activmag Hors-serie Maison d'hôtes 2018

HORS-SÉRIE

BEST OF

H O R S

S É R I E

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édito LARA PORTEUSE

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les savoie en bref

S O M M A I R E

UNE NUIT...

en Corrèze MARIAGE D’ÉPOQUES

92

dans l’Hérault ANTIQUE EN KIT

100 dans le Vaucluse

66

18 en Haute-Saône

26 dans l’Ain

CHÂTEAU CLÉMENT, DIGNE D’UNE REINE DES CABANES POUR DÉBRANCHER

42 en Côte-d’Or

100

UNE DEMEURE CANON

134 dans le Rhône

ON A MARCHÉ SUR LE MAMELON DE LA LUNE !

72 dans le Vaucluse

ALPAGE À LA PAGE

LA VIE DE CHÂTEAU N’EST PLUS CE QU’ELLE ÉTAIT !

142 à table !

LA BONNE PISTE

66 dans l’Aude

UN BAIN DE CAMPAGNE

58 dans le Rhône

DU SOLEIL, DES CIGALES ET DE LA MAGIE, AUSSI(E)

128 en Haute-Savoie

48 dans la Loire

UN AUTOMNE EN PROVENCE

120 dans le Vaucluse

TROP CLASSE !

GARDEN PARTY

UNE MAISON OLÉ OLÉ

112 dans le Vaucluse

34 dans les Bouches-du-Rhône

C’EST UN PIC, C’EST UN ROC, C’EST UN CAP !

106 dans les Bouches-du-Rhône

10 en Ardèche

58

86

MAISONS D’HÔTES

26

dans le Cantal DES RACINES ET DU ZÈLE

THE BEST OF 18

80

LES MAÎTRES DE MON MOULIN

VELOUTÉ DE CRESSON ET GÂTEAU MŒLLEUX

146 Abonnement 128

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LARA PORTEUSE

ELLE PARLE, ELLE PARLE…

PAS TOI ?

ui boit la gnôle, casse la bagnole ! Ah ça, elle allait l’arsouiller ! Pour sûr, il allait se prendre une de ces avouanées c’tantôt, il allait y voir. Il était encore rentré tozon cette nuit. “Une vraie gouappe, ce bagolu ! Il a mouillé la meule et je suis juste bonne à passer la panosse !”, marmonnait-elle, vannée.

C’était p’t-être pas un couratier, elle y savait, mais un emplâtre, un niollu, point de doute !

Qu’est-ce qui lui avait pris à s’mettre avec un ouin-ouin ? Un bâblais qui plus est. Elle aurait pu tomber sur un monchu, c’était pas pire. Vint diou, déjà mal vissée, elle était en train de se prendre un d’ces coups d’taffu !

Lui était dans ses p’tits souliers. Il avait grollé en rentrant du boulot… et était rentré de traviôle avant de s’emplatrer dré dans l’pentu. Alors oui, il avait bien un peu bugné l’auto, mais c’était sa faute, à lui, si un brin-né avait débaroulé de berzingue, juste devant lui ou bien ? Ça s’est eu vu, des fois, des pignoufs, après avoir un peu trop téter la grolle, yoyotter sur le chemin du retour.

Et même pas elle s’inquiétait de le voir guigaller depuis comme le dahu ! Un tour chez le rhabilleur, et il sauterait comme un cabri !

“Quelle tâta-cul de polaille, celle-là !” Faut y dire, il en avait par-

Lara Ketterer rédactrice en chef

dessus la tête d’entendre sa fénole borler ! Et le traiter sans cesse de bobet ! Ah c’est sûr qu’elle lui préférait ce cacaniolet d’voisin !

Rien qui dépassait chez lui ! C’était pas le ch’ni comme à la maison ! Et pourtant, dans l’temps, elle avait vu péter le loup sur la pierre en bois, elle faisait pas tant de gôgnes à l’époque, quand il s’agissait de la biquer ! Qu’est-ce qui lui avait pris à s’mettre avec une barjaque de la Yaute ? Qui passait son temps à brâmer qui plus est.

“Allez, arrêtes-y de faire la potte ! Et si on se rabobinait autour d’une chopine ?”, avait-il lancé à sa bonamie. Et tu crois qu’elle y aurait dit oui, cette caboche ? Penses-tu. “A la saint Glinglin, oui !”

Qui boit la gnôle, prend de ces torgnaules !!!

(Pour les monchus qui n’auraient rien pipé, la traduction est sur www.activmag.fr)

ACTIVMAG (supplément mensuel d’Eco Savoie Mont Blanc) Les Papeteries - Image Factory - 3 Esplanade Augustin Aussedat - 74960 Annecy - Tél : 04 50 05 64 30 I Directrice de la publication, rédactrice en chef : Lara Ketterer - l.ketterer@activmag.fr I Secrétaire de Rédaction : Victoire Barrucand - v.barrucand@activmag.fr Design, maquette, montage PAO : Sophie Caquineau, Pauline Lebeau I Directeur Commercial : Pierre-Jean Nemoz 04 50 33 35 30 I Attachées commerciales Haute-Savoie : Muriel Chevallet-Gros 06 07 54 24 90 - Blandine Mathieu 06 60 60 24 94 Caroline Lejeune 06 61 06 24 34 - Sabine Long 06 61 06 24 31 I Attachées commerciales Savoie : Agnès Desplantes 06 51 01 20 58 - Nathalie Attinault 06 47 84 79 86 I Rédaction : Fabienne Bachelard - Victoire Barrucand - Philippe Bollard - Estelle Coppens - Pascale Godin - Agnès Guillaume - Lara Ketterer - Mélanie Marullaz Louise Persch - Fleur Tari Flon - Pascal Villa I Impression Imprimerie Brailly (69) I Distribution : Supp. de l’hebdo. Eco Savoie Mont Blanc. Marchands de journaux I DEVENEZ DIFFUSEUR ACTIVMAG : Direction diffusion et abonnement : Régis Buet 06 76 22 43 28 I Service abonnement : Elisa Raddaz 04 50 33 35 34 ACTIVES SAS filiale de SOPREDA 2 SA Edition, rédaction, publicité - B.P. 9017 - 74990 ANNECY cedex 9 I

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LES SAVOIE en bref

Comprendre la mécanique des plantes

© La Turbine

La commune savoyarde se dote de nouvelles rames, faisant de son funiculaire un véritable objet de design aux courbes futuristes.

Ce dernier relie depuis près de 30 ans la gare TGV de Bourg Saint Maurice à Arc 1600 en effectuant une montée de 800 m de dénivelé en moins de 7 mn. La liaison se fera alors à bord d’un funiculaire d’exception, pourvu d’un large vitrage panoramique.

Vous reprendrez bien une petite bouffée de nature en famille ?

A La Turbine (Annecy), le visiteur (dès 8 ans) est invité à découvrir l’étonnante mécanique de la machinerie végétale.

Cette exposition explore les entrailles de ces êtres vivants qui nous entourent et en dévoile le fonctionnement intime : nutrition, reproduction, diversité.

Une scénographie étonnante, fruit d’un délicat mélange d’art et de sciences pour voir les plantes d’un œil nouveau ! Des animations sont également proposées autour de l’exposition (mercredi, week-end ou vacances) dont : Au pied de mon arbre : simple ou composée, entière ou dentée, chaque feuille est la carte d’identité de l’arbre qui la porte. Il faudra, grâce à des indices, retrouver les arbres correspondant aux feuilles proposées.

Semer sans se planter : planter des tulipes en été, c’est possible ? Et les haricots, ça pousse en hiver ? On se questionne et on échange pour comprendre le cycle de vie et les besoins des végétaux, et bien sûr, on sème ! Un atelier ludique qui fait rimer plantations avec saisons !

Exposition ouverte jusqu’au 4 novembre du mardi au dimanche de 14 à 18h à La Turbine de Cran Gevrier - Annecy www.laturbinesciences.agglo-annecy.fr

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Les travaux de remplacement des rames et de la mise aux normes des installations commenceront dès l’été 2019.

L’ouverture du funiculaire sous ses nouvelles couleurs, et avec une gare de départ elle aussi entièrement rénovée, est prévue pour décembre 2019.

Morzine

… ir a ’ d s a p e u q n a m ne

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Bourg Saint Maurice sort les rames !

Les villages ont la cote sur AirBnb. D’après la plateforme communautaire de réservation de logements de particuliers, plus de 800 000 arrivées de voyageurs étaient prévues en juillet-août dans près de 15 000 villages français. Les fêtes de village, le café pris au bistrot de la place ou les commerces à taille humaine, les vacanciers recherchent l’expérience typique des petites communes.

Et en tête du classement des 10 villages les plus demandés : Morzine, 3000 habitants et 1300 logements listés sur le site américain. Le bourg haut-savoyard se positionne devant Collioure et Bonifacio, et depuis mai 2017, récupère quand même la taxe de séjour issue de ces locations qui lui échappait jusque-là.

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Les vacances sont terminées ? Vive les vacances !

C’est encore bronzés et reposés qu’il ne faut rien lâcher, Envisager, à nouveau, de s’évader, Pas forcément très loin, à portée de main ou de train, Pour ne pas perdre le goût de la liberté…

Au cours de ces dernières années, Les experts ès-escapades d’Activmag Ont déniché des dizaines d’adresses à tomber, Dont voici la crème, le haut du panier, Le concentré de volupté.

Afin de titiller vos envies de parenthèses improvisées, Vous donner de l’élan pour concocter vos prochaines virées.

CHÂTEAU

CLEMENT

DIGNE D'UNE REINE...

UNE NUIT EN ARDÈCHE

AU CŒUR DU PARC NATUREL DES MONTS D’ARDÈCHE, DANS LA PETITE VILLE THERMALE DE VALS-LES-BAINS, SE CACHE UN JOYAU DU XIX ÈME SIÈCLE. RIEN QUE DE TRÈS COHÉRENT, DONC, POUR CE VÉRITABLE CHÂTEAU DE CONTE DE FÉES, A CE QUE SA PROPRIÉTAIRE PORTE LE NOM D’UNE REINE. Par Pascal Villa et Mélanie Marullaz Photos : Nouvel’R - Claire Gillet

C

e ne fut certainement pas la plus heureuse, mais à l’inverse des Catherine, Jeanne ou Elizabeth, la reine Marie-Antoinette n’a jamais eu besoin de voir son prénom complété par un lieu ou un numéro afin d’être située. Marie-Antoinette Rojon, elle, a, en plus de son nom de baptême, un seul autre point commun avec son illustre homonyme : elle vit dans un château. Baptisée Château Clément en l’honneur de son illustre fondateur, Auguste Clément, qui fut Président des Eaux minérales et du thermalisme de Vals-les-Bains, la propriété a fait office de prison d’état durant la seconde guerre mondiale.

In the heart of the Monts d’Ardèche Natural Park, in the small spa town of Vals-les-Bains, lies a jewel of the 19th century. It is not even surprising then, that the owner of this fairy-tale castle bears the same name as one of France’s most famous queens.

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12

UNE NUIT EN ARDÈCHE

Quelques détenus célèbres y ont séjourné, tels Vincent Auriol ou encore Marcel Dassault... Par la suite, le domaine sera transformé en colonie de vacances. Mais en 1994, quand la famille de Marie-Antoinette, qui a tenu plusieurs établissements hôteliers dans la région, en fait l’acquisition, le domaine est à l’abandon depuis une dizaine d’années, il a perdu de sa superbe. Les meubles et le parquet ont été volés, les portes sont à terre et il s’est vu doter d’une curiosité architecturale, une arche sur le côté, qui cache en réalité un escalier de secours. Un promoteur immobilier avait même commencé à désosser la bâtiment et il s’en est fallu de peu pour que l’escalier à double révolution, pièce unique en noyer qui court sur ses trois étages n’ait été vendu, comme les cheminées et le bassin. Surplombant ses marches, autre vestige des belles années du domaine, la tapisserie en toile marouflée, commandée à par Auguste Clément à Joany Domer en 1879, a elle aussi été préservée.

Remettre l’ensemble d’aplomb a donc tout d’une révolution, mais Marie-Antoinette garde la tête sur les épaules - oui, c’est facile, mais c’était trop tentant... La jeune femme a suivi des études de management hôtelier à l’Institut Paul Bocuse puis fait ses armes dans un palace en Angleterre, avant de reprendre, avec son compagnon, une pâtisserie à Aubenas. En 2001, ils se lancent donc tous les deux dans la rénovation du château, réservé pour eux par les parents de Marie-Antoinette. Leur projet ? Y installer des chambres d’hôtes “parce que c’était le meilleur moyen de respecter à la fois la demeure et notre vie de famille...” Voeu pieu. 17 ans et 4 enfants plus tard, Marie-Antoinette gère seule cette demeure.

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UNE NUIT EN ARDÈCHE

LA VIE DE CHÂTEAU

A l’intérieur, si la décoration respecte l’architecture, certains accessoires contemporains viennent rompre avec les meubles de famille. Quatre des cinq chambres portent le prénom des enfants du couple (Pauline, Louise, Constance et Clovis). Versions classiques de la vie de château, elles disposent toutes d’une élégante baignoire sur pieds, étudiée pour préserver les parquets d’origine. La 5ème chambre, qui fut longtemps le cocon familial, a été remise à disposition des hôtes en 2014. “Je leur ai demandé alors de suggérer un prénom pour la baptiser, et c’est Marie-Antoinette qui revenait tout le temps. Les gens me disaient : c’est vous l’âme de la maison, c’est vous qui la faites vivre... et puis c’est vrai que ça fait très château”, reconnaît l’hôtesse, qui prévoit, pour cet hiver, l’aménagement et la décoration de deux nouvelles chambres.

Au rez-de-jardin, deux espaces modernes ont été créés : une chambre de 55 m2 et un luxueux appartement doté

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I M M É D I A T

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D É C A L A G E

UNE NUIT EN ARDÈCHE

Bref, une vraie vie de château, qui prend ses aises dans les différents salons communs, dans la salle à manger et le boudoir où trône, hiératique, un poêle en faïence de style alsacien. Une vie luxueuse qui badine dans les différents recoins de la demeure, s’ébat dans la piscine extérieure où se repose au cœur de la végétation du parc, quelque part entre les grottes, les plans d’eau et la petite chapelle.

“C’est une maison exceptionnelle par son architecture et son emplacement, mais aussi par ce qu’on y vit, résume MarieAntoinette. Ce matin encore, un couple de Brésiliens me disait à quel point ils trouvaient cet endroit féérique. J’espère surtout, et je fais tout pour, que chacun se sente ici chez soi, et emporte un petit bout de Château Clément en repartant.” ■ + d’infos : www.auchateauclement.com I A partir de 180 E

de deux chambres aux teintes claires, voilages de lin, salon et cuisine équipée. Ces deux espaces bénéficient de leur propre terrasse privative et sont dotés de salles de bains ultra design, avec mobilier estampillé Philippe Starck, avec douches à l’italienne et baignoires balnéo, installées dans une atmosphère de « chromathérapie».

Enfin, l’une des dépendances du parc offre un loft de 300 m2, à partager en famille ou entre amis, comptant quatre chambres, ainsi qu’un spa avec hammam et piscine chauffée à 30° avec nage à contre-courant et salle de massage...

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UNE NUIT EN HAUTE-SAÔNE

DES CABANES POUR DÉBRANCHER LES CABANES DES GRANDS LACS BOOSTENT LA FRANCHE-COMTÉ.

EN TITILLANT NOS RÊVES D’ENFANTS PERCHÉS, GASPARD DE MOUSTIER DÉVELOPPE L’ÉCONOMIE LOCALE ET ÉTEND SON MODÈLE À D’AUTRES RÉGIONS. Par Pascale Godin

L

a mienne s’appelle Murmures. Elle résonne de bruissements d’ailes, des chutes infimes de gouttes de pluie, d’un pas d’oiseau sur le toit. Elle craque, aussi. Enroulée autour d’un chêne, à 7 mètres du sol, Murmures abrite la magie des grands arbres. En immersion végétale, sans eau, sans électricité. Sur les lacs, des maisons de hobbits rondouillardes flottent comme de petits bouchons.

Le pari de Gaspard de Moustier n’était pas gagné, mais aujourd’hui, il dépasse toutes ses espérances. Silence, ça pousse.

On the banks of 5 preserved lakes, a settlement of treehouses breathes new life into the Franche-Comte area. exciting our childhood fantasies, their owner, Gaspard de Moustier, promotes the local economy, and generates ideas that are catching on further afield.

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UNE EN HAUTE-SAÔNE LOFTNUIT STORY

OPTIMISER LE DOMAINE FAMILIAL

Gaspard de Moustier n’est pas un doux rêveur. Malgré son allure juvénile, son grand sourire éclatant, ses boucles brunes et sa barbe de hipster à la cool, il sait parfaitement ce qu’il veut. Et où il va. En 2008, il étudie la finance à Paris. Tout en réfléchissant à un projet pour les 150 hectares que sa famille

possède en Franche-Comté : “L’ensemble du domaine était un grand parc doté de 5 lacs, sur lequel les gens pouvaient se balader. Mon père avait créé un camping sur 20 hectares et mon oncle gérait une base de loisirs qu’il ne voulait pas vraiment développer. C’est un philosophe jardinier, mon oncle !”, ajoutet-il en riant. L’étudiant ne philosophe pas, il veut optimiser le domaine. Le faire vivre autrement sans le dénaturer. A l’époque, un tourisme alternatif germe un peu partout, un tourisme de nuits insolites, expérientielles, à base de yourtes et de cabanes. Et quand il découvre celles de l’entreprise « La Cabane en l’Air », Gaspard sait qu’il tient son projet.

LA FRANCHE-COMTÉ, C’EST OÙ ?

Pas facile de faire passer l’idée. Autour de lui, l’étudiant rencontre un scepticisme amusé. Au mieux. Au pire ? Un dédain condescendant : “On me disait : des cabanes en Franche-Comté ? Sérieux ? Mais on ne sait même pas où c’est !”

Justement. Le jeune entrepreneur ne cherche pas seulement à optimiser un domaine, il veut aussi sortir la Franche-Comté de son anonymat : “Si l’on développe ce type d’hébergement, nous

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UNE NUIT EN HAUTE-SAÔNE

attirons les touristes. Et c’est forcément bon pour l’économie locale”. Le projet séduit la région, le département et le FEDER (fonds européens). Les Cabanes des Grands Lacs reçoivent 400 000 euros pour construire 8 premiers hébergements dans les arbres. Sur le papier, tout paraît facile. Mais il faut malgré tout se battre pour que le projet vive. Prouver que les cabanes n’auront pas d’impact négatif sur l’environnement : “Les élus voulaient que ça se fasse, le projet cochait toutes les cases d’un point de vue économie locale. Nous pouvions créer des emplois tout en respectant la nature. Mais à l’époque, les services de l’état ne savaient pas comment traiter le dossier, c’était compliqué. Nous nous sommes battus.” Sans vis, sans clous, sans eau ni électricité, tous équipés de toilettes sèches, les nids perchés séduisent. Et Gaspard crée son premier emploi. Un poste à tout faire, multi-tâche, un couteau suisse capable de gérer l’accueil, la gestion, capable de bricoler et de nettoyer, pendant qu’il se partage entre ses études et son projet. Marie Mesnier devient son bras droit.

UN PROJET BIEN PERCHÉ…

Gaspard n’a pas l’intention de plaquer la finance. Il veut juste s’accorder 2 ou 3 ans pour mener le projet à terme. Il a 22 ans, l’esprit qui va avec : “J’étais à Paris les jeudis, vendredis

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UNE NUIT EN HAUTE-SAÔNE

et samedis et le reste du temps aux cabanes. On n’avait pas d’eau dans la cuisine, on allait chercher des bidons pour préparer le café, c’était vraiment rudimentaire ! Nous étions partout. Débroussaillage, défrichage, nettoyage des cabanes, on bossait comme des fous furieux !” Sa première réservation, il s’en souvient encore : “J’étais à Paris, devant mon planning vide. J’ai reçu un coup de fil me demandant si j’avais de la place. A l’intérieur, j’étais comme fou ! J’avais enfin une case rouge au milieu d’une page verte !” D’autres réservations suivent, la presse locale relaie. Et dès la seconde année d’exploitation, la saison d’été affiche complet. En 2011, Gaspard et Marie développent leurs premiers prototypes de cabanes flottantes. Et le duo pérennise des partenariats avec les producteurs locaux : “Nous nous appuyons sur eux pour créer un éco système, ce sont de petites graines importantes pour la région”, précise-t-il. … ET UN ENTREPRENEUR BRANCHÉ

Aujourd’hui, Gaspard ne pense plus à la finance. Et reste surpris du succès fulgurant de ses cabanes : “si nous avions su quelle ampleur cela prendrait, je pense que nous ne l’aurions pas fait ! Mais aujourd’hui, on pourrait me proposer n’importe

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quel job, à n’importe quel salaire, je ne le prendrais pour rien au monde !” Avec son projet perché, Gaspard de Moustier est devenu un entrepreneur branché.. + d’infos : www.cabanesdesgrandslacs.com

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DANS UN VILLAGE DE L’AIN CHARGÉ D’HISTOIRE ET DE MUSIQUE, QUI SAIT CULTIVER L’ART DE VIVRE, UNE ANCIENNE ÉCOLE PRIMAIRE ACCUEILLE DÉSORMAIS DES VISITEURS, DOUÉS DE RAISON, CHARMÉS DE CE RETOUR À L’ENFANCE. INUTILE DE RECOPIER 100 FOIS « J’AIME LA MAISON D’AMBRONAY ». C’EST DÉJÀ LE CAS. Par Estelle Coppens - Photos : Estelle Coppens et Sabine Serrad

UNE NUIT DANS L’AIN

T

out y est : le son des cloches, les pupitres, les règles et encriers, le tracé des marelles et des buts dans la cour aux platanes dont la vigueur force le respect.

Même le chat, en pleine séance de bronzette, certes plus tranquille que jadis, semble faire partie du décor. Bienvenue à la Maison d’Ambronay, l’école primaire de ce beau village transformée en maison d’hôtes. Lyon est à 50 kilomètres, Bourg-en-Bresse, à 25.

On entre côté rue, en empruntant un étroit trottoir, égayé par des jardinières échevelées de cosmos. Juste en face, le somptueux parvis de l’Abbatiale veille sur le château et son chapelet d’antiques bâtiments. Après quelques pas dans le long couloir d’entrée, on tombe sur deux colonnes et l’escalier en pierres qui acheminait les cohortes de culottes courtes jusqu’à leurs nouvelles connaissances. A gauche, le regard file vers l’immense cour de recréation derrière laquelle batifole l’arrière-pays. Il y a de l’horizon ! Et il est tendrement campagnard. Au 1er étage, quatre spacieuses classes de 50 m2 laissent désormais place à des suites coquettes, à la décoration sobrement contemporaine, chacune dans leur style, mais toutes dotées de douches et de baignoires de compétition.

Dans ces alcôves, on croise des clins d’œil, à l’image d’estrades, mais inutile de surjouer le répertoire scolaire, a jugé la propriétaire des lieux, la Lyonnaise, Nathalie Schlienger.

In the department of Ain, in a village marked by its history and music, people know what “art de vivre” truly means. The old primary school is now a guesthouse with its occupants, thrilled to journey back to childhood, (without having to copy “I like la maison d’ambronay” a hundred times…)

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UNE NUIT DANS L’AIN

DE LA MER DES CARAÏBES À AMBRONAY

Retour en arrière. Jeune adulte, alors qu’elle officie comme cuisinière sur des voiliers, dans les Antilles, son père, imprimeur, profite d’une de ses escales à Lyon pour lui proposer de l’aider dans son entreprise. “Il trouvait que les Antilles, ce n’était pas un métier”, s’amuse, pas dupe du stratagème, celle qui se sédentarisera alors et perpétuera le savoir-faire paternel. Pendant 22 ans. Jusqu’à il y a récemment. “La transition vers les 50-65 ans cours Vitton, je ne la sentais pas bien : anticipons !”, se mobilise rapidement cette femme énergique qui décide de poser quelques métiers sur une liste. Au jeu des avantages-inconvénients, la ligne « maison d’hôtes » obtient la meilleure note. Avec un accessit pour « partir faire de l’humanitaire », plus complexe quand on a une fille étudiante. De toute façon, la colonne « convivialité », « travail à la maison », « vie dans un univers que l’on ne pourrait s’offrir autrement », a vite convaincu Nathalie de se mettre en quête du nid idéal.

IL Y A ACADÉMIQUE ET ACADÉMIQUE…

Mais avant d’élire la solide bâtisse communale, Nathalie a écumé l’Ain, département qui, contrairement à la Drôme et l’Ardèche, est encore accessible en termes de prix. Les

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TRAVAILLER SON RÉSEAU

UNE DANS L’AIN LOFTNUIT STORY

attraits de cette contrée sachant peu se mettre en valeur sont souvent méconnus. “C’est verdoyant, les constructions n’ont pas tout colonisé, on y mange bien car le coin regorge de bons producteurs. Et les vergers et vignobles embellissent largement le territoire”, expose-t-elle, verre de Bugey-Cerdon

offert à l’appui, un pétillant dont la vivacité égale celle de la maîtresse des lieux.

Le cahier des charges est clair : “Je voulais un village qui soit actif, doté d’un beau patrimoine, avec des accès plus que directs”,

énonce l’imprimeuse reconvertie. Au terme d’intenses recherches, Nathalie arrête quatre propriétés, dont deux fermes bressanes et un moulin dans les Dombes, puis invite un petit aéropage de proches à les visiter, pour aider dans son choix, elle qui a vendu son entreprise ainsi que son appartement du 6ème arrondissement de Lyon pour financer son projet. Du sans filet. “C’est le pari de ma vie. J’ai tout mis sur le rouge, le rouge écarlate”. Sélection très correcte, mais peut mieux faire, commente en substance un ami connaisseur du marché immobilier. “Pourquoi se contenter d’une énième maison d’hôtes, coquette, proprette ? Il faut un logis qui ait de l’âme”. Nathalie se range vite à cet avis et retourne sur le

terrain.

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UNE NUIT DANS L’AIN

ENFIN L’EFFET « WAOUH ! »

Un an plus tard, la voilà qui arpente l’école, encore grouillante d’enfants, avant le transfert de ceux-ci dans un autre bâtiment du village. Et là, coup de cœur immédiat. L’atypique, les vibrations, le potentiel, tout la séduit. A un détail près, le gigantisme des lieux : “1000 m2, ce n’est pas simple à entretenir…”

Trop tard, Nathalie fonce, l’école René Cassin et le charme nimbé de mystère d’Ambronay ont opéré. D’autant que le village vibre chaque automne grâce à un festival de musique baroque renommé, que le hameau abrite un restaurant étoilé, l’Auberge de l’Abbaye. Sans oublier, la sortie d’autoroute à 5 bornes de là. Un sans-faute.

Douze mois de travaux et beaucoup de dépenses plus tard, à la rentrée 2016, Nathalie emménage. Ses meubles de métier et chinés de sa vie d’avant se plaisent illico dans leur nouveau bercail. La greffe de cette “fille de la ville” dans le village de 3000 âmes où l’on voit d’un mauvais œil la privatisation d’un endroit qu’elles ont, pour beaucoup fréquenté, est en cours, doucement mais sûrement. “C’est à moi de m’intégrer, pas aux habitants de m’adopter”, ne se démonte pas Nathalie. Pour ce faire, elle ouvre sa porte le plus souvent possible : en plus

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d’après-midis guinguette qu’elle organise ponctuellement l’été, elle a aménagé une salle de séminaires et un salon de thé, pour qu’anciens élèves et habitants du village puissent “revivre leur école et animer la cour de récré”. Il y a des choses qui ne sont pas prêtes de changer. + d’infos : www.lamaisondambronay.fr A partir de 110 E

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UNE NUIT DANS LES BOUCHES-DU-RHÔNE

N’ATTENDEZ PAS LA PROVENCE DE RAIMU. SOUS LE SOLEIL DE SAINTRÉMY, LA TRACE DES ANNÉES 50 EST INDÉLÉBILE. MAIS ALICE MONNIER ET BERNARD COLOMA TRANSFORMENT L’ART DE VIVRE À L’AMARINE EN FEU D’ARTIFICES CONTEMPORAIN. Par Pascale Godin - Photos Camille Moirenc

N E D GAR Y PART

A

lice Monnier volète. Fine, gracieuse dans sa robe fluide, elle propose un rafraîchissement, esquisse quelques gestes délicats en direction des jardins.

Un rien réservée, à peine. Mais le mince vernis craque vite. La spontanéité, la franchise et l’enthousiasme l’emportent, au final. Il suffit de quelques instants. Lancez-la sur l’histoire de l’Amarine, pour voir !

Plus en retrait, peut-être plus à l’aise devant ses fourneaux, Bernard Coloma écoute, précise parfois, sourit beaucoup.

Avant de s’éclipser dans la grande cuisine, ouverte au regard comme un spectacle. Aucun doute, l’alchimie rebelle fonctionne entre ces deux-là.

BEZOMBES ET DES COULEURS

La Provence des années 50 attire les artistes. Quand Roger Bezombes, peintre, sculpteur et designer, quitte Paris pour Saint-Rémy, il remodèle le mas de l’Amarine. Et nuance 2 siècles de tradition sous les couleurs de l’après-guerre. Exit les coupeurs de joncs ! Dehors les vers à soie ! Sous le soleil provençal, l’artiste dessine, entre autres, les affiches, un brin naïves, d’Air France et de Bally. Il travaille une époque fraîche, nouvelle, au pinceau vif. Et bouscule la Provence du Papet en recouvrant le sol de l’Amarine d’une spectaculaire mosaïque de fragments éclatants. Pendant une trentaine d’années, il sculpte la demeure à son image. Une version moderne.

L’oncle d’Alice la rachète 20 ans plus tard, il veut la rénover pour la revendre. Un investissement, rien de plus. Est-ce un hasard ? Alice est fille, petite-fille et arrière-petite-fille d’antiquaires. Spécialisés dans les années 40 et 50. Tiens tiens…

Don’t expect to find there your idea of traditional Provence. In l’Amarine, in Saint-Remy, a fifties feeling still pervades through the walls, but Alice Monnier and Bernard Coloma have turned this arty « mas » into a contemporary firework.

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UNE NUIT DANS LES BOUCHES-DU-RHÔNE

L’AMARINE DANS SON JUS

Alice sort de l’Ecole Hôtelière de Lausanne, Bernard cuisine depuis l’adolescence. Les ailes dans les talons, le couple voyage au gré d’établissements prestigieux. Le Maroc, SaintBarthélemy, les Baléares, la Corse. En attendant leur prochaine destination, le Brésil, ils s’installent dans l’Amarine. Leur

mission : contacter les agences pour l’oncle d’Alice. Vendre ou louer la propriété. Mais la bâtisse, enracinée dans un dédale de terrasses végétales, en décide autrement. Elle séduit le couple, ses volumes, ses pans de murs accrochés à la roche, les 3 chambres et le spectaculaire sol du salon l’émerveillent.

Alice hume un parfum qu’elle connaît bien : “C’était moins une question de géographie que d’atmosphère ! Je viens d’une lignée d’antiquaires, j’achetais déjà mes premières pièces à l’adolescence ! L’Amarine, c’était la Provence des années 50.

Du coup, nous avons changé nos plans. Nous avons acheté l’Amarine pour monter notre propre affaire. Ici”.

50 NUANCES DE FRAIS

Quelque chose ne va pas. La décoration, choisie par l’oncle d’Alice, jure avec l’histoire de l’Amarine : “Elle était meublée d’une façon un peu « morte »”, confie Bernard. “C’était très beau, très carré, très gris, très contemporain. Trop. Ça ne correspondait pas.” Alice et Bernard vident la maison, elle

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UNE NUIT DANS LES BOUCHES-DU-RHÔNE

respire. Le couple inspecte le mobilier. Ça ? On garde. Et ça ?

Pas question. Alice pointille les espaces de pièces fortes.

Un taureau en bronze, des œuvres sculptées par sa mère, des luminaires arty. Elle dessine les tables de repas. Formes haricots, esprit Jean Royère, chères 50’s. Emboîtées les unes aux autres, elles deviennent yin et yang. La nouvelle hôtesse pioche et chine, retape, grappille aux enchères les œuvres de Bezombes, qu’elle rend aux murs de l’ancien propriétaire.

Et repère un grand voile corail des frères Bouroullec qu’elle improvise en paravent, entre la chambre du rez-de-chaussée et le salon. Sas aquatique entre le monde des rêves et celui de Nemo, il s’ancre au sol mosaïque.

Côté jardins, il faut couper, tailler, débroussailler. Elle laisse les essences endémiques s’enraciner autour des sculptures de Max Crueize, un artiste local. Un vieux bassin en pierre

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UNE NUIT DANS LES BOUCHES-DU-RHÔNE

marine depuis 10 ans dans un jus d’algues, d’eau de pluie et de mousse. Bernard et Alice lui inventent un pays des merveilles.

Ils nettoient, sèment des nénuphars et des poissons koï, commandent à Max 3 fontaines en terre cuite. Et les gigantesques visages de Minos, Circée et Tarantino peignent aux couleurs primitives un fantôme de Miró.

LE JAZZ ET LA JAVA

L’inauguration, en 2011, bouscule le tout Saint-Remy. Depuis toujours, les amoureux se bécotent à l’ombre du pin parasol noueux du parc. Et l’ombre en couleurs de Roger Bezombes furette encore dans l’âme du village. On veut savoir, on veut voir. Et si de rares bougons épinglent une prétendue détérioration d’un esprit provençal tendance tomettes, lavande et Pagnol, l’Amarine séduit. Elle fait jaser ? Tant mieux.

Alice et Bernard jazzent au bord de la piscine, ils invitent la musique. Et s’enracinent dans l’Amarine qu’ils cultivent petit à petit, sans la brusquer : “Nous ne sommes que de passage dans

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ses murs. Elle était là avant nous et sera là après nous, il faut respecter son rythme. Chaque année, nous apportons un petit truc. Mais nous y allons tout doucement”. Douceur colorée d’une autre Provence, Roger Bezombes serait heureux d’y vivre. + d’infos : www.mas-amarine.com I Tarif pour 3 nuits minimum

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UNE NUIT EN CÔTE-D’OR

UNE DEMEURE

CANON

L’ATMOSPHÈRE DE MAISON BLANCHE SE DÉCANTE AU RYTHME TRANQUILLE D’UN VIN DE GARDE. CAPITEUSE ET SOBRE À LA FOIS. DIFFICILE POURTANT DE LUI COLLER UNE ÉTIQUETTE, SA ROBE CONTEMPORAINE CONTRASTE AVEC L’ARCHITECTURE MILLÉSIMÉE DU LIEU. UN CRU BOURGEOIS, PEUT-ÊTRE ?

Par Pascale Godin - Photos : Pascal Reydet

Both intoxicating and plain at the same time, the atmosphere in la Maison Blanche is like a beautiful bottled wine. It is hard to label it as its contemporary colour contrasts with the vintage architecture of the place. Maybe a kind of « cru Bourgeois » ?

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UNE NUIT EN CÔTE-D’OR

N

adine Bellissant-Reydet marche sur un fil rouge dans un décor tout blanc. A un jet de bouchon, le beffroi domine les folles toitures des hospices de Beaune. Ici, le tourisme est œnologique.

Evidemment. Noyée dans les vignobles de Bourgogne, la ville attire les amateurs du monde entier. Et si Maison Blanche est encore jeune, à peine 6 mois d’existence entre les mains de sa nouvelle propriétaire, elle entend bien se bonifier avec le temps et rendre de subtils arômes.

ET LA LUMIERE FUT

Certains aiment la douillette ambiance d’une maison familiale. Se faire bichonner, partager l’espace de leurs hôtes.

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D’autres préfèrent s’approprier les lieux, se sentir comme à la maison. Les clefs dans la poche, ailleurs. A l’évidence, Maison Blanche tient plus du second que du premier. N’attendez donc pas de Nadine Bellissant-Reydet qu’elle vous cocoone et vous berce de confitures maisons, ça n’est pas le style.

Clairement, la maîtresse de maison s’adresse à la clientèle upper-class. Le jour de la visite, elle est d’ailleurs en pleine conversation téléphonique avec un média, le genre à taquiner le luxe comme un pêcheur taquine le goujon. Quitte à faire patienter debout la femme active qui s’est déplacée, elle, pour découvrir sa demeure. Et qui aura le temps d’observer à l’envi le nouveau décor dans lequel évolue sa propriétaire. Avec Maison Blanche, Nadine Bellissant-Reydet fait un saut dans le vide : “J’étais responsable d’animations commerciales sur les

secteurs Bourgogne et PACA, j’étais souvent en déplacement.

Et j’ai simplement décidé de changer de cap.” Elle se souvient exactement de la date à laquelle elle prend sa décision. Le 10 janvier 2013. Et le hasard fait bien les choses. Une semaine plus tard, au cours d’un dîner chez des amis, elle apprend que Maison Blanche est en vente. Il ne lui faudra pas longtemps pour craquer, le pouvoir d’attraction de la demeure est instantané. Et le 24, Nadine Bellissant-Reydet transforme un quotidien éventé en appellation pétillante.

JE M’ATTACHE A MODIFIER LE FOND

Maison Blanche a de la bouteille. Difficile d’imaginer l’ancienne boucherie du milieu 17ème, derrière la mise en

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UNE NUIT EN CÔTE-D’OR

scène immaculée du séjour : “j’envisage d’y apporter quelques petites touches de couleur, mais quelque chose de très sobre.

Pour conserver cette ambiance raffinée et sensuelle”, précise la propriétaire. Au fond de la vaste pièce, un patio intimiste crée un lien entre les espaces. Et dénude les murs de pierres sous un vertigineux puits de lumière. Un escalier d’époque s’envole vers les 2 chambres délicates, un couloir court jusqu’à l’étonnant dortoir. L’ensemble a l’équilibre d’un grand cru et Nadine Bellissant-Reydet n’a rien changé à ce décor, auquel elle fut sensible à la première gorgée : “Les propriétaires précédents avaient imaginé cette atmosphère aboutie, il était inutile de transformer quoi que ce soit. Je conserve sa forme, mais je m’attache à en modifier le fond…”

UN BOUQUET THEMATIQUE

A Maison Blanche, la relation au vin est constante. Les affiches, le langage, la cave, tout le vocabulaire du lieu converge et Nadine imagine, en thématique, un parcours viticole né de plusieurs vendanges : “Maison Blanche n’est pas qu’une simple maison d’hôtes. C’est aussi un lieu de partage, d’échange et de rencontres. Bien entendu, je mets du vin à la disposition de nos hôtes. Mais ça ne suffit pas.

Si elle est entièrement privatisée, je peux organiser une rencontre avec un viticulteur ou faire venir un chef étoilé.

Tout est possible ici, la demeure se module selon le souhait de ceux qui l’investissent”. Un parti-pris que la maîtresse des lieux envisage moins comme un défi que comme un fil rouge : “Quelque part, je suis revenue vers mes 20 ans, au début de ma carrière professionnelle. Je travaillais pour une agence lyonnaise d’hôtesses, pour des missions d’accueil et d’accompagnement. Avec Maison Blanche, je retrouve cet esprit.” Et quand le vin est tiré… + d’infos : www.lamaison-blanche.fr A partir de 162 e en chambre double

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DE CAMPAGNE À QUINZE KILOMÈTRES DE ROANNE, « LA COLLINE DU COLOMBIER », UNE BELLE FERME PLANTÉE SUR LES HAUTEURS D’IGUERANDE, EST ENTOURÉE DE PÂTURAGES.ET DE... TROIS CADOLES, TROIS DRÔLES DE PERCHOIRS CONÇUS PAR L’ARCHITECTE PATRICK BOUCHAIN ET ANIMÉS PAR MARIE-PIERRE ET MICHEL TROISGROS. FERME OU CADOLES, DEUX APPROCHES DIFFÉRENTES POUR VIVRE ET RESSENTIR LA CAMPAGNE AUTREMENT : DANS SA NUDITÉ HABITÉE. Par Agnès Guillaume - Photos : Marie-Pierre Morel

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UNE NUIT DANS LA LOIRE

L

e cours de la vie tient parfois à peu de choses, une envie, une rencontre, une coïncidence et le tour est joué. Désormais, plus rien ne sera comme avant.

Ensuite, il faut juste laisser les ingrédients mijoter pour obtenir le résultat escompté.

“L’histoire des cadoles a germé en Afrique du Sud lors d’un safari”, se souvient Marie-Pierre Troisgros. “Avec Michel, nous dormions dans des tentes suites et surélevées (Gorah Elephant Camp, nrdl). Le système nous a séduit, l’impression d’ouverture et à la fois de protection, de liberté et d’intimité. L’idée s’est inscrite dans un coin de notre tête. Nous n’avions pas encore célébré le passage en l’an 2000”.

Le nom Troisgros est connu, reconnu et même estampillé.

On ne dirige pas impunément une table 3 étoiles au Guide Michelin. La Maison est née en 1930 au bord de la Nationale 7 à Roanne. En 1983, Michel et son épouse en ont pris les rênes.

Des ouvertures de lieux suivront jusqu’à l’envie de s’aventurer sur d’autres chemins...

A l’heure des spas et autres festivités aquatiques, les Troisgros rechignent. Leur désir est plutôt de relancer l’idée de la campagne dans son habit de simplicité. Cinq ans seront nécessaires pour trouver le lieu adéquat. “Michel a découvert cette propriété agricole abandonnée lors d’une balade à vélo dans le Brionnais. L’acte de vente est signé en 2000 et puis rien...”. Rien en apparence, car l’idée fait son chemin.

“Depuis longtemps, nous avions l’envie d’ouvrir notre maison, de proposer un accueil de haute qualité, mais dépouillé de formalité qui ne sied pas toujours à la notion d’hospitalité.

C’est quoi recevoir quelqu’un ? Il nous fallait trouver une formule entre la chambre d’hôte et l’hôtellerie classique. A la Colline du Colombier, nous proposons le gîte et le couvert dans une version contemporaine”.

15 kilometers away from Roanne, « la Colline du Colombier » is a charming farmhouse surrounded by soothing meadows and… three cadoles ? Those three luxury spacious pods, were imagined by three-star chef Michel Troisgros with his wife Marie-Pierre, and designed by architect Patrick Bouchain. Farmhouse or cadole ? Two different ways of experiencing what country-side life really is.

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© Stéphaine Fraisse

UNE NUIT DANS LA LOIRE

Michel & Marie-Pierre Troisgros

PLACE À LA MAGIE...

L’arrivée ne manque pas de charme avec ses cours d’eau (canal de Roanne et Loire), ses charmilles, ses valons, un paysage tout en camaïeu de vert. Encore plus près du but, les dernières enjambées de la voiture laissent présager le meilleur.

Bienvenue dans un nul part mis en scène. On serpente de lieu en lieu grâce à des allées agrémentées ici de mûriers, là de chèvrefeuilles. La nature est omniprésente et sobrement rehaussée par un maquillage de professionnel. Liliana Motta, artiste botaniste, a opté pour des végétaux bas, aux touches colorées. Elle a magnifié la mare et découpé le terrain en autant de grands jardins qui cadrent les vues sur la campagne alentours.

Quant à la ferme d’origine, elle est constituée de trois bâtiments, le grand Couvert - autrefois l’étable - fait désormais office d’auberge offrant 60 couverts, une petite construction en pierres de Loire s’est transformé en maison d’accueil, et enfin, la Longère et sa tour, un colombier, ont été aménagée pour recevoir deux familles de passage. Puis viennent les pièces rapportées, ces fameuses « cadoles » parsemées dans le pré, de petites habitations sur pilotis, en bois, acier et toiles, idéales pour une escapade en amoureux.

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Le Colombier

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UNE NUIT DANS LA LOIRE

LES TROIS CADOLES

“Plutôt que de construire de petites cabanes en bois installées dans le jardin, j’ai pensé faire dans la pente du terrain trois alcôves en balcon sur la nature. Des constructions qui ressembleraient un peu à des roulottes où l’on entrerait par la fenêtre, qui ferait office de porte, et la chambre se trouverait tout au bout, comme un nid tout en tissu”, raconte l’architecte Patrick Bouchain. Et de reprendre “Pour le nom, on a trouvé un mot qui désigne une petite construction de vigneron en Bourgogne : la « cadole ». Par hasard, c’est aussi le nom de la

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femme qui a inventé le soutien-gorge en 1889, Madame Cadole.

Or, cette construction ressemble à un balconnet, non ?”

Elles sont donc trois, avec chacune sa couleur, son orientation, son paysage, son intimité. Exit les angles, un unique accès par la terrasse, un salon-kitchenette et un espace de couchage lové dans un nid tressé avec du chanvre que l’on doit à l’artiste Pierre Bernard. “La laine de mouton provient des filatures Arpin. C’est un fantastique isolant”, explique Marie-Pierre.

Laine, chanvre, bois insufflent une présence et confèrent

UNE NUIT DANS LA LOIRE

Le Grand Couvert dans l’ancienne étable

à la pièce une odeur de... campagne ! Pour la décoration, le parti pris du « lodge dépaysant » est indéniable. On retrouve des matières naturelles, un désir de sobriété et un souffle d’élégance... Le luxe, diront certains. Tout a été pensé pour l’autonomie des résidents. Le petit-déjeuner est apporté dans un panier. “La seule dérogation concerne l’électricité. La bougie n’était pas envisageable”. Perché sur la terrasse, on domine les prés cadrés de haies, on observe les troupeaux de vaches, des Charolaises, en général blanches. Pas d’obstacles en béton.

Pas de bruit urbain, juste le vent du large. Le matin, quand on ouvre les yeux, on se réveille en Afrique, en France ou ailleurs de par le monde. Les repères sont rangés aux vestiaires. En dépit des volumes importants, la notion de couple préside.

C’est une cabane pour adultes, pour jouir du moment, des

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merveilles de la nature, de soi aussi. Le spectacle est autant dehors que dedans, un nuage qui passe, une branche qui bouge sous l’effet du vent... Si l’on voulait entrer plus avant dans les pages du livre, on parlerait des balades bucoliques, du silence impressionnant, de la campagne offerte, de l’intimité préservée, de la gourmandise à portée de main. Deux nuitées semblent le bon profil pour profiter sans gâcher. Hormis les églises romanes et les marchés locaux, il y a peu d’activités et les hyper actifs sont parfois déroutés, voire près de l’implosion. Normal. Ensuite, le charme opère...

LE GÎTE DU COLOMBIER

Les familles ne sont pas non grata, elles trouvent même accueil

dans les deux gîtes de la Longère. Même esprit. Même magie.

Il faut dire que Patrick Bouchain a signé la rénovation de tous les bâtis de la propriété. L’architecte a défendu l’idée d’en faire le moins possible. Pas de nostalgie, juste du respect. La rénovation sera à ce prix, pensée, intégrée pour transcender l’existant. “Avec Michel, on s’est longtemps posé la question pour ce lieu. Est-ce qu’on bricole nous-même ou fait-on appel à un grand architecte ? La réponse s’est imposée lors d’une visite à la Villa Noailles à Hyères qui présentait le travail de Patrick. Tout d’abord réticent, peut-être du fait de notre nom étiqueté à la notion de luxe, il a finalement accepté de venir jeter un œil. Tout comme nous, il a été séduit par le cadre. Il a compris et donné vie architecturalement parlant à notre envie d’hospitalité”.

Si, de l’extérieur, rien ou presque n’a été touché, l’ancienne étable, à l’intérieur, est méconnaissable, accueillant désormais la salle de restaurant et la cuisine ouverte aux regards sous des lustres de verre gravé comme des lanternes.

Le corps de ferme du XVIIIème abritera, lui, les deux gîtes décorés par Isabelle Allégret. De l’élégance, peu de carrelage et beaucoup de plâtre, une peinture à la chaux et des sols en ciment.

Et Marie-Pierre de conclure : “J’ai passé quelques nuits blanches avec pour seules visions : la boue, les vaches, la brume. Aujourd’hui, le pari est gagné, dans le retour des clients. Ils s’approprient notre rêve et le vivent”. + d’infos : La Colline du Colombier - www.troisgros.fr A partir de 600 E pour deux nuits en cadole.

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LA BONNE PISTE

LE TÉLÉCABINE PASSE LE CŒUR DE VILLEURBANNE AU BLEU. EN DEVENANT CHAMBRE D'HÔTES MALGRÉ ELLE, L'ANCIENNE USINE TEXTILE RENAÎT SOUS L'ESPRIT DÉCALÉ D'UN COUPLE AU DIAPASON. ÇA FARTE !

Par Pascale Godin - Photos : Le Télécabine

L

e quartier murmure. Paisible, la rue des Charmettes joue à l’intimité des petites artères sans histoires.

Au 48, une plaque discrète indique la présence du Télécabine. L’ancienne usine se planque derrière une façade anonyme, le silence est épais. Anthony Comte sourit largement sur le pas de la porte. Poignée de main ferme, œil pétillant, il s’engouffre dans la vieille entreprise réhabilitée, propose un café, sourit encore. Il a l’air bien heureux, Anthony. Et on comprend rapidement pourquoi, en découvrant l’étonnante maison d’hôtes qu’il partage avec Philippe Domas, son compagnon.

With its cobalt gondola, « le Télécabine » brings a touch of blue in the heart of Villeurbanne. A bold move from a daring couple brought this old clothing factory back to life, turning it into an unexpected B&B.

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UNE NUIT DANS LE RHÔNE

UNE NUIT DANS LE RHÔNE

UN ABANDON STIMULANT

La vieille télécabine, toute bleue, accroche le regard. Elle trône dans le patio, amarrée à son enchevêtrement de poutrelles, de chaînes et de poulies. Ses rondeurs s’imposent en totem. Et soulignent l’identité des propriétaires. Philippe Domas est architecte, Anthony Comte travaille dans la décoration intérieure et dans l’évènementiel. Et quand ils découvrent le vieux bâtiment, il patauge dans l’abandon. La végétation envahit l’ancienne usine textile reconvertie en fabrique de pièces détachées automobiles, désertée pendant des décennies. Mais l’épaisseur de son histoire imprègne encore ses murs, elle s’impose d’emblée au duo. Anthony s’enthousiasme en évoquant la genèse du projet : “Son côté industriel était exceptionnel ! Mais surtout, le silence nous a

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épatés. Nous étions en cœur de ville, à 5 stations de métro de la place Bellecour, et il n’y avait pas un bruit. L’investissement était énorme, mais nous n’avons pas hésité un instant !”.

DES DÉFAUTS DE QUALITÉ

Les idées fusent, la page blanche stimule le binôme. Le lieu est porteur, les murs et les piliers aussi. Maculés d’érosion, moisis par le temps, ils doivent d’abord être assainis, doublés.

Mais la restauration déçoit le couple : “C’était une horreur !

Le placo en altérait toute l’authenticité et le charme !”, s’exclame Anthony. Têtu, le couple refait tout lui-même. 3 weekends à empiler des briques dans l’air glacial de l’usine, encore

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UNE NUIT DANS LE RHÔNE

ouverte à tous les vents. Le manque d’expérience donne un coup de pouce au résultat : “ On dirait que le plâtre a été mal essuyé mais en fait, nos joints ont simplement débordé ! J’avais trouvé des techniques hallucinantes pour vieillir un mur. Balancer du yoghourt dessus et le laisser moisir, des choses de ce genre. Nous n’en avons pas eu besoin. L’apparente authenticité des murs et des piliers vient surtout de notre manque de savoir-faire !”. Et pour surenchérir le charme à l’ancienne, l’architecte et le décorateur dégottent des interrupteurs en bakélite, qu’ils connectent à des plaques en bois. Certains défauts deviennent des qualités, les points de soudure de la passerelle renforcent l’identité industrielle des espaces. Une partie du toit saute, devient patio, 3 mini-lofts indépendants viennent nicher sous les toits, le Télécabine émerge.

L’ESPRIT DE L’ESCALIER

Evidemment, le couple est chineur. Entasse depuis des lunes des centaines d’objets. Comme la télécabine, négociée lors d’une vente aux enchères en faveur du téléthon.

Ou la série de chaises Thonet pêchée en République Tchèque. Un escalier métallique du 17ème siècle leur tombe dessus par hasard : “Une vieille dame l’avait acquis par l’intermédiaire d’une connaissance, mais sa mise en œuvre était trop compliquée. Nous le lui avons racheté, elle l’avait complètement fait décaper. Il correspondait parfaitement à ce que nous imaginions !”. Anthony remarque les tréteaux

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UNE NUIT DANS LE RHÔNE

anciens chez son menuisier, il lui demande de fabriquer la grande table de repas sur ce modèle. Le décorateur a l’œil : “Je ne cherche pas à me distinguer, mais j’ai la chance de voir les détails que d’autres ne voient pas, et de les imaginer dans une autre fonction. Quand on regarde les magazines de décoration, on retrouve un peu toujours les mêmes objets”.

Pas au Télécabine.

HÔTES MALGRÉ EUX

En octobre 2014, l’ancienne usine trace une piste inattendue.

Le couple ne souhaite pas vraiment reconvertir les 3 lofts en chambres d’hôtes, il n’y pense même pas. Envisage

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plutôt de les louer au mois. Mais un webzine, séduit par sa restauration, consacre au Télécabine un article délirant.

Et le présente comme une maison d’hôtes incontournable.

L’anecdote surprend encore Anthony : “J’ai reçu des centaines de mails ! Nous avons joué le jeu, puis un magazine national nous a consacré un article, vous imaginez l’impact ! Du coup, ce qui n’était pas prévu est devenu la réalité. Aujourd’hui, nous nous adressons plutôt à une clientèle d’affaire. Mais nous ne fermons pas la porte aux particuliers, nous adorons recevoir !”. Et derrière le silence épais des façades anonymes, le Télécabine s’apprête à gravir des sommets. + d’infos : www.letelecabine.com Location au mois ou à la semaine à partir de 550 E

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UNE NUIT DANS L’AUDE

ON A MARCHÉ SUR

LE MAMELON DE LA LUNE !

SI LOLA TOLEDANO-SANCHEZ AVAIT VÉCU À L’ÉPOQUE MÉDIÉVALE, NUL DOUTE QU’ELLE AURAIT ÉTÉ SOUMISE À LA QUESTION ET PROMISE AU BÛCHER. CAR ON PEUT DIRE QUE LA SUZERAINE DE FAJAC LA SELVE A DU FLAIR. CE N’EST D’AILLEURS PAS UN HASARD SI CETTE ANCIENNE VALENTINOISE D’ORIGINE ESPAGNOLE REÇOIT AUJOURD’HUI SES HÔTES SUR UNE TERRE DE LÉGENDES….

Par Pascal Villa et Mélanie Marullaz - Photos : Benjamin Bourreau

E

n effet, c’est sur la commune de Pech Luna (la colline de la lune - N.D.L.R.) que selon l’un des mythes régionaux, l’astre de la nuit serait tombé amoureux de la planète bleue. “Et, poursuit Lola, c’est ici que les êtres humains sont nés ! De plus, le paysage a des courbes très sensuelles, et les habitants du coin appellent ces collines des mamelons… C’est un pays très féminin, les filles du coin sont très communicatives, et il y beaucoup de femmes chefs d’entreprises, d’agricultrices, etc. Alors forcément, tout

ce qui tourne autour de la famille et de la maternité a été très important dans ma conception de la rénovation et de la décoration du château.”

Une demeure matricielle que Lola a donc voulu entièrement dédier à la féminité. Ainsi, un nu de Klimt orne la tête de lit de la chambre du Mystère, ou encore une statue Dogon, divinité de la fécondité, se niche dans le grand salon bibliothèque…

“C’est aussi en relation avec nos racines dans le Dauphiné, ditelle, parce qu’il y avait en Occitanie - dont Valence fait partie -, deux poétesses méconnues : Bieiris de Romans, la première en Europe à avoir écrit des poèmes d’amour à sa belle et Beatriz de Die qui a écrit l’un des tout premiers poèmes adultérins…” Mais quand cette dernière déclarait à un gentilhomme, “Mon ami, comme je vous aimerais dans mon lit à la place de mon mari”, Lola, elle, écrit des contes pour enfants. Et on la comprend, car ses enfants sont au nombre de dix ! “Mes deux enfants génétiques sont nés dans la Drôme, mais j’en ai recueilli huit autres ! .” La famille s’est installée à Fajac au début des années 2000 et s’est retroussé les manches pour restaurer un château en ruine et son domaine de 14 hectares avec parc et forêt…

If Lola Toledano-Sanchez, owner of Fajac de la Selve, had lived in the Middle Ages, she would definitely have faced torture or death at the stake, for it feels that she has a knack for fortunetelling. It is not by mere chance, by the way, that the guesthouse she runs today lies on a land of legends…

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UNE NUIT DANS L’AUDE

BLEU DE COCAGNE

Au Moyen Age, selon les registres, le site abritait une paroisse cistercienne de 260 âmes. “C’était donc le prieuré de Mirepoix, village où l’on se ravitaille en produits bio, au petit marché médiéval qui est merveilleux !”, explique Lola. Par la suite, le domaine devient baronnie de Fajac, et c’est là, entre les XVème et XVIème siècles que se construit véritablement le château.

Initialement domaine du pastel, plusieurs hectares de ses terres sont recouvertes de cette plante tinctoriale, aujourd’hui encore exploitée dans la région, malgré l’essor de l’indigo. “On est au beau milieu du Pays de Cocagne, dans le Lauragais, que certains nomment la Toscane française, parce que le climat est particulièrement clément tout au long de l’année.” Ainsi, au printemps pas moins d’une dizaine de variétés d’orchidées sauvages fleurissent dans le parc situé dans la zone protégée Natura 2000. Le jardin à l’anglaise du château a par ailleurs remporté le 3ème prix du concours des plus beaux jardins de maisons d’hôtes de l’Aude fleurie en 2012, pour sa première saison d’ouverture au public. En outre, le domaine a conservé

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un temple naturel, formé de quatre arbres séculaires au centre desquels trône le socle d’une statue de Saint Jean-Baptiste.

Si la statue a disparu, au solstice, la lune projette encore ses rayons de lumière sur les vestiges.

COMPOSITION À PLUSIEURS MAINS

En s’installant à Pech Luna, “on est donc arrivé dans un château Renaissance, une bastide carrée avec 4 petites oreilles sur les côtés”, déclare Lola en parlant des échauguettes” ces guérites placées aux angles de la bâtisse. “Les anciens propriétaires, assez âgés, n’arrivaient plus à l’entretenir, et tout tombait en quenouille ! C’était devenu un domaine fermier avec ses bâtiments limitrophes où avaient vécu les ouvriers.” Mais il

en faut plus à cette passionnée pour se décourager : six mois après sa prise de possession des lieux, trois chambres sont déjà ouvertes aux hôtes. Il y en a cinq aujourd’hui et deux mas, appelés « Maison d’Amis » et « Maison de Famille », ont été rénovés pour accueillir les groupes ou les familles.

Le bâtiment principal et les communs sont terminés, mais dans la ligne de mire de Lola, il y a encore la ferme, qu’elle aimerait prochainement transformer en salle de concerts et de conférences, “pour que les gens de la région puisse se l’approprier.” Pierre à pierre, le domaine poursuit sa constante rénovation, menée avec l’aide des volontaires internationaux de l’association Workaway. Russes, Lettons, Irlandais, Syriens...

Plus d’une centaine aurait déjà travaillé sur le chantier depuis 2014 !

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UNE NUIT DANS L’AUDE

L’ESPRIT BOHÊME

La déco, ce sont les murs du château qui l’ont murmurée à l’oreille de Lola. “Par exemple, le doré sur les murs du salon, ce sont les pierres qui nous l’ont dit, parce que la lumière rentre bien mieux, c’est plus chaleureux.” Elle chine la plupart de ses meubles, tout comme elle a fait l’acquisition de deux roulottes dans une brocante spécialisée de la région. “Félicie est l’une des plus anciennes roulottes foraines de France, datant de 1871, et Violette est une roulotte gitane de 1913, que nous avons restaurées et non pas rénovées. On a loué Violette à un vieux monsieur manouche à qui sa famille voulait faire un cadeau d’anniversaire. Il était assez ronchon au départ, mais en arrivant, il a eu les larmes aux yeux… Et il a demandé : “Comment avez-vous fait pour reproduire à ce point la roulotte de ma grand-mère ?” Sinon les roulottes attirent autant les étudiants que les jeunes mariés pour leur nuit de noce… Deux salles de bains individuelles ont été construites dans l’ancien cloître pour les occupants de ces roulottes. La piscine, elle, se trouve à l’emplacement de l’ancien puits du cloître.

Enfin, durant l’été, Molière s’invite au château de Fajac la Selve. Il sert de prétexte à mettre en lumière tous les

arts, vivants ou moins : théâtre, cirque, musique, écriture... “des talents féminins, pour être en cohérence avec la thématique du Château”, précise Lola. “En fait, je fais en sorte que les gens qui séjournent ici se sentent comme dans un cocon, mais un cocon ouvert sur le monde !” + d’infos : www.domainedefajaclaselve.com I A partir de 95 E

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UNE NUIT DANS LE VAUCLUSE

LES MAÎTRES DE MON MOULIN QUAND L’AUTOMNE ET SES PREMIERS FROIDS POINTENT LEUR NEZ, JUSTE AVANT D’HIBERNER, IL RESTE DES OPTIONS POUR ALLER FAIRE LE PLEIN DE VITAMINE D ... A 3H AU SUD DE CHEZ NOUS, LES TEMPÉRATURES SONT ENCORE DOUCES. SUR UN COUP DE TÊTE SANS QU’IL SOIT DE FOLIE, DIRECTION L’A7, VALENCE, AVIGNON... LA PROVENCE. Par Victoire Barrucand - Photos : Jean-Pierre Lemoine

As the last moments of summer are slipping away and the weather is on the turn only a 3-hour drive away to the South, temperatures are still mild. Within a moment you could be heading down the A7, towards Valence, Avignon, Provence...

S

ortie Apt, direction Le Coustelet, où il faudra revenir dimanche matin pour son énorme marché. On quitte l’axe principal pour rejoindre Gordes. Magnifique village rénové, à l’identique, où chaque pierre de chaque façade s’accorde parfaitement à la précédente.

D’aucuns vous diront qu’il est un peu surfait, trop coquet, mais son enchevêtrement de ruelles et de hauts murs ne pourront que vous charmer.

Le Moulin des Sources se situe juste avant Gordes. Il aura fallu prendre une petite route sur la droite en montant les lacets goudronnés. L’étroite voie s’effiloche entre les oliviers, les lavandes. Plus un bruit. La radio est coupée pour écouter

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UNE NUIT DANS LE VAUCLUSE

les cigales. Quelques virages et fléchages plus loin, nous y voici. Un petit hameau de quelques maisons serrées les unes contre les autres, comme pour lutter contre le vent d’hiver.

L’entrée de la demeure est bien cachée, à l’arrière des façades principales du village. Le lourd portail métallique ne laisse rien entrevoir et la surprise est d’autant plus désarmante. D’un seul coup d’œil, on a jaugé l’ensemble.

La maison est cossue, les ouvertures nombreuses et larges, encadrées de volets en bois laqué gris clair. Un bruit d’eau nous fait découvrir un joli bassin à fleur de gazon où l’on se rafraîchirait volontiers.

LE POURQUOI DU COMMENT

D’abord clients fidèles du Moulin, Thierry et Dominique Charles l’ont repris en 2015. Atteignant la cinquantaine, après une première carrière dans le textile, lui comme tisseur en soierie, elle comme créatrice en passementerie, ils avaient eu envie de changer de vie. Comme beaucoup. Comme Gérard

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UNE NUIT DANS LE VAUCLUSE

Langenstein, leur ami de longue date, qui 10 ans auparavant, avait acquis et rénové les lieux. Ancien publicitaire rêvant d’hôtel, il était tombé amoureux de ce moulin à huile du 17ème siècle et l’avait transformé en chambre d’hôtes. “Il a pris sa retraite il y a 2 ans, raconte Thierry Charles, et à sa suite, nous n’avons rien changé, car tout fonctionnait bien.

Nous avons juste mis certains éléments de décoration à notre goût.”

DOUCEURS INTÉRIEURES

Des murs au plafond, donc, le blanc s’impose. Au sol, de larges dalles de grès clair adoucissent la luminosité. On entre par le salon. L’atmosphère y est chaleureuse. Le mobilier en bois y est pour beaucoup, tantôt rustique avec cette imposante commode ou cet immense miroir, chinés dans les brocantes

de la région, ou contemporain à l’image de cette table basse, œuvre d’un artisan local. C’est d’ailleurs la signature de cette maison. Tout a été imaginé, fabriqué ou débusqué en local : de la maçonnerie jusqu’à la vaisselle, que ce soit de la récup’, comme la plupart des portes en bois, ou de la création sur mesure.

L’étage est consacré aux 5 chambres. Le blanc y reste dominant, mais dans chacune, une couleur secondaire a été judicieusement choisie en fonction de l’ensemble de la maison.

Pas de faute de goût, les beiges, gris clair ou argent confèrent à chaque pièce une atmosphère paisible, ouatée. Les consoles et tables basses s’harmonisent, sans effet clinquant ou tapageur.

La Suite Céladon est probablement la plus surprenante. Son organisation sur 2 niveaux lui donne un certain charme et, c’est un détail, le four à pain y a été conservé, témoin du passé de ce moulin, fermé par la porte d’origine taillée dans la roche.

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UNE NUIT DANS LE VAUCLUSE

SURPRISES DU CHEF

Retour au rez-de-chaussée, pour rejoindre la grande cuisine où hôtes et invités se rassemblent autour du petits déjeuner.

Là, c’est le contemporain qui prime. Bois clair, verre et acier, le tout encavé sous la pierre. On resterait bien pour dîner. Pas de problème, deux fois par semaine, Dominique se met au fourneau : au menu, cuisine provençale et producteurs locaux, agneau du Luberon, porc du Ventoux et légumes de saison.

Le clou de la visite : la cave. Les bouteilles ont trouvé là le repos idéal. La température y est douce, la lumière faible pénètre par la cuisine, et l’humidité y est palpable, filtrée goutte après goutte par la roche, et recueillie dans une large vasque.

A l’extérieur, sur la terrasse, c’est l’enchantement. Petites tables en bois et fer forgé invitent à respirer le temps qui passe. Le

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jardin a lui aussi été soigné. De gros pots en terre sont posés çà et là. Lavande, glycine et lauriers roses s’y prélassent. “On entend que les oiseaux, il n’y a pas de chiens qui aboient, les gens sont souvent étonnés par ce calme et ne regrettent pas du tout, finalement, de ne pas être dans le centre de Gordes.”

Douloureux de redescendre vers la réalité. Mais il reste une dernière surprise. Sur la placette réservée aux voitures, domine discrètement un petit temple protestant. Il ne paye pas de mine de l’extérieur, sa façade est plutôt austère. J’ai pu entrer. Je n’en dis pas plus. Il faut bien garder une petite part de mystère... + d’infos : www.le-moulin-des-sources.com Tarifs à partir de 110 E.

Crédits photos : DDerisbourg - Thinkstock.

un artisan de confiance , c ’ est un peu l ’ ami de la famille .

IT ER V EN EZ V IS O IN !

IS O N TÉ M A M E TR O N

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UNE NUIT DANS LE CANTAL

S E N I C A R S DE

ET DU ZÈLE

EN PLEIN CANTAL, ISABELLE PFEFFER RETROUVE SES RACINES. ET SA CHAPELLENIE EST UNE ESCALE À TEMPS PLEINS. POINT DE DÉPART ET DE RETOUR, ELLE RELIE TOUTES LES HISTOIRES ET DEVIENT POINT D’ANCRAGE. A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU ?

Par Pascale Godin - Photos Joel Damase

Deep in the Cantal region, the former-parisian Isabelle Pfeffer has returned to her roots. Her house, la chapellenie, is now her one and only home. Both a beginning and an ending, it ties her many different stories together and has become her anchor. In search of lost time, as Marcel Proust would say ?

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on, Aurillac n’est pas un froid baromètre. Ses ruelles étroites, ses hôtels particuliers et ses voûtes énigmatiques oscillent entre moyen âge et 18ème siècle, et la vieille ville raconte son passé à qui veut bien l’entendre. Il faut s’y perdre. Faire confiance aux porches secrets. Dans son plein cœur, la rue de Noailles sillonne en douceur les pavés. Elle s’arrondit légèrement devant le numéro 8, où la porte bleue dissimule une escale tentante. Et diablement chaleureuse, n’en déplaise à Météo France.

UNE FUGUE EN SILENCES

Isabelle Pfeffer est une Parisienne. Une vraie. Elle aime tout de la capitale. Ses bruits, sa foule, ses avenues denses. Sans doute apprécie-t-elle aussi l’anonymat qu’elle procure, la belle

UNE NUIT DANS LE CANTAL

femme, délicate, est assez réservée. Et elle a beau discourir sur Paname et sur ses délices, le Cantal colle tout aussi bien au rythme calme de son caractère. Ses racines sont ici : “Mon arrière-grand-mère, native d’Aurillac, est montée à Paris comme la plupart des Auvergnats”, raconte-t-elle sur le ton de la confidence. “J’y suis donc née, comme ma mère et comme ma grand-mère. Je ne suis revenue à Aurillac que le temps des vacances, jusqu’à l’adolescence… mais à l’âge de 15 ans, on préfère rester à Paris !” C’est même capital. Isabelle oublie le Cantal pendant 20 ans, elle épouse Friedrich. Un Autrichien, fou de voyages et d’opéra. Il en a d’ailleurs fait son métier et le couple vit entre les avions, les concerts, la musique. Une vie comme une fugue dans laquelle il faut ménager des silences : “Friedrich cherchait un endroit pour se poser entre 2 avions…”,

se souvient Isabelle. “Je lui ai fait découvrir la région et il en est tombé amoureux fou !” En rachetant et en restaurant un buron* en ruine dans les monts du Cantal, Isabelle et Friedrich posent les premières fondations d’un retour en terre annoncé.

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ON NOUS A PRIS POUR DES HURLUBERLUS !

L’histoire pourrait s’arrêter là. Pourtant, lorsqu’il découvre la vieille maison d’Aurillac, le cœur du couple prend à nouveau la foudre. Des siècles d’aménagements successifs ont défiguré sa nature, elle est enfouie. Mais les Pfeffer en décèlent déjà les saveurs voilées : “Les volumes sur 4 étages étaient impressionnants ! Le rez-de-chaussée était probablement un atelier de savetier, mais les 2 étages supérieurs avaient été convertis en appartements typiques des années 60. Petits volumes, formica, placo pour boucher les passages, il fallait tout casser ! Le dernier niveau était un séchoir ouvert à tous les vents ! Devant l’ampleur des travaux, on nous a pris pour des hurluberlus…”

DES CHAPITRES ET DES MARQUE-PASSAGES

Le couple s’acharne à conquérir les lieux. Friedrich est un terrien, un minéral, il extirpe le bois et la pierre. Et l’IHS, arraché au secret d’un mur, dévoile un jour l’identité de la bâtisse : “Cet écu permet de dater la maison au milieu du 15ème siècle”, poursuit Isabelle. “En fouillant dans les archives de la ville, nous avons découvert que son propriétaire en avait fait don à l’abbaye d’Aurillac. Et cette chapellenie est repassée au privé après la révolution”. Pour conserver les traces de son histoire, la Parisienne imagine une mise en scène, piochée à tous les temps : “Je voulais en conserver une trace à chaque fois.

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UNE NUIT DANS LE CANTAL

Pour bien marquer le passage des différents habitants”. Alors elle gratte, décape, elle écaille. Mais prend soin de figer dans ses 4 chambres d’hôtes de petits bouts de tapisserie, des traces de peintures qu’elle encadre parfois. Rouge, blanc, papiers peints, l’œuvre du temps. Friedrich récupère d’anciens troncs de séquoia, jadis plantés en ville. Il en fait des cloisons, pendant qu’Isabelle déniche un lot de toiles de coton qu’elle plaque aux murs : “Ici, les choses sont à nu. C’est un cheminement à rebours, un autre point de vue. Au début, c’était compliqué. Jusqu’où pouvions-nous aller pour ne pas donner dans le trop brut ?”

LE DOUBLE-JE D’ISABELLE

En tempérant la force minérale de la bâtisse par la modernité précise d’une cuisine, ou par les objets délicats brocantés aux recoins de plusieurs passés, Isabelle multiplie les pistes. La verrière contemporaine enroule un escalier tourbillonnant vers l’ancien séchoir. Là-haut, sous l’impassible regard du chat Magritte, les éclats colorés des vieilles chaises Tolix éraflent

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un plancher récupéré dans une étable : “Tous les objets et le mobilier, accumulés çà et là, ont trouvé leur place à la Chapellenie, ils ont repris une vie qu’ils n’avaient plus ailleurs.

Attendaient-ils la maison ? Est-ce le contraire ?”, ajoute malicieusement la maîtresse de maison. Qui n’était, à l’origine, pas vraiment préparée à recevoir des hôtes : “Cette idée est venue plus tard. La maison est grande, elle vit bien mieux lorsqu’elle résonne du bruit du monde. C’est d’ailleurs curieux, car je ne suis pas très à l’aise dans le relationnel à l’extérieur.

Mais j’aime vraiment recevoir chez moi, je m’en fais la réflexion tous les jours. L’émerveillement des gens est une récompense”.

Et ces contrastes délicats rappellent un autre récit. Comme un écho. Parisienne et Aurillacoise à mi-temps, Isabelle a trouvé dans sa vie l’équilibre parfait. En empilant les 2 faces d’une même histoire. + d’infos : www.un-jour-en-auvergne.com/LaChapellenie/maison-dhotes.php/ A partir de 150 E *Un buron est un bâtiment de pierres construit en altitude, typique de l’Aveyron, du Cantal, de la Lozère et du Puy-de-Dôme. Les éleveurs l’utilisaient, de façon saisonnière, pour la fabrication du fromage.

UNE NUIT EN CORRÈZE

E G A I MAR D'ÉPOQUES A

nos pieds, le lac de Causse semble bien calme. La nappe d’eau, juste troublée par le passage d’un aviron solitaire, frémit légèrement. Non loin du bourg de Lissac-sur-Couze, nous voilà devant une bâtisse au nom éponyme et à la stature saisissante : le Château de Lissac. Il faut dire que la région regorge de trésors architecturaux. Au détour des petites routes de campagne corréziennes, quantité de châteaux, de maisons de maître, de fermes en pierre, de pigeonniers, de cours carrées... Le Château de Lissac ne fait pas exception à la règle. Avec sa haute façade en grès et sa toiture en ardoise de Travassac, il en impose. Un

peu en retrait, l’église de Lissac-sur-Couze qui communique avec ce dernier directement par un passage privé. Autre temps, autres mœurs... Mais aujourd’hui, s’il est un privilège à saisir, c’est peut-être bien celui-là : avoir la possibilité - allez, soyons fous ! - de se glisser dans la peau d’un châtelain le temps... d’un week-end.

LA VIE DE CHÂTEAU, LA VRAIE

Jouer à la princesse dans les allées du château, Cécile de la Bernardie l’a fait, enfant, avec sa sœur, quand elle allait y

In Correze, discover Lissac-sur-Couze, its lake and its castle… Behind a stern feudal frontage, its modern interior is unexpected, but the visitor is pleasantly surprised with this noble mansion, the grandeur of which has survived through ten centuries…

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LE CAUSSE CORRÉZIEN, LISSAC-SUR-COUZE, SON LAC ET SON CHÂTEAU… DERRIÈRE L’IMPOSANTE FAÇADE FÉODALE, SÉVÈRE ET IMMENSE, L’INTÉRIEUR CONTEMPORAIN PREND LE VISITEUR À CONTRE-PIED, ET IL EN EST AGRÉABLEMENT TROUBLÉ. VISITE D’UNE DEMEURE DONT LA NOBLESSE A TRAVERSÉ LES ÉPOQUES. Par Fabienne Bachelard et Mélanie Marullaz

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UNE NUIT EN CORRÈZE

rendre visite à son grand-père. “On avait un peu peur parfois, car la bâtisse était encore dans son jus avec des parties vraiment vieillissantes, sévères, bien plus austères qu’aujourd’hui ; on avait du mal à monter les deux étages seules par exemple… et il nous semblait immense, alors que quand je l’ai revu, 15 ans après, il m’a paru beaucoup plus petit !” Lissac est dans la famille de la jeune femme depuis le 10ème siècle, et s’il avait été question qu’il lui soit transmis, elle ne pensait pas en reprendre les chambres d’hôtes. Ces dernières ont été créées en 2003, par Catherine et Pierre Meyjonnade, un couple à qui l’aïeul de Cécile avait confié la gestion des lieux. Ce sont eux qui dessinent le nouveau visage de Lissac, gérant à la fois l’architecture et la décoration, réalisant eux-mêmes peinture, rideaux, lustres ou lampes, mêlant le moderne à l’ancien.

Lourdes armoires d’époque ou trophées de chasse d’un côté ; meubles, luminaires ou objets aux lignes contemporaines de l’autre... Pour contrebalancer l’austérité des lieux, ils misent aussi sur des harmonies de couleurs croisées. Ainsi, le grand salon, ouvert aux invités, affiche des murs à rayures beiges et blanches, quand le petit salon joue les dégradés de mauve, prune et rose.

C’est par un vénérable escalier à vis que l’on accède aux cinq chambres et à la suite dédiées aux hôtes. Chacune a été déclinée selon un code couleur bien particulier, passant du gris tourterelle au blanc crème, du vert amande au rose dragée.

Deux chambres au design plus affirmé, jouent quant à elles leurs gammes en noir et blanc. On y remarque notamment des compositions d’allure abstraites, élaborées à partir de bois flotté ou de branches de noisetier tortueux. Mais dans chaque pièce, les parquets, parfois simplement repeints, ou les tommettes d’origine, ont été conservés, leur conférant une vraie patine. Enfin, et contre toute attente, celles-ci sont baignées d’une belle luminosité qui perce par les fenêtres du château…

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UNE NUIT EN CORRÈZE

OH MON CHÂTEAU OH OH OH…

Mais il y a un peu plus d’un an, en 2017, les Meyjonnade s’envolent pour de nouvelles aventures. Cécile et son conjoint tentent donc la leur. Lancés dans une carrière sanitaire et sociale pour elle, dans la chimie pour lui, ils s’improvisent alors hôtes de cette incroyable maison de famille. “L’accueil, ça vient très vite finalement, c’est comme recevoir des gens chez vous, résume Cécile. Mais le vrai challenge, c’est de faire en sorte que cet endroit reste dans la famille et que nous puissions le transmettre un jour. Nous en sommes peut-être les propriétaires, mais nous ne sommes que de passage…”

En attendant, la plus belle réussite des hôtes successifs du château est certainement d’avoir rendu extrêmement cosy un tel bâtiment. On ne s’y sent aucunement oppressé par le poids de l’histoire. En passant le nez par l’une des

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fenêtres, on aperçoit en contrebas le lac de Causse, toujours aussi paisible, les jardins à la française, avec ses buis et ses arbustes taillés à la perfection, ses arbres centenaires majestueux et ses pelouses taillées au cordeau, ses bassins d’eau rafraîchissants et ses petits chemins de gravier… Un vieux magnolia, quelques dahlias et autres tulipes… Un décor qui distille d’emblée une certaine douceur de vivre. Et c’est sans compter la vue sur le délicat paysage de campagne qui s’étire alentour. A n’en pas douter, le Château de Lissac constitue donc une superbe halte, dans une Corrèze riche d’une histoire et d’un patrimoine architectural à découvrir absolument. + d’infos : www.chateaudelissac.com

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UNE NUIT DANS L’HÉRAULT

ANTIQUE

EN KIT DERRIÈRE SES MURS DISCRETS, LA VILLA NOVA DÉPLOIE LES

FASTES D’UNE MAISON TOSCANE FANTASMÉE. CE N’EST DÉJÀ PLUS MONTPELLIER, C’EST UNE ITALIE ANTIQUE TEINTÉE DE BAROQUE, L’UNIVERS SECRET DU PHOTOGRAPHE BERNARD AZAÏS. OBJECTIF ATTEINT. A DÉFAUT DE CHAMBRE NOIRE, LA VILLA NOVA EN DÉCLINE 5 À COUCHER, AUTANT DE RÊVES D’ESTHÈTE. Par Pascale Godin - Photos : Bernard Azaïs

D

ans les années 90, Bernard Azaïs acquiert un bâtiment, dont il transforme une partie en lieu de vie et en studio photo. L’édifice est vaste, il comprend aussi plusieurs appartements qu’il loue et une carrosserie en activité. Les uns après les autres, les locataires s’en vont et le photographe n’en cherche pas d’autres. Il a un projet. Pendant deux ans, il va mettre son métier entre parenthèses, et se battre pour donner corps à cette Villa Nova qu’il a rêvée dans un déclic intime. Dans le moindre détail.

Behind its unassuming walls, La Villa Nova houses the riches of a fantasy tuscan house. entering photographer Bernard Azais secret universe you are transported from montpellier back and forth to baroque and antique italy. You won’t find his darkroom but instead can enjoy the 5 unique bedrooms, all imagined by this art and beauty lover.

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UNE NUIT DANS L’HÉRAULT

UN CALME BIEN CARROSSÉ

Depuis les années 40, la carrosserie se planquait dans une petite ruelle, derrière le cours Gambetta. Pas très loin, la place de la Comédie battait son plein. Comme toujours. Une foule cosmopolite s’amassait sur les pavés, dérivait autour de la fontaine, et les garçons de café, pressés, chaloupaient d’une table à l’autre. Harangues, éclats de voix, tintamarre citadin.

Pourtant, dans l’atelier, on n’entendait d’autres bruits que ceux des coups de marteaux sur la tôle, des jets de pistolets à peinture et des crépitements du fer à souder. Lorsque l’activité cessait, un calme épais tombait sur le bâtiment, dense comme une après-midi ensoleillée de garrigue. Un grand silence à 2 pas du fracas. Un jour de 2006, le carrossier partit, laissant la cour aux bruissements des ailes de pigeons. Quelques fragments

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UNE NUIT DANS L’HÉRAULT

métalliques, un vieux bonhomme Michelin crasseux, des outils rouillés et trois pots de couleurs séchées se partagèrent le reste. Alors, à l’aise entre les doigts de Bernard Azaïs, le calme s’étendit plus encore, il prit possession des lieux et s’enroula gentiment autour d’un rêve de photographe.

LE PRIX D’UNE VISION

En bâtissant la Villa Nova, Bernard concrétise un vieux fantasme d’esthète. Son lieu à lui, sa folle aventure. Une villa toscane, mâtinée de baroque, va émerger de ce vaste cocon déglingué où traîne encore une cabine de peinture. Il a tout en tête. La façade qu’il faudra construire pour transformer la cour en patio, l’escalier monumental qui desservira le corridor/terrasse, les chambres, la salle d’accueil où le marbre, le plexiglas et la pierre se croiseront sans s’affronter. Une sorte de paix romaine pour matériaux et objets venus de tous les horizons. Le photographe a tout en tête, mais le rêve coûte un œil. Alors, Bernard va se séparer de ses belles américaines des années 60. Collectionneur de voitures anciennes, il va

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métamorphoser ses Corvette en gros-œuvre, et ses Mustang en déco flamboyante. Une séparation difficile ? Pas vraiment.

Il hausse les épaules, sourit : “Un désir chasse l’autre, un tel chantier exigeait des sacrifices auxquels mon épouse et moi étions préparés. Je n’ai pas eu d’état d’âme, d’autant qu’il n’y avait pas d’autre solution”. Bernard Azaïs est ainsi, son apparente timidité

cache une détermination inébranlable.

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UNE NUIT DANS L’HÉRAULT

FAIRE DES RONDS DANS L’OS

Cette volonté farouche le pousse à se battre pour que la ville lui accorde le droit de percer d’oculus la façade. Ces sortes de hublots antiques sont indispensables à son rêve, ils cerclent des couloirs de lumières doux et ronds. C’est un détail, mais la vision l’emporte. Il palabre, la mairie rechigne. Bernard explore le quartier, le nez en l’air, et découvre qu’une des plus anciennes maisons de Montpellier possède une de ces ouvertures. Il palabre encore, fait valoir ses droits, convoque en témoin la vieille bâtisse. La bataille est gagnée, il aura ses oculus sur la façade avant, qui clôt désormais un patio.

L’atmosphère néoclassique se construit lentement autour de colonnes, de végétation dense, de blancs éclatants et de rouges sardes aux murs. Le foisonnement de styles affleure à peine à la surface du sol en calade. Ce sol est un vrai cassetête. Il faut donner de l’unité à ce parterre décaissé, en friche, tout en respectant les 8 pentes imperceptibles, essentielles à l’évacuation des eaux en cas d’orage violent. Il faudra presque 6 mois à Bernard pour ciseler un tapis de galets. Un seul but, conjuguer l’esthétique et le nécessaire. Une année passe, les os de la Villa Nova sont solides, il est temps de lui donner sa fonction. Un spa délicat et un salon cocon émergent de ce grand calme un moment bousculé. Et les chambres, si vastes

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et si spacieuses qu’on en vient à rêver la pluie pour les vivre à plein temps, se déclinent aux petits bonheurs du photographe.

En noir et blanc baroque étoffé de cuir, en duplex industriel chic et acier détourné, en années 80 teintées de pureté, en zen acidulé. Dernier clin d’oeil de l’esthète et défi technique : dans la suite junior, à la manière d’un tapis volant qui emporterait le voyageur au pays des 1001 nuits, un lit suspendu l’accompagne vers celui des rêves... Mais pas n’importe quels rêves : des rêves grand angle. + d’infos : www.lavillanova.fr I A partir de 185 € la chambre

UNE NUIT DANS LE VAUCLUSE

PERCHÉE EN HAUT DU VILLAGE DE MÉTHAMIS ET ADOSSÉE À DES RUINES, CETTE VIEILLE MAISON DE PIERRES OFFRE UN POINT DE VUE EXCEPTIONNEL SUR LES GORGES DE LA NESQUE, ENTRE VENTOUX ET LUBERON. ET ACCUEILLE SES HÔTES DANS UN DÉCOR CONTEMPORAIN ET SEREIN. Par Louise Persch - Photos Melissa Gidney

C'EST UN PIC, C'EST UN ROC,

C'EST UN CAP !

C’

était un pari fou. La maison sur quatre niveaux, en vente depuis des années, était en mauvais état et bordée d’une rue qui servait de belvédère aux promeneurs. Elle avait déjà découragé plusieurs acheteurs, mais demeurait un site de rêve, avec une vue à couper le souffle. Après réflexion, Philippe et Isa Lichtenthurn, qui ont déjà retapé une ancienne maison vigneronne dans le Gard, se sont lancés dans sa restauration en vue d’y établir Metafort, leur

nouvelle maison d’hôtes. Une année durant, le couple suisse installé dans une caravane sur le terrain, a mené, tambour battant, des travaux de titans. Ils ont acquis, auprès de la municipalité, la voie qui longe la maison pour créer une immense terrasse et une piscine bordée par les ruines des anciens remparts. A la demande des Bâtiments de France, ils ont même fait couler des micro-pieux dans la roche forée pour stabiliser l’ouvrage. Dans la piscine à débordement, le visiteur a la sensation de nager en pleine nature…

Overlooking the village of Methamis and leaning against some old fortifications, this ancient stone house offers a breathtaking view on the Gorges de la Nesque, right in between the Ventoux and Luberon areas. Its interiors offer a contemporary and quiet retreat.

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LOFT STORY

UNE MAISON D’HÔTES ATYPIQUE

Dans la maison, les volumes ont été redistribués pour obtenir cinq chambres, un gîte, une vaste cuisine salle à manger et un appartement privé. Le couple, avec la rigueur d’un horloger suisse, a conduit son chantier, peaufiné son business plan et chiné des meubles en même temps. Partout, à Villeneuveles-Avignon, Barjac, l’Isle sur la Sorgue, Carpentras ou encore au grand déballage d’Avignon réservé aux professionnels où les transactions se font directement à l’arrière des camions.

Isa et Philippe ont opté pour une déco simple et moderne, sans superflu, avec un mix de mobilier industriel, vintage et contemporain. Décorées dans un même esprit de simplicité,

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UNE NUIT DANS LE VAUCLUSE

convivialité et confort, les chambres sont néanmoins toutes différentes. Elles sont personnalisées par des meubles et objets chinés pour les pièces vintage, dénichés dans de bonnes adresses pour celles design. Dans les anciens combles, le couple a créé une chambre unique prolongée par une grande terrasse tropézienne, où ils ont installé un podium et un lit sur rail qui coulisse de l’intérieur vers l’extérieur pour dormir à la belle étoile. Le système sur mesure a été imaginé et mis au point par le beau-père d’Isa, ingénieur. A presque 400 m d’altitude, le spectacle de nuit par temps clair est fascinant

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UNE NUIT DANS LE VAUCLUSE

SOUS LE SIGNE DU BIEN-ÊTRE

Au cadre relaxant, s’ajoutent le bien-être des massages de Roger, masseur professionnel qui prodigue aussi ses soins aux cyclistes du Tour de France, ou encore la cuisine d’Isa réalisée uniquement à partir de produits du coin. Car Metafort est aussi une table d’hôtes. Dans la grande pièce, qui tient lieu à la fois de cuisine, salle à manger et salon, le couple a composé un décor contemporain et néanmoins chaleureux, en mélangeant le métal, la pierre et le bois. Autour d’un immense plan de travail en granit soutenu par des IPN, et éclairé par quatre tubes de métal rouillé récupérés sur le chantier et reconvertis en suspensions, Isa s’affaire chaque samedi soir pour servir à ses hôtes des recettes (bio) de son invention, d’après son inspiration et la saison, et accompagnées de vin bio de producteurs locaux. Il n’y a pas de hasard si les hôtes d’Isa et Philippe reviennent, d’une année sur l’autre, s’offrir une douce parenthèse chez Metafort à Méthamis. + d’infos : www.metafort-provence.com

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UNE NUIT DANS LES BOUCHES-DU-RHÔNE

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A MARSEILLE, LA CASA ORTEGA, BROUILLE LES PISTES : SA DÉCO POINTUE, PENSÉE AUTOUR D’UNE HISTOIRE À BIEN DORMIR DEBOUT, TRANSPORTE DANS UN IMAGINAIRE FLAMBOYANT… TOUT FEU, TOUT FLAMENCO !

Par Pascale Godin et Mélanie Marullaz

T

out près, le vieux port clapote. Mais le vrai cœur de Marseille bat les trottoirs entre Canebière et gare Saint Charles. Il tambourine sur les pavés inégaux et dans les rues étroites d’un quartier populaire. Délavé au sel de toutes les Méditerranées. On devine un passé de semelles claquant le bitume, de fenêtres encombrées de cris et de rires. Un passé de chaises sur le trottoir, d’apostrophes et d’histoires minuscules. Ici, dans un vieil immeuble de la rue des Petites Maries, la Casa Ortega esquisse les contours d’une vie d’étincelles et de pays lointains. Une vie frottée au piment. Celle de Juan Sebastian Ortega, le plus grand joueur de castagnettes de tous les temps.

In Marseille, la Casa Ortega confronts the traveller : the walls are decorated to tell the tall story of a flamboyant spanish castanet player, and transport you into a fabulous imaginary world…

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UNE NUIT DANS LES BOUCHES-DU-RHÔNE

UNE VIE OLE OLE

Juan Sebastian Ortega pourrait être toréador. Restaurateur madrilène, éleveur de taureaux. Mais la musique a volé tous ses autres destins. Né dans les années 20, près de Séville, l’hidalgo devient vite un prodigieux joueur de castagnettes. Et sa vie se déroule en roman picaresque. Bon vivant raffiné, bourré de charme et d’humour, il écume les scènes internationales au mitan du siècle. Et sa dextérité

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fait mouche. Quand il claque des doigts, les femmes se pâment. El Ortega est un infatigable séducteur, évidemment.

Pourtant, quand il rencontre Louise Granier à Buenos Aires, son cœur s’arrête. La Française est sublime. Distinguée, sensuelle, fatale. Mais son père la destine à d’autres amours.

Qu’importe ! Les amants s’enfuient d’Argentine et s’installent à Marseille. Près de la gare Saint Charles. Le 46 de la rue des

Petites Maries devient vite un rendez-vous incontournable de la cité phocéenne. Dans les années 50, les artistes ont table ouverte à la Casa Ortega. Picasso a-t-il vraiment crayonné quelques portraits sur les nappes en papier ? Les castagnettes d’Ortega se sont-elles accordées aux syncopes acoustiques de Django ? Et Hemingway ? Peut-être a-t-il griffonné quelques phrases du « vieil homme et la mer » sur un coin de table.

Fiesta conditionnelle, rien n’est prouvé. Mais tout se murmure jusqu’à la disparition du couple, un jour d’été 1957. Les amants auraient émigré à Moscou. Ou à New York, on ne sait pas trop.

Et quand la Casa Ortega s’éparpille, la rue des Petites Maries accueille d’autres bruits.

UN PROJET QUI FAIT BOBO

Rouge sang, noir luisant. A la réception de la Casa Ortega, les objets et le mobilier se cognent aujourd’hui aux couleurs franches. L’atmosphère est presque surréaliste. Sur les murs, des portraits nostalgiques accentuent l’ambiance auberge

espagnole. Et l’étroit escalier de bois, qui grimpe aux étages, fait surgir des images d’un autre passé : celui d’un quartier populaire, point de chute d’une population immigrée, où les hôtels bon marché et leurs petites chambres sans commodités poussaient comme des champignons.

En 2014, Caroline Contoz, directrice de communication d’une grande maison de joaillerie à Paris, installée à Marseille à mitemps, rend son abonnement TGV et arrête les aller-retour nord/sud pour reprendre l’établissement à son ami David Karoubi. C’est ce quadra, Nimois d’origine, bobo assumé, fou de culture espagnole et amateur de défis foutraques qui, un an auparavant, a succombé au charme insoupçonné de ce bâtiment insalubre, dont les sols étaient criblés de trous et envahis de mauvaises herbes. D’autres auraient renoncé. Mais David casse tout. Il déblaie les gravas accumulés, fait refaire le toit, transforme les 4 étages dévastés en tableau noir. Pour leur écrire un nouveau roman. Ortega ? Son histoire tombe à pic. En à peine 6 mois, l’univers multiculturel de David pousse sur les cendres poussiéreuses d’un vieil hôtel sordide.

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UNE NUIT DANS LES BOUCHES-DU-RHÔNE

COMME A LA MAISON

Les chambres, elles, jouent sur d’autres tableaux et l’escalier sanguin dessert 5 autres voyages dans le temps. 5 univers à rebours, géométriques et cosy. Et si l’ombre de Juan Ortega insuffle en filigrane les traditions du Sud, l’ensemble reste totalement urbain : un pêle-mêle d’objets chinés, pour un ensemble hétéroclite et confortable, chaleureux et parlant.

Caroline Contoz n’a rien changé à cet univers, mais elle y a mis de la vie. Et des saveurs. A l’heure du petit-déjeuner, aux arômes du café viennent se mêler ceux des pâtisseries orientales de la boulangerie algérienne voisine. En toute décontraction, l’hôtesse partage son granola, ses yaourts maison, ses bons tuyaux et ses idées de restos. “Ce n’est pas le Club Med, tout le monde fait ce qu’il veut, sans obligation. C’est un peu comme si j’avais des potes à la maison.”

Sous le regard de Louise, et des parents de Juan, Pedro et Carmen, du haut de leurs portraits calés en évidence contre les murs de la réception. Identité visuelle ou véritable histoire ?

Aucune importance. La Casa Ortega se construit autour d’un jeu de pistes qui fait bourgeonner l’imagination le temps d’un séjour. El Ortega l’insaisissable est bien vivant. + d’infos : www.casa-ortega.fr A partir de 90 E

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UNE NUIT DANS LE VAUCLUSE

UN AUTOMNE EN PROVENCE LOURMARIN, UN DES PLUS BEAUX VILLAGES DU LUBERON, ABRITE UNE DEMEURE D’HÔTES DE CHARME, LE GALINIER DE LOURMARIN. BIEN CACHÉ DANS UN PARC À LA VÉGÉTATION PROVENÇALE DE PLUSIEURS HECTARES, CE LIEU D’EXCEPTION VOUS DONNERAIT PRESQUE ENVIE DE NE PLUS JAMAIS LE QUITTER. ET POURTANT, IL FAUDRA BIEN SE RÉSOUDRE À RENTRER… Par Fleur Tari Flon

S

éjourner au Galinier, c’est se transporter dans le monde de Pagnol, se projeter dans la demeure de Buzine du « Château de ma Mère », admirer la garrigue et les oliviers centenaires, flâner autour des bassins en pierre, des chemins ombragés…

Mais pour accéder au rêve provençal, vous devrez passer une première étape, franchir la majestueuse grille de fer forgé. C’est dans vos cordes. Vous pouvez le faire. C’est l’étape obligée pour débarquer sur un îlot de verdure de trois hectares. A partir de là, c’est gagné, le petit chemin entre les arbres séculaires sent bon la Provence. Buis, thym, lavande donnent le la. Plus loin, au milieu du jardin, oliviers, cèdres et pins complètent la gamme. L’allée est soignée, bordée de cyprès et de gros pots en terre vernissée abritant buis et lauriers. Enfin, on découvre la bastide ou plutôt les bastides.

Trois corps de bâtiments du 18ème et 19ème siècle se répondent autour d’une cour et d’élégantes terrasses.

Lourmarin is one of Luberon’s most beautiful villages, and it is there, that you will find a luxurious guesthouse, le Galinier de Lourmarin. Hidden by provençal trees and plants amidst a wide park, this unique place will make you want to stay forever…

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UNE NUIT DANS LE VAUCLUSE

Le Galinier est divisé en 6 lieux de vie, qui peuvent être occupés séparément ou réunis pour une grande fête familiale ou un week-end entre amis. Mais on peut aussi y séjourner en amoureux… C’est même fortement recommandé ! Au Galinier, tout est modulable, tout est possible.

Les hôtes sont flexibles. C’est Isabelle, l’épouse d’Edouard Loubet, le chef 2 étoiles au Michelin, qui a pensé ce lieu, pour ceux et celles qui veulent vivre la Provence, et pourquoi pas, tester le restaurant étoilé d’Edouard, situé à 10 minutes en voiture.

LA VIEILLE BASTIDE

Ce n’est pas encore l’heure de faire la sieste bercée au chant des cigales, place à un peu de sport : la visite des lieux. Nous

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commençons par la partie maîtresse, «la Vieille Bastide».

Comme il se doit dans la région, il fait chaud, et c’est avec plaisir que nous pénétrons au frais, sous les voûtes du salon. Deux grands canapés de velours se scrutent, tandis qu’une table en bois brut attend d’être dressée à la lumière des grandes baies vitrées donnant sur le jardin. Plus loin - coup de cœur de la visite pour tous les amoureux de gastronomie - une très belle cuisine… professionnelle. La tentation est forte de se lancer dans la confection d’un bœuf en daube ou autre spécialité du coin. Hélas, nous ne ferons que la contempler puisqu’un petitdéjeuner savoureux autour de viennoiseries et autres surprises de Provence est servi le matin.

A l’étage, les chambres semblent chuchoter pour préserver la quiétude des lieux. A l’image de ce grand lit en bois sculpté dans les tons de blanc. “Nous avons vraiment voulu que ce soit

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UNE NUIT DANS LE VAUCLUSE

un lieu de détente et de repos. J’ai donc choisi des tons sobres et apaisés”, explique Isabelle. Une baignoire à l’ancienne trône

dans la chambre. L’envie me prend de m’installer tout de suite dans la Vieille Bastide, mais la curiosité, un défaut très féminin, me pousse à continuer la visite.

ET SES CONSŒURS…

Trois autres bâtiments reprennent le style «Sud» de la Vieille Bastide. Tous sont différents cependant. Le Galinier et sa cheminée ancestrale blanc immaculé, sol gris, plaid jeté sur le lit dans les tons taupe, et… cuisine petite, mais elle aussi très high tech. “Un style plus classique, très provençal, de demeure bourgeoise”, se justifie Isabelle.

Nous poursuivons la visite par La Grange. Comme son nom l’indique, c’est un bâtiment de ferme destiné à l’origine au stockage du blé. Le plafond voûté, le sol en parquet, les murs en pierres et poutres apparentes lui conservent tout son charme et son authenticité.

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UNE NUIT DANS LE VAUCLUSE

Enfin, dernière bastide «classique». La Maison du Chef est atypique. Ainsi, chambre et salle de bains sont installées dans l’ancien poulailler. La vieille écurie abrite une cuisine contemporaine. Le salon a pris place dans la serre, donnant sur le jardin et son bassin. Les deux dernières bastides jouent leurs propres cartes. “On n’allait pas tomber dans le «Tout Provencal»... Et nous avons choisi, pour elles, d’apporter une note résolument contemporaine”.

La Fenière est un loft avec mezzanine. Les propriétaires ont osé le mobilier design aux couleurs acidulées : du vert anis et du bleu turquoise. Un mariage inattendu, mais heureux sous les poutres apparentes.

Quant au loft rouge, le contraste des matériaux est poussé à son extrême. Dès l’entrée, des placards en laque rouge

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tranchent sans complexe avec les murs anciens de pierres apparentes. Ils dissimulent une kitchenette. Sur la mezzanine sont installés le lit, la baignoire et le lavabo. Le salon s’ouvre par de larges baies pivotantes sur le platane de l’allée centrale.

Le choix est cornélien, tant ces bastides ont toutes leur personnalité.

Je choisirai plus tard, il est temps de profiter des bassins, de flâner dans les allées ou de rejoindre la piscine en pierre, bordée de transats et de fauteuil anisés, un livre à la main. « Une année en Provence », de Peter Mayle, me semble tout indiqué, ou alors Giono ou encore Pagnol. Avant de goûter la cuisine d’Edouard Loubet… Non, décidément, on n’a pas envie de repartir. + d’infos : www.legalinier.fr I A partir de 120E.

DU SOLEIL, DES CIGALES

ET DE LA MAGIE, AUSSI(E)

© David Sparks

UNE NUIT DANS LE VAUCLUSE

ET DONNE COMME UN AIR DE BUSH À CE MAQUIS PROVENÇAL…

V

Par Victoire Barrucand et Mélanie Marullaz

VERTE LANDE

Have you got the urge to look at clear-blue skies, hear the humming of cicadas and the inhale scent of lavander ? In Lubéron, you’ll find Oppède is the perfect destination. Here, the domaine des Roullets feels like an oasis in the middle of sun kissed lands. Vanessa Lewis brings her aussie touch, bringing the bush to this provençal maquis.

Vous voilà annoncé et invité à parcourir la sinueuse allée de cyprès qui mène à la maison. On est surpris par la superficie du domaine : 6 hectares, dominés par une belle bâtisse posée sur la colline. Historiquement marquée, la maison a joué le rôle de citadelle à l’époque romaine et de mas fortifié au Moyenâge. Elle a bien résisté et n’en garde aucune trace ! Des vignes, amoureusement entretenues, et productives, occupent une bonne moitié du parc.

Dans le rôle de l’hôte de réception, Vanessa, jolie brune douce et fraîche. Mais qu’est venue faire cette trentenaire,

ENVIE DE SOLEIL ET DE SUD, SANS PASSER PAR LES DOUANES ?

DIRECTION LE LUBÉRON, À OPPEDE, OÙ LE DOMAINE DES ROULLETS FAIT FIGURE D’OASIS, AU MILIEU DES TERRES DORÉES PAR LE SOLEIL D’ÉTÉ. A LA MANŒUVRE, VANESSA LEWIS, UNE AUSTRALIENNE QUI APPORTE SA TOUCHE D’ « AUSSIE LIFESTYLE »

ous penserez être perdu en vous engageant sur l’étroite route chaotique qui mène au Domaine des Roullets, jusqu’à vous trouver face au portail clos, qui protège le parc de l’intrusion de simples promeneurs. Vous êtes arrivé.

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UNE NUIT DANS LE VAUCLUSE

dont l’accent chante le surf, les plages sans fin et la décontraction, au fin fond du Luberon ? C’est l’histoire d’un coup à trois bandes. 1ère étape : la jeune Australienne quitte son île-continent pour Londres, afin d’y suivre des études de philologie, en Français et en Espagnol. 2ème mouvement : à l’occasion d’un échange prévu dans son cursus, elle atterrit à Toulouse, d’où elle découvre la France et notamment la Provence. Coup de Foudre. 3ème phase : ayant convaincu son mari de venir s’installer dans le village voisin de Ménerbes, elle pose sa candidature au domaine des Roullets au cas où… On est en Juin 2015. Son CV arrive à point nommé sur le bureau des nouveaux propriétaires. Ils hésitaient justement à s’engager dans cette aventure, n’ayant personne pour gérer le domaine alors qu’ils vivent sous d’autres latitudes. Elle est embauchée. “J’ai eu vraiment beaucoup de chances, ou alors j’ai fait quelque chose de très bien dans une vie précédente”, n’en revient toujours pas Vanessa. Elle investit donc la maison comme si elle était la sienne.

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Conception graphique : www.studiopixelle.com / Visuel : Istockphoto

Porter des lunettes... juste pour rigoler...

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VIGNES ET COCOONING

L’endroit a été totalement rénové, une décénnie plus tôt, par un couple de Hollandais. Séduits par sa situation dominante, sa vue à 360° et la tranquillité des vignes, ils avaient transformé, au prix de 3 ans de travaux, cette maison de vacances un

peu négligée en halte paradisiaque. Gérant eux-mêmes la réhabilitation et la décoration d’intérieur, ils y ont créé quatre chambres de plain-pied, déclinant une même tonalité d’un espace à l’autre, dans un doux mélange de blanc, bois et gris. Influence nordique affirmée. Les poutres et les pierres d’origines accueillent avec intelligence le verre et l’acier.

Chacune des chambres s’ouvre sur une terrasse privative, à l’ombre de grands arbres. Lit XXL, luxuriance de coussins, abondance de tissus… Confort et cocooning avant tout.

Dehors, le parc a été aménagé pour le repos ou la promenade.

Des fauteuils ça et là, à l’ombre des chênes centenaires, incitent à la contemplation et à la paresse. Un peu plus loin, sous la terrasse principale de la maison, c’est la piscine qui invite à se rafraîchir, sous le regard placide des lézards qui lézardent, évidemment, sur de larges pontons de bois.

ROSÉ ET POTAGER

En changeant de main, l’esprit du domaine n’a pas été trahi.

Respectant les choix déco, les nouveaux propriétaires l’ont simplement agrémenté d’un gîte et d’un caveau de dégustation, pour faire connaître les vins du Lubéron, dont

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UNE NUIT DANS LE VAUCLUSE

leurs deux productions bio maison. “Le plus important, c’est que nos hôtes soient détendus, alors, à leur arrivée, je leur fais très vite goûter un petit verre de rosé”, sourit Vanessa.

Le potager est également ouvert à ceux qui veulent cuisiner.

L’hôtesse, elle, y puise de quoi alimenter le petit-déjeuner.

Elle fait des confitures bien sûr, mais aussi des spécialités australiennes, comme les sweet corn fritters, ces beignets de maïs qu’on trouve au menu des brunchs dans les cafés de Bondi Beach, l’une des plages les plus réputées de Sydney. Et pour des impressions plus locales, grâce aux vélos en location sur place, les visiteurs curieux et raisonnablement courageux peuvent aller faire un tour sur les marchés des villages perchés aux alentours – les cycles sont électriques, on a dit raisonnablement courageux, pas équipiers du Tour de France…

Si le Lubéron est un paradis toute l’année, attention, les Roullets restent une étape estivale, l’hiver, ils sont fermés.

A cette période, Vanessa, elle, regagne ses terres australes pour prolonger l’été… + d’infos : www.les roullets.com I A partir de 200 E

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E G A P AL

À LA PAGE

UNE NUIT EN HAUTE-SAVOIE

DE BOIS ET DE PIERRES, CE CHALET CONTEMPORAIN ACCUEILLE EN MAISON D’HÔTES DES VISITEURS QUI ONT CONSCIENCE QUE LE VRAI LUXE N’EST PAS DANS L’OSTENTATION, MAIS DANS LA NATURE VALORISÉE. RANDONNEURS ESTHÈTES, BIENVENUE !

Par Philippe Bollard - Photos : David Machet

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ne lumière très douce fait chanter les ocres des parois et des planchers en bois d’un chalet situé à 1 000 m d’altitude sur la route des stations de ski. Arborant fièrement en ceinture des terrasses confortables des balustrades ajourées comme un clin d’œil à la tradition régionale, il accueille dans une ambiance chaleureuse des amoureux de sérénité et des familles désirant se retrouver le temps d’un séjour privilégié où tout est pensé pour la détente et le repos.

LE GÉANT GLACIER

Connaissez-vous la légende de La Pierre à Laya ? Il était une fois un géant vivant au sommet de La Montagne, celle-ci étant le domaine exclusif des Géants en ces époques lointaines. Il descendait de Flaine vers la vallée et s’arrêta aux alentours d’Arâches, car quelque chose le gênait dans son immense chaussure. Il s’assit, et après maints efforts, réussit à extraire le caillou qui s’était glissé entre la semelle et la plante de

Made out of Stone and wood, this modern chalet hosts visitors who love natural luxury as opposed to ostentation.

Beauty-loving hikers are more than welcome here !

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UNE NUIT EN HAUTE-SAVOIE

son énorme pied. Petit galet incommodant pour lui, mais rocher imposant planté désormais à Laya, mot qui signifierait « bande de terrain en forêt, trouée dans les bois » (du vieux français laye, laie). C’est à proximité de ce site privilégié où randonneurs, promeneurs, mais aussi amateurs d’escalade aiment à découvrir la vue merveilleuse sur la Pointe d’Areu et la vallée de l’Arve, qu’Hélène Roux propose, depuis presque 15 ans maintenant, un chalet très spacieux, volontairement installé à quelques distances des pistes des deux stations célèbres, les Carroz et Flaine. C’est un choix fait sciemment pour accueillir une clientèle ne désirant pas être engluée dans la foule des skieurs tout en pouvant accéder aisément aux joies des sports d’hiver. “Le chalet est le plus souvent loué dans sa totalité. C’est une maison d’hôtes recevant particulièrement des visiteurs aimant être en famille.”

BOIS OMNIPRÉSENT

La maison régionale a été pensée comme une habitation privée. Chaque détail fut étudié avec attention par Hélène

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pour offrir le maximum de confort à ses habitants, tout en tenant compte de l’attrait touristique des pistes des deux stations.

Un local dédié au rangement de l’équipement de ski au sous-sol avec séchoir électrique pour les chaussures est l’exemple de commodités qui s’avèrent vite indispensables.

Le choix des matériaux de construction témoigne aussi de la volonté de recréer un environnement alpin respectant les contraintes architecturales de la région. C’est un chalet traditionnel de bois pour la structure et de pierres pour les finitions avec une surface habitable remarquable de 350 m², distribuée sur trois étages. Les visiteurs disposent ainsi de douze couchages répartis dans six vastes chambres dotées de grandes salles de bains. L’hôtesse des lieux propose même une chambre spécialement équipée pour recevoir une personne à mobilité réduite, effort qui mérite d’être souligné. “Les gens apprécient d’être avec leurs enfants, et nous accueillons quelquefois deux ou trois générations, aux centres d’intérêt très différents, mais ayant fait le choix de passer un séjour réunies sous le même toit”.

UNE NUIT EN HAUTE-SAVOIE

LA LUMIÈRE EST CHALEUR

La cuisine est immense comme il convient à une maison conçue pour accueillir beaucoup d’occupants. Elle s’ouvre sur un séjour très spacieux, avec de vastes baies vitrées grâce auxquelles le superbe panorama déroulant ses paysages audessus de la Vallée de l’Arve, en plein cœur du Grand Massif, depuis le seuil de la montagne de Chevran jusqu’à la pointe de l’Arbaron, sert de décoration authentique. Un fourneau Aga « La Cornue » en fonte, évidemment monté sur place, permettra à ceux qui le désirent de mitonner des plats de saison. Mais le service peut aussi être « tout compris », réunissant les visiteurs autour d’une fondue traditionnelle. Les confitures sont « maison » et les repas peuvent être préparés

au « Café de Balme », restaurant, lieu d’exposition de la marque Aga et atelier de la décoratrice Hélène Roux. C’est sa touche qu’elle imprime à ce chalet, privilégiant les matériaux naturels et les couleurs orchestrées en accords avec des tonalités pâles particulièrement reposantes. “Le choix d’un style qu’on pourrait appeler traditionnel contemporain pour le mobilier sans chichis est volontaire. Le confort prime ! La salle de vie est conviviale, axée sur les échanges. Chaque chambre est équipée de télévision alors que le séjour en est dépourvu dans le but de favoriser les discussions et les rencontres”.

Si un jour ce géant vivant au sommet de La Montagne redescendait de Flaine vers la vallée et s’arrêtait aux alentours d’Arâches, il viendrait s’installer dans ce chalet particulièrement agréable à habiter. Juste retour des choses, en quelque sorte. + d’infos : www.chalet-en-vue.com A partir de 4200 € la semaine

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EN NUIT DANS LE RHÔNE

ET C’EST TANT MIEUX ! DANS LE 5 ÈME ARRONDISSEMENT DE LYON, UNE MAISON D’HÔTES PLANQUÉE AU 1ER ÉTAGE D’UN CHÂTEAU S’EST MISE À L’HEURE BOHÊME. NULLE TENTURE D’AUBUSSON OPULENTE, NULLE DORURE GLAÇANTE, PAS MÊME UN LIT À BALDAQUIN CONTEMPORAIN POUR LE CLIN D’ŒIL. PLACE À LA COULEUR. Par Estelle Coppens

Living in a castle is not what it used to be... This lovely B&B proves that it has become a lot cosier. Hidden on the 1st floor of a 19th century castle in Lyon, you will not see heavy curtains or flashy gilding there but bright colours that catch the eye...

Au départ, on peut croire à une blague. Le quartier est très résidentiel, animé certes, mais sans grands attraits. Nous sommes bien dans le 5ème arrondissement de Lyon, pas tout à fait dans sa section classée Patrimoine mondial de l’humanité, le Vieux Lyon et son ensemble architectural Renaissance. On s’inquiète un brin de l’endroit où l’on va atterrir. Puis, une place se présente, léchée par des immeubles anonymes et… l’on comprend. Le château de Ménival dresse sa silhouette asymétrique ocre jaune, flanquée de trois tours, dont une octogonale, côté Ouest et une seconde, ronde celle-là, à l’Est.

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EN NUIT DANS LE RHÔNE

C’est là, au premier étage que Véronique Roussel règne sur la maison d’hôtes « Une Nuit au Château ». Après une quinzaine d’années à la tête d’un concept store pour enfants, cette commerçante lyonnaise fan de déco cherche à se reconvertir. Elle aime recevoir, voyager ; l’accueil la tente, mais ce sont ses amies, hôtesses elles-mêmes, qui finissent, en juin 2017, par la convaincre : Pascale Pralus tient la Maison Félisa dans l’Hérault et Véronique Meunier, le Château d’Uzer, en Ardèche. Cette dernière avait d’ailleurs participé, un an plus tôt, à la restauration de ce grand appartement dans le Château de Ménival, en prenant le contrepied décoratif que l’on pourrait attendre d’un tel lieu, fort en patrimoine. Un parti pris bohême, aussi vivant que certains

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châteaux semblent s’être noyés dans le formol, préférant le long sommeil plutôt que de changer la moindre pampille à leur décor. Cette ambiance séduit Véronique Roussel, ellemême rôdée aux chantiers de rénovation. Elle n’en change donc pas les couleurs, mais apporte ses meubles, sa touche vintage et son impressionnante collection de vaisselle.

MÉLANGE DES GENRES

Cette opposition entre enveloppe extérieure, datant de la fin du 19ème siècle et cocon bien dans l’air du temps est très bien orchestrée. Le neuf bien casté, met en valeur l’ancien, le chiné, et vice-versa. Partout, le regard se pose sur des

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EN NUIT DANS LE RHÔNE

trouvailles de brocante, impeccablement mises en scène. Ici, un ancien charbonnier et sa porte coulissant verticalement accueillent désormais les oreillers et couvertures surnuméraires. Là, un buffet en bois à la patine magique, détourné en commode, permet aux voyageurs de sortir des valises le temps de leur séjour lyonnais.

DU BON USAGE DE LA COULEUR

On entre par une petite cour-jardin, nimbée de mystère, joliment scénographiée, à l’image de ce qui suit. Le pas s’enfonce doucement dans le gravier. C’est doux. Changement

d’ambiance d’avec le bitume urbain. A peine la porte passée que l’on est cueilli par l’atmosphère chaleureuse. Bref, on comprend immédiatement où l’on est. Statuettes de la vierge, papillons épinglés sous vitres, trophées et autres curiosités ornent les murs du long couloir de l’entrée, où veille un maître d’hôtel à tête de biche.

Les pièces défilent avec leurs couleurs. Vert pomme pour la salle à manger où les visiteurs se croisent autour des

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EN NUIT DANS LE RHÔNE

confitures maison du petit-déjeuner, cuisine bleu Klein.

Jaune solaire pour le salon partagé. Dans le couloir, c’est un gris-bleu soutenu qui accompagne les hôtes vers leurs chambres, ou celle de la maîtresse des lieux, façon pension espagnole de luxe, sans les azulejos et la banque d’accueil !

Les trois chambres d’hôtes vont de la chambre double, coquette mais de poche, aux suites aux proportions voluptueuses, avec boudoir contemporain et balcon filant.

Dans la suite « L’atelier de Pablo », reconnaissable à sa verrière, ses murs sombres et plafonds à la française laqués de blanc, les fauteuils en rotin, ce nouveau classique, sont associés à une table basse et un lit simple pourvu de gros oreillers pour former la partie de jour.

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UN PEU PRINCESSE ?

Des trois chambres, la suite Sophie offre le plus d’espace et de décorum, tout en conservant le savant mélange d’aujourd’hui et d’hier. Seuls détails qui peuvent trahir le fait que l’on se trouve dans un château, les moulures qui sourdent sous l’enduit vibrant de ce petit appartement en soi, dotée d’une baignoire spa. Pas de doute, chez Une Nuit au Château, on maîtrise la palette de couleurs et la douceur de vivre.

Une autre idée du luxe, quoi… + d’infos : www.une-nuit-au-chateau.hotel-in-lyon.com/fr A partir de 75 E

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Dans une sauteuse, faire dorer l’ail avec le beurre, ajouter le persil, le cresson, laisser mijoter 5 min tout en remuant.

Placer les pommes de terre coupées en cube dans une casserole, couvrir d’eau salée, cuire 15 min.

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Verser les pommes de terre et l’eau de cuisson dans la sauteuse, mixer de façon à obtenir un velouté. Ajouter la moitié de la crème et mélanger.

Répartir le velouté dans des bols, déposer au centre 1 c. à s. de crème, quelques cerneaux de noix, des copeaux de parmesan et poivrer.

© Elle et Vire

1 botte de cresson I 1 bouquet de persil I 1 gousse d’ail hachée I 30 g de Beurre de Condé-sur-Vire doux Elle & Vire I 4 pommes de terre coupées en cubes I 1 litre d’eau I 25 cl de Crème Semi-épaisse Légère Elle & Vire I 5 cerneaux de noix concassés I Copeaux de parmesan I Poivre

© Silvano Rebai

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C’est à Armoy, village de charme, que Valérie et Stéphane vous accueillent.

Point de départ d’une multitude d’activité, sportives, culturelles et de détentes.

Venez partager une cuisine gourmande avec des produits de saison, frais et de qualité récompensée avec une toque au Gault & Millau depuis 2017 ainsi que le label Maître Restaurateur.

Accueil, convivialité et hospitalité sont les maîtres mots de cet hôtel et représentent un art de vivre à part entière.

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Aucun problème, une salle privée pour les séminaires ou vos occasions spéciales (anniversaire, baptême, communion, mariage…) vous attend.

Valérie & Stéphane Hanriot 3516 Chef-lieu (à 7 minutes de Thonon) 74200 Armoy - sortie n°2 du contournement Tél. 04 50 73 94 55 resa@echodesmontagnes.fr

Fermé de mi-décembre à début février

www.echodesmontagnes.fr

SUIVEZ-NOUS

À TABLE !

GÂTEAU MOELLEUX

AUX POMMES

PRÉPARATION : 10 À 20 MIN CUISSON : 20 À 30 MIN I POUR 4 PERSONNES

© AnneCé Bretin/Amélie Roche/Interfel

4 pommes I Le jus d’1 citron jaune I 10 c à s de farine I 5 c à s de sucre en poudre 1 sachet de levure I 2 œufs I 10 c à s de lait I 6 c à s d’huile de tournesol

144

Préchauffer le four à 180°C (th.6) Peler, épépiner et couper les pommes en morceaux. Les arroser de jus de citron pour éviter qu’elles noircissent.

Dans un récipient, déposer la farine, le sucre et la levure. Mélanger. Casser les œufs, fouetter bien. Verser progressivement le lait et l’huile et bien mélanger jusqu’à obtention

d’un une pâte homogène.

Ajouter les morceaux de pommes et mélanger.

Dans un moule à gâteaux préalablement graissé et fariné, verser la préparation et enfourner pendant 20 à 25 min en vérifiant la cuisson à l’aide de la pointe d’un couteau. Si la pointe ressort sèche, c’est cuit !

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Ci-joint mon règlement par chèque à l’ordre de ACTIVES SAS et à retourner à : ACTIVMAG - Les Papeteries - Image Factory - 3 Esplanade Augustin Aussedat - Cran Gevrier - 74960 Annecy

NOS ANNONCEURS Arbet Aménagement/Artis/Atre et Loisirs/Banque Populaire/Berger Jardins/Boaa/Crédit Agricole des Savoie/Echo des Montagnes/Eden Home/European Homes/Groupe Dunoyer/GSI Immobilier/H&H Créateurs de meubles/Inspiration Déco/ISL/Keywest/La Clef des Champs/La Maison Quadrature/Laser Expert/Leight-Atelier Arcadie/Les 2 Marmottes/ LP Charpente/Maisons Alain Métral/Maisons Keyho/Marcille/Matière et Couleur/Megabat/Metral Passy/Priams/ Richardson/Scène de Vie/Seab/Sonance/Swarovski/Vin chez Moi/Vivet Bois

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