DIRECTION 274 - ET DEMAIN ? - Spécial Congrès National 2021

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Direction n° 270 274

juillet/août 2021

ET DEMAIN ?

DISCOURS DES SG CONGRÈS NATIONAL 2021

RAPPORTS DE LA CNC ET CVC INTERVENTIONS DES SECRÉTAIRES ACADÉMIQUES MOTIONS ET NOUVELLE ÉQUIPE

HOMMAGE À NOS ÉLUS

Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale



SYNDICAT NATIONAL DES PERSONNELS DE DIRECTION

Sommaire

21 RUE BÉRANGER 75003 PARIS TÉL. : 01 49 96 66 66 FAX : 01 49 96 66 69 MÈL : siege@snpden.net Directeur de la Publication BRUNO BOBKIEWICZ Rédacteur en chef DIDIER GEORGES

6 ÉDITO

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10 LE SNPDEN DANS LES MÉDIAS

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Toute l’actualité syndicale, analysée par notre nouveau secrétaire national en charge de la communication, Didier Georges. Une fin d’année marquée par une organisation des examens chaotique et désespérante : les personnels de direction n’avaient vraiment pas besoin de cela !

18 CONGRÈS NATIONAL 2021

20 DISCOURS

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DE PHILIPPE VINCENT

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RAPPORTS CNC & CVC

CONGRÈS NATIONAL 2021

29 INTERVENTIONS DES SA

Les actes de notre Congrès National 2021, organisé pour la première fois en présentiel et en distanciel. Des mandats et une nouvelle équipe pour la période 2021-2024. Vous retrouverez les discours, les motions et les allocutions des secrétaires généraux. Quelques mots d’ex secrétaires départementaux

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RAPPORTS & MOTIONS

72 NOUVELLES INSTANCES 74 DISCOURS DE CLÔTURE DE BRUNO BOBKIEWICZ

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OUVRAGE PARU – NOS PEINES

« Huit ans au service des collègues Audois »

« Une chaine d’engagement au service de tous »

« J’espère avoir été assez disponible... »

« Engagement et dévouement »

« Engagements, solidarité, ténacité »

« Accompagner » Roland CRETIN ex SD 01 – Lyon

Carmelo INGRAO ex SD 11 – Montpellier

« S’engager pour construire et accompagner »

« Echanger, partager, progresser »

Patrick MARCUZZI ex SD 16 – Poitiers

Francis BIGNOLI ex SD 21 – Dijon

« Communiquer pour rompre l’isolement »

« Une vigilance constructive quotidienne pour les collègues » François GIOVANNINI ex SD 81 – Toulouse

Stéphane PERTILLE ex SD 05 – Aix-Marseille

« Solidarité entre collègues »

Richard RIFFIOD ex SD 80 – Amiens

« Se faire entendre et se soutenir »

« Engagement et partage »

Fabrice DROUIN ex SD 90 – Besançon

Anne GERMAIN ex SD 61 – Caen

« Engagée »

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Éric THIRIONET ex SD 49 – Nantes

« Le SNPDEN plus fort que le plus intense des bonbons »

« Accompagner et rendre service » Sophie CLAUDE ex SD 58 – Dijon

Florent MARTIN ex SD 66 – Montpellier

« Solidarité et soutien aux collègues »

Patrick LAGET ex SD 48 – Montpellier

« Fraternité, solidarité, progressiste et réactivité »

« Une expérience très enrichissante »

Nicolas PRUNET ex SD 15 – Clermont-Ferrand

Marie-Pierre GOUIC ex SD 29 – Rennes

« Dans l’impulsion et le soutien »

Laetitia PEROZENI-RAVIER ex SD 77 – Créteil

« 2011-2020 : une décennie au service du SNPDEN et des Perdir de l’Essonne »

Yann LE MEUR ex SD 55 – Nancy-Metz

« Créer du lien, la force du collectif »

Commission pédagogie : OLIVIER BEAUFRÈRE AUDREY CHANONAT Commission vie syndicale : LYDIA ADVENIER Commission métier : VALÉRIE QUÉRIC Commission carrière : VÉRONIQUE ROSAY Relecture : VALERIE FAURE/ LILIANE GARIN

LE POINT SUR…

LE POINT SUR…

Rédacteur en chef adjoint FRANÇOIS RESNAIS

Marie-Hélène PAULY ex SD 60 – Amiens

« Engagement et disponibilité au service du collectif »

« Dialogue et engagement »

Pascal DERBOULLES ex SD 57 – Nancy-Metz

Ousmane SAMB ex SD 54 – Nancy-Metz

Patrick DRUBIGNY ex SD 02 – Amiens

« L’important c’est préparer le passage de témoin ! Et constituer une véritable équipe »

Conception/Réalisation JOHANNES MUELLER TOKYO MADE ME Crédit photographiques : SNPDEN Publicité  : ANAT REGIE TÉL. : 0 143 123 815 Directrice de Publicité MARIE UGHETTO m.ughetto@anatregie.fr Impression IMPRIMERIE VOLUPRINT ZA DES BRÉANDES 89000 PERRIGNY TÉL. : 0386180600 DIRECTION – ISSN 1151-2911 COMMISSION PARITAIRE DE PUBLICATIONS ET AGENCE DE PRESSE 0324 S 08103 N° DE SIRET : 30448780400045 DIRECTION 274 MIS SOUS PRESSE LE 1 JUILLET 2021 Les articles, hormis les textes d’orientation votés par les instances syndicales, sont de libres contributions au débat syndical qui ne sont pas nécessairement les positions arrêtées par le SNPDEN.

_________________________

INDEX DES ANNONCEURS ALISE 2 INDEX-EDUCATION 4-5 MAIF 9 CASDEN 13 ALISE 88 _________________________

Christian SUZANNE ex SD 91 – Versailles Stéphane ALLIOUX ex SD 17 – Poitiers

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DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021 – VIE SYNDICALE

Laurent CAGNE ex SD 71 – Dijon

Michel ANDRÉ ex SD 28 – Orléans-Tours

VIE SYNDICALE – DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021

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HOMMAGE À NOS ÉLUS Elles/ils ont été secrétaires académiques ou secrétaires départementaux et nous font part de leur expérience d’élus. Engagement, dévouement, « famille SNPDEN » : des témoignages forts ! SOMMAIRE – DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021

Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit partielle ou intégrale, quel qu’en soit le procédé, le support ou le média, est strictement interdite sans autorisation écrite du SNPDEN, sauf dans les cas prévus par l’article L.122-5 du Code de la propriété intellectuelle.

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Et demain ?

Bruno BOBKIEWICZ Secrétaire général

Au lendemain d’un congrès qui marque le début du mandat d’un nouvel Exécutif Syndical National et après 18 mois de crise sanitaire, la question est pleine et entière : et demain ? Quelle société dans le monde d’après ? Que sera notre École demain ? Et les personnels de direction dans cet environnement ? Quelle feuille de route et quels dossiers syndicaux devant nous, dans les jours, les semaines, les mois ou les années à l’ horizon ? ET DEMAIN… APRÈS LA CRISE SANITAIRE ? Dans son édito d’octobre 2020, Philippe Vincent interrogeait déjà, il y a un an, sur un potentiel « nouveau chemin ». Mais la crise sanitaire s’est poursuivie et a bouleversé la société et le fonctionnement des collèges et des lycées pendant toute l’année scolaire qui s’achève. Au-delà des équipes pédagogiques qui ont montré leur implication et leur capacité d’adaptation, tout le monde s’accorde à dire que les personnels de direction ont joué un rôle capital et déterminant. Mettre en place différentes versions des consignes sanitaires, renforcer un protocole déjà renforcé, construire en quelques heures des emplois du temps pour mettre en œuvre la mi-jauge, instaurer le distanciel à 100 % puis réinstaller le fonctionnement en présence, etc. Voilà ce qui a rythmé l’année des personnels de direction. Ils se sont souvent sentis Sisyphe, occupés et préoccupés par la sécurité des élèves, des personnels, à faire, défaire, refaire, parfaire… Mais, accaparés par le rocher quotidien, quelle place est-il resté pour le pilotage pédagogique ?

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Que des cadres contribuent aux évolutions sanitaires et à leurs conséquences organisationnelles,

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DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021 – ÉDITO

personne ne le rejette, mais l’institution n’a su tirer aucune leçon de la première vague, notamment sur la faible capacité à anticiper et sur les moyens de communication choisis. Le Ministre l’a entendu à chaque audience dans la bouche du Secrétaire général du SNPDEN-UNSA. La dernière fois fut le lundi 7 juin 2021, lors de la présentation de la nouvelle équipe nationale [cf. page 70, NDLR]. L’enquête diligentée par notre organisation syndicale et menée au cours des mois de mars et avril par Georges Fotinos et la CASDEN a montré les conséquences désastreuses sur le moral des personnels de direction et la rupture de confiance envers l’institution. Après 18 mois de crise, les établissements doivent désormais retrouver la sérénité nécessaire à leur

uelle société dans le monde d’après ? Que sera notre école demain ? Et les personnels de direction dans cet environnement ? fonctionnement, celle nécessaire au pilotage pédagogique, celle nécessaire au travail collectif qui permettra la prise en charge des élèves, notamment les plus fragiles, incontestablement les plus impactés par la crise.


ET DEMAIN… POUR LES PERSONNELS DE DIRECTION ? Au-delà des travaux du Grenelle, les organisations syndicales représentatives des personnels de direction, et le SNPDENUNSA en première ligne, participent à de multiples travaux et rencontres avec le souci quotidien de permettre à chaque personnel de direction de mieux vivre son métier, sa carrière, ses engagements et son quotidien. Un groupe de travail s’est ainsi réuni plus de 7 fois pour travailler sur l’amélioration du fonctionnement des EPLE et faciliter le

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En parallèle, l’administration veut faire évoluer, à marche forcée et contre notre ET DEMAIN POUR L’ÉCOLE ? avis, l’évaluation des personnels de direction pour entrer dans le cadre naAu-delà de la crise sanitaire et des personnels de direction, quelles évolutions pour tional de la Fonction publique. Il nous l’École dans les mois qui viennent ? faudra, à ce sujet, apporter une réponse syndicale claire à la rentrée lors de notre ’administration veut faire Conférence Nationale, qui réunira évoluer, à marche forcée et l’Exécutif Syndical contre notre avis, l’évaluation des National et tous les personnels de direction pour entrer Secrétaires Académiques. À ce sujet dans le cadre national de la Fonction et à ce stade, nos publique. Il nous faudra, à ce sujet, contestations et nos apporter une réponse syndicale claire votes d’opposition

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à la rentrée .

ue des cadres contribuent aux évolutions sanitaires et à leurs conséquences organisationnelles, personne ne le rejette mais l’institution n’a su tirer aucune leçon de la première vague,

travail des personnels de direction : c’est essentiel, urgent, et nous le répétons depuis de nombreux mois.

au CTMEN (Comité Technique du Ministère de l’Éducation Nationale) sont malheureusement restés sans effet. Le découragement n’étant cependant pas dans nos habitudes, nous maintenons notre avis dans toute instance qui a trait à cette question cruciale.

La démocratisation de l’école est une problématique essentielle qui doit continuer à être travaillée à tous les échelons de notre système scolaire et en particulier dans nos EPLE : ne laisser aucun élève au bord du chemin, pour une ambition pédagogique et une réussite scolaire optimales de chacun. Le SNPDEN-UNSA, soucieux d’évaluer les chantiers conduits par notre Ministère, a lancé une enquête sur le premier bilan de la réforme du collège et remis cette synthèse au Ministre. Indubitablement, des enseignements doivent être tirés de cette enquête. Le SNPDEN-UNSA s’est déjà positionné sur l’évolution du bac 2022, continuant en cela à creuser le sillon que nous avons inauguré il y a plusieurs années, avec la place d’un vrai contrôle continu à 40 % et l’abandon définitif des épreuves communes, avec, également, la nécessité de revoir le calendrier de passation des épreuves de spécialités qui doivent avoir lieu plutôt en mai qu’en mars, et l’impératif de revoir la place des options dans les coefficients du bac en donnant, à toutes, la place qu’ont aujourd’hui le Latin et le Grec. Le SNPDEN-UNSA continuera à participer activement au suivi de la réforme

ÉDITO – DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021

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de direction ou les valeurs que nous porNotre travail est ainsi de poursuivre les tons, tant pour notre métier que pour notre actions de l’équipe précédente et de déÉcole. gager l’énergie et les moyens nécessaires à la mise en œuvre de ces demandes. Je Le SNPDEN-UNSA doit être utile au fonccrois pouvoir dire, quelques jours à peine tionnement de l’École à travers toutes après cette élection, que nous prenons toute la mesure des enjeux et des Le parcours de nos élèves et la réflexion attentes des personnels de direction bac -3/bac +3 sera également au centre ’est en effet dans et que nous mettons, sans attendre, notre détermicette démarche démocrae SNPDEN-UNSA s’est déjà nation à porter la voix tique qui voit l’instance positionné sur l’évolution de nos adhérents. Cette nationale porter les mandats énergie, vous la retroudu bac 2022, continuant en des adhérents que notre misvez également dans les cela à creuser le sillon que nous discours de chaque secrésion et notre engagement synavons inauguré il y a plusieurs taire académique ou des dical prend tout son sens années, avec la place d’un vrai groupements par régions académiques adressés contrôle continu à 40% et ses contributions mais il doit être aussi lors de notre congrès (p. 27). l’abandon définitif des épreuves profondément utile pour ses adhérents : Vous identifierez par ailleurs, communes aides pour les mutations et les promodans le discours d’investiture tions, pourvoyeur de conseils, d’accomdu nouveau Secrétaire général pagnements, de défense individuelle si (p. 72), les dossiers prioritaires de chaque de nos réflexions et en particulier, l’orienbesoin, il doit mettre à disposition des commission, dont les motions vous sont tation et le suivi de nos étudiants en EPLE. ressources, des outils, de l’aide juridique, des formations… C’est aussi comme cela De façon plus transversale, la question a question que nous devons concevoir et vivre notre quotidienne de l’inclusion, de la place quotidienne de syndicalisme ! des élèves à besoins particuliers et des l’inclusion, de la personnels qui les accompagnent devra faire l’objet d’une préoccupation constante place des élèves à e SNPDEN-UNSA de notre part. Nous sommes, à ce sujet, besoins particuliers et d’une grande vigilance et particulièredoit être utile au des personnels qui les ment attentifs à ce que la considération fonctionnement de et la réflexion sur les publics les plus fraaccompagnent devra l’École à travers toutes giles doivent guider les orientations de faire l’objet d’une ses contributions mais il l’Éducation nationale, dans son ensemble. de la voie professionnelle. On parle en effet trop de la voie générale et technologique et la voie professionnelle mérite au moins autant d’attention que les deux premières !

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l

ET DEMAIN… POUR LA NOUVELLE ÉQUIPE NATIONALE DU SNPDEN ? Un nouvel Exécutif Syndical National (ESN) a été élu, le jeudi 20 mai, à l’issue du congrès national 2021 du SNPDEN-UNSA. Une nouvelle feuille de route a été donnée à cet exécutif à travers les nombreuses motions qui ont été portées par les académies puis votées par les membres du congrès. C’est en effet dans cette démarche démocratique qui voit l’instance nationale porter les mandats des adhérents que notre mission et notre engagement syndical prennent tout leur sens.

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préoccupation constante de notre part

rappelées de manière détaillée à partir de la page 43 de cette revue. Le SNPDEN-UNSA, parce que c’est notre histoire, nos fondements, notre parcours collectif et notre esprit profondément réformiste, doit poursuivre son action, doit maintenir avec vigueur sa capacité à proposer, à travailler, à accompagner les réformes lorsqu’il les considère comme utiles. Mais il doit aussi, toujours avec un sens profond des responsabilités, savoir se mobiliser pour protester ou refuser lorsque les sujets le nécessitent et qu’ils mettent en péril le sens de l’action des personnels

DIRECTION 273 - MAI/JUIN 2021 – ÉDITO

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doit être aussi profondément utile pour ses adhérents

Vous pouvez compter sur la nouvelle équipe pour travailler, pour vous accompagner, vous défendre, vous représenter et faire progresser les dossiers.

Syndicalement, Pour l’ESN, Bruno BOBKIEWICZ, Secrétaire général. n



Le SNPDEN dans les médias Cette nouvelle période de statistiques s’ étend du 1er avril au 31 mai 2021, soit une période de 2 mois, au cours de laquelle ont été enregistrées 230 citations médias, à raison de 76 sur le mois d’avril et de 154 sur le mois de mai. En comparaison avec la période précédente d’une durée identique (1er février au 31 mars), qui s’était terminée par un « emballement » des citations, à raison de 106 sollicitations du 16 au 31 mars, portant le nombre global de citations sur la période considérée à 164 (cf. Direction 273, pages 10 à 13), cette nouvelle période de 2 mois enregistre elle aussi un important nombre de citations médias, avec notamment un mois de mai particulièrement productif, avec 154 citations, portant le total des citations sur les 2 mois étudiés à 230. Le mois d’avril étant logiquement inférieur en nombre de citations compte tenu du fait qu’il a englobé les 15 jours communs de vacances d’avril, encadrés par 2 semaines de fermeture des collèges et lycées. Sur la période, la réactivité du SNPDEN-UNSA a été remarquable et remarquée à plusieurs reprises par les journalistes, dont bon nombre déclarent apprécier la disponibilité des collègues élus pour répondre à leurs interviews.

Et alors qu’on aurait pu espérer que le sujet allait enfin être délaissé au profit d’autres sujets d’actualité rythmant habituellement le quotidien des établissements scolaires, les chiffres relevés du 1er avril au 31 mai 2021 montrent finalement qu’il n’en est rien et que la crise sanitaire est toujours bien là et, surtout, qu’elle continue à peser fortement sur le fonctionnement des établissements scolaires. L’intérêt quasi unique pour ce sujet des journalistes spécialisés « Éducation » en témoigne.

AU CŒUR DES INTERVIEWS SUR FOND DE CRISE SANITAIRE : ANNONCES DE FERMETURES DES ÉTABLISSEMENTS, RETOUR DES COURS À DISTANCE, REPRISE EN DEMI-JAUGES PUIS FIN DES DEMI-JAUGES, CAMPAGNES DE DÉPISTAGE EN MILIEU SCOLAIRE ET AUTOTESTS… ÉVOLUTION EN % DE L’IMPORTANCE DU SUJET COVID-19 DANS LES INTERVIEWS DEPUIS MARS 2020 100

TOUJOURS LE MÊME SUJET MAJEUR DES INTERVIEWS Une nouvelle fois, et depuis de trop longs mois maintenant, c’est encore le thème du Covid-19 et de son impact sur l’organisation des établissements scolaires qui a été au cœur des interviews, à raison de 221 citations sur les 230 recensées, soit un peu plus de 96 % des citations. Ce pourcentage est d’ailleurs le plus élevé depuis le début de la crise sanitaire (cf. graphique ci-contre) !

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80 60

92%

69%

71%

82%

79%

96%

40 20 0

8%

31%

1er mars/ 31 mai 2020

1er juin/ 31 août 2020

DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021 – LE SNPDEN DANS LES MÉDIAS

29% 1er septembre/ 15 novembre 2020

18% 16 novembre/ 31 janvier 2021

21%

4%

1er février/ 31 mars 2021

1er avril/ 31 mai 2021

COVID-19 ET SON IMPACT DANS LES EPLE

PLACE DES AUTRES SUJETS


Valérie FAURE Chargée de la documentation au siège

Sur la période, 78 interviews et/ou citations ont porté sur les changements de protocoles et le renforcement des mesures sanitaires, puis les annonces de fermetures des classes pendant 3 à 4 semaines avec une période de cours en distanciel pour les collégiens et lycéens, la décision de 2 semaines communes de vacances pour les 3 zones, l’inquiétude sur la reprise du 3 mai, le fonctionnement en demi-jauges et les nouvelles restrictions, l’incompréhension quant à la reprise des cours d’EPS autorisés en intérieur, le problème de l’équité des examens et des nécessaires aménagements, les mouvements lycéens revendiquant l’annulation des épreuves du bac en présentiel et un passage des examens en contrôle continu, l’inquiétude des parents, la préconisation d’une semaine d’isolement des élèves avant les épreuves…

Didier Georges, membre de l’ESN et désormais nouveau secrétaire national en charge de la communication depuis le Congrès national du SNPDEN de mai 2021, soulignait le 3 mai sur les ondes de France Info l’exaspération des collègues sur le terrain. « Cela fait 9 protocoles qu’on met en application depuis le mois de mars 2020. Les personnels de direction que je représente aimeraient bien un peu de stabilité. Maintenant, c’est aussi très dépendant de la situation sanitaire. Ce qu’on aimerait bien, c’est ne pas faire des allers-retours sans cesse entre un dispositif et un autre. J’en veux pour preuve, par exemple, ce qui se passe avec les cours d’EPS en ce moment où, un jour on n’a pas le droit aux activités en intérieur, et la semaine suivante on y a droit. Il y a sans arrêt des modifications qui déstabilisent beaucoup d’abord notre organisation, mais qui déstabilisent aussi les enseignants. Il faut penser à eux. On a l’autorisation de nouveau de reprendre les activités d’EPS en intérieur, ce qui est une décision qu’on ne comprend pas puisqu’elle s’associe à un moment où on met les élèves de quatrième et de troisième en demi-jauge. Donc, s’il faut davantage de sûreté, c’est tout à fait incompréhensible. » Interrogé sur France info le 28 mai au sujet de la fin des demi-jauges et le bilan à en tirer, Bruno Bobkiewicz, Secrétaire général, déclarait :

« C’est évidemment moins efficace que quand on est présent à temps plein. Ça correspondait à une nécessité d’un point de vue sanitaire et ça pouvait s’entendre. Mais on sait bien qu’à chaque fois qu’on éloigne des élèves de la classe, on met en difficulté les plus fragiles. Donc c’est plutôt quelque chose qui était attendu et on va essayer de le faire progressivement, je pense que le mot « progressif » est important, parce qu’il y a des contraintes. On ne peut pas tout faire du jour au lendemain, il y a la question de la demi-pension, il faut faire des commandes et ça prend un peu de temps, il y a la question des transports scolaires pour certains établissements… Donc ça va se faire au fur à mesure, en fonction des capacités à remettre tout le monde à temps plein et en fonction des établissements ce sera lundi, parfois un tout petit peu plus tard, peut-être la semaine d’après. En tout cas, chacun va faire au mieux. On ne peut pas modifier le fonctionnement d’un établissement en 24 heures. »

LES BUGS À RÉPÉTITION DES COURS EN DISTANCIEL Parmi les interviews, le démarrage compliqué de « l’École à distance » a suscité beaucoup d’interrogations et d’incompréhensions également, et a ainsi fait l’objet de 27 sollicitations médias. Modalités d’organisation des cours en distanciel, quid des bugs informatiques à répétition, saturation du réseau, justifications du Ministère évoquant des cyberattaques, problème d’équité dans l’accès au numérique, craintes des parents et des élèves…, le SNPDEN-UNSA n’a alors pas manqué de déplorer dans un communiqué de presse les dysfonctionnements constatés, communiqué repris à plusieurs reprises par les médias. « Une « faillite générale ». C’est ainsi que le SNPDEN-UNSA qualifie, dans un communiqué, la gestion des « outils numériques éducatifs » pendant la semaine d’enseignement à distance qui s’est achevée le 9 avril 2021, laissant place à deux semaines de vacances pour toutes les zones. Le SNPDEN critique pour sa part « les engagements très optimistes pris et affichés » qui ont « provoqué incompréhension, amertume et colère chez tous les usagers ». Pour le SNPDEN, « un replay » de la semaine qui s’est écoulée « ne saurait être envisagé. Il y a donc urgence à utiliser avec profit les 15 jours de vacances scolaires à venir pour reparamétrer, dimensionner correctement, et sécuriser complètement ces outils essentiels dans le contexte actuel ». (Extrait Dépêche AEF Info 650 127 du 12 avril 2021) LE « FLOP » COMPLET DES AUTOTESTS : MISSION IMPOSSIBLE POUR LES ÉTABLISSEMENTS Sur la période considérée, ce qu’il faut souligner particulièrement, c’est la mise en œuvre chaotique et plutôt controversée des campagnes de dépistage et de l’organisation des autotests dans les EPLE. Le sujet a ainsi engendré pas moins de 110 interviews et/ou citations, ce qui est considérable au prorata du nombre global de citations (230) ! Problème de personnels, de locaux, charges de travail supplémentaires, problème de livraisons de ces autotests, erreur glissée dans certaines notices, manque de volontaires, réticences des parents, sécurité sanitaire…, le sujet des autotests et celui de la complexité de

LE SNPDEN DANS LES MÉDIAS – DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021

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leur organisation en milieu scolaire a tourné en boucle à partir de la mi-avril et durant quasiment tous le mois de mai. « Le défi est très important parce que, hormis quelques annonces très génériques des personnels formés et des locaux dédiés, on n’a pas le détail. D’ailleurs, nous avons fait parvenir au Ministère une douzaine de questions très précises sur les conditions attendues. On va avoir besoin très vite de précisions très importantes, à la fois en termes de responsabilité, de logistique, de stockage, de personnel, de locaux, d’hygiène, etc. pour savoir si nous sommes vraiment en capacité de le faire. Un lycée n’est pas un dispensaire, ce n’est pas un centre de soins et encore moins un hôpital de campagne. Si on veut réussir l’opération de dépistage de masse avec des personnels compétents et dans des conditions sanitaires sécurisées, il faut effectivement que nous ayons un cadre rapidement. ». (Philippe Vincent, SG, France Info, 23 avril 2021) Et, sur le terrain, les échos des collègues sur les conditions déplorables de passation de ces autotests n’ont pas éloigné les inquiétudes mais les ont plutôt confortées. En réaction, les 3 organisations syndicales de personnels de direction ont d’ailleurs publié un communiqué commun pour dire « NON » à leur passation en établissements dans de telles conditions. « À ce stade, nous ne savons pas comment on va pouvoir faire passer tous les lycéens une fois par semaine […] cela nécessiterait des sessions du lundi 5 heures au vendredi minuit sans interruption, c’est irréalisable », déplore Philippe Vincent, secrétaire général du principal syndicat des chefs d’établissement (SNPDEN). « Cette opération nécessite du temps, des locaux dédiés et disponibles, des conditions d’hygiène adaptées, du personnel formé et en nombre », ont demandé dans une lettre ouverte au ministère trois syndicats de chefs d’établissements (SNPDEN-UNSA, ID-FO et SGEN-CFDT). Ils souhaitent que ces autotests soient réalisés par les lycéens chez eux ». (Vosges Matin du 3 mai 2021)

«  La diffusion des premiers autotests se déroule de manière erratique selon des calendriers incertains avec des livraisons au fil de l’eau, inégales sur le territoire, et en général avec des contingents qui sont sans rapport avec les besoins potentiels », constatent les personnels de direction. Les trois organisations syndicales, SNPDENUNSA, ID-FO et SGEN-CFDT signent ensemble un communiqué pour dire que, « dans ces conditions, c’est non car raisonnablement et pratiquement impossible ». […] « Tous ces éléments défavorables s’ajoutent aux difficultés déjà annoncées » et les trois organisations syndicales « conseillent très fortement (à leurs mandants) de ne prendre aucun risque avec ces opérations en ne les réalisant que si toutes, et uniquement toutes, les conditions sont remplies au regard des préconisations sanitaires ». Ce mot d’ordre intervient alors que « certaines autorités académiques tentent, par des injonctions peu appropriées, d’imposer des mises en place dans des établissements ». (Extrait dépêche Touteduc.fr du 5 mai 2021)

des adjoints par les chefs d’établissement, 1 concernant l’écriture inclusive, 1 sur Parcoursup et les choix de spécialités, 1 sur le « Grenelle de l’Éducation » et 1 sur les nouvelles associations de parents d’élèves. Et, si 7 articles de presse ou dépêches se sont fait l’écho de notre congrès national fin mai, avec interviews du nouveau Secrétaire général, Bruno Bobkiewicz, leur contenu est cependant demeuré majoritairement en lien avec le Covid-19 (autotests, examens, déroulement de la fin de l’année scolaire). Gardons l’espoir qu’à la rentrée de septembre, d’autres actualités prennent le pas sur la crise sanitaire, et que les élus puissent enfin être interviewés sur des sujets autres, plus en phase avec le fonctionnement normal des établissements scolaires.

LA PRESSE ÉCRITE CONCENTRE PLUS DE LA MOITIÉ DES CITATIONS Pas de bouleversements majeurs dans le poids occupé par les différents médias. Ainsi, la presse écrite demeure toujours en tête des supports médias, avec 122 citations sur les 230 répertoriées, représentant ainsi un peu plus de 53 % des citations (contre 52 % sur la période précédente), soit une présence identique. On note toujours en tête des supports de citations presse Le Monde (15 citations), suivi par l’agence de presse AEF Info (12 citations), Le Parisien (9), Le Café Pédagogique (7) et Touteduc (6). Il est par ailleurs à souligner la diversité des supports presse, tant nationaux que régionaux, dans lesquels le SNPDEN est cité. Parmi ceux-ci, on peut noter sans pour autant être exhaustif : l’AFP, Vousnousils, Le Figaro, La Croix, Libération, Sud-Ouest, Ouest-France, La Voix du Nord, Le Dauphiné, L’Obs, L’Union, Capital, Le Progrès, La Montagne, 20 minutes, l’Est-Eclair, le Bien Public, Challenge, Marianne, Le Béry Républicain, l’Express, L’Etudiant.fr, Midi-Libre, Le Télégramme, Vosges-Matin, Huffpost.fr, 24Matins.fr... La présence du SNPDEN à la télévision a été marquée par 49 passages, soit un peu plus de 21 % des citations médias, contre 28 % sur la période précédente (avec toujours en tête, la chaîne BFM TV, 18 passages, suivie par France 3, 10 passages, et LCI, 7 passages). Cette baisse de 7 points du nombre de passages à la télévision sur la période s’est faite au profit des passages à la radio dont le nombre a augmenté, avec 59 passages (soit près de 26 % des citations contre 20 % précédemment). C’est sur les ondes de France Bleu que le SNPDEN a été le plus présent, avec 17 passages, suivi par France Info (11 passages), France Inter (9 passages) et Europe 1 (7 passages).

PEU DE SUJETS HORS COVID-19 Sur la période considérée, le nombre d’interviews sans lien avec la situation sanitaire est dérisoire puisqu’il s’élève à 9, soit à peine 4 % des citations : 3 relatives aux violences scolaires, 2 concernant l’évaluation

TYPE DE MÉDIAS [%]

21% Presse écrite

26%

53%

Radio

TV

Recensement effectué à partir des données traitées par le siège, et celles transmises par les membres de l’Exécutif Syndical National, les Secrétaires académiques et départementaux. Il s’agit donc de statistiques a minima et pas forcément exhaustives, les élus étant de plus en plus contactés directement par les journalistes, sans passer par le siège !

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DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021 – LE SNPDEN DANS LES MÉDIAS


CASDEN Banque Populaire – Société Anonyme Coopérative de Banque Populaire à capital variable – Siège social : 1 bis rue Jean Wiener 77420 Champs-sur-Marne – Siren n° 784 275 778 – RCS Meaux – Immatriculation ORIAS n°07 027 138 • BPCE – Société anonyme à directoire et conseil de surveillance au capital de 170 384 630 euros – Siège social : 50, avenue Pierre Mendès France 75201 Paris Cedex 13 – Siren n° 493 455 042 – RCS Paris – Immatriculation ORIAS n° 08 045 100 • Crédit photo : © Roman Jehanno • Conception : Insign 2020 • Merci à Isabelle, directrice de crèche, Ophélie, professeur des écoles, Gilles fonctionnaire civil de la Défense et Fatoumata, aide soignante, d’avoir prêté leur visage à notre campagne de communication.

La banque coopérative de la Fonction publique

« Comme NOUS, rejoignez la casden, la banque de la Fonction publique ! »

casden.fr

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Le point sur…

Une synthèse de nos positions et de notre action sur les dossiers d’actualité

Carrière

UN MOT SUR LE BAC ! Au moment de l’écriture de ces lignes, nos collègues vivent un véritable cauchemar à l’occasion des examens et, en particulier, de celui du BAC. Alors que les épreuves terminales (philosophie et Grand oral) et les EAF nous laissaient espérer un mois de juin plus serein, l’institution a réussi à placer les personnels de direction et les enseignants à un niveau d’incertitude jusqu’alors jamais atteint ! Les dysfonctionnements se multiplient à tous les niveaux.

C

Si les DEC et le SIEC ont sans doute leur part de responsabilité, ils ont tenté de réagir et de régler les problèmes. Il faudra bien mesurer les implications ministérielles, notamment suite aux nouvelles applications censées gérer les jurys et les convocations.

’est dorénavant le chaos comme jamais !

Notre livre noir du numérique va se voir encore alimenté suite à cette campagne d’organisation du baccalauréat : il faut absolument que cette façon de procéder cesse !

N

otre livre noir du numérique va se voir encore alimenté suite à cette campagne d’organisation du baccalauréat : il faut absolument que cette façon de procéder cesse !

Il n’est en effet pire vécu que celui d’être déstabilisé par notre propre institution pour laquelle nous donnons tant et qui, à force de désorganisation et de manque de confiance (qui peut en effet raisonnablement penser que la composition et la convocation des jurys n’auraient pas été plus efficaces si elles avaient été déléguées aux équipes de direction ?) parvient à nous faire douter de notre engagement en son sein.

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« DES AVANCÉES DANS LES DISCUSSIONS AUTOUR DE L’ÉVALUATION DES PERSONNELS DE DIRECTION, MAIS, SUR LES ADJOINTS, ON NE CÈDE PAS… » Le cycle de groupes de travail mis en place par la Direction Générale des Ressources Humaines (DGRH) sur l’évaluation des personnels de direction arrive à son terme. Dans l’ensemble, les propositions du SNPDENUNSA ont été entendues et des avancées ont été obtenues, notamment en ce qui concerne la prise en compte de l’autoévaluation dans le compte rendu de l’entretien professionnel. Le bilan des compétences acquises et des résultats obtenus en fonction des objectifs fixés s’appuiera ainsi en partie sur l’autoévaluation.

L

a position du SNPDEN-UNSA reste inchangée : NON à l’évaluation des personnels de direction adjoints par les chefs d’établissement !

DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021 – LE POINT SUR…

Cette position est portée et répétée depuis l’entrée en vigueur du décret du 4 février 2021 relatif à l’entretien professionnel annuel. Ces modifications, liées à la réforme de la fonction publique et la revalorisation de l’IF2R (annualisation, suppression de la lettre de mission, place du supérieur hiérarchique direct…), s’inscrivent dans le droit commun de l’évaluation des fonctionnaires d’État. S’appuyant sur le fait qu’il convient à chaque ministère de fixer par arrêté le cadre de l’évaluation de ses agents, le SNPDEN-UNSA a pesé de tout son poids pour faire entendre ses revendications, il a ainsi demandé l’intégration d’un amendement dans la rédaction du décret afin que l’entretien puisse être mené par l’autorité hiérarchique représentée par le Recteur ou le DASEN, et ce à la demande de l’évalué ou de l’évaluateur.

MOBILITÉS, PARITARISME ET REFUS DE TRANSPARENCE…

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es progrès qualitatifs lors de cette campagne mais peut mieux faire…


Éducation & Pédagogie ÉPREUVES COMMUNES Didier GEORGES Secrétaire national Communication

Alors que les opérations de mobilité phases 1 et 2 viennent de se dérouler et que les commissaires paritaires tentent de relever le difficile défi de communiquer à tous les adhérents les résultats de ces mouvements, le SNPDEN-UNSA, même s’il est le seul en mesure de reconstituer le mouvement par la mobilisation de ses adhérents et de ses élus, est plus que jamais décidé à ne pas accepter les nouvelles règles imposées par le Ministère sous couvert de réforme de la fonction publique. Celle-ci empêche les personnels de direction de disposer d’une lecture globale et fine du mouvement, et engendre du stress et de l’incompréhension. Nul n’a rien à y gagner et nos interlocuteurs de la DGRH subissent avec nous une situation inconfortable et regrettable pour l’individuel comme pour le collectif.

C

ette transparence qu’on nous refuse, nous l’obtenons en partageant les informations !

Même s’il y a, comme à chaque campagne de mobilité, des déçus, les premières analyses du mouvement montrent que le SNPDEN-UNSA a été entendu dans son exigence qualitative. De nombreuses anomalies de l’an dernier semblent avoir été corrigées.

Le SNPDEN-UNSA exige toujours la remise en place d’instances paritaires permettant de recréer des conditions de dialogue acceptables et prenant en compte la parole des personnels de direction et la défense de leurs intérêts. Il continuera ainsi, a minima et sans relâche, à demander la diffusion des résultats à l’issue de chaque mouvement.

LE CLASSEMENT DES EPLE

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ortons définitivement de ce système injuste, injustifié et injustifiable pour nos carrières !

Alors que le nouveau classement des EPLE entrera en vigueur le 1er septembre 2021, le SNPDENUNSA souhaite toujours convaincre la DGRH et le Ministère de faire évoluer le système actuel du classement des établissements et de le remplacer par une approche plus juste qui permette une progression constante tout au long de la carrière et de nouvelles perspectives de mutations : tel est l’objectif que nous nous sommes fixés lors de notre récent congrès. En attendant, des ajustements sont effectués, chaque année, au mois de juillet par la DGRH afin de prendre en compte les ouvertures et les fermetures d’établissements. Nous veillons à ce que, dans une enveloppe certes contrainte, les arbitrages restent cohérents.

Malgré les nombreuses avancées obtenues par l’action du SNPDEN-UNSA, le chantier de la simplification du baccalauréat est loin d’être achevé et, même si la crise sanitaire a fait du contrôle continu le levier majeur pour la réussite à l’examen 2021, il nous faudra beaucoup d’énergie pour que notre objectif initial (40 % de contrôle continu pour l’obtention du diplôme), fixé à Colmar en 2018, soit, un jour, atteint. Des points de vigilance sont à maintenir. Au moment de l’écriture de ces lignes, Pierre MATHIOT vient d’être auditionné par le Sénat et penche pour d’autres options plus en adéquation avec nos mandats.

L

e calendrier des épreuves communes est à rediscuter sinon se posera la question de la reconquête du mois de mai (oui : mai !) RÉFORME DU LYCÉE

Les élèves se sont emparés des possibilités offertes par la réforme. Nous assistons ainsi à une véritable diversification des parcours de formation. En terminale, la combinaison des spécialités confirme que les élèves se sont appropriés l’esprit de la réforme en maintenant des choix originaux, qu’ils ont ensuite précisés en vue de leur accès à l’enseignement supérieur. Au sujet de la composition des groupes classes, du suivi des élèves, des professeurs référents et de la place des conseils de classe, l’année 2021/2022 sera un véritable tournant. La réforme a, en effet, fait « exploser » le groupe classe. Les professeurs principaux et les référents sont devenus, plus encore qu’avant, indispensables au suivi des élèves et à leur orientation. Il faut donc conduire une réflexion au sujet de l’articulation des missions du professeur principal et du professeur référent prenant en compte l’individualisation du parcours des élèves.

L

a mise en place des enseignants référents doit se faire à condition de financer les ISOE et les IMP. Pas d’improvisation le 1er septembre. Cela doit être anticipé !

LE POINT SUR… – DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021

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PARCOURSUP Le dispositif Parcoursup a su répondre à une demande grandissante depuis 2018, ce qui fait reposer sur lui une nécessité de résultats probants. Le SNPDEN-UNSA pointe depuis longtemps la trop longue durée de la phase principale d’admission de cette application. Or, les candidats les plus défavorisés ont particulièrement besoin de pouvoir s’organiser en termes de logement et d’emplois estivaux le plus tôt possible. Plusieurs points de vigilance sont à anticiper : • maintien de la diversité des profils dans les formations du supérieur, • vigilance sur la poursuite d’études des bacheliers technologiques vers les DUT notamment, • suivi du classement des lycéens dans Parcoursup en fonction de leur origine sociale et scolaire.

I

l nous faudra obtenir que le calendrier Parcoursup s’harmonise avec la réalité du fonctionnement des lycées de façon à ce que les apprentissages des élèves de terminale ne se terminent pas dès le mois de mai. RENFORCER LA PLACE DE L’ÉCOLE INCLUSIVE

Le SNPDEN-UNSA a été auditionné à l’Assemblée nationale en juin 2021, dans le cadre des suites données à la commission d’enquête sur l’école inclusive de mars 2019. Les députés souhaitaient ainsi faire le point sur les avancées en matière de scolarisation des élèves en situation de handicap dans l’enseignement supérieur et l’enseignement secondaire ainsi que sur le fonctionnement du PIAL, le déploiement du Livret Parcours inclusif, la plate-forme CapEcole inclusive, et ce depuis les 57 propositions formulées il y a deux ans.

N

ous avons un mandat de congrès qui demande la remise à plat du fonctionnement des PIAL, le fonctionnement actuel a révélé beaucoup de dysfonctionnements, d’incohérences et un manque de moyens criant.

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LA TVP POURSUIT SON DÉPLOIEMENT La Transformation de la Voie Professionnelle (TVP) se termine par une année perturbée après la crise sanitaire mais qui a vu la poursuite de la mise en œuvre des annonces. L’année 2021/2022 verra le troisième volet de mise en œuvre pour les classes de terminale. Une transformation de l’oral de rattrapage du bac pro est également annoncée pour la session d’examens 2022. Avant l’été, le SNPDEN-UNSA a participé à un « comité de suivi TVP » et à une deuxième multilatérale sur une transformation de l’oral de rattrapage du bac pro pour la session d’examens 2022.

F

lexibilité, souplesse, réactivité et efficacité… Les personnels de direction ont encore été bien présents pour cette session d’examens professionnels 2021.

Après la session d’examen 2020 pendant laquelle nous avions démontré, une fois de plus, les capacités d’adaptation et de réactivité des équipes, nous pensions connaître une session 2021 anticipée et normalisée. La certification intermédiaire annoncée en remplacement du BEP devait simplifier le mois de juin. Le LSL PRO a été renseigné en direct ou par l’intermédiaire des logiciels de notes. Une période d’appropriation a été nécessaire pour cette première année, les équipes ont donné beaucoup de temps en validant des compétences et en intégrant le chef-d’œuvre, et les examens 2021 ont été d’une forte intensité pour les EPLE. Certains professeurs ont été convoqués sur plusieurs sessions pour compenser les absences ou empêchements. Les rattrapages de BTS dans leur durée en juillet interpellaient, voire inquiétaient.

ENSEIGNEMENT FACULTATIF DE FRANÇAIS ET CULTURE ANTIQUE AU COLLÈGE Annoncé à grand renfort de communication, l’enseignement facultatif « Français et culture antique » en classe de 6e devrait concerner à la rentrée 2021 les élèves volontaires de fin de cycle 3. Le SNPDEN-UNSA s’est exprimé pour dire que cette annonce est bien trop tardive et sans moyens complémentaires, sa mise en œuvre ne pourra donc sans doute pas se faire pour septembre 2021 !

L

e travail de répartition de la dotation horaire dans les disciplines se fait au cours du premier trimestre de l’année civile, pas en mai, consacré à affiner les répartitions !

La mise en place de cet enseignement facultatif devra sans doute attendre dans beaucoup de collèges, faute de marges de manœuvre horaires.

N

ous serons vigilants : pas de financement sur nos marges d’autonomie !

Le SNPDEN-UNSA veillera et demandera à ce que, partout sur le territoire, les dotations horaires 2022 n’obligent pas à « piocher » dans les marges pour financer cet enseignement. Ce serait là, en effet, une nouvelle atteinte à l’autonomie des collèges souvent déjà bien limitée…

Les emploi du temps de rentrée seront au maximum des contraintes et atteindront sans doute les limites de la faisabilité technique.

L

es quatre motions TVP votées lors du congrès de mai 2021 (TVP : accompagner/évaluer ; Valoriser la TVP ; Certifications et examens ; Apprentissage en lycée) devraient nous permettre d’accompagner de la manière la plus fine les ajustements nécessaires de la TVP.

DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021 – LE POINT SUR…


Métier ENVISAGER ET ANTICIPER DES SCÉNARIOS POUR LA RENTRÉE 2021 ET LEURS CONSÉQUENCES SUR LE TRAVAIL DES PERSONNELS DE DIRECTION

É

couter les retours de terrain afin que ne se reproduise pas le fiasco des autotests.

Bien qu’au moment de l’écriture de ces lignes, le contexte sanitaire français soit en nette amélioration et nous laisse espérer une reprise plus « normale » dans les établissements scolaires en septembre 2021, il faut, après 18 mois difficiles dans les lycées et collèges, envisager plusieurs hypothèses. Les équipes de direction, déjà exténuées par ces deux années de crise, vont ainsi encore vivre dans l’incertitude de nouveaux protocoles.

L

e Ministère doit d’ores et déjà réfléchir aux options possibles pour nous permettre d’appréhender au mieux l’organisation de la prochaine rentrée. Nous ne voulons plus d’informations en direct dans les médias TV, la veille pour le lendemain, et la communication ministérielle doit être mieux anticipée à notre endroit !

Avec une communication via les médias, des parents « perdus », des élèves « en décrochage », des examens non programmés, les personnels de direction seront toujours en première ligne. Avoir le soutien, la confiance, disposer de décisions concertées et anticipées afin d’aborder cette prochaine année, tout cela constitue une absolue nécessité pour que notre profession puisse retrouver le sens du pilotage pédagogique dans le cadre de l’autonomie de l’EPLE.

Vie Syndicale RETOUR AU PAPIER ET COURRIER, RÉVISION DU SITE INTERNET DE L’APPLICATION SNPDEN ET NOTIFICATIONS « PUSH » Pendant le congrès national 2021, réalisé pour une grande part en distanciel, la nouvelle équipe de la Commission Vie Syndicale (CVS) a entendu la nécessité de faire évoluer la communication de notre syndicat et en particulier l’accessibilité et l’ergonomie du site internet et de l’application pour smartphone. Nous travaillons avec le prestataire pour améliorer le confort d’usage du site internet et de l’application dédiée. Certaines modifications sont déjà en place depuis la mi-juin, nous espérons que ceci vous permette de mieux vous approprier cet outil. Par ailleurs, nous aurons bientôt un système d’alertes par notifications « push » qui permettra aux adhérents qui ont installé l’application (iOS ou Android) de recevoir des informations essentielles. Pour certaines communications et procédures, nous avons bien entendu les demandes répétées de certains et nous saurons utiliser de nouveau le courrier postal.

N

ous sommes et resterons à l’écoute de nos adhérents !

Épreuve de philosophie 2021 à Marrakech

ACCUEIL DES ENTRANTS DANS LA FONCTION Une enquête rapide de notre organisation à laquelle un grand nombre de secrétaires académiques ont pu répondre montre combien cet accueil des nouveaux personnels de direction représente un des premiers moments forts de la vie syndicale des académies. Ce sondage a permis de faire émerger des idées de fonctionnement à partager, pour accueillir les lauréats concours dans chaque académie. Ainsi, notre numéro l’ESSENTIEL, hors série de la revue Direction, est accessible sur notre site et sera adressé physiquement à chaque nouvel entrant dans la fonction à la fin du mois d’août pour une prise de poste plus sereine. Par ailleurs, nous avons travaillé à la réalisation d’un document d’accompagnement académique (Livret d’accueil pour les entrants dans la fonction) qui sera à disposition de chaque section académique.

LES FORMATIONS ORGANISÉES PAR LA CVS

Chaque année, la CVS met en place un plan de formations ciblées selon les destinataires : adhérents et cadres syndicaux départementaux, académiques ou nationaux. Nous reprenons les thèmes souhaités par les collègues : formations organisées par la cellule juridique, formations sur la communication, le positionnement syndical, les outils syndicaux, etc. Nous rappelons que les inscriptions à ces stages se font selon 2 modalités distinctes : en candidatures individuelles avec frais de déplacement et d’hébergement à la charge du stagiaire, ou candidatures académiques, faites sous couvert des SA avec prise en charge des frais par l’académie. n

LE POINT SUR… – DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021

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XIII CONGRÈS du SNPDEN mai 2021 e

OUVERTURE DU CONGRÈS, THIERRY ROUL COMPLÉMENT AU RAPPORT D’ACTIVITÉ, PHILIPPE VINCENT RAPPORTS CNC & CVC INTERVENTION DE LAURENT ESCURE, SG DE L’UNSA INTERVENTION DE FRÉDÉRIC MARCHAND, SG DE L’UNSA-ÉDUCATION DISCOURS DES SECRÉTAIRES ACADÉMIQUES MOTIONS ÉDUCATION ET PÉDAGOGIE MOTIONS CARRIÈRE MOTIONS MÉTIER MOTIONS VIE SYNDICALE NOUVELLES INSTANCES DISCOURS D’INVESTITURE, BRUNO BOBKIEWICZ, SG DU SNPDEN

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Ouverture du congrès national 2021 teur et la cheville ouvrière. Nous avons fait un énorme travail de préparation et tout était parfait ! C’est donc un véritable crèvecœur que de ne pouvoir vous accueillir ici, à La Rochelle, comme cela était prévu.

Thierry ROUL SA Poitiers Chers collègues, Il me revient, comme secrétaire académique de Poitiers, académie qui aurait dû accueillir ce moment fort de notre vie syndicale qu’est le congrès, l’honneur d’ouvrir nos travaux. Je salue donc sincèrement et chaleureusement tous les collègues qui y participent ainsi que les différents invités.

Cependant, comme vous le savez, ce n’est que partie remise puisque le national, et nous l’en remercions, a fait le choix de proposer la candidature de Poitiers pour 2024. Tout notre travail n’aura donc pas été vain puisque l’organisation générale est déjà préparée. Il suffira à la prochaine équipe de peaufiner quelques réglages et de payer avec courage de leur personne d’ailleurs, Fabien et Joëlle, nous aurons encore besoin de vous car vous avez su vous sacrifier avec courage pour déguster vaillamment les trios de foie gras, les gratins de crustacés, les tournedos Rossini, les filets mignons à l’italienne, les écrasés de pomme de terre à la truffe, les succulents desserts et autres gour-

mandises tout en poussant l’abnégation et le sérieux à endurer tout cela tout en goûtant et regoutant tous les vins ! Un dévouement admirable au service de la cause… Plus sérieusement, nous serons très heureux de vous recevoir dans la belle ville de La Rochelle avec une organisation qui, nous l’espérons, sera agréable aux futurs congressistes. Je ne serai plus le SA en charge de vous recevoir puisque je quitte l’académie de Poitiers pour rejoindre celle de Toulouse mais je souhaite bon vent et bonne mer à la prochaine équipe et je ne doute pas de son total investissement pour 2024. Je vous souhaite à toutes et tous un excellent congrès 2021 du SNPDEN-UNSA. Amicalement n

Bien entendu, ce congrès est particulier du fait de son format en distanciel, et comme SA en charge de son organisation, j’aurais dû me méfier davantage. Organiser le XIIIe congrès en pleine pandémie de Covid-19, bien que n’étant nullement superstitieux, avouez qu’il y a de quoi le devenir puisque ce qui devait arriver arriva ! La loi de Murhy a œuvré dans toute sa splendeur pour notre plus grand malheur. Je tiens ici à remercier publiquement et très chaleureusement, toute l’équipe d’organisation et en premier lieu Christian Macheteau, ancien SA de Poitiers que beaucoup d’entre vous connaissent, qui en est le coordonnaCONGRÈS NATIONAL 2021 – DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021

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Complément au rapport d’activité Mes chers amis, mes chers camarades, Bonjour à toutes et à tous, réunis virtuellement que nous sommes en ouverture de ce 13e congrès national du SNPDEN-UNSA. Philippe VINCENT Secrétaire général 2018-2021

En tout premier lieu, je voudrais avoir une pensée en ce jour pour nos camarades de l’académie de Poitiers qui, depuis qu’ils et elles avaient pris le bâton de relais des mains de l’équipe du SNPDEN de Strasbourg à la sortie de notre congrès national de Colmar en 2018, avaient tout mis en œuvre pour nous accueillir dans des conditions optimales à La Rochelle pour ce rendez-vous triennal. Nous savons combien leur déception a été forte d’apprendre que les circonstances ne nous permettraient pas (pour la première fois de notre histoire syndicale et, je le souhaite, pour la dernière aussi) de nous réunir comme prévu en présentiel et combien cette décision les privait de voir se concrétiser le très important travail préparatoire réalisé durant ces trois ans. C’est pourquoi, outre la décision symbolique de confier la présidence de cette session inaugurale à leur secrétaire académique Thierry ROUL, que je salue ici, nous avons souhaité à l’unanimité de la Conférence nationale leur confier l’organisa-

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tion de notre XIVe congrès dont nous espérons qu’il pourra bien, cette fois, se tenir concrètement à La Rochelle en mai 2024. Je souligne par ailleurs que le fait que nous ayons pris cette décision en temps et en heure et avec cette option de reconduction à trois ans, nous a permis de réduire pratiquement à rien les conséquences financières de ces annulation et report. Nous avons validé ce choix, avec bien des regrets certes, mais, au moment où nous l’avons fait, nous étions encore en phase de progression vers le sommet de la troisième vague de la crise Covid-19 et n’avions, de fait, aucune autre alternative. Je ne sais s’il faut y voir un signe mais c’est quand même sous la marque du chiffre 13 que nous avons à réaliser cette mise en place d’un congrès national quasi totalement en distanciel, ce qui n’a pas été sans nous poser quelques soucis de formatage quand il a fallu que l’équipe du siège et la commission d’organisation des débats basculent la totalité de notre programme organisationnel en mode distan-

DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021 – CONGRÈS NATIONAL 2021

cié. J’en profite pour saluer ici le remarquable travail fourni par notre équipe de la rue Béranger à Paris et adresser, au nom de tous les congressistes, un amical et affectueux salut et de très profonds et sincères remerciements à Joëlle, Sylvie et Valérie ainsi qu’à nos deux permanents Isabelle et François pour lesquels cette expérience complètement novatrice fut tout de même un fameux baptême du feu ! Clin d’œil de l’actualité, c’est quand même au beau milieu de ce congrès que se fera la réouverture tant attendue des terrasses et j’espère que, faute de soirées sur les quais de La Rochelle, nos délégations académiques ou inter académiques réunies pourront, à partir de demain soir, aller trinquer à la santé de leur organisation syndicale favorite et retrouver, dans le respect des gestes barrières – cela va de soi –, un peu de l’atmosphère conviviale qui participe habituellement au plaisir de nos retrouvailles collectives tous les trois ans. À propos de cette organisation exceptionnelle de circonstance, je voudrais aussi souligner le


soient bien validés par une délibération majoritaire.

pragmatisme de notre commission nationale de contrôle (CNC) et de sa présidente, notre amie Catherine PETITOT, qui ont su faire preuve d’une très large compréhension pour les modalités organisationnelles que nous avons dû penser in vitro alors que nos textes statutaires et réglementaires ne les avaient nullement prévues. Comme quoi ! Nous avons eu à construire complètement cette organisation à distance, en prenant attache et avis de la CNC, mais aussi de la Conférence nationale, pour nous assurer que ces deux instances nous donneraient quitus pour ces choix dérogatoires contraints et forcés. Nous l’avons fait, au plus près de l’esprit de nos textes de références, à défaut d’en tenir la forme en l’espèce inadaptée, en respectant au mieux les nécessités des principes généraux de l’expression démocratique propre à notre organisation. Ainsi, même si nous avons dû finalement renoncer à réunir un 3e conseil syndical national entre deux congrès, nous avons cependant soumis à un vote électronique dudit CSN les projets de modifications de nos statuts (S54) et de notre règlement intérieur (R18 et R33) afin qu’ils puissent être soumis à adoption à l’occasion de ce congrès. De la même manière, et dans les mêmes conditions, c’est bien un vote du CSN qui a permis, conformément à l’alinéa 3 de l’article R17 de notre RI, que les thèmes d’étude de ce congrès et son organisation à distance

Et nous respectons même, par anticipation, la modification du S54 qui sera proposée à votre vote mercredi en intégrant, dès à présent, à ce rapport complémentaire les précisions relatives à la mise en œuvre de ces dispositions dérogatoires transitoires rendues nécessaires par « une situation qui empêcherait ou limiterait le fonctionnement normal de notre syndicat » : on conviendra que les circonstances du moment correspondent assez bien à cette situation ! À ceci près que nous n’avions, jusqu’à ce jour, jamais prévu que cela puisse être le cas ! Cette digression très formaliste me conduit toutefois à me féliciter de la qualité des échanges très ouverts que nous avons eus depuis 2018, sur ce sujet plus particulièrement mais sur bien d’autres de manière plus générale, avec l’ensemble de nos secrétaires académiques au sein de la Conférence nationale (instituée par un vote du congrès d’Avignon en 2015), débats qui ont permis de faire évoluer en commun nos évaluations d’une situation qui s’imposait à nous pour aboutir à une prise de décision unanime. Cette plasticité de notre organisation est, entre autres, une de ses grandes forces car elle nous permet une très forte et rapide capacité d’adaptation au réel. Ce complément au rapport d’activité du secrétaire général en fin de mandat, rapport d’activité dont nous ne saurons qu’en fin de

matinée (insoutenable suspense !) s’il est adopté, est un exercice particulier (d’ailleurs fixé par aucun de nos textes !) ce qui, de fait et du coup, laisse toute liberté à son auteur pour finalement en faire ce qu’il en veut et lui donner le contenu qu’il souhaite. Belle mais ultime liberté d’expression pour ce qui me concerne ! À propos de rapport, et avant de compléter le mien, je souhaite revenir sur le rapport financier de ce mandat, soumis lui aussi aux suffrages des congressistes. Son bilan final met en exergue la remarquable bonne santé financière de notre syndicat avec un bilan positif de presque 600  000 euros sur trois ans pour des budgets annuels d’environ 2.2 millions d’euros sur la période. Ce résultat, présenté dans tous ses détails dans le numéro 272 de Direction, est à porter au crédit de l’action initiée par Patrick CAMBIER, et poursuivie, depuis trois, ans par Fabien DECQ, nos deux trésoriers nationaux successifs. Cette situation renforcée donne maintenant des bases solides au SNPDEN pour permettre son développement, pour améliorer la qualité de l’exercice de tous ses mandants à tous les niveaux et pour valoriser son patrimoine. Elle est aussi la garantie de notre indépendance et cette évolution très favorable est à souligner car à mettre au compte d’une action volontariste conduite avec conviction et constance. Merci Fabien ! L’actualité du moment, l’histoire particulière que nous vivons de-

Florence DELANNOY (SGA), Valérie QUÉRIC et Pascal BOLLORÉ (SGA), lors de l’ouverture du congrès

CONGRÈS NATIONAL 2021 – DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021

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porelles et aura indubitablement modifié notre rapport au temps éducatif. Elle nous aura aussi conduits à devoir intégrer des demandes très fortes en communication, de la part des personnels et des usagers en général, tout en nous conduisant à nous poser des questions sur des sujets dont nous n’aurions auparavant jamais imaginé qu’ils puissent faire partie de nos cercles de préoccupation ou de besoin. Même s’il est bien entendu encore beaucoup trop tôt pour tirer un bilan complet de tout cela (et mon énumération est sans doute loin d’être exhaustive, ce qui démontre en creux combien une analyse d’ensemble sera à conduire), il est pourtant d’ores et déjà plusieurs conséquences qui apparaissent devoir être tirées. En premier lieu, une réflexion à mener sur les modèles de gouvernance plus et mieux adaptés, avec des choix clairs à faire entre injonctif et coopératif, entre vertical et horizontal, entre prescriptif et conseil. puis le début de la crise sanitaire, et la préparation de la prise en main de la direction du SNPDEN par une nouvelle équipe me conduisent à fonder ce complément à mon rapport d’activité autour de deux axes de réflexion, en lien direct avec le thème de ce congrès national « Quel encadrement, quel syndicalisme de proximité au cœur de l’École républicaine ? ». Ces deux questionnements tourneront autour de l’impact que peut avoir la crise du moment sur les personnels de direction et de la manière de faire évoluer notre syndicalisme. Comme je l’ai écrit dans mon dernier édito, sans doute est-il encore trop tôt pour tirer le bilan des bouleversements plus ou moins profonds que cet épisode sanitaire inédit déclenchera pour notre profession. Pourtant, dès à présent, plusieurs points émergent, qu’il conviendra ensuite de compléter. En premier lieu un renversement des priorités au sein du monde éducatif avec des contingences sanitaires qui se sont imposées, faisant éclater une bulle scolaire jusque-là très imperméable, sauf accident, aux influences extérieures. Ces contraintes nouvelles et fortes ont eu un impact majeur sur nos organisations, sur nos structures, sur nos personnels et élèves et nul ne sait comment se vivra, avec ou sans stigmates, un retour au monde scolaire d’avant. Cette crise se sera aussi caractérisée par une instabilité chronique de nos cadres de références, qui sera venue bouleverser nombre de nos schémas établis, dont

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certains de manière très ancienne. Et le moins que l’on puisse dire c’est que ces secousses sismiques, certes d’intensités variables, mais à grande fréquence, auront bousculé nombre de nos bases. Ces phénomènes se seront doublés, avec une amplification fort déstabilisante pour nombre d’entre nous, d’une immédiateté des demandes de mise en œuvre des prises de décisions qui est venue percuter nos habituelles marges d’anticipation. Ainsi c’est souvent le « à faire ce jour pour demain » qui aura remplacé soudainement ce que nous avions pour habitude de prévoir pour dans quelques semaines, voire dans quelques mois, voire pour la rentrée scolaire suivante. Enfin, last but not least, tout cela se sera réalisé le plus souvent quasi en direct via les médias, les chaînes d’information en continu devenant bien souvent les canaux habituels de circulation des informations quand ce ne sont pas des directives ministérielles elles-mêmes. Il est peu de dire que ce phénomène aura électrisé les collègues au plus haut point ! Cette année de crise sanitaire vécue in situ dans notre système aura d’évidence chamboulé à de multiples reprises les personnels de direction, mis en évidence l’inadaptation, si ce n’est complète au moins partielle, de ce que l’Inspection générale qualifie de « chaîne de commandement » de l’Éducation nationale, à faire face avec solidité aux bourrasques. Elle aura fortement secoué des formes d’organisation que l’on pouvait penser quasi intem-

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En second lieu, un questionnement à examiner sur la bonne adaptation des circuits décisionnels en période de crise et sur la manière optimale dont les flux d’informations doivent être pensés et organisés si l’on souhaite qu’ils soient plus efficaces que déstabilisant, en particulier pour les cadres. Troisièmement, une réflexion à initier sur les questions de communication, externe comme interne, tant on a bien vu combien ce point pouvait s’inviter brutalement comme une donnée importante à prendre en compte dans nos formes de management. Quatrièmement, et là encore la liste est loin d’être close, des besoins en formation sur la gestion de crise, étant entendu que ce qui avait pu être construit via les PPMS n’est d’évidence pas adapté aux besoins d’une gestion de crise longue, les conditions de l’une étant très différentes des autres. Cette entrée, rapprochée de la question plus générale des conditions d’exercice du métier des personnels de direction sur lesquelles nous sommes actuellement au travail, sera essentielle si l’on souhaite mieux former nos collègues en développant, avec eux et pour eux, des capacités nouvelles à mieux supporter la pression générée dans la durée par ce type de situation. Au carrefour du « temps long » de Braudel et des « médias chauds » de Mac Luhan, et en prenant en compte l’ensemble de ces données, nouvelles ou exacerbées, il s’agira aussi de poursuivre notre réflexion sur l’autonomie des établissements et, sur le bon équilibre à trouver entre national et


local. Mais, dans tous les cas, il est quasi certain que les besoins des collègues en soutien, en appui, entre eux ou de la part de l’institution, que la nécessité d’échanges plus faciles et de temps de réflexion face à l’urgence seront des facteurs sur lesquels il faudra se pencher si l’on veut améliorer la QVT (Qualité de Vie au Travail, NDLR) et renforcer le sens donné à nos métiers dans ces contextes de surpression généralisée. À défaut, beaucoup de nos collègues, souvent déjà fragilisés, n’en sortiront pas indemnes, maintenant ou plus tard. Il serait inadéquat de ne pas compléter cette première analyse à chaud sans prendre en compte, dans ce paradigme complexe, le rôle joué par notre Ministre. Là aussi, une étude plus fouillée permettrait vraisemblablement d’être plus précis mais, en première intention, on peut, sans risque de trop se tromper, identifier a minima trois éléments qui sont venus compliquer la donne pour nous et expliquer ainsi sans doute pour partie à quel point Jean-Michel BLANQUER capitalise aujourd’hui et après quatre ans d’exercice à la tête de ce Ministère (on se dirige vers des records selon les observateurs avisés) une cote de popularité aussi faible auprès de nos collègues. Le choix délibéré, en dépit de nos demandes contraires répétées à l’envie, d’une communication prioritairement grand public, l’absence de délais raisonnables, pourtant réclamés par nous à chaque occasion donnée, entre la prise de décision et sa demande de mise en œuvre dans les établissements et l’incapacité à apprécier qu’en période crise il faut se limiter à l’essentiel et à l’urgence en abandonnant le périphérique (mais sans doute est-ce là trop demander à un responsable politique national) sont d’évidence des facteurs qui ont lourdement pesé sur la dégradation d’ensemble du relationnel entre les personnels de direction et leur Ministre. Et ce alors que celui-ci énonce dès qu’il le peut la haute opinion qu’il a d’eux et de leur action.

complique sérieusement notre relation avec la rue de Grenelle car, d’un côté, nos collègues se questionnent sur notre positionnement d’ensemble vis à vis de la politique menée par Jean-Michel BLANQUER tandis que, de l’autre bord, celui-ci ne comprend pas pourquoi le SNPDEN ne lui est pas plus favorable ! Insoluble équation assurée pour le Secrétaire général, dont la résolution nous échappe et marche sur un fil de fer instable car, par ailleurs, les contacts avec le cabinet sont quotidiens car nécessaires et souvent porteurs ! Bon courage Bruno ! Le second axe (et il n’est pas sans rapport, au moins momentanément et peutêtre encore pour un an, avec ce qui vient d’être dit !) est la question majeure des possibilités d’évolution du syndicalisme et de celui des personnels de direction plus spécifiquement. Sauf à être sourd et aveugle, il est difficile d’échapper au constat des difficultés auxquelles est confronté le syndicalisme aujourd’hui dans notre pays. Baisse de l’engagement collectif, croissance du consumérisme et de l’individualisme, soupçons de clientélisme et de collusion, absence de poids réel et de capacité à faire bouger les lignes font partie des éléments d’explication qui viennent assez spontanément nourrir le débat. Et il est vraisemblable que tout ou partie soit crédible ou, au moins, à prendre en considération dans l’analyse. Et même lorsque les individus dépassent ces freins pour s’engager (et de ce point

de vue, les personnels de direction demeurent très atypiques dans le paysage de par leur fort niveau d’adhésion, en dépit du fait que celui-ci s’étiole lui aussi régulièrement), il n’en demeure pas moins qu’ils ont du mal à se retrouver dans les formes habituelles proposées classiquement par les organisations et font entendre des besoins de nouveaux rapports à la société ou au politique, des demandes différentes, des questions de sens, des volontés d’expression ou d’actions autres. À l’occasion des recueils réalisés auprès des syndiqués comme dans les motions soumises à ce congrès, il est plusieurs types de propositions qui émergent de manière récurrente et laissent à penser que nos modèles habituels et normés sont, si ce n’est has been, au moins fortement à repenser : nouveaux espaces d’expression ou d’échanges, nouvelles formes de proximité, nouvelles formes de représentation, nouveaux services ou nouvelles ressources, nouvelles formations, nouveaux modes de consultation, sont entre autres recensés et réclamés. Ces évolutions questionnent le SNPDEN, comme les autres syndicats, mais peut-être plus fortement nous que d’autres par le fait que nous prenons en charge des personnels d’encadrement. Elles interrogent sur les équilibres à trouver entre syndicalisme de réflexion et de proposition, entre syndicalisme d’expression et syndicalisme d’action pour ne pas dire protestataire. Ces lignes conduisent à imaginer comment nous pourrions mieux prendre le pouls de la profession, exprimer ses inquiétudes

Si l’on outrepasse les divergences d’appréciations idéologiques ou politiques qui peuvent exister entre nos collègues et leur Ministre (cela a déjà été bien souvent le cas par le passé avec des positionnements parfois encore plus clivants et sur la base d’orientation de gauche comme de droite), il faut reconnaître que c’est essentiellement le type de management adopté et le choix délibéré de privilégier une entrée publique à une approche institutionnelle qui auront conduit à une situation mutuelle d’incompréhension. Cette dysharmonie patente n’est pas sans conséquence sur les rapports que le SNPDEN peut avoir aujourd’hui avec notre Ministère et c’est une donnée qui CONGRÈS NATIONAL 2021 – DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021

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ou son mal-être, fédérer son expression, traduire ses attentes et satisfaire ses demandes ou revendications dans un cadre qui reste collectif. Notre syndicalisme doit être mieux en phase avec ce qu’est notre profession à ce jour. Il devra savoir capitaliser les énergies et les engagements tout en ne se limitant pas à n’être qu’une chambre d’échos de toutes les insatisfactions ou frustrations au risque d’en être réduit à une seule et stérile fonction déclamatoire. Mais notre syndicalisme est aussi fort particulier car il n’est pas envisageable, sauf à le discréditer très vite dans sa fonction représentative (nous fûmes, par exemple, autrefois, qualifiés de « syndicat de camionneurs ! »), qu’à des cadres, responsables par essence et par nature, corresponde un syndicalisme d’irresponsabilité. En effet, être personnel de direction c’est savoir et pouvoir assurer clairement et assumer pleinement des responsabilités au sein d’un système et dans le cadre d’une chaîne hiérarchique. Cette position ne fait pas pour autant de nous des « valets du pouvoir » ou « des larbins du gouvernement » ainsi que l’exprimait le week-end dernier un courageux twitter anonyme qui a fini, sous ma pression, par retirer son tweet insultant. Tout cela s’exprime donc dans un syndicalisme exigeant qui vise à obtenir régulièrement des résultats substantiels par son action constante. Celle-ci est forcément protéiforme, selon les temps et les contextes, et doit savoir s’adapter au gré des circonstances. Nulle forme d’action n’est exclusive d’une autre et c’est, au besoin, une combinatoire de moyens syndicaux qui peut s’avérer utile. Pour paraphraser la célèbre formule post maoïste « Qu’importe que le chat soit noir ou blanc, l’essentiel est qu’il attrape des souris » ! Et c’est aux militants, au sein de leur organisation, de définir quels sont les moyens, les engagements et les solidarités à mobiliser pour arriver à l’efficacité recherchée. Ainsi, chacun dans nos rangs doit être persuadé que négocier n’empêche pas d’agir mais, que de la même manière, protester ne doit pas empêcher non plus de proposer. C’est ainsi au prix d’un subtil équilibre et d’un savant dosage, conjuguant objectifs stratégiques et choix tactiques et associant lobbying et rapports de force que les avancées se construisent et que les résultats s’obtiennent. C’est sur ces fondamentaux que le SNPDEN-UNSA s’est imposé depuis presque 30 ans comme le meilleur et, de

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loin, premier représentant des personnels de direction. Par la construction de ses expertises, par sa capacité de hauteur de vue, il a su synthétiser, dans la durée, l’expression de toute une profession et, actif et réactif, tout autant que crédible, il s’est rendu reconnaissable par sa constance et identifiable par son efficience. Mais c’est en effet un syndicalisme exigeant car ambitieux, prenant car permanent, utile car efficace, et recommandable car intègre. C’est en forgeant par la conviction et l’exemple, une adhésion aux valeurs, au sens donné et à l’action résolue qu’il saura demain, grâce à une trajectoire renouvelée, à des mandats actualisés et à des forces réactivées, être le vecteur préférentiel et le garant le plus solide de progrès pour toute une profession. Maintenir cette direction élevée est d’autant plus compliqué du fait des formes actuelles de communication en direct qui laissent peu de temps à la réflexion construite dans un cadre posé. Et cela est accru par le poids incontournable que nous confère notre représentativité. Ainsi, et à cause de la présence médiatique que nous nous sommes construite, on attend aujourd’hui de nous un avis sur tout, une position sur tout, y compris quand nous n’en avons pas ou pas encore ! Et pourtant, l’actualité s’impose à nous et bien souvent commande par trop. C’est aujourd’hui la forte rançon de notre visibilité et nous en sommes, par la force des choses, quelque part un peu prisonnier. Cette situation nécessite de nos responsables, exposés qu’ils sont et seront en permanence au feu des médias, vigilance, pragmatisme, réactivité et surtout, qualité première car fort appréciée des commentateurs, beaucoup de bon sens. Pour solidifier encore notre maison commune, ce congrès doit aboutir à approfondir notre réflexion, à renouveler nos propositions, à imaginer de nouvelles formes d’action, à construire des pratiques communes innovantes, à adapter nos corpus, à produire des idées neuves pour faire bouger positivement notre syndicalisme. C’est ce que j’ai tenté de résumer par la formule « regarder plus loin, viser plus haut » en titre de mon dernier édito ! C’est un beau challenge à relever, même si ce sera dans des conditions compliquées, mais est venu le moment d’un nouveau temps pour le SNPDEN. Une part significative d’une génération « d’historiques », que nous saluerons jeudi, va s’effacer, qui aura vécu plus ou moins complètement les trente premières années de vie de notre organisation. Elle va faire loyalement la

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transition avec une équipe rajeunie qui va rassembler richesses autres, expériences variées et apports militants différents et saura faire émerger de nouvelles formes d’initiatives syndicales pour être mieux en phase avec nos adhérents d’aujourd’hui et surtout de demain. L’équipe de Bruno aura besoin de caractère, de souffle et de volonté, mais son leader saura lui insuffler tout cela et plus encore. Nous faisons tous ensemble, et en conscience, le choix volontaire du renouveau et il faut le soutenir, sans réserve ni retenue, et c’est bien, avec vous, dans cette disposition de confiance totale dans sa capacité à assumer avec réussite notre destin commun que je vais lui passer le relais. Bruno et le nouvel ESN seront fidèles à nos grands principes fondateurs et à nos valeurs essentielles, et se situeront eux aussi dans la permanence d’une volonté de progrès. Elles et ils se mettront au service de la dynamique d’un collectif SNPDENUNSA qui saura poursuivre notre action continue afin de construire pour les personnels de direction dans leur ensemble, et pour chacune et chacun d’entre nous, un futur professionnel plus équilibré, plus serein, plus attractif et certainement plus motivant. Vive notre XIIIe congrès national ! Vive notre SNPDEN ! Merci à toutes et tous. n


Rapport de la CNC La Commission National de Contrôle (CNC) s’est réunie à cinq reprises au siège du SNPDEN, à Paris, et notamment lors des CSN, puis, à partir de mars 2020, en visioconférence. Malgré les conditions difficiles liées au contexte sanitaire, la CNC a mis en place un véritable travail d’équipe, riche et constructif, en intégrant au mieux notre collègue de la Martinique. Le travail a été mené en lien étroit avec les permanents du siège, le secrétariat et plus particulièrement Joëlle. Nous les remercions vivement ! Durant ces trois années, la CNC a exercé son mandat sous différentes formes. DES ACTIVITÉS DE CONTRÔLE

férentes catégories de personnels et leur représentation.

Catherine PETITOT, Présidente Gilles AUTEROCHE Patrick CAMBIER Véronique HENRY Antoinette PALVAIR Michel RICHARD Avril 2021

UNE « JURISPRUDENCE »

Chaque année, au moment du renouvellement des instances à la rentrée scolaire, la CNC s’attache, avec le concours du secrétariat, à la vérification des listes des délégués au CSN. Pour ce faire, nous éditons un tableau récapitulatif chiffré où figurent la composition de la délégation de chaque académie, le nombre total de délégués et membres de droit et la répartition femmes/hommes au plus près proportionnelle au niveau considéré. Nous avons fait de même pour les délégations de ce congrès.

Ces éléments d’analyse sont une photographie à l’instant T des représentants élus de notre syndicat, et en les portant à la connaissance de tous ils contribuent à l’atteinte de nos objectifs. Effectivement, nous constatons que la représentation des femmes et des hommes respecte le « au plus près proportionnelle à leur nombre au niveau considéré », c’est un objectif atteint. L’évolution sur la place des adjoints se poursuit favorablement puisqu’en 2019 ils représentaient 11 % et qu’en 2021 ils sont 15,7 %.

Lors des élections des représentants de « l’étranger », deux candidats sont arrivés à égalité. En l’absence de disposition sur ce sujet dans notre Règlement Intérieur (RI), la CNC a conseillé de départager les candidats selon le critère d’âge en vertu d’un « usage établi » : c’est le plus âgé qui est élu.

Lors de notre réunion du 22 janvier 2021 nous avons validé la liste des candidatures à l’ESN conduite par Bruno Bobkiewicz.

DES CONSEILS ET DE L’ACCOMPAGNEMENT AUPRÈS DES SA

Chacune des propositions de modifications de l’ESN a été soumise à la CNC. Pour ces modifications, l’ESN a veillé à ne pas modifier l’architecture générale du RI et des statuts tout en introduisant des éléments nouveaux.

DES ÉLÉMENTS D’ANALYSE Lors des CSN de janvier 2019, de janvier 2020 et lors de la Conférence Nationale de février 2021, la CNC a élaboré des diaporamas qui donnent un éclairage sur la composition de nos instances, la place des femmes et des hommes, les dif-

La CNC a publié une lettre spécifique à l’attention des SA pour l’année 2020-2021 et le renouvellement de nos instances. Cette lettre venant compléter le vade-mecum de la commission Vie syndicale. Elle a répondu à chacune des sollicitations pour aider les équipes académiques lors des différentes échéances.

UN SUIVI ET DES PROPOSITIONS SUR LES MODIFICATIONS DE NOTRE RI ET NOS STATUTS

Sur proposition du congrès de Colmar, lors du CSN de janvier 2019 : • Modification de l’article R12 sur la mise en place des CSIA • Postes vacants à la CNC ou CVC – articles R21 et R25

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• Vote électronique R11 et R 17-2 En janvier 2020, les modifications concernaient l’adhésion collective à la FGR et son impact sur les cotisations et une évolution des cotisations syndicales. La CNC a proposé une charte de l’élu, le principe de cette charte a été adopté (article R18) lors du vote électronique du CSN en janvier 2021.

Rapport de la CVC

DES CONSEILS ET ALERTES AUPRÈS DE L’ESN CONCERNANT • • • •

la nouvelle organisation territoriale, la représentativité de chaque académie, l’adhésion collective à la FGR, les dispositions à prendre pour permettre le fonctionnement de notre syndicat malgré la crise sanitaire que nous traversons depuis mars 2020.

UNE PARTICIPATION ACTIVE À LA COD Comme pour chaque congrès la Commission d’Organisation des Débats (COD) a été constituée deux mois avant le congrès, elle a ainsi été réunie le 17 mars, le 7 avril et le 17 mai. Compte tenu de la situation et de la décision d’annuler le congrès en présentiel à La Rochelle, ses prérogatives ont été élargies.

EN CONCLUSION La CNC, fidèle à ses mandats, a assuré pendant ces trois années son rôle de vigilance, d’aide et de conseil. Elle a eu le souci permanent, alors que le syndicat, comme tout citoyen et toute institution, traversait une période difficile, d’assurer ses missions. Elle constate que tout a été fait pour permettre une poursuite du débat démocratique au sein de notre organisation. La CNC salue la constance de l’ESN et de son Secrétaire général pour maintenir, dans une situation dégradée, un fonctionnement efficient de nos instances dans le respect de nos statuts et RI ou, a minima, de leur esprit. Dans une situation extraordinaire, le SNPDEN-UNSA a, une fois de plus, montré sa force et sa détermination. Une nouvelle ère s’ouvre avec le Congrès National 2021. Vive le SNPDEN-UNSA ! n

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La Commission de Vérification des Comptes (CVC) présente ce rapport devant le Congrès conformément à nos statuts (article S42). Le rôle de la CVC est de vérifier annuellement les comptes du siège et des académies en procédant à des sondages : le détail technique se trouve dans Direction de janvier-février 2021. LA CVC ÉMET LES OBSERVATIONS SUIVANTES • Sur cette mandature, pour les années 2018, 2019 et 2020, le compte de résultat consolidé fait apparaître un très net excédent (voir Direction mars/ avril 2021), dû en grande partie aux conditions particulières de 2020. Il est cependant à noter que le retour à un solde positif était antérieur, grâce à des dépenses bien maîtrisées. Il convient ici de féliciter les trésoriers nationaux qui ont engagé, avec les SG, les efforts nécessaires depuis des années (Alain Guichon, Patrick Cambier et Fabien Decq). La CVC se prononce donc pour un quitus pour cette mandature concernant Fabien Decq, actuel trésorier national. - Les comptes du SNPDEN-UNSA sont vérifiés par un cabinet d’expertise comptable doublé d’un commissaire aux comptes. La CVC a consulté leurs rapports qui n’ont appelé aucune remarque de notre part. - En ce qui la concerne, la CVC a initié une nouvelle méthode de vérification des comptes académiques (6 académies pendant cette période) en invitant au siège parisien les trésoriers académiques concernés. L’objectif

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Patrick FALCONNIER Secrétaire de la CVC Chantal DAURIAC Nicole DUBOIS Jean-Pierre FERNANDEZ Alain GUICHON Isabelle KASTELIK

étant de les aider à s’approprier les outils comptables utilisés par le siège, les comptabilités nationale et académiques ne formant qu’une seule unité de gestion comptable. La CVC invite les collègues élus à cette instance à juger de l’opportunité de poursuivre cette expérience. Il me reste à remercier les membres de la CVC pour leur soutien, Fabien Decq pour sa confiance amicale, ainsi que les secrétaires au siège, Joëlle, Sylvie et Valérie, mais aussi tous les trésoriers académiques qui, bénévoles, accomplissent une fonction essentielle à la bonne marche du syndicat. Un dernier mot : « si on s’enrichit au SNPDEN, c’est uniquement sur le plan humain ! » Et j’en profite, au terme de mon dernier mandat national, après très exactement un quart de siècle de mandats nationaux (Bureau National, Secrétaire national Carrière, Coordonnateur CAPN, SG adjoint, CNC puis CVC) pour saluer les milliers de collègues croisés dans ces fonctions et qui, toutes et tous, m’ont apporté quelque chose sur le plan humain. Elles et ils se reconnaîtront : merci ! La création du SNPDEN et son développement ont été une grande aventure humaine : qu’elle se poursuive ! n


Interventions de l’UNSA LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE NOTRE FÉDÉRATION UNSA A SOUHAITÉ PARTICIPER À NOTRE CONGRÈS HYBRIDE EN NOUS ADRESSANT SON INTERVENTION VIDÉO. VOUS POUVEZ LA RETROUVER EN VOUS RENDANT SUR LA CHAÎNE YOUTUBE DU SNPDEN OU EN CLIQUANT, DANS LA VERSION NUMÉRIQUE DE NOTRE REVUE DIRECTION –

ICI

Laurent LESCURE Secrétaire général de l’UNSA

Bonjour à toutes et à tous,

Frédéric MARCHAND Secrétaire général de l’UNSA-Éducation

L’UNSA, NOS VALEURS, NOTRE SYNDICALISME J’ai absolument dû participer ce matin au conseil national de l’UNSA. En effet, vous l’avez peut-être suivi, mais l’UNSA a été confronté, ces derniers, jours à l’annonce de candidature pour le RN de deux SG de deux fédérations de l’UNSA. Laurent Escure a immédiatement réagi fermement ainsi que notre fédération. Et nous avons réagi sans nous cacher en citant clairement le RN et l’extrême droite sans chercher à

C’est un plaisir et c’est vraiment important pour moi de venir intervenir au congrès du SNPDEN-UNSA. Je vous remercie pour l’ invitation et également d’avoir pu adapter un peu au dernier moment la place de mon intervention. nous réfugier derrière l’indépendance, ni en cherchant à noyer ceci dans un grand tout indistinct de l’extrémisme. Il faut savoir nommer les ennemis de la République que nous voulons combattre. Le Conseil National de l’UNSA a adopté une motion qui clarifie bien le positionnement. C’est une bonne chose. L’UNSA a toujours affirmé son incompatibilité avec l’extrême droite, lors de la dernière présidentielle elle l’avait redit dès le premier tour et avait appelé à mettre un bulletin Macron seule façon de s’opposer au RN au second tour.

C’est parfois plus difficile dans d’autres fédérations que dans la nôtre au sein de l’UNSA. Quand les personnels représentés sont plus sensibles aux thèses de l’extrême droite, quand le vécu quotidien renvoie à une situation où les partis politiques républicains n’ont pas su apporter de réponse à certains agents publics, aux salariés aux plus faibles rémunérations, aux policiers républicains, aux personnels pénitenciers et à bien d’autres professions qui se sentent délaissées et peu reconnues.

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Le syndicalisme porte également une responsabilité face à cette situation en n’ayant pas été capable parfois de fédérer, de rassembler, d’obtenir, faisant parfois la preuve de son impuissance. Nous avons au niveau de l’UNSAÉducation une responsabilité forte au sein de l’UNSA pour ne pas faiblir sur nos valeurs, pour porter une vision de l’École républicaine qui travaille à réduire les inégalités sociales et éducatives pour chaque jeune, et pour porter notre syndicalisme réformiste utile à nos collègues.

RÉINVENTONS LE SYNDICALISME Depuis le dernier congrès du SNPDEN à Colmar en 2018, nous avons vécu une période somme toute très singulière. Souvenons-nous de cette fin d’année 2018 avec le mouvement des gilets jaunes et plusieurs mois d’agitations qui ont secoué le pays et qui, peu de temps finalement après les présidentielles de 2017, venaient poursuivre une dynamique de rejet des corps institués, de tous les partis politiques, tous les syndicats… Puis, dans la deuxième partie de l’année 2019, la réforme des retraites avec ce projet de passage à un système par points mais avec l’incapacité à rassurer et à éteindre la contestation sociale forte. On peut y ajouter la loi pour une École de la confiance qui est venue cristalliser un peu plus la tension entre un ministre et ses personnels. Et tout ceci pour terminer sur une crise sanitaire majeure, sur laquelle je ne m’attarderai pas car je pourrais en parler des heures mais qui nous a mis en tension avec la nécessité de tout réadapter en permanence avec des informations contradictoires et bien trop souvent par voie de presse. Dans ce contexte, l’UNSA-Éducation analysant notamment ce qui s’était passé à la dernière présidentielle, a engagé, dès janvier 2019, une réflexion sur notre syndicalisme et a intitulé son congrès prévu initialement en mars 2020 : « Réinventons le syndicalisme ». Plus proches, plus connus, plus représentatifs pour faire progresser encore l’UNSAÉducation et plus globalement l’UNSA. Nous avons initié 6 projets transversaux (RDV annuel, stages inter métiers, appui aux territoires, renouveau syndical, réseau d’engagés, numérique) qui se traduisent par des actions concrètes et par des réalisations depuis quelques semaines.

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Nous engageons ainsi un mouvement de transformation cherchant à travailler l’engagement militant sous des formes diverses, à travailler la proximité avec les adhérent·es, avec la profession, à un renouvellement de nos pratiques syndicales, de nos modes de décisions. Dans un contexte où l’évolution des règles de la fonction publique et de la transformation des CAP vient percuter notre syndicalisme, ces réflexions sur notre syndicalisme sont d’autant plus importantes. Le centre de gravité du syndicalisme se déplace des syndicats de corps et de métiers vers les fédérations dans la place prise par les Comités Techniques qui deviendront, en janvier 2023, des CSA. Ceci nous oblige à renouveler nos pratiques, à retravailler notre syndicalisme. Vous, syndicat majoritaire comme le SNPDEN, êtes forcément très percutés. Continuer à porter la voix des personnels de direction, continuer à parler carrières et mobilités, mais aussi innover, proposer de nouveaux services, je sais que vous y travaillez et que votre congrès abordera ces sujets. Travailler aussi à une articulation fédérale toujours plus forte et toujours meilleure. Développer des positions communes, c’est essentiel. Nous devons être capables ensemble de dépasser les corporatismes. Ça demande à se connaître et à travailler ensemble. Il me semble que nous y parvenons de plus en plus au niveau national et que nous sommes capables de gérer les divergences quand elles se présentent. Ce que j’avais dit à Colmar sur la nécessité de construire aussi la fédération au niveau local se fait aujourd’hui une nécessité. Je vous encourage à solliciter les SD UNSA-Éducation dans les départements, à renforcer les liens aux niveaux académique et régional. Nous devons cultiver une appartenance commune à l’UNSA, la faire vivre sur la base de nos valeurs. Ce n’est pas un long fleuve tranquille mais c’est une aventure enthousiasmante et riche. Ensemble, en dépassant les replis corporatistes, nous pouvons être cette fédération de tous les personnels de l’éducation qui porte un projet ambitieux pour l’École de la République et pour la réussite de chaque élève. Quand nous parvenons à avoir des positions communes au niveau de l’UNSA-Éducation nous nous donnons une vraie force collective.

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LE SNPDEN DANS L’UNSA-ÉDUCATION De par sa place de syndicat majoritaire des personnels de direction, le SNPDEN a un rôle important dans notre fédération. Capacité à avoir un regard très significatif sur ce qu’il se passe dans les collèges et les lycées. Rôle fédérateur pour l’ensemble du champ de l’encadrement avec les inspecteurs et les personnels administratifs. C’est aussi la capacité, dans la relation de confiance qui se noue entre l’exécutif du SNPDEN et le secrétariat national de la fédération ainsi qu’avec les SG des autres syndicats, à travailler très étroitement et à construire du commun, à donner de la cohérence « UNSA » à nos actions. Je voudrais terminer mon intervention en disant quelques mots à l’adresse de Philippe. J’ai décrit le contexte de tes 3 ans de mandat, ce n’était pas les moments les plus simples. Nous avons sans doute vécu avec la crise un moment de tension exceptionnelle de la profession. Eh bien, malgré ça, tu as réussi avec brio à tenir le cap du syndicalisme réformiste pour faire avancer les mandats que vous vous étiez donnés à Colmar, et tu as su être très présent pour inscrire le SNPDEN dans sa fédération, l’UNSA-Éducation, en participant aux instances, mais aussi par des liens fréquents et directs, et particulièrement avec moi. Je voulais vraiment te remercier, c’est réellement appréciable d’avoir une telle relation de confiance qui permette de se dire les choses simplement, de partager et de chercher à faire avancer les sujets ensemble par nos actions concertées. Au nom de la fédération et en mon nom, je te remercie donc pleinement pour ce mandat à la tête du SNPDEN. Je vais vous souhaiter un bon congrès, une belle réussite à Bruno et à l’équipe candidate avec qui nous allons poursuivre cette aventure commune du SNPDENUNSA au sein de l’UNSA-Éducation pour franchir encore de nouvelles étapes, donner du souffle et « Réinventer notre syndicalisme ». Je vous remercie. n


Interventions des secrétaires académiques RÉGION ACADÉMIQUE PROVENCE-ALPESCÔTE-D’AZUR SA de l’académie d’Aix-Marseille

Le dossier des autotests en est une brillante illustration !

première année d’évaluation sera indispensable.

Certes, grâce à l’action soutenue menée par le SNPDENUNSA, notre métier a été revalorisé, mais ses conditions d’exercice restent malmenées et nous sommes las, voire épuisés, de gérer l’urgence au détriment du temps que nous ne consacrons plus ou peu aux dossiers de fond.

À cela s’ajoute à Nice, la mise en place des réseaux, avec l’élaboration du projet de réseaux attendu pour juin. Il devient aujourd’hui difficile de mener nos missions à la hauteur des ambitions et des injonctions tous azimuts affichées par notre ministère.

SA de l’académie de Nice Isabelle LAGADEC Les académies d’Aix-Marseille et de Nice sont heureuses de se retrouver, de vous retrouver, depuis le lycée de notre Secrétaire général : c’est une manière de le saluer pour son soutien national et régional et de saluer sa détermination. De la détermination, il en a fallu face à une politique ministérielle qui pilote par les annonces politiques publiques… (BFM de préférence) et qui donne le soin de réfléchir sur la logistique de mise en œuvre souvent impossible aux personnels de direction. On a eu une idée, on a annoncé sur BFM, à vous de trouver la solution, de vous débrouiller mais surtout dans un délai d’immédiateté.

Sylvie PENICAUT Comme tous, nous avons cette année commencé l’évaluation des établissements. Si les collègues dont les établissements ont été évalués tout comme ceux qui ont évalué ont certes trouvé la démarche intéressante, il n’en demeure pas moins que c’est au prix d’une implication chronophage et que le processus engagé à marche forcée pour l’année prochaine risque de mettre des collègues en difficulté. Un bilan de cette

En PACA, l’évolution du contexte politique ne peut que nous inquiéter, comment travaillerons-nous, quelles seront les conditions d’exercice de notre métier, si le Rassemblement National venait à devenir majoritaire ? Par ailleurs, la disparition des CAPN laisse à tous un goût amer. Nous sommes inquiètes pour les collègues notamment adjoints des lycées qui n’ont pas obtenu leur mutation, alors qu’ils ont vécu la réforme du lycée dans le contexte difficile de la crise sanitaire. La spécificité de la fonction d’adjoint de lycée ne semble plus être reconnue en faveur de la valorisation des parcours dans le cadre de la mobilité. A cela s’ajoute l’inquiétude suscitée par l’évaluation des chefs d’établissements adjoints par les chefs d’établissements. Inquiètes également pour les élèves qui, depuis novembre

dans la majorité des lycées, sont en hybridation. Nous ne pouvons ignorer la situation de nos élèves, nombreux sont ceux qui sont démotivés, angoissés par un avenir en manque de perspective. Pour reprendre une citation de François Mitterrand qui, il y a 40 ans, avait donné de l’espoir à beaucoup : « Il y a toujours un avenir pour ceux qui pensent à l’avenir. » Espérons que ce Congrès nous permettra de construire un avenir fort, ancré dans les valeurs et dans la lutte contre les inégalités. Nous le devons pour notre profession, pour nos élèves, pour une société juste et solidaire et pour la défense de l’école pour tous.

ACADÉMIE D’AMIENS SA de l’académie d’Amiens

Olivier CATOIRE Chers collègues, chers amis, La section académique amié-

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noise tient tout d’abord à remercier l’exécutif syndical national, la commission d’organisation du congrès et les permanents du siège pour l’organisation de ce e-congrès. Nous avons également une pensée particulière pour l’équipe qui a préparé pendant 3 ans le congrès de La Rochelle. Pour ce congrès, notre délégation est motivée et renouvelée. Nous sommes 8, fiers de notre représentativité  : 3 femmes, proviseure, proviseure adjointe ou retraitée et 5 hommes, adjoint, principal ou proviseur. 3 d’entre eux participent pour la première fois à nos travaux. Je souhaite témoigner toute notre reconnaissance à Philippe Vincent ainsi qu’à l’exécutif sortant pour le travail effectué et les avancées obtenues. Une page de notre syndicat se tourne. Ce sera une fierté pour nous de retrouver, vraisemblablement, Valérie Quéric, représentante de l’académie d’Amiens au sein du prochain ESN, comme secrétaire nationale. Quelques mots de notre section académique. L’année écoulée a été particulièrement éprouvante pour les personnels de direction de l’académie d’Amiens. Souvenez-vous, le premier décès français du Covid-19 était un enseignant dans le département de l’Oise. Malheureusement, au cours de l’année scolaire 2019-2020, les collectivités et les services académiques n’ont pas toujours été à la hauteur pour accompagner les collègues.

qui ont été mises en place régulièrement afin de permettre des échanges de pratiques et de mutualiser des outils pour agir. Depuis la rentrée dernière, nous avons un nouveau pilotage académique. Le SNPDEN-Amiens est écouté et entendu par le Recteur. Nous devons cependant regretter que le dialogue social soit limité voire inexistant dans certains groupes de travail. La mise en place de lignes directrices de gestion, tant pour les promotions que les mutations, a permis un dialogue direct avec le Recteur et son cabinet. Ainsi, le 1er mouvement des personnels de direction a été d’une ampleur inédite (52 collègues ont obtenu une mobilité). Pour les promotions, espérons que nos remarques seront entendues pour 2022. Après avoir obtenu du Recteur Beignier et de la Rectrice Cabuil des avancées sur l’exercice du métier, le Recteur Muller a mis en place, avec son cabinet, un groupe de travail organisé autour de 3 axes : – le recrutement et la formation ; – le chef d’établissement, gestionnaire des ressources humaines ; – le rôle du chef d’établissement dans la déclinaison des politiques publiques  d’éducation nationales et académiques.

Une fois encore, le SNPDEN a joué tout son rôle de cohésion.

Les membres de notre conseil syndical académique sont mobilisés et participent aux nombreux groupes de travail. Les animateurs des commissions se sont coordonnés avec nos adhérents afin d’élaborer des contributions pour ce congrès.

Notre organisation a su gérer cette période de crise pour accompagner, conseiller et soutenir. Cette solidarité syndicale s’est notamment exprimée lors de visioconférences

Les personnels de direction ont eu besoin, au quotidien, de cet accompagnement et de cette vigilance du SNPDEN ; les nombreuses réformes, actuelles ou à venir, ne doivent

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pas se faire à leur détriment. La période de crise que nous avons traversée a mis en exergue le rôle fondamental de notre syndicat au quotidien pour accompagner les personnels de direction dans la gestion des situations de crise. Notre congrès va nous permettre de prolonger notre réflexion, notre action sur toutes ces questions. Pendant nos travaux, veillons à être ambitieux afin de doter le nouvel exécutif de mandats forts. Je nous souhaite un excellent congrès. Soyons ambitieux pour demain, pour diriger en confiance…

RÉGION ACADÉMIQUE BOURGOGNEFRANCHE-COMTÉ SA de l’académie de Dijon

Laurent CAGNE Chers collègues, L’année scolaire en cours, malgré la crise sanitaire qui n’en finit pas, a vu le renouvellement de nos instances au sein de notre académie et c’est en qualité de nouveau secrétaire académique que je m’exprime devant vous, aujourd’hui. Je remercie tout particulièrement Emmanuel Masson, mon prédécesseur, pour sa confiance et je le félicite, par avance, de son entrée au sein de notre instance nationale. C’est dans un contexte sanitaire difficile, associé à un environnement sécuritaire d’une rare violence en novembre dernier, que nous avons néanmoins reconstitué nos équipes départementales pour ce mandat de 3 ans. Notre délégation présente ce jour, paritaire, est composée

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de deux personnels de direction adjointes ce qui témoigne d’une évolution dans nos représentants et je tiens sincèrement à les féliciter pour leur engagement. Ce renouvellement a également renforcé la place de nos collègues retraités, adhérents incontournables dans nos instances, et qui attendent davantage d’échanges afin de renforcer leur utilité au sein de notre syndicat. Enfin, une nouvelle fonction a vu le jour : celle du secrétaire académique adjoint en charge des carrières pour suppléer la disparition du coordonnateur des commissions paritaires académiques. Cette année encore, la crise sanitaire liée à la Covid-19 a continué de bouleverser nos fonctionnements habituels au sein de nos établissements scolaires avec la mise en place de deux « confinements », novembre et avril, entraînant de nombreuses réunions Blanchet en distanciel : 9 à ce jour, soit 1 Blanchet par mois avec de multiples questions, malheureusement sans forcément toujours obtenir des réponses pragmatiques. La section de Dijon s’est faite force de communiqués académiques, constructifs, incisifs, et (récemment) communs avec nos collègues d’I&D et du SGEN. Au niveau national, même écho… Le dernier communiqué, récent, au sujet des autotests est un exemple de cette union quasi inédite reflétant nos interrogations et inquiétudes. Aujourd’hui et plus que jamais, nous devons faire front face aux injonctions et à l’absence d’anticipation qui mettent en péril le cœur même de notre métier. Les déclarations liminaires en Blanchet, parfois piquantes, ont été, ô combien utiles pour faire progresser le dossier lié à l’amélioration de nos conditions de travail. Et si des avancées salariales relatives à l’IF2R non négligeables sont à souligner en faveur des per-


sonnels de direction, nous ne pouvons que regretter qu’elles ne le soient que dans une moindre mesure pour nos collègues adjoints. Non seulement nous déplorons également leur évaluation à venir et à réaliser par leur chef d’établissement au sein de notre corps unique, mais nous la dénonçons avec force car elle ne peut être que les prémices de ruptures et de dissensions au sein de notre corps unique.

Comme pour l’académie de Dijon, avec qui nous faisons vivre depuis quelques années un CSIA et avec qui nous avons plaisir à travailler, nous avons renouvelé une partie de nos instances. Je débuterai naturellement par un hommage appuyé à mon prédécesseur au poste de secrétaire académique, Fernande Marigarido, qui fut des années durant, commissaire paritaire nationale.

Enfin, pour le mandat 20202023 en cours, la problématique Dijonnaise à laquelle notre Conseil Syndical Académique sera soumis est le poids politique que représente madame la Rectrice, avec à ses côtés un Recteur de la Région académique BourgogneFranche-Comté, seul Chancelier de l’université et seul partenaire avec la présidente de Région pour l’élaboration de la carte des formations professionnelles.

Des soucis de santé l’ont conduite en début d’année à devoir abandonner le poste de SA pour lequel elle m’a très amicalement accompagné. Les adhérents de l’académie de Besançon tiennent à la remercier très chaleureusement pour toute l’énergie qu’elle a déployée au service de tous sans jamais compter ses efforts ! Son expérience et son expertise nous seront toujours profitables !

Le débat syndical ne devrait-il pas alors se réorienter autour d’un Conseil syndical de la Grande Région Académique afin de peser davantage sur le seul Recteur décisionnaire, notre interlocuteur unique ?

À Besançon, les échanges entre notre Recteur de région académique et notre syndicat sont très fréquents depuis le début de la pandémie, mais le dialogue social se complique, car nous sommes accusés de nous plaindre, voire de nous lamenter, lorsque nous exprimons nos difficultés directement, là où notre recteur souhaiterait que « nous nous réjouissions que la France soit le pays où les écoles ont été les plus ouvertes », sans avoir à lui faire le retour de nos difficultés.

Je remercie personnellement Philippe Vincent et son équipe sortante pour la qualité du travail réalisé au cours de ce mandat et souhaite le meilleur à Bruno Bobkiewicz et sa nouvelle équipe fortement renouvelée. Je vous remercie. Et bon visio congrès ! SA de l’académie de Besançon

Fabrice DROUIN Chers collègues, Bonjour à tous ! Le temps et l’énergie de tous étant comptés, je serai donc très bref !

Il nous conseille désormais de faire part de nos difficultés directement à nos instances syndicales nationales pour l’ensemble des décisions qui ne sont pas de son ressort. Il nous est répondu que c’est difficile pour tout le monde, sans que des réponses soient apportées aux problèmes posés en lien avec nos conditions de travail ! Point essentiel sur lequel l’académie de Besançon souhaite insister et qui bouleverse tous les adhérents : l’évaluation des adjoints par les chefs d’établissement ne passe pas et ne passera pas !

À l’occasion de la réécriture de l’article R. 421-13 du Code de l’éducation, le SNPDEN a fait valoir et obtenu une nouvelle description du rôle des personnels de direction permettant la reconnaissance de la profonde unicité des fonctions de direction. Nous saluons les récents communiqués SNPDEN, mais insistons pour que ce projet actuel soit purement et simplement abandonné car son aboutissement pourrait conduire à la fracture de notre syndicat, voire la fracture de cette unité du corps des personnels de direction, ce que personne ne souhaite à Besançon ! Ce projet ne peut conduire qu’à fausser les relations sincères au sein des équipes de direction ou cliver encore plus les équipes pour lesquelles les relations sont déjà compliquées. Il nous apparaît que c’est le combat principal qu’il nous faut mener et remporter ! Je termine en remerciant très chaleureusement Philippe Vincent pour tout le travail réalisé avec l’exécutif, tu nous as représentés de manière admirable durant ce mandat et cette crise. Nous souhaitons « Bon courage ! » à la nouvelle équipe en lice que nous avons déjà eu le plaisir de voir à l’œuvre, et en qui nous avons entière confiance. Très bon congrès à tous !

RÉGION ACADÉMIQUE NOUVELLE-AQUITAINE SA de l’académie de Bordeaux

Xavier YVART

SA de l’académie de Limoges

Christelle DESSAIN SA de l’académie de Poitiers

Thierry ROUL La Nouvelle-Aquitaine couvre presque ¼ du territoire national puisqu’elle s’étend du nord des Deux-Sèvres jusqu’aux Pyrénées. Il est donc illusoire de vouloir lui trouver une identité commune car il y a autant en commun entre un PictoCharentais du nord des DeuxSèvres et un Béarnais qu’entre une tomme de vache et une bûchette de chèvre, ce sont, certes, deux fromages mais à part cela, il y a plus de différences que de ressemblances ! Pour autant, depuis des années, les représentants du SNPDENUNSA travaillent ensemble de façon constructive au sein du bureau interacadémique de la Nouvelle-Aquitaine et sont confrontés à des problématiques communes. La première est celle de l’attitude générale de la collectivité régionale mais aussi, avec des variantes notables, celle des collectivités départementales, qui font preuve d’un entrisme sans cesse croissant dans la vie des établissements. Cela ne se limite plus à la viabilisation ou à la gestion des bâtiments. Nous avons par exemple maintenant la gratuité des manuels scolaires au niveau régional. L’idée est généreuse, mais la gestion pratique calamiteuse. Autre exemple, un projet de tarification sociale là aussi incontestable sur le fond mais ingérable dans la forme. Ce sont

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au global des tentatives plus ou moins déguisées d’entrisme politique comme on les observe avec des départements qui souhaitent utiliser les EPLE comme des points dociles de diffusion de communications qui s’apparentent clairement à de la propagande électorale. Inutile de vous dire qu’en cette période précise, cela va en s’amplifiant. Ce qui pose problème, ce n’est pas de travailler avec les collectivités locales. Ce qui pose problème, c’est d’être consultés sur un projet déjà largement abouti et qu’ensuite les collectivités locales se prévalent de notre accord au motif que nous avons été informés ! Avec la distanciation induite par la pandémie de Covid-19, toutes les réunions se tenant à distance, cette tendance va croissante et doit nous alerter. Nos collègues sont clairement en difficulté sur ces sujets, totalement pris entre le marteau et l’enclume. La seconde problématique n’est pas propre à notre région académique, hélas, puisqu’il s’agit de la situation catastrophique de bon nombre de nos collègues. Nous n’avons jamais connu autant de situations d’épuisement professionnel qui conduisent trop souvent à l’arrêt, au burnout, à des dommages collatéraux irréparables sur les vies privées, sur la santé. Même arrêtés, des collègues continuent d’être sollicités : quand ce n’est pas le tuilage pour leur remplacement, c’est l’annonce d’un entretien futur avec le DRH ou celle de l’entretien professionnel. Nous nous refusons à avoir cette attitude avec nos personnels – nous serions d’ailleurs en faute –, refusons de le subir. Nous alertons sans relâche, tant sur Bordeaux, Limoges ou Poitiers. Sans aucun écho. Ils sont nombreux ceux qui maintenant déclarent ouvertement vouloir changer de fonction pour se protéger. Le nombre de collègues mobilisés sur un remplacement ou de faisant fonction

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n’a jamais été aussi élevé. Cela devrait alerter notre hiérarchie, notre ministère. Il n’en est rien ! Pire, alors que nous affrontons la crise sanitaire depuis plus d’un an, le MEN a contribué à dégrader davantage encore les conditions de travail des personnels de direction par la gestion calamiteuse des directives et de l’information en direction de ses cadres. Cellesci nous parviennent désormais par le biais des médias. Découvrir en direct et en même temps que le grand public les mesures à mettre en œuvre dans des délais déraisonnables, accentuant l’urgence et les difficultés, est un choix délibéré du ministre de préférer la communication à une anticipation réfléchie et partagée. De la même manière, qu’il s’agisse de la gestion des systèmes d’information, de l’organisation des examens ou encore des PIAL par exemple, les personnels de direction constatent combien leurs préoccupations et celles des EPLE sont souvent niées malgré les alertes. Les mêmes enquêtes inutiles, redondantes, les mêmes injonctions descendantes continuent de tomber. Nul ne semble prendre en compte la souffrance qui s’exprime. Car, oui, il faut le dire, nos collègues souffrent et expriment cette souffrance. Et nous devons, comme organisation syndicale, entendre et prendre pleinement en compte cette souffrance. Quand ceux qui ne se plaignent jamais, quand les derniers grognards de la République crient leur ras le bol, même ce ministre devrait écouter et prendre en compte la plainte qui monte du terrain, qui monte de la réalité de nos établissements. La quasi acclamation émanant de notre propre syndicat à sa nomination continue à nous faire du mal et doit nous inciter, à l’avenir, à plus de modération. Car rarement nous aurons été aussi malmenés par un ministre. Être personnel de direction est un métier, pas une vocation.

Nous souhaitons ici saluer le rôle de l’exécutif sortant et en particulier la pugnacité de Philippe Vincent. Nous souhaitons tous et toutes travailler au service des élèves, pleinement, car ils nous font confiance, mais nous ne voulons plus travailler au mépris de nos vies. Nous formons donc le vœu que le nouvel exécutif syndical national poursuive sans relâche le combat pour obtenir des équipes de direction complètes, des rémunérations en adéquation avec nos responsabilités, un respect de nos missions de la part des différents interlocuteurs et, même si c’est illusoire sans aucun doute avec ce ministre-là, en cette période-là, un respect minimal qui se traduise par une communication respectueuse. Nous vous souhaitons à toutes et tous un très bon congrès 2021 du SNPDEN-UNSA.

RÉGION ACADÉMIQUE NORMANDIE SA de l’académie de Caen

Hugues BROUSTAIL À Colmar, en 2018, Catherine Piel et Corinne Laurent intervenaient pour la première fois conjointement pour représenter la Normandie qui devait être réunifiée quelques temps plus tard. Aujourd’hui Joël et moi ferons notre dernière intervention à deux voix car dans quelques semaines nos deux sections devraient avoir fusionné. L’académie de Normandie existe aujourd’hui sur le papier mais si la fusion est bien réelle, elle est actuellement

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davantage perçue par les collègues comme une source de dégradation de leurs conditions d’exercice du métier que comme un progrès. Le bilan n’est donc pas satisfaisant. Les efforts des services rectoraux pour créer des procédures communes donnent parfois l’impression de succomber à la tentation de s’aligner sur les procédures les «  moinsdisantes  ». Les DASEN semblent bénéficier d’une autonomie plus grande dans la gestion d’un certain nombre de dossiers à l’exemple des PIAL gérés différemment dans chaque département sans qu’il y ait malgré nos demandes répétées, de réflexion menée à l’échelle académique. À la reconnaissance de notre expertise et à la confiance a priori dans les compétences des personnels de direction, nos autorités académiques préfèrent trop souvent un fonctionnement hiérarchique vertical mêlant recommandations appuyées, injonctions et pressions multiformes. Les exemples ne manquent pas : vacances apprenantes, évaluation des établissements et tout récemment procédures d’internat. Nos deux sections ont essayé dans ces situations d’être cet outil étayant qui donne le courage aux collègues de dire individuellement non lorsque les conditions ne sont pas remplies pour que le travail demandé ait du sens pour l’EPLE et la communauté scolaire. Nos relations avec les collectivités territoriales se sont en revanche apaisées même si l’on continue à regretter la rareté des échanges avec le Président de Région. La pandémie a montré parfois des divergences importantes d’un département à l’autre dans la gestion de la crise. Le SNPDEN de Normandie reste vigilant quant à l’expérimentation du pouvoir d’instruction des collectivités sur les adjoints gestionnaires et refusera toute proposition qui vise à


donner la main aux collectivités au détriment de l’État. On peut nous reprocher d’être constamment dans la déploration. C’est vrai que nous arrivons à ce congrès en y apportant nos motifs d’insatisfaction sur les outils numériques, nos doutes et nos motions sur les limites de la rénovation de la voie professionnelle, nos espoirs qu’aboutisse hors contexte Covid-19 la simplification du baccalauréat et que nos mandats déjà anciens sur le DNB débouchent sur des mesures de bon sens. Les conditions d’exercice du métier sont rendues compliquées par la diminution des moyens mis à la disposition des EPLE : DHG en régression, remplacements impossibles à trouver, ressources financières réduites (taxe d’apprentissage, dotations de fonctionnement en baisse…). Dans ce contexte, comment expliquer à nos équipes la nécessité d’une autoévaluation, d’un projet d’établissement, d’un contrat d’objectifs alors même que les moyens sont totalement déconnectés ? SA de l’académie de Rouen

Joël DELHOPITAL Les deux secrétaires académiques de 2018 déclaraient également guetter « avec attention la marche de la révolution numérique tant annoncée… ». Nous pouvons à notre tour reprendre ces propos tant la révolution en question n’a apporté que désillusion et intensification du travail des personnels de direction. Les téléservices orientation et affectation ont fini par s’imposer petit à petit au détriment de la qualité relationnelle avec les parents  ; Cyclades et Santorin ont depuis longtemps cessé de nous faire rêver d’horizons lointains ; les visioconférences ont pris

le pas, Covid-19 oblige, sur toute relation en présentiel dans un contexte d’infrastructures défaillantes ou sousdimensionnées  ; sans oublier toutes les applications qui n’ont pas évolué depuis 2018 et qui alimentent notre livre noir du numérique. Malgré le travail acharné des membres de l’Exécutif national, et en particulier de Philippe Vincent, notre secrétaire général, que nous voulons chaleureusement remercier pour sa pugnacité et son engagement sans faille ; malgré le travail quotidien de tous les acteurs du syndicat, la situation ne nous semble pas s’être améliorée depuis 2018. La profession va mal, très mal. Jamais nous n’avons eu autant à accompagner, soutenir, rassurer nos collègues et en particulier les adjoints qui ne voient pas la lumière au bout du long tunnel avant d’accéder à des fonctions de chef. Nous devons être vigilants au découplage qui pourrait s’opérer dans le binôme de direction et refuser toute mesure qui ne ferait qu’amplifier cette situation. C’est pourquoi, pour nous, il n’est pas envisageable que les chefs d’établissement évaluent les adjoints.

nécessaire reconstruction de notre école.

SA de l’académie de Grenoble

Les SNPDEN de Rouen et de Caen attendent des travaux de ce congrès cet élan permettant de redonner aux personnels de direction l’envie de poursuivre leur mission et aux aspirants l’envie de rejoindre notre corps.

Patrick FUERTES

Avec le démantèlement du paritarisme, la question de la syndicalisation, de l’adhésion au collectif que nous constituons se pose peut-être en des termes nouveaux dont le Congrès aura à débattre. Il nous appartient vraisemblablement de participer à la fois modestement et activement à la refondation d’un syndicalisme qui permette de repenser l’articulation entre aspiration individuelle des adhérents et sens du collectif. Nous comptons beaucoup sur notre réflexion commune pendant ce congrès pour trouver cette nouvelle voie qui nous permettra de poursuivre notre action syndicale pour le bénéfice de tous et de chacun. Plus que jamais, chacune, chacun d’entre nous a besoin de cette énergie collective dont est porteur le SNPDEN-UNSA.

Malgré les avancées obtenues par le SNPDEN au plan indemnitaire et indiciaire, cela ne suffit pas à compenser le mal-être ressenti par la majorité de nos collègues qui nous parlent toujours d’accroissement de leur charge de travail et de leur épuisement professionnel.

Un grand merci à l’ESN sortant et à Philippe pour leur action et bon courage à notre futur secrétaire général et au nouvel ESN.

Alors qu’il reste à peine une année avant les prochaines élections présidentielles, il est nécessaire que le message du SNPDEN vis-à-vis du Ministre de l’Éducation nationale et des futurs candidats à la plus haute fonction de l’État soit un message d’alarme, non seulement sur les conditions d’exercice de notre métier, mais aussi sur l’état de santé de l’ensemble des personnels sous notre responsabilité, l’état de santé de nos jeunes après deux années de confinementdistanciation-protocoles et la

RÉGION ACADÉMIQUE AUVERGNERHÔNE-ALPES (AURA)

Bon congrès à tous et à toutes.

SA de l’académie de Clermont-Ferrand

Richard COMMEAU

SA de l’académie de Lyon

Valentine TCHOU-CONRAUX Bonjour à toutes et à tous, C’est déjà la deuxième fois que la Région AuvergneRhône-Alpes décide de faire un discours d’ouverture commun. Alors que la première fois, à Colmar, cette décision avait été longuement discutée en CSIA, elle est apparue cette fois-ci toute naturelle. Au sein de notre CSIA, la spécificité de chaque académie est bien évidemment maintenue et nous souhaitons qu’elle perdure, tant les différences sont nombreuses. Mais les valeurs qui nous réunissent sont les mêmes, tout comme notre engagement sans faille pour les collègues que nous représentons. C’est sur ces bases là que nous avons appris à travailler ensemble, à nous apprécier et que nous avons bâti une représentation inter-académique reconnue par nos interlocuteurs, notamment avec le Conseil Régional Auvergne-Rhône-Alpes. Au niveau micro, le réseau des SD est le cœur même de notre fonctionnement et nous permet d’être au plus près des adhérents. Nous ne les remercierons jamais assez de cet investissement et nous souhaitons ici leur rendre hommage, d’autant plus que les relations avec certains DASEN sont parfois délicates. D’un commun accord, nous avons décidé d’axer ce discours sur du positif.

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En effet, depuis le congrès de Colmar, nous avons tous vécu des situations d’une rare complexité (gilets jaunes, manifestations contre les retraites, manifestations lycéennes, crise Covid-19 etc.) et tout a déjà été dit sur le sujet. Les interventions nombreuses et pertinentes de nos instances nationales, et plus particulièrement de notre SG, ont à chaque fois répondu aux attentes du plus grand nombre de nos adhérents, même si les plus extrémistes attendent toujours plus. C’est pour cela que nous ne reviendrons pas sur la communication de notre ministre, sur les circulaires DGESCO horssol ou encore les propositions parfois très étonnantes des DEC ici ou là… Mais il ressort un fait remarquable de cette période que l’on pourrait qualifier de « troublée », c’est le rôle joué par les personnels de direction dans le maintien d’un système éducatif secoué de toute part. Nous avons été particulièrement malmenés cette année, nous avons souvent été les derniers metteurs en scène d’un scénario écrit par des auteurs ignorants du terrain. Les autotests pour les lycéens en sont une dernière preuve. Et pourtant, nous pouvons être fiers de nous. Oui, notre professionnalisme et notre engagement ont permis au système éducatif de relever le défi de cette crise sanitaire. Oui, nous avons su déployer une énergie incroyable pour scolariser le maximum d’élèves, voire la totalité quand le contexte le permettait ! Nous avons su organiser, désorganiser et réorganiser au fil des semaines pour nous adapter sans cesse à un contexte évolutif. Nous devons ici remercier l’ensemble de nos personnels qui, dans la grande majorité des cas, nous ont accompagnés, conseillés, soutenus. Nous devons également remercier les enseignants, qui, hormis quelques postures syndicales souvent

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indécentes, ont compris l’enjeu essentiel de la scolarisation des élèves et accepté les contraintes inhérentes à la mise en place du protocole sanitaire.

meilleur à Bruno et à la nouvelle équipe.

Oui, nous nous sommes investis, parfois au-delà du raisonnable, pour nos personnels, nos élèves, nos établissements. On voit bien qu’en situation de crise majeure, nous sommes les piliers du système éducatif. Et plus personne ne pourra dire le contraire…

ACADÉMIE DE CORSE

Il ressort toutefois que les personnels de direction sortent épuisés de ce long tunnel de crise dont on ne voit toujours pas la fin. Le SNPDEN-UNSA AuvergneRhône-Alpes tient à remercier Philippe Vincent et son équipe. Ils ont su, malgré la difficulté de la situation, nous accompagner, obtenir des améliorations statutaires et ils ont mené les négociations salariales avec les résultats que nous connaissons. Même si tout n’y est pas, cela est à porter au crédit de l’exécutif sortant. Dans des conditions historiques, nous avons eu un secrétaire général qui a su garder le cap en pleine tempête ! La nouvelle équipe de Bruno Bobkiewicz va se mettre en place. Cette équipe aura comme mission, de poursuivre les négociations sur l’amélioration de nos conditions de travail, de forcer le pourcentage de passage à la hors classe. Il faudra aussi essayer de construire un ersatz de paritarisme. L’équipe aura aussi à travailler sur la reconnaissance de notre profession. Restons positifs. Le temps syndical n’est pas le temps de l’immédiateté. Voyons ensemble toujours le verre à moitié plein. Les congrès sont des moments forts de la vie syndicale et nous souhaitons que celui-ci ne déroge pas à la règle. Nous devons rester force de proposition pour l’école de demain. Nous souhaitons le

Bon congrès à tous.

SA de l’académie de Corse

compter afin que « la maison tourne ». Ils ont été réactifs, inventifs, et ont fait face à toutes les demandes nombreuses et injonctions parfois farfelues. Pour autant, avons-nous été toujours entendus  ? Avonsnous toujours été compris  ? A-t-on reconnu notre investissement au-delà des remerciements conventionnels  ? La réponse, vous la connaissez… Bien au contraire cette crise sanitaire a mis à mal notre autonomie qu’il nous faut à présent reconquérir.

Pierre ALBERTINI Bonjour à tous, chers collègues, un bonjour de Corse Kaliste comme la nommait les Grecs « la plus belle » en grec ancien, certes la plus belle mais notre région n’échappe pas aux différentes difficultés évoquées ce matin par de nombreux SA, l’insularité les accroît. Être la plus petite académie peut être à la fois un atout (une connaissance de tous les personnels, de son maillage éducatif, une relation plus directe avec les autorités), mais aussi une faiblesse (des EPLE isolés de petite taille). Notre académie compte moins de 50 EPLE, beaucoup de petits établissements isolés sur des territoires parfois excentrés, des personnels de direction qui se sentent seuls (souvent des catégories 1 ou 2 sans adjoint). D’où le rôle important de soutien et d’accompagnement de notre syndicat auprès de ces personnels. Ces trois dernières années, les différentes réformes des lycées, avec une mise en place à marche forcée et une temporalité complètement inadaptée n’ont pas été de tous repos pour les personnels de direction. À cela s’ajoute une crise sanitaire inédite qui a fait exploser notre mode de fonctionnement. Les personnels de direction que nous sommes, conscients des enjeux se sont mobilisés et ont œuvré sans

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Cependant, la crise sanitaire ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Nos différentes revendications sont toujours à l’ordre du jour. Malgré les avancées obtenues, nous ne devons pas baisser la garde. La question de nos rémunérations, de nos avancements, de nos carrières, de nos missions qui ne cessent d’augmenter, de nos conditions de travail qui se détériorent, ne doivent pas être des sujets éternellement restés sans réponse. Notre patiente à des limites ! Aussi, pour réussir et obtenir de nouvelles avancées, nous devons restés mobilisés et soudés autour de notre syndicat car nous savons que pour être entendus, nous devons être encore plus nombreux, chaque adhésion est essentielle, on se doit d’aller convaincre chaque personnel de l’utilité et de la nécessité de se syndiquer. Car le syndicalisme obéit à un temps long, on ne se syndique pas uniquement pour une mutation ou un avancement, le syndicalisme c’est un engagement permanent, car nous savons mieux que quiconque que les discussions avec le ministère sont toujours difficiles et parfois âpres. Enfin un grand merci à l’exécutif sortant et à Philippe pour son action. Alors mobilisons-nous et forza pè u SNPDEN ! Bon congrès à tous.


RÉGION ACADÉMIQUE D’ÎLE-DE-FRANCE SA de l’académie de Créteil

Sébastien VOLPOËT SA de l’académie de Paris

Myriam HONNORAT SA de l’académie de Versailles

vez nos regards (même si c’est difficile en visio…). Nous tenons à remercier chaleureusement les animateurs des commissions nationales pour leur travail sur les motions qui, à l’exception de la laïcité, et c’est un problème, ont permis une synthèse et des propositions de motions avant le congrès ; une belle idée à conserver pour les prochains congrès. Créteil, Paris, Versailles ont des valeurs, celle de l’exercice démocratique et du respect de nos règlements et statuts, nous l’affirmons  ; mais au-delà, ayant participé aux débats et ayant voix au chapitre, nous respectons le collectif que nous formons au SNPDEN. Quand une ligne nationale est définie – qu’elle ait donné lieu à débat vif ou non, l’Île de France entend la suivre et la défendre comme la sienne même si cela provoque des tensions en raison d’incompréhension de nos adhérents, voire même souvent de nos cadres élus. Car les mécontentements créent de l’opposition localement dans nos rangs.

Ronald GREC Chers camarades, chers amis, chers congressistes virtuels, Créteil passe parfois, dans nos instances, pour une académie impertinente, Paris pour une académie résistante, Versailles pour une académie autonome… Et si malgré nos différences, nous formons une région académique unie, c’est parce que nous aimons, face à la difficulté de l’exercice de notre métier, débattre de nos idées, confronter nos points de vue ; et nous le faisons chacun au niveau local, régional et national. Ce n’est pas une façon d’exister mais une façon de faire avancer les choses. C’est pour nous une source de richesse qui fait naître les adhésions, les engagements, voire les vocations au sein même de nos instances nationales. Sui-

L’Île de France salue la volonté de l’exécutif, surtout en fin de mandat, de s’être rapproché de sa base militante dans ses mots d’ordre, d’avoir contribué à élaborer un vrai dialogue réactif et pragmatique entre l’échelon académique et les secrétaires académiques. Associé à ton sens de la formule, cette fluidité nous a permis, Philippe, d’être plus efficaces sur le terrain. Merci à toi. Mais une attention particulière doit être portée quant à une volonté de centralisation et d’uniformisation qui transparaît dans certaines motions. Chaque académie doit apporter sa réponse en l’adaptant à ses besoins, ses ressources, ses envies, et il ne faut pas plaquer la bonne idée du national ou d’une académie, là où cela ne correspond ni à l’histoire, ni à la culture locale. Créteil l’irrévérencieuse qui

par la voix de son ancien secrétaire académique affirmait : « En cette période de journée ou semaine à thème, le SNPDEN Créteil propose la semaine du foutez-nous la paix et laissez-nous bosser  !  »  ; cette citation nous permettant aussi de saluer Emmanuel Masson, les lecteurs attentifs de la revue Direction comprendront… Quel beau thème de congrès finalement  : « Foutez-nous la paix et laisser nous bosser » ! Bruno, il va falloir absolument mettre quelques filtres bien sûr, parce que le SNPDEN n’est pas un syndicalisme de rondpoint, et que l’Île de France refusera toujours des actions symboliques déconnectées comme le propose l’une des motions de la commission vie syndicale. Mais depuis cette phrase, la situation a empiré et l’Île de France souhaite que le nouvel exécutif national fasse (en off) de cette phrase sa colonne vertébrale construite sur l’autonomie de l’établissement et le professionnalisme des personnels de direction. Cela passera par une réflexion sur la définition réglementaire de notre rôle dans l’établissement. De nombreux sujets, questions et préoccupations, émanent de nos adhérents et c’est à eux que notre syndicat doit des réponses pendant ce congrès. Certains sujets sont en cours et nous espérons que le nouvel ESN poursuivra, par exemple, le travail entamé sur la carrière et les rémunérations par Philippe Vincent et sa liste. Mais les trois points les plus critiques actuellement concernent : – l’excès de communication intempestive, autoritaire, non concertée et de dernière minute du Ministère, enfin du Ministre tout court. Nous en avons déjà largement traité mais l’ensemble des adhérents nous disent ne plus supporter de subir ordres et contrordres, de devoir faire, défaire et refaire,

tout ça au prétexte de conditions sanitaires imprévisibles. Les PerDirs ne sont pas des Shadocks. – ensuite vient la disparition des instances paritaires et le sentiment de ne plus être entendu, accompagné et suivi dans sa carrière, qu’il s’agisse des promotions ou des mutations. Le sentiment de devoir se plier aux exigences et au bon vouloir des directions académiques qui, même bienveillantes, ne peuvent avoir la connaissance fine et parfaite des commissaires académiques et nationaux. – et enfin la gestion erratique, parfois contradictoire de la crise du Covid-19  : si la gestion en établissement n’avait pas été si centralisée et infantilisante, il y aurait eu moins de tensions en local, et sans aucun doute plus d’efficacité – cela permet de défendre le statut de l’EPLE qui doit être rappelé souvent localement. Doit-on encore s’excuser auprès de nos enseignants en revendiquant seulement d’être le premier pédagogue de l’établissement… N’estce pas un élément d’un tout plus complexe qu’il convient de reconnaître et faire reconnaître. Les dernières années nous ont éloignés de la pédagogie, et pourtant nous avons dû travailler comme des forçats sur bien d’autres sujets, montrant que dans son organisation – car je n’oublie pas les enseignants que nous respectons au SNPDEN – que dans son organisation, «  Sans Nous, Pas d’Éducation nationale ! ». Nos spécificités Franciliennes seront à prendre en compte. • Comptez sur nous pour toujours relayer la parole des très nombreux collègues adjoints qui sont particulièrement inquiets. Nous portons d’ailleurs des motions spécifiques et souhaitons que la commission Métier les envi-

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sage toujours spécifiquement dans ses travaux. • Nous savons pouvoir compter sur la nouvelle commission Pédagogie pour ne pas oublier l’éducation prioritaire et la simplification des examens qui sont devenus en plus des certifications de toutes sortes, des sacerdoces à organiser toute l’année pour les proviseurs – adjoints qui sont face à un SIEC toujours aussi imperméable aux réalités des établissements. • Des attaques à la laïcité permanentes. Même si elles ne sont heureusement pas aussi terribles qu’à Conflans, nous avons besoin d’une commission vie syndicale forte. En échange, vous pourrez toujours compter sur les atouts que sont notre taille et notre dynamisme, issus de notre diversité. L’académie de Créteil salue les adhérents connectés qui assistent à ces discours et leur dit à bientôt peut-être dans une académie qui accueille plus qu’elle n’envoie dans nos belles académies non franciliennes. Elle souhaite bien sûr bonne chance au nouvel exécutif national. L’académie de Paris salue également tous les adhérents connectés, leur souhaite une fin d’année apaisée et enfin d’obtenir le poste qui les tente. Elle leur dit à bientôt dans une académie malheureusement trop petite pour accueillir tous ceux qui souhaitent y entrer… L’académie de Versailles salue bien entendu aussi l’ensemble des adhérents connectés, celles et ceux dont c’est le 1er congrès et qui peuvent ainsi prendre conscience que nous avons bien basculé dans un syndicalisme du XXIe siècle, mais aussi les collègues plus aguerris, en particulier celles et ceux qui ont souffert de la Covid-19. Nous sommes en distanciel comme en présentiel de tout cœur avec eux.

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(En chœur) Nous souhaitons tous les 3, à notre tour, bonne chance à notre nouvel exécutif.

ACADÉMIE DE L’ « ÉTRANGER » SA des personnels de direction de l’étranger

Serge FAURE Chers collègues bonjour, salutations et amitiés de la délégation Étranger depuis Malaga, Francfort, Madrid et Marrakech pour ce 13e congrès. La crise sanitaire que nous connaissons et dont on ne voit toujours pas la fin, résonne avec encore plus d’acuité et d’imprévisibilité dans le réseau des établissements français de l’étranger. Dans beaucoup de pays, en effet, les conditions sanitaires sont particulièrement dégradées, les accès à la vaccination inexistants, les capacités hospitalières très limitées, les établissements scolaires fermés depuis de très nombreux mois et les perspectives tant économiques que sanitaires très préoccupantes. Nombreux étaient cependant les collègues qui espéraient que cette crise pourrait, comme souvent, dans pareille situation, au-delà des moments difficiles et des périodes d’angoisse et de découragement, nous pousser à interroger notre vivre-ensemble, questionner nos vrais besoins et nos vraies aspirations, bien souvent masquées dans des formes d’aliénations de la vie quotidienne. Nous avons ainsi espéré que cette crise nous permette d’ouvrir nos esprits, depuis longtemps confinés sur l’immédiat et le secondaire, les ouvrir sur ce qui est essentiel, à savoir, notre épanouissement

collectif à travers une nouvelle forme de convivialité et de respect mutuel, par la solidarité de nos communautés scolaires et de notre réseau, la prédominance du « nous » sur le « je » et la volonté d’œuvrer tous ensemble vers des objectifs partagés et visant un projet éducatif ambitieux, et solidaire. Rien de tout cela malheureusement dans notre réseau d’établissements français à l’étranger totalement et servilement assujetti à la commande présidentielle du doublement des effectifs à l’horizon 2030. Nous avons ainsi affaire à une mobilisation générale des postes diplomatiques et des opérateurs de l’État qui ouvrent et homologuent à tout va des établissements totalement privés et économiquement intéressés qui viennent souvent concurrencer les lycées historiques et publics dans des zones où la présence et l’influence françaises sont pourtant déjà très importantes et pour lesquels, on s’arrange et compose avec les droits des personnels mais aussi avec les valeurs fondatrices de notre enseignement français comme la laïcité, au prétexte de l’adaptation à l’environnement local. Le principe « qui paye décide » devient alors souvent un impératif catégorique, voire une philosophie politique, et a minima un principe de pilotage. Plus de différence entre l’enseignement public et les groupes d’investisseurs privés à la recherche de profits dans un domaine en pleine expansion à qui on dresse des louanges et le tapis rouge. La formation initiale de personnels contractuels, bien moins coûteux et exigeants, elle, est assurée par les opérateurs publics afin d’accompagner au moindre coût pour eux les établissements privés dans leur développement. La pression sur les personnels de direction est de plus en plus forte et l’on n’hésite pas à les remercier en mettant un terme à leur détachement si leur adaptation au nouveau monde n’est pas immédiate. Les moindres récriminations ou revendications d’un parent sont entendues et considérées comme paroles

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de vérité, au mépris bien souvent de la place et du rôle des représentants élus ou des associations de parents. Les personnels de direction sont rarement reconnus ou considérés dans leurs fonctions si ce n’est à l’occasion de discours, récurrents mais lénifiants et convenus. Pour eux, pas de NBI, pas d’IF2R ni d’indemnités de chef de centre, le règne de l’entre-soi dans les promotions et le recrutement, un plafond de verre toujours aussi solide et présent pour nos collègues femmes, des interdictions de retour en France durant leurs congés alors qu’ils n’ont pas revu leur famille depuis de très nombreux mois pour certains d’entre eux. Les menaces d’abandon de poste brandies par un responsable de l’AEFE, et révélées récemment dans la presse nationale, vis à vis de personnels détachés en Inde, pays pourtant sous la menace d’une épidémie totalement hors contrôle, est en ce sens révélatrice du climat actuel. Le découragement, la fatigue, voire l’exaspération, sont donc grands parmi nos collègues de l’étranger. Ce réseau de 535 établissements dans 139 pays scolarisant plus de 380  000 élèves, instrument d’influence et de coopération éducative, mérite assurément mieux. Fort de près de 150 adhérents, et potentiellement en pleine expansion avec l’ouverture de nouveaux établissements, nos collègues syndiqués de l’étranger attendent parfois également plus d’attention de la part de notre syndicat. La mise en place d’une représentation ou de missions dédiées au hors de France au sein de l’exécutif national serait un signe positif et efficace. Enfin, des pensées particulières de ma part à l’intention de Philippe Vincent que je salue amicalement et dont l’action mérite toute notre reconnaissance et nos sincères remerciements. Excellent congrès à toutes et à tous. Bien cordialement.


ACADÉMIE DE GUADELOUPE SA de l’académie de Guadeloupe

Philippe LAPIN Bonjour à tous, C’est une délégation éclatée qui se présente à vous ce matin. Pour rappel, nous sommes à la fois confinés, soumis au couvre-feu et au décalage horaire. Il est 6 h 50 en Guadeloupe, et nous sommes heureux d’être parmi vous. Depuis un an, les conditions de travail des PerDir n’ont cessé de se dégrader. Nous sommes soumis à une institution qui exige de nous de façon juxtaposée la gestion de la crise sanitaire, la mise en œuvre de nos missions quotidiennes de PerDir et enfin la mise en œuvre des expérimentations de toutes sortes. Nous devons être opérationnels au quotidien. Nous devons nous décupler pour apaiser l’inquiétude des personnels, notamment enseignants car, l’enjeu qui demeure est bien la prise en charge des élèves. Faut-il rappeler que ces derniers ont une scolarité discontinue depuis 2 années scolaires ? Faut-il préciser que cette situation a pour effet néfaste de déconstruire l’image de l’école générant en dépit de toutes les volontés d’inclusion scolaire, du décrochage et en bout de chaîne du chômage, du désœuvrement, de la violence. Ce rapide tableau pour confirmer et alerter sur l’épuisement et la perte de sens du travail des PerDir… La réforme de la Fonction publique en reconsidérant le rôle des commissaires paritaires a

modifié aussi les attentes vis-àvis du syndicat. Un vrai travail d’accompagnement au quotidien est désormais requis et pas que pour les promotions et les mutations. Nous avons réussi à maintenir au sein de l’instance un climat de confiance. À ce jour, notre section compte 65 adhérents. Nous sommes majoritaires et les adjoints représentent environ la moitié de notre effectif. Et les inquiétudes sont là : le malaise est grand chez les adjoints qui se sentent relégués avec un manque de considération. Cette tension est sensible en Guadeloupe lorsqu’on sait qu’un adjoint peut le demeurer toute sa carrière de PerDir. Alors imaginez la déception de nos collègues à l’idée de se voir évalué par le collègue chef… La sérénité au sein de notre section est importante car nous avons besoin de notre énergie pour asseoir le positionnement de la section au niveau de la hiérarchie. Nous faisons déjà l’objet des attentions voire, des curiosités. Pour finir, un clin d’œil reconnaissant aux permanents du siège… Réactifs et disponibles. Une pensée pour Laurence, poto mitan (traduire par « poutre maîtresse », littéralement « poteau du centre ») du SNPDEN, en tout cas pour nous en Guadeloupe : efficace et tellement simple. Remerciements à Philippe Vincent. Comment résumer les qualificatifs te concernant  ? Merci pour ta force et ta sagesse. Pour finir, je nous souhaite un bon Congrès à tous et une longue vie au prochain exécutif national.

ACADÉMIE DE GUYANE SA de l’académie de Guyane

Guillaume SAUVEUR Un bonjour de la Guyane, académie Ô combien optimiste et optimisée, tant et si bien qu’on arrive à caser la première demi-journée de congrès avant même d’avoir commencé la vraie journée de travail, et on fera la même demain et après-demain, comme nos camarades des Antilles. C’est dire qu’on a une sacrée motivation et qu’on va vous en faire profiter autant que faire se peut, même si les dernières photos diffusées sur le groupe des SA hier ne font que renforcer notre envie de vous revoir et de partager un congrès en direct. Bon, passer premier est un honneur, passer dernier est un challenge, car comment faire une intervention quand tout a été dit, ou sans prononcer les mots Covid-19, autotests, PIX, et autres ENT puisqu’il convient entre nous de conserver un langage courtois ? Et bien, peut-être en se recentrant sur nous, comme l’année qui vient de s’écouler a su le faire. C’est le propre des crises de révéler les talents et les solidarités, et je dois dire qu’en dépit des contraintes de déplacement, rarement autant d’échanges n’auront eu lieu entre collègues que dans les douze derniers mois. Échanges et entraide face à toutes les adaptations trouvées ou subies par chacun, échanges d’expériences, juridiques, politiques même, non pas qu’on en soit porteur mais néanmoins tributaires, notamment sur un territoire à

l’histoire aussi marquée que la nôtre. Échanges autour des difficultés pour rejoindre sa famille, qui prennent ici comme dans certains ailleurs une dimension plus profonde lorsque vous devez passer des barrages de gendarmerie, d’aéroport, de PAF, de douane et encore de PAF avec plus de justificatifs que pour passer le concours et la crainte d’être découvert comme un illégitime qui n’a de motif impérieux que celui d’aimer les siens. Échanges et entraide encore pour assurer une continuité pédagogique dans des territoires où parfois moins d’un quart des élèves d’une classe a un accès numérique ou l’électricité, et où la créativité de toutes les équipes fait des merveilles. Et à travers tout cela pourtant, des réalités que les autres académies nous envient : depuis le début de l’année scolaire, et même si l’actualité immédiate risque de le faire basculer, des établissements ouverts en plein, sans demi-jauge ni télétravail. J’ai une pensée émue en voyant toutes les contraintes que subissent les autres territoires, tout en mesurant l’importance de ce fonctionnement présentiel pour notre public. Et cette ambivalence est à l’image de notre territoire, multiple mais unique, contraint mais ambitieux, exigeant mais gratifiant, qui a tant à offrir aux forces vives, celles qu’il forme et aimerait tant garder et celles qu’il accueille et à qui il offre le meilleur, pour qui sait s’en saisir. Merci à Philippe Vincent, à l’ESN, aux collègues de La Rochelle qu’on espère revoir très bientôt et à vous tous qui atteignez sereinement l’heure de l’apéritif alors que nous voguons allègrement vers notre troisième café… Bon congrès !

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contraintes imposant ainsi des « variants » voulus, ceux-là nécessitant donc des autotests « pays »…

ACADÉMIE DE LA RÉUNION SA de l’académie de La Réunion

Les évaluations de plus en plus nombreuses, les expérimentations généralisées sans aucun échange ou bilan donnent à tous l’impression de gérer des commandes et de ne plus être pleinement acteurs du système auquel nous sommes pourtant très attachés.

François RIVIÈRE Chers congressistes, chers collègues, au titre de secrétaire académique de La Réunion c’est un immense honneur d’être le premier à intervenir à ce congrès 2021. Ce congrès sera à l’image de ce que nous vivons depuis un an maintenant c’est-à-dire toujours aussi riche des éléments qui constituent notre quotidien mais avec l’adaptation nécessaire comme cette visioconférence d’aujourd’hui. L’académie de La Réunion a été relativement protégée sanitairement mais cela n’a pas empêché, loin des décisions parisiennes, et avec un calendrier différent, de subir le stress engendré par la gestion quotidienne des aménagements nécessaires. Les sollicitations des instances académiques, même si elles sont accompagnées de courriers ou de mails de soutien, nous laissent à penser que tout est normal. Les calendriers n’ont pas bougé au niveau des échéances, ne tenant ainsi pas compte des contraintes nouvelles du terrain. Les collègues remontent un décalage de plus en plus important entre la réalité de notre métier et la vision de nombreux services rectoraux qui relayent des injonctions nationales. Nos Territoires d’Outre-Mer, du fait souvent de nos spécificités, contribuent comme laboratoires (sans virus) ou testeurs de modalités nationales mais qui sont souvent en décalage avec la réalité de nos

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De plus en plus, nous constatons que l’image ou la volonté d’affichage prime sur le fonctionnement réel de notre institution. Passionné d’automobile, j’oserais une transposition de la situation actuelle avec des EPLE : des réformes ou encore des examens qui sont présentés comme de rutilantes machines modernes qui brillent et que l’institution expose en donnant toutes les caractéristiques idéales et actualisées, mais la réalité est, qu’au volant, nous faisons face à un tableau de bord des années 1990, provisoire, en cours de développement, mais avec tous les voyants ou presque qui sont au rouge. On nous dit qu’il faut continuer à avancer car, à un moment, les voyants devraient s’éteindre, les lubrifiants ou les pièces seraient sur le point d’arriver. À La Réunion de nombreux bons de commande ont l’air de s’égarer et les collègues « PIALent d’impatience », pardon, « piaffent ! », d’impatience peut-être est-ce la faute du blocage du canal de Suez ? Les conséquences à moyen ou long terme ? Pour le moment, la carrosserie brille encore et ça avance donc, « on verra après », disent-ils… À très court terme en tout cas, ce sont nous, les personnels de direction, qui rassurons les passagers et, avec des détours pour préserver la machine, nous faisons tout pour arriver à destination, sans GPS, et avec un risque de changement à chaque flash de BFM-TV…

Acteurs de terrain, nous devons nous faire entendre et ainsi protéger notre profession des conséquences de ce mode de fonctionnement. Les différentes motions que nous allons collectivement porter montrent néanmoins le souhait des collègues de faire évoluer les choses pour garantir la réussite de tous et revenir ainsi au cœur de notre métier, sans oublier les nécessaires évolutions financières rétribuant plus justement le travail consenti. Notre syndicat a toujours su être au rendez-vous, ne doutons pas de l’engagement de nos instances locales pour accompagner les cadres syndicaux nationaux, que nous remercions, avec une pensée particulière à Philippe Vincent, qui a apporté sa touche personnelle et très appréciée. Avec Bruno à la tête d’un nouvel ESN où la Réunion est représentée, nous ne pouvons qu’être plein d’espoir. Bon congrès à tous !

ACADÉMIE DE LILLE SA de l’académie de Lille

le présent et préparer l’avenir. Nous ne doutons pas que, collectivement, nous saurons poursuivre ce combat. À Lille, le SNPDEN reste une force incontournable et écoutée, nos rencontres régulières avec notre hiérarchie sont le plus souvent constructives et basées sur une confiance réciproque. Pour toute nouveauté ou injonction dont la pertinence ne rime pas avec évidence, nous appliquons les deux adages suivants : 1. « On fait si on peut, comme on peut et avec qui on peut ! » 2. « Quand vient un ordre, avant de se précipiter, il convient d’attendre le contrordre, qui le plus souvent arrive ! » Bien sûr, nous ne pouvons taire les bientôt 18 mois de crise sanitaire que nous vivons. Nous connaissions déjà les fulgurances de notre Ministre, lanceur d’idée, nous avons aussi découvert qu’il aimait s’accrocher à des mantras : il y eut, début mars 2020, le martial « les écoles ne fermeront pas », avec le succès que l’on sait ! Puis le célèbre « Nous sommes prêts » … Enfin manifestement pas tous, ni les infrastructures numériques. Pourtant les enseignants et personnels se sont accrochés et ont tenu bon.

Hubert FERRARE Chers collègues, Chers camarades, L’académie de Lille salue chaleureusement l’ensemble des congressistes et remercie vivement l’Exécutif National sortant et notre Secrétaire général pour leur action durant les 3 ans qui viennent de s’écouler qui auront été marqués par la crise sanitaire, bien sûr, mais aussi par de nombreuses avancées, notamment en ce qui concerne les rémunérations. Ce chantier n’est évidemment jamais terminé mais il faut savoir se souvenir du passé pour apprécier

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Vinrent alors les vacances apprenantes… sans doute par opposition aux classes reposantes. Enfin, l’oral du bac Français à maintenir pour encourager chez nos élèves la lecture de Phèdre… jusqu’à ce que la raison prenne le dessus et fasse cesser cette pantalonnade. Tel Phèdre, Acte III, Scène IV, notre Ministre pouvait nous dire alors : « Indigne de vous plaire, et de vous approcher / Je ne dois désormais songer qu’à me cacher » … mais il n’en fut rien et… de protocole en protocole, prit fin l’année scolaire et reprit la suivante dans un au-delà du réel permanent.


Nous avons depuis apprécié la FAQ. Où chaque jour un peu plus le mot « FOIRE » prend tout son sens. Puis, nouveau mantra : on maintient les établissements ouverts, fusse en demi-jauge, fusse avec des classes vides mais « OUVERTS » on vous dit, maintien des Épreuves Communes mettant élèves et professeurs sous pression, puis contrôle continu face au réel et aux pressions convergentes. Alors, que reste-t-il pour sauver le soldat Blanquer et sa réforme ? Le Grand Oral, bien sûr, très belle idée à laquelle ni élèves ni profs ne sont préparés équitablement et qui pour cette session devient une coquille vide, à laquelle il s’accroche pour ne pas sombrer. Enfin, si notre Ministre aime à faire le BUZZ dans les cours d’école, il est peu probable, quand on sait à quel point il est déconsidéré par la majorité des personnels, que son intérêt soudain pour la marelle ne l’entraîne au « ciel » qui est pourtant l’objectif de ce jeu enfantin. Pendant tous ces mois, une fois de plus, le système a tenu par l’action des Personnels de Direction qui ont su rassurer, encourager, encaisser aussi les mécontentements multiples et souvent antagonistes. Avec, dans certains cas, des personnels qui se sont déclarés personnes à risque et qui ont parfois fait certes un peu de travail à distance, mais ont le plus souvent pris beaucoup de distance avec le travail… Concernant notre syndicat À Colmar, tout le monde souhaitait une évolution de notre site Internet, ce qui fut fait avec quantité de travail et de moyens mais force est de constater que les remontées de nos collègues en académie sont peu enthousiastes et qu’ils y retrouvent bien plus difficilement qu’avant ce qu’ils y cherchent… Le choix aussi du tout numérique déconcerte une part

des collègues. Si nous voulons éviter de perdre nos adhérents qui sont, ne l’oublions pas chers camarades, notre force, il faut selon notre AGA revenir à un ou deux courriers papier par an notamment pour la relance d’adhésion. Enfin, la crise sanitaire nous aura fait découvrir de nouveaux outils, de nouvelles compétences, mais aussi constater que le travail en équipe coopératif et collaboratif, peut être une source de meilleurs services à l’usager en évitant à chacun l’épuisement. Toutefois, si de nombreux enseignants ont fait des prouesses, cette culture du collaboratif et du coopératif n’est pas toujours dans leur ADN. En s’appuyant sur l’évaluation des établissements dans l’esprit d’une démarche qualité, nous devons parvenir à faire vivre une culture partagée de la recherche constante de points d’améliorations pour notre système éducatif. Nous savons que le SNPDEN aura l’envie de travailler dans ce sens et d’être optimiste tel que le définit CHURCHILL en disant : « Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté. » L’académie de Lille vous fait confiance pour cela chers camarades pour saisir ces opportunités, l’académie de Lille fait confiance au nouvel exécutif national qui sera élu à la fin de ce Congrès.

Mayotte est invisible ou, médiatiquement, réduite à sa caricature. Si peu de gens savent précisément la situer, les échos qui arrivent jusque dans l’Hexagone ne sont que ceux d’une litanie de faits divers balançant au choix entre les effets de la crise sanitaire et ceux de la situation migratoire. Loin de nous le désir d’idéaliser un territoire en construction et en pleine recherche identitaire mais pas davantage celui de le diaboliser ou de faire croire que nous réalisons des prouesses quotidiennes pour faire en sorte qu’une « Éducation » digne de ce nom puisse s’y tenir. Nous ne sommes pas des martyrs de la cause républicaine et nous ne pensons pas, à Mayotte, faire face à des difficultés beaucoup plus importantes que celles que rencontrent nos collègues dans les banlieues des grandes villes ou ceux qui agissent dans le cadre de la grande ruralité… Lagon en moins. Paradoxalement, nous pouvons même souligner que les risques liés au radicalisme religieux y sont certainement beaucoup moins importants. Notre principale difficulté est liée à la taille des établissements qui comptent tous entre un et deux milliers d’élèves ainsi que le peu de perspectives professionnelles pour la plupart de nos jeunes assignés à résidence.

SA de l’académie de Mayotte

Pourtant, le 101e département que certains, ayant connu les deux endroits, comparent avec ses avantages et ses inconvénients, à « La Réunion d’il y a trente ans », avance à grands pas, développe et consolide ses infrastructures.

Philippe CHAUVIN

Le SNPDEN local, en bonne intelligence avec son administration, lui emboîte le pas avec ses revendications valorisant une plus grande attractivité du territoire et conscient que Mayotte ne pourra grandir qu’en disposant de cadres plus nombreux et mieux formés.

Bon Congrès à tous.

ACADÉMIE DE MAYOTTE

Au-delà d’un remarquable esprit où la solidarité et la convivialité règnent à tout moment, nous avons, cette année, obtenu des avancées concrètes. Il le fallait car il y avait urgence. Près d’un tiers de nos collègues sont des faisant fonction. Chers collègues, pour venir vivre sous les tropiques, au sein d’une population chamarrée acquise à la cause nationale et pratiquant un islam modéré… mais pour aussi vous transformer en couteaux suisses de l’Éducation nationale et faire face à des situations parfois étonnantes et détonantes, vous bénéficierez d’avantages matériels conséquents sur lesquels nous vous laissons le soin de vous renseigner. De plus, depuis cette année, il est possible de quitter Mayotte pour une Région d’Outremer et, enfin, argument le plus solide, les adjoints ont désormais la possibilité d’y devenir chefs et d’accélérer ainsi leur déroulement de carrière. Opportunité saisie par plusieurs collègues qui font le choix d’y rester au moins 3 années supplémentaires. Preuve ultime qu’ils n’y vivent pas si mal que cela. Demander une mutation à Mayotte : une si mauvaise idée ? Dans tous les cas, nous vous y attendons avec impatience !

ACADÉMIE DE MONTPELLIER SA de l’académie de Montpellier

Florent MARTIN Chers amis, chers camarades, Combien de fois depuis maintenant 15 mois avons-nous entendu que nous vivions une

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situation exceptionnelle, d’une gravité telle qu’elle justifiait en retour de sortir d’un cadre de fonctionnement inadapté, rigide, insuffisamment réactif ?

tions revêtent plus que jamais. Chaque jour nous sommes garants de la bonne marche de nos établissements, sans nous rien n’est possible.

Combien de fois nous a-t-on expliqué que  : oui bien sûr, l’effort qui nous était demandé était important, mais qu’il l’était pour tout le système, tous ses acteurs, toutes les occasions… et qu’il fallait en prendre notre part sans rechigner.

Vous l’aurez certainement noté chers camarades  : chaque réforme vise à simplifier le système… et conduit quasi inévitablement à sa complexification. Prenons l’exemple du nouveau baccalauréat  : que de beaux principes, que nous soutenons d’ailleurs, mais qui se heurteront dans quelques jours à la vulgaire réalité et à ses impératifs. Est-ce vanité que d’être persuadés que l’écoute plus attentive des avis donnés par les personnels de direction aurait évité certains écueils ? Et comment ne pas constater sur ce point l’incroyable transfert de charge qui s’opère chaque année un peu plus sur les établissements, sans aucun moyen en compensation bien entendu ?

Et les personnels de direction ont répondu présent : ils n’ont pas rechigné ! Au front chaque jour, samedi, dimanche, vacances comprises à guetter les annonces, interpréter les foires aux questions, surveiller les médias les plus incongrus pour y déceler des consignes, des directions au-delà des contradictions parfois évidentes. Combien de nouvelles rentrées scolaires avons-nous dû organiser  ? Qui est aujourd’hui encore capable de dire combien de moutures d’emplois du temps il ou elle a repris depuis un an ? Qu’on ne se méprenne pas sur l’engagement des personnels de direction  : nous avons choisi ces métiers parce qu’ils donnent sens à notre engagement professionnel, que nous y réalisons les missions qui nous importent, au service des valeurs que nous partageons dans l’Éducation nationale. Mais notre loyauté, notre sincérité ne peuvent justifier le traitement auquel nous sommes exposés depuis tout ce temps. Lancés dans cette course folle sans pilotage, nous sommes désormais victimes d’une pensée magique qui voudrait que l’énonciation d’un objectif suffise à sa réalisation. « L’intendance suivra » semble-t-on penser en haut lieu ? Mais à quel prix ? Ne nous méprenons pas : cette crise sanitaire si soudaine et violente a certes mis l’ensemble du système éducatif en tension. A nos postes d’encadrants, nous avons été particulièrement exposés, ce qui est normal : cela témoigne aussi de l’importance que nos fonc-

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Après plus de dix années d’engagement syndical, je n’ai jamais constaté autour de moi autant de détresse, autant de souffrance au travail. Certes les conditions sanitaires et la charge de travail ont tendu nos conditions d’exercice. Mais ne soyons pas naïfs : la Covid-19 a bon dos ! Ce n’est pas la Covid-19 qui crée la perte de sens et l’impression chez certains de ne plus savoir pourquoi on exerce nos fonctions. Ce n’est pas la Covid-19 qui installe chez de nombreux collègues le sentiment que notre expertise n’est plus entendue à sa juste valeur. Ce n’est pas la Covid-19 qui transfère chaque jour un peu plus la charge d’organisation du système éducatif sur les établissements, sans moyens supplémentaires. Ce n’est pas la Covid-19 qui décide enfin que les chefs devront évaluer leurs adjoints, au mépris de l’histoire du corps unique des personnels de direction et des conséquences délétères que ce choix aura

sur le fonctionnement des équipes de direction, qui ont pourtant prouvé leur efficacité. Chers camarades, nous exerçons un beau et noble métier. Plus que jamais, l’aventure doit être collective pour soutenir, accompagner et tracer la voie que nous souhaitons suivre pour les années à venir, les valeurs que nous voulons défendre, le projet que nous portons. Le SNPDEN est plus que jamais le lieu et l’outil de cette action, c’est notre chance et notre responsabilité. Les adhérents de l’académie de Montpellier nous ont donné des mandats forts, exigeants. Nous les porterons au long de ce congrès pour construire ensemble des propositions intelligentes et des mandats au service des personnels de direction et de nos élèves.

RÉGION ACADÉMIQUE GRAND-EST Pour la région académique, SA de Nancy-Metz

Isabelle BÉGIN Lors du congrès d’Avignon, trois anciens secrétaires académiques de Nancy-Metz, de Strasbourg et de Reims ont amorcé une réflexion sur l’action syndicale au sein d’une grande région. Trois ans plus tard, le Congrès de Colmar nous a permis de jeter les bases de cette belle idée et de la concrétiser. Et un peu plus tard, l’avènement de trois femmes secrétaires académiques dans la région académique aura permis une mise en actes de cette volonté collective. Cette décision historique, véritable évolution du syndica-

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lisme, apparaît aujourd’hui comme indispensable et prend tout son sens dans les deux sujets dont s’est emparé le Conseil Syndical Inter Académique : les relations avec la région et le pilotage du numérique. La réforme territoriale avait pour objectif de donner aux collectivités une meilleure visibilité, de simplifier et de clarifier leur rôle. Chassez le naturel, il revient au galop ! Décentralisation, déconcentration et subsidiarité ont été l’occasion de créer des macro-strates administratives locales avec leurs lots de cadres et d’organisations associées à tel point qu’on ne sait parfois plus quels sont nos interlocuteurs au sein de cette administration pléthorique. Le SNPDEN Grand-Est a dit sa volonté de participer aux réflexions stratégiques, d’être un acteur du pilotage et de faire valoir l’autorité hiérarchique et fonctionnelle des chefs d’établissement sur tout ce qui se passe dans l’établissement. Cette solidarité régionale nous permet de parler d’une seule voix, nous rend plus forts. Nous sommes présents dans de nombreuses instances et nous sommes des interlocuteurs essentiels, mais nous sommes encore parfois relégués au rang d’usagers des systèmes informatiques. Si notre position au sein de la région Grand-Est est devenue lisible, notre place au sein de la Grande Région Académique est nettement plus difficile à asseoir. Malgré l’apparition d’un nouvel échelon, et des acronymes qui l’accompagnent (DRAIO, DRAFPIC, DRANE…), le pilotage nous semble essentiellement académique. L’apprentissage au sein de la Région Académique en est un exemple parlant (CFA académiques, GRETA, UFA…). Si l’expertise du SNPDENUNSA est pleinement reconnue au niveau académique, nous avons désormais l’objectif de mieux comprendre le fonctionnement des instances de la Région Académique


qui reste peu lisible à ce jour. Aucune instance de dialogue n’a été créée au niveau de la région académique. Être un acteur engagé, représenter les chefs d’établissement à tous les échelons de notre système éducatif, faire de l’interacadémique un échelon syndical puissant, voilà le projet du Conseil Syndical Inter Académique du SNPDEN de la Région Grand Est. Nous formulons le vœu de pouvoir vous présenter un bilan positif de notre action lors du prochain congrès… en présentiel ! SA de l’académie de Nancy-Metz

Isabelle BÉGIN L’académie de Nancy-Metz, compte 232 collègues, soit 40 % des PerDirs de l’académie. Les dernières élections, en octobre dernier, ont permis à de nouveaux collègues de prendre davantage de responsabilités syndicales et nos instances sont désormais constituées de cadres syndicaux expérimentés et de nouveaux cadres, ce qui est un véritable atout pour notre section académique. Le SNPDEN est un interlocuteur reconnu et nos relations avec le rectorat et les collectivités sont bonnes et constructives. La crise sanitaire que nous traversons n’a fait que mettre en exergue les dysfonctionnements déjà existants de notre système éducatif. Rien n’est nouveau, souvenons-nous des modifications des dates et heures de la session 2019 du DNB : la nouvelle était diffusée par BFM bien avant que les PerDirs n’en soient informés. Depuis plus d’un an, c’est un fonctionnement devenu récurrent. Quand les personnels de direction demandent des échanges, attendent que leur

capacité de faire au sein du cadre donné soit reconnue, ils obtiennent des consignes, des protocoles. Beaucoup de consignes et de protocoles. Les annonces médiatiques viennent trop souvent se heurter à la réalité du terrain. Stages de réussite, dispositif tremplin, autotests pour les lycéens dès la réouverture des établissements… tout ceci est médiatiquement très séduisant. Mais notre rôle de chefs d’établissement n’estil pas de réfléchir à la mise en œuvre, d’interroger la plus-value pédagogique de ces annonces ? Comment ces dispositifs, consommateurs de beaucoup de moyens, sont-ils évalués ? Le sont-ils d’ailleurs ? Nous avons subi une baisse drastique des moyens « devoirs faits » dès le mois de décembre, soit 3 mois après les annonces du Ministre sur les 3 voire 4 heures par élève et par semaine. Voilà un dispositif que nous pilotions, que nous pouvions organiser, mettre en place, évaluer dans nos établissements. Il ne s’agit pas d’opposer les dispositifs mais si les temps sont durs en termes de moyens, ce que nous pouvons comprendre, pourquoi ne pas conserver ce qui fonctionne le mieux ? Pour ce qui concerne les conditions d’exercice du métier et les carrières des collègues, nous regrettons, dans notre académie, la réunion trop tardive du GT sur le classement des établissements qui a légitimement engendré mécontentement et frustrations. Par ailleurs, même si le paritarisme n’est plus, je tiens à souligner l’énorme travail réalisé en académie pour l’accompagnement au cordeau des collègues qui nous ont sollicités et pour la reconstitution du mouvement, notamment. À Nancy-Metz, nous resterons donc très vigilants : nous revendiquons notre statut de cadre du système éducatif. Depuis plus d’un an maintenant, le SGEN-CFDT et I&DFO cherchent en commission Blanchet des réponses à leurs

problèmes individuels. Le SNPDEN, lui, propose des points à l’ordre du jour qui intéressent l’ensemble des collègues. Nous voulons de réels échanges et refusons de nous contenter d’informations, nous demandons à prendre notre part dans la réflexion et dans la prise de décisions. Il ne faut pas que ces temps compliqués nous empêchent de réfléchir à notre métier de chef d’établissement, d’interroger et de faire évoluer le pilotage pédagogique, de rester force de propositions, car les dysfonctionnements constatés en ces temps de crise ne font que pointer ceux de notre système éducatif et de son évolution. C’est notre conception du syndicalisme et nous avons hâte de la partager avec vous tous lors de ce congrès. Pour finir, un immense merci à Philippe et à son équipe pour leur travail et tous nos vœux de réussite à Bruno et à son équipe pour les années à venir ! SA de l’académie de Reims

Eve-Marie BARROIS Chers congressistes et chers adhérents, l’académie de Reims vous salue. Secrétaire académique depuis bientôt 3 ans, c’est peu mais cela me paraît déjà long, considérant que la dernière année peut largement compter double. « Comment fais-tu ? » Voilà la question qui m’est souvent posée par les collègues. Ma 1re réponse c’est « J’ai un très bon adjoint ! » Le fait est que depuis que j’ai occupé la fonction de SD, puis de SA, les 4 adjoints qui se sont succédés à mes côtés ont été plus qu’à la hauteur et je les en remercie. Ma 2e réponse, c’est le plaisir que j’ai à conduire l’action et la

réflexion syndicale au sein du Bureau Académique où je me sens épaulée et où la confiance n’est pas un vain mot. Ma fonction de SA est faite d’alternance entre des moments de lassitude, de découragement, d’exaspération et des moments de satisfaction, de réussite au service du collectif et de l’individuel. Ce dont je n’avais pas conscience en acceptant cette mission, et le plus compliqué, c’est l’exercice d’équilibre souvent difficile à trouver, entre d’une part l’impatience, l’incompréhension, voire la colère, exprimées souvent à vif par les adhérents en académie, et d’autre part la mesure nécessaire à l’action menée par notre Secrétaire général et l’ESN. Pas toujours simple de répondre, d’expliquer et de convaincre face aux «  que fait le syndicat  ? » et autres « le national est trop mou » et de faire comprendre qu’on ne peut pas faire feu de tout bois. L’évolution dans le fonctionnement syndical national à travers la Conférence Nationale, la participation régulière des SA au GNPD, les visios devenues régulières avec les SA en fonction de l’actualité de cette dernière année, et enfin le contact régulier quasi journalier entre le SG et les SA à travers notre groupe WhatsApp, me permettent de trouver cet équilibre. Je remercie Philippe Vincent et son équipe pour ces évolutions. Notre action commune et les valeurs que nous portons sont plus que jamais précieuses et nous nous devons de les défendre. À un adhérent qui n’avait pas renouvelé son adhésion car je le cite : « Je suis en sincère réflexion quant à mon engagement et quant au message de fond porté par le SNPDEN. Je ne remets nullement en cause la volonté et la sincérité de ses membres, notamment dans le département où j’apprécie votre sens du collectif. Néanmoins, je m’interroge très clai-

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rement sur le discours porté au niveau national. Cette réflexion m’amène donc à faire une « pause » dans mon engagement, pour quelques mois. » Le secrétaire départemental lui a répondu très justement : « Le SNPDEN, avec certainement ses défauts, reste cependant un rare lieu organisé de débats et d’échanges qui nous permet de nous retrouver et de rompre l’isolement qui nous guette tous, même dans un établissement avec plusieurs collègues comme le tien. C’est aussi un outil de défense collective de notre profession, mais aussi personnelle (les soucis avec notre hiérarchie n’arrivent pas qu’aux autres) et, certes, si nous ne gagnons pas toujours et si nous ne sommes que partiellement entendus, que se passerait-il si notre syndicat n’existait pas ?  » Et dans notre académie c’est une réalité ; car le SNPDENUNSA est le seul syndicat des personnels de direction présent et actif au sein de nombreuses instances et le seul à faire entendre régulièrement sa voix auprès de notre hiérarchie au service du collectif. Le SNPDEN-UNSA est utile et incontournable, et c’est ce qui doit nous porter au quotidien. Je nous souhaite un congrès fructueux et positif. SA de l’académie de Strasbourg

Isabelle MARCHAND Chèr·e·s collègues, Cher·e·s congressistes, Mai 2018, l’académie de Strasbourg malgré une grève massive des transports, vous accueillait sous la pluie, le vent et le froid pour le Congrès de Colmar si attendu… un moment fort de réflexions

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d’échanges de confrontation qui cette année, malgré tous nos efforts, n’aura pas la même saveur. Tous les collègues qui ont eu à organiser un Congrès connaissent, l’énergie, le travail mais également l’énorme satisfaction de voir se concrétiser cet événement. Mes premiers mots seront donc pour les collègues de Poitiers, toutes nos pensées pour vous et à 2024 ! Au cours de ces 3 années, la section académique s’est renouvelée, et nous avons poursuivi le travail de structuration qui nous garantit la lisibilité et la crédibilité. Le SNPDEN Strasbourg est sorti vainqueur des élections professionnelles et s’impose jour après jour comme un interlocuteur légitime et solide. En termes d’adhésion, l’académie non seulement se maintient mais gagne même en adhérent. Merci à tous les membres du bureau, du CSA, qui participent à cette action collective et solidaire. En 3 ans, deux Rectrices se sont succédées, deux styles de dialogue social avec les personnels de direction, deux contextes différents  ! Le SNPDEN académique est un acteur constructif qui prend sa part dans toutes les instances et les relations avec les autorités académiques sont cordiales et respectueuses des positions de chacun. Le soutien au personnel de direction de l’académie est affiché et exprimé. En 3 ans, les crises successives se sont empilées et les personnels de direction ont fait preuve d’un sens du service public sans faille et sont restés à la manœuvre pour piloter leur établissement dans un brouillard épais et sans visibilité, lorsqu’ils sont encore debout… le stress, la fatigue, l’épuisement professionnel, les démissions sont malheureusement les mots qui ressortent de chaque AGD ou AGA, mais malgré tout et parce que nous devenons essentiels, nos accompagnements sont reconnus et indispensables. Mais dans l’académie de Strasbourg comme partout ailleurs,

les personnels de direction sont « éparpillés façon puzzle ». • De protocole en protocole, de FAQ en FAQ, d’ordre en contre ordre, de tests en autotests ! • Les adjoints de lycées ont une surcharge de travail incommensurable, ils font face à de multiples applications informatiques médiocres, ils se sont éloignés du pilotage pédagogique et sont encore trop fréquemment frustrés dès que les résultats du mouvement tombent. • Les personnels de direction se sentent maltraités, parfois abandonnés, par une institution qui par la voix de son Ministre préfère encore et toujours les lumières des plateaux TV et radio pour y faire des annonces essentielles, au détriment des personnels de terrain. • Des situations de crise dans les établissements qui mettent à mal des équipes de direction devenues bien souvent le seul représentant d’une « administration » centralisée, éloignée des préoccupations. Le SNPDEN Strasbourg, sans tomber dans la critique systématique, et s’inscrivant toujours dans une volonté de construire, alerte sans relâche sur nos conditions d’exercice du métier ; il est indispensable de retrouver notre cœur de métier, de sortir de l’urgence constante, de respirer, de prendre le temps de la réflexion avec nos équipes pour continuer à faire de ce métier ce qui nous engage au quotidien le bien-être et la réussite de tous nos élèves ! Difficile de retracer en 3 minutes ces 3 ans… mais c’est devant nous que l’action se déroule : le SNPDEN et son nouvel ESN doivent poursuivre et accentuer son action sur le déroulé de nos carrières, sur les conditions d’exercice de notre métier et inscrire encore

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et toujours nos valeurs et nos exigences. Charge à nous lors de ces deux journées de travail, de trouver l’énergie pour adopter des motions fortes et engageantes  ! Enfin, permettez-moi au nom de la section académique de Strasbourg de saluer le travail remarquable de Philippe Vincent, SG… ton pragmatisme, ta disponibilité et l’attention particulière que tu as portée tout au long de ton mandat aux SA doivent être salués, je crois n’être pas la seule à penser que si notre action syndicale de ces derniers mois a été aussi forte et intense c’est parce que tu as toujours réussi et parfois dans des moments difficiles, à nous mobiliser et à nous redonner le courage pour y aller ! Merci à toi ! Bon congrès à tous.

ACADÉMIE DE NANTES SA de l’académie de Nantes

Dominique FAURE Chers collègues, Je vous transmets les amitiés sincères de l’académie de Nantes, région de l’ouest qui s’est sentie souvent, épargnée par la crise sanitaire au regard de certains d’entre vous. Ce congrès est bien étrange mais nous sommes satisfaits qu’il se tienne et nous permette de fixer les mandats pour l’avenir dans un monde qui bouge… nos métiers évoluent, notre environnement change et il semble bien que les personnels de direction auront bien besoin du SNPDEN dans les mois à venir au risque de voir se développer des politiques de pression individuelle et des stratégies de management toujours plus


dures et centrées sur les résultats et les chiffres. À Nantes, notre année a été centrée, au-delà de la crise sanitaire, sur les multiples problèmes de remplacements des profs et la gestion des contractuels. Souvent il nous a semblé que le « quoi qu’il en coûte » ne s’adressait pas à l’école, institution qui, à travers nous, entre autre, a tenu le reste de la société en permettant aux parents de travailler… L’autre dossier de travail syndical est celui sur les cartes cibles des emplois en EPLE, élément essentiel qui nous parait être le moyen de faire progresser réellement les conditions d’exercice du métier de PerDirs. C’est pourquoi, nous nous sommes engagés résolument avec le rectorat de Nantes dans un travail de syndicat réformiste qui négocie et propose, au sein de l’UNSA et en se rapprochant des autres syndicats de l’UNSAÉducation avec lesquels nous partageons des valeurs mais aussi de la réalité quotidienne. Je termine en remerciant Philippe et son équipe pour ce mandat si particulier et pour les résultats obtenus, notamment financiers. Être à la tête de ce syndicat, c’est être fort exposé et donc fort critiqué ! À Nantes, nous n’avons pas notre langue dans notre

poche mais nous savons saluer l’engagement et la sincérité même lors de désaccord. Nous savions, Philippe, que tu négociais des avancées carrière et c’est fait ! Les collègues qui ont encore du temps dans cette profession mesureront rapidement les acquis et ceux qui, depuis 2 ans, profitent de la hors échelle et vont bénéficier de l’augmentation des ratios de promotions savent ce qu’ils doivent au SNPDEN et à toi en particulier !

ces quelques vers que nous partagerons ensemble avant de pouvoir le faire en vrai le 19 mai. Je me fais donc et c’est un honneur pour un instant son Cyrano.

ACADÉMIE D’ORLÉANS-TOURS

L’académie d’Orléans-Tours est indignée Des valeurs de l’Éducation du Nationale détournée Sans compter le bien-être des personnels bafoué Et la promesse initiale de non réformite oubliée. Et dire que bientôt certains vont se gargariser De battre à la tête du ministère un certain record de longévité Mais qui a, on le constate impuissants, durablement abîmé Tous les liens et le liant de notre communauté En apportant tensions et scissions décuplées. L’école de la confiance est morte née À peine une première fois futelle prononcée Cette expression dans sa forme et dans son sens totalement vidée Pour prendre les habits de la défiance courroucée. Burlesque ou inconscience de l’écriture inclusive faire sa priorité Quand son administration exsangue et totalement dévastée Par la colère qui monte en faisant l’unanimité. La lutte de notre syndicat contre un mur de mauvaise volonté A connu des périodes et des retours compliqués Qui ont conduit dans notre académie à une confiance élimée Jusqu’à des adhérents fidèles qui commençaient à douter. De notre action académique et de notre démarche concertée, Et cela même si les autres syn-

Pour le SA de l’académie d’Orléans-Tours

Bernard PALACIN Bonjour, La délégation d’Orléans-Tours tient à ce que nous ayons une pensée pour notre SA Philippe Sauzedde qui est hospitalisé suite à une fracture d’une lombaire mais qui a tenu à nous transmettre ces quelques mots ou plutôt à partager Rassemblement académique à Montpellier

Maintenant que vous êtes toutes et tous polyglotte grâce à notre cher ministre, j’ai longtemps hésité à faire un discours à la Nelson Monfort, ce qui aurait donné : « Indignation ! My dear congressistes ! Indignation ! »

dicats étaient « Casperisés », Dès lors, nous avons le ton durci et attaqué À notre niveau, le rectorat, nous l’avons poussé À des thématiques très fortes en groupe de travail Blanchet Des moyens à toutes les questions RH en passant par un calendrier annuel vraiment partagé. Dès lors nous posons de vrais jalons objectivés Car décidément nous ne voulons plus nous faire enfler. Ainsi nous voulons que le ministère enfin en confiance sa façon de piloter Par de vraies actions et de vrais beaux gestes il dépasse son parler qui est à oublier. L’ensemble des personnels de l’académie d’Orléans Tours vous souhaite donc un excellent congrès.

ACADÉMIE DE RENNES SA de l’académie de Rennes

Guy BOSSARD Cher·e·s congressistes, cher·e·s ami·e·s Nous avons pour habitude de remercier l’académie qui nous accueille. À défaut de nous retrouver en présentiel, nous tenons aussi à saluer le travail engagé jusqu’au bout par l’académie de Poitiers et nous nous réjouissons de savoir qu’elle pourra accueillir le prochain congrès dans cette si belle ville de La Rochelle. Je ne peux poursuivre sans remercier chaleureusement Pascale Le Flem à laquelle j’ai l’honneur de succéder depuis septembre. Pascale aura brillamment assuré le secrétariat académique pendant 6 ans, sans rien lâcher de son engagement, et la section acadé-

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mique de Rennes a la satisfaction de la voir sur la liste des candidats et candidates au prochain ESN, succédant ainsi à un autre breton tout aussi engagé, Philippe Debray, qui voit maintenant la vie en rouge et noir. Depuis la dernière prise de parole en CSN, nous avons changé de recteur. Cet OVNI, entendez, Organisation Verticale Non Identifiée, incarné par Madame LE recteur, comme elle aimait à être ainsi appelée, a fini par disparaître. Après une mobilisation inédite, Madame le Recteur a dû finalement céder sa place, pour la plus grande satisfaction de tous, à un nouveau recteur très visiblement nommé avec mission de calmer les affres de la terre bretonne. Très affable, notre nouveau recteur a su relever le défi, remettre du lien et redonner un peu de sens à notre travail. Mais, en perpétuels insatisfaits que nous sommes, nous souhaiterions maintenant, une plus grande ambition pour notre école et des décisions moins dictées par l’économie. On aimerait, par exemple, que les arbitrages académiques opérés dans la ventilation des moyens soient davantage guidés par des choix politiques assumés, susceptibles de prêter le flanc à une controverse constructive. Nos échanges restent néanmoins toujours courtois, policés. On se montre attentif à nos revendications, alors - je vous le demande - de quoi viendrions nous nous plaindre  ? Comme on peut encore le lire sur certains bulletins scolaires : « peut mieux faire ! » ou pour parodier Philippe « Regarder plus loin, viser plus haut » (voilà, comme ça on ne pourra pas dire que je n’ai pas lu le dernier Direction). Sur la crise sanitaire, l’écoute bienveillante a plutôt été, chez nous, présente, facilitée sans doute par un virus moins virulent ici qu’ailleurs. En effet, moins touchée que bien d’autres régions, la Bretagne a bien mesuré sa chance – si l’on puît dire - dans cette

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« dramatique période » même si elle n’aura pas été épargnée par une communication ministérielle « en live » qui, en s’obstinant à vouloir donner à tout le monde, la même information au même moment, n’a cessé de mettre, jusqu’à l’excès, tous les collègues sous pression. En parlant de pression, j’adresse tout notre soutien à nos collègues bretons, d’ailleurs actuellement confrontés à la colère des lycéens. Soutenir les collègues c’est bien le moins que nous pouvions faire au cours de cette période aussi difficile qu’inédite et qui ne laissera pas nos élèves les plus fragiles indemnes. Par un maillage resserré, une action au plus près de chaque adhérent, le syndicat a montré une fois de plus sa force et sa raison d’être. Enfin, j’ai commencé par des remerciements, je terminerai donc, vous me le permettrez, par d’autres remerciements. Ceux-ci sont adressés à l’ESN sortant pour le travail réalisé et notamment à Philippe au nom du SNPDEN-UNSA de l’Académie de Rennes, fier de ce breton d’origine et qui lui dit : « maintenant tu peux rentrer à la maison ! »

ACADÉMIE DE TOULOUSE SA de l’académie de Toulouse

Yvon MANAC’H La délégation toulousaine est heureuse de participer aux travaux de ce Congrès, c’est un moment important, l’occasion de se retrouver, se poser pour mesurer le chemin parcouru depuis Colmar et se projeter pour les 3 prochaines années.

À Toulouse, ces 3 dernières années furent pour les 630 personnels de direction une période de mouvements quasi permanents et d’instabilité : mouvement à la tête de l’académie –­ 3 recteurs en 3 ans –, un changement de SG, deux changements de SGA, sans parler du mouvement des DASEN. Instabilité, renforcée par les effets de la crise sanitaire qui n’ont fait que confirmer le décalage constaté entre une chaîne hiérarchique qui produit par moment des effets totalement hors sol et, le quotidien des établissements ancrés dans la réalité et véritables socles de stabilité de notre système éducatif. Pour reprendre la métaphore marine de Philippe Vincent dans son dernier édito, « par gros temps, les établissements ont tenu », certes, mais à quel prix ! Nos collègues sont fatigués par la stratégie de communication de notre ministre, le BO ne vient préciser que très tardivement les annonces livrées aux médias, à notre connaissance BFM-TV n’est pas la chaîne officielle et publique de l’EN, en tout cas pas encore… Nos collègues sont épuisés par le rythme effréné des annonces ministérielles, le temps médiatique compresse le temps pédagogique, les Personnels de Direction subissent l’extrême tension imposée au système éducatif. Il va de soi que la superposition de la crise sanitaire n’a fait qu’accroître nos difficultés. Le MEN ne semble pas avoir conscience de la dimension rurale de 7 départements sur les 8 composant notre académie, il n’en tient pas suffisamment compte dans l’attribution des moyens et le calcul de la Dotation Globale. Pourtant, sur le plan syndical, cette période exceptionnelle a aussi été l’occasion pour certains collègues de réaliser l’importance du syndicalisme, la force du collectif, à ce titre

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le SNPDEN Toulouse a été et reste très présent, s’appuyant sur un très riche maillage territorial, des SD et un bureau académique très actifs, nous avons maintenu le lien avec le plus grand nombre. En nous emparant de nouveaux outils de communication, nous avons accru notre efficacité et revitalisé notre fonctionnement, les adhérents sont beaucoup plus présents aux AGD et AGA, finalement cette crise nous a mis en mouvement et permis d’expérimenter de nouvelles pistes pour répondre aux enjeux de la syndicalisation. L’organisation annuelle d’un séminaire académique répond également aux attentes formulées par les adhérents. Pour les mois et années à venir, plus que jamais, nous aurons besoin de la force du collectif, nous entrons dans un cycle électoral, les résultats des prochaines élections Départementales-Régionales& Présidentielles s’annoncent incertaines voire périlleuses. Le Congrès est un moment important, disais-je en introduction, préparons donc l’avenir, formulons des propositions, définissons un cap qui nous servira de boussole. Pour conclure, nous souhaitons adresser une pensée amicale à nos camarades de l’académie de Poitiers, nous mesurons le travail réalisé, après la magnifique découverte de Colmar, la délégation Toulousaine rêvait de découvrir La Rochelle, nous patienterons 3 ans de plus. Merci à Philippe et son équipe, bonne chance au nouvel exécutif. La délégation Toulousaine souhaite à tous un très bon Congrès. n


Congrès national 2021 rapports des commissions et motions adoptées Commission Éducation et Pédagogie

Lysiane GERVAIS Secrétaire nationale 2018-2021

La commission Éducation & Pédagogie de l’ESN a réuni 58 participants de 25 académies pour 89 interventions. Animée par Lysiane Gervais et Gwénaël Surel, secrétaires nationaux, Olivier Beaufrère et Audrey Chanonat (Philippe Debray – excusé), membres de la commission avec le concours de Mireille Chovet, future membre de l’ESN. Enfin, nous avons largement amendé nos propositions en commission par les 89 interventions réalisées à distance ces deux jours.

Gwénaël SUREL Secrétaire national 2018-2021 Les motions proposées ont été rédigées à 90 % par la reprise des 119 contributions envoyées dans un premier temps par 24 académies. Puis, nous avons aussi intégré quand cela était possible les propositions en retour de quelques académies, suite à l’envoi des contributions début mai.

La commission propose, au total, 17 motions : 6 sur le collège, 6 sur le lycée général et technologique, 4 sur la transformation de la voie professionnelle et 1 sur l’enseignement supérieur. Il a été décidé en ESN que PIX et les PIAL seraient envisagés d’un point de vue métier. Enfin, nous avons choisi de ne pas refaire une énième fois une motion sur le DNB qui fait maintenant un consensus unanime parmi nos adhérents en faveur de sa suppression.

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MOTIONS COLLÈGE

Dans sa volonté affirmée et continue de maintenir le collège au centre de ses préoccupations puisque la majorité de ses adhérents est composée de principaux et de principaux adjoints, la commission Éducation et Pédagogie du SNPDEN-UNSA a lancé en février 2021 un sondage national avec 45 questions, destiné à faire le point sur la réforme du collège de 2016, amendée en 2017. Il manquait à ce jour un bilan exhaustif de cette réforme que le Ministère n’a pas fait. Exemple : qui peut réellement dire quels sont les apports de l’enseignement par compétences aujourd’hui ? 727 collègues de collèges ont répondu à cette enquête. Quelques réponses ont été accompagnées

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de suggestions, de commentaires qui ont permis de préciser considérablement certains points. L’enquête a été présentée de façon synthétique en commission Éducation et pédagogie préparatoire au Congrès. Tous les adhérents pourront en prendre connaissance dans le numéro 275 de la revue Direction. La motion suivante, issue de cette enquête et bien sûr, largement, de vos contributions a été proposée et votée. MOTION EP 1 ÉVALUER LA RÉFORME L’enquête menée par le SNPDEN sur le collège a mis en avant le fait que la réforme de 2016 n’a pas été toujours appliquée dans les établissements, parfois faute de moyens. De manière générale, il déplore qu’à ce jour nous ayons été les seuls à dresser un bilan chiffré et appuyé sur des remontées fiables de terrain, basé sur un échantillon significatif. 71 % des collègues ont par exemple constaté peu de changements dans les pratiques pédagogiques depuis 2016. 77 % des personnels de direction qui ont répondu ont fait remonter que la mise en place de la réforme telle qu’elle existe actuellement ne permet pas de profiter de l’enseignement par cycle. Le retour exhaustif des collègues, le professionnalisme et l’expertise du SNPDENUNSA lui permettent d’affirmer que la réforme n’a été que très imparfaitement mise en place à ce jour.

permettre de développer davantage des dispositifs qui contribuent à la réussite des élèves. MOTION EP 2 MOYENS NÉCESSAIRES/RÉFORME La réforme du collège de 2016, amendée en 2017, avait pour but de valoriser des pratiques d’enseignement et d’apprentissage (accompagnement personnalisé, co-enseignement, différenciation, compétences transversales…) qui ont montré leur intérêt quant à la réussite des élèves. Cependant, les trois heures d’autonomie accordées par division, en plus d’être consacrées aux dédoublements et aux surcoûts de langues vivantes, servent également au financement des options facultatives, des enseignements de complément, des sections sportives et des groupes d’enseignements scientifiques… Elles ne sont pas suffisantes pour permettre le développement de ces dispositifs efficients pour tous les élèves, y compris ceux de l’enseignement adapté. Le SNPDEN-UNSA réitère en conséquence ses demandes que : – tous les enseignements obligatoires inscrits à la carte des formations soient financés dans le volume horaire de la DGH, sans prendre sur la marge établissement ; – que des moyens suffisants soient consacrés, dans le cadre de l’autonomie pédagogique, au financement de ces dispositifs particuliers qui donnent tout leur sens à la réforme du collège.

D’autre part, le SNPDEN-UNSA ne peut que constater que les multiples injonctions imposées en collège depuis 2016 ont empêché de travailler sur le sens et l’appropriation pédagogiques même de ces réformes. En conséquence, le SNPDEN-UNSA demande à nouveau et avec insistance la continuité des politiques éducatives et leur évaluation pour tenir compte du temps long nécessaire au changement des pratiques pédagogiques. Beaucoup de collègues de collège ont insisté dans les résultats de l’enquête sur le fait que la réforme avait permis la mise en place de dispositifs intéressants en 2016, et notamment l’accompagnement personnalisé. Cependant, la marge d’autonomie laissée aux établissements est trop souvent utilisée pour financer les options, les dédoublements. Elle est en conséquence insuffisante et son abondement pourrait

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Le socle commun de connaissances, de compétences et de culture introduit en 2005 l’enseignement par compétences. Cette pratique s’est peu à peu ancrée dans la culture du collège, mais la coexistence de la notation chiffrée et de l’évaluation par compétences pose aujourd’hui problème en fin de cycle 4. Les examens et l’orientation nécessitent des notes chiffrées, ou des compétences transformées en points. Cette incohérence qui perdure n’instaure pas les conditions nécessaires à ce que les enseignants s’emparent totalement de l’enseignement par compétences. L’enquête révèle pour la première fois une unanimité des collègues en faveur de la seule évaluation par compétences. Il est temps que le ministère se positionne ! MOTION EP 3 HARMONISER L’ÉVALUATION Pour beaucoup d’acteurs du système éducatif, la réforme du collège et la réécriture du socle commun se sont accompagnées d’une modification des pratiques. Mais la coexistence de deux modalités différentes d’évaluation est source de confusion pour tous les acteurs. Dans de nombreux cas, les bulletins périodiques, alors que le LSU annonçait plus de simplicité, sont devenus illisibles. La coexistence de ces deux modes d’évaluation génère par ailleurs des hiatus inacceptables qui obligent les enseignants, en fin de cycle 4, à ajouter des notes, à transformer des compétences en points, obligatoires pour les procédures d’orienta-


tion, ce qui n’a aucun intérêt. Tant que les deux possibilités coexisteront, l’évaluation en collège ne prendra pas tout son sens pédagogique. Le SNPDEN-UNSA demande donc : – qu’un bilan objectif et complet des apports de l’évaluation par compétences soit fait par le ministère ; – que celui-ci se positionne clairement sur l’évaluation en collège, dans un cadrage national, afin d’aller définitivement vers l’évaluation par compétences ; – que les procédures d’affectation et de certification soient adaptées à ce mode d’évaluation. Nous avons assisté cette année à la généralisation en collège de l’évaluation PIX. (Nous ne reviendrons pas sur les conditions de passation, qui sont un thème travaillé par la commission métier). En février, la DGESCO nous a informés de la généralisation d’Ev@lang. Elle a affirmé avoir envoyé des documents annonciateurs depuis le mois de novembre mais, pour une raison ou pour une autre, ceux-ci ne sont pas parvenus dans les établissements, sauf les deux collèges préfigurateurs par département. Cette évaluation est tombée de « nulle part », sans association ni des personnels de direction, ni des enseignants, ni des corps d’inspection. Cette multiplication des évaluations est difficilement supportable. Elle n’est pas cohérente avec la capacité de certification des établissements. Ainsi,

Rassemblement interacadémique du SNPDEN Aix-Marseille & Nice

Ev@lang est un bon exemple : il cherche à positionner les élèves sur l’échelle du CECRL, or c’est bien le travail quotidien des enseignants de langues vivantes, tout à fait à même de réaliser eux-mêmes ce positionnement. MOTION EP 4 MULTIPLICATION DES CERTIFICATIONS Le SNPDEN-UNSA constate la multiplication de certifications qui s’ajoutent au DNB : PIX dans le cadre du plan numérique, Ev@lang dans le cadre du plan langues vivantes. Ces certifications, parfois externalisées, interrogent sur la capacité de l’éducation nationale à valider elle-même les acquis des élèves. En outre, la passation et l’organisation de ces certifications ajoutent une charge de travail pour les personnels de direction. Elles sont chronophages et empiètent sur les temps d’apprentissage des élèves, sans augurer d’un quelconque bénéfice pour ces derniers. Le SNPDEN-UNSA exige que : – aucune certification ne soit généralisée en cours d’année. Le minimum nécessaire est d’associer en amont les personnels de direction, les corps d’inspection, les enseignants. Passer outre cette recommandation est le meilleur moyen d’assurer l’échec annoncé d’un dispositif ; – le ministère assume sa capacité à évaluer les élèves sans faire appel à des partenaires extérieurs à l’éducation nationale, ce qui n’a pas lieu d’être. La confiance doit aller vers les acteurs de terrain ; – le ministère n’impose pas de façon unilatérale des dispositifs qui ne font pas sens pour les équipes. Dans l’enquête sur le collège, un certain nombre de questions tournaient autour de l’enseignement par cycle et de la continuité des parcours. Dans ce cadre, la liaison école collège est un axe essentiel de la réforme de 2016. Le conseil école collège a travaillé autour de projets de liaison, mais également autour de la progressivité des apprentissages. Or, l’enquête démontre que cette progressivité est encore loin d’être effective dans beaucoup d’établissements, qu’elle est un obstacle majeur que les outils que nous possédons à ce jour n’aident pas à franchir. Le SNPDEN est attaché à la continuité des parcours, à éviter la rupture entre les cycles pour donner du sens aux apprentissages. C’est pourquoi nous vous proposons la motion suivante.

MOTION EP 5 CONTINUITÉ DES PARCOURS Le SNPDEN-UNSA constate qu’à ce jour, très peu, voire aucun bilan, n’a été fait sur la mise en place des parcours et leur effet sur la scolarité des élèves. De plus, à l’intérieur du cycle 3, la progressivité des apprentissages est rarement une réalité. Les outils de suivi, non partagés entre le primaire et le secondaire, sont encore trop souvent un obstacle au suivi pédagogique des élèves (LSU) et à la transmission des informations. Le SNPDEN-UNSA réaffirme son attachement à la cohérence de la continuité du parcours des élèves. Il exige les moyens et les conditions matérielles et humaines de sa mise en œuvre : – une formation spécifique des acteurs ; – les outils partagés, simplifiés, accessibles, de la prise en compte des compétences des élèves, y compris entre le primaire et le secondaire ; – un temps institutionnel suffisant d’accompagnement, de collaboration et de régulation entre les acteurs et les partenaires ; – le renforcement de la collaboration et le pilotage pédagogique et didactique entre les cadres de l’éducation nationale ; – une évaluation des conditions de la validation du socle de fin de cycle 3 à des fins d’harmonisation. De nombreuses contributions ont abordé le thème de l’école inclusive et des élèves à besoins particuliers. Dans le cadre de la mise en place des PIAL (abordés par la commission métier), cette question a révélé de nouvelles tensions et de nouvelles difficultés dans le suivi pédagogique des élèves. L’inflation des aménagements interroge la capacité à répondre aux besoins de tous. On note également un décalage de plus en plus grand entre le discours ministériel qui prétend répondre à toutes les demandes des familles et la réalité effective des suivis sur le terrain. MOTION EP 6 ÉCOLE INCLUSIVE Le SNPDEN-UNSA n’a cessé d’attirer l’attention et d’alerter le ministère sur l’augmentation continue des adaptations et des suivis des élèves à besoins particuliers. La création des PIAL et les décisions gouvernementales relatives à l’école inclusive mettent les établissements en difficulté sur la question de la mise en œuvre dans la classe. Les personnels de direction se re-

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trouvent souvent seuls à devoir, sans parfois pouvoir, assumer cet engagement pris au plus haut niveau de l‘État. On ne peut que noter le décalage entre le discours gouvernemental, qui affiche la capacité de l’éducation nationale à répondre aux besoins de tous les élèves, et la réalité des suivis mis en place sur le terrain. Si le gouvernement veut rendre opérant le discours qu’il tient, il devra s’assurer que des moyens suffisants soient donnés aux établissements pour assurer le suivi pédagogique de chacun, au risque de tromper les familles. Le SNPDEN-UNSA demande : – des moyens supplémentaires qui devront passer notamment par l’ouverture de structures et de dispositifs en ULIS, ULIS pro lycée, places en ITEP ou en IME, mais également par le recrutement en nombre suffisant d’enseignants référents, de personnels médico-sociaux et d’AESH ; – le renforcement de la formation initiale et continue des enseignants autour de ce thème de l’inclusion. Les enseignants sont trop souvent en difficulté face à la diversité des pathologies et des suivis qui en découlent. Il existe une limite à la gestion possible de l’hétérogénéité dans des classes souvent surchargées ; – l’harmonisation à l’échelle nationale de la prise en charge de ces élèves, des notifications, des décisions d’aménagements et de la gouvernance académique, voire départementale.

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MOTIONS LYCÉE GÉNÉRAL ET TECHNOLOGIQUE

Depuis plusieurs congrès (Avignon et mandats d’action de Colmar notamment), le SNPDEN a toujours été force de propositions en faveur de l’allégement et de la simplification des épreuves du baccalauréat général et technologique en demandant : – le maintient de l’écrit et de l’oral de français en fin de première – 4 épreuves en fin de terminale – du contrôle continu pour le reste – le temps ainsi dégagé permettant de mettre en place une évaluation formative assurant de façon plus satisfaisante ainsi que nous l’affirmions collectivement dans une motion 1 de Colmar : • La réussite des parcours de tous les élèves et • La mise en brèche des inégalités sociales et scolaires.

Cependant, comme souvent, le diable se cache dans les détails et la mise en œuvre de ces dispositions a vite révélé une complexité accrue des nouvelles dispositions. Ces difficultés qui restent prégnantes aujourd’hui, et pour lesquelles dix-neuf académies ont envoyé des motions, constituent les thèmes de notre Congrès. La première motion présentée n’était pas prévue au départ car c’est en effet, une constante des demandes du SNPDEN  : pouvoir disposer d’une véritable marge qui donne les moyens de mettre en place des politiques d’établissement localement adaptées et innovantes au profit de la réussite des élèves.

Nous n’avions pas souhaité la suppression des filières tel que cela a été mis en place et avons même exprimé des réserves dans un premier temps. Cependant, les échecs massifs de 50 % environ des étudiants en fin de L3, soit 3 ans après leur départ des lycées, et l’objectif ainsi affirmé d’une meilleure préparation aux attentes de l’enseignement supérieur nous ont convaincus.

Cependant, les contributions de 11 académies allant dans le sens d’une « réelle prise en compte de l’autonomie » (La Réunion par exemple ou encore Nancy-Metz  : «  réaffirmer l’autonomie de l’EPLE »), avec une entrée cette fois plus particulièrement axée sur la constitution des groupes de spécialité, nous ont amenés à proposer la motion 7. Nous y insistons sur l’attention à porter sur certains établissements du fait de leurs caractéristiques de nombre ou de territoire (Caen, Lyon…), afin qu’ils puissent mettre en place autant de groupes de spécialité que nécessaire sans mettre en péril pour autant la politique pédagogique de soutien engagée par les équipes.

Dans la continuité, le SNPDEN s’est positionné favorablement à l’intégration de résultats de l’examen dans Parcoursup.

MOTION EP 7 MARGE EFFECTIVE D’AUTONOMIE Le SNPDEN-UNSA demande à ce que la réforme du lycée général et technologique soit menée en respectant sa philosophie initiale et avec les moyens nécessaires pour la mettre en place : une réforme capable de répondre aux besoins des élèves, et de permettre à chacun de se construire un parcours adapté et pertinent.

Rassemblement interacadémique du SNPDEN Auvergnes-Rhône-Alpes

Or, l’attribution actuelle des moyens ne suffit pas pour créer tous les groupes de spécialité nécessaires qui permettraient de garantir l’acquisition des apprentissages indispensables aux parcours dans le supérieur. Le SNPDEN-UNSA exige : – qu’une attention particulière soit portée à chaque situation d’établissement (petit lycée, lycée rural…) ; – que le mode de calcul des moyens alloués soit revu, afin de permettre le financement de l’offre de formation de l’établissement ; – que la marge d’autonomie nécessaire soit garantie pour déployer une politique éducative de soutien et d’accompagnement ;

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– que tous les enseignements obligatoires et facultatifs inscrits dans la grille, et notamment les enseignements optionnels de terminale, soient financés et que toute autre injonction académique ou ministérielle (notamment les langues anciennes ou régionales) soit abondée hors dotation. Onze académies (Versailles, Strasbourg, Rouen, Paris, Orléans-Tours, Nice, Nantes, Lille, Créteil, Caen et Aix) dans un consensus total réclament la suppression des évaluations communes qui n’ont pas de sens au regard de la progression des apprentissages ? Elles génèrent de plus une anxiété pour les uns et un travail considérable accru pour les autres. Les académies demandent à la place de privilégier « un vrai contrôle continu » (expression de plusieurs d’entre elles  : Nantes, Orléans-Tours, Paris…), organisé au sein des établissements pour faire une large part aux apprentissages. MOTION EP 8 SUPPRESSION ÉPREUVES COMMUNES Conformément à ses précédents mandats, le SNPDEN-UNSA réaffirme sa demande de suppression des épreuves communes, favorisant ainsi une simplification de l’examen et une rationalisation de l’organisation de ce dernier, au profit d’une valorisation du contrôle continu et d’une évaluation réellement formative.

raît à nombre d’académies (Nancy-Metz, Lille, Poitiers, Nice, Rennes par exemple) que la suite logique est d’instituer l’apprentissage par compétences au lycée d’autant que celle-ci est de plus en plus pratiquée dans l’enseignement supérieur. Les contributions académiques précisent aussi que l’évaluation, et plus largement l’apprentissage par compétences (évaluation étant partie intégrante des apprentissages), se justifient par l‘aide nécessaire à apporter aux élèves vers la réussite de tous et par une liaison école/collège et collège/lycée améliorée. L’évaluation par compétences, prévue également par les programmes, devra enfin pour être aboutie, être servie par des outils clairs et lisibles par tous, et les personnels formés. C’est dans ce sens que nous avons rédigé la motion suivante. MOTION EP 9 CONTRÔLE CONTINU/COMPÉTENCES Conformément à ses mandats antérieurs et à la lumière de l’expérience de ces derniers mois, le SNPDEN-UNSA continue de défendre le contrôle continu. En effet, celui-ci a permis l’engagement dans beaucoup d’établissements, d’une réflexion globale et partagée sur l’évaluation. C’est sur cette dernière qu’il convient de s’appuyer pour favoriser le déploiement du

travail et de l’évaluation par compétences, prévu par les nouveaux programmes. L’apprentissage par compétences a comme conséquences positives : – de repérer plus finement les difficultés et les réussites des élèves ; – de supprimer la compétition et le stress ; – de favoriser l’autonomie dans les apprentissages ; – de connaître les critères d’évaluation à l’avance ; – d’opérer des remédiations. L’objectif final est d’apporter une aide effective à tous les élèves, et en particulier à ceux qui sont les plus en difficulté. Les grilles de compétences doivent devenir des outils dont les familles et les élèves peuvent se saisir pour mesurer les progrès et repérer les points précis à travailler pour s’améliorer. Pour assurer une cohérence avec les éléments mis en place au collège et aller au bout de la continuité, le SNPDEN-UNSA demande aussi que ces compétences et leur positionnement soient étendus et travaillés dans le cadre de la continuité collège/lycée. Depuis 2005, le collège n’a pas pu suffisamment progresser sur la question de l’évaluation par compétences, du fait de la coexistence du double mode d’évaluation en fin de cycle 4. Il est essentiel que le lycée ne connaisse pas ces mêmes freins.

Il en résulterait un recentrage sur les apprentissages pour les élèves et les personnels tout au long de l’année, en ne maintenant que les épreuves certificatives destinées à préparer les élèves aux examens du supérieur : – Le français en fin de première ; – La philosophie et le grand oral en fin de terminale ; – Les deux épreuves de spécialité de terminale. La situation d’examens permanents créée par les nouvelles dispositions contenues dans la réforme du baccalauréat est un obstacle à des situations d’apprentissage réellement formatives qui profitent à tous les jeunes quel que soit leur niveau et un contrôle continu plus large est demandé maintenant par tous. La question alors, est de savoir de quelle façon on compose ce contrôle continu ? En effet, après l’instauration des évaluations par compétences au collège, il appaCONGRÈS NATIONAL 2021 – DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021

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Il est enfin indispensable de déployer des formations, initiales et continues, avec l’accompagnement des corps d’inspection dans les lycées, en s’appuyant par exemple sur les formations de réseaux de bassins. Deux académies ont formulé le souhait de passation des enseignements de spécialité en juin afin de supprimer la pression sur les examens dans l’année. Cependant, ce n’est pas la position retenue jusqu’à là par le SNPDEN qui a toujours jugé indispensable que les résultats des EDS puissent être pris en compte en plus des notes de français et du contrôle continu. En revanche, le calendrier de Parcoursup tel qu’il est défini jusqu’à présent, est long, et lent et en dépit des demandes réitérées du SNPDEN, le ministère de l’enseignement supérieur refuse toujours de repousser les dates d’intégration des notes d’EDS plus tardivement que mars. C’est donc ce qu’il a été choisi d’inscrire dans la motion EP10. (Rennes…). MOTION EP 10 EDS ET PARCOURSUP L’actuel calendrier de passation des Épreuves De Spécialité en terminale ne peut garantir une qualité des apprentissages suffisante pour un passage serein dans le supérieur. Ce temps pédagogique doit être rallongé au maximum. Le SNPDEN-UNSA demande que le calendrier de passation des épreuves et de Parcoursup soit repoussé d’au moins un mois au regard des dates fixées pour le baccalauréat 2021, afin de donner du temps aux apprentissages. Cela implique une modification du calendrier de Parcoursup, tout en permettant la prise en compte des notes d’EDS dans l’application. La réforme du LGT a contribué à considérablement changer les structures de classe ainsi que le suivi des élèves des classes de première et terminale de LGT, ce qui pose la question du suivi des élèves, en particulier ceux les moins en réussite. La DGESCO a présenté un texte au CSE sur l’articulation entre les référents et les professeurs principaux. Celui-ci a été rejeté avec une écrasante majorité par les organisations syndicales. Nous avions jusqu’alors un mandat sur les conseils de classes mais pas sur le

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nouveau rôle de PP ou référent c’est pourquoi le texte suivant, s’appuyant sur les contributions des 11 académies a été proposé. MOTION EP 11 PROFESSEURS PRINCIPAUX/RÉFÉRENTS Les nouvelles modalités d’organisation des enseignements au lycée général modifient profondément le suivi des élèves. A ce jour, le rôle et les missions des Professeurs Principaux sont définis par la circulaire n° 2018-108 du 10-10-2018. Depuis mars 2021, la DGESCO a présenté un texte concernant les missions du professeur principal dans les lycées ainsi que celles, nouvelles, du professeur référent en cycle terminal du lycée général. Le SNPDEN-UNSA, convaincu que les professeurs principaux et les référents sont indispensables au suivi des élèves et à leur orientation, demande : – une réflexion au sujet de l’articulation des missions du Professeur Principal et du Professeur référent prenant en compte l’individualisation du parcours des élèves ; – une réflexion sur le nouveau rôle des référents ; – une adaptation du décret au sujet de l’ISOE, en particulier en classe de Première et Terminale, tout en conservant l’enveloppe financière des deux professeurs principaux en terminale. De plus, à partir des éléments déjà cités dans la motion 11 du CSN de janvier 2020, le SNPDEN-UNSA affirme à nouveau, concernant les conseils de classes, qu’il est nécessaire de conserver dans le respect de l’autonomie pédagogique de l’EPLE, des temps de suivi individuels et collectifs. Le Contrat Local d’Accompagnement vient se juxtaposer au REP. Il est principalement positionné sur de nouveaux territoires plus particulièrement ruraux. Les déclinaisons dans les académies expérimentales ont été différentes, c’est pourquoi entre les effets d’annonces certes intéressants et la réalité du vécu, il a semblé important d’élaborer le texte suivant. MOTION EP 12 PARCOURS ÉDUCATION PRIORITAIRE Dans le cadre de la réécriture de la politique de l’éducation prioritaire, la mise en place des Contrats locaux d’accompagnement (CLA) a eu pour objectif de répondre avec plus de finesse aux problématiques

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des territoires non recensés à ce jour. Ce nouveau dispositif s’installe au moment où, dans certaines académies, les REP et REP+ perdent des moyens. L’ensemble des analyses objectives au sujet de la réussite des élèves issus des CLA et REP démontre que trop peu d’élèves, puis d’étudiants, ont un parcours comparable à leurs pairs issus de PCS favorisées. L’accompagnement des élèves de l’éducation prioritaire et des CLA doit prévoir le parcours continu des élèves de la maternelle au post-bac. Les dispositifs mis en œuvre dans les écoles et les collèges doivent pouvoir trouver leur poursuite au lycée. En conséquence, le SNPDEN-UNSA demande que : – les Lycées (LGT et LP) accueillant des élèves et étudiants issus majoritairement de REP et CLA puissent bénéficier des mêmes dispositifs REP et REP+ ; – que les CLA soient un accompagnement pour prendre en compte certaines typologies d’établissements et ne viennent pas se substituer mais se juxtaposer aux dispositifs spécifiques existants qui montrent leur efficacité en REP et REP+ ; – que des dispositifs spécifiques soient mis en place pour accompagner les parcours des élèves en post-bac, issus de l’Éducation prioritaire.


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MOTIONS VOIE PROFESSIONNELLE

La Transformation de la Voie Professionnelle a été une étape importante depuis le congrès de Colmar. En mai 2018 nous prenions en compte le rapport Marcon/ Calvez et nous anticipions des modifications de la voie professionnelle. Pour ce congrès, plus de 20 % des contributions des académies reçues par la Commission Éducation et pédagogie l’ont été pour présenter ces quatre motions en voie professionnelle. Au total, 14 académies ont fait des propositions. Pour rappel, nous avons siégé auprès des instances ministérielles et au Comité de suivi TVP en qualité de personnalité qualifiée. Les premiers points de retour sont les suivants. Les effets et les incidences sur les équipes de lycées sont notables. Sa mise en œuvre et la poursuite des réformes sont des temps forts pour les équipes de direction. De nombreuses questions et interrogations se posent encore dans les lycées professionnels. Une analyse des premières expériences s’impose. Il faut prendre du temps pour finaliser les mises en œuvre. Des

L’équipe SNPDEN de Poitiers, prête à nous accueillir en 2024.

moyens adaptés et pérennes doivent être maintenus. La mise en place de la certification intermédiaire et la poursuite des CCF s’imposent. Une stabilisation de l’apprentissage dans les lycées professionnels doit se construire par une prise en compte réelle des effectifs et la mise en œuvre de moyens dédiés et identifiés. MOTION EP 13 TVP : ACCOMPAGNER/ÉVALUER Le SNPDEN-UNSA réaffirme que la Transformation de la Voie Professionnelle représente une des étapes majeures dans l’évolution des pratiques pédagogiques en enseignement professionnel. Il constate que la TVP demande aux équipes enseignantes des changements didactiques importants. Elle nécessite de la part des équipes de direction une maîtrise de l’ingénierie pédagogique et une agilité technique de grande qualité afin de garantir sa mise en place effective. Actuellement, les premiers effets de la TVP ne sont que faiblement quantifiés ou analysés. Le SNPDEN-UNSA demande, dans le cadre de la valorisation de la voie professionnelle et de sa transformation : – un accompagnement à chaque phase par les corps d’inspection à la hauteur des enjeux en prenant en compte les réalités matérielles et humaines des EPLE ; – un bilan qualitatif et quantitatif comprenant notamment une analyse fine et chiffrée des orientations, décrochages et réorientations des élèves qui ont choisi des baccalauréats issus des familles des métiers ; – une évaluation des effets pédagogiques liés à la modification des nouvelles grilles horaires et dispositifs nés de la TVP. De très nombreux points ont été abordés dans les dix contributions reçues des académies : – un soutien global à la réforme ; – une formation indispensable ; – une mesure rapide des effets réels de la création des familles des métiers sur l’affectation et la poursuite d’études en baccalauréat professionnel ; – la baisse des moyens ne permet pas de relever l’ambition de la TVP d’atteindre de meilleurs taux de poursuite d’études des lycéens professionnels vers l’enseignement supérieur ; – on ne peut pas penser l’organisation des chefs-d’œuvre au troisième trimestre de l’année précédente. Les répercussions en termes de RH sont importantes et celles-ci doivent être

prévues pour la remontée des TRM en février. Cela place les équipes et le chef d’établissement dans une urgence inappropriée à l’ambition de ce dispositif ; – une gestion des ressources humaines, avec un recrutement de qualité, est demandée. Il faut que le nombre de contractuels dans un établissement soit limité ; – le chef d’œuvre semble être celui qui est le moins bien perçu dans sa mise en œuvre et sa finalité par les équipes et les élèves… c’est sur ce point que les équipes sont le plus en difficulté ; – il faut demander le retour des certifications intermédiaires dans certaines sections où elles sont indispensables professionnellement. MOTION EP 14 VALORISER LA TVP Le SNPDEN-UNSA a soutenu une réforme de la voie professionnelle permettant un renouvellement des pratiques pédagogiques, au travers de différents dispositifs et de la prise en compte du parcours de l’élève, notamment par la généralisation des familles de métiers. Si les nouvelles modalités pédagogiques telles que la co-intervention, le chef d’œuvre et la consolidation des acquis sont des points d’appui, de nombreuses interrogations restent encore en suspens. Le SNPDEN-UNSA demande, dans le cadre du déploiement des familles de métiers et de la poursuite de la mise en œuvre de la TVP : – une distribution adaptée des moyens de DGH et de la répartition d’un volume horaire complémentaire en cohérence avec les spécificités de chaque établissement, et particulièrement dans le cycle terminal et la préparation de l’entrée dans le supérieur ; – de proposer une gestion des ressources humaines avec un recrutement adapté, en limitant le nombre de contractuels dans un établissement, afin de favoriser la nécessaire concertation qui doit être anticipée et exiger la stabilisation des équipes ; – de diffuser une information pertinente par les acteurs concernés, pour favoriser une orientation construite, voulue et choisie ; – de prévoir la place dans les structures et d’abonder les dotations horaires des lycées professionnels à l’issue du positionnement des élèves en CAP 3 ans, suite à l’aménagement de leur parcours de formation ;

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d’impliquer davantage les personnels de direction et les DDFPT dans l’élaboration des cartes de formations aux niveaux académique et régional ; – de prendre le temps nécessaire pour finaliser la mise en œuvre de la TVP sur la classe de terminale ; – de revenir à un calendrier qui prendra en compte la préparation de l’année scolaire suivante dès le mois d’octobre en n-1.

heures postes accentue encore l’amplitude horaire des enseignants ; – il est indispensable que les apprentis soient comptabilisés, entre autres, dans les effectifs pour le calcul servant pour la catégorie d’établissement, l’attribution des postes administratifs et de vie scolaire.

Les points suivants ont été abordés : – valider un diplôme en 2 ans, et éviter ainsi les sorties sans qualification ; – maintenir un calendrier raisonnable à tenir ; – un changement d’organisation aussi radical ne peut pas être décidé en cours d’année scolaire pour une mise en œuvre la même année.

Le SNPDEN-UNSA est favorable au développement de l’apprentissage en lycée. Au-delà de la sécurisation des parcours des élèves, les équipements des EPLE répondent parfaitement aux besoins de formation, et les enseignants sont en effet les mieux armés pour délivrer des contenus pédagogiques. De même, la mixité du public en formation initiale et en formation en alternance est un levier pour mobiliser tous les lycéens et favoriser les apprentissages de tous.

MOTION EP 15 CERTIFICATIONS ET EXAMENS La mise en place d’une certification intermédiaire et la transformation des modalités de mise en œuvre des examens mobilisent très largement les équipes de direction et les DDFPT. Les sessions d’examens 2020 et 2021 laissent un goût amer aux différents acteurs de terrain. Le SNPDEN-UNSA demande dans le cadre de l’organisation des examens : – une reconnaissance diplômante des attestations intermédiaires qui permette d’obtenir une certification précédemment reconnue et favorisant l’insertion professionnelle ; – que la situation des examens en voie professionnelle soit définie dans un cadre clair et pérenne ; – de maintenir la juste place des CCF en formations professionnelles ; – de laisser le temps nécessaire aux équipes de direction et pédagogiques pour mettre en œuvre tous les attendus de cette réforme ; – d’anticiper pour les sessions futures les aménagements pour les PFMP non réalisées en fonction des familles de métiers et de la crise sanitaire.

MOTION EP 16 APPRENTISSAGE EN LYCÉE

Pour avoir les moyens de fonctionner au sein des EPLE, CFA GRETA et CFA académiques d’une manière pérenne et constructive, le SNPDEN-UNSA demande : – de comptabiliser les apprentis dans les effectifs pour le calcul servant pour la catégorie d’établissement, tant qu’elle existe, l’attribution des postes d’administratifs et de vie scolaire et de l’ensemble des moyens horaires nécessaires ; – de prendre en compte les heures de groupes dédiées aux groupes autonomes d’apprentis et qu’elles soient incluses dans le temps de travail des enseignants ; – de favoriser la mixité du public en formation initiale et en formation en alternance permettant d’en faire un levier pour remobiliser les apprenants et éviter le décrochage ; – de simplifier les démarches d’ouverture et certificatives lors de la mise en place d’une formation en alternance en public mixte.

L’apprentissage est souvent un thème situé entre la commission Métier et la commission Pédagogie. Des points pratiques ont été abordés : – ce dernier a besoin d’une promotion publique ambitieuse ; – l’augmentation du pourcentage d’HSA dans les enveloppes budgétaires pour la rentrée 2021 au détriment des

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MOTIONS ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

Actuellement deux problématiques accaparent les lycées accueillant des étudiants. Suite à la pandémie et l’enseignement en distanciel, les formations d’études supérieures en lycée sont très demandées pour la rentrée 2021. Les EPLE ne souhaitent pas à nouveau ainsi qu’ils l’ont fait pendant l’été 2020, ouvrir des classes au dernier moment, destructurant de fait les répartitions de services. De plus dans le cadre d’un parcours LMD, la question du BTS (bac +2) reste en suspens. MOTION EP 17 ATTENDUS DU SUPÉRIEUR

L’un des objets de la réforme du lycée est de mieux accompagner la réussite des futurs étudiants. Pour les rentrées à venir, les formations d’études supérieures en lycée seront très demandées. A l’heure d’une harmonisation européenne des enseignements du supérieur, les lycées doivent moduler et adapter leurs formations entre des formations générales du supérieur (DCG, CPGE…) et des formations professionnalisantes (BTS, Licence pro…). En conséquence, le SNPDEN-UNSA exige que les créations des structures nécessaires à l’accueil des nouveaux étudiants soient anticipées à la hauteur d’une augmentation des effectifs attendus. De plus, le congrès mandate les instances syndicales nationales afin d’étudier la création des parcours à bac +3 en convention avec les universités, en tenant compte des retours d’expérience des personnels d’encadrement (Inspecteurs, DAFPIC et personnels de direction) sur ce type de parcours (DNMADE, Licences Pro…) en EPLE. n


Commission Carrière

La commission Carrière s’est réunie le 18 mai après-midi et le 19 mai matin au lycée Rodin dans le 13e arrondissement de Paris. Toute la commission tient à remercier les chefs d’ établissement adjoints, l’adjoint gestionnaire et les agents du lycée Rodin pour leur chaleureux accueil. Une motion « Pial » a été retirée en commission à la fois par manque de consensus, mais aussi parce qu’elle était traitée en commission métier.

Christel BOURY Secrétaire nationale 2018-2021 Le 18 mai, la commission comptait 68 participants représentant 27 académies, le 19 mai elle comptait 73 participants représentant 28 académies. 17 motions ont été présentées dont 5 concernant la retraite et les droits sociaux.

Les échanges ont, comme d’habitude à la fois en congrès et en CSN, été vifs mais sont restés cordiaux. La commission Carrière de l’ESN remercie tous les participants qui ont su enrichir les débats et les motions. Même si la crise pandémique qui dure depuis maintenant plus d’une année a mis en sourdine le débat sur les retraites, il nous a semblé important de continuer de porter nos revendications durant ce congrès au travers de cinq motions. Les retraités, toujours nombreux au sein de la commission Carrière doivent être remerciés de leur active et toujours très enrichissante participation.

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CARRIÈRE MOTION 1 RETRAITES

Depuis le congrès de Colmar, force est de constater que les motions votées : le pouvoir d’achat, le refus de l’unification des systèmes de retraite, le maintien du système par répartition, la défense du statut de la fonction publique, la protection sociale, la place du retraité dans la société, sont toujours d’actualité. La crise liée à la pandémie a contraint le gouvernement à suspendre les réformes prévues. Il importe de ne pas baisser la garde et de rester extrêmement vigilants et actifs dans le cadre des actions menées par notre fédération. MOTION 2 LIEN ACTIFS-RETRAITÉS

Le nouvel Exécutif Syndical National 2021-2024 (manquent Cédric Carraro et Serges Borderes, excusés)

Le SNPDEN-UNSA a choisi de maintenir dans son giron les retraités qui représentent une force non négligeable. Il est nécessaire de rappeler la position constante de l’exécutif national de maintenir le lien « actifs-retraités ». On peut regretter que la situation actuelle du pays n’ait pas pu permettre la réalisation de tous les engagements pris au CSN de 2019.

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La première réunion du groupe « actifs-retraités » s’est révélée intéressante et positive et pouvait poser les jalons d’un travail de fond avec les retraités ; malheureusement, les conditions actuelles n’ont pas permis la deuxième rencontre qui était prévue. Dès que cela sera possible, il faudra poursuivre (difficile en distanciel). Ce groupe peut avoir comme objectifs : – d’échanger entre académies et les fonctionnements divers (ex : CDCA) ; – de recenser les interventions et pratiques locales et les faire paraître dans la revue nationale ; – d’inciter, organiser et coordonner la participation effective aux instances départementales et régionales de l’UNSA-Retraités. Pour l’avenir, toutes les mesures doivent être prises pour fidéliser les actifs qui font valoir leurs droits à retraite. Leur expérience récente serait un vrai plus pour les jeunes collègues. Pour certains de ces néo-retraités, le SNPDEN-UNSA semble être essentiellement un syndicat de services (à ce jour, c’est plus de 230 collègues qui ont fait appel à nous pour des questions liées à leur départ en retraite (butoir, carrière longue, BI, NBI, bonifications diverses…). Le congrès du SNPDEN-UNSA, réuni en mai 2021, mandate la commission carrière de l’ESN pour la poursuite de ces travaux et leurs déclinaisons dans toutes les académies. MOTION 3 POUVOIR D’ACHAT Le congrès du SNPDEN-UNSA, réuni en mai 2021, renouvelle les exigences formulées lors de son congrès de 2018 et du CSN de janvier 2020. Il revendique la préservation du niveau de vie des retraités par une revalorisation annuelle des pensions, calculée sur l’évolution du salaire mensuel de base des actifs et qui ne soit en aucun cas inférieure à l’évolution de l’indice des prix. Il renouvelle son exigence de la compensation intégrale de la hausse de la CSG. Le SNPDEN s’inscrit également dans toutes les démarches initiées par sa fédération dans la négociation sur la protection sociale complémentaire. MOTION 4 GRAND ÂGE ET AUTONOMIE Le congrès du SNPDEN-UNSA, réuni en mai 2021, déplore le nouveau report de la loi « Grand âge et autonomie » pour le mois de septembre, et semble-t-il, sous réserve de la fin de la crise sanitaire.

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Congrès national 2021 : la commission Carrière présente les motions

Le congrès du SNPDEN-UNSA demande à l’UNSA et à l’UNSA-Retraités de réaffirmer avec vigueur la nécessité et l’urgence de cette loi, qui doit faire partie des priorités gouvernementales et qui doit prendre en compte : – l’augmentation significative du nombre de personnes concernées au cours des trois prochaines décennies ; – l’amélioration de la prise en charge des personnes âgées dans les EHPAD comme à domicile (ceci implique de meilleures conditions de travail et une revalorisation des métiers du soin en EHPAD ou à domicile) ; – des financements publics permettant de s’adapter aux besoins des personnes dépendantes âgées ou en situation de handicap et pour éviter des restes à charge insupportables pour de nombreux retraités. MOTION 5 INDICE SOMMITAL ET « BUTOIR » Conformément à l’article 8 du décret du 11 avril 1988, fixant le régime de rémunération applicable à certains emplois de direction d’établissements d’enseignement ou de formation relevant du ministère de l’Éducation nationale, « l’attribution de la bonification indiciaire ne peut avoir pour effet de conférer aux intéressés une rémunération brute soumise à retenue pour pension civile supérieure au traitement brut maximum soumis à retenue pour pension civile afférent à la hors classe des inspecteurs d’académie-inspecteurs pédagogiques régionaux. » Si la somme « indice brut + BI » est supérieure à l’indice majoré sommital du corps des IA-IPR, la rémunération indiciaire du personnel de direction est alors « écrêtée » et un complément de rémunération, non soumis à pension civile, est versé à l’agent. L’échelon sommital du corps des IA-IPR est actuellement à l’indice 1  124. C’est aujourd’hui cet indice qui apparaît sur les feuilles de paye des actifs qui le dépassent et c’est ce même indice qui sera

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pris en compte pour le calcul de la pension de retraite. Les actifs concernés sont : – les chefs ayant atteint le dernier chevron de la HEB échelon spécial, quel que soit le type de catégorie de leur établissement d’affectation ; – les chefs ayant atteint le 2e chevron de la HEB échelon spécial, et affectés dans un établissement de 3e ou 4e catégorie ; – les adjoints ayant atteint le dernier chevron de la HEB échelon spécial et affectés dans un établissement de 3e ou 4e catégorie. Le maximum de rémunération indiciaire ouvrant droit à cotisation à pension civile pour les personnels de direction est actuellement de 1 124. Les points de dépassement ne sont pas soumis à la retenue pour pension civile, sont payés sous forme de complément de rémunération (voir bulletin de paye) et entrent dans l’assiette de cotisation de la retraite additionnelle de la fonction publique (RAFP). Le congrès du SNPDEN-UNSA, réuni en mai 2021, déplore les termes de l’article 8 du décret du 11 avril 1988, instituant pour le seul corps des personnels de direction, un écrêtement de leur rémunération brute et entraînant de facto, un butoir pour le calcul de leur pension future. Le SNPDEN-UNSA exige que le calcul de cette dernière soit établi sur la base de l’indice, majoré de la BI, détenu, sans écrêtement. La commission a souhaité, au travers de deux motions, insister sur le fait qu’aujourd’hui être personnel de direction n’est plus forcément synonyme de fin de carrière. MOTION 6 TROISIÈME OU QUATRIÈME CARRIÈRE Au fil des années nous constatons le rajeunissement du corps des personnels de


direction au moment de l’entrée dans la fonction. Le congrès du SNPDEN-UNSA mandate l’exécutif syndical national pour que des perspectives de 3e ou 4e carrière effectives et financièrement intéressantes puissent être proposées, qu’elles soient plus diversifiées que la seule offre actuelle d’emplois fonctionnels et qu’elles soient accompagnées par les RH de proximité dans toutes les académies MOTION 7 RECONVERSION PROFESSIONNELLE Afin de permettre aux personnels de direction qui le souhaitent de mettre un terme aux fonctions qu’ils occupent et d’envisager une réelle reconversion professionnelle, le congrès du SNPDEN-UNSA 2021 mandate l’exécutif syndical national pour qu’il veille à ce que les ressources humaines de proximité accompagnent réellement ces personnels. La reconversion professionnelle devra nécessairement prendre en compte les années d’exercice de direction mais aussi les niveaux de compétences et de rémunération atteints. Dans les négociations qui se sont déroulées ces deux dernières années, le SNPDEN a été porteur de plusieurs mandats demandant la valorisation des faisant fonction. Une avancée significative a été actée cette année car les postes « liste d’aptitude » et « détachement » ont été doublés. Il reste cependant à valoriser immédiatement ces personnels qui ne peuvent continuer à voir leur rémunération baisser alors même qu’ils prennent des responsabilités importantes. MOTION 8 RÉMUNÉRATION DES FAISANT FONCTION Les académies ont toutes aujourd’hui un besoin important de faisant fonction. Les conditions financières qui sont actuellement faites à ces personnels indispensables au bon fonctionnement d’un grand nombre d’établissements, sont inacceptables. Le congrès du SNPDEN UNSA mandate l’exécutif syndical national pour que des négociations puissent aboutir et se traduire par le fait que la rémunération d’un faisant fonction intègre les mêmes indemnités que le personnel de direction qu’il remplace.

portant que chaque syndiqué entende bien que l’action des commissaires paritaires peut se continuer et surtout en quoi elle peut être un gage de sécurité et de justice. MOTION 9 MAINTIEN ET DÉFENSE DU PARITARISME Les CAPA et CAPN sont maintenues mais dessaisies des questions de promotion et de mobilité, hormis en cas de recours individuel. Il faut rappeler que les CAP ont toujours été consultatives et que c’est l’administration qui a toujours décidé, mais avec l’éclairage de ces instances. Cela prive l’administration de l’expertise de nos élus et détériore la qualité des opérations (nombre de mutations etc.) ainsi que la compréhension et la confiance des intéressés. Le SNPDEN continue, dans le cadre de l’UNSA, à contester fermement cette régression incompréhensible. Au-delà des audiences déjà obtenues et utiles, nous exigeons : – la réunion de groupes de travail systématique au niveau académique et national avec la transmission en amont des documents et informations qui permettent aux commissaires paritaires de remplir leurs missions. Cela permettra de rétablir des échanges de qualité sur la globalité des opérations ; – le tableau de résultat complet du mouvement qui doit de nouveau être publié à l’issue de chaque phase, comme il l’a été cette année pour les promotions ; – le maintien de CAPA et de CAPN spécifiques aux personnels de direction comme actuellement ; – un calendrier de rencontres qui soit acté entre les représentants syndicaux et les autorités de tutelle à chaque échelon (Ministère, Rectorat, DSDEN). Le paritarisme était le gage de transparence et de respect des règles de mutation et de promotion. La fin des instances paritaires et la non-diffusion des résultats de mutation entraînent une opacité dans le mouvement et les promotions. Cette situation est indigne du fonctionnement « d’une école de la confiance ».

Par ailleurs le SNPDEN-UNSA continue de demander l’augmentation du nombre de places offertes au concours.

Le SNPDEN-UNSA exige la remise en place d’instances paritaires permettant de recréer des conditions de dialogue acceptables et prenant en compte la parole des personnels de direction et la défense de leurs intérêts.

Le paritarisme a été mis à mal. Pour autant, touché ne veut pas dire coulé ! Il est im-

Il s’agit d’une condition incontournable pour que le nécessaire dialogue social s’exerce dans la transparence et sans au-

cun arbitraire. Il ne s’agit pas de refaire le passé, mais de créer l’avenir ! Contre l’avis de l’ensemble des organisations syndicales et donc du SNPDEN en Comité Technique Ministériel de l’Éducation nationale, le ministre a décidé que les chefs d’établissement adjoints devaient être évalués par les chefs d’établissement. La commission a souhaité proposer une motion qui réaffirme ce refus mais qui donne aussi au futur ESN une feuille de route pour les négociations entamées mais non encore achevées sur l’évaluation. MOTION 10 NON À L’ÉVALUATION DES CHEFS D’ÉTABLISSEMENT ADJOINTS PAR LES CHEFS D’ÉTABLISSEMENT Notre évaluation est devenue quasi-incompréhensible, aussi bien pour nous-mêmes que pour une large part de nos supérieurs, tant dans ses critères que dans son lien avec nos carrières (promotions, mobilité). S’ajoute la volonté du ministère de faire évaluer les chefs d’établissement adjoints par les chefs d’établissement. Globalement, l’entretien annuel va dans le bon sens. Et nous espérons que le travail et les échanges en cours avec la DGRH débouchent sur des critères simples qui tiennent compte de la situation de chacun (demande de mobilité, promotions envisageables etc.). Le SNPDEN rappelle sa totale opposition à l’évaluation des adjoints par les chefs. C’est à l’autorité hiérarchique (recteur/ DASEN) de recevoir et évaluer ces collègues pour les opérations de mobilité, les positionner pour les promotions ou le taux d’IF2R avec une attention particulière à avoir pour les adjoints de cat 4 et 4ex. C’est ainsi qu’ils pourront connaître et repérer les compétences chez ces collègues. Le congrès du SNPDEN-UNSA, dans le cadre du nouveau dispositif d’évaluation des personnels de direction, demande qu’il soit précisé qu’en aucun cas, le chef d’établissement ne peut être l’évaluateur du chef d’établissement adjoint. Le dispositif tel qu’il est prévu induit une notion de hiérarchie entre personnels de direction, en opposition avec le statut de corps unique défini par le décret de 2001. Cette évaluation pourrait dans certaines situations, empêcher le bon fonctionnement des équipes de direction d’établissement. Cette nouvelle disposition suscite pour ces raisons inquiétude et incompréhension au-

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près des collègues. Nous exigeons que les chefs d’établissement adjoints soient évalués par les DASEN et DAASEN ou Recteur au même titre que leurs collègues chefs d’établissement. MOTION 11 CLASSEMENT DES ÉTABLISSEMENTS Le système actuel de classement des EPLE arrive à bout car il induit une organisation pyramidale qui paralyse la mobilité des personnels de direction. La question du classement des établissements est un sujet autour duquel de nombreuses motions ont été produites par les académies. Lors du congrès de Colmar, nous avons souhaité voir évoluer le système pour que la catégorie d’établissement n’entre en compte que dans le cadre d’une progression salariale. Ceci pour permettre une progression constante tout au long de la carrière et pour ouvrir de nouvelles perspectives de mutations. Les personnels seraient ainsi autorisés à diriger des établissements moins complexes en cours de carrière, sans perte de revenus. Depuis le congrès de Colmar, la périodicité des classements a connu des turbulences et le rythme des 3 ans entre deux classements n’a pas été tenu, cela a augmenté encore, si c’est possible, les attentes et l’impatience de la profession, pour une réelle mise à plat du système. Les éléments de réflexion qui reviennent souvent sont : – le remplacement de l’actuel classement des établissements par une cotation des emplois plus simple (chefs/ chefs-adjoints, tous types d’établissements confondus) et pérenne (reprise du principe de la « clause de sauvegarde » mais à titre permanent) ; – un système qui permette une progression de carrière indépendante de la taille de l’établissement et qui soit linéaire ; – un nouveau régime indemnitaire susceptible de mieux rendre compte de la complexité de l’EPLE qui devrait être défini par plusieurs facteurs comme la taille (nombre d’élèves), l’internat, la demi-pension, le lycée polyvalent, l’EPLE multisites, l’ambition réussite, les types de formations et leurs diversités, la cité scolaire… sans discrimination de type d’EPLE (CLG, Lycée ou LP). Les demandes des académies sont fortes autour de mandats déjà portés lors des précédents congrès. Pour rappel : – faire disparaître la première catégorie ; – créer une catégorie 5 ;

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Rendre les catégories 3, 4 et 4ex majoritaires nationalement, en conséquence, augmenter les pourcentages des catégories 3,4 et 4ex ; – Affecter, en cité scolaire, des adjoints sur la plus haute catégorie et laisser à l’équipe de direction le partage des responsabilités au sein des structures ; – Fixer la catégorie des cités scolaires en tenant compte de l’ensemble des élèves scolarisés.

se déroule dans la même temporalité afin de ne pas bloquer des postes très convoités alors même que les épreuves d’admission pour les candidats de la première voie n’ont pas encore eu lieu.

Le congrès de 2021 ne peut se satisfaire de proposer une motion qui ne ferait que reprendre des propositions anciennes. Par conséquent, il exige l’arrêt du classement actuel des établissements. Ceci empêchera des baisses de rémunération liées à la taille des établissements et permettra un déroulé de carrière linéaire ou ascensionnel.

Alors même que les services des examens des rectorats et du SIEC réduisent les personnels et que de très nombreuses tâches préalablement réalisées par ces services sont transférées dans les établissements, il devient urgent de modifier le calcul des indemnités versées aux chefs de centre.

MOTION 12 LE DÉTACHEMENT Le décret n° 2020-1 030 du 11 août 2020 a modifié les modalités d’accès au corps de personnel de direction par la voie de la liste d’aptitude et celle du détachement, sans que les modalités de recrutement ne soient encore stabilisées et transparentes. Le détachement constitue une autre voie de recrutement pour le corps des personnels de direction, cette voie ne peut être considérée comme une voie prioritaire (notamment sur la voie du concours). Il n’est pas pensable que les postes les plus attractifs dans certaines académies, soient réservés aux candidats au détachement. Il n’est pas tolérable que seuls des postes de lycées de 4e et de 4e catégorie exceptionnelle de surcroît logés, leur soient réservés. Ce principe porte préjudice aux personnels adjoints qui souhaiteraient candidater pour un deuxième poste d’adjoint et aux sortants de concours qui passent par la voie principale et réglementaire. Nous réaffirmons notre volonté de permettre la diversification des voies de recrutement dans le corps des personnels de direction mais nous exigeons une égalité de traitement pour les personnels de direction recrutés par liste d’aptitude, par la voie du détachement ou par la voie du concours. Le SNPDEN exige que : 1. la liste des postes réservés aux candidats au détachement soit élargie aux collèges aux LP et aux établissements de plus petite catégorie afin de représenter l’intégralité des EPLE. 2. les conditions de recrutement par la voie du détachement ne soient pas limitées aux seuls agrégés. 3. le calendrier des affectations des trois voies de recrutement soit aligné et

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MOTION 13 DES INDEMNITÉS POUR TOUS LES EXAMENS

Alors que la réforme des lycées se met difficilement en place, que les modalités d’examens se modifient en profondeur et que la charge de travail ne cesse de s’alourdir en établissement, sans que ces derniers ne soient dotés de moyens humains supplémentaires, il est urgent de revoir les modalités de calcul des indemnités et de les élargir à l’ensemble des examens organisés au sein des établissements. Le SNPDEN-UNSA exige l’extension des indemnités à tous les examens et certifications organisés, que ce soit en collège (DNB, CFG), en lycée professionnel (CAP, certifications…) ou en lycée d’enseignement général et technologique (BTS, CPGE…). Le Ministère doit doter les rectorats et le SIEC d’une grille de calcul nationale, claire, qui évitera des lectures académiques divergentes.


MOTION 14 CŒUR DE MÉTIER ET RÉMUNÉRATION Le SNPDEN-UNSA, réuni en congrès, exige qu’une attention particulière soit portée aux collègues en milieu de carrière. Leur rémunération peut rester bloquée durablement sans promotion. Cela est aussi vrai pour les collègues qui passent à la hors classe à partir des 9e et 10e échelon de la classe normale. Les collègues promus ne reçoivent aucune gratification financière compte tenu des équivalences d’indices avec les premiers échelons de la hors classe. Le manque de fluidité qu’imposent les ratios de promotion actuels à la HC et à la Hors échelle B accentue ce goulet d’étranglement. Le SNPDEN-UNSA exige : – que les taux de promotion à l’échelon spécial (HEB) mais surtout à la Hors classe soient revus à la hausse et atteignent pour ces derniers les 30 % demandés par le congrès de Colmar, à raison d’une augmentation de taux de promotion de 2 points par an, l’objectif pouvant être atteint en 9 ans ; – qu’une promotion permette une augmentation d’indice significative correspondant à une réelle plus-value financière ; – que les personnels de direction recrutés par liste d’aptitude ou détachement bénéficient des mêmes modalités de reclassement que ceux recrutés par voie de concours.

Olivier CATOIRE et Christophe BODONYI ont rendu possible le congrès à distance

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FORMATION

Le congrès du SNPDEN-UNSA réitère sa demande de plans de formation initiaux et continus adaptés aux enjeux des fonctions et responsabilités assurées par les personnels de direction. Les plans de formation nationaux et académiques doivent répondre aux besoins de chacun et faire émerger une véritable culture commune de l’encadrement. Outre l’allongement des carrières, ces plans de formation doivent être capables de s’adapter à des urgences conjoncturelles telles que nous les connaissons en ce moment de gestion de la crise sanitaire, plan de sécurisation des établissements après des troubles sociaux… Force est de constater que, quelles que soient les académies, les formations initiales et continues sont essentiellement délivrées par des pairs. Si l’intérêt est quelquefois indéniable, il n’en demeure pas moins que l’intervention de spécialistes dans différents domaines constituerait une réelle plus-value dans la formation des personnels de direction. Management, ressources humaines, gestions des conflits, communication… Autant de thèmes qui méritent une formation dispensée par des professionnels. La formation continue des personnels de direction reste à ce jour envisagée, principalement, comme une adaptation à l’emploi ou à un accompagnement à la mise en place des réformes. Cet investissement de l’État ne serait pas à fond perdu lorsque l’on fait le bilan du nombre de situations, de difficultés et de conflits qui pourraient être évités aux collègues. Ce serait un véritable atout pour la qualité de vie au travail et la gestion des établissements au quotidien. L’évolution constante du métier doit être accompagnée d’une formation sans cesse renouvelée et à la hauteur des enjeux du métier, de plus elle doit permettre aux personnels de direction de pouvoir évoluer au sein des différentes fonctions publiques s’ils le souhaitent. MOTION 15 FORMATION Le SNPDEN-UNSA exige, qu’en plus de la formation institutionnelle, dans toutes les académies :

– soit donnée une formation initiale et continue à tous les personnels de direction qui puisse être dispensée par des intervenants extérieurs experts dans leurs domaines ; – soit respecté le droit à la formation des personnels de direction. MOTION 16 INDEMNITÉS ET APPRENTISSAGE L’apprentissage est pour notre pays une voie de réussite et d’excellence à part entière. La loi du 5 septembre 2018 sur la liberté de choisir son avenir professionnel introduit des évolutions afin de faciliter l’ouverture de nouvelles formations par apprentissage et d’en simplifier les modalités de financement. Au moment où la transformation de la voie professionnelle promeut l’implantation des formations par alternance dans tous les lycées professionnels, il apparaît nécessaire de mettre en place des grilles indemnitaires transparentes pour les personnels de direction concernés. La loi de 2018 a fait évoluer les acteurs pilotes de l’apprentissage. La collectivité territoriale n’a plus le rôle de régulation de la carte de formation par apprentissage et ce rôle a été transféré aux rectorats mais dans un marché désormais libre. À partir de la rentrée 2019, les académies, dans lesquelles l’apprentissage prend une part importante, ont fait des choix différents : – soit confier le pilotage à un CFA académique qui regroupe l’ensemble des UFA sur un territoire. Ce CFA est rattaché à un GIP (groupement d’intérêt public) ; – soit rattacher l’activité d’apprentissage à un GRETA. Dans les deux cas, ces modifications ont eu pour conséquence de complexifier le versement de l’indemnité des personnels de direction en responsabilité de l’apprentissage, voire parfois de le bloquer. – cette situation est induite par le décret 79-916 relatif à la rémunération de certains personnels. Ce texte précise que les rémunérations sont prélevées sur le budget de l’EPLE, or les GIP porteurs des CFA académiques ne sont pas des EPLE. – pour les organisations de type GRETA – CFA, la circulaire du 27 novembre 2019 qui régit les IFFCA parle d’une assiette de calcul des indemnités prenant en compte le produit des ressources procurées par la mise en œuvre des activités de la formation continue des adultes, et donc exclut l’activité apprentissage car elle n’est pas assimilée à de la formation continue.

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Les formations par apprentissage des CFA académiques ou des GRETA-CFA restent dans les lycées publics. Les charges de travail, les responsabilités inhérentes notamment aux nouvelles modalités de financement n’ont pas diminué la charge de travail qui pèse sur les personnels de direction. Le SNPDEN-UNSA demande d’une part que le régime indemnitaire des personnels de direction ne puisse être inférieur à celui appliqué avant l’entrée en vigueur de la loi de 2018. D’autre part, le SNPDEN-UNSA exige la mise en place d’un cadre indemnitaire, transparent et égalitaire pour les personnels de direction concernés, en cohérence avec les types d’établissement qui accueillent ce public. Un même cadre, établi sur la base du régime des IFFCA, doit donc être appliqué, que les organisations académiques retenues soient celles d’un GRETA-CFA ou d’un CFA académique. Ce congrès s’est tenu dans des conditions bien particulières. La commission remercie l’ensemble des personnels du siège pour leur travail, leur bonne humeur constante et pour avoir rendu possible ce congrès presque « virtuel » !

Commission Métier

La commission métier a réuni mardi 18 mai 65 participants représentant 31 académies, et mercredi 19 mai, 64 participants représentant 28 académies. Les différents thèmes de travail ont été traités et présentés par Didier Georges, Valérie Quéric, Cécile Poyet et François Ségurel, membres de l’Exécutif Syndical National. Joël Lamoise, secrétaire national et rapporteur de la commission, a introduit les débats et en a présenté les conclusions au congrès.

Joël LAMOISE Secrétaire national 2018-2021 Les travaux de la commission Métier du congrès se sont organisés autour du questionnement : « Faciliter l’exercice de notre métier dans un environnement complexe ».

Les prises de parole des SA pendant les présentations des motions. Ici, Dominique FAURE, SA de Nantes

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En préambule, la commission a indiqué que les congressistes ont été destinataires, plusieurs jours avant la tenue du congrès, de la compilation des contributions académiques, puis du recueil des contributions académiques classées par thèmes et enfin de propositions de motions construites par la commission Métier de l’Exécutif Syndical National.


1 Nos discussions se sont appuyées sur plusieurs éléments : –

depuis 2007 et la mise en œuvre de la Charte des pratiques de pilotage, plusieurs aspects jugés importants ont cessé de l’être (conseil pédagogique qui n’est plus remis en cause), d’autres sujets sont devenus une préoccupation (les numériques pédagogique et administratif) et de nouveaux domaines sont apparus (relations de l’EPLE au sein de son territoire). Mais jamais sur ces 14 années, la Charte n’a été évaluée, révisée et adaptée ;

– le rapport de Georges Fotinos sur le moral des personnels de direction indique notamment qu’entre 2003 et 2017 le nombre de personnels considérant excessives les réorganisations du système éducatif est passé de 57 à 85  % ; – à l’occasion du baromètre UNSA de 2020 des métiers de l’éducation, 97 % des cadres précisent que leurs conditions de travail se sont dégradées depuis l’année précédente ; – la dégradation de nos conditions de travail : perte progressive de contrôle sur nos missions transformant un métier de pilotage en une succession d’exécution de tâches techniques  ; amoncellement des tâches qui incombent aux EPLE dans un caractère de contrôle d’urgence et injonctif ; outils numériques dysfonctionnant, inadaptés et chronophages  ; transferts de charges et de responsabilité systématiques contraires aux annonces de simplification des procédures administratives ; calendriers intenables du fait de l’absence d’anticipation, voire de l’improvisation dans la mise en place des directives et des réformes…

LE SENS DE NOS MISSIONS

En 2020, nous présentions au Conseil syndical national un texte d’orientation demandant que les évolutions de notre métier soient intégrées dans un référentiel métier réexaminé, prenant en compte, en particulier, le nouvel environnement des EPLE lié aux différentes lois de décentralisation et qui inclut la qualité de vie au travail. Nous concluions par ces mots : « Les personnels de direction portent l’ambition d’un Service Public d’Éducation de qualité. Ils s’affirment déterminés à retrouver le sens de leur métier. Conformément à notre cahier des charges, le CSN mandate l’ESN pour travailler sur un protocole des chartes des pratiques de pilotage rénové, transmis au ministère. »

Fruit d’un travail d’écriture par la commission Métier et de réécriture par notre secrétariat général, nous avons communiqué 50 propositions au ministère afin d’alimenter les Groupes de Travail sur les conditions d’exercice du métier, destinées à alimenter une « charte des pratiques de pilotage renouvelée ». Nous avons souhaité les inscrire dans un mandat de congrès. À partir de 15 contributions académiques envoyées par 11 académies et 2 interventions en séance, la commission Métier a élaboré la motion suivante : MOTION 1 LE SENS DE NOS MISSIONS En préalable et en cohérence avec les motions du CSN de janvier 2019 et du congrès de Lille, le SNPDEN-UNSA rappelle son attachement à la fonction publique d’État, au service public d’éducation, au recrutement et à la gestion des enseignants par l’État ou les services déconcentrés. L’éparpillement des missions, le cumul d’actions et d’activités nouvelles, l’accumulation des tâches et l’utilisation du numérique à tout prix nous ont progressivement éloignés du cœur de notre métier : la charte des pratiques de pilotage, annexée au relevé de conclusions sur la situation des personnels de direction signé en 2007, ne s’est pas traduite, sur le terrain, par une réelle amélioration des conditions de travail. Forts de ce constat, il nous apparaît comme une impérieuse nécessité d’interroger à nouveau le sens nos missions. Sans questionnement sur l’analyse précise des

moyens humains, matériels, techniques et financiers, ainsi que sur les compétences professionnelles mobilisées, nos missions dérivent vers une technicité accrue et subie des personnels de direction. Par ailleurs, la direction d’un EPLE ne peut s’exercer que dans le cadre du respect de son autonomie, condition essentielle à l’amélioration de la performance de notre système éducatif. Cette autonomie, propice à libérer l’action du terrain, est trop souvent entravée d’injonctions contradictoires entre le ministère et ses services déconcentrés, ou de la collectivité territoriale. Dans le prolongement des réflexions et analyses qu’il a transmises sur la gouvernance et l’encadrement, dans le cadre du « Grenelle de l’éducation » et sur la mise en œuvre de la charte des pratiques de pilotage de 2007, le SNPDEN-UNSA a formulé 50 propositions (en annexe de la motion) destinées à alimenter les groupes de travail ouverts par le Ministère sur les conditions d’exercice du métier de personnel de direction. Le SNPDEN-UNSA réuni en Congrès mandate l’Exécutif Syndical National pour porter au Ministère nos constats et ces propositions afin qu’aboutisse rapidement une charte des pratiques de pilotage renouvelée, qui soit inscrite dans une périodicité annuelle de révision et contraignante pour les services déconcentrés.

CONDITIONS DE TRAVAIL DES PERSONNELS DE DIRECTION 50 PROPOSITIONS DU SNPDEN-UNSA Dans le prolongement des réflexions et analyses qu’il a transmises sur la gouvernance et l’encadrement, dans le cadre des ateliers du « Grenelle de l’éducation » et sur la mise en œuvre de la « Charte des pratiques de pilotage » de 2007, le SNPDEN-UNSA formule les propositions suivantes destinées à alimenter les « GT » ouverts par le MEN sur les conditions d’exercice du métier de personnel de direction. Une part importante de ces propositions constitue un cahier des charges pour une nouvelle « Charte des pratiques de pilotage », dont le SNPDENUNSA attend qu’elle acquiert un caractère plus contraignant que la précédente au niveau, notamment, des services déconcentrés de l’éducation nationale.

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I – Améliorer l’entrée dans le métier, la formation et l’accompagnement à l’exercice des fonctions A – Recruter o Valoriser les fonctions relais ou intermédiaires occupées par des professeurs. o Améliorer la connaissance du métier de personnel de direction en amont du recrutement pour les personnels n’ayant pas été « faisant fonction  », tout particulièrement pour ceux qui candidatent par la 3e voie du concours. o Assurer une analyse qualitative entre les modes de recrutement et l’exercice professionnel ultérieur. B – Former o Redéfinir précisément ce qui relève des différents niveaux institutionnels et opérateurs divers en matière de formation initiale et continue des personnels de direction. o Améliorer la formation en académie. o Accorder un crédit annuel de 5 jours de formation continue obligatoire pour tous les personnels de direction titulaires. o Développer une formation continue compatible avec l’exercice des fonctions. o Mieux intégrer dans la formation initiale nationale, les dimensions désormais essentielles pour les fonctions d’encadrement, notamment en termes de management, de conduite du dialogue et de gestion de crise (ce dernier point ne concerne pas spécifiquement celles actuellement traitées). o Mettre en œuvre un volet juridique spécifique dans le cadre de la formation initiale et continue des personnels de direction. C – Accompagner o Construire une GRH spécifique des personnels de direction. o Confier aux nouvelles missions académiques de l’encadrement un objectif prioritaire de prise en charge de la RH des personnels de direction. o Ouvrir avec la future Direction de l’Encadrement des chantiers prioritaires de révision de l’application des nouvelles règles de gestion pour ce qui concerne la mobilité et les promotions ainsi que l’évaluation des adjoints : de l’échange et du dialogue naîtront l’équité et la confiance. o Mieux accompagner lors de la prise de nouvelles fonctions (il n’est pas inné de devenir cadre, ce que prennent en

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compte les pays anglo-saxons) et en sécuriser l’exercice en fonction des situations rencontrées. o Prévenir les situations de crise dégradées en mettant en place au niveau de chaque académie une cellule d’aide aisément accessible. o Prévenir l’épuisement professionnel en permettant aux personnels de direction d’accéder à une médecine de prévention et à un accompagnement externe (personnel et ou professionnel). o Rendre effective la mise en place du CET des personnels de direction dans toutes les académies pour le 1er septembre 2021 (ouverture, abondement et liquidation). o Préparer l’accès à d’autres fonctions dans le cadre des carrières « longues ». II – Améliorer les conditions d’exercice du métier de personnel de direction A – Recentrer l’EPLE sur ses missions d’enseignement et d’éducation o Mettre en place au niveau national, mais aussi au niveau des services déconcentrés, une mission chargée de l’étude d’impact sur l’EPLE des mesures envisagées et notamment l’évaluation de la cohérence du cadre de travail. o Créer au niveau départemental ou académique un BUREAU des EPLE qui se verrait confier la régulation et la coordination des missions et charges confiées aux établissements. o Faire un état des lieux précis et borné de ce qui relève en EPLE des missions relevant des personnels de direction et des autres personnels. o Préciser, pour les nouvelles missions confiées aux EPLE, que c’est le chef d’établissement qui est en charge de la répartition des tâches associées. o Mettre en cohérence, simplifier et faciliter autant que possible les projets d’établissement, contrats d’objectifs et conventions tripartites en lien avec l’évaluation des établissements, selon le schéma organisationnel proposé par le SNPDEN. o Faire que le rapport annuel de fonctionnement soit principalement un bilan d’étape de la réalisation du projet d’établissement et du contrat d’objectifs. B – Renforcer, simplifier et sécuriser le fonctionnement des EPLE o Renforcer – Implanter des postes de direction supplémentaires dans les structures

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les plus importantes et ou complexes. – Envisager la mise en place de fonctions relais ou intermédiaires entre les personnels de direction et les personnels en EPLE et en prévoir les moyens d’accompagnement. – Poursuivre l’évolution du métier de gestionnaire pour en faire un adjoint complet du chef d’établissement dans ses domaines de compétences. – Engager une politique de renforcement des moyens d’administration des EPLE (nouvelles fonctions, postes profilés, requalification). – Envisager un plan de requalification des personnels de secrétariat des personnels de direction. – Apporter un caractère effectif et faciliter les opérations de mutualisation entre EPLE. – Accompagner les personnels de direction pour une mise en place optimisée des nouvelles compétences du conseil d’administration et de la commission permanente. – Réfléchir aux évolutions possibles du rôle confié au conseil pédagogique. – Identifier, au niveau académique, un référent en charge du supérieur dans les EPLE. – Renforcer l’aide méthodologique au pilotage des EPLE avec la création automatisée d’une base d’indicateurs numériquement utilisables à volonté et exploitables dans des éditeurs de textes. o Simplifier – Arriver à une maîtrise régulée de la production par l’institution des directives et instructions destinées aux EPLE et aux personnels de direction. – Réguler et simplifier les circuits de communication et le volume des textes réglementaires entre le MEN et les EPLE. – Adopter le principe général d’un délai minimal de 15 jours entre la communication d’une instruction relative au fonctionnement des EPLE et le début de sa mise en œuvre. – Supprimer la possibilité de réécriture des circulaires et notes de service nationales par les différents niveaux académiques. – Poursuivre et accentuer la politique engagée de contrôle des flux d’enquêtes. – Mettre en place le vote électronique pour l’élection des représentants au conseil d’administration. o Sécuriser – Sur la base d’un cahier des charges


prescriptif, repenser complètement l’architecture des SI pour définir ce qui est utile aux EPLE et simplifier les fonctions de ces logiciels dédiés (voir cahier des charges transmis avec la première contribution du SNPDEN-UNSA). – Mise en place d’un outil du type « Google-form » pour faciliter les besoins internes. – Systématiser la possibilité de délégation par le chef d’établissement des droits d’accès aux applications. – Établir des modalités nationales de calcul des IMP avec une dotation sécurisée sur 3 ans. C – Contribuer à la qualité des relations de l’EPLE avec la collectivité de rattachement et son environnement – Réexaminer la question des répartitions des responsabilités entre l’État et les collectivités territoriales pour ne pas réduire les EPLE au simple rôle d’opérateurs. – Engager une action pour rendre législativement les collectivités de rattachement obligatoirement partie prenante des contrats d’objectifs tripartites. – Appliquer effectivement la répartition entre les conventions cadres régionales ou départementales et celles en découlant pour l’établissement et celles relevant du contrat d’objectif. – Revisiter le rôle des conventions établies entre l’EPLE et ses partenaires pour ce qui concerne l’utilisation de ses locaux ou installations. III – Améliorer la communication et la concertation – Instituer et faire fonctionner des instances de concertation de type « BLANCHET », sur la base de la représentativité syndicale, du niveau national au niveau départemental avec l’État comme avec les collectivités territoriales. – Prévoir un délai raisonnable de convocation de ces instances de manière à ce que les représentants des personnels de direction puissent effectivement y participer. – Envoyer ordre du jour et documents préparatoires dans des délais qui permettent une instruction préalable et une participation active.

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LA GOUVERNANCE

Demandée par plusieurs académies, une réflexion autour des modes de communication et des canaux de décisions s’impose. La motion élaborée lors de nos travaux en commission Métier du congrès et adoptée par l’assemblée plénière répond aussi à la volonté des personnels de direction de réaffirmer l’autonomie des EPLE dans un schéma national.

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GESTION DES RESSOURCES HUMAINES

Les travaux préparatoires du congrès et le travail en commission ont montré l’importance d’un travail de fonds sur les tâches multiples et variées des personnels de direction, qui s’accumulent sous forme d’un « mille-feuilles » toujours plus dense. Cette motion a pour volonté de demander au ministère de l’Éducation nationale un état des lieux et surtout des solutions rapides à l’amélioration de notre quotidien.

À partir de 16 contributions académiques envoyées par 12 académies et 16 interventions en séance, la commission Métier a élaboré la motion suivante.

À partir de 15 contributions académiques envoyées par 10 académies et 20 interventions en séance, la commission métier a élaboré la motion suivante.

MOTION 2 GOUVERNANCE

MOTION 3 GRH

Face à une gouvernance de plus en plus conjoncturelle, les personnels de direction se retrouvent davantage exposés, soumis à une multiplication d’injonctions parfois contradictoires, faites dans l’urgence.

Face à l’accroissement incessant de missions nouvelles et de tâches diverses, qui aujourd’hui, relèvent de l’organisation d’un établissement scolaire, de leur complexification, des charges supplémentaires permanentes et souvent exigées dans l’urgence qui incombent aux personnels de direction, les exposant aux risques psycho sociaux, le SNPDEN-UNSA demande : – des équipes de direction complètes ; – au ministère un état des lieux précis sur l’organisation des tâches administratives qui structure le fonctionnement de l’établissement ; – l’évolution des qualifications des personnels administratifs, accompagnant la direction de l’EPLE, vers une catégorie A ou B en adéquation avec la complexité des missions et des tâches, avec une formation adaptée ; – la compensation systématique, sans délai, par des personnels qualifiés, des absences de tous les agents qui exercent aux côtés des personnels de direction qu’ils soient sur des fonctions de gestion, de secrétariat… ; – qu’un protocole et des personnels dédiés (hors cadre hiérarchique) soient mis à disposition dans chaque académie (ou département) pour prendre en compte tous les besoins de conseils, d’expertise, d’écoute, de soutien pour notre profession, afin que le rôle de pilote pédagogique puisse être la priorité de nos missions et reconnue comme tel.

Le SNPDEN-UNSA demande : – une communication anticipée et systématique par des canaux strictement professionnels en direction des personnels de direction, déclinant les modalités de mise en œuvre des annonces ; – à être consultés et associés réellement aux décisions qui demandent une connaissance fine des EPLE, au travers des instances ; – le respect de l’autonomie des décisions sans contrôles excessifs et en confiance ; – la création d’un calendrier unique de gestion de l’EPLE permettant de répartir les charges de travail sur l’année.

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tions en séance, la commission Métier a élaboré la motion suivante.

4. L’ÉVALUATION DES EPLE

Comme nous l’avons écrit dans la Lettre de Direction du 18 septembre 2020, intitulée « Évaluation des établissements : comment tuer une bonne idée  ? », l’organisation retenue par le Conseil de l’Évaluation de l’École semble s’éloigner considérablement des principes initiaux affichés : pragmatisme et simplicité ! La tâche apparaît en effet démesurée pour mettre en œuvre un questionnement métaphysique bien éloigné du réel d’un établissement scolaire. L’autoévaluation, par exemple, doit se traduire par un « rapport rédigé par l’établissement qui constituera une pièce centrale du dossier d’évaluation » et comprendre « les orientations stratégiques qu’il préconise, assorties d’un plan d’actions opérationnelles (avec indicateurs et calendrier) et d’un plan de formation », tout cela étant à mettre en œuvre dans des domaines pour lesquels l’établissement n’a pas la compétence et peu de moyens d’action. Au-delà de l’organisation imaginée par le Conseil de l’Évaluation de l’École, nous pouvons nous interroger sur le sens, les motifs et finalités de l’évaluation. À partir de 4 contributions académiques envoyées par 4 académies et 13 interven-

MOTION 4 ÉVALUATION DES EPLE Le SNPDEN-UNSA n’est pas opposé au principe d’évaluation des EPLE s’il s’inscrit dans une démarche simple, pragmatique et utile à l’établissement. Cependant, plusieurs facteurs rendent actuellement problématique sa mise en œuvre et la détournent de son objectif premier par : – l’empilement des différents projets et contrats rendant, avec un troisième document, illisible l’action des EPLE et imposant une nécessaire simplification ; – le temps additionnel considérable que les personnels de direction doivent consacrer au processus complet d’évaluation ; – la difficulté à constituer, dans de nombreuses académies, des équipes d’évaluateurs externes, assurant distanciation et objectivité ; – la disparité des pratiques académiques qui ont complexifié le projet initial. À ces motifs, et dans ces conditions, le SNPDEN-UNSA exige la mise en place d’un moratoire avant la campagne 20212022 sur l’évaluation des EPLE, la question importante de la mise en œuvre et de l’exploitation de l’évaluation restant à interroger.

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LE NUMÉRIQUE

Le SNPDEN-UNSA s’est très tôt emparé du sujet du numérique en énonçant très clairement les problématiques liées à son usage. Le sujet a été systématiquement abordé à l’occasion des Conseils Syndicaux Nationaux et lors des Congrès de Lille en 2012, d’Avignon en 2015 et de Colmar en 2018. Malgré les demandes réitérées en académies et auprès de la direction du numérique pour une simplification, une sécurisation et une efficience des applications numériques, force est de constater que de nombreuses difficultés persistent et continuent de dégrader les conditions de travail des personnels de direction. Le SNPDEN-UNSA réuni en congrès les 18, 19 et 20 mai 2021 a souhaité mandater l’Exécutif Syndical National pour poursuivre le dialogue engagé avec le Ministère afin que les attentes des personnels de direction soient enfin prises en compte. À partir de 18 contributions académiques envoyées par 14 académies et 6 interventions en séance, la commission Métier a élaboré la motion suivante. MOTION 5 NUMÉRIQUE Dénoncée depuis plus de 20 ans par le SNPDEN-UNSA, la multiplication des applications numériques dysfonctionnelles est au cœur des préoccupations des personnels de direction. Si nombre d’entre eux s’accordent pour dire que d’un côté, le numérique facilite leur travail, d’un autre côté, il le complexifie tout en occupant une place de plus en plus importante dans leur quotidien, au détriment du pilotage pédagogique et des relations humaines. Le numérique a en effet transformé le métier des personnels de direction et nombreux déplorent être devenus plus des « techniciens » que des cadres.

La CNC à la tribune pour son rapport. Ici, Patrick CAMBIER.

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Le « livre noir du numérique », publié en mars 2020, a démontré que le numérique contribue à 67 % au stress et à l’épuisement des personnels de direction. Pour 82 % de ces derniers, les applications numériques leur font perdre du temps (bugs récurrents, manque d’ergonomie, formats non standardisés, manque d’inter connectivité, d’interopérabilité entre les diffé-


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LES DOTATIONS GLOBALES

Le SNPDEN-UNSA constate des différences de traitements entre les départements d’une même académie, par exemple dans les calculs de répartition des DHG, renforcées trop souvent par un manque de transparence des attributions réelles données aux EPLE par les services départementaux et académiques.

rentes applications nationales et locales et lenteur de certaines d’entre elles…). La crise sanitaire (Covid-19) a par ailleurs confirmé la nécessité impérieuse d’utiliser des systèmes d’information et de communication performants. Des négociations ont débuté en décembre 2020 lors d’un premier groupe de travail avec le Ministère afin de dresser un bilan des difficultés liées aux applications numériques et de mettre en place une réelle concertation entre concepteurs et utilisateurs. Des avancées réelles sont attendues dans ce domaine. Les personnels de direction demandent une application stricte de la charte des pratiques de pilotage, établie en 2007, visant à simplifier et sécuriser le fonctionnement administratif de l’EPLE. S’appuyant sur les besoins réels des personnels de direction, le SNPDEN-UNSA a émis des préconisations opérationnelles susceptibles d’apporter des réponses concrètes aux multiples difficultés rencontrées et demande qu’elles soient appliquées. Elles sont au nombre de dix auxquelles nous souhaitons ajouter une 11e. Le livre noir stipule que toute application informatique nationale ou académique n’a de sens que si elle est au service de l’établissement et permet d’en améliorer le fonctionnement, et par voie de conséquence du système éducatif. PRÉCONISATION 1 – Les EPLE doivent rester responsables du choix des logiciels qui concernent les opérations sous leur responsabilité. PRÉCONISATION 2 – Toute application informatique doit faire l’objet d’expérimentations, d’évaluations, d’améliorations avant toute généralisation. PRÉCONISATION 3 – Des groupes de travail académiques dédiés à l’utilisation des messageries et autres outils de communication, visant à une rationalisation et harmonisation des pratiques et des échanges, doivent être créés et réunis.

PRÉCONISATION 4 – Des applications numériques et des téléservices ergonomiques, simples d’utilisation, robustes, compatibles avec les logiciels utilisés en EPLE, cohérents et interopérables, sont à déployer dans un environnement sécurisé.

Par ailleurs, les moyens complémentaires ne sont plus donnés aux établissements pour assumer leur autonomie : les projets d’établissement ne permettent plus, faute de marges sur les moyens complémentaires, leur mise en œuvre effective.

PRÉCONISATION 5 – Des moyens doivent être délégués aux EPLE pour ne pas oublier les familles les plus éloignées du numérique.

À partir de 5 contributions académiques envoyées par 3 académies et 12 interventions en séance, la commission Métier a élaboré la motion suivante.

PRÉCONISATION 6 – Un calendrier académique annuel, concerté, intégré au calendrier national, des opérations informatiques de gestion dont les personnels de direction ont la responsabilité, doit être élaboré. PRÉCONISATION 7 – Les chefs d’établissement, responsables de l’utilisation du numérique en EPLE, doivent être systématiquement associés en amont de la mise en place de toute nouvelle opération concernant le numérique, qu’elle soit pilotée par l’État ou par les collectivités territoriales. PRÉCONISATION 8 – Des contrats tripartites entre l’État, la collectivité et l’EPLE, s’appuyant sur un diagnostic partagé, doivent être formalisés, en intégrant en particulier, le champ du numérique (maintenance, équipements, formation, ENT…). PRÉCONISATION 9 – Tous les utilisateurs doivent bénéficier d’une formation initiale et/ou continue à l’occasion du déploiement de toute application numérique nouvelle. PRÉCONISATION 10 – Un service opérationnel de proximité doit être créé pour apporter assistance et maintenance aux EPLE, dans le cadre de la sécurisation et du renouvellement des matériels informatiques. PRÉCONISATION 11 – Que toute contrainte liée à l’application du règlement général sur la protection des données (RGPD) ne soit pas de la seule responsabilité des personnels de direction et que ces derniers puissent s’appuyer sur une prise en charge gérée par les rectorats.

MOTION 6 DOTATIONS GLOBALES L’arrivée des dotations globales est devenue sans aucun doute un facteur d’inquiétude voire de stress majeur pour les communautés éducatives. Sans doute l’est-elle plus encore pour les personnels de direction chargés de la répartition de ces moyens. Le constat suivant est arrêté : – depuis quelques années, les marges d’autonomie réelle des EPLE diminuent sensiblement, rendant la conduite de certaines actions et projets incertaine et non pérenne ; – force est de constater que selon les académies, nombre de dispositifs « obligatoires » ou considérés comme tels doivent être désormais pris sur les marges d’autonomie (2e heure de chorale, LCA, TICE…). Cela diminue d’autant l’autonomie réelle des EPLE ; – des délais de transmission des dotations globales très disparates ; – tous les moyens afférents à certaines filières et certaines formations ne sont pas systématiquement attribués dans toutes les académies. De même, tous les moyens horaires et humains ne sont pas systématiquement attribués dès ouverture de nouveaux EPLE ; – il n’y a aucune visibilité sur les dotations globales réelles finales (celles mises en œuvre à la rentrée), ce qui dénote un manque criant de transparence ; – es projets d’établissements et contrats d’objectifs sont deux éléments essen-

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tiels qui légitiment et impactent l’utilisation des marges d’autonomie de ladite dotation globale. Les projets pluri annuels conduits en EPLE nécessitent une pérennité des moyens. Le SNPDEN-UNSA, réuni en congrès demande : - que de manière systématique, tous les EPLE bénéficient d’une dotation horaire globale absolument conforme aux référentiels, notamment en lycées professionnels et SEGPA. Tous les élèves, y compris ceux des dispositifs particuliers doivent être pris en compte ; - lorsqu’il s’agit d’une ouverture de division en dernière minute, les moyens attribués doivent également être réglementaires, et ils doivent inclure les marges d’autonomies nécessaires ; - que les dispositifs obligatoires ne soient pas pris sur les marges nationales ou académiques quand elles existent ; - le respect d’un délai minimum de 5 semaines hors congés scolaires entre la transmission de la dotation et la remontée de la répartition ; - que les dotations globales ajustées, mises en œuvre au moment de la remontée de services, soient diffusées de manière transparente aux organisations syndicales représentatives de personnels de direction ; - qu’à l’instar du projet d’établissement, qui engage les EPLE sur une durée de 3 à 5 ans, les moyens d’autonomie afférents doivent être attribués et pérennisés sur la période dudit contrat. Ceci afin de garantir sur le temps adéquat la conduite des dits projets ; - concernant les moyens humains, en cas d’ouverture d’EPLE, tous les moyens humains nécessaires au bon fonctionnement doivent être systématiquement prévus et attribués sans mesures de redéploiement.

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LES ADJOINTS GESTIONNAIRES ET LA LOI 4D

Nul ne conteste les progrès conséquents engendrés par les lois de décentralisation de 1982 attribuant de nouvelles compétences aux collectivités territoriales, de 1983 créant l’EPLE, de 1989 et de 2005 consacrant l’une et l’autre autonomie financière et pédagogique. Néanmoins, elles ont généré des appétits croissants, en particulier pour ce qui concerne le pilotage des EPLE. Ainsi, depuis plusieurs décennies les collectivités territoriales désirent gérer les gestionnaires. Si le Code de l’éducation a confirmé ces personnels d’État comme adjoints au chef d’établissement, les collectivités territoriales, par le vote de la loi 4D, souhaitent pouvoir leur donner instruction. Des dysfonctionnements sont alors à craindre, à l’exemple de ceux engendrés par le transfert des agents, dus en grande part à une double autorité : hiérarchique (territoriale) liée à la carrière et fonctionnelle (d’État) liée au fonctionnement de l’EPLE. Ces appétits locaux, départementaux ou régionaux, sont en complète opposition avec l’esprit des lois sus-citées dont nous savons pourtant qu’elles sont précieuses. En effet, l’EPLE : entité de droit public dotée de la personnalité morale et chargée d’une activité de service public, a fait ses preuves. Il a su s’adapter au fonctionnement d’établissements de petite taille comme à celui de cités scolaires complexes et montré ses capacités de résistance en temps de crise, comme celle que nous traversons.

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L’équipe de direction dont les adjoints gestionnaires sont réglementairement membres ne peut être brisée : il en va de l’intérêt du service public d’Éducation. À partir de 3 contributions académiques envoyées par 3 académies et 5 interventions en séance, la commission Métier a élaboré la motion suivante. MOTION 7 ADJOINTS GESTIONNAIRES ET LOI 4D Le SNPDEN-UNSA a toujours manifesté son exigence à disposer d’équipes de direction complètes, de pôles administratifs opérationnels avec, à leur tête, des adjoints gestionnaires assurant leurs missions au sein de l’équipe de direction. L’unité de cette équipe garantit la mise en œuvre cohérente, au sein des EPLE du fonctionnement du service public national d’éducation  : compétences partagées entre l’État et les collectivités territoriales. Le Code de l’éducation précisant depuis 2010 que l’adjoint gestionnaire, membre de l’équipe de direction, adjoint direct au chef d’établissement, assure la gestion matérielle, financière et administrative. Le SNPDEN-UNSA manifeste son opposition à cette disposition de la loi 4D et rappelle que si les adjoints gestionnaires sont les interlocuteurs fonctionnels des collectivités territoriales, le bon fonctionnement des EPLE ne peut exister dans une fracture de la chaîne hiérarchique. Les adjoints gestionnaires sont membres à part entière de l’équipe de direction et ne peuvent dépendre d’une autre autorité.


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LES PÔLES INCLUSIFS D’ACCOMPAGNEMENT LOCALISÉ

La CNC à la tribune pour son rapport. Ici, Michel RICHARD

Le SNPDEN-UNSA réaffirme son attachement à l’école inclusive, et exige les moyens de sa mise en œuvre qui repose actuellement sur une organisation en pôles inclusifs d’accompagnement localisé (PIAL). Le SNPDEN-UNSA a pu constater que le déploiement des PIAL pour les 2/3 des collèges en 2020 demeure, comme en 2019, particulièrement complexe, voire chaotique. Les délais impartis par le ministère et les rectorats ont été très contraints, voire impossibles à tenir. Les moyens alloués par certaines académies se sont avérés, une nouvelle fois, insuffisants pour répondre à la demande ministérielle, induisant un transfert de charge et de responsabilité vers les EPLE. À partir de 10 contributions académiques envoyées par 10 académies et 12 interventions en séance, la commission Métier a élaboré la motion suivante. MOTION 8 PIAL Depuis de nombreuses années le SNPDENUNSA porte la volonté d’une véritable École inclusive et souligne l’engagement des personnels de direction pour atteindre cet objectif. L’expérimentation nationale PIAL en 20192020 avait laissé entrevoir de nets progrès dans la capacité opérationnelle des EPLE

pilotes. Ainsi, il était constaté une amélioration de la GRH de proximité, une meilleure réactivité du dispositif et un pilotage au plus près des besoins locaux. Force est de constater que la généralisation précipitée des PIAL à l’échelle nationale en 2020-2021, sans même qu’un bilan de l’expérimentation n’ait été fait, n’a pas répondu quantitativement et qualitativement au besoin, faute d’une préparation suffisante, faute d’une réelle formation des acteurs opérants et surtout faute d’un pilotage ministériel dans sa mise en œuvre. Le dispositif a donc été tardivement déployé dans les départements, en fonction des moyens locaux, des ressources humaines disponibles et du pilotage des DASEN. Le constat est limpide : 101 départements, 101 méthodes de pilotage, 101 dispositifs de coordination, 101 enveloppes financières réparties de manière très inégale. Nombreuses et non exhaustives sont les difficultés recensées par les collègues tête de PIAL : – une absence de cohérence nationale dans les modalités et moyens dédiés à la coordination des PIAL ; – une pénurie de candidats AESH (par défaut d’attractivité) dans certains départements quand ailleurs, ce sont les enveloppes budgétaires qui ne couvrent pas le besoin ; – une insécurité juridique à laquelle sont exposés les chefs d’établissements, têtes de PIAL ; – une inégale disponibilité des IEN, théoriquement copilotes, qui génère de grosses difficultés de légitimité des personnels de direction auprès des directions d’écoles ; – une importante surcharge de travail pour les personnels de direction et

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leurs équipes en période de rentrée mais aussi au long cours ; la gestion imposée aux personnels de direction tête de PIAL, des AESH qui interviennent dans les établissements privés ; une absence de reconnaissance financière pour cette mission supplémentaire. la désignation, en certains lieux de coordonnateurs non volontaires ; une absence d’adaptation des moyens académiques en temps réel pour faire face à l’augmentation croissante des notifications MDPH ; des écarts de taille considérables entre les PIAL avec pour conséquence des charges de travail très différentes selon les endroits ; l’absence de processus de remplacement des AESH et des coordonnateurs. des procédures administratives souvent trop complexes et chronophages du recrutement à l’évaluation ; l’absence d’un coordonnateur placé sous l’autorité du chef d’établissement et disposant d’un réel temps de travail dédié à cette mission.

Une harmonisation nationale s’impose. Une prise en compte de cette mission dans notre rémunération est indispensable. Des moyens humains en quantité et en qualité doivent être garantis, c’est à ces conditions que nous pourrons mener à bien cette mission en faveur des élèves en situation de handicap. Réuni en congrès, le SNPDEN-UNSA exige la tenue sans délai de groupes de travail ministériels pour remettre à plat les principes d’organisation, de pilotage et de fonctionnement des PIAL. Il ne saurait être question d’un statu quo à la prochaine rentrée. n

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Commission Vie Syndicale

Le rapport de la commission Vie syndicale repose sur 5 thématiques faisant l’objet de 18 motions. Elles font apparaître, dans la vie de notre organisation, la nécessité d’un renouveau, la volonté d’une ambition et le besoin d’une proximité.

Pascal CHARPENTIER Secrétaire national 2018-2021

Nous avons essayé de traduire concrètement dans l’écriture des motions de la commission Vie syndicale, qui a précisément pour mission de gérer la vie interne de notre syndicat, ses objectifs. Même si cela a déjà fait l’objet de plusieurs motions, il convient de les réécrire simplement pour que se dégagent des lignes de force qui doivent nous guider pour les 3 ans à venir. Ces lignes de force doivent porter en elles la volonté politique du nouvel ESN et celle de son secrétaire général. Certaines bousculeront peut-être nos pratiques habituelles mais nous l’avons déjà fait en d’autres occasions. Pour construire l’avenir, il nous faut partir d’un constat partagé, et plusieurs académies l’ont fait comme Lille ou Aix-Marseille qui à l’aube de nos 30 ans évoquent la nécessité d’un nouveau SNPDEN.

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Par ailleurs, la crise sanitaire nous aura permis d’envisager un fonctionnement plus agile et plus économe permettant d’associer facilement les académies d’outre-mer par le biais des visioconférences. Même si ce mode de fonctionnement nous est insupportable après 1 an de pandémie, le mixage entre réunions « présentielles » et visio devrait être une formule facilitant le dialogue entre le national et les académies mais aussi entre les académies et les adhérents. Toutefois, il faudra prendre garde à ne pas se laisser aller à la facilité de l’outil et perdre ce qui est l’essence même d’un syndicat, la solidarité et la relation humaine entre pairs et peut-être aussi la richesse du « OFF ». Denis ADAM, directeur du Centre Henri Aigueperse (CHA) de l’UNSAÉducation interroge le syndicalisme français en se demandant s’il est « mortel » ou « mourant » ? « En tant qu’institution née et s’étant développée en lien avec le monde du travail, le syndicalisme n’échappe pas aux nombreuses questions et remises en cause qui marquent les transformations de la société au tournant de ce XXIe siècle. Le travail lui-même change. La désindustrialisation de la France, les progrès techniques, la digitalisation, le recours aux services et au travail indépendant ont accompagné l’affaiblissement de la classe et de la culture ouvrières desquelles les syndicats tiraient leur origine. Dans un premier

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temps, ceux-ci ont voulu voir dans des causes externes les explications de leur fragilisation : des salarié·e·s plus individualistes, des décideurs ne croyant pas dans le dialogue et la démocratie sociale, l’imposition d’une mondialisation libérale et capitaliste. Progressivement, les prises de conscience mettent en évidence une analyse qui prend certes en compte les évolutions du monde du travail, mais interroge également les positions et les fonctionnements des organisations syndicales. » Il poursuit en disant : « Il s’agit en effet d’être présent et concret dans l’accompagnement des revendications des salarié.e.s au bien-être, tant professionnel que social, culturel, environnemental. Le syndicalisme est invité à répondre à leur besoin d’être reconnu·e·s dans la singularité individuelle comme dans leur appartenance à des collectifs qui structurent leur identité. Il doit aussi évoluer pour prendre en compte les nouveaux modes d’engagement, être davantage le miroir de la profession qu’ils représentent et donc permettre la participation militante des femmes, des jeunes, des travailleuses et travailleurs précaires. Penser la proximité revient à la fois à l’envisager du point de vue territorial et à la concrétiser sur le plan des idées, du langage, des actions, de la constitution d’équipes syndicales à l’image de la diversité de la société. »


L’académie d’Aix-Marseille nous invite à nous projeter dans la même problématique et réfléchir à la production d’idées et à son organisation mais aussi à la syndicalisation et aux services rendus. Il est là aussi question de rénover le mode d’organisation, de discussion et de production d’idées qui a toujours fait la force de notre syndicat dans son approche réformiste. Ce mode semble quelque peu s’étioler et il nous apparaît que la production de nouvelles idées pour améliorer et notre quotidien et le fonctionnement de nos établissements connaît une certaine décrue. Si le renouvellement de notre profession et de nos adhérents est en cause car il se fait de plus en plus à partir d’un vivier qui n’a que peu connu le monde syndical avant de devenir PerDir, d’autres facteurs peuvent être évoqués. Ainsi, ne segmentons-nous pas trop les questions à traiter au détriment d’une approche plus globale qui pourrait donner plus de sens et rendre plus pertinentes nos propositions  ? Ne faudrait-il pas passer d’une organisation verticale (très années 50) à une organisation horizontale ou en étoile. Voilà pourquoi, aux 4 commissions du Conseil Syndical National et du Congrès (qui ont permis de réfléchir et de beaucoup progresser sur notre métier), une autre approche de notre fonctionnement démocratique « central » ne pourrait-elle pas être envisagée avec une structuration en 3 pôles. PARCOURS PROFESSIONNEL & EXERCICE DU MÉTIER Du stagiaire au retraité Rémunération, carrière, conditions de travail

dans le sens d’une plus grande efficacité face aux élus régionaux et face à leurs services, etc. Si la CVC doit rester ce qu’elle est, la question de la composition de la CNC pourrait être mise en débat. Il parait opportun que seuls d’actuels/anciens membres du CSN ou de l’ESN puissent être éligibles tant il faut avoir « pratiqué » le syndicat avant. De même, elle devrait pouvoir désigner sa/son président de manière autonome. Tout ceci peut faire l’objet de nouvelles évolutions de nos textes. Si l’influence du SNPDEN est plus que jamais efficace, notre niveau de syndicalisation interroge fortement les responsables que nous sommes. Ainsi pourrions-nous nous interroger sur notre influence à l’endroit des collectivités territoriales et de leurs organisations représentatives comme « Régions de France » (ARF) ou « l’Assemblée des départements de France » (ADF). L’influence devrait être prise en compte comme telle (nous l’avions introduite au congrès de Biarritz) et une formation aux cadres académiques devrait être mise en œuvre. Ainsi qui assure un lien constant (au niveau des élus) avec ces deux entités qui font la pluie et le beau temps sur notre cadre matériel de travail à travers leur « soft power » auprès du gouvernement ? Préparer le syndicalisme de demain, c’est aussi et presque surtout conforter le syndicat aujourd’hui. Le constat est net, la syndicalisation diminue chez nos collègues, les raisons en sont multiples.

– Moins de culture syndicale chez les entrants dans la fonction. – Absence de vision de l’intérêt de se syndiquer, aggravée par le nouveau mode de gestion des carrières et du mouvement. – Faible visibilité des nombreuses avancées obtenues depuis bientôt 30 ans par le SNPDEN qui parlent aux personnels engagés syndicalement, mais peu ou pas, à la plupart des collègues, qui méconnaissent ou oublient les anciens statuts. Dans ce contexte, il faut conforter le socle en parvenant à fidéliser nos adhérents. Il convient donc de faire de la syndicalisation l’enjeu majeur du prochain mandat et y consacrer les ressources humaines, financières et organisationnelles nécessaires. Il faut débattre et préciser le « comment ». Sans fausse honte, une liste des « services aux adhérents » devrait être constituée, présentée et régulièrement enrichie, de sorte que l’adhésion au SNPDEN soit suivie de contreparties concrètes, au-delà de la notion d’engagement syndical qui reste vivace mais auquel un certain nombre de collègues sont moins sensibles. Comme le soulignent Mayotte, Nice et Poitiers, la reconquête des adhérents doit être sur ce plan un des points forts de notre action selon 3 axes. – Un en direction des actifs en particulier les adjoints par le développement d’un syndicat de service (outils professionnels, juridiques, et éthiques) et d’accompagnement personnel dans la mutation et la promotion.

Congrès national 2021 : la commission Vie syndicale présente les motions

ÉDUCATION & FORMATION Pédagogie et apprentissage en EPLE, formation continue des adultes DÉVELOPPEMENT SYNDICAL & VIE INTERNE Syndicalisation, communication, formation syndicale, influence et services aux adhérents Sur le terrain, l’organisation académique pourrait être repensée avec une simplification des modalités électives au sein des Conseils Syndicaux Académiques et Interacadémiques, l’instauration ou la « consécration » de nouvelles modalités de communication et de vote des adhérents. La question des CSIA et de leur représentativité pourrait être à nouveau débattue CONGRÈS NATIONAL 2021 – DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021

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– Un en direction des candidats au concours en investissant la formation et l’entrée en fonction. – Le dernier en direction des retraités qui représentent un poids non négligeable mais qui reste à améliorer à la fois dans le développement du lien, de rendez-vous spécifiques et d’une cotisation adaptée et dégressive par palier. Le congrès trisannuel ne favorise pas une mobilisation au plus près des adhérents, la création d’une à deux journées annuelles académiques alliant information et formation devrait trouver une résonance intéressante de proximité. Sur la proximité, comme le souligne Orléans-Tours mais aussi Montpellier, l’idée d’une cellule ou d’un groupe de proximité locale prend tout son sens dans une organisation que nous avons toujours voulu et su garder territoriale. N’en demeure pas moins que nos CSIA, inscrits dans nos textes et de façon égalitaire au niveau des départements, doivent trouver leur place dans notre organisation. C’est le sens des motions déposées par Lyon. La place des retraités est toujours à interroger. Nous avons voté plusieurs motions sur le sujet, mais force est de constater que celui-ci se pose toujours de façon aiguë avec une perte de 22 % d’adhésions sur les 3 dernières années pour 9,8 % pour les actifs. C’est pourquoi Grenoble et Rennes proposent qu’outre les fonctions importantes comme la trésorerie académique, les retraités pourraient être sollicités pour proposer leurs compétences, leurs réflexions, leur expertise sur des sujets importants comme la laïcité, la santé, l’égalité femme/homme ou l’inclusion. De même, ils pourraient jouer un rôle précieux pour les entrants dans la fonction et les collègues qui en expriment le besoin. Enfin, il apparaît nécessaire et important, comme le soulignent Bordeaux et Lyon, que nous menions des actions symboliques et fédératrices pour traduire le fort degré de mécontentement, d’épuisement de nos collègues face à la gouvernance du MEN. Celles-ci doivent cependant être partagées, pertinentes et réussies tant il y a d’écart entre les intentions et les actes. Rouen, dans la même idée, constatant que les exécutifs académiques se retrouvent parfois à faire le grand écart entre une base qui souhaite mener des actions visibles et un exécutif national plus enclin à privilégier la négociation au long cours, aspire à un syndicat plus offensif dans ses négociations, notamment dans le fonctionnement quotidien des établissements et le pilotage ministériel. Il faudra en tenir compte. Comme il faudra aussi tenir

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compte, ainsi que le soulignent Limoges et Versailles, d’une négociation à mener avec notre fédération pour obtenir davantage de décharges syndicales, et qui soient plus proportionnelles à notre base d’adhérents. La formation, évoquée par les académies de Créteil, Lille, Nantes, Reims, même si nous avons fait des progrès ces 3 dernières années, doit être renforcée et faire partie de l’offre que nous proposons à nos adhérents. La notion de « Kits » d’accueil, de formation, de pratiques revient dans les propositions de plusieurs académies dont Versailles, Strasbourg, Orléans-Tours. Sur le suivi de la syndicalisation, la notion de temps d’adhésion est peu lisible depuis que pour des raisons notamment budgétaires, il a été décidé que l’année syndicale allait de mai à mai. Il nous semble aujourd’hui nécessaire, comme le demandent La Réunion et Lille, de revenir à une conception d’année syndicale filée de date à date. On pourrait alors définir des périodes auxquelles on fasse des points d’étape de cette syndicalisation et gagner en lisibilité pour les adhérents. La laïcité a fait l’objet de 3 motions de l’académie de Paris avec la demande de réactivation d’un observatoire de la laïcité comme nous l’avions connu il y a plusieurs années. Depuis, nous avons créé le Groupe de travail Laïcité (GTL) et il convient effectivement de le réactiver. Avec les derniers événements tragiques, le Ministère s’est à nouveau emparé du sujet et nous devons participer à la réflexion. Mais nous avons écrit tant de choses sur le sujet qui semble plus politique et moins prégnant dans nos rangs à ce jour, que ce sera aisé. Le GTL, mis en place ces dernières années, devrait répondre au besoin des collègues et notre organisation dispose d’un corpus solide en la matière même si le sujet est sans fin. La commission propose néanmoins sur la base de celle de l’académie de Paris une motion nouvelle. Les motions qui vont vous être proposées, vont l’être avec en introduction des lignes de force qui doivent traduire la volonté de l’exécutif à transformer notre syndicat et avec des trames de motions épurées et concrètes qui sont la traduction de cette volonté politique pour construire notre syndicat de demain. La commission Vie syndicale fera comme elle l’a fait, en toute transparence pour le rapport d’activité qui vous a été présenté, le point sur l’avancement des motions votées au travers de son tableau de bord. 27 ACADÉMIES ONT PARTICIPÉ AUX TRAVAUX EN COMMISSION

DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021 – CONGRÈS NATIONAL 2021

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SYNDICALISME DE DEMAIN ET RECONQUÊTE DES ADHÉRENTS. QUELLES ACTIONS CONDUIRE ? 14 ACADÉMIES ONT CONTRIBUÉ AU THÈME 1

Lignes de force Conserver une proximité qui fait notre force – Rendre un service aux adhérents – Prendre en compte les nouvelles générations de collègues – Se montrer collectivement plus revendicatifs –

MOTION 1-1 SYNDICALISATION Le congrès demande à l’ESN de faire de la syndicalisation l’enjeu majeur du prochain mandat et d’y consacrer les ressources humaines, financières et organisationnelles nécessaires. La place des valeurs dans l’adhésion au SNPDEN est essentielle. Par ailleurs, la valorisation de l’accompagnement proposé aux collègues et une offre d’accompagnement aux adhérents pourraient être présentées et régulièrement enrichies, tant au niveau national qu’académique. MOTION 1-2 COTISATION Le congrès demande à l’ESN de faciliter l’adhésion des nouveaux collègues en


proposant des tarifs d’appel pour les nouveaux personnels de direction la 1re année et un accompagnement spécifique à l’entrée dans la fonction. MOTION 1-3 PARTICIPATION DES RETRAITÉS Le congrès demande aux sections académiques d’être attentives à la place des retraités en les sollicitant pour utiliser leurs compétences, leurs réflexions et leur disponibilité sur des dossiers ou des missions utiles à la vie de la section. Ainsi, leur expertise et expérience professionnelle, avec un regard neutre, peuvent être mobilisées pour les collègues qui en expriment le besoin. Ils doivent être sollicités pour apporter leur aide opérationnelle dans les évènements particuliers et/ ou importants ou encore pour l’accompagnement personnel dans la mutation et la promotion. MOTION 1-4 ACTION Le congrès demande à la conférence nationale de proposer autant que nécessaire, des actions fédératrices, ponctuelles et ciblées, pour traduire le fort degré de mécontentement et d’épuisement de nos collègues face à la gouvernance du MEN ou des rectorats.

Regroupement interacadémique Auvergne-Rhône-Alpes

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NOUVEAUX OUTILS PROFESSIONNELS ET NOUVELLES PRATIQUES SYNDICALES. QUELLES CONSÉQUENCES ? QUELLES ÉVOLUTIONS IMAGINER ?

un partage des connaissances, un lieu d’échanges libres sur tous sujets tels que par exemple la relation chef/adjoint, la loyauté professionnelle, les relations hiérarchiques, etc. Ces réunions pourraient utilement, mais non exclusivement, se faire en distanciel et l’apport des retraités pourrait être sollicité.

8 ACADÉMIES ONT CONTRIBUÉ AU THÈME 2

MOTION 2-3 OUTILS

Lignes de force – Repenser l’organisation de notre réflexion collective – Proposer des outils aux cadres et aux adhérents – Susciter les contacts entre pairs – Favoriser la création d’espaces d’échanges libres

Le congrès propose et mandate l’ESN pour mettre en place différents outils afin d’améliorer le quotidien des adhérents et de ses élus : – mise en place d’un kit d’accueil au sein duquel seraient abordés les valeurs du SNPDEN, les coordonnées des interlocuteurs locaux (avec photos), les interlocuteurs référents départementaux, le calendrier annuel, les temps forts syndicaux ; – mise en place d’un vade-mecum des élus qui regrouperait toutes les ressources disponibles et les modes opératoires internes ; – révision du processus de suivi de l’adhérent allant de la première adhésion (message d’accueil, appel téléphonique…), aux prises de contact régulières, la relance en cas de non-ré adhésion…

MOTION 2-1 REFONTE DES COMMISSIONS Le congrès demande au nouvel ESN de réfléchir à une autre organisation de production des idées. En lieu et place des 4 commissions de travail, une structuration en 3 pôles pourrait être envisagée – PARCOURS PROFESSIONNEL & EXERCICE DU MÉTIER : Du stagiaire au retraité, rémunération, carrière, conditions de travail – ÉDUCATION, PÉDAGOGIE & FORMATION : Pédagogie et apprentissage en EPLE, formation continue des adultes – VALEURS, DÉVELOPPEMENT SYNDICAL & VIE INTERNE : Valeurs du syndicat, Syndicalisation, communication, formation syndicale, influence et accompagnement des adhérents Après travail et réflexion de l’ESN, cette nouvelle organisation pourrait être présentée lors d’un prochain CSN. MOTION 2-2 GPS Le congrès propose, dans chaque département et/ou dans chaque académie, la création d’un « Groupe de proximité syndicale » (GPS du SNPDEN), constitué de membres validés par le CSA, destiné à accompagner les collègues, notamment ceux rencontrant une difficulté. Ces équipes seront clairement identifiées par les adhérents. Ce groupe constitué et dont la réunion serait programmée périodiquement en département offrirait à tous les adhérents, dans un cadre éthique, un espace libre d’écoute et d’analyse de pratique,

MOTION 2-4 COMMUNICATION Le congrès mandate l’ESN pour poursuivre l’amélioration des outils de communication en direction des adhérents et de la profession : – analyser les évolutions de la base adhérents ; – réussir à stabiliser les outils de communication nationale, académique et départementale ; – trouver un juste équilibre entre les outils numériques et la communication plus traditionnelle comme le courrier, la revue ou la mise à disposition de guides thématiques ; – continuer à faire évoluer le site internet en facilitant l’accès aux ressources régulièrement utilisées par nos adhérents et nos élus ; – poursuivre et étoffer la communication interne en direction des élus départementaux et académiques ; – redynamiser le forum du site réservé aux adhérents ou trouver un outil équivalent qui permettrait les échanges faciles entre adhérents ; – créer un groupe de travail pour développer l’ergonomie du site.

CONGRÈS NATIONAL 2021 – DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021

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QUELLES ADAPTATIONS DE NOS TEXTES POUR RÉPONDRE AUX ATTENTES DES COLLÈGUES ? 7 ACADÉMIES ONT CONTRIBUÉ AU THÈME 3

Lignes de force – Repenser le suivi de la syndicalisation – Mieux prendre en compte la place de l’organisation syndicale interacadémique – Réexaminer la place et le rôle des retraités – Mise à jour du RI et des statuts MOTION 3-1 DATE D’ADHÉSION La notion de temps d’adhésion est peu lisible avec l’année syndicale allant de mai à mai. Il semble aujourd’hui nécessaire de revenir à une conception d’année syndicale filée de date à date. Cela aurait un impact sur la façon de suivre la syndicalisation et serait un net gain de lisibilité pour les adhérents et le suivi, et correspondrait mieux à la liberté de chacun d’adhérer à la période qui lui convient. Le congrès national 2021 du SNPDENUNSA mandate l’ESN pour définir l’adhésion syndicale en termes d’année « filée » et pour définir les temps de l’année durant lesquels un suivi des adhésions est réalisé afin de pouvoir en mesurer les évolutions. MOTION 3-2 CSIA Le congrès national 2021 mandate l’ESN pour qu’une analyse du fonctionnement actuel des CSIA et un échange des bonnes pratiques soient réalisés, et pour procéder aux ajustements réglementaires et statutaires qui en découleraient. Une réflexion sur les fonctionnements possibles dans les territoires ultra marins pourra aussi être engagée. MOTION 3-3 RÔLE DES RETRAITÉS Au moment où un certain nombre de retraités s’interrogent sur leur place et leur rôle au sein de notre syndicat, il est impératif que les articles R5 et R13 du Règlement Intérieur soient strictement respectés. Le SNPDEN-UNSA réaffirme sa volonté de

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L’équipe SNPDEN de Montpellier

voir les retraités prendre toute leur place dans nos instances syndicales.

MOTION 3-5 MODALITÉS DE RÉUNION

Dans la continuité de la réflexion qui a déjà été menée sur le rôle et la place des retraités, le congrès national 2021 mandate l’ESN, en lien avec les sections académiques, pour poursuivre et amplifier l’action et le rôle des retraités dans le syndicat, notamment dans les domaines des formations et d’accompagnement des adhérents.

Le congrès mandate l’ESN pour que soit menée une réflexion intégrant plusieurs scénarios sur la composition et les modalités de réunion du CSN et de la CN, plus en adéquation avec les évolutions territoriales, notamment pour tenir compte de la représentativité des départements et des CSIA, tout en veillant aux contraintes économiques. L’article R19 intégrera alors la possibilité de réunions virtuelles supplémentaires en visioconférence, au-delà du caractère exceptionnel mentionné à l’article S54.

MOTION 3-4 CNC INTERACADÉMIQUE Proposition de modification de l’article 21 du RI

MOTION 3-6 MODIFICATION DE S54

Conformément à l’article R43, le congrès demande que lors d’un prochain CSN, l’article R21 puisse être modifié de la manière suivante : « Les membres de la CNC sont élus par le congrès réuni en session ordinaire, au scrutin plurinominal parmi les candidatures proposées soit par les conseils syndicaux académiques, soit par les conseils syndicaux interacadémiques, dans le respect de l’article S39.

Modification de l’article S54 des statuts Dans le cas d’une situation qui empêcherait ou limiterait le fonctionnement normal du syndicat et de ses instances, l’ESN prendra toutes les dispositions nécessaires au fonctionnement de notre syndicat après avis de la Conférence Nationale et de la Commission Nationale de Contrôle.

Chaque conseil syndical académique ou conseil syndical interacadémique souhaitant proposer des candidats ne pourra le faire que sur la base des candidatures d’une seule femme et d’un seul homme, l’un ou l’autre ou les deux pouvant être élus. Lorsque cela est possible, un binôme issu du CSIA et représentant une région académique est priorisé. » –

Rappel de l’article R43 Le présent règlement intérieur ne peut être modifié que par un vote du conseil syndical national acquis à la majorité absolue des suffrages exprimés.

DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021 – CONGRÈS NATIONAL 2021

L’ESN mettra en œuvre tous les moyens de communication et d’échanges disponibles pour maintenir une information rapide, efficace et réciproque entre les instances et avec les adhérents. Ces dispositions dérogatoires ne pourront être que transitoires et feront l’objet d’un rapport présenté devant la CN et le CSN, rapport qui sera partie intégrante du rapport d’activité voté lors du congrès suivant. MOTION 3-7 ÉVOLUTIONS Le congrès mandate l’ESN pour mener une réflexion globale sur une évolution des textes et des fonctionnements qui régissent notre organisation syndicale.


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QUELLES NOUVELLES FORMATIONS PROPOSER ?

7 ACADÉMIES ONT CONTRIBUÉ AU THÈME 4

Lignes de force – Développer les formations en distanciel notamment sous forme de Webinaires consultables aussi en différé – Accentuer les formations sur les valeurs et l’histoire du syndicat pour tous, et sur les rôles et postures des responsables syndicaux – Recenser et partager les formations pour mieux les mutualiser MOTION 4-1 PLAN DE FORMATION Le congrès mandate l’ESN pour : – construire un plan de formation à partir d’une enquête nationale, recensant les pratiques des académies, afin de répondre davantage aux besoins syndicaux du terrain. Ce plan intégrera également les actions de formations de la cellule juridique ; – développer des outils de formation en distanciel, notamment de type Webinaires et conférences en différé, afin de toucher plus d’adhérents et de traiter davantage de sujets (laïcité, juridique, analyse économique et sociologique…)

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LAÏCITÉ

1 ACADÉMIE A CONTRIBUÉ AU THÈME 5 MOTION 5 LAÏCITÉ

En étant parmi les promoteurs de la loi de 2004, sur l’interdiction des signes religieux ostensibles à l’École, et face aux évènements traumatisants dont l’assassinat de fonctionnaires, le SNPDEN est déterminé à combattre tous les extrémismes et réaffirme : – que l’École doit être un espace idéologiquement impartial, indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique ; – que la charte de la laïcité doit être respectée et qu’aucun apprenant ne peut invoquer une conviction philosophique, religieuse ou politique pour contester le droit de traiter une question au programme ; – que nul ne peut se prévaloir de son appartenance religieuse pour refuser de se conformer aux règles applicables dans l’École de la République ;

que l’École doit permettre de construire un regard critique sur tous les modes de communication et d’information, notamment les réseaux sociaux et doit contribuer à déconstruire les thèses « complotistes » ; – que la formation à la laïcité des enseignants et des autres intervenants dans l’Éducation nationale est une priorité et qu’il est urgent de renforcer la formation initiale dans les Instituts Nationaux Supérieurs du Professorat et de l’Éducation et celle de la formation continue ; – que, plus largement encore, l’École doit instruire tous ses acteurs aux principes de laïcité et à la valorisation de l’universalisme et de la fraternité ; – que l’Institution doit assurer la défense intransigeante de ses personnels face à tous les intégrismes, en renforçant le rôle des référents laïcité dans les académies ; – que l’École laïque doit être défendue et promue face à tous les réseaux concurrents, y compris celui des établissements privés sous contrat. C’est à ces conditions que l’École laïque de l’émancipation et de la citoyenneté permettra à la jeunesse de notre pays de se détourner du séparatisme antirépublicain. n

L’équipe SNPDEN de Poitiers

MOTION 4-2 EXERCICE SYNDICAL Le congrès demande à l’ESN : – d’accentuer les formations syndicales en direction des adhérents pour mieux faire partager les valeurs du syndicat, son histoire, ses prises de position et les avancées obtenues ; – de développer la formation de ses cadres pour faciliter l’exercice syndical et mieux appréhender les rôles, les missions et les responsabilités des différents mandats.

CONGRÈS NATIONAL 2021 – DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021

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Une nouvelle équipe pour porter les motions L’Exécutif Syndical National 2021-2024 et ses commissions SECRÉTARIAT GÉNÉRAL

Bruno BOBKIEWICZ Secrétaire général

Cédric CARRARO Secrétaire général adjoint

Laurence COLIN Secrétaire générale adjointe

Gwénaël SUREL Secrétaire général adjoint

COMMISSION CARRIÈRE

Véronique ROSAY Françoise ALARD-DOLQUES Secrétaire nationale

Gilles AUTEROCHE Serge BORDERES Référent Retraite et Retraités

Éric GALLO Coordonnateur des commissaires paritaires

COMMISSION ÉDUCATION ET PÉDAGOGIE

Olivier BEAUFRÈRE Secrétaire national

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Audrey CHANONAT Mireille CHOVET Secrétaire nationale

Fabien DECQ Trésorier national

DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021 – CONGRÈS NATIONAL 2021

Cécile POYET


COMMISSION MÉTIER

Valérie QUÉRIC Christelle KAUFFMANN Pascale LE FLEM Secrétaire nationale

François RESNAIS Secrétaire permanent du siège

Carole ZERBIB

COMMISSION VIE SYNDICALE

Lydia ADVENIER Secrétaire nationale

Didier GEORGES Secrétaire national Communication

Isabelle GUILLAUMET Secrétaire permanente du siège

Emmanuel MASSON

Michaël VIDAUD

INSTANCES SNPDEN 2021-2024 COMMISSION NATIONALE DE CONTROLE

Gérard HEINZ Eugénia AUZAS-MOTA P résident de la CNC

Myriam BOBET

Patrick CAMBIER

Michel RICHARD

RÉSULTATS DES VOTES

COMMISSION DE VÉRIFICATION DES COMPTES

Jean-Didier BOYÉ Chantal DAURIAC Secrétaire de la CVC

Elisabeth PAYEN

Les nouveaux membres de la CNC et de la CVC ont été élus à l’issue d’un vote plurinominal à 1 tour – forcément paritaire – terminé lors du congrès. Le Président et le Secrétaire désignés (Gérard HEINZ et Jean-Didier BOYÉ) sont les candidats ayant reçu le maximum de voix. Les résultats détaillés sont disponibles sur le site du SNPDEN (page congrès réservée aux adhérents).

Jean-Pierre Marie-Christine FERNANDEZ PEREZ

CELLULE JURIDIQUE DU SNPDEN

Pascal BOLLORÉ Responsable

Yannis BALCOU

Solenn DUCLOS

Thierry FAURE

CONGRÈS NATIONAL 2021 – DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021

Bernard VIEILLEDENT

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Discours d’investiture de Bruno BOBKIEWICZ, Secrétaire général Mesdames et messieurs, chers collègues et amis, chers adhérents Je devrais vous parler d’ émotion, d’ étonnement, de satisfaction peut-être, mais je m’aperçois que mes origines du Nord entraînent une certaine réserve qui m’empêche d’aller très loin sur ce terrain. Bonjour aux chtis ! Je ne vous dirai qu’une chose : je me sens aujourd’ hui porteur d’une immense responsabilité qui m’engage et qui m’ honore… Et je compte bien sur votre aide. Quelques mots sur mon parcours professionnel et syndical qui m’a conduit aujourd’hui à être devant vous. Pour que chacun puisse comprendre la place essentielle que le SNPDEN prend depuis le début de ma carrière. En 2003, jeune professeur de mathématiques en Seine-Saint-Denis, je suis amené à croiser la route d’un chef d’établissement. Face à la richesse de nos échanges - alimentant ma curiosité face à l’exercice du métier de personnel de direction - je prends conscience qu’une projection professionnelle est réalisable et semble m’attirer. Grâce à son accompagnement, je rencontre des collègues du SNPDEN, ce qui me permet d’élargir mon champ de connaissances quant à l’exercice de ce métier, l’engagement qu’il nécessite.

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Prêt à m’engager dans cette nouvelle dynamique professionnelle, je passe donc à 28 ans le concours et le réussis. 18 ans après, c’est avec toute ma reconnaissance, que je vous confierais que ce principal s’appelle Pascal Bolloré.

J’ai d’abord participé aux AGD et AGA, et lors des élections suivantes, on m’a sollicité pour entrer au bureau académique en tant qu’adjoint de lycée professionnel, responsable des entrants dans la fonction.

Deux ans après ma première affectation, mon chef d’établissement d’accueil est devenu secrétaire académique de l’académie de Créteil, on comprendra que mon adhésion au SNPDEN fut aussi immédiate que naturelle !

J’ai alors écouté, appris, et surtout compris, l’importance du rôle et de la place du SNPDEN dans les négociations, sa force de propositions, ses marges de manœuvres, son accompagnement des collègues au quotidien.

DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021 – CONGRÈS NATIONAL 2021


SNPDEN, comme de découvrir au passage les instances de consultations ministérielles, mesurant les difficultés du travail syndical à l’échelle de la France, métropolitaine et ultra marine. Mon parcours syndical s’est donc construit au long cours, passant progressivement, d’adhérent à élu local, d’élu local à élu national. Depuis le début, ce sont des femmes et des hommes inspirants et compétents, souvent du SNPDEN, qui par leur rencontre, m’ont élevé et permis de progresser tant professionnellement que syndicalement.

Bruno BOBKIEWICZ Secrétaire général

J’ai obtenu ma mutation pour un poste de principal d’un collège REP+ en Seine-SaintDenis. Transfuge du 77, le secrétaire départemental de l’époque, François Tomasi, m’a rapidement confié des responsabilités. Dans cette continuité, je lui succède comme SD et suis élu commissaire paritaire académique. J’ai ensuite été Secrétaire académique de Créteil pendant 6 années. Ne pas briguer de 3e mandat s’est imposé à moi par la suite, préférant mettre au service des instances nationales mon expérience syndicale locale. Philippe Vincent m’a alors proposé d’intégrer l’ESN en me confiant un poste de Secrétaire national, ce qui m’a permis de continuer à servir le

Merci donc à Pascal Bolloré, Marie-Alix Leherpeur, Daniel Peltier, Alain Suran, Martine Druenne, Alain Burlereaux, Cédric Carraro et tous les autres, sans t’oublier, très cher SNPDEN ! En décembre 2018, lors d’un échange avec Laurence Colin, j’ai compris que mon nom circulait comme potentiel successeur de Philippe Vincent. Prendre en compte cette donnée, l’intégrer comme être en capacité de m’y projeter a nécessité tout un cheminement… Me voilà aujourd’hui devant vous, mesurant, au plus profondément de moi-même, la responsabilité, le poids et l’honneur que vous me faites. Ce congrès national 2021 vient de se terminer, il fut riche et dense. Un grand merci à l’équipe qui s’est beaucoup mobilisée (le siège, François, Isabelle, Joëlle, Sylvie, Valérie, mais aussi la Commission Vie syndicale, Olivier et son collègue adjoint gestionnaire et la CNC).

Merci à Myriam et aux collègues parisiens pour leur accueil. Bien qu’innovant dans sa mise en œuvre et contraint par le contexte sanitaire, nous en retiendrons incontestablement sa richesse, sa densité… comme le souvenir d’un travail manifeste de collaboration aussi riche, dense que mobilisant ! Ce congrès nous a donné une nouvelle feuille de route, que l’on doit d’ores et déjà considérer comme non exhaustive compte tenu de la propension évidente qu’a notre ministère, à réformer et réinventer ce qui fonctionne déjà ! o Dans le domaine « Éducation et pédagogie », bilan et suivi des réformes seront le cœur de nos priorités. La réforme des voies professionnelles et technologiques, du diplôme du baccalauréat, de la structure des lycées, le continuum bac -3/bac +3, tout comme la réforme du collège en partie diagnostiquée pendant ce congrès, seront à évaluer et sans doute à réinterroger. 17 motions ! Il ne faut ni s’arc-bouter sur le passé en proclamant le naufrage de l’École, ni soutenir des réformes dont nous estimerions collectivement qu’elles ne servent ni les élèves, ni les personnels, ni la profession, et encore moins plus largement le service public d’éducation.

Notre expertise est reconnue et avérée, et cela nous doit, aux yeux de la centrale, une crédibilité et une capacité à peser dans les décisions prises. Si nous ne sommes pas écoutés et entendus, il s’imposera alors parfois de dire NON !

o En « Carrière », les retraites seront un sujet majeur des discussions à venir. La poursuite du travail sur la rémunération, l’évolution du système de classement des EPLE que nous appelons de nos vœux depuis de nombreuses années, l’évaluation des personnels de direction et notamment des adjoints, et les perspectives d’une troisième carrière, seront au cœur de nos réflexions et actions. Si nous ne sommes pas écoutés et entendus, il s’imposera alors parfois de dire NON ! o

Philippe Vincent

Bruno Bobkiewicz

En « Métier », et même si ce sujet revient depuis 20 ans, les conditions d’exercice concentreront notre attention. C’est un dossier complexe, multifactoriel, parfois difficile à évaluer mais nous y travaillerons avec toute l’énergie nécessaire. La charge de travail des personnels de direction

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est parfois inacceptable. Le droit à disposer d’équipes d’encadrement et administratives complètes et compétentes doit être une priorité absolue. Le dossier du numérique est un domaine particulier. Nos interlocuteurs ne nous comprennent pas. Ils ne semblent pas parler la même langue que nous. En ce qui nous concerne, la priorité doit être l’amélioration du fonctionnement et notamment la facilitation des tâches des personnels de direction. Nous n’y parviendrons pas si l’objectif est essentiellement rectoral ou ministériel. Si nous ne sommes pas écoutés et entendus, il s’imposera alors parfois de dire NON ! o Quant à la «  Vie syndicale  » où les dossiers sont nombreux également, il nous faudra œuvrer sur la formation des adhérents, leur fidélisation ainsi que sur la syndicalisation des entrants dans la fonction. Si ces points n’ont jamais été sous-estimés jusqu’alors, il s’impose à ce jour comme essentiel, d’inscrire cette actualité au centre de notre action, tout en cherchant la meilleure articulation possible entre ces données. La préparation des élections professionnelles 2022 et l’organisation des 30 ans du SNPDEN sont des opportunités de porter encore une fois notre syndicat vers le meilleur.

Quant à la laïcité, elle demeure une valeur, un principe essentiel et fondamental que nous portons. Régulièrement attaquée et parfois pervertie au sein de notre société, il est de notre

travailler, inventer, construire, simplifier mais aussi s’opposer, dénoncer et refuser lorsque c’est indispensable, lorsque ce qui nous est proposé est précipité, irréaliste, inapplicable, voire même nuisible. C’est cet équilibre, cette absence de dogmatisme, qui a fait du SNPDEN le premier syndicat de personnel de direction, syndicat reconnu comme efficace, compétent et crédible.

responsabilité de réactiver les concertations et groupes de travail sur ce sujet, tout en continuant à faire valoir nos compétences et positions dans ce domaine.

Convaincu de l’importance de la responsabilité que vous me confiez aujourd’hui, je m’engage devant vous, aux côtés de l’Exécutif national dans cette nouvelle mission, et nous ferons en 2024 le bilan de nos engagements.

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CONTINUER à porter les valeurs essentielles de notre organisation syndicale : laïcité, démocratie, réformisme.

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ÊTRE toujours à l’écoute car il n’est d’efficacité que par un travail commun. J’ai à ce propos appelé depuis janvier les 32 SA pour échanger avec eux, les écouter et m’imprégner des problématiques des collègues au plus près du terrain.

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FAIRE une priorité de l’appui à l’action locale des SA et SD. C’est là que se situe le cœur de notre engagement syndical, au plus près des EPLE. L’adhésion syndicale, à quelque niveau que ce soit, doit permettre une indéfectible solidarité collective dans ce métier parfois très solitaire. Nous devons localement continuer à incarner une famille professionnelle soudée, fraternelle et solidaire.

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RECHERCHER toujours l’équilibre permanent qui fait la force du SNPDEN :

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PORTER une attention particulière aux sections locales des départements et régions d’outre-mer, ainsi qu’aux collègues qui exercent à l’étranger. o

ÊTRE attentifs à ce que les équilibres hommes/femmes et chefs/adjoints soient préservés équitablement, conformément à nos statuts. Et surtout ne pas oublier les retraités.

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ÊTRE sincères et transparents. Nous ferons ce que nous disons et nous dirons ce que nous faisons. Les manipulations, les désinformations, la mauvaise foi comme autant d’apanages d’une certaine dérive populiste ne seront pas nôtre. C’est le choix du SNPDEN depuis toujours et je sais que Jean-Jacques Romero sourit en entendant cela.

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AVANCER avec l’ESN et la conférence nationale. Mais nous le ferons surtout grâce à toutes les femmes et les hommes qui s’engagent avec nous pour améliorer nos conditions d’exercice au quotidien. Qu’ils en soient tous ici remerciés.

Humilité, pragmatisme, rigueur, responsabilité, travail, écoute et équipe. Équipe, de travail en commun. J’ai l’immense plaisir de vous annoncer que nous sommes prêts ! L’exécutif syndical national est constitué de 24 personnes. Nous sommes d’ores et déjà en ordre de marche. Nous nous sommes choisis. Nous nous sommes préparés. C’est en accord et sans réserve quant à nos objectifs, nos modes de fonctionnement et la force de notre engagement que nous débutons cette nouvelle mandature. Je salue et remercie chaleureusement les 10 collègues sortants de l’équipe nationale et rend hommage à leur travail et leur engagement sans faille durant ces dernières années.

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J’accueille avec un grand enthousiasme les 10 nouveaux qui intègrent donc l’équipe. Quatre d’entre eux ont été secrétaires académiques. On sait ce que cela représente en termes de travail et de disponibilité. Quatre occupent des fonctions d’adjoint. Je suis particulièrement heureux qu’une principale adjointe devienne secrétaire nationale pour les trois années qui viennent. C’est une décision symbolique pour tous nos collègues mais plus encore pour notre hiérarchie qui a souvent tendance à ne connaître et solliciter que les chefs d’établissements. Merci Audrey

HOMMAGE À PHILIPPE VINCENT Un hommage à Philippe maintenant ! J’ai pu observer la force, la ténacité ou l’abnégation face à la hiérarchie, le talent, la résistance, la capacité de travail et de synthèse dont il a fait preuve durant ces 3 années. Comment ne pas être impressionné, voire admiratif de telles compétences tant humaines que professionnelles, qualités que tous, à l’unanimité, lui reconnaissent.

QUELQUES RENDEZ-VOUS À NOTER • Je vous donne rendez-vous le mercredi 9 juin après-midi. Chaque adhérent pourra suivre en direct la présentation de Georges Fotinos sur les résultats de l’enquête menée dernièrement auprès des personnels de direction. Georges m’a fait parvenir quelques données. Nous avons hâte de l’entendre. • Je vous donne enfin rendez-vous du 11 au 13 janvier 2022 pour un CSN exceptionnel de 3 jours. J’espère que les conditions sanitaires seront réunies pour travailler en présentiel, célébrer les 30 ans de notre organisation syndicale, ainsi que saluer encore plus dignement notre secrétaire général sortant. • Je donne rendez-vous également aux secrétaires académiques pour une conférence nationale en visio dans les jours qui viennent. MAINTENANT, AU TRAVAIL LES AMIS !

Comme le dit Anne, Parce que le SNPDEN, c’est toi, c’est moi et c’est NOUS ! Vive le collectif, vive l’engagement ! Vive le syndicat et sa fédération, Vive le SNPDEN-UNSA ! Je vous remercie. n

Philippe a été indéniablement un grand secrétaire général, qui, avec ses équipes, a ouvert et fait avancer les principaux dossiers… Nous lui devons entre autres les avancées salariales récentes, la mise en œuvre des GT « Conditions de travail ». Son souci permanent de l’échange et du consensus m’inspirera ces trois prochaines années. Un grand merci, Philippe, pour cela et pour ce que tu as porté dans ton engagement syndical depuis de nombreuses années, et également sur la manière dont tu as permis la passation, entre toi et moi, construite sur la confiance, la transparence… Je vais donc devoir succéder dignement à trois Philippe. Ne pouvant m’inscrire de facto dans l’héritage de ces trois prénoms, n’en ayant manifestement pas le bon, je porterai néanmoins avec énergie et conviction, aux côtés de chaque membre de l’ESN, tous les dossiers. Je concerterai les élus qui m’entourent et prendrai en compte l’expression des adhérents, ne devant jamais oublier que notre devoir est de les représenter comme être leur porteparole. J’ai pour habitude et souci de ne pas faire les choses à moitié. Je travaillerai. Autant qu’il le faudra. Fin du congrès national 2021 : merci à tous les participants !

« SNPDEN, je serai toi, SNPDEN, je serai nous ! » CONGRÈS NATIONAL 2021 – DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021

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« J’étais Secrétaire académique du SNPDEN-UNSA… »

Isabelle GUILLAUMET Membre de la commission Vie syndicale

Tout au long de l’année scolaire 2020-2021, le SNPDEN-UNSA aura connu plusieurs élections. Débutées au premier trimestre en départements, poursuivies en académies, celles-ci ont pris fin avec l’ élection des membres de la CVC, de la CNC et, bien évidemment, du nouvel Exécutif Syndical National (ESN), lors de notre Congrès national 2021, qui s’est déroulé du 18 au 20 mai.

Si ces élections permettent de s’inscrire dans une procédure démocratique de renouvellement d’acteurs syndicaux, elles favorisent également la considération des différents cadres. Acteurs de la construction de notre politique syndicale, leur ancrage local s’avère être l’un des principaux atouts du SNPDEN-UNSA. Eu égard à leur profond engagement syndical, à leur très grand investissement, la commission « Vie syndicale » a souhaité rendre hommage à nos SA partants (soit à l’occasion d’un départ à la retraite, d’une mobilité, d’un nouvel engagement syndical ou simplement le souhait de mettre un terme à leur fonction). Merci donc à : Laurent CAGNE, MarieClotilde HARDY-DESSOURCES, Gérard HEINZ, Christelle KAUFFMANN, Pascale LE FLEM, Fernande MARGARIDO, Emmanuel MASSON, et Thierry ROUL pour leur engagement.

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VOICI LEURS RÉPONSES AU QUESTIONNAIRE QUE NOUS LEUR AVONS SOUMIS Si tu avais à donner une « définition » / « description » d’un·e secrétaire académique du SNPDEN, quelle serait-elle ? Laurent CAGNE : «  Être à l’écoute de toutes et tous les collègues, de leurs préoccupations en étant d’une disponibilité de chaque instant afin de leur apporter UNE RÉPONSE, un soutien, un service, une aide, des conseils. C’est une tâche prenante et difficile mais ô combien passionnante.

Laurent CAGNE a quitté ses fonctions de SA dans l’académie de Dijon le 9 juillet 2021 suite à une mutation obtenue dans l’académie de Besançon.

Marie-Clotilde HARDY-DESSOURCES quitte ses fonctions de SA dans l’académie de la Martinique au 31 août 2021, suite à son départ en retraite.

Gérard HEINZ a quitté ses fonctions de SA dans l’académie de Lyon le 11 mai 2021. Il est désormais élu Président de la commission nationale de contrôle (CNC).

Pascale LE FLEM a quitté ses fonctions de SA dans l’académie de Rennes le 13 octobre 2020. Elle est, depuis le 20 mai, membre de l’Exécutif Syndical National (ESN).

Fernande MARGARIDO a quitté ses fonctions de SA le 30 avril 2021, pour convenances personnelles.

Emmanuel MASSON a quitté ses fonctions de SA de l’académie de Dijon, le 7 octobre 2020. Il est, depuis le 20 mai, membre de l’Exécutif Syndical National (ESN).

Mais être SA, c’est aussi : gérer un collectif et, dans l’unité, agir avec des actes pragmatiques auprès de nos instances ; être loyal·e, responsable, faire montre, en toutes situations, de qualités relationnelles et d’un sens de l’intérêt général avérés. Pondéré et soucieux, il est un représentant des personnels dont l’autorité et l’altruisme doivent être reconnus par ses pairs et sa hiérarchie ; associer tous les cadres SNPDEN-UNSA (notamment les SD et leurs bureaux départementaux) aux décisions du bureau académique ; faire remonter des informations locales au National. Et aussi obtenir des réponses du National… avec des mots d’ordre et des actions de contestations à mettre en œuvre collectivement. » Gérard HEINZ : « Un chef d’orchestre à l’échelle d’une section académique. » Christelle KAUFFMANN : « C’est l’interlocuteur privilégié d’un recteur pour établir le lien avec le corps des personnels de direction. L’autorité sait qu’en nous contactant, elle aura un regard fiable sur l’état des personnels, un avis éclairé sur une question particulière, une analyse sur une tension, un problème, etc. C’est l’image du SNPDEN national, en déclinaison locale. » Emmanuel MASSON : « Une femme ou un homme convaincu·e, convaincant·e et crédible !  » Thierry ROUL : « L’engagement au service des collègues. Cela dit tout, à ce qu’il me semble. »

Christelle KAUFFMANN a quitté ses fonctions de SA dans l’académie de Toulouse le 9 mars 2021. Elle est, depuis le 20 mai, membre de l’Exécutif Syndical National (ESN).

Thierry ROUL a quitté ses fonctions de SA de l’académie de Poitiers le 15 juillet 2021, suite à une mutation obtenue dans l’académie de Toulouse.

Si tu avais à décrire un EDT de SA, à quoi ressemblerait-il ? Marie-Clotilde HARDY-DESSOURCES : « Presque du 24h/24h. Temps consacré

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à l’appropriation des réformes, des textes, du suivi des collègues, des réunions en CTA, en Blanchet, en commissions diverses, en organisation… » Gérard HEINZ : « Il n’y a pas d’EDT… Quand on est SA, on assume cette fonction à tout moment. En journée, le soir, les week-ends et jours fériés… » Christelle KAUFFMANN : «  Je n’ai fait qu’un mandat de 3 ans (2018-2021) mais, à défaut d’EDT, le SA ressemble à un être hybride à 5 têtes, 14 mains en train de téléphoner, écrire, répondre… tout en essayant de conduire son EPLE, et de gérer son agenda personnel. D’où l’intérêt de travailler en équipe ! » Pascale LE FLEM : « Le SA consacre chaque jour des temps dédiés à l’activité syndicale, en temps cumulés, il s’agit souvent de quelques heures par jour qui se déclinent en plusieurs activités fréquentes y compris le week-end : les conseils aux collègues et les échanges téléphoniques informels ; la mise en place de l’organisation et de la participation à des réunions de niveau académique ou de rencontres diverses avec les partenaires type Blanchet… ; le SA assure le suivi et la mise en œuvre de la vie syndicale de l’académie à travers ses instances (AGA, CSA, bureau…) et avec ses acteurs (les autres élus) tout en garantissant une veille permanente, la relation médias. Au-delà du temps lui-même, le SA doit se mettre en position de veille permanente afin d’avoir la réactivité attendue des collègues et partenaires. » Emmanuel MASSON : « A une multitude de réunions… pas toujours utiles ! »

L’organisation du SNPDEN-UNSA est pensée pour permettre à notre syndicat d’être un véritable porte-parole des demandes, attentes, idées des personnels de direction. En quoi, le rôle de SA est-il, en cela, essentiel ? Christelle KAUFFMANN : « Le SA doit articuler le processus de fonctionnement du syndicat (écriture des motions, connaissances des mandats, gestion des instances) avec les réactions, les humeurs, les problèmes, le ressenti de la « base », ce qui n’est pas toujours chose aisée car il peut y avoir des décalages entre le national et le local. Le SA est souvent à la charnière, il est l’intermédiaire - avec les SD - pour traduire, expliciter les décisions prises et les faire partager. En retour, il a l’obligation de faire remonter une expression fidèle de ce qui est dit sur le terrain. Grâce à son maillage, cela est techniquement facile : c’est une de nos forces ! » Pascale LE FLEM : « En ce qu’il occupe une place stratégique sur le territoire : la dimension académique lui permet de prendre du recul (il peut voir les différences de fonctionnement des départements) mais aussi d’appréhender une quantité considérable d’informations et d’évènements, tout en restant en charge de la synthèse globale. Il est ainsi le pouls de son académie. » Marie-Clotilde HARDY-DESSOURCES : « Il est fondamental car nous devons faire le lien entre les mandants, le recteur, le national et le Ministère. Nos réunions d’échanges enrichissent nos interventions sur le terrain. Nous sommes des locomotives et des forces de réactions et de propositions. »

Thierry ROUL : « Il est essentiel car notre rôle est d’être en proximité de nos collègues sur le terrain pour tenter au mieux de comprendre leurs attentes, leurs problèmes, les difficultés qu’ils rencontrent et le faire remonter au niveau local en académie mais aussi au niveau national via nos représentants nationaux. Chaque conférence nationale le montre clairement, chaque académie fonctionne de façon différente et il est particulièrement éclairant d’entendre les autres SA qui, soit sont confrontés aux mêmes difficultés, soit ont des solutions qui peuvent nous aider localement. Très simplement, si cela se fait à Paris sur un sujet X, pourquoi ne serait-ce pas possible à Poitiers ? Et ça c’est un argument qui porte. Les expériences mutualisées des SA sont une vraie force. » Adhérer au SNPDEN, c’est appartenir à une grande fédération syndicale progressiste, le SNPDEN entendant peser sur le paysage syndical au sein d’une fédération ouverte, autonome et qui croit, elle aussi, aux bienfaits du dialogue social. Ces données, faites de principes, valeurs, etc. auront-elles parfois été (re) interrogées/malmenées au sein de ton académie ? Si oui, comment l’expliques-tu ? Laurent CAGNE : « Les rapports sont excellents entre le SNPDEN-UNSA et la fédération UNSA-Éducation. D’ailleurs, un dialogue permanent est instauré entre le SA et le SGR UNSA-Éducation de la Grande région Académique Dijon/Besançon. Le SNPDEN-UNSA est présent dans leurs instances, et porte la parole de la fédération auprès de nos institutions lors d’audiences communes avec l’UNSA Éducation. » Marie-Clotilde HARDY-DESSOURCES : «  Oui, des données malmenées par manque de dialogue, d’incompréhension des uns et des autres, par manque de réponses rapides. Parfois très valorisées de par les avancées obtenues. Le dialogue social demeure fondamental à mes yeux. » Gérard HEINZ : « Le positionnement du SNPDEN-UNSA au sein de l’UNSA a toujours été pour moi un marqueur à la fois solide et rassurant, notamment parce que je ne me suis jamais reconnu dans le syndicalisme obtus et contestataire qui est malheureusement très présent en France, et plus particulièrement chez certains professeurs. Néanmoins, nous avons tous senti la montée de revendications plus fortes, médiatiquement plus marquées depuis 2 ou 3 ans, avec une propension moins forte à la notion de compromis. Sans doute le résultat d’un mode de pilotage très clivant de notre Ministère et l’impression de ne

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plus être entendus dans notre professionnalité. La perte de compétences des CAPA a renforcé ce phénomène. Puisque nous ne pouvons plus peser sur les évolutions de carrière, et alors même qu’on nous méprise de plus en plus, alors : tapons du poing sur la table ! C’est là qu’il faut déployer toutes les compétences du cadre syndical : être à l’écoute, éviter de disqualifier, mais pour autant, savoir modérer et rappeler nos valeurs. » Thierry ROUL : « Je me souviens d’un bureau départemental assez houleux au moment de l’élection présidentielle ou j’avais exigé une position claire vis-à-vis du Front National (devenu Rassemblement National, depuis). Certains collègues l’ont mal vécu. Mais la prise de position claire de l’UNSA, dès le lendemain, a été précieuse car elle confortait ma demande de positionnement. Nous avons des valeurs communes, il est important de le souligner et de s’appuyer sur cette force commune. » Quel regard portes-tu sur le rôle du SA auprès des interlocuteurs académiques comme territoriaux ? Laurent CAGNE : « Nous sommes entre les deux feux ! Incontournables car nous sommes EXPERTS de la profession auprès de nos institutions et ATTENDUS par nos pairs puisque nous sommes leur représentant élu, nous sommes les alliés d’un dialogue indispensable et déterminant. » Marie-Clotilde HARDY-DESSOURCES : «  Nous sommes incontournables car nous sommes « la vraie vie ». Hommes et femmes de terrain, nous sommes souvent des visionnaires. Si nous étions plus écoutés en amont, les problématiques auraient été réglées plus rapidement et dans l’harmonie. Je suis fière des combats menés et gagnés dans l’intérêt des collègues, fière de partager ces valeurs. »

syndicales de sa profession. Il fait le tri, hiérarchise les demandes et organise les conditions de retour vers les adhérents des réponses obtenues tout en veillant à s’inscrire dans une politique syndicale nationale qu’il porte. Il est pour les rectorats et les collectivité identifié comme « LA » parole des personnels de direction, au sens où ceux-ci sont souvent conscients qu’il représente un panel large de personnels de direction en tant que représentant d’un syndicat majoritaire. » Emmanuel MASSON : « La partie la plus compliquée pour moi. Principal, je n’étais pas l’interlocuteur de la Région et au niveau des départements je n’étais finalement légitime que dans le mien. D’où l’importance de jouer collectif avec un SA adjoint au lycée et un coordonnateur de CSIA proviseur·e. » Quel aura été pour toi, dans ton parcours de SA, le « dossier » le plus complexe à traiter ? Pour quelles raisons ? Laurent CAGNE : « La gestion de la nouvelle gouvernance académique. Être SA à Dijon ne suffit plus pour porter le débat et les revendications auprès de nos instances académiques au sein d’une grande Région Académique dans laquelle le Recteur de Région devient le SEUL interlocuteur décisionnaire… – Le renforcement de nos CSIA, voire la création d’un Conseil Syndical Région Académique CSRA sur le même modèle que notre fédération, une réorganisation territoriale avec 8 SD et 1 SA de la Grande Région… un chantier d’envergure indispensable et sur lequel reposent les espérances des collègues – La suppression des commissions pari-

taires que nous avons tenté de pallier en demandant une audience sur les grandes lignes directrices de gestion. Cela reste un dossier sensible d’autant plus qu’il reste à inscrire dans la durée… » Marie Clotilde HARDY-DESSOURCES  : « L’accompagnement de collègues en difficultés, les situations de blocage des EPLE (car il faut négocier le vivre ensemble, la loyauté vis-à-vis de l’institution et la morale commune) ainsi que les suppressions de postes car les particularités dans notre île ne sont pas prises en compte malgré les préconisations de différents rapporteurs nationaux. » Gérard HEINZ : « Incontestablement, la crise sanitaire. Complexité évidente car le dialogue avec nos autorités n’a jamais été simple. Le Recteur lui-même semble dépourvu de toute autonomie, et attends sans cesse les instructions ministérielles qui, dans un pays jacobin comme le nôtre, prennent vite un caractère sacro-saint. Complexité aussi vis-à-vis des adhérents et militants, car face aux nombreuses injonctions contradictoires et incohérentes, il a fallu sans cesse faire de la « câlinothérapie » en direction de cadres déboussolés et à bout. Notre professionnalité en a pris un sacré coup ! » Christelle KAUFFMANN : « La succession de recteurs, 3 en 3 ans. Il faut là encore de la ténacité pour recommencer à tisser des liens de confiance, à faire connaître l’efficacité du SNPDEN toulousain. » Emmanuel MASSON : « Bizarrement, la rédaction d’un nouveau projet académique. Il s’agit pourtant a priori d’un objet syndical sans relief. Mon souci a été qu’à titre personnel et professionnel, j’adhérais totale-

Christelle KAUFFMANN : « Les SA sont clairement identifiés par ces deux types d’interlocuteurs comme des interlocuteurs incontournables et ce, de plus en plus, dans un monde éducatif mouvant. « ON » prend la température auprès des SA ! Les « 06 » des uns et des autres fonctionnent à plein régime en cas de crises ou de tensions. Si les SA sont reconnus, c’est bien entendu grâce à leur expertise (connaissance des dossiers) et à leur représentation. Cette légitimité s’est construite avec le temps et la personnalité du SA y fait aussi beaucoup. Cela passe quelquefois mieux ou moins bien avec certain·es. » Pascale LE FLEM : « Le SA est celui qui porte la synthèse territoriale des demandes VIE SYNDICALE – DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021

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ment à la démarche nouvelle de la Rectrice mais que les adhérents, beaucoup moins. La schizophrénie m’a guetté cette année-là ! » Thierry ROUL : « Il n’y a pas un dossier plus qu’un autre, le plus complexe c’est toujours l’humain donc l’accompagnement des collègues qui sont en difficultés : c’est ça le plus difficile mais aussi la raison pour laquelle on s’engage, enfin pour moi c’est la raison principale. Je ne parle pas du disciplinaire, c’est autre chose, on franchit la ligne, on est sanctionné, je n’ai aucun état d’âme avec ça. Non c’est l’accompagnement des collègues en burnout, en véritable difficulté professionnelle. Voir un collègue se mettre à pleurer dans le bureau de la rectrice c’est dur, on n’a pas le droit à l’erreur, il faut essayer de trouver la meilleure solution pour le collègue, sans oublier l’institution. C’est là que le positionnement du SA me semble essentiel. Si les contacts sont bons, la confiance présente entre nous et les représentants académiques, alors nous sommes vraiment en mesure de pouvoir être utiles pour le collègue et pour l’institution. » À l’heure où la nécessité de se syndiquer aujourd’hui se voit interrogée par certains personnels de direction et ce, notamment, à la suite à la mise en œuvre de la réforme du 6 août 2019, quel regard syndical portes-tu sur les conséquences de l’application des lignes directrices de gestion (suppression des CAPN) ? Laurent CAGNE : « Vigilance et intransigeance pour peser sur notre hiérarchie en exigeant un moment de rencontre avec le Recteur pour défendre les dossiers de nos collègues (promotions, évaluations des adjoints, mobilités). » Gérard HEINZ : « C’est pour moi un changement important dans le fonctionnement de notre démocratie sociale. Mais la responsabilité de celui-ci incombe malheureusement en grande partie à certaines organisations syndicales, qui ont joué avec le feu avec le paritarisme et qui, étonnamment, n’ont pas bougé le petit doigt lorsqu’il fallait se mobiliser pour tenter de sauver ce système, sans doute imparfait, mais tellement plus respectueux de nos parcours, car fondé sur du débat contradictoire. J’espère que ce mode de gestion à l’anglo-saxonne que nous subissons aujourd’hui n’est pas gravé dans le marbre, et que nous pourrons revenir au paritarisme tôt ou tard. » Pascale LE FLEM : « Je considère qu’il s’agit d’une volonté délibérée de l’institution d’affaiblir le rôle des syndicats en portant at-

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teinte à l’action collective pour l’émietter et fragiliser un corps en le dissolvant en unités impuissantes ce qui, pour moi, est un contre sens préjudiciable au mieux-être global qu’une institution moderne doit être en capacité de favoriser, en s’appuyant sur le dialogue avec les représentants des personnels. On peut donc comprendre l’interrogation des collègues. Cependant cette situation peut, par sa radicalité, être l’occasion pour nous de faire mieux apparaître aux personnels de direction et à l’institution elle-même en quoi nous sommes indispensables par notre positionnement, notre connaissance des dossiers et du métier, les failles causées par ces suppressions de CAPN étant perceptibles par tous. C’est donc, aussi, paradoxalement et peut-être, une opportunité. » Tu as pu exercer durant de nombreux mois des responsabilités de cadre syndical·e, qu’est-ce que celles-ci t’auront apportées tant au niveau syndical, professionnel que personnel ? Christelle KAUFFMANN : « En tant qu’adhérente, une écoute, une compréhension de ma situation. En tant que cheffe nouvellement nommée dans une académie inconnue, des conseils, un réseau. Le seul interlocuteur qui m’a vraiment accueillie à mon arrivée, c’est le SNPDEN-UNSA ! En tant que SD puis SA, je me suis professionnalisée, j’ai développé mes compétences (orales, écrites), j’ai appréhendé d’une façon plus approfondie et plus diversifiée mon métier en rencontrant d’autres personnels de direction d’établissement très divers. J’ai pris l’habitude de m’interroger sur mon métier, d’écrire, d’analyser (ce que l’on ne fait plus guère au quotidien surtout sur ces dernières années !), je me

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suis ouverte à d’autres façons de manager. J’ai fait de belles rencontres ! » Pascale LE FLEM : « Une meilleure connaissance de l’Institution, de ses forces et de ses limites  ; une capacité de dialoguer avec des acteurs décisionnels ; la capacité à transformer des idées en actions ; le sentiment d’être pleinement un acteur du système éducatif. » Thierry ROUL : « Au niveau personnel, des contraintes importantes qu’il ne faut pas négliger au moment de s’engager. Bien souvent ma fille m’en a fait le reproche, à juste titre, quand je quittais la table ou notre discussion pour répondre à un collègue ou traiter une urgence. Il y a aussi un avantage personnel à devenir SA, mais pas au sens où la plupart des collègues l’entendent. Il me semble, que l’accompagnement des collègues durant ces quelques années, les échanges, les partages, les confrontations parfois, m’ont apporté bien plus qu’ils ne m’ont coûté. L’avantage personnel est cette richesse des relations, cette intensité véritable […] J’ai beaucoup appris, tant sur moi que sur les autres, en devenant SA. Cet avantage-là m’est précieux. Au niveau syndical une bien meilleure connaissance de notre système éducatif, des enjeux locaux et nationaux. Au niveau professionnel, une surcharge importante de travail mais aussi une vision nationale très enrichissante. » Au moment où de nouveaux collègues personnels de direction débutent leur premier mandat de SA, quels conseils leur apporterais-tu à court, moyen et long termes ? Laurent CAGNE : « Être à l’écoute de tous nos adhérents, être pragmatique, aller à l’essentiel, avec des réponses et des actes fermes notamment des actions collectives puissantes. Être force de proposition, en lien avec le National. Favoriser avant tout


des relations humaines dignes et chaleureuses, plus que jamais nécessaires en ce contexte anxiogène et incertain. » Gérard HEINZ : « S’appuyer sur le collectif. Constituer, si ce n’est déjà fait, un bureau académique large, représentatif des territoires et des fonctions, paritaire. Et utiliser nos compétences professionnelles pour piloter ce Bureau académique : ce n’est qu’en partageant et en déléguant qu’on parvient à devenir une machine redoutable en efficacité. » Christelle KAUFFMANN : « De s’entourer d’une équipe avec laquelle il/elle s’entend bien afin de partager le travail, les difficultés, d’échanger en toute transparence et franchise. Rappelons que le mandat de SA s’exerce la plupart du temps sans décharge. Ces missions viennent en plus, il faut donc aussi se préserver et garder du temps pour autre chose que le travail et le SNPDEN. C’est tellement évident mais, en fait, difficilement réalisable ! » Emmanuel MASSON : « À court terme  : avoir les épaules larges et le dos rond… Prendre le temps de réfléchir avant de se lancer dans une action ou des paroles déraisonnables sous la pression d’une AGA surchauffée. À moyen terme : savoir s’entourer, on se retrouve vite seul à la fin de la première année d’un mandat de trois ans. À long terme : savoir laisser sa place. »

ET POUR CONCLURE… À LA PIVOT… SANS PLUS AUCUN NOM ET PRÉNOM… Ton mot syndical préféré ? Ensemble – Combat – Proposer – Conviction – Solidarité – Progressisme. Ton mot syndical détesté ? Ce n’est pas un mot c’est une phrase : « Mais pourquoi je renouvellerais la cotisation puisque j’ai eu ma mutation ?/Renoncer/Inflexibilité/Le SNPDEN exige. » Ta drogue syndicale préférée ? Les congrès ! J’en ai fait 5 dont le 1er en « auditrice libre ». On en ressort galvanisés… lorsque l’on est en présentiel ! – Les débats avec les collègues et camarades – Les soirées entre amis après les longues réunions, sans hésitation aucune ! – Négociation ­– Les dépêches de l’AEF – Collectif. Le son, bruit syndical que tu préfères ? En Congrès ou en CSN : « Qui est pour ? » – Les applaudissements à tout rompre des

collègues qui te font comprendre que ce que tu viens de dire devant un recteur ou une personnalité a fait écho et donc que tu as fait mouche – Manifestations – Le rire d’une AG de personnels de direction devant la rectrice après un bon mot du SA – Les applaudissements sincères après une intervention marquante. Le son, bruit syndical que tu détestes ? Les collègues qui ne coupent pas leur micro pendant les visios ! – Silence – Les soupirs – Le brouhaha parfois, lorsque plus personne n’écoute celui qui a la parole. Ton juron, gros mot ou blasphème syndical favori ? C’est un « jaune » – Ce n’est pas publiable ! – Tonnerre de Brest ! Un homme ou une femme engagé·e syndicalement qui pourrait pour toi illustrer la « Une » de notre prochaine revue Direction ? J’ai une admiration sans borne pour Florence DELANNOY. Elle mériterait de faire la une – Christiane SINGEVIN : je l’ai rencontrée lors d’un stage de « culture syndicale ». Elle était passionnée. Je me suis dit à l’époque qu’elle avait vécu une aventure syndicale extraordinaire. J’ai compris après, avec l’expérience, que des femmes engagées comme elle l’était dans un syndicat, il n’y en avait pas tant que cela – Louise MICHEL, ça date un peu, je sais, mais quelle femme ! – Jean JAURES et Simone de BEAUVOIR – Henri KRASUCKI. n

VIE SYNDICALE – DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021

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Quelques mots d’ex secrét « Huit ans au service des collègues Audois »

Roland CRETIN ex SD 01 – Lyon

Carmelo INGRAO ex SD 11 – Montpellier

« S’engager pour construire et accompagner »

« Echanger, partager, progresser »

« Une chaine d’engagement au service de tous »

« J’espère avoir été assez disponible... »

Patrick MARCUZZI ex SD 16 – Poitiers

« Communiquer pour rompre l’isolement »

« Une vigilance constructive quotidienne pour les collègues » François GIOVANNINI ex SD 81 – Toulouse

Sophie CLAUDE ex SD 58 – Dijon

Florent MARTIN ex SD 66 – Montpellier

« Solidarité et soutien aux collègues »

Marie-Pierre GOUIC ex SD 29 – Rennes

« Dans l’impulsion et le soutien »

« Solidarité entre collègues »

Laetitia PEROZENI-RAVIER ex SD 77 – Créteil

Richard RIFFIOD ex SD 80 – Amiens

« 2011-2020 : une décennie au service du SNPDEN et des Perdir de l’Essonne »

« Engagement et partage »

Yann LE MEUR ex SD 55 – Nancy-Metz

« Créer du lien, la force du collectif »

Christian SUZANNE ex SD 91 – Versailles Stéphane ALLIOUX ex SD 17 – Poitiers

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DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021 – VIE SYNDICALE

Laurent CAGNE ex SD 71 – Dijon


étaires départementaux « Engagement et dévouement »

« Engagements, solidarité, ténacité »

Francis BIGNOLI ex SD 21 – Dijon

Éric THIRIONET ex SD 49 – Nantes

« Accompagner »

Stéphane PERTILLE ex SD 05 – Aix-Marseille

« Se faire entendre et se soutenir »

« Le SNPDEN plus fort que le plus intense des bonbons »

« Accompagner et rendre service »

Fabrice DROUIN ex SD 90 – Besançon

Anne GERMAIN ex SD 61 – Caen

« Engagée »

Patrick LAGET ex SD 48 – Montpellier

« Une expérience très enrichissante »

« Fraternité, solidarité, progressiste et réactivité » Nicolas PRUNET ex SD 15 – Clermont-Ferrand

Marie-Hélène PAULY ex SD 60 – Amiens

« Engagement et disponibilité au service du collectif »

« Dialogue et engagement »

Pascal DERBOULLES ex SD 57 – Nancy-Metz

Ousmane SAMB ex SD 54 – Nancy-Metz

Patrick DRUBIGNY ex SD 02 – Amiens

« L’important c’est préparer le passage de témoin ! Et constituer une véritable équipe »

Michel ANDRÉ ex SD 28 – Orléans-Tours

VIE SYNDICALE – DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021

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Retraites ou (1) « De natura rerum » S’ il convient de se préparer à la retraite, il est nécessaire de préparer sa retraite au sens de pension à percevoir en euros. Car telle est la nature des choses. En effet, un certain nombre de démarches puis de vérifications peuvent prendre un certain temps. Globalement, deux cas de figure se présentent à nous. • Vous avez une carrière linéaire c’està-dire que vous n’avez jamais quitté ou presque notre ministère préféré, celui de l’Éducation nationale. Dans ce cas il vous suffira d’aller d’abord sur le site retraitesdeletat.gouv.fr pour obtenir un certain nombre d’informations importantes puis sur le site de l’ENSAP (ensap.gouv.fr), de récupérer votre compte et vous aurez en temps réel votre situation. Et ce, à quelques détails près comme la RAFP (retraite additionnelle de la fonction publique (2)) dont le calcul n’apparaît pas toujours. Vous vérifierez d’abord que toutes les données sont exactes et vous pourrez ensuite effectuer des simulations sur votre âge de départ et le montant approché de votre pension civile. Car tel est le nom de ce que vous percevrez une fois radié des cadres (3). • Le second cas de figure concerne ceux qui seront poly-pensionnés car ils ont eu plusieurs vies professionnelles. Ils pourront donc comme pour les « linéaires » consulter le site de l’ENSAP mais ils devront également se tourner vers le site info-retraite.fr qui a l’avantage de regrouper tous

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les régimes de retraite auxquels vous avez pu cotiser. Même processus de création et d’identification, puis commencera le long travail de vérification des divers emplois que vous avez pu occuper comme animateur de centre de vacances ou équipier fidèle d’une grande enseigne de fast-food ou de livraison motorisée rapide. Si vous avez eu une sérieuse vie professionnelle antérieure, vos trimestres cotisés apparaîtront.

Gilles AUTEROCHE Membre de l’ESN En charge des retraites et des retraités

conserve de manière fidèle nos parcours professionnels.

ET LE SNPDEN-UNSA ? Si dans le cadre de l’UNSA, il veille ardemment à défendre nos retraites et nos retraités (4), au siège de notre syndicat, nous nous tenons à votre disposition pour vous informer et vous aider sur des points particuliers concernant votre future pension civile. n Retrouvez toutes les informations « RETRAITE » sur la page dédiée de notre site :

Enfin si vos employeurs ont été honnêtes. Car il arrive parfois que des oublis ont été commis… volontairement. Mais c’est très rare…

ICI

C’est donc bien à ces occasions qu’il faut vérifier attentivement toutes les données du site, à rapprocher des documents que vous avez conservés. Ce travail est très important et nécessite parfois des contacts aux délais assez longs avec ses anciens employeurs quand ils existent encore ! Mais l’informatique si souvent décriée dans nos établissements a parfois du bon car elle

DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021 – RETRAITE

https://www.snpden.net/sengager/ votre-carriere/retraite/ 1

Le correcteur d’orthographe me proposait « rhume » à la place de rerum…

2

Ce sont les prélèvements que vous pouvez voir apparaitre sur tout ce qui est rémunération sous forme de primes, le non-indiciaire disent nos spécialistes.

3

Cette expression malencontreuse a été heureusement supprimée.

4

Que les dames nous pardonnent, le « é-e-s » me hérisse.


Ouvrage paru

Nos peines

CULTIVONS LE JE DÉMOCRATIQUE Pour une immunité collective Laurent ESCURE – Éditions de l’aube - 2021

Nous avons appris, avec peine, le décès de : Pierre GUEGUEN Proviseur honoraire lycée Amiral Ronarc’ h, BREST (académie de Rennes) René HUCHEDÉ Principal honoraire collège Henri Wallon, LE HAVRE (académie de Rouen) Pierre MOUNEYRAT Principal honoraire collège de ST-VINCENT DE TYROSSE (académie de Bordeaux)

Redonner espoir dans le jeu démocratique : c’est le pari que fait Laurent ESCURE, Secrétaire général de l’UNSA. Dans son premier livre, il oppose aux discours catastrophistes la force du collectif ; celui qui trace des perspectives pour que « les femmes et les hommes de bonne volonté qui veulent se projeter dans l’avenir » puissent tenir tête aux autoritarismes sous toutes leurs formes. À cette fin, il prône l’exercice du doute, le goût du débat et la pratique de la raison. Et le syndicalisme dans tout ça ? Lisez le livre et vous saurez…

Jean SOCHARD Principal honoraire collège de HAGETMAU (académie de Bordeaux) Nous nous associons au deuil de leurs familles.

OUVRAGE PARU – DIRECTION 274 - JUILLET/AOÛT 2021

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