numéro
La jeune scène rock française
2 - avril 2013
ROCKIN’DREAMS MAGAZINE LA FINALE
OLYMPIA FIELDS EN STUDIO
TWIN TWIN OH YEAH - MARY HAS A GUN THE MADDIGANS - JIMM - BACKTRACK LANE LAST SUMMER DAY - OUTER RIM - THE STALLS + Retour sur la soirée de lancement de Rockin’ Dreams Magazine © Sebastien Bessac
Sommaire
L’édito : Nombreuses sont les personnes qui n’ont pas cru en ce projet. Certains ont douté de son succès en terme d’audience, d’autres de sa réalisation technique. Sans compter ceux qui ne croient pas en l’existence d’une jeune scène rock française. Ces personnes nous ont poussé à tester ce projet à l’aide d’une première maquette de petit format. Les résultats étaient incroyables. Vous avez été plus de 6500 à le lire. Désormais, notre magazine a acquis un statut propre et une certaine notoriété au sein de la jeune scène rock française. Grâce à ce numéro, j’espère que les derniers sceptiques prendront réellement conscience que la jeune scène rock française n’est pas morte. Elle sommeille peutêtre, selon un certain point de vue, mais son réveil approche. Mais ne vous inquiétez pas, nous saurons surveiller ça de près, et vous tiendrons informés de ce qui se passe du côté de nos jeunes groupes.
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Sommaire
4/5 : Noswad
6/7 : Olympia Fields en studio
Chroniques : 14 : Backtrack Lane 14 : Last Summer Day 15 : JIMM 15 : Outer Rim
10/11 : La finale Wolfest à Lille
12/13 : Mary Has A Gun et The Maddigans à Paris
16/17 : TWIN TWIN OH YEAH à Clermont-Ferrand
18/19 : Unplugged & Unsigned 22 : Organiser son premier concert en dix points
20/21 : Retour sur la soirée de lancement du magazine
24 : The Stalls part en tournée française
23 : Agenda concerts 3
Interview
Interview
Noswad : « On va jouer sur un très grand festival belge ! » Noswad a sorti son dernier disque « From Dust Till Dawn » fin 2012. Avec ses sonorités rock-catchy et son énergie , il marque un réel tournant pour le groupe. Rockin’ Dreams Magazine : Vous projetez de partir en tournée européenne. Par quels pays prévoyez-vous de passer ? Noswad : On prévoit de passer par le Nord de la France, la Belgique, l’Allemagne, le Luxembourg pour pouvoir arriver en Finlande. En fait, on aimerait tourner notre cinquième clip dans ce pays courant juin et c’est certainement cet objectif qui va déterminer nos futures dates européennes. On trouve qu’aller jusqu’en Finlande juste pour la réalisation du clip est beaucoup moins intéressant que d’avoir, en plus, l’opportunité de faire des dates à l’étranger.
Avez-vous de grosses dates de prévues (festivals, concert avec un groupe de renommée mondiale) ? N : Pour l’instant, aucune date de ce genre n’est prévue. Nous sommes un groupe dans l’idée du Do It Yourself, c’est à dire que l’on se fait par nous-mêmes. On vient de sortir d’une tournée française de six dates avec nos potes du groupe The Shifoomies Band dont on s’est entièrement occupé. La tournée européenne se prépare dans la même optique mais cette fois ce sera en compagnie du groupe Backtrack Lane.
Est-ce que vous considérez cette future tournée européenne comme étant dans la continuité de la tournée française ? N : Oui car cette tournée vise également à défendre notre dernier album « From Dust Till Dawn ». On ne fait pas des dates dans le but de se faire de l’argent car de toute façon cela est impossible. On veut juste rencontrer un maximum de monde et puis il faut avouer que l’étranger tend beaucoup plus les bras au Rock que la France. Cependant faire des dates en métropole est toujours un vrai bonheur pour nous, donc,
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dernier album ?
six ou sept concerts devraient être dévoilées prochainement et Alex (The Earl Grey) fera certainement partie de l’aventure !
N : « Après les Cendres » a été un album de transition car, avant ce disque, on devait en sortir un entièrement en Français avec l’ancien line-up mais cela ne s’est jamais fait. « Après les Cendres » a été un album beaucoup plus rock, plus énervé dans le son du fait du changement dans le groupe. Ca a été une première étape vers le Noswad actuel. On voulait vraiment arrêter de se prendre la tête et cela se ressent dans « From Dust Till Dawn ». On écoute beaucoup de stoner, de rock catchy qui nous ont beaucoup influencé pour notre dernier disque.
Justement, comment s’est déroulée cette dernière tournée ? N : Honnêtement ça a été un grand bol d’air frais mais aussi une grande leçon de vie ! Quand tu habites à Paris, que tu dois faire un boulot, autre que de la musique, pour pouvoir te nourrir et payer ton appartement, faire une tournée comme celle-ci c’est juste génial ! C’est aussi l’occasion de se retrouver entre amis, de se déconnecter de la réalité et ça fait du bien de pouvoir défendre notre album sur les routes, même si ce n’était pas dans les plus grandes salles de France. Il faut avouer qu’on s’est vraiment fait plaisir aussi. Entre les soirées, les nuits dans un camion et les aventures improbables, c’est une expérience unique. Par exemple, un mec est entré sur sa moto pendant l’un de nos concerts et a fait un burn dans la salle. C’était complètement dingue ! (Rires)
A quand le prochain album ?
ce dont on avait besoin ! C’est vraiment l’essence de notre bon fonctionnement et ça nous a motivé pour faire plein de nouvelles choses.
Quelles ont été les retombées de Vous avez sorti récemment votre cette tournée ? dernier clip Muddy Truck DriN : Pour nous, la principale retombée est ver. Comment s’est passé le tourl’opportunité de pouvoir aller sur le terri- nage ? toire belge de manière vraiment sérieuse et pas en coup de vent comme on aurait pu le faire lors de notre tournée européenne. D’ailleurs on va jouer sur un très grand festival belge dont on taira le nom pour l’instant car nous ne sommes pas encore programmés (rires). La Belgique devrait donc s’ouvrir à nous dans l’année. On a donc, non seulement, des bons retours professionnels, car on a rencontré beaucoup de monde, mais le plus important sont ceux du public ! Même si certaines salles n’étaient pas complètes, ceux qui étaient là avaient les yeux et les oreilles grands ouverts et ont a partagé des moments magique avec tout le monde. Ca fait longtemps que le groupe existe et on doit admettre qu’on a eu un gros temps de latence car Julien avait Ed-Äke et Vincent AqMe ce qui a eu un gros impact sur le groupe. Prendre le temps d’aller défendre Noswad et l’album à travers la France est
N : Le tournage s’est super bien passé ! Le premier jour s’est déroulé dans le bar. Il y avait vraiment une ambiance mortelle, beaucoup d’énergie et on a aussi de super amis bénévoles qui se sont prêtés au jeu d’acteurs. Notre entourage nous soutient au maximum et on les remercie énormément, mais le résultat est là! Ensuite, les scènes en extérieur nous ont pris deux demies journées mais on a eu quelques problèmes car quand on a voulu tourner la scène du truck il a neigé et franchement de la neige dans le Texas… Ce n’est absolument pas crédible ! (Rires) L’expérience de ce clip nous a donné l’envie d’en faire un sixième et le but final serait même d’en réaliser pour chaque chanson de l’album.
Ce clip vous a-t-il apporté des retombées médiatiques ? N : Non pas vraiment. La sortie du clip a
eu de l’impact car cela prouve qu’on est toujours là et nous apporte de la crédibilité. Muddy Truck Driver a été beaucoup visionné lors de notre tournée car celle-ci faisait parler de nous. Cela nous a aussi permis de voir que nos fans sont toujours derrière nous et ça fait vraiment plaisir ! Aujourd’hui, pour avoir un impact médiatique, il faut faire ses preuves au travers d’énormément de dates et d’albums pour montrer aux professionnels ce que tu es capable de faire. Il ne faut pas oublier qu’il y a une grande part de chance dans ce métier. Soit ça passe, soit ça casse !
N : Fin 2014, si tout va bien. Baptiste et Dino ont déjà quelques riffs dans leurs sacs. Pour l’instant il n’y a rien de concret mais on est optimistes. Le fait de tourner nous a vraiment donné envie d’en faire plus, même si la priorité reste les concerts et qu’on se concentre sur la tournée à venir. Avant, on composait pour un album directement après être allé enregistrer le précédent et, du coup tu te retrouves avec des chansons datant de quatre ou cinq ans ! Maintenant on privilégie la fraicheur et la spontanéité. L’idée pour le prochain album est d’aller s’enfermer dans une maison pendant un mois et de tout réaliser durant cette période. On approche tous de la trentaine et ce qu’on veut, c’est se faire plaisir !
Avez des projets autres que ceux exposés précédemment ?
Vous avez précédemment parlé de l’envie de tourner un sixième N : Oui, on va dire que ça se dessine gentiment. On a des objectifs, comme avoir un clip. Avez-vous déjà une chanson en tête pour celui-ci ? N : Oui bien sûr ! Ce sera la chanson Reasons For Crying mais on en dit pas plus pour le moment … Tout ce qu’on peut dévoiler c’est que le clip sera réalisé par un gros producteur finlandais qui est très célèbre dans le milieu.
Selon vous, quelle évolution y a-t-il entre le disque « Après les Cendres », sorti en 2009 et « From Dust Till Dawn », votre
tourneur et un label pourquoi pas, et il faut voir si on les atteindra. Après, comme on le disait : Do It Yourself ! C’est Nowsad la petite entreprise et on ne compte pas sur l’intermittence ou le système français, mais simplement sur nous-mêmes. On veut garder notre liberté et surtout ne pas se prendre la tête ! On verra bien où cela nous conduira.
Vincent, le fait de faire partie de trois groupes ne vous pose-til aucun problème particulier au niveau de l’écriture et de la composition ?
Vincent : Oui, cela m’arrive parfois au niveau de l’inspiration mais de toute façon le côté artistique ne se contrôle pas ! Après les thématiques et les ambiances des trois groupes sont différentes et puis dans Noswad je ne suis pas le seul écrire, ce qui m’aide grandement. (Rires)
Au vu de la réputation d’AqME, arrivez-vous à vous investir à 100% dans vos deux autres groupes ? V : Oui. Mon seul problème est que je ne sais pas dire non mais que le temps, lui, ne peut pas se ralentir (Rires). Par exemple quand je pars en tournée avec AqME, je ne suis pas là pour les autres groupes et je suis fatigué en rentrant. Cela s’est passé de la même manière quand je suis parti avec Noswad. J’essaie de procéder par étapes et la prochaine est l’enregistrement avec AqME. Si l’un des groupes venait à apparaître au grand jour, j’aviserai à ce moment là !
Propos recueillis par Sandra Lefetz
Noswad s’est formé en 2001 et a su se forger une solide réputation dans le milieu du néo-métal. L’arrivée en 2007 de Baptiste et Dino a amené un changement radical pour le groupe, qui se veut désormais plus rock’n’roll. Aujourd’hui, avec « From Dust Till Dawn », Noswad part en quête de reconnaissance internationale. 5
Interview
Interview
Olympia Fields : « Nous avons été là où nous voulions aller » M&A : Principalement nous deux, mais parfois la composition se fait en interaction, tous ensemble. Barrett quant à lui écrit tous les textes.
pour la finale nationale du tremplin Emergenza.
Avez-vous de grosses dates à venir ?
30 mars. Mais avant tout ça, nous serons le 16 avril à l’UBU de Rennes pour les Ricard Live Sessions en compagnie de Colours in the Street et des Naive New Beaters.
Avez-vous une équipe qui vous OF : Oui en effet, nous avons une minitournée de prévue avec le 19 avril à La Quelles sont suit et vous encadre ? Flèche d’Or et le 20 avril à l’Alhambra inspirations ?
Olympia Fields, groupe pop originaire de Rennes, est arrivé deuxième lors de la finale Emergenza France en 2012.
Prometteurs, les cinq jeunes Y a-t-il eu des changements par on prend notre temps, on profite de meilrennais d’Olympia Fields ont rapport au 1er EP, de nouvelles leures conditions, en mode grosse proOn ose plus aussi par rapport déjà parcouru du chemin en inspirations, de nouvelles envies ? duction. au premier EP qui était composé de trois un an et sortent ce mois-ci leur Micka : C’est beaucoup moins enfan- chansons, avec trois styles complètement second EP intitulé « Apollo tin, le 1er EP avait vraiment été fait à différents, on se cherchait encore. Dans l’arrache, trois mois après la formation le prochain, il y a plus de cohérence mais Cries ». Rencontre avec Antho- du groupe. Là on n’est pas dans l’état peut-être aussi des choses qui vont surny « Nini » et Micka, les deux d’esprit de plaire aux gens, il y a peut- prendre. On a un côté plus dur, plus brut, un peu plus de narcissisme dans plus violent sur cet EP. fondateurs du projet, et Aloïs être les partis pris pour cet EP. Nous avons Lecerf, en charge de l’identité vraiment été là où nous voulions aller, Revenons à vos débuts. Comment sans tenir compte de ce qui se fait ou de le projet est-il né ? visuelle du groupe. ce qui plaît. Nous nous sommes défini-
Vous enregistrez actuellement tivement éloignés du côté pop joyeuse OF : A l’initiative de Micka et d’Anthony, pour explorer un univers plus instinctif, suite notamment au split du groupe Pepvotre second EP. Parlez-nous en ? tribal, brut, cherchant avant tout à mettre per Dream (dont faisaient partie Micka, OF : On enregistre au Mobidule Studio avec Clément Champigny, notre ingé son. L’EP s’appellera « Apollo Cries » et contiendra cinq titres dont le single/ clip déjà disponible « Rainbow Man ». Il sortira probablement courant mai, sous forme de packaging. On y travaille en ce moment, on veut proposer quelque chose d’original.
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en avant la violence de l’émotion. C’est plus sombre, même mes parties guitare se rapprochent plus de la coldwave. Finalement on a pris la direction de la chanson « Stolen Kiss » du premier EP, et on garde toujours notre côté rythmique et entraînant qui est plutôt instinctif chez nous. Nini : Là on fait vraiment un truc propre,
Nini, Peq et Quentin). Nous avons ensuite rencontré Barrett via internet et l’alchimie s’est faite immédiatement. Cela s’est confirmé après notre première date où il nous a vraiment impressionné sur scène.
Qui est à la base des compositions et qui écrit les textes ?
OF : Oui, il y a déjà Josselin du Bouetiez notre manageur/tourneur que nous avons rencontré sur une date à Oudon et qui a tout de suite accroché avec notre projet. Il s’occupe également des groupes Future Dust et Kids of Maths. Ensuite il y a Clément Champigny (batteur de Monkey and Bear) qui est à la fois notre sondier et notre conseiller artistique et qui est vraiment impliqué dans le projet. On l’a rencontré lors d’une date au Carré Sévigné où il est résident, et il y a eu une sorte de « flash artistique » (sourires), le courant est tout de suite passé ! Il connaît bien le milieu, et on a de la chance d’être guidé par lui sur certaines de nos dates. C’est un peu notre « Papa » à tous les cinq ! (rires) Il y a enfin Aloïs Lecerf qui s’occupe de tout l’aspect graphisme/visuel/photos/vidéos et qui nous conseille également artistiquement. C’est lui justement qui s’occupe de notre visuel sur scène aussi, car nous avons maintenant une vidéo de fond de scène lors des lives lorsque les conditions le permettent.
Quel univers avez-vous cherché à créer avec cette projection ? Aloïs : En fait il s’agit d’une sorte de récital des moments forts qui rythment notre existence, avec des allusions à la dépravation, au désir, à la liberté et à la poésie. On y aperçoit entre autres des femmes dénudées se mouvant de manière frénétique, des cigarettes dansantes, des explosions, des avions qui planent évoquant le besoin d’évasion, des enfants, des adolescents, et toutes sortes d’images diverses qui illustrent les différentes expériences clés qui jalonnent le parcours initiatique d’une vie.
Quels sont vos meilleurs souvenirs de concert jusqu’à présent ? OF : L’International en novembre dernier pour l’engouement du public et aussi bien sûr le Bataclan en juillet 2012
à Paris, et le 21 avril au Ninkasi Kao à Lyon. Le 24 août, nous serons également au Festival Transrythm. On a aussi mis au point un DJ Set qu’on va inaugurer en off du Festival Panorama à Garlan le
vos
principales
OF : Les Foals essentiellement, mais aussi Wu Lyf ou Hyphen Hyphen.
Propos recueillis par Eléna Tissier
Un EP plus sombre et plus travaillé Assister à un concert d’Olympia Fields, c’est « comme prendre une grande bouffée d’air frais. » Leur pop acidulée et irrésistiblement entrainante ne laisse jamais le public de marbre, à l’image du single Rainbow Man qui a déjà connu un petit succès sur Youtube et sera présent sur l’EP à venir. Dans l’ombre des Foals, les mélodies accrocheuses distillées par les guitares planantes répondent à un duo basse/ batterie dansant et plutôt efficace. La présence et la bonne humeur communicative du chanteur à la voix « d’écorché vif » complètent harmonieusement des lives dynamiques et bien maitrisés, même si le maniement Apolo Cries, second EP du groupe prévu pour mai 2013. de la langue de Shakespeare reste clairement perfectible. Les quelques titres du nouvel EP entendus lors des derniers concerts laissent présager un univers plus sombre, mais aussi plus travaillé et plus personnel. L’énergie se fait plus brute, soutenue notamment par des passages à l’esprit tribal où les toms des différents musiciens se répondent avec virulence. Sans nul doute que si la musique d’Olympia Fields a conquis aussi rapidement le public rennais, le reste du pays ne devrait pas rester longtemps indifférent à cette pop jeune et inscouciante, et pourtant d’une maturité déjà digne des grands. Le tremplin des Jeunes Charrues vient par ailleurs de les annoncer dans sa sélection officielle. Attendons donc le 27 avril afin de savoir si la jeune formation aura l’honneur de monter en juillet sur les planches du mythique festival…
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Reportage
Reportage
Le Wolfest Gold Challenge invite la jeune scène rock française au Théâtre Sébastopol Après Madrid, Barcelone, Valence, Paris, Marseille et Bordeaux, toute l’équipe du Wolfest s’est installée dans le cadre prestigieux du Théâtre Sébastopol à Lille le samedi 2 mars. Vingt-trois groupes ont été sélectionnés pour la Wolfest Gold Challenge, et ont défendu leur musique pour tenter de remporter les différents prix mis en jeu.
Vincent. La foule qui continue d’affluer découvre alors Deepkiss et sa chanteuse blonde accueillie par de grands applaudissements. Visiblement, ses fans se sont déplacés en nombre pour assister à un concert cependant sans grande originalité. Le groupe se retire pour laisser la Plus de mille spectateurs sont venus soute- place à Clam’s qui a nir ces jeunes musiciens encore inconnus pour l’occasion invidu grand public. C’est avec une heure de té Mathias Duhamel. retard que l’animatrice nous présente le Sur fond d’indie rock programme et l’enjeu de la journée. Les et à grands coups de l’artiste groupes ont vingt minutes, pas une de pinceaux, plus, pour nous séduire et convaincre le peintre réalise une jury, et ainsi remporter l’un des six prix à toile de ce concert Oeuvre du peintre Mathias Duhamel, réalisée durant le concert des Clam’s. qui a littéralement attribuer. Onze formations se produisent dans la emballé le public. Les acclamations ré- terie en folie, nous apporte un vent chaud première partie consacrée au rock. The sonnent pour clôturer ces vingt minutes de et des biscuits lancés par des musiciens Necklace a la lourde tâche d’ouvrir. Ces pur bonheur où le groupe a su commu- au punch incontestable. L’enthousiasme cinq musiciens, venus de Béthune et visi- niquer aux spectateurs leur énergie débor- ne faiblit pas avec le groupe suivant. Les Squares s’installent sur scène et, immédiablement heureux de « jouer dans un lieu dante et une bonne humeur contagieuse. comme ça » nous offrent un rock alternatif Après Assten et ses chansons en français tement, on est attiré par le look et l’allure progressif original et efficace. Le groupe où pointe une touche punk, le groupe Les plutôt sage des quatre musiciens. Amse démarque surtout par sa présence scé- Sans-gains, fraîchement débarqué de Dun- biance british pour une musique rock pop nique, et la voix du très charismatique kerque avec son humour déjanté et sa bat- d’une belle qualité qui emballe le public. On se lève, on tape du pied, on claque des mains, on est complètement séduit par cette rythmique qui, sans être endiablée, vous gagne et vous fait dire, qu’assurément, on vient de découvrir une future valeur montante du rock français. Après The Abuse en chemises noires et cravates blanches, noeud pap, lunettes noires et masque blanc débarquent sur scène avec le groupe Suspicious, son rock progressif et ses grimages empruntés au 7ème art. Si le groupe a misé sur le visuel pour nous intriguer, la musique reste assez sage et ne crée pas de véritable surprise. Mais la surprise ne tarde pas à arriver avec The Wanks. Accrochez-vous, la furie entre en scène ! Les amateurs de rock plus agressif et percutant sont ravis ! Voilà un rock inspiré des années 70 qui bouge, qui déménage, et qui ne peut laisser personne The Wanks, groupe de rock originaire de Lille et vainqueur du prix Rolling Stone. indifférent. Une énergie incroyable, une
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présence scénique indiscutable, une voix qui vous pique au plein cœur, c’est du bon, du très bon rock. On assiste là à une prestation digne de professionnels, sans aucun doute la meilleure depuis l’ouverture du festival. Et ce ne seront pas le groupe Big Turkeys et ses compositions rock funk peu convaincantes qui parviendront à nous faire changer d’avis. Quelques minutes pour le vote du public à l’aide de l’applaudimètre et voilà la partie « Hip hop- Reggae- Soul » qui démarre. Le public affamé aimerait une petite pause pour se restaurer mais le festival suit son cours à un rythme un peu trop soutenu. Aucune pause n’est accordée, un groupe s’installe pendant que la présentatrice échange quelques mots avec le groupe sortant. On commence avec les Prettys Visitors, sa chanteuse aux pieds nus et un public qui, pour montrer son enthousiasme, n’hésite pas à lancer des petites culottes sur scène. Si on cherche encore les sons reggae ou rap dans leurs compositions, l’Indie rock, est, lui, bien présent. La pop folk débarque ensuite avec les Raccoons accueillis à grands cris et hurlements
Le groupe Katha & Impact spécialement formé pour le festival, n’emballe pas vraiment le public avec ses compositions hybrides, au style indéfinissable fait d’un mélange de rap, d’humour grinçant teinté de tristesse. Les Effectifs Dameurs voient quant à eux leur prestation couronnée d’un beau succès auprès des fans, qui ne se font pas prier pour monter sur scène et danser sur le dernier morceau. Ce petit monde doit pourtant regagner son fauteuil pour faire place à la formation Chaman et ses rythmes reggae-dub-funk. Les lillois apprécient et le crient haut et fort. Ils savent chanter et danser et ils le prouvent. Il faut dire qu’il est impossible de rester stoïques à l’écoute
Whisties, groupe pop rock originaire du Nord.
d’une foule impatiente et enflammée avant le premier accord. L’ambiance est de plus en plus festive, les hihohiho fusent dans une salle où nombreux sont ceux qui se découvrent des talents de chanteur.
de ces compositions pleines de fraîcheur, de bonne humeur, de chaleur, et de ces sons aux accents chauds. Les spectateurs sont toujours aussi fougueux quand Rhapsodya fait le premier
DJ Sciaca, originaire du Nord Pas-de-Calais.
pas sur scène. Ce groupe a ses admirateurs venus en nombre pour l’applaudir et soutenir ce style indéfinissable qu’est le leur. Et ils seront encore plus nombreux à la fin de sa prestation très remarquée. Vient ensuite DJ Sciaca, ses sons électroniques, ses danseuses, ses choristes et son guitariste pour transformer le Sébastopol en discothèque branchée. Toujours affamé, après un vote du public au triple galop, on entame la partie consacrée au métal. Quatre groupes tentent de convaincre un public de moins en moins nombreux mais de plus en plus jeune et agité. Lycosia, Pitkan Matkan, Shadow Blast, Splash Four Shout et TreyHarsh ne nous offrent qu’un métal peu convaincant, ordinaire, conventionnel, et assez décevant. C’est pourtant le groupe Shadow Blast qui remporte le prix du public, le sien étant probablement le plus bruyant de la journée. Après le concert du groupe londonien Vienna in Love, The Abuse est reparti avec le prix de reconnaissance et de nombreux jeux de cordes. Le prix Oui FM a récompensé Chaman qui recevra un encart promo sur la chaîne radio. La chronique du prix Rolling Stones viendra récompenser la superbe prestation du groupe The Wanks. Et ce sont les groupes Rhapsodya et Clam’s, « the international winners », qui iront se produire prochainement sur une grand scène espagnole.
Paty Larbecq
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Reportage
Reportage
Mary Has A Gun, digne ambassadeur de la jeune scène rock française Jeudi 28 mars, la scène des Combustibles a accueilli l’unique date parisienne du groupe Mary Has A Gun, fraichement arrivé du Canada où il vient d’enregistrer son nouvel album, accompagné du groupe canadien The Maddigans. Et qui était mieux placé pour ouvrir qu’Alex, chanteur de The Earl Grey.
Vingt-et-une heure. On termine sa « clope roulée » et on passe la sécurité de la salle des Combustibles, dans le douzième arrondissement de Paris. Dans l’entrée, une table recouverte de merch ; les groupes présents ce soir ne font pas les choses à moitié. On tire de toutes ses forces sur la double porte terriblement lourde qui nous sépare de la salle de concert, et un éclat de rire du public nous parvient. Une chanson commence. Sur scène, Alex de The Earl Grey venu seul avec sa guitare pour l’occasion, qui joue son répertoire en acoustique. Il s’aide du public pour battre la cadence, faute de batterie. Celui-ci joue le jeu sans se faire prier. Un dialogue comique s’installe. Ce soir c’est clair, l’ambiance est bon enfant, les habitués sont au rendez-vous, toute la famille est présente. Il interprète It’s about freedom comme
The Maddigans, groupe pop punk canadien, avec sa chanteuse Trisha (au centre).
un hymne à la bonne humeur, incarne des émotions plus graves à travers Heart of glass, et joue volontiers sa reprise Raise your glass de Pink à la demande du public, une pinte à la main. Comme à son habitude, sa dernière chanson est joué dans la fosse, au sein d’un public conquis qui l’encercle et bat la mesure en rythme. Son approche de l’acoustique est plutôt originale. Il y met autant d’énergie que s’il était entouré de The Earl Grey au grand complet. Il ne joue pas la facilité, tranquille-
Alex, chanteur de The Earl Grey, en acoustique dans la fosse.
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ment posé sur un tabouret, non : il donne vraiment de sa personne et fait le show à lui tout seul. Malgré quelques fausses notes, on prend alors toute l’ampleur de sa puissance scénique. Et même seul, il n’a aucun mal à faire bouger son public. Toujours avec le sourire, toujours le mot pour rire. Tout le monde est mis à l’aise et profite de cet instant « musicomique ». 21h40. The Maddigans entrent sur scène. Quelle surprise, lorsqu’on aperçoit le petit bout de fille au micro, qui tient les rênes. Sa douceur apparente est cependant vite contrebalancée par sa présence scénique. On soupçonne sa timidité entre deux chansons, alors qu’elle s’éloigne du bord de la scène, mais quand un morceau débute, elle réattaque de plus belle et déploie une voix impressionnante. Le guitariste quant à lui, archétype du guitariste punk-rock avec sa Fender blanche et sa mèche blonde, épate par sa maitrise. Tous impressionnent de par leur jeunesse et leur maturité musicale. Leur approche professionnelle de la scène laisse penser qu’ils n’en sont pas à leur galop d’essai, et qu’ils ont déjà quelques concerts derrière eux. La rythmique s’accorde parfaitement, témoignant de l’habitude des musiciens à jouer ensemble. Ils usent du peu d’espace à leur disposition pour dynamiser le concert. Difficile de ne pas penser à Paramore quand on découvre
la puissance qui émane du groupe. Certes, la chanteuse y est pour beaucoup. On découvre ainsi leur EP Love Vs Passion en live, qu’ils nous livrent avec beaucoup de passion et d’humilité. Dans la salle, les membres des autres groupes trainent, observent, se faufilent, partagent des moments avec leurs fans, soutiennent ceux qui jouent. L’ambiance est au beau fixe, et les private jokes entre musiciens font bouillir quelques envieux, qui rêvent d’entrer dans leur cercle. Quand Mary Has A Gun monte sur scène pour la dernière partie de la soirée, une vague de personnes se rapproche de l’estrade. L’heure n’est plus à la plaisanterie, tandis que le quartet investit la scène. Le concert commence à peine, et déjà le sol se met à trembler. Le panel de musicophiles paraît composé d’habitués et de fans, qui savent reprendre ou fredonner les chansons en chœur. Mary Has A Gun a un public largement conquis. Les membres de The Maddigans observent le concert depuis le bar et soutiennent leur tête d’affiche, tandis qu’Alex de The Earl Grey, éternel bon enfant, essaie de déclencher des pogos au centre de la fosse. Les paroles, faciles à retenir en anglais comme en français, sont vite reprises par les gens présents. Leur récent single Easy Way, seul extrait connu de leur prochain album jusque-là, ravit le public qui la reprend en cœur. D’autres titres
Leo Pia, chanteur de Mary Has A Gun. (Crédits photos : Louise de Rodenas / Mathilde Faivre)
en français, comme Alice, connaissent le même succès. La rythmique semble néanmoins empiéter sur la voix dans les réglages de la salle, et parfois les paroles restent incompréhensibles. Alors que les textes de the Maddigans étaient dans l’ensemble audibles, pour Mary Has A Gun, le réglage micro ne paraît pas optimal. Pourtant le chanteur Léo articule ses paroles et y met de la puissance. Celui-ci joue avec son micro, mais surtout avec son regard. Il fait passer quelque chose d’assez dés-
Mary Has A Gun au grand complet.
tabilisant, le regard sûr et dur, la posture provocante et agressive, le jeu d’épaules assuré. Il a l’attitude d’un chanteur punk, le micro tenu au poing, les mouvements dans la confrontation, le corps projeté audessus du public. Les musiciens sourient et profitent de leur moment, l’expression béate. Ils mêlent des titres de leur prochain album, et d’autres plus anciens. Petit bémol : le manque de place sur scène semble réduire l’envolée physique du concert. Peu après 23h30, un rappel et le groupe ne se fait pas prier pour exécuter deux dernières chansons. En sortant de la salle, on aperçoit Léo qui reprend son souffle dans le couloir. A le voir une chose est sûre : il a voulu honorer la scène parisienne ce soir. Le quartet d’Aix-en-Provence a pris en assurance et en maturité, leur charisme promet une notoriété toujours croissante. La présentation du nouveau set anglophone du groupe promet un album haut en décibels, et un avenir plein de surprises pour Mary Has A Gun. Malgré sa petite scène et le son limité, la fosse des Combustibles était l’endroit où il fallait être ce soir-là. Le public comblé témoignera de la qualité artistique de la programmation, placée sous le sigle punk rock, et prouve que la jeune scène rock française a encore de beaux jours devant elle...
Cécile Parise & Nicolas Raulin
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Chroniques
Chroniques
Le rock français n’a pas dit son dernier mot
Le Heavy Rock français du 21e siècle
Formé en 2009, les Backtrack Lane sortent un premier EP intitulé It’s not like, qui leur vaudra le titre de « Coup de cœur » de la part de la FNAC. Après de nombreuses dates, ils s’apprêtent à sortir leur premier album auto-produit, le 27 mai prochain.
Huit mois après la réalisation d’un premier opus composé de chansons instrumentales uniquement, JIMM sort son premier album éponyme. Ce jeune français nous offre un mélange de rock US et français mêlé à des paroles engagées.
Si Black Truth & White Lies est une oxymore, les Backtrack Lane eux savent où ils vont et ce qu’ils veulent. Son usé, rythme modéré, arrivée timide d’une batterie pourtant confiante, ou comment entrer dans un autre monde. Une compo instrumentale en guise d’introduction permet de donner le ton à l’album. On commence à ressentir un esprit rock des années 80, rythmé, à travers une mélodie qui marie à merveille les instruments. Les morceaux s’enchaînent et l’énergie et la puissance musicale ne passent pas inaperçu. Untie
me now retient l’attention avec son tempo rapide, les screams mais aussi le dialogue guitares/batterie qui nous fait marquer le rythme du pied sans qu’on ne s’en rende compte. Malgré une intro un peu longue sur Bad Storie et un léger manque de créativité sur Watch out, l’album présente d’autres trésors comme I live again qui sonne différemment. Un son plus déjanté sur lequel on peut entendre un featuring avec Eddy Santacreu, le guitariste du groupe australien Koritni. Some memories remain retient notre attention avec une intro à la Scorpions et un son de vieux hard rock. Le groupe présente aussi deux balades. Ain’t it enough offre un côté nostalgique sans pour autant tomber dans la dépression. La voix harmonieuse de Raphaël rappelle un son à la Daughtry, plus clair. Quant à Hollywood Gonzo, il clôture l’album en beauté. Un duo guitare électroacoustique/voix nous laisse abasourdi. La mélodie monte crescendo en intensité, prend aux tripes et le scream procure une infinité de frissons. L’autre marque de fabrique de ce groupe,
c’est la voix rauque, claire et puissante du chanteur et ses screams qui peuvent laisser sans voix. L’auditoire ne peut que mettre de côté la réalité pour se laisser emporter dans l’univers du groupe. On a envie de sauter partout, de se défouler. Avec un premier album salué par les critiques avant sa sortie, les Backtrack Lane n’ont pas fini de faire parler d’eux. Leur son propre et efficace ferait presque oublier qu’ils sont français. G. P.
Il faut le dire, nos oreilles ne sont plus vraiment habituées à entendre des chansons composées dans la langue de Molière. Pourtant, c’est ce qu’a fait Jim, multi-instrumentiste et auteur-compositeur. Marqué par de nombreuses influences, cet album possède un côté heavy rock et rock des années 90, le tout remanié avec force de modernité et bien sûr, en français. L’indifférent débute l’album avec des sonorités metal, qui donnent le ton au reste des compositions. Avec une rythmique très présente, JIMM offre au public des couplets
hargneux et un merveilleux pont où l’on peut entendre un duo guitare/batterie très énergique. Dans le même genre, on retrouve A l’intérieur ou la célèbre Mathusalem. Mais cet artiste sait nuancer ses productions. On retrouve sur Le Cavalier Solitaire, une composition uniquement instrumentale, un son très proche du groupe de hard rock allemand Scorpions. On retient aussi Celtic qui fait disparaître le metal au profit d’une sonorité celtique, accompagnée d’une guitare légère et d’une arrivée timide de la batterie. Cet opus délivre aussi des chansons à textes qui traitent de sujets tels que les relations amoureuses, comme Un sens à ma vie ou De la douceur dans ta violence, ou encore la critique de la société, notamment avec L’indifférent et son refrain qui laisse entendre « Mais c’est à ce monde auquel je me suis soumis au quotidien. C’est l’inconscient de mon destin. ». Un autre sujet au travers duquel le public
peut également se retrouver est l’échec, que l’on retrouve dans Libère-moi. Dans ce premier album, Jim allie une musique énergique à des textes sincères. Cet opus regroupe à la fois puissance et variété, et le chanteur a su utiliser ses influences pour créer une musique originale, personnelle et engagée. G. P.
Nouveau départ pour Last Summer Day
Outer Rim fait un grand pas en avant
Né début 2012 des cendres de Teenage Fever, le jeune quartet Last Summer Day sort son premier album Nouveau Départ. Un cocktail survitaminé dans un style qu’ils qualifient « d’aero poppunk ».
Outer Rim, groupe pop rock parisien aux accents tantôt britpop tantôt power rock, sortira son premier EP, One Step In, le 27 mai 2013, et prépare désormais son entrée dans la cour des grands.
Jeune formation toulousaine revendiquant des influences pop-punk parmi lesquelles All Time Low, Sum 41 et Blink-182, Last Summer Day sort déjà son premier album 11 titres Nouveau Départ moins de 6 mois après sa formation. À une période où la mode est au « core » et ses multiples dérivés, Last Summer Day fait dans un style plus challengeant puisque le pop-punk pur et simple est presque démodé en 2013. Un rapide coup d’œil à la tracklist donne une idée de l’atmosphère de l’album : l’ensemble aborde l’amour, les filles, le sexe, le tout teinté d’une pointe de nostalgie.
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En deux mots, des thèmes classiques et efficaces qui toucheront à coup sûr chaque auditeur. Après une intro délicate, le premier titre Love Can’t Be Perfect annonce efficacement la couleur. À une époque où l’utilisation d’effets numériques est à l’honneur, le son de Last Summer Day est propre et reste fidèle à la trace laissée par les pionniers du pop-punk. On regrette tout de même les effets sur la voix qui dénaturent un peu l’ensemble. S’en suit le titre Rappelle Toi déjà sorti sur internet quelques semaines avant la sortie de l’album. L’emploi du français dans le genre sera toujours controversé, la culture pop-punk californienne renvoyant irrémédiablement à une musique anglophone. Sex Friend sonne comme un hymne aux mœurs modernes et colle avec l’univers musical du groupe : l’ambiance fraîche de la fête et de l’adolescence. Un titre qui collerait bien à la BO du prochain American Pie ou d’un bal de promo américain. Crazy Life nous offre d’intéressants jeux de voix, cette fois tout à fait authentiques et d’une maturité vocale unique sur l’album. L’al-
bum se fait quelque peu monotone à partir de 6-7 morceaux, les titres manquent de diversité, chaque refrain paraît déjà familier à la première écoute. Plus loin, la fraîcheur pop laisse place à la nostalgie avec la ballade Another Day puis l’album s’achève sur le morceau acoustique Les Temps Changent. Un titre qui clôt en douceur un album globalement catchy et bien mixé qui sera assurément une carte de visite très efficace pour le quartet.
M. S.
En démarrant avec leur dernier single Game Over, seul extrait studio dévoilé, le groupe a préféré ne pas prendre de risques. C’est un titre qu’on connait, on sait où on est, et on sait où on va. Agrémenté d’une petite touche funky, le titre dispose cependant d’un nouveau panel de deuxièmes voix qu’on ne lui connaissait pas. Mais ce n’est qu’à partir du second titre qu’on prend réellement toute la mesure de l’Outer Rim. Avec son riff très joyeux, 7 Heavens sonne comme une libération de l’esprit, et se traduit par une libération du corps, qui ne tarde pas à se mettre en rythme de luimême. Très entraînant, le titre arrive à son apogée lorsque la Telecaster de Brice nous
envoie un solo qui n’a rien à envier aux guitar heroes. La profonde et chaloupée Alice n’a pas été oubliée. Cette ballade emporte et transporte dans sa simplicité. Sur fond acoustique, il ne suffit plus que d’une légère mélodie à la guitare électrique pour sublimer la voix du chanteur, qui parait ici plus virile que sur scène. Dès lors que la rythmique s’accélère cependant, la chanson prend un autre tournant et devient entêtante, facilement mémorisable, presque énervante tant elle colle au cerveau. Mais Outer Rim est avant tout un groupe « live », ne l’oublions pas. Et le rappel ne se fait pas attendre, avec le riff de Down To The Motel. Particulièrement reconnaissable, ce titre est probablement la plus grande réussite du groupe à ce jour. Alternant passages subtils et aériens menés par la voix sensuelle d’Adrien, et passages puissants et mélodiques entraînés par les guitares d’Eric et de Brice, Outer Rim fait aujourd’hui un grand pas en avant. Mais tout cela ne serait rien sans la puissance
brute délivrée par Victor, qui malmène sa batterie à chaque reprise. Avec One Step In, le quintette d’Outer Rim a acquis une grande maturité musicale, notamment grâce aux nombreuses scènes qu’ils ont foulées. Cet EP promet d’être une belle carte de visite pour les démarchages du groupe auprès des labels. Ce qui est certain, c’est qu’aujourd’hui, Outer Rim a déjà un pied dedans… N. R.
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Photo-reportage
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TWIN TWIN ? Oh Yeah ! à Clermont-Ferrand Rencontre entre rock, hip-hop, électro et pop, TWIN TWIN ? OH YEAH ! est aujourd’hui un phénomène musical et scénique. Originaire de Paris, le trio se prépare à sortir son premier album, Vive La Vie, le 22 avril.
Parlez-nous de votre actualité ?
Lorent : Notre album, « Vive La Vie », sort le 22 Avril prochain, et on a vraiment hâte de pouvoir enfin défendre un album sur scène.
Avez-vous un rituel avant de monter sur scène ?
Lorent : Lorsqu’on habitait ensemble François et moi on avait un chat, donc on rassemble nos mains, et on lui dédie le concert en criant Twin Twin ? Oh Yeah !
Pouvez-vous résumer le groupe en trois mots ?
Patrick : C’est très simple : Vive la vie !
© Romain Harel
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Reportage
Reportage
UNSIGNED & UNPLUGGED REMPLIT LE RÉSERVOIR
Dans un Réservoir sombre et vide résonnent des trompettes de mariachis mêlés aux accords de basse derrière des rimes de rap. La balance a débuté un peu avant 17h. L’éclectisme des Cantinero, la guitare sèche de Bulle et le rock band de Jon Norris, l’organisateur de la soirée, y passent chacun leur tour. Les Portalis ne sont finalement pas de la partie. Pas de tension, pas même de grande excitation ne secoue l’organisation ; on ne devine là que les rouages d’une équipe rodée à la tâche, sereine et enjouée à la fois. Pour sa sixième édition, Unsigned & Unplugged (USUP) s’installle à nouveau dans le décor Burtonien du Réservoir. Considérée comme l’une des meilleures salles de la capitale, Jon Norris tenait à ce que l’événement s’y tienne : « C’est le lieu idéal, par sa taille, son ambiance, sa répu-
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tation. Ça a un côté chaleureux, vraiment A l’assaut du public intime, à la façon des sessions unplugged de Mtv. ». D’ailleurs, le jeune rockeur anglais aimerait voir son projet prendre peu à 21h, les premières notes résonnent, les peu la forme et l’ampleur d’un « nouveau têtes se tournent. C’était à Jon Norris Taratata ». L’entrée gratuite pourrait alors qu’incombe la tâche d’installer l’ambiance disparaître. Son but : « proposer une nou- dans la salle. Une mission qu’il ne met pas velle perspective de la musique, et Unsigned & Unplugged est un concept créé par aller vers le doJon Norris et Carmen Bouchet. Ce sont des soimaine des comrées qui donnent une chance aux artistes inpositeurs ». Jon dépendants de se faire connaître, ainsi qu’une effectue lui-même la programmafabuleuse opportunité pour le public et les protion. Il s’occupe fessionnels de découvrir les artistes les plus également de prometteurs du moment : la relève. Tout ça en la promotion acoustique, dans un des hauts lieux de la scène de chaque sesmusicale parisienne : le Réservoir. Sortir de la sion. Son choix se porte sur « la masse des artistes d’internet sans avoir la posbonne musique sibilité de signer avec des maisons de disques qui attirera du trop saturées tout en affirmant son style musimonde » afin de cal, tel est l’objectif d’Unsigned & Unplugged. proposer « ce qui se fait de mieux, sur une scène de référence ». A l’occa- plus de deux morceaux à accomplir. Ses sion, il enfile le costume d’animateur de mélodies, hybrides mêlant rock et couplets la soirée. Mais il n’est pas à l’aise dans ce de hip-hop avec agilité, font s’agiter les rôle. « Je préfère laisser la musique parler cols serrés et autres cravates des costumes au rythme des basses et des tintements d’elle-même » avoue-t-il. de timbales de la batterie. On ne s’endort pas ; on se laisse surprendre par les variations pop, les scratchs au beatbox. Les refrains d’une réelle fraîcheur comme celui d’ « Inside my head » s’incrustent en effet dans la mémoire et font partie de ceux dont l’écho demeure une fois la chanson terminée. L’apparition du rock band organisateur sembla trop courte : dans la salle sont lancés quelques « Encore ! » à leur sortie de scène par quelques clients conquis. La complicité s’est bel et bien installée avec le Réservoir. Néanmoins, la difficulté de la soirée
est bien de conserver l’attention. Si parfois les assiettes et les verres disparaissent des consciences pour apprécier l’indéniable qualité des musiciens, la raison de leur présence à table revient évidement au galop. Le silence durement gagné est alors battu par les discussions, et le concert relayé au second plan. Et s’imposer à nouveau devient un véritable défi pour les artistes. « Ca rajoute au challenge ! » confie en coulisses Karim des Cantinero, n’ayant pas l’air dérangé par les allées et les venus de l’attention du public. Le groupe est en effet habitué aux scènes et a connu ce genre de situation plus d’une fois. Il n’en est pas moins à l’aise.
La guerre mondes
des
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Bulle, arborant quelques plumes à ses
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Léa Pfeiffer
La sixième édition de la soirée Unsigned & Unplugged s’est déroulée au Réservoir le 12 février. Une chance de se faire connaître pour des artistes en mal de gloire. Le challenge : se faire entendre d’un public difficile. Reportage dans les coulisses de l’événement.
bottes, et son binôme François-Marie, imposent un moment intimiste à la guitare sèche pour la première, électrique pour le second. Une pause poétique, originale et capillotractée, comme ils aiment se définir. « Origami », « L’oiseau », entre autres mélodies inspirées de la poésie de Noir Désir et d’un delirium d’influence hippie, imprègnent le Réservoir du timbre fragile et sensible de la chanteuse. Son rapport à la scène et au public n’est pas aussi aisé que les autres ; l’imperfection du live la trouble. Cette soirée est l’occasion pour elle de faire ses armes, poussée hors du nid pour son fidèle acolyte et ami depuis deux ans. La vulnérabilité qui ressort de cette certaine timidité ne l’empêche pas d’emporter les plus attentifs membres de l’assem-
blée planer dans son univers surréaliste et romantique. D’une courte pause s’en suit l’apparition sauvage des Cantinero. Fini la dentelle : les accords de guitare électrique entraînent l’assistance sur des rythmes farouches. Ce groupe de space cow-boys sait envoyer la dose en s’amusant sur scène, ravissant le public par leur puissance. Leur force vient de leur originalité ; leur style hétéroclite mêlant à la perfection la country rock au hip-hop sans oublier de se laisser influencer par les sons les plus claquants de chaque continent comme les cuivres mexicains. Les textes imagés et personnels ne cherchent pas à rappeler toutes les douleurs du monde, mais à retracer à leur manière les sujets de la vie de tous. « Bang bang », « Macadam Cowboy » ou encore « San Mariachi » ne manquent pas de toucher le public. Un succès qui clôture la soirée Unsigned & Unplugged. Sans manquer de cohérence dans sa programmation, elle s’avère riche par sa diversité et sa personnalité représentative des différents potentiels présents. Rien n’est encore prévu pour la prochaine session. Mais à n’en pas douter, le talent y sera au rendez-vous. Léa Pfeiffer
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Photo-reportage
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Rockin’ Dreams Magazine, un rêve devenu réalité Le jeudi 7 mars à l’OPA Bastille, Rockin’ Dreams Productions a organisé la soirée de lancement de notre magazine, suite au succès du premier numéro. Trois jeunes groupes ont pour l’occasion été invités à venir se produire sur scène. Retour en images.
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Enquête
Prochains Concerts
Organiser un concert en dix étapes
Vous voulez organiser votre 4) Organisation de la soirée que de ramener le sien. Vous pouvez chercher premier concert ? Rassure- L’organisation de votre soirée doit être définie des partenaires pour votre promotion. Il est Le temps des sets doit être précis, possible de contacter des médias spécialisés vous, ce n’est pas si difficile àet l’avance. la prise en compte des changements de pla- pour leur faire part de votre concert. Tous les qu’il n’y parait. Voici dix teaux est très importante pour ne pas prendre moyens sont bons pour faire votre promotion. conseils simples pour s’en de retard et faciliter les enchaînements. Les balances qui précèdent le concert vous obligent à 7) Réaliser l’affiche sortir dans l’organisation être présent sur les lieux quelques heures avant. Une affiche va permettre d’annoncer et de présenter votre soirée. Elle peut être évènementielle. 1)
simple et présenter les principales informations, ou plus complexe pour dégager l’ambiance et le style de musique de votre concert. Dans le second cas, des notions de graphisme sont toutefois conseillées.
Trouver une salle
Pour trouver le lieu de votre évènement il y a plusieurs solutions. La première est d’envoyer un mail au responsable de la programmation. Mettez votre groupe en avant en ajoutant des vidéos ou de la musique à votre mail. Vous pouvez aussi vous rendre dans diverses salles et en discuter avec le gérant, afin d’établir une date ensemble. Enfin, si vous en avez les moyens, vous pouvez également louer une salle, cependant il faut vous assurer qu’il est possible de rentrer dans vos frais grâce aux places vendues.
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Le matériel
Avoir du bon materiel est important, car la qualité sonore de votre concert en dépend. Si vous avez quelques contacts, vous pouvez envisager un partenariat avec un magasin de musique pour qu’il vous prête une partie du materiel. Sinon les groupes de votre programmation peuvent également remplir cette fonction. Il est conseillé d’avoir un véhicule pour le transport des amplis et de la batterie.
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La communication
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Le bouche-à-oreille
Pour développer votre communication, internet est un outil indispensable. Commencez par créer un événement de votre concert sur les réseaux sociaux, cela vous permetra de concentrer les informations ainsi que d’estimer le public attendu. Vous pouvez aussi faire du « E-mailing », c’est-à-dire envoyer à vos contacts l’affiche de la soirée ainsi que quelques liens pour écouter les groupes programmés. Une bonne communication ramènera plus de public.
La programmation
L’organisation d’un concert, c’est avant tout établir votre programmation. Globalement, deux shémas sont possible. Celui de la tête d’affiche et de la (ou des) première(s) partie(s), ou celui du plateau partagé, c’est-à-dire avec le même temps de jeu. Votre choix doit être orienté vers l’objectif de votre soirée car ces deux shémas ont des visés différentes.
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Fixer les prix
Organiser un concert, c’est aussi prendre des risques financiers. Si vous louez une salle ou du matériel, vous devez vendre suffisemment de places pour être sûr de récupérer votre investissement. Cependant le prix de vos places doit rester relatif à la « taille » des groupes que vous proposez. De même, la plupart des groupes vous demanderont un défraiement fixe. Faites attention, si vous ne gagnez pas assez de recettes, vous devrez les payer de votre poche.
6)
Trouver des partenaires
Votre événement doit avoir une grande portée. Il est bien de compter sur les groupes, mais c’est rarement suffisant. Ceux-ci n’étant pas très connus, ils compterons sûrement sur vous pour jouer devant un nouveau public, plutôt
Une bonne communication est essentielle. Mais ne sous-estimez jamais le pouvoir du bouche-àoreille. Pour que le public soit au rendezvous, parlez de votre événement afin que les gens en parlent autour d’eux. Vos amis ainsi que les groupes devront y participer pour un bouche-à-oreille efficace.
10) L’équipe
Après tous ces préparatifs, vous devez être efficace pour que la soirée soit un succès. Une bonne équipe vous sera très utile. En général, il est bon d’avoir deux personnes pour effectuer les changements de plateaux et une personne qui s’occupe de la caisse. Un photographe peut également s’avérer utile pour effectuer un suivi promotionnel, et ainsi préparer le terrain pour vos prochains évènements. Lola Frichet & Nicolas Raulin
Rockin’ Dreams Magazine Numéro 2 - Avril 2013 Rédacteur en chef : Nicolas Raulin Rédacteurs : Lola Frichet-Perrignon, Cécile Parise, Léa Pfeiffer, Elena Tissier, Sandra Lefetz, Paty Alberq Chroniqueurs : Margaux Sachsé, Gaelle Le Pemp Photographes : Louise de Rodenas, Marie Merdrignac, Mathilde Faivre, Romain Harrel, Guy Lissens, Manon Sarda Graphiste : Kathy Barbier
Web : http://www.rockindreams.com/
Contact : rockindreams@hotmail.com
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Interview
The Stalls : « On peut sûrement s’attendre à un retour aux sources du groupe. »
Avec une tournée, un album et un single à venir, le groupe parisien The Stalls a plus d’une corde à son arc. Le batteur, Max Rebo, en dit plus à propos de tous ces projets qui sauront réjouir les fans.
rendez-vous ?
vent changé de line-up, est-il plus Totalement ! D’ailleurs, ce morceau je stable aujourd’hui ? l’ai moi même écrit il y a plus de 6 ans. Je pensais vraiment pas qu’il marcherait aussi bien..
Un nouveau clip est-il prévu ? Yes ! Dans peu de temps, nous allons réa-
Le programme est chargé au ni- liser le clip de « Hot Highway ». J’aime veau de la scène avec votre tour- autant dire qu’on va s’éclater ! née prévue pour bientôt. ComPour le single et l’album à venir, ment cela va-t-il se dérouler ? faut s’attendre à quoi ? On commence la tournée en avril, dans toute la France, jusqu’en octobre-novembre prochain! Paris, Annecy, Lyon, Nantes, Rennes, Lille, etc... On va passer dans toutes les grandes villes de France. Que du bonheur, mais je pense que ça ne sera pas une promenade de santé.
Le prochain single s’appellera « Dirty Grease Girl ». Il devrait sortir début avril, et l’album viendra un peu plus tard. On peut sûrement s’attendre à un retour aux sources du groupe, sachant que The Stalls est à la base très inspiré du Blues.
Le nouveau single, « I say no », Comment est l’ambiance dans vient de sortir. Le public est-il au le groupe ? Les Stalls ont sou-
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En fait, pour le moment elle est très instable. Je veux dire, parfois on se prend la tête, on stresse parce que la tournée approche. On veut que tout soit parfait pour donner aux fans ce qu’ils veulent, car je pense qu’ils nous attendent au tournant avec cet album. Une fois qu’on sera sur scène, ça sera le pied. On sera comme des frères. Les compositions elles, on les a revues, corrigées et surtout répétées pour le live. Donc qui viendra verra.
Pour finir, un petit mot pour les lecteurs de Rockin’Dreams? Merci à tous de nous lire, nous écouter, et pour ceux qui ne connaissent pas encore le groupe, je vous invite à consulter notre page facebook! Et surtout un grand merci à Rockin’Dreams qui nous a gentillement invité à faire cette interview.
Propos recueillis par Léa Pfeiffer