EGO STYLE n°5

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AUDACIEUXURBAININNOVANTDÉCORATIONDÉCALÉARCHITECTUREARTDEVIVRELYON

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PRINTEMPS-ÉTÉ 2013 LYON – FRANCE

www.ego-larevue.com



éditorial

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Style. Tout est affaire de style. C’était une intuition quand nous avons souhaité créer la nouvelle série d’EGOLAREVUE. C’est une évidence aujourd’hui. Le design, la déco sont partout, non seulement dans les boutiques spécialisées, mais aussi dans les restaurants, la nourriture, les voyages, la mode. Démonstration avec ce numéro. Dans les nouveautés, le béton s’apprivoise et gagne en légèreté, il inspire Matali Crasset ; preuve de la vitalité du design en France, RBC présentait, fin mars, 19 jeunes maisons d’édition ; l’éco-design gagne du terrain : les matériaux sains et durables, le recyclage sont à l’ordre du jour. Côté architecture, je suis bluffée par le MuCem, de Ricciotti, à Marseille, un cube aérien, juste envie d’aller y voir de plus près. Et vous ? Quant aux créateurs – quel vivier ! –, ils illustrent parfaitement cette idée du design comme approche transversale. Les uns s’attachent aux liens entre design et artisanat et réveillent des savoir-faire traditionnels au Maroc. D’autres au rapport entre design et architecture ou entre design et industrie, d’autres encore déclinent le design dans tous les domaines des arts de la table et de la cuisine. Dans la veine alliant respect de l’environnement, qualité architecturale et design, nous vous présentons le prototype Modul’Hab. L’habitat modulaire, encore peu développé en France, est certainement une piste à suivre (l’Amérique du Nord s’y intéresse) pour résoudre des problèmes de mal-logement et favoriser des habitats nomades… Moi quand même, je suis plutôt “sédentaire nomade”, vieilles pierres, mélange des styles, des matériaux et des époques. De mon époque, la nôtre !

© C dric Rouillat pour Collection Of Design

Éloïse Girault

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sommaire

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EN BREF P.6 DES LYONNAIS P.18 LE SHOPPING DE MARINE À LA PAGE P.30

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architecture

PORTFOLIO, SITES IN PROGRESS P.34 À L’ÉTUDE, LA REQUALIFICATION DE L’IMMEUBLE CITROËN P.40 GRAND FORMAT, LE MUCEM JETTE L’ANCRE À MARSEILLE P.42 ARCHI CITY, NICOLAS JACQUET, CONTEUR DES VILLES P.48 créateurs dans le ton

ALAIN ET DOMINIQUE VAVRO P.51 HUB DESIGN ÉDITIONS, AU-DELÀ DU BEAU ! P.52 INOOK, LES AGITÉS DU BOCAL P.54 MATHILDE PÉNICAUD, QUAND L’ACIER RENCONTRE LE BÉTON NUMÉRO 111, VOUS AVEZ TIRÉ LE BON NUMÉRO P.58 SOUVIGNET DESIGN, LE TUBE QUI VA FAIRE DU BRUIT P.60 WILLIAM WILMOTTE, ARCHITECTE IN SITU P.62 intérieurs

SAGA : FERMOB, LES CHAISES DE JARDIN QUE LE MONDE ENTIER AIME P.64 LA PETITE MAISON DANS LA PRAIRIE… A BIEN CHANGÉ BULLE MOBILE ET INTELLIGENTE P.74

P.68

collection

LE PETIT GUIDE PRATIQUE DU CHINEUR DU DIMANCHE série

LES BIBLIOTHÈQUES S’ÉPANCHENT

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embarquement immédiat

BHOUTAN D’UN AUTRE TEMPS notez, sortez

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P.80

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EN

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Estelle Coppens, Nadine Fageol, Charlotte Pidou, Fanny Pincanon

BREF…

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LAISSEZ LES ARBRES OÙ ILS SONT !

Le bois sans les échardes, sans l’entretien et sans les coupes à blanc ! C’est un peu ce que propose Lameo. À l’utilisation d’essences exotiques, l’entreprise basée à Chaponost préfère le bois composite : 55 % de poudre de bois de peuplier recyclé, 30 % de polymère recyclé (résines plastiques) et 15 % de pigments, antimicrobiens, etc. Le matériau imputrescible, résistant, qui se moque des attaques d’insectes ou de champignons tout en ressemblant au bois, se décline en différentes gammes et couleurs. Il s’emploie en revêtements extérieurs pour les terrasses, plages de piscine, balustrades ou l’habillage de façades. EC LAMEO

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1, AVENUE ANDRÉ-DEVIENNE – CHAPONOST www.lameo.fr

Le lieu est immense au point que l’on parle de l’un des plus grands showrooms français consacré à la véranda. Et pour cause ce lieu qui fait le lien entre l’habitat et son environnement extérieur immédiat est de plus en plus recherché pour son apport de lumière et de transparence. Une pièce à part entière, comme on vous l’expliquera chez Vérand’art qui imagine ces extensions sur mesure en fonction de l’architecture de l’habitation. Façon orangeraie adossée à un corps de ferme, ou boîte transparente prolongeant une maison contemporaine, elle s’impose désormais comme une pièce à vivre à l’année grâce à l’utilisation de matériaux performants. NF VERAND’ART

45, CHEMIN DU MOULIN CARRON – 69570 DARDILLY TÉL. 04 85 44 03 30 www.verandart.fr

BANG & OLUFSEN FAIT DES PETITS

Nouvel espace pour l’enseigne danoise image et son, haut de gamme, Bang & Olufsen. Cette 4e boutique à Lyon, pour la première fois entièrement dédiée à la marque, propose toute la gamme en exclusivité sur 3 salles mêlant murs de pierres, plafond à la française et design contemporain. La dernière nouveauté : le Beovision 11. Carré, élégant et original, ce téléviseur ultra performant peut être équipé d’un support électrique motorisé afin de choisir l’inclinaison parfaite pour regarder un film sans bouger de son canapé ! FP BANG & OLUFSEN

34, QUAI SAINT-ANTOINE – LYON 2e – TÉL. 04 78 03 88 60

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PIÈCE À VIVRE





EN BREF

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IDÉES EN BÉTON Une entreprise spécialiste du béton, en pleine renaissance et au nez creux, s’est offert les services de la designer Matali Crasset. Sa mission : apprivoiser cette matière réputée froide et technique en la rendant plus domestique. Une première ligne de meubles et de luminaires, décoiffants et sculpturaux, éditée par Concrete by LCDA, et dévoilée au Salon Maison & Objet, en début d’année. Pour réaliser la table “Point de rencontre”, un dispositif de moulage exclusif a été mis au point : le béton lège, matériau trois fois plus léger que son aîné. La lampe “Point de suspension” arbore un abat-jour corolle plein de poésie. Évoquant l’épine dorsale du poisson, la bibliothèque “Point de vue” rompt, pour sa part, avec les codes monolithiques du genre. Audacieux et étonnant. EC © LCDA

CONCRETE BY LCDA

CHEZ CRÉATION CONTEMPORAINE 15, COURS DE LA LIBERTÉ – LYON 3e – TÉL. 04 78 62 78 34

COCON EXTÉRIEUR

Septembre , au salon Maison & Objet, double actualité dans la zone outdoor : Metalco Home, gamme de mobilier design in-outdoor de luxe débarque en France, muni de sa nouvelle “Opendoor Collection”. Créée par Metalco, fabricant italien de mobilier urbain, cette marque joue le jusqu’au-boutisme de l’art de vivre au jardin. Alu, inox et tissus techniques se fondent avec aisance dans le jardin ou sur la terrasse sous forme de divans, tables, bars de jardin, chaises longues et autres éclairages plutôt élégants. CP METALCO HOME Points de vente disponibles sur www.metalcohome.fr

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DESIGN SANS CONSERVATEURS

Dans cette nouvelle galerie, la jeune designer Anouchka Potdevin rassemble des meubles et des accessoires déco issus du recyclage, de la récupération ou de modes de production amis de la nature. On retrouve une bonne partie de la clique talentueuse des créateurs lyonnais – Ultra Sofa, Mademoiselle Dimanche, Lisa Lejeune – très versés dans le design durable. Le tout est saupoudré de mobilier vintage chiné par l’artiste-brocanteur Christian Verbier, vendu à prix corrects. Le mélange des genres est heureux et naturel. Coup de cœur pour la papeterie graphico-rétro de Papier Tigre. EC BY ZEOLITE – GALERIE DE MEUBLES ÉCO-DESIGN

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5, RUE DU PLAT – LYON 2e – TÉL. 09 80 89 28 64

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EN BREF

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VENT DE VINTAGE AU PRINTEMPS

© C DRIC ROULLIAT

En avril, COD (Collection of Design) et Cédric Roulliat investissent le Printemps de Lyon pour célébrer le mobilier vintage et une vision décalée de la mode rétro. Férus de signatures design des années  aux années , Arnaud Trimaille et Bruno Dürr, de COD, ont parsemé la grande enseigne de pièces légendaires de Pierre Guariche, Joseph-André Motte ou Charles Eames. En contrepoint, des mises en scène photographiques de Cédric Roulliat qui, aidé de son complice metteur en scène Camille Germser, a ouvert l’établissement sur une dimension parallèle peuplée d’amazones stylées. Au détour d’une vitrine ou d’un corner, d’autres surprises attendent les clients du Printemps, comme l’étonnant miroir “Ultra Fragola” d’Ettore Sottsass, ou encore les créations “taxidermartistiques” de Mathieu Miljavac… Un souffle qui décoiffe, c’est le printemps, on vous dit ! RE

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AMARYLICE S’AGRANDIT

Parce que le respect de l’environnement ne s’arrête plus à l’industrie alimentaire ou textile, Olterre, jeune marque originaire du Beaujolais, offre une gamme d’enduits et de peintures, dans des matières naturelles et non polluantes. Argile, béton ciré, peintures minérales ou végétales, des produits de fabrication française, proposés dans l’idée d’un habitat le plus sain possible. Dans la nouvelle boutique, installée dans le quartier des Célestins, on se laisse guider par les conseils éclairés et sur mesure de Corinne. FP

Depuis plus de 20 ans, Amarylice s’est forgé une réputation de fleuriste haut de gamme, spécialisé dans les fleurs naturelles et les compositions de mariage. Depuis peu, la boutique s’est largement agrandie pour accueillir un espace de décoration contemporain et actuel. Parmi les fleurs, on retrouve des luminaires, vases, statues ou bougies, répartis dans 15 vitrines aux ambiances très variées. Pour le printemps, exit la morosité et place aux couleurs acidulées, fuchsia, orange ou framboise, qui donneront du peps à votre intérieur. FP

OLTERRE

AMARYLICE

2, RUE GASPARD-ANDRÉ – LYON 2e – TÉL. 04 78 82 90 40 www.olterre-lyon.com

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© FANNY PINCANON

RETOUR À LA NATURE

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GALERIE DU SOFITEL 20, QUAI DOCTEUR GAILLETON – LYON 2e – TÉL. 04 78 37 38 29



EN BREF

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© DR

© SERGE ANTON

LUMINAIRES SERVIS SUR CANAPÉS

L’ÈRE DU BAMBOU

Elsa Somano, créatrice de luminaires, et Maud Garnier, designer de canapés et d’objets déco, ont uni leurs univers au sein d’un nouveau showroom. Pour le découvrir, cap sur la place Bertone et son ambiance de village. Le duo ne jure que par le made in France et les circuits de distribution courts. Régulièrement, des collègues aux neurones bien lestés en créativité sont invités à s’exposer sous leur plafond Canut. En avril, Amaury Poudray déboule chez elles suivi de Véronique Van-Brabandt, tapissière décoratrice, en mai. De 10 h à 17 h sauf mercredis et samedis sur rendez-vous. EC

Chez Bamboo France, comme son nom l’indique, le bambou est roi. Cette entreprise locale née l’an dernier transforme cette “herbe plus dure que le chêne” en lames de terrasse, de parquet ou de bardage. Sa gamme comprend également des produits en cocotier, en composite, ainsi que des galets et du gabion, les fameux casiers en métal remplis de pierres pour toutes sortes d’habillages. Bref, elle a pris le parti des matériaux sains, écologiques, naturels et durables. Une éco attitude qui vient chahuter le règne du bois exotique. CP

SHOWROOM

BAMBOO FRANCE

5, PLACE BERTONE – LYON 4e – TÉL. 06 19 48 65 93

16, RUE DU BOIS BARON – BELLEVILLE – TÉL. 04 74 07 56 88 www.bamboofrance.com

© FORESTIER ¨ PARIS

Défricheur de nouveaux talents, RBC (aidé de l’agence 14 septembre) a organisé, fin mars, l’exposition “Jeunes Pousses” présentant au grand public 19 maisons d’édition en devenir. Façon aussi de partager sa connaissance du marché du design. Lors de la table ronde qui lançait l’événement, les maisons et leurs fondateurs se sont présentés, racontant comment ils avaient un jour franchi le pas et endossé le rôle d’éditeur. Fondées en tandem, trio ou en famille, toutes ces marques, différentes dans leur histoire ou leur démarche, ont une envie commune une envie, celle de défendre la création et l’innovation. Rendre le design accessible, favoriser la reconnaissance de jeunes créateurs, exporter la “French Touch”, tel est le pari de ces “jeunes pousses” qui malgré la crise sont prêtes à défendre le design en France. À suivre ! FP

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SILENCE, ÇA POUSSE ! EGOLAREVUE STYLE 05

RBC DESIGN STORE

42, QUAI RAMBAUD LYON 2e – TÉL. 04 72 04 25 25 www.rbcmobilier.com



Publi-reportage

RÉ A L I S AT I O N T E RM I N É E

Š Cathy Dubois

Avec la mĂŞme passion depuis 15 ans, Lionel Levy, fondateur de rĂŠHome, s’ingĂŠnie Ă magnifier votre univers. De l’Êtude attentive et intuitive de vos attentes et de vos dĂŠsirs, il donne vie Ă vos rĂŞves, mĂŞme les plus audacieux, car rien ne l’enthousiasme davantage que les dĂŠfis. Et dès l’avant-projet, grâce Ă des vues de plan en 3D, illustrĂŠes en couleur, vous visualisez le rĂŠsultat de son Ĺ“uvre, comme sur une photo, avec un rĂŠalisme saisissant. Une inĂŠpuisable crĂŠativitĂŠ, des matĂŠriaux nobles, un savoir-faire Ă la qualitĂŠ soignĂŠe, des dĂŠlais scrupuleusement respectĂŠs, alliĂŠs Ă une disponibilitĂŠ prĂŠvenante, sont autant de valeurs fortes qui font de rĂŠHome une rĂŠfĂŠrence incomparable, avec un seul objectif, votre totale satisfaction.


Publi-reportage

PR O J E T D ’AM É N AG E M E N T D E C U IS IN E E N 3D

P ORT E D ’EN T RÉE RÉ AL ISÉE SUR MESUR E

PerpĂŠtuellement Ă l’Êcoute, Lionel Levy est votre unique interlocuteur, de la première esquisse au parfait achèvement de vos projets. Orchestrant, avec son fidèle associĂŠ Joseph Caschera, une ĂŠquipe d’architectes DPLG, de dĂŠcorateurs d’intĂŠrieur, de graphistes et d’artisans, tous exclusivement attachĂŠs Ă rĂŠHome, il maĂŽtrise ainsi tous les processus dans l’exĂŠcution de vos travaux. Et c’est dans cet ĂŠtat d’esprit qu’il garantit ses devis, assumant rigoureusement toute ÂŤ mauvaise surprise Âť potentielle. Enfin, dans sa constante recherche de perfection, rĂŠHome intègre dĂŠsormais sa propre ĂŠbĂŠnisterie, rĂŠalisant directement et spĂŠcialement pour vous, du mobilier ou des cuisines, intĂŠgralement personnalisĂŠs. RĂŠnovation ou relooking ultra-contemporain, projets privĂŠs ou professionnels, en France ou hors Hexagone, Lionel Levy cultive son art en s’engageant Ă vos cĂ´tĂŠs, pour que rĂŠHome rime avec Sweet Home.

302 route d’Alix 69380 Chatillon d’Azergues TĂŠl. 06 08 56 88 85 N° Vert 0 800 300 144


DES LYONNAIS

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Photos Sabine Serrad

© SABINE SERRAD

NED REKIC. MAISON HOME DESIGN

,OUNGE #HAIR *ENSEN DESIGN 2ODOLFO $ORDONI POUR -INOTTI 5NE SUITE DE COURBES HARMONIEUSES ET DE RONDEURS UNE FABRICATION ARTISANALE SOPHISTIQUmE AU SERVICE D´UNE BEAUTm mMOUVANTE

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DES LYONNAIS

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PATRICIA DESCAILLOT. TOSCANE

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© SABINE SERRAD

*´ADORE 4ANGO CRmm EN PAR *AN !RMGARDT POUR ,mOLUX #E CANAPm EXPRIME TOUJOURS LA QUINTESSENCE DU DESIGN LA COULEUR LE MOUVEMENT LA VIE



DES LYONNAIS

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© SABINE SERRAD

DANIEL GRANGE. LE BUREAU CONTEMPORAIN

,A TABLE .UUR D´!RPER AVEC UN PLATEAU UNIQUE REPOSE SUR PIEDS mLmGANTS %LLE S´ADAPTE COMME TOUTE LA COLLECTION !RPER AUX FONCTIONS ET AUX ENVIRONNEMENTS LES PLUS DIVERS

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Le Shopping de

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arine

Photos & r alisation Marine Palayer-Scappaticci

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01. Bouledogues fluo… et silencieux… chez Lexon 02. Chaise Bloom chez Calligaris 03. Miroirs à suspendre, cordon en feutrine disponible

dans plusieurs coloris, chez By Zéolite 04. Lampe à poser Maria Metalarte, en porcelaine et

disponible en plusieurs coloris, chez RBC 05. Table basse et poteries chez By Zéolite 06. Fauteuil Norman Cherner chez COD 07. Fauteuil Lastika de Lago chez Cot Contemporain

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Guéridon, lampe à poser ou à suspendre, et extincteur chez Sérénissime Porte-manteau Fagot Zanotta de De Pas, D'Urbino et Lomazzi chez Arrivetz Chaise Amsterdam de Pierre Guarriche, éditée par Steiner, chez COD Table basse Ronan et Erwan Bouroullec et lampe Flowerpot de Verner Panton chez Arrivetz 05. Montre chez Lexon, existe en plusieurs couleurs 06. Arbre-recharge à énergie solaire chez Lexon 07. Canapé Coogee de Sentou chez RBC

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Le Shopping de arine

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Suspension 9 abat-jours chez Sérénissime Table basse chez Toscane Excellentes ceintures Skimp en bio-plastique et waterproof chez Lexon Tabouret Lago chez Cot Contemporain Console et lampes chez By Zéolite Lampe Double-bras CKR chez Orosa Vases en céramique et caoutchouc fluo chez Lexon Fauteuil nuage articulé chez Sérénissime

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Le Shopping de arine

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01. Fauteuil en cuir Munich Armchair, de Matthias Sauerbruch et 02. 03. 04. 05. 06. 07.

Louisa Hutton, chez RBC Petites cloches Eva Solo, tulipes et bourse chez Jardin avec Vue Lampe Flos, improbable et charmante, chez RBC Coupes Montgolfières en bois, Léos Création chez RBC Guéridon en bois et feutrine, et bougeoirs chez Jardin avec Vue Moment of being, œuvre de Mathieu Miljavac chez COD Lampes “sans fil” chez Toscane

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Le Shopping de arine

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01. Boîtes en émail chez Jardin avec Vue 02. Seau à champagne L’Orfèvre d’Anjou chez Orosa 03. Livre photos Taschen chez Orosa

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À LA PAGE

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Estelle Coppens, Nadine Fageol

Sans dérailler…

Poètes, vos papiers !

Verdure vertigineuse

Dans ces pages, il est question du vélo “accessoire de mode”, des deux-roues “petits bijoux de design” aux lignes minimalistes et aux détails soignés. Cet ouvrage en langue anglaise fourmille d’images venues du monde entier qui montrent que le vélo est une sous-culture urbaine aussi dynamique que créative : montures contemporaines bourrées de style de marques telles que Vanguard Bicycles, Bikeid, Tokyobike, accessoires pratiques et élégants, il y a largement de quoi améliorer l’ordinaire. L’ouvrage recense quelques grands rendez-vous festifs, boutiques spécialisées et initiatives malignes à copier, comme cette station de réparation en libre accès avec distributeur de pièces détachées sur le principe du distributeur de canettes, à Minneapolis. Lisez et bichonnez votre petite reine !

Julien Malland alias Seth est globe-painter. C’est-à-dire qu’il a un moyen très personnel d’entrer en contact avec l’autre, quels que soient son milieu social, sa culture : il laisse parler les pinceaux et les bombes de pigments, seul ou en compagnie d’artistes locaux, et peint sur les murs des personnages mi-inquiets mi-frondeurs, sous le regard amusé, parfois furieux, des habitants. “Extramuros” est un carnet de voyages qui relate les rencontres de Seth avec des lieux, en déshérence le plus souvent, avec des techniques de peinture ancestrales : Chine, Sénégal, Indonésie, Chili, Mexique, Indonésie… Au passage, il ausculte les sociétés traversées et prend acte des ravages de la mondialisation.

Yann Arthus-Bertrand a fait des émules ! Ici, ce sont les toits de New York que l’on découvre d’en haut grâce à des prises de vues aériennes. Le piéton est très loin de soupçonner l’existence de cette seconde vie au-dessus de leur tête, faite d’installations et d’infrastructures haut perchées, bricolées ou très luxueuses, privées comme publiques. Ces territoires de terrasses et de toits encore largement inexplorés se prêtent pourtant à des usages multiples : espaces extérieurs habitables, jardins, piscines, systèmes de production d’énergie, piste de course, agriculture urbaine partagée, bars… Autant d’exemples pris sur le vif qui prouvent qu’il serait temps de penser et de vivre autrement la ville grâce à eux.

Velo 2nd Gear Bicycle culture and style Gestalten, 2013. PRIX 38 ¤

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Extramuros Chroniques d’un globe-painter Julien Seth Malland Éditions Alternatives, 2012. PRIX 32 ¤

Sur les toits de New York Espaces cachés à ciel ouvert Alex MacLean Éditions La Découverte, 2012. PRIX 42 ¤

Ce n’est pas la taille qui compte

Joue-la comme Bocuse !

Manque de place, budget millimétré, usage saisonnier, les habitations de petites tailles se multiplient. “Mini Homes” dresse un panorama de projets pour lesquels les architectes ont rivalisé d’ingéniosité pour tout faire tenir. Bien que minuscules, très petits, petits ou compacts, suivant les différents chapitres, ces lieux de vie sont pratiques, modulables et diablement séduisants dans l’ensemble. Petit bémol : à peine quelques lignes pour décrire chaque logis, c’est assez ramassé aussi ! Mais les plans et les abondantes illustrations sauvent les meubles. Une bonne source d’inspiration pour optimiser l’espace chez soi.

Offrez-vous cette gourmandise, la vie et les destins croisés d’une génération miraculeuse de chefs qui ont envoyé bouler un savoir-faire culinaire hérité du xixe siècle : Guérard, Chapel, Pic, Troisgros, Haeberlin, Lenôtre, Outhier, Senderens, Vergé et Bocuse. Chacun se raconte lui-même, ou un proche quand il s’agit d’un disparu, ce qui laisse très loin l’exercice de la biographie sage. Il y a du souffle, de l’énergie et de l’humour dans cet ouvrage truffé d’anecdotes et de photos rares sorties pour l’occasion des albums de famille. Quelle époque que celle des années  au mitan des années  ! Comme le dit notre chère figure de proue, Paulo des bords de Saône, en page  : “C’est une histoire de jeunes gars d’après-guerre qui ont obtenu trois étoiles au Michelin”.

Mini Homes Le génie des architectes Éditions place des Victoires, 2012. PRIX 49,95 ¤

Mémoires de chefs Sous la direction de Nicolas Chatenier Éditions Textuel, 2012. PRIX 45 ¤



À LA PAGE

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Dans l’intimité de Taroudant

Les sites de l’Unesco à la carte

Les pensées de Rousseau

C’est à un voyage intimiste que nous invite Christophe Decarpentrie à travers les demeures dissimulées sous les épaisses murailles de Taroudant dans le grand sud marocain. Arrivé un peu par hasard, le décorateur belge s’est attaché aux lieux et à ses habitants et, pour en livrer ses plus beaux secrets, a fait appel au photographe Philippe Debeerst. Une oasis décorative dédiée au style traditionnel berbère qui associe couleurs douces, matériaux bruts, meubles typiques, céramiques joufflues et le tapis omniprésent qui recouvre en courtepointes les matelas des canapés. Un style de toujours dont il suffit de se réapproprier quelques pièces pour renouveler son intérieur.

Déjà  ans que l’Unesco a instauré la directive sur la protection des biens culturels ou naturels représentant un patrimoine pour l’humanité. Cette célébration prend notamment la forme d’un atlas répertoriant les  sites inscrits sur la fameuse liste. Autrement dit un guide de ce que notre monde offre de mieux à voir parmi lesquels  sites français du golfe de Porto à la juridiction de Saint-Émilion en passant par Le Havre reconstruit par Auguste Perret sans oublier les cathédrales…

Attention, un fort bel ouvrage avec cette reproduction en fac-similé de celui paru en . Au départ, huit lettres de Rousseau tout aussi simples que méthodiques afin d’initier sa petite-fille à la botanique. À l’arrivée, une édition augmentée de plusieurs textes du philosophe sur les plantes et l’herborisation illustrés qui plus est de  planches signées du “Raphaël des fleurs” autrement dit Pierre-Joseph Redouté. Et cerise sur le bouquet, les commentaires de trois spécialistes éclairés sur l’importance de la botanique dans la vie et l’œuvre du philosophe.

L’art de vivre à Taroudant Christophe Decarpentrie Éditions VDH, 2012. PRIX 55 ¤

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Le grand atlas Unesco Patrimoine Mondial Éditions Atlas Livres, 2012. PRIX 45 ¤

La botanique de Rousseau Collection Sources, 2012. PRIX 39 ¤

Le langage du bois

Plantes vertes

Le formidable essor du design a amené les créateurs à repenser entièrement les créations en bois. Et c’est bien de ce nouveau processus qu’il est question dans cet ouvrage fomenté par une architecte de l’École Boulle et un architecte d’intérieur. Circuits classiques d’édition et de distribution, mais encore les alternatives existantes à l’instar de l’autoproduction sont passées au crible. Une vision globale consolidée d’études de cas permettant de saisir la structure, la composition, la réalisation et les finitions d’une chaise, étagère ou bibliothèque. Un opus très complet sur l’art et la manière de produire beau et durable.

C’est dit on remplace les engrais chimiques au potager par des plantes qui nourrissent et traitent le sol entre deux récoltes. “Je plante des engrais verts” explique le rôle considérable de la démarche en matière de protection, de fertilisation, d’ameublissement de la terre qu’il faut éviter de laisser nue. Le sarrasin pousse sur les sols pauvres, la phacélie aide à la formation de prairies fleuries, la moutarde prépare le terrain aux semis tardifs, le trèfle adore pousser sous les fruitiers. Au total sept plantes amies de la terre à adopter en fonction du sol et des saisons.

Bois & Design dans le mobilier Laurence Duca et Rémy Peyrard Eyrolles Éditions, 2013. PRIX 32 ¤

Je sème des engrais verts Pascal Aspe, J.-J. Raynal Terre Vivante, 2013. PRIX 12 ¤



architecture

PORTFOLIO Charlotte Pidou | Photos Studio Erick Saillet

En perpétuel mouvement, la ville se réinvente en réhabilitant d’anciens bâtiments, usines ou ateliers, témoins de l’architecture d’une époque et d’une histoire. Focus sur trois sites industriels qui retrouvent une seconde jeunesse.

SITES IN PROGRESS

La Chapellerie

© STUDIO ERICK SAILLET

Construite en 1902 par la famille Fléchet, l’usine éponyme a participé à la renommée de Chazelles-sur-Lyon (Loire) comme capitale internationale du chapeau de feutre de poil.

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architecture

PORTFOLIO

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La Chapellerie La Chapellerie a démarré une nouvelle vie début avril avec l’ouverture de l’Atelier-musée du chapeau. En charge de la réhabilitation de ce tènement industriel de 3 000 m2 inscrit à l’inventaire des monuments historiques, le cabinet d’architectes Pierre Vurpas et Associés a découvert “une pièce de collection quasiment intacte”. C’est-à-dire, différents bâtiments de production organisés autour d’une cour pavée, d’une chaufferie surmontée d’une cheminée en briques haute de 35 mètres et de nombreux éléments caractéristiques de l’architecture des usines du début du XXe siècle : ossature métallique des fenêtres, jeu de passerelles couvertes et charpente en béton. D’où une approche de restauration-conservation humble et respectueuse pour garder les traces de l’histoire et l’esprit des lieux. Les murs en granit rose de la Loire ont été nettoyés, de nouvelles vitres améliorant l’isolation sont venues se loger dans les menuiseries en acier et leurs impostes (parties supérieures) ont été teintées en bleu afin de protéger du soleil et de conférer une belle ambiance. La palme du chantier le plus technique revient à la réparation de la charpente en béton du bâtiment de la Foule, une structure avant-gardiste pour l’époque, abîmée par les vapeurs acides de la teinture. La manufacture accueille désormais des expositions qui recréent l’atmosphère de l’usine, un atelier de production, un centre de formation, une boutique, un restaurant ainsi que cinq ateliers de créateurs établis dans une nouvelle construction en bois.

© STUDIO ERICK SAILLET

ARCHITECTURE Pierre Vurpas et Associés


PORTFOLIO

© STUDIO ERICK SAILLET

architecture

L’usine Tase En juin, plus de 600 salariés de l’entreprise Technip France vont investir leurs nouveaux locaux, au cœur de la zone industrielle historique du Carré de Soie à Vaulx-en-Velin. 7 500 m2 aménagés sur trois niveaux, au sein du principal bâtiment de l’ancienne usine Tase. L’agence Christian Devillers Architecte a imaginé pour Bouwfonds Marignan, propriétaire des lieux, la transformation du site. Contraintes et intérêts majeurs à la fois : les façades sud et ouest, ainsi que le volume intérieur, sont inscrits au titre des bâtiments historiques et l’usine a reçu le label “Patrimoine du XXe siècle”. Les poutrelles fines et serrées de la structure en béton s’avèrent caractéristiques des constructions de l’époque ; le rapport quantité de béton/résistance était optimal. Autre particularité, l’impressionnante surface vitrée a donné lieu à un défi architectural et technique : retrouver la finesse et les dessins des profils existants tout en apportant une bonne isolation (photo). Au final, des menuiseries ventilées en aluminium, dont pas un châssis n’est identique, habillent les 1 200 m2 de surfaces vitrées. La façade nord, libre de contraintes, affiche un autre visage avec ses 1 000 m2 de vitres cadrées d’aluminium anodisé. De ce côté, vue sur les chantiers de logements en cours et sur le château d’eau, devenu phare rouge et blanc et emblème du quartier. Sa vocation industrielle a commencé en 1924, quand les Gillet, famille de soyeux lyonnais, font construire l’usine Sase, pour Soie artificielle du sud-est, au milieu des champs. Elle est rebaptisée Tase, pour textile, en 1935. Au plus fort de son activité, 3 000 ouvriers y travaillaient. ARCHITECTURE

Christian Devillers Architecte

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PORTFOLIO

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La friche RVI Poids lourd des friches de la ville, le site des anciennes usines RVI a marqué l’histoire du 3e arrondissement. L’aventure industrielle commence en 1912 avec l’usine de vélos et d’automobiles Rochet Schneider. Suivront Berliet puis Renault véhicules industriels jusqu’à une cessation de l’activité à la fin des années 70. Son identité s’est aussi forgée avec plus de dix ans de vie artistique, avant sa fermeture définitive début 2011. Désormais, son nouveau visage de campus des métiers se dessine. La plupart des bâtiments a été démolie, seuls quelques éléments font l’objet d’une protection au Plan local d’urbanisme (PLU) : le mur de la rue Feuillat et une partie des sheds (toitures en dents de scie), ainsi que l’immense verrière et la monumentale porte d’entrée. Ces éléments témoignent de la mémoire industrielle du site et s’inscrivent dans le patrimoine architectural du XIXe siècle. Déjà installée sur le site, la Société d’enseignement professionnel du Rhône (SEPR) investira à la rentrée un nouveau bâtiment. L’agence Chabal Architecte, en charge de la requalification de la zone sud du site, en partie avec l’agence Archi-Made, a conçu des bâtiments fonctionnels à l’esthétique rationnelle. Elle démarre cet été le chantier pour la Fédération compagnonnique des métiers du bâtiment (FCMB). Une trame d’ateliers à sheds en ossature bois poussera dans l’axe de ses “respectables aînés” métalliques, transformés en aire extérieure pédagogique. Cerise sur le projet, l’école sera terrain d’apprentissage puisque les compagnons réaliseront l’ensemble des peintures de leurs locaux, les enduits muraux traditionnels et rénoveront la verrière et le portail métallique, majestueuse entrée. Afin de retrouver un équilibre nature-architecture, de nombreux espaces verts seront aménagés. La métamorphose se poursuivra au nord avec notamment la création d’une bibliothèque, d’un parc public et de logements de Grand Lyon Habitat. ARCHITECTURE

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Agences Chabal Architecte et Archi-Made

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© STUDIO ERICK SAILLET

© STUDIO ERICK SAILLET

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PORTFOLIO

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architecture

À L’ÉTUDE

© SUD ARCHITECTES, ALEP ARCHITECTES

Nadine Fageol

1.

LA REQUALIFICATION DE

L’IMMEUBLE CITROËN © SUD ARCHITECTES, ALEP ARCHITECTES

Inscrit à l’inventaire des monuments historiques, rue de Marseille, “le plus grand garage d’Europe” va faire sa mue pour mieux valoriser ses fabuleux attributs dans un programme de bureaux dotés de parking privatifs. Rampe.

2.

1. Au dernier niveau, un cloisonnement étudié dans la transparence afin de préserver la vue sur la charpente de béton et d’acier. 2. De l’extérieur, l’immeuble Citroën et son architecture moderniste typique des années 30.

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Imposant dans la légèreté, c’est au tour de l’emblématique immeuble Citroën de passer à la moulinette moderniste. Racheté par le groupe 6ème Sens, le grandiose vaisseau de la rue de Marseille va faire l’objet d’une judicieuse requalification étant donnée sa valeur historique qui lui vaut d’être inscrit à l’inventaire des bâtiments historiques. Il fut construit de 1930 à 1932, à la demande d’André Citroën qui, à l’affût d’un lieu pour regrouper l’ensemble de ses activités, finit par se replier sur une parcelle rue de Marseille, faute d’emplacement probant en Presqu’île. 8 300 mètres cubes de béton armé, 1 380 tonnes d’acier, le quadrilatère se développe sur 0,65 hectare soit la totalité de la parcelle. On parle à l’époque, “du plus grand garage d’Europe” fort de ses 530 mètres linéaires de façades ornées à chaque angle de tours hébergeant les escaliers. 6ème Sens Immobilier a confié la requalification du site à l’agence lyonnaise Sud Architectes qui opère conjointement avec ALEP Architectes, agence spécialisée dans le renouveau de l’architecture patrimoniale. Dans un futur proche, l’immeuble Citroën accueillera des bureaux dotés de parkings adjacents et un ultra moderne garage sur une partie du rez-de-chaussée toujours à l’enseigne de la marque automobile devenue locataire. L’idée d’implanter des logements a été très vite évacuée en raison d’une problématique de taille, les 53 mètres “d’épaisseur” du bâtiment. Plus intéressant, la requalification vise à renouer en quelque sorte avec le bâtiment d’origine, en le débarrassant des greffes réalisées au fil du temps et en valorisant ses éléments les plus symboliques au nombre de trois. À l’angle des rues de l’Université et de Marseille, le hall d’honneur, constituant l’entrée piétonne va retrouver sa superbe une fois délestée de la dalle posée dans les années 80. Un double escalier desservira les bureaux installés en retrait sur des galeries protégées de garde-corps d’origine signés Jean Prouvé ou refaits à l’identique. Ensuite, rue Salomon-Reinach, à l’autre bout de la bâtisse, la rue intérieure est préservée qui accueillera le nouveau garage Citroën dans l’atrium s’enfonçant dans le ventre du vaisseau, le premier étage étant affecté à des bureaux. Troisième élément symbolique, “la conservation de l’esprit automobile” insiste l’architecte Yannick Pascal. Longeant toute la façade rue Béchevelin, la double rampe superposée permettant l’accès des véhicules conserve son rôle afin de desservir des bureaux avec parkings privatifs jusqu’au 5e étage ! Prévus initialement pour la ventilation, trois patios vont être élargis afin d’irriguer en lumière naturelle le cœur de la bâtisse des étages cinq à trois. “Le plus beau dans ce bâtiment est son aspect cathédrale d’acier et de béton”, au dernier étage le volume de l’exceptionnelle charpente sera visible grâce à des cloisonnements transparents. Enfin, un fin travail d’acier pour les baies des “intouchables” façades classées.



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GRAND FORMAT Nadine Fageol | Photos Lisa Ricciotti

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architecture

GRAND FORMAT

LE MUCEM JETTE L’ANCRE À MARSEILLE Composition forte du nouveau Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, l’immeuble implanté sur l’ancien môle portuaire J4 impose une écriture architecturale chère à Ruddy Ricciotti. “Démuséifier” les lieux pour le rendre véritablement accessible à tous. Résille. Lecture, concerts, expositions, projections, promenades dans les jardins du Fort Saint-Jean, le MuCem a été voulu comme un lieu de vie ouvert à tous. Il se déploie sur un site exceptionnel de 40 000 m2 sur le Fort Saint-Jean et l’ancien môle portuaire J4 pour constituer le noyau dur du dispositif de recomposition urbaine marseillais reliant tout à la fois les quartiers nord, le Vieux Port et le nouveau port de tourisme et de croisières.

© LISA RICCIOTTI

Le MuCem pour Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée qui se dévoile dans le cadre de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture, accumule les particularités. Tout d’abord, il représente le troisième chapitre de la vie d’un grand musée consacré à la société. Démarrée en 1884 avec l’ouverture d’une “salle” de France au musée d’ethnographie du Trocadéro, l’histoire se poursuit en 1937 et pendant plus d’un demi-siècle avec le musée des Arts et Traditions Populaires à Paris. Le MuCem hérite naturellement de ces collections enrichies d’apports en provenance de musée de l’Homme. Confortant un fonds d’un million d’œuvres, il s’intéressera à l’histoire, aux sociétés et au patrimoine méditerranéens dans une optique comparative avec les pays voisins et l’Europe. Ensuite sa configuration sur deux sites, l’ancien Fort Saint Jean-rénové venant se confronter à l’immeuble naturellement baptisé J4 ou la “casbah verticale” imaginée par Rudy Ricciotti l’enfant terrible de l’architecture française, acteur majeur de la nouvelle vague architecturale française, qui a opté pour un bâtiment dépourvu de maniérisme au profit de la minéralité apprivoisant le soleil et la mer. Tout le talent de Ricciotti qui travaille toujours “dans la crainte de se tromper” a été de “démuséifier” l’infrastructure, une manière de partager l’espace public en évitant toute forme d’élitisme surfait pour offrir aux visiteurs des parcours comme une invitation à la découverte architecturale mêlant jeux d’ombres et de vagues gouvernés par la course du soleil. Sur la base d’un plan classiquement latin, Ricciotti a donc élaboré un carré parfait de 72 mètres de côté. Ce carré en héberge un second plus petit de 52 mètres de côté, celui du musée comprenant l’exposition longue durée sur 1 750 m2 déclinant cinq spécificités méditerranéennes : le blé, la citoyenneté, les monothéismes, l’exploration et le tourisme. Un cube quasi abstrait à l’architecture fine rendue possible grâce à l’utilisation d’un béton issu des dernières recherches de l’industrie française permettant de réduire les volumes porteurs “en une écriture minérale comme si le bâtiment n’avait plus que la peau et les os”. Afin de filtrer embruns et soleil, Ricciotti brode au sud et à l’ouest une immense résille inspirée du moucharabieh derrière laquelle le visiteur part à la découverte du bâtiment évanescent “dans un paysage de pierre et orientaliste par ses ombres sur la figure”. Enfin, morceau de bravoure absolu, la passerelle qui s’échappe au sommet comme “un ruban, un muscle noir gracile”, un trait d’union lancé sur la darse pour rejoindre le fort Saint-Jean et le quartier du Panier.

Majestueux dans le port de Marseille, voilà le bâtiment fédérateur du MuCem installé sur môle portuaire J4 d’où son nom. Sa passerelle dresse un trait d’union vers le fort Saint-Jean hébergeant aussi plusieurs salles d’expositions du MuCem.

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architecture

GRAND FORMAT

3.

© LISA RICCIOTTI

1.

© LISA RICCIOTTI

© LISA RICCIOTTI

2.

1. Avec sa casquette en résille façon moucharabieh, le J4 peut faire face à la mer et face au soleil ! 2. Spectaculaire envolée de la passerelle au dessus de la darse ; le ruban de couleur poussière noire file rejoindre le Fort Saint-Jean. 3. À l’abri du soleil et des embruns, le visiteur peut déambuler dans la bâtisse évanescente sans passer par le musée, exprimant la volonté de Ricciotti de partager l’espace public.

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architecture

GRAND FORMAT

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architecture

GRAND FORMAT

1. Grand prix d’architecture 2006, à propos du J4, Rudy Ricciotti évoque, “un projet féminin, nerveux et déshabillé”.

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SOUS-RUBRIQUE

nom de la rubrique

1.

© LISA RICCIOTTI

2.

© LISA RICCIOTTI

© LISA RICCIOTTI

3.

2. & 3. À la nuit tombée, dans sa robe de dentelle pailletée de LED, la transparente silhouette du J4 danse avec la mer.

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architecture

ARCHI CITY Charlotte Pidou

Nicolas Jacquet Conteur des villes

© DR

Sorti en début d’année, Le guide du promeneur de Lyon propose 12 itinéraires de charme par rues, chemins et traboules. Entre lieux incontournables et curiosités, cet ouvrage invite à ouvrir l’œil et en oublie d’être ennuyeux. Rencontre avec l’auteur Nicolas Jacquet, historien de l’art et doctorant en histoire de l’architecture à l’École polytechnique fédérale de Lausanne.

© Ph.Guignard

© DR

Comment avez-vous réalisé ce guide ? J’avais (quasiment) carte blanche. J’ai pris le parti de ne pas trop en dire pour ne pas être indigeste mais plutôt de raconter des histoires en mélangeant savoir et divertissement. Le choix des itinéraires s’est fait facilement, avec des “passages obligés” comme le Vieux Lyon et des coins moins arpentés. J’ai défini des fils rouges tels que : Sur la route des célébrités – Du musée de l’imprimerie à la rue des Tables-Claudiennes ; La cité idéale de Tony Garnier – Le quartier des États-Unis ou l’histoire en  fresques ; ou encore, le Théâtre du négoce – De la place de la Comédie au quai Saint-Antoine. J’ai creusé dans les livres et dans les rues, cherché le pittoresque et des chemins de traverse afin de donner des clés pour voir ce que l’Histoire nous a laissé mais aussi, d’inciter les promeneurs à se plonger dans des époques. Que révèle l’architecture lyonnaise sur son histoire ? C’est une ville de roturiers, entreprenante. Tout ce qui était aristocratique à Lyon a été purgé par la Révolution. Le centre historique n’est pas marqué par une culture ostentatoire, ce qui prédomine, c’est la culture marchande, bourgeoise et la noblesse de cloche. On ressent cette simplicité. Les grandes façades truffées de fenêtres rapprochées sont l’une des particularités architecturales fortes qui disent “ici, on a toujours vécu ensemble”. La cohabitation entre la foi, l’espérance et l’humanisme est aussi très présente dans l’espace public. En même temps, Lyon ne se livre pas comme ça, en témoignent ses traboules, coins et replis…

© DR

Quel est votre rapport à la ville de Lyon ? Je ne suis pas de Lyon mais j’y vis avec plaisir. Pour moi, cette ville est à l’échelle parfaite. Ces paysages me touchent beaucoup, la Saône et le Rhône qui pénètrent la ville, les marchés en bord de fleuve, les parcs… Et l’on ressent une neutralité bienveillante, je la trouve apaisante et authentique. J’aime beaucoup y marcher, faire des photos, flâner dans le Parc des Hauteurs, dans les endroits vertigineux qui surplombent le Rhône ou découvrir des maisons insoupçonnées au détour d’un escalier.

© DR

Le guide du promeneur de Lyon, 19,90 €

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Nicolas Jacquet organise des visites guidées : www.promeneurdelyon.com



CRÉA– TEURS


ALAIN ET DOMINIQUE VAVRO

créateurs dans le ton

© DR

© DR

Estelle Coppens

1.

ALAIN ET DOMINIQUE VAVRO PETITES VOITURES ET GRANDES AMITIÉS

2.

1. & 2. Auberge de Fond Rose

© DR

Dominique et Alain Vavro, couple de designers polymorphes, mettent leurs dessins au service des plus grandes tables, sans en faire tout un plat. Cela aurait pu ne rester qu’une anecdote, mais c’est une passion partagée pour les voitures miniatures qui a permis à Alain Vavro de rencontrer un monstre sacré : Paul Bocuse. Ils sont déjà voisins, à Collonges-au-Mont-d’Or, chose que le Cuisiner du siècle ignore encore. Alain Vavro lui fera cadeau de deux mille Majorette ayant servi de décor à un catalogue qu’il est en train de photographier quand le géant, “alors très ours”, vient à passer par là. C’était il y a 30 ans. La collaboration Bocuse-Vavro démarre sur les chapeaux de roues et dure toujours. Très vite, les ex-étudiants des Beaux-Arts prennent la direction artistique des restaurants Paul-Bocuse, à Lyon comme à l’étranger : Japon, États-Unis, Australie… On doit notamment la façade pétaradante à l’identité bien trempée de l’Auberge du Pont à ce couple d’artistes, selon une répartition du travail immuable : les couleurs de l’une avec les formes de l’autre. Designers connus dans le monde entier – ils ont signé les décors d’autres grands chefs dont Lenôtre, Rostang ou Viannay – Dominique et Alain Vavro donnent naissance à des livres, des logos et des services de table. Ils dessinent également les étiquettes des Beaujolais Nouveaux de G. Dubœuf, “une autre vieille histoire”. Ils aiment ces complicités de longue date qui leur permettent de pousser plus loin leur travail. “Il arrive que nos propositions désarçonnent, mais comme nous avons tissé de relations profondes, on nous suit. Le milieu de l’hôtellerie, de la gastronomie nous fait confiance par procuration, du fait de nos liens avec Paul Bocuse”, constate Alain. Côté vaisselle, les couleurs et dessins échevelés laissent place à une réflexion autour des volumes et des matières. Après Villeroy & Boch et Rak Porcelain, la dernière aventure les emmène à l’est de l’Inde. Sensible à sa qualité de vie, le duo ne s’éloigne cependant jamais trop longtemps de sa belle demeure des bords de Saône, et a choisi de conserver l’échelle artisanale du tête-à-tête. Les Vavro viennent d’attaquer le chantier de la Maison Lumière, dans le 8e arrondissement. Pour quel restaurateur ? “Nous l’avions proposé à d’autres, mais Paul s‘est montré intéressé par le projet”. Les grands appétits se rencontrent toujours.

VAVRO DESIGN – 35, RUE GEORGES-CLÉMENCEAU – COLLONGES-AU-MONT-D’OR – TÉL. 04 78 22 78 05 – WWW.VAVRO.FR

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HUB DESIGN ÉDITIONS

créateurs dans le ton

© DR

© OLIVIER DEL AGE - STUDIO BISBEE

Nadine Fageol

HUB DESIGN ÉDITIONS

AU-DELÀ DU BEAU ! © OLIVIER DEL AGE - STUDIO BISBEE

Thomas Goux et Nicolas Tourette viennent de fonder leur maison d’édition en vue de tisser des liens avec artisans et industriels d’ici et d’ailleurs. Ils signent la collection Rhône-Alpes qui équipe l’Hôtel de Région et actualisent la production d’ateliers marocains. Une portion de table qui se décroche du plateau pour découvrir un tiroir, le design selon Thomas Goux et Nicolas Tourette repose sur une troublante évidence. Habitués à collaborer ensemble l’Avignonnais et le Stéphanois, déjà auréolés d’une étoile par l’Observeur du Design  pour leur subtile collection “Fassie” d’art de la table actualisant le style oriental, rebondissent pour réunir leur verve créative au sein de HUB.designéditions dans l’objectif de tisser des liens créatifs entre designers et artisans et de créer un paysage culturel hybride. “Au-delà du beau, ce processus produit des objets chargés de sens.” Déjà à leur actif, la collection Rhône-Alpes, nommée ainsi car ces pièces outdoor meublent les espaces d’attente de l’Hôtel de Région imaginée par Christian de Portzamparc. Après avoir obtenu le feu vert de la Région pour commercialiser la ligne, ils décident avant même le lancement de la développer. Fauteuils, tables et bancs en métal plié se complètent de suspensions à pétales, et d’une chaise haute pensée pour un confort total dans une nouvelle gamme de couleurs aux finitions veloutées. Au-delà, une fabrication rhônalpine exigeante afin d’assurer la longévité dans le temps, le tandem a même envisagé le fait de pouvoir entièrement décaper les pièces pour les repeindre après plusieurs années d’utilisation. Présentée tout récemment à Saint-Étienne, une version blanche de la collection habille certaines loges VIP du stade Geoffroy-Guichard qui vient de faire l’objet d’une vaste réhabilitation. Minimaliste dans la veine art brut, la collection “Salée”, qui multiplie les formats de pots en terre, est l’aboutissement d’une fructueuse collaboration avec des potiers du marché de Salé au pied de Rabat au Maroc. Une démarche placée sous le joug du partage, les designers n’hésitant pas à financer eux-mêmes la collection afin d’inciter les artisans à exploiter leur savoir-faire dans une tournure plus contemporaine et ainsi préserver leur activité. Prélude, la très belle collection “Fassie” est le fruit d’une démarche similaire initiée avec des artisans, céramistes et métaliers, de la réputée Médina de Fès.

HUB DESIGN ÉDITIONS – WWW.HUB-DESIGNEDITIONS.COM

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créateurs dans le ton

INOOK

© LA FIN DE LA ROUTE

© FLORENCE CHAPUIS

Fanny Pincanon

© FLORENCE CHAPUIS

INOOK

LES AGITÉS DU BOCAL Le public lyonnais les a découverts avec leur animation “Les Anooki agitent la gare Saint-Paul”, chouchou de la dernière Fête des Lumières. Mais derrière ces deux personnages espiègles et rigolos se cache Inook (“plusieurs hommes” en langage inuit), une société de création graphique super imaginative et fourmillant de projets. Moetu Battle et David Passegand se sont rencontrés sur les bancs de l’ESDI (École supérieure de design industriel) et ont décidé de fonder Inook en 1998, un bureau de création interactive, audiovisuelle et graphique. Ils commencent par travailler à Paris en réalisant les sites web de grandes griffes de luxe telles que Moschino, Cartier ou encore Givenchy puis décident de quitter la capitale pour s’installer à Lyon, il y a plus de 10 ans, attirés par la qualité de vie lyonnaise. Depuis ils ont réalisé le site internet du Petit Paumé et sa nouvelle application Iphone, celui des 5 dernières Biennales de la Danse et d’Art Contemporain, le site “travaux” de la Philharmonie de Paris ou les bornes interactives du Musée du quai Branly. Après la mode, la culture me direz-vous, pas du tout ! “À Paris, on avait une étiquette luxe et à Lyon on nous en a collé une plus culture, mais on n’a pas vraiment de casquette. Ce qui nous plait, c’est le côté ludique et l’interaction avec le public.” Malgré les commandes qui s’enchaînent, Inook reste une petite structure de trois personnes, avec Guillaume Leduc dernier arrivé en 2010, “une petite équipe pour de grands projets”. Côté actu, vous pouvez découvrir le tout nouveau site internet de la Biennale d’Art Contemporain édition 2013, réalisé par nos trois compères ainsi que celui de la Cité de la Musique à Paris. Et Anooki dans tout ça ? Depuis la Fête des Lumières, David et Moetu ont été sollicités par le Québec, Dubaï, en bref la terre entière, pour présenter des installations avec leurs petits esquimaux. Et après avoir créé la marque Anooki, développant des applications, jeux, coques pour Iphone et plein d’autres produits dérivés, une série animée va bientôt voir le jour mais chut… C’est encore un secret !

INOOK – 18, RUE DUMONT – LYON 4e – TÉL. 04 72 98 85 36 – WWW.INOOK.COM

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MATHILDE PÉNICAUD

créateurs dans le ton

© DR

© DR

Fanny Pincanon

MATHILDE PÉNICAUD

QUAND L’ACIER RENCONTRE LE BÉTON

© DR

Comment un si petit gabarit peut-il manier et travailler des matériaux lourds et volumineux tels que le béton ou l’acier ? Une question qui vient tout de suite à l’esprit quand on rencontre Mathilde Pénicaud, jeune femme de  ans, qui de ses petites mains sculpte des œuvres dépassant parfois les  mètres. Son parcours commence à l’École supérieure des arts appliqués Olivier de Serres à Paris où elle entame, un peu par hasard, une formation sur le métal. Mathilde découvre alors un matériau passionnant, source inépuisable de création, qu’elle ne quittera plus jamais. Son diplôme en poche, elle s’installe avec quelques amis artistes dans une immense propriété de campagne “c’est une des périodes fondatrices de mon parcours, le fait de pouvoir créer librement et de réaliser des projets collectifs”. Après  ans de vie en communauté, Mathilde retourne dans sa région natale, à Chiroubles, dans l’exploitation viticole de son cousin, cadre de rêve pour aménager son atelier. Lors d’un salon à Paris, elle est remarquée par la galerie Coullaud Koulinsky pour laquelle elle expose à la Cité Radieuse à Marseille. Début du succès pour la jeune femme qui vend maintenant son mobilier et expose ses sculptures partout dans le monde. Sa recherche, à travers ses meubles et surtout ses sculptures, est celle de la limite technique entre le béton et le métal, leur rapport de force et de complémentarité. Il n’est pas rare que ses œuvres, étudiant l’échelle humaine et architecturale, défient les lois de la gravité. “Mon point de départ est toujours le métal, sur lequel coule le béton que j’essaie de rendre léger et aérien. J’aime cette relation entre eux et avec le public.” Un langage technique, proche de celui de l’ingénieur, qu’elle couche d’abord sur le papier, puis de ses croquis découlent des formes, des volumes, qu’elle ancre dans la matière et dans l’espace. Un travail de conception aussi important que la réalisation elle-même. Pour le clin d’œil, une des œuvres de Mathilde se trouve à la Brasserie Georges, l’occasion d’aller voir par vous-même.

MATHILDE PÉNICAUD – LIEU-DIT JAVERNAND – 69115 CHIROUBLES – TÉL. 06 63 51 63 03 – WWW.MATHILDEPENICAUD.COM

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NUMÉRO 111

créateurs dans le ton

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© NUM RO 111

© JOHAN MEALLIER

Estelle Coppens

© MAXIME CHAMPION

NUMÉRO 111 VOUS AVEZ TIRÉ LE BON NUMÉRO

© LIGNE ROSET

2.

3.

1. Office de Tourisme de Saint-Étienne 2. Série Tandem. La série Tandem a été réalisée pour la galerie parisienne Gosserez. Jean-Jean est un meuble de rangement à usage libre. 3. Lampe Olive Cinna 2013. En 2011, Numéro 111 débute une collaboration avec Ligne Roset/Cinna. Premiers objets édités : les luminaires Peye et, ci-contre, Olive.

Deux designers + un architecte = Numéro 111. Les créations de ce jeune trio stéphanois sont éditées par Cinna, ENO, Ligne Roset et la galerie Gosserez, à Paris. “Numéro 111, c’est trois individualités : une + une + un”, additionne Jennifer Julien, pour présenter le bureau de design et d’architecture lancé en 2007, avec Sophie Françon et Grégory Perache. Ce trio d’amis d’enfance est un pur produit stéphanois ; les éléments féminins sont diplômés de l’école d’Art et de Design tandis que Grégory s’est formé à l’école d’Architecture de la ville. Si les personnalités sont différentes – Jennifer est perfectionniste, Grégory, un as de l’organisation et Sophie, habile communicante – l’écriture est commune. Numéro 111 intervient dans le domaine des objets, des meubles et dans celui de l’aménagement d’espaces. Des voyages d’études à Montréal et quelques expériences professionnelles, à Londres notamment, leur permettent de formaliser ce qu’ils pressentaient déjà. “En France, architecture et design sont des activités très cloisonnées, regrette Grégory. À l’étranger, les choses sont beaucoup plus ouvertes. Pour notre part, nous trouvions intéressant de mêler les compétences, de ne pas se cantonner à une discipline.” Ainsi, les compères ne conçoivent pas d’intérieur sans penser au mobilier et vice-versa. Biberonnés à l’esthétique des années 50 (Le Corbursier, Perriand), leurs objets sont souvent basés sur l’opposition entre différents matériaux. On trouve, par exemple, cette confrontation des matières, bois brut et bois laqué, dans leur série Tandem. En observateurs du quotidien, ils interrogent les formes et les usages. Pour la refonte des zones d’accueil de l’office de tourisme de Saint-Étienne, ils ont développé un concept de plateforme qui se plie, sans se faire prier, à plusieurs configurations : information du public mais aussi accueil d’événements culturels, voire vitrine pour les entreprises locales. Édité par Cinna depuis 2011, le triumvirat planche déjà sur la collection 2014, alors que s’apprête à sortir, en septembre, un miroir chez ENO. Des contacts sont en cours avec des éditeurs étrangers. En attendant, Numéro 111 rêve de “s’occuper d’un concept de A à Z, dans le secteur de l’art de vivre, d’un hôtel, d’un bar ou d’un restaurant”. À bon entendeur.

NUMÉRO 111 – 18, RUE LÉON-NAUTIN – SAINT-ÉTIENNE – TÉL. 04 27 64 63 90 – WWW.NUMERO111.COM

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créateurs dans le ton

SOUVIGNET DESIGN

© DR

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Charlotte Pidou

SOUVIGNET DESIGN LE TUBE QUI VA FAIRE DU BRUIT Née dans la Loire en , la marque Souvignet Design a fait une entrée remarquée dans le monde créatif au salon Now ! Design à vivre, en janvier dernier. Sa jeunette collection d’assises s’appuie sur l’outil industriel de Souvignet, virtuose du tube métallique depuis . Souvignet. Ce nom ne vous évoque pas grand-chose. Vous vous êtes pourtant sûrement déjà assis sur leurs chaises dans une salle d’attente. Car cette entreprise basée à Bonson (Loire) est spécialiste du mobilier pour collectivités depuis les années . À l’origine, c’est-à-dire en , Jean Souvignet était fabricant de cadre de vélos. La crise du cycle plus le boom des collectivités expliquent le tournant opéré. Aujourd’hui, l’entreprise familiale ajoute la corde du design à son arc industriel avec la marque Souvignet Design, alliage du savoir-faire technique de la maison mère et de la créativité de designers. “Les designers Pagnon et Pelhaître, qui apportent leur œil d’expert sur la conception de nos produits, nous ont encouragés à aller dans cette voie, de même que la Cité du Design”, souligne Christian Bonhomme, directeur général de Souvignet. Concours à l’école Boulle puis à l’école supérieure d’art et design de Saint-Étienne. Et voilà une collection à la fois contemporaine et vintage de  gammes d’assises. Baptisées DS n°  à , ces pièces en alu, acier ou bois, déclinées en coloris francs, portent la patte créative de talents, jeunes ou confirmés. La vedette, c’est la n°  qui n’est autre qu’un revival de la mythique “Plichaise” : la première chaise pliante inventée en  par Souvignet ! Après une timide présentation à la Biennale du design de Saint-Étienne de , Souvignet Design affirme sa présence sur l’édition  et a surtout exposé ses “bébés” au salon Now ! Design à vivre, en janvier dernier. “Ce test grandeur nature a été concluant. Nous savons que le design ne va pas faire tout notre chiffre d’affaires, mais il va porter la notoriété. Notre histoire nous donne une crédibilité et le ‘made in Loire’ est un atout !” Des designers frappent même à la porte de la jeune marque : “Nous retenons les projets faisables, en équilibre entre folle créativité et champ des possibles”.

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WILLIAM WILMOTTE

créateurs dans le ton

© BRICE ROBERT BUREAU AG0111

© 3D LABTOP-RENDERING LÕOR E DU PARC

Estelle Coppens

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WILLIAM WILMOTTE ARCHITECTE INSITU On peut porter un nom célèbre et aimer la sobriété. C’est le cas de William Wilmotte. Ce trait de caractère infuse ses constructions.

1. Bureau AG0111 Bois de châtaignier blanc, acier laqué blanc, aux finitions en cuir blanc, elles aussi. 2. L’Orée du parc On regrette que son projet de refonte du restaurant L’Orée du parc, à la Tête d’Or, n’ait pas vu le jour. Il l’avait coiffée d’une attrayante enveloppe boisée et avait prévu l’intégration, en plein air, d’œuvres issues du règne végétal.

“C’est élégant, c’est fin”, sont des expressions qui reviennent souvent dans la bouche de William Wilmotte. Dans son bureau, cet homme de 33 ans reçoit avec une politesse d’un autre temps. Pour illustrer ses propos, il déplie régulièrement sa longue silhouette d’ancien basketteur afin de piocher un ouvrage dans sa collection, “mon péché mignon”. Comme son père Jean-Michel, il est architecte “une évidence et un choix compliqué”. Il conçoit également du mobilier. C’est à Lyon que William Wilmotte a choisi d’implanter son agence, en 2008. Il n’y a aucune attache, mais est convaincu que l’on produit bien là où l’on se sent bien. Aujourd’hui, “l’héritage familial, classique” est assumé ; père et fils œuvrent ensemble pour répondre à certaines consultations. Ses maîtres à penser sont Oscar Niemeyer, “des espaces poétiques et simples, une émotion universelle”, et Mies Van der Rohe, “pour la pureté, le sens des proportions. J’apprécie les ambiances sereines, zen. C’est beau de viser la retenue, cette capacité à ne pas en mettre trop”. Il regrette que l’architecture contemporaine ait tendance à s’éloigner de la réalité du site. À l’inverse, cet amateur de jardins chinois cherche à gommer la frontière entre extérieur et intérieur, à jouer avec les profondeurs et la course du soleil pour créer de la richesse spatiale. Le choix de matériaux de qualité et vernaculaires est primordial à ses yeux. À l’instar de Georges Verney-Carron dont il est un proche, le fondateur de WW Architecture est attaché à l’idée de faire intervenir des artistes, “plus libres d’apporter un peu de folie”. La quête d’une synthèse parfaite entre art, architecture et nature l’anime. Outre la rénovation et la construction de maisons, William Wilmotte a été désigné par Lyon Parc Auto pour repenser certains parkings et doter cinq d’entre eux de parcs à vélo. “La belle histoire se prolonge”, commente William. La charte architecturale des stationnements LPA a en effet été pensée par son père, dans les années 90. Et récemment, le Sytral lui a confié la rénovation de stations de métro. Tout parisien qu’il soit, William Wilmotte semble adopté, entre Saône et Rhône.

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intテゥrieurs

SAGA

ツゥ STツケHANE RAMBAUD

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SAGA Estelle Coppens

Fermob

les chaises de jardin que le monde entier aime © JP LEMOINE

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1. “Nos produits ont du sens, estime Bernard Reybier, PDG de Fermob. Quand on achète une Luxembourg ou une Bistro, on s’offre un petit morceau de France.” 2. Depuis son rachat, Fermob affiche 23 ans de croissance ininterrompue. L’usine d’où sortent annuellement 500 000 unités reste basée dans la zone industrielle de Thoissey, dans l’Ain. L’effectif compte 193 employés.

Les produits d’un ancien atelier de ferronnerie, basé à une cinquantaine de kilomètres au nord de Lyon, égayent les terrasses et jardins des métropoles mondiales. Rien qu’à New York, on recense   chaises Bistro, l’un des modèles historiques de Fermob. Retour sur l’histoire d’une PME, spécialiste du mobilier d’extérieur coloré, qui voit de plus en plus grand. C’est un artisan ferronnier de Thoissey, petit village de l’Ain, qui fonde l’atelier dont est issu Fermob. En 1923, la ville de Paris lui confie la réalisation de la chaise Luxembourg, pour les jardins du même nom. En 1953, son fils opte pour la mécanisation de la fabrication. Dans les années 70, l’entreprise emploie près de 60 compagnons. Mais après des années florissantes, l’affaire peine à rester à flots devant la concurrence du plastique. Quand il tombe sur cette modeste structure de quatorze employés, Bernard Reybier, actuel PDG, est directeur commercial d’un grand groupe agroalimentaire. Ni une ni deux, ce natif de l’Ain reprend les rênes, en 1989. “J’ai toujours voulu diriger ma propre entreprise, à condition de maîtriser la chaîne de fabrication. Au-delà de l’opération financière, j’ai vite compris que j’aurai la possibilité de me faire plaisir : il s’agissait d’un marché de niche que j’allais pouvoir exploiter au niveau mondial. En plus, l’entreprise disposait d’un fort potentiel créatif et elle me correspondait.” Grand voyageur, Bernard Reybier est un exportateur dans l’âme. Son intuition ne le trompe pas : 23 ans plus tard, 46 % de la production se vend hors frontières. Et le chiffre d’affaires a pris de la rondeur, grimpant de 1,3 million d’euros l’année de sa reprise à 38 millions d’euros, en 2012 (+ 8 % par rapport à 2011).

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SAGA

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Acte II : galvaniser les produits Fermob grâce au design et à la couleur Le nouveau propriétaire commence par retirer les articles Fermob des hypermarchés où ils sont vendus pour leur offrir une diffusion spécialisée. Étape décisive, il communique sa vision technicolor à l’univers du mobilier du jardin, du jamais vu, et appelle à la barre des créateurs de renom, conscient de la valeur ajoutée que représente le design. Pascal Mourgue, Patrick Jouin, JC de Castelbajac, Olivia et Andrée Putman revisitent les collections ou imaginent de nouveaux modèles, dans le respect de l’identité de la marque. “Les formes et les couleurs, ça m’a toujours intéressé”, glisse cet amateur d’art et d’architecture qui puise son inspiration chromatique dans les toiles de grands maîtres. L’arrivée, au début des années 90, de couleurs qui attirent l’œil et cultivent la bonne humeur – mandarine, vert anis, jaune vanille – sonne l’heure de la retraite des sempiternels blanc, vert ou gris. Dès 1997, Fermob dote son usine de Thoissey d’une chaîne de peinture intégrée, à changement rapide, “un outil quasi magique. Nous sommes des inventeurs de couleurs, il faut avoir du nez et quelques coups d’avance”, considère-t-il. Ce sera notamment le cas pour le fuchsia de 2004, vite adopté, qu’il a toutefois fallu imposer à des revendeurs circonspects. À la tête d’un nuancier composé de 23 teintes, Prune étant la dernière en date, Fermob vend également une capacité à décorer qui passe par l’association de coloris s’harmonisant avec bonheur entre eux.

© S BASTIEN EROME

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1. L’Ultra Sofa est un canapé d’un seul tenant, aussi à l’aise à l’intérieur qu’à l’extérieur grâce à son tissu étanche et déperlant. 2. Fermob se diversifie, exemple avec cette douche d’extérieur. 3. Le fauteuil bas et repose-pied St-Tropez est la relecture contemporaine du modèle historique Luxembourg. Structure tube aluminium, accoudoirs et dossier en lattes galbées d’aluminium extrudé.

Chaque année, le catalogue s’enrichit de trois à quatre nouveaux modèles auxquels s’ajoutent cinq ou six extensions de gamme, comme l’illustre la sortie récente du rocking-chair Luxembourg. Une attention identique accordée à la conception, à la fabrication et à la distribution contribue à expliquer la bonne fortune de Fermob, selon son PDG. Maîtresse de son destin, la griffe peut ainsi conserver des prix accessibles en veillant à cultiver la dimension “plaisir” de ses objets car “le beau ne coûte pas plus cher à fabriquer que le laid”. L’industriel du métal, comme il se revendique, est en outre très attentif à l’évolution des usages et du comportement des consommateurs. Il ne lui a pas échappé que le jardin constituait la nouvelle pièce à vivre de la maison et que la frontière entre intérieur et extérieur s’estompait. Fine mouche, l’entreprise accompagne cette tendance en proposant des produits aussi à l’aise dans le salon que sur le gazon.

Fondamentaux inoxydables et nouveaux horizons Si la stratégie des débuts n’a pas changé, prime à la créativité et au développement à l’international, le spécialiste de l’assise se diversifie à pas mesurés. Le métal se marie de plus en plus à d’autres matières, les collections de tables s’étoffent et une gamme d’accessoires dont la réalisation a été confiée à des sous-traitants se dessine : coussins, torches, tapis et douches d’extérieur... Après de belles percées en sol américain, où, jeune homme, Bernard Reybier a travaillé et appris l’art du marketing, Fermob ne ménage pas ses efforts pour renforcer sa présence sur les marchés asiatiques. Tournant pour l’entreprise : une petite unité industrielle devrait bientôt s’implanter en Chine pour alimenter la production destinée à l’Inde, l’Australie, la Corée, le Japon et Taïwan. L’ouverture de boutiques en propre, à l’étranger, est aussi à l’ordre du jour. Fermob a une santé de fer, ça vous étonne ?

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PHOTOGRAPHIES © MARIO ERNZI

Ébénisterie contemporaine française

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© STUDIO ERICK SAILLET

LA PETITE MAISON DANS LA PRAIRIE… A BIEN CHANGÉ


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LA PETITE MAISON DANS LA PRAIRIE… A BIEN CHANGÉ Estelle Coppens | Studio Erick Saillet

© STUDIO ERICK SAILLET

Une famille en manque sévère de chlorophylle et lassée de l’agitation parisienne s’offre un nouveau départ dans les Monts du Lyonnais. Des volumes simples assortis à des détails forts donnent tout son cachet à la Belle des champs que leur a dessinée Bruno Pantz. Un couple et ses trois adolescents ont troqué le bitume de la capitale pour un coin de verdure des Monts du Lyonnais. Laissés derrière aussi les appartements étriqués. Leur nouvelle maison, confiée au cabinet Bruno Pantz, s’étire sur 240 m2. Elle est posée sur un tapis bucolique et pentu de 3 000 m2. En contrebas du logis, un ruisseau gazouille, à côté d’une mare aux canards. La demande des nouveaux Lyonnais ne passait pas par quatre chemins : il leur fallait une demeure contemporaine, le plus, le mieux, qui tutoie la nature avec une grande familiarité. Une fois le permis de construire en poche – pas simple dans une région qui garde un très net penchant pour le traditionnel ou, même le regrettable “faux ancien” – l’habitation prend forme : un grand rectangle est accolé à un second parallélépipède de taille plus modeste, qui forme le garage, lequel dispose d’une toiture végétalisée. Une dalle de béton ferraillé destinée à pallier l'instabilité du sol sert de base à une structure en béton, au premier niveau, en bois, à l'étage. La majorité des chambres se trouve au niveau supérieur qui ne perd rien de la vue sur la nature bien que bénéficiant d’ouvertures plus discrètes que le bas : des fenêtres horizontales laissent défiler la verdure tandis que l’espace s’articule autour d’un vaste puits de lumière qui se transforme, de plain-pied, en agréable patio. Coût du passage de la ville à la campagne : 500 000 euros toutes charges comprises, achat du terrain en sus. CABINET BRUNO PANTZ

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LA PETITE MAISON DANS LA PRAIRIE… A BIEN CHANGÉ

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1. Au rez-de-chaussée, les percements sont très nombreux. D’ailleurs, la façade principale, longue de 25 mètres, s’ouvre quasi entièrement sur le dehors. Petite fierté de l’architecte : une poutre en béton d’une portée de dix mètres soutient la façade principale et rend accessoires des piliers soutenant l’angle du patio rencontrant la façade. Grâce à un système à galandage, les baies vitrées coulissantes (sur menuiserie en aluminium à rupture de pont thermique) vont se loger dans les murs. Pureté maximale. L’absence de frontière visuelle donne le sentiment que l’espace intérieur se déploie à l’extérieur. 2. La chambre des parents fait elle aussi le plein de grand air : l’espace débouche sur une loggia de 3 mètres par 5. De plus, la baie opaque de la salle de bain attenante s’escamote pour se transformer en salle de bain d’été, à la demande et selon le degré de frilosité de chacun. 3. La façade en béton brut est habillée d’un bardage en bois qui a fait l’objet de savants calculs et d’un prototypage en carton pour mesurer son effet. Les lames de Red Cedar canadien, agencées en trois largeurs différentes, apportent du rythme et du caractère à l’ensemble.

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LA PETITE MAISON DANS LA PRAIRIE… A BIEN CHANGÉ

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1. & 2. Un puits de lumière a été aménagé, au centre de la maison. Le choix de revêtir ses parois de panneaux en résine rouge (Fundermax®), accentue la métaphore de cœur de la maisonnée, tout en provoquant un bel effet de contraste : de l’extérieur, on le voit palpiter. Le puits de lumière est vitré sur presque tout son pourtour, le regard peut ainsi s’échapper, par transparence, les ouvertures coïncidant avec les fenêtres du haut, sur la campagne environnante.

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3. Au rez-de-chaussée, le puits de lumière quitte ses habits coquelicot et se transforme en patio de 5 mètres de côté, donnant à l’intérieur sur le séjour et le couloir menant à l’escalier et, à l’extérieur, sur la terrasse. Équipé de baies vitrées sur trois versants, le patio au plancher lattes d’ipé peut donc être hermétiquement isolé du reste de la maison.

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© STUDIO ERICK SAILLET

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BULLE MOBILE ET INTELLIGENTE Fanny Pincanon | Studio Erick Saillet

bulle mobile et intelligente Conçu par Nicolas Schneider et architecturé par Max Rolland de l’Agence Tectoniques, le Modul’Hab Schneider donne aujourd’hui tout son sens et sa réalité au concept même d’architecture modulaire. À mi-chemin entre la “cabane” et la maison mobile, cette drôle de petite boîte se révèle être un objet design et contemporain pouvant se customiser à l’infini. Réalisé tout bois, associant l’esthétisme, le confort et la durabilité du matériau, une très belle luminosité due aux larges baies vitrées et une excellente isolation thermique, cet espace a été créé pour concevoir des lieux de vie personnalisés. Chacun pourra ainsi s’en inspirer et lui trouver sa propre utilisation – usage personnel (pièce supplémentaire, atelier, bureau) ou bien professionnel (chambre d’hôte, gîte, résidence de tourisme, bulle d’accueil et de vente), le module pouvant être installé partout. Sur le principe du Plug and Play tous les travaux sont réalisés en atelier, l’habitation est ensuite livrée sur place, clés en main. “Après avoir construit durant  ans des maisons d’architectes en ossature bois de plus en plus grandes et onéreuses, j’ai souhaité revenir à l’essentiel. Notre Modul’Hab est une minimalisation de l’habitat impliquant une structure réfléchie et un design soigné”, explique Nicolas Schneider. En version simple de  m2 (comprenant une pièce de vie et une salle de bain) ou double de  m2 (pouvant comprendre deux chambres supplémentaires et un coin cuisine), le Modul’Hab Schneider séduit par sa fonctionnalité et par sa taille parfaitement maîtrisée. Et si son design charme instantanément, son côté nomade et transportable finit de convaincre. Un prototype avant-gardiste qui pousse à réfléchir autrement sur nos habitudes de consommation. La France reste en retard par rapport à d’autres pays sur l’architecture modulaire, mais aux États-Unis ou au Canada on y voit déjà la solution au problème de mal-logement, des habitats nomades qui désengorgeraient les grandes métropoles surpeuplées… Agence Tectoniques 11, BOULEVARD EUGÈNE-DERUELLE – LYON 3e – TÉL. 04 72 00 84 89 tectoniques.com

© STUDIO ERICK SAILLET / TECTONIQUES ARCHITECTES / NICOLAS SCHNEIDER

Modul'Hab Schneider ZAC DU CROULOUP – 160, ROUTE DE QUINCIEUX – 69380 CHASSELAY – TÉL. 04 78 47 69 67 www.modulhab-schneider.com

2.

1. Sur le principe du sur-mesure, le module peut être équipé d’aménagements extérieurs supplémentaires : habillage de la toiture, escalier ou, dans ce cas précis, l’ajout d’une terrasse. 2. Le module est très léger et ne possède pas de réelles fondations. Il est simplement posé sur un ensemble de plots ou de longrines. Cela permet une installation très rapide.

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1. On constate la volonté de faire entrer la lumière dans l’habitation grâce aux larges baies en aluminium thermolaqué. Il y règne une atmosphère très agréable conférée en partie par le total look bois. Au plafond, on peut voir le plafonnier Dioscuri Artémide.

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2. Sur le principe du sur-mesure, le module peut être équipé d’aménagements extérieurs supplémentaires : habillage de la toiture, escalier ou, dans ce cas précis, l’ajout d’une terrasse.


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3. Un design épuré et chaleureux pour ce prototype presque entièrement fait de bois, du châssis en mélèze, à l’habillage en épicéa en passant par l’ossature en Douglas. Des bois nobles, de belle qualité qui assurent une prestation haut de gamme. Bien sûr, si le client préfère un sol en carrelage ou d’un autre matériau, il est possible de le réaliser.

© STUDIO ERICK SAILLET

4. Le coin salle de bain a été pensé pour ne pas perdre de place. Il faut optimiser le moindre espace avec une surface de cette taille. On retrouve la qualité supérieure jusque dans la robinetterie.

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© STUDIO ERICK SAILLET / TECTONIQUES ARCHITECTES / NICOLAS SCHNEIDER

intérieurs

© STUDIO ERICK SAILLET / TECTONIQUES ARCHITECTES / NICOLAS SCHNEIDER

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1. Les parements extérieurs sont en panneaux composite fibre de bois et résine Trespa. Un des avantages du module est de pouvoir être installé selon l’orientation la plus parfaite pour profiter de la lumière du soleil. Il est d’ailleurs possible de faire installer des panneaux photovoltaïques sur la toiture. 2. L’habitat peut être installé sur n’importe quelle surface et s’adapte aux conditions climatiques. Ici, nous avons l’exemple d’un refuge en montagne. L’habillage de la toiture est en option et peut être enlevé.

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CHINER

collection

Propos recueillis par Fanny Pincanon

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La mouvance rétro et vintage qui règne depuis quelques années a vu fleurir de nouveaux amateurs de brocante. Une génération de chineurs endimanchés est née, prête à jouer des coudes avec les collectionneurs les plus expérimentés. Rendez-vous aux Puces du Canal, les deuxièmes de France, devenues incontournables avec leurs 400 exposants et mêlant les époques, les signatures et aussi les prix. Plus qu’une simple mode, les puces sont avant tout une affaire de cœur. Entretien avec Denise David, directrice des Puces depuis presque 20 ans* et fine connaisseuse des tendances.

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Est-ce qu’il y a une époque qui séduit le plus les chineurs ? 2.

L’industriel marche très bien ainsi que toute la seconde moitié du xxe siècle. Il reste quand même des amateurs pour les années 30 ainsi que pour la Haute Époque et le xviiie siècle, mais la tendance est aux années 50 jusqu’au contemporain. C’est le reflet de ce que l’on voit dans les magazines.

Les Puces sont-elles réservées aux connaisseurs ? La connaissance s’acquiert. Les clients ne doivent pas hésiter à poser des questions aux marchands et surtout à suivre leur intuition. Même quand l’on n’y connaît rien, on peut acheter de très belles choses. Il ne faut pas toujours se fier aux prix les plus bas et inversement. C’est en venant fréquemment aux puces que l’on se forge une culture.

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Si vous deviez donner  conseils pour bien chiner, quels seraient-ils ?

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Tout d’abord, prendre le temps de bien regarder, de fouiller et d’avoir l’œil. Ensuite, écouter son instinct, avoir le déclic et suivre un coup de cœur. Enfin, éviter de venir avec une idée préconçue au risque d’être déçu. Le secret est d’être curieux et réceptif, c’est comme cela que l’on trouve la perle rare et que l’on fait les meilleures affaires.

Comment éviter de se “faire avoir” ?

1. Rocking chair, Charles Eames, design de 1948 2. Mélange des époques et des styles : fauteuils cuir années 40, table jaune et chaises 1970, kayak en bois début XXe, tabourets industriels 3. Bijoux fantaisie

En venant régulièrement. Il n’y a que comme ça que l’on peut s’éduquer sur les prix mais ce n’est qu’une des variables, il y a aussi l’état et la qualité. Comme je le disais, il est indispensable de discuter et échanger avec les marchands, ils sont censés pouvoir expliquer la provenance de leur marchandise, le prix, l’histoire… Il faut se sentir à l’aise, ne pas avoir honte de demander et se méfier des copies bien sûr.

* Début avril, Jacques Chalvin, et son équipe reprend la direction des Puces du Canal. À suivre dans notre prochain numéro…

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collection

CHINER

Est-ce l’usage de marchander ? Il est possible de négocier les prix mais en restant raisonnable. En ce moment il règne une tendance désagréable à vouloir acheter au prix le plus bas. Les gens oublient que les puces fonctionnent comme une chaîne. Les marchands achètent pour ensuite revendre, tout le monde doit y trouver son compte sinon le marché est asphyxié. Plutôt que d’acheter des babioles, il vaut mieux se concentrer sur une belle pièce de qualité et la payer plus chère. Les intérieurs d’aujourd’hui sont plus épurés, il est d’avantage intéressant d’investir dans un beau meuble que l’on va garder longtemps. C’est la différence entre les fripes qui vieillissent mal et le vintage qui passe les époques. Un bon chineur doit être exigeant.

Peut-on dire qu’il y a une mode du vintage, des brocantes et des puces ? Il y a de plus en plus de jeunes qui viennent aux puces. Ils ont des idées et n’hésitent pas à détourner les meubles, les vêtements dans un esprit de récup’. Le détournement est devenu une façon de s’exprimer.

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Justement, est-ce qu’il y a une nostalgie du passé chez les plus jeunes générations ? 1.

Quand on n’a pas connu une époque, il est facile de l’idéaliser. Et puis dans les années 50 par exemple, il y avait de la couleur, de la légèreté, des matériaux intéressants. Le design n’était pas convenu comme maintenant, c’est cela que les gens recherchent. Aujourd’hui il y a moins de création que ce soit en design, en peinture ou même en musique, non ? Par contre, la tendance actuelle est au mélange des genres, on est moins figé, il est impensable de nos jours de voir un intérieur en total look formica !

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Les Puces du Canal 5, RUE EUGÈNE-POTTIER – VILLEURBANNE – TÉL. 04 72 04 65 65 JEUDI ET SAMEDI DE 7 H À 12 H ET LE DIMANCHE JUSQU’À 14 H wwww.pucesducanal.com 2.

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1. Fauteuil Charles Eames, chez Thierry Roche 2. Mobilier XIXe et armoires XVIIIe 3. Canapé années 70 4. Fauteuil XIXe

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LES BIBLIOTHÈQUES

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S’ÉPANCHENT Claire Blanchard

Colorées ou monochromes, les bibliothèques dépassent leur fonction première. Elles se courbent, s’allongent et se muent au gré des envies pour mieux habiller un mur ou séparer une pièce.

1 2. 5. 01. EN LÉVITATION. Inspiré par les profils des immeubles dans les grandes villes, le designer bulgare Victor Vasilev a imaginé une série de plans décalés qui crée un effet d’optique dissimulant le contenu ou le laissant apparaître selon l'angle de vue. Modulaire, CTline s’adapte parfaitement aux cuisines et aux salles de bains.

02. VARIATIONS SUR UN MÊME THÈME. Assemblés ou séparés, ces blocs cylindriques s’adaptent à l’envi et à nos vies en mouvement perpétuel. L’alternative pour en faire un bel objet déco ? Les encastrer les uns dans les autres comme des poupées russes. Oto 100 de Pil Bredahl pour Muuto

Chez BENOÎT GUYOT – 15, rue Émile-Zola – Lyon 2e – Tél. 04 72 56 50 90

Chez BOFFI – 13, rue Jarente – Lyon 2e – Tél. 04 72 77 67 98

05. FIFTIES. Les bibliothèques Nuage de Charlotte Perriand, rééditées par Cassina, structurent l’espace et enchantent l’œil par un jeu de géométries colorées. Chez RBC MOBILIER – 42, quai Rambaud – Lyon 2e – Tél. 04 72 04 25 25

06. IMMACULÉE. Blanche et rectiligne, la bibliothèque Random pour MDF Italia se personnalise par les beaux livres et les objets qu’elle abrite, par le choix de fermer les niches ou de les préférer ouvertes. En cloison ou contre un mur, elle s’impose comme pièce maîtresse avec ses cases de dimensions variées alignées de façon aléatoire. En fibre de bois laqué blanc micro-gauffré. Chez ARRIVETZ – 24, rue Jarente – Lyon 2e – Tél. 04 72 41 17 77

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série

LES BIBLIOTHÈQUES S’ÉPANCHENT

4. 7. 8 03. CAMÉLÉON. Ou comment habiller son espace de manière élégante avec Infinity pensée par Citterio, grand designer italien, pour Flexform. Les colonnes en métal se laquent de différentes couleurs et s'empilent pour former une bibliothèque ou un meuble de rangement dans lequel se glissent des tiroirs en cuir.

04. INNOVANTE. “Je voudrais choisir mes livres dans un arbre comme je cueille aujourd’hui des pommes”. Daniele Lago, designer de la marque éponyme, propose un concept offrant la plus grande liberté d'expression murale. Chez COT CONTEMPORAIN – 7, rue Servient – Lyon 3e – Tél. 04 37 42 09 05

Chez CLAUDE CARTIER – 25, rue Auguste-Comte – Lyon 2e – Tél. 04 78 62 86 20

07. INCURVÉE. Symbole d’une lune croissante, Primo Quarto du designer italien Giuseppe Vigano pour Saba Italia apporte une touche de dynamisme et de fantaisie avec ses lignes incurvées. En bois laqué blanc ou noir, sa fonctionnalité est à la mesure de son originalité. Chez MAISON HOME DESIGN – 65, rue Édouard-Herriot – Lyon 2e Tél. 04 72 41 03 82

08. ÉCO-DESIGN En chêne massif issu de forêts exclusivement françaises et gérées durablement, conçues et fabriquées en Anjou, les créations de Drugeot Labo brillent par leurs formes non conformistes. Et parce que le beau ne doit pas céder à l’utile, chaque élément de l’étagère Kao peut recevoir une tablette en verre réglable. Chez 35 OCTOBRE – 35, rue Auguste-Comte – Lyon 2e – Tél. 04 78 37 64 33

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embarquement immédiat

BHOUTAN D’UN AUTRE TEMPS Nadine Fageol

BHOUTAN D’UN AUTRE TEMPS 1.

Le groupe Como vient d’ouvrir un hôtel boutique dans la vallée de Punakha sur les hauts plateaux himalayens du petit royaume qui a instauré la notion de bonheur national brut. Décalage. En Asie du sud, le petit royaume du Bhoutan est enclavé entre l’Inde et la Chine et plus exactement le Tibet au cœur de la chaîne himalayenne. Un paisible royaume qui, au Produit national brut, préfère la notion de Bonheur national brut, un indice exprimé à partir de quatre principes fondamentaux que sont croissance et développement économiques responsables, conservation de la culture bhoutanaise, sauvegarde de l’environnement et développement durable, l’ensemble placé sous une gouvernance responsable. Résultat, le tourisme y est volontairement limité au point que le voyageur doit acquitter une taxe équivalente à 100 dollars par jour. C’est dans cet autre monde, parlant parfaitement anglais cependant, que le groupe singapourien Como a ouvert en septembre dernier un hôtel boutique dans la verdoyante vallée de Punakha. Une petite unité de onze chambres fonctionnant en liaison directe avec l’Uma by Como déjà installé à Paro à cinq heures de route plus à l’ouest. Une aubaine qui permet au voyageur de combiner les deux destinations, Paro et Punakha faisant partie des trois vallées occidentales du pays avec Thimphu dans les hauts sommets himalayens perchées à plus de 2 500 mètres d’altitude.

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BHOUTAN D’UN AUTRE TEMPS

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embarquement immédiat

1. Au sommet du col, le temple domine la vallée inondée de rizières dans une symphonie verte

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2. Inlassablement, le paysan brode les collines en un saisissant déluge de rizières à parcourir à vélo.

2.

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BHOUTAN D’UN AUTRE TEMPS

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embarquement immédiat

1.

Une invitation à l’itinérance, dans une certaine quête de soi, sur un territoire ébouriffant de beauté où chaque col est dominé d’un monastère forteresse représentatif de l’architecture d’un pays pratiquant le bouddhisme lamaïque non réformé. Installé tout à l’entrée de la vallée, l’hôtel s’avance sur une colline tailladée en rizières pour embraser une vue absolument unique. Le regard peut suivre les sinueux méandres de la rivière Mo Chu qui se jette en contrebas dans le Po Phu avec au niveau du confluent, le Punakha Dzong, réputé centre religieux où se sont déroulées les noces du jeune roi. Toiture surélevée, structure en bois régional et terrasses en pierre du cru, Cheong Yew Kwan, déjà à l’origine de plusieurs hôtels pour le groupe Como, dont celui de Bali, instaure une architecture toute de sobriété faisant la part belle à l’espace, la transparence et la lumière.

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1. Un petit nid d’aigle au-delà des rizières et dernière portion de route musclée pour atteindre l’Uma by Como dans la vallée de Punakha 2. Classé comme le plus confortable hôtel de la vallée de Punakha, l’Uma by Como comporte une villa dotée de deux chambres permettant d’accueillir les familles dans ce resort où le poêle à bois reste le plus judicieux moyen de se chauffer ! 3. Probablement le plus haut spa du monde… avec vue sur les hauts plateaux himalayens. Ici la double cabine où le corps renoue avec l’apaisement grâce aux massages et autres soins corporels. 4. La simplicité n’exclut pas le confort, à l’heure du couchant, les poêles de terre cuite réchauffent l’ambiance cocktail sur la terrasse du bar. 5. Sur la terrasse de la villa, les flammes dans le traditionnel poêle de terre cuite annoncent l’heure du dîner.


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BHOUTAN D’UN AUTRE TEMPS

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3.

Y aller Au départ de Paris via New Delhi ou Bangkok pour récupérer un avion de la Druk Air, unique compagnie à desservir le Bhoutan.

4.

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2.

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Dotée de salles de bain d’un blanc immaculé sur l’arrière, chaque chambre est décorée de fresques bhoutanaises au-dessus d’un lit démesuré et toutes sont équipées d’un poêle à bois à l’intérieur, version terre cuite sur chaque terrasse car la fraîcheur tombe vite sur les hauts plateaux. Un climat qui explique l’absence de piscine ; en lieu et place un spa d’autant que l’Uma Punakha peut se targuer d’une offre massages et yoga sans équivalent au pays de l’ultra zen attitude confortée d’une cuisine saine estampillée locavore. Au départ de l’hôtel, on enfourche le vélo pour longer les rizières et aller à la rencontre des habitants. On enfile les chaussures de randonnée pour partir avec un guide à l’assaut des chemins de montagne à la découverte des temples et des moines en bonnets rouges. Et, rien de mieux que le rafting pour dévaler les eaux glacées de la rivière Mo Chu. Enfin au sortir de l’hiver, quand le soleil monte et que les rizières se réveillent, c’est à partir d’avril que le Bhoutan dévoile ses charmes intacts d’un autre temps.

5.

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NOTEZ

SORTEZ Estelle Coppens, Fran oise Malbosc, Fanny Pincanon

20.MAI

FIFTY SHADES OF“GRAY” Méconnue de son vivant et du grand public jusqu’il y a encore quelques années, Eileen Gray figure pourtant parmi les architectes et designers majeurs du xxe siècle. Féministe évoluant sans aucun complexe dans un monde d’hommes et artiste avant-gardiste, peintre de formation mais touche-à-tout et autodidacte, elle s’est exprimée par les arts décoratifs, le dessin, la photographie ou encore le design, imaginant des objets ingénieux et contemporains tels que le fauteuil Bibendum (photo) ou la table ajustable. Le Centre Pompidou lui rend hommage à travers une rétrospective englobant son travail complet et mettant en lumière les différentes collaborations de cette conceptrice de génie. FP CENTRE POMPIDOU PLACE GEORGES-POMPIDOU – PARIS 4e – TÉL. 01 44 78 12 33 www.centrepompidou.fr

EXPOSITION TOKYO 1941 © ACHP ADAGP 2012

©DR

FAUTEUIL BIBENDUM 1930. CR DIT MONSIEUR CHRISTIAN BARAJA, STUDIO SLB

JUSQU’AU

UNE FRANÇAISE AU PAYS DU JUSQU’AU SOLEIL LEVANT 26.MAI Invitée par le Ministère du commerce japonais en 1940, Charlotte Perriand, la première designer femme française, explore le pays à la découverte de ses techniques, de son artisanat et de ses traditions ancestrales. L’exposition, réalisée avec le concours des Archives Perriand, se penche sur les échanges entre la designer et le pays du soleil levant, car si les pérégrinations nippones de Charlotte Perriand nourrissent sa réflexion et son travail, cette dernière, réciproquement, a aussi influencé le design japonais. L’occasion de se confronter à un univers créatif innovant : mobilier (pièces originales et rééditions), objets, documents d’archives, photographies ainsi qu’à des œuvres d’époque. EC

LE NEZ, 1947 (VERSION DE 1949). BRONZE. COLLECTION FONDATION GIACOMETTI ©SUCCESSION ALBERTO GIACOMETTI (FONDATION ALBERTO ET ANNETTE GIACOMETTI, PARIS ET ADAGP, PARIS) 2013

MUSÉE D’ART MODERNE SAINT-ÉTIENNE MÉTROPOLE RUE FERNAND LÉGER – 42270 SAINT-PRIEST-EN-JAREZ – TÉL. 04 77 79 52 52

JUSQU’AU

9.JUIN

ALBERTO GIACOMETTI ESPACE, TÊTE, FIGURE Jusqu’au  juin, le musée de Grenoble consacre une exposition réunissant soixante-dix œuvres de celui que l’on considère comme l’un des plus grands sculpteurs du xxe siècle : Alberto Giacometti. Le musée est le premier à avoir acquis, en , une pièce d’après-guerre, intitulée “La Cage”. Elle représente un nu féminin et un buste masculin partageant un même espace. Les sculptures, peintures, œuvres graphiques et photographiques, qui témoignent des recherches obstinées de l’artiste autour de la représentation de la figure humaine, proviennent pour l’essentiel de la fondation Alberto et Annette Giacometti. EC MUSÉE DE GRENOBLE 5, PLACE DE LAVALETTE – GRENOBLE – TÉL. 04 76 63 44 44

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NOTEZ SORTEZ

15.MAI > 29.JUIN

LAPIN ©CHRISTOFLE

ESPÈCE D’ANIMAL ! EDGAR ©LBRIDE

De la chaise Elephant de Charles et Ray Eames en passant par l’Oiseau en bois des frères Bouroullec, il n’est pas rare que le design puise son inspiration dans l’univers animalier riche de diversité. Que ce soit grâce à leur capital sympathie et leurs formes attachantes détournées au profit d’un objet décoratif ou à travers la recherche pour améliorer leur confort, nos chères amies les bêtes offrent aux designers une source inépuisable de création au quotidien. Avec l’exposition Animal, le Centre Design de Marseille Provence a voulu dresser un panorama d’une quarantaine d’œuvres en lien avec le monde animal, qu’elles soient plus ou moins connues, figuratives ou complexes. FP CENTRE DESIGN MARSEILLE PROVENCE 121, BOULEVARD PERIER – MARSEILLE 8e. – TÉL. 06 72 43 19 55

EXPOSITION FABRICATEURS DÕESPACES, 2008, INSTITUT D'ART CONTEMPORAIN, VILLEURBANNE/RHïNE-ALPES

12.AVR. > 27.JUIL.

CARTE DES VENTS, 24 AVRIL 2010 Ñ GRAVURE SUR PHOTOGRAPHIE PAPIER CHIFFON ENCRES PIGMENTAIRES, 50 x 65 CM LYON, COURTESY GALERIE MATHIEU, © JACQUELINE SALMON

© BLAISE ADILON

AU PLATEAU

24.MAI > 18.AOÛT À L’IAC

30 ANS DES FRAC, 2 EXPOSITIONS Les Frac fêtent leurs  ans. L’occasion pour l’Institut d’art contemporain – né de la fusion du Frac Rhône-Alpes (Fonds régional d’art contemporain) et du Nouveau musée – de présenter deux projets. In situ, à l’IAC, Laurent Montaron conçoit une exposition collective qui réunit des artistes d’une même génération (-) explorant l’attitude d’une position occidentale actuelle. Avec cette exposition l’IAC réaffirme le principe de la création comme fondement de la collection et prévoit l’acquisition de la plupart des œuvres. Pour Transformations, à l’Hôtel de Région, l’IAC invite Vincent Lamouroux, artiste présent dans sa collection, à réaliser une sélection d’œuvres de cette collection, réunies par un dispositif sculptural. C’est le moment de faire le point sur la création contemporaine et de revisiter la collection du Frac. FM INSTITUT D’ART CONTEMPORAIN 11, RUE DOCTEUR DOLARD – VILLEURBANNE – TÉL. 04 78 03 47 00 HÔTEL DE RÉGION LE PLATEAU, DU LUNDI AU SAMEDI 1, ESPLANADE FRANÇOIS-MITTERRAND – LYON 2e

JUSQU’AU

15.SEPT.

POINT DE REPÈRE L’Homme cherche à positionner des points de repères afin de se situer dans l’espace et dans le temps. Alors que nous sommes de plus en plus soumis à la nécessité de nous repérer dans des espaces saturés par les images et les informations, l’exposition analyse les marques et les traces qui servent à nous orienter, elle interroge la définition du territoire et de la frontière. Si les cartes obéissent habituellement à des conventions, l’artiste se laisse la liberté de créer des cartes imaginaires. Avec des œuvres d’une douzaine d’artistes rhônalpins, de Jean-Philippe Aubanel à Jacqueline Salmon en passant par Philippe Favier. FM MUSÉE PAUL-DINI 2, PLACE FAUBERT – VILLEFRANCHE-SUR-SAÔNE – TÉL. 04 74 68 33 70 www.musee-paul-dini.com

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19.MAI 25.MAI

©SYLVAIN PRETTO

POUP ES DE FERTILIT , NIG RIA. COLLECTION MEYNET. ©PHOTO LOUIS HOUDUS

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MÉTISSAGES L’exposition Métissages invite à découvrir les collections singulières d’un couple de collectionneurs, amateurs passionnés et donateurs : Denise et Michel Meynet. Constituées d’œuvres d’art où le matériau joue souvent le premier rôle, elles présentent des objets d’origines diverses, les univers s’y entremêlent : une marionnette ou une pirogue bozo, des poupées de fertilité en os du Nigeria partagent le même espace que les céramiques contemporaines et les œuvres d’Andy Warhol, Robert Combas ou Armand Avril. Certaines pièces sont elles-mêmes issues de croisements : objets traditionnels africains faits de matériaux modernes, œuvres occidentales réalisées à partir de matériaux de récupération… Avec cette exposition, le musée des BeauxArts de Lyon poursuit un cycle consacré aux collectionneurs privés. On les envie et les remercie à la fois ! FM MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE LYON 20, PLACE DES TERREAUX – LYON 1er www.mba-lyon.fr

DOUBLES-PAGES Laurence Cathala vit et travaille à Lyon. Diplômée de l’école des Beaux-arts de Paris, elle a également étudié et travaillé à l’étranger. Elle s’est saisie de l’invitation de La Fondation Bullukian pour mettre en situation et enrichir une partie de ses travaux : La correspondance. Le dispositif Doubles-pages trace la page sur les murs, se joue du cadre et de l’accrochage, dessine une correspondance entre le collectionneur et l’artiste, met en écho le texte et l’image. C’est à la fois complexe et limpide, empli d’humour et de sensibilité, l’imaginaire et le réel s’y rencontrent. Si vous ne l’avez pas encore fait, entrez dans la cour et découvrez l’espace d’exposition de la Fondation Bullukian, toujours attentive à faire émerger de jeunes artistes. FM FONDATION BULLUKIAN 26, PLACE BELLECOUR – LYON 2e – TÉL. 04 72 52 93 34 ENTRÉE LIBRE DU MARDI AU SAMEDI DE 12 H À 19 H

QUE LA MONTAGNE 20 > 23.JUIN EST BELLE Lancé en 2011, le SIIAM est le seul salon européen qui, une fois tous les deux ans, se penche sur l’architecture de montagne. Pour sa deuxième édition, le Salon international de l’habitation de montagne réunit 150 exposants des secteurs de la construction, de la décoration et du jardin autour de la thématique “Construire autrement”. Fabricants, architectes, maîtres d’œuvre et d’ouvrage, et conférenciers s’y donnent rendez-vous pour réfléchir à la manière de faire évoluer l’habitat en altitude, dans le respect des Grenelle de l’Environnement. En 2013, la manifestation gagne Megève, grâce à un nouveau parcours “Déco off” auquel participe une dizaine de boutiques chics. EC

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SALON INTERNATIONAL DE L’HABITATION DE MONTAGNE ESPLANADE DU PALAIS DES SPORTS – 74120 MEGÈVE 20 & 21 juin 2013 : journées professionnelles 22 & 23 juin 2013 : journées grand public

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Secrétariat de rédaction Françoise Malbosc fmalbosc.redaction@yahoo.fr Tél.      Rédaction Claire Blanchard, Estelle Coppens, Nadine Fageol, Françoise Malbosc, Charlotte Pidou, Fanny Pincanon Production photos Studio Erick Saillet, Marine Palayer-Scappaticci, Sabine Serrad Photographie de couverture Studio Erick Saillet Direction artistique Conception/Réalisation Sienne Design , av. Jean-Jaurès –  Vénissieux Tél.      Fax.      www.siennedesign.com Impression Imprimerie Chirat  Saint-Just-la-Pendue Le papier Hannoart Silk a reçu l’homologation du FSC (Forest Stewarship Council). Le bois utilisé pour fabriquer ce papier est issu de forêts gérées de manière durable et équitable.

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