SuGaR #114

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LA PREMIÈRE FOIS DE

DUSTIN DOLLIN Mike Taylor / Julien Merour

L 15375 - 114 - F: 4,95 € - RD

Walker Ryan / Luy-Pa Sin…


Ce rail se situe dans la ville natale de Sean Malto, Kansas City, juste à côté d’une piste d’athlétisme de l’une des écoles les plus « ghetto » de la région. Pendant que Mike se chauffe, des kids commencent à lui dire qu’il va se casser la jambe sur le spot. Une prof de sport s’approche et engueule les jeunes en leur conseillant d’apprécier le spectacle plutôt que d’emmerder le monde. La réponse des kids est sans appel « Fuck You ! »… La prof s’en va… Les heures d’entraînement au Berrics portent leurs fruits. Mike rentre ce nollie frontside boardslide du premier essai et nous quittons les lieux juste avant de nous faire lyncher. Merci le Berrics ! Une séquence d’Oliver Barton.


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Ollie en venant des marches.

Quand est-ce que tu as réalisé que ca allait être plus dur que ce que tu pensais ? Ça va peut être avoir l'air d'un cliché, mais quand un rêve devient réalité, c'est tellement excitant qu'il n’y a rien de difficile, tant que le rêve reste vivant. Qu'est-ce que tu fais d'autre ? Quand je ne skate pas, je filme et je monte des vidéos de skate. J'essaye de montrer les skaters et les spots israéliens à l'étranger, j'ai créé le premier vidéo-magazine israélien en ligne. Jetez un œil sur www.youtube. com/LuVideoMag Je filme et monte tout moi même, c'est beaucoup de boulot, mais, avec un peu de chance, ça aidera à faire connaître notre scène locale et les jeunes skaters d'ici. Comment as tu pensé à faire ca ? En Israël, on a seulement un magazine de skate/surf/snowboard, j'ai simplement senti que c'était le bon moment de faire quelque chose. C'est aussi que je crois que, dans le skate, si l'on reçoit (quand on a des sponsors par exemple) il faut aussi donner, sinon ça ne fonctionne pas... Beaucoup de skaters n'ont pas compris ça... Tu penses que le projet pourrait grandir ? Si les kids fouillent un peu et poussent le projet, ca pourrait. Récemment, j'ai pensé à commencer un vidéo-magazine international où des filmers du monde entier pourraient envoyer des clips tous les mois. Ça pourrait montrer régulièrement ce qu'il se passe partout dans le monde, et pas seulement en Europe ou aux États-Unis. Mais c'est un projet de grande envergure... Tu pourrais vivre de ca ? Je pense que si je lançais vraiment ce projet, je pourrais en vivre. Pour le moment je pense m'impliquer un peu plus dans le filming/montage, essayer d'en faire mon boulot. J'adore rassembler tous les clips filmés et voir le montage s'assembler petit à petit, rester enfermé devant l'ordinateur… C'est beaucoup de travail mais j'aime faire ça, c'est quelque chose qui me satisfait. Et le clip de la Bar Mitzvah ? Ahhh, des fois, des parents me demandent de filmer leurs enfants pour leur anniversaire. Jusqu'à présent j'ai fait deux clips comme ça pour des Bar Mitzvah (anniversaire des 13 ans). Je filme et je fais directement le montage, c'est une façon assez facile de gagner un peu d'argent, et puis c'est drôle, tu es toute la journée dehors à filmer un gamin qui est à bloc...

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Frontside flip par dessus le banc par Gaston Francisco.

Ça fait pas mal de temps que tu skates. Comment perçois-tu l’évolution du skate depuis tes débuts ?

Cela doit faire une bonne vingtaine d’années que je skate. Il y a dix ou douze ans, la forme des planches s’est standardisée et j’ai l’impression que la pratique du skate a subi le même sort. Il y a toujours des gens qui skatent à leur manière, pour le plaisir et rien d’autre, comme avant, mais globalement les choses ont tout de même pas mal changé. Maintenant, il y a des gars comme Ryan Schekler qui vont essayer de tirer le maximum du skateboard en terme d’argent ou de performance. Le but n’est pas toujours de pousser les choses dans leurs retranchements. Personnellement, je ne conçois pas le skate de cette manière. Le skateboard est devenu énorme, tout le monde l’accepte et le reconnait à sa juste valeur.

C’est le bon côté de l’évolution.

Oui. De tout façon, il y a toujours des côtés positifs dans les pires moments et vice versa. Ça me fait vraiment plaisir de voir tous ces parks en béton qui fleurissent partout… Quel regard portes-tu sur les jeunes qui montent ?

Je vais dire ce que disent tous les vieux cons : ce que l’on a appris à l’époque en quelques mois, les jeunes d’aujourd’hui l’apprennent en quelques heures. De nos jours, j’adore voir les jeunes assimiler ce qu’on leur apprend. Ils refont un trick en très peu de temps en rajoutant leur propre touche. Tu penses à quelqu’un en particulier ?

Pour le coup je pensais à Adrien Bulard. Ce n’est pas trop mon style de skate mais sa pro-

gression est vraiment impressionnante. J’ai toujours skaté avec des gens de tout âge et c’est vrai que les kids sont tout aussi motivants que leurs ainés. C’est marrant ce rapport entre les jeunes et les vieux …

Au début ce sont les vieux qui ont appris le skate aux plus jeunes et quelques années plus tard, ce sont ces mêmes jeunes qui poussent les vieux à donner le meilleur d’eux-mêmes. La motivation vient surtout de ceux qui ont su développer leur propre style sans forcément copier le style du moment. J’aime bien Grant Taylor, il développe une certaine énergie lorsqu’il skate. Il a sa propre approche du truc et c’est ce qui compte le plus.


Footplant to fakie par Dom Marley.

Les jeunes sont aussi de plus en plus polyvalents.

C’est incroyable. Ils sont ce que l’on aurait rêvé être : le skater parfait ! Ils n’ont pas les mêmes références… À l’époque, une vidéo était un véritable objet, un truc que l’on attendait et que l’on achetait le jour même de la sortie. De nos jours, tout le monde a déjà vu la dernière vidéo sur son ordinateur avant même qu’elle ne soit disponible !

C’est là que l’on se rend compte que l’on prend de l’âge. On rigolait lorsque nos grands-parents nous disaient qu’à leur époque il fallait pédaler pour que le téléphone marche et maintenant ce sont les gamins qui nous disent que l’on est barjo de payer pour une vidéo ! Bientôt, on ne paiera plus pour rien !

« Ce que l'on a appris à l'époque en quelques mois, les jeunes d'aujourd'hui l'apprennent en quelques heures. »

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Cristian Vannela Si vous n'avez encore jamais entendu parlé de lui, ça ne devrait plus tarder. Ce jeune barcelonais de 22 ans possède un potentiel absolument déconcertant. Il vous suffit de le voir faire trois tricks en flat pour en être intiment convaincu ; alors forcément après une quinzaine de jours en sa compagnie, on constate d'autant plus l'étendue de son talent. Sa gentillesse, sa discrétion et son humilité font de lui un personnage attachant qui, malgré sa maîtrise pour le moins aléatoire de l'anglais, n'aura aucun problème pour s'intégrer au sein de l'équipe.

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Layth Sami Outre le fait d'être quasi-parfait, et d'exister dans les L'autre british de la bande. Lui nous vient deux sens, ce ledge romain présente l'avantage non néde Bristol, la ville du Trip-hop et de Danny gligeable, d'être skatable à n'importe quel moment de la Wainwright. Il est devenu en quelques minutes journée. Ici, quasiment pas de risque de se faire expulser des fan inconditionnel de Cristian : “Man, he's my lieux comme d'ineptes vandales par une bande de justiciers new favorite skateboarder !!!”, à tel point qu'il des temps modernes au QI équivalent au dixième de celui envisage même de donner son prénom à son d'une huître congelée. Cristian, profite donc de cet appréfutur fils, le jour où il en aura un. J'imagine ciable répit pour ajouter sa pierre à l'édifice en exécutant que si c'est une fille il l'appellera sûrement Crice somptueux flip noseslide. Notez, que le crac conséquent sitiana... Ils sont fous ces anglais, mais qu'est situé au deux tiers du ledge, rend ce spot nettement moins ce qu'on se marre avec eux ! Et côté rigolade, parfait qu'il n'y paraît. Layth n'est pas inscrit au banc des absents, il fait même plutôt preuve d'une assiduité sans pareille, surtout lorsqu'il se trouve à proximité En bon disciple de Saint Stairs, Layth Sami prêche la de son compatriote déjanté venu de Londres parole sacrée en switch hardflip aux allures divines. dont je vous parlais précédemment. Point de vue sport extrême urbain, Layth voue un véritable culte aux sets de marches, selon lui aussi indispensables au skateboard que la bible au Christianisme. En le connaissant un peu mieux, je dirais d'ailleurs qu'il est probablement l'un des plus fervents disciples de St Stairs...



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