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POSTFACE On ne saurait conclure ce recueil de portraits de médecins, sans citer quelques extraits de celui d’Hippocrate, un portrait imaginaire paru en juin 2006 et rédigé avec la complicité du Dr Louis-Alphonse Crespo. (…) Innovant par rapport à la tradition qui veut que les connaissances médicales ne se transmettent que de père en fils, Hippocrate ouvre les secrets de son art à ses disciples. Il perçoit un paiement pour son enseignement qu’il réserve cependant à ceux qui ont prêté son serment. Une attitude inspirée de Pythagore qui cultivait une génération avant lui l’art du secret et de l’ésotérisme. A ce propos, Hippocrate nous fait remarquer, avec une pointe de regret, que la divulgation actuelle du savoir médical à des membres de la cité non soumis aux devoirs qu’impose le serment, a ouvert la porte à une adultération de ce savoir qui finit par servir à d’autres fins que le bien du patient. Par exemple, rationner les soins aux individus qui souffrent dans le but d’éviter de rançonner excessivement les bien-portants qui financent nos systèmes de santé par les primes ou par l’impôt. (…) Que ferait Hippocrate aujourd’hui, dans quelle voie s’engagerait-il ? La réponse fuse : il prendrait ses distances avec le système établi, ne serait-ce que pour respecter les termes de son serment ! Il serait guérisseur, confie-t-il, un