Savoir plus – manger mieux
URBAN FARMING
n° 2/2019_CHF 11.00
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ISSN 2296-1135
Revue de l'alimentation de la Société Suisse de Nutrition SSN
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9 772296 113504
LES VILLES
L’ I D É E G E R M E D A N S
URBAN FARMING
Produire les denrées alimentaires là où elles sont consommées, à savoir dans les villes: c’est l’objectif d’un nouveau mouvement. Tandis que les amateurs cultivent pour leur plaisir, des exploitants agricoles développent de nouveaux concepts, comme l’agriculture sur les toits ou les installations indoor. Et les gigantesques structures de production végétale devraient contribuer à nourrir la population mondiale en pleine expansion. L’une des idées est de créer des fermes verticales, des serres high-tech de plusieurs étages. Ce qui était une simple vision d’avenir il y a encore dix ans est aujourd’hui en plein développement, notamment en Asie.
Les fraises rougissent, les tomates poussent sous la corniche de la cabane. Les pommes de terre prospèrent dans un coin, sous le pommier. Daniel Böniger nous montre son jardin. Un petit paradis qui s’étend sur 200 m², en plein Zurich. Depuis presque cinq ans, ce jardinier amateur fait pousser des fruits et des légumes avec sa femme et ses enfants. «En été, nous pouvons vivre de nos propres récoltes pendant plus de trois mois», déclare D. Böniger. Ils n’ont plus qu’à prendre le pain et la viande au marché, avec «au pire un citron de temps à autre». C’est à la mode de faire pousser des denrées alimentaires en ville. Tandis que des citadins comme Daniel Böniger cultivent leur parcelle de terrain pendant leurs loisirs, de plus en plus d’entités commerciales redécouvrent les opportunités des espaces urbains pour cultiver fruits et légumes à proximité des consommateurs et des consommatrices. Le projet suisse Food Urbanism Initiative Avec son entreprise «Verzone Woods Architectes», Craig Verzone, de Rougemont (VD), a récemment remporté un appel d’offres pour la conception d’un parc. A Bernex, dans le canton de Genève, un nouvel espace de loisirs doit voir le jour. «Une partie sera transformée en surface agricole», déclare C. Verzone. Des légumes, des fruits, du vin et des baies sont prévus sur neuf
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hectares, sur lesquels des abeilles produiront aussi du miel. Les promeneurs se détendront au milieu du maraîchage. L’architecte-paysagiste C. Verzone a créé la société «FUI Food Urbanism Initiative» à Lausanne. Dans ce projet, il étudie s’il est rentable de cultiver des produits à l’échelle professionnelle en milieu urbain. Il y a quelques années, C. Verzone s’est rapproché du département de recherche de l’université de Berne, de l’EPF de Zurich et de l’Agroscope de Changins-Wädenswil, pour examiner l’intérêt d’une production alimentaire urbaine, en prenant Lausanne comme exemple. Le résultat montre une attirance des personnes privées pour les jardins de légumes ou les plantations en caisses et autres surfaces dans leur voisinage, car cela revalorise le lien social et l’environnement. Cependant, la quantité de surfaces à la disposition du maraîchage commercial est, d’après lui, encore trop faible et marginale, du moins pour les cultures traditionnelles. Mais cette solution urbaine consistant à cultiver sur un petit espace est une opportunité pour les cultures de niche. C. Verzone cite en exemple la «Ferme de Budé», située en plein milieu de Genève, près de la gare et de l’ONU. L’exploitation livre herbes aromatiques et légumes directement aux restaurants et marchés des environs. Brooklyn Grange, un jardin sur les toits new-yorkais Les sols inexploités se faisant rares dans les villes, les avant-gardistes de ce type d’agriculture ont dégoté des surfaces en hauteur: les toits. On peut voir à New York un projet témoin de la réussite de ces cultures organisées sur les toits. «Les quartiers des villes sont remplis de milliers de surfaces de toits exposées en plein soleil», explique Ben Flanner. Il est donc pour lui logique de les transformer en surfaces productives. B. Flanner compte parmi l’avant-garde mondiale du maraîchage sur les toits à des fins commerciales. En 2009, avec d’autres personnes partageant ses idées, il a lancé le projet pilote de la Rooftop Farm, située dans l’Eaglestreet. Un an plus tard, avec des collègues, l’ingénieur développait une idée encore plus ambitieuse, avec la «Brooklyn Grange Rooftop Farms», qui compte deux potagers. L’ensemble des surfaces exploitées sur les toits des immeubles de Brooklyn et de Queens s’étend sur un hectare, soit presque un terrain de foot et demi. Avec de nombreuses personnes qui l’aident, dont des bénévoles, B. Flanner cultive des dizaines de plantes comestibles, essentiellement des salades vertes et des tomates, dont plus de 40 espèces poussent sur les toits. L’équipe récolte un peu moins de 23 tonnes de denrées végétales par an. A titre de comparaison, dans l’agriculture traditionnelle, la récolte de légumes du canton de Genève fait le triple sur une surface cultivée com-
_Reportage_
et tilapias (poisson de la famille des Cichlidés). Les plantes utilisaient les excréments des poissons dans l’eau comme engrais. Grâce à un système de circulation, l’eau nettoyée par les plantes était redistribuée aux poissons. En fait, l’an dernier, une autre exploitation sur les toits, située dans la zone Zwicky-Areal à Wallisellen, devait venir compléter ce projet. L’entreprise a malheureusement échoué. La production, très prometteuse au départ, ne s’est pas avérée rentable à long terme. L’an dernier, «Urban Farmers» a déposé le bilan. Pour Jan Willemvan van der Schans, de l’université de Wageningen, aux Pays-Bas, cela s’explique entre autres par le fait que les tomates et poissons habituels ne pouvaient pas être concurrentiels par rapport aux produits de l’agriculture traditionnelle, moins coûteux. L'économiste est un spécialiste de l'agriculture urbaine. Pour les plantations des serres installées sur les toits, les problèmes logistiques sont venus s’ajouter, orientant les coûts à la hausse, explique J. W. van der Schans. Tous les matériaux ont dû être montés sur les toits en ascenseur ou avec des grues, pareil pour redescendre les récoltes. En outre, il est plus difficile de gérer des serres sur les toits. «Le vitrage de sécurité est onéreux, car il doit être trois fois plus solide pour résister aux intempéries et aux tempêtes», explique J. W. van der Schans. C’est pourquoi il aurait fallu cultiver des produits dont le prix est élevé, par exemple des espèces peu communes. Infarm, Berlin Une entreprise berlinoise nommée «Infarm» applique un concept totalement différent. Elle est actuellement en pleine expansion. «L’entreprise allemande fournit des types de salades ou d’herbes particuliers, en fonction de la demande de la clientèle», déclare Jan Willem van der Schans. «Infarm» propose par exemple de la coriandre des montagnes et du basilic de Bordeaux. Leur particularité: les salades et les herbes ne poussent pas seulement au beau milieu de la ville, mais directement dans le supermarché ou le restaurant. La société a été créée à partir de la mise au point d’un système de livraison de produits frais, indépendant des saisons et des intempéries. Se référant à l'agriculture traditionnelle, le mot d'ordre est le suivant: «Au lieu de changer le système actuel, inventons-en un nouveau.» Pourtant, au premier regard, il est difficile de reconnaître la nouveauté du rayon légumes d’une filiale de Migros en plein centre de Zurich par exemple. On se trouve face à n’importe quel rayon réfrigéré, avec des portes en verre, que l’on doit ouvrir pour prendre sa bouteille de lait. Seulement, derrière les vitres est maintenue une température adaptée aux petites plantes. Ces dernières poussent devant les yeux de la clientèle, dans une ins-
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Qui a des besoins énergétiques élevés ? Les adolescents en croissance (entre 13 et 19 ans) physiquement actifs dans leur profession et/ou leurs loisirs.
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«L'assiette optimale» illustre un repas principal équilibré. Les proportions de l’assiette optimale se basent sur les recommandations de la pyramide alimentaire suisse qui permettent de réaliser une alimentation équilibrée fournissant entre 1800 et 2500 kcal par jour. Il se peut que certaines personnes aient des besoins énergétiques plus élevés. L’assiette optimale en cas de besoins énergétiques élevés a été développée pour eux. Détails: www.sge-ssn.ch/assiette.
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infoGraph#1: « A S S I E T T E OPTIMALE» EN CAS DE BESOINS ÉNERGÉTIQUES ÉLEVÉS
Les hommes et les femmes* qui ont une profession physiquement très
active ou qui pratiquent un sport plusieurs fois par semaine.
*Seules les femmes entre 13 et 25 ans très actives physiquement au travail ou dans leurs loisirs ont des besoins énergétiques élevés.
Quelles sont les particularités de cette assiette ?
La proportion d’aliments riches en protéines n’est pas augmentée, car la plus grande part de farineux augmente déjà l’apport de protéines.
La part de légumes et de fruits ne devrait pas être diminuée, car ces aliments fournissent de précieuses substances nutritives à l’organisme.
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Les aliments farineux sont d’importants pourvoyeurs d’énergie et sont donc consommés en plus grande quantité, en fonction de l’appétit.
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_Savoir plus, manger mieux_
PERDRE DU POIDS GRÂCE AUX APPLIS Observer comment on mange peut contribuer de façon importante à la perte de poids. Cependant, on a remarqué que la motivation d’autocontrôle diminuait rapidement. Michele Lanpher Patel et son équipe ont étudié un programme de 12 semaines, dont l’objectif était une perte de poids de 5%. 100 personnes, obèses ou en surcharge pondérale, ont participé à cette étude et ont utilisé l’appli mobile «MyFitnessPal» pour contrôler leur poids et leur alimentation. Trois variantes ont été testées: - Surveiller simultanément le poids et l’alimentation, à l’aide de l’appli, ainsi que d’autres outils envoyés par courriel. - Surveiller le poids (pendant quatre semaines) puis ajouter le contrôle de l’alimentation (de façon séquentielle), à l’aide de l’appli et d’outils envoyés par courriel. - Ne surveiller que l’alimentation avec l’appli mobile (sans les outils envoyés par courriel). Les résultats n’ont montré aucune différence significative entre les trois variantes au niveau du contrôle. Les auteurs en concluent que quand les objectifs sont bien calibrés, les applis mobiles peuvent contribuer à une perte de poids cliniquement importante et qu’elles constituent une option intéressante pour les personnes dont la problématique est de moindre intensité.
National Center for Biotechnology Information NCBI https://edhub.ama-assn.org/jn-learning/module/2707948 Michele Lanpher Patel et al. (2019). Comparing Self-Monitoring Strategies for Weight Loss in a Smartphone App: Randomized Controlled Trial
D’après l’Enquête suisse sur la santé, en 2017 42% de la population suisse était en surpoids (IMC entre 25 et 30) ou obèse (IMC > 30). Ces valeurs sont stables à ce niveau depuis 2012. La surcharge pondérale et l’obésité augmentent le risque de diabète ou de maladies cardiovasculaires, mais les personnes concernées souffrent souvent aussi psychiquement, notamment à cause de la stigmatisation dont elles sont victimes. Un grand nombre souhaite perdre du poids, mais la mise en œuvre s’avère difficile. Les solutions proposées sont multiples, et la même approche ne conviendra pas à tout le monde. Une chose reste universelle: seul un changement durable de l’alimentation et de la pratique de l’exercice physique (idéalement dans le cadre d’un accompagnement psychosocial) permettra d’obtenir une perte de poids sur le long terme. Il est important de trouver des stratégies et des outils pour perdre et surtout stabiliser le poids. Les applications peuvent être un outil pour aider à observer et évaluer son alimentation et son activité physique, mais aussi pour maintenir la motivation à respecter les changements et à persévérer dans la poursuite de ses objectifs. On peut toutefois noter que l’étude présentée ici, avec un temps d’observation de 12 semaines seulement, ne dit rien de l’efficacité de l’utilisation des applications à long terme. STÉPHANIE BIELER, SSN
Utiliser les codes Quick Response pour un accès direct aux études et articles présentés. Il suffit pour cela de scanner le code avec un smartphone et l’application adéquate (ex.: ScanLife). Certains articles sont payants.
LE S A VA N TA GES DE LA FR ITURE À L’H UI L E D’AL GU ES – Une étude de Sarah Moumtaz
et al. (2019) de l’université De Montfort a montré que la friture de chips de pommes de terre à l’huile d’algues, une huile d’un nouveau type, particulièrement riche en acides gras monoinsaturés, libérait nettement moins d’aldéhydes toxiques que la friture aux huiles alimentaires traditionnelles. nature research / https://www.nature.com/articles/s41598-019-39767-1 Q U E L L E E S T L ’ I N F L U E N C E D U P E T I T - D É J E U N E R S U R N O T R E P O I D S – Cette étude de Katherine Sievert et al. (2019) de l’université Monash en Australie indique que la prudence est de mise quand on parle du petit-déjeuner et de son incidence sur la perte de poids. D’autres études d’un niveau de qualité élevé sont nécessaires pour aboutir à une conclusion. The BMJ / www.bmj.com/content/364/bmj.l42
L A V A L E U R É N E R G É T I Q U E D E S P L A T S D A N S L E S R E S T A U R A N T S – Cette étude portait sur la valeur énergétique de plus de 13 000 plats principaux, servis dans 27 chaînes de restaurants britanniques. A peine 9% de ces plats respectaient les recommandations des autorités de santé publique en Angleterre, fixant la limite à environ 600 kcal. La valeur énergétique moyenne était en effet de 977 kcal. The BMJ / www.bmj.com/content/363/bmj.k4982
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_Sous la loupe_
Pak-choi Un chou convenant à tout le monde?
On l’appelle parfois le «chou magique». Le pakchoi contient un grand nombre de vitamines, minéraux et substances végétales secondaires. Mais on peut tout simplement le consommer parce qu’il est rapide et facile à cuisiner, qu’il a bon goût et qu’il est parfait quand on n’aime pas le chou. Alors, est-il vraiment magique?
MANUELA MEZZETTA
Ses feuilles sont vert foncé, sa tige et ses côtes d’un blanc lumineux. On peut notamment le consommer au printemps, quand on a envie de «vert» et que les premiers choux pak-choi récoltés sont en vente en Suisse. Cela ne fait pas longtemps que ce type de chou est connu chez nous, mais beaucoup en ont sans doute déjà mangé. Il est en effet surtout utilisé dans la cuisine chinoise. Ce légume vient de Chine, où il est cultivé en grandes quantités. C’est son pays d’origine. Il aime les climats humides et chauds, mais pousse bien aussi en Europe centrale et du Sud. Il y a encore quelques années, il était importé de Chine. Le pak-choi vendu en Europe provient désormais essentiellement des Pays-Bas, où il est cultivé toute l’année en serre, et d’Espagne. On le trouve aussi en Suisse. C’est ici un légume de saison entre avril et novembre, voire début décembre. Il n’a pas de région de culture privilégiée et pousse dans des contrées différentes. Thomas Wyssa, de Galmiz (FR), fut le premier agriculteur à cultiver le pak-choi en Suisse. Il a commencé il y a quinze ans. «Il était alors importé d’Espagne, d’Asie et des Pays-Bas. Les légumes d’Asie étaient fortement pollués par les insecticides et les pesticides. J’ai pensé: si c’est possible en Espagne et aux Pays-Bas, je peux le faire aussi», raconte le producteur de légumes, dont l’exploitation s’étend sur 22 hectares. A l’époque, quasiment personne ne connaissait le pak-choi en Suisse. «La première année, nous avons vendu 800 kg. Nous en sommes à 70 ou 80 tonnes par an», indique T. Wyssa. On peut donc dire que le pakchoi, aussi appelé chou-moutarde chinois, est en
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plein essor. «Le pak-choi est un produit de niche; on constate une tendance à la hausse. D’après les chiffres de la Centrale Suisse de la culture maraîchère et des cultures spéciales CCM, on observe une progression depuis 2005, et une stagnation depuis 2015», détaille Markus Waber, porte-parole de L’Union maraîchère suisse à Berne. L’an dernier, 445 tonnes de pak-choi ont été vendues en Suisse. A titre de comparaison, en haute saison, 1500 tonnes de tomates suisses passent toutes les semaines par les circuits commerciaux. «Ces chiffres ne concernent que les légumes transitant par le commerce de détail. Les ventes directes des petites exploitations (vente à la ferme par exemple) ne sont pas comptabilisées. Nous n’avons malheureusement aucun chiffre pour elles.» Les chiffres de vente du pak-choi montent donc en flèche. Le pak-choi est souvent désigné par les médias comme un légume tendance. Pourtant il mérite de faire partie intégrante des menus suisses du printemps à l’automne. En effet, le pak-choi ne se prête pas seulement à la composition de recettes asiatiques. Il peut être utilisé de façons très diverses, cru en salade par exemple. C’est un légume léger qui apporte une touche originale aux plats et aux salades. Sans compter qu’il a toutes les chances de séduire les difficiles, qui n’aiment pas le chou. Coupé en deux dans le sens de la longueur, le pakchoi exhale un léger parfum de moutarde. L’odeur qu’il dégage en général au moment de la préparation se dissipe quand le légume est cuit à l’étuvée, à la vapeur ou ajouté à une poêlée. Le pak-choi ne nécessitant qu’une courte cuisson, il ne laisse pas trop d’odeur. Il est de plus très digeste. Il existe de multiples manières de le préparer. Thomas Wyssa l’apprécie sous toutes ses formes: dans un plat asiatique, avec une viande en curry, avec une sauce spaghetti, en garniture de légumes ou en salade. «Et le pak-choi est même réputé pour lutter contre la gueule de bois», ajoute T. Wyssa avec un clin d’œil. Le pak-choi peut aussi être utilisé en remplacement des blettes ou des épinards.
_Livres_
LES DÉRIVES DU «FOOD-BUSINESS» Christophe Brusset ET MAINTENANT ON MANGE QUOI? Edition Flammarion / 2018 / 304 p. /CHF 32.60 / ISBN 978-2-0814-4132-3
Son statut d’ex-dirigeant au sein de groupes internationaux de l’agroalimentaire (et 25 ans d’expérience) rend l’auteur de cet ouvrage particulièrement crédible! Trois ans plus tôt, il fait paraître un premier ouvrage sur le sujet, intitulé «Vous êtes fous d’avaler ça !» . Il propose ici une «boussole indispensable pour manger sain sans se ruiner et survivre dans la jungle de la malbouffe». Avec pas mal d’humour (noir parfois!) et d’anecdotes surprenantes, il dénonce la généralisation de l’alimentation industrielle et les dégâts que celle-ci provoque dans nos sociétés. Le lecteur trouvera ainsi de quoi se repérer dans la jungle des étiquettes, des labels et des allégations. Même si pas mal de thèmes sont spécifiques à la France, le lecteur helvétique trouvera tout de même des informations utiles, qui le rendront moins crédule face aux pièges tendus par les fabricants et leurs lobbies. Citons notamment la méfiance à avoir face à tout produit transformé et au fait que l’étiquetage ne donne qu’une partie des informations. Informations fournies par le fabriquant lui-même. Ce qui n’est de loin pas une analyse complète du produit : aucune information sur la contamination en pesticides, le niveau de métaux lourds, la présence de perturbateurs endocriniens et autres molécules toxiques. On y trouve aussi l’histoire du pseudo miel provenant de Chine, effarant! L’auteur relate des séances vécues avec des collègues, dans lesquelles pertinemment et en toute conscience, on berne et on trompe le consommateur! La deuxième partie du livre est un guide pratique pour aider le Le bon sens de l’auteur invitant tout un chacun consommateur à faire des choix alimentaires éclairés. B I L A N : Associations, agences de surveillances diverses françaises et/ou à revenir aux produits bruts, locaux et simples. européennes ne reflétent pas toujours la situation suisse.
PRATIQUE ET SANS GACHIS! Caroline Pessin EN 2H JE CUISINE POUR TOUTE LA SEMAINE Editions Hachette Pratique, 2018/260 p./CHF 42.40/ISBN 978-2-01-335054-9
Batch Cooking, «késako»? Il ‘agit d’une méthode consistant à préparer d’avance les plats pour les 5 soirs de la semaine. Une bonne dose d’anticipation, de l’expérience pratique, un brin de conviction écologique (aspect saisonnier et zéro déchet), sans oublier une part d’économie (meilleur marché que les repas tout faits ou les traiteurs)! Joli programme s’adressant à tous ceux travaillant la semaine et souhaitant offrir des menus variés à leur famille. Qui n’a pas vécu le stress des repas du soir: quoi faire? Pas le temps, pas envie… aboutissant très souvent à la facilité «pain-fromage / traiteur /plats préparés du commerce». Indéniablement, un investissement d’un bon 2 heures de temps de préparation pris sur le week-end, mais quelle sérénité retrouvée chaque soir de la semaine! En préambule, l’auteur donne des informations pratiques sur les temps de conservation des aliments, le matériel de base à se procurer (ustensiles de cuisson, boîtes de conservation), ainsi que les réserves utiles à avoir dans les placards. Puis, 1,2,3 partez… le cuisinier se met en route et suit les étapes. Pour chaque saison, 4 semaines de menus, ce qui donne 80 repas variés au total! Par semaine: une double page de photos des ingrédients, une double page avec ingrédients et quantités précises et le libellé des menus des 5 soirs, puis deux doubles-pages détaillant la préparation pratique des 5 repas ensemble (costaud!), une autre double-page photo donnant le résultat et enfin un dernière double page pour les préparations «last minute» chaque soir (de 0 à 15 min. maximum). B I L A N : peu de viande, pas mal de poissons et légumes secs.
Super organisé; aspects saisonnier et 0 déchet, appréciables; Légumes/crudités parfois insuffisants; absence d’huile de
colza ou noix (pour les oméga 3) dans les réserves à avoir. Difficile (impossible) d’isoler une recette des 5 autres. N I C O L E M É G R O Z T A R A B O R I / diététicienne ASDD dipl. ES Les auteurs expriment ici leur opinion personelle, laquelle ne reflète pas obligatoirement le point de vue de la SSN.
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_La SSN_
CORNELIA CONRAD ZSCHABER Présidente de la SSN
C H E R S E T C H È R E S M E M B R E S , C H E R S E T CHÈRES DONATEURS ET DONATRICES, «Ma boule de cristal sur l’alimentation semble plus floue qu’il y a 40 ans», déclare le célèbre chercheur nutritionniste Walter C. Willett. Nous avons à notre disposition d’excellentes possibilités scientifiques. Mais nous sommes en même temps confrontés à d’importants défis sociaux. L’alimentation est elle aussi devenue polémique, avec des demi-vérités qui se propagent de plus en plus vite, transformant en généralités des expériences personnelles. Il est donc d’autant plus important que la SSN reste fidèle à son objectif et continue de garantir une information sur l’alimentation qui soit indépendante et reflète l’état actuel de la science. Non pas dans un but moralisateur, ni pour dicter une quelconque conduite, mais bien dans une attitude philanthropique, visant à promouvoir la santé. L’expérience et les prévisions montrent que certaines recommandations sur l’alimentation se confirmeront dans l’avenir, tandis que d’autres changeront encore. Nous voulons être proactifs face aux évolutions qui touchent le secteur de l’alimentation et le contexte qui l’entoure. C’est pourquoi nous avons adopté une structure souple. Nous nous adaptons aux stratégies nationales et travaillons en étroite coopération avec nos partenaires, avec qui nous ne cessons d’échanger. Nous mettons la priorité sur les prestations destinées à nos membres et aux entreprises donatrices, ainsi que sur la mise en œuvre des mandats en cours, ou l’acquisition de nouvelles missions, en veillant à l’équilibre budgétaire. Pour que la SSN puisse continuer de contribuer à l’adoption d’une alimentation équilibrée, nous associons un professionnalisme élevé à une pensée et une action qui relèvent de la gestion d’entreprise. Au nom du Comité et du personnel de la SSN, je remercie chaleureusement tous les membres, les donateurs et les donatrices pour leur confiance. C’est avec plaisir que nous vous proposons nos prestations. Nous nous tenons à disposition pour toute demande de votre part. Nous sommes armés pour affronter l’avenir et relevons avec dynamisme les défis, existants ou nouveaux.
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A S S E M B L É E G É N É R A L E D U 2 7 M A R S 2 0 1 9 Lors de l’assemblée générale du 27 mars 2019, les comptes annuels 2018 ont été validés, des élections ont eu lieu au sein du Comité, et un changement administratif concernant le recouvrement des cotisations des membres a été approuvé. Roger Darioli, Christina Hartmann et Annette Matzke ont démissioné du comité de la SSN. Le Comité et le Secrétariat de la SSN tiennent à les remercier chaleureusement pour leur engagement intense. Roger Darioli et Annette Matzke, en particulier, ont joué un rôle clé dans le développement de la SSN pendant respectivement 25 et 6 ans, ces deux personnes ont été nommées membres d’honneur. Les membres présents ont également voté pour l’intégration au Comité de Josef Laimbacher, médecin-chef en pédiatrie à l’Hôpital pédiatrique de Suisse orientale de Saint-Gall. L’ancienne présidente Isabelle Herter a été élue comme nouvelle vice-présidente de la SSN. Les comptes annuels 2018 et le budget 2019 ont été validés. La SSN clôt l’exercice 2018 avec CHF 234 831,70 de pertes. Le Comité va travailler de concert avec RADIX pour prendre les mesures qui permettront d’équilibrer les comptes de l’exercice en cours. A partir de 2020, l’année de cotisation des membres durera de janvier à décembre pour tous les membres. Les cotisations des membres seront facturées en mars de chaque année. Elles seront calculées au pro rata des mois d’adhésion. Les nouveaux membres s’inscrivant entre octobre et décembre 2019 ne seront pas facturés pour 2019. Cette solution est plus efficace que la facturation mensuelle, tout en permettant de réduire la charge administrative du secrétariat. L’assemblée générale a également approuvé ce point de l’ordre du jour. — En savoir plus: www.sgessn.ch/presse
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_MÉMENTO_ 19 – 23 AOÛT 2019 Le département Santé de la Haute école spécialisée bernoise organise une «Summer school» du 19 au 23 août 2019 à Berne en partenariat avec la Vrije Universiteit Brussel VUB. Le thème de cette semaine sera «Nutritional Aspects in Rehabilitation Exercise». Le cours se déroule en anglais. Le public cible est constitué d’expert-e-s des domaines de la nutrition et de la physiothérapie. D’autres professionnel-le-s spécialisé-e-s dans les domaines de la santé pourront également y participer. Les étudiant-e-s de la 3ème année académique sont également invité-e-s à participer. A Berne. www.bfh.ch
13 SEPTEMBRE 2019 Le congrès de la SSN sera axé sur le thème suivant: «Compléments alimentaires: sens et bénéfices». Les intervenants fourniront des informations sur la situation en Suisse, la biodisponibilité des suppléments alimentaires et les substances biogènes. Ce congrès national sera complété par une table ronde regroupant des représentants des instituts de recherche dans le secteur de la nutrition. A Berne. www.sge-ssn.ch
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8 OCTOBRE 2019 Manger équilibré et bon, est-ce possible? Quelle est l’alimentation la mieux adaptée à l’âge de votre enfant? Une diététicienne vous présentera les dernières normes en vigueur du biberon à l’âge de 12 ans. Vous repartirez avec des idées concrètes pour rendre les repas en famille agréables. A Fribourg. www.croix-rouge-fr.ch
La Conférence Suisse de Santé Publique 2019 – «Child and Adolescent Public». Partant de la perspective de parcours de vie, des experts et expertes feront le point sur l’état actuel des développements en Suisse et proposeront des conséquences à tirer. A Winterthour. www.sphc.ch
10 OCTOBRE 2019 «Repas du soir rapides et équilibrés». Vous avez besoin d’idées de repas vite fait et équilibrés? Cet atelier est fait pour vous! A Sion. www.intchieno.ch
9 – 1 2 S E P T E M B R E 2 0 1 9 NuGO-Week – «From foodomics to nutrigenomics – Translating food composition data into healthy diets». A Berne. www.nugo.org
23 OCTOBRE 2019 Le troisième congrès de nutrition de la Burgerstein Foundation se tiendra sur le thème «Nouvelles de la science et de la pratique». A Olten. www.burgerstein-foundation.ch
_DANS NOTRE PROCHAIN NUMERO_ Abonnement à tabula (4 numéros par an) Suisse CHF 40.– / étranger CHF 50.– (frais d’envoi compris)
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n° 3/19
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tabula Nº 3/2019_ Que signifie la sécurité alimentaire en Suisse? Comment les milieux politiques définissent-ils et garantissent-ils la qualité de l’alimentation? Quel est le rôle des importations et des exportations? Comment le développement durable est-il conciliable avec la sécurité alimentaire?
Profession:
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Société Suisse de Nutrition SSN, Eigerplatz 5, 3007 Berne, tél +41 31 385 00 00 / fax +41 31 385 00 05 / info@sge-ssn.ch