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AARON HERRINGTON Mike O’Meally

En y regardant de plus près, il y a toujours des façons alternatives de skater un spot. Pas les plus simples, forcément, mais souvent les plus intéressantes… Ce rail se trouve à Harlem, un coin de New-York à la réputation malfamée qui, au fil des années, s’est transformé en quartier dynamique et attrayant. Pas sûr qu’Aaron ait pu rentrer ce ollie up 50-50 fakie aussi facilement quelques années en arrière…

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des gens dans d'autres pays, au Japon, aux ÉtatsUnis, en Australie... Et du coup, le fait d'être actif et de faire des trucs pour Magenta m'a pas mal mis en avant. Magenta est une équipe, ça n'a jamais été et ce ne sera jamais que moi qui fais des projets tout seul. On s'est dit cette année qu'il fallait rétablir quelque chose d’un peu plus égalitaire avec le reste des riders de la marque... C'est important. QUE PENSES-TU DES MARQUES EUROPÉENNES COMME PALACE OU POLAR PAR EXEMPLE ?

NUL N’EST PROPHÈTE EN SON PAYS, PENSES-TU ÊTRE PLUS RESPECTÉ AU JAPON PAR EXEMPLE QU’EN FRANCE ?

C’est super intéressant et motivant d’avoir plusieurs marques en Europe qui font des choses, surtout quand ce sont des marques indépendantes qui apportent du frais dans le monde du skate. Je suis ce que font beaucoup de gens, je trouve ça bien ce qu’il se passe en ce moment, il y a de la diversité... de la créativité…

Oui, on est toujours un peu attiré par ce qui est étranger et exotique...

TU SKATES DEPUIS DES ANNÉES POUR ADIDAS ET MAGENTA. TU ES UN MEC PLUTÔT FIDÈLE, C’EST ASSEZ RARE…

Je ne sais pas si je suis quelqu’un de totalement fidèle... Avant Magenta, j’ai quand même skaté pour d’autres marques comme Logo ? ou Metropolitan. Magenta, ça s’est fait en 2010, ça n’a que 5 ans. Mais c'est vrai qu'à partir du moment où tu skates pour des gens qui sont un peu des guides pour toi et qu’ils deviennent des amis, tu ne peux que vouloir rester avec ces personnes-là. C’est clair que j’ai trouvé chaussure à mon pied. C’était dur de quitter Metropolitan car je respecte beaucoup David Couliau et Chloé Bernard, mais quand j’ai eu l’occasion de skater pour Magenta la question ne se posait pas. Soy, Vivien et Jean sont des amis, je peux être compliqué et ils ont quand même pris la peine de me guider, et pas qu’en skate. Du coup, c’était logique d'y aller puis d’y rester. COMMENT ÇA SE PASSE AVEC MAGENTA ? C’EST UNE GRANDE FAMILLE ET TU ES UN PEU L’ENFANT ROI ?

J’ai eu la chance de pouvoir être là dès le début et de voir l'évolution. Après, Magenta c’est une famille, une équipe internationale qui pousse la marque. Avec des mecs comme Jimmy Lannon, Koichiro Uehara, Ben Gore, Zach Lyons, Glen Fox… et plein d’autres personnes qui gravitent autour de tout ça. Il est vrai que j’ai peut-être agi comme un moteur dans le sens où ces dernières années j’avais besoin de beaucoup m’exprimer. J’ai éprouvé beaucoup de motivation à travers le skate, il y avait pas mal de choses que je voulais montrer. Je devais agir, c'était plus fort que moi, j'ai été têtu... Donc j’ai pas mal pris les devants pour faire des projets, des voyages, aller à la rencontre

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MAIS ON PARLE DE TOI LÀ, DE TA RELATION AVEC LE SKATE JAPONAIS. TON NOM FAIT PEUT-ÊTRE PLUS VENDRE LÀ-BAS QU’ICI PAR EXEMPLE.

C’est vrai que j’ai une relation particulière avec ce pays, dans le sens où je m'y suis intéressé et que j'y suis allé neuf fois, en y restant longtemps parfois. J'ai étudié le skate japonais et j’ai créé de plus en plus de liens avec les locaux. Et puis, mon style de skate s’est pas mal forgé en fonction de voyages aux États-Unis et au Japon. Le fait d’être étranger et d’aller souvent là-bas crée quelque chose de spécial, une relation particulière. J’imagine aujourd'hui que je suis probablement plus apprécié dans ces pays qu’en France par rapport à ce que je fais en skate, oui... TU PENSES QUE C’EST COMPLIQUÉ D’ÊTRE PRO EN FRANCE ?

Hmm, oui ça a l'air toujours un peu compliqué… Ça bouge quand même pas mal, mais c’est vrai qu’être pro en restant uniquement en France ça semble difficile. Il faut quand même développer quelque chose d’assez international. Il y a très peu de marques françaises qui peuvent payer leurs pros uniquement en vendant en France, sans avoir de distributeurs internationaux. Même si la marque dégage quelque chose à la française, ce qui peut être une carte à jouer, il faut une aura internationale pour pouvoir se développer.

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« Je devais agir, c'était plus fort que moi, j'ai été têtu... » 43


Indy nosebone


OK, ET POURQUOI À L.A. ?

Parce que c’est la Californie, bro ! [rires] Nan, sérieusement c’est de la bombe là-bas, tu as tout ! J’y suis allé l’année dernière pour l’US Open, c’était génial. Il y a des skateparks de fou partout, c’est énorme. Il y a plein de bons shops, des bonnes vagues, une bonne ambiance, des belles gadjis aussi… TU ES NÉ ET TU VIS À MARSEILLE DEPUIS 17 ANS, TU T’IMAGINERAIS PARTIR VIVRE AILLEURS ?

Franchement, pour réaliser mes rêves je serais prêt à quitter Marseille et partir vivre en Californie, à L.A., ou en Oregon sinon, pourquoi pas… En fait, c’est là-bas que ça se passe au niveau du skate. En France, c’est chaud de vraiment devenir skateur pro, de réussir à bien vivre du skate, en étant bien payé… Du coup pourquoi pas aller tenter sa chance là-bas ? Qui ne tente rien n’a rien ! EST-CE QU’IL Y A D’AUTRES DESTINATIONS À PART LA CALIFORNIE QUI T’ATTIRENT ?

J’aime bien le Brésil, je suis allé skater à Florianopolis chez Pedro Barros, c’était génial. L’Australie c’est vraiment cool aussi pour skater et surfer, Hawaii également… En fait, je n’aime pas trop les pays du nord parce qu’il fait froid et je ne suis pas trop fan de leurs langues germaniques non plus, du coup je préfère aller au sud… ET TOI, POUR LE MOMENT, TU ARRIVES À GAGNER UN PEU D’ARGENT AVEC LE SKATE ?

Ouais ça va, ce n’est pas trop mal, pour mon âge c’est cool… En plus, avec les contests j’arrive à gagner un peu d’argent en plus, ça va pour le moment, mais bon c’est parce que je suis encore jeune et que je n’ai que 17 ans… Sinon, depuis quelque temps, je ne skate plus pour Element, sans que je sache vraiment pourquoi… J’ai juste reçu un email… Ça doit être par rapport à la crise ou un truc comme ça… TU SKATAIS POUR EUX DEPUIS LONGTEMPS ?

Je ne sais plus bien, un an ou deux… C’est con, j’aimais bien cette marque et du coup ça me fait chier parce que je galère à trouver des boards maintenant…

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Tinder est certainement l'application la plus utilisée en tour avec Instagram. Le skate a beau faciliter les rencontres, avec la gente féminine ça ne suffit pas toujours. Les célibataires du groupe se mettent alors au boulot. Antho, rebaptisé Patrick Swayze par notre ami Piotr, a rapidement démontré ses qualités de beau gosse. Accro à l'appli, le jeune homme ne s'est pas contenté de rosser les spots... Le premier rendez-vous est pris et déjà il performe en shootant un pot de fleurs qui traînait à l'entrée du bar. Les mains encombrées par ses deux pintes, le jeune homme nous régale d'un magnifique « face plant » devant son plan d'un soir. Il aura même eu droit à la pelle et balayette tendues par le serveur, pas prêt à lever le petit doigt pour l'aider à nettoyer. Échec donc pour le bel éphèbe. Ce ne sera que partie remise... Autre style pour Alex qui joue sur la durée, avec quelques plans qu'il travaille sur la semaine. Le gars optimise au mieux le temps passé sur sa planche, le reste étant dédié à Tinder. Brecouille lui aussi,

malgré une stratégie bien réfléchie. Quant à Jérôme, le plus romantique des trois, il préfère la jouer à l'ancienne, avec un petit mot glissé à l'hôtesse pendant le vol retour. Malgré tous leurs efforts, nos trois gaillards rentreront la queue entre les jambes. Ce qui laisse donc intact le palmarès de notre compatriote Georges Agonkouin, dont le passage aura marqué les locaux et quelques demoiselles.


M ai son ,k ick fli p Al ex

Particularité appréciée du pays, les magasins spécialisés « Alkohole ». Ouverts H24, personne ne s'inquiète de rester sur sa soif. Le choix de boissons maltées est large, très large, trop large pour le comptoir de notre cuisine. L'engouement redescend vite quand on se fait interpeller par la sécurité, dès la descente de l'avion. Interdiction de se désaltérer sur la voie publique. Il va donc falloir ruser...

L'allure et la carrure des gars associées à la chanson de la langue ne donnent pas envie de négocier l'éventuelle possibilité d'un dernier essai sur le spot. Les magasins de protéines et autres compléments alimentaires poussent à chaque coin de rue. Conséquence directe : les gars gonflent dans leurs uniformes, conséquence indirecte : nous fuyons sans poser de questions. Inconvénient de taille, les plus beaux spots sont les mieux gardés.

Reste une place où la pratique est réglementée, un panneau indiquant les heures et jours autorisés : de 10 à 17 heures, tous les jours sauf dimanche et jours fériés !

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ÉLIOT PROUST

JULIEN MÉROUR


KICKFLIP DROP-IN

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