Fakie trois-six flip fakie nosemanual
Tu es quelqu'un de plutôt réservé, un peu à l'opposé de cette médiatisation à outrance… Comment est-ce que tu vis cette nouvelle contrainte ?
C'est un peu dur dans la mesure où si ce n’était pas pour le skate, je n'aurais jamais eu d'Instagram, ou de page Facebook. Je comprends tout à fait le principe, mais je trouve quand même cette autopromotion un peu étrange… Personnellement, si j'étais un kid, je m'en tartinerais le fion de savoir si untel a mangé une pizza hier, je voudrais juste
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le voir skater… Je pars du principe que moins j'en vois, plus ça me donne envie d'en voir. Quand on était petit, on pouvait attendre une vidéo pendant 5 ans et quand finalement elle sortait, on se la matait en boucle jusqu'à ce que la bande de la cassette soit morte ! Maintenant avec ce genre de réseaux sociaux, tu bouffes de la connerie en masse, mais aussi des trucs bien que tu zappes instantanément… Sauf cas particulier, je ne retiens plus vraiment toutes ces web-parts qui sortent tous les jours par dizaines. Il y
a quand même des vidéos que j'ai vraiment bien aimées, genre la « Eleventh Hour », ou la « Something Sinister » récemment, mais, en général les sites de skate ressemblent de plus en plus à des sites porno, tu regardes sans regarder, et t'oublies tout au bout de 5 minutes… Après ça ne me demande pas un effort surhumain de poster deux ou trois photos par semaine, il faut être honnête et j'ai compris qu'en 2014 c'est comme ça que ça marche et que si on me demande d'être sur ces réseaux, c'est parce que
« …les sites de skate ressemblent de plus en plus à des sites porno, tu regardes sans regarder, et t'oublies tout au bout de 5 minutes… » c'est bon pour moi aussi, je m'y suis fait. On va dire que ce n’était pas mieux avant, c'était juste différent !
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Za c k
A
llin Wa
près plusieurs jours de skate intensif, Zack voulait un massage et s'est aventuré dans un centre de remise en forme qui avait l'air sérieux. Dans un anglais limité, le propriétaire lui a proposé un “ massage énergisant avec AGITATION”. Dans le doute, Zack a décliné la proposition tendancieuse et a préféré s’offrir ce petit boardslide à la place.
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e matin, difficile de renoncer au petit-déjeuner offert par l'hôtel : pain perdu, oeufs brouillés, jus d'orange et un porridge qui avait tout du vomi froid ; tout a été dévoré avec délectation. Nous étions éparpillés à travers l'hôtel sans téléphone dans les chambres, ce qui rendait le rendez-vous pour le petit-déjeuner un peu difficile. Mais en postant chaque matin sur mon Instagram “Papa veut son p’tit déj”, Jimmy arrivait à la fois à convenir du rendez-vous et à me foutre la honte.
Jimmy C a
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Daniel Panneman, kickflip.
finance et décadence
Plus d’un siècle et demi s’est écoulé. Les Indiens sont désormais à peu près aussi nombreux dans le quartier que les patrons du CAC 40 à un meeting de Jean-Luc Mélenchon. San Francisco est devenu le principal centre financier de la côte pacifique et demeure parmi les 20 villes les plus riches du monde. À l’heure où la crise semble avoir obtenu un permis de séjour longue durée sur notre vieux continent, ça laisse songeur… En outre, la métropole est réputée pour ses universités prestigieuses comme Berkeley ou Stanford et pour son pôle de hautes technologies, la fameuse Silicon Valley, devenu le plus important du pays où siègent
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Antony Lopez, backside 180 fakie nosegrind.
de nombreuses sociétés comme Apple, Facebook, Google, Intel… Mais SF se démarque aussi et surtout par sa culture alternative, foyer du mouvement hippie dans les années 60-70 et berceau de la défense des droits des homosexuels. Une ville de tolérance et d’ouverture où il fait bon vivre (les Indiens auraient sûrement kiffé mais… trop tard !). Enfin si on y regarde de plus près, le tableau n’est pas aussi impeccable qu’il n’y paraît. Pour le coup, je dirais même qu’on est loin de la toile de maître… La ville, épicentre de la révolution psychédélique dans les années 60, doit aujourd’hui faire face à de nombreux problèmes de taille parmi lesquels la forte recrudescence de consommation de drogues
comme la méthamphétamine qui envahit les rues de la cité et fait de véritables ravages. Si certains ont coutume de dire que « dans le cochon tout est bon », ce n’est pas exactement le cas pour cette drogue de synthèse dans laquelle on retrouve des ingrédients aussi improbables que du mercure provenant de piles, des solvants industriels, du liquide vaisselle, de l’antigel ou encore des produits chimiques hautement toxiques… Pour résumer, la Crystal Meth c’est un peu la salade bio du toxico. Face à ce fléau, les pouvoirs publics semblent particulièrement impuissants. Le quartier du Tenderloin en est la parfaite illustration. Situé en plein cœur du centreville, à quelques blocs à peine de Union Square et de ses enseignes de luxe, il est le point d’ancrage de tous les laissés pour compte de l’Amérique. Sansabris, crack-heads, prostituées, schizophrènes et autres malades mentaux errent tels des zombies sur les trottoirs à longueur de journée. Un spectacle saisissant, digne de scènes extraites de la série The Walking Dead, à la différence près qu’ici tout est bien réel. Le choc est aussi radical qu’une bonne tranche sur dix marches !
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Kickflip backside lipslide to fakie
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Fred Ploix
Rock fakie Manuel Schenck
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