Avril 2021
FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES Comparatif de presses à balles rondes Identifier les causes de pertes et les réduire Sursis pour les vieux moteurs Avoir sa propre station météo?
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Avril 2021 | Éditorial • Sommaire
Actualité 4
Éditorial
En bref
Marché 10 14 18 24 32 36 40 42 44 48
«L’avenir du tracteur est dans le moteur hybride» Les stations et les applications météo
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Roman Engeler
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Un de ces prochains jours, dans quelques semaines au plus, les prairies auront atteint un stade de croissance suffisant pour que l’on puisse procéder à une première coupe. Il est donc grand temps de contrôler son matériel de récolte. Les lectrices et les lecteurs de Technique Agricole, dont l’expertise n’est plus à démontrer en matière de machinisme, ont certainement déjà terminé ces préparatifs. Cela ne les empêchera pas de s’intéresser à l’un ou l’autre sujet du point fort de cette édition. Il y a matière à lire et à réviser, qu’il s’agisse de la manière de limiter les souillures dans le fourrage, d’éviter les pertes sur le champ, de choisir les outils appropriés, ou d’apprêter la récolte pour assurer sa conservation. Ensilage et fenaison sont étroitement dépendants du temps qu’il fait et qu’il fera. Posséder sa propre station météo peut se révéler fort utile pour prévoir quel sera l’état du ciel bien plus sûrement que ne le faisaient nos anciens à coup d’observations empiriques. Comment va évoluer le gros temps qui règne en politique agricole? Cette question reste ouverte. Le Conseil national et la Chambre haute ont renvoyé la «PA22+». Ce dégagement permet au Conseil fédéral de préparer un projet contenant des améliorations aussi urgentes qu’indispensables, et compatible, de surcroît, avec les exigences en matière de sécurité alimentaire. Mais, au préalable, la première nécessité est de mobiliser les forces paysannes pour contrer les deux initiatives agricoles et convaincre la population par des arguments pertinents. Grâce à un bilan financier 2020 positif, l’ASETA est en mesure d’apporter un soutien financier substantiel à ces actions.
Thème principal: fenaison et récolte de fourrages On ne peut pas conserver les pertes Comparatif de presses à balles rondes Bien emballer pour mieux conserver Maintien de la santé des herbages Du fourrage propre avec l’andaineur à peigne Combattre le «stress des plantes» L’ensilage en silo-couloir Les pertes par brisures augmentent de pair avec le nombre de dents
Management 50
Biens transportés à l’arrière
Impression 52 54 56 59 62 65
Le Lemken «Juwel 8 i V» et sa commande Isobus Le «Super Large», assise élargie pour les dévers Sauver les faons avec des capteurs? Le Fendt «314 Vario» de la société Hilcona Agrar
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En savoir plus Des prévisions météo à la carte Sursis pour les vieux moteurs
Plate-forme 66
Bartholet: de l’atelier à la firme mondiale
Passion 68
Les tracteurs-pulvérisateurs de Hans Biefer
Sécurité 70
Éviter les collisions de train avec des animaux
ASETA 71 72 74 78 79
Assemblée des délégués en ligne Arguments contre les initiatives Communications des sections La chance sourit à Katrin Bertsch Les cours et l’impressum
Page de couverture Le réglage correct des machines contribue dans une grande mesure à un travail du fourrage sec en douceur et sans salissures.
www.youtube.com/ agrartechnikCH
www.facebook.com/ CHLandtechnik
L’édition no 5 paraîtra le 14 mai.
Photo: Ruedi Hunger
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2021 Technique Agricole
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Actualité
En bref L’usine indienne BKT, à Bhuj, s’est fait connaître pour ses travaux d’essais et de calibrages de pneumatiques. Elle vient d’obtenir la certification ISO/IEC 17 0252017. Racheté en 2016 par le chinois Foton-Lovol, Goldoni passe en mains du groupe belge de matériels pour l’industrie minière et le recyclage Keestrack, qui accède ainsi au domaine du machinisme agricole. Lely a construit le 1000e système d’affouragement «Vector», un jalon dans l’histoire industrielle de la marque. Chez Bobcat, le premier chargeur sur roues compact de type «L85» (68 chevaux) est sorti de l’usine tchèque de Dobrìš. Apollo Vredestein renforce ses activités industrielles à Enschede (NL), où une nouvelle presse pour pneumatiques de 104 pouces est en service depuis mi-mars. Lemken a terminé l’exercice 2020 sur un chiffre d’affaires quasi inchangé à hauteur de 365 millions d’euros. Trelleborg a remporté le titre de «Meilleur pneu agraire 2021» décerné par la revue agricole espagnole NMR pour son pneumatique «TM1000 ProgressiveTraction». Lely et le constructeur d’étables ID Agro ont signé un accord de partenariat pour la mise en marché d’une cuisine modulaire pour les robots d’affouragement «Vector». Les Journées de plein champ DLG 2021 sont annulées et reportées à 2022 à Mannheim (du 14 au 26 juin). Les gammes complètes des Fendt «200 Vario» et «300 Vario» sont désormais disponibles chaussées en première monte de Continental «TractorMaster».
Tout nouveaux, les derniers «9» Les tracteurs John Deere de la série «9» sont équipés du nouveau moteur de 13,6 litres construit dans la maison. On le retrouve d’ailleurs pour entraîner la moissonneuse-batteuse «X9». Ce «moulin» a gagné en sobriété et serait 50% plus silencieux, selon un communiqué de la marque. Le plus grand des modèles de cette série, le «9R640» de 691 chevaux, reste cependant fidèle au Cummins de 15 litres. Afin de pouvoir transmettre la puissance du moteur en effort de traction effectif, les tracteurs offrent des options de lestage jusqu’à atteindre un poids opérationnel de 30,4 tonnes. Ces nouveaux tracteurs sont forts, mais aussi «intelligents». Le récepteur «StarFire 6000» est intégré dans le toit de la cabine et fait partie de l’équipement de base, tout comme l’écran «CommandCenter 4600», la compatibilité Isobus et l’activation de l’«AutoTrac». La suspension exclusive de l’essieu avant
Des citernes pour chaque exploitation
La marque de pneumatiques «Magna» a été créée voici 15 ans. Elle a depuis fait sa place sur le marché. Le 1er juin, Karl Tragl reprend la présidence et la direction des deux spécialistes en machines agricoles et de chantier Wacker Neuson. Le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 1,6 milliards d’euros en 2020 (-15 %). L’Agritechnica 2021 est reportée et se déroulera du 27 février au 5 mars 2022. Fenaco, Agroscope, la Haute école de Suisse orientale (OST), Sunrise et Huawei unissent leurs compétences pour développer des technologies basées sur la 5G. Amazone a réalisé en 2020 un chiffre d’affaires record de 537 millions d’euros, en hausse de 15 %.
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«HydraCushion» est désormais disponible sur tous les «9R». John Deere a déjà présenté les points forts de la cabine avec siège à suspension active sur ses séries «7» et «8» à l’Agritechnica 2019. Outre les performances, l’automatisation et le confort, le développement des véhicules s’est concentré sur la fiabilité et la réduction des coûts d’exploitation, annonce John Deere. La transmission «e18», les essieux, les entraînements des chenilles et le châssis ont été considérablement renforcés pour être adaptés aux performances accrues des engins.
La gamme de citernes «Ultracis 1550» tandem a été conçue par Farmtech pour offrir une alternative aux exploitations agricoles qui ont besoin de capacités d’épandage supplémentaires en périodes de pointe, sans pour autant vouloir investir de manière démesurée. Cette gamme «Ultracis» est équipée de citernes galvanisées, renforcées et munies de
cloisonnements pour une stabilité maximale. La liaison entre l’essieu de la remorque et le timon est assurée par deux robustes profilés qui servent en même temps à protéger toutes les conduites (air, huile, électricité) et à les préserver ainsi de tout dommage mécanique. La hauteur du timon est réglable sur plusieurs niveaux. En outre, ce timon monté en série sur pivot permet de passer de l’attelage supérieur à l’attelage inférieur. Une suspension hydraulique est disponible en option pour ce même timon. L’assortiment Farmtech comprend désormais douze citernes à lisier en acier ou en polyester, d’une capacité de 5200 à 18 000 litres, qui peuvent être facilement associées à des rampes à sabots ou à pendillards, de largeurs de 7,5 à 15 mètres.
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Actualité
Des herses pour étriller plus largement A l’automne 2019, Horsch a présenté sa première herse-étrille, la «Cura ST» de 12 mètres de large. Elle a été commercialisée à partir de 2020. Le fabricant allemand de machines et équipements agricoles élargit aujourd’hui cette gamme avec deux modèles supplémentaires et des largeurs de travail de 13,70 et 15,20 mètres. L’idée de base et la construction restent identiques. Les nouvelles herses sont composées de cinq segments; elles peuvent être repliées pour leur transport, et ne dépassent alors pas 3 mètres. L’outil est pourvu d’un cadre autonome en tubes carrés, qui assure une grande résistance à la torsion, tout en restant léger. Chaque dent, réglable hydrauliquement, exerce une pression de 500 g à 5 kg au sol, pression exercée sur toute la course du ressort sans risque de surcharge.
«Pendillards obligatoires»: quelle suite au programme?
Comme on le sait, le conseiller aux Etats Peter Hegglin a déposé une motion demandant au Conseil fédéral d’abroger la réglementation introduite par voie d’ordonnance au 1er janvier 2022. Ce texte imposait que les lisiers soient épandus et déposés près du sol. La motion ordonne de maintenir en lieu et place le modèle actuel de soutien financier. Le Conseil des Etats a approuvé cette motion l’automne dernier à une large majorité. Après le Conseil des Etats, c’était au tour du Conseil national de traiter ce texte lors de la session de printemps. L’objet a été reporté. On ne sait pas encore si le débat sera maintenant inscrit à l’ordre du jour de la session d’été. En l’absence de décision, le droit en vigueur continuera de s’appliquer et l’ordonnance sur la protection de l’air (OPair) entrera en vigueur le 1er janvier 2022 comme prévu. Si le Conseil national devait traiter la motion lors de la session d’été et l’adopter, la loi actuelle serait rapidement modifiée en conséquence. 6
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Toutes les fonctions affichées Le «CCI A3» affiche directement les fonctions de la machine Isobus sous forme de symboles. Les erreurs de manipulation suite à la sélection d’un bouton incorrect sont minimisées et les conducteurs inexpérimentés s’y retrouvent plus facilement. Avec la nouvelle version du logiciel 2.0.2., une fonctionnalité supplémentaire est disponible pour les machines ne pouvant envoyer leurs symboles au «CCI A3». Des symboles uniformisés peuvent être placés librement sur l’écran tactile et connectés à une fonctionnalité de la machine. Au total, 72 symboles peuvent ainsi être utilisés pour différentes applications. Dans le cas de fonctions similaires, le même symbole peut être utilisé pour plusieurs machines: le levage de la rampe d’un pulvérisateur agricole et le distributeur des pendillards d’une citerne à lisier, entre autres exemples.
Actualité
Vachement appétent et économique à l’usage Lely a intégré l’installation du «Commodity feeder» («distributeur d’aliments» en français, pensez depuis le 1er avril à apprendre l’anglais aux veaux dès leur naissance!) sur son robot de traite «Astronaut», permettant ainsi la distribution d’aliments sous des formes autres que les granulés. L’option a été lancée voici deux ans; on la trouve maintenant sur des centaines de robots de par le monde. Le robot de traite est le lieu idéal pour compléter la ration semi-complète à l’auge par des portions individualisées pour chaque vache. «L’appétence du concentré incite encore davantage la vache à se rendre au robot», écrit Lely. En utilisant des aliments en vrac ou de la ferme, au lieu de composés plus chers, il est possible de nourrir les vaches plus économiquement. Le distributeur existe en kit pour post-équiper des robots «A5» et «A4» existants.
Travail sans ruades ni reculades Rosensteiner a mis au point un nouveau travail pour le soin aux onglons. Le «RED 5 Professional» doit offrir plus de confort, de rapidité et de sécurité à l’intervenant. Ce stand de contention se caractérise avant tout par sa nouvelle partie arrière avec sa barre anti-ruade intégrée. L’étrier complet peut être facilement ajusté à la taille de l’animal en quelques instants et permet ainsi de fixer très rapidement le pied arrière dans une pièce en V en plastique spécialement conçue. Le pied se trouve ainsi à une hauteur d’intervention ergonomique et l’ongleur dispose d’une vue bien dégagée sur la zone à parer et à soigner. Une autre nouveauté est le double treuil électrique pour les pieds arrière; chacun d’eux peut désormais être maintenu individuellement. Le système de sangle de poitrine électrique à dégagement rapide garantit également un maintien ferme, mais doux, de l’animal. Et les porte-pieds avant électriques à sangle assurent un accro-
chage encore plus facile et rapide de la patte antérieure pour un soin efficace aux onglons.
Pulvérisateurs importés
Etape 5 franchie
Le signal est donné: depuis mars 2021, Agrar Landtechnik AG est l‘importateur général officiel du constructeur italien Grim en Suisse. Grim est une société spécialisée dans le développement, la production et la vente de pulvérisateurs automoteurs. Son équipe recherche et développement est constituée d‘experts disposant de nombreuses années d‘expérience et d‘un grand savoir-faire dans le domaine de la protection des cultures de tous types (maïs, tabac, colza, coton, blé, pommes de terre, oignons, betteraves, carottes, soja, etc.). Dans la péninsule, ces spécialistes produisent des machines de haute qualité avec des détails à la pointe de la technologie. Grim s‘efforce constamment de répondre avec rapidité et flexibilité aux besoins les plus variés du marché et de sa clientèle, dans le but d’instaurer des liens à long terme avec elle. Sa satisfaction est une priorité que partagent Agrar Landtechnik et Grim, dont les machines possèdent des rampes de 16 à 36 mètres, selon les gammes. Le volume du réservoir principal atteint jusqu‘à 4500 litres.
En raison du passage à l’étape 5 en matière d’émissions, Weidemann a revu son «Hoftrac», dont il présente le nouveau modèle «1390», le dernier de la gamme «13». Le moteur Perkins est remplacé par un Yanmar de 25 chevaux répondant à l’étape 5 sans post-traitement des gaz d’échappement. Des motorisations de 45,3 ou 54,5 chevaux sont en option, mais avec filtre à particules et catalyseur d’oxydation. Une nouvelle caractéristique est le système de conduite «ecDrive» avec ses quatre modes de conduite. Il est accompagné d’un nouveau joystick multifonctions, d’un intérieur rafraîchi et d’un concept de pilotage coloré. L’acheteur peut opter pour des portes en une ou deux parties.
Actualité
Fertilisation sous contrôle Topcon recourt à la technologie des capteurs du fabricant m-u-t et à son nouveau système de spectroscopie dans le proche infrarouge (SPIR ou NIRS) «LMS20» montée sur la citerne à lisier. Pendant le remplissage ou l’épandage, la tête du capteur fait appel au SPIR pour mesurer la teneur en fertilisants du liquide qui s’écoule. Pour pallier à une éventuelle hétérogénéité du lisier dans la citerne, il est recommandé d’installer le capteur sur la conduite de sortie. Les valeurs mesurées sont alors communiquées à l’ordinateur de bord en temps réel pendant l’épandage afin de régler le volume à appliquer. L’opérateur fixe lui-même au cas par cas dans quel intervalle de temps une nouvelle valeur cible doit être calculée en fonction de la composition du lisier épandu.
Concours SMS En partenariat avec un commerçant en machines agricoles, «Technique Agricole» vous propose de gagner chaque mois un superbe modèle de tracteur.
Le «LMS-20» a été testé par la Société allemande d’agriculture (DLG) qui lui a attribué son label «DLG-Anerkannt», la marque d’essai avec la couverture la plus complète du marché en matière de fertilisants et de lisier. Un seul modèle d’étalonnage couvre la matière sèche (MT), l’azote total et le phosphate des lisiers de bovins, de porcs et des lisiers mélangés de bovins et de porcs ainsi que le digestat liquide.
Portes ouvertes permanentes
Les traditionnelles journées portes ouvertes de Joskin ont eu lieu cette année sous forme numérique. Ce fut un succès total, comme l’écrit le constructeur belge dans un communiqué de presse. De nombreux nouveaux instruments ont été présentés, notamment un showroom virtuel, une exposition en ligne donc, et une visite interactive à distance dans les coulisses de la production. Vu le succès de cet événement, Joskin a décidé de conserver en ligne les différentes fonctionnalités internet créées spécialement pour l’occasion. En plus des pages produits habituelles, le site permet désormais aux visiteurs de s’immerger dans une halle d’exposition virtuelle permanente de plus de 14 000 m², ce qui autorise ces mêmes visiteurs à examiner chaque machine en détail comme s’ils étaient sur place.
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Débroussailler sans bruit ni câble
Dans cette édition, vous pouvez gagner un modèle Siku d’un John Deere «6210R» à l’échelle 1:32 de Siku
Les débroussailleuses à accumulateur «FSB 3618 LTX BL 40» avec poignée à deux mains ou poignée ronde sont les deux nouveaux modèles lancés par Metabo. Elles sont mues par des moteurs sans balai et leur tête a un rayon d’action de 40 cm. La poignée réglable à deux mains est particulièrement adaptée aux grandes surfaces et peut être ajustée à la taille du corps. Avec la poignée ronde, en revanche, les utilisateurs peuvent travailler efficacement même dans les espaces restreints et autour des obstacles. Grâce au variateur, la vitesse de travail peut être adaptée à chaque utilisation. Les outils offrent une grande polyvalence, comme la bobine à double fil pour les grandes pelouses et les couteaux à broussailles. Le fil peut être réajusté et changé pendant le fonctionnement en tapant brièvement sur la tête, sans retirer ou ouvrir la bobine. Ces deux appareils s’inscrivent dans la gamme des 18 volts de Metabo; les batteries CAS (Cordless Alliance System) sont compatibles avec des machines d’autres fabricants.
Un SMS et gagnez avec : Schär Landtechnik AG Langenthalstrasse 17 3368 Bleienbach
Envoyez un SMS ( coût 1 fr. ) avec la mention SVLT, votre nom et votre adresse au numéro 880, et avec un peu de chance, vous remporterez ce modèle réduit de tracteur John Deere «6210R». Samuel Menoud, de Sommentier (FR), est l’heureux gagnant du modèle de Deutz-Fahr «Agrotron X720», mis en jeu dans l’édition de mars de Technique Agricole.
AUGMENTATION DE LA CHARGE UTILE DE LA SÉRIE N : ...ALLEZ-Y EN TOUTE CONFIANCE !
Augmentation du poids total autorisé de 11 à 13.5 t et de la charge sur l‘essieu arrière de 8 à 9 t. Parce que nous savons de quoi nous parlons.
Im Majorenacker 11 CH-8207 Schaffhausen info@gvs-agrar.ch www.gvs-agrar.ch Contact : Christian Walder +41 (0)79 440 02 17
1037 ETAGNIÈRES, Etrama SA 1566 LES FRIQUES, Bovet SA 1663 EPAGNY, Nicolas Jaquet SA 2023 GORGIER, AgriPlus Ryser Sàrl 2406 LA BRÉVINE, Schmid + Co. 2517 DIESSE, Garage des Rocs SA 2854 BASSECOURT, GVS Agrar Jura SA
« Les pros ont la parole. »
Marché | Interview
«Steyr se concentre davantage sur les transmissions à variation continue, mais continuera de proposer des boîtes à vitesses mécaniques sur les catégories de tracteurs inférieures», affirme Peter Friis. Photos: Steyr, Roman Engeler
L’avenir du tracteur est dans le moteur hybride Depuis un an à peine, le vice-président danois Peter Friis gère la destinée de Steyr, fabricant de tracteurs. Dans l’interview ci-dessous, il nous renseigne sur ses objectifs, ce qu’il compte faire avec Steyr, la manière dont il veut positionner cette marque, ainsi que sur les futures innovations auxquelles nous pouvons nous attendre. Roman Engeler Technique Agricole: Vous avez été nommé vice-président de Steyr pour les opérations commerciales en 2020, en pleine pandémie. Comment, avec Steyr, avez-vous traversé cette crise? Peter Friis: Au printemps 2020, pendant le premier confinement, Steyr a aussi dû réduire ses capacités de production. Après les vacances d’été nous avons réussi à très bien redémarrer, ce qui nous a permis de rattraper notre retard. Nous sommes finalement très satisfaits de l’année 2020 en termes de parts de marché et de nombre d’unités produites. 10
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Cette pandémie a-t-elle contraint Steyr à modifier de quelque façon sa production ou sa distribution? Elle a bien sûr touché la logistique – internationale – de nos fournisseurs. Nous avons donc dû procéder à quelques ajustements dans ce domaine, afin de pouvoir continuer de servir nos concessionnaires et clients. Côté distribution, nous avons investi dans les outils numériques afin de rester en contact avec nos partenaires distributeurs, leur transmettre des informations et répondre à leurs attentes. Depuis, nous utilisons de plus en plus les
réseaux sociaux; nous avons aussi organisé, ce début avril 2021, un salon numérique inédit, baptisé «Youniverse». Comment vont pour l’heure les affaires de Steyr? Je suis très satisfait de la marche des affaires. Comme je viens de l’indiquer, Steyr a réalisé de bons résultats l’an dernier et nous avons débuté 2021 avec un carnet de commandes bien rempli. J’ajoute que Steyr est actuellement en grande forme et que pour 2021 aussi, nous tablons sur de bons résultats.
Interview | Marché
Les gammes Steyr à transmissions à variation continue ont connu quel ques changements dernièrement avec notamment l’introduction des deux nouvelles gammes «CVT Impuls» et «CVT Absolut», mais aussi de la «CVT Expert» dans une catégorie de puis sances moins élevées. Comment le marché a-t-il accueilli ces innovations? Nous enregistrons pour la gamme «Impuls» une forte croissance sur les douze derniers mois, et nous pensons parvenir à un succès comparable avec la gamme «Absolut», disponible depuis peu. Ces tracteurs CVT des catégories de puissances moyennes et inférieures sont de plus en plus importants pour Steyr. Nos ventes dans ce segment ont progressé de 50%. Et les réactions de nos clients sont très bonnes. Mais il y a tout de même eu quelques retards de livraison, n’est-ce pas? Faire en sorte que logistiquement tout se passe bien avec une foule de fournisseurs de tous pays constitue toujours un défi. Et ce n’est pas valable qu’en période de pandémie. Mais je pense que nous avons toujours réussi, avec nos partenaires de la distribution, à venir à bout des goulets d’étranglement, à la satisfaction de nos clients.
Vous êtes Danois, avez exercé pen dant plus de 30 ans des fonctions en Europe pour CNH Industrial et vous voilà depuis presque un an respon sable de Steyr, une marque très im prégnée d’esprit autrichien. Quelle est la part d’Autriche en vous? Je dirais qu’il y a sûrement un peu d’Autriche en moi. Quand on m’a nommé vice-président de Steyr, je travaillais depuis trois ans déjà dans le pays. J’adhère de près à la tradition autrichienne incarnée par Steyr, et je me sens de plus en plus Autrichien. Les activités que vous avez exercées jusqu’ici dans presque toute l’Europe constitueraient une rampe de lance ment idéale pour élargir raisonnable ment le rayon d’action de Steyr sur des marchés où la marque est pré sente aujourd’hui. Quels sont vos projets dans cette direction?
Mais Steyr reste focalisé sur l’Europe? Oui, le débouché pour les tracteurs Steyr va pour l’instant rester limité à l’Europe. Ce qui adviendra demain, c’est l’avenir qui nous le dira. En Suisse, on ne fait plus de distinguo entre agents Case IH et Steyr. Que vat-il en résulter pour l’avenir? Nous discutons de la stratégie à adopter en Suisse avec l’importateur Bucher Landtechnik. Il n’est pour l’instant pas question de la modifier. Ancien patron de CNH Industrial, Hubertus Mühlhäuser soulignait dans une interview à Technique Agricole que Steyr avait pour vocation de de venir la marque de tracteurs «high tech» dans le groupe CHN. Tient-on toujours autant à cette stratégie? Oui, on y reste attaché. Il ne s’agit toutefois pas d’une stratégie à courte vue, mais
Quelle est la stratégie «produits» de Steyr? On entend que la marque en visage de ne plus proposer que des modèles à transmission à variation continue? Fausses rumeurs. Il est inexact en effet d’affirmer qu’il n’y aura plus que des modèles CVT à notre catalogue. Mais il est vrai que nous nous focalisons de plus en
Comme «tractoriste pur», Steyr peut être un bon par tenaire commercial pour les différents constructeurs de machines spécialisés.
plus sur ces véhicules et que nous ne fabriquerons plus que ce type de tracteurs dans le segment des puissances élevées. Mais Steyr va continuer de monter des boîtes mécaniques sur ces tracteurs de puissances moyennes ou inférieures.
Steyr devrait rester un spécialiste du tracteur et collaborer avec les autres constructeurs de machines à l’échelon de la distribution, affirme Peter Friis à Technique Agricole.
Il suffit de regarder quels sont les marchés sur lesquels Steyr affiche un nouveau dynamisme pour deviner nos intentions. L’Espagne et les pays baltes ne sont qu’un début, notre expansion va se poursuivre. Mais cet élargissement de nos zones de chalandise, nous voulons le mener sans précipitation, de manière réfléchie, étape par étape. Nous cherchons sur place des distributeurs compétents et proposant un assortiment d’autres machines qui soit à la hauteur, afin d’offrir au client des prestations de haut niveau.
à long terme. Les premières avancées en termes d’innovations sur les produits, les clients de Steyr vont bientôt pouvoir les observer. Dans le même ordre d’idée, il se colporte que les innovations Steyr doivent garder une longueur d’avance commerciale par rapport aux autres marques du groupe CNH Industrial… … il ne faut pas généraliser. C’est toujours le type d’innovation technologique qui décidera quelle marque du groupe 4
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Marché | Interview
CNH devra représenter celui-ci, en être le fer de lance. Mais il est vrai aussi que la maison Steyr va être une marque de plus en plus axée sur l’innovation dans le domaine des tracteurs.
son effigie, la réponse est catégorique: c’est non! Devenir un «full» ou un «long liner» ne fait pas partie de nos objectifs actuels ni futurs. Nous voulons rester un excellent spécialiste en tracteurs.
Où en est le concept «Hybrid» qui a fait fureur à l’Agritechnica de 2019? Nous n’en sommes encore qu’au stade de développement. Comprenez aussi que ce tracteur hybride n’est qu’un début de solution, destiné à montrer à quoi pourrait ressembler un tracteur très axé sur le développement durable et comment il pourrait fonctionner. La solution définitive n’a pas encore été trouvée. Bien des points restent à régler, qui vont de la technologie installée jusqu’au prix du produit, avant qu’un tel tracteur puisse être commercialisé avec quelque chance de réussite.
La pandémie du coronavirus a aussi un impact sur les salons agricoles. Steyr sera-t-elle présente à l’Agritechnica 2021? Nous n’avons pas encore pris de décision définitive. Mais nous gardons le contact avec les organisateurs de l’Agritechnica et aussi avec ceux d’autres salons. Nous souhaitons bien sûr continuer de participer à des expositions. Mais la sécurité sanitaire devra impérativement être garantie, pour nos visiteurs et pour les personnes qui tiendront notre stand.
Les constructeurs d’automobiles et de poids lourds songent sérieusement à abandonner les concepts avec des moteurs à combustion classique. Et vous? Nous y songeons aussi, notamment avec le concept «Hybrid» évoqué à l’instant. J’ajoute que le groupe CNH Industrial a d’autres alternatives au moteur à combustion. Mais dans ce domaine on ne sait pas encore quelle direction sera prise pour les tracteurs. À mon avis, et c’est aussi la position de Steyr, c’est actuellement l’approche hybride-électrique qui est la mieux placée. Steyr peut-elle aussi compter sur le «Methane Power»? Disons les choses ainsi: pour l’instant, Steyr ne prévoit pas de lancer un tracteur fonctionnant au méthane. Comme déjà indiqué, nous nous orientons actuellement vers le moteur diesel-électrique. Mais le méthane pourrait bien un jour être aussi une option pour les tracteurs Steyr. La numérisation est souvent considérée comme la clé d’un comportement respectueux du climat. Que propose Steyr dans ce domaine? Nous avons mis en ligne notre portail «S-Fleet» il y a un an. Il permet à l’agri culteur de surveiller ses tracteurs. Il lui fournit en temps réel des données sur ses activités et sur ses champs; ces données peuvent être transmises à des tiers via des applications comme «Data- Connect» ou «Agrirouter». Steyr s’ap12
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Le concept «Hybrid» est encore au stade de développement chez Steyr. Mais Peter Friis considère cet entraînement prometteur.
prête à lancer «mySteyr», un portail qui offrira d’autres fonctionnalités numériques intéressantes. Autre nouvelle tendance, celle consistant à considérer le tracteur non pas isolément, mais comme partie intégrante d’un ensemble global contribuant à optimiser les attelages tracteurs-outils. C’est aussi une approche chez Steyr? Absolument. Ce développement a commencé avec la norme Isobus. Steyr a mis au point le système modulaire «S-Tech». Il permet de piloter tout équipement attelé, de n’importe quelle marque, et aussi de gérer tout le cycle de production et d’échanger des composants du système entre plusieurs machines. Cette approche de «pur tractoriste» ne vous défavorise-t-elle pas face aux marques «full-liners»? Je ne pense pas qu’elle soit forcément désavantageuse. Nous pouvons en tant que «tractoriste exclusif» être un partenaire de choix pour les constructeurs spécialisés. Ce partenariat peut se révéler gagnant à l’échelon du commerce de ces machines et pour le client. Vous disposeriez en tout cas, au sein du groupe CNH, de plusieurs outils et équipements à atteler aux tracteurs? Oui, nous avons de tels équipements. Toutefois, si votre demande sous-tend la question de savoir si Steyr compte commercialiser des machines et des outils à
CNH Industrial a tenu début avril son propre salon numérique, baptisé «Youniverse». Dans quel but organisez-vous ce type d’évènement? Nous avons beaucoup investi dans ce projet car nous tenions à ce que ce salon numérique soit pour ses nombreux visiteurs un moment inoubliable. Il nous a permis de leur transmettre des informations sur nos machines dans un cadre inédit. Ce concept va-t-il remplacer celui des salons classiques? «Youniverse» est une option virtuelle nous permettant de communiquer avec nos clients et partenaires distributeurs, mais elle ne saurait remplacer une vraie exposition. Pour conclure, quelles seront les nouveautés que Steyr nous réservera cette année? Vous comprendrez que je ne peux rien vous dévoiler avant les présentations officielles. Mais soyez rassuré, il y aura cette année aussi beaucoup de bonnes nouvelles à entendre et de choses à voir chez Steyr. En Suisse, on trouve dommage que Steyr ne propose pas de tracteurs CVT dans la catégorie des puissances inférieures. Avez-vous des projets en route? Nous savons que ce souhait – c’est même une demande – existe. Pour l’instant nous n’allons pas, dans ce domaine, lancer de nouveau produit sur le marché. Mais nous examinons la chose de près!
Interview | Marché
agroPrix 2021 Concours d’innovation Kursaal Bern | jeudi 4 novembre 2021
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Vous avez réalisé avec succès une idée novatrice et originale ? Vous proposez une prestation de service unique en son genre ou fabriquez un produit spécial ? Avez-vous développé une procédure inédite ou optimisé des processus de manière surprenante ? Si oui, n’hésitez pas à postuler. Vous pouvez y gagner beaucoup d’argent et d’attention médiatique. Organisateur
Patronage
La date limite d’inscription est le 30 juin 2021 Inscription et informations sur www.emmental-versicherung.ch/agroprix
Partenaires
Marché | Pratique
Voilà pourquoi consulter la météo au préalable peut s’avérer utile... Photo: ldd
Quel temps fera-t-il? Prévoir les événements météorologiques est un rêve qui remonte à la nuit des temps. Depuis des décennies, des siècles et des millénaires, les agriculteurs aimeraient disposer d’un outil de prédiction fiable. Ruedi Hunger Lorsque nos ancêtres cherchaient à prévoir le temps, ils faisaient parfois preuve d’une imagination débordante. Faute d’énoncer des faits concrets, leurs dictons pouvaient prendre une tournure humoristique, comme dans l’exemple suivant: «Neige en novembre, Noël en décembre». Aujourd’hui on s’accorde à dire que la part de vérité statistique des dictons paysans est plutôt faible, même s’ils n’en constituent pas moins un précieux recueil d’observations et d’expériences. Les dictons font rarement référence au lendemain, leurs prévisions portent généralement sur le long terme. Or le «long terme» est une notion qu’aujourd’hui encore les météorologues manient avec beaucoup de précaution. Les prévisions météorologiques actuelles font l’objet d’une science hautement complexe, en14
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globant le monde entier. Le souci de transposer ces considérations à une échelle exploitable, associé au besoin de disposer de pronostics fiables et localisés, a fait naître le souhait de posséder sa propre station météo. Nous présentons ci-dessous un choix de plates-formes internet, d’outils de diagnostic et de PME actives dans le secteur, ainsi que deux fournisseurs de stations météo spécialisés dans les applications agricoles.
Agrometeo, un projet Agroscope en partenariat Agrometeo est une plate-forme internet créée dans le but de mettre à la disposition de l’agriculture suisse des données de me-
sures météorologiques et climatiques locales. Des informations pour une meilleure gestion de la protection phytosanitaire sont également proposées. Le site Agrometeo repose sur une base de données météorologiques conçue pour l’agriculture de notre pays. Un réseau comprenant actuellement plus de 150 stations, surtout dans les principales régions viticoles et arboricoles de Suisse, assure l’acquisition des mesures. Les prévisions heure par heure (température, précipitations et humidité relative) fournies par «meteoblue» sont rafraîchies deux fois par jour. L’humidité des feuilles est calculée à partir de la température du point de rosée. Les prévisions ont une résolution de 3 x 3 km pour les trois premiers jours. Des modélisations sont disponibles pour les maladies fongiques telles que l’oïdium
Pratique | Marché
et le mildiou de la vigne, les vers de la grappe, la tavelure du pommier et le feu bactérien. Différents seuils de température déclenchent des alertes pour lutter contre les ravageurs: cochenilles, tordeuses, pucerons ou psylles. Pour combattre les ravageurs dans les vergers, des modélisations sont disponibles sur le site «Sopra», un outil de prévision à l’intention des arboriculteurs, mis au point par l’institut de recherche Agroscope de Changins-Wädenswil. Le module sur la maturation du raisin permet de suivre l’évolution des principaux paramètres analysés depuis 2000 par les laboratoires d’Agroscope de Changins, Pully, Leytron, Gudo et Cugnasco, et depuis 2007 par ceux de Wädenswil et Stäfa. En grandes cultures, le site affiche les données de réseaux d’observation de maladies ou de ravageurs (maladies du blé et de l’orge, viroses de la pomme de terre, pyrale du maïs ou tordeuse du pois), à retrouver sur www.agrometeo.ch et www. agroscope.admin.ch/agroscope/fr/home/ publications/apps.html
Meteoblue, gratuit ou premium Meteoblue propose des diagrammes de précision, des cartes dynamiques et des outils applicables où que ce soit sur la planète, par exemple des prévisions à 5 ou 7 jours, la météo actuelle, des images satellites et les données pluviométriques pour une localité choisie. Une carte radar donnant les prévisions de précipitations à courte échéance est aussi disponible, et
la société «Nowcast» fournit des données sur la foudre (le terme de «nowcasting» désigne une méthode de prévisions à très court terme). Outre les produits standard, le site propose des programmes spécialisés dans la météo des loisirs et des sports aux alentours de la localité sélectionnée, ainsi qu’un bulletin destiné à l’aviation. Il existe aussi des contenus Meteoblue premium «point+» (sans publicité), pour un coût compris entre 10.50 (un mois) et 52.50 francs (un an), fournissant des prévisions ultraprécises à l’intention des agriculteurs. L’absence de publicité se traduit par une réduction du temps de chargement jusqu’à 70%. Par ailleurs, la fonction «history+» permet de consulter l’historique des données heure par heure depuis 1985. Dans la version de base, Meteoblue est une application Androïd gratuite, à retrouver sur www.meteoblue.com.
Meteotest pour pommes de terre assoiffées Fondée en 1981 à Berne, la société Meteotest est un prestataire de services indépendant. Employant une quarantaine de scientifiques, ingénieurs et informaticiens, la PME développe une offre répondant aux besoins récents en matière de météo et s’efforce d’être à la hauteur des défis du moment. Meteotest conçoit, installe et exploite des stations équipées en fonction des applications de ses clients et publie ainsi des bulletins à même de satisfaire aux besoins de base de l’agricul-
ture. L’agriculteur dispose ainsi d’une station optimisée selon ses applications spécifiques, qui lui fournit les données de base nécessaires à la production agricole, par exemple le cumul des précipitations, la température, l’humidité relative de l’air et le taux d’humidité du sol. Parallèlement à ces stations composées sur mesure, Meteotest en installe des compactes, équipées de capteurs «tout-enun». Faciles à mettre en place, elles permettent de mesurer la température de l’air, l’humidité relative, les précipitations de pluie ou de neige, la pression atmosphérique, la direction et la vitesse du vent, ainsi que le rayonnement solaire. Meteotest fait bénéficier ses clients d’une prestation complète, de la conception, la fourniture du matériel, la préparation, l’installation, l’exploitation et la maintenance, à la gestion des données. Meteotest collabore avec plusieurs cantons, offices fédéraux et institutions et participe à plusieurs projets liés à l’irrigation des cultures. C’est ainsi que Meteotest a réalisé la page internet «reseaudirrigation.ch» pour un projet pluriannuel animé par la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) à Zollikofen. Voir www.meteotest.ch.
«SwissAgroIndex» désormais avec un relevé des jours de gel et des jours «tropicaux» L’assureur Suisse Grêle étend les prestations de sa plate-forme «SwissAgroIndex», qui permet désormais de consulter les jours
Enquête en ligne • Êtes-vous propriétaire d’une station météorologique ou connaissez-vous quelqu’un qui en possède une? • Comment procédez-vous pour vous informer sur la météo et quelle est votre application préférée? Participez à notre enquête en scannant le code QR. Le lien vous connecte directement au site de l’enquête et vous permet de remplir le questionnaire à partir de votre téléphone portable.
La fréquence de consultation des applications météos augmente pendant la saison des récoltes. Photo: Ruedi Hunger
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Marché | Pratique
de gel et les jours à caractère tropical pour une localité donnée. Depuis 2016, «SwissAgroIndex», un produit de Suisse Grêle, fournit des données utilisées pour identifier les dommages causés par la sécheresse, assurables par la globale des herbages «CLIMAT» et calculés sur la base de l’indice de sécheresse. Depuis mi-2019, il est également possible de vérifier le bilan hydrique des cultures de maïs, betteraves sucrières, pommes de terre, blé, colza, soja et tournesol. Un clic sur la carte interactive affiche les précipitations locales cumulées, l’évapotranspiration et le bilan hydrique calculés quotidiennement. A la mi-mars 2021, Suisse Grêle a étendu les services de sa plate-forme SwissAgroIndex. L’utilisateur qui clique sur la carte interactive de la Suisse voit s’afficher les températures locales minimales et maximales des 30 derniers jours à deux mètres du sol. Les données sont calculées avec une résolution de 1 × 1 km; les écarts de températures à échelle réduite, dus par exemple à un accident topographique ou une absence de couverture, sont ignorés. Depuis l’ajout au «SwissAgroIndex» des jours de gel et des jours «tropicaux», les assurés sont mieux à même d’évaluer les dommages causés à leurs cultures. Les clients de Suisse Grêle ne sont pas les seuls à en profiter, l’extension du «SwissAgroIndex» facilite aussi la tâche des experts. A consulter: www. swissagroindex.hagel.ch.
Applications de météo gratuites
Des applications comme «Landi Météo», «MeteoSuisse» et «RTS Météo» méritent d’être mentionnées dans ces colonnes.
Fournisseurs de stations météo De nombreuses stations météorologiques sont proposées sur ce marché hautement spécialisé. La notion de «station météo» semble extensible, puisqu’elle recouvre des matériels fort divers, selon qu’ils sont destinés aux segments amateurs ou professionnels. Un aperçu du marché peut être consulté sur le site www.agrartechnik.ch/ download. A titre d’exemple, nous présentons brièvement deux de ces produits. • Sencrop L’entreprise française Sencrop produit des stations météorologiques conçues spécia16
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Une station météorologique ne résout pas les problèmes, mais elle peut apporter une aide précieuse. Photo: Sencrop
lement pour l’agriculture. Elle affirme exploiter en Europe un réseau de plus de 13 000 stations. L’utilisateur achète sa station météo et verse à Sencrop une licence annuelle, ce qui lui donne le droit de consulter les informations de toutes les stations locales en temps réel par smartphone, tablette ou PC. L’installation comprend un pluviomètre, un anémomètre et un capteur d’humidité des feuilles. Outre les données en temps réel, l’utilisateur peut consulter la pluviométrie cumulée sur une période définie. Le développement et la croissance des plantes peuvent être déterminés à partir des degrés-jours de croissance et des heures froides cumulées. Sencrop travaille avec des outils d’aide à la décision (OAD) dans le but de combiner les données locales avec des modèles de décision agronomiques. Cette société contribue ainsi à développer une protection phytosanitaire à bon escient. La transmission des données fait appel au réseau bas-débit Sigfox. Inutile de mobiliser un réseau de téléphonie mobile. Les stations disposent d’une localisation par GPS. • geoREACH La société allemande geo-konzept aide ses clients à trouver des solutions à la fois économiques et efficaces en faisant bénéficier leur entreprise de ses techniques d’avantgarde, de son savoir-faire exhaustif et de son expérience pluriannuelle. C’est ainsi que geo-konzept produit une station météorologique numérique, appelée «geoREACH», alimentée en énergie solaire. Cet outil intelligent fournit des données de mesure spécifiques au site: précipitations, température
de l’air et du sol, hygrométrie de l’air, hygrométrie du sol à l’aide de capteurs de sol, humidité des feuilles pour pronostiquer les maladies, pression de vapeur saturante et température différentielle. La transmission des données s’effectue par un réseau sans fil utilisant le protocole LoRaWAN. Cette technologie permet à chaque station météorologique de se connecter à une passerelle LoRaWAN détectée dans un rayon maximal de 8 km. Si aucune passerelle n’est trouvée, il est possible d’en créer une. Les résultats des mesures peuvent être appelés à tout moment sur PC, tablette ou smartphone via l’application «FieldClimate».
Où les agriculteurs allemands glanent-ils des informations météorologiques? Une enquête réalisée le 23 février 2021 par «agrarheute» auprès d’un échantillon d’agriculteurs allemands a donné le résultat suivant: • 41%, soit 103 voix: par une application météo de leur téléphone portable; • 30%, soit 74 voix: par un service de météo en ligne; • 10%, soit 24 voix: par le bulletin du service allemand de la météorologie; • 9%, soit 23 voix: par une météo agricole spécialisée; • 5%, soit 13 voix: par le bulletin météo de la radio ou de la télévision; • 3%, soit 8 voix: par observation de la nature et du ciel; • 2%, soit 5 voix: par une station météo appartenant à l’exploitation.
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FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES
On ne peut pas conserver les pertes En moyenne, la moitié des fourrages grossiers produits sur une exploitation doit être conservée pour l’hiver. Compte tenu des frais importants de production et de stockage des ensilages et fourrages secs, il convient de maintenir les pertes aux champs et durant la conservation aussi basses que possible. Ruedi Hunger
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FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES
Sur l’ensemble de la chaîne qui va de la fauche à l’affouragement, les possibilités de pertes de fourrage sont nombreuses. Même si une récolte et une conservation sans pertes n’existent pas, leur maintien à un niveau aussi faible que possible doit rester un objectif à atteindre. La situation est particulièrement énervante quand on rate la teneur en matière sèche optimale pour la conservation et que les pertes engendrées par les mauvais réglages des machines de récolte sont importantes.
Apprendre de ses erreurs Maintenant que la plupart des stocks de fourrages sont vides, que les fonds des silos-tours sont visibles, que les parois des silos tranchées sont dégagées et que les stocks de balles sont épuisés, il vaut la peine de faire le bilan de l’année écoulée. Quelle était réellement la qualité des fourrages secs? La qualité de mes ensilages correspondait-elle à mes attentes? Que puis-je ou dois-je améliorer cette année pendant la récolte des fourrages? Une vraie remise en question est un aspect important. Le classement correct des causes n’est pas toujours facile. Il est clair que la météo joue un rôle important sur la conservation des fourrages et donc aussi sur leur qualité. Il est toutefois trop
La hauteur de fauche a une très forte influence sur la souillure du fourrage Photo: Ruedi Hunger
facile de mettre toutes les pertes et tous les défauts de conservation sur le dos de la météo.
Conserver les pertes n’est pas envisageable Que sont réellement les pertes et comment surviennent-elles? Il s’agit des pertes de matière sèche (pertes MS) qui ont lieu de la fauche à l’affouragement et des pertes au champ. Ces dernières oc-
Tableau 1: pertes au champ et au stockage (MS) Pertes au champ en % du rendement brut
Pertes de stockage en % du rendement à la surface
Fourrage vert
Fourrage de bonne qualité fourrage de qualité moyenne
5 % ≥ 10 %
1 % 3 %
Pâture
Bonne technique de pâture (p.ex. fauche/pâture), intensive bonne technique de pâture, intensive technique de pâture moyenne mauvaise technique de pâture
15 % 20 % 30 % ≥ 35 %
Bonne composition (riche en graminées et équilibrée) Ensilage d’herbe composition moyenne mauvaise composition
8 % 12 % ≥ 20 %
10 % 15 % ≥20 %
Bonne composition (riche en graminées et équilibrée) composition moyenne mauvaise composition
10 % 15 % ≥25 %
3 % 6 % ≥10 %
Bonne composition (riche en graminées et équilibrée) Foin séché au sol composition moyenne mauvaise composition
15 % 20 % ≥30 %
2 % 5 % ≥10 %
Foin séché en grange
Séchoir Source: Calendrier Wirz
Sans préfanage légèrement préfané
5 % 10 %
cupent une place importante et leur niveau est plus ou moins influençable. Enfin, on trouve les pertes de conservation et de stockage, particulièrement «tragiques», quand tout a été mis en œuvre pour réduire autant que possible les pertes au champ. Afin d’être clair dès le début, il n’existe aucune utilisation de fourrages verts ni de conservation de fourrages sans pertes. Les pertes existent. C’est dans la nature des choses. La question concerne simplement leur importance et les moyens de les réduire à leur minimum.
Pertes de matière sèche Les pertes de matière sèche surviennent entre la fauche et l’affouragement. Il s’agit par exemple de plantes qui ne sont pas ramassées à la récolte parce que la hauteur de coupe était trop basse et que les machines suivantes n’ont pas été capables de les ramasser sans pertes (voir perte en teneurs). Les pertes MS ont donc des liens avec d’autres types de pertes (teneurs et qualité). Les pertes MS surviennent aussi quand les feuilles tombent ou sont brisées. Elles sont en grande partie influencées par les réglages des machines choisies et par le régime de prise de force. Enfin, les fuites de gaz de fermentation (perte de stockage) en engendrent aussi.
Pertes en teneurs Les pertes MS sous forme de déperdition de parties de feuilles, mieux connues sous le terme de «brisures», sont des pertes de teneurs. Elles augmentent de pair avec l’accroissement des teneurs en MS. Les feuilles de luzerne et/ou de trèfles riches 4
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Tabeau 2: activités des principaux microorganismes dans les fourrages grossiers Formation d'acide lactique
Souhaitée: odeur agréable
Formation d’acide butyrique; en partie aussi dégradation des protéines en NH3
Non souhaitée: puanteur
Bactéries acétiques = principalement colibacilles
Formation d’acide acétique
Odeur piquante
Dégradeur de protéines et bactéries de pourriture
Dégradation des protéines en NH3
Pourri
Moisissures
Moisissures
Moisi, ne sera pas mangén
Bactéries lactiques
Bactéries butyriques = clostridies
Matière organique facilement soluble du fourrage frais: principalement des sucres
Aerobie: post-fermentation
Levures
Anaerobie: fermentation alcoolique
en nutriments se brisent tôt alors que les tiges plus coriaces et robustes subsistent. Des régimes élevés des faneuses nuisent aux fines feuilles des plantes préfanées. Comme expliqué précédemment, les trèfles et autres plantes sont spécialement concernées. Le conducteur a donc tout dans les mains pour définir le niveau de pertes supportable. Par temps de pluie, le lessivage des nutriments solubles du fourrage fauché est aussi une perte de teneurs. Tout comme l’endommagement des protéines et des vitamines en cas d’échauffement des tas de foin. On constate aussi, en cas de fauche tardive, une perte de teneurs massive due à la lignification du fourrage. Les écoulements de jus de fermentation contiennent aussi et toujours des nutriments hautement digestibles. Il y a déjà plus de 20 ans qu’Agroscope (autrefois la FAT) étudie les pertes par jus d’écoulement et celles de nutriments qu’elles induisent. La limite critique pour l’apparition d’écou-
lement de jus des ensilages se situe aux alentours de 25%. Pour des balles rondes réalisées dans le respect des règles d’ensilage générales et sans dommage aux films d’enrubannage, il ne devrait en fait pas survenir d’écoulement. De manière générale, la problématique des jus de fermentation est jugée plus faible pour les balles rondes que pour les procédés d’ensilage en silos-tours ou en silos tranchées.
Pertes de conservation Les pertes de conservation sont de deux types: les pertes au champ (a) et les pertes de stockage (b). Contrairement à un avis très répandu, les premières ne commencent pas sur le tas de foin ou dans le silo, mais déjà sur la parcelle. a. Pertes au champ Les pertes au champ ont trois origines principales: elles peuvent être liées à la composition botanique, à la météo ou aux brisures. Plus une composition bota-
Un travail intensif de la faneuse favorise le séchage et réduit indirectement les pertes par respiration.
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Non souhaité: chaud et perte de valeur après ouverture du silo
nique est riche en légumineuses et en autres plantes, plus elle est difficile à sécher au champ. Les pertes par respiration et par lessivage sont plus élevées en cas de teneurs MS basses et de pluie. Les pertes par brisures dépendent de la méthode de récolte et de la teneur MS du fourrage. Leur importance est directement influençable par le bon (ou le mauvais) réglage des machines. Selon des essais réalisés par Agroscope en 2009 sur des chantiers de fanage et d’andainage, les pertes mécaniques au champ sont de l’ordre de 6 à 20%. On doit se rendre compte que dans des cas extrêmes, ces pertes représentent un cinquième des teneurs du fourrage ! Le taux de pertes enregistrées durant la récolte du fourrage est similaire, s’échelonnant en moyenne entre 4,5 et 11%. Les pertes par évaporations, en partie inévitables, commencent déjà au moment de la fauche. Elles sont particulièrement importantes quand la teneur MS est basse et que le temps est chaud. Elles baissent fortement quand la teneur MS dépasse les 40%. Ces pertes sont comprises entre 3 et 4% dans de bonnes conditions de séchage, mais vont jusqu’à 10% par mauvaises conditions). Conclusion: un séchage rapide réduit les pertes. Le «mauvais» temps engendre des pertes de teneur par le lessivage des nutriments du fourrage fauché ainsi que des pertes dues à la lignification du fourrage encore sur pied. L’ampleur des pertes au champ dépend des procédés de récoltes et de conservation. Elle est donc très variable, dans une fourchette comprise entre 5 et 40% du rendement brut. b. Pertes de stockage Les pertes de stockage sont à bien distinguer de celles au champ. Elles se produisent principalement par fermentation du foin séché au sol, par écoulement des jus d’ensilage (balles, silo tranchée et
L’andainage participe de manière non négligeable aux pertes au champ et au taux de souillure.
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FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES
tour) et à cause de défauts de fermentation, de formations de moisissures et de pourritures dans les ensilages, le foin humide ou les balles de foin.
Séchage Le séchage de l’herbe jusqu’à l’obtention d’un foin qui se conserve sur la durée nécessite l’évaporation d’importantes quantités d’eau. L’herbe fraîche contient 80% d’eau (20% MS). Le séchage doit donc évacuer environ 4 kg d’eau par kg/MS ou 3,350 kg d’eau par kg de foin. En d’autres mots, pour un foin peu préfané, le séchoir doit évacuer deux à trois fois plus d’eau que pour un foin bien préfané. Pendant le stockage, le foin subit une «fermentation» qui consiste en fait en un processus de maturation. Ce processus a lieu quand la teneur MS est de 80 à 82%. Il dure de six à huit semaines. Le fourrage sec est plutôt stable du point de vue microbiologique, mais seulement quand le taux d’humidité est inférieur à 14%. Sinon, on constate une élévation de la température du tas. Chaque augmentation de température résulte d’une activité et d’un développement bactérien, elle est donc toujours un signal d’alarme. Quand les conditions de séchage sont mauvaises, on assiste, outre le développement de bactéries, à l’apparition de moisissures. Ces dernières produisent des toxines qui restent stables presque sur toute la durée de stockage. Des fourrages moisis ne doivent pas être affouragés. Même dans les conditions météo les meilleures, un foin destiné au séchoir affiche un taux d’humidité d’au moins 20%. Il n’est donc pas stable pour le stockage. S’il n’est pas immédiatement séché, l’eau encore disponible rend possible une lutte microbiologique pour les nutriments facilement disponibles. Une ventilation fonctionnelle du foin permet le réduire la durée de la fermentation et ses mauvaises
Tableau 3: causes et conséquences de la post-fermentation en différentes phases Phase
Stockage
Prélèvement avancée insuffisante ameublissement du front d’attaque
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Conséquences
Ensilage + air développement de levures
Constitution d’une population de levures
Aucun appel d’air (bonnes conditions)
Ensilage stable Fermentations alcooliques possibles
Appels d’air (mauvaises conditions)
Ensilage gâté déjà pendant le stockage
Ensilage + air réactivation des levures multiplication d’autres organismes nuisibles (moisissures)
Echauffement de l’ensilage perte de substances dégradation de l’ensilage baisse de la consommation
influences. Avec une ventilation à air froid, chaque mètre cube d’air peut retirer au maximum un gramme d’eau. La ventilation froide est le système le moins coûteux, mais prend le plus de temps. Des séchoirs à capteurs solaires permettent de réduire le temps de séchage d’environ un tiers. La combinaison d’un séchoir à capteurs solaire et d’un déshumidificateur le diminue encore de manière significative. Toutefois, les coûts des productions augmentent proportionnellement à ceux de fonctionnement et d’investissement. Sous les conditions suisses, le séchoir à foin est une «obligation» pour les exploitations de non-ensilage. Pour un fourrage sec bien conservé, les teneurs en protéines brutes et en énergie nette (NEL) ne baissent que de quelque 0,1 MJ kg MS même sur des périodes de stockage longues (12 à 18 mois). On le sait, le béta-carotène a une demi-vie assez courte.
Ensilage Les différents microorganismes jouent un rôle décisif dans la réalisation d’un ensi-
Les pertes au champ engendrées par la chaîne de mécanisation représentent entre 5% et 40% du rendement brut.
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Causes
Ensilage tassement insuffisant Silo perméable Couverture non étanche
lage. Réussir un ensilage signifie diriger les microorganismes et donc la fermentation dans la direction voulue, celle de la fermentation lactique qui engendre un ensilage à l’odeur agréable. Les pertes se rencontrent avec les pertes de jus des ensilages trop humides qui entraînent de précieux nutriments. De surcroît, les ensilages humides sont souvent victimes de mauvaises fermentations qui engendrent aussi des pertes. Les ensilages trop secs sont aussi menacés. Ils ne peuvent pas être correctement tassés, ce qui maintient de l’air à l’intérieur du tas. Si l’avancement du front d’attaque n’est pas suffisant, il en découle alors des post-fermentations qui engendrent d’importantes pertes de nutriments. Dans la pratique, les post-fermentations sont fréquentes. Le problème est trop rarement pris au sérieux et souvent ignoré. Cela a pour conséquence que ces fermentations ne peuvent plus être stoppées. Premières responsables des post-fermentations, les levures sont favorisées par un mauvais tassement et un avancement insuffisant du front d’attaque du silo. Un
La composition botanique et le stade de fauche sont décisifs pour la qualité du fourrage.
FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES
Tableau 4: conditions pour une conservation réussie de l’ensilage Teneur en fibres brutes La teneur en fibres d’un ensilage d’herbe n’influence pas que la qualité du fourrage, mais aussi le déroulement de la fermentation et sa qualité. Une teneur en fibre plus élevée de 20 g/kg MS (passant de 220 à 340 g/kg MS) a pour conséquence une baisse de la densité de stockage du fourrage pouvant atteindre 20%. En outre, la teneur en acide butyrique risque d’augmenter de plus de 50%. L’ensilage de vieille herbe s’accompagne donc de pertes importantes. De plus, il devient très difficile de répondre aux exigences liées à l’hygiène (production laitière).
Teneur en matière sèche (MS) L’atteinte d’une teneur MS correcte est primordiale pour réaliser un ensilage. Les ensilages humides sont souvent victimes de mauvaises fermentations. De plus, les jus d’ensilage emportent de précieux nutriments. Les pertes par brisures augmentent de manière disproportionnée, avec l’accroissement de la teneur MS. Si un ensilage est trop sec, il risque de ne pas être tassé correctement et que l’air ne puisse pas en sortir. L’air, ou plutôt l’oxygène, est responsable du développement de moisissure et de post-fermentation. Tous les types d’ensilages sont concernés. De manière générale, un fourrage sec doit être coupé (plus) court.
Teneur en cendres La teneur en cendres est (aussi) déterminée par le taux de salissure du fourrage. À 100 g/kg MS, la teneur en terre d’un fourrage est faible. Une souillure moyenne est atteinte à 150 g/kg MS. Si le taux dépasse les 200 g/kg MS, on parle de souillure importante. Les conséquences sont une baisse des teneurs en protéines, en NEL et PAI de 8 à 15%. Les causes d’une souillure trop importante sont une hauteur de fauche trop basse et un travail trop proche du sol des machines de fenaison. Un terrain humide, l’absence de soins à la prairie au printemps et un gazon lacunaire contribuent aussi à la souillure du fourrage.
Effets d’une augmentation de la teneur en fibre de 1% sur un ensilage
Effets de l’augmentation de la teneur en matière sèche de 1% sur un ensilage
Effet de l’augmentation de la teneur en cendres de 1% sur un ensilage
Protéines brutes NEL Densité de stockage Valeur pH Acide butyrique Dégradation des protéines
Protéines brutes Cendres Densité de stockage Valeur pH Acide butyrique Dégradation des protéines
Protéines brutes Fibres brutes NEL Valeur pH Acide butyrique Dégradation des protéines
− − − + + +
4,1 g/kg MS 0,1 MJ/kg MS 2,9kg MS 0,03 0,5 g/kg MS 0,5 %
En résumé: un fourrage jeune contient beaucoup de sucre et donc beaucoup d’énergie. La teneur en protéines brutes est aussi élevée. En outre, un fourrage jeune se tasse plus facilement.
bon préfanage, un tassement important et une couverture soigneuse (étanche) sont des mesures préventives efficaces. Si besoin, les fourrages difficilement ensilables peuvent être traités de manière préventive au moyen d’agents d’ensilage adaptés.
Tassement insuffisant Selon les études d’Agroscope, les densités de stockage des ensilages d’herbe dans les silos tranchées sont généralement très hétérogènes. Les tassements insuffisants
− − + + − −
0,3 g/kg MS 0,4 g/kg MS 2,2 kg MS/m³ 0,01 0,6 g/kg MS 0,2 %
En résumé: la teneur en MS optimale d’un ensilage est comprise entre 35 et 45% (pour de l’ensilage enrubanné entre 30 et 40%). Si la teneur en MS est supérieure, le fourrage doit être coupé plus court (4 cm). (Wyss, ALP)
ont souvent pour origine une performance de récolte trop importante et la constitution de couches de fourrage trop épaisses pour être tassées correctement. La règle de base est toujours valable: répartir des couches les plus fines possibles (max. 30 cm). Un tassement optimal est obtenu quand la teneur MS est de 30 à 40% avec une longueur de coupe de 6 cm. En cas de teneurs MS plus importantes, la longueur de coupe devrait se réduire à 4 cm.
Conclusion
Les objectifs pour la prochaine fenaison: pas de pertes de matières sèches, peu pertes de substance et le moins de pertes possibles de conservation..
Les pertes sont inévitables dans la production fourragère. La question est seulement d’en connaître la marge tolérable, la manière de les réduire et les mesures à prendre. Malheureusement, qu’elles aient lieu sur la parcelle ou pendant le stockage, la plupart des pertes concerne les plantes et parties végétales les plus précieuses. L’utilisation correcte des machines est décisive pour réduire les pertes au champ et de MS. Enfin, il est important de prendre une minute pour se remémorer les règles importantes de l’ensilage et les bases du séchoir en grange.
− − − + + +
1,6 g/kg MS 3,8 g/kg MS 0,1 MJ/kg MS 0,04 0,4 g/kg MS 0,3 %
En résumé: un soin adapté des prairies est une mesure préventive efficace. Attendre que les conditions d’utilisation et que les conditions du sol soient optimales. Régler correctement la hauteur de fauche (5 à 8 cm), de même que les faneuses et les andaineurs.
Règles d’ensilage étendues • Effectuer un soin adapté des prairies au printemps est la pierre angulaire pour un fourrage de qualité. • Epandre le lisier au bon moment. Le lisier doit aller au sol et non sur les plantes. • Faucher au bon stade (début à fin de l’épiaison). • Faucher quand l’herbe est sèche pour réduire le risque de souillure. Ne pas faucher trop bas. Les souillures augmentent le risque de fermentation butyrique • Régler les machines à toupies et les pick-up correctement. Les dents doivent avoir un espace de 4 cm avec le sol. • Préfaner suffisamment le fourrage pour améliorer les conditions de vies des bactéries lactiques. • Enrubanner le plus tôt possible des balles rondes. Les transporter et les manipuler avec soins. • Maintenir propre le chemin d’accès avant (et sur) le silo tranchée. • Rouler attentivement et à faible vitesse sur les silos tranchées. • Choisir un agent d’ensilage adapté et si besoin, le doser correctement.
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2021 Technique Agricole
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FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES
Comparatif de pres Tout agriculteur aimerait disposer de balles d’ensilage bien fermes. Elles assurent une bonne qualité du fourrage, nécessitent moins d’espace et sont plus économes en filet ou en film. Cet essai comparatif de six presses à balles rondes à chambre variable montre celles qui répondent à cet objectif. Franz Handler, Manfred Nadlinger, Christian Rechberger*, Alfred Pöllinger** et Johannes Paar***
En collaboration avec la station fédérale autrichienne de machinisme agricole de Wieselburg (BLT)* et le centre de recherche agricole de Raumberg-Gumpenstein (HBLFA)*, les revues Landwirt et Technique Agricole ont testé six presses à balles rondes variables pendant toute une saison. Trois conducteurs de l’équipe de test ont confectionné des balles d’ensilage de la deuxième à la dernière coupe. L’accent a été mis sur l’ensilage pour la sélection des candidats et de leur équipement. Sur la base des marchés autrichien et suisse, un groupe d’experts a invité quaLes auteurs travaillent respectivement au BLT Wieselburg*, à la HBLFA Raumberg-Gumpenstein** et pour la revue Landwirt***.
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torze marques de onze fabricants à participer à ce comparatif. Tous n’ont cependant pas accepté. Les raisons de ces refus étaient, entre autres, des machines «dépassées» ou non disponibles, ainsi que la baisse de production due au coronavirus. Deutz-Fahr, Fendt, John Deere, Kuhn, Massey Ferguson et Pöttinger ont chacun mis à disposition une presse pour la période du début de l’été à la fin de la saison.
Issues de la pratique Comme les deux presses Fendt et Massey Ferguson sont identiques, seule la Fendt «Rotana 160 V Xtra» a été retenue. Claas et Krone ont décliné l’invitation à l’essai pour diverses raisons. En raison de leur position sur le marché, deux machines de
ces marques très utilisées sur le terrain ont tout de même été choisies (voir encadré page 30). Malheureusement, un jour avant le début de l’essai, la presse Claas a été très endommagée par un corps étranger. Il a donc été décidé de ne pas la retenir. La «Comprima V 150 XC» de Krone a participé à l’essai, la série «VariPack» la plus récente n’étant pas encore homologuée pour l’ensilage. Les presses testées sont munies de 23 à 26 couteaux et leur longueur de coupe théorique (soit l’espacement des couteaux) va de 40 à 45 mm. Seule la Pöttinger «Impress», avec ses 32 couteaux et un espacement de 36 mm, se distingue un peu des autres candidats. Les autres données techniques figurent sur le tableau de la page 28.
FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES
ses à balles rondes
Les conditions de l’essai Lors des mesures avec l’ensilage préfané effectuées par le BLT, les principaux critères étaient la puissance requise à la prise de force, la densité des balles et la longueur de coupe. Les pertes par émiettement des presses n’ont pas été vérifiées car, grâce à des essais antérieurs, il est avéré qu’elles représentent moins d’1 % de l’énergie contenue dans la balle (MJ NEL), même avec des longueurs de coupe courtes comme celles obtenues par les presses étudiées. Les résultats des mesures sont fortement influencés par la composition botanique, le stade de développement du peuplement végétal et la matière sèche de la récolte, ainsi que la vitesse d’avancement, le volume de l’an-
Les candidates à l’essai: Pöttinger «Impress 185V Pro», Fendt «Rotana 160 V Xtra» (et MF «RB 4160 V Xtra»), Krone «Comprima V 150 XC Plus», John Deere «V 461R», Kuhn «VB 7160 OC» et Deutz-Fahr «Varimaster 765 OC». Photos: Eva Gröblbauer, Johannes Paar et Suppan-Film
dain et sa forme. Ces facteurs ont donc été pris en compte pour cet essai. Même si une attention particulière a été accordée à l’uniformité de l’herbage lors de la sélection des parcelles d’essai, des variations inévitables apparaissent dans le peuplement végétal. Des variations dans les mesures surviennent, sans rapport avec les différences techniques des presses à balles rondes étudiées. On peut déterminer si elles sont dues aux fluctuations aléatoires et inéluctables des facteurs d’influence ou aux différences entre
les presses grâce à des méthodes statistiques et à des analyses répétées. Des écarts significatifs seraient avérés dans les résultats de cet essai si la probabilité d’erreur pour la comparaison répétée des valeurs moyennes était inférieure à 5 %. Lors du pressage de l’ensilage préfané, le but consistait à produire des balles les plus denses possibles dans les conditions données. Afin de comparer la densité des balles et la puissance requise des presses, l’équipe s’est assurée lors des mesures que l’épaisseur de l’andain et la matière 4
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FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES
Le BLT Wieselburg a mesuré et pesé précisément les balles pour déterminer leur densité.
Les conditions des essais Prairie art., 2e coupe
Prairie art., 3e coupe
98 % de graminées, 32 % de fibres brutes dans la MS 3e année d’utilisation
85 % de graminées, 27 % de fibres brutes dans la MS 1re année d’utilisation
Composition botanique et stade de développement Matière sèche moyenne (%)
42,7
48,5
Masse moyenne de l’andain (kg MS/m)
1,7
1,7
Flux moyen dans la presse (t MS/h)
17,2
16,4
Puissance nominale du tracteur (kW/ch) Diamètre déterminé (cm)
120/163 125
Liage des balles
Filet avec 3,5 couches
sèche (MS) du fourrage, ainsi que la vitesse d’avancement sélectionnée et le flux moyen ne différaient pas significativement les uns des autres. Les conditions de l’essai sont résumées dans le tableau ci-dessus. Toutes les mesures ont été réalisées avec le plus grand nombre possible
de couteaux et un diamètre de balles fixé à 125 cm.
Densité des balles La densité moyenne mesurée des balles confectionnées par les presses testées est synthétisée dans le schéma 1 de la page
Méthodes de mesure Afin de garantir des résultats comparables, tous les essais ont été réalisés avec deux tracteurs Fendt «516 Vario» équipés de manière identique et conduits par un chauffeur expérimenté. Les presses ont été réglées par un spécialiste du constructeur ou un utilisateur expérimenté. Pendant le processus de pressage, l’équipe de test a mesuré la puissance requise à la prise de force, la vitesse d’avancement et la distance parcourue. Le poids, la circonférence, le diamètre et la largeur des balles ont été déterminés immédiatement après le pressage. Des échantillons ont ensuite été prélevés au moyen d’une carotteuse par forage radial, ceci afin de déterminer la
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suivante. Elle était dans l’ensemble un peu plus faible lors de la deuxième coupe (densité spécifique de 183 kg MS/m³) que lors de la troisième (192 kg MS/m³) en raison des caractéristiques du fourrage préfané. Les plus grandes variations entre la deuxième et la troisième coupe ont été observées sur les presses Deutz-Fahr et John Deere. La presse Kuhn a atteint les deux fois les densités les plus fortes. Lors de la deuxième coupe, les Fendt «Rotana 160 V Xtra» et Pöttinger «Impress 185V Pro» ont réalisé des valeurs supérieures à la moyenne, ce qui fut également le cas de la John Deere «V 461R» pour la troisième coupe. La densité des balles de ces trois modèles se situait en position intermédiaire et, en raison de la dispersion des valeurs mesurées, était proche de celle des presses Kuhn, Deutz-Fahr et Krone. En revanche, les écarts entre les résultats des presses Krone «Comprima» et Kuhn «VB» étaient significatifs statistiquement, ce qui se voit sur le schéma.
Puissance à la prise de force matière sèche. Ces données ont permis de calculer la densité moyenne des balles. La distance parcourue lors du pressage, le temps de pressage et la masse de la balle ont servi aux testeurs pour calculer la masse de l’andain et le flux de fourrage dans la presse. Lors de l’affouragement des balles, des échantillons ont été prélevés dans le tiers central des balles afin d’analyser la longueur de coupe. Un système de caméra a été utilisé pour déterminer la longueur des brins. La qualité de reprise des balles rondes lors de l’affouragement a été évaluée par quatre personnes sur la base de la force manuelle nécessaire à les défaire.
Un autre point examiné était la puissance requise par chacune des presses à la prise de force du tracteur. La puissance au ralenti et la puissance maximale requise ont été examinées séparément. La puissance au ralenti la plus faible requise à la prise de force a été mesurée sur la presse Fendt (4,2 chevaux); la plus élevée sur le modèle Kuhn (12,2 chevaux). Les Krone «Comprima» (6,8 chevaux), Deutz-Fahr «Varimaster» (7,1 chevaux), Pöttinger «Impress» (7,3 chevaux) et John Deere «V 461R» (8,4 chevaux) se situaient entre ces deux extrêmes. Les besoins en puissance à la prise de force augmentent plus ou moins rapide-
FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES
Les valeurs de la Deutz-Fahr «Varimaster» se situaient pour la plupart en milieu de peloton.
Prairie artificielle, troisième coupe
220 200 180
0
Pöttinger Impress 185V Pro
20
Kuhn VB 7160 OC
60 40
Krone Comprima V 150 XC Plus
80
John Deere V 461R
120 100
Fendt Rotana 160 V
160 140
Deutz-Fahr Varimaster 765 OC
Densité moyenne des balles (kg MS/m)
Prairie artificielle, deuxième coupe
Schéma 2: puissance maximale requise Prairie artificielle, deuxième coupe
Prairie artificielle, troisième coupe
90 80
30 20 10 0
La Fendt «Rotana» était souvent dans le groupe de tête, mais n’a jamais occupé le premier rang.
Pöttinger Impress 185V Pro
40
Kuhn VB 7160 OC
50
Krone Comprima V 150 XC Plus
60
John Deere V 461R
70
Fendt Rotana 160 V
Le besoin énergétique spécifique a été calculé sur la base de la puissance moyenne nécessaire au pressage, du
240
Deutz-Fahr Varimaster 765 OC
Le besoin énergétique spécifique
Schéma 1: densité des balles
Puissance de pointe à la prise de force (kW)
ment au début du remplissage de la chambre de compression, puis atteignent un niveau relativement constant avec des pics individuels. Cela est habituel avec les presses à chambre variable. La demande de puissance diminue considérablement dès la fin du remplissage de la chambre, au début du processus de liage. La puissance moyenne requise sur l’ensemble d’un cycle de pressage d’une balle ronde n’a dès lors qu’une importance relative pour le choix du tracteur. C’est pourquoi on a établi pour la comparaison des presses que la puissance la plus élevée à niveau constant sur cinq secondes serait définie comme puissance de pointe. Avec un débit moyen de récolte dans la presse de 17,2 tonnes de matière sèche par heure (t MS/h), la puissance de pointe moyenne nécessaire pour la deuxième coupe variait entre 80,2 et 103 chevaux (voir schéma 2). La puissance la plus faible était celle de la presse Pöttinger «Impress», bien en-dessous de celle des presses John Deere et Kuhn, cette dernière affichant la valeur la plus élevée. Les écarts relevés entre les autres presses n’étaient pas notables. Pour la troisième coupe, la puissance de pointe requise, de 66,6 à 89,8 chevaux, était inférieure pour toutes les presses en raison de l’épaisseur légèrement moindre de l’andain et du débit de récolte plus faible (16,4 t MS/h) ainsi que de la structure différente du fourrage. L’écart en troisième coupe était marquant seulement entre la Deutz-Fahr «Varimaster» (faible puissance requise) et les presses Kuhn et John Deere (puissance requise élevée).
Toutes les mesures de la presse John Deere «V 461R», de 8,4 chevaux, étaient dans la moyenne.
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FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES
Données techniques* Modèle et type Diamètre des balles (cm) Largeur des balles (cm)
Deutz-Fahr
Fendt/MF
John Deere
Krone
Varimaster 765 OC
Rotana 160 V Xtra / RB4160V Xtra
V 461R
Comprima V 150 XC Plus
80 à 160
70 à 160
80 à 185
100 à 150
120
123
121
120
3/4
3/2
3/ceinture à barrettes Non, densité du cœur réglable mécaniquement sur trois niveaux
Système de presse variable (nombre de rouleaux / de courroies)
3/5
Noyau central réglable par le terminal
Oui, diamètre et densité réglables
Oui, diamètre réglable
Oui, diamètre et densité réglables
Largeur du pick-up (distance entre les dents externes en cm)
189
186
191
193
Distance entre les dents du pick-up (mm)
61
64
68
55
Nombre de rangées de dents
5
5
5
5 Non guidées
Dents du pick-up
Guidées
Non guidées
Guidées
Nombre maximal de couteaux
23
25
25
26
Longueur de coupe théorique (mm)
45
45
40
42
Distance du couteau externe au bord de la balle (mm)
105
75
125
75
Commande des groupes de couteaux
Mécanique: 7, 11, 12, 23 couteaux
Hydraulique: 12, 13, 25 couteaux
Hydraulique: 12, 13, 25 couteaux
Mécanique: 13, 26 couteaux; hydraulique en option
Hydraulique au terminal
Hydraulique au terminal
Hydraulique au terminal
Hydraulique au terminal
Hydraulique, rabattable en bas
Hydraulique, rabattable en bas
Hydraulique parallèle, rabattable en bas
Boîtier à couteaux hydraulique, rabattable en bas
2767
2810
2900
2780
Largeur extérieure des roues (mm)
2700
2590
2750
2970
Longueur selon le constructeur (mm)
4020
5250
5320
4990
Simples / 500/45 × 22.5
Simples / 500/50-22.5
Simples / 500/55-20
Tandem / 500/55-20
Simples
Simples
Simples
Simples et tandem
500/45 × 22.5
500/60−22.5
600/50R22,5
500/55−20
Couteaux marche/arrêt
Base du dispositif de coupe, élimination du bourrage Largeur ext. roues du pick-up (mm)
Essieux / pneumatiques Essieux proposés Dimensions maximales des pneus avec essieu simple Régime de prise de force
540
540
540/1000
540
Charge d’appui (kg)
1000
1000
1100
1000
Charge autorisée par essieu (kg)
3100
3500
4000
2 x 3000
Poids propre selon manuel d’utilisation (kg)
3110
–
4740
–
Poids propre des machines testées, branchements et prise de force inclus (kg)
3600
4220
4640
5575
Appréciation des résultats sur l’ensilage préfané (BLT Wieselburg)** Densité des balles Efficacité énergétique Qualité de coupe
+
++
+
+/−
++
++
++
++
+
+
++
++
*Mesures prises par le BLT Wieselburg; **appréciation: ++ très bon, + bon, +/− satisfaisant, − insuffisant
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Technique Agricole 4
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FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES
120
120
3/4
4/3
Oui, densité réglable Oui, densité réglable du cœur, du milieu et du cœur, du milieu et de l’extérieur selon de l’extérieur l’humidité du fourrage 189
198
61
60
5
5
Guidées
Guidées
23
32
45
36
105
42
Mécanique: 7, 11, 12, 23 couteaux
Mécanique: (0 à 16), 16, 16, 32 couteaux; hydraulique en option
Hydraulique au terminal
Hydraulique au terminal
Hydraulique, rabattable en bas
Hydraulique, rabattable en haut
2802
2900
2890
2880
5400
5107
Simples / 600/50R22.5
Simples / 620/40R22.5
Simples
Simples et tandem
600/50R22.5
620/40R22.5
540/1000
1000
1200
1300
3900
4400
4605
4950
4687
5280
++
++
+
++
+
++
2.5 2.0 1.5 1.0 0.5
Pöttinger Impress 185V Pro
80 à 185
3.0
Kuhn VB 7160 OC
80 à 160
Fourrage, troisième coupe
Krone Comprima V 150 XC Plus
Impress 185V Pro
John Deere V 461R
VB 7160 OC
Fourrage, deuxième coupe 3.5
Fendt Rotana 160 V
Pöttinger
4.0
Deutz-Fahr Varimaster 765 OC
Kuhn
Besoins en énergie pour le pressage (kWh/t MS)
Schéma 3: consommation d’énergie pour le pressage
0.0
temps de pressage et du poids de la balle. Il fournit des informations sur la quantité d’énergie nécessaire à la presse pour comprimer une tonne de matière sèche. Il donne aussi le rapport entre la consommation de carburant et le compactage. Le schéma 3 indique qu’elle est comprise entre 2,3 et 3,2 kWh par tonne de matière sèche lors du pressage de la deuxième coupe. Les presses les plus efficaces ont été la Pöttinger «Impress» et le modèle John Deere. Leurs valeurs étaient nettement inférieures à celles des presses Deutz-Fahr et Kuhn. Cette dernière se démarquait aussi des Fendt «Rotana» et Krone «Comprima». Bien que des densités de balles plus élevées et un débit de récolte plus faible aient été mesurés en troisième coupe, le besoin énergétique spécifique est resté approximativement identique, voire s’est révélé inférieur pour l’ensemble des presses. Les écarts n’étaient pas larges. La Pöttinger «Impress» avait le plus grand nombre de couteaux, c’est pourquoi les valeurs basses enregistrées pour les deux coupes étaient particulièrement surprenantes. Les valeurs élevées de la Kuhn s’expliquent probablement par la forte augmentation de la demande de puissance immédiatement après le début du remplissage de la chambre. Cette presse a cependant produit les balles les plus denses de l’essai.
La longueur de coupe Le schéma 4 montre les différentes longueurs des brins de l’ensilage terminé. Les presses Pöttinger «Impress», Krone
«Comprima» et John Deere «V 461R» présentent les proportions les plus élevées de brins d’une longueur inférieure à 40 mm, avec respectivement 30, 28 et 27 %. Ces presses présentent également l’espacement le plus étroit entre les couteaux, soit 36, 42 et 40 mm (voir tableau ci-contre). Le même ordre a été trouvé pour les brins de moins de 80 mm avec 72, 70 et 69 %. Pour les trois autres presses, avec un espacement des couteaux de 45 mm, cette proportion se situe entre 62 et 65 %. Lors de l’ouverture manuelle des balles, les personnes chargées des tests n’ont pas détecté de différences flagrantes entre les presses.
La qualité du fourrage La qualité du fourrage a été évaluée en prélevant des échantillons après fermen tation et en analysant en laboratoire le pH, les composants, le taux d’acides fermentescibles, la teneur en fibres et en protéines brutes, ainsi que la teneur énergétique. Pour les produits pressés, la densité des balles constitue un thème très discuté. L’ensilage d’herbe n’y échappe pas: «Plus c’est dense, mieux ça vaut!» La densité maximale possible de l’ensilage d’herbe dépend de la presse mais également de la structure du fourrage (brins épais ou fins) et de sa teneur en matière sèche. Cependant, ces dernières ne revêtent qu’une importance comparativement mineure par rapport aux techniques de pressage de l’ensilage d’herbe, surtout lorsque le préfané est pressé dans des conditions comparables par ailleurs (four4
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FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES
Malgré la densité de balles la plus faible, la qualité de l’ensilage de la Krone «Comprima» était également correcte.
La presse Kuhn «VB 7160 OC» presse les balles les plus dures, mais nécessite beaucoup d’énergie pour le faire.
La presse Pöttinger «Impress» a été la plus efficace du test en dépit du plus grand nombre de couteaux.
rage identique), comme c’est le cas dans cet essai. Des études comparatives issues de la pratique ont montré des densités moyennes d’environ 165 kg de MS/m³ pour des balles rondes confectionnées avec des presses à chambres variables, alors que le fourrage compacté dans des silos tranchés a une densité d’un peu moins de 200 kg de MS/m³. Aucun inconvénient à en déduire pour l’ensilage en balles rondes. La qualité du fourrage ne souffre pas, même dans les balles peu compressées si elles sont bien hermétiques. Elle était constamment bonne dans notre essai, même avec la densité la plus faible. La densité de l’ensilage d’herbe devrait cependant être d’au moins 180 kg de MS/ m³ pour plusieurs raisons. Les balles rondes peu denses se détériorent généralement complètement lorsque le film est
endommagé, alors qu’avec les balles compactes, seule une faible partie du fourrage doit être éliminée. En outre, les balles rondes pressées plus intensivement de 20 % nécessitent un pourcentage proportionnel de film en moins. C’est financièrement avantageux, mais aussi important sur le plan écologique. Ce sont 20 % de film d’emballage en moins à éliminer. De surcroît, les balles rondes bien comprimées restent mieux formées, se laissent mieux empiler et occupent ainsi moins d’espace de stockage.
ché depuis plus longtemps. Or, la plupart de ses valeurs se situaient dans la moyenne. Souvent dans le peloton de tête, Fendt n’occupe jamais la première place. John Deere se situe au milieu du classement, avec des valeurs plutôt discrètes, dont les écarts sont un peu plus grands que chez ses concurrents. La Krone «Comprima» se classe aussi en milieu de peloton sur le plan des besoins en puissance et de l’efficacité énergétique. Malgré la faible densité des balles, la qualité de l’ensilage était correcte. Kuhn confectionne les balles les plus dures, mais nécessite la puissance la plus importante. Les valeurs mesurées sur la Pöttinger «Impress» ont un peu surpris. Cette machine avait la plus basse consommation d’énergie lors du test, malgré ses couteaux plus nombreux et la longueur de coupe la plus courte.
Sélection des presses Comme indiqué précédemment, les chercheurs ont sélectionné pour cet essai 14 marques de onze constructeurs, dont six ont mis une machine à disposition. En raison de leur place sur le marché, on a aussi voulu y inclure des presses Claas et Krone, très présentes sur le terrain. Mais seul le modèle Krone «Comprima V 150XC» a finalement participé au test, parce que la presse Claas a été éliminée à cause d’un défaut. Il n’a cependant pas été disponible pendant tout l’essai, raison pour laquelle les analyses ont été moins approfondies que celles des autres modèles. En outre, le constructeur Krone a indiqué qu’une valve hydraulique a été défectueuse pendant l’essai et que le logiciel de contrôle n’était pas à jour, ce qui pourrait expliquer la densité plus faible des balles. Roman Engeler
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Technique Agricole 4
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Conclusion Les analyses du fourrage ont établi que tous les participants à l’essai ont produit un ensilage de qualité. Les mesures effectuées par le BLT ont cependant révélé des différences remarquables: la presse Deutz-Fahr «Varimaster» est sur le mar-
Schéma 4: longueurs des brins de l’ensilage lors de la deuxième coupe
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FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES
Bien emballer pour mieux conserver A quoi bon tout mettre en œuvre pour récolter et traiter avec grand soin du fourrage si, par la suite, le film ou la bâche ne sont pas étanches à l’air et à l’oxygène? Ruedi Hunger
Tous les systèmes de silos (verticaux, horizontaux ou en balles) ont un objectif commun: obtenir un ensilage de grande qualité, appétent, gage d’une consommation élevée par les animaux. Un des principes essentiels de l’ensilage est de le préserver immédiatement et durablement (pour +/–1 an) de tout contact avec l’air ou de l’oxygène, afin de limiter au mieux le risque de moisissures et d’échauffement. Dans le cas des silos horizontaux et des balles, il faut en plus protéger le contenu de l’eau de pluie.
Demandez la qualité certifiée Ils sont très fins mais soumis à de très hautes exigences. Une bâche ou un film qui lâche, ce n’est pas seulement ennuyeux, c’est un danger pour la qualité d’un fourrage pourtant soigneusement ramassé. Actuellement, on ne trouve quasi plus sur le marché que des bâches et films d’ensilage «écologiques» en polyéthylène (PE). Ils sont proposés en divers coloris, largeurs et épaisseurs (entre 100 et 200 µm). Ils sont classés en trois catégories: les films standard, de qualité et certifiés DLG. Les propriétés mécaniques et physiques des bâches, des films de sous-couverture et des films étirables font l’objet de contrôles réguliers au centre de tests de la DLG, la Société allemande d’agriculture. On y examine aussi les propriétés du matériau et son comportement au vieillissement. On comprend pourquoi les experts recommandent exclusivement des bâches et films certifiés, malgré leur prix souvent un peu plus élevé. Les labels nationaux «NF» (Association française de normalisation) et «SP» en Suède sont comparables à celui de la DLG.
Les propriétés des matériaux Une épaisseur et une coloration uniformes sont des propriétés importantes
Les UV, c’est quoi?
Les films constituent une barrière efficace contre les entrées d’oxygène et doivent résister aux UV pendant au moins 12 mois. Photos: Ruedi Hunger
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Technique Agricole 4
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Les rayons ultraviolets, dits aussi rayonnement UV ou encore «lumière noire», sont un rayonnement électromagnétique optique (lumière) de longueurs d’ondes inférieures à celles de la lumière visible par l’homme. Ultraviolet signifie «au-delà du violet», sachant que le violet est la longueur d’onde la plus courte que l’œil perçoit encore. La source naturelle du rayonnement UV est le soleil. Il est inclus dans la fraction de rayonnement à courte longueur d’onde de la lumière solaire.
FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES
La fabrication des films PE
Dès qu’on manipule une balle, il y a un risque de dégât.
pour le matériau. Les différences d’épaisseur sont, entre autres, responsables du défaut de stabilité aux rayons UV (ultraviolets) à long terme. Idem pour une coloration irrégulière, définie comme «striée» ou «poreuse». Il existe des valeurs-cibles pour la résistance à la rupture, à la déchirure et à l’élongation des bâches et films neufs ou usagés. Pour simuler le vieillissement, on stocke la feuille dans une solution acide typique d’un ensilage, composée de 3% d’acide lactique, de 1,5% d’acide acétique et de 0,5% d’acide butyrique. La résistance à l’allongement et à la rupture s’y réduisent. Quant à la résistance à la déchirure, on la vérifie au moyen d’un rayonnement ultra-violet ciblé. Après un an «d’exposition aux conditions d’altération climatique de terrain», une bâche atteint par exemple encore 1,7 à 1,8 fois la valeur des exigences minimales. A 0,2 bar, les valeurs de perméabilité à l’oxygène doivent être inférieures à 250 cm3 par m2 par jour. Nombre de bâches et de films testés se situent dans une fourchette de 150 et 200 cm3 par m2 par jour. Le films étirables doivent adhérer au niveau des chevauchements pour que l’oxygène ne puisse pas pénétrer dans la balle, mais ils ne doivent pas coller au fourrage.
La résistance aux rayons UV Les balles d’ensilage étant stockées pendant des mois à l’extérieur, il faut s’assurer que le film résiste aux ultra violets pendant un an. Après quelques mois seulement, les films qui ne ré-
sistent pas aux UV deviennent fragiles, cassants et perdent toute résistance à la déchirure. Des additifs ajoutés lors de la production permettent d’obtenir une protection suffisante; ils sont mélangés à raison de quelques pourcents à la matière première en granulés. Cette proportion précisément définie permet de déterminer assez bien la résistance aux UV du produit final. Comparés à la matière première qu’est le polyéthylène, ces additifs sont relativement coûteux, raison pour laquelle ils sont ajoutés en exacte proportion pour obtenir une résistance aux UV de 12 ou 15 mois. Plusieurs bâches et films différents remplissent ce critère bien au-delà des exigences ordinaires du test de la DLG, leur fabricant garantissant bel et bien une résistance aux UV de 15 mois au lieu des 12 mois ordinaires.
Recyclage des films d’ensilage Les agriculteurs suisses consomment entre 6000 et 10 000 tonnes de films d’ensilage par an. On en recycle à peine 1000 tonnes, soit entre 10 et 15% seulement. Depuis quelques années, «RESI» – un projet national d’encouragement au recyclage de films et plastiques agricoles – tente de résoudre ce problème. Cette organisation et son réseau proposent un système de collecte gratuit, sur tout le pays. Vous trouverez les coordonnées de votre partenaire local de recyclage sur www.resi.ch.
Le polyéthylène est la matière plastique la plus commune. La substance d’origine est le pétrole brut qui, soumis à une forte chaleur (crackage), libère de l’éthylène, qui est ensuite polymérisé avant d’être transformé en granules, bases des feuilles PE. On améliore les propriétés ultérieures de cette feuille (couleur, stabilité aux UV) en y ajoutant des additifs. Dans la ligne de production, ces granules sont comprimés dans une extrudeuse et fondus. La masse de matière plastique sort par une filière tubulaire ou large puis elle est pressée en feuille par des rouleaux. Un autre procédé de production consiste à souffler la masse de matière plastique en film qui sera découpé en deux bandes plates. Les feuilles plastiques sont toujours fabriquées en bande sans fin. Il existe des dimensions de références, dans la mesure où on propose des feuilles pour des objec tifs spéciaux en tailles standard. Les feuilles sont produites en différentes épaisseurs, généralement inférieures à 0,1 mm et qui peut descendre jusqu’à 0,002 mm. L’élongation au point de rupture indique de quel pourcentage la feuille peut être étirée jusqu’à ce qu’elle se déchire. Les valeurs transversale et longitudinale sont différentes.
Effet de la température extérieure En 2004, un rapport (no 615) de 14 pages de la FAT, Institut de recherche de Tänikon intégré depuis dans Agroscope, a défini les caractéristiques des films d’en rubannage pour les balles d’ensilage. Même si, entre temps, des progrès ont
Exigences et recommandations • Les films étirables doivent présenter une résistance élevée à la déchirure et une forte extensibilité. Ils doivent aussi résister aux efforts mécaniques. Les bons films adhèrent bien entre eux, ont une forte stabilité face aux UV et une perméabilité au gaz la plus faible possible. En plus, ils résistent au vieillissement et sont sans risques écologiques. • L a qualité du matériel récolté conditionne celle de l’ensilage. Veiller à obtenir une forte compression au moment du pressage. Bien enrubanner les balles (qualité du film étirable). Transporter soigneusement les balles et les stocker sur un sol ferme. Affourager rapidement les balles entamées. Agroscope Liebefeld-Posieux
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C’est lorsqu’on empile et ramasse les balles que la résistance à la déchirure des films est mise à l’épreuve.
été réalisés dans la production des films, ce rapport FAT reste pertinent. Sans re venir sur tous ses détails, évoquons ici l’échauffement de la feuille. Pour ré pondre aux questions de l’époque, on avait installé des sondes thermiques à des profondeurs de 0,5 et 15 cm, qui en registraient la température à intervalles de 30 minutes. Que la température dé pende de la profondeur de la mesure et de la couleur du film n’a rien d’étonnant. Dans les balles entreposées à l’air libre, l’échauffement des films d’enrubannage
Les trous ne se forment pas tout seuls. Ils ont une cause. Elle est le plus souvent d’origine mécanique.
reste superficiel. Comparativement aux films de couleurs sombres, les films blancs et vert clair réfléchissent mieux la lumière du soleil et s’échauffent donc moins.
Les films ne se détériorent pas tout seuls. Il y a une cause à ces dégâts. Peu importe le système de silo, bâches et films doivent répondre à des exigences différentes mais toujours élevées. Le contrôle de ces couvertures prend beau coup de temps; c’est un travail ardu. Ces
tests concernent la structure du matériau, mais aussi sa robustesse et sa résistance à l’état neuf et au contact des acides qui se forment durant le stockage. En outre, on teste sa résistance au vieillissement et aux conditions météos. C’est bel et bon, mais les plus grands problèmes sont de nature mécanique, causés lors du trans port ou pendant le stockage des balles. Les dommages mécaniques anéantissent tous les efforts consentis pour obtenir des films et des bâches d’ensilage de haute qualité.
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FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES
Piéger les souris… Les animaux nuisibles, tels que les souris et les vers blancs, peuvent également endom mager ou détruire l’herbage. Les dégâts principaux sont causés par les taupinières. Les mulots produisent des plus petits tas de terre que les campagnols et les taupes. Les taupinières gênent la fauche et la récolte tout en souillant le fourrage. Les consé
Peuplement végétal: «L’emplacement détermine, la gestion modèle». ADCF
Comme le dit la maxime bien connue: «Mieux vaut prévenir que guérir.» Photo: Ruedi Hunger
Maintien de la santé et de la propreté des herbages Le potentiel d’une prairie et d’un pâturage bien entretenu est élevé. Cela ne peut se concrétiser que s’ils sont en parfait état. Un fourrage sale n’est pas appétissant et sa qualité baisse. Au printemps, les bases se posent tant pour la remise en forme des prairies que pour la qualité du fourrage. Ruedi Hunger La culture de fourrages naturels occupe la plus grande part d’utilisation des sols en Suisse. Elle doit répondre aujourd’hui à des objectifs variés assortis d’exigences parfois contradictoires. Par exemple, il est incom patible de produire beaucoup de fourrage de haute valeur sur une prairie tout en améliorant la biodiversité.
Pourquoi les prairies et les pâturages se détériorent-ils? La cause principale est le défaut de coordi nation entre leur fertilisation et leur utilisa tion. Une autre cause peut être la dispari tion des graminées privées de leurs réserves en raison d’une coupe trop basse. L’exploi tation intensive des prairies signifie que les graminées ne se ressèment plus, ce qui nuit 36
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à leur régénération. Une autre raison est la «croûte de lisier» et de trop grandes quan tités de fumier ou sa mauvaise répartition qui entravent la croissance des plantes. Les lourdes machines passant sur quasiment toute la surface réduisent le volume des pores et empêchent une bonne circulation de l’air dans le sol. Les dégâts dus au pié tinement par les animaux lourds et/ou la suroccupation en conditions humides en dommagent les pâturages. Des dommages ponctuels à l’herbage apparaissent réguliè rement en raison d’une mauvaise gestion des points d’abreuvement. En dernier lieu, les sécheresses printanières et estivales de plus en plus fréquentes aggravent encore la situation, surtout lorsque plusieurs facteurs négatifs s’additionnent déjà.
quences sont un foin poussiéreux et une mauvaise fermentation de l’ensilage. Par la suite, des lacunes apparaissent dans l’her bage et se voient généralement colonisées par des espèces végétales indésirables (ad ventices). Selon leur expansion et les condi tions météorologiques, cela peut entraîner une perte de fourrage, car les mulots et les campagnols ne se nourrissent que de végé taux. À part la lutte contre les souris, où il faut plutôt parler de régulation, les mesures d’entretien au printemps se limitent au ni vellement des taupinières. Toutes les ma chines ne répondent pas aux attentes de la même manière. En particulier, les grandes taupinières ne sont parfois que partielle ment aplanies. Les barres de nivellement anguleuses font un bon travail, tandis que les tubes ont tendance à glisser par-dessus les obstacles. À noter également que, pour la lutte directe contre les souris dans les prairies, la buse peut rendre de très pré cieux services. Il faut cependant leur amé nager des perchoirs.
… et lutter contre les vers blancs Les larves de coléoptères sont appelées communément vers blancs (définition de l’Association pour le développement de la culture fourragère, abrégée ADCF). En agri culture, cela désigne couramment le hanne ton commun (parfois aussi le hanneton de la Saint-Jean). Les dégâts causés par les vers blancs peuvent être considérables. Le sujet de la lutte contre ces vers blancs et la répa ration des zones endommagées est très complexe et dépasse le cadre de cet article. En cas de dommages, il convient de contac ter les conseillers régionaux.
Prévenir plutôt que guérir La lutte contre les adventices dans les grandes cultures est une évidence, même si
FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES
La discrétion des graminées
Les problèmes particuliers impliquent des solutions particulières. La photo montre un dispositif de lutte contre les vers blancs. Photo: TerraTec
les méthodes varient. Les problèmes des végétaux indésirables dans les prairies et les pâturages se résolvent par la promotion des bonnes graminées. Il s’agit d’espèces essentielles des prairies et pâturages. Lorsqu’elles manquent en raison d’une fumure inappropriée, les peuplements des prairies se muent
en adventices. Ces problèmes peuvent être évités et résolus à long terme pour autant que les mesures de gestion soient adaptées aux besoins des graminées. En complément des mesures d’entretien, un sursemis répété (deux à trois ans), avec un mélange U adapté au site, peut s’envisager.
Intensité de fertilisation faible
élevée
Tableau 1: relation entre exploitation, fertilisation et peuplement Ombellifères (racines profondes)
Peuplement végétal très pauvre en espèces Fertilisation adaptée à l’intensité d’exploitation et aux conditions du site Peuplements de prairie avec «bonne» composition botanique Peu de graminées de haute qualité, lacunes, pâquerettes, trèfle blanc, plantain
Prairies fleuries riches en espèces
Faible
intensité d’exploitation
élevée
Pour maintenir les prairies en pleine santé, il faut comprendre le langage des graminées et être sensible à leur bien-être. Si elles se sentent mal, sont surexploitées ou stressées, elles disparaissent. Les graminées formant des touffes sont éliminées de la prairie par une coupe courte régulière. Ne reste alors plus qu’à semer. Si les graminées peuvent former leurs graines et les libérer avant la récolte, il existe une chance (analogue au sursemis) qu’elles soient préservées dans le peuplement. Cela s’oppose souvent diamétralement à la stratégie d’exploitation. Les conséquences sont implacables: «un départ sans retour». Les graminées disparues ne reviennent pas d’elles-mêmes sans intervention.
Outils pour les soins aux prairies L’entretien printanier des prairies et pâturages comprend l’incorporation des engrais de ferme épandus (fumier, croûtes de lisier), l’étalement et le nivellement des taupinières et, si nécessaire, le sur semis. Les outils et machines utilisés à cet effet sont connus sous le nom de herses-prairies, herses-étrilles, aérateurs de pâturage, entre autres désignations. Leur forme constitue leur principale différence. La plupart du temps, il s’agit de dents à ressort, d’anneaux, d’étoiles ou de plaques métalliques. La pression de contact au sol des dents à ressort est réglable. Les anneaux peuvent être équipés de dents d’un seul côté, les étoiles disposent de dents de différentes longueurs et les plaques d’acier ont deux ou quatre dents de scarification courtes. Un bon aplanissement des taupinières nécessite
Tableau 2: composition des mélanges standards U Quantité de semences (grammes/are) Zones favorables aux ray-grass
Régions plutôt sèches
Régions plutôt humides
Mst 440U
Mst 431U
Mst 440U
15
15
15
15
Trèfle blanc à petites feuilles
5
5
5
5
Ray-grass d’Italie et de Suisse Ray-grass hybride Dactyle précoce Ray-grass anglais Pâturin des prés Fétuque rouge Vulpin des prés
40 40 120 60
50 30 70 30
30 70
Total
200
Espèce Trèfle blanc à grosses feuilles
Prairies à ray-grass d’Italie
Prairies à ray-grass anglais
Jusqu’à 600 m
Jusqu’à 900 m
Mst 240U
Zones défavorables aux ray-grass
40 60
80 200
200
200
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que les outils pèsent leur poids. Une barre de nivellement antérieure anguleuse réalise un bon travail préliminaire en égalisant déjà grossièrement les amoncellements de terre. Le fumier composté, mais également le fumier frais, pauvre en paille, est bien nivelé et défait par des herses-prairies à anneaux ou à plaques mobiles. Toutes les machines rencontrent des difficultés avec le fumier riche en paille. Dans les cas extrêmes, la paille roule sous la herse et reste sur le terrain sous forme de «saucisse». L’utilisation d’une herse sous une forme ou une autre n’est toutefois pas toujours nécessaire. Selon la situation, les sols gelés et ameublis ou les herbages ne nécessitent pas davantage que la pression d’un rouleau. Différents types de rouleaux peuvent être utilisés pour cela. Mal adapté pour les cultures sarclées, le rouleau lisse convient au contraire très bien aux prairies. On utilise davantage des outils de désherbage composés de différents éléments, tels que des plaques de nivellement, des dents, des semoirs portés et différents types de rouleaux. Tant la herse à prairie que la herse-étrille et le rouleau peuvent s’utiliser seul ou en combinaison. Une tendance à mettre en œuvre des combinaisons diverses se fait jour. Elles servent principalement à égaliser les irrégularités du sol, enlever ou aplanir les taupinières, ainsi que défaire et répartir le fumier et les croûtes de lisier. Cela permet d’éviter une souillure ultérieure du fourrage. Simultanément, le tallage des graminées se voit stimulé. Dans le cas des sols ayant tendance à s’ameublir, un simple roulage suffit.
Semer ou sursemer Pour éviter que les prairies ne soient envahies d’adventices, les dégâts engendrés par la fauche ou la sécheresse doivent être réparés par un semis ou un sursemis. Leur succès est optimal si ces mesures sont prises au début du printemps ou en seconde moitié d’été. La condition préalable est une humidité suffisante. Au printemps surtout, une coupe précoce s’avère nécessaire, sinon la concurrence et l’ombre de l’herbage résiduel entraveront la germination des graines. Le sursemis réalisé en été (début juillet à mi-août) est rarement couronné de succès en raison du manque d’humidité. • Divers types de sursemis Le sursemis sur herbage est la méthode la plus simple. Il faut cependant que suffi38
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Lorsqu’une régénération totale s’impose, le «Geohobel» constitue le meilleur choix avant le labour. Photo: Ruedi Hunger
samment de lacunes soient présentes pour que le sursemis soit réussi (part de 20%). Si cela est le cas, le choix de la machine reste secondaire. Seules les graines déposées sur sol nu (lacunes) peuvent germer et se développer. Le roulage assure un contact supplémentaire avec le sol. Les semences obtiennent un contact bien plus favorable avec le terrain lors-
qu’elles sont semées au moyen d’un semoir à socs ou à disques. Les contraintes mécaniques s’avèrent alors plus importantes et un rouleau supplémentaire se révèle indispensable. La croissance des jeunes plantes nécessite une lumière suffisante. Elles ne doivent donc pas être trop ombragées par les plantes existantes en place.
Tableau 5: herses à prairie et options complémentaires Les herses à prairie comptent parmi les plus anciens appareils d’entretien des prairies. Elles se composent d’éléments en fonte sous forme d’étoile reliés entre eux. Il en résulte une sorte de filet qui peut avoir n’importe quelle taille. Les dimensions habituelles sont de 40 à 50 cm. Ce type de herse est disponible comme accessoire pour les motofaucheuses, les faucheuses à deux essieux et, dans des largeurs de travail supérieures, pour les tracteurs. Les machines larges se rabattent latéralement pour correspondre à la largeur de transport autorisée. De nombreux fabricants construisent et proposent ce type de herse à prairie. Pour presque tous les types de herses et d’outils de soins aux prairies, un semoir pneumatique porté disponible en option permet d’effectuer le sursemis en une seule opération. Selon la taille ou la largeur de travail, un ou deux ventilateurs sont nécessaires pour transporter les semences. Le moteur électrique 12 volts se branche généralement avec une fiche 7 pôles ou une prise de charge. L’extrémité de l’épandeur est réglable et le dosage de la semence se réalise selon le volume par le biais d’un arbre de transmission dont l’entraînement dépend de la vitesse de déplacement. Herse à prairie avec étrille. Plusieurs fabricants équipent les herses à prairie d’une étrille accessoire, sur demande ou en option. Cela élargit le spectre d’utilisation. L’agressivité ou, autrement dit, la pression de contact des dents de la herse peut se régler au moyen d’un levier manuel.
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Tableau 3: utilisation des machines de soins aux prairies conventionnelles Machine
Saison
Fréquence
Particularités
Aération du gazon; nivellement des taupinières et broyage du fumier et des croûtes de lisier
Objectif
Annuellement
Agressivité adaptée; poids minimum pour le nivellement des taupinières
Broyage du fumier déjà épandu Nivellement des dégâts causés par le pacage
Selon les besoins
Seulement en conditions sèches
Sursemis du printemps à automne; sans couverture après un long gel
Nivellement; pression sur les graines après le sursemis
Annuellement (sursemis)
Rouleaux généralement utilisés en cas de sursemis ou sur des sols riches en humus
Du printemps à la fin de l’été
Entretien ou assainissement du peuplement
Tous les 2 à 3 ans
Herse à prairie pour l’entretien; herse-étrille pour l’assainissement
Printemps Herse à prairie (à la fin de l’automne)
Lisse Rouleau Cambridge
Herse-étrille
• Renouvellement de la prairie La régénération complète des prairies à l’aide de la charrue constitue l’ultime option du processus de renouvellement. Cela s’impose si l’opportunité de semer ou de sursemer a été manquée à plusieurs reprises les années précédentes ou si une zone doit être remise en état suite à d’importants dégâts dus au gibier. Il est conseillé de se servir d’autres outils que la charrue, en premier lieu le «Geohobel». Le semoir ne doit pas être utilisé à une profondeur excédant un centimètre. Un rouleau avant est conseillé et un rouleau arrière obligatoire. Le semis ne peut réussir que si l’humidité est suffis ante ou que des pluies ultérieures surviennent. • Mélange adéquat Le commerce des semences propose des mélanges spéciaux pour sursemis (voir tableau 2). Leurs compositions sont testées et recommandées par ADCF/Agroscope. Ces mélanges U sont composés de manière similaire à ceux standardisés. Toutefois, seules les espèces indispensables au succès durable du sursemis sont prises en compte. ADCF/Agroscope déconseillent généralement le sursemis avec une seule graminée. Outre les mélanges U recommandés, il existe des mélanges de composition similaire proposés par les fournisseurs de semences.
Tableau 4: outils de soins aux prairies avec dents, plaques et barres niveleuses Les outils simples à dents sont disponibles auprès de différents constructeurs. Ils offrent un large spectre d’utilisation ne se limitant pas à l’entretien des prairies. Les dents sont disposées sur plusieurs rangées pour former des dispositifs de 120 à 150 cm. Ces dispositifs sont à leur tour fixés souplement sur un cadre porteur. Les largeurs de travail habituelles sont de 6 ou 9 mètres, 12 ou 15 mètres étant disponibles en option. Une barre de nivellement ou une plaque racleuse peut être montée à l’avant. L’angle des dents se règle grâce à un levier manuel. Les différents éléments de la herse, en forme de plaque, sont reliés les uns aux autres par des chaînes. Quatre dents courtes sont soudées à chaque plaque. Elles défont les croûtes de lisier et répartissent le fumier et la terre. Grâce à la fixation souple des différents éléments, l’adaptation au sol est bonne. La largeur de travail peut aller de 2 à plus de 8 mètres. Les machines les plus larges peuvent se rabattre mécaniquement ou hydrauliquement. Le constructeur détermine la puissance requise à 7,5 kW par mètre de largeur de travail. Compromis entre la herse à prairie et la herse-étrille, les outils d’entretien avec «éléments racleurs», étroits ou larges, à une ou deux rangées de dents à ressort, sont disponibles. La diversité des équipements s’avère relativement importante. Ces machines se caractérisent par leur construction compacte. L’agressivité des différents éléments peut se régler manuellement ou hydrauliquement. Des roues de jauge réglables, sur lesquelles s’appuie le dispositif, sont disponibles en option. Un bras supérieur mobile (oscillant) assure une meilleure adaptation au sol.
Conclusion Pour garder les prairies en bon état, il convient de prendre les mesures d’entretien adéquates. Entretenir signifie: «poursuivre l’objectif de maintenir ou d’améliorer une situation». La sauvegarde d’une
prairie implique de connaître sa compo sition présente et celle visée. En outre, l’évolution du peuplement doit être détectée à un stade précoce. L’exploitation
et la fertilisation sont à coordonner. L’utilisation des machines doit s’étudier soigneusement, mais leur choix n’est en principe pas déterminant. 4
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Christian Rüfenacht, à Longirod (VD), avec son nouvel andaineur à peigne de trois mètres «Clementer 300 F Eco» fabriqué par BB-Umwelttechnik. Photos: Heinz Röthlisberger
«C’est comme si on retournait le foin à la fourche» Christian Rüfenacht estime important de disposer d’un fourrage propre avec un minimum de pertes par brisure. L’agriculteur biologique de Longirod (VD) apprécie l’andaineur à peigne attelé à l’avant, ce qui lui permet de ne plus rouler sur le fourrage avec le tracteur. Heinz Röthlisberger Les andaineurs à peigne sont un produit de niche en Suisse. Ils présentent pourtant de nombreux avantages, comme le confirme Christian Rüfenacht, de Longirod (VD). L’agriculteur biologique a acheté l’année dernière un andaineur à peigne frontal et, après ses premières expériences, ne tarit pas d’éloges sur le fonctionnement de sa nouvelle machine qui ratisse en mode poussé. «Les dents ne touchent le sol que brièvement et ne traînent pas le fourrage comme un andaineur rotatif, mais le soulèvent», explique-t-il. Les pierres et la terre restent sur le sol et les pertes par brisure sont bien moins nombreuses grâce au tambour d’andainage légèrement incliné vers l’avant et aux dents qui tirent vers le haut. Avec cet effet de traction, les matériaux indésirables se mêlent par ailleurs plus rare40
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ment au foin sur les terrains accidentés. Avec la technique du peignage, le fourrage bien aéré est poussé sur les andains latéralement et peut donc aussi très bien sécher. «C’est comme si l’on retournait manuellement le foin à la fourche», commente l’agriculteur de 58 ans. Le fourrage sec est pressé en balles rondes à la ferme.
est de construire des machines faciles à tracter qui ménagent le fourrage, s’utilisent dans les zones humides et travaillent de manière efficace. L’andaineur à peigne «Clementer» s’inscrit parfaitement dans cette philosophie. En développant cette machine, Max Bannaski a amélioré la technologie de l’andaineur à peigne en y ajoutant de nouvelles fonctionnalités.
Développé dans l’Allgäu Christian Rüfenacht a acheté un andaineur à peigne avant, plus précisément le modèle «Clementer 300 F Eco» fabriqué par la maison BB-Umwelttechnik de Rosshaupten dans l’Allgäu, en Allemagne du Sud. Le fondateur de l’entreprise, Max Bannaski, lui-même agriculteur biologique, a commencé à développer des faucheuses à double lame voilà des années. Son objectif
Largeur de travail de trois mètres «L’attelage frontal était l’une des principales caractéristiques qui m’ont incité à investir dans cette machine», souligne Christian Rüfenacht. Désormais, il ne roule plus sur le fourrage sec avec le tracteur, un problème qu’il rencontrait avec l’andaineur rotatif. L’andaineur à peigne «Eco-Clementer» de Christian Rüfenacht
FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES
D’un poids de 350 kg seulement, l’andaineur à peigne est monté près du tracteur grâce à la tête d’attelage pivotante. La roue de support avant (photos) permet un stationnement et des déplacements rapides.
a une largeur de travail de trois mètres et 150 dents répartis sur six rangées. Il est pourvu d’une tête d’attelage courte et pivotante pour épouser le sol et ne pèse que 350 kg. Cela signifie qu’il peut aussi être utilisé avec des tracteurs de petite taille. Le «Clementer» est également dis-
Près de 20 hectares fauchés Avec son épouse Monika, Christian Rüfenacht gère une exploitation de 22 hectares dont ils sont propriétaires, complétée par 12,5 hectares affermés, dans le village vaudois de Longirod, à 890 mètres d’altitude, situé entre le Jura et le Léman. Le couple élève un troupeau de vaches-mères angus sous le label Swiss Black Angus. La ferme dispose également de plusieurs pâturages et environ 20 hectares de prairies sont fauchés. Les Rüfenacht cultivent aussi 4,5 hectares de blé et 2 d’avoine.
ponible en modèles comportant deux et trois tambours d’andainage et des largeurs de travail allant jusqu’à 7,50 mètres.
Attelage au «Lintrac» de 113 chevaux Christian Rüfenacht attelle son andaineur à peigne à un «Lintrac 110», également acquis l’année dernière. «Pour mes parcelles en pente, il est important que le tracteur ait une puissance suffisante, mais ne soit pas trop lourd», souligne-t-il. D’un poids de 4400 kg, le «Lintrac» a une puissance de 113 chevaux. «Grâce aux roues jumelées arrière et aux quatre roues directrices, je peux utiliser l’andaineur à peigne sur les pentes raides sans arracher le couvert végétal», explique l’agriculteur. À son avis, c’est un attelage parfait et, en s’entretenant avec lui, on sent qu’il a une grande expérience de la conduite de tracteurs en forte pente. En outre, son «Lintrac 110» est équipé d’une transmission à
«L’association du ‹Lintrac 110› avec direction sur les quatre roues et de l’andaineur à peigne constitue un attelage optimal pour les terrains en pente», affirme Christian Rüfenacht.
variation continue. C’était d’ailleurs l’une des raisons qui l’ont poussé à acheter un nouveau tracteur. Il y a un an, il a été opéré des deux hanches, et cette transmission rend désormais ses heures de travail passées sur le tracteur moins pénibles. «Une transmission à variation continue présente de nombreux avantages et est également bonne pour la santé», s’amuse l’agriculteur. La prise de force avant de 1000 tr/ min à bas régime lui permet par ailleurs de faire les foins et les regains en utilisant très peu de diesel.
Grandes roues à jauge Mais revenons à l’andaineur à peigne. Une protection anti-enroulement est montée sur le disque d’andainage droit afin que le fourrage, en particulier s’il est lourd, ne soit pas happé par les corps rotatifs. La sensibilité au vent est souvent évoquée comme un inconvénient des andaineurs à peigne. En effet, le fourrage en vrac est projeté par-dessus en cas de vent ou de conduite rapide. Le brise-vent monté à l’arrière proposé depuis peu par le fabricant permet d’y remédier et empêche aussi le foin projeté en l’air de recouvrir le radiateur du tracteur. La machine est également dotée d’une toile permettant de former de beaux andains. Le réglage de la hauteur de travail s’effectue à l’aide de deux roues à jauges aux dimensions généreuses. Christian Rüfenacht est convaincu que cette acquisition a amélioré la qualité du fourrage pour son bétail angus. «Avec l’andaineur à peigne, je ne roule plus sur le fourrage, je n’ai plus de pierres ni de terre dans le foin. Associé au nouveau tracteur, il est aussi parfaitement adapté aux talus de l’exploitation grâce à sa construction compacte.» 4
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Combattre le stress! «Je suis stressé.» C’est ainsi que les agriculteurs révèlent qu’ils ont atteint leur point de rupture. Les plantes ne peuvent pas parler, mais elles sont également de temps à autres à la limite de leurs capacités. Par conséquent, une empathie particulière est nécessaire pour comprendre leur stress. Ruedi Hunger
Le stress n’est pas mauvais en soi Ce qui est vrai pour les humains vaut également pour les plantes. Comme dans d’autres domaines, le stress environnemental est une question d’ordre de grandeur. Le stress hydrique (ou dû à la sécheresse) est bien sûr provoqué par un manque de précipitations, mais surtout par leur mauvaise répartition. Un stress hydrique modéré au «bon» moment déclenche un mécanisme d’autoprotection: les racines des plantes s’enfoncent davantage pour puiser l’eau dans des couches plus profondes du sol. Fréquemment cité en exemple précisément pour cette raison: le maïs qu’il convient de ne pas irriguer trop tôt. Pour que les racines puissent pénétrer plus profondément dans la terre, elles ne devraient pas rencontrer d’obstacles, qu’il s’agisse d’un compactage ou d’un sol peu profond. Quelles leçons peut-on en tirer? Le compactage du sol augmente le stress des plantes lié à la sécheresse et limite leur croissance.
La tolérance hydrique pour limiter le stress hydrique
Le compactage du sol augmente indirectement le stress lié à la sécheresse dans les prairies. Photos: Ruedi Hunger
En lien avec le changement climatique, le terme «stress» est toujours plus fréquemment associé aux cultures. Il s’agit en premier lieu des effets sur les céréales, le maïs, les pommes de terre et les betteraves à sucre. Inévitablement cependant, les surfaces herbagères sont aussi touchées. En outre, une utilisation précoce et fréquente représente des facteurs de stress supplémentaires pour leur peuple42
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ment. Certes, les plantes développent des stratégies pour s’adapter aux nouvelles conditions environnementales, mais elles le font au fil du temps. C’est une évidence quand on y regarde de plus près. Selon les experts, la période de végétation pendant laquelle l’herbe peut pousser s’est allongée d’une dizaine de jours lors de ces quatre à cinq dernières décennies.
Outre l’irrigation des prairies et des pâturages, pour autant que l’eau soit disponible, il faut essayer d’améliorer la tolérance à la sécheresse. Le stress hydrique ayant un effet négatif sur la couverture végétale, et donc sur les plantes, il faut s’attendre tôt ou tard à devoir procéder à des semis ou sursemis. Les périodes sèches de ces dernières années ont montré que nombre de peuplements de graminées se rétablissaient assez bien. Plusieurs parcelles ont néanmoins dû être soutenues par un sursemis. Dans ce cas, il convient de privilégier les mélanges qui tolèrent le manque d’eau, en prévision de la prochaine période sèche qui ne manquera pas d’arriver. À ce moment-là, la réussite du sursemis pourra être évaluée parce qu’un certain laps de temps est nécessaire pour que les graminées s’établissent. Les mélanges sont généralement préférables aux cultures pures. À cet égard, les marchands de semences prodiguent volontiers des conseils en matière de tolérance à la sécheresse des mélanges de sursemis.
Le stress nutritif Les plantes ont besoin d’eau pour absorber les fertilisants. Il est dès lors évident que les sécheresses influencent également l’action des engrais. En particulier l’épandage de lisier, alors quasiment inefficace, sans parler de son impact environnemental. Ces périodes sont suivies d’une miné-
FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES
ralisation accrue de l’azote organique du sol, ce qui signifie que les plantes en disposent soudainement en grande quantité.
Le stress est-il dû au CO2? Des concentrations plus élevées de CO2 dans l’atmosphère peuvent réduire dans une certaine mesure l’influence du changement climatique sur les prairies. Toutefois, les répercussions néfastes de l’augmentation du rayonnement et de la hausse des températures ne sont pas compensées par les avantages de l’augmentation des concentrations de CO2. Les effets bénéfiques de la fertilisation au CO2 sur les prairies sont éclipsés par les conséquences déjà mentionnées du changement climatique (menace sur la disponibilité de l’eau et des fertilisants, stress thermique).
Une meilleure résistance au stress Pour que les plantes survivent, elles doivent impérativement supporter le stress jusqu’à un certain point. Les prairies, naturelles en particulier, ont la capacité de s’adapter à un nouveau contexte. Toutefois, elles ne peuvent pas affronter simultanément d’autres difficultés, comme un sol peu profond, et ces processus sont très lents. Les plantes à racines profondes sont plus avantagées que celles à racines peu profondes. Malheureusement, certaines adventices sont dotées de racines profondes. Une grande diversité biologique des prairies ou des pâturages naturels peut compenser le déclin de certaines espèces et combler les trous de peuplement qui pourraient en découler. La diversité végétale représente ainsi une sorte d’«assurance de peuplement».
Le stress thermique Les températures plus élevées ont, toutes proportions gardées, des effets positifs sur les graminées et les légumineuses. Cependant, elles sont souvent associées à des pénuries d’eau si elles restent constamment élevées. Entre 22 et 32 degrés, elles créent des conditions de croissance idéales dans les prairies. Si elles dépassent ce niveau et que le manque d’eau ne permet plus à la plante de se rafraîchir par l’évaporation-transpiration, celle-ci ne grandit plus. Une poursuite de la hausse des températures conduit à la mort cellulaire. Les plantes flétrissent, se fanent et meurent. Chaque espèce de graminée ou de légumineuse réagit de manière légèrement différente. L’endurance élevée de la luzerne est un fait bien connu. Cependant, la sécheresse ne la laisse pas in-
L’apport de lisier nécessite une nouvelle stratégie si les périodes sèches se répètent.
demne et sa croissance demeure modeste bien que sa capacité à puiser l’eau dans les couches profondes du sol lui permette de survivre longtemps.
Le stress biotique Le flétrissement bactérien des graminées fourragères est un exemple de stress biotique. La maladie est causée par une bactérie et se transmet principalement par les lésions tissulaires. Les graminées fourragères fréquemment fauchées sont donc particulièrement menacées. En cas d’infection prononcée, renforcée par des conditions humides, des pertes de rendement peuvent survenir (jusqu’à 20 %). Pour éviter la propagation des bactéries, la barre de coupe (ou la faucheuse) doit être lavée régulièrement. Une lutte directe n’est pas possible, Le stress ne peut être géré que par une sélection systématique pour obtenir une meilleure résistance. Les symptômes d’une infection précoce sont des bandes jaunes au milieu du limbe, à partir de la base de la feuille. La partie centrale de la bande jaune meurt rapidement. Chez les sélectionneurs, on observe souvent que les plantes sensibles flétrissent soudainement après la taille et ne repoussent pas. Dans une prairie, le flétrissement bactérien est généralement négligé ou mal interprété.
Conclusion Le stress n’est pas qu’une thématique purement «humaine». Les plantes peuvent également souffrir de diverses situations stressantes. Le stress est en partie provoqué par les conséquences des méthodes de gestion de l’exploitation, au premier rang desquelles on peut citer le compactage du sol et une utilisation trop intensive.
Biotique et abiotique Facteurs de stress biotiques Le stress biotique est causé par des bactéries, des virus et des champignons. Il est en général associé aux cultures de plein champ. Bien entendu, les effets négatifs des attaques bactériennes, virales et fongiques ne peuvent être exclus dans les cultures herbagères. Facteurs de stress abiotiques La sécheresse, la chaleur et le gel font partie des facteurs de stress abiotiques. Les effets se manifestent par des pertes de rendement et une baisse de la qualité. Le stress abiotique des plantes va augmenter en raison du changement climatique.
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Les performances du processus d’ensilage vont au-delà des possibilités de compactage dans le silo-couloir.
Photo: Ruedi Hunger
La qualité prime sur la quantité La qualité des ensilages dans les silos-couloirs prête toujours à discussion. On sait que la régularité et la hauteur de compactage jouent un rôle important. Ruedi Hunger
Outre les caractéristiques de l’herbe ensilée, le degré de compactage dans le silo- couloir est déterminé par les conditions techniques préalables. Les propriétés les plus importantes de l’herbe sont ses teneurs en matière sèche (MS) et en cellulose ainsi que la résistance à la flexion qui en découle. Par conditions techniques préalables, on entend l’épaisseur de couche, le mode de répartition, le poids et la durée de tassement.
Recommander c’est une chose… Bien des recommandations et des chiffresrepères sont liés au compactage minimal du fourrage dans le silo-couloir. On lit par exemple que le poids de tassement du tracteur devrait correspondre au tiers de la capacité de chargement horaire et que la durée de tassement devrait être de 3 à 3,5 mi44
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nutes par tonne de fourrage ensilé. Ces indications ne sont certes pas dénuées de tout fondement, mais qui peut donner le poids des nombreuses charretées qui sont (ont été) déchargées chaque heure? L’épais-
Une répartition rapide en couches minces est plus efficace que le long tassement de couches denses.
seur d’une couche est aussi difficile à évaluer. En revanche, les recommandations liées aux pneus du tracteur de compactage, si possible étroits et d’une pression d’au moins 2,5 bars, se mesurent plus aisément.
… mieux vaut des mesures Le compactage d’ensilage d’herbe en silo-couloir a fait l’objet d’une étude publiée dans Agroscope Transfer N° 28. Les scientifiques y ont entre autres relevé que les valeurs de compactage présentent de forts écarts de dispersions et que les densités de compactage varient beaucoup. La densité est maximale au pied du tas de stockage, et diminue au fur et à mesure que la hauteur augmente. Les valeurs de compactage présentent des écarts considérables à l’intérieur du silo, aussi dans de l’herbe située à la même hauteur. Ainsi, le tassement des deux zones extérieures dure près de deux fois plus longtemps que celui de la partie centrale dans le tiers médian d’un silo-couloir de six mètres. Même si l’ensilage dans le silo-couloir présente dans l’ensemble un bon com-
FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES
pactage, des post-fermentations peuvent se produire inopinément par endroit à cause de faibles valeurs de compactage. De tels «foyers» se propagent lors du prélèvement du fourrage, et sont souvent difficiles à contrôler.
De bons conducteurs aux postes clés? On entend souvent dire que le meilleur conducteur (ou la meilleure conductrice) doit être au volant du tracteur de compactage dans le silo-couloir. D’autres voix affirment qu’il doit être mis aux commandes de l’andaineuse pour obtenir une récolte correcte, et donc une qualité de coupe uniforme. Qu’en est-il du conducteur de la hacheuse ou de la conductrice de tracteur qui prend en charge le transport entre la hacheuse et le silo-couloir ou entre l’autochargeuse et le silo-couloir? Le choix du poste à confier au meilleur conducteur reste une question de point de vue. Mais que se passe-t-il s’il ne répond pas à ces attentes? En vérité personne n’est irremplaçable et tout le monde peut apprendre. Ni le compactage ni l’andainage ne doivent dépendre d’une seule personne.
Des compétences de meneur La personne qui conduit le tracteur de compactage sur le silo-couloir ne doit pas forcément être la «meilleure», mais plutôt la plus expérimentée. Elle doit avoir des compétences d’un meneur et assumer la
Le déchargement et le compactage se font concurrence. Photo: ldd
responsabilité de l’ensemble des processus d’ensilage et de transport! Il est en effet rare que l’on puisse déterminer correctement la quantité de fourrage à décharger à la commande de la hacheuse ou de l’auto chargeuse. Les performances des méthodes de récolte vont bien au-delà, selon la distance à parcourir, de la capacité d’absorption d’un silo-couloir, en particulier si elle est poussée à ses limites.
Des tracteurs trop légers? On comprend vite que le compactage sur le silo-couloir constitue le goulot d’étranglement. Le chiffre-repère veut que le
Profondeur de pénétration de l’oxygène dans l’ensilage Compacité (kg MS/m³) Profondeur de pénétration de l’air en cm
120
150
180
210
240
270
50 à 100
45 à 80
30 à 60
25 à 40
20 à 30
15 à 20
Dans les ensilages bien compactés, l’air et l’oxygène ne peuvent pénétrer qu’à une faible profondeur, même après leur ouverture
Valeurs indicatives de compacité de l’ensilage d’herbe Teneur en MS (%)
Ensilage d’herbe (kg MS/m ³)
Ensilage d’herbe (kg MO/m ³)
20
155 à 165
800
25
170 à 180
700
30
190 à 200
650
35
205 à 215
600
40
220 à 230
560
45
240 à 250
545
50
255 à 270
525
55
275 à 290
515
Source: Agroscope Transfer N° 28
fourrage soit déposé en fines couches de 30 (40) cm, et que l’on tasse chacune d’entre elles en deux à trois passages. Les couches plus épaisses déposées rapidement l’une après l’autre ne peuvent pas être suffisamment compactées. Voici une dizaine d’années, Agroscope a réalisé une enquête relative au compactage auprès de plus de 220 exploitants de silos-couloirs dont quelque 90% l’assuraient eux-mêmes. On pouvait en déduire que certains tracteurs n’avaient pas le poids nécessaire. Un tiers des exploitants seulement effectuait le compactage du maïs en interne. Ce fait confirme que le poids des tracteurs détenus par des particuliers suffit rarement et qu’il est préférable de faire appel à des entreprises de travaux agricoles. Les trois quarts des personnes inter rogées étaient persuadés d’avoir gardé des épaisseurs de 30 cm. Un cinquième a fait état de couches allant jusqu’à 60 cm. La moitié continuait à compacter après la dernière charretée pendant 30 minutes jusqu’à la couverture. Près d’un tiers compactait encore durant 30 à 60 minutes. Les résultats de cette enquête montrent que la plupart des exploitants ont compacté encore pendant une durée inférieure aux 60 minutes recommandées. Une couverture et une fermeture rapide du silo-couloir sont nécessaires pour créer de bonnes conditions de fermen tations.
Fermentation et prélèvement L’importance d’un compactage suffisant pour un ensilage de qualité et stable au stockage a été soulignée à plusieurs 4
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FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES
reprises. Mais le point de départ est une herbe pauvre en fibres et riche en sucres offrant suffisamment de nutriments aux lactobacillales. Ces exigences sont généralement remplies par une herbe qui est coupée à l’épiaison/l’apparition de la panicule des graminées. Il faut éviter de couper trop profondément, afin que le fourrage contienne le moins possible de clostridies, voire pas du tout. Le fanage doit impérativement se produire; on considère qu’une plage de 30 à 45% de matière sèche est appropriée. La longueur de coupe recommandée de 4 à 6 cm est un compromis entre un compactage maximal et les exigences posées par le mode de digestion des ruminants.
La survenance de post- fermentations entraîne une perte d’énergie de fourrage sous la forme de chaleur.
Les lactobacillales qui transforment le sucre en lactose n’ont pas besoin d’oxygène, contrairement à d’autres processus microbiologiques. Le taux de pH joue un rôle décisif. Dans un milieu très acide (4,0 à 4,5 de taux de pH), les autres activités bactériennes sont éliminées. Les moisissures ont en revanche besoin d’oxygène et d’un milieu peu acide. Le fourrage est finalement prélevé du silo- couloir par différents équipements utilisés pour l’affouragement. C’est le moment de vérité à propos des post-fermentations. L’enquête d’Agroscope a également
fourni quelques résultats. La plupart des exploitants interrogés ont par exemple prélevé entre 70 et 100 cm par semaine, et près de 7% d’entre eux 150 cm ou plus. De la sorte, la majorité des exploitations de silos-couloirs se situe dans la plage de risque de post-fermentations.
Conclusion La personne au volant du tracteur de compactage ne doit pas être la «meil-
Recommandations d’Agroscope Les densités de compactage sont déterminées par les paramètres suivants: • Teneur en cellulose brute L’herbe jeune a une plus faible teneur en cellulose et se compacte mieux que les fourrages mûrs. Les tiges riches en cellulose de ces derniers, moins flexibles, forment une structure qui se compacte et se combine plus mal avec d’autres brins. Selon Agroscope, la teneur en cellulose optimale est comprise entre 22 et 23 %/MS. • Teneur en matière sèche La teneur en matière sèche (MS) optimale pour l’ensilage se situe entre 30 et 40 %. Une longueur de coupe du fourrage d’environ 6 cm permet d’atteindre de bonnes valeurs de compactage. Elle doit cependant être raccourcie à 4 cm si la teneur en MS venait à augmenter. • Répartition du fourrage Les différences de densités de compactage sont également liées à la répartition du fourrage sur le silo-couloir. On édicte la règle selon laquelle l’épaisseur maximale des couches appliquées ne devrait pas dépasser
5 JUWEL 8 ie KG3 /10 – ON tte d’o a p -OFF-LA s c o s u a ND e v u o N – 9 T A R A K Pour plus d‘informations, contactez votre concessionnaire LEMKEN ou vos représentants LEMKEN: Karl Bühler, GSM: 079 8 24 32 80, Email: k.buehler@lemken.com Andreas Rutsch, GSM: 079 6 06 00 05, Email: a.rutsch@lemken.com
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leure», mais posséder les compétences d’un chef et savoir s’imposer. Le compactage est un travail exigeant qui influence grandement la qualité de l’ensilage. Les post-fermentations apparaissent lors du prélèvement de l’ensilage, il est par conséquent très important de ne pas compromettre tous les efforts préalablement accomplis en faveur d’une bonne qualité par des prélèvements de quantités trop faibles.
30 cm. La raison est que les couches plus épaisses se constituent fréquemment de zones de densités de compactage variables. Les distributeurs d’ensilage aident à obtenir une répartition régulière et le profil souhaité à la surface et sur les parois du silo. • Durée de tassement Chaque couche devrait être entièrement tassée en trois passages au minimum. Agro scope désigne une durée de tassement de deux minutes par tonne comme valeur indicative. La prolonger n’apporte un plus que jusqu’à un certain point. Chaque conductrice ou conducteur a déjà observé que le fourrage, au-delà d’une certaine durée de tassement, ne fait qu’amortir et ne peut plus être compacté davantage. • Poids de compactage Plus le poids est élevé, plus le compactage est efficace. L’effet en profondeur est d’autant plus important que la surface de contact au sol est réduite. La tendance est aux poids de compactage de 6 à 10 tonnes. Les tracteurs de 4 à 6 tonnes de l’exploitant doivent donc être considérés de manière plutôt critique.
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FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES
En matière de pertes mécaniques, le conditionneur ne joue qu’un rôle de «précurseur».
Photos: Ruedi Hunger
Entre conditionneur et presse, il y a tout un champ de pertes Les pertes au champ ont trois causes principales. Leur ampleur est déterminée tout au début par la nature du fourrage sur pied. La météo joue ensuite un grand rôle. Mais ce sont les pertes par brisure d’origine mécanique qui sont les plus abondantes. Ruedi Hunger Les pertes sont d’autant plus grandes et le séchage au champ difficile que le peuplement végétal est riche en légumineuses et en graminées. Les conditions météos influencent le séchage et le préfanage, minimisent ou amplifient les pertes par respiration, et des pertes par lessivage surviennent avec la pluie. Pourtant, les pertes au champ les plus conséquentes sont d’origine mécanique, par brisure, et sont liées à la méthode de récolte et à la teneur en matière sèche de la récolte.
et souples. Il faut juste que le conditionneur soit bien réglé en fonction du peuplement végétal. Son effet d’écrasement et de frottement endommage la couche cireuse des plantes et en accélère la désiccation. Cependant, les légumineuses, surtout elles, peuvent s’en trouver fragilisées au point de mal supporter les passages ultérieurs de pirouette. Elles vont y perdre leurs feuilles. Ceci étant, on ne saurait accuser le conditionneur d’être un fauteur de pertes directes, mais de dégâts indirects seulement.
Le conditionneur, un «précurseur» L’utilisation d’une faucheuse-conditionneuse cause des pertes minimes, voire nulles, car les plantes sont encore vertes 48
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Principale accusée: la pirouette La faneuse rotative (pirouette) est la coupable toute désignée des pertes par bri-
Plus le nombre de dents est important, plus le risque de pertes par brisure est élevé.
sure. Utilisée avec soin et bien réglée en fonction du fourragfe, elle réalise un travail précieux et accélère le séchage. Toutefois, des passages répétés (3 ou 4) peuvent provoquer des pertes allant jusqu’à 12% de la récolte. A 6 passages (!), elles dépassent les 17%. Toutefois, ces pertes dépendent du régime de la prise de force; on
FENAISON ET RÉCOLTE DE FOURRAGES
Un grand nombre d’erreurs peuvent se produire avec la pirouette, mais elles ne sont pas inévitables.
dispose donc d’un paramètre aisé à régler. Lors du premier passage suivant la fauche, les pertes par brisure sont relativement faibles. Elles augmentent parallèlement à la teneur en matière sèche (MS). Passé 50% de MS, il faut donc fortement réduire le régime de la prise de force.
Pertes lors de l’andainage Les essais d’Agroscope, en 2007, ont montré qu’en conditions normales les pertes totales atteignent 17% pour un processus dans les conditions suivantes: deuxième coupe; à la faucheuse-conditionneuse; 27 quintaux de MS/ha; trois passages de pirouette (jusqu’à 75% de MS); mise en aindains; chargement. Pour mesurer les pertes, le champ a ensuite été passé à l’aspirateur. On s’est alors demandé si la méthode d’andainage influençait les pertes par brisure. Il n’y avait pas encore d’andaineurs à tapis. On a donc comparé un andaineur simple, deux andaineurs doubles (un central et un latéral) et un andaineur à ruban. Si on n’a guère trouvé de différence entre les andaineurs à un ou deux rotors, l’andaineur à ruban frontal a permis de quelque peu limiter les pertes par brisure. Outre les pertes par brisure, la contamination du fourrage joue un rôle. L’augmentation des largeurs de travail (diamètre et nombre de rotors) impose une bonne adaptation au sol (roues de jauge et châssis). Les avantages et les inconvénients des andaineurs à tapis en matière de préservation du fourrage et de pertes au champ font actuellement débat (voir encadré). Les largeurs de travail parfois importantes relativisent leurs atouts par rapport aux andaineurs rotatifs de même largeur. Les modèles plus petits, avec une largeur de trois mètres et un pick-up seg-
Les pertes générées par l’andaineur restent dans des limites acceptables si le réglage et la vitesse sont corrects. Photo: Pöttinger
menté et mobile, présentent certains avantages par rapport aux modèles munis d’un pick-up rigide.
Emiettement lors du pressage Avec les presses, des pertes mécaniques se produisent lors de la formation de la balle (ronde), puis de la dépose au sol (balle non filmée). Agroscope a aussi étudié cette source de pertes (entre 0,5 et 2,6%, soit 2,5 à 13 litres de lait par balle). Toutefois, il convient de mentionner que les pertes par émiettement dans les presses à balles rondes ont été réduites par les améliorations techniques de ces dix dernières années.
Pertes par brisure: bilan global Les pertes par émiettement, de la fauche au chargement ou au pressage, dépendent d’abord de la nature du peuplement végétal. Ensuite, les soins apportés durant l’ensemble des processus de la chaîne de récolte sont déterminants. En d’autres termes, l’opérateur ou le conducteur ont une influence majeure. Les pertes peuvent, à l’extrême,atteindre 20%. C’est d’autant plus marquant que ce sont les feuilles riches en nutriments qui sont prioritairement touchées et qui restent perdues sur le champ.
Les pertes par brisure dans les presses à balles ont été réduites grâce aux progrès techniques.
Comparaison des méthodes d’andainage L’andainage occupe un rôle central dans la récolte du fourrage. Un ratissage propre, des pertes et des souillures réduites, ainsi qu’une performance à la surface attrayante constituent des critères déterminants pour choisir l’équipement approprié. Celui que l’on rencontre le plus fréquemment en Suisse est l’andaineur rotatif en différentes tailles et largeurs de travail. Des râteaux à peigne, râteaux-faneurs et autres andaineurs à bande sont également utilisés. On espère que les râteaux à pickup et tapis apparus plus récemment sur le marché réduisent les pertes et les souillures. Un essai conduit à l’établissement d’enseignement et de recherche (Bundeslehrund Forschungsanstalt) de Raumberg- Gumpenstein (A) a confirmé ces attentes avec un fourrage de prairie artificielle riche en graminées. Cependant, un résultat exactement inverse a été obtenu avec un peuplement de luzerne (râteau à tapis de 3 mètres, andaineur rotatif de 5,9 mètres de largeur de travail). Un essai similaire du centre d’énergie et de machinisme agricole (Fachzentrum für Energie und Landtechnik) de Triesdorf (D), où un andaineur à tapis de 7 mètres de large a été comparé à un andaineur à quatre rotors de 12,5 mètres de large, n’a montré une nouvelle fois que des différences non significatives entre les deux méthodes. Cette comparaison a toutefois montré un léger avantage au profit de l’andaineur rotatif dans l’appréciation globale qui prend en compte le temps de travail, la consommation de carburant et l’efficacité des machines intervenant ultérieurement. Roman Engeler
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2021 Technique Agricole
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Management | Question de lecteur
Où est-ce que le bât blesse? Quelles sont les principales préoccupations des membres des sections de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA)? Quels soucis, quelles difficultés rencontrent-ils dans leur pratique quotidienne? Dans une série paraissant épisodiquement, Technique Agricole traite les questions qui sont régulièrement soumises à l’ASETA. Pour obtenir de plus amples renseignements, s’adresser à l’ASETA à Riniken, tél. 056 462 32 00 ou par courriel à zs@agrartechnik.ch.
Que dit l‘avocat?
Ce qui est permis dans les champs ne l’est pas sur la voie publique. Une fourche à balles rondes ne dispose d’aucune surface de charge et ne peut en conséquence pas transporter de marchandises sur la route. Le service des automobiles cantonal accorde une autorisation pour le faire à titre exceptionnel. Photo: Ruedi Hunger
Biens transportés à l’arrière À-t-on le droit de transporter des biens sur une fourche à balles attelée à l’arrière du tracteur? Même si la question est claire, elle est sujette à différentes interprétations. Aldo Rui «Je possède une fourche qui s’attelle à l’arrière du tracteur et je l’utilise pour transporter des balles rondes sur ma ferme de la grange à l’étable. Suis-je autorisé à transporter une balle sur la voie publique avec ce convoi?» Cette question a été récemment adressée à l’ASETA. L’article 73 (Chargement en général) de l’Ordonnance sur les règles de la circulation routière (OCR) prescrit à l’alinéa 4 que «les marchandises transportées au moyen d’un véhicule automobile ne seront placées que sur une surface de charge». Un lève-palettes fixé à l’avant ou à l’arrière du tracteur n’a pas de surface de chargement au sens strict du terme. 50
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Lors de vérifications, il a été établi que l’Office fédéral des routes (Ofrou), lors d’une procédure pénale, s’était prononcé en 2004 déjà sur un cas similaire de la manière suivante: «Des engins supplémentaires dans le sens de l’article 164, alinéa 1 de l’Ordonnance concernant les exigences techniques requises pour les véhicules routiers (OETV) servent à l’exécution des travaux dans une exploitation agricole et non à transporter des biens sur la voie publique. Les autorités cantonales peuvent admettre des exceptions, pour des motifs impérieux, pour le transport de marchandises particulières sur des grues, des lève-palettes et engins similaires.»
Nous avons consulté notre avocat Stephan Stulz. Voici son argumentation à ce sujet: «En raison de la mécanisation toujours plus poussée et d’une meilleure efficacité, il existe dans l’agriculture une multitude croissante d’équipements polyvalents qui ne peuvent pas toujours être pourvus d’une définition juridique exacte en particulier dans le domaine du chargement et des surfaces de chargement. Le Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) considère que le transport de balles rondes avec un tracteur est en principe admissible et écrit dans une directive: ‹Le transport d’une grande balle arrimée à l’arrière est autorisé avec des engins de transport appropriés. Aucun chargement ne doit être transporté à l’avant.› Selon la loi fédérale sur la circulation routière (LCR), n’importe quelle marchandise peut théoriquement être transportée par un véhicule automobile, pour autant qu’il ne soit pas surchargé. Le chargement doit être disposé de manière à ne pas tomber et à ne mettre en danger ni ne gêner personne. Est-ce qu’un tracteur équipé à l’arrière d’une pelle ou d’une fourche à balles peut être qualifié de véhicule automobile dans le sens de l’énoncé de l’alinéa 4 de l’article 73 de l’OCR? Cela n’apparaît pas clairement et, de ce fait, est sujet à interprétation. On relève que cet article de loi a été adopté en 1962 et que le machinisme agricole était alors très différent de celui que nous connaissons actuellement. Les lois et les dispositions d’ordonnance correspondent à la situation de leur époque et doivent être interprétées conformément à la jurisprudence fédérale.»
Interprétation des lois Lorsqu’un texte de loi n’est pas tout à fait clair, il peut être interprété de diverses manières. On doit s’efforcer d’en dégager les sens réel, et ne pas tenir compte seulement du libellé (forme grammaticale). Saisir l’objectif de la réglementation et son contexte et déchiffrer entre les lignes est essentiel. L’histoire de l’élaboration d’une loi aide à en comprendre le sens. L’avocat Stephan Stulz aboutit à la conclusion que le transport de balles à l’arrière d’un tracteur n’est pas interdit.
L’aspect d’une surface de chargement ne doit pas forcément correspondre à l’idée que l’on s’en fait. Elle doit toutefois être constituée de manière à transporter les marchandises sur la voie publique sans que ces dernières puissent tombent, ni constituer un danger. Arrimage correct Les balles transportées à l’arrière du tracteur doivent être arrimées avec des sangles. On veillera aussi à respecter la largeur maximale de 2,55 mètres et à équiper l’attelage
d’un éclairage et d’un marquage adéquats (stries rouges et blanches).
Pas de transport avec des chargeurs Le transport de balles ou de choses avec des engins de manutention (chargeurs télescopiques, articulés, frontaux, avec outil ou grappin) n’est pas autorisé sur la voie publique. Pour plus de précisions, consulter l’article exhaustif «Sur la route avec des engins de manutention» paru dans l’édition de mars 2020 de Technique Agricole (pp. 56-57).
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Impression | Rapport d’expérience
Pour son modèle «Juwel 8 V» ou joyau en français, Lemken propose, outre la commande Isobus, un guidage GPS.
Photos: Roman Engeler
Un joyau dans le champ Les charrues «Juwel» de Lemken peuvent être équipées de diverses manières, maintenant également avec la commande Isobus et la gestion de la largeur de travail par GPS. Roman Engeler
La tendance à la mise en réseau des pro cessus de travail et à la commande élec tronique des équipements dans le ma chinisme agricole se poursuit, même pour l’une des machines les plus anciennes comme la charrue. Technique Agricole a pu voir de près la «Juwel 8 i V», une charrue ultramoderne, auprès de l’entreprise de travaux agricoles Giger à Sevelen (SG).
Avec Isobus… Pour préparer la charrue, le système de réglage centralisé «Optiquick» fournit une aide. À cet égard, le premier corps et le point de traction peuvent être réglés indépendamment l’un de l’autre. Grâce à la broche extérieure, la largeur de travail du premier soc peut être ajustée à celle des corps suivants. Puis, le point de trac tion est réglé pour tracer un sillon sans 52
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traction latérale. Cette technologie per met aussi d’ajuster automatiquement la largeur du premier corps lorsque la lar geur de travail est modifiée. Grâce à une fonction de sauvegarde, il est possible de présélectionner jusqu’à quatre réglages de la charrue. Depuis un certain temps, Lemken a équi pé sa gamme de charrues «Juwel» d’une commande Isobus. Cela signifie que la commande «TurnControl Pro» avec vérin de retournement électro-hydraulique et réglage hydraulique de l’inclinaison peut être utilisée confortablement via un ter minal compatible Isobus, celui du tracteur ou un CCI spécial, sans actionnement des différents distributeurs. Le système Isobus permet également de régler la profondeur de travail via la roue d’appui hydraulique et la largeur de
travail, y compris la largeur du premier corps. Il peut encore commander auto matiquement un rouleau packer à re pliage hydraulique. L’ordinateur de la charrue se trouve près de l’attelage trois points. Les nouveaux logiciels peuvent être chargés via une interface USB.
… et GPS Désormais, il est possible de régler la lar geur de travail à l’aide d’un GPS avec l’op tion «Guide» de la charrue «Juwel», ce qui constitue un véritable système de guidage pour la charrue. Un signal de correction RTK est recommandé pour uti liser cette option réellement précisément. Lorsque les limites de la parcelle sont connues et qu’une ligne A/B est tracée, la largeur de travail – sur ce modèle entre 1,20 et 2,15 mètres – est ajustée en conti
Rapport d’expérience | Impression
nu afin que le sillon cible soit atteint en fin de labour. Les coins, voire les trapèzes, peuvent aussi être labourés de cette manière sans tournière supplémentaire. En outre, les sillons courbés peuvent être redressés en quelques trajets. Dans l’entreprise Giger, la «Juwel 8 i V» est associée à un tracteur John Deere de type «6155R». La charrue est commandée par le terminal du tracteur alors que le pilotage GPS de la charrue est assuré par le terminal «CCI-1200» monté séparément. Le signal GPS provient d’un récepteur John Deere de type «StarFire» qui ne sert pas à diriger le tracteur, mais à commander la charrue. Le tracteur (piloté manuellement) se déplace dans son sillon.
«DuraMaxx» Le modèle «Juwel 8 i V» à quatre socs pèse environ 1,7 tonnes. Il présente une hauteur sous châssis de 85 cm, un écart longitudinal entre les corps d’un mètre. La présente configuration est équipée de versoirs à claire voie de type «DuraMaxx». Des rasettes spéciales sont montées en supplément. Outre la haute qualité de l’acier, les pièces «DuraMaxx» se caractérisent par un remplacement plus facile et plus rapide des pièces d’usure: en effet, les vis ne sont plus nécessaires. Lemken a perfectionné son système de corps de charrue de sorte qu’il n’est plus nécessaire d’estamper ou de percer des trous dans les matériaux. La fixation des pièces se fait exclusivement
Les corps de charrue sont de type «DuraMaxx»; ils ne sont pas boulonnés et peuvent être simplement insérés dans le sep.
au moyen d’un système d’enfichage maintenu par goupille. Les versoirs et les lames en claire voie sont entièrement soutenus par le sep et ne constituent plus des pièces portantes du corps de la charrue. Les versoirs à claire voie et les étraves sont montés sans boulons et, simultanément, sans contrainte. Ces pièces d’usure sont maintenues en place en les accrochant au corps de la charrue.
Rouleau packer intégré Cette charrue fonctionne en outre avec le rouleau packer intégré «FlexPack». Le sol grossier est uniformément fragmenté et rappuyé par les anneaux de 600 mm de diamètre, agencés par paires et décalés l’un par rapport à l’autre. L’humidité est ainsi mieux retenue dans le sol. Le rouleau fermement relié à la charrue par des bras peut exercer une pression de 20 à 100 bars sur le sol et est retourné avec la charrue lors de la tournière. Le
La partie arrière est dotée d’un éclairage pour assurer un transport routier sûr.
châssis du rouleau est monté parallèlement à celui de la charrue et s’adapte automatiquement à sa largeur de travail flexible. Si un «FlexPack» est utilisé, il est impossible de labourer hors-raie, ou de le combiner avec le dispositif hydraulique de sécurité anti-pierres, ce qui n’est de toute manière pas une priorité dans les sols sablonneux de la vallée du Rhin. Pour l’attelage de cette charrue, le tracteur doit disposer de bras de relevage infé rieurs de catégorie 3, d’une prise Isobus et, côté hydraulique, d’un capteur de charge (load-sensing) ainsi que d’une conduite de pression et de retour. Il existe également un système d’éclairage pour un transport routier sûr.
Conclusion Cette charrue haute technologie avec tous ses équipements et le rouleau «Flexpack» intégré a aussi son prix – ce modèle coûte un peu plus de 57 000 francs bruts. Afin que cet investissement soit rentable, il faut un taux d’utilisation élevé en matière de superficies, avec de nombreuses parcelles «difformes».
La Lemken «Juwel 8 i V» en chiffres
La commande de la charrue s’effectue directement via un terminal Isobus compatible.
Nombre de socs: 4, versoirs à claire voie «DuraMaxx» avec rasettes Largeur de travail: 1,20–2,15 m Châssis tubulaire: 140 × 140 × 10 mm Dégagement entre corps: 100 cm Hauteur sous châssis: 85 cm Sécurité anti-pierres: boulon de cisaillement (hydraulique sur demande) Hydraulique: LS avec conduite de pression et de retour Rouleau plombeur: «FlexPack» avec raccordement rapide Prix: CHF 57 339 (brut avec rouleau packer, hors TVA) Données du constructeur
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Impression | Rapport d’expérience
L’essieu oscillant «Super Large» peut se déployer en largeur dans les dévers; son assise gagne jusqu’à 60 cm pour atteindre 314 cm au maximum. Photos: Ruedi Burkhalter
Assise élargie pour les dévers Le légendaire essieu Kurmann a désormais un héritier. Il s’appelle «Super Large». Il vise à offrir plus de stabilité aux véhicules, spécialement en terrains pentus. Ruedi Burkhalter
En 1976, Otto Kurmann mettait au point la légende qu’est devenu le double essieu oscillant, toujours utilisé sur les champs de Suisse, dont il contribue à ménager les sols. Sur ce train roulant, les quatre roues ne sont pas disposées par deux l’une derrière l’autre comme sur les essieux tandems oscillants classiques, mais montées côte-à-côte, en ligne. Outre de ménager le sol, cette configuration a d’autres avantages: comparée à un essieu tandem, elle permet de maintenir une hauteur totale inférieure, à partir de 820 mm; en outre, il n’y a pas de ripage dans les virages serrés, et donc pas d’arrachage de la couverture herbeuse; enfin, toutes les roues n’appuient pas dans les mêmes traces que le tracteur avec l’effet de compaction qui s’additionne.
Répondre aux besoins des clients En 45 ans, ce train roulant n’a cessé de bénéficier de nouveaux perfectionne54
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ments inspirés par les souhaits de ses utilisateurs. Une foule de modèles et de variantes avec suspension et pneus plus larges ont été lancés. Des versions à 6 roues, voire à 8 roues, avec une capacité de charge technique de 27 tonnes, ont été ajoutées.
«Super Large» La dernière variante s’appelle «Super Large»; elle a été spécialement mise au point pour circuler dans les dévers. Pour améliorer la stabilité de ce train roulant et limiter le risque de renversement, ses deux unités oscillantes peuvent être déployées hydrauliquement pour élargir leur voie de 60 cm et atteindre 314 cm. Lorsque le train roulant est rétracté, sa largeur hors tout ne dépasse pas 255 cm. Technique Agricole a pu suivre la première autochargeuse équipée d’un tel train d’essieu sur les terres en dévers de l’exploitation de Franz Sigrist, à Wolle-
rau (SZ), où il est utilisé depuis l’été 2018. La variante «Super Large» conserve les caractéristiques du double essieu oscillant; lors du franchissement de crêtes, les roues intérieures peuvent osciller jusqu’à 100 mm. Le poids reste donc toujours uniformément réparti sur l’ensemble des roues. Si l’une des roues intérieures passe dans un creux, une butée d’angle l’empêche d’y plonger. Donc, même sur sol irrégulier, le point de basculement de l’essieu est toujours maintenu au niveau des roues extérieures, ce qui garantit la stabilité de la remorque.
Mouvements hydrauliques Les éléments oscillants se déploient et se rétractent hydrauliquement en roulant. Les profilés en acier sont guidés par des coulisseaux en matière synthétique dure. Une fois l’essieu en position rétractée, le dispositif télescopique se verrouille mécaniquement pour éviter tout déploie-
Rapport d’expérience | Impression
ment intempestif. Il est actionné par un distributeur supplémentaire du tracteur, lui-même doté d’une commande double, sécurisée. Sur le véhicule de notre démonstration, cette double sécurité se présente sous forme d’un bouton sur le boîtier de commande de l’autochargeuse, dans la cabine du tracteur. Faisant preuve d’une grande souplesse, Kurmann propose des solutions qui répondent aux besoins individuels de chaque client.
«Coller à la pente» À l’usage en dévers, l’essieu oscillant double «Super Large» a totalement convaincu Franz Sigrist par sa stabilité; son autochargeuse n’a rien à envier à un modèle surbaissé. Ses quatre pneus sont décalés par rapport à la voie du tracteur, ce qui permet d’obtenir un accrochage optimal au sol. «Dans les endroits les plus escarpés, où nous étions habitués à voir riper notre autochargeuse surbaissée, l’essieu pendulaire adhère parfaitement au terrain», rapporte Franz Sigrist. Les opérations peuvent donc se faire plus rapidement et en sécurité, même en forts dévers. L’essieu oscillant double «Super Large» est disponible pour des charges de 6,6 à 10 tonnes (à 40 km/h). Une version rigide simplifiée «30 km/h» est proposée. Pour la version 40 km/h, il existe un compensateur automatique de freinage asservi à la charge muni d’un détecteur à ressort. La hauteur totale du train roulant atteint 820 mm avec la monte pneumatique minimale (31/15.0-15). Mais il y a une foule de dimensions disponibles, jusqu’à la version «Big foot» à quatre pneus 520/50R17. Les freins ne sont pas en reste, avec des versions à deux conduites
Le train vu de près: les profils en acier coulissent sur les éléments en plastique dur lors des mouvements de déploiement et de repli.
hydrauliques ou pneumatiques, et même des freins renforcés pour les cas les plus exigeants.
Conclusion Respecter les sols est un sujet plus que jamais d’actualité en raison de l’augmentation du poids des véhicules et du taux d’utilisation croissant des machines agricoles modernes. Le prix d’achat d’un train
roulant qui ménage la terre est vite relativisé quand on sait que de nombreux agriculteurs subissent des pertes financières en raison d’une compaction préjudiciable de la couche arable et du sous-sol de leurs champs. L’axe oscillant double Kurmann «Super Large» est vendu à partir de 15 000 francs. Il s’installe sur toutes les remorques neuves ou plus anciennes.
Lors du passage de bosses (à g.), les roues intérieures peuvent osciller de 100 mm. Une butée limite ce débattement. Cette dernière empêche aussi que la roue ne ploie vers l’intérieur au passage de renfoncements du terrain (à d.). De la sorte, le point de basculement reste toujours au niveau de la roue extérieure, même en dévers. Schémas: Kurmann
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Impression | Rapport de test
Cette combinaison de fauche de Pöttinger est équipée du système «Sensosafe». Photo: Pöttinger
Sauver les faons avec des capteurs? L’année dernière, Pöttinger présentait le «Sensosafe», un système qui détecte les animaux sauvages directement pendant la fauche. Cela devrait empêcher les animaux de mourir fauchés. L’institut autrichien Innovation Farm l’a testé exhaustivement. Georg Ramharter, Josef Penzinger, Fabian Butzenlechner, Franz Handler et Markus Gansberger*
La première coupe et fréquemment aussi la deuxième coupe précoce ont lieu peu ou prou durant la période de mise bas des chevreuils. C’est ainsi que chaque année, des milliers de faons sont blessés ou tués. En plus d’une mort atroce subie par des animaux sauvages, les morceaux de cadavres souillent le fourrage. Ils peuvent ainsi être à l’origine de problèmes de san*Georg Ramharter et Fabian Butzenlechner sont collaborateurs scientifiques à l’institut d’enseignement et de recherches Francisco Josephinum. Franz Handler et Markus Gansberger travaillent dans cette institution et à l’office fédéral de machinisme agricole (BLT) de Wieselburg. Josef Penzinger est conseiller agricole indépendant. Ce rapport est issu d’un projet de recherche de l’Innovation Farm en Autriche (www.innovationfarm.at).
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té et de baisses de performances du bétail. Dans les cas les plus graves, le bétail peut être atteint de botulisme.
La technique du «Sensosafe» Pöttinger a développé le «Sensosafe», un système capable de détecter les animaux directement pendant la fauche, indépendamment des influences extérieures. Ce système comporte des capteurs proche-infrarouge installés sur une poutrelle montée sur la faucheuse. Un éclairage particulier est projeté sur la prairie et le système en analyse le reflet. Si un animal est couché dans l’herbe, le spectre lumineux réfléchi sera différent, c’est ce qui permet aux capteurs de détecter les animaux. Ce principe de fonctionnement rend le dispositif indépendant de la lumière du jour ou du rayonne-
ment solaire. La sensibilité du «Sensosafe» peut être réglée sur quatre niveaux. Le système Pöttinger «Sensosafe» est disponible en deux variantes différentes. Il fonctionne entièrement automatiquement s’il est associé à la faucheuse frontale Pöttinger «Alpha Motion». Une fois l’animal détecté, la faucheuse est automatiquement relevée. Dans cette variante, le système «Sensosafe» est un équipement supplémentaire de l’«Alpha Motion» et la barre de capteurs est installée sur ou avant la faucheuse. Il est entièrement autonome et n’intervient pas sur l’hydraulique du tracteur. Pour toutes les autres faucheuses, le «Sensosafe» est proposé en tant que produit indépendant: le «Sensosafe 300» pour les largeurs de travail de 3 mètres et
Rapport de test | Impression
le «Sensosafe 1000» pour celles de 10 mètres. Ce dernier peut être utilisé comme système d’assistance qui informe le chauffeur de la présence de l’animal. La rangée de capteurs nécessaires possède son propre châssis qui s’installe entre le tracteur et la faucheuse. Elle est ouverte vers la droite pendant la fauche. Ce système d’assistance peut être utilisé avec toutes les faucheuses frontales ou latérales. Il fonctionne donc aussi avec les machines des autres constructeurs. Avec une faucheuse frontale, la conduite doit être adaptée pour permettre le scannage du passage suivant. Le scannage de toute la largeur de travail avec une combinaison de fauche n’est actuellement possible que si la faucheuse frontale est une Pöttinger «Alpha Motion».
Résultats de l’essai dans les exploitations pilotes 1 et 2 100 % 90 % 80 % 70 % 60 % 50 % 40 % 30 % 20 % 10 % 0 %
Répartition du poids Il faut considérer que le système «Sensosafe» modifie la répartition du poids de l’ensemble de l’attelage. Les deux barres ajoutent environ 100 kg sur l’attelage frontal, et même 130 kg pour les «Sensosafe
8 km/h
8 km/h
Exploitation pilote 1
10 km/h
12 km/h
Exploitation pilote 2
Objet de test 1
Objet de test 2
Résultats de l’essai dans l’exploitation pilote 1 (praire artificielle de 50 cm) et dans l’exploitation pilote 2 (prairie artificielle de 60 cm et différentes difficultés pour le passage de véhicules) avec les deux objets de test.
Résultats de l’essai dans l’exploitation pilote 3 100 % 80 %
On a utilisé pour l’essai théorique plusieurs peaux de faons. Photo: BLT
60 % 40 %
300» latéraux. Dans les pentes, il peut donc être nécessaire d’augmenter le lestage. Les «Sensosafe 300» latéraux installés sur la faucheuse frontale peuvent y rester lorsqu’elle est décrochée. Lors de l’utilisation suivante, le travail supplémentaire lié à l’utilisation des capteurs se limite au branchement des câbles entre les capteurs et le terminal.
Déroulement de l’essai L’essai réalisé par l’Innovation Farm* visait principalement à déterminer probabilité de déclenchement et donc à tester la fiabilité du système. Il a également servi à étudier la praticabilité, les aspects liés à l’économie du travail ainsi que les limites du système. Les avantages du «Sensosafe» par rapport à d’autres systèmes ont aussi été évalués. Deux approches différentes ont été choisies pour la recherche portant sur la probabilité de déclenchement. Dans le pre-
20 % 0 %
6 km/h
8 km/h
10 km/h
12 km/h
14 km/h
Exploitation pilote 3 Objet de test 3
Résultats de l’essai sur une surface herbagère permanente de 40 cm à des vitesses différentes avec l’objet de test 2.
mier essai volontairement théorique, on a tenté de définir l’influence de la vitesse de fauche et du réglage de la sensibilité du système sur la probabilité de détection d’un animal. Des objets de test de tailles différentes ont été utilisés pour simuler des animaux avec des visibilités différentes dans les prairies. Tous les autres facteurs, en particulier l’influence de la composition botanique de la prairie, ont été volontairement standardisés. Les objets de test, qui consistaient en différentes peaux de faons, ont été placés sur une parcelle déjà fau-
chée. La fauche a été simulée avec quatre vitesses de travail différentes (10, 12, 14 et 16 kilomètres à l’heure), chaque fois combinée avec quatre niveaux de sensibilité différents du système «Sensosafe». L’essai a été réalisé à quatre reprises avec «Sensosafe 3000». La deuxième partie de l’essai représentait l’utilisation pratique du dispositif. Des parcelles présentant des conditions différentes de caractéristiques du sol, de topographie, de hauteur de peuplement et de densité de la prairie ont été fauchées entre le début mai et le début juillet sur 4
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Impression | Rapport de test
quatre exploitations pilotes différentes. Les objets de test ont été placés plusieurs fois dans les prairies. Au total, 84 mesures ont été réalisées, toutes avec une sensibilité de niveau 4, la plus élevée du système.
Quelle a été la fiabilité de la détection? La première variante de l’essai devait avant tout mettre en évidence l’influence de la vitesse de travail et du niveau de sensibilité de la détection avec différents objets. Les résultats ont clairement démontré qu’il n’existait aucune relation entre la vitesse de travail et la détection des objets utilisés. Même à une vitesse élevée, les animaux ont été détectés. Sur les exploitations pi-
similaire a été obtenu. La détection était en moyenne de 84 %. On remarque ici clairement que les plus petits objets n’étaient plus détectés à 100 % à une vitesse de 10 km/h. À une vitesse supérieure, la même constatation a été faite pour les deux types d’objets. Ceci nous permet d’affirmer que dans les prairies très fournies (60 cm de hauteur de végétation), la limite de détection sûre des animaux se situe aux alentours de 10 km/h. Le troisième test a été réalisé avec une petite peau de faon dans une prairie permanente de 40 cm de haut. Le système a réagi correctement 19 fois (95 %) sur 20 et détecté «l’animal». Aucune influence de la vitesse de travail n’a été constatée dans cet essai.
Parcours des prairies avec des volontaires
Signal acoustique ou optique au champ
Signal acoustique sur la faucheuse
Sensosafe
Méthode
Drone avec caméra infrarouge
Comparaison de différentes méthodes de sauvetage du gibier
Temps supplémentaire avant ou pendant la fauche
++
–
++
–
–
Personnel supplémentaire nécessaire
++
–
++
+
–
Période de réalisation (moment de la journée et durée)
++
–
++
+
–
Fiabilité (probabilité de détection)
++
++
–
–
–
–
–
+
+
++
Coûts de mise en œuvre
Légende: ++ grand avantage , + petit avantage, – petit inconvénient, –– grand inconvénient
lotes, la probabilité de détection moyenne mesurée était de 92 %. Ce pourcentage est impressionnant. Si l’on l’extrapole avec le nombre de faons fauchés chaque année en Autriche, le «Sensosafe» de Pöttinger permettrait de sauver 23 000 animaux. En outre, ce nombre correspond à autant de sources de souillures du fourrage hautement toxiques. L’étude des résultats à l’échelle des différentes exploitations permet de mettre en évidence d’autres constatations. Sur la première exploitation, les prairies intensives étaient fauchées à la vitesse de moyenne de 8 km/h. Dans cette situation, le «Sensosafe» a détecté près de 85 % des «animaux» (ici les objets de test). Sur la deuxième exploitation, dont l’intensité des prairies était comparable, un résultat 58
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On peut donc noter que la visibilité des animaux est réduite dans les prairies bien développées, dès que la hauteur atteint une cinquantaine de centimètres. La vitesse de travail a aussi une influence sur le taux de détection. Celui-ci atteint les 85 %, un résultat que l’on peut qualifier de très bon, même dans ces conditions très difficiles. Dans les peuplements moins denses ainsi que pour des coupes plus tardives, les animaux ont été détectés indépendamment de la vitesse de travail. Outre les objets de tests dissimulés dans les prairies, «Sensosafe» a permis de sauver plusieurs «vrais» faons et lièvres cachés dans les prairies du test.
Comparaison avec d’autres méthodes Pöttinger communique un prix de l’option «Sensosafe» pour faucheuse frontale Alpha
Motion de 8000 euros (tous les prix sont donnés hors TVA). Les rampes «Sensosafe 300» et «Sensosafe 1000» coûtent respectivement 6500 euros et 13 000 euros. Pour une combinaison de fauche, les options «Sensosafe» et «Sensosafe 300» engendrent des coûts fixes supplémentaires de 1500 à 2000 euros par année en fonction de la durée d’utilisation, du taux d’intérêt et de la valeur résiduelle choisis. Comme le démontre le tableau, la détection par caméra thermique installée sur un drone est la seule méthode de sauvetage des animaux dont la fiabilité est comparable à celle de «Sensosafe». Cette fiabilité n’est toutefois atteinte que si que le drone est utilisé dans de bonnes conditions. Ces dernières sont encore relativement réduites (le matin ou le soir, pas ou peu de rayonnement solaire, etc.). Il faut encore préciser que pour y parvenir, cette méthode demande plus de temps et plus de personnes qui se déplacent dans les prairies pour sortir les faons des prairies. Les dépenses totales liées à l’utilisation de ce système sont donc plus importantes.
Conclusion Le système d’assistance «Sensosafe» marque des points partout où les autres méthodes ont des faiblesses. Le peu de travail supplémentaire nécessaire à sa mise en œuvre, la possibilité de l’utiliser à la pleine lumière du jour et par des températures élevées et surtout les bons résultats de la série de test en font une solution technique aboutie pour éviter la mort du gibier sous les faucheuses et les souillures du fourrage qui en découlent. C’est l’ensemble des mesures prises qui permet d’atteindre le résultat souhaité, soit la protection du gibier en période de fauche. La mise en œuvre de ces mesures nécessite souvent du temps et du personnel. «Sensosafe» est un bon moyen pour les agriculteurs de réaliser leurs devoirs de protection des animaux. À cela s’ajoute l’amélioration de l’image de l’agriculture auprès de la population, ou l’évitement de la perte de réputation. Ceci contribue au souhait général d’une agriculture respectueuse des animaux. La forte productivité des prairies a toujours été une des bases du succès de l’élevage des ruminants. Celui-ci repose sur l’excellente qualité des fourrages récoltés et sur l’absence de souillures, en particulier celles qui sont toxiques. Avec le système «Sensosafe», Pöttinger a développé une solution simple et relativement fiable qui ouvre de nouvelles possibilités dans la détection du gibier.
Prise en main | Impression
Le «314 Vario» n’est pas le premier tracteur Fendt de Hilcona Agrar, mais celui qui est le plus à la pointe, doté du tout récent environnement de commandes «One». Photo: Ueli Giger
Hilcona Agrar mise sur Fendt Les tracteurs Fendt de la gamme «3002 commercialisés récemment sont en train de devenir des produits phares chez les agriculteurs. Plus légers que les «500», ils peuvent se montrer tout aussi efficaces. Ruedi Hunger
Le «314 Vario» est à la fois le modèle le plus récent et le plus puissant de cette gamme. Il est disponible depuis janvier 2021 dans les variantes de finition «Power», «Profi» et «Profi+», pour lesquelles Fendt revendique un total de 24 innovations. Les plus intéressantes d’entre elles sont le système d’augmentation de la puissance intelligent «DynamicPerformance» (DP), capable de mobiliser automatiquement une puissance supplémentaire de 10 chevaux, et la cabine «VisioPlus» qui devrait permettre de rester zen même après une longue journée de travail. La cabine intègre le nouvel environnement de commandes «FendtOne» avec sa fonction d’avant-garde qui ambitionne d’interconnecter le monde «on board» du tracteur avec celui «off board» du bureau d’ici fin 2021.
Le «314 Vario» de Fendt doté de l’environnement de commandes «FendtOne» En automne dernier, Andreas Messerli, directeur de la Hilcona Agrar, et Ueli Giger, conseiller en cultures, se sont prononcés en faveur du Fendt «314 Vario» en variante de finition «Profi+», et du nouvel environnement de commandes «FendtOne» pour remplacer un matériel obsolète. Livré récemment, le tracteur a profité des premières semaines ensoleillées de février et mars pour mettre en valeur ses talents, atte lé une centaine d’heures au semoir d’épinards.
De multiples facteurs Pourquoi avoir choisi le «314»? Andreas Messerli souligne que la décision a été
précédée d’une analyse interne des besoins, au cours de laquelle les capacités d’autoguidage, les performances du système hydraulique, la charge utile et d’autres caractéristiques importantes ont été passées au crible. Parmi les critères, une disponibilité élevée figurait en bonne place, tout comme la présence dans la région de services de maintenance et de réparation. Des considérations telles qu’une motorisation respectueuse de l’environnement et un système de freinage performant n’ont pas été négligées non plus. Enfin, les conducteurs de tracteurs ont été invités à donner leur avis. La longévité légendaire des tracteurs Fendt chez Hilcona Agrar est illustrée par les nombreux «308» ou «103», et le «GT 365» toujours en service. 4
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Impression | Prise en main
Le conducteur est roi Hilcona Agrar a consulté les conducteurs à bon escient, car la satisfaction du personnel y est considérée comme un capital précieux. Fendt a fait de la cabine du tracteur un lieu agréable et confortable. Tout semble agencé à la perfection, de l’accès à la cabine par des marches larges et une poignée de porte facile à saisir, à la suspension de cabine, d’excellente qualité. À l’intérieur, le conducteur est séduit par l’importance accordée à l’ergonomie dans l’aménagement du poste de conduite. Le tableau de bord de 10 pouces affiche des chiffres de grandes dimensions, parfaitement lisibles. Le bras repose confortablement sur l’accoudoir, le joystick multifonctions tient bien dans la main et les boutons au pied du joystick sont bien
accessibles. Sur le terminal de 12 pouces aménagé à l’extrémité de l’accoudoir, les données sont présentées avec une grande clarté. Même si un deuxième terminal de 12 pouces a été fixé au plafond, la cabine ne donne pas l’impression d’être encombrée. D’ailleurs le deuxième terminal est partiellement escamotable dans le toit.
Fendt «Guide»: l’autoguidage «Avancer tout droit, nos conducteurs savent le faire, mais suivre une trajectoire sans s’écarter de plus de 2 cm est une autre paire de manches, indique Ueli Giger. Les systèmes d’autoguidage sont devenus indispensables dans les cultures maraîchères du semis à la récolte, en passant par les soins culturaux.» Notamment
Hilcona Agrar: l’organisateur des cultures Hilcona Agrar est une filiale à 100% de Hilcona AG, un fabricant de denrées alimentaires actif à l’international ayant son siège à Schaan, au Liechtenstein. Située sur un terrain adjacent à Hilcona AG, Hilcona Agrar est la société mère de Toni Hilti, fondateur de Hil cona. Elle exploite 21 hectares de terres lui appartenant, dont 16 en grandes cultures: céréales, maïs, pommes de terre, légumes frais et légumes destinés aux conserveries. Parmi les principales activités (surfaces sous contrat dans la plaine du Rhin) figurent les cultures d’épinards, de carottes grelots (dites parisiennes), de pommes de terre, ainsi que de petites quantités de choux rouges et de choux blancs. Toujours dans la plaine du Rhin, l’entreprise de travaux Hilcona Agrar s’occupe du
semis et de la récolte des épinards, de la plantation, du buttage et de la récolte des pommes de terre, ainsi que du transport des récoltes par tracteur ou par camion dans les entreprises de transformation. Hilcona a certes cessé de transformer directement les épinards, mais ne s’est jamais totalement retirée du secteur. La transformation est aujourd’hui assurée par une autre entreprise, Hilcona se contentant de racheter les épinards suisses transformés lorsqu’ils répondent à la qualité Suisse Garantie ou Bourgeon Bio. En Suisse, Hilcona Agrar organise les cultures sur les surfaces sous contrat appartenant à plus de 500 agriculteurs. Andreas Messerli dirige la société Hilcona Agrar et Ueli Giger y assure les fonctions de conseiller en cultures.
les étapes du semis et du désherbage mécanique exigent des passages successifs avec une précision de 2 cm. L’opérateur peut concentrer son attention sur le pilotage et la surveillance d’autres fonctions de la machine, sachant qu’il peut se fier aveuglément au système d’autoguidage, dont la précision sera toujours supérieure à celle du meilleur conducteur, surtout après une longue journée de travail. Le pack de base du «Smart Farming Module» de Fendt contient les accessoires nécessaires pour implanter la fonction d’autoguidage sur le tracteur, ainsi que l’application «Guide». En principe, le système d’autoguidage permet des possibilités de configuration diverses, par exemple en équipant le système d’un récepteur satellite «NovAtel» ou Trimble. Le niveau de précision peut être choisi selon les besoins et l’activité. Au niveau «standard», le signal de correction SBAS offre une précision de 15 à 30 cm, celle-ci atteint 2 à 15 cm avec le signal de correction étendu et passe à 2 cm avec le RTK.
Jusqu’à trois mises à jour Interrogé sur la fonction d’autoguidage, Marco Hutter, responsable des ventes pour la Suisse orientale chez GVS-Agrar, a déclaré: «L’utilité de l’autoguidage est avérée car elle soulage le conducteur et lui permet de se concentrer sur d’autres tâches.» Par ailleurs, il contribue au ménagement des sols dans la mesure où il permet de sauter des traces pour éviter les manœuvres de demi-tour complexes, alternant entre marche avant et arrière. Les clients reçoivent deux ou trois mises à jour annuelles et sont ainsi assurés de travailler toujours avec une version récente. Outre les semis d’épinards et de haricots verts, le «314» assure des tâches comme le buttage des pommes de terre et le broyage des fanes. Il sert aussi de véhicule de traction de la récolteuse intégrale. Comme ces tâches s’effectuent presque toutes en respectant les lignes, on a choisi une largeur de voie de 150 cm pour un tracteur équipé de pneus 300/95-46. Des roues jumelées de taille identique peuvent être montées en cas de besoin.
Conduite intuitive
Le tableau de bord central de 10 pouces assure des tâches différentes selon le niveau d’équipement. Photo: Ruedi Hunger
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Au sujet de l’acceptation et de la convivialité de l’application de Smart Farming sur le nouveau «314 Vario», Andreas Messerli a fait remarquer que les trois conducteurs avaient été consultés avant l’achat du tracteur et invités à donner leur avis sur l’envi-
Prise en main | Impression
ronnement de commandes. Il a également souligné la possibilité pour chaque conducteur de personnaliser l’affectation des boutons grâce au système IOM («Individual Operation Manager»), qui permet à chacun de configurer la machine à son goût. «GVS-Agrar nous a bien sûr proposé des formations sur les nouveaux systèmes», a ajouté Andreas Messerli.
Acquisition de données Chez Hilcona Agrar, les données relatives aux cultures sont encore saisies manuellement et consignées par écrit. Le transfert des données au bureau par une liaison sans fil figure sans doute parmi les objectifs prioritaires. Ce sera possible dès le déploiement complet de l’environnement de commandes «FendtOne», prévu pour fin 2021. Fini alors les notes éparses, et le transfert direct des données jusqu’à l’or dinateur de bureau fera gagner beaucoup de temps. Interrogé au sujet de la confi-
dentialité des données, Marco Hutter confirme qu’elles ne seront en aucun cas transmises à Agco Fendt sans l’autorisation préalable de leur propriétaire.
La première impression était la bonne Le nouveau tracteur ne recueille que des louanges. «Une centaine d’heures ne représentent peut-être pas grand-chose dans la vie d’un tracteur, mais elles ont suffi pour donner une première impression, et elle était bonne», nous a confié Ueli Giger, qui estime par ailleurs que le «314» sera en moyenne mis à contribution 35% de plus que ses homologues. Et Andreas Messerli d’ajouter que le Fendt «314 Vario» est parfaitement adapté aux exploitations agricoles moyennes grâce à l’importante réserve de couple du moteur, à la transmission à variation continue et à l’environnement de commandes innovant.
Le terminal de 12 pouces est placé sur l’accoudoir qui se distingue par ses boutons organisés par couleurs. Photos: Ueli Giger et Ruedi Hunger
Le Fendt «314 Vario» en chiffres Moteur: 4-cylindres, 4,4 l, Agco-Power, puissance nominale 97 kW/132 ch, puissance maximale 104 kW/142 ch, puissance maximale avec DP (Dynamic Performance) 112 kW/152 ch Couple: max. 608 Nm (650 Nm avec DP), réserve de couple 37,2 % Transmission: «ML 75», gamme 0,02 à 40 km/h en marche avant, 0,02 à 25 km/h en marche arrière Prise de force: 540/540E/1000, option 540/1000/4.2 (proportionnelle à l’avancement), prise de force avant optionnelle Hydraulique: 110 l/min, 200 bar, 4 soupapes arrière, force de levage du relevage arrière max. 5960 daN Poids à vide / total maximal: 5010 kg / 8500 kg Prix: entre CHF 135 000.− et CHF 185 000.− selon le niveau d’équipement Données du constructeur
Les outils compatibles Isobus rendent superflus les terminaux d’autres marques. Les tâches sont assurées par le terminal du toit.
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En savoir plus | Pratique
Notamment pendant la saison des récoltes, les stations et applications fournissant des prévisions météorologiques sont consultées plusieurs fois par jour. Photo: Ruedi Hunger
Des prévisions météo à la carte L’agriculture est largement une activité d’extérieur, ce qui la rend directement tributaire des conditions météorologiques. C’est particulièrement le cas du travail aux champs et de la croissance des cultures et des plantes. Ruedi Hunger
Anémomètres L’anémomètre mesure la vitesse du vent. L’anémomètre à coupelles se compose de trois ou quatre demi-coquilles dispo sées sur des bras horizontaux montés sur un axe vertical. La pression du vent provoque alors la rotation des coupelles autour de cet axe vertical. La vitesse de rotation de l’anémomètre est propor tionnelle à la vitesse du vent. Associés à une girouette métallique et à un enregis treur, les anémomètres à poste fixe font partie de toute station météorologique.
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Nos journées sont rythmées en grande par tie par la météo, et bon nombre de travaux: préparation des sols, épandage d’engrais, semis et récolte en grandes cultures, récolte des fourrages, en sont tributaires. Le résul tat en dépend aussi: qualité des pommes, des poires ou du vin… La météo dicte encore nos choix vestimentaires. Nos aînés avaient développé une remarquable capaci té à prédire le temps à partir de certains phénomènes. Mais à mesure que les bul letins de nos services météorologiques gagnent en précision, cette faculté d’obser vation s’émousse. De nombreuses applica tions nous permettent soi-disant de suivre
la météo en temps réel. Toutes les mé thodes ont en commun la nécessité de sa voir interpréter les données pour aboutir à des conclusions pertinentes. Tout dépend finalement de l’usage que font les agricul teurs des données auxquelles ils accèdent.
Qu’est-ce qu’une station météo? Une station météorologique regroupe un ensemble d’instruments qui mesurent et enregistrent des paramètres liés aux varia tions du climat. Elle nous fournit un aperçu des principales données météorologiques: température, humidité relative, pression at mosphérique, etc. Une telle station peut
Pratique | En savoir plus
être définie comme un instrument de mesure conçu pour relever des données et les présenter sous une forme compacte et facile à appréhender. Les différentes mesures sont appelées à tour de rôle, les valeurs sont traitées et le résultat qui s’affiche est (espérons-le) immédiatement lisible, généralement sous une forme numérique.
Il n’existe pas de station météo standard! Si vous êtes lassé des applications grand public et que vous souhaitez obtenir des données précises et fiables pour une zone donnée, il vous faut une station météo. Sur le principe, ces stations fonctionnent de manière plus ou moins comparable, même si différents modèles ou types de construction sont apparus au fil du temps. Aujourd’hui on distingue les stations: • à usage privé installées dans des immeubles • à usage privé installées à l’extérieur • à usage agricole ou industriel • à usage météorologique Toutes les stations météorologiques comportent des instruments de mesure, mais leur fonctionnalité peut varier considérablement. Une station installée à l’intérieur couvrira une gamme de prestations plutôt limitée. À l’opposé, une station agricole relève des données complémentaires, pertinentes pour les agriculteurs, notamment le volume
des précipitations ou la force du vent. La nature de la station détermine bien sûr la gamme de ses prestations.
Des données interconnectées Dans une station météo, les techniques de mesure élémentaires, thermomètre, hygromètre et anémomètre, sont combinées. Chaque paramètre est déterminé selon la technique de mesure applicable: la température à l’aide d’un thermomètre, de préférence numérique, et la pression atmosphérique et l’humidité relative à l’aide d’un combiné baromètre et hygromètre. Lorsqu’une station météo est activée, plusieurs processus de mesure sont lancés simultanément: • mesure de la température courante à l’aide du thermomètre • mesure de l’humidité relative à l’aide de l’hygromètre, complétée le cas échéant par une mesure de la pression atmosphérique • mesure de la force du vent à l’aide de l’anémomètre
Quel est l’intérêt d’avoir sa propre station météo? Avec le développement d’un réseau de satellites modernes et l’évaluation de plus en plus globale des données, les bulletins météo publiés dans les différents médias gagnent en précision. Pour savoir si le temps sera chaud, froid, humide ou ensoleillé, ces données sont amplement suffi-
santes. Mais si vous recherchez régulièrement des données sous une forme compacte ou si, à l’instar des maraîchers et des arboriculteurs, vous êtes tributaire de données précises au niveau local, notamment en matière de température, vous devez disposer de votre propre station météo. Ce type de station est souvent conçu en fonction des besoins de la production de ressources naturelles issues de la sylviculture et de l’agriculture, cultures maraîchères, arboricoles et viticoles comprises.
À quoi doit-on veiller lors d’un achat? Que les choses soient claires: si le prix est votre premier critère dans le choix d’une station météo, il y a peu de chances que celle-ci réponde à vos besoins. En effet, les produits d’entrée de gamme ne satisfont pas toujours certains critères clé comme la qualité du traitement des données et la précision de mesure, sans parler de l’autonomie de la station. Pour choisir une station météo adaptée à ses besoins, il faut connaître son emplacement futur. Servira-t-elle à effectuer des mesures à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment, ou seulement à l’extérieur? Les données seront-elles relevées sur la station elle-même ou lues sur un afficheur distant? Si vous souhaitez consulter la météo pendant le déjeuner, il vous faut une station de mesure capable de transmettre ses données par radio. Cette fonction n’est pas nécessaire si vous vous contentez de lire les données sur place (au champ ou dans le verger). Avant de choisir un modèle, il vous faut décider de l’endroit où les données seront mesurées et relevées.
Quelles sont les données nécessaires? La plupart des stations météo agricoles mesurent la température, l’humidité relative et la pression atmosphérique courantes. Les stations professionnelles mesurent en outre la force et la direction du vent, ainsi que les précipitations moyennes ou cumulées. Le terme «station professionnelle» ne signifie nullement qu’il s’agit d’un produit haut de gamme.
Affichage des données
Si les agriculteurs sont généralement doués pour pronostiquer l’évolution du temps, une station météorologique peut néanmoins leur fournir une aide précieuse. Photo: ldd
La taille du moniteur est un critère déterminant s’il sert à afficher les mesures, puisque la lisibilité en dépend. Parfois la simple lecture des données météo courantes relève déjà du défi. Le moniteur doit permettre une consultation rapide. Sa taille doit donc être choisie selon le 4
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En savoir plus | Pratique
nombre de mesures à afficher simultanément. Il doit rester lisible, même exposé à la lumière directe du soleil, et la disposition des données ne doit pas être laissée au hasard. La fonctionnalité et une lecture optimale doivent être garanties quelles que soient les intempéries ou l’exposition à la lumière solaire. Les moniteurs qui répondent le mieux à ces critères sont les afficheurs à cristaux liquides.
Et pour quelques francs de plus… En matière de stations météo, le nec plus ultra est la télétransmission des mesures sur le téléphone portable. En plus d’être simplifiée, la lecture des données devient possible partout. Les fabricants renommés offrent encore bien d’autres fonctions.
Mise en place et entretien Les stations météo sont naturellement exposées aux intempéries. Pour être fiables, elles doivent être installées à poste fixe. Un entretien régulier est indispensable, parce que nombre de stations sont alimentées par batterie. Tous les paramètres de mesure, notamment ceux relatifs à la force et à la direction du vent, ont une incidence sur le choix de l’emplacement: les zones abritées du vent et exposées au soleil sont à éviter sous peine de fausser les mesures.
Projet de maillage serré de stations météo En Allemagne, l’organisation faîtière Maschinenring (cercle de machines) est en train de développer un réseau de sta-
Les différents types d’hygromètres • Les hygromètres analogiques ont un fonctionnement mécanique et opèrent en mesurant la dilatation d’un élément sous l’effet de l’humidité. Il peut s’agir de cheveux naturels, de fibres synthétiques ou d’un ressort hélicoïdal en matière composite. Pour assurer une fiabilité suffisante, ils doivent en général être réétalonnés tous les six mois. • Les hygromètres numériques mesurent l’humidité via des capteurs. Une tension électrique est appliquée aux bornes d’un composant dont la résistance varie selon l’humidité ambiante. Une simple mesure du courant permet de déterminer la résistance, donc l’humidité ambiante (en application de la loi d’Ohm). Ces hygromètres peuvent être dotés de fonctions
supplémentaires. Les mesures peuvent ainsi être enregistrées et transmises pour l’évaluation sur un PC, par USB, Bluetooth ou Wireless par une interface UART. • Les hygromètres intelligents sont une forme spéciale d’hygromètres numériques. Ils utilisent des méthodes de transmission sans fil comme Bluetooth pour envoyer les données sur un smartphone ou une tablette. • Les thermo-hygromètres combinent la mesure de l’humidité et de la température ambiantes. Ils sont utilisés pour une surveillance optimale de l’ambiance dans les habitations ou les entrepôts (prévention des moisissures), ainsi que dans les immeubles de bureaux ou autres.
Le bulletin météo sur sept jours, consulté ici sur le site de Maschinenring Suisse pour la commune de Riniken (AG), suffit dans la plupart des cas. Capture d’écran: Ruedi Hunger
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tions météo capables de transmettre leurs données à un serveur central par une liaison radio ou par Internet. Ces stations peuvent être installées sur le site des exploitations membres ou des antennes régionales du Maschinenring, ce qui fait des milliers de sites potentiels. Pour les agriculteurs partenaires du réseau, le bénéfice est d’autant plus important que la quantité de données disponibles sous forme numérique est grande: température, force et direction du vent, humidité relative, pression atmosphérique et rayonnement solaire global.
Projet d’essais en Suisse aussi Interrogé par nos soins, Thomas Cadonau du Maschinenring de Suisse orientale nous a confirmé l’existence dans sa région d’un réseau expérimental, comprenant 15 stations, similaire au projet allemand. L’objectif à long terme est de l’étoffer. Thomas Cadonau a cependant insisté sur le fait que les pronostics météo disponibles en Suisse possèdent un niveau de qualité tel que le projet n’atteindra pas la même ampleur qu’en Allemagne, ajoutant qu’en matière de données numériques, le Maschinenring Suisse opérait en collaboration étroite avec son voisin du Nord et que des synergies s’étaient créées dans ce domaine aussi. Sur sa page d’accueil, le site du Maschinenring affiche d’ailleurs des prévisions météorologiques sur sept jours.
Conclusion Les prévisions météo sont un élément décisif en agriculture. Les stations modernes sont des outils numériques au service des exploitations agricoles, dont l’utilité réelle suppose que les données produites soient correctement relevées et interprétées. Si c’est le cas, nos pronostics sont assurés de surpasser le niveau de fiabilité des observations de nos ancêtres.
À l’ère des applications, la météo vous est directement servie sur votre smartphone, mais elle ne remplace pas les services d’une station météorologique. Logo: MetéoSuisse
Technique | En savoir plus
Sursis pour les vieux moteurs Le coronavirus influence presque tous les aspects de notre vie. Il a même des répercussions sur les normes d’émissions des moteurs diesel et sur le moment de leur entrée en vigueur effective. Roman Engeler
Les moteurs diesel des véhicules non-routiers (ou NRMM, acronyme du terme anglais non-road mobile machinery) doivent respecter les limites d’émissions de niveau 5 depuis le 1er janvier des années 2019 ou 2020, selon leur classe de puissance. Les valeurs limites des différentes classes de puissance concernent les émissions de monoxyde de carbone, d’hydrocarbures, d’oxydes d’azote ainsi que les quantités et le nombre de particules fines.
dates d’entrée en vigueur. Pendant ces périodes de transition, des moteurs du niveau d’émissions précédent peuvent encore être mis en service. Ils doivent toutefois avoir été produits avant l’entrée en vigueur de la nouvelle norme. En outre, les machines sur lesquelles ces moteurs sont installés doivent être produites et vendues dans les 18 mois après l’entrée en vigueur en question. Selon cette feuille de route, il est possible d’installer des anciens moteurs sur des tracteurs jusqu’au 30 juin des années 2020 et 2021. Ces tracteurs doivent ensuite être vendus avant le 31 décembre des années 2020 et 2021.
Délais transitoires Les normes d’émissions et les dates d’entrée en vigueur pour les tracteurs agricoles et forestiers sont définies dans l’ordonnance euro péenne 2015/96. Presque toutes les classes de puissance disposent cependant de délais transitoires et de dispositions particulières de 24 mois après les différentes
Des prolongations dues au coronavirus En raison de la pandémie de Covid-19, les échéances du 30 juin et du 31 décembre
2021 ne sont plus valables que pour les classes de puissance «56 kW ≤ P < 75 kW» et «75 kW ≤ P < 130 kW», mais aussi pour les autres classes jusqu’ici réglementées. Dans son ordonnance 2020/1040, l’Union européenne (UE) reconnaît que l’apparition du coronavirus a engendré des problèmes dans la livraison de pièces essentielles et de composants des moteurs. Il est par conséquent impossible pour de nombreux constructeurs de produire le nombre de moteurs nécessaires pour le passage à la norme 5. L’UE justifie l’octroi de ce délai par la nécessité de permettre un approvisionnement correct du marché intérieur et d’éviter de le perturber. Les conditions actuelles imposent donc l’octroi de délais supplémentaires pour la mise en application de l’ordonnance. Ainsi, les moteurs de niveau 3a de la classe de puissance «19 kW ≤ P < 37 kW» et ceux de niveau 3b de la classe «37 kW ≤ P < 56 kW» peuvent encore être installés jusqu’à la fin 2021. On a également le droit de vendre les tracteurs concernés. La situation est identique pour les moteurs de niveau 4 de la classe de puissance «130 kW ≤ P < 560 kW», qui bénéficient aussi de la prolongation du délai transitoire de 12 mois (voir schéma ci- dessous).
Prolongation du délai de mise en circulation des tracteurs équipés de moteurs transitoires Classes de puissance
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
0 kW < P < 8 kW
Pas de réglementation
Niveau 5
8 kW ≤ P < 19 kW
Pas de réglementation
Niveau 5
19 kW ≤ P < 37 kW
Niveau 3a
nouveau
Niveau 5
37 kW ≤ P < 56 kW
Niveau 3b
nouveau
Niveau 5
56 kW ≤ P < 75 kW
Niveau 4
Niveau 5
75 kW ≤ P < 130 kW
Niveau 4
Niveau 5
130 kW ≤ P ≤ 560 kW
Niveau 4
P > 560 kW
Pas de réglementation
nouveau
Niveau 5
Niveau 5
Source: Roger Stirnimann
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Plate-forme | Reportage
De l’atelier de machines agricoles à la firme mondiale Anton Bartholet ouvre en 1962 un atelier de machines agricoles à Flums (SG). Il développe un andaineur à bande et une fendeuse à bois, puis des téléphériques. L’œuvre de sa vie, la société Bartholet Maschinenbau AG, est le troisième constructeur mondial de téléphériques. Dominik Senn
«Chez Städeli, j’ai installé pendant cinq ans des téléphériques en Suisse et aux ÉtatsUnis, ce qui m’a permis de me spécialiser dans ce domaine», explique Anton Bartholet. Les bases de ce qui devint plus tard la société Bartholet Maschinenbau AG étaient dès lors jetées. Ses dix sites de production à Flums et le onzième à Walenstadt placent l’entreprise au troisième rang mondial des constructeurs de téléphériques (voir encadré de la page suivante).
60e anniversaire en 2022 Un an avant cet anniversaire, Anton Bartholet, 83 ans, se rend encore chaque jour dans l’une des halles de la fabrique, ayant l’œil sur tout, mais sans s’immiscer dans les affaires stratégiques de l’entreprise. «Au milieu des années 1990, mes fils Roland et Marcel, respectivement ingénieur en mécanique et mécanicien en machines agricoles, ont pris en main son sort et la dirigent aujourd’hui avec succès», indique-t-il. Expérience faite, moins il s’implique, plus ses fils sont susceptibles de lui demander conseil. Son humanité fait qu’il est également toujours le bienvenu auprès des 350 employés actuels, dont plus de 40 apprentis.
Les andaineurs à bande Bartholet
Anton Bartholet montre ici un dispositif de freinage d’une cabine. Il a fait de son atelier mécanique une entreprise d’envergure mondiale. Photos: Dominik Senn
Tout a commencé en 1962. Après avoir effectué son apprentissage et travaillé durant quelques années en tant que mécanicien sur machines dans l’entreprise Walter Städeli-Lift AG, à Oetwil am See (ZH), Anton Bartholet a créé un atelier de machines agricoles dans une ancienne forge située 66
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près de l’hôtel de ville de Flums (SG). Sa réputation de bricoleur s’est rapidement établie. Après un an déjà, il a mis au point son premier andaineur à bande, construit sa propre fendeuse à bois et reçu le mandat de révision des serre-câbles de l’entreprise Maschgenkamm-Bahnen Flumserberg AG.
Les robustes andaineurs à bande Bartholet se caractérisent par leurs quatre courroies trapézoïdales sur lesquelles sont fixées les porte-dents. Anton Bartholet a vite saisi la tendance à l’expansion des cultures fourragères et des besoins en énergie des machines. «J’ai toujours été convaincu que quatre courroies trapézoïdales étaient indispensables dès que l’on dépasse deux dents», souligne-t-il. Ainsi, le dernier andaineur compte cinq dents sur chacun des 14 porte-dents et quatre roues de jauge, pour une largeur de travail de 2,7 mètres, outre la largeur de l’andain. Un forme-andains hydraulique et un disque séparateur d’herbe actionné mécaniquement sont livrés en option. L’andaineur peut être attelé à des faucheuses de plus de 20 chevaux et aux bras de relevage inférieurs des tracteurs, un dispositif d’attelage rapide en triangle étant disponible sur demande. «Comme nous n’avons pas de structures de vente pour les andaineurs, nous avons conclu un accord de distribution avec Rapid. Ce groupe les vend pour nous dans le monde entier», déclare Anton Bartholet. L’andaineur à bande Bartholet reste très prisé. Lors des premières années de production, 600 à 700 unités ont été vendues; ce
Reportage | Plate-forme
Les robustes andaineurs à bande Bartholet se caractérisent par quatre courroies trapézoïdales sur lesquelles sont fixés les porte-dents.
Les téléphériques Bartholet Anton Bartholet pose avec sa création, la fendeuse à bois hydraulique «Superstar», qualificatif qui vaut pour les deux.
chiffre tourne actuellement autour d’une centaine par an. À ce jour, Bartholet a construit plus de 20 000 andaineurs à bande. Le principe modulaire permet de remplacer facilement les pièces. Et le fondateur de l’entreprise affirme qu’il connaît les dimensions de chaque élément, jusqu’au dernier roulement à billes.
Les fendeuses à bois Bartholet À la fin des années 1970, Anton Bartholet a mis au point la fendeuse de bois hydraulique verticale «Superstar». L’idée lui est venue alors qu’il œuvrait dans son atelier avec la presse à roulements à billes. Il l’a transformée en fendeuse à bois pour la circonstance. «Ce produit a fait l’effet d’une bombe. Pendant des années, j’ai livré en moyenne une fendeuse par jour, soit un total de 8000 pièces. La demande baisse un peu actuellement. Ce créneau reste un bouche-trou bienvenu dans le flux de travail parfois irrégulier de l’entreprise», indique-t-il. L’atelier Bartholet, conduit par Marcel Bartholet, répare et entretient les machines agricoles ainsi que les véhicules et équipements communaux. Lindner, Rapid, Pöttinger, Yanase, Fendt, Steyr et Lüönd y sont les principales marques représentées.
Anton Bartholet s’est lancé dans la fabrication de remontées mécaniques et de petits téléphériques voici 59 ans malgré les hautes exigences de sécurité propres à ces équipements. Il a construit le téléski le plus long de Suisse de l’époque qui allait de Prodalp à Prodkamm. Fondée en 1970, la société Bartholet Maschinenbau AG a été dirigée par Anton Bartholet et son partenaire Niklaus Wildhaber jusqu’en 1995. Elle est alors scindée en deux: la société Bartholet Landmaschinen AG, avec à sa tête Anton et Marcel, et le secteur de construction de téléphériques et de machines, repris par Roland Bartholet, ingénieur en mécanique. 7 filiales et 19 sociétés de distribution dans le monde entier en sont issues depuis lors. L’entreprise en pleine expansion ne peut se manquer dans la zone industrielle de Loch riet, à Flums (SG), où elle a construit et repris plusieurs halles. La production et le stockage nécessitent beaucoup d’espace. Le plus grand tour horizontal a par exemple un diamètre de 8 mètres. Des commandes de télécabines, télésièges, télémixtes, installations va-et-vient, téléphériques simples et doubles, élévateurs inclinés, funiculaires et autres remontepentes spéciaux (pour les loisirs, exploitations forestières, alpages, etc.) ont afflué du monde entier. On peut citer le téléphérique sous-marin de Leipzig, avec un plateau d’entraînement de 22 mètres de diamètre, l’une des réalisations marquantes de l’entreprise. «D’autre part, souligne Anton Bartholet, la pose de pylônes en montagne sans hélicoptère reste une difficulté majeure.» Depuis l’acquisition du constructeur suisse de cabines Gangloff Cabins AG en
2014, Bartholet fournit des prestations complètes qui vont de l’ingénierie, en passant par la fabrication, jusqu’à l’assemblage final. La halle de production des cabines constitue la pièce maîtresse et le couronnement d’un parcours extraordinaire. Elle permet aux visiteurs et aux intéressés de visualiser à l’échelle 1:1 le fonctionnement des installations. Selon Anton Bartholet, la construction de téléphériques stagne aujourd’hui dans les zones montagneuses et touristiques. L’intérêt se déplace vers les agglomérations ou les grandes villes, parce que ces moyens de transport absorbent plusieurs milliers de personnes par heure dans les deux sens, sans embouteillages et en silence (car alimentés électriquement). Ils surmontent en outre les obstacles topographiques tels que les rivières, les montagnes et les parcs tout en offrant une vue à couper le souffle. Les téléphériques Bartholet survolent aujourd’hui Istanbul, Moscou, Mexico, Brest et bien d’autres villes.
Anton Bartholet dans une halle-atelier à proximité de la future entrée des cabines d’une station de montagne.
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Peter Meng, dit «Gringo», de Trimmis (GR), Christian Vogt, de Balzers (FL), vice-président du club, Christian Marugg, de Fläsch (GR), et Paul Bernhard, de Maienfeld (GR), entourent le tracteur-pulvérisateur à trois roues Biefer de 1952. Photos: Dominik Senn
Hans Biefer a construit 701 tracteurs-pulvérisateurs Entre 1948 et 1980, l’inventeur et constructeur thurgovien Hans Biefer a construit 701 tracteurs-pulvérisateurs et de nombreux autres véhicules spéciaux. Au Liechtenstein, un club de véhicules anciens a restauré un tracteur-pulvérisateur à trois roues. Dominik Senn Fils de paysan, Hans Biefer est né il y a juste 100 ans à Lippoldswilen, en Thurgovie. Il apprit maréchal-ferrant et charron dans le village voisin de Lipperswil. Encore apprenti, il construisit un premier auto- tracteur avec faucheuse frontale sur la base d’une Fiat à moteur six-cylindres de 2,5 litres, relate le tome 2 de «Les tracteurs construits en Suisse» (Gemperle et al., 2000, «Schweizer Traktorenbau»). Ce véhicule fut reconnu apte au travail et bénéficia d’une attribution de carburant. Entre 1946 et 1956, Hans Biefer construisit dans son atelier «Hans Biefer Lippoldswilen TG» dix auto-tracteurs, la plupart équipés de moteurs Citroën ou Ford B, et d’une démultiplication finale dans les roues arrière. 68
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Surprenants tricycles En 1948, ce Géo Trouvetou du machinisme agricole surprit les visiteurs de l’Olma de Saint-Gall. Il leur présentait un tracteur-pulvérisateur à trois roues, la roue avant directrice alignée sur la roue arrière gauche. Il était équipé d’un moteur boxer à essence Onan à démarrage à manivelle, d’une pompe à deux cylindres Berthoud, d’un essieu arrière à voie variable mécanique et d’un fût en bois de 600 ou 800 litres. Les modèles ultérieurs furent dotés de moteurs bicylindres boxer plus puissants Universal «580» ou Wisconsin et de pompes verticales Berthoud 4 ainsi que d’un essieu à voie variable (+/– environ 50 centimètres). Ils possédaient une
rampe pour grandes cultures et/ou un tuyau à lance pour l’arboriculture. Les fûts en bois furent ensuite remplacés par des citernes en polyester. Hans Biefer construisit cent de ces véhicules à transmission d’Opel «Blitz», puis ZF.
L’adoption des quatre roues En 1958, Hans Biefer lança une nouvelle gamme de tracteurs-pulvérisateurs, à quatre roues cette fois, mus par des moteurs à essence Wisconsin «VF 40», Ford «Perfect» et Vauxhall, ou des diesel Mercedes, Perkins ou Leyland. Il montait des pompes Fischer pour le canton de Berne et la Suisse romande, et des Royal (Fricke) fournies par Paul Forrer, Zurich,
Oldtimer | Passion
pour la Suisse alémanique. En 1973, 700 pulvérisateurs au total avaient quitté les ateliers Biefer. Peter Meng, dit «Gringo», de Trimmis (GR), membre des Amis des vieilles machines agricoles de Balzers (Liechtenstein), relève qu’un nombre impressionnant de ces machines a été exporté, jusqu’en Angleterre.
Des constructions révolutionnaires «Gringo» a pu contacter Ruth, la fille de Hans Biefer. Elle a confirmé que son père était un infatigable inventeur. En plus des tracteurs-pulvérisateurs, il construisit une foule d’engins spéciaux: une faucheuse- autochargeuse à moteur VW, des souffleuses à feuilles, des défaneuses à pom mes de terre (qui se montaient sur les tracteurs-pulvérisateurs), des dégivreurs à haute pression à pompes Myers ou Royal pour les ailes d’avion (achetés par Swissair et par El-Al), 30 autochargeuses à moteur Mercedes «OM-636» à quatre roues motrices et directrices. Les châssis des Agrar «UF 22» et «UF 30», et celui du Bucher «B 44» sortaient aussi de l’atelier Biefer.
Ensileuse «Biro-Star» En 1969, Hans Biefer fonda la société LAMAG Landmaschinen AG Lippolds wilen pour assurer la construction des tracteurs-pulvérisateurs et des autochargeuses; il mit au point une ensileuse autonome, la «Biro-Star», construite en quatre exemplaires. Puis il fabriqua un prototype de récolteuse à maïs et soja sur la base de deux ensileuses John Deere promis à l’an-
La rampe déployée mesure 6 mètres. Remarquez les deux robinets montés en bas de la face arrière du fût.
cienne Tchécoslovaquie. Cette tentative d’exportation échoua et Bucher-Guyer reprit les ateliers quelque temps après la faillite de l’entreprise LAMAG, en 1973. En 1980, Hans Biefer développa encore, pour une pépinière, un 701e et dernier tracteur-pulvérisateur, qui fut construit par J. Schneider, atelier de machines agricoles de Schwarzenbach (SG).
Pulvérisateur pour pommes de terre À l’initiative et sous la houlette de Christian Marugg, de Fläsch (GR), membre du comité, les Amis des vieilles machines agricoles de Balzers ont restauré un tracteur-pulvérisateur pour pommes de terre Biefer de 1952. Cette machine était utilisée par Raimund Nipp pour des travaux à façon autour de Balzers; son fils l’a offerte au club. Ce tracteur-pulvérisateur était en piètre état. Huit membres du club se sont attelés à sa restauration l’an dernier. Elle a demandé plus de 200 heures de travail.
Les huit compères ont remis en état le moteur, la pompe, le châssis, les capots et la rampe de 6 mètres. «Les inter stices entre les douelles du fût étaient bleus, remplis du cuivre de traitement accumulé», rapporte Christian Marugg. Paul Bernhard, de Maienfeld (GR), un collectionneur et restaurateur de tracteurs, l’a retapé de manière exemplaire. Plus rien ne fonctionnait, tout était grippé et encrassé, même le brasseur du fût entraîné par une courroie. Les amis n’ont pas lâché prise avant que tout fonctionne à nouveau, à l’exception de l’élargisseur de voie.
Le vert d’origine disparu Un lanceur à corde a remplacé la manivelle de démarrage d’origine. Les racleurs devant les roues ont été solidement fixés et, sur le capot, le logo «Biefer» est repeint conformément à l’original. Toutefois, la nuance verte originelle n’étant plus visible sur aucune partie du tracteur, les restaurateurs ont opté pour un vert proche du vert Bührer dans le nuancier, mais un peu différent. Le point d’orgue des travaux de restauration, généreusement soutenus par l’atelier de machines agricoles Bernhards grütter Landtechnik AG, de Maienfeld (GR), a été le convoyage transfrontalier de Maienfeld (GR) à Balzers (FL), avec baptême et grillades. Personne ne s’est plaint des deux robinets montés sur la paroi arrière du fût et qui ne sont pas d’origine, ni du fait qu’il n’en jaillisse pas de la bouillie de traitement!
Amis des vieilles machines agricoles de Balzers Fondé en 2002, ce club compte plus de 180 membres des communes du Liechtenstein (FL) ainsi que des régions limitrophes de Suisse et du Vorarlberg (A). Son président est Arnold Matt, de Mauren (FL), et son vice-président est Chrigel Vogt, de Balzers (FL). Des Suisses siègent aussi au comité. Le club est traité de manière princière: un local chauffé et confortable, le «Loch», est mis gracieusement à sa disposition par la commune de Balzers, avec ateliers de mécanique et de peinture. Les véhicules et machines sont restaurés et entretenus ici. L’inventaire comprend des trésors, comme un Fordson de 1923, des moteurs stationnaires, une faucheuse Fahr, des tronçonneuses, une faneuse à fourches et un semoir à betteraves sucrières. De nombreuses activités sont organisées par le club. L’année commence par une
soirée «marrons et vin chauds», suivie de l’assemblée générale, fin février. La sortie de printemps, «Blueschtfahrt», a lieu quand fleurissent les fruitiers. Puis viennent les trois ou quatre randonnées dominicales, des excursions de deux jours dans les Alpes ou pour visiter des expositions thématiques. Le voyage de fin d’année organisé par les Liechtensteinois du bas clôt la saison. Une cinquantaine de membres se retrouvent à chaque fois avec leurs vieux tracteurs d’une bonne douzaine de marques. Tous les deux ans, le moulin de Balzers (FL) accueille un rassemblement de vieux tracteurs avec environ 180 participants. «Pour le centenaire de Hans Biefer, nous organisons, les 21 et 22 août 2021 à Balzers, une exposition sur le thème ‹vieux tracteurs au travail›, dont notre tracteur-pulvérisateur sera la vedette», annonce Christian Marugg.
Le poste de conduite à gauche du tracteur-pulvérisateur Biefer.
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Sécurité | Prévention des accidents
Un comportement peut être jugé fautif lorsque les clôtures sont construites de manière trop peu solide, insuffisamment entretenues ou que les animaux ne sont pas suffisamment surveillés. Photo: Heinz Röthlisberger
Selon la loi sur les chemins de fer, les CFF n’ont pas l’obligation générale de clôturer leur domaine.
Éviter les collisions avec des animaux
être construites de la manière la plus robuste, la plus durable et la plus résistante possible. Les recommandations des fabricants doivent être prises en compte et respectées. Les clôtures doivent être surveillées et contrôlées très régulièrement.
L’année dernière, 12 collisions de train avec de grands animaux se sont produites et 36 animaux de rente ont été signalés sur les voies avec un fort risque de collision. S’il en résulte des dommages ou des interruptions dans le trafic ferroviaire, la responsabilité du détenteur est engagée.
Sécurité lors des déplacements d’animaux
Heinz Röthlisberger Il arrive encore souvent que des animaux de rente déambulent à proximité des lignes de chemin de fer. Ainsi, six bovins
12 collisions avec du gros bétail Les CFF signalent pour l’année écoulée 12 collisions de trains avec de grands animaux comme des bovins ou des chevaux, soit 2 de plus qu’en 2019. Selon le SPAA, c’est une nette augmentation par rapport à la moyenne de 7,7 accidents par an sur les dix dernières années. Aucune collision n’a eu lieu l’année passée avec du menu bétail tel que des moutons ou des chèvres. Des accidents impliquant des petits animaux se produisent 4 fois par an selon la moyenne des dix dernières années. Les CFF enregistrent les collisions sans faire de distinction entre les individus ou les groupes d’animaux impliqués. Ils ont enregistré en outre 36 cas d’animaux d’élevage sur les voies avec un risque de collision immédiat (moyenne sur dix ans: 44,4) et 111 cas à proximité de la voie avec un risque de collision indirect (moyenne sur dix ans: 86,3).
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Photo: CFF
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sont morts en décembre dernier sur la voie ferrée entre Estavayer-le-Lac et Payerne des suites d’une collision avec un train régional. «Les animaux entrant en collision avec un train finissent généralement de manière tragique, déclare Martin Meier, porte-parole des CFF. En même temps, ils constituent un danger pour les passagers. Dans certaines circonstances, cela peut occa sionner pour les CFF d’importants dommages matériels et d’autres coûts.» Il est important de savoir que l’entreprise de transport n’a pas l’obligation légale de clôturer ses lignes. «La responsabilité incombe au détenteur qui est responsable, en vertu de l’article 56 du CO, des dommages causés par ses animaux», expli quent les CFF. Il est possible également d’ouvrir une procédure pénale pour perturbation du trafic ferroviaire par négligence. Les interventions sont en outre facturées par les CFF si le responsable ou le détenteur des animaux est connu.
Robustes et résistantes Pour éviter de tels accidents, les clôtures le long des lignes de chemin de fer doivent
La prudence est aussi de mise lors du changement de pâturage ou du chargement du gros et du petit bétail. «Ces opérations doivent être bien préparées, sé curisées et effectuées avec des aides appropriées», recommande le Service de prévention des accidents dans l’agri culture (SPAA). Un changement de pâturage fait en temps utile, c’est-à-dire avant que l’herbe fraîche commence à manquer, freine l’envie de forcer les clôtures. En outre, le comportement des animaux à proximité de la voie doit être régulièrement observé. La présence d’animaux sauvages pourrait effrayer l’entier du troupeau et provoquer sa fuite. Ceci ne concerne pas que les animaux qui sortent de la pâture ou de l’étable, mais aussi les troupeaux d’ovins en transhumance, conduits de A à B sans clôture. Il convient de planifier les déplacements de troupeaux ou, de manière générale, d’animaux afin d’éviter tout risque d’introduction des animaux sur les voies ferrées.
Informer la police en cas d’urgence Vital en cas d’accident: «Ne jamais entrer sur la voie. L’accès aux installations ferroviaires est mortel et constitue un délit», explique le porte-parole des CFF. Si un ac cident survient, il faut contacter immé diatement la police au 117, en indiquant précisément la localisation. Les centrales d’urgence disposent des contacts avec les centres opérationnels des CFF.
Assemblée des délégués | ASETA
pants au cours de conduite «G40» a augmenté significativement après l’accord conclu avec le Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA). La production de la revue Technique Agricole a été optimisée. Différents événements ont dû être annulés en raison de la pandémie de coronavirus. Enfin, une réorganisation partielle du personnel au secrétariat a été opérée. Ce bénéfice substantiel a permis de rembourser aux sections une partie des cotisations de leurs membres et de procéder à des amortissements pour des actions ciblées de lutte contre les initiatives phytos. Le budget 2021 prévoit un bénéfice plus modeste de quelque 15 000 francs.
Vente partielle du bâtiment de l‘ASETA
Werner Salzmann durant la visioconférence: le président de l’ASETA n’est pas apparu comme d’habitude devant un pupitre d’orateur, mais s’est assis devant un écran. Photo: Roman Engeler
En ligne et par correspondance La 97e assemblée des délégués de l’ASETA devait se dérouler à Einsiedeln à la fin mars. Mais la pandémie de coronavirus a encore déjoué les plans et contraint les organisateurs à se rabattre sur une visioconférence suivie d’un vote sur une plate-forme en ligne. Roman Engeler
La pandémie de Covid-19 a de nouveau mis des bâtons dans les roues de la section Schwyz-Uri de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA), qui était chargée d’organiser la 97e assemblée des délégués de l’association faîtière à Einsiedeln (SZ). Au lieu de la séance en mode présentiel, une visio conférence s’est déroulée l’après-midi du 19 mars durant laquelle le comité et la direction de l’ASETA ont donné des informations sur les affaires les plus importantes,
notamment les comptes et le budget 2021 (voir à ce sujet le rapport d’activités publié dans l’édition de mars 2021 de Technique Agricole). Durant la semaine qui a suivi, les délégués ont eu accès (avec un code individuel) à une plate-forme en ligne pour exprimer leur vote.
Finances Les finances de l’ASETA sont saines. Le bénéfice de 167 000 francs s’explique de plusieurs façons. Le nombre de partici-
Le rez-de-chaussée du bâtiment de l’association, à Riniken (AG), conçu à l’origine pour accueillir des ateliers et différents cours est sous-utilisé depuis plusieurs années. De son côté, la commune de Riniken a effectué un plan d’affection des locaux sur son territoire pour mieux appréhender les besoins futurs. Lors de discussions, les deux parties ont convenu d’une vente par étage. Le comité de l’ASETA a demandé à l’assemblée des délégués de lui confier la compétence de réaliser cette vente, au cas où les crédits d’achat et de transformation seraient octroyés par les citoyens de Riniken. Par voie électronique, les délégués de l’ASETA ont approuvé les comptes ainsi que les rapports de l’organe de révision et de la commission de contrôle, puis donné décharge aux responsables. À une large majorité, ils ont accordé au comité la compétence de procéder à la vente du rez-dechaussée à la commune de Riniken.
Initiatives phytos Martin Rufer, directeur de l‘Union Suisse des Paysans (USP), a présenté la campagne menée par les organisations agricoles contre les initiatives phytos extrêmes. Il a fait remarquer que leur succès dans les urnes bouleverserait l’ensemble du secteur agro-alimentaire suisse. L’orateur a aussi invité les délégués à mobiliser leur propre cercle de connaissances avec des débats et des activités dans les médias sociaux. L’ASETA s’associe à cette campagne par un soutien financier important. En outre, elle met à disposition de ses sections des moyens financiers pour l’organisation d’activités dans leur région. 4
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Arguments contre l’initiative sur les pesticides L’initiative populaire « Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse » a pour but d’interdire toute utilisation de pesticides de synthèse dans l’agriculture et l’industrie alimentaire suisses. Les commerçants ne devraient plus importer que des denrées alimentaires qui ont été produites sans pesticides de synthèse. Pas de liberté de choix ou violation des obligations de l'OMC L’agriculture suisse n’aurait plus le droit de recourir aux pesticides de synthèse, l’industrie alimentaire plus le droit d’utiliser des biocides de synthèse. Seules les denrées alimentaires remplissant ces obligations pourraient entrer en Suisse. Les consommatrices et consommateurs n’auraient plus aucun choix, mais devraient tous se retourner vers ce type de « produits labellisés ». Imposer de telles obligations à l’importation enfreindrait les engagements contractés par la Suisse dans le cadre de l’OMC.
Émigration des entreprises de transformation à l’étranger
Aujourd’hui, la Suisse transforme beaucoup de cacao et de café. Si l'initiative devait être adoptée, 21 % de la production mondiale de café biologique et 50 % de la production mondiale de cacao biologique seraient nécessaires pour répondre aux besoins de l'industrie. Les obligations imposées à l’importation contraindraient les fabricants de produits alimentaires à délocaliser leur production à l’étranger.
Fort renchérissement de la nourriture
L’offre est réglementée par l’État. Ces revendications supplémentaires augmenteraient le prix des denrées alimentaires et renforceraient encore le caractère « d’îlot de cherté » de la Suisse.
Le tourisme alimentaire sera encouragé
Comme les réglementations n’auraient de valeur que pour la Suisse et que les prix augmenteraient unilatéralement, cela favorisera le tourisme alimentaire. C’est l’économie de la Suisse qui en pâtira.
Recul de la sécurité et de la durée de conservation des denrées alimentaires
Pour le nettoyage de ses installations, l’industrie alimentaire a absolument besoin des biocides de synthèse. Sans eux, la qualité irréprochable des denrées alimentaires sera remise en question et la durée de leur conservation sera écourtée.
Augmentation des émissions et du gaspillage alimentaire
L'abandon des herbicides et l'utilisation de produits phytosanitaires biologiques obligent à travailler les champs beaucoup plus souvent (binage, plus de passages de traitement). En outre, comme il faut s’attendre à davantage de rebuts et à une durée de conservation plus mauvaise, non seulement les émissions de CO2 de la production alimentaire, mais aussi le gaspillage augmenteraient.
Vers la vidéo d’explication sur l’initiative sur les pesticides
Suivez « Initiatives phytos extrêmes Non » 72
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Arguments contre l’initiative pour une eau potable propre L’initiative populaire « Pour une eau potable propre et une alimentation saine » n’a rien à voir avec l’eau potable. Elle a pour cible affichée les paiements directs. Elle veut les supprimer à toutes les exploitations qui utilisent des produits phytosanitaires ou qui achètent des aliments pour leurs animaux. Ce qui touchera également l’agriculture biologique.
Ces revendications contredisent la demande du marché
Les consommatrices et consommateurs peuvent aujourd’hui faire leurs courses en fonction de leurs valeurs et de leurs souhaits. Il y a un produit labellisé pour combler chaque besoin. N’offrir que des produits suisses labellisés irait à l’encontre de la demande du marché.
Près de 160 000 emplois seraient fragilisés dans l’agriculture et l’industrie alimentaire
L’agriculture et l’industrie alimentaire suisses assurent plus de 300 000 emplois (équivalent temps plein). Pour plus de la moitié, ces emplois seraient directement impactés et menacés – il suffit de penser aux fromageries, aux boucheries, aux moulins, aux cidreries, aux entreprises de machines agricoles, aux exploitations commerciales et aux entreprises de transformation. S’y ajouteraient d’innombrables entreprises de construction locales, indirectement touchées. En particulier dans les régions périphériques et montagneuses ainsi qu’au niveau du premier échelon de transformation, il faut se préparer à un énorme changement structurel.
Les œufs, la viande de porc ou de poulet suisses deviendraient des produits de luxe ou disparaîtraient
L’initiative pour une eau potable induira une avalanche de directives qui restreindront énormément les agriculteurs dans leurs activités entrepreneuriales et feront augmenter les coûts de production. En seront particulièrement affectés, dans le domaine animal, la viande de volaille très appréciée, les œufs suisses très prisés et la viande de porc, la plus consommée.
Il faut s’attendre à une diminution d’au moins 30 % des denrées alimentaires suisses
Les règlements hors marché limitent fortement la production nationale. Après adoption, le risque de cultiver diverses productions végétales serait trop élevé. Les familles de paysans devraient les abandonner ou renoncer aux paiements directs. S’ils y renonçaient, alors ils ne seraient plus tenus de respecter les normes écologiques qui y sont liées.
L’initiative est contre-productive
Deux études scientifiques montrent que l’initiative pour une eau potable propre finirait par avoir des effets néfastes sur l’environnement.
Vers la vidéo d’explication sur l’initiative pour une eau potable propre
www.non-initiatives-phytos-extremes.ch Suivez « Initiatives phytos extrêmes Non »
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AG Appareils pour les tests de pulvérisateurs Peu après Pâques, la section argovienne de l’ASETA (AVLT) a commencé à réaliser les tests de pulvérisateurs de grandes cultures. Cette année, on contrôlera en outre 75 machines qui n’ont pas pu l’être en 2020. Deux semaines plus tôt, ce sont 22 pulvérisateurs avec souffleuses qui ont été contrôlés à Frick et à Tegerfelden avec le précieux soutien de l’office d’arboriculture et de viticulture. En raison des nouvelles exigences requises pour les stations de contrôle, des équipements ont été étrennés pour récupérer l’eau utilisée durant les tests dans le but de l’éliminer de manière appropriée. Thomas Voegeli
BE Cours préparatoires 2021 au permis G/M Que dois-je faire pour suivre un cours préparatoire et passer le permis? 1. Toutes les informations se trouvent sur le site www.bvlt.ch, sous la rubrique «Führerprüfung». 2. Inscription à un cours d’instruction. 3. Cours non obligatoire. 4. Préparation à l’examen. 5. Inscription à l’examen et test de vision chez l’opticien (au plus tôt 60 jours avant le 14 e anniversaire). 6. Confirmation de l’inscription par l’Office de la circulation routière de Berne 7. Réservation d’une date d’examen (au plus tôt deux semaines avant le 14 e anniversaire). 8. Examen… Bravo: examen réussi. Inscription à un cours d’instruction: cette formation d’une dureée de trois heures a lieu sur plusieurs sites dans le canton de Berne. Les cours sont planifiés en fonction du nombre d’inscriptions. Leur contenu porte essentiellement sur le droit de priorité qui constitue près de 50% des questions de l’examen. La manière correcte de s’inscrire à l’examen et son déroulement exact sont aussi abordés.
Cours Ecodrive ou économiser en roulant
Tests des systèmes de freinage
Vendredi 4 juin, de 8 à 16 h Centre agricole de Liebegg, Gränichen Durant ce cours, les participants reçoivent des informations sur les nombreuses possibilités de réduire la consommation de carburant du tracteur. La partie théorique abordera le mode de consommation d’un tracteur et la partie pratique sera consacrée à des exercices que les participants feront au volant de leur tracteur (qu’ils auront amené sur le lieu du cours avec une remorque). Ils expérimenteront la manière dont la consommation change selon le mode de conduire. Responsable du cours: Hansjörg Furter. Prix: CHF 210.–, matériel de cours et repas de midi inclus Inscription: jusqu’au 21 mai au centre agricole de Liebegg, secrétariat, 5722 Gränichen, Ramona Jutzeler, 062 855 86 15, kurse@liebegg.ch
Lundi 10 mai, société Baumgartner, à Lätti Lors de cette action, nous mesurons la puissance au frein des remorques. Des spécialistes discuteront avec vous des résultats obtenus. Le test dure environ 45 minutes pour un attelage muni d’un système hydraulique. Un peu plus de temps est nécessaire pour un système pneumatique. Les remorques sont testées sans chargement! La charge par essieu est produite hydrauliquement. Chaque essieu de remorque est mesuré séparément. Un procès-verbal reconnu par l’Office de la circulation routière de Berne est remis pour chaque remorque testée. Prix: CHF 30.– par essieu et système de freinage pour les membres de la BVLT et CHF 40.– pour les non-membres à encaisser sur place. Inscription: en ligne sur le site www.bvlt.ch ou talon d’inscription à envoyer au plus tard jusqu’au 30 avril à la gérance.
Cours préparatoires au permis G/M/F Les cours de théorie constituent la préparation idéale pour l’obtention du permis de catégorie G/M/F ainsi que pour la conduite de tracteurs et de vélomoteurs. Cette formation en deux parties peut être suivie dans les six mois précédant le 14 e anniversaire. Les règles sanitaires de l’Office fédéral de la santé publique peuvent être respectées. Si elles venaient à être modifiées, des changements de dernière minute pourraient survenir. Cours fixés durant le printemps 2021: jeudis 29 avril et 6 mai de 18 h 30 à 21 h au FIBL à Frick. Cours fixés en automne 2021: jeudis 23 et 30 septembre de 18 h 30 à 21 h au BVA à Muri; jeudis 4 et 11 novembre de 18 h 30 à 21 h au centre ASETA à Riniken. Informations: auprès de Hansjörg Furter et Yvonne Vögeli, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch Inscription: via le site www.fahrkurse.ch
www.agrartechnik.ch
Tests de pulvérisateurs 2021 Tous les pulvérisateurs testés pour la dernière fois en 2017 doivent l’être cette année. Pourquoi faire tester les pulvérisateurs par la BVLT? Elle offre une évaluation neutre de toutes les marques avec son installation à la pointe. Vous êtes présents et en qualité de client, nous vous contactons tous les trois ans automatiquement au contrôle périodique, et vous recevrez une confirmation d’inscription. Cela peut être important lors d’un contrôle PER anticipé. Tarifs en vigueur en 2021: CHF 90.– pour les membres et CHF 120.– pour les non-membres pour une rampe d’une largeur de 15 m; CHF 100.–/130.– pour 18 m; CHF 110.–/140.– pour 21 m; CHF 120.–/150.– pour 24 m; CHF 130.–/160.– pour 27 m; CHF 140.–/170.– pour 30 m. À partir de 2023, un système de nettoyage intérieur sera obligatoire pour tous les pulvérisateurs avec une cuve d’une contenance égale ou supérieure à 400 litres. Le démarrage du rinçage et son déroulement doivent être possibles sans descendre du tracteur. On peut utiliser indifféremment un système de nettoyage continu ou séquentiel. Les nouveaux pulvérisateurs importés avec un certificat «CE», ou ayant passé avec succès un test reconnu par l’UE, sont aussi considérés en Suisse comme contrôlés et devront l’être à nouveau, selon la loi, lorsque les trois années civiles seront écoulées. Inscription: Peter Gerber, gérant de la BVLT, 031 879 17 45, 079 411 02 33; bvlt@bluewin.ch; www.bvlt.ch
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Technique Agricole 4 2021
Sections | ASETA
FR
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Campagne pour la sécurité routière 2021
Offre de cours actuelle
Les tests des systèmes de freinage effectués sur les chars et remorques de tout genre, 30 ou 40 km/h, sont cofinancés par un montant de CHF 50.– par essieu. À l’issue du contrôle, vous disposerez d’un diagnostic précis de vos véhicules, établi par un professionnel agréé Agrotec Suisse. La liste des ateliers agréés peut être consultée sur www.agrotecsuisse.ch. Seuls les convois équipés de freins de service hydrauliques ou pneumatiques peuvent être testés. Nouvelles immatriculations 40 km/h: afin d’encourager les agriculteurs à immatriculer leurs chars et remorques à 40 km/h, nous soutenons toute nouvelle immatriculation avec un montant de CHF 50.– par essieu. Ceci est valable pour toutes les premières immatriculations, que cela soit sur du matériel neuf ou non. Nouveau depuis 2020: installation de systèmes caméra frontale et moniteur. À la suite de l’introduction de la nouvelle réglementation de mai 2019 sur les porte-à-faux avant, nous offrons CHF 100.– pour chaque acquisition d’un système de caméra frontale et moniteur homologué. Pour plus d’informations sur ces systèmes, la gérance de l’AFETA/FVLT se tient à disposition. Pour toutes ces demandes, il vous suffit d’envoyer une copie de la facture pour les tests et l’achat d’une caméra ainsi que pour les nouvelles immatriculations une copie du permis de circulation à l’adresse suivante: AFETA/FVLT, Samuel Reinhard, Rte de Grangeneuve 31, 1725 Posieux
Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur : cours de préparation à l‘examen théorique du permis de conduire de cyclomoteurs ou de tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie) : CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres. Dates du prochain cours : Mercredi 12 mai à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 Mercredi 23 juin à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 Examen théorique de scooter ou de voiture : préparation en ligne pour CHF 29.– Cours de base de scooter et moto : à Büron et à Sursee, CHF 300.– pour les membres et CHF 320.– pour les non-membres Prix du cours en trois parties : CHF 460.– pour les membres et CHF 480.– pour les non-membres. Prochain cours : n˚ 601, en deux ou en trois parties 1re partie : samedi 22 mai, de 13 à 17 heures 2e partie : samedi 29 mai, de 13 à 17 heures 3e partie : samedi 5 juin, de 13 à 17 heures Cours de théorie sur le trafic routier : à Sursee, Schüpfheim et Hoch dorf, CHF 220.– pour les membres et CHF 240.– pour les non-membres. Prochain cours : 1re partie : lundi 19 avril, de 19 à 21 heures 2e partie : mercredi 21 avril, de 19 à 21 heures 3e partie : lundi 26 avril, de 19 à 21 heures 4e partie : mercredi 28 avril, de 19 à 21 heures Les cours n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant. Formation des scootéristes et motocyclistes : des modifications importantes y seront apportées à partir du 1er janvier 2021. Les formations dont les cours de sensibilisation aux problèmes du trafic routier auront une durée de validité illimitée. L’âge minimum sera adapté à celui en vigueur dans l’Union européenne. Ainsi, les jeunes scootéristes et motoc yclistes pourront chevaucher des petites cylindrées (max. 50 cm3/45 km/h) dès leur quinzième anniversaire, puis des motos de 125 cm3 à 16 ans. Vous trouverez des indications plus détaillées sur le site www.lvlt.ch. Cours de théorie camion : constitué de 32 leçons. Le prochain cours intensif commence probablement le 23 avril. Informations et inscription (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours) : Auto-école de la LVLT, Senn weidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch
GR Cours préparatoires au permis F/G Les jeunes conducteurs (dès leur 13e anniversaire) qui suivent les cours de la section Grisons de l’ASETA reçoivent une bonne formation de base sur la théorie de la circulation. L’examen en vue de l’obtention du permis de catégorie G a lieu à la fin du deuxième jour de cour. Ce permis donne le droit de conduire des cyclomoteurs ou des véhicules agricoles limités à 30 km/h dès le 14e anniversaire. Prix: CHF 70.– pour les membres et CHF 70.– pour les non-membres. Les frais pour l’examen et le permis de conduire ne sont pas inclus. Ils sont facturés séparément par l’office des automobiles. Inscription en ligne: www.svlt-gr.ch Informations et inscriptions: Gianni Largiadèr, Chapella 231, 7526 Cinuos-chel, 079 560 83 30, svlt.kurse@gmail.com N°
Lieu
Date/heure 1e partie
2e partie et examen
1
Ilanz
Me 05.05.2021 13h30 à 17h Me 12.05.2021 13h45 à 16h45
2
Landquart Sa 08.05.2021 13h30 à 17h Me 19.05.2021 14h00 à 17h00
3
Ilanz
Me 26.05.2021 13h30 à 17h Me 09.06.2021 13h45 à 16h45
4
Samedan
Me 02.06.2021 13h30 à 17h Me 16.06.2021 14h00 à 17h00
5
Landquart Me 02.06.2021 13h30 à 17h Me 16.06.2021 14h00 à 17h00
6
Thusis
Sa 12.06.2021
7
Ilanz
Ma 03.08.2021 13h30 à 17h Me 11.08.2021 13h45 à 16h45
8
Landquart Me 04.08.2021 13h30 à 17h Me 18.08.2021 14h00 à 17h00
9
Ilanz
Me 25.08.2021 13h30 à 17h Me 08.09.2021 13h45 à 16h45
10 Landquart Sa 02.10.2021 11 Thusis
13h30 à 17h Me 23.06.2021 13h30 à 16h30
La platefor me pour faciliter l’utilisation de machines en commun Ne payez que si vous encaissez! Gratuit pour les simples locataires
13h30 à 17h Me 20.10.2021 14h00 à 17h00
Me 06.10.2021 13h30 à 17h Me 27.10.2021 13h30 à 16h30
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Technique Agricole
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ASETA | Sections
ZG Cours préparatoires au permis G Mardi 20 et jeudi 22 avril La théorie à connaître pour le permis de tracteur est enseignée par un instructeur durant deux matinées. Les participants reçoivent des dossiers de cours actualisés pour être parfaitement préparés pour l’examen. Responsable et renseignements: Beat Betschart, beatbet@bluewin.ch
ZH Cours préparatoires au permis de tracteur 29 mai, 25 septembre, 27 novembre, de 8 à 14 heures
La section ASETA Zurich aide les futurs conductrices et conducteurs en proposant des cours de préparation à l’examen théorique en vue de l’obtention du permis de catégorie G (tracteurs jusqu’à 30 km/h). Ces cours peuvent être suivis quatre à six mois avant le 14 e anniversaire (des attestations de cours secourisme et de sensibilisation au trafic routier ne sont pas encore nécessaires dans cette catégorie). Prix : CHF 80.– pour les membres de l’ASETA Zurich, CHF 110.– pour les non-membres. Le dossier de cours et le repas de midi sont compris dans le prix. Le cours se déroule au Strickhof, Eschikon 21, à Lindau. Inscription en ligne : www.fahrkurse.ch Renseignements et inscription à l’examen : auprès du service des automobiles
Toujours d’actualité, les cours G40 organisés par notre association et dont les membres vaudois bénéficient d’une ristourne de CHF 100.– par élève. Vous trouverez toutes les informations utiles sur notre site internet: www.asetavaud.ch
SG
AR
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GL
Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2021 Responsable du cours : Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach
Lieu de cours 1er jour 2e jour + examen Après-midi mercredi après-midi
Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 24.04.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 19.05.2021 St.Peterzell, Schulhaus Sa 08.05.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA
02.06.2021
Wangs, Parkhotel Sa 15.05.2021 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 09.06.2021 Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 26.05.2021 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 16. 06.2021
NE Approbation sans réserve de l’assemblée La 79e assemblée générale de l’Association neuchâteloise pour l’équipement dans l’agriculture (ANETA) a eu lieu par écrit pour les raisons que l’on sait. Les 66 membres qui ont participé au vote en ligne ont adopté à l’unanimité et sans abstention tous les points de l’ordre du jour, c’est-à- dire le rapport annuel du président et du gérant, les comptes 2020 (auxquels décharge a été donnée) et le budget 2021. Les 421 formulaires de vote envoyés aux membres devaient être retournés jusqu’au 26 mars. Le gérant Bernard Tschanz a indiqué dans le rapport faisant la rétrospective de l’année 2020 que 19 jeunes conducteurs ont suivi le cours G40 et que 36 pulvérisateurs ont été testés. Les comptes ont été bouclés avec un excédent de 2090 francs. Le budget 2021 prévoit un bénéfice d’environ 2000 francs. La section neuchâteloise de l’ASETA avait un effectif de 428 adhérents à la fin 2020, soit 12 de moins que l’an précédent.
VD Tests de pulvérisateurs Les tests des pulvérisateurs auront lieu en 2021 sur 12 sites de notre canton: Aigle, Arnez-sur-Orbe, Champagne, Chavornay, Daillens, Lavigny, Moudon, Oppens, Palézieux, Pampigny, Payerne et St-Oyens. Le prix de ces tests reste inchangé, soit CHF 80.– pour les membres et CHF 110.– pour les non-membres. Ils auront lieu à fin avril 2021.
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Technique Agricole 4 2021
Widnau, Rest. Rosengarten Sa 29.05.2021 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 30.06.2021 Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 19.06.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA
14.07.2021
Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 07.07.2021 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn
11.08.2021
Wangs, Parkhotel Sa 14.08.2021 Wangs, Parkhotel/StVA Mels
08.09.2021
Trogen Me 18.08.2021 Trogen / Trogen StVA Trogen 15.09.2021 Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 28.08.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 29.09.2021 Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 01.09.2021 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA
22.09.2021
St. Peterzell, Schulhaus Sa 18.09.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA
20.10.2021
rgebäude Sa 25.09.2021 Kaltbrunn Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 27.10.2021 Widnau, Rest. Rosengarten Me 03.11.2021 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA
08.12.2021
Sections | ASETA
Wangs, Parkhotel Sa 06.11.2021 Wangs, Parkhotel/StVA Mels
01.12.2021
Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 13.11.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA
15.12.2021
Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 24.11.2021 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn
22.12.2021
Nous travaillons quotidiennement pour l’agriculture.
Et nous proposons une offre spéciale par mois aux membres de l’ASETA.
ACTION Formation pour le permis F/G
Set Caméra de recul Vicam
Écran, caméra, câble et télécommande
Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch.
AG Contact : Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme) BL, BS
CHF 320.00
Contact : Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch BE Contact : Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch
au lieu de CHF 400.00 (Prix incl. 7,7 % TVA) Offre valable jusqu’à fin juillet 2021
FR Contact : AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49 GR Lieux de cours : Landquart, Ilanz, Thusis, Scuol, Samedan Contact : Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch NE Contact : Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch
n° article 02.0758 | L’ensemble comprend : Écran 1 couleur, très bonne qualité 1 caméra, fonction de vision nocturne Câble de 20 mètres et 1 télécommande Une deuxième caméra avec câble de 20 mètres, n° article 01.0207.112, peut être connectée : CHF 160.00 au lieu de CHF 200.00
Profitez maintenant et commandez : par téléphone, e-mail ou sur le shop online de notre site Internet ! Veuillez indiquer votre numéro de membre ASETA.
GL Contact : Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch SH Contact : VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch
Directement vers l’offre :
SO Contact : Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch SZ, UR Contact : Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch TG Contact : VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen VD
Nous sommes le centre de compétence pour la sécurité au travail et la protection de la santé dans l’agriculture et les domaines apparentés.
Lieu de cours : Oulens-sous-Échallens Contact : ASETA – Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch ZG Contact : Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch ZH Lieu de cours : Strickhof, Lindau. Dates de cours : 29.05.2021, 25.09.2021, 27.11.2021. Contact : SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch
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Technique Agricole
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Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) Grange-Verney 2 | 1510 Moudon +41 21 557 99 18 | spaa@bul.ch | www.spaa.ch
ASETA | Portrait
La chance sourit à Katrin Jeune agricultrice et horticultrice, Katrin Bertsch est une femme heureuse. Elle vit sur la ferme Waldhof à Degersheim (SG), dans le Toggenbourg. Elle aime son mari Ivo, leurs quatre enfants, mais apprécie aussi les vaches, l’agriculture, conduire tracteurs et camions, les fleurs et les plantes, le ski, le snowboard et encore le tir à la corde, qu’elle pratique au club de Sevelen (SG). Ses parents, Margrit et Werner Danzeisen, lui ont transmis l’exploitation, en fermage d’abord, puis la lui ont vendue en 2016. Il n’y avait pas de garçon pour la reprendre et les sœurs de Katrin ne sont pas intéressées par l’agriculture. Les parents étaient d’autant plus heureux de pouvoir compter sur un gendre compétent. Ivo est un menuisier qui a les pieds sur terre, et même un peu dans la terre. Katrin n’a donc pas eu de difficulté à se décider à reprendre l’exploitation parentale, pas plus que ses parents n’en ont ressentie à transmettre le témoin. Ils aident encore activement et assurent de temps à autre la conduite du domaine pour que la jeune famille puisse jouir d’un jour de congé ou d’une fin de semaine en liberté. L’exploitation laitière de 27 hectares avec ensilage est en zone de montagne I, à 860 mètres d’altitude; elle compte une bonne trentaine de vaches. S’y ajoutent des cultures de petits fruits que les parents ont lancées il y a environ 40 ans. Cette activité exige beaucoup de main-d’œuvre saisonnière. La serre de 6 ares et les 7 ares de tunnels abritent chacun 15 000 fraisiers. Au printemps, leurs fruits partent comme des petits pains dans la région. Les fraises qui mûrissent entre les vacances d’été et le mois de septembre sont livrées à la société Tobi Seeobst AG à Egnach (TG); une partie est vendue directement aux gens des environs. Ces fruits sont particulièrement frais et aromatiques. «Dans le cas des fraises, c’est le gros avantage par rapport à la concurrence étrangère», déclare Katrin Bertsch. Les myrtilliers, qui poussent sur 12 ares de lits d’écorces au Waldhof, fournissent un autre fruit à écouler dans la région et pour approvisionner Tobi Seeobst AG en juillet-août. «Malheureusement, depuis quelques années, la mouche suzuki, un insecte d’origine asiatique, met en péril la qualité, la taille et la saveur des baies. C’est un vrai défi», lance Katrin Bertsch. En saison de récolte, la cheffe d’exploitation peut compter sur six ou sept cueilleuses qui travaillent sur appel. Lorsqu’ils ont repris la ferme, les époux Bertsch ont construit le hangar qu’ils souhaitaient pour abriter les machines, plus un atelier et une menuiserie. Et pour ce qui est de l’avenir, Katrin Bertsch est confiante: elle vient d’obtenir en février les fonds pour racheter une étable voisine avec 10 places pour vaches et 12 pour bovins à l’engrais sur 6 hectares de terres et 4 hectares de forêt. «Nous pouvons augmenter notre production de lait, c’est une aubaine pour consolider le revenu familial!» Propos recueillis par Dominik Senn
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Technique Agricole 4
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Cours | ASETA
Les cours proposés par l’ASETA et le SPAA
Cours de pilotage de drones
Cours de conduite «G40» Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite «G40» est autorisé à conduire des tracteurs et des véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels à une vitesse de 40 km/h au maximum, pour des courses agricoles. Le cours de conduite «G40» de l’ASETA est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit dans le permis de conduire. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).
Formation continue OACP Lieu: Riniken (AG)
Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours.
Cours de soudure Lieu: Riniken (AG) Ces cours s’adressent aux débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux avancés souhaitant actualiser et approfondir leur savoir-faire, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).
Formation obligatoire des conducteurs de poids lourds Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).
nouveau
Cours de conduite Ecodrive Conduite économique de véhicules agricoles Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch
nouv eau
Cours agriLIFT Les modules de base R1 (chariot élévateur à contrepoids) et R4 (chariot télescopique) sont traités en deux jours en séquences théoriques et pratiques, selon la directive CFST 6508. Inscription: sur le site www.bul.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).
De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: 056 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch Impressum 83e année www.agrartechnik.ch Éditeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président et conseiller aux États Dr Roman Engeler, directeur Rédaction Tél.: 056 462 32 00 Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger: heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch Ruedi Burkhalter: r.burkhalter@agrartechnik.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél.: 056 462 32 00, fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch
Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél.: 079 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Alex Reimann Vente d’annonces Tél.: 079 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch Tarif des annonces Tarif valable: 2021 Rabais pour la parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD GOLDACH AG Sulzstrasse 10-12 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an
Prix de l’abonnement Suisse: CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger: CHF 135.– (TVA exclue)
Prochain numéro Thème principal «Mécanisation de montagne» L’exploitation de terres agricoles en zones de collines et de montagnes présente, outre sa pénibilité, des dangers certains. L’édition 5 2021 paraîtra le 14.05.2021. Clôture de la rédaction: 26.04.2021 Clôture des annonces: 03.05.2021
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