Mémoire d'architecture épigraphie romaine à DOUGGA: entre Recherche, Edition et Valorisation

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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Mémoire d’architecture

L’épigraphie Romaine à Dougga (Thugga) : Entre Recherche, Edition et Valorisation

Réalisé par : Derwiche Seyma

Dirigé par : Mme Belcadhi Ferdaws Co-dirigé par : Mr Abbes Zouhaier Session : Juillet 2022


L’épigraphie Romaine à Dougga (Thugga) :

« Dis-moi y'a quoi de plus important que la famille ? C'est l'oxygène d'un être humain frangin ». Soprano À mes parents pour leur soutien, leur patience et leur présence Et à ma sœur sans elle, rien n’est pareil Merci

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entre Recherche, Edition et Valorisation

REMERCIMENTS Je tiens à exprimer ma reconnaissance et ma gratitude à travers ces phrases pour ceux qui ont pu rendre ce travail des plus enrichissants. Premièrement, je dois beaucoup à mes enseignants, Mme Belcadhi Ferdaws et Mr Abbes Zouhaier pour leurs efforts, supports et précieux conseils tout au long de cette période d’encadrement, Merci. J’exprime ma gratitude pour l’aide en matière de recherche et de documentation à l’historien Samir Aounallah et à l’archéologue spécialisée dans l'architecture antique Véronique Brouquier-Reddé. Tous mes remerciements vont à l’âme porteuse de ce travail, ma famille merci pour ces moments de soutien et d’encouragement.

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L’épigraphie Romaine à Dougga (Thugga) :

RESUME

Ce mémoire d’architecture s’intéresse à l’épigraphie et au domaine où elle s’applique et à la mémoire qu'elle conserve. Nous avons choisi de travailler sur la riche collection épigraphique du site archéologique de Dougga, un outil essentiel dans l’interprétation de ce dernier et qui relate des faits exacts permettant de mieux saisir son histoire. Nous avons pu classer les textes inscrits par thèmes spécifiques: L'épigraphie est rattaché au sciences, à l'histoire et à la politique Romaine. Elle est un indice de romanisation de la cité et la coexistence des deux ethnies à Dougga. Notre travail consiste à valoriser cette collection par son interprétation dans son contexte et la mettre en valeur à travers une réflexion architecturale qui respecte le caractère patrimonial de ce site. Mots clés : épigraphie, inscription, outil, romanisation, mémoire, site archéologique de Dougga

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entre Recherche, Edition et Valorisation

ABSTRACT

This architectural dissertation is interested in epigraphy and in what field it applies and what it preserves. We chose to work on the rich epigraphic collection of the archaeological site of Dougga, an essential tool in the interpretation of the latter and which relates exact facts to better understand its history. We have been able to classify the texts inscribed by themes specific to the reading of Dougga, in the field of science of which it contains historical acts, that of Roman politics which is an indication of the romanization of the city and in the field of worship which revealed the coexistence of the two ethnic groups in Dougga. Our work consists in enhancing this collection through its interpretation in its context and highlighting it through an architectural reflection that respects the heritage character of this site. Keywords: epigraphy, inscription, tool, romanisation, memory, archaeological site of Dougga

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Sommaire

REMERCIMENTS V RESUME VI ABSTRACT VII INTRODUCTION GENERALE 10 PROBLEMATIQUE 11 METHODOLOGIE 12

PARTIE A : LE CARROUSEL DE l’EPIGRAPHIE 15 CHAPITRE I : EPIGRAPHIE, UNE ARCHIVE DE L’ANTIQUITE 16 1. Définition 17 2.

Comment se présente une inscription 17

3.

Les fonctions de l’épigraphie 18

4.

Que gravait on? 21

5.

Procédure d’écriture 23

6.

L’épigraphie, un outil de romanisation 24

7.

Epigraphie, économie et commerce du monde romain 25

8.

Epigraphie et monuments romains 26

9.

Synthèse 27

CHAPITRE II : Epigraphie entre l’éphémère et l’art de valoriser une trace 28 1.

De la mémoire de la matière 29

2. De la résurrection des traditions antiques: une épigraphie Atemporelle et Aspatiale 33 3.

Synthèse 35

CHAPITRE III : de la valorisation de l’épigraphie dans les musées 36 1.

Introduction 37

2.

Composantes spatiales muséales 37

3.

Composantes spatiales architecturales 40

4.

Composantes paysagères 40

5.

Synthèse 42 VIII


PARTIE B : L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA: une source révélatrice 45 CHAPITRE IV : Dougga une cité romanisée 46 1. Présentation générale 47 2.

Paysage d’insertion 49

3.

Dougga: une dominance agricole 50

4.

Dougga et ses composantes 60

5.

Dougga et son évolution 62

6.

Dougga, une Société bicéphale 64

7.

Dougga, une terre d’écriture 67

8.

Synthèse 89

CHAPITRE V : PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE INTERPRETATION ARCHITECTURALE 90 1.

Etudes référentielles et outils conceptuels 91

2.

Diagnostic de l’état des lieux 129

3.

Choix d’intervention 136

4.

Réécriture du parcours 146

5.

Programme fonctionnel 151

6.

Image du projet 153

7.

Genèse du projet 153

CONCLUSION GENERALE 157 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 158 REFERENCES WEBOGRAPHIQUES 158 Table des figures 161 Table des matières 166 Annexes 169

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INTRODUCTION GENERALE

“ Si l’on devait vivre éternellement, tout deviendrait monotone. C’est l’idée de la mort qui nous talonne. C’est la hantise et le désir de l’homme de laisser une trace indélébile de son éphémère passage sur cette terre qui donnent naissance à l’art.”1 L’existence humaine est observée à travers diverses traces laissées soit par le bâti, la parole ou bien la pensée. Durant la période antique, les Grecs et les Romains ont démontré leur volonté d’être éternels et de marquer les générations futurs par leurs gloires et leurs accomplissements. Cette existence est retranscrite par une trace concrète qui ne périt pas, un supplément de matière ajouté à la surface d’un support créant une relation organique entre les symboles et l’objet qui le porte. Elle se manifeste par des variantes techniques telles que les lettres latines qui ne peuvent être lues et déchiffrées que grâce à une seule discipline, une science peu connue de tout le monde: c’est l’épigraphie. Il s'agit d'une indication importante de l’univers des individus, leurs identités, leurs ambitions et leurs choix culturels. « Il n’y a pas d’épigraphie en soi, dont on pourrait définir la méthode et l’apport à l’histoire. Ce sont des choses très dissemblables que les runes, l’épigraphie turque de l’Orkhon, les épigraphies phéniciennes… » (Samaran, 1961, p. 453) Il s’agit, par ce travail de chercher et de poser toutes les questions à propos de cette science et de dégager le maximum de savoir et de connaissances pour comprendre son mode de représentation, ses sujets de prédilections et ces caractéristiques.

10 1 Brassaï Photographe français


PROBLEMATIQUE

Considérée comme une source importante de l’archéologie et touchant à ce qui peut être l'objet d'autres disciplines de l'histoire ancienne, l’épigraphie aujourd'hui dans les musées n’a pas beaucoup de considération, elle occupe certes des départements mais n’a pas son importance par rapport aux autres collections de l’antiquité. Pourquoi n’est-elle pas tout à fait considérée comme une source entiére de savoir pour être exposée toute seule et autonome ? L'épigraphie est omniprésente dans le site archéologique de Dougga. Ce dernier est considéré comme le site le mieux conservé de la Tunisie. Certes on a une partie des monuments qui sont dans un bon état de conservation et qui ont préservés leurs inscriptions épigraphiques sauf q'ils sont non déchiffrés par le visiteur. Comment valoriser et interpréter ce patrimoine et cette richesse historique? Quelle position prendre envers la réinterprétation et l'intervention sur ce patrimoine? Dougga est inscrite comme site archéologique de l’UNESCO grâce à son impressionnante collection épigraphique qui est de nos jours abandonnée dans les dépôts (les citernes du site). Comment mettre en valeur cette collection épigraphique pour une nouvelle réhabilitation du site de Dougga? Avec environ plus de 2000 textes inscrits sur la pierre, Dougga constitue avec Carthage la plus vaste collection épigraphique de la Tunisie. Ce sont avant tout les inscriptions qui en font une cité de référence pour l'histoire de l'Afrique ancienne. Ces collections doivent faire partie permanent d'un musée autonome, qui proposerait un parcours axé sur l'épigraphie où les visiteurs seront appelés à déchiffrer les inscriptions et à en comprendre le sens et qui sont rattachés aux monuments du site archéologique de Dougga. Ces textes gravés donnent un aperçu exact sur le déroulement des évènements et des faits du passé de Dougga. Grâce à ces textes, nous pouvons mieux appréhender l’histoire et l’exposer au grand public. Quelle structure architecturale sera adéquate pour acquérir cette collection ? à travers quel moyen pouvons nous la valoriser ? 11


METHODOLOGIE

Ce mémoire s’intéresse à l’épigraphie, plus précisément à celle de Dougga qui est une source enrichie en histoire et permet de raconter de cette cité d’une manière différente que celle des historiens. En premier lieu, nous allons présenter l’épigraphie. Ses fonctions par rapport à plusieurs paramètres( archéologique,mémoire collective...), son utilité pour restituer des faits et ses différents rôles dans l’Antiquité. En second lieu, nous nous attardons sur différents récits épigraphiques qui exposent la mémoire de certains évènements historiques à travers le temps et son évolution dans l’espace. La manière dont elle est mise en valeur dans ces structures muséales et les modalités et les méthodes dont elle est interprétée au visiteur. Ensuite nous allons présenter le site archéologique de Dougga ce qui constitue sa spécificité. Exposé sa collection épigraphique et les répertoriée selon des thématiques précises. Avec l’aide de projets de références, on décèlera la manière d’aborder les aspects et les concepts de travail qui mettront en valeur cette collection à travers. La réponse architecturale et paysagére tout en prenant compte le caractère spécifique du site.

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“II n'y a pas d'épigraphie dans toutes les langues et toutes les régions, mais du moins dans de très nombreuses civilisations.” (Samaran, 1961, p. 453)


PARTIE A : LE CARROUSEL DE L’EPIGRAPHIE


CHAPITRE I : EPIGRAPHIE, UNE ARCHIVE DE L’ANTIQUITE


chapitre I :

1.

Epigraphie, une archive de l’antiquité

Définition L’épigraphie (épigrafein : écrire) est une science auxiliaire des plus importantes de l’histoire. C’est l’étude des inscriptions sur des matières non putrescibles telles que la pierre (inscriptions lapidaires), l’argile ou le métal. Elle a pour objectif de mieux connaitre les anciennes civilisations. Elle permet de les dater, de placer les évènements dans leur contexte culturel, de traduire et de déterminer les informations qui peuvent en être déduites.

2.

Comment se présente une inscription C’est une succession de lettres majuscules sans signe et parfois sans espacement, pour distinguer les mots les uns des autres. Elle présente un vocabulaire réduit et répétitif due à une contrainte matérielle (surface du support réduite) que d’un choix fonctionnel. L’inscription la plus célèbre : Senatus populusque Romanus “ Le Sénat et le peuple Romain "2

Figure 1 : Inscription connue, source : wikipédia

Figure 2 : Inscription de l’arc de titus, source: wikipédia

Figure 3 : Sigle SPQR sur une balustrade située via della Conciliazione à Rome, source: Wikipédia

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2 Représente autres fois le pouvoir romain, aujourd’hui constitue le symbole de la ville de Rome


chapitre I :

3.

Epigraphie, une archive de l’antiquité

Les fonctions de l’épigraphie 3.1.

Epigraphie vs Archéologie

L’épigraphie permet de contrôler le témoignage des historiens en le confirmant ou en le rectifiant. Elle comble les lacunes de leurs récits et fournit des notions sur des peuples qui, sans elle, seraient presque inconnus.

Figure 4 : Restitution d’une plaque épigraphique, source: arretetonchar.fr

3.2.

Epigraphie vs mémoire collective

Elle permet la transmission large et durable d’un message. Elle notifie ou commémore des événements remarquables pour les inscrire plus durablement dans la mémoire de la communauté, marque sa place et son importance dans la société.

Figure 5 : Illustration de la mémoire collective, source: Auteur

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chapitre I : 3.3.

Epigraphie, une archive de l’antiquité

Epigraphie vs Temps

« Gravées dans la pierre assurent aux Romains ordinaires que leurs descendants, directs ou non, se souviendront de leur existence à la lecture de ces phrases ou malgré le passage des siècles » Martin Goodman (Rome et Jerusalem. Le choc de deux civilisations, Paris, 2007, p. 226)

Ceci s’explique, que dans un monde non figé où chacun tenait à mentionner sa place et son importance dans la société par exemple : le bas empire est marqué par une société plus statique, et la pratique épigraphique y recule.

Figure 6 : Décret de Thémistocle trouvé à Damalas près de Trézène concernant l’évacuation des Athéniens et la défense navale de la cité avant la bataille de Salamine en 480 avant J. C. Copie du IIIe siècle av. J-C, source: academic.com

19 Figure 7 : Bataille navale de salamine, AU CROISEMENT DES DESTINÉES, source: LE MÉDIA DES MERS


chapitre I : 3.4.

Epigraphie, une archive de l’antiquité

Epigraphie vs Pouvoir

Son caractère écrit et public lui confère une notoriété et un pouvoir pour véhiculer des messages politiques et affirmer leurs dominations comme les grands propriétaires et la bourgeoisie municipale; exemple : les militaires et les élites.

Figure 8 : Dédicace à un empereur, source: site Le Seteblog

"A Marcus Aurelius César, consul deux fois, fils de l'empereur César Titus Aelius Hadrianus Antoninus Auguste, Pieux, grand pontife, investi de la puissance tribunicienne pour la neuvième fois (2), salué imperator deux fois, consul quatre fois, père de la patrie..."

20 Figure 9 : Statue de Marcus Aurelius César, source: Pinterest


chapitre I :

4.

Epigraphie, une archive de l’antiquité

Que gravait on?

a)Textes publics : lois, décrets, règlements, diplômes militaires, cadastres, bornes, octrois. Exemple : la loi prend ici la forme d’un message des magistrats, indiquant l’autorité sur laquelle ils ont agit.

Figure 10 : Texte concernat l’admission des temples de salamine, dattant de 363 av jc, source: academic.com

b) Textes privés : dédicaces, contrats, comptes, tablettes d’exécration (pour attirer la malédiction). c) Dédicaces (origine publique ou privée, mais destination publique) ; important pour l’histoire institutionnelle et administrative.

Figure 11 : Décret chorégique honorifique du dème d’Aixone concernant deux chorèges, Auteas et Philoxenides. 313 - 312 avant J. C, source: academic.com

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chapitre I :

Epigraphie, une archive de l’antiquité

Exemple : dédicace à l’empereur septime sévère sur un arc de triomphe à Rome

Figure 12 : Dédicace à l’empereur septime sévère, arc de triomphe à Rome, source:enseignement-latin. hypotheses.org

Imp(eratori) Caes(ari) Lucio Septimio M(arci) fil(io) Seuero Pio Pertinaci Aug(usto) patri patriae Parthico Arabico et | Parthico Adiabenico pontific(i) maximo tribunic(ia) potest(ate) XI imp(eratori) XI, co(n)s(uli) III proco(n)s(uli) et | imp(eratori) Caes(ari) M(arco) Aurelio L(ucii) fil(io) Antonino Aug(usto) Pio Felici tribunic(ia) potest(ate) VI co(n)s(uli) proco(n)s(uli) [p(atri) p(atriae) | optimis fortissimisque principibus ] | ob rem publicam restitutam imperiumque populi Romani propagatum | insignibus uirtutibus eorum domi forisque S(enatus) P(opulus)Q(ue) R(omanus). “Le Sénat et le Peuple romain (ont érigé cet arc) à l’empereur César Lucius Septimus Severus Pius Pertinax Auguste, fils de Marcus, père de la patrie, vainqueur des Parthes arabes et des Parthes adiabènes, grand pontife, détenteur de la puissance tribunitienne pour la onzième fois, acclamé imperator pour la onzième fois, fait consul pour la troisième fois, proconsul, et à l’empereur César Marc Aurèle Antonin Auguste Pius Felix, fils de Lucius, détenteur de la puissance tribunitienne pour la sixième fois, consul et proconsul, père de la patrie, princes très bons et très forts qui ont restitué l’État et ont agrandi l’empire du peuple romain par leurs vertus extraordinaires, en paix et en guerre.” 22


chapitre I :

Epigraphie, une archive de l’antiquité

d) Épitaphes, très nombreuses (Dougga), s’intéressent notamment l’histoire démographique, sociale et religieuse.

à

C(aius) IVLIVS C(aii) (filius) GALE/RIA BACCVS LVGV/ DVNI MIL (es) COH (ortis) I TH/ RACVM ANN(orum) XXXIIX / STIP(endiorum) XV, ANTISTIVS / ATTICVS ET BASSIVS / COMMVNIS H(eredes) F(aciendum) C(uraverunt)

Figure 13 : Epithaphe militaire, source : wikiwand.com

"Caius Julius Baccus, fils de Caius, de la tribu Galeria, originaire de Lyon, soldat de la première cohorte des Thraces, qui a vécu 38 ans, a servi militairement 15 ans, Antistius Atticus et (Antistius) Bassius, ses héritiers ont fait réaliser (ce monument) en commun."

5.

Procédure d’écriture L’écriture requièrt l’intervention de différents acteurs, le maître (Dominus) est celui qui exerce le contrôle sur le contenu et les caractéristiques formelles du produit à écrire ainsi que sur l’espace destiné à l’accueillir puis l’élaboration d’un ordinato4 et à la fin vient la mise en page de l’inscription sur la surface du support préparée par l’artisan qui donne consistance au texte.

3 modelé à taille réduite ou un patron

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chapitre I :

6.

Epigraphie, une archive de l’antiquité

L’épigraphie, un outil de romanisation La romanisation est définie comme le désir d’adhérer à la société romaine, adopter ses valeurs, de souscrire à l’art de vivre romain et de montrer publiquement une identité romaine. L’inscription épigraphique est devenue un symbole du rang et de la réussite sociale, ce sont les élites qui essaient d’exceller en romanité, seule une inscription en latin imitant celle de Rome semble être appropriée pour afficher son identité. Le choix du latin est délibéré comme un signe pour montrer son appartenance à la communauté romaine, un signe de loyauté. L’épigraphie latine était le reflet d’une certaine culture coloniale, elle pouvait servir comme lingua franca4 indispensable mais aussi comme un choix culturel délibère dans l’adoption et l’imitation des symboles du pouvoir de la société romaine. Grâce aux inscriptions, on a pu constater que certains citoyens pouvaient changer leur nom en un nom romain pour afficher leur citoyenneté romaine. Exemple l’adoption de la tri nomina5, c’est par l’adoption d’un gentilice d’un bienfaiteur. Dans le domaine religieux, on constate qu’une dédicace permettait d’exprimer la romanité du dédicant.

Figure 14 : Autel dédié à Neptune et Minérve, source : romaninscriptionsofbritain.org

[N]eptuno et Minervae templum [pr]o salute do[mus] divinae [ex] auctoritat [e Ti(beri)] Claud(i) [To]gidubni r[eg(is) m] agni Brit(anniae) [colle]gium fabror(um) et qui in eo [sun]ṭ d(e) s(uo) d(ederunt) donante aream [ ̣ ̣ ̣ Pud]ente Pudentini fil(io) "À Neptune et Minerve, pour le bien-être de la Maison divine par l'autorité de Tiberius Claudius Togidubnus, grand roi de Bretagne, la guilde des forgerons et ceux qui s'y trouvent ont donné ce temple de leurs propres ressources, Pudens, fils de Pudentinus, présentant le site." 24

4 Langue véhiculaire utilisée sur une aire géographique assez vaste. 5 L’identification d’un Romain se fait par trois noms : dans l’ordre prénom, nom et le surnom.


chapitre I :

7.

Epigraphie, une archive de l’antiquité

Epigraphie, économie et commerce du monde romain L’invocation de l’économie et du commerce occupait peu de place dans l’épigraphie non parce que l’économie ne fait pas partie des préoccupations des notables ou qu’ils s’en désintéressent, mais parce qu’ils ne ressentent pas l’intérêt d’informations directes sur le sujet. Grâce au matériel épigraphique, nous pouvons avoir un aperçu sur l’activité de la vie économique, constater l’énorme diversification des activités et déceler une hiérarchisation des métiers. En effet, il y a des professions qui sont plus présentes que d’autres. Cette parcellisation des activités entre les différents artisans a pour but d’améliorer la qualité de la production plutôt qu’augmenter la quantité. Elle propose une organisation du travail qui permet d’accélérer et optimiser la production. Ceci renvoie à l’étendue du travail qui indique la prospérité de la ville d'un point de vue économique. Les découvertes montrent le volume considérable des échanges et la nature des produits commercialisés, allant du commerce d’importation florissant au commerce d’exploitation des produits locaux.

Figure 15 : Comptes de construction de l’Érechthéion, 408 - 407 avant J. C, source: academic.com

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chapitre I :

8.

Epigraphie, une archive de l’antiquité

Epigraphie et monuments romains Les inscriptions qui ont un caractère public, annoncent un évènement et fournissent des informations. Elles sont généralement placées dans un lieu public, lieu de villégiature commun, surtout dans les temples et les enceintes sacrées. Elles sont placées dans des emplacements pratiques pour être visibles et lues (exemple : l’entablement d’une façade), c’était la méthode de publication de toutes les lois, décrets et avis officiels, des honneurs aux fonctionnaires, des dédicaces religieuses. Le choix des techniques mises en œuvre pour façonner l’épigraphie et en relation directe avec l’impact visuel dont on veut donner au texte. Ceci montre la capacité économique du mandataire.

Figure 16 : Inscription du panthéon de Rome, source :wikipédia

"Marcus Agrippa, fils de Lucius, consul pour la troisième fois, le fit bâtir" Le champ épigraphique est généralement caractéristique d’ornement, délimitation et encadrement. Il est seulement limité par sa face antérieure, le support et avec une taille de police suffisamment grande (écriture monumentale) pour être aperçue par tous les citoyens.

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chapitre I :

9.

Epigraphie, une archive de l’antiquité

Synthèse L’épigraphie est un outil à multiples facettes, ayant un rôle scientifique qui fournist un ensemble de données permettant de lire et de comprendre des faits du passé, grâce au support perpétuel sur lesquels elle est inscrite. Un rôle culturel à travers lequel on perçoit des valeurs identitaires et un signe de dominance à travers des symboles romains sans oublier un rôle économique qui montre la prospérité et l’évolution du commerce du monde romain.

Figure 17 : Les rôles de l’épigraphie, source : Auteur

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CHAPITRE II : EPIGRAPHIE ENTRE L’EPHEMERE ET L’ART DE VALORISER UNE TRACE


chapitre II:

1.

Epigraphie entre l’ephemere et l’art de valoriser une trace

De la mémoire de la matière 1.1.

L'épigraphie, une matière

La matière est définie comme une chose physique qui permet d’occuper l’espace en possédant une forme, une taille et un volume donné. Elle est un principe d’explication du réel, elle s’insère dans une logique de fondation, c’est un élément constant qui ne change pas, permet de comprendre et penser le changement. Le support des inscriptions est en général un matériau durable, essentiellement la pierre, le marbre, le métal, la terre cuite ou le bois (qui n’a jamais survécu). En Grèce, le matériau préféré était le marbre blanc car il permet une lisibilité claire et admirable du texte puis, celui-ci s’altère s’il est exposé aux intempéries. De nombreux types de pierres sont utilisés en particulier les calcaires cristallins qui sont difficiles à déchiffrer en raison de la rugosité du matériau. Le type de métal le plus fréquent était le bronze des tablettes plates pour être apposées sur les murs des temples et autres bâtiments. Parfois ils étaient en argent ou en or et sont incisés directement sur les récipients.

Figure 18 : Inscription du tournant des IIe et IIIe siècles après JC, source :

Figure 19 : Fragment d’épigraphie Marbre

Wikipédia

blanc 3E SIÈCLE, source : site Auction

Figure 20 : La tablette de Lyon, une tablette en bronze d’après 48 après JC, source : www.meisterdrucke.fr

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chapitre II:

1.2.

Epigraphie entre l’ephemere et l’art de valoriser une trace

Epigraphie, une mémoire

La mémoire, en philosophie désigne la persistance du passé, qui peut se manifester sous forme de simples habitudes, renvoie plus proprement à la représentation du passé. C’est l’aptitude à conserver et à restituer des choses du passé sous une forme mentale, cela fait que nous avons une histoire, cela veut dire avoir vécu.

Figure 21 : Differentes interprétations de la mémoire, source : Auteur

L’épigraphie, selon Louis Robert6 , a un but non seulement d’être une publicité universelle (« pour que tous sachent que... ») mais elle est considérée comme une archive de l’antiquité. Elle est porteuse de mémoire, d’histoire ancienne qui donne une fraicheur toujours renouvelée. Elle maintient le domaine de la découverte toujours ouvert et elle vivifie l’histoire dans ses parties les plus variées. Les inscriptions antiques vont des simples graffites obscènes, acclamations, souvenirs et saluts au bloc monumental d’édifices funéraires pouvant se couvrir de tous les décrets rendant honneur à un personnage par sa patrie et d’autres villages. La documentation est variée et du plus haut intérêt historique, lois et décrets qui permettent la connaissance de l’administration de la façon la plus complète, les traités de paix, traités d’alliances et les traités de fusion entre deux communautés. elle fournit une documentation capitale pour les cultes, les dédicaces et les règlements religieux.

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6 Connu comme épigraphiste. Il a marqué l’épigraphie grecque tant par ses livres que par la publication annuelle.


chapitre II:

Epigraphie entre l’ephemere et l’art de valoriser une trace

•Cas d’une grande victoire navale :

Figure 22 : Inscription de la columna Rostrata à rome, source: Livius.org

“Le consul a délivré les Segestans, alliés de la république, d’un blocus carthaginois et toutes les unités carthaginoises, y compris leur commandant suprême, après neuf jours ont fui en plein jour de leur camp. Il a également pris d’assaut la ville de Macela. Et dans le même commandement, en tant que consul, il accomplit un exploit dans ses navires en mer, le premier Romain à le faire : le premier, il devait équiper et former des équipages et des flottes de navires de combat ; et avec ces navires, il battit au combat en haute mer les flottes carthaginoises et de même toutes les troupes les plus puissantes des Carthaginois en présence d’Hannibal, leur amiral. Et par la force, il captura des navires avec leurs équipages : 1 septireme, 30 quinquérèmes et trirèmes ; 13 il a coulé. Or pris : 3 600 [et plus] pièces. Argent pris, avec butin : 100 000 [et plus]. Somme totale : 3 200 000 aes. Il célébra un triomphe naval, fit un don en argent au peuple et mena de nombreux captifs carthaginois devant son char.”

31 Figure 23 : Victoire navale de Gaius Duilis sur les garthaginois, source: https://www.alamyimages.fr


chapitre II:

Epigraphie entre l’ephemere et l’art de valoriser une trace

•L’exemple de l’autobiographie écrite par l'empereur Auguste

Figure 24 : La réplique, crée pendant la période fasciste, du texte de la Res gestae Divi Augusti gravée le long de la base du musée Ara Pacis à Rome, source: salamboinfrench.wordpress.com

•Serment de citoyen

"Je jure par Zeus, Gê, Hélios, la Vierge ("la Parthénos"), les dieux et déesses de l'Olympe et les héros qui possèdent la ville (polis), le territoire (chora) et les postes fortifiés. Je participerai à la sauvegarde et à la liberté de l'Etat (polis) et des citoyens et je ne livrerai ni Chersonèse, ni Kerkinitis, ni Kalos Limen ("Beau Port"), ni les autres postes fortifiés, ni le reste du territoire que peuvent ou qu'ont pu gouverner les Chersonésiens, je ne livrerai rien à personne, ni à l'Hellène, ni au Barbare, mais je défendrai tout cela pour le peuple chersonésien. Je serai ennemi de celui qui comploterait et qui livrerait ou annexerait Chersonèse ou Kerkinitis ou Kalos Limen ou les postes fortifiés et le territoire des Chersonésiens. Le blé importé de la plaine, je ne le vendrai ni ne l'importerai de la plaine à un autre endroit que Chersonèse..." Figure 25 : Serment de citoyen de chersonèse, source: Polis et chora : cité et territoire dans le Pont-Euxin

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chapitre II:

Epigraphie entre l’ephemere et l’art de valoriser une trace

2. De la résurrection des traditions antiques: une épigraphie Atemporelle et Aspatiale

L’épigraphie a perduré depuis l’antiquité jusqu’à nos jours et se présente différemment et son emplacement varie dans l’espace. On la qualifie d’épigraphie moderne, elle est présente essentiellement dans les épitaphes des cimetières, sa formulation a changé, l’usage des vers a disparu, maintenant elle permet seulement l’étude de l’anthroponymie7 régionale, la durée moyenne des vies, la composition des familles et le choix des titres et des professions.

Figure 26 : Epitaphes, source : blog de Testamento

De nos jours, on rencontre l’épigraphie dans les pays modernes situés dans les bases des statues dédiées aux grands hommes, quelques frises inscrites dans les édifices civils ou religieux. Ceci est une résurrection des traditions antiques, les plaques de rues, les ex-voto dans les églises qui sont de moins en moins nombreux ils se rarifient même s’il s’agisse de guérisons et puis des graffites.

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7 L’anthroponymie est une discipline de la linguistique, plus précisément une branche de l’onomastique qui est la science des noms des personnes. L’anthroponymie étudie, de manière spécifique l’étymologie et l’histoire des noms.


chapitre II:

Epigraphie entre l’ephemere et l’art de valoriser une trace

Figure 28 : Frise d’un siège municipale, source; blois.fr

Figure 27 : Sir wilfrid laurier au canada, source :site gouvernemnt du Canada

Figure 29 : Plaque de rue de 1728, source: lucienparis.com

Figure 30 : Plaque ex-voto, église de pontmain Normandie, source: photos-depot.com

Figure 31 : Panneau de signialisation de noms de rues, source: site kalitec

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chapitre II:

3.

Epigraphie entre l’ephemere et l’art de valoriser une trace

Synthèse

L’épigraphie a varié depuis l’antiquité jusqu’à aujourd’hui, l’importance c’est la pérennité du matériau. Autrefois, le rôle principal c’était de graver l’histoire, les faits contre l’oubli, être éternel, de transmettre et raconter l’histoire à travers des générations, une archive du passé stocker sous plusieurs formes et à travers plusieurs pays. Aujourd’hui, elle devient un matériau porteur de message, principalement un moyen d’orientation et de signalétique par excellence. Indépendamment de sa valeur intrinsèque entant qu’objet archéologique, elle garde une certaine mémoire ce qui nous pousse à réfléchir à sa muséification.

Figure 32 : Caractère de l’épigraphie, source : Auteur

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CHAPITRE III : DE LA VALORISATION DE L’ÉPIGRAPHIE DANS LES MUSÉES


chapitre III

1.

:

De la valorisation de l’épigraphie dans les musées

Introduction L’épigraphie constitue un objet d’exposition comme une collection, dans le monde on répertorie peu de musées, consacrés à cette dernière. Généralement faisant partie d’un département d’un musée d’archéologie et les plus célèbres sont celui d’Athènes, de Nîmes, du Vatican et celui du musée Cirta en Algérie.

2.

Composantes spatiales muséales 2.1.

Cas du Musée épigraphique d’Athènes

Figure 33 : Espace d’entrée du département épigraphique, source :www.

Le musée national d’archéologie d’Athènes est situé à Tositsa, Il fut élaboré par l’architecte Panagiotis KALKOS à partir des plans de Ludwig LANGE professeur d’architecture à l’académie de Munich et poursuivie par son élève Ernst ZILLER. Les constructions débutèrent en 1866 et achevées en 1889.

thisisathens.org

C’est un musée entièrement consacré aux inscriptions antiques essentiellement en grec ancien, installé dans une aile du musée nationale archéologique d’Athène. Il comprend une collection de 13510 inscriptions couvrants toute l’antiquité depuis l’époque protohistorique jusqu’à l’antiquité tardive. Département épigraphique

Figure 34 : Plan du musée archéologique d’Athènes, source : www.thisisathens.org Antiquités égyptiennes

Epoque hellénistique et romaine

Civilisation mycénienne

Epoque classique

Civilisation des Cyclades

Epoque néolitique

37 Epoque archaïque


chapitre III

:

De la valorisation de l’épigraphie dans les musées

L’exposition de l’épigraphie est classique. Elle est mise en place avec une pancarte qui annonce le texte de ce dernier. Les pièces épigraphiques sont classés par sujet et exposés de cette manière sur un socle.

Exposition sur socle Figure 35 : Mode d’exposition de l’épigraphie au musée d’Athènes, source: www.thisisathens.org

2.2.

Cas du musée de la Romanité à Nîmes Le musée de Nîmes est situé au département du Gard à la région Occitanie, fait face à l’amphithéâtre romain, élaboré par l’architecte Elizabeth de PORTZAMPARC ouvert en 2018.

Figure 36 : Musée de la romanité nime, source : Archidaily

Le musée archéologique de Nîmes montre le processus de romanisation du territoire et son empreinte au fil des siècles, il comprend une des collections les plus importantes de l’Europe dont le nombre est de 1500 inscriptions.

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chapitre III

:

De la valorisation de l’épigraphie dans les musées

Département épigraphique

Parcours de visite

Figure 37 : Repérage du département d’épigraphie musée de la Romanité à Nimes, source: Archidaily

Due à la difficulté de lire l’épigraphie, le groupe responsable de la scénographie ont rajouté des éléments audiovisuels pour décrypter les stèles, une projection de lumières sur les lettres avec une proposition de traduction et une insertion de dessin animé muet qui raconte une petite histoire afin de la comprendre et la rendre plus attractive.

poser sur socle

outil numérique pour la narration Figure 38 : Mise en valeur de l’épigraphie par l’outil numérique, souce: museedelaromanite.fr

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chapitre III

3.

:

De la valorisation de l’épigraphie dans les musées

Composantes spatiales architecturales

Cas du département de l’épigraphie au musée du Vatican

Le département comprend 13870 inscriptions conservées dans la galerie lapidaire et le musée lapidaire profane. Les pièces incomplètes sont accrochées au mur et les stèles sont posées au sol.

Figure 39 : Galerie lapidaire, source : site musée du Vatican

4.

Figure 40 : Musée lapidaire profane, source : site musée du Vatican

Composantes paysagères

Cas du jardin épigraphique au Musée Cirta Constantine Algérie Le musée archéologique de Constantine est fondé en 1852 sous la forme d’une villa gréco-romaine dont le plan était conçu par l’architecte Castelet, Il fut utilisé par la société pour conserver la collection qui augmente de jours en jours. Le musée public national de Cirta expose ses collections en deux sections une archéologiques depuis la préhistoire jusqu’au 11ème siècles et des beaux-arts. Quant à l’exposition de l’épigraphie, elle prend comme espace le jardin extérieur. Les pièces ne sont pas mises en valeur, il n’y a ni interprétation ni traduction du texte existant. La collection est abandonnée à elle-même dans un grand espace, sans classification selon des thèmes particuliers.

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Figure 41 : Jardin épigraphique du musée de Cirta, source: Google


chapitre III

:

De la valorisation de l’épigraphie dans les musées

Méthodes d'expositions d'une épigraphie

La mise en scène d’une inscription est prise en compte par rapport à l’arrière plan qui doit contraster avec la couleur de la matière de la pièce.

La connaissance des tailles et les dimensions d’une pièce épigraphique sont primordiales par rapport à sa mise en place et son mode d’expositions, exemple : une plaque peut être accrochée au mur, une stèle funéraire avec certaines dimensions sera posée au sol.

La partie la plus importante dans une épigraphie est son texte inscrit sa mise en scène par une source lumineuse est indispensable mais aussi accompagné par une traduction serait préférable.

Figure 42 : Mise en valeur d'une épigraphie, source: Pinterest

41


chapitre III

5.

:

De la valorisation de l’épigraphie dans les musées

Synthèse Les inscriptions sont généralement trouvées sous forme de morceaux ou bien de pièces complètes dont le champ épigraphique est altéré. Ceci est du à son aspect scientifique. L'épigraphie est largement compliquée pour de simples lectures mais aussi son interprétation reste compliquée pour certains. Sa mise en valeur reste nécessaire par sa conservation dans les musées, par son interprétation aux visiteurs par l'utilisation d'outils numériques qui la rendent plus interactive et compréhensible. Jusqu’à nos jours, on a réfléchi l’épigraphie comme un objet à exposer mais pas en tant que un thème et considéré comme une collection. Dans les musées, on lui a réservé une aire, un département rattaché. Pourquoi on n’a jamais fait de musées d’épigraphie autonomes ?

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Figure 43 : Valorisation de l’épigraphie par différents modes d’expositions, source: Auteur


Synthèse genérale

Une inscription est un sujet qui interpelle, un outil déterminant pour le savoir des faits historiques. C’est une matière porteuse de mémoire, possédant plusieurs rôles. C’est un élément qui doit être conservé et exposé au grand public pour connaitre son histoire et celle des civilisations antérieures. Cela devrait être valorisé moyennant une structure muséale qui comprend la restauration, la conservation, l’interprétation et la mise en valeur permettant une lecture et un décriptage acessible au public.

Figure 44 : Schéma récapitulatif, source: Auteur

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PARTIE B : L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA: UNE SOURCE RÉVÉLATRICE


CHAPITRE IV : DOUGGA UNE CITÉ ROMANISÉE


Dougga une cité romanisée

chapitre IV :

Dans ce chapitre, nous allons présenter le site archéologique de Dougga, son potentiel géographique, historique, patrimonial, paysager et surtout sa riche collection épigraphique.

1.

Présentation générale Le site archéologique de Dougga est situé dans la région du nord-ouest de la Tunisie, il couvre une superficie d'environ 75 ha, perché sur le sommet d'une colline à 571 m d'altitude dominant la vallée fertile de l'oued Khalled.

Figure 45 : Situation de Dougga par rapport à d’autres sites archéologiques, source: auteur

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chapitre IV :

Dougga une cité romanisée

Le nom actuel de Dougga provient du nom latin Thugga qui est lui-même issu du nom numide (berbère) tukka (ou roc à pic) retrouvé sur des inscriptions libyques. En libyque comme en punique, on écrivait TBGG, en néo punique tantôt TBGaG, tantôt TBGaGa et qu'il convient peut-être de prononcer Tubgag/a. Ce toponyme forgé sur la racine TBG signifierait « protéger ».

Figure 46 : Localisation de Dougga, source : auteur

Dougga fait partie de la délégation de Téboursouk du gouvernorat de Béja au nord-ouest de la Tunisie, sur la route reliant Carthage à Théveste8 , le choix d’implantation était pris en considération par rapport aux autres villes de l’empire romain.

Figure 47 : Voie romaine reliant Carthage à Théveste, source : Google

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8 Tébessa ou Tbessa est une commune d’Algérie


Dougga une cité romanisée

chapitre IV :

L'Unesco a classé Dougga sur la liste du patrimoine mondial en 1997, considérant qu'il s'agit de la « petite ville romaine la mieux conservée de l'Afrique du Nord ». Selon les critères suivants annocés dans le siteweb de l’UNESCO :

Figure 48 : Logo UNESCO, source: site UNESCO

Critère (ii) : Le site de Dougga est un exemple exceptionnel permettant d'illustrer au mieux la naissance d'une cité autochtone, son développement et son histoire à partir du second millénaire avant J.-C. Critère (iii) : L'importante collection épigraphique (plus de 2000 inscriptions libyques, puniques, bilingues, grecques et surtout latines) est d'un apport décisif pour le déchiffrement de l'écriture libyque et la connaissance de l'organisation sociale de la vie municipale des Numides. Elle témoigne du niveau de développement atteint par la cité au cours des IIIe et IIe siècles avant J.-C

2.

Paysage d’insertion

Figure 49 : Insertion de Dougga dans le paysage, source : Auteur

Elle doit son origine aux avantages offerts par la topographie des lieux, le climat, et la fertilité de ses sols dont surtout les matériaux de construction et l’eau à proximité. L'environnement montagneux et la falaise qui borde le site étaient favorables à la défense de la ville antique ; Les terres fertiles et les sources abondantes rendaient les cultures et l'approvisionnement faciles. 49


chapitre IV :

Dougga une cité romanisée

Figure 50 : Les ressources naturelles de Dougga, source : Samir Aounallah

Les cités romaines sont généralement implantées dans des paysages naturels permettant de s’étendre et de se développer sur le long terme qui est un symbole de force et de puissance.

Figure 51 : Coupe schématique d’insertion de Dougga, source : Auteur

3.

Dougga: une dominance agricole Dougga s’inscrit dans un ensemble paysagé qui suit une succession de courbes horizontales en dessinant des gradins de terres agricoles et de montagnes par rapport au site.

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Dougga une cité romanisée

chapitre IV :

Figure 52 : Les alentours du site, source : Auteur

vue 1

vue 2

3.1.

les unités du paysage

Les unités du paysage font partie du caractère du territoire et lui procurent une homogénéité : le ciel, les champs et le site. La représentation du paysage met en valeur la description des principaux éléments.

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chapitre IV :

Dougga une cité romanisée

Figure 53 : Les composantes du paysage, source : Auteur

La végétation est omniprésente à Dougga, Elle est composée de trois éléments : •Les montagnes forment une ceinture végétale non aménagée et donnent une certaine horizontalité. •Les grandes cultures donnent un caractère de la zone avec une forte densité et une grande diversité de cultures formant un découpage au sol. •Les champs d’oliviers font partie des alentours du site et se caractérisent par une trame régulière qui donne au paysage une certaine harmonie.

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chapitre IV :

Figure 54 : Trame réguliaire des champs d’oliviers, source: Auteur

Dougga une cité romanisée

Figure 55 : Trame des terres agricoles, source : Auteur

La pierre présente dans le site de Dougga est essentiellement du calcaire qui a varié au cours du temps en termes de couleurs et de textures donnant un code visuel au paysage et créant une continuité entre la nature et le site.

OPUS AFRICANUM

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chapitre IV :

3.2.

Dougga une cité romanisée

lecture sitologique

La cité romaine de Dougga est née sur le flanc d’un plateau qui domine la riche plaine de l’oued Khaled, le site présente au nord un côté abrupt et descend en pente douce vers l’ouest, et en pente rapide vers le sud-est avec une dénivellation de plus de cent mètres sur une distance qui n’excède pas les 750 m. La perception de Dougga se fait en fonction de ses plateformes, la répartition de ces monuments par rapport aux courbes de niveau, dû à sa topographie la cité de Dougga s’expose, c’est une cité théâtre, une vraie harmonie entre l’architecture et le site.

Figure 58 : Les plateformes du site, source : Auteur

Les éléments de la cité interpellent le visiteur, en particulier l’élément phare, le capitole qui constitue un élément d’appel, un élément caractéristique du site. Logé sur le point culminant du site, c’est la clé de voute de la hauteur, il domine la cité romaine. 54


Dougga une cité romanisée

chapitre IV : 1. Cirque. 2. Sanctuaire de Minerve II. 3. Monuments funéraires préromains. 4. Citernes d’Aïn Mizeb. 5. Enceinte postantique dite numide. 6. Sanctuaire de Saturne. 7. Temple anonyme. 8. Hypogée. 9. Église de Victoria. 10. Citernes d’Aïn el Hammam. 11. Arc de Sévère Alexandre. 12. Sanctuaire anonyme dit Gherg Jnène. 13. Théâtre. 14. Sanctuaire de Caelestis. 15. Fort byzantin. 16. Temple de Tibère. 17. Forum. 18. Sanctuaire de la Fortune. 19. Temple de Mercure. 20. Place de la Rose-des-Vents. 21. Exèdre de la Piété Auguste. 22. Temple anonyme. 23. Temple de Sol. 24. Marché. 25. Sanctuaire anonyme A. 26. Sanctuaire des Victoires de Caracalla. 27. Sanctuaire anonyme dit Dar Lachhab. 28. Sanctuaire de Tellus. 29. Thermes de Caracalla. 30. Templa Concordiae. 31. Théâtre cultuel. 32. Temple anonyme C. 33. Sanctuaire de Minerve I. 34. Nymphée. 35. Maison du Labyrinthe. 36. Maison de Dionysos et d’Ulysse. 37. Maison du Trifolium. 38. Thermes des Cyclopes. 39. Sanctuaire anonyme dit de Pluton. 40. Arc de Septime Sévère. 41. Citernes d’Aïn Doura. 42. Thermes d’Aïn Doura. 43. Latrines publiques. 44. Monument dit de Junon Reine. 45. Columbarium des Remmii. 46. Mausolée d’Atbàn ou libyco-punique. 47. Sanctuaire anonyme. 48. Puits mégalithique.

Figure 56 : Courbes de niveaux du site de Dougga, source : Auteur

Figure 57 : Coupe montrant la dominance du capitole, source : Auteur

55 Figure 59 : Dominance du capitole, source : Facebook


chapitre IV :

3.3.

Dougga une cité romanisée

Expérience du visiteur

Lors de la visite du site, il y a deux scénarios qui se présentent et ce relativement au choix d’accès, qui a chaque fois induit une perception différente du site.

1er parcours

Séquence 1

La visite commence par une ouverture du champ visuel sur l’ensemble du paysage environnent.

Séquence 2

Le visiteur déambule dans les voies romaines avec la notion de découverte et de surprise.

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Dougga une cité romanisée

chapitre IV :

Séquence 3

La curiosité du visiteur prend fin lorsque Le monument emblème du site se dévoile petit à petit.

Séquence 4 Le site se dévoile au pied du visiteur et tous les monuments sont perceptibles.

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chapitre IV :

Dougga une cité romanisée

2ème parcours

Séquence 2

Mené par les chemins qui s’offrent à lui, le visiteur est guidé par l’intrigue et la découverte des éléments du site.

Séquence 1

Au début de la visite, le visiteur est époustouflé par la grandeur du site.

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Dougga une cité romanisée

chapitre IV :

Séquence 3

Les monuments interpellent le visiteur et le guide dans sa découverte du site.

Séquence 4

La visite prend fin quand le visiteur arrive vers le monument phare du site et contemple le paysage .

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chapitre IV :

4.

Dougga une cité romanisée

Dougga et ses composantes

1. Cirque. 2. Sanctuaire de Minerve II. 3. Monuments funéraires préromains. 4. Citernes d’Aïn Mizeb. 5. Enceinte postantique dite numide. 6. Sanctuaire de Saturne. 7. Temple anonyme. 8. Hypogée. 9. Église de Victoria. 10. Citernes d’Aïn el Hammam. 11. Arc de Sévère Alexandre. 12. Sanctuaire anonyme dit Gherg Jnène. 13. Théâtre. 14. Sanctuaire de Caelestis. 15. Fort byzantin. 16. Temple de Tibère. 17. Forum. 18. Sanctuaire de la Fortune. 19. Temple de Mercure. 20. Place de la Rose-des-Vents. 21. Exèdre de la Piété Auguste. 22. Temple anonyme. 23. Temple de Sol. 24. Marché. 25. Sanctuaire anonyme A. 26. Sanctuaire des Victoires de Caracalla. 27. Sanctuaire anonyme dit Dar Lachhab. 28. Sanctuaire de Tellus. 29. Thermes de Caracalla. 30. Templa Concordiae. 31. Théâtre cultuel. 32. Temple anonyme C. 33. Sanctuaire de Minerve I. 34. Nymphée. 35. Maison du Labyrinthe. 36. Maison de Dionysos et d’Ulysse. 37. Maison du Trifolium. 38. Thermes des Cyclopes. 39. Sanctuaire anonyme dit de Pluton. 40. Arc de Septime Sévère. 41. Citernes d’Aïn Doura. 42. Thermes d’Aïn Doura. 43. Latrines publiques. 44. Monument dit de Junon Reine. 45. Columbarium des Remmii. 46. Mausolée d’Atbàn ou libyco-punique. 47. Sanctuaire anonyme. 48. Puits mégalithique.

Temple de Caelestis 222-235 AP-JC 60

Figure 60 : Les composantes du site en conjugaison avec son urbanisme, source : Auteur


chapitre IV :

Dougga une cité romanisée

Capitole 166-169 AP-JC

Théâtre 168-169 AP-JC

Arc séptime sévère 205 AP-JC

Mausolée libyco-punique 2ème siècle AV JC 61


chapitre IV :

Dougga une cité romanisée

La ville de Dougga présente les éléments architecturaux caractéristiques d’une cité romaine mais ne présente pas un urbanisme orthogonal composé du cardo et decumanus et cela étant du à la topographie du terrain qui est en pente, les romains se sont implantés sur les traces existantes de la ville numide et se sont adaptés par rapport au relief du site.

5.

Dougga et son évolution Témoins de plus de vingt-cinq siècles d’histoire, il y eu succession de plusieurs époques.

5.1.

Période pré-romaine fin IVème siècle av jc jusqu’à fin

IIème siècle av jc

La date de fondation de l’agglomération, qui n’est pas encore précise, ne doit pas être postérieure au Vème siècles av JC, elle était identifiée comme la première capitale du royaume massyle.

Figure 61 : Ampleur de la civilisation numide, source : Samir Aounallah

On retrouve les quelques vestiges datant de cette période l’un des plus connue le mausolée libyco-punique qui reste du haut de ses 21 m, le plus beau symbole et le représentant éclatant d’une grande richesse culturelle et d’une réelle prospérité économique.

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Figure 62 : Mausolée libyco-punique, source : FaceBook


chapitre IV :

5.2.

Dougga une cité romanisée

Période romaine fin IIème siècle av jc jusqu’à 429 ap jc

La transformation du royaume a commencé au lendemain de la défaite du roi numide pour devenir une province romaine, l’installation des collants est suivie d’une longue période de transformation de l’image de la ville. De nouveaux types de monuments qui n’étaient pas connus dans l’architecture punique ou numide furent érigés, comme les édifices de spectacle (théâtre et cirque), les thermes publics, les temples de style gréco-romain ou les arcs de triomphe, sans parler des aqueducs, des citernes publiques ou des nymphées et autres fontaines publiques. Pendant plus de deux siècles, la ville allait vivre au rythme incessant des chantiers de construction financés par les familles aisées des deux communautés dans leur vaniteuse course aux honneurs. Tout en gardant un urbanisme foncièrement numide, Thugga s’est ainsi trouvée dotée d’une parure monumentale à la romaine.

63 Figure 63 : THUGGA vue générale, source : jean Claude Golvin


chapitre IV :

5.3.

Dougga une cité romanisée

Période byzantine et médiévale 429 ap jc jusqu’à

une date indeterminée

A partir de ce moment, Thugga a cessé de mériter le nom de ville, elle a commencé à vivre le phénomène de ruralisation des cités antiques. Pendant la période byzantine, le général Soleman en fit une forteresse au VIème siècle Puis, la transformation progressive de la ville en de simple bourg rural avant de devenir pour de longs siècles de pauvres hameaux ou d’être purement et simplement désertées à partir de l’année 1960.

Figure 64 : Vestige de l’époque tardive, source : site INP

6.

Dougga, une Société bicéphale⁹ Pendant plus de deux siècles et demi vont coexister deux communautés juridiquement distinctes l’une composée des habitants autochtones, les civitas pérégrine et l’autre formée des colons romains de Carthage les pagus, ils vont participer au développement et à l’épanouissement de la cité. Deux civilisations vont cohabiter et ainsi donner naissance à une culture que l’on pourrait qualifier de ‘africo-romaine’. D’après les dires de Samir Aounallah10, en installant une population romaine exclusivement masculine, Rome incitait à l’amalgame des deux éléments par le biais des mariages mixtes. Comme dans nos sociétés modernes, les enfants nés de ces unions appartenaient aux deux communautés et puisque leur nombre va sans cesse croître jusqu’à devenir majoritaire, la fusion devenait au fil des années inéluctable. C’est ce que fit l’empereur Septime Sévère, en 205-206, en faisant fusionner le pagus et la civitas en municipe libre.

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9 Ce terme est emprunté de l’historien Samir Aounallah 10 historien tunisien connue, a beaucoup travailler sur Dougga


chapitre IV :

Dougga une cité romanisée

Figure 65 : Hypothèses sur les domaines des deux communautés de Dougga, source : réinterpréter Samir Aounallah

65


chapitre IV :

Dougga une cité romanisée

66 Figure 66 : Vue aérienne de Dougga, source: Samir Aounallah


chapitre IV :

7.

Dougga une cité romanisée

Dougga, une terre d’écriture

Aucun site en Tunisie ou en Afrique romaine n'a livré autant d'inscriptions latines que celui de Dougga. La collection épigraphique est estimée à plus de 2000 inscriptions libyques, puniques, bilingues, grecques et surtout latines, Ceci a permis au site archéologique de Dougga d’être classé site du patrimoine culturel mondial, selon Mustapha Khanoussi11 et Louis Maurin12 c’est l'une des séries d'inscriptions les plus riches de l'Afrique Proconsulaire13, donne avant tout un éclairage sur l’histoire municipale et sur les composantes de la population. Les inscriptions présentes sur site ont un rapport étroit soit avec la vie publique soit la vie religieuse et figurent essentiellement sur les monuments religieux. Comme on l'a déjà expliqué dans la première partie, l’épigraphie admet plusieurs rôles (scientifique, politique, un outil de romanisation, religieux…), maintenant, on va montrer Dougga selon ces thématiques spécifiques, une lecture orientée à travers un parcours orienté épigraphique. Nous avons examiné les collections épigraphiques de Dougga et nous les avons classées relativement à leurs thématiques(religieuse, romanisation, politique et scientifique).

11 un historien, archéologue et épigraphiste tunisien spécialiste de l'Afrique romaine.

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12 un historien de l’antiquité et archéologue français. 13 Qui fait référence, qui est administré ou qui appartient au proconsul qui, dans l’antiquité romaine


chapitre IV :

68

Dougga une cité romanisée

Thématique de l'épigraphie


chapitre IV :

Dougga une cité romanisée

Figure 67 : Parcours orienté épigraphie, source: Auteur 1. Cirque. 2. Sanctuaire de Minerve II. 3. Monuments funéraires préromains. 4. Citernes d’Aïn Mizeb. 5. Enceinte postantique dite numide. 6. Sanctuaire de Saturne. 11. Arc de Sévère Alexandre. 13. Théâtre. 14. Sanctuaire de Caelestis. 15. Fort byzantin. 17. Forum. 20. Place de la Rose-des-Vents. 26. Sanctuaire des Victoires de Caracalla.29. Thermes de Caracalla. 30. Templa Concordiae. 31. Théâtre cultuel. 40. Arc de Septime Sévère. 42. Thermes d’Aïn Doura. 46. Mausolée d’Atbàn ou libyco-punique.

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chapitre IV :

7.1.

Dougga une cité romanisée

Epigraphie et science

L’épigraphie témoigne d'un fait historique grâce aux inscriptions retrouvées, on peut comprendre le climat et les différentes interventions faites sur les monuments, on cite les thermes antoniniens. • climat FDC : f(ulgur) d(ivum) c(onditum), "la foudre divine (a été) enterrée (ici)".

Figure 68 : Inscription qui mentionne le climat, source : Samir Aounallah

Figure 69 : Délimitation du 1er fragment du parcours, source : Auteur

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Dougga une cité romanisée

chapitre IV :

Thermes Antoniniens

Les thermes Antoniniens ou de Caracalla longtemps appelés thermes Liciniens, du nom de l’empereur Gallien. Ces grands thermes ont été définitivement identifiés grâce à une inscription qui en relate la restauration entre 375 et 383 AP-JC. Figure 70 : Plan des thermes antoniniens, source : Thugga/Dougga ville romano-africaine de Tunisie Histoire et monuments

Figure 71 : Inscription des thermes antoniniens, source : Dougga fragments d’histoires

"L'atrium des thermes antoniniens, construction entreprise autrefois sur les réservoirs sous-jacents au même endroit, qui était détériorée en raison d'une exécution bâclée, et qui tombait en ruines, [---] dius Honoratianus, flamine perpétuel, deux fois curateur de la république, l'a réalisée d'une manière fiable avec cet ouvrage orné de la statue et de l'emblème de nos trois Augustes très heureux (---) et il en a exécuté la dédicace."

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chapitre IV :

7.2.

Dougga une cité romanisée

Epigraphie et romanisation

Le théâtre et le cirque occupent une place notable dans la topographie urbaine où les rythmes de la vie municipale comme les fêtes calendaires offraient de nombreuses occasions d’organiser des représentations et des courses de chars. Mais les faveurs du public en quête de distractions allaient avant tout aux spectacles donnés dans les deux grands monuments spécifiques. Ils apparaissent tardivement dans le développement de l’agglomération, le théâtre au cœur du règne de Marc Aurèle, le cirque sous celui de Sévère Alexandre ; c’est ce qui explique leur éloignement du centre urbain vers le nord, car il avait fallu, dans un cas comme dans l’autre, disposer de vastes espaces nécessaires à leur implantation. La construction du théâtre, l’aménagement du cirque témoignent de la romanisation de la vie sociale à l’époque où s’affirme aussi celle de la vie politique, puisque c’est vers 205 AP-JC que Thugga est devenu un municipe.

72 Figure 72 : colosse d’une statue, source: Auteur


chapitre IV :

Dougga une cité romanisée

Figure 73 : Delimitation du 2ème fragment du parcours, source : Auteur

En juin 46 avant J.-C., César laissa l’armée pour assurer l’ordre dans la nouvelle province et pour coloniser et cultiver les terres que la guerre avait laissées sans héritiers ou transformées en maquis. Dans cet espace, des vétérans purent rester pour occuper les terres libres de Dougga ou d’autres villages voisins comme Thibursicu Bure/ Téboursouk, ceci est un exemple des épitaphes qui contestent la présence des premiers romains.

Figure 74 : Traces des premiers romains, source: Samir Aounallah

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chapitre IV :

Dougga une cité romanisée

Dédicace à septime sévère, Caracalla et Iulia domna

Figure 75 : Blocs connus de l’inscription, source : Dougga fragments d’histoires

Support :Dalles Contexte local : Inconnu. Cond. déc. : les morceaux des deux plaques ont été découverts principalement au pied ou dans les environs de l'arc, mais certains morceaux de petite taille ont été retrouvés loin de celui-ci (près dar Lachhab, par exemple). Lieu de conservation : In situ. Dimensions : 90/350/25 (environ). Datation du texte : 205

Figure 76 : Bloc de l’arc septime sévère, source : Dougga fragments d’histoires

"À l'empereur César, fils de Marc Antonin divinisé, frère de Commode divinisé, petit-fils d'Antonin le Pieux divinisé, arrière petit-fils-d'Haudnien divinisé, arrièrearrière-petit-fils de Trajan le Parthique divinisé, descendant de Nerva divinisé, Lucius Septimius Severus Pertinax Auguste Pieux, vainqueur des Arabes, des Adiabènes, vainqueur suprême des Parthes, grand pontife, en sa 13° puissance tribunicienne, acclamé 12 fois Imperator, trois fois consul, proconsul, père de la patrie, et à Marc Aurèle Antonin Pieux, Heureux, Auguste, fils de l'empereur César Lucius Septimius Severus Pertinax Pieux, vainqueur des Arabes, des Adiabènes, vainqueur suprême des Parthes, grand pontife, et à Julia Domna Auguste, épouse de l'empereur César Lucius Septimius Severus Pertinax Pieux, vainqueur des Arabes, des Adiabènes, vainqueur suprême des Parthes, grand pontife, fondateurs du municipe Septimium Aurelium libre de Thugga, | la république a élevé ce monument. Par décret des décurions. Dépense publique." 74


Dougga une cité romanisée

chapitre IV :

Inscription du mur de scène du théâtre

Figure 77 : Plan du Théâtre, source : Samir Aounallah

Support : Frise architravée État du monument : L'inscription était gravée sur l'entablement de la colonnade inférieure de la scène. Dimensions : Hauteur de la frise : 78 ; épaisseur 45 ; La largeur des Linteaux : l'ensemble

Figure 78 : Restitution du théâtre de Dougga en 3D, source: Youtube

devait mesurer environ 22 m.

Figure 79 : Linteau de la frise du théâtre, source : Dougga fragments d’histoires

"Publius Marcius Quadratus, fils de Quintus, inscrit dans l'Arnensis, flamine d'Auguste divinisé, pontife de la colonie julienne de Carthage, admis dans les cinq décuries par l'empereur Antonin Auguste le Pieux, a fait construire pour sa patrie, à l'occasion de l'honneur du flaminat perpétuel, ce théâtre élevé depuis les fondations, avec les basiliques, le portique, les xystes, la scène avec ses rideaux, et son ornementation complète et il en a fait la dédicace, accompagnée de l'édition de jeux scéniques, du don de sportules, d'un banquet et d'huile pour le gymnase." 75 Figure 80 : Théâtre de Dougga aujourd’hui, source:


chapitre IV :

Dougga une cité romanisée

Inscription sur les portiques du marché

Figure 82 : Restitution du marché, source : vidéo Support : Frise architravée Cond. déc. : Les blocs ont été remployés dans la forteresse byzantine où certains sont encore encastrés (blocs 3 et 4) d'autres ont été découverts au pied du mur, d’où ils pouvaient provenir. On n’a retrouvé aucun témoin des blocs 5 et 8, mais la restitution de la dédicace est certaine, car elle est guidée par celles du temple de Mercure et des

Figure 81 : Plan du marché, source : INP

portes de la place de la Rose-des-Vents. Datation : sous le règne de Commode, après 184

Figure 83 : Inscription de l’architrave du portique du marché, source : Dougga fragments d’histoire

“Pour la sauvegarde de l'Empereur César M. Aurellus Commodus Antoninus Auguste, Pieux, vainqueur des Sarmates, vainqueur suprême des Germains, vainqueur des Bretons, père de la patrie, Q. Pacuvius Saturus, flamine perpétuel, augure de la colonie iulia de Carthage, et Nahanla Victoria, flaminique perpétuelle, ont fait construire le portique et l'arc du marché pour le pagus leur patrie, et Ils ont procédé à leur dédicace," 76


chapitre IV :

7.3.

Dougga une cité romanisée

Epigraphie et culte impérial¹⁴

Tous les édifices publics étaient construits pour la sauvegarde (pro salute) du souverain régnant déjà, membre du monde divin par ses ascendants divinisés dont les noms étaient inscrits en grands caractères à la suite du sien. En tous lieux, la ville était sous la protection des empereurs divinisés ou en voie de l’être. Le rôle des prêtres est d’assurer la prééminence du culte impérial dans la vie des deux communautés et, au-delà, de veiller à l’harmonie de la vie religieuse. Le passage du monde terrestre à celui des dieux est bien illustré sur le tympan du capitole où est sculptée la scène de l’apothéose d’Antonin le Pieux : un grand aigle aux ailes déployées, prêt à l’envol, porte l’empereur défunt, le torse nu, entouré d’un voile aérien.

Figure 84 : Délimitation du 3ème fragment du parcours, source : Auteur

77

14 Est une forme de religion d'État dans laquelle un empereur ou une dynastie d'empereurs (ou des souverains portant un autre titre) sont vénérés comme des demi-dieux ou des divinités


chapitre IV :

Dougga une cité romanisée

Dédicace du capitole :

Figure 85 : Plan du capitole, source : INP

Figure 86 : Insertion de l’inscription sur le fronton et la porte de la cella, source : Facebook

Etat du monument : Frise de l'entablement du capitole. Trois blocs jointifs. Condition de découverte : L'entablement du capitole est demeuré en place depuis l'Antiquité.

Figure 87 : Représentation du culte impérial sur le fronton du capitole, source : Samir Aounallah

Dimensions : Env. 85/env. 1300 77. Datation du texte : 166/169

Figure 88 : Inscription du fronton, source: Samir Aounallah

"Consécration à Jupiter Très Bon et Très Grand, à Junon Reine, à Minerve Auguste, pour la sauvegarde des empereurs Césars Marc Aurèle Antonin Auguste et Lucius Aurelius Verus Auguste, vainqueurs des Arméniens, vainqueurs des Mèdes, vainqueurs suprêmes des Parthes, et de toute leur famille divine, Lucius Marcius Simplex et Lucius Marcius Simplex Regillianus ont édifié (ce temple) à leurs frais." 78


Dougga une cité romanisée

chapitre IV :

Inscriptions des portiques du forum

Figure 89 : Plan du Forum, source: INP

Support : Frise architravée Etat du monument : le portique comportait 30 linteaux inscrits Ornement(s) : Décor incisé. Lieu de conservation : In situ Contexte local : la plupart remployés dans le mur méridional de la forteresse

Figure 90 : Restitution du forum et insertion de l’épigraphie dans le portique, source : Youtube

Figure 91 : Fragment de l’inscription du portique du Forum, source : Dougga fragments d’histoires

"pour la sauvegande de l'empereur Tims Acius Hadrianus Anionimus Auguste, le Pieux (père de la patrie let celle de serentants, "Quitus Gabinius Felix Faustinianus, fils de Marens, inscrit dans la Quirina, en compagnie de ses enfants Darus en Processa, a ofer au pagus, sa parie, les portiques du forum avec leur décor: colonnes, charpente, plafond et toute l'ornementation des parois."

79


chapitre IV :

7.4.

Dougga une cité romanisée

Epigraphie et religion

Les habitants de Thugga étaient animés d’une grande ferveur religieuse. Ils étaient environnés de sacré. « La population de Thugga était très religieuse. Nulle part en Afrique, on ne rencontre de série épigraphique, où il y ait une telle proportion de dédicaces aux dieux » (Maurin, 1997) 15 Plus d’une trentaine de temples, témoins de la multiplicité des origines du panthéon, font de Dougga un centre religieux important. Par leur monumentalité, certains sanctuaires périphériques comme, à l’ouest, ceux de Minerve II, et de Caelestis, au nord, celui de Saturne, et, parmi les temples urbains et le complexe de la Concorde connu sous le nom de Temple Concordia Ainsi la religion forme le lien entre les deux communautés et plusieurs divinités vont contribuer fortement à leur rapprochement, en particulier la Concorde (Concordia) qui apparaît comme la divinité civique dominante.

Figure 92 : Délimitation du 4ème fragment du parcours, source : Auteur

80 15 En 1958, Cl. Poinssot a attiré l'attention sur l'importance de la religion à Thugga


Dougga une cité romanisée

chapitre IV :

Plus de vingt-cinq dieux sont vénérés comme divinités principales ou associées. Le culte de Saturne a été le plus populaire dans l’Afrique romaine. Il réunit les habitants des deux communautés et favorise leur union.On peut compter au moins six dédicaces monumentales dans le seul sanctuaire de Caelestis, cinq dans les Temples de la Concorde, trois dans le sanctuaire de Minerve II, deux au capitole. •

Temple de Caelestis

La déesse qui succède à Tanit, n’est pas honorée dans le sanctuaire de son parèdre, Saturne, mais, sous le nom de Caelestis, dans la nécropole à l’Ouest. La grande divinité féminine punique Tanit offre un cas particulier dans la romanisation des cultes africains. Elle fut nommée en latin Caelestis, « la Céleste », quand les Romains reconstruisirent son temple à Carthage en 122 avant J.-C ; en même temps, on la célébra sous le nom de Junon comme emblème de la nouvelle capitale africaine, colonia Junonia Karthago. A Dougga, la construction de son sanctuaire a vraisemblablement été décidée en 232 AP-JC et elle correspond à une expansion de son culte en Afrique.

Figure 93 : Plan du temple de Caelestis et restitution 3D, source: Samir Aounallah

81


chapitre IV :

Dougga une cité romanisée

Figure 94 : Dédicace du portique dessin d’ensemble, source : Dougga etudes d’architecture religieuse

Pour l'exécution des deux Déesses Caelestes en argent au prix de n mille sesterces qu'Aburnius Avilius Felix décida par testament de faire verser par ses héritiers, ceuxci ont donné cette somme à la république ; le temple de la Déesse Caelestis Auguste a été projeté avec 60 000 sesterces versés eux aussi avant le jour de la dédicace à la république des Thuggenses, en raison de la promesse de Gabinius Rufus, son père, pour l'honneur de son flaminat perpétuel et de celui de lulia Gallitta, sa mère ; le jour de la dédicace, 30 000 sesterces ont été comptés au trésor public en vertu du testament d'Avillia Venusta, fille de [-(---)], avec le revenu desquels on devra procurer des sportules et des jeux ; Gabinius Rufus Felix Beatianus, multipliant la somme qui venait de l’honneur revêtu par ses parents, a réuni n mille sesterces à titre de libéralité pour l’embellissement de sa patrie; il a mené à bien, sur un terrain qui lui appartenait, la construction du sanctuaire, il l’a décoré de statues et d’autres ornements et il en a fait la dédicace en offrant à cette occasion des jeux, et en donnant des sportules, un banquet, de l’huile pour le bain. 82


Dougga une cité romanisée

chapitre IV :

Temple de saturne

Le culte de Saturne a été le plus populaire dans l’Afrique romaine. A Dougga, il réunit les habitants des deux communautés et favorise leur union en exposant des épitaphes qui retraduisent la scène du sacrifice, le bélier ou le taureau marche ou monte vers l’autel ; l’image de l’animal sacrifié dont la tête est baissée, est dessinée symboliquement.

Figure 95 : Vue et plan du Temple de Saturne, source: Samir Aounallah

Figure 96 : Epitaphe représentant la scène du sacrifice, source : Samir Aounalllah

83


chapitre IV :

Dougga une cité romanisée

Temple de la concorde

La Concorde, placée en tête de toutes les dédicaces est honorée dans plusieurs lieux. Cette densité des témoignages dont jouissait le culte s’explique par la référence à la divinité protectrice de Carthage et exprime le lien qui rattache le pagus à la capitale, mais elle doit être interprétée avant tout comme un élément de cohésion entre les habitants des deux entités juridiques de la cité.

Figure 97 : Plan du Temple Concordia, source: Thugga/Dougga ville romano-africaine de Tunisie Histoire et monuments

Figure 98 : Vue du Temple Concordia, source: Auteur

• Les épitaphes La ville de Dougga était ceinturée par des nécropoles qui formaient un tissu continu, une grande partie des inscriptions est formée par de épitaphes complètes ou fragmentées environ 1168, elles figurent sur deux types principaux de monuments ; les stèles, généralement de faible épaisseur, avec le sommet en arc 84


Dougga une cité romanisée

chapitre IV :

de cercle ; Elles sont souvent sans décor. Les cippes sont plus massifs ; les plus nombreux sont des autels dont le sommet est composé d’un prisme triangulaire entre deux balustres ; le décor se limite à la gravure de symboles comme le croissant, à des motifs floraux sur le fronton et à de sobres moulurations ; on ne connaît qu’un monument funéraire présentant de véritables sculptures, celle d’un couple sur la face principale d’une grande stèle. Une grande majorité porte une formule invariable, l’invocation aux dieux mânes abrégée (DMS)16, dénomination du défunt, son âge et la formule finale (HSE)17. •

Épitaphe de Dolabellius Felix

Support : Cippe Contexte local : Nécropole occidentale Cond. déc. : nord-ouest du temple de Caelestis Lieu de conservation : In situ. Dimensions : 159/57/4 Datation du texte : 150/300

"Consécration aux Dieux Mânes. Dolabellius Felix, fils de Candidus, qui a vécu pieusement 43 ans repose ici." Figure 99 : Cippe funéraire, source: Dougga fragments d’histoires

• Épitaphes de Septimia Lucilla et de L. Septimius Felix Euphiletianus. Support : Cippe double. Contexte local : Inconnu. Cond. déc. : Trouvé “à l'est du temple de Mercure Lieu de conservation : In situ. Dimensions : 57/25. Datation du texte : 200/300.

"À la mémoire de septimia lucilla qui a vécu pieusement 53 ans" "Consécration aux dieux mânes. Lucius septimius Felix Euphiletianus qui vécu pieusement 69 ans repose ici"

Figure 100 : Cippe funéraire double, source : dougga fragments d’histoires

16 Dis Manibus sacrum, Mains sacrées 17 Formules précisant la présence réelle du défunt inhumé

85


chapitre IV :

17

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11

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Dougga une cité romanisée


chapitre IV :

Dougga une cité romanisée

19

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87


chapitre IV :

7.5.

Dougga une cité romanisée

Conclusion

La variété des textes met en évidence le développement impressionant des institutions, la vie civique, les structures sociales avant tout les élites locales, l’onomastique18 et la culture. Les nombreuses inscriptions publiques à l’époque de l’épanouissement de la ville sont les expressions locales de la vie politique, on lit sur les textes les associations au pouvoir, les données de la succession impériale, la place des impératrices ou d’autres membres de la famille impériale. Grâce aux inscriptions, on a des renseignements sur les institutions dont le fonctionnement et l’évolution constituent un apport majeur à l’histoire exemplaire d’intégration progressive à l’empire romain d’une cité pérégrine créée à partir d’une communauté politique préromaine bien attestée.

Figure 101 : Importance de l’épigraphie de Dougga, source:Auteur

88

18 Étude des noms propres


chapitre IV :

8.

Dougga une cité romanisée

Synthèse La cité reflète une réelle considération d’un paysage des plus magnifiques, chose que l’architecte d’aujourd’hui se doit de prendre en considération, le site archéologique de Dougga accompagne le paysage naturel et ne peut être compris qu’avec ce dernier. Le site archéologique de Dougga est riche en histoire et ayant une symbolique des plus signifiant, cependant, de nos jours, délaissé nécessitant une revalorisation qui se doit de mettre l’histoire en lumière. D’après l’analyse faite, la collection d’inscriptions de Dougga a permis de mieux comprendre son histoire, son évolution dans le temps et dans l’espace elle a permis de la répertorier selon quatre thèmes différents, chacun dévoilent un rôle particulier de l’épigraphie rattachée à un monument bien précis. Ceci a constitué un important dossier qui n’est pas mis en valeur et délaissé dans les réserves et sur site. Ceci nous a poussé à se demander comment permettre aux visiteurs de voir et de comprendre cette épigraphie insérée dans leurs monuments et simplifier leur contenu ? Le parcours dégagé à travers les prescriptions épigraphiques sur les monuments du site archéologique de Dougga a permis de cerner non seulement l’itinéraire mais aussi la collection de mobiliers archéologiques et objets de l’exposition.

89


CHAPITRE V : PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE INTERPRETATION ARCHITECTURALE


PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE

chapitre V :

1.

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

Etudes référentielles et outils conceptuels

Dans les chapitres précédents, on a suscité la curiosité et la position de l’architecte envers cette riche collection épigraphique, sa mise en valeur et sa conservation. Dans cette partie, on a pour but de trouver des réponses architecturales qui ont pour but de muséifier et d’interpréter cette écriture. On aura pour but de trouver des concepts clés pour une interprétation architecturale de l’épigraphie de Dougga et une réécriture du parcours de visite.

1.1. •

Emergence d’un sol accidenté

Critères de choix Le choix de travailler sur le MUSÉE, PARC D’EXPOSITIONS. AARHUS est la façon de composer avec un terrain accidenté, de profiter de cette contrainte et dégager un espace de contemplation devenu essentiel pour le projet. 1.1.1. cas du MUSÉE, PARC D’EXPOSITIONS .AARHUS • présentation Le musée Moesgård, au Denmark, est conçu par l’architecte Henning Larsen .Il ouvre en 2014 et fait 16000 m² de surface, son architecture, la nature, la culture et l'histoire se fondent dans une expérience de visite complète.

Figure 102 : Vue aérienne du musée AARHUS, source: archidaily

situation

Il est situé dans le paysage bucolique vallonné de Skåde.

91

Figure 103 : Situation du musée AARHUS, source: auteur


chapitre V :

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• implantation Le musée a été conçu comme un élément paysager intégré, situé et s'élevant du paysage, il emerge du sol.

Figure 104 : Schéma d’implantation du musée par rapport à la topographie , source: archidaily

Figure 105 : Coupe schématique, source: Auteur

L’image du projet a un rapport avec le monde caché, au mystère de l’archéologie, il s’inspire de la fouille qui met progressivement au jour les strates de l’histoire et expose les civilisations perdues.

92 Figure 106 : Métaphore de l’image du projet, source: auteur


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

Figure 107 : Toit du musée suit la topographie, source: archidaily

Ce projet propose une découverte du monde archéologique à travers des séquences vivantes d'expositions et d'expériences scientifiques comme un voyageur dans le temps et l'espace.

Figure 108 : Séquences intérieures du projet, source: archidaily

à Retenir

Figure 109 : Schéma conceptuel d’implantation, source: auteur

93


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

implantation paysagère

Le plan du toit en forme de rectangle semble s'élever comme une forme concrète du paysage, une zone de loisirs en plein air pour les citoyens et les visiteurs, donnant sur une vue imprenable sur le paysage environnant et de la baie d'Aarhus.

Figure 110 : Vue du toit paysagé du musée, source: archidaily

Le toit végétalisé en pente est accessible à environ 90 mètres au-dessus du niveau de la mer, il y a une vue imprenable sur le paysage environnant, un jeu de perspective avec la ligne d’horizon qui est omni-présente. Il devient un lieu d’excursion populaire pour les citoyens d’Aarhus.

94

Figure 111 : Promenade sur le toit paysagé, source: archidaily


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

La 5éme façade du projet est un point d’attraction, un point repéré pour l’environnement et un espace de contemplation du paysage

Figure 113 : Toit du musée, un lieu d’attraction, source: archidaily Figure 112 : Parcours de montée du toit paysager, source: archidaily

à Retenir

Figure 114 : Schéma conceptuel, source: Auteur

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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

1.2.

Rapport au lieu

En architecture le cadrage est non pas un percement de paroi mais une volonté d’orienter le regard du percepteur. Il on existe plusieurs modalités que l’architecte admet pour créer cette relation voici quelques exemples qui l’illustrent.

Une baie vitrée pour contempler une vue

• Une séquence caché par rapport à un élément précis du paysage

• Une entaille qui crée une connexion avec l’environnement

• Rapport à l’urbain avec un cadrage d’un élément symbolique

Figure 115 : Différentes modalités de cadrage de vue, source: pinterest

96


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

1.2.1. •

l’Entaille

Critères de choix

On a choisi le musée du Désert d’Atacama qui est un exemple de la façon de travailler avec les entailles créant une relation intérieure et extérieure avec le site avoisinant. • •

Cas du Musée du Désert d’Atacama Présentation

Le musée du désert d'Atacama est Conçu par Coz, Polidura Volante Arquitectos en 2009. L’objectif principal est de valoriser les ruines et de les faire ressortir.

Figure 116 : Vue du Musée d’Atacama , source: archidaily

Situation

il est situé au pied des ruines de Huanchaca, une usine d'argent au sud de la ville d'Antofagasta, au nord du Chili.

Figure 117 : Situation du musée par rapport à son environnement, source: archidaily

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chapitre V :

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Les vues dirigées encadrent l’architecture et génèrent une fluidité avec le site concerné. Cette longue entaille permet une connexion visuelle et permet un rapport au site tout en étant à l’intérieur du musée.

Figure 118 : Zoom sur le dispositif de cadrage, source: Archidaily

Figure 119 : Direction des entailles du projet, source: archidaily

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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

1.2.2. •

cadrage visuel

Critères de choix

Le choix de travailler sur le Centre Pompidou de Metz est essentiellement focalisé sur l’orientation de la conception architecturale afin de créer une relation visuelle avec les éléments symboliques de la ville. • •

Cas du Centre Pompidou, Metz Présentation

Le centre Pompidou, en France, conçu par l’architecte Shigeru Ban en 2010 et fait 11330 m² de surface. Son architecture est un design qui tient compte de la facilité d’affichage et de visualisation de l’art, en laissant une impression profonde aux visiteurs sur le plan architectural.

Figure 120 : Vue du centre Pampidou dans son environement, source: archidaily

Situation

Le site est l'emplacement du poste de départ d'origine au sud de la gare actuelle et est isolé du centre urbain de la ville du Metz.

Figure 121 : Situation du centre pampidou, source: auteur

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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

Le bâtiment n'étant pas situé dans le centre urbain de Metz, pour créer une relation visuelle et symbolique , l'architecte a composé avec des volumes orientés muni de grandes fenêtres rectangulaires à chaque galerie conçue pour « cernner » la vue sur des monuments et lieux d'intérêt.

Troisième orientation: Cathédrale de Metz

Figure 122 : Situation du musée par rapport au monument symbolique de la ville de Metz, source: auteur

100 Première orientation: église Sainte-Thérèse

deuxième orientation: Gare centrale de Metz


chapitre V :

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la première galerie a une vue sur l’église Sainte-Thérèse afin d’établir une continuité contextuelle avec la ville.

Figure 123 : Cadrage visuelle de la 1er galerie , source: Archidaily

la deuxième galerie encadre la gare centrale, un élément important de l'histoire de la ville, un monument de style néo-roman témoigne l’occupation allemande.

Figure 124 : Cadrage visuelle de la 2eme galerie, source: Archidaily

la troisième galerie encadre la vue sur la cathédrale, symbole de Metz

Figure 125 : Cadrage visuelle de la 3eme galerie, source: Archidaily

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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

• Critères de choix On a choisi le Musée Kolumba par rapport à la manière que l’architecte a permis de crée cette connexion entre présent et passé par le cadrage visuel d’élément de la ville. • Cas du Musée Kolumba • Présentation Le musée Kolumba, en allemagne, est conçu par l’architecte Peter Zumthor en 2007.Il abrite la collection d'art de l'archidiocèse catholique romain qui s'étend sur plus de mille ans. il est construit sur les ruines d’une église de style gothique tardif.

Figure 126 : Musée Kolumba dans son environnement, source: archidaily

situation

Il est situé à Cologne, en Allemagne, une ville presque entièrement détruite pendant la Seconde Guerre mondiale

102

Figure 127 : Situation du musée dans la ville de cologne, source: Auteur


chapitre V :

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Les larges baies ouvertes sur la cathédrale offrent des vues canalisées sur la ville et sur le quartier avoisinant de Cologne, un dialogue entre le caractère historique du bâtiment et le rapport avec le présent de la ville.

Figure 129 : Cathédrale de la ville de Cologne, Figure 128 : Relation visuelle entre le musée et la cathédrale, source: auteur

source: Google

Figure 130 : Les percées au niveaux supérieures, source: Archidaily

103


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

à Retenir A travers ces références, nous avons pu déterminer les outils conceptuel afin d’avoir une continuité contextuelle. Travailler avec l’entaille dévoilera des éléments du paysage et l’orientation des volumes de la conception et les vues canalisées seront vers des monuments précis.

Figure 131 : Concept à retenir, source: Auteur

104


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

1.3.

Programmation

Aujourd’hui, on retrouve de plus en plus de centre d’interprétation dans les sites archéologiques et les parcs naturels pour rendre compte des dimensions mémorielles difficilement saisissables visuellement. Le public n’a pas accès à ce patrimoine sans l’introduction de médiation experte pour la mise en œuvre, une panoplie d’outils peut être mise à disposition: cartes, plans, maquettes, films et multimédia. •

Critères de choix

Le choix s'est porté sur le Centre d’interprétation des Grottes de Lascaux IV, de déduire les unités fonctionnelles essentielles dans un centre d’interprétation et la façon d’introduire les outils de médiations. 1.3.1. cas du Centre d’interprétation des Grottes de Lascaux IV • présentation Le nouveau Centre international d'art rupestre en France, conçue par les architectes Snøhetta et SRA en 2017 et fait 8365 m². Il est connue par les archéologues comme la «chapelle Sixtine de la Préhistoire» en raison de leur importance spirituelle et historique, les peintures vieilles de 20 000 ans sont parmi les plus beaux exemples connus d'art de la période paléolithique.

Figure 132 : Centre d’interprétation Lascaux IV vue extérieure, source: archidaily

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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

situation

Le nouveau Musée des Grottes de Lascaux IV est situé à Montignac en France. Il se situe entre la croisée de deux paysages uniques, un coteau protégé et densément boisé et la vallée agricole de la Vézère.

Figure 133 : Situation du centre de Lascaux dans le paysage de Montignac, source: auteur

Le centre d'interprétation est doté d'une technologie de narration expérientielle de pointe associée à un fac-similé des grottes. Il offre aux visiteurs l'occasion de découvrir les grottes d'une manière unique qui révèle un sentiment d'émerveillement et de mystère, une expérience éducative immersive des peintures rupestres préhistoriques de Lascaux. Les médiateurs accompagnent le visiteur depuis l’accueil du site jusqu’à la grotte reproduite dans son intégralité. Ils permettant de découvrir les Ateliers de Lascaux dans lesquels on met l’accent sur certains détails marquants des peintures pariétales.

A travers le troisième chapitre, nous avons pu mettre l’accent sur les manières et les modes d’exposition d’une épigraphie et les outils nécessaires pour son interprétation pour la rendre accessible au grand public. Dans les parties précédentes, nous avons pu au préalable classé l’épigraphie selon ces différents rôles, ceci nous permettra de dégager une programmation des sous espaces d’exposition dans notre projet en plus des espaces primordiales dans un centre d'interprétation. 106

Figure 134 : Salle immersive de Lascaux IV, source: archidaily


chapitre V :

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11

11

3

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Figure 135 : Les différents sous espaces du centre d’interprétation, source: archidaily

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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

1.4.

Idée de la romanité

Dougga est une cité romaine d’une "belle grandeur"17, elle possède un caractère et une dimension spatiale spécifiquement romains omniprésents à travers ses monuments emblématiques comme son capitole, son théâtre et ses arcs de triomphes. •

la monumentalité

Figure 136 : Monumentalité du capitole, source: Auteur

Le capitole, un monument symbolique et emblématique de la cité de Dougga. Il domine le site avec sa monumentalité dû à ces six colonnes du pronaos dont les fûts atteignent huit mètres de hauteur qui donne aux visiteurs l’impression de dominance, un symbole de grandeur de la civilisation romaine.

le coté impérial

Les arcs de triomphes de la ville présentent une limite matérialisée des voies d’accès, construits pour la célébration du classement de Dougga en tant que Municipe. En plus de leurs rôles de portes, ils constituent un symbole de puissance et ont un caractère impérial.

Figure 137 : Symbole de l’arc de tromphe, source: facebook

108

17 selon l'auteur grec Diodore de sicile


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

L’axialité Dans la construction romaine, l’harmonie et l’équilibre dans la composition sont toujours apportés par la symétrie et l’axialité des monuments.

Figure 138 : Axialite d’un des temples de Dougga, source: Samir Aounallah

La technicité de l’arc

Les arcs sont omniprésents dans la construction romaine allant des aqueducs, des thermes jusqu’au amphithéâtre un symbole de technicité, une maitrise de cet art de construction, due à l’état des vestiges de Dougga. Nous allons prendre l’exemple de l’amphithéâtre d’El Jem 3ème plus grand théâtre du monde après le Colisée de Rome qui présente ce savoir-faire de l’arc.

Figure 139 : Colonnade de l’amphithéatre d’el jem, source: www.alamyimages.fr

109 Figure 140 : Vue extérieure de l’amphithéatre d’el jem, source: www.alamyimages.fr


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

l’appareillage de pierre

Les romains développent l’art de la construction en brique et en pierre de taille maitrisant les connaissances mathématiques et d’ingénierie nécessaires. On compte la technicité des murs en OPUS AFRICANUM perfectionnée par les romains et la mise en œuvre des blocs de calcaire et de grès. C’est un appareillage dit à chaînage, des murs en pierres ou en moellons alternent avec des piliers taillés soigneusement et disposés verticalement.Des harpes verticales en pierre, qui sont disposées à brève distance les unes des autres et l'espace intermédiaire est rempli de petit moellons ou de briques. En effet, on retrouve de beaux exemples subsistent à Dougga, en Tunisie.

Figure 141 : appareillage du mur extérieur du capitole, source: Auteur

Figure 142 : appareillage de l’OPUS AFRICANUM, source: Auteur

110


chapitre V :

PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE INTERPRETATION ARCHITECTURALE

cette technique est utilisée pour les architectures défensives et les murs de soutènement et podium dans les édifices religieux, c’est l’OPUS SILICEUM qui consiste en un appareillage polygonal, ce sont des blocs présentant en généralplus de 4 faces de joints plus ou moins analogues et taillés.

Figure 143 : technique de l’appareillage de l’OPUS SILICIUM, source: Facebook

Les voûtes sont réalisées sans coffrage et reposent sur des arcs de décharge en pierre, des piles maçonnées ou des murs tympans. Elles peuvent être de moellons grossiers liés à la terre à la chaux et au sable ou de briques de différentes sections. Elles couvrent les édifices utilitaires mais aussi certaines salles des pièces de l'habitation.

Figure 144 : technique de la pierre séche, source: Auteur

111


PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE

chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

1.4.1. •

De l'ambiance romaine

Critéres de choix

Avec plusieurs façons, on peut traduire la romanité d’un site archéologique, le choix s’est porté sur le Musée national de l’art romain de Mérida et le Carré d'art de Nîmes due à la façon dont la forme architecturale est interprétée avec une contextualisation réfléchie. • •

Cas du musée national de l’art romain présentation

Le musée d‘art romain, en Espagne, est conçu par l’architecte Rafael Moneo en 1979. Il était une commande pour la célébration du bimillénaire de la fondation d’Emerita Augusta, construit au milieu de l’une des villes romaines les plus grandes et les mieux conservées d’Europe occidentale Mérida. Il est devenu aujourd'hui le chaînon manquant entre la culture romaine et Mérida, un symbole non seulement de la Mérida romaine mais aussi de toute l’histoire de la ville. Figure 145 : Entrée du Musée national de l’art romain, source; archidaily

Situation

Il est situé à Mérida en Espagne, sur le site de l’ancien avant-poste ibérique d’Emerita Augusta et occupant le terrain en face du théâtre.

112

Figure 146 : Situation du musée pres du site archéologique de Miréda, source; Auteur


chapitre V :

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Les arches ont longtemps été utilisées pour marquer les plus grandes réalisations de la civilisation romaine. Constantin, Titus et Septimus Severus, construits pour commémorer les victoires militaires. Les hautes arcades de simples arcs en plein cintre fusionnent historicité et design contemporain, créant un point d'entrée saisissant et sensible vers les vestiges de l'une des plus grandes villes de l'Empire romain.

Figure 147 : Traduction de la grandeur romaine, source: Archidaily

La maçonnerie mince et allongée et la simplicité des structures et leur invocation claire du précédent romain. Dessiner par la lumière lui donne encore un aspect de longévité et rappelle la grandeur romaine.

113


chapitre V :

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Le bâtiment est une version moderne du type basilique (dans la période romaine il était un édifice public à usage multiple) muni d’une claire-voie le long de l’espace d’exposition représentant une «nef» centrale ouverte et amplifiée.

Figure 148 : Affirmation de l’axialité, source: Site du minstére de la culture espagnole 1. Porte d’accès au musée. 2.Guichets. 3. Vente de catalogues et guides. 4. Exposition des découvertes récentes. 5. Passez l’aspirateur sur les restes de l’aqueduc de San Lázaro. 6. Vide sur le chemin du musée. 7. Début de la rampe qui descend vers le musée. 8. Couloir menant à la première galerie. 9. Vide au-dessus du garage. 10. Vide sur l’atelier de restauration de mosaïques. 11. Grenier au-dessus de l’atelier de restauration qui le dessert. 12. Première galerie du musée. 13. Corridor de service

114


chapitre V :

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Les briques sont précises, rythmées et magnifiquement dimensionnées préparées comme le faisaient habituellement les Romains, pour évoquer un sentiment de raffinement uniquement concevable dans un projet moderne. C’est une négociation magistrale de l’ancien et du moderne, de l’inventif et du référentiel, une contextualisation réfléchie.

Figure 149 : Zoom sur l’appareillage de brique, source: Pinterest

Une couverture légère et vitreuse, créant une condition intérieure qui contrôle minutieusement et délibérément la lumière du jour “la gestion de la lumière du jour intérieure est magistrale, ici un lavis doré en constante évolution. La lumière contraste avec la pâleur fantomatique, donc le passé, des antiquités exposées.” Comme Robert Campbell l’a écrit dans une rétrospective Pritzker de l’architecte

115 Figure 150 : Modalités de gestion de la lumiére, source: Pinterest


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

à Retenir

Référence Antique

Arc de triomphe

Forme architecturale interprétée par l’architecte Hautes arcades en plein cintre

Echelle monumentale

Maçonnerie mince et allongée

Nef centrale

la claire-voie accentue l’axialité

Appareillage de pierre

Appareillage en brique rythmée

Qualité lumineuse des espaces

des lucarnes

Figure 151 : Récapitulatif des principales caratéristiques de la romanité, source: Auteur

116


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

1.4.2.

Reprise de la romanité

• Cas du Carré d’art de nimes • Présentation Le carré d'art est un équipement culturel de la ville de Nîmes rassemblant, un musée d'art contemporain et une bibliothèque municipale classée. Il est conçu par l'architecte britannique Norman Foster et inauguré en mai 1993. Il s’inspire des éléments architectoniques typiques de l’Antiquité de la Maison Carrée.

Figure 152 : Vue extérieure du carré d’art de Nimes, source: https://www.trace-ta-route.com/architecture-musee-

situation

carre-art

Il est situé à Nimes en France, construit sur un ancien grand théâtre néoclassique et situé sur l’ancien forum face à la Maison carrée, un temple romain datant du début du Ier siècle apr. J.-C.

Figure 153 : Situation du musée par rapport au temple antique, source: auteur

117


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

Le carré d’art de Nîmes s’intègre donc dans son environnement et reprend la forme rectangulaire de la Maison Carrée. La référence avec le modèle est reprise avec la façade principale et reprend le même découpage 2/3 plein -1/3 vide de la façade latérale de la Maison Carrée. Pronaos

Colonnes

Pillastre

Podium

Figure 154 : Reprise des élements caractéristiques du temple antique, source:trace-ta-route.com

118

L’architecte reprend les formes traditionnelles locales . Il érige le musée autour d’un atrium, une cour intérieure typique de la région .Grâce à la transparence des matériaux modernes utilisés, le soleil sudiste irradie l’ensemble du bâtiment de lumière naturelle.


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

Figure 155 : Coupe sur la cour intérieure du carré d’art de nimes, source:trace-ta-route.com

à Retenir

Référence Antique

Forme architecturale interprétée par l’architecte

Podium

une surélevation du projet

Pilastre

colonnade en acier

Pronaos

une devanture

Atrium

une cour intérieure

Figure 156 : Temple antique, source: Archives of Pearson Scott Foresman

119


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

1.5. •

Scénographie Cas du Musée national de l’art romain, Mérida

Ce musée est divisée selon des thématiques afin de comprendre la culture romaine en la péninsule ibérique, son interaction avec les cultures étrangères, son mode de vie et de gouvernement, ses structures, son art, sa religion et ses rites. • Au rez-de-chaussée, le parcours s'organise autour des différents édifices qui articulaient une ville romaine, et sa vie quotidienne.

• L’étage intermédiaire est dédié à la céramique romaine, aux columbariums, à l'artisanat de l'os, à la numismatique, à l'orfèvrerie et au verre.

Figure 157 : Plans du musée d’art romain avec les différentes thématique, source: archidaily

120


chapitre V :

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à Retenir

• L’étage supérieur comprend des pièces exposées qui sont • Ce parcours est desservi à partir d’un axe central liées à l'administration du quartier, au quartier lui-même, aux qui permet de guider l’usager pour visiter tous les métiers, au portrait romain. espaces d’exposition ceci est du à la succession des différents thèmes proposés.

121


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

• •

Mise en valeur d’une inscription Musée de la Romanité Narbonne

•Lieu: NARBONNE, FRANCE •Architectes: Foster + Partners •Date: 2020 •Surface: 9689 m²

Figure 158 : Vue extérieure du Musée de la romanité de Narbonnes, source: Archidaily

L’exposition principale du musée se concentre sur une collection de plus de 1000 pierres funéraires romaines récupérées des murs médiévaux de la ville au XIXe siècle. Les pierres seront placées au cœur d'une structure rectiligne simple, permettant aux visiteurs de profiter de cette étonnante découverte archéologique dans un cadre qui peut être facilement reconfiguré et utilisé comme un outil actif d’apprentissage.

Figure 159 : Vues sur le mur lapidaire du Musée, source: Archidaily

122


chapitre V :

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Les séries d’inscription permettent des reconstitutions d’ensembles ou d’élévations grâce à des écrans intégrés au rayonnage, des bornes de consultation tactiles, avec l’identification de chaque bloc et la manipulation 3D des fragments les plus emblématiques de la collection. Le mur est accentué par une claire-voie qui ponctue l’espace et met la collection d’inscription en évidence. Claire-voie

Outil de restitution numérique Figure 160 : Outil d’interprétation des piéces du mur, source: Archidaily

123


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

1.6.

Parcours de visite

• Site archéologique Saint-Martin Un parcours muséographique et pédagogique empruntant un système de passerelles et de stations permet une vue d’ensemble sur les vestiges, grâce à la charpente suspendue qui abrite le site dont aucun pilier ne vient porter atteinte au site archéologique. •Lieu: Luxeuil-les-Bains, FRANCE •Architecte: Michel Malcotti

Figure 161 : Parcours de visite du site de Saint-martin

124


chapitre V :

PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE INTERPRETATION ARCHITECTURALE

Des installations accompagnent le visiteur sous forme de reconstitutions, d’animations 3D, de plans, de maquettes, de films, de vitrines, pour vivre pleinement cette expérience.

Figure 162 : Outil d’interprétation du parcours du site de Saint-martin

125


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

1.7.

Synthèse génerale

Références

Projets

•Musée, parc d’exposition .AARHUS

Emergence d’un sol accidenté

•Musée du Désert d’Atacama

Entaille

•Centre Pompidou, Metz

cadrage visuelle

•Musée Kolumba

vues canalisées

•Musée national de l’art romain

•Carré d’art de nimes

Parcours

•Site archéologique Saint-Martin

Auto Référenciation

126

Concepts clés

Ambiances romaines Reprise de la romanité

Mise en valeur

Idée de la romanité


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

Outils •S’élevant du paysage •5éme façade •Monde caché •Rapport au site •Connexion visuelle

•Relation visuelle et symbolique •Volumes orientés

•Rapport entre présent et passé •Négociation entre l’ancien et le moderne •Aspect de longévité

•Système de passerelles et de stations •Installations éphémères

•Monumentalité

•Coté impérial

•Axialité

•Technicité de l’arc

•Appareillage de pierre Aujourd’hui, une conception architecturale dans un site sensible comme celui d’un site archéologique a pour but de le mettre en valeur tout en respectant son histoire. A travers l’analyse de ces différentes références, on a tiré des concepts clés qui serviront dans l’intervention architecturale et urbaine sur le site de Dougga. 127


chapitre V :

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Figure 163 : Schéma récapitulatif de l'action architecturale sur le site archéologique de Dougga, source: Auteur

128


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chapitre V :

2.

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

Diagnostic de l’état des lieux 2.1.

Acessibilité à l’échelle urbaine

Notre parcours vers le site archéologique de Dougga commence par un chemin, celui de Béja à travers lequel l’environnement naturel assure une impression d’un dépaysement. En se rapprochant du site, la présence de panneaux de signalisation de mauvais état indiquant la route vers Dougga. La cité de Dougga admet deux accès, le premier en parcourant la route de Téboursouk près du théâtre et le deuxième à travers la traversée du village de Dougga El-Jadida près du restaurant Dar Jdoud.

Figure 164 : Accessibilité à l’échelle urbaine, source : Auteur

Figure 165 : 1er accès du site de Dougga, source : Auteur

Figure 166 : 2ème accès du site de Dougga, source: Auteur

129 Figure 167 : vue panoramique du site, source: Auteur


chapitre V :

PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE INTERPRETATION ARCHITECTURALE

2.2.

Acessibilité à l’échelle architecturale

Notre arrivée à Dougga est précédée de quelques panneaux de signalisations annonçant le site, il y a deux parkings de part et d’autre des deux entrées et des billetteries au début de chaque entrée. L’entrée du site est signalisée par des bornes indiquant le nom du site .

Figure 168 : Panneaux de signialisation indiquant le site, source: Auteur

Figure 169 : Billeterie du site, source: Auteur

Une structure d’accueil peu considérable se trouvant au niveau du premier accès et un restaurant d’un particulier en dehors du site près du deuxième accès.

Figure 170 : Espace de consommation et librairie, source: Auteur

130


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chapitre V :

2.3.

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

Parcours de visite

En accédant au site archéologique, le visiteur a deux choix de parcours car selon l’accès la visite diffère et le visiteur commence à chercher quel chemin empreinter. Il est face à un site de 75 ha, ne savant pas par où commencer. Il débute par les routes existantes romaines et les éléments qui l’interpellent et au fur et à mesure il se pose des questions. La pancarte mise en place au début du site près du théâtre présente un plan avec les monuments indiqués par des numéros et sans parcours indiqué de ce fait la visite devient libre.

Figure 172 : Plan de visite de dougga, source: auteur

Limite du site archéologique de Dougga Route desserte

Figure 171 : Repérage de la pancarte, source: auteur

Le parcours entrepris passe essentiellement par les routes romaines, c’est un parcours auto-guidé,aucune direction n’est proposée au visiteur.

Figure 173 : Inscriptions à l’entrée du site, source: auteur

131


chapitre V :

PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE INTERPRETATION ARCHITECTURALE

Séquence 4

En parcourant le site, les pièces épigraphiques sont laissées à leurs places où elles ont été découvertes et sans interprétation.

Séquence 5

Après la visite du temple le visiteur est contraint de rebrousser chemin et toujours sans interprétation des vestiges ni des inscriptions retrouvées sur place. Séquence 3

Le site commence à se dévoiler de plus en plus lorsque le visiteur avance et les monuments signalétiques du site l’interpellent. 132

Figure 174 : 1er parcours de visite existant, source: Auteur


chapitre V :

PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE INTERPRETATION ARCHITECTURALE

Séquence 1

Le visiteur accède au site par le 1er accès, aucune indication n’est proposée pour la visite , il est autoguidé par son instinct.

Séquence 2

Le visiteur est autoguidé par les routes romaine sinueuse et n’a pas d’aperçu sur le site.

Séquence 6

La visite se termine par le dernier monument phare de Dougga, le mausolée libyco punique qui n’est pas accessible par les chemins présents et qui annonce la fin de la visite et toujours sans signalisation. 133


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

Séquence 4

Le visiteur est interpellé par les pièces d’inscription éparpillées dans le site .

Séquence 3

Le visiteur est toujours appelé à monter et escalader le relief du site.

134

Figure 175 : 2ème parcours de visite existant, source: Auteur


chapitre V :

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Séquence 5

La visite prend fin avec un paysage des plus intéressants, le visiteur est contraint de rebrousser chemin. L’ensemble du parcours n’est pas mis en valeur.

Séquence 2

Tous en continuant sa découverte, de plus en plus, le visiteur est interpellé par certains monuments comme le symbole de Dougga qui n’est pas accessible.

Séquence 1

Le visiteur qui accède par le 2ème accès se trouve face à l’ensemble du site et est appelé à commencer sa visite par ce qui l’appelle à cause d'un manque de signalétique. 135


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

3.

Choix d’intervention 3.1.

Périmètre du site

Figure 176 : Périmétre du site archéologique de Dougga , source: Auteur

Le périmètre d’un site archéologique est l’un des critères les plus importants lors du choix d’intervention. La limite est prise en considération car la construction à l’intérieur d’un site archéologique est à éviter par rapport à sa signification ainsi qu'aux traces des vestiges du passé qui ne sont pas encore découverts. Le périmètre, ici présenté sur plan délimite une surface de 75 ha sur laquelle aucune intervention n’est autorisée due au règlement mis par l’UNESCO, mais aussi de par crainte de fragiliser les vestiges qui ne sont pas encore excavés, cette intervention permettrait la réécriture du parcours de visite et metterait un dispositif visant la mise en valeur du site. Le choix d’implantation doit se faire en dehors des limites présentes du site de Dougga 136


chapitre V :

3.2.

PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE INTERPRETATION ARCHITECTURALE

Continuité visuelle avec le site

Le site de Dougga n’a pas de structure pour permettre une compréhension du site, il faut créer une continuité entre le parcours de visite et le lieu d’interprétation à établir.

Figure 177 : Les zones probables d’implantation, source: Auteur

137


chapitre V :

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•La première proposition présente un avantage par rapport à l’accessibilité directe reliée à la route desservante au 2ème accès du site et a une relation visuelle directe avec le site.

Figure 178 : relation visuelle entre le site et zone1, source: Auteur

Figure 179 : situation de la zone 1, source: Auteur

Figure 180 : vue du site à partir de la zone 1, source: Auteur

138


chapitre V :

PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE INTERPRETATION ARCHITECTURALE

•La deuxième proposition présente un emplacement en contre bas par rapport au site avec une connexion visuelle directe sur le site, dans l’axe du capitole, avec une accessibilité près du 2ème accès du site.

Figure 181 : Cadrage rayonnant de la zone 2, source: Auteur

Figure 182 : Situation de la zone 2, source: Auteur

Figure 183 : Vue du site à partir de la zone 2, source: Auteur

139


chapitre V :

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•La troisième proposition, certes dans le périmètre du site, car lors d’un concours, il y a eu des travaux de terrassement et on s’est assuré que la zone ne présente aucun vestige, le choix de l’emplacement du projet est un hasard due à certaines circonstances. Le site présente une vue panoramique mais tourne le dos au site.

Figure 184 : Absance de relation visuelle entre le site et zone3 , source: Auteur

Figure 185 : Situation de la zone 3, source: Auteur

140

Figure 186 : Vue du site à partir de la zone 3 et paysage présent , source: Auteur


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

3.3.

Mode d’implantation

Le site archéologique de Dougga est présenté comme une cité théâtre qui s’expose avec la clé de voute qui est son capitole, la belle grandeur du site. Une intervention devrait être en respect avec le site avec une approche qui ne l'altère pas .

Figure 187 : coupe schématique de la cité théâtre dougga, source: Auteur

• La troisième proposition présente une déconnexion complète du site et peut ne pas interpeler le visiteur lors de la visite. • La première proposition présente une faible pente du fait que le lieu d’interprétation peut être en posture de dominance par rapport au site. • La deuxième proposition présente un terrain en pente, en contre bas du site, peut être un emplacement idéal due à sa connexion visuel par rapport au site et n’altère pas la vision globale du site.

Figure 188 : Coupe schématique de l’implantation du projet, source: Auteur

141


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

3.4.

Choix de narration

Le choix de la narration de l’épigraphie de Dougga, conformément à l’analyse faite, sera répartie selon les rôles de l’épigraphie et orientée vers les monuments qui lui sont concernés. 3.4.1.

orientation épigraphie et science Diriger le département qui traite de la scientificité de l’épigraphie vers les Thermes Antoniniens qui traduisent des faits historiques.

Figure 189 : Relation entre le site et le département épigraphie et science , source: Auteur

142


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

3.4.2.

orientation épigraphie et romanisation

Prendre l’ensemble des directions dirigées vers le Théâtre, l’Arc de séptime sévère et le Marché et les rattarcher au département de romanisation qui montre leurs volontés de devenir romains.

Figure 190 : Relation entre le site et le département épigraphie et romanisation , source: Auteur

143


chapitre V :

PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE INTERPRETATION ARCHITECTURALE

3.4.3.

orientation épigraphie et culte impérial

Orienter le département du culte impérial vers la place publique afin de véhiculer l’aspect du systéme politique romain.

Figure 191 : Relation entre le site et le département épigraphie et culte impérial , source: Auteur

144


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

3.4.4.

orientation épigraphie et religion

Cibler les quatres monuments religieux qui évoquent le lien entre les deux habitants de Dougga vers le département qui leur est dédié.

Figure 192 : Relation entre le site et le département épigraphie et religion , source: Auteur

145


chapitre V :

PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE INTERPRETATION ARCHITECTURALE

Figure 193 : Organisation des départements et direction visuelle proposée, source: Auteur

Cet organigramme présente les différents sous espaces d’exposition permanents dans le projet envisagé et nous permet de visualiser les différents circuits de visite et penser la scénographie sans un aspect formel.

4.

Réécriture du parcours D’après ce que on a vu dans les chapitres précédents, l’épigraphie est une source peu connue, de ce fait un visiteur devrait passer par un espace où il serait introduit à cette thématique puis partir dans un circuit de visite afin de mieux saisir l’histoire du site qui sera orienté vers notre sujet d’étude.

146


chapitre V :

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Figure 194 : Organigramme fonctionnel du parcours, source: Auteur

Il s’agit de travailler sur un parcours prédéfini dans le chapitre de l’analyse du site qui présente une pièce épigraphique dans différents monuments romains et qui est relié au département thématique du projet tout en les mettant en valeur et offrir au visiteur des outils d’interprétation lui permettant de lire et de comprendre les textes inscrits.

147


chapitre V :

PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE INTERPRETATION ARCHITECTURALE

148 Figure 195 : Nouveau parcours de visite, source: Auteur


chapitre V :

2

PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE INTERPRETATION ARCHITECTURALE

3

4

L’interprétation se fera à travers des indications en face du monument et une restitution en 3D de ce dernier et une traduction de la pièce épigraphique accompagnée d’une image qui illustre ces dires. Proposer une place aménagée à la place publique de Dougga avec des box d’interprétations qui relateront la vie municipale et politique inscrite par le moyen de bandes dessinées et des illustrations ludiques.

5-6

Aménager un jardin funéraire dans le temple de Caelestis présentant les nombreuses épitaphes à Dougga avec un audio guide qui racontera un extrait de la vie du défunt.

7 149


chapitre V :

PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE INTERPRETATION ARCHITECTURALE

A la tombée du jour, les inscriptions seront exposées par une projection lumineuse et les parcours seront accompagnés par de l’éclairage, sans oublier à chaque tronçon, il y aura des panneaux de signalisation indiquant les monuments les plus proches.

Nous proposant d'installer des aires de repos et de contemplation où il y a une ouverture sur le paysage

150


chapitre V :

5.

PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE INTERPRETATION ARCHITECTURALE

Programme fonctionnel

Le centre d’interprétation projeté accueillera un programme adéquat à notre sujet d’étude lui permettant de mettre en valeur cette importante collection qui se composera de : •Unité d’accueil : cette partie présente le point de départ de la découverte de la thématique qui proposera un espace d’accueil informatif avec billetterie et des boutiques souvenirs. •Unité de service : répartie en espace administrative, un espace de réserves des pièces à exposer et une salle polyvalente. •Unité d’exposition : présentera les départements d’expositions permanentes du centre qui sera comme évoqué précédemment divisé en quatre sous espaces chacun lié à une thématique de l’épigraphie (scientifique, romanisation, culte impérial et religion). •Unité d’activités : proposera des Ateliers participatifs avec des explorations ludiques permettant de déchiffrer des épigraphies. •Unité de consommation : proposera un espace de rafraichissement et de repos.

151


chapitre V :

PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE INTERPRETATION ARCHITECTURALE

Figure 196 : Organigramme fonctionnel, source: Auteçur

152


PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE

chapitre V :

6.

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

Image du projet Le projet aura une image semi enterrée pour ne pas être encombrant par rapport au site, une enveloppe opaque avec des percés cibles donnant sur des monuments du site. La dominance de la pierre dans le site ne permet pas une utilisation autre que les textures et la palette de couleurs présentes. Devant un site de cette ampleur, le choix de l’image du projet s’impose, l’attitude à prendre en considération la plus judicieuse est d’être en harmonie, respecter la grandeur du site et d’être en sous bassement et ne pas altérer la vision globale du site. Il faut privilégier une gamme de matériaux spécifiques.

7.

Figure 197 : Coupe schématique du projet, source: Auteur

Genèse du projet

153


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chapitre V :

INTERPRETATION ARCHITECTURALE

7.1.

Esquisse

Figure 198 : Maquettes d'études, source: Auteur

154


chapitre V :

7.2.

PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE INTERPRETATION ARCHITECTURALE

Eléments graphiques

Il s'agit de la proposition N°1 élaborée en tant que projet ponctuel et non pas sur l’ensemble du site. Sur le plan fonctionel, le projet répond au besoin du site sauf qu'il n’y pas cette prise de conscience par rapport à la connexion au site et un manque d’études scénographiques par rapport à la collection des pièces épigraphiques. La deuxième proposition s’inspira du fait que l’épigraphie qui est une succession d’abréviations qui débutent et n’ont pas de fin, le projet aura une image qui s’éleve du paysage avec un cadrage visuel du site composé de volumes orientés vers des directions précises ayant une ambiance rappelant la romanité du site tiré d’un des rôles des inscriptions.

Figure 199 : Vues extérieures du projet, source: Auteur

Figure 200 : Vues intérieures du projet, source: Auteur

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chapitre V :

PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE INTERPRETATION ARCHITECTURALE

Figure 201 : Plan masse du projet, source: Auteur

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chapitre V :

PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE INTERPRETATION ARCHITECTURALE

Figure 202 : éléments graphiques 2eme proposition, source: Auteur

157


chapitre V :

PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE INTERPRETATION ARCHITECTURALE

158


CONCLUSION GENERALE Ce travail de recherche présente la science de l’épigraphie dans ses divers domaines, son importance dans la connaissance des anciennes civilisations et sa capacité à garder la mémoire de différents faits historiques. Avec la riche panoplie d’inscriptions présentes à Dougga qui a permis de lire, intérpréter et de comprendre son histoire. Ceci a permis de classifier ses monuments à travers les divers domaines de l’épigraphie. Ce que nous avons tenté de faire tout au long de ce travail, c’est de valoriser le site archéologique de Dougga à travers sa riche collection épigraphique proposé une structure architecturale adéquate. vu le caractère patrimonial du site, un parcours orienté axé sur les différentes thématiques de l’épigraphie et simplifié son interprétation pour la rendre accessible au grand public.

159


REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES -Ammar, l. (2010). histoire de l'architecture en tunisie de l'antiquité à nos jours. manouba: centre de publication universitaire. -Aounallah, S. (2010). Thugga/Dougga ville romano-africaine de Tunisie Histoire et monuments. sousse: contraste éditions. -Bloch, r. (1969). l'épigraphie latine. paris: presse universitaires de france. -Goodman, M. (2007). Rome et Jerusalem. Le choc de deux civilisations. Paris. J-ean-Claude Golvin, M. K. (2005). Dougga, études d'architecture religieuse: les sanctuaires des Victoires de Caracalla, de "Pluton" et de Caelestis. Ausonius. -Khanoussi, M., Louis Maurin, p., (Tunisie), I. n., culturelles., T. M., & AusoniusInstitut de recherche sur l'Antiquité et le Moyen-âge (Talence, G. (2000). Dougga, fragments d'histoire : choix d'inscriptions latines éditées, traduites et commentées, (Ier-IVe siècles). -Samaran, C. (1961). L'Histoire et ses méthodes. Gallimard.

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Articles:

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-ÉCRITURE ÉPIGRAPHIQUE, SOCIÉTÉ ET POUVOIR Emilie Mineo https://www. editions-ellipses.fr/PDF/9782340034426_extrait.pdf -De la liberté recouvrée d'Uchi Maius à la liberté de Dougga Michel Christol https:// www.cairn.info/revue-de-philologie-litterature-et-histoire-anciennes-2004-1-page-13. htm -L'épigraphie médiévale Robert Favreau, 1969 https://www.persee.fr/doc/ ccmed_0007-9731_1969_num_12_48_1502 -Les témoignages épigraphiques comme sources révélatrices des paysages anciens entre nature et culture, Clara Stevanato https://www.cairn.info/revue-hypotheses2019-1-page-173.htm -ÉCRITURE ET TRANSMISSION DES SAVOIRS DE L’ANTIQUITÉ À NOS JOURS, Dominique Briquel https://books.openedition.org/cths/8121 -UNE HISTOIRE PROVINCIALE La Gaule narbonnaise de la fin du IIe siècle av. J.-C. au IIIe siècle ap. J.-C., Michel Christol https://books.openedition.org/psorbonne/10542 -Note sur les monuments épigraphiques de l'époque romaine à Bordeaux Charles Robert, Année 1872 https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1872_num_16_1_67859 -Rome et l’Occident IIe s. av. J.-C. au IIe s. apr. J.-C. https://journals.openedition.org/ pallas/1736 -Production et commerce des métaux dans le monde romain : l'exemple des métaux hispaniques d'après l'épigraphie des lingots, Claude Domergue https://www.persee.fr/ doc/efr_0000-0000_1994_act_193_1_3071 -Épigraphie latine du monde romain François Bérard https://journals.openedition.org/ ashp/4294#tocto1n2 -VOCABULAIRE ET EXPRESSION DE L’ÉCONOMIE DANS LE MONDE ANTIQUE, Jean Andreau et Véronique Chankowski https://books.openedition.org/ ausonius/4172

Rapport:

-Epigraphie romaine et historiographie antique et moderne Actes de la journée d'études en mémoire du Prof. ém. T. Zawadzki (28 octobre 2011) https://doc.rero.ch/ record/203025/files/Curty_Epigraphie_Romaine_et_Historiographie_2013.pdf -COURS D’ÉPIGRAPHIE LATINE MASTER (Professeur Jérôme France) https:// ausonius.u-bordeaux-montaigne.fr/aloha/PDF/jerome.france/M1%20Cours%20 d%27épigraphie%20latine.pdf

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Site web:

-https://www.espacefrancais.com/epigraphe-et-epigraphie/ -http://seteblog.over-blog.com/article-21709969.html -https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/1201300 -https://www.kalitec.com/produit/noms-de-rues/ -https://www.wikiwand.com/fr/Louis_Maurin_(archéologue_et_historien) -https://www.mer-ocean.com/la-bataille-de-salamine-au-croisement-des-destinees/ -http://www.voyageàtroistemps.fr -https://www.thisisathens.org/fr/musees/epigraphie-musee -https://fr.wikipedia.org -https://www.archdaily.com -http://cnra.dz/atlas/le-musee-public-national-cirta-de-constantine/ -https://www.livius.org/articles/place/rome/rome-photos/rome-forum-romanum/ rome-rostra/ -https://www.rome-museum.com/fr/agrippa-pantheon-rome.php# -http://www.dougga.rnrt.tn -https://whc.unesco.org/fr/list/794/ -http://www.inp2020.tn/2020/04/08/_dougga/ https://www.pinterest.fr -https://www.arteguias.com/museo/museonacionalarteromano.htm -https://www.trace-ta-route.com/architecture-musee-carre-art

vidéo:

-Les secrets de Dougga. watch?v=ykDDCnWgNGg&t=20s -Site archéologique de watch?v=GRzSkelNh4Q&t=148s

162

#Documentaire

https://www.youtube.com/

Dougga

https://www.youtube.com/


Table des figures Figure 1 : Inscription connue, source : wikipédia ��������������������������������������������� 17 Figure 2 : Inscription de l’arc de titus, source: wikipédia ���������������������������������������� 17 Figure 3 : Sigle SPQR sur une balustrade située via della Conciliazione à Rome, source: Wikipédia ������ 17 Figure 4 : Restitution d’une plaque épigraphique, source: arretetonchar.fr �������������������������� 18 Figure 5 : Illustration de la mémoire collective, source: Auteur ����������������������������������� 18 Figure 6 : Décret de Thémistocle trouvé à Damalas près de Trézène concernant l’évacuation des Athéniens et la défense navale de la cité avant la bataille de Salamine en 480 avant J. C. Copie du IIIe siècle av. J-C, source: academic.com ������������������������������������������������������������������� 19 Figure 7 : Bataille navale de salamine, AU CROISEMENT DES DESTINÉES, source: LE MÉDIA DES MERS ������������������������������������������������������������������������������� 19 Figure 8 : Dédicace à un empereur, source: site Le Seteblog ������������������������������������� 20 Figure 9 : Statue de Marcus Aurelius César, source: Pinterest ������������������������������������ 20 Figure 10 : Texte concernat l’admission des temples de salamine, dattant de 363 av jc, source: academic.com ������������������������������������������������������������������������������������� 21 Figure 11 : Décret chorégique honorifique du dème d’Aixone concernant deux chorèges, Auteas et Philoxenides. 313 - 312 avant J. C, source: academic.com ���������������������������������������������� 21 Figure 12 : Dédicace à l’empereur septime sévère, arc de triomphe à Rome, source:enseignement-latin.hypotheses.org ��������������������������������������������������������������������������� 22 Figure 13 : Epithaphe militaire, source : wikiwand.com ���������������������������������������� 23 Figure 14 : Autel dédié à Neptune et Minérve, source : romaninscriptionsofbritain.org ���������������� 24 Figure 15 : Comptes de construction de l’Érechthéion, 408 - 407 avant J. C, source: academic.com ������ 25 Figure 16 : Inscription du panthéon de Rome, source :wikipédia ���������������������������������� 26 Figure 17 : Les rôles de l’épigraphie, source : Auteur ������������������������������������������ 27 Figure 18 : Inscription du tournant des IIe et IIIe siècles après JC, source : Wikipédia ����������������� 29 Figure 19 : Fragment d’épigraphie Marbre blanc 3E SIÈCLE, source : site Auction ������������������� 29 Figure 20 : La tablette de Lyon, une tablette en bronze d’après 48 après JC, source : www.meisterdrucke.fr 29 Figure 21 : Differentes interprétations de la mémoire, source : Auteur ����������������������������� 30 Figure 22 : Inscription de la columna Rostrata à rome, source: Livius.org �������������������������� 31 Figure 23 : Victoire navale de Gaius Duilis sur les garthaginois, source: https://www.alamyimages.fr ���� 31 Figure 24 : La réplique, crée pendant la période fasciste, du texte de la Res gestae Divi Augusti gravée le long de la base du musée Ara Pacis à Rome, source: salamboinfrench.wordpress.com ����������������� 32 Figure 25 : Serment de citoyen de chersonèse, source: Polis et chora : cité et territoire dans le Pont-Euxin � 32 Figure 26 : Epitaphes, source : blog de Testamento �������������������������������������������� 33 Figure 27 : Sir wilfrid laurier au canada, source :site gouvernemnt du Canada ���������������������� 34 Figure 28 : Frise d’un siège municipale, source; blois.fr ���������������������������������������� 34 Figure 29 : Plaque de rue de 1728, source: lucienparis.com �������������������������������������� 34 Figure 30 : Plaque ex-voto, église de pontmain Normandie, source: photos-depot.com ���������������� 34 Figure 31 : Panneau de signialisation de noms de rues, source: site kalitec �������������������������� 34 Figure 32 : Caractère de l’épigraphie, source : Auteur ������������������������������������������ 35 Figure 33 : Espace d’entrée du département épigraphique, source :www.thisisathens.org �������������� 37 Figure 34 : Plan du musée archéologique d’Athènes, source : www.thisisathens.org ������������������ 37 Figure 35 : Mode d’exposition de l’épigraphie au musée d’Athènes, source: www.thisisathens.org ������� 38 Figure 36 : Musée de la romanité nime, source : Archidaily ������������������������������������� 38 Figure 37 : Repérage du département d’épigraphie musée de la Romanité à Nimes, source: Archidaily ��� 39 163


Figure 38 : Mise en valeur de l’épigraphie par l’outil numérique, souce: museedelaromanite.fr �� 39 Figure 39 : Galerie lapidaire, source : site musée du Vatican ����������������������������� 40 Figure 40 : Musée lapidaire profane, source : site musée du Vatican ����������������������� 40 Figure 41 : Jardin épigraphique du musée de Cirta, source: Google ����������������������� 40 Figure 42 : Mise en valeur d'une épigraphie, source: Pinterest ���������������������������� 41 Figure 43 : Valorisation de l’épigraphie par différents modes d’expositions, source: Auteur ���� 42 Figure 44 : Schéma récapitulatif, source: Auteur �������������������������������������� 43 Figure 45 : Situation de Dougga par rapport à d’autres sites archéologiques, source: auteur ���� 47 Figure 46 : Localisation de Dougga, source : auteur ������������������������������������ 48 Figure 47 : Voie romaine reliant Carthage à Théveste, source : Google ��������������������� 48 Figure 48 : Logo UNESCO, source: site UNESCO ������������������������������������ 49 Figure 49 : Insertion de Dougga dans le paysage, source : Auteur ������������������������� 49 Figure 50 : Les ressources naturelles de Dougga, source : Samir Aounallah ����������������� 50 Figure 51 : Coupe schématique d’insertion de Dougga, source : Auteur �������������������� 50 Figure 52 : Les alentours du site, source : Auteur �������������������������������������� 51 Figure 53 : Les composantes du paysage, source : Auteur ������������������������������� 52 Figure 54 : Trame réguliaire des champs d’oliviers, source: Auteur ������������������������ 53 Figure 55 : Trame des terres agricoles, source : Auteur ��������������������������������� 53 Figure 58 : Les plateformes du site, source : Auteur ������������������������������������ 54 Figure 56 : Courbes de niveaux du site de Dougga, source : Auteur ����������������������� 55 Figure 57 : Coupe montrant la dominance du capitole, source : Auteur ��������������������� 55 Figure 59 : Dominance du capitole, source : Facebook ��������������������������������� 55 Figure 60 : Les composantes du site en conjugaison avec son urbanisme, source : Auteur ������ 60 Figure 61 : Ampleur de la civilisation numide, source : Samir Aounallah ������������������� 62 Figure 62 : Mausolée libyco-punique, source : FaceBook ������������������������������� 62 Figure 63 : THUGGA vue générale, source : jean Claude Golvin ������������������������� 63 Figure 64 : Vestige de l’époque tardive, source : site INP ������������������������������� 64 Figure 65 : Hypothèses sur les domaines des deux communautés de Dougga, source : réinterpréter Samir Aounallah ��������������������������������������������������������������� 65 Figure 66 : Vue aérienne de Dougga, source: Samir Aounallah ��������������������������� 66 Figure 67 : Parcours orienté épigraphie, source: Auteur ��������������������������������� 69 Figure 68 : Inscription qui mentionne le climat, source : Samir Aounallah ������������������ 70 Figure 69 : Délimitation du 1er fragment du parcours, source : Auteur ��������������������� 70 Figure 70 : Plan des thermes antoniniens, source : Thugga/Dougga ville romano-africaine de Tunisie Histoire et monuments �������������������������������������������������������� 71 Figure 71 : Inscription des thermes antoniniens, source : Dougga fragments d’histoires ������� 71 Figure 72 : colosse d’une statue, source: Auteur ��������������������������������������� 72 Figure 73 : Delimitation du 2ème fragment du parcours, source : Auteur ������������������� 73 Figure 74 : Traces des premiers romains, source: Samir Aounallah ������������������������ 73 Figure 75 : Blocs connus de l’inscription, source : Dougga fragments d’histoires ������������� 74 Figure 76 : Bloc de l’arc septime sévère, source : Dougga fragments d’histoires ������������� 74 Figure 77 : Plan du Théâtre, source : Samir Aounallah ���������������������������������� 75 Figure 78 : Restitution du théâtre de Dougga en 3D, source: Youtube ���������������������� 75 Figure 79 : Linteau de la frise du théâtre, source : Dougga fragments d’histoires ������������� 75 Figure 80 : Théâtre de Dougga aujourd’hui, source: ����������������������������������� 75 Figure 81 : Plan du marché, source : INP �������������������������������������������� 76 Figure 82 : Restitution du marché, source : vidéo �������������������������������������� 76 Figure 83 : Inscription de l’architrave du portique du marché, source : Dougga fragments d’histoire 164


����������������������������������������������������������������������������� 76 Figure 84 : Délimitation du 3ème fragment du parcours, source : Auteur ������������������� 77 Figure 85 : Plan du capitole, source : INP �������������������������������������������� 78 Figure 86 : Insertion de l’inscription sur le fronton et la porte de la cella, source : Facebook ���� 78 Figure 87 : Représentation du culte impérial sur le fronton du capitole, source : Samir Aounallah 78 Figure 88 : Inscription du fronton, source: Samir Aounallah ����������������������������� 78 Figure 89 : Plan du Forum, source: INP ��������������������������������������������� 79 Figure 90 : Restitution du forum et insertion de l’épigraphie dans le portique, source : Youtube � 79 Figure 91 : Fragment de l’inscription du portique du Forum, source : Dougga fragments d’histoires ����������������������������������������������������������������������������� 79 Figure 92 : Délimitation du 4ème fragment du parcours, source : Auteur ������������������� 80 Figure 93 : Plan du temple de Caelestis et restitution 3D, source: Samir Aounallah ����������� 81 Figure 94 : Dédicace du portique dessin d’ensemble, source : Dougga etudes d’architecture religieuse ������������������������������������������������������������������������ 82 Figure 95 : Vue et plan du Temple de Saturne, source: Samir Aounallah �������������������� 83 Figure 96 : Epitaphe représentant la scène du sacrifice, source : Samir Aounalllah ������������ 83 Figure 97 : Plan du Temple Concordia, source: Thugga/Dougga ville romano-africaine de Tunisie Histoire et monuments ����������������������������������������������������������� 84 Figure 98 : Vue du Temple Concordia, source: Auteur ���������������������������������� 84 Figure 99 : Cippe funéraire, source: Dougga fragments d’histoires ����������������������� 85 Figure 100 : Cippe funéraire double, source : dougga fragments d’histoires ����������������� 85 Figure 101 : Importance de l’épigraphie de Dougga, source:Auteur ����������������������� 88 Figure 102 : Vue aérienne du musée AARHUS, source: archidaily ������������������������ 91 Figure 103 : Situation du musée AARHUS, source: auteur ������������������������������ 91 Figure 104 : Schéma d’implantation du musée par rapport à la topographie , source: archidaily � 92 Figure 105 : Coupe schématique, source: Auteur �������������������������������������� 92 Figure 106 : Métaphore de l’image du projet, source: auteur ����������������������������� 92 Figure 107 : Toit du musée suit la topographie, source: archidaily ������������������������� 93 Figure 108 : Séquences intérieures du projet, source: archidaily �������������������������� 93 Figure 109 : Schéma conceptuel d’implantation, source: auteur �������������������������� 93 Figure 110 : Vue du toit paysagé du musée, source: archidaily ��������������������������� 94 Figure 111 : Promenade sur le toit paysagé, source: archidaily ��������������������������� 94 Figure 112 : Parcours de montée du toit paysager, source: archidaily ���������������������� 95 Figure 113 : Toit du musée, un lieu d’attraction, source: archidaily ������������������������ 95 Figure 114 : Schéma conceptuel, source: Auteur �������������������������������������� 95 Figure 115 : Différentes modalités de cadrage de vue, source: pinterest �������������������� 96 Figure 116 : Vue du Musée d’Atacama , source: archidaily ����������������������������� 97 Figure 117 : Situation du musée par rapport à son environnement, source: archidaily ��������� 97 Figure 118 : Zoom sur le dispositif de cadrage, source: Archidaily ������������������������ 98 Figure 119 : Direction des entailles du projet, source: archidaily �������������������������� 98 Figure 120 : Vue du centre Pampidou dans son environement, source: archidaily ������������� 99 Figure 121 : Situation du centre pampidou, source: auteur ������������������������������� 99 Figure 122 : Situation du musée par rapport au monument symbolique de la ville de Metz, source: auteur ����������������������������������������������������������������������� 100 Figure 123 : Cadrage visuelle de la 1er galerie , source: Archidaily ����������������������� 101 Figure 124 : Cadrage visuelle de la 2eme galerie, source: Archidaily ��������������������� 101 Figure 125 : Cadrage visuelle de la 3eme galerie, source: Archidaily ��������������������� 101 Figure 126 : Musée Kolumba dans son environnement, source: archidaily ����������������� 102 165


Figure 127 : Situation du musée dans la ville de cologne, source: Auteur ������������������ 102 Figure 128 : Relation visuelle entre le musée et la cathédrale, source: auteur ��������������� 103 Figure 129 : Cathédrale de la ville de Cologne, source: Google �������������������������� 103 Figure 130 : Les percées au niveaux supérieures, source: Archidaily ��������������������� 103 Figure 131 : Concept à retenir, source: Auteur ��������������������������������������� 104 Figure 132 : Centre d’interprétation Lascaux IV vue extérieure, source: archidaily ���������� 105 Figure 133 : Situation du centre de Lascaux dans le paysage de Montignac, source: auteur ���� 106 Figure 134 : Salle immersive de Lascaux IV, source: archidaily ������������������������� 106 Figure 135 : Les différents sous espaces du centre d’interprétation, source: archidaily �������� 107 Figure 136 : Monumentalité du capitole, source: Auteur ������������������������������� 108 Figure 137 : Symbole de l’arc de tromphe, source: facebook ���������������������������� 108 Figure 138 : Axialite d’un des temples de Dougga, source: Samir Aounallah ��������������� 109 Figure 139 : Colonnade de l’amphithéatre d’el jem, source: www.alamyimages.fr ����������� 109 Figure 140 : Vue extérieure de l’amphithéatre d’el jem, source: www.alamyimages.fr �������� 109 Figure 141 : appareillage du mur extérieur du capitole, source: Auteur �������������������� 110 Figure 142 : appareillage de l’OPUS AFRICANUM, source: Auteur ��������������������� 110 Figure 143 : technique de l’appareillage de l’OPUS SILICIUM, source: Facebook �����������111 Figure 144 : technique de la pierre séche, source: Auteur ��������������������������������111 Figure 145 : Entrée du Musée national de l’art romain, source; archidaily ����������������� 112 Figure 146 : Situation du musée pres du site archéologique de Miréda, source; Auteur ������� 112 Figure 147 : Traduction de la grandeur romaine, source: Archidaily ���������������������� 113 Figure 148 : Affirmation de l’axialité, source: Site du minstére de la culture espagnole ������� 114 Figure 149 : Zoom sur l’appareillage de brique, source: Pinterest ������������������������ 115 Figure 150 : Modalités de gestion de la lumiére, source: Pinterest ������������������������ 115 Figure 151 : Récapitulatif des principales caratéristiques de la romanité, source: Auteur ������ 116 Figure 152 : Vue extérieure du carré d’art de Nimes, source: https://www.trace-ta-route.com/architecture-musee-carre-art ��������������������������������������������������������� 117 Figure 153 : Situation du musée par rapport au temple antique, source: auteur �������������� 117 Figure 154 : Reprise des élements caractéristiques du temple antique, source:trace-ta-route.com 118 Figure 155 : Coupe sur la cour intérieure du carré d’art de nimes, source:trace-ta-route.com ��� 119 Figure 156 : Temple antique, source: Archives of Pearson Scott Foresman ����������������� 119 Figure 157 : Plans du musée d’art romain avec les différentes thématique, source: archidaily �� 120 Figure 158 : Vue extérieure du Musée de la romanité de Narbonnes, source: Archidaily ������ 122 Figure 159 : Vues sur le mur lapidaire du Musée, source: Archidaily ��������������������� 122 Figure 160 : Outil d’interprétation des piéces du mur, source: Archidaily ������������������ 123 Figure 161 : Parcours de visite du site de Saint-martin ��������������������������������� 124 Figure 162 : Outil d’interprétation du parcours du site de Saint-martin �������������������� 125 Figure 163 : Schéma récapitulatif de l'action architecturale sur le site archéologique de Dougga, source: Auteur ���������������������������������������������������������������� 128 Figure 164 : Accessibilité à l’échelle urbaine, source : Auteur ��������������������������� 129 Figure 165 : 1er accès du site de Dougga, source : Auteur ������������������������������ 129 Figure 166 : 2ème accès du site de Dougga, source: Auteur ����������������������������� 129 Figure 167 : vue panoramique du site, source: Auteur ��������������������������������� 129 Figure 168 : Panneaux de signialisation indiquant le site, source: Auteur ������������������ 130 Figure 169 : Billeterie du site, source: Auteur ���������������������������������������� 130 Figure 170 : Espace de consommation et librairie, source: Auteur ������������������������ 130 Figure 171 : Repérage de la pancarte, source: auteur ���������������������������������� 131 Figure 172 : Plan de visite de dougga, source: auteur ��������������������������������� 131 Figure 173 : Inscriptions à l’entrée du site, source: auteur ����������������������������� 131 166


Figure 174 : 1er parcours de visite existant, source: Auteur ����������������������������� 132 Figure 175 : 2ème parcours de visite existant, source: Auteur ��������������������������� 134 Figure 176 : Périmétre du site archéologique de Dougga , source: Auteur ������������������ 136 Figure 177 : Les zones probables d’implantation, source: Auteur ������������������������ 137 Figure 178 : relation visuelle entre le site et zone1, source: Auteur ����������������������� 138 Figure 179 : situation de la zone 1, source: Auteur ������������������������������������ 138 Figure 180 : vue du site à partir de la zone 1, source: Auteur ���������������������������� 138 Figure 181 : Cadrage rayonnant de la zone 2, source: Auteur ��������������������������� 139 Figure 182 : Situation de la zone 2, source: Auteur ����������������������������������� 139 Figure 183 : Vue du site à partir de la zone 2, source: Auteur ��������������������������� 139 Figure 184 : Absance de relation visuelle entre le site et zone3 , source: Auteur ������������� 140 Figure 185 : Situation de la zone 3, source: Auteur ����������������������������������� 140 Figure 186 : Vue du site à partir de la zone 3 et paysage présent , source: Auteur ������������ 140 Figure 187 : coupe schématique de la cité théâtre dougga, source: Auteur ����������������� 141 Figure 188 : Coupe schématique de l’implantation du projet, source: Auteur ��������������� 141 Figure 189 : Relation entre le site et le département épigraphie et science , source: Auteur ���� 142 Figure 190 : Relation entre le site et le département épigraphie et romanisation , source: Auteur 143 Figure 191 : Relation entre le site et le département épigraphie et culte impérial , source: Auteur 144 Figure 192 : Relation entre le site et le département épigraphie et religion , source: Auteur ���� 145 Figure 193 : Organisation des départements et direction visuelle proposée, source: Auteur ���� 146 Figure 194 : Organigramme fonctionnel du parcours, source: Auteur ��������������������� 147 Figure 195 : Nouveau parcours de visite, source: Auteur ������������������������������� 148 Figure 196 : Organigramme fonctionnel, source: Auteçur ������������������������������ 152 Figure 197 : Coupe schématique du projet, source: Auteur ����������������������������� 153 Figure 198 : Maquettes d'études, source: Auteur ������������������������������������� 154 Figure 199 : Vues extérieures du projet, source: Auteur �������������������������������� 155 Figure 200 : Vues intérieures du projet, source: Auteur �������������������������������� 155 Figure 201 : Plan masse du projet, source: Auteur ������������������������������������ 156 Figure 202 : éléments graphiques 2eme proposition, source: Auteur ���������������������� 157

167


Table des matières REMERCIMENTS V RESUME VI ABSTRACT VII INTRODUCTION GENERALE 10 PROBLEMATIQUE 11 METHODOLOGIE 12

PARTIE A : le carrousel de l’epigraphie

15

CHAPITRE I : EPIGRAPHIE, UNE ARCHIVE DE L’ANTIQUITE

16

1.

Définition

17

2.

Comment se présente une inscription

17

3.

Les fonctions de l’épigraphie

18

3.1. 3.2. 3.3. 3.4.

Epigraphie vs Archéologie ����������������������������������������� 18 Epigraphie vs mémoire collective ��������������������������������������� 18 Epigraphie vs Temps �������������������������������������������������� 19 Epigraphie vs Pouvoir �������������������������������������������������20

4.

Que gravait on?

21

5.

Procédure d’écriture

23

6.

L’épigraphie, un outil de romanisation

24

7.

Epigraphie, économie et commerce du monde romain

25

8.

Epigraphie et monuments romains

26

9.

Synthèse

27

CHAPITRE II : Epigraphie entre l’ephemere et l’art de valoriser une trace 28 1.

De la mémoire de la matière 1.1. 1.2.

29

L'épigraphie, une matière ����������������������������������������������29 _Epigraphie, une mémoire ���������������������������������������������� 30

2. De la résurrection des traditions antiques: une épigraphie Atemporelle et Aspatiale 33 3.

Synthèse 168

35


CHAPITRE III : de la valorisation de l’épigraphie dans les musées 36 1.

Introduction

37

2.

Composantes spatiales muséales

37

2.1. 2.2.

Cas du Musée épigraphique d’Athènes ����������������������������������� 37 Cas du musée de la Romanité à Nîmes ����������������������������������� 38

3.

Composantes spatiales architecturales

40

4.

Composantes paysagères

40

5.

Synthèse

42

PARTIE B : L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA: une source révélatrice 45

CHAPITRE IV : Dougga une cité romanisée

46

1.

Présentation générale

47

2.

Paysage d’insertion

49

3.

Dougga: une dominance agricole

50

3.1. 3.2. 3.3.

les unités du paysage �������������������������������������������������� 51 lecture sitologique ����������������������������������������������������54 Expérience du visiteur �������������������������������������������������56

4.

Dougga et ses composantes

60

5.

Dougga et son évolution

62

5.1. 5.2. 5.3.

6. 7.

�������������������������������������������������������������� 64 Dougga, une Société bicéphale 64 Dougga, une terre d’écriture 7.1. 7.2. 7.3. 7.4. 7.5.

8.

Période pré-romaine fin IVème siècle av jc jusqu’à fin IIème siècle av jc ��������62 Période romaine fin IIème siècle av jc jusqu’à 429 ap jc ������������ 63 Période byzantine et médiévale 429 ap jc jusqu’à une date indeterminée

67

Epigraphie et science ��������������������������������������������������70 Epigraphie et romanisation �������������������������������������������� 72 Epigraphie et culte impérial �������������������������������������������� 77 Epigraphie et religion �������������������������������������������������80 Conclusion ����������������������������������������������������������88

Synthèse

89

169


CHAPITRE V : PENSER L’EPIGRAPHIE DE DOUGGA A TRAVERS UNE INTERPRETATION ARCHITECTURALE 90 1.

Etudes référentielles et outils conceptuels 1.1. 1.2.

1.3. 1.4.

1.5. 1.6. 1.7.

2.

Diagnostic de l’état des lieux 2.1. 2.2. 2.3.

3.

129

Acessibilité à l’échelle urbaine ����������������������������������������� 129 Acessibilité à l’échelle architecturale ������������������������������������ 130 Parcours de visite �����������������������������������������������������131

Choix d’intervention 3.1. 3.2. 3.3. 3.4.

91

Emergence d’un sol accidenté ������������������������������������������ 91 1.1.1. cas du MUSÉE, PARC D’EXPOSITIONS .AARHUS 91 Rapport au lieu 96 1.2.1. l’Entaille 97 1.2.2. cadrage visuel 99 Programmation ����������������������������������������������������� 105 1.3.1. cas du Centre d’interprétation des Grottes de Lascaux IV 105 Idée de la romanité �������������������������������������������������� 108 1.4.1. De l'ambiance romaine 112 1.4.2. Reprise de la romanité 117 Scénographie ������������������������������������������������������� 120 Parcours de visite ���������������������������������������������������� 124 Synthèse génerale ���������������������������������������������������� 126

136

_Périmètre du site ���������������������������������������������������� 136 Continuité visuelle avec le site ���������������������������������������� 137 Mode d’implantation ���������������������������������������������� 141 Choix de narration �������������������������������������������������� 142 3.4.1. orientation épigraphie et science 142 3.4.2. orientation épigraphie et romanisation 143 3.4.3. orientation épigraphie et culte impérial 144 3.4.4. orientation épigraphie et religion 145

4.

Réécriture du parcours

146

5.

Programme fonctionnel

151

6.

Image du projet

153

7.

Genèse du projet

153

7.1. 7.2.

Esquisse ������������������������������������������������������������ 154 Eléments graphiques ������������������������������������������������ 155

CONCLUSION GENERALE REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES REFERENCES WEBOGRAPHIQUES Table des figures Table des matières Annexes 170

157 158 158 161 166 169


Annexes Dans le cadre d'élaboration d'une application touristique faite par des Italiens, cette fiche présente brièvement le site archéologique de Dougga afin de le rendre plus attractif pour les visiteurs .

171


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RESUME Ce mémoire d’architecture s’intéresse à l’épigraphie et au domaine où elle s’applique et à la mémoire qu'elle conserve. Nous avons choisi de travailler sur la riche collection épigraphique du site archéologique de Dougga, un outil essentiel dans l’interprétation de ce dernier et qui relate des faits exacts permettant de mieux saisir son histoire. Nous avons pu classer les textes inscrits par thèmes spécifiques à la lecture de Dougga, dans le domaine de la scientificité dont elle reprend des actes historiques, celui de la politique Romaine qui est un indice de la romanisation de la cité et dans le domaine du culte qui a révélé la coexistence des deux ethnies à Dougga. Notre travail consiste à valoriser cette collection par son interprétation dans son contexte et la mettre en valeur à travers une réflexion architecturale qui respecte le caractère patrimonial de ce site. Mots clés : épigraphie, inscription, outil, romanisation, mémoire, site archéologique de Dougga


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