Activmag dec2017 by Sopreda 2

DÉCEMBRE

2017

SOMMAIRE

72 DOSSIER

O N LY G I R L S

140 JO Albertville la cérémonie 72

QUOI MA GUEULE ?

ALLO MAMAN BOBO

BON SANG DE BON SENS !

COIN G

COIN C

T’as le look coco...

Sans « foie » ni loi

Des pousses qui en ont sous le pied ! Sex’habile Pourquoi c’est difficile d’aimer

JUSTE POUR RIRE 20 MAF ATTACKS Cher Père Noël,

90 92

C’EST PARTI !

Fête Vos Jeux !

PHILIPPE DECOUFLÉ

Coup de pro-JO

PHILIPPE GUILLOTEL Tailleur pour flamme

SÉVERINE DU PELOUX

Séverine au pays des merveilles

SURYA BONALY

Demoiselle d’honneur

PIERRE BORNAT

Juré craché

MICHEL PLATINI

Coureur de (cara)fond

MDR

MÂLE ET DICTION

MÊME PAS MÂLE

102

ALAIN DORÉ

ADOS À DOS

104

PHILIPPE MAIRESSE

228

FUN AMBRILLE

106

EN BREF

Jingle bêêêêê !!! Madame meuble la soirée L’amie, calmant !

L’abominable ado des neiges Parle à mon Q

ENDORFINE & DOPAMINE 26 E.P.S. La raquette, c’est d’la balle !

ESSAIE ENCORE ! Jouer les filles de l’R !

DOSSIER

LACROIX

FUSALP

ROSSIGNOL

SKIDRESS

L’ARMURE FRANÇAISE

Lacroix, c’est divin Sagalp

Sur tous les podiums Du dindon au dandy

Canon armée

108

FRANÇOIS-CYRILLE GRANGE

Baptême du feu

MICHEL BARNIER

L’enjeu des jeux

Des étoiles plein les jeux A star is born Faits d’hiver

LES BÉNÉVOLES

La communauté des anneaux

JO Albertville

sur les pistes

113

QUI EST QUI ?

114

FRANCK PICCARD

118

CAROLE MERLE

122

FLORENCE MASNADA

126

EDGAR GROSPIRON

130

OLIVIER ALLAMAND

134

FABRICE BECKER

Trace directe

Changement de monture Tout Flo, tout flamme ! Un boss en or... Coup d’pompe

Changement de piste

144 148 152 156 160 164

FABRICE GUY

204

SYLVAIN GUILLAUME

206

CORINNE NIOGRET

208

Quelle guêpe l’a piqué ? Rattrape-moi si tu peux Coco’rine & co

VÉRONIQUE CLAUDEL

A vos cibles. Bresse. Poussez !!

ANNE BRIAND

La fleur au bout de la carabine

MICHAËL PRÜFER

PAUL & ISABELLE DUCHESNAY

170

EN BREF

174

NANO POURTIER

178

LAMINE GUÈYE

214 224

C’est pas du Jeu !

ALBERTVILLE

LYON

De l’art d’avoir la lumière à tous les étages Une fête à renouveler c’est pas du lux !

GENÈVE

Goûts de lux !

TOC TOQUES 234 LES HITS DU EAT Terminal Neige L’Ursus

Bienvenue dans la nano-sphère

JO Albertville les stations 183

LUMIERES

Lames de bonheur

Médailles & compagnie

JO GRENOBLE I JUBILÉ

Retour de flamme

IER

PHILIPPE GOITSCHEL

168

MOUTIERS & LA LÉCHÈRE

Adroits à l’image

DOSS

Flash Prüfer, rapide comme l’éclair Le nettoyeur

BRIDES LES BAINS

Lacher de brides

238

À TAAAABLE !

242

ATELIER 180°

De l’entrée au dessert Choux craquelin & chantilly

LES ARCS

TOI+MOI+EUX 34 HUMEUR

COURCHEVEL

J’AI L’DROIT D’ABORD

VAL D’ISÈRE

230

JURIDIQUE

LA PLAGNE

232

LIRE & CONTER

PRALOGNAN

244

HOROSCOPE

198

LES MENUIRES

248

SÉPIA

200

TIGNES

250

ÇA M’ÉNERVE

202

MERIBEL

186 188 190 192 194 196

Effets secondaires Des flèches aux arcs Et que ça saute ! Pile sur ta face

#balancetonloup

LES SAISIES

Culture olympique Déluge de luges Terrain glissant Feu olympique Jump suite

On m’a volé mes skis pendant le déjeuner !? Cadeaux de Noël, rien à déclarer ?

Livres pour enfants et adultes Astres & désastres

Josette Bauer, la Diabolique de Genève Diet’éthique !

Comme un roc... décembre 17

LARAPORTEUSE

Retour à l’envoyeur !

her Père Noël… Ne te méprends pas sur cette entrée en matière qui pourrait te paraître bien familière, aucune connotation sentimentale de ma part, c’est juste que tu me coûtes une blinde ! C’est bien simple, chaque année, je finis aussi plumée que la dinde. Tu sais, celle qu’on doit fourrer. Très cher Père Noël donc, la farce a assez duré. Ton conte est bon ! Je veux bien continuer à régler tes dépenses somptuaires, fermer les yeux sur ta mythomanie et même sur ton penchant pour la chair fraîche, je te garde toutefois à l’œil avec tes airs d’hipster en jachère, mais de grâce, au moins, fais le job !

Le dernier cadeau que tu m’as livré s’est cassé à peine déballé ! J’ai même pas eu le temps de jouer avec. Déjà que les fois précédentes, tu t’étais trompé de modèles… Si si, doisje te rafraîchir la mémoire ? Je te rappelle cette soirée interminable avec Ken, qui pour tout sujet de conversation, m’a bassinée jusqu’au cou avec mon père son héros : est-il aussi bien en vrai que sur la photo de son édito ? Aussi drôle que ses écrits ? Euh… oui. Et les miens ? “Jamais lus ! Dis, tu me filerais pas le 06 de ton paternel ?” Je te l’ai renvoyé dans son paquet, avec son nœud d’origine. Fairplay, ton SAV m’a expédié un nouveau modèle débeugué… Ah celui-là… Parlons-en… Enfin, si on arrive à en placer une : le Nelson Montfort des nuits annéciennes, à commenter dans le détail ses performances athlétiques comme si vous y étiez…- sauf qu’en l’occurrence, j’y étais ! - jusqu’au bouquet final : “attention, je vais me retirer !”. Moi aussi, pour le coup. On passe sur l’amoureux transi, mais toujours en transit… Un an de SMS enflammés, mon téléphone a fini en mode vibreur ! Je ne l’ai pas encore digéré celui-là ! A coups de dragées Fuca®, ça passera… Je ne reviendrai pas non plus sur le carton d’emballage ventant un pur produit high teck de la com’ et qui recélait au final un veilleur de nuit d’une boîte de téléphonie, expert en sexualité déviante de la faune sauvaaage : “Saistu comment on appelle le petit d’une lionne et d’un tigre ? Un tigron…” Ok Tigrou, il va la mettre en veilleuse tout de suite, remballé, pas pesé.

Lara Ketterer, rédactrice en chef

Alors, le prochain, je te le commande toute option, qu’il soit mon ami, mon amant, mon amour, mon frère, masseur, électricien, plombier, mécanicien, cuisinier, sexologue, psychologue, magicien, exterminateur de parasites, intelligent, fort, attentionné, sensible, courageux, passionné, galant, propre, fiable, cool, câlin, fidèle, généreux et surtout superdrôle… Si tu pouvais me l’envoyer en Rocco mandé, ce serait plus sûr. Parce que les timbrés, j’ai donné ! Comment ? Si je crois au Père Noël ? T’as raison… Envoie-moi un berger allemand, ce sera plus sûr, mais pas un daubé’man, hein ?!

Ça ne peut plus durer. Change de fournisseur ! Ton service réclamation me connaît désormais comme le loup blanc. Pas question que je finisse pour autant dindon de ta farce.

Photo de couverture : © Olga Naidemova - Fotolia ACTIVMAG (supplément mensuel d’Eco Savoie Mont Blanc) Les Papeteries - Image Factory - 3 Esplanade Augustin Aussedat - Cran Gevrier - 74960 Annecy - Tél : 04 50 05 64 30 I Directrice de la publication, rédactrice en chef : Lara Ketterer - l.ketterer@activmag.fr I Secrétaire de Rédaction : Victoire Barrucand - v.barrucand@activmag.fr Design, maquette, montage PAO : Sophie Caquineau, Pauline Lebeau, Pierric Charbonnel I Directeur commercial : Pierre-Jean Nemoz : 04 50 33 35 30 I Attachées commerciales Haute-Savoie : Muriel Chevallet-Gros 06 07 54 24 90 - Blandine Mathieu 06 60 60 24 94 - Sabine Long 06 61 06 24 31 I Attachées commerciales Savoie : Marjorie Lesca 06 60 08 24 92 - Agnès Desplantes 06 51 01 20 58 - Nathalie Attinault 06 47 84 79 86 I Rédaction : Marie-Caroline Abramovitch-Boubée - Emmanuel Allait - Victoire Barrucand - Diane Boccador - Cécile Boujet de Francesco - Anabelle Brand - Joseph Brown - Magali Buy - Fanny Caspar - Frédéric Charpentier - Estelle Coppens - Clémentine Delafontaine - Agnès Gasiot - Pascale Godin - Delphine Guilloux - Sonia Humbert - Nolwenn Huyart - Céline Leclaire - Pauline Marceillac - Mélanie Marullaz - Béatrice Meynier - Christine Mouez-Gojon - Cédric Mouthon - Gaëlle Tagliabue - Fleur Tari-Flon Impression Imprimerie Brailly (69) I Distribution : Supp. de l’hebdo. Eco Savoie Mont Blanc. Marchands de journaux I ACTIVES SAS filiale de SOPREDA 2 SA Edition, rédaction, publicité - B.P. 9017 - 74990 ANNECY cedex 9 I

novembre 17

LES SAVOIE f e r b n e Photo Groupe Awards - T. Loubere OT Val Thorens

Photo Groupe Awards - T. Loubere OT Val Thorens

Cette année, pour Noël, offrez de la neige !

Val Thorens élue encore meilleure station de ski du monde

La plus haute station d’Europe a remporté, pour la quatrième fois, le titre tant convoité, de la « Meilleure Station du Monde », le 18 novembre dernier à Kitzbühel en Autriche, avec pas moins de 1 600 000 votes internet de 85 pays comptabilisés. Remporter le titre de « Meilleure Station du Monde » est la plus haute distinction qu’il est possible d’atteindre pour une station dans le monde. Il faut dire que depuis 2010 et jusqu’en 2020, Val Thorens déploie un plan d’actions de plus 839 millions d’euros pour innover toujours et pour s’organiser notamment en véritable Smart Ski Resort à l’image de son système SkiFlux pour informer en temps réel les skieurs de la fréquentation des pistes… Ou pour ouvrir cette saison la nouvelle télécabine de la Moraine. Ou encore pour créer des expériences uniques comme la méga-tyrolienne et le parcours ludique Funslope. La station vise l’excellence dans tous les domaines et développe une offre d’hébergements pour tous les budgets qui complètent l’offre d’appartements et résidences familiales. Six hôtels 4 et 5 étoiles ont été créés en 6 ans, pour répondre aux attentes d’une nouvelle clientèle. Dans cette lignée, l’hôtel Fahrenheit7 ****, espace de vie design et festif, ouvert en décembre 2016, remporte le titre de meilleur nouvel hôtel du monde, aux World Ski Awards. Et Altapura*****, de la talentueuse Maison Sibuet, ouvert en 2011, remporte quant à lui le prix de meilleur hôtel de France.

décembre 17

n mpréhensio e dans la co ies en gé n U ga n s e n io e u at q scientifi par les N e G u N n au n O co c, u n re ib pact, contr er ont-Bla et de son im éduction fiscale) pour Le CREA M a e u at d iq , at e in im p cl d al ent cologie ns (avec é o d n e e e d du changem h e rc n e rech une campag matière de 2017, lance activités en s se e d t n ent à financeme pative. vise égalem ience partici campagne e e en tt u iq ce , at science et sc » l im e à Noë ment cl ig ge e n an la ch e u d d pact e « Offrez deurs à l’im Sur le thèm blic et déci u p d an gr r +2°C sensibilise es a été de elle des Alp ch e de ll l’é e à ch montagne. s e l’é ll s annue ant qu’à re rt o tu p ra é im p s m lu d ences e ce ent des te st 2 fois p res conséqu iè L’accroissem ème siècle : ce chiffre e m e 0 m Pr ). C XX ce (+1,4° 1500 et 250 e de la Fran moyenne à au cours du m n ê e eige m s n u in e o o d , m s rd no iers. Plu ment en e ac ig gl e n s n e l’hémisphère d ’e d é rs arqu ent : 25 jou et retrait m réchauffem années 60 s le is u p e d d’altitude, à Noël ? rg ontblanc.o www.cream

ROCK AND RIDE… À LA MONTAGNE ! Texas, Rag’n’Bone Man, Shaka Ponk, Beth Ditto, Stephan Eicher, IAM, Synapson… On connait désormais les premiers noms à l’affiche de Musilac Mont-Blanc qui se tiendra les 19, 20 et 21 avril à Chamonix pour sa première édition à la montagne. Billeterie à partir du 8 décembre à l’office de tourisme de Chamonix et dans le réseau Fnac. La suite de la programmation sera dévoilée le 11 décembre prochain… mont-blanc.musilac.com

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ARRIÈREoutiques b Les soirées œnologiques à La Bouitte

Nouveau à Thônes e 13 novembre dernier, Mathilde ouvrait Inspirations déco, une toute nouvelle boutique de décoration d’intérieur à Thônes (12 rue de la Saulne). Dans un esprit de concept store, dans l’air du temps, ambiances très jungle, bohème ou encore scandinave, où le stock n’est pas vraiment le maître-mot au profit de toujours plus de nouveautés en art de la table, luminaires, bougies, textiles, mobilier…

a Bouitte, le premier restaurant à avoir obtenu 3 étoiles au Guide Michelin en Savoie, est devenu aussi, en 40 ans, un temple du vin. La cave aux 1001 références témoigne des liens que les Chefs René et Maxime Meilleur, père et fils, ont forgé avec les plus grands vignerons de la planète. Avec Yves Bontoux et leur équipe de 4 sommeliers, l’envie de partage des 2 Chefs les a conduis à organiser des événements culinaires et œnologiques sans équivalent dans les Alpes. La Bouitte donne ainsi carte blanche une fois par mois à un vigneron d’exception. Une occasion parfois unique dans une vie de déguster certains flacons. Chaque soirée est une rencontre au sommet. Comment un grand vin est-il transcendé par une composition culinaire et réciproquement ? Les équipes de cuisine et de salle, tels des funambules, sont sur le fil en quête de l’émotion ultime. Les hôtes aussi participent à un geste créateur. De 19h30 à tard dans la nuit, s’instaure un dialogue personnalisé et chaleureux avec le vigneron et des critiques et auteurs à l’instar de Michel Bettane ou Orianne Nouailhac. Ces soirées font autant le bonheur des amateurs éclairés que celui des novices en quête d’une expérience riche en souvenirs indélébiles.

Avec sa formation de décoratrice d’intérieur et son réseau, cette passionnée de déco saura dénicher la pièce qui transcendera votre intérieur. Si besoin, Mathilde se rendra directement chez vous afin de s’imprégner de votre atmosphère et vous proposer sur devis de repenser la décoration de votre cocon.

Programme de cet hiver : 20 décembre : Bordeaux Figeac et La Conseillante 10 janvier 2018 : Espagne Vega Sicilia 31 janvier : Champagne Krug 21 mars : Loire Roches Neuves 18 avril : Châteauneuf du Pape Clos Saint Jean. Détails sur www.la-bouitte.com

décembre 17

Une surprise vous est réservée en boutique si vous venez de la part d’Activmag jusqu’au 31 décembre. Raison de plus pour découvrir cette nouvelle enseigne très inspirante !

The Little Christmas World

rois mois après son ouverture, l’Espace Candide va célébrer ses premières fêtes de Noël, dans une ambiance enchanteresse et détendue, au son d’un Jazz Band qui déambulera tous les week-ends de décembre au sein du centre shopping de Ferney-Voltaire. Un centre qui compte aujourd’hui 18 enseignes de mode et de services : L’Appartement Privé (Des Petits Hauts & Bash) - Optic’Alps - Chocolatier Thomas Laresche - Stella (bijouterie Swarovski) - Atelier du Diamant - Levis - Madelon

Déco - La Vie Claire - Parfumerie AnneCharlotte - Henao Coiffure - Darjeeling - Mephisto - American Vintage - Liu Jo - Pullove - Golden Rose - Smile Phone - K-Way. L’offre grandit encore en décembre avec les ouvertures de La Fée Maraboutée et Billabong. La gourmandise fait son arrivée avec l’ouverture ce moisci du Café Candide, un espace food & beverage « organic » et un Sushi Shop début janvier. www.espacecandide.com

LE ? A GUEU QUOI M

T’AS LE LOOK Coco... E

xtraite de la noix de coco, cette huile végétale est une véritable complice beauté-santé, gorgée de vitamines (E et K), très riche en acides gras essentiels, en acides myristiques et en un florilège d’oligoéléments. Elle exerce une action relipidante, et grâce à sa galénique, elle apporte un côté satiné à la peau qui l’absorbe facilement et la sublime. On s’en badigeonne à l’envi sur l’ensemble du corps, et on en abreuve nos cheveux. Entre autres prestations, elle permet d’afficher un sourire zéro défaut. Ses propriétés blanchissantes et anti bactériennes préviennent les caries et assurent une haleine fraîche en réalisant, régulièrement, un gargarisme de quelques minutes. L’huile de coco est fabriquée à partir de la partie blanche de la noix. On craque pour son odeur exotique, enveloppante et réconfortante. Pour la choisir, retenez ces critères : extraction à froid, comme pour les bonnes huiles d’olive, conservation de ses propriétés nutritives, et respect de ses qualités bio, exempte de produits chimiques…

PRÉCIEUX ÉLIXIR Sa pulpe séchée, en copeaux ou en poudre est un agent exfoliant très soft, à l’action filmogène et au parfum délicat et gourmand. Un soin idéal pour épidermes sensibles. Alliée des peaux sèches, elle contient de l’acide phénolique anti oxydant et anti inflammatoire. Nourrissante et réparatrice, l’huile de coco préviendrait les vergetures et serait également efficace contre les rougeurs et les coups de soleil. Appliquée sur le visage, elle est un anti rides naturel et un démaquillant doux et efficace. Elle se solidifie en-dessous de 20°, et, utilisée sous forme d’une pâte, ou d’un baume, elle répare les lèvres gercées qui retrouvent rapidement une douceur exceptionnelle. Elle assouplit aussi les articulations à tendance rugueuse. Bien que non comédogène, elle reste très grasse. A éviter sur les peaux acnéiques.

SOIN TOUS TERRAINS

L’huile de coco a un secret : elle est aussi riche en acide laurique. Cet acide gras saturé possède des qualités anti-microbiennes très performantes pour la peau mais, également, pour les cheveux. Il s’apparente aux protéines capillaires et pénètrent au maximum des fibres. Il les protège, nourrit les pointes et favorise la repousse. Ternes ou secs, il leur donne du volume… Pour les cheveux fins, laissez reposer quelques gouttes de cette huile une heure ou, mieux, une nuit, (ça dépend de votre programme !)… Coup de booste garanti ! Et, cette info n’est SON LAIT DANS UN CURRY. SA POUDRE RÂPÉE SUR DES GÂTEAUX. EN pas juste anecdotique, elle est aussi une COCKTAILS « ON THE BEACH ». ACCRO À LA COCO, ELLE NOUS COLLE AU CORPS. arme infaillible contre les poux. Elle les asphyxie ! APPRÉCIÉE, EN HUILE ET EN ONGUENTS POUR SES VERTUS SUR LA PEAU ET Sachez, les garçons, que vous pouvez LES CHEVEUX. TRAVELLING SUR LES QUALITÉS D’UNE DES VEDETTES DE LA avantageusement, remplacer bon nombre COSMÉTIQUE… PAS LA PEINE DE SECOUER L’ARBRE POUR AVOIR LE LOOK… COCO ! de vos produits de rasage spécifiques usuels par de l’huile de coco authentique. A Par Christine Mouez-Gojon utiliser comme un excellent soin, le matin, au réveil.

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a «crise de foie » est une maladie qui n’existe pas ! Juste, une saturation des capacités digestives à la suite de repas trop copieux et trop riches qui se traduit par des symptômes inconfortables (maux de ventre, brûlures d’estomac, nausée, vomissements…). Les toxines filtrées par le foie sont éliminées par la bile qui a pour mission de dissoudre les graisses. En cas d’indigestion, la douleur ressentie vient de la vésicule biliaire qui a des difficultés à digérer autant de nourriture.

CET ORGANE VITAL ASSURE DES FONCTIONS D’ÉPURATION, DE STOCKAGE ET DE SYNTHÈSE. POUR LUI FACILITER LA TÂCHE, AVANT LES AGAPES DE FIN D’ANNÉE, ET LES EXCÈS PROGRAMMÉS, FAISONS LA CHASSE À TOUS LES ALIMENTS QUI LE FATIGUENT ET RETENONS CEUX QUI LE BOOSTENT. SOBRIÉTÉ DE RIGUEUR. Par Christine Mouez-Gojon

DÉTOX EN MODE TURBO Une dizaine de grands verres d’eau répartie au cours de la journée et avalée par petites gorgées, voilà un bel effort. Pensez aux ersatz pour rompre la monotonie du Château La Pompe : thé, tisanes, soupe et jus de fruit frais. Exit sodas et sirops… Mettez la pédale douce sur les occasions bien arrosées. C’est le foie qui traite la quasi-totalité de l’alcool qui circule dans le sang. Oubliez le spritz et la Chartreuse. Mauvais deal pour donner le coup d’envoi à une détox en mode turbo… Buvez du café ! Malgré les controverses, sa consommation (une tasse par jour et, sans sucres !) réduirait les risques de maladies hépatiques. Anticipez avec des infusions cholérétiques (boldo, sauge, menthe, thym et romarin…).

CHOLAGOGUES Limitez les aliments contenant des graisses saturées (beurre, fromage, charcuterie, viandes rouges), et celles transformées dans les plats industriels et les viennoiseries… Ces plats « trans » sont gorgés de conservateurs, de colorants… Difficile à assimiler pour le foie… Privilégiez les céréales, fruits et légumes bio, moins exposés aux pesticides. Optez pour des substances cholagogues qui stimulent la sécrétion de la bile (artichauts, persil, mélisse, camomille…) et mangez des fibres (brocolis, choux fleurs, choux rouges…). Consommez des acides gras insaturés (sardines, maquereaux, hareng, saumon…). Assaisonnez à l’huile de colza, d’olive et de pépins de raisin.

AU NATUREL

décembre 17

Mettez de l’oignon et de l’ail dans vos plats : leurs composés soufrés permettent de mieux évacuer les toxines. Limitez les quantités dans votre assiette que vous choisirez de petites tailles. Juste un « truc » pour réduire vos portions et faire un pied de nez aux tentations. Au cours des quelques jours qui précèdent les réveillons, faites en sorte d’alléger au maximum le repas du soir et de redécouvrir le goût des aliments nature. Le sucre ajouté est une bombe à retardement pour le foie. Vous pouvez ruser en le remplaçant par des épices, des herbes aromatiques, des extraits naturels. Pensez à la citronnade tiède le matin à jeun, et au pamplemousse pressé au petit déjeuner ou entier, en entrée. Ils favorisent également la détoxification du cholestérol et des triglycérides dans le sang.

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NG BON SA ENS ! S DE BON

, T N O N E I U Q DES POUSSES

! d e i p e l s sou

DANS LA PANOPLIE DES MÉDECINES NATURELLES - OU DOUCES -, VOUS CONNAISSEZ SÛREMENT LA PHYTOTHÉRAPIE OU L’AROMATHÉRAPIE, MAIS AVEZ-VOUS DÉJÀ ENTENDU PARLER DE LA GEMMOTHÉRAPIE, DITE « MÉDECINE DES BOURGEONS » ? LAISSEZMOI VOUS EMMENER DANS LE MONDE EXTRAORDINAIRE DE L’EMBRYON DE PLANTES… Par Delphine Guilloux, naturopathe et iridologue

i la phytothérapie fait usage des graines, feuilles, fleurs, fruits ou racines des plantes, la gemmothérapie, quant à elle, part de l’idée que toutes les propriétés de la plante se trouvent concentrées, à l’état brut, dans les bourgeons ou les jeunes pousses. Ils contiennent plus d’acides nucléiques (information génétique de l’ADN) que les autres tissus et renferment également des minéraux, oligo-éléments, vitamines et facteurs de croissance divers comme des hormones ou des enzymes. C’est le docteur Pol Henry - homéopathe belge - qui a eu le premier l’idée de conserver ces propriétés extraordinaires dans un mélange eau-alcool-glycérine pour obtenir un macérat glycériné. Ainsi, la puissance des bourgeons peut être transmise à l’homme et son champ d’action est impressionnant.

LE CASSIS, ROI INCONTESTÉ DES BOURGEONS

La star de la gemmothérapie, c’est le bourgeon de cassis (ribes nigrum). Ses propriétés extraordinaires avaient déjà été découvertes au XIIème siècle par Hildegarde de Bingen (une des premières femmes médecin) qui l’appelle alors « l’arbre aux goutteux » pour son action sur les rhumatismes et la goutte. Elle avait compris que lorsqu’il est associé à d’autres plantes, le cassis potentialise leurs effets, comme un boosteur. Il est donc très intéressant de l’associer en bourgeon à un autre traitement phytothérapique. Il va avoir une action bénéfique dans des domaines très variés comme le système nerveux (manque d’ardeur, fatigue), les migraines chroniques, les affections cutanées (urticaires aiguës et chroniques, l’acné, le psoriasis et l’eczéma), le système respiratoire, et enfin le système articulaire. Le bourgeon de cassis stimule le métabolisme en général, il a une action antioxydante et anti-inflammatoire puissante. En prendre régulièrement retarde de façon significative les effets de l’oxydation, donc du vieillissement ! Plus globalement, on utilise la gemmothérapie contre les allergies et le système pulmonaire avec le pin, viorne, romarin, ronce ou pour lutter contre les risques cardio-vasculaires avec le bouleau, le tilleul, l’olivier, l’amandier et le genévrier. Elle fait également des miracles pour la circulation. Le châtaignier et le mélèze vont drainer en profondeur, le marronnier et le sorbier vont agir sur les varices. Le gui, l’amandier, l’olivier et l’aubépine vont eux agir sur l’hypertension, la microcirculation vasculaire et cérébrale.

QUELQUES GOUTTES QUI CHANGENT TOUT

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La gemmothérapie n’est pas compliquée : quelques gouttes dans un verre d’eau (entre 10 et 15), des cures de 20 jours sur 30 ou 6 jours sur 7. La seule et unique contre-indication est liée à sa base d’alcool. Bien qu’à très petites doses - il est possible d’en donner aux enfants -, la gemmothérapie sera à déconseiller à toute personne en sevrage d’alcool. N’hésitez pas à demander conseil à un thérapeute ou un herboriste qui saura vous éclairer sur la cure appropriée.

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ans un fameux sketch, les Inconnus tentaient de différencier « le bon » chasseur du « mauvais ». “Le mauvais chasseur, c’est celui qui voit un truc qui bouge, et puis qui tire ; le bon, c’est celui qui voit un truc qui bouge, et… qui tire”. Il en va de la chasse comme des performances sexuelles.

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Chaque jour, l’Homme prouve qu’il est capable d’exploits : greffer des organes, aller sur la lune et sur Mars, et même écouter Soprano ou Maître Gim’s en boucle ! (Relativisons tout de même pour la conquête spatiale, finir sur la lune en 69 est assez logique !). Mais il n’a pas mis au point le seul objet qui aurait assuré la fortune à son « 95 FOIS SUR 100 LA FEMME S’EMMERDE EN BAISANT, QU’ELLE inventeur : le détecteur à bon LE TAISE OU LE CONFESSE, C’EST PAS TOUS LES JOURS QU’ON coup ! Une sorte d’appli GPS (Guide de Performance Sexuelle) LUI DÉRIDE LES FESSES », CHANTAIT BRASSENS. POURQUOI ? à la Steve Zobs, pour repérer en RÉPONSE QUELQUES STROPHES PLUS LOIN : « C’EST PARCE temps réel, parmi les dragueurs QUE TU N’ES QU’UN MALHABILE, UN MALADROIT » ! BREF, UN low cost, l’A380 du baiser ou le 747 de l’orgasme, qui assurent le MAUVAIS COUP ! MAIS QU’EST-CE QU’UN BON COUP ? PEUT-ON décollage pour le 7ème ciel. Même RECONNAÎTRE L’AMANT OU LA MAÎTRESSE PARFAITE, BREF, LA pas un guide « Miche-mains » avec des notes pour évaluer le PERSONNE QUI VOUS FERA PRENDRE VOTRE PIED À COUP SÛR ? bellâtre, “bien charpenté, belle Par Emmanuel Allait longueur, un grand millésime qui donnera sa plénitude en levrette”, ou “un peu raide en bouche, goût de bouchon, produit fatigué, passable pour un missionnaire”. Nous voici donc obligés de faire confiance à notre flair ! Pour le mauvais coup, heureusement, quelques signes ne trompent pas. Du côté des hommes, tâtonnements du haut vers le bas sans surprise, puis pilonnage mécanique et chronométré… pif paf ! Quel ennui ! Chez les femmes, pyjama informe, étoile de mer, initiative zéro… Baillements garantis. Un mode opératoire peu varié, de l’amour « zeasy jet », du sexe ubérisé, facile, rapide, mais des prestations réduites.

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Mais comment reconnaître les virtuoses du sexe, les Mozart de la couette, ces maris, amants, ou one night shots, qui savent tirer de leur instrument une belle symphonie et non un tube de Jul (pas de gel hein !) ? Une certitude : le physique ne fait pas tout, même si on imagine mal George Clooney en catastrophe sexuelle, avec une partenaire qui lui demanderait : “tu es trop nespressé George, tu as déjà fini ? What else ?”. L’habit(e) ne faisant pas forcément le moine, le bogoss du dancefloor peut se révéler calamiteux au lit. En revanche, le respect, la confiance, la compatibilité sexuelle, l’initiative, l’imagination, bref, la maîtrise du pilotage… Notre Sébastien Loeb du plumard aura aussi le bon goût de ne pas affubler son oiseau de petits noms - anaconda, joystick, bobby ou la nouille -, sous peine de carton rouge immédiat. L’alchimie repose donc sur une combinaison complexe d’éléments variés, renvoyant à l’histoire personnelle et à l’univers fantasmagorique de chacun. Inutile de chercher LA recette du « bon sexe » pour être un amant inoubliable ou une maîtresse talentueuse. Les kékés, qui fanfaronnent et se définissent comme « bons coups » doivent être aussitôt disqualifiés car on ne peut s’autoproclamer ainsi. En réalité, le bon coup n’existe que parce qu’il est ressenti comme tel par l’autre. Nous sommes tous le potentiel bon ou mauvais coup de quelqu’un. Pour grimper au 7ème ciel (et même au 8ème, soyons ambitieux), il faut être deux. Un bon couple donc… plutôt qu’un bon coup.

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ette question, aussi banale que complexe, de Théo Sarapo à Edith Piaf suggère des réponses aux sentiments mêlés. La peur, l’ivresse, le chagrin, la nostalgie, la sérénité surgissent immanquablement au cœur de toute relation d’amour. Alors que nous avons édifié le 14 février comme LE jour du romantisme, le sentiment lui-même est en passe de devenir un bien de consommation que nous devons tous posséder. Dans une société prônant la rapidité, le succès sans trop d’effort, la satisfaction immédiate et refoulant toute condition de souffrance, aimer devient tributaire de notre besoin impérieux d’efficacité. Si l’autre déçoit ou que l’on ne se sent plus vibrer comme aux premiers jours, on se quitte.

L’AUTRE IDÉAL Marie-Laure Colonna, psychanalyste, dans « L’aventure du couple aujourd’hui » explique que : “si tout à coup la passion s’éteint, change de niveau, si les sentiments s’égalisent, les gens se séparent et recherchent d’autres partenaires, afin de se replonger dans le bain bouillonnant de l’amour passion. Cela provoque, chez des êtres un peu fragiles, l’idée que l’amour, c’est vivre en état d’emprise, voire d’addiction”. Haro sur la sérénité et l’équilibre, hourra à la dépendance et à la seule jouissance du sentiment amoureux ! La quête de la passion nous empêche de connaître véritablement l’autre et nous tient à distance de ses ombres. Cachez cette imperfection que je ne saurais voir ! Fascinés que nous sommes par la rencontre de l’autre idéal, nous oublions qu’il n’en est pas moins humain, susceptible de ne pas (nous) remarquer, rassurer, valoriser autant que nous le souhaiterions.

LE RÔLE DE L’INCONSCIENT Une histoire d’amour, c’est la rencontre de deux inconscients. Freud assurait que pour être capable d’aimer, il fallait déjà accéder à soimême, à son histoire faite de conditionnements, de schémas et de croyances illusoires. Et de détricoter le subtil, mais aussi névrotique, maillage de notre besoin d’aimer et d’être aimé(e) pour retrouver le fil de son vrai désir. Hors cela, nous resterons bloqués dans l’ignorance de ce que nous voulons vraiment, rendant d’autant plus difficile la rencontre de l’élu(e). Par exemple, vous pourriez espérer consciemment trouver un homme attentionné et doux, alors que votre inconscient vous pousse à (re)tomber sur un manipulateur. Parce que depuis longtemps, et sans doute depuis votre enfance, se sont forgées, enfouies en vous, la culpabilité et la croyance que vous ne méritez pas d’être aimé(e). On est en quête de celui dont on a besoin, tant au niveau de la tendresse… que du sadisme. Mais une exploration de ses faces cachées, par un travail personnel, permet de se libérer de ses entraves et de rencontrer le cœur prêt à s’offrir à nous. Alors, peut-être oui, d’une certaine façon, c’est difficile d’aimer, mais comme l’écrit Christian Bobin (dans « Un bruit de balançoire ») : « Le cœur, quand il existe, se voit de loin : un mont Fuji dans la poitrine. »

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JE VOIS DÉJÀ TON SOUPIR BLASÉ ET TES SOURCILS HAUSSÉS DE CONCERT… TU TE DEMANDES CE QUE JE VAIS ENCORE POUVOIR TE SORTIR… POURTANT, CETTE ANNÉE, JE N’ESSAIERAI PAS DE DÉBAUCHER MADAME OU DE TE FAIRE REMPLIR MON CADDIE, NON, CROIS-MOI, POUR UNE FOIS, JE SUIS ANIMÉE DES MEILLEURES INTENTIONS QUI SOIENT… Par Mélanie Marullaz - Illustration Sophie Caquineau

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fait dans un trou et traversait le salon les fesses en l’air… Je ne sais pas encore qui est avec elle dans sa tête, mais trouve-lui un joli carton, elle chérira ton nom !

RÉGIME SEC oilà : tu as dû recevoir la trilogie de lettres de ma triplette, enfin, leurs annuaires - je sais, l’affranchissement m’a coûté l’œil gauche… - Le droit n’avait plus suffisamment de valeur. Parce que chaque année, c’est la même chose : pupilles dilatées, langues pendantes, elles se jettent, comme une meute de lectrices addictes à la sortie d’Activmag, sur le catalogue JoujouClub - que le facteur, avisé, pose en trois exemplaires dans notre boîtes aux lettres - et perdent tout sens de la mesure - on dirait leur mère dans un magasin de chaussures -. Et là, c’est open bar ! Et que je te découpe frénétiquement des pages entières de poupons, et que je te choisis, parce que “la pub à la télé elle est trop bien”, des jeux à la c.., et que je te complète le village des Playmo, celui des Lego® et la collection de Super Héros… Frénésiques, boulimiques, hystériques, elles ne sont plus qu’envie ! Quand enfin elles lâchent leurs ciseaux, rassasiées, il ne reste qu’une fine dentelle de leurs brochures glacées.

LES YEUX PLUS GROS QUE L’ANTRE Tout ça, évidemment, pour remplir leurs coffres et placards de boîtes qu’elles n’ouvriront pas plus d’une fois, de jeux dont elles se lasseront en moins d’un mois, de poupées qui ne garderont pas longtemps leurs deux bras. Je t’épargne les heures que je passe ensuite, en cachette, à écrémer pour jeter, brocanter ou redistribuer. Bref, elles n’ont vraiment pas besoin de tout ça… Tiens, au moment où je t’écris, N°3 vit sa vie de chenille : enroulée comme un nem dans une couverture, elle avance en se tortillant à plat ventre sur le parquet ; hier, elle avait jeté son dévolu sur un seau, coincé sa tête dedans comme une autruche l’aurait

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Ce que j’essaie de te dire, c’est que, pour notre bien à tous les deux, rien ne sert de perdre ton temps à éplucher leurs listes. Va à l’essentiel : ferme les yeux, pose ton doigt au hasard sur la 1ère page et envoie tes lutins préparer le seul et unique cadeau qui aura la chance de se trouver dessous. Oui, un seul… C’est dur, mais c’est comme ça. Et tant pis si c’est un porte-clés, ça leur apprendra à sélectionner, parce que, tu le sais comme moi, trop de choix tue le choix. Comprends-moi bien, je ne cherche pas à te désœuvrer, à dévaloriser ton image ou ton activité, bien au contraire ! L’année prochaine, elles se poseront, vraiment, réfléchiront, débattront, soupèseront et sélectionneront, puis attendront, piétineront, s’impatienteront avant de déballer enfin, le cœur au bord de l’implosion. Et tu seras celui qui aura remis des étoiles dans leurs yeux…

APPEL D’AIR Du coup, comme je t’aurais libéré du temps et de l’espace, j’aimerais, pour ma part, une paire de bottines Patricia Blanchet Aquagirl rouges, tu sais celles avec l’étoile dorée dessus ; l’intégrale des films de Fassbender, attention, pas Rainer Werner, pas Fassbinder avec un I comme Intello, non, non, Michael Fassbender avec un E comme Eh-ben-j’en-ferai-bien-mon-4h ; deux places VIP pour le concert de Beth Ditto - Elle va kiffer mes bottines ! - ; une machine à cappuccino, une fontaine à choco, et un vélo - électrique, suis pas maso. Parce que ce serait dommage de te faire te déplacer pour une hotte à moitié vide, non ?… + d’infos : www.mavraieviedemaf.wordpress.com

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Notes de Cœur : Jasmin Sambac, Essence de Rose, Cannelle de Ceylan

1898

Notes de Fond : Ciste Labdanum, Bois de Cèdre, Vanille, Fèves tonka, Patchouli, Myrrhe

Bergamote

Avant de révolutionner l’art du verre, René Lalique a inventé la bijouterie moderne. Formes inspirées par la Nature, alliance innovante de matériaux : avec lui, la joaillerie devient création esthétique à part entière. Bijoutier-poète, il est au sommet de son art lorsqu’il crée, en 1898, l’une des œuvres les plus emblématiques de l’Art Nouveau : la broche Libellule. C’est à cette création fabuleuse que la Maison Lalique rend hommage avec son nouvel opus : Illusion Captive. Pour l’occasion, le flacon Noir Premier se pare d’un opulent décor de mosaïques, évoquant à la fois la silhouette de la femme-libellule et les délicates nervures de ses ailes. Gravé sur les façades en verre transparent, ce dessin raffiné est exalté par l’or liquide de la fragrance.

Feuilles de figue

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Diaphane comme les ailes d’une libellule, sensuel comme les courbes d’un corps féminin, Illusion Captive offre une étincelante traduction olfactive au chef-d’œuvre qui l’inspire. « J’ai voulu traiter le chypre par la fraîcheur, dans la modernité des agrumes, avec un cœur floral tout en transparence. Cette lumière est magnifiée par le fond boisé plus sombre », explique le parfumeur Karine Dubreuil-Sereni.

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ÇA Y EST, IL EST DE RETOUR. CHAQUE ANNÉE, C’EST PAREIL, TOUJOURS UN PEU TROP TÔT, MAIS JAMAIS TROP TARD. LUI, CAUCHEMAR DES PARENTS, BÉNÉDICTION Ô COMBIEN SACRÉE DE LEUR PROGÉNITURE, LE VOILÀ COINCÉ ENTRE UNE PROMO POUR LA CHOUCROUTE ET LA LIQUIDATION TOTALE DU DERNIER MARCHAND DE TAPIS. A VOS MARQUES, PRÊTS, COURREZ !!!

ne voix ahurissante surgit comme un écho au fin fond de l’allée. Je les attends comme chaque samedi, pour l’heure du café. Effrayée par tant d’énergie et de tintamarre tout droit sorti de l’enfer, je sors discrètement la Par Magali Buy tête et l’œil de biais, par l’entrebâillement de la fenêtre. Un méli mélo de jambes et de bras en l’air, sûrement un peu trop pressé d’arriver, déboule au ralenti, comme dans les films. Je referme sans bruit, je rentre comme un coucou suisse et me calfeutre. Priez pour moi. Hier soir, en arrivant du boulot, moi aussi je l’ai vu. J’ai sorti crucifix, gousse d’ail et élixir de Chartreuse en guise d’eau bénite, bien meilleur au reviens-y. Depuis que j’ai eu le malheur de jeter une œillade dans la fente froide et étroite, j’égrène le vieux chapelet de mémé en faisant des Ave Maria à tout va. Rien que de penser qu’il va falloir aller extirper la dite chose de son fondement, je transpire à grosses gouttes.

ÇA SONNE L’HEURE DE LA FAIM FIN !? L’interphone. Je fais mine de rien. Bis. Là, le doigt est incrusté et bien décidé à réveiller la nonagénaire sourde et muette du 8ème, je l’entends

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d’ici. Du coup, j’obtempère. La suite ? « Comme un ouragan, qui passait sur moi… » Non de non, deux démons blonds, auréoles de biais, surgissent quatre à quatre du hall d’entrée. Ça va plus vite que pour monter les courses ! Plus palpitant qu’une botte de poireaux ou des rouleaux de PQ ! Epoussetée par le vent qu’ils me mettent, je parviens quand même à distinguer leurs onomatopées éparpillées et rassembler les syllabes à bout de souffle. “IL EST OÙÙÙÙÙÙÙ ????? IL EST OÙÙÙÙÙÙÙ ???“ Partagée par l’envie limite convulsive de leur répondre : dans vos abymes les plus profondes, j’ai préféré éviter qu’ils introspectent d’un peu trop près la chose et j’ai jeté ipso facto le trousseau de clé loin devant afin de les laisser s’entretuer, comme deux vampires sur un bout de beefsteak. C’est qui qui va gagner le droit de jouer à Shifumi en premier ??? “Moi j’suis le plus grand, c’est moi d’abord !” “Non !!! Moi ze le zeu en premier, c’est touzour toi d’abord, zen ai maaarre“ “je vais te tuer !!!!” “momoooooon !!!!!” Papier, colle, ciseau, morve et mèche de cheveu, saoulée, j’ai dévalé les marches jusqu’à la boîte aux lettres et récupéré l’objet de tous les dangers. J’ai remonté les étages, décoller ma plèvre et j’ai fêté le 31 en avance avec milliers de confettis sur mes fils démunis. Le catalogue de Noël est mort.

B EE E E ! ! !

E .P.S .

CET HIVER, C’EST DÉCIDÉ, ON SE MET À LA RAQUETTE ! PAS DE PETITE JUPETTE, NI DE BELLES BASKETS, NON, C’EST BIEN EMMITOUFLÉE QUE L’ON VA SE DÉGOURDIR LES GAMBETTES. ET PAR PRÉCAUTION, PRENEZ EN DEUX, DE RAQUETTES…

E TT E U Q LA RcA est Q Par Fanny Caspar

ue vous soyez sportive chevronnée, randonneuse zen et zolie, trappeuse du dimanche ou alpiniste émérite, il y aura toujours une raquette à neige à votre pied, de quoi vous éclater, au figuré bien entendu… A l’origine, les raquettes à neige ont été créées par les hommes préhistoriques (et oui, déjà !) pour pouvoir chasser dans la neige sans s’enfoncer. Du cercle de bois garni de lanières de cuir aux châssis modernes, la chausse a quelque peu progressé…

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DAVY CROCKETT N’A QU’À BIEN SE TENIR !

Légère, élancée, la belle sait se rendre utile sans toutefois nous obliger à marcher les jambes écartées, ce qui, faut-il le rappeler, n’est pas labellisé par la Baronne. Certaines offrent même une souplesse telle, qu’elles permettent un déroulé de pied naturel, de quoi marcher sans (trop) se fatiguer. Les plus sportives et aventureuses tenteront à coup sûr de sortir des sentiers balisés, couper à travers champs, dré dans l’pentu, voire de sauter les corniches qui se présentent. Sensations fortes garanties… et chutes aussi probablement ! Les plus contemplatives sauront profiter pleinement des richesses de la nature, des jolies surprises qu’elle procure, et surtout du silence. Et puis quoi de plus gratifiant que d’atteindre un sommet à la force du mollet ?

QU’EST-CE QUE JE METS ? Il existe trois types de raquettes pour trois pratiques : course (petite et légère, pas adaptée à la rando) ; loisir (un peu plus large, pour des balades de 5 à 8 km) ; alpinisme (la plus large, pour des pentes raides, des longs parcours et le hors sentier). Reste qu’il faut aussi la choisir en corrélation avec votre corpulence. Plus on est lourde - au sens propre cette fois - , plus on doit jeter notre dévolu sur des spécimens larges, histoire de rester à la surface ! Pas d’inquiétude, les fabricants indiquent généralement le poids idéal pour chaque raquette. La randonnée en raquettes à neige n’est pas plus difficile qu’à pieds. Pas la peine de lever le genou jusque sous le menton. Avec des fixations qui libèrent le pied, comme sur les skis de fond ou de randonnée, ainsi que des cales de montée, la marche se fait normale et fluide. Pour s’aider et s’équilibrer, une bonne paire de bâtons s’avère bien utile. Tout comme le petit sac à dos pour emporter avec soi de quoi s’hydrater, se réchauffer et se sustenter.

OÙ ET COMMENT PRATIQUER ?

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Depuis 1990, la raquette connaît un certain engouement. Et constitue désormais la deuxième activité hivernale de loisirs sportifs après celles de glisse. D’autant que la plupart des sentiers balisés de randonnée peuvent se pratiquer en raquettes. Il est aussi possible de découvrir des itinéraires spécialement préparés et sécurisés. Dans tous les cas, mieux vaut vérifier la distance, la durée et la difficulté du parcours avant de se lancer. Et ne pas oublier sa carte ! Un guide ou un accompagnateur en montagne peut s’avérer bien utile, voire indispensable, quand on souhaite s’aventurer hors piste ou évoluer de manière plus sportive. Reste qu’il faudra respecter les règles de sécurité les plus élémentaires en montagne, comme signaler son itinéraire ou se munir d’un DVA (Détecteur de Victimes d’Avalanche), surtout si l’on sort des sentiers battus. Alors, les raquettes, c’est partie ? + d’infos : www.ffme.fr

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e voilà donc guillerette et pimpante, prête à m’initier au R’ Yoga. En grande fanatique des concerts de Air Guitar, dont le concept ahurissant consiste à mimer les prouesses digitales d’un virtuose de la guitare, le tout… sans guitare, je me suis dit que la compression du Air en R pouvait, sur un malentendu, apparenter la pratique en question à du Air Sport, du sport sans le sport en somme ! Vous voyez où je veux en venir… Une aubaine ! Sans l’ombre d’un espace de doute, je vole légère vers cette nouvelle aventure. Direction Bluffy chez Cool-eur Fitness. Le fitness à la cool, on ne va pas se mentir, ça me parle. Cette séance s’annonce pour le mieux.

DU PLOMB DANS L’R L’accueil est aussi chaleureux que vigoureux, on peut dire que Sandie est une bombonne - pour le physique, on est plutôt en version bombasse - d’énergie positive. Pour le côté 2 de tension du Yoga, il faudra repasser ! Et je ne suis qu’au début de mes surprises. Je découvre, les cannes tremblantes, de grands drapés, suspendus au plafond par des mousquetons. C’est là qu’ils font sécher la viande ?! “Le R’ Yoga, c’est en fait du yoga aérien”, me souffle-t-on dans l’oreillette... Comprenez, les positions se réalisent en suspension sur un hamac ! La dernière fois que je suis montée dans un hamac, c’était à Bali, entre deux frangipaniers avec un cocktail dans chaque main, alors même pas peur. Je suis archi d’attaque : moi et mon legging le plus seyant ou saillant, c’est selon, on se met en piste.

YOGA-BOULGA J’AVAIS COMME UNE FURIEUSE ENVIE DE JOUER LA FILLE DE L’AIR… J’AI MIS DE LA POUDRE D’ESCAMPETTE PLEIN MES BOTTILLONS AVANT DE ME FRACASSER SUR LA PREMIÈRE VENUE. UNE ALIEN CELLE-LÀ, ELLE ÉTAIT COACH, ET ELLE A RÉUSSI À ME CONVAINCRE DE ME METTRE AU SPORT. UNE FOLIE, M’ENFIN, IL PARAÎT QUE ÇA DONNE DES AILES, ALORS ÇA SE TENTE… J’ESSAYE ?

r e u o J s e l l i les f

DE L’R !

décembre 17

Par Gaëlle Tagliabue

Très vite et en rythme, on enchaîne les différentes positions, le manuel du Kama-sutra peut aller se rhabiller ! Enfin… Toujours rien de sexuel en vue, pourtant l’objet est inspirant. Et question positions, j’en apprends un sacré rayon. Côté étirement aussi ! Je suis au taquet de mes capacités élastomères, le lycra du hamac ayant, en la matière, bien plus de souplesse que je n’en aurai jamais. En version planche, le gainage est tel que ça tire jusqu’au bout des orteils. En libellule, je décolle, en singe, je me balance et tête à l’envers, me ramasse par terre ! Vient alors l’ultime figure... Le pigeon, ça ne s’invente pas. Debout dans le hamac - autant dire que je m’agrippe sévère - on écarte les jambes avant de replier la gauche devant et la droite derrière puis de s’asseoir. Ce qui, en théorie, crée une sorte de capsule réconfortante dans laquelle se reposer. Si ce n’est qu’après une triple vrille inversée dont moi seule ai le secret, je me retrouve entièrement engloutie dans le pan de tissu. D’une main qui réussit à s’extirper, j’envoie des signaux de détresse. Mayday !! Pigeon, en perdition dans la zone aérienne de vol, menace de s’écraser au sol, incessamment très vite. Ouf ! Sandie vient à mon secours. J’ai bien mérité une petite cession de balançoire en rab, effet détente immédiat. Je repose enfin mes pieds z’ailés et repars tel un Hermès (mais non, pas la marque de sacs) des temps modernes, légère. La gravité me rattrapera le surlendemain, la faute aux muscles profonds, les fourbes, je les avais oubliés ceux-là… + d’infos : www.ffme.frv

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T DICTIO

MÂLE E

MONSIEUR ADORE LES SURPRISES, ENFIN PRESQUE TOUTES… EN TROUVANT MADAME DANS LE SALON, UN PLAN À LA MAIN ET DEUX ÉNORMES CARTONS ÉVENTRÉS DEVANT ELLE, D’OÙ S’ÉCHAPPENT TABLETTES EN BOIS, VIS ET BOULONS, IL EST PERPLEXE… IL NE MANQUE PLUS QU’UNE INSCRIPTION SUR SON FRONT EN LETTRES BLEUES ET JAUNES : « E-KI-A LE PLAISIR DE VENIR JOUER AVEC MOI ? » Par Frédéric Charpentier - Illustration Sophie Caquineau

Madame

E L B U ME

, L A SOIREE

onsieur ironise : “Je te vois venir, c’est quoi ton plan ? Les Aventuriers du Tournevis Perdu ? Tu as besoin du fouet et du talent d’Ikéa Jones ? Parce que moi, là, j’ai France-All Blacks qui commence dans 5 minutes” - Elle : “Non, pas du tout mon Loulou ! Je compte bien construire toute seule mon nouveau meuble déco.” Elle rigole : “Si un mec y arrive, faut pas dec’, j’en serais capable aussi! Je vais me mettre tranquillement à monter ce gentil puzzle et dans 1 heure - max 2 - tu pourras l’admirer ! Pourvu que les Français ne se prennent pas une trop grosse branlée et que tu finisses en kit !” Monsieur installe ses fesses dans le creux du canapé moulé à leur image par des heures de sport télévisé. Il dépschitte sa première mousse. Son strabisme divergent surveille à la fois la mêlée Bleue et les démêlés de Madame. Celle-ci a classé la visserie. Ok. Rangé les montants par ordre de taille et en se repérant au nombre de trous. Presque ok. Loulou apprécie en connaisseur. Mais il reste à maîtriser la géométrie dans l’espace, et là c’est une autre paire de planches, il n’existe pas d’appli pour ça. Il glousse intérieurement… Pas très fairplay. Madame fait des essais, tourne, retourne, détourne, pas concluant ! Elle l’interpelle d’une voix doucereuse, de celle qu’elle prend quand elle veut inviter ses parents à déjeuner : “Dis, mon Canard, si j’ai une difficulté, je peux te demander un conseil ?” Canard jubile, son plumage gonfle d’importance : “N’hésite pas, tu sais bien que je suis un garçon serviable avec les dames.” - “Exact, j’avais remarqué… ta réputation a d’ailleurs grimpé les étages, m’a-t-on dit…” Il détourne l’attention en beuglant de

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désespoir devant le 3ème essai du rouleau-compresseur néo-zélandais, mais que fait Macron ? Les minutes passent, pour Madame c’est concours de tee-shirt mouillé. Une flaque de sueur à ses pieds - comme au RPM. Le démon du visse lui a brisé le poignet. Elle paraît dubitative. Loulou vient inspecter le chantier : “Ton truc, là, c’est une œuvre abstraite ? Un Calder ?” - Elle râle : “Ils se sont gourés dans le plan : il est faux ! J’ai tout bien fait, mais je suis sûre qu’il manque des trous car il me reste des vis 100413 et 2 grosses chevilles.” - Monsieur rebondit : “Oui, c’est ça, tes chevilles ont gonflé, du coup Levis ne rentre plus ! (Madame garde le masque figé d’une actrice de théâtre No) Ma chérie, je pense que tu es victime du Syndrome de la Notice : un élément n’est pas à sa place, et c’est toujours à la fin que tu t’en rends compte, classique ! Bilan : il faut juste tout démonter ! Bonne chaaance…” Elle en lâche sa clé à 6 pans et s’assied pesamment sur ce qui ressemble plus à une grosse cagette qu’à une fière vitrine à 3 tiroirs. Loulou, grand soigneur, se pose en expert : “Ce n’est pas de ta faute. C’est génétique, allez, laisse-moi t’aider”. Et c’est là que le grand opéra : faut c’qui Faust, le Bel Héros de Ravel fait danser les planches, la visseuse, joue la Flûte en chantier, Tell Guillaume ça ne Rigoletto plus du tout ! Loulou, concentré, ne s’Aïda pas du plan. Erreur… Une heure plus tard, il recule d’un pas, pas peu fier… Madame lâche une de ses sentences-couperet : “Bravo Canard, maintenant on dirait un Rubik’s Cube géant qui aurait mal vieilli. Ma sculpture de tout à l’heure avait plus de gueule !”

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IL AVAIT DISPARU DU TERRITOIRE NATIONAL DEPUIS 1930. « LOUP Y’ES TUUUUU, M’ENTENDS-TUUUU» ? « ARRIVOOOO » ! C’EST PAR L’ITALIE, EN 1992, QUE LES PREMIERS LOUPS RÉAPPARAISSENT, DE MANIÈRE NATURELLE, EN MÊME TEMPS QUE LES TUBES DE TOTO CUTUGNO INONDENT LES CHARTS EN FRANCE. ET DEPUIS, À CHAQUE NOUVELLE ATTAQUE, IL REFAIT PARLER DE LUI ET ALIMENTE DE VIOLENTS DÉBATS ENTRE MILITANTS PRO-LOUPS, ÉLEVEURS HOSTILES À LA GÂCHETTE FACILE, ET POLITICIENS INDÉCIS. Par Emmanuel Allait

n 2017, la tension est même montée d’un « croc », les uns protestant contre la décision du ministre de l’écologie Nicolas Hulot de porter à 40 animaux les quotas d’abattage, les autres s’inquiétant de l’élaboration du nouveau plan Loup 2018-2022, jugé trop favorable au canidé. Vraie menace ou bouc émissaire commode, le grand méchant loup n’en finit plus de raviver les peurs !

UNE FAIM DE LOUP Il faut dire que depuis 25 ans, l’implantation de l’animal a largement progressé. 360 individus, contre 295 l’an dernier, vivraient de manière occasionnelle ou permanente dans nos massifs montagneux. Applaudissements nourris côté écolo, mais inquiétudes côté éleveurs. Car s’il ne dévore plus de petits cochons ou de grands-mères, le loup multiplie les attaques contre les troupeaux. C’est logique, explique Philippe Lafontaine dans son tube « Cœur de loup », « la victime est si belle et le crime est si gai » ! 10 000 ovins et caprins en ont fait les frais en 2016, et dernièrement, en septembre, du côté de la Plagne, Méribel, ou Sainte-Foy en Tarentaise. “La Savoie est le deuxième département français le plus touché en matière de prédation des loups sur l’élevage en montagne”, affirment deux sénateurs savoyards, qui ont décidé d’a-meuter le Premier Ministre Edouard Philippe. Ils affirment que le nombre d’attaques en Auvergne-Rhône-Alpes a augmenté de 75 % entre 2012 et 2016, et que « la situation n’est aujourd’hui plus supportable par les éleveurs ». A ce rythme, on risque en effet de voir rapidement Nabilla débarquer dans nos alpages. “T’es éleveur et t’as plus de brebis ? Naaaan mais alloup quoi” ! « Lupus » le bouchon vraiment trop loin ! Il ponctionne en effet, non seulement les troupeaux, mais aussi les finances publiques. C’est carrément le « loup de Wall Street » ! Entre les indemnités allouées pour les victimes et les aides à la prévention, l’animal aurait coûté 26 millions d’euros en 2016. Un coût du loup qui rend chèvre des éleveurs impatients de faire subir le coup du lapin à une espèce protégée par la convention de Berne.

ENTRE CHIEN ET LOUP Pour sauver les troupeaux, leur solution est simple : tuer - ou plus pudiquement « prélever » selon le jargon officiel - davantage de loups. Une méthode de « lou-bards » préconisée par la meute d’éleveurs, d’associations et d’élus locaux, réunis au col du Glandon en août dernier, à l’occasion des Etats généraux du pastoralisme. “S’il existe une espèce en voie de disparition dans notre Arc Alpin, c’est l’Homme Alpin, c’est lui qu’il faut protéger”, estime l’association suisse « Pour un

territoire sans grand prédateur ». La vieille haine ressort de la tanière. Pas une « louveauté » ! Un syndrome chaperon rouge profondément inscrit dans l’inconscient collectif. Un mélange de crainte et de fascination, nourri depuis des siècles par la littérature, les romans, fables de La Fontaine, contes de Perrault, films de Walt Disney, ou musique de Prokoviev. Une peur du loup irrationnelle entretenue et renforcée par des faits comme le fameux épisode de « la bête du Gévaudan ». Le christianisme a même érigé le canidé en archétype du mal. Il devient le diable, qui dévore les brebis égarées dans le péché. Il prend le visage de ce loup-garou qui hante les campagnes. Précisons que cela n’a aucun rapport avec un chanteur québécois qui aurait avalé une brebis de travers lorsqu’il « bêêêêêêêle » dans Notre Dame de Paris ! En fait, aucun autre animal n’a été aussi méconnu, craint et persécuté à travers l’histoire, jusqu’à disparaître totalement de notre territoire. Et pourtant, au XXIème siècle, les mêmes recettes moyenâgeuses continuent à être réclamées et appliquées. Cédant aux pressions, les gouvernements n’ont cessé de relever le plafond du nombre de loups à tuer légalement.

UN DÉBAT RE-LOU(P) Mais ces tirs sont une fausse bonne solution, qui ne satisfait personne en réalité. D’un côté, les éleveurs les jugent insuffisants. Ils voudraient aller plus loin et remettre en cause la Convention de Berne, signée par la France. Car « la présence du loup est incompatible avec l’élevage », dixit la fédération nationale ovine. De l’autre côté, écolos et personnalités contestent ces abattages inefficaces à long terme, comme 80% des Français. Une campagne « Stop aux tirs des loup s» a même été lancée en juin, soutenue par des people connus comme le loup blanc, Yann Arthus-Bertrand, Jacques Perrin, Brigitte Bardot ou l’humoriste Guillaume Meurice. Deux camps irréductibles, dont l’opposition caricaturale et stérile prend en otage les autres utilisateurs de la montagne, randonneurs, accompagnateurs, touristes, sans pour autant permettre de sortir de l’impasse. Au-delà des postures, de vraies questions de fond se posent. Doit-on accepter le retour de ce grand prédateur ? (Et on ne parle pas ici d’un célèbre producteur de Hollywood). La cohabitation du loup et de l’agneau est-elle possible ? Prédateur utile pour l’écosystème, atout touristique, le loup ne peut être le bouc émissaire d’un pastoralisme en difficulté. Une meilleure prévention, des moyens financiers accrus, des clôtures électriques, une présence humaine renforcée, à l’instar de ce qui se fait dans les pays voisins, autant de pistes à explorer pour garantir à la fois l’espèce lupine et l’activité pastorale. « Qui a peur du grand méchant loup ? C’est pas nous, c’est pas nous… »

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OIT J’AI L’DRRD D’ABO

Chronique proposée par

APRÈS AVOIR BRAVÉ LES EMBOUTEILLAGES, POSÉ VOS BAGAGES, DESCENDU QUELQUES PISTES ENNEIGÉES ET MANGÉ UNE BONNE RACLETTE DANS UN RESTAURANT D’ALTITUDE LORS DU DÉJEUNER, VOUS VOUS DISIEZ QU’IL N’Y A RIEN DE MIEUX QUE LES VACANCES ET VOUS VOUS APPRÊTIEZ À RECHAUSSER LES SKIS… MAIS ILS ONT DISPARU ! ON VOUS A VOLÉ VOS SKIS ET VOUS VOUS DEMANDEZ QUOI FAIRE ET SI VOUS ÊTES BIEN COUVERT. Par Sonia Humbert, Avocat

vec un matériel de plus en plus sophistiqué et coûteux, on assiste, ces dernières années, à une recrudescence de vols de skis et de snowboards, généralement lors de la pause déjeuner. À Tignes, mille plaintes sont déposées chaque année pour de telles infractions. Est-ce à vous de surveiller vos skis ? Qui doit les rembourser ? Que se passe-t-il en cas de location de skis ? Faut-il prendre une assurance spécifique ?

QUI DOIT SURVEILLER VOS SKIS ? Contrairement aux hôteliers, les restaurateurs ne sont pas soumis à une obligation de protection des effets personnels de leurs clients. Il y a cependant une exception à cette règle : s’ils proposent une consigne gardée avec en échange un ticket. Dans cette hypothèse, c’est alors au restaurateur de vous indemniser en cas de vol de vos skis. En dehors de ce cas, il n’appartient pas aux restaurateurs ou à leur personnel de surveiller votre matériel pendant le repas et c’est donc à vous d’ouvrir l’œil sur votre propre matériel et de le mettre à l’abri d’un vol, même si la tâche n’est pas aisée lorsque vous êtes confortablement installés au chaud, à la table d’un restaurant. En cas de vol ou de casse, vous devrez alors remplacer votre matériel à vos frais afin de pouvoir poursuivre votre séjour, avec le plus de sérénité possible. Si vous avez loué votre matériel et qu’il a disparu, alors il vous appartiendra d’indemniser votre loueur.

COMMENT ASSURER VOTRE MATÉRIEL DE SKI ?

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Si vous louez votre matériel, les magasins de montagne vous proposent généralement une « assurance casse et vol » qui vous permet d’être couvert en cas de vol, mais également en cas de dégradation de votre matériel. Il existe également des garanties spécifiques souscrites au moment de l’achat de votre forfait par le biais de « l’assurance ski », auprès de la Fédération Française de Ski - visant à couvrir les risques pris lors d’un séjour en montagne et proposant des niveaux de prise en charge relativement élevés, utiles en cas d’hospitalisation, d’opération, voire d’hélitreuillage - qui sont susceptibles de couvrir votre matériel. Ne négligez pas ces assurances : pour quelques euros par jour, elles vous permettent d’être couvert et de ne pas avoir à racheter votre matériel ou à indemniser le loueur… Si vous n’optez pas pour ces types d’assurances, certaines cartes bancaires sont susceptibles de vous couvrir : Visa Premier ou Gold Mastercard qui comprennent une garantie neige, mais vous devez utiliser votre carte pour régler la location des skis, votre forfait ou votre logement avec. Certaines assurances multirisques habitation prévoient une telle garantie également. Pensez à vérifier si vous ne bénéficiez pas déjà de ce type de garantie avant de souscrire une assurance spécifique. Enfin, voici une petite astuce utilisée par les moniteurs de ski pour éviter les vols de matériel : si vous êtes en famille ou en petits groupes d’amis, n’hésitez pas à dépareiller vos skis lors de la pause déjeuner, le potentiel voleur se trouvera désorienté en constatant qu’il a deux skis différents dans les mains…

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AAHH L’AMITIÉ ! CETTE BÉQUILLE QUI TE TIENT QUAND TU VACILLES, CE COUP DE FIL EN PLEINE NUIT QUAND TU DÉPRIMES, CETTE MAIN QUE TU MORDS QUAND LA CIRE T’ÉPILE. C’EST PRÉCIEUX, MAIS Y’A DES JOURS, TU PASSERAIS BIEN TON TOUR. Par Magali Buy

nfoncée dans l’matelas comme un plomb dans la vase, j’affiche, dès potron-minet, une tête de déterrée tendance catacombes. Mmmm, ça donne envie… Submergée par l’état de décomposition dont je fais l’objet, poches sous les yeux, poils hirsutes, cambrure tassée, ça fait minimum 4 fois en 15 jours, qu’on me demande si je n’suis pas en cloques. Il faut un bon cocktail de psychotropes et beaucoup de recul pour accepter un tel désastre. C’est souvent là, dans mon extrême onction, qu’un spasme me traverse jusqu’à l’hypophyse et que je pars tête bêche, chercher l’homme pour rassurer ma féminité torride enfouie six pieds sous terre. Là, même pas. Pas envie de m’encombrer. Peur de ton reflet ? Préfère la frigidité !

BARBIE TUE RICK… Pourtant, avec Al, tireur de pointe à tout va (cf chronique du mois dernier), il eût été facile de consommer. Lui qui tente de renouer le dialogue de près avec mon vagin : “Et poulette, j’peux passer visiter ton intérieur ?” Quel culot ! De but en blanc comme ça, direct et un peu sec, même Jack qui n’a besoin d’aucun passe-droit, lui, pour un p’tit tour de fond en comble, ne se permet pas telle familiarité. Question conduit, Al m’a déclenché nausée, gastro et remontées. Et hop, direct la bouche d’évacuation, pas de temps à perdre, sos détresse amitié j’arrive !

ANTI PIRE ÉTHIQUE Après un ravalement d’anthologie, collant gainant, robe vintage et pommettes sculptées à la truelle, je suis partie incognito déjeuner avec

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Jill, chez mon amie Gwendoline. Gwendo, elle a le cœur sur la main et un rire déployé qui sent la bonne humeur, un caractère de merde et une délicatesse à la hauteur de sa langue de bois. Toujours prête à rendre service, elle m’a dit, un jour de débat sur mon célibat, que j’avais un look femme-enfant qui me rendait aussi froide qu’un congélo en journées portes ouvertes et qui, pour cause, devait sûrement laisser les hommes de glace. J’en ramasse encore mes molaires. Du coup, quand j’y vais, je rectifie le tir, artillerie déployée, avant qu’elle ne dégaine.

ET DOSE LÉTALE… Mais le pire est à venir. Gwendo était en super forme et courait dans tous les sens, pas le temps pour un check-up complet. Et puis Jill avait besoin de soutien et pour une fois qu’elle se plaint, hors de question de la laisser seule déblatérer ! Elle avait été choisie pour un reportage télé style « confessions intimes » et passée l’excitation, elle voyait arriver à grands pas le tournage de son intimité étalée. Ça va, elle est conseillère municipale, niveau notoriété, c’est peanuts ! - seigneur tout puissant, j’ai mal pour elle -. Maniaque du contrôle, elle avait décidé d’affronter ce petit nec plus ultra en solo. Mais voilà. Verre de vin à la main pour faire passer la pilule, regard de cocker meurtri jusqu’au fond des tripes et bouche tombante, elle ose : “Je voulais me débrouiller toute seule, mais je flippe, tu veux bien m’accompagner ? Il te suffit juste de signer une autorisation de droit à l’image pour 10 ans - vu ma gueule, c’est préméditer un meurtre… -. Tu sais, je pourrais demander à Kate ou Johanna, mais elles sont tellement canons que j’existe pas à côté. Avec toi, c’est pas pareil, je suis moi.” J’ai tellement écarquillé les yeux pour mieux entendre que mes orbites ont jailli de mes globes oculaires ! Depuis, je les cherche toujours.

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Le salon d’Alex et Tracy est bien nommé. On y trouve une ambiance particulière : élégante, chaleureuse et authentique. Mais ce qui rend ce salon de coiffure unique, c’est le soin particulier apporté à chaque cliente. Du shampoing jusqu’à la finalisation de la coupe, Alex ne vous quitte pas, il vous écoute, il vous parle de vos cheveux, il les touche comme s’il s’agissait d’une matière précieuse. Leur Graal, vos sourires. Ceux qui récompensent leur travail, et la sensation qu’ils ont réussi à retranscrire votre personnalité à travers votre coiffure. Au final, c’est vous … mais en mieux !

ESPRIT, RESTE LÀ ! L’esprit est là… mais va-t-il le rester ? Une question que l’on peut se poser avec le succès grandissant et le délai nécessaire pour obtenir un rdv… La réponse est un grand OUI. Alex et Tracy ont envie de faire perdurer l’état d’esprit du salon et leur façon de travailler, simplement parce que l’intimiste cristallise tout ce qu’ils aiment. Leur passion et leurs clients. L’intimiste travaille en partenariat avec Kévin Murphy, la marque de produits de soins et coiffants Australienne (sans paraben, sans silicone, sans sulfate). Un allié haut de Gamme qui magnifie la matière et représente un réel atout pour la coupe et le coiffage.

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Diva du (ski) pole-dancing ou championnes de slalom, REINES DES PRÉS ENNEIGÉS, ALTESSES DES TIRE-FESSES, ELLES ONT FAIT LEURS PREMIÈRES TRACES SUR FOND BLANC, MAIS ONT FINI PAR CHANGER DE PODIUMS, PASSER DU COMBINÉ AU DÉFILÉ, PRÊTES À ÊTRE PORTÉES, PAR DES MOINS SPORTIVES, À PEINE PREMIÈRE-ÉTOILÉES. PARCE QUE CE QUI IMPORTE, C’EST D’ÊTRE STYLÉE ! ET C’EST D’APRÈS CET ADAGE RÉALISTE, QUE CES MARQUES « SKI » SE SONT RISQUÉES HORS-PISTE…

saga lacroix

Léo Lacroix et Jean-Claude Killy en 1967

C'EST DIVIN ! n n’est jamais mieux servi que par soi-même. La formule, avec tout ce qu’elle a d’entêté, a pavé la voie à de formidables destinées. Prenez les rejetons de familles modestes, les Lacroix, du village Boisd’Amont, dans le Jura. L’un est charpentier : Daniel, l’autre skieur, plutôt doué : Léo. Ils sont cousins. Tous deux trouvent tout à fait naturel que le sportif du duo, concepteuressayeur, prenne le départ du Championnat du Monde qui se déroule à Portillo au Chili, en 1966, avec des skis faits maison. Pourtant, c’est une première mondiale. Et Léo Lacroix, 29 ans, rafle deux médailles d’argent, rien de moins, en combiné et en descente, juste derrière son ami Jean-Claude Killy. L’année suivante, en 1967, le solide FrancComtois est le premier descendeur de l’histoire à être chronométré à plus de 100 km/h. Pas mal pour un ouvrier d’usine non issu du sérail alpin…

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ON LES AIME LES HISTOIRES COMME CELLE DES SKIS LACROIX. TOUT EN AUDACE, EN FAUTE DE CARRE, EN RÉCUPÉRATIONS IMPROBABLES. PLUSIEURS FOIS, L’ENTREPRISE S’EST FAIT LES LIGAMENTS CROISÉS. ÇA NE L’A JAMAIS EMPÊCHÉE DE CONTINUER À DÉVORER LES PISTES. LACROIX À TERRE, LACROIX SANS CESSE RESSUSCITÉ FÊTE SES 50 ANS CETTE ANNÉE. HALETANT. Par Estelle Coppens

L’entreprise familiale de skis de course naît la même année. La fabrication est ultraartisanale jusqu’en 1973, année de l’achat d’une usine, en Haute-Savoie. Passionnés de technique, Léo et Daniel innovent : ils sont encore les premiers à mêler le bois et la fibre de verre, puis la fibre de carbone. Pionniers aussi dans l’utilisation de structure kevlar en nid d’abeilles. L’ancien

champion flaire vite les nouveaux usages du ski, le hors-piste : les planches s’élargissent, s’arrondissent au bout. Le grand gaillard, le sourire toujours accroché au visage, a aussi une intuition : un bon ski est un ski rare… Donc mollo sur la production ! Les prix assez astronomiques - créeront l’image de marque. Et ce n’est pas Robert Redford, ni le roi d’Espagne Juan Carlos qui dévalent les pentes en Lacroix, qui diront le contraire…

LACROIX ET LA BANNIÈRE Dans les années 90, l’arrivée de skis monocoques, qui supposent des investissements industriels lourds, joue les trouble-fête. Et sonne le glas des petites séries telles que pratiquées par Lacroix. Les cousins vendent en 1992 au groupe suisse Euro Venture. Mais la marque dépose le bilan par deux fois, avant d’être placée en liquidation en 1999. C’est là qu’un ancien cadre commercial de la boîte, dans un geste à l’américaine,

rachète Lacroix. Bertrand Roy a un plan : surenchérir sur le côté haut de gamme et ski-plaisir de la griffe en relançant les skis « en sandwich ». L’homme ayant repéré la montée en gamme de l’univers des stations d’hiver, tant en immobilier, mais aussi en accessoires et textiles vendus en boutiques… Il décide d’ajouter le matériel de ski à la liste du très haut de gamme et de décliner Lacroix en accessoires, gants, casques... Cela passe notamment par des lignes plus épurées, un design minimaliste et des couleurs sobres. Du noir, du blanc, des teintes de gris. Point barre. Les prix flambent, de 1800 à 8000 euros la paire de skis, et même jusqu’à 40 000 euros quand les skis s’incrustent de cristaux Swarovski ou se plaquent d’or, au paroxysme de cette logique. Avec une production confidentielle, Lacroix fait cependant parler d’elle.

LA MODE, LA MODE, LA MODE ET… JAMES BOND En 2007, Jean-Philippe Caille, sauveur de savoir-faire artisanaux et revivificateur de

fleurons français de la montagne, à la tête du groupe Idealp, rachète la majorité des parts de Lacroix. Bertrand Roy restera cependant PDG jusqu’à tout récemment, désormais remplacé par Emmanuel Debruères. Grâce à cette recapitalisation, Lacroix poursuit sa diversification et inaugure en 2012 une collection de vêtements de ski, au glamour technologique très jamesbondien ! Silhouettes affûtées de facture rétrofuturiste au programme. L’entreprise remonte la pente. L’an dernier, Idealp Sport, qui possède aussi Arpin, Duvillard et Degré 7, s’est rapproché des montagnes en rassemblant les différentes entités de la banlieue lyonnaise et du Creusot en un seul site, à Albertville, où une vingtaine de salariés, versés dans la recherche et le développement produits, du design au prototypage, ont investi une ancienne fonderie. Nouvelle ère. Le but ? Construire des synergies dans le groupe, comme on dit. Une partie du processus de fabrication textile est réalisé sur place. La volonté affichée est de fortifier la part du made in France, voire in Savoie. Il est ainsi

Collection 2014

Collection 2017 "Ultime" pour les 50 ans

question de rapatrier la production des skis dans l’Hexagone, jusqu’alors disséminée entre Rhône-Alpes pour les modèles les plus exclusifs, Slovénie et Autriche. Dans un futur proche, Lacroix envisage aussi de proposer des skis et des vêtements de sports d’hiver sur mesure. Retour aux sources et à la fabrication tailleur, au travail d’orfèvre. Le luxe technique, l’élite, toujours… On ne badine pas avec un ADN ! + d’infos : www.lacroix-skis.com

saga fusalp

SURFANT SUR LE DÉVELOPPEMENT DU SKI DANS LES ANNÉES 60, FUSALP S'EST TISSÉE AU SOMMET DE LA MODE. APRÈS UNE GLISSADE SUR LA MAUVAISE PENTE, LA MARQUE DES CHAMPIONS A SU NÉGOCIER LE VIRAGE ET RETROUVE AUJOURD'HUI SA PLACE SUR LES PODIUMS. Par Béatrice Meynier

I 1967 I

ans les locaux du siège à Annecy, le Directeur Général Alexandre Fauvet aime montrer aux visiteurs un emblématique poster vintage. Sur fond de nuage jaune psychédélique, on y voit le souriant champion de descente Guy Périllat, entouré de quatre muses hivernales au look d'inspiration Courrèges. Au pied de l'affiche, monté sur ses ergots en forme de planches de ski, le fameux coq bleu-blanc-rouge, logo de la Maison ; et une signature qui donne clairement le

ton : « Fusalp crée la mode ski ». Un slogan qui inspire Alexandre Fauvet, repreneur de Fusalp en 2014 aux côtés de Sophie Lacoste-Dournel et de son frère Philippe Lacoste, héritiers de la Maison éponyme : “Le positionnement sur le segment fashion et haut de gamme vient d'être retrouvé, mais il correspond à celui d'il y a 50 ans ! Fusalp a profité de son développement dans le ski et l'équipement des skieurs pour développer en parallèle une ligne destinée à la ville, un prêt-à-porter très mode, ce qui était audacieux. Finalement l'ADN de

la marque était préprogrammé, et lorsque nous l'avons reprise, nous avons eu la chance qu'il y ait toujours les savoir-faire d'origine en couture”.

LA BONNE COMBINAISON Des savoir-faire présents dans la Maison depuis 1952, date de sa fondation par Georges Ribola et René Veyrat, deux tailleurs annéciens. Bien que sa dénomination, contraction de « fuseau des Alpes », fasse référence au célèbre

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saga fusalp

I 1968 I Guy Périllat, entouré de quatre muses hivernales

vêtement, la marque ne s'est pas limitée à l'amélioration et à la production de cette pièce iconique. Fusalp est choisie par l’équipe de France Olympique pour habiller ses champions (Jean-Claude Killy, les sœurs Goitschel...) dès 1964 et crée, deux ans plus tard, la première combinaison de ski. Avec les vestes ajustées et les pulls moulants, se dessinent ainsi les silhouettes affûtées, caractéristiques de la marque et de sa recherche de performance dans le mouvement. Dans les années 70 et 80, l'entreprise est leader sur son marché et connaît un véritable âge d'or, allant jusqu'à employer un millier de salariés ! Reprise en 1976 par le baron Empain, elle voit peu à peu ses ventes chuter avant d'être finalement placée en liquidation en 1984. Sauvée de justesse par trois de ses anciens cadres, la marque est relancée sous le nom de « Créations Fusalp ». Changeant à nouveau de mains, elle subsiste quelque temps avec une trentaine d'employés, avant de retrouver un essor depuis sa reprise.

FIL D'AFFAIRES La nouvelle croissance de Fusalp est clairement soutenue par son développement à l'échelle planétaire, une volonté affirmée de l'équipe dirigeante. “Nous plantons des graines en Europe, aux Etats-Unis, en Asie. Et cela se passe même mieux que prévu. Nous avons le souhait, à trois ans, d'équilibrer le chiffre d'affaires entre la France et l'international (le

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rapport étant aujourd'hui d'environ 75-25)”, ambitionne Alexandre Fauvet. Paris, Lyon, Annecy, La Clusaz, Megève, Les Arcs, Courchevel, Verbier, Zermatt... “Une marque forte doit aussi avoir ses propres boutiques pour exprimer son univers, son style de vie”, explique le Directeur Général. Le choix du champion de descente Antoine Dénériaz comme ambassadeur, et le partenariat conclu avec l’équipe Olympique de ski de Monaco pour les Jeux de 2018, en attestent. Chez Fusalp, cette identité est fortement liée au ski, une constante depuis l'origine.

campagne incarnée par une égérie sportchic : Constance Jablonski, ancienne championne de tennis et mannequin française. Une alliance évidente pour Mathilde Lacoste, Directrice artistique de la marque : “Sportive et dynamique, Constance incarne parfaitement les valeurs que nous véhiculons au travers de nos collections : performance et élégance à la française !”. Le petit coq bleublanc-rouge remonte la pente en beauté ! + d’infos : www.fusalp.com

RETOUR VERS LE FUTUR Clairement attachée à son héritage, Fusalp entend toutefois ne pas rater le train de la modernité, ni le virage fashion : “Nous apprécions le passé, mais nous ne sommes pas nostalgiques. Nous n'avons pas de difficulté pour coller à l'époque et aux codes urbains. Aujourd'hui, on vit la ville de façon différente, on est tout le temps en mouvement. Les produits sportifs sont plus adaptés aux nouveaux modes de vie et besoins vestimentaires. Il faut un vestiaire certes technique, mais qui a un look. Nous sommes précisément dans une marque de sport avec cette dynamique. Le sport, c'est être à la pointe du progrès, être dans la compétition. Nous sommes toujours dans cet esprit sportif qui nous oblige à essayer de nous dépasser techniquement”. Et médiatiquement. Positionnée sur le segment premium, la maison lance cette saison sa première

I 1952 I

PRÊT-À-PORTER & ACCESSOIRES

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MAROQUINERIE | ANNEMASSE | THONON LES BAINS | ÉVIAN

saga rossignol

’histoire de Rossignol commence à Voiron, en Isère, en 1907 quand Abel Rossignol, menuisier de son état, décide de fabriquer une paire de skis en bois massif. Il signe alors la première page d’une saga incroyable, avec moult champions en guest stars, de Jean Vuarnet à Alberto Tomba, d’Annie Famose à Candide Thovex… Un best-seller en puissance.

FASHION WEEK DE MILAN, POP UP STORES, COLLABORATIONS AVEC DE GRANDS COUTURIERS... ROSSIGNOL ENTEND S’IMPOSER DANS L’UNIVERS DE LA MODE. ET PAS QUE SUR LES PISTES ! UN PARI MARKETING QUE LE GÉANT DU SKI A INITIÉ IL Y PLUS D’UNE DÉCENNIE. DES PODIUMS OLYMPIQUES AUX CATWALKS... Par Agnès Gasiot

DES PAGES DE L’EQUIPE… 1936, Emile Allais est médaillé aux JO de Garmisch et devient l’année suivante le premier champion du monde de ski alpin sur Rossignol. Et c’est parti ! En 1948, à SaintMoritz, c’est avec les fameux skis Olympique, premiers skis contrecollés brevetés par Abel, qu’Henry Oreiller gagne les JO. Du premier ski métallique - le Allais 60 - au premier

SUR S E L S U TO ski en fibre de verre - le Strato, au fil des ans, tous les grands noms du ski viendront auréoler de médailles et de titres les innovations de Rossignol. En 70, la marque devient le premier producteur mondial de skis. Aux Jeux de Calgary, en 1988, elle remporte 6 médailles d’or sur 10 en ski alpin, et décide de se diversifier. Après la chaussure de ski alpin en 1990, l'entreprise se lance dans les fixations, puis s’oriente vers le snowboard et le golf. Et enfin le textile.

Abe l Ro ssign ol

… AUX PAGES DE MODE Février 2004. Pour fêter la production de sa cinquante millionième paire de skis, Rossignol fait le show. Des centaines d'invités débarquent à Courchevel 1850. Tous les grands noms du ski : Alberto

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Collection signée Jean-Charles de Castelbajac

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Tomba, Luc Alphand, Henri Duvillard, Annie Famose, Marielle Goitschel, JeanClaude Killy sont là. Un incroyable défilé aux flambeaux s'achève devant un podium dressé au pied des pistes pour présenter la nouvelle collection textile Rossignol dessinée par Jean-Charles de Castelbajac. C'est la première fois dans l'histoire du ski français qu'une présentation de vêtements de ski ressemble à un défilé de mode ! C’est 3 ans plus tôt que Rossignol, pour maintenir ses parts de marché et surtout rajeunir son image, décide d’associer son nom à celui d’un grand couturier pour ce qui devait être au départ qu’un co-branding éphémère.

2001, APRÈS JC… “Jean-Charles de Castelbajac a toujours été attiré par l’univers des sports d’hiver” confirme Magali Vauge, responsable recherche et développement textile qui a collaboré avec lui depuis le début de l’aventure. “C’est même lui qui a dessiné la première Moon Boots pour Tecnica”. Entre la marque de ski mythique et le créateur à l’univers graphique ultra coloré, c’est le coup de foudre. Le couturier a

collections capsules deviennent collector et les clients réclament des rééditions.

DE LA VILLE À LA MONTAGNE… Le styliste qui adore le caban de ville a décidé de lui faire descendre les pistes ! Pièce iconique du prêt-à-porter, “sa transposition en mode ski n’a pas été des plus simples”, se souvient Magali. Guêtre pare-neige, capuche, étanchéité… ont dû faire l’objet de pas mal de séances de travail. Idem pour le perfecto… L’émulation entre les deux mondes - sport et haute couture est palpable, puisque la collaboration perdure avec succès chaque hiver depuis 16 ans ! Si la collaboration la plus iconique est sans conteste celle-ci, Rossignol a aussi travaillé avec d’autres grands noms de la mode. En 2005, la marque s’allie avec la griffe italienne Emilio Pucci, dont sortira une collection dessinée par Christian Lacroix. La clientèle haut de gamme des stations applaudit. Fin 2014, Rossignol enrôle dans son capital deux icônes de la mode pour accélérer le déploiement de sa branche textile : Domenico de Sole, ex-PDG de Gucci et désormais président de Tom Ford, et Tommy Hilfiger, fondateur du groupe éponyme.

ET DE LA MONTAGNE À LA VILLE !

carte blanche - comme neige - question créativité. Charge à la marque d’assurer côté technique. “Castelbajac est très impliqué dans le processus de fabrication. Il est présent aux réunions de travail pour le choix des matières, la réalisation des prototypes, les essayages… Et pour être à la hauteur, nous avons réussi à créer une membrane étanche ultra-technique associée à une méthode d’impression haute définition qui donne l’impression que l’artiste a peint sur le vêtement”, renchérit Magali. Des flammes qui embrasent les extrémités, des nuages, des symboles tribaux d’inspiration amérindiennes, l’univers graphique de JCC est très marqué, les

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Car Rossignol veut aller plus loin. L’ambition est claire : descendre en ville et faire de sa marque un grand nom du vêtement tant dans le sport que dans l’urbain. Le spécialiste du ski a ainsi créé une filiale, Rossignol Apparel, dédiée à cette activité et basée à Milan. A sa tête, Alessandro Locatelli, qui a fait ses classes notamment chez Dolce&Gabbana ou encore Pierre Balmain. Ainsi, janvier 2016, l’entreprise plus que centenaire présentait sa première collection de prêt-à-porter lors de la Fashion Week de Milan. Et pour enfoncer le clou, le 24 novembre dernier, Rossignol annonçait l’ouverture de son premier temporary store à Paris, dans la prestigieuse rue de la Paix. Excusez du peu ! Une ouverture qui vient s’ajouter aux 7 boutiques mono marque créée tout récemment : à Oslo, Lyon et dans les stations de ski prestigieuses telles que Chamonix, Megève, Crans-Montana, SaintMoritz ou Courmayeur. Pour 2018, c’est un tandem avec le styliste italien Andrea Pompillo qui a été annoncé… Rossignol part tout schuss en ville ! + d’infos : www.rossignol.com

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DU AU

ON NE VA PAS SE MENTIR : SUR LES PISTES ET EN STATION, ON NE RESSEMBLE À RIEN. PARTANT DE CE CONSTAT, BRUNO MARTINIER REPREND UNE MARQUE EMBLÉMATIQUE DES ANNÉES 50 DE VÊTEMENTS CHICS DE SPORTS D'HIVER, SKIDRESS, POUR RÉINTRODUIRE DU STYLE ET DE L'ÉLÉGANCE À LA MONTAGNE. Par Pauline Marceillac

ou qu'on aime les jolies histoires de jeune marque vieille de 90 ans ! De celles qu'est en train d'écrire, ou de réécrire, Bruno Martinier. L'entrepreneur lyonnais, originaire de Chambéry, décide il y a 4 ans de lancer une marque de vêtements chics de sport d'hiver, partant du constat que sorti des pistes, on manquait cruellement de goût. Il fait le pari de réduire l'écart stylistique entre ville et montagne. “Depuis une vingtaine d'années, les marques ont mis l'accent sur la technicité, au détriment de l'élégance. Franchement, quand on regarde sur les terrasses des restaurants d'altitude, ça pique les yeux !” Il s'en va donc dépoussiérer des vieux grimoires de montagne pour trouver l'inspiration. Grand bien lui a pris ! Il a déniché une pépite : Skidress. Si le public a oublié cette marque, dans les boutiques de station “on s'en souvient encore, et il n'est pas rare de voir une vieille affiche Skidress dans l'arrière boutique”, s'amuse le dirigeant de la marque, version 21ème siècle. Cette marque est née dans les années 30 à Strasbourg, et proposait, à l'origine, du négoce de fart, de peau de phoque pour le ski, mais aussi de vêtements de sport d’hiver. Elle fut créée sous l’impulsion de deux hommes, Charles Muller et Charles Diebold, ce dernier étant l’un des créateurs de Val d’Isère et de la première école française de ski, pour l’anecdote… Dans les années 50, lorsque Robert Mathy rachète les parts de la société, l’homme d’affaires venant du textile délaisse petit à petit fart et peaux de phoques au profit

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Collection Skidress-Chaparral 1967/68 créée par Emmanuelle Khan

des vêtements. Il va même s'attacher les services de stylistes qui deviendront des grands noms sur les podiums, à l'instar d’Emmanuelle Kahn ou de Thierry Mugler ! S'en suit une success story à la française. Au point que Sheila, Polnareff, ou encore Sylvie Vartan portent des vêtements Skidress... dans les soirées parisiennes ! Mais le rêve prend fin dans les années 80 avec l'essor de la grande distribution. Le « chic à la française » est relégué dans les hangars de supermarchés. La belle endormie sera finalement réveillée en 2013… par la société de Bruno Martinier « 19cent48 », clin d’œil aux Jeux Olympiques de Saint-Moritz dont Skidress était le sponsor.

STYLÉ COMME JAMAIS Avec la volonté d'un retour à plus d'authenticité, à de la qualité, à du « made in France », la marque Skidress ne pouvait qu'opérer un retour en force, sans dire qu'elle surfe sur un marché florissant, exploit en soi… Depuis 4 ans donc, Bruno Martinier s'efforce de lui redonner ses lettres de noblesse, en restant fidèle aux valeurs historiques de la marque. “On s'inspire des codes de l'élégance des années 30, 40 et 50, quand ski et chic faisaient bon

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ménage, une époque où les gens s’habillaient vraiment pour aller faire du ski comme on va à une soirée”. Des lignes près du corps, du glamour, des touches de fourrure parci par-là rappellent les codes d’un style unique, d’une élégance racée, remis au goût du jour. Des collections dessinées par un styliste français et confectionnées à partir de tissus techniques d’ici et d’Italie. “Nos petits boutons de polo sont fabriqués à la Croix Rousse, par exemple. On fait aussi appel à un tricoteur de Roanne qui travaille qu’avec de grandes marques du luxe et qui nous apporte ce savoir-faire clairement ancestral”, enchérit le quadragénaire. Il mise sur les couches intermédiaires comme les pulls et sous-pulls, pour faire son trou parmi les grands. Aujourd'hui la marque ne souffre pas de la concurrence car elle garde un positionnement de qualité à des prix abordables, et sa volonté de s'internationaliser, avec une nouvelle signature notamment : « Wherever you want », devrait finir d'opérer ce virage à 90 vers une élégance intemporelle sur les pistes ! Rassurons-nous, le temps du jaune, vert et orange fluo sur les terrasses d'altitude semble bien révolu.. + d’infos : www.skidress.fr

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ARMÉE RAPPELEZ-VOUS TERMINATOR 3. LA VERSION FÉMININE DU ROBOT AUX RÉPLIQUES LACONIQUES ÉTAIT CARRÉMENT SEXY. PREUVE, S’IL EN EST, QU’ON PEUT ÊTRE GLAMOUR AVEC UN SQUELETTE EN TITANE, QU’ON PEUT AVOIR DU CHARME EN S’ÉQUIPANT SUFFISAMMENT POUR PROTÉGER SON ANATOMIE. C’EST CE PRINCIPE SÉDUISANT QUE L’ARMURE FRANÇAISE VEUT APPLIQUER AUX TENUES DE SPORT. Par Mélanie Marullaz - Photos : Dorota Bankowska

Sophie Hallier arre du « Shrink it, pink it », cette ten-dance qui consiste, notamment dans le vêtement de sport, à rétrécir et teindre en rose le modèle masculin, en pensant que pour les femmes, ça ira bien comme ça. Sophie Hallier ne veut plus en entendre parler : “c’est comme

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si le produit technique n’avait pas à être esthétique ou féminin, mais performant, donc sérieux. Du coup, les femmes s’en détournent, privilégient leur silhouette et ne se protègent pas suffisamment. Moi, j’ai envie de les toucher par l’esthétique et les inciter à aller chercher l’engagement dans le sport aussi, grâce aux protections.” Pratiquante de snowboard depuis très longtemps, Sophie Hallier est coutumière des sauts, donc inévitablement des chutes, des chocs à répétition et du mal de dos. “Les jeunes générations portent des casques, mais pas de dorsales, alors que le matériel d’aujourd’hui incite à la prise de risque. En glisse, on atteint très rapidement des vitesses de 80 km/h, c’est l’équivalent d’une moto. Quand on sait qu’à 50 km/h déjà, un choc équivaut à une chûte du 3ème étage… La dorsale permet de protéger le rachis, il est donc important de démocratiser le port des protections auprès des femmes et des enfants.”

JUSTE AU CORPS Montagnarde de cœur, mais Normande d’origine, Sophie Hallier a toujours fait de la création textile. “Je reprisais mes jeans quand j’étais un peu maigrichonne ou je faisais des choses que je ne trouvais pas en boutique.” Elle fait donc des études de stylisme à Paris, et commence par créer des costumes de théâtre. “Je me suis toujours axée sur l’expérience du corps, en observant les cellules, les muscles, la colonne vertébrale et le rapport corporel à ce qu’on a envie d’exprimer.” Et comme elle n’est pas du genre à faire les choses à moitié, elle décide de se professionnaliser sur cette partie technique à l’Ecole Supérieure des Industries du Vêtement (ESIV) : “Je voulais un profil très design, parce que l’aspect de la technicité d’usage manque parfois au stylisme. C’est aussi pour ça que je m’intéresse au vêtement de montagne, parce qu’il a une raison, un usage, une

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fonction, il n’est jamais conçu gratuitement.” Une spécialisation qui la mène chez LVMH, puis à l’ENSCI pour suivre un master de design, puis chez Eider, Degré 7 et… Dim - parce que oui, figurez-vous, c’est bien plus technique que ça en a l’air un slip. Bref, après un tel parcours, elle a mûri son projet, affiné ses contours, testé et re-testé ses produits, et aujourd’hui, à 37 ans, Sophie Hallier est fin prête : elle lance, à Lyon, l’Armure Française.

MAIS C’EST BEAU, DIS ! Dans les bureaux qu’elle partage avec un ami, sur les pentes de la Croix Rousse, elle commence par choisir ce qui se fait de mieux en matière de protection, soit la britannique D3O®, une matière dilatante ou rhéoépaississante - répétez après moi ce mot nouveau ! Sophie est technique, alors soyons-le aussi - qui, manipulée lentement, ressemble à de la pâte à modeler, mais soumise à un choc, absorbe et disperse l'énergie avant de retourner instantanément à son état souple. “Quand je veux en faire la démonstration, je montre la matière brute, on l’enroule autour de la main et on tape dessus avec un marteau.” Convaincant. Elle travaille ensuite les coupes, ceintrées, ajustées, couvrant les fesses, rend les coutures quasi-inexistantes, conçoit un intérieur tout doux aux qualités thermiques avérées, évidemment - argument choc pour un public féminin, non ? - mais surtout, elle égaie l’ensemble avec des imprimés enjoués. Des bouches,

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des étoiles, des éclairs, pour un côté fun, comix, Wonder Woman. Mais aucun modèle n’est validé sans que Dorota, plongeuse professionnelle, grimpeuse-descendeuse, et monitrice de ski chamoniarde ne l’ait mis à rude épreuve. Puis, Sophie prend son sac à dos, démarche les magasins de sports en station et se fait même homologuer pour la compétition. Avec cette bénédiction de la FIS (Fédération Internationale de Ski), elle espère toucher sportives amatrices et championnes de haut-niveau.

FULL BODY ? Brune tonique, au regard direct et à la frange résolue, la détermination, Sophie Hallier la porte sur elle. Si elle va jusqu’au bout de son idée, c’est qu’elle est sûre de son produit et qu’elle a de l’ambition. “Je propose des protections contre les microimpacts répétés, sur le haut du corps pour l’instant, mais j’ai l’intention de faire le full body, avec les genoux et les hanches dès l’année prochaine. A moyen terme, j’aimerais aussi étendre la gamme à la pratique du vélo, mais mon objectif, c’est de devenir la marque de référence pour la protection de la femme, toutes disciplines confondues, que les gens se disent : on était dingues de faire sans, avant. Alors on l’a rendu le plus facile possible, pour que la contrainte ne représente rien par rapport aux bénéfices”. + d’infos : www.larmurefrancaise.com

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n vous avait pourtant prévenues, les amis et les ados, c’est comme l’eau et l’huile, difficile à mélanger longtemps… Je vous le concède, l’idée de fond était bonne, faire la fête - et un peu de ski quand même, au prix du forfait ! - entre copains, pendant que les ados faisaient de même (du ski…) de leur côté. C’était sans compter sur le fait que les valeurs éducatives des uns ne sont pas forcément celles des autres, et qu’un ado parfaitement constitué, et généralement considéré comme bien élevé, peut se révéler, à très court terme, et a fortiori en vacances, une bombe à retardement capable d’anéantir en quelques secondes des décennies d’amitié…

EDUCATION… Ça commence dès l’arrivée au chalet. Les filles de Martine viennent d’investir, sous votre nez qui n’en croit pas ses oreilles, la dernière chambre avec vue sur les montagnes. Ne vous reste plus, occupée que vous étiez avec les autres adultes à décharger les bagages tandis que les ados avaient déjà filé repérer les lieux, qu’à vous installer dans la petite chambre sur le parking, juste à côté des toilettes. Martine ne comprend pas pourquoi vous êtes, tout d’un coup, un peu chafouine. C’est vrai quoi, les quatre garçons dans le dortoir, les filles dans la suite parentale - comme ça, elles auront leur propre salle de bains - et vous dans un quasi-placard, où est le problème ? Ne cherchez pas d’aide du côté de votre cher et tendre, il s’en fout, lui, ce qu’il veut, c’est la paix ! Vous rongez donc votre frein - ce qui est somme toute mieux que celui de la voiture - jusqu’au dîner. Comme ce n’est certes pas dans la cuisine que les ados viennent vous déranger, vous en profitez pour faire une méditation express en répétant en

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boucle : ce serait trop con de se fâcher pour ça !!! Mais lorsque Victor, le cadet de Véronique, empoigne la bouteille de Badoit et en boit une grande rasade avant d’éructer bruyamment, vous retenez à grandpeine la gifle qui vous brûle la main. Et demain, quand Véro passera la matinée à 4 pattes à nettoyer les diverses déjections de son chien, vous ne direz pas que c’est votre Tom qui l’a consciencieusement gavé sous la table la veille au soir !

ET DISCIPLINE ! Après un départ… tardif - l’ado n’étant généralement pas un lève-tôt - petit-déjeuner étalé sur deux heures, et une heure encore pour que tout ce petit monde ait retrouvé qui son bonnet, qui ses lunettes, qui son pull rose (elle peut pas en mettre un autre cette merdeuse ???), qui ses bâtons, vous faites un dernier brief, puisque vous êtes visiblement la seule à essayer de faire régner un peu de discipline. Rendez-vous à 14h pour déjeuner ensemble, sans faute, et surtout, ils ne se séparent pas ! A l’heure dite, les deux filles sont affalées sur des transats, mais pas de trace des garçons. Questionnées, les péronnelles expliquent que Jules a entraîné les autres en hors-piste. Votre sang de mère ne fait qu’un tour - mais un long - et vous ne comprenez pas pourquoi vous avez subitement envie d’étrangler Jacques, qui loue l’esprit aventureux de son aîné. Remarquez qu’avec des moufles, c’est plus difficile ! Quand ils arrivent enfin, fourbus, mais entiers, escortés de trois pisteurs - ils se sont bien sûr perdus - il est 16h et vous n’avez même plus l’énergie de dire quoi que ce soit… Le reste de la semaine est à l’avenant, et si vous ne rentrez pas avec un ulcère, c’est juste que vous avez un estomac d’autruche, ce qui est, entre nous soit dit, un sacré avantage pour une mèredados. Véro et Martine ? C’est drôle, mais vous les voyez beaucoup moins depuis les vacances !

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La silhouette incroyablement contemporaine du showroom pourtant imaginé il y a 30 ans est en parfaite cohérence avec le choix de mobilier qu’il abrite. Depuis la création de la boutique, Casa Design sélectionne ses fournisseurs sur la modernité de leurs lignes, sur leur expertise, mais aussi sur le respect des savoir-faire et leur transmission, de génération en génération, dans les métiers du bois, du métal, du verre ou du cuir, travaillés le plus souvent à la main. Mis en scène dans les différents espaces de ces 500 m2, ces meubles d’exception prennent vie : les incontournables B&B, USM, Molteni, Artemide, Vitra ou Poltrona Frau, mais aussi l’esprit années 30 de Knoll, les lignes épurées de Flexform, vintage de Cassina et même le design d’avant-garde de Moooi. Début 2017, Laurent Corcellut, dans le design par passion, entame une deuxième vie professionnelle en reprenant l’enseigne aux côtés de l’architecte d’intérieur et scénographe Clara Sigalevitch. “Nous conservons l’esprit Casa Design, à la fois dans le mobilier et dans l’obsession de la qualité du service, nous travaillons d’ailleurs toujours avec la même équipe. Mais ce que nous voulons apporter en plus c’est l’accompagnement global de nos clients, particuliers ou professionnels, dans leurs projets d’architecture et de décoration intérieure ou extérieure.” Grâce aux technologies numériques de visualisation, de simulation et de perspective 3D, ces projets prennent immédiatement du relief, tous les rêves d’intérieur deviennent réalité.

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Où étiez-vous le 8 Février 1992 ?

ACTIV ÉTAIT ENCORE UN TOUT PETIT MAG, TOUT JUSTE GRAVÉ SUR SES PLAQUES OFFSET. SUZETTE NOUS FAISAIT PERDRE LA TÊTE, DANS UNE MATERNITÉ BRÉSILIENNE, UN CERTAIN NEYMAR POINTAIT LA SIENNE, À MAASTRICHT NAISSAIT L’UNION EUROPÉENNE. MAIS CE JOUR-LÀ, LE CENTRE DU MONDE S’ÉTAIT DÉPLACÉ VERS LA SAVOIE. DEVANT 2 MILLIARDS DE PAIRES D’YEUX RIVÉS À DES ÉCRANS PAS ENCORE PLASMA, ALBERTVILLE S’APPRÊTAIT À VIVRE UNE INTENSE ET OLYMPIQUE QUINZAINE. 25 ANS PLUS TARD, SPORTIFS, ARTISTES, STATIONS N’ONT PAS LE BLUES, ILS REPLONGENT AVEC DÉLICE AU CŒUR DE CET HIVER 92.

Par Mélanie Marullaz

es JO ne commencent pas le jour de leur cérémonie d’ouverture. Ceux d’Albertville ont démarré 10 ans plus tôt, à Val d’Isère, quand Michel Barnier et Jean-Claude Killy annoncent la candidature de la Savoie pour l’édition hivernale de 92 et se lancent dans une série d’opérations séduction auprès des populations, des politiques et du CIO. Visiblement, leur charme opère : en 1986, Juan Antonio Samaranch officialise l’attribution des Jeux à Albertville. La machine est lancée, toute une région se met en ordre de bataille. Une bataille sur le fond, pour la construction d’infrastructures routières ou sportives, imaginées, pour la première fois dans l’histoire des Jeux, dans une optique de développement durable. Une bataille sur la forme, sur l’image, pour gagner les

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F Ê T Ejeux !

vos

cœurs, mobiliser les Savoyards. Nous avons tous eu entre les mains une peluche à l’effigie de la mascotte, une casquette aux couleurs du logo, des timbres, des pièces de monnaie, des cartes téléphoniques vestiges de ce temps où l’on téléphonait dans les cabines -, ou des pin’s, des milliers de pin’s... Des flammes rouges et blanches et des étoiles bleues colonisent le nord des Alpes. Pendant les quatre années qui séparent Calgary d’Albertville, le cœur de la Savoie bat au rythme des secondes qu’elle décompte jusqu’à ce jour du 8 février.

ENTRÉE DE JEUX Et ce soir, le début de l’aventure sportive marque l’aboutissement de ce long processus de préparation. Près de 6 milliards de francs ont été investis (environ 1 milliard d’euros), 8 000 bénévoles sont sur le pont et 2 milliards de téléspectateurs devant leur écran. La tension monte et il n’est pas question de laisser retomber le soufflet. Coup d’envoi de cette quinzaine, la cérémonie ne comble pas les attentes, elle les dépasse. “Dans la charte olympique, il est expliqué tout un tas de trucs protocolaires, il faut allumer la flamme, dresser des drapeaux,

enchaîner une série de gestes symboliques, dont le gros morceau, le défilé des athlètes, qui dure plus d’une heure”, explique Philippe Decouflé, maître d’orchestre de la soirée. “A la fin de la charte, il est écrit : ensuite peut éventuellement avoir lieu un spectacle… Jusque-là, les Chinois ou les Russes faisaient des mouvements d’ensemble, mais ce n’était pas du tout l’occasion de faire quelque chose de très créatif.” Des frissons, de l’émotion, de l’humour et de la poésie, la France montre alors, dans un concentré d’inventivité, son visage le plus audacieux, à la fois fou, sensible et novateur. Dès lors, les cérémonies d’ouverture des Jeux ne seront plus jamais les mêmes.

PAS SI VIEUX JEUX 25 ans après, le souvenir de cette soirée, et de toute la préparation des Jeux, est encore vif dans la mémoire de ceux qui les ont vécues de l’intérieur. Chorégraphe, costumier, protagonistes de la cérémonie, officiels, bénévoles ou créateurs de l’identité visuelle, ils racontent cette « belle parenthèse », l’impact qu’elle a eu, ou non sur leur vie, et ce qu’ils sont devenus aujourd’hui. A vos marques… Prêts ? Jouez !

C’EST PARTI ! LE 8 FÉVRIER 1992 À 17H, DANS L’ENCEINTE DU THÉÂTRE DE LA CÉRÉMONIE D’OUVERTURE SE MÊLENT DEUX SENTIMENTS : L’EXCITATION DES ATHLÈTES À LA VEILLE DE 15 JOURS DE COMPÉTITION, MUS PAR L’APPÂT DU GRAAL OLYMPIQUE ; ET LA SATISFACTION DU COJO, DES BÉNÉVOLES, DE TOUTE UNE RÉGION, D’ÊTRE PRÊTS EN TEMPS ET EN HEURE. TOUS SONT DANS LES STARTING-BLOCKS, L’ÉMOTION À FLEUR DE COMBINAISON.

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PRO-JO CE N’EST PAS UN EXCÈS DE CHAUVINISME, C’EST UNE ÉVIDENCE : EN MATIÈRE DE CÉRÉMONIE D’OUVERTURE DES JO, IL Y A EU UN AVANT ET APRÈS ALBERTVILLE. EN 92, LE GRAND RAOUT PROTOCOLAIRE UN PEU FIGÉ EST DÉPOUSSIÉRÉ, SECOUÉ DE LA FLAMME AU DÉFILÉ, RELOOKÉ ET RÉINVENTÉ PAR UNE BANDE DE PROLIFIQUES ALLUMÉS, SOUS LA BAGUETTE MAGIQUE D’UN RÊVEUR ÉVEILLÉ : PHILIPPE DECOUFLÉ. Par Mélanie Marullaz

Février 1992 - 17h. Le costume de Christophe Salengro, surprenant maître de cérémonie, les robes boules de neige en tête des délégations d’athlètes, les étoiles européennes en roller… Quelques indices, dans la partie protocolaire aiguisent la curiosité, mais à la nuit tombée, c’est une nuée de personnages perchés et chamarrés, ronds ou allongés, glissants, volants, roulants, qui envahit le théâtre olympique, pour un spectacle délirant, aérien, drôle et onirique. 30 000 spectateurs et des millions de téléspectateurs entrent dans l’univers d’un des chorégraphes français les plus talentueux de sa génération. Philippe Decouflé n’est pourtant pas un inconnu. Tout juste trentenaire, à la tête de sa compagnie DCA, dont le spectacle « Codex » a connu un vrai succès en 1986, il a reçu un Lion d’Argent à Venise pour la publicité Polaroid, et collaboré, aux côtés de Jean-Paul Goude, au défilé du bicentenaire de la Révolution sur les Champs Elysées. Mais cette ouverture des JO braque sur lui tous les projos.

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CHORÉGRAPHE

PHILIPPE DECOUFLÉ Actives : Comment l’organisation de cet événement vous est-il tombé dessus? Philippe Decouflé : Un coup de chance ! Ce que je sais, c’est que Jean-Jacques Annaud travaillait sur un projet, qu’il voulait envoyer les anneaux olympiques dans la stratosphère, et que ça coûtait beaucoup trop cher. Son projet a été abandonné et il y a eu un appel d’offres. Dans la course, il y avait aussi Yves Mourousi et Disney. Mais on a eu la chance d’avoir Jean-Claude Killy et Michel Barnier au COJO (Comité d’Organisation des Jeux Olympiques), qui sont deux personnes curieuses, ouvertes, qui avaient envie de créativité et de nouveauté. Ils avaient plus ou moins établi un cahier des charges de leur côté, avec 4 idées directrices : couleur, jeunesse, dynamisme de la France et pureté du geste sportif. Moi j’étais jeune, j’aimais la couleur, j’étais dynamique et français - ça, c’était fait ! Et c’était le bon moment pour moi, car j’ai pu tout arrêter, prendre toute ma troupe comme assistants, chacun de mes danseurs est devenu responsable de l’un des tableaux et on a travaillé ensemble en création. C’était un projet sans précédent, avezvous dû vous battre pour imposer vos idées ? Moi je n’ai pas eu à le faire, mais je pense

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qu’au-dessus, mon producteur, Pascal Ortega, m’a protégé, a beaucoup aidé à défendre le côté créatif, ludique et un peu hors normes. Parce que je l’ai vu après, d’une manière générale, c’est difficile de bosser sur des grosses productions, alors que sur celle-là, ça a été un grand plaisir. Vous n’avez donc pas eu de concessions à faire ? Presque rien… Les JO partaient à Barcelone après et je me souviens simplement que Juan Antonio Samaranche m’a fait couper un hommage à l’Espagne qui ne lui a pas plu. Mais à part ça, non. Ce qui comptait, c’est qu’on rentrait dans le budget, qui était pourtant énorme pour nous, pharaonique. A Albertville, on avait d’ailleurs pu construire un théâtre, un grand cirque de rêve. Parce que ça ressemblait à un stade, mais on a commencé par faire creuser des tunnels, qui permettaient de faire sortir les gens par le sol, puis ils ont coulé le macadam et planté ce mat gigantesque, comme un parapluie, pour faire tous les vols. Tout le monde était d’accord pour faire un tableau aérien, mais il fallait bien les accrocher quelque part ces gens qui volaient, et donc créer des points d’accroche qui n’existaient pas. C’est Guy-Claude François (ndlr : scénographe d’Ariane Mnouchkine et du Cirque du

Soleil) qui a conçu la partie lourde, le décor du théâtre. Y’a-t-il des idées que vous n’avez pas pu concrétiser ? Sûrement, mais en même temps, on en a fait tellement de merveilleuses ! C’était un spectacle qui grouillait de talent et de créativité, et ce n’est pas à moi que je veux rendre hommage en disant cela, c’est à tous ceux qui ont travaillé dessus. J’ai eu la chance de cotoyer des gens de très grand talent, comme Jean Rabasse ou Philippe Guillotel avec qui je travaillais déjà. Et puis, je ne sais pas si ça marche encore comme ça, peutêtre qu’on est moins naïf aujourd’hui, mais l’olympisme, la valeur olympique, ça portait toute la région, donc les bénévoles, les gens étaient présents, il y avait un moteur… Alors que souvent, une des grandes difficultés quand on monte un spectacle, c’est de motiver. Là, il n’y avait rien à faire, tout le monde était hyper motivé d’emblée, parce qu’ils étaient tellement contents de participer à ça, sans toujours savoir exactement ce qu’on était en train de faire, mais il y avait un enthousiasme général, et c’est super important, pour un artiste. Comment l’avez-vous vécu le soir même ? J’étais en régie, c’était compliqué,

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CHORÉGRAPHE

PHILIPPE DECOUFLÉ immense, il fallait tout minuter et j’ai en partie dirigé la lumière, je guidais les mouvements de projecteurs parce qu’il y avait un type qui ne savait pas très bien ce qu’il fallait faire… Il y a donc eu une partie improvisée en réalité ! Et puis il s’est passé des trucs… Par exemple, une des grandes culbutes (ndlr : structures qui basculaient et sur lesquelles glissaient des luges) s’est enfoncée dans le sol, qui a craqué entre les tunnels, l’objet n’arrivait plus à bouger. Pendant ce temps, la musique tourne, les artistes sont là, vous êtes en train de rattraper les coups pour que ça passe quand même… Et il y a eu ce vol des élastiques qui n’est pas parti, mais en réalité, c’était génial, le public a réagi très fort, a encouragé les artistes. Un spectacle parfait, ça ne touche pas, il faut des petites erreurs pour que ce soit touchant. Quel moment vous a le plus touché d’ailleurs, ou surpris ? Un peu comme tout le monde, la petite fille qui est montée en chantant la Marseillaise a cappella, c’était très émouvant ; là, j’ai senti que j’avais gagné quelque chose, parce que je pensais vraiment qu’une simple petite fille qui s’envole, ça suffisait. Il y avait

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30 000 personnes, les gens étaient loin, il n’y avait pas de musique, elle chantait devant le Président de la République, en montant à 7 mètres de haut, sur une plateforme de rien du tout ! Elle avait quand même une sécurité, mais elle a chanté sa chanson sans broncher, ça c’était sublime… Et puis, on avait beaucoup travaillé, et quand tout à coup, ça existe, ce n’est pas quelque chose que j’ai vécu souvent dans ma vie. La chorégraphie de la parade par exemple, qui était la plus complexe et que j’ai écrite de A à Z, toutes les partitions, tous les schémas de circulation, qui reproduisaient l’eau passant de l’état liquide à l’état de flocon… Ça, quand vous voyez que ça existe et que se combinent parfaitement des danseurs, des patineurs, des acrobates, des jongleurs, des gens qui ne font pas du tout la même chose mais qui le font harmonieusement tous ensemble, j’étais vraiment content, parce que ça marchait. Aviez-vous le sentiment de faire quelque chose de révolutionnaire ? Je continuais à faire mon métier comme je l’aimais, et tout d’un coup, j’avais la chance de faire un truc énorme, pour moi, on était dans une suite, ça allait un peu vite, mais

c’était bien. Après, j’ai refusé d’en faire d’autres, d’en faire un métier. A Albertville, on avait réussi à faire un truc génial, car on l’avait fait avec les gens de la région, des locaux le plus possible, dès le début, on a monté une antenne à Albertville, on est allé chercher des danseurs, toutes les associations de bonne volonté tout autour, car je crois beaucoup à ça, et c’est la moindre des choses en même temps, mais de plus en plus, c’est l’inverse qui se passe… Et après un projet d’une telle ampleur, est-ce qu’on ne souffre pas d’une sorte de baby-blues ? Pas vraiment, par contre, ce qui est difficile à gérer, et j’entendais un footballeur dire la même chose, c’est le succès, je n’étais pas du tout préparé à ça, et je ne savais pas du tout quoi en faire. J’étais un peu dépassé par la notoriété, cette célébrité trop forte tout d’un coup, qui m’a plus dérangé qu’autre chose à vrai dire, parce que je suis plutôt timide, que je n’aime pas trop m’exposer et passer à la télé, et que j’ai toujours estimé que mon travail était beaucoup plus intéressant que le discours, que ce que j’en dit ; ce que j’ai à dire, je le dis sur scène, avec des gens et des mots qui sont choisis.

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UNE CÉRÉMONIE N’EST RIEN SANS HABITS DE LUMIÈRE. JUSTEMENT, POUR HABILLER CELLE D’OUVERTURE DES J.O D’ALBERTVILLE, POUR METTRE EN FORMES ET COULEURS L’UNIVERS DÉLIRANT DE PHILIPPE DECOUFLÉ, UN AUTRE PHILIPPE S’EST RÉVÉLÉ : PHILIPPE GUILLOTEL, SON COMPLICE DANS LE SUBLIME, DONT LA POÉSIE DES COSTUMES A MARQUÉ LES ESPRITS, AUTANT QUE CELLE DES CHORÉGRAPHIES DE SON AMI. Par Mélanie Marullaz

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n débarquant à Albertville, le duo de Philippe n’en est pas à son coup d’essai. Ils travaillent ensemble depuis 1985, notamment, sous la houlette de JeanPaul Goude, sur les célébrations du bicentenaire de la Révolution. Ils ont les mêmes références, éclectiques, le Bauhaus, les peintres primitifs Flamands ou le monde du cirque. “On partageait une grande complicité sur les personnages, dans une surenchère d’idées où chacun apportait les siennes”, se rappelle Philippe Guillotel. “Il y avait aussi des choses qu’on n’avait pas encore eu l’occasion de réaliser avant, comme les échassiers par exemple. Je rêvais de ces personnages de 9 mètres de haut, du plus petit au plus grand, il y avait une très belle famille à créer. Si nous n’avions pas forcément de trame au début, nous avions des rêves en commun et on discutait des intermédiaires par lesquels y accéder. Mais avec les moyens incroyables qui nous étaient donnés, tout devenait réalité ! L’époque voulait ça aussi, il y

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badges, je n’avais pas pu accéder à mon atelier et je m’étais fait arrêter. Un ami affolé est allé voir Michel Barnier, parce que les policiers me prenaient pour un fou, ils ne voulaient pas me croire. Il a suffi que Barnier donne un mot de passe, « Richelieu », tout le monde s’est alors mis au garde à vous, et j’ai été raccompagné par un motard !”

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avait une envie d’originalité de la part de tout le monde… Alors, on nous a fait totalement confiance et on nous a fichu une paix royale !”

POÉSIE SUR MESURE Pendant 8 mois, dans leur atelier en région parisienne, ils donnent donc libre cours à leur fantaisie, et vie à une armée d’êtres fantasmagoriques, dont les habits mêlent les époques, les couleurs et les matières, testées d’ailleurs dans un camion frigorifique, pour simuler les conditions climatiques dans lesquels danseurs, jongleurs et acrobates évolueront pendant la cérémonie. Puis, ils prennent leurs quartiers d’hiver en Savoie, vivent à Conflans et travaillent sur la zone industrielle d’Albertville, se mêlent à la population. “Il fallait qu’on soit sur place. On a fait appel à des fournisseurs locaux pour les vêtements chauds, techniques, à des soyeux de Lyon pour les drapeaux, on a aussi fait faire des lainages, genre gros tweed, à Bourg-St-Maurice. J’ai d’ailleurs vécu un

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très beau moment là-bas. Pour les costumes traditionnels, je voulais voir une vraie « frontière » (ndlr : une frontière est la coiffe tarentaise à trois pointes devenue l’emblème de la Savoie). Une de nos collaboratrices sur place nous a donc fait rencontrer sa mère, une dame quasi centenaire, qui la portait encore. On l’a vue dans une espèce de rayon de lumière, elle a défait sa frontière pour nous la montrer et elle avait des cheveux blancs immenses, c’était un moment incroyable.”

PRÊT-À-DANSER Le jour J, 5 minutes avant le début du spectacle, Philippe Guillotel coud encore des franges sur l’un des 4000 costumes qui sont sur le point d’entrer en scène, mais il est presque détendu. Ce n’était pas le cas quelques heures auparavant, quand, coincé au poste de police, il tentait de convaincre le chef de brigade de le laisser partir. “ Avec la présence de tous les chefs d’État, il y avait des barrages partout, et malgré tous mes

Dans la tribune depuis laquelle il assiste à la cérémonie, au milieu des 33 000 spectateurs, il sent la réaction du public, se fait une idée de son enthousiasme, mais comme son compère Decouflé, se laisse surprendre, après, par le succès et la notoriété. “On n’avait pas du tout imaginé ce qui suivrait, les nombreuses rediffusions de la cérémonie à la télévision et le fait qu’on nous en reparlerait aussi longtemps. Ça, ça a été lourd à porter pendant presque 10 ans, c’était comme si je n’avais rien fait d’autre !”. Il crée pourtant les costumes de Starmania en 1993, puis ceux des inoubliables bouteilles Orangina des pubs TV réalisées par Alain Chabat, ou encore ceux d’une autre cérémonie d’ouverture, autour d’un ballon en 1998… “Mais il a fallu que je fasse quelque chose de vraiment fort pour en sortir, ce qui m’a sauvé, c’est Astérix et Cléopâtre”… Pour lequel il recevra d’ailleurs le César du meilleur costume en 2003. Dans les années qui suivent, Philippe Guillotel reste fidèle à l’univers de Decouflé, mais aussi et surtout au monde de la danse, travaille notamment avec le chorégraphe Jean-Christophe Maillot et les ballets de Monte Carlo ou le Cirque du Soleil. “Souvent, pour les spectacles du Cirque du Soleil, on a une longue préparation en amont à Montréal, et puis on se délocalise. Dans le fonctionnement, ça ressemble à l’aventure d’Albertville, mais ça n’a pas le goût de la nouveauté, comme ça l’avait pour moi à l’époque, ni cette sensation d’arriver et de s’installer, d’être une entité dans la ville, comme des gens du voyage, qui s’arrêtent et laissent leur empreinte. Aujourd’hui encore, il y a quelque chose entre nous, un vrai lien !”.

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0 000 souffles retenus, comme un seul, dans une communion muette, une tension palpable, un calme inattendu, que seuls viennent perturber les crépitements des flashs. Sur le promontoire qui l’élève doucement à plus de 7 mètres du sol, Séverine du Peloux lâche la colombe qu’elle retenait entre ses mains et entame le premier couplet de l’hymne national. “Sur le coup, j’ai fait totalement abstraction de la hauteur, j’avais tellement peur de me planter dans la chanson !” Mais pas un accroc, sa voix cristalline résonne dans le stade, déferlement de frissons. 2 heures avant, la collégienne de 11 ans a cependant failli renoncer. Elle qui avait été sélectionnée, en plus de sa jolie voix, pour sa capacité à gérer le stress, s’est laissée gagner par le trac ambiant. Mais impossible de faire machine arrière, son incroyable robe, constituée de 180 petites poupées savoyardes, que Philippe Guillotel a ajustée sur elle à la dernière minute, n’ira pas à sa remplaçante, elle n’a donc pas le choix.

L’EXPÉRIENCE INÉDITE Quelques mois auparavant, elle s’était présentée au casting du COJO par curiosité, ne connaissait même pas les paroles de la Marseillaise avant d’être choisie pour l’interpréter. Mais depuis une semaine la

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mais, redescendue en coulisses, sait qu’elle n’a pas vu le reste du spectacle.

RETOURS DE FLAMME Dans l’année qui suit, Séverine reçoit pas mal de sollicitations : on la filme avec ses copines à l’école, on la consulte sur la violence des paroles de la Marseillaise, on lui propose d’enregistrer une histoire pour les enfants, de couper des rubans, de promouvoir le département… “A la fin, je voulais juste que ça s’arrête ! J’avais suffisamment été au centre de l’attention. Quand on m’en parle, 25 ans après, je suis toujours surprise que ce moment-là ait marqué autant.” jeune Annécienne vient tous les jours à Albertville, pour répéter, essayer, repérer le parcours sur lequel elle accompagnera François Mitterrand. Le soir de la cérémonie, “on a eu un petit échange, il était gentil. Mais il s’écartait de la ligne, il fallait que je le tire pour le guider : un peu plus à gauche, Monsieur le Président !, ce qui a bien fait rire mon prof d’histoire ! Heureusement que je n’ai pas vécu tout ça à 30 ans ! A 11 ans, on ne se rend pas compte, je n’ai pas vu toute la grosse machine, j’étais une gamine au pays des merveilles !” Et après son solo ? Black out, contrecoup émotionnel, elle ne sait plus trop comment s’est terminée la soirée,

LA PARENTHÈSE TRANSCENDÉE Aujourd’hui, Séverine est attachée de direction pour une école de ski et apprécie à nouveau de parler des JO, “ça fait partie intégrante de ma vie !”. Elle a longtemps hésité à faire figurer cette « belle parenthèse » sur son CV, mais elle lui a ouvert des portes, notamment celle de la candidature d’Annecy 2018. Son fils de 6 ans a récemment découvert que sa Maman était passée à la télé, consécration ultime, et lui demande parfois de chanter la Marseillaise : “Mais je ne le fais plus que pour lui !”

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lle fait partie de ces sportifs qui marquent. Parce qu’ils se sont démarqués. Vous n’avez aucune connaissance en lutz, double axel et autre boucle piqué, la simple idée de passer une heure dans une patinoire vous gèle les doigts de pieds et la voix de Nelson Montfort vous file des acouphènes, mais Surya Bonaly, vous connaissez. En 1992, elle n’a que 19 ans et a déjà raflé un titre de championne du Monde junior, deux de championne d’Europe et quatre de championne de France. Elle est aguerrie à la rivalité, moins à la solennité. Pour ses premiers JO, elle entre donc dans le stade, avec la délégation française et une pression énorme, le public attend déjà beaucoup

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d’elle. “Cette puissance, ce poids, tous ces gens dans les tribunes ou devant leur télévision, ça ne vous laisse pas de marbre, c’est intense, magique et effrayant”, se rappelle-t-elle. “D’autant que nous, les patineurs, nous sommes pratiquement toujours seuls, et là, nous étions une équipe d’au moins 200 athlètes, avec le même espoir, le même objectif.”

FIGURE IMPOSÉE Depuis 15 jours, elle répète son serment tout le temps et partout, entre deux entraînements, dans sa chambre, en voiture… “Le dire devant tout le monde était à la fois incroyable et pétrifiant. Je tremblais, mais

je ne voulais pas que ça se voie. C’est un moment éphémère, unique, et je pense que seuls ceux qui ont prêté serment comme ça peuvent savoir ce que ça représente. C’est un stress que je n’avais jamais ressenti, mais un honneur incroyable, une sensation que je n’oublierai jamais de toute ma vie.” Devant le micro, presque un sans faute, à peine trébuche-t-elle sur l’un des derniers mots, mais d’émotion, elle fera une extinction de voix, le lendemain : “pour une fois, je ne pouvais pas répondre à mes coaches, ils ne s’en plaignaient pas !” En dehors de ce paroxysme d’exaltation, elle vivra les jeux à distance. Depuis Grenoble, la première semaine, pour être éloignée de la pression ; puis, à Pralognan, dans

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une routine hôtel-entraînement-hôtelentraînement jusqu’aux compétitions. “J’étais un peu cloîtrée, loin du festif, des moments magiques du village olympique, et comme, en plus, les épreuves de patinage se déroulent à la fin des Olympiades, ça nous laisse vraiment peu de temps pour en profiter une fois qu’elles sont passées.”

Malgré ces précautions et la régularité de ses résultats nationaux, l’Olympisme ne réussit pas à la bondissante Française - avant de briller sur la glace, elle a d’ailleurs collectionné les titres en Tumbling -, ses audaces impressionnent, mais ne sont pas toujours homologuées et sont refusées par les jurys. 5ème à Albertville, elle restera également au pied du podium à Lillehammer et devra se contenter d’une 10ème place à Nagano. Elle n’obtiendra pas non plus l’or au niveau mondial. Aux Championnats de 1994, frustrée par la décision des juges, elle refusera d’abord de monter sur la 2ème marche, puis ôtera sa médaille à peine reçue. Un geste qui lui vaudra une image de rebelle dont elle aura du mal à se défaire, détonant dans l’univers polissé du patinage artistique. En 1998, elle arrête la compétition pour se consacrer aux circuits professionnels, et tourne de spectacles en spectacles, déplaçant toujours des foules de fans en Russie, en Chine ou au Japon. “J’ai eu la chance de travailler sur tous les continents, c’est une vie de rêve pour un sportif, car c’est souvent assez dur d’avoir une vie après avoir été champion, après les médailles...”

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PLEIN LE DOS En 2014, après plus de 25 ans de pirouettes et de costumes à paillettes, ce n’est ni le plaisir ni l’envie qui lui font défaut, c’est son corps, son dos surtout, qui réclame du calme. A l’occasion de la tournée des 70 ans d’Holiday on Ice, aux côtés de Philippe Candeloro, elle résiste à grands renforts de médicaments : “J’aurais pu devenir addict ! Mes nerfs étaient tellement atteints que certains jours, c’était l’enfer, je ne pouvais pas sortir du lit et je ne savais pas comment j’allais faire le spectacle, je me demandais ce que je faisais là. Mais avec l’adrénaline, et cette sensation magique de donner du plaisir, j’y arrivais.” Elle subit

donc une lourde opération qui l’éloigne des patinoires pendant plus de deux ans. A 43 ans, Surya Bonaly est aujourd’hui installée à Minneapolis, où elle a suivi son amoureux. Elle rechausse ses lames, mais reste plus souvent au bord de la glace, entraîneur à 100%, avec cette aura d’athlète d’exception, dans un pays où le serment, quel qu’il soit, n’est pas pris à la légère - le Président lui-même prête serment à son entrée en fonction - : “le symbole est encore fort, 25 ans après, quand on parle de la cérémonie d’ouverture des JO, certains de mes amis n’arrivent d’ailleurs toujours pas à croire qu’ils connaissent une personne qui a prononcé le serment olympique !”

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pas les techniques d’injection qui existent aujourd’hui, on le travaillait donc toute la nuit, à coups de lances à incendie et de bidons.”

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n février 92, Pierre Bornat fait partie du jury des épreuves féminines de ski alpin, mais il a été détaché sur l’organisation des Jeux depuis 2 mois, pour la préparation des pistes, notamment à Méribel. Il se souvient, au sein de cette grosse machine, de la part d’improvisation, d’artisanat. “La Face du Roc de Fer n’avait jamais été utilisée pour une compétition de descente, il fallait faire des essais avant de démarrer le 1er entraînement - ce qui fait maintenant partie du cahier des charges, mais ne se faisait pas vraiment à l’époque -, il a donc fallu trouver des testeurs en urgence pour homologuer la piste. Et malgré les bonnes chutes de neige, le manteau manquait de cohésion, nous n’avions

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C’est Rémy Charmetant, alors membre du comité exécutif du COJO, qui l’appelle à l’avant-veille de la cérémonie et lui donne simplement rendez-vous, sans consigne particulière, sans répétition. “Je n’ai jamais vraiment su pourquoi on m’avait choisi !”, s’amuse-t-il encore. Quoi qu’il en soit, le soir même, il prend le micro derrière Surya Bonaly avec un peu de stress évidemment. “Le trac était présent, mais je n’avais pas un grand discours à prononcer, je pense que la petite qui a chanté la Marseillaise a cappella, elle, avait d’autres raisons de l’avoir ! Et puis derrière, la cérémonie a été tellement grandiose, avant-gardiste, un vrai mélange de moments forts !” Comme ce coucher de soleil sur les Bauges et le Beaufortain environnants. Comme cette ola, à l’arrivée des athlètes dans le stade : “j’étais dans la tribune officielle et j’ai encore en tête cette image de François Mitterrand, affaibli, qui ne bougeait que les bras, mais ne se levait pas.” Le Président se lèvera à la 2ème vague, pour

une image devenue mythique. Ou comme de voir arriver, main dans la main avec Michel Platini, pour le dernier relais de la flamme olympique, François-Cyrille Grange, le fils de son amie Annick, qu’il connaît depuis l’école à Villars-de-Lans.

ON REMET ÇA ? De la quinzaine des jeux, Pierre Bornat garde surtout le souvenir d’une aventure humaine sans égale,“avec ce mélange de générations, toutes animées par la même passion. Vous réalisez que l’engagement sportif est aussi volontaire et désintéressé que l’humanitaire.” A 63 ans, après avoir été entraîneur de Coupe d’Europe et de Coupe du Monde, Pierre Bornat est aujourd’hui directeur du développement alpin à la Fédération de Ski, en charge des circuits jeunes, et il garde ancrée profondément cette envie de prendre part aux grands événements. “J’avais 13 ans, quand on a été sollicités pour accompagner le parcours de la flamme olympique à Grenoble, je n’aurais pas imaginé ne pas participer aux JO d’Albertville, de la même manière que, s’ils se confirment à CourchevelMéribel, je n’imagine pas ne pas participer aux championnats du monde de ski 2023 !”

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ichel Platini. A l’époque, il est l’une des légendes du ballon rond, et cocorico, il est français. C’est donc une évidence pour les membres du COJO, Rémy Charmetant se rappelle : “si on prend la carte du Monde, les montagnes ne représentent pas un grand volume, la neige encore moins ; pour que l’événement s’adresse au monde entier, qu’il résonne aussi bien ici que dans les favelas de Buenos Aires, Platini, c’était un bon médium. D’autant que la France était candidate à l’organisation de la Coupe du Monde de foot, c’était donc aussi un clin d’œil, pour montrer une continuité entre les deux projets.”

SÉLECTIONNEUR SÉLECTIONNÉ C’est Jean-Claude Killy, dont vient l’idée, qui contacte le sélectionneur de l’Equipe de France. Mais il faut le travailler au corps. “Killy voulait absolument que ce soit moi, il disait que j’étais la personnalité française la plus connue dans le monde, mais je n’en avais rien à secouer ! Je ne me sentais pas la personne idéale… Les JO, les Sports d’hiver, ce n’est pas mon monde !”, s’emporte encore l’ancien Numéro 10 des Bleus. “J’avais participé à la cérémonie d’ouverture à

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Montréal, je me souvenais aussi des Jeux de Grenoble, de Killy, de Goitschel, mais après, je n’avais pas suivi le ski. Alors, il a menacé de revenir avec une tente et de camper dans mon jardin jusqu’à ce que je dise oui. J’ai fini par en parler autour de moi, et puis Mitterrand était d’accord, alors je l’ai fait, mais plus pour la France que pour le ski.”

DIEU DU STADE Le jour de la cérémonie, il rejoint les coulisses dans la plus grande discrétion, pour préserver le suspense jusqu’à la dernière minute. “J’ai attendu un long moment dans les locaux du COJO, et j’ai fait des étirements, parce que ce qui me hantait, c’était de monter les escaliers en courant, de me faire une crampe !” A grand sportif, préparation et préoccupations de sportif ! Mais s’il ne part pas gagnant, l’homme aux 356 buts se laisse gagner par l’émotion au fil de sa course et de la soirée : “les gens qui m’ont donné la flamme, les avant-derniers, m’ont dit qu’ils étaient très contents que ce soit moi qui termine le parcours, et puis c’était impressionnant de passer au milieu de toutes les délégations. C’était surtout très différent de ce que je connaissais : j’avais

LAST BUT NOT LEAST, LE DERNIER PORTEUR DE LA FLAMME EST TRADITIONNELLEMENT UN SPORTIF DU PAYS HÔTE DES JO, MAIS SON IDENTITÉ EST GARDÉE SECRÈTE JUSQU’À CE QU’IL FRANCHISSE L’ENCEINTE DU STADE. CONTRE TOUTES ATTENTES, À ALBERTVILLE, CE N’EST NI UNE ANCIENNE GLOIRE DU SKI, NI UN MÉDAILLÉ OLYMPIQUE QUI ASSURE LE 5998ÈME ET ULTIME RELAIS, C’EST UN FOOTBALLEUR. Par Mélanie Marullaz

l’habitude de porter des trophées en fin de match, avec une équipe, là, c’était au début, avant l’événement et j’étais seul. J’avais gagné sans avoir joué le match ! Et puis le spectacle qui a suivi, c’était le début d’une autre façon de faire les choses, et c’était un très, très beau moment. Après tout ça, je me suis senti vraiment fier d’avoir été choisi par Michel Barnier et Jean-Claude Killy.” Fier au point de garder le flambeau, toujours exposé chez lui, non loin de ses ballons d’or. Quelques mois plus tard, Michel Platini démissionnera de ses fonctions au sein de l’Equipe de France pour se consacrer à l’organisation de la Coupe du Monde 1998 et entamer ensuite la carrière mouvementée qu’on lui connaît auprès des instances dirigeantes du football à l’international, quelque part entre gloire et polémique. Mais ce soir-là, une fois encore, le Roi Platoche avait marqué - les esprits - et mis le feu au stade.

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QUE

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UN STADE PLONGÉ DANS LE NOIR, 30 000 PERSONNES CHAUFFÉES À BLANC ET UNE FLAMME À ALLUMER... FRANÇOIS-CYRILLE GRANGE N’EST POURTANT PAS UNE ROCK STAR. LE 8 FÉVRIER 1992, IL N’A QUE 9 ANS, MAIS C’EST « SON » GRAND SOIR. IL A LE DROIT DE VEILLER TARD ET ON L’A AUTORISÉ À JOUER AVEC LE FEU.

DU FEU

Par Mélanie Marullaz

ous sommes à quelques jours de la cérémonie d’ouverture. JeanClaude Killy a convaincu Michel Platini de porter la flamme olympique sur les derniers mètres, mais Michel Barnier aimerait qu’il soit accompagné par un gamin du coin. “Les Jeux se déroulaient en Tarentaise, il m’a donc demandé de trouver un jeune Mauriennais” se rappelle Rémy Charmetant, alors membre du comité exécutif du COJO. “J’ai donc épluché les résultats des jeunes du Comité de Ski de Savoie et de tous les clubs de sport. Celui de Valloires était particulièrement performant, alors j’ai appelé le directeur, mais je ne pouvais pas lui dire exactement pourquoi j’avais besoin de ces gamins, ça devait rester secret.” Valloire faxe alors le palmarès et les trombines photomatées de trois de ses jeunes pousses, dont les deux frères Grange, mais c’est sur l’aîné, FrançoisCyrille, que le COJO porte son choix.

COME ON BOULI LIGHT MY FIRE Les Grange sont une famille de skieurs. Leurs parents ont évolué en équipe de France dans les années 70, grand-père et oncle sont directeurs d’écoles de ski, Jean-Baptiste décrochera le titre de champion du monde

Bapteme © GETTY / Dimitri Iundt

25 ANS

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de slalom une dizaine d’années plus tard. “Si nous, enfants, on n’a pas mesuré tout de suite la portée de l’événement, tout le monde autour de nous était dans le milieu, et ils étaient vraiment très fiers”, se rappelle François-Cyrille, « Bouli » pour les intimes. Le jeune Valloirin allume la flamme une première fois pendant la répétition, “pour voir si tout fonctionnait, il faisait jour, j’accompagnais un inconnu, il n’y avait donc pas encore vraiment d’émotion.” Mais le soir de la cérémonie, alors qu’il attend sous les gradins, on l’informe qu’il courra avec Platini ! Il n’a que 30 secondes pour encaisser l’info, puis il est placé à l’entrée du stade, dans les pattes du sélectionneur de l’équipe de France. “Même si je connaissais un peu le foot, sur le coup, je n’ai pas eu le temps de me rendre compte, j’étais surtout impressionné par le stade tout noir, avec juste une poursuite qui nous accompagnait pour traverser et monter les marches. Je pensais surtout à essayer de suivre l’allure de ce grand sportif. A l’avant-dernière marche, j’ai d’ailleurs dérapé un peu, il m’a retenu par la main.” Il enflamme ensuite la vasque, avant de se tenir aux côtés de François Mitterrand, avec Sandrine du Peloux, la petite chanteuse a cappella, et de mesurer la solennité du moment.

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A FEU DOUX Après coup, François-Cyrille est très sollicité par les médias, mais il ne devient pas la star de la récré pour autant. Pour lui, la notoriété a surtout le goût des expériences nouvelles et des belles rencontres. Dans la foulée de la cérémonie, pendant les JO, il assiste à sa première descente, pour laquelle Franck Piccard remporte l’argent. Plusieurs mois plus tard, il fait une autre ouverture « Olympique », celle d’un match de l’OM, puis celle d’un match des Anciens de l’Equipe de France à l’occasion duquel il retrouve Michel Platini, qui ne l’a pas oublié. Côté glisse, il a envie de « plus d’espace pour skier » et quitte assez rapidement le circuit classique pour bifurquer vers le free ride et le ski extrême. Mais aujourd’hui, à 34 ans, il a réintégré les rangs de l’alpin. Depuis 8 ans, il est chef des entraîneurs du ski-club de Valloire, et accompagne une soixantaine de jeunes passionnés, à qui il espère avoir transmis le feu sacré.

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des

MICHEL BARNIER CO-PRÉSIDENT DU COJO SPECIAL

25 ANS

QUE

S O N T -I L S DEVENUS ?

Par Cécile Boujet De Francesco

artie immergée de l'iceberg, la cérémonie d'ouverture a marqué l'histoire des Jeux, elle est encore dans tous les esprits. Une édition des premières et dernières fois : premières cérémonies dotées d'un spectacle, premiers

Jeux à se dérouler après la chute du mur de Berlin et l'éclatement de l'URSS et de la Yougoslavie, premier serment olympique prononcé par une athlète noire, Surya Bonaly, dernière édition hivernale à se dérouler la même année que celle d'été…

RIEN À PERDRE ! Cette candidature, Michel Barnier y songe au début des années 1980. “Je fonctionne à coups de projets”, explique le négociateur en chef de l'Union européenne sur le Brexit. “La politique doit créer du progrès. Et le progrès se crée en mobilisant autour de projets communs”. Michel Barnier est donc à la recherche de “projets qui créent du progrès” lorsqu'il rencontre Claude Collard, président du Comité national olympique et sportif français. “C'est lui qui m'a donné l'idée de lancer une candidature savoyarde pour les Jeux olympiques de 1992”, raconte l'intéressé. “Je ne savais pas très bien ce qu'étaient les Jeux olympiques, sauf comme spectateur. J'en ai parlé à Jean-Claude Killy. Nous avons réfléchi ensemble. Et nous nous sommes dit que nous n'avions rien à perdre !” Côte à côte, ce samedi 8 février dans le

théâtre des cérémonies, Michel Barnier et Jean-Claude Killy ont œuvré ensemble à la tête du Comité d'organisation : “Nous avons travaillé pendant ces dix années comme deux frères”, résume Michel Barnier. “Nous avons découvert tout au long de la route les doutes, les contraires, l'ampleur des problèmes à résoudre - on sous-estime toujours ces problèmes au début d'une telle aventure !-, mais aussi la fierté de réussir pour notre pays. Ce tandem est l'une des clés de la réussite des Jeux d'Albertville : nous étions complémentaires. Jean-Claude Killy avait évidemment la place principale, parce qu'il était triple champion olympique et que les Jeux, c'est d'abord la place des athlètes et du sport, mais le fait d'être deux, de pouvoir se parler quand on doute, de décider ensemble, de mutualiser le travail a été décisif.”

SOUFFLER N’EST PAS DECOUFLÉ ! Coup malicieux du destin - Jean-Claude Killy et Michel Barnier avaient initialement choisi de confier l'organisation des cérémonies à quelqu'un d'autre - la participation de Philippe Decouflé est une seconde clé

r lors de la céremonie Killy, Juan Antonio Samaranch et Michel Barnie Séverine du Peloux encadrés de Jean-Claude François Mitterrand tenant la main de la jeune

d'ouverture des JO

LE GÉNIE DE PHILIPPE DECOUFLÉ, L'OUVERTURE PROCLAMÉE PAR FRANÇOIS MITTERRAND, LA VOIX CRISTALLINE D'UNE PETITE FILLE CHANTANT LA MARSEILLAISE, MICHEL PLATINI PORTEUR DE FLAMME… CE 8 FÉVRIER EST UN MOMENT INOUBLIABLE POUR LA PLUPART DE CEUX QUI L'ONT VÉCU. POUR MICHEL BARNIER, CE SAMEDI EST AUSSI LA PREMIÈRE CONCRÉTISATION D'UN TRAVAIL QU'IL A MENÉ EN BINÔME AVEC JEAN-CLAUDE KILLY, DURANT PLUS DE DIX ANS.

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QUE

S O N T - IL S DEVENUS ?

trophéesde classe

1973-1999 : conseiller général de la Savoie, qu’il préside dès 1982 1978-1993 : député de la Savoie

1993-1995 : ministre de l'Environnement

1995-1997 : ministre délégué aux Affaires européennes 1997-1999 : sénateur de la Savoie

1999-2004 :

2004-2005 : ministre des Affaires étrangères

2007-2009 : ministre de l'Agriculture et de la Pêche

2010-2014 : Commissaire européen au Marché intérieur et aux Services Depuis le 1er octobre 2016, à 66 ans, il est le négociateur en chef chargé des négociations du retrait du Royaume Uni de l’Union Européenne

Commissaire européen à la Politique régionale Michel Barnier et Jean-Claude Killy à Lausanne déposant le dossier de candidature d'Albertville aux JO en 1986

de la réussite. “Le jour où il nous a présenté ses premiers projets, nous étions un peu préoccupés. Et puis, nous lui avons très vite fait confiance. Il était inspiré par l'école du cirque, très innovant, très créatif. Nous suivions l'évolution du projet, nous allions le voir dans ses ateliers parisiens, nous assistions à des répétitions. Nous avons vite su que ce serait formidable.” Seule véritable inquiétude : la météo ! “Nous étions dans un stade de 35000 places (quasiment deux fois plus de spectateurs que d'habitants)… sans toit. Le samedi précédent, il y avait tellement de brouillard que nous ne voyions pas l'autre côté du stade !” Ce 8 février ensoleillé, Michel Barnier et

son équipe récoltent donc les premiers fruits d'une décennie d'efforts. Un temps fort, marqué par une véritable émotion : “Ramener les Jeux à la maison crée une dimension plus personnelle”. Cette émotion tient aussi au fait qu'il s'agit d'un moment clé des olympiades. "La cérémonie d'ouverture donne le ton. Nous avons eu de la chance avec le temps, nous n'avons pas eu de problème technique, à part un incident pendant le défilé des athlètes (quelqu'un a sectionné le câble qui transmettait les images dans le monde entier, un système de secours a pris le relais, ndlr). Quant à la cérémonie, c'était magique. Philippe Decouflé a apporté de l'audace, de la

François Mitterrand et Jean-Claude Killy lors d'une ola mémorable lors de la céremonie d'ouverture des JO

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MICHEL BARNIER

CO-PRÉSIDENT DU COJO

25 ANS

spontanéité et un vrai spectacle. C'était, et cela reste, tout son génie !”

SÉQUENCES ÉMOTIONS Cette soirée était d'autant plus réussie qu'elle s'inscrivait dans “un moment d'inquiétude pour notre pays”, rappelle Michel Barnier. “Ces jeux ont été une forme de respiration, de moment d'optimisme et de fierté nationale qui a fait du bien à tout le monde. Je me souviens, notamment de l'ovation faite aux délégations d'Estonie, de Lituanie et de Lettonie. Anciennes provinces russes, ces pays désormais indépendants rejoignaient la famille olympique. Nous étions tous debout pour les saluer. C'était très émouvant.” Autre moment d'émotion, plus personnel celui-là, lorsque Michel Barnier prend la parole lors de la cérémonie de clôture, et glisse un mot pour Jean-Claude Killy. “J'ai eu l'occasion de le remercier publiquement, et je l'ai fait par surprise, dans mon bref discours. Il a été très ému, au point d'avoir la larme à l'œil. C'était une belle aventure humaine qui se concluait.” Bien qu'en charge, depuis plus de 20 ans, de dossiers qui dépassent largement le périmètre des pays de Savoie, Michel Barnier garde pour ces jeux une place particulière dans sa mémoire. “Je ne suis pas sorti de cette période-là, comme j'y suis rentré. J'en ai tiré des leçons qui me sont encore utiles. Et cela s'ajoute à cette fierté personnelle, ce sentiment de s'améliorer, de progresser individuellement en participant à une réussite collective, à un projet collectif."

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’est en tout cas cet esprit-là que l’agence en charge de l’ensemble de la communication des JO aura eu à cœur de distiller. Les Desgrippes & Associés de l’époque, devenus depuis Brandimage*, se souviennent de cette aventure comme d’une fabuleuse parenthèse dans leur ascension créative. Alain Doré, directeur de création de l’agence se remémore, non sans émotion, ces 4 ans et demi de travail. “Nous

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avons bénéficié du courage et de la volonté farouche de deux présidents, Jean-Claude Killy et Michel Barnier, de bouleverser complètement les codes protocolaires de ce type de compétition. Nous nous sommes tout de suite immiscés dans ce sillage pour proposer des choses novatrices et mettre en scène, grandeur nature, la communication telle que nous l’imaginions”. Pour présenter le projet, l’agence investit l’ancienne Comédie Française à Paris afin de dérouler son scénario. Une histoire qui se déploiera dès le départ sur la dimension poétique de l’événement.

TOUS LES JEUX SONT PERMIS Le logo, imaginé très tôt dans l’histoire des JO par Bruno Quentin pour la candidature, a été conservé, puis récupéré par l’agence qui chapeautait l’ensemble de la communication. Une fois la candidature acceptée, il se composera de 3 éléments indissociables ; une flamme olympique aux couleurs de la Croix de Savoie, les anneaux olympiques et la mention Albertville 92. Il fera dès lors partie

©Brandimage

ALAIN DORÉ

S O N T - IL DEVENUS ?S

du trio de tête des images symboliques des Jeux Olympiques, avec la mascotte imaginée par Philippe Mairesse et l’affiche. Une affiche qui arrivera en point d’orgue pour faire la synthèse de toute cette iconographie du rêve. Style spontané, au pinceau, couleurs franches. “Nous cherchions un langage à la fois fédérateur et universel. Le travail était très différent de celui que nous avions l’habitude de faire pour les marques de luxe et de parfum. Nous n’avions pas le temps d’installer une image, il fallait être percutant, tout de suite. Et parler toutes les langues !”. Une chaîne de montagnes, un ciel bleu et cette étoile qui éclaire les anneaux olympiques transportant avec elle ce fil de poésie. Comme une percée dans l’espacetemps, une parenthèse enchantée, “avec cette affiche et ce geste très instinctif, nous voulions transfigurer cet esprit fédérateur qui n’appartient qu’aux Jeux Olympiques”.

LA FORCE DU COLLECTIF “Travailler sur un événement aussi emblématique est à la fois une fierté et une chose unique dans la vie d’un graphiste. Je garde en mémoire un lien humain très fort, notamment avec Jean-Claude Killy, un immense champion pour lequel nous avons un grand respect”. Et si Alain Doré ne devait garder qu’un souvenir de cette aventure hors normes, ce serait celui du regard de Killy sur les maquettes miniatures réalisées par l’agence qui donnaient une première dimension palpable au projet. Un pur moment d’émotion que le champion avait gratifié d’un simple, “Bravo, c’est magique”… * Groupe de design spécialisé dans le positionnement de marques né de la fusion de Laga et de Desgrippes Gobé fondée en 1971 par Joël Desgrippes & Marc Gobé.

Un décor chaleureux, une cuisine authentique, ici, les produits locaux s’allient pour poursuivre le bien-être des cimes.

Photos : © Studio Marc Muller

Blotti entre les Alpages du Plateau de Beauregard et la chaîne des Aravis, cette ferme surgit comme dans un conte de fées.

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n parallèle des images emblématiques du logo-flambeau et de l’affiche des Jeux Olympiques d’Albertville, il y a l’histoire d’une mascotte pas tout à fait consensuelle, qui aura changé les codes, à sa façon. Et pour cause, celle-ci naîtra, à contrecœur pour certains, après un premier projet de petit chamois en pull blanc dont l’idée sera abandonnée. La compétition relancée, plusieurs illustrateurs sont en lice sur le sujet. Philippe Mairesse, ancien ingénieur dans les Télécom et illustrateur reconverti, est alors sollicité par l’agence Desgrippes & Associés pour répondre à cet appel à création.

UNE ÉTOILE PARMI LES ÉTOILES Un premier essai, en secret, donne naissance à un petit « schuss » ressemblant étrangement à celui des JO de Grenoble (1968) que le créatif a reproduit presque inconsciemment. Philippe Mairesse efface tout et recommence, à quelques jours seulement de l’échéance. Et comme à son habitude,

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il imagine tout de suite le visuel en 3D. “Je travaillais beaucoup avec des petits objets en carton et mon premier jet, je l’ai réalisé en volume. Je suis parti de cette idée d’un symbole ludique et plein de magie. L’étoile est née et ses 5 branches ont immédiatement été articulées pour représenter respectivement les 4 membres et la tête d’un petit personnage espiègle”. Différent. Pour la première fois depuis les Jeux Olympiques d’Innsbruck de 1976, la mascotte ne représente pas un animal. Imaginaire et aux couleurs du drapeau français, la petite étoile lutine de Philippe Mairesse est adoptée dans sa forme primitive. “Facile à dessiner et déclinable dans toutes les positions, elle a très vite pris vie”. Restait encore à lui trouver un nom. Si pour l’illustrateur il aurait été évident de l’appeler Albert, en Petit Prince autoproclamé d’Albert-Ville, l’idée n’est pas retenue. Elle laisse finalement place à « Magique », mot qui reviendra comme un leitmotiv dans la communication. Comme son destin ? Oui et non... Elle sera reproduite dans bien

des formes, en peluche, en pin’s, en boule à neige ou en opinel et même comme personnage interactif. Un conte écrit par les enfants des écoles savoyardes l’incarnera comme étendard de l’esprit olympique. Si Magique connaît son heure de gloire, pour l’illustrateur, cela ne le fait pas décoller sur la piste aux étoiles.

PLUS PRÈS DES ÉTOILES Si Philippe Mairesse ne se souvient pas avoir eu de retombées directes sur sa carrière d’illustrateur suite à la création de « Magique », il reconnaît que cette étape de sa carrière a enclenché de profondes mutations personnelles. “J’ai pris conscience de la possibilité qui s’ouvre à nous de relever des défis pour le collectif”. Devenu artiste dans le milieu de l’art contemporain, Philippe Mairesse monte en 1998 « Accès Local », une activité qui vise à remettre le processus de création au cœur même de l’activité, qu’elle soit individuelle, collective ou professionnelle. Egalement chercheur, avec une thèse en cours sur l’humanisation des organisations par l’art, cet épisode marquant de son parcours lui aura servi de révélateur pour comprendre à quel point la création peut être fédératrice et créatrice de liens. Pas un conte de fées, mais un déclic, parmi d’autres, une petite lumière qui a fait tilt, il y a de cela 25 ans. Un peu magique, quand même…

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LES MÉDAILLES, LES CHAMPIONS, LES PODIUMS… L’HISTOIRE DES JO AVEC UN GRAND H EST FAITE D’EXPLOITS, MAIS PAS QUE. ELLE CROUSTILLE AUSSI DE BROUTILLES, D’INDISCRÉTIONS, DE DÉTAILS ET D’ANECDOTES, DE QUOI ENVISAGER L’OLYMPISME PAR LE TROU DE LA SERRURE.

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Par Mélanie Marullaz

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é par Jean-Claude Killy, qui C’est Philippe Starck, sollicit olympique. Fabriquée en he dessine la vasque et la torc te dernière est imaginée acier inoxydable à Ugine, cet l’avant-bras, pour qu’on « comme la continuation de que seul apparaisse la oublie totalement l’objet et re symbole et folklore, ent , flamme » et qui évoquerait Tarentaise ! Tirée à une les cornes des vaches de race és et numérotés, elle est centaine d’exemplaires sign les collectionneurs . En toujours très convoitée par due pour 43 747 euros. ven 2014, l’une d’entre elle sera 228 000 euros déboursés Une broutille, comparée aux des 33 exemplaires de la 2 ans plus tôt pour l’achat d’un Grenoble. torche créée pour les JO de

s e r e n g e n g a l s e e M d

A Albertville, pour la première fois, les athlètes ont une place en tribune pour assister au spectacle. Jusqu’aux JO de 1992, ils traversaient le stade à l’occasion du défilé, mais n’y restaient pas pour le reste des célébrations. C’est également la première fois que les Jeux Paralympiques se tiennent sur le même site et dans la foulée des jeux valides, du 25 mars au 1er avril..

Depart de feu

avant d’être transportée, de Roissy à Albertville, par 5 500 relayeurs pour un périple de 57 étapes et 5 536 km. Dans une surenchère d’idées folles, à l’occasion des éditions suivantes, elle verra le sommet de l’Everest, la station spatiale internationale ISS et la barrière de corail… du feu sous l’eau, donc.

Si c’est la très populaire marque K-Way qui habille les bénévoles et l’équipe de France - l’usine de fabrication des fameuses bananes imperméables brûlera d’ailleurs la même année que les JO, marquant la fin d’une époque et le début, pour la marque, d’une longue traversée du désert - c’est la très exclusive Lalique,

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autoproclamée symbole du luxe à la française, qui fabrique les médailles olympiques de 92, en cristal, serties d’or, d’argent ou de bronze. Du Lalique sur un K-Way, ça ouvre le champ des possibles… Si vous n’arriviez pas encore à porter vos Louboutins avec un bas de jog’, n’hésitez plus !

Entre gadgets, exploits et symboles, la flamme des XVIèmes olympiades d’hiver est allumée à Olympie 14 mois avant l’ouverture des Jeux, le 14 décembre 1991, par les rayons du soleil (oui, oui, concentrés par un miroir parabolique). Protégée dans une lampe de mineur, elle franchit ensuite le mur du son à bord du Concorde,

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LA COMMUNAUTÉ J’ai l’impression qu’on a plus reçu que donné. On était béats d’admiration… Et quand on entendait, tous les jours vers 9h30, la musique qui annonçait le début des épreuves, ça nous donnait des frissons !”. Sa parka argentée des JO posée sur une banquette de la Brasserie des Européens, à Annecy, où il nous a donné rendez-vous, JeanJacques Chappuis, 69 ans, ravive avec délice ses souvenirs olympiques. Manipulateur en radiologie à l’époque, très sportif, il est recruté sur entretien, avec quatre de ses collègues de l’hôpital d’Annecy. “Autour de nous, il n’y avait que des grosses têtes, l’un d’entre eux parlait 7 langues ! Un autre était principal d’un lycée international, on comptait aussi un responsable informatique sur une édition précédente des JO… On a cru à une erreur ! Mais j’avais dit que j’étais capable de tourner le dos aux compétitions pour me concentrer sur le public, et c’est ce qui comptait pour le

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DÉFERLANTE D’ARGENT SUR LA SAVOIE. NI SONNANT NI TRÉBUCHANT. EN 92, IL EST CHAUD, IMPERMÉABLE, FÉDÉRATEUR, ET IL HABILLE, COMME UN SEUL HOMME, LES 8 000 BONNES VOLONTÉS VENUES PRÊTER MAIN-FORTE PENDANT LES JEUX. DES PASSIONNÉS, UN PEU BAR-JO PEUT-ÊTRE, QUI ONT MIS LEUR VIE ENTRE PARENTHÈSES PENDANT QUINZE JOURS, SANS JAMAIS LE REGRETTER. Par Mélanie Marullaz

DRH !” Pendant un an, deux jours par mois, ils sont formés à l’informatique, la communication, la réaction à la violence, l’anglais…

TEAM BUILDING

Avec les 8 000 autres « équipiers » - nom officiel des bénévoles -, quelques semaines avant l’événement, ils sont rassemblés à la Halle Tony Garnier, à Lyon, pour une grande journée de motivation et de mise en forme. “Il n’y avait pas eu de Jeux en France depuis Grenoble… C’était un événement exceptionnel, on était donc très exigeant avec eux”, se souvient Rémy Charmetant, membre du Comité d’Organisation. “L’objectif était de les faire participer à cette grande fête et que ce soit LE souvenir de leur vie. Ils avaient forcément des motivations personnelles, individuelles, mais ils devaient former une grande famille, y compris avec les athlètes.” Pour renforcer cet esprit de cohésion, sportifs et équipiers portent d’ailleurs tous cette même tenue argentée dessinée par K-Way.

SPECIA

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PÉRENNITÉ ET LÉGI-TEAM-ITÉ

Jean-Jacques Chappuis, qui est affecté aux sites de ski de fond et de biathlon des Saisies, côtoie plus les athlètes étrangers que tricolores, vite accaparés par les journalistes. “C’était l’époque où certains Etats étaient encore sous domination russe, ils n’étaient pas riches, n’avaient pas de matos de rechange. On mangeait souvent avec eux le soir et on passait de bons moments ensemble… J’en ai même vu qui pleuraient en partant, qui sont venus nous dire merci.” Après 15 jours à 200%, des journées à rallonge, des émotions fortes, les bénévoles, eux aussi, ont du mal à quitter les lieux. Jean-Jacques se souvient d’épisodes étonnants de cette fin de quinzaine : son interview pour TF1, aux côtés de Surya Bonaly ; les locaux informatiques complètement dépouillés le soir même de la clôture ; la tenue de cet athlète de la toute jeune CEI (Communauté des Etats Indépendants rassemblant 15 anciennes républiques soviétiques), encore siglée CCCP, que les collectionneurs s’étaient arrachée ou celle qu’un de ses jeunes collègues avait revendue pour plus de 2000 francs.

Denis Bohan, lui, Lorrain adopté par la Savoie au moment de l’annonce de la candidature, était équipier sur la gestion de la flotte logistique et des parkings. Il se souvient du coup de blues qui a suivi : “le dernier jour, brusquement, il n’y avait plus personne dans la ville, ça faisait un sacré vide. On s’est retrouvé avec une équipe d’anciens, mais c’était triste.” Pour ne pas en rester là, après les Jeux, ils continuent donc à s’investir dans la vie locale, sont régulièrement sollicités par la mairie d’Albertville pour donner un coup de main. En 2005, ils finissent par officialiser les choses en fondant l’association « Bénévoles 92 », qui participe, chaque année à une trentaine de manifestations : Coupe du Monde de VTT ou de Handball, Critérium du Dauphiné… Au cœur d’une équipe de 90 personnes, on compte encore une douzaine de parkas argentées. De la même manière, dans la foulée des JO, certains bénévoles se rassemblent autour du concept « Savoie en Fête »: “les samedis de février, on accueillait les touristes aux gares de péage ou sur les aires d’autoroutes en leur offrant des produits”, se rappelle Rémy Charmetant. “L’association a per-

duré plusieurs années et s’est même mobilisée au moment de la marée noire de l’Erika, pour nettoyer la plage de Belle-Ile.”

HAUTE ES-TEAM D’autres ont visé plus loin encore… Le grand responsable des équipiers, Patrick Strzoda, secrétaire général du COJO en 1992, est aujourd’hui directeur du cabinet d’Emmanuel Macron… Albertville mène à tout ! Au conseil municipal d’Annecy, puis à la présidence d’Annecy Traditions pour Jean-Jacques Chappuis, qui reconnaît que, dans sa vie de bénévole, l’expérience des JO lui permet de prendre de la hauteur, de se détacher de certains détails “parce qu’on sait comment ça se passe dans les grands moments.” En quittant la brasserie, il enfile sa parka sous le regard complice du serveur : “Moi aussi, je les ai faits les Jeux !”, s’enthousiasme-t-il. “J’étais dans un hôtel à Brides-les-Bains, j’ai vu défiler les délégations de short-track, et puis Tomba la Bomba et même Mac Gyver !” Avec un bâton de ski, du fart et un badge VIP, le seul agent secret à la coupe mulet aurait certainement pu rallumer la flamme 92… Pas besoin, elle brûle encore.

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POUR COMPLÉTER LEUR OFFRE TOURISTIQUE, LES STATIONS DE MONTAGNE SONT DE PLUS EN PLUS NOMBREUSES À SE JETER À L’EAU. INAUGURÉ EN 2014, LE CENTRE BALNÉO-LUDIQUE FORME D’O, À CHÂTEL, PROPOSE ESPACES DE JEU ET DE DÉTENTE AVEC, EN PRIME, UNE VUE APAISANTE SUR LES SOMMETS.

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Florence Masnada Fabrice Guy Franck Piccard Anne Briand Olivier Allamand Carole Merle Michael Prufer Corinne Niogret Edgar Grospiron Veronique Claudel Fabrice Becker Philippe Goitschel Paul & Isabelle Duchesnay Sylvain Guillaume

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ILS VOUS ONT FAIT RÊ VER, VIBRER, CRIER, PLEURER PEUT-ÊTRE MÊME... 25 ANS, APRÈS, ILS SO NT COMME VOUS, COMME NOUS, ILS N’ON T PAS CHANGÉ... ALORS, SAUREZ-VOUS RECONNAÎTRE LES MÉD AILLÉS 92, CES SEIGNEURS DES AN NEAUX, GRANDS HÉRO S DES JO ?

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« ALBERTVILLE A FAIT DE MOI UN HOMME ! » ASSURE FRANCK PICCARD. SI CERTAINES ÉPREUVES PEUVENT CHANGER UNE VIE ET FORGER UN CARACTÈRE, LA DESCENTE OLYMPIQUE DE VAL D’ISÈRE EN FAIT INCONTESTABLEMENT PARTIE. AUJOURD’HUI ENCORE, PLONGER DANS LES ARCHIVES DE LA TV ET LE REGARDER DÉVALER, TEL UN FUNAMBULE, LA FACE DE BELLEVARDE POUR FINIR À 5/100ÈME DE LA MÉDAILLE D’OR, PROCURE TOUJOURS LES MÊMES ÉMOTIONS. DIRECTION LES SAISIES, DANS LE FIEF DE CELUI QUE SES AMIS SURNOMMENT AFFECTUEUSEMENT « PIC » ! Par Emmanuel Allait - Illustration Joseph Brown d'après photo de Francis Bompard/Agence Zoom

Et toi non plus tu n’as pas chaaaaaaannngééééé ! » dirait Julio Iglesias. La silhouette est restée la même, ce qui est plutôt rare chez d’anciens sportifs de haut niveau. “Ah si, j’ai maigri, moins de muscles”, précise Franck en riant. “Mon costume de marié serait trop large aujourd’hui“ ! S’il a raccroché les spatules en 1996, il reste, à 53 ans, physiquement au top. Mais finies les descentes à 130 km/h ! “Je n’ai plus l’âge pour cela” avoue-t-il. Place au vélo et au ski de fond qu’il pratique assidûment, avec des performances que sa modestie minimise, mais qui feraient pâlir d’envie bien des sportifs amateurs. Le goût de la compétition toujours et encore… On ne se refait pas ! Le 25ème anniversaire des Jeux d’Albertville est l’occasion de revenir, avec lui, sur cette descente mythique, mais également de découvrir les multiples facettes d’une personnalité attachante, qui n’hésite pas à livrer ses opinions, franches et directes ! Droit dans la pente, comme sur les skis !

ALBERTVILLE, UNE PERF « OLYM-PIC » ! Activmag : 25 ans après, que vous restet-il d’Albertville, à part la fameuse combinaison argentée ? Franck Piccard : Mais tout ! Tout est présent et vivant. Les courses, les réussites, les échecs, la préparation, les équipes,

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directe

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l’environnement, l’état d’esprit, le public… La flamme, le stade, l’autoroute jusqu’à Moutiers, les gens qui me reconnaissent. Tout me rappelle les JO ! Même la combinaison, que j’ai toujours ! Sur le plan sportif, les souvenirs restent évidemment très précis. Le premier jour, l’ouverture des Jeux chez moi, en Savoie, une descente que beaucoup jugeaient difficile, les sensations, le bruit du vent, les vibrations des skis… ou encore ma déception en super-G. Je pourrais raconter cela presque heure par heure. 4 ans plus tôt, vous êtes déjà champion olympique à Calgary, mais de super G ! Personne ne vous attendait sur la redoutable descente de Bellevarde... En fait, tout cela a commencé au Canada. Là-bas, j’obtiens le bronze en descente. Mais j’ai senti que l’or était à ma portée, j’aurais pu gagner. Et en 1992, j’ai envie de réussir sur cette épreuve reine. Le profil, technique, le tracé, sensationnel, me convenaient. Le problème est que je n’étais pas prêt du tout, physiquement et mentalement. Un début de saison catastrophique, une mauvaise chute quelques mois auparavant et une pression énorme. Je me suis alors ressourcé aux Saisies, avec mon préparateur mental, mon entraîneur et beaucoup d’autres personnes formidables qui m’ont encouragé et soutenu, et qui m’ont aidé à sortir du gouffre pour m’emmener jusqu’à cette médaille.

Résultat, vous finissez second, à 5/100ème de l’Autrichien Ortlieb ! Et vous levez les bras comme si c’était une victoire. Vous n’avez aucun regret d’avoir échoué si près du but ? Ce qui est drôle, c’est que beaucoup de gens aujourd’hui me disent « merci pour cette victoire » ! Alors je ne vais pas les contredire (rires), car pour moi, c’en était une ! Je ne suis que 2ème, mais vu d’où je partais, c’était une performance inespérée. Pour être honnête, 25 ans plus tard, un petit regret quand même…. si ces 5/100èmes avaient pu être en ma faveur ! Au-delà de l’argent olympique, vous affirmez : “c’est à Albertville que j’ai grandi”. Calgary, ça ne compte pas ? Sportivement, le sacre olympique de Calgary reste mon meilleur souvenir. Mais ces jeux s’étaient déroulés sans pression pour moi. C’était loin, au fond du Canada. Il fallait juste bien skier. A Albertville, c’était l’inverse. Il me fallait assumer en plus le rôle de leader, la pression des organisateurs, du public, la mienne… J’ai résisté à tout cela. Le ski, qui n’avait à mes yeux qu’une dimension ludique, a pris, après ces Jeux, une autre envergure. Même ma vie personnelle en a été bouleversée. Moi qui suis plutôt timide, je me suis ouvert aux journalistes, aux gens en général. Je suis devenu adulte !

S FART » N A S « W IE V INTER Petit, quel métier vouliez-vous faire ? Pilote d’hélicoptère ! Le champion que vous admiriez plus jeune ? Je n’ai pas un nom en particulier en tête, mais plutôt une équipe, celle des bannis de 1973, les Augert, Duvillard. Je ne m’identifie pas à des champions à la carrière aboutie comme Killy, mais plutôt à ce groupe d’athlètes virés de l’équipe de France ! Etiez-vous superstitieux en compétition ? Pas du tout ! Contrairement à mes copains de l’époque, qui avaient leurs chaussettes, leurs slips, leurs assouplissements fétiches. Dans 25 ans comment vous voyez-vous ? Comme les Rolling Stones ! Sur scène, avec la même énergie ! Votre style d’humour ? Tout me fait rire, les jeux de mots, les situations loufoques, l’humour noir et corrosif. Foresti, Bedos, Dupontel, les Bronzés, les Tontons Flingueurs… J’adorais les chroniques de Thomas VDB sur France Inter. Votre musique favorite ? Je suis trop éclectique, blues, rock, punk… Une chanson m’a touché néanmoins, « On le savait », de la Grande Sophie. Votre film préféré ? Besson de A à Z ! Et Adjani, mon actrice favorite !

trophéesde shuss

Jeux olympiques : 1988 : Or en Super-G, Bronze en Descente 1992 : Argent en Descente Championnats du monde : 1991 : Bronze en Super-G Coupe du monde : 4 victoires : 1 Descente, 2 Super-G et 1 Géant

Un livre de chevet ? J’ai lu deux fois « En attendant Bojangles », et même du Marx ! Mais j’ai besoin de temps pour analyser ce que je lis, pour aller au-delà de l’histoire. Le truc un peu honteux que vous faites en cachette ? Je grignote, je finis tous les plats ! On m’appelle « bouffe tout » à la maison ! Une devise ? « Tout le monde disait que c’était impossible ; il ne le savait pas et il l’a fait ». Elle me correspond bien, dans tout ce que j’entreprends. Un projet ou un rêve ? Les rêves, plus on en parle, et moins ils se réalisent. C’est comme un ballon de baudruche, en parler, c’est mettre des petits coups d’aiguilles dedans.

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25 ANS

QUE

S O N T - IL S DEVENUS ?

s t o m 5MBENT À « PIC »

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LILLEHAMMER 1 #

en en Norvège Zéro pointé rd ca Pic ? Franck 1994 ! Un échec e un t ’es “C . le sujet n’« é-ski-ve » pas e qu rs lo “a il, -tBérézina”, soupire ent om m ce à st c’e paradoxalement, t fort”. L’analyse es que j’étais le plus e int po ne ée d’u lucide, mais teint n sélection pour no Sa e. m tu d’amer e responsable de jug la descente, qu’il reuves suivantes, ses échecs aux ép dans le groupe… l’ambiance tendue

#3 ECRITURE

FRANCK PICCARD ARGENT I SKI DE FOND

SPECIAL

2 # RECONVERSION

A force de multiplier textes et récits sur l’actualité, la montagne, le ski, le vélo, les voyages, Pic sera-t-il le nouveau Sylvain Tesson ? Publiera-t-il un jour des carnets de voyage ? La réponse est évasive. “J’ai toujours aimé écrire, mais publier sur Facebook a déjà été un grand pas. Le public réagit directement. Pour l’instant, cela suffit à mon bonheur. Alors un livre ? Je ne sais pas. Avec l’écriture, je sors de ma zone de confort, je me découvre, je m’expose, je sais qu’on va me juger”.

#4SKATING

Son regard s’éclaire quand il parle de sa nouvelle passion pour le ski de fond. Il est intarissable et s’en étonne lui-même. “Je pensais auparavant que ce sport était trop dur, qu’il n’était pas fait pour moi. Et puis, j’ai décidé de l’aborder avec une autre mentalité. J’ai retrouvé le goût du sport grâce au ski de fond, j’ai découvert la glisse, la patience, j’apprends à gérer mes pensées pendant un effort de longue durée. Et c’est génial !”. Ses amis le charrient : “Carole Montillet m’a dit : toi, t’as vraiment viré de bord !”. Et c’est même reparti pour la compétition, au sein d’une équipe Rossignol, dont il est le parrain, et avec laquelle il participe à des épreuves longue distance, comme en Sibérie l’an dernier. “Je suis le bouffon de cette équipe !”, s’exclame-t-il en riant, “je suis médiocre et je m’accepte comme tel”. Trop modeste Franck, alors qu’il truste les excellentes perf !

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A 32 ans, Pic raccroche. Blessures, motivation déclinante. This is the end. “On laisse filer les centièmes, les dixièmes, les secondes et puis c’est fini, on descend du train”. En 1999, Franck a repris et développé les 3 magasins familiaux des Saisies, fondés au début des années 60 par ses parents. A la tête aujourd’hui de Piccard Sports, 6 magasins et un hôtel, il puise dans son expérience de sportif ses recettes d’entrepreneur, lui qui a interrompu ses études après un bac D. “Les affaires et le sport ont beaucoup de points communs. Aller chercher le client et un bon chiffre d’affaires, c’est comme chercher un chrono… Il faut suivre les bonnes trajectoires, choisir les bons produits, recruter la bonne équipe”. Il conclut “le sport de haut niveau est la plus belle école de la vie !”

#5 CITOYEN

S’il refuse catégoriquement de s’engager en politique, à l’instar de son ancien rival autrichien Patrick Ortlieb, il assume néanmoins des avis tranchés sur de nombreux sujets, même s’il reconnaît : “j’amalgame beaucoup de choses, je suis parfois impulsif”. Macron ? “On n’a pas le choix. Il faut qu’il réussisse ! Cessons enfin ces querelles partisanes, la droite, la gauche, qui nous empêchent d’avancer depuis des années !” Le ski ? “Le ski doit sortir de son ghetto. Je suis toujours frustré par le rendu télévisue l des courses. Il faut les rendre plus attractives pour intéresser le public, mais sans oublier que ce sport a une histoire. Regardez le succès du biathlon !” La montagne ? “On ne peut pas continuer à aménager la montagne comme il y a 30 ans. J’ai comparé nos stations à des centrales nucléaires. Des usines à ski qui réclamen t toujours plus de canons, d’eau, de résidences, dopées par des mesures fiscales avantageuses. Mais les conditions climatiques changent ! Comment peut-on ne pas voir cela ? La montagne doit revenir à ses valeurs ! Venez à la montagne pour respirer, prendre de la hauteur, vous déstresser, pas pour faire du ski à outrance”.

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MALGRÉ UN RECORD INÉGALÉ DE COUPES DU MONDE REMPORTÉES PAR UNE SKIEUSE FRANÇAISE, ET UNE MÉDAILLE D’ARGENT EN SUPER-G AUX JO D’ALBERTVILLE, 23 ANS APRÈS SA RETRAITE, CAROLE MERLE EST UNE FEMME D’UNE RARE HUMILITÉ, LES PIEDS SUR TERRE, QUAND ELLE NE LES A PAS DANS LES ÉTRIERS. Par Anabelle Brand et Fanny Caspar Illustration Joseph Brown

uand carole Merle arrive aux Jeux Olympiques d’Albertville, elle est la favorite. Triple vainqueur de la Coupe du Monde de Super-G en 1989, 1990 et 1991, elle est en tête du classement. Très attendue, portée par le public français, elle a du mal à supporter toute la pression qui repose sur ses épaules.

SOUVENIRS D’ALBERTVILLE Elle ne participe pas à la cérémonie d’ouverture pour se focaliser sur sa course, ce que certains lui reprochent d’ailleurs. Ce dont Carole se souvient, c’est “de la piste magnifique de Méribel, de la beauté du paysage, de l’engouement des gens et des supporters”. Elle n’obtient pas l’or qu’elle visait, mais se rappelle de la remise des prix comme d’un beau moment malgré tout. Une jolie consécration après toutes ces années à plancher… Elevée dans les sommets alpins, Carole n’explique pas sa réussite : “Petite, dès 6 ans, je remportais tout. Mais je voulais juste gagner, pas spécialement être championne ! Mon père était fier, j’entendais dire que

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j’étais douée, mais de là à imaginer gagner une seule coupe du monde…”. Un manque de confiance qui la pousse à travailler dur… Et ça paie, à 14 ans, elle intègre l’équipe de France : “C’est devenu plus compliqué, plus physique. Mais c’était aussi une opportunité incroyable. J’étais fille unique et j’ai eu la chance que mes parents me soutiennent et me permettent de vivre ça. J’ai exploré le monde, rencontré des gens extraordinaires grâce à eux et au ski”. Le souvenir qu’elle

garde des JO d'Albertville ? La victoire de son acolyte de l’époque, Franck Piccard, qu’elle admire presque plus que sa propre médaille d’argent ! Pas de grosse tête chez les Merle : “Ça reste du sport, il faut relativiser !”. Ses trophées, elle les a confiés à son père, toujours moniteur de ski : “il les a rangés au-dessus d’une armoire, et doit enlever la poussière de temps en temps, j’imagine… Mes tenues olympiques, quant à elles, sont chez ma mère à Ibiza.” La page est tournée.

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trophéesde shuss

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QUE

Jeux olympiques : 1992 : Argent en super-G

S O N TDEVENUI L S S?

Championnats du monde : 1989 : Argent en Géant 1991 : Argent en super-G 1993 : Or en Géant Coupe du monde : 22 victoires

(10 en Géant, 12 en super-G)

CAROLE MERLE

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(4 en super-G et 2 en Géant)

REVERS DE MÉDAILLE A l’aube de ses 30 ans, âge qu’elle s’était fixé pour commencer sa vie de femme, Carole range ses skis sans regret pour “une vie normale : 15 ans en équipe de France, ça demande beaucoup de sacrifices. C’était magique, frustrant, et extravagant ! J’avais besoin de me poser, même si je ne suis pas allée au bout de ce que j’aurais pu faire”. Cette retraite sportive, elle la vit quelque part comme une libération. De nature

réservée, Carole n’est dans la lumière qu’« à cause » de ses résultats. Pour autant, le retour à l’anonymat lui coûtera cher. Elle découvre que son oncle notaire, à qui elle avait confié la gestion de son patrimoine, qui s’élève alors à quelque 23 millions de francs, a effectué de nombreux placements peu opportuns et l’a ruinée. Pire, elle se retrouve avec 70 millions de francs de dettes à éponger. Sa vie de famille implose, divorce à la clé. Elle était alors mariée à Philippe Pellet, le kinésithérapeute de l'équipe de France de ski alpin féminine. Pas le temps de se la couler douce, elle se remet au travail, pour gagner sa vie bien sûr, mais aussi pour échapper au blues. Elle confie que la reconversion des athlètes professionnels n’est pas simple. Après avoir repris le restaurant de ses parents à Super Sauze, elle quitte définitivement sa montagne, direction le Sud, pour d’autres aventures. Petite, elle passait ses étés en bateau avec ses parents à Ibiza. C’est là-bas qu’elle se rend, retape des villas et élève sa fille jusqu’à son entrée à l’école, qu’elle ne conçoit pas ailleurs qu’en France.

©Afp / Derrick Ceyrac

NOUVEAU CHALLENGE

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Et de taille ! “J’ai encore plus de pression qu’à l’époque des compétitions : depuis, je dois être maman !”. Et, à l’instar de ce que ses parents ont fait pour elle, Carole voue sa nouvelle vie à la passion équine de sa fille, Amanda, qu’elle partage depuis toujours. Elle mène désormais sa vie en Camargue, près de Nîmes, où elle a posé ses valises avec son second mari Bruno, loin du starsystem, là où on ne la connaît pas forcément

comme la championne aux 22 victoires en coupes du monde, elle qui n’a pas rechaussé depuis 10 ans. Dans son mas, Carole a retrouvé son équilibre à monter (et non plus descendre dorénavant !) ses chevaux. auprès des chevaux. “Depuis que je suis enfant, je monte. Du coup, quand on a emménagé ici, on a acheté des chevaux. C’est ma thérapie”. Elle y puise l’adrénaline, sans le stress ni les blessures que la compétition engendre. Carole a passé le flambeau. Amanda a à peine 3 ans lorsqu’elle commence à monter. Elle est douée et, ado, intègre rapidement un club, en sport études, et depuis, concourt. Carole l’accompagne à chaque entraînement à Montpellier : “Ça prend du temps, car en plus des entraînements, on est souvent en déplacements les week-ends pour les concours. Mais je voudrais lui donner la même chance que mes parents m’ont offerte”. Sans toutefois lui mettre trop la pression : “Le sport est une école de la vie, je la pousse à donner le meilleur, pas à gagner à tout prix”. Fille et petite-fille de sportifs, Amanda est taillée pour prendre le relais de sa championne de mère, qui désormais n’aspire qu’à vibrer à travers elle, admirer sa région d’adoption du haut de ses montures. La montagne est loin derrière… “Skier pour le plaisir, comme ils disent, ça ne m’intéresse pas. Le plaisir pour moi, ça a toujours été l’entraînement”. Si elle ne monte plus sur les planches, elle continue en revanche à suivre avec attention la compétition, derrière son écran, et se retrouve dans la jeune Tessa Worley, qui pourrait bien venir lui voler son record de victoires en Coupe du Monde cet hiver.

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our une championne, elle a commencé tard. Native de l’Isère, Florence intègre le Club des Sports de Chamrousse à l'âge de 8 ans. “Le ski m'a plu tout de suite. Même si c'est un sport individuel en soi, il y a de la camaraderie et un côté équipe très présent. En plus, la discipline conduit à pratiquer plein de sports différents et favorise les voyages à l'étranger. J'ai donc commencé, et continué, sans me poser trop de questions, tout en poursuivant mes études comme m'y ont encouragée mes parents. Mais j'ai toujours eu l'esprit de compétition et tout s'est fait assez naturellement.” Ici, ailleurs, les courses se multiplient, et les victoires aussi. A 15 ans, la skieuse participe à sa première coupe du monde. En 1991, elle devient la seule Française à remporter la coupe du monde de combiné. Une victoire de bon augure avant les Jeux de 1992.

LA FEMME OLYMPIQUE Une extraordinaire aventure humaine, si ardemment désirée, va pouvoir débuter. “J'ai failli aller aux JO de 1988, mais finalement la préférence a été donnée à des clubs plus

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influents que le mien. Cela a été une vraie leçon qui a contribué à me forger le caractère. Par la suite, je me suis employée à ce que ce soit le critère sportif qui fasse vraiment la différence et j'ai été retenue pour les Jeux d'Albertville”. Un événement mémorable sur lequel elle porte encore un regard enthousiaste, de l'incroyable cérémonie d'ouverture jusqu'à ses rencontres avec des célébrités inattendues, comme Patrick Bruel descendu dans le même hôtel. “Aux

JO, il y a un côté mythique, mystique même. Les Jeux laissent réellement des traces : on se souvient des champions olympiques plus que des champions du monde ! Il y a une atmosphère particulière, un esprit de famille, une vraie énergie positive collective”. Médaillée de bronze en combiné, Florence prend d'ailleurs conscience de sa réussite... en voyant celle des autres ! “J'ai obtenu ma médaille le même jour que Fabrice Guy et Sylvain Guillaume, mais je m'en suis

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trophéesde shuss Jeux Olympiques :

1992 : Bronze en Combiné 1998 : Bronze en Descente Championnats du Monde : 1999 : Bronze en Combiné Coupe du Monde :

Sylvie

1991 : Or en Combiné 1995 : Or en super-G

vraiment rendu compte quand Carole Merle a gagné la sienne (argent) en Super-G. Quelle émotion en la suivant ! Il a fallu que l'entraîneur me rappelle que deux jours avant, c'était moi, pour que je réalise !”.

ENTRE DEUX MONDES Poursuivant dans le circuit mondial malgré des blessures récurrentes, la championne remporte la médaille de bronze en descente aux Jeux Olympiques de Nagano en 1998. Elle décide finalement de mettre un terme à sa carrière l’année suivante, après le championnat du monde, terminant une nouvelle fois sur la troisième marche du podium. Une victoire ressentie cette fois immédiatement et avec intensité !

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Florence s'engage ensuite dans l'obtention d'un MBA à l'Ecole Supérieure de Commerce (actuelle EM) de Lyon, étape préliminaire nécessaire avant d'entamer sa nouvelle vie professionnelle. “Ce qui est important pour la reconversion, c'est de s'ouvrir aux autres milieux. La plupart des sportifs sont humbles. Dès qu'ils changent de cercle, ils sont perdus, ils ont l'impression qu'ils ne sont capables de rien. Cette formation m'a permis de me mettre en situation professionnelle, ce qui m'a aidée pour la suite”. Une suite que la jeune femme aborde après une transition douceur auprès de sa fille, née de son union avec Christophe Aubonnet, autre athlète émérite.

n’en oublie pas les autres… “Je m'investis au sein de structures de soutien aux enfants malades et d'aide au financement des carrières de jeunes skieurs avec l'association Réseau Ski Partenaire. A l'époque où je me suis lancée dans le ski, tout était pris en charge. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas et il est important de pouvoir aider ces jeunes.” Le prochain projet de cette infatigable sportive concerne l'univers du ski en Chine. Apparemment, la médaillée olympique a toujours la flamme… internationale !

L'APRÈS-SKI Les médailles accumulées ouvrent des portes à Florence et lui permettent d'exercer de nouveaux métiers, toujours en lien avec le milieu du sport : commentatrice en radio et télévision (pour Eurosport notamment), collaboratrice du Comité Olympique pour les jeux d'été, coorganisatrice des Etoiles du sport... Elle fonde également sa société de consulting Nag et participe au développement de plusieurs marques. Sans perdre pour autant son indispensable qualité de vie, ni son sens de l'humanité. “Quand j'ai arrêté le ski pro, je savais déjà que je ne voudrais pas travailler dans un bureau, ni vivre dans une grande ville. J'ai besoin d'être ici et de pouvoir aller skier facilement quand j'en ai envie. Il faut apprécier ce que l'on a et profiter au maximum de l'instant présent.” Si elle s’avoue chanceuse, l’ex championne

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ans avant les Jeux, il avait pourtant été clair : l’or était pour lui, qu’on se le dise ! Il serait le premier champion olympique de bosses de l’histoire. “Certains me trouvaient arrogant… Pour moi, j’étais juste audacieux ! Et c’est mieux quand c’est toi qui mets la pression.” Chambrer, c’est son truc. Grande gueule, mais toujours avec le sourire. Comme ce matin du 13 janvier 1992, quand il regarde la neige tomber dru dans un épais brouillard et qu’il charrie ses adversaires : “Un vrai temps de merde ! Quelle belle journée pour devenir champion olympique !”. Histoire de leur rappeler que c’est lui le taulier ! Toute la nuit, il a rêvé qu’il skiait idéalement, il sent que ça va être SA journée, il en est persuadé, chauffé à blanc par l’argent de Franck Piccard, en descente, la veille.

ALEA JACTA EST ! Départ pour le stade de bosses de Lognan, il a hâte. Les fans sont là, surexcités, peinturlurés, ils le reconnaissent, c’est la liesse. Il lit dans leurs yeux qu’ils sont là pour lui, pour partager le titre : “Ça m’a boosté, la sensation unique de savoir qu’ils m’attendaient et que j’allais leur donner de l’émotion. Oh oui, j’allais faire le show !”. Côté staff, ça rigole moins… Jean-Claude Killy apprend que les chutes de neige vont s’intensifier. Il s’interroge, consulte

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Nano Pourtier, le coach charismatique du freestyle français : ne serait-il pas plus raisonnable de reporter la course au lendemain ? Celui-ci reste confiant, 15 mètres de visibilité devraient suffire ! Edgar qui passe par là confirme, ça fait 3 ans qu’il attend ce moment et il n’a pas envie de passer une seconde nuit d’insomnie. On maintient. La pression monte autant que la neige tombe. Les minutes s’éternisent… Soudain Edgar, n’y tenant plus, lâche ses skis, enjambe les filets de sécurité et part s’immerger dans son fan-club, serre des mains, gueule avec eux “on va tous les niquer !”, agite une cloche d’alpage : “Ça m’a libéré, toute l’émotion est sortie, rien ne pouvait plus m’arriver !” Il est désormais dans sa bulle. En filles, Raph’ Monod, son alter ego, rate sa course. Il positive : “On ne peut pas échouer tous les 2 dans la même journée !” Edgar partira dernier. Juste avant lui, son complice Olivier Allamand se présente. Echange de clin d’œil, encouragement : “A tout de suite ! On se retrouve sur le podium !”. La course féline d’« Olive » le fait passer en tête, 27.87 points, un score à la portée de Gagar. Il est prêt, tout est en place, c’est lui le patron. En état de grâce, il s’envole pour un show de 31 secondes vêtu d’un pull improbable et de genoux qui font de l’œil aux juges.

”

az Sylvie

“

LE « PETIT BRANLEUR PRÉTENTIEUX » S’EST SOUDAIN TRANSFORMÉ EN « GRAND CHAMPION » !

UNE MÉDAILLE QUI LES ARAVIS Décrit jusqu’alors par un journaliste de l’Equipe comme un « petit branleur prétentieux », il s’est soudain transformé en « grand champion » : “Ça m’a marqué, pourtant je n’avais pas changé, j’avais juste franchi la ligne, je n’étais pas devenu champion du jour au lendemain. J’ai d’ailleurs dû me battre pour garder mon âme de petit branleur ! C’est grâce à elle que j’étais arrivé là… Je n’allais pas me renier !” Cette médaille, il la convoitait depuis toujours, lui, le gamin qui avait choisi les bosses pour s’envoyer en l’air au club de La Clusaz : “c’était le sport qu’il fallait faire quand tu étais un jeune urbain qui voulait sortir de la norme !” Son ski flamboyant avait alors tapé dans l’œil de Nano qui décide de le faire « bosser » : “Il voulait que j’apprenne à gagner. Je me battais comme un

fou à chaque sélection pour avoir ma place. Bon, ok, je me suis aussi beaucoup amusé !”. Après les Jeux, il continue à glaner les médailles, se blesse en 1993, met 2 ans à revenir et termine sa carrière en beauté en 1995 par un titre de champion du monde, chez lui, à La Clusaz, comme il l’avait décidé. La boucle est bouclée. Il a 26 ans. “Le sport m’a appris à décider vite. Sur une carrière de 10 ans, si tu te reposes sur tes lauriers ou si tu es blessé, c’est impossible de remonter. Tu ne peux plus aller vers l’excellence et tu végètes à la 15ème place. C’est une question de tempérament… Moi, je n’ai jamais été en équipe de France pour l’écusson !”

THE SHOW MUST GO ON A Albertville, Jean-Claude Killy lui avait glissé : “A partir d’aujourd’hui, tu n’as plus à t’inquiéter, le téléphone sonnera

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QUE

S O N T - IL S DEVENUS ?

Jeux Olympiques : 1988 : Bronze (sport en démo) 1992 : Or 1994 : Bronze

Championnats du Monde : 1989 : Or 1991 : Or 1995 : Or

EDGAR GROSPIRON

Coupe du Monde : Vainqueur à 4 reprises du classement général des bosses : 1990, 1991, 1992 et 1994. 28 victoires dans les épreuves de coupe du monde.

LES JEUX DE L’AMOUR ET DU BAZAR Garder une image cohérente lui vaut d’être appelé à la tête de la candidature d’Annecy pour l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver 2018. Mais le 12 décembre 2010, 7 mois avant le verdict du CIO à Durban, Edgar déclare forfait : “Je ne peux pas faire gagner la candidature avec ce budget et le temps qu'il me reste ! Je prends mes responsabilités, je ne suis pas l'homme de la situation.” Il quitte ses fonctions brutalement. Le choc est immense pour les Annéciens. Comment lui, le héros idolâtré, peut-il lâcher l’affaire à quelques mètres de la ligne d’arrivée ? Aurait-il peur de l’échec ? Aujourd’hui, avec le recul, Edgar considère

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que la candidature n’a pas été un échec, même s’il a des regrets : “Un début de campagne trop mal engagé. Nous n’avions pas notre destin en mains, nous étions loin derrière PyeongChang et Munich. Tout le comité savait que nous n’avions aucune chance de gagner.” Pour lui, il aurait fallu une stratégie à moyen-long terme : Annecy 2018 serait devenue un levier pour Annecy 2022 ou pour un projet France 2024. “J’ai démissionné car les dirigeants ne voulaient qu’une stratégie one-shot 2018. Je n’avais plus rien à faire là ! C’est sûr, c’est très agréable, vous descendez dans les plus beaux hôtels du monde et vous côtoyez toute la journée des gens extrêmement importants, mais il faut une bonne dose d’hypocrisie pour faire le job en sachant que l’on va se planter. Il y a des sommes en jeu suffisamment importantes pour ne pas jouer au con !” Membre du comité de Paris 2024, il se rend compte que rien n’a été fait par la France au niveau international pour maintenir la dynamique d’Annecy. “Personne n’avait capitalisé sur le travail d’Annecy. Il se trouve qu’on ne l’a pas payé, puisque Paris a les Jeux, donc c’est formidable. Quant à moi, je suis resté en phase avec mes valeurs et mes principes. Je suis au clair et tout va bien.” Edgar a appris à rebondir. Lui-même est dans un nouveau projet : travailler au rayonnement de Wikane, un cabinet de consultants accompagnant des patrons de PME. Annecy restant bien sûr son point d’ancrage : “J’ai beaucoup bourlingué, voyagé aux 4 coins du globe, mais je suis toujours

revenu. Je n’ai jamais trouvé mieux, avec autant de choses à faire sur un territoire aussi concentré : sport, culture, connecté au reste du monde, j’ai ici un terrain de jeu adapté à mon style de vie !” Reste un mystère à élucider : pour sa préparation aux JO, le futur champion aurait confié suivre un strict régime dissocié : une semaine vin rouge, la suivante au blanc. Info ou intox ? Edgar sourit…

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25 ANS

toujours… ” Pour autant, le Tintin des bosses n’est pas du genre à attendre le coup de fil providentiel. “Je savais que derrière, j’aurais des opportunités”. Et se donne 5 ans pour les explorer, il fait de l’évènementiel, mais sans trouver sa voie : “Le sport est une expérience de vie, on apprend à se connaître, mais cela ne prépare pas à un métier”. Il réfléchit à ce qu’il a envie de vivre qui puisse résonner avec les émotions vécues dans le sport, et s’invente consultant-conférencier, un job taillé sur mesure qu’il pratique avec passion depuis 17 ans. “C’est incroyable le pouvoir du titre de champion olympique, aujourd’hui encore !” Avec sa niaque légendaire, il fait mouche, les entreprises le font venir pour booster leurs troupes. Il sonne juste et ça marche.

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DERRIÈRE LE RIDEAU DE FLOCONS, LE DOSSARD QUINZE SE PRÉSENTE. QUINZE, C’EST AUSSI LA VISIBILITÉ EN CENTIMÈTRES… OLIVIER ALLAMAND EST CERTAINEMENT LE SEUL À VOIR LA PISTE. A MOINS QU’IL NE L’AIT SI BIEN MÉMORISÉE QU’IL N’AIT PLUS QU’À LA DÉVALER, À AVALER UNE PAR UNE CES BOSSES QUI LE MÈNERONT JUSQU’AU PODIUM. AVEC CETTE POMPE, CE JEU DE JAMBES ULTRA-RAPIDE QUI CARACTÉRISE SON SKI. LE TOUT EN À PEINE PLUS DE TRENTE SECONDES...DEUX FOIS QUINZE. DEUX ET QUINZE, SES NUMÉROS DU JOUR. Par Fanny Caspar - Illustration Joseph Brown

n février 1992, Olivier Allamand est le dauphin d’Edgar Grospiron, le trublion favori des médias. Pourtant, au sein de l’Equipe de France, reconnue alors comme la meilleure du monde, Olive comme ses co-équipiers l’appellent, est sans aucun doute le skieur au style le plus pur et le plus félin. Sa capacité à rester collé à la neige, à franchir et avaler avec fluidité les bosses en inspire plus d’un. Et ce, malgré un genou au ligament manquant depuis 1990. Si le vice-champion olympique parvient encore à skier à très haut niveau, ses douleurs au genou, l’instabilité de celui-ci, finissent par le rattraper. “Je ne voulais pas me faire opérer, mais ce fut une erreur. Ça m’a bouffé le genou. A l’issue de la saison, j’ai subi une ligamentoplastie, ainsi

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qu’une ostéotomie pour tenter de sauver mon articulation dont le cartilage était déjà fortement touché” se souvient-il. A 23 ans, un comble ! Olivier se rééduque et s’entraîne dur pour tenter de prendre sa revanche à Lillehammer deux ans plus tard. Il n’en sera rien. “J’étais tellement mal physiquement, j’avais tellement de douleurs que j’étais sous cachetons en permanence. Je termine sixième, puis je décide de mettre un terme à ma carrière”.

LES JEUX AUTREMENT Sa vie de skieur ne s’arrête pas là pour autant. Il s’envole en 1995 pour le Japon où il rejoint le canadien Jean-Luc Brassard, Champion Olympique de Bosses en 1994, pour encadrer des stages et développer la discipline en école de ski. L’hiver suivant, la Fédération française de Ski le sollicite pour accompagner les athlètes de l’Equipe de France de Bosses. “J’étais très proche

photo // Mazcor

25 ANS

QUE

Jeux Olympiques :

S O N T - IL S DEVENUS ?

1992 : Argent

Coupe du Monde :

22 Podiums, 5 victoires 1990 : 2nd du classement 1992 : 3ème du classement

OLIVIER ALLAMAND

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trophéesde shuss

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ils sont propriétaires dans la station de la Plagne. Il quitte donc son habit de bosseur, pour bosser autrement : “J’ai vite tourné la page. Je ne suis pas du style à regarder le passé. Et puis il faut reconnaître que cette médaille n’a pas réellement changé ma vie, même si elle m’a permis d’investir plus rapidement avec mon père. En revanche, ce qui change, c’est le regard des autres sur toi. Mais ça me fait la même chose avec les sportifs que j’admire.”

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SOUS LE CHOC

des coureurs… J’intervenais en soutien du coach principal, Michel « Mitch » Salvi, sur la Coupe d’Europe et jusqu’aux Jeux de Nagano. C’est fou, mais c’est seulement à ce moment-là que j’ai vraiment réalisé à quel point les JO représentaient le Graal pour tout compétiteur. J’étais passé totalement à côté de ça en tant que coureur. Je les avais abordés comme une autre compétition. Et même par la suite, j’ai relativisé ma médaille d’argent, car pour moi, ce n’était que du ski. Je savais que ça ne durerait pas. En passant de l’autre côté, j’ai découvert les enjeux et les luttes de pouvoir. J’ai aussi compris que l’olympisme actuel est loin des valeurs promues par son fondateur. Même si ça continue à faire briller les yeux des gens.” Tout ça n’est guère du goût d'Olive. Et puis, il avait promis à son père de le rejoindre dans la gestion des magasins dont

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De ces jeux de 1992, Oliver garde peu de souvenirs réellement marquants. “Sportivement déjà, je n’étais pas bien cette saison-là. J’avais mal. Je ne m’épanouissais pas pleinement. Alors que le ski ça doit rester un plaisir avant tout. Même à haut niveau. Je dois reconnaître quand même que l’ambiance était incroyable à Albertville. Il y avait une telle frénésie.” Ce qui est fou chez Olivier, c’est que ce sont les Jeux auxquels il ne participe pas en tant qu’athlète qui lui font vivre le plus d’émotions : “A Nagano, en 1998, deux événements m’ont marqué. D’abord, cet accident de voiture qui nous choque, le préparateur physique, les deux coureurs et moi qui étions dans l’auto, deux jours avant l’épreuve des bosses. L’un d’entre eux, Thony Hemery, souffre alors de contusions au visage et il est fort probable que cela ait eu une influence néfaste sur sa prestation, alors qu’il était parmi les favoris. Ensuite, nous avons subi un second choc, émotionnel cette fois, quand Candice Gilg chute lors de son run. Elle était la plus forte. Elle gagnait chaque course avec deux points d’avance. Ça devait être une simple formalité. Ce fut un véritable coup de massue. Heureusement, la quinzaine s’est mieux terminée avec la belle médaille d’argent de mon meilleur pote, Seb Foucras, en saut acrobatique. Celle-ci, je l’ai

vécue à fond. Je commentais pour France 2 et ça a été un grand moment !”

D’ATHLÈTE À ESTHÈTE Depuis près de 20 ans, le skieur gère ses magasins en famille. Mais son côté esthète, son hyper sensibilité, son sens du détail ne l’ont jamais quitté. Pas plus que sa poésie. Et pour les exploiter, il se met à la photographie. “J’ai commencé en 2006, pour moi, pour mes enfants. Et grâce aux possibilités infinies de Photoshop, j’ai commencé à retoucher les photos pour les interpréter à ma manière. En 2009, j’ai réalisé une première mission pour la Plagne, et depuis je continue régulièrement. Ce n’est pas un gagne-pain, je le fais parce que ça me plaît”. Pour l’heure, celui qui reste accro à sa montagne espère plus que tout pouvoir rechausser ses skis la saison prochaine, lui qui en a été privé depuis 2 ans suite à une double greffe de ménisque et de cartilage. Une médaille oui, mais à quel prix ?

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uand les premières notes de La Cumparsita résonnent, les cris d’encouragement du public retentissent encore dans le cirque de Tignes. Fabrice s’élance sur le tango argentin qu’il a choisi. Fier, élégant, juste. Il réussit toutes ses figures devant une foule conquise. “Je me rappelle des sensations en arrivant en bas de la piste. J’étais presque en état de grâce, je savais que je maîtrisais mon truc, j’entendais la foule. Je savais que j’étais en train de gagner. C’était fort.”

LE DERNIER TANGO À TIGNES Hélas, la carrière sportive du champion tourne court quand la discipline n’est pas retenue par le Comité Olympique, puis périclite. Fin 98, il se tourne alors vers le saut acrobatique, qu’il pratique à moindre niveau, pour entraîner les jeunes Français et la

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championne norvégienne Hilde Lid. En 2000, il s’engage sur la tournée promotionnelle Budweiser en Amérique du Nord. “Dans l’hiver, j’ai été contacté par une personne du Cirque du Soleil qui recherchait un dépisteur acrobatique. Je n’avais pas d’enfant, pas d’attache, c’était le bon moment. Je suis rentré à la Plagne et, en deux semaines, j’ai tout réglé, tout vendu, tout empaqueté. Je suis arrivé à Montréal le 20 mars 2000 et je ne suis jamais reparti. Je ne m’en rendais pas encore compte, mais c’était vraiment un job fait pour moi. Il regroupe l’ensemble de ce que j’aime dans la vie : l’acrobatie, la musique, les arts, les voyages. Au final, je suis extrêmement chanceux.”

TOUS LES CHEMINS MÈNENT À ALBERTVILLE En 18 années “qui sont passées comme l’éclair”, il est passé de dépisteur, qui parcourt le monde et les événements sportifs acrobatiques à la recherche de la perle rare, à dépisteur principal, puis directeur

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Jeux olympiques : 1992 : Or Championnats du monde : 1993 : Or 1995 : Argent 1997 : Or Coupe du monde : Classement général : 1er en 1998, 2e en 1997. Classement en acroski : 1er en 1994, 1997 et 1998, 2e en 1992, 1993 et 1995. 47 podiums dont 21 victoires dans les épreuves de coupe du monde.

de casting dès 2002. Tous les artistes et acrobates recrutés jusqu’en 2014 sont passés par sa sélection. “Je me suis rendu compte que non seulement j’étais capable d’évaluer un acrobate, mais j’étais aussi capable de lui apprendre une chorégraphie, et de lui faire réaliser des exercices d’acting. Le ballet m’a amené à ça finalement.” Depuis 3 ans, il est directeur de création. Il travaille actuellement sur un spectacle permanent qui va ouvrir en 2019 aux Etats-Unis. S’il voyage moins maintenant, il a parcouru le monde pendant de longues années, notamment la Chine où il a adopté un petit garçon. “L’idée a germé suite à un voyage en Mongolie au cours duquel j’ai visité un

orphelinat. Sibo est avec nous depuis 8 ans. Je me suis remis au ski grâce à lui dans les stations autour de Montréal.” S’il est loin du ski, les JO d’Albertville se sont rappelés à lui en la personne de Philippe Découfflé, le chorégraphe de la cérémonie d’ouverture, avec qui il a collaboré sur quelques projets circassiens. “Pour l’anecdote, je travaille actuellement avec Philippe Guillotel qui était le concepteur des costumes d’Albertville. C’est une belle histoire et ce sont de beaux souvenirs que l’on évoque à l’occasion. Mon seul regret est de ne pas avoir participé à la cérémonie car j’avais les phases éliminatoires le lendemain. Je devais être en forme pour me donner toutes les chances.”

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A l’occasion de l’inauguration du télésiège de l’Epaule,

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Saint-Gervais Mont-Blanc s’élève vers les sommets et dévoile son événement inaugural Carte Blanche !

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Au programme, des activités insolites, des spectacles inédits, des découvertes gastronomiques. Un weekend pour vibrer à Saint-Gervais ! Place à la danse avec Léonore BAULAC, danseuse étoile de l’Opéra de Paris !

Le plus pour skier à Saint- Gervais, un accès fluide à la station ! Il ne faut que 10 petites minutes pour rejoindre Saint-Gervais depuis l’autoroute A40 ou 10 minutes en navette depuis la gare SNCF de Saint Gervais-Le Fayet et les parkings sont gratuits. C’est un atout majeur lorsque l’on cherche à skier en toute simplicité entre amis ou en famille.

2 jours entièrement dédiés aux petits plaisirs de la montagne

et à la découverte de l’ADN artistique de la station ! Un week-end de plaisirs et de découverte pour tous

our faire découvrir son espace sous un nouvel angle, le domaine skiable de Saint-Gervais propose une variété d’activités autour de cette thématique Carte Blanche. La journée, les visiteurs partent à la découverte des coulisses du domaine avec les dameurs, nivoculteurs et moniteurs de Saint-Gervais et peuvent aussi se restaurer avec des menus gourmets Carte Blanche préparés tout spécialement pour l’occasion. La nuit, la Compagnie des Guides propose une expérience unique : bivouac sur les crêtes enneigées de Saint-Gervais. Pour les familles et les enfants, des activités ludiques seront organisées tout le week-end : chasses au trésor,

contes enchanteurs, découverte de la faune pour les petits au pied des pistes. D’autres surprises insolites seront dévoilées pendant ces deux jours enjoués et sportifs.

Un village bien-être sur les pistes, face au Mont-Blanc Le bien-vivre de Saint-Gervais rime aussi avec bien-être. Référence incontournable et historique, les Thermes de Saint-Gervais offrent un écrin de douceur à l’occasion du week-end Carte Blanche afin que les skieurs puissent profiter de massages, des produits cosmétiques Saint-Gervais MontBlanc et de boissons réconfortantes. Les visiteurs en quête de relaxation pourront aussi se plonger dans l’eau chaude de spas au sommet du Mont d’Arbois ou découvrir les secrets des huiles essentielles.

Amoureux des sports de glisse et de la musique improvisée tel que le jazz, le parallèle entre la dimension esthétique et expérimentale de la montagne et l’aspect pur et engagé de l’art a toujours été évident pour moi. La créativité qui émane de ces pratiques est le résultat d’une technique maîtrisée et d’une capacité à l’adaptation au terrain. Saint-Gervais préserve et encourage cette dimension artistique tout au long de l’année, c’est pourquoi il nous a semblé logique et nécessaire de placer cette inauguration sous le signe des arts de la scène. Entre la danse, la musique et le beau vivre à la montagne, le domaine skiable souhaite créer le souvenir et l’émotion dans la mémoire de ses habitants et de ses visiteurs. C’est aussi l’occasion de valoriser et d’associer tous les acteurs de la station dans une démarche commune”. Alexandre MERLIN, directeur de la STBMA, Société gestionnaire du domaine skiable de St-Gervais Mont Blanc.

www.saintgervais.ski Office du Tourisme, infos hébergement et village : 04 50 47 76 08 Domaine Skiable, infos pistes et forfaits : 04 50 93 23 23

Afin de profiter des plaisirs de la glisse et des bienfaits de l’eau thermale du Mont-Blanc (eau qui jaillit du sol à 34°C), le domaine skiable et les Thermes de SaintGervais proposent une nouvelle offre Ski & Spa. Destinée à ceux qui aiment aussi bien se dépasser que se ressourcer en profondeur le forfait Ski & Spa inclut 4h de ski sur le domaine Evasion Mont Blanc et le Parcours santé forme des Thermes de Saint-Gervais. Infos & résa. : www.saintgervais.ski

STBMA, société du Groupe Val Montjoie Développement, est une entreprise haut-savoyarde attachée à ses montagnes mythiques. Le domaine aux reliefs variés séduit des publics divers, des familles mais aussi des skieurs experts. Il s’étend entre les pistes du Mont Joly, et le charmant village de Saint-Nicolas de Véroce. A 2525m d’altitude, le domaine offre une vue imprenable sur le Mont Blanc au sommet vertigineux à 4808,72 mètres d’altitude. Depuis le bas du village se dessine la voie royale pour les alpinistes entrainés. L’inauguration du télésiège de l’Epaule impulse l’événement Carte Blanche.

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ontre toute attente, franchir la ligne d’arrivée en tête du combiné nordique ne fut pas le point d’orgue des jeux de Fabrice. “On était programmés pour gagner, alors j’ai tout fait pour gagner. J’étais dans ma bulle. L’émotion est venue beaucoup plus tard. En revanche, le moment le plus fort, pour moi, fut de porter le drapeau lors de la cérémonie d’ouverture. Quelle fierté ! Amener toute la délégation française dans le stade, ça reste un moment inoubliable. Le doublé avec Sylvain Guillaume aussi (bien décidé à le rejoindre sur le podium, alors qu’il était treizième après le saut, Sylain s'est jeté dans un sprint hallucinant, dépassant ses rivaux les uns après les autres pour finir médaille d’argent !). On était potes depuis l’âge de 7 ans. C’était

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beau. Et ça a fait connaître notre sport. Nos villages nous ont suivis partout dans le monde après ce résultat, pendant plus de dix ans !” A l'époque, ce sport n'attire pas les foules. Et pour cause, le combiné nordique est une discipline redoutable, devant allier une technique irréprochable avec un physique de… guêpe pour voler le plus loin possible en saut et une puissance comme une endurance maximales pour aller le plus vite possible en fond ! C’est tout l’art du combinard !

QUAND IL Y A LES GÊNES, Y’A DU PLAISIR ! C’est à Mouthe, village réputé pour être le plus froid de France, que Fabrice s'initie tout d'abord au ski de fond dès l’âge de 3 ans avant de se lancer quelques années plus tard, en 1980, vers le combiné nordique, encore bien confidentiel. Il faut dire qu’à Mouthe, le ski de fond figure au programme du collège, au même titre que le français, les maths ou encore l'histoire-géo. Lui

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1992 : Vainqueur du Globe de Cristal

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qui a réalisé son premier saut à 7 ans sur le tremplin de Prémanon, se prend vite au jeu. Il est mordu. Il a de qui tenir… “Mon père était champion de France de ski de fond, son frère champion de France de saut, ma sœur championne de France, ma mère monitrice de ski...”. Même son grand-père a touché ce sport sans le pratiquer. Sur le tremplin de Saint-Nizier, c'est lui qui donne le départ de l'épreuve des Jeux de Grenoble en 1968 ! Retour en 1992… Dans la foulée des Jeux, Fabrice Guy décroche le globe de cristal de la Coupe du monde.

4 FOIS PLUS D’ÉMOTIONS ! A un, c’est bien, à deux, c’est mieux, à quatre, c’est l’éclate ! Car c’est bien la médaille de bronze obtenue par équipe à Nagano,

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six ans plus tard, qui lui a apporté le plus d’émotion. “Pour moi, c’est la plus belle. Partager une médaille à quatre, c’est plus fort qu’un titre individuel.” A bientôt 50 ans, le champion de Pontarlier est d’ailleurs toujours en contact avec ses coéquipiers de l’époque, Sylvain Guillaume, Nicolas Bal et Ludovic Roux. En 1999, Fabrice raccroche après 14 ans d’Equipe de France et la participation à 4 olympiades. Mais il ne s’éloigne pas trop des pistes de ski pour autant…

circuit. L’année où Jason devient Champion Olympique, il gagne le globe et obtient le même nombre de victoires en Coupe du Monde que moi. Le même palmarès, 18 ans plus tard ! Je l’ai suivi à Sotchi aussi, mais cette fois en tant que consultant pour France Télévisions.” Ses deux dernières années au sein de la FFS seront consacrées à la préparation et à l’entretien des tremplins de Chaux-Neuve.

A LA RECHERCHE DE LA GLISSE PARFAITE

“Après 26 ans de fédé, il était temps que je laisse la place aux jeunes. J’ai eu la chance de faire ce que j’aimais, d’arrêter par choix. Aujourd’hui, je suis Agent de Constat des douanes, à Pontarlier. Je constate les infractions. Mon quotidien est assez varié, on tourne sur différents postes chaque jour. En parallèle, je gère l’Association Universki, fondée en 2006 avec Yves Blondeau, qui aide les jeunes skieurs nordiques. Je serai présent sur les prochains JO de PeyongChang, en tant que consultant.” Sa huitième participation aux Jeux en somme. Emmènera-t-il avec lui les objets fétiches qui lui ont porté chance à Albertville, puis sur toutes les courses qui ont suivi ? “Mes chaussettes de saut, mon bandeau, mes gants, je les ai amenés le plus loin possible. A la fin, ce n’était pas très joli ! Mais je les ai toujours...”.

Après avoir obtenu le concours des Douanes et un premier poste à la Ferrièresous-Jougne, le champion olympique est détaché auprès de la Fédération française de Ski pendant 12 ans. “J’ai commencé par le Pôle France, puis j’ai rejoint les Equipes de France en tant que technicien fartage et préparation matériel. J’étais à la recherche de la glisse parfaite.” Il reprend ainsi le rythme de la Coupe du Monde et s’occupe alors d’entraîner un nouvel espoir, Jason Lamy-Chappuis. Il le suivra aux Jeux de Turin, puis de Vancouver, où il obtient le titre olympique. “Je me suis un peu retrouvé en lui. Il skiait un peu comme moi, toujours malin en fin de course. On m’appelait le fox sur le

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i le ski français a régulièrement brillé sur la première marche des podiums olympiques grâce à ses seuls skieurs alpins, à Albertville, le public français découvre des disciplines méconnues (combiné nordique, biathlon) ou nouvelles (bosses freestyle) et par là-même, des champions dont il ne soupçonnait à peine l'existence. Des champions qui vont leur faire vivre

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d’incroyables émotions. Sylvain Guillaume est incontestablement l’un d’entre eux. Mercredi 12 février, c’est le combiné nordique qui fait le show à Courchevel. Une épreuve de saut suivie, le lendemain, d'une course de fond. Parti treizième à l’issue du saut, Sylvain Guillaume, qu’on avait presque enterré, remonte un à un ses adversaires, jusqu’à dépasser « l'épouvantail » Sulzenbacher dans la

dernière boucle, la médaille d'argent est pour lui. Inespérée. Le public jubile, les millions de téléspectateurs reprennent leur souffle. Quel effort surhumain ! Ça tombe bien, l’effort, jusqu’à se faire mal, il carbure à ça. Depuis toujours. Quand on habite le Doubs, qu'on y grandit, qu'on retrouve chaque hiver le grand blanc jurassien, on monte forcément sur des skis. “Paradoxalement, je n'ai pas commencé par le fond, explique-t-il. Ce qui m'attirait quand j'étais gosse, c'était sauter, me lancer sur les tremplins, voler.” Et qui dit voler, dit… retomber. Et pas toujours sur ses spatules… Serait-il un rien casse-cou ? “Non, un peu inconscient”, nuance-t-il. Les chutes, ça ne lui fait pas peur. “La toute première fois que j'ai sauté, j'avais sept ans, au club de Foncine, sur un petit tremplin. Je me suis pris une de ces gamelles ! D'autres auraient renoncé immédiatement. Moi, je suis remonté aussi sec pour ressauter…” Ne jamais lâcher… même quand on part treizième…

SI LA MÉDAILLE EST D’ARGENT, LE CŒUR EST D’OR. Sylvain Guillaume voulait devenir préparateur physique à l’issue de sa carrière en 2002. Mais parce que les choses ne

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A commencer par l’Association La Sapaudia dont il est le président depuis 2011. Créée en 2010 par trois familles d’Albertville, celle-ci s’engage dans des actions en faveur de l'insertion des handicapés et la sensibilisation au don de mœlle osseuse. “Au début de mon engagement, j’étais parrain, puis j’ai décidé de m’investir plus. C’est du plaisir quand tu peux aider les gens qui sont en difficulté. L’idée est de sensibiliser plus que de récolter des dons pour la recherche. C’est trop facile de donner, puis de se dédouaner. Je préfère que les gens s’inscrivent et puissent sauver une vie.”

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se passent pas toujours comme prévu, le Jurassien reste dans le giron de la Douane Française qui l’a soutenu pendant quinze ans d’Equipe de France. Nommé à Bardonnex, “le retour à la réalité a été un peu difficile. Tu passes d’un sport dans lequel tu es connu, reconnu. Tu fais partie de l’élite, puis tout à coup tu te retrouves tout en bas de l’échelle dans le boulot. En 2005, je me suis spécialisé en unité motocycliste. Dès 2006, j’ai encadré les stages de formation. Aujourd’hui, je suis toujours motocycliste sur Saint-Julien, et ça fait 12 ans”. Mais ce qui anime l’ancien champion, c’est la vie associative dans laquelle il est engagé.

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Sauver des vies, leur redonner du sens… La sienne a bien basculé ce 13 février 1992. “Ces jeux, je n’étais même pas certain de les faire. Trois semaines avant, je n’étais pas qualifié et j’étais fâché avec les coaches. Avec le retard accumulé sur le saut, l’épreuve de fond a été très difficile, je suis même tombé deux fois. Mais j’ai réussi à remonter tout le monde. J’ai gagné l’argent. Juste derrière Fabrice. On fait le doublé et ça a changé ma vie. D’un coup, tu passes de l’anonymat à la lumière. Il faut alors savoir garder les pieds sur terre. Mais grâce à cette médaille, tout est devenu plus facile”. Pourtant, l’année suivante, lors des Championnats du Monde de Falun, c’est la déroute. “On passe de la gloire à la honte. Tout le monde nous attendait et à l'arrivée on est à plus de 18 minutes des Japonais ! La technique avait changé, on passe du saut classique au saut en V, et je n’y arrivais pas. J’ai pris une claque monstrueuse ! Ça m’a marqué. Heureusement, j’ai explosé plus tard avec une médaille aux Championnats du Monde en 95, des podiums en Coupe du Monde puis la médaille de bronze par équipe à Nagano en 1998. On ne m’en parle

jamais, elle a été oubliée, celle-là, pourtant elle est fantastique avec deux générations de coureurs...” Les plus belles images que Sylvain garde en tête sont celles de la cérémonie d’ouverture. “Créée par Découflé, c’était avant-gardiste, extraordinaire. C’est passé si vite… J’ai eu l’impression que ça ne durait que deux minutes ! Je me souviens aussi de l’ambiance incroyable, des médailles des autres Français. Ces JO restent ceux qui m’ont le plus marqué, même si j’en ai fait d’autres après”. (NDLR : 1994 et 1998). Sylvain, bientôt la cinquantaine, habite désormais aux Rousses. Il est régulièrement invité sur les plateaux de télévision ou les studios radio pour apporter son expertise lors d’événements majeurs de Combiné Nordique. C’est lui qui a notamment commenté en direct la victoire de Jason Lamy-Chappuis en 2010 à Vancouver, sur les skis préparés par son ami Fabrice Guy… un joli combiné… d’émotions !

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25 ANS

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A ALBERTVILLE, LE BIATHLON EST POUR LA PREMIÈRE FOIS ÉPREUVE OFFICIELLE DES JEUX OLYMPIQUES D’HIVER. LORSQU’ELLES PRENNENT LE DÉPART DU RELAIS, LE 14 FÉVRIER 1992, ANNE BRIAND, VÉRONIQUE CLAUDEL ET CORINNE NIOGRET NE SONT PAS ATTENDUES, MALGRÉ LEUR PODIUM RÉALISÉ QUINZE JOURS PLUS TÔT. MAIS LES TROIS JEUNES FEMMES, QUI VIENNENT DE PASSER 3 MOIS AUX SAISIES POUR PRÉPARER LA COMPÉTITION, NE MANQUENT PAS D’AMBITION. Par Fanny Caspar - Illustration Joseph Brown

ette médaille d’or, qui habituellement signe l’aboutissement d’une carrière, marquera le début de la réussite sportive des trois biathlètes. “Ça nous a libérées et ça a marqué le début d’une histoire. On y était allées en rêvant d’une médaille, mais de là à atteindre l’or, on a surpris tout le monde. On a surtout compris que ce qu’on avait fait en équipe, on pourrait aussi le faire en individuel”.

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L’OR DU DÉPART A SONNÉ

PASSAGE DE RELAIS DANS LES RÈGLES

S’ensuivent alors pour elles de nombreux podiums en Coupe du Monde, une médaille de bronze en relais deux ans plus tard à Lillehammer et des titres mondiaux. Corinne Niogret, qui n’avait que vingt ans en 1992, est celle qui aura la carrière la plus longue. Elle y met fin en 2004, après 13 années sur la Coupe du Monde, 37 podiums et 3 titres de Championne du Monde.

En 2005, Corinne lâche sa carabine, pas celle des Jeux d’ailleurs, car on lui a volé deux ans plus tôt durant les Championnats de France au Grand Bornand, mais celle qu’elle a fait faire plus tard et avec laquelle elle n’a jamais retrouvé de bonnes sensations. Elle la laisse donc au placard pour réaliser des courses de grandes distances en ski de fond, s’octroyant au passage la victoire de la

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CORINNE NIOGRET

OR I BIATHLON EN RELAIS

25 ANS

Jeux Olympiques 1992 : Or en Relais 1994 : Bronze en relais Championnats du Monde :

©Cnosf/Pressesports

1993 : Or par Equipe, Argent en Relais 1994 : Bronze par Equipe 1995 : Or en Individuel, Argent en Relais, Bronze en Sprint, Bronze par Equipe

1996 : Argent en Relais, Bronze par Equipe 1998 : Argent en Poursuite 1999 : Argent en Individuel, Bronze en Relais

2000 : Or en Individuel, Bronze en MassStart

2001 : Argent en Poursuite Coupe du Monde :

Transjurassienne. Puis la Fédération Française de Ski la recrute pour gérer l’organisation et la promotion des circuits nationaux jusqu’en 2011. Elle endosse ensuite le rôle d’entraîneur des Equipes de France Jeunes et Juniors Dames en ski de fond. Parmi ses protégées de l’époque, on retrouve Célia Aymonier, reconvertie en biathlon, et médaillée de bronze au relais des Championnats du Monde l’hiver dernier, tiens, tiens… En 2013, remerciée, elle retourne dans le Jura pour prendre en charge les jeunes de l’Entente Sportive Saugette Ski. Mais Corinne avoue : “le ski, j’en avais fait le tour. J’ai été athlète, entraîneur, j’ai fait de l’organisation. J’habitais dans le Doubs, le climat commençait à me peser. J’avais envie de soleil et de chaleur”.

LE LUNDI AU SOLEIL Elle achète une maison dans le Sud de la France, près de Nîmes durant l’été 2014, débarque en juillet 2015 et n’a pas encore fini de vider ses cartons qu’elle se fait embaucher par une entreprise locale. Le 10 septembre marquera le début de sa nouvelle vie professionnelle. La championne qui passait des heures et des heures

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dehors toute l’année, se retrouve à présent enfermée dans un bureau, devant un écran, en tant qu’assistante de gestion de données pour un semencier japonais. Mais ça ne la dérange pas. Comme elle le dit : “Ce n’est pas du tout difficile. J’aime ce que je fais. Il faut dire aussi que je bosse à 70%, ce qui me laisse trois après-midis libres par semaine. Je profite du climat pour faire du sport, du vélo, de la course à pied, un compromis qui me va très bien !”. Manifestement, la compétition ne lui manque pas, même si elle a pris quelques départs en cyclo-sportive. Mais ça, c’était avant ! Le ski lui manque encore moins. “Dans le grand nord, comprenez tout ce qui se trouve au dessus de Valence, je n’y suis pas allée depuis bien longtemps ! J’ai skié juste une fois l’hiver dernier dans une station des Cévennes, j’ai trouvé la neige bien dure !”. Oui, la championne olympique a définitivement tourné la page.

SOUVENIRS D’ALBERTVILLE “L’image qui me reste des JO : la Patrouille de France qui survole le stade lors de la cérémonie d’ouverture, juste avant notre entrée. Et puis, la vie aux Saisies pendant trois

1998 : 3ème des Classements Poursuite et Sprint

2000 : 3ème du Classement Général, 2nde des Classements Poursuite et Individuel

2001 : 2nde du Classement Individuel 37 podiums dont 8 victoires

mois pour préparer les jeux. Cette course est le moment le plus marquant de ma carrière, ainsi que le titre de Championne du Monde à Oslo, en 2000, dans le temple du ski nordique. Il y a le 14 février 1992 à Albertville, puis le 16 février 2000 à Oslo que je n’oublierai jamais.”

TRIO DE CHOC Aujourd’hui, elle ne voit plus ses coéquipières. "Véronique Claudel, qui a raccroché en 1998, s’occupe désormais du Club de la Bresse dont elle est originaire.” Quant à Anne Briand, “elle est aujourd’hui professeur des écoles dans le Doubs et se consacre entièrement à sa nouvelle vie.” Victorieuses ensemble de nombreux relais, ces filles-là n’auront fait qu’une seule saison à trois, les relais se courant depuis 1993 à quatre.

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SECONDE DU RELAIS DE L’ÉPREUVE DE BIATHLON, AU MOMENT OÙ VÉRONIQUE CLAUDEL PASSE LA MAIN À SA COMPATRIOTE ANNE BRIAND, LA FOULE EST DÉJÀ EN PLEIN DÉLIRE. LES CRIS D’ENCOURAGEMENTS À L’INTENTION DU TRIO FRANÇAIS FUSENT SUR LE PLATEAU DES SAISIES, AU MÊME RYTHME QUE LES BALLES QUI VIENNENT HEURTER LES CIBLES. VÉRO A FAIT SON BOULOT. Par Fanny Caspar - Illustration Joseph Brown

es jeux avaient pourtant mal commencé pour les Françaises. Leurs résultats sont en demiteinte, Véronique ne termine que 24ème du 7,5 km. Si elle ne cache pas sa déception, les médias non plus. Comme elle le souligne, “ils n’ont pas été tendres avec nous.“ Mais ça ne va pas durer.

ELLES L’ONT FAIT… ! Quand sa coéquipière Anne Briand franchit la ligne d’arrivée, avec plus de vingt secondes d’avance sur les Allemandes, tout s’efface. Les voilà championnes olympiques de biathlon, en relais à trois ! Une épreuve qui combine les disciplines de ski de fond et de tir à la carabine, la première nécessitant un engagement physique complet, la seconde un mental de fer et la capacité à se concentrer. C’est cet aspect que les Françaises ont particulièrement travaillé avant les JO. “Quand on tire, on doit oublier tout ce qui se passe autour de nous, à

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commencer par le public, même s’il est avec nous. C’est la chose que nous avons le plus préparée. Et c’est ce qui nous a permis de gagner je crois.” Pour Véro, comme tout le monde la surnomme, cette victoire est la plus belle. “Côté sportif, on a fait le boulot. Simplement. Mais côté émotion, on a été servies. Le plaisir de gagner, c’est profond, c’est interne, c’est difficile à exprimer. Quand ça arrive à trois, quand c’est partagé, c’est tellement énorme. Et puis cette foule en liesse autour de nous. C’est ce qui me reste de ces Jeux, cette joie que l’on donne

aux gens. Je me rappelle aussi des larmes de Francis Mougel, notre entraîneur. Et surtout de la phrase de David Moretti, le patron du biathlon français à l’époque, qui nous a quittés depuis : « Elles l’ont fait les salopes !! » C’était affectueux de sa part. Lui aussi on l’avait bluffé.” Cette félicité sera un peu ternie quelques jours plus tard. La championne termine quatrième des 15 km individuel, sa distance de prédilection. A 7 secondes seulement du podium. “En Coupe du Monde, ça aurait été un super résultat, mais là, ça ne valait rien.”

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Jeux Olympiques : 1992 : Or en Relais 1994 : Bronze en Relais

rinne Niogret ique Claudel et Co Anne Briand, Véron

LES VOSGES AU CŒUR Quoi qu’il en soit, la Bressaude reçoit les honneurs quand elle rentre au pays. Elle est la première Vosgienne à remporter une victoire lors des JO d’hiver, les autochtones ne sont pas peu fiers. Un destin tout tracé peut-être pour la jeune femme passée par le ski alpin dans son enfance et qui habite Rue des Champions, ça ne s’invente pas ! Véronique poursuit sa carrière jusqu’en 1998, où elle y met un terme avec un goût un peu amer : elle n’est pas qualifiée pour les JO de Nagano. Certes, ses performances individuelles sont un peu en retrait, mais elle a toujours été un pilier des courses par équipe avec six médailles olympiques et mondiales et pas moins de quinze podiums en Coupe du Monde avec les copines ! La vie est ainsi faite et la jeune trentenaire « n’en garde aucune rancœur, ça fait longtemps que j’ai digéré ! ». Se retrouver retraitée, en janvier et en pleine possession de ses moyens, ce n’est pas si mal après tout quand on habite Chamonix. Véronique se fait plaisir en ski alpin pendant tout l’hiver et prend le départ de quelques courses nocturnes de ski de fond. Avant de commencer sa reconversion au Bureau des Sports de l’EMHM de Chamonix, dont elle est membre depuis presque 15 ans.

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Championnats du Monde : 1993 : Argent en Relais 1994 : Bronze par Equipe 1995 : Argent en Relais Bronze par Equipe Coupe du Monde : 15 Podiums en Relais dont 5 victoires 4 podiums en Individuel

LE BIATHLON AUTREMENT Elle en profite pour passer des diplômes d’Etat dans diverses disciplines, puis devient maman en 2000. Et souhaite bien accorder du temps à ce premier enfant. Elle bascule au Club des Sports de Chamonix en tant qu’entraîneur de ski de fond. Elle y monte une structure de biathlon à destination des jeunes des stations de la vallée. Jusqu’en 2004, à l’arrivée de son second enfant. Elle retourne alors vivre dans les Vosges, à la Bresse, là où elle est née. Mais pas question de s’éloigner des pistes pour autant. Elle rejoint l’Ecole du Ski Français de la BresseHonheck où elle officie toujours, ainsi que le Club des Sports local. Là encore, elle développe le biathlon, avec un autre ancien champion, Yvon Mougel. Ils mettent en place des cours de découverte ouverts à tous. “Ce n’est pas évident au début quand on vient de la compétition. Il faut proposer une approche très différente. Ce qui est fou c’est que nos élèves, de tout âge, sont à fond en permanence, pire que Fourcade ! Et puis ils me parlent tout le temps des courses. Je n’ai pas besoin de les suivre à la télé, j’ai

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VÉRONIQUE CLAUDEL

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toutes les infos en temps réel !!” Les prochains jeux de Peyong-Chang, elle les regardera peut-être puisqu’ils se dérouleront hors des horaires de cours de ski avec le décalage horaire. Gageons que des Français bien placés au départ de la poursuite sauraient la sortir du lit en pleine nuit. A 50 ans, la skieuse se retire peu à peu de la compétition. “Les enfants ont besoin d’une tête juvénile pour les entraîner, pas d’une ancienne coureuse cinquantenaire ! Je passe le relais cette année à un jeune, même si je reste investie dans le Club.” Les années Albertville semblent loin maintenant. Véronique pense cependant que celles-ci ont changé sa vie. “Je ne voulais pas que ça soit le cas, mais ça l’a quand même fait évoluer. Les portes s’ouvrent et les regards changent quand tu es médaillée olympique. Je suis sûre que j’aurais eu une vie complètement différente sans cette médaille. Parmi les belles récompenses que l’on a eues, je me rappelle qu’avec Coco et Nanou, nous avons été invitées aux Jeux de Barcelone en 92, comme les autres médaillés d’ailleurs. C’était génial. Nous sommes allées voir le plus d’épreuves possible, notamment le 400m de Marie-Jo Pérec. C’était magique ! Nous sommes rentrées aussi fatiguées qu’après une Coupe du Monde !” Les prochains JO où elle pourrait bien se rendre ? Ceux où sa fille, qui a pris le relais en biathlon, lui a promis de l’inviter si elle se sélectionnait. Quelle belle histoire ce serait « à-l’or »…

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ÂGÉE D’À PEINE 23 ANS, C’EST ANNE BRIAND QUI A LA CHARGE DE FERMER LE RELAIS DE LA TOUTE JEUNE ÉQUIPE DE FRANCE FÉMININE DE BIATHLON. LA DISCIPLINE EST ALORS CONFIDENTIELLE EN FRANCE ET LE PUBLIC CONNAÎT MAL CETTE ÉPREUVE QUI COMBINE SKI DE FOND ET TIR À LA CARABINE. C’EST PEUT-ÊTRE D’AILLEURS PARCE QU’ELLES NE RESSENTENT GUÈRE DE PRESSION QUE LES JEUNES FEMMES VONT POUVOIR EXPRIMER TOUTE L’ÉTENDUE DE LEUR TALENT, ET RAFLER L’OR AU NEZ ET À LA BARBE DES FAVORITES. Par Fanny Caspar - Illustration Joseph Brown

l est vrai que personne n’attend les biathlètes françaises. Elles viennent juste de gagner leur premier relais en Coupe du Monde, mais leur palmarès est encore maigre, alors les médias comme le public ne leur portent que peu d’attention. De leur côté en revanche, elles ressentent les choses de manière différente. Cette victoire leur fait comprendre que tout est désormais possible pour elles.

TROIS DRÔLES DE DAMES Alors, le jour de la course, à Albertville, elles donnent tout. Et quand Anne, la finisseuse, passe la ligne en tête, c’est l’explosion ! “On était déjà dans une espèce d’euphorie depuis notre premier relais gagné en Coupe du Monde. Et là, aux JO, à vrai dire, on ne savait pas trop ce qui nous arrivait, on était

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prises dans un tourbillon. J’ai le souvenir de cette émotion massive que ça a généré chez tout le monde. C’était magique. C’était beau parce que c’était l’équipe. Je garde l’image, après avoir franchi la ligne d’arrivée, du kiné, de l’entraîneur et d’un ami des Hautes-Alpes qui nous ont portées sur leurs épaules avec

la foule en liesse autour de nous”. 1992 fut vraiment exceptionnelle pour la jeune femme qui, en plus du sacre olympique, se marie avec le biathlète Stéphane Bouthiaux. “Je retiens de cette année l’impression d’une fête perpétuelle. Comme si j’étais sur un nuage, toute l’année.”

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Anne Briand, Véronique Claudel et Corinne Nio gret

trophéesde shuss Jeux Olympiques : 1992 : Or en Relais 1994 : Argent au 15km individuel, Bronze en Relais

Championnats du Monde : 1993 : Or par Equipe, argent en Relais 1995 : Or en 10 km individuel ©CNOSF/Pressesports

Argent en relais, Bronze par Equipe

CHANGEMENT DE CIBLE Anne Briand est née à Mulhouse. Ses parents sont tous deux professeurs d’EPS. Pour eux, l’entraînement, la compétition c’est important. “On était baignées dans le sport, on a grandi là-dedans avec mes sœurs. On faisait des courses de cross, d’athlétisme…”, se souvient-elle. Et de ski de fond bien sûr, quand la famille s’installe dans les HautesAlpes. C’est d’ailleurs à ce moment-là que la future championne se prend d’amour pour la nature, qui guidera ses pas et ses choix toute sa vie durant. Après son bac, elle entame à Lyon des études vétérinaires qu’elle réussit brillamment l’année suivant les JO d’Albertville. “J’avais le diplôme, mais je ne voulais pas faire du cabinet. J’étais surtout passionnée par l’environnement et les espèces menacées ”. Lorsqu’elle arrête la compétition, en 1999, elle rejoint donc l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) en tant que Chargée de Recherche. Elle réalise alors un compte-rendu complet sur les OGM. On lui demande même d’en faire un livre. Or, son analyse dérange. Elle trouve un peu par hasard un imprimeur qui accepte

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de publier son manuscrit : OGM - Brevets pour l’inconnu. Elle enchaîne en donnant des conférences. Puis rejoint l’organisme de Contrôle et de Certification Ecocert en tant que Contrôleur en Agriculture Biologique. “Je n’aimais pas trop l’étiquette contrôle, mais cela m’a permis de découvrir en profondeur la région dans laquelle j’habitais depuis 1992, et ça, ça m’a vraiment plu.”

PASSAGE DE RELAIS L’ex-championne est désormais très loin de la compétition. Après les Jeux d’Albertville déjà son état d’esprit a changé. Ça ne l’empêche pas de continuer sa brillante carrière. Elle remporte deux nouvelles médailles olympiques à Lillehammer en 1994, et sept médailles aux Championnats du Monde entre 1993 et 1996. “Mais très vite, j’ai eu la sensation que le sport de haut niveau ne servait à rien. Je me sentais en décalage quand j’ai commencé à gagner de l’argent pour faire ça. Je me rassurais en me disant que je faisais plaisir à beaucoup de gens. J’ai reçu des témoignages pendant des années. Aujourd’hui encore, il y a une

1996 : Argent en relais, Bronze par Equipes

Coupe du Monde : 1995 : Vainqueur du classement général 12 podiums individuels dont 6 victoires.

mamie qui m’envoie ses vœux chaque année. Elle a 90 ans passés. Ça me touche beaucoup. Mais avec les années qui passent, je me dis finalement que ce n’était pas une vie”. Anne se sent beaucoup plus utile maintenant, en tant que professeur des ecoles. Dans la commune du Haut-Doubs au sein de laquelle elle enseigne, elle essaie de transmettre à ses élèves sa passion pour l’environnement. Elle réalise des projets scolaires avec eux régulièrement autour de ce thème. Elle a notamment participé à un concours pour la Cop 21 en 2015. Cette année, elle envisage de participer à un projet qui permettrait à son école d’installer une station météorologique. “Ma mission auprès des enfants me tient à cœur et je me sens utile. Je sers à mes élèves un discours de solidarité plutôt que de compétition. Et puis je les adore. Ils m’apportent beaucoup et me surprennent en permanence. Grâce à eux, je continue à découvrir des choses.” Anne fonde beaucoup d’espoirs dans cette génération qui possède du bon sens et semble se soucier des autres. Et puis elle continue à profiter de la nature dans sa belle Franche-Comté d’adoption.

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L E M M O C E D I P RA LES JEUX SONT FAITS. OU PRESQUE. NOUS SOMMES LE SAMEDI 22 FÉVRIER 1992. IL NE RESTE QUE QUELQUES ÉPREUVES AVANT QUE LA QUINZAINE OLYMPIQUE NE SE TERMINE. AUX MÉNUIRES, TOMBA LA BOMBA SE BAT AVEC LES PIQUETS POUR CONSERVER SON TITRE. AUX SAISIES, BJORN DAELHIE TRACE UNE LÉGENDE QUI S’APPRÉCIERA À L’AUNE DE SES MÉDAILLES. ET ICI, AUX ARCS, UN HOMME EN COMBINAISON ROUGE S’APPRÊTE À FRANCHIR LE MUR DU SON... DES ACCLAMATIONS DE LA FOULE. Par Fanny Caspar - Illustration Joseph Brown

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ni scal Pava @ Afp Pa

L’

homme se présente au départ de l’étroite bande de neige reluisante. Avec pour objectif de descendre le plus rapidement possible. Il faut un cœur bien accroché pour se lancer droit dans cette pente vertigineuse. Dans quelques secondes à peine, à l’issue de cette dernière manche, il sera plus encore que le premier Champion Olympique de Ski de Vitesse de l’histoire, il sera le skieur le plus rapide du monde.

L’HOMME DE TOUS LES RECORDS Avec une pointe à 229,299 km/h. Pourtant, il n’a rien d’une tête brûlée. Bien au contraire. Quand il réalise cet exploit, il est déjà le Docteur Prüfer. Le seul Champion Olympique diplômé au jour de son sacre. Alain Calmat aussi était médecin, mais il n’a obtenu « que » l’argent en patinage artistique en 1968. La médaille du Docteur Prüfer ne compte

pas dans les tablettes puisque le sport est en démonstration, mais il n’empêche, son titre, il ne l’a pas volé. Quadruple vainqueur de la Coupe du Monde, Michaël pulvérise son propre record de vitesse pour la seconde fois et, rejoint sur le podium par Philippe Goitschel (argent), clôt le tableau de récolte de médailles français. Seule ombre - et quelle ombre ! - au tableau de cette journée particulièrement ensoleillée, le tragique décès du skieur suisse de 27 ans, Nicolas Bochatay. Treizième des qualifications, il percute un engin de damage à l’entraînement sur une piste publique et perd la vie, laissant ses concurrents sous le choc, et pourtant bien obligés de concourir.

LA SCIENCE AU SERVICE DE LA GAGNE Si Michaël parvient à atteindre ses objectifs ambitieux ce jour-là, malgré le drame, malgré la ferveur populaire, c’est parce qu’il s’est préparé avec méthode et minutie, parce qu’il s’est protégé de tous les facteurs extérieurs en se créant une bulle hermétique. Il confie : “Moi la foule, les

fans, les médias, la pression, ça me perturbe, ça me stresse. Je me suis mis à l’abri de ça pendant trois mois. Je ne suis pas non plus allé à la cérémonie d’ouverture. J’étais aux 7 Laux en préparation, en dehors de l’Equipe de France. J’étais entièrement focalisé sur mes manches et ce que j’avais à faire pour atteindre le but que je m’étais fixé. Ça a été comme une grande illumination à l’arrivée. J’étais ahuri en réalisant que je l’avais fait. Même si j’avais bossé dur pour ça.” C’est certainement là la grande force du champion. Sa connaissance parfaite de lui-même, son savoir médical et son mental. “Pour moi qui connaît la neurologie, c’est un vrai avantage. Je vois comment ça circule dans mon corps, où sont les connexions et comment elles fonctionnent.” Le secret de son succès réside surtout dans le mode préparatoire qu’il établit, innovant, unique et presque chirurgical. “Préparation technique, physique, mentale, reproductibilité, stratégie d’anticipation, préparation technologique, communication, sponsors/médias et fédération, j’ai établi une règle en dix points que j’utilise toujours actuellement en tant que médecin.”

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trophéesde shuss Jeux Olympiques : 1992 : Or

Coupe du Monde : Quadruple vainqueur du classement général 1987, 88, 90 et 91 Second en 1989, année de sa thèse. Records du Monde :

1987 : Portillo, Chili - 217,680 km/h 1988 : Les Arcs, France - 223,741 km/h 1992 : Les Arcs, France - 229,299km/h

Sans parler de tout le travail d’études, de recherches, d’innovations physiques et aérodynamiques réalisé avec son équipe de 30 personnes. Un incontournable quand on est à la recherche du moindre millième de seconde. Une évidence pour un être en quête permanente du geste parfait, qu’il soit sportif ou chirurgical.

INVENTEUR HYPERACTIF Après les Jeux, le champion raccroche. “J’avais déjà tout gagné, j’avais réussi. De toute façon, la discipline n’allait pas devenir officiellement olympique. Il était temps que je passe à autre chose. De plus, j’étais déjà médecin et bien occupé.” En effet, en marge de sa carrière sportive, le skieur est médecin vasculaire au CHU de SaintEtienne, médecin de l’équipe de Formule 1 de son sponsor Rhône-Poulenc, dont fait partie Alain Prost. C’est d’ailleurs pour lui qu’il développe les premiers bas de compression progressive pour le sport, le Booster Veines Sport (BVS), avec son ami le Docteur Serge Couzan. Ils déposent ensemble un premier brevet en 1997, bientôt suivi d’un second relatif à la mesure de la pression veineuse par Echo-Doppler en 2000. Ils équipent de nombreux sportifs, en particulier l’Equipe de France de football lors du Mondial de 1998. Comme il le dit : “J’aime l’innovation. Autant en médecine qu’en ski. Dans ce domaine, j’ai eu de quoi faire avec la mise au point du matériel et le travail en soufflerie.” Côté médecine, il ne s’est évidemment pas arrêté à ses

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deux brevets. Sa dernière création : le laser endo-veineux multi-introductions. Un fauteuil de traitement des varices par chirurgie laser. “Tout est à portée de main pour l’opérateur. J’ai mis au point le fauteuil, tous les sets et le matériel qui permettent de traiter les varices. Les avantages : cinq intervenants en moins, pas de personnel de bloc, pas d’hospitalisation, pas d’arrêt de travail. C’est un geste complet en chirurgie, quasiment indolore et surtout 26 fois moins cher qu’une chirurgie classique.“ C’est grâce à cette invention qu’il est nommé Lauréat

du meilleur parcours de reconversion professionnelle de Sportif de Haut Niveau + de 35 ans, aux Trophées Sport & Management 2017. Une personnalité exceptionnelle, un parcours extraordinaire pour ce gamin de Saint-Pierre d’Albigny qui a découvert le ski à l’âge de trois ans dans la cour de la maison de ses parents, puis s’est perfectionné sur les deux téléskis du Col de Frêne, dans le Massif des Bauges, démontés depuis. Qui aurait cru que d’une si petite station puisse éclore un si grand champion ?

25 ANS

QUE

S O N T- I L DEVENUS S ?

PHILIPPE GOITSCHEL

ARGENT I KILOMETRE LANCÉ

r u e y o t t e n LE

SPECIAL

LORSQUE PHILIPPE GOITSCHEL S’ÉLANCE SUR LA PISTE DES ARCS 2000 CE 22 FÉVRIER 1992, PERSONNE NE LE SAIT ENCORE, MAIS CE SERA SA DERNIÈRE DESCENTE OLYMPIQUE. LE SKI DE VITESSE OU KILOMÈTRE LANCÉ EST EN DÉMONSTRATION. IL NE SERA JAMAIS OFFICIALISÉ. MAIS LES « FOUS GLISSANTS » ONT BIEN D’AUTRES CORDES À LEURS ARCS… 2000. Par Fanny Caspar - Illustration Joseph Brown

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trophéesde shuss Records du Monde : 2002 : Premier homme à

passer la barre des 250km/H avec un record de 250,7 km/h De 1993 à 1995 : Recordman du Monde avec 233,625km/h

Jeux Olympiques : 1992 : Argent Championnats du Monde : Or en 1995, 1999, 2000 et

2002

e ski de vitesse est cette épreuve impressionnante durant laquelle les participants, équipés d’un harnachement spécifique et profilé, se lancent dans une piste préparée, rectiligne et extrêmement raide, à la recherche de la vitesse maximale.

DRÉ DANS L’PENTU En 1992, les Français sont les seigneurs de la discipline et s’adjugent pas moins de quatre places dans les cinq meilleurs de ces JO. Tous à plus de 223 km/h, sans guère plus de protection qu’un casque aérodynamique. L’épreuve demande sans nul doute un sacré caractère. Et ça, Philippe n’en manque pas. Le neveu des deux championnes (Marielle et Christine Goitschel) ne manque pas non plus d’amis sur le circuit, avec qui il a gardé le contact encore aujourd’hui. Certainement car le danger et l’engagement

@ Afp Pascal Pavani

Coupes du Monde : 4 fois Vainqueur de la Coupe du Monde : 1989, 1992, 1993 et 2000.

sont tels qu’ils lient les hommes à tout jamais. De l’épreuve olympique, le KListe (prononcez kaéliste) se rappelle bien sûr de cette entente avec les autres coureurs. Mais cet événement lui a surtout ouvert les yeux. “Quand j’étais minot, j’ai beaucoup rêvé des Jeux Olympiques. Puis, quand j’ai découvert ce que c’était vraiment, ça a radicalement modifié ma vision des choses. J’ai compris que les jeux ce n’était pas cette fraternité entre peuple qui m’émerveillait jusque-là, mais qu’ils étaient prétexte à la défense d’autres intérêts, bien moins reluisants. C’est aussi le seul moment de ma carrière où j’ai perdu des amis. A cause de ce que l’intégration du Ski de Vitesse dans le système sportif international impliquait.” Après 1992, d’un commun accord, les skieurs décident donc de sortir du giron de la Fédération Internationale de Ski, de se passer du CIO et de ses anneaux, et de retourner vers un système indépendant. “ Plus sain… ”.

AUSSI VITE QUE L’ÉCLAIR C’est dans celui-ci que Philippe poursuit sa carrière à la recherche de la plus grande vitesse. Quatre fois Champion du Monde, autant de fois vainqueur de la Coupe du Monde, il atteint le Graal en 2002 lorsqu’il devient l’homme le plus rapide du monde. Dix ans après les jeux et sur la même piste. Son objectif est atteint, il est alors le premier à passer la barre des 250 km/h. Pourtant, paradoxalement, cet exploit si durement atteint ne l’épanouit pas. “Aller plus vite encore, pour quoi faire ? Quel sens donner à tout ça ? Je ne me sentais utile à rien ni à personne, et ça ne me convenait plus du tout. Ni même le principe de la compétition qui tend à diviser les gens. Je ne m’y retrouvais plus.” Il met alors un terme à sa carrière. S’il donne des cours de golf et de ski près de chez lui pour gagner sa vie, Philippe le fait avec un nouvel état d’esprit. “Je n’enseigne

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25 ANS

QUE

S O N T - IL S DEVENUS ?

PHILIPPE GOITSCHEL

ARGENT I KILOMETRE LANCÉ

SPECIAL

plus par rapport à la gagne, mais pour que mon élève connaisse son corps, sache bien l’utiliser, le protéger et le préserver.” Le temps est venu pour Philippe de mener une vie plus en phase avec ses valeurs profondes de fraternité, de respect des autres et de l’environnement. C’est d’ailleurs la protection de ce dernier qui va désormais mobiliser toute son énergie. L’écologie, Philippe y a été sensibilisé dès l’âge de dix ans. C’est en classe de CM2 à Aix-les-Bains, où il habite toujours, que son institutrice, Christiane Carbo, propose un travail sur le thème de la pollution. “On était dans les années 70, comme René Dumont, elle était très en avance sur son temps. Elle nous a fait prendre conscience de la fragilité de notre planète face aux hommes.” C’est ainsi qu’il commence à ramasser les déchets lors de ses sorties en montagne, même s’il se sent souvent honteux et raillé de le faire. En 2007, il crée le collectif Respect Planet et se lance dans des opérations de

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nettoyage de plus grande envergure, pour agir face à l’urgence, sensibiliser l’opinion et informer les gens.

HOMME DE MÉNAGE Certes, il est alors loin de la voie qu’il avait choisie. “Au départ, je voulais être entraîneur, j’ai d’ailleurs passé les diplômes pour ça. Mais je ne me reconnaissais plus dans les valeurs du sport, la course au record, la glorification de l’individualisme. Je voulais agir pour la planète. J’ai donc décidé d’utiliser mes compétences et mon énergie pour réparer les sites naturels pollués.” S’il a commencé par la montagne, il réalise en 2010, au cours d’une sortie sur le lac du Bourget, que les plans d’eau méritent également d’être soignés. Il s’initie alors à la plongée pour pouvoir être en mesure de réaliser des opérations de ramassage lacustre efficaces. Avec ses partenaires de

Respect Planet, Philippe a décidé “d’agir là où ce n’est pas facile, là où tout le monde ne va pas, là où les déchets ne se voient pas. Sur terre, sous terre et sous l’eau”. Soutenu et aidé par des associations comme Mountain Wilderness, 90% des collectes organisées par le collectif le sont dans l’arc alpin. Mais pour intéresser les médias, pour avoir plus d’impact, les destinations « exotiques » sont parfois utiles. En juillet 2018, c’est donc en Chine, sur la voie normale (la plus fréquentée, celle où on trouve le plus de déchets) du MustaghAta, à plus de 7500m d’altitude, que Philippe veut se rendre avec son fidèle compagnon de ramassage, l’ingénieur et ami Breffni Bolze. Pour nettoyer bien sûr, mais également pour informer, former la population locale et l’aider à mettre en œuvre des solutions de collecte et de tri. Le rêve de Philippe Goitschel aujourd’hui serait que les choses puissent aller plus vite encore, à bien plus de 250 km/h !

Relax!

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Avec l’infusion des Marmottes, quand la journée touche à sa fin, offrez-vous un pur moment de détente, doté de saveurs exquises. Pour les gourmands, rajoutez une petite touche de miel, de tilleul ou d’oranger : c’est l’apothéose.

T UR E À L’ É T A

PAUL & ISABELLE DUCHESNAY ARGENT I PATINAGE ARTISTIQUE

SPECIAL

25 ANS

QUE

S O N T - IL S DEVENUS ?

LAME S eur

h n o de b

DEUXIÈMES À L’ISSU DU PROGRAMME COURT, LA PRESSION EST PALPABLE QUAND LES PREMIÈRES NOTES DE WEST SIDE STORY RÉSONNENT DANS LA PATINOIRE D’ALBERTVILLE. PROGRAMME SURVOLTÉ, LE COUPLE DE PATINEURS FRANÇAIS SOULÈVE LA FOULE ET DONNE UN SPECTACLE « DUCHENESQUE ». ENTRE FRASQUES ET ARABESQUES, UNE ÉPOPÉE QUI NE PEUT LAISSER DE GLACE. Par Magali Buy - Illustration Joseph Brown

C’

est dans la petite ville d’Aylmer au Québec que Paul et Isabelle Duchesnay, frère et sœur franco-canadiens, foulent la glace pour la première fois : “J’ai commencé par tomber sur le nez, ma sœur m’a relevé puis appris

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et on est parti faire le tour de la patinoire, c’est comme ça que j’y ai pris goût.” Très vite, tout s’enchaine. Ils s’entrainent beaucoup, conjuguent études et passion et se lancent dans la discipline de couple. Mais en 1978, Isabelle fait une terrible chute sur la tête. Les parents sont intraitables : plus de sauts ni de portés périlleux, ce sera la danse ou rien ! Pas très emballés, mais accros à la glace, la fratrie s’adapte et laisse glisser.

LE FEU SUR LA GLACE… Isabelle est spontanée, tout feu tout flamme et résolue. A l’opposé, son frère, plus effacé et calme en apparence, est

néanmoins tout aussi déterminé : “Paul a toujours cette envie de faire les choses avec précision. Isabelle comprend très vite, c’est souvent elle qui explique ensuite à son frère, mais c’est toujours lui qui mène”, souligne Christopher Dean, leur chorégraphe. Complémentaires, un peu siamois, entre blessures et embûches, leur complicité sera sans conteste le ciment de leur carrière de patineurs. En 1985, alors qu’ils patinent pour le championnat canadien, leur style crée la controverse. Les juges les bottent en touche et les privent du billet pour les championnats du monde quelques mois plus tard. Inutile d’insister, vexés, ils décident de rejoindre

trophéesde shuss Jeux Olympiques : 1992 : Argent

Championnats du monde : 1989 : 3ème 1990 : 2ème 1991 : 1er

la France. 1986, à peine arrivés, jetlag dans les patins, le duo remporte le championnat national. Ça, c’est fait. Très vite, ils s’entourent de Christopher Dean et de Martin Skotnicky respectivement chorégraphe et entraîneur et partent travailler à Obersdorf en Bavière. Ensemble, ils vont révolutionner la danse sur glace, non sans mal.

De compétitions en compétitions, les années se suivent et se ressemblent. Ils dansent, innovent, choquent ou provoquent l’admiration, mais surtout, ils brisent la glace. Chouchous du public, bêtes noires des juges trop conservateurs, leur patinage décalé, border line, flirte très souvent avec le règlement et dérange autant qu’il surprend. Mélange de techniques, d’émotions et d’audace, leurs programmes ambitieux et culottés mettent le classicisme du patinage sens dessus dessous, peut-être un peu trop. 1991, championnat d’Europe, Isabelle patine habillée en homme, les bornes sont dépassées. C’est la provoc’ de trop ! “C’était un pas vers l’avant qui était peut-être trop vers l’avant pour les juges et pour le public”, reconnait-elle. Trop précurseur, mais conscients des réticences qui mettent des bâtons dans leurs roues, la même année, ils modifient leur programme pour les championnats du monde, à la dernière minute. Robe rouge en haillon, pirouettes et tourbillons, ils montent enfin sur la première marche du podium à Munich et prennent la direction d’Albertville, de l’or mondial dans les patins.

ET PAS DE ZÈLE… Or olympique dans le viseur, pression du public sur les épaules, ils s’entraînent sans relâche sur le thème de West Side Story où ils incarnent Maria et Bernardo, frère et sœur à l’écran : “ça a été la préparation la plus éprouvante de notre carrière point de vue nerf. Au vu de l’attente, il était difficile de faire plaisir à tout le monde. On s’est plié

PIEDS DANS LE PLAT…

un peu plus au règlement, par la force des choses... Les Français s’attendaient à un bon résultat, on se devait d’essayer de ne pas les décevoir. On n’a pas pu faire exactement ce qu’on aurait voulu, mais on a proposé un compromis. Notre but a toujours été de patiner pour le public et ça le restera”, assure Paul. Petits pas, prouesses techniques et un final spectaculaire ne suffiront pas à rattraper les Russes dans leur ruée vers l’or. Les Duchesnay s’inclinent et remportent tout de même la médaille d’argent.

RETOUR AU BERCAIL “J’espère que les gens vont se rappeler tout ce qu’on a apporté à la danse, à travers les costumes, les chorégraphies...”, soupire Isabelle. Pour les Duchesnay, les jeux de 92 signent la fin de leur carrière amateur.

Rentrés au Québec, ils raccrochent un temps les patins, avec le rêve en tête de créer leur propre école de patinage. Sur les circuits professionnels jusqu’en 1995, c’est une grave blessure de Paul qui mettra un terme à leur carrière sur glace. Isabelle devient alors consultante au Canada et en France aux côtés de Nelson Monfort notamment. “Et je me suis occupée de la chorégraphie de jeunes couples de patineurs canadiens. Je remets les patins de temps en temps, mais honnêtement, patiner ne me manque absolument pas !” En 2001, elle devient maman d’un petit Paul - comme son tonton - et se consacre principalement à sa famille. De son côté, Paul officie de temps à autres en tant que juge, mais s’occupe surtout d’animaux blessés dans une fondation menée par sa mère. Bien loin des médias et de la ferveur olympique, ils ont finalement laissé glisser.

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EN BREF

e i n g a p m & Co

MEDAILLES

VOILÀ, NOUS AVONS BIEN PARADÉ, REPLACÉ SUR LEUR PODIUM NOS MÉRITANTS HÉROS TRICOLORES, MAIS REMETTONS L’ÉGLISE AU MILIEU DU VILLAGE - OU LE MÂT ET SES ACROBATES AU CENTRE DU THÉÂTRE DES CÉRÉMONIES : SI NOTRE COQ PEUT SE GLORIFIER D’UNE BELLE 7ÈME PLACE AU TABLEAU DES MÉDAILLES, IL Y A QUAND MÊME DU MONDE DEVANT… Par Mélanie Marullaz

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A peine pubère (a-t-il seulement mué ?), le sauteur finlandais, Toni Nieminen qui décroche l’or en grand tremplin et par équipe, devient, à 16 ans, le plus jeune champion olympique des Jeux d’hiver. Mais le sportif le plus décoré de l’édition 92 des JO est une sportive : la fondeuse russe Lioubov Egorova. Avec 5 médailles (3 d’or et 2 d’argent) en 5 épreuves, elle est montée sur tous les podiums de sa discipline à Albertville ! Sceptiques, rangez votre sourire en coin : sur 522 contrôles, aucun athlète ne fut contrôlé positif à l’occasion de ces jeux d’hiver d’Albertville. Quant à Lioubov, elle aime (haha..) décidémment les médailles olympiques, car deux ans plus tard, elle en rapportera 4 (3 d’or et 1 d’argent) de Lillehammer, ce qui lui permettra d’égaler le record féminin de titres aux Jeux d’hiver, soit les 6 médailles d’or de la patineuse de vitesse soviétique Lydia Skoblikova. Lioubov Egorova

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’ e c n a v a ’ Gagne d

Alberto Tomba

A Calgary en 1988, Alberto Tomba avait décroché deux médailles d’or, en géant et en slalom. Rêvant, en 92, d’un second doublé olympique pour la Bomba, les Italiens avaient déjà rebaptisé la ville française : « Albertoville ». Si le porte-drapeau de la délégation transalpine conserve effectivement son titre en géant - une première en ski alpin - il ne prend pourtant que la 2ème place en slalom, derrière le Norvégien Finn Christian Jagge. Comme quoi, faut pas vendre la peau de l’orso, non, faut pas.

Toni Nieminen

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Effondrement du bloc de l’Est, fin de la Guerre Froide… De nouvelles équipes olympiques pimentent la compétition. Pour leurs premières olympiades depuis la chute du mur de Berlin, à Albertville, la RDA et la RFA présentent une seule équipe, ce qui n’était pas arrivé depuis les Jeux de 1964 ! Elle arrive en tête des nations avec 26 médailles dont 6 en or. Elle est suivie par une autre équipe unifiée, celle des 6 anciennes républiques soviétiques (la Russie, l’Ukraine, le Kazakhstan, la Biélorussie, l’Ouzbékistan et l’Arménie) avec 23 médailles, dont 9 en or. C’est aussi en 1992 que les délégations d’Estonie, Lettonie et Lituanie défilent sous leur propre drapeau, idem pour la Croatie et la Slovénie, après la dislocation de la Yougoslavie.

-Jacques © CIO/STRAHM, Jean

EN BREF

e u q o p e e n u ’ d n i F

Y’a pas que ’ e i v la s n a d d r a c c i P

Luc Alphand

e s i a v u a M pente ’

naco Prince Albert de Mo

d r o b a e l p o e P En 1992, le Prince Albert de Monaco est le porte-drapeau de la délégation monégasque et conduit l’équipe de bobsleigh. La dernière manche de bob à quatre est le plus beau souvenir des cinq olympiades auxquelles il a participé. Dans les tribunes officielles, en regardant à la loupe, on a des chances de reconnaître Manuel Valls, alors délégué interministériel adjoint aux Jeux olympiques. Il fait partie des 8 représentants de l’Etat au COJO. Une opération « sauvetage » qui lui évite d’être totalement à la rue après que Michel Rocard, dont il faisait partie du cabinet, a été viré de Matignon au profit d’Edith Cresson.

Alors 13ème des qualifications en ski de vitesse, sur la piste des Arcs, le champion suisse de la discipline, Nicolas Bochatay, 27 ans, meurt en percutant une dameuse à l’entraînement. La compétition a néanmoins lieu et sera remportée par le Français Michael Prufer qui atteindra 229,299 km/h (voir notre article p.160).

Dans l’équipe de France de ski alpin, aux côtés du médaillé olympique des Saisies (voir notre article p.114), deux autres champions vont se révéler plus tard : Luc Alphand, 12ème en Descente et 16ème en Super G à Albertville sera finalement sacré champion du Monde 97. Quant à Jean-Luc Crétier, au pied du podium en Combiné et 24ème en Géant… il fera un choix de discipline plus judicieux, puisque 6 ans plus tard, c’est en Descente qu’il décrochera l’or à Nagano - la 1ère médaille d’or française depuis Killy dans l’épreuve reine du ski alpin.

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SPECIA

25 ANSL

CE QUI CARACTÉRISE NANO POURTIER EN 1992, C’EST SA MOUSTACHE. CELLE QUI SE CABRE DE PLAISIR DEVANT LE DOUBLÉ HISTORIQUE QUE LUI OFFRENT SES POULAINS EDGAR GROSPIRON ET OLIVIER ALLAMAND LORS DE LA PREMIÈRE ÉPREUVE DE BOSSES DE L’HISTOIRE DES JEUX OLYMPIQUES. SON JOB ? FAÇONNEUR DE CHAMPIONS.

a l s n a d e Bien venu Par Fanny Caspar

NANO-SPHÈRE

riple vainqueur de la Coupe du Monde de Bosses (1979, 1981, 1982), Nano Pourtier est bien plus qu’un skieur engagé, c’est un meneur d’hommes. En huit ans à la tête des Equipes de France de ski artistique et acrobatique, il obtient 147 podiums en Coupe du Monde, 17 médailles aux Championnats du Monde et aux Jeux Olympiques.

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L’HOMME QUI PARLAIT À L’OREILLE DES CHAMPIONS Homme de caractère, il quitte la Fédération Française de Ski juste après les JO d’Albertville, suite à des désaccords avec sa direction. Qu’à cela ne tienne, d’autres ont pu observer ses compétences et ne tardent pas à l’approcher. La Fédération des Sports de Glace commence par lui commander

un audit, puis le recrute pour reprendre la direction des Equipes de France de bobsleigh. “J’ai mis en place un projet sur cinq ans avec une nouvelle structure d’encadrement, un nouveau bob et une nouvelle équipe. J’ai fait appel à l’Insep pour recruter des pousseurs issus de l’athlétisme… Pour tester”, se souvient-il. La formule fonctionne remarquablement puisque l’équipe remporte la médaille de

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S O N TDEVENU I L S S?

NANO POURTIER

COACH

25 ANSL

Nano Pourtier et Jack Poillion à Paskapoo en 1981

o ans et Nan Greg Ath

en 1981 Oberjoch Pourtier à

bronze des Jeux de Nagano en 1998, puis l’or en bob à 4 des Championnats du Monde de Cortina d’Ampezzo en 1999. Sans quitter cette Fédération, Nano change de crémerie. On lui confie le Hockey sur Glace, avec pour mission de remonter l’Equipe de France en Elite mondiale et de la qualifier aux JO de Salt Lake City. Ce sera chose faite. La France obtient la 14ème place des Jeux de 2002, les derniers auxquels elle ait participé d’ailleurs. “C’est un très beau souvenir pour l’Equipe, qui a même été félicitée par les Américains pour sa prestation lors du match face à la Biélorussie, c’est dire !” Puis l’équipe obtient la victoire aux Championnats du Monde DZ1 à Ljubljana en Slovénie en 2003. Avant que Nano ne vole vers d’autres horizons.

FAIRE DE SES RÊVES UNE VIE Après un passage par la ville de la Tronche, aux portes de Grenoble, en tant que Directeur des Services Techniques, Nano « remonte » sur les terres de son enfance, à Chamrousse, où il intègre le conseil municipal en 2008. Propriétaire d’un snackbar crêperie, le Hard Boss Café qu’il vient juste de vendre (en 2017), le boss se consacre à son rôle d’élu « Adjoint aux Sports, aux

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Avec Guilbaut Colas et Edgar Grospiron à Chamrousse

Travaux et Chargé du Personnel » depuis 2013. Il est également Administrateur de la Régie des Remontées Mécaniques de la station. Bref, une retraite bien remplie. Le prochain rendez-vous de Nano Pourtier sera la Course des Légendes qui se tiendra à Chamrousse le 23 janvier prochain à l’occasion du cinquantenaire des JO de Grenoble. Investi dans les célébrations qui vont rythmer la saison dans la commune du Massif de Belledonne, il se rappelle avoir vécu de grands moments, enfant, en 1968. “J’avais 14 ans, on a porté la flamme, le drapeau avec les autres gosses du club. On faisait l’ouverture des courses, on descendait à quatre l’un derrière l’autre dans le Géant. Je voyais tous les champions. Ça a eu un effet moteur, c’est certain, mais depuis gamin, je rêvais d’être champion de ski et de faire mon métier dans la neige.” Quand on lui parle des Jeux de 1992, Nano bombe le torse : “Aux JO de 92, dans les quatre premiers, j’ai quand même mis trois Français : Gagar (Edgar Grospiron) en tête, Olive (Olivier Allamand) second et Duduche (Eric Berthon) quatrième.” Le ski de bosses est un sport individuel, mais pour Nano, l’esprit d’équipe, la cohésion de groupe font partie intégrante du succès de ses « gars » comme il les appelle affectueusement.

Pour les JO, il réunit toute l’équipe au Pâquis, l’hôtel où le groupe séjourne habituellement pendant les phases d’entraînement d’été et d’automne à Tignes. Il est primordial pour lui que ses athlètes se sentent bien. Il invite également les blessés, ceux qui auraient dû courir à Tignes, mais qui ne pouvaient pas le faire. Il voulait que l’équipe soit complète. “Ce qu’on a vécu tous ensemble, on ne nous l’enlèvera jamais. J’étais fier de mes jeunes, on a vécu une sacrée belle aventure !” Pour célébrer les médailles d’Edgar et Olivier, toute la fine équipe se retrouve au grand complet, dans une ambiance de folie, au Pub Maryline, le bar fétiche des freestylers. Les médailles françaises des autres disciplines ne seront pas oubliées, ni ce soir-là, ni le reste de la semaine. Une vraie grande fête qui joue les prolongations ! Il est indéniable que Nano Pourtier a profondément marqué l’histoire des équipes qu’il a dirigées. Elu Meilleur Dirigeant Sportif par l’Académie des Sports en 1998, il a reçu le 7 novembre 2016, des propres mains de son protégé Edgar Grospiron, les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur, le 7 novembre 2016, à Chamrousse. De quoi se laisser pousser à nouveau la moustache ?

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e chemin qu’empreinte Lamine Guèye pour se rendre aux Jeux Olympiques d’hiver, alors qu’il est Sénégalais, est un vrai parcours du combattant. Une bataille pour trouver du matériel, s’entraîner, obtenir le financement d’une saison où la couleur principale est le blanc. Pas facile quand on vient d’un pays où il ne neige pas. Pourtant ce jour-là, le public est là qui l’acclame et le soutient, comme les 56 participants de l’épreuve mythique. “Je me souviens, quand je me suis lancé, j’entendais les hurlements de la foule. Du début à la fin. Malgré le bruit des skis sur la glace. Ça m’a porté. Le public est resté jusqu’au bout pour voir tous les compétiteurs. Y compris

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ceux qui n’avaient aucune chance de gagner ! C’était ça l’esprit olympique. Aujourd’hui, ce n’est plus possible, car les gars comme moi ne sont plus là...”

QUAND LES JEUX ÉTAIENT ENCORE OLYMPIQUES En effet, ces Jeux sont les derniers où chaque nation pouvait aligner quatre athlètes dans les épreuves de ski. Aujourd’hui, les critères de qualification sont faits de telle manière que l’accès aux JO est quasiment impossible aux sportifs des pays mineurs. “Ce qui était magique, c’est qu’il y avait une parenthèse, une seule, tous les quatre ans, où malgré tous

LAMINE GUÈYE EST AU DÉPART DE LA DESCENTE OLYMPIQUE DE VAL D’ISÈRE EN CE MATIN DU 9 FÉVRIER 1992. IL ENTEND SE MESURER À LA FACE. ET À TOUS LES GRANDS DU CIRQUE BLANC. QUAND ON EST NÉ BLACK À DAKAR, LE TRACÉ QUI MÈNE AU PORTILLON DE DÉPART EST UNE VÉRITABLE PISTE... NOIRE, SEMÉE DE BOSSES. ET POURTANT... LE SKIEUR QUI DESCEND BELLEVARDE CE JOUR-LÀ N’EST AUTRE QUE LE PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION SÉNÉGALAISE DE SKI ! Par Fanny Caspar

les écarts d’argent et toutes les différences, tous les êtres humains étaient égaux et sur la même ligne de départ. Et ça, c’est fini. C’est catastrophique.” Et l’homme de dénoncer, depuis, la perte de l'esprit olympique au profit de la rentabilité économique.

C’EST MON SPORT, MA BATAILLE C’est lorsqu’il est pensionnaire en Suisse que le petit-fils de Lamine Guèye - premier président de l'Assemblée nationale du Sénégal, disparu en 1968, dont il porte le nom -, découvre le ski. A 19 ans, en 1979, il crée même la Fédération Sénégalaise de Ski. Et devient le premier skieur africain

trophéesde shuss xxxxx

Jeux Olympiques : 1984 : Descente, Géant et Slalom 1992 : Descente, Super-G, Géant et Slalom

1994 : Descente

Meilleur résultat : Descente Albertville en 1992 : il finira 45ème

Championnats du Monde : 1993 : Descente 1996 : Descente, Super-G, Géant,

noir à participer aux épreuves de ski alpin à Sarajevo en 1984. Il s’aligne à nouveau en 1992 à Albertville dans les quatre disciplines. “Puis je suis allé à Lillehammer, car il restait une porte d’entrée pour un seul coureur dans une seule discipline. Mais je suis arrivé tellement stressé que j’ai raté une porte à la descente. Ça m’a écœuré. J’ai décroché un moment, puis j’ai repris en 1998 pour tenter ma chance à nouveau pour Salt Lake City. Mais je n’ai pas pu vivre l’aventure car les épreuves qualificatives ont été annulées.”

Slalom et Combiné 2003 : Géant et Slalom 2005 : Géant et Slalom Meilleur résultat : Slalom Sierra Nevada en 1996 : 32ème

En 2006, il se blesse gravement au genou. “Après un mois d’hosto, dix mois de béquilles, j’ai compris qu’il était temps d’arrêter. Depuis Albertville, en réalité, c’était fini. Le rêve olympique avait pris fin. Il était remplacé par les bagarres, les discussions, les prises de position, les actions légales et médiatiques pour essayer d’obtenir le droit de participer. Pour moi et pour les autres nations. J’ai même écrit un livre (NDLR : Skieur sénégalais cherche esprit olympique, paru aux éditions

Calman-Lévy), mais rien n’y a fait.” Aujourd’hui Lamine ne skie plus. Le plaisir de la glisse, la nature, la liberté, l’adrénaline, il les retrouve sur les planches de kite surf qu’il se fabrique lui-même. Ce touche-àtout qui déteste la monotonie a déposé un brevet pour un fusil de chasse sousmarine, son autre passion. “Maintenant, je fais des conférences, du team-building. J’aime partager. Si j’ai un conseil à donner : écoutez ce que vous avez envie de faire, et surtout essayez !”.

“

LA PLUS BELLE IMAGE QUI ME RESTE DE CES JEUX, C’EST QUAND FINN CHRISTIAN JAGGE ET ALBERTO TOMBA PORTENT SUR LE PODIUM AVEC EUX LE DERNIER COUREUR DU SLALOM. LA FOULE ÉTAIT EN DÉLIRE. ÇA, C’ÉTAIT L’ESPRIT OLYMPIQUE ! C'EST FINI AUJOURD'HUI !

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EFFETS

« LA SAVOIE A GAGNÉ 15 ANS », « LES JEUX PAIERONT LES JEUX »… DERRIÈRE LES NOBLES INTENTIONS, LES PHRASES GALVANISATRICES ET L’EUPHORIE DU MOMENT PARTAGÉ, LA MÉDAILLE OLYMPIQUE, COMME TOUTES, FINIT PAR DÉVOILER SON REVERS. LES JO SONT UNE POTION MAGIQUE POUR LA NOTORIÉTÉ ET LE DÉVELOPPEMENT D’UNE RÉGION… OUI, MAIS À QUEL PRIX ? Par Mélanie Marullaz

Les Jeux de 92 ne se sont pas limités à l’organisation d’une fête de 15 jours, ils ont été pensés dans une optique de développement durable. Ce sont des réflexions qui paraissent normales aujourd’hui, mais à l’époque, les concevoir comme un projet global d’aménagement du territoire, c’était très nouveau”, rappelle Claire Grangé, directrice de la Maison des Jeux à Albertville. “Ce qu’ils ont apporté, c’est d’abord un héritage matériel en termes de voies de communication, de transformation des routes, de mise à niveau des équipements publics, dont on ressent tous les jours les bénéfices”.

s e r i a d n o c e S Autoroute jusqu’à Albertville, voie rapide vers Moutiers, arrivée du TGV à Bourg St Maurice, création d’un nouvel hôpital, rénovation de plus de 200 hôtels… Plus de 760 millions d’euros d’investissements en tout, une facture que l’Etat partage - ce n’était pas le cas à Grenoble en 68 - avec la région, le département, les stations et les sociétés de remontées mécaniques. Côté fonctionnement, le COJO laisse une ardoise de 44 millions d’euros, 7% du budget initial, que l’Etat prend en charge à 75%. Le Département solde ses 25% en 5 ans sans nouveaux impôts, grâce à des provisions réalisées les années précédant les Jeux, mais en réduisant drastiquement les subventions allouées aux communes. L'impact est donc plus ressenti en station, ou dans les communes qui, malgré des retombées économiques et touristiques très positives, se sont plus durablement endettées (voir dans les pages suivantes).

POST-OP La nouveauté du projet se situe aussi dans le fait d’avoir imaginé la reconversion des sites, de limiter les « éléphants blancs », ces équipements construits à grands frais puis laissés à l’abandon. A Albertville, c’est plutôt une réussite. Le Lycée Professionnel du Grand Arc ouvre dès la rentrée 1992 dans les bureaux du COJO, rendus à l’Education Nationale. Le théâtre des cérémonies est démonté, et même s’il faut batailler 6 mois pour que les organisateurs acceptent de redonner un aspect paysager au site laissé en friches, il est transformé en parc sportif - au milieu duquel trône aujourd’hui encore le mât central de la mise en scène de Decouflé. La patinoire d’entraînement, elle, échappe à son destin de boulodrome en partant, bout par bout, vers Wasquehal, dans le nord de la France. L’anneau de vitesse - dans lequel la

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collectivité a investi 3 millions de francs devient un stade, auquel il manque deux pistes pour accueillir des championnats de France ou d’Europe, certes, mais qui reçoit des stages sportifs de haut niveau. La Ville hérite d’un centre culturel, le Dôme - l’intégration d’une dimension culturelle de l’événement faisait partie du cahier des charges l’organisation des Jeux - et d’une halle olympique de 9000 places. Voilà pour les effets euphorisants de la cure olympique.

stade olympiques perdent de l’argent… avec un déficit de 4,73 millions d’euros au budget communal, les caisses sont vides. “Juste après les JO, c’était compliqué”, reconnaît Jean-François Brugnon, actuel adjoint au sport, élu à Albertville depuis 1995. “Avant les jeux, la commune avait les yeux rivés sur la flamme. Le courant, l’entretien, le quotidien ont été délaissés. Après, il a donc fallu s’occuper des quartiers, du patrimoine, mais on avait plus un rond !”

RÉVEIL DIFFICILE

CONVALESCENCE

Mais le traitement a aussi des effets indésirables. Sans les Jeux, Albertville n’aurait évidemment jamais bénéficié d’autant d’équipements nouveaux, mais un an après les agapes, la ville se réveille avec la gueule de bois. Le soufflet des embauches générées par les grands travaux d’avant JO est retombé, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 33%* ; en trois ans la dette par habitant a doublé et la taxe d’habitation augmenté de 40% ; le Dôme, dans lequel la ville a investi 7 millions d’euros paraît surdimensionné, la Halle et le

25 ans après, emprunts remboursés et fiscalité stabilisée, Albertville a enfin réglé ses comptes et fait la paix avec son passé olympique. Symbole de cette résilience, la Halle Olympique, menacée de démolition pour vétusté, a finalement été entièrement rénovée en 2015 : 10 millions d’euros pour en faire le cœur économique d’un quartier redynamisé, envisagé comme un campus olympique, dans lequel s’est installé le Centre National de Sport de Haut Niveau et qui accueillera, en 2019, l’Office du Tourisme et la Maison des Jeux. Car l’olympisme fait

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partie intégrante de l’identité de la Ville. “Le logo des Jeux est toujours associé à notre image, il a été plus ou moins mis en avant en fonction des tendances et des municipalités, mais aujourd’hui, nous surfons encore sur la vague de 92”, affirme Frédéric Burnier Framboret, maire d’Albertville. “Nous sommes une porte d’entrée sur la moitié du domaine skiable français, des entreprises comme Poma, ou sa filiale Sacmi s’installent ici et cette attractivité, nous la devons à 95% à l’image olympique.” Réactiver la flamme, ré-invoquer l’esprit olympique… avec l’idée de remettre ça ? “Les infrastructures existent, ça aurait du sens”, répond Frédéric Framboret Burnier, sous le regard interloqué de son adjoint au sport. “C’est une réflexion personnelle, mais une candidature à deux villes avec Turin, l’association de deux anciennes villes olympiques, pourquoi pas ?” Dans un contexte où les villes candidates ne se bousculent pas, peut-être qu’on en reparlera… La Savoie partagée entre morosité et espoir, de Gabrielle Serraz - Les Echos, édition du 08 02 1993

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EN 1992, LES ARCS 2000 ONT MIS DANS LE MILLE AVEC L'ACCUEIL DE LA SEULE ÉPREUVE DE SKI DE VITESSE DE TOUTE L'HISTOIRE DES JEUX. SURFANT SUR CETTE LANCÉE, LA STATION TIENT ENCORE AUJOURD'HUI LA CORDE DANS LE DOMAINE DES NOUVELLES GLISSES. Par Béatrice Meynier

ans l'optique de promouvoir le spectaculaire ski de vitesse (ou Kilomètre Lancé), le Comité Olympique inscrit la discipline au programme de sa 16ème édition des Jeux d'hiver. Jugée potentiellement dangereuse, car empruntant un couloir naturel de déjection propice aux avalanches, la piste

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de pratique déjà existante aux Arcs est délaissée. Le nouveau tracé sur les pentes de l'Aiguille Rouge nécessite deux ans de travaux ! D'un dénivelé de 565 mètres, la piste de 1740 mètres ainsi façonnée atteint une déclivité maximale de 70 % ! Elle est conçue pour posséder un potentiel de vitesse à 230 km/h. Un objectif atteint, puisque les records du monde masculin et féminin sont battus lors de la compétition olympique, avec des vitesses de 229,299 km/h pour le Français Michaël Prüfer et de 219,245 km/h pour la finlandaise Tarja Mulari.

TREMPLIN MÉDIATIQUE Le ski de vitesse s'octroie la deuxième meilleure audience télévisuelle des JO d'Albertville (derrière la descente hommes en ski alpin). Le Comité International Olympique décide toutefois de ne pas reconduire la discipline lors des éditions

suivantes. Vraisemblablement en raison de l'accident, qui coûte la vie au skieur suisse Nicolas Bochatay, lors d'une collision avec un engin de damage juste avant la finale. Malgré ce tragique événement, la médiatisation de la discipline génère un impact positif pour la station. “Les Arcs ont bénéficié de la dynamique créée par les Jeux sur le KL. Nous avons profité du fait d'avoir les infrastructures et le savoirfaire technique pour rebondir. L'accueil des compétitions correspondait à l'identité de la station en matière de pratiques innovantes. Jusqu'en 2007, nous avons donc conservé la piste pour cet usage ainsi que pour des initiations au grand public”, précise-t-on à l'Office du Tourisme. Etabli en 2006 par le champion Simone Origone, le record de vitesse sur cette descente est de 251,400 km/h. Aujourd'hui classée en zone hors piste, elle est devenue le terrain de jeu des free-riders.

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saute ! Ils étaient septiques les villageois du Praz, quand ils ont vu le terrassement énorme réalisé en prévision de la construction des tremplins olympiques!”, se souvient Michel Pachod, responsable du site à l’époque des Jeux. C’est sûr qu’implanter 2 tremplins de 120 et 90 m ne passait pas inaperçu ! “Pour autant, toute une réflexion sur le paysage a été réalisée à l’époque, des cultures de fleurs ont même été effectuées spécialement pour qu’elles s’enracinent rapidement autour de la structure.” En février 1992, c’est bien la neige qui recouvre le site sur lequel le doublé français en combiné nordique, Fabrice Guy et Sylvain Guillaume, a fait le show. “C’était formidable, on n’a jamais revu autant d’ambiance au village !” se rappelle Michel. “En plus, le local de l’étape, Steve Delaup nous a offert une belle 6ème place !”

UN NOUVEL ENVOL Avec un coût de 20 millions d’euros, tout l’enjeu de la fin des Jeux était de rentabiliser les tremplins… Et même si le département met la main à la poche en versant une subvention chaque année, il faut prendre

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LES TREMPLINS DE SAUT DU PRAZ AURAIENT PU PRENDRE DU PLOMB DANS L’AILE APRÈS LES JEUX, MAIS À COURCHEVEL, LES ATHLÈTES SE SENTENT TOUJOURS POUSSER DES SPATULES AU SOMMET DE CET ÉQUIPEMENT HORS-NORME QUI TUTOIE LES ÉTOILES… Par Céline Leclaire

toutes les opportunités de développement au vol ! “Une chance, c’est que les pistes en plastique vert pour la réception des skieurs venaient de sortir, ce qui nous garantissait par la suite une utilisation du site en toute saison.” Aujourd’hui, Courchevel possède également deux autres tremplins de 25 et 60 m, histoire de rendre la discipline accessible aux plus jeunes, une usine à neige, un bâtiment d’accueil des sportifs, un gymnase… “Le site est reconnu sportivement, notamment avec l’accueil du Grand Prix de saut en été. Et les athlètes du monde entier viennent s’y entraîner. Désormais, on

@ GETTY /Bob Thomas

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COURCHEVEL

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rentre dans une phase d’animations. Il faut ouvrir le site au grand public et pour cela, on a beaucoup de projets dans les cartons : tyrolienne à partir du sommet des tremplins, chute libre indoor, soufflerie pour que la fédé puisse faire des essais…” De quoi prendre un bon bol d’air !

BONDS ET REBONDS En 92, la station chic héberge aussi les membres du CIO et devient ainsi le « QG des VIP des JO » ! Les Jeux poussèrent aussi la commune à construire « Le Forum » - une nouvelle patinoire, un bowling, une galerie marchande, un mur d’escalade… -, pour remplacer la patinoire en plein air devenue obsolète. Les équipes de hockey sur glace s’y sont notamment entraînées durant les Jeux et aujourd’hui, le site accueille divers spectacles et galas. Autre modification du paysage post Jeux : la création de La Tania en 1990-91 (appartenant aujourd’hui à la commune de Courchevel), choisie comme village olympique annexe pour accueillir journalistes et athlètes. Avec 4000 lits touristiques, elle est devenue une station familiale et intimiste.

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Le Lana et Courchevel ont une histoire commune, ils ont grandi ensemble, évolué ensemble pour devenir l’un, un hôtel de prestige, l’autre une station mondialement connue.

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PILE SUR S

tation de Jean-Claude Killy, coprésident du Comité d'Organisation, Val d’Isère hérite des épreuves les plus prisées : le ski alpin masculin, en Descente, Combiné, Slalom Géant et Super-G. Alors secteur hors piste, la spectaculaire Face de Bellevarde avait jusque-là été le théâtre d'une seule compétition : le Championnat de France de 1952. Faisant fi des critiques, pour Killy et son ami Bernhard Russi (médaillé d’or aux JO de Sapporo et architecte réputé des pistes de descente), ce sera elle ! Ni une, ni deux, ils décident de la faire aménager pour les Jeux. La pente est tracée en respectant particulièrement le relief naturel et en veillant à la préservation de l'environnement. Le fameux « virage de l'ancolie » permet ainsi d'éviter le site où pousse la fleur protégée. Depuis l’aire d’arrivée au cœur de la station, la descente est visible à 80%, ce qui constitue une première, et assure une ambiance

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A VAL D’ISÈRE, PAS DE HASARD DANS LES JEUX DE 1992 ! SANS JAMAIS SE METTRE DANS LE ROUGE, LA STATION A MISÉ SUR UNE NOIRE. UN PARI TOUJOURS GAGNANT 25 ANS APRÈS. Par Béatrice Meynier

extraordinaire. Il règne d'ailleurs dans le village une ferveur spéciale, ponctuée par la médaille d'argent du champion français Franck Piccard (passé à 5 malheureux centièmes de la première place sur le podium).

PISTE AUX ÉTOILES “Tout le village était derrière Killy pour l'organisation de ces Jeux et il y avait ici un côté festif comme nulle part ailleurs. Si un même traiteur fournissait l'ensemble des sites, Killy avait donné une dérogation spéciale à Val d'Isère pour créer la « Tente 92 ». Ce restaurant éphémère, qui servait

1200 à 1500 couverts par jour, était tenu par les étoilés d'Alsace, région dont est originaire la famille Killy. Ces Chefs représentaient au total plus de 30 étoiles ! C'était incroyable de les voir là, cuisinant au pied de la piste”, se souvient Luc Reversade, créateur de la Folie Douce. “Et puis sur le plan sportif, Val d'Isère est la station de compétition la plus primée au monde. Les jeux ont permis d'y ancrer cette épreuve mythique qu’est la descente hommes.” En plus de la nouvelle liaison avec le domaine de Solaise et l'installation d'un funiculaire, l'événement a contribué à améliorer l'accès routier à la station. Un trajet plus facile pour venir admirer les premières épreuves françaises de descente de la Coupe du monde de ski alpin, que continue d'accueillir, chaque hiver, la Face de Bellevarde... Prochain rendez-vous de la station, le Critérium de la première neige, les 9, 10, 16 et 17 décembre.

@ GETTY / Nathan Bilow

VAL D’ISÈRE

SPECIAL

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@ GETTY /Simon Bruty

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IL NE FALLAIT PAS SE PLANTER SUR LA PROTECTION DES ESPÈCES NATURELLES, NI LAISSER POUSSER LES MAUVAISES GRAINES DE L'ENDETTEMENT. LA STATION DES SAISIES A SU TIRER SON ÉPINGLE DES JEUX, ET EN CUEILLE LES FRUITS AUJOURD'HUI ENCORE. Par Béatrice Meynier

attribution s'est jouée à une trentaine de kilomètres près. Plus proche d'Albertville que le Plateau du Revard, la station est préférée pour l'organisation des épreuves de biathlon et de ski de fond. Rattaché à la commune de Hauteluce, le territoire des Saisies bénéficie d'un environnement naturel particulier. Son site protégé recèle des plantes extrêmement rares, notamment carnivores. Mireille Giora, actuelle maire et adjointe à l'époque des JO, se souvient : “Pour l'organisation des Jeux, un arrêté de protection de Biotope a été prononcé sur la Tourbière, zone qui devait accueillir les compétitions. Ce n'était pas simple, mais nous sommes arrivés à organiser les pistes sur cette surface en respectant les contraintes : damage avec des chenillettes montées sur caoutchouc, utilisation d'une huile bio, etc... Le domaine

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de fond est toujours situé au même endroit et nous sommes classés en réserve naturelle régionale”.

EN VERT ET CONTRE TOUT Pour accueillir comme il se doit l'événement de 1992, la station aménage un stade de ski nordique pouvant recevoir jusqu'à 12 500 spectateurs (gradins temporaires compris). Totalement inédit dans sa conception en forme d'anneaux olympiques, il permet une plus grande visibilité des fondeurs tout au long de leur parcours. Un pas de tir pour les biathlètes (toujours utilisé) est aménagé à proximité du stade. De gros investissements sont également réalisés dans la commune, encore sous l'influence positive du succès du skieur local Franck Piccard, médaillé d'or aux précédents Jeux de Calgary. Le centre-ville est embelli, on construit des rond-point, un hôtel 4**** (qui n'a jamais ouvert) et une Maison des journalistes. Un SIVOM regroupe alors les 4 communes du territoire. Il chapeaute la gestion des Remontées Mécaniques et de divers services. Les dépenses liées aux Jeux sont répercutées sur la structure qui finit par s'endetter à hauteur de plusieurs millions de francs. Des dissensions internes sèment également le trouble. Les actions d'André Mercier, Président du SIVOM et maire de Hauteluce, sont alors controversées.

BONNE RÉCOLTE Si elle reconnaît qu'on ne peut occulter le passé, Mireille Giora préfère mettre en lumière les aspects positifs : “Accueillir les épreuves des J.O était compliqué pour une petite station comme Les Saisies. Mais pour la notoriété de la station, nous étions obligés de prendre le train. Et pour cela, il a fallu prendre des décisions, parfois risquées. André Mercier s'est battu pour avoir ces épreuves, et compte tenu de la configuration du SIVOM, le contexte n'était pas simple. Le détachement des Remontées Mécaniques dans une régie créée en 1998, a déjà donné une bouffée d'air. Le SIVOM a absorbé son endettement au début des années 2000. Et l'organisation des Jeux a eu de nombreux effets positifs, encore visibles aujourd'hui. L'accès à la station a été amélioré grâce à l'élargissement de la Départementale 218. Différents commerces se sont ouverts, des promoteurs sont arrivés pour construire, et cela continue. Suivis dans le monde entier, les Jeux ont constitué un sacré tremplin pour la notoriété des Saisies. Et nous communiquons encore dessus. Quoi qu'il soit arrivé, c'est l'image positive qui reste.” 30 ans après l'événement, en 2022, la station devrait accueillir les Masters internationaux de ski de fond. Aux Saisies, la graine semée par les JO est toujours bien vivace.

Aux Saisies, la famille Joguet et le Chef étoilé Laurent Peugeot inaugurent le 15 décembre 2017 La Table des Armaillis, un lieu de partage et d’expériences culinaires unique

Ressources humaines

dans les Alpes, et le premier restaurant gastronomique de l’histoire du Beaufortain et de l’Espace Diamant. Réputée pour son enneigement, ses vues somptueuses sur le Mont Blanc, mais aussi ses terroirs et produits singuliers (le fameux Beaufort), cette destination acquiert ainsi une vraie dimension « art de vivre », à une encablure seulement de Megève. Cette ouverture parachève la création en décembre 2016 de la Résidence**** & Spa des Armaillis.

n tant que partenaire RH en Pays de Savoie, j’ai accompagné avec grand plaisir la famille Joguet lors de la création du Village des Armaillis en 2016, puis la Table des Armaillis en 2017 à travers plusieurs recrutements, ainsi que sur l’évaluation de collaborateur en interne pour leur positionnement dans l’organisation. Le recrutement, le développement des compétences, les processus d’accueil et d’intégration des collaborateurs sont autant de sujets que je souhaite rendre accessibles aux TPE/ PME de nos territoires, à travers des solutions packagées et pragmatiques : en résumé, être une Boite à outils RH !

L’une de mes convictions, au niveau RH, et en tant que Chef d’Entreprise : être différenciant ! La famille Joguet et le Chef étoilé Laurent Peugeot en sont la parfaite illustration, avec la création de la Résidence**** & SPA des Armaillis en 2016, puis de la Table des Armaillis cette année. Je leur souhaite bien évidemment, ainsi qu’à leurs équipes, tout le succès qu’ils méritent ! » Myriam Prette Réactive & Co

Résidence des Armaillis 97 rue des Prés 73620 Les Saisies T +33(0)4 79 89 45 10 www.villagelesarmaillis.fr La Table des Armaillis T +33 (0)4 79 89 26 15 www.latabledesarmaillis.fr

Réactive & Co contact@reactiveandco.fr 06 25 25 83 47 www.reactiveandco.fr

PUBLI-REPORTAGE

«Etre différenciant» : une qualité commune entre la famille Joguet/Le Village des Armaillis et Réactive & Co !

25 ANS

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s e g u l e d E G U DÉL @ GETTY /Leo Mason / Popperfoto

LES STATIONS /

LA PLAGNE

SPECIAL

AUTREFOIS, LES MINEURS QUI TRAVAILLAIENT À LA PLAGNE PRENAIENT DÉJÀ LES ROUTES POUR DES PISTES DE LUGE ! C’EST DIRE SI CETTE TRADITION ÉTAIT BIEN ANCRÉE DANS LA STATION. UNE TRADITION QUI LUI A VALU DE RECEVOIR CE CADEAU HORS-NORME POUR LES JEUX OLYMPIQUES DE 1992. Par Céline Leclaire

1800

m, 19 virages, 700 ouvriers, et une facture qui va passer des 130 prévus à plus de 220 millions de francs… “C’est beaucoup d’investissement et très peu à la fois quand on voit le coût des pistes de bob de Sotchi et de PyeongChang…”, constate Alain Bessard, directeur technique de la piste, déjà sur le site à l’époque des

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Jeux. “Après les Jeux, tout l’enjeu était de rentabiliser l’équipement. On a alors tout de suite imaginé une activité ludique de soirée pour équilibrer les budgets avec le bob raft : 4 personnes dans une luge et c’est parti pour une descente insolite sur l’unique piste de bobsleigh de France.” Puis, le produit « bob racing » est apparu : une descente avec un pilote. Enfin, en 2002, la speed luge a carrément été inventée ici pour des sensations givrées à 100km/h. Aujourd’hui, c’est encore le seul endroit au monde où l’on peut en faire avec le bob raft !

LE TUBE DE L'ÉTÉ Avec un coût de fonctionnement élevé près d’un million d’euros par an, entre les salariés, les frais électriques, l’éclairage… -, l’utilisation purement sportive ne pouvait en effet pas suffire. “Avec 11 à 12 000 descentes touristiques par an, ce sont 640 000 euros

de revenus touristiques qui s’ajoutent à ceux des descentes sportives”, explique Stefan Koumanov, directeur de la piste et du site d’altitude de La Plagne. “A cela, nous avons encore heureusement des aides de la région et des communes.” Car tout l’enjeu d’aujourd’hui est de faire vivre cette piste à l’année. “Nous avons des projets, comme d’aménager l’endroit en proposant diverses activités et attractions, de lancer un nouvel engin qui pourrait descendre la piste en été…”, poursuit Alain Bessard. “L’hiver, les stations de ski sont toujours dans cette recherche d’activités en après-ski, c’est principalement là que nous intervenons. Et puis, notre savoir-faire est désormais reconnu à l’étranger. Nous avons été en Corée du Sud, à Sotchi, à Turin, à Vancouver… Ce qui nous donne une très belle image de consultant. Seule une centaine de personnes travaillent la glace dans le monde, et 16 sont ici.”

LEGER MENUISERIE

ici ont été at s e n g vi t ét mières le, il est fai cs e r p s u e c l e que e 10ème siè tables des D t: s n e p CONCEPTION NEUF x on OnRENOVATION ès l - nARCHITECTURE eur au es Blancs s e hône. es-CSERVICE sar. D LOGISTIQUE n é R D INTERIEUR o u h d a g t a ien MATIERES ec Ju-l DECORS accoléRIDEAUX aisaET es cép ssif Préalpin s v f , L a e e i . s t n o e o g l v au Sa uta Pin Gro ma t de la uerre des G Vins de Cha avoie) et le get entre le ontagne du n e m es e t G dépar ment de la e siècle, les de l’AOC S ac du Bour ossé à la M se bleue). L u d t s s èm mo ola ypé t ad du L Oue géné Nord est fixée au voie. Au 14 se (cépage t é au Nord ). Il es sse verte, m t plusieurs r u e i a b de é u a u Colom eux (mola es. 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Il e ment, il y a e Cha ar plébiscite Alpdomainedechevigneux e d ques m Chambeau ses, complé s où l’usage s cesse à ob autorisé, le e r t î de de ce p s les ge égion e Ma reuse san iver EARL pétences d vir de métho contribuer ture du cépa s, dont notr me de Fran s de ski dan rs que, heu ues à cette r u de m a e e à lo au el iq er aux co ne- à nous s rales visent xemple la n tifs personn ché au Roy des vacanc ité neutre, a isin sont un ’il faut un p lles s l a e a é r a de ultu uve ratt ass me par alita de r e quCHAUTAGNE ont pDE ur mo odes c ais qui fixe oi&t dCRU res qu s, qui a été s,VINS riétés ien sûr), mê s saveurs no épag i FINS SAVOIE s h è a u t t , v i q é r n s c m e o e e e s ç tain nt b oiss de c t ce re. No ystème fran augmenté d rd Français les personn bitwww.domaine-de-chevigneux.com s de b ter, que cer agréableme x arômes e té issu in rich i u o r é s , r f d ( ) N a t . o u t ( ea ep re se àn nv in e Savoie à l’hectare es Alpes du eut-êtr s restaurant able. 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SPECIAL

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DEVENUES ?

TERRAIN nt ?

a s s i gl

IL ÉTAIT UNE FOIS, AU FOND D’UNE VALLÉE UN PEU PERDUE DE TARENTAISE, UNE PETITE STATION QUI SOUHAITAIT VIVEMENT FAIRE PARTIE DE L’AVENTURE OLYMPIQUE. UNE BONNE (OU FARCEUSE…) FÉE LUI ENVOYA ALORS UNE ÉPREUVE… DE CURLING ! Par Céline Leclaire

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“

Nous avons la chance d’avoir un équipement olympique !” Pour Armelle Rolland, maire de Pralognan-la-Vanoise, c’est clair : avoir accueilli l’épreuve de curling pour les Jeux Olympiques était une bonne chose, même si ce bâtiment est structurellement déficitaire (300 000 euros de déficit), car désormais la commune possède une patinoire et un gymnase ouverts à l’année. Au départ, la patinoire a été construite pour les Jeux, ainsi que tout un espace autour pour accueillir les équipes de sportifs et les journalistes. En 2014, la décision est prise de faire de cet espace un gymnase avec mur d’escalade et salle de muscu. Un bowling et un espace aqualudique complètent le tout. “Aujourd’hui, associations, écoles et

habitants du village se mêlent aux touristes. Pour nous, même si c’est un coût, on y croit ! Nous avons un contrat avec la ligue de hockey Rhône-Alpes, beaucoup de jeunes y font des stages. Concernant le curling, nous avons eu un certain temps des compétitions et nous aimerions en accueillir de nouvelles. C’est aussi une chance d’avoir une piste permanente de cette discipline, c’est très rare et c’est un produit accrocheur.” Désormais, et c’est tout récent, c’est la société Aqu’Ice qui va gérer la structure. Des professionnels du milieu de la glace qui devraient dynamiser ce complexe, plutôt bienvenu “pour pallier le changement climatique, développer la mi-saison, se diversifier et faire rayonner la station.”

@ GETTY /Pascal Rondeau

LES STATIONS /

PRALOGNAN

25 ANS

PUBLI-REPORTAGE Le Cœur des loges, les Ménuires.

3ème Groupe français de BTP et Concessions, 5ème au niveau européen. Eiffage se distingue par la diversité de ses compétences et savoir-faire qui s’exercent à travers les métiers de la construction, l’immobilier, l’aménagement, le génie civil, le métal, la route, l’énergie et les concessions. Eiffage se distingue également par l’engagement de ses 64 000 collaborateurs dans une démarche d’actionnariat salarié d’une ampleur unique en Europe, avec près de 80 % de salariés actionnaires. Filiale du groupe Eiffage Construction, Eiffage Immobilier est à la fois constructeur-promoteur et aménageur.

Les Chalets des Cîmes, les Saisies.

Cette définition exprime le lien étroit entre les équipes de promotion et de travaux ainsi que leurs implications communes dans tout programme. Cette collaboration va de la recherche du foncier à la conception de l’immeuble, jusqu’à la réalisation de l’ouvrage. L’entreprise met à la disposition de ses clients l’ensemble de ses compétences pour leur fournir une prestation de référence en apportant le savoir-faire d’un grand groupe et la proximité de ses équipes locales dans tous les secteurs de l’immobilier : logement traditionnel, résidences de services, de tourisme et d’hôtellerie, immobilier d’entreprise et immobilier commercial. L’EXPERIENCE A LA MONTAGNE Eiffage Immobilier est devenu au fil du temps un partenaire d’expérience pour les communes savoyardes et propose régulièrement des résidences de tourisme 4 étoiles. En 10 ans, 570 logements ont été livrés à Valloire, La Toussuire et Les Saisies. L’actualité savoyarde d’Eiffage Immobilier se décline autour de deux résidences ; la première Le cœur des loges aux Menuires avec 111 logements livrés en décembre 2016 et 42 logements cette fin d’année, la seconde Les chalets des cimes aux Saisies avec 153 logements (109 livrables en décembre 2018, 44 en 2019). Le point commun de ces deux résidences de tourisme : une station renommée, des chalets skis aux pieds respectueux des traditions montagnardes alliant pierre et bois, des prestations haut de gamme, des espaces dédiés au bien-être : vaste salon avec cheminée, piscine intérieure chauffée avec vue sur les pistes, sauna, hammam, jacuzzi, espaces soins, clubs enfants et ados et enfin un gestionnaire de renom , MMV.

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PASSIONNÉMENT MONTAGNE

SPECIAL

QUE

SONT-ELL

FEUque

i q p lo ym LE VILLAGE DES MENUIRES A EU CHAUD. IL S'EN EST FALLU D'UNE BRINDILLE POUR QUE LE SLALOM SE DÉROULE À VAL D’ISÈRE, COMME TOUTES LES ÉPREUVES HOMME DE SKI ALPIN. FINALEMENT DÉSIGNÉE, LA STATION N'A PAS CESSÉ DEPUIS D'ENTRETENIR LA FLAMME. Par Béatrice Meynier

arc Hudry, le directeur de la Sogevab* (et commentateur officiel de l'épreuve), le dit « sans chauvinisme » : “Les JO aux Menuires ont marqué les esprits. Le slalom Hommes de ski alpin a eu lieu le 22 février 1992. C'était la dernière épreuve avant la clôture et on attendait du monde, mais pas autant… 45 000

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décembre 17

personnes sont venues, et en particulier beaucoup d'Italiens attirés par la présence d'Alberto Tomba, alors en pleine gloire. Nous avons fait une fête mémorable !”. Et aujourd'hui encore, la station tire les fruits de l'événement. Visible depuis la Croisette, sur le front de neige, le stade de slalom sert pour les compétitions, l'organisation de courses nationales et internationales, ainsi que pour des entraînements. Géré par le Club des Sports, il est aussi utilisé par les écoles de ski.

RETOUR DE FLAMME “Un stade de slalom existait déjà mais il n'était pas adapté pour l'épreuve des JO. Leur organisation a permis de l'aménager, de le câbler avec un système vidéo et audio très performant (pour l'époque), et de construire une tour de chronométrage de trois étages avec des espaces d'accueil, à la place d'un petit chalet en bois. Ces infrastructures sont

bien sûr obsolètes aujourd’hui, mais encore en fonction. Le stade a un profil particulier qui répond aux besoins de certains types d'entraînements et les équipes de France viennent régulièrement s'y exercer. Sur le plan commercial aussi, on a toujours des retours. Le fait d'avoir été le lieu d'une épreuve olympique permet encore de vendre la station”. En 2012, Les Menuires ont d'ailleurs célébré avec faste l'anniversaire des 20 ans des Jeux d'Albertville. L'occasion de transférer en plein front de neige la vasque olympique, occupant jusque-là un positionnement peu visible aux abords du stade de slalom. Depuis, la flamme continue de se répandre : il y a quelques semaines, la vasque a été à nouveau déplacée. Brillamment mise en lumière, elle trône désormais sur le principal rond-point d'accès à la station. Aux Menuires, le feu sacré des Jeux n'en finit pas de brûler... Société de Gestion des Equipements de la Vallée des Belleville

@ GETTY / Bob Thomas

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LES STATIONS /

LES MENUIRES

25 ANS

LES ÉVÈNEMENTS PARTENAIRES 2017/2018 COUPES DU MONDE DE SKI ALPIN

PARA SKI ALPIN Tignes, 20-26 janvier, Descente et Super G Hommes et Dames

COUPE DU MONDE DE TÉLÉMARK Pralognan-la-Vanoise, 12-13 janvier

COUPE DU MONDE DE BIATHLON Annecy Le Grand-Bornand, du 14 au 17 décembre, Sprint, poursuite et mass-start.

www.savoiemontblanc.com #savoiemontblanc

COUPES DU MONDE DE SKI FREESTYLE Val-Thorens, 8-9 décembre, Ski Cross, 12-13 décembre, Snowboard Cross • Tignes, 21-22 mars, Ski Halfpipe • Megève, 17-18 mars, Ski de bosses et Ski Cross (finales)

Val d’Isère, 9-10 décembre, Géant et Slalom Hommes • 16-17 décembre, Descente et Super Géant Dames. Courchevel, 19-20 décembre, Géant et Slalom parallèle Dames

SPECIAL

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JUMP e

t i u s

@ GETTY / Pascal Rondeau

LES STATIONS /

TIGNES

25 ANS

A PETITS PAS ET À GRANDS SAUTS, TIGNES A REBONDI SUR LES J.O, SIGNANT UN PARTENARIAT DE HAUT VOL AVEC LA FÉDÉRATION FRANÇAISE HANDISPORT. Par Béatrice Meynier

ssociée à Val-d'Isère au sein de l'Espace Killy, Tignes est la station la plus haute des JO (2100 mètres d'altitude) et la plus éloignée d'Albertville. Elle accueille les épreuves de ski artistique et acrobatique, notamment le ski de bosses, inscrit pour la première fois au programme des Jeux, et qui vaudra une médaille d'or à Edgar Grospiron. Les disciplines de saut et de ballet sont présentes à titre de démonstration. L'organisation de l'ensemble des épreuves nécessite l'élaboration de trois stades. Ils sont aménagés à proximité les uns des autres, afin de préserver au maximum l'environnement

200

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et d'offrir le meilleur spectacle. “En 1986, Tignes accueillait déjà le championnat du monde de ski acrobatique. Les J.O de 1992 s’inscrivent donc bien dans une continuité. Les stades de saut, ski de bosses et ski acrobatique étaient regroupés au même endroit. Ils ne demandaient pas un aménagement particulier. Aujourd’hui, ils sont toujours damés et sont intégrés dans le stade de compétition de Lognan. Ces mêmes stades ont encore été utilisés pour la coupe du monde Handisport de 2004. Seul le stade de ballet a été abandonné”, précise Jean Vogt, à la mairie.

CAP SUR LE HANDI SKI S'ils confirment le caractère sportif de la station, les JO de 1992 en révèlent aussi une autre facette. Avec l'organisation des 5ème Jeux Paralympiques, Tignes pose les bases d'un « partenariat étroit et continu avec la Fédération Française Handisport ». “Depuis 1992, la station est devenue au fil des ans

un site privilégié pour les activités de neige de la Fédération. L'organisation du site et l’accessibilité des remontées mécaniques nous permettent de mettre en place toutes les formes de sessions que nous organisons pour nos sportifs en situation de handicap. Cela va de la découverte pour les nouveaux pratiquants, à l'entraînement des équipes de France Handisport jusqu'à l'organisation de compétitions de haut niveau”, indique Christian Femy, Directeur Sportif Ski de la FFH. En 2004, la station a ainsi accueilli deux épreuves de la Coupe du Monde Handisport auxquelles participaient le Tignard Romain Riboud, skieur multi médaillé. La station se prépare à recevoir la 4ème édition de la Coupe du Monde Handisport du 19 au 27 janvier prochain. Ainsi, depuis les Jeux, Tignes pérennise son essence de station profondément sportive et festive, en y ajoutant au fil des ans, cette touche d'« ouverture à tous » dont elle a fait son slogan. Tignes is Open !

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DEVENUELLES ES ?

46 MATCHS DE HOCKEY SUR GLACE ET 6 ÉPREUVES DE SKI ALPIN DAME, EN TOUT, MÉRIBEL A ACCUEILLI 52 ÉPREUVES PENDANT LES JEUX, RIEN QUE ÇA ! FORCÉMENT, ÇA LAISSE DES TRACES… SUR LA NEIGE COMME SUR LA GLACE ! Par Céline Leclaire

vant les Jeux, il n’y avait qu’une patinoire extérieure, il a fallu en construire une couverte pour le hockey. “Elle accueillait pour l’occasion 6000 places”, explique Jean-Marie Choffel, alors directeur de l’Office du Tourisme. “Les journalistes étaient installés sur un plancher aménagé sur la future piscine du complexe.” Aujourd’hui, la patinoire ne compte plus que 2500 places assises, mais a donc désormais une piscine comme voisine, un spa, un bowling, un mur d’escalade, le ski club, la gendarmerie et la police municipale…

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Tout ceci dans un bâtiment nommé… Parc Olympique. Le club de hockey Courchevel - Méribel - Pralognan (les Bouquetins), actuellement en D1, investit les lieux régulièrement pour des matchs totalement givrés et la patinoire recevra début décembre les Championnats du Monde junior.

EN PISTE POUR 2023… “Pour accueillir les athlètes féminines, la station a aménagé la piste du Roc de Fer, parfaite pour que le public, installé dans

l’aire d’arrivée, puisse voir la descente du début à la fin. Le télésiège Olympic Express a été construit spécialement pour rejoindre le sommet. Une autre remontée, les Rhodos, a été aménagée au départ de la Chaudanne pour desservir les hébergements sur les hauteurs de la station. Il a fallu aussi relier le village olympique de Brides-les-Bains à Méribel et donc créer la télécabine de l’Olympe.” Aujourd’hui, la piste du Roc de Fer sert toujours pour les compétitions de ski alpin ou de télémark. “Avec Courchevel, on a même présenté notre candidature pour accueillir les Championnats du monde de ski alpin de 2023. La Piste du Roc de Fer pourrait alors obtenir les épreuves féminines et les parallèles... » Un bel avenir sportif auquel la station croit dur comme fer !

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QUE

SONT-EL

DEVENUESES ?

! s e d i r b de

tation thermale réputée dans le traitement de l'obésité, Brides a pris, lors des Jeux, un pari audacieux. Choisie pour accueillir le « Village Olympique », la ville de quelque 500 habitants se lance dans de lourds investissements : construction de la télécabine de l'Olympe reliée à la station de Méribel, création d'un nouvel établissement thermal, construction d'un gymnase, rénovation du Grand Hôtel des Thermes, acquisition et travaux du casino... Le centre-ville est modernisé et des espaces piétonniers sont créés. Edifié à l'entrée de la commune, l'un des villages olympiques est toujours l'une des plus importantes résidences de tourisme de la station. Jugées pharaoniques et à l'époque vivement contestées, toutes ces dépenses génèrent un déficit qui vaut à la commune d'être mise en saisine par la Chambre Régionale des Comptes. Pourtant, 25 ans plus tard, Brides-les-Bains ne peut apparemment que se féliciter de l'orientation choisie. Des emplois ont été

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LÂCHER A L'OCCASION DES JO, SOYONS CLAIRS, LE BUDGET DE LA COMMUNE A PRIS FRANCHEMENT L'EAU. SI ELLE A EU QUELQUES DIFFICULTÉS À SE REMETTRE D’AVOIR BU LA TASSE, DEPUIS, BRIDES-LES-BAINS A REFAIT SURFACE ET NAGE DE BONNES HEURES. Par Béatrice Meynier

créés et l'endettement enfin complètement absorbé. Grâce à la liaison jusqu'à Méribel, la station a désormais ajouté une saison d'hiver de 4 mois à sa période de cures de 7 mois.

UNE CURE DE NEIGE Et aujourd’hui, le village tourne pour une large part grâce aux skieurs. Ce que confirme

Bénédicte Breuls, directrice de l'Office de Tourisme : “Les JO ont créé une belle dynamique. Brides s'en sort finalement bien car tous les aménagements effectués dans ce cadre permettent désormais une activité à l'année. C'est vrai que la commune a été fortement endettée. Je suis arrivée à l'Office de Tourisme en 1996 et je me souviens qu'à l'époque, c'était compliqué, même pour avoir un simple stylo ! Beaucoup ont critiqué Jean-François Chedal, le maire à l'initiative de ces projets autour des J.O. Mais sans les aménagements qu'il a fait réaliser, Brides-lesBains serait toujours la station de fond de vallée. Alors qu'aujourd'hui, on fait partie des Trois Vallées ! Juste après les Jeux, on avait encore du mal à promouvoir la télécabine, puis un engouement s'est fait sentir dont la station et les Remontées tirent encore des bénéfices aujourd'hui.” Il y a trois ans, Brides a même été classée comme une des stations les plus saines de Savoie. Brides et les Jeux, un pari fou, certes, mais n’aurait-il pas été plus fou d’y renoncer ?

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LES STATIONS /

SPECIAL

MOUTIERS & LA LÉCHÈRE

s t i o r d A

À L'IMAGE

LES STATIONS /

IL N'Y A PAS PHOTO ! AVEC LA VENUE DE 7 451 JOURNALISTES, LES JEUX OLYMPIQUES DE 1992 ONT PROVOQUÉ UN DÉCLIC DANS LES COMMUNES DÉDIÉES À L'ACCUEIL DES MÉDIAS. 25 ANS APRÈS, ON FAIT LE POINT SUR LES ONDES, BONNES OU MOINS BONNES, PROPAGÉES PAR L'ÉVÉNEMENT.

SPECIAL

25 ANS

Texte et photos de Béatrice Meynier

QUE

SONT-ELLE

DEVENUES ?

n périphérie de Moûtiers, au pied de la montagne qui cerne la commune, des bâtiments de tôle et d'acier évoquent un Meccano géant. Ils forment l'hétéroclite quartier de La Chaudanne. Sur 14 000m2, on y trouve la caserne des pompiers, un supermarché discount, des commerces à vocation technique, une cave à vin, des logements, des locaux associatifs et artisanaux, une salle de spectacle, etc... Relié à la gare voisine et au centre-ville par une passerelle piétonne couverte (aujourd'hui fermée après avoir été vandalisée), ce secteur peine à retrouver le feu des projecteurs. Il fut pourtant un site industriel d'importance et rien de moins que le Centre International de Radio et de TéléVision (CIRTV) des JO d'Albertville.

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FLASH BACK

OBJECTIF TÉLÉ

1938. Dans le quartier de La Chaudanne, l'usine des ciments vient de fermer. Une aciérie est alors implantée. Au début des années 1970, elle est devenue le premier employeur de la ville (440 personnes soit près de 10,5% de la population !). Perdant peu à peu de sa compétitivité, l'usine périclite jusqu'à sa fermeture en 1980. Le site devient alors une friche industrielle dont on a du mal à se représenter la reconversion. Jusqu'à l'annonce des Jeux. En plein cœur de la Tarentaise, entre Albertville et les stations sélectionnées pour l'organisation des compétitions, Moûtiers occupe une position centrale. Son vaste terrain inutilisé constitue un atout supplémentaire pour l'installation des structures de retransmission de l'événement.

En 1991, ce sont ainsi 22 000m2 de bâtiments qui sont édifiés (dont 8 000m2 démontables). CBS, Channel 9, la BBC, Radio France... Le site accueille au total 46 organes de radio-télévision, dont le fameux Organisme de Radio-Télévision Olympique 92, consortium coordonné par Antenne 2 et FR3 pour promouvoir la télévision haute définition. Depuis le début de la semaine précédant les Jeux jusqu'à deux jours après la clôture, 1400 journalistes et techniciens se relaient 24 heures sur 24, pour centraliser et diffuser à l'échelle internationale les images tournées sur l'ensemble des sites. Véritable fourmilière durant cette période, le site est par la suite partiellement démantelé et réorganisé petit à petit. L'opération

JO et la reconversion auront coûté 186,5 millions de francs, dont 96,5 pris en charge par le COJO. Un quart de siècle plus tard, la commune a absorbé depuis longtemps la charge financière, mais le quartier de La Chaudanne se cherche encore.

RENOUVELER L'IMAGE Maire de Moûtiers depuis 2014 et engagé dans la vie politique savoyarde depuis de nombreuses années, Fabrice Pannekoucke se souvient de la fierté du département à accueillir les Jeux. Et des bienfaits qui en ont découlé pour la Tarentaise, notamment en terme d'infrastructures routières et hospitalières. Il évoque toutefois pour sa commune un « héritage en demie teinte » : “Finalement les JO ont permis de passer de l'ère industrielle à l'ère olympique ! Et le réaménagement du site a donné un nouvel élan à la ville. Ce qui est dommage, c'est que ce quartier,

très bien exposé et agréable à vivre, n'ait pas été pris en mains par la suite. Il y avait un projet de construction d'un hôtel qui a été abandonné et 4 000m2 sont toujours fermés. Le rebond est difficile car les équipements en acier, esthétiquement peu humains, sont difficiles à traiter. Mais nous sommes engagés pour donner un nouveau souffle à ce lieu, avec l'optique de profiter de la passerelle qui va vers le centre. Nous voulons réactiver et redensifier le tissu économique de ce secteur, continuer à y apporter de nouvelles enseignes comme le centre de Cross Fit qui vient d'ouvrir, et pour sa surface inexploitée, porter un projet tourné vers l'avenir, comme par exemple du coworking”.

JETER L'ENCRE ! A 8 kilomètres de Moûtiers, dans la station thermale de La Léchère, on évoque une reconversion réussie du « Village 92 »,

abritant la presse écrite pendant les Jeux. Construit sur le site réhabilité et restructuré d'une ancienne décharge industrielle, ce Centre Principal de Presse de 17 000 m2 comporte alors une salle de presse, un laboratoire photographique, une salle de conférence et des espaces de bureaux pour les agences de presse. Si un tiers de sa surface est démonté à l'issue de l'événement, les deux tiers restant sont reconvertis en salle de spectacle, médiathèque, gymnase, pharmacie, cabinet médical, hôtel, logements… encore très fréquentés par les curistes et les locaux. Pour cette commune d'environ 2 000 habitants, les Jeux ont également favorisé une belle opération d'urbanisme. Après une déviation de la circulation sur l'autre rive de l'Isère, la zone aménagée en 1991 a été reliée au centre de thermalisme par une passerelle enjambant la rivière, facilitant ainsi l'accès sur l'ensemble du territoire municipal.

JUBILÉ

JO GRENOBLE

RETOUR

e m m a l de f

30 DÉCEMBRE 1960, GRENOBLE SE PORTE CANDIDATE AUX JEUX D’HIVER DE 1968. QUATRE ANS PLUS TARD, AVEC 3 VOIX D’ÉCART, ELLE L’EMPORTE FACE À CALGARY. CET HIVER, LA VILLE REMET BONNET ET FUSEAU POUR FÊTER LES 50 ANS DE SES JO ! TOUT SCHUSS SUR CETTE ÉPOPÉE FANTASTIQUE ! Par Magali Buy

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Construction du palais des sports de Grenoble I 1968

Vasque Olympique

Stade Olympique I 1968

orsque la délégation grenobloise défend sa candidature à Insbruck le 28 janvier 1964 la tension est à la hauteur des attentes. Jack Lesage aujourd’hui âgé de 94 ans est choisi par Albert Michallon, le maire de l’époque, pour réaliser le premier film de présentation, document clé dans le plaidoyer olympique. Directeur de Cinépress et documentariste expérimenté, il relève le défi la tête haute et devient sans le savoir le cinéaste officiel des jeux.

C’ÉTAIT PAS GAGNÉ… “Michallon voulait absolument que ce soit moi qui projette mon film « 3 roses 5 anneaux ». J’avais minutieusement tout vérifié. Après une minute de projection, la lampe du projecteur pète devant l’assemblée. Noir total, silence de plomb, je me brûle, je répare et le film reprend. Une fois terminé, Avery Brundage président du CIO se lève et contre toute attente, félicite Michallon. Là

je me suis dit… C’est gagné !”. Et pourtant. Ce jour-là dans l’atrium d’Insbruk, toutes les délégations sont réunies pour les 3 tours de vote. Premier et second tour Grenoble perd. Jack se souvient : “une cinquantaine de personnes me séparait de Michallon présent avec la délégation. Je l’ai vu s’approcher et me faire une œillade au passage, devant mes amis journalistes interloqués. Cette œillade, c’était anguille sous roche. Il a continué à fendre la foule et à se diriger vers des bureaux. Les rumeurs diront : « il va téléphoner à De Gaulle. » On ne le verra pas revenir et on n’aura aucune explication. Roger Genin 1er adjoint de Michallon et chargé des sports me tombe alors dans les bras : « oh mon pauvre Lesage, 4 ans d’emmerdements qui commencent !” 3ème tour, Grenoble 27 - Calgary 24. C’était plié.

MANTEAU D’HIVER 1964, en pleine apogée gaullienne, Grenoble vit une croissance incroyable. Les jeux

tombent à pic, l’investiture olympique va soulever des montagnes. Deuxième ville française à les accueillir après Chamonix en 1924, la capitale des Alpes va subir un relooking total : Hôtel de ville, caserne des pompiers, gare, maison de la culture, hôtel de police, axes autoroutiers, aéroport et équipements sportifs flambants neufs… Tout y passe ! 1968, Grenoble est sur son 31 : “Ça a été une transformation incroyable, un énorme chantier qui a transformé complètement la ville. Des travaux de mises aux normes pour toutes les disciplines, tremplins, piste de bob ou la fameuse descente de Casserousse qui a sacré Killy, tout cela a contribué à ce que Grenoble est aujourd’hui. On était encore à l’époque des trente glorieuses, ça a bien contribué à améliorer les choses”, explique Marcel Calvat, vice président de la Fédération française de ski et membre du COLJOG, (Conservatoire Observatoire et Laboratoire des Jeux Olympiques de Grenoble).

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I JUBILÉ

JO GRENOBLE

L'équipe féminine française

Chamrousse, slalom géant JO Grenoble 1968

ALLUMER LE FEU ! “Je déclare l’ouverture des Xèmes jeux olympiques d’hiver de Grenoble.” Il est 15h39 le 6 février 1968 quand le Général de Gaulle donne le départ. Protocole en route, drapeau hissé et hymne olympique dans la foulée, Alain Calmat, patineur artistique, fait son entrée, flamme à la main, micro pincé sur la poitrine. Portés par les battements du cœur de l’athlète sonorisés pour l’occasion, les 60 000 spectateurs du stade assistent à l’ascension des 96 marches, sous une pluie de roses et de drapeaux olympiques parachutés. 16h10, la vasque s’embrase, faites vos jeux ! Marcel, alors âgé de 25 ans, s’en souvient parfaitement. “C’était une cérémonie grandiose et très émouvante, et ce discours du Général de Gaulle ! Moi, tout juste sorti de ma campagne à Mens, dans le sud de Grenoble, je n'étais pas habitué à autant de grandeur. C’était très impressionnant. Quand on sait ce que représente l’olympisme, les valeurs qui sont portées, ça fait chaud au cœur de pouvoir y contribuer.” D’un autre œil, on assistait aussi à la première retransmission des jeux en couleur. Léon Zitrone aux commentaires, chanson officielle « sous un seul flambeau » écrite par Michel Fugain, film officiel « les neiges de Grenoble » réalisé par Jack Lesage, Grenoble s’était taillé un costume sur mesure, tout était orchestré pour que l’ambiance soit au goût du jour et l’adhésion totale :

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Jean-Claude Killy

“Il y avait une ferveur immense. Beaucoup d’animations, de personnalités et de gens célèbres. L’ampleur, plus que nationale, était mondiale, ça a permis un développement extraordinaire de Grenoble”, raconte Marc Robert collectionneur olympique de la première heure et aujourd’hui membre du COLJOG.

A VOS MARQUES, PRÊTS ? PASSÉ… Protocole entériné, dans le portillon de départ, les stations se disputent les épreuves et inaugurent les infrastructures créées pour l’occasion. Skieur aguerri, Marcel Calvat, qui avait eu l’occasion de faire quelques géants de fin de saison avec Jean-Claude Killy et Guy Perillat, se souvient “notamment de la descente hommes et les 7 centièmes qui séparaient Killy de Perillat à l’arrivée. Un tel écart ! C’est rarissime. Honoré Bonnet, entraîneur de l’équipe française de ski, les avait tous transcendés.” Portés par l’euphorie, la France se classe 3ème au tableau des médailles avec un total de 9 breloques en ski alpin et patinage artistique, un classement record, toujours inégalé.

Grenoble brille, Grenoble touche les cimes, mais Grenoble flambe. 18 février, après 13 jours de compétitions et de fêtes incessantes, on souffle la flamme, les jeux sont faits. Si l’évènement est un succès et place la ville au centre de l’actualité sportive mondiale, les JO terminés, la capitale des Alpes ne tarde pas à remettre ses vieux habits. Il faudra malgré tout 27 ans pour éponger la note, beaucoup moins pour faire de la ville un parc à éléphants blancs.

QUE RESTE-T-IL DE NOS AMOURS ? Les jeux ont provoqué une cohésion locale, c’est certain. Mais comme l’illustre la vasque olympique - option bac à fleurs - abandonnée dans un jardin parisien avant de rentrer au bercail en 1988, la ferveur n’aura vraiment duré qu’un temps. Du village olympique toujours habité, mais délabré, aux infrastructures délaissées, il n’y a qu’un pas. Sitôt la cérémonie de clôture achevée, le stade olympique a été démonté, suivi de près par certains équipements. L’incroyable tremplin de Saint Nizier, qui donnait l’impres-

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JUBILÉ

JO GRENOBLE

quedefamose souvenirs !

laude Killy, Guy Perillat, Jean-C iel Datwyler an n-D Jea sse et le sui

sion aux athlètes de sauter par-dessus Grenoble, a servi une petite dizaine d’années puis a été laissé à l’abandon, faute de moyen. La piste de bobsleigh de l’Alpe d’Huez a, elle, été démantelée. Fort heureusement, certains sites ont malgré tout conservé l’héritage des jeux : le spot de luge, l’anneau de vitesse ou la patinoire se sont adaptés et recyclés. D’autres, comme le tremplin de combiné nordique à Autrans ont gardé toute leur utilité et forment aujourd’hui les champions de demain. Si quelques vestiges portent encore le patrimoine olympique, les manifestations prévues à l’occasion du 50ème anniversaire comptent bien resserrer les liens et réveiller la ferveur de l’époque. « Ensemble, célébrons notre histoire ! » devise Eric Piolle, maire de Grenoble et pilote du comité d’organisation. Depuis septembre, nombre d’évènements ont déjà vu le jour, et les Grenoblois semblent se prendre aux Jeux : “Ils rapportent même des objets en souvenir. Les enfants des écoles travaillent sur cet anniversaire. La mayonnaise prend, tout le monde s’y est mis. J’espère que ça ne s’arrêtera pas là...”, confie Marc Robert. D’expos en descentes aux flambeaux, le 6 février prochain un spectacle en grande pompe soufflera les bougies d’une incroyable épopée. De quoi rallumer la flamme ?

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ANNIE FAMOSE AVAIT 23 ANS EN 68, ELLE EN REVIENDRA DOUBLE MÉDAILLÉE : BRONZE EN SLALOM, ARGENT EN GÉANT. AUJOURD’HUI L'UNE DES FEMMES D'AFFAIRES LES PLUS PUISSANTES DE LA RÉGION - ELLE PRÉSIDE LE GROUPE SKISET (800 MAGASINS DE SPORTS DANS LE MONDE) ET EST PROPRIÉTAIRE DE 25 RESTAURANTS À AVORIAZ (STATION QU’ELLE POSSÈDE À MOITIÉ !), SAINT-TROPEZ OU BIARRITZ...- ANNIE, BOSSEUSE ACHARNÉE, MAIS PAS BLING BLING POUR UN SOU, S’ARRÊTE UN INSTANT SUR L’ÉVÈNEMENT QUI A PROPULSÉE SA CARRIÈRE...

“

Le jour de la dernière épreuve, j’étais grippée, avec 39 de fièvre. Mais dans ces moments-là, on ne se pose pas de question, on fonce ! Je me souviens surtout de la cérémonie d’ouverture avec le Général de Gaulle, toujours aussi impressionnant, même si je l’avais déjà rencontré à plusieurs reprises… Il aimait les sportifs et ne ratait pas une occasion de les recevoir… Je me souviens de cette ferveur, des pétales de roses qu’on se balançait, on était très dissipés, je dois reconnaître. Le fait que ça se jouait chez nous, en France, ajoutait à l’excitation. Par contre, je garde un regret de ces olympiades. Contrairement aux autres jeux, là, on était tous logés séparément. Les Français étaient parqués dans un village de vacances à Chamrousse… loin du village olympique de Grenoble. On ne côtoyait pas les autres nations, ça n’a pas eu la même saveur qu’aux autres jeux. Le côté positif, c’est que pour le coup, question concentration, aucun risque de se laisser distraire ! Mais pour la fête et les rencontres, ce n’était pas la panacée ! J’ai gardé de bien meilleurs souvenirs des JO d’avant et d’après. On est descendu à Grenoble finalement que pour

Annie Famose

les cérémonies officielles… Quant aux compétitions, je me souviens davantage de la Descente Hommes que celle des Femmes à laquelle j’ai pourtant participé ! Quand Perillat, qui gagnait, se voit battre au dernier instant de course de quelques centièmes par Killy. Quel suspens incroyable ! Cette émotion particulière est restée gravée… Tout comme ce matin dans notre chambre, avant l’échauffement, cette première fois où on a vu la télé en couleur, qui retransmettait les épreuves. C’était magique ! Ces jeux ont forcément eu un impact sur notre notoriété, ça marque une époque, un palmarès… une page de notre histoire partagée avec tout une nation. D’ailleurs, nous sommes invités en février prochain à fêter le 50ème anniversaire, et notamment à Chamrousse. Je dois vous avouer que je n’y ai jamais remis les pieds depuis les JO !!! C’est Marielle (Goitschel) qui m’a convaincue. Elle m’a dit : « Allez viens, on va faire la fête, ça va être rigolo ! »… Pourquoi pas finalement, c’est vrai qu’on ne l’a pas fait vraiment la fête, il y a 50 ans… On avait des courses 3 jours après… Fallait être sérieuses !”

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Sur la pelleteuse, la mer

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ème r accueillir Rhône au 12 siècle pou Edifié sur les bords du du temps, fil au i and agr nt siveme pèlerins et pauvres, succes Soufflot te endies, anobli par l’architec souvent abîmé par les inc e alors ass dép u e du Grand Hôtel-Die ème au 18ème siècle, la renommé et de le sièc 20 du rs brer au cou les frontières, avant de som grand s plu le ré, tau res nt me entière fermer en 2010. Désormais vie, le vel nou nnaise est à l’orée d’une r édifice de la Presqu’île lyo Pou . tars ava ses dernier en date de tournée vers l’art de vivre, par ulé épa , ide rtsl A d’ is Laurent Langlo accompagner ce passage, s fixes et r, retracent, à coups d’image ppe Kni iel Dan l’éclairagiste mètres 250 l’emblématique façade de trompe-l’œil projetés sur nages son per les , forts du monument briquée à fond, les temps que fres « te Cet . oire preinte son hist qui ont marqué de leur em toutes r que évo r pou ur fut et re passé évolutive » se balade ent menacé de e bâtiment, si souvent abl roy inc cet de s les vie là. Un miraculé. destruction mais toujours ation visible Grand Hôtel Dieu. Install « RAYONNEMENT » I Le du 4 au 29 décembre

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que année, la Direction et prend de l’ampleur, cha e alis ion e nat ter s’in L FD Même si la uipe emmenée par Jérôm projet maison. En 2017, l’éq son de ré va y sac lic un s Pub pri age a lair qui de l’Éc e du Rhône, Godet investit la piscin ormais Donna et Simon Millerets extérieurs, dont un dés sin bas ses de n tio ova rén la à ce grâ Piscine. « Météore » a coup de jeune rture du restaurant À La uve o l’ à et , ne née l’an te chauffé tou loiter l’architecture moder ce renouveau. L’idée ? Exp er de lign rds sou bo de n en é atio arr voc am pour au bizarroïde Bertrand, sorte de vaisse Il e. est dét on ou e aim du Centre nautique Tony On e des années 60. iqu typ on bét de c ge ave n alla la communicatio Rhône, et son déb site semblent destinés à du s ône pyl de tre ie qua log les hno faut dire que nement d’une tec errestres. Grâce au détour s le les formes de vie extrat (OLNI) apparaîtra ainsi dan fié nti Ide n jet Lumineux No n tio jec pro de lieu un si caméra sur câble, un Ob é, le vide devient aus aut uve No he. s. toc tre pis la mè ciel au-dessus de ma couvrant 380 de 40 mètres et un panora r teu , hau rgie une éne sur , son ière à part ent u va disperser en se répercutant sur l’ea ux, s ine rté lum libe s, ène que éti nom po phé Ce Digressions léter ses ondes sur l’eau… électriser le bâtiment, ref place Antonin Poncet. la uis dep rir ouv orisé à déc graphiques. Spectacle son e . Claude Bernard, Lyon 7 ai Qu e, ôn Rh du e cin Pis « MÉTÉORE » I

« Gélatinés ». C’est le sort réservé à l’éclairage public sur une surface de 3 kilomètres durant l’exposition à ciel ouvert qu’est la traditionnelle Fête des Lumières. Soit près de 1200 points lumineux urbains qui se parent de filtres rouges et la mettent en veilleuse afin de magnifier les installations sorties de la crème des esprits créatifs. Cette caractéristique toute lyonnaise pas de lumière parasite dans les rues - plonge la ville dans une ambiance particulière, de festivités certes, mais aussi de mystère, en modifiant notre rapport à elle. On pense aux nuits d’encre d’antan. Surtout, ce fil rouge permet de mener notamment les non Lyonnais aux différents sites. Cette immersion du spectateur dans une bulle est rendue possible grâce à l’entêtement inspiré de Jérôme Donna, arrivé à la Direction de l’Éclairage Public de la Ville de Lyon en 2004 : “ Les villes abonnées à ce genre de manifestations (Montréal, Quito, Francfort, Hong Kong…) ne disposent pas, comme nous, d’un service aussi important, apte à faire sa propre régie. Nous connaissons bien le terrain, maîtrisons et gérons tout en interne, sans délégation à un syndicat ni à une société privée”. La mise en lumière du patrimoine à l’année s’en trouve aussi vivifiée. Belle revanche pour une cité que les auteurs du 19ème et du début du 20ème siècle dépeignaient comme brumeuse et sinistre… + d’infos : La Fête des Lumières de Lyon Jeudi 7, vendredi 8 et samedi 9 décembre, de 20h à minuit et le dimanche 10 décembre de 19h à 23h.

Quan d un Lyon s’att rape avec une toile d’ara ignée …

Le Groupe LAPS est ceinture noire dans l’animation de sculptures lumineuses. Le collectif composé de plasticiens, éclairagistes, scénographes, vidéastes de Montreuil est venu accompagné de 60 araignées circassiennes qui, entre animation et spectacle vivant, balancent au-dessus de nos têtes leurs acrobaties éblouissantes. Disparaissent, réapparaissent. Leur mise en lumière et leur graphisme épuré permettent d'admirer la maestria du ballet de leurs déplacements, leur agilité chirurgicale. L’installation joue avec la fascination exercée par ces bestioles pattues, teintée d’une vague appréhension, pour certains. Jeu de cirque et de curiosités. Une autre vision de la toile... « SPIDER CIRCUS » I Place Sathonay

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UNE FÊTE À RENOUVELER

C’EST PAS DU LUX ! E DE PIXEL N'PEPPER, NATHANAËLLE PICOT, FONDATRIC L'APPEL D’OFFRES DES EST L'ARTISTE QUI A REMPORTÉ RI FOU POUR N'IMPORTE TERREAUX CETTE ANNÉE. UN PA EST DANS LE MULTIMÉDIA QUI, MAIS PAS POUR CELLE QUI N L'INTENTION, AVEC SON DEPUIS VINGT ANS ET QUI A BIE LA FÊTE DES LUMIÈRES ! SPECTACLE, DE DÉPOUSSIÉRER Par Pau line Ma rce illa c

epuis presque 20 ans, le traditionnel 8 décembre, si cher aux Lyonnais, s'est transformé en 4 jours de fêtes en sons et lumières. Et si cet événement attire des millions de touristes, la pression subie par l'institution organisatrice, à savoir la mairie, pour réussir chaque année le pari de magnificence, semble parfois étouffer la créativité et la prise de risque des artistes.

LES TERREAUX, EN MODE RÉDEMPTION Pour Nathanaëlle Picot, conceptrice et réalisatrice de spectacles multimédias depuis 20 ans, “la fête des lumières devrait plus s'ouvrir aux artistes internationaux, en simplifiant les procédures administratives par exemple. Ça amènerait un peu de fraîcheur, car là, avec cinq boîtes de mapping* en France, on tourne un peu en rond”. L'artiste parisienne, fondatrice de Pixel n'Pepper, reconnaît toutefois que l'événement lyonnais est un “véritable espace d'expression et de liberté”. Cette année, c'est elle qui a remporté l'appel d’offres des Terreaux, “l'un des sites les plus complexes, et financièrement les plus difficiles à tenir, car il faut énormément de machines pour couvrir les deux bâtiments (le Musée des Beaux-Arts et l'Hôtel de ville). Cela représente les deux tiers du budget alloué !” Il faut de la bouteille pour relever ce pari, quasi

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pharaonique. L'exercice est à la fois “ jouissif et difficile car on se soumet à l'appréciation du public et de la presse”. Le jeune artiste artificier Joseph Couturier en a fait les frais l'année dernière, en se faisant démolir par la critique. “Ce qui a ajouté de la pression sur les organisateurs !”, reconnaît Nathanaëlle. Jusqu'à les rendre frileux face à la nouveauté ? Pour elle, les artistes ont aussi fini par s'autocensurer, alors même que le public et la presse ont besoin de renouveau. C'est pourquoi, avec son équipe, ils ont tenu à aller plus loin : “On avait les ressources technologiques pour faire de l'animation de personnages en 3D à l'échelle de la place !” Une entreprise longue et fastidieuse, qui, de fait, est très peu réalisée à travers le monde. Le résultat est décalé, différent, volontairement loufoque. Et ça fait du bien !

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NATHANAËLLE FAIT SON CINÉMA Enoha, 7 ans, et son chat Chaussette nous prennent par la main pour nous entraîner dans un voyage féerique dans l'univers du 7ème art. Revisiter les classiques du cinéma, dans la ville qui l'a vu naître, à travers les yeux d'une enfant, est merveilleux de régression et de magie ! Sans lunettes connectées, ni écran projeté. Avec son installation « Enoha fait son cinéma »**, le moins que l'on puisse dire c'est que Nathanaëlle dépoussière la fête des lumières. En musique et grâce au travail titanesque de 3 animateurs de personnages en 3D (mouvements, déplacements, expressions faciales), un modeleur (modélisation architecturale des bâtiments), 2 graphistes et un musicien. “Ce sont des gens extrêmement polyvalents. Chez Pixar, il faut 50 personnes pour un personnage !” s'amuse celle qui a dû se réinventer sans cesse pour suivre le mouvement. En 20 ans, “il a fallu s'adapter à la vidéo, puis à la 2D, puis à la 3D. Si on ne suit pas, on perd vite pied”. A 45 ans, Nathanaëlle Picot ne semble pas prête à sombrer avec cet hommage irrévérencieux et régressif au cinéma, sous forme de prouesse technologique. “A travers ce spectacle, j'ai envie qu'on se reconnecte à nos âmes d'enfants, quand on incarnait des personnages sous la couette avec la lampe torche.” Un vent de fraîcheur souffle sur la place des Terreaux ! *Technologie multimédia permettant de projeter de la lumière ou des vidéos sur des volumes, de recréer des images de grande taille sur des structures en relief, tels des monuments, ou de recréer des univers à 360°. **«Enoha fait son cinéma» fait écho à l’exposition « Lumière ! Le cinéma inventé » au Musée des Confluences jusqu'au 25 février 2018.

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La fête ? e s o o l a l e d Si les Lyonnais se sont enthousiasmés en nombre pour répondre à notre question : “le 8 décembre, c'est quoi pour vous ?”, le moins que l'on puisse dire c'est que l'adage « les Français râlent tout le temps » se vérifie ! Pour beaucoup, la fête des lumières actuelle, c'est : “trop de monde”, “à fuir”, “un hommage à Marie qui n'est plus”, “c'était mieux avant”, “un gagne-pain si l'on est sur airbnb”, “la tradition des lumignons qui s'est perdue”… Mais la question a fait débat, ce qui prouve, une fois n'est pas coutume, que cette fête divise, alors même qu'elle est la tradition lyonnaise par excellence, même quand on habite plus à Lyon depuis longtemps. Beaucoup reconnaissent mettre un lampion sur leur fenêtre le soir du 8 décembre, qu'importe où ils se trouvent. Mais ils sont nombreux à dire qu'ils ne participent plus à la fête. “C'est d'autant plus vrai dans cette période post attentat” dit Fanny. Valérie va plus loin, pour elle, “la fête des lumières devrait être à un autre moment de l'année, pour qu'on retrouve notre 8 décembre !” La question religieuse divise aussi. Si d'aucuns s'en contre foutent, d'autres tiennent à cet aspect. Tout le monde reconnaît toutefois que c'est une aubaine pour la ville, et est donc partagé entre fierté, et volonté de fuir la foule. Ne désespérons pas, la lumière n'est-elle pas symbole d'espoir ? Celui de se rassembler à travers tous ces petits lumignons ?

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IL N’EST PLUS FORCÉMENT NÉCESSAIRE, COMME L’ENTEND LA DEVISE GENEVOISE, DE TRAVERSER LES TÉNÈBRES AVANT DE TROUVER LA LUMIÈRE. DEPUIS 2014, IL SUFFIT D’ATTENDRE LE MOIS DE DÉCEMBRE POUR VOIR S’ILLUMINER LES RUES DE LA CITÉ DE CALVIN. EVIDEMMENT ! COMME CELLES DE TOUTES LES VILLES QUAND NOËL SE POINTE ME DIREZ-VOUS, ET BIEN NON, PAS TOUT À FAIT… Par Mélanie Marullaz - Photos Rémy Gindroz

ne galerie à ciel ouvert. C’est ainsi que Julien Pavillard, directeur artistique du Festival Geneva Lux, envisage l’événement : “c’est comme un musée de plein air dans lequel les gens peuvent se promener et voir ce qu’on peut faire aujourd’hui en objets lumineux.” L’art contemporain descend donc dans la rue, à portée de pupilles, et profite du chatoiement des fêtes de fin d’année pour en détourner les codes, remplacer les traditionnelles étoiles filantes et autres flocons scintillants par une invitation à l’évasion. Pour la 1ère édition, en 2014, quatre artistes investissent le cœur de la ville, dont Cédric Le Borgne avec ses « Voyageurs », de grands

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personnages en grillage quasi invisibles le jour qui s’illuminent et survolent Bel-Air la nuit ; ou Daniel Schlaepfer qui tapisse le ciel de la rue du Rhône de sa « Voie Lactée ». Trois ans plus tard, le Festival présente 22 œuvres, dont deux en partenariat avec la HEAD (Haute Ecole d’Arts Appliqués de Genève). “Nous en faisons l’acquisition pour cinq ans, et chaque année, nous rajoutons de nouveaux artistes.” Premier roulement prévu, logiquement, pour l’édition 2019.

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LORD OF THE LIGHTS Le doigt sur l’interrupteur, Julien Pavillard est un enfant du filament, ses parents ont inventé et développé le Pigi, un projecteur d’images géantes utilisé notamment par Jean-Michel Jarre. La lumière, il la voit donc très tôt et finit par la travailler, malgré un détour par la recherche en sciences sociales. Pendant 4 ans, aux côtés de Jean-François Zurawik, il est chef de projet pour la Fête des Lumières de Lyon. Mais à Genève, il n’a aucune intention de rivaliser avec la Mecque des illuminations : “D’abord, nous n’avons pas du tout les mêmes moyens. Et puis à Lyon, les installations sont renouvelées chaque année, et pour 4 jours seulement, ce qui peut s’avérer un peu frustrant pour les artistes. Ici, leurs œuvres sont exposées plus longtemps, on ne se bouscule pas pour les voir, on peut prendre son temps, il y a quelque chose de plus poétique, plus contemplatif.”

ELECTRIC (NIGHT) LIGHT ORCHESTRA En ce qui concerne les artistes, pas de thématique imposée, pas non plus de compétence obligatoire en matière d’éclairage. “Même si elle peut difficilement être dissociée de la lumière, les artistes ne sont pas sélectionnés sur la technologie. S’ils n’ont pas de connaissances dans le domaine, on les accompagne, on les aide à concrétiser leurs idées. Erik Barray, par exemple, est vannier, il fait des choses très végétales : Grapp’lum est une série d’agglomérats de brins végétaux qui colonisent les arbres comme pour les protéger, et s’éclairent la nuit d’un ton

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orangé. A l’opposé, pour Light/House, une structure en LED installée sur le toit terrasse de l’hôtel Métropole, Alexandre Burdin-François et Boris Edelstein conçoivent des projets avec des logiciels, très proche de l’art électronique.”

SPOTS (DE) LIGHTS Pour le choix des lieux, les artistes agissent en fonction de leur ressenti, entre les endroits qui les ont inspirés en parcourant la ville, les propositions de l’organisation et les contraintes techniques. “A l’installation, on constate parfois qu’un endroit ne convient pas. La 1ère année, Gaspard Lautret avait d’abord accroché ses Lanternes Physalis sur la Place Longemalle, mais il y avait trop de lumières autour, on les a donc déplacées au Jardin Anglais. Pourtant, d’une manière générale, Genève est moins éclairée que d’autres grandes villes, comme Lyon par exemple. On n’est pas dans le noir complet comme à la campagne, mais c’est pas mal...” Contrainte anachronique spécifique à Genève par contre, une drôle de réglementation datant du 19ème siècle complique la pose de lumières clignotantes : “cette loi remonte au temps où elles risquaient d’effrayer les chevaux, mais la Police nous la ressort parfois !” Si beaucoup de projets sont concentrés dans l’hyper-centre, on trouve aussi certaines œuvres sur des points plus éloignés, comme aux Pâquis : “Là, le public, c’est principalement les habitants du quartier. Souvent, ils nous remercient et c’est important, car on est chez eux.” Normal. Lux dans les rues, Genevois que ça…

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PARLE À MON our tout vous dire, j’ignorais que cette mécanique du démon existât encore. Car vous admettrez qu’en matière de grotesque, on a rarement fait pire. Et j’en profite pour adresser un message à l’institut des sciences et techniques (oyez oyez, votre preux ménestrel) : il me paraîtrait judicieux de plancher sur le sujet des tire-fesses plutôt que d’allouer des budgets exorbitants à la propulsion d’un boulon dans l’espace (faire appel à «Q», le génial inventeur de la panoplie de James Bond, serait un plus. Son nom n’est sans doute pas tout à fait le fruit du hasard).

Penchons-nous donc, si vous le voulez bien, sur la définition du principe du tire-fesses : “Il consiste à passer entre les jambes une perche terminée par une rondelle (je confirme). La perche est tractée par un câble et tire le skieur, ce dernier glissant sur la neige le long du terrain”. C’est faux. Car d’après ma modeste expérience, la perche tire rarement le skieur. Après lui avoir, au départ, déboîté l’épaule d’un coup sec, elle le catapulte à mach3 dans les airs. C’est le fameux « saut de carpe ». Et le skieur, tout occupé à récupérer son assiette (et son bras), laisse alors échapper la paire de bâtons coincée sous son aisselle valide. Pas de panique ! Retenue au poignet par la dragonne, elle va désormais creuser la piste comme la quille d’un navire. Ceux qui ont moins d’équilibre (ou plus de fierté) lâchent l’affaire à cet instant (les miettes éparses de Chamonix orange et les barres de céréales écrasées en sont la preuve irréfutable, Monsieur Bond). Mais les plus opiniâtres s’acharnent. C’est une erreur grossière, un faux départ ne se récupère jamais tout à fait. Le skieur est désormais une créature oscillante qui avance cahin-caha, sur une piste cabossée par les innombrables chutes précédentes. Son cerveau accomplit tout un tas d’opérations en

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même temps. Traîné comme un vieux sac, il s’applique à rectifier la trajectoire incertaine, à éviter les déchets abandonnés par ses prédécesseurs (une banane Guy Périllat, un crucifix, une jambe gelée) tout en se cramponnant désespérément à la perche. Le tout dans le plus grand désordre. De temps à autre, la musique du Muppet Show retentit quelque part et transforme en mousse les genoux du skieur. Aidé par l’étonnante flexibilité du ressort de la perche, il chancelle pesamment sur la rondelle (ah ah) et effectue une embardée sur le côté. Avant de se relever en position schuss alternatif, bras en avant et fesses en arrière. C’est une position très inconfortable, le pire est à venir. Car l’arrivée ne délivre jamais tout à fait le skieur du halo de honte dans lequel il se débat. Et lâcher la perche (sur laquelle ses lèvres se sont parfois collées au cours de la montée) est un moment délicat (personnellement, j’ai toujours craint qu’elle ne m’arrache un œil ou le menton). Pendant qu’un perchiste hilare l’observe sans lever une moufle, le skieur la rejette aussi loin que possible (tout en arrachant son fond de combinaison et en réajustant son bonnet de guingois et ses bâtons dispersés. Si l’IUT pouvait songer à l’invention d’un bras mécanique à greffer sur tous les skieurs, d’avance merci). Touiiinnngggg ! Délivrée de son pesant fardeau, la perche danse une folle et mortelle sarabande et décapite un couple de touristes des îles Samoa, pour finir sa course dans le casier idoine. Avant de repartir vers un autre funeste destin (mais au passage, elle arrache le cuir chevelu du perchiste. Vengeance). Et comme la chute n’a pas eu lieu, ce billet n’en aura pas non plus. + d’infos : Tire-fesse : S’ils sont très nombreux dans l’autre sens, c’est que tu as oublié de lâcher au sommet.

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Dons manuels Si l’une de ces deux conditions est manquante, votre geste sera qualifié de don manuel et, à ce titre, devra être déclaré aux impôts, et éventuellement taxé (sauf si sa valeur est en-deçà des abattements fiscaux, voir ci-dessous).

Donations et abattements

uelques billets dans une enveloppe, un chèque, des bijoux, etc. Les idées ne manquent pas pour décorer le pied du sapin. A priori, aucun de vos cadeaux ne sera taxé. Mais si l’administration fiscale considère qu’il ne s’agit pas de simples présents, mais bel et bien de « dons manuels », alors vos cadeaux doivent être déclarés et soumis à l’imposition (après application de certains abattements).

Présents d’usage Juridiquement, les présents d’usage ne sont ni rapportables fiscalement, ni civilement. Vous êtes libre de gratifier vos proches par des cadeaux sans avoir à en justifier auprès de l’administration fiscale et sans qu’il en soit tenu compte lors de votre succession. Si la règle est simple, la pratique l’est un peu moins. Le législateur n’a pas défini avec précision le présent d’usage et notamment les critères à retenir pour les distinguer des dons manuels qui sont eux rapportables et taxables.

Une occasion particulière Deux conditions sont à respecter pour que le cadeau soit considéré comme un présent d’usage : pour ne pas être taxé ou remis en cause, il doit donc être fait lors d’une occasion particulière : Noël, un anniversaire, une réussite à un examen, un mariage, etc. Et avoir une valeur raisonnable en comparaison à vos propres ressources.

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En matière de donation, deux abattements vous permettent de vous montrer généreux à l’égard de vos enfants et vos petits-enfants, sans verser un euro au fisc. Ils sont cumulables et renouvelables tous les quinze ans. Attention à ne pas les confondre. Pour enfants ou petits-enfants : Le premier, d’un montant de 100 000 € (enfant) ou 31 865 € (petitenfant) est applicable sans condition. Concrètement, il est utilisable quel que soit le bien donné (somme d’argent, bijou, bien immobilier, etc.) et quel que soit votre âge ou celui de votre enfant ou petit-enfant. Dons d’argent et donateur âgé de plus de 80 ans : Le second, d’un montant de 31 865 €, ne s’applique qu’aux dons d’argent et ne peut intervenir que si vous avez moins de 80 ans et que votre enfant ou petit-enfant (ou neveu et nièce, si vous n’avez pas d’enfant) est majeur. Compte tenu de ces montants, vos cadeaux de Noël, même s’ils dépassent la valeur d’un simple présent d’usage, pourront s’effectuer, le plus souvent, en franchise d’impôt (d’autant que votre conjoint peut faire de même avec ses enfants et petits-enfants, ce qui double les abattements).

Les bons formulaires pour le fisc Dans le mois qui suit la date de la donation, votre enfant ou petitenfant doit souscrire un imprimé spécifique en double exemplaires et le déposer ou l’expédier au service des impôts des entreprises de son domicile. Si le don excède la valeur de l’abattement, le formulaire doit être accompagné du paiement des droits de donation. Mais il est aussi possible (et même préférable) de se rendre chez son notaire qui pourra vous conseiller sur les clauses à insérer dans la donation et se chargera d’effectuer les formalités fiscales. + d’infos : www.notaires.fr

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LOUPÉ ! Un arrêt de bus, deux personnages qui attendent. Un jeune suspendu à son smartphone, avec lequel il échange des textos, fait des selfies, joue à Candy Crush, écoute de la musique… sans un regard sur la vie qui l’entoure. A côté de lui, se tient un homme plus âgé ; il est assis et semble totalement satisfait du petit spectacle qui se présente. Seuls ses yeux bougent et observent : une colonie de fourmis passe, une araignée se suspend. Le bus va arriver et l’un des personnages va le louper !

LE LAPIN DE VELOURS Un garçon reçoit un lapin de velours : il joue avec lui, le câline, lui raconte ses secrets... Il l’aime tant qu’il le considère comme un vrai lapin ! Un jour l’enfant contracte la scarlatine, et la peluche est jetée à la poubelle. Triste, elle laisse échapper une larme... C’est alors qu’une fée apparaît et transforme le lapin de velours en vrai lapin ! Dès 4 ans

De M. Williams et S. Massini, Ed. Père Castor, 64 pages, 16,50 e

Dès 4 ans

De Christian Voltz, Ed. Rouergue, 48 pages, 13,50 e

CHIEN POURRI À PARIS Chien Pourri et son ami Chaplapla en ont assez de jouer au Monopourri sur leur vieille serpillière. Pourquoi n’iraient-ils pas visiter Paris, si un camion-poubelle veut bien les prendre en stop ? À eux les merveilles de la capitale, ils vont toutes les visiter, de NotreDrame au métropolichien, sans oublier les égouts, bien sûr… Dès 7 ans

Roman pop-up de Colas Gutman et Marc Boutavant, Ed. L’école des loisirs, 50 pages, 24,90 e

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LE VOYAGE EXTRAORDINAIRE L’aventure vraie d’Ernest Shackleton au cœur de l’Antarctique Le 8 août 1914, Ernest Shackleton et son équipage embarquent à bord de l’Endurance pour une formidable aventure : traverser l’Antarctique de part en part en passant par le pôle Sud. Loin de la Première Guerre mondiale qui fait rage en Europe, l’expédition va durer deux années et se transformer en une mémorable odyssée. Dès 8 ans

De William Grill, Ed. Casterman, 72 pages, 17,50 e

LE PRINCE SAUVAGE ET LA RENARDE Dans un royaume lointain vivait un prince qui n’aimait que la chasse. Le roi et la reine, ses paents, l’avaient prénommé Sauvage. Un jour qu’il traquait un cerf, sa jambe se prit dans un piège qu’il avait lui-même posé à l’automne. Le prince faillit s’évanouir de rage et de douleur. Allait-il mourir ainsi au plus profond de la forêt ? Quand il rouvrit les yeux, une étrange créature le regardait... Dès 9 ans

De J.-P. Arrou-Vignod et J.-C. Götting, Ed. Gallimard Jeunesse, 48 pages, 16 e

LE PETIT NICOLAS COLLECTOR Dans les années 1960, le petit Nicolas vit avec son papa et sa maman. En classe, il a toute une bande de copains, Alceste, qui mange tout le temps, Rufus, le fils du policier, Clotaire, qui a la télévision. Il raconte son quotidien avec son langage, celui d’un enfant de huit ans. Une édition collector - couverture cartonnée, papier légèrement glacé - avec les premières histoires du Petit Nicolas et un cahier spécial en hommage à René Gosciny... Dès 9 ans

De Sempé et Goscinny, Ed. Folio Junior, 14 pages, 9,90 e

DE CHAMONIX À PYEONG CHANG Un siècle d’olympisme en hiver. Chaque chapitre de cet ouvrage nous fait revivre une page de l’histoire des sports d’hiver, de l’Antiquité à nos jours, et des Jeux olympiques d’hiver. En rappelant le contexte historique, tout en précisant les enjeux des compétitions, le bonheur ou le désarroi des athlètes, Éric Monnin décrit chaque olympiade dans toute sa richesse humaine et sportive. Abondamment illustré de documents d’archives du Comité international olympique.

LE JOUR JO C’est l’histoire de tous les champions olympiques français de ski et de snowboard qui ont, un jour, obtenu cet or olympique tant convoité. C’est l’histoire de cette journée, si particulière, qui a conduit, chacun d’entre eux, à décrocher le saint Graal. Il s’agit de 23 histoires passionnantes à «dévaler» en cette veille de Jeux olympiques d’hiver organisés en Corée du Sud, à Pyeongchang, en février 2018. De Bruno Kauffmann et Gilles Chappaz, Ed. Glénat, 360 pages, 19,99 e

BÛCHES Un tour du monde des plus belles réalisations architecturales en bois, signées par Le Corbusier, Kengo Kuma, Renzo Piano, Snohetta ou Peter Zumthor. Depuis le Néolithique, l’homme a vécu et travaillé dans des bâtiments en bois. Au fil des siècles, des architectes l’ont utilisé pour concevoir des édifices aussi divers que des cabanes dans les arbres, des manoirs Tudor, des temples japonais ou encore de splendides édifices religieux. De Christophe Felder et Camille Lesecq, Ed. de La Martinière, 240 pages, 35 e

ACHILLE TALON, L’INTÉGRALE Attention, chef-d’œuvre ! Avec son personnage d’Achille Talon, Greg a su introduire une nouvelle forme d’humour audacieuse en jouant sur le langage et une autre façon de raconter des histoires. Talon incarne un personnage sûr de lui et au verbe généreux... Voici la « bible » à tirage limité (1.000 ex) et en deux volumes qui réunit pour la première fois tous les épisodes de Greg, à savoir 44, pour une pagination de plus de 2000 pages ! Afin de rendre plus facile la lecture, deux opus seront réalisés et réunis dans un coffret. De Greg, Ed. Dargaud, 2000 pages, 88 e

De Eric Monnin, Ed. Desiris, 240 pages, 25 e

VOITURES RÉTRO DE LÉGENDE

DESPROGRES PAR DESPROGES

LA NATURE ENCHANTE NOËL

Revivez l’épopée de plus de 250 modèles iconiques de voiture, des années 1940 aux années 1980. Découvrez l’histoire de ces automobiles de rêve à travers les portraits des créateurs et des ingénieurs qui les ont fait naître. Admirez également, grâce à plus de 200 superbes photographies, les élégantes silhouettes et les somptueux intérieurs de ces modèles rétro. Innovantes, luxueuses et tout simplement populaires, elles font battre le cœur de chaque passionné de voitures de légende.

80 % d’inédits, 600 documents, 340 pages ! Desproges comme vous ne l’avez jamais lu ! Ce premier ouvrage illustré sur Desproges se compose d’entretiens et de centaines de documents rares issus de ses archives personnelles : manuscrits, photos, correspondances, textes inédits, interviews exhumées... Dans sa correspondance, s’esquisse déjà le Desproges en devenir : sa drôlerie, son mordant, son plaisir de la belle langue et son goût de l’absurde.

De la couronne de l’Avent aux décorations pour votre sapin, vous trouverez dans ce livre plus de 30 idées inédites pour un Noël naturel. Bûches, pommes de pin, branches et brindilles, baies sauvages et bien d’autres choses encore que l’on trouve dans la forêt ou le jardin, vous permettront de fabriquer de merveilleuses décorations et de jolis petits cadeaux.

De Pierre Desprogres, Ed. Du Courroux, 340 pages, 39 e

De Pia Pedevilla, Ed. De Saxe, 64 pages, 14,90 e

SKIEURS DE LÉGENDE Slalom, géant, super-G, descente… les quarante-sept skieurs alpins présentés dans ce livre ont un point commun : les podiums. D’Ingemar Stenmark à Lindsey Vonn, en passant par Alberto Tomba, Luc Alphand ou Katja Seizinger, ces champions ont tous laissé une trace dans la grande histoire du ski alpin de compétition. Destins exceptionnels, histoires trépidantes, parfois tragiques, superbement illustrées par les meilleurs photographes de la discipline. De Alexandre Pasteur, Ed. Glénat, 192 pages, 35,50 e

Collectif, Ed. Larousse, 320 pages, 34,90 e

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T S DU EA LES HIT

E L B A T avec vue

Par Fleur Tari Flon

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eaucoup l’ignorent, la Mer de Glace et le Montenvers sont les attractions touristiques les plus fréquentées de toute la région Rhône-Alpes. Pas question de les louper. D’autant plus que la donne a changé depuis quelques mois. Le Grand Hôtel, qui a vu défiler plusieurs générations de visiteurs célèbres, ou pas, vient d’être repris par la famille Sibuet. Un vrai coup de pouce pour cet hôtel resté dans son jus depuis sa construction, en 1840. Aucune route ne relie le Grand Hôtel à la civilisation. Seul le train à crémaillère, qui remplaça le chemin muletier en 1909, permet d’accéder à cette vue unique. Le Grand Hôtel a servi de lieu de tournage à de nombreux films : Premier de Cordée (1944), Les Etoiles de Midi (1959). Il a aussi inspiré les artistes : une scène de Frankenstein se déroule à la Mer de Glace, ainsi que Monsieur Perrichon d’Eugène Labiche. Il n’était pas rare d’y croiser dans ses couloirs Maurice Herzog ou Frison Roche. Entièrement rénové dans l’esprit des lieux, ses vieux parquets grincent sous le poids des années. Le style respecte les codes de la montagne, on y retrouve le mobilier originel, conservé et détourné, comme l’antique caisse enregistreuse. Et... point important, les alpinistes et visiteurs y trouvent toujours de quoi se restaurer.

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TABLE AVEC VUE Deux possibilités. Par beau temps, la terrasse du restaurant panoramique est incontournable. Elle plonge littéralement sur la Mer de Glace. Prenez vos jumelles pour mieux apercevoir les skieurs ou alpinistes. Le choix du chef Jean-Michel Pallac s’est tourné vers une restauration savoureuse en verrine et cocotte, avec quelques salades et soupes du pays. La blanquette de veau (19€), le veau confit, morilles et polenta (32€), la potée savoyarde (26€) nous ramènent aux fondamentaux. Les desserts sont justes, tout simplement. Les vins au verre sont servis à partir de 5€, cela vous permet de goûter la production du domaine de Marie, propriété, elle aussi, des Sibuet. Autre alternative gastronomique, choisir le restaurant de l’hôtel, lui-même ouvert midi et soir. C’est d’ailleurs la seule alternative le soir, après le départ du dernier train. Choisissez la croûte aux morilles brunes au vin du jura, ou la volaille fermière à la broche et ses pommes de terre fondantes. Le filet de fera se décline au beurre blanc. Soulignons le bon rapport qualité prix (28€ broche et buffet de dessert). Les desserts, comme la mousse au chocolat, riz au lait, biscuit de Savoie... sont servis par Julien Magniot aux commandes de la restauration. La nuit venue, seuls en pleine montagne, les clients dînent dans la salle aux boiseries centenaires en entendant craquer le glacier, rouler les éboulis... L’impression est prégnante. La légende du Refuge Montenvers continue, il entame juste une nouvelle vie. + d’infos : Terminal Neige - Refuge du Montenvers à Chamonix Mont-Blanc 04 50 53 87 70 - montenvers.terminal-neige.com

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Clément Bouvier Chef du re staurant L’Ursus

T N E M E N É L’ÉV gourmand

TOUT LE MONDE EN PARLE, OU VA EN PARLER. L’ÉVÉNEMENT CULINAIRE CET HIVER EN MONTAGNE SERA L’URSUS, UN CONCEPT SCÉNOGRAPHIQUE, UN VOYAGE GOURMAND ET ONIRIQUE SIGNÉ CLÉMENT BOUVIER. Par Fleur Tari Flon - Photos : Pierre-Marie Gaury

a famille Bouvier a acquis ses lettres de noblesse gourmande il y a bien longtemps à Chambéry. La grand-mère, cuisinière renommée, le père, Jean-Michel, étoilé, l’oncle, Pierre Marin étoilé lui aussi depuis plus de 25 ans. Dans un tel environnement, le petit Clément ne rêvait que de gastronomie, des étoiles plein les yeux. A 17 ans, il s’envole pour New York, chez Ed Brown, restaurateur… étoilé, cela va de soi. “Je vivais de ma passion”. A peine rentré, Clément suit son père Jean Michel pour l’Exposition Universelle à Shanghai, “un vrai choc, la découverte de nouveaux produits, d’incroyables saveurs”. Puis rejoint René et Maxime Meilleur à la Bouitte. “De très grands chefs... Maxime m’a appris les herbes de montagne. Je lui dois tellement…”. Un tel CV le propulse forcément dans les cuisines de Jean-François Piège. Très vite remarqué, Clément devient, sous-chef, à 22 ans. “Il m’a fait confiance”. A 26 ans, Clément est près pour le grand

saut. Une saison à travailler dans les affaires familiales à Tignes fait mûrir son projet. “Un jour, je suis tombé sur un sous-bois magnifique. Ça sentait bon l’oxalis, la pimprenelle et l’achillée”. L’idée jaillit d’un dîner raffiné au milieu d’une forêt. Et, si on ne peut transporter la salle en forêt, la forêt viendra en salle. C’est la mission difficile qu’il confie à ICM Architecture : réaliser une forêt imaginaire, une merveilleuse scénographie. L’Ursus est né. Ursus, ours en savoyard, un joli nom pour Clément qui ressemble plus à un ours qu’à un hipster avec sa barbe et sa force tranquille.

PROMENONS NOUS DANS LE BOIS… TANT QUE LE LOUP EST EN CUISINE ! Passé la porte, l’effet waouh est assuré. Un univers à la Tim Burton. 390 arbres sont plantés dans la salle ! Dans la pénombre, douze tables nappées transcendées par la lumière, sont magnifiées par un faisceau irréel tombant de la voute de feuillage. Au sol, 3 feux de camp rougeoient. Des bruits de forêts servent de fond sonore. Il ne reste plus qu’à déguster la cuisine que Clément a choisie pour ce lieu hors du temps. “Toute ma cuisine raconte une histoire…” L’agnello ou ravioles à l’agneau de lait et épices sont une spécialité de Maurienne revisitée. La truite royale de Savoie, infusée à la reine des prés, est snackée et s’accompagne d’une purée de pommes de terre. La poularde fondante au Chignin Bergeron est servie avec des cardons et châtaignes. Le fromage vient de chez l’un des derniers producteurs de Termignon, Fréderic Muller, et le persillé de Tignes est affiné chez Paulette Marmottan. En dessert, le soufflé est à base de génépi noir, celui qui ne pousse qu’au-dessus de 3000 mètres ! La carte des vins ne démérite pas avec quelque 400 références de Savoie, de France et d’Italie. On sort de l’Ursus, chamboulé, séduit, étonné. Clément Bouvier vise les étoiles. Elles pourraient bien s’accrocher à la voûte de sa forêt magique. Sait-on jamais…

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POUR 4 PERSONNES PRÉPARATION : 20 MIN I CUISSON : 30 MIN

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Peler et couper la pomme de terre en petits cubes et la faire cuire dans de l’eau bouillante salée jusqu’à ce qu’elle soit très fondante. Egoutter les pommes de terre et mixer avec les 2 rocamadours pour obtenir une pâte lisse et homogène. Assaisonner de sel et de poivre. Faire fondre le beurre, brosser avec précaution chaque feuille filo et découper des rectangles d’environ 5x8 cm. Sur une plaque antiadhésive allant au four, superposer 3 ou 4 rectangles, et faire ainsi plusieurs tas de rectangles superposés. Cuire au four à 200° environ 5 minutes en surveillant de très près. Dès qu’ils commencent à colorer sur les côtés, les sortir du four et laisser refroidir. Dresser sur une assiette un rectangle feuilleté, puis une cuillère à soupe de crème de pommes de terre-Rocamadour, recommencer une seconde fois et terminer par un rectangle. On peut décorer le millefeuille avec des graines de pavot. Il peut se déguster en mise en bouche ou en entrée, accompagné d’une salade frisée.

CHAPON DE JANZÉ RÔTI

POUR 4 PERSONNES I PRÉPARATION : 30 MIN CUISSON : 2 H 45 MIN I REPOS : 20 MIN

Préchauffer le four à 180 °C (th. 6). Eplucher et émincer les oignons. Eplucher et laver les carottes. Les émincer. Placer les légumes avec l’ail en chemise et les herbes dans un grand plat. Arroser de vin blanc. Couvrir d’une feuille d’aluminium et mettre au four 10 minutes à 180 °C (th. 6). Retirer l’aluminium et placer le chapon. Disposer le beurre coupé en morceaux, du sel et du poivre sur la volaille. Remonter la température à 210 °C (th. 7). Enfourner le chapon et laisser cuire jusqu’à une jolie coloration (30 minutes). Lorsque la volaille est dorée uniformément, baisser la température du four à 150 °C (th. 5). Poursuivre la cuisson 2 heures. Vérifier la cuisson du chapon : le piquer à la jointure des cuisses. S’il est cuit, le jus qui s’en écoule est clair. Le retirer du four, laisser reposer 20 minutes enveloppé dans du papier d’aluminium. Filtrer le jus de cuisson du chapon, le verser dans une casserole. Porter à ébullition, verser un verre d’eau, porter à ébullition de nouveau. Assaisonner et filtrer. Découper le chapon en morceaux (le repasser 5 minutes au four si nécessaire). Servir accompagné de pommes de terre, de champignons et de châtaignes. Napper de jus.

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1 chapon d’environ 2,7 kg 2 oignons I 2 carottes I 2 gousses d’ail en chemise I 1 feuille de laurier I 1 branche de thym I 10 cl de vin blanc sec I 60 g de beurre demi-sel I 1 verre d’eau I fleur de sel I poivre du moulin

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ET MERINGUES POUR 4 PERSONNES PRÉPARATION : 35 MIN CUISSON : 2 H (MERINGUES) Les meringues : 40 g de sucre glace I 2 blancs d’œuf I quelques gouttes de colorant rose La crème glacée : 5 feuilles de gélatine I 25 cl de coulis de framboises I 33 cl de Crème Fleurette entière Elle & Vire I 2 c. à s. rase de Maïzena® I 30 g de sucre glace I la pulpe d’une gousse de vanille I 33 cl de Crème au Mascarpone Elle & Vire Le biscuit et la décoration : 6 biscuits roses de Reims I 30 g de Beurre de Condé-sur-Vire doux Elle & Vire I 20 g d’amandes concassées I quelques framboises

La crème glacée vanille et le coulis de framboise : Tremper les feuilles de gélatine dans l’eau très froide. Chauffer doucement le coulis de framboise. Ajouter 2 feuilles de gélatine essorées, mélanger. Verser dans un bol, placer au frais. Délayer la crème Fleurette avec la Maïzena® et le sucre glace. Ajouter la pulpe de vanille. Faire chauffer jusqu’à ce que le mélange épaississe tout en remuant. Ajouter 3 feuilles de gélatine essorées, bien mélanger puis placer au frais.

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Le biscuit : Émietter les biscuits de Reims, ajouter le Beurre en pommade, les amandes concassées. Mélanger de façon à avoir une texture homogène (comme un crumble). L’assemblage : Sortir le coulis du réfrigérateur et mélanger à la fourchette. Faire de même pour la crème vanille. Fouetter la Crème au Mascarpone 3 min et mélanger avec la crème vanille jusqu’à obtenir une crème homogène et épaisse. Tapisser le fond d’un moule à bûche avec un peu de crème vanille. Disposer des morceaux de meringue et verser un peu de coulis de fruits. Couvrir à nouveau de crème vanille, puis de morceaux de meringue et de coulis, finir par une couche de crème vanille. Terminer en répartissant le crumble de biscuit de Reims. Bien appuyer. Placer au frais 4 h minimum. Démouler, décorer de bâtonnets de meringue et de framboises.

Les meringues : Préchauffer le four à 120° C (th. 4). Mélanger le sucre et le sucre glace. Fouetter les blancs d’œuf. Dès qu’ils commencent à être fermes, ajouter les sucres et le colorant. Fouetter à grande vitesse pendant 4/5 minutes. Verser la meringue dans une poche à douille munie d’une douille lisse. Sur une plaque, disposer la meringue en fins bâtonnets et en perles. Sur une autre plaque, former des meringues classiques. Enfourner. Baisser la température du four à 80° C (th. 3), laisser cuire 2 h.

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Le craquelin re pommade - 50g de beur (mou) e cassonade - 60 g de sucr e tamisée rin - 60 g de fa x La pâte à chou - 250 g d’eau re - 100 g de beure tamisée - 125 g de farin - 4 œufs sel - 2 pincées de La chantilly e fleurette - 300 g de crèm e glace - 30 g de sucr entaire rose im al t an or ol -C

Cuisson à 180° pendant 20 à 25 min. Mélanger ensemble le sucre cassonade, le beurre pommade et la farine tamisée.

Préchauffer votre four à 180°. Ajouter un peu de colorant alimentaire rose. Bouler la pâte à craquelin. L’étaler au rouleau entre deux feuilles de papier de cuisson. Mettre au congélateur 20 à 30 minutes. Dans une casserole, mettre l’eau et le beurre en petit morceaux. A la première ébullition ajouter la farine en une fois. Mélanger de suite. Bien dessécher cette pâte pour enlever un maximum d’eau. Bien mélanger. Stopper la cuisson quand elle forme une pellicule au fond de la casserole. Dans un récipient, saler et battre les œufs comme pour une omelette. Verser en plusieurs

fois et bien mélanger. Les œufs s’incorporent lentement. Ajouter encore des œufs. Bien mélanger à nouveau. La pâte à choux est prête quand elle forme une pointe ou un bec d’oiseau. Garnir une poche à douille n° 10. Dresser les choux sur une plaque anti-adhésive ou feuille de silpat®. Bien les espacer, ils vont gonfler à la cuisson. Sortir le craquelin et découper sans tarder des ronds à l’aide d’un emporte-pièce ou d’un petit verre par exemple. Le craquelin doit avoir le même diamètre que les choux. Déposer délicatement le craquelin bien au centre. Appuyer légèrement sans écraser le chou. Enfourner pour 20 min environ à 180°. Surveiller la cuisson. Les choux doivent

être bien cuits sinon ils auront tendance à retomber. Pendant ce temps, verser la crème Fleurette, dans le bol du batteur. Ajouter une pointe de colorant alimentaire rose. Fouetter vivement. Ralentir la vitesse et ajouter le sucre glace. Fouetter à nouveau. La chantilly est prête quand elle forme un bec d’oiseau. Sortir les choux et laisser refroidir sur une grille. Découper le chapeau juste sous le craquelin. Garnir une poche à douille cannelée (douille avec des pointes) de chantilly. Déposer le chapeau sur la crème. ASTUCE DU CHEF : Pour réussir une chantilly, placer la crème, le bol et le fouet au moins 30 minutes au réfrigérateur avant de commencer.

+ d’infos : Cours de cuisine et pâtisserie www.atelier180.com Recette extraite du livre WORKSHOP ADO aux Éditions de la Martinière

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Horaires: Lundi au Samedi: 09h00 - 12h00 / 14h00 - 18h00 Dimanches et feriĂŠs: 10h00 - 12h00 / 14h00 - 18h00

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DÉCEMBRE

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21 mars - 20 avril

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23 juillet - 22 août

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VIE ACTIVE 1er décan : après le 22 décembre, rien ne tourne vraiment rond et ça vous fait broyer du noir. 2ème décan : après le 13, prenez le meilleur côté des choses, des gens, papillonnez, amusez-vous et laissez-vous piquer par un joli vent de sociabilité ! 3ème décan : une période jamais linéaire, ni plan-plan (jusqu’au 13). Et même si ça ne plaît pas à tout le monde, vous n’en ferez sans doute qu’à votre tête. CŒUR 1er décan : c’est à vous de jouer (jusqu’au 11) ! Mais c’est un peu triste ou frustrant, après le 25. 2ème décan : entre le 10 et le 19, votre bonne humeur est contagieuse, votre séduction tourne à fond. Qui vous aime vous suivra… de ce pas ! 3ème décan : entre le 18 et le 27, si vous ne tirez pas le gros lot, ce sera au moins de l’inattendu à gogo. VIE ACTIVE 1er décan : un mois de décembre comme un joli calme plat. 2ème décan : après le 13, lapsus, médisances, quiproquos ou autres ragots sont les dérapages à craindre. Ne faites surtout pas de promesse en l’air ! 3ème décan : jusqu’au 13, faites les concessions qui seraient de bon ton et des sourires à qui n’en attendait pas ! C’est par là que vous pourriez pécher, ces temps-ci. CŒUR 1er décan : jusqu’au 11 décembre, vous n’aurez sûrement ni envie d’être vraiment sincère, ni celle de vous engager. Qu’on vous laisse vous amuser ! 2ème décan : entre le 10 et le 18, ne vous enfoncez pas dans une situation trop compliquée et arrêtez de tergiverser pour mieux biaiser. 3ème décan : entre le 18 et le 27, soufflez le chaud pour mieux combattre le froid ! VIE ACTIVE 1er décan : entre le 10 et le 28 décembre, vous vous sentez contestataire et vindicative. Mars en Scorpion sème facilement la zizanie. 2ème décan : entre le 14 et le 25, on ne vous tiendra pas en place mais vous faites ça avec tant de classe… ; après le 25, on vous trouvera excessive ou arrogante. 3ème décan : jusqu’au 12, pas de temps à perdre et tout à gagner en rebondissant pleinement sur ce tempo tout à fait grisant ! CŒUR 1er décan : jusqu’au 11, Vénus en Sagittaire donne un petit coup d’accélérateur aux grands cœurs du signe. 2ème décan : entre le 10 et le 19, courez au-devant de vos plaisirs ! Le rapport de vos forces amoureuses vous donne gagnante. 3ème décan : entre le 18 et le 27, multipliez les occasions d’élargir vos horizons amoureux, de basculer dans la nouveauté, de fuir (ou tuer) la routine !

TAUREAU 21 avril - 20 mai

CANCER

22 juin - 22 juillet

VIERGE

23 août - 22 septembre

VIE ACTIVE 1er décan : soyez un peu moins porc-épic sinon ce mois de décembre risque d’être épique ! 2ème décan : après le 25, gare aux péchés par orgueil ou vanité ! Vous avez des envies démesurées ou vous vous surestimez. Modérez vos réactions et votre tempérament ! 3ème décan : Pas de mauvais aspect alors ne faites que ce qui vous plaît ! CŒUR 1er décan : entre le 10 et le 24, gare aux coups de sang que l’on ne gère pas vraiment ; après le 25, l’intimité est privilégiée. 2ème décan : si vous abordez un registre trop passionnel (après le 25), vous serez sérieusement en selle pour raviver de vieilles querelles. 3ème décan : Cupidon n’est pas dans le coin mais il se rattrapera le mois prochain.

VIE ACTIVE 1er décan : entre le 10 et le 25 décembre, vous avez carte blanche pour montrer de quel bois vous vous chauffez ; après le 25, vous vous sentirez bien misanthrope… 2ème décan : vous mettez le feu partout où vous passez (après le 24). Avec cette pêche fantastique, que la fièvre de cette fin d’année vous gagne ! 3ème décan : jusqu’au 12, on ne vous arrêtera plus dès qu’il s’agira d’exprimer ce qui ne vous a pas plu. CŒUR 1er décan : entre le 10 et le 25, pic de libido annoncé ; après le 25, plutôt rester seule que de casser l’ambiance ! 2ème décan : après le 24, vous vous attendrissez ou vous vous émerveillez… 3ème décan : jusqu’au 11, calmez le jeu et allez respirer ailleurs, dès que vous sentez que votre espace vital est menacé.

VIE ACTIVE 1er décan : entre le 10 et le 28 décembre, vous êtes jusqu’au-boutiste et passionnée. Mars dans le signe implacable du Scorpion souligne une volonté béton. 2ème décan : entre le 13 et le 25, commérages et cafouillages ; après le 25, sur des chapeaux de roue sinon rien ! 3ème décan : vous aurez ce mois-ci tendance à hiberner pour mieux ruminer tout ce qui vous fait déchanter. Communiquez un peu plus pour voir ! CŒUR 1er décan : jusqu’au 11, vos initiatives tellement spontanées n’auront peut-être pas l’accueil mérité ; après le 25, cocoonez à volonté ! 2ème décan : entre le 10 et le 19, quiproquos, lapin (sans avoir l’air de rien) ou petits mensonges. Il y a peut-être quelque chose de douteux et vous ne savez plus qu’en penser. 3ème décan : entre le 18 et le 27, Cupidon joue au rabat-joie…

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DÉCEMBRE

BALANCE

23 septembre - 22 octobre

SAGITTAIRE

22 novembre - 20 décembre

VERSEAU

20 janvier - 18 février

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décembre 17

VIE ACTIVE 1er décan : après le 22 décembre, vous ne vous sentirez à l’aise dans votre environnement. Envie d’hiberner ? 2ème décan : après le 13, déplacez-vous, découvrez, rencontrez ! Pensez également « ensemble sinon rien ! ». 3ème décan : jusqu’au 11, ne plus vous laisser marcher sur les pieds et dire tout haut ce que vous pensez tout bas. Pas forcément diplomate mais volontaire et convaincante. CŒUR 1er décan : jusqu’au 11, la franchise de vos élans ne pourra pas le laisser de marbre ; après le 25, il faudrait être plus amusante si vous désirez être plus attirante… 2ème décan : s’il fallait réaliser des prouesses ou marquer l’esprit du chéri, on vous trouvera là (entre le 10 et le 19). 3ème décan : entre le 18 et le 27, affichez vos couleurs, croyez au bonheur et ne réfrénez surtout pas vos élans !

VIE ACTIVE 1er décan : rien d’important, rien de contrariant. Lâchez simplement du mou ! 2ème décan : après le 13 décembre, contacts, déplacements et divertissements en priorité ! Choisissez la meilleure compagnie et prenez l’air. 3ème décan : jusqu’au 11, il faut gagner vos galons à la force du poignet. Rien que du travail et de la persévérance ! CŒUR 1er décan : jusqu’au 11, coup de tête, emballement et belles ardeurs pour relancer joyeusement la roue du cœur. N’hésitez plus : lancez-vous ! 2ème décan : : entre le 10 et le 18, il y a de la duplicité dans l’air. Rien de très clair, petits mystères et vogue la galère ! 3ème décan : entre le 18 et le 27, une réconciliation pourrait tomber à pic ou une étonnante rencontre bouleverser votre vie.

VIE ACTIVE 1er décan : entre le 10 et le 28 décembre, l’ambiance est orageuse ou subversive mais vous êtes capable de tout pour parvenir à vos fins. 2ème décan : entre le 13 et le 25, vous serez disponible pour toutes les rencontres et toutes les fêtes. Après le 25, vous dépassez les limites… 3ème décan : jusqu’au 13, jouez de votre bonne réputation ! Il est temps de valoriser votre expérience et de mettre en place des projets ambitieux. CŒUR 1er décan : jusqu’au 11, Vénus en Sagittaire vous rend un peu plus audacieuse. N’hésitez pas : faites donc le premier pas ! 2ème décan : entre le 10 et le 19, soyez spontanée, fougueuse, optimiste ! 3ème décan : des émotions en ébullition ou de tendres surprises à la pelle pour une période de fêtes qui s’annonce belle, belle, belle (entre le 18 et le 27).

SCORPION

23 octobre - 21 novembre

CAPRICORNE 21 décembre - 19 janvier

POISSONS 19 février - 20 mars

VIE ACTIVE 1er décan : plus tenace que jamais mais voyant rouge un peu trop souvent, vous pourriez vivre sur les nerfs mais également mener rondement vos affaires (entre le 10 et le 28 décembre). 2ème décan : après le 24, on se lance, on assure, on y croit. C’est trépidant et peut-être même exaltant. 3ème décan : le ciel vous laisse tranquille et cette fin d’année devrait ainsi vous laisser en paix. CŒUR 1er décan : le ciel vous change en « croqueuse d’émotions ». Assumez votre tempérament passionné ! 2ème décan : cette fin d’année (après le 24) est dévolue aux jolies démonstrations de partage et de générosité. 3ème décan : vos amours ne sont plus en point de mire (du ciel) mais être bien dans ses baskets, c’est déjà être à la fête.

VIE ACTIVE 1er décan : s’investir à fond et y croire vraiment, être aussi tenace qu’efficace. C’est l’effet produit par cet étonnant Mars en Scorpion (entre le 10 et 28 décembre). 2ème décan : après le 24, l’optimisme vous dopera et vous pourriez mettre le feu rien que par votre bonne humeur communicative. 3ème décan : jusqu’au 11, la période vous incite à céder à vos révoltes et impulsions. CŒUR 1er décan : après le 24, vous vous sentirez allergique à cette ambiance de fête et opterez plus volontiers pour les petits comités. 2ème décan : après le 24, on vous trouvera chaleureuse, généreuse et tellement affectueuse… 3ème décan : plus individualiste que d’habitude (jusqu’au 11), vous pourriez blesser l’autre en ne tenant pas assez compte de ses désirs. VIE ACTIVE 1er décan : : entre le 10 et le 28 décembre, jouez le tout pour le tout, sans complexe ! Mars en Scorpion alimente votre combativité. 2ème décan : entre le 13 et le 24, attention aux malentendus qui peuvent semer leur venin en famille ; après le 24, ça devient passionnant… 3ème décan : jusqu’au 13, vous êtes dépendante d’une réponse qui ne vient pas. Grrr… CŒUR 1er décan : jusqu’au 11, vos sentiments ont sans doute quelque chose d’inconstant ; après le 25, tout devient plus authentique. 2ème décan : un écran de fumée devant les yeux ou pas envie d’entendre certaines vérités (entre le 10 et le 18) ? 3ème décan : entre le 18 et le 27, le courant ne passe plus, ça ne répond plus, rien ne va plus…

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Josette Bauer, LA DIABOLIQUE DE GENÈVE Suite & Fin

CONDAMNÉE EN SUISSE POUR PARRICIDE, PUIS AUX ETATS-UNIS POUR TRAFIC D’HÉROÏNE, JOSETTE BAUER A PASSÉ 17 ANS DE SA VIE EN CAVALE. UNE VIE ROCAMBOLESQUE À LAQUELLE NE LA PRÉDESTINAIT CERTES PAS SON MILIEU D’ORIGINE...

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Par Marie-Caroline Abramovitch-Boubée

ée en 1936 dans une famille de la bourgeoisie genevoise, Josette Geisser n’a que seize ans lorsqu’elle fait la rencontre de Richard Bauer, fils de diplomate autrichien, dont la conséquente fortune ne la laisse pas indifférente. Beau garçon, sportif accompli, étudiant dans les meilleurs collèges de Genève, il ne manque pas d’atouts pour la faire succomber. Lui est conquis. Il est dès le premier regard sous la coupe de cette ravissante jeune aventurière férue de vitesse et de sensations fortes. Un véritable conte de fées… Mais la princesse a des goûts de luxe, et l’héritage de son mari - qui ne sait rien lui refuser - est dilapidé en à peine 5 ans. Richard n’envisage pas une seconde que Josette puisse le quitter, alors… un soir de novembre 1957, il assassine son richissime beau-père.

COMPLICITÉ DE PARRICIDE… Le couple mène encore 3 ans la folle vie de la jet-set genevoise, avant d’être, au terme d’une longue enquête, arrêté par la police. L’affaire fait la une de la presse européenne ! En octobre 1961, à l’issue d’un procès retentissant, Richard - qui a avoué - est condamné à 15 ans de réclusion, et Josette, bien qu’ayant farouchement nié avoir eu connaissance des funestes projets de son époux et n’avoir fait que le couvrir, à 8 ans, en tant que coauteur dudit assassinat. 3 ans plus tard, à l’occasion d’un transfert à l’hôpital de Berne, Josette - qui vient de se voir refuser sa libération conditionnelle - s’évade spectaculairement avec l’aide de deux amies. C’est le début d’une cavale, qui la conduit… à Genève, chez une ancienne compagne de cellule. Puis c’est JeanRobert Mori, un caïd rencontré lors de ses folles nuits de jeunesse qui

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décembre 17

devient son protecteur, lui offre chirurgie esthétique et fausse identité, la fait passer en France, puis en Algérie et en Espagne, où Josette tente de s’intégrer dans le milieu de l’équitation, une de ses passions. Mais la protection a un prix… Celui des kilos d’héroïne que Josette doit convoyer vers les Etats-Unis. Mori lui fait miroiter une belle part du butin, qu’elle compte bien utiliser pour partir refaire sa vie avec sa nouvelle amoureuse en Afrique du Sud…

FRENCH CONNECTION… Le 31 août 1965, un couple étrange débarque à Miami en provenance d’Italie. Une jolie blonde sportive, et un bossu. Les douaniers américains font ce jour-là la plus grosse prise jamais réalisée, en découvrant… Dans la bosse, 14 kg d’héroïne pure, soit près de 9 milliards de dollars ! Willy Charles Lambert, un Suisse bien connu de la police, et Paule Fallai, française, casier vierge. Il ne faut qu’une prise d’empreintes pour la confondre, c’est bien Josette Bauer qu’ils tiennent là. Accusée de trafic de drogue et d’appartenance à la French Connection, elle risque 90 ans de prison. Contre la promesse de ne pas être extradée et d’une peine de 7 ans maximum, elle dénonce quelques têtes du réseau. Et lorsqu’elle s’évade en 1969, la police ne l’annonce curieusement qu’un mois plus tard… Devenue Jane Baker, elle s’installe avec sa compagne à Albuquerque, et ouvre une ferme équestre. Jusqu’en juin 1972, où elle est à nouveau menacée d’extradition vers la Suisse. 13 ans après, la police helvétique ouvrait encore le courrier de sa mère... Grâce à un ténor du barreau, elle parvient à négocier de finir sa peine aux Etats-Unis, jusqu’en 1974, où elle retrouve sa ferme et ses chevaux. Elle est finalement extradée en 1981 et retourne à Hindelbank, dont elle sort au bout de 6 mois. Elle rêve de retrouver sa ferme, mais les EtatsUnis ne veulent plus d’elle… Josette finit sa vie à Genève, bien loin des fastes qu’elle avait connus, mais sans jamais perdre son énergie et son sourire. Elle meurt en 2004.

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xit le sport, générateur surpuissant d’allergie qui réduit considérablement le champ d’action, et question régime, j’ai bien dégrossi le sujet. Je me suis affamée jusqu’à l’os pendant des jours, pour finir par bouffer deux fois plus de peur d’y laisser ma peau ! Trop charitable ! Aiguilles sous l’pied, méridien de la faim trituré, tantrisme hypnotique moulée dans l’papier film, chaud, froid, ultra-son ou gel bouffe capiton, rien à faire, je n’perds pas une miette de gras ! Désespérée, j’ai même poussé le vice jusqu’à me faire larguer, persuadée que chialer des litres me ferait sécher… A part me gonfler un peu plus, que dalle ! Motivée comme jamais et plus coriace qu’un morpion au poil, j’ai roulé maboule et pris rendez-vous avec une nutritiopathe au slogan alléchant: « Mincir sans avoir faim, c’est possible ! Soyez glamour, perdez 10 kilo en 15 jours ! » Ça vend du rêve, non ? Jour J. Cul serré, ventre aspiré, bouffie, mais sans jamais perdre la face, j’avance dignement, aérodynamisme corporel en quinconce. Même pas le temps de la cuisiner sur la recette miracle qu’elle taille direct dans le gras : “veuillez vous peser s’il vous plaît.” C’est pas la grâce qui l’étouffe celle-là. Grand Dieu, voir le désastre de si près. Cuisses en fusion et bide par-dessus le pubis, on dirait un poulpe à raz de marée. J’ai bien peur d’avoir sous-estimé l’ampleur de la chose. Je plisse des yeux pour ne pas voir le bouquet final, quand un “oula” me sort du néant. Sa balance donne les numéros du loto ou quoi ? J’ose : “vous dites ?”. Et de répondre : “Vu le ratio entre poids et masse graisseuse, je vous propose de ne pas faire de zèle et de partir sur la formule trimestrielle.” Non seulement elle a tiré le gros lot, mais je suis repartie le foie gras, la rate au court-bouillon et l’estomac à l’envers. Quand tout part à vau-l’eau, rien de tel qu’une bonne gastro !

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