-Kairouan-
Dédicace A mes trés chers parents, source de vie,
d’amour et d’affection, qui n’ont jamais cessé de me soutenir pour que je puisse atteindre mes objectifs.
A mes soeurs, source de bonheur et de
joie, pour leurs indéfectibles soutiens et leur amour.
A mes amis pour leur présence et leurs encouragements.
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RRemerciements c’est avec un immense plaisir que je réserve cette page en signe de
gratitude et de reconnaissance à tous ceux qui m’ont aidée durant ces cinq dernières années.
J’adresse mes sincères remerciements à Madame Amira NAOUI
pour son encadrement exceptionnel, sa rigueur, sa patience et ses encouragements.
Sans oublier de remerecier enfin tous les membres des jurys qui
m’ont accordé de leur temps précieux afin d’enrichir ma réflexion et d’élaborer ce mémoire.
RRésumé Ce présent mémoire pose la problématique de l’intervention sur
le Quartier «Houmet El-Chorfa» à la médina de Kairouan. Il s’agit de projeter une stratégie pour réciter ce lieu qui se dirige vers l’oubli et permettre la mise en scène et la mise en valeur d’un patrimoine à la fois matériel et immateriel.
la réponse à cette problématique est développée à travers une
scénographie, touchant trois échelles d’intervention à savoir : la placette, la ruelle et la ruine, permettant de mettre en forme l’histoire et les récits qui tournent autour des lieux. Notre propos consiste à mettre en valeur ces lieux en injectant des fonctions qui interpellent leurs mémoires.
Récits - Scénographie - Mise en scéne -Mise en valeur - Patrimoine
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SSommaire Dédicace................................................................................III Remerciements......................................................................IV Résumé...................................................................................V Introduction Générale 01-Motivation et Contexte......................................................................9 02-Problématique...................................................................................10 03-Méthodologie.....................................................................................12
Chapitre I: Le lieu manifeste des récits I.1- Introduction........................................................................................15 I.2- La récitation des lieux, une ère racontée et un rituel pratiqué...17 I.3- La récitation des lieux, espace construit et temps raconté.......21 I.4- Les éléments constructifs du récit.................................................23 I.5- Conclusion........................................................................................27
Chapitre II: La scénographie, outil de récitation des lieux II.1- Introduction.......................................................................................29 II.2- Les outils de la scénographie.......................................................30 II.3- la scénographie à l’échelle urbaine..............................................34 II.4- La scénographie à l’échelle architecturale..................................38 II.5- Conclusion ......................................................................................44
Chapitre III: « Houmet El Chorfa », scènes et récits III.1- Introduction: Patrimoine entre les racines et les ailes..............48 III.2- La médina de Kairouan.................................................................50 III.3- Choix du site...................................................................................55 III.4- État de lieu......................................................................................61 III.5- Conclusion...............................................................................68
Chapitre IV: L’architecture manifeste d’une scénographie des récits IV.1- Introduction............................................................................................................71 IV.2- Le dispositif référentiel à l’échelle architecturale..............................................73 IV.3- Le dispositif référentiel à l’échelle urbaine........................................................81 IV.4- Conclusion............................................................................................................88
Chapitre V: « Houmet El-Chorfa », un lieu propice à la récitation scénarisée V.1- Introduction.............................................................................................................91 V.2- Les objectifs de l’intervention...............................................................................92 V.3- L’Ogranigramme fonctionnel................................................................................93 V.4- L’Intervention urbaine............................................................................................94 V.5- L’Intervention architecturale.................................................................................98
Conclusion générale...........107 Annexe................................108 Bibliographie......................110 Table des figures................111 Table des matières..............118
Introduction Générale
« L’architecture est le témoin incorruptible de l’histoire » - Octavio Paz «Toute société qui ne détruit pas est condamnée à mourir.» -Jean-Marc Rohrbasser-
Introduction Générale
01Motivation et Contexte Le récit,une notion qui m’a toujours intriguée… L’histoire racontée est-elle vraiment celle du passé ? Quelle relation entretient-elle avec le présent ? Comment reste-elle présente et vivace ?
La ville porte la trace, l’empreinte, tant matérielle qu’immatérielle. Elle est le témoignage de toutes les époques. Il s’agit également d’une identité commune ancrée dans l’histoire, que nous avons le devoir de léguer aux générations futures. Constatons alors que « la ville ancienne, elle, continue à nous parler ; la vie, notre vie continue à s’y dérouler […] elle est un patrimoine vivant » (cité par Patrice Béghain, livre Patrimoine, politique et société, 2012, p.76) Passionnée de civilisations anciennes, en parcourant les ruelles de la médina de Kairouan, des scènes se présentent et des récits font rêver, représentant et constituant la mémoire des lieux.
En d’autres termes, les vestiges du passé nous offrent un accès direct à un héritage, un patrimoine qui risque de se perdre, d’où cette volonté d'actualisation tout en gardant l’aspect authentique. Ce travail a été déclenché suite à la vidéo faite récemment sous forme d’action «
» par l’association «mémoire et édifices» pour rafraichir la
mémoire collective kairouanaise, leurs propos consistent à collecter des histoires du passé, des récits, des mythes sur la médina de Kairouan. Ainsi, la meilleure solution de mettre un lieu patrimonial en scène et de lui rendre sa valeur qu’il mérite, est de retranscrire les histoires du passé, expérimentant les mythes autour de ce lieu qui a perdu son calibre à travers le temps.
cette sensibilté a ce que poura reveler un lieu a été appuyée dans l'atelier de
5eme année du premier semestre. On a conclu que la sacralisation du patrimoine le tue. En effet, la muséification détache le bâtiment de son contexte ainsi il devient une image et non un lieu de vie, étant donné que: donc, «Toute société qui détruit trop ne peut plus se souvenir.» (Jean-Marc Rohrbasser, livre Gérontologie et société 2004, p. 56).
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Introduction Générale
02 Problématique Actuellement, nous vivons dans une ère contemporaine de cohabitation avec
l’histoire, ce n'est qu'à travers les récits encrés dans la mémoire des lieux que nous pourrons situer l'espace dans le temps. De ce fait, la question de la valorisation du patrimoine est un sujet de controverse, qui suscite actuellement une réflexion réelle sur les stratégies à y entreprendre. En parlant de l’héritage, du patrimoine, nous parlons de toutes les constructions humaines ayant une grande valeur historique puisqu’elles caractérisent une époque, une civilisation, un vécu, une vie, nécessaires à transmettre aux générations futures.
Le patrimoine est ainsi considéré comme l’empreinte de l’existence humaine sur terre, les traces du passé et la mémoire collective. Le croisement entre ce patrimoine à préserver et l’actualité contemporaine d’aujourd’hui, interrogent la notion espace/temps en architecture. Ce croisement se fait par une prise en compte du lieu où l’architecte créateur opère, créant un lieu de contact, une interface entre histoire, vécu, récits, mythes, mémoire et contemporanéité. On en arrive à interroger la scénographie des récits avec l’objectif de susciter l’émergence d’une prise de position critique de l’architecte concepteur-conteur.
Le récit réussit à capturer, à transmettre et à retranscrire une histoire, un ressenti. Nous écoutons ou lisons à travers des mots, plus facilement qu’à travers l’espace. Toutefois, celui-ci peut confronter l’insuffisance du langage dit ou écrit. Car si le récit offre la lisibilité, l’architecture quant à elle, offre la visibilité. Cela implique également le corps et ses sens. Par conséquent, l’architecture est une langue tout aussi puissante, capable de transmettre une expérience sensible.Chaque action architecturale est une position qui peut mettre en relief notre relation avec un lieu, à une époque, à une pensée. Savoir comment les positionner nécessite les mérites de nos réflexions. Qu’est-ce que le récit ? qu’est-ce que le patrimoine ?
Le site « Houmet El Chorfa » est un lieu à la fois portant histoire et porteur d’histoire, un lieu chargé de récits spéciaux mais qui se dirige vers l’oubli. Aujourd’hui, les gens ne savent plus les histoires qui font leurs passés, leurs identités et leurs appartenances. Les récits qui tournent autour de chaque élément constitutif du quartier sont entrain de se perdre petit à petit dans l’axe du temps, malgré le haut potentiel de son histoire, de sa valeur. Page 10
Introduction Générale
Dans cette optique le récit est interrogé par l'architecture -Comment réciter les lieux en restituant l’image du passé? -Comment architecturer un parcours à « houmet El Chorfa » en projettant des scénes des récits ?
L’intérêt de ce mémoire est de donner naissance à une réponse architecturale qui met en exergue le rapport entre le corps architectural et la scénographie des récits tout en mettant en valeur et en scène notre site patrimonial dans l’espace et dans le temps.
Les Lieux
Vers l’oubli Les racines l'enracinement L’Histoire Le Vécu
Figure 1 : le lieu vers l’oubli (source : auteur)
La Mémoire
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Introduction Générale
03Méthodologie
Ce mémoire prête attention à des dimensions sensibles du récit et avance cette
prise de conscience de la valeur d’un patrimoine architectural et social, faisant face à la problématique posée ci-dessus. L’actualisation n’est en fait qu’un processus de valorisation et de mise en scéne. Le défi qui se présente avec un site patrimonial est de faire rafraichir la mémoire collective tout en mettant en valeur et en scène les récits de ce site, de scruter ce patrimoine matériel et immatériel et de savoir se positionner par rapport à un contexte contemporain qui est, de nos jours, face à sa propre mémoire. Pour ce, notre étude sera basée sur quatre moments :
En un premier temps, il s’agit de dévoiler les récits et les mythes, et de comprendre le parallélisme entre un espace construit et un temps raconté afin de transcender ce langage en architecture. De plus, il s’agit également de détailler la scénographie des lieux en explicitant les échelles de lieux et les outils de scénographie. Dans ce sens, la partie théorique du présent mémoire sera fondée sur des recherches, des définitions et des analyses, dans le but de mettre en évidence cette analogie entre les récits, la scénographie et le lieu architectural.
En un deuxième temps, ce chapitre sera dédié à définir le patrimoine entre un héritage matériel et un héritage immatériel et à présenter le site choisi, le cadre de l’intervention à l’échelle urbaine et architecturale, la conformation physique et le diagnostic de l’état de lieu existant.
En un troisième temps, un développement référentiel aura lieu dans le but de saisir le fonctionnement d’un projet, la programmation, l’image, les ambiances recherchées dans tels espaces, ainsi que la jonction entre l’ancien et le nouveau lorsqu’on intervient sur un cadre bâti existant et sensible. Donc, dans ce troisième chapitre, il s’agit de tirer, à partir des projets analysés, des concepts, qui vont par la suite être extrapolés et interprétés au cours de notre écriture architecturale et de dégager les différentes postures et intentions d’intervention dans un lieu patrimonial similaire.
Enfin, dans la dernière temporalité, nous projetons, à travers notre réponse spatiale, à répondre à nos objectifs. Nous essayerons, dans une première étape, de cerner la démarche conceptuelle à suivre, après on essayera de proposer les différents scénarios d’actions et de concrétiser les différents concepts dégagés des chapitres précédents. Page 12
Introduction Générale
Figure 2: Le processus vers le projet (source : auteur)
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Le lieu manifeste des récits
«Ce que nous attendons d’un récit, c’est l’expérience vécue par procuration.» John Updike -La vie littéraire-
Chapitre 1: Le lieu manifeste des récits
I.1- Introduction: Les histoires font partie de notre vie, elles sont tout autour de nous sous plusieurs formes d’art : Contes populaires, mythes, musique, danse, épopées, théâtre, cinéma, romans. Que ce soit les mouvements du danseur, les paroles de chanson, les couleurs choisies par le peintre, il y’a des symboles, des émotions et des incidents véhiculés par l’artiste. A travers le récit, on raconte, on s’ébauche, on se retrouve et s’identifie. Dans les rues, on trouve toutes les histoires qui ont fui les coins des maisons. En effet, lorsqu’un conteur commence à réciter, les auditeurs sont entrainés dans le monde du conteur, le déroulement des images et la présence de la voix leur donnent une expérience séquentielle. L’architecture est aussi une forme de narration et de récits qui se déroulent, permettant à une personne d’expérimenter séquentiellement des espaces. Tout récit se configure autour d’un lieu, où il l’exprime et le représente. Par ce fait, Aujourd’hui l’architecture est plus imaginée comme un outil de narration.
« En architecture, le mythe des origines prend la forme d’une cabane primitive. Celle-ci représente autant un idéal de pureté moderniste qu’un refuge dans un vague temps préindustriel. » (Thomas Renard Livre : Le mythe de la cabane ou l’origine primitive de l’architecture - p.15)
Historiquement, l’architecture était seulement de type fonctionnel un abri, un support physique de documents avant l’existence du papier. Puis, elle est devenue le moyen le plus agissant et le plus authentique pour documenter l’histoire, des peintures préhistoriques, de l’architecture bouddhiste et égyptienne jusqu’à l’architecture de la renaissance. Ces histoires visuelles étaient souvent des disciplines très typiques, systématiques et raffinées pour réciter une histoire et garder les informations importantes de l’époque.
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Chapitre 1: Le lieu manifeste des récits
Au-delà, la préservation de l’information était présente dans la structure architecturale, elle a été conçue pour s’afficher comme une histoire, une série d’expériences qui se déroulent dans l’espace. En effet, la seule façon de voir, de vivre une histoire, de profiter des peintures et de marcher le long de ses couloirs est de visiter cette architecture.
En outre, la narration architecturale rend les espaces significatifs. En fait, l’acte de narration architecturale est important pour la construction d’espaces qui transmettent des messages significatifs dont le rôle d’un architecte–conteur se défile et montre comment il peut créer des espaces qui parlent comme si on était dans une « architecture épisodique » où une série de séquences se déroulent progressivement. Et cela prouve que la conception architecturale peut être guidée par la narration et qu’il y’a un lien entre le récit et l’architecture étant donné que le récit se construit dans le temps et l’architecture se construit dans l’espace.
Le rôle du récit est d’enrichir cet espace de manière sensible et d’apporter au projet une valeur unique par le biais d’histoires imaginaires ou réelles. Tout en cherchant la cohérence entre les matériaux et les couleurs mises en scène, on réussit à devenir les portes paroles des histoires du lieu.
A
Figure 3: Vers une récitation des lieux (Source: auteur) Page 16
Chapitre 1: Le lieu manifeste des récits
I.2- La récitation des lieux, une ère racontée et un rituelle pratiqué I.2.1- Le mythe, autour de la genèse de lieux
De tout temps, l’homme s’est intéressé aux récits et mythes. Ce qu’il y a de particulier à l’époque actuelle. Tout mythe serait une combinaison de mythèmes, organisés dans un récit. De cette manière, chaque mythe a des invariants (mythèmes), qui sont disponibles pour de nouvelles dispositions, c’est-à-dire pour les variétés infinies. L’organisation dualiste constitue le mythe fondamental, d’où les histoires originales sont écrites.
Chaque mythe, histoire, récit, a un lieu où se déroule ses évènements. Tout mythe a une origine, une religion, une époque, une ville, un quartier, une rue … un lieu d’appartenance. Définir un «lieu» est une étape clé dans la mesure où cela a un caractère hautement polysémique. Le terme est couramment utilisé dans la vie quotidienne («C’est un bel endroit», «c’est mon lieu d’origine», etc.). « Ce fut donc la découverte du feu qui amena les hommes à se réunir, à faire société entre eux, à vivre ensemble, à habiter dans un même lieu. » (Vitruve, De l’architecture, livre II, trad. Ch.-L. Maufras, Paris, 1847.)
Selon le contexte, le récit s’applique aux différents espaces comme une région, une ville, un quartier, une rue, une maison, une chambre. Il fait référence de ce fait à plusieurs échelles et peut concerner de nombreux environnements réels et virtuels.
Pour Marc Augé:
le « lieu anthropologique » est la construction concrète et symbolique
de l’espace. Les lieux alors selon lui sont : identitaires: la notion d’appartenance, relationnels: on partage avec d’autre l’inscription au sol, historiques: l’habitant du lieu anthropologique vit dans l’histoire, dans un espace où ses ancêtres ont laissé des traces.
Figure 4 : Structure du lieu selon Marc Augé (Source : auteur) Page 17
Chapitre 1: Le lieu manifeste des récits
Dans ce contexte, les lieux sont définis en premier à travers ceux qui les fréquentent. Ils doivent donc être considérés comme une alchimie complexe découlant des méthodes de représentation et de l’expérience des individus dans les parties des espaces qui présentent des caractéristiques à la fois matérielles et symboliques. Les lieux ont des structures, des fonctions - le simple fait d’être un référentiel spatial leur donne une raison d’être - et des caractéristiques symboliques dont les représentations peuvent varier entre les individus. La spécificité des lieux (telles que la réalité tangible et relative) est largement basée sur la qualité d’entre elles. Pour Yi-Fu Tan, l’un des fondateurs du courant humaniste, les lieux peuvent donc être associés à des valeurs positives ou au contraire à la méfiance ou au rejet.
Sur ce socle, un «sens du lieu» est créé, qui varie, par exemple, selon un caractère quotidien (interne) ou, au contraire, étranger (externe). Ensuite, il est possible de distinguer un sens du lieu authentique. Le résultat d’une expérience directe faite par l’individu, a tenu la signification de la place «artificielle», indirecte et formatée par des conventions sociales ou des stéréotypes collectifs.
Et, en contrepartie, ce lieu aura une spécificité grâce à des récits et à des mythes. Le récit a plusieurs types : sacré, religieux, imaginaire, artistique. On le trouve dans des danses, des pièces de théâtre, dans l’art et dans l’architecture.
Prenons l’exemple des danses saintes qui permettent de communiquer avec le Dieu divin ou les divinités - si cela est dirigé directement vers lui et prenons certains attributs pour prendre des propriétés bien entretenues à utiliser les qualités sophistiquées qui disent son histoire et qui payent ses exploits.
Il semble que le point commun à toutes ces variantes est la réalisation d’un autre État, atteignant l'universalité, qui donne au-delà de l’Esprit, la réalisation d’un état mental pour surmonter la réalité dualiste (bon/mauvais, thème/objet, moi/l’autre, etc.): vers une promesse de paix et joie profonde. Selon le moine Matthieu Ricard Bouddhiste, l’art sacré peut être
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Chapitre 1: Le lieu manifeste des récits
défini comme «une expérience directe de la paix intérieure, sans attachement à la
solidité illusoire de l’ego et du monde phénoménal.» (Ricard, Matthieu, Moines danseurs du Tibel op. Cil., p. 35)
I.2.2- La récitation des lieux, un rituel pratiqué:
Les termes «rite», «rituel», dont nous venons de dessiner l’origine et que les champs ne sont pas faciles à définir, d’autant plus qu’ils correspondent à un concept transdisciplinaire situé dans des ethnologues, des sociologues, des psychologues sociaux, des psychologues, des étoiles. Sans parler de bon sens qu'ils utilisent parfois injurieusement.
Pour obtenir une définition légèrement cohérente et spécifique, vous devez d’abord évoquer la signification de ces termes dans ces différentes disciplines, puis montrer ses relations avec plusieurs notions adjacentes, souvent associées aux mêmes processus.
- L’ethnologie et les rituels de sociologie désignent un ensemble (ou un type) de pratiques prescrites ou interdites, liées aux croyances, cérémonies et célébrations magiques et/ou religieuses, selon les dichotomies du sacré et du profane, du pure et impure. Ces pratiques ont causé l’observation et l’interprétation des deux chercheurs français (Durkheim pour LeviStrauss) que les anglo-saxons (de Frazer à Turner) pour ne citer que quelques noms d’un corpus d’œuvres.
- La psychologie sociale se concentre principalement sur la dimension interactive de la ritualité qui fait référence à certains aspects de la vie quotidienne, en se concentrant sur la signification de la vie et le niveau de conscience des conduits dans les acteurs.
- la psychanalyse, malgré la reconnaissance de la fonction collective des rituels, est principalement intéressée par leurs formes et leurs fonctions privées: approche adoptée par l’individu dans le contexte des situations mondaines dans le cadre d’essais et d’obsessions plus ou moins névrotiques (au niveau, pour Exemple, régime, inodore ou vêtements).
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Chapitre 1: Le lieu manifeste des récits
En donnant l’exemple des danses sacrées tibétaines :
Les danses tibétaines sont pleines de symboles.Quand un danseur dans un cerf masque crée une effigie avec l’ utilisation d’ un sabre, il n’est pas un acte violent, mais plutôt l’ éradication de l’ego par l’ utilisation des connaissances. Les danseurs qui sont poursuivis par la couleur charivarie ne sont pas soumis à une « chasse aux démons » . Cependant, ce sont les mouvements énergétiques qui donnent lieu à une activité mentale dans laquelle notre esprit est toujours agité. La danse silencieuse qui suit symbolise la paix intérieure qui a surgi à la suite de l’ appréhension des pensées discursives. ( d’aprés RICARD, Matthieu, Ibid., p. 35.)
Figure 5: Moines bouddhistes dansant les maitres des cimetières Photographie prise par Matthieu Ricard Source : RICARD, Matthieu. Moines danseurs du Tibet, Paris, Albin Michel, 1999.
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Chapitre 1: Le lieu manifeste des récits
I.3- La récition des lieux, espace construit et temps raconté Entre architecture et récitation, il y’a un parallélisme étroit. Une forte relation suit deux processus parallèles, fondés sur un rapport : espace-temps. Le projet architectural est construit dans l’espace, tandis que le récit est construit dans le temps. A partir de cela, Paul Ricœur affirme que l’architecture est à l’espace, ce que le récit est au temps.
Ce parallélisme a su une démarche « configurante » où d’un côté on construit pour édifier dans l’espace et d’un autre coté on récite pour mettre en intrigue dans le temps. Un véritable enchevêtrement, il s’agit de croiser l’espace et le temps à travers le construire et le raconter. Donc il y a un entrecroisement entre la « mise en configuration» d’un projet architectural et la « mise en configuration » la narrativité du temps.
Pour enchevêtrer la spatialité du récit et la temporalité de l’acte architectural, il faut mettre le rapport espace-temps dans les deux directions à fin d’avoir une dialectique de la mémoire et du projet. Dans ce contexte, Paul Ricœur a établi la notion de « lieu de mémoire » où il développe l’idée d’une « mémoire-reconstruction » autour du projet architectural dont le projet raconte une mémoire vivante et il est complice à l’écriture de la mémoire d’un lieu. Aussi, il affirme que notre identité narrative se construit soit à travers les récits de notre vie ou des épisodes de celle-ci. Cette analogie se figure selon trois temporalités communes : A- La préfiguration, B- la configuration, C- la refiguration
« La mise en configuration » d’ espace construit :
A-
La préfiguration :
La préfiguration est la première temporalité du projet architectural. Elle détermine la matière première de création du projet architectural : le site, son contexte, et les traces qu’il porte. Tout projet architectural est une continuité d’une histoire où l’architecte la favorise en déterminant une narration déjà existante dans son site, ses composantes, son cadre bâti, sa mémoire et son histoire.
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Chapitre 1: Le lieu manifeste des récits
B-
La configuration :
La configuration est la deuxième temporalité du projet architectural. Elle accentue
de nouvelles manières d’habiter qui viendront participer dans l’enchevêtrement des histoires, dans le contexte bâti. D’où ce bâti représente un passé pour l’avenir. Après avoir configuré le lieu du bâtiment, le nouvel édifice s’inscrit au milieu des édifices existants afin de créer un nouveau contexte et un nouveau rapport entre innovation et tradition.
C-
La refiguration :
La refiguration est la troisième temporalité du projet architectural. A ce niveau, on est plus intéressé par l’aptitude de l’architecture à dépasser ses propres limites. L’espace dans ce cas sera défini en fonction de l’habiter, c’est-à-dire de la valeur que l’usager lui accorde. Cela montre bien que la raison n’est pas une condition pour qu’un projet architectural soit compris ou admis.
« La mise en configuration » Temps raconté :
A-
La préfiguration :
Le récit s’émerge à travers la mémoire, le vécu et les histoires de vie. Il nous permet de savoir «le qui de l’action». Le récit au niveau de la préfiguration, se prépare avant qu’il se mette sous forme littéraire, il s’enterre dans la vie quotidienne sous la forme d’une discussion ordinaire.
B-
La configuration :
Au stade de la configuration, le récit se sort du contexte de la vie quotidienne et s’approfondie dans la littérature. Il se procède de l’acte d’inscription à travers la technique narrative et l’écriture. Parmi les traits fondamentaux de la littérature sont : la mise en intrigue, faire une histoire animée avec des évènements, créer des actions et des raisons d’agir pour avoir finalement une progression dans l’acte de raconter.
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Chapitre 1: Le lieu manifeste des récits
C-
La refiguration :
A travers cette troisième composante, le parallélisme s’effectue au point que le récit et
l’architecture se rapprochent de façon qu’il y a un échange de signification entre le
temps raconté et l’espace construit et afin de transformer et révéler une histoire abstraite en une histoire concrète.
Figure 6 : Le passage d’une histoire abstraite vers une histoire concrète (Source : auteur)
I.4- Les éléments constructifs du récit : Un récit est une forme produite et générée par la récitation. Un narrateur récite des événements réels ou fictifs.
« Faire un récit consiste à mettre en action des personnages selon des règles qui en font une totalité hautement organisée, de façon à construire une histoire jugée cohérente et convaincante par celui qui raconte. Ces personnages sont dotés d’affects, d’émotions et animés de jugements éthiques. » Roselyne Orofiamma (2002)
Ce dernier est une succession d’événements, d’actions, d’émotions et de sentiments expérimentés. Il peut être conçu comme une chronique d’un temps passé. Ces événements sont organisés selon une intrigue choisie par le narrateur qui ordonne la succession d’événements qu’il raconte dans un ordre chronologique et une ordonnance subjective. Alors Quelles sont les éléments constructifs d’un récit? Et Qui est le conteur ? Page 23
Chapitre 1: Le lieu manifeste des récits
Les éléments constructifs : A-
L ’événement :
L’événement se définit comme un processus délimité dans le temps, qui transforme l’état de quelque chose. L’état est le résultat direct d’un événement… « l’évènement est ponctuel. Dans la narratologie, l’événement est défini comme un atome, au sens étymologique. » (Marc Courtieu, « De la place de l’événement dans le récit »)
Figure 7: Evènement (source: https://www.police.be)
Le discours narratif est structuré par une chronologie, qui se définit par une succession d’événements.
B-
Le temps:
Le récit est une séquence doublement temporelle. Il y a le temps de l’univers représenté (histoire) et le moment du discours (récit). Dans le récit nous nous déplaçons librement dans le temps, d’où l’ordre chronologique, les éléments de l’histoire ne considèrent pas l’ordre des événements de l’histoire. Ainsi, l’écriture de l’histoire est une tentative de capturer le temps vécu. Figure8: Le temps (source:https://png.pngtree.com)
En fait, c’est une «recherche de temps perdu» - Marcel Proust-
C-
Le rythme :
Le rythme de l’histoire est la vitesse dans laquelle l’histoire est dite. Une histoire peut avoir des variations de vitesse. Lorsqu’on analyse la construction d’une histoire, on doit essayer de Figure 9: Le rythme (source: https://e7.pngegg.com/)
comprendre pourquoi le narrateur change de rythme. Une pause, par exemple, peut permettre d’organiser l’image d’un nouveau caractère ou de créer des tensions et du suspens en ralentissant le rythme.
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Chapitre 1: Le lieu manifeste des récits
D-
La fiction :
Le récit permet d’atteindre l’imaginaire: l’espace rêvé, l’évasion et la liberté. Nous jetons un espace non défini qui n’a pas de repère. Dans le récit fantastique, l’imaginaire nous fait voyager d’un monde à un autre: le surnaturel, le merveilleux.
Figure 10: la fiction (source: https.pngtree.com -fiction)
E-
La mémoire :
Le but du récit est la reproduction fidèle des souvenirs et des traces laissés par l’expérience individuelle ou collective. C’est une transcription de la mémoire. Cependant, cette transcription est une résultante d’une logique créative de la part du narrateur. Figure 11: La mémoire (source: https://www.freepng.fr/png7hm2at/download.html)
F-
L ’émotion :
L’ émotion joue un rôle important dans la structure d’un récit. Il a la spécificité d’attirer l’attention et de réveiller les intérêts du lecteur. Ce dernier est projeté dans une corporéité et une sensibilité temporaire et momentanée. Pourquoi pleurons-nous au théâtre? Pourquoi nous attachons nous à un personnage de fiction? L’histoire crée un transfert Figure 12: l’émotion (source: https://www.freepng.fr/ png-r7xhdx/download.html )
imaginaire et illusoire entre le réel et l’imaginaire.
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Chapitre 1: Le lieu manifeste des récits
I.5- Conclusion : Pour être un architecte-storyTeller il faut être à la fois un conteur, un "designer", un urbaniste, un paysagiste et un constructeur du monde. Afin de voir dans le récit l’expression spéciale de la conception architecturale, un architecte "designer" imagine tout à la fois un artefact et la vie dans cet artefact comme un faiseur du monde. En effet, le croisement entre les sciences de la communication et les sciences de la conception peut être esquissé, c’est où le rôle d’un architecte-conteur se manifeste dont il prouve la forte interaction entre narration et conception. En outre, au fil de récits d’architecte il y’a une cohérence qui émerge et apparait suite aux ensembles narratifs au caractère Trans-média qui médiatisent le projet au cours de sa création.
Figure 13 : la médiation de projet au caractère Trans-media (Source :auteur)
Comme
Christophe Camus a ajouté :«à raconter une histoire d’architecture
qui permette de rendre compte des destinataires, en continuant à produire l’architecture », qui est en fin de compte capacité à « penser l’autre » et à « formater l’autre ».
Ainsi, le récit est produit par les architectes-conteurs, il s’ajuste dans une stratégie et une étude sociologique où l’architecture est liée par l’esprit qui fait une grande partie de cette stratégie. Le but d’un architecte-conteur est de concevoir un « monde » en devenir pour décrire un monde passé concrètement pour raconter des histoires, des expériences, des époques de manière à déterminer une architecture relationnelle.
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Chapitre 1: Le lieu manifeste des récits
Figure 14: les éléments constitutifs du récit (Source : auteur)
En récitant, nous donnons un sens à notre histoire, un sens important qui n’est pas là, mais cela se produit au moment de l’acte de réciter. Dans l’histoire, nous nous exprimons nous-mêmes, nous libérons, nous touchons à l’émotion et nous développons la fiction.
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Chapitre 1: Le lieu manifeste des récits
La scénographie, outil de récitation des lieux
«la mise en scène n’est jamais neutre. Toujours, il s’agit d’un choix.» - Antoine Vitez -
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Chapitre 2: La scénographie : outil de récitation des lieux
II.1- Introduction: Depuis toujours La question de la scénographie opère des croisements entre l’art et l’architecture. En effet, elle s’envisage comme outil technique au service d’une étude de l’architecture, de son effet sur les usagers et particulièrement dans l’espace public. Les notions de scénographie : mise en perspective, mise en scène, organisation spatiale et volumétrique des éléments, du décor, des ambiances, renvoient à la composition spatiale dans les disciplines artistiques, de l’architecture, de l’aménagement urbain, public et privé.
Cette réflexion vise des approches théoriques et expérimentales de la notion de mise en scène en architecture, comme mécanisme catalyseur d’expériences. La notion de parcours, de promenade architecturale y sont appelées. Le point de vue de scénographes, d’architectes et de citadins sont convoqués pour saisir la complexité, les enjeux de la mise en scène d’architecture dans le contexte architectural et urbain.
Le terme scénographie englobe tous les facteurs qui participent dans l’établissement d’une production théâtrale : la lumière, le son, le décor, les ambiances. En fait, la scène est le support des récits partagés. Le caractère de la production théâtrale est, en fin de compte, le résultat de création collective.
De plus, il s’agit généralement d’une pratique courante dans les théâtres contemporains, où aucun concepteur individuel n’est nommé pour le programme du spectacle, et où la scénographie est signée par un groupe de concepteurs. La situation similaire à l’urbanisme a été confiée à de nombreux experts dans divers domaines.
Figure 15: la mise en scène d’une ville (source : auteur) Page 29
Chapitre 2: La scénographie : outil de récitation des lieux
II.2- Les outils de la scénographie: Les notions méthodologiques de la scénographie :
A- Parcours : Le parcours est un concept abstrait qui implique l’existence d’un espace et d’une action tout en considérant le facteur du temps et des individus présents. Le corps de l’individu, son mouvement et le temps sont les trois éléments qui donnent sens au parcours. En effet en parcourant l’espace, en tant qu’usager, l’espace se vit et se perçoit. Par conséquent, cela peut être compris comme la matérialisation physique de l’évolution. Le concept d’itinéraire lui-même apporte d’autres concepts tels que les imprévus, les événements, les prévisibles et les planifiés. Du coup, Le terme recouvre toutes ces étapes du voyage. En effet, Nous parlons d’un voyage spatial, lorsque l’expérience spatiale est distribuée linéairement. Habituellement, il s’agit d’un système circulatoire impliquant des étapes spécifiques. Le parcours a également une signification architecturale, car l’architecte cherche à augmenter / fluctuer les émotions une par une dans une expérience progressive.
Figure 16: le parcours est une connexion entre l’individu, le temps et le mouvement (Source : auteur)
B- Plan : Dans le lexique cinématographique, un plan est une prise de vues, qui est compris entre la mise sous tension et la mise hors tension de l’appareil photo. Par conséquent, il est permis de concentrer l’attention sur un détail particulier en tant qu’événement ponctuel ou une interpellation quelconque. S’appréhendant de nombreux angles, il peut transmettre pleins de significations. Un schéma architectural est considéré comme un point de vue. Les dessins d’architecture sont réalisés à partir d’une perspective précise. En général, la vue à vol d’oiseau est utilisée. Elle correspond à un plan frontal en scénographie. Page 30
Chapitre 2: La scénographie : outil de récitation des lieux
C- Séquençage spatio-temporel : « La séquence » se définit comme un ensemble de plan dans le terme du spectacle et notamment le cinéma. Par conséquent, contrairement à l’objectif, la séquence n’est pas lue à l’arrêt mais en mouvement. La séquence dans le bâtiment consiste à diviser l’expérience spatiale en unités qui véhiculent une ambiance et une configuration spécifiques. En passant d’une pièce à l’autre par le couloir est un processus distinct. En étudiant la qualité de la marche, la piste jouera un rôle primordial. Dans un bâtiment comme les études de scène, tout plan basé sur l’emplacement des portes et des passages produira une série d’espaces. Le développement de situations continues ne se limitera pas seulement aux exigences fonctionnelles, mais sera soumis à de nouvelles exigences: les sentiments ressentis. Les relations entre les séquences conduisent à d’autres sentiments. Attendez-vous à ce qu’ils aient une cohérence ou un contraste dans la suite.
Temps
Sq4 Sq3 Sq1
Sq2
Changement qualitatif et spatial
Figure 17: le séquençage par rapport au temps/espace (Source : auteur)
Quand l’usager parcourt l’espace, il crée le mouvement par rapport au temps.
Certains traitent la notion du temps comme une quatrième dimension ou une matière du projet qu’il soit urbain ou architectural ainsi le parcours devient un moyen de vivre et d’habiter l’espace ainsi que le temps puisqu’il apparait comme un encombrement complexe de différentes temporalités dont la présence de l’individu laisse une trace en parcourant l’espace au travers de notre perception. Page 31
Chapitre 2: La scénographie : outil de récitation des lieux
Kevin lynch
est un urbaniste, architecte et enseignant américain. Il a été parmi les premiers à s’intéresser à la perception de l’espace urbain et reste une référence en la matière. Dans son œuvre « l’image de la cité », il examine la qualité visuelle des villes et il a distingué les séquences du paysage urbain et la forme physique de la ville qui jouent alors un rôle fondamental dans la formation de l’image perçue à travers cinq paramètres constitutifs du paysage urbain : les voies, les limites, les nœuds, les quartiers et les points de repère.
Les voies :
Les voies sont des éléments linéaires du paysage urbain permettant l’organisation du mouvement: rues, ruelles, trottoirs, sentiers, lignes de bus, voies ferrées, vélo routes, les observateurs piétons.
Les limites :
Les limites sont des éléments linéaires du paysage urbain. Ce sont des éléments naturels ou artificiels qui vont former des ruptures dans la ville, comme les rivages, les murs, les voies ferrées ...
Les nœuds :
Les nœuds sont des composants ponctuels dans la perception du paysage urbain. Ce sont les carrefours ferroviaires où une décision doit être prise (notamment la direction, mais aussi le mode de transport, comme la station de métro ou la gare).
Les quartiers
Les quartiers sont des éléments surfaciques de la ville, caractérisés par un certain degré d’homogénéité et permettant à l’individu d’avoir la sensation de se déplacer ou d’être dans un espace.
Les points de repère :
Les repères sont d’autres éléments ponctuels du paysage urbains. Leur nature peut être très diverse : un bâtiment symbolique, un élément végétal singulier, un monument, un équipement, … comme leur nom l’indique, ces éléments permettent aux utilisateurs de se situer (au moins de manière relative) et de les orienter dans l’espace urbain.
L’interaction de ces éléments favorise un parcours remarquable qui se compose
de plusieurs séquences permettant sa richesse.
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Chapitre 2: La scénographie : outil de récitation des lieux
D-
Le cadrage :
Le
«cadrage» est l’acte délibéré de choisir ce qui se trouve dans le cadre de l’image. En s'inspirant de la photographie, deux concepts de dualité sont apparus: le premier est la mise au point, dans laquelle le but encadré est le sujet, car il nous fait éprouver des sentiments, une émotion, un questionnement, il nous fait réagir lors de son observation. Puis, c’est de composer l’image pour que le sujet que l’on a sélectionné s’impose au lecteur.
Alors, un cadrage n’est pas choisi au hasard, il
est là pour une raison, il permet d’exprimer des sentiments, de réfléchir à ce qu’on observe. C’est une technique utilisée par plusieurs architectes pour comprendre à quel moment nous sommes face à un cadrage dans une architecture afin de dessiner des images narratives.
L’institut SALK, un des projets de Louis Kahn,
Sa particularité se manifeste dans sa pelouse centrale,ou elle s’étend jusqu’à une vue imprenable sur la Virginie. Cette cour ouverte trouve sa puissance dans le champ de vision, Reliant le monde intérieur et le monde extérieur. Figure 18: SALK Institut, Louis Kahn (source: https://www.dezeen.com/ )
« Voir, Observer, Penser » Serge Tisseron, La mystère de la chambre claire photographie et inconscient, champs arts, 1996. Page 10. Citation d’Auguste Sander
E- Evénement : L’ événement est un tournant du spectacle, de la performance. Il peut être connoté de
plusieurs manières. Il peut être vécu comme un événement, ou inversement comme une révélation. Cet événement montre la réponse sensorielle / émotionnelle du spectateur et sa perception particulière. A l’échelle architecturale, l’événement est un point, une étape du parcours architectural. Dans la ville, ce que nous appelons les événements urbains est un terme notoire qui recouvre toutes sortes d’expériences à travers la ville. Page 33
Chapitre 2: La scénographie : outil de récitation des lieux
II.3- la scénographie à l’échelle urbaine II.3.1- La scénographie urbaine :
La scénographie urbaine est un concept de mise en scène de l’espace pour le corps.
Aujourd’hui, la recherche de la mise en scène de la ville dans sa globalité tend à disparaitre. Et pour cause, la ville n’est plus perçue comme une entité mais comme une juxtaposition de lieux. Les phénomènes de «rurbanisation» se dirigent vers la disparition. Pour Guidu Antonietti di Cinarca « la scénographie était une discipline pratiquée par les
architectes et urbanistes de la renaissance mais aujourd’hui le projet urbain bénéficie plus de cet héritage » (de la scénographie, toile peinte ou projet urbain, Stock,2012) il conclut « une belle ville, ou une vile embellie serait donc : une succession articulée de lieux publics correctement scénographies, un effort d’agencement des masses bâties capable d’engendrer et recevoir les pratiques sociales ». La mise en scène de la ville est une recréation d’un climat favorable à l’apparition de pratiques sociales.
Dans ce courant d’idées, apparaissent de nombreux aménagements ponctuels comme : - Le projet `` kitchain ‘ à fribourg, en suisse: Un exemple de redéfinition de l’espace urbain par la scénographie. Ce projet se concentre sur le rituel de la cuisine et du repas et il vise à intensifier le concept de rassemblement social.
(source:
Figure 19: projet « kitchain » https://www.designboom.com/readers/ moov-benedetta-maxia-kitchain-4/ )
- L’ art dans les événements : Le plus grand musée d’art numérique au monde (les bassins de lumière à bordeaux): un événement artistique se manifeste comme événement d’exposition urbaine d’art hors des lieux habituels. L’art s’expose dans un lieu public pour rencontrer les citoyens. Une exposition urbaine peut contenir des peintures, photographie, sculptures, installation audiovisuelles, performances artistiques…
Figure 20 : les bassins de lumière (source : https://www.vogue.fr/culture/article/exposition-klimt-bassins-de-lumieres-bordeaux )
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Chapitre 2: La scénographie : outil de récitation des lieux
-
L’ art de la rue :
C’est un mouvement artistique contemporain qui regroupe toutes les formes d’art réalisés dans la rue, ou dans des endroits publics. C’est un art éphémère vu par le grand public il regroupe plusieurs techniques tel que le graffiti, l’affiche, la danse urbaine, le pochoir… la rue devient un musée à ciel ouvert.
Figure 21: Chuuuttt !!! de Jef Aerosol à Paris (Source : https://lumieresdelaville.net/)
Vivre dans un cadre urbain met les citadins en relation directe avec un paysage architectural.
La ville est ainsi un musée à ciel ouvert composé d’œuvres architecturales formant une collection qui possède sa propre scénographie sous forme d’un parcours urbain.
Ce que la scénographie change à la compréhension de la conception :
Prenons comme exemple la promenade scénographique de l’architecte Bernard Tschumi qui raconte à propos du parc de la Villette à Paris qu’il conçoit, la situation où un individu est en position de « patiner dans la serre tropicale au son du piano ».
Ce parc raconte l’architecture à travers un vécu et non à travers l’artefact matériel. À la différence de la proposition, « la déconstruction du cube en composantes de mouvements (rampes, escaliers, etc.) ou d’espaces clos » trois lignes plus loin. Ces mots esquissent une nouvelle situation: un schéma narratif à travers les trois principes d’organisation de Tschumi: points, lignes et surfaces. Comme l’acte de construire est analogique à l’acte d’écrire, l’architecte aussi assume à un certain niveau le rôle du conteur. Tout comme un écrivain, il est un narrateur et un constructeur de fiction à la fois.
Figure 22: Parc de la Villette : points, lignes, surfaces (source : https://www.archdaily.com)
Ces enjeux sont des contrefaits des raisonnements du projet (patiner dans la serre), la présence des externes détermine un récit original.
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Chapitre 2: La scénographie : outil de récitation des lieux
II.3.2- Le parcours à l’échelle urbaine :
L’ espace urbain est une continuité d’ensembles de séquences sur un parcours, qui est
constamment renouvelé de manière appropriée et articulée. Ces séquences impliquent le rythme, les changements, les contrastes, les variations d’intensité… L’espace urbain est organisé par un parcours contenant des nœuds et des bornes urbaines qui ajoutent une valeur esthétique et un repère pour le piéton. Penser que le parcours de la ville est la gestion des espaces publics urbains. Par conséquent, le parcours est une source de développement de pratiques sociales, ce qui établit, en fait, un lien d’interaction et de rencontre dans différentes formes d’espace, telles que les rues, les avenues, les boulevards, les carrés publics, les rues.
Les formes d’espace du parcours urbain sont:
Ruelle de la Médina Tunis
Rue de Rivoli
Figure 23:Exemple d'une rue (Source : https://www.mediastorehouse.com) Place de la Concorde à Paris
Figure 24: Exemple d'une Ruelle (Source : https://www.pinterest.fr/) Avenue Habib Bourguiba, Tunis
Figure 25: exemple d'une Placette (Source : https://i.pinimg.com/) Figure 26: exemple d'un Avenue (Source : https://i-love-tunisia.tumblr.com)
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Chapitre 2: La scénographie : outil de récitation des lieux
A-
Les rues:
Ce sont des espaces non bâtis appartenant à la ville. Il s’agit d’un espace de circulation, de transition de distribution et même de rencontre. Les rues sont des espaces ouverts et accessibles pour tout le monde, en d’autres termes, un vide qui relie le plein. B-
Les ruelles:
C’est un espace ou un lieu public découvert, situé à l’intérieur, au centre ou sur les côtés d’une ville, entouré de bâtiments. C-
Les places publiques:
C’est un lieu public découvert. Il est distingué des autres formes d’espace public dans une certaine mesure et de la magnitude dans l’espace. D-
Les avenues – les boulevards :
Celles-ci sont deux termes utilisés différemment pour indiquer un système, de grande voirie, structurer et organiser l’espace urbain de la ville.
Les composantes du parcours urbain sont :
Figure 27 : les composantes du parcours urbain (Source : http://diyarchitecture.selbermachendeko.com)
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Chapitre 2: La scénographie : outil de récitation des lieux
Exemple d’un parcours urbain : Projet: New-York High Line Location: Manhattan, New-York Architectes: James Corner Field Operations ET Diller Scofidio + Renfro Le projet du High Line de New York est intéressant pour la variété et la richesse des ambiances proposées. Il est élaboré d’offrir un environnement d’éléments, d’événements et des angles de vue pour découvrir la ville autrement. Les proportions, les trajets et l’arrangement du mobilier urbain participent à la découverte du site. Le parcours propose une promenade, mais également des pauses, par ce qu’il est ponctué d’espaces publics plus larges pouvant accueillir des rencontres. Le mobilier et les dispositifs sur le site sont également prévus pour que l’utilisateur puisse se l’approprier.
Figure 28: Photos d’ambiance (source : https://www.archdaily.com/)
II.4- La scénographie à l’échelle architecturale II.4.1- la scénographie architecturale :
La scénographie architecturale est considérée parmi les composantes de la représentation théâtrale. La lecture scénique d’un espace permet une compréhension cohérente qui met en valeur la synergie de ses composantes, car architecturer un espace est le mettre en scène. Kevin Lynch a écrit : « un cadre physique vivant et intégré, capable de produire une image «aiguë », bien typée, joue aussi un rôle social. Il peut fournir aux communication de groupe, la matière première des symboles et des souvenirs collectifs. » -image de la cité, Kevin Lynch Page 38
Chapitre 2: La scénographie : outil de récitation des lieux
Le développement scénique de l’architecture et de l’espace urbain implique d’abord un récit narratif, permanent ou temporaire. Il implique aussi de plus en plus des changements potentiels et une adaptation aux besoins actuels. De nos jours, de nombreux bâtiments sont construits sur des bâtiments temporaires, leur définition est différente des autres bâtiments et leur caractéristique est l’originalité et le caractère unique de la solution. Bien que le théâtre ne soit plus un principe aussi fort de séparation de la scène et de l’auditorium, lors de la mise en forme de l’espace, il est nécessaire de dépasser ce seuil et de réaliser la dualité qui met généralement l’accent sur l’attractivité du projet.
Aujourd’hui, la scénographie s’exerce dans plusieurs domaines que celui du spectacle
vivant. De même, on parle aussi de la « mise en scène », avec toutefois une certaine confusion entre les deux termes. En effet, la mise en scène a pour fonction l’articulation dramaturgie et scénographie. Dans ce sens, on peut mettre en scène de la musique, des textes, des acteurs, mais aussi des formes comme le cas des œuvres d’art où elles sont mises par rapport à l’espace du musée et au temps de la visite et non pas inscrites dans la durée d’un spectacle.
Concernant la scénographie, elle est ainsi dans l’architecture, il s’agit d’un art de l’espace singulier où elle se permet une corrélation originelle avec la perspective, le cadrage, le support, l’instrument pour représenter un espace bidimensionnel. Souvent, elle est considérée comme un symbole de la pensée occidentale moderne selon les théories antiques de Vitruve.
Alors la scénographie est définie comme un Art de représenter en perspective. Le mot scénographie est utilisé pour caractériser une architecture bien particulière, une architecture qui cherche à donner du sens et à transmettre une idée.
Dans le domaine théâtral et le domaine d’architecture, la scénographie a des points en commun comme : les effets visuels, sensitifs etc. L’architecture et la scénographie incitent trois concepts communs : La dramaturgie - le spectateur et l’acteur - le corps et l’espace
Figure 29 : la scénographie dans l’architecture (source : auteur) Page 39
Chapitre 2: La scénographie : outil de récitation des lieux
II.4.2- Les concepts archi-scénographiques : A-
La dramaturgie :
L’interprétation de la dramaturgie est la base de la scénographie que ce soit dans le théâtre
ou dans l’architecture. -Au théâtre, la dramaturgie est composée du texte de l’œuvre choisie. -En architecture, elle est composée d’un ensemble d’analyse : programme, typologie de terrain et ses contraintes. Prenons l’exemple « Slow House » (Diller + Scofidio), où la dramaturgie est déterminée par le terrain. La maison est pensée et conçue autour d’une vue sur l’océan. La maison lente agit comme une caméra obscure, aboutissant au parcours de l’utilisateur avec une image du monde qui est à la fois un phénomène artificiel. Figure 30: Slow House (Source: https://dsrny.com/project/slow-house )
B-
Le spectateur et l’acteur :
En architecture comme au théâtre, la place de celui qui regarde, et de celui qui est regardé est importante. C’est cette place qui conditionne le rapport entre les deux éléments. La scénographie théâtrale fait traditionnellement la distinction entre l’acteur et le spectateur. En revanche, en architecture les rôles sont souvent confondus : le visiteur, par sa position de « celui qui regarde», est spectateur. Il découvre tous les espaces et les formes. Toutefois, ce même visiteur, en apparence passif, est accordé d’un rôle actif : c’est son mouvement, sa cinétique dans l’espace qui génère l’ensemble des vues conçues. On doit cette particularité du rapport spectateur-acteur à la tridimensionnalité de l’architecture. Cette relation particulière convoque aussi le corps dans l’espace.
Figure 31 : Rapport Spectateur/Acteur (source: auteur) Page 40
Chapitre 2: La scénographie : outil de récitation des lieux
C-
Le corps et l’espace :
Le corps se comporte selon les caractéristiques de l’espace. Son comportement est la traduction de l’émotion en tant que mise en mouvement provoquée par la forme. L’espace révèle alors « un langage qui, dans l’architecture, serait porteur de la dramaturgie. » (Xavier Fabre, architecte Français, Entretien avec Metropolis 2012).
Une illustration de ces trois concepts : le cinéma Sauvenière à liège. Il est conçu comme un parcours architectural entrainant les visiteurs depuis l’entrée jusqu’aux salles obscures. Des fenêtres en bandeau (mimant des pellicules) se déroulent le long des façades et laissent entrevoir les circulations internes et les Figure 32 : le cinéma Sauvenière à liège (Source : https://www.flickr.com)
visiteurs qui les empruntent.
Alors les visiteurs sont les spectateurs par leur découverte des espaces, acteurs par leur mouvement mais aussi acteurs par l’image de leurs déplacements que font apparaitre les fenêtres-écrans aux passants dans la rue.
II.4.3- Le parcours à l’échelle architecturale :
En architecture, le parcours peut être défini comme le « fil de perception » qui relie les espaces intérieurs et extérieurs du bâtiment. C’est un concept dynamique: l’individu occupe l’espace architectural par son mouvement: sans parcours, l’espace ne sera ni perçu ni vécu. Il est crucial de préciser que le parcours n’est pas synonyme de circulation: le parcours est un élément perpétuel qui a lieu dans l’ensemble de l’œuvre architecturale, il implique, simultanément, espace, interaction, circulation, perception, évènement … les circulations représentent les éléments qui permettent à l’usager d’aller d’un espace à un autre. D’après Maurice Sauzet tout espace architectural se vit en suivant ses différentes séquences, ces différentes ponctuations tout en percevant des sensations variées.
Sq1
Sq2
Sq3
Figure 33: Schématisation d’un parcours architectural (source : auteur)
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Chapitre 2: La scénographie : outil de récitation des lieux
Le parcours architectural est une variation spatio-temporelle qui peut être libre ou guidée : Parcours libre :
Dans ce type de parcours, on peut circuler librement. En effet l’usager a un choix libre de parcourir l’espace. Dans certains projets architecturaux, l’utilisateur choisit son propre circuit indépendamment de la conception. Ci-dessous, un exemple de parcours libre.
Parcours guidé :
Dans un parcours guidé, l’usager de l’espace suit un circuit bien déterminé. En effet, ce parcours est une interaction entre l’utilisateur et le bâtiment visité dont la perception de l’espace et de ses évènements se diffère d’un visiteur à un autre.
Et, pour comprendre l’importance du terme «parcours» dans l’architecture, qu’il soit libre ou guidé, il est essentiel de mentionner le concept de «promenade architecturale». Ce terme a été introduit pour la première fois par l’architecte Le Corbusier, à La Roche House en 1925. Mais il sera pleinement exploité en 1928, avec le projet paradigmatique de Villa Savoye.
Exemple d’un parcours architectural : Projet : la villa Savoye Location : Poissy, France Architectes : le Corbusier (Charles-Edouard Jeanneret-Gris)
La promenade proposée par le Corbusier crée, à travers l’élément de la rampe, un ensemble d’espaces dans lesquels la limite entre l’intérieur et l’extérieur est parfois impalpable. Il conduit les circulations dans son travail et crée des itinéraires constants donnant à l’espace du- caractère et transmettant à l’utilisateur une séquence d’expériences inattendues comme moyen de découvrir l’architecture. Le parcours devient une succession d’épisodes architecturaux déterminés par la matérialisation de chaque chambre: les dimensions, les proportions, les couleurs, les matériaux. Mais cette séquence est également caractérisée par des sons, des odeurs, des sensations thermiques, une lumière.
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Chapitre 2: La scénographie : outil de récitation des lieux
Figure 34: schématisation de la promenade architecturale dans la villa Savoye (Source : https://www.archweb.com//architetture/opera/Villa-Savoye/ )
Par conséquent, il y a plusieurs promenades pour la même séquence dans l’espace, ainsi que plusieurs récits de la même histoire existante. Ici, l’utilisateur est libre dans sa lecture de la lecture architecturale écrite par l’architecte.
L’exemple de le Corbusier et sa promenade architecturale ou l’exemple de Bernard Tschumi et sa promenade scénographique nous démontrent que le schéma narratif est projeté dans l’espace architectural. L’espace est articulé autour d’une promenade, générée par le mouvement de l’usager de l’espace, ponctuée par des événements architecturaux dans un enchainement chronologique.
Figure 35: Entre genése et contraintes (Source: auteur)
Figure 36: les différentes scénes d’événements (Source: auteur) Page 43
Chapitre 2: La scénographie : outil de récitation des lieux
II.5- Conclusion L’ architecte est un concepteur d’espace, tout comme le scénographe. Mettre en scénographie un espace architectural, c’est lui donner vie, en l’organisant, dans une conception spatiale comme un spectacle : en l'adaptant à un espace scénique, costumes, décors… Les citadins évoluent de la même manière selon les scénarios réels développés par des architectes et des planificateurs urbains.
De cette manière, ce dernier est affirmé comme la scène/scénographe de l’espace urbain, le metteur en scène joue également le rôle de les mettre en évidence. Il agit directement sur la perception de l’habitant de la ville. L’aire de jeux est la conscience collective.
Ce schéma est assimilé à celui de la synergie des urbanistes et des architectes, ce qui constitue la grande scène urbaine de la ville. Les procédures peuvent être identiques et cette partie propose de démontrer que la mise en scène fait partie de l’expérience de la ville et que la scénographie est la voie à la rétablir.
Figure 37: la ville est une mise en scène par les architectes, les habitants et les récits (Source : auteur) Page 44
Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
« Houmet El Chorfa », scènes et récits
“Tout devient patrimoine: l’architecture, les villes, le paysage, les bâtiments industriels, les équilibres écologiques, le code génétique.” Marc Guillaume -La politique du patrimoine-
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Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
Figure 38: les récits et les mythes de la médina (Source: auteur)
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Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
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Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
III.1- Introduction: III.1.1- Patrimoine entre racines et ailes:
L’ UNESCO en 1972, Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, définit le patrimoine culturel comme suit : au sens le plus large, le patrimoine culturel est à la fois un produit et un processus. Il fournit à la société une série de ressources héritées du passé, créées dans le présent et bénéficiant aux générations futures. Ce dernier comprend non seulement le patrimoine matériel, mais également le patrimoine immatériel et le patrimoine naturel. Cependant, comme le souligne « Notre diversité créative », ces ressources constituent une « richesse fragile », des politiques et des modèles de développement sont donc nécessaires pour protéger et respecter la diversité et l’unicité du patrimoine culturel, car une fois perdu, il ne peut pas être régénéré.
Le patrimoine architectural représente une époque, une civilisation antérieure, dont l’histoire et la mémoire sont d’une grande valeur pour la société d’aujourd’hui. Il rassemble des monuments, des ensembles architecturaux de constructions urbaines, des sites, des œuvres combinées entre l’homme et la nature. Par conséquent, en raison de leurs intérêts historiques, archéologiques, scientifiques, artistiques, ou technologiques, toutes les réalisations particulièrement remarquables sont réunies. C’est l’essence de « l’être » aujourd’hui, et notre rôle est de le protéger et de le transmettre aux générations futures.
III.1.2- Patrimoine matériel, un patrimoine architectural:
Selon
la Convention pour la protection du patrimoine architectural, le terme « patrimoine
architectural » est considéré comme comprenant les monuments, les bâtiments urbains ou ruraux, les ruines, les ouvrages partiellement construits qui associent l’homme et la nature, et l’espace qui constitue le corps principal de la délimitation topographique, en raison de son histoire, de sa science, de son intérêt social ou technologique pour des réalisations particulièrement notables.
Prenons l’exemple de la Grande Mosquée de Kairouan, construite en 670 et classée au patrimoine architectural, elle est l’un des principaux ouvrages architecturaux de la civilisation arabo-musulmane. Ce monument est devenu un modèle de nombreux lieux de culte pour les musulmans occidentaux. Sa présence à Kairouan est impressionnante, représentant son histoire et protégeant la mémoire et l’identité de ses habitants grâce à ses matériaux de construction significatifs.
Il
faut aussi considérer le patrimoine,
les aspects immatériels, l’enchaînement des expériences, la culture, la tradition, les savoir-faire sous un autre angle, ce qui fait notre différence et notre particularité.
Figure 39: Mosquée Okba Ibn nefaa (Source: https://thumbs.dreamstime.com/) Page 48
Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
III.1.3- Patrimoine immatériel, un patrimoine culturel :
La « Convention pour la protection du patrimoine culturel immatériel » définit le patrimoine immatériel comme suit :
Le patrimoine culturel immatériel s’entend des pratiques, des
manifestations, des expressions, des connaissances, et des compétences, ainsi que des outils, artefacts, objets d’artisanat et espaces culturels qui leur sont associés. Les communautés, les groupes et les individus les traitent comme une partie de leur patrimoine culturel.
Certains monuments historiques ont la double caractéristique de matériel et d’immatériel. L’art architectural lui-même est un patrimoine matériel, abritant une expérience, une tradition et une période de l’histoire. Sa signification fait partie de notre mémoire de ce lieu aujourd’hui, de sorte que les œuvres architecturales sont à la fois un patrimoine immatériel et un patrimoine matériel.
Figure 40: le merenge, danse nationale de la République Dominicaine (Source : http://www.voyagerpratique.com/2016/12/le-merengue-au-patrimoine-immateriel) Page 49
Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
III.2- La médina de Kairouan III.2.1- La ville de Kairouan
Le
gouvernorat de Kairouan se trouve au centre de la Tunisie, couvrant une superficie de 6712 m² soit 4.1% du territoire national. La ville Kairouan ; cheflieu du Gouvernorat, première cité musulmane de l’Afrique du nord, ville d’histoire et de pèlerinage, éternelle, prodigieuse… autant de qualificatifs s’entremêlent en évoquant Kairouan. (Source : Stratégie de développement de la ville de Kairouan,2019) Souvent désignée comme la quatrième ville sainte de l’islam et la première ville sainte du Maghreb. La ville de Kairouan, présente une conformation physique qui évolue dans le temps et qui a connu des temporalités importantes
Figure 41 : Situation géographique de Kairouan (Source: auteur)
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Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
III.2.2- L’histoire de la médina de Kairouan : La fondation de Kairouan
Kairouan représente la quatrième ville construite par les musulmans après Al Foustat en Egypte et Al Basra (Bassorah), Al Koufa en Irak. La ville était fondée par Okba Ibn Nefaa en 670. (Source : Site officiel de l’institut National du Patrimoine Tunisie http://www.inp.rnrt.tn/ )
En effet, la fondation de Kairouan avait pour but de créer une forteresse pour l’islam et un foyer d’enseignement. Au cours du XIe siècle, la ville était à son apogée et représentait la capitale de l’Ifriqiya dans la période des Aghlabites, ainsi que son plus grand centre de rayonnement civilisationnel. Elle resta pendant longtemps une des régions les plus riches et les plus développées d’Ifriqiya dans tous les domaines, scientifique, artistique et économique. On disait toujours qu’elle était la capitale intellectuelle de son époque grâce à ses dirigeants qui ont encouragé le domaine scientifique et la diffusion du savoir. (Source : kaabi Mongi : Kairouan, ville sainte de l’islam en Tunisie, Beyrouth : dar el Gharb al Islami ,1990, p 40)
Au milieu du XVIIIème siècle, la ville de Kairouan constitue un domaine structuré et bien défini. Elle est formée de six quartiers dont la majorité était située à l’intérieur des murailles. Ainsi, ce noyau central comprenait quatre quartiers : Houmet al-Jamii ou quartier de la grande mosquée, Houmet ElMarr ou quartier du Passage, Houmet El-Chorfa ou quartier de la noblesse religieuse et Houmet Souk ou quartier des commerces au centre de la médina. (Source : Mohamed Kerrou Quartiers et faubourgs de la médina de Kairouan. Des mots aux modes de lisation [article] Genèses. Sciences sociales et histoire Année 1998. p49)
Axe commercial
Figure 42: Découpage de la médina en quartier, plan de Kairouan 2010 (auteur, 2021)
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Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
A l’extérieur des remparts se trouvent les trois autres quartiers « AlJéblia », « Al-kéblia » et « Al-Dhahra ». Leurs noms se réfèrent à des directions géographiques parce qu’ils indiquent, dans l’ordre, les directions des montagnes, du sud-est vers lequel les musulmans s’orientent pour prier, et du partie sudouest. Ces quartiers étaient considérés comme étant des faubourgs.
Le protectorat français
Suite à la mise en place du protectorat français sur le sol tunisien en 1881, cette ancienne zone urbaine se trouve désignée par le nom arabe et francisé de médina (madina, vulgo, : mdina), par opposition à la nouvelle ville dite européenne. Une histoire de l’engagement français dans l’espace urbain kairouanais révèle trois phases clés en rapport avec l’évolution de la médecine et la gestion sociale et politique des faubourgs qui ont vu leur population croître et leur surface habitable se rétrécir. Ces événements se sont produits entre 1896 et 1936, avec un intervalle assez constant de dix à vingt ans entre chaque nouvelle modification. Chaque décision est le résultat d’un ensemble de circonstances qui doivent être expliquées, mais elles suivent toutes la même logique : le remplacement des divisions administratives fondées sur des facteurs sociaux, religieux ou ethniques par des limites strictement territoriales.
Avenue Habib Bourgiba l’ancien tissu Houmet el-Chorfa
la nouvelle ville Figure 43: l’extension de la ville sous le protectorat (auteur sur fond de PAU 2010)
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Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
Selon Mohamed Kerrou cette nouvelle vie est désormais l’espace économique et politique principal de Kairouan. Elle ne se substitue pas totalement à l’ancien espace urbain qu’est la médina bien qu’elle l’ait détrônée de son rôle de centre exclusif de la ville. Toutefois, la fonction religieuse reste l’apanage de la médina alors que les fonctions économiques et résidentielles se déplacent progressivement vers cette nouvelle ville moderne qui se situe en dehors de l’ancien espace historique. Cette action était accentuée surtout par la création d’un axe commercial en continuité avec l’artère qui relie « Beb Jalladin » au sud avec « Beb Tounes » au nord, ce qui a permis une connexion forte entre l’intérieur de la médina et la nouvelle ville. Suite à ces actions une dégradation des activités des souks a eu lieu et le transfert d’intérêt économique et social vers l’extérieur de la médina est précédé par un transfert politique. Ainsi, la médina a perdu son pouvoir politique à cause de l’installation du protectorat dans le pays.
Transfert d’intérêt en dehors de la médina.
En ce qui concerne les métiers comme l’art des cuivres martelés, ils ont déjà subi un déclin, alors que la production de tapis (Zarbia, Klim, Margoum) a toujours constitué le pivot de la vie artisanale. En 1907, le contrôle civil a convaincu les artisans locaux de fonder la société Kairouan des tapis. Une coopérative artisanale dirigée par l’amine depuis 1937. En moyenne, entre 1948 et 1952, 14.600 Tapis réalisent un chiffre d’affaires de 200 millions de francs.
Mais
si l’art de production de tapis
kairouannais se trouve sauvé grâce au tourisme et à l’exportation, l’ensemble des métiers traditionnels commencent à avoir un déclin suite à la modernisation. (Source : Mohamed Kerrou Quartiers et faubourgs de la médina de Kairouan. Des mots aux modes de lisation [article] Genèses. Sciences sociales et histoire
Figure 44: Ancienne photo de Kairouan (Source:https://www.fortunapost.com-cartepostale-ancienne-tunisie-kairouan-un-souk.)
Année 1998. P 81) Page 53
Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
L’indépendance
En 1960, une extension urbaine a eu lieu, Kairouan était parmi les 10 villes principales de la Tunisie. Le phénomène de l’urbanisation a intéressé l’espace extérieur de la médina. Cette urbanisation a été conçus+++ selon une logique urbaine qui ressemble à celle de Tunis et d’autres villes côtières connaissant elles aussi des extensions, porteuses de tensions sociales.
Selon kerrou, le fait le plus important en termes de changement dans l’espace et la société est l’existence d’une masse d’habitants de la ville de Kairouan qui vivent dans les nombreux quartiers populaires, lieux dépourvus des infrastructures nécessaires et totalement différents de l’ancienne médina.
Economiquement, les souks de la médina continuent de fonctionner et d’être animés grâce à la clientèle rurale qui fait dépendre fortement la production artisanale des bénéfices agricoles, surtout avec élargissement de son nerf commercial, touristique et symbolique de la ville de Kairouan. Mais petit à petit les vieux métiers d’art sont tombés en désuétude. L’industrie du tapis, elle-même est très compétitive et actuellement, l’habitant de la ville ne s’intéresse que très peu à la qualité artisanale et eu savoir-faire local.
La médina de Kairouan aujourd’hui
Kairouan aujourd’hui est le siège d’un gouvernorat ; la population de la ville dépasse les cent cinquante mille habitants. Autour des remparts on trouve les quartiers modernes qui groupent les services administratifs : siège de gouvernorat, municipalité, banques, hôtels, centres commercial… Ce transfert d’intérêt fait que la médina garde toujours une certaine vocation de ville sainte, elle est toujours la capitale spirituelle du pays. Les célébrations religieuses ont un attrait distinct et sont célébrées avec vigueur. Les nuits du mois de Ramadan (mois de jeûne) sont mémorables. Chaque année, la ville hôte la cérémonie du Mouled, qui a lieu à la Grande Mosquée et honore le mausolée Sidi-Sahbi. Cependant le rassemblement et le circuit de visiteurs reste toujours à l’extérieur de la médina à l’exception de la grande mosquée et l’avenue de commerce Habib Bourguiba.
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Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
III.3 : Choix du site III.3.1- Quartier «El-Chorfa» à travers le temps:
Le corpus d’étude est constitué des récits recueillis au cours d’une enquête ethnographique basée sur l’observation et les entretiens. Cette étude a consisté en une observation de l’espace bâti à la recherche de ses significations. Pour cette découverte sensorielle de l’espace, on a fait une série d’entretiens avec des personnes âgées afin de pouvoir reconstituer le passé de l’espace urbain observé. Le quartier (houma) est constitué à la fois d’une symbolique identitaire et d’une matérialité. En effet, l’assemblage de maisons et d’habitations est structuré par un esprit de quartier légitimé soit par une ascendance (cas du quartier El-Chorfa), soit par un monument symbolique (cas du quartier El-Jâmii), ou bien par son emplacement périphérique (cas des faubourgs). C’est cette «âme» du quartier qui fonde l’appartenance et l’identité spatiale. Du coup, le quartier se trouve être une matérialisation spatiale et identitaire de la citadinité. Son évolution révèle les spécificités de l’espace et les métamorphoses de chaque société urbaine.
Deux quartiers principaux de Kairouan, quartiers à forte charge identitaire qui divisent désormais la médina intra-muros : El-Jâmii à l’est et El-Chorfa à l’ouest. Néanmoins, ces deux qurtiers sont fondamentalement différents au niveau de la structure, de la fonction et de la vocation urbaines. Mais, de jours en jours quartier « El-Chorfa » se dirige vers l’oubli malgré sa valeur historique, matérielle et immatérielle.
Figure 45: Houmet El-Chorfa entre passé et présent (source: auteur)
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Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
Figure 46: Kairouan à travers le temps (source: auteur)
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Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
Figure 47: Choix du site (source: auteur)
Figure 48: Rempart Gargabia (source: auteur)
Figure 49: Mosquée el Ansar (source: auteur)
Figure 50: impasse de l’etreinte (source: auteur)
e Figure 51: les histoires du passé (source: auteur) Page 57
Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
III.3.2- Périmètre d’étude et zone d’intervention: Caractére de la Zone:
Zone de la ville Historique: UPa Vocation: zone résidentielle sous forme de maison à patio, des commerces, des ateliers d’artisanat, locaux de services. COS=0.7 / KUF=1.4 / Hauteur=9m
Les faubourgs
Repérage Spatial:
1 2 3 4
Medina de Kairouan
Mosquée El-Ansar Mosqué Sidi-CHokran Mausolée Sidi-Atallah Maison El-Bey
Zone d’intervention: Placette Sidi Atallah Ruelle Maison en Ruine
Figure 53: Map de Kairouan Source: Plan d’aménagement de Kairouan
1
2
3
4
Figure 54: Morphologie Urbaine Source: auteur Page 58
Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
Dans ce quartier, il y a des repères historiques de valeur importante, il se limite par l’avenue de Habib Bourguiba qui relie Beb Jalladin à Beb Tunis, cette avenue présente une destination de commerce qui est caractérisée par une densité des activités d’échange et une densité de flux. Le mausolée Sidi-Atallah est connu par sa structure (poteau au milieu - 4 coupoles), la maison elBey est un repère qui exprime à travers son architecture la capacité des bâtisseurs de Kairouan à construire une habitation intégrée à son environnement naturel en 1860. Cela se manifeste dans la multiplicité des espaces de stockage hiérarchiques, vestibulaires et quantitatifs. Les éléments et composants artistiques expriment également des courants artistiques d’origine andalouse, ottomane et italienne. Et la célèbre et très ancienne mosquée El-Ansar qui est récemment réhabilitée par l’INP.
Figure55: Mosquée Sidi-Chokran source: auteur
Figure57: Mosquée El-Ansar source: auteur
Figure 56: Mausolée Sidi-Atallah source: auteur
Figure 58: Maison El-Bey Source: auteur Page 59
Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
Flux Piétonnier
-Flux important au niveau de la Rue «Gargabia» puisque c’est une rue chargée de commerces, puis ce flux commence à se dégrader au niveau des ruelles du quartier. -On remarque qu’il y a un vide trés important au niveau du quartier par Plein
rapport au plein : c’est une placette.
Figure 59: analyse du quartier source: auteur Page 60
é
Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
III.4 : tat de lieu
On
a orienté l’analyse du quartier
«El-Chorfa» à travers un parcours de découverte progressif articulé entre une placette,une ruelle et la ruine.
Alors on décompose ce parcours en 3 parties que l’on représente par des séquences spatiales ou nos sens seront aux aguets.
Séquence 1: Placette Sidi-Atallah
Séquence 2: Ruelle
Séquence 3: Maison en ruine Figure 60: les séquences d’intervention source: auteur
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Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
III.4.1- Séquence 1: Placette Sidi-Atallah
L’ espace se compose de(s) : - Locaux, maisons, maisons inachevées, morcelés pour les besoins des activités précédentes.
A B
- La placette qui représente un élément rare dans la médina, qui peut être opérationnel.
A B
- Façades en état dégradés. L’enduit et les joints des murs se désagrégent. Des fissures et des traces d’humidité sont visibles. Des tours de fenêtres qui se détachent.
Figure 61: plan de la placette source: auteur
Figure 63: Photos de la placette (source: auteur)
Figure 64: Façade A-A (Source:auteur)
53.80m
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Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
Figure 62: Sol de la placette Sidi-Atallah (Source: auteur)
Le sol de la placette Sidi-Atallah a été réamenagé en 2002, Le projet a été réalisé
en conjoint entre l’Association de la sauvegarde de la Médina (ASM) et la Commune de Kairouan.
L’ idée:
un mélange entre la pierre de Rouisserie et les pavés autobloquant organisés sous forme de tapis pour le public dans les couleurs rouge, jaune, blanc et gris.
Figure 65: Façade B-B (Source:auteur)
44.57m
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Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
III.4.2- Séquence 2: La ruelle
Figure 66: Vue sur la ruelle (accés Médina)
A
source: auteur
-L’accès au parcours se fait à travers une chicane. -Cette ruelle se caractérise par la diversité de largeurs (divergence et convergence) assurée par des
B
obstacles visuels qui guident le visiteur et assurent l’aspect intime du tissu médinal.
C
Figure 68: Plan de la ruelle source: auteur
Figure 67: Vue sur la ruelle (accés rue Gargabia) source: auteur Page 64
Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
5m
Figure 69: Séquence A (source: auteur)
Figure 70: Coupe A sur la ruelle (source: auteur)
6.60m
Figure 71: Séquence B (Source: auteur)
Figure 72: Coupe B sur la ruelle (Source: auteur)
3m
Figure 73: Séquence C (Source: auteur)
Figure 74: Coupe C sur la ruelle (Source: auteur) Page 65
Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
III.4.3- Séquence 3: La maison en ruine
Figure 76: Perspective de l’existant (Source: auteur)
patio
Skifa A
B
patio
A
B
Galerie
Figure 75: Plan existant de la maison source: auteur
La legende: Murs mi-éffondrés Toitures éffondrées Toiture : voute croisée Toiture voutée Toitures plates
Les caractéristiques de la maison :
- Surface: 800 m2 - Niveaux: 2 niveaux avec des traces d’un 3ème niveau - Matériau de construction: Pierre - Etat: critique, absence d’entretien, délaissée, déracinée, abondonnée Page 66
Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
Au niveau de la Façade: - L’enduit est décollé. - Des traces d’humidité. - Les portes d’entrée sont dans un état dégradé.
Figure 77: photos de la façade (Source: auteur)
24m
9m
- Absence de menuiserie au niveau des fenetres. -Le mur est mi-effondré d’un seul coté.
Figure 78: Façade existante de la maison (Source: auteur)
A l’intérieur: -Les murs effondrés.
sont
mi-
-Les toitures sont totalement effondrées. Figure 79: Photos du patio (source: auteur)
- Décollement d’enduit. 8.5m
6.85m 6.0m
Figure 80: Mur A-A (Source: auteur)
Figure 81: Mur B-B (Source: auteur)
- Dégradation de l’état de ménuiserie. - Végétation touffue qui s’appuie et fait pression sur les murs et les toitures. -Effondrement des planchers (Haut et Bas) - Espace délabré plein d'ordures et de déchets.
Figure 82: Photo vue de dessus Source: auteur
Figure 83: Photo des déchets Source: auteur
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Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
III.5 :
de
Conclusion
on déduit de cet état des lieux un réel manque de valorisation à l'échelle architecturale et urbaine.
Ces histoires riches et particulières du quartier nécessitent d'être révélées et mises en valeur, ce qui permettrait de créer une scénographie pour ces lieux.
Cette scénographie va offrir une nouvelle ambiance au quartier donnant aux visiteurs la possibilité d'expérimenter et de découvrir un nouveau parcours chargé de récitation scénarisée dans un lieu patrimonial.
Le fait de mettre en lumière les récits et les mythes qui tournent autour de ces lieux, permettrait de donner lieu à une prise de conscience aux habitants du quartier.
C'est
dans ce sens qu'il est indispensable de s'interroger
sur les potentielles interventions architecturales et urbaines contemporaines à entreprendre sur des lieux historiques d'une telle ampleur.
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Chapitre 3: « Houmet El Chorfa », scènes et récits
Mise en scéne
Mise en valeur
Les récits Les mythes Les rites Les traditions
La placette La ruelle La maison en ruine
Le savoir-Faire
Patrimoine immatériel
Patrimoine matériel
Figure 84: Vers une mise en scéne et mise en valeur des lieux (source: auteur)
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Chapitre 4: L’architecture manifeste d’une scénographie des récits
L’architecture manifeste d’une scénographie des récits « En architecture, transformer est tout aussi créatif que créer. » - Anne Lacaton -
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Chapitre 4: L’architecture manifeste d’une scénographie des récits
01
IV.1 : Introduction - Ce chapitre présente une analyse référentielle touchant des positionnements par rapport à la ruine, la médina, le patrimoine matériel et immateriél pour une mise en valeur et mise en scéne.
IV.2- Le dispositif référentiel à l’échelle architecturale:
01-Réhabilitation
d’un ancien entrepôt
Figure 84: Restaurant «Ixi’im» (Source: https://RESTAURANTE_IXI’IM-4.jpg)
patrimonial de sisal: Restaurant «Ixi’im»
- ce projet met en place une scénographie en
02
faveur de mettre en scène et en valeur le vécu d’une ruine. Tout est fait à travers les ambiances qui révèlent l’histoire de lieu.
02-Construire
un musée-ville traditionnel
contemporain: Musée du Louvre, Abou Dabi
- ce projet met en place une scénographie en faveur de mettre en scène et en valeur les histoires humaines partagées à travers les civilisations et les cultures.
Figure 85: Musée du louvre (Source: https://www.lightzoomlumiere.fr//Louvre-Abu-Dhabi-UAEexterieur-Architectes-Jean-Nouvel)
03
IV.3- Le dispositif référentiel à l’échelle urbaine:
03-Regénération territoriale par des actions
et des manifestations événementielles, Médina de Tunis 3.1- Un parcours patrimonial: de « Zitouna » à « Zaouia de Sidi-Ibrahim »
Figure 86: Actions et événements à Tunis (source:https://www.atlas-monde.net.jpg)
04
3.2- Interférence: un festival pour illuminer les nuits de la Médina
04-élément d’infrastructure urbaine, crée un espace public -city thread-
ce
projet est un connecteur social ou
différents acteurs se réunissent pour une programmation publique unique et pour un lieu de rencontre.
Figure 87: city thread (source: https://www.theplan.it/city-thread )
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Chapitre Chapitre4:4:L’architecture, L’architecturemanifeste manifested’une d’unescénographie scénographiedes desrécits récits
01 Réhabilitation d’un ancien entrepôt patrimonial de sisal Restaurant «Ixi’im»
Présentation du projet:
Figure 88: map de mexique (source:https://image.freepik.com/map-mexique)
Situation géographique
Choix: Le projet met en place une scénographie en faveur de mettre en scène et en valeur le vécu d’une ruine. Tout est fait à travers les ambiances qui révèlent l’histoire de lieu.
Contexte: Le
restaurant Ixi’im comprend la réutilisation de la salle de machine de l’ancienne ferme
Henequen, dont la splendeur productive de la seconde moitié du XIXe siècle et de la seconde moitié du XXe siècle a généré de nouvelles utilisations pour ce bâti culturel et patrimoniale, dédiée à la culture de l’henequen (ou sisal), plante originaire du Mexique.. Le site est composé de plusieurs structures indépendantes, y compris la salle des machines, qui forme l’espace public ou la place principale.
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Chapitre Chapitre4:4:L’architecture, L’architecturemanifeste manifested’une d’unescénographie scénographiedes desrécits récits
Stratégie d’intervention:
La
proposition commence avec une pause marquée à travers un seuil subtil, qui contient virtuellement l’entrée à la ruine. Faisant référence à l’activité initiale et à ses éléments industriels.
Figure 89: l’entrée principale (Source: https://RESTAURANTE_IXI’IM-4.jpg)
L’axe nord-sud relie, depuis sa création, l’ensemble principal d’une ferme avec d’autres colonies voisines.
Figure 90: Plan (Source:https://arquitecturarestaurante_ixiim_rehabilitacion)
Figure 91: les éléments graphiques (Source: https://cdn.archilovers.com/projects/5e43e48a-d2c2-48f3-9fa1-23539ed4352e.pdf
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Chapitre manifeste d’une d’une scénographie scénographie des des récits récits Chapitre 4: 4: L’architecture, L’architecture manifeste
1- Les fragments de ruines. La trace
du temps est manifestée par la dégradation des murs, l’effondrement de la toiture et l’apparition de fissures. Il n'en restait que le gabarit général du bâti.
2- Un cadre métallique a été créé pour
libérer les murs de leurs fonctions porteuses, restituer l’emprise de l’ancien bâtiment et redonner vie aux espaces non exploités.
3Ce
cadre métallique a généré de nouvelles spatialités et a achevé ce que le temps a péri. Il a tracé la continuité visuelle de l’existant et a innové l’espace par la création de nouvelle temporalité telle que celle de l’accueil.
4L’ ajout
d’autres murs intérieurs, d’une part n’a pas affecté le résidu des murs, et d’autre part il a consolidé la nouvelle toiture sans altérer l’existant.
Figure 92: (source : https://images.adsttc.com/RESTAURANTE_IXI’IM-20)
Page 74
Chapitre Chapitre4:4:L’architecture, L’architecturemanifeste manifested’une d’unescénographie scénographiedes desrécits récits
Scénographie et Ambiance: La structure: La stratégie d’intervention est matérialisée dans
une grande enceinte métallique qui tisse, à travers le bâtiment préexistant, le nouveau programme architectural. - Générer de nouveaux espaces interstitiels de dialogue entre patrimoine et intervention.
Figure 93: la structure métallique (source : https://images.RESTAURANTE_IXI’IM-5 )
Le sonore
La lumière
Figure 94: Ambiance intérieure (Source : https://arquitecturayempresa.es/restaurante_ixiim_rehabilitacion-14.jpg + auteur)
La nouvelle intervention a permis la filtration
de la lumière naturelle indirecte, et de confiner thermiquement l’intérieur.
Cadrer les fragmentations
Les cordes sisal étaient suspendues à l’intérieur,
assumant une double fonction, l’une acoustique et l’autre de mémoire historique , rappelant le matériau qui a donné naissance au bâtiment.
Une intégration visuelle et physique avec la place
principale et ses composants, clôt un cycle de respect et d’appartenance.
Une découverte séquentielle
La
séquence spatiale permet aux visiteurs de transiter entre les époques, et se terminant par l’ajout contemporain.
La lumière artificielle met
Figure 95: l’intégration de la ruine (source : https://images/RESTAURANTE_IXI’IM-9. jpg?1494922347 )
Figure 96: ambiance extérieur (source : https://images-RESTAURANTE_IXI’IM-3. jpg?1494922160)
en valeur l’ambiance, la texture, et aide le visiteur à expérimenter le vécu de la ruine. Page 75
Chapitre Chapitre 4: 4: L’architecture, L’architecture manifeste manifeste d’une d’une scénographie scénographie des des récits récits
02 Construire un musée-ville traditionnel contemporain Musée du Louvre, Abou Dabi
Présentation du projet: Musées Et Expositions
Location: Abou dhabi, Emirats Arab Unis Année: 2017 Surface: 97000m² Architecte: Jean Nouvel
Situation géographique Abu Dhabi est la capitale des Emirats Arabes Unis. Le Louvre Abu Dhabi est situé sur l’île de Saadiyat. Figure 97: Situation géographique du louvre (source: google maps+ auteur)
Choix: Le projet met en place une scénographie en faveur de mettre en scène et en valeur les histoires humaines partagées à travers les civilisations et les cultures.
Contexte: Ce projet refléte l’histoire commune de l’humanité à travers des cultures et civilisations
différentes, en mettant en exposition des œuvres d’art allant des temps anciens à nos jours. Sa coupole en est le symbole. Jean Nouvel s’est inspiré de la culture architecturale arabe traditionnelle.
Figure 98: Façade Extérieur du musée Source: https://i2.wp.com/www.lightzoomlumiere.fr//LouvreAbu-Dhabi-UAE-exterieur-Architectes-Jean-Nouvel)
Figure 99: Plan masse du louvre source: https://images.adsttc.com/media/images_Abu_Dhabi_Louvre_02
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Chapitre 4: L’architecture manifeste d’une scénographie des récits
Composition:
Ce complexe muséal est composé de 55 volumes blancs. Ces volumes sont distribués sous forme d’une mini-ville (ou médina), entourés de l’eau, et entièrement recouvert d’un dôme géométrique qui s’étend sur 180m et se compose de presque 8 000 étoiles métalliques superposées.
Le programme fonctionnel: Restaurants et cafés Espace de collection Ateliers d’exposition temporaire Ateliers d’exposition permanante Administration Accueil
Inspiration et métaphore:
Figure 100: les fonctions du louvre source: https://Louvre_Abu_Dhabi_Museum_Programme.jpg
Figure 101: inspiration conceptuelle du musée (source: auteur)
La disposition des volumes blancs est inspirée par les médinas arabes et les constructions basses traditionnelles.
La coupole du musée est inspirée de celle de l’architecture arabe.
L’idée de la conception
Conception
créer un environnement calme
Figure 102: l’idée de la conception (source: auteur)
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Chapitre 4: L’architecture manifeste d’une scénographie des récits
Scénographie et Ambiance: Environnement, chaleur et architecture du Louvre Abu Dhabi Protéger les bâtiments et l’esplanade intérieure de la vigueur du soleil et de la chaleur.
Les rôles du dôme: Agir à la façon d’une canopée Permettre aux visiteurs de circuler à l’extérieur entre les différents espaces du musée et l’esplanade en plein air.
Assurer le confort des visiteurs
Réduire la consommation énergétique du bâtiment.
Figure 103: les rôles de la coupole (source: auteur + https://images.adsttc. com/media/Louvre_Abu_Dhabi_-_Permanent_Galleries_Section.jpg)
Cette pièce maîtresse de Jean Nouvel est un immense dôme d’argent qui est soutenu par quatre piliers pour créér cet effet de flottement. La lumière:
«la structure crée une « pluie de lumière » en mouvement lorsque le soleil brille à travers.» -Jean Nouvel-
Artificielle
Naturelle
Figure 104: ambiance et lumière (source: https://images. adsttc.com/media/images/louvre-abu_dhabi-ECR-B-35.
Ce Louvre bénéficie de l’éclairage naturel : à la fois latéral et zénithal.
Mettre en valeur et en scéne les objets exposés.
Le circuit: Le type de circuit utilisé est labyrinthique.
Il donne aux visiteurs la liberté de choix quand il s’agit de la commande selon qu’ils souhaitent visiter les composants du musée. Ces composants sont répartis dans une manière qui incite à la contemplation.
Figure 105: type de circuit (source: auteur+https://media/slideshow/Louvre_Abu_Dhabi.jpg)
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Chapitre 4: L’architecture manifeste d’une scénographie des récits
Ambiance de l’intérieure:
Dalle en verre Transparence Lumière
Plusieurs espaces d’exposition avec des differents thémes et échelles.
Ambiance à la fois traditionnelle et contemporaine: Le motif traditionnel Fenetres en fente -> Garder l’intimité et la curiosité
Injection de l’eau à l’intérieur But: fraicheur / Symbole: pureté
-Exposition en verre pour les objets sensibles. -Un traçage au sol indique les civilisations et les pays et guide indirectement le visiteur.
Un mur du récit et d’histoire
Figure 106: ambiance d’intérieur (source: auteur+ https:// www.archdaily.com/883157/louvre-abu-dhabi-atelier-jean-
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La regénération territoriale par 03 des actions et des manifestations
Chapitre 4: L’architecture manifeste d’une scénographie des récits
événementielles
3.1
U
n parcours patrimonial: de « Zitouna » à « Zaouia de Sidi-Ibrahim » Médina de Tunis
Présentation du projet:
Figure 107: Carte de la Tunisie (source:https://www.atlas-monde.net/carte-tunisie-vierge.jpg)
Situation géographique
Choix:
Contexte: En parallèle aux projets de réhabilitation et de restauration d’édifices historiques, la municipalité
et l’ASM ont opté pour la réalisation d’une opération d’embellissement urbain afin de mettre en valeur le potentiel considérable du paysage traditionnel et son caractère architectural.
Ce projet est une intervention au niveau d’un tissu ancien pour exploiter les atouts de la médina et pour conserver son identité.
Figure 108: Plan du parcours urbain Médina de Tunis, livre: tunis patrimoine vivant ASM (1980-2012) Page 80
Chapitre 4: L’architecture manifeste d’une scénographie des récits
Stratégie d’intervention: La restauration et l’embellissement de la ville dans la zone centrale de la Médina de Tunis
vise à renforcer le cercle culturel et le cercle touristique. Par conséquent, le circuit se veut un véritable outil de communication pour les services de la Médina, et son objectif est de : - - - -
Améliorer le concept du patrimoine culturel Faire prendre conscience aux habitants du quartier de la valeur de leur habitat. Accorder la médina d’une vitrine à la hauteur des réalisations accomplies. Initier un projet bénéfique à l’économie locale.
Figure 109: Stratégie du parcours (Source: auteur)
Figure 110: Façade de la rue Sidi Ben Arous avant et après réaménagement, livre: Tunis patrimoine vivant ASM, + auteur Réhabilitation Avant /Aprés
Placette
Avant /Aprés
Les arcs boutants Figure 111: la nouvelle harmonie visuelle de la place «Romdhan Bey» livre: Tunis patrimoine vivant ASMf
Avant /Aprés
Façade
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Chapitre 4: L’architecture manifeste d’une scénographie des récits
3.2
Interférence: un festival pour illuminer les nuits de la Médina
Présentation
Le Festival des Arts Visuels dans la Médina de Tunis est une expérience insolite
qui interagit avec l’art contemporain et le patrimoine culturel, invitant le public à faire une promenade aventureuse pendant la nuit et redécouvrir le charme de la Médina d’une manière différente. Ce projet artistique dédié à l’art de la lumière propose de parcourir les ruelles et les demeures particulieres de la Médina à travers le regard d’artistes contemporains du monde entier. Situées dans des lieux publics et des appartements privés, dans des bâtiments célèbres et des lieux oubliés, les installations d’interférence invitent le public à s’aventurer dans la Médina la nuit.
Figure 112: Projection de lumière sur diffèrents batiments Source: Google image
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Chapitre 4: L’architecture manifeste d’une scénographie des récits
L’objectif de l’événement:
Pour les artistes qui veulent jouer avec la lumière comme matériau, médium ou
métaphore, assombrir le lieu la nuit devient un arrière-plan ou une toile de fond parfait. Grâce aux visites nocturnes, la Médina de Tunis deviendra un lieu d’émerveillement, de méditation ou de divertissement autour de la ville, où l’on trouve des œuvres d’art en grès. L’intervention est aussi l’occasion d’organiser des résidences d’art, des forums et des conférences pour discuter des thèmes interactifs de l’art contemporain et du patrimoine culturel. En installant des spectacles de lumière à travers des vidéos et des images et en les visitant la nuit, invitant le public à déambuler gratuitement dans les ruelles et les bâtiments de la Médina, réfléchissant sur le passé, le présent et les enjeux de ce lieu à l’ère de la mondialisation, le brouilleur invite le public à s’aventurer dans la Médina de nuit.
Figure 113: Installation de lumière des lettres en arabe Source: google image
Figure 114: Lumière Projetée sur un batiment lors de l’interférence source: google image Page 83
Chapitre 4: L’architecture manifeste d’une scénographie des récits
04 élément d’infrastructure urbaine, crée un espace public -city thread-
Présentation du projet:
Figure 115: carte de Chattanooga, Tennessee, États-Unis (Source: https://rb.gy/cuhbzg )
Situation géographique
Choix:
« Être en chemin est un processus compliqué qui inclut aussi bien la route que les régions traversées. » l’art de lieu : Architecture et paysage, permanence et mutation : Christian Norberg Schulz : p35
Contexte:
« Être en route n’implique pas nécessairement que l’on vise un but. »
Les architectes ont agi sur une ruelle peu fréquentée
en insérant une installation artistique qui a élargi sa profondeur. Le projet consiste en des bobines linéaires et continues composées d’une série de tubes en acier assemblés.
Figure 116: un lien social multidisciplinaire (source: https://www.theplan.it/eng/award-2019-publicspace/city-thread )
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Parcours à divers usages:
Chapitre 4: L’architecture manifeste d’une scénographie des récits
Figure 117: divers usages (source: https://rb.gy/unyqs0)
Ce type d’infrastructure artistique
décompose l’espace global en une série d’espaces fonctionnels universels. Il fournit un lien social multidisciplinaire et un espace pour divers usages. Page 85
Chapitre 4: L’architecture manifeste d’une scénographie des récits
Scénographie et Ambiance: Ce projet relie physiquement les visiteurs et
les locataires locaux avec un seul geste tout en prenant en charge plusieurs possibilités et activités .
La structure en zigzag et les graphiques
peints sur le sol et les murs impliquent une variété d’espaces plus petits dans l’allée, en décomposant l’espace global en une série d’espaces plus intimes.
Figure 118: ambiance (source: https://images.adsttc.com/media/33_CityThread)
Le
projet est utilisé par un large éventail
d’utilisateurs au fil des ans , en maintenant la ruelle comme un espace activé de manière vibrante alors que les besoins des locataires et de la communauté changent au fil du temps.
Sa géométrie et sa relation avec les bâtiments
adjacents et les points d’accès piétons de chaque côté de la ruelle, le projet possède de nombreuses «fonctions» potentielles. Cette conception a permis aux utilisateurs d’interpréter le projet et de découvrir la ruelle de différentes façons. Figure 119: Les composentes en perspective (source: https://images.adsttc.com/mediaCityThread)
Figure 120: ambiance nocturne (source: https://www.theplan.it/a/2019 Public-Space)
Figure 121: Accessibilté (source: https://images.adsttc.com/media-CityThread_ Drawing_site_plan)
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Chapitre 4: L’architecture, L’architecture manifeste manifested’une d’unescénographie scénographiedes desrécits récits
La Stratégie et la mise en place La conception et la fabrication ont été conçues comme un kit de pièces, ce qui a permis un
haut niveau d’adaptabilité et a été calibré pour négocier les dégagements dans la ruelle. Les éléments de tube d’acier formels différents ont été soudées en atelier en 26 éléments qui ont ensuite été transportés sur le site. En combinaison les uns avec les autres, les éléments ont été disposés et séquencés dans l’allée, et soudés sur place. La structure est reliée au sol par un système de dalles en béton et est également boulonnée aux bâtiments adjacents.
Figure 122: le parcours se transfome du perçu au vécu (Source: auteur)
La mise en valeur:
Figure 123: la mise en valeur de cette ruelle (Source: https://www.theplan.it/Public-Space/_City_Thread_Render2.jpg) Page 87
Chapitre 4: L’architecture manifeste d’une scénographie des récits
Projet
Situatio
Restaurant «Ixi’im»
IV.4 : Conclusion
Ce chapitre est dévéloppé sur
2 échelles : échelle architecturale et échelle urbaine.Cette lecture des différents projets, a permis d’enrichir le concept général « La récitation scénarisée » par des concepts:
Echelle architecturale
Chocholà, Mex
-Utiliser l’histoire matériau du projet.
Abou Dhabi Emirats Arabs U
Un parcours patrimonial: de « Zitouna » à « Zaouia de Sidi-Ibrahim »
- Reconstruire sans reproduire : Créer un nouveau corps par sa volumétrie, son expression architecturale, ses matériaux... -> Assurer le contraste entre le nouveau et l’ancien.
Interférence
Médina de Tu Tunisie
Echelle urbaine
-Introduire un nouveau programme fonctionnel qui génére des espaces de rencontre et d’interaction.
Musée du Louvre
comme
-Créer un cheminement par des séquences révélant le lieu à travers plusieurs aspects (scénographie + récit + patrimoine Im / matériel)
City thread
Chattanoog Etats Unis
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on
xique
i, Unis
unis,
ga, s
Chapitre 4: L’architecture manifeste d’une scénographie des récits
Titre Réhabilitation d’un ancien entrepôt patrimonial de sisal
Construire un musée-ville traditionnel contemporain
regénér ation territoriale par des actions et des m a n i f e s t a t i o ns événementielles
Concepts Retenus -Cadrer les fragmentations -une découverte séquentielle -Génerer des nouveaux espaces interstitiels de dialogue entre patrimoine / intervention. -Fusionner l’ancien et le nouveau -un seuil vitré (marquage d’entrée) -Utiliser la lumière comme élément de construction -Créer un circuit labyrinthe -Utiliser des dalles vitrés -> transparence -Assurer une ambiance traditionnelle contemporaine -Garder l’esprit médinal -> intimité -la double peau (Coupole) -Créer un environnement calme et fraiche -> eau
-Réhabilitations des façades, placettes, éléments de la médina -Améliorer le concept du patrimoine culturel -Accorder à la médina une nouvelle vitrine -Sauvegarder un patrimoine im / matériel -Créer une intéraction entre un patrimoine culturel et art contemporain. -Créer une promenade aventureuse. -Utiliser l’art de la lumière pour offrir une nouvelle expérience dans les demeures et les ruelles de la médina. -Profiter de la nuit et de l’obscurité comme arrière plan -Créer une ambiance nocturne.
Élément d’infrastructure urbaine, crée un espace public
-Créer une continuité urbaine -Créer des nouveaux espaces -Intégrer des nouvelles fonctions -Assurer une liaison entre les différents espaces
Figure 124: Tableau de synthèse référentielle source: auteur Page 89
Chapitre 5: « Houmet El-Chorfa », un lieu propice à la récitation scénarisée
« Houmet El-Chorfa », un lieu propice à la récitation scénarisée «
L’architecture est aussi affaire de spiritualité ». -Tadao Ando-
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Chapitre 5: « Houmet El-Chorfa », un lieu propice à la récitation scénarisée
V.1- Introduction: Le site «Houmet El Chorfa» est un lieu porteur d’une histoire particulière mais qui risque d’être oubliée. Aujourd’hui, les gens ne connaissent plus les histoires qui ont affecté leur passé et leur identité. Malgré son potentiel et sa grande valeur historique, ce lieu est entrain de disparaitre. Notre choix d'intervention touche des lieux de ce quartier dans le but de leur redonner vie à travers la récitation et la scénographie, en nous basant sur des projets de référence ciblés. Le défi apporté par le site patrimonial est de rafraîchir la mémoire collective tout en mettant en valeur et en présentant l’histoire du site. Il est question de mettre en valeur ce patrimoine matériel et immatériel via la mise en scéne de la mémoire des lieux.
Vocation du projet : Notre intervention s'étend sur 3 échelles : échelle urbaine (placette et ruelle), échelle architecturale (maison en ruine) et l'échelle des ambiances.
L’échelle urbaine permet de projeter une découverte séquentielle, commençant d'abord par La placette « Sidi-Atallah » qui va devenir un miroir d’eau puis en passant par la ruelle qui va se présenter comme un fil conducteur qui nous guidera vers la maison en ruine laquelle sera la demeure du quartier d’où on profitera d’une ambiance artisanale et vivra de nouvelles expériences.
Artistes Historiens
Pour qui ?
Touristes
Artisants Habitants
Figure 125: les visiteurs (source: auteur) Page 91
Chapitre 5: « Houmet El-Chorfa », un lieu propice à la récitation scénarisée
V.2- Les objectifs de l’intervention Les principaux objectifs de l’intervention sont traités autour de 7 axes: Faire revivre Quartier «El-Chorfa» dans une logique qui met en valeur et en scéne la récitation du lieu.
Inclure les différents usagers de la zone intra-muros et extramuros.
Sauver un patrimoine matériel/ immatériel qui se dirige vers l’oubli et risque à se dégrader. Sensibiliser les visiteurs et les habitants de la ville à une richesse cachée représentée par des récits ou un savoir-faire artisanal authentique.
Offrir des espaces d’approfondissement et de réflexion pour aider à manifester la nature du lieu.
Offrir des espaces d’activité et d’événement.
Mise en scéne d’un parcours à l’echelle urbaine et à l’échelle architecturale pour une découverte du site et de sa richesse historique.
Figure 126: les objectifs de l’intervention source: auteur Page 92
Chapitre 5: « Houmet El-Chorfa », un lieu propice à la récitation scénarisée
V.3- L’Organigramme fonctionnel V.2.1- Placette et Ruelle Espace d’interaction
Espace de projection
Placette et Ruelle
Espace de passage Espace de détente Figure 127: organigramme fonctionnel à l’échelle urbaine (source: auteur)
V.2.2- Maison de méditation
Espaces Publics
Atelier de tissage
Unité de Production le savoir-faire local Boutique
Accueil
Unité d’interaction
Demeure du quartier
Espace un peu confiné, éloigné du mouvement.
Espaces Semi-Publics
Espace d’exposition
Espace d’événement
Espace de mémoire
Espace d’approfondissement
Espace pour pratiquer les traditions
Figure 128: organigramme fonctionnel à l’échelle architecturale (source: auteur) Page 93
Chapitre 5: « Houmet El-Chorfa », un lieu propice à la récitation scénarisée
V.4- L’intervention urbaine V.4.1- Placette " sidi-Atallah " Placette "sidi-Atallah" un miroir d'eau L'intervention consiste à mettre en scéne et en valeur cette placette tout en la réaménageant en un espace de rencontre et d'attraction, et en l'injectant d'événements pour créer une nouvelle ambiance. Figure 129: plan masse de la zone d'intervention (source: auteur)
1er action : Axes des façades existantes Axes de l'intervention
-Créer des axes sécants par raport à l'existant afin de créer un mouvement.
Figure 130: intervention sur plan masse de la placette source: auteur
vers la demeure
Un axe final qui se dirige vers la ruelle -> indique indirectement la direction vers la demeure. 2eme action :
Direction la ruelle Figure 131: la direction vers la ruelle (source: auteur)
Cette action consiste à tracer ces axes en injectant des zones d'eau et des zones vertes et en installant des fontaines de sol sous terre avec une surface au sol normale. Lorsque les fontaines fonctionnent, des gouttelettes d'eau jaillissent du sous-sol et flottent dans l'air. Le sol de la fontaine brille comme un miroir sous l'irradiation des lumières, ce qui attire fortement l'attention des passants. Lorsqu'elles s'arrêtent, le sol de la fontaine retourne à la passerelle piétonne sans affecter les conditions de circulation. Le type de la fontaine de sol applicable peut être sous contrôle de la musique et des programmes. Page 94
Chapitre 5: « Houmet El-Chorfa », un lieu propice à la récitation scénarisée
Choix de l’eau: symbolise la pureté du quartier
But : Apporter un gain de fraicheur en été, et apporter une ambiance apaisante.
Figure 132: Interprétation de l'eau dans la placette (soirce: auteur)
Ambiance souhaitée: Exemple: Fontaine dansante à chine
-Créer des ambiances nocturnes. -Faire naitre une intéraction entre les habitants et la placette. Animer le quartier et ajouter de nouvelles ambiances. Figure 133: ambiance nocturne en Chine (source: https://www.gofountain.com/ Dry-Floor-Fountain-Music-Dancing-Fountain.com )
3eme action :
Figure 134: ambiance nocturne médinale (source:https://i.pinimg.com/)
-Créer des événements fictionnels à
-Planifier des zones vertes -Installer des assises de plaisance et de repos. Figure135: les fonctions dans la placette (source: auteur)
travers une projection de lumière sur les façades de la placette. -Réserver un stand d'activités -Espace dédié aux peintres -Espace de ventre en plein air Page 95
Chapitre 5: « Houmet El-Chorfa », un lieu propice à la récitation scénarisée
4eme action : Il s'agit d'ajouter des structures légéres tout au long de la placette sous forme de tapis avec des motifs traditionnels.
Matériau : Grillage en treillis métallique -Cette structure est dans un temps pleine et dans un autre vide pour assurer l'enjeu entre l'ombre et la lumiére. -Un cadrage du patrimoine est crée à travers le vide de la structure.
Figure 136: la structure légère (source: auteur)
Des installations temporaires sont inspirées des tapis qui reflétent leurs ombres et donnent l’impression qu’on est entrain de marcher là-dessus. Source d'inspiration: La basilique de Siponto Par Edoardo Tresoldi la sculture architecturale en treillis métallique. "L'installation se présente comme un pont vers la mémoire du lieu et permet au public de se raprocher du temps et de l'histoire." -Edoardo Tresoldi
Figure 137: images d'ambiance jour et nuit de la basilique (source : https://www.cavatorta.fr/cavatorta-basilique-de-siponto-signee-tresoldi/ ) Page 96
Chapitre 5: « Houmet El-Chorfa », un lieu propice à la récitation scénarisée
V.4.2- La Ruelle
Ce geste moderne assure la continuité de la placette vers la demeure, et offre diverses opportunités d’usages et d’appropriation d’espace.
Figure 138: plan masse de la zone d'intervention (source: auteur)
Un marquage d'entrée : une interprétation du "sabbat" (un élément architecturale de la médina) Figure 139: plan masse de la ruelle (source: auteur) Figure140: un exemple de "sabbat" dans la médina de Kairouan (source: google image)
Figure 141: Esquisse d'intervention de la ruelle (source: auteur)
-Installer un serpontin coloré tout au long de la
-Ajouter de la lumière artificielle qui va offrir une
-Créer des vasques pour les éléments végétales en
ruelle (83m). -Un serpontin qui se contraste avec la palette de couleur de médina.
ambiance ruelle.
harmonie avec des assises de repos.
nocturne
à
la
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Chapitre 5: « Houmet El-Chorfa », un lieu propice à la récitation scénarisée
V.5- L’intervention architecturale La maison en ruine La demeure du quartier L'intervention consiste à mettre en scéne les récits (patrimoine immatériel) et en valeur la ruine (un patrimoine matériel) tout en la réaménageant en un espace de rencontre et de réflexion, et en l'injectant d'événements pour créer une nouvelle ambiance . Vers un lieu de vie et de mouvement/calme.
Figure 142: plan masse de la zone d'intervention (source: auteur)
La stratégie de l’intervention sur la ruine: 1er action : Reconstruire la ruine La premiere action consiste à : 1- Garder la ruine existante comme une double peau. 2- Ajouter un volume à l'intérieur de l'ancienne demeure.
Figure 143: la premiere action sur la ruine (source: auteur)
Dans ce sens l'existant se présente comme étant l'extérieur d'un espace interieur contemporain.
vers un lieu matériel qui présente l’immaterialité. 2eme action : Choix de matériaux Dans le cadre de notre intervention, l'espace, le mouvement et la lumière prennent une trés grande importance.
À l'aspect ancien de la pierre existante, la partie extérieure de notre intervention marquera notre époque, utilisant des écrans en cuivre perforés légerement (lettre en arabe) au niveau des fenêtres et du béton perforé pour la nouvelle construction. Ceux-ci formeront une double peau, permettant à la lumière de filtrer. Ce contraste formé par les matériaux, souligné par la couleur du béton gris, distinguera les deux époques de la vie du bâtiment et permettra une lecture séparée des strates historiques.
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Chapitre 5: « Houmet El-Chorfa », un lieu propice à la récitation scénarisée
Au niveau de la façade:
Figure 147: texture de la façade (source: auteur)
la texture de la façade existante : pierre taillée Figure 144: esquisse de la nouvelle façade (source: auteur)
Au niveau des fenêtres: Une feuille de cuivre insérée dans le verre ->Favoriser une légère transparence. ->Contribuer à la richesse de l'ambiance nocturne. Figure 146: la nouvelle façade du musée Champollion(source: http:// moatti-riviere.com/wp-content/uploads/2013/10/2009-04-151466@5_ FACADES.pdf)
Figure 145: la façade de la Galerie de vente Whizdom 101 (source: ht tps://archello.c om / story/36097/attachments/ photos-videos/4)
Béton perforé: permet l'entrée de la lumière naturelle
Figure 148: Esquisse de la demeure (source: auteur)
Choix de la couleur verte: rappelle les
turbans verts des cherifiens du quartier.
Façade
opaque reflète l’intimité de l’intérieur ainsi que l’esprit de la médina.
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Chapitre 5: « Houmet El-Chorfa », un lieu propice à la récitation scénarisée
Intervention: Première Hypothèse
Accueil Espace d'exposition Patios Galerie Les ateliers de tissage Figure 149: Esquisse plan Rez de chaussée (source: auteur)
Espaces:
Surfaces
Accueil
100m²
Espace d'exposition
120m²
Patios
96m² / 50m² / 154m²
Galerie
94m²
Les ateliers de tissages
210m²
Figure 150: Tableau de surface (RDC) source: auteur
Figure 151: coupes sur patio (source: auteur) Page 100
Chapitre 5: « Houmet El-Chorfa », un lieu propice à la récitation scénarisée
Patio de transition entre les espaces d'exposition permanante.
Vivre une nouvelle experience en parcourant les couloirs de la demeure habillant comme les chérifiens (les turbans verts).
Un spectateur
Mettre en scène les ateliers de tissages
Un espace dédié à la fois à l'exposition temporaire et aux événements.
Figure 152: les Ambiances Rez de chaussée (source: auteur) Page 101
Chapitre 5: « Houmet El-Chorfa », un lieu propice à la récitation scénarisée
Vers des espaces un peu confinés,éloignés du mouvement.
Espace d'approffondissement Bibliothéque Patios Terrasse Salle de récitation Figure 153: Esquisse plan 1er étage (source: auteur)
Espaces:
Surfaces
Espace d'approffondissement
100m²
Bibliothéque
120m²
Patios
96m² / 50m² / 154m²
Terrasse
94m²
Salle de récitation
210m²
Figure 154: Tableau de surface (RDC) source: auteur Page 102
Chapitre 5: « Houmet El-Chorfa », un lieu propice à la récitation scénarisée
Ecrire des récits et des histoires
Espace dédié à la tradition de l'Hénné porte bonheur. Pratiquer la tradition de l'Hénné dans une ambiance spirituelle
Introduction de la lumière naturelle.
Marcher les pieds nus par respect au lieu.
Espace bibliothéque dont on trouve une collection d'anciens récits, de photos et d'anciennes journales.
Figure 155: les Ambiances (premier étage) source: auteur Page 103
Affichage préjury
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Plan masse Plan RDC
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Plan RDC
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Placette Sidi-Atallah un miroir d'eau
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Ruelle des arts:
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La demeure du quartier :
Plan RDC
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PLan 1er étage
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Façade Principale
Coupe B-B
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Coupe A-A
Coupe C-C
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Affichage final:
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Conclusion générale: Ce mémoire s'inscrit dans la thématique tant actuelle qu'authentique de la
valorisation du patrimoine matériel et immatériel. Un retour vers les racines qui contribue à mettre en valeur ce que nos ancêtres nous ont laissé et inculqué comme histoire et culture.
L'intervention dans un contexte aussi sensible et singulier que le tissu de
la médina de Kairouan est certes un acte qui nécessite une grande subtilité et une réflexion approfondie envers l'ancien et ses temporalités. Cependant, afin d'injecter un nouveau vécu, il est nécessaire de le réinterpréter avec de nouvelles méthodes et postures créatives et interactives qui ne se limitent pas uniquement à la préservation de l'existant mais aussi à une projection dans le temps de la mémoire des lieux.
Dans cette optique, cette réflexion se focalise sur une lecture sensible et
approfondie. L'objectif de ce mémoire est de repenser le cadre spatial de ce quartier et lui redonner vie de façon à mettre en avant le savoir faire local et à redynamiser le quartier en favorisant les inter-relations entre les éléments caractérisant ce dernier et ce pour produire une image à la fois authentique et moderne. Il s'agit ainsi de retracer son parcours à travers des connexions urbaines et architecturales, permettant de rallumer son potentiel matériel et immatériel. De ce fait, l'intervention vise à la fois la récitation, la mise en valeur et la mise en scène des lieux qui sont porteurs de mémoire vivante.
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Annexe Questionnaire:
Pour une co-conception
Pendant le travail sur terrain j'ai fait un questionnaire avec 16 personnes afin de savoir des histoires, leur savoir et leur attentes. Ci-joint leurs réponses:
1-êtes vous intéressé par les histoires qui tournent autour de la médina ? oui
2-Avez vous eu l'occasion de visiter le quartier "echorfa" ? oui
3-Le quartier "echorfa" vous parrait-il intéressant ? oui
4-Connaissez vous le passé de ce quartier ?
5-Comment trouvez vous l'image du passé dans le quartier "echorfa" ?
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6-Serez-vous enchanté, si l'occasion se présente, de vivre une nouvelle expérience au quartier "echorfa" ?
7-Souhaitez vous voir une nouvelle lecture du passé de ce quartier ?
8-Au cas où on aimerait rénover ce quartier , que proposez vous ?
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Références bibliographiques
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Table des figures
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Figure 48: Rempart Gargabia (source: auteur)………………………………...……………………………….57 Figure 49: Mosquée el Ansar (source: auteur)…………………………………………………………............57
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Table des matieres Dédicace.....................................................................................................................3 Remerciements..........................................................................................................4 Résumé.......................................................................................................................5 Introduction Générale...............................................................................................8 01-Motivation et Contexte........................................................................................9 02-Problématique......................................................................................................10 03-Méthodologie.......................................................................................................12 Chapitre I: Le lieu manifeste des récits I.1- Introduction.............................................................................................15 I.2- La récitation des lieux, une ère racontée et un rituel pratiqué....................17 I.2.1- Le mythe, autour de la genèse de lieux ................................................ 17 I.2.2- La récitation des lieux, un rituel pratiqué............................................... 19 I.3- La récitation des lieux, espace construit et temps raconté..............21 « La mise en configuration » d’un espace construit : A- La préfiguration ..................................................................................................21 B- la configuration....................................................................................................22 C- la refiguration ......................................................................................................22 « La mise en configuration » Temps raconté : A-La préfiguration ...
..........................................................................................22
B- la configuration ...................................................................................................22 C- la refiguration ......................................................................................................23
I.4- Les éléments constructifs du récit......................................................23 A- L ’événement .......................................................................................................24 B- Le temps ...............................................................................................................24 C- Le rythme .............................................................................................................24 D- La fiction ...............................................................................................................25 E- La mémoire ..........................................................................................................25 F- L ’émotion .............................................................................................................25
I.5- Conclusion.............................................................................................27 Chapitre II: La scénographie, outil de récitation des lieux II.1- Introduction...........................................................................................29 II.2- Les outils de la scénographie.............................................................30 Les notions méthodologiques de la scénographie : ...........................................30 A- Parcours .............................................................................................................30 B-Plan ........................................................................................................................30 C- Séquençage spatio-temporel ............................................................................31 Page 132
Les voies ...........................................................................................................32 Les limites..........................................................................................................32 Les nœuds.........................................................................................................32 Les quartiers......................................................................................................32 Les points de repère ........................................................................................32 D- Le cadrage..............................................................................................................33 E- Evénement .............................................................................................................33
II.3- la scénographie à l’échelle urbaine........................................................34 II.3.1- La scénographie urbaine ...........................................................................34 II.3.2- Le parcours à l’échelle urbaine ................................................................36 A-Les rues: ..................................................................................................................37 B- Les ruelles: .............................................................................................................37 C- Les places publique: .............................................................................................37 D- Les avenues – les boulevards .............................................................................37
II.4- La scénographie à l’échelle architecturale............................................38 II.4.1- la scénographie architecturale ...................................................................38 II.4.2- Les concepts archi-scénographiques :......................................................40 A-La dramaturgie .......................................................................................................40 B-Le spectateur et l’acteur :......................................................................................40 C-Le corps et l’espace ...............................................................................................41
II.4.3- Le parcours à l’échelle architecturale : .....................................................41 Parcours libre ...........................................................................................................42 Parcours guidé .........................................................................................................42 Exemple d’un parcours architectural .....................................................................42
II.5- Conclusion ...............................................................................................44 Chapitre III: « Houmet El Chorfa », scènes et récits III.1- Introduction: Patrimoine entre les racines et les ailes........................48 III.1.1- Patrimoine entre racines et ailes:...............................................................48 III.1.2- Patrimoine matériel, un patrimoine architectural:...................................48 III.1.3- Patrimoine immatériel, un patrimoine culturel ........................................49 III.2- La médina de Kairouan...........................................................................50 III.2.1- La ville de Kairouan ....................................................................................50 III.2.2- L’histoire de la médina de Kairouan :........................................................51 La fondation de Kairouan...........................................................................................51 Le protectorat français...............................................................................................52 L’indépendance...........................................................................................................54 La médina de Kairouan aujourd’hui ........................................................................54
III.3- Choix du site.............................................................................................55 III.3.1- Quartier «El-Chorfa» à travers le temps .................................................55 III.3.2- Périmètre d’étude et zone d’intervention: ...............................................58 Page 133
III.4- État de lieu..................................................................................................61 III.4.1- Séquence 1: Placette Sidi-Atallah .............................................................62 III.4.2- Séquence 2: La ruelle ...............................................................................64 III.4.3- Séquence 3: La maison en ruine.............................................................66 III.5- Conclusion.................................................................................................68 Chapitre IV: L’architecture manifeste d’une scénographie des récits IV.1- Introduction..............................................................................................................71 IV.2- Le dispositif référentiel à l’échelle architecturale...............................................72 IV.3- Le dispositif référentiel à l’échelle urbaine.........................................................80 IV.4- Conclusion..............................................................................................................88 Chapitre V: « Houmet El-Chorfa », un lieu propice à la récitation scénarisée V.1- Introduction.................................................................................................91 V.2- Les objectifs de l’intervention..................................................................92 V.3- L’Organigramme fonctionnel....................................................................93 V.3.1- Placette et Ruelle...........................................................................................93 V.3.2- Maison en ruine.............................................................................................93 V.4- L’Intervention urbaine.................................................................................90 V.4.1- Placette "sidi-Atallah".....................................................................................94 V.4.2- La Ruelle.........................................................................................................97 V.5- L’Intervention architecturale......................................................................98 Conclusion générale.......................................................................................................107 Annexe................................................................................................................108 Bibliographie.....................................................................................................................110 Table des figures..............................................................................................................111 Table des matières..........................................................................................................118
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