jaar, Dop, Dennis Ferrer), des inconnus, mais aussi des titres édités spécialement pour l’occasion. Ca dandinera sans doute, mais surtout sans moi. ★★★ Dès le départ, avec ‘Black Propaganda’, ça démarre mal. On tremble et on craint pour nos oreilles. Et le pas en arrière se justifie tant la plage d’ouverture très justement nommé « The Dirt » annonce l’absence totale de couleur. Mais ce n’est que lorsqu’on sera définitivement à genoux qu’Oscar Mulero se décidera à cogner, et il tapera dur l’Espinguoin, très dur ! 20 ans d’expérience au service d’une perte totale des repères, d’une agression massive sur nos 5 sens : quand les aigues n’ont jamais été aussi cinglantes et les basses oppressantes (Warm up Recordings). Ca fera peut-être fuir les fans de Goose, moi, je m’en vais prendre un billet pour Madrid. ★★★ A jamais !

Je suis comptable pendant quinze ans. J’échoue. Je suis marié pendant une période sensiblement identique. J’échoue là aussi. Je rate, je dérape, je m’expulse. Il y a la liberté retrouvée. On est au milieu des années 90. Je m’inscris à des cours de plongée le mercredi. Il y a les dancings de campagne le samedi soir. Je fréquente plus particulièrement les soirées pour célibataires au Ménestrel à Donceel, en lisière de la Hesbaye liégeoise. J’acquiers une carte de membre que je fait perforer à chaque venue. Il y a des soirées à thème : l’ouest américain, la country music, les tropiques… C’est rempli de castors, des gros cons en nombre considérable qui mettent des vestes en daim à franges et des chapeaux pour avoir l’air de cow-boys. Personne n’est dupe, la Hesbaye n’est pas l’Arizona. Un samedi soir, je rencontre Valériane. Je dis je vous trouve jolie etc… Elle hésite, elle acquiesce, elle mord à l’hameçon. J’aime l’odeur de son parfum sucré. Il n’est pas difficile de conclure. Plus tard, j’atterris dans son fief. Elle requiert un déménagement de ma personne chez elle. Elle dit : tu seras chez toi. Elle veut m’héberger. Elle veut nidifier. Je pose pied dans un pavillon Thomas et Piron vieux de cinq ans. Je touche terre. On est dans une petite bourgade près de Hannut. Cette terre hesbignonne grasse et riche. Le pavillon est entouré d’une haie de thuyas et sa façade est garnie d’une lampe projecteur doté d’un détecteur infrarouge. Je déloge de sa remise le barbecue pour le réparer. Cet acte me vaut l’alliance de ses deux enfants. C’est bientôt l’été. Beaucoup de barbecues identiques se suivent et se ressemblent. Des viandes rouges grillées sont ingurgitées avec bienveillance et satisfaction. Je fraye avec les voisins, la famille, les collègues, les animaux domestiques du voisinage. Un jour, Valériane me presse de l’assister à une réunion avec son voisin immédiat. Elle et lui se disputent l’emplacement d’une haie de thuyas délimitant leur fonds respectifs dans le lotissement. On en est au stade de l’expertise ordonnée par le juge de paix territorialement compétent. Ca discute ferme. Miraculeusement, l’expert parvient à concilier les voisins contraires après d’épiques palabres. Les thuyas sont déterrés un à un pour être repiqués sur une ligne parallèle vingt-cinq centimètres plus à l’ouest. Dans la convention transactionnelle amiable, il est stipulé que le terreau de repiquage est payé en parts égales par les ex-belligérants. La paix s’installe. A l’automne, la moitié au moins de thuyas périssent. Il est diagnostiqué qu’une transplantation hâtive hors saison est la cause probable de leur mort anticipée. Cette nouvelle laisse Valériane dans une complète indifférence. Elle voudrait raser la haie et la remplacer par un palissade en matériaux composites. Elle feuillette le catalogue Hubo. Elle opte pour un modèle dénommé ‘Maine’. Dans le living, je regarde par la fenêtre les feuilles tourbillonner dans le vent. Valériane semble moins amoureuse. De commun accord, on décide de retourner au Ménestrel, histoire de changer d’air, histoire de changer d’aire. C’est samedi soir et Valériane rayonne sur la piste de danse. Plus tard, elle fait du charme à un groupe de jeunes du M.R. de Waremme. En entendant ‘You Can’t Hurry Love’ de Phil Collins, elle esquisse un sourire béat et se met à dodeliner de la tête. C’est à ce moment que je saisis l’immense stupidité qui pétille dans ses yeux. Pourquoi, comment ai-je échoué ici, au Ménestrel de Donceel de nulle part ? Je voudrais m’échapper, ne plus revenir. Je voudrais que sur le champ le dj vire Phil Collins, cet infâme et replet personnage et qu’il nous balance du Muslimgauze plein la tronche. Je voudrais voir une horde de filles voilées prendre d’assaut la console et la briser à coup de pierres. Je voudrais qu’elles nous lapident le matos, le dj, les bouteilles d’alcool, les castors… J’implore un chant, un chant de guerre, un chant purificateur. Je réclame un ménestrel, un vrai. Un ménestrel qui viendra nous susurrer à l’oreille le blues immense qui est le compagnon de ceux qui savent ce que seul veut dire.


06

Texte : laurent grenier

Mono grenade

Belle surprise : Monogrenade, une des premières claques de l’année rayon francophile, débarque de Montréal avec un disque, ‘Tantale’, dont les méandres créent un labyrinthe sonore à la fois audacieux et terriblement

accessible. Une folle envie de chatouiller les machines dissimulée dans un cheval de Troie prêt à en découdre sur la piste de danse. Une partition folktronica pour quatuor à cordes. Un Tunng qui taperait le bœuf avec Malajube. Car, même s’ils s’en défendent,

l’univers de Monogrenade renvoie bien aux paysages zinzins de ‘Trompe-l’œil’ (2006). En vrac, quand on leur demande leurs influences, ils citent Steve Reich, Bjork, Radiohead, Portishead. Décidemment, il fallait rencontrer ces gens. On les chope backstage au Cirque Royal alors qu’ils s’apprêtent à ouvrir pour Cœur de Pirate (?). On n’en doutait pas un instant, ils sont cools et intelligents. A l’image de leur musique. Jean-Michel Pigeon (chant, guitare) : « A l’origine, on n’avait pas l’intention de monter un groupe. On voulait juste expérimenter ensemble, pour le fun. Avec Mathieu, on est des vieux copains. On connaissait aussi François. Marianne nous a rejoints un peu plus tard. Elle nous a écrit sur MySpace pour nous dire que ce qu’on faisait était cool. Et puis comme elle était pas mal cute et qu’on cherchait un violoncelle… (rire général).» D’où vient cet album ? Jean-Michel : « On avait autoproduit un premier Ep et on s’est inscrit à un concours assez bien médiatisé à Montréal, Les Francouvertes. De là, les choses ont été assez vite et on s’est rapidement retrouvés à donner plein de concerts. On a signé chez Bonsound et on a eu l’opportunité de faire un premier album.» Mathieu Colette (batterie, programmations) : « On avait besoin de matériel pour la scène. Donc, on s’est retrouvé à composer pour la première fois ensemble alors que l’Ep était plus l’œuvre de Jean-Michel. Ici, on a greffé nos idées à ses maquettes. Il a une idée souvent assez précise de ce qu’il veut. Mais, ensemble, on essaye de faire évoluer la structure des morceaux.» Marianne Houle (violoncelle) : « Il y a beaucoup de passages instrumentaux sur ce disque. Je pense que ce sont ces moments qui traduisent le plus notre influence sur ces maquettes.» Jean-Michel : « Il y a aussi des morceaux qui ont complètement germé en studio, comme ‘Immobile’.» Vous avez enregistré ce disque seuls, en autarcie. Mathieu : « Dans une maison de campagne, oui. On l’a surtout choisie pour sa piscine intérieure qui offrait une réverbération naturelle super intéressante.» Jean-Michel : « La composition et la réalisation font partie de notre processus créatif. On ne pourrait pas déléguer les pistes d’un morceau à quelqu’un et récupérer un truc mixé après. On s’est fait aider pour le mixage parce que c’était assez technique à réaliser, notamment pour les batteries, mais on était présent à toutes les étapes et on a tout contrôlé.» Est-ce une forme de perfectionnisme ? Jean-Michel : « Oui, comme pas mal de musiciens, on peut passer des heures sur un petit détail.» Mathieu : « D’un autre côté, ça dépend des morceaux. Parfois, on veut que ça sonne vraiment naturel et on ne refait pas la prise 250 fois.» Ce premier album est assez éclaté entre instantanés pop, folie douce et velléités expérimentales. Vous avez des limites ? Jean-Michel : « On ne peut pas nous-mêmes définir ce qu’on fait. On sait qu’il y a des trucs qui ne passeront jamais à la radio puis d’autres où on se dit que ça serait cool parce qu’il y a ce petit côté pop. Mais, on ne pense pas vraiment à ça quand on enregistre. On ne s’impose pas de limites, même si on sait qu’on aurait peut-être pu être moins prudents sur certains trucs, le mixage, la distorsion...» François Lessard (basse) : « C’est quelque chose dont on ne parle pas entre nous. Mais on sait très bien qu’on ne fera jamais un album entièrement pop.» On vous définit comme le chaînon manquant entre Radiohead et Dominique A.

Radiohead, peut-être, Dominique A, mouais… Mathieu : « Dominique A, on ne sait même pas qui c’est. Il n’a pas dû traverser l’Atlantique. J’ai dû écouter deux morceaux de lui depuis qu’on m’en parle. Je ne vois vraiment pas le rapport.» Par contre, la filiation de Malajube semble, elle, une évidence. Marianne : « Tu n’es pas le premier à nous le dire. C’est drôle. Je connaissais le nom parce qu’il circulait beaucoup mais je ne les avais jamais écoutés. On a peut-être des influences communes.» Mathieu : « Moi, je les ai découverts après qu’on nous ai comparés à eux. Je pense que la comparaison vient surtout du fait qu’on mixe les voix un peu loin. Je pense que c’est beaucoup plus une question d’esthétique sonore que d’influences musicales.» François : « Je suis comme Mathieu, je connaissais deux morceaux. Aucun de nous quatre n’écoute vraiment les mêmes choses. C’est peut-être aussi pour ça que l’album est si éclaté.» Comme chez Malajube, on ne pige pas toujours tout aux textes. ‘Obsolète’, par exemple, ça cause de quoi ? Jean-Michel : « Cette chanson parle de la technologie, des médias, de la surmédiatisation. J’ai l’image d’un gars qui vit devant sa télé, tout maigre, qui se fait blaster d’images. On a un peu l’impression de vivre dans un monde où l’on bouffe de l’information à outrance sans jamais vraiment savoir quel est le fin fond de l’histoire.» François : « On ne revendique rien, c’est juste un constat. Nos pensées sont dirigées par des grosses machines.» Mathieu : « On avale ce qu’on nous blaste. J’ai entendu parler d’une étude faite par des universitaires qui ont établi une espèce de calcul basé sur les chansons du top 40 depuis des années. Ils ont trouvé un pattern régulier qui revient tout le temps dans la forme, les rythmiques, les enchaînements d’accords. Ce truc convient pour 80% de ce qui passe en radio.» L’enchaînement est facile, je vous cite : « Ce soir, j’te fais danser / dans ce monde insensé ». Qu’est-ce qu’il a vraiment d’insensé ce monde ? Mathieu : « On peut trouver du sens partout. Mais, au Québec, oui, parfois, ça peut être assez insensé. Il y a plein de valeurs auxquelles on tient, auxquelles le Québec tient et pour lesquelles le gouvernement canadien est complètement fermé. Pour eux, il n’y a que le pétrole et les avions de chasse. La culture, l’enseignement, l’écologie, ils coupent partout. Prends l’écologie : les scientifiques engagés par le gouvernement pour étudier le réchauffement climatique et d’autres sujets ne peuvent rien communiquer aux médias sans l’aval des autorités. Il y a une loi qui leur interdit. Il y a vraiment un contrôle malsain.» François : « Quand tu penses, le gouvernement s’est même retiré du protocole de Kyoto qui est la base la plus élémentaire d’une politique écologique. C’est dégueulasse.»

Pas mal cute

Un disque : ‘Tantale’ (Bonsound/Pias)


Texte: nicolas alsteen

07

Ils approchent la trentaine. Asa Taccone et Matthew Compton ne sont plus des gamins. Ils ont abandonné quelques rêves en chemin. Pourtant, sous le couvert d’Electric Guest, le duo avance confiant, conscient de l’état du monde et de ses fractures sociales. Si l’insouciance n’est plus de mise, leur premier album se laisse aller à quelques frivolités. Entre un clin d’œil à George Michael et une tape au cul de Billy Idol, Electric Guest se fraie un passage entre MGMT, Broken Bells et les Bee Gees. Mis en son par Danger Mouse, moitié de Gnarls Barkley et plus grand producteur du siècle (Gorillaz, The Black Keys, Beck), ‘Mondo’ étale ses mélodies sous le soleil. Refrains androgynes et joyeux plaisirs coupables y scintillent de mille feux. Auteur d’un des tubes de l’année (‘This Head I Hold’), Electric Guest dévoile ici une bande-son profilée pour l’été. Chaud devant.

Electric Guest

Vous n’êtes pas des petits jeunes, pourtant Electric Guest se profile comme votre premier groupe. Quelle est la genèse du projet ? Matthew Compton (batterie) : « Les gens perçoivent effectivement Electric Guest comme un nouveau groupe. Mais, pour nous, c’est déjà un vieux truc. On travaille sur nos chansons depuis plus de cinq ans. J’ai rencontré Asa il y a près de sept ans dans une maison d’artistes comme on en croise beaucoup par chez nous. Les loyers n’étaient pas trop chers et la cave était aménagée en studio d’enregistrement. C’était idéal pour les jeunes musiciens. Brian Burton (Danger Mouse) a notamment vécu là-bas... » C’est donc dans cette maison que vous avez rencontré Danger Mouse ? Asa Taccone (multi-instrumentiste, voix et production) : « Non, je le connaissais depuis longtemps. A l’origine, c’est un pote de mon frangin. Ils jouaient de la musique ensemble. Quand j’étais au collège, je composais des chansons de mon côté et puis, je téléphonais chez mon frère pour faire écouter mes trucs à Brian. C’était bien avant qu’il soit connu, bien avant 2004 et ‘The Grey Album’. A force de m’écouter chanter à l’autre bout du fil, Brian en a eu ras le bol. Il m’a alors dit de passer chez lui. Ça fait des années qu’il me suit, me pousse et me conseille. » Votre premier album ne compte que dix chansons. Cinq années ont été nécessaires pour les achever. Comment ont-elles évolué dans l’intervalle ? Asa Taccone : « Initialement, les chansons reposent sur des bases artisanales. Les premières versions étaient assez lo-fi. Elles ont été enregistrées dans des chambres, des salles à manger et d’autres endroits tout aussi inadaptés à la musique. Une fois achevées, elles ont atterri dans le studio de Danger Mouse où on a ajouté des éléments, peaufinés des détails. On n’a pas cherché à modifier la structure primaire des morceaux. C’est une des belles réussites de l’album. » On parle beaucoup de la production de Danger Mouse. Mais vous avez aussi effectué une part du travail. N’est-ce pas trop frustrant que tout soit systématiquement ramené à Danger Mouse ? Asa Taccone : « Pour ça, Brian Burton s’est montré super courtois. Comme le nom de Danger Mouse est devenu une sorte d’image de marque, il nous a proposé de ne pas le mentionner. Il considérait que le travail de production nous revenait. Mais, honnêtement, son implication dans le disque, ses idées et ses trouvailles s’y trouvent largement répercutées. L’album d’Electric Guest aurait été totalement différent sans son apport. Il nous a aidé à terminer des chansons qu’on ne parvenait pas à boucler. Ça nous semblait logique d’inscrire son nom dans les crédits. A un moment, on était tellement focalisé sur notre travail qu’on ne parvenait plus à distinguer le bon du mauvais. Je bossais depuis plus de deux ans sur les arrangements du morceau ‘Awake’, par exemple. Et puis, Danger Mouse est arrivé, a programmé quelques percussions sur le titre et a considéré que l’affaire était entendue, parfaitement pliée. Son rôle a été déterminant dans la finalisation de ‘Mondo’. » D’où vient le titre de votre album ? C’est une référence à la mondialisation ? Asa Taccone : « Le studio de Danger Mouse s’appelle ‘Mondo’. Quand on a mixé l’album, on a enregistré toutes les prises sur notre iTunes. A chaque fois, on les encodait en mentionnant « Electric_Guest_Mondo_Track… ». A force de voir défiler ces fichiers, le nom s’est imposé naturellement. Pour nous, ça peut aussi faire référence au monde, à la planète. Il ne faut pas voir ce titre comme un hommage spécifique à Danger Mouse ou à son studio. Lui, il l’a nommé comme ça en référence aux films mondo : tous ces pseudo-documentaires provocateurs, bourrés de sexe et de violence. Danger Mouse est un fan de réalisateurs comme Gualtiero Jacopetti, John Waters ou Russ Meyer. Moi, ce n’est absolument pas ma came. Ces trucs me font limite flipper. C’est trop étrange. » Une de vos chansons s’intitule ‘Amber’. A l’origine, elle s’appelait ‘Andrew’. Pourquoi avoir modifié le prénom et opté pour le féminin plutôt que le masculin ?

Asa Taccone : « A un moment, on a ajouté une ligne de basse à ce morceau. Ça l’a complètement métamorphosé. C’est devenu plus langoureux et sexy. Ça ressemblait davantage à une chanson d’amour. Alors, j’ai décidé de changer son titre, de le renommer par le prénom d’une fille. Mais, au final, je me rends bien compte que c’est complètement débile. J’ai vraiment foiré. Le titre de cette chanson ne fait que cultiver des clichés idiots. Ça me rend un peu dingue d’avoir fait ce choix. Je crois que c’est mon seul regret avec cet album… » Tu crois ou tu en es certain ? Asa Taccone : « (Rires) Ok, d’accord, j’avoue. Il y a aussi une autre chanson qui me tripote... Elle s’intitule ‘The Bait’. A l’origine, je la chantais tout seul. Le refrain était assez sombre. Il était plus épique et sérieux que ce qu’on peut aujourd’hui entendre sur le disque. Le morceau était plus farouche, moins guilleret. En studio, on a invité des filles pour chanter les chœurs. Parfois, ce morceau me semble tellement heureux qu’il me déprime… (Sourire) » Une autre chanson s’intitule ‘American Daydream’. Peut-on dire que votre album parle du mode de vie américain ? Asa Taccone : « Je pense effectivement qu’il s’agit du fil conducteur de ‘Mondo’. Le disque part d’un cas concret : la vie à Los Angeles. Je pense que cette ville est une sorte de modèle réduit du pays. C’est un reflet de la société américaine, de ses habitudes, problèmes et traditions. Les USA sont obsédés par le culte de la personnalité. Les gens partagent un idéal : ils veulent tous devenir riches et célèbres. Personnellement, j’aime mon pays, j’adore vivre à Los Angeles. Mais ça n’a pas toujours été facile pour moi. Trouver sa place dans la société américaine, c’est assez compliqué. Cela se joue souvent sur des détails, des convenances artificielles. C’est la culture du faux. Chez nous, tout est dans l’apparence. Et puis, la solitude est une menace permanente. Les Etats-Unis se dressent sur un territoire immense. Tu es vite séparé des gens que tu aimes. A Los Angeles, c’est un peu la même chose : pour aller voir des amis, tu es obligé de te déplacer en voiture. Sinon, tu restes seul chez toi… » Quand on écoute un morceau comme ‘Under The Gun’, justement, on se dit que la solitude est aussi très présente dans vos textes. C’est une obsession ? Asa Taccone : « Non, je pense plutôt que c’est une réalité. Aux States, ça fait partie de l’éducation. Les habitants se perçoivent d’abord comme des individualités. Les gens pensent qu’ils sont spéciaux, qu’ils se démarquent de la communauté. Aux USA, on grandit en essayant de se démarquer des autres. Mais, inexorablement, cette attitude mène à l’isolement. Je pense que cette situation est liée à la société ultra capitaliste dans laquelle on vit. Aux Etats-Unis, le culte de la personnalité est énorme. Chez nous, chacun pense encore qu’il peut devenir le roi du monde. Un de mes meilleurs potes est Japonais. Chez lui, l’organisation sociale passe nécessairement par la collectivité. Alors que nous, on a renversé le problème. Mais, à ce rythme là, on va finir tout seul, isolé des autres et du monde. ‘Mondo’ parle de tout ça. Il parle aussi d’espoir et de changement. »

Mondo Generator

Un disque : ‘Mondo’ (Because/Warner) Suivez le guide : www.electricguest.com

on stage 29/96 - Mainsquare Festival, Arras (France)


08

Texte : eric therer © Donald Milne

Multi-instrumentiste truculent et industrieux, Tom Jenkinson n’a plus vraiment à nous prouver ses talents. Son parcours est audacieux et aventureux.

Avec ‘Ufabulum’, son dernier opus en date, ce n’est pas seulement à la sortie d’un disque qu’il nous convie mais c’est aussi à la découverte d’un véritable objet artistique conceptuel. Sa version vinyle est présentée dans un boîtier lumineux nanti de led. Brève présentation depuis Vienne où, ce soir, il se donne à voir.

Tom Jenkinson : « Depuis longtemps, je voulais adjoindre un complément visuel à ma musique. Mais je voulais que ce ne soit pas un simple complément, un simple ajout. J’ai souhaité que ma démarche s’inscrive dans un processus complètement différent par rapport à ce qui prévaut habituellement. J’ai voulu m’écarter du concept habituel que les gens nomment par le vocable « visuels » et qui renvoie aux graphismes pour ordinateur ou vidéo. Très souvent, ces images ne sont pas vraiment liées à la musique qu’elles prétendent accompagner, elles semblent parfois en être déconnectées. J’ai donc voulu que les images que je concevais soient le plus connectées possible aux sons. Une autre inspiration m’a accompagné. J’ai essayé de capturer des images mentales que la musique suscite à l’esprit. Quand je suis en studio, il m’arrive souvent de travailler sur une ligne de basse ou sur un tempo en particulier, j’essaye alors de voir si je peux recréer les images mentales qui m’apparaissent à ce moment. J’ai essayé de saisir ces images pour les encoder, les recréer et les insérer dans une structure. Les images sont scindées en deux voies. Celles qui sont montrées derrière moi sur la scène et les autres qui apparaissent sur un masque frontal que je porte sur scène. » Ce masque était-il ton idée ? Tom Jenkinson : « Oui, l’idée m’est venue de conversations avec plusieurs personnes. Fondamentalement, j’étais guidé par le fait d’essayer de transmettre ces images que la musique m’induisait et qui me venaient à l’esprit. Ces images mentales sont les miennes. Si c’était celles d’une autre personne, je ne pourrais les traduire telles quelles, j’aurais besoin d’un intermédiaire et d’autres personnes. De façon générale, je travaille seul. Au fond, j’essaye de recréer plastiquement une allégorie, mon imagination agit comme une sorte de fenêtre. Au départ, ce procédé était assez expérimental mais il semble fonctionner. Nous avons fait plusieurs gigs et ça a l’air d’aller maintenant. » Où avez vous joué ‘Ufabulum’ jusqu’à présent ? Tom Jenkinson : « Aux Etats-Unis, à New York et San Francisco, puis au Japon, au Sonar Festival, mais aussi à Gdansk en Pologne. Ce soir on est à Vienne. » La pochette et le boîtier qui emballent le disque vinyle sont de véritables objets d’art… Tom Jenkinson : « L’image principale de la pochette provient d’un assortiment de photos tirées d’un concert. » L’emballage du boîtier a dû revenir cher à la confection… Tom Jenkinson : « Effectivement, ça a coûté cher de le faire. Le prix est en rapport avec le coût de revient. Le vinyle est destiné initialement aux collectionneurs. A mes yeux, c’est un peu paradoxal car je n’aime pas le monde des collectionneurs. Cette manie de la collection me dérange car elle transforme quelque chose qui devrait être accessible au plus grand nombre en un objet fétichisé, stratifié en prix. Dans ce processus, le consommateur est davantage impliqué dans une voie d’investissement de son argent que dans l’amour de la musique. D’un côté, il est impossible de manufacturer ce type de produit en un grand nombre car c’est un produit hors des gabarits habituel. D’un autre côté, en le manufacturant il devient un collector par la force des choses, destiné au marché des collectors. Mais il en vaut le prix. De plus, un beau booklet riche en images accompagne le vinyle… »

Es-tu toi-même un collectionneur ? Tom Jenkinson : « Non, pas vraiment. J’essaye d’éviter de l’être. Je connais des musiciens qui collectionnent des instruments, des équipements ou des disques mais je pense que c’est malsain de fétichiser les objets. Pour moi, peu importe l’âge de l’objet ou sa valeur d’usage… Je répugne l’idée de mettre un objet dans une vitrine et de l’exhiber, de l’admirer et le montrer aux autres. Quand j’étais gosse, j’achetais certains disques pour 20, 30 ou 40 livres, c’était démentiel, l’accès à la musique était limité par le prix. » D’un autre côté, tu deviens une victime du téléchargement… Tom Jenkinson : « Je suis pour l’accès le plus large à la musique. Mais si personne ne me paie, il est évident que j’en ressentirai les conséquences… Il est un fait que les ventes des supports physiques ont été terriblement affectées, mais je suis toujours là. Je ne me sens pas inquiété financièrement pour l’heure. Je pense qu’il faut informer le public en leur disant que si personne n’achète de disque, l’artiste sera à terme menacé dans son mode d’existence. Je suis relativement indépendant car je travaille seul et j’ai peu de charges de personnel à rétribuer. Je dispose de mon propre studio et de mon équipement… » ‘ Ufabulum’, complexe et sophistiqué dans ses raffinements techniques, m’apparaît comme l’antithèse d’un disque comme ‘Solo Electric Bass 1’ où tu étais livré à toi-même… Tom Jenkinson : « Tu étais à la Cité de la Musique quand il a été enregistré ? J’aime ce disque. Je ne sais si je lui donnerai une suite dans le futur. Ce que je fais pour l’instant est diamétralement opposé. Je n’ai pas de plan établi. » Qui est ton bassiste favori ? Tom Jenkinson : « Je ne sais jamais quoi répondre à ce type de question. Le mot ‘favori’ induit l’idée que quelque chose devrait nécessairement être supérieur. Je n’aborde pas les choses sous cet angle. Je puise mon inspiration dans des sources très diverses. Quand j’étais gosse, j’ai accédé à la musique essentiellement par la radio. Elle opérait comme un gigantesque collage de musiques. Je ne connaissais même pas le nom des morceaux que j’écoutais ni même celui de leurs interprètes. J’ai tout abordé d’un coup. » D’où provient le titre ‘Ufabulum’ ? Tom Jenkinson : « Je prends des mots, je les découpe. Je découpe les syllabes et ensuite je les mélange. Je mélange des phrases entières. ‘Ufabulum’ est donc le résultat d’un collage et n’a pas un sens particulier. C’est un arrangement de syllabes qui sonnait joli. Je pensais qu’il allait bien avec la musique. »

La quadrature du cercle

Un disque : ‘Ufabulum’ (Warp/V2)

on stage 12/07 Dour Festival 04/10 AB, Bruxelles


T e x t e : fa b r i c e v a n o v e r b e r g

09

Le souvenir encore frais, près de dix années plus tard, de l’excellent ‘Life Is Full Of Possibilities’,

c’est avec une impatience sans limites que RifRaf s’est lancé sur Skype à la recherche de M. Tamborello, Jimmy pour les intimes, Dntel pour les fans d’électro-pop secrète. Trente minutes plus tard, notre avis n’a pas bougé d’un iota. Jimmy Tamborello : « Je suis déjà venu en Belgique pour quelques concerts, je me souviens être passé à Anvers et Bruxelles, entre autres, mais aussi d’autres villes (la salle België à Hasselt en 2002 notamment, ndr). » Comptes-tu revenir chez nous bientôt ? JT : « Oui, normalement, je ferai une tournée en Europe à partir de la fin août et je pense qu’il y aura au moins une date prévue dans ton pays. Tout n’est pas encore décidé, ceci dit. » Tu fais de la musique depuis plus de vingt ans et pourtant, ‘Aimlessness’ n’est que le troisième album de Dntel, le cinquième si on compte les deux compilations de tes premières années. Pourquoi ne sors-tu des disques que tous les quatre ou cinq ans sous ce nom ? JT : « Parce que, comme tu ne l’ignores pas, j’ai aussi d’autres projets qui me prennent du temps, notamment James Figurine et The Postal Service. En général, quand j’ai terminé un disque de Dntel et que la promo et les tournées sont derrière moi, je me remets à travailler pour l’un de mes autres groupes, encore que cette fois-ci, je n’ai pas encore d’idée bien précise de ce que je ferai une fois la tournée européenne terminée à l’automne. »

ensemble mais ça n’a pas dépassé le stade de la maquette cette fois-ci, alors qu’elle était présente sur ‘Life Is Full Of Possibilities’ et ‘Dumb Luck’. Mais tu connais le dicton, never say never. » Dans une interview donnée il y a dix ans pour le webzine Junkmedia, tu disais ne pas savoir ce que constitue un disque de Dntel . As-tu une idée plus précise aujourd’hui ? JT : (il réfléchit longuement) « J’aimerais te dire oui mais finalement, je ne sais toujours pas trop ce que je fais, même si avec le temps et l’expérience, je me pose nettement moins de questions sur ce que je cherche à atteindre. De toute manière, ma musique n’est pas vraiment une machine à fabriquer des tubes... » Encore que sur ‘Aimlessness’, il y a certains titres qui devraient faire bonne figure dans les classements underground en raison de leur légèreté électro-pop assumée. JT : « Oui, peut-être, même si au terme de légèreté, je substituerais la notion de gentleness, une certaine forme de douceur que j’affectionne particulièrement. »

The bearable gentleness of being Auparavant, tu étais signé sur Sub Pop et te voilà maintenant sur Pampa Records, le label de DJ Koze. Comment vous êtes-vous rencontrés ? JT : « En fait, il a déjà remixé un de mes morceaux et nous avons passé du temps ensemble lorsqu’il est venu ici en Californie. Dès que j’ai eu des morceaux suffisamment consistants à lui faire écouter, je les lui ai envoyés et il a réagi très positivement, c’est ainsi que le disque sort sur Pampa. Comme ça, je n’ai pas été obligé d’enquiquiner Sub Pop avec mon nouvel album (rires). » DJ Koze est également connu pour avoir remixé un titre du premier album de la chanteuse autrichienne Soap&Skin, ainsi que d’autres musiciens. A-t-il proposé de travailler avec des gens qu’il connait ? JT : « Oui mais juste un peu, nous en avons discuté mais c’était très informel et rien ne s’est fait parce que nous n’avons pas vraiment creusé ce sillon. Sinon, j’ai déjà entendu parler de Soap&Skin mais il va falloir que j’écoute ce qu’elle fait. Si DJ Koze a travaillé un de ces titres, c’est que ça doit en valoir la peine. » DJ Koze compte-t-il remixer une de tes nouvelles chansons ? JT : « Aucune idée mais ce n’est pour l’instant pas à l’ordre du jour. Et puis, il doit être très occupé à la sortie de son prochain album mais c’est une information que je n’aurais pas dû te livrer (rires). » Quelles différences ressens-tu entre ton travail pour ‘Aimlessness’ et tes disques précédents ? JT : « Déjà, c’est l’album que j’ai réalisé le plus rapidement, entre fin 2010 et début 2012. Ensuite, même si j’ai quelque peu changé de matériel, mais finalement très peu, j’ai juste troqué mon séquenceur MIDI Cybase pour un autre type de matos appelé Logic Pro, j’ai sans doute plus l’habitude du travail en studio, ce qui a probablement accéléré les choses. Aussi, il n’y a plus eu autant de collaborations qu’avant et comme je ne devais pas attendre que les gens m’envoient leurs contributions, j’ai pu boucler le truc plus vite que d’habitude. » Tu as travaillé avec pas mal de gens, notamment Marcus Acher et Valerie Trebeljahr de Lali Puna, ainsi qu’avec Ed Droste de Grizzly Bear et Mia Doi Todd. Pourquoi pas cette fois-ci ? JT : « Ce n’est pas toujours facile de travailler à distance avec les gens, même si pour Mia Doi Todd, l’argument n’est pas valable vu que nous sommes tous deux du même coin de Los Angeles. D’ailleurs, nous avons enregistré un bout de truc

Dntel ‘Aimlessness’ Pampa Records/N.E.W.S.

En vingt ans passés à l’ombre des studios, on ne peut pas dire que Jimmy Tamborello ait fait son Jean-Louis Murat électro-pop de la West Coast. Deux albums, dont le splendide ‘Life Is Full Of Possibilities’ en compagnie de Mia Doi Todd ou Valerie Trebeljahr/Markus Acher, plus il est vrai d’autres projets parfaitement recommandables (The Postal Service, James Figurine), l’homme de Los Angeles est plutôt avare sur la quantité. Heureusement, en mode triple svp, la qualité de cet ‘Aimlessness’ projette un univers à la fois léger et subtil sur l’écran de nos émotions, celui qui abrite tant et plus les œuvres de DJ Koze (rappelons que Pampa est son label), Tim Hecker et Lali Puna. Et si, aujourd’hui, les collaborations nombreuses d’hier ont laissé place à une œuvre davantage solitaire, le troisième effort de Dntel cinq en comptant les deux compiles de ses débuts - évolue avec (grand) bonheur entre mignardises poppy et expérimentations électroniques. (fv)


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Texte : Anne-Lise Remacle

En 1995, ‘Blue Moods of Spain’ avait redoré l’austérité aux yeux de tous ceux qui avaient accepté de se mettre à nu le temps de neuf morceaux à la

beauté humble et rêche, à la ligne de flottaison inébranlable. Johnny Cash himself avait été captivé par la force intrinsèque de ‘Spiritual’, jusqu’à en faire une reprise taillée pour passer à la postérité. Onze ans que nous errions sans nouvelles de Josh Haden, disparu après une troisième tentative de tutoyer les anges. 2012 signe le retour du fils prodig(u)e, et nous croyons à présent à la rédemption, comme par miracle…

Nous nous sentions orphelins depuis la sortie d’’I Believe’. Comment expliques-tu ce long processus avant de nous offrir ‘The Soul of Spain’ ? Josh Haden : « Oh. Ca prendrait probablement toute l’interview de répondre à ta question. En 2001, je me suis senti tellement submergé que j’ai prétendu ne plus jamais faire de musique. En 2003, Dan the Automator m’a demandé de chanter sur un projet avec le Blue Man Group et proposé de produire mon album solo avec ces morceaux plus R’n’B, avec des synthés. J’ai fait ce disque pour Dreamworks, mais ils se sont retirés sans me rendre ‘Devoted’, j’ai dû faire appel à un avocat. Dan voulait bien le sortir sur son label, mais son manager n’était pas d’accord. »

toujours été d’un grand soutien. Quelle que soit la chose sur laquelle j’étais en train de travailler, il trouvait ça super. Je n’ai donc jamais ressenti de frein à l’écriture à cause de ma famille. Une de mes plus grosses faiblesses, c’est que je ne joue pas de guitare, j’écris tout à la basse et ça me limite, je dépends toujours des musiciens qui jouent avec moi, ils doivent transcrire mes idées. Je pense que si j’étais un meilleur guitariste, j’écrirais de meilleurs morceaux. » Quand tu as claqué la porte de ton premier groupe punk, Treacherous Jaywalkers, tu commençais sans doute à avoir fait le tour de ce type de musique, tu étais en train de trouver d’autres pistes, dans le blues notamment… C’est peut-être le moment où tu as commencé à voir l’intérêt du « keep it sober and significant » que je trouve très

Au nom du Père, du Fils et du retour en grâce Tu es du genre à te battre dans des situations pareilles? Josh Haden : « Je suis le genre qui préfère sortir un disque qu’être payé, je suis dingue à ce point-là (rires). Dan, pour peu qu’il soit payé, ça lui importe moins qu’un disque avec de grands artistes (notamment Kid Koala, ndr) puisse voir le jour. Je ne supporte pas l’idée que les aléas financiers viennent affecter le processus créatif, j’ai laissé tomber. Un de mes amis, Rich, de Soulsavers, m’a tanné pour que je remette Spain sur pied. En 2007, avec Matt Mayhal (batterie), Randy Kirk (claviers, guitares) et Tom, qui n’est plus dans le groupe, nous avons rejoué ‘Blue Moods ‘ pour le Tanned Tin Festival et un nouvel album a commencé à germer. Daniel Brummel (guitares) a intégré Spain et nous avons sorti un 45 tours avec ‘I’m Still Free ‘ et ‘Hang Your Head Down Low’. L’enregistrement de ‘The Soul of Spain’ a pris deux ans. » Chez toi, c’est difficile de ne pas aborder le facteur familial : tes trois sœurs jouent et chantent sur ce nouvel album, et ton père, Charlie Haden, est tout sauf un inconnu dans la sphère du jazz. Comment ressent-on le fait de grandir dans une tribu si vivante musicalement parlant ? Josh Haden : « Mon père a été élevé dans une famille où la musique avait de l’importance, ma mère aussi, ses parents étaient musiciens classiques : ils jouaient de la mandoline et de la mandobasse. Mon grand-père paternel avait un groupe appelé The Hadden Family et ils faisaient du gospel country à la radio. Ils étaient basés dans le Missouri, c’est là que mon père a grandi jusqu’à ce qu’il se mette à faire du jazz. Mais il aimait aussi la pop musique, j’avais donc à disposition tous les genres possibles. Quand j’avais cinq ans, je me baladais sans cesse en chantant et les gens me dévisageaient comme si j’étais un gamin bizarre, alors que je pensais que c’était la norme dans toutes les familles. » Dans cette ambiance digne de la Carter Family, ça a été facile de faire entendre ta propre voix ? Josh Haden : « C’est une chose avec laquelle je lutte, mais je ne crois pas que ça soit particulier à ma famille, n’importe quel artiste se bat pour trouver son chemin. Mon père en particulier a

adapté à Spain. Est-ce que ça te parle ? Josh Haden : « Oui. Cela dit, je n’étais pas sobre quand j’ai écrit beaucoup de ces chansons… mais tu veux peut-être plutôt dire « rempli de sens» ? » Je veux dire « qui va à cœur mais dégagé de toute couche superflue »… Josh Haden : « Je suis d’accord. C’est ce que j’aime à propos du blues classique américain. Ca marche à merveille parce que c’est très profond, mais la musique est très simple, et les mots aussi. » Quelle est ton opinion à propos de cette vague passéiste dont parle Simon Reynolds dans ‘Retromania’ ? Ce soir, vous jouerez l’intégralité de ‘Blue Moods of Spain’, et il y a beaucoup de nostalgiques de certains albums cultes, en particulier des 90’s. Josh Haden : « J’ai entendu parler du livre. C’est probablement naturel pour les gens qui, comme moi, ont grandi dans les 90’s de regarder dans le retro. Je ne sais pas si tous ceux qui seront là ce soir étaient déjà fans en 1995. La grande différence, c’est que nous n’avons pas fait de scène depuis 12 ans, ni même tourné en dehors de Los Angeles depuis 1999. Pour moi, ce n’est pas retro du tout, c’est comme si j’étais prêt à partir en tournée en 2001… » Ton impression est sans doute due à une forme de continuité, à quelque chose de très intemporel dans ce que tu crées? Josh Haden : « Oui. Peut-être aussi parce qu’une partie de ma vie s’est arrêtée quand j’ai provoqué le split du groupe et que j’ai l’impression de recommencer à partir de ce point précis. L’objectif visé par les artworks et la musique, c’est effectivement de tendre à quelque chose qui ne sera daté dans cent ans. L’art que j’apprécie le plus c’est celui qui reste pertinent malgré le temps qui passe. » Tu as une fibre d’archiviste. Tu as compilé ‘Blue Moods of Spain : A History, Part One & Two’, avec toutes ses versions demo. J’étais également surprise de trouver une trace sonore de ta tournée européenne en 1995, dans un café de Dour qui n’existe plus, le Rockamadour. On peut déjà y entendre des versions très précoces de deux chansons à présent sur ton nouvel album, ‘Only One’ et ‘I Love You’. Ça participe de cette idée de fil continu.


Texte: anne-lise remacle © shawn brackbill Josh Haden : « Oh oui, un petit café rock, il faisait tellement froid que nous jouions blottis dans nos vestes d’hiver, et quand on expirait on pouvait voir la buée sortir de nos bouches. (rires)». Un des morceaux que je préfère sur ‘The Soul of Spain’, c’est ‘Walked On The Water’, il me semble résumer à merveille le lien très marqué entre l’amour et la foi qu’on trouve dans beaucoup de tes textes, il est très allusif, métaphorique… Josh Haden : « Les paroles pourraient t’égarer, oui. Quelqu’un d’important dans le business musical m’a dit un jour que je ne devrais écrire que des spirituals et que j’aurais beaucoup de succès… mais je ne peux pas écrire de chansons à la demande, ça vient juste comme ça. ‘Walked On The Water’ a ce côté sacré qui le rattache à une certaine imagerie judéo-chrétienne. » Pour toi, c’est du folklore, pas une conviction réelle ? Parce qu’en entendant tes morceaux on pourrait croire qu’enfant, tu mourais d’envie d’être pasteur… Josh Haden : « Je l’ai probablement envisagé… C’est un sujet essentiel et pertinent et on pourrait en parler jour et nuit. Je ne sais même pas si Dieu veut que chacun trouve la foi. Je ne me sens pas inhérent à une religion en particulier, plutôt à toutes, mais je crois à quelque chose comme Dieu, oui. » Cette volonté d’ouverture est évidente dans ‘All I Can Give’. C’est d’ailleurs la première fois que malgré ta signature vocale qui est l’âme de Spain, tu confies le chant à un autre membre du groupe. Ça crée des perspectives nouvelles ! Josh Haden : « J’ai toujours rêvé de pouvoir le faire, mais jusque là, il n’y avait personne avec le bon timbre pour que ça soit raccord. Daniel avait ce son, et j’étais ravi que quelqu’un d’autre que moi puisse chanter (rires). Je lui ai demandé d’écrire et vu qu’il s’intéresse à la méditation, son morceau se base sur un chant de moines. J’ai trouvé qu’il devrait plutôt le chanter parce que c’était son expérience. Et je trouve ça bien, ça montre que l’idéologie du groupe n’est pas juste basée sur le judéo-christianisme, mais aussi sur les autres formes de pensée. »

Spain ‘The Soul of Spain’ Glit terhouse Records/V2

Quand un groupe culte revient dix ans plus tard sur sa décision de se départir de tout l’attirail du business musical, il y a de quoi s’interroger sur la potentielle vénalité d’une telle démarche. Qu’on se rassure : on ignore si Josh Haden et ses nouveaux acolytes ont jamais eu l’intention de bâtir un veau d’or dans leur jardin de Los Angeles, mais ‘The Soul of Spain’ est tout sauf une escroquerie de marchands du temple. Le quatuor ne cherche pas à reproduire uniquement des formules qui ont fait mouche dans les 90’s (‘I Love You’ est une ballade poignante qu’on aurait tort de bouder) plutôt à explorer des horizons inédits dans lesquels pourraient s’inscrire leur spleen essentiel sans se fourvoyer. ‘I’m Still Free’, pierre angulaire saillante, malgré ses orgues un peu mélo, pourrait bien redonner courage à quelques pauvres hères en débâcle : on touche ici à une universalité qui donne envie de clamer haut son autonomie sur la colline la plus proche. ‘Walked On The Water’, parabole cryptique, parée d’un éclat vivace sous les effractions de cordes des sœurs Haden, et ‘Because Your Love’, aux riffs assurés constitue le signe qu’à l’avenir, on pourra aussi compter sur Spain dans des registres plus bourrus. On risque de reprendre souvent notre dose d’opium du peuple, chœurs et âme chargés en prime. (alr) Suivez le guide : http://www.spaintheband.com/

on stage 09/08/2012 – Klinkers, Bruges

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Depuis Brooklyn, l’esprit camouflé dans un amoncellement de cumulus, les nouveaux protégés de Warp, avares en certitudes, aiment

tricoter nos états d’âme ou en faire des omelettes. Dans ‘In Ghostlike Fading’, on dénichera quantité d’exhortations déchirantes, de vrais moments d’extase solaire aussi : de quoi s’astreindre à un sommeil aux rêves poissés, laisser se fissurer nos murs de fondation à mesure que la voix de Frederick Coldwell, passeur sinueux et singulier, atteint son ampleur chancelante. Rencontre détendue avec cinq semeurs de doux trouble, avant leur concert bruxellois.

My Best Fiend

Ma première question peut paraître évidente, mais pourquoi ce patronyme de « My Best Fiend » ? Fred Coldwell (chanteur) : « Nous avons choisi ce nom-là il y a très longtemps, quand nous n’étions encore qu’un duo avec Kris, je suis un grand fan de films d’horreur psychologiques. » Et en ce qui concerne le lien avec le documentaire de Werner Herzog sur Klaus Kinski ? Fred : « On n’a pas vraiment cherché à faire un parallèle avec le film, mais le nom m’a surtout tinté à l’oreille. C’est cette dualité impliquée dans n’importe quel mot, entre « my best friend » et « my best fiend ». J’ai toujours été attiré par cette idée qu’un artiste a deux faces,

Parmi vos collaborateurs sur cet album, on trouve la phénoménale Shannon Funchess de Light Asylum, elle a assuré des chœurs très intenses et rauques sur ‘ODVIP’ et ‘Cracking Eggs’… comment a eu lieu la rencontre ? Joseph Noll (batteur) : « Shannon fait partie des meubles à Brooklyn depuis longtemps. C’est une musicienne réellement fantastique. Je la connaissais personnellement avant les sessions d’enregistrement, mais l’idée vient de Matt Boynton qui a enregistré et co-produit l’album. Elle est vraiment passionnée et était plus que ravie de contribuer à notre aventure. C’était époustouflant ! » Et c’est vraiment très différent de ce qu’elle fait elle-même comme musique, connaissant ses influences très 80’s… Joseph : « Oui, c’est totalement autre chose ! Mais c’est une telle présence, elle a juste tellement d’énergie qu’elle veut la projeter. » Paul Jenkins (claviers) : « Elle sautait sur scène chaque fois qu’elle venait enregistrer. C’est le genre de personne que tout le monde connaît et aime. C’est une grande supportrice de notre musique. » Qu’est-ce qui vous réunit tous, parmi les influences de cet album ? Damian Genuardi (bassiste): « Vu que nous avons le même âge, avec des backgrounds similaires, nous n’avons jamais vraiment eu besoin d’échanger de façon systématique autour de nos influences. Fred venait plutôt avec l’idée de faire une chanson à la ‘Helter Skelter’ et nous creusions autour de ce point de départ en faisant en sorte de l’étoffer, ou de l’orienter. Ce qui est chouette aussi dans le fait de partager le van pendant la tournée, c’est qu’on peut s’alimenter mutuellement en découvertes pendant les nombreuses heures de route et ça peut avoir un impact. Parfois c’est juste une tonalité de guitare ou une prestation vocale sur un morceau. » J’ai vu cette vidéo où Fred joue une reprise sobre mais habitée de ‘Will The Circle Be Unbroken’, ce classique du Nitty Gritty Dirt Band, un groupe country des années 60. Jusqu’à ce morceau, je n’avais pas réalisé à quel point l’album était aussi gorgé de ce type de réminiscences, notamment l’harmonica. Fred : « Nous avons beaucoup d’influences gospel, mais aussi de musique country. » Damian: « Ce sont des choses que tu peux aussi retrouver chez les Beatles, George Harrison a des sons pincés comme dans la country, mais aussi Neil Young, les Pink Floyd. C’est vraiment le cas dans pas mal de groupes rock. » Je crois qu’on ne peut pas faire l’impasse sur l’aspect religieux des paroles. J’ai eu l’impression d’un personnage ne sachant pas quel côté de la route choisir, le bon ou le mauvais, surplombé par des anges, mais avec des ailes engluées… la métaphore semble parlante? Fred : « Oui, en fait, c’est exactement comme ça que je me sens encore aujourd’hui (rires). Je suis content que ça ressorte. Tu peux très bien être quelqu’un de bien le lundi et abominable le mardi. L’idée de la foi est compliquée, et ça devrait aussi être complexe d’être croyant, pas aussi simple que pas mal de dogmes nous le font croire. Mes propres convictions sont vraiment conflictuelles. Je crois au processus, à l’idée de recherche spirituelle. Par ailleurs, Damian et moi avons grandi ensemble dans une école catholique, et le chœur à l’église était une de mes premières interactions avec la musique. Mais c’est vraiment une tradition dans la musique rock d’emprunter des thèmes religieux. » Peut-être pas de façon aussi marquée? Fred : « Oh, tu sais, je crois qu’on peut encore trouver plus de références du genre dans les albums des Rolling Stones (rires). »

Pas d’ennemi comme toi qui est sans doute aussi montré dans le documentaire. Quand tu fais un travail artistique, nous c’est la musique mais c’est valable pour n’importe quelle discipline, il y a une part de toi qui n’est pas habituelle, qui tend vers quelque de plus sombre ou qui ne peut pas vraiment s’exprimer au quotidien. » Chacun d’entre nous doit faire face à son propre démon, c’est une relation complexe… Fred : « Une traduction du titre du film l’orientait vers « my dearest ennemy », et j’aimais cette idée d’être réellement proche de la personne qui est aussi celle qui t’handicape et te cale. » Tu penses que la tension est nécessaire pour créer ? Fred : « Oui, bien sûr, la tension est nécessaire car elle fait partie de la vie, elle n’est pas mécanique ou manufacturée. » Une façon d’envisager la vie comme des montagnes russes… Fred : « Oui, ‘Everyday is a Rollercoaster’, c’est une métaphore qui fonctionne bien ! » Comment est-ce que vous avez évolué d’un duo à un quintet ? Fred : « De façon très organique. On se doutait que notre son serait plus habile en intégrant plus d’instruments. Nous sommes des amis proches depuis très longtemps et dès que les uns et les autres ont été disponibles pour jouer dans le groupe, nous avons été très heureux d’ajouter des éléments. » Tu mentionnes l’aspect organique, et je trouve ça prégnant, derrière toutes ces couches, il y a encore un être humain ! Était-ce volontaire, cette part de naturel dans le processus d’enregistrement ? Ça donne l’impression d’un beau contraste entre flottement et intensité. Kris Lindblade (guitariste) : « Nous avons tenté d’enregistrer le maximum de choses en live, avec tout le groupe, ce qui préserve ce ressenti charnel et intense. En procédant de la sorte, tu ressens l’espace, c’est plus évident de communiquer. Après seulement, tu ajoutes les overdubs et tu accordes l’ensemble. Mais ce qui est le plus crucial, c’est la première étape. » Un noyau qui au départ est sobre, puis s’amplifie à mesure qu’on rajoute des couches ? Fred : « Tu parles des couches, mais vraiment pour nous ce qui est primordial, c’est la vibration de départ, jouer ensemble, capturer l’énergie juste, bâtir de solides fondations. C’est très architectural.» Concernant l’atmosphère de votre album, on fait souvent référence à la technique du Wall of Sound de Phil Spector… comment est-ce que ça fonctionne concrètement? Fred : « Je ne suis même pas sûr de savoir comment atteindre le mur du son (rires). » Oui, mais il y a ces échos, c’est un album rempli de fantômes… Fred : « C’est peut-être une question différente, mais oui, thématiquement, il y a pas mal de spectres… »

Un album: ‘In Ghostlike Fading’ (Warp/V2) Suivez le guide : mybestfiend.com


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Texte : gery lefebvre

D’après notre geek spirituel, ce cryptique Alt-J n’est rien d’autre que le raccourci clavier du signe ∆ sur un clavier de Mac. Alt-J=∆, l’équation est posée. Mais rien à voir avec un cours de math-rock. Car la musique de ce quatuor né d’une rencontre sur les bancs de l’Art School de l’Université de Leeds est plutôt à ranger dans un cursus actuellement fort populaire : « Musique pop-folk-électro du XXIème siècle, rénovation et prospective ». Sur la photo de classe, Alt-J est d’ores et déjà assis au

premier rang aux côtés de Django Django, Breton et We Have Band. Rencontre à géométrie variable.

Alt-J Paul McCartney a coutume de dire qu’il s’est lancé dans la musique non pas pour y faire carrière mais pour attirer les filles et éviter d’avoir à chercher un vrai boulot. En ce qui vous concerne, qu’estce qui vous a incités à vous lancer dans la musique après avoir bouclé des études supérieures ? Gus Unger-Hamilton (claviers) : « (Rires). Ca s’est fait très progressivement, comme une évolution logique. En fait, c’est notre entourage qui nous a encouragés à le faire. On faisait de la musique ensemble à l’Université et il y avait toujours quelqu’un qui nous disait : « Je connais un type qui connaît un type qui connaît un type qui a studio, vous devriez venir le voir à Londres et enregistrer ce que vous faîtes.» Ce qu’on a fait pour quelques morceaux. Puis on nous a dit alors : « C’est vraiment pas mal ce que vous faites, vous devriez peut-être prendre un manager. » Puis on nous incités à aller un plus loin encore : « Et pourquoi pas signer avec un label ? » Tout ça sur les trois dernières années. Ca s’est mis en place progressivement. » Joe Newman (guitare, chant) : « Oui, si on raisonne en terme de groupe, c’est réellement comme ça que ça s’est passé. Mais en ce qui me concerne personnellement, une des raisons pour lesquelles j’ai commencé à faire de la musique, c’est que j’avais depuis longtemps le fantasme d’avoir des femmes qui écouteraient mes compositions en allant à l’école, à l’université. Bon OK, peut-être pas que des femmes, mais en majorité quand même ! (Rires) Cette envie de pénétrer le quotidien des gens à travers leurs oreilles, oui c’était vraiment de l’ordre du fantasme. » Lorsque vous avez commencé à jouer ensemble, aviez-vous la moindre idée du son que vous vouliez réussir à façonner ou bien était-ce purement un « shot in the dark » laissant la part belle à l’improvisation ? Joe : « Quand on s’est rencontrés à l’Université, la musique était surtout un prétexte pour se voir entre les cours. Rien de plus. On jouait dès qu’on avait un peu de temps, uniquement pour le fun, sans autre ambition que de faire la musique qu’on avait envie d’entendre. On ne s’est pas dit : « On veut faire ce son-là et rien d’autre. » Jusqu’au jour où on a fait notre premier showcase dans notre salon en 2009. Entre nous, tu peux d’ailleurs le visionner sur Youtube en tapant « Daljit Dhaliwal – Portrait », c’est un petit scoop, un petit trésor caché pour les fans ! Il y avait là 15 potes et la plupart ont été surpris parce qu’ils ne savaient même pas qu’on faisait de la musique ou qu’on pouvait avoir l’idée de se produire en groupe. On ne se considérait d’ailleurs pas nous-mêmes comme un groupe ! On ne savait donc pas vraiment vers quoi on allait jusqu’à ce que les gens nous disent que notre son était vraiment original. Mais nous, on ne savait en tout cas pas décrire ce son-là. Tout ce qu’on savait c’est qu’on pourrait continuer à écrire de la musique qui sonnerait comme ça. » On parle beaucoup de l’étiquette « bedroom bands » pour définir les groupes qui font une pop de chambre enregistrée à la maison avec un ordinateur et deux micros. Breton et Django Django ont déjà été affublés de cette étiquette. Vous avez une histoire et un processus créatif assez semblables, est-ce que l’étiquette vous convient aussi ? Gus : « Ca devient assez lourd toutes ces nouvelles étiquettes. J’ai récemment vu passer un tweet où on nous considérait comme un « DIY band » (acronyme de Do It Yourself, ndr). Ce qui est un peu gênant, c’est qu’on ne s’est jamais présentés sous cet angle-là ! Je ne sais même pas ce que ça peut bien vouloir dire dans le contexte musical ! Je suppose que ça sous-entendait que l’on fait les choses assez artisanalement. Cela dit, c’est vrai qu’on a souvent parlé de la genèse du groupe, on jouait dans nos chambres à l’Université... » Joe : « On vient de Leeds. C’est une ville qui est assez fière de son background musical, fière d’avoir vu naître des labels ou des groupes comme nous, sortis de nulle part, complètement en marge du système, avec un noyau de fans très local. Et parce qu’on était de Leeds et qu’on faisait de la musique, même sans avoir de contact réel avec ce microcosme, on était automatiquement considérés comme faisant partie de ce microcosme. Même si on était plutôt à sa périphérie qu’au

centre. Et franchement, je n’ai pas plus d’attaches avec cette catégorie-là qu’avec celle des bedroom bands. » Avez-vous intégré une Art School avec l’objectif conscient ou inconscient de rencontrer des gens pour monter un groupe ? Joe : « En ce qui me concerne, oui, clairement. J’ai très rapidement repéré Gus d’ailleurs et je n’ai pas cessé de garder un œil sur lui ! (Rires) J’ai toujours eu cette idée en tête. J’ai toujours fait de la musique, j’ai joué avec des amis auparavant mais aucun d’eux ne prenait vraiment ça au sérieux. Je voulais passer à la vitesse supérieure et j’ai débarqué à l’Université avec la ferme intention de rencontrer des types comme moi ! Et je me suis dirigé vers les Beaux-Arts qui privilégient davantage la créativité plutôt que la section Musique qui ne jure que par l’aspect technique. Et j’ai obtenu ce que je cherchais au-delà de toute espérance ! » Vous semblez avoir une approche assez déstructurée pour vos compositions qui ressemblent un peu à des collages dans le sens artistique du terme. Est-ce que vous démarrez l’écriture avec une direction bien définie ou bien laissez-vos beaucoup de place à l’improvisation et à l’expérimentation ? Joe : « Chaque chanson a une période de gestation assez longue. Ca demande beaucoup de patience. On collectionne les choses qu’on aime et qu’on pioche à gauche et à droite comme des structures de cordes, des rythmiques, des phrases qui pourraient servir de point de départ pour des textes. On met tout ça dans une sorte de sketchbook dans lequel on peut puiser pour construire et assembler ces éléments. Exactement comme des collages effectivement. C’est un processus très intuitif, mais à la base, on sait ce qu’on veut faire et ce qu’on ne veut pas faire ! »

Nouvelle Vague

Alt-J ‘An Awesome Wave’ Infectious/PIAS

Lignes de basse bien rondes, rythmiques de haute volée, les quatre lascars d’Alt-J ont fait de leur premier album une cour de récréation pour geeks un peu doués. Jongleries hip-hop, cache-cache tripfolk, Alt-J joue à la marelle avec nos émotions et nos déhanchements qu’ils prennent insidieusement en otage. Et on en vient très vite à espérer que la cloche ne retentira pas trop rapidement. ‘An Awesome Wave’ déferle en douceur et profondeur une fois que les oreilles ont accepté le chanteur à la voix de canard laqué et gominé sous Valium. En délibération, le disque mérite assurément une distinction, ne serait-ce que pour sa cohérence jamais démentie et les quatre tueries au moins qu’il contient, le percussif et entêtant ‘Breezeblocks’, l’illuminé ‘Something Good’, le tropical ‘Taro’ et l’addictif ‘Matilda’ (« This is from Matilda », référence à la scène culte du film Léon). On en connaît qui ont réussi leur année avec beaucoup moins que ça. (gle)

on stage 16/08 - Pukkelpop


special festivals

[1]13

Outloud . Fête de la Musique . La Fiesta du Rock . Graspop Metal Meeting Afro-Latino Festival . Rock Werchter . Couleur Café . Verdur Rock Les Ardentes . LaSemo Festival . Sjock . Cactus Rock a Field . Eurockéennes de Belfort . Main Square Festival

+ agenda

special festivals [2] street date: 28 juin

Out Loud

06-30 juin

Beursschouwburg, Bruxelles Festival transgenre, transdisciplinaire et intransigeant, Out Loud installe son campement à un endroit stratégique : sous la toile de cinéma, à quelques décibels d’une plage de guitares et de machines électroniques. Pendant tout le mois de juin, le Beursschouwburg étale ainsi ses connaissances musicales et cinématographiques à quelques enjambées de la Bourse, en plein centre-ville bruxellois. Les deux versants de la programmation engagent un formidable dialogue. Les films proposés projettent des fresques roc(k)ambolesques, des histoires vraies, entièrement consacrées à quelques légendes de la grande sono mondiale : Harry Nilsson (‘Who is Harry Nilsson (And Why is Everybody Talking About Him?’), Ministry (‘Fix: The Ministry Movie’), Ozzy Osbourne (‘ God Bless Ozzy Osbourne’) ou les Chemical Brothers (‘The Chemical Brothers: Don’t Think’) jouent les movie stars dans une sélection de documentaires affolants et d’étranges longs métrages. Et quand le festival Out Loud branche les amplis, c’est pour esquisser des liens mêlant dance floor et cinéma, rock et décors fantasmés de films imaginaires. Entre le rock bluesy, western et spaghetti des excellents OK Cowboy, les science-fictions épileptiques du duo électronique Zombie Zombie et la pop cinéphile d’Ansatz Der Machine, le festival Out Loud fait fort. D’autant plus qu’il est entièrement gratuit. La meilleure façon de préparer l’été. Et de se mettre à rêver. Suivez le guide :

www.beursschouwburg.be

Fête de la Musique

21 - 24 juin

Classique des classiques, la Fête de la Musique célèbre cette année sa vingt-huitième édition, une histoire que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître (air connu). Habituel happening où la convivialité le dispute à la félicité, la traditionnelle soirée du vendredi (le 22) à la Maison des Musiques (au 39 rue Lebeau, à deux pas du Sablon) verra tout ce que les Francofolies évitent - la chanson (en) français(e) de qualité qui ne prend pas ses auditeurs pour des crétins lecteurs de Marc Lévy. Tenez-vous bien au pinceau, après Benjamin Schoos et sa petite protégée Mademoiselle Nineteen (la fille de Marc Morgan sponsorisée par la radio de son ami Rudy Léonet, vous suivez?), les affaires sérieuses commencent en compagnie de Barbara Carlotti, Françoiz Breut et, oh oui, Michel Cloup. La soirée promet d’être fameuse. Fixé comme d’habitude au samedi, le concert-phare à la Place des Palais sera riche en rouler-bouler, merci qui ? La verve secouée de l’Experimental Tropic Blues Band, alors que les rappeurs vétérans de De Puta Madre rejoueront leur mythique album ‘Une Ball Dans La Tête’ - voilà qui rajeunira ceux qui avaient 16 ans en 1995. La tête d’affiche sentira bon les effluves de coffee shop avec Ashanti 3000 et une belle floppée de featuring, dont Pandit G d’Asian Dub Foundation et notre Manou Gallo nationale. Un chouia en retrait de l’affiche de l’an dernier (où il y avait Chapelier Fou) mais on ne va pas bouder son plaisir. Le lendemain (dimanche 24), et toujours pour rester dans le sillage des bonnes habitudes, nous prendrons le métro direction Parvis de Saint-Gilles, à deux pas du pittoresque Carré de Moscou - en prime, les terrasses du Verschueren et la Brasserie de l’Union sont à deux pas. Outre quelques noms désormais bien installés de la scène belge que nous retrouvons avec plaisir (V.O., Dan San et David Bartolomé), quelques jeunes pousses made in Fédération WallonieBruxelles régaleront les badauds, l’apéro à peine rangé sous le coude. Les contrées wallonnes ne seront pas en reste, notamment sa capitale Namur, qui verra son samedi bercé aux sons de Jali, Balimurphy, Gaëtan Streel, Bai Kamara Jr ainsi que, mais double oui !!!, Michel Cloup. Vous n’aviez jamais entendu du village d’Izel (en province du Luxembourg) ? Rassurez-vous, nous non plus et le dimanche 24, on irait bien explorer le coin et, au passage, se réjouir du podium où la bière pourrait bien s’avérer savoureuse. Au menu de cet anti-Cara Pils musical, James Deano, Debout Sur Le Zinc et, à nouveau, les sieurs Kamara Jr et Bartholomé vontils mettre le feu à la Semois toute proche ? Vous le saurez en regardant le prochain épisode de ‘Festivaaal, Ton Univers Impitoyable’.

Françoiz Breut

Plus d’infos sur ce programme et les nombreux autres événements organisés un peu partout en Wallonie et à Bruxelles: http://www.fetedelamusique.be et/ou http://www.conseildelamusique.be


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La Fiesta du Rock

22 - 24 juin

Flémalle (Liège) Depuis 1993, le festival gratuit La Fiesta du Rock prend place sur le plateau des Trixhes à Flémalle (près de Liège). Plutôt généreuse question éclectisme, l’affiche se partage entre le métal bien dur (Eths, Cocyte, Goliath, Darkness Dynamite), le pop-rock énergique qui scintille (Dissonant Nation, The Mash, Whylanders, Von Durden, The MissUniverses, Full of Suédoises), jusqu’au dub (The Dubateers) et à la world music (U-percut). On notera que la programmation offre une large place aux talents de la région liégeoise, et qu’une ‘Fiesta des gosses’ ravira les plus-petits. Visiblement, le groupe Chilly Pom Pom Pee se propose de leur raconter ‘la fabuleuse et authentique histoire du rock’.

Le festival est gratuit durant les 3 jours. Ceux qui voudront camper devront juste payer 10 euros /personne (vous pouvez y squatter du jeudi soir au lundi matin).Le festival est assez facile d’accès. Via la E42, vous prenez la sortie 4 (Flémalle) près de l’aéroport de Bierset, puis tout sera fléché. N’hésitez pas à tripatouiller dans vos GPS: ‘Rue du Stade, 4400 Flémale’ (le festival se déroule au bout de cette petite rue, mais vous n’y aurez pas accès en voiture). Sinon, depuis la gare de Liège-Guillemins, la ligne de bus n°3 ‘Les Trixhes’ sera votre amie. Autre bon plan, la gare de Flémalle-Haute est à un kilomètre à pied du festival. Plus d’infos:

Programme Waiting For Lilly, Le Prince Harry, Whylanders, The Mash, Dissonant Nation, Café Bertrand, Von Durden, Madé J, Crazy Lady Madrid. / Sinfulness, God Left Paradise, Fair Blatt & Hill, Cocyte, Goliath, The K., Darkness Dynamite, Deadalus, The Swampy’s, Loudblast, Headcharger, Eths, Big Moustache Bandits, Gwyn Ashton / Chili Pom Pom Pee, Estrange, Red Room, U-Percut, The Missuniverses, Full Of Suedoises, Organic, The Rythm Junks, Srah Carlier, Beverly Jo Scott, The Dubateers.

www.lafiestadurock.be

Graspop Metal Meeting

22-24 juin

Dessel

Ven 22 juin

Fort d’un bon quart de siècle, le Graspop peut se targuer d’être une valeur sûre parmi les festivals belges. Trois jours durant, Dessel fera figure d’Eden pour les amateurs de rock dur sous toutes ses formes. Que vous soyez friands de hard, de métal, de punk hardcore, d’indus ou de heavy, que vous raffoliez de valeurs confirmées ou de talents en devenir, nul doute que vous trouverez votre bonheur, tant l’affiche est une fois de plus alléchante ! Au rayon des dinosaures du hard, on prendra plaisir à retrouver l’immense Ozzy Osbourne, les Guns ou encore Motörhead au sein desquels Lemmy affiche toujours autant d’énergie qu’il y a trente ans. Au rayon ultra lourd, Slayer et Cannibal Corpse déverseront leur riffs trash sur la plaine, tandis que Dimmu Borgir vous balancera une bonne louche de black métal à la norvégienne ! On suivra également avec beaucoup d’intérêt la scène punk une fois de plus bien fournie avec des groupes comme Pennywise ou Sick of it all, tandis que dans un registre plus apaisé, Paradise Lost nous caressera les oreilles avec son goth mélodique. Pour ma part, je suivrai avec énormément d’intérêt Kyuss Lives !, soit le grand retour d’un groupe mythique de la scène néo stoner au sein duquel évoluaient John Garcia et Josh Homme (futur Queens of the Stone Age) et qui a été réactivé après 15 ans d’absence. Ne pouvant être présent, Homme sera remplacé par un guitariste belge, Bruno Fevery, ce qui n’est pas sans flatter notre ego. Headbangers en tous genres : vous savez ce qu’il vous reste à faire ! Pour ce qui est des infos pratiques, sachez qu’un un ticket combi coûte 150 euros. Pour un jour, il vous faudra débourser 80 euros. Dans tous les cas de figures, les transports en commun sont gratuits (train et bus aller-retour). Pour ce qui est de l’accès au camping, il revient à 15 euros, sauf pour heureux détenteurs d’un ticket combi, pour lesquels c’est gratuit et qui peuvent investir les lieux dès le 21 juin à 16h ! Infos sur le festival : www.graspop.be Infos sur les conditions relatives aux voyages en train :

www.sncb.be/graspop

Ozzy Osbourne and friends, Slayer, Sabaton, Slash, Lamb Of God, Kyuss Lives!, Amon Amarth, Black Label Society, Sick Of It All, Godsmack, Devil Driver, Paradise Lost, Sacred Reich, August Burns Red, Cannibal Corpse, Obituary, Aborted, Possessed, Unearth, Tracer, Ensiferum, Skeletonwitch, I Killed The Prom Queen, Winterfylleth, Saille…

Sam 23 juin Limb Bizkit, Twisted Sister, Megadeth, Trivium, Dimmu Borgir, Pennywise, My Dying Bride, Fear Factory, Thin Lizzy, Ihsahn – Leprous, Exodus, Eluveitie, Death Angel, Comeback Kid, Primal Fear, Brutal Truth, Nasum, Adrenaline Mob, Powerwolf, The Spudmonster, Alestorm, All Shall Perish, While She Sleeps, Suicidal Angels, Dear Superstar, Heidevolk, Kobra And The Lotus…

Dim 24 juin GN’R, Mötorhead, Machine Head, Killswitch Engage, Europe, Children Of bodom, Hatebreed, Behemoth, Jon Oliva’s Pain, Gotthard, Sebastian Bach, Black Veil Brides, Gojira, H20, Ugly Kid Joe, Winds Of Plague, Texas In July, Emmure, Rival Sons, MaYaN, Cancer Bats, Black Spiders, The Treatment…

Afro-Latino Festival

22-24 juin

Opitter, Bree

Ven 22 juin Comme son nom l’indique, le festival Afro-Latino s’intéresse peu aux musiques du folklore des Inuits du Groenland et tape plutôt dans les sons venus du Sud. Question affiche, on retrouve pas mal de locomotives (comme Shaggy, Kassav’, Alpha Blondy, Juan Luis Guerra) et quelques pépites moins connues comme SMOD, un groupe mêlant hip-hop et musique folk malienne. Gratuit pour les moins de 14 ans, le festival propose aussi un Kids Village avec animations, ateliers, jeux qui divertiront les bambins. Les plus grands pourront flâner dans les nombreux stands ouverts du World Market proposant toutes sortes de produits d’artisanat, vêtements, instruments de musiques, massages, etc.

En pratique En prévente sur leur site web, le pass 3 jours coûte 75 euros. Le ticket un jour se situe entre 30 et 37 euros. Le prix du camping est fixé à 15 euros/personne pour les 3 jours. Festival assez engagé question protection de l’environnement (on notera qu’il s’engage à être ‘CO2 neutral’), le site web d’Afro-Latino propose des solutions de covoiturage assez sympa. Pour y aller en voiture, le plus simple est de consulter viamichelin.be ou votre GPS; l’adresse du festival: ‘Bergstraat 19 à 3960 Bree’. Question transport en commun, le train vous déposera à la gare d’Hasselt. De là, des bus vous conduiront à Bree. Plus d’infos: www.afro-latino.be

Batida, Buscemi feat. Squadra Bossa, Che Sudaka, Ganga Giri, Jahcoustix, Kassav’, Shaggy

Sam 23 juin Aswad, Conjunto Angola 70, Croma Latina, Internationals, Irie Révoltés, Irie Vibes Band, Juan Luis Guerra y 440, Kasba, Kidum, Krosfyah, La Excelencia

Dim 24 juin Alpha Blondy & The Solar System, Jaojoby, Pupy Y Los Que Son Son, Sabor De Gràcia, SMOD, Tommy Tornado, Ziggi Recado & The Renaissance Band, Zule Max


F E S T I VA L

O F

N E W

T R A D I T I O N S

3›4›5›AUGUST›2012

SeaSick Steve the WaterboyS goran bregovic With the Wedding and funeral band belloWhead  levellerS ane brun  bart peeterS abSynthe Minded kadril FREE CONCERTS, MUSIC FILMS, PARTY ON ROOFTOP TERRACE OPEN WE—SA FROM 17:00 CONCERTS Zombie Zombie / Vermin Twins / Hong Kong Dong (ism Vk*Concerts) / OK Cowboy! / Joy Wellboy / SX / Rise And Fall / Goatcloaks / Fence / Ansatz Der Maschine / 22tracks 1y Birthday Party MUSIC FILMS Turning ft. Antony and the Johnsons / Under African Skies ft. Paul Simon / The Chemical Brothers: Don’t Think / Who’s Harry Nilsson (And Why is Everybody Talking About Him?) / God Bless Ozzy Osbourne / Fix: The Ministry Movie / Tommy ft. The Who / Grandma Lo-fi: The Basement Tapes of Sigrídur Níelsdóttir Rue A. Ortsstraat 20–28 B–1000 Brussels T +32 2 550 03 50 beursschouwburg.be

the iMagined village  SpinviS balkan beat box  WalliS bird Senne gunS  the WalkaboutS donavon frankenreiter  tref guido belcanto  the delta SaintS ukulele orcheStra of great britain noMad SWing & the dipSy doodleS School iS cool  flanderS ethno lieven tavernier & White velvet het ZeSde Metaal  blaudZun kapitein Winnokio  SurpluZ fiddler’S green  faran flad W. victor  MandolinMan boy & bear  chapelier fou the crooked fiddle band epSylon  gravel unit barefoot & the ShoeS peut-Être deMain and Many otherS

tickets via

+32(0)70 / 25 20 20 (€ 0,30 / min.)

www.festivaldranouter.be

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21/05/12 17:20


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Rock Werchter

28

juin

- 01 juillet

Festivalpark Werchter

The xx © Aliya Naumoff

Justice © Paul Heartfield

Le bulldozer Rock Werchter poursuit son grand chantier de rénovation. Toujours sis dans les prairies du Brabant flamand, la plaine louvaniste se prépare à sa traditionnelle transhumance festivalière. Pour mieux préparer l’affaire et rentabiliser la moindre parcelle de leur jolie pâture, les organisateurs de notre plus grand festival d’été ont repensé l’événement en introduisant une nouvelle scène (The Barn). Supposée délivrer un message plus alternatif, elle complète les immuables Pyramid Marquee et Mainstage. Ailleurs, c’est comme toujours : les réjouissances culinaires sont inversement proportionnelles à la qualité de la programmation. Les têtes d’affiche sont donc bien au rendez-vous. Et, rassurez-vous : si R.E.M n’est pas là cette année, c’est simplement parce que le groupe s’est séparé. Pour le reste, tout le monde est là. Comme d’habitude.

Jeudi 28 juin A Rock Werchter, on ne fait pas les choses à moitié. Quand on veut du gros son, on fait péter, quitte à faire de grands-écarts dans la programmation. Aussi, dès le premier jour, Cure est coincé entre Justice et Blink 182. Et puis, si on hésite encore à assister à la grande reformation de Garbage, la nostalgie nous poussera sans doute à rouler un cigare en compagnie des lascars de Cypress Hill. Sinon, Selah Sue et Skrillex sont dans la place. Youpie.

Vendredi 29 juin Après cette mise en jambes, les choses sérieuses commencent. Le vendredi a fière allure. Jugez plutôt : Jack White, Mastodon, Pearl Jam, dEUS, Perfume Genius, Birdy Nam Nam, Miles Kane, Bat For Lashes ou Beirut apparaissent au casting de cette journée blockbuster. Pour rire un coup, boire un verre et détailler la plastique de rêve des véritables vedettes américaines, on vous conseille aussi d’aller mater les lèvres pulpeuses de Lana Del Rey. Paraît qu’elle est gentille. Et en plus, elle chante hy-per-bien.

Samedi 30 juin Si tous les goûts sont dans la nature, Rock Werchter emporte tous les suffrages. Les âmes précieuses, en quête de mélodies fines et de refrains soyeux en auront pour leur argent

Jeudi 28 juin Main Stage 15:15 - 16:05 16:35 - 17:25 17:55 - 18:55 19:30 - 20:30 21:05 - 22:20 23:00 - 00:30 01:15 - 02:30

The All-American Rejects Within Temptation Rise Against Blink-182 Elbow The Cure Justice

Pyramid Marquee 15:00 - 15:45 16:45 - 17:45 18:45 - 19:45 20:45 - 21:45 22:45 - 00:00 01:00 - 02:15

Kraantje Pappie Amon Tobin Cypress Hill Netsky Live Skream ft. Sgt Pokes Skrillex

The Barn

14:15 - 15:00 Metric 15:45 - 16:45 Bombay Bicycle Club 17:45 - 18:45 The Maccabees 19:45 - 20:45 Garbage 21:45 - 22:45 Selah Sue 00:00 - 01:00 The Kooks

Vendredi 29 juin Main Stage 12:30 - 13:15 13:45 - 14:35 15:05 - 16:05 16:40 - 17:40 18:15 - 19:15 19:50 - 21:05 21:50 - 23:50 00:30 - 02:30

X Mastodon Wiz Khalifa Gossip Jack White dEUS Pearl Jam Deadmau5

Pyramid Marquee 13:30 - 14:15 15:15 - 16:15 17:15 - 18:15 19:15 - 20:15 21:05 - 21:55 23:00 - 00:00 01:00 - 02:00

Eastern Conference Champions Perfume Genius Kreayshawn Azari & III DJ Fresh Presents Fresh/Live Katy B Birdy Nam Nam

The Barn 12:45 - 13:30 14:15 - 15:15 16:15 - 17:15 18:15 - 19:15 20:15 - 21:00 22:00 - 23:00 00:00 - 01:00

School Is Cool Miles Kane Katzenjammer The Temper Trap Lana Del Rey Bat For Lashes Beirut

(The XX, Regina Spektor ou Agnes Obel sont à l’affiche de l’édition 2012). Les amateurs de gros son, d’hymnes conquérants et de riffs qui grondent peuvent également s’en remettre à quelques dignes ambassadeurs : Editors, My Morning Jacket, Wolfmother ou Kasabian. Les fureteurs de buzz et autres princes de la hype se réjouiront (Alabama Shakes, M83), tout comme les gens cryogénisés qui profiteront de l’été pour respirer et applaudir les gloires d’une époque révolue (Simple Minds).

Dimanche 1er juillet Juste avant le feu d’artifice final, Anthony Kiedis viendra promener sa moustache et son look fluo sur la Main Stage en apothéose du festival. Accompagné de ses Red Hot Chili Peppers, il tentera de nous faire oublier les mauvais disques empilés par le groupe ces dernières années. Plus tôt dans la journée, on se fera un plaisir de balader nos oreilles sur la plaine où Isbells, Other Lives, M. Ward, The Vaccines ou Kitty, Daisy and Lewis nous promettent de grandes réjouissances.

Sur place Werchter est toujours situé près de Louvain. Rien de plus facile pour s’y rendre, il n’y a qu’à suivre la troupe aux sacs à dos et aux tentes télescopiques. Pour faire chic, vous pourrez même vous nourrir d’une pomme entre une fricadelle et une frite mayo, voire aller manger des huitres (!) au Chill Out. Le monde étant bien fait, 30.000 paires de bouchons seront distribuées pour empêcher le déluge électromagnétique de Skrillex de vous abimer le système auditif.

Combien Le ticket pour chacun des quatre jours coûte 79 euros. Le ticket combi pour les quatre jours coûte 195 euros (mais il est déjà épuisé). Comme l’an dernier, le ticket fait office de titre de transport SNCB en deuxième classe depuis n’importe quelle gare belge jusqu’à celle de Louvain, puis c’est pareil sur De Lijn jusqu’au site du festival.

www.rockwerchter.be

Samedi 30 juin Main Stage 14:05 - 14:55 15:25 - 16:15 16:50 - 17:40 18:15 - 19:15 19:55 - 20:55 21:35 - 22:35 23:15 - 00:30 01:00 - 02:00

‘t Hof Van Commerce Black Box Revelation Wolfmother Kasabian Mumford And Sons The xx Editors Chase And Status

Pyramid Marquee 13:00 - 13:45 14:35 - 15:30 16:30 - 17:30 18:30 - 19:30 20:30 - 21:30 22:30 - 23:30 00:30 - 02:00

James Vincent McMorrow Alabama Shakes Nneka M83 Ben Howard Regina Spektor Paul Kalkbrenner

The Barn

13:45 - 14:35 Michael Kiwanuka 15:30 - 16:30 Noah And The Whale 17:30 - 18:30 Simple Minds 19:30 - 20:30 My Morning Jacket 21:30 - 22:30 Agnes Obel 23:30 - 00:30 Incubus

Dimanche 01 juillet Main Stage 13:35 - 14:25 14:55 - 15:55 16:25 - 17:25 18:05 - 19:05 19:45 - 20:45 21:30 - 22:45 23:30 - 01:00

The Hickey Underworld The Vaccines Dropkick Murphys Noel Gallagher’s High Flying Birds Florence + The Machine Snow Patrol Red Hot Chili Peppers

Pyramid Marquee 14:10 - 14:55 15:55 - 16:45 17:45 - 18:45 19:45 - 20:45 21:45 - 22:45 23:45 - 00:45

Other Lives Kitty, Daisy And Lewis Die Antwoord Mac Miller Knife Party Steve Aoki

The Barn 13:25 - 14:10 14:55 - 15:55 16:45 - 17:45 18:45 - 19:45 20:45 - 21:45 22:45 - 23:45

Isbells Anna Calvi M. Ward Ed Sheeran James Morrison Milow


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Couleur Café

29-30 juin & 1 juillet

Tour & Taxis (Bruxelles)

Ven 29 juin Jessie J, Nas, Erykah Badu, Sharon Jones and the Dap-Kings, Tinariwen, Psy4 de la Rime, Joshua, Lee et Omar Perry ft. Adrian Sherwood & The Home Grown Band, Imany, Magic System, Collie Budz & New Kingston, The Excitements, Son of Kick, Boban I Marko Markovic Orkestar, Opmoc, Sarah Ferri, Dj Radio Desperado

Sam 30 juin

Métissage des saveurs et des sons, voilà une formule gagnante reconduite chaque été par le Couleur Café au cœur d’un vaste village global niché en plein Bruxelles. C’est à un mesclun de reggae, ragga, r’nb, soul, funk, rock, hiphop, latino, fanfare, gnawa ou encore musiques électroniques que les organisateurs vous convient cette année encore, en n’hésitant pas à faire monter la sauce entre un gros bunch de gloires oldschool (De La Soul, Public Enemy, Nas, Lee Perry, Omara Portuondo) et une relève plus ou moins pimentée (Stephen Marley, un des nombreux rejetons dans la lignée du paternel ou l’atypique et touche-à-tout Childish Gambino). Pour changer de la démonstration de batik « comme là-bas », et du dürüm végétarien, on vous concocterait bien une assiette biodégradable avec une bonne grosse louche de funk pur jus et de soul chaud-bouillante avec la Reine Sharon et ses Dap Kings (impériaux à l’Ancienne Belgique cet hiver) ou Koko-Jean Davis et ses Excitements (pas en reste question énergie et authenticité), un zeste de blues-rock des sables avec les toujours impeccables Tinariwen, et en dessert une leçon magistrale de jazz mâtiné de hip hop avec les frangins d’Hypnotic Brass Ensemble. Si vous n’êtes pas encore rassasiés, allez tâter d’un impétueux pousse-café à la cumbia avec Bomba Estereo, ou laissez-vous séduire un cocktail chasse-rhum(e) à la main par un des sept Wanted, ces jeunes groupes belges mis en valeur par le festival depuis maintenant sept ans. « Pour cent briques, t’as plus rien », il vous en coûtera donc 36 euros en prévente pour un ticket d’un jour (44 euros à la caisse, uniquement par carte), 79 euros pour le combi trois jours (uniquement en prévente). L’accès au festival est gratuit pour les enfants de moins de 10 ans accompagnés d’un adulte. Enfin, 95 euros seront nécessaires pour le combi trois jours avec accès au Camping Zen (disponible uniquement via le site internet du festival) pour les non-bruxellois : un havre de paix en perspective si tout le monde y met du sien question recyclage. Sachez également que votre djembé ou votre boomblaster devront être parqués chez Tata Thérèse le temps du festival, afin d’assurer la quiétude des riverains.

De La Soul, Sean Paul, The Subs, Gentleman, Le Peuple de l’Herbe, Chinese Man, Jali, Admiral T, Bomba Estereo, Caravan Palace, Mokoomba, La Chiva Gantiva, Asham meet Collieman, Sarah Carlier, Kaer, Ruzzo & Roldan (Orishas), DJ Grassmat, DJ Lumberjahk

Dim 1er juillet Stephen Marley, Public Enemy, Brigitte, Orquesta Buena Vista Social Club featuring Omara Portuondo, Zebda, Ben l’Oncle Soul, Gogol Bordello, Ayo, Childish Gambino, les Boukakes, Sebastian Sturm, Hypnotic Brass Ensemble, The Peas Project, Madé J, Joshua Alo, Dj Gaetano Fabri feat. Renaud Crols, Dj Kumbia Beats

www.couleurcafe.be

Verdur’ Rock

30 juin

Théâtre de Verdure de la Citadelle, Namur

Programme De 11h00 à 14h00 : Finale Concours avec 5 groupes sélectionnés : 15h00 : BRNS (vainqueur du concours Verdur Rock 2011) 16h00 : Remise des prix du concours 16h45 : Herman Dune 18h15 : Odyl 20h00 : Jean-Louis Murat 21h30 : Tbc 23h00 : Tbc 00h30 : The Toxic Avenger

Pour sa 28ème édition, le pionnier des festivals en Belgique et plus ancien festival de Wallonie semble toujours aussi vert. Sans doute le lieu où il se déroule - le théâtre de Verdure de la Citadelle namuroise - y est-il pour quelque chose. Mais le succès jamais démenti de l’évènement doit surtout beaucoup à une affiche toujours aussi éclectique rehaussée cette année par la présence surprenante d’un Jean-Louis Murat qu’on n’attendait pas à pareille fête. Toujours très vert lui aussi, le troubadour vagabond ne posera pas de lapin pour venir défendre sa dernière galette ou ses standards millésimés. L’occasion sans doute de réconcilier les générations et de voir père et fils venir main dans la main au festival. Avant cela, ODyL et son rouge à lèvres et les frangins globe-trotters Herman Dune viendront faire monter la sauce Sambre et Meuse qu’on imagine déjà fort goûtue. Comme chaque année, le festival - toujours entièrement gratuit - débutera avec le concours tremplin du Verdur, les 5 groupes sélectionnés pour la finale ayant la lourde tâche d’ouvrir les hostilités. Celles-ci se termineront au milieu de la nuit après le set de DJ Toxic Avenger.

Infos pratiques Théâtre de Verdure de la Citadelle de Namur. Ouverture des portes dès 11h. ENTREE GRATUITE. Possibilité de camper au Camping des Trieux, camping familial niché dans un endroit calme et boisé, proche de Namur à 5km de la Citadelle. Navettes de bus TEC : 1,20 euros par trajet simple. Navettes vers le site toutes les 30 minutes, de 17h à 21h. Trois navettes de retours vers la gare à 00h30, 01h00 et 01h30.

www.verdur-rock.be


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Les Ardentes

5-8

juillet

Liège

Morrissey

Dès le jeudi 5 juillet, 13 heures, c’est à Lîdge qu’il faudra planter sa tente et prier le ciel pour qu’il nous déverse de meilleures conditions climatiques que l’an dernier. C’est que l’affiche, une fois encore, vaudra son pesant de jetons boissons. Des précisions ? Des choses à ne pas manquer ? RifRaf vous dit tout, suivez le guide. Les jeunes quadras savent déjà où ils camperont le jeudi soir : devant Morrissey. Le Moz rejouera pour eux ses plus grands succès. Nous, on espère aussi quelques morceaux des Smiths, un ‘Bigmouth Strikes Again’ ferait l’affaire. Sinon, à défaut, y en aura au moins une de Smith, Patti. Du costaud, donc. Le même jour, on aura pourtant déjà entendu du lourd : la pop solaire et hippie chic d’Edward Sharpe & The Magnetic Zeros. On ne ratera pas non plus l’ex-girlfriend de son chanteur, Soko. Quitte à le répéter, la petite frenchie a tout bonnement sorti un des meilleurs disques de folk lo-fi de ces cinq dernières années. Pendant que les moins exigeants iront tester leur alcoolémie devant Caravan Palace, nous, on s’enverra plutôt valser le popotin aux rythmes du rock’n’roll fifties de l’excellente Salie Ford & The Sound Outside. Groove assuré. Ceux qui préfèrent les envolées synthétiques et les flows de pacotille se réjouiront d’apprendre que les Ting Tings sont dans la place. A Liège, le sirop c’est sacré. Pourtant, le vendredi, les dégoulinades pop pleines de sucre ne seront pas légions. On butinera donc avec parcimonie aux prestations de Marylin Manson et des Balkan Beat Box. Mince, il y a Housse De Racket aussi, mauvaise pioche. Mais il y a aussi du hip-hop de qualité, enfin on l’espère. Mike Skinner sera là en dj set. Theophilus London, lui, devrait assurer le show. Si la rose des vents vous en dit, vous pourrez jouer les girouettes sur l’électro eighties des Twin Shadow. Samedi : du belge, du garage et un rappeur pas cher. On se rabattra donc sur les liégeois crasseux de Big Moustache Bandits mais surtout sur ceux qui firent la couv’ d’un récent numéro : nos chouchous, The Experimental Tropic Blues Band. La bande à Dirty Coq jouera à domicile. On garantit l’incendie. Et ça n’est par leur producteur, leur mentor, leur idole de toujours qui sortira la grande échelle. Oui, le Jon Spencer Blues Explosion sera lui aussi de la partie. Les filles, il vous reste donc Brigitte ou Noa Moon. Les mecs qui préfèrent les grosses chaînes aux larsens se rattraperont avec 50 Cent ou Joey Starr. Et pour le trip empoisonné, c’est sur Death In Vegas et son excellent ‘Trans Love Energies’ qu’il faudra se ruer. Pas remis de la veille, trop d’acouphènes, ça siffle encore dans les oreilles ? La journée familiale du festival vous gâte et vous promet une clôture en douceur : The Bony King Of Nowhere, Sharon Van Etten, François & The Atlas Mountains, Rufus Wainwright, Milow, Gaetan Streel vous permettront de clôturer en beauté un festival où la qualité aura rimé avec éclectisme.

En pratique Les tarifs 2012 restent ceux de… 2009, et c’est chouette. (Si t’as moins de 12 ans, c’est gratuit, veinard) Ticket un jour : 55 euros Pass 4 jours : 105 euros Camping gratuit avec le pass 4 jours (dans la limite des places disponibles) Le festival se tient au Parc Astrid de Coronmeuse à Liège. Le site est très facilement accessible en bus depuis la Gare des Guillemins (prendre les navettes affrêtées pour l’occasion ou la ligne 1, c’est gratuit pour la durée du festival sur présentation du ticket)

www.lesardentes.be

Sharon Van Etten © Dusdin Conden

Jeu 5 juillet Morrissey, Patti Smith, White Lies, The Ting Tings, Dionysos, Edward Sharpe & The Magnetic Zeros, Warpaint, Caravan Palace, Soko, Maverick Sabre, School Is Cool, Birdpen, Shearwater, Here We Go Magic, Sallie Ford & The Sound Outside…

Ven 6 juillet Marilyn Manson, Booka Shade Live, Balkan Beat Box, Erol Alkan, Mike Skinner, Beardyman, Madeon, Pretty Lights, House De Racket, The Hickey Underworld, Twin Shadow, The Magician, Ed Kowalczyk, Great Mountain Fire, Theophilus London, Carbon Airways, Juveniles, Eptic, BRNS, The Peas Project…

Sam 7 juillet 50 Cent, The Jon Spencer Blues Explosion, Joeystarr, Brigitte, Mr. Oizo, Pony Pony Run Run, Dub Fx With Flower Fairy & Cade, Kavinsky, Death In Vegas, Joshua, The Experimental Tropic Blues Band, Dan Dan, Rustie, Joker, True Tiger, Rednek, Morning Parade, Absynthe Minded, Jonathan Wilson, Romano Nervoso, Noa Moon, Blake Worrell, Hippocampe Fou, Raving George, Kill Frenzy, Divine, Big Moustache Bandits, Supreems, Dc Salas Vs. Issa Maiga, Matterhorn…

Dim 8 juillet Cypress Hill, M83, Hubert-Felix, Thiefaine, Rodrigo Y Gabriella & C.U.B.A., Rufus Wainwright & Band, Yeasayer, Milow, I Blame Coco, Sharon Van Etten, The Bony King Of Nowhere & Friends, Hollie Cook, Francois & The Atlas Mountains, Roscoe, The Parlotones, Geatan Streel…


C

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FRI 13 JULY

THE SUBS \ TOCADISCO

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LES PETITS PILOUS \ THE GASLAMP KILLER ESKMO \ TC \ RAVING GEORGE \ FAISAL \ JOKER TOMBA \ BAR 9 \ ELECTRIC NOISE MACHINE SAT 14 JULY

CY

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BLACK BOX REVELATION DINOSAUR JR \ YUKSEK THE RAVEONETTES \ GALLOWS

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20

LaSemo Festival

22-24 juin

Ile de l’Oneux (Hotton) Cinq ans déjà pour la petite graine éco-bio-bobo qui monte, qui monte… La programmation estivale de cet îlot bucolique en bord d’Ourthe est axée essentiellement autour d’une certaine chanson française néo-réaliste plus ou moins engagée (Thomas Fersen, Têtes Raides), de quelques sensations du monde (Alpha Blondy, Emir Kusturica & The No-Smoking Orchestra), de groupes festifs (La Ruda, Babylon Circus) et d’artistes de rue, on comprend que ça puisse plaire aux familles à défaut des têtes chercheuses indie. Outre l’accent mis sur le développement durable, le tri des déchets et l’alimentation locale, on nous annonce cette année la mise en place d’Intersango, plateforme d’échange de services solidaires (ou comment réhabiliter le troc de savoirs) avec une portée pendant le festival mais aussi au-delà. Ami festivalier, si tu as toujours rêvé de faire parler les chaussures avec David Bartholomé, de maîtriser le flûtiau façon intro de ‘Late Lights’ de Great Mountain Fire, ou de jouer à la marelle avec Zaz (véridique ! vu à la télé !), il serait temps de réviser ton troisième dan en nœuds marins, ça peut toujours servir !

Les tarifs Attention, le tarif est dégressif si vous êtes un early bird! Un ticket d’un jour vous coûtera 32 euros avant le 1er juin contre 34 euros jusqu’au 5 juillet (40 euros sur place). Le combi 3 jours revient à 78 / 85 / 95 euros suivant le même principe. Comptez 10 euros pour le camping (Va-Nu-Pieds ou Petits-Pieds suivant que vous ronfliez ou non). Prévoyant rimant avec épargnant, si vous commandez un combi 3 jours + camping + 40 euros de boissons, vous économisez 10 euros!

www.lasemo.be/2012/

Ven 6 juillet Emir Kusturica & the No-Smoking Orchestra, les Têtes Raides, David Bartholomé, Barcella, Gilles et Ca dépend, Thomas Fersen, Cédric Gervy.

Sam 7 juillet Zaz, Babylon Circus, Great Mountain Fire, Cécile Hercule, Onda Vaga, Jali, Les Déménageurs, Antoine Hénault, Les Malespropres

Dim 8 juillet Alpha Blondy, Debout sur le Zinc, La Ruda, Boulevard des Airs, Qw4rtz, Sarah Carlier, Onda Vaga, GiedRé

Sjock Festival

22-24 juin

Gierle (près d’Anvers) Organisé depuis 1976, ce festival organisé près d’Anvers affiche un goût sincère pour le rock et une intégrité qui force le respect. Là où certains constituent leur affiche avec opportunisme dans le but de ratisser le plus large possible, les organisateurs du Sjock Festival invitent des groupes de qualité qu’ils aiment vraiment. Pareille philosophie aura valu bon nombre de satisfactions aux festivaliers, eux qui auront pu apprécier au fil des ans des artistes aussi renommés et variés que The Exploited, Dr. Feelgood, Monster Magnet, Les Troggs ou encore Radiohead à ses tous débuts. Cette année encore, l’affiche sera séduisante et proposera une trentaine de groupes évoluant dans un registre rock, garage, punk et rockabilly. Parmi les têtes d’affiche de ce festival, on mettra en avant le Fifty Foot Combo et son cocktail garage surf indie irrésistible, les suédois de The Nomads dont le rock garage est particulièrement percutant tout en suivant avec beaucoup d’intérêt Hank 3, soit le fils de Hank Williams Jr. - et donc le petit-fils de Hank Williams Sr. !- qui nous proposera une country teintée d’influences punk et métal. Enfin, saluons les mythiques Sonics, groupe emblématique de la scène garage U.S. 60s ainsi que l’extraordinaire John Spencer Blues Explosion qui devrait faire un malheur avec son blues rock garage punky allumé !

Les tarifs 20 euros par jour en prévente/25 euros sur place, à l’exception du vendredi où le prix est fixé à 15 auros ; combi-ticket : 40 euros en prévente / 50 euros le jour même. Il vous en coûtera 5 euros pour avoir accès au camping. Pour plus d’infos : www.sjock.com

Ven 6 juillet Demented Are Go, Frantic Flintstones, Cenobites

Sam 7 juillet Hank 3, The Nomads, Gizzelle, Moonshine Reunion, Bob Wayne, Hipbone Slim And The Kneetremblers, The Urban Voodoo Machine, The Dirt Daubers, Hëtten Dës, The Bad Backbones, Jizzlobber, The Dirty Denims, Kings Of Outer Space, Rebel Yell, The Sonic Beat Explosion

Dim 8 juillet The Jon Spencer Blues Explosion, The Sonics, The Blasters, The Bellfuries, The Rob Ryan Roadshow, Voodoo Swing, Fifty Foot Combo, Thee Vicars, The Lonesome Drifters, Knocksville, Kneejerk Reactions, Thee Spivs

Cactus Festival

06 - 8 juillet

Minnewaterpark, Brugge Même si les averses de saison transperceront les mailles, Brugge nous réchauffera le corps et les os à grands coups de Cactus Festival. Sur les berges du Minnewater, un festival fait main… De la dentelle qu’on vous dit ! Le festival n’en est plus à son âge pubère mais garde une poitrine bien ferme, car ce n’est pas avec du flasque qu’on remplit les caisses d’une association de jeunes locale. Et si ça ne tient pas ? Et bien on n’hésitera pas à user du corset ! Bruges est une ville de convenance et vendredi, on ne sortira pas du rang : Emilana Torrini, Paolo Nutini et Razorlight en guise de tête d’affiche. Le samedi, le ciel s’entrouvrira partiellement pour laisser passer quelques rayons de Yeasayer et de Black Box Revelation (groupe célèbre flamand). Les moins jeunes ne seront pas en reste : John Hiatt, Grant Lee Buffalo (Fuzzzzzyyyyyy…) et les clowns tristes de Low. Le dimanche, c’est un peu de tout, un peu de rien : Aloe Blacc et sa soul, Chris Cornell et ses vocalises, Explosions In The Sky et sa fougue, Daniel Lanois et ses rimes, Absynthe Minded et son public. En outre, des animations, des projets d’art, une plaine de jeu, un grand bazar, des petits plats à se lécher les doigts et de légendaires petites fêtes ! En prévente (plus frais de location) / au guichet : le billet journalier : 40/50 euros; le billet pour deux jours : 69/82 euros; le billet pour trois jours : 90/102 euros. Les préventes se clôturent le 5 juillet. Gratuit pour les enfants de 12 ans et moins. Pour les ados de 13 et 14 ans, l’accès au festival coûte 12 euros par jour (uniquement à la caisse et sur présentation de la carte d’identité). Plus d’infos pratiques (camping, parking, etc. ) : www.cactusfestival.be (en Néerlandais et Anglais)

Ven 6 juillet Vintage Trouble, Trixie Whitley, Shantel & Bucovina Club Orkestar, Emiliana Torrini, Paolo Nutini, Razorlight

Sam 7 juillet Kurt Vile & The Violators, CW Stoneking & His Primitive Horn Orchestra, Low, Zita Swoon Group, Grant Lee Buffalo, Black Box Revelation, John Hiatt & The Combo, Yeasayer

Dim 8 juillet SX, Woven Hand, Aloe Blacc, Absynthe Minded, Explosions In The Sky, Chris Cornell, Daniel Lanois


21

Rock A Field

23-24 juin

Herchesfeld-Roeser, Luxembourg Un festival dans les champs. Voaw, vachement original comme idée ! Et pourtant un champ n’est pas l’autre. Avec un paysage plus bucolique que la plate plaine de Werchter et un environnement moins pollué qu’à Dour, les prairies de HerchesfeldRoeser, sises au milieu du Luxembourg entre les villages de Crauthem and Hellange invitent à la détente au grand air. L’affiche est des plus éclectiques. Regardez plutôt. Si Motörhead tient la tête, on retrouve The Kooks, The Kills, Justice et Snow Patrol dans les grosses pointures mais également de belles révélations plus récentes comme Two Door Cinema Club ou Mumford & Sons. Il vous en coûtera 86 euros pour le ticket combiné 2 jours mais des tickets pour chaque journée individuelle sont disponibles pour le prix de 48 euros (samedi) et 54 euros (dimanche). Un camping in situ est prévu à 15 euros la nuit. Itinéraire : vous rejoindrez le site via l’E411 (venant de Bruxelles) et l’E25 (venant de Liège) en direction de Luxembourg, vous suivrez ensuite la direction Metz.

Programme Motörhead The Kooks Snow Patrol The Kills Mastodon Godsmack Mumford And Sons Deadmaus5 Justice Biffy Clyro Two Door Cinema Club Triggerfinger DropKick Murphys,...

www.atelier.lu

Eurockéennes de Belfort

29/30

juin &

1 juillet

Belfort (France) Placées en bonne position dans la cour dans grands festivals européens, les Eurockéennes proposent, depuis de nombreuses années maintenant, une affiche où noms mainstream et curiosités indie font souvent un ménage tellement bien agencé qu’il attire les djeunz bien au-delà de l’est de la France. Au menu de l’édition 2012, si nous n’insisterons pas sur quelques noms par charité bien ordonnée (genre Dionysos ou Shaka Ponk), les occasions de mettre le cap sur Belfort ne manqueront pas, les résultats d’examens à peine secs dans la poche arrière du jeans baggy. Accrochez-vous à votre paquet de clopes, ça va encore balancer sec sur les terres de Jean-Pierre Chevènement. Dès le premier jour, le festivalier digne de ce nom filera écouter le rockeur yankee Hanni El Khatib, les progressifs barbus de The Mars Volta et, pour la curiosité, la collaboration entre Bertrand Cantat et le duo Amadou & Mariam, pour une entrée en matière qui en jette. Le samedi voit du très lourd débarquer, entre The Cure et Justice, en passant par SebastiAn, Electric Guest, Die Antwoord et nos petits chouchous de François & The Atlas Mountain et Django Django, courez-y les yeux fermés. Dernier jour de la fête, le dimanche fera la joie des fans de hip hop (1995, Cypress Hill, Orelsan) et de rock couillu (Jack White, Refused ou, mais ouais, The Brian Jonestown Massacre). Pour l’option Lana Del Rey, on vous laissera seul juge devant votre conscience gorgée à la Kanterbrau. Plus d’infos sur le site:

http://www.eurockeennes.fr

Main Square Festival

29-30 juin & 01 juillet

Arras (France) Arras, ancienne capitale de l’Artois fut naguère une prospère cité textile. Si Lille lui ravit la vedette comme place forte des musiques actuelles, Arras ne désempare pas pour autant et ouvre les portes de sa citadelle du 17ème siècle construite par Vauban, un patrimoine mondial classé Unesco pour la 3ème édition de ce festival concocté par Live Nation France. Le site du festival s’étend sur près de 10 ha dans un écrin vert de la Ville. Il ravira un public nombreux à en juger son affiche ambitieuse et éclectique dont la composition n’est pas sans rappeler à certains endroits un mix entre celle des Ardentes et de Werchter. Rajouter à cela quelques vielles gloires telles Simple Minds, Garbage et Pearl Jam, vous aurez là tous les ingrédients pour une excursion haute en couleurs. Il vous en coûtera 135 euros pour le pass 3 jours mais des tickets pour chaque journée individuelle sont disponibles pour le prix de 59 euros. Un camping in situ est prévu à 8 euros la nuit, 20 euros pour 3 nuits. Les parkings sont gratuits. Infos :

www.mainsquarefestival.fr

29 /06 The Maccabees, Simple Minds, Garbage, Kasabian, The XX, Justice, Greenshape, Stuck In The Sound, Brigitte, Editors, Metronomy, Chase and Status

30/06! Skip The Use, Within Temptation, The Kooks, Florence + The Machine, Pearl Jam, Birdy Nam Nam, Revolver, Miles Kane, Miyavi, Izia, The Rapture, Brodinski x Gesaffelstein

01/07 The All-American Rejects, Gym Class Heroes, Wiz Khalifa, Incubus, Shaka Ponk, Blink-182, Michael Kiwanuka, Beat Assailant, Noah and The Whale, Ben Howard, The Mars Volta, M83


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festivals*gigs*parties Les Folies

16ème Nuit du Blues

La voix Du Rock

RAF

1 - 3 juin

8 - 10 juin l’Echo des Chavannes, Charle-

16 juin

23 - 24 juin

roi & Taverne de l’Hôtel de Ville, Châtelet

France

1 juin: 2 juin:

Luna, Maubeuge,France

Unno, 1995, Danakil Absynthe Minded, Les Têtes

8 juin:

3 juin:

Archimede, Arthur H, Brigitte

lem a ne ge . com

Eupen Music Marathon

Alexx And The Moonshiners, Fred & The Retro Elliptic Band, Sirius Plan, Josh Smith, Stan Webb’s Chicken Shack, Mike Sanchez And His Band, Les Voleurs de Poules

Le Jardin du Michel

10 juin:

1 - 3 juin

Band

Buligny, France

1 juin:

Anthony B., Marie Madeleine, La Tchav Project, Fumuj, Inna De Yard, Nasser, Orelsan, Caravan Palace, School Is Cool

2 juin:

Flying Donuts, Irie Crew, Asain Dub Foundation, Yuksek, Shantel & Bucovina Club Orkestar, Dope D.O.D., The Yokel, Voodoo Clan, Cypress Hill, Puppetmastaz

3 juin:

Irie Crew, Aud, The Slit Plasters, My Perfect Body, C2C, BRNS, 1995, Stephen Marley, Shaka Ponk, Assassin

jar di n-du- mi ch e l. f r

Stage On Rails tribute fest Ancien Gare, Ghislenghien

Pilgrims, Bouldou & Stikcy Fingers, La Polizia, Hollywood Bowl, Korange, Milkshaker, Kruch s ta ge o nr a i l s. b e

nuitdubluesc h arler oi.be

BRFF 8 - 15 juin 8 juin:

Flagey, Bruxelles

The Chromatics, Carl Barãt, Saul Williams, DJ Sofa, music docs: ‘Shut Up And Play The Hits’ & ‘The Libertines: There Are No Innocent Bystanders’

15 juin:

NeirdA & Z3ro: ‘The Prisoner’

brusselsfilmfestiv al.be

Out Loud! 8 - 30 juin voir page 13

The Loaf Barrage, Eupen

Iron Fist Festival 2 juin

Espace Georges Truffaut, Liège

roc kaid.be

After All, Powerstone, Pestifer, Suicide Of Demons, Evil Invaders, Zardens

D-Days

m ys p a ce . c o m /a f t e r a l l m e t al

9 juin Hall Factory 12, Luxembourg-Foetz

Mix up Festival 2 - 3 juin

L’Île Saint-Maurice, Creil, France

2 juin:

Tiken Jah Fakoly, Les Rappeurs de 1995, Goran Bregovic & His Wedding & Funeral Orchestra, Danakil, Natural Mighty, Positiv’ Sight, Jayez, Black Rose Sound System, Professor Natty, Willow Amsgood, Amadou Kone, Bachibou Souk

3 juin:

Les Têtes Raides, HubertFélix Thiéfaine, Emir Kusturica & His No Smoking Orchestra, Deci-Delà, So Was The Sun, Ben Ball Bass, Black Rose Sound System, Nëggus & Kungobram, Fils De Flûte, Cheap Wine

m i x up f es t i v al . c om

Magik Namur

Such a Noise, Steve & Greg Houben, Slang, Yves Teicher, Daniel Willem, Barbara Wiernik, Christiane Stefanski, Stéphane Martini, Leo, Froidebise Trio, Sal La Rocca, Rhonny Ventat, Philippe Tasquin, Pascal Charpentier, Tipi Blues Band, ...

Turntablerocker, Juan Atkins, D-Faust, Riva Starr, Stephan Bozin, Valy, Andy Kleimann, Oliver Neufang, Andrew Martin, Foolproof, Dr.Gonzo, Chich, Packo Gualandris, Mark Netty, Chris Beck, Tasso, Pablo Discobar, Double P, Djail Green, Jimmy Van Tongelen, Patrick, Mooth, Franky Berettini d- days.l u

Baloji, Bekahoona, Bicycle, Can D, Claes’s, Dark Lambency, Duo Topolino, Exchange, Fishmans, Imperial Tunfisch, Orféo, Ringo, Sebastian Sturm, Señor Torpedo, Suarez

C2C, The Shoes, Pony Pony Run Run, Moriarty, Absynthe Minded, Rocky, Let it Bleed lavoixd ur oc k .c om

J’Veux du Soleil 21 - 22 juin

Le Nautilys, Comines,

France

21 juin:

Vibronics, Mayd Hubb meets Joe Pilgrim, Black Thunder & The Reggae Warriors

22 juin:

School Is Cool, Intergalactic Lovers, Jazzsteppa, DJ Moule Orchestra, Titan Parano, Rockin’ & Drinkin’ Guys, Klemix, Feini-X Crew, OBF meets Jahwed Sound

jveuxd us oleil.c om

La Fiesta Du Rock 22 - 24 juin voir page 14

9 juin 4 E cluses, Dunkerque, France Niveau Zero, The Lanskies, Shiko Shiko, School Is Cool, Saso, Waiting Room 4e cl u se s.com

Plazey 24 juin + 1 juillet

voir page 14

Afro Latino Festival 22 - 24 juin voir page 14

TW Classic 23 juin

Festivalpark, Werchter

Parc Elisabeth,

Bruxelles

24 juin:

Het Zesde Metaal, Krema Kawa, Vi.be Poppunt surprise concert, Merdan Taplak, Josh T Pearson

1 juillet: Meuris vs De Leeuw, Kajem Orchestra, Hoquets, Swingzapoppin’, Café Marché Punkfanfare, De Mens plazey.be

28 - 30 juin

twclas s ic.be

Fête de L’îlot

s unergia.be

22 - 24 juin

9 juin

rockh al .l u

Alpcologne, Belgian Brass, Big Noise, Boomchickas, Caro Emerald, Christian Klinkenberg Orchestra, Souvenirs d’amour, Fastlane Candies, Great Moutain Fire, Guano Apes, HansGeorg Reinertz, Joyful Spirit, Jupiter Jones, Krümelmucke, Novotones, La Quintessenza, Mathilde Renault, Mucho Gusto, Red-Iculous, Royal Republic, Rudy Rotta, Sioen, S’Nana, The Coconut Butts, The Shanes, Vedette, Zaches & Zinnober

Beachdays

Screaming Fields Festival

Five Cent Cones, Impact Hour, Toxic Monke Ys & Deborah, Taste Of Liberty, The Neverminds, Acrylic, Why We Failed, Heaven’s Scum, C.M.P., Tuys, Destruction Of A Paradise

24 juin:

Graspop Metal Meeting

Sting, Lenny Kravitz, Kaiser Chiefs, Amy MacDonald, ‘t Hof Van Commerce, De Kreuners, The Scabs

Rockhal, Esch/Alzette, Luxembourg

Eupen

23 juin:

NLF3, Erik Minkkinen: ‘Golem’

9 juin:

9 juin

23 - 24 juin

Fred & The Retro Elliptic

Shakin Street, Wizzard, Dark Lambency, Jyve, Claes’s, Red Inculous

3 juin

voir page 21

Ablaze

9 juin:

Raides

2 juin

Centre Ville, Tourcoing,

Parking du Marché,

Esneux

28 juin:

Les R’tardataires, The MissUniverses, Themis, The Genital Idols, Inside, Open Seas

29 juin:

Meridians, Hudson, Fastlane Candies, Deportivo

30 juin:

Vegas, Bikinans, Montevideo

beachdays .n e t

Hee Tervuren 28 -30 juin

Marktplein, Tervuren

Fête de la Musique 23 juin

Place des Palais, Bruxelles

La Ruda, The Experimental Tropic Blues Band, Great Mountain Fire, Afrocubism, De Puta Madre, Ashanti 3000 ft Pandit G, MC Navigator, Earl Sixteen, DJ Lefto, Manou Gallo, ...

24 juin

Carré de Mouscou & Maison Du Peuple, Saint-Gilles Dalton Télégramme, Ghandi, The K., Utz, Kiss & Drive, Roscoe, BRNS, V.O., Dan San, David Bartholomé f etedelamus ique.be

28 juin:

The Jevs, Soulsister, DJ Kevin

Major

30 juin:

Into Nebraska, Bed Rugs, Willow, De Mens

heetervuren .be


INFO & TICKETS

LOKERSEFEEST

EN.BE

THE BEACH BOYS • NEW ORDER BRYAN FERRY • DAMIAN ‘JR GONG’ MARLEY SELAH SUE • UB40 • MILOW THE SPECIALS • SUEDE • ARSENAL GORILLAZ SOUND SYSTEM • RÖYKSOPP ORBITAL • TRENTEMÖLLER (DJ-SET) THE AUSTRALIAN PINK FLOYD SHOW • ARID BLACK BOX REVELATION • THE MAGICIAN P.I.L. • ECHO & THE BUNNYMEN • THE CHARLATANS ‘T HOF VAN COMMERCE • SCHOOL IS COOL AND MANY MORE

REPUBLYK VORT’N VIS & GENET RECORDS PRESENT:

10 11 12

AUGUST 2012

HANDZAME/KOR T EMAR K BELGIUM

Irootsfestival r ieV ibe s friday.18h soundsystem

20-21 July 12

JAH SHAKA (uk) BLACKBOARD JUNGLE SOUNDSYSTEM (fr),... saturday.12h30 liveconcerts MICHAEL PROPHET (jam) & DUB ASANTE BAND (uk) earl 16 (jam) CHOTOKOEU (esp) SKARBONE 14 (be) BURITACA (esp) KEVIN ISAACS (jam) & TALLAWAH (nl) IRON ITES (be),... w w w . g r e e n f o r w a r d . b e

ABORTED AGNOSTIC FRONT THE BLACK DAHLIA MURDER BOLT THROWER CONGRESS CONVERGE CORROSION OF CONFORMITY CROWBAR DARKEST HOUR DEATH BY STEREO DEEZ NUTS EYEHATEGOD FUNERAL FOR A FRIEND GRAND MAGUS KNUCKLEDUST KYLESA MUCKY PUP MXPX ALLSTARS NORMA JEAN PIG DESTROYER RISE AND FALL SCRAPS 7 SECONDS SHAI HULUD SICK OF IT ALL SKARHEAD TERROR TRAPPED UNDER ICE UNEARTH CATTLE DECAPITATION THE CHARIOT CRUEL HAND D.O.A. DEAN DIRG THE DEATH OF ANNA KARINA DEFORMITY FOR THE GLORY HELLBASTARD INCANTATION MONGOLOIDS OMEGA MASSIF PIANOS BECOME THE TEETH REIGN SUPREME SET YOUR GOALS THIS IS HELL TOXIC HOLOCAUST WISDOM IN CHAINS COKE BUST CORNERED MAN VS HUMANITY MIDNIGHT SOULS NAYSAYER NEMEA STILL X STRONG A STRENGTH WITHIN SYDNEY DUCKS VACCINE WITHDRAWAL

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24

festivals*gigs*parties Rock Werchter

Melrock Festival

28 juin - 1 juillet

30 juin

voir page 16

Recyclart Holidays 28 juin - 10 août

Recyclart,

Bruxelles

28 juin:

Laurent Blondiau, Eurocup 2012 vs Dry ‘Lectric Speed Thomas Olbrechts, ...

29 juin:

Pocket Brass Band

re c y c l a r t. b e

Dijlefeesten 29 - 30 juin

Vismarkt, Melaan & Zoutwerf, Mechelen

29 juin:

Mojostar, Bed Rugs, Creature With The Atom Brain, Manngold de Cobre, Funkamentalist, Moonshack, Hush & Din, Carson, Borealis, Havoc & Karbonkid, Lefto, An Expedition Into The Mind of Sgt Fuzzy, Eric Bogaerts Trio

30 juin:

Pardon Service, Kabul Goldclub, Knalpot, Orchestra Of Spheres, Addison Groove; Dead End Sin, Black Vulture, Prematory, Battalion, Maria Isn’t A Virgin Anymore, Hyades, Cowboys And Aliens; Jamfred, Katie Siren Funk Band

1 juillet:

BRNS, Sir Yes Sir, Fense, Soldier’s Heart, Sky Castles, Engel, PT Allstars, Halve Neuro, Baboon; Boogaleo Band, Root d i j l efee s t e n . b e

Main Square Festival 29 juin - 1 juillet voir page 21

Les Eurockéennes 29 juin - 1 juillet voir page 21

Coleur Café 29 juin - 1 juillet voir page 17

MatNOIR Festival 30 juin

La Plaine du MatNoir, Marcinelle

Les Anges Gardiens, Aeryx, Chloë, The Epicureans, Clan d’Estime, Opmoc, Antoine Hénaut, La Fanfare du Belgistan, Qweerts m a t no i r fe st i v a l . b e

Cercle Saint-Pierre, Melreux

La Smala Et Moi, La Compagnie Picole, Manor Freaks, Stone Goats, The Flying Skarabés, La Marmire, Les Nenfants Perdus, Mambassa Bb & Co ar edj e.net

Verdur Rock 30 juin voir page 17

vendredi 01 juin Robin Foster, Cinnamone @ VK*, Brussel, Pond, Buffoon @ Trix, Antwerpen Macy Gray @ AB, Brussel, abconcerts.be Cupp Cave, Krampfhaft vs Akkachar, Rashad & Spinn, Juke Ellington @ Recyclart, Brussel, recyclart.be Electric Suicide Club @ Madame Moustache, Brussel, madamemoustache.be Sold Out, Sexteen Chapel @ Ancien Palais, Arlon, entrepotarlon.be The Suspects @ Wap Doo Wap, Mouscron Coyote, Slow Joe and The Ginger Accident @ Hangar, Liège, lehangar.be Kaizer Place @ Doudou, Mons Ariane Moffatt @ Botanique, Brussel Tryo @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu

samedi 02 juin Snooba, Le Pat, Juke Box Babies, Tringle Loop Machine, Kwak, Odilon, AVL!, Prince Off vs Nohmad, C-Bullon, Freak @ Bulex, Bxl Ryan Crosson, Umlaut, Pierre, Deg @ Fuse, Brussel, fuse.be Shit And Shine, Vandal X, New Bleeders, Pulseve @ Magasin4, Brussel, magasin4.be Walrus, Face + Heel, Tim Sweeney, Aguila @ Magic Mirrors, Tour & Taxis, Brussel Tu Fawning @ Botanique, Brussel Citizen Cope @ AB, Brussel, abconcerts.be Lucky Devils, Sons Of Disaster, Baby Krüger, ... @ Salle R.T.T., Brussel Vicelow, Lyrical, Stamiff, Black Adopo, Compagnie Dance To See @ Le Grand Mix, Tourcoing, France, legrandmix.com Termm2: SX, The Naturals, Twin Twisters @ Cave Aux Poètes, Roubaix, France Ultimativ Dubstep: Kim Asai & Kidnas, M-Rode vs Slump, Skrizza, Low Reason, Gu35t, Poliotocks, DJ Young-So @ Rockhal, Esch/Alzette, Luxembourg, rockhal.lu

dimanche 03 juin The Tangent, Manning @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Bob Mould performs ‹Copper Blue› @ AB, Brussel, abconcerts.be Jay-Z + Kanye West @ Sportpaleis, A›pen Tryo @ Coliseum, Charleroi, coliseum.be Jozef Dumoulin Trio, Collapse, Jean DL @ Le Vecteur, Charleroi, vecteur.be Casablanca Carambol Company, The Goon Mat @ ABC, Wandre, abc-rocknroll.be The Ting Tings @ den Atelier, Luxembourg

lundi 04 juin Lee Ranaldo, Tall Firs @ Trix, Antwerpen Boyce Avenue @ AB, Brussel, Bruxelles Caligola @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu SX, The Naturals, Twin Twisters @ La Cave Aux Poètes, Roubaix, France

mardi 05 juin Richard Hawley, Smoke Fairies @ Botanique, Brussel, botanique.be

Goblin @ AB Flex, Brussel, abconcerts.be Arabrot, Ultraphallus, Krakoukass @ Magasin4, Brussel, magasin4.be Future Of The Left @ VK*, Brussel Papa M, L’Objet @ Le Grand Mix, Tourcoing, France, legrandmix.com Shinedown @ Rockhal, Esch/Alzette, Luxembourg, rockhal.lu

mercredi 06 juin Immaculate Star @ Madame Moustache, Bxl Circle, Pharaoh Overlord @ Trix, Antwerpen Dirty Three, Papa M @ AB Box, Brussel Fordamage, Mugstar, L.T.D.M.S. @ Magasin 4, Brussel Lou Reed @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux

jeudi 07 juin Thot @ Recyclart, Brussel, recyclart.be Frown-I-Brown @ Bar Du Matin, Vorst Jimi Was Gain, Cafeteria Dance Fever, The Bugs, ... @ Rockerill, Marchienne au Pont, Father John Misty, Love Like Birds @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Evanescence @ Lotto Arena, Antwerpen Trivium, As I Lay Dying @ Rockhal, Esch/ Alzette, Luxembourg, rockhal.lu

vendredi 08 juin Substitute @ Spirit of 66, Verviers Stick To Your Guns, Bitter End @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Reap ‘n Chillow ft El Da Sensei, M-Dot, Jay&Ess, Ntrek, DJ Iron @ De Kreun, Kortrijk Into The Moon @ Madame Moustache, Bxl Nicolas Champagne @ L’An Vert, Liège Music 4 A While @ Péniche l’Ex-Cale, Liège Moonspell, Khoma @ Atelier Rock, Huy Evergreen Terrace, Stick To Your Guns, Bitter End @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Anthrax @ den Atelier, Luxembourg, atelier.lu Keziah Jones @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux

samedi 09 juin Ping Pong Tactics @ Hectoliter, Brussel Liars @ AB, Brussel, abconcerts.be Showtime @ Spirit of 66, Verviers Reverend Deadeye, John Henry Orchestra, DJ Snakebite @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Machine Gun @ Escalier, Liège Machiavel @ La Louvière, moonzoomusic.be Romano Nervoso @ Chapiteau le Splendide, La Louvière, intersection.be Belleruche, Ghosting Season, Fady One, Earl Grace @ VK*, Brussel, vkconcerts.be Hong Kong Dong, Civil Civic @ Beursschouwburg, Brussel, vkconcerts.be Fête de L’Îlot: Niveau Zero, The Lanskies, Shiko Shiko, School Is Cool, Saso, Waiting Room @ 4 Ecluses, Dunkerque, France Amatorski, Titan Parano, Velocity Bird, Chorale Pop Rock Seniors du Grand Mix @ Le Grand Mix, Tourcoing, France

dimanche 10 juin Object-If-Noise: Adam Bohman, Martin Klapper, Jacques Foschia, Roger Turner, JJ Duerinckx @ Atelier Claus, Brussel Austra, Chevalier Avant Garde, Nitro, Fady One @ VK*, Brussel, vkconcerts.be Dóttir Slonza, Lightning Vishwa, Experience @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Last Train @ ABC, Wandre, abc-rocknroll.be Helmut Lotti & Roland’s Super Allstar Music @ AB, Brussel, abconcerts.be The One @ Rockhal, Esch/Alzette, Luxembourg Kasabian @ den Atelier, Luxembourg

lundi 11 juin Soul Music Airlines @ Spirit of 66, Verviers A$ap Rocky @ AB, Brussel, abconcerts.be The Afghan Whigs @ den Atelier, Luxembourg

Black Label Society @ Rockhal, Esch/Alzette, Luxembourg, rockhal.lu

mardi 12 juin Tera Melos, Mutiny On The Bounty, Tang @ Magasin4, Brussel, magasin4.be Abyss @ Nova Noise, Brussel Jean François Maljean & Friends @ Spirit of 66, Verviers, spiritof66.be Lou Reed, Joan As Policewoman @ l›Aéronef, Lille, France Kyuss lives! @ Rockhal, Esch/Alzette, Luxembourg, rockhal.lu Killswitch Engage @ Kulturfabrik, Esch/ Alzette, Luxembourg, rockhal.lu

mercredi 13 juin The Afghan Whigs @ Cirque Royal, Bruxelles R.Stevie Moore, Moon Duo, Mikal Cronin; Anthrax, Revoker, Collapse @ Trix, Antwerpen Nicky Minaj @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Koritni @ Spirit of 66, Verviers, spiritof66.be Megadeth @ den Atelier, Luxembourg Rise Against @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux

jeudi 14 juin Paul Weller @ AB, Bruxelles, abconcerts.beb Ralph Storm, Globul, John Lennox, Matt Matter @ Rockerill, Marchienne au Pont

vendredi 15 juin Nightwitches, Kingstone @ l’ Entrepôt, Arlon Regatta De Blanc @ Spirit of 66, Verviers René Binamé @ L’Île Aux Trésors, Liège Machine Gun, Les Slaches @ Sergent Pepper, Taviers, sergenpepperscafeconcert.be Regatta de Blanc @ Spirit Of 66, Verviers Lou Reed @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Debruit, L’Oeuf Raide, Le Clan d’Estinnes, Lebienheureux, AVL!, MZK @ Magasin 4, Bxl Fête de la Musique: Discover, Hollywood Bowl, Lady Cover @ Centre-ville, La Louvière Gipsy On The Rocks, Let Lewis Live @ Taverne du Théàtre, La Louvière Pitbull @ Rockhal, Esch/Alzette, Luxembourg

samedi 16 juin Reverend Deadeye, Don Croissant, The Skeptics, The Glücks @ Magasin4, Bxl Oval, Duane Pitre, Aifoon, DJ Sniff, Peter Keene, Roberta Gigante, Toma Gouband & Mathieu Calleja, Delphine Auby, Jean DL & Pauwel De Buck, Mueros, ... @ Ateliers Claus, Bruxelles, lesateliersclaus.com Sonnymat.D, Chateau Brutal @ Madame Moustache, Bruxellesl, madamemoustache.be Tomas Barfod, Whomadewho DJ Set, Krikor, Geoffroy Mugwump, Prince Off @ Bazaar Club, Buxelles, leftorium.be Lou Reed @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Dutch Floyd @ Spirit of 66, Verviers

dimanche 17 juin The Offspring @ AB, Bruxelles Chuck & The Happy Days @ ABC, Wandre Die Antwoord @ den Atelier, Luxembourg Paul Weller @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux

lundi 18 juin Kara Grainger & Andrew Duhon @ Spirit of 66, Verviers, spiritof66.be Slash ft Myles Kennedy and The Conspirators @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux

mardi 19 juin Dimmu Borgir @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux Ukandanz @ L’Aéronef, Lille, France

mercredi 20 juin Thee Oh Sees, Thee Marvin Gays, Little Trouble Kids @ De Kreun, Kortrijk Jacky Valentin @ Spirit of 66, Verviers


jeudi 21 juin

samedi 23 juin

Thee Oh Sees @ VK*, Bruxelles Soirée Radio Modern: Apollo Swing, Paname Dandies, Lolly Wish, DJ Mamzelle Blanche @ La Tentation, Bruxelles The Atomic Bitchwax, Fatso Jetson, U-Boat @ Sojo, Leuven, orangefactory.be Lange Frans @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Barako Bahamas, The Kids, Le Prince Harry, Bronco Billy, Johnny Guerrero, Globul @ Rockerill, Marchienne au Pont Andy Moor, Yannis Kyriakides @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Vegas, Hertzion, Arkansas, Doubitchou Sound System, DJ’s Electro @ Place du Marché Aux Herbes, Mons

Machiavel @ Rebecq, moonzoomusic.be Joiejoiejoie, Jean Mikili, V.O., Thomas Mery @ Ateliers Claus, Bruxelles Lady Linn & Her Magnificent 7 @ Female Factory, Elsene SX @ Eden, Charleroi, pba-eden.be Marcel Zanini et son Orchestre, The Bahama Soul Club ft Pat Appleton, The Jackets, DJ El Delincuente @ Thuin Chris Joris Experience @ La Grange, Bxl Ann Arbor, Keep The Blues, Rue des Pêcheries, Dan San, The Experimental Tropic Blues Band, DJ Kid Viciouzz, ... @ CC, Thieux, fetedelamusique.be Spirit Catcher, Compuphonic, Attar!, Jona, Mickey, La Disco Mafia, Fabrice Lig, Sierra Sam, Loulou Players, Datamoon, Allstars Afterparty @ Péniche Inside Out, Liège La Ruda, The Experimental Tropic Blues Band, Great Mountain Fire, Afrocubism, De Puta Madre, Ashanti 3000 ft Pandit G, MC Navigator, Earl Sixteen, DJ Lefto, Manou Gallo, ... @ Place des Palais, Bruxelles Kaizer Place @ Nivelles, fetedelamusique.be Don’t Mess With Monkeys, Inc’ognito, Driving Dead Girl, Huson, Von Durden, DJ Joss @ Grand Place, Binche

vendredi 22 juin Hudson @ Kiosque Camauër, Huy The Flying Fish Jumps @ La Grange, Bxl Geike @ Female Factory, Elsene Fête De la Musique: Dan San, The K., Balthazar, The Peas Project, Noa Moon, Zoft, SX, ... @ Eden, Charleroi DJ Grassmat, No Matter What You Say, Cop On Fire, Fanfrae du Belgistan, Los Tres Puntos @ Parc Astrid, Charleroi Anklepants aka Reecard Farché, Orties, Peter Digital Orchestra @ Vecteur, Charleroi G.I.Joe, Foly G, Loulou Players, Sweek, Ralpheus @ Place des Tilleuls, Andenne 100% Johnny @ Spirit of 66, Verviers Great Mountain Fire, Sarah Carlier, Hudson, Salad Bar, Tense @ Kiosque Camauer, Huy Soak, Vegas, Suarez @ Le Coliseum, Charleroi, fetedelamusique.be Lipstick @ Quai Godefroid Kurth, Liège

dimanche 24 juin Machiavel @ Perewez, moonzoomusic.be Last Train @ ABC, Wandre, abc-rocknroll.be Vegas @ Jurbise, moonzoomusic.be Le Double, Thomas Mery @ Péniche Inside Out, Liège, fetedelamusique.be Dalton Télégramme, Ghandi, The K., Utz, Kiss & Drive, Roscoe, BRNS, V.O., Dan San, David Bartholomé @ Carré de Mouscou &

22-23-24 JUNE

2012

Maison Du Peuple, Saint-Gilles David Bartholomé, James Deano, Debout sur Le Zinc, Bai Kamara Jr, Holloys, DJ Moule Orchestra, Tailors Of Panama, Blur B, Juliane Chleide, Green Spirit Sound System, S.X.S., Tony Nephtali, Zola, Don Korleon, Girls On Polaroïd, ... @ CC, Izel Isbells, Love Like Birds, Benoit Lizen @ Auberge de Jeunesse Simenon, Liège

mardi 26 juin The Mars Volta @ AB, Bruxelles, Xiu Xiu Larsen, Modern Witch @ Les Ateliers Claus, Bruxelles, buzzonyourlips.be School’s Out: Kraantje Pappie, Maria Isn’t A Virgin Anymore @ De Kreun, Kortrijk Little Ceasar @ Spirit of 66, Verviers Kruzenstern I Parohod, Vialka @ Magasin4, Bxl Holloys @ Homeplugged, Bruxelles

mercredi 27 juin

samedi 30 juin Vegas @ Esneux, moonzoomusic.be U2 Tribe @ Spirit of 66, Verviers, spiritof66.be Aborted, Moker, Pestifer, Fractured Insanity @ Magasin 4, Bruxelles, magasin4. be Hanin Elias, Les Panties, DJ Yeti Popstar, X-Pulsiv @ T.A.G., Bruxelles, lefantastique.net

lundi 02 juillet

Las Kellies @ Madame Moustache, Bruxelles, madamemoustache.be De Held @ Candelaershuys, Uccle Garbage @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux

Ian Siegal & The Mississippi Mudbloods ft Luther & Cody Dickinson, Alvin Youngblood Hart @ Spirit of 66, Verviers, spiritof66.be Herbert Grönemeyer @ Rockhal, Esch/ Alzette, Luxembourg, rockhal.lu

jeudi 28 juin Alison Kraus & Union Station ft Jerry Douglas @ Koningin Elisabethzaal, A’pen Globu, Trish Van Eynde, Fabrice Lig, Phil de Royer @ Rockerill, Marchienne au Pont Jim Suhler and The Monkey Beat @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be The Temper Trap @ den Atelier, Luxembourg

vendredi 29 juin

mardi 03 juillet Gossip; Patti Smith @ Rockhal, Esch/Alzette, Luxembourg, atelier.lu

mercredi 04 juillet Stacie Collins @ Spirit Of 66, Verviers The Mars Volta @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux

jeudi 05 juillet

Pocket Brass Band @ Recyclart, Bruxelles Ravencult, Gospel Of The Horns, Dodsferd, Daggers, Severe @ Magasin4, Bruxelles

BREE

Sandy & Thierry @ Wap Doo Wap, Mouscron Abyss @ CC, Dison, moonzoomusic.be Burn In Hell, Tulla Larsen @ Madame Moustache, Bruxelles, madamemoustache.be Elliott Murphy & Band ft Olivier Durand @ Spirit of 66, Verviers, spiritof66.be Ben Howard @ Atelier, Esch/Alzette, Lux La Citadelle en Bordées: Crane Angels, Weeding Dub, The Crowns @ 4 Ecluses, Dunkerque, France

Castles, Globul, Dorian, DJ Vincent Cayeux @ Rockerill, Marchienne au Pont, rockerill.com

(BELGIUM)

ExCL US Sh IvE BELGOw IUM

Shaggy Alpha Blondy Juan Luis Guerra y 4.40 (Jam)

Kassav’

Che Sudaka

(Guad/Fr)

Pupy y Los Que Son Son and many more...

(Cuba)

(Sp)

Aswad

ExCL US Sh IvE BENEOw LUx

(Dom.Rep.)

(Uk/Jam)

Internationals

(B)

La Excelencia

(USA)

INFO&TICKETS www.AFRO-LATINO.BE

22-23-24 JUIN 2012

FLEMALLE E42 SORTIE N°4

ENTE PRES

FESTIVAL GRATUIT www.lafiestadurock.be

MADE J. - ETHS - BEVERLY JO SCOTT

CAFE BERTRAND - VON DURDEN - LOUDBLAST - GWYN ASHTON SARAH CARLIER - THE RHYTHM JUNKS - THE MASH CHILLY POM POM PEE (Fiesta des Gosses) et 20 autres groupes ! Avec le soutien de

Culture


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Earteam

Damon Albarn ‘Dr Dee’ Parlophone/EMI

Entre une reformation de Blur pour la clôture des J.O. de Londres, la production d’un scintillant album de soul pour une légende en souffrance (Bobby Womack) et la mise sur orbite de l’ambitieux projet Rocket Juice & The Moon aux côtés de Flea (Red Hot Chili Peppers) et Tony Allen, Damon Albarn trouve (encore) le temps d’enregistrer ‘Dr Dee’, faux disque solo et véritable opéra mis en son avec l’art et la manière. Inutile de venir ici pour claquer des doigts ou chercher des refrains à hurler sous la douche. ‘Dr Dee’ est une entreprise classique, complexe et avant-gardiste. Elle met en musique la vie de John Dee (1527-1608), mathématicien, astrologue et conseiller privilégié de la Reine Elisabeth I. Appuyé par l’orchestre philarmonique de la BBC, de solistes, d’un chœur et d’une délégation de musiciens africains, Damon Albarn imagine une fresque sonore audacieuse, étrange et inquiétante. D’obédience médiévale, sa chevauchée spirituelle le conduit aux portes de la cathédrale de Canterbury. Quelque part entre l’œuvre sacrée et le délire mystique, cet album surligne les talents pluriels d’Albarn, artiste doué et musicien complet. Déjà auteur d’une œuvre inspirée par les légendes chinoises (‘Monkey Journey to the West’), le leader de Blur confirme là sa passion pour un opéra moderne, accessible et ouvert sur le monde. (na)

Cold Specks ‘I Predict A Graceful Expulsion’ Mute/Pias

Al Spx (quel blase!), c’est d’abord ce genre de Canadian dream dont raffolent les canards. Depuis une banlieue de Toronto qui n’existe sur aucune carte, une fille-de-rien dans une famille longue comme le bras, pas du genre à s’attarder sur les bancs du savoir normé parvient, après un déluge d’accrocs, à poser une empreinte inaltérable au ‘Later With Jools Holland’: du storytelling mesure pour faire chouiner chez Oprah Winfrey ou pour un remake aux œstrogènes de ‘Good Will Hunting’. ‘I Predict A Graceful Expulsion’ est pourtant de ces rarissimes disques qui font croire aux contes de Noël transatlantiques. Par l’entremise d’un heureux hasard et du producteur Rob Ellis (Anna Calvi, PJ Harvey, Marianne Faithfull), il nous est donné d’écouter une voix qui charrie l’or et les corps (« Take my body home », exhortation caressante de ‘The Mark’) avec la même conviction profonde qu’une Mirel Wagner qui aurait adopté l’ocre de la soul plutôt que la rêche outre-tombe, que la Macy Gray d’antan, complètement démaquillée. À la deuxième écoute, les stigmates apparaissent déjà : ‘Heavy Hands’ est un brasier qu’on n’a aucune envie d’éteindre, ‘Hector’ un halètement salutaire. Les fêlures de cette fille, qu’on raillait plus tôt, on s’agenouillerait pour en connaître toute l’amplitude, tant elle parvient à faucher sur pied cette part de nous qui préfère veiller tard. « I Am, I Am A Goddam Believer » : à l’avenir, quand vous deviserez meilleurs espoirs féminins, on prend le pari que vous rugirez Colds Specks plutôt que Lianne La Havas. (alr)


Earteam

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Dat Politics ‘Blitz Gazer’ Sub Rosa

On peut dire que depuis sa formation en 1999, ce duo français a connu un joli parcours Entre ses albums, les remixes qu’il signe pour d’autres et des prestations live toujours galvanisantes, Dat Politics a réussi à se hisser au rang de valeur sûre de la scène électro. Il faut dire que Claude et Gaëtan excellent dans l’art de composer des perles électro pop sautillantes et accrocheuses truffées de beats ravageurs et de sonorités ludiques rappelant les gimmicks de jeu vidéos (écoutez donc ‘Face in sustain’ ou ‘Laser X’ pour vous en convaincre). Une fois encore, on retrouve une pluie de titres tubesques (‘Yes way’, ‘Slastic girl’, ‘People r inside’), sans oublier l’un ou l’autre morceau plus atmosphérique, tel le cosmique ‘Sourcloud’, l’expérimental ‘Innerlude’ ou encore ‘Melt down’ et le superbement majestueux ‘Take me home’ . Sans doute leur meilleur album! (pf)

Amirali ‘In Time’ Crosstown Rebels

Drôle de premier album pour cet IranoCanadien d’Amirali. On est surpris autant par le kitsch de son électro-pop venue de l’espace que par sa maîtrise à susciter l’étonnement. Chaque beat lancé ici est comme une sonde bionique qui vient se poser sur notre peau et commence à prélever des échantillons de sang, mesurer notre rythme cardiaque et effectuer toutes sortes de tests médicaux étranges. Et pourtant on se laisse faire, tant l’expérience semble coller dans le contexte de l’ambiance rétro-futuriste que pose Amirali. On se sent pris dans une danse endiablée de cyborgs enfermés dans la salle vide, capitonnée et peinte blanc-hôpital d’un quelconque vaisseau spatial d’une série de télé de sciencefiction bien 70’s. Cette musique, à la fois froide et mécanique, est aussi inquiétante que captivante par son aspect paradoxalement très sentimental, misant sur des émotions subtiles et délicates. Même après plusieurs écoutes, le cas Amirali reste un mystère et une expérience déroutante. (jbdc)

AqME ‘Epithète, Dominion, Epitathe’ At(H) Home/Wagram

‘Quel que soit le prométhéen (ou le nihiliste)’, ‘L’empire des jours semblables’, ‘La dialectique des possédés’, ‘Marketing Armageddon’, ‘110.587’…. Entre profession de foi engagée, pensée existentielle et message codé, voici quelques-uns des titres du sixième album d’AqME. Les textes sont-il à la hauteur de la prétention affichée par les titres ? Je ne puis vous répondre, car il m’a été impossible de comprendre ne fût-ce que des bribes de phrases. Sans doute est-ce dû aux hurlements du chanteur…. Quant à l’approche musicale, elle se veut plus métal qu’autrefois. Cela se confirme-t-il à l’écoute de l’album? Certes. Cela fait-il pour autant de ‘Epithète, Dominion, Epitathe’ un album réussi? Je n’irais pas jusque là, non. Et que penser de la bio qui prétend qu’AqME est « à son apogée » ? Et bien, là franchement, je préfère ne pas répondre. (pf)

Bang On! ‘[sic]’ Big Dada

La première rencontre avec Elliott Egerton (qui se cache derrière le pseudo de Bang On!) ressemble à peu près au fait de croiser un gros lourd qui pue la CaraPils à cent mètres et avec qui vous sentez déjà qu’il va venir vous faire chier justement quand vous venez de sortir d’une sale journée de boulot bien harassante. Son hip-hop est rugueux comme un hooligan de Liverpool (le jeune homme vient

de cette ville), son flow et son accent à couper au couteau vous râpent les oreilles façon papier de verre - et pourtant, en passant quelques minutes à l’écouter vous prendre la tête, on s’étonne d’avoir de la sympathie pour ce mec. C’est presque jouissif de se laisser prendre par le rythme de ce hip-hop dégoulinant de crasse. On se sent comme un gamin de six ans qui répète en boucle des gros mots juste pour choquer son instit’. En creusant un peu, ce désespoir de prolo du Nord de l’Angleterre (gonflé aux influences de la dubsteb et du crunch d’Atlanta) offre une vraie originalité, une vrai claque qui remet les idées en place. C’est moche et déprimant comme le parking d’un Aldi du Borinage, et pourtant on bouge la tête en rythme en écoutant la soupe de Bang Out! crachée par les amplis vieillis d’une 205 défraichie - on se prend au jeu, comme des cons. (jbdc)

Willis Earl Beal ‘Acousmatic Sorcery’ XL Recordings/Beggars Banquet

Paré d’une légende dorée digne des génies purs ou des escrocs notoires avant même d’avoir fait ses preuves, Willis Earl Beal, phénomène monstre, a de quoi susciter le rejet ou l’adulation, tout occupé qu’il est à nous narguer de ses dessins païens, textes hallucinés et morceaux vaudou immortalisés sur un radio-cassette Fisher Price. L’enregistrement spartiate et l’aura énigmatique du zig ne sont d’ailleurs pas sans nous rappeler la percée que fit Devendra Banhart à ses débuts, pas mal de grains borderline en sus. Il y a dans ‘Take Me Away’ du Tom Waits qu’on aurait transbahuté dans une grotte au réveil : féroce, presque trop, mais l’on aime à contempler la bête sortir de ses gonds. Au rayon « J’habite avec des spectres et j’assume », ‘Cosmic Queries’ dissémine sa petite nappe de bazar hanté avec un certain brio et ‘Swing On Low’, ingénieux flow de vaisselle, nous réjouit follement là où le reste de l’album nous laisse quand même souvent dubitatifs. Faisons donc un deal, mec : la prochaine fois, sans trop te canaliser, on est disposés à goûter encore davantage tes visions dignes de Sun Ra et à se repencher sur ton livre qui ferait rougir notre mère mais indique-nous juste plus précisément où est le chemin qui mène Quelque Part. (alr)

Best Coast ‘The Only Place’ Wichita/Coop

Attention, le présent objet doit s’écouter en tenue Urban Outfitters de la tête aux pieds, Bethany Consento ayant conçu la nouvelle collection de la marque américaine, en sus de ses activités au micro et à la guitare de Best Coast. Anecdote à part, c’est tout autant à un revival Breeders - marche aussi en mode Throwing Muses - que donne droit ‘The Only Place’, deuxième effort du duo qu’elle forme avec Bobb Bruno. A peine sor-

tie d’une phase post-adolescente, encore qu’à l’écoute de certains titres, on soit encore les deux pieds en plein dans les teenage years, le disque a toutefois bien du mal à assumer sa part de maturité. Contrairement à l’univers autrement plus revendiqué, voire âpre, d’Electrelane, les rares incursions en territoire osé tombent rapidement à plat, un peu, comme en leur temps, les diversions puériles des assez dispensables Young People. Sans même parler des textes, d’un niveau basique à pleurer style I don’t wanna die, I wanna live my life. (fv)

Birthmark ‘Antibodies’ Poly vinyl Records

Nate Kinsella est le genre de type dont on rêverait comme voisin de palier : chef d’orchestre quasi solitaire, méticuleux jusqu’au pointillisme, aucune friction ne viendrait entacher nos relations courtoises. Au barbecue de la copropriété, il se pointerait avec des zakouskis pop architecturés à l’extrême, la mine contrite : délicieuse attention mais un peu hors ton. ‘Antibodies’ nous rattache plus à sa cause par cette volonté candide de faire un bilan de l’être humain (« I’m stuck in here / Wish I could get lost », « I get so scared honey / I can never be somebody else ») que les morceaux eux-mêmes, parfois inégaux sous l’abondance d’instruments patiemment positionnés (violons, violoncelles, clarinettes,…). Au-dessus de la mêlée avec son rythme calqué sur les pulsations organiques, ‘Shake Hands’ possède ce climat aérien mais dense, qu’on apprécie tant dans certaines tentatives d’Efterklang, ‘Mirador’ en tête. ‘Pacifist Manifesto’ emporterait sans doute aussi notre mise sans ces coups de batterie poussifs. Un disque pop ni abscons ni renversant. (alr)

Blackmail ‘Anima Now’ Soulfood

Au top de la Bundesliga depuis leur formation en 1994, les allemands de Blackmail végètent pourtant dans une sorte de deuxième division musicale européenne dont leurs sept premiers albums n’ont jamais réussi à l’en extirper. Oscillant entre le rock progressif et alternatif avec des emprunts à l’électro, les teutons proposaient un son assez lourd, épique et mélodique qui tournait en rond depuis quelques années. Sacrifié sur l’autel de nouvelles ambitions, le frontman emblématique dont la signature vocale blasée et nasillarde avait fini par lasser autant le compte en banque que celui de son label et de ses collègues. Nouveau label et nouveau chanteur donc, à l’allure plus juvénile et à la plastique plus en phase avec le ravalement de façade souhaité par le groupe. Musicalement, ‘Anima Now‘ n’opère cependant pas un virage à 180° avec les précédents opus. A l’instar du single ‘Deborah’ ou de‘Monographic Doll’, la basse et la batterie ont été sensiblement allégées et l’aspect

mélodique des compositions a encore davantage été privilégié. Manquant parfois de cohérence, cette nouvelle galette qui lorgne notamment du côté de Green Day, offrira sans nul doute de plus larges perspectives commerciales au groupe. (gle)

Blaine L. Reininger – William Lee Self ‘The Hamburg Sessions’ Stilll

Retrouver Blaine L. Reininger, membre éminent, faut-il le rappeler, de Tuxedomoon, c’est évoquer mille et un souvenirs extraordinaires, des heures infinies à écouter ‘HalfMute / Scream With A View’ ou bien ses duos avec l’ami de toujours Steven Brown. Excellente nouvelle, ‘The Hamburg Sessions’ - en compagnie de l’Américain de Hambourg William Lee Self - ne jouent pas exactement sur la nostalgie du quatuor mythique un temps établi à Bruxelles. Certes, ça et là, des échos discrets de la troupe à la ‘Ghost Sonata’ percent l’univers plutôt rock des deux comparses, c’est toutefois pour mieux laisser la place à un rock classieux, mais nullement compassé, d’où transperce l’influence - fût-elle involontaire - de Kat Onoma et de Githead. Vous me rétorqueriez que ça sent un peu le passé, vous ne seriez pas totalement hors-propos. Mais finalement, on s’en fout comme de sa première cassette de Minimal Compact et on passe un énorme bon moment en leur compagnie. (fv)

Blockhead ‘Interludes After Midnight’ Ninja Tune/Pias

Après avoir cassé la baraque avec ‘The Music Scene’ sorti il y a deux ans, Tony Simon (aka Blockhead) remet le couvert avec autant de maestria. Élevé au grain d’un DJ Shadow et adoubé par Ninja Tune, on se doute que son cinquième album est le genre de came qu’on se prend les yeux fermés. Festival de samples étranges, de boucles futées, de musicalités mêlant rythmes caverneux et touches subtiles de sons lumineux et scintillants. Blockhead tape ici dans la cathédrale de sons - le genre d’architecture hyper étudiée qui fascine par sa conception si bien réfléchie. Tout est évident et parfaitement à sa place. Tout sonne juste et au moment le plus opportun. Pour ceux qui goûtent l’abstract hip-hop, c’est simplement parfait. Rien à jeter, tout s’écoute avec la même admiration. (jbdc)

Blue On Blue / Os Ovni ‘Vision Imaginary / Holographic Dream’ Robot Elephant Records

Belle initiative de la part de Robot Elephant Records que de rassembler sur un Split EP


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Earteam Kouyate – Neerman ‘Skyscrapers & Deities’ No Format

Vous a-t-on suffisamment tanné avec ça l’année dernière ? ‘Little Joy’, l’album des Australiens de My Disco, une tuerie post-punk, une apocalypse de percussions totalement barrées. Probablement pas assez. Cette chronique de disque est l’occasion d’en remettre une couche, de tracer des parallèles et surtout d’écrire que la galette qui nous secoue le cocotier aujourd’hui, on l’aime putain de sa mère et de toutes les races du monde. Monde, le (gros) mot est lâché. Punk jusqu’aux ongles incarnés, la world music de Lansiné Kouyate (balafon) et David Neerman (vibraphone dérangé, pluggé à des pédales d’effet genre distos, wahwah…) dépote et envoie tout chier. Il faudrait être sourd pour passer à côté de ça. Une musique qui ne fait aucune concession, un trip totalement désinhibé, fou, hallucinant. ‘Kalo Dié’, c’est comme si Mulatu Astatké était invité à taper le buffle avec les bricoleurs barjos de Congotronics. Rien de moins. Les percussions de ‘Requiem Pour Un Con’ renvoient ce cher Lulu à ses pâles copies et rappellent que son père était autrement plus fortiche que lui question groove. La kora de Ballaké Sissoko fait des merveilles et les titres hypnotiques s’enchainent. On s’imagine dans l’inépuisable ‘The Mandé Variations’ revisité par Can. ‘Haiti’, le seul morceau non instrumental est un spoken word enragé d’Anthony Joseph. L’ombre de Scott-Heron plane. Le mal est fait. Le bien est dit : monstrueux. Faut-il le répéter ? (lg)

deux groupes versés dans les explorations sensorielles à tendance électronique. À ma droite, Blue on Blue, duo londonien faussement tendre. ‘Silent Walls’ déverse sa proposition tintinnabulante de comptine anémiée par la voix synthétique de Dee Sada puis s’enrage, sifflante, pour faire place à la sépulcrale ‘The Machinery Link Between Heart and Soul’, tout en cloches et recueillement. À ma gauche, Os Ovni, duo californien fracassé et flottant. Ludique et insidieuse, ‘Flash of Light’ a la dose acidulée ad hoc, mais nous donne envie d’un plat plus nourrissant. Noisy jusqu’à l’os, le morceau ‘Holographic Dreams’ est un jouissif laser game pour paranoïaques aux paupières cousues. Omebi Velouria, mutine, y assure à merveille la part susurrante de la conscience, là où Logan Owlbeemoth, démoniaque, met la cadence dans le rouge et scande jusqu’à saturation. Assurément la raw card d’une galette qui nous donne envie d’en connaître plus sur ses groupes respectifs. (alr)

B.o.B. ‘Strange Clouds’ Grand Hustle/Atlantic

Ca doit être un genre de signe annonciateur de la fin du monde prévue fin 2012. N’empêche qui aurait cru qu’un des quatre chevaliers de l’Apocalypse se déguiserait en rappeur US? Je m’explique: je suis pas forcément contre le mélange des genres, même les plus antagonistes, mais faire une fusion entre le gansta rap façon South-Side et le rock 80’s de stades façon Bon Jovi ou Scorpions - comment dire - dans quel univers au juste cela ressemble à une bonne idée? Déjà avant l’écoute du disque, la liste des featurings est déroutante (la midinette pop pour adolescentes Taylor Swift a-t-elle vraiment sa place dans un track de gangsta rap? - y’a pas un genre de loi tacite dans le ghetto contre ça?). Mais, à l’écoute, l’aspect ‘on reprend des refrains pop ultra débiles chantés en boucle’ sur du gros beat qui sent le béton ne passe vraiment pas. Il est curieux qu’avec son flow assez balèze et des instrus plutôt bien senties B.o.B. se lance dans cette approche si commerciale et si indigeste. (jbdc)

Jonathan Boulet ‘We Keep The Beat Found The Sound See The Need Start The Heart’ Modular People/N.E.W.S.

Malgré son titre d’album à rallonge bon pour le Guinness Book et un nom de candidat à la Star Ac’ 3, Jonathan Boulet met un gros tigre dans le moteur et envoie bien le bois pour son premier disque.

Dans un genre Arcade Fire mais sans la moindre nuance ni la moindre retenue, si ce ne sont quelques échos vocalisants à la Polyphonic Spree, l’artiste australien (comme son nom ne l’indique pas), déroule les kilomètres à toute berzingue, douze titres durant. C’est d’ailleurs le gros souci de cet album, où les chansons défilent à la vitesse du TGV sans qu’on voie passer le paysage - d’autant plus que les efforts mélodiques ne sortent guère du tout venant pop. Il n’y avait vraiment personne pour lui dire que le tortillard de campagne peut aussi avoir son charme ? (fv)

Paul Buchanan ‘Mid Air’ Newsroom Records/Ber tus

Je ne fais pas partie de ceux qui, bleus de Paul Buchanan, ont élu domicile à ‘Tinseltown In The Rain’, en attendant qu’il fasse signe, lui qui connut un certain succès d’estime dans les années 80 avec The Blue Nile. Pire, je n’avais pas conscience qu’il existait un individu masculin âgé de 50 ans, nommé Paul Buchanan. Le découvrir le 10 mai 2012 à 14h30 ne changera évidemment pas la donne et il n’y a dans ce disque aucun enjeu particulier. C’est précisément là que la vie de ‘Mid Air’ peut commencer : dans ce trois fois rien, dans les ellipses. L’humilité toute nue d’un être entre deux âges seul face à son piano pourrait s’avérer monocorde, et je ne vous cache pas que ce disque prend fréquemment la poussière sur un napperon maladroitement crocheté mais je me suis surprise plus d’une fois à songer avec affection à certaines scènes doucesamères de films de Mike Leigh ou à ‘Intimité’ de Patrice Chéreau. Dans cette ère qui trépigne, prendre le temps d’égrener quelques zestes d’humanité sans fard n’a finalement jamais fait de mal à personne. (alr)

Call Me Kat ‘Where The River Turns Black’ Q&A /N.E.W.S.

Une des découvertes de l’Eurosonic 2011 (à ce qu’on dit), Katrine Ottosen alias Call Me Kat a des fortes envies d’une autre Scandinave - Lykke Li pour ne pas la nommer - maintenant que l’auteure de ‘I Follow’ est sur toutes les lèvres avec son tube intersidéral (et c’est mérité, qu’on se le dise). Hélas pour la chanteuse danoise, il n’est pas garanti qu’on la retrouve rapidement au firmament des starlettes de l’indie pop - encore que certains titres (‘Sunny Day’ ou ‘You Don’t Know’) pourraient bien vite la mettre sur orbite, pour un album suivant toutefois. Il devra être plus consistant toutefois pour tenir la route vers le succès et les €€€, on la prétend longue et semée d’embuches. (fv)

Fabrizio Cammarata & The Second Grace ‘Rooms’ Panmondial/Rough Trade

« E va la nove va la douce vie /on s’en ira toute la nuit danser le calypso en Italie. ». Fabrizio m’avait précisé que le départ, c’était pour tout de suite ou que le privilège irait à une autre, plus prompte à se noyer dans ses yeux translucides et à s’accrocher fermement à sa taille à l’arrière de la Vespa. Sous mes airs de fille en alerte, j’étais sérieusement tentée d’aller tâter de la bagatelle avec un ténébreux lover palermitain, à condition qu’il me fasse une cour à l’ancienne. Des chansons en anglais contre une totale reddition, la chose était entendue. Il avait beau protester qu’« I know a brilliant speech is not my best » et préférer boire du Campari, je n’en démordais pas. Il y eut ‘Alone & Alive’ gorgée de démonstration virile, il y eut ‘All I Know’ dont la légèreté estivale et la vulnérabilité auraient pu faire chavirer quelques cœurs coriaces, mais l’impression qu’il avait servi cette formule à tant d’autres ne me lâchait plus. Il y eut ‘Misery’ en guise d’excuses délivrées à même la peau, ‘Down Down’ et cette gravité soudaine, ‘Aberdeen Lane’ et ses accents dylaniens, la sérénade au ukulélé d’’Highlake Bay’ et quelques non-dits rougissants. Aucun de vous ne saura pourtant ce qui s’est réellement passé à ‘Mount Pellegrino’. (alr)

Captain Kid ‘67 Songs’ Savour y Snacks/Discograph

Sébastien Sigault (alias Captain Kid) le confie volontiers : « Un morceau est bon quand je le chante deux jours non stop. Si j’ai oublié la mélodie, c’est qu’elle est oubliable ». On oubliera sans doute Captain Kid. Ou pas. Pas tout de suite en tout cas. Là, pour le coup, les douze chansons de cet opus font des merveilles et susurrent un univers de toute beauté, quelque part entre la mélancolie soyeuse des Nits (cf l’insaisissable album ‘Wool’, il y a douze ans, déjà) et les arabesques brumeuses du dernier Damien Jurado (‘Not Reliable’, en intro, sublime échappée post-spectorienne). On pense aussi à Julien Pras pour le côté solaire de certaines escapades pop, romantiques et touchantes comme ‘Forever Cold’ ou le merveilleux écrin andrewbirdsien ‘We & I’ dont la Caisse d’Epargne aurait fait ses choux gras. ‘Sad Waltz’, grandiose épopée baroque, est classe, sexy et déchirante

comme Dusty Springfield quand elle chantait ‘If You Go Away’. Seuls les manchots ne donneraient pas un bras pour ce disque. (lg)

Cate Le Bon ‘CYRK’ Ovni/Turnstile/Pias

Nouvelle héroïne de la scène pop alternative, Cate Le Bon agrafe ses idées neuves au dos d’une vieille carte postale défraîchie. Après un premier disque charmant (‘Me Oh My’), la Galloise élève le niveau et érige un second album en forme de chapiteau. Son ‘CYRK’ laisse entrevoir de nombreuses curiosités : le fantôme de Nico sur un monocycle, un dresseur d’autruches sous champis, une fanfare psychédélique et un numéro de trapèze digne des plus belles envolées de Stereolab. Du folk à l’entracte, du rock tout au long du spectacle, c’est un doux moment de détente que nous propose Cate Le Bon. A l’écoute de son album, on songe aussi aux cabrioles kaléidoscopiques de son compatriote Gruff Rhys (Super Furr yAnimals), un autre spécimen originaire de Cardiff. Organique, stylée et sensiblement givrée, la musique de Cate Le Bon s’affirme à la pointe d’une pop mutante et terriblement vivante. (na)

Children Of Bodom ‘Holiday At Lake Bodom (15 Years Of Wasted Youth)’ Spinefarm Records

Littéralement vénéré par les amateurs du genre, Children Of Bodom est l’une des figures de proue de la scène heavy metal. Histoire de célébrer 15 ans de succès en tous genres, le groupe nous convie à une orgie de vingt titres retraçant fidèlement le parcours de ce groupe finlandais. Riffs typiquement heavy, élans volontiers baroques et hurlements de rigueur associés à des mélodies immédiatement identifiables font la marque de fabrique du combo. On a le droit de trouver cela caricatural au possible, mais il est clair que le Children Of Bodom excelle dans le genre, d’autant qu’il affiche une réelle ouverture d’esprit, lui qui se permet le luxe de reprendre les Dropkick Murphys et Rick Springfield de façon personnelle et en évitant le ridicule. (pf)

Chromatics ‘Kill For Love’ Italians Do It Bet ter

Après des débuts en fanfare, trois disques entre 2003 et 2007 (dont le dernier ‘Night Drive’ marquait une rupture pop avec leurs débuts punk), il aura fallu cinq ans aux Chromatics pour se rappeler à notre souve-


AGENDA CONCERTS CAmillE 30.05 EvANESCENCE 07.06 pAul wEllER 14.06 Tw ClASSiC 23.06

cirque royal - bxl lotto arena - anvers ancienne belgique - bxl parc du festival - werchter

plus d’info sur twclassic.be avec lenny kravitz, sting, de kreuners, kaiser chiefs, amy macdonald, ‘t hof van commerce, the scabs

ROCk wERChTER 28.06>01.07 parc du festival - werchter il ne reste plus que des tickets pour le jeudi 28.06

mADONNA 12.07

stade roi baudouin - bxl

special guest : martin solveig

GEORGE miChAEl 11.09

forest national - bxl

“symphonica the orchestral tour”

NORAh jONES 12.09 lADy GAGA 29.09 “the born this way ball”

30.09

forest national - bxl sportpaleis - anvers sportpaleis - anvers

special guests : the darkness & lady starlight

fuN. 30.09

ancienne belgique - bxl

support act : walk the moon

ChRiS iSAAk 14.10

ancienne belgique - bxl

DiONySOS 01.11

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ThE CRANbERRiES 04.11 ARChivE 13.11 wiThiN TEmpTATiON 13.11

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“elements”

mOTÖRhEAD 20.11 ThE humAN lEAGuE 21.11

brielpoort - deinze ancienne belgique - bxl

“xxxv”

SkuNk ANANSiE 23.11 ED ShEERAN 24.11

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GARbAGE 25.11

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RufuS wAiNwRiGhT 27.11

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and his band

jASON mRAz 29.11

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“tour is a four letter word”

GOSSip 30.11

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DEEp puRplE 03.12

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SAEz 23.04.2013 ancienne belgique - bxl Vous désirez être au courant des dernières infos sur nos concerts ? Inscrivez-vous au plus vite à la Live NatioN WeekLy et recevez une mise à jour hebdomadaire des nouveaux concerts et des extras sympas !

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Earteam KTL ‘V’ Mego/Dense

C’est sous le sigle KTL que s’incarne l’association entre Stephen O’Malley et Peter Rehberg (aka Pita), une collaboration qui a vu le jour en 2006 et qui n’a cessé depuis de s’aventurer hors des terrains sur lesquels on s’attendait légitimement à voir les comparses évoluer. Sur ce cinquième album, le duo amorce un tournant remarqué et remarquable, laissant derrière lui les voies d’un métal bruitiste et hermétique auquel il nous avait habitués. La paire a mis le paquet en optant pour des studios de renommée tels l’EMS à Stockholm et le GRM à Paris, celui-là même qui vit naître les débuts de l’électroacoustique. Son son s’en trouve raffiné et égrené. Elle s’est également offerte les services de Jóhann Jóhannsson qui orchestre ici le Philharmonique de la Ville de Prague sur le magnifique ‘Phil 2’. Renouvelant par ailleurs sa collaboration avec l’artiste Gisèle Vienne, KTL met en musique une installation conçue pour une poupée robotisée, actuellement présentée au Whitney Museum de New York : ‘Last Spring : A Prequel’. Le texte narré par Jonathan Capdevielle est d’une désolation intense et renvoie à l’univers claustrophobile cher à KTL. On atteint ici une ambiance qui sort du champ musical et pour rentrer de plein pied dans une sorte de théâtre de la cruauté. Très fort. (et)

nir. Une fois de plus, le quatuor de Portland, Oregon surprend, du moins au début, en évoquant - et pas qu’un peu - la dream pop de Beach House, alors que le morceau (‘Into The Black’) est une reprise de… Neil Young. Ensuite, on retrouve davantage les échos italo-disco de l’opus précédent, tout en n’oubliant pas de revisiter le versant corbeau des eighties avec un ‘Back From The Grave’ où les Sisters of Mercy auraient épousé Victoria Legrand (mais oui). D’ailleurs, les échos new wave de ‘Kill For Love’ imprègnent de plus en plus l’atmosphère au fil des minutes, quitte à s’autoriser une sortie de route instrumentale. Mais ne boudons pas la fine bouche et ne faisons pas notre plaisir, auraient dit les Dupond & Dupont, il y a tant de choses appétissantes au menu que nous aurions tort de ne pas repasser les plats. (fv)

Citizens! ‘Here We Are’ Kitsuné

Je crois que j’ai un rapport amour/haine avec Kitsuné. Je déteste son côté hype, souvent fake, cette version du chic achetable uniquement chez Colette. Et pourtant c’est clair que le label a quelques excellentes pépites à son catalogue, faut être honnête. Hélas, le premier album des Citizens! penche plutôt du côté saoulant de Kitsuné. L’ensemble du disque ressemble à cet interminable copié/collé d’électro-pop produit à la chaîne qu’on entend partout. Ces beats m’ennuient, ces parties vocales mille fois entendues ailleurs me lassent. Sans être dépourvu d’intérêt (et même assez plaisant sur certains morceaux), la présente galette me tombe des oreilles par son manque d’originalité et son aspect si répétitif (depuis quand un morceau vaguement moyen dupliqué onze fois fait un bon album?). On oublie et passe à autre chose. (jbdc)

Petula Clark ‘Petula’ Sony

Le lendemain de ses 30 ans, Aurélie trainait sur Facebook. Elle regardait les photos d’une fan page consacrée à sa ville. Elle s’attardait surtout sur les plus anciennes, celles où l’on voyait encore des trolleybus et des affiches dubo, dubon, Dubonnet. Il lui semblait que dans le temps, downtown, tout était plus brillant. Aujourd’hui, elle écoute Petula Clark, 80 piges, chanter des souleries de second ordre avec des Ben l’Oncle Soul et ça fait des grands flchss et ça l’attriste un peu de voir que même Charles Aznavour s’y colle, lui qu’elle trouvait naguère si beau. Z’était chouette La Panne à l’époque, sans le béton, elle imagine. Là,

pour le coup, elle se dit qu’Adamo fait dans l’immobilier. ‘La Vie Comme Elle Passe’, oui, c’est vrai. D’ailleurs, elle rêverait de fredonner à quelqu’un ‘Ton Cœur Est Dans Le Mien’, de lui poster sur son wall avec plein de <3 en-dessous. Elle pourrait frimer en disant que c’est Biolay qui l’a écrite. Pour l’instant, elle se rabat sur ‘Cut Copy Me’ et théorise le syndrome de son époque, un joli disque d’easy listenning, parfaitement interchangeable. (lg)

The Cribs ‘In The Belly Of The Brazen Bull’ Wichita/Coop

Ca ressemble un peu à un conte de fée les Cribs. Trois frères qui grandissent dans une petite ville anglaise font de la musique ensemble et quelques années plus tard, ils se font produire par Alex Kapranos des Franz Ferdinand, collaborent avec Lee Ranaldo de Sonic Youth, et vont même jusqu’à accueillir Johnny Marr des Smiths comme membre permanent. Avec ce cinquième album produit par Steve Albini dans les studios d’Abbey Road, les frères peuvent dormir tranquille. La galette cartonne en Angleterre, et faut dire que leurs titres vous donnent envie de vendre votre propre mère tant ils mettent tout le monde d’accord. On retrouve le sens de la mélodie pop anglaise si simple et qui touche au cœur façon Libertines, mais aussi ces guitares qui partent en couille à la Sonic Youth ou Pavement, ou l’énergie pop-rock brutale des meilleurs garage bands US. Chaque titre, sans vraiment étonner par son originalité, apporte un nouvel éclairage sur le son si maitrisé du groupe. Les Cribs énervent presque par leur insolente facilité à pondre des tubes sans trop se fatiguer. On s’étonne même de recevoir sans aucun temps mort et à la demande des tonnes de cuillerées de pop intelligente, toujours taillée avec précision, et toujours aussi délicieuse. Un régal. (jbdc)

DJ Oil ‘Black Notes’ Discograph/Pias

Tête chercheuse des Troublemakers, entité pionnière de la house hexagonale, DJ Oil se réinvente une vie en solitaire. La quarantaine entamée, le Français pique une tête dans la grande histoire des musiques africaines. En quête de groove, il se pose dans un jardin extraordinaire où des oiseaux multicolores picorent des graines de blues, de jazz, de soul, de hip-hop et de funk. C’est un monde tribal et primal où l’on s’en ré-

fère aux oracles et aux présages du sorcier. ‘Black Notes’ est une bande-son autobiographique. L’artiste s’y raconte en musique à l’aune de ses goûts, de ses voyages, de ses aspirations et influences. Magma sonore en ébullition, cet album s’inscrit dans la continuité des travaux entamés par quelques grands échantillonneurs (DJ Shadow, J Rocc, Cut Chemist). Si l’envie vous prend d’emmener vos oreilles en excursion, n’hésitez pas à suivre le carnet de route de ‘Black Notes’. Le dépaysement est garanti. (na)

Downtown Struts ‘Victoria’ Pirates Press Records

La bio laisse sous-entendre que cet album méga couillu pourrait bien ne plus quitter notre platine et rendre jalouses toutes nos autres galettes. Le jour où des disques seront jaloux, je me ferai bonne sœur. En attendant, dans le langage vernaculaire propre à la communauté des punks surtatoués en pantacourts pour adolescents en rut, on pourrait utiliser le mot qu’ils emploieraient pour définir la musique de, au hasard, Laura Gibson et leur renvoyer à la gueule : bullshit. Dit autrement, une interminable demi-heure de punk attitude dans tout ce qu’elle a de plus moche et pop : singer les Green Day en n’ayant pas le dixième du huitième du talent des Living End. Ces Chicagoans feraient mieux de se mettre aux claquettes. (lg)

DZ Deathrays ‘Bloodstreams’ Hassle Records/Suburban

Etrange duo que DZ Deathrays. Ces Australiens se décrivent comme faisant du trash pop disco punk et, aussi étonnant cela puisse-t-il paraître, cette appellation est des plus appropriées. Alliant la brutalité trash et le côté lo-fi du punk à des mélodies accrocheuses empreintes de beats électros, ‘Bloodstreams’ est un hybride on ne peut plus excitant, un peu comme si Justice et les Bloody Beetroots flirtaient avec The Bronx à l’occasion d’une cure d’intoxication punk/hardcore. ‘Teenage kickstarts’, ‘Cops capacity’, ‘LA lightning’ et ‘No sleep’ sont autant de brûlots qui vous feront pogoter jusqu’à l’usure et représentent le versant le plus brut du duo. A l’inverse, on retrouve aussi des morceaux plus calmes et introspectifs comme l’excellent ‘Play Dead until you’re dead’ ou ‘Tans AM’ alors que d’autres sont davantage orientés dancefloor (‘Dollar Chills’, ‘Gebbie street’).

Foncièrement original, incroyablement fun et varié, ‘Bloodstreams’ est l’une des belles découvertes du printemps. (pf)

Fetsum ‘The Colors Of Hope’ Sonar Kollek tiv

Erythréen d’origine, né au Caire, et atterri en Allemagne après un détour par l’Italie, Fetsum est particulièrement bien placé pour se revendiquer de la world-music. Rien d’étonnant donc à ce que son premier album propose un métissage musical groovy d’urban folk, de soul, de reggae et de bons sentiments sur fond de quête identitaire. Mêlant constamment l’intime à l’universel et au militant soft, l’album s’ouvre d’ailleurs sur ‘Say Who You Are’ qui impose d’emblée les thèmes favoris de l’artiste que sont la foi en l’Homme, l’idéal d’un monde sans frontières, la critique du Système et de ses injustices. Le tout supporté par un optimisme inébranlable et une voix qui joue sur l’émotion pendant que les ruptures de rythme impulsent l’énergie. Il en faudra probablement davantage pour que ‘The Colors Of Hope’ soit autre chose qu’un fond sonore agréable qui glisse sur l’auditeur sans laisser de traces réellement indélébiles. (gle)

Flash Fiktion ‘Flash Fiktion’ Split

MGMT, les Klaxons, Shitdisco: ces influences sont assez présentes sur le premier album des Londoniens. Entre le pop-rock vachement électro, ou l’électro-pop vachement rock, on évitera d’ergoter. D’ailleurs l’originalité de leur son n’est pas là. Y’a quelque chose d’épique, d’héroïque même chez Flash Fiktion. En superposant les couches de grosses guitares et de synthés psychédéliques, en triturant leurs instruments avec toutes sortes d’effets, le groupe accouche d’une épopée pop et on croirait se sentir téléporté au beau milieu d’un péplum musical. Non pas que les Anglais envoient le bois et le gros son (on est ici plutôt dans de la chansonnette très sage au final), mais ils savent faire sonner leurs histoires avec le brio des meilleurs conteurs, comme ces orateurs qui savent transformer une banale anecdote de machine à café en un récit à la Tolkien. C’est grandiose (parfois même un peu trop grandiloquent), mais bon sang qu’est-ce qu’on s’amuse à prendre nos vessies pour des lanternes. Bref, si vous aimez qu’on vous sorte le grand jeu, laissez-vous séduire par ces Rosbifs. (jbdc)


Earteam

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Liars ‘WIXIW’ Mute/Pias

La musique des Liars a toujours été liée à l’expérience, à l’état d’esprit des troupes. A cet égard, la formation newyorkaise a toujours neutralisé l’ennui, recherchant l’excitation en toutes choses. Réputé pour son approche expérimentale, ses guitares abrasives et sa force de frappe mutante, le trio, désormais installé sous le soleil de Los Angeles, déplace une nouvelle fois les attentes. Ses guitares au placard, le groupe s’en va louer une cabane dans la montagne. Isolé du monde, il découvre les joies des drogues synthétiques, les pilules, les modulations de fréquences, le dance-floor au grand air, l’extase à l’état pur. De retour en ville, les Liars peaufinent le délire et parachèvent leur grand œuvre. Ce nouvel album transpire. Il sent la moiteur des nuits d’été, le malaise du bitume, l’exaltation des métropoles. ‘WIXIW’ est un album à part. A vivre à l’endroit ou à l’envers (‘MIXIM’). A lire dans un sens ou dans l’autre. C’est une transe tellurique, un délire psychotique. Le virage pris par les Liars peut heurter les consciences, ulcérer les extrémistes du riff et ébranler les négationnistes du beat. Il peut rendre dingue. En attendant, Angus Andrew, Aaron Hemphill et Julian Gross restent fidèles à eux-mêmes. Leurs habitudes expérimentales sont ici magnifiées par le prisme d’un trip mystique et de paroles cryptiques. ‘WIXIW’ est un album de nuit, un truc à écouter à la lueur des bougies. Ou sur la route, quand les lumières de la ville réfléchissent une autre réalité. Bizarre et exaltante. (na)

Frames

Ganashake

‘In Via’

‘Flirty Fishing’

SPV/Suburban

Auto-production/SonicRendezVous

Post-rock instrumental et atmosphérique allemand, voilà qui en terme de marketing musical s’apparente à un vrai produit de niche pour chihuahua anorexique. Le risque de sombrer dans le contemplatisme et l’onanisme instrumental n’éclaboussant que les pervers au premier rang est toujours réel. Bref, entre Sopalin et opalin, la nuance est parfois ténue. Ce nouvel album de Frames s’emploie justement à nous faire bouffer nos a priori. Puisant ses inspirations dans le jazz, le rock et le metal, ‘In Via’ est pourtant assez contemplatif et pourrait même servir de bande originale à un film allemand de science-fiction apocalyptique d’art et essai. Mais il faut dépasser cet hermétisme apparent pour se laisser emporter par des claviers qui font doucement monter le baromètre jusqu’à l’arrivée des nappes de guitares qui alourdissent l’atmosphère avant de provoquer une inéluctable détonation dans nos émotions. Ces riffs tantôt grandioses tantôt grandiloquents sont le pilier central de la cathédrale musicale de Frames. Transcendés par un son massif, ils ne sacrifient heureusement jamais le côté mélodique. On ne niera pas que cet ‘In Via’ est parfois très capillotracté. Mais c’est le prix à payer pour trouver la sérénité ou la torpeur au détour de nos pensées vagabondes. (gle)

Ce quatuor belge nous propose avec ‘Flirty Fishing’ un bel album de rock éclectique et bien foutu. ‘I’ve been waiting’, qui ouvre le bal, démontre immédiatement le potentiel du groupe. Dans un registre rock atmosphérique, avec des riffs bien sentis, ce titre fait mouche, annonciateur des bonnes choses à venir. Tout aussi à l’aise lorsqu’il s’agit de composer un morceau downtempo (‘Keep falling’) ou une ballade bien sentie (‘Picture book’), Ganashake impressionne aussi et surtout avec des compos rock bien enlevées. ‘My style’, ‘Are you happy now’, le très accrocheur ‘Dancing dose you trust’ de même que le joliment sudiste ‘Temporary shutdown’ ou le funky ‘Stopsigns’ sont autant de témoignages du talent d’un groupe à suivre. (pf)

Friends ‘Manifest’ Luck y Number/Coop/V2

Le clip de ‘I’m His Girl’ résume assez bien l’affaire : encore un groupe de hipsters (de Brooklyn, c’est mieux) qui régurgite des décennies de pop moderne. Nostalgie de la cassette audio, ghetto-blasters sur l’épaule, fringues chourées chez Paul’s Boutique. Ou comment, si ces fines équipes avaient été actuelles, Blondie se serait alliée avec la brune et l’Aryenne d’Abba pour sortir un split single terriblement sexy (‘Sorry’). C’est que, pour aguicher le chaland, la bande à Samantha Urbani sait décidemment y faire comme The XX. Au festival du beat érotique, du groove sournois, ‘Manifest’ serait blindé de statuettes. Il remporterait d’ailleurs la palme du meilleur suiveur de School Of Seven Bells. Pour la fille qui chante. Et pour le côté pop glacée et très chic (‘Proud Ashamed’, ‘Stay Dreaming’). Après, on peut se mettre à rêver : les imaginations les plus fertiles verraient bien les titres les plus percussifs (‘Va Fan Gör Du’) repris par les déjantés Hoquets. Ça serait peut-être alors aussi bon qu’une couque de Dinant. (lg)

Richard Hawley ‘Standing at the Sky’s Edge’ Parlophone/EMI

Dépositaire d’une discographie exemplaire, l’ancien guitariste de Pulp empoisonne ses chansons à l’électricité. Déphasées, elles titubent désormais dans les ruelles de la pop moderne, mi-crooneuses, mi-nerveuses. C’est que la musique de Richard Hawley ne nous a jamais habitués à de tels élans de férocité. Avec lui, on s’est toujours senti en paix, à l’écart du monde et de ses tensions. Depuis Sheffield, l’homme caresse les mots et embrasse les sentiments comme pour mieux épouser les émotions. Cette mélancolie du bonheur se dissipe sous le ciel orageux du récent ‘Standing at the Sky’s Edge’, album fréquentable, mais pas forcément recommandable. Habillées d’un costard noir, sobre et élégant, les chansons se perdent parfois sur le chemin d’un rock souillon et peu fécond (‘Leave Your Body Behind You’, ‘She Brings The Sunlight’). ‘Standing at the Sky’s Edge’ n’a pas la profondeur de l’âme de ses ancêtres. Plus bourru, moins gracieux, il tente trop souvent de s’imposer en force : une visée contre-nature. (na)

Jesca Hoop ‘The House That Jack Built’ Jesca Hoop

Il nous faudra bien se résoudre à avouer les raisons qui nous retiennent de céder du terrain à Jesca Hoop dans notre discothèque. Une schizophrénie confirmée serait une piste tangible: on n’a jamais pu encadrer les demoiselles qui ne savent pas sur quel pied danser et qui, du coup, piquent les chaussures de Tata Suzanne. Tantôt preppy princesse décérébrée (ces beats dé-

gueulasses de ‘Ode to Banksy’ ces coquetteries indéfendables d’’Hospital (Win Your Love)’), tantôt amazone dans une pampa de carton-pâte (‘Born To’ doppé à une certaine testostérone), elle nous fait aussi trop souvent le coup de la petite fille. L’unique rôle dans laquelle on la trouve acceptable, c’est lorsqu’elle endosse sa seule guitare en guise d’apparat pour ‘The House That Jack Built’ là encore le bât blesse : que vient donc faire en pleine construction ces irritantes vocalises de sirène? On va donc gentiment refermer le coffre à costumes et signifier à Jesca Hoop qu’il serait temps pour elle de choisir son camp. (alr)

Qualité Ninja Tune oblige, le disque sonne comme une putain de réussite. De l’électro bien dark comme l’aime, qui sent le renfermé et divinement accompagnée de petites inventions qui ravissent les oreilles tant elles surprennent par leur justesse et leur créativité. Cette balade dans le train fantôme vaut le détour tant chaque parcelle du disque est étudiée, optimisée, retravaillée avec minutie pour nous offrir un délice d’étonnement. (jbdc)

Hong Kong Dong

Je me demande de quelle couleur est le legging de la pimpante péronnelle qui trouvera entièrement son compte dans ce disque… laissez-moi deviner : corail? Mieux encore, ponceau, taupe ou bien tangerine ? Il est probable qu’elle arbore un ombré hair pastel, évident que son tumblr n’est mis à jour qu’avec des photos désaturées à l’Instagram dont seul David Hamilton n’aurait pas à rougir, vraisemblable qu’elle a toujours rêvé de rencontrer Pedro Winter. « Am I Delusional » ? Ça se pourrait mais franchement, avoir en son sein un type qui s’oblitère Sexy Lazer, venir d’Islande et se la jouer bad boys in disguise des critères qui ne suffisent vraiment plus de nos jours à rendre un groupe indispensable à ce vaste univers auto-digestif qu’est l’electropop. Il faudrait songer à nous comme à autre chose que des porte-manteaux à poitrine, messieurs : votre « Woman » est aussi « Human » qu’une sole limande! (alr)

‘Sweet Sensations’ Bambooboobs Records/Pias

Attention, c’est des comiques qui se pincent d’être toc toc. Un frère, une sœur - Boris et Sarah Yu Zeebroek - bientôt rejoints par le gratteux Geoffrey Burton, déjà aperçu en meilleure compagnie (Bashung, Arno, L’Iguane Pop). On a beau écouter ces douze titres dans tous les sens, ce grand huit de pacotille nous laisse dans l’embarras. On devine que les Gantois se cherchent une identité singulière, quelque part entre le Grand Jojo et la sacro-sainte folie douce qui fait la crédibilité indie. Mais, entre les harmonies vocales prépubères et les assauts de naïveté enfantine (‘Yoko Oh No !’, queskon smarre), les interludes noisy (‘Thunder’), les bidules machins choses et les grooves en plastoc (‘Dirty’), si c’est bien aux doux dingues de Micachu & The Shapes que l’on pense souvent, les Hong Kong Dong en font encore soit beaucoup trop, soit pas assez. Forcément déséquilibré. (lg)

Hot Sugar ‘Moon Money’ Ninja Tune/Pias

Hot Sugar (c’est le pseudo du New-Yorkais Nick Koening) n’a pas du avoir une enfance facile. Je me doute qu’à l’école primaire (voire même après) ses petits camarades devaient se moquer de ses lubies un peu étranges et morbides. Mais le jeune Nick a tenu bon et a décidé qu’il en ferait sa marque de fabrique quand il serait grand. C’est clair que sur le papier, ça peut paraître un peu ridicule de faire mumuse avec des enregistrements de percussions frappées avec de vrais os humains, des samples de battements de cœurs de rat ou de respiration de vieillard de 86 ans tatoué des pieds à la tête, ou encore avec des clavecins déglingués qui feraient bien envie à Tim Burton. Bref, une démarche assez ‘adolescence torturée’ qui ferait sourire si le résultat final n’assurait pas autant.

Human Woman ‘Human Woman’ Hfn Music

I Like Trains ‘The Shallows’ ILR Records/Ber tus

Quintet à la réputation indie irréprochable depuis leur ‘Elegies Of Lessons Learnt’ paru à l’époque sur Beggars Banquet, I Like Trains (ex-iLiKETRAiNS) demeure sur la - très bonne voie en 2012, celle qui part d’une basse post punk, genre Githead, à la noirceur gothique en passant par la culture Britpop de The Wedding Present ou I Am Kloot. Evidemment, la voix grave et profonde de David Martin (qu’on préfèrera définitivement à celle de son homonyme, l’affligeant Chris) joue un énorme rôle dans l’acuité mélodique des compositions du quatuor. Il serait toutefois profondément injuste de reléguer ses compères au rang de faire-valoir. La guitare de Guy Bannister, entre autres, souligne ainsi les omniprésentes - bien que discrètes - lignes de


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Earteam The Magnetic North ‘Orkney: Symphony Of The Magnetic North’ Full Time Hobby/Konkurrent

Derrière le patronyme mystérieux de The Magnetic North se cachent Erland Cooper (Erland And The Carnival), Simon Tong (Gorillaz, Blur, The Verve) et la compositrice et chanteuse irlandaise Hanna Peel. Le projet puise son inspiration au bord des eaux glacées de l’archipel écossais des Orcades où s’est joué le destin de Betty Corrigal, jeune femme qui, au 18ème siècle, s’est donné la mort après avoir été bannie pour être tombée enceinte d’un marin de passage. Entre Erland, lui aussi originaire des Orcades et qui s’est nourri de cette légende au point d’en rêver intensément et Betty, la rencontre et le coup de foudre étaient inévitables, même à deux siècles et demi d’intervalle. Le fruit de ces délires oniriques est un disque de pop-folk symphonique et liturgique magnifique et bouleversant. Mélangeant des instruments traditionnels à des arrangements électroniques, le trio pratique le spiritisme sur des compositions en lévitation, en suspension entre ciel, terre et mer, entre rêve et poésie éthérée. La puissance d’évocation, le magnétisme saisissant des orchestrations hantées et les envolées lyriques d’Hanna Peel et d’Erland Cooper irradient les douze plages d’un album qui agit comme un puissant aimant. A l’image de ‘Bay Of Skaill’ avec sa mélodie ensorcelante constellée de percussions, de cordes et de voix entrelacées qui entraîne insidieusement vers le rivage où semble attendre une chorale de bienvenue. Ou sur le virevoltant ‘Hi Life’, reprise de Syd Matters qui s’intègre au concept de manière aussi évidente que surprenante. Ou dans cette symphonie pour boîte à musique hypnotique qu’est ‘Old Man Of Hoy’. Cette musique possède un charme insidieux dont le souvenir risque de vous poursuivre longtemps au point peut-être de susciter l’envie d’un pèlerinage sur place. Et il ne fait aucun doute qu’une fois là-bas, le sentiment troublant de déjà connaître les lieux sera on ne peut plus évident… (gle)

synthé, tandis que le jeu de batterie de Simon Fogal soutient l’ensemble d’une diversité rythmique totalement appréciable. Dans un genre finalement relativement proche, mais en mille fois plus pompier (lisez pupute à cinquante boules la place), les Editors peuvent définitivement aller se rhabiller. (fv)

The Invisible ‘Rispah’ Ninja Tune/Pias

“Une lettre d’amour au chagrin”.Voilà comment Dave Okumu, son chanteur et guitariste, résume ce nouvel album de The Invisible. C’est joliment dit mais c’est moyennement léger à chroniquer.‘Rispah’ n’est d’ailleurs rien d’autre que le prénom de la mère d’Okumu disparue pendant l’enregistrement de ce deuxième album du groupe. Et c’est peu dire que cet évènement a plongé le style et les projets du trio anglais dans la tourmente. La mélancolie s’est imposée sans demander son reste. Omniprésente, elle transcende pourtant l’ensemble plutôt que de le lester de noirs desseins. De personnelle, l’émotion devient rapidement universelle sur un disque aussi éthéré que claustrophobique et truffé de fulgurances soniques. C’est bien le paradoxe de la plupart des onze plages de ce qui ressemble à s’y méprendre à un requiem. Hanté par ce fantôme maternel qui plane sur chaque note,‘Rispah’ est un album débordant d’émotion et d’intelligence dans lequel il fait bon se laisser submerger et déstabiliser par l’émotion ou les ruptures de style et de ton. Dans les chansons résonnent des échos de musique africaine (y compris de magnifiques samples de chanteuses lors de l’enterrement), de psalmodies, de musique sacrée, de Miles Davis époque ‘In A Silent Way’, de touches de compositeurs minimalistes comme Steve Reich, d’un hip-hop sauvage et psychédélique et de musiques électroniques. Même les Boys et Eno viennent très discrètement déposer leurs condoléances. A découvrir absolument. (gle)

Jazzanova ‘Funkhauss Studio Session’ Sonar Kollectiv

‘Funkhaus...’: tout est dans le titre. Le duo berlinois Jazzanova a décidé de nous pondre du bon funk à l’ancienne. Ça goûte

le Bootsy Collins, le George Clinton, le Earth Wind & Fire et le George Benson. D’ailleurs, difficile de sentir l’influence germanique tant on se croirait dans l’ambiance si particulière des films de la blaxploitation. C’est sûr qu’on est ici dans l’hommage pur et dans la reconstitution historique. Mais, bon sang, que c’est réaliste. Les claviers, les cuivres, la voix, les guitares, les congas: tout sonne d’époque. On se retrouve à bouger son boule comme un con, le méga sourire aux lèvres. De la joie instantanée et en intraveineuse. Les nostalgiques seront au paradis, les grincheux regretteront le rejet complet de ce que le monde de la musique a pu fournir depuis les années 70 tant cet album est une copie conforme de ce qui se faisait à l’époque. Mais on les emmerde, et on se gave des bonnes ondes vintage sans se poser de questions. (jbdc)

Jettblack ‘Raining Rock’ Spinefarm Records/Coop

Jettblack a beau avoir été formé il y a cinq ans, c’est clairement du côté des années 80 que lorgne son hard rock, ce qui est confirmé par la présence du chanteur d’Accept sur un titre. Résolument passéiste, ‘Raining Rock’ nous projette en 1985 lorsque Bon Jovi, Journey et Van Halen régnaient en maîtres du hard FM. On a évidemment le droit de remettre en cause la pertinence ou l’urgence de pareil projet, mais il faut en même temps reconnaître que le groupe affiche une belle maîtrise technique et que l’album comporte plusieurs compos qui ont de quoi transporter les fans du genre. Ce qui n’est pas mon cas. (pf)

Norah Jones ‘Little Broken Hearts’ Blue Note

On ne présente plus la locomotive Norah Jones et ses disques qui se vendent à la pelle. Son septième album serait issu d’une collaboration avec le producteur Danger Mouse (alias Brian Burton du groupe Gnarls Barkley), mais les deux compères se seraient brouillés à propos de la qualité des morceaux pondus (on a connu mieux comme genèse de disque, non?). A voir la pochette, on aurait pu s’attendre à un certain renouvellement, voire même un changement de cap chez l’Américaine (on la voit photographiée au milieu d’un graphisme rappelant les grandes heures du punk bri-

tish de 77). Évidemment, à l’écoute, Norah Jones ne s’est pas transformée en Johnny Rotten. On est en face de sa voix si typique, mais posée sur des rythmes vaguement électro et assez mous. Sans doute pour se débarrasser des ces balades jazzy qui lui ont permis de casser la baraque, elle tente de naviguer dans des eaux plus boueuses, dans des musicalités plus rocailleuses. Pourtant, la sauce ne prend pas. Même en se déguisant en voyou, sa voix suave et ronde revient à la charge et casse tout effort de réorienter sa musique vers d’autres univers. On dirait que Norah Jones n’assume plus ce qu’elle est vraiment. (jbdc)

cordes, glockenspiel, harmonium, enregistrements de terrain… La délicatesse de l’enregistrement, réalisé pour partie dans une église, et le mastering épuré de Laurence English confèrent à l’ensemble une légèreté presque éthérée. Celle-ci est à l’image du titre hautement poétique. Initialement réalisé en vinyle, ce cd paraît dans une pochette carton ornée de magnifiques photos sépias. (et)

Joshua

‘One Way – Remixes & Rarities – Lack Of Afro’

‘The Outsiders’

Fela Kuti ‘Live In Detroit 1986’ Strut/Pias

Various

No Vice/Viva Nova

Rough Trade

Que dire de Joshua? Ils sont Bruxellois. Ils sortent leur troisième album (les deux précédents ont pas mal marché auprès d’un certain public en Belgique). Ils ont participé à The Voice, le télé-crochet de la RTBF. Je me dis que c’était sans doute une bonne idée pour eux de sortir leur album maintenant, histoire de profiter de leur exposition médiatique. Le pire, c’est que j’ai bien du mal à décrire ce que je pense de leur électro-pop. J’ai même pas une vanne qui me vient. Voire même un commentaire vaguement pertinent. J’imagine que cela doit plaire à certaines personnes, mais cette musique me laisse complétement de marbre. Je m’ennuie de ces beats plats, de ces paroles à l’anglais approximatif, de ces refrains pop qui provoquent en moi une sorte de soupir de lassitude. C’est affreusement chiant et j’ai du mal à tenir plus de deux morceaux, même en me forçant. Ca ne me parle pas du tout. Je ne dois pas faire partie du public-cible sans doute. (jbdc)

La musique africaine est à la mode. Ses pillages, ses exactions, ses excavations vont bon train. Ses résurgences et ses rééditions aussi. Ainsi Strut ressuscite t-il un concert enregistré à Detroit en 1986 qu’en réalité tout le monde ou presque avait oublié. Et pourtant, ce concert, première étape d’une tournée US avec son groupe Egypt 80, voit Fela au faîte de sa forme et de son inspiration. A peine libéré de prison au Nigeria grâce au soutient d’Amnesty International, Fela se livre à des véritables plaidoiries politiques en faveur des causes qu’il défend alors. La qualité de l’enregistrement doit être soulignée, elle restitue à merveille la progression de ce très long concert de près de deux heures et demi. De son côté, Adam Gibbons (Lack Of Afro) a accumulé un incroyable matériau sonore qui se décline en de multiples formes et versions où apparaissent ses comparses. La référence à la musique africaine sert ici de fairevaloir et de caution. Funk, afro-funk, afrosoul…, quelle que soit la direction qu’ils empruntent, ces morceaux plongent leurs racines dans le grand héritage de la musique africaine et en ressortent ragaillardis, galvanisés. Avec Fela, vous danserez davantage avec votre âme, avec Lack Of Afro, vous laisserez aller vos jambes au gré des rythmes. (et)

Richard Knox & Frédéric D. Oberland ‘The Rustle of the Stars’ Gizeh Records

C’est un voyage. Un voyage vers le grand Nord, vers les aurores boréales, le pôle nord magnifié. Au travers une huitaine de compositions glacées et comateuses, Richard Knox et Frédéric D. Oberland rendent un hommage personnel et intimiste à l’Arctique. Là où une fois rendu à l’air libre le souffle humain se désagrége en d’infimes cristaux de glace. Les moyens sont à la fois restreints et variés : piano, guitares,

Lee Bains III & The Glory Fires ‘There Is a Bomb in Gilead’ Alive Naturalsound

Dans la foulée du buzz attisé par Alabama Shakes, on voit surgir de nouveaux pro-


SaM 2.06 ›› JOzef dumOulin triO be / COllapse be / Jean dl be avec La Médiathèque

ven 22.06 ›› fête de la musique

anklepants uk / Orties fr / peter digital OrChestra fr / stiCky sOumka be / fOOlzgeg be / +++

Mer 15.08 ›› film + COnCert

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Earteam Mr Fogg ‘Eleven’ Rvng Intl./N.E.W.S.

Histoire de bien faire les choses, et à l’écoute de son second bébé ‘Eleven’ on ne peut qu’approuver, c’est du côté de Valgeir Sigurdsson que Phil Barry, aka Mr Fogg, s’est rendu pour peaufiner ses compositions, dynamiques et habitées. Au-delà du choix du célèbre producteur islandais, les échos pop gavés d’electronique sont très convaincants, plus d’une fois on pense à Toro Y Moi (et c’est un fameux gage de qualité). Pourtant, l’organe assez plaintif et étriqué du sieur Barry aurait rapidement pu agacer, avec sa voix de fausset qui donnerait mal à la tête en d’autres circonstances. Heureusement, et preuve supplémentaire qu’il ne faut pas nécessairement avoir un registre vocal étendu en pop music, le travail de production de la paire anglo-islandaise a remarquablement redressé la barque, tout en évitant de charger l’embarcation par une multitude d’effets aussi fumeux qu’inutiles. Entre rudesse sonore et poésie lunaire, les dix titres de l’album refusent de choisir, non par paresse ou fadeur, la ligne droite qui mène à la bonne oreille (car c’est pour directement ressortir de l’autre pavillon). Et c’est plus notre plus grande félicité, tant les multiples diversions captivent de la première à la dernière seconde. (fv)

duits régionaux sur le marché. Accompagné de ses Glory Fires, Lee Bains III affrète des chansons taillées pour tracer le bitume. Avec ce premier album (‘There Is a Bomb in Gilead’) dans les oreilles, on traverse l’Amérique en Cadillac, on fait le plein dans des stations service paumées et on s’arrête sur le bord de la route pour pisser un coup. C’est agréable. Pendant tout le trajet, l’alimentation est réduite à ses bases élémentaires : Budweiser-maïs grillé. Rodéo musical rondement mené, ‘There Is a Bomb in Gilead’ a l’authenticité des vieux cowboys. Il aime les grands espaces, les clopes et l’air pur. Expert en mélodies américaines, Lee Bains III & The Glory Fires charpente des hymnes profondément ancrés dans le rock’n’roll et solidement enracinés dans le rhythm and blues. Un disque à fouler du bout des santiags. Pour le style. Ou pour l’amour du risque. (na)

Magic Castles ‘Magic Castles’ A Records/Suburban

Pour bien piger le délire, il faut savoir que Magic Castles est signé sur A Records, le label de l’ineffable Anton Newcombe, leader autoritaire et intoxiqué siégeant à la destinée du fabuleux Brian Jonestown Massacre. A la réflexion (et à l’écoute de cet album), on se dit que le choix est judicieux, totalement en phase avec les préférences psychédéliques du prophète. L’homme aime les drogues, le rock, les drogues, les années 60, les drogues, les montées, les drogues, les descentes, les drogues et les lendemains de veille. Ces journées qui commencent l’aprèsmidi, la tête en dessous du lit, le cœur dans la gorge. Magic Castles s’appréhende ainsi comme une version édulcorée du Brian Jonestown Massacre. Douce et contemplative, la musique du groupe américain flotte dans l’air, se laisse porter par le vent. Parfois, ‘Magic Castles’donne l’impression de plonger en apnée dans l’univers sousmarin des Dandy Warhols. Mais sans aucune volonté d’afficher un hit au tableau de chasse. L’important, chez eux, c’est de tirer un coup. Fumer l’instant jusqu’au bout. (na)

Marriages ‘Kitsune’ Sargent House

Marriages célèbre l’union entre le producteur Toshi Kasai (Melvins, Big Business, Tool) et les membres du groupe RedSparowes. Ce jeune couple, né à l’ombre du metal et du rock instrumental, s’invente un foyer où chant et mélodies peuvent décemment intégrer la famille. Percussions incisives et textures synthétiques percussives façonnent les contours de six morceaux hantés par la voix spectrale de la chanteuse Emma Ruth Rundle.

Entre arrangements éthérés et embardées musclées, ‘Kitsune’ offre un premier tour de piste prometteur. Trop court, mais convaincant. (na)

Mäximo Park ‘The National Health’ V2/Coop

Après avoir cartonné avec son premier album, Mäximo Park a eu du mal à confirmer les attentes - parfois démesurées - placées en lui. Parviendra-t-il à convaincre avec ce nouvel opus ? Cela reste à voir. Pour être tout à fait franc, je n’ai pas vraiment pris de claque à l’écoute de ‘The National Health’, mais en même temps, on peut sans hésitation considérer qu’il s’agit d’un bon album. Commençons par ce qui pourrait pauser problème. Il y a d’une part le côté déjà entendu de plusieurs titres et d’autre part certains tics musicaux, comme par exemple le recours trop systématique à des claviers 80s pas toujours fort adaptés. Pour le reste, il est indéniable que le groupe affiche une fulgurance mélodique indéniable et une énergie contagieuse qui maintiennent l’intérêt tout au long de l’album. Le titre éponyme, ‘Until the earth would open’, ‘Waves of fear’ ou ‘Wolf among men’ sont des titres sautillants et galvanisants entre pop et rock, dotés d’un charme évident. On décernera également une bonne note au groupe pour l’addictif et très post punk ‘Banlieue’ ainsi que pour la présence des très belles ballades que sont ‘The undercurrents’ et ‘Unfamiliar places’. En dépit de certaines réserves déjà évoquées, disons que le bilan est globalement positif. (pf)

Metric ‘Synthetica’ Metric Music International

L’électro-pop ressemble à ces cocktails au rhum, sucrés à s’en faire péter une crise de diabète. On en écoute pendant des heures en soirée, les oreilles toutes engourdies de ces gimmicks musicaux qui font bling bling dans la tête. Malgré sa réputation qui n’est plus à faire, le groupe canadien Metric (qui en est déjà à son cinquième album) use de toutes les ficelles éculées du genre: voix féminine cristalline et petits synthés vintage sur mélodies pop qui rentrent dans la tête, avec rythmes répétitifs qui ne font que rendre le bourrage de crâne plus facile - bref une musique bourgeoise et finalement bien propre sur elle. Et pourtant, la magie opère à chaque fois. On se surprend à sourire dès qu’on entend leurs petites merveilles pop brillantes comme des perles, où chaque beat sonne comme une bulle de Spa citron

qui éclate au soleil. On est comme à Disney Land. On sait bien que tous les décors sont en préfabriqué et étudiés dans des agences de marketing cyniques, mais on se laisse émerveiller comme des gosses tant on a envie de se laisser porter par ces petites mignardises sucrées. (jbdc)

Noa Moon ‘River’ Team 4 Action/Pias

On a beau préférer Keith Moon et Sarah Moon, on ne passera pas à côté de Noa Moon, jeune fille intelligente de 21 printemps qui chatouille quelques mélodies pop joliment fleuries à la guitare acoustique. Entre Ayo et Selah Sue, Manon De Carvalho Coomans - cet exotisme - devrait assez vite gravir les échelons qui ont mené Suarez et Joshua où ils sont, chaudement calés dans les rotations de Pure Fm. Bien troussées, glabres et entrainantes (dans le sens où sans les aimer vraiment, on les fredonne dès la deuxième écoute), les chansons de cet Ep réjouiront les festivalières les moins exigeantes. Sympathique. (lg)

Barbara Morgenstern ‘Sweet Silence’ Monika Enterprise/Morr Music

Liebe Barbara, j’ai écouté ton nouveau disque, le premier totalement en anglais et je voudrais t’écrire deux ou trois choses. Oui, ta classe naturelle est immense, depuis ‘Verona ET 6-1’ je compte parmi tes plus fervents followers (oui, moi aussi, j’utilise Twitter) et à chaque fois, c’est un réel plaisir de retrouver tes comptines électropop. Seulement voilà, aujourd’hui le temps a passé et mon enthousiasme s’est flétri, j’ai changé, vois-tu, à moins que ce ne soit toi. Tout d’abord, je voudrais te poser une question essentielle : pourquoi donc as-tu crû bon devoir abandonner l’allemand au profit de l’anglais, alors que ta langue maternelle te donnait tant d’atours imparables ? Et puis, où sont passées tes plus grands titres, ceux que je fredonnais avec tant de passion, de ‘Das Wort’ à ‘Come To Berlin’ en passant par ‘Aus Heiterem Himmel’ ou l’intégrale de ton essentiel album ‘The Operator’ ? Pour sûr, je passe encore de bons moments en ta compagnie, je ne voudrais que tu te méprennes à mon - à notre - propos, seulement le temps de faire le point est venu, pas sûr qu’il soit totalement à notre avantage. Signé Dein alter Freund aus Belgien. (fv)

Mothlite ‘Dark Age’ Kscope

Fidèle client des rubriques obscures des magazines pour ses projets Æthenor,

Miracle et Grumbling Fur, Daniel O’Sullivan (aka Mothlite) a pris le temps de la réflexion, quatre longues années, avant de proposer un successeur à son initial ‘The Flax Of Reverie’. Pour faire simple, et pour satisfaire le bonheur naturel des humains à mettre les gens dans des cases, on classera son projet dans la catégorie avant-pop dark. Sans doute le genre de projet qu’affectionne le label Own Records, rappelons-nous de Trouble Books, Mothlite déploie toutefois un sens expressionniste du tragique au-delà du simple spectacle sonore. Imprégné d’envies où la no-wave fait de l’œil à la pop (on pense même parfois à Tears For Fears !), sans toutefois se départir d’une obscurité habilement contrebalancée par des jeux de lumière très dosés, le monde imaginé par le musicien britannique donne matière à secouer les neurones - à défaut de remuer le prunier de la nouveauté. C’est déjà ça de pris. (fv)

Jason Mraz ‘Love Is A Four Letter Word’ Atlantic

Autant le dire, personne n’était chaud pour chroniquer cet album (j’avoue: j’ai uniquement pris ce disque parce que j’aime beaucoup le graphisme dépouillé de sa pochette). J’ai pourtant écouté la galette sans (trop) d’a priori, et... on va dire que la pilule passe relativement bien. En gros, c’est de la pop facile mêlant folk et pop 60’s gonflée aux cuivres et aux percus qui sentent bon l’été. On dirait un peu une pub pour Neckermann en fait, le genre d’affiche où l’on voit un couple de vacanciers tout sourire et tout bronzés nous montrer que c’est vraiment le bonheur ultime que de passer 15 jours en pension complète aux Maldives. En fait, si on le prend comme il doit être pris (un divertissement pop grand public), je dirai même que pour son quatrième album le chanteur américain a plutôt fait du bon boulot: si l’objectif était de livrer aux masses une pop hyper facile, certes, mais souriante et pleine de bonnes ondes, son pari est amplement réussi. (jbdc)

The Pirate Ship Quintet ‘Rope For Non-Hopers’ Denovali Records

Jack Sparrow peut s’en retourner jouer de la flûte à bec, The Pirate Ship Quintet revient au port cinq ans après la sortie d’un premier EP déjà très favorablement accueilli par la critique. Naviguant dans les eaux du postrock atmosphérique, le quintet de Bristol propose sur ‘Rope For No-Hopers’ cinq piécettes d’une durée comprise entre huit et douze minutes. Au rythme d’une création par an, les compositions sont quasi chirurgicales et chaque note semble avoir été mûrie en fût de chêne. Solennelles et cathar-


Earteam tiques, ces cinq symphonies pour cordes torturées évoluent entre la rigueur esthétique et mélodique du classique contemporain et du minimalisme rock. Parfois, comme dans ‘Horse Manifesto’, des cris gutturaux sont tissés avec le fil musical pour intensifier le sentiment oppressant de la pièce. Se substituant à la voix humaine, un violoncelle trouve naturellement sa place et renforce régulièrement la magnificence des ambiances. C’est bien entendu tout sauf léger mais la croisière n’est pas là pour s’amuser. Elle promet plutôt un voyage vers le côté obscur de la psyché. Objectif atteint. (gle)

Don Preston ‘Filters, Oscillators & Envelopes 1967-82’. Sub Rosa

Après avoir exhumé des oubliettes de l’histoire de la musique électronique les travaux de Tod Dockstader et, dans une moindre mesure, ceux de Morton Subotnick, le label Sub Rosa poursuit son insatiable travail d’investigation pour nous présenter cette fois un auteur davantage connu au travers la culture rock : Don Preston. Claviériste de Zappa pendant de très nombreuses années, il collabora au célèbre ‘Trout Mask Replica’ de Captain Beefheart mais aussi avec des musiciens aussi différents que John Carter, les Residents, Carla Bley… Les pièces réunies ici sont quasi-inédites. Elles s’étalent sur trois périodes de temps distinctes : 1967, 1975 et 1982. Si au début Preston utilisait un Fender Rhodes et un synthétiseur confectionné par ses soins, c’est sur le Mini Moog qu’il jettera par la suite son dévolu tandis que dans les années 80, il aura recours aux percussions et s’épaulera du batteur Fred Stofflet. Belle et singulière anthologie. (et)

PS I Love You ‘Death Dreams’ Paper Bag Records

Deux ans après ‘Meet Me At The Muster Station’, qui n’était arrivé chez nous qu’en 2011, torché comme pas deux, bruitiste et lo-fi, régulièrement jouissif, le duo canadien tente la passe de deux et se fourvoie au passage. Un rapprochement crasseux aiguillerait vers les démentiels Times New Viking, récemment passés de la fureur noisy aux volutes droguées du Velvet Underground. Sauf qu’ici, ça ne prend pas. Pire, sur certains titres, les guitares ferraillent tellement longtemps qu’on se croirait dans les morceaux les moins inspirés de Television (‘Red Quarter’). Ça n’est jamais évident à admettre, on aime rarement être déçu par un groupe qu’on a tant aimé. C’est pourtant la triste vérité : même les titres les plus dégueus semblent souffrir d’une rage en voie de guérison (‘Don’t Go’, ‘Future Dontcare’). Une explication peut-être : le physique patibulaire du guitariste, trop gras, beaucoup trop gras. (lg)

Puta Madre Brothers ‘It’s A Long Long Way To Meximotown’ Rookie Records/Cargo Records

Les Puta Madre Brothers signent l’album de rock le plus exotique et décalé de l’année. A l’origine de cette étrange affaire, trois bardes australiens, actifs du côté de Melbourne dans des versions oneman band. Par une belle soirée d’été, le trio s’est retrouvé autour d’une mousse. Histoire de refaire le monde et de se réinventer musiciens dans un groupe de rock mexicain. Déjà, les gars chantent comme des vaches espagnoles. Mais ils y mettent le cœur et la forme. A l’écoute de ‘It’s A Long Long Way To Meximotown’, on a souvent l’impression d’emboîter le pas à un attroupement de mariachis remontés au mezcal. Les yeux au ciel, les pieds dans la poussière, le trio fantasme une rencontre

entre C.W. Stonekinget les Two Gallants à la terrasse d’un burrito shop assiégé par les cactus : un truc piquant, lo-fi et bien barré. Inutile, mais diablement réjouissant. Caramba et cannabis ! (na)

Radio Moscow ‘3 & 3 Quarters’ Alive Naturalsound

Poussé dans le dos par le mécène Dan Auerbach (The BlackKeys), Radio Moscow déboule sur l’Europe pour défendre les décharges électriques de son dernier album (‘The Great Escape Of Leslie Magnafuzz’). Le succès aidant, les morveux rééditent aujourd’hui ‘3 & 3 Quarters’, assise acide d’une discographie psychédélique, largement dévouée au rock garage. Bricolé en sous-sol par le multi-instrumentiste Parker Griggs, ce premier disque enferme une fougue démentielle et une rage toute adolescente. Griggs y chante son amour pour les filles (‘She’s Mine’), ses délires entre potes (‘On YourOwn’), l’ennui profond des petits villages (‘The Look On MyFace’) et une peur bleue de se faire chourer son bong par les flics (‘No, No, Mister’). Les morceaux sont joués au sprint dans un esprit proche de celui des précurseurs. The Seeds, Chocolate Watchband, The Sonics ou Music Machine s’agitent dans le shaker. A défaut d’être étonnant, le cocktail est vraiment détonnant. (na)

Joey Ramone ‘… Ya Know ?’ Mutated Music/BMG

Plus de dix ans après sa disparition, Joey Ramone fait l’objet d’un album posthume mis sur pied par Mickey Leigh, son frère. Concrètement, ‘… Ya Know ?’ est une collection de quinze titres qui étaient pour la plupart restés à l’état de démos et que Mickey a retravaillés en vue de les sortir. Le résultat est plutôt réussi, vu que cet album tient la route et ne pourra que plaire aux fans des Ramones. Il y a tout d’abord la voix, si typique de Joey, et puis aussi l’ambiance générale des titres faisant dans le punk poppy terriblement accrocheur. Les hymniques ‘Rock’n roll is the answer’ ou ‘New York City’, par exemple, sont terriblement convaincants et auraient pu trouver leur place au sein des grands classiques des Ramones. De façon assez intéressante, l’album ne se limite pas à des titres d’inspiration punk mais nous vaut également des ballades fort réussies comme ‘Waiting for the railroad’, ‘Make me tremble’ ou ‘Merry Christmas (I don’t want to fight tonight)’. Un album varié et parfois surprenant qui met en avant l’éclectisme d’une légende du rock. (pf)

Rise And Fall ‘Faith’ Deathwish/Suburban

Rise And Fall n’est pas seulement un des fers de lance de la scène hardcore, il en est aussi le plus illustre représentant belge. Ce combo gantois a travaillé dur pour arriver là où il est aujourd’hui, multipliant les tournée transfrontalières et jouissant d’une reconnaissance et d’un public international. ‘Faith’ a été enregistré par Kurt Ballou, le guitariste du combo bostonien Converge. Il voit le groupe affirmer sa personnalité. On est ici à la limite entre le hardcore old school et le speed post-punk. Le cd est joliment emballé et est accompagné d’une série de photos artistiques travaillées. (et)

ROM ‘Foot Signal’ Pigipung/A-Musik/Kompak t/N.E.W.S.

Projet commun des électroniciens Matt Crum et Roberto Carlos Lange, ROM ne s’est pas fait en un jour. Pour mettre sur pied son album ‘Foot Signal’, le duo a longuement far-

fouillé et trifouillé dans les brocantes. L’idée : bosser sur de vieux instruments, des trucs cassés et des brols crasseux. Raccommodés ou retapés à l’emporte-pièce, ces appareils ont donné lieux à de longues sessions d’improvisation. Enregistré entre New York, Atlanta et Miami, ‘Foot Signal’ laisse entendre le fruit de ces divagations sonores. Vaporeuses et rêveuses, les textures électroniques sont méticuleusement perturbées par des secousses, des beats souverains et des percussions de seconde main. Un bon disque de récup’. (na)

Sankt Otten ‘Sequencer Liebe’ Denovali Records

Comme son nom le laisse supposer, Sankt Otten est allemand. Et comme sa musique l’indique clairement, ce duo est féru de la scène électronique que son pays natal a vu éclore dans les années 70. La plage éponyme qui ouvre l’album fait dans la kosmische musik chère à Tangerine Dream à ses débuts. Aérien, éthéré, ce morceau fascine immédiatement, tout comme l’obsédant et puissant ‘Gestern fand Ich alte tränen’ qui suit dans la foulée. Concrètement, cet album instrumental se partage entre titres atmosphériques répétitifs et planants s’inscrivant dans la lignée de groupes comme Harmonia et Cluster (‘Kann den liebe synthie sein’, ‘Hungrig kann macht nicht tanzen’) et d’autres qui sont plus enlevés et plus pop, rappelant par moments Kraftwerk, ce qui est particulièrement frappant sur ‘Die Stadt riecht nach dir’, sorte d’écho contemporain au mythique ‘Metropolis’. Et puis il y a également l’exceptionnel ‘Der heilige schmerz’ qui marie une rythmique motorik façon Neu ! à des nappes de claviers hypnotiques pour un résultat divin. Sehr schön ! (pf)

Silversun Pickups ‘Neck Of The Woods’

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PA PA M + D I r T y T H r e e 06/06/12: AB BOX – Bruxelles

FAT H e r J O H N M I S T y 07/06/12: Trix - Antwerpen* * + Love Like Birds

LOVe LIKe BIrDS

07/06/12: Trix - Antwerpen* 24/06/12: Fête De L a Musique – Liège 11/07/12: Feest In Brussel - Bruxelles 18/07/12: Boomtown – Gent 04/08/12: Vama Veche – Brugge * + Father John Misty

P I N G P O N G TA C T I C S

09/06/12: Hectoliter - Bruxelles 23/06/12: Grensrock - Menen 15/07/12: Zomer V. Antwerpen - A’pen

AUSTrA

10/06/12: Vk* - Bruxelles

SX

15/06/12: 23/06/12: 08/07/12: 18/08/12:

Out Loud - Bruxelles eden - Charleroi Cactus Festival - Brugge Pukkelpop – Hasselt

THee OH SeeS

20/06/12: De Kreun - Kortrijk 21/06/12: Vk* - Bruxelles

OrCHeSTrA OF SPHereS 23/06/12: Netwerk - Aalst 30/06/12: Dijlefeesten - Mechelen 18/07/12: Boomtown - Gent

HOLLOyS

24/06/12: Fête De L a Musique - Izel 26/06/12: Homeplugged - Bruxelles

NILS FrAHM

01/07/12: Festival Acoustic - Mortsel 12/09/12: Dok Gent - Gent* * + A Winged Victor y For The Sullen

S H e A r WAT e r

05/07/12: Les Ardentes - Liège

K U r T V I L e & T H e V I O L AT O r S 07/07/12: Cactus Festival - Brugge 14/07/12: Dour Festival - Dour eXPLOSIONS IN THe SKy 08/07/12: Cactus Festival - Brugge

WOODeN SHJIPS

09/07/12: 4AD - Diksmuide

KISS THe ANUS OF A BLACK CAT 11/07/12: 17/07/12: 28/07/12: 18/08/12:

Bonnefooi - Bruxelles Bij St-Jacobs - Gent Meadownight – Brecht Pukkelpop – Hasselt

CArIBOU

Dangerbird

12/07/12: Dour Festival - Dour

C’est le troisième album des Silversun Pickups, un combo de LA qui sort un disque tous les trois ans depuis 2006. Il faut sans doute un nombre élevé d’écoutes pour tirer au clair les différents morceaux de ‘Neck Of The Woods’. Peut-être qu’une tentative au casque révèle des subtilités insoupçonnées. Là, au milieu de la troisième écoute, ça tombe pourtant tout doucement dans l’oreille d’un sourd. Tout se ressemble. Peu a de la gueule. Là, une guitare un peu plus ciselée, là un beat un poil plus tranché. Douze morceaux étalés sur une heure, bavant avec ferveur devant le climax ultime, croissement délétère entre paysages désolés du post-rock et psychédélisme distordu. A la fois si près de convaincre et tellement loin. (lg)

ATA r I T e e N A G e r I O T

Smoke Fairies

MeTrONOMy

15/07/12: Dour Festival - Dour

DOPe DOD

15/07/12: Dour Festival - Dour 24/08/12: FIHP - Oudenaarde

A WINGeD VICTOry FOr THe SULLeN 15/07/12: Kortrijk Congé - Kortrijk

K I M yA D A W S O N

17/07/12: Boomtown Festival - Gent

rAPe BLOSSOMS

17/07/12: Bij St-Jacobs - Gent 04/08/12: Microfestival - Liège

SLOW CLUB

19/07/12: Boomtown Festival – Gent

ZINGer

19/07/12: Bij Sint-Jacobs - Gent

‘Blood Speaks’

28/07/12: ronquières Festival – ronquières

V2

LOWer DeNS

Cultivant un goût prononcé pour les guitares vintage au son chaud, comme des couvertures pour les protéger de la froideur de leur Sussex natal, Jessica Davies et Katherine Blamire s’inspirent autant de la musique de leur campagne anglaise que d’americana. Avec des voix de déesses façon yin et yang, elles harmonisent aussi gaiement que subtilement sur des bases indé-folk-blues, ce qui n’a pas échappé à des cadors du milieu comme Richard Hawley mais aussi à Jack White qui a sor-

18/08/12: Pukkelpop – Hasselt

BeACH HOUSe

18/11/12: AB – Bruxelles for more concerts : www.toutpartout.be Independent since 1994 Toutpartout agency Labelman Lazarijstraat 87 3500 Hasselt - Belgium Phone: +32 (0) 11 25 60 36 Fax: +32 (0) 11 25 30 21 info@toutpartout.be http: www.toutpartout.be


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Earteam Jack White ‘Blunderbuss’ Third Man Records/XL/Beggars

Paraît que c’est l’événement de ce printemps, ce premier album solo de Jack White. Ce sombre héros que des milliers d’abrutis de la baballe continuent à reprendre en chœur sans rien connaître de son teint cadavérique, de sa chevelure de jais, de son studio à Nashville, de ses fêtes de divorces et, surtout, de l’intégralité de son œuvre. Jack White, donc. Si populaire et si anonyme au fond. A la fois nulle part et pourtant, doté du don d’ubiquité. C’est bizarre comme je n’ai jamais pu abonder dans le sens de ses projets. Je me souviens, vaguement, d’une chanson des White Stripes sur L’album de 2003, ça faisait oh ‘Girl, You Have No Faith In Medicine’, et ça me titillait l’échine. Après ça, plus rien. Des trucs un peu rétrogrades que j’ai suivis de loin, réticent à l’engouement consensuel autour des Raconteurs ou des Dead Weather. Aujourd’hui, forcé d’approfondir ce premier opus, j’en viendrais presque à souhaiter qu’il augure une liste conséquente. ‘Sixteen Salteens’ taille un riff foudroyant, renversant, exceptionnel. C’est un peu le cas de tout le début de l’album, foutrement électrisant. La suite ? ‘Love Interruption’, un single porté sur l’acoustique, avec ce vers terrifiant « I want love to murder my own mother ». Le reste ? Pas même un ventre mou. Et dans les instants pop, ceux où l’on entend du piano, de la mandoline (‘Trash Tongue Talker’, ‘Hip (Eponymous) Poor Boy’), on se souvient que Jack reprenait Burt Bacharach sur ‘Elephant’. En final grandiose, ‘Take Me With You When You Go’ explose en un solo de guitare électrique et boucle la boucle. Comme les autres, je conclus à terre : Jack a gagné. (lg)

ti un de leur single sur son label Third Man Records tout en leur offrant la première partie de sa tournée solo actuelle. Deuxième album du duo, ‘Blood Speaks’ justifie d’ailleurs dès les premières mesures du morceau d’ouverture ‘Let Me Know’ les raisons qui ont poussé Jack à leur signer un chèque en blanc. Refrain qui galope dans la tête, lamentations épiques et surtout une musique qui aurait pu être produite n’importe quand au cours des cinquante dernières années. Un sentiment renforcé encore par un titre comme l’ironique‘Version Of The Future’ qui se balade ostensiblement du côté de chez Fleetwood Mac. Bande originale d’un dimanche passé à contempler la brume par la fenêtre d’un cottage anglais, ‘Blood Speaks’ est surtout un disque charmant au sens le plus littéral du terme. (gle)

Soulsavers ‘The Light The Dead See’ V2

Quatrième tentative pour le duo Ian Glover - Rich Machin de sertir un écrin downtempo pour une ou plusieurs personnalités vocales masculines. Là où précédemment s’étaient illustrés Josh Haden, Mark Lanegan et une kyrielle d’invités disparates conviés le temps d’un morceau (Jason Pierce de Spiritualized ou le toujours très juste Bonnie Prince Billy), la tâche est ici confiée à l’unique Dave Gahan, tout juste rescapé de sa tumeur au moment d’entamer le projet. Là où, hormis les précités, un Josh T. Pearson ou un Matthew Houck (Phosphorescent) parfaitement envisageables dans un tel registre spirituel auraient posé leur voix avec une exacte humilité ou une fragilité chancelante, notre Dave a parfois du mal à se retenir d’en faire trop (morgue ou confiance inébranlable?). On connaît la brûlante profusion dramatique qu’apporte le frontman de Depeche à tout ce qu’il touche, et ‘The Light The Dead See’ ne fait pas exception à la règle. Prenons ‘Presence Of God’ : sa renversante noirceur aurait sans doute gagné en impact sans quelques tressautements paroxystiques. Restent néanmoins dans ce disque de beaux passages inspirés (le fataliste ‘Take’ et sa montée en puissance plaquée au piano, notamment) pour ceux qui sont plus fascinés qu’hérissés par ce personnage hors normes. (alr)

Sun Gods In Exile ‘Thanks For The Silver’ Small Stone Records

Avec Sun Gods In Exile, c’est toute la mythologie rock’n roll qui est ressuscitée. La musique du quintet transpire en effet la bière, la sueur et la testostérone.

Véritable ode aux riffs tranchants, ‘Thanks For The Silver’ est un monstre de rock sudiste. Accrocheur, endiablé, cet album regorge de morceaux puissants et marquants. ‘Moonshine’, ‘Since I’ve been home’, ‘Smoke & fire’, pour n’en citer que quelquesuns, sont incroyablement efficaces et séduisent dans la mesure où en plus d’être bien rentre-dedans, ils sont également bien construits, tandis que l’apport des claviers ajoute clairement un plus. Si vous êtes rétif aux solos bien gras et aux sonorités roots au possible, cet album n’est clairement pas pour vous. Par contre, si la simple évocation de Lynyrd Skynyrd vous transporte d’émotion, cela vaudrait la peine d’approfondir. (pf)

Mina Tindle ‘Taranta’ Believe Digital

C’est la Feist, euh, la fête. Ou bien alors les deux. A vrai dire, pas besoin de savoir compter jusqu’à quatre, ni même d’avoir fait science pop pour se lancer dans l’exégèse des œuvres de Mina Tindle : tout le monde y entendra une version light de la chanteuse canadienne. En clair, on tient là un bel ouvrage de mignardises clinquantes, folk girly du genre vin de pays pas désagréable, du genre dont on ne se souvient que vaguement le lendemain. A l’une ou l’autre exception près (‘To Carry Many Small Things’), c’est l’impression laissée par ces quatorze titres chaloupés entre les cas Power et Bush. Oui, on les a aimés sur le coup. Oui, on a trouvé ça pas mal dans l’autoradio. Oui, il faisait beau et ça aidait. Oui, on les a réécoutés une deuxième fois au retour et on n’a pas trouvé ça moins mal, même s’il avait commencé à pleuviner. Oui, les quelques vers en français (‘Demain’) ont relancé notre attention. Oui, on sait bien que JP Nataf est derrière tout ça, on n’est pas des innocents. Joliment évanescent. (lg)

Tiny Ruins ‘Some Were Meant For Sea’ Spunk Records/V2

Il y a dans ‘Some Were Meant For Sea’ une simplicité diaphane et hors d’âge qu’on pourrait appareiller avec celles des grandes sœurs qu’on s’est choisies dans cette famille folk aux ramifications obligeantes : la Julie Doiron de ‘Désormais’, Vasthi Bunyan ou Sibylle Baier ne laisseraient probablement pas leur jeune consœur australienne Hollie Fullbrook détrempée sur le seuil si elle débarquait à

l’improviste, guitare au dos. On devine derrière l’apparente quiétude et la propice économie de moyens de ce premier album une tisseuse d’infra-ordinaire à l’œil espiègle mais attendri: ‘Little Notes’ rend hommage aux post-its de l’être aimé glanés à travers leur appartement, ‘Priest With Balloons’ met le clergé dans la même position suspendue que Carl Fredericksen (le héros bougon de ‘Up’), ‘JustDesserts’ ne fait évidemment pas qu’examiner des rituels gourmands. On retire d’ailleurs de ces vignettes minuscules mais évidentes une telle sensation de sérénité que pour un peu, on s’amuserait à jouer les go-betweens entre Tiny Ruins et This Is The Kit, cette autre passeuse toute simple mais ô combien essentielle à notre discographie. Au fond d’un canapé vieilli, on se laisserait aller à deviser de ballades champêtres et bottes de pluies, patchworks, recettes de soupes ou ricochets. Le bonheur intemporel tient parfois juste à une compagnie appropriée, pas besoin d’être ‘Old As The Hills’ pour y goûter. (alr)

sous les auspices du label de jazz suisse Hat Hut, le second, ‘Ballroom’, s’était tout naturellement inséré dans le catalogue de Thrill Jockey. Outre leurs innombrables collaborations personnelles respectives, le guitariste Martin Siewert, le bassiste Joe Williamson et le batteur Martin Brandlmayr pratiquent ici une musique qui trouve ses accointances à la fois avec un certain type de jazz contemporain et un rock ambient décloisonné. La dimension avant-gardiste, si elle n’est pas revendiquée comme telle, est certaine et patente. Un journaliste de la BBC n’a t-il d’ailleurs pas dit d’eux que « si Morton Feldman, John Cage et David Tudor avaient formé un groupe de rock, ils auraient sonné comme ceci. » Pour audacieuse qu’elle soit, la comparaison n’en est pas moins pertinente. Elle est d’autant plus interpellante quant on sait que la musique de Trapist se joue de l’art de restreindre ses effets et de se restreindre dans son jeu même. Un singulier dénuement proche parfois du dépouillement. (et)

Traffic Sound Virgin La Barra De Chocolate

‘Lissy Trullie’

‘La Barra De Chocolate’ Munster Records

Si 1969 demeure à jamais l’année érotique, elle résonne aussi dans le temps comme la plus psychédélique. Pour confirmer la chose, deux disques viennent nous souffler la fumée des souvenirs aux oreilles. Les premiers effluves ceinturent la cordillère des Andes d’un halo toxique, mêlant rock progressif, hard rock, fibres latines et drogues dures. Avec ‘Virgin’, les Péruviens de Traffic Sound répondaient à Santana en se plantant une seringue dans le bras. Un peu trop camé pour discuter franchement, le groupe se perdait souvent en chemin. Tout le contraire des Argentins de La Barra De Chocolate qui, en un seul album, allaient s’assoir entre Donovan et Rodriguez. Un titre éponyme – et onze chansons – au service d’une musique latine passée à la moulinette du rock garage : c’est le seul patrimoine légué par ces jeunes gens modernes de Buenos Aires. Un seul album, peut-être, mais quel bel héritage. (na)

Trapist ‘The Golden Years’ Staubgold/Dense

Trio relativement méconnu, Trapist existe depuis plus d’une douzaine d’années mais n’a, à cette heure, réalisé que trois albums dont ce dernier. Si le premier avait vu le jour

Lissy Trullie Wichita/Pias

Ancienne mannequin reconvertie dans la musique, la boyish new-yorkaise Lissy Trullie évolue dans les milieux branchés de la Grande Pomme où elle pratique le copinage éclectique avec (notamment) Hot Chip, Chloë Sevigny et Adam Green. A l’écoute de son premier album éponyme, la vraie question devient rapidement de savoir comment il est possible de porter des talons hauts et de se tirer des balles dans le pied. C’est en tout cas l’exercice de style dans lequel s’est lancée la demoiselle. Entourée par les couturiers John Hill (Santigold et Shakira) et un David Sitek (TV On The Radio) élimé aux coudes, sa collection printemps-été 2012 prend définitivement le parti du style plutôt que de l’authenticité. Là où son premier EP sorti en 2009 ‘Self-Taught Learner’ explorait des territoires pop-rocks primitifs et sophistiqués entre La Roux et les Strokes, ce nouvel opus est un disque de poseuse sur lequel la voix tantôt rauque tantôt suave de Lissie fait le job mais où l’authenticité semble être restée au vestiaire. L’album s’ouvre sur ‘Rules We Obey’ qui, après un début prometteur, part en vrille en prenant des allures de fanfare militaire 80’s sous des déluges de cuivres. Changeant de style comme de perfecto, la new-yorkaise s’ingénie ensuite à justifier l’étiquette de « nouvelle Blondie » qui dépasse d’un costume aux teintes new-wave trop colorisées FM. Heureusement, quelques titres à la production plus anorexique pourront être mis en vitrine, comme ‘Caring’ et ‘I Know Where


You Sleep’ qui lorgnent vers une Chrissie Hynde qui était, elle, bien davantage qu’un porte-manteau. (gle)

2:54 ‘2:54’ Fiction/Coop

Sur base d’un single, le remarquable ‘You’re early’, la presse anglaise a cru voir en les sœurs Colette et Hannah Thurlow, alias 2:54, l’une des plus belles promesses de la scène british. A l’écoute du premier album du duo, on ne peut qu’acquiescer. ‘2:54’ affiche en effet une superbe unité dans un registre hypnotique marqué par des effluves new wave et cold wave. Le son des guitares rappelle celui de Cure, tandis que l’on songe aussi pas mal aux Cocteau Twins, que ce soit au niveau du chant ou de par le côté éthéré de plusieurs compositions, parmi lesquelles le superbe ‘Revolving’. De manière générale, les morceaux sont foncièrement beaux et emprunts d’un côté un rien solennel qui pourrait faire penser à du Siouxsie (‘Circuitry’) tout en se montrant à la fois brumeux et tendu au niveau des ambiances (‘Creeping’), voire carrément nerveux, comme le démontre le très bon et dansant ‘Sugar’. ‘2:54’ est donc un album séduisant et mystérieux qui mérite qu’on s’y attarde. (pf)

Ursprung Dial/Kompakt/N.E.W.S. Petite électronique clé sur porte joliment ornée de percussions gentilles et de rythmes en sourdine, la musique d’Ursprung est entièrement instrumentale. Elle ne dérange pas, elle ne bouscule pas. Elle s’intégrera à merveille dans un intérieur signé Vivre Contemporain, entre le canapé Cinna et la lampe Kartell. La dizaine de morceaux alignée ici s’aborde par n’importe quel endroit du disque, tant leur similitude respective est flagrante. Que dire d’autre ? Vous reprendrez bien une praline Neuhaus ? (et)

Macuso Vikovsky ‘Visite Ma Tente’ Spezial Material Records

Curieux animal folk que ce Macuso, qui vous fait le coup des propositions indécentes en préambule, pratique l’auto-sabotage comme personne (tous ces petits couacs de rouages assumés, à la fois mignons et maladroits) et a toujours une trouvaille à chiner au fond de son meuble à tiroirs. Tout n’est pas heureux dans ce disque un peu longuet, mais pas pour autant dénué d’étincelles (cette micro-mélodie entêtante de ‘Sipu’, comptine branque, entre autres). Quelque chose dans l’irrésistible sensation visuelle de ‘Polka’ et dans l’introduction brinquebalante de ‘Back from Central Asia’ nous conduit agréablement vers d’autres bêtes ingénieuses, nos compatriotes de Coyote, leurs attrayants westerns de poche à la boutonnière. On suggèrerait d’ailleurs à notre zurichois de continuer à creuser au rayon croquignolets chromo instrumentaux, où il excelle à nos oreilles bien plus que lorsqu’il s’efforce de pousser la chansonnette. À ce moment-là, peut-être, on acceptera de partir en camping. (alr)

Vive La Fête ‘Produit De Belgique’ Ber tus

Cela fait maintenant quinze ans que Danny Mommens (ex-Deus) et Els Pynoo, unis sur scène comme à la ville, nous reviennent régulièrement avec une livraison de titres électro pop rock décapants. Entre new wave, chanson française et kitsch assumé, Vive La Fête n’a pas son pareil pour composer des perles ultra dansantes et festives qui donnent particulièrement bien sur scène où l’extravagance du duo fait immanquable-

ment merveille. Sur ce nouvel opus, Els et Danny ont fait appel à Jo Bogaert, soit l’âme de Technotronic, à la production. Vu que ce dernier n’a pas son pareil pour doper un morceau en termes de puissance dancefloor, l’album affiche un son particulièrement puissant, très live. Les fans se retrouveront ici en terrain connu et prendront leur pied à l’écoute de mélodies faussement naïves ( ‘Je n’ sais pas si tu’, ‘Contraire’), de sonorités typiquement new wave ( ‘Bizarre’), de titres plus rock (‘Cinémathèque’, ‘Pas contrôlée’) ou encore de l’incroyablement groovy ‘Décadanse’ et de l’addictif ‘Concert’ . Avec ‘Produit De Belgique’, Vive La Fête nous convie une fois encore à un délire privilégiant le fun à la prise de tête et on adore ça ! (pf)

The Walkmen ‘Heaven’ Bella Union/Coop

Comptant parmi les rénovateurs les plus inspirés du rock américain, The Walkmen poursuivent leur production métronomique d’un album tous les deux ans. Après l’excellent ‘Lisbon’ 2010, ce septième opus marque une nouvelle étape dans l’évolution du groupe. Là où d’aucuns évoqueront la maturité et une légèreté empreinte de davantage de gravité, d’autres reprocheront à Phil Ek (Fleet Foxes, The Shins, Band Of Horses) sa production par trop léchée qui irait de pair avec une approche plus commerciale.‘Give me a life that needs correction/Nobody loves, loves perfection’ chante pourtant comme pour s’en défendre Hamilton Leithauser sur la plage qui ouvre l’album. Franche, sèche et rayonnante, l’omniprésente Rickenbacker module l’intensité lumineuse en distillant ses traits de lumière fins et précis. Plongé dans un climat de félicité permanent, ‘Heaven’ apparaît également plus riche encore en sonorités que les précédentes productions du groupe. En témoignent notamment des titres comme ‘Song For Leigh’ ou ‘Heartbreaker’. Sans oublier les deux plages où le rusé Robin Pecknold vient assurer dans les chœurs (‘No One Ever Sleeps’ et ‘Jerry Jr.’s Tune’). En apesanteur, le groupe tutoie de nouveaux sommets et ne semble pas vouloir redescendre de sitôt de son nuage. Bon sang mais c’est bien sûr. Septième album.‘Heaven’. Septième Ciel. CQFD. (gle)

Yom & The Wonder Rabbis ‘With Love’ Buda Musique

Musique juive d’Europe Centrale et Orientale, le style klezmer a récemment fait un retour sur le devant de la scène par le biais, notamment, de Balkan Beat Box. Derrière le pseudo de Yom et une pochette digne des meilleurs comics américains, se cache justement un virtuose de la clarinette klezmer capable d’en explorer tous les registres et d’en exploser tous les codes. Véritable OVNI musical, ‘With Love’ plonge avec une bonne dose d’autodérision le jazz klezmer au cœur d’un univers psychédélique allant de l’électro-rock au trip-hop. Air, Massive Attack voire Radiohead étant ici subtilement référencés. Explosions libératrices et tensions planantes alternent dans cet improbable road trip aux confins d’une Europe de l’Est dont Kusturica avait déjà transcendé les frontières musicales. Un ‘Picnic In Tchernobyl’ new-wave et ‘Killing A Gypsie’ (allusion non-feinte au ‘Killing An Arab’ de qui vous savez) seront des étapes conseillées dans cette escapade au charme ensorcelant. (gle)


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Various ‘Best of Perception and Today Records’ BBE

De la fin des années 60 à 1974, le label Perception Productions/Today établi à New York entendra stimuler la musique noire. La maison éditera aussi bien des disques de soul, de jazz avec Dizzy Gillespie notamment, mais aussi quelques tubes de protodisco. Aujourd’hui, DJ Spinna compile l’essentiel de la production faste de ces années sur un double cd. On retrouve des noms qui eurent leur modeste heure de gloire comme The Fatback Band, Wanda Robinson, JJ Barnes, Black Ivory ou encore Debbie Taylor. On retrouve également Astrud Gilberto et bien évidemment Dizzy himself, le père spirituel. Rétrospective d’une époque singulièrement optimiste et pleine d’entrain. (et)

Various ‘Dubai Eklektic2’ Avril/Naïve

De la réduction d’un média à son état de marchandise. De l’assujettissement d’un disque au produit auquel il décide, délibérément, d’associer son image. Ainsi de ce ‘Dubai Eklektic 2’. Sous les dehors de ce qui ressemble davantage à un coffret Bongo qu’à un boîtier cd, cette double compilation revendique son statut d’objet de luxe. Ordonnancée par le label Avril sous les auspices d’un certain Ravin et Nicholas Sechaud, elle est opportunément sponsorisée par la chaîne d’hôtels de luxe Grosvenor House, propriétaire d’un établissement haut de gamme à Dubai. On imagine aisément le reste. La discothèque de l’hôtel. Le cd mis en évidence. Les expatriés occidentaux au gras salaire qui dansent stupidement avec un air niais. Une musique passe-partout : mi-house, mimolle du cul. Des beats jamais trop lents, jamais trop speed, bien propres sur eux. Ici, pas de printemps arabe mais du cucul la praline, du cui-cui, du cul empraliné, de la praline plein ta tronche. Danse encore un peu avec nous. Fais le bouger. Là, plus haut, voilà, c’est bien. (et)

Various ‘Kutmah presents Worldwide Family Volume 2’ Brownswood Recordings

La maison de disques Brownswood confie à Kutmah le second volet de sa série « Worldwide Family » : une excellente idée. Originaire de Grande-Bretagne, ce DJ et producteur fureteur a revitalisé les contrebandes électroniques de Los Angeles. Sous le soleil californien, Flying Lotus ou The Gaslamp Killer se sont toujours positionnés dans son sillage. Cette compilation vient encore témoigner du bon goût et de la saine curiosité de Kutmah, véritable défricheur de la cause synthétique. Au casting de son générique, on aperçoit quelques visages connus (Lapti, Bruce Haack, Flying Lotus ou Hudson Mohawke) et une ribambelle de nouvelles têtes (The Darkhorsemen, Mono/ Poly, Dakim, Slugabed…). Les morceaux inédits se succèdent ici dans un grand brassage sonore où jazz, dubstep, techno, hiphop et trip-hop se tripotent sous l’oreille avertie de l’auditeur. Le beat arpente une ligne de conduite avant-gardiste, proche de l’esthétique défendue par les tenants du label Brainfeeder. On lorgne également du côté de Nicolas Jaar, James Blake et de tous ces artistes qui, inlassablement, tissent des liens entre sonorités organiques et textures électroniques. Une excellente compilation, emballée avec cœur et passion. (na)

Various ‘La Onda Vampi’ Vampi Soul

Foutu Vampi Soul, toujours prompt à nous foutre sur le cul. Depuis dix ans, le label madrilène s’est fait des crocs longs comme ça

en sortant coup sur coup des compiles ou des rééditions toutes plus barges les unes que les autres. A ce titre, il est vital de se procurer les deux volumes ‘Back To Peru’. C’est un déluge de trucs tarés, psychédéliques, pops, garages, le tout pondu entre 1964 et 1974 par des groupes péruviens aussi underground (ça doit en être la définition première) que Los Datsun’s ou Jean-Paul El Troglodita. ‘La Onda Vampi’ propose, elle, vingt titres tirés des dernières références du label. Pas la peine donc de plonger là-dessus si vous avez tout le catalogue dans votre discothèque. Par contre, si vous êtes puceau dans le rayon, il faut foncer. Ça crapahute, ça pousse des cris, ça parle avec les tripes. R&B sixties de derrière les fagots, afrobeat dégénéré, boogaloo enragé, highlife maladif (‘Lagos Sisi’ par Bola Johnson), groove iranien démentiel. Oui, groove iranien. On a du mal à le croire aujourd’hui mais il fut un temps que les moins de vingt ans blablabla où la modernité occidentale avait contaminé la démocratie de Mahmoud Ahmadinejad. Des artistes (ici Mehrpouya, mais aussi Googoosh, Aref ou Leila Forouhar) se prenaient pour James Brown, Otis Redding, les Fab Four, sans renier leur culture persane. Bref, comme d’hab, Vampi Soul nous replonge, à la fois éblouis et nostalgiques, dans une époque où les mots liberté et avenir avaient encore un sens. (lg)

Various - LateNightTales ‘Belle and Sebastian Volume 2’ Late Night Tales

Depuis onze ans et vingt-sept rendez-vous, l’équipe anglaise des Late Night Tales réunit ce qui constitue à ses yeux le haut du gratin musical et demande à ces champions en herbe de compiler plus d’une vingtaine de pépites de leur choix, sans oublier d’y inclure une reprise de leur cru. Deuxième groupe à être sollicité pour une louche de rab (après Groove Armada), Belle and Sebastian n’avance pas qu’en terrain balisé pop : si l’on s’attendait à Broadcast (‘Ominous Cloud’ et ‘Chord Simple’), il est sans doute plus surprenant mais pas incohérent d’y retrouver entre autres très bonnes choses la reprise française du morceau ‘Sunny Day’ de Margo Guryan par Marie Laforêt (le gracile ‘Et Si Je t’aime’)

voisinant avec l’hypnotique et texturé ‘Quitters Raga’ de Gold Panda ou encore le désormais bien connu ‘A Man Of Experience and Wisdom’ de Mulatu Astatke, figure de proue des compilations ‘Ethiopiques’. Petit bémol cependant, la reprise par nos curateurs de ‘Crash’ des Primitives (groupe de powerpop des années 80) est mignonette mais retraduit peu l’urgence enjouée de la bombinette originale. Une compilation façon montagnes russes donc (en termes de tempos, le cocotier est volontiers secoué, pas toujours avec des transitions douces), mais où chacun trouvera certainement son compte tant la palette des genres abordés est étendue. (alr)

Various ‘Rangarang’ Vampisoul

Au-delà de l’aspect purement ludique ou vénal de l’entreprise, le marché de la réédition a souvent le mérite de remettre un genre ou un courant musical en perspective. Aujourd’hui, on se secoue le bas des reins en faisant ouinouin. Car si le bonheur domine à l’écoute de ‘Rangarang’, il y a quand même de quoi pleurer : cette compilation exhume une photo couleur de la nation iranienne. Où il n’est absolument pas question de bombe nucléaire, de République Islamiste ou d’atteintes aux droits individuels. C’est une vision euphorique de l’Iran avec des crooneurs moustachus, des dragueurs barbus, des filles aux épaules dénudées : de jeunes charmeuses au timbre sucré et à la voix dorée. On voyage ici dans l’insouciance d’une époque. La population s’amuse. Les gens n’ont pas encore brûlé leurs disques. Ils dansent sur un groove jazzy, surfent sur des mélodies pop et s’enlacent dans la soul. C’est beau comme une carte postale illustrant un été sans fin. La révolution n’avait pas encore sonné le glas de la bamboula. A partir de 1979, pourtant, tout est terminé. Il faut choisir : chanter Dieu ou valser en prison. Fâcheux dilemme. Précieux témoin de ces temps sans lendemain, ‘Rangarang’ se danse la boule au ventre. Et ce, sans kebab. (na)

Various ‘Ready, Set, Go!’ Defend

Le label Defend nous a pondu un bien beau projet. L’idée, c’est de regrouper une sélec-

tion de morceaux up-tempo, franchement rythmés et issus de groupes signés par leur label pour s’en faire une compile orientée humeur festive et positive. Sans révolutionner la musique, et avec pour seule ambition de se faire plaisir, on peut dire que l’essai est franchement réussi. Emporté par des artistes-maison comme Imported Goodz, Sons Of Jezebel ou Pat & Ryan, on est vite conquis par ces rythmes vintage plutôt soul mélangés à l’électro la plus groovy. Pas un seul moment de répit sur cet album: tout a été étudié ici pour l’éclate et le fun. Et pourtant, loin de nous gaver de sucre facile et rapide pour les oreilles, la qualité musicale est constante. Le genre de très bon son à écouter le matin pour se mettre en forme. (jbdc)

Various ‘Various Artists : The Minimal Waves tapes Vol.2’ Stones Throw/The Other hand

Veronica Vasicka, une newyorkaise fan de new wave et d’électro minimaliste a mis sur pied son propre label en 2005, dans le but de faire découvrir aux amateurs du genre des joyaux ignorés de tous. Au prix d’un travail de recherche touchant au sacerdoce, elle a retrouvé la trace de titres obscurs enregistrés avec des moyens ultra limités (un synthé et une boîte à rythmes) et connus de quelques rares privilégiés. La première compilation de la série avait connu un joli succès et on peut aisément deviner qu’il en ira de même avec celle-ci, tant l’ensemble est aussi inspiré que visionnaire. Pas mal de compos reprises ici auraient assurément mérité de devenir des classiques. On pourrait citer ‘Dirty’ de Hard Corps et sa new wave d’inspiration kraftwerkienne, le très martial et EBM ‘Presidente’ commis par In Trance 95 (un groupe grec !), sans oublier ‘H.S.T.A.’ de Das Ding, un instru dansant terriblement entêtant. Et pour tout dire, on est assez fier de retrouver ici un groupe belge, Subject, dont le très bon ‘What happened to you ?’ sort du lot. Veronica n’hésite pas à intégrer également l’une ou l’autre bizarrerie comme l’aliénant ‘Animals from outer space’ de Ende Schneafliet’ au chant trafiqué un rien névrosé ou encore le totalement déjanté ‘Japan Japan’ de l’incorrigible Felix Kubin. Du tout bon ! (pf)


COURT - CIRCUIT présente Concours Circuit Électronique 2012 CONDITIONS D’INSCRIPTION

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1) Au moins un des membres du groupe doit être domicilié en Wallonie ou à Bruxelles 2) L’artiste doit être en autoproduction (fonds propres à l’artiste) 3) L’artiste doit présenter un répertoire original - « LIVE » : jugement lors des étapes scéniques (demi-finales, finale) - « PRODUCTION » : jugement sur écoute

L’inscription au Concours Circuit est gratuite. Inscriptions en ligne : www.concourscircuit.be Informations : 02/550.13.33 10 septembre 2012

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COURT - CIRCUIT présente Concours Circuit Pop Rock 2012 POP ROCK = Rock, Pop, Post-Rock, Folk, Math Rock, Hip-Hop, Ska, Reggae, Soul, Noise, Funk, Experimental, … CONDITIONS D’INSCRIPTION

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1) Au moins un des membres du groupe doit être domicilié en Wallonie ou à Bruxelles 2) L’artiste doit être en autoproduction (fonds propres à l’artiste) 3) L’artiste doit présenter un répertoire original 4) L’artiste ne doit pas avoir atteint le stade de la finale lors de l’édition précédente du Concours Circuit Pop Rock

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thursday 5

|< 13:00

MORRISSEY WHITE LIES PATTI SMITH THE TING TINGS DIONYSOS EDWARD SHARPE & THE MAGNETIC ZEROS WARPAINT CARAVAN PALACE MAVERICK SABRE

SOKO SHEARWATER BIRDPEN HERE WE GO MAGIC SCHOOL IS COOL SALLIE FORD & THE SOUND OUTSIDE

friday 6 |< 13:00

MARILYN MANSON BOOKA SHADE live BALKAN BEAT BOX FAR EAST MOVEMENT EROL ALKAN MIKE SKINNER

dj set

BEARDYMAN MADEON PRETTY LIGHTS HOUSSE DE RACKET

THE HICKEY UNDERWORLD TWIN SHADOW THE MAGICIAN ED KOWALCZYK of Live GREAT MOUNTAIN FIRE

THEOPHILUS LONDON JUVENILES CARBON AIRWAYS BRNS THE PEAS PROJECT EPTIC GLYPH THE OFFENDERS JERIKAN KENNEDY’S BRIDGE

saturday 7 |< 12:00 50 CENT THE JON SPENCER BLUES EXPLOSION JOEYSTARR BRIGITTE MR.OIZO PONY PONY RUN RUN DUB FX JOSHUA KAVINSKY DEATH IN VEGAS THE EXPERIMENTAL TROPIC BLUES BAND DAN SAN ABSYNTHE MINDED RUSTIE JOKER TRUE TIGER live REDNEK JONATHAN WILSON MORNING PARADE BLAKE WORRELL of PuppetMastaz ROMANO NERVOSO HIPPOCAMPE FOU NOA MOON RAVING GEORGE DIVINE KILL FRENZY SUPREEMS DC SALAS vs. ISSA MAÏGA MATTERHORN BIG MOUSTACHE BANDITS

sunday 8 |< 12:00

CYPRESS HILL M83 HF THIEFAINE RODRIGO Y GABRIELA & C.U.B.A. YEASAYER

RUFUS WAINWRIGHT & BAND MILOW I BLAME COCO SHARON VAN ETTEN ROSCOE THE BONY KING OF NOWHERE & FRIENDS HOLLIE COOK GAETAN STREEL FRANCOIS & THE ATLAS MOUNTAINS THE PARLOTONES

ONE DAY TICKET = 55€ / 4 DAY PASS = 105€

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