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C’EST COMPLIQUÉ DE SKATER LÀ-BAS ?

Il n’y a pas de skatepark, mais c’est une longue histoire. Il y a bien eu un projet de streetpark, mais c’est tombé à l’eau. Les seuls parks qu’il y a sont dans les bleds à côté. Niveau street, c’est un peu rude de trouver un bon spot à Pau. Il y a toujours un truc qui ne va pas : un sol cagneux, un élan pourri… mais, au final, j’aime bien ce genre de spots ! IL Y A QUELQUES ANNÉES, TU SKATAIS POUR ANAGRAM, COMMENT TU T’ES RETROUVÉ DANS L’AFFAIRE ?

Tout simplement par le biais du shop de Pau, Jump. Anagram faisait la tournée des shops à cette époque et ils voulaient aider quelques gars. J’étais saucé parce que j’avais à peine 15 ans. DU COUP TU AS COMMENCÉ À FILMER POUR TA PART…

Oui, sauf qu’à la base c’était pas prévu que j’en ai une. Ils m’ont invité sur quelques sessions au départ et j’ai eu un bon feeling avec tout le team et surtout avec Julien Dellion, le filmeur. On est devenu potes et, de mission en mission, ça a donné une part ! ON A L’IMPRESSION QUE TU AS PLUS OU MOINS DISPARU DE LA CIRCULATION APRÈS LA SORTIE DE LA VIDÉO…

Après Anagram, je me suis installé à Bordeaux, là-bas je me suis connecté avec toute la clique de T Skateboards, mais en fait j’ai

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toujours plus ou moins fait mes délires en mode perso. Même si la plupart de mes potes skatent, je ne me vois pas faire que ça, tout le temps… J’ai besoin de changements et j’ai aussi mes cours en parallèle… ÊTRE MÉDIATISÉ, C’EST UN TRUC DONT TU TE FOUS UN PEU ?

Ça fait toujours plaisir d’avoir une parution, mais je ne cours pas vraiment après ça. J’essaye juste de me faire plaisir en essayant de faire un truc nouveau à chaque fois. Mainte-

nant, à partir du moment où tu as un sponsor, c’est quand même important d’avoir de faire des photos de temps en temps. TES SPONSORS SONT PLUTÔT RELAX À CE NIVEAU-LÀ ?

Ouais, carrément, mes sponsors c’est avant tout des gens que j’ai rencontrés, avec qui j’ai eu un bon feeling et pas seulement au niveau du skate. Ils me font confiance et savent très bien que je ne vais pas aller faire les championnats de France par exemple, donc c’est cool !


Frontside 50-50 backside reverse TU VIENS DE PASSER UNE PARTIE DE L’ANNÉE À SARAGOSSE, C’ÉTAIT DANS LE CADRE DES ÉTUDES ?

Oui, c’était un stage de 6 mois qui n’était pas obligatoire dans mon cursus. En gros, c’est une année de césure où tu gardes ton statut étudiant. C’était vraiment pour profiter de tout ce qu’une école de commerce propose, parce que mon Master est hyper généralisé. TU FAIS QUOI COMME ÉTUDES EXACTEMENT ?

D’AILLEURS TU ES CHEZ QUI EN BOARD ?

Je suis chez Blemish Skateboards, une marque de skate qui fait des planches, comme son nom l’indique ! En gros, des potes viennent de lancer une petite marque, juste pour s’amuser. Ils ne cherchent pas la popularité, mais juste à faire des trucs cool et à aider des gars. D’ailleurs y’a pas de site, pas de Facebook mais juste un compte Instagram.

AVEC UN PETIT SPONSOR BOARD, TU N’AS PAS L’IMPRESSION DE PASSER À CÔTÉ DE CERTAINS TRUCS COMME VOYAGER PAR EXEMPLE ?

Non, pas du tout et ça me dérangerait même de skater pour une grosse marque, je n’aimerais pas avoir la pression, étant donné que je dois rester focalisé sur mes études pour l’instant. En plus, ce n’est vraiment pas mon but de gagner ma vie avec le skate, je veux juste que ça reste un truc hyper cool que je fais quand j’en ai envie.

Je suis en Master Marketing, spécialisé dans le digital web, mais ça ne veut pas dire grand chose parce qu’au final tu es spécialiste en rien. En gros, c’est tout ce qui touche au web et aux nouvelles technologies, enfin je ne vais pas rentrer dans les détails. Au final tu as des connaissances, mais tu ne les appliques pas vraiment, d’où les stages… MALGRÉ ÇA, ÇA TE PLAÎT ?

Pas vraiment, au final, je me rends compte que je n’ai pas envie de rester planté devant un ordi toute la journée, même si c’est intéressant. Je verrai bien où tout ça me mène…

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Enivrante Depuis la terrasse en bois exotique de notre pavillon agrippé à la colline, sur les hauteurs de Punaauia, on embrasse toute la majesté des lieux. Point de vue privilégié sur un autre joyau de terre, l’île de Moorea. La petite sœur surgit du grand bleu comme un mirage. Intriguant. Le soleil est écrasant, mais, peu à peu, le ciel s’assombrit avant de s’effondrer soudain dans le fracas du tonnerre, comme subitement manipulé par le mystique. Le vent s’échappe du large en sifflant, le ciel se met à pleurer tandis que ses larmes frappent les palmes des arbres, laissant s’échapper des notes insoupçonnées. Plus bas, le bruit sourd des vagues puissantes qui se fracassent sur le récif vient s’ajouter à une formidable symphonie jouée par les éléments…

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Jarne Verbruggen, beanplant bluntslide – Taapuna


Backside five-O

TU TE SOUVIENS DU TRICK QUI T’A FAIT GAGNER ?

Non, je ne me rappelle pas… Peut-être un cabflip… Par contre je me souviens avoir gagné des chaussures et un package éS. J’étais trop content…

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CHAMI NOUS A AUSSI PARLÉ DE CETTE HISTOIRE DE VOMI DANS LA TENTE, IL Y A QUELQUES SEMAINES, POUR TON ANNIVERSAIRE… C’ÉTAIT PLUTÔT UNE BONNE OU UNE MAUVAISE SOIRÉE ?

C’était une sacrée soirée ! On est parti camper pour mon anniversaire. J’avais bien mangé et


« En fait j’ai l’impression d’avoir dormi depuis des lustres… C’est l’heure de se réveiller là ! »

UN BON ANNIVERSAIRE… DARYL ANGEL NOUS DISAIT QUE CES DERNIERS TEMPS, TU ÉTAIS PARTICULIÈREMENT MOTIVÉ…

Ça vient principalement de cette histoire de vidéo Transworld. C’est une vraie opportunité qui se présente à moi et c’est vraiment bien de bosser sur ce genre de projet. En fait j’ai l’impression d’avoir dormi depuis des lustres… C’est l’heure de se réveiller là ! ENCORE UNE QUESTION DE DARYL : TU ES QUELQU’UN DE TRÈS CALME, QU’EST-CE QUI SE PASSE QUAND TU PÈTES VRAIMENT LES PLOMBS ?

Personne ne m’a vu péter les plombs… Si, ma copine ! Ma haine est intérieure. C’est un coup à avoir une rupture d’anévrisme un de ces quatre. ET POUR FINIR : TU AS GRANDI À SAN JOSE, DE QUELLE PÉRIODE GARDES-TU LES MEILLEURS SOUVENIRS ?

surtout beaucoup bu. Je suis parti me coucher et quand je me suis allongé, ça a commencé à tourner… Ma copine était avec moi dans la tente, elle dormait… J’ai senti que ça montait, et puis j’ai vomi, j’ai réussi à tout garder dans ma bouche le temps que j’essaie d’ouvrir le zip pour vite sor-

tir, mais je galérais… Au final, j’ai pas réussi à me contenir et j’en ai foutu autant dans la tente que dehors. Ça puait, ma copine m’a tendu une bouteille d’eau et est partie dormir ailleurs. Je me suis retrouvé seul, gelé et dans une tente pleine de vomi…

J’ai grandi en regardant les vidéos 411 avec Jerry Hsu et Marc Johnson, vers 1997… Tiltmode explosait… J’étais gosse, mais je me souviens très bien aller chez mes potes, après l’école, pour mater toutes ces vidéos dans lesquelles on les voyait skater. Je ne les avais jamais croisés, je ne savais même pas où étaient tous ces spots, mais rien que le fait de savoir que tout ça se passait dans le coin, j’étais comme un dingue !

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Tristan Vergnault

Fastplant

TU AVAIS TOUJOURS TON PETIT APPAREIL ARGENTIQUE AVEC TOI AVANT, TU NE L’AS PLUS ?

Je l’ai toujours, mais c’est en standby… TU L’AS ENCORE PERDU ? LA DERNIÈRE FOIS, TU L’AVAIS LAISSÉ SUR LE SPOT…

Non, je ne l’ai même pas perdu ! J’ai cassé l’objectif … Mais, la dernière fois, oui, je l’avais zappé sur le spot, j’étais dégoûté, je venais juste de terminer ma première pellicule, il devait me rester deux photos à faire… Et de retour sur le spot, plus d’appareil… Mais j’ai eu ma paye, du coup je pense que je vais me racheter un objectif, des pellicules et m’y remettre.

PARFAIT ! T’ES LIVREUR DANS UN RESTO C’EST BIEN ÇA ? TU VAS AVOIR LE TEMPS DE SKATER ENTRE LA FAC ET TON TAF ?

Ouais ça devrait le faire. Mon boulot de livreur me prend un peu de temps, mais c'est que le soir, c’est cool, je me fais un peu de sous pour les sorties et les achats de tous les jours. À la fac, j’ai 20 heures de cours par semaine, ça va me laisser le temps de faire du skate à fond ! ET LE SKATE, EN CE MOMENT ?

J’ai quitté Métropolitan skateboard, pour des boards Septembre avec Axel Thomas, Hugo Brillet, et Léo Cormerais, je ne me sentais plus vraiment à ma place chez Métro. Là, je les connais tous, on a la même vision du skate, du coup y a une bonne cohésion entre nous. En plus je skate tous les jours avec Axel et Hugo, vu qu’ils sont sur Nantes, c’est une méchante motivation ! Alexandre Priol est à Londres en ce moment et Léo Cormerais près de Berlin, mais je crois qu’il rentre bientôt. Puis je suis toujours avec mes potes du streetpark de Nantes, pour des petites sessions tranquilles. Sinon je reçois toujours des shoes Converse de la part de Luidgi et Click est toujours derrière moi et ça c’est parfait. Ils ne mettent aucune pression, ils ne me demandent pas d’être productif, de sortir des images…

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JOHAN VERSTAPPEN

JULIEN BENOLIEL


BACKSIDE NOSEGRIND

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