SuGaR #133

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Oliver Barton

JOEY BREZINSKI 16

Depuis qu’il s’est acheté une caméra HD et qu’il se prend pour Ty Evans, il devient de plus en plus rare de voir Joey de ce côté-là de l’objectif. Du coup, c’est assez pratique d’avoir Joey sous la main, au cas où il manquerait un filmeur. C’est d’ailleurs lui qui a filmé le switch frontside heelflip de Lucas par-dessus la barrière, dans sa part Adidas. Mais que les fans de Joey se rassurent, il continue de skater à fond, on peut le voir tous les jours traverser le Stoner Park sur deux roues. Une fois n’est pas coutume, le trick ci-dessus n’est pas un manual ! Ce flip frontside noseslide a été rentré pendant que Daniel Espinoza battait le record du jeu Angry Birds. Chaque minute de perdue à réessayer le trick était une minute supplémentaire où Daniel restait champion ! Du coup, Joey s’est grouillé de rentrer son trick et, pour une fois, on peut vraiment remercier les jeux vidéo.


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Backside nosebluntslide Fabien Ponsero


Des photographies et des propos recueillis par Alex Pires. (sauf indiqué)

Avec Rémy, nos chemins se sont croisés pour la première fois il y a cinq ans, au spot de la mairie d'Ivry. Je perdis ma roue ce jour-là et Mr Taveira eut la gentillesse de la récupérer avant qu’elle ne finisse sa course tout en bas du spot. Un sourire et un merci échangés et nous ne nous sommes plus jamais quittés depuis. Vous connaissez tous plus ou moins Rémy ou, du moins, vous en avez sûrement déjà entendu parler. Pour les retardataires, je vais tout de même vous en dresser le portrait, à ma sauce : jeune bandit élevé à la chelloise , aussi doué en skate qu'en vol en supermarché, Rémy est le premier à bouger dès qu’il peut et cela avec n'importe quel budget… En gros, il vous paiera rarement une pinte dans un bar, mais plutôt une Koenigsbier ultra discount au LIDL du coin. Ceci dit, Rémy reste un bon compagnon de voyage qui s'adaptera sans trop se plaindre aux situations les plus sketchy et qui vous fera des backside 360 de dingue les lendemains de beuverie… - Oscar Candon



Autant vous prévenir d’emblée, ce qui suit n’est pas une interview de Tom Penny. Pourtant on aurait bien voulu et on a tout fait pour y arriver. Tout le monde s’y est mis : sa copine, ses amis, ses sponsors… même sa mère a tenté de nous le coincer un moment, mais en vain. On a approché l’animal de près, on a beaucoup discuté, écouté avec attention, bien rigolé, mais il a réussi à nous filer entre les pattes au dernier moment… C’est un peu le paradoxe Penny : il est simple, abordable et bourré d’attentions, mais ne comptez pas pour autant l’asseoir dans un fauteuil pour lui tirer les vers du nez. Tom est une légende, c’est indéniable, il aurait tant de choses à raconter… mais dans l’ombre de cette icône se cache un grand enfant, pas toujours à l’aise, ne rêvant que d’anonymat et surtout qu’on lui foute la paix ! Finalement, on ne s’en veut pas trop d’avoir échoué, on s’en veut surtout d’avoir cru que l’on pourrait y arriver ! Des actions de Gaston Francisco, un portrait, une intro et un texte de Charley.

Avril Le 13 plus exactement, celui de l’année

1977. C’est ce jour-là que l’aventure terrestre a débuté pour Tom, le début d’une folle aventure…

Biarritz C’est là que nous avons pu rencontrer Mr Penny et ainsi caresser l’espoir qu’il daigne répondre à quelques questions... La tâche s’est avérée plus complexe que prévue, mais nous avons tout de même pu apprécier sa compagnie et apprendre pas mal de choses à son sujet.

Champignon

Une image qui le poursuit depuis des années et dont il aimerait bien se défaire. Malheureusement, dès que le graphisme de l’une de ses boards est dépourvu du fameux sporophore, ses ventes baissent mystérieusement. En résumé, Tom n’a pas fini de bouffer des champis !

Deathbox

La première marque de planches à sponsoriser Tom. Par la suite, la compagnie anglaise de Jérémy Fox est devenue Flip et a déménagé en Californie. Aujourd’hui, 20 ans plus tard, Tom skate toujours pour la marque qui l’a fait connaître. Malgré son âge, Tom est encore un gamin. Pas dans le sens capricieux et turbulent, mais pour son côté ingérable, qui nécessite une attention de tous les instants afin d’éviter Enfant qu’une douce journée ne finisse en tragédie.

Frontside flip

LE trick de Penny. En normal, en switch, en 360, sur un quarter, par-dessus un rail… Tom a fait plus de frontside flips que n’importe qui et c’est ce trick qui l’a rendu célèbre. À une période où frontside flip rimait avec « planche qui passe à la verticale entre les jambes », lui l’exécutait à plat avec une amplitude et une aisance déconcertantes. On peut vous dire que fin 2011, il n’avait toujours pas perdu la main.


Switch varial heelflip

Ça fait combien de temps que tu es rentré en Australie ? J’ai passé le mois d’août dernier en Californie pour finir les images de la vidéo Nike SB, j’aurais pu rester plus longtemps, mais je devais absolument être sur le territoire australien le 1er septembre. Mon visa de travail expirait à cette date donc, je n’avais pas trop le choix, il fallait que je rentre. En ce moment, j’ai des rendez-vous à l’ambassade pour le renouveler. Mon nouveau visa devrait être valide pour deux ans et demi… Comment va Youness [Amrani, ndlr] ? Aux Etats-Unis, on parle pas mal de lui en ce moment… Ce gars est vraiment incroyable. Dès le premier jour où l’on s’est rencontré, le courant est tout de suite passé. Il trouve le moyen de me surprendre à chaque fois que je le vois skater et il est super motivant aussi. J’aime bien bouger avec des skateurs plus jeunes que moi, ça me permet de rester dans une certaine dynamique et c’est assez bénéfique pour

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moi. Un peu comme avec Torey Pudwill : lorsque tu vois sa part, tu te dis qu’il est vraiment bon puis, lorsque tu skates et que tu passes du temps avec lui, tu te rends compte qu’en plus il ne galère pas du tout à faire ses tricks, même les plus durs. Généralement, ça change tout de voir les gars skater en vrai, tu découvres plein de choses, des petits détails qui font toute la différence. Quel est ton partenaire de voyage favori ? Je dirais Youness, justement. On est tous les deux sur les tours Nike et Almost, du coup on passe pas mal de temps ensemble et, vu que l’on s’entend super bien, c’est cool. Même si l’on vit à des milliers de kilomètres l’un de l’autre, on a souvent l’occasion de se retrouver. On a pas mal de points en commun, on a tous les deux plusieurs origines différentes. Lui est belge, avec des origines marocaines du côté de son père… Et toi, comment as-tu réussi à partager ta vie entre la Suède et l’Australie ? Mon père est suédois, mais nous avons aussi des origines belges. Ma famille a quitté la Belgique pour rejoindre

la Suède, c’était il y a longtemps… Il y a eu un boom des exploitations minières dans la région de Dalarna, en Suède donc, et tout un tas de familles françaises et belges sont parties là-bas pour travailler. Mon père y a donc grandi et, lorsqu’il a commencé à travailler, il en a profité pour beaucoup voyager et pour découvrir l’Europe en stop. De voyages en voyages, il s’est retrouvé en Australie où il a rencontré ma mère qui, elle, était anglaise. Je suis né en Australie puis, lorsque j’avais un an, on est tous retourné en Suède. Quatre ans plus tard, on repartait vivre à Melbourne et, à mes treize ans, direction la Suède à nouveau ! J’était censé n’y rester qu’une seule année mais, finalement, j’y ai vécu de 1996 à 2002 avant de revenir en Australie. À Stockholm, tu faisais partie du crew de Fryshuset avec Ali Boulala et toute la clique… Oui, exact ! On skatait tout le temps ce park avec le plancher en bois… Il y avait tellement de graffitis sur les murs que tu pouvais décoller la peinture couche par couche !


Frontside halfcab heelflip

« …ça change tout de voir les gars skater en vrai, tu découvres plein de choses, des petits détails qui font toute la différence. » 63



Un portrait, une introduction et des propos recueillis par Charley, le reste à proximité des photos.

On l’avait vu venir de loin et on se doutait bien qu’il allait se passer quelque chose d’extraordinaire pour Lucas. Élevé à la toulousaine, c’est à dire « à la cool », il a rapidement fait ses preuves sur quatre roues avant de multiplier les tampons sur son passeport. Ce sont ces mêmes voyages qui l’ont contraint à arrêter l’école avant même l’âge légal. Aujourd’hui, il n’a plus rien à prouver, il enchaîne les pro-models de boards chez Cliché et une chaussure Adidas portera son nom d’ici l’été prochain. Pourtant tous ses amis vous le confirmeront, il est resté le même et n’échangerait contre rien au monde sa petite vie tranquille avec sa famille et ses amis de la ville rose, même pas contre une immense villa à Beverly Hills… Qu’on se le dise, Lucas restera parmi nous et c’est tant mieux ! 2011 a sûrement été l’année la plus chargée de sa vie, avec deux vidéo-parts, une interview dans Transworld, le design de sa propre chaussure et le lancement d’Hélas, sa marque de casquettes. Pour son plus grand plaisir, un emploi du temps tout aussi chargé se profile pour 2012, il va pouvoir rester dans cette effervescence qui lui tient tant à cœur... Voici donc, la énième interview de Lucas, ou quand la magie opère et que tout devient possible, du moins sur un skateboard.


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