Rockin' Dreams Magazine N.10

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NUMERO 10 - Printemps 2015

LA JEUNE SCENE ROCK FRANCAISE

FAUVE

Vraiment ≠ ?

IN THE CANOPY

La bande illuminée

FUZETA

THE SLUGZ

Qui sont-ils ?

Le come-back des grands ados

KLONE

Signe un album ensoleillé

THE PSYCHOTIC MONKS Prennent la route

+

Evolvent, Lost My Name, Junior Rodriguez & The Evil Things, Mind The Thorns, Cars On Rooftops, Ophite and more...


© DR

© FAUVE CORP

SOMMAIRE

4/5 : Enquête sur le phénomène FAUVE

7/8/9 : HYPHEN HYPHEN livre ses secrets

13 : Lumière sur... FUZETA

Rockin’ Dreams Magazine Numéro 10 - Printemps 2015 Rédacteur en chef : Nicolas Raulin Chef du service photo : Romain Harel Rédacteurs : Romain Harel, Matthieu Schneuwly, Manuel Perreux, Gaelle Le Pemp, Cécile Parise, Lola Frichet Photographes : Romain Harel, Anne-Claire Dufour Graphistes : Timothée Gerard, Nicolas Raulin Couverture : Timothée Gerard / Nicolas Raulin Photos : © Anne-Claire Dufour / © DR - Parlophone

Web : http://www.rockindreams.com / Contact : rockindreams@hotmail.com

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© Rod Maurice

© Romain Harel

12 : Junior Rodriguez enflamme Clermont-Ferrand


NEWS

10/11 : Kid Wise garde l’innocence de faire tout ce qui lui passe par la tête

© Anne-Claire Dufour

MUSIC LIVE CIRCUS & LE RESERVOIR PRESENTENT

CHRONIQUES :

© DR

14 : Lost My Name 14 : Cars On Rooftops 14 : Moonsters 15 : Mind The Thorns 15 : The Psychotic Monks 15 : Klone 16 : Le retour des Slugz

17 : In The Canopy au Pan Piper

© Anne-Claire Dufour

© DR

13 : Le rock de

http://www.facebook.com/events/551843624952045/

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ENQUETE

Les Tigres de papier

© FAUVE CORP

Classique avant même sa très médiatique sortie, « Vieux Frères - Partie 2 » est annoncé comme la dernière production du collectif Fauve ≠. Faut-il s’en réjouir ? « Phénoménal », « Hors normes », « Révolutionnaire », « Différent »… Les superlatifs pleuvent sur Fauve ≠, LE collectif en vue, LE mystère de la scène française qui a sorti son second album studio, « Vieux Frère - Partie 2 », le 16 février. Si vous n’en avez pas entendu parler, vérifiez votre connexion internet, et nettoyez vos oreilles. Fidèle à leur griffe, leur nouvelle galette (la dernière, qu’ils disent) nous envoie une grande dose de « spoken words » ; plein de beaux mots, plein de dépression, plein de fog parisien et de lendemains qui cuvent. Mention spéciale à « RAG#5 », inventaire à la Prévert avorté. Un sample à gauche, un a cappella à droite. Une promo qui semble être la moitié du travail de l’album, et voilà un bon succès, réchauffé et servi à un public qui porte des Stan Smith, voit en eux une savante alchimie à base de Jacques Brel, de Lou Reed, et de Daft Punk de la grande époque. Que du bon on vous dit ! La recette Fauve, la voilà : des textes

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d’adolescent de 30 ans, des guitares avec du delay, une boite à rythme, une basse pour faire danser, et un bel emballage de collectif artistique avec force vidéo, graphisme et « philosophie ». Vous reprendrez bien une couche de verni « indépendant » ? Une bonne leçon de marketing, en somme. On n’oubliera pas de citer la bête, qui nous sort l’exaspération de la bouche dans « T.R.W » : « Alors arrête de me prendre pour un abruti, je veux pas qu’on me serve la purée ni qu’on me fasse les lacets. » Ouais, je porte des bottines...

Ma voix, ta voix, sa voix... Impossible pourtant de nier une démarche artistique, notamment dans certains textes qui parviennent à capter des instants dans lesquels il est difficile de ne pas se reconnaitre : « TALLULAH », avec ce briquet

qu’on frotte dans notre poche, et pourquoi pas « BERMUDES », où se succèdent quelques visions plutôt convaincantes sur une instru hip hop. Ces perceptions en décalage fonctionnent, et plaident en faveur de la singularité du groupe, de sa réelle différence. On en a parlé avec Barbara, 22 ans, qui ne cache pas son admiration pour le collectif, et qui nous livre son interprétation : « L’atmosphère de « Vieux Frères - Partie 1 » était plus sombre, avec « Blizzard » qui, dans le premier album, exprimait le mieux ce malaise un peu noir, comme un cri. Avec la « Partie 2 », on entre dans quelques chose de plus lumineux, comme si le premier avait une fonction cathartique et que le deuxième apportait de l’espoir et une manière de « niquer la mère du blizzard », comme ils disent. » Le groupe a sans nul doute réussi à capter le malaise et l’inquiétude d’une génération, celle qui n’a pas connu « l’avant », mais qui reste persuadée qu’il était mieux, celle qui attend encore sa lettre de


© DR

ENQUETE

« L’idée qu’il faut s’accepter, assumer ce que l’on fait, reconnaître un droit à l’erreur, à la faiblesse, vivre avec nos côtés sombres et lumineux. »

Poudlard. Cette génération qui a vu prôner l’individualité. Fauve la rassemble, en lui proposant d’assumer cette posture dans une communion paradoxale, tendue entre la primauté du « moi » et le besoin de chaleur sociale. C’est pour cela qu’on accepte cette voix banale, sans timbre particulier, pas si féline, sans ronronnement ni rugissement.

Différence, différence chérie Mais c’est bien la posture qui gêne. En s’adressant à son public, Fauve n’a eu de cesse d’affirmer la différence, la sienne, la mienne, la tienne... sans vraiment la cultiver, en se laissant aller au nombrilisme. Trop et trop vite érigés en romantiques contemporains, en Werther des 15-30 ans, tout se passe comme si la comparaison avait été provoquée. Louis, 23 ans, plutôt du côté de leurs détracteurs, trouve détestable cette manière de « prendre en otage la voix d’une génération avec des on et des nous, comme si tous les 20-30 ans étaient obligés de ne croire en rien et de se complaire dans un romantisme mièvre. L’album force la connivence. Il amalgame l’adhésion d’un public a une position morale, celle des gentils qui refusent ce monde dégueulasse.

C’est en fait hyper prescriptif. Rien que le titre, « Vieux Frères », est un appel du pied un peu putassié : partager le vague-à-l’âme correspond forcément à être du bon côté. » Est-ce qu’un mec de cinquante ans peut aimer Fauve ? « Je ne pense pas, et ce truc volontairement excluant pue le marketing… » Il faut reconnaitre que cette différence en étendard prend la forme d’un argument de vente aussi puissant que peu audacieux. Après tout, s’inscrire en faux aussi ouvertement et refuser toute équivalence, c’est un peu comme Apple qui fait la révolution tous les six mois... Fauve, avec la force d’une grande marque, a complètement digéré la logique des réseaux sociaux qui ont assuré son ascension, et mène sa communication à la perfection. Si le besoin de faire le bilan se fait ressentir aujourd’hui, c’est que cet album est annoncé comme le dernier du groupe. Trop bien conçu et trop bien vendu, on ne sait pas bien si on doit apprécier sa capacité à rassembler ceux qui se sentent différents, ou s’il vaut mieux s’en méfier pour ce qu’il véhicule et ce qu’il dit de l’industrie musicale. Qu’on soit suspicieux ou sous le charme, appelons un chat un chat : il y a bien un phénomène Fauve, miroir d’une morosité générationnelle, et qui a su en tirer parti.

Matthieu Schneuwly

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© Alexis Levesque

Hard Rock 80's from Paris

clip dE « Loaded Gun » disponible le 3 avril

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Premier EP « Opus 33 » dans les bacs


© DR

INTERVIEW

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INTERVIEW

« Être heureux à quatre, déjà une petite victoire » Le groupe electro-pop niçois fait mouche sur les tremplins et festivals français depuis déjà trois ans, il était temps que leur premier album débarque. Et avec « Times », qui sort en avril, Hyphen Hyphen a beaucoup de choses à montrer. Après deux EP (le dernier, « Wild Union », est apparu en 2012), qu’estce que vous aviez envie de montrer pour ce premier vrai album ? Santa (chanteuse) : L’envie de cet album, c’est de prendre pour la première fois la parole sur un format long. Pour nous, c’est la première et unique parole que le groupe donne en dehors de ses concerts. Effectivement, il y avait deux EP, mais c’était auto-produit, c’était plus pour lancer le groupe qu’une vraie prise de parole publique, que j’espère la plus grosse possible. Présenter enfin le groupe, voilà l’objectif sur ce format-là.

On retrouve des ambiances et des styles très différents dans cet album, c’est une volonté qui était là au début de l’écriture ou qui est venue progressivement ? C’est pour ça que l’album s’appelle « Times ». C’est vraiment différents temps de composition, différentes émotions. On a essayé pour chaque chanson d’avoir une émotion bien précise, donc c’était aussi le but de bien prendre notre temps. On l’a composé en un an, et effectivement il y a beaucoup d’influences, il est assez riche, dense dans sa composition. J’ai l’impression que sur un premier album, t’as envie de dire le plus de choses possible (rires). On a vraiment voulu avoir un discours hyper large, quelque chose d’universel et de fédérateur.

En écoutant l’album, on a le sentiment d’avoir au début quelque chose de dansant, qui dégage des ondes positives, et plus on avance, plus on va sur une musique

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mélancolique. C’est ce que vous vouliez ?

L’idée, c’est qu’on n’arrive jamais à faire une chanson joyeuse à 100%, on n’y arrive pas. Dans chacune des émotions, il y a toujours un miroir, une émotion inverse. Donc j’ai l’impression que naturellement, toutes les chansons heureuses ont une part de tristesse. C’est même presque de la rage plus que de la tristesse.

On trouve d’ailleurs parfois un décalage intéressant entre les paroles et l’ambiance musicale choisie. Vous avez composé ensemble ou séparément ? Parfois j’écris les paroles à côté et je m’en sers pour trouver des flow, mais ce n’est pas souvent celles qui sont retenues au final. Souvent, la musique vient d’abord, on compose à quatre et on écrit à quatre. C’est une vraie démocratie ! La musique vient toujours en premier, un peu de manière individuelle, souvent on compose seul, on se réunit et on fait écouter. Les projets s’échangent, c’est un tissage sans fin. C’est aussi pour ça qu’on a mis un an à composer, ça met beaucoup de temps de faire ça. Pour être d’accord et heureux à quatre. C’est déjà une petite victoire.

Le résultat final est très abouti, en termes d’arrangements, notamment sur les voix, comment est-ce que vous arrivez à recréer cette ambiance en live ? En concert, tu peux beaucoup épurer, donner beaucoup plus d’énergie. Pour en avoir fait beaucoup avant (Hyphen Hyphen a déjà goûté à Rock en Seine, Solidays, le Printemps de Bourges..., NDLR), on considère la scène comme notre but

ultime. Monter sur scène avant même de composer l’album. « Times », c’est un challenge, c’est la première fois qu’on se penchait sur l’enregistrement studio, pour retranscrire une énergie mais sur un disque miroir luminescent. Du coup, en live, on va essayer de donner le plus d’envie possible, ce qu’on sait faire. Les morceaux sont réadaptés complètement. Adam (guitare) et Line (basse) vont chanter les parties de voix que j’ai doublées sur l’album.

Après un an de travail en studio, 2015 va donc être une année chargée avec la sortie de ce premier opus. Vous avez déjà des grosses dates prévues dans les mois à venir ? Avant la sortie de « Times », on a déjà cette merveilleuse tournée avec Ricard Live Music (le groupe participe à dix concerts gratuits début avril dans tout le pays, NDLR) avec Jabberwocky et le lauréat Ricard de cette année, F U Z E T A. C’est vraiment une très belle opportunité pour nous de retrouver le public un peu partout en France avant l’arrivée de l’album. Ensuite pour 2015, si tout se passe bien, on va avoir, j’espère, une belle tournée et un clip à venir…

En parlant de clip, quels sont les titres que vous voulez faire ressortir parmi les 12 morceaux ? Pour l’instant, il y a deux titres qui ressortent, c’est « Just Need Your Love » (apparu sur internet fin février, NDLR) et « The Fear is Blue » (sorti en fin d’année 2014, NDLR). Ensuite, on verra si on a le potentiel pour d’autres singles ou si on sort directement le CD, et qu’on le laisse faire sa vie tout seul.

Propos recueillis par Manuel Perreux


© DR

INTERVIEW

«Times » entre les époques

« Times » suit les codes de l’electro-pop actuelle, avec beaucoup de basses et d’écho, mais présente aussi de nombreuses expérimentations. Un album où l’on ressent une envie de montrer, d’exprimer et de prouver. Abordable et sophistiqué, il ne repose pas sur la magie du studio, mais l’exploite avec justesse. Étonnamment, le premier single apparu, « The Fear Is Blue », est un des titres où il y a le moins d’effets. Juste un piano. Et une voix. Les émotions sont très variées, entre légèreté sur « We Light The Sunshine » et colère sur « Closer To You ». On ressent une mélancolie de plus en plus marquée au fil de l’écoute, comme si Hyphen Hyphen se devait de compenser une facette dansante et colorée par une vision plus sombre et contemplative. « Times » pourrait aussi se traduire par « époques », tant le groupe se balade entre les périodes et les subtilités musicales : des ambiances disco, des sonorités pop très 80’s, des sons de guitare blues… Hyphen Hyphen a touché à tout. Sans s’éparpiller. Et réussit là son entrée fracassante.

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INTERVIEW

KID WISE : « Dans la m on ne sépare pas Kid Le sextet toulousain Kid Wise a sorti le 2 mars son premier album « L’Innocence ». Les deux guitaristes répondent à quelques questions, en attendant le concert du 8 avril à la Maroquinerie. Vous êtes nombreux ! Dans la création, ça se passe comment ? Théophile. Augustin avait fait un EP solo il y a deux ans et demi, on a commencé par remanier ça en groupe, au fur et à mesure, et plus le temps passait plus on composait à six. La formation Kid Wise a été complète en février 2013. L’album est vraiment notre travail à tous les six. L’un amène une idée, et les autres composent autour, personne ne revendique un morceau. Vincent. Être six, c’est gérable dans la musique. On ne pourrait pas vivre ensemble, on splitterait au bout de trois mois. Mais en musique, on s’entend vraiment bien. Tout part d’impros. Le morceau « Winter » par exemple, c’est Théo qui l’avait composé il y a des années avec son carillon. On a trouvé ça génial et on a tous joué dessus. On s’est vite rendus compte qu’on arrive mieux à composer à six que seuls. T: Niveau démocratie, c’est pas si dur. On n’a jamais de prises de tête. C’est le projet de base d’Augustin, c’est lui qui apporte une certaine sensibilité à laquelle on adhère tous.

nier, on a eu un studio pendant un mois et demi. Et on a vraiment composé en deux semaines, on s’enfermait toute la journée, et on est devenus fous. C’était tout petit, il n’y avait aucune ouverture sur l’extérieur, c’était rude ! Et pour l’enregistrer, on a eu 50 jours de studio et de mixage, ce qui est énorme. Le temps de le presser, on a mis un an et demi en tout.

Kid Wise, c’est l’innocence de l’enfance qui tend vers le juvénile. Vous pensez votre musique plus sur la sagesse ou le côté juvénile ?

V. Oui ! Dans le groupe on a des influences très aléatoires : du post-punk avec le bassiste, Théo écoute du post-rock, le violoniste et Augustin viennent du classique, Léo est la touche pop, et moi le hardcore. Et Sigur Rós est le groupe où on se retrouve tous les six. Maintenant on se rejoint sur d’autres groupes : Radiohead, Archive, Bon Iver. Nos influences nous ont rapprochés.

V. Plus sur la sagesse. Quand on s’est mis à composer, on s’est dit qu’il fallait que ce soit comme « Hope », il fallait que ça marche, faire que des pseudos tubes. On composait beaucoup, puis on jetait tout. Alors on s’est dit que cette sagesse, cette innocence, c’était de faire plein de sessions de jam où on joue tous ensemble en faisant tout ce qui nous passe par la tête, sans réfléchir à qui ça plaira. T. C’est de la sagesse de ne pas réfléchir. La sagesse de ne pas penser les choses à l’avance. C’est assez instinctif, on va composer sur une très courte période, tout en impro. La sagesse est dans le coté instinctif et juvénile. Du coup on a peut être jeté des trucs qui auraient plu à Bourges, mais au moins on s’est trouvés. Il y a des idées de base, mais on privilégie l’instinct. On réfléchit pour structurer certaines choses, pour les harmonies. Mais les bases des morceaux sont souvent très instinctives. On réfléchit plus au travail du son qu’à la composition. Tout n’est pas pensé et minuté. Dans la musique, on ne sépare pas Kid et Wise, on les laisse ensemble. Dans la vie, c’est différent.

Des influences notables sur votre album. Vous avez mis combien de temps à le composer, à l’enregistrer ?

C’est un album autoproduit, pourquoi ce besoin de créer votre label, Maximalist Records ?

V. On avait déjà « Child ». Puis l’hiver der-

V. Après « Hope », on a eu des propositions

On lit des allusions permanentes à Sigur Rós dans vos interviews…

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ahurissantes du genre « en deux mois vous nous composez un album en français, 10 titres, 3 minutes par titre, vous êtes sur NRJ, vous êtes des popstars », mais on ne voulait pas, ce n’était pas le projet de base. On a vraiment voulu faire notre musique, et avoir la liberté de faire des morceaux de 7-8 minutes. Sur un label, personne n’accepte ça. Donc on s’est autoproduits pour avoir notre liberté. Ensuite on a signé avec « The Wire » (affilié à Universal Music France, NDLR), pour développer davantage.

Justement, comment justifiez-vous la longueur des morceaux ? Et comment se fait la transition de l’album au live ? V. On n’arrive pas à s’arrêter ! En studio, on fait que des jam. C’est que des plans qui s’enchaînent, et on ne veut jamais rien couper. C’est toujours plein d’idées mises les unes à la suite des autres. Et puis en live, ça change pas mal, on réarrange tout, on laisse des plages d’impro et on compense ce qu’on ne peut pas reproduire avec nos guitares. T. S’il avait fallu se tenir à un format, on aurait fini frustrés. Là on ne l’est pas. Sur scène, on adore jouer ça. Pour la longueur des morceaux, on nous dit souvent que ça n’avait pas l’air si long. Les morceaux les plus longs sont souvent les plus appréciés.

Et vous avez un invité particulier sur « Ceremony ». V. Oui, Mohammad Mousavi. C’est un Iranien qui fait de la musique tout seul dans sa chambre, car il est interdit de faire autre chose que de la musique religieuse en Iran. Augustin est tombé sur un morceau de lui sur internet, et de fil en aiguille ils ont discuté et se sont super bien entendus, autant musicalement qu’humainement. Sur ce morceau-là, on avait une plage un peu arabisante et on s’est dit qu’on pourrait faire jouer une personne


qui baigne dans ce style-là, et il a tout fait tout seul, il a même fait chanter à son père un chant religieux.

Sinon, le Printemps de Bourges en avril, vous l’appréhendez comment ? (Rires) T. L’an dernier, on y était pour les Inouïs. On avait un set assez court. C’est la foire aux pros ce festoche, ils viennent voir ce qu’il y a à signer, ce qui peut marcher. Nous, on y était allés comme à n’importe quel autre concert, on ne voulait pas jouer pour des pros. On a fait un set en deux parties avec des morceaux pop et post-rock, et un morceau ultraviolent à la fin. Donc forcément ça ne leur a pas du tout plu. Ça n’a pas fait un bide, mais… V. Non mais ils n’ont pas compris le projet. Ils avaient juste écouté « Hope », et ce setlà, ce n’était pas du tout ça. J’ai discuté avec des pros qui étaient incapables de me dire

s’ils avaient aimé ou pas. On s’était dit que le Printemps de Bourges c’était fini pour nous à vie. Et quand on nous a dit qu’on y jouerait en avril, on était trop contents. T. Et surtout cette fois, il y aura du public. On aura un set plus long et le temps de présenter quelque chose, c’est notre revanche. Ça va être génial, on est vraiment contents d’y retourner !

Et enfin, sur le clip « Hope » … V. Pourquoi c’est du cul ?

J’allais plutôt parler de la violence, comment elle a été perçue ? T. Il y a deux écoles. Ceux qui ont trouvé ça génial, disant que ça les avait frappés et leur avait fait du bien. Un mec m’a même dit qu’il avait pleuré devant, parce qu’il avait enfin

compris ce qu’il y avait dans la tête de son fils. Puis d’autres ont envoyé des messages horribles, en disant que c’était atroce, qu’on était des hipsters, qu’on faisait ça juste pour plaire. Alors que ce n’est pas si violent, ça aurait pu être pire. Ce clip a vraiment été fait de manière artisanale, et on est contents du résultat.

Vous travaillez énormément votre esthétique ! V. C’est notre manière de travailler. Pour le clip c’était un appel à projet. Pour la pochette, c’est une pote à nous qui avait carte blanche. Même là tout est instinctif. On laisse libre court à l’imagination de la personne qui bosse avec nous. On est bien entourés, et maintenant, tous ces gens sont de bons amis. Tout tourne autour de l’amitié, et c’est ça qui fait notre force. Et notre innocence aussi.

Propos recueillis par Cécile Parise

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© Alice Smooth

musique, et Wise »

INTERVIEW


LIVE

Junior Rodriguez la vilaine chose

Junior Rodriguez fait du bruit. Le frontman de Darkness Dynamite débarque avec son projet solo après une riche année 2014, dont un passage remarqué au Hellfest. Il revient à ses premiers amours avec un projet rock psychédélique qui rappelle les belles heures de Led Zeppelin ou des Yardbirds. « Il y a un an, j’ai décidé de me poser et de faire mon propre projet. C’est quelque chose que je voulais faire depuis mes 18 ans. J’avais toutes mes idées en tête et le premier EP a été fini au bout de deux mois » explique-t-il. Devenu le projet principal de Junior Rodriguez, celui-ci a l’avantage d’avoir son propre studio et donc de composer sans limite de temps. « L’enregistrement s’est entièrement fait chez moi. » Entouré de Fred à la batterie, Yani à la basse et Louis à la guitare, Junior Rodriguez & The Evil Things participe à la finale du Hard Rock Rising 2015, tremplin du Hard Rock Café qui enverra le vainqueur européen jouer au festival Hard Rock Calling à Barcelone, devant 60 000 personnes. Avec ce nouveau projet, il a décidé d’en profiter pour passer du temps sur les routes et pour s’amuser un maximum. « Ce qui est paradoxal, c’est que c’est le projet qui me prend le moins de temps. On part en tournée sans avoir répété. Louis improvise souvent sur scène. Les longues répétitions m’ont lassées. » Sur scène, le groupe défend avec énergie un rock old school avec une pointe de modernisme, tout en restant totalement décontracté. Mais pas seulement. « J’englobe tout sur chaque projet, je ne m’arrête pas à la musique. J’ai la chance de toucher à tout. J’essaie de faire refaire ressortir ma personnalité un maximum. » Et de manière totalement décomplexée. « Je ne voulais pas de label. Suivre mes idées comme je le sentais. » Un clip et le « Tryptyk Album vol.2 » doivent voir le jour en avril, même si aucune date n’est encore avancée, et de nouveaux concerts sont également attendus. Romain Harel

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© Romain Harel

Junior Rodriguez & The Evil Things présentait son premier EP « The Tryptyk Album Vol.1 » à ClermontFerrand le 20 février.


LUMIERE SUR...

FUZETA

ça, foutre les poils, ils savent faire ! C’est finalement cette sincérité, cette spontanéité, et on dira même cette simplicité, qui arrivent à convaincre. Avec des harmonies vocales très aériennes, dopées aux mélodies planantes, le groupe embarque son public dans un voyage onirique riche et profond, d’une intensité rare. Après la tournée Ricard avec Jabberwocky et Hyphen Hyphen, F U Z E T A sortira son maxi 6 titres « Dive » début mai. Un voyage sans retour... Nicolas Raulin

© DR - Jeudelouie.wordpress.com

Le nouveau projet du quatuor vannetais anciennement nommé Lyse - brille cette année par sa victoire au concours Ricard SA Live Music. Le groupe mené par les trois frères Sims marche désormais à découvert. Comme ils le disaient, il leur en a fallu « du temps » pour oublier les codes et troquer leurs guitares saturées contre « des grattes pourries à 100 balles ». Parce que F U Z E T A c’est ça, c’est se foutre à poil devant leur public, sans aucun artifice, uniquement armés de chansons. Et

Les sorties rock de OPHITE

Le quatuor parisien surfe entre grunge, blues, rock... Porté principalement par une section rythmique très présente, le groupe se démarque également avec la voix de Marie Portier qui déborde de justesse, tant musicale qu’émotionnelle. Le premier EP « Basic Mistakes » est sorti le 23 février, promu par le clip « Phoenician Sailors », et sera à découvrir sur scène le 4 avril aux Cariathides. N.R.

EVOLVENT

Evolvent signe cette année son premier album sous son line-up actuel, « Whatever Happens », quatrième effort depuis sa formation en 2004. Le groupe de melodic metal parisien revient juste de sa tournée européenne, le « Whatever Happens Tour - Part 1 », au cours de laquelle il a pu défendre cet opus en France, et Allemagne et en Belgique. 2015 pourrait le porter plus loin encore... N.R.

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CHRONIQUES

Lost My Name - DIY

Cars On Rooftops - Gravitate

Moonsters Shiny Shadows

Trois ans après un premier EP efficace qui avait fait connaître le tube « Riot Guns », le trio parisien revient le 13 avril avec six nouveaux titres toujours aussi punchy, sous l’étiquette « DIY ». Un maxi fait maison dans sa production, avec les joies de l’enregistrement en studio. Une nouvelle fois, Lost My Name s’appuie sur un titre phare en ouverture, baptisé « Get Wild », et qui tourne déjà depuis près de six mois. Un exemple d’electro pop bien arrangé et bien interprété, dans la pure vague actuelle post 80’s. La recette est carrée : un synthé un peu gras, une guitare légère pour ajouter de la substance, et un chant puissant sans être forcé. On note d’ailleurs la capacité de la chanteuse Meryem à porter des paroles bien abouties avec une énergie constante, un mix entre Gwen Stefani, Émilie Simon et Kate Bush. Et surtout, tout le maxi repose sur un ingrédient toujours utile pour une pop dansante : la rythmique à contre-temps qu’on retrouve sur quasiment tous les refrains. Si ça fonctionne bien, notamment sur « Ain’t Got the Time », on aurait pu espérer plus d’originalité sur certaines pistes, où les intros et couplets proposent des univers différents : hip-hop sur « Rise It Up ! », et beaucoup plus rock sur « Wait ». On regrette quelques moments de flottement dans certains morceaux, qui cassent un peu le rythme global, mais « DIY » dans son ensemble dégage une dose de vitamines qui promet un beau potentiel en live, avec en plus deux musiciens supplémentaires sur scène. Après avoir pas mal tourné l’an dernier, avec des passages au Printemps de Bourges, et dans de nombreuses salles parisiennes, Lost My Name attaque cette année 2015 avec un matériau solide qui va sans doute confirmer une carrière en pente ascendante. M.P.

Dans la constellation de la musique folk brille désormais « Gravitate », le 5 titres des Cars On Rooftops. Formés en 2010 autour de Bar (voix, guitare), ils signent un EP entêtant et astral qui, d’un même mouvement, vous tombe dessus et vous propulse hors de l’orbite terrestre. Le temps des Cars est un équilibre délicat entre des hauteurs stellaires et des rythmiques cardiaques. C’est autant celui d’une bal(l)ade dominicale, la jolie « Gambler’s Handbook », que d’un voyage galactique. Dans « Constant Use », c’est toute la voute étoilée qui tournoie. Cette gravitation vient sans doute de la profondeur sonore de l’EP, mixé par Mike Cave à Liverpool. La contrebasse et la guitare en structurent le tissu, et tout décolle avec la, ou plutôt les voix de Louise et son mélodica, sur les rythmes très jazz de Pierre. Le travail des Cars est celui de la justesse et de la sobriété. La construction et les arrangements rendent leur musique immédiate et directe, mélancolique bien qu’animée d’une gaité pure. Même les fioritures, comme le banjo de « Gravitate », apportent un supplément d’âme à cet EP céleste. N’est-ce pas, au fond, ce qu’on cherche dans les étoiles, un lointain fait pour les projections du cœur et de l’esprit ? C’est pour cela qu’on tutoie rapidement cet astre : il porte en lui un dénominateur commun qu’on ne se lasse pas d’admirer, et qui fait la trempe des belles aventures musicales. Après une soirée de lancement dans un PopUp du Label plein à craquer, le voyage de « Gravitate » continue cet été, avec une tournée européenne : de belles salles, des festivals, et les apparts de leurs potes, qu’on imagine nombreux.

Oxymores. Dès les premières secondes de ce 10-titres, son nom sonne comme une évidence. « Shiny Shadows ». Des ombres brillantes. Si l’atmosphère est assez pesante, ténébreuse, il en résulte quand même une lueur éclatante. Concrètement, si on devait résumer cet album en trois mots, ce serait « lumière », « écho » et « 60’s ». Et croyez-moi, on y est bien ancrés, dans les 60’s. Entre les Doors, Pink Floyd et Yes, les jeunes Moonsters (la moyenne d’âge du groupe est de 22 ans) en ont été nourris au biberon. Pop noire. Rock progressif. Psychédélisme. C’est le point de départ d’une épopée introspective baignée de mystère. Prochain arrêt ? La lune ! Mais l’autre côté, vous le connaissez ? Celui qui est sombre. « Beautiful Blue Tides » pose l’ambiance planante, presque inquiétante, et pourtant si envoûtante. Une basse très présente, obscure (à cause des nuages), des sons d’orgues clairs et spacieux, il faut bien ça à défaut d’un Rhodes 88, et de la reverb. Beaucoup de reverb. Après tout, ça revient de loin... Et le voyage ne fait que commencer. On atteint la stratosphère avec « Transcendental Line », la bien-nommée. Et la gravité s’efface... « Soul’s River » semble flotter, sans but, indifférente aux lois les plus primaires de la physique quantique. On est là, attendant les rayons du soleil, en souhaitant qu’elle soit là. Qui ? Cette femme de L.A. bien sûr ! Il faut suivre. Attendez... Elle arrive ! « This Is A Dance » est une célébration. Le voyage continue, hors du temps. C’est quoi ? Une planète ? On est allé trop loin, non ? Arrêtez tout ! Une deuxième. Voici l’œil de Jupiter. Tout s’accélère. « Blow Your Mind » résonne tandis que l’espace pulse. Attention, le mur... Doucement, « Dawn In The Eyes » s’installe, s’impose. L’aube se lève, et tout parait plus clair. Il est temps d’ouvrir les yeux, et... Attendez ! Quoi ? N.R.

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M.S.


CHRONIQUES

Mind The Thorns The Psychotic - Fake Monks - Faces To

Le metal féminin n’a pas encore dit son dernier mot ! Et Mind The Thorns en est témoin, avec son premier EP intitulé « Fake ». On commence d’emblée avec « Something To Live For », un single que les fans ont déjà pu écouter. Le son y est clair, bien rock et le tempo est rapide. La chanteuse Severine Alarçon ne se fait pas prier pour montrer ce qu’elle sait faire. On sent déjà l’énergie dans sa voix, qui donne envie de poursuivre l’écoute. La chanson éponyme, « Fake », commence avec une intro au son un peu électro. Ce morceau ne manque pas de marquer par son originalité et sa diversité en termes de styles. Le tout contraste avec une voix plutôt douce de la chanteuse qui présente un chant plus rock et la voix masculine qui se fait bien plus forte... C’est sans doute le morceau qui ressort le plus de cet effort. On ne relâche pas le rythme avec la chanson suivante intitulée « Anyway It Breaks ». La voix monte plus dans le chant metal. Elle est juste et se défend bien. A noter aussi dans cette chanson le bon riff de fin qui ne passe pas inaperçu. On change ensuite un peu de tonalité avec « The Other Side », au tempo qui monte lentement mais offre une fin digne de ce nom ainsi qu’un riff toujours aussi bien maîtrisé. La chanson qui suit n’est pas inconnue aux oreilles. Amateurs de clubs et boites, « Don’t Need Your Love » de Calvin Harris a déjà marqué les esprits. Mind The Thorns se lance dans une reprise bien plus rock et au chant qui lorgne vers le metal. Malgré les screams des refrains, la chanteuse fait part d’une voix plus claire qu’on ne peut qu’apprécier. Pari réussi ! « Rise Again » clôture finalement cet EP. On change de registre et on revient dès le début du premier couplet à un son bien plus metal, toujours bon à entendre. Pourquoi changer une recette qui marche ? G.L.P.

The Psychotic Monks reviennent avec leur second EP « Faces To ». Ils combinent cet enregistrement en enchainant les lives depuis 2012, autant dire que le groupe en a sous les essieux. Ce nouvel effort est comme une longue route que l’on parcourrait de nuit. Inutile d’aller trop vite, il faut profiter de l’ambiance. Le tempo est lourd et les basses prédominent. Les riffs grondent. La batterie épouse le schéma rythmique des mélodies. Cet unisson provoque une masse sonore qui enfonce l’auditeur dans son siège, notamment sur le dernier titre « Another Man ». Malgré l’apparence de mélodies simples, le mixage est un réel atout sur cet EP. Il faut également souligner le travail harmonique des cœurs qui est particulièrement réussi. Si la musique tend vers une certaine efficacité, on peut voir que les musiciens se sont creusés la tête pour les parties vocales. Sur le morceau « Paranoid », les voix semblent venir du bout d’un couloir. Rien de très rassurant quand on voit les ombres des membres du trio sur la pochette de l’EP. Les effets de guitare à la fin du titre rappellent les sirènes d’une voiture à nos trousses… Mais qu’on se rassure, The Psychotic Monks mettent également l’accent sur le côté folk avec le titre « Where The Captain Went ». On s’arrête enfin sur le bord de la route pour manger un morceau autour d’un feu de camp, guitare sur les genoux. Les percussions ainsi que les cuivres se rattachent très bien à la sonorité du morceau. Si l’atmosphère de l’EP peut paraitre pesante, il faut voir le groupe en live pour sentir l’énergie donnant davantage de puissance à ses compositions et toute la profondeur portée par sa musique. Ainsi la fin de cette route mène certainement dans une salle de concert. L.F.

Klone - Here Comes the Sun

Klone revient dans la lumière avec originalité. Trois ans après sa dernière sortie studio, « The Dreamer’s Hideaway », le groupe poitevin sort son septième opus, produit en partie chez Warner. Cette fois, Klone a mis moins de colère, notamment au niveau de la voix et des guitares, pour un son plus contemplatif, mais toujours cohérent. « Here Comes the Sun » sonne en effet comme la musique d’un film au décor post apocalyptique : on imagine des grands espaces, qui inspirent à la fois le doute et la fascination. Un album d’ambiance donc, qui propose un rock maîtrisé, à la fois technique et varié, avec un superbe équilibre entre les instruments, surtout dans les accords basse-batterie. Les sons de guitare de Guillaume Bernard sont présentés comme « atmosphériques » et c’est vraiment le mot qui convient, et la voix de Yann Ligner est vraiment adaptée au style choisi pour cet album, mélodieuse et constante. C’est presque difficile de vraiment faire ressortir une piste de l’album tant Klone a réussi à rendre l’ensemble régulier, au risque de tomber dans la redondance quand arrivent les derniers morceaux. Mais le groupe a su ajouter à son identité metal une variété de couleurs : un côté aérien, presque planant, à coût d’arpèges de guitare, de notes de synthé et de cuivres, mais aussi parfois des rythmiques chaloupées et des riffs presque groovy. On ressent ainsi de nombreuses influences et d’expérimentations dans la musique, parfois lourde et lancinante, tantôt mélodieuse, tantôt dissonante. Klone a même osé une reprise de « Summertime » de Janis Joplin dans un style comparable à A Perfect Circle. L’originale est méconnaissable, mais ça marche. Au final, un album complet et abouti avec lequel on a envie de voir le jour se lever.

M.P.

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© DR

INTERVIEW

« Toujours bloqués en 2005 » Le groupe pop punk lyonnais The Slugz est de retour, avec Florent d’In Arkadia à la batterie et Coco « qui sort d’un magazine de mode, mais comme c’est juste pour faire la basse de toute façon, peut importe. » Folle rencontre... Voilà un come-back qu’on n’attendait plus ! Comment ça s’est fait, vous aviez prévu ça depuis longtemps ? Alex : Ça fait maintenant 4 ans qu’on a splitté et qu’on était plus que Tonio et moi dans le groupe. On ne considérait pas ça comme mort, on attendait juste d’être d’accord sur ce qu’on voulait faire entre moi qui kiff The Used, lui The Subways… En juin j’étais avec mon pote Gyz et le nouvel EP de Four Year Strong nous a mis une grosse claque, je l’ai fait écouter à Tonio et on s’est mis sur des nouvelles compos. Tonio : C’est vrai qu’on a mis pas mal de temps à nous retrouver musicalement, Alex avait les mauvais goûts et moi les bons. Avec le retour en force de quelques groupes de Punk Rock ces derniers temps, l’envie est vraiment revenue ! Présentez-nous le nouveau line-up ? Alexis : Yes attend ! Flo : Hey ! Coco : Hey !

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Musicalement, à quoi peut-on s’attendre ? Du Slugz pur et dur, du vieux de la vieille qui a fait ses preuves ? Alexis : Arf c’est compliqué, en fait on a bien calculé ce qu’on avait selon nous de bon et on a changé ce qu’on avait de moins bon. En gros je pense qu’on a gardé le chant et changé le reste LOL. Tonio : Musicalement je pense qu’on a pas mal évolué, on a envie d’aller plus loin dans les compositions. Mais on garde le coté fun bien entendu, puis la voix reste la même, donc je pense que les gens ne seront pas tant dépaysés ! Après sur un plan personnel je suis toujours bloqué en 2005. Vous serez au Longlive Rockfest en mai. Qu’est-ce que ça signifie ? Le retour sur nos scènes ? Les standards Slugz dans nos sonos ? Alexis : Je sais pas ce que ça va donner on a pas encore répété mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a des titres qu’on sera surement obligés de jouer ! Quand j’avais 16 ans j’avais vu SUM41 et ils avaient pas joués « In Too

Deep », et franchement, ça m’a fait comme me faire gicler dans la bouche. Imagine te faire gicler dans la bouche à 16 ans ! Tonio : Moi elle me donne faim cette image. Et maintenant… Qu’est-ce qui est prévu pour 2015 ? Alexis : Bah on part en studio d’ici 2 ou 3 mois et on sort ça en septembre inch’allah avec 2 clips et de la tournée, puis si on peut éviter de signer ça me va nickel j’ai pas des supers souvenirs perso… Coco : Après, si… Alexis : Mec on t’a pas demandé ton avis. En conclusion, les Slugz sont morts, longue vie aux Slugz ? Alexis : À fond ! On attend le retour de Jessy, Mi(s)takers et Overjoyed et là on se fait une date de ouf ! Tonio : Puis Fly 101 et Lostprophets également ! Alexis : Ah ah Flo : Merci pour cette interview.

Propos recueillis par Nicolas Raulin


LIVE

In The Canopy « dans la lumière » Le 13 février, In The Canopy délivrait son deuxième EP, « The Light Through », au Pan Piper, ce après plusieurs mois d’absence. Compte-rendu. « Crystal Ball » et ses sonorités orientales. La salle danse en rythme, le chanteur alterne mouvements de danse et postures christiques, bras ouverts au public. Alors que certain(e)s avaient déjà repérés Jim Rosemberg, chanteur de Balinger, dans la salle, il est invité pour un duo avec Joachim, et ils reprennent ensemble « I Will » de Radiohead. Le public en redemande, et beaucoup se précipitent au stand de merch pour se procurer cet EP convaincant. L’envol est réussi pour « The Light Through », et pour ces créatures rock des cimes que sont les membres d’In The Canopy. Cécile Parise

Autoproclamé par ses belles chimistes « Collectif de savoir-faire », on pourrait également lui donner du « Laboratoire de curiosités ». Labo Culture, c’est surtout de la passion, une ambiance familiale, et beaucoup de travail. Programmation, communication, production, organisation du festival Kiosquorama, du tremplin Play It Indie... Une agence à contacter pour toute question événementielle ou de statégie digitale !

© Anne-Claire Dufour

Sous l’égide d’un crâne luminescent porté comme un totem, les cinq garçons d’In the Canopy apparaissent sur scène à travers un écran de lumière. Dans cette ambiance un brin mystique, et dans un Pan Piper bondé (600 places quand même) pour la sortie de cet EP, le chanteur Joachim Müllner propose une invitation au voyage « dans les canopées de nos corps que sont nos têtes ». D’abord les morceaux sont planants, puis une césure s’opère et les musiciens prennent un tournant plus énergique et dansant. La batterie se fait percutante et les riffs de guitare plus présents. Par ce cérémonial maîtrisé, le groupe amène le public à une libération jouissive, une envolée musicale. Une musique toujours entre ciel et terre, aérienne mais pourtant bien ancrée dans le sol. On voyage, évidemment, avec des morceaux comme

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