Des citoyennetés en architecture. Un regard sur l'habitat participatif - Maxime Dupuy

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DES CITOYENNETÉS EN ARCHITECTURE Un regard sur l’habitat participatif

Maxime Dupuy Mémoire de master, parcours IAT Encadré par Julie Ambal et Xavier Guillot ensapBx 2015/2016


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DES CITOYENNETÉS EN ARCHITECTURE Un regard sur l’habitat participatif

Maxime Dupuy Mémoire de master, parcours IAT Encadré par Julie Ambal et Xavier Guillot ensapBx 2015/2016 3


Participation vient du latin « participare » et renvoi à l’idée de « prendre part à quelque chose », « d’avoir sa part ».

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TABLE DES MATIÈRES //Avant-propos............................................................................................................. 4 Introduction.................................................................................................................... 5 //1 HISTORIQUE DE L’HABITAT PARTICIPATIF Des fondations de plus d’un siècle................................................................................ 7 Les grands ensembles comme support à l’habitat participatif................................... 15 La loi ALUR, reconnaissance d’une démarche en place ……….................................. 18 //2 LES FORMES COURANTES DE L’HABITAT PARTICIPATIF Les formes courantes...................................................................................................... 19 L’habitat participatif en milieu rural................................................................................ 24 La place de l’architecte maître d’œuvre........................................................................ 25 //3 DES ENJEUX CITOYENS CONTEMPORAINS Des clés de réussites pour des projets alternatifs........................................................ 27 L’habitat participatif, une résistance à l’habitat spéculatif.................................... 33 //CAS D’ÉTUDES - MISE EN ECH(O) D’HABITATS COOPÉRATIFS EN FRANCE Eco-Logis, Strasbourg..................................................................................................... 35 Greenobyl, Strasbourg.................................................................................................... 40 La Ruche, Bègles............................................................................................................. 46 Le Village Vertical, Villeurbanne..................................................................................... 52 Le Quartier Vauban, Frieburg......................................................................................... 58 //BIBLIOGRAPHIE // WEBOGRAPHIE........................................................................... 62-63

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Ce mémoire s’inscrit dans la continuité du travail que j’ai pu engager en tant qu’étudiant au sein du master IAT de l’ensapBx. Il fait suite à un voyage d’étude en Allemagne à Frieburg, plus précisément le quartier Vauban, ou l’autopromotion a permis de réaliser un morceau de ville. Lors de ce master, il a également été l’occasion d’étudier un quartier en devenir à travers la publication d’articles. J’avais souhaité à l’époque interroger le rôle de l’architecte en tant que maître d’ouvrage. À travers ce mémoire, je cherche à comprendre comment l’architecte peut faire acte de citoyenneté en exerçant la maitrise d’œuvre, soit la pratique du métier la plus exercée par les architectes.

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INTRODUCTION L’habitat participatif également appelé habitat groupé, solidaire, cohabitât, coopérative d’habitations… se défini comme une démarche de construction, ou rénovation, d’un ensemble de bâtiments, constitué de logements privatifs, intimes, et d’espaces communs. Les habitants ou futurs habitants sont impliqués dans la conception puis la gestion des bâtis, des équipements, des jardins et différents services souhaités lors des nombreuses réunions pour activer ce principe. En 2013, plus de 3901 projets sont recensés en France et le chiffre ne cesse de croître. Ce mémoire a pour but d’interroger la place de l’architecte maître d’œuvre et des pouvoirs publics dans la démarche de fabrication de la ville. Je souhaite m’intéresser davantage aux démarches mises en place pour l’habitat participatif qui, je m’efforcerais de le montrer, fut et est encore un véritable champ d’expérimentations dans le domaine du logement dont nous subissons ou fabriquons l’héritage patrimonial. Je fais le choix d’invoquer la citoyenneté dans un contexte de fabrication intense de logements, avec l’objectif d’atteindre 20% de logements sociaux dans toutes les grandes villes de la métropole. Rappelons qu’il y a trois types de citoyennetés La citoyenneté civile comme la liberté d’expression La citoyenneté politique fondée sur la participation politique La citoyenneté sociale comme le droit à la santé La citoyenneté ce n’est pas que des droits, c’est aussi des devoirs envers les trois types de citoyennetés cités ci-dessus. Pour ce mémoire, je me pose la question de quels devoirs pour l’architecte de faire de l’architecture un acte de citoyenneté avec le même but, offrir un meilleur cadre de vie aux habitants. Afin de mieux appréhender l’arrivée de l’habitat participatif en France, je propose un retour rapide dans l’histoire de l’habitat coopératif à partir du moment ou les cités ouvrières commencent à apporter service et confort. Je remonte dans l’histoire ainsi jusque dans les années 1960/1970 ou j’observe les premières formes d’habitat participatif en France. Je m’attacherai particulièrement à deux cas historiques qui pour moi sont emblématiques du changement de la fabrication de la ville. D’une part Les Castors de Pessac en gironde pour la réponse au logement individuel et d’autre part au travail de Lucien Kroll pour sa réflexion sur les grands ensembles et le collectif. Enfin, pour mieux comprendre le nouveau contexte dans lequel nous nous situons en 2016, j’évoque brièvement la loi ALUR qui légifère clairement en faveur de l’habitat participatif, véritable témoin de reconnaissance d’un mouvement en place. Ensuite, je vous présenterai les formes les plus courantes de l’habitat participatif en France. Ces formes seront illustrées d’exemples contemporains afin de dégager les enjeux de la participation de l’habitant au projet d’architecture. Enfin, 4 cas d’études choisis pour pouvoir être comparés illustreront le travail de l’architecte maître d’œuvre dans le cadre de l’habitat participatif. La confrontation de ces habitats permet d’établir des grands principes de pratiques citoyennes à l’égard des habitants, mais aussi répondant à des enjeux de durabilité. 1 D’après les chiffres proposés par Émilie Cariou, Thésarde, ancienne stagiaire de l’ADESS du pays de Brest, Émilie tient à jour un référencement national non exhaustif des projets et de leur typologie.

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//1 UNE HISTOIRE DE L’HABITAT PARTICIPATIF DES FONDATIONS DE PLUS D’UN SIÈCLE Pour comprendre comment l’habitat participatif s’est développé depuis 1970, avec ses hauts et ses bas, nous devons regarder plus en avant dans l’histoire encore, rapidement, et comprendre comment l’habitat coopératif a vu le jour en Europe occidentale. Depuis de nombreuses années déjà, les cités ouvrières existent, je commencerai mon exposé à partir du moment ou les cités ouvrières apporteront des services et du confort à leurs usagers. En effet, avant le XIX siècle, les cités ouvrières existaient surtout dans un but de surveillance et de maintien de l’ordre des employés. Avant même les premiers battements de cœur de l’ère industrielle, des enquêtes furent réalisées par des sociologues, des économistes et des médecins tel Villermé dénonçant la condition de vie des ouvriers, mettant en avant la question du logement. À partir de quoi certains se sont résignés quand d’autres ont souhaité un changement. « Partout où la population ouvrière est en grand nombre, il ne sera jamais possible de fournir des logements convenables à tous ; les ouvriers qui gagnent les moindres salaires seront toujours réduits à demeurer dans les logements les moins chers, c’est-à-dire dans les logements incommodes, insuffisants et peu salubres, dans les maisons délabrées ou mal tenues. Tel est le sort des pauvres de tous les pays ; la force des choses, la dure loi de la nécessité le veulent malheureusement ainsi. »2 Si le cottage3 Anglais existe depuis 1770 surtout dans la banlieue londonienne, c’est en 1825 que la première cité ouvrière du continent sort de terre. La cité du Grand Hornu4 dans une esthétique néo classique, à Bruxelles, propose 174 maisons à un étage et à six chambres. Il y en aura plus de 400 en 1932. Toujours dans la recherche du confort, les auteurs de cette cité, véritables philanthrope, proposent de chauffer les maisons grâce à la vapeur émise par l’usine.

Représentation de la cité ouvrière du Grand-Hornu, www.cid-grand-hornu.be 2 3 4

Villermé dans son rapport de 1840 Maison uni familiale, jumelée ou en bandes avec jardin. Complexe minier érigé par Henri de Gorge, architecte Bruno Renard.

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Ainsi, dès le début de l’ère moderne, des associations telle « la société pour l’amélioration du sort de la classe ouvrière » voient le jour. Son principe est simple, les nobles et les bourgeois avancent les fonds pour la construction avec un taux de remboursement à 5%. Les ouvriers paient un loyer à l’association qui lui permet alors de rembourser le crédit. Le système se veut vertueux car les ouvriers bénéficient alors de logements neufs et salubres. En même temps en France, à Paris, suite à la révolution de 1948, la société ouvrière de Paris voit le jour. Le premier projet sera une caserne ouvrière en 1850, la cité Napoléon5. Un autre cas intéressant existe en France, à Mulhouse, plus complexe dans son démarrage et dans son montage économique. Néanmoins, il est bon de retenir qu’ici les loyers sont similaires au remboursement d’un crédit. La volonté de la société mulhousienne des cités ouvrières (SOMCO), est que les ouvriers puissent devenir propriétaire en une quinzaine d’années. La cité de Mulhouse compte 6551 habitants en 1876 et est devenu allemande en 1871.6

Photographie de la cité ouvrière de Mulhouse, http://jj.bockstaller.free.fr, page22

Les cas ci-dessus sont exemplaires de l’aspect citoyen de la cité ouvrière. Car en plus de fournir un logement, ces cités offraient des services gratuits comme un cabinet médical ou la visite de médecins, des garderies, des bains… Un vivre ensemble certes incontournable alors mais permettant un « niveau de vie supérieur » compte tenu du contexte et du statut de l’ouvrier de l’époque. Début du XXème siècle La période de mise en marche est celle de la fin du XIXème siècle. La mise en place d’une première politique d’aide à la construction du logement populaire7 est conçue comme un soutien à l’initiative privée. Cela s’adresse aussi aux travailleurs euxmêmes par la création de sociétés coopératives de construction. Les idées politiques sur l’association suscitent un intérêt évident au même moment avec notamment la loi de 1901 donnant le droit d’association. 5 6 7

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Architecte, Marie-Gabriel Veugny Chiffre d’après des écrits sur la cité ouvrière de Mulhouse de Stéphane Jonas. Loi du 30 novembre 1894 dite SIEGFRIED relative aux «Habitations à Bon Marché»


La loi du 11 juillet 1912 sur les Habitations à bon marché est votée à l’unanimité par la Chambre, par le Sénat le lendemain, puis promulguée le 23 décembre, moins de six mois après sa présentation, délai rarissime sous la Troisième République. Elle complète la loi Siegfried du 30 novembre 1894 qui créait les Habitations à bon marché, confiées à des sociétés privées approuvées, auxquelles certains établissements publics pouvaient accorder des prêts, et la loi Strauss du 12 avril 1906, qui incitait communes et départements, par des prêts, cession de terrains à des conditions avantageuses et autres modalités, à aider lesdites sociétés. La loi de 1912 instaure un véritable service public du logement social en permettant de créer des offices d’habitation à bon marché pouvant bénéficier de prêts de l’État à bas taux. Ces établissements publics autonomes permettent aux communes et dans une moindre mesure aux départements de construire et aménager des immeubles, de créer des cités-jardins et d’assainir des immeubles anciens. Les coopératives de logements ouvrières permettaient à des familles d’obtenir un logement viable et salubre. Les coopératives HBM, au début, construisaient principalement des petites opérations de pavillons et de lotissements au cœur des villes et dans les faubourgs, dans un but d’accession à la propriété. La loi du 13 juillet 1928 (dite Loucheur est votée à l’initiative de ce même Louis Loucheur, ministre du Travail et de la Prévoyance sociale entre 1926 et 1930) a prévu l’intervention financière de l’État pour favoriser l’habitation populaire.

Photographie, maison construite avec le système KNAP, http://lerizeplus.villeurbanne.fr

Durant l’entre deux guerres, dans la vallée du Rhône de nombreuses maisons voient le jour grâce à la loi de Loucheur et aux principes de construction d’un inventeur Français Gëorgia Knap. À Villeurbanne, le cottage social, l’une de ses réalisations la plus démonstrative d’un point de départ pour l’habitat participatif réside dans la mise en œuvre du chantier. 11


Les plans sont réalisés par l’architecte villeurbannais Auguste Hamm. Le matériel pour la construction telle une bétonnière est mis en commun. Au départ, chaque famille devait construire sa maison, mais le chantier simultané et la mise en commun du gros matériel incite l’entraide. Ainsi, en quatre années (1930-1934), 38 maisons jumelées sont construites et prêtes à être habitées. C’est plus de 1000 maisons qui furent construites jusqu’en 1940 par 22 groupes de « cottages sociaux ». 8Parallèlement, la commune de Villeurbanne souhaite aider la démarche et assure le montage financier de l’opération. Elle obtient des avances d’intérêt auprès de la Société Lyonnaise de crédit immobilier. La commune propose les mêmes avantages qu’en matière de HBM pour ces logements. Après la Seconde Guerre Mondiale L’auto-construction (type castor) « J’ai souvent réfléchi, pour ma part, à la qualité, à l’impact du mouvement auquel nous avons tous été associés. Et je vais vous dire ce qui me paraît la révolution principale de l’époque, l’essentiel… Ecoutez bien ! C’est que, pour la première fois, dans une société où l’argent est roi, et où on ne prête qu’aux riches… 
Pour la première fois, l’État français a accepté qu’un emprunt soit garanti, non pas par des biens matériels, ou par des capitaux, mais par du travail ! …
C’est la victoire la plus importante de notre mouvement ! La reconnaissance de la priorité du travail ! Et, sur le plan administratif, cette reconnaissance s’est traduite dans l’acte qui nous accordait un emprunt, par trois signatures : celle du Ministre de l’Intérieur, celle du Ministre des Finances et celle de Claudius-Petit, Ministre de la Reconstruction »9

Une cité Castor face aux Grands Ensembles, www.cites-castors.com

La fabrique alternative de la ville pour les plus démunis force à l’expérience. Juste après la Seconde Guerre Mondiale, il faut reconstruire. Le manque de logements est présent partout en France. Un mouvement voit le jour, les Castors. La nouveauté, c’est l’apport travail. Il s’agit d’une reconnaissance, de l’état, des heures passées par les habitants dans la construction de leur maison. Cela permet de palier au manque d’apport de capital pour un crédit. La première opération d’envergure fut celle de Pessac Alouette en Gironde en 1948 qui permettra la reconnaissance officielle de l’apport travail en 1951 par le ministre de la reconstruction via un décret. C’est l’histoire de 150 jeunes ouvriers qui ont construit 150 maisons ainsi que des équipements collectifs telle une bibliothèque, une salle de réunion, un atelier et un château d’eau. Suite à 1951, sont créées des coopératives pour les réalisations des Castors. Le mouvement Castor à partir de 1960 perdurera jusqu’à nos jours par la construction de maisons individuelles 8 9

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http://www.castorsrhonealpes.fr/index.php/les-castors/lhistoire Etienne Damoran
Prêtre-Ouvrier
Initiateur de la première Cité Castor


plus isolées la dernière opération groupée datant de 1972 à Saint-vrain. Dès 1955, le mouvement perd la vitesse avec la construction des grands ensembles. Les puissances publiques s’orientent alors vers la construction du collectif pour louer. 1948-1949 : Amorce pour une mobilisation Les pionniers de cette cité, Étienne Damoran, Daniel Bancon et Pierre Merle10 vont rédiger les textes fondateurs du projet constituant le cadre idéologique de l’action de la construction. « Par les hommes, pour les hommes, avec les hommes »11. Ils vont également lancer la création d’un groupe de volontaires intéressés par l’autoconstruction collective. Le mouvement n’est qu’ « un regrettable palliatif à la crise du logement »12, ce sont 150 logements qui vont être auto construits en accession à la propriété. L’idéologie regroupe trois grands enjeux : Urbain, dans son dessin et sa distribution, chaque logement a sa parcelle avec son jardin et son adresse Social dans l’idée du partage, de la communauté, où l’individualisme est proscrit Politique, pour faire reconnaitre leur montage et les dispositions qu’ils prennent. Même si en 1952 l’apport travail est reconnu, elle reste contraignante pour les futurs habitants. En effet, il leur faut travailler sur leur chantier sur leur temps libre au minimum 600h par an soit environ 11h par semaine. L’ouvrier, en plus du loyer du foyer dans lequel loge sa famille en attendant la fin des travaux, doit payer un loyer à la coopérative dès son inscription dans celle-ci. 1949-1951 : Le chantier Le terrain des Alouettes de Pessac est acheté par le COL. La charte des Castors veut que les futurs habitants ne doivent prendre part aux travaux que sur les parties sur lesquelles ils pourraient être compétents. C’est alors que dès le début, ils débroussaillent, terrassent, creusent, et coulent des fondations. Le chantier de Pessac Alouette va inspirer d’autres ouvriers dans l’agglomération bordelaise. Ainsi, nous verrons apparaître la cité des Fauvettes à Mérignac (80 pavillons de 1953 à 1955) et la cité de la Roquette à Villenave d’Ornon (150 pavillons et 50 logements collectifs de 1954 à 1958). À Pessac Alouette, ce sont les plans de l’architecte M.Bessaniet qui seront utilisés. Il s’agit de deux types de maisons. Afin d’augmenter la diversité, les mêmes plans seront utilisés en miroir. Les maisons pouvaient-être construites avec une pièce en plus (en rouge sur les plans) pour les familles nombreuses. La caisse d’allocation familiale prenant alors en charge une partie des travaux, de nombreuses familles ont pu disposer de cette pièce supplémentaire lors de la construction. D’autre la rajouteront au cours des années suivantes si nécessaire sur leur fond personnel.

10 Respectivement prêtre ouvrier et deux délégués CFTC 11 Statuts du COL (Comité Ouvrier du Logement) de Pessac, archives privées des Castors 12 Bancon Daniel et Merle Pierre, La première cité Castor, Pessac. Publication du COL de Bordeaux, 1952, p47

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Plan du fond personnel du syndicat de la Cité Castor de Pessac Alouette.

Pendant cette même année, le COL cherche à obtenir le permis de construire qu’il n’arrive pas à obtenir auprès de la municipalité. En effet, cette dernière fait un blocage sur ce projet qui apparait comme dérangeant à une époque ou rien qu’une copropriété est associée à du communisme. L’un des exemples marquant de la réticence du conseil municipal à l’encontre de ce projet est que la parcelle n’est pas viabilisée. Les Castors plus motivés que jamais décident alors de construire leur propre château d’eau et réseaux de distribution ainsi que de tout à l’égout de traitement des eaux usées.

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Au regard du temps Il est intéressant d’observer des évolutions au cours des années des volumes généraux des maisons mais également de l’évolution spatiale interne. Des personnes ont choisi d’agrandir les maisons en les surélevant ou en accolant de nouvelles pièces. Des grands courants existent quand à l’évolution des maisons.

Schémas personnels d’extensions observé à la Cité Castor de Pessac Alouette.

D’ailleurs, la dernière configuration présentée sur les schémas ci-dessus a interpellé de nombreux habitants de la Cité des Castors. Dès lors, L’association Syndicale Libre des propriétaires de la Cité des Castors de Pessac a soumis au vote un cahier des charges afin de respecter « un ensemble dont l’aspect général devra être maintenu ». C’est à dire le respect d’une gamme de crépis ou encore d’une hauteur maximale à ne pas dépasser.13 Des castors ou enfant de castor ont souhaité conserver le volume des maisons et leur identité extérieure. Afin de les moderniser et de les personnaliser, ils vont changer la distribution spatiale. Il faut savoir que les maisons font 1,7Om sous faux plafond. Les toitures en pente offrent des greniers qui peuvent être aménagés. Ainsi, un habitant propose une nouvelle façon d’habiter la maison.

Photographie personnelle de la Cité Castor de Pessac Alouette.

13 cf annexe : Deuxième partie, Cahier des charges et conditions Générales devant régir le groupe d’habitations Cité des Castors, Pessac l’ Alouette.

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wc salle d’eau

cuisine

salle d’eau couloir

cuisine

chambre

garage

wc chambre

chambre

couloir entrée

chambre

entrée

porche

salle de séjour

pièce en plus

salle de séjour

pièce en plus Rdc avant travaux

porche

garage

Rdc avant travaux

wc chambre

salle d’eau

cuisine

salle d’eau

cuisine

wc chambre

chambre

dressing

chambre

dressing

salle de séjour traversante

porche

porche

salle de séjour traversante

Rdc après travaux

Plans Schématiques personnels de modifications observées à la Cité Castor de Pessac Alouette. Rdc après travaux

De nombreux éléments sont présents dans le cahier des charges de l’association syndicale des Castors de Pessac. Nous y retrouvons également une charte Qualité Paysage qui se présente en dix articles regroupant ces objectifs : Art. 1 : Respecter l’héritage paysager Art. 2 : Lutter contre les risques de banalisation Art 3. : Éviter la minéralisation des surfaces Art 4. : Susciter l’adhésion des habitants Art 5. : Engager une action collective emblématique Art 6. : Entretenir les haies et trottoirs Art 7. : Afficher des objectifs de qualité paysagère auprès des partenaires Art 8. : Privilégier un vocabulaire végétal respectueux des lieux Art 9. : Privilégier l’utilisation du bois Art 10. : Privilégier une gestion écologique différenciée 16


Afin d’aller plus loin dans la reconnaissance de ce quartier, Le Plan Local de l’Urbanisme de Bordeaux Métropole14 consacre une pleine partie au quartier des Castors de Pessac. Pas loin de 30 pages reprenant la majorité des éléments des zones pavillonnaires classiques dans lesquelles il est difficile de reconnaitre clairement la cité Castor dans le respect de ses codes formels. Au delà de constructions faibles qui ont nécessité de nombreux travaux de réfections, près de 65 ans après la première pierre, la Cité des Castors de Pessac fonctionne encore en coopérative d’habitant du quartier comme la gestion du château d’eau. Dès lors, quel rôle pourrait jouer l’architecte afin d’augmenter la qualité du cadre de vie tout en favorisant le modèle coopératif ou un modèle similaire.

LES GRANDS ENSEMBLES COMME SUPPORT À L’HABITAT PARTICIPATIF.

Illustration rotring + graphite du quartier de Berlin Hellersdorf, Agence Lucien Kroll

« C’est extrêmement vivant, mais vue de dehors c’est mortuaire »15

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PLU 3.1 de Bordeaux métropole au 10 juillet 2015 Lucien Kroll, conférence au Pavillon de l’Arsenal, nov 2013. 39:00

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Instant 0 +10 ans

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Maquette représentant les désirs des habitants du quartier de Berlin Hellersdorf, Agence Lucien Kroll

Une part des travaux d’expérimentation et de réalisations de Simone et Lucien Kroll, respectivement Paysagiste française et architecte belge s’intéresse aux possibilités de mutations de l’habitat collectif prenant soin de chaque habitant. Ainsi, si une ou plusieurs familles ont le désir d’une pièce supplémentaire, alors il faut leur donner, etc.… Mais surtout, il ne faut pas généraliser la volonté d’un habitant à tout l’habitat collectif. Ce n’est pas parce qu’une famille a besoin d’une chambre supplémentaire que celle d’à côté aura le même besoin. Lucien Kroll dans sa conférence au Pavillon de l’Arsenal en 2013 évoque directement une des possibilités de mutation en évoquant les barres de grands ensembles. « Un toit plat n’est jamais qu’un terrain à bâtir qui s’ignore »16 Le travail de l’atelier Kroll au fil des années propose de laisser de la place à la mutation spontanée et longue de l’habitat. Chaque Habitant passant dans l’habitat pouvant laisser sa trace de son passage, l’habitat évoluant alors avec le temps. Pouvant aller jusqu’à la transformation esthétique extérieure de l’habitat. Au bout de la rue de la Cité des Castors de Pessac Alouette, se trouve une cité de l’agence de Lucien Kroll. Elle fut tout d’abord à l’image du travail de l’agence Kroll. Des couleurs travaillées par Simone Kroll ainsi que les matériaux différents en fonction de la strate des bâtiments. Ils ont été recouvert par des enduits peints dans des nuances de gris au cours de l’année 2015 ce qui a pour conséquence l’uniformité et la banalisation de ces façades

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Capture d’écran personnelle de google streetview en 2014 et en 2015 16

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Lucien Kroll, conférence au Pavillon de l’Arsenal, nov 2013. 39:30


S’occuper des logements collectifs par le bien de la participation des habitants doit dépasser l’aspect esthétique. En effet, l’habitat participatif permet de redonner de l’envie, de l’attractivité aux grands ensembles en permettant par exemple la personnalisation de son logement, mais aussi des espaces communs de son immeuble. Pour cela, il faut des réunions, des rencontres ou la coréalisation est possible, ou chaque avis compte et permet alors d’entamer un débat sur le vivre ensemble et avantager l’acceptation de la présence de l’autre. Ainsi, il est possible d’envisager la création d’espace partagés, potager, garage, atelier, buanderie, et pourquoi pas jusqu’à la chambre d’amis ou autres éléments dont les habitants auraient besoin. Les espaces partagés sont souvent des espaces de services ou de petits services. Certains architectes tentent en collaboration avec des offices HLM de réduire le coût du logement social tout en essayant d’impliquer les futurs habitants dans la finition de leurs logements. Les volumes capables existent déjà en 1969 dans le logement avec Arsène-Henry associé à Bernard Schoeller qui furent mandatés par un office HLM de Montereau pour la construction d’un immeuble expérimental. Suite à cela, plusieurs HLM seront construits sur le principe de participation à la finition mais jugés trop coûteux et trop complexes, notamment lors d’un changement de locataire. Au cours des années 2000, des opérations de grandes envergures sont lancées pour requalifier les quartiers de Grands Ensembles. Le quartier de Surville de Xavier Arsène Henry fait l’objet de nombreuses démolitions. Néanmoins, la tour expérimentale de l’avenue du Lycée sera conservée pour son aspect innovant dans le logement évolutif et qui fait encore référence. Elle sera repeinte dans la fin des années 2000 et aucun aménagement de son pourtour n’est prévu à ce jour.

Gauche : Plan courant de la tour de Surville, Arsène-Henry, L., et X. Arsène-Henry, ‘La Défense, Immeuble, Montereau, Bordeaux le Lac’, Techniques et Architecture, 1973, pp. 94-98. Droite : photo depuis l’angle Nord Est, site Flexible Housing, http://www.afewthoughts.co.uk

Les lotissements de pavillonnaires construits dans les années 1970 suite à la loi du ministre Chalandon(1969) veulent faciliter l’accès à la propriété par tous. Ministre de l’Équipement et du Logement, Chalandon lance le Concours International de la Maison Individuelle, qui marque l’intervention de l’État dans la production de masse de maisons 19


individuelles à bas prix, à travers la construction de près de 70.000 unités connues sous le nom de «chalandonnettes». Ces HLM horizontaux sont des maisons individuelles économiques en accession sociale à la propriété. Plusieurs raisons expliquent cet ajustement. Encadrer le développement spontané et anarchique de l’habitat pavillonnaire, les français préférant ce type d’habitat aux grands ensembles d’habitats et éviter la trop concentration populaire dans les grands ensembles d’habitat social. L’accession paraît un sacrifice raisonnable pour « l’élite ouvrière », car le loyer apparaissait aux ouvriers comme de l’argent perdu, qu’il valait mieux transformer en emprunt. Pendant de nombreuses années, le gouvernement ne légifère plus sur les coopératives d’habitants, les pratiques de logements alternatifs se feront souvent à la marge voir dans l’illégalité. Il faut attendre le 20 février 2014, avec la loi Alur qui est définitivement adoptée par le parlement. Les décrets sont actuellement en cours de validation par l’assemblée nationale. En bref, la loi propose 6 axes majeurs. 1. L’encadrement des loyers 2. La garantie universelle des loyers 3. Les relations locataires-propriétaires 4. La reforme des copropriétés et des professionnels de l’immobilier 5. L’habitat indigne et le logement social 6. Les règles d’urbanisme C’est dans la partie 4 que l’habitat participatif est officiellement reconnu (société ou coopérative d’habitants). Cette partie de la loi a pour ambition de cadrer l’habitat participatif afin d’assurer que les projets respectent l’environnement et la biodiversité, de simplifier les démarches juridiques, de proposer des dispositifs financiers et de ne pas trop cadrer en laissant des marges de manœuvre afin de favoriser la multiplicité des projets. Or le fait d’être dans la légalité, cette loi a eu pour objet de créer un site dédié entièrement à cette dernière sur laquelle les projets d’habitats participatifs sont promus. Nous y retrouvons par exemple des liens vers des sites ou des noms d’ouvrages de références. Quelques associations y trouvent aussi leur place. La loi s’est d’ailleurs récemment vue détaillée par la publication d’un décret en date du 21 Décembre 2015.17 Le décret précise les droits et devoirs des associés lors de sociétés coopératives ainsi que le cadre légal des coopératives. Le décret permet de donner un cadre juridique au montage des projets coopératifs et évite alors des situations embarrassantes de désistements d’associés qui pouvaient amener à l’abandon de projets.

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Décret n° 2015-1725 du 21 décembre 2015 relatif aux sociétés d’habitat participatif


//2 LES FORMES COURANTES DE L’HABITAT PARTICIPATIF COMME RÉPONSE SOCIALE ET/OU ÉCONOMIQUE. L’habitat participatif est un outil possible favorisant la participation des habitants à la conception et/ou à la gestion de lieu de vie. Locution valise souvent utilisée à tord pour définir des mouvements de fabrication alternatifs à la production classique du logement. Nous pouvons néanmoins dégager des grands courants de l’habitat participatif. L’habitat groupé est l’aboutissement d’un collectif d’habitants avec un projet de vie collectif. Il est possible de trouver des traces de ce type d’habitant depuis le Moyens âge où plusieurs familles se réunissaient autour d’un jardin ou d’une petite cours commune. Les contemporains de l’habitat groupé s’intègrent dans une politique de développement durable à la recherche d’un logement économique, écologique et qui permet de tisser du lien social. L’éco-quartier de la cartoucherie à Toulouse accueille de telles opérations. J’observe également un parallèle possible avec un projet à Kingersheim (68). En effet, l’habitat participatif ne doit pas définir seulement l’accession au logement ou l’injection d’argent dans un système mais doit agir tout d’abord comme habitation pour laquelle les futurs habitants ont donné de leur temps, de leur vision et dont ils seront les usagers. Les 37 maisons à Kingersheim pour nomades sédentarisés ont reçu le prix de l’archi citoyen délivré par un syndicat d’architecte.18 Depuis plusieurs années en marge et en rupture avec les élus et les autres habitants de la ville, la quarantaine de familles manouches vivait sur un terrain à proximité du centre ville. Leurs habitations étaient un mélange de caravanes et d’auto constructions s’apparentant au bidonville situé dans une ancienne décharge publique. Le site n’était pas viabilisé. C’est en 1999 que la commune prend les devants afin de loger dignement ces familles et de les amener à partager les mêmes droits et devoirs que les autres habitants de la commune. Cela est devenu possible par l’instauration d’un « pacte citoyen » voulu par le maire, Jo Spiegle, dans lequel la commune s’engage à donner un cadre de vie salubre en échange de quoi les familles devaient inscrire les enfants à l’école et s’engager dans un processus de réinsertion professionnelle. La question du logement dans ce cas est délicate et complexe mais surtout urgente d’un point de vue sanitaire. Un travail s’est alors mis en place avec les familles, jusqu’au choix de l’architecte. La complexité résidait dans plusieurs formes dont le lien avec les autres habitants de la commune, puis les liens entre les familles elles-mêmes. Le projet de consensus a existé sous plusieurs versions avant d’en voir une possible. Sans la participation, l’architecte n’aurait jamais pu proposer une composition urbaine reprenant l’implantation des caravanes, respectant ainsi les affinités entre les 18

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groupes familiaux. La création d’une rue et d’adresses avec boite aux lettres permet également la reconnaissance de ce territoire comme morceaux de ville. La participation permet aux familles d’accepter la modification plus ou moins profonde, de leur mode de vie. De plus, le projet a permis de faire de la pédagogie environnementale en incitant les futures familles à se questionner sur l’écologie. En effet, les maisons sont construites en bois et en tuile de terre cuite. La pièce principale du logement est munie d’un insert bois avec des systèmes de soufflerie pour chauffer les autres pièces de la maison. L’eau chaude sanitaire est quant à elle chauffée par des panneaux solaires en toiture des maisons. Les pièces principales des maisons sont exposées au soleil du Sud apportant des calories en hiver, et coupé l’été par l’installation de simples brises soleil inclinés à 17°. Enfin, la ventilation est naturelle pour réduire la consommation électrique. Tout cela permet une faible consommation énergétique artificielle pour des familles dont les revenus sont plus que minces. La participation dans la fabrique de logement permet de trouver des solutions aux situations complexes trop souvent dans l’impasse. L’habitat participatif, c’est aussi le partage d’une envie, d’un besoin qui s’articule souvent autour d’un ou plusieurs thèmes permettant aux personnes de se trouver entre elles, de découvrir et d’explorer les possibles des envies communes. La coopérative d’habitants, cadre juridique19, est une société à but non lucratif20. Les habitants sont à la fois propriétaires par le biais de parts sociales qu’ils achètent à la coopérative et locataires par les loyers qu’ils paient à la coopérative pour rembourser l’emprunt fait pour la construction. Toutes décisions concernant le cadre de vie sont prises de façon démocratique. Je m’intéresse particulièrement à l’architecture citoyenne dans ce mémoire. Le village vertical de Villeurbanne propose un montage intéressant quand au partenariat institutionnel, le projet étant porté par le privé et le publique, qu’à la démocratie employée pour les décisions. Chaque sociétaire de la coopérative a une voix. Peu importe le poids du capital investit dans la coopérative. 1 sociétaire = 1 voix. Cela permet d’intégrer tous les habitants (obligatoirement sociétaire) dans les décisions et de les sensibiliser à la démarche du projet architectural et ne pas se contenter d’acheter un appartement sur plan. Ainsi, le propriétaire, coopératif et locataire peut prendre pleine conscience de son rôle de maître d’ouvrage comme acteur fondamental dans la création de la ville de demain. Le village vertical c’est 14 logements conçus par Arbor&Sens (mandataire) et Detry&Levy architectes pour des familles qui se retrouvent dans un besoin de logement à moindre coût, 9 logements sociaux et 4 très sociaux ainsi qu’autour d’une volonté écologique. La réussite du projet se base sur la mutualisation des espaces de services telles les terrasses, la buanderie, 1 grand salon/cuisine commun et des jardins potagers associés à une conception respectueuse de l’environnement par l’utilisation de matériaux d’isolations performant à la construction par exemple mais aussi dans l’usage quant à la question des déchets, le partage de voiture, etc. Tout cela induit des démarches positives de partage et d’échanges entre voisins qui se retrouvent alors pour bien plus que de simples réunions de copropriétés. L’habitat ne définit pas que le logement, mais l’espace occupé à un moment donné par un être vivant. L’exercice professionnel est alors possible au sein du village vertical par simple accord des citoyens de la coopérative. La participation dans le projet architectural permet la rencontre de l’autre, du futur voisin, avec qui il est possible de négocier avant même que le lieu n’existe. 19 20 Spéculation interdite par la loi

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De nombreuses autres formes d’habitats coopératifs existent en France. Je fais le choix de vous montrez des outils contemporains d’habitats coopératifs pour faire état des pratiques actuelles émergentes, il faut l’espérer. La cabinet d’architecture bordelais dauphins propose un projet au montage intéressant. En effet, il s’agit d’un habitat collectif coopératif social. Soit un groupe de personnes qui mettent en commun leur moyens pour réaliser leur habitat, en bénéficiant de l’investissement d’un bailleur social21 et d’une assistance à la maitrise d’ouvrage. Implanté sur la ville de Bègles, La Ruche est un bâtiment de 11 logements en ossature bois et remplissage de paille. Les futurs habitants ainsi que tous les curieux pouvaient participer. Un appel à participation fut même lancé auprès de l’école nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux. Dans un premier temps dans un but économique, mais aussi pour partager le savoir faire d’un type de construction peu courant et réputé écologique afin de sensibiliser les futurs architectes et paysagistes à des pratiques participatives et durables. La coopérative HLM est un nouvel outil efficace pour répondre au logement social. En effet, les bailleurs sociaux sont de plus en plus sollicités pour être partenaire dans des démarches d’habitats participatifs. Surtout lorsque des métropoles souhaitent en intégrer dans les quartiers en construction. Lors des rencontres nationales de l’habitat participatif organisées à Marseille en juillet 2015, les organismes HLM ont pu échanger avec les différents acteurs présents et retenir quelques conseils. En effet, les organismes HLM doivent faire face à des problématiques auxquelles ils ne sont pas habitués. Au cours de l’histoire, il est remarquable d’observer que les bailleurs sociaux ont un grand pouvoir d’adaptation. Brièvement, la conclusion de ces journées pour les bailleurs est que s’ils souhaitent s’engager dans l’habitat participatif ils doivent dans un premier temps trouver un groupe d’habitant voulant faire le projet et entamer des échanges afin de favoriser la confiance mutuelle. Ainsi, il sera plus simple d’intégrer les volontés des habitants mais aussi de les mettre face aux réalités législatives. L’une des bases de l’habitat participatif est le partage d’espace commun comme une salle commune. Or, dans le cas de logements sociaux à maitrise d’ouvrage par un bailleur, il faut trouver le financement de ces salles. Aujourd’hui il existe deux solutions, soit les surfaces de logements sont réduites, soit il faut trouver une source extérieure de financement comme la location de la salle commune lorsqu’elle n’est pas utilisée par un locataire. Il faut sensibiliser les habitants afin qu’ils soient mobilisés sur le long terme. D’une part avant la construction peut s’avérer longue pendant laquelle la vie des habitants évolue, mais aussi pour après, une fois que les habitants deviennent usagers des logements et devront entretenir en tout ou partie des espaces de leur nouveau cadre de vie. Enfin, il faut aussi penser au remplacements des locataires. Il faut trouver des personnes pouvant correspondre à ce mode vie afin de pérenniser le projet. L’autopromotion est une démarche de construction pour fabriquer un habitat groupé. Les habitants prennent le rôle traditionnellement pris par le promoteur immobilier. « L’autopromotion désigne le montage selon lequel des particuliers réunis par un projet de vie commun, jouent le rôle de maître d’ouvrage en concevant, finançant et réalisant leur logement au sein d’un bâtiment collectif sans passer par un promoteur. Cette démarche vise la construction d’un logement pour l’occuper (résidence principale), et non en vue d’un investissement locatif. »22

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Axanis, filiale d’Aquitanis Définition de l’Association départementale d’information sur le logement

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C’est un moyen beaucoup utilisé en Allemagne dont la ville de Frieburg qui compte plus de 150 projets, s’inscrivant dans un contexte particulier d’après « mur » ou les fonds étaient déployés à l’Est pour la reconstruction et d’un hasard ou le parti écologique prit le pouvoir aux élections municipales. Ces deux éléments simultanés sont en partie à l’origine du quartier Vauban. En France, il faut attendre 2007 pour voir la première autopromotion pour un habitat collectif urbain, non loin de la frontière allemande et de Frieburg, à Strasbourg. Habicoop23 propose un schéma type pour avoir une idée des différentes étapes nécessaire à l’autopromotion : I. STRUCTURER LE GROUPE ET PROGRAMMER LE PROJET _ Création et développement du groupe _ Établir les règles de fonctionnement du groupe _ Se mettre d’accord sur les valeurs fondatrices _ Établir un pré-programme _ Identification du groupe (création d’une association) _ Implantation : recherche d’un terrain _ Choix d’une maîtrise d’œuvre _ Analyse des capacités financières du groupe II. CONCEVOIR LE PROJET _ Travailler sur la communication interne et externe du groupe _ Définition du projet architectural _ Préparation de l’acquisition foncière _ Choix d’une structure juridique _ Préparation des financements (emprunts, subventions) _ Gestion du budget III. RÉALISER LE PROJET _ Achat du terrain _ Préparation DCE (Dossier de Consultation des Entreprises) _ Passation des marchés de travaux _ Gestion du chantier _ Auto-construction ? _ Communication autour du projet _ Suivi financier de l’opération _ Réception des travaux IV.VIVRE DANS LE PROJET _ Emménagement _ Fonctionnement au quotidien _ Répartition des rôles _ Gestion des espaces communs _ Projets communs d’animation _ Gestion des arrivées et des départs

Schémas type de Habicoop, habicoop.fr

Strasbourg métropole a un espace dédié sur son site internet pour l’autopromotion. Dans cet espace il est possible de trouver leur définition de l’autopromotion, en quoi cela peut intéresser les citoyens ou futurs citoyens de la métropole, un balayage des « idées fausses » sur cette démarche. Enfin, un réseau national est présenté. Le tout écrit dans un français simple, accessible et rassurant. J’observe une réelle volonté de la part de Strasbourg métropole de développer ce type de démarche pour la fabrication de la ville. D’autres métropoles françaises développent des démarches de soutien aux projets participatifs. Par exemple Bordeaux Métropole acte en conseil vouloir développer tous 23

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http://www.habicoop.fr/spip.php?rubrique2


les modes d’habitat, « du plus classique au plus innovant » et plus particulièrement en adhérant à la charte mise en place par le Réseaux National des Collectivités pour l’Habitat Participatif. Plusieurs projets sont d’ailleurs présents ou en cours de conception, ou création, au sein de la métropole bordelaise. L’auto finition consiste à devenir propriétaire d’un logement dont seuls l’entrée et les gaines sont mis en place. Les « cellules d’habitation » sont aménagées selon la volonté des locataires avec l’aide des architectes. Il y a un regain d’intérêt pour ce type de construction de nos jours (2015). À Bordeaux, le quartier Brazza va bientôt proposer aux futurs habitants des volumes capables pour les logements et le petit artisanat. Les volumes seront livrés brutes avec 5 mètres sous plafond afin de multiplier les possibilités d’appropriation des lieux. Il n’est pas encore dit si un accompagnement par un architecte est prévu pour terminer les logements avec les habitants.

Schémas de principes des volumes capables de Brazza par Thomas Villette, thomasvillette.emonsite.com

Auto-réhabilitation accompagnée pour aider les communes, sur leur patrimoine, mais aussi les habitants, qu’ils soient locataires ou propriétaires, à réhabiliter leur cadre de vie. Un diagnostic est effectué par des professionnels sur la salubrité et sur la performance énergétique du logement afin d’identifier les travaux à réaliser. Ce type de chantier est très courant chez les Compagnons Bâtisseurs qui se servent de ces réhabilitations comme point de départ pour un changement de relations sociales. En effet, cela permet dans certains cas de clarifier les droits et devoirs des habitants face à un bailleur, des élus… ou encore ses voisins. Ces chantiers sont aussi l’occasion de sensibiliser des personnes à des métiers et de les réinsérer dans la société par le biais de formations communes à l’utilisation de machines ou sur la pose de matériaux. L’un des buts étant aussi que les personnes sachent et puissent continuer d’entretenir leur logement sur le long terme.

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Les difficultés rencontrés en milieu rural La France est un pays aux nombreuses communes dont de nombreuses sont rurales. Ces morceaux de territoires sont trop absents de la réflexion pour l’habitat de demain alors que nous pouvons observer un regain d’intérêt pour ces zones avec une augmentation des installations rurales dans les dernières années24 Cette carence peut s’expliquer par le soucis d’une culture architecturale, urbaine, et paysagère du territoire des élus. De plus, une équipe d’une mairie pour 1000 habitants ne dispose pas des mêmes moyens qu’une ville de plus de 50000 Habitants. Les réponses actuelles de logements sont vernaculaires mais de piètre qualité et ne répondant pas nécessairement aux besoins des occupants. Une forme de résignation à la maison de promoteur au milieu de la parcelle répétée 30 fois pour établir une cité ne doit pas être la seule réponse possible à la nouvelle campagne. La campagne a connu des formes de cohabitations spontanées pendant des siècles avec les immenses maisons familiales. Une solution parmi d’autres peut se trouver dans l’habitat participatif. Lorsqu’on dispose de peu de moyens, il est difficile de se loger en campagne. En effet, peu de bailleurs socio existent ainsi qu’une carence de politique de développement du locatif. Les élus locaux via l’association RELIER ont décelé d’autres manques liés à la réticence des propriétaires à louer leur bien, le manque de moyens financiers de nombreux porteurs de projets, la difficulté à trouver du foncier abordable pour bâtir, la spéculation immobilière directement liée au développement des résidences secondaires puis la vétusté des biens. Il faut néanmoins temporiser car même si je n’ai trouvé que peu de contenu sur les habitats participatifs ruraux, cela ne veut pas dire qu’il n’en existent pas pour autant. Pour exemple, le collectif Habiterre a souhaité un projet dans la Drome en milieu Rural commandé à Tangente Architecture. C’est sur un terrain de 4000m2 que viennent s’installer 14 foyers. Ce projet est rendu possible dès lors que la mairie accepte de viabiliser le terrain et d’accepter le permis de construire. Le terrain retenu est un terrain en pente sur lequel il n’y avait pas d’agriculture afin de ne pas construire sur une terre où la récolte est possible, bien que cela engendre alors un coût car les fondations ont nécessité plus de matière. Même s’il s’agit d’un projet voulu rural, l’un des enjeux était de ne pas être trop éloigné du bourg de telle sorte que nous soyons à 10 minutes en vélo pour éviter de prendre la voiture au maximum, étant l’une des contrainte majeure de la vie en milieu rural.

Photographies personelles d’habitants d’Habiterre, habiterre.org, 2015 24

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INSSE


La particularité de se projet tient dans sa maison commune. Elle a été le fruit d’une réflexion plus large que celle des coopérateurs. En effet, elle est aussi le fruit de la municipalité et d’actionnaires. De larges baie vitrées s’ouvrent vers les montagnes et la ville. La maison commune est destinée à recevoir les résidents d’Habiterre, les voisins proches, les habitants du Diois et les actionnaires solidaires ainsi que les partenaires d’Habiterre. À l’étranger, j’ai pu observer des pratiques d’habitats participatifs en milieu rural. Notamment au Brésil dans l’État de Sao Paulo avec des groupes de paysans « sans terre ». 80 Logements sociaux ruraux en auto-construction collective. Ensemble, les sans terre ont construit leur future maison créant un mini-village.

La place de l’architecte maître d’œuvre dans ces démarches Une pratique militante Les opérations d’habitats participatifs ne représentent qu’un très faible pourcentage des opérations de logements en France. Cette pratique vertueuse pour l’habitant l’est malheureusement aujourd’hui beaucoup moins, d’un point vu financier j’entends, pour l’architecte. En effet, l’architecte s’impliquant dans une démarche participative de fabrication voit son temps de travail et notamment de rencontre client augmenté fortement. Son rôle n’est également pas bien défini, puisqu’il arrive qu’il aide les futurs habitants dans le montage administratif et financier. S’engager dans de tels projets est un risque, certains clients peuvent quitter le projet avant la fin par manque de moyens financiers ou autres raisons. Prendre des risques, jouer avec les difficultés pour garantir l’accès à un habitat sur mesure respectant les valeurs de ces usagers. De plus, si l’habitat participatif lutte contre les opérations de constructions dédiées à la défiscalisation, alors l’architecte qui y participe se voit associé à un mouvement de proximité économique. Dans la pratique, l’architecte se trouve face à un nombre d’acteurs multipliés parfois aux vœux contradictoires. D’après Véronique Biau25, l’action se décline en temps fort. Tout d’abord l’architecte travaille sur des volumétries et le travail avec les habitants repose essentiellement sur la programmation. Puis dans un deuxième temps avec chaque famille, l’architecte partionne l’espace intime. Cette vision me paraît restreinte ne laissant que le choix aux habitants de dessins préétablis par l’architecte. Il me semble que la recherche de la programmation permet tout d’abord de définir les besoins personnels et commun, puis les dessins de volumétries peuvent s’effectuer par rapport à ceux-là et se définir l’un l’autre. Pour enfin définir plus étroitement avec chaque famille les espaces intimes. Le tout fabriquant le lieu à habiter. J’observe également un manque de culture de l’espace et de l’esthétique. La présentation des projets d’habitats participatifs dans les revues ou sur le web, spécialisés de l’architecture, de l’urbanisme ou encore du paysage, mettent souvent en avant un photomontage d’une maquette 3D avec le site de projet. Mais il est rare de voir un plan ou une coupe dans les articles dans lequel nous pourrions apprécier les partitions entre espaces intimes et partagés, tout cela par rapport à la rue, au quartier. Encore moins un détail alors que les textes s’épuisent à parler d’isolations innovantes pour laisser place et faire l’apologie des montages économiques. Mais comment expérimenter, continuer le travail de recherche au quotidien si les médias spécialisés n’exercent pas leur rôle lorsqu’il s’agit de projet aujourd’hui à la marge ? Pour l’architecte, le devoir de conseil peut alors plus facilement se mettre en œuvre grâce à la proximité qu’il entretient avec le futur usager. 25 Véronique Biau est architecte-urbaniste en chef de l’État, docteur en sociologie, chercheur à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Val de Seine, directrice du Centre de Recherche sur l’Habitat (CRH, LAVUE)

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//3 DES ENJEUX CITOYENS CONTEMPORAINS DES CLÉS DE RÉUSSITES POUR DES PROJETS ALTERNATIFS Système constructif en bois + béton. Lors de l’analyse des études de cas, j’observe que souvent, les fondations sont en béton et le reste de la structure en bois ou bois+béton. Plusieurs raisons expliquent l’utilisation de ce matériaux. Le bois a une faible conductivité thermique allant de 0,12λ pour des résineux et 0,23λ pour du chêne. L’acier est 430 fois moins isolant et le béton 15 fois. Le bois a l’avantage de supporter les fortes différences de températures quand il est entre deux atmosphères différentes. En effet, sa structure présente de nombreuses cellules enfermant de l’air qui se sont formées lors de son séchage. Lors de projet participatif, la réflexion et le montage économique sont assez longs. Dès lors, il faut gagner du temps au moment de la construction. Le bois permet cela avec une mise en œuvre rapide sur chantier par l’utilisation de pièces pré-fabriquées. Il est aussi facile de retoucher les pièces de bois sur place avec des outils simples pouvant être utilisés même par des amateurs. Le bois permet d’intégrer les futurs habitants dans la construction de leur logement. Le bois est léger et se manipule facilement. Sa découpe peut être simple et ses utilisations nombreuses. Sur le projet d’habiterre, les habitants ont pu réaliser les cloisons en bois ce qui est un gain économique et cela participe au savoir-faire. Sur le projet de La Ruche à Bègles, les architectes ont pu proposer des ateliers ouverts au public pour réaliser des murs en torchis dans des murs à ossature bois qui ont été construites également pendant l’atelier partagé. Matériau naturel stockant le carbone, il faut être vigilant quant a l’origine du bois. Il peut s’avérer intéressant lorsqu’il vient de forets proches et si possible respectant des principes de durabilité dans la gestion de la coupe et de la plantation. Les projets d’écologis et de Greenobyl sont dans un bois issu d’une foret Autrichienne se trouvant à 700km ce qui reste convenable. Il n’est pas précisé si le bois fut acheminé en train ou en camion. Étonnamment, le bois a une bonne résistance au feu. En effet, sa faible conductibilité thermique, sa teneur en eau et la couche carbonisée se créant en surface en cas de feu ralentissent la progression du feu. Ainsi, le bois conserve plus longtemps, en cas d’incendie, ses propriétés mécaniques et donc l’intégrité de la structure. Les performances sismiques du bois sont correctes lors de l’utilisation d’ossature bois de part l’élasticité naturelle des fibres du bois. Néanmoins, il est plus difficile de construire haut avec de l’ossature bois. Il faut pour cela gérer les attaches, avoir des fondations plus rigides comme en béton. Ou encore imaginer des structures mixtes comme le Village Vertical à Lyon alliant des murs en voile béton et des ossatures bois. L’un des atouts de l’habitat participatif est la personnalisation du logement au sein d’un collectif. La construction en caisson de bois ou en KLH permet de construire 29


des cloisons légères isolées alliant performance thermique. Cela permet d’augmenter les possibilités d’évolutions des plateaux de chaque logement. Les façades en bois sont durables dans le temps. La façade de Greenobyl est sans traitement et les bardeaux sont prévus pour durer 50 ans. Les façades d’Eco-logis et du village vertical sont enduites afin de garantir une plus longue vie et pour réduire l’entretien du bois. Le bois présente aussi un aspect moins technique est moins objectif mais qui rentre dans l’analyse possible d’un bâtiment. Le bois apporte une esthétique sensible et une sensation de confort. Il est le symbole de la vie végétale utilisée naturellement pour se loger, se chauffer et pour réaliser le mobilier avec un produit issu de la nature sans chimie nécessaire. Le bois est un matériau qui continue de vivre après la coupe et qui nécessite de l’entretien. Une sorte de relation s’installe entre l’habitant et le matériau qui fait son logement. En revanche, le bois présente de faibles performances acoustiques de part sa faible masse. Les parois de bois étant fines, il est donc envisageable de le doubler de matériaux isolants acoustiques ou ayant une masse importante comme à Greenobyl où les habitants ont rempli l’ossature bois par des briques d’adobe, un produit issu des ressources locales. Nous retrouvons le même principe de remplissage par l’utilisation du torchis à Bègles dans le projet de la Ruche. A Eco-logis, ce sont les caissons de bois des planchers qui sont remplis de gravas. En dessous des planchers de bois, une couche de liège sera posée afin de répondre aux contraintes des bruits dus aux chocs. La construction bois permet d’apporter des réponses rapides de construction tout en répondant à des contraintes économiques et écologiques. De plus, le bois est un matériaux recyclable, donc si nous nous projetons dans l’avenir et que nous devions imaginer la démolition de projet bois, l’impact environnemental serait faible. De la richesse spatiale à la rencontre des habitants Les projets analysés présentent des approches différentes quand à la distribution spatiale. Des projets comme Greenobyl ou La Ruche proposent des plans personnalisés. Les architectes ont échangé avec leur clients comme s’ils faisaient une maison individuelle sur mesure avec la contrainte du collectif. Il faut donc trouver des compromis entre voisins et trouver des solutions qui conviennent à tous. À la fois sur les espaces communs mais aussi sur la distribution interne de chaque logement. Les espaces internes grâce au plan libre peuvent se découper librement tout en respectant les impératifs de gaines pour les fluides entrant et sortant. Cela permet de créer de la diversité tout en conservant une dimension esthétique commune à tous les logements et plus largement au volume global. En revanche, le Village Vertical quant à lui propose un plan qui se répète d’un étage à l’autre. La priorité pour les habitants ne se trouvant pas ici mais davantage dans les espaces communs et dans la mixité générationnelle et sociologique. D’ailleurs l’architecte du Village Vertical propose un escalier commun à tout les habitants afin de favoriser les croisements. Pour ce projet, il est important de comprendre pourquoi les espaces se devaient d’être les mêmes. Que l’on soit ici dans le cadre du logement social ou dans l’accession, on a droit aux mêmes conditions. De plus, ce type de configuration permet d’échanger les appartements. En effet, si vous avez un enfant qui arrive alors qu’une autre famille se voit un enfant partir du foyer, l’échange est possible de part l’aspect générique de l’habitation. La personnalisation s’est faite en revanche sur les espaces communs comme la salle commune ou un repas est prévu tous les dimanches 30


entre les coopérateurs. L’espace a été dessiné de sorte à répondre à la rencontre des coopérateurs de tout âge et de tout milieu social en y intégrant une cuisine. Lorsqu’on est dans cet espace pour préparer le repas du dimanche, tout le monde a accès aux mêmes matériels et services. Un projet de 37 maisons pour nomades sédentarisés à Kingersheim26 propose également un principe de répétition du plan. Bien qu’il s’agisse ici de maisons individuelles, les habitants souhaitaient que toutes les maisons soient identiques quand à leur architecture, les seules différences devant-être l’ajout d’une chambre quand nécessaire. Les familles «manouches» ont davantage insisté sur la distribution urbaine des maisons les unes vis à vis des autres. L’intelligence spatiale de ce quartier tient dans la disposition des maisons les unes par rapport aux autres. L’architecte, pour se faire, a respecté l’ancien emplacement des caravanes que les foyers avaient mis en place.

Photographie des maisons « manouches », UNSFA, ARCHI CITOYEN, 2010

En comparaison, des maisons individuelles à Beaulieu sur mer furent ré-habilitées par l’agence Construire de Patrick Bouchain, où la priorité fut de personnaliser chaque logement tout en les rendants salubres. D’ailleurs la particularité de se projet fut que Sophie Ricard, associée de Patrick Bouchain, soit en résidence comme lorsqu’un artiste prend résidence dans un lieu. La proximité et la confiance étaient les clés de la réussite du projet. L’écoute de Sophie Ricard a permis de répondre aux demandes de personnalisation des familles tout en proposant un projet global de ré-habilitation en augmentant la qualité de vie des logements et de l’espace urbain.

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Photographie des maisons de Beaulieu sur mer après travaux, Sophie Ricard

K’nL Architecture

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Les espaces communs de tous les cas d’études sont voulus par les futurs habitants. Ils ne sont jamais imposés. D’ailleurs il s’agit de coût supplémentaires que les habitants souhaitent investir pour favoriser le vivre ensemble et trouver des lieux de vie commun pour sortir du schéma d’individualisation et de consommation du logement. Sur le projet d’Habiterre, le lieu commun s’est pensé avec la mairie, il est disponible en priorité aux habitants d’habiterre, puis aux habitants du village et enfin à ceux des alentours. C’est un vrai atout économique car la salle commune peut-être louée par la coopérative afin de garantir son entretient et investir dans de nouveaux équipements. Elle est tournée vers la vallée et regarde vers le village située à 5 km. D’un point de vue plus technique, dans de nombreux projets d’habitat participatif, les espaces de distributions sont ouverts et sur les façades. Ainsi, il n’y a pas besoin d’apporter de la lumière en journée, de la ventilation mécanique et ainsi réduire les charges et coût d’entretien de ces espaces. Habiterre, Greenobyl, La partie Nord de la Ruche sont proches de l’imaginaire de la maison individuelle avec leurs entrées autonomes mais aussi pour Habiterre et Greenobyl par l’utilisation des duplex ou triplex. Le plan personnalisé fait de l’habitat participatif une originalité en France quand en Allemagne ou encore en Suisse, il n’y a pas d’objectif d’adaptation du logement. Cela peut expliquer, en partie, le temps long de la démarche qui devient alors plus complexe au sein de l’hexagone. Espace extérieur Tous les projets d’habitats participatifs que j’ai pu voir présentent de nombreuses similitudes mais une est récurrente. L’espace extérieur commun peut prendre plusieurs formes mais il est toujours partagé. Peu-importe la place dont les projets disposent, les architectes des projets d’habitats participatifs débordent de créativité. Disposant de peu de foncier, Greenobyl se dote d’un toit terrasse et d’un patio permettant la ventilation naturelle des logements ainsi que l’apport de lumière naturelle en cœur d’îlot. Il est très important pour les habitants de Greenobyl de pouvoir se retrouver à l’extérieur, comme s’ils étaient dans leur jardin, entre voisins. A l’Eco-Logis et au Village Vertical, les espaces extérieur sont séquencés. Tout d’abord il y a le jardin à partir duquel partent des escalier en métal pour atteindre des coursives sur façade. Il y a une hiérarchie qui s’installe, plus on s’approche des espaces intimes plus l’espace possible extérieur se réduit. Les espaces de partage, extérieur, dans ces deux projets sont le jardin en rez de chaussée. Eco-Logis, pour sa part, est grillagé en limite de parcelle. Le projet de Villeurbanne quant à lui s’inscrit au sein d’un nouveau quartier, Les Jardins de Jules qui est fermé en limite de parcelle lui aussi, qui est composé de plusieurs immeubles dont le Village Vertical. Les aménagements extérieurs auraient pu agir davantage comme lieux d’usages entre les bâtiments d’habitats participatifs et les autres bâtiments. Pour comprendre, il faut se pencher sur la propriété et la gestion de ces espaces. En Allemagne, les habitants, sont soit propriétaires des jardins, soit ils en ont juste la gestion. Sur les cas de Villeurbanne et de Bordeaux (tout n’est pas fixé pour Bordeaux), le projet se situe principalement sur le bâtiment. Il faut également prendre en compte que le quartier Vauban s’est construit plus d’une décennie plus tôt, ce qui laisse le temps à la végétation et aux habitants de prendre place.

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La citoyenneté de ces projets - La bonne conscience Les projets d’habitats participatifs sont louables pour de nombreux aspects dont certains préalablement énumérés. Néanmoins, il ne faut qu’ils soient seulement des moyens de laver les villes de leurs actions quotidiennes en terme de fabrication de logements. Les projets d’habitats participatifs, certes de plus en plus nombreux, restent rares au sein des nouvelles constructions. Si l’on regarde vers l’Allemagne, Vauban est un quartier entier de Frieburg. Le projet d’habitat participatif de Bordeaux sur le quartier Brazza propose ce même type d’implantation. Pour ces deux projets, je m’interroge sur l’intérêt de tel projet englobé par des constructions neuves répondants aux critères de la spéculation. Il y a une forme de rachat de conscience dans l’aide à l’habitat participatif sur ces quartiers. Cette question prend tout son sens lorsqu’on regarde le quartier Vauban de Frieburg qui sur près de 6 hectares propose de l’autopromotion (baugruppen). Un tiers des logements de Frieburg font suite à des regroupements citoyens d’autopromotion. Le cas de Frieburg depuis s’exporte dans de nombreuses villes allemandes qui aujourd’hui réservent près de 15% des constructions à l’habitat groupé.27 L’ habitat durable accessible, c’est possible Grâce au système de l’habitat groupé, des économies sont réalisées. Tout d’abord, il n’y a pas la marge du promoteur, les espaces mutualisés telles les laveries ou encore l’aménagement des extérieurs. Cela permet de dégager un budget pour investir dans des matériaux plus durables tel le bois non traité issu de forêts gérées responsablement ou des matériaux d’isolations d’origine naturelle (non chimique) des laines végétales. Les habitants de l’habitat groupé participatif des cas étudiés sont aussi pour l’effort à l’économie locale. Les architectes de la Ruche de Bègles ont alors fait appel à des matériaux bio-sourcés comme la façade Sud en Bardage de bois autoclave en pin des Landes. De l’intelligence de la participation à l’usage Les architectes de la Ruche ont souhaité mettre en place de la pédagogie en plus de la participation en co-réalisant les murs de torchis avec les habitants. Au delà de l’aspect pédagogique, les habitants ayant participé à la mise en œuvre, savent alors utiliser leurs murs correctement. En effet, le mur en torchis a le désavantage de ne pas bien supporter la tenue d’étagère ou autres éléments muraux. Les architectes ont alors mis au point un procédé simple où les vis des plaintes sont laissées apparentes afin de renseigner l’emplacement des montants de bois de l’ossature bois des murs en torchis. Egalement, en cas de trous, les architectes ont demandé que sur place, en un endroit du jardin, demeure un peu de terre utilisée pour les murs de telle sorte que si les habitants doivent reboucher un trou, ils sachent le faire et soient en capacité de la faire avec le matériau d’origine.

27 http://www.lecolibri.org/2011/11/baugruppen-habitat-groupe-autopromotion/

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L’HABITAT PARTICIPATIF UNE RÉSISTANCE À L’HABITAT SPÉCULATIF L’acceptation de l’autre et du bâtiment collectif peut être anticipé par la co-réalisation de l’espace avec les futurs habitants. La personnalisation de son logement et la création d’espaces communs autogérés redonne de l’attractivité au logement collectif. La personnalisation permet d’apporter de la diversité spatiale au sein de lieux collectifs au contraire de quartier qui ont préféré la diversité esthétique, simple habit, en dupliquant les plans d’appartement et procurant un aspect stérile au projet. L’habitat participatif répond à des problématiques contemporaines d’étalement urbain en proposant du collectif en milieu urbain tout en proposant les mêmes avantages qu’une maison individuelle de milieu pavillonnaire. Il répond également à des problématiques environnementales, le matériel pouvant être acheté à plusieurs faisant de l’écologie une ambition possible. L’habitat participatif prouve que l’humain est de nouveau capable de penser son foyer. L’humain en recherche constance de ‘‘mieux’’ doit parfois savoir aller à l’essentiel. Se loger, c’est partager un foyer avec sa famille, habiter à côté, se croiser dans les couloir, jouer dans le jardin ou dans la rue. C’est parler à son voisin de temps en temps et pouvoir lui faire confiance. C’est pouvoir détester ceux du dessus et inviter tous ensembles les nouveaux venus. Et tout cela ce n’est pas utopique, ce sont les bases de l’habitat participatif. L’habitat qui n’exclut pas, qui considère les générations, les réunis à nouveau et répond au malaise économique et environnemental. L’habitat participatif ne peut-être l’unique solution mais c’est une vraie résistance face aux pratiques spéculatives ou fiscales. L’action participative remet au cœur de la construction l’habitant et non l’investisseur, la qualité du logement plutôt que le rendement, l’architecte et non le promoteur.

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//CAS D’ÉTUDES MISE EN EC(H)O D’HABITATS COOPÉRATIFS EN FRANCE Hyper-centre Strasbourg

Eco-logis

Carte 45° 3D google maps mai 2014

I - ECO-LOGIS

Localisation : 24 rue Luneville Strasbourg-Neudorf Maître d’ouvrage : Collectif Ecologis Maître d’œuvre : Gies Architekten à Frieburg en Brisgau et sous traitance de Tecton à Strasbourg (chantier) Bureau d’étude : Solares Bauen Début du projet : 2006 Début des travaux : 2008 Date de livraison : 2010 Surface du terrain : 1700m2 Surface SHON : 1287 m2 Programme : 11 Logements + des espaces partagés dont une salle commune, deux chambres d’amis, un cellier, un atelier, une buanderie, une toiture terrasse et un jardin commun. Prix au m2 : 3200euros/m2 DPE : inférieure à 50kWh/m2 Statut de la coopérative : SCA avec charte

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1// Environnement et accessibilité Géographie Projet sur la commune de Neudorf, en banlieue de Strasbourg. Au sein d’un quartier d’habitation de la maison individuelle aux immeubles de logements n’excédant pas le R+3 Transport Traversé par une ligne de Tram le reliant au centre de Strasbourg 2// Implantation architecturale et principe bioclimatiques Orientation des ouvertures Les terrasses des logements sont orientées plein sud. L’accès aux logements se fait par des passerelles au Nord et le côté Sud s’ouvre par de large baies vitrées. Les logements bénéficient des apports thermiques l’hiver tandis que les rayons seront cassés l’été par les brises soleil et les balcons.

Façade Nord, site consoglobe.fr Ventilation naturelle Puisque tous les logements sont traversants, des courants d’air naturel se font facilement par simple ouvertures des fenêtres de côtés opposés. 3// Flexibilité des logements Personnalisation Il y a 11 appartement, tous différents. Les habitants avaient envie de personnaliser leurs logements. Le principe du plan libre est alors utilisés afin que chaque famille puisse adapter avec l’architecte la distribution spatiale de chaque logement. 4//Organisation Générale des espaces partagés Mutualisation des espaces de vie Les espaces partagés sont tous situés au rez de chaussé. Les espaces de rencontre sont nombreux, par exemple sur la coursive desservant les logements et sur les balcons continus au Sud. Les balcons « terrasses » font 2m40 de profondeur et les balcons « couloir » font 1m de profondeur. Mutualisation des espaces de services Des espaces de stockage et de conservation. Par exemple, il y a un cellier pour entreposer les aliments produits dans le potager. 38


R+1 et R+2 de la résidence Eco-logis, photos de plan d’un habitant (Emmanuel).2015 5// Système constructif, matériaux et énergie grise Construction bois et béton

Vue de la construction depuis l’angle Nord Est : ecoquartier.midiblogs.com Au Nord, les coursives et les escaliers sont en béton, reliés par des pièces métalliques à la structure bois. 39


Structure Panneaux préfabriqués multiplis de type KLH pour la structure principale, les cloisons, les planchers et les escaliers. Le problème que pose la structure est l’arrachement car le bâtiment est très haut avec peu d’emprise. Des pièces métalliques viennent assurer le transfert de force vers le sol. Il aura fallu 10 tonnes de métal pour compenser cette verticalité. Enveloppe Rdc en béton + isolation polystyrène + enduit chaux blanche Étages + isolation laine de bois + enduit chaux blanche Une partie de la façade Nord et Ouest propose une finition en bardage de bois Planchers Caisson de bois remplis de gravier + chape béton Cette configuration optimise l’acoustique et augmente l’inertie et donc le confort général des logements. Balcons Structure mixte désolidarisée du noyau de l’immeuble avec des poteaux en bois et des planchers en béton préfabriqué. Le tout relié par des pièces métalliques au bâtiment.

Façade Sud, Caue de l’Ain Escaliers Métallique Vitrage La présence de triple vitrage encadrement bois permet des performances thermique et acoustique élevées. 40


Réduction des transports/matériaux locaux. Les murs massifs en KLH proviennent d’un fournisseur Autrichien, soit à 700km ce qui reste convenable. La construction Le gros œuvre a commencé au mois d’août 2008 et s’est terminé au mois d’octobre 2009. Le montage de la structure bois à dépassé le prévu car les panneaux et la charpente ont été montés dans la période hivernale. Les intempéries étaient prévisibles et ont compliqué le chantier. Les habitants sont intervenus en auto-finition au niveau de l’aménagement intérieur des logements. Chaque famille s’est indépendamment occupé de son logement. Ils n’ont pas mutualisés les commandes de matériaux comme les parquets ou les peintures qui leur auraient coûté moins cher. 6// Energie d’usage et dispositifs énergétiques. Faible consommation L’ensemble du bâtiment respecte la RT2005. La consommation de chauffage, d’eau chaude sanitaire et de tous les auxiliaires est inférieure à 50kWh/m2 SHON par an. Chauffage Le chauffage au sol est alimenté par la chaudière gaz. La température maximale de l’eau est de 50°. 23m2 de panneaux solaires thermiques complétés d’une chaudière à condensation gaz fournissent les apports en eau chaude sanitaire. La chaudière gaz à condensation à un meilleurs rendement qu’un chaudière gaz standard. La régulation du chauffage est individuelle à chaque logement par l’intermédiaire de robinets thermostatiques. Aération La ventilation simple flux hydroréglable permet de réguler le renouvellement d’air selon l’humidité. Auxiliaires Les logements utilisent les appareils les moins énergivores possible. Ils sont équipés d’ampoules a LED 7// Gestion de l’eau Réseau Les eaux grises partent directement au tout à l’égout. Récupération Les eaux pluviales sont récupérées par les habitants dans des citernes pour l’arrosage du jardin. 8// Gestion des déchets Recyclage Eco-logis dispose du tri sélectif de Strasbourg Métropole et de compostes 9// Espaces extérieurs Création et gestion Les espaces extérieurs sont collectifs à l’exception des terrasses propres à chaque logement. Le potager a cependant été divisé en petite parcelles cultivables individuelles à chaque foyer. Ces espaces extérieurs ont été géré à terme par les habitants. Ils ont réalisé tous les aménagements. Ils ont mis en place le système de composte, de récupération de l’eau de pluie, de parcelles cultivables et construit un abri à vélo. 41


Production maraîchère Les parcelles cultivables accueillent de petites cultures maraîchères qui permettent de produire quelques légumes. Elles sont gérées indépendamment par chaque ménage. Elles ne permettent pas l’autonomie alimentaire. 10// Confort des habitants Confort thermique Les habitants bénéficient d’un bon confort thermique grâce à la structure en bois + pare vapeur qui assure un bon confort hygrométrique et le plancher chauffant qui apporte une température homogène dans tout le logement.

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Hyper-centre Strasbourg

Greenobyl

II - GREENOBYL

Localisation : Strasbourg, 10 rue du Renard Prêchant Maître d’ouvrage : Collectif Greenobyl Maître d’œuvre : Agence G studio architectes Bureau d’étude : sib bureau d’études structure béton - bureau d’études structure bois - bureau d’études fluides HQE Solares Bauen - E3 économie de la construction - BEEFL électricité - ESP acousticien - Bruno Kubler jardin vertical. Début du projet : 2009 Début des travaux : 2013 Date de livraison : 2014 Surface du terrain : 129m2 Surface SHON : 375 m2 Programme : 3 logements en triplex, Une salle commune et 2 locaux d’activités, une buanderie, un laboratoire photo, un four à pain, un sauna, une toiture terrasse en jardin d’hivers Prix au m2 : 2500euros/m2 DPE : inférieure à 35kWh/m2

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1// Environnement et accessibilité Intégration Le bâtiment s’intègre au paysage bâti du quartier en répétant les formes voisines, avec un étage sous combles. Géographie Le projet se situe sur une parcelle en milieu urbain en centre ville de Strasbourg Transport Les transports en communs de toute la ville mais aussi pratique pour les transports doux comme le vélo ou la marche grâce à la proximité des commerces et des services. 2// Implantation architecturale et principe bioclimatiques Compacité Dans un souci de densification, le bâtiment s’implante de façon à occuper presque totalement le terrain. Dans le projet Greenobyl, les trois appartements sont organisés en triplex, juxtaposés sous un toit partagé. La forme compacte permet de conserver la chaleur interne du bâtiment l’hiver. Une petite cour extérieure a été conçue au cœur du projet. Elle est orientée de façon à recevoir un rayonnement solaire direct, émis également par réflexion sur la façade.

Photomerge d’après deux photos google streetview 2015 44


Orientation des ouvertures La façade sur rue est Nord-Est et les autres façades sont proches de leur voisines. L’apport de calorie ne se fait donc pas et le nombre d’ouvertures et multipliés pour apporter plus de lumière naturelle dans les logements.

Plan R+3, photographie, revue EK janvier 2015 Ventilation naturelle La ventilation naturelle peut s’effectuer grâce aux logements traversants bien que sur cours l’espace soit réduit. 3// Flexibilité des logements Personnalisation Les trois logements sont construits en triplex. Les espaces intérieurs sont conçus en fonction des attentes de chaque famille. Les hauteurs sous plafond varient de 2m10 pour les chambres à 3m80 pour les séjours, ce qui offre une grande diversité spatiale. Avec les trois étapes, les habitants vivent plus comme dans une maison individuelle que dans un appartement. L’évolution des lieux en terme de fonctions a également été pensée pour chaque appartement. Certains appartements pourront être scindés par exemple. 4//Organisation Générale des espaces partagés Le rez de chaussée accueil la salle commune ouverte sur la rue et sur le jardin. Il y a également la partie d’accès aux logements, le garage à vélo, la buanderie, le local poubelles, le composteur et le local technique. En toiture, un jardin d’hivers servira à distribuer un four à pain, un sauna, et des bacs de terre végétale pour le potager. Au début du projet, cela devait se trouver sous une serre ais l’appartement en dessous présenté alors des risques de surchauffe en été. 5// Système constructif, matériaux et énergie grise Construction bois et acier Structure Panneaux préfabriqués multiplis de type KLH pour la structure principale, les cloisons, les 45


planchers et les escaliers. Le problème que pose la structure est l’arrachement car le bâtiment est très haut avec peu d’emprise. Des pièces métalliques viennent assurer le transfert de force vers le sol. Il aura fallu 10 tonnes de métal pour compenser cette verticalité. Enveloppe KLH + Extérieur en laine bois + bardage bois en tavaillon de mélèze Les tavaillons sont fixés avec des clous, l’architecte souhaitait un chantier simple qui nécessite des outils sans électricité et sans eau.

Toiture, photographie, revue EK janvier 2015 Planchers KLH + chape béton Cloisons inter-logement KLH + Brique d’adobe, matériaux dense aux bonnes performances acoustiques

Cloison en KLH, photographie, revue EK janvier 2015 Escaliers Chute de KLH Vitrage Des fenêtres de toit double vitrage sont installées en toiture mais aussi en façade. Optimisation des efforts de construction Ce système constructif présente de nombreux avantages, notamment celui de la rapidité du chantier et de l’absence de ponts thermiques que l’on trouve dans structures en acier ou en béton. Réduction des transports/matériaux locaux. Les murs massifs en KLH proviennent d’un fournisseur Autrichien, soit à 700km ce qui reste convenable. La construction La structure de Greenobyl à pris 4 semaines. Les trois couples, composés en partie de deux architectes, ont décidé de limiter les coûts des métiers d’ouvrages et d’expérimenter le chantier collectif en s’impliquant dans la construction et la finition de leur espaces de vie. Les futurs habitants ont réalisé la 46


palissade de chantier, les toilette sèche de chantier, l’isolation thermique et l’étanchéité des longrines de fondation, la pose des doublages isolants acoustique entre logements, les parois intérieures, les chapes de béton, le carrelage, le jardin avec l’apport de terre végétale. Le bois permet facilement l’autofinition car il est facilement découpable et pratique dans la pose.

Gauche et centre : Salon et Escalier, photographies, revue EK janvier 2015 Droite : Photographie du chantier devant la palissade, revue EK janvier 2015 Récupération, gestion des matières première Les planches de la palissade de chantiers ont été récupérées et transformées en tasseaux pour poser une partie de l’isolation et du bardage. Les chutes de KLH ont servi pour réaliser des cloisons intermédiaires et les escaliers. 6// Energie d’usage et dispositifs énergétiques. Faible consommation Greenobyl a fixé l’objectif énergétique de 35kWh/m2. Dans le projet de départ, le maître d’œuvre avait proposé une installation de panneaux photovoltaïque en toiture mais faute de moyens cela n’a pu se faire. Chauffage Une chaudière au gaz de ville assure l’eau chaude sanitaire et le chauffage par un réseau de plancher chauffant. Aération La ventilation double flux hydroréglable permet de réguler le renouvellement d’air selon l’humidité mais aussi de moins perdre de calories lors de l’extraction de l’air vicié en réchauffant l’air neuf. 7// Gestion de l’eau Réseau Les eaux grises partent directement au tout à l’égout. Récupération En phase de conception, une cuve de 5000L devait appartenir au projet afin d’arroser les plantes mais aussi pour alimenter en eau le machine à laver le linge. Faute de place, une cuve de plus petite taille est utilisée ne permettant que la partie arrosage des plantes. L’eau est récupérée sur la façade en pied du R+1 dans un chéneau apparent depuis la rue.

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8// Gestion des déchets Recyclage Greenobyl dispose du tri sélectif de Strasbourg métropole et de compostes. Les déchets organiques crus sont mangés par les lapins, les poules et les cochons d’Inde. 9// Espaces extérieurs Création et gestion Création d’un jardin vertical dans la cour intérieure et un four à pain en toiture. Production maraîchère Le toit terrasse accueil la production potagère favorisé par son ensoleillement. 10// Confort des habitants Confort thermique Les habitants bénéficient d’un bon confort thermique grâce à la structure en bois + pare vapeur qui assure un bon confort hygrométrique et le plancher chauffant qui apporte une température homogène dans tout le logement.

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Bordeaux

Bègles La Ruche

III - LA RUCHE

Localisation : Bègles(33), 102 rue Bergonié Maître d’ouvrage : Axanis HLM Maître d’œuvre : Agence dauphins architecture Bureau d’étude : B.ing, Berti, Overdrive, 180 degrés Début du projet : 2013 Début des travaux : 2014 Date de livraison : 2016 Surface du terrain : 1390m2 Programme : 11 logements. Une salle commune, une buanderie, des parkings individuels fermés, une chambre d’amis commune et un jardin partagé Prix au m2 : 2450 euros/m2 DPE : kWh/m2

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En haut : Façade Nord, site dauphins architecture En bas : Façade Sud, site dauphins architecture 1// Environnement et accessibilité Intégration La façade Nord, sur rue, souligne un prochain moderne reposant sur un socle en béton alors que la façade sud, sur voisinage, propose un dessin de maisons en bande. Géographie Le projet se situe sur un parcelle en milieu péri-urbain à Bègles(33) Transport Le tramway vient d’ouvrir dans la rue et un arrêt est à moins de 3min de marche. Aussi pratique pour les transports doux comme le vélo ou la marche grâce à la proximité des commerces et des services du centre ville de Bègles 2// Implantation architecturale et principe bioclimatiques Compacité Le projet est peu compact en se subdivisant en 2 parties et en multipliant le nombres de parois exposées à l’air extérieur. Orientation des ouvertures Les ouvertures sont au Nord et au Sud. Le vitrage des ouverture Nord est sur l’extérieur des embrasures tandis que sur la façade Sud, le vitrage se situe sur l’intérieur des embrasure de telles sorte que l’été, l’épaisseur du mur serve de brise soleil et l’hiver de pouvoir récupérer des calories. Ventilation naturelle Les appartements sont traversants permettant de facilement aérer naturellement les pièces .

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3// Flexibilité des logements Personnalisation Partitionnement intérieur des logements en liens avec les architectes. Les logements de la ruche ne sont pas destinés à être très évolutifs.

rue du pro

fesseur B

ergonié

rue du pro

fesseur B

ergonié

RDC

R+1

rue du pro

fesseur B

R+2

ergonié

rue du pro

fesseur B

ergonié

R+3

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4//Organisation Générale des espaces partagés Le rez de chaussée du Bâtiment Nord accueil la salle commune ouverte sur la rue et sur le jardin. Le jardin se trouve entre les deux bâtiments. L’accès au parking se fait en rdc du bâtiment Nord. La buanderie se trouve sur le palier du R+2 du bâtiment Nord. Le toit terrasse de ce même bâtiment est commun et peu servir de solarium. Il offre une vue imprenable sur le stade Moga de Bègles ainsi que sur une grande partie du quartier. Axanis ne souhaitait pas faire le toit terrasse faute de coût plus élevés mais les habitants ont tout de même souhaitaient le faire. 5// Système constructif, matériaux et énergie grise Construction bois et acier Structure La bâtiment Nord repose sur un Rdc en brique+béton surmonté dans les étages d’une ossature bois. Les habitants et le cabinet dauphins architecture souhaitaient une construction bio-sourcé.

A gauche : Bâtiment Sud, photo personnelle A droite : Bâtiment Nord, photo personnelle Enveloppe Bâtiment Nord : béton + brique en rdc puis ossature bois + torchi(paille+terre) + enduit à la chaux Bâtiment Sud : ossature bois + torchi + pare-pluie + bardage ou enduit à la chaux Béton en toiture pour assurer la toiture terrasse

Bâtiment Sud R+1, photo personnelle Planchers Bois aggloméré sur chevrons + faux plafond + Chape Cloisons inter-logement Ossature bois isolé

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Escaliers Extérieur métallique Vitrage Des fenêtres double vitrage sont installées. Optimisation des efforts de construction Ce système constructif présente de nombreux avantages, notamment celui de la rapidité du chantier et de l’absence de ponts thermiques que l’on trouve dans structures en acier ou en béton. Pédagogie Les habitants ainsi que les intéressés comme certains étudiants de l’ensapBx ont pu participer à la réalisation des murs en torchis. Réduction des transports/matériaux locaux. Les bardages en bois sont en pin des Landes autoclave et les chaux pour les enduits sont de st Astier. La construction La structure de la ruche a démarré le 14 février 2015 et doit se finir en juin 2016 Les finitions sont à prévoir en partie par les habitants. L’un des avantages des murs en torchis est que si l’on fait un trou dans le mur, il suffit d’avoir de la terre pour le reboucher. Les dauphins ayant prévus de laisser un tas de terre dans le jardin a cette effet. 6// Energie d’usage et dispositifs énergétiques. Faible consommation L’eau chaude sanitaire est individuelle avec des ballons d’eau chaude. Chauffage Chaque logement dispose d’un poêle à granule de bois. Les granules de bois sont entreposés dans une pièce commune en rdc. Aération La ventilation simple flux hydroréglable permet de réguler le renouvellement d’air selon l’humidité. Elle est suffisante car les performances acquises par l’utilisation du torchis assure une très bonne inertie thermique. 7// Gestion de l’eau Réseau Les eaux grises partent directement au tout à l’égout. 8// Gestion des déchets Recyclage La ruche dispose du tri sélectif de Bordeaux métropole et de compostes. 9// Espaces extérieurs Création et gestion Les habitants peuvent développer un jardin commun et faire un potager dans le cœur d’îlot mais aussi au sud de la parcelle. Le toit terrasse est présenté comme pouvant-être un solarium, pourtant le vis à vis lors de ma visite me laisse perplexe. Néanmoins, la vue sur le stade est agréable et il est facile d’imaginer les grillades entre amis. 53


A gauche : toiture bâtiment Nord, photo personnelle A droite : toiture bâtiment Nord, photo personnelle 10// Confort des habitants Confort thermique Les murs en torchis assurent une grande inertie à l’intérieur des logements. Ainsi les logements ont une chaleur uniforme au sein des pièces. Confort acoustique Le bois a de faible performance acoustique, il a donc fallu installer des sous plafonds acoustique aux planchers entre les logements afin d’éviter les pollutions sonores interlogements.

En bas : Image de synthèse depuis le Nord Est, dauphins architecture

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Villeurbanne

Le village vertical Lyon

IV – LE JARDIN DE JULES dont LE VILLAGE VERTICAL Localisation : Villeurbanne, ZAC des Maisons Neuves Maître d’ouvrage : Rhône Saône Habitat et association le Village Vertical de Villeurbanne Maître d’œuvre : Pierre Levy (Detry & Levy), Marine Morain (Arbor&sens), Michael Gies, Habicoop, AILOJ (association d’AIde au LOgement des Jeunes) Bureau d’étude : ACR (fluides + économiste), SYNER ingénierie (structure), Axenne (acoustique), Farjot et BBC Système. Début du projet : 2005 Début des travaux : 09/2011 Date de livraison : 1er semestre 2013 Surface du terrain : 3446 m2 Surface SHON : 2752 m2 Programme : 38 logements (24 Rhône Saône Habitat + 14 Village Vertical). Pour le Village Vertical : salle commune, 4 chambres d’amis, buanderie, salle de bains, jardin potager Prix au m2 : 2750 HT/m2 DPE : 40 kWh/m2/an

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1// Environnement et accessibilité Intégration Fruit de plusieurs vagues d’urbanisation, le quartier des Maisons Neuves possède un tissu urbain composite. Le projet se veut intégré au bâti existant et ouvert sur l’extérieur. Géographie Le projet se situe sur une parcelle en milieu urbain dans la ZAC des Maisons Neuves à Villeurbanne (2ème ville de l’agglomération lyonnaise). Transport Le quartier est desservi par des bus et le tram et il est à une quinzaine de minutes à pied de la gare de Lyon-Part-Dieu. Deux locaux pour vélos sont disponibles. 2// Implantation architecturale et principe bioclimatiques Compacité Le projet est constitué d’un seul bâtiment avec deux entrées et deux adresses différentes, l’une pour le Village Vertical (qui occupe la partie Est du bâtiment), l’autre pour Rhône Saône Habitat. Il y a une coursive commune avec un seul ascenseur pour mutualiser cet équipement. Orientation des ouvertures Logements traversants Nord-Sud ou tri-orientés ; seuls deux logements en duplex sont traversants Est-Ouest. Le dimensionnement des ouvertures en façade a été étudié afin d’optimiser l’éclairage naturel des logements. Ventilation naturelle La ventilation naturelle peut s’effectuer grâce aux logements traversants.

Plan d’étage R+1, dossier de presse le Jardin de Jules, entreprise Farjot, 2012 3// Flexibilité des logements Personnalisation Traitement des surfaces intérieures en second œuvre. Pour les sols : carrelage ou parquet, pour les murs et plafonds : peinture. 56


Protections solaires en fonction de l’orientation (protections fixes sur les balcons, brisesoleil orientables sur toutes les baies Ouest, Est et Sud, stores textiles au Nord). 4//Organisation Générale des espaces partagés Il y a une coursive commune avec un seul ascenseur pour les deux entrées (mutualisation). Les espaces partagés dans la partie Village Vertical sont plus importants ce qui permet de limiter les coûts (pas de baignoires, pas de branchements pour lave-linge, taille des salons réduite). En compensation des espaces partagés (au RDC) offrent : une salle commune avec cuisine équipée, 4 chambres d’amis, une buanderie, une salle de bains et un jardin potager. Par ailleurs, les paliers de chaque étage sont grands et peuvent faire office de pièce supplémentaire. 5// Système constructif, matériaux et énergie grise Construction bois et béton Structure La structure a été développée spécialement pour le village vertical par l’entreprise Farjot et par BBC système. Il s’agit de voile béton sur deux façades et d’ossature bois sur les deux autres. Les reprise de charges intermédiaires sont reprise par une structure poteaux poutre quand nécessaire.

A gauche : détails d’angle de liaison, dossier de presse le Jardin de Jules, entreprise Farjot, 2012 A droite : photographie de chantier, dossier de presse le Jardin de Jules, entreprise Farjot, 2012 Enveloppe Béton + bois + Laine de fibre de bois (ou polystyrène) + enduit ou bardage (métal ou bois) Par endroit, pour des raisons de coût et de mise en œuvre, du polystyrène est utilisé, un matériau issu de l’industrie pétrochimique.

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Planchers Bas Remblais + isolation laine minérale + radier + chape + carrelage. Planchers Haut Sous face + isolation en polystyrène + bac collaborant + chape + carrelage Escaliers Escalier en métal, à l’extérieur du volume chauffé. Dans un espace ouvert ce qui permet de ne pas avoir à le ventiler et a l’éclairer artificiellement. Coursives Structure poteaux poutres en bois associée à un bac collaborant béton + garde corps en métal.

A gauche : photographie Marine Morain pour RCF, 2015 A droite : photographie de chantier, dossier de presse le Jardin de Jules, entreprise Farjot, 2012 Vitrage Double vitrage à lame d’argon28, le double vitrage à lame d’argon empêche 50% des rayons infrarouges de passer, réduisant alors les apports de calories l’été et en retenant à l’intérieur celle produite par le chauffage l’hiver. Réduction des transports/matériaux locaux. Le polystyrène est souvent utilisé quand d’autre matériaux auraient pu prendre le relais. Néanmoins, cela à permis de réduire le coût de construction. La construction Les habitants n’ont pas participé à la construction Récupération, gestion des matières première Une citerne de 7000 Litres servira à l’arrosage du potager 6// Energie d’usage et dispositifs énergétiques. Faible consommation Nous avons une performance de 40kWh/m2. Ce qui classe cette ouvrage dans les bons élèves. Pour obtenir mieux, il aurait fallu réduire certains ponts thermiques au niveau des balcons, sans gros coût supplémentaire, ou augmenter la résistance thermique ce qui aurait un impact sur le prix de construction. 28

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Thierry Gallauziaux, David Fedullo, Le grand livre de l’isolation , Eyrolles, 2011, p. 217-222


A gauche : détails de balcons, dossier de presse le Jardin de Jules, entreprise Farjot, 2012 Chauffage Chauffage de type collectif est assuré par une chaudière bois (80% des usages) et chaudière gaz à condensation à haut rendement : 110 %. Émission par radiateur et régulation terminale par robinets thermostatiques. - Production semi-accumulée pour l’eau chaude sanitaire, préchauffage par récupérateur de chaleur sur air extrait. Aération Ventilation de type « simple flux » avec un récupérateur de chaleur sur air extrait pour préchauffage de l’eau chaude sanitaire.

Schéma système de ventilation simple flux à récupération de chaleur, dossier de presse le Jardin de Jules, entreprise Farjot, 2012 7// Gestion de l’eau Réseau Limitation de pression (à 3 bars) et limitation de débit sur douchettes et mitigeurs afin d’économiser l’eau. Récupération 59


Cuve de récupération des eaux pluviales (de 7m3) prévue dans le jardin pour l’arrosage des espaces extérieurs. Un raccord est possible avec la buanderie commune de la partie Village Vertical. 8// Gestion des déchets Recyclage Un espace de tri des déchets a été prévu sous les éviers. Le jardin collectif est doté d’un composteur. Une charte de chantier propre a été jointe au DCE et signée par les entreprises. 9// Espaces extérieurs Le projet se veut ouvert sur l’extérieur : séparation de la circulation piétons/voitures, limitation des surfaces imperméables et toitures végétalisées. Un jardin potager a également été créé avec des plantes aromatiques et des arbres fruitiers. 10// Confort des habitants Confort thermique Protections solaires en fonction de l’orientation (protections fixes sur les balcons, brisesoleil orientables sur toutes les baies Ouest, Est et Sud, stores textiles au Nord). Confort visuel Le dimensionnement des ouvertures en façade a été étudié afin d’optimiser l’éclairage naturel des logements. Confort acoustique Désolidarisation de la structure de la coursive avec le reste du bâtiment. Les locaux techniques sont équipés d’une isolation renforcée. Sous-couche acoustique mince posée avant le coulage des chapes afin d’améliorer l’insonorisation des planchers aux bruits d’impact.

Image de la Zac, Insertion de l’immeuble Village Vertical par DETRY&LEVY architecture

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Vauban

LE QUARTIER VAUBAN - FRIEBURG L’ensemble du texte suivant provient du site de présentation du Quartier Vauban, il est lui-même participatif et collaboratif. Le nombre de traducteur prouve l’intérêt que suscite ce quartier depuis le début de sa construction. Le «Quartier Vauban» est un nouveau quartier de la ville de Fribourg en Brisgau (Allemagne) situé à la limite sud de celle-ci. Les premiers travaux ont commencé en 1994 sur les friches d’une ancienne caserne militaire française et se poursuivent aujourd’hui encore. Ce sont les militaires français de l’époque qui ont donné à leur caserne le nom de «Quartier Vauban» – en référence au célèbre maître en fortifications français Sébastien le Prestre de Vauban. Histoire du quartier – introduction Nous, résidents de Vauban, savons tous que nous vivons sur un ancien site militaire, et pensons principalement aux soldats français qui ont été logés ici jusqu’en 1992 . Mais l’histoire de « notre quartier « jusqu’à aujourd’hui (2013 ) commence beaucoup plus tôt et va être racontée par la suite. Le texte de l’an 2000 provient d’une série d’articles de Christa Becker , qui ont été publiés au fil des ans dans le journal actuel du quartier Vauban.29 Axe de temps (version courte) Environ en 1937 une caserne militaire «SCHLAGETERKASERNE» est construite. En 1945 les forces françaises utilisent la caserne, car la guerre froide n’est pas encore terminée. 29

Traduction d’Alix Pratabuy

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En 1972 une centrale nucléaire devait être construite à Wyh, il y a des protestations massives. Et en 1977 les plans pour la centrale nucléaire sont abandonnés L’institut de l’écologie est fondée. Enfin en 1985 après l’accident nucléaire de Cernobyl, la ville décide de la politique de l’environnement. Les années avant 1945 Tout commence en 1938 avec l’incorporation du village alors indépendant de St. Georgen par la Ville de Fribourg,qui ne peut être décrite comme une prise de contrôle hostile du bien.30 De 1945 à 1990 Le Schlageterkaserne devient la caserne de Vauban Déjà, après 7 ans, l’histoire de la « schlageterkaserne » a pris fin, le 21 Avril 1945, les français entraient à Fribourg. Mais déjà après l’attaque de Fribourg, le 27/11/1944, le siège du district militaire avait été relogé à Lenzkirch dans la Forêt Noire. Ceci a été accompagné - selon un rapport du commandant – par la combustion de tout le matériel documentaire durable, qui a ensuite été complètement détruit en Avril 1945. Même le détachement militaire a dû aller à l’Allgäu, où il a été démantelé. Vraisemblablement, les français pouvaient prendre des bâtiments vacants, en bon état.31 De 1990 à 1992 Nouveau départ après l’occupation française … Avec les événements politiques internationaux de 1989 à 1990, la fin de la présence de l’armée française à Fribourg est arrivée. Même s’il était clair que l’on n’avait plus besoin des troupes françaises en tant que «protection» et que beaucoup de personnes spéculaient déjà sur les logements vacants, les soldats français ne pouvaient bien-sûr pas partir du jour au lendemain. Mais il y a une citation de l’ancien président Mitterrand qui prévoit que «l’armée française rentre en France une fois que le rôle des quatre puissances victorieuses s’est joué».32 De 1992 à 1997 Années turbulentes (1992 - 1997) Bien que le quartier de Vauban ait de plus en plus l’intérêt du public (jusqu’au Japon!) et des médias, certains habitants de Fribourg faisaient la moue, peut-être, aussi le maire (entre temps, ancien) Böhme, si on lui raconte qu’on habite là. C’est lié à des événements avec la déduction des Français qui étaient déjà indiqués dans la dernière conséquence de cette série : l’utilisation du terrain par des groupes de différente couleur, desquels a survécu ici seulement à SUSI.33 De 1997 à 2000 Le forum Vauban et le nouveau quartier Quelque chose de nouveau commence toujours avec une idée dans l’esprit d’un individu ou d’un groupe. Ce fut le cas avec SUSI, et ce fut également le cas lors du Forum 30 31 32 33

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Traduction de Jean Pousset Traduction d’Auriane Lefebvre Traduction d’Ugo Mussi Traduction de Jade Lefrançois


Vauban. Quelqu’ un ont un rêve (il y a des exemples impressionnants dans l’histoire)et en continuant de songer et de raconter ses idées avec acharnement, il prend forme puis finalement il devient réel.34 De 2000 à 2004 Des temps difficiles après les twintours(?) et la carte des séniors [C’est un titre d’un chanteur allemand «Harte Zeiten zwischen Twentours und Seniorenpass» que parle comme on a des rabais comme enfant et comme retraité mais on vous ne donne rien de gratuit entretemps] Après le tournant du millénaire,il n’y avait pas seulement une éclipse solaire totale à voir,le Forum Vauban se retrouva seul exposé à une forte demande pour de l’argent à laquelle on ne pouvait y répondre , a été contraint à la faillite , même si tout a été fait pour l’éviter et le projet « Drei5Viertel « a été établi et peu après les maisons correspondantes ont été détruites par ordre de la ville . Pas un bon moment pour le district.35 De 2004 à 2008 Le centre du district est enfin créé En 2004, les «difficultés des plaines» commencent peut-être: le quartier Vauban n’est plus vraiment nouveau, la planification est rendue, le Forum Vauban a été acculée à la faillite, le projet Drei5Viertel est en quelque sorte mort, DIVA l’a survécu de peu. La vie continue à se passer normalement autour de la « maison 037 du centre du quartier » et de la place du marché.36

Plan schématique du quartier Vauban à Frieburg, site internet de la mairie de Frieburg. 34 35 36

Traduction de Marine Gaudin Traduction d’Ambre Desforges Traduction de Timothé Medjbeur

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Photos réalisées au cours du voyage d’étude en 2015 crédits GH et MD

^ Photo issue du site de Vauban ^ 64


//BIBLIOGRAPHIE C. Grandpré, Note sur l’Habitat participatif, pdf 12 février 2013 C. Alexander, J. Boulet, F. Choay, P. Gresset, Logement social et modélisation. De la politique des modèles à la participation, 1979, 148pages Jean Michel Léger, Usage, Edition de la Villette, Paris, 2012, 80 pages Sous la direction de Marie-Hélène Contal, Ré-enchanter le monde. L’architecture et la ville face aux grandes transitions, Edition Gallimard, collection alternative – manifestô, 2014, 158 pages Archi-citoyen. Dix année de prix du projet citoyen, Edition PC, Paris, 2010, 95 pages Beaux Art éditions, Qu’est-ce que l’architecture aujourd’hui ?, TTM Editions, Boulogne, 2007, 191 pages Collectif ETC, Détour de France, 2015 Le désOrdre des architectes, strabic, 2015 Pavillon de l’Arsenal & collectif Encore Heureux, Matière Grise, 2015 Julie Boustingorry. Des pionniers autoconstructeurs aux coopérateurs : histoire des Castors en Aquitaine. History. Université de Pau et des Pays de l’Adour, 2008 Association Syndicale Libre des Propriétaires de la Cité des Castors de Pessac, Cahier des charges et des Statuts, 11 juin 1999 modifié le 23 juin 2007 Bordeaux Métropole, Plan Local d’Urbanisme 3.1, 10 juillet 2015 Revue EK, l’Habitat participatif, Janvier 2015 Les cahiers pratiques du Mouvement Pact Arim, L’autoproduction de logements, 2003 Éco Habitat Groupé Nord-Pas-de-Calais et Coordin’Action des associations, À Lille, une journée pour la loi ALUR RELIER, Guide pratique pour la mise en oeuvre d’actions locales en faveur de la création d’activité en milieu rural, juin 2010 Olivier CENCETTI - L’EchoHabitants, Samuel LANOË - L’Epok Céline ROCHERON L’Epok, Étude sur l’habitat participatif et solidaire, mars 2015 Michel Broutin, Voyage en terre méconnue 40 années d’habitats groupés, novembre 2014 65


//WEBOGRAPHIE http://www.loi-alur.fr/habitat-participatif/ http://www.crdp-strasbourg.fr/data/patrimoine-industriel/mulhouse-19/villerme.php?parent=25 http://www.village-vertical.org http://www.dailymotion.com/video/x16sqxz_conference-simone-et-lucien-kroll-collectif-etc_ news http://www.cites-castors.com/index.html http://www.arte.tv/magazine/karambolage/fr/lassociation-les-castors-autoconstructeurskarambolage http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/action-culturelle/celebrations-nationales/ recueil-2012/institutions-et-vie-politique/loi-bonnevay-instituant-les-hbm www.legifrance.fr http://lerizeplus.villeurbanne.fr/arkotheque/client/am_lerize/encyclopedie/fiche.php?ref=65 http://www.metropolitiques.eu/Effervescences-de-l-habitat.html http://www.citechaillot.fr/data/expositions_bc521/fiche/24773/cp_kroll_09_04_15_4ec5c.pdf http://www.ateliergrandparis.fr/construire/RequalifierGrandsEnsembles.pdf http://www.lumieresdelaville.net/2014/01/29/le-remodelage-developper-le-potentiel-urbaindes-territoires-par-roland-castro/ http://www.habitatparticipatif-paris.fr http://www.vie-publique.fr http://www.metropolitiques.eu/Le-Village-vertical-la-longue.html http://www.reseau-farr.org/film_lutopie_de_pessac.html http://www.habicoop.fr/IMG/pdf/Autopromotion_Ecoquartier_Strasbourg.pdf http://rue89bordeaux.com/2015/02/lhabitat-participatif-renait-bordelais/ http://ecoquartier.midiblogs.com/archive/2009/10/24/eco-logis-stasbourg-neudorf.html http://www.lemoniteur.fr/article/un-habitat-participatif-en-paille-a-begles-30185558 http://cohousing.org.uk

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Je tiens à remercier mon professeur Xavier Guillot ainsi que Julie Ambal, doctorante, qui m’ont accompgné tout au long de ce semestre. Nicolas Marti pour la correction et Huguette Dupuy pour l’impression et la patiente.

Imprimé en 4 exemplaires CMJN Version numérique PDF RVB Police d’écriture AVENIR par Adrian Frutiger Janvier 2016 66 pages

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