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Investir malin

Où placer son argent en 2023 ?

L’année 2022 se clôturant tout doucement, certains investisseurs souhaiteraient pouvoir se projeter sur le plan financier pour 2023. Si la cryptomonnaie semble offrir autant d’avantages que d’inconvénients (voir page 6), qu’en est-il des autres actifs ? Focus sur différentes caractéristiques de six placements, tous très différents.

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L’immobilier.

C’est bien connu, le Belge a une brique dans le ventre. Mais l’investissement immobilier sera-t-il toujours rentable en 2023 ? Force est de constater que pour la fin de cette année et le début de l’année prochaine, ce type d’investissement reste soumis à la vigilance. Alors que les projets de rénovation apportent toujours une rentabilité aléatoire, les nouvelles constructions sont plombées par la hausse des prix des matériaux. La faute à la crise du Covid suivie de la crise énergétique. Les bâtiments disponibles sont chers et les taux d’intérêt remontent, ce qui assure un rendement assez mitigé pour l’instant. Mais pas de panique, car le marché de l’immobilier, réputé très stable en Belgique, va petit à petit reprendre du poil de la bête.

Les ETF (ou exchange-trade fund).

Dans le domaine de l’investissement, la diversification des actifs est souvent la clé. Et les ETF répondent parfaitement à cette règle, puisqu’ils rassemblent des centaines, voire des milliers d’actions ou d’obligations. Avec un seul ETF, on investit donc en même temps dans des milliers d’entreprises. De plus, ils sont constitués pour suivre un indice de marché, d’où leur nom de trackers. À l’heure actuelle, ils ont le vent en poupe pour de multiples raisons. Ce sont des investissements diversifiés, sur le long terme, et d’une simplicité déconcertante. Il n’est par exemple pas nécessaire d’analyser les actions de manières individuelles. Et pour couronner le tout, ce type d’investissements procure une rentabilité très intéressante vu l’absence de coût de gestion active et les économies d’échelles substantielles. Vous investissez donc à faible coût.

Les matières premières.

« Les matières premières constituent la meilleure classe d’actifs à détenir lors d’une phase de fin de cycle économique où la demande reste supérieure à l’offre », c’est ce que déclarait récemment la banque d’investissement Goldman Sachs. Ce qui a encouragé les investisseurs à acheter des matières premières, le risque d’une récession en dehors de l’Europe étant relativement faible dans les douze prochains mois. Même si d’autres grandes banques de Wall Street se sont montrées plus prudentes quant à l’avenir des matières premières, ces dernières semblent tout de même intéressantes pour les investisseurs à long terme. Le pétrole brut, par exemple, a récemment affiché des performances mensuelles effroyables en huit ans alors que les métaux et les autres produits pétroliers sont également assez bas.

Les actions et les obligations.

Pour 2022-2023, les actions et obligations restent des actifs d’investissement intelligents. Les actions, cotées en bourse, conservent une grande rentabilité tout en étant diversifiées. On parle d’un rendement compris entre 6% et 10%. Elles restent cependant assez risquées et doivent toujours être soumises à une analyse préalable assez poussée pour éviter les pertes de capitaux. Il est préférable d’opter pour un placement à long terme (environ 10 ans) en vue d’une bonne rentabilité. Quant aux obligations, elles sont plus sûres mais n’offrent en moyenne qu’une rentabilité inférieure à 5%. Ces deux types d’actifs ne sont pas limités à un type d’investisseurs en particulier. Il est cependant recommandé qu’ils ne soient pas les seuls dans votre portefeuille d’investissement afin de limiter les risques.

Les fonds de placement.

Pour les investisseurs souhaitant s’assurer une véritable sécurité en profitant de rendements moyens, il existe toujours la solution des fonds communs de placement (FCP). Grâce à ce type de fonds, des investissements diversifiés peuvent être effectués en une seule et même opération. À l’inverse des actions et des obligations qui demandent un oeil attentif concernant les fluctuations régulières, les FCP sont gérés par des professionnels qui mettent en commun l’argent de plusieurs investisseurs. Ils investissent dans divers actifs. Ces fonds peuvent être soit sécurisés, spécifiques à un type d’actifs, ou spéculatifs. Aujourd’hui, les fonds communs de placement apparaissent donc comme une solution de moindre mal face à un avenir financier incertain. À noter cependant que les FCP entraînent des frais souvent importants.

La placement participatif.

Grâce au crowdfunding et au crowdlending, une entreprise peut dorénavant faire appel à des particuliers pour financer ses projets. L’investisseur peut alors bénéficier d’un rendement en actions, de mensualités avec intérêt, ou simplement de récompenses matérielles. Limitées dans le temps (6 mois maximum en général), ces campagnes de financement apportent certains avantages non négligeables moyennant quelques frais et une inscription à une plateforme agréée : une diversification du portefeuille, un lien direct avec l’économie réelle et même des rendements allant jusqu’à 5% nets d’intérêts (dans le cas du crowdlending). Encore faut-il mesurer les risques et bien choisir ses projets. Par exemple, un crowdfunding en actions n’implique aucun délai déterminé en termes de retour sur investissement alors qu’un crowdlending fixera toujours un taux d’intérêt et une date d’échéance de remboursement.

Le secteur financier renforce ses connaissances en matière d’ESG

La transition vers une société durable suit son train, mais elle ne prendra un élan juridique qu’à partir de 2023. Plusieurs efforts dans le cadre de l’ESG seront nécessaires, et cela commence dans le monde de la finance.

Le secteur financier a toujours joué un rôle majeur dans le changement social. Et pour sensibiliser davantage à l’ESG (Environnement, Social, Governance), le secteur devra agir de manière proactive et procéder à des ajustements. Dans les années à venir, l’accent doit être davantage mis sur la good governance, c’est-à-dire, sur une expertise pertinente en matière de gestion des données et d’intégration opérationnelles, et sur un leadership coordonné fondé sur l’ESG.

«Le secteur financier jouera un rôle de facilitateur de changement en identifiant les risques et les opportunités ESG et en agissant en conséquence», déclare Martin Haegheman, conseiller principal en apprentissage à l’institut de formation Febelfin Academy. Cette nouvelle façon d’aborder la finance percolera de toute façon sur le lieu de travail, confirme Ingrid Goris, responsable du développement commercial : «Les responsables de la durabilité occuperont une place plus importante dans les différents départements des banques et des compagnies d’assurance, en se concentrant sur des efforts ESG spécifiques. Ceux-ci seront également de plus en plus intégrés aux fonctions commerciales telles que la comptabilité, la compliance et la gestion des relations, ce qui créera un besoin d’experts pour combler le fossé entre les différents départements.»

Pour répondre au nombre croissant de questions relatives à la durabilité, une bonne préparation au sein de tous les compartiments du secteur financier est essentielle. Ce qui n’est pas évident, car la législation est très technique et la mise en pratique des critères ESG revient quasiment à apprendre une nouvelle langue. «Chacun au sein de l’organisation devra posséder un minimum de connaissances : qu’est-ce que la finance durable, comment est-elle mise en œuvre au sein des différents échelons et qu’est-ce que cela implique pour les relations avec les clients?», poursuit I. Goris. «En outre, d’autres collaborateurs voudront approfondir leurs connaissances afin de pouvoir occuper des postes spécifiques. D’autres fonctions spécialisées nécessiteront également une certification (européenne).»

C’est pourquoi Febelfin Academy offre des formations ESG. «Un plan de formation peut être établi pour n’importe quel collaborateur, à n’importe quel niveau», précise M. Haegheman. «Un e-learning de base constitue une bonne introduction pour toute personne travaillant dans le domaine de la finance. » En outre, certains aspects peuvent également être traités plus en profondeur, comme le reporting ESG, l’économie circulaire... «Il s’agit d’une réelle opportunité pour tout professionnel du secteur financier de se familiariser avec les importantes composantes de l’ESG», poursuit I. Goris.

Les formations proposées se divisent en différents modules allant de 3h à plusieurs demi-journées. Outre l’e-learning de base, ce sont toutes les structures de la finance qui font l’objet des nombreux programmes. Économie circulaire, impact de la finance durable sur le secteur financier, financement durable dans les fonds d’investissement, les formations ont été pensées pour toucher tous nos collaborateurs.

«Afin de soutenir les efforts d’apprentissage, nous voulons maximiser l’efficacité de celui-ci en permettant aux employés de prendre plaisir et de s’impliquer», explique M. Haegheman. «Vous pouvez suivre un e-learning interactif et, le lendemain, mettre vos nouvelles connaissances en œuvre en obtenant des résultats immédiats. Ou peut-être vous préférez une formation en présentiel ou un webinaire en direct. Tout est possible, c’est le participant qui choisit la forme d’apprentissage qui lui convient le mieux.»

Celles et ceux qui souhaitent se perfectionner dans la matière pourront suivre un programme complet en collaboration avec l’ABAF, l’association belge des analystes financiers et devenir «Certified ESG analyst». Il s’agit d’une formation certifiée au niveau européen, qui donne accès à une communauté de plus de 4200 titulaires de CESGA : «C’est une opportunité pour chaque professionnel du secteur financier de se familiariser avec l’important processus ESG», conclut I. Goris.

Le secteur financier agira en tant que facilitateur du changement, en identifiant les risques et les opportunités ESG, et en agissant en conséquence.

Ingrid Goris

Responsable du développement commercial

Martin Haegheman

Conseiller principal en apprentissage

Depuis plus de 15 ans, Febelfin Academy est une organisation indépendante, experte et déterminée à proposer une offre de formation ayant un impact positif durable sur les personnes qui contribuent à construire l’avenir du secteur financier. Découvrez tous les cours de finance hybride et les formations de développement des compétences sur www.febelfin-academy.be.

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