Eco n°47 - 20 novembre 2015 - Supplement transmission d'entreprise

Page 1

L’ESSENTIEL STRATÉGIE, OUTILS, ACCOMPAGNEMENT : LA PANOPLIE D’UNE TRANSMISSION RÉUSSIE TENDANCE ET SI LE REPRENEUR ÉTAIT DÉJÀ DANS L’ENTREPRISE

SUPPLÉMENT DU N°47/1371

RETOURS D’EXPÉRIENCE ET AVIS D’EXPERTS TÉMOIGNAGES ET CONSEILS POUR MIEUX VOUS PRÉPARER

TRANSMISSION D’ENTREPRISE SAVOIR ANTICIPER ET PRÉPARER LA RELÈVE


*

* Pensez différemment, de façon non conventionnelle ou selon une perspective nouvelle.

Suivre les habitudes pour gérer son patrimoine présente indéniablement certains avantages, notamment celui de ne pas avoir à user de son sens critique. Si tout le monde y va... Mais c’est convaincus qu’il existe de mauvaises habitudes que nous vous proposons une autre idée du conseil.

PERSPECTIVES, cabinet de Conseil en Gestion de Patrimoine libéral vous accompagne depuis 25 ans, dans les domaines du : Conseil en organisation, Stratégies patrimoniales Conseil en investissements Assistance à la négociation Family Office

Membre de la Compagnie des Conseils et Experts Financiers

PERSPECTIVES 46 Avenue Gambetta - 74000 ANNECY Tel : 04 50 10 12 30 - Fax : 04 50 10 12 40 perspectives@perspectives.fr - www.perspectives.fr

Choisir Perspectives, c’est l’assurance d’un interlocuteur libéral à votre écoute, stable tout au long de la relation de conseil et au fil des ans, gage d’une proximité, d’une discrétion, d’une implication et d’une connaissance pointue de votre situation personnelle et de votre profil investisseur. Pour vous, en quête permanente de solutions innovantes et à la pointe dans tous les domaines de l’investissement : assurance, financier, immobilier, Private Equity… nous mettons notre expertise et notre créativité au service de près de 500 familles et entreprises pour composer, en toute objectivité, des solutions réellement personnalisées, fiables et suffisamment souples, fonction de votre profil et de vos attentes, dans le cadre de conseils occasionnels ou d’études globales. Assurer investir fiscalité, intérêts,

votre avenir et celui de vos enfants, votre épargne ou un capital, réduire votre organiser votre patrimoine au mieux de vos préparer et optimiser votre transmission,

vous constituer des revenus complémentaires… et ce avec d’éventuelles garanties de rendement et de capital, sont des sujets qui forgent notre quotidien. Portez attention par exemple à notre sélection confidentielle d’investissement dans des PME non cotées - capital développement - réalisées en « club deal » tout comme aux émissions de fonds à formules offrant une rentabilité potentielle entre 7% et 10% par an en acceptant des prises de risques raisonnables. Avec nous, offrez-vous la liberté de choix grâce à notre sélection de près de 80 établissements partenaires. Si nous ne pouvons trouver la solution qui vous convient, c’est probablement qu’elle n’existe pas ! Nos services présentent tous les gages de qualité et de sécurité : nous disposons des moyens techniques et humains expérimentés nécessaires, comme l’attestent nos agréments, s’appuyant au besoin sur des expertises complémentaires inter-professionnelles avec vos propres conseils ou nos partenaires. Venez en juger par vous-même lors d’un RDV découverte sans engagement. Olivier COLLIN, Gérant Perspectives

SARL au Capital de 70 000 € - RCS Annecy TGI 93 B 487 - SIREN B380310631 - APE 7022Z - TVA FR 57380310631 - Garanties Financières et Assurances Responsabilité Civile Professionnelle Police n°112.786.342, COVEA RISKS, 19/21 Allée de l’Europe, 92616 CLICHY Cedex & Police n°45246877/220250, ALLIANZ 87 rue Richelieu, 75002 PARIS. Adhérent Chambre Nationale des Conseils en Gestion de Patrimoine & Compagnie des Conseils & Experts Financiers - Transactions sur Immeubles & Fonds de Commerce - Carte Professionnelle n°863 / 74 délivrée à Annecy - Activité de démarcharge financier pour le compte de mandants. Inscrit au Registre des Intermédiaires Assurance, Banque et Finance auprès de l’ORIAS sous le n° 07001131 (www.orias.fr) pour les activités de : Conseil en Investissements Financiers adhérent de la Chambre Nationale des Conseils en Gestion de Patrimoine, association agrée par l’Autorité des Marchés Financiers & Société de courtage d’assurances catégorie B & Intermédiaire en opérations de banque et services de paiement catégorie mandataire non exclusif.


ÉDITO

UN PROJET STRATÉGIQUE POUR PRÉPARER L’AVENIR La transmission de l’entreprise est une étape essentielle à ne pas rater.

T

erminant un jour un entretien avec un chef d’entreprise d’une soixantaine d’années que je connaissais bien, je lui ai demandé, peut-être un peu abruptement je le confesse, s’il avait commencé à préparer sa succession. «Vous voulez m’enterrer, j’ai l’air si vieux que ça», m’avait-il rétorqué, piqué au vif. Avant d’ajouter qu’il avait encore largement le temps d’y penser sérieusement. Or, contrairement à ce que pensent beaucoup de patrons en place, la transmission est bien trop importante pour être décidée et surtout organisée au dernier moment. C’est bien en amont, parfois des années avant de passer à l’acte, qu’elle doit être envisagée. Bien sûr la transmission va être un moment crucial pour le cédant, surtout lorsqu’il va s’agir de se séparer d’une entreprise qu’il aura dirigée pendant de nombreuses années. Autant dire un déchirement à vivre sur le plan personnel. Mais elle sera tout aussi importante et délicate pour le repreneur, car il devra s’adapter à la culture, au vécu, aux codes de sa nouvelle entreprise avant d’y imprimer sa propre marque et de pouvoir lui donner son style. Et la greffe ne prend pas toujours facilement. Enfin, et c’est un aspect que l’on a tendance à sous-estimer, la transmission est aussi une étape majeure pour les salariés de l’entreprise cédée. Car eux aussi vont devoir faire le deuil de l’avant transmission pour passer à une autre étape de la vie de leur entreprise qui ne sera plus jamais la même. Un processus donc extrêmement complexe et qu’il convient, pour le mener avec succès, de bien préparer. En comprenant d’emblée que la dimension psychologique et affective est majeure. Elle peut compliquer, voire bloquer, le processus à tout moment. Quand elle va conduire le dirigeant

La transmission n’est qu’une étape dans la vie de l’entreprise qui va continuer sa route avec un nouveau capitaine.

Sophie Guillaud Rédactrice en chef s.guillaud@ecosavoie.fr

qui ne veut pas quitter son poste à toujours retarder le moment fatidique. Quand elle va lui faire surévaluer son entreprise parce qu’il sera incapable d’avoir un regard objectif sur la valeur réelle de son affaire. Quand elle va polluer la relation entre le cédant et le repreneur parce que le premier aura le sentiment d’être dépossédé par l’autre, ou que le second, lui, ne se sentira pas accepté par le vendeur ou par les salariés. Salariés justement qui peuvent être d’autant plus associés à la transmission qu’ils constituent aussi des repreneurs potentiels. Là encore la dimension temps est fondamentale. S’agira-t-il d’une transmission familiale (dans ce cas-là, les transmissions s’anticipent parfois dès l’enfance des fils ou filles de), d’une transmission à un ou des salariés ou d’une vente à quelqu’un d’extérieur ? Il faut tenir compte aussi de toutes les démarches administratives, juridiques, fiscales qui vont s’amonceler pendant tout le processus. Et tout cela alors que l’entreprise doit continuer de tourner, de se développer et de grandir. Parfois les transmissions sont moins compliquées. Quand il s’agit par exemple d’une vente décidée non pour cause de retraite du dirigeant (50 % des transmissions) mais pour permettre à l’entreprise de grossir en intégrant un groupe par exemple. Mais, même ainsi, la transmission doit être mûrement préparée. Car elle n’est qu’une étape dans la vie de l’entreprise qui va continuer sa route avec un nouveau capitaine. Et, comme un bateau, l’entreprise doit être la mieux armée possible pour affronter les tempêtes et pouvoir hisser les voiles par vents porteurs. Et c’est la responsabilité du cédant de laisser une entreprise en ordre de marche. Pour l’avenir.

Ce dossier est un supplément gratuit de l’hebdomadaire Éco des Pays de Savoie n°47/1371 du 20 novembre 2015. Ne peut être vendu séparément. Impression Savoy Offset (74) - Édité par SOPREDA 2

TRANSMISSION D’ENTREPRISE - ECO DES PAYS DE SAVOIE N°47

3


ap creation entreprise 230x300 vec.indd 1

17/11/2015 17:12


L’ESSENTIEL

L’entreprise change de main : les outils pour réussir sa transmission

La transmission d’une entreprise s’anticipe économiquement, fiscalement, juridiquement, et humainement. Les chambres consulaires et les réseaux d’accompagnement aux porteurs de projets se mobilisent pour préparer les cédants à vendre leur entreprise dans les meilleures conditions, et favoriser la mise en relation entre les parties. Les repreneurs doivent identifier la bonne cible et monter un solide dossier de financement. Pour eux aussi, l’accompagnement est primordial, pour éviter le risque de partir en solo et de courir à l’échec. Par Dorothée Thénot

Q

u’on y pense un peu, beaucoup ou pas du tout, entre les salariés, les factures, les commandes et le quotidien, on remet sans cesse à demain la question de savoir comment repérer le bon moment pour vendre son entreprise. Dans les Savoie et dans l’Ain, un quart des chefs d’entreprise ont plus de 55 ans. Or, les délais de vente se sont allongés : en Savoie il fallait compter moins d’un an pour réaliser une transaction il y a deux ans, il faut presque 18 mois à présent. «Le marché de la transmission est atone, bloqué par le poids de la fiscalité et par le

manque d’enthousiasme des repreneurs potentiels», constate Marc Beggiora, président de la commission services de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Savoie. Le baromètre Bodacc (Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales) corrobore ce constat avec une baisse des transactions depuis 2012 au niveau national, - 12 % sur le premier semestre 2015, et une baisse des prix de 3,4 %. En d’autres termes, le nombre d’entreprises à céder est en hausse, mais elles peinent à trouver un repreneur. TRANSMISSION D’ENTREPRISE - ECO DES PAYS DE SAVOIE N°47

5


L’ESSENTIEL

La priorité est de mettre en contact cédants et repreneurs pour favoriser la transmission des entreprises dans de bonnes conditions. «La reprise d’entreprise est le moyen de pérenniser le tissu économique local, insiste Guy Métral, président de la CCI de Haute-Savoie. Trop d’entreprises disparaissent faute d’anticipation.» Les CCI et les Chambres de métiers et de l’artisanat (CMA) mobilisent leurs réseaux d’experts pour faciliter les transactions. Les trois CCI proposent notamment le programme “Objectif transmission”, qui prévoit un diagnostic de l’entreprise, une aide à la rédaction d’une offre attractive pour la bourse nationale d’opportunités Transentreprise. Ce site internet répertorie les annonces de cession, tout en préservant la confidentialité du cédant, et où les repreneurs peuvent se faire connaître. RhôneAlpes réunit 1 705 offres, soit 18 % des offres nationales.

REPÈRES 13 à 15 mois. C’est la durée moyenne d’un projet de reprise, dont six à huit mois consacrés à la recherche de la cible et six à huit mois pour les négociations avec le cédant. La recherche et l’obtention du financement s’étalent sur une durée moyenne de trois mois. 50 % des repreneurs ont repris dans leur département. 27 % des repreneurs ont repris hors de leur département mais dans leur région. 23 % des repreneurs ont repris hors de leur région. Source : Observatoire CRA de la transmission des TPE-PME 6

ECO DES PAYS DE SAVOIE N°47 - TRANSMISSION D’ENTREPRISE

50 % des transmissions sont familiales à l’image de l’image de l’entreprise Gérard Gay reprise par le fils Jérôme (lire page 12).

ANTICIPER LA TRANSMISSION DE SON ENTREPRISE Avec l’aide d’un expert-comptable, le cédant doit avant tout évaluer la valeur de son entreprise, une opération délicate, surtout s’il en est le fondateur, et étudier les conséquences fiscales, patrimoniales et juridiques de la vente. «Nous examinons l’évolution de l’entreprise sur les trois dernières années pour en déterminer la valeur, qui ne correspond pas toujours à l’estimation initiale du cédant», explique Gilles Cachat, président de l’Association des experts-comptables de Haute-Savoie. Pour fixer son prix, le cédant ne doit pas oublier qu’il sera taxé sur la plus-value, et devra s’acquitter de la CSG et de la CRDS. Il est à noter qu’il est exonéré de plus-value s’il fait valoir ses droits à la retraite dans les deux années précédant ou suivant la cession. Le prix de la vente entrera par ailleurs dans le patrimoine privé du cédant, ce qui peut aussi avoir des conséquences fiscales. Le cédant doit aussi structurer son entreprise en vue de sa transmission et la valoriser. «L’entreprise doit être lisible : la clientèle, l’état du matériel, les contrats en cours, détaille Éric Barboiron,


responsable du service création-transmission-reprise de la CMA de Haute-Savoie. Il faut aussi soulever les points négatifs, car ils seront examinés par le repreneur : une partie du personnel âgée, des membres de la famille dans le capital, des locaux adossés à la maison familiale.» Autant de points déterminants pour les aspects financiers de la vente, même si tous les professionnels précisent que la valeur finale de l’entreprise sera le fruit de l’accord entre le cédant et l’acheteur. «Il faut parfois leur faire relooker leur bilan car pour trouver un repreneur, il faut aussi convaincre la banque du repreneur, ajoute Claire Nallet, élue en charge de la création et de la transmission de la CCI de l’Ain. Le bilan de l’entreprise doit donner envie au banquier du repreneur.» La CCI de l’Ain organise deux fois par an des Rencontres de la transmission-reprise, qui proposent aux cédants des conférences et des rendez-vous individuels avec des experts de la transmission. Autre aspect important pour préparer la transaction, le cédant ne doit pas négliger son devenir personnel. S’il prend sa retraite, son rythme d’activité va changer, comment occupera-t-il ses journées ? S’il rebondit sur une activité de plus grande ampleur, il attendra beaucoup du produit de la vente. Là encore, le manque d’anticipation peut être aussi très pénalisant pour la transmission de l’entreprise. COMMENT PRÉPARER LA REPRISE D’UNE ENTREPRISE ? L’accompagnement est primordial et les candidats pourront se tourner vers les chambres consulaires, et les organismes comme les réseaux Entreprendre ou les plateformes Initiative. Le profil des repreneurs a évolué : il y a des cadres qui quittent un grand groupe pour se mettre à leur compte, mais aussi de plus en plus de trentenaires qui ont ce projet dès le début de leur carrière, et depuis trois ans, on constate une hausse des “quinqua” qui envisagent la reprise comme dernière expérience professionnelle. Le porteur de projet doit analyser le potentiel de l’entreprise ciblée et comprendre son fonctionnement, repérer qui a les compétences clés dans l’entreprise et sur qui il pourra s’appuyer en interne. Pour le montage financier de l’opération, le repreneur devra se tourner vers un expert-comptable. «Nous examinons les dernières années d’activité, la rentabilité de l’entreprise, sa capacité financière, l’état de la masse salariale (l’ancienneté, les droits acquis) et ses possibilités de développement», détaille Gilles Cachat. Le plan de financement prendra en compte le remboursement de l’emprunt par l’acquéreur, éventuellement la restructuration de la masse salariale, le statut social du nouveau dirigeant (salarié ou travailleur non salarié). «La rentabilité de l’entreprise est aussi déterminante pour définir le besoin financier

du repreneur, ajoute Vincent Bouvier, président de l’Association des experts-comptables de Savoie. Et il faut avoir à l’esprit que les banques regardent son profil.» La période de financement est de sept ans, avec une charge de remboursement plus ou moins importante, mais entre-temps la conjoncture peut changer et le repreneur doit être capable de maintenir, puis de développer son chiffre d’affaires. MOBILISER SON RÉSEAU Les futurs repreneurs qui ont besoin de se former en gestion, comptabilité et juridique, mais aussi en management, peuvent suivre des formations auprès des chambres consulaires et de l’association Cédants et repreneurs d’affaires (CRA). L’École des managers de la CCI de Haute-Savoie propose, outre une journée de rencontres et d’informations pour les cédants, une formation de 12 mois aux repreneurs d’entreprise familiale. Le repreneur doit se rapprocher des avocats et notaires pour rédiger les actes, fixer les conditions et examiner les contraintes légales et réglementaires. La loi Macron protège désormais la résidence principale du dirigeant d’entreprise individuelle : elle est insaisissable pour tout emprunt relatif à l’exercice de sa profession. La garantie d’actif ou de passif, la fameuse GAP généralement

«IL Y A PLUS DE CANDIDATS À LA REPRISE QUE DE BONNES ENTREPRISES À REPRENDRE»

Alain Parisse (photo) a repris Emprotec en septembre 2014. Jusqu’alors, il était directeur général de Compositec, qu’il a quitté en 2013 après sa fusion avec le pôle européen de plasturgie. Il commence par suivre une formation à la reprise d’entreprise au CRA et cherche une entreprise pendant plusieurs mois. «Parallèlement, j’ai choisi mon expert-comptable pour étudier les dossiers et j’ai approché des avocats, explique-t-il. Il faut créer son équipe car, quand on a repéré une cible, il faut aller vite. Il y a plus de candidats à la reprise que de bonnes entreprises à reprendre.» Il identifie Emprotec, une entreprise de Chambéry spécialisée dans l’emboutissage profond, et rencontre le cédant en février 2014. Il se rapproche du réseau Entreprendre Savoie et cherche des financements. «Ancien directeur général et ingénieur mécanicien arts et métiers, j’avais un profil rassurant pour les banques et la BPI. Tout se négocie, y compris les conditions de rachat des parts des investisseurs. L’important est de trouver une entreprise qui vous correspond.» TRANSMISSION D’ENTREPRISE - ECO DES PAYS DE SAVOIE N°47

7


patrickbcs.com

L’ESSENTIEL

annexée au protocole d’accord, peut s’avérer un moment délicat dans la négociation : le cédant s’engage à indemniser l’acheteur si l’actif diminue ou si le passif augmente après la cession, pour une cause antérieure à la cession. Cet acte protège le repreneur d’actifs surévalués ou de dettes dissimulées, mais il peut être source de tensions entre les deux parties. La transition entre le cédant et le repreneur est une période cruciale et le second doit rapidement s’imposer comme dirigeant. «La période de transition doit être bien cadrée car elle peut donner lieu à un jeu de pouvoirs nuisible à l’entreprise, met en garde Frédéric Danquigny, directeur du réseau Entreprendre Savoie. Elle ne doit pas excéder six à huit mois, au-delà cela peut être source de conflit.» Sa durée et ses modalités doivent être contrac-

tualisées : embauche du cédant, mission de conseil extérieur, présence informelle. Lorsque le vendeur fait valoir ses droits à la retraite, les deux parties peuvent signer une convention de tutorat qui permet la présence ponctuelle ou régulière du cédant dans l’entreprise. Reste alors au repreneur à endosser les habits du dirigeant. Avant la finalisation de la signature, il doit rencontrer les salariés, les rassurer et les convaincre, s’immerger dans l’entreprise sans pour autant s’y noyer. Une reprise est toujours une période d’instabilité, on estime que dans les 18 mois, il peut y avoir à une baisse de 15 à 20 % du chiffre d’affaires, en raison notamment de mouvements dans la clientèle. L’accompagnement du dirigeant prend alors tout son sens.

DANS L’AGRICULTURE, LES EXPLOITANTS DE PLUS DE 50 ANS SONT MAJORITAIRES

Un agriculteur sur deux a plus de 50 ans dans les Savoie, la transmission concernera donc une part importante de la population dans les dix ans à venir. La Chambre d’agriculture Savoie Mont-blanc a mis en place le Point accueil transmission pour approcher les exploitants et définir un projet d’arrêt d’activité. Dans chaque département, un conseiller transmission prend contact avec les exploitants de 57-58 ans. «C’est délicat car, à cet âge, les gens ne sont pas dans l’optique de vendre», explique Florent Belleville (photo), agriculteur et vice-président de la Chambre d’agriculture Savoie Mont-blanc en charge de ce dossier. Un Point accueil installation accompagne les candidats à la reprise. En Savoie et Haute-Savoie, près de 60 % des repreneurs sont extérieurs à la famille. Les candidats sont accompagnés, mis en relation et aidés dans leur parcours vers l’installation : formation, études économiques, montage financier, aides de l’État. «On dit qu’un repreneur qui s’installe fait repartir l’exploitation pour vingt ans», résume Florent Belleville.

8

ECO DES PAYS DE SAVOIE N°47 - TRANSMISSION D’ENTREPRISE


patrickbcs.com

Transmission,transformation, fusion, acquisition. Cession de parts, cession de fonds de commerce. Droit de l’entreprise. Constitution de société: SARL, SAS, SCI, SA. Déclaration d' insaisissabilité. EIRL ( Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée )...

Retrouvez les Notaires des Savoie sur facebook / twitter

Consultez votre Notaire > Maison du Notariat - 130 route du Viéran - 74370 Pringy

chambre-interdepartementale-de-savoie.notaires.fr


© Jeremias münch - fotolia.com

RETOUR D’EXPÉRIENCE

Reprendre une entreprise, un parcours du combattant POUR LES RESPONSABLES DE RÉSEAU ENTREPRENDRE EN PAYS DE SAVOIE, LA REPRISE EST LE DÉBUT D’UN VÉRITABLE MARATHON ENTREPRENEURIAL. DANS LEQUEL LE CÉDANT DOIT AUSSI S’IMPLIQUER POUR QUE LA GREFFE PRENNE.

«U

ne reprise, c’est plus compliqué qu’une création», déclare Isabelle Dumoget, directrice de Réseau entreprendre Haute-Savoie. Le parcours du candidat repreneur va en effet être plus long que celui du créateur. Car contrairement à ce dernier, le repreneur ne sait pas en général au début de son aventure vers quel secteur se tourner. Trouver la bonne cible est la première difficulté. Il y a l’activité, mais aussi la taille de la société. Faudra-t-il plutôt des compétences métier ou des compétences de gestionnaire ? Ensuite, il faut partir à la chasse. Et, là encore, le processus est long. Il n’est pas rare qu’un candidat voit une demi-douzaine de cibles. Avec un risque d’épuisement quand il est dans la short list du

10

ECO DES PAYS DE SAVOIE N°47 - TRANSMISSION D’ENTREPRISE

cédant, mais n’est pas retenu au final. Et quand, enfin, cédant et repreneur se trouvent mutuellement et que l’affaire s’engage, l’aventure ne fait que commencer. «C’est là que nous avons un rôle d’accompagnement très important à jouer», soulignent Isabelle Dumoget et son collègue directeur de Réseau entreprendre Savoie, Frédéric Danquigny. Souvent, le candidat est tellement euphorique d’avoir trouvé sa cible qu’il se précipite. Or c’est le moment de bien réfléchir, pour construire son projet, mais aussi de parfaitement évaluer l’entreprise pour ne pas l’acheter trop cher. Parallèlement il faut monter le projet de financement. Et, là encore, les montants d’investissement n’ont rien à voir avec ceux de la création. Et l’accompagnement des candidats essentiel. «Une dimension probablement encore plus importante que pour les créateurs, observe Isabelle Dumoget, alors que les prêts d’honneur que nous accordons sont finalement marginaux.» Un prêt de 30 000 euros sera un petit plus dans un dossier à 1 million d’euros. Mais le parcours de validation, les échanges avec d’autres dirigeants, toute l’aide au quotidien du réseau n’a pas de prix.


IDENTIFIER LES HOMMES CLÉS Le passage de témoin va aussi être une période cruciale. «Le créateur va être confronté à son marché, le repreneur à ses salariés», résume Frédéric Danquigny. Surtout dans une petite structure, il faut tout de suite gagner la confiance des salariés. La réussite d’une transmission se joue souvent à ce moment-là et dépend en fait à la fois du cédant et du repreneur. Côté cédants tout d’abord, il semble qu’il y ait encore beaucoup à faire et qu’eux aussi aient besoin d’accompagnement. «Cela me sidère, commente Isabelle Dumoget, mais dans au moins 90 % des cas, le patron ne prévient pas ses salariés qu’il a vendu l’entreprise et leur annonce le vendredi qu’il sera parti le lundi suivant. Or, pour que la greffe prenne, il faut que le repreneur soit bien accueilli, il y a un “cérémonial” à respecter, une conduite du changement à mettre en place.»

LE CRÉATEUR DOIT RENCONTRER SON MARCHÉ, LE REPRENEUR SES SALARIÉS. Frédéric Danquigny

«C’est vrai, ajoute Frédéric Danquigny, pour que la transmission soit réussie il faut aussi que le cédant ait un bon projet. S’il n’est pas clair, ou pire s’il ne veut pas lâcher et reste dans l’environnement du nouveau patron, cela ne peut pas fonctionner.» Le repreneur, de son côté, doit très vite identifier les hommes clés, ceux sur lesquels il va pouvoir s’appuyer, en les formant et en les faisant monter en puissance, pour mettre en place son projet d’entreprise. «Le plus dur, poursuit Frédéric Danquigny, c’est que dans la création vous trouvez chaussure à votre pied, dans la reprise, vous devez vous glisser dans celle de quelqu’un.» Les premiers mois, la première année vont donc être déterminants pour que le repreneur s’approprie la société, y mette sa patte sans tout révolutionner, se fasse accepter par les salariés. Et par les clients de l’entreprise, dont une partie importante risque de partir à la concurrence. C’est une période exténuante pour les repreneurs. Car une fois la cession opérée, il n’y a aucun temps d’arrêt, c’est une course contre le temps. «Et c’est pourquoi, conclut Frédéric Danquigny, nous incitons nos lauréats à faire une pause vacances au bout de dix-huit mois.» Pour retrouver un second souffle afin de pouvoir poursuivre leur marathon entrepreneurial. Sophie Guillaud

5 REPRISES LAURÉATES DE RÉSEAU ENTREPRENDRE En Haute-Savoie, Réseau entreprendre a accompagné 10 projets en 2015 (au 30 octobre) dont 2 reprises. Un pourcentage inversé par rapport aux années antérieures où le nombre de projets soutenus était à 80 % constitué de reprises. Effet conjoncturel ou tendance de fond, il est encore trop tôt pour interpréter ce retournement. «Il n’y a pas moins d’entreprises à transmettre en tout cas», souligne Isabelle Dumoget (photo de gauche). Elle observe par ailleurs que plusieurs projets ont concerné des sociétés de taille conséquente avec un nombre de salariés important. Autre point à souligner, le nombre de femmes porteuses de projets est en hausse. Sur les dix projets lauréats de 2015, trois concernent en effet des dirigeantes, dont une des deux reprises. En Savoie aussi le nombre de projets lauréats de Réseau entreprendre à fin octobre est de 10 avec trois reprises. «Nous avions eu un trou dans les reprises après l’élection de François Hollande à cause des mesures sur la fiscalité de la transmission qui avaient gelé le marché, analyse Frédéric Danquigny (photo de droite), mais le marché est reparti à la hausse depuis 2014. Et 2015 va être une année record pour nous en termes de nombre d’emplois créés ou maintenus, précise-t-il. Nous devrions atteindre les 140 à 150 emplois à fin décembre.» Signe que les reprises concernent des entreprises de plus grande taille. «Et d’ailleurs, confie-t-il, nous devrions bientôt accompagner notre plus gros projet historique de reprise avec une société de plus de 70 salariés, ce qui constitue un gros enjeu économique pour notre département.» TRANSMISSION D’ENTREPRISE - ECO DES PAYS DE SAVOIE N°47

11


AVIS D’EXPERT

FORMATION

L’École des managers accompagne les repreneurs et les cédants dans le projet de reprise

L

L’École des managers est une asso’École des managers de Hauteciation créée en 1992 par les CCI. Il Savoie innove cette année et y en a 23 en France. Celle d’Annecy associe les cédants à la formaa déjà accompagné plus de 280 étation de ses stagiaires repreneurs. blissements. Cette formation de douze mois, cerJérôme Gay a terminé en septembre tifiée par un titre “Chef d’entreprise sa formation pour reprendre l’entredéveloppeur de PME” de niveau II, prise Gérard Gay construction s’adresse aux repreneurs d’entremaçonnerie fondée par son père en prises familiales, qu’ils soient sala1983. «J’ai toujours voulu devenir riés ou descendants du dirigeant. Le entrepreneur, l’École des managers cursus prévoit d’abord une phase m’a donné les outils pour m’organiser, théorique de 29 jours. Puis une phase explique-t-il. Je revois le logiciel de de huit jours d’auto diagnostic pour gestion et de comptabilité et j’ai fait relever les failles de l’entreprise en venir un photographe professionnel gestion-comptabilité, ressources pour faire un site internet qui soit la humaines et management, stratégie L’EDM forme chaque année une quinzaine de futurs repreneurs. vitrine de nos chantiers et nos réalisacommerciale, suivie de 18 jours de tions.» C’est lui qui a parlé à son père chantier-action où les stagiaires trade son envie de reprendre l’entrevaillent sur les points relevés. «80 % prise. Celui-ci, âgé de 56 ans, a de nos stagiaires ont une bonne techIL FAUT AUSSI accepté et tous deux ont convenu que nicité dans leur métier, mais n’ont jamais abordé ces autres notions, ACCOMPAGNER LES CÉDANTS Jérôme Gay dirigerait l’entreprise à partir d’octobre 2016, même si son explique Édith Redon, directrice de POUR LES AIDER À LÂCHER père conserverait dans un premier l’école. Ils apprennent à s’organiser, à PRISE DANS L’ENTREPRISE. temps 50 % des parts. Il utilise d’ores utiliser des outils informatiques de Édith Redon, et déjà les notions de management planification, à optimiser la gestion de directrice de l’École des managers de Haute-Savoie. acquises au cours des 55 jours de leur chantier.» Le futur repreneur formation à l’École des managers. prend aussi du poids dans l’entre«Je veux travailler sur un mode collaboratif et demande leur avis prise face à des collaborateurs qui l’ont vu débuter ou l’ont à mes équipes, précise-t-il. Cela nous fait gagner du temps et de connu enfant dans le cas d’une transmission familiale. l’argent sur les outils. Nous avons aussi mis en place des réunions La nouveauté pour la promotion qui a débuté sa formation en avec les chefs pour mieux préparer les chantiers.» Pour l’heure, septembre est la présence des cédants qui vont être réunis une l’entreprise étend sa gamme de services aux clients et développe journée pendant la phase d’auto diagnostic et deux jours penson activité de terrassement. Jérôme Gay compte aussi se diverdant le chantier-action. «L’objectif est que le cédant perçoive ce sifier vers d’autres marchés, en particulier le béton et les travaux que le futur repreneur compte mettre en place, poursuit-elle. Nous spéciaux en montagne. DT sommes face à des cédants autour de 55 ans qui ne vont pas remettre tout de suite les clés de leur entreprise. Ils doivent apprendre à travailler ensemble à la tête de la société.» 12

ECO DES PAYS DE SAVOIE N°47 - TRANSMISSION D’ENTREPRISE


Entreprises innovantes, «Pour me conseiller, relevons ensemble moi aussi j’ai choisi lesleader défis !» de votre un développement Jean B. - Entrepreneur

Au sein du premier groupe français d’audit, de conseil et d’expertise comptable, Au sein du premier groupe français d’audit, des équipes de proximité vous accompagnent de conseil et d’expertise comptable, des équipes à chaque stade de votre projet :

de proximité vous accompagnent à chaque stade de votre projet :

• Création et reprise

Étude et annuels diagnostic stratégique • Comptes Business plan •• Certification des innovant comptes Recherche de et financements •• Gestion sociale fiscale

• Accompagnement JEI & CIR • Organisation administrative • Choix du statut du dirigeant • Comptabilité / gestion sociale • Evaluation et transmission • Pilotage de vos indicateurs : • Pilotage de management, vos indicateurs : finance stratégie, • Bilan patrimonial

business plan, stratégie, management, finance

Vos contacts Lesde Savoie contacts dans en Pays Savoie Annecy Annecy Yves Vignon Arnaud Scrève, Yves Vignon yvignon@kpmg.fr 04 50 64 00 82 04 50 64 00 82 Chambéry Chambéry Cécile Mongellaz Pascale Guillon, cmongellaz@kpmg.fr Cécile Mongellaz 04 04 79 79 62 62 99 9911 11 Cluses Cluses Pinaqui Philippe Philippe Pinaqui ppinaqui@kpmg.fr 04 50 50 18 18 23 2303 03 04

www.kpmg.fr

EXPERTISE COMPTABLE AUDIT ET CONSEIL


AVIS D’EXPERT

SOCIOLOGIE

Le cas particulier des exploitations agricoles La transmission d’une exploitation agricole est-elle particulière ? Dans l’agriculture, de nombreuses exploitations sont familiales et cela rend la dimension psychologique liée à la vente d’autant plus importante. La transmission de l’exploitation est directement liée à l’histoire de la famille : on transmet un bien, un patrimoine, mais des blocages peuvent apparaître lorsqu’il n’y a pas de repreneur dans la famille, ou lorsque l’enfant qui reprend prévoit de modifier le système de production et de ne pas épouser le mode de vie de ses parents.

un bien à perpétuer. Se pose aussi la question financière : ce dernier pourra-t-il rester habiter sur place ? Supportera-t-il de voir les bâtiments ou son mode de production transformés ? Il ne sera sans doute pas pris en charge par ses enfants comme ce fut le cas autrefois. Il faut encourager les exploitants à se préparer les moyens financiers d’une retraite autonome. Il est capital d’anticiper les aspects matériels et financiers de sa retraite. Et les exploitants doivent réfléchir à leur reconversion. Que feront-ils ?

Alice Barthez est sociologue à l’Inra. Quelles sont les conséquences Elle a travaillé dans les Savoie en 2013 d’une transmission bloquée ? Le profil des jeunes repreneurs pour étudier les particularités dans la Si l’exploitation se dégrade, elle est évolue ? transmission des exploitations agricoles. intransmissible. Il faut la maintenir Ces jeunes candidats à la reprise ont en état pour la rendre attractive et la pour beaucoup fait des études, sont vendre au meilleur prix. Il est aussi passés par d’autres secteurs d’activiLA TRANSMISSION important de détecter et d’accompatés et ont connu un mode de vie DE L’EXPLOITATION EST gner les cédants car il y a aussi un urbain. Il faut aussi prendre en DIRECTEMENT LIÉE À enjeu d’aménagement de l’espace compte l’arrivée de conjoints qui ne rural. Si elle est en friche, elle devient sont pas issus du monde rural. Ce L’HISTOIRE DE LA FAMILLE. non seulement inhabitable mais sont des données qui modifient le aussi incultivable et le sol devient stérile. Si elle est reprise par secteur et le fonctionnement de l’exploitation. La transmission un jeune exploitant, la terre sera cultivée. L’exploitant a le droit emprunte désormais les critères des autres secteurs d’activités. de ne pas la transmettre, mais il risque alors de s’enfermer dans sa ferme sans la cultiver. L’État tente depuis longtemps de favoLes cédants peinent parfois à envisager leur retraite... riser la transmission des exploitations pour assurer le maintien Contrairement au salarié partant à la retraite, le cédant dans des filières existantes, mettant en place dès 1962 l’indemnité l’agriculture ne quitte pas son poste de travail. Ses terres et sa viagère de départ, une sorte de complément de retraite, et la maison constituent son patrimoine et il n’a pas de raison de s’en dotation du jeune agriculteur créée en 1973 pour inciter les aller, ce qui peut poser problème en cas de cession à un reprejeunes à s’installer. DT neur étranger à la famille. Celui-ci reçoit l’exploitation comme un moyen de production qui peut générer un profit, et comme une source d’endettement aussi, alors que le cédant a transmis 14

ECO DES PAYS DE SAVOIE N°47 - TRANSMISSION D’ENTREPRISE

AP


Fabrice Cano Syndic Madrigal

Crédit photo : Christian Pedrotti. Document à caractère publicitaire et non contractuel. 10/2015. VA L C O M . f r

Banque Populaire des Alpes, Société Anonyme Coopérative de Banque Populaire à capital variable, régie par les articles L. 512-2 et suivants du Code Monétaire et Financier et l’ensemble des textes relatifs aux Banques Populaires et aux Etablissements de Crédit - Siren 605 520 071 RCS GRENOBLE - Activité annexe : Intermédiaire d’assurance immatriculé à l’ORIAS sous le numéro 07 006 015 - Siège social : 2 avenue du Grésivaudan 38 700 CORENC.

Rénovation

AP_CAMPAGNE_230x297_Madrigal.indd 1

AIDER LES COPROPRIÉTÉS À RÉDUIRE LEUR FACTURE D’ÉNERGIE : UN BON CALCUL “Fabrice Cano, responsable de syndic, nous campe le décor. Il doit gérer une copropriété dont l’isolation vétuste cause une déperdition thermique onéreuse pour ses habitants. À la Banque Populaire des Alpes, nous imaginons un prêt collectif qui permet d’importants travaux de rénovation. Les aménagements terminés, confort et économies d’énergies sont au rendez-vous pour les copropriétaires. Une bonne solution pour garder leurs patrimoines au chaud.” Gilles, Conseiller de Fabrice Cano, à l’agence de Voiron.

Rencontrez-nous dès maintenant sur alpes.banquepopulaire.fr

30/09/2015 14:56


AVIS D’EXPERT

DÉCÈS - INCAPACITÉ

Si le dirigeant disparaît, l’entreprise doit honorer ses engagements

L

général délégué ou la signature d’un e 23 octobre dernier, Eiffage mandat de protection future. annonçait le décès de son Pdg, Pour protéger son outil de travail et Pierre Berger, à 47 ans. Le 26 sa famille, le chef d’entreprise peut octobre se tenait un conseil d’admid’ores et déjà prévoir la transmission nistration dont le remplacement du de son entreprise à un tiers de Pdg a dû constituer le principal sujet. confiance en cas de disparition grâce Il y a un an, en octobre 2014, c’est le au mandat à effet posthume. «Trop de Pdg de Total, Christophe de Margerie, dirigeants ignorent ces possibilités, il qui décédait dans un accident d’avion faut consulter son notaire car ce sont près de Moscou. «Le groupe est orgales professionnels les mieux à même nisé pour assurer la bonne continuité d’anticiper les risques pour l’entrede sa gouvernance et de ses activités, prise», insiste-t-elle. Ces deux manpour faire face à cet événement tradats, qui font l’objet d’un acte notarié, gique», avait alors assuré le secrétaire permettent au chef d’entreprise de général du groupe pétrolier, Jeandésigner quelqu’un capable de diriger Jacques Guilbaud. La disparition d’un Maître Clémentine la société et de la reprendre, ou de dirigeant ou son incapacité subite à Delafontaine-Bovier-Lapierre négocier sa future cession. diriger, pour cause de maladie par Déléguée à la communication au sein Il faut aussi anticiper fiscalement la exemple, met à l’épreuve la gouverde la Chambre interdépartementale des notaires des Savoie. transmission subite de son entreprise, nance d’une entreprise. Les Savoie pour éviter qu’elle n’entre dans le n’ont pas été épargnées, citons le patrimoine du défunt. Le Pacte décès de Serge Palmyre en avril 2015, d’Alain Métral en 2014, ou encore du LE DIRIGEANT DOIT PRÉ- Dutreil permet de réduire nettement le coût de la transmission grâce à une président d’Inddigo Christophe VOIR CETTE ÉVENTUALITÉ ET exonération des droits de mutation à Bérard en 2013. ORGANISER SON ENTREPRISE titre gratuit à concurrence de 75 % de Anticiper tout risque de départ brutal EN CONSÉQUENCE. la valeur des titres transmis par décès (maladie, mise en incapacité, décès) ou par donation. «Avec un pacte est donc une nécessité. «Le chef d’enDutreil, un aménagement du régime matrimonial et des donations, treprise doit prévoir cette éventualité pour qu’en son absence l’entrele dirigeant peut vraiment optimiser la transmission future de son prise ne perde pas sa valeur et continue de fonctionner, explique entreprise, précise-t-elle, mais aussi protéger le conjoint survivant Maître Clémentine Delafontaine-Bovier-Lapierre, notaire associé, et ses enfants.» Le dirigeant doit aussi contracter des assurances déléguée à la communication au sein de la Chambre interdéparpour couvrir son entreprise, en particulier avec une assurance tementale des notaires des Savoie. La première chose à faire est homme-clé et des garanties croisées. Pour éviter que l’entreprise d’adapter les statuts de la société car si seul le Pdg ou le gérant ne périclite, le dirigeant doit prendre le temps d’élaborer la meilpossède la signature, la société ne pourra honorer ses engagements leure stratégie possible et de réunir les professionnels pour commerciaux et financiers.» Il est important de nommer une ou l’accompagner. DT plusieurs personnes aptes à représenter l’entreprise, via une adaptation des statuts de la société, la nomination d’un directeur 16

ECO DES PAYS DE SAVOIE N°47 - TRANSMISSION D’ENTREPRISE



RETOURS D’EXPÉRIENCE

tager. Nous avons vu que nous étions complémentaires, que nous partagions les mêmes valeurs et une vision commune de l’entreprise.» Les deux hommes cherchent alors une entreprise de services à reprendre dans la région et orientée vers la rénovation de l’habitat. Après avoir vu nombre de sociétés, ils identifient Imperium sur internet en janvier 2013. L’entreprise correspondait à leurs critères de recherche : elle était performante sur son marché, rentable et avec un chiffre d’affaires élevé. «Nous arrivions à deux, donc nous voulions une entreprise déjà structurée pour pouvoir nous exprimer, avec beaucoup d’humilité car nous ne connaissions pas ce secteur d’activités ni le monde des PME, venant tous deux de grands groupes.» Le coût de l’entreprise était donc élevé et les deux associés se sont entourés de partenaires, notamment le réseau Entreprendre Savoie, et sont suivis par un fonds d’investissement et des actionnaires amicaux. Les banques ont ainsi été convaincues par le binôme et six mois après avoir découvert Imperium, ils en reçoivent les clés le 1er juillet 2013. La transition avec l’ancien gérant et fondateur de l’entreprise a duré un peu moins de trois mois, mais celui-ci est resté action-

Imperium ouvertures en pleine croissance DEUX ANS APRÈS SA REPRISE, L’ENTREPRISE DE LA RAVOIRE EST EN PLEIN ESSOR.

naire, «preuve de sa confiance», apprécie Thierry de Courtilles. Imperium comptait 45 salariés. D’emblée, les deux cogérants ont établi un mode de management participatif. «Nous leur avons demandé leur avis sur les projets, les performances de orsque Thierry de Courtilles et Olivier Saint Georges ont l’entreprise, les points à améliorer, explique-t-il. Nous les avons repris Imperium ouvertures en juillet 2013, une entrefait travailler entre eux pour les impliquer dans le projet. S’il y prise de La Ravoire spécialisée dans la vente et l’installaavait des sceptiques, les résultats les ont convaincus.» La pretion d’ouvertures pour particuliers, créée en 2006, les deux mière année, le chiffre d’affaires s’est stabilisé à + 4 %, la deuhommes se connaissaient et menaient une carrière de cadres, xième qui s’achève connaîtra une hausse plus marquée avec un le premier dans le travail temporaire, le second dans l’agroalichiffre d’affaires supérieur à 7 millions d’euros. Depuis la mentaire. À l’approche de la cinquantaine, l’envie les taraude reprise, deux agences ont ouvert, à Albertville et Archamps. Il de se lancer dans l’entrepreneuriat. Avant de rechercher une y en a désormais six en Savoie, Haute-Savoie et Isère. Une entreprise à reprendre, ils définissent soigneusement les fondeseptième ouvrira dans la région lyonnaise au premier semestre ments de leur association. «Nous avons beaucoup discuté pour 2016. Une nouvelle activité d’isoêtre sûrs d’être en phase sur nos lation de combles a été lancée en objectifs, sur la vision qu’on avait POUR ENTRETENIR LEUR septembre, et l’effectif est monté d’une entreprise et sur la façon de COMPLÉMENTARITÉ ET RESTER EN à 50 salariés pour renforcer le faire, explique Thierry de PHASE, LES DEUX COGÉRANTS l’équipe technique et développer Courtilles. Nous avions tous deux une cellule de téléprospection. exercé des fonctions de direction S’ISOLENT ENSEMBLE QUELQUES et n’avions pas l’habitude de parDT HEURES CHAQUE MOIS.

L

18

ECO DES PAYS DE SAVOIE N°47 - TRANSMISSION D’ENTREPRISE


et l’entretien de solutions techniques de transmission en Savoie et Haute-Savoie. Le cédant, Jean-Paul Ott, voulait se retirer. Les deux hommes se rencontrent une première fois en octobre 2013, puis se revoient. Pierre Arboireau fait une offre d’achat en janvier 2014. Il contacte les banques et le réseau Entreprendre HauteSavoie. «Avec mon parcours et la formation au CRA, j’avais une lecture assez précise de ce qui faisait qu’un dossier était bon. J’apportais un tiers de la valeur de rachat et j’ai présenté un dossier qui répondait aux critères attendus par les banques.» En juillet 2014, à 48 ans, il prend les rênes de l’entreprise. «L’une des discussions sensibles lors d’une reprise, c’est de savoir qui prend le bureau car c’est symbolique. Lorsque je suis arrivé le premier jour, le cédant avait vidé son bureau et s’était installé parmi ses anciens salariés.» Pierre Arboireau rencontre individuellement chacun des douze collaborateurs pour lui expliquer son projet et sa vision. Il réorganise le management et instaure des rythmes et des rites : des réunions de travail, une démarche qualité et une logique d’amélioration permanente. Quant au cédant, après une période de transition de trois mois, il travaille toujours pour l’entreprise comme prestataire : Savoie

Des technologies de pointe chez Savoie Transmissions PIERRE ARBOIREAU INSUFFLE UNE NOUVELLE DYNAMIQUE À L’ENTREPRISE.

Transmissions étant distributeur exclusif d’une marque italienne, Mini-Motor, il en assure la commercialisation en France, à l’exception de la Savoie et Haute-Savoie. Un an après sa reprise, Pierre Arboireau a embauché trois perCadre chez Salomon puis Nestlé jusqu’en 2010, Pierre Arboireau sonnes et investi 100 000 euros pour développer de nouveaux connaissait l’univers des grands groupes. Mais l’idée de reprendre services liés aux technologies de pointe. Sa stratégie est de fidéune PME le taraudait depuis longtemps, c’est pourquoi il avait liser sa clientèle en élargissant sa gamme de produits et de sercomplété sa formation d’ingénieur par un DESS d’administration vices. Il s’équipe d’imprimantes 3D pour le prototypage et le des entreprises. En 2010, il se décide : tout en restant en poste, remplacement temporaire de pièces rares ou cassées. Et propose il consacre deux heures par jour à la recherche d’une entreprise des appareils connectés, pour prévenir l’usure des pièces ou à reprendre. «Je cherchais une entreprise où je serais majoritaire prévoir la maintenance. «Celle-ci représentait un septième de notre et dont je verrais tout de suite le potentiel d’innovation», expliquechiffre d’affaires, mon objectif à trois-cinq ans est de la porter à 30, t-il. Entre-temps, il suit une formation avec l’association Cédants voire 40 %», précise-t-il. Autres et repreneurs d’affaires (CRA) projets : deux zones géograpour s’imprégner des problémaphiques ne sont pas prospectées tiques d’une PME. POUR PRÉPARER SON par Savoie Transmissions, la L’agence entreprises du Crédit DOSSIER DE FINANCEMENT, IL Suisse Romande et le bassin agricole des Savoie le met alors en EST IMPORTANT DE COMPRENDRE d’Oyonnax, une lacune que Pierre contact avec l’entreprise Savoie SON INTERLOCUTEUR, SON Arboireau entend pallier rapideTransmissions, créée à Chavanod ment. DT en 1989, spécialisée dans la vente VOCABULAIRE ET SES CRITÈRES. TRANSMISSION D’ENTREPRISE - ECO DES PAYS DE SAVOIE N°47

19


RETOUR D’EXPÉRIENCE

même famille, et elle a fondé sa notoriété sur un produit créé en 1942, un pain tradition au levain naturel dont la recette n’a jamais été modifiée. «D’autres candidats repreneurs voulaient modifier la boulangerie tandis que nous ne voulions pas laisser perdre ce produit, poursuit-il. Nous avons décidé de relever le défi, même si nous n’étions pas formés en boulangerie.» Alors qu’ils étaient en poste à Megève, ils se sont rapprochés de la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) de Haute-Savoie et suivi sa formation à la reprise. Il a fallu neuf mois au couple pour concrétiser la reprise. Ils font leur étude de marché et construisent un business plan. Leur dossier basé sur leurs formations et leur parcours paraît solide aux cinq banques qu’ils consultent. Dès qu’ils ont eu les clés de la boulangerie, les nouveaux cogérants ont fermé l’établissement pendant un mois pour le rénover, des travaux d’un montant de 50 000 euros avec une surface doublée, un magasin plus clair et une borne réfrigérée pour les pâtisseries. Mais le plus grand défi est de conserver la clientèle locale. Kévin Trabichet la connaît bien et sait que tout repose sur le produit star de la

Coup de jeune à la boulangerie de Vailly À SEULEMENT 25 ANS, CÉLINE ET KÉVIN TRABICHET ONT REPRIS L’ENTREPRISE.

maison, le pain rond. Le cédant est ainsi resté pendant une période de transition de deux mois pour lui transmettre sa recette et sa technique de travail. Il n’est pas loin puisqu’il habite à 500 mètres de la boulangerie. «Ici, c’est un petit village, les gens lle est diplômée d’un CAP pâtissier-chocolatier, lui d’un viennent de loin pour acheter leur pain. C’était le challenge de la CAP glacier-fabricant et tous deux ont passé le Brevet reprise !» Quelques mois après son arrivée, le couple a déjà technique des métiers (BTM) pâtissier-chocolatier-gladépassé ses prévisions, au prix d’une centaine d’heures de travail cier-confiseur. Ils ont commencé leur apprentissage à 15 ans, par semaine. Il a développé sa gamme de pâtisseries, des dépôts terminé leurs études à 21 ans et travaillé en Corse et à Megève, de pain pour étendre sa zone de chalandise et prévoit une offre toujours ensemble. «Le BTM est un examen qui comprend beaude traiteur et de glaces l’été prochain. L’objectif dorénavant est coup de management et de gestion de personnel, c’est un examen de séduire une clientèle plus jeune, Kévin Trabichet a d’ailleurs qui permet d’envisager directement une place de gérant, explique inscrit la boulangerie sur les réseaux sociaux. Tous deux vont Kévin Trabichet. Nous avons saisi l’occasion de reprendre cette être épaulés par deux apprentis boulangerie dans mon village et restent fidèles au CFA de natal. Je connaissais bien les Groisy où ils ont fait leur formaanciens gérants, c’est là que j’ai LA CMA NOUS A ORIENTÉS tion et où ils sont d’ailleurs corfait mon tout premier stage dans POUR LES PREMIÈRES recteurs d’examens. DT le métier en classe de 4e.» Cette DÉMARCHES. NOUS NOUS boulangerie baptisée Traditions SOMMES ENTOURÉS D’UN EXPERTet Gourmandises était tenue depuis trois générations par la COMPTABLE ET D’UN AVOCAT.

E

20

ECO DES PAYS DE SAVOIE N°47 - TRANSMISSION D’ENTREPRISE


publi-information

Transactions des Alpes Un facilitateur d’affaires Spécialiste de la transmission d’entreprises, le cabinet d’affaires Transactions des Alpes basé à Massingy, en Haute-Savoie, propose une approche originale et performante aux cédants comme aux repreneurs. «Notre métier est avant tout celui de facilitateur d’affaires» explique Philippe Navaux à la tête de Transactions des Alpes. Spécialiste de la transmission d’entreprises depuis 2001 après une expérience en tant qu’industriel, l’homme sait de quoi il parle. Pendant dix ans, il a géré la transmission de PME de 5 à 50 personnes dans tout le quart sud-est de la France. Une activité qui a pris de l’ampleur en 2010 par une croissance externe et l’entrée dans un réseau de franchise jusqu’en 2013. Très vite, l’activité du cabinet d’affaires a triplé pour devenir le premier département de ce réseau national. «Manifestement pas dans le moule de ce type de franchise, j’ai quitté le réseau en décembre 2013». QUALITE DES RELATIONS Fort de son indépendance retrouvée, Philippe Navaux a donc créé Transactions des Alpes avec son épouse Dominique et conduit son essor autour d’une philosophie basée sur la qualité des relations. «80% d’une vente tient dans la relation qui va se nouer entre le cédant et le repreneur», indique-t-il. Une fois contacté par un cédant, Transactions des Alpes étudie l’affaire, analyse les chiffres, le fonctionnement de l’entreprise et son capital humain. Il propose une valorisation sur la base du prix du marché. Travaillant sous mandat, le cabinet recherche alors des acquéreurs et les sélectionne. «Il faut s’inscrire dans la continuité avec le cédant et passer beaucoup de temps tant avec le cédant qu’avec l’acquéreur pour connaitre et comprendre leurs personnalités respectives. L’enjeu est la mise en relation des compatibilités de l’un avec l’autre».

Puis vient le temps de la négociation financière. Le cabinet Transactions des Alpes accompagne les deux parties dans tous les aspects juridiques faisant notamment le lien avec les avocats et les experts-comptables. Une fois le compromis signé, le cabinet d’affaires intervient alors en tant que courtier en opération de banque (IOBSP) et présente les dossiers au niveau des comités des établissements bancaires afin de les défendre de la manière la plus efficace. La rémunération des prestations du cabinet s’opère par rapport au prix de vente et uniquement au succès, précise Philippe Navaux. ANTICIPER «L’idéal est de pouvoir étudier la société deux ou trois ans avant la décision de transmission afin de préparer au mieux l’entreprise à cette opération délicate» considère Philippe Navaux. «C’est entre autres là que notre valeur ajoutée et notre savoir-faire interviennent». Hors du marché des PME, Transactions des Alpes propose aussi ses prestations au secteur de l’hôtellerie mais table seulement sur les affaires conséquentes nécessitant un savoirfaire important, des hôtels de 25 à 50 chambres et des brasseries dont le chiffre d’affaires atteint au moins 600 000 €. «Au total, nous avons une trentaine d’affaires en mandat et nous en concluons une dizaine chaque année. Nous réalisons également régulièrement des missions de conseil auprès d’acquéreurs désireux de se faire accompagner dans leurs démarches», précise Philippe Navaux. A noter que Transactions des Alpes déploie principalement son activité en Haute-Savoie, Savoie et dans le pays de Gex.

www.transactionsdesalpes.fr 583 route de Marigny. 74150 Massingy. info@transactionsdesalpes.fr Téléphone : 04 50 44 83 46


TENDANCE

Et si le repreneur était déjà dans l’entreprise ? LA LOI MACRON OBLIGE LES DIRIGEANTS À INFORMER LEURS SALARIÉS EN CAS DE VENTE DE LEUR ENTREPRISE. LA TRANSMISSION AUX SALARIÉS EST UNE PRATIQUE ENCORE PEU RÉPANDUE MALGRÉ LES AVANTAGES QU’ELLE PRÉSENTE POUR LA PÉRENNITÉ DE L’ENTREPRISE.

effet de levier, ou LBO (acronyme anglais de Leverage buy-out), ils constituent une société holding qui s’endette pour acquérir la société en question. Les repreneurs sont actionnaires majoritaires de l’entreprise reprise. Celle-ci verse ses bénéfices à la holding pour rembourser l’emprunt. Les repreneurs peuvent être des cadres et salariés de l’entreprise et/ou des investisseurs extérieurs.

La loi Hamon du 31 juillet 2014 avait instauré l’obligation pour un dirigeant d’informer ses salariés en cas de projet de cession (donation, échange, apport en société, vente). La loi Macron allège le dispositif et cette obligation ne concerne désormais que les seuls projets de vente. L’objectif affiché de ces deux lois est de favoriser la transmission des entreprises à leurs salariés plutôt qu’à un repreneur extérieur. Si cette pratique présente des avantages car elle assure une continuité, les salariés connaissant l’entreprise, les produits, les clients et les fournisseurs, elle est encore peu répandue. Plusieurs options s’offrent aux salariés qui souhaitent reprendre leur entreprise. Si la reprise se fait sous forme de rachat avec

SCOP : UN ASSOCIÉ, UNE VOIX

22

ECO DES PAYS DE SAVOIE N°47 - TRANSMISSION D’ENTREPRISE

Autre alternative pour reprendre leur entreprise, les salariés peuvent choisir de créer une Société coopérative et participative (Scop). Dans ce dispositif, les salariés associés sont actionnaires majoritaires, détiennent au moins 51 % du capital social et 65 % des droits de vote et élisent le dirigeant. Quel que soit le montant de l’apport en capital de chacun, un associé dispose d’une voix. En Haute-Savoie, un dossier a occupé le devant de la scène en juillet dernier, celui de la Compagnie alpine d’aluminium à Cran-Gevrier lorsque le tribunal de commerce d’Annecy a accepté le plan de reprise de l’entreprise sous forme


de Scop présenté par 42 salariés. L’entreprise, propriété successivement des groupes industriels Pechiney et Alcan, puis du fonds d’investissement AIAC, avait été placée en redressement judiciaire en décembre 2014. Les salariés associés ont réuni les 10 millions d’euros nécessaires à la reprise et 65 emplois sur 110 seront conservés. «Dans une Scop, il y a une vie d’entreprise classique et la mise en place de relations entre salariés associés entre eux et avec les dirigeants dans les instances prévues, explique Michel Rohart, directeur de l’Union régionale des Scop de Rhône-Alpes. Une Scop nécessite une transparence de la gestion, une bonne circulation de l’information, les décisions de stratégie et d’investissement sont prises en assemblée générale.» Rappelons que les Scop ne sont pas l’apanage des entreprises de l’économie sociale et solidaire. Le groupe Chèque déjeuner, Scop créée en 1964 et vitrine du mouvement, est présent à l’international.

LA LOI ESS A CRÉÉ LA SCOP D’AMORÇAGE QUI ACCORDE AUX SALARIÉS ASSOCIÉS SEPT ANS POUR DEVENIR MAJORITAIRES AU CAPITAL DE LA SCOP. L’Union régionale des Scop de Rhône-Alpes (Urscop) accompagne en moyenne chaque année 25 à 30 reprises d’entreprises par leurs salariés, cinq depuis le début de l’année en Savoie et Haute-Savoie. Au niveau régional, elle reçoit plus de 200 contacts de dirigeants ou de salariés intéressés par une reprise. Pour franchir le pas, les salariés doivent réunir les moyens financiers pour réaliser l’opération. La Région et l’Urscop ont créé en 2007 Transméa, un fonds de capital investissement unique en France destiné à apporter des fonds propres pour permettre la reprise d’entreprise par les salariés, et un programme d’accompagnement. La reprise par les salariés fait l’objet d’avantages fiscaux, par exemple le cédant peut faire une donation d’une partie de son entreprise à un groupe de repreneurs. Ceux-ci bénéficient alors d’un abattement spécifique, qu’ils peuvent combiner avec le Pacte Dutreil. Dans le cas d’une reprise par Scop, les dirigeants peuvent déduire de leur rémunération brute les intérêts de l’emprunt, ainsi que les frais et droits correspondant à la reprise. Dans tous les cas, lors de la reprise par des salariés, un chef de file devra émerger pour gérer l’entreprise. Là encore, le mieux est d’anticiper la transmission pour accompagner et former le futur dirigeant avec idéalement une transition de quelques années. DT

LE PATRON SE RETIRE, LES SALARIÉS PRENNENT LES RÊNES À Trévoux dans l’Ain, Dessica (photo) propose des solutions pour le séchage et la déshumidification de l’air pour les industriels depuis 1999. Après la crise de 2008, le fondateur, Adam Czajkowski, propose à ses cinq salariés de reprendre ses parts pour partir à la retraite. Ils tombent d’accord et leur choix se porte sur une reprise en Scop. C’est chose faite deux ans après, en mars 2012 : Patrick Charrondière en devient le gérant et le cédant compte parmi les six associés, avec 8 % du capital. «L’opération a été possible car le cédant a accepté de ne pas recevoir le montant de ses parts d’un coup, explique le gérant. Nous avons aussi reçu des aides de l’Urscop et de Transméa, qui est entré au capital à hauteur de 110 000 euros sur sept ans.» Dessica compte actuellement douze salariés, contre six en 2007. Aux Marches en Savoie, dans la société EGE (Entreprise générale d’électricité), c’est aussi le cédant, René Genton, qui a proposé en décembre 2014 à ses salariés de reprendre son entreprise sous forme de Scop. Sur treize salariés, onze ont décidé de s’associer. «Chacun a gardé son rôle dans la société, pour ma part j’ai dû quitter mon poste d’électricien sur le terrain, explique Jérémy Limorté, devenu gérant. Le format Scop nous a permis de bénéficier de conditions spécifiques pour nos deux prêts bancaires qui sont garantis à hauteur de 65 et 50 %.» La reprise a eu lieu le 1er octobre 2015 et la priorité est de consolider la clientèle qui avait l’habitude de traiter avec le cédant. L’activité sera également étendue à la plomberie sanitaire, à la domotique et à l’automatisme de portail.

TRANSMISSION D’ENTREPRISE - ECO DES PAYS DE SAVOIE N°47

23


RETOURS D’EXPÉRIENCE

dans le milieu coopératif. «J’avais une expérience de cogérance chez Cabestan, une coopérative d’entrepreneurs pour les professionnels du bâtiment et de gérance dans la coopérative Germinal», relate-t-il. Cette entreprise innovante de La Motte-Servolex est désormais gérée par sept associés puisque deux Scop de la région ont aussi investi dans BioparHom : Alma, une SSII grenobloise qui distribue des produits BioparHom en milieu hospitalier et SET Corporation SA, une entreprise de fabrication de machines microélectronique de Saint-Jeoire. BioparHom a bénéficié de fonds gérés par le mouvement coopératif, du concours de la région Rhône-Alpes et du FSE, qui s’ajoutent au parcours bancaire classique, et de financements privés. Les trois salariées d’origine forment le pôle technique et scientifique, la société réalisant des prestations pour les structures n’ayant pas de laboratoire de R&D. Cela représente la moitié de l’activité. «Une partie de nos produits est aussi destinée au milieu de la recherche, pour des laboratoires, et au milieu vétérinaire, complète Samuel Chemin. Nous avons en effet développé un appareil destiné aux chevaux pour suivre l’animal dans ses performances sportives ou ses qualités de reproducteurs.»

Une Scop dans l’innovation médicale SES SALARIÉES ONT FAIT RENAÎTRE LA START-UP SAVOYARDE APRÈS SA FAILLITE.

Cette entreprise innovante bénéficie d’une seconde chance après sa reprise à la barre du tribunal. «L’avantage d’une reprise en Scop est qu’elle est accompagnée par l’Union régionale des Scop qui apporte un regard extérieur lors du montage du dossier et peut orsque BioparHom a été mise en liquidation judiciaire attirer notre attention sur tel ou tel point, explique Samuel à la fin 2014, les trois salariées ont décidé de s’associer Chemin. Cela permet aussi de mobiliser les outils financiers du et ont repris l’entreprise en mars 2015 sous forme de mouvement coopératif. Nous avons bénéficié aussi du concours Société coopérative et participative (Scop). Cette start-up, créée de la région Rhône-Alpes et du FSE, qui s’ajoutent au parcours en 2008 par Marie-Valérie Moreno, chercheuse à l’université de bancaire classique, et de financeurs totalement privés.» Avec ses Compiègne, conçoit des solutions de mesure de composition 5 salariés-associés et un chiffre d’afcorporelle, des impédancemètres mulfaires prévisionnel de 503 000 euros, la tifréquences, pour les professionnels stratégie de BioparHom est désormais de la santé, du sport, de la nutrition et L’AVANTAGE D’UNE axée sur le lancement de nouveaux du bien-être. Mais sur ce marché de REPRISE EN SCOP EST produits (un dans le milieu équestre et niche du diagnostic médical, elle peinait à trouver son marché. QU’ELLE EST ACCOMPAGNÉE deux produits dans le milieu hospitalier), un développement à l’internatioPour renforcer la force commerciale de PAR L’UNION RÉGIONALE nal et le développement de prestations la nouvelle Scop, l’équipe recrute deux DES SCOP QUI A MOBILISÉ de services. Elle prévoit de réaliser un autres associés, dont un gérant et direcLES OUTILS FINANCIERS DU chiffre d’affaires d’1,2 million d’euros teur commercial, Samuel Chemin, qui MOUVEMENT COOPÉRATIF. dans les trois ans. DT a déjà exercé des fonctions de direction

L


RETOURS D’EXPÉRIENCE

l’intérieur, ils ont fait un effort financier et m’ont transmis leur savoir-faire.» Philippe Cadouot devient donc gérant de la PME de 50 personnes. Actionnaire majoritaire, il est rejoint par un ami qui s’associe avec lui. Alors que la crise se déclare, il développe l’outil de production pour progresser et conserver des parts de marché. En deux ans et demi, jusqu’en 2009, il investit 1,5 million d’euros, avec un chiffre d’affaires de 4,5 à 5 millions d’euros. «L’entreprise s’est redressée mais la situation économique s’est tendue et le métier de sous-traitant est devenu difficile, explique-t-il. En 2012, je me suis trouvé devant un choix stratégique à faire pour conserver nos parts de marché : investir de nouveau 1,5 à 2 millions d’euros dans l’outil de production et le personnel, racheter une petite structure et l’intégrer pour faire des économies d’échelle, ou me faire racheter par un groupe plus important.» C’est cette troisième option que Philippe Cadouot a choisie et il entre en contact avec Roland Didier et Xavier Gallot-Lavallée, respectivement directeur général et président du groupe MND (Montagne et neige développement). «Nous nous connaissions avec ce dernier par le biais du réseau Entreprendre Savoie, j’ai été intéressé par le

Pour pérenniser sa PME, son repreneur la cède à un groupe IL A RENONCÉ À LA PROPRIÉTÉ DE L’ENTREPRISE MAIS CONTINUE DE LA DIRIGER.

projet industriel du groupe», relate-t-il. En mai 2013, GRC TEC Industrie devient une filiale à 100 % de MND. Presque trois ans après la cession, Philippe Cadouot est toujours à la tête de l’entreprise avec le statut de directeur général de orsqu’il reprend GRC TEC Industrie en 2007, Philippe mandataire social. MND a doté sa filiale d’un outil de producCadouot est un cadre dirigeant de cette PME spécialisée tion neuf et GRC TEC Industrie s’est installée en janvier 2014 dans la fabrication de structures métalliques, la chauà Saint-Hélène-du-Lac avec l’ensemble de son personnel. La dronnerie, la mécano-soudure et l’usinage pour les marchés. Ce même année, Philippe Cadouot devient président du réseau sous-traitant travaille pour les marchés de la chimie, du ferroEntreprendre Savoie. L’entreprise conserve ses principaux viaire, des remontées mécaniques, de l’industrie et du traiteclients. L’intégration dans le groupe lui permet de prendre des ment des eaux. Les deux actionnaires majoritaires partant parts de marché dans le secteur du nucléaire. «Nous avons à la retraite lui avaient demandé un projet de développement décroché de gros contrats et nous sommes vus confier la fabricapour préparer leur départ. Philippe Cadouot décide alors tion de six des neuf piscines de la centrale nucléaire de Cadarache, de reprendre lui-même l’entreprise et rejoint le réseau en lien avec Cegelec et Areva.» Entreprendre Savoie pour être Désormais, la moitié de la production accompagné dans sa démarche. «Je GRC TEC est absorbée par les voyais que GRC TEC Industrie avait DANS LA TRANSMISSION de besoins de MND et l’entreprise bénédu potentiel, je connaissais l’entreprise C’EST L’EFFET RÉSEAU QUI ficie de l’expertise du groupe dans les techniquement et j’étais aux affaires, M’A PERMIS DE TROUVER LE certifications environnementales, se souvient-il. De leur côté, les cédants sécurité et qualité. DT préféraient un repreneur venant de BON PARTENAIRE.

L

TRANSMISSION D’ENTREPRISE - ECO DES PAYS DE SAVOIE N°47

25


AVIS D’EXPERT

CONJONCTURE

Au premier semestre 2015, les reprises ont chuté de 12 %

L

(- 28 %). Le montant des opérations e baromètre Bodacc(*) des augmente toutefois pour les ETI (+ 9 ventes et cessions de fonds de % à 548 000 euros) mais baisse pour commerce, réalisé avec Altarès les PME (- 5 % à 310 000 euros). pour le premier semestre 2015, et Les reprises de fonds de commerce dont nous présentons des extraits, sont traditionnellement portées par fait état d’un recul sensible des trande jeunes entreprises. Les deux tiers sactions. Avec 19 947 reprises, leur des rachats émanent de structures de nombre chute de 12 % par rapport à moins de trois ans, mais ce nombre la même période 2014. En moyenne est en recul de 9 %. Le commerce et sur cinq ans, 22 600 fonds de coml’hébergement, restauration, débits merce étaient échangés chaque prede boisson concentrent plus de la mier semestre. moitié (54 %) des transactions Le prix moyen des fonds de (photo). La restauration reste le precommerce est en baisse de 3 % à mier secteur concerné par les ces184 600 euros, confirmant la tensions avec plus de 3 600 opérations, dance des trois dernières années. mais ce nombre est en baisse Une diminution accentuée par les constante depuis 2012 où incertitudes conjoncturelles. Les L’ILE-DE-FRANCE, LA 5 500 restaurants étaient alors cédés. fonds de commerce sont sans doute PICARDIE ET LE NORD PASDans le BTP, l’attractivité fait défaut moins attractifs et potentiellement DE-CALAIS SONT LES TROIS avec 845 reprises en six mois contre plus difficiles à vendre. Conjugué à RÉGIONS LES PLUS CHÈRES 992 au premier semestre 2014, 1 200 un climat des affaires toujours comLOIN DEVANT RHÔNE-ALPES. en 2013 et 1 400 en 2012. Le prix pliqué, le marché de la transmission d’achat moyen chute aussi de 11 %. des fonds de commerce est attentiste. Parmi les autres activités, on relève dans l’industrie la dynaLe montant total des transactions atteint tout de même 4,5 mique intéressante des métiers de l’énergie-eau-environnement milliards d’euros sur la période. (127 reprises, + 12 %) avec des fonds de commerce rachetés Représentant neuf entreprises sur dix, ce sont traditionnelle381 000 euros dans la production d’électricité, 312 000 dans la ment les TPE de moins de dix salariés qui animent le marché collecte et le traitement des eaux usées ou 234 000 dans la de la reprise. Le premier semestre 2015 ne déroge pas à la règle, récupération des déchets triés. 87 % des transactions portant sur ce type de structures. Plus L’Ile-de-France concentre 20 % des transactions mais tombe précisément, plus des trois quarts des cessions concernent des sous le seuil des 4 000 pour la première fois depuis 2010. 43 % entreprises de moins de trois salariés. des opérations sont réalisées dans la moitié sud du pays, en Globalement les TPE de 1 à 9 salariés sont les seules structures particulier en Rhône-Alpes (14 %). Avec un prix moyen de dont les ventes progressent avec une hausse des reprises de transaction de 155 000 euros la région Rhône-Alpes est en baisse 3,5 % au premier semestre contre une baisse de 11 % l’année de 8 %. Elle compte encore plus de 2 300 reprises, mais ce précédente. Les petites et moyennes entreprises et entreprises chiffre en chute de 10 % s’effrite régulièrement depuis 2012. de taille intermédiaire qui avaient dopé les transmissions (*) de fonds de commerce en 2014 sont en retrait significatif Bodacc : Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales

E R D EN

© Gigi - fotolia.com

AV

26

ECO DES PAYS DE SAVOIE N°47 - TRANSMISSION D’ENTREPRISE


FOURNITURES DE BUREAU MOBILIER DE BUREAU BUREAUTIQUE / INFORMATIQUE VIDÉOPROJECTION

PLEIN CIEL, SOLUTION GLOBALE POUR VOTRE BUREAU

e-mail : pleinciel@pleinciel-annecy.com 220 avenue d’Aix-les-Bains, Seynod 04 50 51 58 29

OFFRE D’ABONNEMENT 2015

ECO DES PAYS

DE SAVOIE

50 numéros Chaque semaine, soyez le mieux informé en matière économique et institutionnelle des Pays de Savoie et enrichissez-vous des retours d’expérience et avis d’experts. Le montant de l’abonnement aux revues professionnelles peut être imputé sur les dépenses de formation continue de l’entreprise, conformément à la circulaire n°471 du 17 août 1989 du Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Dès lors que cette formation existe et que la publication Eco Pays de Savoie est un contenu en rapport avec la formation.

OFFRE 2015

97

€ TTC

ACTIVES

11 numéros

ique Le guide économ ie vo Sa s annuel de

BULLETIN D’ABONNEMENT OFFRE 2015 À COMPLÉTER ET ENVOYER PAR COURRIER À : SOPREDA 2 - SERVICE ABONNEMENTS BP9017 - 74990 ANNECY CEDEX 09 OUI Je m’abonne pour 1 an à l’offre 2015 au prix de 97 € TTC soit : - 50 NUMÉROS ÉCO DES PAYS DE SAVOIE + les suppléments thématiques - 11 NUMÉROS ACTIVES - LE HORS-SÉRIE LES PAYS DE SAVOIE EN CHIFFRE - LE HORS-SÉRIE PANORAMA ÉCONOMIQUE DES DOMAINES SKIABLES - VOTRE ABONNEMENT POUR L’APPLICATION TABLETTE OFFRE VALABLE JUSQU’AU 31 DÉCEMBRE 2015

Le hors-série ique Panorama économ

ABONNEMENT M.

Mme

Mlle Nom et Prénom : ________________________

Société : _______________________________________________ Fonction : ______________________________________________ ADRESSE DE FACTURATION(*) : _______________________________ CP + Ville : _____________________________________________ TEL : __________________________________________________ ADRESSE DE RÉCEPTION : __________________________________ SI DIFFÉRENTE DE L’ADRESSE DE FACTURATION

CP + Ville : _____________________________________________ TEL : __________________________________________________ Secteur d’activité : ________________________________________ Date et signature Courriel(*) : _______________________ @ ____________________ (*)

INDISPENSABLE POUR RECEVOIR TOUTES VOS INFOS


REPÈRES

La France plus chère que ses voisins européens

L

e mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI), le groupe d’audit et de conseil Grant Thornton et la société d’avocats GT viennent de publier un rapport intitulé “Transmission d’entreprises en Europe : la France doit s’aligner d’urgence sur ses voisins”. Cette étude s’intéresse aux enjeux de la transmission d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) en France et dans les pays limitrophes, grâce à un comparatif des différents régimes incitatifs, taux effectifs et conditions d’application principales, tant en cas de donation que de succession. Les défis que pose la transmission des ETI (4 600 en France dont 3 200 nationales) sont multiples, car ils vont bien au-delà de la question patrimoniale. La priorité est également de sauvegarder l’emploi (23 % concernés, soit 3 millions en France), d’assurer la continuité de l’activité et sa croissance. La majorité de nos voisins européens a adopté un régime fiscal facilitant et encourageant la transmission, dont le coût est, à ce jour, nul (en Allemagne, Italie et au Royaume-Uni notamment) ou extrêmement réduit (3 % en Belgique, 0,02 % en Espagne et 3,39 % aux Pays-Bas), en contrepartie du respect de plusieurs

engagements, tels que la durée de conservation des titres ou le maintien de la masse salariale. La France fait figure d’exception. Bien que les autorités aient fait un premier pas en faveur d’un assouplissement de la fiscalité pour ce qui concerne les droits de transmission avec l’instauration des pactes Dutreil dans les années 90, les formalités administratives, juridiques et comptables imputées aux groupes dans le cas d’une transmission demeurent très coûteuses : - 5,4 % de la valeur d’une entreprise dans le cas d’une donation, - 11 % lors d’une succession. L’étude préconise donc de «déconnecter la fiscalité de la transmission du patrimoine productif en s’inspirant des dispositifs d’assouplissement européens». Les millions d’euros d’exonération pourraient alors être réinvestis dans l’entreprise elle-même, pour en améliorer l’outil de production et assurer sa montée en gamme. Rapport en libre téléchargement sur : http://www.avocats-gt.com/fr/Actualites/ spub-145-METI_GT_Transmission_d_Entreprises.pdf

MER ET MONTAGNE LE SPÉCIALISTE DE LA BI-SAISONNALITÉ

AFFAIRES EN STATIONS DE SKI ET BORDS DE MER

Bureau Rhône-Alpes. 183 chemin des Teppes. 73420 DRUMETTAZ-CLARAFOND. Tél : 04 79 88 39 03 Bureau PACA. 702 Col de l’ange. 83300 DRAGUIGNAN. Tél : 09 83 76 35 95

www.optima-transactions.com


Les chiffres clés de l’observatoire CRA de la transmission des TPE-PME

L

’association nationale CRA (cédants et repreneurs d’affaires) réunit des dirigeants bénévoles expérimentés qui accompagnent des porteurs de projets de reprise tout au long de leur démarche. CRA dispose de 70 délégations en France, dont une à Annecy couvrant les Savoie et le Pays de Gex. CRA publie chaque année un observatoire de la transmission des TPE-PME. L’étude publiée pour 2014 concerne les transmissions hors commerce de détail et artisanat, avec des effectifs de 1 à 249 salariés et une valorisation de 300 K€ à 10 M€. Elle a porté sur 1 320 repreneurs et 621 affaires.

ENVIRON 20

000

C’est le nombre d’entreprises de 1 à 249 salariés qui sont sur le marché de la transmission en France chaque année. Ce nombre passe à près de 60 000 lorsque l’on inclut les fonds de commerce et d’artisanat.

46 ANS

C’est l’âge moyen des repreneurs potentiels en 2014. Seulement 7 % d’entre eux sont des femmes. Ils sont en général diplômés d’études supérieures et se présentent dotés d’un apport personnel variant de 150 000 euros à 1 million d’euros.

1,7 M€

C’est le chiffre d’affaires moyen des affaires vendues. Il est en progression de 10 % par rapport à 2013 (1,5 M€), mais en deçà de celui de 2010 (1,8 M€).

800 K€

C’est la valeur moyenne demandée pour la cession d’une entreprise. Elle est également en progression de 10 % par rapport à 2013. Mais elle atteignait 940 K€ en 2010.

13

C’est l’effectif moyen des entreprises cédées en 2014. Un nombre de salariés stable depuis 2011.

TRANSMISSIONS DE TPE/PME (HORS COMMERCES ET ARTISANAT). En 2014 Potentiel de cessions annuel

45 000

Cessions internes

13 500

- Famille

25 %

- Personnel

75 %

Disparitions (faillite, absorption, fusion)

11 500

Cessions en externe

20 000

- Dont 7 000 de 5 à 250 salariés

35 %

Ces chiffres ne prennent pas en compte les cessions de filiales grands groupes ni les sorties LBO (1 130). Source : Observatoire CRA de la transmission des TPE/PME

MARCHÉ. Le nombre de cessions externes est de l’ordre de 20 000 par an dont 7 000 pour le créneau des 5 à 250 salariés, avec une valorisation de 300 000 euros à 10 millions d’euros. 58 % des entreprises cédées ont plus de 20 ans d’ancienneté.

FORMATION DES REPRENEURS En 2014

32 % INGÉNIEUR 26 % ÉCOLE DE COMMERCE

5% AUTODIDACTE 12 % BAC + 3

25 % AUTRES DIPLÔMES BAC + 5 Source : Observatoire CRA de la transmission des TPE/PME

PROFIL. 95 % des repreneurs ont une formation supérieure. Cette proportion est d’ailleurs à la hausse car les autodidactes représentaient encore 10 % des repreneurs en 2006. Les ingénieurs constituent plus du tiers des repreneurs.

APPORT PERSONNEL DES REPRENEURS En 2014

64 % DE 100 K€ À 500 K€

10 % MOINS DE 100 K€ 13 % NC

13 % PLUS DE 500 K€ Source : Observatoire CRA de la transmission des TPE/PME

FINANCES. Les deux tiers des repreneurs affirment disposer d’un apport personnel entre 100 000 et 500 000 euros. Il peut être complété par un tour de table familial et amical, par des prêts d’honneur, les banques et fonds d’investissement.

TRANSMISSION D’ENTREPRISE - ECO DES PAYS DE SAVOIE N°47

29


PRATIQUE

Les acteurs de la transmission LES PORTES D’ENTRÉE SONT MULTIPLES POUR VOUS ACCOMPAGNER TOUT AU LONG DU PROCESSUS DE TRANSMISSION OU DE REPRISE. PETIT TOUR D’HORIZON DES PRINCIPALES. CHAMBRES CONSULAIRES CCI SAVOIE 5 rue Salteur - 73000 Chambéry Tél. : 04 57 73 73 73 www.savoie.cci.fr CCI HAUTE-SAVOIE 5 rue du 27e BCA - 74000 Annecy Tél. : 05 50 33 72 00 www.haute-savoie.cci.fr CCI DE L’AIN 1 rue Joseph Bernier 01000 Bourg-en-Bresse Tél. : 04 74 32 13 00 www.ain.cci.fr CMA DE SAVOIE 7, rue Ronde - 73000 Chambéry Tél. : 04 79 69 94 00 www.cma-savoie.fr CMA DE HAUTE-SAVOIE 28 avenue de France 74000 Annecy Tél. : 04 50 23 92 22 www.cma-74.fr CMA DE L’AIN 102 boulevard Édouard Herriot 01440 Viriat Tél. : 04 74 47 49 00 www.cma-ain.fr ACTEURS DU FINANCEMENT ET DE L’ACCOMPAGNEMENT BPI FRANCE DÉLÉGATION DES SAVOIE Les Jardins du lac, 24 avenue François Favre 74000 Annecy Tél. : 04 50 23 50 26 www.bpifrance.fr

30

RÉSEAU ENTREPRENDRE SAVOIE Chez SCDC 193 rue Pré Demaison 73000 Chambéry Tél. : 04 79 25 91 61 www.reseau-entreprendre-savoie.fr RÉSEAU ENTREPRENDRE HAUTE-SAVOIE La Ravoire - 74370 Metz-Tessy Tél. : 04 50 51 58 97 www.reseau-entreprendre-hautesavoie.fr RÉSEAU ENTREPRENDRE AIN ET VAL DE SAÔNE 5, boulevard Paul Valéry 01000 Bourg-en-Bresse Tél. : 04 74 21 88 07 www.reseau-entreprendreainetvaldesaone.fr SAVOIE INITIATIVE Savoie Technolac 73375 Le Bourget-du-Lac Tél. : 04 79 25 36 49 www.initiative-savoie.com INITIATIVE GRAND ANNECY 178 route de Cran-Gevrier 74650 Chavanod Tél. : 04 50 01 40 00 www.initiative-grand-annecy.fr INITIATIVE GENEVOIS 13 avenue Émile Zola 74100 Annemasse Tél. : 04 50 87 09 87 www.initiative-genevois.fr CENTRE AIN INITIATIVE Centre des entrepreneurs 90A rue Henri de Boissieu 01000 Bourg-en-Bresse Tél. : 04 74 23 55 52 www.cai01.com

ECO DES PAYS DE SAVOIE N°47 - TRANSMISSION D’ENTREPRISE

INITIATIVE PLAINE DE L’AIN COTIÈRE Pampa - Parc industriel de la Plaine de l’Ain 270 allée des Lilas 01150 Saint Vulbas Tél. : 04 74 40 30 40 SAVOIE MONT BLANC ANGELS 12 allée du Lac de Garde 73370 Le Bourget-du-Lac Tél. : 04 79 62 71 16 www.savoie-mont-blanc-angels.com ACTEURS JURIDIQUES ET FISCAUX CHAMBRE DES NOTAIRES DES PAYS DE SAVOIE 130 route du Viéran 74370 Pringy Tél. : 04 50 27 24 56 www.chambreinterdepartementale-de-savoie. notaires.fr CHAMBRE DES NOTAIRES DE L’AIN 18 bis rue des Dîmes 01000 Bourg-en-Bresse Tél. : 04 74 23 20 21 www.chambre-notaires.ain.fr ORDRE DES EXPERTSCOMPTABLES DE SAVOIE Président Vincent Bouvier Tél. : 04 79 36 26 23 ORDRE DES EXPERTSCOMPTABLES DE HAUTE-SAVOIE Président Gilles Cachat Tél. : 04 50 25 76 00 ORDRE DES EXPERTSCOMPTABLES DE L’AIN Président Pascal Tonnard Tél. : 04 74 22 84 50 ORDRE DES AVOCATS DE CHAMBÉRY Maison de l’avocat 200 avenue du Maréchal Leclerc 73000 Chambéry Tél. : 04 79 62 74 13 ordre@barreau-chambery.fr

ORDRE DES AVOCATS D’ALBERTVILLE 5 avenue des chasseurs alpins 73200 Albertville Tél. : 04 79 32 21 02 ORDRE DES AVOCATS D’ANNECY 9 rue Guillaume Fichet 74000 Annecy Tél. : 04 50 45 60 80 www.barreau-annecy.com ORDRE DES AVOCATS DE THONON-LES-BAINS 20 boulevard Canal 74200 Thonon-les-Bains Tél. : 04 50 26 08 04 ordre.avocats.thonon@wanadoo.fr ORDRE DES AVOCATS BARREAU DE L’AIN 18 rue Bourgmayer 01000 Bourg-en-Bresse Tél. : 04 74 22 47 63 ordre@bourg-avocats.com ACTEURS DE LA FORMATION ÉCOLE DES MANAGERS DE HAUTE-SAVOIE 6 rue André Fumex - 74000 Annecy Tél. : 04 50 33 72 91 ÉCOLE DES MANAGERS DE L’AIN 80 rue Henri de Boissieu 01000 Bourg-en-Bresse Tél. : 04 74 14 19 10 CÉDANTS ET REPRENEURS D’AFFAIRES (CRA) Délégation Savoie, Haute-Savoie et Pays de Gex 23 avenue de Genève 74 000 Annecy Tél. : 04 50 52 14 08 www.cra.asso.fr SITES À CONSULTER - www.transpme.fr/offres/RhoneAlpes - www.transentreprise.com - portail hubfi.fr


D.T.I.

D elta T ransactions I mmobiliers

Immobilier d’entreprise Recherche foncière / bâtiment / terrain / location / vente

Fonds de commerces Négociation achat / vente / démarches administratives 285, rue Napoléon 1er 73490 La Ravoire

Mob.

06 86 98 30 19

Tél. Fax

04 79 33 25 91 deltatransactions@orange.fr

TRANSACTION D’ENTREPRISES ARTISANALES ET INDUSTRIELLES

CABINET DE CESSION ET REPRISE D’ENTREPRISES TPE ET PME Le temps d’une cession est très variable, il est important d’anticiper la vente et de bien préparer l’entreprise. Contactez-nous pour nous faire part de votre projet de cession, quel que soit votre métier. Notre rémunération se fait uniquement au succès de la cession, à l’issue de l’opération. Jean-Claude Gillet, 06 73 39 03 77 Spécialiste en transactions d’entreprises, uniquement artisanales et industrielles, depuis 2007. 6 lauréats du Réseau Entreprendre 73 et 74 sont passés par son intermédiaire.

L’Ecrin du Lac, AIX-LES-BAINS.

alpestransaction@orange.fr

RCS Chambéry N°798685996, Carte professionnelle N°900 délivrée à Chambéry par la Préfecture de la Savoie. RCP AXA France 5935693204

TRANSMISSION D’ENTREPRISE - ECO DES PAYS DE SAVOIE N°47

31


Pub In Pub Extenso In Extenso Savoie Savoie 190x245 190x245 nov2015.indd nov2015.indd 1 1

19/11/2015 19/11/2015 16:06:04 16:06:04


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.