David Manaud
Julien Béchet
À peine sorti de sa rééducation du coude, Julien décide de rejoindre ses collègues en vadrouille à Lyon. Il a récemment appris un nouveau trick, en l’occurrence 270 switch frontside boardslide, et serait bien tenté de l’essayer ailleurs que dans un skatepark. Après une journée plutôt relax, on passe devant le rail de la “small place” et après une rapide inspection, Julien est chaud pour s’y coller. En quelques essais, le trick est rentré, avec une sortie en normal puis en fakie.
Juan Saavedra, backside 50-50
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Le lendemain, nous voilà en route pour un spot de plans inclinés qui semble prédestiné à une superbe action de la part de “Candonian”. Le spot est génial à rider, malgré un écart de trois centimètres entre chaque plaque de béton. Pour autant, ça n’effraie pas Oscar pour deux sous qui décide de sauter d’un plan incliné à l’autre. Trois tentatives plus tard il loupe la ligne, s’envole puis se ramasse par terre. Résultat : les mains en forme de jambon iberico, le dos et les coudes ressemblent à du chorizo. Sans eau et avec un Oscar en sang, nous décidons de ne pas nous attarder et de descendre en Espagne vers d’autres spots tant que le temps reste clément. Un petit arrêt à la frontière pour trouver de quoi manger et surtout de quoi soigner la main d’Oscar et nous repartons en direction de Victoria Gazteiz. Nous voilà arrivés, un long curb qui passe par-dessus un gap d’herbe fera parfaitement l’affaire en guise de premier spot. Le curb en question a l’air de ne pas avoir été waxé depuis cent ans, mais le Général Vaughan essaie tout de même de convaincre ses troupes que le spot est parfaitement skatable. Juan
part en mission pour trouver de la wax et une fois beurré, le spot semble parfaitement du goût d’Oscar, Juan et Chewy, en tenue complète de footballeur pour l’occasion. Il est temps de bouger au spot des petits plans inclinés en briques, fortement apprécié par Chewy qui profite à fond de sa dernière journée de tour en notre compagnie. Juan et Oscar filment une petite ligne dont ils ont le secret. La lumière décline doucement, mais impossible de partir sans jeter un coup d’œil à un wallride qui ravira Oscar et Chewy.
Lucien Clarke, kickflip drop-in 47
Handplant wallride to fakie
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Sebastien Daurel, le seul, l'unique, qui nous a gratifiés d'un répertoire de blagues et mimiques inédites et apparemment intarissable sur à peu près tous les sujets et dans toutes les situations. Seb sait aussi poser le mic’ pour parler de choses profondes et est le vétéran du team français. Il est avant tout un skateboardeur à l'approche unique et au style fantasque qui ne rentre pas dans les cases. Sébastien est sponsorisé en skateboard depuis plus longtemps qu’existent la plupart des lecteurs de ce magazine. Cela fait de lui une encyclopédie vivante du skateboard français dont le talent de conteur et le goût du partage ne font que renforcer la valeur. Toutes ces qualités transpirent dans son skate qui évoque la joie, la bonne humeur et l'ouverture d'esprit.
Notre joyeuse équipe qui ressemblait à s'y méprendre à un gang de voleur de banque (pas mal d'entre-nous arboraient vestes noires, pantalons noirs, chaussures noires, bonnets noirs... le tout assez large) tranchait singulièrement avec l'atmosphère sépulcrale de la ville et la passion des Espagnols pour le marron (observez bien les Espagnols si vous en avez l'occasion, 80% d'entre eux portent au minimum un vêtement ou un accessoire marron). Il n'est pas dit que, malgré la crise et la tolérance des Espagnoles pour nos crissements de tail et de powerslides incessants, nous aurions pu continuer à ravager les quartiers cossus de Vigo encore longtemps. Au bout d'une semaine à passer dix heures par jour en bande compacte dans les rues, nous étions devenus bien flag dans le centre. Il était temps de rentrer à la casa, en France, qui nous a paru comme une ruche débordante de vie en comparaison, mais où une bande de skateboardeurs en furie ne peut pas encore se permettre de semer la zizanie sur les Champs-Elysées pendant très longtemps…
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Tu ressens des différences quand tu voyages en France par rapport à la Norvège ? À part les ours ? Oui, dans une moindre mesure bien sûr, mais il y a des petites choses qui diffèrent. C’est un autre mode de vie : les gens, la nourriture, c’est assez difficile à exprimer… Rien de choquant ? Bon, si, un peu quand même… Il faut dire que la manière dont vous conduisez et dont vous vous garez, à l’arrache, pare-chocs contre pare-chocs, est assez hallucinante pour moi. On est super précautionneux chez nous, on ne se sert pas des pare-chocs ! Tu aurais envie de quitter la Norvège pour vivre ailleurs ? Oui, bien sûr, c’est clair que j’y pense… Barcelone fait envie, c’est certain, mais je crois que je chercherais un endroit moins connu, moins déjà-vu. Je me verrais bien habiter à Lyon par exemple, c’est beau, la scène a l’air cool, il y a des spots partout. Quand tu habites la Norvège, tu penses à bouger pour t’installer ailleurs parce que le fait de ne pas pouvoir skater dehors pendant plusieurs mois c’est vraiment dur.
Frontside wallride
Tu penses que le fait de vivre dans un pays comme la Norvège est un frein pour vivre du skate ? Il faut bouger, c’est sûr que personne ne regarde ce qui se passe sur la scène norvégienne. D’une manière générale, de toute façon, et pas qu’en Norvège, c’est partout pareil en fait : si tu veux faire avancer les choses, c’est à toi de te prendre en main, de provoquer les choses. Mais c’est encore plus dur en venant de chez nous, c’est sûr. Par contre, c’est un petit pays, un marché restreint pour les marques alors, même si tu n’aimes pas les contests, tu vas en faire à l’étranger pour te faire connaître. Et là, tu vas partir au nord de la Norvège dans les prochains jours... Ah oui, c’est dingue ce truc, dès que je rentre, on part en trip pour un photo-shoot et des sessions mini rampe près du cercle polaire. C’est sur Spitsberg, une île de l’archipel des Svalbard, au milieu de rien et il y a une importante population d’ours polaires. C’est sérieux, genre plus de cinq mille ours ! Du coup, si tu sors de la ville, tu es obligé d’être en permanence armé ou avec quelqu’un qui a une arme pour pouvoir te défendre si un ours t’attaque. En fait ils sont super craintifs et ils se cachent à la vue de l’homme, mais j’espère bien en voir un quand même. J’ai toujours voulu y aller et là, j’ai la possibilité de le faire, avec du skate à la clé c’est juste dingue... C’est totalement enneigé bien sûr, il y a la BBC qui vient filmer régulièrement pour des documentaires animaliers. Nous on va faire un peu de ski, du scooter des neiges… Je suis impatient d’y être.
« … TU es obligé d’être en permanence armé ou avec quelqu’un qui a une arme pour pouvoir te défendre si un ours t’attaque. »
80
C’est comme ça que tu as trouvé tes sponsors ? Oui, enfin je crois que j’ai eu de la chance en fait. C’est parti du distributeur local qui a fait passer des images et a fait connaître mon nom et puis je suis allé aux États-Unis où je m’étais fait des connaissances lors des contests, du coup des gars pouvaient m’héberger. J’ai accumulé d’autres images et, à force d’envoyer du footage, mon nom a commencé à circuler. Chez Element, Alex Deron a bien aimé les images et il m’a intégré au flow team et puis un beau jour ma vidéo était carrément sur leur site internet. Les gars avaient entendu parler de moi ou m’avaient vu sur un contest comme Tampa AM. C’est parti petit à petit, d’abord avec le distributeur norvégien qui m’avait soutenu… pareil pour Lakai.
Switch frontside feeble
Jo達o Mascarenhas
Nicolas Lebeau
Kevin Reubeuze Boardslide transfer
Ruben Rodrigues Ollie
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