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édito
l’âge de raison egolarevue fête son âge de raison en osant la nouvelle formule, cher lecteur, que vous tenez entre vos mains. Son équipe de rédacteurs inspirés, de photographes éclairés et de graphistes imaginatifs s’est attachée à pointer ce qui change, à souffler sur ce qui bouge et à détecter ce que sera sans doute demain.¶ Au sommaire de notre ego revisité : 116 pages dédiées à la culture, aux tendances, au lifestyle, à des rubriques alternant mode et société, voyage et gastronomie, décoration et créateurs… Dans le traitement des sujets, nous nous sommes astreints à plus de parti pris et dans la mise en page, élégante, à varier, rythmer, dynamiser nos contenus. Les choix d’ego nous impliquent, donnent le ton de ce que nous aimons ou détestons, des défis que nous nous lançons… La nouvelle rubrique ego à nu s’immisce avec délicatesse dans l’intimité d’une personnalité lyonnaise, nos échappées belles à la destination lointaine sortent des sentiers battus mais ramènent toujours à Lyon… Car la préparation d’un voyage, c’est toujours excitant et voluptueux. La mode s’exprime à travers le regard décalé de notre photographe ; les Lyonnais d’ici et d’ailleurs sont mis en valeur par de grands portraits. Bref, du beau et du bon, bien-sûr, mais aussi du fond pour mieux vous nourrir, cher lecteur urbain et exigeant.¶ egolarevue nouvelle formule vise plus loin, aussi, dans sa diffusion. Élargie aux grandes villes de Rhône-Alpes, elle passe à 15 000 exemplaires, en kiosques et toujours en bonne place dans les boutiques, hôtels, restaurants, galeries d’art…¶ Et parce que la complémentarité fait loi aujourd’hui, nous vous proposons une lecture sur le net avec un contenu enrichi quotidiennement de nouveautés, de coups de cœur, de rencontres, vidéos, photos, making-of…¶ So, go to egolarevue.com¶ ¢-0¨4& (*3"6-5 .&/&64& %& 3&76& www.egolarevue.com
ego la revue 27
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sommaire
13*/5&.14 le choix d’ego
ego a du style
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mon humeur
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crĂŠateur dans le ton
78
la liste de mes envies
28
architecte dans le ton
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ego en sociĂŠtĂŠ
32 grand format
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l’objet du dÊsir
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intĂŠrieur
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ego lookĂŠ tendance mode
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ego se cultive
ego voyage ĂŠchappĂŠe belle
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autour de nous
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ego la revue 27
au ďŹ l des arts
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mur du son
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mon libraire
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$0..&/5 26n&45 $& 26& +n&/5&/%4 4¢-&$5*0/ 1305¢*'03.&
70
mets et vins
74
vins et mets
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104
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artiste dans le ton
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ego Ă table un chef au piano
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le choix d’ego
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Grimpette ambiance Tour Eiffel
Viva Especial ! Une charmante nouvelle adresse me donne envie de me mettre Ă l’heure espagnole ! Chez Especial ÂŤ ĂŠpicerie dĂŠcouverte Âť, on dĂŠcouvre effectivement de beaux et inĂŠdits produits salĂŠs et sucrĂŠs parfaits pour les apĂŠros, les brunchs ou les goĂťters. Natif de Barcelone, RaĂşl a dĂŠnichĂŠ la top qualitĂŠ, que ce soit pour les fruits de mer, poissons et lĂŠgumes en jolies boĂŽtes, les tapenades, les conďŹ tures – fameux mĂŠlange fruits au chocolat – les biscuits, les prĂŠparations pour risotto et les turrĂłns, dont le terrible soufÊ. Un grand choix gourmand et original. R $1
ExposÊe l’an dernier à la barbe de la dame de fer, la Tour Bistro Fermob prend ses quartiers à Lyon, à l’occasion de la deuxième Êdition de Lyon City Design. L’audacieuse installation – 324 chaises bistro rouges assemblÊes sur une hauteur de 13 mètres – est visible du 19 mars au 12 avril à la Part-Dieu. Pour Bernard Reybier, pdg de Fermob, cÊlèbre entreprise rhônalpine de mobilier de jardin, cet ÊvÊnement dÊcalÊ est aussi l’occasion  d’Êlever le savoir-faire local en rÊgion , avant de dÊbuter un tour du monde qui pourrait passer par PÊkin ou New York. R "%
ESPECIAL 54 rue de la CharitĂŠ, Lyon 2e TĂŠl. 04 78 85 29 04
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Ă€ la table des grands chefs
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Lors de la grand-messe du Sirha, ďŹ n janvier, le magazine Le Chef a sondĂŠ plus de 500 grands toquĂŠs aďŹ n d’Êtablir le classement des ÂŤ 100 restaurants du monde qu’il faut avoir essayĂŠ une fois dans sa vie Âť. Dans le top du gratin planĂŠtaire arrivent bien sĂťr l’Auberge du Pont de Collonges de Paul Bocuse, Michel Bras Ă Laguiole, le Louis XV d’Alain Ducasse Ă Monaco, Flocons de Sel d’Emmanuel Renaut Ă Megève, Michel Troisgros Ă Roanne, Anne-Sophie Pic Ă Valence ou encore Daniel de Daniel Boulud Ă New York. Pour voyager gourmet, piochez dans ces très bonnes adresses près de chez nous, en Europe, aux États-Unis et au Japon. R $1 www.lechef.com
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le choix d’ego
.&4 */%*4$3¢5*0/4 Le luxe ne dort jamais
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Un chantier se profile, site de l’Antiquaille à Fourvière. Il s’agit de la Villa Maïa, boutique-hôtel 5 étoiles qui ouvrira ses portes au printemps 2016. L’architecture est signée Jean-Michel Wilmotte. Jacques Grange imagine l’univers néo-classique et Louis Benech se charge du jardin intérieur. À découvrir : un appartement, 7 suites et 29 chambres, un spa, un restaurant panoramique où officiera le chef Christian Têtedoie et un parking de 277 places. Le triplement étoilé Michel Troisgros se prépare à quitter son fief de Roanne pour investir un manoir entouré d’un parc de 17 hectares à 10 km de là, à Ouches. Déménagement du restaurant gastronomique prévu pour 2017. R $1
." *5 -*45 3 nouvelles boutiques mode ! De nouvelles marques ont pignon sur Presqu’île. À commencer par la griffe allemande Marc O’Polo qui déploie ses cuirs, jeans, robes, vestes et accessoires impeccables sur deux niveaux. On a envie d’adopter le look casual chic qui sied si bien à Uma Thurman et Jeff Bridges, ses égéries. Non loin de là, on jette son dévolu sur les pièces en matières techniques et aux détails élégants de High, une marque créée par Claire Campbell, l’ancienne styliste de Marithé François Girbaud. Quant aux tops en soie, mailles et fourrures en lapin des parisiens de Max & Moi, ils ne laissent personne de marbre. R $1
.0/ "//*7n Les 150 printemps du Printemps Le 20 mars, le grand magasin a ouvert le bal des festivités du Happy 150 Printemps, début d’une jolie ribambelle d’événements. Pour célébrer cet anniversaire, des marques ont créé près de 500 produits sur le thème de la fleur ou de la couleur rose. De quoi égayer les tenues ! R $1
HIGH 16 rue Emile Zola, Lyon 2e Tél. 04 78 37 31 17 MAX & MOI 100 rue Édouard Herriot, Lyon 2e Tél. 04 78 37 09 74
PRINTEMPS 42 rue de la République, Lyon 2e Tél. 04 72 41 29 29 www.printemps.com
MARC O’POLO 4 rue Gasparin, Lyon 2e www.marc-o-polo.com
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LE TÉLÉCABINE 48 rue des Charmettes, Villeurbanne TÊl. 06 31 47 14 65 www.letelecabine.com
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Sauf ImprÊvu‌
Eryc Ortiz
Sauf imprÊvu – cela va sans dire – allez vous taper la cloche chez Felix Gagnaire et son acolyte de cuisinier, Viytautas Jankunas, Les deux compères, qui se sont rencontrÊs au Passage, ont ouvert ce bistrot rÊcemment. Cuisine sobre et de saison pour un ticket moyen de 25 ₏ dans une ambiance conviviale. Le tout accompagnÊ d’une charmante carte des vins issus de producteurs rÊgionaux. Chaque midi, 3 entrÊes, 3 plats et 3 desserts sont proposÊs. À la carte : toujours un plat vÊgÊtarien et une belle pièce du boucher. R "%
Son actu : ce Marseillais d’origine colombienne est membre de l’association lyonnaise Body Art Athlètes de rue. Un parcours tracĂŠ par la street workout, discipline physique et ludique entre la musculation et la gymnastique qui se pratique uniquement en plein air. Le jeune homme de 20 ans s’est mis Ă sculpter son corps dans l’environnement urbain voici bientĂ´t 3 ans et il a dĂŠcrochĂŠ Ă Oslo, la Coupe du monde de street workout 2014. Son lieu : il aime s’entraĂŽner et enchaĂŽner des mouvements free style sur la plage du Prado Ă Marseille. Barres, arbres, bancs‌ tout est propice Ă l’exercice, enďŹ n mieux vaut des installations solides. Ă€ Lyon, il frĂŠquente le Pop sur les bords de SaĂ´ne pour danser. Son rĂŞve : devenir entraĂŽneur pour transmettre sa passion. R $1
SAUF IMPRÉVU 40 rue Pierre Corneille, Lyon 6e TÊl. 04 78 52 16 35 Ouvert les midis du lundi au vendredi et le soir sur rÊservation.
www.atheletesderue.com
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Au spa avec
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a LES SOURCES DU HAUT PLATEAU 9 chemin des Boenes, 43290 Saint-Bonnet-le-Froid www.spa-hautplateau.com
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Marcon… On s’explique : début juin, à Saint-Bonnet-le-Froid, à 100 mètres du restaurant triplé étoilé de Régis Marcon, ouvriront les Sources du Haut Plateau, espaces de bien-être et de remise en forme unique en leur genre. 700 m 2 de zenitude absolue. Vue à couper le souffle. Air vivifiant des montagnes dépassant les 1 000 mètres d’altitude. Effluves gastronomiques alentour par vent porteur. Hôtel à proximité et autres plaisirs simples. Thomas Marcon, l’un des trois fils de Régis Marcon, a imaginé un lieu de bois et de pierres propre à apaiser les plus déprimés : sauna avec vue panoramique sur forêts et campagne, hammam, bassin de relaxation, bains à remous… Le tout servi par 4 cabines de soins, un espace fitness coaché par un éducateur sportif et un cabinet médical tourné vers le conseil nutritionnel et les bienfaits de l’activité physique. L’hôtel voisin est, lui aussi, en cours de rénovation. Ses 18 chambres seront ouvertes en même temps que les Sources. L’occasion de découvrir la galaxie Marcon dans toutes ses composantes ; à combiner par exemple avec un repas gastro et un stage de cuisine. R /'
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le choix d’ego
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ALEXANDRE MAZZIA 9 rue François Rocca, Marseille 8e TÊl. 04 91 24 83 63 www.alexandremazzia.com
BOUILLON DE COQUILLAGES, TARTINE VÉGÉTALE, MAQUER EAU AU SATÉ, POUSSES DE MOUTA R DE, GL ACE AU HOM A R D‌ L A CU ISINE D’ALEX ANDR E MAZZIA MET L’EAU Ă€ LA BOUCHE. MOINS D’UN AN D’EXISTENCE ET SON R ESTAUR ANT S’AFFIR ME DÉJĂ€ COMME LE CHOUCHOU DES GOUR METS MARSEILLAIS. PROPULSÉ PAR MI LES 8 GR ANDS TALENTS DE DEMAIN DU GAULT & MILLAU 2015, ALEXANDRE MAZZIA CUEILLE FLEURS ET HERBES DANS LE JARDIN D’UN HERBORISTE ET ORCHESTR E SES MENUS CARTE BLANCHE (DE 35 Ă€ 87 â‚Ź) SELON LES PRODUITS FR AIS QUE LUI PR ÉSENTENT CHAQUE JOUR SES FOURNISSEURS. ON ADHĂˆR E ! R $1
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Visite MEGa bien
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Après 4 ans de travaux, le musÊe d’Ethnographie de Genève (MEG) a rouvert. ImplantÊ dans le quartier dynamique de la Jonction, ce nouveau bâtiment met en valeur les collections des 5 continents grâce au parcours sur Les archives de la diversitÊ humaine et aux expos temporaires. À voir jusqu’au 3 mai : Les rois mochica. DivinitÊ et pouvoir dans le PÊrou ancien. De plus, concerts, rencontres, ateliers et projections animent ce lieu dotÊ d’une incroyable bibliothèque, d’un cafÊ et d’un jardin d’agrÊment. R $1
a MUSÉE D’ETHNOGRAPHIE DE GENĂˆVE Boulevard Carl-Vogt 65-67 1205 Genève TĂŠl. +41 22 418 45 50 ego la revue 27
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Hervé Kratiroff
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Son actu : recherche actuellement un local à New York pour y dupliquer son Burgundy Lounge, le bar à vin qui n’aime que les Bourgognes implanté il y a un an, quai Saint-Antoine. Une aventure en terre US qui chamboule les habitudes de ce businessman pourtant rompu à l’art des affaires : « Les Américains ne traitent que si l’on créée une société chez eux, avec un compte bien pourvu en dollars dans une banque bien de chez eux… ». Toutes les cases étant cochées, il vise une ouverture avant la fin de l’année. Son parcours : Hervé Kratiroff a un gourou, son professeur d’économie à Lyon 3, qu’il consulte en tout et dont il applique les consignes à la lettre. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cela fonctionne… Solexia, le groupe qu’il co-dirige depuis 2003, est aujourd’hui à la tête de 9 entreprises plutôt orientées agroalimentaire et qui ont toutes des points communs : être installées sur des secteurs traditionnels de niche, à proximité de Lyon, avec des chiffres d’affaires inférieurs à 10 M€ et employant moins de 50 salariés. Première en date : les Salaisons du Val d’Allier. Dernière à avoir rejoint les rangs l’an dernier : la Maison Chillet.
a www.groupe-solexia.fr www.burgundylounge.fr
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Son seul faux-pas : un statut de banquier dans sa première vie professionnelle. « Mais j’ai vite compris que ce n’était pas pour moi et que je vibrais pour l’autre côté de la barrière : auprès de ceux que j’avais pour clients, les entrepreneurs ». Sa recette : la délégation. « On ne dirige bien une entreprise que si l’on est capable de se ménager au moins un après-midi de temps libre par semaine ». Et là : direction le Burgundy Lounge. R /'
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le choix d’ego
Qui n’a jamais rêvé d’être enfermé une nuit dans un musée, seul avec les œuvres, baigné dans cette atmosphère solennelle, grisé par l’excitation de l’interdit, de la situation inédite et par la peur de tomber nez à lampe avec le gardien de nuit… Chiche ? Mais Lequel choisir ? Immersion au musée des Beaux-Arts, impressionnant et classe à la lueur de la lune. Je danse un slow avec Mercure, contemple de près les Géricault, Picasso, Monet, Gauguin et ne résiste pas à l’envie de glisser en chaussettes dans les immenses salles. Le Musée des Confluences me tente aussi avec tous ces drôles d’animaux. Hop : direction, la pointe de la Presqu’île. Je grimpe sur la girafe ; sur le dinosaure j’ai peur de devoir remonter un lego d’os ; au volant d’une voiture Berliet je m’imagine dans les années 20. Et pour finir, je cause avec mes ancêtres, histoire de faire le point. Sinon, le samedi 16 mai, c’est la 11e Nuit européenne des musées. C’est en nocturne et c’est gratuit, c’est déjà pas si mal ! R $1 www.nuitsdesmusees.culture.fr
UNE NUIT AVEC GAUGUIN ET UNE GIRAFE
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Dénicher un tapis top-qualité
Mia, bon et beau
Direction : l’une des plus anciennes maisons de Lyon. Chez les Emir, l’entreprise se transmet de père en fils depuis 1919. Située rue de la République en 1930, la maison mère a déménagé pour une rue plus confidentielle et s’est transformée en galerie d’arts textiles. Spécialiste des tapis persans, les deux frères, Philippe et Alain, proposent des pièces contemporaines ou anciennes qui attirent les collectionneurs internationaux. Tout est fait main et répond d’une excellente qualité de tissage. Pris d’un doute ? Philippe vient, chez vous, faire les essais avec votre mobilier. À l’étage, place à l’atelier de restauration avec toutes ses vieilles laines faisant la richesse de la maison. Brûlures de cigarettes, trous de talons, coin de tapis arrachés ou élimés, la maison retisse votre bien. Tapis ! R "%
Et une étoile dans le nouveau Guide Michelin pour le restaurant Mia de Pascal Sanchez ! Ce disciple de Pierre Gagnaire porte haut le terroir méditerranéen dans sa cuisine subtile et bistronomique. On apprécie d’autant plus ses créations culinaires qu’elles sont blotties au premier niveau du temple montpelliérain du design contemporain, le fameux RBC Design Center. R $1 MIA, RBC DESIGN CENTER 609 avenue Raymond Dugrand, Montpellier Tél. 04 67 73 14 26 www.miarestaurant.fr
GALERIE TAPIS EMIR 6 rue Gaspard André, Lyon 2e Tél. 04 78 28 05 22 www.tapisemir.com
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Les belles
MÉCANIQUES La Nouvelle association de pilotes d’anglaises fait revivre les belles heures des courses automobiles des années 60 où les Lotus Seven et les Caterham 1600 Kent se tiraient la bourre sur les circuits. À sa tête : Christian Odin, le président fondateur de Crésus, qui est autant passionné de belles montres que de voitures anciennes et qui organise depuis 2012 le Trophée Lotus. « Quand on est amoureux de voitures historiques et propriétaire d´une Lotus Seven et d’une Ford Cortina Lotus 1964, on rêve de compétitions, de frissons, d’appuyer sur l’accélérateur et de circuits mythiques comme Le Castellet, Magny-Cours, Nogaro… Ce championnat rend hommage à ces petits bolides », explique le gentleman driver. Six courses seront organisées cette année ; la première à Dijon du 3 au 5 avril. Puis direction : le Castellet en mai, Charade, Magny-Cours et Lédenon. Sinon, pour les amoureux de belles mécaniques moins férus d’adrénaline, Sathonay-Village accueille une fois par mois un rassemblement de voitures anciennes dans le parc de la mairie. Mustang, Porsche, 2C… R 7'
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Cette montre originale et ludique est un vrai bijou de technicité. Sur son cadran sont appliquées, selon la technique de la peinture miniature, 38 teintes vives évoquant moult destinations. Totalement inédite, la fonction Worldtime indique l’heure partout sur la planète. Cette création novatrice à l’esprit voyageur est conçue à Genève, au sein de la Fabrique du Temps, la nouvelle manufacture horlogère de pointe de Louis Vuitton. R $1
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www.louisvuitton.fr
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Une Escale Worldtime Louis Vuitton
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La rénovation de l’ancien couvent des Visitandines, perché sue la colline qui prie, laissera bientôt place à une expérience hôtelière unique. L’artiste Pablo Reinoso, déjà complice sur le Collège Hôtel et le relooking des berges de Saône, est associé à l’aventure. 750 m2 de jardins intérieurs, 75 chambres sur 3 niveaux dont une trentaine sous forme de cellules, 150 m2 consacrés à la remise en forme, salons et salles privatisables, restau bistronomique, bar lounge, conciergerie… Une infrastructure hors normes à découvrir en juin. R "%
Être dotée de mollets fins semble un atout à première vue. Quand il s’agit de trouver des bottes, c’est une autre paire de manches ! Tige qui baille voire qui s’affaisse à chaque pas… désespérée de ne pas trouver de bottes ajustées, la Lyonnaise Unefa Ancona a lancé sa marque éponyme qui ne propose que des bottes XS et S, autrement dit, adaptées aux mollets de 31 à 35 cm. Les modèles à tendance cavalière, contemporaine ou chic en cuir de qualité et fabriqués au Portugal sont en vente sur son site marchand depuis peu. On trouve aussi la marche à suivre pour bien mesurer sa pointure et son tour de mollet. Choisissez un gris clair, un bleu jean ou un imprimé pour le printemps et la paire tout en finesse arrivera sous huitaine… R $1
Prochainement au Fourvière Hôtel…
Comme un gant
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J ça me calme !
’optimisme…
mon humeur
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Vendredi 13 février. Jour de chance. Veille de Saint-Valentin. Une bien belle date pour commettre un billet d’humeur que l’on voudrait positif, entre les rêves qui pointent sous les stimuli d’un potentiel énorme gain au loto et l’alléchante perspective d’un proche dîner en amoureux. Dans l’absolu. Car sur la route du boulot, il y a la radio. Et la radio, c’est pas rigolo ! Hier, la France a vendu 24 avions Rafale à l’Égypte. Ajoutés à quelques missiles de courte et moyenne portées et d’une frégate dite multimission. Jean-Yves Le Drian bouclait ses valises pour Le Caire et François Hollande était heureux de ce « premier contrat à l'export de 5 milliards d’euros ». Faut bien faire tourner l’industrie aéronautique nationale et offrir aux Égyptiens les outils de leur défense ! Sauf qu’on ne peut s’empêcher de visualiser les dégâts collatéraux générés par ces juteux commerces : compromissions, basses promesses, avilissements entre États et morts à tous les tournants de la planète. Là où les populations civiles vivent leur vie.
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Armes = guerres. Et moi, c’est plutôt d’un monde sans guerre dont je rêve. Dommage que je ne puisse miser une telle utopie au loto de ce vendredi 13 ! Du coup, je mets en alerte mes radars personnels d’info positive. Bingo, c’est peut-être mon jour de chance ! Hier, les fondateurs d’une société de production de fenêtres installée dans la Sarthe ont récupéré leur affaire au nez et à la barbe de fonds d’investissement plutôt enclins à ré-endetter l’entreprise pour distribuer aux actionnaires ce qu’on appelle poétiquement des dividend recaps. Mais la finance a plié face à une étonnante mobilisation des clients et des 650 salariés réclamant à corps et à cri le retour de leurs patrons. La force simple de la solidarité et l’énergie profonde de l’optimisme. « Optimiste : équivalent d’imbécile », se gaussait Gustave Flaubert il y a un siècle tout juste, dans son Dictionnaire des idées reçues. Pas OK avec le grand homme ! L’optimisme n’est pas une question d’intelligence. Plutôt une volonté d’agir.
Les difficultés de notre monde, je les perçois avec la même acuité que vous, les pessimistes, champions de la constatation et des bras ballants ! Mais j’aime les optimistes parce qu’ils cherchent les raisons d’espérer et surtout les leviers à actionner pour améliorer les choses. Car peut-être sommes-nous en train de traverser une mutation qui nous aveugle, alors qu’une nouvelle renaissance se dessine. Sans doute nos enfants vivront-ils mieux que nous demain ! C’est en tous cas ce qu’intellectuels et scientifiques de haut vol tentent de vulgariser via de multiples ouvrages raisonnés et argumentés de données précises en matière de médecine, éducation, neurosciences ou justice. Ils démontrent l’incroyable fécondité de notre époque et les germes de l’avenir. C’est ce que j’appelle optimismer le futur et ce en quoi il me plaît de croire aujourd’hui !
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la liste de mes envies NOTRE PETITE EXCURSION DE PRINTEMPS SUR PAPIER GLACÉ À LA RECHERCHE DE L’OBJET DU DÉSIR. QUE DES AVANT-PREMIÈRES À SHOPPER DANS LES BOUTIQUES DE LA PRESQU’ÎLE.
La star, ou plutôt la Superstar de l’année ! Boutique Adidas, Lyon 2e
Fermer les yeux, boire un verre de rosé, se laisser aller… Le printemps est là ! Fauteuil Flamant, une invitation au bien être ! Boutique Flamant, Lyon 6e
Un must-have pour ce printemps ! Sophistiqué et féminin, optez pour ce modèle Virginie blanc en feutre de lapin.
Maison Michel Paris www.michel-paris.com
Cette collection explore l’équilibre : lampes, appliques, suspensions et plafonniers… donnent le vertige. Ic Lights Design Michael Anastassiades Chez Flos, Lyon 2e
Avis à toutes les mamans fans de Ginette NY ! Motifs ludiques, pleins de douceur, sans chichi ni tralala, découvrez la mini-collection Little Ginette qui séduira forcément vos enfants : tête de loup, nounours, girls, boys… À porter sur une chaîne ou sur une soie noire. Modèle Wolf www.ginette-ny.com
Jet-seteuses, grandes voyageuses jet-laggées, fêtardes, insomniaques… et aussi toutes les autres, vous allez en abuser ! Véritables soins de pro, ces patchs lissent et restructurent instantanément les contours des yeux les plus marqués.
Stop aux virus ! Avec cet animal sacré à votre doigt, qui aurait la vertu en Thaïlande de guérir des infections, vous êtes protégée pour toute l’année !
Bague Alligator, collection Babylone chez Rita et Zia
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Décollage immédiat ! Version aviateur et couleur crème pour ce must-have de la saison !
Combinaison pantalon Sonia Rykiel Boutique Sonia Rikiel, Lyon 2e
« Je t’aime. Moi non plus… ». Cette collection entre Andrew Birkin et la maison Claudie Pierlot présente la ligne capsule IL + ELLE, hommage au couple Gainsbourg-Birkin. La musique, la liberté, un style intemporel… On adore ! Boutique Printemps, Lyon 2e
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la liste de mes envies
« ll se balance… Du soleil de midi aux néons de la nuit, il se balance… Du bout du bras, du bord de l’anse, il se balance ». Iconique, le sac trapèze de la maison Paule Ka, à votre bras pour cette saison ! Coloris framboise, azur ou citron en cuir grainé et version noir, blush et blanc en cuir façon croco. Boutique Paule Ka, Lyon 2e
« Miroir, mon beau miroir » ! Élégantes et contemporaines, elles sont indispensables dès les premiers rayons de soleil ! Montures ajourées en métal argent et verres miroir ton-sur-ton ultra-plats, branches en acétate noir mat.
Lunettes de soleil Dior Technologic Boutique Nagabbo, Lyon 2e
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Pourquoi la Chine nous fait-elle peur ? 5&95& /"/$: '63&3
re 1 puissance économique mondiale
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16,5 %
10 000 Md $ de PIB en 2014
de l’économie planétaire
92 Md € d’investissement à l’étranger en 2013
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une confiance en l’avenir, que l’Europe a perdu depuis longtemps. Les paradoxes – ouverture économique vs verrouillage politique ; adaptation à la mondialisation vs contrôle dictatorial d’un parti unique – sont assumés et semblent favoriser l’adhésion à une forme d’idéal collectif, à une fierté d’avoir progressé aussi vite. D’aucuns vous diront encore que la Chine, plus que tout autre État, est très attachée à sa souveraineté, à son indépendance. Que le peuple Chinois ne se voit pas porteur d’une philosophie politique ou d’une morale universelle ; qu’il ne prétend nullement s’imposer au reste du monde. Et que l’objectif premier de la Chine étant son propre développement, passant lui-même par le commerce international, son but suprême n’est autre que la paix. D’où cette frénésie d’acquisitions et de prises de participation dans nos entreprises françaises, qui nous agace tant : PSA Peugeot Citroën, Club Med, les vignobles bordelais, d’autres encore comme l’aéroport ToulouseBlagnac et peut-être Lyon-SaintExupéry demain. Via ce Go West à la chinoise, l’investissement chinois à l’étranger est passé de 2,1 milliards d’euros en 2002 à 92 milliards en 2013. Le gouvernement alimente le moteur économique en dotant son pays des technologies qui lui manquent. Objectifs avoués : le rapprochement géographique, logistique et réglementaire des marchés nécessaire à l’écoulement de la production existante (ou à venir) et la sécurisation des accès aux ressources agricoles, minières et énergétiques. L’Hexagone s’était inquiété, en son temps, d’une hégémonie américaine sur le territoire… La question est donc plutôt de savoir s’il est opportun de laisser des investisseurs étrangers acheter des infrastructures nationales. Qu’ils soient Chinois ou Américains, en l’espèce, n’y change rien !
C’est fait. Selon le Fonds monétaire international (FMI), la Chine a ravi aux États-Unis la place de première puissance économique mondiale. Elle représente aujourd’hui 16,5 % de l’économie planétaire en termes de pouvoir d’achat réel devant les 16,3 % obtenus par les disciples de Barack Obama. La fin d’un siècle et demi de suprématie américaine… quasiment passée sous silence mais qui n’est pas sans générer quelques angoisses au pays de l’Oncle Sam et encore plus dans notre vieille Europe où la culture chinoise reste souvent une énigme, voire une sorte de dragon effrayant. Alors certes, du point de vue de la richesse créée, les États-Unis caracolent toujours loin devant, avec un PIB nominal d’environ 17 500 milliards de dollars l’an dernier, contre un peu plus de 10 000 milliards pour le Chine. Mais comme il est aujourd’hui d’usage de comparer les PIB en « parité de pouvoir d’achat », c’est-à-dire sur la base de ce que les monnaies permettent réellement d’acheter dans les pays où elles sont en vigueur, la Chine passe en tête. Faites le test avec 1 dollar en poche à New York et son équivalent de 7,6 Yuan à Pékin, c’est imparable ! D’un côté, la diète ; de l’autre, un repas à satiété. Et… toujours selon le FMI, la suprématie de l’Empire du Milieu est partie pour durer ! Du coup, au-delà des interminables débats d’économistes, si ce XXIe siècle s’annonce chinois, n’a-t-on pas intérêt à décrypter de manière froide et objective les mutations du futur maître du monde ? Cette Chine qui nous fait peur, la connaît-on vraiment ? Il suffit d’écouter les Chinois de Chine pour comprendre qu’en dépit de la censure et de la répression, le débat, la réflexion, la critique sont intensément vivants dans ce gigantesque pays. La plupart d’entre eux, et notamment la nouvelle génération de travailleurs, expriment de façon palpable
Si ce XXIe siècle s’annonce chinois, n’a-t-on pas intérêt à décrypter de manière froide et objective les mutations du futur maître du monde ?
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Et la communauté chinoise à Lyon, quelle place occupe-t-elle dans le paysage local ?
15 000 à 20 000 personnes dans la communauté chinoise de la région lyonnaise
7 000
étudiants chinois en région Rhône-Alpes
Plutôt centrée dans le quartier de La Guillotière (le miniChinatown lyonnais), ainsi qu’à Vénissieux et Bron, elle regroupe entre 15 000 et 20 000 personnes à l’esprit clanique fort mais à la vive volonté d’intégration. Le tout petit quartier chinois du 7e arrondissement a pris forme à la fin des années 70, sous l’effet de l’exode des ressortissants de trois pays du Sud-Est asiatique : Cambodge, Laos et Vietnam. Beaucoup étaient d’origine chinoise et ont fuit le régime communiste Viêt-Cong. Aujourd’hui, ce sont les jeunes étudiants chinois qui investissent à La Guillotière ; ils seraient 7 000 dans la région selon Philippe Ho, membre de l’Association des Chinois d’Outre-Mer à Lyon et en Rhône-Alpes (ACOM). Cet entrepreneur investi est installé, place Raspail, non loin de ces rues Passet et Pasteur qui sentent bon les épices, assurément l’un des périmètres les plus dépaysants de la ville pour manger, faire ses courses ou boire un verre. Lors du Nouvel An chinois, il y a quelques semaines, plus de 5 000 personnes s’y sont pressées, preuve de la côte d’amour ou du degré de curiosité lyonnais pour la culture asiatique. Jumelée avec Canton, Lyon a hébergé, dès 1921, la première université chinoise ; elle accueillait une élite issue des meilleurs établissements, venue étudier les sciences, les beaux-arts, la médecine, les lettres, le commerce… Quant au Consulat de la République Populaire de Chine, il a été inauguré en 2007, notamment pour faire face à la demande de visas et accompagner les entreprises chinoises s’implantant dans le bassin rhônalpin : Haier, Bluestar Silicones, Huawei… Aujourd’hui, la Ville a donné son autorisation pour l’installation, à l’angle de la rue Passet et de la place Raspail, d’une arche symbolisant l’entrée du quartier asiatique. Cette porte à l’esprit plutôt contemporain se composera de larges filins en inox supportant une lanterne traditionnelle. « Nous voulons favoriser l’identification de notre petit Chinatown, indique Philippe Ho. La volonté n’est pas de fermer le quartier mais au contraire de l’ouvrir pour témoigner de l’entente franco-chinoise et de notre attachement au pays qui nous a accueilli ». Reste à trouver les financements manquants : une campagne de crowdfunding est en cours. Si la générosité est au rendez-vous, l’arche sera installée cet été, témoin d’un pas d’une culture vers une autre. Préalable indispensable à une meilleure connaissance et compréhension… R
Lyon a hébergé dès 1921 la première université chinoise
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IL A BEAUCOUP JOUÉ AVEC ATARI (EX-INFOGRAMES), L’UN DES LEADERS MONDIAUX DE L’INDUSTRIE DES JEUX VIDÉO, PUIS PERDU AU-DELÀ DE CE QUI EST SUPPORTABLE. IL EST AUJOURD’HUI NOTRE MONSIEUR-ROBOT NATIONAL, CONVAINCU QUE L’ÉCONOMIE FRANÇAISE RESTE UNE VALEUR SÛRE, QUE L’EUROPE EST UNE MERVEILLEUSE IDÉE ET QUE RIEN, DANS LA VIE, N’ARRIVE PAR HASARD. CONVERSATION AVEC UN HOMME QUE LES ANNÉES ONT ASSAGI.
Bruno Bonnell, initiales BB : sympa ce double « b ». Célèbre aussi…
## Je suis venu au monde avec ! Car le 6 octobre 1958 est le jour de la Saint Bruno. Quand j’étais jeune, j’ai décidé que tous les garçons à naître de ma famille garderaient ces initiales. Mes deux fils s’appellent Benjamin et Balthazar ; une idée fixe qui appartient à mes nombreuses maniaqueries ! Mais j’ai aussi 4 filles… que je laisse libres à ce niveau-là.
Vous êtes né à Alger, ça change quelque chose pour vous ?
## Ça change tout ! Ma famille est arrivée en Algérie en 1948 et mon arrière-arrière grand-père s’appelait Constantin car il était né à Constantine. L’Algérie fut notre pays durant 5 générations et aujourd’hui, je me revendique autant Algérien que Français. Je suis la 1re génération d’émigrés de ma famille ; ce n’est pas neutre et explique certainement l’attachement que nous avons pour Lyon où mes parents ont débarqué en 1966. En fait, je suis d’abord Lyonnais puis émigré et enfin Français. Lyon est l’endroit où j’ai ré-ancré mes racines, qui seront profondes je l’espère. C’est vrai que mes parents n’aiment pas m’entendre dire que je suis Algérien, car leur blessure est vive. Mais une partie de mon cerveau reste reliée à ce pays, à des odeurs, des couleurs, des émotions. Ce sont des sens non-rationnels qui se sont éveillés lorsque je suis retourné à Alger en 2013 : j’étais chez moi, dans un état de bonheur difficilement descriptible.
Qu’est-ce qui vous touche à Lyon ?
## C’est une ville d’équilibre : entre le nord et le sud, au cœur de l’Europe, à 2 heures de la mer et des montagnes. Une ville qui a de vraies saisons et s’épanouit dans un rythme ancestral. Elle est à la fois europôle et à taille humaine ; je lui prédis un grand avenir dans l’Europe de demain. Ici, le consensus est roi !
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C’est un atout ça ?
## Oui, car c’est la seule manière d’accepter la démocratie. Prendre des positions de principe empêchant de voir que les réalités sont mouvantes est insupportable. Je veux être un homme d’équilibre, d’harmonie. Entre l’adolescence et l’âge adulte, je suis passé par toutes les phases. J’ai été tout… Je suis d’équilibre aujourd’hui !
Un homme récemment nommé chef de projet robotique par l’État… avec une enveloppe de 100 millions d’euros à la clé !
## Curieusement, j’ose dire que je ne suis pas inquiet pour la France. C’est Arnaud Montebourg qui m’a nommé : j’aime bien ce gars-là, il est convaincu et, malgré son impétuosité, il a réveillé une certaine industrie en France. Je suis certain que nous allons retrouver une place majeure. Avec la réforme des territoires et l’émergence de Régions qui atteindront des tailles compétitives, nous opérons une transformation radicale pour notre compétitivité. L’Europe se composant d’une mosaïque de régions, il y a une carte à jouer pour nos entreprises. Car demain, trois niveaux seront économiquement pertinents : les métropoles, les régions et l’Europe. Je ne cite pas la France car pour moi, la France… C’est une vision du monde, une culture qui permet d’avoir une âme unique entre toutes, celle du Siècle des Lumières, une manière différente de regarder le monde et d’y inscrire notre french touch, d’aborder les technologies, de décaler les problèmes, de faire de la création spontanée. La France est un territoire intellectuel. L’enjeu du XXIe siècle, c’est de réussir l’Europe, pas la France. On ne nous enlèvera jamais l’esprit made in France ! En revanche, nous devons penser européen et nous battre contre le discours nostalgico-ringard du Front National. L’internationalisation ne s’arrêtera pas ; d’où l’importance du respect et des consensus. C’est à tout ça que vous pensez quand vous marchez chaque jour plus de 10 kilomètres ?
## Et à d’autres choses. En fait, je pense bien quand je marche ! L’homme est mécaniquement conçu pour se déplacer, pas pour rester assis. Mes grandes décisions, je les prends en marchant. Et ne dors que 5 heures par nuit !
Vous auriez fait un bon marin !
## J’ai traversé l’Atlantique à la voile il y a 11 ans et j’ai adoré, même si ce fut là mon unique expérience de la mer. Cela provient d’une lettre que je me suis écrite à 16 ans pour ouverture le jour de mes 40 ans. Elle me disait : « Tu vois, t’as toujours pas couru un marathon ». Mais comme j’avais déjà bouclé un marathon, je me suis lancé le défi de l’Atlantique avant mes 45 ans. Ce fut magique, l’une des émotions profondes de ma vie. À la voile, seul la nuit, on touche les étoiles. Un autre défi était de gravir le Kilimandjaro pour mes 50 ans mais celui-là, je ne l’ai pas réalisé… en raison du décès de mon fils Balthazar.
Un décès survenu à la suite d’une éprouvante maladie…
a Né le 6 octobre 1958 à Alger Vit et travaille à Lyon Père de 6 enfants Multi-entrepreneur fondateur d’Infogrames, Infonie, Game One TV, Robopolis, Awabot Créateur de Robolution Capital, un fonds européen consacré à la robotique de service Chef de projet Robotique auprès du ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique Le livre de sa vie Le monde comme volonté et comme représentation, d’Arthur Schopenhauer. « Il n’y a pas que le titre de ce livre qui est intéressant. Mais l’idée que nous portons en nous la volonté de construire le monde que l’on se représente. C’est l’un de mes combats. » Sa devise Time is on my side. « Car il faut parfois savoir accélérer le temps… ou le ralentir. C’est la solution du succès. »
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## Quand j’ai créé Infogrames en 1983, j’étais persuadé que c’était pour l’éternité. Puis en 2007, on m’a demandé de partir ; j’étais désemparé car cette boîte occupait tous les espaces de ma vie. Et puis, 6 mois plus tard, j’ai appris que mon fils allait mourir. Pour la 1re fois de ma vie, j’avais du temps. J’ai pu l’accompagner tout au long de son cheminement. Balthazar a révélé en moi une foi qui ne se formalise pas par des rendez-vous à la messe mais par la conviction qu’un être humain n’est pas juste un code ADN. J’ai communiqué avec cet enfant placé dans un état grabataire via des sens dont on ignore même l’existence. Lorsqu’on a plus rien, on développe d’autres sens qui se transmettent par l’amour. C’est une forme de foi, aujourd’hui, de ne plus répondre à la violence par la violence. L’expérience Balthazar a aiguisé mon acuité à écouter les autres.
Votre passion pour les robots est aujourd’hui au cœur de votre vie professionnelle ?
## C’est par le progrès scientifique et technologique que l’on retrouvera notre planète. Avec des robots capables d’aller chercher les minerais là où nous n’irons jamais, qui nous éviteront des voyages inutiles, protègeront les forêts… Si on se met à imaginer ce monde-là, le champ des possibles est infini. La nouvelle humanité est une humanité urbaine mais cela ne me fait pas peur. Nous sommes à l’aube d’une transformation où l’homme intégrera la ville comme son élément naturel. L’urbahumanité est en marche ; elle est passionnante à imaginer. R
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* a La Parisienne ; Inès de la Fressange et Sophie Gachet, Flammarion, 2012 How to be Parisian – Where ever you are ; Audrey Diwan, Caroline de Maigret, Sophie Mas et Anne Berest, 2014
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DE NOMBREUX OUVRAGES* DÉTAILLENT CE QUI FAIT LA MAGIE DU STYLE DE LA PARISIENNE, CE MÉLANGE SI ENVIÉ DANS LE MONDE D’ÉLÉGANCE ET DE DÉCONTR ACTION, D’HUMOUR DÉCAPANT ET D’APPARENTE FROIDEUR. ELLES SEULES SAURAIENT ARBORER UN LOOK ÉTUDIÉ TOUT EN PARAISSANT DÉSARMANTES DE NATUREL. SOIT ! DU COUP, NOUS AVONS ESSAYÉ DE SAVOIR S’IL EXISTAIT UN CHIC LYONNAIS. TROIS CEINTURES NOIRES DE LA MODE ONT TRANCHÉ.
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GÉRANTE DE GRAPHITI FEMME, UNE TRENTAINE D’ANNÉES D’AMOUR DU MÉTIER ET UNE PASSION PARTAGÉE AVEC SON MARI ET SES ENFANTS.
La Parisienne est-elle vraiment dépositaire d’un style que la Lyonnaise n’aurait pas ? Il n’existe aucune différence entre la première et la deuxième. Aujourd’hui, le style de toutes ces grandes capitales ne leur appartient plus vraiment. La Lyonnaise, comme la Parisienne, est dans l’esprit du temps. Pour moi, le style dépend davantage désormais de la vie que l’on mène. Pourquoi ce changement ? Internet joue un rôle majeur, l’information circulant vite et partout. Le jour même des présentations des collections en défilé, les femmes veulent tout et tout de suite. Chez Graphiti, une grande partie des vêtements trouve preneurs avant d’avoir quitté la réserve. Il y a aussi le fait qu’en quelques années, nous sommes passés de 2 à 4 collections par an. Quelle est votre tenue idéale ? Depuis toujours et plus que jamais : le tailleur-pantalon façon Saint-Laurent. À revisiter dans la journée à l’aide d’un petit pull noir et d’un blouson en cuir, perchée sur des boots python, un sac shopping agrémenté de bijoux à la main. Pour le soir, on conserve le même tailleur-pantalon en enfilant cette fois la veste sous laquelle on glisse une jolie blouse lumineuse, écrue ou de couleur. Aux pieds, des escarpins ou une belle paire de sandales suivant la saison. On ajoute une petite pochette et le tour est joué. ego la revue 27
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« J’aime la mode, les changements qu’elle exerce sur nous. C’est tout simplement magique. »
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TOMOLILLO
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GÉRANTE DE LA BOUTIQUE POP & SHOES ET ACHETEUSE POUR COLEEN. CETTE AMOUREUSE DU MASCULIN-FÉMININ ET DE LA COULEUR A PLUS DE 20 ANS DE MÉTIER. Comment définiriez-vous le style de la Lyonnaise par rapport à celui de la Parisienne ? Je ne vois pas vraiment de différences. Quand on parle du centre-ville de Lyon, les silhouettes me paraissent sensiblement les mêmes que celles que l’on croise dans les beaux quartiers de la capitale. Du fait de la concentration des métiers mode-art-média, la Parisienne est un peu plus branchée. Davantage de femmes peuvent se permettre de porter des baskets au travail, par exemple. La différence est plus frappante chez les hommes : je n’en ai jamais croisé vêtus de jupes à Lyon ; à Paris, si… Quelles sont les évolutions récentes dans la mode, dans les comportements ? Débutons par le positif : les hommes s’habillent avec beaucoup plus de plaisir qu’auparavant. Ce n’est plus un pensum, voire une tâche déléguée. De façon plus générale, ce qui me chagrine, c’est de constater à quel point la mode s’est uniformisée malgré l’attrait des clientes pour les nouveautés. On est tombé dans une mode mouton. Que du gris, du noir, du blanc ! Personnellement, j’en ai assez de voir toutes les morphologies en slim. En ce moment, je milite pour le retour du pantalon droit, infiniment plus flatteur et élégant, et du masculin-féminin. Comment luttez-vous contre cette uniformisation ? Je suis une sale gosse qui ne fonctionne qu’au coup de cœur. La mode, en fait, je m’en fiche ! J’achète une pièce parce qu’elle me plaît, pas parce qu’elle est à la mode. Et j’aimerais que chacun en fasse autant. Or, souvent, les femmes qui ont envie de changer de style ont l’impression d’être démodées dès qu’elles sortent du standard, de ce qu’on l’on voit partout et tous les jours. À mon petit niveau, j’essaie de trouver la valeur ajoutée, de dénicher des pièces fortes, aux coupes impeccables, aux matières irréprochables, au style très pur. Le tout, mis en valeur dans un décor chaleureux et singulier. ego la revue 27
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« En période de crise, les collections s’assagissent, le choix se restreint. On finit par ne plus trouver de modèles en rouge, en bleu, en vert. Chez Coleen, pas la moindre pièce noire n’est proposée et ça marche très bien ! »
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NATHALIE
DOUDOUS
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CO-GÉRANTE, AVEC SON ÉPOUX, DE LA BOUTIQUE SOLIS, DEPUIS 12 ANS. LEUR RECETTE ? COUTURE, ART DES MÉLANGES ET BONNE HUMEUR !
La Lyonnaise est-elle différente, du point de vue de son allure, de la Parisienne ? Ah ! La Parisienne… Ça fait partie des mythes, qui, si vous voulez mon avis, sont un peu réducteurs. Quant à la Lyonnaise, c’est comme la vérité, il n’en existe pas qu’une ! On la décrit souvent comme « classique », mais je connais plein de Lyonnaises qui sortent des sentiers battus, qui s’amusent à la marge. Cela dit, il a la peau dure le vieux complexe de la Lyonnaise qui doit monter à Paris parce que dans sa tête, c’est mieux, et que ça permet d’accéder à une sorte de légitimité.
« Pour moi, le vrai luxe, c’est d’arriver à une forme de faux détachement, par rapport à la mode, parce qu’on a trouvé son style. »
Qu’est-ce qui caractérise selon vous la Lyonnaise ? Elle n’accorde pas beaucoup d’importance aux marques. La preuve : si elle aime, elle adhère, même si c’est la première fois qu’elle entend parler d’une griffe. C’est une bonne chose. La mode aide à exprimer une personnalité, ce que l’on est. Mais pour cela, il faut chercher, se poser des questions, rester ouvert. Et il me semble qu’en plusieurs domaines, nous avons perdu ce réflexe. Ou alors les gens pensent chercher, sans véritablement le faire. Or il existe des passerelles entre sa personnalité et la morphologie, et quand on a trouvé son style, c’est fabuleux. Justement, quel est le principal frein pour trouver SON style ? L’instinct grégaire ! J’admire les femmes qui assument leurs goûts, qui achètent des vêtements en fonction d’élans sincères et non discutables. Mais il y a aussi l’autocensure et tous les faux critères dont on s’encombre. Exemples : porter un slim absolument, choisir ses tenues uniquement pour paraître plus mince, n’acheter que ce qui se trouve dans les pages mode des magazines, s’interdire une pièce, comme le sarouel, sans l’avoir essayée… C’est ainsi qu’on se retrouve enfermé dans des choix sur lesquels on ne revient plus. Il faut se méfier du monolithique. La jeune génération est beaucoup plus fouineuse : elle mixe, elle ose. 45
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De gauche a droite Tee-shirt Each x Other, jupe Junya Watanabe, sandale Marsell, boutique Solis Manchette fantaisie, boutique Village Market Crop top Cauliflower Issey Miyake, pantalon Gustavolins, sandale plate strap Balenciaga, boutique Solis Bracelet jonc Mya Bay, boutique Village Market Crop top et pantalon Joseph, boutique Joseph Baskets slip on Maison Martin Margiela, boutique Solis Chemise et jupe Jupe by Jackie, sandales plate strap Balenciaga, boutique Solis
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Andiamo Milano !
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POUR UN CHOUETTE PRIMAVERA, ON ROULE EN ITALIE ET PLUS PRÉCISÉMENT AU NORD DE LA PÉNINSULE, À MILAN. DU 1 er MAI AU 31 OCTOBRE, LA CAPITALE LOMBARDE EST LE THÉÂTRE DE L’EXPOSITION UNIVERSELLE. UNE FOIS SUR PLACE, ON ALTERNE ENTRE PAVILLONS DU MONDE ENTIER ET VIE LOCALE. DE RETOUR À LYON, ON POURSUIT LE VOYAGE DANS DES LIEUX QUI FORCÉMENT… NOUS BOTTENT !
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Site de l’Exposition universelle
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Cascina Triulza – Pavillon de la sociÊtÊ civile
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Visite universelle‌ Expo Milano 2015 s’afďŹ che en couleur et en grand, en gigantesque mĂŞme : car 1 million de m2 est consacrĂŠ Ă l’exposition universelle qui se tient du 1er mai au 31 octobre ! Un ÂŤ village planĂŠtaire Âť va pousser au nord-ouest de la ville, Ă une demi-heure de la piazza del Duomo. Plus de 140 pays et organisations internationales y cohabiteront et s’accorderont sur le thème : Nourrir la Planète, Énergie pour la Vie. DĂŠpassant largement son rĂ´le de vitrine du progrès humain et des technologies, cette ĂŠdition innove en choisissant l’interaction, la participation et la coopĂŠration comme moteur autour des questions primordiales de l’alimentation et des ressources. Une synergie ďŹ gurĂŠe par la mascotte Foody, vitaminĂŠe composition de fruits et lĂŠgumes. Cette manifestation tentaculaire s’articule du nord au sud par le Cardo, axe dĂŠdiĂŠ Ă la culture, aux traditions et produits italiens, et d’est en ouest par le Decumanus, accueillant la brochette de pavillons. Le ďŹ l rouge se dĂŠroule au sein de quatre grands espaces : le Pavillon ZĂŠro relatant l’histoire de l’homme et son rapport Ă la nourriture ; le Future Food District ĂŠvoquant l’avenir de la ďŹ lière alimentaire ; le Children Park pour qu’enfants et familles s’amusent et le Parc de la BiodiversitĂŠ pour ďŹ nir de capter le visiteur. Dans le pavillon de bois et de vĂŠgĂŠtation de la France, les savoir-faire rhĂ´nalpins, tant cĂ´tĂŠ terroir qu’agro-industrie de pointe, seront en bonne place. Expo Milano 2015 se goĂťte, se dĂŠvore, s’apprĂŠcie, se digère‌ Pendant 184 jours de 10 h Ă 23 h. R www.expo2015.org ego la revue 27
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Duomo di Milano
La Scala
Balade à la milanaise L’occasion faisant le jambon, aller à l’exposition universelle va de pair avec une virée à Milan. Pas forcément le premier choix des touristes en quête de carte postale italienne, la ville mérite largement un week-end ; d’autant qu’elle n’est qu’à 5 heures de Lyon en voiture et à un jet… par Easy Jet. Premiers pas sur le sol de la capitale lombarde ou énième séjour, les incontournables restent inaltérables et séduisent toujours les voisins français. L’emblématique Duomo, sculpturale cathédrale de marbre récemment ravalée, régnant sur la place éponyme au cœur de la ville, ne peut pas se louper. De même que la Scala, très réputé théâtre opéra qui donne notamment le ballet Giselle en avril dans la chorégraphie originelle de Jules Perrot et Jean Coralli. Étancher sa soif de culture est facile à Milan avec de nombreux musées, dont la Pinacoteca de Brera ou le musée Cenacolo Vinciano qui abrite La Cène, chef d’œuvre de Léonard de Vinci. Particularité fascinante de cette métropole, la présence en centre-ville du château médiéval Sforzesco et de son splendide jardin.
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Autre pierre précieuse du patrimoine milanais : la mode. Cette capitale mondiale fashion regorge de boutiques de luxe et de créateurs. Passage obligé, la Galleria Vittorio Emanuele II. Un écrin grandiose pour marques et restaurants chics avec sa porte-arc de triomphe, sa coupole et sa somptueuse verrière. Cet espace prisé fait partie du select quadrilatère de la mode, vénéré des fashionistas, qui englobe aussi la Rinascente. Des grands magasins upper-class concentrant la crème du prêt-à-porter et de la décoration ainsi qu’un bel atout : une terrasse au 7e et dernier étage avec vue incroyable sur le Duomo et la place. Là-haut, on y petit-déjeune, mange dans un bar à mozzarella ou à steak ou sirote un Spritz. Autre adresse toujours à la pointe depuis sa création en 1990, 10 Corso Como. Un pionnier du concept store mêlant mode, culture, lifestyle, cuisine… dans des espaces dingues comme un jardin caché, le tout au sein d’un ancien bâtiment industriel. La tradition à suivre les yeux fermés est celle de l’aperitivo, d’autant que Milan en est le fief. En début de soirée, commandez un verre, un cocktail Negroni par exemple (campari, gin et vermouth rouge) et savourez le buffet à volonté que presque tous les bars dressent. Immersion totale dans les bars typiques du quartier des Navigli. À table, difficile de faire l’impasse sur la Costoletta alla Milanese, fine côtelette de veau grande comme un plan de la ville. Enfin, belle adresse pour se poser : l’Hôtel Armani désigné par Giorgio Armani himself. Des chambres et suites sophistiquées et sensuelles, un spa tout confort et une vue panoramique sur Milan, joyeux « minestrone » d’histoire, d’art, de culture, de design, de cuisine et de mode. R
KUONI by Univairmer 14 rue de la Barre – Lyon 2e Tél. 04 28 00 02 95 kuoni.lyon@enseigne-kuoni.fr
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Lyon all’arrabiata COUP D’ŒIL, PAR-DESSUS UNE PAIRE CHIC DE DOLCE & GABBANA, SUR DES LIEUX VERT BLANC ROUGE DE LYON, VILLE JUMELÉE À MILAN DEPUIS 1967.
L’autre pays de la gastronomie
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Mamma Gina
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S’il y a bien une chose qu’on partage avec nos amis italiens, c’est le goût des bonnes nourritures terrestres. Aux côtés des valeurs sûres telles que Tartufo, Via Veneto, Sapori e Colori, Osteria Valenti… a déboulé une nouvelle vague de molto buoni restaurants, comptoirs et épiceries. On peut citer Lello, Scala Siciliana, Augusto, Mozzato, Aux produits d’Italie ou encore le délicieux Casa Nobile. Petit penchant pour Due à Vaise avec son aperitivo du mercredi, ses plats exquis, sa terrasse intérieure et le tandem père-fils affilié aux Toques Blanches Lyonnaises. Famille généreuse également, le fils, la mère et le père Lotito qui nous régalent chez Italia e Sapore, restaurant-bar à vins-épicerie-traiteur. De la belle qualité et du frais des antipasti au tiramisu de la grand-mère calabraise en passant par les copieuses pâtes, les crousti-moelleuses pizzas rouges ou blanches ; les fameuses fornarina accompagnées de légumes et charcuteries. Tout est fait maison, minute, et ça se sent. Pour croquer un bout de Sicile, suivez le food truck Mamma Gina. Jessica Proietto fabrique de fondants arancini, boules de riz rond farcies, panées et dorées. Elle les garnit de bolognaise, petits pois, provolone, poivrons, saucisses, épinards… Ses stations de la semaine sont sur son Facebook et la jeune femme roule pour vos événements. Retour sur un des emblèmes du pays avec la pizza. Olivier Aucelli maîtrise cette spécialité qu’il décline et renouvelle sans cesse avec des produits top dans son restaurant La Lambretta. Ce vice-champion du monde des pizzaïolos 2012 a ouvert à côté l’Académie de la pizza, pour transmettre l’art de la bonne pâte, des bons ingrédients et de la bonne cuisson via des formations initiales et perfectionnement au métier de pizzaïolo.
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Dans la langue de Dante La culture italienne est aussi présente à Lyon en dehors de la table. Organisme officiel, le Comites (Comité des Italiens à l’étranger) de Lyon est actif depuis près de 30 ans. Véritable point de repère, il informe, met en lien avec le Consulat ou l’Institut culturel, organise des événements sportifs, festifs… et participe aux fêtes consulaires, dont les prochaines ont lieu le 6 juin, place Bellecour. « Nous coordonnons près de 70 associations italiennes, déclare Angelo Campanella, président du Comites. Sachant que plus de 80 000 italiens sont recensés sur ce territoire ». Pour les petits de 3 mois à 4 ans : immersion au sein de la micro-crèche Tiramisu grâce à son accueil bilingue et biculturel. Ici on parle, on chante, on s’amuse tour à tour en français et en italien. Quant à la concession Piaton, c’est la dolce vita qu’elle cultive depuis des années en tant que spécialiste de la marque Piaggio et de son emblématique Vespa. « On le reconnaît au premier coup d’œil. Avec sa carrosserie arrondie, il représente les 30 glorieuses, un art de vivre, il a de la gueule… », s’emballe Georges Nunesse, à la tête de cet établissement depuis près de 20 ans. Enfin, pour échanger avec cette grande communauté, rendez-vous sur la page Facebook des Italiens à Lyon. R
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CARNET D’ADRESSES Due 8 rue Jouffroy d’Abbans – Lyon 9e – Tél. 04 72 38 26 43 Italia e Sapore 88 rue Vendôme – Lyon 6e – Tél. 04 78 24 76 84 Mamma Gina Tél. 07 82 01 81 89 La Lambretta – Académie de la Pizza 74/76 rue de Marseille – Lyon 7e – Tél. 04 78 58 87 61 www.academie-pizza-lyon.fr Comites de Lyon 84 rue du Dauphiné – Lyon 3e – Tél. 09 51 84 75 59 www.comites-lyon.org Crèche Tiramisu 4 place Sathonay – Lyon 1er – Tél. 04 78 27 13 66 www.creche-tiramisu.com Piaton 189 montée de Choulans – Lyon 5e – Tél. 04 78 25 34 18 www.piatonlyon.com
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Chambon-sur-Lignon : l’harmonie de l’homme et du paysage "65&63 7*/$&/5 '&6*--&5
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À MOINS DE DEUX HEURES DE LYON, CHAMBON-SUR-LIGNON SE DÉVOILE SUR UN PLATEAU PERCHÉ À 1 000 MÈTRES D’ALTITUDE, À L’ENTRÉE DES CÉVENNES. CE VILLAGE CHARGÉ D’HISTOIRE PROMET UNE DÉCOUVERTE AVEC UN GRAND D.
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« Le souvenir du Juste restera pour toujours », tels sont les mots gravés à l’entrée du Chambon-sur-Lignon, rappelant aux visiteurs le courage de la population durant la Seconde Guerre mondiale, où 5 000 habitants du plateau du Vivarais-Lignon avaient accueilli 5 000 réfugiés juifs cachés dans des fermes, des pensions de famille et des hôtels. Cet incroyable sauvetage de l’année 1942 a valu à la région d’être reconnue Juste parmi les nations par le Gouvernement israélien en 1990, une distinction unique en France. Si on vient au Chambon-sur-Lignon pour découvrir cette page d’histoire, la commune offre aussi quelques attraits touristiques plus légers, à commencer par ses paysages, notamment au printemps. « À 10 heures, au moment où le soleil commence à chauffer, la campagne se remplit de la musique cristalline d’un dégel aérien : petits crépitements comme des soupirs de l’arbre, chute de givre sur le sol comme un bruit d’insectes blancs jetés les uns sur les autres, feuilles tardives tombant sans interruption… ». L’homme qui consigne cette description dans ses carnets n’est autre qu’Albert Camus, venu ici soigner ses poumons… et accessoirement démarrer l’écriture de La Peste. Situé à 1 000 mètres d’altitude aux confins de la Haute-Loire et de l’Ardèche, le plateau du Haut-Lignon offre également un environnement propice à la pratique de nombreuses activités de pleine nature. Marche, VTT, cani-randonnée… plus de 205 kilomètres sont balisés empruntant moins de 30 % de surface goudronnée. Quant au petit train touristique des Voies Ferrées du Velay cheminant à travers prairies et forêts avec, en toile de fond, les monts du Forez, Mézenc et Gerbier de Joncs, il propulse hors du temps. Et ça fait du bien !
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site incontournable Au Chambon-sur-Lignon, le Lieu d’histoire, de mémoire et d’éducation explique l’engagement des habitants dans une Résistance à la fois civile, spirituelle et armée durant la Seconde Guerre mondiale. Le bâtiment principal met en valeur archives personnelles et témoignages, dont des films amateurs tournés par Roger Darcissac, Juste parmi les nations. La deuxième partie de la visite conduit les visiteurs dans un « jardin de sérénité ». LIEU DE MÉMOIRE Route du Mazet 04 71 56 56 65 www.memoireduchambon.com
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Du haut de son mètre 90, Guillaume, le sympathique aubergiste du Bel Horizon vous accueille avec un enthousiasme débordant qui met à l’aise dès que l’on franchit la porte de l’établissement. On l’imagine très bien en train de faire une accolade généreuse à son ami Marc Lièvremont, l’entraîneur du XV de France, qu’il reçoit régulièrement. La table est digne d’une grande maison. Sous la férule de Guillaume, Benoît le jeune chef de la cuisine dite « maison », est doté d’une créativité qui augure un avenir dans la gastronomie, pas l’expérimentale… la vraie ! Son homard au beurre salé, risotto à la carotte et réduction d’agrumes emmène le convive vers des ailleurs où les saveurs le disputent aux parfums. Le Paris-Brest en 3 portions élégamment présenté peut donner du fil à retordre aux grands pâtissiers nationaux. Le Bel Ho’, pour les habitués, c’est aussi un hôtel impeccablement tenu dont les dimensions des chambres rappellent l’époque révolue et regrettée des pensions de famille. Piscine et fitness avec vue sur la dense et verte nature environnante apportent la note sportive.
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HÔTEL BEL HORIZON 24 Côte De Molle 04 71 59 74 39 www.belhorizon.fr
boire En lieu et place d’un ancien atelier de typographie, Jean-François Manier et son fils Simon ont ouvert il y a un an un lieu de goût et de culture : le bar à vins-librairie L’Arbre vagabond où se croisent les plaisirs du vin et des livres. D’un côté, les papilles sont enchantées avec une sélection de vins bio, de bières artisanales et de jus de fruits. De l’autre, la librairie propose une carte de livres adultes et jeunesse autour de cinq thèmes : voyages, cuisine, poésie, compréhension du monde et érotisme.
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L’ARBRE VAGABOND Au lieu-dit Cheyne 04 71 59 22 00 www.arbre-vagabond.fr
À gauche : Guillaume, le patron de l'hôtel Bel Horizon.
TOUT EST BON CHEZ GASTON ! Avec sa femme Valérie, Guillaume, le charismatique propriétaire du Bel Horizon, a ouvert en juillet dernier dans le centre du Chambon, une boutique de plaisirs de la bouche. Saucissons, verveines, lentilles vertes, terrines, cépenades, confitures… des produits certifiés 100 % terroir et issus des producteurs fournisseurs du Bel Horizon. Les demandes incessantes des clients du restaurant pour connaître l’origine des ingrédients utilisés en cuisine trouvent désormais une réponse sur les étagères du Saucisson c’est chez Gaston. Fallait juste y penser ! Le Saucisson c’est chez Gaston 5 Le Carrefour – Le Chambon-sur-Lignon Tél. 04 71 59 74 39
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Le gone de New York
BIEN QUE NEW-YORKAIS DEPUIS PLUS DE 30 ANS, DANIEL BOULUD N’OUBLIE EN RIEN SES RACINES LYONNAISES. ELLES S’EXPRIMENT LARGEMENT DANS LA CUISINE TRADI-CRÉATIVE DE SES 16 ÉTABLISSEMENTS. RENCONTRE AVEC LE CHEF ÉTOILÉ À L’OCCASION DE SON PASSAGE ÉCLAIR POUR LE SIRHA ET LE DÎNER DES GRANDS CHEFS QU’IL A ORCHESTRÉ AVEC ENTHOUSIASME.
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a www.danielboulud.com www.institutpaulbocuse.com
manque aux États-Unis, c’est la cuisine de ma mère. À peine débarqué, j’ai mangé son gratin de cardons ; dans la famille, on ne peut pas s’en passer ». Le chef aux nombreuses distinctions a du punch. Après son escale gourmande et affective à Lyon, il filait au Japon pour un show télévisé puis à Singapour dans son restaurant et enfin fêter ses 60 ans dans les Caraïbes, avec des amis. Aujourd’hui le french chef est à la tête de 16 restaurants, brasseries, cafés, bistrots et épiceries aux États-Unis, au Canada, en Angleterre et à Singapour. Dont 4 ouvertures en 2014. Ses projets en 2015 ? Resserrer les liens avec sa terre. Pas d’adresse à son nom, encore, mais il compte « garder une connexion avec Lyon » en parrainant un jeune chef ambitieux et sérieux ayant travaillé à ses côtés au sein du fameux Daniel, établissement Relais & Châteaux à New York. Du coup, Grégory Stawowy, retenez ce nom, devrait bientôt ouvrir à Lyon un bistrot moderne alliant tradition et innovation… « avec un clin
ous ses dehors imperturbables, l’Hôtel de Ville est en pleine ébullition. Demain (mardi 27 janvier), 260 invités dont 180 chefs du monde entier viennent déguster le dîner des grands chefs que chapeaute Daniel Boulud. Arrivé de New York depuis deux jours, le chef va et vient avec énergie entre les chaises et les câbles électriques, du grand au petit salon, une caisse ou un plan entre les mains pour organiser la mise en place de la cuisine et le déroulé du menu. « La dernière fois que j’ai cuisiné à Lyon, ça devait être en 1999 avec Philippe Gauvreau… À l’Hôtel de Ville, j’ai participé à de nombreux événements lorsque j’étais apprenti chez Gérard Nandron ; j’avais 15 ans et le maire était Louis Pradel ! », dit-il en souriant. Pour ce festin sur « Les Amériques » autour de Paul Bocuse, Daniel Boulud a embarqué avec lui des talents de Boston, du Canada, du Mexique et du Pérou. Il a aussi mis dans ses bagages de belles côtes de bœuf à l’attention de sa maman, à Saint-Pierre-de-Chandieu. « Ce qui me
d’œil Daniel ». La transmission est essentielle aux yeux du chef. « Paul Bocuse m’a suivi, conseillé et soutenu quand j’ai voulu m’installer aux États-Unis, dit-il. Chaque année j’organise un gala de charité et une fois j’ai invité mes anciens chefs, Gérard Nandron, Paul Bocuse, Georges Blanc, Michel Guérard et Roger Vergé afin de les remercier et de conserver cette relation amicale et admirative ». La boucle est bouclée car le toqué newyorkais est désormais président de l’International Chef Advisory Board, un super conseil de chefs créé par l’Institut Paul Bocuse afin de perpétuer dans le monde entier l’esprit de Monsieur Paul et l’excellence des arts culinaires. « J’ai été parrain de la dernière promotion de l’Institut ; j’admire cette école internationale et j’ai envie de soutenir ses initiatives ambitieuses ». Et le sexagénaire instigateur du gourmet burger de repartir sous d’autres latitudes pour porter sa cuisine inventive ancrée dans une tradition bien de chez nous…
Ci-contre, Daniel Boulud dans les salons de l’Hôtel de Ville, à Lyon, en janvier dernier. ego la revue 27
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La recette de Daniel Boulud Œuf de canard croustillant et salade d’asperges vertes
INGRÉDIENTS POUR 6 PERSONNES Œuf de canard croustillant – 30 ml de vinaigre blanc – 8 œufs de canard (si vous n’en trouvez pas, remplacez par de gros œufs de poule) – 132 g de farine – 235 g de chapelure – Sel et poivre Vinaigrette d’œufs et de moutarde – 2 œufs de canard – 30 g de moutarde d’Orléans – 23 ml de vinaigre de Xérès – 175 ml d’huile de pépins de raisin – 60 ml d’huile d’olive – Sauce Tabasco La salade et le dressage – 2 bottes d’asperges vertes – Huile de colza, au goût – Jus de citron, au goût – Huile de friture – 170 g de jambon de Paris – Flocons de fleur de sel – Poivre en grains – 1 botte de cerfeuil
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Panez les œufs Portez à ébullition une casserole d’eau avec du vinaigre et une pincée de sel. À côté préparez un cul-de-poule d’eau glacée. Faites cuire les œufs dans l’eau à ébullition pendant 6 minutes et 30 secondes. Ensuite plongez-les dans l’eau glacée et laissez refroidir pendant quelques minutes. Dans un petit bol, fouettez les deux œufs restant avec du sel et du poivre. Mettre la farine et la chapelure dans deux bols différents et assaisonnez avec du sel et du poivre. Épluchez les œufs soigneusement sous l’eau courante. Laissez-les sécher, puis trempez-les dans la farine ainsi que dans les œufs fouettés et enfin la chapelure. Mettez au réfrigérateur. Faites la vinaigrette Portez à ébullition une casserole d’eau. Faites cuire les œufs pendant 4 minutes. Égouttez-les et mettez sous l’eau froide pendant 2 minutes. Cassez les œufs et évidez les jaunes d’œufs. Dans un mixeur mélangez les jaunes d’œufs avec la moutarde et le vinaigre. Ajoutez progressivement l’huile de pépins de raisins et l’huile d’olive. Assaisonnez le mélange avec du sel du poivre et de la sauce tabasco, au goût.
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Préparez les asperges vertes Coupez la base des asperges vertes, et avec un couteau d’office épluchez les petites feuilles sur la tige. Faites une botte de quatre asperges ficelées. Portez à ébullition une grande casserole d’eau salée. Faites cuire les asperges vertes pendant 3 minutes selon la taille. Les égoutter avec une écumoire et coupez la ficelle. Tandis qu’elles sont encore chaudes, assaisonnez-les avec l’huile de colza, le jus de citron, du sel et du poivre. Faites frire les œufs Faites chauffer une grande casserole avec de l’huile de friture jusqu’à 163°C. Roulez les œufs dans la chapelure encore une fois et mettez-les dans l’huile jusqu’à ce qu’ils soient bien colorés et croustillants (à peu près 3 ou 4 minutes). Égouttez-les soigneusement avec une écumoire et mettez-les directement sur une serviette en papier. Assaisonnez avec du sel.
Le dressage Pour servir mettez 4 tiges d’asperges vertes en forme de cercle. Rangez les tranches de jambon de Paris de la même façon au centre des tiges. Coupez l’œuf croustillant avec un couteau à scie à 1,25 cm du côté le plus large. Mettez l’œuf au centre du jambon de Paris et assaisonnez avec quelques flocons de fleur de sel et du poivre. Dressez les asperges vertes avec une cuillère de vinaigrette et décorez avec quelques peluches de cerfeuil.
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Déferlement de crustacés "65&63 $)"3-055& 1*%06
LES FRUITS DE MER NE SONT PAS L’APANAGE DES FÊTES DE FIN D’ANNÉE. LES RÉCOLTES PRINTANIÈRES ET ESTIVALES DÉBORDENT DE COQUILLAGES DÉLICATS ET DE CRUSTACÉS CHARNUS. CAP SUR DES ÉVÉNEMENTS AQUA-GOURMANDS ET DES ADRESSES OÙ S’AMARRER.
Pêche à l’écrevisse et foire aux huîtres Manger le fruit de sa pêche, un plaisir unique, surtout après une belle journée au bord de l’eau à taquiner la prise convoitée. Pour les pêcheurs du dimanche, la pêche aux écrevisses est idéale car simple, amusante et souvent abondante. Mais stop à l’image d’Épinal, nos espèces autochtones à pattes blanches et à pattes rouges sont protégées. Aujourd’hui, c’est la chasse aux espèces nuisibles qui se pratique, une bonne activité à la fois pour la biodiversité et pour les repas d’été ! L’association de pêche et de protection du milieu aquatique de Goudet-Arlempdes en Haute-Loire organise en juin une journée, ouverte à tous, de pêche aux écrevisses américaines sur la Loire. Avec une carte de pêche à la journée et une balance, sorte de panier circulaire en maille fournie par l’association, chacun lance son piège agrémenté d’un appât dans le cours d’eau et en relève de dodus crustacés bruns. Il n’y a plus qu’à les plonger dans l’eau bouillante ou à les griller. Même esprit ludique dans l’Allier où l’association de pêche et de protection du milieu aquatique d’Arfeuilles convie tous les volontaires, les 14 juillet et 15 août, pour attraper des écrevisses du Pacifique dans la Besbre. Si vous êtes plutôt mollusques, patientez jusqu’au 8 et 9 août pour la 30e édition de la Foire aux huîtres de Bouzigues. Huîtres nature ou gratinées et autres produits de l’étang de Thau sont les vedettes des stands de dégustation. L’alchimie du climat méditerranéen, de la salinité et du planton caractérisant ce bassin relié à la mer s’exprime à chaque bouchée.
a http://peche-goudet-arlempdes.com www.federation-peche-allier.fr www.bouzigues.fr
Dégustations 3 étoiles à Lyon Meilleur Ouvrier de France poissonnier écailler, Cédric Béjaoui qui exerce depuis 8 ans dans la bien achalandée poissonnerie d’Ainay a lancé le site de livraison spécialisé My Lyon fruits de mer. Un service en ligne d’une extrême fraîcheur où l’on peut commander le jour même (minimum 3 heures avant) son plateau composé. « Au printemps, c’est la pleine saison des crustacés. Dès juin nous allons proposer les paniers pique-nique avec brochettes de crevettes, terrines et rillettes de poissons… à déguster au bureau ou sur sa terrasse ». Tous ces produits maritimes proviennent des côtes françaises. Idem chez Stéphane Caudy qui aime faire plaisir aux clients de sa cabane à huîtres. Le restaurant est fermé de fin juin à début septembre mais d’ici là, ne manquez pas les carpaccios ou tartares de Saint-Jacques et les crevettes, homards ou langoustines en salade, pochés ou grillés. L’Écailler du Jutard, banc aux effluves iodés installé devant le Bistrot Jutard, ferme lui, fin avril, lorsque commence la période de reproduction, donc quand les huîtres sont laiteuses. Profitez des dernières fines de claire Marennes Oléron, des Gillardeau mais aussi des palourdes, tourteaux, clams et autres pinces de crabe. Francesca Gagnieux et Clément Marandon – champions européens des écaillers s’il vous plaît – apportent les plateaux en terrasse ou les préparent à emporter. R
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a Poissonnerie Écailler d’Ainay 6 rue Vaubecour, Lyon 2e Tél. 04 72 41 08 50 www.mylyonfruitsdemer.com La cabane à huîtres 128 rue Boileau, Lyon 6e Tél. 04 78 52 61 35 L’Écailler du Jutard 2 rue de la Terrasse, Lyon 4e Tél. 06 85 31 42 50
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Michel Chapoutier monte à Lyon "65&63 &45&--& $011&/4
LA MAISON CHAPOUTIER A RÉCEMMENT POSÉ SES QUILLES EN TERRE LYONNAISE. LE PRODUCTEUR DE VIN ET NÉGOCIANT, MICHEL CHAPOUTIER, ÉLU PRÉSIDENT D’INTER-RHÔNE EN FIN D’ANNÉE DERNIÈRE, A EN EFFET OUVERT UN COMPTOIR AUX HALLES PAUL BOCUSE. SON NOM ? FAC & SPERA (FAIS ET ESPÈRE), EN L’HONNEUR DE LA DEVISE ET DU BLASON FAMILIAUX.
a FAC & SPERA BY M. CHAPOUTIER Halles Paul Bocuse 102 cours Lafayette, Lyon 3e Tél. 04 78 60 29 10
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C’est une première. Jusqu’à présent, l’entreprise n’avait jamais aventuré le bout d’un goulot en dehors de son fief de Tain l’Hermitage. Mais ce premier point de vente français pourrait être suivi par d’autres ; une seconde antenne est à l’étude, dans les halles de Nice. À Lyon, le bel espace achat-dégustation est délimité par des caves vitrées, qui servent également de cloisons. L’amateur de vins peut jeter son dévolu sur quelque 400 références, spécialement sélectionnées pour « envoyer du rêve », à l’image d’un Hermitage rouge de haute extraction, L’Ermite 2000, M. Chapoutier (360 €) ou d’un Meursault Tesson, Clos de Mon Plaisir 2010, Domaine Roulot (93 €). Parmi les régions viticoles les mieux représentées : la vallée du Rhône, origines obligent, suivie de la Bourgogne. Les champagnes sont également présents en force, avec près de 100 domaines répertoriés, dont l’un des coups de cœur d’Émilien, énergique caviste des lieux : La cuvée D, chez Devaux (39 €). Naturellement, la gamme Chapoutier est ici disponible in extenso. Sachez que toutes les bouteilles en vente peuvent être consommées sur place, en s’acquittant d’un droit de bouchon de 20 €, et que plateaux d’huîtres, de charcuteries et fromages viennent jusqu’à vous si vous le souhaitez. Bref, les joies de l’apéro, à toute heure de la journée… R
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a EN SAVOIR PLUS www.ericjourdan.fr RENDEZ-VOUS À LA BIENNALE DU DESIGN L’Atelier du Coin 11, rue Roger Salengro – Saint-Étienne Tél. 04 77 41 20 09 www.biennale-design.com/saint-etienne
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DESIGNER PLURIEL DONC ENGAGÉ SUR TOUS LES FRONTS. DE LA PETITE SÉRIE ULTRA POINTUE À L’INDUSTRIE, AVEC POUR MENTOR LES FRÈRES ROSET, IL EST AUSSI ENSEIGNANT QUI, À L’UTILE ET L’AGRÉABLE DU DESIGN, AJOUTE LE SENS DU PARTAGE. RENCONTRE DANS LE CADRE DE LA BIENNALE DU DESIGN DE SAINT-ÉTIENNE, DU 12 MARS AU 12 AVRIL. L’ÉVÉNEMENT À SUIVRE… Éric Jourdan a pour lui de détester l’enfermement dans un seul univers. D’où son comportement de touche-à-tout procédant par allers-retours entre la production de petites séries d’objets quasi précieux pour les galeries, comme En attendant les Barbares ou la Grandville Galery, et la production industrielle. Il est l’un des poulains attitrés des frères Roset (Ligne Roset et Cinna) et en parallèle, prend le pouls de la jeunesse en enseignant à la Cité du design de Saint-Étienne : « Tous les profs devraient être des professionnels en activité, dit-il, car transmettre ses connaissances offre en retour un œil neuf en saisissant la culture des étudiants ». Pour avoir toujours évolué en milieu artistique, c’est tout naturellement que ce Parisien est entré en design. Les Beaux-Arts à Saint-Étienne, suivis de l’École supérieure des arts décoratifs à Paris, où il s’éprend
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des matériaux nobles, bois, bronze, cuivre, laiton. Agencement de bureaux, création de meubles pour la Fondation Cartier, il se met à son compte immédiatement et goûte à la commande publique pour le ministère de la Culture… En 2000, il intègre le réseau des designers de Ligne Roset et Cinna, dont il vient de présenter les dernières nouveautés à Cologne puis à Maison et Objet. « Tout part de dessins assez libres ; le crayon me guide dans les phases formelles », explique ce petit dormeur qui se met aux tâches estimées « laborieuses » dès potron-minet. L’inspiration arrive de la mixité associant de longues marches de trois heures à sillonner le massif du Pilat en compagnie de ses chiens au plaisir de ce grand voyageur de respirer l’urbanité : « Le design irrigue tous les secteurs, apporte de l’innovation jusque dans le graphisme. Sa marge de progression est énorme.
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Là où 70 % des entreprises italiennes l’intègre, la France en est à 30 %. Parce que l’Italie a toujours eu la culture du beau et que la France s’inscrit davantage dans une culture de l’écrit littéraire ». En revanche, il se fait plus amer sur cette flopée d’experts et de design-managers exploitant le mot à tort et à travers, en ignorant tout de la fonction. Et s’il reste impressionné par l’esprit de synthèse et le personnage de Philippe Starck avec lequel il a collaboré, il invite à s’intéresser aux jeunes pousses : Benjamin Graindorge « tellement différent » et Philippine Lemaire « qui ira loin ». Et voue une grande admiration à Michel Roset l’éditeur, « un découvreur de talents qui n’hésite pas à faire travailler les jeunes ». Éric Jourdan apporte sa contribution à plusieurs événements du Off de la Biennale de Saint-Étienne, notamment les expositions À toutes les Sauces, qui cuisinera ces arts de la table qu’il affectionne sous les Arcades de l’Hôtel de Ville, et Dessins pour objets édités, un temps rien que pour lui programmé à l’Atelier du Coin. R
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« L’architecture a besoin d’une ambition plus humaniste ». FEMME ARCHITECTE DE L’ANNÉE 2013, ELLE A LIVRÉ RÉCEMMENT LE MUSÉE D’ART CONTEMPORAIN DE ROME, LE RESTAURANT DE L’OPÉRA GARNIER ET L’IMMEUBLE EN PORTE-À-FAUX DE GL EVENTS, LE LONG DU QUAI RAMBAUD. ELLE VIENT AUSSI DE FONDER, À LYON, LE CONFLUENCE INSTITUT POUR L’INNOVATION ET LES STRATÉGIES CRÉATIVES, UNE ÉCOLE D’ARCHI CONÇUE COMME UN LIEU D’EXPÉRIMENTATION.
Les écoles d’architecture sont légion, en quoi se démarque l’institut créé avec votre confrère Matteo Cainer ?
0% Mon parcours d’enseignante et de directrice de l’École spéciale d’architecture de Paris m’a amenée vers cette démarche. Les formations actuelles, focalisées sur la construction, sont trop axées « métier ». L’architecture est une discipline culturelle large et transdisciplinaire, l’étudiant doit d’abord se demander l’essentiel : comment intervient-on dans le monde ? Quel type d’architecte vais-je devenir ? Seuls 50 % des diplômés s’inscrivent ensuite à l’Ordre des architectes. Qu’adviennent les autres ? Chez les filles, représentant 60 % des étudiants, moins de 25 % rejoignent les rangs de l’Ordre ! Ces études mènent donc vers d’autres métiers, comme Courrèges et Gainsbourg l’ont d’ailleurs montré. Notre éthique vise à nous occuper prioritairement de l’humain en proposant un programme plus riche, autour des sciences humaines et sociales, des outils numériques, des stratégies énergétiques de la conception, de la communication… et largement ouvert sur la culture afin que l’étudiant sache à la fin qui il est et ce qu’il veut faire. Comment fonctionne le Confluence Institut et pourquoi le choix de Lyon pour l’installer ?
0% Depuis septembre dernier, nous occupons des locaux provisoires au Confluent en attendant la réno-
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vation en cours d’un bâtiment de l’ancien marché-gare. Nous accueillons des étudiants de la première à la cinquième année, entrés par équivalence. Nous ne souhaitons pas aller au-delà de 250 élèves afin de pouvoir nous occuper d’eux individuellement ; chacun est en effet assisté par un enseignant dans la définition de son cursus. Quand au choix de Lyon, n’est-ce pas une ville dynamique, parfaitement située par rapport aux autres métropoles européennes ? Et qui n’est pas Paris…
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PLUS D’INFO www.confluence.eu
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PLUS DE VINGT ANS APRÈS « SON » OPÉRA DE LYON, JEAN NOUVEL REVIENT ENTRE RHÔNE ET SAÔNE. DANS SON ATTACHÉ-CASE : LE PROJET D’UN IMMEUBLE D’HABITATION HAUT DE GAMME À LA CONFLUENCE. AU COURS DE TRENTE ANS DE CARRIÈRE, SON STYLE TRÈS PERSONNEL A ÉMAILLÉ LE MONDE DE PROJETS AUDACIEUX. LA SÉLECTION D’EGOLAREVUE.
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tar bardée de distinctions, dont le prix Pritzker, sorte de Nobel des architectes, Jean Nouvel essaime depuis trente ans son architecture faite de verre et de métal, de jeux d’ombres et de lumière, de transparences et de reflets. On l’avait quitté à Lyon en 1993 avec l’inauguration de l’Opéra et de sa verrière décriée, on le retrouve aujourd’hui dans le quartier de La Confluence avec un projet d’immeuble haut de gamme de 83 appartements. Entre ces deux chantiers, plus de vingt années durant lesquelles son style s’est affirmé. Ses façades tout en verre et métal sont devenues sa signature, immédiatement reconnaissable. Son dada ? La transparence qu’il module au gré de ses fantasmes un peu partout dans le monde. À la tête des Ateliers Jean Nouvel où coopèrent 140 personnes, l’urbaniste aujourd’hui âgé de 68 ans a créé des dizaines de musées, immeubles de bureaux, théâtres, logements ou encore résidences privées à travers la planète. Pêle-mêle parmi ses réalisations les plus connues : la Fondation Cartier à Paris, la Dentsu Tower de Tokyo, le musée du Louvre d’Abou Dhabi ou encore la Philharmonie de Paris. À chaque fois, l’homme au crâne rasé, toujours vêtu de noir, repousse les normes de sa profession pour mieux les réinventer. Défendant une architecture contextuelle et conceptuelle, Jean Nouvel aime à répéter qu’il « se bat contre les productions génériques, contre tous ces bâtiments prépensés ». Que ce soit à Copenhague, Sydney, New York ou Abu Dhabi, ses œuvres se lisent en « dynamique et perspective ». Entre deux projets urbanistiques, ce touche-à-tout dessine du mobilier, un service à thé pour Alessi ou encore le flacon du parfum L’Homme d’Yves Saint-Laurent, quand il ne met pas en scène des spectacles de danse ou des muséographies pour le musée parisien du Quai Branly, qu’il a créé. Jamais à cours d’une idée créative, Jean Nouvel s’apprête à s’envoler pour Qingdao, ville portuaire chinoise, où il va construire le Jardin des artistes. Ce programme de 70 000 m² de surface de plancher brute comprendra un musée, des ateliers d’artistes, une marina et un hôtel.
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C’est en 2006 que Jean Nouvel a réalisé son premier projet américain, le Théâtre Guthrie et son étonnant extérieur en métal et verre évoquant les silos et les moulins des quais de travail du Mississippi, non loin de là. Le grand cylindre contenant la salle principale, de plus de 1 100 places, domine les différents volumes qui le composent. Le verre et le métal recouvrent l’ensemble du complexe : au rez-de-chaussée, la transparence du verre semble vouloir inviter le public dans ses salles, tandis que les autres niveaux se caractérisent par un aspect plus ferme et compact, dû à l’emploi d’un acier inoxydable de couleur bleu nuit. Les gravures qui marquent ces surfaces, en reprenant les scènes de l’histoire du théâtre, animent la façade. L’édifice se caractérise par l’harmonie entre les éléments horizontaux et verticaux et par le jeu de lumières et de reflets en façades.
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L’architecte a conçu ce bâtiment comme un abri afin de recueillir la richesse parfois malmenée du monde. Sa conception fait en partie référence à la tour Eiffel toute proche. En effet, sa structure est un pont métallique de 3 200 tonnes, fixé par 500 000 boulons, sur lequel sont arrimées trente et une cellules multimédias ou techniques. Les verres sont grands, très grands, très clairs, souvent imprimés d’immenses photographies ; les poteaux, aléatoires dans leur positionnement et leur taille, se prennent pour des arbres ou des totems… La matière par moment semble disparaître, on a l’impression que le musée est un simple abri sans façade, dans un bois. À l’intérieur, exit les structures, les fluides, les menuiseries de façade, les escaliers de secours, les garde-corps, les faux plafonds, les projecteurs, les socles, les vitrines, les cartels… Ils s’effacent devant les objets sacrés pour autoriser la communion.
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Surnommée par les Barcelonais « le suppositoire », la Tour Agbar accueille tout au long de ses 38 étages des parkings, un auditorium et un très grand nombre de bureaux et centres d’affaires. D’une hauteur de 145 mètres, ce qui en fait l’un des édifices les plus hauts de la ville, ce n’est pas pour autant une tour, un gratte-ciel au sens américain du terme : c’est une émergence unique. Une masse fluide qui aurait perforé le sol, un geyser à pression permanente et dosée. La surface de l’édifice évoque l’eau : lisse, continue mais aussi vibrante et transparente puisque la matière se lit en profondeur colorée et incertaine, lumineuse et nuancée.
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Au cœur de la capitale anglaise, ce centre commercial so trendy prend la forme d’un quadrilatère futuriste enveloppé de 6 500 panneaux de verre mat qui dialoguent avec les immeubles anciens du quartier et avec la cathédrale Saint-Paul. Il agit comme un écho aux couleurs de pierre et de brique qui l’entourent. La brillance est réservée aux passages, dans un contraste qui doit provoquer l’envie de rentrer et de flâner à l’intérieur d’un nouveau quartier témoin de la mutation de la ville.
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Se hissant respectivement sur 16 et 33 étages, ces deux gratte-ciel abritent des logements, des boutiques et des locaux d’entreprise, notamment des agences de design et d’urbanisme. Mais cette opération est surtout une œuvre architecturale audacieuse et ambitieuse : les façades sont recouvertes de jardins verticaux développant une isolation performante et protégeant contre le froid, les intempéries et la pollution. Le complexe se caractérise aussi par son Héliostat, une terrasse suspendue dans le vide au 28e étage qui reflète le soleil sur les zones d’ombres créées par l’immeuble.
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grand format Avec ce premier projet mené à Lyon, Jean Nouvel fait entrer l’opéra de Lyon dans le monde moderne tout en ne condamnant pas son passé. L’intérieur du théâtre datant du XIXe siècle est entièrement vidé. Ne subsistent que les quatre murs d’origine et le foyer du public. À l’intérieur furent érigés dix-huit étages, dont cinq construits en sous-sol, recouverts d’une verrière semi-cylindrique reposant à 42 mètres du sol. Résolument contemporain, ce dôme est fait d’une double épaisseur. La première est en verre cintré alors que la seconde est composée de 8 000 lames de verre sérigraphiées en blanc plus ou moins opaque selon l’orientation. Ainsi agencé, l’espace entre les deux épaisseurs permet à la fois d’éliminer la condensation et d’activer la ventilation. L’aspect de toiture de cuivre oxydé est dû au fait que la tranche des lames de verre est teintée en vert.
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Nouvelle tour à Lyon
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Implantée au cœur du nouveau quartier de La Confluence, Ycone sera située derrière le centre commercial, sur le cours Charlemagne. Comportant 14 étages et abritant 83 logements, cette tour deviendra de fait, avec une soixantaine de mètres, le plus haut bâtiment exclusivement dédié au logement à Lyon. L’architecte souhaite proposer de multiples façons d’habiter dans un même espace collectif. L’idée est de ne pas construire un bâtiment comme les autres : façades décollées dans les étages supérieurs, balcons aux dimensions variables, cadres en verre multicolore sous forme de mosaïques, vue à 180°, planchers décalés et hauteurs de plafonds différentes… Livraison prévue fin 2017.
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Pipistrello LA LAMPE
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19 6 5 Et la Pipistrello éclaira le monde… Née en 1927 en Vénétie, disparue en 2012, Gae Aulenti est l’une des figures prolifiques du design italien. Célèbre dans le monde entier, bardée de prix et de récompenses, elle laisse un héritage fort et lumineux, dont la lampe Pipistrello reconnue dès ses premières lueurs comme une référence absolue. Dessinée pour la firme Martinelli Luce dans le cadre d’une commande du géant Olivetti, la Pipistrello est aujourd’hui un symbole télescopique du génie transalpin. Stable, robuste, diffusant excellemment la lumière, elle se compose originellement d’un tube en acier inox satiné permettant de la hisser de 66 à 86 cm de hauteur, d’une base en aluminium peint et d’un abat-jour rigide en méthacrylate blanc opalescent de 55 cm d’envergure évoquant les ailes d’une chauve-souris déployées. Son système d’éclairage procède par 4 ampoules à vis. Depuis sa création, elle a été la vedette de quantité de films, notamment ceux du couple Delon-Mireille Darc, époque seventies. L’un de ses exemplaires figure dans les collections du musée d’Art moderne de New York. Elle bat tous les records de vente. www.martinelliluce.it
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l’objet du désir
2015 Une version or pour son 50e anniversaire Pour son 50e anniversaire, événement s’il en est, la Pipistrello s’est habillée d’or. Elle est éditée en série limitée et numérotée, jusqu’au 31 décembre seulement. Un must have absolu ! Déjà pour son 40e anniversaire, elle avait revêtu un habit de chrome et au fil des années, s’était adjoint une gamme de coloris plus large : noir brillant, blanc, pourpre, aluminium satiné ou cuivre. Là, c’est d’or dont on parle et d’un collector qui se profile, visible chez RBC Design Store à Lyon. Si vous la loupez, vous pourrez toujours vous consoler avec la Minipipistrello, une version fixe à la conception simplifiée proposée depuis 2013 en noir, blanc et cuivre. Chez RBC DESIGN STORE 42 quai Rambaud, Lyon 2e – Tél. 04 72 04 25 25 Ou dans les points de ventes sélectionnés sur www.martinelliluce.it
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maison de béton et de verre à fleur d’eau "65&63 $)"3-055& 1*%06 1)0504 456%*0 &3*$, 4"*--&5
VOILÀ UNE BIEN SINGULIÈRE MAISON EN L LOGÉE SUR UN TERRAIN VERDOYANT POUR UNE DOUCE VIE DE FAMILLE EN BORD DE LAC. SES MATÉRIAUX BRUTS S’ARTICULENT AVEC L’ÉLÉMENT AQUATIQUE ET OFFRENT DES ESPACES INSOUPÇONNÉS.
Allons à la découverte d’une résidence principale à la fois très contemporaine par sa forme, sa structure en béton et en verre, mais aussi très en harmonie avec son environnement et son panorama apaisant sur le lac de Genève. Un couple avec deux enfants a fait appel à l’agence d’architectes aum de Pierre Minassian pour bâtir cette maison sur un terrain tout en longueur. Leur souhait ? Qu’elle ne cache pas la vue sur le lac. « En voyant ce lieu et l’ambiance à fleur d’eau, nous avons voulu positionner la maison de la façon la plus proche possible du lac, raconte Pierre Minassian. La construction est encastrée, conçue en L et vitrée de part et d’autre, afin d’offrir la vue par transparence ». Invisible de l’extérieur, cette édification crée un jeu de hauteurs à l’intérieur ; le salon offre ainsi jusqu’à 6 mètres de hauteur. Autre particularité de cette demeure de 350 m2 sur deux niveaux : elle est portée par un seul « super » poteau, donc très ouverte. Prouesse technique également sur les vitrages puisque le coulissant du séjour fait 13 mètres de long sur 3 de haut d’un seul tenant. « Ces vitrages hors normes, ainsi que leur technique spécifique de pose, sont brevetés par notre agence. Ils offrent une très bonne isolation thermique, de même que l’architecture tectonique du béton jalonnée de fentes dissimulées est très performante énergétiquement ». Mais partout, ces ingéniosités disparaissent au profit d’une esthétique épurée et d’un chez-soi où il fait bon vivre.
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intérieur
Outre son design, cette grille de citrons en corian blanc homogénéise la façade et dissimule les ouvertures en croix. Elle joue un rôle de moucharabieh devant les chambres, réduisant la visibilité et l’impact du soleil.
L’intimité de la maison se fait grâce à un immense rideau de toile blanc d’un seul tenant, qui ferme les pièces à vivre comme un cocon.
Les fenêtres de l’étage sont barrées de croix en béton assurant la continuité de la portée structurelle.
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intérieur
L’architecte Pierre Minassian contemplant le paysage depuis le porte-à-faux abritant la suite parentale.
Côté lac, la cuisine d’été existante a été repensée et le ponton en bois refait. Au niveau zéro, le garage à bateau ; au-dessus, un plan de travail et un banc en béton surmontés d’une terrasse et de son subtil garde-corps.
Table en bois sur mesure, cuisine dessinée avec et pour Bulto par l’agence aum et lustre Luceplan.
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intérieur
Cheminée encastrée, lustre Mooï et escalier tout acier avec marches en console dans le séjour surmonté de la passerelle reliant les espaces parents et enfants. En hauteur, panneau noir coulissant pour isoler le coin des enfants.
Dessins au fusain, lampe Arco Flos, fauteuil Red and Blue de Gerrit Rietveld et suspension à led dans la pièce bureau-TV.
Table basse en acier brut sur mesure, tapis Ikea. L’immense baie du séjour est ouverte, laissant tout loisir de profiter de la terrasse et du jardin.
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intérieur
La pièce panoramique parentale comprend la chambre et la salle d’eau. Sur une estrade, la baignoire en résine invite à de longues rêveries. Grande vasque en corian sur mesure et miroir tout en hauteur augmentent l’impression d’espace.
La salle de bain des enfants est tapissée d’une mosaïque blanche, esprit piscine.
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matière à réflexion
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LE FASCINANT MÉTAL ROUGE EST LE PLUS ANCIEN UTILISÉ PAR L’HOMME. ALLIÉ À L’ÉTAIN, IL EST MÊME À L’ORIGINE DE L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE NAISSANTE DE L’AGE DU BRONZE. LE CUIVRE JOUE LES MALLÉABLES, LES CONDUCTEURS THERMIQUE ET ÉLECTRIQUE ; IL RÉSISTE À LA CORROSION ET SE RECYCLE À L’INFINI… VOILÀ POURQUOI IL S’UTILISE AUSSI BIEN DANS L’ÉLECTRICITÉ, LES TÉLÉCOMMUNICATIONS, LA CONSTRUCTION QUE L’ARCHITECTURE OU LA FABRICATION D’USTENSILES DE CUISINE. SA COULEUR NE LAISSE PERSONNE INDIFFÉRENT ET AUJOURD’HUI, LES DESIGNERS SE RÉGALENT À LE FAÇONNER ET À LUI DONNER DE NOUVEAUX USAGES. TROIS EXEMPLES ÉCLATANTS.
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Touche-à-tout, ce jeune designer lyonnais a naturellement manié le cuivre, « super matériau à la fois authentique et luxueux » pour façonner, en 2013, sa série Rozmowa ; conversation en polonais. Dénommés Katarzyna, Piotr, Ola, Agnieszka et Maciej, ses 5 pièces combinent contenants en cuivre et en verre, autonomes ou assemblés. Entre sculptures et objets fonctionnels – boîtes, vases et coupes à fruits – elles racontent la manière dont le designer voit la Pologne. « L’apparence froide de la série s’oppose à la chaleur de la flamme, le soufflage du verre et les soudures au chalumeau, nécessaires à sa création. Ces volumes élémentaires aux noms de citoyens polonais semblent toujours animés par l’Histoire qui les a façonnés ». 12 pièces numérotées de chaque objet de Rozmowa ont été éditées par The Gallery à Bruxelles. www.amaurypoudray.com
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matière à rÊexion
Ce diplômÊ en architecture et design de l’École polytechnique de Milan a conçu pour la ligne KME Design une bibliothèque tout en cuivre. Jouant avec la profondeur et les contrastes pleins/vides, courbes/ plans, cet assemblage de fines plaques, de tubes et de montants carrÊs est du plus bel effet en version horizontale ou verticale.  Mon but Êtait de mettre en avant le matÊriau avant le design ; je voulais qu’il soit la particularitÊ du projet. Par consÊquent, j’ai conçu une grille tridimensionnelle de cuivre basÊe sur un module simple qui se structure et se dÊveloppe dans l’espace . Ce prototype à la prÊcieuse teinte naturelle brun-orangÊ rÊflÊchit la lumière selon son positionnement. www.laviani.com www.kme.com
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matière à réflexion
'3"/$&4$0 . 03"$,*/* C’est avec Prohibition kit que le jeune créateur français Francesco Morackini a remporté le premier prix du 4 e concours Vivre avec le cuivre organisé par l’Institut européen du cuivre. Le challenge étant de réinventer les objets du quotidien en usant les atouts de ce matériau, Francesco Morackini a imaginé un astucieux et amusant appareil détournant les principes et composants de l’alambic. La propriété de super conducteur de chaleur du cuivre est ici le fil rouge. Ce charmant ensemble « à tiroirs » comprend une bouilloire, un réchaud, un fait-tout ou encore une corbeille à fruits qui s’utilisent en solo. Mais un objet peut en cacher un autre et la bouilloire se fait arrosoir… cargocollective.com/morackini www.copperalliance.fr
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MUNIE DE SON HASSELBLAD, LA PHOTOGRAPHE HÉLÈNE ALICE TRAVAILLE SUR LA SÉRIE 2=3. DEPUIS 25 ANS, ELLE IMMORTALISE LES COUPLES (HÉTÉRO, HOMOS, MIXTES, RECOMPOSÉS) ET LES FEMMES CÉLIBATAIRES, AVANT ET APRÈS LA VENUE D’UN ENFANT. UN REGARD TENDRE ET BIENVEILLANT SUR LA GROSSESSE. UN TRAVAIL SOCIOLOGIQUE QUI SOULIGNE AVEC POÉSIE L’ÉVOLUTION DE NOTRE SOCIÉTÉ.
a Du 21 mai au 21 juin Caravanserail Café 150 rue du 4 août, Villeurbanne www.helenealice.com
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Hélène Alice, photographe du bonheur de vivre 130104 3&$6&*--*4 1"3 "6%3&: %610/5 1)0504 4"#*/& 4&33"%
La 1re photo de 2=3 convoque votre sœur enceinte et son compagnon. Qu’est-ce-qui, par la suite, a motivé la réalisation d’une série ?
)" Collés, leurs ventres formaient un cœur… Le point de départ était un questionnement presque naïf autour de la maternité. À quel moment fait-on un bébé ? Comment le décide-t-on ?
Et 432 couples et familles plus tard, avez-vous trouvé les réponses à vos questions ?
)" La vérité bien sûr c’est qu’il n’y a pas de réponses à ces questions. Ou plutôt il y en a autant que d’individus.
On vous dit photographe humaniste, est-ce que cette qualification fait écho en vous ?
Un entretien intime précède vos prises de vues. Interrogeant hommes et femmes avant et après la venue de leur enfant, vous les « accouchez » un peu d’eux-mêmes. N’êtes-vous pas photothérapeute plutôt que photohumaniste ?
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)" Avant on est dans l’imaginaire, le sublimé. Après, on est dans la vraie vie.
)" Il y a peut-être, en effet, une part de thérapie. En tout cas, notre échange est un espace où la parole se libère grâce à l’humour entre autres. Avant, on évoque les peurs. On se raconte soi, le couple, la rencontre. Après, on parle de l’accouchement. On confronte les points de vue car l’un et l’autre n’ont pas vécu ce moment-là de la même manière ; on s’aperçoit parfois qu’on n’en a même peut-être pas du tout parlé ensemble. En toute bienveillance, ces entretiens mettent en lumière certaines zones d’ombre. La photo ne peut se faire qu’après ce temps d’écoute et de paroles.
Comment définiriez-vous votre travail ?
)" La responsable de la MJC de Saint-Martin-enHaut m’a touchée quand elle m’a dit que j’étais « une photographe du bonheur de vivre ». Je pense qu’exposer ces portraits bienheureux correspond à un besoin que nous avons – sans doute en réaction à une information médiatique anxiogène – d’images positives, de joie et d’authenticité.
Votre autre série Oh Cytocine répond aussi à ce besoin !
)" Cela me touche. J’admire Salgado, Depardon, Klein, Doisneau, Cartier-Bresson… Pour moi, l’Homme est en chemin vers son humanité. Je suis donc ravie si avec ma photographie je « fais ma part » comme le disent si justement les citoyens du mouvement Colibris.
Les photos prises avant l’accouchement sont en noir et blanc, tandis que l’après laissent place à la couleur. Que suggérez-vous derrière ce parti pris ?
En dehors de la diversité culturelle et sexuelle, qu’avez-vous remarqué comme changement en 25 ans ?
)" Dans l’ensemble, l’enfant est présent dès le premier mois. Je m’intéresse à la maternité mais la paternité me passionne tout autant. Et les hommes se sont transformés. En prenant soin de leur compagne, ils s’ouvrent à leur féminité. Ils sont plus présents. Quant aux femmes, elles cherchent davantage à accoucher comme elles veulent.
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)" Le câlin est l’avenir de l’humanité ! Je m’intéresse donc à cette hormone du bien-être que l’on secrète lorsqu’on se touche ou se câline.
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6/ 41&$5"$-& ‌ dont vous ĂŞtes le hĂŠros Jeune compagnie de thÊâtre spontanĂŠ crĂŠĂŠe par dix comĂŠdiens et musiciens expĂŠrimentĂŠs, Amadeus Rocket redonne un coup de frais Ă l’improvisation lyonnaise. Un lundi par mois, la joyeuse troupe produit son Life time au ComĂŠdie OdĂŠon : une personne (consentante) du public devient leur complice. QuestionnĂŠe sur le canapĂŠ au coin de la scène, elle parle de sa vie, de sa famille, de ses souvenirs‌ et fournit de la matière aux comĂŠdiens pour leurs improvisations. Prochaines reprĂŠsentations : les 20 avril et 18 mai. La compagnie propose aussi Gazette, de savoureuses discussions autour du Progrès du jour au thÊâtre Improvidence (Lyon 3e). R $1 ƒ # 1)*-*#&35
AMADEUS ROCKET TĂŠl. 06 73 39 82 03 www.amadeus-rocket.fr
6/ -*&6 Lumière sur les cultures contemporaines Scène nationale entièrement rĂŠnovĂŠe, Lux 2.0 n’innove pas Ă moitiĂŠ. Elle incite aux dialogues entre les arts visuels et les arts scĂŠniques grâce Ă de‌ super technologies. L’image projetĂŠe, exposĂŠe, scĂŠnographiĂŠe et spatialisĂŠe en lien Ă la danse, la musique, le cinĂŠma ou les arts numĂŠriques est au cĹ“ur de ce beau lieu d’expression. Ă€ dĂŠcouvrir, le 14 avril, le spectacle d’arts numĂŠriques iShow du collectif canadien Les petites cellules chaudes. Grâce Ă une batterie d’Êcrans, de tĂŠlĂŠphones et d’ordinateurs, cette pièce interroge sur la frontière entre fantasme et rĂŠalitĂŠ, vie publique et privĂŠe, conversation et communication. R $1 ƒ +¢3¢.*& #"55"(-*"
LUX 2.0 36 bd du GĂŠnĂŠral de Gaulle, Valence TĂŠl. 04 75 82 44 15 www.lux-valence.com
-& $0/$&35 La soul belge
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Elle est belle, elle est talentueuse, elle chante bien, elle gratte bien et en plus elle est Belge ! La tornade Selah Sue passe aux Nuits de Fourvière le vendredi 19 juin et ça, c’est vraiment bien pour commencer l’ÊtĂŠ ! Une soirĂŠe teintĂŠe de soul, groove, funk, reggae, r’n’b et mĂŞme de touches ĂŠlectro que la chanteuse sexy de 26 ans manie avec aisance au ďŹ l des mĂŠlodies de son album Reason sorti en mars. SĂťr que la voix chaude, puissante et joliment ĂŠraillĂŠe de l’interprète de RagamufďŹ n, Alone ou Together va exprimer tout son potentiel dans le thÊâtre gallo-romain. R $1
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LES NUITS DE FOURVIĂˆRE 1 rue ClĂŠberg, Lyon 5e TĂŠl. 04 72 32 00 00 www.nuitsdefourviere.com
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6/& ("-&3*& Mon t-shirt est une Ĺ“uvre d’art, mon mur est une Ĺ“uvre d’art, mon tĂŠlĂŠphone‌ Les frères lyonnais SĂŠbastien et Emmanuel Faure ont lancĂŠ en France, en dĂŠbut d’annĂŠe, Artsider.com après un dĂŠmarrage prometteur aux États-Unis. Cette galerie d’art contemporain en ligne permet Ă des artistes indĂŠpendants d’ouvrir leur espace sur la plateforme et de dĂŠcliner leurs Ĺ“uvres sur divers supports : t-shirts (dès 20 euros), coques de tĂŠlĂŠphone (dès 35 euros), carte postale (dès 2 euros) ainsi que des fresques murales repositionnables Ă l’inďŹ ni (textile imprimĂŠ dès 65 â‚Ź/ m2). Le pari est que les artistes de styles et techniques très diverses choisissent leur prix ; le site s’occupe de fabriquer sur les supports et d’expĂŠdier. R $1 ƒ 5;*(0/&
www.artsider.com
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2015, annÊe de commÊmoration nationale du 50e anniversaire de la disparition de Le Corbusier. Le site de Firminy dans la Loire, plus grand ensemble d’Europe, se compose de la Maison de la culture, de l’Êglise Saint-Pierre, du stade, de la piscine et de l’unitÊ d’habitation. Ces constructions innovantes, fonctionnelles et gÊnÊreuses laissent pousser la verdure et les rencontres. Des expositions interactives, visites guidÊes, dont des nocturnes ou des musicales, ainsi que des confÊrences invitent à explorer ce site conçu par le père de l’architecture moderne. R $1 TÊl. 04 77 61 08 72 information@sitelecorbusier.com www.sitelecorbusier.com page Facebook Le Corbusier Firminy
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Sur les pas de l’architecte visionnaire
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Du son de jour comme de nuit
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L’ancien marchĂŠ de gros, la Sucrière, l’HĂ´tel de RĂŠgion, l’esplanade François Mitterrand, le Sucre et la maison de La Conuence sont le terrain de jeu, de danse et de transe de la 13e ĂŠdition des Nuits Sonores qui tient les amateurs d’Êlectro – mais pas que – ĂŠveillĂŠs du 13 au 17 mai. La carte blanche Ă Varsovie est le ďŹ l rouge de cette annĂŠe avec des ApĂŠros Warsaw. CĂ´tĂŠ jour, l’icĂ´ne de la scène berlinoise Ben Kloch, le gĂŠnie londonien Jamie XX ou l’artiste du moment John Talabot enammeront vos après-midis. CĂ´tĂŠ nuit, on se trĂŠmousse sur les sets du Chilien Alejandro Paz, des Lyonnais Vaudou Game ou du Londonien Daniel Avery. La nuit du 14, le circuit vous entraĂŽne de 19 h Ă 7 h pour 15 ĂŠtapes dans des clubs et salles de concerts de la ville. Sinon, prĂŠsentez vos projets pour ĂŞtre incubĂŠ et programmĂŠ dans Extra ! Le dimanche, on se prĂŠlasse dans l’herbe au son du douillet Sunday Park et c’est Laurent Garnier, B2B et Marcel Dettmann qui assurent la soirĂŠe dominicale de clĂ´ture. www.nuits-sonores.com
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mur du son
Comment ?! Qu’est-ce que j’entends ? "65&63 )"44&/ %+06"%
BIENVENUE SUR CE MUR DU SON NOUVELLE VERSION. À FORCE DE CHRONIQUER DES DISQUES, LE FORMAT CLASSIQUE DE NOTRE RUBRIQUE S’EST DÉMATÉRIALISÉ. ALORS POUR ÉCHAPPER À LA CRISE DU DISQUE, EGO VOUS PROPOSE DÉSORMAIS UN FOCUS SUR QUELQUES MOMENTS CLÉS QUI ONT FAIT LA GRANDE HISTOIRE DE LA MUSIQUE.
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onnez, dododo-onez, donnez, donnez-moââ. Dieu vous le rendra, chantait Enrico en quête d’amour. Nous sommes en 1981, Enrico réclame des câlins et nous tend les bras façon Free Hugs. Son appel au don annonce l’arrivée imminente d’un courant musical qui va faire date : la chanson caritative. La formule une chanson/une cause naîtra quelques années plus tard en Angleterre et va perdurer durant les décennies suivantes. Le concept : des chanteurs connus chantent ensemble la même chanson dans un clip où on les voit en studio, casque sur la tête, en train d’échanger des regards complices. Retour sur quelques-unes de ces graines que l’industrie du disque a semé sur le chemin qui relie votre oreille, votre cœur et votre portefeuille. Band Aid — Do They Know it’s Christmas Time 1984 : les images de la Famine en Éthiopie arrivent sur nos écrans. Toute cette misère en pleine période où le yuppie est un modèle de réussite, cela fait un peu tache. Au lieu d’éteindre la télé, les Anglais ont une meilleure idée. Bob Geldof, chanteur – acteur qui connaît du monde, réussit l’exploit de réunir une tripotée de chanteurs anglo-saxons pour leur faire chanter une chanson de Noël à mettre sous le sapin. Le concept est né : même si le casting ressemble à la playlist d’une après-midi sur Chérie Fm, les ventes record du single permettront de récolter plus de 70 millions de dollars. Usa for Africa — We are the World 1985 : les Américains, rois du charity business sont vexés de ne pas avoir eu l’idée. La vengeance est terrible, les Anglais ont aligné Bono et compagnie ? Eux répondent avec une longue liste de stars internationales dont Michael Jackson, Springsteen ou encore Stevie Wonder. Les Anglais voulaient aider l’Éthiopie ? Eux vont sauver l’Afrique. La chanson est co-écrite par Lionel Richie et Michael et c’est Quincy Jones qui s’occupe de la production. En français cela signifie que le résultat sera un tube interplanétaire. Des montagnes de singles sont vendues et les images de toutes ces stars réunies dans le même studio entrent à jamais dans la mémoire collective. C’est qui les patrons ? Chanteurs sans Frontières — SOS Éthiopie Et la France dans tout ça ? Vous croyez qu’on allait rester là les bras croisés sans rien faire ? La scène française décide elle aussi de casser la voix pour les enfants d’Éthiopie et lance ce SOS en mars 1985. Renaud écrit des paroles et Franck Langolff (le monsieur de Joe le Taxi de Vanessa Paradis) compose la musique. À l’époque, dans chaque salon de chaque foyer on retrouve le 45 T et sa pochette sur laquelle une bouteille est plantée dans le sable. En 5 minutes (dont 3 consacrées au refrain) le gratin de la variété pousse la chansonnette pour la bonne cause. À la fin de la chanson, Jean-Louis Aubert dans sa version adolescente se tortille en répétant « rien qu’une fois ». Ce qu’il ignore, c’est qu’avec l’arrivée des Restos du cœur et de ses enfoirés, Jean-Louis n’a pas fini de chanter avec ses nouveaux amis. Les Enfoirés — La Chanson des Restos 1986. Coluche décide qu’on n’a plus le droit ni d’avoir faim ni d’avoir froid. La chanson caritative prend une nouvelle dimension. Le casting est élargi à tous les visages les plus connus du show business. Les Américains ne le savent pas, mais c’est à ce moment-là que Michel Drucker, Nathalie Baye et Michel Platini inventent le slam pour éviter de chanter. Le single écrit en trois jours par Jean-Jacques – AKA la machine à tubes – Goldman est depuis devenu l’hymne de l’association. Sans le savoir, Coluche a créé à l’époque une formation à géométrie variable qui depuis sort chaque année un nouvel album pour financer son association. En 1986, les Restos se servaient des artistes pour faire sa promotion. 30 ans après, c’est parfois presque l’inverse. En 30 ans l’idée de chanter pour récolter a été dupliquée pour des causes aussi diverses et improbables que les tremblements de terres, les inondations, la ruine des fermiers (si, si, tapez donc Farm Aid sur Google pour voir). Pour le plaisir on n’oublie pas la série des Sidaction et son premier tube Sa Raison d’Être signé Pascal Obispo dans lequel on croise un certain Faudel, disparu depuis. On a même vu plus récemment une ancienne première dame chanteuse adapter la chanson du Band Aid 1984 en version française au profit des malades du virus Ebola. Aux dernières nouvelles une multiplication des cas d’otites se serait ajoutée aux cas de fièvre déjà constatés. ego la revue 27
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mon libraire m’a dit
Sélection protéiforme ENTRE AUTRES SUJETS DE RÉFLEXION, LES ÉVÉNEMENTS DU 5 AU 11 JANVIER DERNIERS NOUS ENGAGENT À CROIRE TOUJOURS PLUS DANS LA VALEUR DE L’ÉCRIT, DES PROPOS PESÉS ET DE L’INTELLIGENCE. C’EST POURQUOI, NOUS CONTINUONS D’ENTRETENIR VOTRE FORME DE LECTEURS. AU MENU CE TRIMESTRE : DE BERLIN AU MONTANA OU À LA RUSSIE, VOYAGE ENTRE L’EFFERVESCENCE DE LA CHUTE DU MUR, UN ROMAN AUX LIMITES DU POLAR, UNE PINCÉE D’ANTICIPATION, DEUX DESTINS D’HOMMES ET… UN OPUS GOURMAND AGRÉMENTÉ DE 26 RECETTES DE CUISINE !
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Les arpenteurs Kim Zupan
Sovok Cédric Ferrand
Berlinoise Wilfried N’Sondé
Les structures du mal Patrice Jean
Éditions Gallmeister
Éditions Les moutons électriques
Éditions Actes Sud
Éditions Rue Fromentin
Val, jeune flic du Montana, aimerait tant que ses nuits soient plus belles que ses jours. Tandis qu’il consacre les heures claires à crapahuter dans les forêts avec son chien à la recherche de personnes disparues, il épuise ses nuits à la garde des cellules du comté. Lorsqu’un vieux criminel tout juste incarcéré se met en tête de lui susurrer nuit après nuit de sibyllines confessions, le repos le fuit à jamais. Une relation hypnotique et ambigüe s’installe alors entre les deux hommes que tout oppose et qui ne peuvent s’éviter. Avec ce premier roman, Kim Zupan réussit le pari de nous désorienter autant que ses personnages. Le policier et son prisonnier nous promènent dans un clair-obscur permanent et sous haute tension, chacun d’eux étant averti que tout ce qu’il dira pourra être retenu contre lui !
Vous n’en pouvez plus des urgences chez le docteur House ou des amourettes de Grey’s anatomy ? Foi de professeur Ferrand, c’est une bonne cure de Sovok qu’il vous faut ! « Sovok » (un terme dérivé de « soviétique » et de « scoop ») raconte une semaine, minute par minute, de la vie d’urgentistes moscovites quasiment livrés à eux-mêmes dans une Russie à l’abandon. On s’attache rapidement à cette fine équipe qui sillonne la capitale à bord d’une vieille ambulance volante. On découvre peu à peu leur personnalité, leur passé et leur futur qui semble aussi sombre que celui de leur pays. À moins que la révolte ne gronde… Pièce par pièce, Cédric Ferrand construit méthodiquement un roman d’anticipation instable, étrange et hautement recommandable. Nazdrovie !
Trois jeunes Français, sans doute un peu trop timides ou simplement prisonniers de la grisaille du quotidien décident de fêter le réveillon à Berlin. En 1989, le mur vient de tomber et la capitale allemande, en particulier le quartier de Mitte de Berlin-Est, devient une oasis pour tous les jeunes en mal de liberté et les amateurs de contre-culture. Cet environnement bouillonnant va changer radicalement la vie de nos trois compatriotes qui décident de s’installer dans cette ville de tous les possibles. Stan, qui raconte l’histoire bien des années plus tard, se souvient de cette folle époque et surtout de Maya, une sublime Berlinoise au tempérament de feu dont il est tombé éperdument amoureux… Un roman tout en énergie et un bel hommage à cette jeunesse qui ose et risque tout.
Ancien professeur de philosophie, Paul, la quarantaine claironnante, est devenu vendeur de vêtements féminins. Pur acte de résistance plaide-t-il pour sa défense. La petite vie morne et solitaire de ce cynique pince-sansrire sera bouleversée par la réception d’un courrier annonciateur du retour en force d’un passé et d’un amour qu’il croyait avoir laissé définitivement derrière lui… Parfois sombre, parfois délicieusement ironique, Patrice Jean compose un roman qu’il est bien difficile de faire entrer dans une seule catégorie. Une valse à trois temps tenant à la fois de l’éducation sentimentale, du récit des regrets de ces vies trop vite abandonnées, et d’une analyse philosophique sur les conséquences de nos actes.
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Aujourd’hui caviar, demain sardines Carmen et Gervasio Posadas Éditions de L’épure
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Les soirées de l’ambassadeur sont toujours un succès, c’est bien connu. Mais comment faire quand on doit recevoir les plus hauts représentants politiques de son temps avec le budget d’un simple mercrediravioli ? C’est la drôle de situation dans laquelle s’est retrouvée la famille Posadas pendant bien des années. Ambassadeur uruguayen en Espagne, dans le Londres de Lady Di ou le Moscou de Brejnev, Monsieur Posadas a voyagé avec femme et enfants. Cette femme qui a dû redoubler d’inventivité pour séduire le palais des grands hommes a tenu un carnet de ses impressions et de ses meilleures recettes. C’est à partir de ses notes que les enfants recomposent aujourd’hui cette vie d’errance et de débrouillardise et nous dévoilent les menus qui ont fait le succès des soirées de l’ambassadeur. PRIX : 18 €
SÉLECTION POUR EGO DE L’ESPRIT LIVRE 76 rue du Dauphiné, Lyon 3e – Tél. 04 72 91 69 50 – www.lesprit-livre.fr Du mardi au vendredi de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h à 19 h. Le samedi de 9 h 30 à 19 h.
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egolarevue est une revue trimestrielle ÊditÊe par les Éditions Rosely Capital de 10 000 ₏ RCS Lyon 500 646 039 ISSN 1964-8871
Estelle Coppens, Hassen Djouad, Audrey Dupont, Nadine Fageol, Vincent Feuillet, Nancy Furer, Françoise Malbosc, Charlotte Pidou Production photos
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NumĂŠro 27 printemps 2015 DĂŠpĂ´t lĂŠgal 2015
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