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2.1.2. Typo-morphologie du centre-ville

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Références

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2.1.2. Typo-morphologie du centre-ville

V oir ie e t or ie nt ati on

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Figure 147 : Plan d'orientation

P l ac es et rues piétonnes Voirie carros s ab l e Lig ne de tramw ay

Le tracé de la voirie témoigne du passé du centre-ville. En effet, la nouvelle ville a commencé à se développer bien avant l’établissement du premier plan d’urbanisme, ce qui explique l’irrégularité du tracé et l’absence d’un fil conducteur clair. Cependant, il est possible d’en ressortir quelques tendances.

Tout d’abord, le tracé de la place des nations unies qui s’étend sur deux hectares est dominée par l’axe du boulevard Hassan I d’où sa forme allongée. Certes, ce choix est surtout le résultat de l’extension de la ligne du tramway en présence d’un alignement de bâtiments préexistants, mais il peut aussi être expliqué par une volonté d’intégrer la tour de l’horloge à la place ou de créer un maximum d’ombre vu son orientation et le climat du pays. En outre, la place des nations unies, tout comme la place du 16 novembre, est un point de convergence de plusieurs rues rappelant le modèle d’urbanisme Haussmannien qui a certainement influencé les premiers concepteurs du centre-ville.

Ainsi, les îlots ont des formes hétérogènes allant du simple rectangle aux formes plus complexes et irrégulières. Pareillement, la taille change d’un îlot à l’autre, mais la grande différence réside entre ceux du tissu colonial et les îlots plus récents comme celui de l’hôtel Hayat Rengency.

Av en ue d es FAR

Figure 149 : Plan de voirie

P l ac es et rues piétonnes Voirie carros s ab l e Lig ne de tramw ay

Le tracé du centre-ville repose sur une hiérarchie de voirie claire qui peut être classée en trois catégories ; en plus de l’avenue des FAR, il y a les boulevards : Hassan I, Hassan II et Mohammed V qui structurent la ville et qui se croisent au niveau de la place. Ensuite, se trouve les rues carrossables et les rues piétonnes qui définissent la forme des îlots. Concernant ces dernières, leur emplacement dans le plan n’est pas un hasard, elles ont récemment été piétonnisées afin de lier la place des nations unies et la place du 16 novembre, un geste qui compense le manque de largeur de la première en s’étendant au-delà des obstacles.

Figure 148 : Coupe sur rue Chénier avant et après la piétonisation

Le s g ale r ie s

Figure 150 : Rues intérieures

Plac es et r ue s pié to nn e s Ga ler ie s Vo ir ie c arr o s sab le Ru e s in tér ie ur es Li gne d e tr am w ay

En plus des rues classiques, le site bénéficie de deux autres types de rues : le premier est représenté par les galeries extérieures couvertes par les arcades et ouvertes d’un côté sur l’espace public. Elles sont situées niveaux des rez-de-chaussée des façades de la place et des boulevards traversés par la ligne du tramway. Elles ont un rôle d’espace de transition entre le non bâti et le bâti. Le deuxième est un modèle de rue entièrement couvert sous forme de couloirs traversant l’îlot et dont l’accès est ouvert au grand public. Ce modèle se situe au niveau de l’immeuble 17 sous le nom du passage Tazi et est consacré aux commerces.

Ainsi, les bâtiments du quartier art-déco ont été conçus en tant que composantes urbaines permettant une continuité et une harmonie entre l’intérieur et l’extérieur en atténuant la rupture qui se trouve habituellement entre les deux.

Figure 151 : Passage Tazi, B. Moussaoui, www.pinterest.com, consulté le 06/05/2022

Ha ute ur s

En passant du plan à la coupe, on découvre un autre visage de la place. La différence entre les tissus urbains du nord et ceux du sud est claire. En se plaçant en face du quartier art-déco, les volumes sont espacés régulièrement et la continuité urbaine est présente en dépit de l’hétérogénéité des hauteurs. Du côté opposé, le scénario est différent, l’hôtel Hayat regency domine le paysage qui n’est composé au premier plan que de la tour de l’horloge et de la coupole tandis que le deuxième plan est représenté par l’enceinte de la médina qui ne dépasse pas la hauteur de l’horloge.

En pratiquant l’espace, il est difficile de ne pas remarquer le jeu de perspective entre les deux extrémités de la place ; d’un côté, s’impose la tour de l’horloge solitaire dans un paysage ouvert, de l’autre, la tour de l’horloge de la place administrative apparait au bout de la perspective art-déco du boulevard Hassan II. Une scène qui résume parfaitement la différence entre la morphologie urbaine du nord et du sud, laissant croire que la place des nations unies joue le rôle d’un espace tampon, un pont entre deux réalités.

Figure 154 : Skyline sud et nord de la place des nations unies

Figure 153 : Vue sur la médina

Figure 155 : Vue sur la tour de l'horloge Figure 152 : Vue sur la tour de l'horloge de la place administrative

L’î lo t f e r m é

Figure 156 : Ilots du terrain d'étude

P l ac es et rues piétonnes Voirie carros s ab l e Lig ne de tramw ay

La configuration des îlots du site est similaire à celle du modèle de l’ilot fermé ou haussmannien, conçu afin de créer une homogénéité au niveau de la rue en garantissant l’alignement des parcelles. Ainsi, la façade extérieure est conçue pour la rue ; elle offre aux habitants de la ville un paysage harmonieux marqué par des alignements de grandes fenêtres alors que les façades de la cour intérieure commune sont moins travaillées.

Dans cette typologie, la priorité du concepteur est d’assurer la visibilité et l’ordonnancement des façades extérieures alors que l’espace intérieur, plus intime et isolé, n’appartient qu’aux habitants de l’îlot qui peuvent le modifier sans changer son apparence extérieure.

Figure 157 : îlot fermé : intérieur et extérieur

Ainsi, l’évolution de l’îlot fermé se passe à l’intérieur et échappe aux regards. En effet, les cours intérieures de ce type d’îlot restent rarement intactes ; souvent, l’image que le premier concepteur lui donne est complétement transformée par l’action des habitants. C’est pour cette raison que ce processus est représentatif des occupants de l’espace.

Ce phénomène est répondu dans le centre-ville Casablancais comme constaté dans l’état des lieux. Les extensions ne sont alors que l’évolution naturelle du modèle de l’îlot fermé. Néanmoins, les habitants du site ne se sont pas contentés de modifier les cours intérieures, dans plusieurs cas, les extensions s’installent également sur les terrasses (vue que la toiture plate est la règle) en faisant attention à laisser un recul qui leur garanti d’être à l’abri des regards. Ce mode de croissance est encore plus justifié en prenant en compte les jeux de volumes qui sont, comme constaté pendant la visite guidée, une expression architecturale très courante donnant aux extensions sur les terrasses la possibilité de ne pas se faire trop remarquer.

Figure 158 : L'évolution de l'îlot fermé

Figure 159 : Images satellite 2003, 2009, 2022, Google Earth, Consulté le 09/05/2022

Figure 160 : Partie apparente de l'extension Il n’est pas facile de trouver des images ou des sources qui montrent l’état initial des terrasses avant les extensions puisqu’elles ont été majoritairement construites très tôt après l’indépendance. Cependant, l’exemple ci-dessus représente une extension qui date du début des années 2000. Elle est presque invisible de la rue vue son recul par rapport à la façade.

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