activmag_hors-serie_fevrier2019

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BEST OF POUR DE RIRE



LE L I R B M FUN A

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SOMMAIRE - Best Of Pour de rire

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MÂLE

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LARA PORTEUSE

! r e s s a se p Ça va bien

E

ntre tes mains, je t’observe, là… Tu vas m’effacer tout de suite ce regard sérieux, je ne suis pas la déclaration transie de ton contrôleur fi’squale, ni l’invitation si touchante rectum-versum de ton urologue, je ne suis pas non plus les vers solitaires d’un certain roi déchu, détends-toi.

Oublie quelques minutes tes soucis, tes factures, ton bilan sanguin, ton bilan comptable, ton bilan tout court, tes amours, tes emmerdes, au moins le temps que ton gilet canari ou ton foulard cramoisi fasse ses ablutions à la machine. Passe qu’il soit moche, mais là, il sent vraiment le bouc’émissaire à plein nez. Choisis le programme 3 heures, il nous faut bien ça ! Et gomme-moi cette ride ridicule, oui, la lionnaise qui sévère’tue à Manu militari Chain’er tes sourcils ! Là… Savoie mieux ?

Lara Ketterer, rédactrice en chef

Seuls quelques redoutables effets secondaires ont été constatés. D’ici peu, ton visage va se déformer, tes yeux se plisser, une fossette se creuser, ton sourire grimacer. L’horreur, quoi... Des effets qui pourraient s’avérer contagieux, pour preuve cette photo insoutenable, en Une, 1 seule personne a résisté à la pandémie radieus’activ. Sauras-tu la retrouver en moins de 8 secondes ? Top chrono ! Be happy be activ !

Sache que je suis un remède contre le spleen, plus goûteux que des pilules de bonheur génétiquement modifié par quelques Spang’héros, plus efficace qu’un discours de Mélenchon sous extasie, plus radical qu’un débat national orchestré par un ân’ouna débridé.

Photo de couverture : © rootstocks ACTIVMAG (supplément mensuel d’Eco Savoie Mont Blanc) Les Papeteries - Image Factory - 3 Esplanade Augustin Aussedat - Cran Gevrier - 74960 Annecy - Tél : 04 50 05 64 30 I Directrice de la publication, rédactrice en chef : Lara Ketterer - l.ketterer@activmag.fr I Secrétaire de Rédaction : Victoire Barrucand - v.barrucand@activmag.fr I Design, maquette, montage PAO : Sophie Caquineau, Pauline Lebeau I Directeur commercial : Pierre-Jean Nemoz 04 50 33 35 30 I Attachées commerciales Haute-Savoie : Blandine Mathieu 06 60 60 24 94 - Sabine Long 06 61 06 24 31 - Emilie Lamure 06 87 77 15 38 - Muriel Chevallet-Gros I Attachées commerciales Savoie : Agnès Desplantes 06 51 01 20 58 - Nathalie Attinault 06 47 84 79 86 I DEVENEZ DIFFUSEUR ACTIVMAG : Direction diffusion et abonnement : Régis Buet 06 76 22 43 28 I Service abonnement : Elisa Raddaz 04 50 33 35 34 Rédaction : Marie-Carolie Abramovitch-Boubée - Victoire Barrucand - Virginie Bosc - Magali Buy - Frédéric Charpentier - Agnès Gasiot - Pascale Godin - Mélanie Marullaz I Impression Rotimpress I Distribution : Supp. de l’hebdo. Eco Savoie Mont Blanc, marchands de journaux I ACTIVES SAS filiale de SOPREDA 2 SA Edition, rédaction, publicité - B.P. 9017 - 74990 ANNECY cedex 9 I

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AGENDA

MANU PAYET

FESTIVAL EVIAN DU RIRE

ONE MAN-WOMAN SHOW DE FLAINE

Manu s’engueule. Manu est jaloux. Manu boit trop à l’anniversaire de son pote. Manu déteste aujourd’hui encore son prof d’espagnol de 4ème. Manu a un chien. Manu a sauvé son couple en démarrant une série télé...Et Manu est trop content de tout vous raconter !

4ème édition d’un rendez-vous entre humoristes et fans de fou-rires. Au programme, Camille Lellouche, marraine cette année, AZ, Redouane Bougheraba, pépites du Jamel Comedy Club et Louis Dubourg.

Des humoristes reconnus de la scène française feront escale le temps d’une soirée en station, une occasion supplémentaire de faire travailler ses zygomatiques et de partager un moment mémorable en famille ou entre amis. Vérino, Jean-Marie Bigard, Artus et Cartman, Camille Lellouche...

LE 5 FÉVRIER - AIX-LES-BAINS

LE 9 FÉVRIER - EVIAN

DU 14 FÉVRIER AU 7 MARS - FLAINE

Tarif 39 € www.aixlesbains.fr

Tarif unique 20 € www.evian-tourisme.com

Tarif unique 21 € www.flaine.com

JÉRÔME COMMANDEUR

FESTIVAL D’HUMOUR DE ST-GERVAIS

FRANÇOIS XAVIER DEMAISON

D’une extrême drôlerie, l’arrivée sur scène (faussement) ratée de Jérôme Commandeur annonce une représentation durant laquelle on ne cessera de rire. L’humoriste commence déjà par se moquer de lui et de ses rondeurs avant de lancer : «On ne va pas parler de mon poids, ce n’est pas une réunion Weight watchers.» Des internautes qui s’érigent en critiques de films sur AlloCiné aux témoins des émissions de M6, l’ironie de Jérôme Commandeur fait mouche. Bien écrit, bien interprété, un one man show drôlissime, à découvrir sans tarder.

35 édition d’un festival qui invite les talents d’aujourd’hui à lancer ceux de demain. En soirées de gala : Caroline Vigneaux (le 16), Guillermo Gulz (le 17), Alex Ramires (le 21) et Le Cas Martin Piche (le 22) ; en templin des talents : Les Décaféinés, Alexandre Pizzagali, Julie Bargeton, Charles Nouveau, Djimo, François Martinez, passés par le filtre Jamel Comedy pour les uns ou festivals, spectacles, radios pour les autres...

Qu’il y a t-il de commun entre la Corse, une Américaine, des parents bio, une séance de massage et une chèvre ? Rien ? Si ! Le tout nouveau spectacle de François-Xavier Demaison ! Il y a dix ans, il montait sur scène pour la première fois... Dix années de rires qu’il va nous raconter, ses dix ans à lui. En virtuose, il incarne une galerie de personnages toujours plus drôles et étonnants. Comédien génial, entre sketch et stand-up, il crée une complicité unique avec son public.

LE 20 MARS - AIX-LES-BAINS

DU 16 AU 22 MARS - ST GERVAIS-LES-BAINS

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ème

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- Crédits photo : Arketipo

Mise en scène des créations Arketipo à La Boutique

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5 rue de la poste . 74 000 Annecy . Tél. +33 (0) 450 46 96 68 Lundi matin sur rdv . Lundi de 14h à 19h . Du Mardi au vendredi de 10h à 13h et de 14h à 19h Samedi 10h à 19h . Parkings de la Poste ou de la Gare


LES

L FIL EU R DPA DÎNPEIS

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trop ! « CE MEC ES T TOO MUC H, CE MEC EST T RO P… » A U R A IE N T PU FR ED O N N ER LE S CO CO G IR LS À SO N SUJET. ERIC ANTOINE ES T CO M M E ÇA . TROP G RAND, TRO P EX PANSIF, TROP JOVIA L, TROP CHEV EL U, TROP G ÉN ÉR EU X … ET, C ’E ST AV EC LA SO M M E D E TO U S C ES T RO P Q U E LE MAGICIE N A SU CON Q UÉRIR LE C Œ U R D’U N PU B LI C X X L, ÂGÉ DE 7 À 77 A N S !

Propos recu eillis par Vi rginie Bosc Photos : Re naud Corlou e

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A

lors qu’il vient de publier aux éditions Robert Laffont un petit traité d’éternelle joie de vivre, intitulé Magic Optimystic, et qu’il achève la tournée de son « Best Of », le magicien humoriste prépare déjà son prochain spectacle, prend les rennes d’une nouvelle émission sur M6 (Together) et s’apprête à faire quelques apparitions au Magic Mont Blanc Festival de Chamonix qui se déroulera du 10 au 14 avril dont il est directeur artistique… TROP d’énergie, on vous dit ! Activmag : Quels avantages tirez-vous de votre grande taille ? Eric Antoine : Une marque visuelle ! Quand j’étais peu connu et même pour ceux qui me découvrent aujourd’hui, si tu leur dis le grand magicien chevelu, ils savent tout de suite qui je suis. Ce corps est un label ! Chamonix et vous, c’est une vraie histoire d’amour ? Oui, ma famille maternelle est savoyarde. J’ai passé une grande partie de mon

enfance à Chamonix et les moments les plus délicieux de ma vie. Dans Magic Optimystic, vous défendez les vertus de l’optimisme. Pour vous, l’optimisme est une philosophie, un sacerdoce ou une gymnastique mentale ? Ça se rapproche de la philosophie, car c’est une manière de vivre, d’aborder le monde, de regarder les gens, d’écouter ce qui vient de l’intérieur comme de l’extérieur. C’est se dire que s’il y a une envie, on trouvera les moyens de la réaliser et que s’il y a un problème, il y a aussi une solution. Sans être naïf, l’optimiste est un curieux qui va chercher l’information, parfois cachée. Pour faire un parallèle avec la magie, on sait qu’un mouvement rapide cache un mouvement lent, qu’un bruit cache un silence et qu’un signal fort cache un signal faible. C’est comme ça que se construisent les tours de magie, mais aussi l’information ! Notre vision du monde ne se fait malheureusement que par des signaux forts. Tout le monde se souvient où il était le 11 septembre au moment

de l’effondrement des Twin Towers, personne ne se souvient de la veille. Or, les signaux forts que nous envoient les médias sont presque toujours ceux du drame. On se construit un monde fait de tragédies, d’inégalités alors que les chiffres montrent tout le contraire. Je ne dis pas que le monde va bien mais, depuis 50 ans, la pauvreté diminue, l’accès à la santé augmente, les inégalités homme femme s’atténuent… Tout va mieux, mais on ne le perçoit pas, parce qu’on ne va pas chercher cette information. Les 3 sésames de l’optimisme seraient : Acceptation, Confiance et Curiosité. Il n’en manquerait pas un, par hasard… L’humour peut-être? C’est juste ! Regarder le monde avec humour, c’est créer une distance qui engendre une certaine légèreté et la légèreté, ça facilite tout ! Traiter avec lourdeur ce qui est léger, traiter avec légèreté ce qui est lourd pour créer une vision décalée, c’est essentiel. C’est comme quand tu es face à un tableau. Si tu es tout près du tableau, tu seras envahi par une seule couleur. Si

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L

PIS PAU

tu t’en éloignes, tu vas percevoir un tas de détails, d’autres possibilités et si tu t’éloignes encore, le tableau devient tout petit. Il perd de son importance et tu peux en rire. C’est ça, prendre de la distance avec les choses et trouver des solutions au monde. Quel est le fil rouge entre humour et magie ? Les 2 sont assez antinomiques ! Le magicien a tendance à se prendre au sérieux, alors que l’humoriste se fout de sa propre gueule. Et c’est ce paradoxe dans les 2 écritures que je trouve intéressant de faire interagir. Quand tu regardes un magicien, tu regardes vers le passé en te demandant comment il a fait. Quand tu écoutes un humoriste, tu es tourné vers le futur en te demandant quelle va être sa prochaine vanne. Ça crée des strabismes ! Ce sont 2 modes d’écriture qui engendrent 2 modes de réflexion de la part du spectateur. Le théâtre vous apporté la poésie et l’humanité. Que vous a donné la magie ? Le théâtre m’a aidé à accoucher de moimême à travers les personnages et la littérature. La magie, elle, m’a permis d’entrer chez les gens et de côtoyer des milieux très différents. Il n’y a pas beaucoup de métiers qui permettent ça. Et ça, ça t’apporte une autre compréhension du monde. La célébrité, épreuve ou félicité ? Elle permet quoi finalement ? Elle permet de rêver plus grand ! Aujourd’hui, j’ai peut-être les moyens de réaliser mes rêves de gosse, des œuvres

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à la hauteur de cet imaginaire. Après, le côté sombre, c’est l’intrusion dans ta vie privée. Dire « oui » à tout est votre principe de vie… Ça ne vous met jamais en danger ? Si continuellement ! Je me retrouve dans des situations pas possibles, mais c’est toujours là qu’il se passe des choses intéressantes. Genre un mec qui te dit « viens demain, il y a un festival, c’est pas grand-chose, mais ça nous ferait tellement plaisir de te voir ». OK ! J’arrive et je me retrouve chez l’habitant à vivre un truc surréaliste avec des mecs complètement bourrés. L’aventure, par définition, c’est qu’il peut t’arriver des trucs pourris ou super biens, mais si tu ne la tentes pas, tu ne vis rien ! Si la réincarnation existe, que serezvous dans votre prochaine vie ? Je serai dans le soin, la médecine. Pour moi, il y a 2 grands métiers dans la vie : la pédagogie et le soin. Juste après, il y a les artistes ! Alors, si je devais faire un mix des 3, je serais un chercheur, prof d’université, qui créerait des nouvelles inventions pour soigner le monde. Y a du boulot ! Vous êtes justement le parrain de l’association Magie à l’hôpital. Faire entrer la magie dans les maisons de retraite et les hôpitaux, ça vous permet de garder les pieds sur terre ? Non, c’est plutôt un engagement que j’ai depuis l’âge de 18 ans. Ça répond à ta question concernant la réincarnation. Si j’avais cette chance, je serais soignant… Et dans cette vie-là, je sens que c’est une part de ma fonction, qui va bien


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PIS PAU

au-delà des impacts émotionnels que ça génère.

de Hermann Hesse pour la dualité qui existe entre ces 2 personnages.

A quelle époque aimeriez-vous vivre ? Dans le futur ! J’adore les romans d’anticipation et j’ai très envie de voir de quoi demain sera fait. Ça colle à cette dynamique de l’optimiste qui va voir ce qu’il y a derrière la colline ! L’inconnu, c’est quand même l’endroit où la création est la plus forte, aussi bien physiquement qu’émotionnellement. Tu découvres de nouvelles parties de toi, de nouvelles réactions. Demain étant plus inconnu qu’hier, j’irais vers demain.

Un film ? Je serais Brazil, parce que c’est maintenant, sans être tout à fait maintenant. J’aime bien la notion du « presque ».

Si vous étiez un livre … Un livre… Je serais Narcisse et Goldmund

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Un personnage ? Je serais une manipulation génétique de Garcimore, Michael Jordan et Albert Einstein. Je laisse à chacun le choix des proportions… Il y a peut-être 99% de Garcimore, et 1% des deux autres ! La qualité que vous aimeriez avoir ? Etre beaucoup plus intelligent… L’intelligence, à mon sens, c’est la

faculté de s’adapter au monde. Alors je m’en sors pas mal, mais être plus intelligent, ce serait dépasser cette faculté d’adaptation et que le monde s’adapte à toi. Pour moi, le génie, c’est celui qui génère le nouveau monde, une nouvelle forme de pensée. Avant et après Léonard de Vinci, ce n’est pas la même chose ! Votre plus grande illusion ? C’est de croire qu’il est possible d’avoir du génie. Votre plus grande désillusion ? Savoir que je n’en ai pas ! + d’infos : www.ericantoine.com Magic Mont Blanc Festival, Chamonix : 10 au 14 avril


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BRILLE

FUN AM

E R È GALgalante de

LE RENDEZ-VOUS GALANT EST UN VASTE PROBLÈME, IL EST SOUVENT DIFFICILE DE GÉRER LA COMPLEXITÉ DE SES CODES (JE SAIS CEPENDANT QU’IL VAUT MIEUX NE PAS SE RENDRE À UN PREMIER RENDEZ-VOUS AVEC LA SECTION CUIVRES ET GROSSE CAISSE DU PHILHARMONIQUE DE BERLIN). Par Fun Ambrille

A

u fil d’expériences assez désastreuses, je me suis rendu compte que les femmes amusantes n’intéressaient pas tant que ça le sexe opposé, et que sortir de son sac-à-main une trompette pour se lancer dans une imitation débridée de Louis Armstrong au dessert n’était pas le plus sûr moyen de gagner le cœur d’un homme. Mieux vaut jouer de la harpe, réciter un poème, ou écouter attentivement les récits captivants de votre tête-à-tête. S’il vous parle de ses enfants lors du premier rendez-vous, fixez un point quelconque à 2 cm au-dessus de son front, et repassez-vous en boucle une

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scène hilarante de «scary movie 3». Cette tactique assimilée, il vous reste à choisir votre tenue de parade. Il est un âge où le plus sûr moyen pour séduire est de se déshabiller. Certaines d’entre nous sont encore en pleine gloire, qu’elles se rassurent, ça ne dure pas. Un matin, elles vont se réveiller avec la fesse convexe, un tour de taille en boudin blanc, et des sillons nasogéniens profonds comme la fosse des Mariannes. ET LÀ, JE RIGOLERAI BIEN

Arrive donc le moment où, pour parvenir au même résultat, il faut faire exactement le contraire : s’habiller. Celui qui vous a invitée ne s’est pas posé autant de questions, il arrive en général déguisé comme un zouave, vous vous demandez même s’il s’est coiffé avec un moulin à légumes. Mais la femme est ainsi faite qu’elle pardonne à peu près tout à quelqu’un qui lui plaît, fut-il déguisé en membre d’honneur du cirque Knee. Une tenue pour séduire fonctionne à peu près comme de la décoration intérieure : si vous habitez un triplex de 413 m2, meublé avec raffinement et distinction, et que vous craquez pour un set de 6 verres à vin estampillés « fête du gros cep Ardéchois » avec sa carafe (et une grosse grappe de raisin gravée dessus), vous allez être obligé de modifier la décoration de votre triplex de la cave au grenier (habiter un rond-de-serviette, ce qui est mon cas, allège considérablement les dommages collatéraux). L’EFFET DOMINO EST SURPRENANT

Pour les vêtements, c’est pareil. Il suffit d’un accessoire inadéquat

pour réduire à néant tous vos efforts (un casque de pompier, par exemple. Ou une montre Mickey achetée à Euro-disney avec votre neveu). Vous mettez 3 heures à composer une tenue dans laquelle vous faites plutôt bonne figure, mais voilà que quelque chose cloche ; et que vous ne savez pas exactement pourquoi vous avez cette dégaine de cosaque. De plus, vous ignorez à quel moment vous avez basculé dans le grotesque. Vous saisissez donc à brasle-corps l’ensemble de votre garde-robe, vous jetez tout à terre, la bave et toute une flopée de jurons auvergnats aux lèvres, et vous essayez une 21ème fois les multiples combinaisons possibles. Au même moment, celui qui vous a fixé rendez-vous regarde un match de cricket à la télévision en fumant la pipe, se cure les dents avec un pique-olive, les pieds en équilibre sur une table basse recouverte d’un napperon au crochet tissé par sa maman. Il consulte nonchalamment sa montre, et croque une tête d’ail. Il baille ostensiblement, s’étire, et se rend compte qu’un des ourlets de son pantalon est défait. Il pousse un bref soupir, et s’empare de l’agrafeuse. Au dernier moment (je rappelle qu’un match de criquet peut durer jusqu’à 5 jours), il saisira à l’emporte-pièce une paire de chaussettes dépareillées, enfilera l’imperméable de Colombo, et sortira en sifflotant. Il n’est pas impossible qu’il fasse sauter dans sa main les clefs de sa voiture, avec une certaine suffisance. Alors que vous êtes encore à moitié nue dans votre salon, une chaussette sur le pied gauche et un bas sur la jambe droite, une main en l’air à cause du vernis, à tenter d’allumer nerveusement une septième cigarette avec votre ouvre-bouteilles (attention, le bas est inflammable). Et la coupe de cheveux d’Hugues Capet, vous l’avez improvisée en enfilant votre pull. Le mariage n’est pas pour demain.

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BRILLE

FUN AM

C

SMART

ette voiture porte un nom fleurant bon l’espion. Vous savez, ce genre de type qui fréquente des filles en bikini, et qui s’enfile des hectolitres de dry-martini en levant le sourcil gauche. Dès qu’un problème se présente, il appuie sur le bouton poussoir de sa montre, une planète explose quelque part dans la galaxie (il n’est pas impossible qu’on assiste dans le même temps à un envol de thons, mais c’est plus rare). Bref, le constructeur de ce véhicule a même jugé bond (oh que c’est fin) de mettre un Hun devant le 007, histoire de bien faire comprendre aux éventuels acquéreurs que, sous des dehors affriolants, la 1007 est une indomptable machine.

Majax, au cas où vous souhaiteriez vous réfugier dans votre 1007 pour échapper à un agresseur potentiel. A supposer que la portière fonctionne du premier coup (ce qui tiendrait du miracle), elle met environ 5 heures à se refermer, et Jack l’éventreur aura largement le temps de vous dépecer, et de se faire un ravissant collier avec vos boyaux (car, sous des dehors frustres et peu avenants, Jack l’éventreur est un homme de goût).

abondance LORSQUE JE PARS EN REPORTAGE, MON EMPLOYEUR ME CONFIE À SON CORPS DÉFENDANT UNE PETITE VOITURE CROQUIGNOLETTE. ET SI TU IMAGINES, MON HANNIBAL, QUE JE VAIS T’EN DIRE PLUS

MAIS HALTE-LÀ, NE CROIS PAS QUE CE SOIT SI FACILE

Un jour, j’ai fait une infidélité à la 1007. J’ai lancé une Smart à tombeau ouvert sur l’autoroute. Effet popLE DOIGT DANS LA COCOTTE, corn garanti, surtout quand on double un camion. Au JE N’IMAGINAIS PAS QUE TU moment de me rabattre, le puissant appel d’air m’a COMMENCE DÉJÀ PAR DOMPTER PUISSES ÊTRE AUSSI CRÉDULE . envoyée valdinguer comme un chamallow dans une LA FERMETURE DES PORTES LATÉRALES ! tornade, sous l’œil hilare du routier qui, à défaut de Par Fun Ambrille m’écraser, a pu aplatir mes lunettes (que j’avais laisLa première fois, c’est un jeu délicieux. On prend un plaisir fou à se garer tout contre une voiture, sées sur le tableau de bord, et qui se sont envolées et à laisser l’espace d’une lentille entre elle et la 1007. Une simple par la fenêtre ouverte. Ce genre de complication n’arrive pas en pression sur un petit bouton et hop, la portière coulisse dans un hiver. Par contre, la chaussée glissante présente alors d’autres intésilence sépulcral. Et croyez-moi, sépulcral est exactement le mot ressantes perspectives). Lorsque je suis arrivée à bon port, mon inqui convient. Car si l’espace est suffisant pour ouvrir une portière terlocuteur a contemplé, perplexe, une créature des marais aveugle, latérale, il y a de fortes chances pour que votre corps reste coincé ébouriffée, et agitée de tremblements, sans penser un seul instant entre les 2 jusqu’à ce que mort s’ensuive. Autre petit inconvénient, qu’elle pouvait être la fringante journaliste à la pointe de la mode son étonnante propension à s’ouvrir et à se refermer une bonne avec laquelle il avait rendez-vous (il m’a d’ailleurs glissé dizaine de fois, avant de faire un choix définitif. Il m’est arrivé quelques piécettes dans la main, d’être l’attraction principale de toute une rue grâce à avant de lâcher les chiens). ce précieux gadget. J’ai pressé frénétiquement tous Conclusion : entre une voiture dont le pales boutons du tableau de bord (plus ceux de tronyme laisse supposer qu’elle pourrait mon téléphone portable, on ne sait jamais), séduire Roger Moore, et une autre qui et les 2 portières se sont ouvertes et referfait apparaître sa conductrice comme le parfait opposé de ce que son nom sugmées plusieurs fois, mais pas en même gère, je choisis le Massey-Fergusson, temps. Un peu comme la tentative d’enva donc ouvrir (jeu de mots fascinant, vol d’un papillon mal dessiné. Prévoyez j’accepte les ovations, mais je préfère du coup quelques armes de destrucles chèques). tion massive et un appeau à Gérard

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DÈS LE CHAPÔ, TU TE FOURRES


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BRILLE

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A la

BIBLIOTHÈQUE N

HIER, JE SUIS ALLÉE TRAVAILLER À LA BIBLIOTHÈQUE, C’EST

ÉPUISANT. LORSQUE VOUS ÊTES HABITUÉE À TRAVAILLER CHEZ poème de Ronsard avec votre onobstant, si vous VOUS, VOUS PRENEZ DES HABITUDES ACOUSTIQUES ASSEZ insupportable machine, sois devez consulVAGUES. ET SURTOUT, VOUS PERDEZ L’HABITUDE DE LA VIE EN maudite, tu périras en enfer. ter un ouvrage COMMUNAUTÉ. C’EST UN FAIT DÉPLORABLE, MAIS C’EST LA LOI. Un concert de « sshhhhh » indide 1955 écrit par Paul Guichonnet (comment ? gnés s’élève, et vous essuyez Par Fun Ambrille vous ne savez pas qui est Paul une marée de regards pleins de Guichonnet ? Votre manque de petits clous rouillés. D’équinoxe, culture m’afflige), il faudra bien vous y résoudre. Mais une bibliola marée. Si vous ne clouez pas le bec de votre ordinateur dans la seconde, le bibliothécaire lâche sur vous le titan plein de dents jaunes thèque est un lieu pieux. Lorsqu’une mouche pète à Hong Kong, et pointues enchaîné à son siège. C’est en général ce moment que provoquant ainsi une légère brise sur l’incunable que vous êtes choisit l’appareil pour éructer une demi-tonne d’e-mails, à grand en train de consulter, le bibliothécaire prend l’avion, et se fait un renfort de sons iconoclastes et totalement déplacés. devoir d’aller lui arracher les ailes à la pince de forgeron. Ensuite, Une fois que vous avez coupé le sifflet de votre ordinateur, esil revient, et toute son attitude exprime la satisfaction du devoir accompli. Ainsi qu’une certaine cruauté. sayez d’utiliser votre clavier en silence. Alors vas-y, essaie d’allumer ton ordinateur sans baisser le son, tu vas voir un peu le sort qui t’est réservé, charogne. UN BON TRUC

VOUS AVEZ SOUDAIN RÉVEILLÉ PAR MÉGARDE UN TROUPEAU DE VÉLOCIRAPTORS

Vous perdez tout votre sang-froid. Vous appuyez à la vitesse du son sur 117 touches différentes, dans l’espoir que l’une d’entre elles soit en liaison directe avec Gérard Majax. Mieux, vous tentez d’entrer en contact avec Gérard Majax. Mais il est ailleurs, occupé à faire disparaître un as de trèfle quelque part entre Biarritz et le bassin d’Arcachon. Vous venez d’interrompre la lecture d’un

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Introduisez de petits morceaux de mouchoir en papier entre les touches, afin d’éviter le ploc ploc ploc répétitif qui va vous valoir une nouvelle volée de bois vert (autant qu’ils servent à quelque chose, ces mouchoirs. Sachez-le, vous n’êtes pas autorisé à vous moucher. Si vous avez le nez qui coule, essuyez-le sur votre manche. Ne reniflez pas non plus, c’est tabou. Et très mal élevé. ET SURTOUT, NE TOUSSEZ PAS. (A moins que vous n’aimiez le danger). Ne regardez pas votre adversaire droit dans les yeux. Continuez de travailler tête baissée, soyez humble. D’autant que


votre téléphone portable, celui que vous avez oublié d’éteindre, va sonner dans 2 minutes, et vous donner l’occasion d’observer l’effet produit par une sonnerie de ferry sur un auditoire catatonique. Pour vous donner une idée, c’est un peu comme si Louis Armstrong venait trompeter « hello Dolly » à l’oreille d’un lama en méditation. Votre téléphone s’agite en pure perte au fin fond de la doublure de votre sac de marin, dans un recoin dont vous ignoriez jusqu’alors l’existence. PLUSIEURS SOLUTIONS S’OFFRENT À VOUS

1 - Vous abandonnez tout, en l’état, et vous partez sur l’heure en Micronésie. 2 - Vous jetez votre sac au visage du bibliothécaire. 3 - Vous restez de marbre, et vous affrontez avec une certaine suffisance l’ensemble des lecteurs. Restez digne. Dans moins d’une seconde, vous allez vous faire aplatir l’arrière du crâne par la bible de Gustave Doré. 4 - Vous plantez votre regard à l’intérieur de celui de votre voisin (ainsi qu’une poutrelle dans l’œil du titan), et vous tentez de l’hypnotiser. Et de lui faire croire que c’est son portable qui dérange tout le monde. Sachez-le, aucune de ces possibilités ne fonctionne. Soyez fair-play, payez un coup à boire à tout le monde, jouez sur la grande solidarité humaine, parlez du réchauffement climatique, et sortez votre masse d’arme. Une fois que vous aurez fait place nette, n’oubliez pas de rafler les portefeuilles... Ainsi que les clefs des appartements.

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Sauvons les

S E N I E L BA

RÉCEMMENT, JE SUIS ALLÉE VISITER LES CUISINES D’UN HÔPITAL DU CANTON DE VAUD, CHEZ NOS JOYEUX VOISINS (ET NÉANMOINS AMIS) HELVÈTES. POUR ÊTRE AUSTÈRE, CE PRÉAMBULE N’EN DEMEURE PAS MOINS TRÈS PROFESSIONNEL, SIMPLE, CLAIR ET CONCIS. LES INITIÉS APPRÉCIERONT…

un hôpital, je passais relativement inaperçue. Mais je vis clairement briller successivement la surprise, l’effroi et la compassion dans l’œil de mon interlocuteur, qui me conduisit très rapidement à l’infirmerie dans les cuisines. Ce fut un triomphe.

Par Fun Ambrille

QUELQUES ACCESSOIRES...

H

istoire de joindre le ridicule à l’utile, je portais ce jour -là une gaine à boudin un bustier croquignolet, qui magnifiait les courbes molles de mon tour de taille. J’étais de belle humeur, la journée s’annonçait splendide. Mais écoute, manant, la triste estoire qui m’arrivoit (en vieux françois dans le textoi, je faisois comme je voulois car je suis céans ton troubadouroi).

UN BUSTIER... Je conduisais tranquillement mon destrier fougueux vers sa noble entreprise, quand une baleine se tordit, me labourant les côtes au passage (une baleine du bustier. Il n’y a pas de baleine dans le lac Léman. Le saviez-vous ?). Quelques embardées, un ballet aérien de petits Suisses et un poids lourd dans le fossé plus loin, mon buste entier baignait au cœur d’un cimetière de baleines tordues. Ne croyez JAMAIS les publicités qui veulent vous faire croire que les bustiers modèlent un corps Dior J’adore, vous allez découvrir avec stupéfaction, qu’au terme de quelques heures, votre buste ressemble à l’accordéon d’Astor Piazzola. Avec 2 jambes dessous et un truc bizarre, presque humain, au-dessus. Déambulant dans

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Vous l’ignorez peut-être, mais la visite de cuisines professionnelles exige un petit cérémoniel très accessoirisé : une fine blouse en plastique transparent horriblement mal coupée (mais très près du corps), une charlotte qui laisse dépasser quelques touffes de cheveux et, histoire de vous anéantir à jamais, des surchaussures vertes taille 57 en papier (et si vous n’obtempérez pas dans la seconde, 2 Chuck Norris coiffés de charlottes vous plongent entièrement dans un bouillon de poule brûlant). Je vous laisse quelques minutes, le temps de faire travailler votre imagination. Vous avez bien ri ? Parfait. Ensuite, il ne reste plus qu’à patiner avec plus ou moins de bonheur dans le sillage humide de votre hôte (les cuisines professionnelles sont, en principe, lavées toutes les 13 secondes. Celles du canton de Vaud sont immergées directement dans le Léman).

UNE DÉMARCHE ÉLÉGANTE... Trop occupé à présenter fièrement l’équipement de Palpatine, l’Empereur de la galaxie (Star Wars, épisodes 1 à 22), l’élégant Vaudois ne se doutait pas que l’accordéon d’Astor Piazzola, enveloppé de cellophane, dansait une formidable mazurka silencieuse


dans son dos. Je suis passée très furtivement devant la chaîne de production avant de rebondir contre une pyramide de petits fours, et quelques petits pas de smurf ont déstabilisé mon assiette au niveau de la boucherie. C’est donc à l’horizontale que j’ai franchi le mur du son, en passant près du local à déchets. Pendant ce temps, l’élégant Vaudois donnait des détails techniques de la plus haute importance, auxquels j’avais accès par intermittence, entre 2 arabesques et un triple lutz à la Nelson Montfort.

ET UN SUCCÈS ASSURÉ ! Lorsque mon hôte m’a aidée à retirer la fine blouse de plastique, nous avons découvert, avec un certain désarroi, l’accordéon d’Astor Piazzola complètement déformé. Moi, je savais que le bustier était déformé. Mais l’élégant Vaudois a probablement supposé qu’il s’agissait de ma configuration naturelle, et que je devais être bigrement bien dans ma peau pour oser infliger une telle vision ailleurs que dans un musée d’art contemporain. Je gifle donc mentalement, mais publiquement, tous les vendeurs de bustiers mensongers, et suggère aux scientifiques de se pencher rapidement sur l’épineux problème des baleines. Si tout le monde faisait son boulot correctement, le monde tournerait peut-être un peu plus rond.

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Le motel de la dernière

CHANCE RIEN NE ME RAVIT DAVANTAGE QUE PRENDRE LA VOITURE, ROULER ET M’ARRÊTER, AU HASARD, DANS UN HÔTEL MITEUX TYPIQUE. JE LE CHOISIS TOUJOURS MITEUX TYPIQUE CAR JE N’AI PAS LES MOYENS DE M’OFFRIR UN 5 ÉTOILES, ET QUE JE N’AIME PAS VRAIMENT LES CHAÎNES HÔTELIÈRES (SAUF LORSQUE J’Y VAIS POUR DES RAISONS PROFESSIONNELLES, AUQUEL CAS JE ME FAIS UN PLAISIR DE SACCAGER LES DRAPS, DE DÉAMBULER CHAUSSÉE DE DOUILLETTES PANTOUFLES GRACIEUSEMENT FOURNIES PAR L’ÉTABLISSEMENT, ET DE VIDER LE MINIBAR AVANT DE M’ENDORMIR, LA BOUCHE OUVERTE ET LES BRAS EN CROIX, DEVANT L’ÉCRAN PLASMA. JE SUIS TRÈS PROFESSIONNELLE). Par Fun Ambrille

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M

ais en loisir, je me refuse à séjourner dans un hôtel où le propriétaire n’a jamais mis les pieds, ni son âme. Les chaînes hôtelières et moi nous ignorons mutuellement, et le monde tourne rond. SYNDROME « SHINING »

Dans un petit hôtel miteux typique, on a toujours de merveilleuses surprises en matière d’habitat et de décoration. Un lit conçu pour nain et fabriqué à partir du squelette d’une grosse caisse, des murs gazeux qui vous permettent de profiter de la passionnante conversation de vos voisins, un concierge unijambiste, et tout un tas de petites anomalies, dont l’absence de café correct le matin n’est pas la moindre. Il est important que le petit hôtel typique miteux (ça marche également dans ce sens, la langue française est décidément formidable) soit situé dans un quartier sordide ou, encore mieux, dans une campagne sordide. Ainsi, personne ne vous entendra hurler à la mort lorsque le patron viendra vous faire la peau, vous couper vos deux mains, et vous planter une paire de ciseaux dans les yeux, puis voler votre maroquinerie, et envelopper votre corps dans une couverture moisie rongée par les mites. Il ne vous violera qu’après, car il n’est pas bien malin. L’orage apocalyptique qui ne manquera pas d’éclater couvrira le bruit des pelletés de terre qui tomberont sur votre corps sans vie, après que le garçon d’étage vous ait précipité dans le trou creusé à cet effet. On n’entendra plus jamais parler de vous, ni de votre maroquinerie. Et votre voiture servira de maison pour les poules.

ROULE, MA POULE

J’ai récemment fait une découverte épatante, un motel d’un exquis mauvais goût, avec de petits rideaux de cretonne à fleurs, et une literie tout à fait inconfortable et très instable. Savez-vous que certaines chambres de motel sont équipées de lits à roulettes (et de matelas pour gymnastes pré-pubères) ? A la faveur propice de cette nuit de pleine lune, et d’une insomnie carabinée, je me suis donc livrée à quelques petites expériences. En prenant fermement appui sur le mur avec vos pieds, vous pouvez propulser votre literie, et vous avec, jusqu’au milieu de la chambre, et opérer une très légère rotation de l’ensemble en renversant tout sur votre passage. Vous explorez ainsi les quatre points cardinaux sans le moindre effort, afin de trouver l’emplacement exact qui convient à votre plongée dans les limbes. Il m’a semblé déceler une légère lueur d’effroi dans le regard du garçon d’étage lorsqu’il est entré au matin avec mon petit-déjeuner, et qu’il m’a découverte la tête à 10 cm de la corbeille, un pied battant furieusement l’air, et les deux mains arc-boutées sous le bureau. Mais j’ai fait comme si de rien n’était. Après tout, il est à mon service, ce gueux. Et je sais que son patron est venu pendant la nuit, pour me casser les coudes au marteau et dérober ma maroquinerie. Le garçon d’étage est son complice. Et c’est uniquement parce qu’il n’a pas été capable de déceler ma présence dans la pénombre qu’il ne m’a pas coupé les deux mains. Ce genre de chose n’arrive jamais dans les chaînes hôtelières.

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My name is

blonde VOUS ÊTES BRUNE, LA CRINIÈRE LONGUE ET ONDULÉE COMME UN VOILE D’ESMERALDA DÉGOULINANT SUR VOS ÉPAULES LANGUIDES ? CESSEZ DE LIRE CE BILLET ET PASSEZ VOTRE CHEMIN, AFFAIRE CLASSÉE.

A

chète le « hair conditionner drammatiPROPRE. VOUS ÊTES BLONDE, ET cally marvellous and VOTRE COIFFURE RESSEMBLE À different from the others UNE VAGUE ÉTOUPE DE RAMOand magical mystery tour NEUR ? BIENVENUE, JE T’AIME. from the Beatles » de John Frieda, le coiffeur des stars Par Fun Ambrille de Beverly Hills. ET LIS BIEN LES INSTRUCTIONS de John Frieda, le coiffeur des stars de Beverly Hills. Car n’oublie pas qu’il t’en cuira si, pour dieu sait quelle raison, tu ne respectes pas le temps de pause indiqué par John Frieda, le coiffeur des stars de Beverly Hills. Tes cheveux deviendront comme des spaghettis, mais pas cuits, et se casseront tout seuls. Bon. Une fois que tu as mis toute la boîte sur ta tonsure, tu dois t’envelopper la tête dans une serviette chaude. Pardon, excusez-moi John Frieda coiffeur des stars de Beverly Hills, mais comment dois-je faire pour chauffer une serviette ? - Plusieurs solutions tentatives sont possibles, Fun Ambrille. HOP, VOILÀ DU BILLET TORCHÉ

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• Tu la mets sur un radiateur, et de temps à autre, tu la retournes. Au bout d’une demi-journée, elle est vaguement tiédasse, mais tu n’en as plus besoin, car entre-temps, tes cheveux sont tombés sur le sol par petits paquets crépus. Voilà une bonne chose de faite. • Tu la chauffes au sèche-cheveux, la résistance pète, tu fais sauter les plombs du quartier et toutes les alarmes des commerces environnants se déclenchent. Tu finiras ta journée au poste. Bravo. • Tu la mets au four, thermostat 7, pendant 20 minutes. Lorsque tu la poseras sur tes cheveux, la chaleur va faire fondre le produit John Frieda, le coiffeur des stars de Beverly Hills, et ton cerveau avec. • Tu vas à l’aéroport du coin, tu choisis un avion de taille moyenne, et tu mets la serviette dans le réacteur ; ne reste pas trop près du réacteur. L’avion décolle avec ta serviette, et te décolle la tête par la même occasion. Quelques kilomètres plus loin, il va s’abîmer sur un village, à cause de la serviette qui s’est coincée dans la turbine. C’est moche, mais il fallait réfléchir plus tôt. John Frieda, coiffeur des stars de Beverly Hills, ces solutions ne sont pas pratiques ! • Ne t’inquiète pas, Fun Ambrille, il existe d’autres possibilités : • Tu fais un feu de bois, tu mets ta serviette dedans. Elle brûle. Tu as vu comme elle brûle vite ? • Tu la mets dans le toaster, mince elle est trop grande (ou le toaster est trop petit. • Tu peux aussi tenter l’accélérateur de particules du CERN, mais ta serviette va disparaître, transformée en protons, neutrons et bosons. C’est une loi de l’univers. Tu peux essayer de les mettre sur ta tête, pour ce que ça te coûte, mais l’effort est inutile. Bref, c’est infaisable, à moins que tu ne téléphones à l’Impérial Palace pour t’en faire livrer sur le champ et pense à regarder tes relevés bancaires avant de te lancer dans cette aventure follement chic, mais suicidaire. Sinon, tu prends un avion et tu viens te faire coiffer chez moi, John Frieda, le coiffeur des stars de Beverly Hills . Merci John Frieda, coiffeur des stars de Beverly Hills.


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STOCKHOLM, «l'effet kiss cool»

J’

Au mois de janvier, le soleil se lève à ai donc pris le train. JE SUIS ALLÉE À STOCKHOLM UNE SEULE FOIS DANS 12h et se couche à 16h, ce qui est un Pour aller à Stockholm MA VIE. C‘ÉTAIT SOUS NAPOLÉON III, J‘AVAIS 25 ANS, JE plus si vous voulez éviter que votre par voie ferrée, il fallait N‘AVAIS PAS DE SOUS POUR PRENDRE L‘AVION (NI POUR hôte ne découvre en pleine gloire 17 heures à l’époque M‘OFFRIR DES VÊTEMENTS SUFFISAMMENT CHAUDS, lumineuse que votre coupe de che(je ne sais plus si nous avions une À SAVOIR UNE COMBINAISON DE TUNGSTÈNE, DES locomotive à charbon), partir de veux lui rappelle celle d’un roi maudit. MOUFLES DE TRAPPEUR, DES CHAUSSURES À TRIPLE Genève, passer par Hambourg, traPar contre, vous déjeunez à n’importe FOURRAGE DE YAK ET LA CHAPKA DE TARAS BULBA), ET quelle heure et vous pulvérisez 25 verser la mer Baltique et arriver JE VOULAIS REJOINDRE UN SUÉDOIS ASSEZ APPROXIKrisprolls avant d’avoir compris que, tout puant par –25 degrés. Il faut MATIF RENCONTRÉ AU DÉTOUR D‘UN BLIZZARD. pour décongeler le beurre, il faut le dire aussi que c’était en janvier, ce prendre avec une pince de forgeron qui n’est pas forcément le meilleur Par Fun Ambrille et le faire ramollir au four, et prenez moment de l’année pour faire cap 3 bains bouillants pendant que les au nord, à moins d’entretenir une joyeux Suédois, habitués à tout faire dans une semi-pénombre, relation coupable avec un Miko. Je comprends mieux à présent la vont faire leurs courses en ski de fond et patins à glace ; ça crée raison pour laquelle Anders, mon correspondant sur place, a eu un une ambiance surréaliste pas désagréable ; et puis un matin, lasse très léger sursaut d’instabilité lorsqu’il m’a vue sauter sur le quai d’être restée terrée entre le jour et la nuit dans un appartement (et glisser jusqu’à lui parce que là-bas, il gèle 10 mois sur 12). J’ai surchauffé, vous décidez d’aller voir comment vivent les habitants moi-même eu un léger sursaut d’instabilité lorsque le gel a saisi lorsqu’ils ne sont pas congelés. mon pantalon et mon Teddy et que je me suis retrouvée à marcher Stockholm est une ville formidablement belle en hiver, avec tous comme la fiancée de Frankenstein.

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ses ponts XVIIIème illuminés; les rebords des fenêtres couverts de petites lanternes, on a l’impression d’arpenter un conte de fées. Malheureusement, mon voyage n’était pas très bien préparé (c’est une constante, je crois toujours que sur place, une armée de traducteurs va se mettre au garde-à-vous dans mon dos pour assurer le sous-titrage), et j’ai dérivé de boutiques en boutiques sans comprendre un traitre mot de ce que me disaient mes interlocuteurs. Je suis donc allée dans un endroit où la langue est universelle. D’une démarche en quinconce qui m’annonçait comme un membre d’honneur, j’ai poussé la porte d’un pub assez amusant, dont les murs étaient intégralement recouverts de biscuits à bière. Les clients, certainement par souci d’homogénéité, sont intégralement remplis de bière, et vous accueillent comme des rois mages en faisant sortir des replis de l’espace des verres à la

capacité spectaculaire. Que vous êtes obligée de boire pour ne pas les vexer. Dont acte. Très curieusement, au cours des quelques heures qui ont suivi, j’ai réussi à intégrer la presque totalité du dictionnaire suédois, les formes grammaticales les plus élaborées, et même quelques expressions argotiques fameuses. Encore plus curieusement, j’avais tout oublié le lendemain matin. J’en ai rapidement conclu que la bière suédoise était dotée de propriétés étonnantes, mais ne favorisait pas la mémoire, ce qui est bon à savoir. En conclusion, lors de ce voyage d’étude, je n’ai pas vu grandchose de la vie suédoise, mais j’ai connu l’essentiel, un accueil dont la chaleur est inversement proportionnelle à la température ambiante. Et apparemment, ça n’a pas changé. Comme quoi, le froid, ça conserve

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CLONK. L’EMPLOYÉ DU MÉTRO DE LONDRES

e savais bien qu’il y avait un préavis de EN BUS VIENT DE ME CLAQUER grève, mais mon optimisme béat (et légèLA GRILLE AU NEZ, rement stupide, j’en conviens), me conduit Grâce au ciel, les bus fonctionnent. Chouette. CeDANS UN PETIT BRUIT toujours à imaginer que, de toute manière, pendant, ils ne sont pas si nombreux (je tiens à siSEC ET LÉGÈREMENT ça n’arrivera pas. Pas à moi. gnaler que le n° 205 est un pur fantasme. Un truc de FLOU. Hé bien si, c’est arrivé, et je me retrouve coincée David Copperfield destiné à nous faire croire qu’il à l’autre bout de la ville, avec un appareil photo est le plus grand magicien du monde. Et réflexion Par Fun Ambrille (celui que la rédac-chef a accepté de me confier faite, il l’est probablement, vu que tout le monde y en échange d’un rein) de 3 kg autour du cou, 22 kg croit. Normal, il tient sa technique de Garcimor). de paperasse diverse destinée à me divertir lors des longues soirées d’hiver au bout des bras, et de petites espadrilles tout effiloEN JAMBES chées, du genre dont la semelle en corde devient chaude comme le magma central dès qu’elles parcourent une distance supérieure Grâce au ciel, il reste vos jambes. Chouette. Cependant, elles ne à la traversée d’un chemin vicinal. sont pas si nombreuses (enfin moi, je n’en n’ai que 5). Tiens, hier Examinons les alternatives... soir, j’ai marché exactement 3 heures et 15 minutes pour rentrer à mon hôtel. Vous le croirez si vous voulez, j’ai mis la journée à m’en remettre. Le truc, en fait, c’est que vous n’avez pas le choix. C’est ça EN TAXI ou vous vous allongez sur le trottoir et vous attendez que l’Armée du Salut vienne vous proposer une soupe et une bible. Après que A supposer qu’on ait de quoi s’offrir un taxi (25 livres pour faire les golden boys and girls de la city se soient essuyés les pieds sur environ 5 km. Ici, si tu t’offres un sandwich, tu peux rembourser vos bras. Et que les punks vous aient vomi sur la tête. la dette du quart-monde), il faut actuellement 3 heures pour se Sauf que l’Armée du Salut est coincée quelque part entre le point rendre du point A au point B (ne parlons pas du point L ou P, c’est A et le point B. Elle ne viendra pas, vous allez mourir. Sans bible. le rebord du monde). Cela dit, encore faut-il trouver un taxi. Si

GOD SAVE the Fun Ambrille

vous faites une croix au pif sur la carte de France, en fermant l’œil (celui qui n’est pas crevé), vous avez plus de chance de trouver le trésor de Montségur. Qui, je vous le rappelle, n’existe pas.

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AUTANT MARCHER

Demain, vous avez 22 rendez-vous dans 47 points différents de la


ville, c’est drôlement compliqué. Votre avenir professionnel dépend de ces rendez-vous. Bon, au pire, vous pouvez toujours vous trancher la gorge avec le daypass qui ne vous sert plus à rien mais qui vous a coûté 10 livres. Vous déployez des trésors de diplomatie pour annuler vos rendez-vous, vous faites vos interviews par téléphone, vaguement, vous n’avez pas vraiment la tête à ça, vous pensez à votre avenir professionnel. La boule que vous avez au sternum est à peu près aussi grosse que vos cuisses, rendues granitiques grâce au 3 heures et quart de marche de la veille. C’est toujours ça de pris. Tiens, regarde un peu, j’ai les cuisses de Swcharzenegger dans « Kalidor et la lampe qui pète »; mais je ne rentre plus dans mes pantalons. Et puis tout d’un coup, une fois allongée sur votre édredon mœlleux, à votre hôtel, la plante des pieds en combustion, vous vous rendez compte que vous participez à un moment. Qu’il faudrait sans doute savoir en tirer parti. Bien sûr, vous ne savez pas trop comment, alors vous ouvrez le minibar et vous vous emparez joyeusement d’une mignonnette de « famous grouse » à 4,50 livres. Au point où vous en êtes, autant le vivre, ce moment. By jove.

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LES

L FIL EU R DPA DÎNPEIS

e n u La de choc ÇA FAIT BIEN LONGTEMPS QUE LE DIABLE NE S’HABILLE PLUS EN PRADA. IL PORTE UNE PETITE ROBE SAGE, DE LONGUES MÈCHES BLONDES ET, OCCASIONNELLEMENT UNE GUITARE. STRATÉGIE EFFICACE : ON LUI DONNERAIT EFFECTIVEMENT LE BON DIEU SANS CONFESSION, PENDANT QU’IL NOUS ASSÈNE, SOURIRE CANDIDE

L

aura Laune est ravie d’être là, sur scène en France, parce qu’elle est Belge. Et “qu’en Belgique, en fait, quand t’expliques au public que t’as plus de 8 ans, tu perds déjà tous les hommes de la salle”. Le ton est donné. Pédophilie, racisme, attentats… Dès la 1ère minute de son sketch « La Prof », elle déclenche des « Ohhh » qui ne savent pas trop s’ils sont indignés ou surpris, des haussements de sourcils et des éclats de rire, parce qu’elle foule, d’un pied gracieux et léger, le politiquement correct. Le public est bousculé, maltraité parfois, mais il adore ça. Révélation 2017 de « La France a un incroyable talent », la jeune femme a d’abord passé un diplôme d’architecture et travaillé en tant qu’enseignante en

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AUX LÈVRES, DES VÉRITÉS AUXQUELLES NOS OREILLES NE SONT PLUS HABITUÉES… MAIS DONT ELLES SE DÉLECTENT ! Propos recueillis par Mélanie Marullaz

maçonnerie avant de faire rouler, sous la table des jurés de l’émission, un Eric Antoine plié en deux de rire. Un parcours singulier pour une humoriste qui l’est tout autant et qui, depuis, joue à guichets fermés aux quatre coins de l’hexagone. Activmag : Pour commencer, un petit conseil orientation pour nos jeunes lecteurs : les études d’archi sont-elles la voie royale pour devenir humoriste ? Laura Laune : (rires) C’est une bonne question ! En fait, j’ai toujours voulu monter sur scène, mais mes parents m’ont incité à faire des études. J’ai choisi l’architecture un peu par défaut, parce que ça restait artistique. Mais dès que j’ai

terminé, je suis revenue à ma première passion, le théâtre, que je n’avais jamais vraiment lâché d’ailleurs. Par contre, je ne savais pas du tout comment me lancer, c’est compliqué quand on est personne… Je faisais des castings, mais je n’étais jamais prise, j’écrivais des pièces, mais personne ne voulait les jouer… Ce qui m’a beaucoup aidée, à Paris, ce sont les scènes ouvertes des théâtres dans lesquels, un soir par mois, n’importe qui peut venir jouer et le public est là pour découvrir. Pour moi, c’était une super opportunité, je me suis inscrite, j’ai fait un sketch et ça a marché. J’ai donc commencé à en écrire de plus en plus, à me faire connaître auprès du milieu de l’humour et à avoir de plus en plus de propositions.


Š photo : Julie Caught / Maquillage : Charlotte Chenoz


LES

© Laura Gilli

L FIL EU R DPA DÎNPEIS

Est-ce que dès le début de votre carrière, vous aviez déjà ce ton ou s’est-il forgé en avançant ? Non, c’était vraiment dès le début. J’ai un personnage innocent, celui de la petite fille naïve qui balance des horreurs. Mais ce décalage n’était pas calculé, j’avais réellement ce look de fille timide. Dans la vie, je suis très réservée, donc sur scène, on voit que je suis un peu stressée, un peu maladroite. Et pour les textes, au début, je ne me rendais pas forcément compte que c’était de l’humour noir, ça me venait naturellement parce que ça a toujours été mon humour avec mes amis, ma famille… C’est à la réaction des gens que j’ai compris. Ça fait déjà une dizaine d’années que vous faites ce métier, le public a-t-il changé, est-il plus réceptif à la provocation ? J’ai le sentiment qu’aujourd’hui, il y a un besoin, une envie de liberté de ton.

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Quand les gens viennent me voir à la fin du spectacle, ils me disent, “qu’estce que ça fait du bien de voir quelqu’un qui balance, sans faire attention, sans se mettre de barrière”. Peut-être parce qu’aujourd’hui à la télé, c’est souvent très lisse. Quand j’ai passé des castings pour la télé ou la radio, d’ailleurs, on m’a dit : “ça ne peut pas passer, t’est trop trash !”, et je pense que les gens en ont un peu marre de ça, ils ont envie de rire de tout, de s’autoriser le second degré. Est-ce que vous jubilez de voir des yeux écarquillés, des bouches bées, ou d’après votre propre expression, « des oreilles qui saignent » ? En fait, je me suis jamais dit : je vais faire de l’humour noir pour choquer, pour surprendre ou bousculer. Ce n’est pas le fait de les choquer qui me fait jubiler, ça me fait juste plaisir quand les gens rient. Par contre, ce que j’aime bien, c’est quand ils me disent qu’ils pensaient ne pas

pouvoir rire de tout, mais qu’ils se sont surpris à le faire. Là, je me dis que c’est accompli, que j’ai réussi à faire passer une bonne soirée. Vous donnez l’impression de ne pas vous fixer de limites… Quand j’écris, j’essaie d’être totalement libre, parce que dès qu’on se soucie de ce que les gens vont penser, on n’est plus vraiment sincère. Après, sur scène, si les gens sont choqués, et qu’ils rient, c’est bon, mais s’ils sont juste choqués, ça ne m’intéresse pas. C’est surtout le rire qui va poser une limite. Quelle est la dernière fois que VOUS avez été choquée ? Quand on est dedans tout le temps, on s’habitue en fait. J’écris toute la journée, pas seulement pour le spectacle, mais aussi pour d’autres choses, des vidéos, des chansons, des promos, et parfois, c’est seulement quand je vois la tête des


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gens que je me dis, ah oui, en fait, cette vanne, elle était trash. Et puis, j’ai aussi une déformation professionnelle, quand je vois d’autres humoristes sur scène, j’ai du mal à me laisser aller, à être simplement public, parce que je suis tout le temps en train de réfléchir, pour comprendre où il veut en venir, analyser le mécanisme d’humour qui est mis en place. La dernière fois que vous avez ri aux éclats ? Cette semaine, j’ai fait une émission de radio sur Rire&Chanson, où Oldelaf était invité, il me fait beaucoup rire, et ce jourlà, il a fait une chanson inédite pendant l’émission et j’étais vraiment cueillie. La dernière fois que vous avez eu l’impression d’aller trop loin ? Je me suis jamais dit “cette vanne-là, elle a choqué parce qu’elle est allée trop

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loin”, je me dis “elle a choqué parce que je ne l’ai pas amenée assez finement, pas écrite de façon assez drôle”. Je retravaille donc beaucoup mes textes, je suis tout le temps en train d’affiner, je ne suis jamais contente de moi quand je monte sur scène, je suis bien trop perfectionniste… La dernière fois qu’on vous a dit que vous alliez trop loin ? Ça arrive plus souvent sur Internet. Parce que ça touche beaucoup de monde, mais aussi parce que c’est un humour qu’on adore ou qu’on déteste et du coup, ça fait forcément parler. J’ai donc beaucoup de messages qui disent « c’est scandaleux ! » Je pense notamment à une vidéo que j’ai faite, il y a quelques mois, sur l’avortement… Je me fais aussi insulter, mais pour moi, ça fait partie de cet humour. C’est normal de ne pas plaire à tout le monde, du coup, je le vis plutôt bien.

La dernière fois que vous avez perdu un spectateur ? C’est moins courant aujourd’hui, parce que les gens qui viennent me voir attendent justement cet humour. Mais ça arrive que certains ne se renseignent pas du tout et qu’ils voient juste une petite blonde sur l’affiche. Ils se disent que ça va être un peu léger, girly, et du coup, ils ont un choc en découvrant le spectacle. Il y en a aussi qui prennent tout au premier degré, ils me disent, « mais vous êtes horrible! » Ben oui, parce que je joue un personnage raciste, homophobe, qui sort toutes les horreurs possibles, sur tous les sujets, sans en avoir aucune conscience, et quand on ne comprend pas que c’est du second degré, là oui, c’est vraiment horrible. + d’infos : www.lauralaune.fr Le Diable est une gentille petite fille I 12 mars à Genève 13 mars à Lausanne, 1er avril à Ambérieu en Bugey, 12 avril à La Ravoire


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DÎNER D

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LA QUÊTE DE « L’HOMME SŒUR »

JE SAIS, C’EST NUL,  BISE

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Par Virginie Bosc

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Gégé : J’en ai marre, marre, et remarrie ! Babeth : Non mais, ça va pas de te mettre dans des états pareils, c’est un loser, ce mec… Gégé : ET un mufle ! Tiens, regarde un peu le sms pourri qu’il m’a envoyé « j’te kit, je sais, c’est nul, bise ». Véro (le nez sur son nouvel iphone) : Ah ben, ça, c’est drôle alors… tu sais ce que ça donne avec le correcteur d’orthographe ? « j’te kif, je sais c’est cul, buse ». Gégé : Tu peux arrêter avec ton nouveau jouet ? JE SOUFFRE lààààà ! Non mais, dis-moi, quand, je pourrai rencontrer un homme digne de ce nom ? Marine : C’est vrai qu’on se demande un peu où sont passés les vrais mecs ! Vero : Cherche pas, les bons, ils sont tous pris… Babeth : Arrête de la démoraliser ! T’as essayé les bacs à sable ? Y a plein de pères de famille fraîchement divorcés là-bas... Lise : Non mais, ça va pas ? Tu la vois faire sa vie en Scénic, un mouflet sous chaque bras ? Ça manque un peu d’ambition, là, quand même… Marine : Et les stades de foot ? T’as pensé à faire la sortie des stades ? Lise  (lubrique) : Ouaihhh, arf, pssst !… A poil dans un imper… slurrp ! Vero : Ça marchera jamais, tu peux pas draguer avec un cornet de frites à la main, une kro dans l’autre, en hurlant « Aux chiottes l’arbiiiiitre ! »


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Babeth : On se disperse là… Faut reprendre depuis le début. Qu’est-ce que tu veux au juste, Gégé ? Gégé : J’veux un mec sensible, intelligent, attentionné. Un mec qui t’offre des fleurs, même si c’est pas ton anniversaire, qui se met aux fourneaux quand t’es crevée, sans te demander où sont rangées les casseroles, qui t’envoie 10 sms par jour pour rien dire, qui te colle un post-it sur le frigo avec un cœur gros, comme ça, avant de partir au boulot… Cathy : Mouais… tu veux une femme déguisée en homme, quoi ! Lise : Je l’ai toujours dit, la femme est l’avenir de l’homme ! Gégé : Oh là là, je vous arrête tout de suite ! J’vais quand même pas virer ma cuti parce que les mecs sont incapables d’assimiler les bases de la psychologie féminine… C’est à eux de se remettre un peu en question, on le fait bien nous ! Marine : Elle a raison, en plus, y a pas plus simple qu’une gonzesse. Suffit de lui dire tous les jours qu’elle a maigri, que sa meilleure copine est un thon, qu’elle est LA femme de ses rêves

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pour couler des jours « pépères »… Cathy : En même temps, statistiquement, avec 1 divorce pour 2 mariages, est-ce qu’on est vraiment fait pour s’entendre ? Lise : Il me semble que la réponse est un peu contenue dans la question, non ? Isa : L’idéal, ce serait de pouvoir bénéficier d’une garantie Darty, mais version mec. Un truc du genre « satisfait ou remplacé », tu vois… Gégé (pensive) : C’est pas un peu avant-gardiste comme concept, ça ? Babeth : Ouais, ben, en attendant l’arrivée du troisième sexe pour résoudre le problème, va falloir mettre un peu d’eau dans son vin. L’homme idéal, ÇA EXISTE PAS ! Lise : Elle a raison, le mec de nos rêves est une espèce en gestation… il est pas encore né, en fait ! Cathy : Tu m’étonnes… Si ça continue, on sera bientôt obligées d’épouser nos fils !!!


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ZIZANIE N.F (LAT. ZIZANIA, IVRAIE). MÉSENTENTE, DISCORDE. METTRE, SEMER LA ZIZANIE. VOILÀ POUR LA DÉFINITION OFFICIELLE DU PETIT LAROUSSE. DANS LA RÉALITÉ, IL SUFFIT PARFOIS D’UN MAGAZINE POUR RUINER L’AMBIANCE AMICALE D’UN DÎNER DE FILLES, ET AFFICHER LES QUERELLES AU MENU... Par Virginie Bosc

e l l i u o r emb

Gégé : Salut les filles !... je vous ai apporté Activ, vous avez vu le dossier ce mois-ci ? Marine : Non, ça parle de quoi ? Gégé : DE NOUS ! ... Ah, ils ne nous ont pas ratées chez Activ, tous nos défauts sont étalés en pleines pages... Déjà que c’était pas facile de trouver un mec dispo, mais avec leur dossier, préparezvous à traverser un grand désert affectif ! Demain, j’appelle pour résilier mon abonnement ! Marine : Mais enfin, qu’est-ce qu’ils disent ? Gégé : MAIS TOUT, JUSTEMENT ! Qu’on est jalouse, obsession-

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LA GRANDE

nelle, manipulatrice, vénale, dépensière, chieuse, galère, hystérique, simulatrice, et j’en passe... y en a pour toutes les lettres de l’alphabet, c’est une vraie encyclopédie ce truc-là ! Lise : Remarque, on est peut-être un panel représentatif après tout ! Tiens, par exemple, Isa, tu vas pas me dire qu’après 4 enfants et 17 ans de mariage, t’as jamais simulé ? Isa : Non mais attends, pour qui tu me prends ? Ma libido se porte aussi bien que ta provocation à deux balles ! Véro : Là, franchement, tu l’as pas volé ! Faut dire que t’es toujours en train de chercher la petite bête...

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Lise : C’est ça ! Alors disons qu’à moi toute seule, j’illustre le chapitre Chieuse de ton magazine, je me demande bien à qui s’adresse la lettre V, comme Vénale... Véro : Moi vénale ? C’est la meilleure ! Lise : Dis, c’est quand même pas moi qui suis allée faire estimer ma bague de fiançailles chez un commissaire-priseur avant de dire oui, j’te rappelle ! Véro : Alors ça, c’est mesquin ! C’était pas pour savoir ce qu’elle valait... c’était pour savoir s’IL M’AIMAIT, nuance ! Lise : Tu vois, c’est exactement à cause de filles comme toi qu’on est considéré par les hommes comme des galères ambulantes ! Le côté femme enfant qui a besoin d’être rassurée, ça gonfle ! Véro : C’est pour ça que t’as opté pour la panoplie working girl, je suppose ? Le genre qui dégaine sa gold avant le dessert, qui se transforme en folle hystérique quand elle découvre une autre brosse à dents dans sa salle de bains, et qui programme ses RDV galants seulement s’il lui reste une petite place dans son agenda ! Non mais attends, c’est quoi ces leçons de morale ? Cathy : Bon allez ça va, faut pas se fâcher... Véro : Ah non, toi surtout tu dis rien ! Tu continues tes séances chez le psy et tu gardes tes conseils de névrosée pour toi ! Cathy : NEVROSEE, MOI ??? Babeth : Ecoute, elle a raison, ça fait 6 mois que tu passes toutes tes angoisses dans la bouffe ou dans les fringues ! Y a pas besoin d’un psy pour comprendre qu’acheter une nouvelle robe, ça fait pas de toi une nouvelle femme ! De toute façon, tes robes, tu pourras bientôt plus les enfiler vu que t’es passablement en train de te transformer en bouteille de Perrier ! Babeth : Et puis, tu compenses rien du tout, t’es toujours sous Prozac ! Tu te rends compte que chaque fois que ton banquier t’appelle, tu te fais passer pour ton répondeur ? Même chez Cetelem, t’es black listée ! Cathy : TU SAIS CE QU’ELLE TE DIT LA GROSSE NEVROSEE FAUCHEE SUR SON REPONDEUR ? Gégé : STOP ! Déjà qu’il va falloir ramer pour convaincre ces messieurs que nous ne sommes pas des monstres, on ne va pas en plus se crêper le chignon !... ah ben tiens, on dirait que j’ai pas tout lu ... Les filles : Quoi, qu’est-ce qu’ils disent ? Gégé : En juin, Activ taille un costard à ces messieurs ! Ça, tu vois, c’est ce que j’appelle l’objectivité de la presse ! Je vais peut-être le garder encore un peu mon abonnement finalement ! ■

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SURFER SUR LE WEB N’EST PAS SI SIMPLE ! ENCORE FAUT-IL SAVOIR MANIER LA BARRE GOOGLE AVEC SUBTILITÉ, DÉJOUER LES PIÈGES PERFIDES DE BIG BROTHER ET ÉVITER DE SOMBRER DANS UNE CYBERADDICTION SÉVÈRE ! UN SEUL MANQUEMENT À CES RÈGLES ÉLÉMENTAIRES ET LE NET, TOUT À COUP, NE DEVIENT PLUS TRÈS NET... Par Virginie Bosc

Gégé : Salut les filles ! J’ai une grande nouvelle à vous annoncer... Lise : Laisse-moi deviner... T’as rencontré le prince charmant qui, pour une fois, n’est pas marié ? Gégé : Non, c’est pas ça... je me suis acheté un ordinateuuuur ! Lise : Waouh ! Ça y est, t’as rendu ton minitel à France télécom ? Gégé : Ouais, c’est ça, rigole !... Attendez, j’ai encore mieux ! Je me suis inscrite sur Facebook ! C’est carrément génial ce truc, tu peux papoter avec la terre entière. Tiens la preuve : hier, j’ai été contactée par un gars qui était à l’école primaire avec moi. Il m’a même envoyé des vieilles photos de classe. Oh ! La touche avec

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s e s u e f r su EN BANDE DÉSORGANISÉE !

ma coupe au bol, mon pull à losanges marron, mon pantalon pat d’éph’ et mes binocles oranges... J’étais une offense à la nature ! J’ai eu tellement honte que j’ai renvoyé illico une photo de moi récente... Lise : Et ? Gégé : Il m’a répondu : “T’as pas changé” ! Lise : Et toi, grosse naïve, t’as pris ça pour un compliment ? Marine : Non mais, Lise, tu cherches à la démoraliser ou quoi ? Allez raconte, qu’est-ce qu’il fait maintenant ce type ? Gégé : Ben, il est véto en province !



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Marine : Super... c’est bien ça, véto ! Gégé : Ouais... sauf qu’il est marié et qu’il a 3 enfants ! Lise : Qu’est-ce que j’disais !... Et à part ce plouc, t’as fait d’autres touches sur Facebook ? Gégé : Si on veut, un autre gars m’a demandé si j’étais en seconde au lycée St Sulpice, mais alors là, au secours, la tête de gangster ! Je n’ai pas osé répondre... En plus, sur sa page, sous l’onglet « Vie amoureuse », il a écrit “c’est compliqué !”, tu vois le genre... Non, franchement, pour les rencontres, vaut encore mieux rester sur Meetic ! Ah, au fait, j’ai acheté le CD training d’Ophélie Winter « Internet pour les blondes », ça vous intéresse ? Véro : Sans dec, ça existe un truc pareil ? Dis donc, si elle manie la souris comme elle chante, t’auras besoin de la dernière version de Norton anti-virus ! Lise : Ecoute, si ça peut éviter à Gégé de taper 3615 code JEXISTE dans la barre Google... Gégé : Non, mais vous me prenez pour une débile ou quoi ? Tu crois que je travaille comment au bureau, avec une machine à écrire sur les genoux ? Babeth : Te vexe pas, Gégé, c’est pour rire ! T’inquiètes pas, c’est moi qui détient le record des bourdes sur le net, aujourd’hui... J’ai mis mon CV en ligne pour prendre contact avec des recruteurs.

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Dans l’heure qui a suivi, j’avais une réponse : celle de mon DRH qui voulait savoir pourquoi je voulais quitter la boîte ! Gégé : Oh le malaise ! T’as dit quoi ? Babeth : La vérité ! Que s’il continuait à me payer en cacahuètes, je ressemblerais bientôt plus à une guenon qu’à une responsable de com ! Isa : Tiens, à propos d’animal, tu sais ce que m’a demandé mon fils pendant son absence ? Nourrir son pingouin virtuel ! Lise : Quelque chose me dit que l’animal va bientôt périr sur sa banquise... Isa : Déjà fait... J’ai balancé une orque virtuel dans le jeu ! A l’heure qu’il est, il ne doit pas en rester grand-chose du pingouin. Marine : Moi, avec Jerôme, c’est la guerre à la maison. Il joue tous les soirs en ligne, au poker, ça fait des semaines que ça dure, j’en peux plus ! Hier, je lui ai dit “Tu choisis, c’est le poker ou moi !” Tu sais ce qu’il m’a répondu ? “Tu bluffes !” Gégé : Dire qu’internet était censé nous faciliter la vie... Remarque, j’ai gardé le ticket de caisse du logiciel, tu crois que je peux le changer contre un DVD ? Y’a un film avec Sandra Bullock qui me tente bien... Isa : Ah ouais ? C’est quoi comme film ? Gégé : Un thriller... ça s’appelle « Traque sur internet » !


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E T I U D N O C E D

C’EST UN FAIT, LA VOITURE N’EST PLUS UN DOMAINE EXCLUSIVEMENT RÉSERVÉ AUX HOMMES, ET LES MAUX DONT ON NOUS ACCUSE INJUSTEMENT NE SONT QUE DES LIEUX COMMUNS N’AYANT AUCUNE RAISON D’ÊTRE ! (A QUELQUES EXCEPTIONS PRÈS…) Par Virginie Bosc

Véro : Oh là là, c’est la bérézina totale les filles ! Marc va me tuer… J’ai rayé l’Audi en ratant mon créneau. Gégé : Calme-toi Véro ! Tu t’assoies, tu prends un verre et tu déstresses, y a pas mort d’homme non plus ! Véro : Non, mais y aura bientôt la mienne si je lui ramène la voiture dans cet état ! Isa : Mais enfin, elle n’est pas équipée d’avertisseurs sa voiture ? Véro : Si, mais j’ai cru que c’était le bip de ma ceinture que je venais de détacher ! Le temps que je comprenne, c’était trop tard… Babeth : T’as plus qu’à nier farouchement ! Tu prends un air outré en

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injuriant le salaud qui t’a fait ça, ça marche à tous les coups ! Véro : On voit que tu ne connais pas Marc ! Babeth : Bon, elle est rayée sur combien de cm ? Véro : Attends, rappelle-moi combien il y a de cm dans un mètre déjà ? Babeth : Allez, j’vais être sympa, je t’échange mon vernis à ongle contre tes Louboutin ! Il est aussi noir que ta voiture, ça devrait le faire, non ? Véro : T’es vraiment sans pitié, mais tu ne me laisses pas le choix ! Marine : Ça, on peut dire que la voiture, c’est toujours une source d’embrouille dans un couple ! Hier, Jerôme m’a engueulée parce qu’on ne retrouvait pas la voiture dans le parking. Il m’a demandé où je l’avais mise. Quand j’ai répondu « entre une Nissan et un Scenic », il est devenu dingue ! Isa : Faut dire qu’il y a mieux comme repère ! Remarque, ça vaut pour la fois où il s’est garé sur une place handicapé en te demandant de rester dans la voiture pour faire « plus vrai » !


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Cathy : Quel mufle ! Mais qu’est-ce que tu fais encore avec un type pareil ? Véro : J’sais pas, mais j’me résouds pas à vivre en solo ! Et toi, t’en es où de ton permis de conduire, ça avance ? Cathy : Bof… pas vraiment… Y a toujours un feu caché dans un arbre ou un panneau qui ne veut rien dire pour me mettre dedans ! Franchement, qu’est-ce qu’il faut comprendre quand il y a un panneau avec 2 bosses dessus ? Y a quand même pas de chameaux dans la région que je sache ? Isa : Ça signifie que tu vas croiser 2 dos d’âne ! Cathy : Alors là d’accord ! Des ânes, tu vois, c’est déjà plus plausible… Babeth : (en apparté à Marine) Il paraît qu’à chaque leçon, son moniteur d’auto-école dépose un cierge sur le tableau de bord ! Dis donc, c’est quoi ce truc que t’as sur le front ? Ça fait comme une empreinte… Marine : (gênée) C’est rien… Babeth : Mais si, c’est bizarre, on dirait un W ! Marine : Bon, tu me jures de ne pas rigoler ? J’étais tellement crevée tout à l’heure qu’entre 2 rendez-vous, j’ai piqué un roupillon dans la

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voiture… ça fait 2 heures que je me balade avec le logo Volkswagen sur le front ! Lise : Salut les fiiiiillles ! Pardon pour le retard mais je reviens de chez le concessionnaire... Regardez un peu le petit bijou que je me suis offert ? Une fiat 500 cabriolet ! Isa : Waouh, elle va trop bien avec ton sac à main en plus ! Lise : Je vais mettre cette blague à 2 balles sur le compte de ta jalousie… Isa : Oui, j’avoue, mais quand même tu me déçois Lise ! T’as fini par tomber dans le piège de la pétasse branchée qui n’a pas les moyens de s’offrir une mini, là… Lise : Mais pas du tout ! Mini et Fiat, c’est pas la même cible ! En plus, c’est un vrai aspirateur à mecs cette bagnole. Franchement, faudrait être idiot pour imaginer qu’on puisse y caler 3 horribles gosses et un labrador, hein ? Gégé : C’est sûr… en même temps, on n’imagine pas non plus qu’on va devoir rentrer à pied parce que t’as malencontreusement oublié de mettre ton frein à main… Y a ta Fiat qui vient d’emboutir ma Twingo !


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ON A BEAU SAVOIR QUE LES FILLES SUBLIMES N’EXISTENT PAS POUR DE VRAI, QU’ELLES NE S’AFFICHENT QUE DANS LES PAGES DES MAGAZINES, ON VENDRAIT TOUTES NOTRE ÂME AU DIABLE POUR AVOIR, NE SERAIT-CE QU’UN INSTANT, LA TAILLE ET LES JAMBES D’UN MANNEQUIN ! TOUTES ? NON ! CERTAINES RÉSISTENT ENCORE ET TOUJOURS À L’ENVAHISSEUR… Par Virginie Bosc

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ET TAIS-TOI !

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Lise : Hello, les filles ! Marine : Ben Lise, qu’est-ce qui t’arrive ? Ça fait un mois qu’on ne t’a pas vu ? Dis donc, t’es métamorphosée ! Lise : Ouais ! J’ai décidé de me prendre en main ! Je me fais coacher par Ted à domicile. Gégé : Ted ? C’est qui celui-là ? Lise : Mon coach ! Enfin, je devrais plutôt dire un croisement de Brad Pitt et de Rambo. Il est trop canon ! Et puis, y’a pas à dire, les résultats sont là. J’ai découvert des muscles, je savais même pas qu’ils existaient ! J’ai des abdos jusque dans les genoux, des cuisses méga sculptées, les biceps de Popeye et le comble, c’est que je me sens hyper bien dans ma tête ! Isa : Attends, attends, tu m’intéresses là ! File-moi son


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tel, ça fait des lustres que je me balade avec une bouée sur le ventre et du Lexo dans mon sac ! Vero : Oui, ben après 40 ans et 4 mouflets, tu t’attendais quand même pas à ressembler à Demi Moore ? Babeth : N’empêche, t’as vu comment elle est taillée Demi ? En plus, elle a des cheveux sublimes. Paraît qu’elle les lave à l’Evian… Gégé : Pfft, c’est n’importe quoi ! Vous n’allez quand même pas tomber dans ce piège à filles au QI d’anorexique ? C’est un truc de people ça, ils savent pas quoi faire de leur pognon ! C’est quoi l’étape suivante Lise ? Tu vas t’injecter du botox pour avoir une bouche de morue ou tu vas choisir le modèle lifté « Barbie fait la gueule » ? Non parce que tu sais qu’après ça, tu peux même plus esquisser ne serait-ce qu’un rictus, sinon tu fais tout péter ! Babeth, file-moi le pain steuplait, pour saucer l’assiette… Lise : Tout ce que je dis, c’est que devenir grosse, moche et vieille n’est pas une fatalité. Y a un tas de trucs qui existent pour ralentir le processus et qui marchent un peu mieux que le régime spécial K ! Marine : Tu m’étonnes, moi je l’ai fait le régime pétales allégés… c’est de la daube ! Isa : En même temps, si tu ne triais pas tes céréales pour manger QUE les copeaux de chocolat, ça marcherait peut-être mieux ! Gégé : Ouais, ben en attendant, le culte du corps, la beauté à n’importe quel prix, tout ça, c’est un non-sens total ! T’as qu’à voir Cathy qui a acheté ses pilules minceur sur le net… Ah ça pour maigrir, elle a maigri ! En 24 heures, elle s’est vidée les intestins à coup de détergent ! Voilà ce qu’elles contenaient ses pilules : DU DETERGENT ! De toute façon, le problème c’est que quand tu commences, tu ne t’arrêtes plus, c’est toute ton anatomie qu’il faut tailler au cutter. Tout ça pour quoi ? Pour finir en poupée de cire du Musée Grevin ! Non mais laissez-moi rire… Tiens Babeth, tu me passes la chantilly pour finir ma crêpe ? r’ci ! Babeth : Ben moi, j’en ai une de crème miracle. Elle te fait perdre 20 ans en une seule nuit ! Vero : Ah ouais ? Babeth : Ouais ! Tu l’appliques le soir, tu te couches et quand tu te réveilles le matin, t’as plein d’acné !

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DÎNER D



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L FIL EU R DPA DÎNPEIS

IL A TOUT DU BON POTE : LA MINE RÉJOUIE, L’ŒIL JOUEUR ET LA VANNE QUI DÉPASSE DU HOLSTER. AVEC SES AIRS D’ADULTE-MAIS -PAS -TROP, SUR SCÈNE, VÉRINO RACONTE PETITS DÉBOIRES ET GRANDS COMBATS DU QUOTIDIEN. LES NÔTRES, LES SIENS. LA VIE À DEUX, PUIS À TROIS, LA PLACE DES FEMMES, CELLE DES PAPAS… AVEC UN BONHEUR ÉVIDENT ET TOUT À FAIT CONTAGIEUX. Propos recueillis par Mélanie Marullaz Photos : Julien Weber

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ais pourquoi « Vérino » d’abord ? Parce qu’Olivier Balistro… Balostr… Balestri… Ah d’accord. L’auto-dérision, ce Mosellan de 36 ans la manie sur les planches à la perfection depuis une quinzaine d’années bientôt. Après un DEUG de sport, il quitte « Nancy, sa place Stanislas et ses bergamotes pour s’installer à Paris, sa place Pigalle et ses sex-shops... ». Il s’inscrit au Cours Florent, puis écrit, frénétiquement, et devient un habitué de toutes les scènes ouvertes de la capitale. Il enchaîne les festivals avant d’accepter, en 2011, de participer à l’émission « On n’demande qu’à en rire » de Laurent Ruquier, une sorte de télécrochet de l’humour, où les candidats sont notés et doivent obtenir un score satisfaisant afin de rejouer la semaine suivante. Il y reviendra 4 saisons de suite. Aujourd’hui, plus à l’aise et efficace que jamais, il mime, joue, bavarde, entre stand-up et improvisation, avec l’envie de mettre le doigt sur le petit détail qui cloche. Et chaque semaine en fin de spectacle, « pour faire transpirer l’énergie de la scène » sur les réseaux, il retient son public, « Vous avez encore 5 minutes ? » et décortique l’actualité en direct sur le web. Jusqu’en juin, il poursuit sa tournée « des villes-presque » - Briec, presque-Quimper ; Gorge, presque-Nantes… - Mais sera à Flaine, vraiment, le 14 février prochain.

Activmag : Vous avez toujours voulu être humoriste, mais quand est-ce vraiment devenu une réalité, dès la cour de l’école ou la 1ère fois que êtes monté sur une scène ? Vérino : Après ça encore… D’abord, il y a l’envie de faire rire et le fait de se rendre

compte qu’on y arrive ; ensuite, on fait rire les gens qu’on ne connaît pas, et ça, c’est une sacrée étape ; mais je crois que le vrai cap, c’est de réaliser que ce n’est pas du hasard. Au début, on est marrant une fois par semaine, si les lunes sont bien alignées, si on a confiance, si le public est sensible à ce qu’on fait. Mais le moment où je me suis dit que j’étais réellement capable de faire ce métier, c’est quand j’ai joué plusieurs fois par semaine et que, plusieurs fois par semaine, j’étais marrant. Vous avez enchaîné la scène, la télé, YouTube… Qu’est-ce qui vous procure la plus grosse montée d’adrénaline ? Là, en ce moment, c’est vraiment YouTube, parce qu’on réunit les trois univers, scène, télé et internet. J’ai un public, pas de montage sur le moment, les gens dans la salle voient directement ce qui se passe et c’est en réaction immédiate, puisque je le poste en plus en live sur Facebook. Je suis donc totalement sans filet, et tous les vendredis, il faut que je sorte un 7 minutes. Quand ça marche, j’ai vraiment la sensation d’avoir réussi un truc. Je ne suis pas un grand traqueux, tous les soirs je rentre sur scène comme dans ma cuisine, mais ça, ça m’oblige à être traqueux, cette adrénaline du vendredi, elle me rend vivant. Est-ce qu’on ne devient pas complètement accro à ce rire qu’on déclenche ? En début de carrière, c’est comme une espèce de drogue, mais je pense que pour continuer, il faut pouvoir devenir accro à la création et non au résultat de la création. Sinon, on ne fait ce métier que pour les rires. Et on en veut au public

quand il ne rie pas ! Moi, je le fais pour raconter des choses, ensuite les gens rient s’ils en ont envie. Je crois que ma drogue la plus forte maintenant, c’est l’écriture. Le rire, l’écriture… Vous tournez à quoi d’autre ? J’ai un problème, je suis un des rares humoristes heureux, je crois que c’est assez rare dans ce métier, il n’y a que des gens déprimés autour de moi, qui racontent leur peine sur papier. Moi, j’ai trois enfants géniaux, une femme avec qui je vis depuis 19 ans et qui est merveilleuse… Ce sont mes drogues, pour le coup, encore beaucoup plus fortes que la scène ou le stand-up ! Mes parents étaient très chrétiens, pour eux le travail se faisait dans la douleur. Et pour moi, non, le travail se fait dans la joie, dans le rire. J’ai réussi à en faire mon métier et j’ai envie que mes fils voient ça, qu’ils se disent, « en fait, ça peut être cool la vie », et qu’ils cherchent à être heureux quand ils seront grands. Mon challenge, c’est donc de réussir une carrière sans être dépressif ! A quand remonte votre dernier fou-rire? Hier ! Mon fils de 8 ans, le grand, m’a envoyé une vidéo où il se filmait avec un emoji, une tête de mort. Ça fait des plombes qu’il veut un animal et il me dit : “Papa, je veux un faucon, sinon…” ça dure 20 secondes et il joue le truc super bien. Qu’est-ce qui vous fait marrer de manière générale ? J’aime bien l’échec, ça, ça me fait beaucoup rire. Les gens sûrs d’eux qui arrivent avec un « c’est comme ça qu’on fait » et ça tape à côté, je passerais

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PIS PAU

ma vie à les regarder. Je trouve que ça remet les choses en place. Vous avez récemment commencé à décerner le prix du « J’aurais mieux fait de fermer ma gueule », à Yann Moix ou Benjamin Griveaux, mais vous, quelle est la dernière fois que vous auriez mieux fait de la fermer ? Ça m’arrive souvent… Mais je crois que c’était le jour où j’ai fait une vidéo sur la transition sexuelle de Caitlin Jenner. Quand on s’attaque aux transgenres, il faut être ultra renseigné, et je ne l’étais manifestement pas assez… J’ai fait des blagues sur le sujet, évidemment bienveillantes, mais qui ont pu être mal interprétées par certains trans’, parce qu’eux vivent dedans au quotidien, et que la maladresse à longueur de journée, pour eux, ça devient de la mauvaise volonté. J’ai écrit un petit mot pour m’excuser.

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Dans vos vidéos, vous vous inspirez de l’actualité, si vous pouviez passer une heure dans la peau d’un homme politique, qui choisiriez-vous ? Je crois que c’est Xi Jinping qui m’intéresse le plus en ce moment, puisqu’il a décidé qu’il serait président à vie, qu’il est en train de transformer la Chine en une puissance incontournable et qu’il a tous les pouvoirs dans ce pays-là. J’aimerais bien être dans sa tête pour voir exactement quelles sont ses intentions, si elles sont bienveillantes ou s’il amorce un totalitarisme à l’échelle planétaire… Si vous pouviez passer un jour dans la peau d’une femme ? La mienne !… Pour voir si je suis bon au pieu, ou pas du tout… Et puis je trouve que c’est une excellente maman, donc j’aimerais bien être dans sa tête pour voir ses schémas, je suis curieux de voir

comment ça fonctionne. Si vous pouviez passer une semaine à une autre époque ? Le futur, clairement ! Parce que dans le monde dans lequel on vit, on est quand même très centré sur notre petit estomac, notre petit ego, du coup, tu fais juste un saut de 50 ans et tu vois que tu n’existes plus déjà… et puis j’aimerais voir si tous nos combats ont mené à quelque chose. Dans votre wishlist, que reste-t-il comme rêves à réaliser ? J’ai semé plein de petites graines, parce que je veux être heureux toute ma vie, mais il n’y en a aucun qui soit encore entièrement réalisé. Mais là tout de suite, j’aimerais bien la Porsche 911 en Lego Technic. + d’infos : www.verino.fr - 14 février à Flaine


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MONSIEUR A TESTÉ POUR VOUS

le“Plus que Parfait” COMMENT L’AVEZ-VOUS DÉCOUVERT, MADAME ? SCÉNARIO TOUT SIMPLE : VOTRE HOMME EST PARTI ACHETER LE PAIN EN LAISSANT SON ORDI ALLUMÉ… VOUS PASSEZ DEVANT L’ÉCRAN EN FAISANT PRENDRE L’AIR À L’ASPIRATEUR… OUPS ! ENFER ET DAMNATION !!! UNE FEMME NUE (OU PRESQUE) ! VOTRE SANG NE FAIT QU’UN TOUR, ET VOUS ZOOMEZ SUR LA CRÉATURE… REOUPS ! CETTE CRÉATURE C’EST VOUS ! ENFIN, PRESQUE VOUS… Par Frédéric Charpentier Illustration Sophie Caquineau

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LE MYSTÈRE DE LA BELLE INCONNUE...

ous scrutez la photo… C’est bien VOUS en maillot, l’année dernière à Marienbad. Votre œil expérimenté (35 ans de scannage quotidien des copines et des collègues) vous permet de trouver tout de suite les 7 erreurs cachées : je vous les dévoile, mais vous les supputez déjà : le nez, les joues, les lèvres, le cou, la poitrine, les hanches, les fesses, les genoux, cailloux, bijoux, choux… Quoi ? Ça fait plus de 7 ?

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Quand on s’aime, on ne compte pas ! Mais justement, vous aimezvous encore ? Vous foncez devant votre miroir acheté sur La-méchante-reine. com… « Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est la plus Belle ». Son tain devient blafard, il toussote, gêné, la lampe au-dessus se met à grésiller, et un courant d’air glacé soulève le rideau de douche… Joker ! Pourtant, votre mise en beauté quotidienne suffit encore à vous rendre l’éclat de votre… euh, de vos… Disons de vos belles années, celles où vous partiez en chantonnant à la fac ou au boulot, vos paupières simplement vêtues d’un trait de crayon noir, et que de beaux inconnus vous offraient des fleurs en pleine rue… Si, si ! TIENS ! CELUI QUI VIENT DE RENTRER N’EST PAS UN INCONNU, LUI ! LOGI-CIEL MON MARI !

Il a compris ! Son (beau) regard va de l’écran à vous, puis de vous à l’écran. Son neurone (vous) calcule, mais la porte est trop loin et le couperet trop près ! Il ruse : “T’as vu comme t’es trop belle ?” Vous rétorquez : “Laquelle ? Elle ou moi ?” - “Les deux, je vais te montrer… ” - “T’as intérêt, sinon je vais te fermer ton clapier mon Lapin !” - “C’est un logiciel génial qui s’appelle Plus Belle qu’avant”… Le débit de Monsieur ressemble à celui d’une Florence Foresti sous acide… Il saisit la souris d’une main droite moite et vous découpe (la photo) en quelques clics. “Regarde ça, ma Bibiche, (ça commence mal) je t’ai refait le nez (où est votre bosse ? C’est celle de papa !), je t’ai gommé 2-3 ridounettes au coin des yeux (oh non, vous les adorez, elles font tout le charme de votre sourire !), je t’ai retendu un peu le cou (enfin une bonne idée) et je t’ai remis un peu de pulpe dans les lèvres (bof, on dirait la sœur de Beyoncé et ça vous donne plutôt un sourire hyaluironique). ENTRER DANS LE MONDE DES SILI-CLONÉES PEUT SE PAYER CLASH !

Le Loulou sculpteur informatique lève son bistouri virtuel : “Concernant la poitrine, j’ai retendu les haubans (c’est élégamment formulé), puis j’ai gonflé un peu la voilure… (vous qui pensiez qu’il était encore à ce jour plus intéressé par la profondeur de vos pensées que par celle de vos bonnets…). Au niveau de la taille, là

ça ne fait pas un pli, ce sera liposuccionopen-bar (heureuse qu’il ne vous ait pas fait le coup de lipopothame, vous êtes chatouilleuse à cet endroit), les hanches, rien à dire (il faut dire qu’il s’y accroche souvent) et un p’tit coup de rabot sur les fesses pour terminer en beauté (il en pince pour elles)…” Il arrête là son cours d’anatomie. Vous détaillez sur l’écran votre double pixélisé taille 36 éligible chez Barbie… Non, ce n’est pas Vous, définitivement ! Vous questionnez : “C’est celle-là que tu voudrais ?” Vous découvrez une lueur d’amour dans son regard : “Tu vas rire (sûrement), mais tu as beaucoup plus de charme comme tu es là maintenant ! (c’est bien, continue) et à ta place je ne changerais rien ! (ça tombe bien, pas de projet en vue)” Ou peut-être avait-il reçu le devis ? Voilà un vrai faux-cul… faux-cul naturel en plus !

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EVE, DIEU

& la déco

DIEU PENSAIT POURTANT AVOIR BIEN FAIT LES CHOSES… LE 1ER JOUR, IL AVAIT INSTALLÉ LA LUMIÈRE, PUIS ÉTEINT, PUIS RALLUMÉ ET IL AVAIT APPELÉ ÇA « LE JOUR ET LA NUIT », LES JOURS SUIVANTS, IL AVAIT CRÉÉ TOUT PLEIN DE CHOSES TRÈS SYMPAS, LE CIEL, LA MER, LES CONTINENTS, LA NATURE, LES ANIMAUX ET LE YOGA. LE 6ÈME JOUR, PRIS D’UNE INSPIRATION AUSSI SUBITE QUE GÉNIALE, IL AVAIT CRÉÉ L’HOMME… PUIS LA FEMME POUR QU’IL NE S’ENNUIE PAS (L’HOMME)… TRÈS CONTENT DE LUI, LE 7ÈME JOUR, IL ALLA SE REPOSER SUR SON NUAGE À EAU ! Par Frédéric Charpentier - Illustration Sophie Caquineau

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ve, curieuse de Nature, commença le tour du propriétaire, tout en matant du coin de l’œil Adam sur la plage, joueur de Nature, occupé à pousser du pied une noix de coco… Une porte massive gravée « Jardin d’Eden » l’intrigua… N’étant pas culottée, elle le fut pourtant et entra : tout était beau et neuf, une pelouse aux allures de green, un pommier qui lui tendait ses fruits charnus, une source d’eau fraîche… Pourtant, Eve fit la moue : il manquait un p’tit quelque chose, vous savez une « ambiance », le détail qui tue, l’accessoire qui change tout, et elle s’exclama : “C’est pas Dieu possible, je vais inventer la Déco…”



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Aussitôt dit, aussitôt fait, après avoir partagé une pomme avec Adam, elle commença par lui masquer son Bâton Sacré d’une Feuille Divigne en posant ainsi le 1er Principe : “Quand c’est moche, tu habilles !” Elle couvrit sa Toison d’Or (Eh oui, Eve était blonde !) de la même façon, ce qui donna le 2ème Principe : “Quand c’est beau, tu soulignes”, inventant au passage ce trait très féminin : “Question Déco, j’ai bien peur d’avoir toujours raison…” UN PEU PLUS TARD, DIEU REPASSA POUR SE FAIRE OFFRIR LE CAFÉ

Il entra dans ce qui était désormais - le Temps est élastique dans ces lointaines contrées - une maison avec un ciel par-dessus le toit, si bleu, si calme, et leva les bras comme Fernandel devant un plat de pâtes : “Par le diable, c’est quoi ce binzz ?” Eve posa son couteau céramique Léo W sur sa planche à découper Miyabi et rétorqua

sentencieusement : “c’est un concept de ouf : Salon-lounge avec canapé Fendi, cuisine ouverte de chez l’Atelier de St Paul (ça ne s’invente pas…) et cheminée Arkiane… Dieu que c’est bon !” Celuici sentit que les Eve-énements lui échappaient, Lui, le Créateur Suprême se sentait dépassé… Par quelle magie ce bipède pouvait ainsi bouleverser l’Ordre Etabli dans le Meilleur des Mondes par Lui-Même ? Ce petit Couple anodin, tout droit sorti de son Esprit pourtant sain, était en train de détourner toutes les richesses de Dame Nature par Lui créées : le bois précieux d’Indonésie devenu mobilier, le marbre de Carrare dans la salle de bains, la Terre d’argile ocre étendue sur les murs, le Nickel et le Chrome convertis en escalier, en portes de dressing, en lampes… plus de limites ! IL FAUT DIRE QU’EVE AVAIT MIS LE PAQUET !

C’est si facile quand le mot « budget » n’existe pas encore… Un puits de Lumière par-ci, un faux plafond mouluré par-là, un carrelage incrusté de bois, cela pourrait ressembler au Paradis… Par quel Sortilège, quelle Magie, tout cet agencement était-il si parfait ? Il y réfléchissait justement en changeant une étoile grillée, les deux pieds nus dans la Méditerranée quand soudain, Dieu du Ciel, Il sentit la Foudre le traverser… Il se laissa aller au fil du courant, Lui, le Guide Suprême se réincarna derechef dans le corps de Valérie Damidéco. Zut ! Contre mauvaise fortune, bon cœur, Il allait enfin connaître le plaisir de dessiner une table à 5 pieds ou de transformer une buanderie en salle de cinéma privée à écran plasma rétractable dans le plafond. Soudain, Il s’arrêta en extase devant deux longues planches et quelques grands clous… “Jésus Marie Joseph, si un jour j’ai un fils, un super-bricoleur qui fait des miracles avec ses mains, je mets ma barbe à couper que c’est le genre de choses avec lesquelles il aimera s’amuser… La Déco, c’est divin !”

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MADAME

fait le constat de sa vie MADAME ENTRE EN COUP DE VENT DANS LA SALLE DE BAINS. LOULOU EST EN TRAIN DE SE RASER LA COUENNE ET MANQUE DE SE FAIRE UNE VANGOGH ! EN LA ZIEUTANT DANS LE MIROIR, MONSIEUR COUVERT DE MOUSSE, TIQUE : « ET C’EST QUOI CETTE PLAQUE D’IMMATRICULATION DANS TA MAIN …? » Par Frédéric Charpentier Illustration Sophie Caquineau

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adame a les yeux d’une ado prise en flagrant délit de piercing dans la narine sans avoir décroché le sésame parental… “J’ai eu un problème avec l’Audi, enfin c’est surtout elle qui en a un !” Le temps suspend son vol, imité par Monsieur dont les 2 neurones se sont réunis en Cellule de Crise pour savoir quelles mesures prendre, c’est quand même SON Audi, merdzut ! Soit exil de la fautive chez sa mère à lui, soit l’enfermer une nuit entière avec François H, une vraie punition, quoi !

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Une fumée blanche sort de sa cheminée nasale. Furieux comme un pape, il annonce : “Avant de te faire écarteler, j’aimerais connaître ta version. Que s’est-il donc passé, parle, femme !” Elle s’évente avec son AA-123-AA tordu et soupire : “En vérité, je te le dis, je n’ai pas fauté, c’est l’autre qui m’est rentré dedans à l’insu de mon plein gré…” Elle soupire : “J’étais à un rond-point, j’écoutais Charline à la radio en attendant de m’engager, tu sais, comme toi pour le mariage” - “Sois gentille, des faits, je veux des faits” - “C’est tout bête, à ce moment-là, un abruti déboule derrière moi et paf, il m’explose l’arrière, nous étions comme soudés l’un à l’autre !” - “Si tu pouvais m’épargner les détails égrillards et croustillants…” - Elle monte les tours : “Il était très énervé le mec, il ne s’est même pas excusé et m’a demandé pourquoi je n’avais pas démarré, tu vois le genre qui voulait m’intimider” - Canard se détend : “Il n’avait pas encore vu à qui il avait affaire…” - “Alors moi, je lui ai agité le constat sous le nez en lui demandant s’il savait écrire !” - “Waow, bien joué ! C’est vrai que question constat, t’en a déjà rempli quelques-uns !” Elle ne relève pas : “Du coup, il s’est écrasé, il a sorti son portable et commencé à photographier le choc, moi idem et là il m’a demandé si je ne voulais pas faire un selfie avec lui, le nain” - Monsieur jubile : “Je suppose que t’as pris le cric et que tu lui a niqué un genou !?” “Non, je lui ai juste proposé d’envoyer le selfie à sa femme, ça l’a bien calmé !” Puis, elle brandit le constat comme la Statue de la Liberté sa torche : Monsieur décrypte le document : “Bon, normalement, c’est tout pour sa pomme, il est en tort à 100%. Et mon Audi elle ressemble à quoi ?” - Madame toussote (en 1 mot) gênée : “Je savais que tu allais me poser cette question, le problème c’est son Hummer…” - “Je sais, tu m’as déjà dit qu’il n’était pas de bonne humeur.” - “Non, sa voiture c’était un Hummer, et la tienne n’a pas fait le poids… (moue ironique) les Allemandes, c’est d’un surfait ! On dirait

une Smart maintenant, avec ton sac de golf incrusté dans le siège conducteur... Mais je constate aussi que tu ne t’inquiètes pas pour ma santé, je pourrais ne plus mesurer qu’1m20, morte étouffée par l’airbag !” - Monsieur pince les lèvres : “Tu as raison, je crois bien que je vais aller déboucher mon meilleur champagne pour fêter ce miracle…” - Elle jubile : “Tu devrais, car j’ai quand même une bonne nouvelle : le chauffard m’a fait une proposition…” -“Attends, je n’ose pas imaginer, il veut t’épouser ?“ - “Non, mieux encore. Son idée, mon Loulou, serait de racheter ton épave un bon prix pour en faire un objet d’art dans son jardin. Génial, non ? Il veut l’appeler Le choc des cultures…”

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MONSIEUR COMME ÇA,

c’est cadeau MONSIEUR LÈVE LES YEUX PAR-DESSUS LE NUMÉRO D’ACTIV DE MAI.

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IL SOURIT FINEMENT : « TU AS VU QUE LE THÈME DE CE MOIS, CE SONT LES FEMMES D’EXCEPTION » ? MADAME BAISSE LE NUMÉRO

mot de trop, un mâle-entendu, eut-on rire de tout ? DE GENTLEMEN’S QUARTERLY, DÉLAISSANT LE PETIT GUIDE DU un dérapage inopiné, ce n’est Même le jour de la quand même pas sa faute ! Fête des Mères ? SAVOIR-COUCHER : « AH BON ? ET ÇA T’INSPIRE QUOI ? ». LOULOU Ses potes auraient ri, eux ! Il va Madame tourne rageusement TENTE LA BONNE VIEILLE VANNE QUI TUE : « C’EST BIZARRE, JE NE encore falloir se rattraper aux les pages, jette un regard désaT’Y VOIS PAS… ». ESSAI CONFIRMÉ ! C’EST LA VANNE MORTELLE ! branches ! Quel dommage ! busé sur « George Clooney estPar Frédéric Charpentier - Illustration Sophie Caquineau Cette journée (magique) avait il trop gentil ? » et finit par se pourtant si bien commencé ! lever furibarde - mot dans leIl faut dire que Lapin avait placé la barre assez haute (non, non, quel il y a furie et barde - la vanne est ouverte ! Loulou sifflote - la rien de sexuel) dès matines. Il s’était levé furtivement, sans même musique adoucit les meurtres - et ne lâche pas Madame des yeux… se cogner dans le noir, laissant l’Elue profiter de quelques On dirait une cocotte-minute sur un feu vif ! Il sent qu’il a eu un

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minutes de sommeil supplémentaires bien méritées. Il avait trouvé la cuisine quasiment du 1er coup, sorti les bols du dimanche avec les prénoms dessus, fait un saut à la boulangerie pour ramener le pain frais et les viennoiseries bien grasses, dressé la table comme il avait vu à l’Hôtel de la Plage, disposé une fleur volée dans un verre solitaire, pressé un jus d’oranges sans la peau, bon c’est à peu près tout, le fantasme du petit déj’ était presque parfait… C’EST PAR OÙ LA SORTIE ?

Elle s’est plantée devant lui, il y a quelque chose de triste dans son regard, venu de loin, du plus profond… Sa voix s’est faite douce : “Tu sais mon Canard, je ne revendique pas l’exception, je voudrais seulement que tu te rendes compte de tout ce que je suis capable de faire… notamment pour toi ! J’ai parfois l’impression d’être un iceberg dont tu ne vois que la partie émergée !”. Loulou sait que chaque mot va devenir important, il se lance : “Tudieu ! Faisons fi des balivernes”. Il pense qu’un peu de fantaisie va dérider Madame aussi efficacement qu’un bistouri. “Je profite de cette occasion, puisque tu en parles, pour te dire combien je suis admiratif de ton parcours de Vie.” Il a dans la voix cette sincérité qu’un homme politique n’aura jamais. “Quand je pense que tu as réussi à avoir d’aussi beaux enfants, aussi bien élevés en travaillant un quasi-plein-temps, que tu as su gérer le quotidien d’une famille avec toute l’intendance que ça demande, et qu’en plus, tu as su trouver du temps pour donner autant d’Amour à ton homme et énormément d’affection à tes petits, moi, je suis très impressionné ! Ce que je dis peut tenir en une phrase alors que cet exploit a rempli ton existence…” Il ajoute : “Je ne pense pas qu’un homme normalement constitué puisse en faire autant…” Sincère comme un corset. MADAME IMITE PARFAITEMENT LA VÉNUS DE MILO : LES BRAS LUI EN TOMBENT !

Lapin sourit : “Oui je sais, tu te demandes pourquoi je ne t’ai pas avoué tout ça avant ? Ce n’est pas facile, notre société ne nous l’apprend pas. Je peux le dire maintenant, car je suis bientôt vieux et que je me fous de passer pour un sentimental, mais je regrette

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de ne pas t’avoir dit plus tôt toute ma reconnaissance”. Madame se pince, elle va se réveiller ? Cet homme est un sosie acteur ? C’est son nouveau médicament pour retendre les fesses qui provoque des hallucinations ? Et l’Autre qui sourit, on dirait Mère Theresa (jeune) qui la regarderait tendrement… Le voilà qui s’en va puis qui revient (cf. Cloclo) avec un gros paquet couvert de dorures. Il lui tend. “Bonne fête ma chérie !” En 2 secondes, retour à la cruelle réalité : un robot mixeur low-cost… Ouf ! De nouveau un mec normal, un mec facile à gérer ! Madame lui rend le cadeau : “C’est la fête de TA mère, elle va adorer et elle a un placard de libre…”



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«MAIS NON CHÉRIE, JE NE ME FÂCHE PAS, JE DISCUTE ! JE NE M’ÉNERVE PAS, J’ARGUMENTE ! MAIS OUI, JE LE SAIS QU’ON EST DIFFÉRENT ! SI TU VOULAIS JUSTE M’ÉCOUTER UN PEU AU LIEU DE MALTRAITER CETTE TÉLÉCOMMANDE ! OUI, JE RÉPÈTE, LE SPORT C’EST MIEUX SUR UN GRAND ÉCRAN LCD, ALORS QUE TOI, POUR THE VOICE, T’AS JUSTE BESOIN D’ENTENDRE… TU SERAIS TELLEMENT MIEUX SUR LA P’TITE TÉLÉ DANS LA CHAMBRE…» CLAQUEMENT DE PORTE… ! Par Frédéric Charpentier Illustration Sophie Caquineau

Le couple et la

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GÈNE ETHIQUE

près quelques années de vie de couple, Madame, vous avez abandonné l’idée de LE CHANGER. Vous aimeriez juste comprendre comment IL FONCTIONNE, histoire d’anticiper les bugs. Un peu de lumière pour vous éclairer sur nos différends Hommes/Femmes. Première chose, abandonnez la fameuse théorie « Madame vient de Vénus et Monsieur de Mars », censée expliquer pourquoi notre façon de penser respective est à des années-lumière l’une de l’autre… Mon point de vue est beaucoup plus Terre-à-Terre : l’Homme est innocent, tout vient de la GE-NE-TIQUE ! En effet, la Science a enfin séquencé notre ADN et a décrypté certains comportements typiques de l’individu Lambda, c’est-à-dire celui

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qui partage votre espace vital. Elle a découvert, c’est incroyable, le chromos-homme. Là où il y a du gène, il y a forcément du plaisir ! LE GÈNE FTB (FOOT-TÉLÉ-BIÈRE) :

Il induit l’irrépressible besoin de se réunir entre congénères devant un match. Le foot est un prétexte car ça relève de l’héroïsme de regarder 22 gamins caractériels et millionnaires courir derrière un ballon de cuir cousu par des enfants vietnamiens de 6 ans, et insulter l’arbitre à chaque coup de sifflet. C’est pour supporter cela que l’Homme consomme des produits alcoolisés ! L’étude a


démontré que sa vraie motivation est de débattre de politique mondiale, du cas Huzac, de littérature et de l’éducation de ses enfants. Chose impossible à faire en votre présence, trop occupée que vous seriez à commenter la plastique des joueurs, celle de leurs femmes et leur train de vie de ministre de gauche. LE GÈNE CTB (CHAUSSETTES-TIRE-BOUCHONNÉES) :

Il provoque une paralysie transitoire des doigts qui empêche l’homme de déplier totalement la chaussette sale. Dans les cas les plus graves, les chaussettes-en-boule n’arrivent pas à ramper jusqu’au panier de linge sale, certaines femmes peuvent même les retrouver gisant sous le lit. Une chance : même avec un odorat faible, on peut les localiser facilement. Ce gène CTB provoquera également une amnésie profonde chez Canard qui pourra jurer de son innocence. Se guérit définitivement en vivant en tongs dans les îles.

regonfler son VTT, va peut-être pédaler 30 mètres pour vérifier la pression, va échanger quelques infos météo avec le voisin, revenir dans le garage, prendre une bonne bouteille au passage, pester sur le bruit de ce maudit lave-linge et va vous annoncer qu’il est o.k. pour manger… Quand vous allez lui parler de l’Aventurier de la Salade Perdue, il va vous demander de pas en faire toute une (salade), et vous allez rétorquer, énervée, que s’il veut laver son linge sale en famille, il va devoir, comme cela avait été demandé, arrêter la machine et la vider ! UN GÉNOME À LA MAISON…

LE GÈNE CPR (CUISINE-PAS-RANGÉE) :

Quand l’homme a fait le repas (c’est sûrement votre anniversaire), il est atteint de cécité sélective qui l’empêche de faire le nettoyage et le rangement des ustensiles utilisés. Cécité contagieuse chez les ados, même filles. Dans 70% des cas, on note qu’il n’y a que le lavevaisselle qui est vide et propre et que les éponges, en voyant la tâche à accomplir, sont capables de se suicider dans la poubelle. En raclant le plan de travail, il reste généralement de quoi faire un repas (écrasé) pour 4 personnes. Tiens, c’est bizarre, ça colle par terre ! Et qui a utilisé la scie-cloche pour monter les œufs en neige ? Votre question : “Mais comment font-ils chez Topchef ? Ce sont des mutants ?” LE GÈNE UCALF (UNE-CHOSE-A-LA-FOIS) :

Le cerveau ne peut gérer qu’un acte complexe à la fois. Ces séquences sont souvent suivies d’une pause-télé. Imaginons que vous demandiez à Loulou de descendre au garage pour aller chercher la salade et arrêter en même temps le lave-linge. A vous, cela n’aurait pris qu’1 minute et vous auriez en plus, dans cette minute, relancé une 2ème machine… Loulou, en passant dans le garage, va retrouver la pompe à vélo qu’il cherchait dimanche, va

Cette énumération devenant fastidieuse, Madame, je ne vous imposerais pas la description du gène JLTP (J’Le-Trouve-Pas) : c’est fou comme certaines choses deviennent invisibles ou arrivent à disparaître au fond des placards, du sulfureux gène GLWC (Gérer la Lunette des WC) : je la lève ou je la baisse ? Le grand classique JODSLP (J’ai Oublié De Sortir La Poubelle), ou même du gène préféré des femmes : le DFPT (Des Fleurs Pour Toi) : malheureusement fragile et souvent endommagé après quelques utilisations… La bonne nouvelle c’est que je viens de recevoir le décryptage de l’ADN féminin et je pense que vous allez a-do-rer… Problème : le dossier est très, très épais… Je vous donne pêle-mêle quelques exemples : le gène CQQR (C’est Qui Qu’a Raison ?), les gènes jumeaux JRAMM (J’ai Rien A Me Mettre) et JVEV (Je Vais En Ville), le gène féministe MAJT (Moi Aussi Je Travaille) et le fameux redoutable gène OVMCM (On Va Manger Chez Maman)… Cela pourrait donner un article brûlant, mais je ne suis pas sûr que ma rédac’cheffe me donne le feu vert… Eh oui, je crois savoir qu’elle a le gène CMQCI (C’est Moi Qui Commande Ici)… ! P.S. Attention Messieurs : si votre femme a le JPUPG (J’ai Pas Un Peu Grossi ?) faites vite désactiver votre JTLD (J’allais Te Le Dire)… Sinon vous allez faire Tintin…

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n e e g a voy ain terr u conn ELLE A LEVÉ LA MAIN ET A SUSURRÉ : « MOI AUSSI JE BOSSE, ALORS CETTE ANNÉE, C’EST TOI QUI T’Y COLLES… ». PUIS ELLE A AJOUTÉ DEVANT MON SOURCIL EN POINT D’INTERROGATION : « J’AIMERAIS LOINTAIN, EXOTIQUE ET CORSÉ ». C’ÉTAIT CLAIR ET PRÉCIS. ELLE PARLAIT DES VACANCES. Par Frédéric Charpentier - Illustration Sophie Caquineau

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n ce moment, son truc c’est Voyage en Terre Inconnue, elle transforme le canapé en piscine à chaque émission “tellement c’est si fort, tellement c’est humain”. Bien que n’ayant pas la logistique de Frédéric Lopez, ni le pèze pour, j’ai pris le pari de lui dégotter un paradis perdu, un lieu inoubliable, qui ferait passer les îles Salomon pour un simple magasin de sports. VAS-Y MAURICE !

Après quelques soirées passées à marteler mon clavier avec l’entrain d’un ferronnier marocain et autant de nuits sur la toile

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à organiser des transferts de boutre en train, des sauts de puce en chien de traîneau et des sauts d’hommes en Comores, j’avais presque résolu l’équation. Honni soit qui Mali pense, mais il s’avérait que le risque en Afrique était beaucoup Togo pour nous. Le Printemps Arabe n’était pas si Bénin que cela, et les prises d’otages m’effrayaient : j’imaginais Madame grillant ses RTT dans une geôle sans toilettes privatives et sans le praïme de Secret Story, et moi, un Gabon, Soudan Les Seychelles pour la faire évader et s’enfuir avec Lesotho des ravisseurs ? Bien Malawi ne profite jamais,


pétanque sur gazon

Envie de passer une soirée estivale en plein hiver ? La Place des Lices vous accueille pour un apéro dînatoire autour des 5 terrains de pétanque en gazon, aménagés à l’étage. Chacun trouvera son bonheur en défiant ses ami(e)s, tout en prenant un verre au bar ou aux tables installées le long des pistes, en dégustant nos planches apéro aux saveurs méditerranéennes ... Les bonus : accéder au rooftop, découvrir les

bistronomie

driving

pétanque sur gazon

autos d’exception et se frotter aux simulateurs de conduite, dîner au restaurant et rencontrer notre «Fanny»... à découvrir sans tarder ! Alors, tu tires ou tu pointes ?

évènements

rooftop


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là-bas, le voleur, Iran ou Irak ! Je lui avais prévu le Grand Jeu, un mix de Koh Lanta et de Pékin Express, avec du riz à toutes les sauces, des ponts de singe audessus de torrents déchaînés et des nuits improvisées à même le sol de yourtes bio… C’était pas le Pérou, mais ça y ressemblait, et même si la misère est plus belle au soleil, j’avais prévu de l’indice 50 pour garder le Népal. LES DAMES D’ABORD !

Et il faut que je sois honnête, c’est quand même un atout de voyager avec Madame, car quand arrive l’imprévu ou le danger, la galanterie est parfois la bienvenue pour la laisser passer devant, avec déférence. C’est vrai, quoi ! Je n’ai pas plus envie qu’elle de prendre dans la main cette sympathique arachnide velue qui nous nargue dans la douche, et pourquoi serait-ce forcément à moi de sortir ce serpent farceur de son duvet… Elle en a déjà dompté bien d’autres… Je confesse également que je n’en pince pas non plus pour ce scorpionounet qui essaye mes chaussures ! Et je lui reconnais beaucoup d’autres qualités : savoir se déhancher savamment devant le feu de bois d’un campement Jivaro peut tisser des liens aussi solides que ceux qu’ils ont noués autour de mes poignets, elle réussira sûrement à sauver ma tête avant qu’ils ne la réduisent à une taille insuffisante pour la survie de mes 10 neurones. N’oublions pas sa souplesse féminine qui lui permettra de chevaucher à cru ce gigantesque dromadaire, en riant sous la caresse du sirocco, alors que je sacrifierai mon corps sur le siège avachi d’un 4x4 tressautant (en 1 mot), heureusement climatisé. Et que de louanges pour sa curiosité culinaire au moment de goûter ce réputé potage d’yeux de grenouilles marinés à la bave de loutre… “Non, non, vas-y chérie, j’ai bêtement oublié de prendre mon Smecta…” Il faut dire que nos hôtes pourraient commencer à tripoter nerveusement leurs machettes devant notre hésitation. Il est bien connu que devant l’impolitesse le Kazakhstan ! DE LA FRITURE SUR LA LIGNE

Je finalisai ma dernière recherche sur « cours-de-la-blonde.com » pour savoir si, en cas de gros pépin, je pourrais éventuellement prêter sur gage Madame afin de financer mon rapatriement

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salutaire, quand celle-ci s’est justement plantée devant l’ordinateur “Alors ? As-tu trouvé cet hôtel « lointain », avec plage privée « exotique » et surtout un dancing pour «corser» nos soirées ? Ah, j’avais oublié, il faudrait qu’il soit à 2 heures max de la maison, mais tu me connais si bien que tu y avais sûrement pensé… !” Comment lui dire ? Un doute Massaï… Allait-elle trouver sagaie ?


Sous ses airs de chalet, un luxe délicat... Profitez d’une pause de pure relaxation le temps d’une escapade. Le Chalet-Hôtel la Marmotte, ses 3 restaurants et son spa de 800m² vous accueillent au cœur du village des Gets.

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e ss u o & la emMaman ! d

MONSIEUR FAIT SON STRESSÉ, IL MÂCHONNE SON BOUTON DE BRAGUETTE ET TRIPOTE SON STYLO, NON PARDON, L’INVERSE… C’EST QUAND MÊME LE PLUS «IMPORTANT» REPAS DE L’ANNÉE. UN DRH QUI VIENT PARLER D’UNE «ÉVENTUELLE» PROMOTION, ÇA SE SOIGNE, ÇA SE DORLOTE, ÇA SE MITONNE, ÇA SE CHOUCHOUTE ! Par Frédéric Charpentier - Illustration Sophie Caquineau

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onsieur interpelle Madame : “Et tu as pensé à quoi comme dessert ? - Oh, je pensais faire classique, une valeur sûre, la mousse au chocolat… - Oui, super, ça me plaît, je vais demander sa recette à ma mère… - Pourquoi ? Elle n’est pas bonne la mienne ? - Si, si, mais la sienne, ce n’est pas pareil… - Ah bon ! Et c’est quoi la différence ? - Ben la sienne, elle est… elle est… euh… tu sais, elle a ce p’tit truc en plus…” Un ange passe, une kalachnikov sur l’épaule, l’ange soupire et dégage le cran de sûreté… “Ah oui ? Et bien écoute, c’est parfait, je suis heureuse de pouvoir la goûter ce soir !” Elle met sa veste et ses talons : “En plus, ça tombe bien, j’ai à faire en ville, alors à tout à l’heure… Mister Chef !!!” Gloussements. “Non, non, reste, please, je n’en ai jamais fait, je suis un incompétent” (en 1 mot) - Pff, je suis sûre que ta gentille maman va pouvoir t’aider, et puis tu es un grand garçon… ! La porte claque, un bruit de parachute qui s’ouvre, il n’y a plus de pilote dans l’avion, un courant d’air glacé qui passe, ça part en vrille, il va falloir reprendre le manche !

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TÉLÉPHONE MAMAN…

Ça sonne… Où peut donc être une personne du 3ème âge et demi en ce début d’après-midi ? Coiffeur ? Balade ? Salon de thé ? Power-plate ? Non, plutôt médecin, dentiste, ophtalmo… ? Ou au cimetière peut-être ? Je veux dire : pour arroser les fleurs… En tout cas, elle n’est pas là, et la recette manuscrite de la mousse familiale, coincée entre les pages du cahier usé, est incapable de se télé-transporter… Mince, ça se gâte ! Monsieur ne va quand même pas aller acheter une tarte à la superette ! Monsieur a de l’amour-propre, il va montrer qu’il peut postuler à « Un dessert presque parfait… » Il a deux mains et un cerveau, non ? Il a même une cuisine ! Premier réflexe : internet ! Fastoche : clic : environ 270 000 réponses, super ! Il a combien d’années pour faire le tri ? 3 heures ? Bon, il va falloir trancher ! Re-clic : marmiton.com, cuisineaz.com, et pourquoi pas toutlemondeatable.com ? Point positif : c’est marqué partout : recette facile… ouf ! Point négatif : ce ne sera jamais LA recette ! TÉLÉPHONE MAMAN, DEUXIÈME

“Ah c’est toi mon bébé ? Oui, je faisais ma sieste”. L’inconscience des retraités : faire la sieste alors que l’avenir professionnel de leur enfant se joue le soir même ! “Ma mousse au chocolat ? Tiens, c’est toi qui fais la cuisine maintenant ? Elle s’est cassé les bras ? Ah, elle s’est cassée tout court ! Non, non, ça ne me regarde pas, mais je ne sais pas si tu vas y arriver, c’est compliqué tu sais, il va falloir séparer les blancs des jaunes et des choses comme ça…” Ce n’est pas le moment que Monsieur lui annonce qu’elle va finir devant le juge pour “Manquement grave à l’éducation d’un fils : ne lui a inculqué aucune notion de cuisine, ne lui a pas donné la chance de savoir se nourrir par lui-même, l’a privé du savoir-faire gastronomique familial…”

Maman continue son coaching : “Puis, tu montes les blancs en neige ferme, mon grand. Ça ne va pas être facile à t’expliquer par téléphone, tout est dans le poignet, il serait tellement plus simple que je la fasse moi-même cette mousse… Papa l’avait bien compris lui, tu te rappelles ?” Il revoit son père, les yeux fermés en train de savourer : “Une mousse comme ça, il n’y a QUE TOI ma chérie qui puisse la réussir, c’est inutile que j’essaye !” Monsieur n’a pas donné un coup de fil à un ami, il l’a donné à Maman, et il a bien fait. Un coup d’œil à la montre : “Si ça roule bien, j’ai le temps de faire l’aller et retour… Allô Maman, tu sais à qui on va faire une bonne blague ? Mais il ne faudra rien lui dire, tu me le jures ? ”

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“LES ENFANTS, ÉCOUTEZ-MOI, LE VOYAGE EST ENCORE TRÈS LONG ET J’AIMERAIS QUE VOUS RESTIEZ CALMES. ON VA JOUER À UN SUPER JEU… ON VA COMPTER LES VOITURES ROUGES ET LE PREMIER ARRIVÉ À 10 A GAGNÉ !” Par Frédéric Charpentier - Illustration Sophie Caquineau

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uestion : cette phrase a-t-elle été posée par un homme des cavernes emmenant ses enfants à dos de mammouth vers leur grotte secondaire ? Et bien non, je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître… mais qui n’est pas si lointain que cela, puisque cela se passait dans les années 80 ou 90, c’était « AVANT »… RAPPELEZ-VOUS...

Avant la « Révolution du Multimédia », il existait une autre façon de voyager... Les enfants montaient dans le véhicule familial avec, qui sa peluche, qui son bouquin, qui son paquet de bonbons, et vogue la galère… surtout pour les parents ! Il fallait rouler 7 heures avant de se jeter dans la mer ou l’océan et le

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trajet était toujours émaillé de rires, de chansons, d’histoires, de jeux stupides mais amusants, de roupillons, mais aussi de bagarres, de noms-d’oiseaux, de joutes verbales, de crises de larmes-de nerfs-de foie, d’arrêts-pipi-vomi-sandwich-caféproduits régionaux-étirements-cousins… C’était l’Aventure quoi… avec ses rites, ses escales, son lot d’imprévus, d’incidents, de bouchons passés à transpirer sans la climatisation, de fessées quand les nerfs parentaux finissaient par lâcher… cela permettait de faire retomber le volume sonore et la tension artérielle du conducteur. Et puis, on n’était pas des sauvages non plus, on avait la radio, et des cassettes audio, stockées dans la boîte à gants, qu’on écoutait du début à la fin et qu’on retournait pour avoir la deuxième face, quand la bande ne se coinçait pas… Ah, nostalgie, quand tu nous tiens !



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cours de français… en alternance -faut pas exagérer non plusavec le dernier épisode de Dr House qu’elle a téléchargé hier en toute impunité : “Ça peut servir si je fais médecine !” Elle met son téléphone sur vibreur sinon maman va encore hurler …“Elle a qu’à pas avoir la même sonnerie que moi ! Mais faut trop que je mate le résumé de Secret Story !” ATTERRISSAGE CONTRÔLÉ LE TEMPS PASSE...

Les mômes de maintenant, si on peut encore les dénommer ainsi, ne « grimpent » plus dans votre voiture, ils « montent à bord » de votre Salon Multimédia… Ils sont déjà en tenue, casque vissé sur les oreilles, et il n’est pas sûr qu’ils entendent les consignes de l’« hôtesse » vu la taille des écouteurs… Bouclage de ceintures pour éviter les sonneries intempestives, et une fois la condamnation centralisée effectuée par l’ordinateur de bord, papa enclenche la vitesse de croisière grâce au régulateur, couplé à la boîte automatique robotisée DSG… Elle est pas belle la vie ? Les passagers sont déjà affairés à préparer leur programme de vol : “Bon, alors je vais commencer par regarder mon film sur mon lecteur Dvd perso installé sur l’appui-tête de papa, puis ensuite il faudra que j’écoute sur mon I-Pod nano les morceaux que m’a copiés Robin”. Coup d’œil au smartphone : “P’tain c’est vraiment pourri, j’ai qu’une barre de réception ! J’espère quand même que j’aurais assez de réseau pour aller sur Facebook…” Sa sœur a allumé son I-Pad pour pouvoir réviser son dernier

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Un départ en vacances se transforme de nos jours en convoyage de « geeks ». L’écran a remplacé la vitre à travers laquelle nous apprenions la géographie. C’est plus calme et à part programmer le GPS ou demander de brancher son câble sur l’allume-cigare, l’ado ne verra pas grand-chose du paysage… Il s’en fout, le seul paysage qu’il tolère, c’est le PAF. « Paf », pour nous, c’est le bruit que faisait une bonne claque sur celui qui pinçait et agaçait sa sœur depuis 1 heure sur le siège arrière… Ah, nostalgie… Vivement les brouilleurs d’ondes en série sur nos voitures !


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L FIL EU R DPA DÎNPEIS

L’œil dans le

L E S E I W THOMAS WIESEL N’EST PAS UN SHOW-MAN. SUR SCÈNE,

PAS DE PAILLETTES, D’EFFETS DE LUMIÈRE OU D’ÉCLATS

DE VOIX, MAIS AVEC SON PHYSIQUE D’INFORMATICIEN ET SON MICRO POUR SEULE ARME, IL SE PAIE L’ACTU ET TAILLE DES COSTARDS SUR-MESURE À CEUX QUI LA FONT. AVEC UNE PRÉCISION TOUTE SUISSE, IL VISE JUSTE ET MANQUE RAREMENT SA CIBLE. Propos recueillis par Mélanie Marullaz - Photos Laurent-Bleuze

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homas Wiesel aime faire rôtir ses victimes, selon une recette américaine, le « Roast », qui consiste à assaisonner une personne copieusement, et avec humour évidemment, en sa présence. Les cadres dirigeants de l’UBS, lors de leur soirée de fin d’année, par exemple, les femmes du PLR (les Libéraux Radicaux suisses) ou le public parisien… Tous repartent habillés pour l’hiver, mais applaudissent des deux mains : les vannes du Vaudois sont engagées, précisément documentées et ses données chiffrées. Parce que les chiffres, il connaît. Après un cursus à HEC Lausanne, il commence sa vie professionnelle dans un service comptabilité. Moins d’un an plus tard, il quitte les colonnes pour les planches et emballe le public lausannois. Mais c’est son passage au Jamel Comedy Club en 2015 qui le propulse sur les devants de la Seine. Il pendule alors entre Paris et le Canton de Vaud, chronique à la fois pour les médias suisses et les plateaux de Quotidien, auprès de Yann Barthès et de France Inter avec Nagui. Une ascension fulgurante et une vie parisienne exaltante, épuisante, à laquelle il préfère aujourd’hui le calme des rives du Léman. Mais méfiezvous de l’eau qui dort… Activmag : Une excitante vie de comptable se présentait à vous, pourquoi être devenu humoriste ? Thomas Wiesel : Je crois que vous l’avez dit vous-même dans la question : parce

que j’avais peur de ne pas être assez aventurier pour cette vie trépidante, c’était trop d’adrénaline qui s’offrait à moi, il fallait que je trouve un truc plus calme, plus tranquille, donc j’ai choisi humoriste. Parfois je m’ennuie et je me dis que si j’avais un bilan face à moi ou un classeur à trier, je serais nettement plus heureux. Vous avez travaillé aux côtés de Yann Barthès, de Nagui, est-ce une sorte d’aboutissement pour un humoriste francophone, de travailler dans des émissions françaises ? Non, c’est de se faire virer par une émission française, là, on se dit qu’on a réussi ! Nous, comme on est un minuscule pays, c’est vrai que si on veut percer, le passage par Paris est nécessaire. On est tourné vers les médias français, alors dès qu’il y a un petit Suisse dedans, on est curieux, c’est ce qui m’a permis de me faire connaître ici, alors qu’avant personne ne savait qui j’étais. Vous êtes probablement l’un des humoristes les plus engagés de votre génération, vous en avez parfois fait les frais, est-ce que ces réactions violentes vous inquiètent ou vous stimulent ? Si la conséquence, c’est un compte Facebook suspendu pendant 24h, je crois qu’on a vécu de pires choses dans le monde. Ça m’arrangerait même parfois

qu’on me supprime les réseaux sociaux pour que je puisse faire autre chose, parce que je suis accro comme beaucoup de gens. « Humoriste engagé », on me le dit souvent, mais je n’ai pas l’impression de changer grand-chose avec mes blagues. Quand vous entrez sur scène, vous êtes un peu comme un boxeur qui rentre sur le ring, vous allez donner des coups, mais vous risquez aussi d’en recevoir, non ? Avec mon physique, je ne peux pas me permettre de donner des coups ! Non, moi je fais un style d’humour que j’apprécie, le « Roast » à l’américaine, où on fait des blagues un peu frontales sur les gens. La plupart du temps, ça passe très bien, et puis les fois où ça ne passe pas bien, ben… tant pis ! Je ne crois pas que ça fasse beaucoup de mal au final, même si des fois j’aimerais que ça en fasse plus, quand je vanne des grosses banques, des entreprises que je n’aime pas… Mais après, je vois qu’ils rigolent et qu’ils ne changent rien à leur comportement, alors je me dis que je n’ai pas une utilité incroyable, mais ça m’a au moins fait du bien. Il faut quand même du courage pour dézinguer l’UBS sur une scène qu’elle a financée… Les gens savent à quoi s’attendre quand ils m’engagent, on a leur consentement, donc y a plus vraiment de risque. Pour être honnête, je n’ai pas l’impression

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L LES FIL EU R DPA DÎNPEIS

Il faut plus de courage pour dévoiler son intimité alors ? Oui, je dirais que ça a plus de conséquences pour moi, parce que les choses que je dévoile, après, elles me poursuivent. Parfois, j’aimerais bien, à la fin de mon spectacle, une fois que tout le monde a rigolé et que je me suis bien dévoilé, faire le truc de Men in Black où j’efface la mémoire des gens. Déjà, ça me permettrait de refaire les mêmes blagues sans avoir besoin de me renouveler tout le temps, et après, de ne pas avoir des gens qui viennent me parler dans la rue de ma stérilité ou de ma Maman qui est décédée. Vous visez un rire en rapport avec l’actualité, intelligent, référencé, mais je suis sûre qu’il y a des choses très

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cons qui vous font rire, allez, avouez… Y a bien des jeux de mots très cons, qui nous font marrer entre potes, mais pour lesquels je n’aurais pas envie que les gens paient. Ou des vidéos sur Internet. Ce matin, j’en ai vu une où un monsieur se brûlait les mains et disait « Fuck ! Fuck ! Fuck ! » très fort. Ils en ont fait une dizaine de remixes avec des chansons, en remplaçant les paroles par ce monsieur qui disait Fuck et ça m’a fait rire… Avant aujourd’hui et cette interview absolument exaltante, quel a été le meilleur moment de votre carrière ? Juste le fait que je me sois dit un jour : « je vais essayer d’être humoriste », et que 7 ans plus tard, je sois toujours humoriste, ça, je trouve ça incroyable. J’ai l’impression qu’un jour, quelqu’un va me sortir du lit et me dire : « t’y as vraiment cru ? C’était une caméra cachée, personne te trouve drôle en fait, retourne faire des comptes ! ».

Le pire? C’est tous les moments où je suis devant mon ordi et ma feuille et que je ne sais pas quoi dire, que je me torture, que je me dis que c’est impossible de trouver un truc drôle. Tous ces moments-là qui arrivent trop fréquemment, où on se dit que ce métier est trop difficile… A part qu’il y a des métiers bien plus durs, mais on a de la peine à prendre du recul. Que pensez-vous des journalistes qui se sentent obligés de faire de l’humour quand ils interviewent un humoriste ? C’est nettement mieux que les journalistes qui demandent aux humoristes d’être drôles quand ils les interviewent. Vous n’avez pas demandé que je fasse de blague, et ça, c’est agréable… Ça ne sera pas votre prochaine question, j’espère… + d’infos : www.thomaswiesel.com 7 février : Comedy Club à Lausanne 19 & 20 avril : Rodage du nouveau spectacle à Carouge

© Fabio Scorrano

d’être très courageux quand je fais ça. Je fais mon job.



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INTERNE

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PAR POROSITÉ DES FRONTIÈRES OU RICOCHET

en écoutant le journal, mais si elles on radio-réveil indique D'ONDES MAGIQUES À LA SURFACE DU LAC n’ont pas commencé à s’habiller quand 7h00. Il se met en route. LÉMAN, J'ÉTAIS PERSUADÉE QUE LA PRÉCISION Charline Vanhoenacker prend la parole, Trois minutes plus tard, SUISSE FINIRAIT PAR GAGNER MON FOYER, OU ça devient serré. J’ai jusqu’à 8h32 sur ma le bip-bip de France Inter AU MOINS SES HORLOGES. MAIS IL N'EN EST montre pour les mettre dans la voiture, annonce implacablement l’arrivée de RIEN, CHACUNE D'ENTRE ELLES A SON PROPRE qui démarrera à 9h29 sur l’horloge du Patrick Cohen sur les ondes. EntreRYTHME, ET ÇA NE SIMPLIFIE PAS LE MIEN... tableau de bord, puisqu’elle a loupé le temps, la cloche de l’Eglise du village Par Mélanie Marullaz - Illustration Sophie Caquineau passage à l’heure d’hiver et n’a pas non d’en-bas a déjà sonné deux fois ses sept plus rattrapé, depuis, ses trois minutes coups, en écho à celle de l’église du de retard. Ce qui est absolument sûr, village d’en-haut… Pour mon début de c’est que pour arriver pile-poil à l’école, il faut que je quitte la maijournée, c’est avéré : je passe au moins trois fois la barre des 7h, c’est probablement la raison pour laquelle, manquant de repères son entre 6h09 et 6h13 sur le four de la cuisine, que je n’ai pas réglé fiables dès le lever, il me faut sans cesse en recréer. depuis la dernière coupure de courant. Il a donc 2h18 de retard sur le GMT+1 de mon téléphone - ce qui ne m’explique pas, d’ailleurs, pourquoi celui-ci s’obstine à me rappeler les anniversaires de mes HORR-HEURE, MAL-HEURE amis 24h trop tôt et à me les notifier la veille, soit deux jours avant la date que j’ai toujours eue en tête ; résultat, la journée se termine 7h03 sur le réveil, j’appuie sur la touche « Repeat » et me lève 9 souvent sans que je le leur aie souhaité, perdue que je suis dans minutes plus tard. Il est donc 7h14 sur ma montre, en avance de un espace-temps aux contours plus que flous… J’en arrive à me 2 minutes sur le réveil, de 5 sur Inter. Je lève les filles aux 7h23 de demander si je ne serais pas, moi-même, née le 6 octobre, et non Rebecca Manzoni et sa chronique musicale, leur file leurs céréales

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le 7 -. Le soir, c’est plus tranquille. Depuis le jardin, les échos des répétitions de l’Amicale de Cor de Chasse qui remontent du centre du village m’indiquent qu’il faut commencer à préparer le repas, enfin le lundi seulement… les autres soirs, il faut que je me fie à la ponctualité de Gulli et de Chica Vampiro. Et pour l’apéro, pas de problème, je sais toujours de manière parfaitement instinctive quand il est Wine O’Clock. LA TACTIQUE DU TIC-TAC

Avec tout ça, et si je ne me trompe pas de jour - ce qui peut arriver, quand, dans la précipitation, j’ai consulté le calendrier de 2011 toujours accroché au-dessus du bureau -, je ne dépasse finalement jamais le quart d’heure de retard à tous mes rendez-vous. Ce qui me permet d’ailleurs d’arriver toujours très largement la première

à nos dîners de filles et d’attendre une demi-heure minimum chez mon gynéco. Par contre, il faut avouer que ça ne simplifie pas mes départs en train. Comment savoir, quand un TGV est annoncé à 18h27, si la SNCF s’est calée, elle, sur mon réveil, ma montre, ma voiture ou mon four ? Dans le doute, je prévois toujours une bonne demi-journée d’avance. Le comble dans tout ça, c’est qu’il n’y a rien de pire, pour me mettre le bourdon, que le tic-tac d’une horloge… Le bruit que fait une seconde me rappelle celui d’un battement de cœur, et j’angoisse de l’entendre s’arrêter. Bref, je ne sais pas comment le crocodile de Peter Pan a fait pour garder la raison, mais je commence à comprendre de quelle manière le Lapin Blanc d’Alice aux Pays des Merveilles l’a perdue.

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ENFANT, PLUSIEURS ÉTÉS DE GRELOTTEMENTS INTENSIFS AUTOUR DE BASSINS CARRELÉS ONT FAIT DE MOI UN FLOTTEUR HONNÊTE. ADULTE, JE NE SUIS PAS DEVENUE PLUS SEXY EN BONNET DE BAIN, MAIS J’AI, ASSEZ LOGIQUEMENT, DÉCIDÉ DE PASSER L’AGRÉMENT PISCINE POUR ACCOMPAGNER L’ACTIVITÉ NATATION DE MES FILLES À L’ÉCOLE... J’AI JUSTE OUBLIÉ QUE JE N’AIMAIS TOUJOURS PAS L’EAU CHLORÉE. Par Mélanie Marullaz - Illustration Sophie Caquineau

POULE P

our faire bonne figure, pour ne pas me priver de bons moments en famille, pendant des années, j’avais enfoui dans les profondeurs abyssales de mon subconscient cette aversion quasi féline pour l’élément liquide. J’avais oublié que, dans mes vies antérieures, je n’étais pas dauphin, ni

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même tortue ou hippopotame, non, j’ai dû être poule, de celles qui picorent, qui pondent, mais qu’on n’a jamais vu nager. J’avais ignoré la réaction horripilée de ma peau quand je plongeais un orteil dans l’eau, manifestation pourtant évidente de mon passé de gallinacée.



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POULETTE DE COMPÈT’

Le jour du test, j’étais archi prête : révision des fiches techniques, épilation des grandes occasions, maillot préféré (acheté en Californie… Je n’y ai passé que deux jours, mais j’ai longtemps gardé l’étiquette sur la culotte, avec le prix en dollars, pour que personne n’ait de doute sur sa provenance). Mais quand le maître-nageur agacé m’a rappelé qu’il valait mieux enlever mes lunettes de vue pour sauter, j’ai perdu ma belle confiance. Transformée en volailletaupe, mon passé est remonté et tout m’est revenu : les plats sur les cuisses, l’eau qui envahit le nez et vous explose les sinus, la peau des mains qui fripe d’avoir trop longtemps macéré, les yeux qui piquent, les pansements qui flottent et les toilettes mouillées… Là-haut sur le plongeoir, j’avais de nouveau 8 ans et autant d’impatience à me jeter dans l’eau turquoise qu’un nuggets dans l’huile bouillante. Une partie de moi se demandait pourquoi je n’avais pas plutôt choisi d’accompagner l’activité couture ; l’autre convenant que, finalement, niveau empathie avec les apprentis nageurs, je pouvais difficilement faire mieux. C’est cette dernière qui m’a fait plonger dans le grand flou, nager 50 m à tâtons et faire le canard - pour une géline, ça frôle la schizophrénie - afin d’attraper les cerceaux au fond du bassin. J’ai donc, malgré tout, réussi à décrocher le droit d’encadrer, à la piscine, des enfants… mais jamais les miens ! Ah non, ces demoiselles, elles, tiennent de leur Père, l’Homme de l’Atlantide : pas la peine d’aller lui trifouiller les chakras pour constater qu’une tribu entière d’animaux marins peuple ses vies antérieures… N°1 est donc une sirène, des Mers du Nord certainement, car elle est capable de faire des pirouettes dans une eau à 17°C ; N°2 est une sorte d’Iggy Pop palmé, avec une grâce en cours d’acquisition,

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mais une énergie de dingue ; N°3 débute seulement, mais elle tient quand même déjà plus du pingouin que du poussin. Bref, à leur niveau d’aisance aquatique, on ne s’encombre plus d’un parent, agrément ou pas agrément, on veut du maître-nageur compétent, du Camille Lacour, du Manaudou Florent - moi aussi, si on me demande, je veux bien… -. QUAND Y’A DES GÈNES, Y’A PAS DE PLAISIR !

Alors, pendant que je barbotte au milieu d’une bande de petits poulets flottant dans leur maillot de bain trop grand, lèvres bleues et poils dressés, grelottant dans 50 cm d’eau pourtant tempérée - et je préfère ne pas savoir pourquoi elle est si tiède -, mes naïades frétillent au loin, sans même me jeter un regard. Comme quoi l’amour maternel vous pousse parfois à consentir des efforts qui ne servent à rien… En tout cas, là, c’est évident, mes filles ingrates n’assument absolument pas leur ascendance et ne revendiquent pas le moindre gêne de cette Mère Poule… mouillée.


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QUAND N°3 TESTE LE CE MATIN, MAMAN A MIS SA GROSSE DOUDOUNE À POIS QUI RESSEMBLE AUX RIDEAUX DE MA CHAMBRE, ELLE A JETÉ N°1 ET N°2 À L’ÉCOLE ET ON A PRIS LA ROUTE. ELLE A L’AIR TOUTE EXCITÉE, ELLE PARLE DE SKI, DE MONITEUR, ME MONTRE LES MONTAGNES, JE NE SAIS PAS TROP SI JE DOIS M’INQUIÉTER…. Par Mélanie Marullaz - Illustration Sophie Caquineau

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enlève ma tétine et lui réponds : “des neiges, des neiges !” parce que j’adore le crissement que font mes bottes roses quand je marche dedans, et puis parce qu’on n’a pas encore de grandes discussions ; j’ai peur de l’effrayer si, à 2 ans et demi, je lui expose ma théorie sur le réchauffement climatique, il est donc préférable de rester à son niveau. Arrivées à Morzine, elle m’enfile une salopette bleue électrique, un blouson assorti avec un ours blanc dessus et un masque de ski effet miroir. J’ai trop la classe ! On monte dans la benne et ça me fait rigoler parce que ça fait des guili dans le ventre comme l’hélicoptère du manège. Maman prend 150 photos floues, mais elle a l’air tellement contente que je décide de ne pas la bassiner avec sa mise au point.

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Au sommet, elle discute avec un monsieur tout en rouge. Je ne crois pas que ce soit le Père Noël, il est beaucoup trop bronzé, n’a même pas de barbe et son traîneau est démesurément petit… C’est un drôle d’engin qui ressemble à ma trottinette : un guidon sur une planche de surf, avec une selle en tissu imprimé « meuh », des sangles, un manche à l’arrière… Un baby-snow qu’il l’appelle, « pour faire du ski comme les grands »… et d’après ce que je comprends, je dois… MONTER DESSUS ?!!! Ah non, mais moi j’étais venue là pour MARCHER dans la neige, en manger un peu à la limite, mais il n’a jamais été question de glisser !!! Panique… Et si je me cachais derrière la jambe de Maman ? Il pensera que je suis partie et trouvera un autre bébé pour faire ses expériences… Mais la jambe se dérobe et la traîtresse me fait avancer vers lui ! Ça m’étonne qu’elle aille sur ce terrain-là, elle sait pourtant bien comment je gère la contrainte et la frustration. Je vais donc me rouler dans la neige en tapant des pieds et hurler tout mon soul jusqu’à ce qu’elle ait tellement honte que… Chocolat ? Elle a dit chocolat si je monte sur le baby-snow ? Eriger le chantage en principe pédagogique fondamental et abuser de ma faiblesse comme ça, franchement


c’est moche… Mais je suis accroc, c’est fichu, elle me tient. Je me laisse donc couler sur le baby-snow en me faisant la plus molle possible, mais je refuse de me tenir debout et d’empoigner le guidon. J’ouvre simplement la bouche pour crier : “Honore ta part du contrat et aboule le chocolat !”, curieusement, seules les syllabes « Co-lat » en sortent, mais elles suffisent à me faire obtenir mon dû et, avant même que j’aie le temps de croquer dedans, nous sommes partis. François (le monsieur en rouge) est derrière moi, il dirige le baby-snow comme une poussette, on se lance doucement dans la pente, on se penche dans les virages… Woooooohhh, je vais quand même me tenir au guidon finalement… Maman m’encourage, elle skie en regardant derrière, ce qui, même si je

n’y connais pas grand-chose, me paraît tout à fait imprudent. Elle me demande si j’aime ça. « Colat » sera ma seule réponse. Les autres skieurs m’observent en riant, François rit, Maman rit… J’ai bien envie de rire aussi, mais je crains qu’elle ne range le chocolat si ça se passe trop bien. Pourtant, quel pied ! La glisse, la vitesse, l’air frais sur mes joues, je comprends maintenant pourquoi toute la famille s’éclipse discrètement le samedi matin en me laissant faire des puzzles avec Papy. Une dernière acrobatie façon « wheeling » et nous voilà déjà arrivés en bas… Tape-m’en cinq François et viens-là que je te claque une bise ! Tu me dis quand t’es dispo et on remet ça ? Et la prochaine fois, c’est ma tournée de « Colat ». Rien à faire, je n’arriverai pas à sortir d’autre mot que celui-là…

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BIEN... (MAIS SI, CHERCHE OINS ?) M U A E IS R P S A L’ U T

A FORCE DE DEVOIR PENSER POUR CINQ, C’EST INÉVITABLE, J’AI PARFOIS DES RATÉS… AU MOMENT CRUCIAL DES DÉPARTS, ÇA PREND D’AILLEURS DES PROPORTIONS EFFRAYANTES : UNE FOIS SUR DEUX - ET JE SUIS GENTILLE -, JE LAISSE À LA MAISON UN TRUC IMPORTANT, INCONTOURNABLE, VOIRE VITAL, DE CEUX DONT L’ABSENCE FICHE EN L’AIR TOUS LES PLANS D’UNE JOURNÉE, VOIRE D’UNE SEMAINE DE VACANCES… DANS LE VESTIAIRE DE LA PISCINE, ME MANQUE LE MAILLOT DE BAIN DE N°2 ; AU PIED DES REMONTÉES MÉCANIQUES, LE FORFAIT SAISON DE N°1 ; CHEZ LES GRANDS-PARENTS, LES TÉTINES DE N°3… Par Mélanie Marullaz - Illustration Sophie Caquineau

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ais aujourd’hui, je dis STOP ! Marre de percevoir la lueur de stupéfaction dans les yeux de mon homme quand je dégaine mon passeport à l’aéroport. Marre de surprendre le haussement de sourcils à peine étonné de mes filles quand je leur annonce qu’il n’y a finalement aucune nécessité à porter un kimono pour faire du judo, et que leur jean feront très bien l’affaire. Ce matin, j’ai décidé que la faillibilité n’était pas une fatalité. Je veux enrayer la spirale infernale de l’oubli. Pour ça, une seule solution, l’organisation, et son bras armé, la check-list.



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ALORS, EST-CE QUE J’AI BIEN TOUT PRIS ?

• de quoi changer N°3 de la tête aux pieds, au moins trois fois - elle est très inventive -, des couches et des lingettes ; • une paire de chaussures et de chaussettes de rechange pour chacune - la semaine dernière, N°2 avait sauté directement de la voiture dans une flaque. Elle s’est enfilé les 5 kilomètres de la balade en faisant ‘floc floc’ pour arriver à la maison les pieds palmés ; • une trousse à pharmacie, avec le minimum vital : une lotion désinfectante pour les mains, de la pommade à l’arnica, des lingettes antiseptiques, des pansements, du paracétamol, un kit de suture et l’aspi-venin ; • leur carte d’identité et notre livret de famille, parce que pour faire simple, je ne porte pas le même nom qu’elles… Evidemment, on dirait mes clônes et je pense qu’un policier zélé essayant d’arracher N°3 à mes bras regretterait rapidement de ne pas avoir préféré déclencher une alarme incendie. Mais on n’est jamais trop prudent… • Trois pochettes tour de cou en plastique avec façade transparente

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- lors de l’un de mes derniers séminaires, j’avais anticipé et rempli ma valise avec les savonnettes, kit couture et brosse à dents jetables de l’hôtel, le masque de sommeil de l’avion et une dizaine de ces bijoux d’efficacité - dans lesquelles j’ai glissé un bristol avec les nom et prénom de chacune des filles, leur groupe sanguin, mon numéro de téléphone et une photocopie des pages « vaccinations » de leur carnet de santé. Elles ont également pour consigne de demander de l’aide UNIQUEMENT à des femmes accompagnées d’enfants. Au passage, il faudrait que je pense un jour à faire breveter des chaussures pour gosses équipées de balises argos… A moins que je ne leur mette directement un collier de repérage GPS ? J’en ai vu des chouettes l’autre jour dans Très chasse, développés pour les bataillons cynotechniques de l’armée britannique, ils offraient des fonctions anti-perte, anti-fugue et antivol (ou anti-puces ?), avec suivi en temps réel continu et alertes par SMS ; aucune limite de portée, ultra-solides, parfaitement étanches et exceptionnellement autonomes… • les doudous : checked ; • les albums de coloriage et les crayons : checked ; • la tablette avec dessins animés : checked ; • les vélos : checked. Bon, ben voilà, je crois que tout y est. Les filles sont installées et harnachées dans la voiture, le coffre est plein… Tiens d’ailleurs, où donc vais-je bien pouvoir caser mes sacs de courses ? Quelle idée aussi, d’aller au supermarché le mercredi…


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OFFENSIVE LÉGÈREMENT DÉBORDÉE PAR LA GESTION DU QUOTIDIEN, J’AI TENDANCE À REPOUSSER LES GROS CHANTIERS : J’ATTENDS QUE LA NEIGE ARTIFICIELLE DE MES DÉCOS DE NOËL FONDE SUR LA VITRE AVANT DE M’ATTAQUER AUX CARREAUX, OU QUE LE TRACTEUR DE MON VOISIN AGRICULTEUR SOIT PLUS PROPRE QUE MA BÉTAILLÈRE AVANT DE L’ASTIQUER. MAIS AU PRINTEMPS, J’AI COMME UNE MONTÉE DE SÈVE… Par Mélanie Marullaz - Illustration Sophie Caquineau

DE PRINTEMPS

O u d’adrénaline. Ça me prend généralement après m’être penchée sous le lit de N°2 pour récupérer une tétine de sa benjamine, quand je découvre, au milieu des ballotins de poussière plus ou moins habités : une paire de lunettes de natation, une fratrie entière de Playmobil, un quignon de pain, 23 bouchons de feutres et le double des clés de ma voiture. A ce moment-là, mon sang ne fait pas qu’un seul tour, il vire au bouillon, et les filles en prennent un, sévère. Alors, c’est le branlebas de combat, le déclenchement de l’Opération « Tempête de la Mère » avec réquisition de toutes les forces vives, composition des escadrilles et élaboration de la stratégie offensive. N°1, à qui

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le rangement donne déjà de l’urticaire, se retrouve flanquée d’une aide de camp qui lui arrive à la hanche et dont elle ne connaît que trop bien les aptitudes au dé-rangement, bref, elle fait la tronche. N°2, en bon petit soldat, est allée chercher un balai, je donne les directives : “dans un premier temps, repérage de la zone, pour évaluation des dégâts et mise en place d’une réponse mesurée. Puis, identification des populations : ennemies, dans le grand sacpoubelle, amies, en tas sur la table… Essayez au maximum de préserver les familles, les Lego avec les Lego, les Polly Pocket avec les Polly Pocket, rassemblez aussi les cartes et les pions isolés, ils seront réacheminés vers leurs boîtes d’origine en fin d’opération.


Vous êtes prêtes ?” En guise de réponse, N°3 brandit son sabre en mousse et s’élance d’un grand “Yaaaaaaaaa” vers sa chambre, ses aînées commencent sans traîner à retourner, avec une énergie conquérante, couettes, matelas et tiroirs. De mon côté, j’orchestre la valse des armoires : mes t-shirts trop moulants intègrent celle de N°1, la moitié de sa garde-robe migre vers celle de N°2 qui ne s’en apercevra presque pas, vu ma lubie de les habiller comme des jumelles ; et ce qui a résisté aux deux grandes échoue dans la penderie de N°3, qui va quitter avec bonheur ses pantalons trop courts pour enfiler une série de pantalons auxquels il faudra faire deux revers. Au bout d’une heure, étonnée par le calme ambiant, je fais un point sur la situation. Dans la bataille, chacune a retrouvé un trésor qui l’a détournée de sa mission : qui un kit à faire des scoubidous, qui un catalogue de jouets de Noël 2011, qui un saxophone en plastique extrêmement bruyant… le grand sacpoubelle est toujours vide, mais le tas à conserver occupe la moitié de la pièce. Il faut remotiver les troupes, les réunir en conseil de guerre pour déterminer le sort de chaque objet au

cas par cas. N°1, malgré sa pré-adolescence précoce, accepte raisonnablement de rendre leur liberté à ses cailloux de collection et de mettre au tri sélectif son camaïeu de bouts de verre ramassés sur la plage ; N°2 a beaucoup plus de mal à se séparer des sets de table Buffalo Grill qu’elle avait coloriés avec application. Lassée par les débats, N°3 s’est enfouie dans le sac-poubelle qu’elle a fini par renverser complètement pour récupérer le saxophone qu’elle venait d’y jeter. Le moral et la cohésion du groupe en prennent un sacré coup, nous avons épuisé nos rations énergisantes de bonbons, la mutinerie guette… Pour éviter l’humiliation d’une débâcle, je sonne l’heure du goûter… et profite de leur absence pour avancer. Trois sacspoubelle plus tard, les puzzles et les paires de chaussures de Barbie sont recomposés, les jeux de sept familles à peu près entiers et la quasi-intégralité d’autoportraits-patate de N°3 prête à brûler. Les filles ont interdiction de toucher à quoi que ce soit, voire interdiction de jouer, voire de bouger, juste pour me laisser une heure, une heure seulement, l’illusion que là où la MAF passe, le bazar ne repousse pas.

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INSPECTEUR

GADGET IL EST BIEN MON HOMME… C’EST VRAI, J’EN SUIS SUPER-CONTENTE. IL EST GRAND, BEAU ET FORT, CONFORME EN TOUT POINT AU DESCRIPTIF DU CATALOGUE – NON, MAIS COMME JE M’ÉTAIS DÉJÀ FAIT AVOIR AVEC UNE COMMODE MAISONSEFOUTDUMONDE, QUAND IL EST ARRIVÉ, J’AI BIEN VÉRIFIÉ, ON L’A DÉBALLÉ ET PASSÉ EN REVUE ENSEMBLE AVEC LE LIVREUR : NICKEL, PAS ABÎMÉ PAR LE TRANSPORT, TOUT COMME SUR LA PHOTO, LES TEMPES GRISONNANTES, LE TREILLIS BAGGY ET LE T-SHIRT AJUSTÉ – SINON, JE LE RENVOYAIS DIRECT, PARCE QUE JE N’AIME PAS QU’IL Y AIT TROMPERIE SUR LA MARCHANDISE. Par Mélanie Marullaz - Illustration Sophie Caquineau

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urtout que là, j’avais bien peaufiné mon choix. Je n’avais pas pris le modèle « foot » - c’est marrant, d’ailleurs, dans les critères de sélection, ça vient tout au début, ce doit être assez déterminant pour le reste… - résultat, je n’ai jamais subi la Champions’ League et j’en suis ravie… à peine un petit « Auto-moto » de temps en temps, ça va. Les options de confort étaient de série, veilleuse, bouillotte, gant de crin… alors je ne m’en étais pas privée ! Il y avait « vaisselle » aussi, mais j’avais peur que ça fasse doublon avec ma Wheurlepoule ; en plus, il

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fallait payer un supplément et j’explosais déjà mon budget. Parce que je m’étais quand même accordé un sacré plaisir, j’avais tapé dans le haut de gamme de la catégorie familiale, la classe italienne avec les finitions allemandes, vendu avec le porte-bébé et le costard Bogoss : bon géniteur, instinct protecteur surdéveloppé, compagnon de jeux infatigable, super-baby-sitter… Ça m’avait coûté un bras à l’époque, mais je ne l’ai jamais regretté, les filles l’adorent et je peux sortir en toute sérénité ! Après, tout le reste, l’allumage de feu ou de barbecue, le bricolage, le jardinage, la mécanique, c’était dans les gênes. C’est pour ça que j’avais pris de l’Ardennais, sur les conseils de ma copine Odré, “une valeur sûre”, m’avait-elle dit, “un peu sauvage au début, mais on finit par le dompter ; tu en auras pour ton argent !” Aujourd’hui, il y a quand même un petit truc qui me chiffonne. Je ne sais pas s’il s’agit d’usure, d’un bug ou de la réminiscence d’une vie antérieure dans laquelle il aurait été héros de dessin animé, mais certaines fois par exemple : - il veut attraper une bière dans le frigo, il tend son bras depuis le salon et c’est moi qui me lève ; - il veut envoyer un courrier et c’est moi qui l’écris, le timbre, le

signe et vais à la Poste ; - il veut mettre ses chaussettes à laver, elles échouent au pied de l’escalier et c’est moi qui me baisse pour les ramasser et les porter jusqu’au panier de linge sale ; - il dit : “j’emmène les filles faire de la luge !” et c’est moi qui me retrouve en train d’enfiler trois paires de collants, des maillots de corps et des sous-pulls à la chaîne, trois pulls qui piquent, trois combi, six gants, des écharpes et des bonnets qui seront perdus. Bref, il a tendance à se prendre pour Inspecteur Gadget et ses go-go-gadget-o-bras, -jambes, -chapeau, mais il n’en a malheureusement pas toutes les fonctionnalités… Du coup, je suis devenue un prolongement de son corps. Peut-être y a-til un réglage que je n’ai pas fait à la mise en route ? Impossible aujourd’hui de le réinitialiser… Peut-être a-t-il un défaut de fabrication ? Le constructeur n’a pourtant jamais rappelé de modèles à ma connaissance… Ça m’embête vraiment parce que, en dehors du fait qu’il me faille tout laisser en plan sur-le-champ pour exécuter ce qu’il veut, la garantie décennale est arrivée à son terme. J’ai donc peur que ça me coûte plus cher de le faire réparer que d’en trouver un neuf… Faut que je vérifie sa cote à l’argus…

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LE MAFRATHON EST LA SEULE DISCIPLINE, QUI, BIEN QU’UNE COURSE DE FOND, CONSISTE EN FAIT À ENCHAÎNER UNE SÉRIE DE SPRINTS ET D’ACCÉLÉRATIONS TRÈS BRUTALES. IL S’AGIT DONC D’UN SPORT TRÈS COMPLET, MAIS EXTRÊMEMENT EXIGEANT… UN SEUL GRAIN DE SABLE DANS LE

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ROUAGE ET C’EST LA FAUTE ASSURÉE ! Par Mélanie Marullaz - Illustration Sophie Caquineau

DU QUOTIDIEN R

éveil, échauffement des paupières, quelques secondes suffisent, faut pas traîner. Vite, gagner la douche avant l’Homme, sinon, c’est 20 minutes dans la vue ! Vite, s’habiller. Tiens, je vais remettre tout comme hier, je gagnerai une minute… Ne pas se maquiller, ne pas se sécher les cheveux, ne pas se crème-de-jourer. Vite, faire le lit avec l’Homme encore dedans, préparer les petits-déjeuners, calculer sa trajectoire pour ne pas repasser deux fois au même endroit, mettre la bouilloire en route du bout du coude, verser le lait dans la casserole. Courir réveiller N°1 et 2, courir enlever le lait du feu avant qu’il ne… trop tard ! Me brûler la langue avec le thé et avaler trois biscuits.

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PAUSE BIBERON AVEC N°3

Vite, habiller les grandes, non, pas une jupe, non pas une robe, il fait 3°C, mettez tout comme hier, on gagnera un quart d’heure… Vite, enfiler le body de N°3, le t-shirt, “Aïe ! Griffé Maman…”, le pantalon, les chaussettes, “Mien pas besoin Sséssettes…” J’AI DIT ON MET LES CHAUSSETTES !!! Vite, faire chauffer la voiture, me brosser les dents, distribuer les chaussures, vous vous êtes brossé les dents les filles ? VOUS NE VOUS ÊTES PAS BROSSÉ LES DENTS ? !! Trop tard… Vite, harnacher tout le monde dans la voiture, oublier de fermer la porte à clé, arriver la dernière à l’école.


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PAUSE CAFÉ

Vite, faire les courses de la semaine, sans la liste restée au chaud sur l’étagère à chaussures, oublier le lait et la lessive, racheter, comme toutes les semaines, des sacs réutilisables, parce que la vingtaine déjà acquise est au chômage technique dans le garage… Vite, passer chez le mécanicien, à la pharmacie, à la Poste. PAUSE POSTE

Vite, rentrer à la maison, avaler une soupe devant l’ordi, prendre des rendez-vous chez le médecin, chez le coiffeur, chez le dentiste, regarder une vidéo stupide sur Internet, appeler ma sœur… PAUSE SŒUR

Vite, décider de cirer le parquet avant que les filles ne rentrent et de faire une brioche pour le goûter avec mon nouveau kitchen-aid qui brille. Mélanger les ingrédients, lire la recette quand même : « Temps de repos 24h »… ça ne doit pas changer grand’chose. Vite, l’enfourner dans un four froid, partir chercher les filles et me rappeler que je devais imprimer les flyers pour l’asso des parents d’élèves. Vite, lancer l’impression, courir, non, rester collée sur le parquet pas sec, secouer l’imprimante, annuler l’impression, recommencer, faire la danse de la pluie autour de l’imprimante en espérant que ça la fasse réagir, partir à l’école avec la moitié des flyers… Vite, servir aux filles un goûter constitué d’une brioche à la fois plate, crue et brûlée, avec du Nutella, enfin, surtout du Nutella… Faire les devoirs, donner les bains, allumer Gulli, devant le parquet toujours collant, relire les consignes sur la bouteille de cire : « temps de séchage 48h ».

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Vite, enfiler trois paires de chaussettes à tout le monde en guise de patins, préparer une potée pour le repas du soir, faire le feu avec du bois humide… accueillir l’Homme et essayer de lui faire comprendre pourquoi la maison est pleine de fumée, que le sol brille, mais colle, lui promettre une bonne potée pour le requinquer de sa journée, mettre la table, se rendre compte que la viande de la potée n’est pas cuite, poser sur la table des œufs à la coque, du fromage et du pain en espérant que l’Homme ne se rende compte de rien… Vite, coucher tout le monde, trop tard pour une histoire, pour le brossage de dents et pour le filet à bisous… Aller me coucher, enfin… et rêver que je suis poursuivie… courir toute la nuit…


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A FORCE DE DEVOIR PENSER POUR CINQ, C’EST INÉVITABLE, J’AI PARFOIS DES RATÉS… AU MOMENT CRUCIAL DES DÉPARTS, ÇA PREND D’AILLEURS DES PROPORTIONS EFFRAYANTES : UNE FOIS SUR DEUX - ET JE SUIS GENTILLE -, JE LAISSE À LA MAISON UN TRUC IMPORTANT, INCONTOURNABLE, VOIRE VITAL, DE CEUX DONT L’ABSENCE FICHE EN L’AIR TOUS LES PLANS D’UNE JOURNÉE, VOIRE D’UNE SEMAINE DE VACANCES… DANS LE VESTIAIRE DE LA PISCINE, ME MANQUE LE MAILLOT DE BAIN DE N°2 ; AU PIED DES REMONTÉES MÉCANIQUES, LE FORFAIT SAISON DE N°1 ; CHEZ LES GRANDS-PARENTS, LES TÉTINES DE N°3… Par Mélanie Marullaz - Illustration Sophie Caquineau

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Allez les filles, en voiture, ça fait dix fois que je le dis !” Je subtilise le poupon dont N°3 s’est entichée et le glisse discrètement dans la caisse à poupons sans qu’elle s’en aperçoive, je fais descendre N°2 de son vélo et nous rejoignons enfin N°1, assise depuis 10 minutes à l’avant de la voiture qui vibre à la cadence régulière des basses de la « Super Mega Compil de Radio Djeuns ». Portières ouvertes, elles grimpent. Contact. “Mince, mon téléphone…”


poupon en lui donnant ses tétines, demande à N°1 de baisser la musique et à N°2 d’arrêter de danser pour s’assoir à sa place. Je re-re-rentre dans la maison, jette le poupon en direction de la caisse à poupons, la rate d’à peine trois mètres, vide la machine à laver, cours étendre le linge, en profite pour aérer les chambres, croise les papiers que j’avais préparés pour partir à la Préfecture et bénis les chaussures de N°1 d’avoir traîné dans l’entrée, sans quoi je n’aurais jamais ouvert la porte de la buanderie pour les ranger, eu envie d’étendre le linge et aurais certainement réalisé, à la Préfecture seulement, qu’il me manquait le dossier que je venais y déposer.

Je ressors, rouvre la porte de la maison, croise la veste de N°2 dans l’entrée, en déduit qu’elle ne l’a pas sur elle, retourne jusqu’à la voiture pour la lui donner, la retrouve près de la haie en train de construire un téléphérique à fourmis avec une coquille de noix. “Non, mais franchement… Monte dans la voiture, ça suffit maintenant !” Elle monte, je ferme sa portière, ça devrait la contenir. Je re-rentre dans la maison pour chercher… quoi, déjà ? Ah oui, mon téléphone ! J’en profite pour ramasser, dans l’entrée, les trois paires de chaussures essayées par N°1 avant de trouver botte à son pied, croise N°3 qui est allée extirper le poupon du fond de la caisse à poupons et réalise, en fermant la porte de la buanderie, que je n’ai pas mis mon linge à sècher… Si je le laisse là toute la journée, il va sentir le rat mouillé… Je ressors, installe et sangle N°3, détourne son attention du

Je ressors, ferme la porte, file vers la voiture qui ne vibre plus mais ondule carrément sur ses amortisseurs au rythme des bonds de chacune des filles sur la banquette. J’ouvre la portière et coupe la musique pour me faire entendre et parce que je suis un peu énervée, juste un peu. Je m’installe, enclenche la marche arrière et me retourne vers N°3 qui demande : “L’est où le bébé à moi, Maman ?” et se met à hurler quand je lui dis que je ne sais pas. En finalisant ma manœuvre et à travers la vitre de la voiture, j’aperçois les clés de la maison, restées sur la porte d’entrée. Je ressors, devant la porte, je me dis que je ferais aussi bien d’aller chercher ce fichu poupon pour avoir la paix. En re-re-re-rentrant dans la maison, je croise la baie vitrée qui n’est pas fermée et j’en profite pour fermer les fenêtres des chambres que j’avais aérées. Une demie-heure et cinq litres d’essence après notre mise en route, N°1 fait la tête parce que j’ai arrêté la musique, N°2 chouine après s’être cognée en faisant du trampoline sur son fauteuil et N°3 a balancé le bébé à ses pieds, mais nous sommes prêtes à partir. A 11h47, nous arrivons enfin devant la Préfecture… qui fermait à 11h45. De dépit, de lassitude, de colère contre moi-même, je cherche mon téléphone dans mon sac pour prévenir l’Homme qu’il n’aura pas les papiers qu’il espérait… “Mince, mon téléphone…”

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LES

L FIL EU R DPA DÎNPEIS

MARINA ROLLMAN EST GENEVOISE, ET C’EST UNE FILLE. MAIS ELLE NE PORTE NI SA « SUISSITUDE » NI SA FÉMINITÉ COMME DES ÉTENDARDS, SON HUMOUR

L

e débit est rapide, étonnamment rapide, c’est à peine si quelques intonations chantantes en fin de phrase rappellent son helvétisme. De sa voix presque enfantine, fluette comme l’est sa carrure, Marina Rollmann essaie, sur scène, de répondre à des questions fondamentales, de celles qu’on se pose tous : pourquoi les gens que l’on câline n’ont aucune ambition dans la vie ? Ou encore comment combattre les « néoreligions » qui ravagent notre génération, à l’image de l’auto-entrepreneuriat et du Cross Fit ? En 2009, sa première expérience sur les planches n’avait pourtant pas été convaincante. Il lui avait fallu ramasser ses dents et sa fierté, mettre son humour en jachère pendant près de 5 ans et travailler, travailler encore, pour revenir. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort et depuis 2013, tel le phénix, elle ne fait que gagner du terrain, de scènes ouvertes en festivals, de web-séries en chroniques télé ou radio. Elle fait notamment partie de la « Bande Originale » de Nagui sur France Inter, où elle partage ses « drôles d’humeur » tous les vendredis. Quand avez-vous réalisé que vous aviez cette capacité à faire rire ? Marina Rollman : Je savais que j’étais drôle, sans prétention… Ça faisait partie de mes qualités dans le privé, et puis vers 20 ans, j’ai vu « I’m telling you for the last time », un spectacle de Jerry Seinfeld

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NE S’ARRÊTE PAS AUX FRONTIÈRES DU GENRE NI À CELLES DE LA NATIONALITÉ,

Propos recueillis par Mélanie Marullaz Photos : Charlotte Abramow

différents styles, d’analyser… Et quand je suis entrée sur scène, j’avais une idée plus claire de comment on structurait un passage. C’est un peu comme si j’étais allée à l’école des blagues.

(ndlr : acteur et humoriste américain, co-créateur de la SitCom Seinfeld, un des plus grands succès télévisuels aux Etats-Unis), et je me suis dit : « tiens, c’est ce que j’aime bien faire, c’est donc possible que ce soit un métier... Je vais essayer, ça a l’air génial ! » J’ai essayé une première fois et ce fut l’enfer. Du coup, il y a eu une sorte de battement de cinq ans avant que je m’y remette… Mais quand ça s’est bien passé, c’était une telle décharge d’adrénaline ! Prendre la parole en public, c’est particulier, faire rire les gens, c’est particulier, recevoir des applaudissements, c’est particulier et tout ça ensemble, c’est tellement choquant chimiquement, que je me suis dit : « oh la la, oui, je veux faire ça tout le temps ! » Je crois que je n’ai pas dormi la nuit d’après.

Est-ce que vous avez l’impression de faire partie d’une nouvelle génération d’humoristes féminines, trentenaires, plutôt cash ? D’un coup, il y a eu plus de filles qui se sentaient le droit, qui avaient envie d’aborder certains sujets tabous. Donc les médias ont eu envie d’en parler, de Tania Dutel à Blanche Gardin, en passant par Shirley Souagnon. Mais dans la réalité, on ne s’influence pas forcément les unes les autres, on ne fait pas des choses qui se ressemblent beaucoup. Je ne pense pas faire un humour de femme, je ne parle pas que de sujets de femmes et je ne pense pas qu’aucune de ces nanas le fasse non plus. Il ne faut pas s’enfermer là-dedans, c’est comme l’humour communautaire pour les gens issus de l’immigration, ça ne peut pas être le seul référent d’une carrière au risque de lasser très vite.

La première fois, c’est vous ou votre public qui n’était pas prêt ? Non, non, je pense que les gens étaient très très prêts, eux. C’est moi qui manquait de maturité ! Et puis les 5 ans qui se sont écoulés m’ont permis d’apprendre beaucoup sur la comédie, d’en regarder un max, d’essayer de comprendre les

Vous vous inspirez pas mal des travers de notre société, les rapports aux réseaux sociaux, le racisme, le néoféminisme… Auriez-vous pu vivre à une autre époque ? Je ne crois pas… Ça me déprime les gens qui dansent le swing sur des places à Paris ! Je me dis que c’est bizarre

IL DÉZINGUE EN DÉLICATESSE, AVEC L’AIR DE NE PAS Y TOUCHER.


A N I R A M ou bien ?

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LES

L FIL EU R DPA DÎNPEIS

comme nostalgie quand même : c’était une époque où des nanas suçaient des G.I. pour recevoir des collants, c’est pas hyper rose non plus… Certaines nostalgies me mettent mal à l’aise. « Ah moi, j’aurais adoré les années 30 ou les années 50 Ah oui, quand les femmes n’avaient pas le droit de vote ? Ou celui d’avorter ? Que les Noirs étaient mal traités ? » Je pense qu’il faut avoir de sacrés œillères pour s’imaginer très très heureuse dans une époque passée ou alors, comme

d’autres comiques l’ont formulé avant moi, donc je vais le piquer : il faut être un homme blanc, hétéro, là ça va, vous pouvez voyager un peu n’importe où dans le temps. Mais sinon, on vit une belle époque… Et quoi qu’il en soit, il faut en rigoler ? Oui, je crois. Et puis, c’est quand même une expérience, le spectacle vivant, se dire que tout à coup 4, 20, 60, puis 3000, on est tous ensemble dans une salle, on a

beau ne pas être d’accord politiquement, on pourrait se mettre sur la gueule à dîner mais tout à coup, tous ensemble, pendant une heure, on rigole en même temps, on partage un truc… C’est rare ! + d’infos : www.marinarollman.fr 8 & 9 février : « Un spectacle drôle »,Théâtre de Rolle 10 et 11 février : Caustic Comedy Club, Carouge 1er mars : Université de St Etienne. 10 mai : Caveau d’Echandens (près de Lausanne) 30 août : Culture Port-Valais, La Barge du Léman - Le Bouveret « La Drôle d’humeur de Marina Rollman » les vendredis dans la Bande Originale sur France Inter.

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© Charlotte Abramow

ontière ? fr la e d té ô c l e u q e D Au café, vous êtes plutôt noisette ou renversé ? Renversé. Plutôt Pont du Mont-Blanc ou Pont Neuf ? (Elle hésite un instant) Pont du MontBlanc, les embouteillages m’ont retenue un peu, mais j’aime beaucoup ma rade. Meringue double-crème ou éclair au chocolat ? Eclair au chocolat. J’aime beaucoup la double-crème, mais la meringue, ça me dépasse un peu, je ne comprends pas ce monticule de sucre, c’est très écœurant… Sugus ou Carambar ? Oh, je n’aime tellement pas le sucre… Mais Sugus, parce que ça me rappelle mon pédiatre, que j’ai dû aller voir jusqu’à mes 21 ans, et j’avais beau ne pas aimer

ça, il me donnait un Sugus à chaque fois. Joël Dicker ou Virginie Despentes ? Je n’ai jamais lu Dicker, j’ai honte, mais il a l’air très sympathique dans la vie. Alors Virginie Despentes. J’aime vraiment beaucoup, Vernon Subutex, c’est une très belle trilogie. Pardon Joël. Nagui ou Zendali* ? Ah… Zendali est plus déconneur. Nagui est quelqu’un d’extrêmement fin. Mais le côté « aller boire des coups et déconner », c’est quand même plus l’apanage de Zendali, et il a cette voix formidable en plus… Mais j’aime beaucoup Nagui, aussi ! *Michel Zendali, journaliste de la TSR, animateur de l’émission « les Beaux Parleurs » de 2016 à 2017, auprès duquel Marina Rollman a officié.


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ADOS À

DOS

ado ? r u e o c u d u t as ON VOUDRAIT NOUS FAIRE CROIRE QUE LES ADOS SONT DES ÊTRES SANS CŒUR, UNIQUEMENT PRÉOCCUPÉS DE LEUR PETIT CONFORT, ET DÉNUÉS DE TOUTE FORME DE COMPASSION. QUE NENNI !!! Par Marie-Caroline Abramovitch-Boubée

Montage Atcivmag © iuricazac

C’

est bien mal observer les comportements de ces petites créatures délicates - qui portent déjà des baskets taille 43 et feraient fuir un régiment de putois lorsqu’ils daignent les enlever - que de ne pas y reconnaître les signes d’une grandeur d’âme quasi dalaï-lamaesque… Certes, l’exercice n’est pas facile, et nécessite que vous portiez désormais un regard exempt de tout jugement sur vos ados-rables têtes blondes. Prenez de la hauteur, de la distance, quelques grandes respirations… un peu de Prozac au cas où, et méditez ces exemples… L’ADO EST GÉNÉREUX

Pour preuve, cela fait près d’un mois que votre vélo flambant neuf (un cadeau de votre cher et tendre ; ce goujat a trouvé désopilant de vous offrir un Lapierre, eu égard à vos rêves de cailloux d’un autre genre… Ça ne vous a pas fait rire du tout !) est chez un certain Noé. N’écoutant que son grand cœur, votre Arthur le lui a gentiment prêté pour qu’il puisse rentrer chez lui après l’heure du dernier bus. Vous appréciez le geste, mais vous trouvez que deux mois pour faire l’aller-retour Annecy-Veyrier, c’est un peu longuet… Vous sommez donc votre cadet, avec toute la diplomatie qui vous caractérise, de régler ce problème au plus vite. Ce n’est pas que vous en ayez un besoin criant, ça se saurait, mais vous aimeriez néanmoins le récupérer, ne seraitce que pour le revendre sur Le Boncoin. Le soir même, un tas de boue avec deux roues - qui pourrait donc bien être une bicyclette - encombre l’allée. A y regarder de plus près, l’objet en question n’est qu’un lointain cousin de votre fringant destrier (oui je sais, je m’emballe un peu), plus près de la draisienne que du vélo de course. Ce pauvre Noé s’est fait voler son (votre) vélo

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la nuit dernière, c’est vraiment pas de chance, mais il vous donne le sien à la place, c’est pas gentil ça ?!!! Vos hurlements sont fort opportunément couverts par la tondeuse du voisin, ce qui empêche votre fils d’enrichir encore, si besoin est, son dictionnaire de gros mots. A ce propos, il a un bien beau vélo le voisin. Un Lapierre qu’il a négocié sur Le Boncoin ??? Vous apprendrez plus tard (beaucoup plus tard, croyez-moi) que dans sa grande magnanimité, Arthur - très concerné par l’économie solidaire - a partagé le produit de la vente avec son pote Noé. Réjouissezvous, votre ado est généreux ! L’ADO EST SOLIDAIRE

Là, sur le bureau du proviseur, c’est bien l’écriture reconnaissable entre mille (malgré six ans de séances d’orthophonie) de


votre fils ado-ré… Vos yeux remontent doucement à l’origine du document : « Pétission des 4èmes 3 pour le renvoit de cette grosse v…. de prof de franssais » (sic). Au-dessous, sept signatures, dont aucune, il est vrai, ne vous étonne ! Au-delà du fait qu’effectivement, cette brave femme est un peu corpulente (mais il est très méchant d’attaquer les gens sur leur physique, n’est-ce pas ?), il vous semble en effet qu’elle ne remplit pas tout à fait la fonction qui lui est dévolue. Quoi qu’il en soit, vous n’êtes pas très fière de la prose de monsieur votre fils !!! Le rouge vous monte au front - d’habitude c’est plutôt aux lèvres… - mais en mèredados qui se respecte, vous défendez votre progéniture bec et ongles, que vous avez soigneusement ripolinés pour l’occasion. Vous plaidez donc sa cause, avec plus de ferveur que de conviction, mettant en exergue les valeurs d’entraide et de fraternité que révèle le comportement de votre Arthur. Valeurs qui, « vous en conviendrez,

cher monsieur », sont bien celles que prône l’Ecole Républicaine ! Car Arthur n’a rien contre cette pauvre femme (il n’a rien pour non plus d’ailleurs), il n’a fait que soutenir des camarades injustement punis. Ah, ils ont mis du poivre dans sa bouteille d’Evian ? Mais vraiment beaucoup de poivre ? Oh, elle n’a pas pu parler pendant quinze jours ? C’est pour ça qu’ils sont collés tous les samedis jusqu’à Noël ? Aussi, lorsque qu’après une bonne heure d’entretien - vous ne saurez jamais ce qui, de votre plaidoyer poignant ou de vos jambes joliment bronzées, a fléchi sa détermination - le proviseur vous propose de lever la punition d’Arthur, c’est avec un petit sourire sadique que vous lui répondez que non, votre fils assumera totalement la conséquence de ses actes. La petite lueur d’incompréhension qui brille dans les yeux de votre fils compense largement votre humiliation… Eh oui, mon chéri, la solidarité, c’est jusqu’au bout !

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DOS ADOS À

Dis-moi comment tu ranges,

je te dirai le reste ! CETTE ANNÉE, VOS PETITS CHÉRIS ONT PRIS LEURS QUARTIERS UNIVERSITAIRES DANS UNE GRANDE VILLE DE RHÔNE-ALPES, TROP ÉLOIGNÉE DE VOTRE DOMICILE POUR LEUR IMPOSER DE FASTIDIEUX TRANSPORTS QUOTIDIENS. ILS SONT ENCORE FRAGILES ET VOUS REDOUTEZ POUR EUX LES AFFRES DE LA SOLITUDE ET DU « FAC BLUES »... Par Marie-Caroline Abramovitch-Boubée

C

omment ces pauvres petits anges vont-ils survivre à la cruelle séparation d’avec vous, leur mère irremplaçable, corvéable à merci, et intendante attentionnée de leur quotidien difficile ? Sauront-ils se débrouiller sans votre maternelle intervention, vous la Mac Gyver du ménage, des courses et des formalités administratives ?... Rien de moins sûr ! Croyez-en notre expérience.

© Lightfield Studios

SYMPTOMATOLOGIE ÉLÉMENTAIRE

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Oui, le « Fac Blue s» existe bel et bien et se manifeste à travers différents symptômes très simples à décrypter. Le plus évident concerne le rangement et revêt deux aspects opposés, directement inspirés de l’arithmétique scolaire. Le rangement horizon-


© gstockstudio

tal, qui a pour effet premier de rendre la circulation pédestre dans la pièce très hasardeuse, pour vous et pour l’ado concerné... Quand vous aurez marché pieds nus sur un compas ou piétiné l’i-pod dernière génération de votre Quentin, vous verrez plus clairement de quels dangers nous essayons de vous préserver, spécialement pour vous éviter de pleurer lorsque vous reconnaîtrez votre petit cashmere noir faisant office de chiffon à tableau noir... Ce dysfonctionnement du rangement touche plutôt les filles, mais a pu être observé chez quelques mâles sans qu’ils ne soient pour autant invertis... Plus viril, le rangement vertical, qui consiste à empiler un maximum d’objets de natures très différentes en constructions éphémères défiant les lois de base de l’équilibre. Exemple, une pile de livres sur une pile de teeshirts sur une pile de CD, le tout sur une pile de cahiers, précairement juchée sur une vieille paire de baskets. Plus artistique il est vrai, le rangement vertical comporte un inconvénient majeur : l’extraction d’un objet de la pile ruine généralement l’esthétique savante mais fragile de l’édifice, et oblige à la reconstruction à moyen terme sous peine d’être rattrapé par le rangement horizontal... Sans intervention parentale, les symptômes commencent à s’estomper au bout de quelques années, avant de se dissoudre et de disparaître au moment de LA rencontre amoureuse.

SYMPTOMATOLOGIE SECONDAIRE

Plus graves, il faut le dire, les perturbations alimentaires et autres déviances de leurs colocataires. Car, en bonne mère que vous êtes, vous avez cédé aux sirènes de la colocation, toute attendrie que votre petit grand garçon ait besoin de son meilleur ami pour affronter les pièges de la grande ville. Pourtant, vous commencez à douter du bien fondé de votre sentimentalisme. Certes, ce ne sont pas les emballages de « junk food » qui parsèment la moquette qui vous inquiètent mais bien plutôt le nombre impressionnant de cadavres de bouteilles qui vous ont accueillie à la porte... et toutes les vivantes que vous venez de découvrir sous l’évier, à l’emplacement originel de la poubelle, désormais réinvestie en seau à glaçons géant. Bon, on veut bien croire qu’Antoine (le meilleur copain) et ses potes aient une « sacrée » descente, mais 14 bouteilles de pastis, 12 de vodka, 8 de gin, 8 de tequila et une bonne vingtaine de vins à la provenance improbable, en un mois, c’est fort !!! Ah Antoine est sur Facebook... et il a 487 amis... lui ! Vous ne captez pas vraiment le message, mais comprenez que sa survie ne dépend désormais plus de vous, mais de ses amis. Mais comme on ne vous refera pas, vous descendez gentiment les bouteilles de verre dans le local qui leur est réservé. Charité bien ordonnée commence par soi-même, vous le leur avez pourtant souvent répété...

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DOS ADOS À

QU’UNE POIGNÉE DE SEMAINES AVANT L’ÉPREUVE

DÉCISIVE ! VOTRE PREMIÈRE EXPÉRIENCE DE COURS revoir conjugaisons, tables de mulous soumettez donc cette À DOMICILE VOUS A LAISSÉ COMME UN PETIT GOÛT tiplication et règle de trois, vous fois un cahier des charges AMER, MAIS RIEN NE PEUT VOUS ARRÊTER DANS VOTRE avez compris que, compte tenu des drastique à la dame de MISSION DE SAUVETAGE SCOLAIRE... délais impartis, cela n’allait pas être « BacExpress » qui, très mortifiée possible. Et même si “chère petite par sa précédente prestation, vous Par Marie-Caroline Abramovitch-Boubée madame, sans les bases, nous n’arrijure sur la tête de sa chère maman qu’elle vous envoie sur le champ les verons à rien de solide...”, vous optez coordonnées de ses intervenants les plus qualifiés. Une semaine pour une séparation à l’amiable. plus tard, vous êtes définitivement brouillée avec la dame en Puis ce fut Mlle Bethumier, dont l’haleine de cachalot était auquestion : non, elle n’a plus personne à vous proposer, même en delà du supportable. Après deux heures et demie de cours, vencherchant bien... vous avez, comme qui dirait, épuisé le stock. tilateur à fond et combustion de toutes vos réserves de parfum Récapitulons ! de maison, force vous a été de constater un phénomène étrange. Lorsque votre fils se bouche le nez, ses oreilles ne fonctionnent plus... encore un mystère de la science adolescente qu’il convienDES TRAVAUX FORCÉS... dra d’éclaircir le temps venu. Le jeune Bertrand - c’est lui qui vous a demandé de l’appeler par Il y a eu ce vieux monsieur si gentil. Certes, il avait à son actif 40 ans son prénom - était tout à fait charmant, mais pour avoir surpris d’enseignement - ce qui a priori garantissait une solide expérience des bribes de conversation, vous doutez fort que les théories de des adolescents récalcitrants - mais également vingt ans de rela Nouvelle Ligue Révolutionnaire soient au programme de la traite à son passif, ce qui vous laissait craindre un certain « éloigneTerminale ES. ment » des programmes du bac, ainsi qu’une maîtrise imparfaite de Quant à Mme Loriot, elle a battu le record de longévité, 3 jours cette « nouvelle pédagogie » qui a fait de votre fils cet adolescent avant de déclarer forfait, vous laissant sur la table un message des aussi épanoui qu’ignare. Dans votre grande naïveté, vous avez cru plus sibyllins : “yveuri1ferjanpeplujypermonlat1 !!!” qu’un peu de rigueur à l’ancienne... Mais quand il a entrepris de

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ET OUI, LE TEMPS PASSE SI VITE... IL NE VOUS RESTE


... AU CACHOT

Il faut vous rendre à l’évidence, le degré d’inertie atteint par votre petit chéri va nécessiter les grands moyens. Toute honte ravalée - ou presque - vous appelez donc Martine, spécialiste incontestée du « Bac Surprise ». Avec ses cinq bacheliers sur lesquels on n’aurait pas parié sa première paire de stilettos, elle fait chaque année le bonheur des bookmakeuses que nous sommes. Vous vous lancez donc hardiment, votre recette de risotto à l’encre de seiche contre une adresse, une seule... Martine est magnanime, qui vous confie sous le manteau le nom d’un établissement miraculeux, une

sorte de Lourdes des cancres en phase de terminale... Le prix du miracle est bien sûr à la hauteur du challenge, et vous préférez ne pas convertir en anciens francs la somme que vous inscrivez sur votre chèque pour quinze jours de révisions intensives aux vacances pascales. Le chalet école est bien pimpant, loin de l’austère pensionnat que vous aviez imaginé... et les élèves bien court vêtues... Ah, ce sont des enseignantes ?... Le rasta dreadlocké aussi ?... Une sourde angoisse vous saisit, qui ne cède même pas devant le sourire radieux de votre fils adoré. Mais il vous reste encore une chance, une brassée de cierges à Ste Rita, patronne des causes désespérées... Je vous jure, ça marche !!!

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DOS ADOS À

MALGRÉ L’IMPRESSIONNANTE COLLEC-

- VOUS PARLEZ D’AILLEURS COURAMMENT LE DOLTO, HÉFEZ, RUFFO ET AUTRES CONSORTS - UNE QUESTION NE CESSE DE VOUS TARAUDER : COMMENT SAVOIR SI VOTRE ADO EST ADO OU PAS ? Par Marie-Caroline Abramovitch-Boubée

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ado or not ado,

our le savoir, foin des manuels savants et des théories alambiquées. Rien ne vaut la bonne vieille explication par l’exemple. Démonstration illustrée à travers quelques tranches de vie quotidienne qui vous évoqueront certainement quelque chose… PRISE DE CONSCIENCE

Votre Arthur, jusque-là carnivore féroce, capable d’engloutir à lui seul la côte de bœuf dominicale sans sourciller - et sans culpabilité aucune - se découvre soudainement une âme de végétarien, voire de végétalien, en cas de crise d’adolescence aiguë. Convaincu et convaincant, à la limite du prosélytisme, il tente de vous rallier à la noble cause de la défense animale. Pendant les vacances, il a tenté de persuader votre cher et tendre de troquer son 4x4 contre une hybride, d’installer des toilettes sèches, voire de remplacer votre

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ravissant jardin par un potager ! Devant votre évident manque d’enthousiasme - et le doute qui se lit sur votre visage quant à la longévité de sa conversion - il opère une sortie aussi théâtrale que tonitruante. Le vol plané du chat - qui n’est manifestement pas un animal digne de son combat - vient confirmer la force de sa conviction !… Qu’importent les incohérences, Arthur a une conscience, il est adolescent ! PRISE DE CŒUR

Clémence est très excitée, elle prépare avec ses copines un videgrenier humanitaire. La conférence sur la précarité donnée par le très séduisant professeur de français des 4èmes B (cette année, vous irez aux réunions parents profs un peu plus apprêtée qu’à l’accoutumée…) n’est certainement pas étrangère à cet élan de pure

© Giulio_Fornasar © Wayhome Studio

QUI ENCOMBRE VOTRE BIBLIOTHÈQUE

© konradbak

TION D’OUVRAGES SUR LA QUESTION


c’est THE question !

générosité. Les cartons s’empilent dans l’entrée, qui contiennent bibelots, vaisselle, vêtements… VOS vêtements !!! Et pas que des vieux, loin de là. Devant votre courroux, petite chérie vous explique que “les marques, ça se vend super mieux m’man” et que franchement, “t’as vraiment pas de cœur, des fois je me demande si j’ai pas été adoptée !” Oups. Avant de commettre un acte que la morale et les spécialistes de l’enfance réprouvent, vous récupérez in extremis un jean et une paire de boots qui dépassent, et courez faire une séance de méditation transcendantale. La fin justifie quelquefois les moyens, Clémence a un cœur, elle est adolescente ! PRISE DE TÊTE

Oui, je sais, vous êtes nostalgique du temps où vous régniez en maîtresse sur la garde-robe de votre Lola, et preniez tant de

plaisir à choisir ses vêtements le matin. Il y a belle lurette qu’elle ne sollicite plus votre avis - que vous lui donnez quand même, on ne sait jamais… - en la matière. Vous avez néanmoins édicté quelques règles élémentaires parmi lesquelles : pas de maquillage, de bijoux, de string, de Wonderbra, de tatouage, de piercing… à son âge. Ni plus tard pour certaines… Aussi, tombez-vous de haut le jour où une malencontreuse gripette vous oblige à rentrer prématurément d’une soirée. Il vous faut une bonne minute pour identifier une Lola partant pour sa boum de rentrée, sanglée dans un slim pailleté, maquillée comme un camion volé, poitrinée 90C, perchée stillettos, qui, après à peine une demi-seconde de flottement, vous lance un insolent “d’habitude, je me change avant que t’arrives”. Ce « d’habitude » vous donne des palpitations. Vous respirez par le nez, vous soufflez par la bouche, vous respirez par le nez, vous soufflez par la bouche, vous resp… C’est dur, et c’est pas fini, Lola vous tient tête, elle est adolescente !

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DOS ADOS À

Montage Atcivmag © iuricazac

J 1 bac DIMANCHE MATIN, VEILLE DE BAC... L’ANGOISSE EST À SON COMBLE, EN TOUT CAS EN CE QUI VOUS CONCERNE - VOTRE ARTHUR N’AYANT VRAISEMBLABLEMENT PAS MESURÉ L’IMMINENCE DE L’ÉCHÉANCE - ET VOUS AVEZ DANS L’IDÉE QU’UN DERNIER CHECK-UP SERAIT LOIN D’ÊTRE SUPERFLU... MUNIE D’UNE LISTE EXHAUSTIVE, DU MOINS VOUS L’ESPÉREZ, VOUS ENTREPRENEZ DE RÉVEILLER PETIT CHÉRI QUI ACHÈVE PAISIBLEMENT, BENOÎTEMENT MÊME, SON TOUR DE CADRAN Par Marie-Caroline Abramovitch-Boubée

V

otre bonobo préféré installé devant son saladier de céréales, vous attaquez votre liste, stabilo en main... ORGANISATION...

La convocation ? Il était persuadé que vous l’aviez. Ben non, il n’a

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vraiment aucune idée de ce qu’il en a fait, et visiblement ça ne l’affecte pas outre mesure. Son flegme reste pour vous une perpétuelle source d’étonnement ! Après deux heures de recherches harassantes - qui vous permettent néanmoins de retrouver son carnet de santé, sa carte bleue déclarée volée, sa chaîne de baptême, trois cachemires de son père, votre crème auto-bronzante ???... et quantité d’autres objets que vous aviez déjà passés en pertes et profits - vous dénichez enfin le précieux sésame, ou ce qu’il en reste, dans la poche d’un jean fraîchement lavé. Un dépliage précautionneux et un petit coup de repassage lui rendront à coup sûr une apparence plus « officielle » ! En quête maintenant de la carte d’identité. Pas de problème, elle est dans son portefeuille. Tout attendrie que vous êtes devant ses fossettes de petit garçon, vous n’intégrez pas immédiatement ce que vous venez de lire, la date d’expiration remonte à deux mois... Le bonobo ne réagit toujours pas, il est assez peu concerné par les dates en général. Mais convient que “ouais, là y a comme un


blème”. Le « blème » est tellement énorme que vous décidez d’en référer sur le champ à monsieur son père, qui - une fois n’est pas coutume - en reste coi ! ...CONSTERNATION

On est dimanche... et pas un fonctionnaire digne de ce nom, lui auriez-vous sauvé la vie à plusieurs reprises, ne prendra le risque de mettre un pied au bureau ce jour-là. Plongée dans la consternation, vous entendez à peine votre benjamine vous glisser que “le passeport, ça marche aussi”. Ah, les passeports sont au coffre, dans le bureau de votre cher époux, à Cluses ? Allons, allons, il sera de retour pour Stade 2, c’est le principal... Pendant ce temps, vous continuez bravement votre inventaire sous l’œil passablement bovin de votre progéniture. Vous arrivez enfin au bout de vos peines, ne vous restent plus que quelques petits détails d’intendance à régler. Un dernier

coup d’œil, il ne manque plus que la calculatrice scientifique. Le bonobo a blêmi, première manifestation d’intelligence depuis son réveil. Là aussi, “y a un blème !” C’est ainsi que vous apprenez que l’argent destiné à la dite machine - hors de prix entre nous soit dit - a été utilisé à des fins gardées secrètes, et que ça fait trois ans que votre futur - le ciel vous entende ! - bachelier deale avec sa sœur à grands renforts d’échanges de corvées domestiques, la location de sa calculatrice. Le « blème », c’est juste qu’ils se sont disputés, et que la demoiselle a récupéré son bien illico... Vous n’en êtes plus à ça près, et promettez à la chipie une nouvelle paire de solaires, bien raisonnables eut égard à ce que vous avez déjà dépensé en cours particuliers. Ouf, vous voilà fin prête - enfin LE voilà fin prêt - les précieux documents bien rangés dans une pochette... que vous reviendrez chercher demain matin en catastrophe ! Allez, avec un peu de chance, c’est la dernière fois...

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DOS ADOS À

Fashion

g n i p p o h Savec ma fille CHAUSSÉE CONFORTABLEMENT - SI, SI, C’EST PRIMORDIAL - ET PLEINE DE COURAGE, VOUS ALLEZ UNE FOIS ENCORE AFFRONTER UNE ÉPREUVE À NULLE AUTRE PAREILLE, À SAVOIR FAIRE QUELQUES EMPLETTES VESTIMENTAIRES AVEC VOTRE GRANDE FILLE CHÉRIE. ESPÉRONS SIMPLEMENT QUE VOUS AVEZ SOIGNÉ PRÉPARATION PHYSIQUE ET PSYCHOLOGIQUE... ON VOUS AURA PRÉVENUE ! Par Marie-Caroline Abramovitch-Boubée

A

fin de bien cerner la psychologie adolescente, il est bon de partir d’un postulat bien connu : acheter c’est choisir, et choisir c’est renoncer. Renoncer à quoi ? A tout le reste de la boutique, pardi !... Forte de ce savoir tout neuf, vous fourbissez déjà quelques arguments logiques et bien sentis, destinés à combattre la valse-hésitation qui s’annonce. C’est oublier que la logique des ados est à des années-lumière de la nôtre, et qu’en bonne fashionista, votre fille perd, dès qu’elle aperçoit un bout de chiffon, toutes ses facultés de raisonnement.

Votre périple commence par la recherche effrénée d’une paire de sandales pour l’été. A la quatrième boutique, vous vous affalez sur un bord d’étagère, les pieds en compote, au bord de la crise de nerfs. Talons ou pas, noires, blanches ou roses, habillées ou sportswear, votre Clara n’en a aucune idée, se fiant au dieu des shoppeuses pour lui envoyer une « révélation ». Vous tentez quelques conseils, passez en revue sa garde-robe en vue

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© lightfield studios © konradbak

CHAUSSURE À SON PIED


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DOS ADOS À

d’assortiment, donnez même parfois votre avis - que l’on vous demande par pure forme - mais rien n’y fait. Elle en adore quatre paires au moins, voire aucune, ce qui n’est pas forcément un bien. Après quatre tours de ville et sept magasins de chaussures, vous en êtes à vous demander si vous n’auriez pas mieux fait de lui laisser la carte bleue. Non, c’est une blague ! Quoi que... Si elle veut retourner dans la toute première boutique, qu’elle y aille seule, le salon de thé (pâtisserie) vous tend des bras tellement réconfortants. Et si parfois votre Cendrillon sait déjà ce qu’elle veut, soyez certaine qu’il n’y aura plus SA couleur dans SA pointure, et qu’après quelques coups de fil dans les autres boutiques de la marque, vous serez à coup sûr une mère indigne qui refuse un aller-retour à Lyon pour acquérir enfin les précieux nu-pieds...

Finalement, petite ado chérie a fait l’acquisition d’une paire de stillettos rouge vif, fermées de surcroît, qu’elle ne portera plus après sa première - et dernière donc - entorse de la cheville... Deuxième mission, si vous l’acceptez, dénicher LE jean du printemps. Plus facile croyez-vous ? Pas sûr. Pour toucher le cœur de votre modeuse d’ado, il doit répondre à un cahier des charges des plus drastiques. Couleur, hauteur de la ceinture, largeur du bas, forme des poches, taille des boutons, degré de destroyage (néologisme. ndlr), chaque détail est primordial... et les modèles de jeans innombrables ! La vendeuse affiche un sourire crispé à la limite du rictus mauvais et vous ravalez votre honte sous ses regards accusateurs. Voilà trois bons quarts d’heure que votre progéniture bloque entre deux jeans - que vous trouvez pour votre part strictement identiques et excessivement chers - avec un air de martyre qui ne trompe pas. Non, vous ne prendrez pas les deux, malgré les œillades assassines de votre fille et l’air excédé de la deuxième vendeuse, venue en renfort récupérer la bonne douzaine de pantalons qui jonchent la cabine. D’ailleurs, puisqu’elle n’arrive pas à choisir, vous n’en prendrez aucun !!! Bilan de ce désastreux shopping : une entorse, un plein d’essence (si, si, vous y êtes allée finalement), une paire de stillettos à revendre sur ebay, deux semaines de mutisme absolu (cf. le jean non acheté)... et encore une boutique dont vous n’oserez plus jamais pousser la porte.

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DANS C E M O NDE de brutes… C

ertaines naissent ainsi. D’autres le deviennent à la faveur d’une cérémonie pompeuse. Moi, je l’ai décrété un beau matin, sans formalité, bristol ou tralala. Voilà, c’est officiel, je suis une princesse. La nouvelle peut surprendre, elle m’a saisie aussi au pied du lit. J’ai vérifié, ce n’était pas un lendemain de cuite. Alors devant l’évidence, j’ai accepté ce destin inopiné. Qui tombait à pic, je venais d’achever une jolie carrière de bulldozer, en haut de la pente, sans frein à main, l’option ne m’étant pas parue opportune sur le moment. Le temps de sauter aussi gracieusement que possible, une gageure en l’occurrence, de mon engin dans des escarpins de verre sans les briser menu, et le tour était joué. Forcément, derrière, le bulldozer a tout bulldozé sur son passage, mais une princesse ne s’arrête pas à ce genre de fée d’hiver. D’ailleurs, une princesse n’écoute plus les infos. Elle ne s’arrache donc pas les cheveux, qu’elle a fort jolis, devant une actualité politique qui s’annonce aussi nauséeuse que la cuisine de Willy Rovelli : guerres intestines, diarrhées verbales, incontinences démagogiques, crises de mauvaise foi... Une princesse ne nie pas la réalité, elle

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Par Lara Ketterer

s’en préserve. Nuance. Comme elle est maline, malgré ses airs de ne pas y toucher, elle a bien compris qu’elle ne pourrait, hélas, pas empêcher les hommes de s’entretuer, les politiques de se prostituer, les requins de s’ésharker... Son humeur n’est donc pas dictée par les réunions de rédaction, ni les hobbies des lobbys. Elle ne cède pas au chant des sirènes, même quand le thon monte. Sentimentale et pas vénale, une princesse échange volontiers son royaume contre un principe : ses princes hype contre un roi home. Par la mer, la terre ou l’espace, qu’importe, s’il met la gomme et gare ses chevaux carrossés entre sa licorne cabossée et sa coccinelle écossée. Elle veut vivre d’amour et de mojitos, mais comme elle est ouverte d’esprit, accepte quelques variantes pour s’adapter au rythme de la production viticole. Une princesse rêve sa vie, et vit ses rêves. Tous. Même les plus déraisonnables. Surtout eux. Et comme elle est heureuse, elle irradie. Radieuse-active, elle contamine son entourage qui, a son tour... C’est l’effet papillonnage. La vie n’est qu’un compte de faits... Faites le calcul ! Même vous, messieurs, alleeeez, lâchez vos braguettes, prenez une baguette, faites vos princesses !


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vieux comme mathusalem

t voilà, Marie-Jeanne est en larmes ! Elle d’habitude si pétillante et légère… Un instant cep’tique, elle l’avait finalement cru sancerre quand il lui avait fait sarment d’être son pécharmant, pétrus de bonnes intentions.

Balthazar était bourru, certes, limite brut. Un peu jeune aussi, mais sacrément bien charpenté, un corps aussi dur que souple, et puis si tendre et long en bouche. Elle en salivait d’avance. Il l’avait enivrée, totalement grisée, sur son cheval blanc, il en avait fait des tonneaux ! Il lui a fait graves tourner la tête… avant de la laisser en carafe. Quand elle l’a surpris dans la lie d’une gouleyante roussette, entre les cuisses charnues de la demoiselle (a)ligotée, ce fut le bouquet ! Il l’avait romanée toute la nuit ! Là, il avait poussé le bouchon un peu trop loin, Maurice. Cépage sa faute,

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Par Lara Ketterer

avait-il bafouillé avec des yeux de merlot frit. En vin. Elle l’avait cru riche et puissant, ce n’était qu’un l’arbin déséquilibré et fauché, un pommard qui s’était pris pour une altesse, sans château ni crozes hér(m)itage, totalement ruinart. Ni une, ni deutz, elle avait vu rouge : “Par tous les saints - Georges, Joseph, Emilion et toute la clique - puisque seyssel-là que tu préfères, à ton aize ! Reste avec ta mignonette ! Mumm pas mal ! Et pour tout te dire, ça maranges !” Puis, ça tourna au vinaigre. Il n’allait pas s’en tirer à si bon compte : elle entendait bien se faire vendange. Sous médoc, elle sortit son magnum, le mit anjou. Il n’a pas bugey. Marie-Jeanne tira trois bulles en plein côte-rotie et finit veuve clicquot ! Le corbières encore chaud, elle partit vacqueyr’as d’autres d’estaing…


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out est parti d’une soirée à noyer nos neurones au Côtes du Rhône. Trois amies, le cœur monté en solitaire, le passé décomposé, le présent bien disposé, et pour l’heure, l’avenir proche, en nausées, bien trop imbibé. Bâtisseuses dans l’âme, nous partons divaguer sur le terrain un peu vague de nos projets sentimentaux.

La baraque à

filles

Par Lara Ketterer

Lassées de débusquer les déserteurs, les reformés du service annulaire, les pseudos P4 de l’amour, passés experts dans l’éclipse immunitaire et autres serial lovers intérimaires, chattes échaudées craignant l’eau froide, nous voilà échafaudant les plans de notre futur château en cocagne. Pas châtelaines pour un sou, nous optons, dans nos délires arrosés au rosé, pour une simple maison de ville ou un petit immeuble. Rien d’ostentatoire. Juste un toit interdit aux mâles et bien pensants.

Chacune y aurait ses quartiers privés. Son appartement ou étage dédié. Pour le rezde-chaussée, nous statuons sur de la copropriété. Le hall déboucherait sur un bar, le phare de la maisonnée, ramenant les vedettes au pas chaloupé d’un simple tour de tir bouchon. Café-sourire du matin siroté ensemble, en apportant les dernières retouches au ravalement de façade, sur la bouche en remettre une couche, et filer dans un cliquetis de talons fouler la journée du bon pied. Se retrouver pour l’apéro, débriefing post-boulot… le temps que les

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enfants accomplissent leur devoir conjugal, grammatical ou médical (sous forme de travaux pratiques) dans le salon à côté. Toujours sur ce niveau, une buanderie commune pour laver nos contrariétés à grandes eaux et une salle de sport capitonnée, bien qu’anti-capitons, pour lever nos verres à nouveau. Un Ré de chaussée qui donne le La à toute la portée. Prendre le T, lancer le D, le solitaire infuse au solidaire. Maison de poupées de cire ? Palais des utopies ? Miroir aux alouettes pour futures vieilles filles ? Oh que non, pas plus qu’un manoir aux oubliettes. Pas de méprise, seul l’immeuble resterait vierge d’intrusion masculine. Nous n’avons pas renoncé aux hommes et encore moins à la passion. La baraque à filles, c’est peut-être même LA solution pour faire durer la flamme. Pour ne pas se la faire souffler. Redonner des ailes au désir, qu’un quotidien peut vite déplumer, qu’il ne s’envole pas à tire d’elles… Elle est le garde-fou contre la routine. Plus besoin de rustine pour colmater l’usure. Elle nous pousse à être créative, à imaginer une autre vie de couple qui ne manquera pas de souffle. Remettre l’aventure en devanture. Ouvrir la boîte à fantasmes, miser sur plus d’ébats déconventionnels pour ne pas finir alités si bien vaillants ! Et qui sait… un jour quitter la baraque à filles pour le plus baraqué des amours.


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Loose

Boy’cote

Par Lara Ketterer

J’

aime les machos, leur bienveillance Leurs instincts galants, leur vraie pertinence, Oh ! Oui, j’les aime, j’les aime J’aime, j’aime, j’aime J’aime les conseils des boursiers Dans de beaux draps, ou des lits d’initiés Oh oui j’les aime, j’les aime J’aime, j’aime, j’aime J’aime aussi les gars du fisc, Qui me laissent topless, sentimentalistes Je les aime, oh oui, je les aime Sans oublier les beauf en BM Qui savent, ô combien, combien j’les aime J’en rajoute pas, j’en fais pas des tonnes Mais je veux surtout qu’il n’y ait pas maldonne Boy’cote loose

Je dresse my boy’cote loose Boy’cote loose… Je craque pour tous les loubards Tous les balourds, les bœufs, les malabars Oh ! Oui, j’les aime, j’les aime C’est fou c’que j’aime J’aime les causeries des geeks Ils sont si sensibles, de vrais romantiques, Oh ! Oui j’les aime j’les aime J’aime, j’aime, j’aime J’aime la peau lisse désarmée Des minots mineurs ou des périmés Je les aime, oh, oui, j’les aime, Vive Astérix et le Hollandais Il n’y a qu’la banquise qu’on n’a pas su congeler J’en rajoute pas, j’en fais pas des tonnes Mais je veux surtout qu’il n’y ait pas maldonne Boy’cote loose Je dresse my boy’cote loose Boy’cote loose… A la prochaine récréation, Je serai collée, mais j’ai tendu l’bâton Boy’cote loose Je dresse my boy’cote loose Boy’cote loose… A force d’a-boyer Ils ont décampé Mais j’aime my Boy’cote loose

Texte inspiré de la chanson Lèche Bottes Blues d’Eddy Mitchell

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ROCK & AH QU’EST-CE QU’ON LES AIME, NOUS LES FEMMES, LES MÉCANIQUES BIEN HUILÉES À S’EN FAIRE PÉTER UNE DURITE ET ROUGIR LA CARROSSERIE DÉLAVÉE… A PLEIN GAZ, SENS DU SACRIFICE EN POCHE ET PIED AU PLANCHER, DERNIER COUP D’ŒIL DANS L’RETRO, PRÉPARE TON GIGOT, J’AI RENDEZ-VOUS AVEC L’HOMME À LA GROSSE CYLINDRÉE ! Par Magali Buy

I

l m’attend, coucher de soleil sur le lac tombé, adossé à son bolide lustré, me laisse descendre de ma familiale, conception encrassée, yeux dans ma robe à longueur ajustée spéciale virée décapotée, mère célibataire au taquet. Vérification du coffre, check up des niveaux, ouvre la portière en gentleman bien élevé, objectif coule pas une bielle Simone ! Mais non, t’as même pas commencé que t’as déjà l’huile prête à déborder ! T’as bien débridé la vieille visa à l’eau bénitée de mémé, mais Sainte Mère, à cet instant tu le sais, t’aurais dû mettre ta cotte et ta chasteté de mailles verrouillées, tu vas dérouiller ! CABRIOLÉE…

Au moment où il insère délicatement, mais fermement, dans un silence pieux de cathédrale hyper-ventilée, la clé au contact du reste, pommeau dans les mains prêtes à faire monter la pression sans fin, t’as juste envie de crier dans un orgasme monacal déjanté, vrombissements du moteur entre les reins, seeerre pas le freiiin !!!! Ce qu’il y a de bien avec les grosses cylindrées, c’est cette fabu-

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S L L O R leuse faculté d’adaptation au terrain, par temps sec, humide ou bien liquide, mousson ou induction, ces va et vient incessants clim en d’dans, entre vitesse de pointe, lignes droites au fusil, et décélération, épouse-moi les courbes chéri… !!! Ce moment où bitume fondu, gravillons éparpillés ou terre-battue, l’air conditionné par la virée fantastique te laisse bouche bée, mirettes écarquillées, montée en puissance tonitruante qui t’enfonce au baquet, mécanique limite implorante : « décrasse-moi les injecteurs, par pitié !!! » Une montée en température insidieuse, cheveux au vent, pieds dans la boîte à gants, limite à perdre le contrôle, le nord et le reste, serre, desserre, redresse, appuie, dévie, tourne et contourne… Chauffe la gomme, démonte les pneus, ceinturée, ligotée, gigot dans le cuir incrusté, c’est le fifty shade of pales de l’étrier ! RODÉO EN AMAZONIE

Quand épuisé par mes cris intempestifs, il m’a laissée piloté la bête, j’ai enfourché, furieusement endiablée, les chevaux pôle-positionnés, andiamo Fernando, j’ai cru qu’il allait décaisser ! Chauffe Marcel, en route pour le septième ciel, pistons tachycardes, soupape en l’air, y’ a le moteur qui serre ! Il avait fait le plein de carburant, c’était long, c’était bon... Entre l’huile de ma machine et la température à foison, j’ai bien cru un moment qu’il allait péter le joint de culasse, mon étalon, l’huile dans l’eau, c’est ballot ! Mais non, il a repris possession de sa grosse cylindrée et soleil levant, nous sommes rentrés radiateur percé, gastro-entérite du carburateur pompé surchauffé, l’âme un peu grisée d’avoir eu le vent en croupe et le feu en poupe… Si seulement il avait pu m’faire le coup de la panne !


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Y’A PAS

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a tom © fo

? R E G O R

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? , ENTENDEZ M VOUS AH… J’ENTENDS QU’IL Y A DU MOUVEMENT… VIENDRA, VIENDRA PAS ? J’ENTENDS LES GONDS GRINCER, ME VOILÀ DE SORTIE, C’EST

PARTI ! POUR TOUT VOUS DIRE, JE ME DEMANDE BIEN QUELLE SERA LA DESTINATION DE MA PETITE BALADE DU JOUR. LAISSEZ-MOI

N

é et façonné, il y a bien des années déjà, je suis soumis aux caprices de la chair et de la technologie. J’évolue au fil du temps et des envies, ne sachant jamais, dans quelles contrées je vais bien pouvoir m’égarer. HOT COUTURE

En dehors du fait que je suis toujours à la merci de mains aguerries, j’ai, en revanche, une vie passionnante : grand frisson, passion, tentation et interdit. Fashion victime, je défile dans un univers de plume, de lycra, de soie ou de coton, je m’éclate librement, pulvérisé et éclaboussé de couleurs, des plus excentriques aux plus transparentes, du fuchsia à l’orangé, spéciale vue sur la lune intégrale. Je m’apprête dans des coupes étroites ou tailles XXL, en long en large et en travers, paré à toutes éventualités et vices, fidèle serviteur à vos services ! PLAN PLAN CUCUL

Un peu rentre-dedans, après vous avoir une première fois rassasié, je vous laisse volontiers me reprendre en main pour vous aider à digérer. Je sais me faire délicat et attentionné, décliné par variétés et par inclinaison, sens unilatéral, giratoire, périphérique, autoroute ou voies triplées, avide de secousses et vibrations désordonnées, au gré des chemins endiablés. Explorateur tout terrain, dans mes fouilles les plus secrètes, je m’insère avec délicatesse et divague avec paresse, entre sentiers humides et dégagés, forêts rasées et escarpées, trésors de la jungle et ses

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VOUS RACONTER LE PITTORESQUE DE MON EXISTENCE, LAISSEZVOUS GUIDER. Par Magali Buy

lianes emmêlées, agrippées à mes éventuels bourrelets siliconés ! Roger hot couture, je prône l’adaptabilité et la luxure, jamais ne me plains, même jeté en pâture ! FAIM GOURMET

Au cours de mon périple déchaîné, assoiffé, gorgé de vitalité, je passe de l’exotisme à l’érotisme frugal en un temps royal ! Entre petits déjeuners, goûters ou insomnies affamées, en entrée consistante ou dessert déstructuré, j’aime ma texture veloutée, granulée, acidulée, sucrée, piquante ou épicée, enveloppe propice aux va-et-vient incessants, bien huilés. Petite précision quand même, j’ai beau raffoler des pêches, abricots, noisettes, figues ou petits melons bien ronds, le kiwi en revanche, évitez de m’en payer une tranche ! Je sais être maso, mais go(l)d ou pas, le sadique, il pique et me râper, c’est pécher... Une fois ma quête des sens peu ou prou savourée, il est temps pour moi de vous faire disjoncter, parfois même exploser, fin prêt à donner l’assaut final ! Perdu dans la nuit sombre, totalement assourdi par les cris du désir assouvi, bouilli mais jamais ramolli, comprimé et coincé dans un fourreau ébouillanté, transpiré et trempé jusqu’aux piles, batterie vidée, me voilà expulsé, pauvre rabbit utilisé, abandonné ! Rincé, au sens proche comme au figuré. Pas de douche, gare aux escarmouches ! Pas de bain, coup du lapin !


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MOI QUI EST L’ABRUTI QUI A INVENTÉ LE SHORT MESSAGE SERVICE, ROI DE TOUS LES LA VA-VITE, HONTE ORTHOGRAPHIQUE ET LANGAGE

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MONO SYLLABIQUE ?

Tu m’m ? », « ;-p», « tu coné la dernière ? », « ben nan », « John a kité brenda ! », « On boa 1 ver a ça senT ? », « t’es chelou », « pren du pin G fin ». Echanges démentiels en pleine tour de Babel. Bienvenu dans le monde parallèle des sans cervelle. Vous connaissez son deuxième prénom ? Séduis-Moi Sauvagement. Facile, à distance ! Les yeux dans les yeux, c’est pour les courageux ! Tout feu tout flamme, du bout du doigt, il attise, chauffe et brûle, le serial tombeur en boîte (sans conservateur) ouverte la veille se transforme de bonne heure en arnacœur sous messenger ! Toucher n’est pas jouer ? Quitte à finir ventre à terre, c’est de bonne guerre ! N’ayons pas peur des mots et tout d’ego ! C’est tellement plus simple d’écrire en quelques clics que de dire. Les planqués du clavier dégainés font les malins, roulent des mécaniques, rêvent de te faire la nique sans risque de se faire couper… la chique ! Plume virtuelle trempée à l’encre digitale, on pianote, on se tatote, on efface, puis on se lâche. Partie de ping-pong endiablée. Chacun prend sa dose et s’explose. Soudain, la vibration libératrice se fait longue, la métaphore suprême qui mène au septième ciel avec. Oh attente lamentable ! Don juan dort ? Ou joue les Casanova dehors pendant que mon cœur se tord ? Par Magali Buy

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Nerfs à vif, relecture, larmes et tourments, prise au piège plus qu’au jeu, frustrée et accro comme la moule à son rocher, emballée trop vite pesée, c’était pas une bonne idée ! On est faible, lâche et surtout seul. Si le clavier fut en fête, ivre de mots jetés à la hâte, l’affect lui, prend perpette ! Naïve, stupide, écervelée, tu t’insultes : qu’as-tu récolté ? Des sensations ? Peut-être… Le sentiment d’exister ? Ah ça, la boule dans ton bide est bien réelle, oui ! Tu parles d’une affaire, t’as eu le droit gratos à un petit tour de manège, celui qui tourne bien la tête et qui donne surtout la gerbe. Parce qu’on n’est plus à l’époque où les mots authentiques, longuement mûris, sont grattés à la plume, courbes et déliés couchés sur le papier parfumé... Parce qu’on ne sait plus ce que séduire veut dire, sans brûler d’impatience, la technologie nous invente des papillons cybernétiques sans ailes et sans battement, ventre vide et cœur à nu. Cerveau dévasté et neurones cramés par nos écrans de fumée, on en oublie les prémices de tout, même de l’essentiel. Parce que ce petit message peut nous rendre complètement marteau, laissons-lui sans contrefaçon son utilité première : à l’origine, les SMS furent inventés par une équipe finlandaise pour aider les personnes malentendantes à communiquer… Sur ce, ça vibre : c’est lui, mon branleur de service. Mais bon… Il paraît que ça rend sourd…


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thuria - Crédit photos : JF. Vuarand, V. Thiébaut - 14070

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Y’A PAS

E

DE MÂL

LOIN DE MOI L’IDÉE DE VOULOIR FAIRE DES AMALGAMES, DE BALANCER DES GÉNÉRALITÉS, DE RÉPANDRE DES PONCIFS. NON, JE PRÉFÈRE ÊTRE CLAIRE SUR MON INTENTION DE DÉPART. DES FOIS QUE LES CHOSES NE DÉRAPENT… NE M’ÉCHAPPENT… ON NE SAIT JAMAIS ! Par Agnès Gasiot

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O T AU

DÉRISION

J

e vous explique. J’arrive à la station de lavage auto par un de ces beaux jours glacials où l’on regrette d’avoir mis une chemise en soie au lieu d’un bon col roulé. Et surtout, d’avoir laissé ses gants bien chauds… bien au chaud dans son entrée. Pendant que vos extrémités sont à deux doigts de vous faire une Herzog *. (Notez : j’ai de la chance, je suis une fille). J’arrive donc et évidemment le truc est plein. Deux hommes sont affairés. Les 5 portes ouvertes, le tuyau d’aspiration complètement déroulé dans l’habitacle, le suceur scotché sur la moindre nano miette. Devant tant d’ardeur, je souris en pensant (comme dans la pub Nivéa) : est-ce qu’ils savent qu’ils ont un aspirateur chez eux ? Estce qu’ils l’ont déjà utilisé ? Quel âge peuvent-ils bien avoir ? Non parce qu’ils ont l’air tellement contents là, on dirait des gosses qui n’ont que des jouets en bois chez eux et qui découvrent la PS4 chez un copain. J’attends donc quelques instants, hésitant entre faire demi-tour et…. Quand j’aperçois, juste en face d’eux un autre appareil. Libre. Elles n’auraient pas pu me le dire les deux fées du Logan, là ? Au lieu de me regarder avec cet air lubrique ? Je ne sais pas, moi, mais quand je vois un homme dans un univers qui n’est pas le sien, je l’aide !! La galanterie, ça vous parle ?? Un peu agacée, j’insère mes pièces, je déroule une partie du tuyau et c’est parti ! J’approche le suceur du tapis de sol et là j’ai comme

la mauvaise impression que le truc n’aspire rien. Pire, il me recrache à la figure les miettes, le sable de cet été, les feuilles de cet automne… J’en passe… J’inspecte le tuyau : à tous les coups, il est troué ! C’est bien ma chance ! Pour être sûre sûre, j’approche à nouveau le suceur, avec prudence cette fois… Pluie de confettis ! Bon, je ne vais pas m’entêter, il y a clairement un problème. J’abandonne mon tuyau qui, lui, continue dans le vide… Les autres gars me jettent toujours des petits coups d’œil par-dessus l’épaule. Ils n’auraient pas saboté mon tuyau quand même ?! Je me demande s’ils ont pris leur frontale pour cette nuit… Très énervée, j’essaie de trouver un interlocuteur responsable afin de lui exprimer mon mécontentement. Personne à part une machine à carte. Je reviens vers ma voiture et m’approche des deux Tornados, toujours en mode Dyson. Je leur demande : “ça aspire bien vous ?” Le mec, stoïque, me répond : “oui très bien !” “Ah ?!! Parce que moi, ça n’aspire rien du tout, ça éparpille !” Et il enchaîne : “C’est normal, vous utilisez le séchoir à moto…” No comment. Epilogue : C’est clair que le nettoyage de voiture, c’est vraiment un truc de mec ***** !!!* ?## ???!!!!

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ABLE !

A TAAA

CRÊPES GRATINÉES

250 g de farine I 3 œufs I 50 cl de lait entier I 30 g de beurre demi-sel I 4 tranches de jambon blanc I 400 g de fromage frais (type Madame Loïc® ou St Môret®) I 50 g d’emmental râpé I sel Disposer la farine en fontaine. Au centre, mettre du sel et les œufs, mélanger petit à petit. Verser le lait, puis mélanger jusqu’à l’obtention d’une pâte lisse. Laisser reposer 1 heure. Ajouter 10 g de beurre fondu dans la pâte avant de l’utiliser. Cuire les crêpes à la poêle dans 20 g de beurre (faire des crêpes

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assez grandes afin de pouvoir les garnir). Préchauffer le four à 180 °C (th. 6). Sur chaque crêpe, disposer une tranche de jambon et du fromage frais. Rouler les crêpes, puis les disposer dans un plat à gratin. Parsemer d’emmental râpé et enfourner pour 10 minutes.

©A. Beauvais - F. Hamel / CERCLES CULINAIRES DE FRANCE

JAMBON FROMAGE

PRÉPARATION : 20 MIN I CUISSON : 25 MIN I POUR 4 PERSONNES


printemps

automne

été

hiver

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P R É PA R AT I O N S C H A R C U T I È R E S

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