Sanitas Le Mag 4/21 - Se comprendre

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Se comprendre Avec ou sans mots

18 __ Quelle est l’utilité des chatbots? 24 __ Les aliments qui boostent nos défenses naturelles


VRAI OU FAUX

Les cystites sont-elles causées par le froid? La réponse est: oui et non! Le froid affaiblit le système immunitaire, rendant l’organisme plus sensible aux inflammations. En soi, cependant, une cystite est causée par des bactéries: les colibacilles provenant de l’intestin. Chez l’homme, ils doivent parcourir une distance de 20 cm; chez la femme, ils atteignent la vessie après un sprint de 4 cm. C’est pourquoi les femmes sont plus souvent touchées par ce type d’inflammation. 50% d’entre elles souffrent au moins une fois dans leur vie d’une infection de la vessie. Les symptômes: un besoin pressant d’uriner et une miction douloureuse avec sensation de brûlure. Il est toutefois possible de prévenir l’infection en employant la bonne technique. Cela vaut aussi pour les rapports sexuels ou la façon de s’essuyer aux toilettes: jamais de l’arrière vers l’avant. Pour venir à bout d’une cystite, il est recommandé de boire suffisamment, dans l’idéal 1,5 litre.

I ll u s t r a t i o n:

Nous répondons aux questions que vous vous êtes toujours posées. N’hésitez pas à nous écrire! redaktion@sanitas.com

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Joni Maje

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ÉDITORIAL / CONTENU

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Chère lectrice, cher lecteur, Ces derniers temps, on entend souvent dire que la société se désolidarise. Dans ce numéro, nous nous attachons à ce qui caractérise justement la «compréhension réciproque». Nous sommes allés à la rencontre de personnes dont la vision de ce monde est très différente de celle de leurs semblables. Elles sont capables de goûter les sons ou de se concentrer sur des détails que les autres ne remarquent pas. Leurs témoignages nous encouragent à mettre à profit nos différences. Voir le monde autrement peut ouvrir de nouveaux horizons. Les pépinières de talents, aussi variés soient-ils, favorisent le changement. Chez Sanitas, le sentiment de communauté est inscrit dans notre ADN: le partenariat tient le haut du pavé parmi nos valeurs d’entreprise. Par le biais de divers formats d’échange, nous cultivons le sentiment d’appartenance, même en télétravail. Et vous, chers clients, vous trouverez chez Sanitas une oreille attentive à toutes vos questions, non seulement par téléphone, mais aussi par chat et par e-mail. Je vous souhaite une bonne lecture!

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Vrai ou faux Bouillon d’infos

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DOSSIER: SE COMPRENDRE Sans compréhension, il n’y a pas de communauté: les vrais échanges nécessitent parfois plus que de simples mots. «C’est ma manière d’être. Je suis autiste»: un entretien sur les préjugés, les grands sentiments et l’art de savoir être tolérant. Au-delà des mots: le pouvoir de la communication non verbale Entends ce que je vois: est-il possible de voir et de goûter les sons? Une synesthète témoigne. Infographie: que se passe-t-il dans notre corps en cas de conflit? Au secours, je ne comprends pas ce que dit le docteur: protocole d’un entretien réussi

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Consultation avec un robot: l’avancée des chatbots Côté privé: qui se lance à l’assaut du Grand Nord par –25 degrés? Remèdes maison: que faire quand la voix est enrouée? Système immunitaire: la bonne nourriture pour nos défenses Sani et Elina: au château hanté Lexique: carte d’assurance, loi sur le contrat d’assurance et obligation de déclaration

Couverture: Yves Bachmann

Andreas Schönenberger, CEO de Sanitas

IMPRESSUM Éditeur Sanitas Assurance Maladie, Jägergasse 3, 8021 Zurich, sanitas.com/magazine | Contact redaktion@sanitas.com | Responsable du projet Claudia Sebald | Rédaction Leoni Hof (rédactrice en chef), Helwi Braunmiller, Paul Drzimalla, Julie Freudiger, Anna Miller, Salome Müller, Katharina Rilling | Traduction Service de traduction de Sanitas | Art Direction Festland AG | Lithographie Detail ag | Impression swissprinters.ch | Crédit photos Toutes les images ne portant aucune mention particulière sont la propriété de Sanitas ou sont des images sous licence de Sanitas, p. 5: photolocatelli.ch, p. 6/7: Catherine Delahaye / Getty Images, p. 16: Tom Werner / Getty Images | Tirage env. 490 000; 12e année; imprimé sur du papier écologique FSC | Parution 4 fois par an en français, allemand et italien | Le prochain numéro paraîtra en février 2022.

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BOUILLON D’INFOS

Appli TOM —

Pour gérer ses médicaments Si vous prenez régulièrement des médicaments, vous savez que l’on peut facilement faire des erreurs: avant ou après les repas? Le comprimé bleu le matin, le rose au repas du soir? Une vraie gageure pour les malades chroniques, qui doivent prendre différents médicaments à différentes heures de la journée. L’appli de santé TOM de la start-up suisse Innovation 6 vous rappelle de prendre vos médicaments. TOM fonctionne sans inscription. Les patients enregistrent simplement leurs médicaments dans leur armoire à pharmacie virtuelle. Un message s’affiche sur le smartphone à l’heure de la prise ou s’il faut commander de nouvelles boîtes de comprimés.

Conseil en ligne —

Vous avez le choix Avec Sanitas, vous trouverez en ligne encore plus facilement l’assurance qui vous convient. Pas besoin de naviguer vousmême entre toutes les options, une sympathique assistante numérique le fait pour vous. Alva recherche avec vous la formule d’assurance adéquate. Elle vous présente toutes les possibilités et vous indique les primes correspondantes. Pour de plus amples informations sur le conseil numérique: sanitas.com/alva-fr

Enquête clients

Sondage sur la satisfaction des clients Nos clients font partie des plus satisfaits de Suisse. Lors du sondage bonus.ch de cette année, Sanitas a obtenu la meilleure note de 5,4 et se classe à la 1re place. Cela nous encourage à continuer. Nous sommes heureux que vous appréciiez notre engagement pour des services modernes ainsi qu’un service clients intégral et nous vous remercions de votre confiance. Vous trouverez ici de plus amples informations sur le sondage: sanitas.com/clients

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BOUILLON D’INFOS

Challenge Award

60,2 Le chiffre —

Vous vous engagez en faveur de la relève sportive? Alors, posez votre candidature! Sanitas soutient les organisations qui œuvrent pour le sport chez les petits et les grands de 3 à 25 ans. Avec le Sanitas Challenge Award, nous remettons des prix d’un montant total de 114 000 francs. Vous avez jusqu’au 13 février 2022 pour déposer vos projets qui englobent davantage qu’un simple entraînement. Challenge Vous trouverez ici de plus amples informations Award 2022: sur les conditions de participation: posez votre sanitas.com/candidature

candidature!

Magazine en ligne —

Le point sur la santé Dans ce numéro, vous trouverez une foule de conseils, des témoignages prenants et des explications d’experts. Vous en êtes à la dernière page? Notre magazine en ligne n’est jamais en peine d’articles! Les sujets sont vastes et encore plus captivants. Car la santé nous passionne. Et pour tous ceux qui aiment bouger: nos vidéos proposent de nombreux exercices pour se dépenser.

pour cent

des personnes interrogées affirment que leur vie sexuelle influence fortement ou très fortement leur santé et leur bien-être physiques.

Source: Sanitas Health Forecast 2021

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DOSSIER: SE COMPRENDRE

Y arriver, ensemble Que ce soit en famille, avec nos amis ou collègues de travail: parfois, nous nous comprenons intuitivement. Et parfois, pas du tout. Poser des questions, être plus attentif et faire preuve de compréhension mutuelle peut-être utile dans ces cas-là. Essayer de poser un regard différent sur le monde ouvre de toutes nouvelles perspectives.

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DOSSIER: SE COMPRENDRE

«C’est ma manière d’être. Je suis autiste.» Elle est autiste, pas lui. Comment développe-t-on une relation lorsqu’on perçoit le monde de façon totalement différente? Rencontre avec Karin et Frank Lehmann dans le Seeland bernois. Texte Leoni Hof Photos Désirée Good

Aimer l’autre tel qu’il est: les Lehmann sont ensemble depuis 34 ans.

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Que ressent une personne autiste? Explications du psychologue Matthias Huber, lui-même autiste, et les meilleures séries sur le sujet sanitas.com/autisme


DOSSIER: SE COMPRENDRE

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ans. Depuis près de cinq décennies, Karin Lehmann a le sentiment diffus que quelque chose ne va pas chez elle. Elle passe la moitié de sa vie sans réussir à mettre le doigt sur ses difficultés. Karin a aujourd’hui 52 ans. Son diagnostic, il y a quatre ans, a enfin donné corps à son intuition: le syndrome d’Asperger. Un parfum d’automne flotte déjà dans l’air. Au jardin, la récolte des pommes touche à sa fin. Son mari Frank en fera des beignets qu’elle adore déguster avec une sauce à la vanille. Pendant notre discussion, absolument rien ne nous frappe. Karin Lehmann rit au bon moment, regarde la personne à qui elle s’adresse dans les yeux… mais n’arrive pas à «lire» l’autre. Comme elle nous le dira plus tard, elle est incapable de déchiffrer les expressions faciales. Elle ne voit pas quand quelqu’un a l’air triste, baisse les coins de la bouche en signe de déception, fronce les sourcils pour exprimer sa colère. C’est l’une des caractéristiques du syndrome d’Asperger. Et de dire sans filtre ce qui passe par la tête. Comme l’autre jour où elle a lancé à un collègue de travail: «Bon allez, fini de bavarder, il est temps de s’y mettre!» avant de faire demi-tour et de regagner son poste de travail. Pour elle, les choses étaient claires. Lorsque son collègue est venu lui en parler plus tard, elle lui a dit: «C’est ma manière d’être. Je suis autiste.» Karin Lehmann n’hésite pas à clamer sa différence. C’est d’ailleurs ce qu’elle conseille aux personnes dans son cas: «Essayez d’expliquer vos particularités. Et aux autres: demandez à la personne en face de vous pourquoi elle réagit comme elle le fait. Ne la cataloguez pas immédiatement.»

toujours: tu es comme ça. Un point c’est tout.» Beaucoup de parents ont peur que le diagnostic de l’autisme nuise à leur enfant. Pour Karin Lehmann, leur crainte est injustifiée. «C’est la peur des parents, pas celle des enfants. Une fois diagnostiqués, les enfants reçoivent de l’aide.»Dans son cas, il a fallu que tout s’écroule pour qu’elle sollicite un soutien. Karin Lehmann a travaillé à la Poste pendant près de vingt ans. La communication avec les clients était particulièrement difficile. Elle faisait de son mieux, mais n’avait pas le tact nécessaire pour gérer certaines situations. Les réclamations pleuvaient, Karin était sans cesse convoquée chez son supérieur, jusqu’à ce qu’elle craque et soit finalement licenciée. Décidée à y voir plus clair, elle consulte un psychiatre et passe un test de dépistage de l’autisme aux services psychiatriques universitaires de Berne. «Quand le diagnostic est tombé, il y a eu un déclic. J’ai enfin compris pourquoi j’avais ces réactions. Pourquoi ma bouche va plus vite que mon cerveau.» Aujourd’hui, elle en rit. «Au guichet de la Poste, je regardais à droite et à gauche comment les autres faisaient, puis je trouvais une voie intermédiaire. J’ai une mémoire photographique. Mes pensées défilent comme un film, qui continue souvent à tourner la nuit.» Elle s’accorde régulièrement des temps de repos pour récupérer de

«L’amour est là. On ne laisse pas tomber une personne simplement parce qu’elle est différente.» Frank Lehmann

Karin sait ce que c’est d’être mise à l’écart. «Je n’avais personne. Mes camarades de classe ne venaient me voir que pour résoudre un problème de maths.» Elle s’est débrouillée comme elle a pu, calquant souvent son attitude sur celle des autres enfants. Au fil du temps, beaucoup de filles et de femmes touchées deviennent expertes dans l’art de l’imitation et de l’adaptation. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’autisme est détecté plus tard chez elles que chez les garçons. Enfant, elle aurait souhaité que ses parents aillent chez un spécialiste. «Ma mère disait

Les petits gestes valent mieux que les grandes embrassades: le contact physique peut être désagréable pour les autistes.

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«J’aimerais bien être une vraie grand-mère qui prend son petit-fils sur ses genoux et lui fait la lecture.» Karin Lehmann

Avec son chien Benji à ses côtés, Karin Lehmann peut se détendre.

toutes ces sollicitations. Karin ne peut pas utiliser les transports publics: il y a trop de gens, trop de bruits, trop de contacts. C’est en voiture qu’elle se rend à son nouveau travail. «Quand je suis tendue, je mets la musique à fond. Cela m’aide à me calmer, ensuite je vois mieux la route.» Quand elle arrive dans une pièce, elle la scanne. Un objet qui n’est pas à sa place la dérange. À cause d’une raideur au pouce, Karin Lehmann occupe aujourd’hui un emploi en milieu protégé. «La pression a disparu. Pendant dixneuf ans, j’ai passé mes nuits à rejouer le film de la journée.» Aujourd’hui employée à mi-temps, elle a un travail agréable à la chaîne dans une unité d’emballage de brosses à dents, hochets et sucettes pour bébé. Et compte plus vite que la machine à calculer de l’entreprise. Karin se sent blessée que certains assimilent le syndrome d’Asperger à un trouble. «Je ne suis pas handicapée. J’ai un talent particulier qui peut être un atout: même si je n’ai travaillé que sept ans à l’hôpital, mon cerveau passe en mode ‹soignant› quand il le faut. Je sais immédiatement quoi faire.» Quand son fils était petit, il a eu besoin de points de suture à la suite d’un accident de vélo. «Avec mon mari, il criait comme si on l’écorchait. Avec moi, il s’est immédiatement calmé. Parce que j’étais moi-même. À cet instant, ce n’était pas mon fils, mais un patient. J’ai agi avec l’efficacité d’une machine.» Pour elle, tout le monde a quelque chose à apprendre des autres. Dans son cas, ce fut d’accepter l’aide de son mari, par exemple. Karin et Frank Lehmann se sont rencontrés il y a 34 ans. Frank l’a abordée au carrousel de la fête foraine. Ils se sont revus plus tard dans la soirée et ont discuté, alors que la place s’était déjà vidée depuis longtemps. Très vite, ils se sont mis ensemble. «Au début, je n’ai pas remarqué

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qu’elle était différente. Bien sûr, il y a eu des hauts et des bas dans notre relation. Mais c’est normal. Un jour, elle a dit: ‹Quelque chose ne va pas chez moi.› Mais je n’ai jamais pensé à l’autisme», raconte Frank. Il tient à souligner que ce n’est pas une maladie. «Ma femme a des capacités que les autres n’ont pas.» Dès le début, elle lui a dit clairement ce qu’elle aimait ou pas. «Je ne peux pas la prendre simplement dans mes bras. C’est elle qui doit venir vers moi. Sinon, elle se sent vite étouffée et se replie sur elle-même.» Le couple a eu deux enfants. «À ce moment-là, j’aurais dû me rendre compte que quelque chose n’allait pas. J’ai aimé allaiter, mais plus tard, il m’était impossible de prendre mes enfants sur mes genoux. Je ne pouvais pas supporter leurs visages barbouillés. Ou les doigts sales. Je ne les ai jamais serrés dans mes bras ni embrassés pour leur dire bonne nuit. C’est toujours mon mari qui les mettait au lit», confie Karin Lehmann. Elle est pourtant proche de ses enfants, à sa manière. Lorsqu’on lui a diagnostiqué le syndrome d’Asperger, eux aussi ont compris pourquoi leur maman était comme cela. «Leurs partenaires le savent aussi. Même avant le coronavirus, je ne faisais jamais la bise. Je ne fonctionne pas comme ça.» Dans le même temps, Karin Lehmann souffre de ne pas pouvoir établir de proximité physique avec son petit-fils. «J’aimerais bien être une vraie grand-mère qui prend son petit-fils sur ses genoux et lui fait la lecture. Mais la proximité m’est insupportable.» Son mari l’a accepté dès le début: «L’amour est là. On ne laisse pas tomber une personne simplement parce qu’elle est différente. Quand elle a besoin de calme, elle s’éloigne. J’apprécie que chacun laisse de l’espace à l’autre.» Et elle ajoute: «C’est vraiment notre cas.»


DOSSIER: SE COMPRENDRE

Dire les choses sans parler «Il est impossible de ne pas communiquer.» La fameuse citation de Paul Watzlawick l’illustre bien: même sans un mot, nous communiquons, que nous le voulions ou non. Car une grande partie de la communication est non verbale. Texte Katharina Rilling Illustration Sylvia Geel

1. Distance: ne t’approche pas (trop) Notre interlocuteur avance, nous faisons un pas en arrière: être trop proches nous dérange. «La distance adoptée en dit long sur nos relations avec autrui – c’était pour le moins le cas avant le coronavirus», affirme Christa Dürscheid, professeure de langue allemande à l’Université de Zurich. Dans notre société, nous avons l’habitude de mener des entretiens de vente ou d’embauche à une distance variant d’environ 3,5 à 1,5 m. Les collègues ont le droit de s’approcher plus près: entre 1,5 et 0,5 m. Seuls les amis et la famille sont autorisés à se tenir à une distance inférieure à 50 cm.

2. Contacts: ne pas toucher! «Les contacts physiques pendant un entretien sont inconcevables», précise Christa Dürscheid. Ils sont la plupart du temps perçus comme désagréables. «Sauf si l’on se connaît très bien.» Dans notre culture, des rituels se sont imposés dans le cadre d’une rencontre, par exemple la bise, la poignée de main ou une étreinte au début et à la fin d’une rencontre.

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3. Odeur: (ne pas) pouvoir se sentir Trouver quelqu’un sympathique dépend aussi de notre capacité à le sentir. Dans le choix du partenaire, les odeurs jouent inconsciemment un rôle, car elles nous donnent des informations sur les gènes et le système immunitaire de la personne en face de nous. «Un bon parfum ne nous rend pas pour autant plus sympathiques», explique Christa Dürscheid.

4. Langage corporel: trouver sa position de repos Est-ce que quelque chose est ironique ou faut-il le prendre au sérieux? Bien souvent, c’est le langage corporel qui nous le fait comprendre. «Au travers de signaux émis sciemment, nous pouvons aider notre vis-àvis à interpréter le message comme nous l’entendons», soutient Christa Dürscheid. D’ailleurs, les détails sont essentiels: croiser les bras et les jambes indique le rejet. Une tête de travers, l’incertitude. Une posture ouverte et droite, avec les pieds bien ancrés dans le sol, la confiance. Des études ont même montré une baisse du niveau de cortisol (un indicateur du stress) dans cette position.

5. Le «pacing»: réguler pour harmoniser Couper la parole, parler en même temps: parfois, l’harmonie n’est pas au rendez-vous. Écouter attentivement et adopter le rythme de son vis-à-vis peut aider. La méthode du «pacing» consiste à se mettre au diapason de l’autre: on copie en partie sa posture, sa gestuelle, ses mimiques, son débit de paroles et son rythme respiratoire. Cela prouve que nous sommes sur la même longueur d’onde.

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DOSSIER: SE COMPRENDRE

Entends ce que je vois Elisabeth Sulser est synesthète. Elle voit les sons en couleurs. Et elle peut aussi en sentir le goût. Pour elle, un do est rouge, un do dièse rose ... Ses aptitudes suscitent beaucoup d’intérêt, parfois teinté d’incompréhension. Entretien Julie Freudiger Photo Nicola Tröhler

CONSEIL D’EXPERT Prof. Lutz Jäncke, spécialiste en neuropsychologie, Université de Zurich «La synesthésie est une double perception au cours de laquelle deux zones interconnectées du cerveau s’activent simultanément. La synesthésie se développe chez des personnes dont le cerveau possède dès la naissance des connexions particulières. Lorsqu’elles se concentrent sur une activité, des associations spécifiques naissent sur cette base anatomique. La synesthésie n’est pas une maladie, mais une forme particulière de normalité.»

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À 16 ans, vous vous êtes rendu compte que vous ne perceviez pas les sons de la même façon que les autres. Pourquoi si tard? Tout a toujours eu un effet extrême sur moi: les sons, les couleurs, les goûts. Enfant, je pensais que c’était normal et qu’il fallait juste que je me protège de certains sons. Je n’ai réalisé qu’à 16 ans que les choses étaient plus faciles pour les autres. Que leurs perceptions leur arrivaient déjà triées, et pas «en vrac» comme chez moi.

Comment se passe la communication avec les autres musiciens? Il arrive que certains passages d’un morceau ne me conviennent pas. Je ressens comme une résistance intérieure, qui tient aussi à la couleur. Il est important que j’aie mon mot à dire dans la tonalité ou l’arrangement du morceau. C’est plus facile en solo ou à deux. Mais lorsqu’on a trouvé les bonnes personnes, jouer dans un groupe est une fantastique expérience aussi.

Qu’est-ce qui a déclenché cette prise de conscience? C’était lors d’une soirée tout à fait banale chez une amie à Coire. Il pleuvait fort et je me suis soudain aperçue que ce bruit d’impact était un sol, et que ce sol était bleu. Au début, je ne m’expliquais pas moi-même cette perception. Mais lorsque j’ai parcouru la gamme, je l’ai vue en couleurs: le do était rouge, le do dièse rose, et ainsi de suite. Mon amie n’a pas vraiment compris ce que je voulais dire. Mes parents se sont aussi montrés perplexes et ont suggéré que j’étais peut-être fatiguée. Je me suis alors lancée dans des recherches et j’ai découvert que la synesthésie était un phénomène perceptif aussi vécu par d’autres personnes. Quel soulagement!

Avez-vous également ces perceptions avec les bruits de tous les jours? Je vois des couleurs quand je peux extraire la note fondamentale. En entendant des cloches d’église ou une alarme, par exemple. Quand le café coule de la machine le matin, je vois une ligne bleu clair. Si je ne perçois pas la note fondamentale, je vois une silhouette grise. En revanche, les bruits du quotidien n’ont généralement pas de goût. J’associe les voix à différentes matières comme la pierre, le sable, la terre, le métal liquide, le tissu, le vin ou l’air.

Nous aimerions voyager à vos côtés: que percevezvous lorsque vous écoutez de la musique? Dès que le morceau commence, des couleurs viennent tapisser mon imagination comme s’il s’agissait d’une toile. Elles évoluent constamment. À cela viennent s’ajouter des formes, comme des ronds ou des petits carrés lorsqu’intervient la batterie. J’ai aussi un goût sur la langue qui varie selon l’intervalle sonore. Une tierce mineure, par exemple, est salée, une tierce majeure est sucrée, une quinte me fait l’effet d’un verre d’eau, une sixte mineure a le goût de la crème.

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Ces doubles perceptions semblent très intenses. Sont-elles parfois trop lourdes? Non, car je ne peux pas faire autrement. La synesthésie a beaucoup d’avantages pour mon activité de musicienne: comme je vois véritablement le morceau, les couleurs et les formes m’aident à me repérer. Je n’ai jamais besoin de répéter pour apprendre un morceau par cœur. Comment arrivez-vous à déconnecter? J’aime être seule et je vis à la campagne. J’ai besoin de calme. Et je peins la musique. Si j’aime les couleurs générées par un morceau, je l’écoute jusqu’à en être complètement imprégnée. J’en peins les plus belles parties. Après, les couleurs m’apparaissent encore plus intensément. Tout est clair et ordonné. Quand je peins, c’est comme si je faisais le ménage.


DOSSIER: SE COMPRENDRE

Quel est le goût d’un son? La synesthète Elisabeth Sulser nous fait voyager dans son monde en vidéo. sanitas.com/synesthesie

La musicienne est le seul cas documenté au monde de synesthésie gustative associée à des intervalles sonores.


DOSSIER: SE COMPRENDRE

Que se passe-t-il dans notre corps en cas de conflit? Le voisin qui met la musique à fond, les chaussettes du partenaire qui traînent, la voiture qui pique la dernière place de parking: les raisons de s’énerver ne manquent pas. Parfois, cela fait du bien de s’emporter. Les conflits qui durent, en revanche, nuisent à la santé. Texte Leoni Hof Infographie Codeplay

«Ne t’approche pas trop de moi!» La fureur nous donne un air menaçant: nos sourcils se froncent, les yeux deviennent des fentes et, en même temps, nos pupilles se dilatent pour que nous puissions tout voir. Nous avançons la mâchoire inférieure et montrons littéralement les dents. Des études révèlent que les gens perçoivent plus rapidement les visages en colère que les visages amicaux.

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Relation sous pression constante Des chercheurs danois ont découvert que les conflits dans une relation peuvent plus que doubler le risque de décès. Ce dernier est particulièrement élevé chez les hommes, surtout lorsque des facteurs de stress supplémentaires entrent en jeu. L’ampleur des effets sur la santé dépend toutefois de la personnalité de chacun. Les hommes réagissent souvent aux disputes constantes par des maux de dos, des douleurs dans la nuque ou des dysfonctionnements érectiles, les femmes par des problèmes d’estomac ou des troubles du sommeil. Source: BMJ Journals, Journal of Epidemiology and Community Health

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DOSSIER: SE COMPRENDRE

Qui se dispute se raidit Typiquement, quand nous nous disputons, nous remontons les épaules, les muscles se tendent, ceux de la nuque et du dos se durcissent. Les veines jugulaires ressortent. Nous nous armons contre une attaque et sommes prêts à riposter. Les poils de notre nuque se dressent. Les hormones du stress sont libérées.

Le cerveau court-circuité Comme la tension artérielle grimpe, le cerveau se «coupe» du monde extérieur. La vision devient si étroite que nous ne voyons plus ce qui se passe autour de nous. Disjoncter ou «péter les plombs» est souvent à l’origine de bagarres ou de dommages matériels. Dans le cerveau, les hormones du stress bloquent l’hippocampe. Si cet état s’installe, la mémoire à court terme et la capacité de concentration en souffrent.

Le phénomène «hangry» Des scientifiques américains de l’Université de Caroline du Nord ont découvert que ce phénomène est bel et bien réel. La faim nous rend facilement d’humeur bagarreuse. Alors mieux vaut manger un morceau avant de se disputer.

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DOSSIER: SE COMPRENDRE

Au secours, je ne comprends pas ce que dit le docteur!

Traducteur de factures Plus de transparence

Le traducteur de factures du portail clients de Sanitas vous aide à contrôler et à com­ prendre le jargon des factures médicales. sanitas.com/comprendre-la-facture

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DOSSIER: SE COMPRENDRE

Un entretien avec un médecin peut se révéler déconcertant. Poser les bonnes questions aide à mieux comprendre et nous permet de prendre des décisions éclairées. Texte Anna Miller

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’est une situation que nous avons tous vécue chez le médecin: nous venons de passer un examen de routine ou consultons peut-être en urgence. Nous sommes inquiets et beaucoup de questions sont encore sans réponse. Certains termes techniques employés par le médecin nous semblent obscurs, nous ne nous sentons pas vraiment écoutés... Les études le montrent: les patients oublient jusqu’à 80% des informations qui leur sont données – probablement parce qu’ils n’en comprennent pas la moitié. Aujourd’hui, les étudiants en médecine sont davantage sensibilisés au dialogue et reçoivent des conseils pour bien conduire un entretien. Mais vous aussi, en tant que patient, pouvez adopter une attitude qui vous aidera à obtenir les informations nécessaires et vous donnera, au terme de l’entretien, le sentiment positif d’avoir toutes les données en main: – Si possible, réfléchissez avant le rendez-vous aux questions et aux incertitudes que vous souhaitez éclaircir. Écrivez vos questions et apportez vos notes à l’entretien. Vous trouverez sur Internet des questionnaires et des check-lists qui vous aideront à faire le point. Nous vous proposons ci-contre un aide-mémoire avec les principales questions à poser. – Osez demander des précisions. Il est normal de ne pas tout comprendre du premier coup. Après tout, ce n’est pas vous le spécialiste.

– Reformulez ce que vous avez entendu avec vos propres mots. Cette technique appelée «teach-back» est issue de la pédagogie. Elle fonctionne aussi très bien dans les relations interpersonnelles, au travail et lors d’un entretien entre un médecin et son patient. Commencez votre question par: «Si je comprends bien…» ou «La conséquence pour moi, c’est donc que…». – Sollicitez du soutien. Demandez à une amie ou à un parent de vous accompagner au rendez-vous. – Notre monde est de plus en plus numérique. Parfois, la personne en face est si absorbée par la saisie informatique des informations qu’elle peut sembler faire abstraction de vous. Si c’est le cas, abordez le sujet avec calme. Vous avez droit à toute son attention. Pour recueillir correctement des informations, il faut être pleinement présent. – Si malgré vos efforts, la conversation reste difficile, vous pouvez miser sur la métacommunication et exprimer votre ressenti de façon honnête et concrète. Cela demande du courage, mais vous ne le regretterez pas. Vous pouvez dire, par exemple: «En ce moment, je me sens complètement dépassé(e)» ou «J’ai l’impression que mes inquiétudes ne sont pas prises au sérieux.»

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questions clés à poser à votre médecin Quels sont les traitements possibles? Quels sont les avantages et les incon­ vénients? Quelle est la probabilité que ces avantages et inconvénients surviennent? Que puis­je faire moi­même? Que se passera­t­il si je ne fais rien?

– Si vous vous sentez toujours mal à l’aise, envisagez de changer de médecin. Pour qu’une relation de confiance s’installe, le courant doit passer entre vous. – L’honnêteté est cruciale. N’ayez pas peur d’aborder les sujets sensibles. Problèmes de santé mentale, baisse de désir au lit, oubli de médicaments, envie d’essayer une autre méthode de traitement: pour pouvoir en discuter avec vous, votre médecin doit connaître votre situation personnelle.

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RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT

Les chatbots sont largement utilisés malgré leur jeune âge. Peuvent-ils nous aider à mener une vie saine – et tôt ou tard remplacer les médecins et les thérapeutes? Texte Paul Drzimalla

Consultation avec un robot Bonjour et bienvenue!

«Que puis-je faire pour vous?» Beaucoup d’entretiens commencent ainsi. Or, bien souvent c’est une machine qui pose cette question. Selon une récente étude, 63% des Suisses ont déjà eu pour interlocuteurs ces assistants, également appelés chatbots. Ils nous accueillent sur des sites Web, dans des applications ou sur les réseaux sociaux – partout où nous sommes en interaction avec le monde numérique. Les boutiques en ligne, les plateformes de vacances, les assurances et les administrations y ont recours depuis longtemps. D’ailleurs, pendant le coronavirus, le chatbot Replika a fait couler beaucoup d’encre en proposant une relation romantique aux personnes qui se sentaient seules.

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Médecin, coach et source de connaissances L’univers de la santé recèle d’applications envisageables pour les chatbots. Ils peuvent, jusqu’à un certain degré, remplacer l’entretien avec le thérapeute ou le médecin: sur la base d’un dialogue structuré, ils posent des questions standardisées, comme lors d’une consultation. Faisant office de coach santé, un chatbot peut par exemple répondre à des questions sur l’alimentation et les habitudes de sommeil, ou sur la manière d’aborder une maladie tout juste diagnostiquée. Il peut aussi transmettre des connaissances. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui se tournent vers Internet pour s’informer sur la santé. En déplacement, au travail ou le soir sur le canapé. C’est bien là que réside l’avantage d’un agent conversationnel: sa disponibilité. Le docteur Chatbot est toujours libre pour une consultation. Il exécute aussi des tâches administratives. Il saisit des formulaires ennuyeux – à l’aide de quelques questions posées de manière ludique.


RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT

Très bien. On commence?

Sous sa forme la plus simple, le dialogue se déroule par le biais d’un algorithme qui, dans une liste de réponses prédéfinies, choisit celle qui convient à la question de l’utilisateur. Si le chatbot ne sait pas comment continuer, un vrai humain peut prendre la relève. Mais les assistants virtuels, qui reposent sur l’intelligence artificielle (IA), vont encore plus loin. Ils analysent le texte saisi et, à partir des données recueillies, donnent leurs propres réponses. Au fil du temps, un chatbot «apprend» à s’adapter toujours plus à la langue de son vis-à-vis, devenant ainsi un interlocuteur toujours plus «compatissant». L’appli Replika en est un parfait exemple. La majorité des chatbots sont aujourd’hui basés sur un texte, mais il existe également des modèles qui s’appuient sur la reconnaissance vocale. Siri et Alexa sont donc, eux aussi, des assistants virtuels. Les chatbots dans la recherche La recherche sur les avantages qu’ils procurent dans le domaine de la santé en est encore à ses balbutiements. Dans ce contexte, une équipe de l’EPF de Zurich et de l’Université de Saint-Gall a développé MobileCoach, une plateforme «open source» que les entreprises et chercheurs du monde entier peuvent utiliser pour développer leurs propres chatbots. «La possibilité de répliquer joue un rôle considérable dans la science», déclare Tobias Kowatsch, qui a lancé l’idée de MobileCoach et participé à son développement. «Chaque personne est capable de comprendre comment fonctionne la plateforme.» MobileCoach est également basée sur des règles, mais peut mémoriser des interactions passées et accéder aux données des capteurs de smartwatches, etc. D’après Tobias Kowatsch, pour s’imposer sur la scène médicale, les assistants virtuels doivent faire l’objet de recherches approfondies. «Une fois que des données solides sur leur efficacité existeront, ils seront mieux acceptés par les usagers et le personnel de santé.» Parmi les utilisateurs de MobileCoach figure Sandra Hauser-Ulrich, qui mène des recherches sur le coaching dans le domaine des applications de santé numériques à la Haute école des sciences appliquées à Zurich. Dans une étude, elle a impliqué un chatbot auprès de personnes souffrant de douleurs chroniques. Les résultats l’ont sur-

prise: «Même si les participants savaient qu’ils communiquaient avec une machine, ils ont instauré une relation.» Il y a cependant des limites: «Un assistant virtuel basé sur des règles ne peut pas réagir à des pensées spontanées. Il ne remplacera jamais une thérapie avec un humain.» Quant aux chatbots de l’IA, ils ne sont pas encore capables de mener un entretien d’une certaine durée. La diversité du langage humain est en effet trop importante. «L’IA ne sait pas bavarder», relève Sandra Hauser-Ulrich. Ainsi, les personnes qui veulent «causer» avec le médecin doivent avoir une entrevue réelle. Pour l’instant du moins.

Tu peux me demander tout ce que tu veux.

Appli Sanitas Coach

Un coach numérique pour mener une vie saine (à partir de décembre aussi en français) L’appli Sanitas Coach se base aussi sur la plateforme MobileCoach. Souffrez-vous d’hypertension? Ou votre santé cardiaque vous préoccupe? L’appli vous aide – également en cas de diabète de type 2 ou de problèmes de sommeil. Elle vous rappelle de prendre vos médicaments ou établit pour vous un plan de santé individuel. sanitas.com/coach-fr

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Pour plus de prestations

L’assurance complémentaire avec de nombreux extras Être bien assuré en toutes circonstances est un sentiment réconfortant. Notre assurance complémentaire Classic prend en compte la prévention, le fitness et la médecine alternative.

L’assurance complémentaire Classic regroupe les principales prestations ambulatoires et entre en jeu lorsque l’assurance de base obligatoire ne paie plus ou ne prévoit pas de prise en charge. Classic convainc par sa formule simple, destinée à tous ceux qui aiment une assurance véritablement axée sur leurs besoins.

Vos avantages: – Jusqu’à 1000 francs par an pour les check-up – 200 francs par an pour les cours de sport et l’abonnement de fitness – Médecine alternative: prise en charge des coûts à hauteur de 80% (jusqu’à 5000 francs par an), pour l’acupression ou la thérapie craniosacrale par exemple – Participation aux frais de lunettes et de lentilles de contact – Traitements ambulatoires d’urgence à l’étranger

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CÔTÉ PRIVÉ

Qui se lance à l’assaut du Grand Nord par – 25 degrés? Réponse à la page suivante! 21


CÔTÉ PRIVÉ

Thomas Frymann travaille chez Sanitas comme IT Solution Engineer. Ses vacances, il les passe régulièrement en Laponie. Texte Leoni Hof Photos Karin Heer / Marianne Frymann

Un sport qui a du chien

L’étendue blanche de la Laponie a séduit Thomas. Lorsqu’il voyage en traîneau, il n’emporte que des bagages légers et des chaussettes en laine.

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Il enfile jusqu’à trois paires de chaussettes, selon la saison: la passion de Thomas Frymann l’emmène dans les étendues glacées de Laponie. Par – 25 degrés, il lance son traîneau dans la neige, sur les lacs gelés, à travers les forêts de bouleaux. Une demi-journée suffit pour qu’il oublie son quotidien. Depuis 2007, Thomas Frymann voyage régulièrement dans le Grand Nord. Il passe la plus grande partie de son temps sur deux patins de bois tirés sur la neige par quatre ou cinq chiens. À ce jour, il a voyagé avec plus de 80 chiens. «Les animaux ne sont pas un véhicule, mais des individus. Il y a les décideurs et ceux qui ne font que suivre.» Qu’est-ce qui pourrait le faire transpirer dans les températures glaciales de la Laponie? «Tu peux tomber du traîneau, mais tu ne dois en aucun cas le lâcher. Il pourrait blesser les chiens. Et ils pourraient s’enfuir. Un guide nous a appris: quand tu perds tes chiens, tu perds ta vie.» Thomas Frymann a grandi à Wädenswil, au bord du lac de Zurich. Mais il a toujours été attiré par les contrées lointaines: «Mes parents travaillaient tous les deux dans le tourisme.» Au lieu de faire du camping en Italie, la famille part en vacances en Australie, dans les Caraïbes, aux ÉtatsUnis. Séduit par le vaste monde, Thomas Frymann suit une formation commerciale dans une agence de voyages et reste fidèle au secteur du tourisme pendant près de 25 ans en tant que chef de produit et de projet. Jusqu’à ce qu’il change de cap et décide de se lancer dans l’informatique. «J’aime la pensée logique. Il y a toujours quelque chose de nouveau à découvrir.» Cela fait maintenant cinq ans qu’il travaille dans le domaine de l’assurance qualité chez Sanitas, où il veille au bon fonctionnement des applications centrales. Pour son équilibre et comme entraînement pour ses aventures en traîneau à chiens, notre homme de 54 ans fait régulièrement du jogging depuis cinq ans. Thomas Frymann fait partie d’un groupe de «streak runners»: les adeptes de ce mouvement venu des États-Unis courent au moins un mile par jour – environ 1,6 kilomètre. Il joue également au tennis avec un ancien camarade de classe depuis l’adolescence. Mais sa grande passion reste les voyages avec les huskies: son grand rêve est de refaire le tour panoramique de la Laponie, soit plus de 600 kilomètres en onze jours.

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REMÈDES MAISON

Comment soigner une voix enrouée? Texte Leoni Hof Illustration Franziska Neugebauer

L

orsqu’un son rauque sort de la bouche au lieu d’un timbre clair, la situation devient pénible. Être enroué met les nerfs à rude épreuve. Dans ce cas, le dicton «La parole est d’argent, mais le silence est d’or» déploie tout son sens et nous ne devrions plus ouvrir la bouche. Si toutefois on est obligé de parler, il faut adopter un ton normal et ne pas chuchoter, car cela accentue la tension des cordes vocales. La plupart du temps, l’enrouement est un effet secondaire d’un rhume. Il peut aussi se produire en lien avec des allergies. La poussière à la maison, les pollens ou certains aliments peuvent en être à l’origine ou l’aggraver. Ces remèdes maison vous aideront, espérons-le, à retrouver une voix claire. Sirop au miel et au sureau Mettez 200 ml de jus de sureau et 300 ml de miel bio dans une casserole; faites-les chauffer.

CONSEIL D’EXPERT Dr Markus Kessler, médecin chez Medgate «Si l’enrouement n’est pas accompagné d’un refroidissement aigu et que les remèdes cités ne l’apaisent pas, il a peut-être une autre cause. Il peut par exemple s’agir d’un reflux, où l’acide gastrique retourne dans l’œsophage et irrite les cordes vocales. Autres raisons possibles: avoir trop parlé – en employant de surcroît une tonalité inappropriée – ce qui entraîne une sollicitation excessive sur une longue durée, ou encore une paralysie du nerf en raison de tumeurs. Si l’enrouement dure plus de trois à quatre semaines, je recommande de consulter un médecin ORL.»

La décoction ne doit pas cuire, mais seulement atteindre une température de 40 degrés environ. Cela permet de préserver les actifs bénéfiques pour la santé. Après refroidissement, faites fondre une cuillerée à café de ce sirop sur la langue toutes les trois heures. Un tubercule épicé Le gingembre aide aussi à lutter contre l’enrouement. Vous pouvez le mâcher lentement puis l’avaler ou le consommer sous forme de tisane: versez de l’eau chaude sur un morceau de gingembre râpé, laissez infuser le tout cinq minutes et sucrez avec un peu de miel. Précisons que le gingembre confit ne sert à rien dans ce cas. De l’air très chaud L’inhalation est plus efficace que les gargarismes, qui atteignent seulement la cavité buccale et les voies respiratoires supérieures. Les gouttelettes d’eau fines pénètrent plus profondément. Un inhalateur n’est pas indispensable: il suffit de mettre deux à trois cuillères à soupe de plantain lancéolé ou de feuilles de sauge dans une casserole avec de l’eau bien chaude. Laissez infuser 20 minutes, puis inspirez l’air chaud sous une serviette de toilette. Bien enveloppé Les compresses aident à lutter contre l’enrouement. Compresse de séré: étalez environ un centimètre de séré sur un linge en coton, enroulez ce dernier autour de la gorge et laissez agir une heure environ. Compresse d’oignons: découpez deux à trois oignons en rondelles et faites-les légèrement chauffer. Déposez les rondelles d’oignons de la largeur d’un doigt sur une toile en lin, puis enroulez-la autour du cou. Pour fixer le tout, posez un linge en coton par-dessus et portez-le jusqu’à ce que la chaleur disparaisse. Les compresses de terre médicinale ont également un effet sédatif: mélangez trois cuillères à soupe de terre médicinale avec un peu d’eau pour obtenir une pâte. Étalez-la sur un linge en coton fin et enroulez ce dernier autour du cou. Une écharpe en laine posée par-dessus accentue l’effet chauffant. Atmosphère humide En hiver, un humidificateur aide à atténuer l’air sec du chauffage. Des coupelles remplies d’eau posées sur le chauffage ont le même effet. Vous pouvez aussi faire sécher votre linge sorti de la machine à laver dans votre appartement.

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La bonne nourriture pour nos défenses Quand le froid arrive, nous sommes plus sensibles aux maladies. La nutritionniste Verena Bongartz nous livre ses conseils pour renforcer le système immunitaire. Texte Salome Müller Photo 7pictures.ch

Les jours raccourcissent et les températures baissent. Nous passons plus de temps à l’intérieur. L’air des pièces chauffées est sec et sollicite nos muqueuses, favorisant les infections par projection de gouttelettes. Bienvenue dans

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Carence en vitamine D? La Dre Heike BischoffFerrari explique comment faire le plein de vitamine D en hiver. sanitas.com/vitamines

la saison des rhumes! Mais nous pouvons agir. «Suivez l’arc-en-ciel», conseille Verena Bongartz: une alimentation saine et équilibrée permet de renforcer nos défenses naturelles en hiver.

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ÊTRE ACTIF

«Suivez l’arc-en-ciel. Plus la couleur des fruits et légumes est intense, plus ils contiennent de nutriments.» Verena Bongartz

La nutritionniste dirige à Zurich un cabinet spécialisé dans les concepts alimentaires adaptés à la vie quotidienne. L’un d’eux s’inspire de l’arc-en-ciel. L’idée est de manger chaque jour des fruits et des légumes de différentes couleurs. Les nuances correspondent à différents nutriments. Les légumes rouges et jaunes, comme les tomates et les carottes, ou les fruits tels que les mangues et les nectarines contiennent par exemple du bêta-carotène, qui est transformé en vitamine A dans l’organisme. Les légumes verts tels que le brocoli et les épinards, quant à eux, sont riches en vitamine K et en folate (la forme naturelle de l’acide folique). Rien de compliqué Le corps a besoin de ces nutriments pour constituer ses cellules immunitaires ou se défendre contre les agents pathogènes. Règle de base: plus la couleur des fruits et légumes est intense, plus ils sont riches en nutriments. C’est notamment valable pour les légumes à feuilles tels que les épinards ou le persil, les tubercules comme les carottes ou les betteraves et les fruits tels que les baies, qui ont un effet anti-inflammatoire.

Verena Bongartz conseille de manger trois ou quatre portions de légumes et une ou deux portions de fruits par jour. Une portion correspond à une poignée – plus la personne est grande, plus sa main est grande. «Mais la fraîcheur est encore plus importante que la quantité: un fruit qui reste longtemps au frigo perd ses vitamines», ajoute-t-elle. Selon la diététicienne, on fait déjà beaucoup pour son système immunitaire en mangeant des fruits et des légumes matin, midi et soir. Une consommation suffisante de produits à base de céréales complètes et de légumineuses apporte en outre des nutriments et des fibres favorables à la flore intestinale, qui viendra plus rapidement à bout des agents pathogènes. Les quantités à respecter pour un organisme équilibré sont faciles à retenir. Divisez à chaque repas l’assiette en cinq: consacrez-en deux cinquièmes à des sources d’énergie, comme du pain complet, du sarrasin, du quinoa ou des pommes de terre. Deux autres cinquièmes aux légumes et fruits, crus et cuits. Et le dernier cinquième de l’assiette, aux aliments riches en protéines, comme les lentilles, les haricots, le soja, le tofu ou les œufs.

Verena Bongartz est nutritionniste. Avec son entreprise «ErnährungsGespräche», elle mise sur des concepts de santé personnalisés. ernaehrungsgespraeche.ch (uniquement en allemand)

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SANI ET ELINA

Concours Où sont les deux chandeliers identiques? Envoie ta réponse par e-mail à redaktion@sanitas.com. N’oublie pas d’y indiquer ton adresse. La date limite d’envoi est le 7 décembre 2021. Parmi toutes les réponses, nous mettons en jeu trois mini-collections de livres pour enfants. Les gagnants seront informés par écrit. Aucune correspondance n’aura lieu à propos du concours. Le versement en espèces et la voie juridique sont exclus.

Une visite au château hanté Houhouhouuu! Au détour de la lisière d’une forêt, Sani et Elina tombent sur un château hanté. Ils décident d’y entrer. Heureusement, le château n’est habité que par de gentils fantômes dont on devine la silhouette à la lueur des bougies. Parmi les chandeliers, il y en a deux qui sont exactement semblables. Les trouveras-tu? Illustration Michael Meister

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LEXIQUE

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Carte d’assurance Avec votre carte d’assurance Sanitas, vous avez toujours ce qu’il vous faut, que ce soit chez le médecin, à la pharmacie, à l’hôpital, lors d’urgences à l’étranger ou pour obtenir des conseils médicaux par téléphone. Vous trouverez toutes les informations essentielles pour la Suisse au recto de la carte. Des informations administratives sont enregistrées sur la puce. Ces informations vous facilitent la communication avec les hôpitaux, les pharmacies et les médecins. Au verso de la carte, vous trouverez toutes les informations nécessaires pour percevoir des prestations médicales dans un État de l’UE/AELE. En cas de perte de la carte, merci de prendre contact avec nous. Veuillez noter que la livraison de la nouvelle carte peut prendre jusqu’à six semaines.

Appli du portail de Sanitas

Avec l’appli du portail de Sanitas, vous avez toujours votre carte d’assurance à portée de main. Il suffit de secouer légèrement votre smartphone pour la faire apparaître sur l’écran. Pour activer cette fonction, allez dans les paramètres de l’appli: sanitas.com/carte-d-assurance

Obligation de déclaration Quand vous faites une demande d’assurance complémentaire, l’assurance maladie vous interroge sur votre état de santé. Ces questions portent sur vos maladies et traitements au cours des cinq dernières années. En vertu de l’obligation de déclaration, l’auteur de la proposition doit absolument donner des réponses conformes à la vérité et complètes. Si ce n’est pas le cas, l’assurance peut émettre des réserves ou résilier le contrat. Les assurances décident elles-mêmes des questions de santé auxquelles le demandeur doit répondre.

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Loi sur le contrat d’assurance (LCA) Les assurances complémentaires sont soumises à la loi sur le contrat d’assurance (LCA). Les assureurs déterminent eux-mêmes les prestations qu’ils proposent dans le cadre des assurances complémentaires. Bien que leur souscription soit facultative, elles sont néanmoins vivement recommandées, car elles complètent les prestations de l’assurance de base.

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BOUILLON D’INFOS


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