SuGaR #135

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L 15375 - 135 H - F: 4,95 € - RD Axel Cruysberghs, ollie, par Eric Antoine.

ACTION SPEAKS LOUDER THAN WORDS !

Silas Baxter Neal, Mathieu Dupuy, Caswell Berry, Oscar Candon, Gabeeb Engelke, Tim Zom, Youness Amrani, Alain Goikoetxea…


Bon, et le skate à Saint Denis alors ? Yeah, le 9-3 en force ! Au début, je dois avouer que ça a été un peu compliqué… Je ne sais pas trop pour quelles raisons, mais les skateurs ne sont pas forcément bien vus dans le coin. J’imagine que c’est le stéréotype « skateur = bouffon ». Les gens ont tendance à croire que ceux qui font du skate sont des victimes, des gars qui ne se défendent pas… Le jour où j’ai dit à mes potes « Je vais faire du skate », ils m’ont regardé un peu de travers. Du style « Ah ouais, t’es comme ça maintenant toi… ».

« Les skateurs de Saint Denis n’ont jamais baissé les yeux devant les cailleras, on a bien défendu notre pain. » Et bien sûr, il ne s’est rien passé ? Finalement si, j’ai eu pas mal d’histoires à cause du skate. Certains de mes potes m’ont tout bonnement tourné le dos. Mais c’était les plus « véners », ceux avec qui j’avais fait les 400 coups. Et il y en a d’autres avec qui je suis resté super pote. On a eu pas mal d’embrouilles, mais cela ne nous a jamais empêchés de skater. Les skateurs de Saint Denis n’ont jamais baissé les yeux devant les cailleras, on a bien défendu notre pain. On était des renois, des rebeus, des blancs, mais tous ensemble à faire du skate sans se laisser marcher dessus. Ouais, en fait les classiques embrouilles de territoires… Oui, voilà… Et vu que nous, on aimait bien notre spot, et bien on s’est défendu. Et ceux qui t’ont tourné le dos à cette époque, aujourd’hui tu les revois ? Pendant un certain temps non, mais bizarrement, depuis que le skate est redevenu à la mode, ils commencent à revenir vers moi.


Frontside 50-50, par David Manaud 45


Alain Saavedra Tel un véritable guerrier, à chaque fois que l’on a débarqué sur un spot, il a rentré en un temps record une tripotée de tricks, dont ce nollie flip, avant même que la caméra soit sortie du sac. Peu importe si c’est un gap, un rail… Alain skate à fond et ne se contente jamais de ce qu’il a déjà fait. Il ne peut s’empêcher d’essayer des nouveaux trucs… Du coup, c’était nous qui l’obligions à interrompre sa session pour reprendre un peu plus loin, après que l’on ait changé de spot.

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La destination Singapour est le plus petit pays du Sud-Ouest de l’Asie. L’origine de ce nom vient de « Singa Pura » (Littéralement « La ville du Lion ») et c’est un vieux prince légendaire qui a donné ce nom alors qu’il croisait un lion pendant la visite de la région. Aujourd’hui on y parle quatre langues officielles : l’anglais, le mandarin, le tamoul ou le malais. La monnaie est le dollar singapourien, qui correspond à une soixantaine de centimes de notre euro. Dans la rue, il est strictement interdit de jeter ses mégots de cigarette ou ses chewing-gums, sous peine de se voir attribuer une amende de 1000$. A en voir l’incroyable propreté de la ville, on ne peut que constater que la menace pécuniaire fonctionne à merveille. Le décor est planté !

Le climat

Singapour est situé au niveau de l’Equateur,c’est pourquoi les conditions météorologiques sont quasiment identiques tout au long de l’année. Un regain de pluies est cependant à noter pendant les mois de novembre et décembre. Lors de notre séjour, nous avons eu de la pluie tous les jours, à partir de cinq heures de l’après-midi. Du coup, au bout de quelques jours, nous avons pris le pli et avons avancé notre réveil afin de skater plus tôt le matin, avant l’arrivée de la désormais prévisible pluie. La température moyenne avoisinait les 30° et le taux d’humidité frisait les 90%. Du coup, au moindre effort, on commençait à transpirer abondamment. A force de se changer toutes les heures, au bout de deux jours, nous nous sommes donc retrouvés à court de vêtements. Il a donc fallu improviser l’aménagement d’une de nos chambres en buanderie afin d’assurer le nettoyage et le séchage de nos fringues. 53


Cela fait quelques mois déjà que Fries (prononcez « Frize ») fait parler de lui dans le petit monde du skate européen. Ceux qui ont eu l’opportunité de le voir skater en vrai, comprendront aisément pourquoi nous avons choisi de lui octroyer les quelques pages qui suivent. Les autres découvriront que Fries n’est pas du genre à faire dans la dentelle, il joue plutôt dans la catégorie des lourds, non pas à cause de son mètre quatre vingt cinq ou de sa pointure 46, mais à cause de sa capacité à enchaîner les cascades, avec style et finesse, non sans rappeler les plus belles années de l’un de ses héros, un certain Arto Saari… Bien que Fries soit de nature discrète, on a tout de même réussi à lui soutirer quelques mots pour en apprendre un peu plus à son sujet…


Un portrait de Kristina Patterson, des actions de Ryan Allan, une intro et des propos recueillis par Greg Poissonnier.


Axel Cruysberghs, frontside nosegrind


doucement pour se rendre compte que la centaine de gamins surexcités le suit, il finit par courir et grimper sur un mur haut de plus de deux mètres pour gripper sa board en toute tranquillité. Qu’à cela ne tienne, quelques instants plus tard, les deux ou trois plus téméraires sont assis à ses côtés, sur le mur. Je précise que Barney ne parle pas un mot d’espagnol et n’est pas habitué à cette foule. Pour fuir cette situation oppressante, il saute de l’autre côté du mur, dans un terrain vague pour ne revenir qu’un peu plus tard, une fois les esprits calmés.

Sans vouloir manquer de respect à mon ami Barney, j’aurais pu comprendre cette histoire s’il avait été Ryan Sheckler ou Paul Rodriguez, mais je suis quasiment certain que 89% des assaillants n’ont aucune idée de qui est Barney. Et pendant ce temps-là, Axel et Julian skatent tranquillement le bowl… Cet évènement reste à ce jour sans réponse. Sa couleur de cheveux ? Une planche et un grip très attrayants ? Un parfum particulier ? L’étoffe d’un gourou que Barney ne soupçonne pas ? Nous ne saurons jamais... Quoi qu’il en soit, j’ai rarement vu autant de monde et une aussi bonne ambiance, à une démonstration de skate.

On dit souvent d’une ville très visitée par les tournées de skate que tout y a été fait et qu’il est inutile d’y passer du temps. Je dois avouer que c’est ce que je pensais quand on m’a annoncé cette destination désormais peu exotique. En fait, bien que les vidéos scandinaves regorgent de tricks filmés lors de longs séjours dans cette ville, Malaga est pleine de spots et offre encore de multiples possibilités. On nous avait prévenus, la police tolère de moins en moins le skate, mais il reste tellement de lieux un peu à l’écart que l’on ne risque pas de manquer de spots. Malaga est vraiment une excellente destination pour le skateboard hivernal. Axel et moi-même passons notre première journée de skate au commissariat pour déclarer son sac à dos contenant toutes ses affaires précieuses comme volé. Un génie de la serrure a réussi à ouvrir la porte-avant de notre véhicule sans quasiment faire de traces. Règle numéro un en voyage : ne jamais rien laisser sur les sièges de la voiture ! Si vous venez visiter le coin, vous pourrez passer du temps en bord de mer, à déguster de copieux petits déjeuners, mais aussi de délicieuses sardines cuites à la verticale dans des barbecues en forme de bateau, tout ça pendant que vos copains travaillent ou

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