/ VILLES THERMALES AU FIL DE L'EAU /
DANS LE MÊME
BAIN ! Aix, Evian, SaintGervais, Thonon, Brides, Divonne… « -les-Bains ». Ces deux petits mots, synonymes d’eau évidemment, relient ces villes entre elles et, comme le ferait un nom de famille, leur donnent des traits de caractères similaires et des airs de ressemblance, témoins de bouts d’histoire communs. DOSSIER RÉALISÉ PAR MÉLANIE MARULLAZ
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A
u départ, il y a forcément une source, chaude ou froide, bonne à consommer ou pour barboter. Mais jusqu’au XVIIIe siècle, pas d’analyses, les propriétés de l’eau ne sont connues que de manière très empirique. Les buveurs et baigneurs sont principalement des locaux, qui, le soir, rentrent chez eux, chez leurs parents ou amis. Quelques rares lieux privilégiés permettent l’hébergement de « personnes de qualité » car ils se trouvent à proximité d’un couvent ou d’un château hospitalier - c’est le cas de l’Hôtel de M. de Seyssel à Aix ou du Château de Blonay à Evian1 - mais l’ensemble reste confidentiel et peu structuré. C’est à Bath, en Angleterre, qu’émerge l’idée de faire de ces points d’eau des
destinations mondaines, des endroits où se croisent artistes, intellectuels, membres de la Cour… Au milieu du XVIIIe siècle, la ville du Somerset attire plus de 2000 curistes chaque été et lance un modèle de villégiature avec urbanisme et programme architectural dédiés1. Dans la foulée, le thermalisme se développe en France et en notamment en Savoie, sous l’impulsion de l’administration sarde. De nombreuses sources sont reconnues, analysées. En fonction de leurs vertus se développent des stations, sur l’exemple de l’élégante Britannique.
RIEN QUE DE L’EAU ? La marche participant à la réussite du traitement, les premiers aménagements découlant de cette orientation - en dehors des établissements