Epaule douloureuse de l’hémiplégique Expérience du service de Médecine Physique et de Réadaptation EHS Ben Aknoun S.N. Abtroun-Akkouche, S. Akdader-Mahiou, O. Toumi, A. Ahras Service de Médecine Physique et de Réadaptation EHS Ben Aknoun
L’épaule douloureuse est une complication fréquemment observée chez le patient hémiplégique vasculaire avec une prévalence de 70%, qui peut influencer voire compromettre la gestualité et la qualité de vie du patient.
Les origines de la douleur de l’épaule chez l’hémiplégique Vx sont multiples (1) : - Articulaire - Musculaire - Centrale (thalamique, spino-thalamo-corticale). - Syndrome douloureux régional complexe, classique « syndrome épaule-main » de l’HMP. (1) Bender L., Mc Kenna K Hemiplegic shoulder pain: defining the problem and its management.Dis Rehab 2001; 23:698-705.
Etude rétrospective portant sur 58 patients hémiplégiques vasculaires (34 femmes et 24 hommes), qui ont répondu à notre convocation à 2 ans de leur prise en charge. 44 patients soit 75,8% d’entre eux, ont présenté une épaule douloureuse post-accident vasculaire.
Résultats Sex ratio F/H =1,09.
L’âge moyen de nos patients était de 60 ans [27 à 83ans].
La symptomatologie douloureuse concernait dans 61,36% des cas le membre supĂŠrieur dominant.
Origines de la douleur
Tonus
Ensemble des patients
Commande motrice = 0
1≤ CM ≥ 2
100%
52.27 %
13.64%
9.09%
Flaccidité
2.27%
0%
2.27%
0%
Spasticité 1 à 1+
43.18%
11.36%
6.82%
6.82%
Spasticité 2 à 3
50%
36.36%
4.55%
2.27%
4.55%
4.55%
0%
0%
(Ashworth modifié)
Spasticité 4
CM ≥3
Spasticité ≥ 2 = 54.55% des patients. Une commande motrice nulle est retrouvée chez 52.28% des patients. Commande motrice nulle + spasticité gênante = 40.91% de l’ensemble des patients.
Lorsque la commande motrice = 0. Commande= 0 (n=23)
Commande = 0 + SDRC
(n=16)
Spasticité 0 à 1+
21.74%
n=05
17.39%
n=4
Spasticité 2 à 3
69.57%
n=16
43.48%
n=10
Spasticité 4
8.69%
n=02
100%
n=23
Total
08.69%
n=02
69.57%
- Spasticité gênante = 78,26%. - 69.57% des patients ayant une commande motrice nulle ont développé un SDRC.
Prévention +++ Mesures préventives - Education de l’aidant . SDRC - interdire tout mouvement de traction sur le bras paralysé. Ces mouvements interdits risquent d’être effectués lors de l’aide apportée pour l’habillage, la toilette, les levers, les retournements, etc. - une bonne installation au lit et au fauteuil. Subluxation GH. - Prescription d’écharpe de bon positionnement . (5) (5)Yelnik A,Colle FM,Bonan. Treatment of pain and limited movement of the shoulder in hémiplegic patients with botulinum toxin in the subscapular muscle. Eur Neurol 2003; 50: 91-3.
Traitement rééducatif. Traitement médicamenteux Infiltration intra articulaire de corticoïdes: 54.55% effet anti inflammatoire et expansif de la capsule. Prescription d’anti dépresseurs tricycliques pour douleur neuropathique + SDRC. 20.45% Toxine botulique 4.55%
Discussion La prévalence du SDRC de l’hémiplégique est variable : 23 à 70% (2). Elle est de 50% dans notre série. Le taux de subluxation glénohumérale est plus élevé dans la littérature (≈ 30 %)(3)(4) que dans notre population ( 9.1%). Ceci est expliqué par les mesures préventives mises en place en consultation première . Pour les douleurs neuropathiques et certaines formes de SDRC des résultats relativement bons ont été obtenus grâce aux antidépresseurs tricycliques. -(2)Daviet J C, Preux P M, Salle J Y, Lebreton F, Munoz M, Dudognon P, Pelissier J, Perrigot M. Algoneurodystrophie du membre supérieur de l’hémiplégique : facteurs cliniques de gravité et intérêt du score pronostique de Perrigot. Ann Réadaptation Méd Phys 2001 ; 44 : 326-32 -(3)J.C. Daviet et al. Facteurs cliniques associés à la subluxation de l’épaule chez l’hémiplégique vasculaire/ Annales de Réadaptation et de Médecine Physique 45 (2002) 505–509 -(4)Complications de l’épaule de l’hémiplégique vasculaire : prévalence et facteurs associés au sein d’une population de cérébrolésés vasculaires au chu d’abidjan (côte d’ivoire). Datie Ange-michel et co. African Journal of Neurological Sciences. (2008)
En adéquation avec la littérature, nous avons noté que l’importance du déficit neuromusculaire et de la spasticité était fortement corrélée à l’importance de la limitation douloureuse et donc à la gêne fonctionnelle, d’où l’intérêt de la prévention de l’épaule douloureuse chez l’hémiplégique et la nécessité d’une prise en charge précoce et adaptée.
Références : -
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(1)Bender L, Mc Kenna K Hemiplegic shoulder pain: defining the problem and its management.Dis Rehab 2001; 23:698-705. (2)Daviet J C, Preux P M, Salle J Y, Lebreton F, Munoz M, Dudognon P, Pelissier J, Perrigot M. Algoneurodystrophie du membre supérieur de l’hémiplégique : facteurs cliniques de gravité et intérêt du score pronostique de Perrigot. Ann Réadaptation Méd Phys 2001 ; 44 : 326-32 (3)J.C. Daviet et al. Facteurs cliniques associés à la subluxation de l’épaule chez l’hémiplégique vasculaire/ Annales de Réadaptation et de Médecine Physique 45 (2002) 505–509 (4)Complications de l’épaule de l’hémiplégique vasculaire : prévalence et facteurs associés au sein d’une population de cérébrolésés vasculaires au chu d’abidjan (côte d’ivoire). Datie Ange-michel et co. African Journal of Neurological Sciences. (2008) (5)Yelnik A,Colle FM,Bonan. Treatment of pain and limited movement of the shoulder in hémiplegic patients with botulinum toxin in the subscapular muscle. Eur Neurol 2003; 50: 91-3.