NUMERO 11 - ETE 2015
LA JEUNE SCENE ROCK FRANCAISE
A 10 ANS !
GOJIRA PVRIS THE EARL GREY CARL BARAT & THE JACKALS FRENCH TOBACCO
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Mountain Bike, Half White Half Blue, SUNSHADOWS, Alexis & The Brainbow, No Money Kids, OUT OF MY EYES, ISAYA, Tiwayo...
THE DØ SELAH SUE JEANNE ADDED RADIO ELVIS MR. CROCK
© DR
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SOMMAIRE
4 : En voyage avec French Tobacco
5/7 : Chunk! No, Captain Chunk! imposent leur style 13/19 : Europavox a 10 ans !
© Romain Harel
© Fabian Belleville
12 : Play It Indie, la finale
Rockin’ Dreams Magazine Numéro 11 - Eté 2015 Rédacteur en chef : Nicolas Raulin Chef du service photo : Romain Harel Rédacteurs : Romain Harel, Sandra Lefetz, Lola Frichet, Cécile Parise, Nicolas Raulin Photographes : Romain Harel, Fabian Belleville, Pauline Cassier, Benoit Billard Graphistes : Timothée Gerard, Nicolas Raulin Couverture : Timothée Gerard / Nicolas Raulin Photo : © DR / Fearless Records
Web : http://www.rockindreams.com / Contact : rockindreams@hotmail.com
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9/11 : The Earl Grey enfin de retour
© Fanny Schneider
NEWS
CHRONIQUES :
21 : Lumière sur... PVRIS
© Benoit Billard
20 : Sunshadows 20 : Alexis & The Brainbow 20 : Out Of My Eyes
INTERVIEW
French Tobacco nous emmène « en voyage » Le jeune artiste franco-anglais French Tobacco, de son vrai nom Sacha Page, a sorti son premier album « Straight Ahead » le 15 juin, et était en concert à la Boule Noire le 28 mai. Retour au pays de la folk et du blues. siffle et qui tape sur une valise. Mais avec des influences pop très modernes, notamment sur les parties vocales, mêlées à sa musique folk, blues, rock, parfois country… Entre « Jeff Buckley, Radiohead, Black Rebel Motorcycle Club, ça va de Bob Dylan à… il y a ce truc qui s’appelle The New Basement Tapes. C’est avec le chanteur des Mumford, Johnny Depp parfois à la guitare, ils ont retrouvé des textes de Bob Dylan. » Et sa valise ? Parlons-en ! Son fameux « suitcase folk rock » le suit partout. « J’ai commencé à taper sur une valise, pour rythmer un peu plus, et quand je suis rentré sur Paris j’ai essayé de trafiquer un peu plus le truc. J’ai acheté une valise sur le bon coin, je l’ai modifiée à l’atelier de la Baguetterie à Pigalle, ça m’a permis de jouer tout seul, d’être plus indépendant. » Cela reflète d’ail-
leurs parfaitement son idée du voyage, qui est « le mot d’ordre de l’album. » Ecouter French Tobacco, c’est embarquer dans sa valise pour une virée country folk. « Mon inspiration m’est venue pendant mes petits trips. « Cry » ça parle de l’exil, et paradoxalement de l’espoir, de réfugiés. Un enfant racontait l’horreur de ce qu’il avait vécu, des gens qu’il avait laissé derrière, et à la fin il parlait d’espoir il était super positif… » Le chanteur a présenté son album jeudi 28 mai à la Boule Noire en avant-première, avec Julien Botasse à la batterie et Benjamin Tesquier à la basse, devant un public d’oreset-déjà conquis. Mis à part un set définitivement trop court, on a pu apprécier le projet en live. « J’ai envie que ceux qui viennent me voir trouvent un truc un peu intimiste, qu’ils viennent voir quelqu’un. »
Nicolas Raulin
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Hi, cow-boy ! Encore un jeune talent qui puise ses influences aussi loin dans le temps que géographiquement. Nous voilà revenu dans les années 40, au fin fond du Texas. French Tobacco, jeune chanteur français de 24 ans, a sorti son premier album le 15 juin, parfumé au cactus, aux boots et au roots. Si si, vous le connaissez. Son single « Cry » fait déjà le tour des ondes depuis le mois de mars, et recueille déjà plus de 200 000 vues sur Youtube. « J’aime bien ce morceau parce que j’ai réussi à mixer ce côté folk blues que j’ai vraiment découvert en faisant les bars en Angleterre, avec un peu de modernité, des influences plus pop, pour que ça sonne plus moderne que juste un mec avec une guitare qui siffle et qui tape sur une valise. » Parce que French Tobacco, c’est avant tout ça. Un mec avec une guitare qui
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INTERVIEW
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INTERVIEW
« Cet album va nous permettre de développer le groupe à plus grande échelle » Devenu incontournable sur la scène internationale, Chunk! No, Captain Chunk! a sorti « Get Lost, Find Yourself » le 18 mai. Accueilli de manière mitigée, l’album marque un tournant dans la carrière du groupe formé il y a déjà huit ans. Vous sortez « Get Lost, Find Yourself » deux ans après « Pardon My French ». Avez-vous évolué dans la façon de procéder ? Cet album est très spontané. On a juste fait ce que l’on voulait faire sans forcément se soucier de ce que le public allait penser. L’album en ressort plus soft mais plus solide et efficace que « Pardon My French ». Nous avons mis la voix plus en valeur, c’est quelque chose qu’on ne s’était jamais aventuré à faire auparavant. Nous avons décidé d’opter pour une production plus chaude et spontanée, moins surproduite comme nous avons pu le faire de le passé avec des vraies prises amplis, ce qui donne une touche plus vintage à notre son mais sans pour autant changer du tout au tout.
Racontez-nous comment s’est déroulé l’enregistrement de « Get Lost, Find Yourself ». L’enregistrement de l’album a été très éprouvant avec beaucoup de temps en studio. Nous avons bossé un mois non-stop sur « Get Find, Lost Yourself ». Nous avons bossé avec Kyle Black qui nous a poussés à donner le meilleur de nous même et, au final, nous sommes très contents du résultat même si la partie studio n’était pas la plus fun. Nous avons eu la chance de bosser avec Steve Klein (ex- New Found Glory, NDLR) afin de nous aider dans notre direction et nous assister au niveau des paroles.
Pourquoi ce nom ? « Get Lost, Find Yourself » parce que littéralement il faut se perdre pour pouvoir se trouver, expérimenter et apprendre de nouvelles choses pour trouver sa voie que ce soit sentimentalement, professionnellement ou musicalement pour nous. L’opposition entre perdre/trouver est assez intéressante et nous avons toujours
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joué là-dessus dans les titres de nos albums.
Dans cet album, mais également déjà dans « Pardon My French », la plupart des sonorités électroniques qui faisaient votre particularité dans « Something for Nothing » ont disparu. Pourquoi ce choix? On était très jeunes et fous quand on a écrit « Something For Nothing ». A cette époque, on trouvait ça drôle et original mais avec le temps on a commencé à se lasser et ne plus aimer ces sonorités. Pour ne pas faire deux fois le même album nous avons décidé de nous séparer des ces éléments et simplement de les remplacer par d’autres. C’était juste logique pour nous.
Considérez-vous que « Get Lost, Find Yourself » marque un tournant dans votre carrière? Oui bien sur ! Chaque album marque un tournant pour le groupe mais celui-ci est encore plus important. Il est encore tôt pour en parler mais d’après les premières retombées cet album va nous permettre de développer le groupe à plus grande échelle et faire certaines choses que nous n’aurions pas eu l’occasion de faire avant.
On sent un côté posé dans votre troisième album, notamment par des morceaux avec des instrus plus calmes que dans les précédents albums, comme dans « Get Lost, Find Yourself » qui est carrément une chanson acoustique. Vos influences pop-punk sont plus présentes. Qu’est-ce qui vous a décidé à proposer un album moins énervé ?
On ne s’est pas décidé à l’avance et fixé sur un style particulier en se disant qu’il fallait qu’on fasse quelque chose plus soft. On a juste écrit l’album comme ça nous venait sur le moment. C’est très spontané, on ne s’est pas forcé à faire
des choses qu’on ne voulait pas juste pour plaire. On a misé principalement sur la voix pour la mettre en valeur par rapport aux guitares. Pour ce qui est de la balade acoustique nous avons toujours eu une chanson soft sur chaque album que ce soit « For All We Know » ou « So Close and Yet So Far ». Chaque album a eu son « Get Lost, Find Yourself ». Mais c’est vrai qu’on ressent un peu plus le côté Poppunk sur cet album par rapport à « Pardon My French ».
Lorsque l’on s’attarde sur les commentaires laissés sur votre page Facebook ou sur la vidéo de votre clip « The Other Line », on peut lire que certains déplorent un manque d’agressivité dans votre nouvel album que l’on retrouvait dans vos deux précédents opus. Une partie de vos fans ne considèrent pas « Get Find, Lost Yourself » comme du Chunk! No, Captain Chunk!. Qu’avez-vous à leur répondre ? Nous conseillons à ces personnes de venir nous voir les jouer en live pour en juger ! Sur cet album, nous avons laissé la place aux émotions, à la spontanéité et la sincérité, plutôt qu’aux parties criées qui n’ont aucun sens et aux breakdowns qui sortent de nulle part... En dehors de ça le changement n’est pas si flagrant. Il y a toujours ce côté heavy et ces riff typés « Chunk » djent/pop-punk qui ont fait notre originalité. La chanson « Pull You Under » est par exemple très agressive et typée metalcore. Cet album est pour nous une évolution mais pas un virage.
Avec le recul, que pensez-vous de vos précédents albums ? Y a-t-il des choses que vous auriez faites différemment si vous les aviez enregistrés aujourd’hui ?
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INTERVIEW
Nous ne regrettons rien de ce que nous avons fait mais pour être honnêtes, on ne peut plus écouter « Something For Nothing » car nous l’avons fait très jeunes. Il ne reflète plus du tout ce que nous sommes maintenant mais il fait parti de notre parcours, et sans ça nous ne serions pas ici aujourd’hui. « Pardon My French » était plus une évolution musicale pour nous. Nous sommes toujours très fiers de celuici deux ans plus tard mais il est clair que nous n’aurions jamais écrit ces chansons de cette façon à l’heure actuelle.
Vous êtes actuellement en tournée aux Etats-Unis et ce jusqu’au 8 juin. En 2007 quand vous avez formé votre groupe, auriez-vous imaginé monter sur les scènes du monde entier, faire les premières parties de groupes tels que A Day To Remember et participer à des festivals comme le Vans Warped Tour? Non absolument pas ! Le groupe était une blague à la base ! On voulait juste se marrer entre potes, si on pouvait faire un concert à Paris ou Lyon c’était déjà énorme... Le nom du premier album « Something For Nothing » vient de là. Le plus drôle c’est qu’on n’a jamais
rien fait pour en arriver là. On n’a jamais envoyé de démo, jamais démarché et ça nous est tombé sur le coin de la gueule donc ça a été une grosse surprise. On a plus ou moins réalisé tous nos rêves de gosses ces dernières années mais il faut toujours rester ambitieux, avoir de nouveaux objectifs pour pouvoir garder cette passion qui nous anime.
Vous êtes un groupe français, vous avez fait vos débuts dans les salles parisiennes. Et pourtant, on vous voit très peu en France. Comment expliquez-vous cela? Nous sommes la plupart de l’année à l’étranger car le marché y est bien meilleur qu’en France. Malheureusement il est assez rare que nous recevions des offres pour jouer en France, et généralement les tournées Européennes ne passent que par Paris... On va essayer de faire plusieurs dates en France d’ici la fin de l’année car ça fait un moment qu’on nous attend, on le sait. Quelques petits concerts à la maison ne nous ferons pas de mal.
Vous avez lancé le groupe il y a 8 ans. Comment pourriez-vous définir votre
évolution durant ces années ? Comment Chunk! No, Captain Chunk! pourrait encore progresser? Le temps passe vite ! Je dirais que notre évolution a été plutôt logique musicalement. C’est comme un business, on grandit avec le temps et on apprend de nos erreurs. On a toujours beaucoup travaillé pour tirer le meilleur de nousmême et en se demandant ce qui pourrait être amélioré concert après concert, chanson après chanson... On ne finit jamais d’apprendre et d’innover donc je pense que la progression est logique. Nous avons creusé notre voie avec « Get Lost, Find Yourself » et il ne nous reste plus qu’à paver cette route.
Quel est le programme du groupe pour les prochains mois à venir? Beaucoup de concerts ! Des tournées prévues un peu partout dans le monde que ce soit en Europe, en Russie, en Asie... jusqu’à la fin de l’année, dont certains très gros festivals internationaux. Il y aura aussi un nouveau clip que l’on devrait filmer d’ici quelques semaines et qui devrait sortir à la fin de l’été…
Propos recueillis par Sandra Lefetz
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INTERVIEW
http://www.musictalents-firestone.com/
FIRESTONE MUSIC TOUR Rockin’ Dreams et Firestone s’associent pour proposer un hors-série spécial Main Square Festival ! Rendez-vous en juillet 2015 sur la page Facebook Firestone France pour retrouver le compte-rendu du festival, les photos des concerts et des interviews exclusives. https://www.facebook.com/Firestone.France
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© Pauline Cassier
LIVE
T H E E A R LG R E Y Le groupe parisien The Earl Grey était en concert à la Maroquinerie dimanche 24 mai pour la release party de son album « Odyssey », avec Oh Dear Vegas, Spark Gap et Diamond Fizz. Une soirée 100% française et émergente, tant dans la programmation que dans la production. Vous en reprendrez bien une tasse ? Le groupe rock parisien The Earl Grey, bien connu de la scène parisienne maintenant, présentait dimanche 24 mai son nouvel album « Odyssey », deux ans après la sortie de « We Are Young ». Soutenue par Oh Dear Vegas, Spark Gap et Diamond Fizz, la soirée était autoproduite par Alexandre Ragon, chanteur de The Earl Grey, pour une date 200% française. C’est devant une salle comble que le groupe a refait surface, après une longue absence sur nos scènes. Et bien sûr, devant un public d’ores-et-déjà conquis. Et pour
cause. Alexandre a offert à son public un show d’exception, comme a son habitude, n’hésitant pas à inviter toute la salle à le rejoindre sur scène. Le single « Church of Noise » a sonné comme une véritable déclation de guerre au milieu de la fosse, qui s’est mise en branle presque instantanément. Au milieu des titres du nouvel album se sont également glissés certains anciens morceaux, tirés de « We Are Young », repris par la salle. Un concert dont les fans se souviendront donc, durant lequel The Earl Grey a chouchouté son public à souhait !
Le support de la soirée était assuré par des amis du groupe, qui a décidé de faire une date familiale. Les Diamond Fizz, Spark Gap et Oh Dear Vegas ont chauffé la salle, encore assez vide il faut le reconnaître, mais tout de même fidèle. Mention spéciale aux Spark Gap, pour leur prestation pleine d’énergie et leur enthousiasme. Si la soirée fut une belle réussite, on doit malheureusement déplorer la mauvaise attitude des Oh Dear Vegas, face à une critique amplement méritée, qui vient entacher le souvenir de la soirée. Soit. Show must go on ! Nicolas Raulin
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INTERVIEW
« Je voulais construire cet a une œuvre littéraire... » Sorti en mai dernier, « Odyssey » est le deuxième album de The Earl Grey. Enregistré avec Bert et Eric du groupe Chunk!, No Captain Chunk!, cet opus nous dévoile une nouvelle facette du groupe parisien. Vous sortez « Odyssey » deux ans après « We Are Young », pourquoi avoir attendu autant de temps ?
Alex : Cette fois, on a pris le temps d’écrire un concept album qui se tient du début à la fin. Quand tu commences l’autoproduction d’un album, il y a beaucoup de choses auxquelles tu n’as pas forcément pensé. Pour « We Are Young », on était vraiment dans un état d’esprit de « one shot », on a fait les choses dans l’urgence. On s’est dit qu’en prenant plus le temps pour « Odyssey », ça serait plus ambitieux et ça aurait plus d’impact.
En deux ans, vous avez certainement mûri votre façon de travailler… Qu’est-ce qui a évolué par rapport à « We Are Young » ? Alex : Tout était différent ! « We Are Young » et « Odyssey » c’est vraiment le jour et la nuit. Dans ce deuxième album, chacun a apporté sa patte. Le fait d’être en autoproduction change beaucoup de choses également parce qu’on a dû jouer tous les rôles. Même si Bert et Eric ont produit le disque musicalement parlant, c’est nous qui avons financé, démarché les personnes pour notre date à la Maroquinerie... C’est un peu comme si on avait ouvert des bureaux chez nous. Felix : On a décidé de faire un album qui nous ressemble et c’est pour ça qu’on a choisi les personnes avec qui on voulait travailler. Bert et Eric ont très vite compris ce qu’on avait envie de faire. Les idées de chacun se sont greffées à celles d’Alex, ce qui a donné une nouvelle dimension au projet. Comme l’a dit Alex tout était différent, mais pour le meilleur.
Comment entend-t-on votre collaboration avec Bert et Eric dans « Odyssey » ? Alex : On l’entend du début à la fin. J’avais enregistré avec beaucoup de monde auparavant mais je n’avais pas l’intimité que j’ai avec Bert et Eric. On a partagé beaucoup de bons moments et de galères ensemble durant ces dernières années et ça se ressent forcément dans l’album. Pour les prises voix de « One Year and Another » par exemple, on fait une prise et les gars me disent
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« Il manque quelque chose. De la fragilité, limite quelques imperfections. » On a éteint la lumière et la prise d’après était peut-être moins juste, mais tu ressentais cette fragilité qu’on recherchait.
« Odyssey » est donc un album bien plus personnel que « We Are Young » ? Felix : C’est tout à fait ça. Comparé au premier album, on a pu capturer l’essence du son qu’on voulait. Ça nous a beaucoup aidés et l’expérience a été plus simple pour nous, notamment dans l’enregistrement. Sauf Alex qui a eu beaucoup de difficultés pour les voix. On avait l’impression d’être à la maison et d’arriver chez nos potes pour faire l’apéro. « Odyssey » est un album plus lourd de sens que « We Are Young » pour nous, mais notre état d’esprit était plus léger lors de l’enregistrement.
Plus de difficultés sur les voix ? Alex : « We Are Young » était pile dans ma tessiture. Là j’étais beaucoup moins dans ma zone de confort, mais ça m’a donné envie de travailler. J’étais très content de notre concert à la Maroquinerie par exemple parce qu’à part boire des coups, je l’ai vraiment bossé cette date (rires). Certaines chansons étaient beaucoup plus hautes que d’habitude dans les tonalités et c’était un beau défi pour moi. Sans vouloir dénigrer les instruments, la voix c’est comme un être qui vit en toi. En studio j’ai l’impression de vivre en colocation.
Si chacun d’entre vous devait me donner son morceau préféré d’« Odyssey », lequel serait-il ? Pourquoi ? Alex : « One Year and Another » sans hésiter ! Il y a aussi « Church Of Noise » parce que dans les pistes qu’on a enregistrées, il y en a une où j’ai vraiment fait ce qui me passait par la tête. On a gardé quelques bruitages comme des rires fous et c’est l’un des moments qui m’a le plus marqué. Felix : Moi je dirais « Far ». C’est le premier morceau qu’Alex nous a présenté quand il a commencé la composition. Il nous avait fait écouter une
démo enregistrée chez lui de mauvaise qualité, mais j’ai tout de suite décelé le potentiel du titre.
« Odyssey », une référence à l’Odyssée d’Homère ? Alex : Tout à fait ! Il était intéressant pour moi d’écrire sur une Odyssée moderne. Je voulais construire cet album comme une œuvre littéraire…
Un album par chapitres si on peut dire… Alex : C’est ça ! Des chapitres qui se suivent. L’album est en deux temps avec un côté plus rock au début puis un côté plus « The Earl Grey », plus pop quoi. C’est totalement en contraste avec les paroles d’ailleurs. Les premières chansons ont des paroles avec de l’espoir. Plus tu avances dans « Odyssey » et plus les paroles deviennent sombres. « Guilty People » par exemple est un morceau très dansant mais les paroles sont carrément déprimantes…
Pourquoi avoir choisi de faire ce contraste entre les mélodies et les paroles ? Alex : Il y a quelques auteurs qui m’ont beaucoup marqué comme Homère pour ses métaphores sur la société. Il y a aussi Baudelaire que j’aime beaucoup parce qu’il illustre parfaitement « la crasse dans le beau » si je peux dire. C’est ça qui résume nos vies. Nos meilleures soirées n’ont jamais été celles où on a bu du thé (rires).
Qu’est-ce que vous avez prévu pour la suite de The Earl Grey ? Alex : Un troisième album, c’est sûr ! On est dans une optique différente de celle qu’on avait pour « We Are Young ». Maintenant on cherche des concerts où on pourra jouer « Odyssey » dans les meilleures conditions possibles. Il y a beaucoup de choses en discussion et certaines devraient se concrétiser pour la rentrée. Notamment quelques dates qui devraient être annoncées bientôt.
Propos recueillis par Sandra Lefetz
album comme
INTERVIEW
Bertrand Poncet
(Chunk! No, Captain Chunk!) :
© Pauline Cassier
« Le plus important, c’est l’émotion qui doit passer dans le chant. Tant qu’il n’y a pas ça, le morceau n’est pas là. Quand tu es acteur, tu dois tout exagérer pour pouvoir faire ressentir l’émotion. C’est pareil pour un chanteur. »
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© Fabian Belleville
LIVE
Play It Indie, la finale Le 30 mai se déroulait au Pan Piper la finale du tremplin folk-rock Play it Indie. Ce tremplin, regroupant foule de partenaires et avec de jolis lots à la clé, devait, avec l’aide du public, départager les 4 derniers finalistes. En ouverture, le duo masculin No Money Kids, des Black Keys à la parisienne. Lors des tremplins, les premiers à monter sur scène sont toujours désavantagés. Et les No Money Kids n’y ont pas fait exception. Ce duo rock/électro-blues retient pourtant l’attention du public clairsemé. Du chanteur et guitariste émane une présence indéniable, tandis que son acolyte bassiste-arrangeur-sampler, paré de lunettes noires, s’affaire sans ciller, en prenant cependant le temps de tenir la pose, bras croisés, comme si le travail titanesque qu’ils déployaient sous nos yeux était un jeu d’enfant. Ils chauffent la salle sobrement mais efficacement, et on a encore en tête leur titre « Old Man », alors qu’ils laissent la scène à Isaya. Isaya, deux sœurs, quasiment identiques, la couleur de leurs cheveux les différenciant. Maquillées comme des guerrières, elles s’imposent par leurs voix en une fraction de seconde. Il émane d’elles une puissance chamanique, une force brute, qui scotche n’importe quel auditeur et induit un silence religieux. Leur accord est parfait, et le lien musical entre elles tellement évident qu’il en deviendrait presque aga-
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çant. Elles imposent leur musique, éparpillent une poudre rouge sang sur scène, et la quittent comme un champ de bataille duquel personne ne ressort indifférent. Avec elles pourtant, les avis divergent, certains adulent, d’autres réfutent. Tiwayo prend la relève. Ce jeune échevelé dégage une présence intemporelle. Les bases plurielles de l’artiste : soul, folk, rock ou reggae, toutes sont audibles et mixées en cette entité musicale particulière. On pourrait dire qu’il n’a pas encore trouvé le style qui le définit totalement, ou alors qu’il a fondu ensemble tout ce qui lui plaît dans la musique. Et en définitive, il est difficile d’en juger, mais il est impossible de ne pas faire le lien avec les 70’s. Tiwayo, nom formé à partir de son surnom « The Young Old », résume parfaitement ce qui se déroule sur scène : une vieille âme, une voix affûtée par l’expérience, une pratique remarquable de la guitare, dans un corps presque juvénile. Clin d’œil au titre « Too Young » qui fait danser même les plus réfractaires. Le groupe a clairement rameuté du monde ce soir, le show est intense, et le résultat du tremplin se laisse déjà présager. Mr. Crock conclut la soirée. Ils se pré-
sentent devant un Pan Piper presque plein, annoncent la sortie de leur troisième EP, « Exotic Pilgrimage », et racontent leur naissance sur scène. De ce nouvel EP, on retient le titre « Contrôle », étrangement obsédant. Ce groupe éclectique, où chacun semble capable de tout faire, propose un set où chaque membre est mis à l’honneur. Certains groupes tentent parfois de mixer dans leurs compositions les influences de chacun, mais peu y arrivent avec autant de facilité que Mr. Crock. C’est amusant de voir toutes ces personnalités marquées évoluer sur scène, chacun bougeant à un rythme différent, tandis qu’ils créent ensemble dans ce chaos pluriel des morceaux patchwork et cohérents. Le suspense était intense, et Tiwayo a remporté le premier prix, Mr Crock est arrivé deuxième tandis qu’Isaya a pris la dernière marche du podium. La déception de ne pas voir les No Money Kids récompensés est indéniable. Mais ce fut une soirée sous le signe de l’intensité, de la pluralité, et qui, comme l’ont justement formulé sous forme de boutade les membres de Mr. Crock, était « piper bien ».
DOSSIER
10 ans
De découvertes et de confirmations
© Romain Harel
Situé à Clermont-Ferrand, le festival européen soufflait cette année sa 10e bougie avec entre autre Placebo, Selah Sue, Gojira, The Dø, Fauve et pleins de pépites musicales provenant des quatre coins du continent. par Romain Harel
PLACEBO Pour les 20 ans du groupe, Brian Molko, Stefan Olsdal et leur bande sillonne l’Europe à grands coups de tubes mythiques lors de grands festivals. 9 ans après leur dernier passage dans la capitale auvergnate, le groupe est revenu pour afficher un concert sold out pour des fans venus de partout. Cultes et géniaux font partie de leur qualificatifs.
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DOSSIER
Clermont-Ferrand, capitale de la musique européenne
© Romain Harel
La capitale auvergnate devient la capitale européenne des musiques actuelles le temps de quelques jours. Les équipes du festival arpentent la France et l’Europe tous les ans, avec pour partenaires des festivals et salles de concerts comme le Grand Mix de Tourcoing, le Transbordeur de Lyon, l’A38 de Budapest, la Stadola à Varsovie ou bien les Docks de Lausanne, afin de trouver les futurs talents à programmer. Pour sa dixième édition, Europavox a mis les petits plats dans les grands. En annonçant Placebo en tête d’affiche, le festival a accueilli près de 40 000 personnes cette année (5000 de plus que l’an dernier, NDLR), avec une programmation toujours plus éclectique, en proposant une soirée rock, une soirée électro, ou encore une soirée metal, qui remplace cette année la soirée rap. Il y en a donc pour tous les goûts, ou presque. Gratifiée du titre de la ville la plus rock
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de France, Clermont-Ferrand prend de plus en plus de poids sur la scène nationale, avec notamment des artistes comme Cocoon, The Elderberries, Hill Valley, ou encore Mustang. Et bien sûr son festival qui, peu de temps après le printemps de Bourges, se veut gage d’un bel été. Créé en 2006, Europavox représente donc un tremplin pour les artistes émergents et permet à certains de confirmer leur notoriété naissante, à l’instar de Woodkid en 2013, qui réalisait un de ses premiers concerts en France, ou encore Bloc Party, Pete Doherty, Boys Noize, The Hives, Girls In Hawaii, qui se sont déjà produits dans la ville, Agnès Obel... Il offre aux artistes une certaine visibilité grâce à la présence des plus grands médias régionaux, nationaux et continentaux. Les plus chanceux d’entre eux se verront remarquer par d’autres organisateurs et pourront participer à d’autres dates dans l’hexagone.
Ce qui est le cas de Throes + The Shine, qui après leur premier passage en France cette année grâce à Europavox, auront la chance de participer à la prochaine édition du festival Rock En Seine, à Saint Cloud. Le festival était précédé d’une tournée de dix concerts, les « warms up », dans tout le pays avec un passage remarqué à la Maroquinerie ainsi qu’au Transbordeur de quelques artistes sélectionnés par les organisateurs. Les heureux élus étaient cette année étaient James Hersey, Mountain Bike et Puts Marie. Possédant pas moins de quatre scènes, le festival Europavox é également la particularité de proposer un certain nombre de concerts gratuits chaque jour, faisant découvrir au public de nombreuses surprises, dont de jeunes groupes émergents. A côté de quels noms ne fallait-il pas passer à côté pour cette dixième édition ? Voici notre sélection !
DOSSIER
THE DØ Après la sortie de leur dernier album, « Shake Shook Shaken » en septembre 2014, qui s’est vu récompensé de meilleur album rock aux dernières victoire de la musique, le duo français sillonne l’hexagone avec un show venant d’une autre planète avec une mise en scène soignée et spectaculaire. Ils sont définitivement rentrés dans une autre dimension.
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SELAH SUE
© Romain Harel
Depuis 2013 et son dernier passage au festival Europavox, la jolie belge a fait du chemin. Elle a depuis remplit de nombreux zéniths pour défendre avec brio son second album nommé « Reason » après avoir vu son premier opus certifié disque de platine en France. Sa soul groovy au son reggae est désormais incontournable.
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Carl Barât & The Jackals
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Co-leader de The Libertines avec Peter Doherty, Carl Barât était en France pour nous présenter son dernier opus nommé « Let It Reign » avec son tout dernier projet, The Jackals. Avec leur riffs de guitare et accrocheurs et leur folie, nul doute que les britanniques trouvera son public.
GOJIRA
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Pionniers du metal français depuis une quinzaine d’année et cinq albums dont « l’Enfant Sauvage » leur dernier en date, les basques étaient en tête d’affiche de la première soirée metal du festival Europavox. Ils arpenteront ensuite de nombreux festivals européens afin de faire headbanger les foules.
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DOSSIER
JEANNE ADDED Avec une new wave froide et exigeante chantée dans la langue de Shakespeare, la jeune rémoise a dévoilé son premier album intitulé « Be Sensationnal » le 1er juin dernier, produit notamment par Dan Levy, de The Dø. Amis parisiens, elle sera de passage à la Cigale le 20 octobre prochain !
Malgré un court passage en première partie de Fauve, les jeunes parisiens ont rapidement su convaincre le public. Avec un son rock efficace chanté dans la langue de Molière, on émet toutefois de prime abord une réserve sur le chant très saccadé qui caractérise le groupe.
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RADIO ELVIS
DOSSIER
MOUNTAIN BIKE
HALF WHITE HALF BLUE Affirmant un rock alternatif teinté d’electropop, ce quintet provenant de Bratislava en Slovaquie a ouvert cette édition 2015 du festival Europavox avec un concert géré avec aisance, douceur et mélancolie. A écouter d’urgence pour tous les fans d’indie pop tels certains The XX ou autres M83.
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© Romain Harel
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Arborant fièrement des maillots à la gloire des légendes du basket-ball américains, les quatre belges jouent avec énergie un rock garage qui saura ensoleiller votre été. Ils se produiront d’ailleurs lors de l’édition 2015 du Pukkelopop, et toujours sans leurs pantalons. Ne les quittez pas des yeux !
HEYMOONSHAKER Venu d’Angleterre, le duo était le fil rouge du festival, avec notamment un bon nombre de concerts gratuits. Avec un surprenant blues guitare mélangé au beat box, sans oublier certaines teintes électroniques, ils ont impressionné le public ayant fait le déplacement, que ce soit pour leur musique ou bien leur sincérité. A surveiller !
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CHRONIQUES
Sunshadows Red Herring
Alexis & The Brainbow - A Young Gun
Out Of My Eyes - Blackout
Les ombres du soleil ! Sunshadows ! Rien que le nom interpelle. Le groupe de rock teinté metal alternatif a au moins cette capacité à attirer et attiser l’oreille. Formé à Lyon en 2013, le trio a eu le temps de digérer un bouillon d’influences très éclectiques, allant de gros rock très sombre à des sonorités plus électroniques, presque expérimentales. Concrètement, sur ce premier album « Red Herring », on se ballade entre Deftones, Alice In Chains, Limp Bizkit, Depeche Mode... Eh oui, quand même ! Mais ne nous égarons pas. Le powertrio dévoile sur cet effort son savoirfaire avec une belle maturité pour un groupe si jeune, deux ans seulement. « Fly Away » et « Lied To Myself » brillent par leur puissance très brute, franche, puisée dans leurs racines metal, avec des rythmiques assez alternatives. De l’autre côté, des titres comme « My Shooting Star » ou « Soulmate » révèlent une nouvelle facette du groupe, introduisant ces fameuses sonorités électroniques dans l’album, contrairement aux premiers titres. Au fur et à mesure qu’on avance dans l’album, on découvre un univers de plus en plus oxymorique. Contradictoire. Presque bancal. Et pourtant, si bien mené. Le titre « Sunshine » brille littéralement d’une lueur éclatante, ramenant l’auditeur en terrain connu avec un son beaucoup plus puissant. « U Want It » clôture cet album en beauté, surfant entre alternatif et nu metal. Toujours entre ombres et lumières... Sunshadows n’a pas peur de se maintenir sur le fil aiguisé, quitte à ne pas savoir de quel côté tomber... N.R.
Nous avions déjà repéré le morceau « A Young Gun » dans la Compilation Novorama 2014. Ce mois-ci, le groupe d’électro-pop lyonnais revient avec la nouvelle version deluxe de son EP, du même nom. Alexis & The Brainbow ne tombe pas dans le piège de la « popinette facile ». Pourtant, il y a du delay, des synthés, et ça chante aigu. La voix ne sort pas de l’ordinaire mais se fond bien dans l’ensemble. Celle qui chante ici, c’est la basse, véritable ligne directrice durant tout l’EP. Elle pose les bases rythmiques et mélodiques avec rigueur. De leur côté, les parties de clavier apparaissent et disparaissent entre deux vagues. Alexis & The Brainbow propage son univers sonore comme une nappe de synthé. C’est un EP à trois vitesses. On sautille sur « A Young Gun », on court sur « Hair Cut », et on prend l’hélicoptère sur « Flow ». On se voit déjà déambuler dans les villes désertes avec « All The Way » dans les oreilles. Le mix participe à cette perte de repère et cette sensation de vide. D’ailleurs, le groupe n’hésite pas à laisser des temps de pause, notamment dans le titre « Flow ». On regrette toutefois le manque d’originalité des parties de batterie et de guitare qui se font submerger par la basse et le synthé. Mais le résultat reste convaincant. Peut-être en live les musiciens lâchent-ils davantage prise ? On leur souhaite, il y a du potentiel !
« Blackout », c’est le nom du premier EP du groupe Out Of My Eyes, qui s’est formé début 2014. Et ce ne sont pas les seuls à tenter l’aventure. Beaucoup de groupes se partagent la nouvelle scène française et c’est là tout le défi que doit relever la formation parisienne : se démarquer des autres. Et pour ce premier EP, c’est chose faite ! Le metalcore est un genre très prisé par les groupes de la capitale mais avec « Blackout », Out Of My Eyes montre un univers déjà bien à lui. Ce qui lui permet de faire la différence, c’est l’instrumental. Des mélodies très travaillées, précises, avec des riffs musclés ; on sent que les parisiens ne sont pas allés dans la facilité. Ce sont clairement les instruments qui constituent la colonne vertébrale de ce premier EP. « Frozen Heart », avec sa conclusion qui mêle effets électroniques et guitares qui montent en puissance, est certainement la plus réussie de « Blackout ». Mention spéciale pour les passages laissés aux instruments comme sur « Tears Of Joy ». Ça rythme le morceau, ça nous permet de laisser de côté le scream pour écouter la mélodie, et on en redemande ! Car s’il n’y a rien à redire sur les mélodies de l’album, le scream est quant à lui encore à travailler. A l’écoute, on se rend vite compte que le chanteur manque de souffle sur certains passages, ce qui fragilise l’ensemble de « Blackout ». Mais ce ne sont pas les capacités qui manquent… Pour un premier EP, le groupe parisien a d’ores-et-déjà frappé fort et nous livre un travail abouti, qui montre un beau potentiel. Avis aux amateurs de metalcore... S.L.
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L.F.
© Benoit Billard
LUMIERE SUR...
Mercredi 29 avril, le groupe alternatif américain PVRIS faisait son premier concert à Paris, au Backstage By The Mill, à l’occasion des trois ans du groupe. Un show très attendu par le public français ! Libérez le fauve en cage ! Il était très attendu dans la capitale française. Le groupe américain PVRIS, et son rock alternatif aux sonorités à la fois hardcore et électroniques, est venu faire son premier show à Paris, en trois ans d’existence. Mené par la charismatique frontman Lynn Gunn, le trio a fait vibrer les murs du Backstage By The Mill, allant même jusqu’à faire crasher la sono... deux fois ! On comprend mieux l’intensité qui régnait dans la salle ce soir-là. Car c’est bien de ça qu’on parle. Le mot « intensité » est probablement celui qui définit le mieux le groupe. La chanteuse se met véritablement à nu devant son public, sa sincérité n’a d’égale que l’énergie phénoménale qu’elle déploie, et c’est quelque chose à voir...
S’il y a bien une chose qui marque, lors d’un show de PVRIS, c’est l’énorme don de soi réalisé par Lynn. Elle n’hésite pas à communiquer, à remercier, à partager, à donner, à recevoir... On parle de passion, et ça fait du bien ! De véritable passion ! Celle-là même qui devrait être à la base de tout projet artistique et pousser tout musicien à donner le meilleur de soi-même. Le trio en a à revendre, ça ne fait aucun doute ! Le show, s’il a choqué par sa longueur, à peine quarante minutes, était très bien ficelé et conçu pour embarquer son public et ne plus le laisser redescendre. Tout était là, le talent, la sincérité, l’énergie... Malgré tout, une profonde et insatiable frustration persiste ! Durant tout le show, la bête de scène Lynn Gunn est apparue comme muselée, bridée... Elle a tant don-
né, mais on sentait qu’elle pouvait encore donner tellement plus ! Merde, libérez le fauve en cage ! Quand on a une frontman telle que Lynn Gunn, on n’a pas le droit de la brider. Si elle est encore très jeune, à peine 22 ans, et qu’elle doit encore probablement prendre ses marques, on sent qu’il y a beaucoup plus. Le potentiel est tellement énorme qu’il est difficilement mesurable, mais on tient là une étoile comme on en voit rarement... Rendezvous dans cinq ans, chère Lynn ! Le support de la soirée était assuré par deux groupes parisiens très intéressants. Violetta Spring et sa pop folk acoustique très fraîche, très sympa pour débuter la soirée, et le cocktail electro pop explosif de Lost My Name, qui collait si bien au plateau... Nicolas Raulin
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CHRONIQUES ILS NOUS VOYAIENT MORTS SOUS SIX MOIS ON NE LES ENTEND PLUS VRAIMENT JASER
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