Rockin' Dreams Magazine - Hors-Série N.1

Page 1

En Partenariat avec HORS-SERIE N.1 - JUILLET 2015

LA JEUNE SCENE ROCK FRANCAISE


SOMMAIRE

2


Directeur Général Firestone France

© DR

Benoit R.

P.5 : Un 11ème Main Square Festival historique !

© DR

P.6 : MAIN SQUARE FESTIVAL 2015, des décibels dans la Citadelle

P.9 : L’electro française fait peau neuve !

© DR

P.8 : Qui ne fallait-il pas rater cette année ?

© DR

© DR

« Firestone véhicule des valeurs fortes depuis plus de 100 ans : convivialité, plaisir, partage, liberté… tout l’esprit du Main Square Festival ! L’association de notre marque à cet évènement musical unique était une expérience nouvelle pour nous, l’occasion de démontrer notre dynamisme et de le partager avec le public. Explorer de nouvelles sensations, partager ses expériences font partie de l’ADN de Firestone et le Main Square Festival nous a permis de vivre à 100% notre passion. Un premier pas dans la musique que nous comptons bien renouveler ! »

P.4 : Firestone, nouveau partenaire de la musique

© DR

Quel étonnement, de voir une marque de pneumatiques se positionner dans la musique. Firestone sponsorise cette année six grands festivals européens, de quoi faire rêver bon nombre de mélomanes. Soit, quelle opportunité ! Y apportant notre savoir-faire et nos connaissances, nous avons établi un partenariat afin de réaliser un hors-série complet sur le Main Square Festival, avec des moyens bien supérieurs. Et tout roule ! Cette édition 2015 valait le détour. Grands noms du rock, belles découvertes, même les jeunes pousses de la scène électronique française étaient présentes. Nous nous devions donc de vous en proposer le meilleur. Avec un point d’honneur sur les belles surprises. Comme d’habitude, non ? La Rédaction

© DR

© DR

Tout roule !

SOMMAIRE

P.10 : Le tremplin Main Square, une ouverture régionale

P.11 : DOSSIER PHOTO

ROCKIN’ DREAMS MAGAZINE Hors-Série N.1 - Juillet 2015

Rédacteur en chef : Nicolas Raulin Photographe : Romain Harel Graphistes : Timothée Gérard, Nicolas Raulin Couverture : Timothée Gerard / Nicolas Raulin Photo : © Romain Harel Réalisé en partenariat avec

Web : http://www.issuu.com/rockindreams / Contact : rockindreams@hotmail.com

3


Laurent Dartoux Vice President Sales and Marketing Firestone Europe

© Romain Harel

INTERVIEW

« Un vrai partenaire de la musique en France et à l’étranger » La marque de pneumatiques Firestone entreprend cette année un sponsoring de six grands festivals européens. Interview avec Laurent Dartoux. Historiquement, Firestone était surtout présent dans les sports automobiles. Comment s’est créé le Firestone Music Tour ? C’est vrai qu’on a un historique sportif très fort, mais ce sont surtout des endroits où on arrive à regrouper des gens qui sont passionnés, autour d’un environnement qui n’est pas très formel. C’est une occasion unique de pouvoir rentrer en contact avec nos utilisateurs. Dans la musique, comme autour de la passion du sport automobile. On a démarré cette année avec le sponsoring de festivals tout autour de l’Europe, dans six grands pays. C’est un environnement qui est peu utilisé dans l’univers du pneu, qui a besoin aussi de pouvoir s’établir chez des populations plus jeunes. L’idée répondait au questionnement sur notre positionnement, en gardant à l’esprit ce message de « Freedom To Drive ». On n’est pas dans la performance technique et technologique, ça c’est Bridgestone qui s’en occupe. L’enjeu est déjà de tester, de voir comment on peut établir la marque, établir de bons partenariats avec les organisateurs de ces festivals, et comment va se passer l’interaction avec le public. C’est une année de test pour nous, pour voir si c’est réellement le bon forum, si ça fonctionne bien.

4

Vous lancez cette année votre tremplin Firestone Music Talents. Qu’est-ce que ça vous apporte ? Ce qui est important pour une marque, c’est de créer une connexion forte avec ses utilisateurs. Et une façon nouvelle, innovante, et maline de le faire, c’est de promouvoir de nouveaux groupes, de leur donner des chances de se développer. Et par les médias sociaux, de pouvoir engager les gens qui viennent aux festivals, qui s’intéressent à la musique, en regardant ce que l’on peut faire avec ces groupes. On a eu beaucoup de visites déjà sur le site, pour pouvoir suivre les différents talents, voter pour eux, mais c’est un lancement, la première année, donc on a besoin de voir comment ça se développera dans les années à venir. Il faut que ça s’installe dans le temps et que ça devienne un vrai tremplin, et la seule façon est de le faire petit à petit, de croître… Par exemple on a eu sur le stand Firestone un jeune groupe qui est venu performer, donc c’est une nouvelle façon de faire, en interaction réelle avec le public. Ça a énormément intéressé le Main Square Festival, puisqu’ils ont deux grandes scènes mais qu’en dehors il ne se passe pas grand-chose. Voilà ce qu’on peut amener par exemple dans un festival comme ça, outre évidemment un support finan-

cier. On veut multiplier ces opportunités-là, pour être un vrai partenaire de la musique en France et à l’étranger. On a besoin de faire un lien plus évident entre la marque, les pneumatiques, ce que l’on peut apporter. Je pense que ce sera un axe de réflexion pour les années à venir.

Pourquoi le Main Square Festival ? On a regardé les principaux festivals, donc quel public ils allaient attirer, la qualité de la programmation, l’infrastructure, est-ce que ça nous permet de ramener des clients, le support de la part de l’organisation du festival… Ce sont les principaux critères qu’on a pris en compte, et le Main Square s’est rapidement démarqué.

Pouvons-nous nous attendre à voir le stand Firestone sur les autres festivals français ? Tous les festivals, sûrement pas. C’est une organisation extrêmement lourde. Et je ne suis pas sûr qu’on ait besoin d’être présents partout. Mais qu’on soit présents sur un, deux, trois festivals de taille, ça peut faire partie de nos ambitions et de nos projets…

Propos recueillis par Nicolas Raulin


BILAN

Edition historique ! La Citadelle d’Arras accueillait les 3,4 et 5 juillet 2015 la onzième édition du Main Square Festival. Une édition historique, puisqu’elle affichait pour la première fois complet. malgré quelques petites averses en début d’après-midi dimanche, on peut parler d’une édition 2015 réussie.

Programmation variée et solide Le leader mondial de la production de concerts (entre autres) qui gère le festival a encore une fois mis les petits plats dans les grands, si on peut encore parler de plats à une si grande échelle. Live Nation a brillé par sa programmation variée et solide, avec des têtes d’affiches internationales telles que Muse, Lenny Kravitz, Pharrell Williams, Mumford & Sons, Shaka Ponk, Royal Blood, Skip The Use… Mais, belle particularité du Main Square, en laissant tout de même une belle place aux découvertes, à l’instar de

BRNS, Isaac Delusion, A-Vox, Tim Fromont Placenti, We Are I.V…

L’aventure continue L’organisation du Main Square Festival et la Ville d’Arras, ainsi que la Communauté Urbaine, ont décidé de poursuivre leur collaboration jusqu’en 2020, ce qui promet encore au moins 5 belles éditions dans ce cadre somptueux qu’est la Citadelle. A l’heure où des rumeurs de rachat des terrains qu’occupait le Main Square faisaient craindre pour sa pérennité, cette nouvelle vient donc rassurer tous les acteurs du festival et de la communauté. Rendez-vous l’année prochaine, les 1er, 2 et 3 Juillet 2016…

Nicolas Raulin

© Romain Harel

Il a fait chaud à Arras, le week-end du 3 au 5 juillet 2015. Pour la onzième année consécutive, la ville du Nord-Pas-de-Calais accueillait le Main Square Festival, l’un des grands événements musicaux de l’été en France. Qu’à cela ne tienne, cette édition 2015 affichait complet, une grande première pour le festival. Ce sont donc 120 000 personnes qui se sont rassemblées cette année au cœur de la Citadelle pour trois jours de musique et de festivités collectives. A l’heure du bilan, l’organisation est très positive. 120 000 festivaliers, dont 20 000 pass 3 jours vendus 5 mois avant l’événement, 37 prestations sur deux grandes scènes et un stand, 45 000 visiteurs uniques pour suivre les 10 concerts diffusés en direct via le webcast du site, et une météo très clémente,

5


LIVE

Š Romain Harel

DĂŠcibels dans la Citadelle

6


LIVE JOUR 1

JOUR 2

JOUR 3

Démarrage timide vendredi, pour cette 11ème édition du festival ! Le premier des lauréats du tremplin organisé par le Main Square en partenariat avec le Pharos, The Arrogants, a eu du mal à convaincre sur la Green Room. Virage à 360° sur la Main Stage, avec Patrice et son reggae dit « sweggae ». Mais les groupes véritablement attendus ce jour-là ne jouaient que bien plus tard. Le premier était The Script, à 20h30 sur la Main Stage. Les Irlandais, possédant un public plutôt fidèle, ont été acclamés dès leur montée sur scène et ont enchainé les tubes, tels que « The Man Who Can’t Be Moved ». Fait marquant de cette première journée : l’annulation de dernière minute de George Ezra, qui a été remplacé au pied levé par Isaac Delusion, lauréat Fair 2015. Le groupe de dream-pop parisien, appelé seulement 4 heures avant de monter sur scène, ne s’est pas laissé démonter et a mené la Green Room avec sa pop si planante, et pourtant toujours énergique. Comble du hasard, le set précédait le groupe Irlandais Kodaline, et sa musique pop rock aux accents folk si mélancolique, presque déchirante, mais tellement magnifique qu’elle en devient presque salvatrice. Allongés dans l’herbe, les yeux fermés, on a pu planer dans des nappes de jolis souvenirs, béats devant une telle sincérité. Pendant ce temps, la rockstar internationale Lenny Kravitz, qu’on ne présente plus, faisait son show sur la Main Stage devant un public en nombre mais timide. Tandis que les tubes pleuvaient, avis aux adeptes de rock à guitares, quelque chose cependant ne collait pas. Une certaine fausseté. Si Lenny paraissait plein de générosité, n’hésitant pas à féliciter ses musiciens pour leurs prestations, ce concert aura étonnamment été principalement instrumental. Fait qui prend tout son sens, lorsqu’on apprend ensuite que le musicien était sous l’emprise de substances. Un concert somme toute décevant, pour un artiste de la trempe de Lenny Kravitz. Le dernier groupe à fouler la Main Stage ce soir-là était le combo parisien Shaka Ponk, avec leur rock électronique aux accents punk, funk, metal, hiphop… Difficile de les classifier, tant ils se moquent des genres et des codes. Mais le show, lui, était à la hauteur de nos attentes. Fou ! Barré ! Déjanté !

« Alors, c’était bien Muse ? » « Je sais pas, j’étais à Royal Blood avant ! » Grosse journée que celle du samedi au Main Square cette année. Assurément la journée la plus rock de la programmation, les choix entre les deux scènes étaient souvent difficiles. Les accès aussi… Comme d’habitude, c’est un lauréat du tremplin du festival qui a ouvert. Et belle surprise ce jour-là avec A-Vox. La fratrie s’est imposée avec un rock électronique très bien conçu, entre headbanging et mélodies enivrantes. Sur la Main Stage, le groupe de pop alternative Circa Waves a lancé la journée devant un public déjà présent en nombre et agglutiné devant la scène. L’attente sera longue jusqu’à 21h45… Coasts, Twin Atlantic, Rival Sons, les formations rock anglo-saxonnes étaient à l’honneur. Mais pas que. A 17h30, la Green Room a accueilli le quatuor indie belge BRNS, pour un set très aérien et contemplatif, avec ce qu’il faut d’énergie pour maintenir la pression. Dès 18h30, le groupe parisien We Are I.V a débuté son showcase sur le stand Firestone, devant un public hésitant au début mais de plus en plus nombreux, oscillant entre formation live et DJ set. Mais le public était principalement là pour le combo Skip The Use / Muse. Le groupe français a réalisé une incroyable performance, allant même jusqu’à tenter un « 1,2,3, Soleil » avec 40 000 personnes (ce qui fut un échec en soi, comment voulez-vous faire courir une fosse, mais l’intention était sacrément louable). Le show de Muse était également très spectaculaire. Explosions, confettis, ballons géants lancés sur le public, et avec du vrai Muse derrière, forcément, ça sonne ! Pas un concert de stade, forcément, mais un gros show festivalier ! La concentration de personnes était telle qu’il en devenait absolument impossible de faire le moindre pas dans n’importe quelle direction. Seul bémol à ce concert : avoir été programmé après Royal Blood. Cet étalon pur-sang anglais a matraqué un son tellement musclé que s’être trouvé devant les colonnes de caissons de basses s’est révélé être une très mauvaise idée. Mais quand même, ça envoie… Et des BN’s aussi ! C’est important, il faut le préciser ! La soirée de samedi s’est clôturée avec deux DJ français : Madeon, qui dispense un set electro pop très bien mené du haut de ses 21 ans, et Fakear, qui séduit l’electro-sphère avec ses tendances expérimentales très intéressantes. Grosse journée, en effet…

12h ! Le réveil se fait plus compliqué… « Non, pas déjà… Et il pleut… Un peu, certes, mais il pleut ! Et en plus on est dimanche. Tout est fermé. C’est vraiment nul le dimanche… » Le moins qu’on puisse dire, c’est que la dernière journée de cette édition 2015 n’a pas aussi bien commencée que les précédentes pour tout le monde. Heureusement, elle a démarré par une belle surprise, à savoir le groupe de pop progressive lillois Tim Fromont Placenti, un projet très intéressant aux sonorités riches et ciselées à la 12 cordes, dans un esprit très folk, mais sans sonner folk… Intéressant… Cerise sur le gâteau, après deux dernières averses rapides, cela a chassé les dernières précipitations, apportant un semblant de soleil pour le reste de la journée... Très intéressant ! Tout puriste de rock aura qualifié cette journée comme étant la plus faible du festival, celle-ci étant plus ouverte aux musiques « street ». Le set drum & bass teinté de hip-hop de Rudimental a d’ailleurs étonné par sa programmation en début de journée, lui qui est plus habitué aux programmations de nuit. Le reggae de Tiken Jah Fakoly a pu choquer, pour qui n’est pas habitué aux sons rastafari, mais il faut lui reconnaître une grande implication dans ce qu’il fait et une belle sincérité. Pendant ce temps-là, un nuage de mélancolie a surplombé la Citadelle avec l’Australien Joseph Salvat et sa pop de crooner. Dans la catégorie belles surprises, on peut également classer les belges Oscar & The Wolf, qui ont hypnotisé la Green Room avec leur pop électronique aux accents soul, pour un voyage onirique rythmé aux pulsations mystiques et profondes de leurs machines... ILoveMakonnen et IAM ont été les fers de lance du rap de la journée. L’un américain, les autres français, tous ont balancé leur gros beat sur la Citadelle. Ambiance hip-hop en ce dimanche douteux ! Bouffée d’oxygène avec les anglais de Mumford & Sons, dignes héritiers du bluegrass et de la folk, qui ont présenté leur nouvel album beaucoup plus indie « Wilder Mind ». Et cette édition 2015 du Main Square s’est conclue sur le set de Pharrell Williams, aussi attendu que… décevant. Si l’artiste américain a balancé quelques pépites funky et de sacrés tubes, il n’a chanté que durant 40% de son set tout au plus, set déjà très court pour une tête d’affiche de cet acabit, 1h15 seulement. « Cher M. Williams, je vous invite à aller voir, je ne sais pas, Green Day en live, ils auraient beaucoup à vous apprendre… Cordialement ! » Nicolas Raulin

7


LUMIERE SUR...

Les découvertes du Main Square 2015 Que ne fut pas notre surprise de voir débarquer les parisiens d’Isaac Delusion, lauréats 2015 du Fair, suite à l’annulation de dernière minute de George Ezra. Qu’à cela ne tienne, on n’a pas perdu au change. Célèbrant l’union du rêveur et du somnambule, la dream pop décomplexée de la formation s’étire en nappes sonores candides, immaculées. En bon fils de la french touch, héritiers de la folk, aficionados hip-hop et enfants de la nuit, le duo fait rapidement valoir sa vision personnelle de la pop 2.0 avec son premier album éponyme en juin 2014. Un manifeste sur le monde, et surtout tout le reste...

© Romain Harel

ISAAC DELUSION (Paris)

© Romain Harel

BRNS (Bruxelles)

En voilà un phénomène qui nous arrive tout droit du plat pays qu’est la Belgique. L’étoile filante indie rock BRNS gravite dans une transe fusionnelle où se mêlent rythmiques lourdes, nappes aériennes, chœurs harmonieux, mélodies enlevées, sonorités expérimentales... Bref, c’est foutraque, c’est puissant, et c’est incoyablement phasant. Impossible de rester indifférent devant cette nébuleuse de mélancolie et de rêves. Parce qu’il s’agit de cela. En live, le groupe embarque son public pour un voyage onirique en phase avec l’univers, dans une constellation de tourments alors futiles...

Encore un artiste originaire de Bruxelles, on se demande ce qu’ils mettent dans leur flotte chez eux. Oscar & The Wolf transcendent leur public avec une pop hypnothique et progressive aux accents soul. Sonorités électroniques et parties vocales chaloupées s’entrecroisent et s’entrechoquent, rythmées par les pulsations mystiques et profondes de leurs machines, pour un cocktail puissant empli de sincérité. Etions-nous prêts pour une telle déferlante ? Rien n’est moins sûr. Un vent nouveau a soufflé sur la Citadelle d’Arras, la surplombant d’un nuage de nostalgie d’une pureté d’albâtre. Encore ?

© Romain Harel

OSCAR & THE WOLF (Bruxelles)

A-VOX (Lille)

© Romain Harel

Le tremplin Main Square a propulsé de jolies jeunes pousses cette année. Et on ne parle pas là de la chanteuse d’A-Vox, Anthéa, mais bien de la qualité de ce qu’ils font. Le duo rock électronique se démarque par sa franche complicité et son énergie. « On a fait plus de 80 concerts, la scène ça forge. » En effet, pas d’hésitations, pas de demi-mesure. A-Vox est là pour profiter et pour en mettre plein la vue. Entre envolées mélancoliques et headbanging déchaîné, le groupe impose une rythmique implacable et des sons synthétiques très lourds. « On a toujours été dans cet esprit un peu fou. » Et on aime ça !

« Ce tremplin, on l’a fait pour avoir un tremplin ! » D’abord le projet solo de Tim, Tim Fromont Placenti est aujourd’hui un groupe à part entière. « J’ai commencé à superposer les voix en studio, et il y a eu l’envie très très vite de rendre justice à ces chansons sur scène. » Armé de sa 12 cordes, ce lauréat 2015, qui avait déjà participé au concours l’an dernier, délivre un rock pas si folk que ça, et pourtant avec un esprit folk évident, quelque part entre Bon Iver, Tim Buckley et Jeff Buckley, Radiohead, Björk... « Une chanson pour moi, elle doit tenir la route avec un instrument et une voix. » Tout est dit... Nicolas Raulin

8

© Romain Harel

TIM FROMONT PLACENTI (Lille)


© Romain Harel

LIVE

La scène electro française n’a pas dit son dernier mot Si la programmation était principalement axée pop et rock, le Main Square a aussi accueilli des artistes électroniques, faisant parmi eux la part belle à la scène française. Montez vos platines ! Cette année encore, le Main Square Festival a clôturé ses trois journées avec des DJ set survoltés. Mais, particularité 2015, la scène électronique française était présente en force cette année, et notamment représentée par ses meilleures jeunes pousses. Vendredi, c’est le parisien Rone qui a lancé les hostilités sur la Green Room, de 1h35 à 2h35, avec sa discographie prolifique et sa musique mystique et progressive. Considéré par beaucoup comme l’un des meilleurs DJ français à travers le monde, sa venue était très attendue à Arras. Le samedi, c’est Fakear qui a clôturé la soirée, avec un goût prononcé pour les ambiances sonores et les envolées. Avec une espèce d’electro-dream, Fakear a réalisé le 4 juillet un set live très intéressant, laissant une grande part à la recherche sonore, en

laissant cohabiter machines et instrumentations exotiques. Un voyage expérimental donc, affranchi des barrières des genres, au sommet de l’onirisme. On regrettera toutefois un set au démarrage trop lent. « Quand faut y aller, faut y aller Francis ! »

Madeon, l’avenir de la scène électronique française La grande particularité de cette édition a été de voir dans la programmation trois des étoiles montantes actuelles de l’electro française. Avec en tête bien sûr, le jeune DJ nantais Madeon. Considéré comme l’enfant prodige de l’electro hexagonale, il vient tout juste de fêter ses 21 ans. Et il a déjà près de 10 ans d’activité derrière lui ! Son premier album « Adventure », longtemps repoussé au profit de maxis et de

collaborations diverses, a conforté son succès à l’échelle mondiale, le propulsant sur le devant de la scène. Avec son approche très novatrice du DJaying, très alternative, n’hésitant pas à mélanger les genres, à briser les codes, à malmener les clichés, Madeon impose son electro-pop ultra rythmée à travers le monde. Et la performance réalisée au Main Square d’Arras a été à la hauteur de toutes les attentes, déchainant la fosse avec un set d’une puissance inouie, mais toujours mélodique. L’espoir français The Avener a également fait beaucoup de bruit dimanche sur la Green Room, clôturant le festival sur cette scène. Spécialiste du « rework », ce genre de remix 2.0, l’artiste se démarque en retravaillant des titres folk ou blues pour monter un set électronique très puissant.

Nicolas Raulin

9


Le Main Square est l’un des rares festivals français à posséder son propre tremplin, en partenariat avec Le Pharos. Entretien avec son directeur, Fabien Cousin. Comment fonctionne le tremplin Main Square ? Au niveau du tremplin on a un dossier d’inscription où on invite les groupes de la grande région, donc Nord-Pas-de-Calais et Picardie, qui ont entre 18 et 40 ans, qui ne sont pas labellisés, ou dans tous les cas qui ne sont pas produits professionnellement, à déposer leur EP pour pouvoir postuler à ce concours. On n’accepte que les groupes qui font des compositions et qui sont en capacité de tenir un live de 30 minutes. Donc là-dessus on reçoit, sur les quatre éditions qu’on a faites, entre 80 et 120 dossiers, et on va avoir un jury qui va être à l’écoute de ces dossiers pour en garder 24 que l’on va auditionner en live, sans public, avec les partenaires villes, donc cette année avec Lens et Béthune, et on va écouter les groupes en live sur une prestation de 20 minutes. Une fois qu’on a écouté ces 24 groupes on va en choisir 12 pour les demi-finales, qui vont repasser une audition live de 20 minutes sur un jury qui va être beaucoup plus gros, avec notamment l’équipe de Live Nation, le directeur du Main Square, la SACEM, la presse… qui va en choisir 6. Et ces 6 groupes iront en finale au Pharos pour un concert de 30 minutes, en public, où le jury va à nouveau se réunir et va évaluer les groupes en contexte live.

Qu’est-ce que ça apporte au Main Square d’avoir son propre tremplin ? On a créé une ouverture au festival pour les jeunes talents de la région, jusqu’à présent il n’y avait pas de scène pour les talents émer-

10

gents donc on offre à ces jeunes talents la possibilité de jouer sur l’une des plus grandes scènes de France, et on leur offre d’être intégrés dans une programmation internationale. Au départ Live Nation et le Main Square aimaient bien cette idée mais ne savaient pas comment la mettre en place. Donc le Pharos ce qu’on leur a proposé c’est de créer des liens, d’avoir un peu plus de proximité, de ne pas arriver simplement 3 jours avec une programmation et de repartir. Là on parle déjà du Main Square à partir de janvier, et surtout on ouvre le Main Square aux jeunes talents régionaux, donc on ouvre le Main Square à la région. Ça c’est très important. Quand on a lancé le Pharos en 2013 on a travaillé sur l’intégration d’une programmation actuelle. L’idée était d’aller plus loin en aménageant trois créneaux les vendredi, samedi et dimanche en ouverture de la Green Room, sur l’un des plus grands festivals de France, qui se joue dans notre ville. Et quand j’en ai parlé avec Armel Campagna il m’a dit oui banco on y va !

Comment allez-vous faire évoluer ça ces prochaines années ? On peut s’attendre à ce que cela s’amplifie. Là on a toujours travaillé selon ce mode opératoire des sélections sur écoute, d’avoir trois sélections, une demi-finale et une finale, l’objectif l’année prochaine si on y arrive serait d’avoir trois finales, une dans chaque département. C’est d’augmenter la visibilité autour de la communication du tremplin, et de faire en sorte que le tremplin rayonne à travers la communication du Main Square. Par exemple

Fabien Cousin

© DR

« On ouvre le Main Square à la région » j’ai rendez-vous avec le directeur culturel de la ville d’Amiens pas plus tard que la semaine prochaine, pour mettre un partenariat en place et voir si la ville pourrait accueillir des auditions ou une finale. Notre idée c’est vraiment d’aller emmener ce tremplin dans la région, et du coup d’élargir le réseau des villes ou des salles qui travaillent sur l’émergence des musiques actuelles.

Peut-on s’attendre à une ouverture hors de la région ? Nous ça a toujours été une ambition. On le porte ce tremplin, quand je regarde les éditions, c’est la quatrième cette année, quand je vois la qualité qu’on a sur les groupes, l’investissement des groupes, l’intérêt… Au sein du jury, le directeur du Main Square ne nous dit pas il faut prendre ça, il y a un vrai vote démocratique du jury, il lui-même le dit on a des groupes meilleurs chaque années. Pour moi, c’est en train d’évoluer dans le bon sens, après ce que j’ai toujours dit c’est qu’il ne faut pas vouloir se presser. Je pense qu’un festival comme les inouïs ça s’est pas fait en deux ans. Donc voilà faut l’installer. Aujourd’hui on a des dossiers qui sont très costauds, on a des groupes qui nous disent qu’ils ne postulent pas, parce qu’ils ne sont pas encore prêts, on a des groupes qui reviennent, comme Tim Fromont Placenti qui a gagné cette année, parce qu’ils ont travaillé. Je préfère qu’on travaille sur un gage de qualité, de notoriété, et après on verra comment ça évolue. C’est toute l’ambition que j’espère pour ce tremplin.

Propos recueillis par Nicolas Raulin

© Romain Harel

INTERVIEW


© Romain Harel

DOSSIER PHOTO

DOSSIER PHOTO

Le Main Square 2015, c’était 120 000 festivaliers passionnés réunis sur 3 jours, 37 prestations, de têtes d’affiches internationales comme de jeunes découvertes régionales, une équipe de 1500 personnes travaillant dans l’ombre, quelques averses, beaucoup de soleil, des sourires, des surprises, des déguisements, de l’herbe... et des graviers... Retour en photos.

Grâce à la plateforme issuu.com, retrouvez notre dossier photo exclusif et vivez une expérience numérique originale ! 11


The Arrogants

12


Sheppard

13


14


Hozier

15


Lindsay Stirling

16


The Script

17


Isaac Delusion

18


Š DR / Live Nation Lenny Kravitz

19


Kodaline

20


Shaka Ponk

21


Rone

22


23


A-Vox

24


Circa Waves

25


Coasts

26


Twin Atlantic

27


28


BRNS

29


Rival Sons

30


We Are I.V

31


James Bay

32


Skip The Use

33


Royal Blood

34


Charli XCX

35


36


Madeon

37


Š DR / Live Nation

Fakear

38


39


Tim Fromont Placenti

40


Josef Salvat

41


Tiken Jah Fakoly

42


Rudimental

43


Š DR / Live Nation

IAM

44


Oscar & The Wolf

45


Lilly Wood & The Prick

46


Sam Smith

47


Mumford & Sons

48


Mumford & Sons

49


50


The Avener

51


Pharrell Williams

52


53


CHRONIQUES

54


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.