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ADRIAN DEL CAMPO Roger Ferrero

Adrian est réputé pour son pop hors norme qui lui permet d’atteindre des spots généralement hors de portée. Mais, sur ce coup-là, il n’est pas vraiment question de pop, mais plutôt de complexité. Frontside pop shove-it frontside crook, pas vraiment pratique, entre deux hamburgers et trois crises de rire, juste avant de se mettre en jambe pour une petite soirée en club. Facile ! 11


SALUT NICO, PAS TROP STRESSÉ POUR CETTE PREMIÈRE INTERVIEW ?

C'est bien la première fois que je me fais interviewer, mais ça va, je ne suis pas stressé pour autant… C'EST AUSSI TA PREMIÈRE PARUE ?

Non, j’ai eu une photo dans Sauce West… UN FANZINE RESTE UN FANZINE ! LÀ, C'EST PLUS OFFICIEL ON VA DIRE… TU VIENS D'OÙ ?

Je viens de Saintes, en Charente Maritime, vous voyez ?

OUI, TRÈS BIEN, D'AILLEURS QUAND ON ENTEND SAINTES, ON PENSE DIRECT AU FAMEUX BOWL AVEC LE SNAKE… C'EST LÀBAS QUE TU AS VU DU SKATE POUR LA PREMIÈRE FOIS ?

Non, en fait je suis originaire d'Amiens et c’est làbas que j'ai découvert le skate, vers 10 ou 11 ans. J'ai skaté à peu près une année, puis on est venu habiter à Saintes. Pour en revenir au bowl, avant d'arriver, j'avais déjà vu la vidéo du Teenage Tour où les mecs de Black Label l'avaient retourné, donc je savais à quoi m'attendre… TU CONNAIS L'HISTOIRE DE CE BOWL, DE QUAND IL DATE… ?

Non, pas vraiment, je sais juste qu'il a été construit vers la fin des années 70 par les services techniques de la ville. Ce qui est dingue, c'est que parfois tu apprends que le père d'un tel faisait partie du projet ou alors il skatait déjà le bowl… À l’époque, les gars se bougeaient grave, c'est d'ailleurs grâce à eux que des gars comme Natas sont venus rouler ici !

NATAS ET SON FAMEUX TRANSFERT ! C'EST SI DINGUE QUE ÇA ?

J'imagine que, pour l'époque, ça devait être dingue, oui ! Après, le plus fou c'est surtout de voir une légende comme Natas skater à Saintes… D'autres gars après lui ont fait ce transfert, il a même été passé en backside 360 il me semble. TU Y VAS SOUVENT ?

Ce n'est pas du tout mon truc, alors c'est vraiment rare. Si jamais il y a du monde de motivé pour y aller je vais suivre, mais au bout de trois quatre allersretours dans le snake, j'ai ma dose. Ça reste un bowl de transfert, donc c'est super engagé. Remarque, à l'époque, ça devait être plus marrant parce qu'ils ne le skataient sans doute pas de la même manière… IL Y A TOUJOURS DES ANCIENS À LE RIDER ?

Alors là non, pas du tout, il y a bien des mecs de passage de temps en temps, mais le spot s'est fait complètement réquisitionner par les BMX. C’EST PLUS LA RUE QUI T’ATTIRE ?

Oui, j'ai commencé à Amiens où on avait juste un curb à skater. Pareil pour Saintes, j'ai toujours fait du street, du coup les habitudes ne se perdent pas. J'avoue que j'ai de grosses lacunes en courbes ! CHACUN SON TRUC… ET CE N'EST PAS TROP DUR POUR STREETER À SAINTES ?

Ah si, complètement ! Niveau spots, on ne peut pas dire qu'on soit gâté Avant que j'arrive dans le coin, apparemment il y avait un spot dingue, avec plein de pyramides dans le centre-ville, mais il a été détruit pour je ne sais quelle raison. Le pire c'est qu'ils n'ont rien construit d'autre à la place…

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No comply

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ÊTES-VOUS PRÊTS ??? PRÊTS À EMBARQUER DANS UN VAN DE GITANS DES ANNÉES 80 AVEC 8 COPAINS DE LONGUE DATE, DÉMERDARDS EN PRATIQUE DE SKATEBOARD ET LOIN DE L’ÊTRE EN TERME D’HYGIÈNE ? PRÊTS À VOUS BOUFFER 3000 KILOMÈTRES DE ROUTES BRETONNES QUASI TOUTES GRATUITES ? VISITER UN SKATESHOP PAR JOUR PENDANT

15 JOURS, À BASE DE “SIGNING SESSION”, DÉMOS ET OUT AVEC LES LOCAUX SE FINISSANT QUASIMENT TOUS LES SOIRS PAR LE RITUEL CHIPOLATA/HOUBLON ET DODO SUR LE MATELAS EN MOUSSE SOUS LA TENTE ? PRÊTS À CHANTER “LES BRETONS C’EST COMME LES COCHONS, PLUS ÇA DEVIENT VIEUX, PLUS ÇA DEVIENT BÊTES” À TUE-TÊTE UN


DIMANCHE MATIN SUR LA TERRASSE BONDÉE D’UN BAR D’UN PETIT PORT DU FINISTÈRE ? PRÊTS À VOUS FAIRE DES PETITS DEJ’ AU CHAMPAGNE AVEC JUJU BACHELIER, TOUJOURS SUR LA MÊME TERRASSE, ET ENFIN PRÊTS À LITTÉRALEMENT VOUS “FINIR” PENDANT 3 JOURS DANS UN FESTIVAL POUR HARDOS DES TEMPS MODERNES ?

BIENVENUE À BORD DU CAMION TOUT POURRI D’HUGO, ET SI LA BANQUETTE DU FOND SE CASSE LA GUEULE, NE VOUS INQUIÉTEZ, PAS C’EST NORMAL ! Par Loïc Benoit


William Monerris, backside five-0 Fin de session à Bellecour, Steph vient de rentrer son trick, il est environ 19h30. William se motive pour le rail de Télégraphe, la lumière commence à faiblir, mais il ne perd pas espoir. Après quelques essais concluants, un 50-50 est plaqué et une line rentrée. Le five-0 pose problème car le rail accroche énormément. Nous sommes rejoints par le reste du crew et, bizarrement, personne ne dispose de wax. William préfère remettre la session au lendemain, histoire d’éviter de se blesser en milieu de tour. Le lendemain, le rail est waxé et William se remet dans le bain. Pendant ce temps-là, certains ne tiennent pas en place, comme Andrew, qui pourra rajouter une vitre de bus brisée à son palmarès. Les agents de sécurité lui passent un savon pendant que William valide son trick avec soulagement.

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No comply ClĂŠment Le Gall

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Backside flip

Maxime Verret

TU SKATES EN FLOW POUR ISLE, QUI A UNE IMAGE SUPER POINTUE, SUPER TRAVAILLÉE…

Pour moi, il y a trois éléments qui font que la marque a une identité bien à elle : les graphiques, le team et une certaine vision du skate qui n'est évidemment pas uniquement axée sur la performance. Je ne les connais pas tous personnellement, mais, par exemple, pour Sylvain (Tognelli) tu le vois dans son skate, c’est presque intellectuel. Après, ce sont tous des gars très forts, mais tu sens que la lecture des spots est hyper importante. Moi, c’est ce côté-là du skate qui me plaît aussi. Je trouve que ça apporte un plus, parce que c’est une marque qui produit quelque chose de différent, sans parler uniquement du skate. Tu le ressens par exemple dans les 4 petits montages qui étaient sortis sur Daze. Ils n'ont pas juste voulu compiler les tricks de skate, c’est assez évident quand tu les vois. Ils ont voulu faire un truc qui se voulait différent et cohérent avec le côté artistique de la marque, c’est ça qui me plaît.

TU AS UN FRANC PARLER COUPLÉ D’UNE SUPER BONNE MÉMOIRE QUI TE PERMETTENT DE SORTIR DES RÉPLIQUES ASSEZ CINGLANTES AU BON MOMENT ET QUI FONT MARRER TOUT LE MONDE. EN GÉNÉRAL, ELLES COMPRENNENT DES CITATIONS, DES SITUATIONS OU DES DOSSIERS SUR TOUT LE MONDE, ÇA T’A DÉJÀ CAUSÉ DES HISTOIRES ?

J’ai une bonne grande gueule et c’est encore plus vrai pendant un tour parce que tu as toute une espèce de dynamique où tu te marres tout le temps, tu es dans le van, tout le monde l’ouvre un peu et moi j’aime bien l’ouvrir aussi. L’histoire en particulier, c’est avec Loïc Benoît, à qui il tient à cœur de bien nettoyer le van quand on est en tour. Il se trouve qu’il a un peu le rôle de papa et ça lui va bien. À la fin du tour qu’on a fait en Croatie, il y a 3 ans, on est resté quelques jours à Lyon pour continuer à skater un peu. Et le jour où il avait nettoyé tout le van, je l’ai bien taquiné en mettant au point une petite chanson autour du « clean stuffing ». Ça a fini, en fin de journée, par le rendre fou de rage. Il était au volant et moi à l’arrière, et je me suis fait engueuler mais vraiment hyper sérieusement et tout ça en me

regardant dans les yeux dans le reflet du rétroviseur. Il en faut pour me faire fermer ma gueule, mais là je ne faisais pas le fiérot. Tous ceux qui étaient dans le van à ce moment-là doivent s’en souvenir. C’est devenu une blague qui revient entre nous, la fameuse engueulade du rétroviseur, c’est un peu la menace flottante de Loïc maintenant quand on est en tour…

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