Tucknee
ET BIEN PRÉSENTE-TOI, VINCENT.
ET T'EN ES OÙ DE TES SPONSORS ?
Je m'appelle Vincent Coupeau, j'ai 25 ans, bientôt 26. Ça fait 17 ans que je fais du skate. Je viens de la banlieue parisienne, la banlieue Est. J'ai grandi à Bondy et maintenant j'habite à Chelles, à côté du skatepark où je travaillais avant, mais où je travaille plus maintenant.
J'ai pas mal de chance parce que je fais du skate en plus des photos et, grâce à ça, j'ai pas mal de sponsors, parce qu'ils utilisent un peu ma double activité. Quand ils ont besoin d'un photographe pour un trip, ils me prennent, quand ils ont besoin d'un gars pour skater, ils me prennent aussi. Volcom me font beaucoup voyager, c'est pas mal. Avant j'avais Converse, mais ça s'est fini, je sais pas trop comment d'ailleurs, c'est relativement flou, j'ai pas de nouvelles. Je reçois des Nike depuis pas longtemps, ce qui est pas mal du tout, ça me fait faire des belles économies, et de beaux voyages aussi. Là je suis parti avec Guillaume [Caraccioli - ndlr] pour faire une
QU'EST-CE QUE TU FAIS EN CE MOMENT ?
Je n'ai plus beaucoup de boulot. Je fais des photos de skate, c'est plus ou moins ma seule activité en ce moment. Donc j'essaie de faire plein de photos. Avant je construisais des skateparks avec le Cosa. Je touche un peu à tout, un peu de menuiserie, un peu de photo, un peu de skate.
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interview à Malaga [celle du numéro du mois dernier – ndlr] par exemple, c'était trop bien. Et je skate pour Witchcraft, cette marque anglaise. On rigole bien, ce sont les meilleurs voyages que je puisse faire. Ils sont complètement déjantés, ils font vraiment plaisir. Récemment, j'ai commencé à recevoir des colis de Electric, qui sont dans le même groupe que Volcom, donc ça tombe relativement bien. Et puis sinon les copains : Savate et Chill Or Die, c'est un pote qui lance sa marque de fringues. Et du coup on essaie de l'aider un peu. WITCHCRAFT, TU T’OCCUPES ENCORE DE LA DISTRIB ?
Non, non, non. En fait je n'ai jamais fait la dis-
Wallride nollie out Ludovic Azemar
trib', j'me suis proposé de les aider, d'appeler les shops et tout, pour essayer de développer le business en France. Puis je me suis rendu vite compte que c'était hyper compliqué. J'ai arrêté et ils m'ont dit que ça servait plus ou moins à rien ce que je faisais parce que ça ne marche pas tellement en France. On ne vend pas beaucoup de planches pour l'instant. C'est pas évident. Tu passes énormément de coups de fil, tu tombes sur énormément de gens qui te parlent pas toujours bien… PARLONS DE TON ACCENT ANGLAIS…
[rires] En fait, j'adore apprendre les langues et du coup, depuis tout petit, je me suis dit qu'il fallait
que je parle anglais correctement. C'est la base. J'me suis toujours bien concentré, appliqué à essayer de parler anglais comme les vrais Anglais quand j'allais là-bas. Et voilà, j'ai un peu piqué l'accent. Et maintenant ça m'amuse vraiment de parler comme eux et des fois de me faire passer pour un Anglais quand je vais là-bas.
qu'il y a autour, la ville, quand je sors de chez moi… je suis plus tellement à l'aise. Puis là, avec les attentats récemment, c'est encore pire. Je peux plus vraiment aller à Paris, je suis plus trop serein. En plus, je fais un peu de surf maintenant, du coup, j'aimerais bien partir dans le sud, côté atlantique, là où il y a des vagues. Je sais pas trop où encore précisément.
IL PARAÎT QUE TU COMPTES DÉMÉNAGER…
Ouais. C'est mon but le plus cher en ce moment. Ce qui me tient à cœur c'est surtout de partir de Paris. J'en fais vraiment une overdose. C'est dommage parce qu'ici, à Chelles, je suis vraiment bien. Mon appartement est incroyable, mais va falloir que je l'abandonne. Parce que ce
ET T'EN ES OÙ AVEC LE SURF ? TU GÈRES MAINTENANT ?
Nan nan, pas vraiment, parce qu'ici on est loin de la mer. Du coup, quand on va surfer on se fait 4 heures de route aller et 4 heures retour, minimum. Et donc on ne surfe pas beaucoup évidemment. Faut être motivé. On y va que le
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Max Genin Core Mark International Latitude : 34°0'0.913" Nord Longitude : 118°14'4.781" Ouest
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Il nous a fallu revenir deux fois sur ce quai de déchargement à cause des camions qui empêchent le spot d’être skaté. Lors de notre seconde venue, un camion est encore garé devant, mais cette fois le conducteur est
présent, attendant patiemment sa pause fastfood. Une heure et demie plus tard, la session peut enfin commencer, mais le soleil commence lentement à décliner et, forcément, la tension monte d’un cran. Max est déterminé et
ne veut surtout pas revenir une troisième fois, manque de bol, sa planche cède avant que le trick ne soit rentré. Vingt minutes plus tard, le voilà de nouveau en jambes, et le switch pop shove-it est rentré en quelques essais.
Beaucoup de rumeurs tournent autour de l’origine de ces parasites que chaque skateur redoute. Selon la légende, l’inventeur serait un ancien freestyler pro des années 80... Une fois sur place, nous avons eu droit à notre lot d’antiskates, et il en existe une tripotée, de toutes les formes, avec même la possibilité de confectionner son propre design. Plutôt génial, non ? C’est assez paradoxal de voir ici ces spots modifiés pour les rendre inskatables, là où tout a commencé et là où tout semble s’arrêter… Serait-ce le début de la fin ?
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Le tableau était, est et sera toujours binaire : eux et nous, pas de demi-mesure.
Bram De Cleen, wallride nollie out
Tout semblait Tout semblait clair à nos clair yeux : à nos nosyeux : forces, nosnos forces, faiblesses. nos faibles
Florian Merten, crooked grind
sses. Nous pensions pouvoir entrevoir la porte de sortie de ce conflit. Du moins, nous en avions l’espoir et c’était notre moteur. Avec la naissance du groupuscule, nous étions Sans pouvoir laisser le parfum de liberté nous envahir, plus solides, nous avions pourtant le sentiment de nous avions dépassé notre condition d’individu. le percevoir. Le processus était enclenché. Et ce n'était pas notre première bataille. Nous ne pouvions plus faire machine arrière Réunis, nous étions parvenus à exploiter la et quand bien même, nous ne l’envisagions seule faille détectable de l'Öctagon. pas. Pas question de se rendre. Impossible Le système mère ne pouvait contrer la conscience collective développée, de fuir, l'enjeu était vital. Nous étions plus puisque nous émettions nos propres données. déterminés et solidaires que jamais. Nos Le premier assaut nous avait permis de rallier sens, nos idéaux et nos sentiments, nous leur de nouveaux éléments à notre cause, mais nous avions donné naissance ensemble ; contre le savions tous intimement que ça ne suffirait pas, système, et tout ce qu’il représentait. il ne s’agissait pas simplement de supériorité numérique. 41
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Nestor Judkins, frontside tailslide
Nestor Judkins, feeblegrind transfer
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Thaynan Costa, 50-50 transfer
Caswell Berry, backside lipslide
NIKWEN
TOM PENNY
SWITCH FRONTSIDE FLIP
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