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Oscar Candon Kévin Métallier 12

L'Ethiopie ne fait pas vraiment partie des destinations en vogue pour les amateurs de planches à roulettes, et notre voyage sur place nous confirmera que les spots ne sont pas monnaie courante dans le pays. Celui-ci est l'un des rares de la capitale, Addis Abeba, que l'on a pu skater pour une poignée de Birr (la monnaie locale) versée au gardien. Oscar se charge de rentabiliser ce maigre investissement en s'offrant un ollie pour le moins engagé...


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Backside smithgrind

“...je commençais à m'endetter, c'était assez chaud...”

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Ollie

Salut Antho, alors content d'avoir fini de shooter pour cette interview ?

Ouais carrément, surtout que les dernières photos ont été faites un peu en catastrophe... C'était quand même assez chaud au niveau du temps. Au final, ça s'est bien passé et on a fait ce que l'on voulait ! Tu as déjà eu une interview dans ce mag…

Oui, en 2008 ou 2009, je ne sais plus exactement, ça passe vite en même temps ! À l'époque tu projetais de quitter Nantes, où tu ne faisais pas grand chose, pour habiter à Bayonne et bosser aux côtés de Pierre de Rekiem. Comment ça s'est passé là-bas ?

On va dire que ça s'est bien passé, mais pas comme je l'espérais non plus. En fait, je devais commencer un CAP menuiserie en alternance, à l'atelier avec Pierre pour qu'il m'apprenne à faire des boards, sauf qu'il n'y avait pas beaucoup de places dans l'école et, vu l'état de mon dossier, je n'ai pas été pris. Du coup tu t'es retrouvé là-bas sans rien ?

Oui voilà… Heureusement que Pierre et Manu, sa copine, m'ont aidé le temps que je trouve un petit boulot, je leur dois une fière chandelle ! J’ai commencé à bosser à mi-temps dans un resto, à Anglet, juste devant la mer. J'avais assez de temps pour à la fois skater, et aller à l'atelier pour apprendre à faire des boards. Ça m'a permis de choper un p’tit appart à Bayonne. J'ai tenu à peu près six mois comme ça !

Et puis…

J'habitais en plein centre de Bayonne et quand les fêtes sont arrivées, fin juillet, je n'ai pas pu résister ! Je bossais en même temps, mais l'appel de la fête était plus fort, j’ai fini par me faire virer…

raisons que je viens juste de citer, et puis aussi pour le fait de retrouver les spots et le streetpark nantais que je connais par cœur... Le fait de repartir à zéro aussi…

Oui parce que je commençais à m'endetter, c'était assez chaud, à la fin j'avais deux loyers de retard, que je dois toujours au passage.

Oui, mais ça je m'en suis rendu compte une fois que je suis rentré. En même temps, je crois que je n'étais pas encore assez mature pour pas mal de trucs, comme payer un loyer chaque mois... Je ne pensais qu'à deux choses, le skate et la fête !

C'était quand même une bonne expérience pour toi…

Comment est la scène skate à Nantes ?

Oui, c'est clair, surtout au niveau du skate ! Je n'avais jamais trop fait de bowl avant de venir, et là, le fait d'avoir l'embarras du choix à une demiheure de la maison, je pense que ça m'a vraiment fait progresser… J'avais tout le temps la motiv', ce qui n'est pas forcément le cas à Nantes. Je regrette même un peu ce temps-là je dois dire !

La nouvelle génération fait vraiment plaisir… Et puis il y a Thibaud Fradin et David Couliau qui sont toujours là ! Thibaud skate trop bien, comme à l'époque, mais il n'a pas beaucoup de temps avec son shop. David a des problèmes de genou et de dos… Il bosse à fond dans la vidéo, donc lui aussi n'a pas trop de temps. D'ailleurs, en ce moment, il tourne un film en Afrique pendant un mois.

Au final tu as préféré partir ?

Tu étais content de rentrer à Nantes ?

J'avais hâte de revoir la famille et les potes que je n'avais pas vus depuis longtemps, mais d’un autre côté, ça me faisait chier de rentrer pour toutes les 39


Nosebluntslide

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Si je te dis Wall Street ?

La MJC ! Quand on était gamin, on se retrouvait tous au shop, c’était les grands frères (Barbiche, Darkos, Jutix, Loïc…). On skatait à Hôtel, on allait chez Wall, c’était le rituel ! Les années avec le Vito jaune à chercher des spots… C’était la grande famille, à une grande époque. Et puis l’appart Antiz, mes débuts dans les soirées… J’ai tellement de bons souvenirs ! Aujourd’hui, tu es graphiste indépendant, racontenous ta journée type ?

D’ailleurs en parlant de soirées, tu dois avoir de bonnes anecdotes…

J’ai la chance d’être un grand lève tôt ! J’émerge vers 6 heures, je range un peu mon appart de la veille, je prends une douche, je “chabbe” mes mails et Facebook, je pars au local Blaze vers 8 heures et je travaille toute la journée. Je me brûle la rétine sur mon écran au quotidien, puis je rentre chez moi et je joue à GTA toujours avec la même rétine !

Un été je suis parti avec Pierre (Dutilleux) et tous mes potes vers Biarritz. Un soir, j’ai fini complètement rond, mais j’ai quand même pris le temps de ranger mes lunettes dans mes shoes avant de m’endormir sur le trottoir. Je me suis réveillé dans le coffre de la voiture de Pierre, sous des sac à dos en boule, par 42 degrés, sans shoes, donc sans lunettes. À savoir que je suis complètement myope, donc aveugle sans lunettes ! Je suis rentré en train en passant par Paris, sans lunettes, ne pouvant rien voir… Quelle galère, mais j’y suis arrivé ! Bon sinon des anecdotes, j’en ai des tonnes, mais rien de racontable ici !

Tu continues à bosser avec Cliché ?

En fait, j’ai aussi découvert le monde de l’entreprise ! J’ai connu la fin de l’époque où Cliché appartenait à Salomon, qui a débouché par un rachat par Dwindle. En gros, j’ai connu une autre facette du monde de l’entreprise ! Il y a eu beaucoup moins de budget, moins de monde, un changement de local… Pendant 2 ans j’ai continué à faire des missions régulièrement pour Cliché, tout en faisant de la mise en page de menus de kebabs, quelques trucs à droite et à gauche… Même à cette période j’étais à fond, je me levais super tôt et si je n’avais pas de trucs à faire pour des clients, je bossais sur des tutoriels de nouveaux logiciels, j’ai appris la 3D... Mais bon, de manière générale j’ai toujours eu du boulot, que ce soit des boards ou des flyers pour WallSt, ou encore pour Ballz Out. D’ailleurs j’ai bien squatté avec Nico dans le shop, et on en a fait des trucs… des boards, des t-shirts… Il y a eu Mabasi aussi, j’ai beaucoup bossé avec Zoé et Steph, une grande époque ! Et puis l’aventure Blaze a commencé ! Tu es le directeur artistique c’est ça ?

Pour finir, si je te dis “Gone”…

Et bien c’est toi, Loïc qui es venu nous proposer de faire ce petit mag dans la lignée d’Anzeigeberlin, de Grey ou encore d’À Propos. On était tous motivé, Pierre, Fabi et moi. Étant skateur lyonnais, c’était pour moi une façon de rendre au skate ce qu’il nous a donné ! On vient de faire le numéro 8, et ça fait bien plaisir ! Beaucoup de réunions, de bières, de coups de gueule, de bons souvenirs… Des projets à venir ?

Blaze, Blaze, Blaze ! En fait, Sandro développe la marque au Brésil. Même à distance, il arrive à bien nous gérer, Steph, JP (Villa) et moi et avec ce beau nouveau local, on a du pain sur la planche ! Je skate moins, c’est sûr, mais on est super motivé pour faire avancer Blaze... La roue tourne !

Chez Blaze on est tous directeur artistique ! [Rires] Sandro et Fouine (Steph Giret) sont venus frapper à ma porte avec ce projet : la création de logo, la réalisation d’une première série de boards, puis deux… Et voilà, ça fait déjà 2 ans, ça grossit, et ça fait bien plaisir ! Et toi dans tout ça, tu arrives à être salarié, à être payé tous les mois ?

Chut, il ne faut pas le dire au fisc ! Oui, on arrive à sortir un peu de thune, mais c’est le début, tout est fragile et c’est souvent la galère même si on est bien parti. Pourvu que ça dure, même si c’est dur !

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Kickflip

« S'il y a une volonté, il y a une façon. » 74


Seu Trinh

Comment ton corps encaisse ?

La première chose qui me vient à l'esprit, c'est “mind over matter”. Pas jusqu'au bout, bien sûr, mais au final, tu vois tellement de skateurs qui domptent leur corps à faire des choses qu'on leur interdit. Je viens de parler à quelqu'un qui s’est cassé la jambe, et son médecin vient de lui dire “Le skate, c'est fini !”. Si tous les skateurs, les sportifs, ou les humains à qui on a déjà dit ce genre de choses avaient suivi cet avis, on n'en serait pas où nous en sommes maintenant. Comme je le disais, Corey est une énorme inspiration, et ne pas skater n'est PAS une option. Nous faisons tous des efforts dans notre mode de vie, entre autre sur notre alimentation, mais ça s'arrête là. S'il y a une volonté, il y a une façon. Mais au final, ton skate s'adapte à ton corps, ou ton corps s'adapte à ta façon de skater ?

Mon corps s'adapte à mon skate. Je me rappelle de cette pub Real où ton dos entier ne semblait être qu’un énorme bleu… Ta pire blessure, ça reste laquelle ?

Ma pire blessure n'est pas un incident spécifique, mais une suite d'évènements qui ont conduit à de multiples opérations de ma cheville gauche. J'ai subi deux arthroscopies en sept mois, pour retirer des fragments d'os et des bouts de cartilage de ma cheville. En tout, ça aura pris dix huit mois du début à la fin, jusqu'à ce que je la sente solide et capable de skater sans chevillère. On dit que l'on ne sait pas ce que l'on possède jusqu'à ce qu'on le perde… Mais, je crois que tous les skateurs le savent. C'est juste que, dès que nous sommes blessés, nous ne pensons qu'à re-skater, immédiatement. Content que tu te sentes au mieux, à nouveau… Tu parlais de voyages en perspective, pour Enjoi. Quelle est votre prochaine destination ?

Notre prochain gros trip, ce sera la France et l'Espagne ! Et si tout était possible, tu te verrais aller où ?

J'aimerais partir sur un des trips exotiques qu'organise Jonathan Merhing, avec Keegan Sauders. “Sky is the limit !” quand tu pars avec des amis !

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Javier Mendizabal Frontside air ClĂŠment Le Gall


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