Supplément "10 ans de Service Civique" (magazine Sparse #32)

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10 ans de Service Civique !

TÊmoignages, portraits et interviews autour du dispositif pour les jeunes qui s’engagent


édito

Se faire une place OURS Ce supplément est le fruit d’un partenariat entre la DRDJSCS, le CRIJ Bourgogne-Franche-Comté et le magazine Sparse, dans le cadre des 10 ans du Service Civique. Il a été rédigé intégralement par Arthur Guillaumot, qui a effectué sa mission en 2019-2020 au sein de l’association Sparse Média. Merci à Thomas Bontemps, référent Service Civique au CRIJ Bourgogne-Franche-Comté. Photo de couverture : Diego Zébina.

C

es dernières années, il y a une tendance durable qui est en train de s’ancrer dans le paysage et les perspectives de la jeune génération. Spoiler : ce n’est pas TikTok. Vous êtes bons si vous pensez à une mission d’engagement volontaire, indemnisée, sans condition de diplôme, en France ou à l’étranger. Je parle du Service Civique. Avec l’horizon qui se dessine, quoi de plus normal que de douter de son avenir ? Le temps des réponses aux doutes, de la prise de recul, de l’expérience, c’est le Service Civique. Avec en bonus, une première indemnisation, pour se lancer, et l’occasion de se faire un réseau. Voire même de se faire embaucher. Pendant le temps de la mission, on peut devenir un bonus pour la structure tout en se faisant former. On a tous un ou une pote qui a des bons diplômes, mais qui se fait recaler d’un premier emploi parce qu’il manque d’expérience. Un pote qui a un projet béton en tête mais pas de diplôme, ou une pote en pleine réorientation, qui se perd un peu, et qui a besoin de faire le point, mais qui a envie d’aider. Dans ces cas, et dans bien d’autres, le modèle du Service Civique est une réponse idéale pour ne renoncer à aucune ambition tout en développant son projet. C’est surtout un dispositif pour tester ses envies, être confronté à la vie active en mettant à profit ses engagements et surtout se rendre utile ! Un mot ressort des entretiens que j’ai réalisés : confiance. Celle que la structure place dans le ou la volontaire et celle que développent les volontaires. Relation béton. C’est ce qui m’est arrivé, pendant mon Service Civique chez Sparse. Je n’ai jamais pris autant de plaisir dans mon parcours. Et je n’ai jamais autant appris. En plus maintenant je continue de travailler avec la structure. Le temps du Service Civique permet d’effacer des doutes et de sortir plus fort. À qui le tour ? • ARTHUR GUILLAUMOT

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portrait Photo : Alexyane Rebel

Alexyane Rebel : « Je ne suis plus la même qu’avant »

A

près sa licence pro Aménagement du Territoire, sur la jeunesse en milieu rural, Alexyane Rebel voulait acquérir de l’expérience. Elle tenait aussi à valoriser son attachement aux territoires ruraux. Son grand frère avait fait un Service Civique au tout début du dispositif, mais c’est surtout pendant son BTS Développement et Animation des Territoires Ruraux qu’une professeure lui indique la piste. Alexyane, qui vient du Loiret, postule pour une offre en Saône-et-Loire, d’où est originaire sa famille. Elle commence une mission auprès du PIJ de Marcigny. Le Point Information Jeunesse renseigne et accompagne les jeunes de 16 à 25 ans. Alexyane développe des projets utiles aux jeunes du territoire, comme la Carte Avantages Jeunes. Elle gérera la réalisation d’un film sur une formation, la participation ponctuelle à l’animation des réseaux sociaux du PIJ tout en mettant en place de nouveaux projets. Très à l’écoute, Alexyane se sent utile et a l’impression de pouvoir changer des choses. « Je ne suis pas la même qu’avant mon Service Civique », admet-elle.

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Un tremplin.

Très bien accueillie et intégrée au sein de la structure, Alexyane garde un souvenir marquant de sa mission. Elle insiste sur la richesse des rencontres. « J’ai dû sortir de ma zone de confort. J’ai beaucoup appris sur les autres, et sur mon fonctionnement ». Elle a appris qu’elle pouvait être une force de proposition. Pour Alexyane, le Service Civique rend libre, et aide à prendre confiance. « Ça a été un tremplin pour moi », confie-t-elle. « Une bonne césure contre l’incertitude, pour développer des compétences, peu importe le parcours. » L’occasion d’expérimenter tout ce qu’elle avait appris dans le cadre scolaire et associatif. Et elle a même décroché un poste au sein d’un autre PIJ. •


présentation

Contes et légendes

L’histoire du Service Civique

L

d’urgence, la mémoire, la citoyenneté et l’aide humanitaire. Impossible de ne pas trouver la mission idéale.

e Service Civique a vu le jour en 2010, après des années de réflexion sur l’engagement des jeunes. L’idée, c’était de créer un dispositif impliquant, pour encourager de futurs citoyens conscients. Un très bon plan pour rencontrer des conscrits près de chez vous.

Un moment de rencontres, d’enseignements et de découvertes.

Le Service Civique est un dispositif d’engagement citoyen qui permet de s’impliquer dans une mission d’intérêt, d’utilité publique sociale, en se faisant un réseau, le tout revu à la lumière de notre temps, avec les nouveaux défis qui occupent cette génération.

Le Service Civique, surtout, c’est pour tous les jeunes, sans condition de diplôme, de 16 à 25 ans et même jusqu’à 30 ans pour les jeunes en situation de handicap. Il n’y a pas de videur à l’entrée et oui, on peut se faire un peu d’argent de poche, c’est indemnisé 580€ par mois.

Le Service Civique est un dispositif de volontariat, basé sur des missions d’intérêt général qui durent entre 6 mois et 1 an, en France ou à l’étranger, dans des associations, des collectivités ou des établissements publics. Les missions sont réparties dans 9 domaines d’action : la solidarité, l’environnement, le sport, la culture, l’éducation, la santé, l’intervention

Le dispositif est utilisé par les jeunes volontaires comme un espace pour découvrir le monde professionnel, dans un cadre qui correspond à leur projet. L’occasion d’engranger des compétences importantes pour les recruteurs, comme l’aisance à l’orale ou le travail en équipe. Le Service Civique, c’est un moment de rencontres, d’enseignements et de découvertes. •

PLUS D’INFORMATIONS SUR SERVICE-CIVIQUE.GOUV.FR

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interview Thomas Bontemps, le référent Service Civique Au CRIJ de Bourgogne-Franche-Comté, c’est un ange gardien et Pascal le Grand Frère en même temps. Il est partout et veille à ce que les missions se passent bien pour les volontaires et les structures. Photo : CRIJ BFC

Comment tu définis le Service Civique ? C’est un outil d’émancipation et de responsabilisation à la fois : une expérience concrète sur le terrain et la découverte de son environnement. Un moment de prise de conscience dans le parcours, qui permet de se découvrir et s’identifier. Est-ce que tu peux présenter ta mission ? Je suis Thomas Bontemps, référent Service Civique pour le CRIJ de Bourgogne-Franche-Comté. Le CRIJ, Centre Régional Information Jeunesse, comme d’autres organismes, développe l’accès au dispositif, et gère les relations entre les jeunes volontaires et les structures d’accueil. Le CRIJ veille à la formation des volontaires, à leur responsabilisation, avec les premiers secours par exemple. L’idée, avec le Service Civique, étant de favoriser une transition active vers la citoyenneté, par l’implication et l’engagement. Je suis facilitateur, mon rôle est de trouver les meilleures réponses en fonction des profils, avec un accompagnement personnalisé.

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Qu’est-ce que tu conseilles aux volontaires ? Je voudrais dire que c’est un dispositif que j’aurais aimé connaître quand j’étais jeune, au moment de me décider sur mon avenir. Je conseillerais de bien s’approprier la mission. C’est une démarche d’engagement, qui sert pour la suite. J’associe la curiosité et la volonté. Qu’est-ce que tu as appris, toi, auprès des jeunes volontaires que tu accompagnes ? Je suis toujours surpris par la diversité de parcours et de sensibilités. J’aime découvrir l’évolution du volontaire, qui se découvre au cours de sa mission. La plupart du temps, il y a une prise de conscience et de confiance, qui change tout. •


portrait

Constance Prillard, réconciliée avec le monde du travail

À

28 ans, peu de parcours sont aussi riches que celui de Constance Prillard. Après le bac, elle enchaîne avec Hypokhâgne et Khâgne, avant de conclure une licence de Lettres. Mais après une année supplémentaire en école de cinéma, elle ne sait pas quoi faire. Alors elle passe le CAPES. Mais son expérience de professeure de français tourne court à Vesoul : elle démissionne. « Ça se passait très mal », confie-t-elle.

Un nouvel élan.

Constance est saisonnière dans une station de ski, puis surveillante dans un musée à Besançon. Si elle a déjà entendu parler du

Service Civique, c’est une conseillère d’insertion qui lui recommande de se renseigner. « Quand on est en situation de handicap, on est beaucoup plus exposé à des violences dans le milieu professionnel. Le Service Civique ne permet pas de les contourner, mais de s’y préparer pour les affronter mieux. » Comme Constance est en situation de handicap, elle peut entreprendre une mission de volontariat à 27 ans. Alors elle postule à l’UFCV de Besançon en 2019. L’Union Française des Centres de Vacances lui confie une mission autour de la pédagogie de la liberté. Elle apprend à mettre en place des projets, et à en tirer des rapports. Elle veillait à rendre les enfants plus

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responsables, pour qu’ils deviennent acteurs de leur vie.

Confiance en soi.

Pour elle, cette mission, c’est une bonne façon d’aborder le monde du travail, en douceur. « Tout le monde était bienveillant. J’ai compris que le monde du travail, ce n’était pas toujours nul. » Constance a pu interrompre sa mission pendant une semaine pour effectuer un stage dans un musée, à Fougerolles en Haute-Saône. Ce stage l’a conforté dans son choix de reprendre des études dans ce domaine. C’est ce qu’elle fait maintenant, plus confiante et convaincue. •


témoignage

Photo : Alexis Doré

Natan Jannaud : « J’apprends beaucoup grâce aux jeunes en Service Civique » d’équipe, auquel les jeunes en Service Civique sont rapidement intégrés. « Les volontaires, qui ne connaissent pas tous l’association avant d’y être intégrés, sont des suppléments d’identité », explique Natan.

N

atan Jannaud est directeur de l’association dijonnaise CirQ’Ônflex, qui vise à développer le cirque contemporain à Dijon et en Bourgogne-Franche-Comté. L’association travaille avec des jeunes volontaires en Service Civique depuis le début du dispositif, à un moment où elle avait besoin d’aller plus loin. En 2010, elle s’est d’abord entourée d’un volontaire puis de deux dès 2012.

Un travail d’équipe.

Les volontaires en Service Civique sont un soutien non-négligeable pour l’association, notamment au moment de son festival annuel Prise de Cirq’. « Tout au long de la saison, un volontaire participe à l’organisation et à la production, tandis que l’autre prête son aide à la communication et à la médiation ». Un travail -7-

De la fraîcheur.

Travailler avec des jeunes volontaires, aux parcours et aux personnalités très différents, c’est une façon pour Natan de renouveler sa capacité d’adaptation. « Ça me permet de me décentrer. Je suis dans la transmission, mais j’apprends aussi beaucoup. » Ce renouvellement constant des regards apporte de la fraîcheur dans l’équipe qui compte 4 salariés et 2 Services Civiques. Évidemment, rien ne remplace un salarié et les Services Civiques sont longuement formés. Win Win. Natan souligne l’importance de l’engagement dans la jeunesse, au sein du milieu associatif. Un engagement qu’il qualifie d’apport complémentaire dans les parcours, un apport humain (et financier dans le cadre du Service Civique). Chez CirQ’ônflex, on se réjouit que des volontaires reviennent faire du bénévolat après leur mission. •


quizzz

Êtes-vous calé en Service Civique ? 1. Combien de jeunes ont fait un Service Civique entre 2010 et 2018 à l’échelle nationale ?

3. En 2015, on fêtait à l’échelle nationale le ...ème volontaire. - 50 000ème volontaire - 80 000ème volontaire - 100 000ème volontaire

- Plus de 200 000 - Plus de 300 000 - Plus de 370 000

4. En 2018, quelle était la moyenne d’âge des jeunes volontaires ?

2. En 10 ans, combien de jeunes se sont engagés dans une mission de Service Civique en Bourgogne-Franche-Comté ?

- 19 ans - 21 ans - 23 ans

- 12 739 - 19 042 - 21 625

5. Être volontaire permet : - D’être plus séduisant - De gagner en confiance en soi - De gagner un peu d’argent

LES RÉPONSES AU QUIZZZ... en scannant ce QR Code

Contact

Centre Régional Information Jeunesse de Bourgogne-Franche-Comté Siège : 27, rue de la République 25000 Besançon Tél : 03 81 21 16 16 Site web : jeunes-bfc.fr

Site de Dijon : Maison des associations 2, rue des Corroyeurs - 21000 Dijon Tél : 03 80 44 18 29 Référent Service Civique pour le CRIJ : M. Thomas Bontemps

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Direction Régionale et Départementale Jeunesse, Sport et Cohésion Sociale de Bourgogne-Franche-Comté 10, boulevard Carnot - 21000 Dijon Tél : 03 80 68 39 00 Référent Service Civique pour l’État : M. Bernard Trouillet


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