Reda
Daewon Song 22
Si Daewon a toujours privilégié l’amusement à la performance, il ne faut pas pour autant perdre de vue qu’aucun des tricks, que l’on peut voir de lui, n’est faisable par le commun des mortels. Un petit rock kickflip rock to fakie en attendant son interview qui arrive très bientôt…
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Frontside nosegrind
Boris Proust
Salut William, comment ça va ? Ça va très bien, merci ! Tu as déjà eu une interview dans SuGaR il y a un peu plus de deux ans… Tu parlais de t’installer à Montpellier et de ton envie de voyager aux Etats-Unis… C’est marrant parce que j’avais dit ça sans trop de conviction, mais je me suis bel et bien installé à Montpellier et peu de temps après, on est parti en Californie avec Boris [Proust]… J’avais vu juste ! 56
Pourquoi avoir quitté Aix-en-Provence ? Je ne me sentais plus très bien là-bas, je ne saurais pas trop expliquer pourquoi, mais j’avais besoin de partir. Tu as tout de suite trouvé une colloc’ à Montpellier ? J’ai commencé par squatter chez un pote pendant une quinzaine de jours. Après ça, on est parti en Europe de l’Est avec des amis. Lorsque l’on est rentré, un pote partait en Australie avec sa mère et il m’a prêté son appart pendant plusieurs semaines, jusqu’à ce que j’aille aux Etats-Unis pendant deux mois. C’est en rentrant de ce voyage que j’ai trouvé une colloc’.
Polejam
Pourquoi avoir choisi Montpellier ? Un an avant mon installation, avec les autres gars de DVS, on a participé au Street Challenge à Montpellier. C’était un contest vidéo où l’on avait une semaine pour filmer un clip dans la région. Je connaissais un peu Boris avant ça, mais c’est à partir de ce moment-là que l’on a bien sympathisé. J’ai rencontré ses potes, on a skaté, fait la fête… Ça s’est bien passé. À partir de là, j’ai commencé à faire régulièrement des allersretours à Montpellier pour retrouver tout le monde et, finalement, je me suis dit que ça serait pas mal que je m’installe là-bas…
Et tu as rejoint la bande du skateshop Popular… Quand je suis arrivé à Montpellier, j’avais besoin d’un grip donc je suis passé au shop. Ben, le patron, m’a demandé si j’avais un sponsor de boards ou si un shop me donnait déjà du matos, je lui ai dit que non et il m’a proposé de rider pour Popular. Et Hélas ? C’est grâce à Cléwis, c’est lui qui a lancé la marque avec Lucas et Stephen. On est parti ensemble en Europe de l’Est, on s’est super bien entendu et on est devenu amis… et voilà, j’ai fait partie du team ! Hélas, c’est
avant tout une histoire de potes et ça se ressent au niveau de l’image de la marque, c’est vraiment cool ! Justement, le voyage en Europe de l’Est, c’était comment ? C’était bien parce que l’on était une bonne équipe et que les spots étaient vraiment cool, mais l’atmosphère dans ces pays est assez particulière… La Croatie, j’ai bien aimée, mais on a visité d’autres pays dans lesquels je ne me suis pas trop senti à mon aise et où je n’ai pas forcément envie de retourner.
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Smithgrind
De quoi tu veux parler quand tu dis “toute cette merde” ? Je trouve très dommage que le gros de la thune, qu'il y a dans le skate aujourd'hui, parte pour les multinationales, alors que les vraies marques de skate ont de plus en plus de mal à survivre. Pour moi, le skate est en train de perdre toute son authenticité. C'est peut-être un discours de vieux con, mais c'est ce que je pense… L’autre jour, tu me disais que c'était plus ou moins ta dernière interview, tu commences à avoir mal au dos, ou c'est pour d'autres raisons ? C'est peut-être la dernière, je n'en sais rien. Je dois avouer que j'ai traversé une période difficile et j’ai dû affronter beaucoup de désillusions. Entre autres des “promesses” de reconversions qui sont tombées à l'eau, ce qui a eu certaines répercussions sur ma façon de skater et de voir les choses. Il y a pas mal de choses qui m’ont alors traversé l’esprit. Comme changer du tout au tout mon mode de vie. J'ai même pensé à arrêter le skate parfois... Mais, pour le moment, j'aime vraiment ça et je me sens toujours en forme alors…On verra bien ! En tout cas, si c'est la dernière, j'espère au moins qu'elle vous plaira ! [rires] Ça fait un peu papy Dupuy tout ça ! À mon avis, tu as encore un bon paquet de sessions devant toi. Inch’allah ! L’été dernier, tu t'es tapé un sacré road trip en solitaire, tu es allé jusqu'où ? Je suis parti seul, à pied, en faisant du stop juste avec mon sac à dos, jusqu'en Slovaquie. Il a quand même fallu que je prenne un train et un bus pour arriver à bon port. En tout, je suis parti plus de trois mois. Ça faisait longtemps que j’avais envie de faire ça : voyager pour autre chose que pour le skate, rencontrer des gens vraiment différents et vivre d'autres expériences. J'ai rejoint un festival qui se situe en pleine nature et qui dure un mois. J’étais coupé de tout, sans électricité, en compagnie de gens qui vivent vraiment différemment, plus proches de la terre et plus proches les uns des autres aussi. On se retrouvait le soir autour d'un feu, à jouer de la musique et puis la journée à s'échanger des idées et des expériences. Ça sonne un peu hippie comme ça mais c'était vraiment incroyable ! Ce n’est pas toujours évident de voyager seul, pourquoi ne pas partir avec un pote ? J'avais envie de me confronter à moi-même, de me retrouver seul. Partir comme ça te pousse vraiment à aller à la rencontre des autres. Je me suis aussi confronté à des peurs que j'avais, comme me retrouver seul, en pleine nature, pendant plusieurs jours et plusieurs nuits, ou devoir trouver un endroit où dormir en ville, trouver à boire et à manger…
Nollie backside 180
Tu as dû faire face à des situations délicates ? Ouais, il y a eu des moments difficiles... Mais ça s'est passé plutôt la nuit et en ville, des gens qui viennent t'emmerder lorsque tu dors... Mais je m’en suis plutôt bien sorti. Et puis, heureusement, il y a beaucoup plus de bonnes rencontres que de mauvaises ! Donc si c’était à refaire… Je le referais sûrement ! Peut-être sur un autre continent, découvrir l’Amérique du sud ou l’Asie par exemple, histoire d'être vraiment dépaysé ! Et dans l’immédiat, quels sont tes projets ? Je pars aux Canaries début février, chez Orlando. Je n'ai pas de billet retour donc je pense y rester au moins un mois, peut-être plus. On va continuer à filmer pour la vidéo et j'aimerais bien prendre le temps de dessiner quelques graphiques pour les futures séries de boards. J'ai peut-être un plan pour bosser chez un apiculteur aussi, ça me plairait bien, mais ce n'est pas pour tout de suite…
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Zach Lyons, frontside hurricaine
SOLEIL LEVANT France
Par la fratrie Feil, chacun à sa spécialité.
L’année dernière, tout le team Magenta s’est rendu au Japon, pays que nous adorons, où nous sommes bien connectés avec les scènes locales et où nous nous délectons de skater. L’accueil qui a été réservé, les expériences uniques que nous y avons vécues (article disponible chez la concurrence européenne, plus chère, mais, pour ce coup-là, ça les vaut) et les connexions qui se sont faites, nous ont poussés à nous lancer à tombeau ouvert dans un nouveau projet vidéo. Le concept en est de mixer spots français et japonais en collaborant avec des crews et des skateurs japonais que nous apprécions. Ça s’appelle « Soleil Levant », ça sort en DVD en mai, achetez-en cinq par personne, c’est important. Pour que ce projet ait sa part de France, il a bien fallu y aller en France. Ça tombe bien, on y était déjà presque tous puisque c’est là que sont situés nos bureaux en plexiglas de 19 étages et que la moitié du team habite. Le reste de l’équipe nous a rejoints à Paris, puis Bordeaux d’où nous sommes partis rendre visite à nos amis de Rennes, Lille, Reims et Strasbourg dans l’objectif de nous marrer et de les inclure dans notre projet en allant faire du skateboard de rue en leur compagnie.
Andrew Reynolds, backside smithgind, Los Angeles, USA – 2006 Colin Provost, kickflip, California, USA – 2011 70
Abandoned Board, Louisville, USA – 2001 Brent Atchley, backside disaster, New Orleans, USA – 2006
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