D É C A L A G E
I M M É D I A T
S U L P
SUPPLÉMENT DU MAGAZINE
DÉCEMBRE
2020
LES SAVOIE & GENÈVE
A R T U L
MONTAGNE
et stations
26
MODE SUR LES PISTES
32
SKIS PERSO
36
HOTTE STUFF
42
AUX ALPES CITOYENS
46
FAMILY BIGNESS
52
VUES D’EN HAUT
3 tendances
Planches illustrées Compte de fée
64
L’hiver en pentes douces Gènes et Tricks A fl’haut
MECS
plus ultra
10
QUOI MA GUEULE ?
12
ALLO MAMAN BOBO
14
BON SANG DE BON SENS !
Quand la mémoire se fait la malle
64
JEAN DUJARDIN
74
AIMÉ JACQUET
84
JEAN-LOUIS BORLOO
16
COIN G
94
ALAIN SOUCHON
18
ESSAIE ENCORE
Jean de confiance
Aimé, c’est plus fort que tout L’humain sur le cœur Pas banales songs
74
94
Le carré te fait tourner en rond
Le calcium sans ma tomme Amour propre Bouge tes chakras
LECONTE 104 PATRICE Ma flamme s’appelle reviens FOENKINOS 114 DAVID Ligne de vie GIROUD 122 OLIVIER A contre-pied !
J’AI LE DROIT D’ABORD 216 Chacun sa route
GARCIA 130 JOSÉ Si José...
& OFFRIR 218 LIRE Pour adultes et enfants
ROUSSEL 138 GAËTAN Le cas Roussel
146 Envoyer prêtre !
PÈRE GUY GILBERT
192
225 ABONNEZ-VOUS !
NOREK 154 OLIVIER A (h)auteur de flic LÉGITIMUS 162 PASCAL Un Inconnu à découvert
! 220 ÀPlatTAAAABLE ET dessert !
146
SARRAN 170 MICHEL Cuisiner, Sarran heureux ! CYMES 178 MICHEL Du haut des Cymes BERRY 186 RICHARD Permis de barreau
20
DE GROODT 22 192 STÉPHANE Mot (d’au)teur ! 60 202 MANARA Eros de bande dessinée BARR 210 JEAN-MARC De l’aura en Barr
MÊME PAS MÂLE Le paquet final
84
MAF ATTACKS Cher Père Noël...
MÂLE ET DICTION
A quel «vac» saint se vouer ?
M’ENERVE 226 ÇA C’est pas du gâteau !
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En route vers le futur.
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04/12/2020 17:40:41
/LARAPORTEUSE/
Q
uelqu’un l’a vu passer ? Je commence à m’inquiéter… - Bouge pas, Jean est allé voir du côté Dujardin… Ah bah non, rien. - J’entends pourtant du bruit dehors… - C’est José qui Garcia moto. - Parfait, on ne sera pas de trop pour le chercher. - A tous les coups, il est coincé quelque part… - C’est bien possible, j’ai demandé à mon Père si ça bouchonnait sur la route et Guy m’a répondu que les voies étaient en effet impénétrables. - Mais tu le connais, il suffit qu’il se prenne la transversale, en une-deux il est là, hein Oliv ? - Si ça se trouve, il est confiné, vu son âge… - Tu crois ? Stéphane, tu connais le chemin de (sa) Groodt ? - Euh, oui, c’est vers la si-Berry, mais Richard en revient, et elle était vide. - C’est pourtant pas son genre de manquer le gâteau ! - Surtout quand c’est Michel qui l’a fait… - Sarran dingue cette histoire ! - Si ça se trouve, il l’a choppé, le virus, et avec son âge… - Alors si Michel Cymes ! On est mal Barr ! - Jean-Marc, tu peux vérifier quand même? - In nomine Patris, et Filii, et Legitimus et tutti quantus ! - Pascal, dis à ton Père de se taire, il va nous porter la poisse ! - Je commence à me faire du Souchon… - Du souchon ? - Alain, explique-lui ! - Bah, elle se fait du soucis et du mouron tout à la fois ! Etymologiquement, c’est discutable… - OK Alain, la sémiologie, pour l’heure, c’est le cadet Roussel de nos soucis. - Faut passer à l’attaque, Louise ! - Olivier, mets ton a’Norek - c’est pas le Foe(h)nkinos dehors, mais le mistral glacial - et vas voir, avec David, au village… - Pendant ce temps, Jean-Louis pourrait se faire la banlieue, celle qui est au Bor(d)loo, il connaît le plan par cœur… - Si ça se trouve, il est juste caché, même si c’est plus de son âge… - Allez Mémé, on compte jusqu’à 3 et il va sortir, c’est sûr… - Et 1 et 2 et…3 ! - Zéro ! Leconte est bon, mais ton truc, ça ne marche pas, Patrice ! T’as autre chose à proposer ? - Y’a encore le temps additionnel, hein Oliv’ ? - D’autant que le gâteau commence à s’affaisser… - Ah… Si c’est pour la fessée… j’suis partant ! - Milo, la fée C. (qui témoigne à visage couvert, mais seulement le visage…), c’est pour plus tard ! - Pfff, vous êtes pas Manara les gars, ce soir… - Si jamais, j’ai le 06 du père Fouettard : avec lui, la fête sera plus folle ! J’dis ça… - Claus toujours ! - Quand on parle du loup… - On en voit… - Milo !!! On en voit : la barbe ! - Tous au gâteau ! Quelqu’un à vu la pelle ? - Bouge pas, Jean est allé voir du côté Dujardin…
Lara Kette rer Rédactric e en chef
Il en manque un
à la pelle !
EN COUVERTURE : Création Activmag © piai ACTIVMAG (supplément mensuel d’Eco Savoie Mont Blanc) Les Papeteries - Image Factory - 3 Esplanade Augustin Aussedat - Cran Gevrier - 74960 Annecy - 04 50 05 64 30 I Directrice de la publication, rédactrice en chef : Lara Ketterer - l.ketterer@activmag.fr Secrétaire de Rédaction : Victoire Barrucand - v.barrucand@activmag.fr I Design, maquette, montage PAO : Sophie Caquineau, Pauline Lebeau Commerciales Haute-Savoie : Laetitia Bécret : 06 28 96 83 42 - Blandine Mathieu 06 60 60 24 94 Savoie : Agnès Desplantes 06 51 01 20 58 - Nathalie Attinault 06 47 84 79 86 - Suisse : Corinne Billet 06 89 65 09 09 Coordinatrice commerciale : Elisa Raddaz 04 50 33 35 34 DEVENEZ DIFFUSEUR ACTIVMAG : Direction diffusion et abonnement : Pamela Damaggio 07 82 95 14 81 Rédaction : Frédérique Bangué - Victoire Barrucand - Magali Buy - Frédéric Charpentier - Melanie Grimonet - Delphine Guilloux - Mélanie Marullaz - Béatrice Meynier Christine Mouez-Gojon - Melanie Grimonet - Gaëlle Tagliabue - Marie Vaudage Impression Rotimpress I Distribution : Supplément de l’hebdomadaire Eco Savoie Mont Blanc. Marchands de journaux ACTIVES SAS filiale de SOPREDA 2 SA Edition, rédaction, publicité - B.P. 9017 - 74990 ANNECY cedex 9 5
/LES
S AVO I E
E N BR E F /
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000 000 de bouteilles par an, ayant parcouru au minimum 300 km avant d’arriver en Tarentaise… C’est l’estimation de consommation d’eau minérale qu’a fait Les Arcs sur son territoire.
Avant toute chose, et puisqu’il faut bien vivre avec le masque, autant en faire un accessoire de mode, assorti à vos tenues et aux circonstances. Le jetable (lavable ? On ne sait plus…) en papier n’étant pas spécialement reconnu pour ses qualités et entreprises thermiques, certaines stations pour joindre s ciée asso c don alpines se sont t des protecl’utile à l’agréable en concevan saison. Vous de tions adaptées aux frimas 2in1Mask by « le er port pourrez par exemple et cache-col ® ière barr fois la à », Les 3 Vallées nnaître les somtout doux, et essayer de reco son tissu ressur mets mythiques qui figurent sont deux ce es, Tign pirant. Pour la version eaux et band en rtes expe monitrices, déjà ), qui JAO que bonnets (les créatrices de la mar le rnab ntou inco ont planché sur l’accessoire ion vers en n indie ou é de cet hiver, floral, zébr les enfants. Et à adulte, pirate ou marin pour ification AFNOR Combloux, on attend la cert couleurs du vildu tour de cou estampillé aux idéale pour les -nez ette lage, équipé d’une barr ntes de tissu. filtra hes couc x deu lunettes et de Protégés, oui, mais stylés ! .com + d’infos : boutique.les3vallees mbloux.com e.co tiqu bou .com jao-collection
Pourquoi boire ailleurs ? Et comme la Savoyarde est entrée, depuis 2018, dans une démarche de réduction des plastiques, objectif Zéro, elle lance cet hiver une campagne d’incitation à boire l’eau du robinet, “récoltée à deux pas”. Des gourdes 500 ml logotées aux couleurs de la station sont donc en vente dans les commerces, à remplir chez soi ou auprès de fontaines installées en plusieurs points du domaine. Certains restaurants et hôtels se sont également associés à cette initiative et ne proposent plus, à leurs tables, que des carafes d’eau. + d’infos : lesarcs.com
Invité surprise
?
C
omment ça ??? Vous habitez Chambéry et vous n’êtes que cinq adultes à table pour le réveillon de Noël ? Si vous appliquez consciencieusement les recommandations sanitaires, il vous reste donc une place… Pourquoi ne pas en faire profiter un étudiant, venu de très loin, qui ne peut pas rentrer chez lui pour les fêtes ? C’est l’occasion rêvée de faire goûter, à un palais plus objectif que celui de Belle-Maman, votre fameux foie gras maison, vos feuilletés d’escargots et votre tête de veau – autant qu’il s’en souvienne, cet invité exotique, de son expérience gastronomique ! -. Répondez donc vite à l’appel de la Ville et de l'Université Savoie Mont Blanc, associés pour organiser le « Noël Partagé ». Attention, que les choses soient claires, ils ne vous proposeront pas d’échange avec votre belle-mère. + d’infos : Noël partagé – Inscriptions jusqu’au 13 décembre 2020 sur le formulaire en ligne : https://cutt.ly/vhl6iew (c’est un peu barbare, vous retrouverez ce lien dans les actualités du site internet de la mairie de Chambéry : chambery.fr
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Il est liiiiiiiiiiiiibre... Masque !
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/A R R I È R E B O U T I Q U E S / Gets’me le ski, la déco et les gâteaux… Depuis 1956, la boutique Berthet est spécialisée dans la location et vente de skis, skis de randonnée, snowboards, et propose un espace sportwear et accessoires. Cette année, la boutique fait peau neuve ! Elle accueille un nouvel espace pensé par Sarah Mugnier : Velvette, un concept store convivial et cosy qui allie ses passions : la restauration, la pâtisserie, la décoration et l'architecture. Un lieu unique pour faire son shopping ski, déco ou resto, les plats et pâtisseries sont à emporter pour les partager à Noël, ou les dévorer avant ! 168 Route du Front de Neige aux Gets
Sarah Mugnier et Laura Berthet
Esprit de Noël ... A chacun sa hotte ! Dans celle d’une banque, à la place des cadeaux, clémentines et papillotes, on ne s’étonnera pas de trouver quelques billets à distribuer. C’est en tout cas celle du Crédit Agricole des Savoie, qui cette année encore, offre près de 40 000 e à une trentaine d’associations savoyardes et haut-savoyardes. Solidarité, patrimoine, culture, nature, sport ou handicap… chaque association a été choisie par sa Caisse Locale pour son implication et ses actions sur le terrain. Depuis 9 ans, ce sont près de 200 associations qui ont été soutenues grâce à ce dispositif. + d’infos : www.tous-acteurs-des-savoie.coop
Des bijoux qui ont du sens !
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Il y a un an, Nathalie Verrier Van ouvrait enfin l’atelier boutique dont elle rêvait. Niché dans une traboule, au cœur des ruelles de Chambéry, ce lieu lui ressemble. Artiste, poète, féminine, elle crée des bijoux en pierres aux multiples origines, dont la signification, la composition, la couleur délivrent une émotion ou épousent l’âme de celle qui le porte. Bracelets, sautoirs, Nathalie compose devant vous et pour vous, tout particulièrement. 4 place du Château à Chambéry
Entrez votre (i)-code ! C’est inédit en France, c’est en avant-première et c’est ici ! Non seulement Mademoiselle I-Code, la petite sœur d’IKKS, s’installe en plein cœur d’Annecy, mais elle réserve aux modeuses haut-savoyardes une ambiance de boutique entièrement repensée : nouveau mobilier, déco épurée et éclairage tamisé. Dans les rayons, on retrouvera cette touche fraîche et fantasque, impertinente et romantique d'I-Code, pour des collections de prêt-à-porter et d’accessoires lifestyle régulièrement renouvelées, qui font la part belle au savoir-faire français. Laurène et Margaux sauront incarner ce style et cette féminité. Et vous les faire partager assurément ! 27, rue Vaugelas à Annecy
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C é
ette saison, le carré fait tourner les têtes. En mode classique, il se décline absolument coupé bien au-dessus des épaules, de préférence ultra court, lisse, avec une raie au milieu et une incontournable frange. Pour les inconditionnelles des cheveux longs, pas de panique ! L’effet dégradé s’adapte autant sur le court que sur le long. Il se fait léger pour mettre en valeur des cheveux bouclés en mouvement, éviter le « casque » au profit d’un effet « wavy » et ainsi provoquer un savant coiffé-décoiffé. Retour des coiffures vintage : la queue de cheval, à condition qu’elle soit très haute ou très basse. Revival du chignon, évidemment chic et élégant, à porter flou ou doublement tressé.
Le CarrR EN ROND !
CARRÉMENT DANS LE COUP !
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TE FAIT TOURNE
La coupe à la garçonne, Coco Chanel l’avait adoptée dans les années 1920, et Madonna dans les années 80, on remet le couvert ! Dans le style « carré court », coupé au-dessus des oreilles, l’actrice américaine Louise Brooks en avait fait sa marque de fabrique. Plus que jamais dans le coup, la coupe au bol, aussi appelée coupe en écuelle, ou coupe en sébile : même longueur tout autour de la tête avec frange droite sur le front. Il faut juste oser ! Présent à l’appel de l’hiver, le décontracté « shag hair », il s’agit ni plus ni moins d’un carré volumineux, très effilé sur les longueurs, dégradés à l’avant, mais longs derrière (proche de la coupe mulet). Provoc : le carré « boyish » court : nuque dévoilée, à peine dégradée. Audacieux : le carré « pixie », déstructuré, large mèche ramenée derrière l’oreille, cheveux plus longs sur le dessus, beau volume flou, sexy et sophistiqué. Le carré déstructuré : méché ou plaqué, porté avec assurance et aplomb témoigne d’un retour fulgurant des eighties. Trop cool : mèches mêlées, coupées à différentes longueurs, celles du dessus et celles du dessous pour un décoiffé show off. Exit le brushing parfait ! Place aux coupes « à défauts » qui se laissent Cet hiver, place vivre… Sans oublier le carré court sur la nuque, plongeant long à aux carrés courts, l’avant.
allure rétro BCBG, ou carrément glamrock. Très tendances, les coiffures androgynes avec ce côté rebelle assumé, on affiche une féminité audacieuse, c’est tout nous !
SUR TOUS LES FRONTS
La frange, on ne va pas y couper… graphique et décomplexée. Elle est incontournable. « Micro » comme Audrey Hepburn la portait, ou « rideau » popularisée par Brigitte Bardot. Délibérément très longue, elle descend sous les sourcils, ni trop nette, ni trop raide, encore moins figée, plutôt brute et dense, pas vraiment coiffée, presque emmêlée. Pour PAR CHRISTINE MOUEZ-GOJON assurer rock, on l’épaissit davantage à l’aide d’une pâte qui permet de travailler les plis et d’éviter les épis. Pour les couleurs, on y va franchement : roux flamboyants, auburn intense, blond vénitien, gris polaire, blond glacier, poudré et retour du blond platine. Ça va péter !
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C a l d n a Qué m o i r e m AIT LA MALLE SE F
ette pathologie neuro-dégénérative est caractérisée par une détérioration progressive des neurones entraînant un dysfonctionnement du système nerveux et la perte graduelle des capacités cognitives et (ou)motrices. On sait depuis 2007 la diagnostiquer avec certitude. Elle est due, entre autres, à 2 protéines toxiques qui vont s’accumuler et provoquer la mort des neurones dans le cerveau, au niveau de l’hippocampe qui joue un rôle central dans l’apprentissage et la mémorisation. La maladie est en augmentation constante dans le monde entier. 1,2 million de personnes sont aujourd’hui touchées dans l’hexagone. Environ 35 000 ont moins de 65 ans. Il existe des médicaments palliatifs, mais ils ne guérissent pas les lésions cérébrales endommagées. Ils ne font qu’en retarder, et en atténuer les effets, à condition d’être prescrits tôt.
DES INDICES DANS LES YEUX
Selon « Alzheimer Research and Therapy », il serait peut-être possible, avant que la maladie ne se soit déclarée, de la diagnostiquer dans les yeux, plus précisément dans l’humeur vitrée, c’est-à-dire dans le liquide oculaire. Les biomarqueurs sont déjà détectables dans le sang, dans le liquide céphalorachidien et désormais dans les yeux. Ainsi, en stoppant le développement des lésions débutantes, des traitements pourraient C’est en permettre de limiter, voire de différer 1906 qu’Aloïs l’apparition des symptômes.
Alzheimer découvre la maladie qui porte désormais son nom. Elle est toujours incurable aujourd’hui. Mais une découverte rendue officielle le 21 septembre dernier, permettrait peut-être de la détecter de façon précoce… dans les yeux
PREMIERS SIGNES
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La maladie se manifeste au début par des troubles de la mémoire… Mais il faut distinguer les oublis bénins de ceux anormaux. Ils ne sont pas les seuls signes : confusion spatio-temporelle, changements dans les habitudes, aphasie, apraxie (troubles des gestes), agnosie (troubles de la reconnaissance), modification du comportement, de l’humeur… Autant d’indices qui peuvent alerter l’entourage. Accompagner une personne présentant une maladie cognitive évolutive est une mission complexe. Préserver les habitudes de la personne malade, préférer des objets faciles d’utilisation, un téléphone simplifié, ranger les choses utiles à porter de main, éviter les stimulis inutiles (bruits, jeux de PAR CHRISTINE MOUEZ-GOOJON couleur)… Il ne s’agit pas de faire les choses à leur place, mais de les aider à les réaliser par elle-même, valoriser leurs actions… Aider le patient à vivre dans un environnement tolérant et sécurisant, où il aura ses repères… Apaiser ses angoisses, ses obsessions. Prévoir du temps et faire preuve de patience, sachant que la frustration et le découragement guettent aussi bien la personne malade que sa famille. + d’infos : francealzheimer.org et dans les antennes de France Alzheimer à Chambéry, Annecy, Annemasse, Thonon et Scionzier
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LA MAISON ROUGE Maison Savoyarde de Qualité
Pour les Fêtes de fin d’année, offrez un Instant d'évasion... À quelques minutes du centre de Chambéry, loin de l’agitation citadine, accordez-vous une parenthèse de douceur dans votre quotidien... Choisissez, parmi nos Instants Cocooning, celui qui vous conviendra le mieux et suspendez le temps à La Maison Rouge, lors d'un moment de bien-être au Spa ou d'un week-end savoyard. Découvrez L'INSTANT "HOME SWEET HOME" et profitez d'un séjour chaleureux et gourmand dans notre établissement vivant et coloré. Au sein de notre Restaurant, notre Chef et son équipe vous concoctent des petits plats frais, gourmands et faits maison. Détendez-vous dans l'ambiance intimiste de notre spa et prolongez ce moment de bien-être avec notre soin signature de La Maison, pour un instant de pure douceur. NOUVEAUTE CETTE ANNEE : Faites le plein d'idées cadeaux et de coffrets sur notre boutique en ligne :
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E
n premier lieu, le calcium contribue à la solidité de notre ossature et de nos dents. Voilà pourquoi il est si important pour la croissance, mais également pour prévenir l’ostéoporose. Pour jouer correctement son rôle de charpentier, il lui faut également l’aide précieuse de la vitamine D, mais vous êtes incollable sur le sujet depuis ma chronique du mois dernier ! Le calcium intervient également notamment dans la conduction nerveuse, la contraction musculaire, la fabrication de certaines hormones, et enfin la coagulation sanguine. Rien que ça… En principe les recommandations pour un adulte de plus de 25 ans sont de 950 mg/jour et 1200 mg/jour au-delà de 55 ans.
Mon calcium
SANS MA TOMME
LES DOMMAGES DES LAITAGES
Certes, les produits laitiers contiennent beaucoup de calcium, mais ce qui importe c’est son assimilation. Seulement 30% du calcium présent dans les produits laitiers est assimilable par l’organisme. Donc pour 100mg de calcium de lait ingéré, seulement 30mg sont Lorsqu’on parle en réalité assimilés par le corps. A cause de la présence de lactose de calcium, qui qui est le sucre du produit laitier, ne pense pas donc une toxine, le reste encrasse immédiatement aux les reins, le foie, et vont favoriser produits laitiers ? la présence d’acide urique dans le sang, donc des pathologies articuQue nenni ! Le laires. C’est le serpent qui se mord calcium se trouve la queue ! De plus les personnes largement dans ayant une dysbiose intestinale n’en assimileront au mieux que 10% ! les légumes, les
légumineuses ou les amandes, noix et noisettes, sans les inconvénients des produits laitiers ! Vous voulez savoir pourquoi ? Suivez le guide ! PAR DELPHINE GUILLOUX, NATUROPATHE ET IRIDOLOGUE
DU CALCIUM VÉGÉTAL SANS AMBAGES Grâce à la présence de vitamines, d’autres minéraux et d’oligo-éléments comme le magnésium, le potassium, la vitamine K, les vitamines B, le fer, le zinc, ou encore le cuivre, le calcium végétal est assimilable entre 50 et 70%, soit 2 fois plus que le lait ! Cela signifie que même si les produits végétaux contiennent moins de calcium en numéraire, celui-ci a 2 fois plus de chance de parvenir à jouer son rôle dans notre organisme ! Cela vaut le coup, non ?
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LES CHAMPIONS DU CALCIUM
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Fruits : oranges, figues, abricots secs et prunes. Légumes : oignons, cresson, brocolis, épinards, haricots verts, algues, chou vert frisé et chou kalé, rutabaga. Légumineuses : haricots blancs et rouges, pois chiches, lentilles et soja. Oléagineux : amandes, noix du Brésil, noix de cajou, noix de Grenoble, noisettes. Les graines de sésame, graines de chia, le tofu ou le lait de coco sont encore d’excellentes sources de calcium, sans passer par la case fromages !
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r u o m PRE
A PRO
U
n retour à l’homme des cavernes confirmé par un sondage Ifop d’avril dernier. Les douches deviennent plus rares. Seuls 67% des hommes se laveraient intégralement chaque jour lors du confinement, contre 76% avant. Et 68% d’entre eux changent quotidiennement de sous-vêtements, contre 73% avant.
BROUSSE LIT
En fait, si ça bataille dur pour acheter les pâtes ou entasser les rouleaux de papier toilette, à l'inverse, ça ne se rue pas vraiment à perdre haleine devant le rayon dentifrice, dont les ventes auraient baissé de 26%. Même le déodorant a fait pshiiit, le recul est de 45%. Moral en berne, flemme, solitude, la Le cliché est connu et fait période actuelle n’est certes pas vraiment propice à la souvent les choux gras séduction. Changer de calde la presse étrangère. cif ? Inutile pour télé-traLe Français n’est pas vailler ou sortir à la boulanréputé pour sa propreté. gerie ! Brosser ses dents ? Superflu avec le masque ! Mais le confinement aurait Pelage indiscipliné ? Pas de empiré les choses, pour coiffeur ! Alors, votre Jules les hommes surtout. Mains se relâche. Il traite ses mails tout en scrollant Insta au plus propres certes, mais lieu prendre une douche. Il dessous moins reluisants. prend l’apéro en pyjama. Et, Pas hyper sexy ! pas très « Net », il « Flix » un épisode de « Vikings » PAR MARIE VAUDAGE en laissant divaguer ses valseuses dans un slip kangourou identique à celui de Thierry Lhermitte dans Les Bronzés. Bref, il a autant d’énergie pour prendre soin de sa personne que pour utiliser enfin pour la première fois ce rameur qui trône au milieu du salon depuis 6 mois.
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CALBUTE OU CULBUTE ?
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Pas très haut de glam’ le héros de la guerre du feu ! Votre sex-appeal dé-clean, n’espérez pas gagner au loto du Kama Sutra de cette manière. Pas de chance au lavage, pas de chance au tirage. Votre fumet n’étant pas en odeur de sainteté, point de gâterie dans ces conditions. Votre chérie ne sera pas prête à vous « pher-aumône » et risque au contraire de vous appliquer les règles de la distanciation sociale. Bref, sans Coco Chanel, pas de Coco charnel. Obligation de passer par la case « salle de bains » pour faire une partie de monop’au lit. Proposezdonc à Chouchou de vous y rejoindre. L’endroit idéal pour les préliminaires amoureux (et aussi pour s’isoler des enfants qui suivent leur cours de maths en visio dans la pièce d’à-côté). Bain à deux, gel douche aphrodisiaque, caresses, massages, Caveman devient Ryan Gosling. Vous avez toujours la flemme d'aller chercher un slip propre dans votre penderie ? Alors songez que 25 % des femmes mettent fin à une relation amoureuse pour cause d’hygiène douteuse du partenaire. Parmi les trucs rédhibitoires, les odeurs corporelles désagréables, la mauvaise haleine et l'hygiène intime insuffisante. Bien sûr, vous avez la solution de faire comme 1% des hommes, ne jamais porter de sousvêtements. C'est peut-être une solution culottée. Mais faites quand même gaffe à la fermeture éclair.
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ntrer en méditation, aligner son esprit et son corps, se connecter avec soi et ses désirs et parvenir à une certaine forme de plénitude… OK, j’ai dû me tromper d’atelier. C’est un gros malentendu, j’ai pas coché tantrisme dans la résa ! C’est bien ici la découverte de la chakradance ? Ouf, petit moment de solitude… J’ai failli vaciller à défaut d’onduler.
A LA FERVEUR DU MOUVEMENT
TES CHAKRAS
Très vite, Fanny et Laëtitia me donnent matière, présences altières et sourires en bandoulière, à me rassurer : la chakradance, c’est la parfaite synthèse du son, du mouvement et de la sensation, branchée en direct sur chacun des sept chakras qui composent notre enveloppe énergétique. Ah, quand même… Mais le mantra est clair : ni objectif ni résultat. Pour la stressée de la performance que je suis, là, ça me parle. Bien décidée à lâcher définitivement prise, sans mettre les doigts dedans – la prise – mon initiatrice-facilitatrice du jour, Fanny-Kaa m’a complètement envoût-aie-confiiiiiance... Il paraîtrait même que ne pas savoir danser pourrait être un plus. Dommage… Bomba-latina du dancefloor, va falloir se la jouer sobre pour une fois. Pas grave, je vais serpenter de tout mon long, glissant çà et là au rythme des ondulations hypnotiques d’une musique sinueuse, en véritable Jim Morrison de la danse tendance chamanique. Redescends un peu ! Quoi ? On n’a pas encore commencé ? Oups, j’étais partie.
LE MOI, SURMOI ? OÙ ÇA ?
© Coka
Et j’ai bien fait de prendre un peu d’avance, parce que l’allée empruntée pour traverser chacun des centres énergétiques en question est du genre très éthérée, tendance voie lactée. Surtout ne pas lésiner sur la prépa respiration-décontraction, il m’a bien fallu tout le combo pour pénétrer cet antre-soi, là où le Ça (non, pas le clown psychopathe, celui de Freud), notre part la plus inconsciente en somme, prend le dessus sur le mental galopant qui nous pompe bien souvent toutes nos ressources. Chakradancer, c’est convoquer toutes les sources d’énergie, plus ou moins équilibrées il va sans dire, qui composent notre corporel et laisser la musique mener la danse de nos mouvements. De la racine à la couronne, j’ai embarqué - les yeux fermés - pour un voyage d’un autre type à la rencontre de mes cercles de vibration énergétique. Et de me Ah décembre ! Ses rendre compte, assez instinctivecouleurs vibrantes ment, de ceux qui ont le vibrato ramollo, voire les ondes complètement et sa magie enchanhors réseau. Perso, déficience remarteresse, mais surtout quée du côté de la racine et du sacré. ses jours rabougris, Par contre, plus on grimpe dans la chakra sphère et plus je me sens gorses dimanches de gée à bloc, surtout au niveau du 3e pluie et ses déficits œil, perçant le bougre ! La couronne d’énergie. Qu’à cela ne s’en sort pas trop mal non plus, il ne tienne, j’ai convose pourrait même qu’elle soit sertie d’étoiles… Bien sûr, là comme ça, vous qué le solaire et dévous dites que la tisane devait être sacidé dare-dare de me crément chargée, pfff ! Jaloux ! Vous revigorer les chakdevriez ouvrir votre chakra « cœur », conseil de chakira-dancer. Râ… en dansant ! PAR GAËLLE TAGLIABUE
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’habitude, je suis plutôt sage et réservée, patiente et parfaitement monté, j’ai envie de le dépioter et à pleines mains, discrète. J’ausculte, je détaille, je scrute, je sens et j’insmais je ne peux point !!! Ce serait mal venu à cette heure-là. talle tout un protocole avant d’effeuiller du bout des Allez tant pis, je tate discretos… Il se laissera faire et ne dira rien doigts, lentement jusqu’à l’extase, à de toute façon, c’est certain ! la limite du supplice… Ma mollesse LA CRÈME DES CRÈMES en a énervé plus d’un d’ailleurs ! Mais Ça y est !!! Le voilà qui arrive Oh ouiii, je le savais !!! Ça va être avant aujourd’hui, je n’avais jamais l’extase totale. Mais quelle mélange été à me jeter sur lui comme une enfin, j’en peux plus ! Je suis de tendresse et de fermeté, juste moule sur un rocher ! Dignité Magali, difficile en la matière, mais parfait, j’en ai l’eau à la bouche. dignité ! dirait ma collègue Victoire… là, je le veux et tout de suite ! J’adore ces spécimens surprise, à A VUE D’ŒIL peine fourrés, qui se laisse tripoter C’est pas comme si c’était C’est que mes yeux sortent des tranquille, deviner calibre, texture tous les jours Noël. orbites !!! Quel morceau, c’est pas et saveurs tout mélangés. Tout le Et quelque chose me dit qu’on humain !!! Sacrément bien roulé, monde sait que ça me rend dingue, biseauté sur les bords, rien que l’emchaque année je leur fais le coup ! ne va pas y aller avec le ballage ultra moulé est suggestif. Et comme qui dirait : « Tout ça pour dos de la cuillère lui et moi. Imaginez sans ! Ça va être explosif te l’enfiler en deux secondes à t’en Maman, mais quel paquet !!! quand la bête va sortir de sa boîte… donner la nausée ! Et t’y retournes PAR MAGALI BUY J’en bave... Une ficelle dorée délicaen plus, c’est n’importe quoi ! » Ben tement entortillée pour l’esprit festif, ouais !!! j’adore ça. Et mini, moyen une parfum délicat juste dosé, pour ou grand, pas de jaloux, je trouverai l’avoir épluché sur toutes ses coutures à distance, avant de le toujours la place, chacun ses petits plaisirs !! voir en vrai, je connais parfaitement ses goût, j’ai tiré le gros lot, AVIS TRANCHÉ je le sens, je vais le dévorer direct ! Grrr… J’ai hâte. Perdue dans mes pensées, c’est là que ma mère est arrivée et ECHEC ET MATE s’est emparée de l’affaire : « Ohhh mais regardez moi comme Je me penche d’un côté, puis de l’autre pour savoir par quel c’est mignon, et ces deux p’tits grelots qui gigotent en guise bout il faudrait l’attaquer. Je sais, ça ne se fait pas de mater de déco ! T’as raison chérie, t’as bien choisi, on va s’en payer comme ça… Elle a raison, Victoire, je n’ai aucune tenue quand je une bonne tranche, du dessert !!! Quelqu’un veut un morceau m’y mets. Mais là, c’est trop tentant. Il paraît si dense, charnu, et de bûche ? »
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ette année, pour faciliter les choses, j’ai donc décidé de gâter ma famille selon des critères très précis. Parce que c’est comme pour tout, les orienter revient finalement à les aider. C’est comme quand N°1 ouvre le frigo plein à craquer et qu’elle le referme d’un air blasé : “j’sais pas quoi manger”… Si elle n’y trouvait qu’un pot de rillettes périmées, elle se ruerait dessus sans tortiller. Bref, trop de choix tue le choix. J’aurais donc besoin de ton œil expert et ta fine connaissance du marché des cadeaux pour affiner la sélection que je vais leur proposer. Ce que je voudrais avant tout, c’est leur offrir quelque chose d’utile. Marre d’accumuler des bricoles, des babioles, des bibelots ! Je sais, la notion d’utilité est toute relative… J’ai bien vu hier, quelques minutes à peine après avoir réceptionné les nouveaux petits escarpins dorés avec liseré noir absolument indispensables à ma survie, que N°3 récupérait le carton de livraison dans le bac de tri. En parlant de tri, voilà mon deuxième critère de choix : je voudrais bien que ce soit un truc un peu vert… Non, je ne pensais pas particulièrement à ton tout premier costard. Quoi que… Si c’est du 42-44, je peux peut-être en faire un peignoir pour l’Homme. Oublie aussi les plantes, on a déjà,
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dans la chambre de N°2, de quoi redonner vie à une partie de la forêt amazonienne. J’imaginais plutôt quelque chose de durable, réparable ou recyclable… Un truc qui me donne bonne conscience, quoi ! Dernière contrainte, si c’est possible, et quelles que soient les options que tu retiennes : que ça « fasse sens ». Oui, parce que ça, le sens, c’est HYPER tendance en ce moment et il paraîtrait qu’on en ait tous vachement besoin. Lequel ? Je ne suis pas très sûre. Celui qui est caché ? Le sixième, le bon ou le commun peut-être. Ou alors le sens de la marche, celui de l’orientation, parce qu’on ne sait pas trop où on va. Enfin surtout celui du rythme et de l’humour, de la famille et de la fête… Le sens de la vie tout court ! Tu crois que tu aurais ça en rayon ? Non, mais ça y est ! Ne te fatigue pas… Echanger avec toi m’a permis d’y voir beaucoup plus clair. Je l’ai trouvé LE cadeau qui répond à tous ces critères, la chose utile, écolo et qui fait sens : MOI ! Cette année, je vais donc juste m’enrouler, en mode Furoshiki, dans un lé de tissu japonais, et me faire un nœud autour de la tête. Par contre, pour me glisser sous le sapin, j’aurais besoin d’un coup de main… + d’infos : mavraieviedemaf.wordpress.com
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Et ben alors, qu’est-ce ski se trame ? Ok, c’est pas pour tout de suite les spatules, les bâtons, les fixass’ Mais ça ne nous empêchera pas de briser la glace… Alors, on monte en stations voir ce qui se passe ? Mais attention, pas n’importe comment ! On y va fringués, stylés, pimpants, En mode jaloux du soleil ou en noir et blanc, Avec un détour par Courchevel pour un beau roman, Des planches de championne et un look différent, Une fratrie à l’esprit libre qui a la glisse dans le sang, Ou un photographe qui trouve sa voie en s’encordant. Avec ou sans benne, la montagne est donc toujours belle... Evidemment !
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Autant te glisser l'info tout de go. Dans la dénomination « ct skis », c et t ne sont pas des initiales, mais signifient « c'est tes ». Les tiens quoi, ceux que créent, pour toi, la championne Carole Montillet et ses associés.
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es skis personnalisés décorés avec l'illustration de ton choix. C'est le concept sur lequel surfent la championne Carole Montillet et ses associés Cécile Magnin, Cem et Michel. Quatre skieurs passionnés aux profils complémentaires qui ont lancé en 2017 « CT SKIS ». Trois ans d'existence pour la société, mais une genèse qu'on pourrait faire remonter à des années, quand Carole et Cécile faisaient leurs premiers pas, du moins sur des skis !
Carole Montillet et Cécile Magnin
RETOUR VERS LE FUTUR Au début des années 80, les gamines dévalent les sommets du Vercors avec le ski-club de Villard de Lans. Cette période marque la naissance de leur amitié de longue durée, tandis que leur avenir se trace au gré des pentes. Pour Cécile, ce seront les championnats, puis le monitorat, activité qu'elle exerce encore aujourd'hui à Val d'Isère. Pour Carole, se profile la compétition de haut vol, qui la conduira tout en haut des podiums internationaux. Un destin de championne qui n'était pas forcément joué d'avance ! “Mes parents n'étaient pas spécialement sportifs, ma mère ne sait même pas skier !”, s'amuse Carole. “Mon père nous a amenées au ski à l'âge de 5 ans, ma sœur Christèle et moi. Comme il a vu qu'on aimait ça, il nous a inscrites au club des sports. Et c'est parti comme ça !”.
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(RE)MONTER LA PENTE Avec un esprit de compétition en béton, l'ado franchit tous les niveaux. Elle entre en ski études à 11 ans et remporte son premier championnat de France de salom. A 17 ans, Carole est admise en équipe de France junior et se qualifie pour sa première coupe du monde. Passionnée de glisse et de sensations, elle flirte plus ou moins avec les podiums, se blesse. A force de travail et d'obstination, la skieuse finit par remporter en 2001 la première de ses 8 victoires en coupe du monde. Carole a alors 28 ans et tout le recul pour savourer : “On apprécie d'autant plus quand
ça a été besogneux. J'avais ramé avant, et là, c'était une grande fierté. Cela déclenche une spirale positive. J'aimais skier, aller vite ; j'étais inarrêtable”. Un état d'esprit qui perdure jusqu'au décès, en entraînement, de son amie Régine Cavagnoud en 2001. Peu à peu, Carole surmonte le traumatisme jusqu'à réussir à monter sur la première marche du podium des J.O. de 2002. Elle devient ainsi la première skieuse française championne olympique depuis 1968.
PORTES DE SORTIE Quelques victoires marquent encore la carrière de l'athlète avant qu'elle
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ne décide de raccrocher en 2006. Carole explore alors d'autres domaines. Elle devient maman en 2008, se lance dans des rallyes automobiles, est recrutée comme consultante par France Télévisions. La quarantenaire entre également en politique aux côtés de Laurent Wauquiez et est nommée conseillère déléguée aux Sports à la Région. Un emploi du temps chargé qui ne l'empêche pas pour autant de se lancer dans la création de CT SKIS. “Cécile est venue me parler de son idée de faire des skis personnalisés. Ça tombait bien, au fond, j'en rêvais !”, se souvient Carole. “Je collaborais avec Rossignol, mon sponsor depuis l'âge de 11 ans, pour créer des skis grand public. Le côté technique était au top, mais j'avais toujours une petite frustration sur les lignes filles, en général juste déclinées en rose, sans plus. Avec Cécile on avait envie chacune de notre côté d'associer la fantaisie qui nous est propre au côté technique.” Les championnes s'entourent de Michel, un menuisier qui allie ainsi ses passions du ski et du bois ; et de Cem, chef d’entreprise, pour les aspects marketing et financier.
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DÉCOR'ACTION La première étape consiste à dénicher le fabricant idéal. “En tant qu'amoureux du ski, on veut forcément en créer un bon. Mais on n'est plus dans la compétition. Aujourd'hui, si je prends des modèles de compétition, je vais me régaler pendant 2 heures et après je suis rincée ! L'idée, c'est d'avoir des bons skis, accessibles, faciles et passe-partout.” Après de multiples recherches, le quatuor trouve son bonheur auprès d'un artisan italien qui perfectionne 4 catégories : l’Aventador (polyvalent), le Rafal SL (explosif), le Rolls (sur ou en hors piste) et le Rainbow, dédié aux femmes. Après sélection du modèle qui peut être testé dans un magasin partenaire, il appartient à chacun de choisir son décor. “L'idée est de faire des modèles ultra personnalisés. On peut mettre des photos, des dessins... Nous échangeons avec les clients pour les orienter vers le graphiste adéquat parmi les trois avec lesquels nous travaillons”. Le tout pour un montant de 1 390 euros, fixations incluses. “Pour du ski personnalisé, ça reste accessible. C'est du service 100% sur mesure que personne
d'autre ne fait. Et c'est très chronophage, on ne fera jamais du volume, seulement du produit unique”. Du travail de championne, aussi précis qu'un chrono de ski ! + d’infos : ctskis.com
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Ceux qui nous relient Les équipes d’Autoroutes et Tunnel du Mont Blanc vous accompagnent au quotidien. Nous sommes ceux qui relient les habitants à leur territoire de vie, leur travail, leurs loisirs… Nous sommes ceux qui relient les touristes aux montagnes qu’ils viennent explorer… Nous sommes ceux qui relient les entreprises à leurs activités pour que notre territoire reste performant, pour que les entreprises continuent d’employer… Nous sommes ceux qui relient trois pays au pied du Mont-Blanc, en traversant les montagnes… Vous pouvez compter sur nous, pour vous rendre les déplacements plus rapides, plus fluides, plus sûrs.
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Il était une fois, au royaume du ski, un richissime Anglais qui, charmé par les pentes enneigées d’une illustre station savoyarde, fit don d'un trésor - 19 millions d'euros quand même - pour prodiguer un nouveau décor au club des sports de Courchevel… PAR BÉATRICE MEYNIER – VISUELS STUDIO ARCH
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'est la quatrième fortune de Grande-Bretagne. Sir James Arthur Ratcliffe – Jim Ratcliffe pour les intimes – est le fondateur et dirigeant du groupe international de chimie Ineos. Sa société est propriétaire de l'équipe cycliste éponyme et des clubs de football du FC LausanneSport et de l'OGC Nice. Adepte de Courchevel, le sexagénaire possède à Moriond (1650) deux chalets et un hôtel 4*. Mais attention, rien
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de bling bling. Si cet homme discret fréquente la station depuis une vingtaine d'années, il apparaît depuis peu dans l'actualité des sommets. Et le milliardaire fait rêver, en particulier depuis qu'il a décidé de consacrer 19 millions d'euros – sur ses fonds propres – à la construction d'un nouveau bâtiment pour le Club des Sports local (945 licenciés dont 208 enfants compétiteurs, répartis dans 4 sections : ski alpin, saut à ski, ski de fond et biathlon).
ASSOCIATION D'IDÉES L'initiative résulte de plusieurs années de collaboration et d'un constat : lorsque sa fille est entrée au Club, Jim Ratcliffe (on est intime maintenant !) a relevé la vétusté des installations. “Passionné de sport, de ski, de Courchevel et parce qu'il veut aider les gamins, Monsieur Ratcliffe a tout de suite accroché lorsque nous lui avons parlé de nos recherches de partenariats. Nous en avons conclu un
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premier avec Ineos il y a dix ans et depuis nous avons organisé plusieurs courses pour la société. Cela nous a permis de nous rencontrer, d'échanger régulièrement, et d'aboutir de fil en aiguille au projet d'aujourd'hui. En nous aidant de cette manière, Jim Ratcliffe a pour objectif de fournir des meilleurs locaux au Club pour que les enfants soient bien installés et puissent mieux performer, et de nous donner par la même occasion une autonomie financière”, explique Bruno Tuaire, directeur du Club des Sports. “Tout le monde pense que c'est tombé du ciel, mais on s'est battus pour ces 19 millions ! Au départ, on partait sur un plus petit bâtiment, à un autre emplacement, et pour un budget d'environ 10 millions.”
EN PISTE ! Plusieurs discussions, conduites avec l'appui de la société moûtiéraine JML International en charge de l'économie de la construction et de la maîtrise
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d'ouvrage, ont permis de définir le positionnement et la configuration du bâtiment de 4 500 m2. En cours d'édification à quelques pas du centre de Courchevel 1850, au pied du stade de slalom Emile Allais, il sera accessible par un tunnel passant sous la piste. Une fois terminé - a priori en septembre 2021 - l'équipement regroupera différentes structures du Club des Sports aujourd'hui disséminées dans la station (vestiaires, bureaux, espace de stockage etc.). “Tout le monde sera au même endroit, la communication sera plus facile”, reconnaît Didier Barrioz, président du Club des Sports. “Et la location de certains espaces (salles de réception, vestiaires…) nous permettra d'obtenir des revenus. En ayant ces infrastructures, nous économiserons également chaque année les 150 000 € de coût des installations provisoires nécessaires à l'organisation de la Coupe du monde de ski. Obtenir des fonds
publics va devenir de plus en plus compliqué. Il n'y a pas de miracle, si on veut se démarquer, il faut trouver d'autres sources de revenus. Nous fonctionnons en association loi 1901 et on ne doit donc pas faire de bénéfice. Notre but reste d'entraîner les enfants à un haut niveau et de faire de la formation de qualité”.
KID DIT MIEUX ? Le bien-être des enfants est d'ailleurs un point clé du projet. “Les enfants sont aujourd'hui dans un local en sous-sol. Jim Ratcliffe voulait absolument qu'ils puissent avoir une vue sur la vallée avec de l'éclairage naturel. Il fallait aussi que leur espace donne directement sur les pistes”, rapporte Loïc Devineau, architecte co-dirigeant de Studio Arch, en charge du dossier avec Sandra Guerreiro. D'autres demandes ont également été prises en compte par le cabinet d'architecture savoyard : la recherche de
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vue et de luminosité, un emplacement central pour les bureaux ; les créations d'un club house restaurant (réservé aux membres), de deux salles de 500 m2 chacune (dédiées respectivement à la pratique sportive et au réceptif) et d'une salle de chronométrage positionnée face à la piste. Le tout en cloisonnant les espaces pour en contrôler les passages, en facilitant l'accès à l'ensemble situé sur le domaine skiable, et en l'inscrivant dans l'environnement montagnard chic de Courchevel. “Pour répondre aux attentes, nous sommes partis dans l'idée de travailler sur deux bâtiments reliés par un élément posé sur un socle s'intégrant dans la pente. Il s'agit de retrouver le type de gabarit des chalets de Courchevel, tout en créant un bâtiment ouvert sur l'extérieur, clairement identifiable comme étant ouvert au public et vivant”, précise Loïc Devineau.
DANS L'ÈRE DU TEMPS… Les équipes en charge du projet ont également relevé le défi de concilier style et résistance des matériaux. “L'endroit va être un lieu de trafic très intense, où les enfants vont passer avec leurs chaussures de ski, d'autres
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avec des skis… Il faut donc utiliser des matériaux qui ne s'abîment pas pour que le bâtiment vieillisse bien”. Leslie Serrecchia, architecte d'intérieur chez Studio Arch, précise : “Pour donner une ambiance sportive et chic tout en conservant une identité, j'ai articulé le concept de déco intérieure autour des couleurs du logo du Club (bleu et rouge). J'ai ajouté du bois pour avoir un esprit plus chaleureux, de la pierre pour le côté montagne et du gris pour
un peu de neutralité”. Le club house reflétera, quant à lui, l'atmosphère des chics chalets de Courchevel. Une intégration parfaite dans le paysage local qu'appréciera sans doute la commune. Propriétaire du terrain acquis pour l'occasion auprès du Conseil Départemental, elle récupérera l'ensemble du bâtiment dans son actif d'ici une vingtaine d'années. + d’infos : www.sportcourchevel.com
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en L’hiver pentes douces
L’après-ski, on connaît bien. Mais il existe aussi une vie AVANT le ski ! Enfin, avant la date d’ouverture des remontées mécaniques… Et même si les tire-fesses sont à l’arrêt, ça bouge dans les stations ! En attendant de pouvoir chausser, il y a donc mille et une façons de se dépayser, de se détendre ou de se dépenser. PAR MÉLANIE MARULLAZ
Dans le contexte sanitaire actuel, les activités sélectionnées ci-dessous dépendent d’arrêtés préfectoraux. A l’heure où nous écrivons, tous ne sont pas tombés, et les choses peuvent encore changer… N’hésitez donc pas à contacter les O.T pour vérifier !
Même pas froid ! Val Cenis On le sait, les Scandinaves sont de grands adeptes du chaud-froid, habitués à passer du sauna au bain glacé sans transition. Importé des pays nordiques, voici donc, pour l’hiver 2020, la version zen du choc thermique : l’ice-floating - littéralement glace flottante. Pour faire l’iceberg, vous aurez besoin d’une combinaison étanche et d’un trou dans un lac gelé. Celui de Sollières à Val Cenis semble tout indiqué. “On a le bruit de la cascade, la vue sur la Dent Parrachée”, explique Delphine Bergin, fournisseuse officielle de sensations fraîches et tenues de plongée, “c’est génial et complètement addictif, on a du mal à ressortir !” Sauf pour aller se glisser dans un spa bien chaud et, évidemment, fondre de plaisir ! + d’infos : sensationsvanoise.com
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Cet hiver, plus que jamais, on rêve tous de s’oxygéner, de faire une pause dans un bel endroit, en songeant uniquement à prendre soin de soi ! Pour changer d’air et se rebooster dans la région, Brides-les-Bains a imaginé 2 forfaits au sommet du ressourcement. Que l’on skie ou non, la montagne est magnifique en cette saison. Grâce aux formules (magiques !) concoctées par le coquet village implanté au cœur des 3 Vallées, vous pouvez profiter pleinement de ses bienfaits. Entre balades sur les sentiers balisés, sorties en raquette, luge, yoga en plein air, choisissez votre activité ! Et laissez-vous porter... d’abord par la télécabine qui vous amène directement dans la station de Méribel pour profiter des plaisirs de la neige (pass piéton compris dans l’offre) ! Après cette escapade en plein air, il ne vous restera plus qu’à vous (re)poser dans le plus beau Spa de Tarentaise...
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/ AUX ALPES CITOYENS /
Val Fréjus
Dans le ciel de la Haute-Maurienne, il n’est pas rare d’observer des gypaètes, des trétas-lyre, des vautours, voire des aigles royaux et au milieu… des voiles. Colorées, petites et ultra rapides. C’est à Valfréjus, en effet, qu’a décollé le speed-riding, il y a 20 ans. Pour célébrer l’anniversaire de ce dérivé du parapente, pratiqué ski aux pieds, la jeune station (elle est née en 1983) accueille donc, pendant une semaine fin janvier, les meilleurs voltigeurs de la discipline. Plus d’une centaine de voiles et 13 nations différentes se défieront pour une “avalanche de couleurs” et se rassembleront même pour une tentative de record du monde : celui de la plus grande formation de speed-riders ! Un vrai ballet aérien, pour que ceux qui n’ont pas froid aux yeux en mettent plein la vue de ceux qui les auront grands ouverts… + d’infos : les 20 ans du Speed riding à Valfréjus du 23 au 28 Janv.2021 (dates et événement confirmés) - haute-maurienne-vanoise.com
A toiles et à mateurs Les Arcs
Comparé à l’américain Sundance, les Arcs Films Festival récompense de ses Flèches de Cristal la crème du cinéma européen indépendant depuis 2009. Mais en 2020, qui dit contexte inédit dit forme inédite ! Pour sa 12e édition, l’événement sort donc des couloirs balisés en s’attaquant à son versant « Hors-piste Digital ». Le principe ? Du 12 au 26 décembre, le public pourra acheter en ligne des places à la séance 4€ ou un pass de 25€ donnant accès à l’ensemble des films. Les tables rondes et master-class (avec le duo de réalisateurs Toledano-Nakache ou l’acteur Jérémie Reinier, quand même !) seront accessibles librement. Et le 15 décembre, date de la réouverture des salles, l’événement se lancera à l’assaut du versant « Hors-piste Cinéma », avec la projection de la programmation Arcoise dans plus de 150 salles en France. + d’infos : à partir du 12 décembre – Parmi les membres du jury : Zabou Breitman, Vincent Macaigne et Nicolas Maury pour les longs métrages ; Karin Viard pour les courts - lesarcs-filmfest.com
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Après la méthode scandinave, on peut aussi aller chercher du côté de l’Himalaya afin de s’habituer au froid. A Samoëns, “allumer le feu, brûler tout ce dont on peut se débarrasser”, Claire Philipczyk, accompagnatrice en montagne et « médiatrice du corps » s’inspire du Toumo, qui utilise des techniques de yoga tibétain de respiration et à laquelle elle a été formée par -3°C… en maillot de bain. Ici, la doudoune est autorisée et les raquettes aussi. “A l’occasion de randonnées faciles, on fait plusieurs haltes pour enchaîner des postures avec une respiration adaptée. Cette combinaison active le système nerveux sympathique, qui réchauffe le corps.” Sur le long terme, cette stimulation permet également de renforcer l’immunité. Une discipline que l’on peut aussi pratiquer, sous le nom de Snowga® aux Saisies, dans les pas d’Hélène Durant. + d’infos : nature-quintessence.fr - sentiers-helene.com
C’est les watts qu’on préfère !
Après les mini-voitures, les minikarts, les mini-motos, mettez des étincelles dans les yeux de vos mini-pilotes en les installant sur des motoneiges. Aux Gets, l’équipe de Mountain e-park a ouvert, il y a 3 ans maintenant, Les Gets la 1re école de pilotage 100% électrique. Et oui, parce que, myrtille sur le gâteau de Savoie, ces mini-bolides, en plus d’être équipés de skis, n’émettent pas le moindre gramme de CO2, ce qui colle parfaitement à la philosophie éco-responsable de la station. Deux modèles sont disponibles : pour les 5-11 ans et pour les 12-17 ans. Les plus grands pourront également découvrir le Moonbike, modèle plus léger, sorte de chappy sur chenillette, conçu en Haute-Savoie. Et pendant ce temps-là, ceux (celles ?) que la conduite sur neige et la vitesse n’intéressent pas, pourront aller se délasser dans le nouvel espace bien-être des Sources du Chéry, et flâner dans la galerie d’art attenante (autorisation confirmée). Plus d’infos : lesgets.com - mountainepark.com
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Happy speed riding to you !
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© David Ellis Dickerson
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GÈNES
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Un champion de France Junior de ski freeride dans une famille, c’est beau. Mais deux ! C’est presque comme gagner deux fois au loto, ça n’arrive jamais… Sauf chez les Cheylus. Astrid et Edgar, Annéciens de 17 et 19 ans, alignent les titres comme d’autres enchaînent les vannes. PAR MÉLANIE MARULLAZ
© M. Knoll
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n fait, trois lignes d’intro, c’est beaucoup trop court pour leur palmarès. Edgar n’est pas seulement Champion de France Junior, il l’est trois fois, et Astrid deux. Elle est aussi Championne d’Europe 2020, et lui 2019. Ça vous donne une idée du niveau. Mais à quoi donc tournent ces héritiers de Candide Thovex ou Aurélien Ducroz ? Comme beaucoup de jeunes du coin, Edgar s’est vu pousser des spatules aux pieds dès qu’il a su tenir dessus. On pourrait dire de sa sœur Astrid qu’elle a suivi ses traces. Mais pas tout à fait. Car c’est bien là tout l’enjeu de leur sport de prédilection : faire sa propre trace, sa ligne, sa trajectoire. Et c’est leur père qui les y a initiés. Parce qu’après les cours de ski alpin, sur les pentes des Portes du Soleil ou des Aravis, les deux petits Cheylus ne rentraient pas goûter tranquillement, ils retrouvaient Cheylus Senior de l’autre côté des panneaux, hors des pistes balisées, là où tout n’est que poudre,
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calme et légèreté. Et on connaît les effets de la peuf : une fois qu’on y a goûté… A peu près à la même époque, l’ancien champion Sébastien Michaud, dit « Monsieur Backflip » pour son expertise en saut arrière sur barres rocheuses, fait prendre un nouveau virage à sa
Astrid & Edgar Cheylus
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carrière et décide de former des jeunes skieurs. Le collège-lycée de Thônes monte, en parallèle, une section sportsétudes freeride. Alignement des étoiles ou des flocons, la fratrie Cheylus a alors toutes les cartes en main pour basculer définitivement du côté libre de la glisse.
LIGNE BLANCHE Mais le freeride, c’est quoi ? Car oui, on peut être né sur les skis aussi, mais avoir quelques décennies de plus que ces prodiges bien fartés et être un peu paumé face à toutes les nouvelles pratiques. Donc, explication : quand le ski freestyle consiste principalement à faire des figures - des tricks - à l’aide de modules ou de structures, type bosses, halfpipe ou tremplin, le freeride, lui, sort du cadre, vise le hors-piste et les étendues vierges, slalome entre les branches ou décolle au-dessus des rochers. Objectifs ? Vitesse, audace, engagement… et tricks aussi, accessoirement. Mais le côté « free » n’exclut pas une grosse préparation, physique et mentale, pour ces athlètes de haut niveau. Plutôt réfléchis, posés, que têtes brûlées. “J’ai un rituel d’échauffement au départ”, explique Edgar, “et je me répète la ligne dans la tête, tant que je ne la répète pas sans accroc, je ne pars pas.” Car en compétition, on oublie la traditionnelle reconnaissance du terrain. “On choisit notre ligne d’en bas, à la jumelle”, précise Astrid, “toujours avec plusieurs options. Parce qu’une fois en haut, c’est un peu à l’aveugle, on a des points de repère avec des arbustes,
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des sapins mais parfois, on arrive sur des sauts plus petits que prévus, ou plus gros… Moi, je demande toujours l’avis d’Edgar. Il est décisif.”
TRACES PARALLÈLES L’ADN et les heures passées ensemble à « rider » ont en effet forgé une solide complicité entre les deux skieurs. “Je sais que quand je pars, où qu’il soit, il me voit”, confie la cadette, “dans tous les cas, on ne se loupe pas. On se soutient moralement. Lui est beaucoup plus discret… Sa faiblesse, c’est qu’il ne se fait pas suffisamment confiance, mais sa force, c’est qu’il arrive à ne pas se laisser influencer par les autres, à rester dans son monde. Il a aussi une technique assez incroyable en ski, j’essaie de le suivre…” “Astrid, elle, elle est forte dans les deux domaines, air et technique. Par contre, parfois, elle préfère faire son expérience pour comprendre que ce n’est peut-être pas le bon choix. Au lieu d’écouter le coach, elle n’en fait qu’à sa tête !”, sourit l’aîné des Cheylus.
PIEDS AUX PLANCHES ET… Sur les réseaux, sourires ultra-brite - un
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Papa dentiste, ça aide ? -, cheveux salés et bronzage ambré, Astrid et Edgar sont jeunes et beaux… Bref, ils font rêver. Mais pour dégager autant d’énergie, revenonsen à notre question initiale : à part la poudre, à quoi tournent-ils donc ? A tout ce qui glisse. La moindre planche, sauf peut-être une latte de parquet, trouve, sous leurs pieds, un intérêt : skate, kite, surf, hydrofoil… Et ils préfèrent, de loin, la session sportive du matin à la sortie festive du soir. Astrid, elle, est également passionnée d’équitation et monte sa jument tous les jours : “quand ce n’est pas le ski, c’est ça qui me vide la tête”. Aux yeux de son frère, ce sont surtout les potes qui comptent, mais il donne aussi dans le dessin, la photo et la vidéo. Pour la saison 2020-21, Edgar, blessé, se concentre sur la reconstruction de ses ligaments croisés, en gardant au chaud les points accumulés jusqu’à présent, qui lui permettront, l’hiver suivant, de jouer dans la cour des grands. Quant à Astrid, il lui reste une année à concourir en Junior, histoire de conquérir LE titre qui lui échappe encore : championne du monde… Trajectoires à suivre….
© Loris Poussin
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C'est en montagne qu'il a trouvé sa voie et sa nature profonde. Nourri par l'énergie des hautes cimes, le photographe Florent Pedrini partage, en images, la magie des massifs et de l'humain. PAR BÉATRICE MEYNIER - PHOTOS : FLORENT PEDRINI / VERTICAL FLOW
Sur les Aiguilles d'Entrêves, depuis Courmayeur
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À FL' L
Florent Pedrini
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'Essonne, ce n'est pas la porte à côté. Cela n'empêche pas Florent, qui y réside durant 27 ans, de venir à la montagne toutes les années. Depuis l'enfance, il conserve ainsi l'amour absolu des montagnes et de la photographie. Après avoir emprunté le droit chemin d'une vie bien cadrée, il s'est engagé peu à peu sur un sentier plus escarpé : faire profession de ses deux passions. Après un détour par une formation à l'environnement, l'adolescent s'oriente vers le plus pragmatique domaine commercial. 5 ans d'études en France, en Angleterre et au Canada, où l'attend aussi une belle expérience de musher. “Je suis curieux de la vie, du
monde, des autres, et j'aime voyager et apprendre. Je ne me posais pas trop de questions, c'était assez fluide.” A 25 ans, Florent démarre une carrière de cadre chez un géant du BTP en région parisienne. Mais la montagne lui fait de l’œil. Le jeune homme négocie et prend en 2007 un poste de responsable d'agence à Albertville.
TEMPS DE POSE S'ensuivent 3 ans où le perfectionniste touche à ses limites, il frôle le burn-out et finit par jeter l'éponge. Devenu ingénieur commercial, Florent retrouve de l'équilibre et du temps. En 2010, il s'inscrit au Club Alpin à Annecy, ville où il est désormais basé.
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/ VUES D'EN HAUT /
Montée au refuge de quintino sella 3584m, Italie
Les diverses activités montagnardes qu'il découvre et ses rencontres avec des compagnons de cordée l'accrochent à tout jamais. “Quand tout est simple, qu'on est dans un environnement où on se sent bien, on ne se pose pas de question. On a juste envie d'en profiter. Et quand c'est naturel comme ça, ça matche avec les personnes que l'on rencontre. On fait ensemble une randonnée, une grande voie, un sommet, et c'est magique. La seule envie qu'on ait après, c'est d'y retourner. C'est comme une addiction, mais c'est plus que de la dopamine. Il y a aussi l'effort que l'on fait qui est « grâcié » quand on arrive au sommet, l'adrénaline du danger, ce dépassement de soi, cette énergie qui nous porte et qui est là, partout, dans la roche, la nature, le soleil et le partage avec l'autre.”
CLICS ET DÉCLICS A chaque sortie, Florent amène son appareil et saisit ses instants. En septembre 2014, il photographie « L'équilibriste dans l'ombre », une image plusieurs fois primée qui
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est devenue l'emblème de son travail iconographique. “C'était dans le massif du Mont-Blanc. J'étais avec mon compagnon de cordée, mon frère de cœur. On avait dormi dans un refuge. Vers 3 heures du matin, le soleil se lève sur le Cervin au loin, et je fais cette photo qui me touche. C'est un des déclics, parmi d'autres, qui se sont succédés et m'ont entraîné à devenir photographe de montagne. Il y a eu aussi l'ascension de l’arête Berhault menant en Italie. Je me suis arrêté pour dormir dans un tonneau, à 3000 mètres d'altitude. J'étais tout seul, face au Mont Viso. A cet instant précis, j'ai eu la certitude que c'était dans ce milieu que j'avais envie de vivre.”
GRAND ANGLE DE VIE Florent suit son instinct et décide de se lancer. Il enchaîne les formations, les contacts avec des pros, et démarre en tant qu'indépendant en 2016. Il touche à tout, cherche la belle image, capte l'humain, et travaille la lumière. Des aurores boréales de Norvège, aux paysages de « début du monde » de
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Caisse Régionale de Crédit Agricole des Savoie, société coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de crédit, dont le siège social est situé à Annecy - PAE Les Glaisins - 4 avenue du Pré Félin - Annecy-Le-Vieux - 74985 Annecy cedex 9 - 302 958 491 RCS Annecy - code APE 6419 Z. Garantie financière et assurance de responsabilité civile professionnelle conformes aux articles L 512-6 et L 512-7 du Code des Assurances. Société de courtage d’assurance immatriculée au Registre des Intermédiaires en Assurance sous le n° 07 022 417. Conception et réalisation : Crédit Agricole des Savoie. Crédit Photos : Germain Favre-Felix - Décembre 2020.
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L'équilibriste dans l'ombre, sur le fil de l'arête Forbes
l'Islande, en passant par un voyage initiatique en Indonésie, la quarantaine pointant, l'homme confirme par ailleurs son besoin viscéral de cimes, de froid et de nature. Depuis 2019, la commercialisation de ses photographies alpines sous le label Vertical Flow s'accroît. Et plusieurs projets se développent, notamment en collaboration avec des magazines et des athlètes de la montagne.
OBJECTIF LUMINEUX Un aboutissement, mais pas une fin en soi. “Je pense que chacun de nous est sur terre pour trouver sa raison d'être. On devrait savoir s'écouter un peu plus, et sortir de notre zone de confort, même si ce n'est pas facile. Ce serait même un gâchis de ne pas suivre ce pour quoi on est fait, parce qu'on ne le fait pas seulement pour soi, mais aussi pour rayonner autour de nous. Aujourd'hui, mon thème, c'est que l'humain trouve sa place dans la nature que je photographie. Je comprends, par tout ce qui m'arrive, que le chemin qui s'ouvre est le bon, que c'est ma voie de devoir rapporter des images de ce que je peux vivre en montagne, pour pouvoir les donner à ceux qui y trouveront un écho...”. Un écho de là-haut. + d’infos : www.verticalflow.net
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Département de la Haute-Savoie. Photo ©LR Photographie.
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© MGM - Edition : 10/2020 - Crédit photos : Studio Bergoend -Emergence : Illustration non contractuelle, à titre d’illustration.
Une histoire qui s’écrit avec vous...
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/ JUSTE POUR RIRE MÂLE & DICTION /
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lle s’étonne : “Dis ça fait des
mois que tu le réclames et tu ne sautes pas de joie ? Toi l’hypocondriaque qui évite les manifs pour « tousse » et les « Covid-greniers » ? Toi qui portes ton masque même sous la douche, sous prétexte que la Covid vit en milieu humide ? Quelle est donc ta stratégie ?”
Loulou va devoir montrer qu’il maîtrise la situation, aussi bien que le grattage d’un Astro ou d’un Blackjack. Il prend son air finaud : “On me tient informé :
les Ricains de Pfizer vont produire 50 millions de doses en 2020, alors à ton avis à qui sont-elles destinées ?” Madame
Madame ferme son journal : “bon, mon loulou si j’ai bien compris le vaccin, c’est pour demain ! Depuis le temps qu’on se lamentait, on va enfin pouvoir passer à l’action ! Tu penses qu’on s’inscrit de suite pour la piquouse qui va nous rendre la liberté ?” Monsieur reste songeur, pensif… aurait-il peur de la petite aiguille ? PAR FRÉDÉRIC CHARPENTIER ILLUSTRATION SOPHIE CAQUINEAU
reste muette, et c’est la première fois depuis qu’ils sont ensemble ! Lui : “Réfléchis : pas fous, les poli-
tiques ne vont pas vouloir servir de cobayes, ils vont courageusement les proposer à leurs collaboratrices en disgrâce, celles qui ont refusé leurs avances, ou plutôt à leurs bellesmères, un noble geste pour la sauvegarde des monuments historiques… Remarque aussi que Sarko pourrait l’offrir à Ziad Takieddine !”
AVEC SON AIR DE (VAC)SAINTE-NITOUCHE… … Madame rit : “Et ne comptons pas non plus sur les diri-
geants du monde de la finance, ou nos amis du CAC40 pour se l’injecter : pourquoi prendre un risque, alors qu’ils ont été - à leur demande - brutalement confinés sur leur yacht ou dans leur bunker médicalisé ?”
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- Lui : “Ils vont nous faire une grosse dé(sub)prime !” - Elle : “Je sais juste que les mil-
liardaires ont vu leur fortune augmenter d’un quart entre avril et juillet, alors ils peuvent bien patienter un peu, assis dans le gel hydroalcoolique de leur jacuzzi !” - Lui : “Alors qui va-t-on piquer, si personne n’en veut ? Moi déjà, je vote pour que le corps médical ne soit pas vacciné ! Oui, imagine qu’il y ait des effets secondaires néfastes qui les mettent sur la touche ? Qui va s’occuper des malades, et de nous surtout ?” - Elle : “Tu as raison et idem pour le corps enseignant : ils sont déjà assez facilement contrariés, malades ou en grève, alors surtout ne leur tendons pas la perche de l’allergie !”
EN ATTENDANT LE (VAC)SAINT-GLIN-GLIN Lui : “Moi, pour que j’accepte l’injection, ils vont devoir me
prouver que je vais rester intègre, même si j’ai toujours manqué de goût, là, je ne le sens pas bien leur truc ! Et si ça devient obligatoire, je prendrai le maquis avec les 4 Français sur 10 qui vont boycotter.” Madame réfléchit, c’est sa vraie nature : “Si je comprends bien ton raisonnement, finalement ces 50 millions de doses devraient suffire à vacciner toute la planète ? Alors on va faire quoi des 5 milliards fabriqués en 2021 ?” Peut-être faire mentir ce fameux proverbe italien : “Si le malade meurt, c’est le médecin qui l’a tué, s’il guérit ce sont les (vac)Saints qui l’ont sauvé…”
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Animaux Secours : Le Refuge de l’Espoir
Mais qu’il est beau ce gâteau avec toutes ses bougies ! Il fallait au moins ça pour nos trois décennies. Et dedans, qu’est-ce qu’on y a mis ? Du chocolat, de la chantilly ? Gourmandes que nous sommes, on a préféré des hommes ! Nos chouchous, nos idoles, la crème, le summum… Ceux qui nous ont fait rêver, chanter, rire ou penser, Des bouts de Gaëtan, de David, de Jean, de José, Des pépites d’Alain, de Michel, de Patrice, d’Aimé, Des éclats de Jean-Louis, de Stéphane, de Milo, d’Olivier… C’est riche, c’est croustillant, savoureux et corsé, Pas de doute, comme nous, vous allez vous régaler…
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/ JEAN DUJARDIN /
Jean de
confiance
Il y a des Jean que la caméra révèle. Aux autres. A euxmêmes. Avec elle, ils s’amusent beaucoup, se laissent bousculer parfois. Son regard exigeant mais bienveillant les galvanise, leur donne la confiance qu’ils n’avaient peut-être pas. Dujardin est de ces Jean-là. PROPOS RECUEILLIS PAR MÉLANIE MARULLAZ
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l a tout du bon pote. Celui qui mime, imite, « casse », dont « le visage trop grand et les sourcils indépendants » déclenchent des vagues de rire, mais n’auraient pas dû ouvrir les portes du cinéma. Il pourrait aussi être notre mec, celui qui traîne sur le canapé, sous lequel il camoufle ses petites lâchetés, ce gars qui ne sait pas balayer, sauf nos contradictions de filles, d’une vanne bien placée ou d’une invitation à roucouler. Il est surtout le seul Français à avoir raflé - en 2012, au nez de George, et à la barbe de Brad quand même ! - l’Oscar du meilleur acteur
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mondialement convoité. En lycra jaune, costard noir & blanc ou uniforme de l’armée, Jean Dujardin porte donc très haut les couleurs du cinéma français. Un cinéma auquel il reconnaît d’ailleurs devoir son épanouissement. Depuis une chambre d’hôtel, en Corrèze où il tourne « Présidents », le film d’Anne Fontaine, dans lequel “deux anciens chefs d’état, un qui s’appelle Nicolas, l’autre qui s’appelle François, vont se retrouver pour débattre sur la vie après le pouvoir”, celui qu’on a parfois appelé « le nouveau Belmondo », nous parle énergie, confiance en soi et trentaine. Action !
Activmag : Vous aviez 30 ans en 2002, quelles impressions gardez-vous de cette période ? Jean Dujardin : C’est une époque assez charnière dans ma vie artistique : je passe de la télé, des sketches avec mes potes de « Nous c’est Nous », à un programme court qui s’appelle « Un gars une fille ». Je sens que je peux explorer le jeu, lâcher un peu la perruque pour aller plus en profondeur. Avec cette opportunité, où je peux jouer sur des plans séquence pendant 2 minutes, j’apprends véritablement mon métier : j’apprends les ruptures, j’apprends à gérer mon débit, les mots, mes émotions.
Š Jemal Countess / Getty Images
© Patrick Aventurier /Getty Images
/ JEAN DUJARDIN /
Je passe d’amuseur, à, c’est un grand mot mais, un peu acteur. Je sens que j’évolue, ça me plaît, j’ai envie d’aller vers le cinéma. J’ai toujours pensé que j’étais plus un acteur de caméra qu’un acteur de planches. J’ai commencé par le café-théâtre, mais sur la scène, j’avais l’impression que je n’étais pas vraiment dans les variations de jeu que je voulais apporter. La caméra vient chercher chaque petite variation, chaque pensée on peut la voir et l’entendre, j’aime cet outil-là. Donc à la trentaine, je me suis
Vous les assumez tous ? Carrément ! Déjà, je ne suis pas du genre à regarder derrière, parce que tout ce qui est fait est fait. Il y a le fameux être ou avoir, moi c’est faire. Du moment que je fais, je suis dans l’action et j’avance. Si j’avance, je suis vivant, et si je suis vivant, j’ai des émotions. L’idée de vivre, c’est d’avoir des émotions, sinon, c’est l’immobilité, c’est chiant. Donc, tout ce que j’ai fait, je devais le faire. Brice de Nice (2005) par exemple, a été un accélérateur de liberté formidable ! Le fait
vous amuse. Et si ça m’amuse, parfois, j’ai la prétention d’amuser, de faire rire 10, 100, 1000 ou 100 000 personnes. Quel est le premier rôle pour lequel vous avez dû sortir de votre zone de confort, faire autre chose que de la comédie ? Sur « le Convoyeur » (en 2003), un film avec Albert Dupontel. Nicolas Boukhrief m’a demandé de faire un personnage de félon, de traitre, mais très normal. Il m’a dit : “tu dégages quelque
Brice... Ça colle ce genre de personnage, mais c’est aussi fait pour être décollé... et arriver à vivre sa vie d’artiste sans complexe... totalement épanoui. D’ailleurs je pense que l’épanouissement pour un acteur, il est entre 30 et 40, c’est là qu’il faut faire les meilleurs choix dans ses films, c’est là qu’on dessine la carrière qu’on va avoir par la suite. Justement ces choix, avez-vous l’impression d’avoir toujours fait les bons ?
de l’initier, de l’écrire et de le proposer, me permet de rentrer dans le cinéma… en défonçant un peu la porte. Et c’est vrai, ça colle ce genre de personnage… Mais c’est aussi fait pour être décollé, pour en faire d’autres, et arriver à vivre sa vie d’artiste sans complexe, sans étiquette, sans écouter forcément la bienpensance, faire ce qui vous anime et
chose d’assez sympathique, a priori, si je te mets dans le film, on ne devrait pas trop se douter de ce que tu es.” C’était la première fois que je n’avais ni à jouer ni sur-jouer, ni m’amuser ni vouloir amuser, juste à être. Dans « Mariages » (en 2004) aussi, j’ai accepté de travailler un peu plus mes zones d’ombres. Ou avec Nicole Garcia (Un Balcon sur la
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mer, en 2010 )… Mais c’est comme dans la vie, parfois on a une image qui nous colle ou qui nous précède, alors que ce n’est pas véritablement nous. On nous imagine tout le temps en train de faire le con, de rire… Mais non. J’ai des moments où je suis inquiet, où je suis sombre, où j’ai pas envie de parler, où je suis souriant par politesse, mais pas plus… Et des fois, on accepte de donner cette part-là pour des projets. Et quand on se sent bien regardé, on les donne encore mieux.
J’ai été biberonné à ça petit, parce que je regardais ce que regardait mon père, et j’ai vu très vite des Sean Connery, des Hitchcock… Donc cette imagerie, la mythologie de ce cinéma-là, je la connaissais, je m’amusais à faire les voix françaises de doublage avant de commencer. C’est comme si ce rôle m’attendait, c’est très bizarre… Je ne remercierai jamais assez mes producteurs, Nicolas et Eric Altmayer, de chez Mandarin, de m’avoir offert ce personnage-là.
Est-ce qu’il y a eu des films plus éprouvants que d’autres, qui ont demandé plus de vous ? « 99 Francs » (2007), c’était assez éprouvant. La dynamique déjà, la mise en scène de Jan Kounen, le personnage inventé par Beigbeder, cette espèce d’outrance… Jouer l’outrance, c’est pas simple, ça demande beaucoup de sacrifices, physiques et psychologiques, parce que ça vous atteint parfois. On reste des humains, on n’est pas que des bécanes ! Mais j’avais envie, j’y allais bien volontiers. C’est une énergie que j’ai encore sur les plateaux, parce que c’est un des endroits où je me sens le plus heureux dans ma vie. On peut me demander beaucoup, beaucoup, tant que j’ai de l’endurance.
Est-ce qu’il y a des qualités, un relief particulier que doivent avoir ces personnages pour vous séduire ? D’abord, ce n’est pas tellement le personnage, c’est le projet. Je lis un film comme un spectateur, comme on lirait une histoire, une nouvelle. Ce qui va m’intéresser, c’est ce que ça raconte : si c’est une comédie, quelles sont les situations ? Est-ce qu’elles sont assez gênantes pour créer du décalage ? Est-ce que les dialogues sont assez élaborés ? Est-ce que j’ai envie de les dire ? Est-ce que je n’ai pas le sentiment de les avoir entendus avant ? Est-ce que je les joue immédiatement ? Si je les joue immédiatement, ça veut dire que je m’amuse, déjà c’est bon signe ! Est-ce que je lis le scénario jusqu’au bout, d’une traite ? Ça, c’est vraiment, vraiment bon signe. Est-ce que j’ai été ému si c’est un drame, est-ce que j’ai ri si c’est une comédie, est-ce que j’ai envie de le voir au cinéma ?… Pour toutes ces raisons, j’ai envie de le faire.
A contrario, quels sont les films dans lesquels vous vous êtes senti comme un poisson dans l’eau ? Les OSS ! J’aimais déjà tellement cette idée de singer des films des années 50…
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On a parlé des personnages, mais quels sont les « vrais » hommes de votre vie ? Mes proches déjà, mon père, mes fils, et puis les gens qui m’ont aidé à rêver, qui m’ont permis d’imaginer que ma vie d’adulte serait chouette. Jean-Paul Belmondo notamment, Lino Ventura… des acteurs que j’aimais, y’en a eu plein. Quand on est enfant, et pas seulement quand on est enfant, on se cherche derrière tout le monde, on se cherche une identité et on va voir ce qui se fait de mieux. Quand je voyais Jean-Paul Belmondo, je me disais que c’était un enfant dans un corps d’adulte. Sa lumière, son empreinte me plaisaient, je voyais ça dans chacun de ses films. Et c’est peutêtre pour ça que je suis heureux là où je suis, parce que je peux me réinventer à chaque fois. Il y a toujours un film pour dire : je ne suis pas figé dans ce que je suis. Pour certains, ça peut polluer ; la notoriété peut faire péter les plombs à des gens… Moi, au contraire, je trouve que ça m’améliore, parce que ça me donne de la confiance, et la confiance me fait faire des choses que je n’aurais peut-être pas pu faire sinon. Est-ce qu’il y a des hommes qui ont joué un rôle décisif dans votre carrière ? Oui, mon père. Quand je fais des rôles assez importants, des rôles d’autorité en tous cas, comme dans « La French » (2014) ou dans « J’accuse » (2019), ça convoque forcément une partie de mon père, de ce que j’ai vu de lui, de ce
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que j’ai aimé, des valeurs d’homme, ou de famille qu’il m’a inculquées. Je les trouvais honorables et justes. Il m’a toujours dit : “quand tu t’engages, tu vas au bout. Il faut que ta vie ait de la gueule quand tu te lèves le matin. Il faut que tu sois excité, que tu aies envie de faire quelque chose de bien”… Mais ça, sans sur-jouer le Papa d’ailleurs, parce que ça m’aurait probablement énervé aussi.
Mon père m’a toujours dit : quand tu t’engages, tu vas au bout. Il faut que ta vie ait de la gueule quand tu te lèves le matin.
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J’ai appris que vous aviez commencé professionnellement avec lui, en tant que serrurier : on ne pense jamais à cette voie-là pour devenir acteur. C’est une bonne option ? (Rires) En fait, mon père avait une petite entreprise de métallerie-serrurerie, et vu que je voulais être dans le concret, il m’a proposé de travailler. J’ai dit oui, mais sur les chantiers. J’ai commencé comme manœuvre : j’ai appris à souder, tronçonner, porter, j’avais une intelligence manuelle. C’était avant le service militaire… Non seulement je travaillais de mes mains, mais je gagnais un salaire ! Et j’écrivais à ce moment-là aussi, j’imaginais que j’allais peutêtre faire de la scène un jour. Le temps du service militaire m’a permis d’y aller, de me jeter sur les planches, en 96.
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Vous disiez que la notoriété vous avait plutôt équilibré, mis en confiance. Du coup, auriez-vous pu faire une autre carrière ? J’aurais pu travailler dans un métier créatif, j’aurais aimé ça, peut-être la publicité, peut-être toujours dans le cinéma, mais dans une autre zone. Mais quand je parle de la confiance, j’ai le sentiment que quand on est acteur, humoriste, comédien, on a une envie d’être un peu plus aimé que les autres. Peut-être parce qu’il y a eu, à un moment, un petit malêtre ou une hyper-sensibilité qui fait qu’on a perdu de la confiance et qu’on doit la retrouver. Et cette idée d’aller sur scène ou en salle montrer des films, se montrer, c’est clairement pour se faire aimer. C’est pas pour être reconnu, adulé, on n’en a rien à foutre, c’est pour ces moments où les gens vous regardent bien, et où on vous dit : “merci de m’avoir amusé”. Moi, je réponds merci d’avoir été là, merci de votre regard, c’est très très agréable. Alors quand on vous demande si c’est pas trop chiant la notoriété, les photos, j’ai envie de répondre, si c’est que ça
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Mais c’est aussi une prise de risque de s’exposer au regard des autres, surtout quand on est hyper-sensible. En réclamant cet amour, on peut aussi malheureusement trouver autre chose… Oui, mais attention, on ne vit pas QUE par ça non plus. Il faut aussi s’en écarter. Ça peut être un faux-ami le cinéma, donc je pense qu’il faut y aller, donner le meilleur et s’en écarter, retrouver la vie, retrouver les siens et ne pas sur-jouer l’acteur chez vous. Y’a d’autres moments pour ça. C’est toujours très amusant de se voir au Festival de Cannes quand il y a une liesse, une folie autour de vous, alors que la veille vous étiez au Monoprix et qu’il ne se passait rien du tout. Le chaud-froid est assez amusant. Moi j’essaie de me protéger et de ne pas forcément croire à tout ce qu’on dit. Même si parfois c’est très agréable, il faut le prendre et le jeter. En cas de petite crise d’égo, ça peut faire du bien, ça vous rassure et ensuite vous reprenez le cours de votre vie. Pour finir, nous avons posé, à tous nos interlocuteurs une série de questions sur les chanteurs, acteurs, auteurs dont ils étaient fans, vous n’avez pas voulu y répondre, pourquoi ? Parce que ces questions, si vous me les reposez dans 5 ans, les réponses ne seront plus du tout les mêmes. Parce
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qu’en fait, je n’ai aucune envie d’avoir une préférence, une habitude, je n’en ai pas, vraiment, c’est très sincère. Je n’ai pas de meilleur film, de meilleur livre, c’est comme quand j’entends “c’est ma meilleure amie ou mon meilleur ami”… Il y a certainement une peur de l’enfermement, mais j’ai du mal avec ces questions-là, ça ne me ressemble pas. Ce sont des certitudes qui m’effraient.
C’est exactement comme quand on me demande : “pourquoi vous refusez de faire mouler votre visage, d’entrer au Musée Grévin ?” Mais parce que je n’ai pas du tout envie d’être empaillé ! Pas du tout envie d’être immobile à vie ! Je n’ai pas envie de définitivement vous dire ce que je préfère, au même titre que je me sens trop vivant pour qu’on me touche le nez dans un musée !
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/ AIMÉ JACQUET /
Aimé c'est plus fort que tout
C
ertains tombent dans le chaudron petit, d’autres naissent avec un ballon dans les pieds, lui, fait le doublé ! De St Etienne, à Bordeaux en passant par Lyon, Aimé Jacquet en a vu des verts et des bien murs ! Et quand il arrive en 1994 à la tête des Bleus, c’est tout un savoir qu’il met en jambes pour courir au bout du rêve. Sens de l’analyse, tactique surprise, persévérance, dérision, motivation et passion hors norme, ses discours font trembler les vestiaires et résonnent comme jamais, mais qu’importe, dans le bleu de ses yeux, il y a la victoire, le bonheur à pleine coupe. Retour sur un parcours complètement foot… Sous une bonne étoile, et quelle étoile… Sacré Mémé ! Activmag : Votre surnom, Mémé, ça remonte à quand ? Aimé Jacquet : A l’école ! A l’époque, pour les diminutifs, on n’allait pas chercher bien loin... J’étais en colère contre mes parents qu’ils aient pu m’appeler Aimé ! Ça donnait Mémé, ça faisait vieux !
12 juillet 98, coup de sifflet final d’un France Brésil d’anthologie, le pays tout entier compte jusqu’à trois ! Et exulte avec les Bleus ! On est champion, on est champion Mémé !! Aimé Jacquet brandit la coupe à s’en arracher les bras, mieux qu’accrocher une étoile au maillot, il décroche celle de toute une vie et fait la Ola ! PROPOS RECUEILLIS PAR LARA KETTERER
Et pourtant, quel joli prénom ! Oui, c’est vrai, vous avez raison… Mais je ne le voyais pas de cet œil, petit…
Après avoir joué, tout gosse, dans le club de votre village, Sail sous Couzan, dans la Loire, vous avez démarré votre carrière en 1960 chez les Verts, comme footballeur fraiseur… C’est vrai, j’ai fait partie de la dernière génération qui cumulait foot et travail. Du coup, il fallait jongler avec les horaires de l’usine qui tournaient - soit je m’entraînais le matin, soit c’était le soir -, avec les séances d’entraînement. Mais au bout d’un moment, mon entraîneur m’a demandé que je choisisse mon camp. Il voulait que je m’entraîne le matin avec les professionnels. Et mon meilleur copain, Roger Merle s’est sacrifié pour moi, il a bossé tous les matins pour que je puisse jouer. C’est grâce à lui que j’ai pu commencer ma carrière. Après, le football est devenu entièrement professionnel, ça change la vie ? Forcément, c’est mieux de pouvoir se consacrer entièrement à son sport. On se prépare mieux. Pour moi, les horaires étaient compliqués, c’était 4 heures du matin midi, ou midi 20 heures. Ce
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n’est pas compatible avec un métier qui demande une exigence athlétique, suffisamment d’heures de récupération, une alimentation adaptée… J’ai cumulé pendant deux ans, avant de devoir faire 21 mois d’armée en Algérie. Vous vous rendez compte, j’ai dû arrêter le football pendant 21 mois ! Et l’armée finie, c’était tout à refaire ! L’usine et les entraînements… Et l’entraîneur, là, m’a dit de prendre des risques et de quitter mon travail. Mais même si c’était dur, c’était une belle période pour moi. Les copains de l’usine étaient très solidaires, fraternels. J’étais entouré, ce sont des années heureuses. Pour autant, j’ai été bien content de quitter mon job pour me consacrer entièrement au foot. C’était pas une vie ces horaires ! Mais les salaires de pro n’étaient pas ceux qu’on connaît ? Ouh la, non, rien à voir… On touchait très peu ! Et on était liés à vie avec le club qui pouvait faire de vous ce qu’il voulait, vous transférer à l’autre bout de la France si ça le chantait, vous envoyer jouer pour Boulogne, sans vous demander votre
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avis… (NDLR : Raymond Kopa parlera de « joueurs esclaves » en 63, qui lui valut 6 mois de suspension et déclencha la révolte des joueurs contre le contrat à vie. En 67, il sera reconnu comme illégal). J’ai vraiment vécu toute cette transition vers la professionnalisation du foot, telle qu’on la connaît aujourd’hui, avec notamment le passage au « contrat à temps », en 1969, qui mettait fin au contrat à vie. Et j’ai eu la chance de vivre cette évolution dans un grand club, à Saint-Etienne, qui, à cette époque-là, dominait tout le foot français. Je jouais aux côtés d’internationaux comme Patrick Revelli, Dominique Rocheteau, Jean-Michel Larqué, Salif Keita… Avec l’AS St Etienne, vous remportez 4 années de suite le championnat de France et 2 coupes de France. Vous avez 30 ans. Que retenez-vous de cette période ? J’ai connu deux monde, celui des paysans, magnifique, avec mon père, boucher de campagne, et le monde ouvrier, fantastique de solidarité. Mais les plus beaux moments de ma vie ont été ceux
en tant que footballeur à Saint-Etienne. C’est beaucoup de sacrifices, mais quel bonheur de jouer… C’est bien mieux que d’être entraîneur, je peux vous le dire !! (rire) Vous raccrochez les crampons après un passage par Lyon à 34 ans... Oui, c’était le bon moment ! J’avais été gravement blessé, avec une rupture du talon d’Achille. Je suis resté 20 mois sans jouer, ça a stoppé ma carrière. Et j’ai voulu devenir entraîneur pour rendre au football ce qu’il m’avait apporté. Je suis parti dans cet esprit-là. Vous n’aviez joué que 2 matchs en équipe de France, ce n’est pas trop frustrant ? Oh non, c’est déjà beaucoup compte tenu de mes qualités !! J’ai bénéficié de l’aura de mes collègues, pour tout dire. Quand j’ai été sélectionné, on était 6 ou 7 de Saint-Etienne dans l’équipe de France… Je devais être le 7e en choix ! (rire) Non, j’ai été très fier et heureux de jouer 2 matchs, 2 grands matchs même, contre l’Allemagne et l’Espagne.
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Vous avez fait le bonheur des Girondins dans les années 80… Oui, et juste avant, j’avais entamé ma carrière d’entraîneur à Lyon, chez l’ennemi de toujours. Autant vous dire que j’ai été apatride pendant quelques années ! (rire) Et après, j’ai eu une belle opportunité sur Bordeaux et ça a été 9 ans fantastiques ! Avec de beaux succès, mais vous savez, on est un grand entraîneur que quand on a de grands joueurs et j’ai eu la chance d’en avoir de tous grands ! Alain Giresse, Jean Tigana, Marius Trésor, Patrick Battiston, Bernard Lacombe… tous des gars qui étaient en équipe de France sous l’époque platinienne…
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Et en 94, en pleine crise après les éliminatoires de la coupe du monde, on vous demande de prendre la succession de Gérard Houllier. Vous devenez sélectionneur des Bleus, vous le vivez comme une consécration ? Oh ça oui ! Et j’ai pas hésité, je leur ai dit : pas de problème, je vais y aller ! Le projet est trop beau et je connaissais alors parfaitement tout le football français, tous les joueurs, leur parcours, je les avais accompagnés pour certains. C’était donc pour moi une grande chance et un honneur de prendre l’équipe de France. Et vous le vivez comment, ce moment ? Je dois vous dire que l’équipe de France, ce sont les années les plus dures, les plus redoutables de ma vie. Ça a été infernal. C’était le chaos. Il a fallu repartir de zéro. Remettre l’équipe de France en route. Et puis, on a fait un bon championnat d’Europe en Angleterre…
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Je m’en souviens encore… Vous savez, le but de tout joueur, c’est d’être sélectionné en équipe de France. Et puis j’y suis resté un peu plus d’un an… Alors ces 2 matchs, j’y tiens !
En 96, la France arrive même jusqu’en demi-finale de l’Euro. Echouer aux portes de la finale, c’est le verre à moitié plein ou moitié vide ? Oh, on était déjà tellement contents d’arriver dans les 4 finalistes, qu’on a apprécié ! Mais on avait atteint nos limites à ce moment-là. Et ça nous a permis, durant deux ans, de bien préparer la coupe du monde.
Arrive 98, l’heure de la revanche. La pression était au rendez-vous ! Elle était immense. Deux ans d’enfer ! Mais alors vraiment l’enfer ! Il y avait beaucoup de problèmes, beaucoup d’incertitudes et beaucoup d’attentes. Mais je m’étais bien entouré. On a fait le parcours dans la dureté, mais on l’a fait avec beaucoup de professionnalisme et de responsabilité, c’est ce qui nous a permis d’aborder
la coupe du monde avec un capital de sécurité et de confiance assez important. On dit alors qu’il n’y a pas 1 sélectionneur, mais 67 millions ! Que de concurrence ! C’est normal, c’est le jeu. Et dans ces caslà, faut pas trop écouter, il faut avoir une bonne ligne de conduite et la respecter ! Si vous l’avez, les joueurs vous suivront, fidèles et confiants.
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Dans ces moments sous tension, comment arrive-t-on à décompresser ? Pendant ces deux ans de préparation, j’ai été sous pression tout le temps. Pas de repos, ni de plaisir ! Ce fut intense. Mais sélectionneur, c’est aussi un beau métier. C’est travailler avec l’humain, associer des talents, c’est surtout manager les hommes, et c’est ce que j’aime. Et à ce moment-là, je connaissais parfaitement
mes joueurs, je savais exactement ce que je voulais faire, restait juste l’incertitude des blessures, des absences, des fautes, tout évolue et il faut s’adapter sans cesse, mais c’est passionnant. La demi-finale, contre la Croatie, vous a donné des suées… C’est qu’on avait tellement peur de manquer cette finale… On en a tellement
manqué par le passé, ça nous restait en travers de la gorge, y avait toujours ce spectre qui rodait… Comment avez-vous remobilisé vos troupes pour le jour J ? C’est pas que le jour J, c’était tous les jours ! Par une écoute, par les bons mots, par les décisions en tant que chef qu’on doit prendre et s’assurer que tout le monde suit, que tout le monde adhère. J’ai été dur, féroce même, mais quand on a des décisions à prendre de ce calibre, on a quelque chose d’inhumain. On doit faire abstraction de ses émotions. Mais quand on a des relations extrêmement sincères, directes, sans langue de bois, ça se passe très bien avec les professionnels. Ils respectent tout, du moment qu’on a les arguments pour éclairer ces décisions. Pour cette finale, on était dans un climat de tension, d’excitation et de confiance. On a abordé ça avec une détermination fantastique. C’est un des plus beaux moments de ma vie professionnelle.
©Thomas pictures / Jean Paul Thomas / Icon Sport via Getty Images)
Vous vous êtes vu dans « Les Bleus dans les Yeux » ? Comment vous vous êtes trouvé dans ce rôle, avec le recul ? J’ai été un peu surpris… On était tellement concentrés qu’on avait oublié qu’on était filmés ! Mais c’est la réalité. Vous êtes dans la réalité du terrain, de
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l’intime d’une équipe, du vestiaire. Ce fut un excellent moyen de montrer au public que rien ne se fait au hasard, que c’est pas en sifflotant qu’on arrive là ! C’est du travail tous les jours, du relationnel, de l’écoute... Et beaucoup d’exigence. Pour vos joueurs, vous représentiez la figure paternelle, vous avez même passé un noël en famille avec eux à Tignes, en 97… Forcément des liens se sont tissés. Et depuis 98, nous nous voyons chaque année. C’est la première fois, que ça ne se fait pas, avec ce Covid, mais sinon, on se retrouve toujours tous ensemble au moins une fois l’an. On a d’ailleurs créé une association, et à travers elle, on organise des matchs amicaux au profit de personnes en difficulté. Le 12 juillet, vous passez de sélectionneur critiqué à héros national adulé, comment vit-on cette soudaine sacralisation ? Bah écoutez, il valait mieux que ça se passe comme ça pour moi, hein !? C’est le principe de la folie des grands événements, selon que le ballon finit dedans ou au-dessus, vous êtes un héros ou un zéro ! C’est pourquoi il faut garder son humilité dans des évènements de cette dimension. Ça ne tient pas à grand chose au final... Tout de suite après le match, j’ai connu, comme beaucoup d’entre nous, une des plus grandes émotions de ma vie, cette communion, toute la France
qui descend dans la rue, toutes LES France… quels que soit l’âge, l’origine, le milieu social, la religion, le sexe… Tout le monde dans une même joie, une même fraternité. Vous vous attendiez à de telles effusions ? On a été d’autant plus surpris que nous avions vécu un mois dans une bulle, totalement déconnectés de la société. Quand on a vu le bonheur des gens, ça nous a transcendés. Il n’y a que le foot qui peut faire cet effet-là ? Le sport en général peut réunir une nation. En cas de succès, il a cette capacité d’effacer toutes divergences, opinions politiques, couleurs de peau… Le sport aplatit tout, les crises, les tensions, il annihile tout, pas forcément dans la durée, mais au moins un moment. Je crois que tout le monde sait où il se trouvait le 12 juillet 98. Ce fut un incroyable moment de partage. A l’époque, vous avez été blessé par les journalistes, de l’Equipe en particulier, vous avez cicatrisé ? Pas tant que ça à ce moment-là. J’ai fait en sorte de me protéger. Je faisais des conférences de presse très courtes. J’avais décidé de ne plus leur laisser de place. J’ai été extrêmement attaqué, mais ça fait partie du jeu, on n’est pas obligé d’être d’accord toujours. Et dans ces caslà, on peut attaquer le professionnel, mais pas l’homme et ils le savent qu’ils ont fait une très grave erreur. La ligne a été franchie. On n’attaque jamais l’homme…
Mais ça a été une révélation pour moi, ça a participé à mon cheminement. Au lendemain de la victoire vous avez dit : ma vie, désormais, va être belle. L’a t’elle été ? Elle a été très belle puisque derrière, j’ai pu me consacrer au football amateur, en devenant directeur technique national et j’en suis très fier. On est alors le patron de tous les entraîneurs de France, amateurs ou pro, et on peut agir pour fait évoluer la pratique au plus près de la base… Je suis fier notamment d’avoir relancé le football féminin en 99. Après cette incroyable épopée, vous avez choisi de vous installer à Annecy. Pourquoi ici ? En fait, je viens depuis 1963 à Thônes préparer mes saisons, été comme hiver. Et avec ma femme, on a toujours aimé la région et on s’était dit qu’après le foot, on viendrait bien habiter à Annecy. Et c’est chose faite depuis 2008. J’ai beaucoup de chance d’être là… 20 ans après, voilà 2018… vous la vivez comment cette nouvelle coupe du monde ? Oh bah très bien !!! (rire) Sans pression. C’était formidable ! En plus, je connais un peu l’entraîneur, voire parfaitement. Alors lui, c’est un très grand, je peux vous le dire ! Et nous, on était tellement heureux de voir cette nouvelle équipe, elle était joyeuse, audacieuse ! J’ai vraiment apprécié de suivre cette Coupe du monde. Elle m’a procuré beaucoup de bonheur.
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/ AIMÉ JACQUET /
A quoi ressemble aujourd’hui la vie d’Aimé Jacquet ? Je profite de la vie !! J’observe de près le foot au niveau régional, je suis proche des éducateurs et des enfants. J’aime leur contact, ils sont très respectueux des anciens, de l’esprit sportif que j’essaie de leur communiquer… Nous, les anciens, on a un devoir de transmettre. Et c’est pourquoi on me trouve encore souvent sur le bord des terrains, hors confinement… Pas pour applaudir le Fécé à Annecy en tout cas ! Un club SDF, depuis que le parc des sport a été fermé pour raison de sécurité… Il vient tout juste de trouver un stade de substitution, celui des Fins, jusque-là utilisé pour le rugby. Vous suivez le FC Annecy en national 1 ? Oui, ça a été un coup dur pour cette équipe qui marche bien pourtant. Mais elle fera face. Le club en a connu d’autres… Il a d’ailleurs une sacrée histoire : Annecy a connu de très belles heures avec le foot. Il y a 60 ans, le FC Annecy était Champion de France, faut
Quel est votre acteur favori ? J’adore m’enfermer dans une salle de cinéma. Et celui que je préfère, c’est Depardieu, un monstre, dans le bon sens du terme.
pas l’oublier ! J’ai même joué contre cette équipe avec Les Verts, j’avais 19 ans. Il y avait une TRES grande équipe à Annecy… Alors, oui, on peut partager un stade avec d’autres sports comme l’athlétisme ou le rugby… Mais passé un certain niveau, ce sera plus compliqué. Faudra les séparer ! Mais notre région est tellement ancrée dans le sport, qu’on va y arriver. Vous êtes marié, vous avez 2 enfants, ils ont fait du foot ? Ou ils ont été vaccinés ? Mon fils a joué un p’tit peu, sans plus, mais chacun à un chemin de vie différent, c’est bien normal. Ma fille est dans l’enseignement, mon fils dans l’éducation aussi… Ils sont dans la transmission, comme vous au final ? Ah oui… Exactement, vous avez raison !
Comment ils l’ont vécu votre carrière, les hauts et les bas, à vos côtés ? Quand ça va, tout va, forcément, mais pour eux, ça n’a pas été facile tous les jours, quand j’ai été dans la tourmente… Heureusement, ma femme les a protégés autant que possible. Là-dessus, elle a été impeccable ! Si c’était à refaire ? Tout à l’identique ? Oh oui… Pour l’ouvrier fraiseur parti de Saint-Chamond, j’ai pas à rougir de mon parcours… Ça représente quoi une étoile sur un maillot ? Une vie bien remplie, des rencontres incroyables, des personnes de qualité qui m’ont beaucoup appris et autour desquelles j’ai construit ma vie. C’est tout ça, une étoile sur un maillot…
FAN de... Gérard Depardieu
ski, j’ai adoré suivre les sœurs Goitschel, Perrine Pelen ou Annie Famose, et puis bien sûr, Killy chez les hommes.
En politique qui vous fascine ? De Gaulle, fascinant. Et Mendès France.
L’artiste dont vous adoreriez avoir une création chez vous ?
Le personnage historique que vous admirez ?
Le(la) chanteur(se) que vous aimez particulièrement ? Oh mon dieu, c’est Brel !!! Il a tout dit, tout fait et quand il était sur scène, il ne faisait pas semblant ! Merveilleux.
L’auteur que vous dévorez ? J’aime beaucoup les romans historiques. J’en lis énormément. Le dernier que j’ai apprécié, c’est Maurice Genevoix, qui vient d’entrer au Panthéon. J’ai lu son livre, « Ceux de 14 », c’était fantastique, vraiment fantastique.
Votre personnalité des médias préférée ? Michel Drucker, son humanité, sa résilience, le respect qu’il a pour les gens.
Zinedine Zidane L'humoriste qui vous fait rire ? Canteloup, je le trouve exceptionnel
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Mandela, là, on atteint le sublime ! J’ai eu la chance inouïe de le rencontrer. C’est un homme immense, d’une humanité exceptionnelle.
Simone Veil
Je ne suis pas très sensible à l’art, je n’ai pas eu cette éducation.
Le (la) champion(ne) que vous admirez ?
Votre héros préféré ?
Forcément ce sera dans le foot ! Je dirai Kopa, Platini et Zidane, les trois m’ont forgé. Et côté femmes, ce serait dans le
Simone Veil ! Quelle femme ! Ou l’Abbé Pierre. Des personnes qui ont fait tellement pour l’humanité.
/ JEAN-LOUIS BORLOO /
L'HUMAIN sur le cœur Sous ses airs d’inspecteur Colombo, on ne soupçonne pas toujours les ressources inépuisables de cet homme que rien n’arrête. Que ce soit un club de foot en perdition, une ville au bord du gouffre, jusqu’à un continent à 2 doigts de l’implosion, Jean-Louis Borloo est de tous les défis ! Sans imper ni langue de bois. PROPOS RECUEILLIS PAR FRÉDÉRIQUE BANGUÉ
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t quelle leçon de vie ! Car si on le connaît ministre de l’écologie, de l’économie, de l’emploi, de la cohésion sociale, du logement…député, maire ou ancien avocat d’affaires, à 69 ans, depuis ses heures de scout, entraide et volonté ne l’ont jamais lâché. Quitte même à tout plaquer pour mieux monter au créneau. Avec Jean-Louis Borloo, pas de coup d’épée dans l’eau, c’est la chemise qu’il aime mouiller. De tous les défis on a dit ! Fervent défenseur des injustices et des inégalités, sensibilité planquée sous sa
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bonne humeur, il se confit sur son parcours touchant, tranchant, inclassable… Son carburant à lui, c’est l’humain, sinon rien. Activmag : Trentenaire, vous étiez président du club de foot de Valenciennes, que retenez-vous de ces années-là ? Jean-Louis Borloo : C'était un club, dont le tribunal devait prononcer la fermeture après son dépôt de bilan. Et dans le bassin minier, que ce soit Valenciennes, Lens ou Saint-Étienne, on sait l’importance absolue du foot. C’est toute l'âme
ouvrière qui était dans ce club. Les gens du coin disaient : “Les lumières des hauts fourneaux se sont éteintes, il n’est pas possible qu’on éteigne les lumières de Nungesser”. C'était la fin absolue. Alors à l’époque, quand on m’a demandé de donner un coup de main, j’y suis allé. Redonner un peu de lumière, d’espoir. Surtout dans ces conditions-là, c’était la région la plus chômeuse d’Europe à l’époque. Et c’était tellement extraordinaire de voir ces 18 équipes. Parce que, il y a l'équipe première, mais il y a aussi tous les mômes. C’est ce qui m’a touché, la communion entre ces joueurs et ce public. Il y avait quelque chose… Une émotion invraisemblable ! Ainsi, vous seriez philanthrope ? Non, mais aider les autres, c’est se faire du bien aussi ! Aimer les autres, les respecter, les soutenir, c'est gratifiant.
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/ JEAN-LOUIS BORLOO /
A 35 ans, j’étais convaincu d’être un type efficace. J’avais une espèce de prétention, j’ai pensé que redresser une ville comme ça, ça ne devait pas être si sorcier !
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Vous avez commencé votre carrière politique aux côtés de Simone Veil, qu’en retenez-vous ? Simone, je l’aime tout court. Ce que j’adorais au-delà de tout chez elle, c’est que Simone se voyait comme une femme ordinaire qui avait un destin extraordinaire. Elle a toujours considéré qu'elle était l’instrument et le symbole à la fois de la Paix, de l’Europe et de la Liberté de la Femme. Elle ne s’est jamais prise pour quelqu'un de supérieure, plus intelligente, plus brillante, plus cultivée, rien de tout ça. Tout était d’une grande simplicité chez elle. Ce qui est étonnant, c’est qu’elle n’avait pas vraiment confiance en elle… Un destin incroyable ! Elle reste à jamais une lumière et un cap.
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Quand on est l'un des avocats les mieux payés au monde (selon Forbes), quelle peut être la motivation pour abandonner cette voie et se consacrer à une ville comme Valenciennes ? Pour tout vous dire, c’est parti d’une énorme erreur de jugement ! Le Valenciennois connaissait alors les plus grands plans de licenciements d’Europe. Bien que je ne sois pas Valenciennois mais Parisien, on me demande de donner un coup de main. Et moi, à 35 ans, je croyais être efficace. J’avais une espèce de prétention, j’ai pensé que redresser une ville comme ça, ça ne devait pas être si sorcier ! On allait faire venir des entreprises et ça allait fonctionner. Je pensais pouvoir faire les deux en même temps, avocat à Paris et maire à Valenciennes. Excès de confiance d’une certaine manière ! J'ai présumé de mes forces. Et, au bout d’un an et demi, je me suis rendu compte d’abord, que remonter une ville comme ça, c'était presque impossible. En tout cas, ce n'était pas possible de ne pas y être à temps plein. Il fallait faire un choix. J’ai donc décidé, en mon âme et conscience, d’arrêter mon métier d’avocat. De donner le cabinet à mes collaborateurs et de partir sans me retourner, à temps plein, 12 ans comme un mort de faim à Valenciennes ! Donc vous voyez, c’est une erreur d'appréciation qui a fait que je me suis retrouvé là. Vous auriez pu choisir le cabinet d’avocat... Oui, mais en même temps, quand vous vous engagez pour la collectivité,
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/ JEAN-LOUIS BORLOO /
vous donnez un autre sens à votre vie. Evidemment que c'était très très difficile. 26 % de chômeurs, on ne se rend pas compte de ce que c’est dans un bassin d’un demi-million de personnes. C’est un autre monde. Tout à la fois une vraie pauvreté, une désespérance et une solidarité et une fraternité touchantes. Et donc, j’allais faire quoi ? Fuir, renier mon engagement ? Non ! En plus, porté par l'insouciance des trentenaires, j’étais convaincu qu’ après un mandat ou deux, ça marcherait suffisamment bien et que je pourrais retourner dans le privé. Tout ça ne me paraissait pas être un effort, un sacrifice extraordinaire. C'était une mission, puis je pensais reprendre le cours de ma vie. et non, ça l'a changé. Mais pour être honnête, si au début, les
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gens étaient venus me chercher en me disant “tu veux être élu maire ? Mais tu dois quitter le barreau tout de suite…”, si j’avais compris ce que ce serait, je n’y serais pas allé ! Pendant 12 ans tous les matins, j’avais l’impression qu’on n’y arriverait pas, qu'on n'honorerait pas l’engagement. Maintenant, j’y suis allé et ma vie est bien plus belle et grande d’avoir fait ce choix. Qu’est-ce qui fait un bon politicien ? Il faut être engagé, suer, mouiller le maillot, aller au fond des choses, ne pas se contenter de ce que vous racontent les sachants. Dire : “mais attendez, je ne comprends pas, ce truc-là, vous me dites que c’est une erreur, mais expliquez-moi : quand les gens l’ont installé,
ils n’étaient pas crétins ? Ça a dû être une bonne disposition quand on l’a faite. Alors qu’est-ce qui a dérapé ?” Il faut une énorme curiosité et toujours aller voir derrière le rideau les vraies raisons. Et il faut savoir fédérer. La grosse erreur, c’est de croire que le rôle du maire se borne au périmètre de la mairie et de son budget. Pas du tout, le maire et son équipe, c’est du leadership. Ce qui est bon pour la ville, peut être fait par la chambre des métiers ou par les eaux et forêts, par exemple… Le politique doit être un leader fédérateur des énergies des autres. Parce que pour faire une politique du logement, ce n’est pas possible sans le 1 % logement, sans des règles fiscales, sans des agences d’urbanisme, du coup sans les agglomérations… Il faut fé-dé-rer !
Au final, avez-vous la sensation d’avoir fait bouger les choses ? Pour vous répondre, je vais vous raconter quelque chose. Ça fait à peu près 20 ans que je suis parti de Valenciennes et j’y vais peu pour ne pas gêner mes successeurs, parce que c'était fusionnel. Vous savez, quand vous revenez de nulle part, quand vous faites venir Toyota, Mercedes, Peugeot, il y a une vraie communion. Et l’autre jour, le maire de Valenciennes, un ami formidable et un grand maire, m’appelle et me dit : “Tiens, j'ai vu dans le calendrier, la semaine prochaine, ce sont les 30 ans de ton élection à la mairie. Est-ce que tu es d’accord qu’on fasse un petit pot ?” Ça m’a touché, j’y suis allé. Et quand je suis arrivé avec Béatrice, ma femme, le grand salon d’honneur de la mairie était plein à
dossier d’avocat. Plus gros que les autres certes, qui va me demander plus de temps, voire plus d’années que les autres. Sauver l’industrie, implanter des boîtes, aller au plus près de ceux qui sont en grande difficulté, installer un théâtre, ramener la culture, le sport, créer une équipe de basket féminine, l’amener sur le toit de l’Europe, créer les premières grandes écoles du numérique – Supinfo forme les plus grands talents dans le monde -, le mot « politique » est alors très loin de moi ! Mais quand Simone me dit : “JeanLouis, vous m’accompagnez à Bruxelles, je veux que vous soyez mon numéro 2”, j’y vais. Parce que c’est Simone. Je ne savais même pas dans quel groupe elle s'inscrivait. Et franchement, ça n’avait aucune importance.
J’étais un peu une caution sociale dans un gouvernement de droite, j'imagine. Allez, on va dire un Bernard Tapie du nord ! C’était que pour l’image. Sauf qu'on s'est mis au travail. craquer : ces visages, ces personnes qui au fond, ont été un temps toute ma vie. Je peux vous dire que quand vous voyez ça, 30 ans après… Et on dit que les gens sont ingrats ? Mais vous plaisantez ? Ils m’ont donné 100 fois plus que ce que je leur ai apporté, 1 000 fois plus ! Donc je réponds : oui, oui, oui, on peut changer le destin, pas dans tous les domaines, mais dans un bassin de vie, au niveau d’une nation, d’une ville, d’un quartier, oui, on peut changer les choses. La politique d’il y a 30 ans, des années quatre-vingt-dix, était-ce différent ? Je ne peux pas vous dire, parce que, quand j’étais à Valenciennes et que j’en suis devenu maire, je n’ai pas eu l’impression de faire de la politique. Pour moi, c’était comme un gros
Alors au niveau local, si on vous suit, ce n’est pas de la politique ? Mais jamais, ou alors c’est qu’on ne va pas en profondeur, qu’on n’est pas passionné. Mais sinon non. C’est d’ailleurs pour ça qu’il existe une fratrie des maires. Quand je suis entré dans le gouvernement Raffarin sous la présidence Chirac, je ne les avais jamais rencontrés de ma vie, ni l’un ni l’autre, ni aucun membre du gouvernement ! Eux, ils ont juste pris le jeune gars de Valenciennes qui avait quelques succès dans sa ville. J’étais un peu une caution sociale dans un gouvernement de droite, j’imagine. Allez, on va dire un Bernard Tapie du nord ! C’était que pour l’image. Sauf qu’on s’est mis au travail : le Plan pour les banlieues, on a détruit 200 000 logements dans des tours, on en a réhabilité 600 000,
le Plan de cohésion sociale, les services à la personne, le président et le premier ministre ont été l’un et l’autre en soutien total, merci à eux. C’est pas plus compliqué que ça. Et pourquoi cela ne nous paraît pas si simple, vu de l'extérieur ? Ah mais ce n’est pas simple pour eux, non plus. Je vais vous expliquer ce que je crois : vous voyez une équipe de foot par exemple. La finale, elle ne se joue pas exclusivement le jour J. C’est 3 ans avant et puis l’été le stage en altitude, puis la composition de l'équipe, les gauchers et les droitiers, les ententes de toutes natures, la complémentarité, le choix de l'entraîneur du kiné, du préparateur physique, les combinaisons tactiques au fil des matchs, tout ça pour arriver le jour de la finale. Et nous, en France, on élit un Président qui constitue une équipe gouvernementale en quelques heures. Et quel que soit le talent de ceux qui sont choisis, l’absence de préparation individuelle et collective, sauf dans quelques cas rares, rend très difficile de piloter des administrations complexes, du jour au lendemain ; il faut 1 à 2 ans pour maîtriser tout cela, et pour couronner le tout, on a ce turn over des ministres en France très élevé ! Que pensez-vous du manque de confiance des Français dans leurs hommes politiques ? En partie pour la raison que je viens d’expliquer, les débats médiatiques permanents, leur extrême fréquence ne sont souvent que superficiels. Puis c’est la loi du genre, cette défiance que l’on retrouve également envers les journalistes, les organisations syndicales, voire les magistrats. La femme en politique, on en est où ? Je peux sûrement me tromper, mais j’ai le sentiment que c’est un des secteurs le plus féminisé en France. La parité est à l'Assemblée, au gouvernement, dans les régions, dans les villes et nulle part ailleurs : pas dans le CAC 40, ni dans les PME… Donc contrairement aux idées reçues, la féminisation en politique est très en avance sur le reste de la société. Qui est maire de Paris ? Mme Hidalgo. Maire de Nantes : Mme Rolland, Maire de Rennes, c’est Mme Appéré,
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Maire de Calais, ville au combien difficile, c’est Natacha Bouchart, à Marseille, c’est Mme Rubirola, Lille, Martine Aubry, Strasbourg…
Mais ce n’est pas ce dont on nous parle… On nous parle de responsabilité, d’une planète qui va exploser… Je ne sais pas si elle va exploser, ce que je sais, c’est que le dérèglement climatique aujourd’hui provoque des drames humains épouvantables, notamment en Afrique. C’est quoi la jeunesse africaine aujourd’hui ? C’est des gamins, sur un chemin de terre, qui vont vers la musique et la lumière des grandes métropoles, des grands ports et des grandes capitales et qui, déracinés, croisent ou sont pris en mer par tous les dangers du monde. Vous rajoutez à ça la sécheresse,
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Vous qui avez été ministre de l'Ecologie, vous l’avez vu venir, la vague verte ? Comment voyez-vous l’environnement aujourd’hui ? Je pense que le débat de savoir si c’est de la faute de la main de l’homme ou si c’est la distanciation au soleil n’a pas d'intérêt. Parce que c’est les 2 ! Mais pour autant ce n'est pas absolument indispensable d’envoyer des millions de tonnes de CO2 dans l'atmosphère, cette fine couche qui ne fait que 18 km au-dessus de nos têtes ! Toute l'économie moderne va aller vers une économie décarbonée. Parce que ça va être capitalistiquement intéressant. Parce que c’est ça qui va avoir de la valeur. Exemple : si je vous présente une maison chauffée au fuel, que son électricité vient du charbon, qu’elle n’a aucune efficacité énergétique, ni thermique. Qu’elle n’a pas d’effacement… Si je mets juste à côté, la même maison avec zéro émission de CO2, efficacité énergétique maximale quand vous n’êtes pas là, il y a même des microcoupures qui font réduire votre consommation de 30 %… Laquelle des deux aura le plus de valeur ? Evidemment à la revente, la seconde, c’est sûr ! Donc c’est capitalistiquement, financièrement, économiquement intéressant d’aller vers ce modèle-là. C’est ce modèle qui va gagner, il n’y a aucun doute. Après, c’est comment on y va ? Et à quel rythme ? Car la perte de la biodiversité est très préoccupante, il n’y a pas de vie sans elle, sans compter l’épuisement des réserves.
le lac Tchad, etc. Ça aggrave les grandes migrations. Pour toutes ces raisons, il faut absolument aller vers une économie décarbonnée et plus vertueuse. La seule question, c’est le rythme. Et les économies qui s'effondreront seront celles qui ne seront pas sur le bon rythme. Et ce n’est pas trop tard ? Pas du tout, trop tard de quoi ? Si on parle de la France, je vais vous donner 4 chiffres – bon, les experts ont 50 formes de calculs, mais on va prendre
une forme et faire les comparaisons dessus - : les émissions de CO2 par habitant, en gros, on est entre 5 et 6 tonnes pour un Français, 21 pour un Américain, 11 pour un Allemand et 200 kg pour un Africain. Donc, notre pays, de ce point de vue-là, est extrêmement vertueux. Pour que la planète aille parfaitement bien, il faudrait être à 2 tonnes par habitant et par an. Comme il y en a qui sont à 200 kg, ça serait bien qu’ils puissent monter jusqu'à une tonne, et que ça leur permette de vivre et de se développer. Les pays
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pArLEZ-EN AVEc VOTrE chArgé DE prOjETS !
A N N E C Y l A N N E M A S S E l C H A M B É R Y l F E R N E Y- V O LTA I R E l T H O N O N - L E S - B A I N S 0 4 5 0 01 1 3 1 4 | m a i s o n s - a rt i s . c o m A N N E C Y l A N N E M A S S E l C H A M B É R Y l F E R N E Y- V O LTA I R E l T H O N O N - L E S - B A I N S 0 4 5 0 01 1 3 1 4 | m a i s o n s - a rt i s . c o m
/ JEAN-LOUIS BORLOO /
industrialisés devraient être entre 4 et 5 tonnes. Donc la France n’a pas été spécialement coupable, ici. Mais, il n’est pas interdit d'accélérer. Parce que c’est gagnant en tout. Ça fait moins de CO2, c’est plus rentable, plus économe et on y a intérêt. Là, je vous parle depuis ma voiture - garée ! - une Zoé électrique. Je vous garantis que je ne retournerai plus aux voitures thermiques. C’est 10 fois plus souple, les reprises sont exceptionnellement plus puissantes, c’est plus agréable, il n’y a aucun bruit. Je rentre chez moi, je branche mon truc, je ne suis plus passé à la pompe à essence depuis que j’ai cette voiture, quand on circule beaucoup, c’est économe. Alors il y a des contraintes, mais tout ça va se réguler. Le sens de l’histoire, c’est ça !
© Franck Prevel/Getty Images
Même si on nous dit qu’on ne sait pas ce qu’on va faire des batteries ? Mais il n’y a aucun modèle qui soit parfait. Pour l’instant, on ne sait pas traiter ça, mais je vous signale qu’on ne sait pas traiter le béton non plus.
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Quel est votre idéal par rapport à l’Afrique ? En Afrique, 65 % des gens n’ont pas accès à la lumière. L'électricité, c’est le premier des droits de l’Homme, puisque c’est ce qui permet les autres : le droit à la santé, à l'éducation, à la sécurité, à l'industrie agroalimentaire, etc. C’est inimaginable ! En plus, l'électricité, c'est un truc assez miraculeux : il n’y a aucune difficulté technique. Tout le monde sait faire de l'électricité dans le monde ! J’ai passé 3 ans là-bas, à essayer de comprendre. Parce que, aujourd’hui il y a 1 milliard 200 millions d’Africains, il y en aura le double dans 30 ans, ce n’est juste pas tenable. Souffrance, développement, migration, à tous les niveaux. Il fallait un outil africain, avec des fonds propres. J’ai donc créé une agence là-bas qui a levé 3,5 milliards d’euros de subventions européennes la première année, pour abonder tous les projets, petits et grands. L'agence ne se mêle pas des projets. Elle est là pour apporter la part de fonds propres, la part de risque. Cette Agence est maintenant présidée par un Chef d’Etat du continent africain Donc, ça a démarré. Evidemment, comme tous ces gros trucs à 54 pays, c’est compliqué. Au-delà de ça, il faut absolument cesser le désintérêt de
l’Europe pour un continent qui est à seulement 14 km. Donc le plus grand événement des 50 ans qui viennent, c’est évidemment un très grand traité de paix, de prospérité, de sécurité, entre l’Afrique et l’Europe. Ça, c’est le sujet ! De toute façon, la société européenne tourne en rond maintenant. Tout ce qui peut se passer d'intéressant, c’est quelques très grands enjeux sur les gafa, la souveraineté numérique, la mer et les océans, le climat, et le traité Europe-Afrique. J’en ai reparlé avec le Président la semaine dernière. Il y a une présidence française de l'Union Européenne au premier semestre de 2022, je pense que c'est le moment de mettre véritablement le sujet sur la table. C’est simple : l’Afrique, c’est la chance de l’Europe ! Parce que c'est de la croissance juste à côté de nous, s’il y a de l'énergie partout, s’il y a les infrastructures, c’est le seul endroit où on va
presque doubler la population en 30 ans. C’est inimaginable. 1 milliard 200 millions d’Africains de plus à loger, à nourrir, à former… C’est un marché de proximité. Ou c’est évident. Ou c’est le drame. Rien faire, c’est perdant perdant. Tout faire, c’est gagnant gagnant. Êtes-vous un optimiste, Jean-Louis Borloo ? Vous connaissez cette vieille phrase : “on commence à aimer la vie quand on prend conscience qu’on en a qu’une.” Profondément, c’est ce que je ressens. Quand je me lève le matin, je veux que mes journées soient belles. Et elles le sont. En s'intéressant à des sujets généraux, en donnant des coups de main individuels, en donnant un peu de soi. Voilà, c’est pas glorieux, c’est être heureux. Il y a plein de sujets de société que je trouve très intéressants ou d’autres
qui me font enrager : il y a notamment des transferts de richesse absolument ahurissants. Qu’il faille faire 18 000 km a un produit pour gagner 0,02 centime au kilo, c’est complètement fou ! Vous pensez qu’on peut être optimiste, quand on galère en fin du mois ou quand on traverse une crise comme la Covid, par exemple ? Bien sûr, il y a des situations très compliquées, voire dramatiques, des anciens qui sont partis seuls, des décès et aujourd’hui un contexte économique très difficile, une nouvelle pauvreté, notamment dans les quartiers. Mais il faut aller de l’avant, donner un sens à tout ça. Et à condition de ne pas être juste un consommateur. Dépasser la quotidienneté parfois difficile, pour partager d’autres valeurs, d’autres combats, d’autres projets.
FAN de... Meryl Streep, particulièrement dans Out Of Africa. Tout y est sublime, à commencer par elle.
Jesse Owens ! A lui tout seul, ce quadruple champion olympique, 100 m, 200 m, longueur et 4 fois 100 m, a gâché les Jeux Olympiques d’Adolph Hitler qui quittera la tribune de rage. Alors parce que c’était lui, parce que c’était en Allemagne nazie, parce que c’était en 1936, parce qu’il était noir, pauvre et que ça n’a pas été simple de se faire intégrer dans une équipe américaine, parce qu’il a humilié le chef d’Etat nazi en sa présence, dans son stade, dans la capitale de son pays, parce qu’il a noué avec le champion allemand du saut en longueur, qu’il bat en final,
L’artiste dont vous adoreriez avoir une création chez vous ?
une amitié publique qui durera toute leur vie, parce qu’il n’aurait jamais dû pouvoir courir, alors oui, Jesse Owens est le plus grand des Olympiens. Et je l’admire profondément.
Jesse Owens
Le (la) champion(ne) que vous admirez ?
Meryl Streep
Quel(le) acteur ou actrice vous touche le plus ?
Le ou la politique qui vous fascine le plus ?
Le photographe Seydou Keita, décédé il n’y a pas si longtemps. Portraitiste extraordinaire, peut-être le plus grand. Il vous fait aimer l’Afrique. Ces femmes, ces hommes, leurs regards, leur attitude, les objets du quotidien, tout un univers
Simone Veil, pour toutes les raisons que je vous ai évoquées.
Le personnage historique que vous admirez ? Nelson Mandela
L’auteur que vous dévorez ? Emmanuel Carrere en général et son livre Limonov, magistral !
Photographie de
Seydou Keita
Votre héros ? Mon père
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/ ALAIN SOUCHON /
s e l a n a b s a P
S G N O S Il est passé à côté d’une carrière de peintre en bâtiment. La tenue ne lui plaisait pas. Pour notre plus grand bonheur, Alain Souchon a donc remplacé l’acrylique par la musique, s’est équipé de notes et de poésie, pour continuer à dépeindre, mais en chansons, les mouvements d’une foule presque toujours sentimentale. PROPOS RECUEILLIS PAR MÉLANIE MARULLAZ - PHOTOS NATHANIEL GOLDBERG
E
n 1974, quand les Français découvrent sa chevelure indomptée et son air détaché, Alain Souchon a 10 ans depuis bientôt 15 ans, des billes plein les poches et ça fait quelques 45 tours qu’il Rame. Il n’est pourtant pas Bidon, mais c’est peutêtre lui qu’il faut en convaincre le premier. Car malgré le succès de sa virée dans la cour de récré, il n’est Jamais Content, mal en campagne et mal en ville, peut-être un petit peu trop fragile… Vite, heureusement, On avance, avec
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un premier disque d’or au début des années 80, un disque de platine dans la foulée et bientôt le diamant. Avec ça Y’a d’la rumba dans l’air, non ? En tout, il décrochera d’ailleurs dix Victoires de la Musique, dont la meilleure chanson des vingt dernières années en 2005 pour Foule Sentimentale, et l’album de l’année 2020 pour Ame Fifties, écrit avec ses fils Pierre et Ours. Aucun de ces trophées, ni ses deux Césars non plus, ne trône pourtant sur sa cheminée, ce serait trop Au ras des pâquerettes. Témoin attendri et empathique de l’Ultra moderne solitude de ses contemporains,
lui qu’on qualifie régulièrement de Dandy, assume son penchant pour la mélancolie, mais veut aussi du cuir, S’assoir par terre et voir Sous les jupes des filles. Ses chansons sont comme des instantanés, en prise avec l’actualité, C’est déjà ça. Et entre clins d’yeux, sourires malicieux ou conjugaisons à l’imparfait, il est toujours sur Le fil, léger, amusé, pas blasé. Confinement oblige, c’est au téléphone qu’il nous répond aujourd’hui. “Vous êtes la dame ?” et c’est parti pour 54 minutes et 10 secondes de pur régal. Alain Souchon raconte sa vie comme on raconterait une histoire, accélère, ralentit, chante, parodie, minaude un peu et rit. Va et vient permanent entre facétie et nostalgie. “Une chanson, ça a un pouvoir évocateur du passé incroyable ! Vous l’écoutiez peutêtre il y a 20 ans, vous la ré-écoutez, et paf ! Vous repartez 20 ans, en arrière, c’est fort…” Alors si je vous dis : t’ar ta gueule à la récré… Vous replongez ?
Activmag : Dans la chanson « Ame fifties », sur votre dernier album, vous décrivez le monde des années 50, de votre enfance, avec des références au cinéma, aux voitures, et une seule référence musicale, l’accordéoniste André Verchuren… C’est vraiment ce que vous écoutiez à cette époque ? Alain Souchon : Vous savez, dans les années 60, tout le monde avait des électrophones, mais pas dans les années 50 ! Seuls les parents avaient un appareil et écoutaient de la musique classique. Y’avait un peu la radio qui diffusait des chansons d’Elvis Presley, mais vraiment très peu. On n’avait pas les moyens, ni la possibilité d’acheter des disques et de les écouter, on subissait ce qu’on entendait à la radio. J’étais d’une famille snob qui trouvait que l’accordéon c’était populaire, qui écoutait Debussy et les concerts du dimanche soir, et ma foi, André Verchuren, moi, je trouvais ses airs sympas, ça ne me dérangeait pas.
/ ALAIN SOUCHON /
Quand vous avez pu choisir, quelles sont les premières fois où vous vous êtes dit : “ça, c’est vraiment ce que j’aime !” ? C’était un mélange. Petit, mon frère m’impressionnait parce qu’il était agrégé d’anglais et en même temps guide de haute-montagne, et il écoutait des chansons de Georges Brassens. “Voir le nombril d’la femme d’un flic n’est certainement pas un spectacle, qui du point d’vue de l’esthétique puisse vous élever au pinacle”. J’écoutais des choses comme ça, j’avais 11 ans, et je me disais : c’est dingue ces chansons ! Et j’étais dans un collège où les garçons écoutaient sur des transistors des chansons américaines d’Elvis Presley, de Paul Anka, de tous les rockers de cette époque. Je trouvais ça sympa, en même temps, je trouvais que Brassens était mieux écrit, ça m’évoquait quelque chose de plus profond. Ce que j’aimais bien dans la musique américaine, c’était que c’était léger, qu’il y avait un rapport avec la danse, les filles, le sexe. Ça me donnait envie de gigoter, les filles aussi gigotaient, et les filles quand ça gigote, c’est rigolo. Mais j’étais beaucoup plus ému par les poèmes d’Aragon chantés par Léo Ferré, Jean Ferrat ou Brassens : “il n’y a pas d’amour heureux”, ça me bouleversait. J’étais plutôt du côté chiant des garçons, quoi. Ce collège dont vous parlez c’était l’Ecole d’Horlogerie de Cluses. Quels souvenirs en gardez-vous ? C’était un pensionnat. Il y avait des gars qui faisaient des études d’horlogerie et de mécanique, mais moi j’étais au collège d’enseignement général, interne avec les gars de l’école d’horlogerie. J’étais dans un autre monde que celui de ma famille. Les collèges, c’est comme le service militaire, on rencontre des gens de toutes sortes, des garçons de votre âge qui sont très différents, certains qui étaient très violents, d’autres très timides, on voyait de tout. Et on s’acoquine avec l’un plus que l’autre, on discute, les amitiés sont fortes, on parle de la vie, des filles, de l’amour, de ce qu’on pourrait faire dans l’avenir. Ça m’a beaucoup plu. Le manque de liberté, l’uniforme, la blouse, les grilles autour du parc, c’était chiant, alors on se raccrochait à ça, aux discussions avec les copains, c’était très fort.
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A quel moment avez-vous su que la musique serait votre voie ? Ça a été très progressif. Je ne savais pas quoi faire de ma vie, je ne savais pas du tout que j’étais capable de devenir chanteur, je me disais, c’est grotesque. J’ai
rêvé de faire l’Everest, mais en sachant que je ne le ferais jamais. C’était un peu du même ordre. Donc je gagnais ma vie comme ça, comme ci, je faisais un peu de peinture en bâtiment, en me trainassant… Et puis, j’ai rencontré
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/ ALAIN SOUCHON /
ma femme, qui elle, faisait des études supérieures de biologie. J’étais extrêmement amoureux d’elle. Quand j’allais la chercher à la fac, dans les salles de sciences, là-bas, du côté de la Gare d’Austerlitz, j’étais habillé en peintre, j’avais de la peinture dans les cheveux… Elle, elle était avec des gens raffinés, cultivés, et elle me recevait gentiment, elle était amoureuse de moi aussi. Ça m’a beaucoup ému qu’elle aime bien un type comme moi, un peu clochard. Alors, je me suis dit que j’allais me marier avec elle ! Mais pour ce faire, il fallait que je fasse autre chose que ces métiers manuels. Comme j’aimais bien gratouiller la guitare et que les chansons, c’est une passion, je me disais, je vais faire une chanson que je vais donner à quelqu’un qui vend beaucoup de disques, et je vais gagner de l’argent pour pouvoir épouser cette fille et être habillé sans avoir de peinture sous les ongles, porter une cravate. Et qui vendait beaucoup de disques à l’époque ? Frédéric François par exemple. Alors j’ai fait une chanson un peu maline, avec un air facile parce que je suis un mauvais musicien. Ça s’appelait « l’Amour 1830 ». J’ai été voir un éditeur qui m’a dit : “viens, je connais un mec, Bob Socquet, qui veut remonter RCA, une maison de disques qui est un peu tombée. Ils ont besoin de quelqu’un qui gagne un concours pour relancer la boîte, et elle a l’air bien ta chanson”. “Non, mais c’est pas pour moi, moi j’ai pas de voix !” “Si si, ta voix elle est marrante”. Alors j’ai fait le concours, j’ai pas gagné, mais j’ai eu le 2e prix ou un truc comme ça, et Bob Socquet m’a dit : “faut faire un album. Et pour cet album, je vais te faire rencontrer un musicien formidable, qui s’appelle Laurent Voulzy, qu’essaie
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d’être chanteur comme toi, mais qui n’a pas de succès… comme toi”. Avec mes chansons nulles et ses arrangements, on a fait « j’ai 10 ans », “t’ar ta gueule à la récré”, qui nous a mis sur une fusée, nous a dépassés l’un et l’autre. En 1974, quand vous rencontrez Voulzy, c’est pile l’année de vos 30 ans. 30 ans, c’était un âge très important pour les gens de notre génération. Yves Duteil a fait une chanson qui faisait « Qu’est-ce que c’est bien d’avoir 30 ans », Julien Clerc a chanté une chanson qui faisait « J’ai eu 30 ans, je suis content, bonsoir » (qu’il chantonne avec le chevrotement de Julien Clerc), et puis moi j’ai fait « Toto 30 ans, rien que du malheur ». Tous les trois la même année, on a chanté notre chanson des 30 ans, comme quoi, pour notre génération, ça nous a marqués. Et Laurent Voulzy, c’est votre âme sœur ou votre âme damnée ? Ame sœur ! C’est lui qui m’a sorti de l’ornière… C’est un génie musical, Laurent. Il a écrit des mélodies qui ont fait que mes chansons ont eu du succès. Je ne l’aurais pas rencontré, je ne serais pas chanteur aujourd’hui. Il m’a fait découvrir une certaine complexité dans la musique, des harmonies beaucoup plus riches. Je faisais des chansons en trois accords, lui il faisait comme Georges Brassens, pratiquement un accord par syllabe. Je lui ai aussi apporté quelque chose, une certaine profondeur dans les paroles, c’était un peu ma nature et ça lui plaisait beaucoup. Cette évidence, cette complicité, vous la retrouvez avec vos fils aujourd’hui ? C’est tout à fait autre chose, parce que ce sont mes enfants et que ça crée une
Bob Socquet m’a dit : Je vais te faire rencontrer un musicien formidable, qui s’appelle Laurent Voulzy, qu’essaie d’être chanteur comme toi, mais qui n’a pas de succès… comme toi”.
connivence. Les enfants s’éloignent de leurs parents normalement, c’est la vie. Ils ont des femmes, des enfants, des attirances vers d’autres choses. Et là, on est réunis pour un travail qui vient du cœur et de l’âme. Cet album, fabriqué avec eux, est sorti l’année dernière, mais si vous regardez toutes vos chansons, y’en a-t-il qui occupent une place particulière ? Y’en a une qui s’appelle « 18 ans que je t’ai à l’œil », qui est sur un sujet familial un peu lourd, que j’aurais peut-être pas dû aborder (NDLR : la mort de son père dans un accident de voiture, quand il n’avait que 15 ans). Y’a pas à faire d’exhibition de ça, c’est un truc qu’on garde en soi, qui vous marque pour toujours, et donc, peut-être que j’aurais mieux fait de ne pas la chanter…
Y’en a-t-il d’autres pour lesquelles vous avez de la tendresse ? Non… Enfin, y’en a une, où je suis très content, et elle n’a pas eu de succès du tout ! Elle s’appelle « Caterpillar », c’est une transposition des grands travaux, des terrassements, avec l’amour, avec ce que je ressens dans mon cœur et… j’étais content ! Et Même (il chante) : “passer l’amour à la machine, faites-le bouillir, pour voir si les couleurs d’origine…” … peuvent revenir… Ça me fait plaisir d’avoir trouvé ça. Il y a une espèce de malice. Mais je le dis sans prétention, je suis content. Et puis, il y a des chansons qui vous débordent, comme « Foule sentimentale ». J’ai donné mon avis sur le monde, sur la société, comme ça. Il y a l’infini, il y a des choses qui nous dépassent
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et on est aveuglés par les Porsche et les robes, c’est émouvant. Quand j’ai enregistré l’album, des personnes de ma maison de disque sont venus écouter au studio et il y en a une qui m’a dit : “on va réécouter ton hymne”. Mon Hymne ? C’était Foule Sentimentale. A partir de ce moment-là, j’ai senti qu’elle avait plus d’impact que les autres. Elle m’a dépassé, cette chanson. Dans vos chansons, on oscille en permanence entre humour fin et mélancolie douce. Vous n’avez pas l’air d’être un homme d’excès… Vous savez, moi, ce que j’aurais aimé, c’est
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faire rire beaucoup. J’admire les gens qui font rire, je les admire de tout mon cœur. Thierry Lhermitte, Edouard Baer… Je leur dis : “j’aimerais être toi”. Ça les gêne, ils trouvent ça idiot. Mais c’est pour dire que j’aurais aimé faire sourire les gens. Quand Thierry Lhermitte apparaît, les hommes sourient, les femmes sourient, tout le monde est content de le voir. Edouard Baer, c’est pareil, il me fait rire à gorge déployée, c’est extraordinaire ! Et JeanJacques Goldman… Il a pas l’air, mais il ne place pas une phrase sans qu’il y ait une connerie dedans, pour faire rigoler tout le monde. Il est très fin. Adjani aussi, elle est brillantissime de drôlerie,
elle est vive, du tac-au-tac. J’admire ces gens-là, beaucoup beaucoup. Eux et les gens d’église. Les gens d’église ? Avec le monde dans lequel on vit, passer sa vie dans un monastère à prier pour que les autres hommes aillent bien, je suis scié ! J’en parle souvent avec une bonne sœur que j’aime beaucoup, Sœur Marie-Gabrielle, et elle me dit : “on prie pour vous, on prie pour tout le monde”. C’est extra-ordinaire comme idée !!! Entre l’envie d’avoir une Porsche et Sœur Marie-Gabrielle, c’est fou la différence. J’admire ça. Parce que ça m’est
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étranger, je ne comprends pas. Et l’idée de vouloir faire rire son contemporain, c’est généreux, parce que le monde est dur, la vie est dure… C’est un truc qui est extrêmement difficile et j’y arrive pas bien… Je ne suis pas d’accord avec vous, il y a de l’humour dans vos chansons, elles font sourire, et vous faites rire en concert quand vous les annoncez… Je dis des bêtises, oui. Quand on enchaîne une suite de chansons un peu pesantes comme ça, il faut toujours les aérer en essayant d’être drôle. Alors des fois, les gens rient et je suis
Quelle est votre acteur favori, celui qui vous touche ?
vraiment heureux. Mais enfin, je ne suis pas à la hauteur d’Edouard Baer ou de Thierry Lhermitte. Quels sont les moments qui vous font le plus vibrer dans votre métier ? La camaraderie qu’il y a entre nous, on est quatre musiciens et moi, c’est très émouvant, parce qu’on est comme une équipe, on va un peu au danger, faut pas se tromper, faut pas déconner, faut avoir de la mémoire, faut être en forme physique… Et quand on arrive et que tout le monde applaudit, comme ça, gentiment, comme un salut, ça fait de l’effet. Et puis, je chante une chanson sur le
MIchel Piccoli
Michel-Ange
Quand je vois Michel Piccoli se mettre en colère, sur commande, c’est absolument dément ! Adjani, elle sort d’ellemême, elle devient quelqu’un d’autre, c’est magnifique, c’est ça le métier d’acteur. Mais les colères de Michel Piccoli, ça chie des bulles…
Je suis incapable de dessiner quoi que ce soit, donc les gens qui dessinent, les peintres, et tous les impressionnistes m'éblouissent. C’est eux les artistes. On dit Alain Souchon ou Pascal Obispo sont des artistes, non. Les artistes, c’est Michel-Ange, Nicolas Poussin, Claude Monet…
L'humoriste qui vous fait mourir de rire ? Vous êtes vache. C’est dur de choisir ! Edouard Baer, Valérie Lemercier, c’est fin, intelligent, cultivé… ou Houellebecq. Il est un peu comme Balzac, il regarde la société, il est cru, il a une vision tellement juste et intelligente de l’amour, des choses, des gens et au milieu de ce regard, il y a des pages de rigolade.
J’ai honte, parce que ça fait un peu austère et chiant, mais c’est Chateaubriand. C’est de l’aventure, un style parfait, un amour du français, des phrases splendides.
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Le (la) champion(ne) que vous admirez ?
Le ou la politique qui vous fascine ? Les hommes politiques me plaisent beaucoup, je les trouve courageux. Ce pauvre Macron, que j’aime bien - tout le monde se fout de ma gueule avec ça, parce que j’aime bien Macron - il a dû espérer toute sa jeunesse, il est hyper brillant, hyper beau, il a tout, et depuis qu’il est sur la marche la plus haute, tout lui tombe sur la gueule ! En même temps, on me répond qu’on ne lui a pas demandé d’aller là… enfin, je les trouve courageux, et les opposants, pareil.
Le personnage historique que vous admirez ? Jésus. Je ne comprends rien à Jésus, c’est une intrigue, tout est extraordinaire. Est-ce que tout est faux ? C’est possible… Est-ce que c’est une allégorie ? En même temps, c’est magnifique.
Le(la) chanteur(se) que vous aimez particulièrement ? Y’a une chanson qui me bouleverse complètement de Francis Cabrel, qui s’appelle le Chêne Liège. Il s’interroge sur Dieu… et ça m’étreint.
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Pour moi, il y a les sports d’équipe, qui sont vachement bien, que tout le monde aime, le foot, le hand, mais je m’en fous un peu. Et ceux qui risquent leur vie comme les pilotes automobiles, les gens qui font de la voile, ceux qui font de la montagne. Comme cette femme que j’ai vue encore hier à la télévision, qui fait l’Everest 3 fois de suite, là je suis sidéré.
L’auteur que vous dévorez ? L’artiste dont vous adoreriez avoir une création chez vous ?
fait qu’on ne sait pas s’il y a un dieu, qui s’appelle « Et si en plus y’a personne » et ça fait un tel contact avec les gens, les applaudissements n’en finissent plus, c’est pas des applaudissements d’ailleurs, c’est une chaleur qui sort de la salle et qui n’en finit plus… Ça c’est bouleversant, c’est comme si ça me soulevait de terre. Ça me fait du bien, parce que je suis comme tout le monde, je me pose 1000 questions, mais quand on trouve un tel écho chez son prochain, ça rend heureux.
Votre héros préféré ?
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Oh non, j’aimerais être plus intelligent, faire rigoler, c’est le cas de Thierry Lhermitte, d’Edouard Baer, de JeanJacques Goldman. J’aimerais me glisser dans leur subtilité, oui.
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Ma flamme s’appelle REVIENS
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l y a les classiques, dont nous connaissons certaines répliques par cœur (“On sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher…”) ; les poétiques, qui nous ont fait plonger dans l’intensité du sentiment amoureux (Le Mari de la Coiffeuse, la Fille sur le Pont…) ; les surprenants, qui ont révélé des facettes d’acteurs qu’on avait peut-être vite catalogués (Monsieur Hire, L’Homme du Train…). En tout, Patrice Leconte a signé une trentaine de films. Et fait tourner tout ce que le cinéma français compte de gueules, des vraies : les Rochefort, Marielle et Noiret, Delon et Belmondo, Auteuil, Johnny, Lucchini, Balasko ou Paradis… Il n’en revient pourtant pas de faire partie de notre Panthéon : “il y a tellement de gens qui semblent assis sur un trône, qui détiennent la vérité, ou prétendent la détenir, au nom d’une carrière…” Mais il ne boude pas son plaisir, se prête au jeu de l’interview avec patience, générosité, et ce qui n’est pas si courant dans le métier
Elle s’est allumée en même temps que sa première caméra, une petite 8mm qu’il a collée à son œil à 15 ans à peine. Depuis, la flamme qui anime Patrice Leconte ne l’a jamais quitté. Et quel que soit le film, petit budget ou grand cinéma, elle revient à chaque fois. PROPOS RECUEILLIS PAR MÉLANIE MARULLAZ
- une authentique gentillesse. Et s’il n’a pas tourné depuis 5 ans, lui, à qui le vide ne fait pas peur, s’est empressé quand même de le combler. En sortant un roman (Louis et l’Ubiq). En racontant
aux enfants des histoires de têtes, de linotte, de mule, de lit (Faites la Tête). Ou en co-écrivant le scénario d’une bande dessinée (Deux Passantes dans la nuit). Mais il a le clap qui le démange et des envies de plateau, de studio, d’Action !… Dans son viseur se profilent donc une version cinéma des « Bijoux de la Castafiore », “elle est sur de bons rails, mais ça va prendre un peu de temps”, et, en 2021, le tournage d’une adaptation de « Maigret et la Jeune Morte », de Simenon, avec, dans le rôle de l’inspecteur à la pipe, Gérard Depardieu. Patrice Leconte a de beaux projets sur le feu, au-dessus de Paris, le ciel est bleu, et aujourd’hui, c’est son anniversaire. Activmag : A quand remontent vos premières émotions de cinéma ? Patrice Leconte : Mon père était très cinéphile, il nous emmenait volontiers au cinéma, mon frère et moi, c’était en province, à Tours. Le tout premier film que j’ai vu en salle, c’était peut-être un
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C’est aussi l’âge auquel vous avez commencé à faire des mini-films amateurs… Oui, parce que mon père avait une caméra 8mm pour filmer les enfants à la plage, les enfants à la neige… Evidemment, je vous parle de pellicule et de format, aujourd’hui qu’on est en tout numérique, c’est un peu un truc de diplodocus ! Après, il s’est acheté une caméra plus performante, du 16 mm et m’a gentiment donné l’autre. Donc j’ai pu faire mes premiers petits films. Je ne sais pas ce que ça valait, mais ça m’a permis assez tôt de pouvoir m’exprimer par l’image.
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@ Claire Garate
Walt Disney, ou le « Tour du Monde en 80 jours », je ne suis pas sûr, mais je me souviens avoir beaucoup pleuré, un peu plus tard, sur un film qui s’appelait « Les Dimanches de Ville-d’Avray », de Serge Bourguignon, avec une petite jeune fille extrêmement touchante, qui s’appelait Patricia Gozzi, et un comédien d’origine allemande, Hardy Krüger. Je n’ai pourtant aucune mémoire, vous vous rendez compte, pour un type qui se souvient de rien… c’est qu’il m’a vraiment marqué ! C’était un film en noir et blanc, très émotionnel… Je ne l’ai jamais revu et je pense que si je le revoyais aujourd’hui, je hausserais les yeux au ciel en me demandant comment j’ai pu être touché à ce point. Mais j’avais 14-15 ans, c’est l’âge auquel on lit de la poésie avec une mèche sur le front et où on va voir des films sentimentaux qui nous bouleversent.
© Jacob Lund
Il y a des noms qu’on se chuchote... Carine Ruivet - 07 71 76 44 77 - Annecy
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C’est là que vous avez su que vous vouliez faire du cinéma ? Absolument ! Enfin, j’envisageais ça comme un rêve bien sûr, mais à partir du moment où on se dit qu’aucun rêve n’est impossible, il ne suffit peut-être pas d’y croire, mais y croire, c’est déjà pas mal, parce que - je vais enfoncer une porte ouverte, pardon - si on part perdant, on n’a aucune chance d’arriver gagnant, donc il faut toujours y croire. Même dans les situations les plus désespérées ou les plus incertaines. Vous avez pourtant commencé votre carrière dans la BD… Oui et non. On peut imaginer d’après mon parcours, que je suis quelqu’un qui fait de la BD et qui s’est mis à faire du cinéma. Mais en fait le cinéma, ça a toujours été mon envie, mon désir, mon rêve. Je suis monté à Paris, j’ai fait une école de cinéma où je n’ai rien appris et puis après, j’ai rencontré Gotlib. Et comme j’ai toujours aimé dessiner, j’ai fait de la BD au magazine Pilote pendant 5 ans, j’en ai vécu d’ailleurs. En parallèle, je faisais des courts-métrages, mais je m’étais toujours dit que la BD, c’était comme une parenthèse, assez enchantée d’ailleurs, mais une parenthèse. Et que quand je signerais le contrat de mon premier long métrage, je rangerais mon encre de chine et mon papier Canson, parce que mon rêve deviendrait réalité. A Pilote, vous vous êtes retrouvé en conférence de rédaction au milieu de dessinateurs que vous admiriez… Ce
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Il y a eu une période un peu sombre, jusqu’aux « Bronzés », avec mes amis du Splendid, et là, ma vie a basculé du bon côté. Le cauchemar est devenu un rêve. genre de moment de grâce où l’on rencontre enfin des gens qui nous ont accompagnés pendant des années, est-ce que vous l’avez vécu au cinéma ? Bien sûr, tout le temps ! L’exemple qui scintille encore, c’est quand j’ai fait un film avec Jean-Paul Belmondo et Alain Delon. Tous les matins du tournage, je me rasais, devant ma glace dans la salle de bains de l’hôtel, et je me disais : “je suis en train de faire un film avec Delon et Belmondo !” Aucun rêve n’est impossible, ok, mais même dans mes rêves les plus fous, je n’aurais jamais pu imaginer ça ! Pareil quand je me suis retrouvé à faire un film avec Johnny Hallyday - et Jean Rochefort, que je n’oublie pas - , c’était quand même assez inouï… Ça équivalait, d’une certaine manière, à être en conférence de rédaction entouré de Gotlib, Brétecher, Fred, Jean Giraud, Reiser… Pareil, quoi ! Ce sont des acteurs dont vous connaissez les films par cœur, et d’un seul coup, vous vous retrouvez à les mettre en scène… Il ne faut pas que
ça vous intimide pour autant, sinon vous êtes foutu, mais vous ne pouvez pas dire : “ben ouais, c’est normal…”. Et pourtant, c’est quand vous avez tourné votre premier film que tout a déraillé… Le tournage du premier film (Les vécés étaient fermés de l’intérieur - 1976) n’a pas été un rêve, mais un cauchemar ! On peut en parler librement maintenant, parce qu’il y a prescription, mais Jean Rochefort m’a mené une vie épouvantable ! Sans doute que j’ai été maladroit, mais il a pensé que j’étais un incapable, un branleur, et il a été odieux, on ne se parlait pas, c’était affreux. Vous avez 28 ans, vous faites votre premier film et vous vous heurtez à ça, vous vous dites : “j’ai rêvé à côté de la plaque. Le cinéma n’est pas fait pour moi ou je ne suis pas fait pour le cinéma”. J’étais désemparé. J’ai mené le film à bien parce qu’on ne quitte pas un tournage, on ne peut pas dire : “c’est trop dur pour moi, je ne m’entends pas avec
@ DR
Une Promesse
l’acteur, je me casse”. Donc j’ai serré les dents et j’ai tenu jusqu’au bout. Après il y a eu une période un peu sombre, évidemment, jusqu’à ce qu’on fasse « Les Bronzés », avec mes amis du Splendid, et là, ma vie a basculé du bon côté. Le cauchemar est devenu un rêve. Vous avez justement eu 30 ans en 1977, entre Les vécés et Les Bronzés. Quelles impressions vous gardez de cette période ? A chaque dizaine, je me suis dit : “c’est maintenant que ma vie commence et qu’elle est intéressante”. A 10 ans, à 20 ans et à 30 ans. Et à 30 ans, puisque ma vie professionnelle, sentimentale, de père de famille, commençait vraiment, la réflexion que je me suis faite, c’est que je n’étais pas à la moitié de ma vie, qu’elle ne commençait que maintenant. Les 30 premières années n’avaient pas été formidables, le lycée, la puberté, les filles, tous ces trucs-là, c’était chaotique, comme monsieur tout le monde, et puis à 30 ans, c’est devenu plus épanoui. Donc ça rend heureux, au lieu de se dire : “merde, j’ai déjà vécu 30 ans, oh la la… Ben non, j’ai déjà vécu 0, je commence maintenant !”
Bronzés », et « Les Bronzés font du ski », mes journées sont devenues plus sereines, les films plaisaient, on s’entendait bien avec le Splendid, ça entraînait d’autres films… donc « Les Bronzés », ça a été un tournant extrêmement important. Et quand on me dit, aujourd’hui : “bon, Les Bronzés, on oublie, hein, Monsieur Leconte ?” Mais vous êtes fous, on n’oublie pas ! Ce sont des films que je suis fier d’avoir faits et qui ont changé ma vie. Après, le film qui a été assez charnière, on dit volontiers que c’est « Tandem », mais pour moi, c’est celui d’avant, « Les Spécialistes », avec Lanvin et Giraudeau, un film d’action, d’aventure, qui était en fait la première vraie rupture avec un cinéma de pure comédie. Je n’étais même pas sûr d’être légitime pour le faire, mais je trouvais ça très motivant. Et comme le film, enfin, je ne vais pas me la péter pour autant, mais comme il a été un très gros succès, je me suis dit que j’avais le « droit » de faire de choses différentes. C’est à partir de là que des petites ailes de liberté m’ont poussé dans le dos pour me donner envie de ne pas me cantonner dans quelque chose de précis ou de routinier, qui aurait peut-être fini par m’ennuyer.
C’est un moment charnière dans une vie, est-ce qu’il y a eu des films charnières ? Oui, en effet. Le premier film s’est mal passé, mais après, quand il y a eu « Les
Quel film vous ressemble le plus ? Ce pourrait être « Le Mari de la Coiffeuse », pour les sentiments amoureux, uniques, merveilleux, idéaux que le film exprime.
Mais celui sur lequel je me suis senti le plus libre, sur lequel il y avait le plus de fantaisie, de légèreté, de plaisir chaque jour à faire les choses, c’était « La Fille sur le Pont », avec Vanessa Paradis et Daniel Auteuil. Il y avait une vraie légèreté, une petite grâce sur ce film, comme si une bonne fée s’était penchée sur le berceau… A contrario, y’a-t-il des films que vous auriez faits différemment ? Que vous aimez moins ? Ou vous assumez tous vos choix ? Il y a bien 2 ou 3 films dont je me
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© Catherine Cabrol
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La fille sur le pont
Vous avez fait une trentaine de films, mais il y en a à peu près autant qui ne se sont pas faits… Est-ce qu’on devient philosophe avec l’expérience ? Oui, parce qu’il faut s’habituer à tomber de cheval ! Ça arrive quand on fait un film qui ne marche pas, la chute est rude, ça fait vraiment mal au cul. Puis on remonte. Et quand un projet tombe à l’eau, il ne faut pas enjamber le balcon, ça ne sert à rien. C’est peut-être que ce film ne
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© Catherine Cabrol
dis : “tiens, je n’étais pas obligé de le faire, celui-là”, des films que j’ai pu faire pour de mauvaises raisons, parce qu’un projet tombe à l’eau - ce qui m’est arrivé souvent - vous vous trouvez vacant, et c’est pas que j’ai peur du vide, mais ça ne me plaît pas trop… Là-dessus un producteur vous en propose un autre, le scénario n’est pas terrible, mais dans le fond, y’a peut-être quelque chose à faire. Vous ne faites pas une daube, mais c’est pas le film qui vous ressemble le plus et que vous revendiquez en premier lieu. Mais ce qui est vrai, c’est qu’à chaque fois, même si j’ai un petit clignotant virtuel au fond du crâne qui me dit que c’est pas terrible, à chaque fois, j’y crois, je plonge avec le même enthousiasme, la même énergie, la même passion !
devait pas se faire. Et quand c’est le cas, je n’arrive pas à imaginer de réchauffer ce projet. Je fais table rase, allez on passe à autre chose ! Ces dernières années, justement, plusieurs projets de films n’ont pas abouti, est-ce que vous avez envisagé à un moment de ne plus faire de cinéma ? J’ai connu régulièrement des moments
de découragement, en me disant : “après tout, c’est trop cher payé, c’est trop dur, j’ai plus 25 ans, merde ! Allez, j’arrête.” Mais il y a deux trucs qui m’en empêchent. Le premier, c’est bon d’accord, j’arrête, mais je fais quoi ? Alors que j’adore faire des films ! Et le deuxième, c’est que le dernier que j’ai tourné, qui s’appelle « Une heure de Tranquillité », ça m’ennuierait de terminer là-dessus. Il est plaisant,
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enlevé, je me suis régalé avec tous ces acteurs, mais c’est adapté de la pièce de Florian Zeller, qu’il a lui-même adapté. Ce film n’est donc pas très personnel, il ne me ressemble pas beaucoup, c’est le moins qu’on puisse dire. Terminer là-dessus, non, ce serait dommage. Parmi les acteurs que vous avez mis en scène, y’en a-t-il pour lesquels vous avez une tendresse particulière ? J’ai beaucoup de tendresse pour Daniel Auteuil, parce qu’on a, à un poil près, le même âge et qu’on se comprend à demi-mot. Il y a quelque chose de fraternel, vraiment, qui a à voir avec la confiance réciproque. Et il y a une personne que j’adore, que je surnomme souvent « la Fée Clochette », c’est Vanessa Paradis. Ensemble, on a fait « Une chance sur deux », avec Delon et Belmondo, et on
a enchaîné avec « la Fille sur le Pont ». Et c’est vrai qu’il y a une réelle magie en elle, et des zones d’ombre sûrement, mais une gaité formidable, une légèreté, une fantaisie… elle me touche beaucoup. Et puis il y a un homme que j’ai aimé pardessus tout, c’est Jean-Pierre Marielle. Je n’ai fait que 2 ou 3 films avec lui, mais je le voyais régulièrement dans la vie, on dînait ensemble, on a fait un peu de théâtre… J’aimais énormément la grande carcasse élégante de cet homme cabossé et tellement attachant. On parlait tout à l’heure des 30 ans : en quoi êtes-vous le même homme qu’à l’époque ? En quoi êtes-vous différent ? Je suis différent parce qu’avec la maturité, les années qui passent, je suis sûrement devenu plus philosophe, plus calme. Peut-être que je me trompe, mais
L'humoriste qui vous fait mourir de rire ?
Rita Hayworth, c’était la plus belle femme du monde, elle dansait comme une déesse, elle jouait la comédie merveilleusement. On ne fera jamais mieux.
Ce n’est pas un humoriste, mais on va choisir Groucho Marx.
Rita Hayworth
Quelle est votre acteur favori, celui qui vous touche ?
L’auteur que vous dévorez ? Dans mes vraies passions de littérature contemporaine, en dehors de Raymond Queneau, qui a été un phare, j’ai une admiration sans borne pour Jean Echenoz, dont j’attends chaque nouveau roman avec une impatience que vous n’imaginez pas.
je pense que je suis plus tolérant d’une manière générale. Si le mot n’est pas trop galvaudé quand je parle de tolérance ou de bienveillance, j’avais forcément ça en moi, mais ça ne s’est pas éteint. Ce qui n’a pas changé et depuis une éternité, c’est ma sensibilité de midinette ! Parce qu’il ne s’agit pas simplement d’avoir la larme facile, ma capacité à être ému est intacte. Je suis une éponge à force d’être attentif au monde qui m’entoure, de m’ingénier à être attentif aux autres, parce que c’est captivant et fort, et que le respect d’autrui, c’est la base d’un monde qui irait mieux… Ça aussi, je l’avais forcément avant, et ça ne s’est pas éteint non plus, au contraire.
FAN de... fait, ce qu’elle a apporté, ses prises de position, son intégrité… Alors que je n’ai pas beaucoup d’admiration ou de confiance dans les hommes politiques. Je crois que leur ambition personnelle est démesurée par rapport à leur ambition nationale.
Le personnage historique que vous admirez ? C’est un peu bateau, mais Jeanne d’Arc m’épate, elle avait une foi, un enthousiasme, elle y croyait ! J’adore les gens qui croient en ce qu’ils font.
L’artiste dont vous adoreriez avoir une création chez vous ? Albert Marquet. C’est un maître ! Enfin c’est moins cher que d’avoir un Matisse, bien sûr. Après quand vous avez un tableau qui vaut ce prix-là, vous vous dites qu’on va vous le voler, c’est affreux, les choses de prix, il vaut mieux les éviter…
Un chanteur ou une chanteuse que vous chantez sous la douche ? Je chante beaucoup France Gall, ce qu'elle a fait avec Gainsbourg, c’était pas mal, mais avec Michel Berger, on n’a jamais fait mieux dans la variété française.
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Albert Marquet Votre personnalité des médias préférée ? Laurent Ruquier. Le parcours de cet homme-là m’intéresse, me passionne, c’est un travailleur, et j’aime bien les gens qui travaillent.
Le ou la politique qui vous fascine le plus ? Simone Veil. Pour tout ce qu’elle a
L'homme invisible Votre héros préféré ? L’Homme Invisible, pour voir sans être vu. Pas du tout pour être une espèce de voyeur salace, crapoteux, mais pour disparaître, se fondre, être là sans être là. De toute façon, puisque je suis au téléphone, là, je suis l’homme invisible, non ?
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Lignes
de vie
Accro à l'écriture comme à une drogue dure, David Foenkinos promène sa plume tout en délicatesse sur les sentiers de l'âme. entre légèreté, humour et drame, cet amoureux des lettres se livre à demi mots...
© Stephane Grangier - Corbis/ Getty Images
PROPOS RECUEILLIS PAR BÉATRICE MEYNIER
L
a première fois que j'ai vu David Foenkinos, c'était au supermarché. Au rayon livres, histoire d'être à la page. En route pour le festival littéraire de Val-d'Isère, l'écrivain quarantenaire avait fait halte avec son ado(rable) pour une séance de dédicaces et une interview destinée à la presse locale. Nichés entre deux couvertures, on a évoqué la maladie cardiaque
qui lui a donné le cœur d'écrire, le succès de son roman La Délicatesse, son obsession pour l'artiste Charlotte Salomon, ses scénarios pour le théâtre et le cinéma, ses prix littéraires... Ce fut un moment suspendu, chaleureux, une de ces belles rencontres qui laissent au fond du cœur un petit concentré de bonheur. Six ans plus tard, David a, en rayons, son 18e roman « La famille Martin », la réalisation d'un film et la préparation de la tournée de sa pièce de théâtre « 10 ans
après » (dates en Suisse début 2021). Et moi, la tête emplie de souvenirs, j'attends déjà la prochaine fois... Activmag : David, pour rester dans la thématique de ce numéro anniversaire, où en étiez-vous à 30 ans ? Comment était cette période de votre existence ? David Foenkinos : J'ai eu un moment de bascule très fort dans ma vie : à l'âge de 36 ans, avec le succès de « La délicatesse » qui m'a donné la grande
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liberté de pouvoir faire ce que j'aimais. Avant cela, je n'imaginais pas que je pourrais vivre de l'écriture. J'étais un peu dans la fragilité, l'incertitude. Mais c'était aussi une époque d'insouciance. Paradoxalement, je trouve qu'il y a des périodes qui peuvent paraître inquiétantes, dans l'idée qu'on ne sait pas ce qu'on va devenir, mais qu'on traverse finalement avec beaucoup de bonheur.
Et à 30 ans, je venais d'avoir Victor, mon
représenter la paternité. C'est difficile
premier enfant, dont je me suis beau-
de définir pourquoi on a un désir. Et
coup occupé. Cela correspondait à un
au fond, j'adore cette idée qu'il y ait
désir très fort de paternité, que j'ai éga-
plein de choses qui nous traversent
lement eu pour ma fille (5 ans).
dans la vie, qui apparaissent comme des nécessités, des besoins, et qu'on
En quoi cette paternité est-t-elle im-
n'identifie pas vraiment. Je ne suis pas
portante pour vous ?
pour la clarté en toutes choses. J'aime
J'adore en fait l'idée de la transmis-
bien l'idée d'avoir des sensations, des
sion, la puissance affective que peut
intuitions qui me paraissent un peu étranges, mystérieuses... Et je n'ai pas besoin de réponse. Je suis plutôt excité par le questionnement, par l'idée de laisser libre cours à une sensation plutôt qu'à une pensée intellectuelle. C'est peut-être ce qui a fait que vous êtes devenu écrivain. Quand avez-vous su que vous étiez fait pour ça ? Je ne me suis pas formulé les choses comme ça. J'ai beaucoup aimé la peinture, j'ai fait des études de musique. Je pense que j'ai longtemps cherché une sorte de nourriture émotionnelle. A un moment donné, je ne sais pas pourquoi - peut-être que c'était mon des-
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tin - les livres ont changé ma vie. J'ai été bouleversé par la lecture. J'ai
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J'ai eu une sorte de nécessité de m'échapper de moi-même, comme un adultère à ma personnalité.
commencé à être sensible aux mots.
Juste un écho ou plus que ça ?
Je me suis mis à écrire et c'est devenu
Dans « La Famille Martin » notamment,
un besoin de plus en plus vital. Vers 16-
je joue beaucoup avec l'idée de ce qui
18 ans, j'ai senti que je ne pourrais pas
est vrai et de ce qui ne l'est pas. Il y a
vivre sans être accompagné par les
un mélange de tout ça, mais je suis plu-
mots. Après, j'ai développé la fiction, le
tôt un écrivain de fiction. Le livre dans
désir de raconter des histoires. J'ai eu
lequel j'ai le plus parlé de moi, c'est sans
une sorte de nécessité de m'échapper
doute « Charlotte ». Je trouvais qu'on
de moi-même, comme un adultère à
ne pouvait pas évoquer son admiration pour une personne sans expliquer pourquoi elle vous touche personnellement . Quels sont les thèmes qui vous inspirent ? Dans « La Famille Martin », ils y sont tous. C'est un livre que j'ai voulu ludique sur l'écriture, sur la notion de soumission qu'on a au divertissement. Il y a l'idée de rater des choses, d'essayer de les rattraper, la seconde chance, la pression professionnelle, les psychopathes qui vous gâchent la vie, la tragique usure du couple, le fait de tenter de s'accommoder de ses désirs, l'angoisse des adolescents de savoir ce qu'ils vont devenir, la dépossession des personnes âgées quand on décide pour elles...
ma personnalité. Et c'est devenu vital d'avoir ces moments où je pouvais me quitter. C'est devenu une sorte de drogue, même si parfois c'est dur. J'ai besoin d'être en permanence dans l'écriture et dans la nourriture que cela me procure. Mais apparemment pas dans l'autobiographique ? Je n'écris pas pour me comprendre ou pour parler de moi. Même dans ma sphère privée, je ne suis pas quelqu'un qui ait un grand besoin de me raconter. La littérature a toujours été un vecteur de voyage hors de moi-même. Mais j'adore l'idée que la fiction puisse avoir un écho avec sa propre vie.
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Dans mes livres et mes films, il y a toujours l'aller-retour permanent entre des choses graves et des choses légères. En effet, même si elle est empreinte de gravité, votre écriture tend souvent vers la légèreté. Pour vous l'humour sauve de tout ? J'ai besoin d'humour, de dédramatiser les choses complexes. J'ai besoin de la légèreté, de cette pudeur, de cette politesse. J'aime les gens qui me font rire, les gens que j'admire me font rire. Pour moi, l'humour est la plus grande qualité. Ça ne m'empêche pas d'être très premier degré quand je parle de choses graves. Je ne suis pas pour la pirouette permanente, pour le détachement en toutes choses. J'aime être sérieux, réfléchir aux choses sérieuses, mais j'ai besoin qu'on ne soit pas toujours dans l'excessive posture du drame. Le livre que vous avez préféré créer est de quel registre ? Mon livre le plus important, c'est « Charlotte ». J'ai fait beaucoup
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Vous écrivez aussi pour le cinéma, comme en témoigne votre actualité. C'est un domaine qui vous attire de plus en plus ? Je viens de terminer « Les fantasmes », une comédie sur les fantasmes sexuels qui devrait sortir à l'automne prochain. C'est le troisième film co-écrit et réalisé avec mon frère. On s'est bien amusés avec les acteurs : Jean-Paul Rouve, Karine Viard, Carole Bouquet... Mais je ne peux pas dire que le cinéma m'attire plus que ma vie littéraire. Je ne pourrais
pas me passer d'écrire. Ecrire, c'est toute ma vie. Même quand j'écris un film, c'est pour moi une forme d'écriture visuelle. Ce qui est magnifique dans le tournage d'un film, c'est que c'est collectif. C'est un grand luxe pour moi d'avoir la chance tous les 2 à 3 ans de sortir de ma bulle d'écrivain et de travailler en équipe. Réaliser des films est aussi l'occasion de collaborer avec votre frère Stéphane… Au-delà du fait que ce soit mon frère, c'est surtout que nous sommes extrêmement complémentaires. C'est totalement harmonieux entre nous sur un plateau et c'est vraiment étrange, parce que nous ne sommes pas du tout issus d'un milieu culturel. Je me suis mis à lire à 16 ans après une grave maladie. Mon frère a fait du théâtre et il est devenu directeur de
Jean-Pierre Léaud
Le(la) chanteur(se) que vous aimez particulièrement ?
Quel(le) acteur ou actrice vous touche le plus ? Je crois que c'est Jean-Pierre Léaud dans tout le cycle Antoine Doinel de Truffaut.
Emilie Simon
J’aime beaucoup Emilie Simon. Cela a été un grand moment de ma vie que de collaborer avec elle sur la musique de « La délicatesse ».
L'artiste dont vous adoreriez avoir une création chez vous ?
Charlotte Salomon
Je ne peux que répondre Charlotte Salomon. J'ai passé 10 ans à écrire sur elle, et c'est l'artiste qui me fascine le plus. Je rêve d'avoir un de ses dessins.
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L'humoriste qui vous fait mourir de rire ? Jerry Seinfeld, et plus récemment Jérôme Commandeur.
L'auteur(e) que vous dévorez ? Il y a en a tant ! Il me faudrait 10 pages supplémentaires. Je vais dire Philip Roth.
Le (la) champion(ne) que vous admirez ? Ce serait Zidane. C'est de l'art à l'état pur. Surtout à la fin de sa carrière, en 2006. C'était magique de le voir jouer.
casting. Il sait travailler avec les acteurs, moi c'est l'écriture. On s'est retrouvés un peu par hasard en capacité de faire des films ensemble. Vous vous êtes écrit une lettre à vous même à l'issue du confinement de début d'année. Que diriez-vous aujourd'hui à celui que vous étiez à 30 ans ? A 30 ans, je me disais que j'étais heureux d'avoir accompli ce que j'avais pu faire. Publier des romans alors qu'il n'y avait pas de livres chez moi. J'avais le sentiment d'aller vers un chemin qui m’attendait. 16 ans plus tard, je le pense plus que jamais. + d’infos : A lire : « La famille Martin » de David Foenkinos aux éditions Gallimard
FAN de... Votre personnalité des médias préférée ? J’aime bien Anne-Elisabeth Lemoine, et C à vous d'une manière générale.
La personnalité politique qui vous fascine le plus ? François Mitterrand, pour sa culture, et cette vie incroyablement romanesque.
Votre héros préféré ? Salomé.
Jérôme Commandeur
de recherches sur elle, ça a été passionnant et elle me fascine encore. Mais celui que j'ai préféré écrire c'est « La Famille Martin », parce que j'ai tout fait pour qu'il soit amusant, et je me suis vraiment amusé à l'écrire.
Quel personnage de l’histoire admirez-vous ? J'admire le personnel hospitalier avec le virus. Les forces de l'ordre avec la menace terroriste. Et les enseignants bien sûr. Ce sont tous ces gens qui participent à la survie de notre époque que j’admire.
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Passement de jambes, dribbles et joli brossé du gauche, Olivier Giroud fait trembler lucarnes et petits filets ! Footballeur star à 34 ans, le plus chambérien des champions du monde chausse ses rêves comme il enfile ses crampons, mais qu’est-ce qui fait courir Oliv’ ? PROPOS RECUEILLIS PAR FRÉDÉRIQUE BANGUÉ
A contre
C
© Téo Jaffre pour Saltomag.com
e qui le fait courir ? L’adrénaline, la passion et... les records ? Plus que 8 buts au compteur et l’attaquant du FC Chealsea accrochera à son palmarès la place de meilleur buteur français de tout les temps, devant Titi ! Quelle fierté pour notre chauvinisme savoyard ! Avec une 100e sélection en équipe de France le 7 octobre dernier, quasi 9 ans jour pour jour après la toute première, Olivier Giroud croque les terrains comme il croque la vie, avec envie, persévérance, coups francs et retournés acrobatiques ! La confiance et des valeurs chevillées au corps, il en demande encore. L’histoire d’une vie. On remonte les filets ? Activmag : Quel enfant étais-tu ? Olivier Giroud : J'étais plein d'énergie ! Ma mère me qualifiait d'espiègle. En fait, j’avais toujours un ballon dans la main ou plutôt aux pieds. Il fallait que ça bouge, je détestais m’ennuyer. Je voulais toujours jouer, jouer, jouer ! Et dès les devoirs terminés, parce que mes parents me rappelaient que c'était important de bien travailler à l’école, je sortais m’amuser avec les copains.
Même si tu avais déjà toujours un ballon aux pieds, de quel métier rêvais-tu ? A l’époque, j’avais un héros : mon frère Rom’ (NDLR : Romain, de 9 ans son aîné qui compte près de 40 sélections en équipe de France jeunes de football dans les années 90). Il était au centre de formation de l’AJ Auxerre et commençait à jouer en équipe de France jeunes. Il faisait la fierté de la région. Quand on se promenait avec maman dans notre village, tout le monde me demandait de ses nouvelles. Et j’ai compris qu’il faisait quelque chose de plutôt sympa. Du coup, j’ai voulu faire comme lui (rires). Taper dans le ballon et vivre de ça. Bon, c'était un rêve de gosse ! J’imagine que beaucoup de gamins ont ça dans la tête, surtout quand on commence à jouer au foot. C'était mon rêve, à moi aussi. Pourtant tes parents te disaient que c'était très important l'école, tu savais qu’il te fallait un plan B, avais-tu une appétence pour autre chose ? Quand mes parents ont vu que je pouvais prétendre à une carrière professionnelle, ils m’ont dit : « il faut que tu aies ton bac ! » C'était la condition sine qua non, il fallait que j’aille au moins
pied ! jusque-là. Finalement, j’ai fait deux ans de fac ensuite, à Grenoble, tout en étant pro. J’y trouvais un équilibre. Ça me permettait de voir d’autres personnes, de différents horizons, d’avoir une ouverture d’esprit. J'ai fait STAPS, pour pouvoir faire un métier en relation avec le sport et assurer mes arrières. Quelles étaient tes matières préférées ? A l’école, j’aimais l'histoire-géo. Je suis fou d’histoire, en fait. C’est mon père qui m’a transmis la passion. Surtout la seconde guerre mondiale et la guerre froide entre les Etats-Unis et l’URSS. J’ai regardé beaucoup de films dessus quand j'étais plus jeune. J’ai aussi eu un prof qui m’a fait l’aimer par sa façon de nous l'enseigner. Après, j’aimais bien la géographie aussi, pour connaître
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/ OLIVIER GIROUD /
© Darren Walsh / Chelsea FC / Getty Images
J’adore cette phrase de Nelson Mandela : “Ne me jugez pas par mon succès, jugez-moi par combien de fois je suis tombé et je me suis relevé.”
un peu mieux le monde qui m'entourait. J’avais aussi déjà une attirance pour les langues, l’anglais, l’italien. Mais bon, on ne va pas se mentir, j’aimais bien l’EPS quand même (rires). On reste dans l’enfance, à la télé, on avait 6 chaînes, que regardais-tu quand tu en avais le droit ? Forcément Olive et Tom ! Mais, je me souviens qu'après l'école, on avait la chance d’avoir nos grands-parents maternels qui habitaient à 100 m de chez mes parents, dans le même village. Quand je rentrais de l'école, je m'arrêtais prendre le goûter chez eux, devant les dessins animés. Et puis après, quand j’en ai eu le droit, je regardais la première mitemps des matchs de foot. A la pause, j’essayais bien de négocier, mais il fallait aller se coucher… Trop dur ! Et avec tes enfants, tu limites aussi ? Mes enfants, j’essaie de les éduquer un peu sur le même modèle que celui de mes
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parents. Des valeurs de travail : on a rien sans rien. Respect, humilité, mais ils sont encore jeunes. Déjà, on essaie de limiter les écrans pour ne pas qu’ils deviennent accros. Parce que la nouvelle génération est scotchée sur les iPad et les portables. Ne serait-ce que par rapport aux yeux qu’il faut préserver. Ma chance, c’est qu’ils jouent assez peu aux jeux vidéo. Leur truc, c’est encore les dessins animés. Pour l’instant… Donc il faut surveiller. Mais plus tard, oui, je leur ferai découvrir. Y a pas de raisons… Petit, moi, j’adorais jouer à Mario Kart ou à Zelda (rires). Il y a 30 ans, tu avais 4 ans, as-tu un souvenir de cette époque ? Pas vraiment. Mais ma mère a retrouvé une photo qui parle d'elle-même. Je ne devais même pas avoir 4 ans. J’étais en train de tirer dans le ballon du pied gauche et de tenir mon biberon de la main droite. Pour dire à quel point j’étais mordu, déjà, mais que je ne perdais pas le nord avec mon biberon (rires). C’est une photo qui m’a marqué.
Le monde s’est accéléré. Ça ne te fait pas peur d’avoir 30 ans aujourd’hui ? Je pense que c’est important de vivre avec son temps, tout en gardant beaucoup de lucidité et les pieds sur terre. Toujours se rappeler d'où l'on vient. Moi j’ai eu beaucoup de chance, j’ai toujours reçu une éducation qui m’a permis de ne jamais me prendre pour un autre. Et par rapport à ce que je suis devenu, j’ai aussi conscience qu’on a un rôle d’exemple à jouer. On se doit de véhiculer des messages importants. Comme une des causes récentes que j’ai soutenues. On parlait d’enfance et d'école tout à l’heure… Le harcèlement scolaire, c’est une cause pour laquelle je suis très impliqué. Et qui me touche beaucoup. Parce que j’ai des enfants et que je ne veux pas qu’ils vivent ce genre de choses. Et pourtant, énormément de jeunes aujourd’hui sont touchés par ce fléau, amplifié par les réseaux sociaux. Je suis très vigilant par rapport à ce vecteur-là. Moi, j’ai twitter et facebook pour soutenir des associations caritatives et pour mes sponsors.
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/ OLIVIER GIROUD /
Mais voilà, je les utilise vraiment pour faire passer des messages forts, qui me tiennent à cœur et pour aider ceux qui en ont besoin. As-tu confiance en l’avenir ? Je suis quelqu’un qui a la foi, donc je fais confiance. Je sais qu’on traverse des moments très difficiles, mais je suis persuadé qu'il y aura des jours bien meilleurs qui arrivent. Mais il faut que chacun prenne conscience de ce qu'on doit améliorer. Notamment pour notre planète. Par l'écologie, c’est essentiel et puis clairement par l'éducation qui doit être au cœur de nos préoccupations, aujourd’hui. Chacun doit enseigner ce qui est bien ou pas à ses enfants. Et puis avoir de la bienveillance envers les autres. Moi, j’essaie d’appliquer le précepte : “Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse”. Toujours essayer d'être exemplaire et surtout ne pas blesser son prochain. Apporter de la confiance autour de soi et la transmettre à ses enfants. Pour qu’ils volent de leurs propres ailes, qu’ils soient pleinement acteurs de leur vie. Et ça marche la bienveillance dans la jungle du football ? C’est sûr que c’est un monde un peu
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impitoyable. Dès le plus jeune âge, il y a beaucoup d'appelés, peu d'élus. Je pense que la force de caractère joue une grande part dans ce milieu du sport de très haut niveau. A un moment donné, le talent ne suffit plus. C’est là qu'il faut faire preuve d’une force mentale au-dessus de la moyenne. On ne te fait pas de cadeaux. Et il ne faut jamais baisser les bras. J’adore cette phrase de Nelson Mandela qui dit : “Ne me jugez pas par mon succès, jugez-moi par combien de fois je suis tombé et je me suis relevé.” La vie de tous les jours, c’est aussi des doutes, des moments difficiles, mais il ne faut jamais rien lâcher, c’est ce que j’explique dans mon livre « Toujours y croire ». C’est l’héritage que j’aimerais laisser à mes enfants. On n’oublie pas ses 30 ans ! D’ailleurs dans le foot, 30 ans, c’est quoi ? C’est l'âge de la maturité. Il paraît qu’entre 28 et 31 ans, pour un attaquant surtout, t'es au top. Pour ma part, c’est vrai que les années 2015-2016 font parties des meilleures sur le plan statistique. Pour un footballeur, normalement, tu dois être au sommet de ton art. Mais j’ai encore pas mal de gaz !! Avec 44 buts en équipe de France, juste derrière Thierry Henry, mais
devant Michel Platini, il te manque 8 buts pour être le meilleur buteur de l'équipe de France de tous les temps. C’est réalisable ? Evidemment que c’est réalisable ! Je ne me fixe aucune limite ! Mais ce sera difficile. Ça dépendra aussi du nombre de sélections que j'aurai dans les prochaines années. Il faut y croire ! C’est un but ? Mon ambition, ce serait de gagner l’Euro, pour faire comme nos aînés (NDLR : champions du monde en 1998 et champions d’Europe en 2000) et puis, oui, mon autre rêve, ce serait pourquoi pas de passer devant Thierry Henry… Quel est ton plus gros défaut ? J’ai tendance à donner ma confiance un peu trop facilement. A être naïf, peut-être. C’est ce que me reproche ma femme, parfois. J’ai une forme d’insouciance, il faudrait que je sois un plus sur ses gardes, plus prudent. Mais c’est dur de changer sa nature… As-tu des tics ou des tocs ? On va dire que j’ai des habitudes. Quand je mets le réveil, il faut que ça finisse par un 7. Ce n’est pas de la superstition, mais voilà, c’est le chiffre parfait dans la Bible.
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La Covid change les pratiques. Comment vis-tu les matchs à huis clos et tout ce qui va avec ? Dans le sport, ça perd de son charme, c’est clair. Des matchs de foot sans public, ça n'a pas la même saveur. Pour autant, on est professionnels, on reste des compétiteurs : seul le résultat compte et on est bien obligé de se plier aux règles sanitaires. Mais au-delà du terrain, ça
réduit les contacts et les échanges. C'est triste. J’aurais préféré qu’on isole les personnes à risques, tout en responsabilisant les autres, sans bloquer toute une économie, un pays, tuer des commerces… Après, je n’ai pas la science infuse, mais je trouve ça tellement dommage. Il y a tant de personnes qui subissent de plein fouet cette crise, qui vont peut-être devoir dire adieu à leurs
Quelle est votre acteur favori, celui qui vous touche ?
Qu’est-ce que tu aimerais qu’on dise de toi dans 30 ans ? Avant tout, que j'étais un bon joueur. Une bonne personne. Un bon exemple pour les enfants.
FAN de... Le ou la politique qui vous fascine le plus ?
Russel Crowe, dans Gladiator, mon film préféré…
J’aurais adoré parler d’histoire avec Churchill, autour d’un bon cigare !!
L’artiste dont vous adoreriez avoir une création chez vous ? Je ne suis pas un grand connaisseur d’art, mais un petit Van Gogh à la maison pourquoi pas ? Ses paysages me font voyager.
rêves, leur restaurant, leur bar, leur job...
Le personnage historique que vous admirez ? Nelson Mandela !
Russel Crowe
Votre héros préféré ? Mon héros, c’est Jesus-Christ !
Quelle est votre chanteur-se préféré(e), que vous doublez sous la douche ? Jean-Jacques Goldman.
Michael Jordan ! Bien au-dessus du lot à son époque...
L'humoriste qui vous fait mourir de rire ?
Votre personnalité des médias préférée ?
François Damiens !
Je regardais beaucoup quand j’étais plus jeune Jean-Luc Reichmann, j’ai toujours beaucoup aimé sa personnalité. Aujourd’hui, j’aime bien aussi Cyril Hanouna
L’auteur que vous dévorez ? Je ne lis pas assez malheureusement pour ressortir un auteur en particulier.
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Le (la) champion(ne) que vous admirez ?
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JOSÉ..
SI
Quand il pousse la porte du cours Florent, José Garcia a 20 ans et « pas le choix ». Sur les planches, il joue sa vie. Une carrière et plusieurs dizaines de rôles plus tard, l’envie ne s’est pas tarie, la joie du jeu est intacte, et sa foi, celle du premier jour. PROPOS RECUEILLIS PAR MÉLANIE MARULLAZ - PHOTOS : M HUGO KERR
L
e duo comique est un classique. Souvent, il y a celui qui parle et celui qu’on regarde. Pendant les sept années de son tandem avec Antoine de Caunes dans l’émission Nulle Part Ailleurs, José Garcia a captivé la caméra. Sa simple apparition, en moine girond et imbibé, en De Niro possessif ou en pulpeuse Sandrine Trop forte (sosie, aux côtés de Richard Jouir, de Cindy Crawford), suffisait à déclencher l’hilarité du public, mais aussi, et surtout, celle de ses complices. Rien ne semblait l’arrêter, ni
les overdoses de bananes ou de chantilly, ni les talons aiguilles ou les strings léopard, ni les chutes du ponton du Carlton. Pendant les quelques minutes que durait le sketch, il n’était peut-être que le second rôle, mais il le jouait totalement à fond, dégageant une sorte de jubilation communicative. A la fin de ces années 90, devenir l’un des visages phare de la grande époque Canal a lancé sa carrière d’acteur : du festif « JetSet » (2000) à l’effréné « A fond ! » (2016), en passant par l’angoissant « Le Couperet » (2005), avec une quarantaine de films en 20 ans, il a, depuis, largement déployé sa palette de jeu. Et il y prend toujours autant de plaisir.
Activmag : Quand vous avez passé le cap de la trentaine, en 1997, vous sortiez de la folie « Nulle Part Ailleurs », et vous mettiez les pieds au cinéma, avec « La vérité si je mens ! ». Quels souvenirs gardez-vous de cette période ? José Garcia : C’était des années extrêmement riches, ma fille aussi est née en 94, donc j’étais vraiment pleine bourre ! Des années bénies, avec le plaisir de jouer, de dire ce qu’on avait envie de dire sans être jugés toutes les 5 secondes, d’être dans un monde où on pouvait encore se marrer comme des fous, où rire était irrévérencieux. Après, ça a commencé à se durcir petit à petit.
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Mais pour être là tous les soirs à délirer avec les gens, il faut une vraie folie quotidienne et beaucoup de travail. Et puis Canal+ était au sommet de sa gloire. Il y avait un melting-pot de gens, un mix de fous furieux qui venaient de tous les horizons, de la radio, de la BD… Et tous ceux qui écrivaient, que ce soit Albert Algoud ou Laurent Chalumeau, étaient vraiment des gens de lettres, ils ne s’arrêtaient pas à « caca boudin », quoi. Donc c’était valorisant et excitant intellectuellement.
Vous souvenez-vous de quelques épisodes marquants ? Les plus dingues, c’était à Cannes. Là, on devenait vraiment barrés… On travaillait 15 heures par jour, dans une espèce de vitesse de croisière frénétique. Mais on en a fait tellement ! Certains personnages, je les avais oubliés. Parce que j’étais aussi avec Karl Zéro, avec qui je faisais déjà 3-4 personnages dans la
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Je passais mon temps dans les paillettes… A tel point que je nettoyais mon maquillage à l’acétone. Je peux vous dire que j’en ai mis des pains de crème pour compenser tout ça ! journée, et le soir c’était avec Antoine, donc je passais mon temps dans les paillettes… A tel point que je nettoyais mon maquillage à l’acétone. Je peux vous dire que pendant un an ou deux, j’ai mis des pains de crème pour compenser tout ça !
paquet ! A chaque fois que je faisais une comédie, j’avais deux films dramatiques ou d’auteur. De ce côté-là, je suis tranquille, tout va bien.
Après, on vous a naturellement associé à la comédie. Est-ce que vous auriez aimé jouer plus de rôles dramatiques ?
Bien sûr. Vous savez, vous êtes un être humain, vous vous levez le matin, vous n’êtes pas forcément en train de rire. Les films, c’est pareil. On passe 2
Des rôles dramatiques, j’en ai eu un
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ou 3 mois à travailler sur des thèmes qui peuvent être assez durs, d’autres qui portent des messages, parfois extrêmement profonds qui vous touchent personnellement et c’est très valorisant, parce que ça donne de l’énergie pour aller reprendre la comédie. L'idéal, c'est de pouvoir alterner tout le temps.
Y a-t-il des films qui vous ont laissé une trace plus forte que les autres ? L’expérience la plus forte, et en même temps le plus gros taquet que j’ai pris dans ma carrière, c’est le film de JeanJacques Annaud, « Sa Majesté Minor » (2007). Je me souvenais de « la Guerre du Feu » et quand j’ai fait Minor, j’ai dit à Jean-Jacques : “j’ai l’impression qu’on ne va pas en être loin” et il m’a dit que dans certaines scènes à la fin du film, j’avais fait pire ! J’étais toujours pieds nus et pratiquement à poil, on courrait dans la rocaille, mais c’était fait avec tellement de grâce qu’on ne voit pas tout ça. Mais moi j’ai vécu le summum de ce que j’attendais en tant qu’acteur : quelque chose qui était très très difficile à faire. Chaque jour, je ne savais pas si j’allais m’en sortir. Et ça a été aussi le plus gros four qu’on s’est pris. Même la promo a été terrible… Mais ce que j’ai vécu là, je crois que je ne le vivrais plus jamais, et c’est bien dommage, parce que ça a été une expérience démente… Quand une truie de 300 kg manque de vous manger la moitié de la joue par exemple, ça ne s'oublie pas…
On a parlé de Jean-Jacques Annaud, d’Antoine de Caunes… Qui sont les hommes de votre vie ? D’abord mon père, on a tous au moins cette référence-là. Elle peut être bonne ou mauvaise, pour moi, elle est bonne. Et puis il y a ceux qui étaient à l’écran et qui m’inspiraient. Un des tout premiers, c’est Anthony Quinn, parce qu’il avait justement quelque chose de mon père dans le sourire, le côté terrien. Pour moi, l’excellence, c’est « Zorba le Grec ». Mais il y a eu aussi Mastroianni ou Ugo Tognazzi, j’adorais la comédie italienne, de Funès, Albert Finney, Gene Hackman, De Niro… plein de grands acteurs qui m’ont donné la veine. Et après, François Florent (du Cours Florent) m’a donné confiance, Francis Huster, Philippe Gildas, évidemment Antoine, mais d’abord Albert Algoud, Karl Zéro…
A 30 ans, est-ce que vous vous imaginiez cette carrière ? A 30 ans, j'avais la chance d’avoir des choses bien arrimées, d’avoir eu du succès, ce qui n’est pas évident. J’ai commencé très tôt, à 17 ans. Mais pendant 10 ans, j’étais au chômage, c’était difficile et franchement, je voulais simplement faire mon métier au théâtre, je n’avais pas d’autres prétentions… Mais je n’ai eu que des bonnes surprises, et beaucoup de chance, ça a été au-delà de mes espérances. Parce qu’il ne suffit pas de réussir pendant un certain temps, il faut tenir. J’aurais pu dévier
vers l’écriture ou la réalisation, et être frustré de ne plus être appelé en tant qu’acteur, alors que mon plaisir, à moi, c’est de jouer.
A quoi ça tient, le fait d’aller dans la bonne direction ? C’est de suivre son plaisir et ne pas s’étouffer non plus dans le travail. A 40 ans, je me suis arrêté pendant un peu plus de 2 ans, parce que j’étais en train de me mettre dans une espèce de boucle : je vivais dans un monde virtuel, sur des plateaux et en même temps sur des promotions, et des plateaux, et des promos… Le plaisir était en train de s’étioler. Il y a beaucoup de gens à qui ça arrive. On continue à avancer, on gagne très bien sa vie, alors on commence à s’embourgeoiser, à accepter des rôles, mais pas pour les bonnes raisons… Et ça, c’est le danger. Moi, j’ai toujours voulu rester extrêmement vif, rester à distance, pour garder le désir de créer des personnages ou de partir vers des rôles qui n’ont rien à voir, de prendre des risques qui paraissent inconsidérés pour certains, mais qui me plaisent. Parce qu’il faut y aller, quoi ! Parce que je suis un flambeur, j’aime quand il y a de l’adrénaline et que c’est difficile !
Est-ce qu’on n’est pas un peu obligé de passer par ces périodes-là, de remettre tout à plat ? On est obligé de passer par plein d’étapes, mais il faut les raisonner
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tout le temps. M’arrêter pendant 2 ans et demi a été la meilleure chose que j’ai faite de ma vie ! Parce qu’après, j’ai commencé à avoir vraiment faim et à repartir. Aujourd’hui, j’arrive sur un plateau avec le même plaisir de mes 30 ans et je peux vous dire que j’étais extrêmement content d’arriver à cette période-là ! J’ai la même envie de me dépasser et ça, ça s’entretient. Il faut faire attention de ne pas tomber dans
la facilité ou dans quelque chose qui peut coûter cher. Il y a des acteurs qui arrivent à faire une carrière internationale très belle, ce qui est formidable, mais ça a un prix. J’ai une amie actrice espagnole qui me disait : “José (avec l’accent), tu sais, aux Etats-Unis, plus la caravane est grande, et plus t’es seul”. Tout a un coût, il faut viser la vie qu’on a envie de choisir, ce qui vaut vraiment la peine d’être vécu.
Est-ce que vous auriez pu faire autre chose, prendre un autre chemin ? Ecoutez… non. J’avais vraiment le couteau entre les dents quand je suis entré dans un cours de théâtre la première fois. C’était soit ça, soit finir du haut d’un pont, quoi… Et je crois qu’encore maintenant, j’ai toujours la même foi qu’au premier jour. Je n’ai pas eu ma ration d’imprévus, je ne suis pas allé au bout. Et je n’y arriverai jamais, c’est ça qui est beau !
font ça, ça vaut le coup de se battre encore pendant quelque temps”.
L’auteur(e) que vous dévorez ? J’adore la philosophie, donc il y en a deux que j’aime par-dessus tout, c’est Raphaël Einthoven et Adèle Van Retth.
Le (la) champion(ne) que vous admirez ?
Je suis fan des gens qui évoluent bien, et il y en a un que j’adore, c’est Ricardo Darín, un acteur argentin d’une grande sensibilité. Et puis parmi ceux qui sont mes pères : Al Pacino, parce que je trouve que c’est beau de jouer avec autant de grâce. Et pour les actrices, l’Anglaise Emma Thompson, elle a une énergie, une démesure extraordinaire.
L’artiste dont vous adoreriez avoir une création chez vous ? Dans quelque chose d’un peu particulier, mais qui me fascine tout le temps : Soulage. Et dans les plus anciens, Goya, parce que je trouve que cet homme a eu une vie épouvantable, mais avec une fin plutôt heureuse, ce qui n’est pas donné à tous les artistes.
L'humoriste qui vous fait mourir de rire ? Ce n’est pas un humoriste, mais celui qui me fera toujours rire, c’est Philippe Caubère. Quand j’ai vu « La Danse du Diable » pour la première fois, j’étais à deux doigts d’arrêter ce métier et je me suis dit : “s’il y a encore des gens qui
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Je suis pas mal les sports extrêmes, alors je dirais Nicolas Ivanoff, un pilote d’avion, champion de la RedBull Air Race, un type incroyable ! Et mes amis Alex Caizergues, champion du monde de vitesse en kitesurf, ou Stéphane Mifsud, champion du monde d’apnée.
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Votre personnalité de médias préférée ? Antoine ! Je trouve qu’il a bien continué, à rester dans le fun et l’élégance. Parce que « La Gaule d’Antoine » (sur Canal+), il fallait le faire, et que « Popopop » (France Inter) est une émission vraiment pointue.
La personnalité politique qui vous fascine le plus ? Je suis très respectueux, parce que je
trouve que c’est un métier difficile, mais il y a une phrase dans « Il était une fois l’Amérique », un type dit : “Dis donc, il a l’air bien le mec qui se présente”, et l’autre lui répond : “t’inquiète, pour l’instant il a les mains propres, mais il aura bientôt les mains sales à force de les serrer”. Je regarde donc ça de très loin.
Quel personnage de l’histoire admirez-vous ? De Aristote à Aristophane, Platon, Epicure, il y en a beaucoup… Et Einstein, parce que son intelligence et sa démesure me font marrer.
Votre héros préféré ? Comme, malgré moi, je suis devenu un peu le sosie de Robert Downey Jr, je voudrais juste qu’il me laisse la place pour monter dans l’armure d’Iron Man. C’est rien, on fait à peu près la même taille, on bouge 2-3 trucs et hop, je repars comme une balle ! On pourrait très bien se partager le boulot, il ferait des films d’auteurs ou des comédies en France, on pourrait faire plein de belles choses…
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Il y a ceux qui ont grandi avec les Beatles, les Rolling Stones, U2 ou Téléphone. Mais si, à la fin des années 90, vous aviez autour de 20 ans, vous n’avez pas pu échapper à Gaëtan… Qu’il Attaque, nous électro-Louise ou nous dépose sur le Tarmac, Roussel nous cueille partout. PROPOS RECUEILLIS PAR MÉLANIE MARULLAZ
© Roch Armando
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n live grésillant sur une cassette dans une chambre d’étudiant : une guitare énervée et un violon qui marque les ponctuations, presque masqués par un public qui hurle, comme un seul homme, que « notre amour est éternel et pas… Artificiel ! ». Et une voix un peu nasillarde, écorchée parfois, entêtante. C’est brut, pas toujours précis, mais tellement intense. Une énergie que la FM ne diffuse pas encore, un mélange de frénésie et de mélancolie, de sueur et de poésie… On est en 1997, et je suis emportée par le tourbillon Louise Attaque, « J’t’emmène au vent » devient l’hymne de nos 20 ans. On aurait pu en rester là. Mais la voix s’est faite plus caressante, plus intime. Si Louise s’est tue un moment, Gaëtan a continué à chanter, à partager sa fougue pour nous
défouler, sa nostalgie quand nous voulions pleurer. Bref, vous l’aurez compris, Gaëtan Roussel a écrit une bonne partie de la bande-originale de ma vie. Acoustique ou électro, en solo ou en duo, avec Vanessa Paradis, Rachid Taha, Rachida Brakni ou Hoshi, je crois que j’aime tout, ou presque, de lui. Alors entendre cette fameuse voix, là au bout du fil, ces intonations familières mais étrangères, d’un inconnu qui ne l’est pas, c’est une expérience singulière… Je suis en HauteSavoie, il est alors à Courbevoie. Il travaille avec Daniel Auteuil sur un spectacle textes et musiques, mis en suspens par le premier confinement. Le deuxième les surprend la veille de la générale de ce même spectacle, pour lequel il a fait la scénographie et les arrangements. C’était une première pour Gaëtan. Elle devra encore attendre. Du coup, il a un peu de temps…
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Activmag : L’année de vos 30 ans, en 2002, Louise Attaque connaît une de ses premières pauses et vous montez Tarmac, avec un des membres du groupe. Quels souvenirs gardez-vous de cette trentaine ? Gaëtan Roussel : Par rapport à Louise Attaque, un souvenir assez fantastique de ce qui nous était arrivé depuis 1998. Je garde autant de journées et de tournées magnifiques que le syndrome du 2e disque, cette impression tout à coup que ça pouvait nous tétaniser, qu’on ne saurait plus quoi raconter… Alors que ce n’était que de la liberté : plus les gens tendent l’oreille vers votre musique, plus ça doit vous faire avancer. Et je regarde Tarmac comme un pas de côté, déjà, pour se dire que le groupe, ça restera mon groupe, c’est là où je suis né, c’est une colonne vertébrale, mais d’autres choses sont possibles. C’est un moment où j’ai commencé à varier les plaisirs, même si, en le montant avec un des membres de Louise Attaque, je ne suis pas allé très loin chercher ma liberté…
Louise Attaque a connu le succès en concert, bien avant d’être diffusé sur les FM. C’est en écoutant un Live que je vous ai découvert, en 1997, et j’ai été impressionnée par l’adhésion du public, le fait qu’il connaissait par cœur les paroles de ces chansons que je n’avais jamais entendues. A quel moment avezvous senti que ça prenait, qu’il se passait quelque chose ? Cette période-là, on l’a traversée les pieds sur la scène. C’était comme rester accrochés à nos chansons, parce que finalement entre 97 et 99, on continuait à chanter les mêmes, celles qu’on avait écrites en 96. Mais tout bêtement et tout simplement, on a vu les salles grandir, les gens venir et commencer à raconter des histoires. Y’a les gens qui vous disent « j'aime ce que vous faites »
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C’était une sorte de tournant ? Je le vois comme ça aujourd’hui, mais à l’époque, je ne savais même pas que je ferais une carrière solo, que je pourrais écrire pour d’autres. Non, à l’époque, c’était le bonheur de faire de la musique, les chamailleries avec mes camarades de Louise Attaque… Des histoires de groupe, quoi ! Mais ça, c’est vieux comme le monde, on n’a rien inventé à ce niveau-là.
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et c’est extrêmement touchant ; et il y a ceux qui vous racontent ce qu’ils ont fait ou vécu avec telle ou telle chanson, et là, ça veut dire qu’elle n’est plus du tout à vous. Après, et je regarde ça en souriant parce qu’on était minots, il y a eu une période où on ne voulait plus jouer « J’t’emmène au vent », parce qu’on trouvait que les gens nous cataloguaient, nous enfermaient dedans. C’est humain, mais c’est un peu bête… Maintenant, on est heureux de la chanter.
Je me souviens de bars qui prenaient feu quand on passait ce 1er album, et d’amis australiens complètement hallucinés par le phénomène, rentrés chez eux avec le CD de Louise Attaque. On avait l’impression que vous parliez directement aux tripes d’une génération. Est-ce que vous en avez eu conscience ? On voyait bien les gens, la bienveillance et la ferveur qu’ils avaient à chanter avec nous, à être présents. Ce qu’on voyait aussi, nous, c’est que quand on mène une
Il y avait quelque chose de l’ordre de se serrer les coudes... il le fallait bien, parce qu’on jouait dans des bars et qu’il n’y avait pas beaucoup de place !
En parlant d’intimité, dans vos autres projets, en solo, avec Tarmac ou Rachida Brakni… Quel est pour vous ce que vous avez fait de plus intime ? Quand on parle paysage musical, Tarmac a toujours été quelque chose d’intime, comme le disque que je partage avec Rachida Brakni, au sein de Lady Sir, c’est assez doux, assez intime sur la forme. Mais par rapport à l’écriture, les projets les plus intimes, c’est quand je travaille pour moi, même si je ne travaille jamais avec autant de musiciens que quand je suis en solo ! Là, par exemple, je sors un disque au mois de mars, que j’ai écrit seul, entièrement, et je suis allé encore un peu plus loin, un peu plus profond à l’intérieur de moi. Je crois que je tends de plus en plus vers ça.
© Rama, Wikimedia Commons
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carrière solo, on peut travailler avec tel musicien sur tel disque, et tel autre sur un autre, on peut aller ici et là, planer ; mais dans un groupe, quand les rôles sont définis, on joue avec les qualités et surtout les défauts de chacun, on est une équipe et on avance. Nous, on avait plein de défauts, et je pense que ce qui nous touchait, c’était de voir que même avec ces défauts, de notre musique, on avait réussi à en faire un disque et à atteindre les gens… Donc il y avait quelque chose de l’ordre de se serrer les coudes. De toute façon, il le fallait bien, parce qu’on jouait dans des bars et qu’il n’y avait pas beaucoup de place ! On était « serrés », c’est ce qu’on dégageait, peut-être que les gens le ressentaient aussi, ressentaient ce qu’on essayait d’être et de vivre. On ne cherchait à expliquer rien du tout, une chanson n’est pas là pour expliquer, elle est là pour créer de la sensibilité, de la suggestion. Mais vous avez bien donné l’exemple avec vos souvenirs : c’est là qu’on s’aperçoit qu’on est rentrés chez les gens et dans leur cœur, qu’on commence à faire partie de leur bande-son… On n’est plus dans le j’aime/j’aime pas, on est dans autre chose, de plus intime.
Qu’est-ce qui fait que vous vous engagez sur une collaboration, qu’est-ce qui vous emballe, vous séduit ? Quand j’ai travaillé avec Vanessa Paradis par exemple, je ne connaissais pas du tout et on s’est retrouvés très vite en studio, mais j’étais, comme beaucoup de gens, un amoureux de sa voix.
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Donc, ce peut être ça. Mais pour la plupart, comme avec Alain Bashung, Daniel Auteuil, c’est passé par une rencontre. Ensuite il y a l’inspiration, et surtout quand je sens que les vases peuvent être communicants, que l’un va apporter à l’autre et inversement, que vous apprenez et que vous avez envie de donner. C’est toujours quelque chose qui permet de grandir, qui fait que vous restez en mouvement, que vous vous sentez vivant. Parmi ces collaborations, quelles sont celles qui ont joué un rôle important pour vous ? Qui sont les hommes de votre vie ? Avoir rencontré mes trois camarades de Louise Attaque, avoir fait le choix de monter ce groupe, évidemment, ça a été déterminant pour moi. L’autre personne déterminante dans mon parcours
Quel(le) acteur ou actrice vous touche le plus ?
Patrick Dewaere
Patrick Dewaere, tous ses films sont fantastiques, sa présence démente.
L'artiste dont vous adoreriez avoir une création chez vous ? Giacometti. J’adore ses sculptures, ce qu’elles dégagent, leur fragilité et en même temps, ce n’est pas ça… Je lis des choses sur lui, je suis allé à la Fondation, je devais d’ailleurs y faire une création, au milieu de ses œuvres. J’ai donc eu la chance d’aller voir le stock… Je suis un amoureux, donc si vous avez une œuvre de lui, je veux bien !
Le chanteur ou la chanteuse que vous doublez sous la douche ? Je peux facilement chanter un petit Joe Dassin…
professionnel, c’est Alain Bashung, parce que c’était la première fois que je travaillais pour quelqu’un d’autre, que j’écrivais pour quelqu’un d’autre, que je produisais le disque de quelqu’un d’autre (Bleu Pétrole, 2008). Donc en accumulant toutes ces premières fois, ce ne pouvait être que charnière pour moi, on ne peut pas tricher. Ça reste un pivot, un moment clé. Après, celle qui a vraiment changé ma vie, ce n’est pas un homme, c’est une femme, c’est la personne avec qui je travaille depuis longtemps et qui s’appelle Clarisse Fieurgant… C’est elle qui m’a donné tout le souffle pour faire une carrière solo, pour oser, pour avancer. Donc l’homme de ma vie est une femme ! Y’a-t-il aujourd’hui un univers qui vous tente, dans lequel vous n’avez pas
encore mis les pieds ? Je suis attiré par le fait de tourner, de faire du cinéma, de l’image. Je l’ai fait une fois, il y a très longtemps, dans un court-métrage. J’ai l’impression qu’on peut raconter autre chose, on n’est pas du tout au même endroit, dans la même posture que quand on est chanteur, compositeur, auteur. Là, on se met au service d’une histoire. J’ai toujours été l’interprète de mes chansons, être l’interprète de quelque chose que je n’ai pas écrit, ça m’intéresse aussi. Il y a sans doute des choses à vivre, à ressentir, dont on peut s’imprégner. Je crois beaucoup au côté éponge, perméable des choses. Ça ne me déplairait donc pas de tenter l’expérience. Je pense que ça crée chez vous des choses différentes, intéressantes, que ça vous met au défi.
FAN de... L'humoriste qui vous fait mourir de rire ? Paul Mirabel, sa fraîcheur, sa jeunesse… Je crois que c’est quelqu’un d’hyper timide. Il y va quand même et ça se ressent, il en joue bien. J’ai hâte de le voir sur scène et aussi d’applaudir Marina Rollman, que j’aime beaucoup.
L'auteur(e) que vous dévorez ? Ces derniers temps, j’ai beaucoup lu Sylvain Tesson
d’autogestion appliquée au football, symbole de lutte contre la dictature brésilienne), un magnifique homme !
Votre personnalité des médias préférée ? Alain Rey, qui vient tout juste de nous quitter, chroniqueur entre autres sur France Inter et papa du Petit Robert.
Le ou la politique qui vous fascine le plus ? Robert Badinter
GIacometti
Robert Badinter Le (la) champion(ne) que vous admirez ?
Votre héros préféré ?
Socrates ! Joueur de foot brésilien dans les années 70-80. Docteur, engagé, il a eu cette expérience avec les Corinthiens (ndlr : équipe de Sao Paulo, expérience unique
OSS 117. Il me fait rire, je l’adore. Dans un autre style, j’aime bien Philémon, le personnage de BD de Fred, qui passe de lettre en lettre dans l’Océan Atlantique.
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R E Y O V N E
prêtre !
Les mots sont cash, la révolte toujours chevillée au corps, depuis 55 ans, le « prêtre des Loubards » Guy Gilbert, jette blouson noir par-dessus l’épaule et s’en va prêcher la bonne foi, à sa manière ! Sans toque, ni col romain, cheveux en bataille et regard perçant, c’est sans filtre qu’il sort des rangs… Comme quoi, l’habit ne fait pas le moine et c’est dément ! PROPOS RECUEILLIS PAR MAGALI BUY - PHOTOS : GUYGILBERT.NET
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t c’est depuis la ferme de Rougon, dans les Gorges du Verdon, que le prêtre de 85 ans, connu pour ses frasques rock n’roll, se confie depuis son combiné, Covid oblige. Impressionnée, mon trouillomètre est à zéro, quand celui qu’on nomme le Curé des Loubards décroche et entame son histoire de dinguo, digne d’une encyclo. Dans un mix de guerre et de paix, d’humour et de foi inconditionnelle, il m’embarque à l’instantané… Impossible de ne pas plonger dans cette vie trash et sans protocole, où l’amour règne par-dessus les saloperies, une vie de pauvre au milieu des pauvres, mais riche de tout.
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Activmag : Vous avez grandi dans une famille de 15 enfants. Quel gamin étiezvous ? Guy Gilbert : Un des plus chiants ! Je me souviens d’une scène, j’avais 12 ans, mon père nous commandait fortement et je le trouvais tyran. Un jour, il nous ordonne de faire un truc de façon blessante, et j’ai dit non ! Furieux, il s’est avancé, j’ai foncé dehors par la fenêtre du rez-de-chaussée de la ferme de mon grand-père pour me sauver. Il me poursuivait, je suis tombé et il m’a frappé très violemment. Mais j’ai continué à dire non ! Mon esprit était déjà foncièrement indépendant, je n’acceptais pas certains ordres. C’est moi, ça ! Je savais ce que je voulais. Qu’on m’ordonne
des choses oui, mais pas de façon blessante. Ce jour-là, j’ai été marbré de coups, mais j’ai continué à dire non. Comment entre-t-on, à 13 ans, au petit séminaire ? Déjà par vocation ? Ma mère était très chrétienne, elle vivait l’évangile et je l’ai appris petit, à travers elle. S’il y avait un malade dans mon quartier, personne ne voulait aller le voir, sauf elle. Ça m’a beaucoup impressionné quand j’étais jeune. J’ai incubé ça, je l’ai vécu. Tu sais quand l’église te masturbe l’esprit à dire, voilà comment il faut évangéliser, et bien moi j’ai été évangélisé par ma mère de façon merveilleuse. J’ai fait ma communion avec mon frère et ma sœur aînés et je ne croyais pas en JésusChrist exactement… J’étais tellement chiant au catéchisme que le curé m’a fait sauté deux ans ! Mais à 13 ans, j’ai dit à mon père : je veux être prêtre ! “Ça te prend comme une envie de pisser, ça ne va pas durer longtemps !” m’a-t-il rétorqué. Il voulait que je fasse des études, mais moi non. Il m’a emmené au séminaire et il a dit au supérieur, “s’il reste 15 jours, ça sera bien !” J’y suis resté 13 ans ! Mais pour ma vocation, c’est une autre histoire. A 7 ans, j’ai été très malade et le docteur a dit à mes parents : “Ou
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Mon rôle, aimer ceux que personne n'aime et leur dire : tu as une part de cristal, tu seras bien meilleur, au fond de toimême, que les saloperies que tu as faites.
il aura une énergie pas possible, ou il meurt”. Et alors que j’étais mourant, mes parents ont lâché : “On l’offre au Seigneur”. Ma mère ne me l’a dit qu’au lendemain de mon sacerdoce. Tu te rends compte ? Elle s’est tue pour ne pas m’influencer, c’est un signe de Dieu. Mais pour en revenir au petit séminaire, les messes étaient chiantes pour moi. Le curé, quand il prêchait, disait pendant la quête : “pas de bruits : que des billets,
que des billets…”. C’est ce que j’ai retenu, t’imagines ? Et puis, on devait servir la messe aux prêtres, on était derrière eux, ils la faisaient à toute vitesse, 20 minutes même pas. En latin, en plus, je trouvais ça encore trop long ! Et Henri, le supérieur, qui était un saint prêtre, est arrivé. Il prêchait si bien que j’étais sûr que Jésus-Christ était au bout de ses doigts dans l’hospice. Ça, c’est un souvenir impérissable.
Vous partez en 57 faire votre service militaire en Algérie en pleine guerre, une étape qui marquera votre vie au fer rouge… J’ai fait 13 ans de séminaire, malheureusement je devais partir à la guerre d’Algérie, mais je ne voulais pas. Le commandant médecin chrétien devait me réformer et finalement, j’ai refusé. Un de mes copains sur le départ avait eu un enfant, j’ai choisi de prendre sa place. A ce moment-là, ma vocation était vacillante, mais la guerre l’a bien réveillée. J’ai refusé la torture, j’ai été mis en prison une nuit pour ça, et muté en compagnie disciplinaire, j’en ai chié ! C’était la première fois que je côtoyais le mal, le racisme et tout ça. Ma vocation s’est réveillée, là, au contact du mal. D’un seul coup, j’étais en face de lui et la joie, pour moi, était de montrer que l’amour triompherait de tout. La guerre m’avait tellement marqué que je voulais être prêtre là-bas. En 1965, j’ai donc été nommé vicaire à Blida en Algérie. Vous avez 30 ans quand vous êtes ordonné prêtre, qu’est-ce que vous retenez de cette époque ? Ma vocation avait mûri face à la guerre. Je voulais vivre avec les plus pauvres, parce que l’Evangile m’avait appris
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que le Christ les aimait en priorité. C’est mon leitmotiv depuis 55 ans que je suis prêtre. Aimer ceux que personne n’aime, aimer ceux qui sont déchirés par des tas de choses qu’ils ont faites, pardonner aux gens, leur dire “tu as une part de cristal, tu seras bien meilleur, au fond de toi-même, que les saloperies que tu as faites.” Là-bas, vous avez appris l’arabe, tout comme plus tard, la langue des loubards, on est loin du latin… J’ai appris l’arabe, le dialectal. En Algérie, il n’y avait quasiment plus de prêtres et j’étais dans une paroisse où on était seulement 3 et 15 religieuses. Le cardinal nous a dit, « faites ce que vous pouvez ». Je me suis occupé des jeunes et les deux autres ont été professeurs. J’ai juste essayé de vivre l’évangile avec des musulmans, moi qui ne connaissais que la religion catholique. J’ai baigné pendant 10 ans dans leur milieu et j’ai beaucoup aimé travailler avec eux. C’était un Islam très tolérant, autre que celui de France qui est vertigineux ! Ils respectaient mon célibat. Un jour un mec, un musulman me dit : “Pourquoi t’as pas de femmes ?” C’est un autre qui le connaissait qui a répondu : “tu fermes ta gueule ! Sa vocation, c’est d’être à nous, complètement !” En fait, je trouve que c’était un musulman qui parlait du célibat merveilleusement, avec beaucoup de respect. De même, j’ai fait le ramadan une fois, aussi par respect pour eux : on a le droit, sans rentrer dans l’apologie d’une autre religion. Et j’ai autant apprécié ce jeûne, que eux de me voir le faire. C’est cette période qui vous a conduit à devenir éducateur spécialisé ? Tout a commencé en Algérie, oui. Un jour, je vois un jeune dans la nuit : “qu’est-ce que tu fous là à deux heures du matin ?” Et lui de me répondre : “Je ne veux pas rentrer à la maison, parce que je mange après le chien dans sa gamelle”. Le père était marié à une Allemande et à une femme arabe qui détestait les gens, qui je pense a tué la sœur du gamin. Et l’autre sœur, elle, a sauté du 5e étage… Alors je lui ai répondu qu’il y avait une chambre au presbytère. Il y a dormi 5 ans ! C’est le premier loubard que j’ai rencontré. Il ne volait pas de portefeuille, mais vivait dans un monde de haine. Et
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le libérer de ça, c’était extraordinaire. Et puis, il était bon mécanicien. A douze ans, il conduisait ma voiture. J’ai eu une diphtérie un jour et c’est lui qui m’a emmené chez les bonnes sœurs à 150 km. C’est une très belle histoire…
Quand avez-vous adopté ce look si particulier, cheveux longs, blouson de cuir et pins ? J’étais en train de chercher des jeunes dans la rue sur ma moto. Tous les soirs, les policiers français les traitaient de
Je pisse sur l’admiration que vous avez pour moi, et j’ai beaucoup d’urine ! J’ai des dons, je les donne aux autres, c’est tout. Je n’ai pas à être remercié, j’ai juste à transmettre.
sales ratons, sales bicots, de sale racaille. J’étais furieux ! Et à un jeune musulman qui était à côté de moi à Paris, je dis : “Ce n’est pas possible qu’on vous traite comme ça !” Et du tac au tac, il me répond : “je te passe mon blouson tu verras demain…” Il me passe son blouson noir, je le mets et le lendemain un flic m’interpelle : “Eh toi espèce de vieux con, qu’est-ce que tu fais avec cette racaille ?” Je n’ai pas trainé : “va te faire foutre avec tes réflexions de merde !” Il m’a dit que je l’avais insulté et m’a conduit au commissariat. Là-bas, le commissaire dit au policier : “tu m’emmènes des curés toi maintenant ?” “ça, un curé ?”, et oui, je suis prêtre. Il a eu beau s’excuser et dire qu’il me respectait, j’étais hors de moi : “J’en ai rien à foutre de ton respect, tu peux te le foutre où je pense ! Je suis une personne humaine et tous les soirs, tu insultes les jeunes de races différentes !” J’ai acheté un blouson et voilà. Et comment ça a été perçu par vos pères ? Il y en a qui étaient furieux, parce que je n’avais pas de col romain. Alors j’ai expliqué que le Seigneur ne portait pas d’habit de clergyman, de toque d’évêque non plus. Il vivait pauvre avec les pauvres et je voulais faire la même chose. Et puis après l’habit est venu le langage. Souvent, je discutais avec les
jeunes, mais ils ne me comprenaient pas. Parce qu’ils n’avaient pas les mots. Un jeune de la rue n’en possède que 200 dans son vocabulaire. Donc j’ai appris le langage des jeunes ! Très vite, vous avez été surnommé le curé des loubards, c’est un titre que vous revendiquez ? Non je suis curé pour tous, mais, particulièrement pour les loubards. C’est ma priorité absolue. Et qui étaient-ils ces loubards quand vous aviez 30 ans par rapport à aujourd’hui ? Les mêmes ! Ils sont virés de la maison, ils sont battus par les parents ou les parents sont partis, le père a baisé avec une autre et s’est fait la malle… Ce sont les mêmes déchirures. Sauf que maintenant, les jeunes sont plus violents qu’avant. C’est plus difficile ? Si tu les aimes, c’est aussi facile il y a 46 ans que maintenant. Plus que prêtre, vous endossez le rôle d’éducateur, notamment dans les Gorges du Verdon. C’est le rôle d’un prêtre ou c’est un boulot en plus ? Je suis d’abord prêtre. Je dis la messe. Mais je donne tout l’amour que le seigneur me donne, aux plus pauvres
des loubards. Voilà, c’est tout. Dans les Gorges du Verdon, j’ai acheté une ruine et monté une ferme. Les jeunes l’ont reconstruite et ça a été une belle aventure. Ils n’ont pas les mêmes yeux que nous, ils n’aiment pas les humains. Alors, j’ai mis des bêtes, des sangliers, des lamas, des paons, des chevaux, des chameaux. La zoothérapie est une chose très importante pour eux et c’est à travers leur amour pour les animaux, qu’ils apprennent l’amour humain. C’est votre plus grand combat d’aider la jeunesse en profonde souffrance, il y en a d’autres ? Actuellement, téléphoner aux vieilles taupes qui sont confinées toutes seules, c’est mon combat. C’est aussi être là pour des personnes qui vivent au 10e étage d’un immeuble, enfermées avec leurs enfants. Je veux être un homme du présent, aider les gens qui sont dans la merde, maintenant. Vous avez écrit 46 livres, animé des émissions de radio, d’où vous vient cette énergie même encore à 85 ans ? Rappelez-vous, le docteur l’a dit, quand j’étais mourant à 7 ans : “il aura une énergie pas possible”. Je donne les dons que le Seigneur m’a donnés. J’en ai marre que les gens m’admirent, je leur dis souvent : “je pisse sur l’admiration que
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vous avez pour moi, et j’ai beaucoup d’urine ! J’ai des dons, je les donne aux autres, c’est tout.” Je n’ai pas à être remercié, j’ai juste à transmettre. Je m’en fous du retour ! Il y en a des centaines de milliers de personnes qui ont acheté mes bouquins. Ça c’est vrai, ils aiment bien mes livres. J’ai un style direct, simple, marrant et ça plaît. Et ce côté rock’n roll associé à votre foi en l’humanité ne vous ouvre pas que les portes des cités…. Vous avez marié le Prince de Belgique, Jamel Debbouze, Stromae, vous avez officié aux obsèques de Johnny, c’est un peu le grand écart avec vos jeunes défavorisés… Ce sont des moments qui ont compté dans votre vie ou c’est anecdotique ? C’est anecdotique. Quand la mère du prince de Belgique ne savait plus quoi faire de lui, elle est venue à Paris et m’a confié son fils. Il est tombé amoureux, je l’ai marié. J’ai baptisé ses enfants. Un jour, Jamel Debbouze m’appelle : “je veux que tu me maries. J’ai deux civilisations, française avec ma femme et arabe parce que je suis marocain. Je veux le
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mariage dans les deux rites” J’ai fait le mariage, c’est tout. Stromae m’a appelé pour que je le marie. Et c’est le plus beau mariage que j’ai fait. Pour la petite histoire, il a invité 200 personnes avant Noël, en leur disant qu’il voulait le fêter avec ses amis. Tous sont venus, curieux. Quand ils sont arrivés à l’hôtel, dans leur chambre, un mot sur l’oreiller disait : « aucun téléphone pendant la cérémonie. Demain, je me marie. » C’était une ancienne église avec presbytère, qui avait été vendue et transformée en hôtel. Pas une photo, pas de flashs de merde de partout. C’était une magnifique cérémonie dans le silence. C’est un des mariages qui m’ont le plus impressionné. J’ai passé la rampe avec des gens très célèbres. J’aimais bien Johnny, je suis allé à son enterrement. C’est tout ! Ce sont des moments dans ma vie que les gens retiennent, mais mon amour pour le peuple de loubards est absolument prioritaire. Avec ce confinement, vous êtes un prêtre connecté, Dieu passe aussi par les réseaux ? A la Toussaint, je suis allé célébrer à la
paroisse à côté de Faucon. Il y avait une quinzaine de personnes âgées. Je leur ai dit : “j’ai pas envie que vous me foutiez ce putain de Covid à la gueule quand je vous confesse. Alors demandez pardon au Seigneur et je vous pardonne tous sans vous entendre.” Et les personnes étaient ravies. Quel est votre regard sur l’Islam et les tragiques évènements qu’on connaît aujourd’hui ? Dans les images qui défiguraient l’Islam, montrées par Samuel, il y en a une qu’il n’aurait jamais dû présenter. C’est Mahomet, tout nu. C’est une image répugnante et c’est peut-être celle qui a provoqué son assassinat. La liberté d’expression n’est pas sans limite !!! On peut attaquer les religions sans fin, on accuse l’église aussi parfois terriblement, mais on n’a pas le droit d’attaquer les personnes dans leur religion. C’est la loi, mais il y a des choses qui sont d’une sensibilité extraordinaire pour les gens d’une autre religion. Il faut faire attention de ne pas les heurter, parce si tel est le cas, ils tuent ! Charlie Hebdo, ça a été
des tueries !! Est-ce qu’ils avaient le droit d’aller si loin dans l’expression, puisque ça a provoqué des meurtres, des décapitations ? A Nice, ça a été 3 personnes dont une femme de 60 ans égorgée, c’est pas possible ça ! Alors si vous voulez ma position ? C’est allé trop loin. On peut faire des dessins un peu de partout, c’est chouette et c’est très bon, mais il faut faire attention, il y a des images qui sont tellement crues qu’elles peuvent provoquer des chocs terribles. Encore une fois, la liberté d’expression n’est pas sans limite. C’est ma thèse. Je n’accuse personne, mais je dis ça comme ça, en général. Comment réconcilier les fois ? Déjà, aimer les musulmans. J’aurais voulu qu’à la suite de ces horreurs, des milliers, voire des dizaines de milliers d’entre eux aillent dans la rue en disant Non ! Non ! Non ! Le père Jacques a été égorgé pendant la messe ! Que des musulmans disent non ! Certains ont protégé des églises durant quelques jours et c’était très beau. Mais il faudrait tellement qu’ils manifestent en disant nous sommes contre ces actes ! La majorité d’entre eux est bouleversée par ces affaires-là,
FAN de...
ce serait à eux de défendre tout ça, en disant non ! Et les femmes, quelle est leur place dans l’église ? Il faudrait que les hommes mariés puissent devenir prêtres et que des femmes soient diacres ! C’est ce que voulait François et on l’aura ! J’ai aimé qu’une femme veuille être archevêque de Lyon ! Bon, elle le ne sera pas, elle n’est pas prête. Mais l’entendre dire : “il faut que les femmes participent comme les hommes, au gouvernement de l’église et à son enseignement.” Que des femmes puissent prêcher, merde ! Qu’elles soient diacres, qu’elles puissent baptiser, marier ! J’ai aimé que le pape ait dit dernièrement qu’il était d’accord pour le mariage civil, c’est ce que j’ai voulu avec le mariage pour tous. L’Eglise a fait la connerie depuis 20 ans de dire : “ne bénissez pas les divorcés !” Mais quelle connerie elle a dite ! Je bénie les tas de ferraille, je bénis les voitures et les HLM, et je ne bénirais pas les divorcés ?! Je bénie les homosexuels aussi ! Un jour, une femme m’a écrit : “Mon fils est homosexuel, jamais je n’irai le voir !”. Je lui ai demandé qui était-elle pour le juger ? Et puis son autre fils est mort, la femme a refusé qu’il reste
à l’appartement et qu’il assiste à l’enterrement, c’est dégueulasse ! Je lui ai juste dit : “ta religion tu peux te la foutre au cul ! Tu te rends compte : tu bannis ton fils, tu l’empêches d’aller à l’enterrement de celui qu’il aimait et tu refuses qu’il soit homosexuel !” J’étais dans une fureur dingue et je crois qu’elle ne m’a jamais répondu. On ne peut pas les marier, mais on n’a pas le droit de les juger, ni de les écarter de leur propre famille, c’est un péché mortel ! Vous avez des petits moments de décompression face à tout ça ? Vous avez écrit un billet sur le foot au moment de la coupe du monde 98, vous aimez ? Je déteste le foot ! Bon, je regarde bien quand même des matchs et Mbappé de temps en temps ! Mais pour décompresser, comme j’ai un travail très difficile, je m’en vais 2 jours tous les 10 jours dans un couvent depuis 40 ans. Est-ce qu’un prêtre prend sa retraite, sans mauvais jeu de mots ? J’ai 85 ans, il n’est pas question de ma retraite ! Tous les jours des mecs dans la merde m’appellent ! Quand je mourrai, je mettrai mon portable dans ma tombe, comme ça, on pourra m’appeler après ! De l’au-delà !
L’acteur ou l’actrice qui vous a fait le plus rêver ?
Le(la) chanteur(se) que vous aimez particulièrement ?
puissance et d’un charisme extraordinaire.
Brad Pitt, j'aime énormément sa façon de jouer sa façon de jouer il a une présence extraordinaire.
Edith Piaf ! Non je ne regrette rien. C’est ma préférée.
Le personnage historique que vous admirez ? Saint Louis, je pense…
L'humoriste qui vous fait mourir de rire ? Oh c’est Coluche ! Extraordinaire.
L’auteur que vous dévorez ? La vie du Curé d’Ars, j’aime beaucoup.
Le (la) champion(ne) que vous admirez ? Le dernier qui arrive à chaque fois dans les concours.
Brad Pitt L’artiste dont vous avoir une création ?
adoreriez
Les peintres magnifiques de l’ancien temps, j’adore. Mais pas Picasso, quelle horreur !
Le ou la politique qui vous fascine le plus ? Charles De Gaulle ! Le génie qu’il a eu de guider la France et de sortir de l’Allemagne nazie, c’est un homme d’une
Don Bosco Votre héros préféré ? Don Bosco, prêtre italien qui donnait le coup de poing et qui ne se laissait pas faire, mais qui aimait passionnément. les jeunes.
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/ OLIVIER NOREK /
(h)auteur A
de flic
PROPOS RECUEILLIS PAR MÉLANIE MARULLAZ
L
e regard est doux, la voix aussi. Son truc à lui, ce ne sont pas les descentes musclées façon BRI (Brigade de Recherche et d’Intervention), mais plutôt l’écoute et l’empathie, au sein de la Police Judiciaire de Seine-Saint-Denis. Pendant des années, Olivier Norek interroge, enquête, vit au rythme de ce département dont le taux de criminalité est 20% au dessus de la moyenne nationale. Agressions sexuelles, enlèvements, braquages… Il y a 8 ans, il décide d’en faire autre chose que des procès verbaux, de transposer son quotidien en une fiction ultra réaliste. Dans Code 93, son premier
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livre, les flics ne trimballent pas leurs névroses en holster, ce ne sont pas des têtes brûlées et la folie meurtrière est expliquée. Ni noir, ni blanc, c’est sombre, violent et haletant. Cinq bouquins et 700 000 exemplaires vendus plus tard, le Capitaine Norek, en disponibilité de la SDPJ 93 pour deux ans encore, fait partie des incontournables du polar français. Mais au-delà du suspense, ses livres sont traversés par des thèmes d’actualité. “Pour se renouveler, ne pas se cannibaliser, le polar a besoin de ce qui se passe aujourd’hui. Bientôt, on y trouvera des gilets jaunes, Notre-Dame en train de brûler, des personnages masqués …” et la
pollution. Cet assassin en série, le plus efficace du monde, est d’ailleurs au centre d’Impact, dernier ouvrage en date de celui dont les héros sont Bertrand Piccard, créateur de l’avion solaire Solar Impulse, ou Benjamin Laredo, étudiant ingénieur dont le projet de barrages pourrait fournir la France en énergie 100% renouvelable. Succès ou pas, Olivier Norek devra bientôt choisir définitivement entre l’insigne et le clavier, la fiction et la réalité. Mais cette page, il n’a pas l’air tout à fait prêt à la tourner… Activmag : Vos 30 ans, c’était plutôt une période heureuse, positive, stressante pour vous ? Olivier Norek : Très heureuse. 2005, c’est l’année où je passe le concours d’officier de police, le moment où je me dis que je peux faire mieux, avoir plus de responsabilités, des affaires et des enquêtes plus intéressantes… A 30 ans, on se dit : “voilà ça y est, j’ai construit quelque chose, je suis sur un chemin qui peut me faire traverser les 10-20 prochaines années sans souci”. Mais est-ce que, pour
© Bruno Chabert
Oubliez le cliché du policier qui tape son rapport à deux doigts, la langue tirée, alternant les blagues potaches et les fautes d’orthographe. Olivier Norek lui, est toujours officier, mais ce sont les romans noirs qu’il aime dégainer.
© Bruno Chabert
/ OLIVIER NOREK /
autant, je suis heureux de ça ? Est-ce que ça me va ? Est-ce que c’est assez ? Parce qu’il n’y n’aura pas de seconde chance… C’est terrorisant de se dire qu’à chaque choix qu’on fait, c’est surtout beaucoup d’autres qu’on ne fait pas. Ça me fout la trouille, alors quand j’ai l’impression d’avoir fait le tour de quelque chose, j’essaie de me demander vers où je peux aller. Là, j’étais gardien de la Paix et je n’ai pas voulu m’endormir, je suis passé officier. 10 ans plus tard, on m’a proposé d’écrire des bouquins, de perdre mon job, mon salaire, de tout recommencer à 40 piges. J’étais heureux, mais je savais que je pouvais l’être différemment, avoir une nouvelle vie, en étant auteur cette fois-ci. Le fait d’écrire, c’est multiplier les choix, vivre plusieurs vies finalement… C’est totalement ça. C’est comme quand on a une voiture en leasing, tous les trois ans, on peut en changer. Ma vie elle est en leasing aussi. Quand je prends un sujet pour un bouquin, il faut que je m’immerge totalement, que j’aille sur place, que je rencontre les gens, que je vive un peu leur vie pendant un an et demie. Pour « Surface », qui se passe à
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la campagne, avec des villages inondés par des barrages, une flic défigurée, je suis allé voir des villages engloutis et des hôpitaux qui s’occupaient des gueules cassées. Quand j’ai écris « Entre deux mondes », une enquête dans la jungle de Calais, j’y ai vécu pendant plusieurs semaines, dans la partie du camp soudanais, avec les Syriens, les Erythréens, les Afghans. Et si mon prochain sujet se passe au Groenland ou en Antarctique, je pendrai l’avion et j’irai vivre là-bas, pour pouvoir goûter, sentir, toucher les choses. Je vis ces 1000 vies différentes. Y’a-t-il des qualités communes entre un flic et un écrivain ? Je ne sais pas faire de généralités, mais des qualités communes entre le flic que j’étais et l’écrivain que je suis, oui, c’est une certitude. L’enquête déjà. Quand on écrit un livre, on a le sujet, les personnages et puis il va falloir créer l’enquête, aller chercher des informations, partir du principe qu’on ne sait pas et rencontrer les gens dont c’est le métier. On fait la même chose que quand on est policier, on prend des consultants et des experts en balistique, en sang, en toxicologie, en
comptabilité… pour être sûr et certain que notre enquête soit parfaitement étayée, que notre roman soit parfaitement architecturé. Et quand j’étais flic, sur les cas un peu compliqués, on faisait ce qu’on appelle un tableau criminel, un « criminal board » pour faire plus classe. Ça nous permet d’avoir une image rapide de toutes les personnes mises en causes, toutes les victimes, avec des flèches, des points d’interrogations, des questionnements, etc… J’ai exactement la même chose dans mon appartement, un grand tableau blanc qui prend les 3/4 de mon mur principal et sur lequel je colle des photos des lieux ou des gens dont je parle, des entrefilets de presse, des questions et des réponses reliées les unes aux autres, pour avoir une radiographie complète de mon livre avant même d’écrire les premiers mots. Est-ce que la réalité que vous avez connue a déjà dépassé la fiction que vous écrivez ? Toujours. Il y a même des choses qu’on ne peut pas raconter, dans leur violence, leur incongruité, leur cocasserie… De toute façon, le roman policier
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J’ai une vision de l’homme qui est celle du policier, je vois celui qui tue, qui agresse, qui ment, donc c’est un peu biaisé. Je me force à me répéter que parfois, l’homme peut être bon...
se nourrit des faits d’hiver, de ce qui se passe, donc à moins que ce soit un peu caricaturé, on n’est jamais vraiment très loin de la réalité et des faits. Le seul truc qui n’existe pas chez nous, c’est les serial killers qui tuent 14 personnes en fonction de la lune ou du signe zodiacal, ça c’est très américain ! Que ce soit Victor Costes dans la trilogie dont il est le personnage principal, ou Noémie Chastain dans « Surface », vos héros ont une vision désabusée de la nature humaine. Est-ce que c’est inévitable quand on est flic ? Est-ce que c’est votre cas ? Je sais pas si c’est inévitable, mais quand votre quotidien, c’est ce que l’homme recèle de pire ; que l’autre ne vient vers vous que quand il est en situation de faiblesse, de cassure, quand il est blessé ou trahi ; quand vous ne voyez que les résultats d’un dérapage ou d’une ligne de vie qui a été brisée, au bout d’un moment, oui, vous commencez à avoir un préjugé. Quand je rencontre quelqu’un, je me
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demande de quelle manière il pourrait me décevoir ou me faire du mal, parce que c’est ce que j’ai vu pendant 18 ans. J’ai une vision de l’homme qui est une vision de policier, je vois celui qui tue, qui agresse, qui ment, donc c’est un peu biaisé. Mais j’en ai conscience. Je me force aussi à me répéter que parfois, l’homme peut être bon, que les choses peuvent bien se passer, mais malheureusement pour un flic, c’est plus compliqué de faire ce constat. Il faut qu’on fasse trois pas en arrière pour y arriver. Malgré cette méfiance que vous pouvez éprouver envers le genre humain, estce qu’il y a des hommes qui vous ont accompagné, qui ont été importants ? Il y en a deux, ce sont deux hommes qui m’ont fait confiance. Quand j’avais 17 ans, juste avant de rentrer à la fac, je me suis dit : “ça y est, tu vas faire tes études, devenir avocat, et après c’est torché, tu vas avoir 70 piges, et tu n’auras rien vu passer. Il faut que tu prennes le pouls de la planète et que tu ailles voir un peu ailleurs
ce qui se passe”. Et j’ai voulu faire de l’humanitaire. Je suis allé voir le patron de Pharmaciens sans Frontière (PSF), JeanLouis Machuron, il m’a regardé, avec mon visage encore un peu ingrat d’ado, et il n’a pas eu peur. Il m’a envoyé sur une première mission à Saint-Laurent-duMaroni en Guyane, où j’ai participé à la réhabilitation d’un hôpital et puis sur des missions un peu plus complexes, en exYougoslavie, en Croatie en plein milieu de la guerre des Balkans, où on faisait des apports en médicaments à côté des zones de front et dans les camps de réfugiés. J’ai vécu deux années terribles, mais magnifiques dans cette association. Avec cette expérience, j’ai réalisé que je ne serais heureux qu’en faisant quelque chose de dirigé vers l’autre. C’est pour ça que je suis devenu flic. Quelques années plus tard, je suis flic et je gagne la 3e place d’un concours de nouvelles. Je rencontre plusieurs maisons d’édition, mais les choses ne démarrent pas vraiment et je suis contacté par Michel Lafon. Il ne me connaissait absolument pas, il avait
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L'humoriste qui vous fait mourir de rire ?
Mads Mikkelsen, comment ne pas être sensible à cet acteur, il est tellement puissant !
Ce sont les deux comédiens de The Office, UK et US, Ricky Gervais et Steve Carrell. Parce qu’ils sont un peu comme des Bourvil, il y a une fragilité, une vulnérabilité chez eux qui fait qu’à un moment donné, ils sont ridicules et on est ridicule avec eux. Ils voudraient qu’on les aime et ça ne fonctionne pas, ça me touche énormément.
L’artiste dont vous adoreriez avoir une création chez vous ? Je serais assez content d’avoir un Banksy. Mais celui dont je serai vraiment fier d’avoir une œuvre, mais alors je change mon appartement exprès pour que ce soit en accord, c’est Alfons Mucha.
Le(la) chanteur(se) que vous aimez particulièrement ? Kate Bush. C’est ma sœur qui me l’a faite découvrir dans sa chambre, quand elle ne m’en sortait pas à coups de pieds dans le cul ! Elle m’a fait connaître Genesis, Supertramp et surtout cette chanteuse que je pensais être une sorcière gitane à cause de la couverture de son 33 tours.
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Alfons Mucha
Quelle est votre acteur favori, celui qui vous touche ?
Mads Mikkelsen
Est-ce qu’on reverra Victor Costes ou sa carrière est terminée ? Non, on le reverra, mais c’est lui qui va décider si l’enquête que je lui propose lui convient. Quand j’ai imaginé l’histoire de « Surface », cette disparition de 3 enfants il y a 25 ans, un « cold case », je
ne voulais pas créer de nouveau personnage, alors je lui ai demandé si ça l’intéressait, une enquête à la campagne. Il m’a répondu très clairement : “Olivier, la campagne, qu’est-ce que tu veux que j’aille foutre là-bas ? Je suis un urbain, moi, je vis dans le 93, je connais les arcanes et les secrets des banlieues, là je vais être complètement perdu”. Donc j’attends une enquête qui soit à sa hauteur, mais surtout à la hauteur de son retour. Parce que si on fait un numéro 4, il faut vraiment avoir quelque chose à raconter. Je préfère même laisser passer l’occasion, plutôt que de le faire n’importe comment. Parce que si Costes revient, ça va déménager sévère, il ne revient pas gratis !
L’auteur que vous dévorez ? Road Dahl, Stephen King, Fred Vargas, ce seraient les trois pour lesquels j’ai TOUT lu.
Le (la) champion(ne) que vous admirez ? Le sport, j’en ai un peu rien à faire… Par contre, je ne supporte plus de voir des couillons de footballeurs milliardaires qui font des pubs pour des rasoirs, et qui ont des résultats catastrophiques, alors qu’on a des joueuses de foot magnifiques et dont on ne connaît pas
FAN de... le prénom. Et ça, ça me met dans une colère noire. Je mettrais donc l’équipe féminine de France de football, en précisant que je ne supporte pas le football, mais j’aime ces filles-là.
Votre personnalité des médias préférée ? Patrick Cohen, je le trouve assez constant, même s’il a des prises de positions, il laisse la conversation très ouverte.
Le ou la politique qui vous fascine ? J’ai malheureusement assez peu confiance en la politique en tant que solution pour l’avenir.
Votre héros préféré ? J’hésite entre Fantomas et Batman, le genre de héros qui n’a pas de superpouvoir, mais une super volonté, qui a aussi un côté très sombre, et qui n’hésite pas à opter pour quelque chose dont je suis incapable : la réponse physique et violente pour régler une situation.
Batman
lu trois pages de ce que je savais faire. On a déjeuné ensemble, je lui ai raconté des histoires, il m’a dit : “ça m’intéresse, je te donne une chance.” Il m’a quasiment financé une année pour que je sois libre d’écrire un bouquin ! Je pense que ça n’arrive à personne ça. Donc j’ai eu une chance incroyable, encore, de rencontrer un homme qui m’a fait confiance.
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Des Antilles à Auteuil Neuilly Passy, son ghetto united colors of bande de cons, dans une banlieue pas rose, voire morose, force jaune devant marron derrière désordres intestinaux oblige-, Pascal Légitimus se confie sur son destin, en attendant que Manu, il descende. Pour quoi faire ? Pour qu’on lui dise que c’est lui qu’on l’aime vachement beaucoup ! C’est darty mon kiki !
© Roch Armando/ Getty Images
PROPOS RECUEILLIS PAR MAGALI BUY
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UN INCONNU
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rménie, Ethiopie, Martinique et Guadeloupe tout mélangés, si on devait refaire son arbre généalogique, on cultiverait l’exotisme, et ça tombe bien ! Parce qu’à 61 ans, Pascal Légitimus impose par son côté solaire et dépaysant, une bienveillance dans les mots, planquée derrière un humour tout terrain. Acteur, auteur, metteur en scène, il rajoute même à ses cordes, celles de guitariste… Et si je vous dis qu’il est cousin éloigné de Laurent Voulzy ? Même pas étonné… Sacré cocktail, hein ? Entre
métissage culturel et bonne humeur, il s’est livré à quelques confidences matinales, en toute simplicité. Retour sur un sacré destin qui n’était finalement pas tout tracé. Activmag : Une famille incroyable d’acteurs, journalistes, comédiens… On n’échappe pas à sa génétique ? Pascal Légitimus : Et il y a même des hommes politiques ! C’est qu’avec ce nom, Légitimus, il faut être à sa place, légitime. Et gamin, je n’étais pas du tout destiné à devenir ce que je suis. J’étais un garçon introverti et timide, l’inverse d’aujourd’hui. Je souffrais d’une
certaine carence affective, due à une maladie des os qui m’a conduit à séjourner souvent dans les hôpitaux. Et puis vers 15 ans, j’ai perdu ma mère. Mon père s’est retrouvé avec 4 enfants dont je suis l’aîné. Et alors que j’étais plutôt un bon élève, au lycée, j’ai perdu le goût des choses, et c’est mon père qui m’a fait faire du théâtre. Il a pensé, à bon escient, que cela pourrait me sortir de ma torpeur et il a bien fait ! Ça a été le déclencheur. M’exprimer physiquement et mentalement, endosser des personnages… Ce qui a commencé comme une thérapie est devenu un plaisir, puis un métier.
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Didier Bourdon, Pascal Légitimus et Bernard Campan
C’est là que le mode humour s’est enclenché ? Tout est venu naturellement. Mon introversion m’a permis de développer d’autres sens. Je passais mon temps à observer les gens, sur les terrasses de café, dans le métro, dans la vie de tous les jours. Et j’ai commencé à analyser les non-dits, les non-vus, les sous-entendus, le second degré, les sentiments subtils, que je me suis mis à rejouer. J’ai ainsi développé cette faculté à reproduire tout ce que je vois. Comme une éponge, un extracteur et un diffuseur. Polymorphe, je me déguise, me métamorphose, interprète un travesti, un type accusé de viol, je peux prendre 4 kilos, me vieillir… A chaque fois, j’essaie de ne pas avoir les mêmes intonations ni démarches, de changer mon intérieur. Avec Les Inconnus, on a interprété des milliers de personnages plus vrais que nature. Tout ça pour dire que c’est parti de là, de cette timidité !
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Comment Les Inconnus sont arrivés ? Avec Didier Bourdon et Bernard Campan, on s’est connu dans les années 80, au Café Théâtre où on jouait. On était tout une bande, Mimi Mathie, Michèle Bernier, Smaïn, Laspallès et Chevalier aussi... A partir de 83, on s’est tous retrouvés au Théâtre de Bouvard, pendant deux ans, sur Antenne 2, dans une émission qui a battu des records d’audience. On faisait 18 millions de spectateurs. C’était avant le journal, donc forcément… Mais vous imaginez : 18 millions de spectateurs ! Et alors qu’on commençait à réfléchir à une carrière individuelle, le groupe s’est formé très simplement, par affinités artistiques, en 1985. Vous aviez à peu près 30 ans alors, qu’est-ce que vous retenez de cette période ? De 1985 à 95, ça a été fulgurant ! On a eu tous les prix possibles et imaginables. Mais on bossait énormément. On a toujours tout écrit à 3, c’était de la cuisine
© Pan-Européenne - Pamela Duhesme
/ PAS C A L L EG I T U M U S /
interne, et c’était très intense : on a fait du théâtre, des sketchs, de la radio, du cinéma… Et comment passe-t’on d’un inconnu total à un inconnu viral ? Ça, c’est à vous de me le dire ! C’est compliqué d’expliquer une recette comme celle-ci. L’humour a sa part sans doute. L’auto-dérision surtout. Je me suis souvent moqué de mon métissage, en imitant les Arabes, les Noirs, et même les Chinois ! J’étais un peu la caution de SOS Racisme, à l’époque. Et parce que j’étais là, on pouvait se permettre de faire des sketchs un peu plus poussés, plus critiques sur le racisme ou l’immigration. Didier étant pied noir, on en a joué également et Bernard, c’est plutôt le Français tourangeau. A 3, on représentait la société française, on attaquait et on reproduisait tout ce qu’il y avait autour de nous. Et du coup, les gens pouvaient s’identifier facilement, souvent, on entendait “ben oui, c’est ça, ils ont raison !”
Chacun sa spécialité ? Chacun apporte un peu « son manger », oui. Didier, c’est la mise en scène, Bernard est plus sur le texte et moi, j’ai beaucoup d’imagination et d’idées. Après, c’est à géométrie variable ! La clé, c’est peutêtre qu’on est des acteurs avant tout. Il y a beaucoup d’humoristes qui sont très très bons, mais si on leur demande de jouer un homosexuel du 18e, c’est compliqué. Moi, si on me sollicite pour faire un bourgeois avocat père de famille serial killer, pas de problème. On est acteur, on a une vision de la société et on s’exprime dessus, avec notre humour, au second ou un troisième degré, en étant toujours bienveillants. Après, il y a des sujets trop touchy, dont on ne peut pas rire, d’autres, sensibles aussi, où on peut aller, le tout, c’est d’y mettre la forme. Un Inconnu connu, ça change une vie ? C’est le Théâtre de Bouvard qui m’a popularisé en France. Je ne pouvais pas prendre le métro en 1983 ! Au début, on disait : “tiens, c’est le Noir de chez Bouvard !”. Après, c'était : “comment il s'appelle déjà... Minus, Timus...” Aujourd'hui, quand je suis dans la rue avec deux potes, c'est “Pascal, avec deux blacks !” Ça évolue… Après, Les Inconnus, ça nous a propulsés. Pour autant, on n’est pas people, on est normaux et c’est important. Beaucoup d’artistes aiment être devant, moi, ce n’est pas mon truc. Quand je suis dehors, je rase les murs, je me cache. Je suis tout l’inverse du “Regardez, c’est moi !”. Vous ne me verrez jamais en photos dans ma piscine en slip ! Je n’ai jamais acheté de voiture de luxe, j’ai toujours la même depuis 30 ans, elle est solide. Je n’aime pas l’ostentatoire, je préfère l’intérieur à l’extérieur.
J’étais un peu la caution de SOS Racisme... On pouvait ainsi se permettre de faire des sketchs un peu plus critiques sur le racisme ou l’immigration. Didier étant pied noir, on en a joué et Bernard, c’est plutôt le Français tourangeau...
Et 30 ans plus tard, quel regard portezvous sur vos 30 ans ? Jamais je n'aurais pensé vivre tout ça. Mais je ne dirais pas que c'est de la chance, j'ai beaucoup travaillé, je mérite ce qui m'est arrivé et je ne regrette
© Pascal Ito
Et le côté gentleman que vous affichez sur les réseaux ? C’est ce que je suis : un gentleman, un mec gentil. Personne ne vous dira que je suis un enfoiré. Je le revendique, j’essaie d’être un homme bien, jusqu’à ma mort.
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rien, c’est légitime. Le seul bémol, c'est d’être toujours assimilé à un groupe. Parfois, on aimerait bien vivre tout seul. Je ne cours pas après le succès pour le succès, mais j'aimerais qu'on ne me bloque pas pour avancer dans mes projets. Je veux continuer à dire des choses fortes, enrobées d'humour, avec de la profondeur… du sens.
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C'est le cas aujourd'hui ? Ça va, mais c’est souvent arrivé qu’on me trouve trop « typé » pour un rôle, trop métissé. Autant Didier Bourdon a ses côtés à la Clavier, chef de clan, chef de famille, bourgeois... Bernard lui, c'est plutôt les victimes, et moi… je n'ai pas d'emploi ! Les gens ne savent pas où mettre un mec comme moi. C'est le seul regret que j'ai et je me bats pour ça ! A force, on y arrive, mais c'est bien moins fluide qu’ailleurs, aux Etats-Unis ou en Angleterre. On nous prend pour notre apparence, alors que je pourrais jouer un juge, un avocat ou un médecin... Bref, au bout de 30 ans, je me dis que c'est super, mais qu'il y a encore des batailles, des préjugés à combattre auprès des décideurs dans cette profession, pas des Français. Les Français m'adorent…
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Vous avez pris votre propre chemin, seul ou bien accompagné ! Quelle est votre actu ? J'étais récemment sur les planches dans « L'ordre des choses », une pièce mise en scène par Richard Berry, on a fait 40 dates qui ont cartonné ! J'ai fait beaucoup de scènes, de télé dans
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des séries, seul le cinéma me boude un peu, mais ça va ! Aujourd'hui mon actu est la sortie de mon livre l'Alphabêtisier, voyage en termes inconnus, un ouvrage de mots qui n'existent pas... Mais qui pourraient ! Ce bouquin-là, c'est toute ma philosophie de vie. Il y a un mois, j'ai eu le prix du Lions Club avec. Il y a des sketchs, des chansons... Allô maman bio bio, comment tu m'as fait j'suis pas bio… Le principe, c’est de s’amuser, de prendre un mot, d’enlever une lettre et d’en rajouter une : Banqueroute devient banqueprout, définition : une banque qui sent le gaz... Dépot-vente devient dépôt-ventre, définition : femme porteuse… On a aussi créé des épitaphes, celle de Macron par exemple : “Et Manu,
tu descends ? C'est déjà fait...”. Sinon ? j'écris un long métrage sur les erreurs médicales. En fait, je m’exprime, quel que soit le support ! Et les inconnus, une actu bientôt ? Il faut demander à Bernard ! Didier et moi on est toujours partants, c’est Bernard qui freine, il a envie de faire autre chose et je le comprends. Et dans 30 ans ? Je ferai la pub pour Oncle Bens ! Pourvu que ça dure ! Si on pouvait dire dans 30 ans : ce mec-là, il a fait avancer des choses, il a fait un peu évoluer, bouger les curseurs... Que mon passage sur terre n'ait pas été vain, ce serait bien.
Morgan Freeman
Quel(le) acteur ou actrice vous touche le plus ?
FAN de...
Ce sont plutôt des carrières comme celle de Sidney Poitier ou Morgan Freeman qui me font rêver.
L'artiste dont vous adoreriez avoir une création chez vous ? J’ai déjà celles de mon auteur de BD favori, Hermann.
Le(la) chanteur(se) que vous aimez particulièrement ? Le groupe Earth Wind and Fire !
L'humoriste qui vous fait mourir de rire ? Les Inconnus
L'auteur(e) que vous dévorez ? Alexandre Dumas et Jules Verne
Jules Verne
Le (la) champion(ne) que vous admirez ? Usain Bolt
Votre personnalité des médias préférée ? Le brillant Philippe Bouvard
Le ou la politique qui vous fascine le plus ? Christine Taubira
Votre héros préféré ?
Rahan
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Le personnage historique que vous admirez ? Jean de La Fontaine
© Pascal Ito
Rahan, le fils des âges farouches
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/ MICHEL SARRAN /
Ah Michel Sarran !!! Cet accent du sud qui fait chanter les rossignols ! A 59 ans, s’il distille la bonne humeur depuis 2015 dans l’émission Top Chef, à Toulouse, il cuisine soleil et gourmandise depuis des lustres. Blanquette de cuisses de grenouilles, pêche en coque soufflée ou crumble au pur brebis font swinguer la ville rose… et pas que !
© Anne Emmanuelle Thion
PROPOS RECUEILLIS PAR MAGALI BUY
CUISINER SARRAN HEUREUX! E
t le Chef n’y va pas avec le dos de la cuillère pour que nos papilles dansent le Gers. Epicure en papillotte, c’est que ça s’concocte ! Issu d’un petit village gersois, c’est dans les bottes de son père agriculteur qu’il enfourche la vie, dans les jupes de sa mère, aubergiste, qu’il croque sa première dose d’amour. Une vie simple et sans chichi. Parce que s’il crève l’écran, ne lui dites pas qu’il est une star, ou il vous plonge au court bouillon tout cru ! Entre humour et générosité, c’est un homme aussi sensible que brut de pomme, qui se met à table. Au menu, une recette terroir où le bonheur explose, parce qu’“on ne peut pas être heureux, si on n’a pas le plaisir de vivre.” Activmag : Le plaisir, c’est votre ingrédient principal ? Michel Sarran : On est des marchands de plaisir et pour pouvoir en donner, il faut savoir en prendre. Mais vous ne vouliez pas être médecin, à la base ? J’ai voulu être beaucoup de choses ! Venant d’un milieu rural, j’ai logiquement commencé en école d’agriculture. Tout petit, je voulais être pianiste
aussi. Puis médecin. J’ai bien tenté, mais bon ! Je n’étais pas un élève très sérieux, et comme je le dis souvent, je faisais plus du tourisme étudiant qu’autre chose. Et j’ai dû faire un choix. Quand on est jeune, on vous explique que dans la vie, il faut un métier, un foyer et des enfants, c’est la logique de notre société, ça l’était à ce moment-là en tous cas. Et moi, je n’avais pas de métier, ni de passion particulière ! Alors quand ma mère a monté sa ferme auberge, j’ai commencé à y bosser le week-end pour gagner 3 sous. Au moins, en faisant ce métier, je ne mourrais pas de faim. C’était alimentaire et jamais je n’aurais pensé être cuisinier dans ma vie d’ado, ça c’est sûr !
Il paraît que c’est votre mère qui vous a poussé sous l’aile d’Alain Ducasse pourtant ? Oui c’est vrai ! Une amie très aisée lui avait prêté une maison à Juans les Pins, pour les vacances. Avec mon père, ils sont allés déjeuner au Juana, chez Alain Ducasse. Ma maman a demandé à le rencontrer et elle lui a dit “ce que vous faites est formidable, mais il vous manque une chose. C’est mon fils !” C’était une femme très très culottée ! Ils ont discuté et il a dit pourquoi pas. Alors on est allé le voir à Paris et il m’a embauché. J’ai été formé, il m’a envoyé chez Gaston Lenôtre aussi. Mais oui, ma mère m’a ouvert la porte et j’ai fait des rencontres incroyables.
Vous n’étiez pas un enfant gourmand ? Sans le savoir, si ! Parce que j’ai eu la chance d’avoir une mère qui était très bonne cuisinière. Elle a fait l’école hôtelière, avant de faire le choix de revenir vivre dans le Gers, pour épouser l’homme qui allait devenir mon père. Elle cuisinait simplement, une nourriture essentielle avec tout ce que j’aime dans la générosité des plats maternels, et qu’est-ce que c’était bon ! On mangeait bien, mais dans un contexte rural et on ne connaissait absolument pas le milieu de la haute gastro !
Vous avez travaillé longtemps pour lui ? Non, car c’est un métier qui réclame du caractère et je ne voulais pas tomber sous l’emprise ou me faire happer pas une forte personnalité qui empêcherait la mienne d’éclore. J’avais besoin d’apprendre, alors j’ai travaillé une saison au Juana et ensuite au Byblos des Neiges à Courchevel. J’étais là au moment de l’accident d’avion, je m’en rappellerai toute ma vie ! Et quelques temps après, je suis parti chez Michel Guérard.
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© Stephane De Bourgies / M6
/ MICHEL SARRAN /
Michel Sarran, Hélène Darroze, Stéphane Rotenberg, Philippe Etchebest et Paul Pairet
C’est à ce moment-là que la cuisine est devenue une passion ? Mais ce n’est pas une passion ! C’est un métier. Je n’aime pas le mot « passion » parce que pour moi, il n’est pas positif, mais irrationnel. Dans la littérature française, une histoire passionnelle a souvent une fin triste. Alors que nous, on fait un métier très cartésien, très carré, et il faut être bien dans sa tête. Et je crois que quand on est passionné, on est capable de faire tous les excès du monde. Ce n’est pas du tout comme ça que je définirais ma relation à la cuisine. C’est un métier formidable qui m’apporte énormément de choses et qui me permet de vivre une vie que je n’aurais jamais imaginée, étant fils d’agriculteur à Saint Martin d’Armagnac, un petit village du Gers. Ce n’est pas un métier passion, mais un métier plaisir. Et une fois de plus, le plaisir c’est jouissif et j’ai une vie formidable ! Mais elle est extrêmement organisée et calée. Je travaille avec des équipes, un peu comme on le ferait au rugby, vous voyez ? Ah oui, le rugby !! Vous êtes fan, paraît-il ! Votre brigade, c’est donc votre équipe à vous ? Oui, c’est tout à fait ça ! C’est un mécanisme et un travail collectif qui amène
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au résultat. Sur le terrain, vous avez 15 personnes qui jouent pour la victoire. Et ce n’est pas avec la folie du manager qu’on peut y arriver. On peut avoir toutes les stratégies farfelues du monde, il faut pouvoir les maîtriser. Pour moi c’est pareil. Je peux avoir toutes les folies dans la construction de mes plats, il faut que ce soit réglé comme du papier à musique pour que la symphonie fonctionne. Vous avez un poste au poisson, à la viande, aux sauces, aux desserts et tous ont un rôle précis à jouer. Et si chacun remplit son contrat, on a plus de chance de réussir. Je ne dis pas de gagner, mais de réussir.
maison avec autant de couverts à envoyer comme au Mas des Langoustiers. C’était énorme ! Je travaillais avec 25 cuisiniers et c’était ça, le challenge ! Et au bout d’un an, cette première étoile a été une vraie surprise. Je me souviens très bien de ce moment. J’étais dans le Gers quand on m’a informé d’un mail en rapport à une promotion au Michelin. Je n’avais aucune idée de ce que cela pouvait être. Alors j’ai appelé Michel Lorain - chef étoilé de la Côte St Jacques - qui m’a dit “Ça veut dire que tu as une étoile, mon grand, bravo !” J’étais tout seul sur mon chemin communal et je faisais des sauts en l’air !
A 29 ans, vous pilotez votre première brigade au Mas des Langoustiers à Porquerolles, à 30, vous décrochez la 1re étoile, pour un autodidacte, c’est une sacrée victoire ? Vous aimez les challenges ? J’adore ! C’est le moteur de ma vie, professionnelle ou autre. Et j’essaie toujours d’en trouver de nouveaux. Ça permet d’avoir une excitation salutaire. C’est de l’adrénaline pure ! Mais pour l’étoile, je ne la cherchais pas. Je sortais d’un échec dans un restaurant tropézien, où j’avais été licencié pour incompatibilité d’humeur. Je n’avais jamais bossé dans une
En 1995, vous ouvrez enfin votre maison à vous, à Toulouse, pourquoi lui avoir donné votre nom ? Je m’étais retrouvé dans des établissements où je faisais ma cuisine, mais pas totalement... Là, c’était l’évidence de faire les choses pour moi et les miens. Que ce soit la vaisselle, la décoration, je voulais que tout me ressemble. Alors j’ai cherché un nom et puis je me suis dit que finalement, Michel Sarran, c’était pas si mal. Mais en toute humilité. Je n’oublie jamais d’où je viens, d’un papa agriculteur et d’une maman aubergiste. C’est ma philosophie de vie !
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/ MICHEL SARRAN /
Une philosophie qui vous a conduit à 2 étoiles, depuis 2003. Mais que fait le Michelin ? (rire) Ça c’est bien une question de journaliste ! Le Michelin représente l’excellence, et si je n’ai pas de 3e étoile, c’est simplement que je ne les mérite pas. Mais vous savez, ce n’est pas une fin en soi. Ce qui me préoccupe, c’est donner du bonheur aux gens qui viennent manger dans mon restaurant, de faire en sorte qu’ils repartent avec ce qu’ils sont venus chercher. Mon objectif, c’est d’être heureux et de les rendre heureux. Vous êtes un grand sensible, d’ailleurs ? Vous avez même un petit côté poetic lover, je trouve.. Oui ! Je suis un grand sensible ! Et l’amour est très important, même si je n’aime pas trop exposer ma vie privée. Mais je peux le dire, j’ai la chance d’avoir des filles formidables qui travaillent aujourd’hui à mes côtés. La chance aussi de vivre une histoire magnifique qui me permet de trouver un équilibre au quotidien. L’amour, il faut en avoir plein, ça aide dans la vie.
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© Stephane De Bourgies / M6
Ce n’est pas une passion ! C’est un métier. Je n’aime pas le mot « passion » parce que pour moi, il n’est pas positif, mais irrationnel.
Et la télé, vous y êtes arrivés comment ? C’est France 5 qui est venu me chercher en 2014 pour l’émission Cuisine Sauvage. Un militaire des forces spéciales, qui avait l’habitude de vivre dans des milieux hostiles, avait eu l’idée d’inviter des chefs dans des zones perdues. Avec ce qu’il rapportait de la chasse, de la pêche ou de la cueillette, 3 ingrédients et 3 ustensiles qu’on pouvait apporter au départ, il nous demandait de faire un repas. Ça a été une superbe expérience. Et c’est suite à cela que j’ai été contacté par TF1 pour un projet d’émission. Mais ça a trop traîné, alors j’ai dit stop. Et quand M6 s’y est mis, j’étais pas hyper emballé. La chaîne voulait changer l’équipe du jury de Top Chef, j’ai d’abord dit non, puis ils m’ont convaincu de passer le casting. J’y allais tellement à reculons que je pensais que ça ne marcherait jamais et j’ai été choisi ! J’étais loin d’imaginer ce qui m’attendait ! D’ailleurs, comment s’annonce cette 12e saison, la 7e pour vous ? A merveille ! On le dit chaque année, mais là, c’est dingue ! Il y a une super ambiance entre nous, ça, c’est un fait. Mais je vous assure que les candidats, cette année, sont incroyables !
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/ MICHEL SARRAN /
Et pour la blague, avec le Chef Etchebest pro rugby à Bordeaux, et vous à Toulouse, ça matche ? C’est comme pain au chocolat et chocolatine ? On aime tous les deux le rugby, mais on ne porte pas les mêmes couleurs !!! Et on se charrie beaucoup avec ça ! Ça met un peu de piquant et c’est bon enfant, surtout ! Par contre, on est chocolatine tous les deux !! Là, on fait front !! C’est le chef de l’Elysée, Guillaume Gomez qui a lancé ce truc-là ! Ah c’est sûr, à Paris, on est pain au chocolat, y’a pas de doutes !
toulousain à la base. Il a une série policière qui s’appelle Léo Mattei. Il m’a demandé si je voulais participer à un épisode qui tournait autour de la cuisine. J’avais un peu de temps, alors j’ai dit pourquoi pas ! J’ai pris le rôle de Monsieur Germain, proviseur d’un lycée et c’était génial !
Petit écran toujours, on vous a vu dans un téléfilm, encore un challenge ? Le pouvoir de la télé est incroyable. Et comme je vous l’ai dit, je ne me considère pas du tout comme une star de la télé ! Mais ça permet de rencontrer des personnes, dont Jean-Luc Reichman,
On vous voit très souvent de super humeur, mais qu’est-ce qui vous énerve au plus haut point ? L’injustice ! Je ne supporte pas ça. Comme en ce moment, avec cette crise de la Covid. On ne sait pas qui sont les responsables, mais il y a des injustices. Entre les assurances qui ne sont pas toujours au rendez-vous et les décisions du gouvernement… toutes ces choses qui vous font remettre en question 25 années de votre vie, et je ne suis pas le seul : on ne sait pas du tout où on va, ni même si nos
Quel(le) acteur ou actrice vous touche le plus ?
L'humoriste qui vous fait mourir de rire ?
Ils ne nourrissent pas mes rêves, même si j’ai beaucoup d’admiration pour certains comme Pierre Arditi et plein d’autres.
Gaspard Proust, J’aime cette causticité un peu semblable à celle de Desproges. J’ai passé quelques moments avec lui. Je l’apprécie beaucoup.
JM Basquiat
Le (la) champion(ne) que vous admirez ?
L’artiste dont vous adoreriez avoir une création chez vous ? Jean-Michel Basquiat, parce qu’il incarne cet art populaire très urbain, j’aime bien ce courant et sa vie est très intéressante.
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FAN de... Le ou la politique qui vous fascine le plus ? Barack Obama, là encore, c’est un destin incroyable et je trouve que ça a été un excellent président des Etats Unis.
Votre personnalité des médias préférée ? Isabelle Ithurburu, journaliste sportive qui, encore une fois, est liée au rugby. C’est une femme magnifique dans ce sport de brutes, joué par des gentlemans c’est bien connu. Elle se débrouille très bien, elle a une très belle analyse et une très belle présence.
Isabelle Ithurburu Le personnage historique que vous admirez ? Nelson Mandela sans hésitation. Il dépasse tout, il est planétaire. Et j’adore sa maxime : je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends.
Votre héros préféré ?
Claude Nougaro bien sûr ! Les racines… Et je trouve qu’il chante tellement bien Toulouse.
Il n’est pas encore né...
Si je vous dis, « Michel Sarran dans 30 ans », vous me répondez quoi ? Je ne sais pas si je serai encore en vie ! Ou j’aurai 90 balais ! Vous êtes gentille, vous ! J’espère avoir encore 30 belles années à vivre devant moi, mais je suis incapable de me projeter ! Et je n’en ai pas envie, parce que je me nourris des surprises de la vie. J’espère que je ne serai plus derrière les fourneaux, parce que c’est un métier contraignant. Toujours dans l’attente des guides, des jugements, des internautes, on vit dans le stress en permanence. Sans compter l’angoisse actuelle. Mais espérons que de plus belles choses m’attendent !
Cheslin Kolbe. J’adore le rugby, et c’est un petit Sud Africain qui est arrivé et qui est étincelant.
Le(la) chanteur(se) que vous aimez particulièrement ?
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maisons vont pouvoir rouvrir. C’est terriblement injuste et ça, c’est insupportable.
Claude Nougaro
Je n’hésite pas !! Qui ne rêverait pas, quand on est un homme, d’être James Bond ! Tout marche pour lui ! Il résoud toutes les énigmes, il est costaud, il est beau, séducteur. C’est l’homme parfait.
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/ MICHEL CYMES /
Médecin chouchou des Français, qu’il défraye la chronique ou fasse la une à grand coup de blagues dithyrambiques, Michel Cymes met un sacré coup de fouet sur la médecine du paf ! Ton décalé, autodérision et répartie des diables, humour, provoc’ et hop hop hop pour prescription, depuis 30 ans, quelle ordonnance de choc ! PROPOS RECUEILLIS PAR MAGALI BUY
Du haut des
Cymes
D
e ses fous rires d’anthologie avec Marina Carrère d’Encausse dans le Magazine de la Santé, au prime time sur les pouvoirs extraordinaires du corps humain, Adriana à ses côtés, moi grande hypocondriaque devant l’éternel, aurais adoré décrocher la ligne d’allo docteur, pour prendre ma dose quotidienne de bonheur ! Parce que si ses frasques ont largement nourri le zapping de canal et alimenté haters et rumeurs nauséabondes, à 63 ans, sous sa casquette d’animateur et chroniqueur médical, Michel Cymes est avant tout médecin. Serment d’Hippocrate greffé, smile et paillardise pour la bêtise, c’est avec esprit et coolitude absolue, qu’il confie plaisirs et indigestions, coups de chaud et chutes de tension ! Entre deux consultations à l’hôpital et une vie médiatique qui fait la
ola, Docteur, comment avez-vous atterrilà ? Allongez-vous, et racontez-moi… Activmag : Qu’est-ce qui conduit un médecin à devenir une personnalité médiatique de premier plan ? Michel Cymes : Ça tient peut-être à ma façon de pratiquer. J’ai toujours adoré expliquer aux patients, prendre le temps de faire des dessins, de montrer sur les radios ou les scanners. Je pense qu’un patient, à qui on explique les choses, a plus de chances de guérir parce qu’il comprend pourquoi on lui donne tel traitement ou pourquoi il faut arrêter de fumer. Je n’ai jamais eu une pratique de la médecine verticale. Pour moi, c’est une collaboration, un binôme. Et puis il y a les circonstances, je suis arrivé jusqu’aux médias en faisant de l’assistance médicale sur des rapatriements, des rallyes, durant lesquels j’ai côtoyé des journalistes. Je
me suis dit : si j’aime expliquer à mes patients, pourquoi ne pas le faire à des millions de personne ? Pendant mes gardes, j’ai commencé par 2-3 chroniques et j’ai adoré ! Une façon de décomplexer la médecine, de la mettre à la portée de tous ? Ça existait déjà avant moi. J’ai rien inventé. Ce qui a fait le succès de mes chroniques sur France Info, c’est sûrement le fait d’écrire naturellement, comme si j’étais face à un patient. Je pourrais vous dire que j’ai beaucoup réfléchi sur la façon de faire, mais pas du tout. C’est spontané et depuis 30 ans, je ne fais que ça. Avec votre franc parler, votre raillerie et beaucoup d’humour ? C’est ma carte de visite ! Mais je ne fais rien de plus qu’en consultation. Avec mes patients, je peux me marrer aussi.
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/ MICHEL CYMES /
Vous commencez votre carrière médiatique il y a 30 ans, c’était comment ? Très excitant ! J’ai d’abord fait une étude scientifique pour Europe 2, avant d’aller sur France info qui à l’époque, était la seule radio d’info continue, une sorte de CNN à la française, pour moi, le summum du professionnalisme journalistique. Quelle émulation de côtoyer de grands journalistes ! De découvrir un univers qui n’était pas le mien, j’étais juste médecin… C’était fou ! Et en même temps, j’avais un énorme stress. Ce n’était pas mon métier et j’étais très inquiet de la réaction du milieu médical. Praticien à l’hôpital, je voyais souvent des patients qui avaient entendu, via les médias, des infos parfois complètement folles. Moi qui suis ORL, on venait me voir en me disant : « on n'enlève plus les amygdales, mais on les brûle au
laser », alors qu’il y a des indications très précises pour ça !! Ça m’énervait et je me suis dit qu’il n’allait pas falloir raconter de conneries à l’antenne ! Je n’avais aucune envie de me prendre tout le milieu médical dans la tête ! C’était un mélange d’excitation et de pression terribles, le sentiment d’une énorme responsabilité. Vos plus belles émotions ? Le jour où Pascal Delanois, le patron de France Info m’appelle suite à une cassette que j’avais déposée sur son bureau, c’était à tomber de ma chaise ! Et le 2e, quand Jean-Marie Cavada, qui lance la 5, m’a demandé si j’acceptais d’être le médecin de la chaîne pour travailler avec Igor Barrère. Ces 2 coups de fil-là sont gravés à vie dans ma mémoire. Et qu’est-ce qui vous a poussé à devenir médecin ? Vos 2 grand-pères morts à Auchwitz y sont pour quelque chose ? Que la déportation de mes grands-parents m’ait marqué, ça me paraît évident, je l’ai d’ailleurs écrit dans Hippocrate aux enfers. Mais influencer ma volonté d’être médecin ? Je ne crois pas. Quand j’étais
Dans mon cerveau, il n’y a que de la médecine. Les paillettes, la télé, la notoriété c’est extraordinairement jouissif. Mais au-delà de ça, je consulte à l’hôpital et il ne faut pas être VIP pour venir.
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au lycée, j’adorais les sciences nat’. Mon meilleur ami faisait médecine et je me suis dit que c’était peut-être un beau métier. Après, dans les familles qui ont eu des déportés comme la nôtre, il y a oui, inconsciemment, un peu de revanche sociale. Je me souviens qu’à l’obtention de ma 1re année de médecine du 1er coup - ce qui est un exploit pour quelqu’un qui a raté son bac !- avoir été aussi heureux pour mes parents que pour moi. Est-ce que la mémoire collective et familiale m’a motivé à réussir à décrocher un métier prestigieux en rapport au vécu de mes parents, cachés pendant la guerre ? Il faudrait que je fasse une analyse de quelques années… D’ailleurs, de l’internat, vous gardez quoi de cette époque ? Oh la la ! J’ai eu 2 périodes marquantes et extraordinaires. A l’internat de Chartres, où j’ai appris mon métier de chirurgien, dans la salle de garde, j’étais ce qu’on appelle l’économe. On a fait des fêtes et vécu des moments fantastiques ! J’en ai gardé de très proches amis. Et ensuite, mon service militaire à l’hôpital
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J’ai toujours été très déconneur dans les échanges, c’est ce qui a fait mouche, apparemment ! Parce que même si vous êtes hypocondriaque, quand vous entendez quelqu’un parler de santé avec bonne humeur, ça rend les choses plus digestes.
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© Christophe Russeil / France Télévisions
/ MICHEL CYMES /
militaire de Dakar : incroyable tant humainement que professionnellement. J’ai découvert un autre monde, l’Afrique, la misère aussi. Une ville où les gens faisaient des centaines de kilomètres pour venir se faire soigner. J’ai vu, peut-être plus qu’en France, ce que la médecine pouvait apporter aux êtres humains. A 27 ans, ça change votre regard sur la vie, on garde les pieds sur terre. Et comment trouvez-vous un équilibre professionnel aujourd’hui ? Je l’ai trouvé très facilement, parce que je me suis toujours senti médecin à 100%. Je suis animateur, mais mon métier, c’est médecin. Je l’exerce de différentes façons, mais dans mon cerveau, il n’y a que de la médecine. Les paillettes, la télé, la reconnaissance, la notoriété, tout ça c’est extraordinairement jouissif. Mais audelà de ça, je consulte à l’hôpital et il ne faut pas être VIP pour venir, je vois tout le monde. Mes potes de l’hôpital en ont rien à foutre que je sois connu, ça permet
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de rester sur terre et de trouver aussi un équilibre. N’y a-t-il pas de revers à cette célébrité ? Des revers qui font parfois mal, oui ! Je les ai pris en pleine gueule pendant le 1er confinement. Je serais le médecin « préféré » des Français, donc très écouté. Et même si je relaie la même chose que le monde scientifique et international, quand c’est moi qui le dis, je ramasse. Et j’ai pris des pavés plus qu’à mon tour. Ce n’est pas facile et ça secoue beaucoup. Quelqu’un a dit que j’avais appelé la Covid une « grippette », donc j’avais dit grippette, alors que je n’ai jamais prononcé ce mot. Mais une fois que c’est parti, qu’est-ce que vous voulez faire ? C’est ce que Roselyne Bachelot appelle, et à juste titre, le ventilateur à merde ! Au départ, on laisse parce qu’on pense que répondre, serait pire. Mais à un moment, des trucs vous dépassent. Alors j’ai dit stop ! Au début de l’épidémie, je me suis trompé comme beaucoup, pensant que
ce serait moins grave que ça ne l’est, avec les données que j’avais. Mais on ne peut pas à la fois être en vitrine et ne pas prendre des coups. Il faut se préparer et se blinder, prendre du recul, parce que ça mine… Après, l’idée n’est pas d’être aimé par tout le monde... Par principe, le succès est toujours un peu douteux en France. Mais bon, je crois n’avoir tué personne… Et justement, si le succès est douteux, y-a-t il eu une forme de jalousie de vos pairs ? Pas des purs médecins. Je suis très fier de continuer à avoir la cote dans le domaine médical, je défends avant tout mon métier et les médecins. Après, il y a eu des mots publics de la part de médecins médiatiques envieux, qui ont dérapé en m’accusant de tous les maux. Et ça franchement, je m'en fous. Votre plus grand coup de gueule ? Les anti vaccins ! Je comprends que certains soient inquiets, mais qu’on
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Si à 30 ans, on vous avez prédit cette carrière, qu’auriez-vous dit ? Que la vie allait être formidable ! Il y a un adage qui dit : « Je crois que rien n’est impossible, même l’invraisemblable. » Je ne me dis jamais arrête de rêver ! Je ne m’interdis rien et le culot m’a bien aidé ! En fin de carrière, mon seul leitmotiv, c’est le plaisir.
Quelle est votre acteur favori, celui qui vous touche ?
Fabienne Arietti
Jean Dujardin, j’ai l’impression qu’il est dans un film comme il est dans la vie. De l’humour, de l’autodérision, c’est un acteur incroyable. Il est gentil et simple et tous les gens qui le connaissent disent la même chose.
Vous êtes un hyper actif, sur tous les fronts en ce moment… Et bien, je viens de finir de tourner un film pour France 3 où je joue le rôle d’un vétérinaire. Je me suis éclaté ! Après, il y a la sortie des cahiers Docteur Good, sur des thématiques qui tentent d’aider dans la gestion du stress, du sommeil. Un bouquin avec Patricia Chalon, sur l’amour et le sexe : les mots d’amour vus côté homme et vus côté femme. On n’en a pas du tout la même définition, enfin j’ai pas besoin de vous le dire ! Et pour le reste, on a arrêté pas mal de tournages, c’est très compliqué et je ne peux
incroyable et Blanche Gardin, j’aime bien cet humour trash !
L’auteur que vous dévorez ? J’ai lu pas mal de Stefan Zweig
Le (la) champion(ne) que vous admirez ? L’artiste dont vous adoreriez avoir une création chez vous ? Fabienne Arietti, j’aime son travail sur les animaux et l’Afrique.
Le(la) chanteur(se) que vous aimez particulièrement ? Michel Jonaz, j’aime tout ce qu’il fait, je n’ai raté aucun de ses concerts. Un mec génial. Vous passez une soirée avec lui, il vous raconte 200 blagues !
L'humoriste qui vous fait mourir de rire ? Florence Foresti, je la trouve assez
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pas faire de pronostics, c’est la cata ! On n’aurait jamais pensé une chose pareille. Votre plus grand regret ? Que le temps passe trop vite, que la fin de carrière approche déjà. A l’hôpital, on doit s’arrêter à 65 ans. Dans un an et demi, on me dira : allez, ciao, bonsoir ! Ce n’est pas facile de l’imaginer, à tel point que je me demande si je ne vais pas anticiper le départ pour ne pas qu’on me le demande ! C’est comme une séparation, il faut prendre les devants ! + d’infos : Sur l'amour de Michel Cymes et Patricia Chalon aux éditions Stock
FAN de...
Florence Foresti
soit le pays le plus vaccino septique, non ! Et le fait d’avoir bossé un an au Sénégal me rend encore plus hystérique sur ce sujet. Il y a tellement de pays dans le monde qui aimeraient avoir les vaccins proposés à nos enfants, que c’est une incompréhension totale de ma part. Et je pense qu’on n’a pas fini d’en entendre parler avec l’arrivée du vaccin covid.
Mon modèle de réussite d’humilité et de valeurs, c’est Tony Estanguet. Je le vois de temps en temps parce que je suis ambassadeur santé pour les JO Paris 2024. Il représente tout ce que le sport peut apporter à un homme. Et après, je suis fan de foot et quand je vois le ballon arriver dans les pieds de Mbappé, que de frissons !!!
Votre personnalité des médias préférée ? Nagui. C’est un homme orchestre. Il a une culture incroyable, un professionnalisme hors norme et lui aussi, une
petite revanche à prendre sur la vie.
Le ou la politique qui vous fascine le plus ? J’ai un profond respect pour François Hollande. Ce n’est ni de l’admiration, ni politique, mais c’est l’homme. On pense ce qu’on veut du président, mais j’ai eu la chance de le rencontrer. Il est drôle et surtout très humain et très abordable.
Le personnage historique que vous admirez ? C’est un peu orienté, mais Simon Wiesenthal, un chasseur de nazis qui a consacré toute sa vie à faire en sorte que les nazis où qu’ils soient, ne dorment jamais tranquilles. Et Simone Veil, bien sûr.
James Bond Votre héros préféré ? James Bond ! Le mec qui ne meurt jamais !
PUBLI-REPORTAGE
P
our Guy Marceau, tout a commencé il y a 14 ans maintenant, alors qu’il cherchait une baignoire en bois que jamais il ne trouva. Qu’à cela ne tienne… Il la fabriqua et fonda O’biozz, qui conçoit toujours aujourd’hui des baignoires en bois, mais aussi des douches, des spas, des hammams et des saunas. “La fabrication, c’est notre cœur de métier, explique-t-il, elle représente 98% de notre activité. Mais avant toute chose, nous devons nous imprégner de l’endroit où l’équipement va être placé, pour répondre au plus juste aux besoins du client.”
ÇA VA ? N I A B U O
d u f r o id , A v e c l’a r r iv é e ie d e c h a l e u r m a is à l’ e x t é v o u s a v e z e n v m a is s a n s é c h a r d e d a n s l e s r ie u r , d e b o is a u s e d o u il l e t t e t o u t e n d o ig t s , d ’u n e pe t t e … f a is a n t t r e m p o r d iq u e d o n t v o u s r ê v e z ! C ’e s t u n b a in n, O ’b io z z e s t s p é c ia l is é ! Ç a t o m b e b ie n
Car avec la fabrication, voilà le deuxième point fort d’O’biozz: la personnalisation. Le fait de maîtriser tout le processus, du séchage du bois jusqu’à la pose, permet en effet une grande liberté d’expression. Intérieur ou extérieur, encastré ou posé, avec ou sans escalier, O’biozz adapte le Red Cedar, ce bois sans nœud ni résine, à toutes les installations. Le fabricant haut-savoyard a même déposé ses propres créations comme le caisson de hammam individuel, le sauna « Moon » et sa paroi vitrée, ou la « barrique du bien-être ». Avec ces modèles en bois, O’biozz vise surtout le durable et le recyclable : “sur un bain à remous, nous n’utilisons que 15 kg de plastique - contre 400 pour un modèle tout plastique - , et nous essayons encore de réduire cette quantité.” Un positionnement et un savoir-faire qui permettent à la société aysoise de s’exporter, des campings Huttopia jusqu’aux atolls de Polynésie, en passant par la Chine, les Pays-Bas ou les Etats-Unis. Dernièrement, elle a également remporté l’appel d’offres pour 10 baignoires sur mesure dans le spa japonais Atsukan du très branché Hôtel Jam à Bruxelles.
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© Stéphane De Bourgies
/ RICHARD BERRY /
I
On l’a souvent vu en costume cravate ou
l a accompagné sa fille vous venez de l’évoquer, il en chemise noire, mais depuis 2018, sur à Rome, pour un chant y a une place, je ne dirais du cygne déchirant, pas politique, mais soscène, Richard Berry porte une barbe dans « Le Petit Prince de quelques jours et la robe. Verbe haut ciale, une façon d’avertir a dit ». Il a défendu Israël le public sur des faits de et col blanc, en se glissant dans la peau dans « Pour Sacha » et lutté société qui ont fait évoluer d’éminents avocats, il défend l’un des contre les terroristes islales mentalités, qui ont fait mistes à Paris dans « l’Union évolué des lois aussi. Donc rôles les plus importants de sa carrière. Sacrée ». Il a géré, avec ses ce travail, et celui qu’ont PROPOS RECUEILLIS PAR MÉLANIE MARULLAZ potes, une maison pleine pu faire les avocats à un d’enfants et vide de femmes moment donné, au cours à la Baule, dans « 15 Août ». Mais en Paul Lombard s’attaquant à la peine de d’une affaire dans leur vie, devient un ce début du mois de novembre, il est mort ou encore Michel Zaoui, dernier véritable travail social au quotidien. confiné, comme tout le monde. représentant de la partie civile à plaiJe le fais tous les soirs pour rappeler der lors du procès de Maurice Papon. Lui qui souffre affreusement du manque l’importance de la justice, de l’avocat Parce qu’avocats et acteurs jouent avec de liberté qu’impose le contexte sanidans la société, de la parole de l’avocat taire, s’y soustrait pourtant, conscient les mots, en maîtrisent la puissance, dans certains cas. Donc je me sens très que “la liberté des uns s’arrête là où Richard Berry est dans le prétoire concerné et très citoyen de faire ça. commence celle des autres”. Un sens comme un poisson dans l’eau. civique qu’il entretient sur les planches Et c’est aussi la première fois que vous où il jouait - avant la mise sur pause Activmag : Dans Plaidoiries, vous vous vous retrouvez seul sur scène… due à la Covid - « Plaidoiries ». Tiré d’un mettez dans la peau de personnalités Oui, et je me suis rendu compte à travail de reconstitution mené par le qui ont existé, pas de personnages de quel point c’était gratifiant. Même s’il journaliste Mathieu Aron, grand reporfiction, pour une pièce qui au-delà du y a la très belle mise en scène d’Eric ter à l’Obs, ce spectacle rassemble cinq jeu, a un aspect politique, historique… Théobald, même s’il y a le travail des grandes figures du barreau, pour cinq Quelle est la place de ce projet dans avocats, parce que leur parole est moments d’éloquence et de vérité qui votre carrière ? quand même au premier plan, en première ligne dans ce spectacle, il y a aussi ont marqué leur époque. Parmi eux, Richard Berry : C’est assez important mon travail d’acteur, qui est tout Gisèle Halimi défendant l’avortement, dans ma vie d’acteur, parce que comme
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/ RICHARD BERRY /
seul et qui vient mettre en valeur cette parole. Et pour un acteur, c’est très gratifiant de savoir que les gens viennent vous écouter, qu’ils se déplacent pour vous entendre.
Réaliser un film... choisir ses acteurs, ses décors, ses costumes, ça a un aspect beaucoup plus créatif que d’être acteur.
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© Celine Nieszawer
Y’a-t-il d’autres films ou pièces que vous avez joués qui ont révélé quelque chose de vous, d’autres pierres angulaires dans votre carrière ? Il y a eu, d’une autre façon, le moment où j’ai décidé de faire de la mise en scène. Mon premier film, « L’art délicat de la séduction », était inspiré d’un roman, « Kurtz », de Jean-Pierre Aubert. Mais après, j’ai écrit un autre film totalement original, « Moi, César 10 1/2 ans, 1m39 » qui partait vraiment d’un vécu personnel, intime. Et là, le fait de faire de la mise en scène, d’être à l’origine du projet, de l’écriture, de choisir ses acteurs, ses décors, ses costumes, ça a un aspect beaucoup plus créatif que d’être acteur. En tant qu’acteur, on est dépendant, ou plutôt au service des autres, ce qui n’est pas désagréable de temps en temps, je dirais même reposant. Et là, tout d’un coup, il y avait quelque chose de plus gratifiant aussi, parce que c’était moi et moi seul. Quand les gens sont venus voir le film, j’étais très touché. Et ils continuent d’ailleurs de le voir, c’est marrant, il se repasse de génération en génération. En tous cas, ce sont des étapes de vie qui ont fait qu’à un moment donné, j’ai pris confiance dans mon propos. Vous avez aussi beaucoup fait confiance aux autres : Eric Assous (auteur de Nos Femmes et La Nouvelle, mis en scène au théâtre par Richard Berry), Alexandre Arcady (réalisateur du Grand Pardon, l’Union Sacrée, Pour Sacha…), Christine Pascal (réalisatrice notamment du Petit Prince a dit), vous êtes assez fidèle dans vos collaborations… Est-ce que vous êtes un homme de bande ? De bande, ce n’est pas tout à fait le cas, parce que ça sous-entend beaucoup de monde. Là, ce sont des amitiés qui ont parfois débordé sur des fidélités professionnelles. Christine, Arcady bien sûr, Timsit ou Assous, sont vraiment des complices artistiques, avec lesquels je m’entendais très très bien. D’ailleurs, vous mettez le doigt sur quelque chose qui vient me rappeler, tristement,
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/ RICHARD BERRY /
Quels ont été les hommes de votre vie ? Les hommes de ma vie, ce sont d’abord des gens comme Louis Jouvet, Montgomery Cliff, Marlon Brando… Sans les connaître, ils m’ont inspiré, marqué par leur travail, par ce qu’ils ont écrit. Je pense surtout à Louis Jouvet en disant ça, parce que c’était un homme de théâtre, mais aussi un homme de cinéma. Et puis après, il y a eu les grands acteurs américains, comme De Niro,
en particulier, pour lequel j’ai toujours une immense admiration. En ce qui concerne les amitiés que j’ai pu avoir, je retrouve Eric Assous, je retrouve Arcady… Arcady, il est venu me chercher, il a découvert toute une génération d’acteurs, comme moi, Darmon, Bacri, il y a pas mal de gens qui sont passés dans ses films, donc il compte beaucoup. Francis Veber aussi, j’ai adoré travailler avec lui. Et puis vous parliez d’hommes, mais pour moi, Christine Pascal est aussi importante que tous les hommes que j’ai pu rencontrer. Vous avez passé le cap des 30 ans en 1980, vous aviez principalement fait du théâtre, mais vous aviez déjà quelques films à votre actif. Quels souvenirs, quelles impressions gardez-vous de cette trentaine ? Une période de grande libération ! A la fois par l’autonomie que j’ai pu vivre
Robert de Niro
un immense fan, sensible, elle me bouleverse. Je la reconnaîtrais entre mille.
© AP
L'humoriste qui vous fait mourir de rire ?
Quelle est votre acteur favori, celui qui vous touche ? De Niro. Il a moins l’occasion de tourner, parce que c’est un métier qui consomme les acteurs jeunes, mais il a toujours, pour moi, la palme.
L’artiste dont vous adoreriez avoir une création chez vous ? J’aimerais bien un Picasso quand même. Parce que ce qu’il a fait, j’en découvre quotidiennement l’infinie variété et le talent. Je ne parle pas de mon frère (le peintre et sculpteur Philippe Berry, père de Marilou Berry), parce que j’en ai, des œuvres de lui !
Mourir de rire ? Y’en a pas beaucoup. Il y a des choses qui me font beaucoup rire, comme Gaspard Proust, Gad, Timsit, Laurent Gerra peut être irrésistible dans certaines imitations, mais on ne peut pas réduire ça à un seul.
L’auteur que vous dévorez ? Romain Gary. Je crois que j’ai dû relire 2 ou 3 fois ses livres, comme la Promesse de l’Aube, je suis un grand fan.
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FAN de... dans son sport qui est à la fois très technique et très poétique. Comme s’il était sur le toit du monde. C’est très gracieux, très beau, et en même temps, ça demande beaucoup de force.
Le ou la politique qui vous fascine le plus ? Les hommes politiques ne me fascinent pas. Je dirais Simone Veil ou Gisèle Halimi.
Le (la) champion(ne) que vous admirez ? Renaud Lavillenie, champion du monde de saut à la perche. Il y a quelque chose
Le personnage historique que vous admirez ?
Un chanteur ou une chanteuse que vous chantez sous la douche ? La seule et l’unique, c’est Callas, et franchement, je ne peux pas vous dire que je la double, c’est impossible. Mais je suis
en tant qu’acteur, parce que je quittais la Comédie Française et que je pouvais voler de mes propres ailes, sans plus dépendre d’une institution : on me proposait beaucoup de films, je devenais totalement libre, indépendant, c’était énorme ! Et il y avait aussi, ce qui contribuait énormément à ce sentiment, les années 80, c’est à dire l’arrivée de Mitterand. A l’époque, Mitterand, c’était comme le messie, c’était le libérateur. C’était la première fois qu’un homme de gauche arrivait au pouvoir et les années 80, pour moi, c’est un rayon de soleil qui déferle sur la France. Tout à coup, on a l’impression d’être libre, quoi ! Il y a la place donnée à la culture avec Jack Lang, l’art, la créativité, l’architecture… J’avais l’impression que les institutions allaient se remettre en question. Donc une sensation d’immense liberté, de libération.
Gisèle Halimi
un manque épouvantable. Que ce soit Christine, qui était vraiment ma complice, qui disait même que j’étais son double masculin ou Eric, avec lequel j’avais l’impression d’écrire à une seule voix, ils sont partis aujourd’hui et je me sens assez seul. Pour le dire très honnêtement, j’ai vraiment perdu des frères, des amis, des sœurs qui étaient aussi importants dans ma vie professionnelle que dans ma vie privée.
De Gaulle. Sans lui, on serait allemands !
Votre héros préféré ?
Maria Callas
Le lieutenant Blueberry, un mec que j’aime bien, il me fait rire.
A ce prix-là, n’yprix-là, a quasiment Ailce question ilplus n’y ade quasiment à sede poser. plus question à se poser. Est-ce qu’une e-up s’arrête si on la charge avec de l’électricité statique ?
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/ STÉPHANE DE GROODT /
M
on homme à moi, en tout bien tout donneur, il me parle d’aventures… Et à 54 ans, il en a au compteur ! Sur les circuits, les planches, les ondes, sous les projecteurs dedans, dehors, devant, derrière, faut suivre !! Et à un rythme aussi effréné que son débit, il va la couler, sa Brel ! Mais non, à l’aise partout, il maîtrise, connaît la lune comme sa poche. Une vie rêvée qu’il pilote comme les voitures de courses qu’il a fait rugir pendant 15 ans, à fond ! Vous avez dit moteur ? En plein tournage du prochain film de Jean-Pierre Jeunet, dans les starting blocks pour nous dévoiler, sur scène, « Qui est monsieur Smith ? », avant d’enchaîner en « Compagnie des femmes » un road movie poétique de Pascal Thomas, et de faire pétiller « Champagne ! » de Nicolas Vanier, un film chorale dont le tournage est prévu au printemps, tout en travaillant sur l’écriture de son premier long métrage à lui, Stéphane De Groodt est à bloc, toujours, la tête dans
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Hier pilote de course, aujourd’hui acteur, comédien, chroniqueur, auteur, réalisateur… Pour Stéphane De Groodt, la vie est un jeu de rôles, de mots et de p’tites voitures ! Rencontre à fond la gomme. PROPOS RECUEILLIS PAR LARA KETTERER
les étoiles, la pédale scotchée au plancher… Après 4 lapins, de quoi remplir mon clapier pour l’hiver, il est enfin à moi, mon héros des mots… Activmag : Quel genre d’enfant étiezvous ? Stéphane De Groodt : J’étais un gamin très solitaire. J’étais assez gros, ce qui me complexait. Et ce complexe est devenu un moteur. Il fallait que je change mon physique pour pouvoir rentrer dans une voiture de course, qui était un de mes rêves, et je voulais me faire accepter des autres. Les faire rire, comme
Louis de Funès, apparaissait un bon moyen. Et c’est ce qui a développé mon envie de devenir comédien également. Du coup, par ce complexe, je me suis très vite projeté dans un autre monde, un monde de grands. L’école et vous, une grande histoire de désamour ? L’école académique, ce n’était pas pour moi. Je préférais celle de la vie, des rencontres, de l’observation, j’avais besoin d’apprendre, mais pas assis sur un banc. J’étais dyslexique, incapable d’intégrer de la théorie. Encore aujourd’hui, je ne maîtrise pas les termes techniques du français, alors que l’écriture fait partie de mon métier. Je fais les choses à l’instinct, à l’oreille, à l’intuition. Vous rêviez beaucoup, notamment d’aller sur la lune… Je voulais surtout aller au bout de mes rêves, faire quelque chose qui soit hors norme. En fait, j’avais la gourmandise de tout vouloir faire, pompier,
© Sylvain Lefevre/Getty Images
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TEUR !
C’est comme à vélo, quand on arrête de rouler, on tombe. Ma vie est comme ça, comme sur un vélo.
pilote, comédien, aller sur la lune, et pourquoi je ne pourrais pas tout faire ? Aujourd’hui encore, au restaurant, je veux prendre toute la carte ! A Disney, monter sur toutes les attractions. C’est comme à vélo, quand on arrête de rouler, on tombe. Ma vie est comme ça, comme sur un vélo. … ou comme dans une voiture ? Vos premières courses, ado, vous les avez passées dans une baignoire baquet, c’est pratique pour se faire mousser ? En tout cas, c’était pratique pour m’habituer à rouler sous la pluie ! Mais dans cette baignoire, le ridicule ne tuant plus, avec la combi et tout l’attirail, j’avais surtout la sensation d’être installé dans une voiture de course, couché dans le même espace exigu. Je me projetais… et ces projections sont devenues des buts, dans tous les domaines. A 18-20 ans, hormis une brillante carrière de faiseur de raviolis, quels rêves nourrissiez-vous ? Déjà, je nourrissais les gens, je nourrissais donc quelque chose !! (rire) J’adore la cuisine et faire des pâtes, pour gagner mon indépendance et me
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payer mes cours de pilotage, c’était un moment heureux. Les raviolis, c’est le symbole de ma liberté !! Le week-end coureur automobile, le soir vous preniez des cours d’impro, vous aimez vous mettre en danger ? Vous exposer ? C’est primordial pour vivre ! Sans exposition, il n’y a pas de lumière, y’a rien. C’est Brel qui m’a poussé là dedans : faut se lever, faut y aller, faut se planter. Et se planter, c’est bien, ça repousse après ! Si vous ne faites pas d’erreur, c’est que vous ne vivez pas. Chercher ses propres limites, les explorer, c’est essentiel pour moi. Rien qu’hier, avec des amis, on a eu un grand débat sur la liberté d’expression. Cette liberté, pour exister, elle a besoin d’un cadre, de limites. Au-delà, c’est l’anarchie. Ces limites, il faut les trouver pour expérimenter ensuite sa liberté. Le débat tournait autour de Charlie ? Exactement. Et votre point de vue sur le sujet ? C’est d’autant plus sensible pour moi que je suis dans un métier lié à
l’expression. Mais être libre de s’exprimer, ce n’est pas forcément pouvoir dire tout ce qu’on veut. On ne vit plus dans la même société qu’il y a un siècle ou même 20 ans. Elle est hyper connectée. Et les propos que vous tenez ne sont plus diffusés qu’à un cercle restreint, ils touchent un public tellement plus large, et par là-même n’ont plus la même valeur. L’autre a aussi son importance. Je trouve que ce n’est plus de l’expression quand ça devient de la provocation. Vous vivez tout à fond la caisse ! Diriezvous que vous êtes un brin excessif ? Vivre à fond la caisse, je trouve ça assez raisonnable au final ! Y a tant à explorer… Explorer, aller au bout de vos rêves, c’est votre moteur. Vous rêvez encore ? Ce serait un vrai cauchemar que de ne plus avoir de rêves. De ronronner. Il m’est arrivé un soir de ne plus avoir le trac avant de monter sur scène. C’était pas possible ! Le lendemain, je me suis mis en danger, pour ne plus être confortable. Je ne supporte pas l’idée que deux jours se ressemblent. Alors oui, je nourris l’envie de réaliser un film, d’écrire une pièce de théâtre, de
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grandir comme père attentif auprès de mes filles. Tous les jours, on peut devenir quelqu’un de différent ! Ça ne me quittera jamais cette notion de devenir… De vos 30 ans, vous retenez quoi ? 30 ans, pour moi, c’est une rupture à tous les niveaux. Une rupture amoureuse, l’amorce de la fin de ma carrière automobile pour me consacrer à celle d’acteur. J’étais au milieu du gué à 30 ans ! En fait, j’aurais aimé avoir 50 ans à 30 ans ! Je suis beaucoup plus heureux de ce que je suis aujourd’hui, qu’à cette époque… mais avec 20 ans de plus ! Ecriture, théâtre ou cinéma, dans quel exercice vous vous éclatez le plus ? J’ai pris conscience que j’étais d’une impatience terrible. Je dois être dans l’action constamment, sinon je tombe du vélo ! J’adore le cinéma, mais je ne supporte pas d’attendre. Et le cinéma, ce n’est que ça… J’aime initier les choses, du coup, forcément, j’adore l’écriture, parce que c’est moi qui tiens la plume et qui suis maître du temps, d’où mon envie de réaliser, d’inscrire mon propre tempo. Du coup, ça dépend du degré de mon impatience… Après, je suis fou de théâtre. Vous êtes là, vous jouez vous ressentez l’énergie du public… C’est intense. Théâtre et pilotage, même adrénaline ? Carrément. Vous savez, je ne fume pas, je ne prends pas de drogue, mais je suis complètement camé à l’adrénaline.
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C’est moins cher ! Et moins mauvais pour la santé, paraît-il. Mais c’est une vraie drogue. J’ai besoin de vibrer, d’être excité par la vie et c’est vrai que le théâtre, comme la course, c’est excitant ! Y a de l’enjeu, du risque, il faut faire preuve de créativité, ne jamais se poser. C’est pareil dans une vie de couple. Même si on décide de passer jour et nuit avec la personne qu’on aime, il faut réinventer la relation. Au tout début de l’histoire avec ma femme, alors que le ciel était dégagé, je lui ai dit : ce serait bien qu’on ait la force de décider, quoi qu’il arrive, de déménager tous les 4-5 ans, pour avoir une nouvelle circulation des émotions et de changer de métier tous les 4 ans, de renouveler les choses, pour les réinventer, toujours… Vous jouez avec les mots, vous jouez les rôles qu’on vous confie, vous jouez aux petites voitures, grandeur nature… Vous ne seriez pas un joueur invétéré ? J’aime le jeu, tant qu’il n’est pas de hasard… J’aime provoquer le hasard, mais je n’aime pas qu’il me provoque. Je n’aime pas être soumis à lui, comme dans un casino. Ne plus être maître de mon destin, c’est perdre ma liberté… Moi, quand je joue avec les mots, mais pareil pour le reste, c’est beaucoup de travail. Desproges disait que faire rire est une affaire sérieuse… D’où vous vient cette écriture, entre « absurdie » et une certaine logique ? Ça me vient de l’impro. Quand j’ai
découvert qu’on pouvait visiter le monde autrement, dans notre tête. L’absurde ne part pas de rien. C’est raconter quelque chose d’existant, mais d’une autre manière. C’est se jouer de la réalité. Puiser dans son imaginaire. Bah finalement, vous l’avez fait votre voyage sur la lune ? Oui, et j’ai pris un abonnement ! Je fais des aller-retour constamment. Pour avoir bien observé vos chroniques, je dirais que vous empruntez votre technique au mot-decin légiste : vous commencez par ausculter les mots, vous les disséquez avant de les recoudre à votre sauce, souvent dans le désordre… C’est exact. On ne comprend jamais aussi bien un appareil électrique qu’en le démontant et en le remontant ! Pareil pour la peinture, les objets, les mots, une pièce de théâtre, pour mieux en appréhender les rouages, entrer dans la tête de l’auteur, se noyer dans l’encre des mots pour en découvrir tous les secrets. J’adore ça ! Et je suis toujours surpris de découvrir que l’association de tel mot avec un autre va donner un mot nouveau… C’est un vrai trésor. Cette recherche est très amusante et excitante. C’est pas tant le jeu de mots qui est ludique, mais c’est de jouer avec eux. C’est pas un peu le bazar dans votre tête ou vous rangez de temps en temps ? Plus que le bazar, c’est très bruyant. Je me parle constamment, sans être
schizophrène pour autant, mais c’est un vrai dialogue animé dans ma tête, entre moi et moi : je me juge, je me jauge, je me coupe la parole, me confronte à moi-même souvent et ça me sauve de bien des tourments… Donc oui, c’est le bazar et encore plus quand je m’engueule !
Chevalier des arts et des lettres en 2015, sacrée revanche pour quelqu’un qui n’a aucun diplôme… Je ne suis pas très revanchard de caractère. Etant un cancre à l’école, jamais je n’aurais pu imaginer recevoir une
© Sylvain Lefevre/Getty Images
Les livres, post chroniques, c’est un peu la session de rattrapage pour le public… Une seconde chance pour tout comprendre ? En fait, c’est Muriel Beyer, éditrice chez Plon, qui un jour me dit : « je voudrais éditer tes textes », et je ne comprenais pas bien pourquoi. Pour moi, c’était le comédien qui racontait des histoires avec une rythmique et « le comprenne qui pourra » effectivement. Je ne cherchais pas à faire quelque chose de didactique, ou que ce soit absolument intelligible. C’était un exercice de style qui acceptait, dans sa version rythmée, de laisser sur le bord de la route quelques jeux de mots qui ne seraient pas perçus ou compris. Peu importait, c’était mon plaisir de sortir l’histoire comme ça. Et elle a insisté… Elle y croyait et l’avenir lui a donné raison. Les livres ont très bien marché.
© DR
/ STÉPHANE DE GROODT /
Le jeu
quelconque distinction dans ce registre. Cette reconnaissance, que ça vienne de la France, moi petit Belge, m’a vraiment ému. Les femmes de votre vie, il y en a eu pas mal… C’est vrai. D’ailleurs, je dédicace mes livres ainsi : « à ma mère qui a fait de moi un fils, à ma femme qui a fait de moi un mari, à mes filles qui ont fait de moi un père et à ces femmes qui ont fait de moi un homme. » En fait, les femmes jouent un rôle primordial dans ma vie. Parmi elles, Maïtena Miraben et Caroline Roux sur Canal+ ? Sans Maïtena et ses réactions, ça n’aurait pas fonctionné de la même manière. Il y avait une vraie alchimie. Mais c’est vrai que ça a démarré avant, avec Caroline. Et même si on ne se voit plus, un vrai lien est resté, on communique souvent via les réseaux. L’histoire a commencé avec elle, à la matinale, et je ne l’oublierai jamais. Et avant encore, c’est Christelle Graillot, dénicheuse de talents pour Canal, qui m’a poussé
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à faire des essais pour la chaîne. Elle sentait quelque chose sans savoir quoi exactement, pour de la pige, pour devenir animateur, chroniqueur ? 10 fois elle m’a demandé, 10 fois je lui ai dit non. J’avais 40 ans, j’étais comédien, j’allais pas recommencer les castings pour une autre voie ! Et elle a tellement insisté que j’ai cédé. Et ça a tout changé pour moi. Alors oui, ces femmes ont fait de moi ce que je suis. Je leur dois tellement. Ma femme Odile particulièrement, qui a toujours eu un regard important sur mon parcours, terre à terre, pertinent, qui m’a accompagné pendant 20 ans. Certes, on n’est plus ensemble aujourd’hui, mais elle compte beaucoup pour moi. Bon, dans le tableau il y a quand même quelques hommes… Un Jacques Brel par exemple ? Il a bouleversé ma vie ! C’est le mari de ma mère - un puits de sciences qui a beaucoup contribué à mon éduction -, qui m’a fait découvrir Brel. L’éducation, c’est parfois juste mettre entre les mains un disque qui change tout. Ce
fut une ampoule qu’on a allumée. Dans sa manière de parler de la vie, de chanter l’amour, sa force, son émotion, et sa droiture. De renoncer à la scène quand il a eu le sentiment d’avoir tout dit, pour ne pas se répéter... Alors qu’il n’avait pas 40 ans et qu’il était au sommet… C’est rare une telle authenticité, une telle honnêteté. Il y a des chansons de lui que j’écoute aujourd’hui pour la cinquantième fois, j’ai toujours les larmes aux yeux, les poils qui se hérissent. Il est inscrit dans ma chair. Les pilotes aussi vous ont « guidé » ? Et comment ! Je pense notamment au pilote belge Jacky Ickx, ou à Ayrton Senna, Villeneuve, des chevaliers des temps modernes, des héros flamboyants qui allaient sur la lune ! Cette fameuse lune… dont parlait si bien Brel, l’inaccessible étoile… Cette quête pour s’élever. De tous vos films, lesquels ont joué un rôle particulier dans votre vie ? « Le Jeu » de Fred Cavayé, j’ai adoré ce film et j’ai le sentiment qu’il a
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Arch2O Architectes
/ STÉPHANE DE GROODT /
Vous êtes en plein tournage du prochain long métrage de Jean-Pierre Jeunet, Bigbug, une comédie satirique et futuriste sur l’intelligence artificielle… C’est une aventure extraordinaire de pouvoir travailler avec quelqu’un comme Jean-Pierre Jeunet, qui vit avec, dans, par et pour le cinéma. La seule personne avec qui j’ai vécu ça auparavant, c’est Claude Lelouch. Ce sont des
Quelle est votre acteur favori, celui qui vous touche ?
enfants, en fait ! Ils ont cette capacité à créer des univers à part, à nous faire rêver… Chaque plan que Jeunet imagine pour son film, vous pouvez l’imprimer et le mettre au mur sous cadre ! C’est magnifiquement pensé. C’est vraiment une superbe expérience que je vis là ! Il y a eu Stéphane le pilote, le comédien, l’acteur, l’auteur, le chroniqueur, le réalisateur, vous êtes encore nombreux dans votre tête ? (rire) Euh… il y en a un autre qui est en train de poindre… Je travaille sur le développement d’une application. J’ai décelé un manque dans un secteur très particulier et elle devrait combler ce vide, mais j’en dis pas plus… Et puis il y a Stéphane le papa… Quel genre de père êtes-vous ? Un père transi et contrarié de ne pouvoir être plus présent pour ses filles.
Peter Sellers
Il y en a tellement, mais peut-être Peter Sellers, qui a eu son équivalent français avec Michel Serrault, aussi à l’aise dans l’absurde, la comédie, que dans le drame. Et plus contemporains, Vincent Lindon, Gilles Lelouch et Jean Dujardin… Ils ont une palette de jeu incroyable.
L'humoriste qui vous fait mourir de rire ?
Lucian Freud ou Bacon pour leur intensité.
Paul Mirabel, c’est ma came ou Ben.
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Sylvain Tesson et Odile d’Oultremont. C’est pas parce que c’est la mère de mes enfants. J’ai découvert en elle une romancière hallucinante !
Le (la) champion(ne) que vous admirez ?
Votre personnalité des médias préférée ? Ardisson ou Chancel, pour leur culture, leur intelligence.
En politique, qui vous fascine le plus ?
Odile d'Oultremont
Lucian Freud
L’auteur que vous dévorez ?
Brel pour tout ce qu’on s’est dit, Aznavour et Pomme.
FAN de...
John McEnroe, Jacky Ickx et Ayrton Senna. Quels charismes !
L’artiste dont vous adoreriez avoir une création chez vous ?
Votre chanteur/se préféré(e), que vous doublez sous la douche ?
Je ne les vois que les week-ends. C’est terriblement frustrant. D’un mois sur l’autre, l’évolution physique, celle de leur caractère, de leur regard sur les choses, au-delà de l’amour que je leur porte, les enfants apparaissent comme le point de référence de ce temps qui passe trop vite. Et dans ce temps qui nous échappe, j’essaie de faire de mon mieux, avec le sentiment d’être souvent maladroit. Comme je ne peux pas les aider scolairement, je n’ai pas le bagage pour ça, j’essaie de leur insuffler le goût du risque, de l’humour, cette forme d’intelligence qui va avec. On ne peut pas être foncièrement drôle sans être intelligent et inversement. Et l’humour est une jolie carapace qui protège et impose de prendre du recul sur les choses. C’est ce genre de graines que je sème auprès de mes filles…
Ayrton Senna
changé mon statut dans le métier. Il y en a un autre que j’aime particulièrement et qui va bientôt sortir, c’est « Tout nous sourit » de Mélissa Drigeard avec Elsa Zylberstein (NDLR : ils ont reçu tous les 2, pour ce film, le prix d’interprétation au Festival International du Film de Comédie de l'Alpe d'Huez), c’est un film qui compte pour moi et qui j’espère comptera pour les téléspectateurs quand il pourra enfin être vu en salle…
Roselyne Bachelot et Jacques Chirac, Cohn-Bendit pour leur personnalité.
Le personnage historique que vous admirez ? Simone Veil.
Votre héros préféré ? Mes héroïnes, ce sont mes filles !Et Astérix !
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/MILO MANARA /
Eros bande dessinée de
Des courbes parfaites, des poses lascives, un trait qui donne chaud… En imaginant, dans les années 80, les aventures d’une femme qui s’abandonne malgré elle aux plaisirs de la chair, Milo Manara devient le maître incontesté de la BD érotique pour des générations entières de lecteurs. Et moi ? Emois, émois… PROPOS RECUEILLIS PAR MÉLANIE MARULLAZ
A
voir un père fan de BD, c’est voir traîner, depuis toujours sur la table du salon, l’ « Umour » coloré de Fluide Glacial, l’anticipation glaçante de Métal Hurlant, la sélection pointue d’(A Suivre)… et au milieu de tous ces magazines spécialisés, l’Echo des Savanes. Vient inévitablement un âge où l’on ne se contente plus de la couverture. En cachette souvent, on feuillette, l’œil furète puis s’arrête. Le mien est capté par un noir et blanc proche de l’esquisse, sobre mais rond,
des lignes sensuelles, une bouche entrouverte et des paupières mi-closes… Celles de Claudia, sublime bourgeoise mariée et coincée, dont le cerveau est relié à un boîtier, qui, à chaque clic lui fait perdre tout contrôle. Sous le crayon de Milo, sa libido affole la mienne. Ce n’est pourtant pas sa représentation du désir féminin qui fait connaître Manara en France, quelques années avant la parution de ce fameux « Déclic ». En 1975, il a tout juste 30 ans, quand George Wolinski, qui deviendra son ami, lui achète « le Singe », adaptation d’un conte chinois, publié dans Charlie Mensuel. Il travaillera
ensuite pour Larousse sur « l’Histoire de France en bandes dessinées » et « La Découverte du Monde », avant d’être repéré par Casterman : “un éditeur belge, qui n’aimait pas beaucoup l’érotisme. Donc, quand j’ai écrit « Giuseppe Bergman », il y avait quelques scènes, mais ce n’était pas une BD érotique”, explique-t-il avec un accent chantant et des approximations dépaysantes que l’écrit ne permet malheureusement pas de retranscrire. Il dessinera aussi pour Hugo Pratt, Fellini, croquera Bardot ou les Borgia, et son dernier opus retrace la vie tourmentée du Caravage. Vaste et variée, l’œuvre de Manara ne tient donc décidément pas dans une case. Activmag : Vous avez commencé à dessiner de la BD érotique en Italie à la fin des années 60. Vous dites pourtant que vous n’aviez pas cherché l’érotisme, qu’il est venu à vous. Milo Manara : Oui, parce que c’était l’époque où il y avait ces petits albums qu’on appelle « Fumetti », des
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Tiré de l'album « El Gaucho » de Milo Manara et Hugo Pratt
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choses très commerciales, de qualité honteuse, mais qui ont donné la possibilité à beaucoup de jeunes dessinateurs de commencer à travailler, à gagner de l’argent. Pour moi, c’était une sorte de passage obligé, ces Fumetti érotiques, et puis j’ai continué… Mais il faut dire que j’aime beaucoup l’érotisme, le dessiner, le raconter. Et puis ça m’a permis d’apprendre le métier, parce j’ai fait le lycée artistique en Italie, mais pas une école exprès pour la BD. A l’époque, ça n’existait pas. Et j’en lisais très peu, quand j’étais gamin. Il n’y en avait pas à la maison, c’était presque interdit. Ma mère était institutrice, à l’ancienne, et elle considérait ça comme quelque chose d’anti-éducatif, parce que les enfants regardaient les dessins et ne lisaient pas les textes ! C’est Jean-Claude Forest, et son personnage Barbarella, qui m’a ouvert la porte sur la bande dessinée pour adulte. En France, c’est L’Echo des Savanes qui publie votre plus gros succès, Le Déclic, en 1983, mais tout avait commencé par une commande en Italie… Oui. il y avait une éditrice, Adelina Tattilo qui faisait un magazine copie de Playboy, Playmen. Il y avait une partie rédactionnelle très intéressante, avec des écrivains de haut niveau et dans les dernières pages, une BD érotique, dessinée par Guido Crepax (NDLR : père de Valentina, personnage érotique mythique des années 70). Mais à un moment donné, comme il n’en avait plus de disponible, ils m’ont demandé de prendre le relais, alors j’ai imaginé Le Déclic. En Italie, ça s’appelle Il Gioco (le jeu), et un des personnages principaux est un journaliste de Playmen. C’était un très beau magazine, bien illustré, on n’avait pas honte de publier dedans à l’époque. De toute façon, j’essayais toujours de dessiner un érotisme qu’on n’avait pas honte d’acheter, qui soit acceptable en société. C’est un érotisme très esthétique, les femmes sont sublimes, les dessins raffinés… Ah oui, j’essayais de dessiner le mieux que je pouvais ! Une fois, j’ai été surpris à Angoulême, où j’ai rencontré Claire Brétecher, qui m’a dit : “moi, je n’aime pas l’érotisme, sauf le tien.” C’était très émouvant parce que je l’admirais beaucoup. C’était une femme vraiment
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splendide, pas seulement physiquement, elle avait l’intelligence, l’esprit, l’humour… Donc j’étais content, parce que c’était mon but de faire une histoire qui soit très érotique, mais pas vulgaire, pas blessante pour la femme. Ça, c’était pour moi un point très, très important. Est-ce que vous vous attendiez, d’ailleurs, à ce que vos BD marquent autant des générations d’hommes que de femmes ? J’étais très surpris, surtout les premières fois, pendant les séances de dédicaces en France, en Italie, et même aux EtatsUnis. Il y avait toujours plus de filles que de garçons qui me demandaient des dédicaces : pour leur père, leur copain, etc., mais aussi pour elles. C’est quelque chose dont je suis très fier. On parle toujours du volet érotique de votre œuvre. Est-ce vous avez l’impression que c’est réducteur ?
Je n’ai rien fait contre. J’aime l’érotisme, donc ça ne me gêne pas d’être défini comme dessinateur érotique, mais je regrette un peu, parce que j’ai fait beaucoup d’autres choses. Et même dans le dessin érotique, à part le dessin principal, je crois que le décor est aussi important que le personnage ou les corps. Et je crois que l’érotisme n’est pas qu’une question de nudité, c’est surtout une question d’intelligence. Je donne donc plus d’importance aux yeux, au regard, qu’aux jambes ou aux seins. Le regard d’une femme est beaucoup plus expressif que celui des hommes. D’un seul regard, elle peut séduire, et pas qu’en dessin, dans la réalité aussi. Vos plus grands succès sont sortis fin 70, début 80… Est-ce qu’on avait plus de liberté à l’époque ? Est-ce que votre métier a changé ? Oui, je crois. A la fin des années 60 ou début des années 70, l’érotisme, dans
la BD, mais aussi dans la littérature ou le cinéma, avait un rôle révolutionnaire. Quand on pense au « Dernier tango à Paris » de Bertolucci ou à « Barbarella » de Jean-Claude Forest, ou à George Pichard (Blanche Epiphanie), il y avait des auteurs qui ont contribué à changer la société, on se permettait beaucoup plus de choses. Mais je crois qu’aujourd’hui, on a régressé. Il y a même une certaine censure. Aux EtatsUnis par exemple, j’ai fait beaucoup de couvertures pour Marvel, et j’ai arrêté parce que les dernières, qui n’avaient pourtant rien de différent ou de plus osé, ont été censurées. On parlait tout à l’heure de Wolinski, qui vous a « lancé » en France, j’imagine que pour tous les dessinateurs de BD, ce qui s’est passé à Charlie Hebdo, a été quelque chose de très violent… Je ne sais pas si les assassins connaissait le travail de chacun des hommes
© Simone Florena
Aux Etats-Unis, j’ai fait beaucoup de couvertures pour Marvel, et j’ai arrêté parce que les dernières, qui n’avaient pourtant rien de différent ou de plus osé, ont été censurées.
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© Enrico Fedrigoli
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qu’ils ont tués, mais en ce qui concerne Wolinski, il a toujours traité les religions avec un respect absolu. On pouvait lui reprocher l’érotisme, peut-être, mais absolument pas le manque de respect pour la religion, c’était un homme d’une grande droiture morale, un homme exceptionnel. Il a été tué pour rien. Dans les jours qui ont suivi, Charlie nous a demandé de faire des dessins en hommage aux victimes. Moi, j’ai dessiné Georges avec une femme voilée qui lui fait un bisou sur la tête. Parce que je suis convaincu que même les femmes musulmanes l’adoraient. Et il adorait les femmes, il les respectait vraiment. Sur ce terrain, on était vraiment d’accord.
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On était très amis pour ça : on concevait l’érotisme de la même façon. En plus, il arrivait à faire de l’humour, alors que moi, j’en fais très peu, je ne suis pas doué pour ça et en général, quand on commence à rigoler, c’est moins érotique. Mais Georges arrivait à mêler les deux, c’était vraiment formidable. Qui sont les autres hommes de votre vie ? Federico Fellini, parce que c’était un génie, qui m’a marqué avec son cinéma, bien avant que je le connaisse. Après, en personne, il a changé ma mentalité, ma façon de regarder la vie en général. Chez les dessinateurs, beaucoup
m’ont marqué : Tardi (Adèle Blanc-Sec), Bourgeon (Les Passagers du vent), Liberatore (RanXerox), tous ceux du magazine de science-fiction Métal Hurlant, comme Moebius (L’Incal), pour qui j’ai beaucoup d’admiration. Mais la vraie confiance, je l’avais avec Hugo Pratt, avec qui j’ai travaillé. J’étais très fier d’être le seul dessinateur pour lequel il a écrit des scénarios. On avait une relation amicale très intime, il était comme mon frère plus âgé. Même si parfois, c’était moi qui avait le rôle de l’aîné, parce que lui était anarchiste dans sa façon d’affronter la vie. Il était l’homme le plus libre que j’ai connu. Il arrivait à faire des choses qui, pour
FAN de...
Le personnage historique que vous admirez ?
Barack Obama L'humoriste qui vous fait mourir de rire ? Si on parle BD, c’est Gotlib et si on parle de cinéma, je ris beaucoup avec Stan Laurel et Oliver Hardy.
L'auteur(e) que vous dévorez ?
J’adore Picasso, mais je ne pourrais pas renoncer à Rembrandt, Velasquez, Raphaël… Mais Caravage, je l’aime comme peintre et comme homme aussi, pour la vie qu’il a eue, la vie d’un vrai voyou.
Là, il y en a vraiment beaucoup trop ! J’ai commencé à être amoureux de la littérature avec Homère, et après Homère, presque tout ! Le dernier que j’ai aimé, c’est Houellebecq par exemple. Mais c’est impossible pour moi d’isoler seulement un homme.
Le(la) chanteur(se) que vous aimez particulièrement ?
Le (la) champion(ne) que vous admirez ?
J’aime beaucoup Paolo Conte, mais aussi tous les chansonniers. J’adorais Jacques Brel, Aznavour…
J’aime beaucoup la moto, alors Valentino Rossi. Mais j’aime tous les champions de moto, pour leur courage.
Quand j’étais enfant, j’aimais Garibaldi. Je le trouvais fascinant, et tous les auteurs de la Révolution Française, ils ont vraiment changé l’histoire.
Votre héros préféré ? Mon héroïne, c’est Barbarella. Et pour le héros, ce serait Corto Maltese bien sûr ! Ce n’est pas seulement un personnage, c’est un couple.
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L'artiste dont vous adoreriez avoir une création chez vous ?
Je dirais Obama, parce que je crois que même sans rien faire, il a déjà écrit l’histoire.
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BrigitteparBardot Milo Manara
J’aime beaucoup Kristen Stewart, je la trouve très sensible. Mais la divinité la plus haute de mon olympe privé, c’est Brigitte Bardot, c’est la lumière !
La personnalité politique qui vous fascine le plus ?
rba
Quel(le) acteur ou actrice vous touche le plus ?
Est-ce qu’aujourd’hui, vous vous verriez faire autre chose ? Aujourd’hui, je vois de plus en plus les
possibilités qu’il y a dans la BD. Pas seulement dans mon travail, mais en regardant celui des autres. Quand on voit « Maus », par exemple, qui a reçu le prix Pulitzer, on s’aperçoit que dans la BD, il y a beaucoup plus que ce qu’on voit au premier regard. Hugo Pratt disait que les auteurs de BD étaient des écrivains qui, en plus, dessinaient. Je commence à le croire aussi. Même Fellini disait qu’il était très heureux de faire de la BD, parce qu’il n’y a pas d’obligations par rapport aux producteurs ou à l’argent, pas besoin de gérer une quantité énorme de personnes, il suffit d’avoir un crayon. Dans la BD, il y a encore plus de liberté qu’au cinéma : on peut imaginer n’importe quoi et le réaliser tout de suite, donc, je l’aime de plus en plus !
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Est-ce que certains de vos ouvrages comptent plus que d’autres à vos yeux ? Oui, pas forcément pour leur qualité, mais pour les effets qu’ils ont eus sur ma vie. Il y en a qui ont marqué une différence entre l’avant et l’après, comme ce que j’ai fait avec Fellini (Voyage à Tulum) ou avec Hugo Pratt (Un été Indien, El Gaucho). Mais le premier, sans doute, c’est Giuseppe Bergman, la première BD dont j’ai écrit le scénario. D’ailleurs, c’est Hugo Pratt qui m’a obligé à le faire et ça, on n’imagine pas que, pour un auteur, ça change la vie. Parce que la BD n’est plus seulement
une profession, ça devient une confession. Il y a une phrase de l’écrivain Joseph Conrad qui dit : “c’est très difficile d’expliquer à ma femme, que quand je regarde par la fenêtre, je suis en train de travailler.” Et en effet, quand on commence à écrire un scénario, on peut regarder par la fenêtre et travailler, mais en dessin, non : si on regarde par la fenêtre, on regarde par la fenêtre ! Un autre changement très très important, c’était «Le Déclic », bien sûr. Il a été tourné en film, publié dans le monde entier, et rien qu’en France, il a été vendu à un million de copies ! C’est l’œuvre qui m’a ouvert le plus de portes.
Corto Maltese
moi, étaient impensables. Il ne m’a pas appris la prudence, mais il m’a appris beaucoup d’autres choses...
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De
l'aura EN
BARR
A la barre de sa carrière, Jean-Marc Barr, acteur et cinéaste franco-américain, fait figure de barré. Il débute par un énormissime succès pour se réserver ensuite très vite à un style bien plus feutré, pas en apnée. PROPOS RECUEILLIS PAR GAËLLE TAGLIABUE
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l n’y a pas si longtemps je me remémorais, en pleine expérimentation apnéique foudroyante, le regard abyssal de Jean-Marc Barr dans ce Grand Bleu dramatico-romantique qui éclaboussa le cinéma des eighties. Et immergea son disciple dans la vaste notoriété qu’on lui connaît. Une destinée qui aurait pu finir en queue de poisson si le beau gosse d’alors n’avait pas eu les nageoires véloces pour négocier rapido le changement de courant qui l’attendait. A 60 ans tout pile, Jean-Marc a gardé tout le charme de son accent d’outre-Atlantique et la facétie d’une posture bien en marge de la starification à tout prix. Pourvu qu’il soit libre.
Cap toute sur des choix artistiques plus confidentiels - tendance jusqu’au-boutistes - et des positions personnelles bien loin des standards, l’engagement et la conviction chevillés au cœur comme boussoles. Activmag : Comme nous fêtons les 30 ans de notre canard, permettez-nous de faire un come-back sur vos 30 ans à vous. Vous les avez fêtés 2 ans seulement après la sortie du Grand Bleu. Estce à dire que vous étiez alors toujours en pleine déferlante à ce moment-là ? Jean-Marc Barr : A 30 ans, on n'est plus vraiment un jeune homme, mais pas tout à fait un homme non plus. Le Grand Bleu a été un cadeau énorme, complètement
inattendu, jamais je n’aurais imaginé être aussi connu à cet âge-là et aussi rapidement. J’ai tout fait pour ne pas y croire. Mon métier d’acteur était un choix du cœur et j’ai toujours su qu’il fallait du temps pour l’apprendre. Pour autant, j’ai vite fait des choix différents, qui ne rentraient pas dans ce que l’on attendait de moi, notamment avec les films de Lars Von Trier (NDLR : Jean-Marc Barr est l’un des acteurs fétiches de ce réalisateur, scénariste et producteur danois connu pour son univers trash et son esthétique sombre). Je me suis, en quelque sorte, un peu retiré du jeu, mais j’étais dans une espèce de quête intérieure. On me regardait un peu de travers, mais je voulais mener ma barque à ma façon. Quels sont les meilleurs et les pires souvenirs de ces 30 ans ? Le jour des mes 30 ans, j’étais tout seul à San Diego en Californie. Après le Grand Bleu, ma Yougoslave (Irina Decermic) avait perdu son sens de l’humour, même si elle est revenue ensuite ! J’ai tout de suite choisi une vie de nomade et
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© Greg Gorman
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En faisant le choix de n’avoir ni appartement, ni voiture et de gagner moins d’argent qu’en faisant des films très grand public, j’ai gardé ma liberté de dire et d’être. déliée d’attaches matérielles très inspirée du parcours errant de Jack Kerouac. Me connaître, c’était accepter de ne jamais me voir. A cette époque je me suis parfois senti très seul à vivre dans les chambres d’hôtels… Vous êtes aujourd’hui papa d’un petit garçon de 5 ans, quel monde lui souhaitez-vous pour ses 30 ans ? Ça, c’est une question difficile. L’avenir me fait peur, je n’arrive pas à lire les nouvelles, je les trouve cauchemardesques. J’espère que dans 30 ans, l’être humain aura trouvé une autre philosophie que celle du profit et de l’exploitation. Nos vies sont liées à un énorme spectacle. Mais je garde l’espoir de la résistance. Nous rendons dans ces pages hommage aux hommes qui nous ont inspiré et dont vous faites partie. Et vous, quelles sont les figures masculines qui vous ont marqué, influencé ? Je n’ai pas eu de mentor à proprement parler mais ce que je peux dire, c’est que la culture américaine ne me suffisait pas,
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j’ai eu besoin de me plonger et d’aller puiser dans mes racines européennes. Des écrivains comme Arthur Miller ou Tolstoï m’ont imprégné, des personnages de l’histoire aux destins marqués aussi. Et comme je suis un enfant de l’image, le cinéma a été une vraie ressource spirituelle et de réflexion. Et mon père, bien sûr, qui m’a dit un jour que nous devions tous essayer d’améliorer l’espèce. Peutêtre que cela m’a guidé dans mes choix. Très sensible à la question de l’environnement, vous semblez très ancré dans la terre, la nature, le vrai. Vous êtes parrain de l’association CETASEA pour la protection des mammifères marins et avez des engagements forts et durables. En quoi cela est-il fondamental pour vous ? J’ai toujours essayé d’avoir une démarche honnête et de rechercher la vérité en toute chose. Mes choix, parfois en marge, m’ont donné la possibilité d’avoir une opinion sur le monde et d’être libre de l’exprimer. En renonçant à une certaine forme de célébrité « main street »,
en faisant le choix de n’avoir ni appartement, ni voiture et de gagner moins d’argent qu’en faisant des films très grand public, j’ai gardé ma liberté de dire et d’être. Je suis fidèle à moi-même et à mes convictions et j’ai toujours essayé d’échapper au formatage de pensée. Vous êtes un des acteurs fétiches de Lars Von Trier dont le cinéma est un peu l’antithèse des blockbusters américains ? Qu’est-ce que ce cinéma incarne pour vous ? Depuis 20, 30 ans, l’idée même du cinéma est noyée par le curseur du box-office. Pour moi, être acteur, ce n’est pas être un business man, ni se cantonner aux rôles qu’on vous impose. La vraie richesse, c’est de pouvoir choisir. En ayant pleinement conscience que le
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Pour rester connecté, vous pratiquez toujours l’apnée, qui est finalement le plus grand cadeau que le Grand Bleu vous ait fait ! Qu’est-ce que cette activité vous procure ? Faire de l’apnée, c’est entrer en contact avec sa mortalité et se connecter à son
FAN de...
insignifiance. C’est la chose la plus forte et la plus claire qu’il m’ait été donné de faire. Et en même temps, c’est quelque chose à la fois de très profond et de très sensuel qui vous branche en direct sur l’instant et l’infini. Même si aujourd’hui, j’ai coutume de dire que je fais de l’apnée « pré-gériatrique », à 10 mètres de profondeur seulement ! Vous ne le savez sans doute pas, mais nous partageons avec vous un certain
L'artiste dont vous adoreriez avoir une création chez vous ? J’aime les portraits des années 30 et les œuvres de Francis Bacon.
Quel acteur vous a inspiré ? Le groupe ou le chanteur que vous écoutez en boucle ? Crosby, Stills, Nash & Young, un groupe folk américain des années 70 dont Neil Young faisait partie. Un son qui m’a touché dès l’âge de 9 ans et ne m’a plus quitté.
Le (la) champion(ne) que vous admirez ?
Neil Young
Paul Newman, une icône. Il aimait sincèrement ce métier d’acteur, comme je l’aime, et le jeu. Je pense avoir poursuivi la même quête que lui, à savoir trouver un concept de vérité en se regardant jouer. Il était aussi très impliqué dans tout un tas de causes humanitaires différentes et je l'admire aussi pour cela.
Paul Newman Et l’actrice ?
Jane Fonda
Jane Fonda, le pendant féminin de Paul Newman, à la fois d’une beauté insondable et incarnant une façon de vivre et d’être, engagée et fidèle à ses convictions.
goût pour l’humour, parfois décalé, cela vous a-t-il parfois joué des tours ? L’humour, j’en ai besoin, ça fait partie de moi. Mon père était comme ça, et j’ai gardé cette idée que l’on peut chercher le drôle en toute chose. C’est un plus de légèreté, et pour moi qui n’aime pas les conflits, c’est une façon de communiquer, de ne pas se renfermer sur soi. Même si nous n’avons, hélas, pas tous le même sens aiguisé. Pour moi, y a de l’amour dans l’humour.
Mohamed Ali
culturel est conditionné par le capitalisme et en essayant de m’extraire de ce schéma, peut-être que j’enraye un tout petit peu la grande machinerie, à ma façon…
L'humoriste qui vous fait mourir de rire ? Mes références en la matière sont américaines. Je dirais Georges Carlin (NDLR : humoriste, acteur et scénariste américain connu pour son penchant irrévérencieux). Je sais qu’il y a une tradition française en la matière, mais je ne les connais pas.
Je faisais de la boxe avec mon père et j’ai toujours été fasciné par Mohamed Ali et par cette dimension de mise en scène et de spectacle qu’offre la boxe.
Votre personnalité des médias préférée ? Stephen Colbert, animateur, humoriste et satiriste américain, qui a un grand talent. Mais aussi Chris Edges, journaliste et auteur américain, ancien correspondant de guerre. En France, je suis impressionnée par la culture de Michel Onfray.
La personnalité politique qui vous fascine le plus ? Vaclav Havel à nouveau parce qu’il a été homme politique sans devenir politicien.
L'auteur(e) que vous dévorez ? Je n’ai plus la télé depuis les années 2000 donc je lis beaucoup et notamment des livres sur l’histoire. L’écrivain et homme politique tchèque Vaclav Havel m’a marqué par son parcours engagé. J’aime aussi Arthur Miller et Jack Kerouac pour leur liberté de ton.
Votre héros préféré ? Un héros, pas vraiment. J’ai aimé les rôles de Peter Sellers dans Lolita ou Dr Strangelove (Dr Folamour en VF). Il a pour moi parfaitement incarné toute la jubilation de l’acteur pour son personnage.
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CHACUN
E
CHRONIQUE PROPOSÉE PAR
SA ROUTE
sther est ravie, pour son anniversaire, Grégory lui a Depuis le 1er juillet 2020, elle doit aussi être équipée de feux offert le top de la trottinette électrique. Fini les emavant et arrière, de dispositifs rétro-réfléchissants, de frein et bouteillages, à elle la liberté ! Mais son bonheur est d’un avertisseur sonore. de courte durée. Ne maîtrisant pas le système de GARE AUX RISQUES freinage de son nouveau bolide urbain, elle est EN CAS DE COLLISION passée à un cheveu de la collision, sur le trottoir, Alors qu’ils En plus des obligations de prudence avec le pauvre Alain qui sortait de la boulangerie. envahissent les élémentaire, Me Tao conseille à son Pour un peu, elle l’aurait percuté de plein fouet. rues et parfois amie de vérifier sa couverture par Encore émue, elle raconte le soir même sa frayeur une assurance. à ses convives. Son ami, Me Mathis Tao, qui n’en même les trottoirs, a pas perdu une miette, l’interroge sur sa couverLes EDPM répondant à la définile législateur s’est ture par une assurance. Il lui explique que depuis tion du véhicule terrestre à moteur, saisi de la question le Décret n° 2019-1082 du 23 octobre 2019 - et doivent satisfaire à l’assurance oblioui, il est incollable sur les décrets -, de toutes gatoire : Rép. min. n° 4141 : JO Sénat du statut et du nouvelles dispositions s’appliquent aux engins Q, 13 sept. 2018, p. 4684, Cass. 2e régime juridique civ., 17 mars 2011, n° 10-14.938. OK, de déplacement personnel motorisés (EDPM). applicable aux là, il avait une antisèche… L’article R. 311-1 du Code de la route - et, oui, il trottinettes Si l’accident avec Alain n’avait pas frime un peu, là ! - les définit avec deux éléments été évité, des problèmes de resclés : la vitesse (ils ne doivent pas pouvoir dépasélectriques, ponsabilité et d’indemnisation ser les 25 km/h) et l’absence de selle. hoverboards, n’auraient pas manqué de se poser. gyroroues et EXIT LE STATUT DE PIÉTON Esther n’est pas automatiquement Si les utilisateurs des engins de déplacement couverte par sa multirisque habiautres engins personnel « non motorisés » et toujours sans tation et s’expose à un risque sur de déplacement selle, à savoir trottinettes classiques, skateson patrimoine personnel en cas moderne... boards et autres rollers sont assimilés à des piéde blessures causées à un tiers. tons par l’article R. 412-34 du Code de la route Par ailleurs, n’étant pas considéPAR MÉLANIE GRIMONET, AVOCAT - no comment - et peuvent donc circuler sur les rée comme piéton, en cas de collitrottoirs et autres espaces autorisés aux piésion avec un autre engin motorisé, tons, tel n’est pas le cas des EDPM. Esther conducteur pourrait se voir opposer un comporteAu guidon de son nouvel engin motorisé, Esther est donc un ment fautif de sa part pour minorer son droit à indemnisausager de la route et est alors soumise au Code de la route. tion, voire même, et ça a déjà été le cas, de l’exclure complèElle ne peut pas arpenter le trottoir comme un piéton. Aïe… tement, sans qu’il soit besoin de la confronter à la faute de Esther se tasse dans son fauteuil. Elle doit utiliser la piste l’autre conducteur impliqué. cyclable, s’arrêter au feu rouge et veiller à respecter le seuil Moralité, quand on veut partir de bon matin à trottinette sur d’alcoolémie autorisé, comme si elle conduisait sa voiture. les chemins, mieux vaut être protégé et assuré.
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CINÉMA – LA GRANDE HISTOIRE DU 7E ART De l’invention des frères Lumières jusqu’à nos jours, cet ouvrage propose, à travers près de 140 rétrospectives consacrées aux différentes facettes de l’histoire du cinéma, des débuts du muet jusqu’à la concurrence des nouveaux
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MOI, C’EST ROBERTA Roberta n’aime pas son nom. Elle trouve que ça fait vieux. Toutes ses amies ont de jolis noms à la mode comme Emma, Mina, Ninon… Mais un jour, elle rencontre une très belle et élégante girafe, et devinez comment elle s’appelle ? De Jeanne Boyer, Ed. Loulou & cie, 24 pages, 10,50 €
SOURICEAU ET LA NUIT DE NOËL C’est la veille de Noël et tout le monde dort profondément, excepté Souriceau qui vit seul au pied de la pendule du salon. Lorsque le Père Noël arrive, c’est une telle tempête que Souriceau va l’aider à sa distribution dans le quartier qu’il connaît par cœur. En partant, le Père Noël va lui laisser un cadeau… De Tracey Corderoy et Sarah Massini, Ed. Père Castor, 32 pages, 13,50 €
LIRE & CONTER LE MANTEAU Lison rêve du jour où elle pourra porter le manteau rouge de sa sœur aînée. Et quand ce jour tant attendu arrive, en plein hiver, Lison fanfaronne : il est beau, il est chaud, il est parfait ! Le lendemain matin, en partant pour l’école, Lison croise une petite fille qui mendie avec sa mère, grelottant dans le froid glaçant de janvier... De Séverine Vidal & Louis Thomas, Ed.Gallimard, Jeunesse, 32 pages, 14 €
ANNE POURRIE, LA SORCIÈRE SOUS TON LIT Une hideuse sorcière du nom d’Anne Pourrie a élu domicile sous le lit d’Edgar. Chaque nuit elle apparaît car elle raffole des enfants désobéissants qui ne rangent pas leur chambre, ne font pas leurs devoirs et ont les pieds qui puent. Pour s’en débarrasser, Edgar n’a qu’une solution : se conduire en gentil petit garçon. De Emilie Chazerand & Gérald Guerlais, Ed. Gautier-Languereau, 32 pages, 13 €
MONSTRE EST AMOUREUX Monstre se sent bizarre, depuis que cette jolie fleur lui a souri, il est tout étourdi. Pas de doute, il est amoureux ! Mais Monstre est un champignon et il ignore comment déclarer sa flamme à une si jolie dame… De Séverine Gauthier et Stan Manoukian, Ed. Glénat Jeunesse, 12 €
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/ TO C TO Q U E S À TA A A A B L E ! /
/FOIE GRAS
de Canard entier des Landes poêlé AUX AGRUMES/ 15 min 4
Ingrédients
6 min
1 foie gras entier de canard cru des Landes de 500 g 200 g de champignons de Paris 1 orange 1 pamplemousse 2 cuillères à soupe de miel 5 cl de floc de Gascogne 10 cl de fond de volaille 4 feuilles de brick 20 g de beurre
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Poêler avec un peu de beurre les champignons préalablement lavés et coupés en morceaux (3mn). Tailler les feuilles de brick en petits ronds, puis les dorer (4 à 5mn) au four préchauffé thermostat 7. Peler les agrumes et prélever les quartiers avec un couteau tranchant puis presser le reste de la chair pour récupérer le jus. Faire caraméliser le miel dans une casserole avec le jus des agrumes et le floc de Gascogne (faire réduire 5mn). Ajouter le fond de volaille et laisser réduire encore pour obtenir une sauce.
• •
•
Ajouter les quartiers d’agrumes en morceaux dans la sauce et garder au chaud. Couper le foie gras entier de canard en quatre tranches épaisses. Déposer les tranches dans une poêle chaude (sans matière grasse), cuire 3mn de chaque côté (retourner délicatement). Assaisonner à votre goût. Répartir les feuilles de brik et les champignons dans quatre assiettes, déposer une tranche de foie chaud dessus et napper de la sauce agrume. Servir aussitôt !
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15 min 4 5 min
Ingrédients 200 g de raisin frais (muscat, chasselas…) 40 g d’amandes effilées grillées 100 g de chocolat au lait à pâtisserie 80 g de beurre papier sulfurisé
/ROCHER
raisin chocolat amande/ • •
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Laver puis égrener le raisin. Concasser grossièrement les amandes effilées. Dans une casserole, casser le chocolat et déposer le beurre coupé en morceaux. Les faire fondre à feu doux en remuant à l’aide d’une cuillère en bois jusqu’à obtenir un mélange bien lisse. Verser dans le chocolat les amandes effilées. Bien mélanger.
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Déposer un grain de raisin dans chaque alvéole d’un moule à mini-financier en silicone. Verser un peu de chocolat aux amandes dans chaque alvéole. Placer au réfrigérateur au moins 1 h (ou 30 min au congélateur) avant la dégustation pour que le chocolat fige bien autour des grains de raisin. Servir à l’heure du dessert, lors d’un café ou d’un thé gourmand, sur un buffet...
© Philippe Dufour / Interfel
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Ingrédients
15 min
125 g de beurre demi sel mou
6
75 g de cassonade molle 2 œufs moyens
25 min
175 g de farine tout usage 2 c. à café de levure chimique 4 c. à soupe de lait entier 50 g de miel 1 c. à café 4 épices Ducros 1 c. à café de gingembre Ducros 1 c. à café Cannelle moulue Ducros 30 g d’écorces d’oranges confites 120 g de marmelade d’oranges
/ PA I N D ’ E P I C E S de Noël / • • •
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Préchauffer le four à 180°C. Graisser et tapisser un moule à cake. Battre ensemble le beurre et le sucre, incorporer les œufs, la farine, la levure chimique, le lait, la moitié de la marmelade, le miel et les épices. Verser le mélange dans le moule beurré et faire cuire au four préchauffé pendant 45 minutes ou jusqu'à ce qu'il soit bien cuit.
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•
Pendant que le gâteau refroidit dans son moule, chauffer la marmelade restante dans une petite casserole à feu moyen jusqu'à ce qu'elle soit fondue et badigeonner le dessus du gâteau. Décorer avec les oranges confites. Laisser refroidir complètement le gâteau dans le moule puis démouler et servir.
© ducros.fr
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ÇA
M’ÉNERVE Non, nous ne faisons pas de jeux de rôle pour apprendre le Moyen Age. Vous m’avez bien regardée ? Je suis plutôt « tuto vite fait » que légende d’Excalibur pour réviser !! Galaaaad (avec 15 A), c’est le fils de ma voisine. Charlotte qu’elle s’appelle, je l’aime pas. C’est le genre de bonne femme qui donne un nom de chevalier de la table ronde à sa progéniture, parce que déjà, même pas accouché, ça fait bien. Il sort, il est intelligent, vaillant et courageux. Il est obéissant, fidèle à la légende, pas un mot plus haut que l’autre, sinon, popopo, au bûcher, il a même la raie sur le côté, c’est pour dire ! Alors pauvre gosse, il écoute, tu parles !!! Ce jour-là, mes fils ouvrent le graal. Dans le tiroir, que des cochon!! ! neries !!! Chocolat, biscuits, bonbons, gaufrettes, madeleines et j’en im fa i a aaan j’ passe, tout y est pour plaire à mes petits écoliers. Quand soudain, un u fo « Mamaaa t s ’e !!! » C ! s re u coup de tonnerre s’abat sur l’orgie : “Moi je ne mange que les gâteaux e h C’est 4 toujours t n e faits maison !” Nianiania !!!! Ça va l’enfant roi, ouais ???? C’est fou iv r r a s plus comme même un gamin de 8 ans peut réussir en moins de deux à me comme ils te u in m 5 1 e si les foutre les boules, sur le sapin, il va sans dire ! (Ouais, ben moi, j’suis pile, comm émie allait c ly g o p pas ta mère, je bosse, figure-toi !!! J’ai pas que ça à faire que de me y h tard, l’ ui, Galaad prendre pour une pâtissière !!!) Mais je me tais. Je pense à Florence ’h rd u jo u A attaquer! r, alors, Foresti et je serre les dents avec le sourire, en imaginant mes doigts r le goûte u o p là t s enfoncés dans les yeux de biche de Charlotte. Aaaahhh… ces mères e . n tio ra le b u parfaites, toujours prêtes à tout ! Et on en parle du matin quand t’aro d c’est rives, le survet par-dessus les bottes, le chignon de biais et l’œil qui pleure et qu’elles sont Y BU LI A PAR MAG fraîches comme des tanches et IM-PECC-ABLES ??!!! Brush, manucure, talons, taille de guêpe et rimmel au poil, même leur langage est assorti… Tandis que « Barnabééééé, mets ton anorak, j’te dis !!! » m’échappe pour la 6e fois en hurlant, elles récitent Dolto à la lettre et hop, le tour est joué ! Du coup, j’ai voulu tenter le diable et être une bonne mère moi aussi. Des fois que, sur un malentendu, j’arrête le prozac. Le lendemain, je me suis levée à 6 heures, Bree Vandekamp power. Farine, œufs, lait, petite pincée de cannelle et poêle huilée, j’ai fait sauter des crêpes, histoire, de m’la péter, d’avoir des enfants bien élevés et de mettre Charlotte aux fraises… Quand je les ai entendus arriver en criant, l’odeur plein le nez et les yeux en appétit : « Mamaaaaan t’as fait des crêpes ??? Ah mais t’es vraiment la meilleure des meilleures mamans du monde tu sais !!!! Mais attends... T’es sérieuse ??? T’as plus de Nutella ???? Ben du coup…. Ça va être compliqué, là… » Ci-git Louis XVI réincarné.
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