Rockin' Dreams Magazine N.7

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NUMERO 7 - JUILLET / AOUT 2014

LA JEUNE SCENE ROCK FRANCAISE

THE STRUTS Eyes Of Verona Hero Of The Day We Fall As One

TALISCO AS ANIMALS BIRDY HUNT THE KITCHIES


SOMMAIRE

4 : Talisco se paye la Cigale

© Benoit Billard

5/7 : BETRAYING THE MARTYRS reviennent nous hanter

CHRONIQUES : 14 : Eyes of Verona 14 : Hero Of The Day 14 : We Fall As One

12/13 : Birdy Hunt fait son grand retour à la Flèche d’Or

Rockin’ Dreams Magazine Numéro 7 - Juillet / Août 2014 Rédacteur en chef : Nicolas Raulin Rédacteurs : Cécile Parise, Sandra Lefetz, Léa Pfeiffer, Lola Fichet, Sébastien Ciron, Sabrine Khinibilla Chroniqueurs : Gaelle Le Pemp, Romain Harel Chef de rubrique Photographie : Romain Harel Photographes : Benoit Billard, Sébastien Ciron, Solène Patron Graphistes : Melodie Archambault, Kathy Barbier © Photos couverture : NAD Visual Art & Benoit Billard

Web : http://issuu.com/rockindreams / Contact : rockindreams@hotmail.com

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© Benoit Billard

NEWS

© Sébastien Ciron

9/11 : ELEPHANZ à La Cigale

15 : As Animals à Lille 15 : The Kitchies gagnent Emergenza © DR

15 : Festival Tout un Foin 15 : Ces salles qui ferment 16 : Lumière sur...

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© Solène Patron / En partenariat avec indiemusic.fr

REPORTAGE Talisco débarque par la grande porte

Le 10 juin, le groupe electro folk parisien Talisco montait sur les planches de la Cigale pour présenter son premier album « Run ». Une chaleur lourde pèse sur la capitale, tandis que le groupe Duel s’apprête à monter sur scène pour assurer la première partie de Talisco. Composé de trois jeunes hommes heureux d’être là, le groupe n’est pas avare de grands sourires et remerciements. Il délivre pendant une demi-heure

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une pop à la fois mielleuse et acidulée; on ne sait pas trop où la situer. Après quelques minutes d’entracte, le temps d’aller s’oxygéner un peu, c’est Talisco qui monte sur scène. Le projet solo de Jérôme Amandi reçoit un excellent accueil du public, et le groupe s’avère très investi tout au long de la performance. Une prestation qui ne déçoit pas, au contraire, et les petites modifications entre les versions studio et le live sont plutôt subtiles; ce qui est loin de déplaire aux fans. A noter également, la complicité certaine entre les membres du groupe que l’on a pu ressentir, et quoi de plus beau à écouter que des instruments

accordés par des musiciens en harmonie. La douce « Sorrow », l’atypique « Your Wish », l’entraînante « The Keys » ou encore la brit-rock « Bring Me Back »... On est impressionné par le nombre de tubes qui défilent à nos oreilles. Le groupe défend un album, « Run », devant un public d’ores-et-déjà conquis. Et cela prend tout son sens en cet instant. Le concert se clôture par une standing ovation bien méritée. Pour une première Cigale, on peut dire que Talisco met tout le monde d’accord et relève le défi avec brio. Chapeau l’artiste ! Et celui-ci n’a pas fini de faire parler de lui...

Sabrine Khinibilla


DOSSIER

Le groupe de deathcore français Betraying The Martyrs formé en 2008 s’apprête à sortir son deuxième album « Phantom », qui sera dans les bacs le 15 juillet. Deux premiers extraits de l’album sont déjà disponbles, « Where The World Ends » depuis le 28 mai, « Jigsaw » depuis le 17 juin.

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DOSSIER

« On espère passer à la

Trois ans après « Breathe In Life », Betraying The Martyrs reviennent hanter nos playlists avec « Phantom ». Un album qui marque un tournant dans leur carrière, à tous les niveaux.

BTM : Lucas (ndlr : guitariste) a presque tout enregistré, comme pour « Breathe In Life ». Il sait diriger un musicien, il sait comment tirer le meilleur de ce qu’on lui propose. En tant que membre du groupe, il arrive à faire ressortir la particularité de chacun sur notre album.

« Phantom » sort trois ans après « Breathe In Life ». Comment expliquez-vous ce long laps de temps ? Betraying The Martyrs : Nous avions déjà commencé à composer de nouvelles chansons lorsque « Breathe In Life » est sorti. Puis nous avons été sur la route quasiment tout le temps. C’étaient nos premières tournées, nous en avons profité au maximum. Découvrir de nouveaux pays, rencontrer un maximum de personnes, vivre des expériences inoubliables... C’est tout ce vécu qui nous a inspiré pour « Phantom ». Beaucoup de paroles sont en rapport avec la mort et le souvenir. Les personnes décédées restent vivantes au travers de nos pensées. De même, on se remémore nos histoires de jeunesse, les lieux où nous sommes nés puis partis. « Phantom » c’est tout cela. C’est notre mémoire, notre passé. Des personnes, des lieux qui nous ont aidés à devenir ce

Après avoir écouté « Phantom » on ressent une dualité dans l’album. Pourquoi avoir choisi de jouer sur plusieurs tableaux ? BTM : Disons que nos influences sont très variées. On écoute beaucoup de musique et on se découvre encore musicalement parlant. C’est une vraie volonté pour nous d’élargir nos horizons et de voir ce qu’on sait faire en dehors du métal.

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que l’on est. Nos thèmes sont plus violents et plus sombres. Mais il ne faut pas oublier d’avancer même dans l’adversité. Considérez-vous « Phantom » comme un tournant de votre carrière ? BTM : Étant donné qu’il s’est passé 3 ans entre les deux albums, oui. « Breathe In Life » a été un tel tremplin pour nous. Nos vies ont complètement changé après cet album. On espère tous passer à la vitesse supérieure avec « Phantom ». Avoir de nouveaux fans, faire d’autres rencontres, franchir de nouvelles frontières et jouer dans de nouveaux pays ou sur de nouveaux continents... Nous avons vraiment hâte de voir ce que les gens vont penser de ce nouvel opus. Comment s’est passé l’enregistrement ? Avez-vous fait les choses différemment cette fois ?

L’instrumentation est aussi l’un des éléments phares de cet album... BTM : Comme on l’a dit on tente des choses, on explore d’autres horizons, on essaye de diversifier nos albums. On peut entendre des interludes avec un style différent, cela diversifie l’écoute. Ces passages permettent d’établir une personnalité, une ambiance, ça en dit plus long sur les musiciens. On apprend en quelque sorte à nous connaître au travers de nos


DOSSIER

a vitesse supérieure ! »

instrumentales. Nous aimons beaucoup la musique qu’on appelle « progressive », où les choses évoluent, changent, se mêlent. On adore les albums où, même après 50 écoutes, on découvre encore de nouvelles choses, de nouveaux sons. C’est ce que nous avons essayé de faire ressentir à nos fans avec « Phantom ». Chaque instrument à une place entière dans cet album et nous espérons que nos auditeurs musiciens apprécieront le travail qui a été fait. Vous venez de sortir le second single « Jigsaw ». Prévoyez-vous un ou plusieurs clips maintenant pour accompagner la sortie de l’album ? BTM : Tout à fait, nous en avons tourné un il y a quelques semaines et qui devrait bientôt sortir. Nous comptons essayer d’en proposer plus qu’un seul pour « Phantom ». Les retours que l’on a eus sur ces morceaux nous encouragent dans ce sens. Après 3 ans sans sortir de chansons on devient anxieux (rires). Beaucoup de gens en parlent, il y a déjà des « c’était mieux avant » mais on y est habitué. Ce qui nous a surpris sont les commentaires sur le chant comme « trop d’effets sur Aaron ». Aaron a changé sa manière de chanter, le

seul effet sur sa voix c’est un peu de reverb et par moment un petit delay, rien de plus. Pour l’anecdote, vous avez repris « Let It Go » (« Libérée, Délivrée » de la Reine des Neiges). Un choix plutôt étonnant… BTM : Victor (ndlr : claviers, chant) avait commencé à écrire cette reprise comme ça, pour le fun, pour une éventuelle BSide ou autre, mais on a tellement aimé le rendu qu’on a décidé de développer le morceau et de l’intégrer à l’album. Bien qu’étant une reprise, on en a fait un vrai morceau de Betraying The Martyrs avec tous les éléments sonores qui nous caractérisent. Qui plus est, on aime surprendre les gens et une reprise de Disney est clairement un bon moyen de le faire. Parlons un peu de votre actualité scénique. Faire une tournée en Australie signifie conquérir encore un peu plus le monde de la musique après l’Europe et les Etats-Unis. Comment avez-vous géré cette expérience ? BTM : C’était incroyable. L’Australie est un pays magnifique et les australiens sont vraiment gentils. Nous avons été surpris par la qualité instrumentale des groupes locaux.

On a croisé des jeunes de 17 ans avec un niveau technique hallucinant. Les formations sur cette tournée étaient très pros, on aimerait voir la même chose en France. La date la plus mémorable était dans un club de Melbourne. Les gens venaient pour danser à la base mais au final 500 personnes se sont retrouvées à pogoter, faire des circles pit et un splendide Wall Of Death. On est tellement heureux de faire ce que l’on fait. On est toujours les mêmes gamins qui étaient tous fiers le soir de leur premier concert à la fête de la musique. Nous voulons absolument garder la tête sur les épaules. Nous sommes conscients qu’une seule erreur peut nous faire revenir à la case départ. Et après, quels sont vos projets futurs ? BTM : Les premières notes d’un nouvel album ont déjà été posées... Nous ne dirons rien de plus pour le moment (rires). Nous sommes très excités et impatients à l’idée de repartir sur les routes afin de promouvoir nos nouveaux morceaux. Après 400 concerts en deux ans, ça va faire du bien de jouer de nouvelles choses et de voir les réactions du public en live.

Propos recueillis par Sandra Lefetz

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http://mad-tribune.com/


© Benoit Billard

DOSSIER

ELEPHANZ

« Le label voulait s’offrir deux sorties pour un seul disque » Six mois après la sortie de son album « Time For A Change », ELEPHANZ présente une réédition deluxe du disque. Le temps n’est pas encore venu de changer pour les frères nantais, mais de consolider. « Il s’est passé beaucoup de choses dans la vie d’ELEPHANZ en six mois, et on a sorti l’album trop vite. Quand la maison de disque nous a proposé de sortir une édition deluxe, on est retourné en studio avec plaisir. » Une volonté commerciale du label, que Jonathan et Maxime ont su mettre à profit pour s’offrir un nouveau défi artistique. « Je pense que la maison de disque voulait s’offrir deux sorties pour un seul disque. Tu nous proposes de retourner en studio, nous on fonce ! On a sélectionné quatre

chansons, refait un artwork, et on a gagné le plaisir et le stress de se refaire un disque, mais pour une édition deluxe. » « Dust or Delight », « Castle In The Sand », « Curfew » et « Million Eyes Monster » sont complètement intégrés à la réédition. « L’idée n’était pas de les mettre à la fin sous « bonus track ». Il y avait une réelle volonté d’en faire un nouvel objet. D’ailleurs c’est marrant, c’est beaucoup plus compliqué de refaire une tracklist à 14 titres. » Et beaucoup de projets sont déjà en route pour accompagner cette sortie. « Là on prépare la sortie d’un nouveau single, c’est « You Dare ». On veut avoir pour cet album un clip par chanson. Il nous en reste 12 à faire, et on a envie d’en sortir un par mois. Du coup on va s’entourer d’autres créateurs, de gars qui font du cinéma, de la BD, de la photo… On n’a pas envie de perdre la dynamique de cette sortie donc pour l’instant on se concentre dessus, mais la source ne s’est pas tarie. On est un peu

« do it yourself », on aime bien pouvoir sortir un nouveau morceau juste comme ça. Et sans rester dans l’immobilisme, c’est intéressant de voir comment tes chansons évoluent sur les ondes, dans les fêtes des gens… » « Maintenant on va beaucoup tourner parce qu’on s’est tellement enfermé en 2012/2013 qu’on a vraiment envie de jouer, en France et à l’étranger. Là on va aussi jouer au Liban en juillet. Mais comme l’album est sorti au japon, que « Time For A Change » tourne dans pas mal de pays, ça serait bien d’aller faire quelques dates là-bas. » Avec notamment une tournée française en préparation pour cet automne. « On fait quelques festivals cet été et en automne on va commencer à tourner dans quelques grandes salles de province. La Laiterie à Strasbourg, le Grand Mix à Tourcoing, le Stereolux à Nantes dans notre fief, etc… C’est en train de se mettre en place. »

Nicolas Raulin

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DOSSIER

La Cigale et l’Elephanz Le 11 juin, le groupe pop nantais Elephanz était en concert à la Cigale, pour un show à sa mesure. La Cigale, ayant chanté… Il faut bien le dire, même si ce n’est pas le vrai titre de la fable de La Fontaine, on a gueulé mercredi 11 juin à la Cigale. Oh que oui ! « So ahahahah, Time For A Change, wahahaha oh well, can you feel it... » Qui

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n’a pas ce refrain enfoncé dans le crâne ? Mais chaque chose en son temps. 20h. La première partie est assurée par les parisiens d’Abraxas, qui secouent le dancefloor avec leur « protodancepop » expérimentale mais, il faut leur reconnaître ça, sacrément dansante. Mélange de rock psyché, de pop et de funk, leur musique ressemble à première vue à une grande plaisanterie dont les musiciens auraient le secret et dont le public serait la victime. Mais en y regardant de plus près, on comparerait plutôt ça à un calumet de la paix

géant, où chacun est invité à venir prendre quelques bouffées. Ebouriffant. Après un changement de plateau d’une vingtaine de minutes, le quatuor nantais arrive enfin sur scène. ELEPHANZ attaque directement avec « Dust Or Delight », premier titre de l’album et inédit sur cette réédition, qui lui permet de démarrer en douceur et de manière progressive. Après avoir salué le public, Jonathan (ndlr : chanteur et guitariste) enchaîne en s’adressant à la foule. « On va commencer par une question… ». Et le groupe lance la


DOSSIER

très rythmée « Do You Like My Song ? », extraite de l’EP « Ideal Roommates » sorti en 2012. Le public est conquis, les musiciens font un sans-faute. Enchaînant les titres de l’album « Time For A Change (Deluxe edition) », on assiste à un show électro pop rock comme on aimerait en voir plus souvent de la part de groupes français. Bien sûr, on ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec le live de Talisco de la veille, dans la même salle. Les frères Verleysen font preuve d’une grande complicité sur scène, entre eux et avec le public, et on salue leur bonne volonté, même si les échanges avec le public restent encore assez timides. Le groupe finit par quitter la scène, après une presta-

tion d’une petite heure. Mais bien sûr, on sait tous que ce n’est pas la fin. En effet, la cartouche « Time For A Change » n’a pas encore été tirée… Et comme on s’y attendait, ELEPHANZ revient pour un premier rappel avec, grande surprise, la seule chanson en français de l’album. La douce « Je n’ai Jamais » est particulièrement captivante de par ses nombreux jeux de mots et de sonorités. Mais le public trépigne d’impatience, il faut que ça cesse ! « Est-ce que vous êtes prêts ? » Et c’est parti ! Les nantais lancent leur tube « Time For A Change », immédiatement chanté en cœur par l’ensemble du public, la Cigale se transformant en grande boite de nuit l’espace de quelques

minutes. « So ahahahah, Time For A Change, wahahaha oh well, can you feel it... » Comment se défaire d’un refrain aussi entêtant ? A la fin du morceau, le groupe quitte la scène et revient pour un second rappel, comme ça se fait maintenant quasiment tout le temps. C’est comme l’histoire des lames de rasoir… « Bon, on a sorti notre meilleure carte… » lance Jonathan, mi amusé mi embêté. Il demande alors au public de se taire et de s’asseoir, littéralement, et entame une chanson en acoustique, sans aucune sonorisation, devant une Cigale émerveillée. Encore un groupe qui démontre que la pop française est réellement en train d’exploser ! Nicolas Raulin

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REPORTAGE

© Benoit Billard

Quand l’oiseau

Le groupe indie rock parisien Birdy Hunt a fait son grand retour à la Flèche d’Or jeudi 22 mai, y présentant les titres issus du nouvel album prévu pour octobre, ainsi que son nouveau bassiste. The Bohicas ouvrent la soirée. Originaires d’Angleterre, c’est leur premier concert à Paris. Une petite foule entoure la scène tandis que le concert débute avec énergie. La formation rock est classique : quatre garçons, deux guitares, une basse et une batterie. Idem pour le son. Rock anglais typique, indémodable. Le public parisien est toujours friand de jeunes groupes venus d’outre-manche. Le public tend l’oreille et secoue la tête, il est attentif mais ne danse presque pas. Le groupe, lui, ne manque pas de présence. Ça transpire sous les blousons

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en cuir. On salue la bonne prestation du batteur, oublié au fond de la scène. Le set est maitrisé et cohérent. L’énergie est là, dommage que les compositions ne suivent pas. En 45 minutes de set, peu de chansons sortent du lot. Mais on sent que le groupe a de la suite dans les idées. Toutefois, on s’interroge sur la cohérence stylistique du rock assez froid et incisif d’une telle première partie, qui jure un peu avec le rock indé très festif des parisiens. Soit. Quand Birdy Hunt prend place, on change d’univers. Le groupe parisien fraichement signé sur le label français Deaf Rock Records est en pleine préparation de son nouvel album, prévu pour octobre. « On a enregistré 8 titres à Brighton l’hiver dernier avec Sam Bell qui est un producteur américain, et quand on a signé chez Deaf Rock ils nous ont dit ‘les gars ça serait peutêtre bien d’enregistrer plus de morceaux’, donc on en a enregistré quatre nouveaux

en avril dans leur studio. Là on a modifié des trucs donc on va encore y retourner et après normalement ça sera bon. » On attend donc une flopée de nouveaux titres, et bien en place s’il vous plait ! Le plan de scène est original et soigné, Birdy Hunt occupe l’espace, ne serait-ce que par son nom illuminé à l’arrière qui change de couleur à chaque morceau. La batterie est sur la droite de la scène et le clavier sur la gauche. C’est bien la première fois qu’on met le guitariste et le bassiste derrière, encore une preuve de non-conformisme de la part du groupe. Mais grâce à cette disposition, on voit bien mieux les musiciens, leurs jus de pommes et leurs tatouages arc-en-ciel. Rien n’est laissé au hasard. Le groupe l’a annoncé lui-même : « C’est le premier concert des nouveaux Birdy Hunt ! » Le concert commence par deux anciens morceaux, histoire de faire rentrer tout


REPORTAGE

quitte le nid

de suite le public dans le concert. Les paroles sont assez répétitives, les morceaux fédérateurs, efficaces. Le groupe joue à domicile, entouré d’un public fidèle et de nombreux amis. Et pourtant, la tension est là. « Il s’est passé pas mal de trucs dans le groupe depuis la période où on jouait souvent à Paris. Déjà c’est notre premier concert avec Romain (ndlr : nouveau bassiste du groupe), le line-up a changé. Romain qui est chti d’ailleurs, je pense qu’il faut le préciser (rires). La setlist pareil y a que deux anciens morceaux, tout le reste c’est les nouveaux titres de l’album. Alors on est contents mais un peu stressés quand même parce que les concerts c’est bien, mais quand t’es un peu entraîné quand même. Et de toute façon les dates qui nous font le plus peur c’est à Paris, c’est ici qu’on se chie dessus. » On fête même l’anniversaire des amis du groupe à coup de champagne sur scène. « On

prévoit de refaire une petite champagne shower, où on asperge tout le monde. On se garde toujours une petite bouteille au frais derrière, au cas où. » C’est le concert idéal pour intégrer Romain, plutôt discret sous sa casquette. Le kick résonne et les morceaux s’enchainent. La salle est aussi vivante que le groupe. « C’est assez sportif ! » dit le chanteur. On repense au nouveau clip « Maria », où les musiciens s’adonnent à des activités sportives en sweat des années 80. « C’est un des morceaux les plus simples de l’album, les plus accessibles, et c’est celui qu’on a composé en dernier, le plus rapidement. On l’a composé cinq jours avant d’entrer en studio. Ça nous semblait évident de le sortir en premier. » C’est d’ailleurs le morceau de clôture du set. Pendant le rappel, les musiciens décident de reprendre Outkast. Reprise qu’ils avaient jouée pour la première fois lors de

leur passage à Rock en seine en 2012. Le public saute, danse, reprend « Hey Ya ! » alors qu’au milieu du morceau le chanteur crie « Équipe de France championne du monde 2014 ! ». Si la probabilité d’un tel résultat semble plutôt faible, ça ne décourage pas les Birdy Hunt pour la suite. « Nous ce qu’on veut faire maintenant c’est enregistrer un deuxième clip. C’est ce qu’on va faire dès qu’on aura fini ce concert. Ensuite sortir l’album, se mettre directement à un troisième clip, et ensuite jouer un maximum. On a des ouvertures potentielles pour une tournée européenne à priori vu les retours qu’on a du booker, mais rien n’est encore signé au jour d’aujourd’hui donc on attend de voir. Italie, Allemagne, Belgique, Angleterre, Roumanie… et s’ils veulent nous envoyer plus loin on y va. » Beau programme en perspective. Rendez-vous en octobre !

Lola Frichet & Nicolas Raulin

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CHRONIQUES Eyes Of Verona Ex-Voto

Hero of the Day - We Fall As One Lives Like Sandcastles Wolfpact

Après un premier EP prometteur sorti en juin 2013, Eyes Of Verona a sorti son premier album le 28 avril dernier, intitulé « Ex-Voto ». Porté par une puissante voix féminine, ce quintet formé il y a maintenant plus de deux ans progresse à grands pas. C’est particulièrement flagrant sur le titre « Renovatio », premier single sorti en octobre 2013, et fer de lance de cet album. Le morceau est un très bon résumé du disque, avec un refrain efficace qui reste en tête, des riffs de guitares accrocheurs et une grosse rythmique. Un deuxième single est également sorti une semaine avant l’effort, il s’agit de « Restless Nights ». On le sent plus posé, plus réfléchi, et pourtant tout aussi soutenu. Avec un son très alternatif, assez proche du métal, Eyes Of Verona offre un premier album dynamique aux harmonies mélodiques rudement bien menées, notamment sur le très bon « Chapter 2 : Trust », et aux percussions omniprésentes comme le montre le titre « Annie ». On retient également la surprenante mais d’autant plus appréciée ballade « My Odyssey », et la forte influence pop-punk sur les titres « End Of Babel » et « Free The Sawn ». Ce style peu commun en France ramène à des formations comme Evanescence ou encore I Am Ghost, mais ces frenchies n’ont pas grand-chose à envier à leurs homologues américains. Mis à part quelques chants parfois irréguliers et débridés, cet album est très bien tenu musicalement. Première sortie du jeune label parisien Inspur Music créé en 2012 pour accueillir Eyes of Verona, « Ex-Voto » montre une production dans l’ensemble homogène et bien ficelée. Le groupe savoyard n’a donc probablement pas fini de faire parler de lui… R.H.

Si le Hero Of The Day n’a pas été très convainquant à ses débuts, il revient aujourd’hui avec l’EP « Lives Like Sandcastles ». Plus évoluées, plus travaillées, plus matures, les compositions de cet effort vont marquer les esprits et attirer un grand nombre de fans. C’est avec « Lion’s Den » que l’EP débute, introduit doucement mais sûrement avec une mélodie au piano, progressivement rejoint par la guitare. Un son qui surprend agréablement avec une instru violente qui reflète parfaitement le thème de la chanson. S’en suit la très bonne « You & Me Against The Fools ». On retrouve à nouveau une intro douce mais aussi une mélodie qui met en valeur la voix travaillée du chanteur. Les backvocals du refrain apportent une puissance à ce morceau qui rappelle ceux des britanniques des Young Guns. C’est au tour de « Near Life Experience », qui dévoile un son plus hard, plus ferme dès le début du morceau. « Kind Souls » présente quant à elle des paroles très accrocheuses, ainsi qu’une mélodie réfléchie et travaillée. On y décèle un refrain comme on les aime, qui reste en tête. L’avant-dernier morceau du disque fait monter la pression crescendo. On y retrouve un côté plus pop rock qui renvoie aux racines d’Hero Of The Day. Cependant, « Pressure » démontre à nouveau l’évolution du groupe, avec une mélodie plus recherchée et un très bon solo. Le quatuor clôture cet EP avec l’excellente chanson acoustique « Good For Nothing ». À la fois douce et énergique, elle présente une voix et une instrumentation de qualité bien exploitée. Un défi relevé à merveille par les quatre franciliens qui ne font que poser les bases, on l’espère, d’un bel avenir. G.L.P.

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Formés il y a tout juste deux ans, les parisiens de We Fall As One ont su faire parler d’eux depuis leurs débuts, et plus récemment avec la sortie de leur EP « Wolfpact ». Le morceau introductif, éponyme à l’album, plonge immédiatement l’auditeur dans cette ambiance pop-punk qu’on aime tant. Une batterie dure, carrée, des chœurs puissants, un chant énergique. Tout est là pour donner envie de sauter partout et de chanter avec eux. Le titre suivant s’entremêle avec l’intro. On retrouve une autre version de « Friendship Never Ends » que le public avait pu découvrir l’année précédente. Au programme, un tempo rapide et une batterie toujours aussi présente. On aime ce mélange de voix claire et de chœurs plus hard, devenu comme une marque de fabrique des We Fall As One. « Never Look Back » résonne dans les oreilles un moment après l’écoute. La seconde voix beaucoup plus présente fait penser au son des Chunk! No, Captain Chunk!, tandis que l’instru rappelle un peu The Earl Grey. On ne baisse pas sa garde malgré l’intro plus douce de « PMA », puisque la hargne et l’énergie du groupe reprennent vite le dessus. « Empty Heart », le dernier morceau de cet EP présente toujours une batterie rapide mais aussi un côté beaucoup plus post-hadcore que les autres morceaux. Enfin, c’est avec une version acoustique de la fameuse « Friendship Never Ends » que s’achève « Wolfpact ». Le mélange des voix et le tempo modéré n’est pas sans rappeler la chanson « For All We Know » des CNCC. Si les morceaux peuvent parfois paraître assez similaires, We Fall As One présentent un EP de qualité qui suit la lignée des groupes poppunk et post-hardcore de la jeune scène rock française. On ne se lasse pas de leur énergie et de leurs chansons fédératrices. G.L.P.


As Animals au Grand Sud de Lille

© Sébastien Ciron

NEWS

The Kitchies gagnent Emergenza Le groupe pop rock niçois a gagné la première finale française du festival Emergenza. Il sera accompagné par Achille’s Family, qui a remporté le second tour. Les deux groupes iront représenter la France lors de la finale mondiale qui aura lieu du 8 au 10 août 2014 à Taubertal, en Allemagne. Feront-ils aussi bien qu’Obsolete Radio l’an dernier ?

teur et un claviériste. Malgré la timidité de Zara, la chanteuse, les interactions avec le public sont nombreuses. Fred, le guitariste, vit sa musique en dansant derrière sa Gibson SG blanche. As Animals est l’une des révélations de 2014, et leurs performances sur scène sont toujours saluées. A suivre de très très près... Romain Harel

© DR

Nicolas Raulin

Après avoir occupé les ondes tout l’hiver avec leur single « I See Ghost (Ghost Gunfighters) », les As Animals sillonnent la France et l’Europe pour présenter leur premier album éponyme, avec un passage très remarqué le 12 juin dans le nouveau Grand Sud de Lille. Le concert commence avec les membres du duo, rejoints par une choriste, un bat-

La musique trouve portes closes Des salles de concerts alternatives, tremplins de la scène émergente, obtiennent parfois une réputation dépassant celle des salles de renom. À la capitale ou en province, elles doivent souvent se battre contre des investisseurs privés ou des législations. C’est le cas de La Miroiterie qui a été fermée le lundi 26 mai par les CRS. Certes, on ne se faisait plus d’illusions après l’effondrement d’un mur faisant deux blessés et l’incendie criminel ayant eu lieu un mois avant. A Toulouse, l’avenir de La Dynamo est également incertain, le bail arrivant bientôt à terme. L’erreur souvent commise par ces salles: faire confiance aux promoteurs privés. Ils laissent des libertés mais n’hésitent pas à se retirer quand la situation se gâte ou

que les contrats prennent fin, sans chercher d’arrangement. Les fans et habitants se mobilisent sans cesse, ne lésinant pas sur les pétitions et soirées de soutien qui semblent être les dernières armes à la mode. Il faut espérer que la mairie de Toulouse, qui paraît à l’écoute du gérant de la Dynamo, tienne ses promesses et pousse à la reconduction du projet dans un autre lieu, sans réserver le même sort que celui infligé à La Miroiterie. Le combat est souvent long et haletant, et aboutit immanquablement au même point: fermeture et attente interminable. Les gérants de ces salles ne perdent pourtant pas espoir, et cherchent à se relocaliser. Si des portes se ferment, d’autres peuvent très bien s’ouvrir. Cécile Parise

Tout un Foin, mélange culturel « Nous présentons tous les ans de jeunes artistes issus de la région au milieu de talents émergents mais déjà reconnus nationalement. » Tel est le vœu d’Hugo Guillochin, fondateur du festival Tout un Foin qui a lieu à Bayeux, en Normandie. Mêlant musique et cinéma, cet événement se veut être un véritable mélange des cultures. « L’identité de ce projet vient d’une volonté de présenter autre chose que de la musique, l’idée du cinéma en plein air nous semblait novatrice, cohérente et élégante. » Et entre les différentes projections, on y trouvera cette année des artistes comme The Lanskies, HollySiz, Gush, Elephant... Nicolas Raulin

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© DR

LUMIERE SUR...

Groupe anglais à la popularité grandissante, The Struts posent un pied conquérant dans l’hexagone avec la sortie de leur premier album, « Everybody Wants ».

www.facebook.com/thestruts

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Ceux qui n’ont pas eu leurs places au Stade de France pour les Rolling Stones le 13 juin dernier n’ont peut-être pas la chance de connaître The Struts. Le groupe anglais a eu le privilège – que dis-je, l’honneur – d’assurer la première partie du groupe mythique. Luke Spiller, Adam Slack, Jed Elliott, Gethin Davies : retenez bien ces noms, car ils sont synonymes d’avenir pour le rock d’Outre-Manche. Formés en 2008, The Struts puisent leur inspiration dans le rock des années 60/70, agrémenté d’une touche de pop plus actuelle et de beaucoup de panache, voire de culot, très assumé. Repérés en France par

Ouï FM, la radio rock leur a même confié les manettes de leur soirée OUÏ DON’T CARE le 14 février aux Caves SaintSabin, ce qui leur a valu une belle plâtrée de superlatifs. Le groupe semble à l’aise avec le public français. Ils expliquent : « En Angleterre, ça ne marche pas comme ici. Là-bas, si t’es pas soutenu par un groupe connu, comme Jake Bugg qui fait les premières parties de Noel Gallagher, tu ne peux pas percer. » Leur excellent premier album « Everybody Wants » sortira le 28 juillet. Une barre de dynamite qui les aidera sûrement à creuser leur trou dans le paysage rock international.

Léa Pfeiffer


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