Technique Agricole Suisse 06-07/2024

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TRAVAIL DU SOL

Faire face aux résistances

Le binage, remède à l’érosion

Des élevages moins émetteurs d’ammoniac

Un anniversaire en apothéose

Juin/Juillet | 2024

récolter les succès

La performance au juste prix

 L’excellence contre mildiou et alternaria

 Fiabilité et sélectivité

 Facilité d’emploi et miscibilité reconnue

Des rendements au top pour
Dagonis® Orvego® Polyram® Signum® Utilisez les produits phytosanitaires avec précaution. Avant toute utilisation, lisez toujours l’étiquette et les informations sur le produit. Tenez compte des avertissements et des symboles de mise en garde. BASF Schweiz AG · Protection des plantes · Klybeckstrasse 141 · 4057 Basel · phone 061 636 8002 · agro-ch@basf.com · www.agro.basf.ch/fr

4 En bref

Les 100 ans de Technique Agricole Suisse

8 Un anniversaire en apothéose avec le conseiller fédéral Guy Parmelin

12 Histoire des semis jusqu’à nos jours

14 Frise chronologique, sixième partie

16 Les gymkhanas de tracteurs

17 Mot de bienvenue de Jörg Studer, Agrotec Suisse

Focus

18 Des élevages moins émetteurs d’ammoniac

Thème principal: travail du sol

20 Anticiper et aller de l’avant

24 Le binage, remède à l’érosion

26 Chaque tir fait mouche

Editorial

28 La coupure de section: le binage devient un plaisir

30 Toutes ces dents qui grattent

34 Des matériels pour l’écimage

36 Faire face aux résistances

Impression

40 Fini les souris avec le piège «A24»

42 La Husqvarna «542i XP» à embrayage centrifuge

Management

44 Des Aebi «TT281+» avec frein pneumatique

47 Faut-il encore immatriculer les chariots de travail roulant à moins de 10 km/h?

48 Les tests des chiens de protection de troupeaux

Plate-forme

50 Haute technologie contre le méligèthe du colza

52 La protection des plantes optimisée

54 Le poids du châssis de l’ensileuse divisé par deux

56 Felco: success-story made in Switzerland

Passion

60 Un New Holland «TS135A» à toute épreuve

Technique Agricole Suisse

39 Concours «Trouvez le détail»

59 Cours: construire sa propre base RTK

62 20 000 e participant au «G40»

64 Communications des sections

66 Frédéric Jacot: travailleur et bon vivant

67 Les cours et l’impressum

Couverture:

Pour réguler les adventices, on fera son choix parmi les outils de désherbage en fonction du type de sol, de la culture et du stade de croissance. Photo: Schmotzer

Roman Engeler

Avec sa 100 e assemblée des délégués (en page 8), les 31 mai et 1er juin, Technique Agricole Suisse a encore célébré un point fort de cette année 2024 marquant son premier siècle d’existence. Les délégués et invités accourus en nombre se sont vu proposer par la section d’Argovie, organisatrice de l’événement, un superbe programme. A n’en point douter, il restera gravé dans la mémoire des personnes présentes. Tout anniversaire qui se respecte appelle une rétrospective des années écoulées. Le président de notre association faîtière, Werner Salzmann, n’a pas pour autant manqué de tourner son regard vers l’avenir. Il a fait sienne la formule «Anticiper et aller de l’avant», qui sert aussi d’intitulé à l’article de Ruedi Hunger en introduction au point fort de ce numéro, «Travail du sol» (en page 20).

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La technique agricole est confrontée à de nouveaux enjeux. La numérisation occupera demain une position centrale; elle jouera un rôle clé, notamment en matière de durabilité. On lit ceci dans un communiqué de Bitkom, association allemande du numérique: «L’agriculture fait partie des précurseurs de l’intelligence artificielle (IA) et est en avance sur la plupart des autres secteurs. L’IA peut soulager massivement les exploitations agricoles et laisser plus de temps aux agriculteurs et agricultrices pour d’autres tâches.»

Cette intéressante déclaration est complétée par la phrase suivante: «Ce sont surtout les petites exploitations qui devraient tirer profit des possibilités de l’IA.»

C’est une évaluation qui ne manque ni d’intérêt, ni peut-être de susciter une certaine surprise. Pour Technique Agricole Suisse, il s’agit là d’une chance et d’une motivation pour ce deuxième siècle d’existence.

3 Technique Agricole Suisse 6-7 | 2024 Juin/Juillet 2024 | Sommaire • Editorial
Actualité
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En bref

Agriviva annonce pour 2023 un total de 989 engagements de service agricole (-9,6 %). La durée des missions a en revanche augmenté.

Avec l’«OviTimer», Boumatic a développé un système de dépose automatique des faisceaux trayeurs avec temporisation pour brebis laitières.

AgroCleanTech a une nouvelle présidente, Hannah von Ballmoos-Hofer, et une nouvelle directrice, Janine Thoma. L’association a par ailleurs été intégrée à Agridea.

La mesure précise du gaz dans les silos-tours est-elle nécessaire?

L’Association suisse des ensileurs a lancé un sondage à ce sujet.

Le manufacturier de pneumatiques indien BKT ajoute à son offre deux nouveaux pneus.

FAE élargit son offre de broyeurs forestiers avec la technologie «Bite Limiter» et un modèle pour pelles rétro de gabarit intermédiaire, de 11 à 16 t.

Oshkosh Corporation rachète Ausa, fabricant espagnol de tombereaux sur pneus, de chariots de manutention et de chargeurs télescopiques pour l’agriculture et la construction.

Avec la retraite de Daniel Waeber, l’importateur de longue date de Fella, c’est une personnalité qui quitte la branche du machinisme agricole.

Le constructeur de moteurs FPT et le spécialiste des lubrifiants Petronas ont développé ensemble une gamme de lubrifiants conçus pour les moteurs et véhicules marins, onroad, offroad et les groupes électrogènes.

L’Allemagne veut promouvoir les tracteurs respectueux du climat et a démarré un projet de recherche en ce sens.

Le changement structurel de l’agriculture suisse se poursuit: en 2023, 625 exploitations, ou 1,3 % du total, ont disparu par rapport à 2022.

Joskin agrandit l’usine Leboulch de La Vieille-Lyre, en Normandie (France), rachetée en 2013.

Voici 75 ans, Amazone se lançait dans la construction de semoirs avec le «D1». Aujourd’hui, l’entreprise offre un grand choix de machines et procédés en largeurs de travail de 2,5 à 15 m.

Un «bolide de montagne»

Avec la gamme «Bergflitzer» (en français «bolide de montagne»), Garant Kotte propose désormais une tonne à lisier avec réservoirs longs et étroits jusqu’à 11 000 litres de capacité pour les régions montagneuses. Kotte a combiné les citernes avec des passages de roues repensés et un essieu à suspension très stable en pente de BPW. Selon Kotte, la suspension parabolique de l’essieu n’affiche que 3 cm d’épaisseur et, en plus de l’attelage inférieur en option, elle soutient une tenue de

route parfaite même à 40 km/h. Outre le centre de gravité bas de la citerne, de grands pneus jusqu’à 850 mm de large assurent une bonne stabilité en pente. La gamme est disponible avec une commande de tonne intégrée pour utiliser les fonctions automatiques, par exemple en bout de champ, et compatible avec des tracteurs équipés de seulement quelques distributeurs arrière. D’autres options sont disponibles, comme le relevage, la vidange en pente et le système à double chambre.

50 000e robot de traite

Lely a pu fêter son 50 000 e robot de traite «Astronaut», livré en mai à l’occasion du salon Balmoral Show à Lisburn (Irlande du Nord) à son nouveau propriétaire. Depuis le lancement sur le marché de l’automate «Astronaut» en 1995, ce robot de traite

de Lely a révolutionné l’élevage laitier, selon un communiqué de l’entreprise. Actuellement, les robots de traite «Astronaut» traient chaque jour plus de 2,5 millions de vaches dans plus de 50 pays à travers le monde.

4 6-7 | 2024 Technique Agricole Suisse Actualité

Nouvelle pompe à piston

L’entreprise Hans Meier AG, spécialisée dans les équipements pour le lisier, élargit sa gamme de pompes à piston avec le nouveau modèle «H-90-0 SG 2» et complète ainsi les gammes existantes «H-30» et «H-60». Leur besoin minimal en énergie, selon le modèle entre 11 et 37 kW, leur débit élevé de 40 à 84 m ³/h, la pression d’utilisation jusqu’à 18 bar et un rendement de 97 % rendent les pompes à piston toujours plus intéressantes, y compris pour l’irrigation. «En outre, les pompes à piston de haute qualité de fabrication suisse contribuent depuis des décennies à atteindre les objectifs politiques actuels en matière d’environnement et de climat», indique l’entreprise dans un communiqué.

Un Sauerburger «Premium»

Sauerburger propose désormais son tracteur de pente «Grip 4-70», primé en 2020 de l’«Alp Innovation Trophy» dans la catégorie Industrie, dans une configuration «Premium». Il se distingue du modèle standard par son utilisation confortable avec accoudoirs réglables, dispositif de recharge de smartphone intégré, écran couleur de 7 pouces et joystick pour d’autres fonctions de travail telles qu’un mode «Drift» comme quatrième mode directionnel. Cette finition comprend aussi de série une climatisation, une alimentation hydraulique de travail supplé -

mentaire et une unité hydrostatique plus robuste. Il loge des distributeurs électrohydrauliques et deux distributeurs à double effet au lieu d’un à l’arrière et à l’avant, utilisables chacun de façon indépendante. Sauerburger développe aussi en interne des faucheuses à double lame avec articulation pendulaire entre le châssis et le triangle d’attelage en différentes configurations, y compris comme combinaison frontale/ arrière. Pour le processus d’aiguisage, Sauerburger a développé un nouvel outil d’affûtage automatique pour des couteaux de 2,50 m à 7 m.

Agenda

Öga, 24 au 26 juin 2024 à Koppigen (BE)

Agromesser, journée portes ouvertes, 29 et 30 juin 2024 à Bözberg (AG)

Salon de plein air Innov-Agri, 4 et 5 septembre 2024 à Ondes (F)

Eima, 6 au 10 novembre 2024 à Bologne (I)

Agrialp, 7 au 10 novembre 2024 à Bolzano (I)

Eurotier, 12 au 15 novembre 2024 à Hanovre (D)

Agrama, 28 novembre au 2 décembre 2024 à Berne

160 ans de Deutz AG

Deutz AG, plus ancien fabricant de moteurs au monde, fête ses 160 ans. En 1864, le commerçant et inventeur Nicolaus August Otto et l’ingénieur et fabricant Eugen Langen fondent l’entreprise qui pose la première pierre de l’actuelle Deutz AG à Cologne (D). Avec l’invention du moteur à gaz atmosphérique, ils ont mis en mouvement des industries entières. En 1877, Nicolaus August Otto protège le procédé à 4 temps avec le brevet mondialement connu DRP 532. La même année, Gasmotoren-Fabrik Deutz AG lance la production en série du moteur à 4 temps. Aujourd’hui, Deutz fournit des entraînements pour machines dans le monde entier, que ce soit pour le génie civil, la construction de routes ou pour l’agriculture. Avec plus de 5000 employés dans le monde et environ 1000 partenaires de distribution et de service dans plus de 120 pays, Deutz a réalisé un chiffre d’affaires dépassant 2,1 milliards d’euros sur l’exercice 2023.

5 Technique Agricole Suisse 6-7 | 2024 Actualité

Timbre-poste spécial en vente

A l’occasion des 100 ans de Technique Agricole Suisse, La Poste a émis un timbre spécial (voir article dans l’édition de mai de la présente revue). Le timbre est disponible dans les filiales de La Poste ou peut être commandé en ligne sur la boutique www.postshop.ch, non oblitéré en tant que timbre individuel (CHF 1.20), par bloc de quatre timbres (CHF 4.80) ou en feuille de 20 timbres (CHF 24.00). Ce timbre spécial est également disponible en de multiples configurations destinées aux collectionneurs.

Benne monocoque professionnelle

La nouvelle remorque monocoque «FlatLiner HTS 22B.15» de l’Allemand Annaburger offre, avec son poids total autorisé de 22 tonnes et son poids à vide de 6,9 tonnes, un volume de caisse de 12 m³. Elle a été spécialement conçue pour le transport et le déchargement rapide de gravats, sable, gravier, terre excavée et matériaux de dragage. Elle est en outre optimisée avec des points d’arrimage pour permettre le transport en

toute sécurité de palettes et de petits engins de chantier. Equipée d’un vérin de basculement à quatre niveaux avec fonction d’abaissement rapide, la «FlatLiner» ne nécessite que 42 litres d’huile hydraulique, compatible avec des tracteurs plus anciens. Un groupe d’essieux de BPW à suspension pendulaire «Heavy Duty» supportant 30 tonnes est utilisé. La largeur de la benne est de 2,55 m et son angle de basculement de 54 degrés.

Nouvelle génération d’épandeurs

Brantner commercialisait jusqu’ici des épandeurs atteignant 12 tonnes de poids total. Depuis la dernière Agritechnica, l’Autrichien propose trois nouveaux mo -

dèles de 18 à 24 tonnes de poids total. Ces épandeurs de classe supérieure sont équipés d’une nouvelle génération de mécanisme d’épandage «Power-Spread Pro+» à deux hérissons horizontaux de 650 mm à dents en Hardox de 12 mm, et deux disques d’épandage de 1000 mm à six aubes réglables. La chaîne cinématique principale des «Power-Spread Pro+» est formée d’un arbre de transmission de 45 mm de diamètre. L’arbre d’entraînement du tapis à chaînes et barrettes en acier à haute résistance affiche un diamètre de 65 mm. Brantner fabrique dans ses propres ateliers le nouveau mécanisme d’épandage conçu, selon lui, pour un rendement et une durée de vie élevés.

Arrivé au Canada

Reform-Werke communique que le premier «Metrac H95» est en service au Canada pour aider à l’entretien des routes et des espaces verts à proximité des routes. Lors de la formation sur le porte-outils, le prestataire de services spécialisé dans l’entretien des routes et de la végétation autoroutière s’est montré agréablement surpris par les nombreuses possibilités d’utilisation du véhicule. Le «Metrac» permet désormais de traiter des surfaces qui n’étaient pas accessibles auparavant.

6 6-7 | 2024 Technique Agricole Suisse Actualité

Nouveaux modèles à secoueurs

John Deere élargit son offre de moissonneuses-batteuses à secoueurs des séries «T5» et «T6» avec un total de huit nouveaux modèles. Ces moissonneuses-batteuses offrent une large gamme d’options moteur, du robuste 6,8 l d’une puissance maximale de 305 ch sur la «T5 400» au puissant 9 l développant 466 ch sur le modèle haut de gamme «T6 800». Les nouvelles moissonneuses-batteuses ont en outre repris la cabine de la «X9», qui comprend entre autres le siège «ActiveSeat», un éclairage LED, un nouvel écran sur le montant avant droit de la cabine et une porte anti-poussière. En outre, il intègre le joystick «CommandPro». Différents packs technologiques pour l’agriculture de précision sont proposés comme composants intégrés.

Avec contrepoids déportable

Krone complète ses faucheuses à disques arrière de la série «R» avec le nouveau modèle haut de gamme «EasyCut R 450» de 4,5 m de largeur de travail. Elle est équipée d’un contrepoids déportable et se replie à l’horizontale. Le contrepoids est doté d’un mécanisme hydraulique télescopique équipé en option d’un maximum de dix plaques de 50 kg. Selon Krone, cela améliore énormément les caractéristiques de conduite dans le champ. Le poids, qui peut atteindre 500 kg, se déplace automatiquement de 60 cm vers l’extérieur. Cela permet d’optimiser le lestage de la machine et les bras inférieurs du tracteur sont sollicités de manière plus régulière. Par conséquent, la puissance nécessaire n’est que d’environ 74 kW (soit 100 ch). Grâce à l’adaptation flexible du recouvrement, la machine est aussi utilisable en combinaison avec différentes faucheuses frontales Krone.

La fondation Claas a 25 ans

La Fondation Claas a été créée voici 25 ans sous le patronage d’Helmut Claas. Elle est la première du genre à mettre l’accent sur la promotion des jeunes talents dans le domaine de la tech -

nique agricole en Westphalie-Orientale-Lippe. «La Fondation Claas s’est développée de manière constante au cours de ce quart de siècle», a déclaré Cathrina Claas-Mühlhäuser, présidente de son conseil d’administration. «Grâce à ses multiples initiatives, elle soutient la recherche dans le domaine de l’agriculture et de la technique agricole et rend les possibilités et les perspectives de la technique agricole moderne plus tangibles. C’est en particulier le cas pour la jeune génération, tout comme pour le grand public. Cela tenait à cœur à mon père et me tient à cœur aujourd’hui.»

C’est ainsi qu’associée avec la faucheuse frontale «EasyCut F 400 Fold», une largeur de travail de presque 8 m peut être

atteinte. Krone a dévoilé cette nouveauté pour la première fois en France au Salon de l’herbe et des fourrages.

7 Technique Agricole Suisse 6-7 | 2024 Actualité

100 ans de Technique Agricole Suisse

Un anniversaire en apothéose

Technique Agricole Suisse célèbre son centième anniversaire. Lors de la soirée de gala suivant la 100 e assemblée des délégués à Brougg (AG), fin mai, le conseiller fédéral Guy Parmelin a transmis le message de salutations du gouvernement. Il a, entre autres, souligné l’importance de la mécanisation dans l’agriculture.

Roman Engeler, Heinz Röthlisberger, Matthieu Schubnel et Catherine Schweizer

Le 31 mai, de nombreuses personnalités ont honoré de leur présence la 100 e assemblée des délégués de Technique Agricole Suisse, en premier lieu le conseiller

fédéral Guy Parmelin. A la soirée de gala qui clôturait la journée à la salle du campus de la Haute école spécialisée du NordOuest de la Suisse (FHNW) à Brougg, le chef du département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche a prononcé son discours devant une assistance de plus de 200 personnes.

Agriculteur lui-même, Guy Parmelin a évoqué son intérêt pour le machinisme agricole. Il a souligné l’importance des moyens techniques dans le passé et pour l’orientation future de la branche. Avec l’évolution de la mécanisation, les besoins en formation se sont accrus et Technique Agricole Suisse a fourni un grand travail

dans ce sens. «Les machines sont plus puissantes, mais aussi plus chères. Les investissements doivent être bien réfléchis», a souligné l'orateur. L’association est en mesure d'offrir des informations et un soutien pertinents dans ce domaine. «Technique Agricole Suisse apporte depuis 100 ans une contribution importante à une production agricole efficiente, à l’amélioration des conditions de travail et d’existence dans les fermes, ainsi qu’à la préservation des bases naturelles de la vie. Le machinisme continuera à marquer de manière significative le développement de l’agriculture suisse», a conclu le conseiller fédéral.

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Le conseiller fédéral Guy Parmelin a tenu un discours devant plus de 200 délégués et invités à la soirée de gala. Photos: Technique Agricole Suisse Markus Ritter, président de l'USP.

Les principaux jalons du siècle Werner Salzmann, président de Technique Agricole Suisse et conseiller aux Etats, est revenu sur les principaux jalons de l’histoire de l’association. Il a évoqué la naissance en 1938 du périodique que vous tenez en mains, puis l’introduction d’un service technique avec des formations pour les instructeurs en 1939, afin que ces derniers puissent aider les agriculteurs à approfondir leurs connaissances en mécanique. Les tests de pulvérisateurs, facultatifs à leur début, ont été organisés à partir de 1980, puis sur mandat de la Confédération dès 2001. Depuis 1999, plus de 20 000 candidates et candidats ont suivi le cours de conduite «G40».

Visions d'avenir

«Bien sûr, nous nous félicitons aujourd’hui du travail et de l‘engagement de nos sections au bénéfice de leurs adhérents. Cependant notre regard se tourne aussi vers l’avenir», a indiqué Werner Salzmann. Il a dans cette optique énuméré plusieurs défis qui restent à relever: «La numérisation, le changement climatique, ainsi que les exigences crois-

santes en matière de durabilité et d’efficacité de l’agriculture, demandent de nouvelles idées et solutions. La mécanisation agricole contribuera largement à les mettre en œuvre.»

Virginie Bugnon, membre d’honneur

Dans la partie statutaire, les délégués ont approuvé les comptes 2023 bouclés à l’équilibre. Le budget de l’exercice en cours prévoit un résultat similaire. Virginie Bugnon, gérante de la section vaudoise durant des années, a été élue membre d’honneur en remerciement de son dévouement. C'est la première femme à recevoir cette distinction. Werner Salzmann a salué son attitude positive et son amabilité.

Parlant de la politique agricole et des avancées du machinisme, Werner Salzmann a mentionné le succès du report de l’introduction du monstre bureaucratique «DigiFlux» et les effets positifs des protestations des paysans sur le budget de la Confédération. Il a appelé à se mobiliser contre l’initiative sur la biodiversité.

Peter Hegglin, conseiller aux Etats et président du Service de prévention des accidents dans l'agriculture (SPAA), et Jo -

hanna Gapany, conseillère aux Etats et présidente d’Agro-entrepreneurs Suisse, ont livré un mot de salutations de leurs organisations respectives.

A l'issue de la partie officielle, Markus Ritter, conseiller national et président de l’Union suisse des paysans (USP), a présenté sa vision de l'avenir de l'agriculture suisse et la contribution que peut y apporter le machinisme. Objectifs, stratégie, tactique: ces trois points sont essentiels à ses yeux. Ils doivent être bien définis et cohérents. Le but premier est de garantir le revenu des agriculteurs pour qu'ils puissent financer leurs investissements. L'agriculture s'est longtemps contentée de réagir: le temps est venu d'entrer vraiment en action, a expliqué le président de l’USP. Cela implique une participation active aux campagnes électorales, afin de peser dans le débat politique. «La technique occupe une place centrale dans le développement d'une agriculture performante et compétitive, mais elle doit être abordable», a dit Marcus Ritter. Grâce aux moyens modernes, la production agricole peut certes être efficace, mais aussi devenir de plus en plus durable.

9 Technique Agricole Suisse 6-7 | 2024 100 ans de Technique Agricole Suisse
Thomas Frey (tout à g.) et Peter Hegglin (tout à d.), directeur et président du SPAA remettent un cadre commémoratif à Roman Engeler (au centre, à g.) et à Werner Salzmann. Johanna Gapany, présidente d'Agro-entrepreneurs Suisse et son présent à l'association. Roman Engeler tend un présent à Guy Parmelin. Virginie Bugnon élue membre d'honneur. Friedrich Thuner, de Vaudoise Assurances.

Dans la jardinerie Zulauf, la section argovienne présente... ...une exposition de tracteurs anciens de légende.

Les délégués ont approuvé les comptes 2023 ainsi que le budget de l’exercice en cours.

Menée par son président Pascal Furer (2e à d.), la section argovienne a organisé l’assemblée.

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Excursion en petit train tiré par une locomotive diesel de 90 chevaux dans la vaste pépinière Zulauf, à Schinznach-Dorf (AG). Remise des cartes de vote.
11 100 ans de Technique Agricole Suisse Technique Agricole Suisse 6-7 | 2024
Mirjam Kosch, présidente du Grand Conseil argovien, a accueilli les délégués au château de Wildegg. Le quintette Generell 5 a enthousiasmé le public avec, entre autres, une prestation au cor des Alpes. La New Holland Clayson «M122» (1969) de l'entreprise Haller & Sutter. Sepp Kuhn, de Dottikon (AG), sur son Steyr type «80» de 1957. Les drapeaux d’accueil à la salle du campus. Les beaux souvenirs affluent en admirant les tracteurs anciens. Le système de liage Deering, une invention toujours d'actualité.

100 ans de Technique Agricole Suisse

Histoire des semis jusqu’à nos jours

L’évolution des semoirs est étroitement liée à la précision et au débit de chantier.

De tels matériels ont aussi été produits en Suisse. Dans les années 1960, le système pneumatique «Accord», lancé par Weiste, de Soest (D), fit sensation dans le monde entier.

Heinz Röthlisberger

Quel paysan n’éprouve pas une satisfaction profonde en contemplant les semences enfouies dans les sillons, promesse de belles récoltes, qu’il espère abondantes. Les semis ont toujours été une étape de travail importante. A l’origine, l’homme devait déposer une à une les graines à la main. Cette tâche, ô combien fastidieuse, garantissait une certaine précision. Les semis à la volée, quant à eux, permettaient de gagner un temps précieux. Très tôt dans l’histoire de l’humanité, une sorte de semis en ligne a pu être réalisée avec des outils primitifs. Découverts en Chine, des vestiges archéologiques du II e siècle avant notre ère sug -

gèrent l’existence de semoirs en ligne dotés de plusieurs conduits de dépose.

Le «Sembrador» de Locatelli

L’invention en 1663 du semoir mécanique en ligne est attribuée à l'Espagnol Josef Locatelli, un habitant de Carinthie (actuellement en Autriche). Il mit au point l’appareil qui fut ultérieurement baptisé «Sembrador» («Semeur»). Josef Locatelli faisait des démonstrations devant les agriculteurs de sa région. Il passe pour l’inventeur du semoir en ligne européen, bien que les opinions divergent lcar d’autres sources attribuent l’invention à Camillo Torello, qui l’aurait faite breveter à Venise en 1566.

La roue à ergots de James Cooke

Un peu plus tard, l’Angleterre a été le théâtre de nombreuses évolutions. James Cooke, pasteur à Heaton Norris, a présenté en 1783 au public un semoir breveté doté d’une roue distributrice à ergots améliorée. Ce système réunissait déjà toutes les caractéristiques d’un semoir moderne: trémie à compartiments pour chaque élément de semis, vanne de régulation du flux de semences, arbre de distribution entraîné via une transmission par la roue de la machine, descente des graines par des tubes mobiles terminés en forme de socs. Et même une compensation du dévers grâce à un support articulé réglable de la trémie!

12 6-7 | 2024 Technique Agricole Suisse

Quelque 70 ans plus tard, vers 1850, les semoirs fabriqués en Angleterre franchirent une nouvelle étape. Ils comportaient déjà un châssis-support frontal dirigeable, des engrenages interchangeables pour disposer de plusieurs vitesses de rotation de l’arbre de distribution, des entonnoirs emboîtés en guise de conduits de semences et des socs relevables, montés sur des leviers mobiles. S’inspirant des changements constatés en Angleterre, vers 1865, des entreprises allemandes, entre autres Eckert à Berlin et Sack à Leipzig, se mirent à produire des semoirs utilisant le principe de la roue distributrice.

Ajustage du débit de semences Il existe deux systèmes pour réguler la quantité de semences. Il y a un système à roues distributrices qui fait varier la largeur de remplissage des cannelures volumétriques, et un système à roues à ergots jouant sur la vitesse de rotation, variable par paliers. Disposés sous la trémie, des organes de distribution et de séparation, adaptés au nombre de rangs, répartissent les semences en fonction de la distance générée par l'entraînement par les roues du semoir. Le modèle «Edelweiss», construit en 1913 par la Sack, à Leipzig, atteint un niveau de développement inégalé. Pour semer des petites graines comme le colza, ces deux systèmes étaient toutefois tributaires de dispositifs complémentaires. Ils ne pouvaient pas effectuer les semis monograines des betteraves à sucre ou du maïs. Des semoirs monograines ont été conçus pour ces derniers.

Les semoirs en lignes se prêtent mal, voire pas du tout, à l’épandage de se -

En matière de semis, les possibilités sont vastes et l’offre élargie en conséquence. L’électronique commence aussi à s’implanter. Photos: Heinz Röthlisberger et ldd

mences de graminées ou de mélanges de trèfle et de graminées. Pendant des décennies, on a employé entre autres des «semoirs à petites graines» extra-larges qu’il fallait pousser péniblement comme des brouettes. Les graines étaient ensuite enfouies à la herse et au rouleau.

Parfaits pour l'attelage au tracteur

Les semoirs ont été optimisés à mesure de l’évolution de la motorisation, jusqu’à être accouplés au 3-points du tracteur. Dès le début des années 1930, des semoirs ont fait leur entrée sur le marché équipés de dispositifs de relevage automatiques, de transmissions améliorées, de socs à ressort, d’un siège et d’autres accessoires pour une utilisation derrière le

Des entreprises suisses poussées à construire des semoirs

En Suisse, la fidélité aux semis manuels est restée de mise jusqu’au milieu du XXe siècle, même si l’on était conscient des avantages des semoirs en termes de précision de la profondeur de dépose, d’économies de semences (entre 20 et 30 %). Cette transition tardive s’explique par les petites structures de l’agriculture suisse et par l’attachement à l’image du semeur arpentant son champ. Dans notre pays, Philipp Emmanuel de Fellenberg et le mécanicien bernois Christian Schenk (1781-1834) se sont tous les deux lancés dans la construction de semoirs au début du XIXe siècle. Vers la fin de la Première Guerre mondiale, l’ab -

sence d’importations a sans doute incité de nombreux ateliers à fabriquer leurs propres semoirs, à l’exemple des Bernois Aebi à Berthoud, Stalder à Oberburg et Bögli à Ursenbach. Ils n'étaient de loin pas les seuls.

tracteur. On construisit des semoirs toujours plus larges, des socs à disques, des trémies plus volumineuses, des efface-traces, des traceurs latéraux. Et ce serait oublier les commandes de changement de vitesses et de relevage des socs. Ces engins étaient conçus pour progresser jusqu’à 10 km/h.

Les constructeurs étaient alors légion, à commencer par la société française Nodet, à Montereau. Fondée en 1888, elle intégra le groupe Kuhn en 1996. Son bestseller était le semoir le plus vendu en Europe jusque dans les années 1970. Les chiffres de vente de cet outil porté à dosage par roue distributrice à cannelures étaient également appréciables en Suisse.

Les progrès de l’électronique

Les semoirs offrent désormais de nombreuses possibilités. Les exigences des utilisateurs sont telles que la plupart des fabricants leur proposent un réglage électronique du débit de semences. Les axes de développement majeurs sont actuellement le placement ultraprécis des ajouts d’engrais et de microgranulés, ainsi qu’une dépose en profondeur régulière, adaptée aux conditions du sol.

«Accord Pneumatic»: une révolution dans les semis

Au milieu des années 1960, la société Weiste, de Soest (D), a fait sensation en développant un produit révolutionnaire. A la recherche de meilleures solutions pour les grandes largeurs de travail, Heinrich Weiste et son fils Helmut ont créé l'«Accord Pneumatic System». Ce système

100 Jahre Landtechnik Schweiz 100 ans de Technique Agricole Suisse 13 Technique Agricole Suisse 6-7 | 2024
Semoir Aebi à traction hippomobile. Photo: ldd

pneumatique a révolutionné les semis, à l’instar de la moissonneuse-batteuse en son temps dans les matériels de récolte. Il permettait l’exécution de plusieurs opérations en un passage. D’autre part, la séparation centralisée et la distribution pneumatique ouvraient la voie à des procédés d’épandage d’engrais et de semences encore inédits. Au cœur du système se trouve le distributeur pneumatique, pour lequel un brevet a été déposé le 21 avril 1966. En 1968, Accord a commercialisé un semoir, mais aussi un épandeur d’engrais pneumatique de respectivement 5 et 10 mètres, tous deux construits en série.

Cette commercialisation trop précipitée lui coûta cependant fort cher. En 1971, l’institut pour la technique agricole (Institut für Landtechnik) de l’Université

de Bonn réalisa une étude sur la précision des semoirs pneumatiques. Elle révéla d’importants écarts sur les terrains en dévers et avec de lourdes charges de semences. Ce test dissuadera pendant pas mal de temps les constructeurs de semoirs mécaniques de se lancer dans les appareils pneumatiques. Mais pas complètement.

L’«Air Seeder» naît en Australie

Des constructeurs lorgnèrent donc sur cette technologie, notamment l’Australien Connor Shea, à Melbourne. Il comprit le profit que pouvaient apporter les semoirs pneumatiques en Australie, grand producteur de céréales. Avec des composants de l’«Accord Pneumatic», il construisit en 1971 le premier «Air Seeder» du monde. Ce cultivateur combiné, à la fois semoir et

En 1968, le constructeur de machines agricoles Weiste, de Soest (D), a présenté le premier semoir pneumatique de marque Accord.

Chronique du machinisme agricole

Le service technique met en œuvre une action, la vente à bas prix à des exploitations de montagne de pièces récupérées sur 15 téléphériques militaires retirés du service. La construction des tracteurs Hürlimann est transférée en Italie.

Les premiers championnats suisses de conduite de tracteur ont lieu, mis sur pied par la section du Liechtenstein. Depuis cette date, ils se tiennent généralement tous les trois ans.

distributeur d’engrais, pouvait effectuer un semis direct et incorporer semences et engrais sous ses socs à ailettes dans les champs fraîchement moissonnés. Sa consommation d’énergie et ses besoins en main d’œuvre étaient 60 % inférieurs à ceux des équipements traditionnels. S'y ajoutaient des bénéfices écologiques: prévention de l’érosion éolienne et hydrique. Dix ans seulement après son lancement, l’«Air Seeder» occupait 65 % du marché en Australie. En Amérique du Nord, le semis pneumatique se répandit largement à partir des années 1980.

Les avantages des combinés

Un faible nombre de semoirs «Accord Pneumatic» de première génération a été écoulé en Europe, caractérisée par des structures de petite taille. Au début des années 1980, les ventes de combinés semoirs et herses rotatives ont décollé. Le semoir pneumatique s’est alors avéré particulièrement performant. La trémie de semences a été placée au-dessus de la herse rotative, devant les socs, ce qui a permis de réduire le déport du centre de gravité. Ainsi, les agriculteurs ne devaient pas changer leur tracteur pour un modèle plus puissant.

Accord a fait œuvre de pionnier en matière de progrès de l’électronique dans le domaine des semoirs. Déjà en 1980, le premier jalonnage électronique à l’aide de clapets magnétiques a été mis en place. La surveillance électronique des semoirs (ESC) a suivi en 1990.

La vitesse maximale autorisée des véhicules agricoles passe 25 à 30 km/h L’effectif de l'ASETA baisse légèrement pour atteindre 36 621 adhérents.

Des transmissions hydrostatiques sont montées de série sur des transporters, des faucheuses à deux essieux et des motofaucheuses.

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1987 1982 1984 1983

Toujours plus de sociétés

Au début des années 1980, Accord, alors seul producteur de semoirs pneumatiques, détenait à peine 2 à 3 % de parts de marché. Celles-ci ont atteint 20 % à la fin de la décennie avec la deuxième génération des semoirs de la marque. Cela a incité les concurrents, de plus en plus nombreux, à tenter de s’implanter sur ce segment. A l’Agritechnica, les deux

constructeurs établis de herses rotatives, Lely et Rabe, exposèrent en 1991 leurs semoirs pneumatiques semi-portés. Amazone et Hassia suivirent en 1993, 25 ans après le premier semoir pneumatique Accord. D'autres fabricants de herses rotatives se sont aventurés sur ce créneau: Kuhn/Rauch, Howard, ainsi que Lemken et Maschio un peu plus tard. Bien des autres marques leur ont emboîté le pas.

«Accord Pneumatic». Photo: ldd

En assemblée extraordinaire, les délégués décident à l’unanimité de construire un nouvel immeuble, à la fois siège de l’association et lieu de formation, et de démolir certains bâtiments existants à Riniken. Ils accordent un crédit de 1,941 million de francs à cet effet.

A Schafisheim (AG) se déroulent les premiers championnats suisses de Tractor Pulling .

De larges parts de marché partout En 2012, les constructeurs de semoirs pneumatiques étaient au nombre de vingtquatre en Europe. Selon les statistiques de l’association allemande des constructeurs de machines agricoles VDMA, les ventes de semoirs et de combinés pneumatiques en Europe sont passées de 30 % en 2000, à 50 % en 2012, par rapport aux semoirs traditionnels. Les surfaces céréalières du monde sont de nos jours majoritairement emblavées par des semoirs pneumatiques: plus de 50 % dans les grandes exploitations d’Europe, 80 % en Amérique du Nord, et presque 100 % en Australie. Le système pneumatique d’Accord représentait une avancée majeure dans le domaine des semis, ouvrant dans le monde entier des perspectives nouvelles aux applications d’épandage de semences et d’engrais. La société Heinrich Weiste & Co, fondée en 1948, fut d’ailleurs reprise par Accord qui a son siège à Soest (D); elle est détenue à 100 % par Kverneland depuis 1996 et appartient donc maintenant au groupe Kubota.

Sources:

– Max Hupfauer, «Die Sämaschine und ihre Entwicklung», tirage spécial du périodique Bayerisches Landwirtschaftliches Jahrbuch, tome 49, 2/1972.

– Max Hupfauer, «Sämaschinen», dans Geschichte der Landtechnik im XX. Jahrhundert, DLG, Francfort 1969.

– Ruedi Studer, Führer durch die landtechnische Entwicklungsschau, édité par le musée Agrotechnorama Tänikon, 1999.

10 juin: le centre de Riniken est inauguré L’ASETA a pris position par voie de résolution contre la hausse de 44,3 % à 114 % des primes d’assurance responsabilité civile pour les véhicules agricoles.

L’association dépose un recours devant le Tribunal fédéral contre l’augmentation des primes d’assurance responsabilité civile pour les véhicules agricoles.

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1989 1992 1991
1988
Le premier «Air Seeder» de 1971 a été construit en Australie à partir de composants pneumatiques

Habileté au volant, sens technique et chance

Depuis les années 1950, nombreuses sont les sections de Technique Agricole Suisse à proposer des épreuves ludiques de gymkhana de tracteur, concours d'habileté qui s'adressent aux jeunes gens et jeunes filles. Et aux personnes restées jeunes dans leur tête.

Le maintien en équilibre d’un tracteur sur une bascule est l’une des épreuves les plus appréciées, quoique redoutables d’un gymkhana de tracteur. Dans un esprit de compétition amicale, les concurrentes et les concurrents des différentes catégories font montre d’habileté pour manœuvrer des machines pesant souvent plusieurs tonnes et accomplir les exercices le plus ra -

pidement possible. Un parcours se compose le plus souvent d’une douzaine de postes proposant des exercices avec différents degrés de difficulté. Il s’agit principalement de manier avec dextérité des véhicules et leurs accessoires. Les conducteurs expérimentés de tracteurs et de machines sont les candidats les plus susceptibles de s’imposer dans ce type de championnats.

Mais une bonne conduite ne suffit pas. Elle doit s’accompagner de connaissances approfondies dans les domaines des moteurs, des tracteurs, de l’entretien des matériels et de la circulation routière. Le concours doit comporter au moins un poste consacré à la théorie qui consiste à répondre à des questions de mécanisation agricole et de législation routière sur des formulaires préimprimés. On le constate chaque fois, ce sont avant tout des conducteurs chevronnés avec de bonnes connaissances techniques – et une pointe de chance – qui se hissent dans les premiers rangs du classement.

Début dans les années 1950

Le désir d’organiser des gymkhanas a probablement germé dans les années postérieures à la Première Guerre mondiale, soit les décennies 1920 et 1930. Le tracteur fait alors son entrée fracassante dans l’agriculture. On assiste parallèlement aux balbutiements des compétitions durant les démonstrations d'engins de labour et de fauchage. L’esprit de

1993

Lors de leur assemblée, les délégués adoptent une résolution à l’adresse du Conseil fédéral dans laquelle ils exigent le maintien du remboursement de l'impôt sur les carburants. La suppression de ce remboursement a été envisagée dans le cadre d’un programme d’assainissement des finances fédérales.

Dans le contexte de l’introduction du contrôle antipollution obligatoire des moteurs diesel , une solution est trouvée pour l’agriculture. Les véhicules devront être testés tous les quatre ans, et non tous les deux ans comme prévu initialement. En outre, les véhicules mis en circulation avant le 1er janvier 1976 sont exemptés. A la fin de l'année, l’effectif de l'ASETA atteint 33 847 adhérents.

1994

1995

Depuis 1962, quelque 300 000 jeunes conductrices et conducteurs ont fait leur entrée dans la circulation routière motorisée après avoir réussi les examens du permis de catégorie «G»

16 100 ans de Technique Agricole Suisse 6-7 | 2024 Technique Agricole Suisse
L'épreuve reine du gymkhana est sans conteste celle du maintien en équilibre d’un tracteur sur une bascule. Photos: Archives de Technique Agricole Suisse

concurrence peut s’exprimer dans les gymkhanas de tracteurs mis sur pied depuis les années 1950 par des sections membres de l'Association suisse des propriétaires de tracteurs.

Une étape marquante est franchie à l'Expo 64 à Lausanne. L’association faîtière et ses affiliées sont chargées d’y organiser la coupe des jeunesses campagnardes. Après les éliminatoires régionales et cantonales, il reste 36 équipes des cantons de Berne, Zurich, Thurgovie, Neuchâtel, Vaud, Fribourg, Schaffhouse, Lucerne, Saint-Gall et Soleure, ainsi que des Grisons qui s’affrontent en quart de finale le 16 août 1964. Les vainqueurs de ces épreuves participent à la demi-finale, puis à la finale à Lausanne, les 19 et 20 septembre.

Les championnats suisses de 1982

Les années suivantes, la mise sur pied de concours de qualifications et de finales, très astreignante, est quelque peu négligée. Elle est parfois confiée à des organi -

sations de jeunesse rurale. En 1979, l’assemblée des délégués de l’Association suisse pour l'équipement technique de l'agriculture approuve à une large majorité une motion de la section de la principauté du Liechtenstein. Emmenée par son président Beat Hasler, de Rugell, elle propose d’organiser à intervalle régulier des championnats suisses de conduite de tracteur pour valoriser les finales cantonales. Un groupe de travail présidé par Viktor Monhart, d’Unterschlatt (TG), rédige le règlement de ces championnats et confie à la section du Liechtenstein l’organisation de la première édition. Celle-ci a lieu à Schaan (FL) le 29 août 1982. Depuis lors, les championnats se déroulent sur un rythme triennal. Les sections sont chargées à tour de rôle de leur mise sur pied. Les sections doivent aussi planifier des éliminatoires pour sélectionner les gagnantes et gagnants des différentes catégories qui seront admis à prendre part au concours final.

Mot de bienvenue

Le projet «ASETA 21» est approuvé par les délégués. Il établit l’orientation future de l’association et mentionne qu’elle mènera «une stratégie raisonnable tournée vers l’avenir». Un changement de nom est refusé. L’ASETA possède désormais un site internet: www.agrartechnik.ch

1997

Dès janvier, le périodique de l’association fait peau neuve. Il paraît en format A4 avec une maquette entièrement repensée. Les nouveaux statuts sont acceptés en septembre par les délégués. Les gérants des sections ont désormais le droit de vote au sein du Comité central et ils ont la possibilité d’être élus au Comité directeur. Les commissions techniques se muent en commissions sectorielles.

Chère Technique Agricole Suisse, accepte nos félicitations pour tes 100 ans! 100 ans d'engagement en faveur de l'agriculture et la technique agricole suisse. 100 ans de vulgarisation, d'infos et de formation à destination des agriculteurs. 100 ans d'une défense avisée d'intérêts auprès des autorités et de la collectivité… Voilà qui force le respect!

Nous toutes et tous d'Agrotec Suisse complimentons chaleureusement Technique Agricole Suisse pour cet impressionnant anniversaire. En notre qualité d'association professionnelle de la branche de la technique agricole et de la maréchalerie, nous tirons à la même corde depuis des décennies. Notre but commun est d'affermir les performances et la durabilité de l'agriculture suisse grâce à une technologie innovante et d'améliorer l'image de la technique agricole auprès du public.

La coopération étroite entre nos associations est surtout importante en politique. Ensemble, nous défendons les intérêts de nos membres et nous nous engageons pour des conditions propices au développement optimal d'une agriculture performante du point de vue économique et respectueuse de l'environnement.

La numérisation et les exigences croissantes en matière d'environnement et de climat placent l'agriculture et la technique agricole face à des défis de taille qui marqueront les années et les décennies à venir. Ils exigent des solutions innovantes de la part des fabricants, des distributeurs, mais aussi des utilisatrices et des utilisateurs finaux.

Nous sommes heureux de relever ces défis en partenariat avec Technique Agricole Suisse. Nous en sommes convaincus: ces 100 prochaines années, ensemble nous réussirons. Pour l'agriculture, pour la technique agricole, pour toute la Suisse.

C'est dans cet esprit qu'au nom d'Agrotec Suisse je félicite chaleureusement notre partenaire Technique Agricole Suisse pour ce 100 e anniversaire!

17 100 ans de Technique Agricole Suisse Technique Agricole Suisse 6-7 | 2024
1996
Jörg Studer, président d'Agrotec Suisse Des spectateurs, un conducteur, une balle et un panier: le gymkhana de tracteur est avant tout ludique et divertissant.

De nouveaux types d’étables contribuent à réduire les émissions d’ammoniac et d’odeurs.

Des élevages moins émetteurs d’ammoniac

Les stratégies de réduction des émissions jouent un rôle de plus en plus important lors de la construction et de la transformation d’étables. Des exemples actuels montrent qu’elles sont tout à fait compatibles avec le bien-être des animaux.

Roman Engeler et Heinz Röthlisberger

Les étables comportent des zones problématiques du point de vue des émissions d’ammoniac. A commencer par les aires d’exercice, où l’urine se mélange aux excréments, entraînant la formation de ce gaz. Les flaques d’urine et les logettes et aires d’exercice souillées sont certes préjudiciables à la santé des onglons, mais sont aussi source d’émissions nocives. Le maintien de températures basses contribue à limiter la formation d’ammoniac. Dans les étables à stabulation libre, les mesures simples de réduction des émissions sont surtout d’ordre organisationnel. La solution la plus efficace consiste à évacuer souvent le fumier des aires d’exercice et à réduire les zones souillées. Les aires de

couchage devraient être propres et sèches. Ces mesures ont en outre des effets positifs sur le comportement des vaches en position couchée. Les transformations et constructions d’étables offrent l’occasion d’optimiser la réduction des émissions et la charge de travail, tout en améliorant le bien-être animal. Voici trois exemples pour l’illustrer.

Porcherie à Bätterkinden (BE)

Fin 2023, la famille Bigler, de Moosseedorf (BE), a mis en service sur son deuxième site à Bätterkinden (BE) la première porcherie à faibles émissions et respectueuse du bien-être animal conçue selon les principes «NatureLine» de Schauer.

Environ 950 porcs à l’engrais y sont élevés. Dans le concept «NatureLine», les boxes sont répartis entre des aires de repos climatisées et d’alimentation avec zone de déjections où règne le climat extérieur. L’étable se distingue par une solution ingénieuse d’amenée et d’évacuation de l’air, et une distribution de fourrage sec qui permet d’occuper les animaux.

Sa grande différence par rapport aux autres systèmes réside toutefois dans la séparation de l’urine et des excréments, la clé pour réduire les émissions d’ammoniac. L’aire d’exercice est recouverte de caillebotis synthétiques posés sur un sous-sol bétonné en pente qui amène l’urine vers un caniveau collecteur cen -

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Photo: Heinz Röthlisberger

tral. L’urine est immédiatement séparée des excréments et s’écoule dans une fosse. Les matières solides et les résidus de paille piétinée sont évacués plusieurs fois par jour par des racleurs en V dans un canal transversal, d’où ils sont transférés par une barre de poussée et une vis sans fin vers un véhicule porte-conteneur. Les excréments ainsi séparés sont transportés jusqu’au site principal de l’exploitation à Moosseedorf où se trouve l’installation de biogaz. Leur rendement en gaz est jusqu’à cinq fois plus élevé que celui du lisier de porc mélangé. A l’avenir, l’urine séparée sera stabilisée dans une installation de nitrification biologique d’un nouveau type.

L’objectif est de réduire jusqu’à 65% les pertes d’ammoniac par rapport à une exploitation d’engraissement conventionnelle. En même temps, le système permet d’obtenir quelque 2,5 kg d’azote supplémentaire par place d’engraissement et par an sous forme d’engrais de ferme utilisable dans les champs.

La porcherie dispose d’un système de refroidissement «Coolpad» qui permet d’abaisser de 10 degrés au maximum la température de l’air. L’air froid remonte lentement depuis le bas à travers les parois des boxes, puis est rejeté à l’extérieur par des clapets de ventilation réglables. Les cheminées d’évacuation à la sortie visent à garantir une bonne aspiration de l’air usé pendant les périodes les plus chaudes et peu ventilées.

Un système automatique de distribution et de dépoussiérage de la paille contribue aussi à améliorer le bien-être animal. Les balles sont coupées court sur le champ. La paille pressée est démêlée et dépoussiérée dans la pailleuse, avant d’être acheminée par un convoyeur à câble à pastille jusqu’à la porcherie. Là, un doseur est rempli de paille pour chaque boxe, et vidé automatiquement plusieurs fois par jour. Ce système permet de diminuer considérablement la quantité de paille utilisée par jour et par animal (environ 50 à 100 g par tête) et d’éviter ainsi la formation d’un matelas de fumier.

Porcherie à Ufhusen (LU)

A la mi-mars 2024, la première «porcherie modèle» développée dans le projet de gestion des ressources «Ammoniak und Geruch Zentralschweiz» a été présentée à Ufhusen (LU). Elle est notamment équipée d’un biolaveur qui permet de réduire fortement les émissions d’odeurs et

d’ammoniac, tout en respectant le bienêtre animal. La famille de Kaspar Sigrist a agrandi la porcherie en construisant une annexe pour la mise bas et en agrandissant l’espace pour les gorets. Les réductions potentielles d’émissions d’ammoniac atteignent 70%. Chez les Sigrist, elles sont obtenues grâce à ces mesures:

• L’air frais est acheminé dans la porcherie de gorets à travers un sous-plancher. Il est ainsi plus chaud en hiver et plus frais en été, de sorte que sa température est mieux adaptée aux besoins

« L’urine et les excréments en trop grande abondance sur les aires d’exercice nuisent à la santé des onglons. En outre, ils produisent des émissions néfastes.

des porcs. L’échange avec le milieu sol compense les écarts entre température nocturne et diurne.

• Ensuite, un système d’évacuation du fumier par barre de poussée (sans séparation des excréments de l’urine) a été installé dans l’étable de mise bas. Il fonctionne quotidiennement et les canalisations ne doivent plus être rincées. Dans cette partie de la soue, l’air peut si nécessaire être encore rafraîchi à l’aide d’un système appelé «Cool Pad», ce qui réduit le stress thermique des animaux pendant les périodes les plus chaudes.

• L’air évacué de la porcherie est nettoyé par un biolaveur qui a pour effet de diminuer la poussière, l’ammoniac et les odeurs dans l’air extérieur.

Dans le biolaveur (KWB Air Systems BV), quatre ventilateurs créent une dépression qui permet d’aspirer l’air sortant des étables à travers toute l’installation. Jusqu’à 60 000 mètres cubes d’air par heure peuvent ainsi être purifiés. Le processus d’élimination de l’ammoniac et des odeurs dans le système repose sur l’action conjuguée de l’eau (en partie de pluie) et de microorganismes. L’installation comporte l’élimination des poussières, le lavage biologique pour l’élimination de l’ammoniac et le lavage biologique pour la réduction des odeurs.

Etable à Merlischachen (SZ)

La première «étable modèle pour bétail bovin» développée dans le projet de gestion des ressources «Ammoniak und Geruch Zentralschweiz» a été présentée en 2023. Selon les responsables, l’étable de l’exploitation de Jeanine et Roman Zimmermann à Merlischachen (SZ), qui compte une soixantaine de vaches laitières des races brown swiss et jersey, constitue une nouvelle référence quant aux possibilités pour l’agriculture de réduire les émissions d’ammoniac tout en respectant le bien-être animal. La stratégie s’appuie sur les mesures suivantes:

• Des stalles d’alimentation surélevées, équipées d’arceaux de séparation, ont été aménagées dans l’étable. Elles ne peuvent pas être salies par les déjections car les animaux ne peuvent pas se retourner, ce qui permet de réduire les surfaces souillées.

• Les aires d’exercice sont inclinées. Ainsi, l’urine s’écoule rapidement et sans former de flaques. Elle est directement acheminée vers la fosse à lisier par une rigole de collecte. La séparation rapide de l’urine et des excréments contribue à éviter la formation d’ammoniac.

• Pour que la rigole ne soit pas obstruée par les excréments, elle est intégrée dans le sol au bord de la stalle d’alimentation et légèrement recouverte par son arête qui la protège des matières solides. Jusqu’ici, un rinçage régulier ne s’est pas révélé nécessaire.

• Toutes les heures, un robot d’évacuation du fumier nettoie les aires d’exercice. Les Zimmermann ont opté pour un robot de Hetwin Avenger, l’un des seuls fonctionnant sur des sols en pente (jusqu’à 3%).

• L’aire de promenade est intégrée dans l’étable. Elle se situe entre les aires d’alimentation et de repos, ce qui permet aussi de réduire les surfaces souillées.

Conclusion

La garde d’animaux de rente implique la production d’émissions sous forme d’ammoniac. Conformément aux objectifs environnementaux et aux stratégies climatiques, ces émissions doivent être abaissées. Des plans de mesure correspondants sont déjà en vigueur dans plusieurs cantons, et d’autres suivront. Pour éviter de devoir réduire les cheptels, des mesures techniques ou constructives s’avèrent nécessaires. Il en existe déjà, mais elles sont relativement coûteuses.

Technique Agricole Suisse 6-7 | 2024 19 Focus

Anticiper et aller de l’avant

Moins d’herbicides signifie davantage d’interventions sur le sol. La régulation mécanique des adventices commence bien en amont du hersage et du sarclage. Un champ propre au début de la phase de croissance des cultures et une préparation adéquate du lit de semence jouent un rôle déterminant dans le succès du désherbage mécanique.

Ruedi Hunger Photo: Ruedi Hunger

La prolifération des adventices est liée au système cultural, au travail du sol et à l’assolement. Si l’option chimique permet de détruire jusqu’à 90 % des mauvaises herbes, le succès d’une régulation mécanique se situe entre 0 % et 70 %. Cette fourchette très large est due au fait que les facteurs qui influencent le résultat sont ici sensiblement plus nombreux. Une exploitation bio (sans herbicide) gérera différemment la pression des adventices qu’un producteur faisant un usage limité d’herbicides. Les exploitations qui pratiquent depuis des années la culture biologique ont en général développé leur propre méthode de contrôle mécanique des adventices. Celui-ci est nettement plus coûteux que la variante chimique.

Travail du sol – mesures indirectes

Avec labour, sans labour ou semis direct: ces méthodes de préparation diffèrent considérablement non seulement du point de vue du travail du sol, mais aussi dans leurs conséquences sur le développement des adventices. Aujourd’hui, les systèmes ne sont plus clairement distincts les uns des autres, les frontières entre les machines de travail du sol et leur influence s’estompent. Leurs effets sur la régulation des adventices sont globalement connus dans la pratique, mais restent difficiles à prévoir suivant le sol et les conditions météorologiques.

De nouvelles tâches pour la charrue...

En fait pas si nouvelles que ça, si ce n’est que l’utilisation de la charrue est en train d’être reconsidérée du point de vue de la régulation préventive des adventices. La tendance est à un mode de travail superficiel. L’impact de la charrue dé -

pend des caractéristiques physiologiques des adventices. Les espèces à germination superficielle sont efficacement combattues par l’enfouissement. Cependant, le labour a pour effet de disperser les graines sur tout l’horizon labouré. Cela signifie que l’efficacité de la lutte à long

« Chaque intervention mécanique dans le sol, au-delà de son effet limité de contrôle des adventices, favorise la décomposition de l’humus (et les émissions de CO2 qui en résultent) ainsi que l’érosion. Cela vaut pour le déchaumage et le labour comme pour le hersage et les binages et étrillages répétés. »

Source: DLG-Merkblatt 449

terme dépend de leur durée de survie. En cas de labours réguliers, les graines pouvant se mettre en dormance pendant plusieurs années remontent à la surface et trouvent ainsi des conditions favorables à la germination. Par contre, le labour permet de freiner durablement le développement de différentes adventices à enracinement profond.

Une alternative à la charrue sous certaines conditions

La déchaumeuse et la herse à disque sont principalement utilisées pour le déchau -

Gestion intégrée des adventices dans les grandes cultures

mage et favorisent la germination des graines de mauvaises herbes. Un seul passage est inefficace, une deuxième étape de préparation se révèle nécessaire pour détruire les adventices après leur levée. En termes de régulation préventive, les deux outils offrent une alternative à la charrue, mais comme ils mélangent le sol, les graines sont là aussi réparties sur tout l’horizon travaillé. Ainsi, certaines d’entre elles ne lèveront pas et remonteront plus tard à la lumière du jour, raison pour laquelle l’efficacité à long terme de cette méthode est limitée. La herse à disque, qui travaille le sol superficiellement, est suspectée de tronçonner les adventices pérennes et même de favoriser leur dissémination. Pour le désherbage, il faut veiller, avec les deux outils, à travailler le sol de manière superficielle, mais sur toute la surface.

Vrai ou faux?

Si l’on s’attend à une pression élevée des adventices, la méthode du «faux semis» peut s’avérer pertinente. Elle consiste à effectuer le travail primaire du sol et la préparation du lit de semence trois à quatre semaines avant la date prévue pour le semis. La première vague d’adventices peut ensuite être détruite avec une herse étrille ou un outil travaillant superficiellement le sol (vibroculteur léger avec émotteuse). Il convient de contrôler au préalable la profondeur de germination des adventices et de régler la profondeur de travail en conséquence, afin d’éliminer le plus grand nombre possible de plantules. Cette intervention stimule la germination d’autres graines de plantes indésirables, et cette deuxième vague pourra être détruite lors du semis. Pour que la méthode soit efficace, il faut tra -

Régulation préventive et indirecte des adventices. Régulation directe des adventices. Déchaumage superficiel avec une répétition.

Utilisation de herses étrilles, houes rotatives, sarcleuses et outils similaires.

Technique Agricole Suisse 6-7 | 2024 21 TRAVAIL DU SOL
Travail
primaire du sol soigné, pas trop profond.
Semis régulier (éventuellement après un faux semis). Photos: Ruedi Hunger, Lemken

vailler de manière superficielle et conserver ainsi l’humidité nécessaire à la germination dans l’horizon de semis.

Les mesures de régulation directe

La herse étrille travaille toute la surface, et les modèles modernes peuvent même être utilisés efficacement dans les cultures sur buttes. Les sarcleuses, quant à elles, sont réservées aux cultures en lignes. Leur mode d’action repose sur trois principes: «arracher, sectionner et enfouir». Les interventions avec la herse étrille ou avec la bineuse sont tributaires de l’état du sol et des conditions météorologiques.

Le hersage et l’étrillage

L’effet du hersage repose sur 70 % d’enfouissement et 30 % d’arrachage. L’exploitant qui opte pour le désherbage mécanique dans les céréales choisit (en général) des étrilles à dents travaillant sur toute la surface, indépendamment des lignes. Pour obtenir un bon résultat, la surface du champ doit être plane et bien rappuyée, et la semence déposée avec précision. Si le lit de semence est grossier,

un rouleau doit être monté devant la herse étrille. L’étrille a principalement pour effet d’enfouir les germes et de déraciner ou arracher les plantules. Son efficacité diminue de manière drastique lorsque les adventices ont atteint un stade de développement avancé et se sont établies et bien enracinées. Dans une intervention sur toute la surface, on ne fait pas de différence entre plantes cultivées et mauvaises herbes. Dans les systèmes à ressort, une distinction est faite entre dents directement ou indirectement suspendues.

En diagonale dans le champ

«Avancer tout droit, étriller de travers»: tel est le principe de fonctionnement de l’étrille rotative (roto-étrille). Ses outils, actionnés par le sol, sont montés en diagonale par rapport au sens de la marche. Toute la surface du terrain est travaillée. Les roues en matière synthétique sont équipées de dents disposées en étoile et fixées sur le cadre porteur avec des espacements de 10 à 16 cm. L’ajustement au sol est assuré par la suspension oscillante.

Créer des conditions favorables à une bonne utilisation de la herse étrille

Principes d’utilisation correcte des sarcleuses à socs

D’une manière générale, le sarclage devrait être le plus superficiel possible.

Veiller à un chevauchement suffisant dans les interlignes lors de l’utilisation de plusieurs socs.

Avec un angle d’attaque de 30° par rapport au sens de la marche, les éléments travaillent chacun une bande de 6 à 12 cm de large. L’effet dépend de la vitesse d’avancement, du nombre de dents et du diamètre des étoiles. Grâce au mouvement de rotation, l’étrille rotative, contrairement à l’étrille à dents, peut aussi être engagée sur mulch, car elle ne râtelle pas de matériel. Les grandes largeurs disponibles aujourd’hui et la vitesse de travail de 8 à 10 km/h permettent d’atteindre des rendements à l’hectare élevés. Les dégâts éventuels aux cultures augmentent avec la vitesse, les pertes maximales avoisinant 5 %.

Déterrer l’adventice

La rotary hoe ou houe rotative a été développée il y a une centaine d’années aux Etats-Unis en tant qu’équipement destiné à briser la croûte du sol. L’effet de décroûtage et d’ameublissement est obtenu par des outils rotatifs munis de pointes en forme de cuillères qui pénètrent verticalement dans le sol. Sur le terrain, la première impression avec une

Choisir des conditions optimales pour sarcler, si possible par temps ensoleillé.

En cas d’utilisation de caméras de pilotage et de châssis coulissants, les bras de relevage inférieurs doivent être bloqués.

6-7 | 2024 Technique Agricole Suisse 22 TRAVAIL DU SOL
Dépôt précis et régulier de la semence. Bon rappuyage. Terre sèche, meuble. Photos: Ruedi Hunger Photos: Einböck, Lemken et Ruedi Hunger

Sensibilité des céréales à l’étrillage

Céréale

Orge d’automne

Seigle d’automne

Blé d’automne

Epeautre/triticale

Blé de printemps

Orge de printemps

Sensibilité

Etriller si possible en automne. Sensible au printemps, donc éviter l’étrillage intensif.

Sensible à l’étrillage au printemps. Un étrillage trop intense freine clairement la croissance.

Relativement robuste, peut être étrillé au printemps jusqu’à la fin du tallage. Finir l’étrillage avant le début de la montaison.

Supportent bien l’étrillage. Mais celui-ci devrait être achevé jusqu’à la fin du taillage.

Relativement sensible, le blé de printemps se «rétablit» assez lentement. Ne pas étriller avant le stade de la troisième feuille.

Plus ou moins tolérante. Elle se remet rapidement grâce à sa croissance rapide.

Avoine L’avoine prend mieux le dessus sur les adventices que d’autres céréales. C’est pourquoi une faible intensité d’étrillage suffit.

vitesse de travail rapide est que la houe rotative brasse beaucoup de terre. Cependant, une observation plus attentive montre que le sol n’est pratiquement pas déplacé lors du déterrage des adventices, seule une petite quantité de terre incluant les adventices levées reste dans le creux de la cuillère et est rejetée par le mouvement de rotation. Comme la durée et la distance de projection de la terre diffèrent de celles des adventices, ces dernières retombent à la surface du sol, où elles se dessèchent.

Chaque élément de la houe (roue), dont le diamètre varie entre 50 et 55 cm, est maintenu sous pression par un ressort qui évite le rebondissement sur le sol. Le réglage de la profondeur se fait à l’aide des roues de la houe. Plus la vitesse d’avancement est rapide, plus le travail est superficiel. Les interventions à un stade de développement précoce des adventices (stade fil blanc/cotylédon) donnent de bons résultats.

Superficiel et efficace

«Si le sarclage est tant apprécié, c’est parce qu’on voit tout de suite le résultat». Cette affirmation doit être nuancée. Il est vrai que l’effet à court terme est immédiatement visible, mais c’est le résultat à long terme qui compte. Ainsi, si les adventices annuelles peuvent être bien contrôlées par des passages réguliers, les adventices vivaces (chardons par exemple) sont pratiquement impossibles à éliminer durablement. D’une manière générale, le binage devrait être le plus superficiel possible. L’objectif est de couper les adventices sur toute la surface. Un travail trop profond est contre-productif, parce que des semences présentes dans le sol sont ainsi remises en état de germination, et parce que les déperditions d’eau augmentent. De nombreux outils existent pour les interlignes: socs à patte d’oie, à lame, à lame coudée, etc. Lorsque plusieurs outils travaillent les interlignes, il faut veiller à ce que le chevauchement soit suffisant pour

garantir un sarclage sur toute la surface. Le soc doit être conduit le plus près possible de la culture, mais sans enfouir ni blesser les plantes. Pour éviter ces effets secondaires, l’utilisation de disques ou de plaques de protection est recommandée. C’est particulièrement important pour les sarcleuses à soc pilotées par caméra. Elles peuvent travailler à des vitesses élevées, ce qui augmente le risque d’enfouissement pour les plantes cultivées.

Reste le désherbage sur les lignes des cultures. Plusieurs équipements sont disponibles suivant la nature et l’état du sol, la culture et le stade de développement: sarcleuse à doigts, étrille rotative, sarcleuse à torsion, herse peigne, amonceleuses et autres éléments de buttage.

Qui ne tente rien n’a rien

Face aux exigences de la société, à la pression écologique et à la volonté politique de réduire continûment l’utilisation de produits phytosanitaires, le désherbage mécanique devient de plus en plus intéressant. Il se développe certes dans les cultures biologiques, mais aussi dans l’agriculture conventionnelle. Limiter la régulation des adventices aux seules mesures directes ne suffit pas.

Pendant trop longtemps, la lutte contre les mauvaises herbes s’est focalisée sur la protection herbicide chimique. Aujourd’hui, une approche globale s’impose, du déchaumage à la préparation du lit de semence et aux mesures de régulation directes subséquentes, en passant par le travail primaire du sol. Dit d’une manière un peu provocante: celui qui n’ose pas tirer les conséquences de cette vision globale de la gestion des adventices a perdu d’avance.

Pour plus d‘informations, contactez votre concessionnaire LEMKEN ou votre représentants LEMKEN: Vanessa Peterhans (f/d), GSM: 079 824 32 80, Email: v.peterhans@lemken.com

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Soc en patte d’oie et lame Lelièvre: quels effets sur l’érosion?

On pourrait penser que toutes les bineuses se valent. Une étude de l’Université d’agriculture de Vienne (Boku) a mis en lumière de nouveaux éléments. Il existe notamment des différences relatives vis-à-vis du risque d’érosion.

Ruedi Hunger

Une étude de l’Université de l’Agriculture de Vienne (Boku) met en évidence des dif férences impressionnantes d’effets sur l’érosion en fonction du type d’accessoires montés sur les bineuses. Elle propose une comparaison entre les bineuses équipées de socs en patte d’oie et celles munies de lames Lelièvre. Leur mode de fonctionnement respectif est expliqué brièvement ci-dessous.

• Le soc en patte d’oie

Le soc en patte d’oie est probablement l’outil de binage le plus connu. Son action désherbante consiste principalement à couper la végétation indésirable entre les rangs. Simultanément, la terre projetée en direction de la ligne de culture recouvre les petites adventices. Ce procédé permet de couper directement les adventices et d’entraver la croissance de celles se trouvant à proximité immédiate du rang grâce à la projection de terre. Il en résulte une petite butte de terre au niveau du rang et un creux dans l’interrang. Cependant, en cas de fortes pluies, de plus en plus fréquentes ces derniers temps, de grandes quantités d’eau s’écoulent en peu de temps. Elles se fraient un chemin dans les sillons, à la recherche de la résistance la plus faible. Cela signifie que l’eau ruisselle des rangs vers les interrangs et qu’elle s’écoule ensuite en direction du point le plus bas, en suivant la déclivité du terrain. Cela peut entraîner une érosion plus ou moins importante.

• La lame Lelièvre

Avec le soc Lelièvre, c’est l’inverse qui se produit. En d’autres termes, lors d’un passage de bineuse, la terre a tendance à s’écouler des rangs vers les interrangs. Dès lors, le processus d’érosion est

moindre en cas de fortes précipitations car l’eau ne s’écoule plus dans l’interrang mais tendanciellement en direction du rang cultivé. Si les plantules sont bien développées, elles réduisent considérablement le processus d’érosion. Naguère, les lames Lelièvre étaient très sensibles au bourrage, surtout dans le cas de semis sous mulch. Aujourd’hui, plusieurs fabricants proposent des lames Lelièvre associées à des disques concaves. Le risque de bourrage est ainsi atténué. Ces hypothèses, pour l’instant théoriques, sont étayées par des essais réalisés dans l’étude de la Boku. Ces tests révèlent une érosion sensiblement moins importante sur les surfaces travaillées avec les lames Lelièvre par rapport à celles qui ont été binées avec des socs en patte d’oie.

Le dispositif expérimental

Les essais ont été effectués par la Boku sur une parcelle de soja présentant une pente de 12 %. Deux sous-parcelles ont été exposées pendant une heure à une forte pluie de 70 mm à l’aide d’un simulateur d’irrigation immédiatement après le sarclage. L’eau s’écoulant de l’interligne a été recueillie au bas de chaque parcelle expérimentale par un entonnoir enfoncé dans le sol. En répétant l’expérience trois fois, on a mesuré la quantité d’eau de ruissellement ainsi que la quantité de terre érodée. Selon les spécialistes, cette méthode permet de comparer et de quantifier l’effet d’érosion des deux matériels de binage. L’évaluation des essais a montré un faible écart d’absorption d’eau entre les socs en patte d’oie et les lames Le -

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Les recherches autrichiennes montrent que l’érosion dans l’interrang peut être diminuée de manière efficace au moyen de la technologie des socs Lelièvre. Photos: ldd

lièvre. Les mesures affichent en revanche une différence importante et significative de pertes en terre. A cet égard, l’effet des lames Lelièvre a été nettement plus avantageux. En disposant ces dernières à l’arrière de disques concaves, 64 % (environ deux tiers) de terre en moins a été emportée par l’eau de ruissellement. Concrètement, et dans les conditions d’essai, cela signifie que la bineuse munie de socs en patte d’oie a perdu en moyenne 1,48 t/ha de terre contre seulement 0,54 t/ha avec la variante à lames Lelièvre.

Conclusion

Interpelés par les résultats de cette étude, les pédologues de la Boku vont étendre cet essai à d’autres types de sol. Ces premières observations montrent qu’un passage avec les lames Lelièvre offre certes des avantages immédiats de rendement à l’hectare, mais aussi des effets durables sur la préservation du sol.

Source: mémoire de master Untersuchungen verschiedener Hackgerätevarianten, Université de l’Agriculture de Vienne (Boku), 2023; périodique professionnel Landwirt bio, mars 2024.

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Les socs en patte d’oie ont tendance à former dans l’inter-rang une cavité qui favorise l’érosion.

Chaque tir fait mouche

Des chercheurs de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) et du Centre Laser de Hanovre (D) étudient le potentiel du désherbage au laser. Des profanes se demandent si ce procédé n’est qu’une marotte de scientifique ou une réelle alternative.

Ruedi Hunger

Les préoccupations relatives au désherbage chimique sont légitimes, mais une conversion totale à la lutte mécanique est encore irréaliste. Il est néanmoins important d’examiner suffisamment tôt ces méthodes innovantes et de les utiliser en complément des variantes chimiques et mécaniques. La technologie laser asso -

*L’échelle BBCH indique le stade de développement phénologique d’une plante.

ciée à la reconnaissance d’images et au binage est prometteuse. Elle consiste à détruire les adventices déjà levées à proximité immédiate de la culture (betteraves sucrières par exemple) au moyen d’un rayon laser. L’interligne est maintenu propre par des bineuses, à une distance suffisante de la plante cultivée.

Comment fonctionne un rayon laser?

Le nom «laser» est l’acronyme du terme anglais light amplification by stimulated

emission of radiation, soit «amplification de lumière par émission stimulée de rayonnement». Les rayons laser sont des ondes électromagnétiques. Ils se distinguent des sources lumineuses conventionnelles principalement par la combinaison inégalée d’une intensité élevée, d’une plage de fréquences étroite, d’une grande longueur de cohérence (propriété des ondes) et d’une focalisation nette. Le recours à la technologie laser pour le désherbage nécessite en parallèle une re -

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Le fonctionnement d’une bineuse associée à un équipement utilisant la technologie laser est illustré ci-dessus. Photomontage: ldd

connaissance des plantes à l’aide d’une caméra ainsi qu’un logiciel performant. Un algorithme d’apprentissage profond développe la capacité de subdiviser une image en plantes utiles, adventices et terre.

Le logiciel de traitement d’image doté d’une intelligence artificielle doit être entraîné en conséquence pour distinguer les adventices des plantes cultivées. Pour localiser avec précision chaque plante, le traitement d’image doit être très rapide. L’intelligence artificielle du robot laser «WeLaser», un projet du Centre Laser de Hanovre

(Laser Zentrum Hannover, abrégé LZH), reconnaît correctement environ 90 % des plantes (état en 2023). Le désherbage proprement dit s’effectue ensuite avec un rayon laser qui irradie très brièvement, mais de manière intense, la zone de croissance de la plante. Pour cela, une fenêtre de tir est nécessaire. Les chercheurs doivent encore déterminer le bon angle d’incidence pour le rayon laser. Celui-ci devrait se situer entre 11 et 45 degrés.

L’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) a également lancé un projet de

robot laser. Ce robot, appelé «Caterra», a été testé sur le terrain en 2022 et 2023 (voir photos ci-dessous).

Le moment de l’application

Comme pour les procédés chimiques ou mécaniques, le moment de l’application joue un rôle important dans l’utilisation du laser. Pour obtenir un résultat satisfaisant, il est essentiel de traiter tôt, c’est-àdire avant la formation de plantes fortes et résistantes. Les traitements précoces, lorsque les plantes se trouvent au stade BBCH*13, offrent un taux de réussite de 65 %. Au stade BBCH 21, le succès n’était plus que de 20 %. En cas de double application (BBCH 13 + 22), la proportion a même atteint 85 %. Le système reconnaît mieux les adventices dicotylédones que les graminées, monocotylédones.

Court mais intense

Les dommages thermiques générés sur la plante par le laser sont obtenus avec un faisceau laser de plus de 100 degrés et de moins de 5 mm d’épaisseur. La température d’environ 55 degrés qui détruit les cellules est maintenue pendant plusieurs secondes. Comme les cellules touchées représentent la zone de croissance de la plante, l’adventice est freinée dans sa croissance et dépérit. Cette dernière n’est pas arrachée et la terre n’est pas perturbée. Une fois l’adventice détruite, les fertilisants et l’eau sont disponibles pour les plantes cultivées.

Le robot laser du Centre Laser de Hanovre a atteint sa cible dans 80 % des cas, ce avec une précision de 3 à 5 mm. Actuellement, ce robot laser atteint une vitesse de 2 km/h. Ce n’est certes pas une allure époustouflante, mais cela représente néanmoins plus d’un demi-mètre par seconde et nécessite tout de même une intelligence artificielle très rapide.

Conclusion

Le procédé basé sur le désherbage au laser à proximité immédiate des plantes cultivées convient pour équiper des robots ou comme composant autonome sur les bineuses (photo page précédente). Il n’est pas encore possible d’évaluer dans quelle mesure la technologie laser pourra un jour être réellement utilisée pour la régulation des adventices. Il est important de garder à l’esprit que seules des alternatives applicables sur le terrain et financièrement supportables pourront remplacer le désherbage chimique.

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Aurel Neff et Patrick Barton de l’EPFZ posent à côté du robot laser «Caterra». Photo: Schweizer Bauer Ce robot utilise principalement l’intelligence artificielle et la technologie laser. Photo: EPFZ

Le binage devient un plaisir

La gestion automatique par section permet de relever ou d’abaisser séparément les dispositifs de binage. Cette commande sert à réduire les chevauchements et les zones non travaillées, bref, à obtenir une meilleure qualité d’intervention.

Ruedi Hunger

«La coupure de sections évite les lacunes et les chevauchements sur les terrains irréguliers, notamment les parcelles allongées, en forme de coin, soumises à des exigences de distances ainsi qu’à la limite des champs». Voici la définition de la coupure de sections à laquelle on se réfère dans le domaine de la pulvérisation. Cependant, la lutte mécanique n’utilise pas de produits phytosanitaires, mais vise à endommager ou à enfouir les adventices.

Qu’est-ce que la coupure de tronçon?

La coupure de sections, ou «section control», est de nos jours au point sur le plan technique. On veillera en premier lieu à régler correctement le système, car il comporte de nombreux paramètres qui influent sur la précision du relèvement et de l’abaissement des dispositifs de binage. La coupure de sections a été utilisée sur les semoirs monograines, les épandeurs d’en-

grais, les pulvérisateurs, ainsi que sur les planteuses et les semoirs avec fertilisation liquide simultanée, avant de faire son apparition sur les bineuses et les outils de désherbage. Elle contribue à faciliter le travail du conducteur et à préserver l’environnement et les cultures. Cette technologie implique la commande électrique des sections. Pour cela, la commande par tronçon nécessite les données du système de positionnement par satellites DGPS (+RTK) et utilise l’Isobus pour commander l’appareil. La condition de base pour le fonctionnement sur les bineuses du contrôle de sections, ou de la commande automatique par tronçon, est la commande électrique de chaque dispositif de binage à partir du terminal Isobus ou du terminal conventionnel.

Assistance pour le conducteur

La part de gestion automatique des sections augmente proportionnellement à la largeur de travail pour tous les matériels.

Elle appartient désormais souvent à l’équipement standard. L’avantage principal apporté aux bineuses consiste en leur maniement plus précis avec des largeurs de travail en constante augmentation. Il est probable, bien que cela ne soit pas impératif, que le semis ait déjà été effectué avec une coupure de sections. Lorsque le conducteur n’est plus en mesure d’évaluer correctement le chevauchement des rangées de plantes avec la commande manuelle, le contrôle de sections lui facilite grandement la tâche. L’utilisateur évolue aujourd’hui dans un contexte de plus en plus sensible à l’environnement nécessitant une grande qualité d’exécution du travail. Il s’agit essentiellement de tâches de routine comme la conduite et la régulation du tracteur et de l’outil porté, ainsi que la manipulation correcte des éléments de commande. Le conducteur doit simultanément conserver une vue d’ensemble du champ très astrei -

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Une commande par tronçon peut être activée manuellement ou automatiquement à l’aide de la coupure de sections par GPS. Photo: Lemken

gnante. Il doit parfois respecter des distances-tampons (quoique le désherbage purement mécanique est moins soumis à cette obligation). La somme de ces exigences entraîne certes des contraintes physiques moindres au quotidien, mais une charge mentale croissante. La coupure de sections permet d’alléger cette charge ainsi que les contraintes.

Un aperçu des constructeurs

Quelques exemples de mise en œuvre de la commande par tronçon sont présentés ci-après.

• Amazone/Schmotzer

En utilisant la coupure automatique de tronçons, ou «section control», on peut relever et abaisser séparément les différents dispositifs de binage. On évite ainsi d’endommager les cultures, car les parallélogrammes se relèvent individuellement lors du franchissement de la limite de la parcelle ou sur les bordures. La commande est manuelle, ou automatique par GPS. Le conducteur dispose à cet effet d’un terminal tactile de 8 pouces.

• Einböck

Le relevage hydraulique des éléments de binage avec le contrôle de sections est commandé automatiquement par GPS ou manuellement par interrupteur à pression. Pour ce faire, chaque élément dispose de son propre vérin hydraulique à même de le soulever. Les éléments peuvent ainsi être levés jusqu’à 35 cm de hauteur, et effectuer le passage sans arracher ni endommager les cultures, même sur les terrains inégaux et en tournière. Le relevage hydraulique peut également équiper les

bineuses à doigts. La commande GPS coordonne précisément le relevage de chaque élément en fonction du bord ou de la fourrière prédéfinis.

• Horsch

Les avantages du «RowLift» concernent les chevauchements en limite de champ et en tournière, ceux-ci étant réduits au minimum. Une qualité de travail constante sur l’ensemble du champ est ainsi assurée. Le relevage reste précis même à une vitesse de travail élevée. La fonction coupure de sections par Isobus permet un relevage automatique de chaque élément.

• Lemken

Lorsque les parcelles de culture se terminent en pointe ou que des bordures

doivent être laissées libres, les parallélogrammes des éléments Combi peuvent se relever manuellement ou individuellement à l’aide de la coupure de sections. Les plantes cultivées sont ainsi protégées de manière fiable. En outre, chevauchements et lacunes sont réduits. Par ailleurs, le relevage automatique par la coupure de sections soulage le conducteur et lui permet un travail sans fatigue. Avec le logiciel «iQblue Weeder», Lemken intègre pour la première fois la commande complète d’une herse, y compris la gestion de la caméra et des sections, via un système Isobus. Les éléments sont affichés sur le terminal «CCI 800» ou «CCI 1200».

• Pöttinger

Pöttinger équipe en option ses bineuses «Flexcare» de la commande confort Profiline. Les machines peuvent ainsi se commander par le terminal du tracteur compatible Isobus ou par un autre terminal. L’alimentation en huile nécessaire est assurée par un système hydraulique à détection de charge. A cette fin, chaque élément de binage est équipé d’un vérin hydraulique à double effet. Les différents dispositifs de binage (sections) peuvent se relever et se replacer d’une simple pression du doigt sur l’écran ou automatiquement par GPS à la limite du champ ou en tournière. La coupure de sections permet aussi bien le relevage simultané de tous les éléments bineurs que la commande séparée de ces éléments sur des parcelles anguleuses. La mise en place et le retrait s’effectuent de manière précise et automatique lors du passage sur un rang transversal.

Exemple classique de commande au moyen de la coupure de sections. Illustration: Einböck
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Les éléments de binage sont relevés de manière fiable et suffisamment haut pour éviter tout dommage aux plantes. Photo: Amazone/Schmotzer

La diversité des dents non animées est presque illimitée dans l’agriculture. Leur extrémité peut être droite, coudée, angulaire, et aussi posée à plat sur le sol.

Toutes ces dents qui grattent

Dents de herse, dents étrilles: difficile de s’imaginer aujourd’hui un monde de machines dépourvu de dents non animées. Il s’en trouve un peu partout, sur les outils de travail du sol, les semoirs, ainsi que sur les matériels de désherbage et d’entretien de prairies.

Ruedi Hunger

Des dents à herser, il y en a à peu près partout et de toutes formes, bien qu’elles demeurent généralement simples et basiques. L’effet de ces dents non animées est souvent sous-estimé, voire ridiculisé. Néanmoins, leur quasi-omniprésence souligne leur importance qui est à la mesure de leur facilité d’entretien. Malgré leur apparence anodine, il faut veiller à certains points pour qu’elles remplissent correctement leur rôle. La diversité des dents est presque illimitée. Il en existe avec et sans spires, ces dernières pouvant être situées en position plus ou moins

haute. Certaines spires sont serrées les unes aux autres, d’autres plus espacées. Les dents de herse sont également dotées de différentes extrémités, parfois droites, parfois coudées, angulaires, et même posées à plat sur le sol. Elles se distinguent aussi les unes des autres par leur forme, leur longueur et leur diamètre, ainsi que par le type d’acier utilisé.

Force et déviation

Une dent de herse est toujours «traînée». En cas d’utilisation par à-coups, la dent élastique se casse ou se plie. Le degré

d’inclinaison vers l’arrière peut cependant varier. La capacité de flexion est déterminée par l’épaisseur du matériau. En d’autres termes, plus le ressort est épais, plus la herse est stable et élastique. La force nécessaire pour provoquer la flexion du ressort constitue une autre caractéristique de toutes les dents non animées. La déviation peut se faire dans le sens de la marche (sens longitudinal) ou perpendiculairement à celui-ci (sens transversal). Si une force faible suffit pour une importante déviation dans le sens longitudinal, cela indique que les dents s’adaptent bien

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Photo: Heinz Röthlisberger

au sol. Il s’agit ici de la résistance au levage qui commence derrière les spires, ou derrière le point de fixation pour les dents dépourvues de spires. La dent est d’autant plus élastique que la longueur du levier est importante. Les bineuses sont souvent équipées de dents de herse de petite section dotées d’une longueur de levier plus importante. Le nombre de spires joue aussi un rôle. Plus le nombre de spires est élevé, plus la dent se comporte de manière élastique. Le «coil», c’est-à-dire les spires, doit se contracter pendant le travail. A défaut, la dent travaille en sens inverse du ressort, ce qui présente un risque de rupture. Il convient d’en tenir compte notamment lorsqu’un outil est utilisé attelé tantôt à l’arrière, tantôt à l’avant. Il existe des dents convenant pour les deux sens de déplacement.

Un exemple: la herse étrille

L’étrille est sans doute l’exemple le plus connu parmi les différents types de herses non animées. Les facteurs de succès décisifs sont le moment d’intervention, la nature du sol et l’agressivité de la herse. En règle générale, les étrilles sont dotées de dents de 6 à 8 mm (max. 10 mm) de diamètre. Leur but consiste à arracher ou ensevelir les germes d’adventices. Pour ce faire, une forte contre-pression est superflue. Il n’est donc pas opportun d’équiper une herse de précision de dents courtes pour désherber. D’une part, le risque d’endommager les cultures augmente avec un levier court et, d’autre part, de tels outils ont davantage tendance à bourrer. Parmi les étrilles à dents utilisées pour l’entretien des cultures, une distinction est faite entre les systèmes de dents à ressort direct et indirect.

Les dents à ressort direct

Parmi les avantages des dents à ressort direct figurent le mouvement circulaire des dents, l’effet autonettoyant des vibrations et le déterrage efficace des racines des adventices qui en résulte. La pression des dents augmente avec l’ampleur de la déviation.

• Le recours à des dents coudées (courbées) de 8 mm, longues de 490 mm est conseillé dans les sols lourds.

• Dans les sols pierreux, il faut utiliser uniquement des dents «traînantes» de 8 mm de diamètre et de 490 mm de longueur se terminant par une pointe plate pour éviter de remonter des pierres à la surface.

Les dents à ressort indirect

Contrairement aux dents à ressort direct, les dents à ressort indirect exercent une force de pression sur le sol quasi constante, même en cas d’irrégularités du terrain (voir schéma ci-contre en haut). La force de pression reste constante sur toute la course du ressort.

Treffler, pionnier de la suspension indirecte des dents, obtient cet effet grâce à un «système de ressort dans le ressort». Horsch monte un dispositif à double ressort. Agri Farm nomme sa herse à dents à ressorts individuels «herse proportionnelle». APV équipe également chaque dent d’un ensemble de ressorts de compression sous forme d’un système dents-ressorts. Einböck se sert également d’un dispositif à double ressort assurant une pression constante des dents. Hatzenbichler propose un système de «ressort pneumatique à une chambre» avec régulateur de pression proportionnel. Pöttinger équipe ses herses étrilles d’un système à ressort de compression, alors que Lemken prévoit un système à pression constante avec réglage hydraulique de la pression des dents.

Herse de précision: les dents de nivellement

Selon le type de sol et les éléments semeurs, les semoirs disposent souvent d’une herse suiveuse ou d’une herse de recouvrement. Des éléments à dents coudés, pénétrant verticalement dans le sol ou plus ou moins en biais/vers l’arrière, sont utilisés. Leur fonction consiste à niveler le terrain à l’arrière des socs et à refermer les sillons éventuellement encore ouverts. Horsch propose deux possibilités pour la «Versa»: une herse lourde pour les conditions de semis difficiles ou des dents coudées. Kuhn équipe son «Espro» d’une herse de semis munie d’un réglage de l’inclinaison sans outil. La herse du «Cataya» d’Amazone peut être relevée si besoin au moyen d’un axe. Lemken équipe le «Solitair DT» d’une herse à deux rangées optionnelle. Une herse simple est également proposée en option chez Lemken. Kverneland propose ses semoirs équipés d’une herse étrille.

Herse à chaumes: les dents répartissent la paille

L’incorporation régulière de la paille dans les strates supérieures du sol constitue un critère de qualité important d’hygiène au champ. Les résidus de paille et autres rémanents mal répartis, peuvent compromettre les opérations ultérieures de préparation et de semis. La herse à chaumes assure de bonnes conditions pour l’engrais vert suivant. Elle doit résister à de très fortes contraintes lorsqu’elle est tirée sur un sol aussi encombré. C’est pourquoi les dents ont généralement une épaisseur de 12 à 16 millimètres. Des dents doubles sont parfois utilisées. Les ressorts des dents sont placés de diverses manières. Les herses à chaumes nécessitent de longues dents afin de garantir un travail efficace. Elles existent en diverses configurations comprenant jusqu’à six rangées de dents et sont parfois précédées d’un rouleau à couteaux ou de disques gaufrés destinés à couper et étaler la paille.

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• Il est préconisé d’utiliser des dents coudées de 6,5 mm, d’une longueur de 380 mm dans les sols «moyens».

• Des dents coudées de 6,5 mm et d’une longueur de 490 mm sont recommandées dans les sols très légers.

• Souvent, la herse étrille est employée sur sur des types de sols variés. C’est pourquoi on la munit de dents universelles coudées de 7 mm de diamètre et de 490 mm de longueur, une taille qui contribue à compenser les irrégularités de la surface du sol.

• Pour les utilisations spéciales, il est recommandé d’utiliser des dents d’un diamètre de 7 mm et d’une longueur de 600 mm.

Herse suiveuse: les dents contre les adventices

Sur une combinaison d’outils de déchaumage, on peut monter une herse à dents étrilles simple ou double comme outil suiveur derrière des éléments munis de dents plates ou de pattes d’oie. Les vibrations de ces dents étrilles séparent du sol les adventices coupées pour les laisser sécher en surface. Il s’agit d’un précieux travail préparatoire au désherbage mécanique qui améliore l’hygiène au champ. Si le sol est humide, un passage à la herse étrille (plutôt qu’un rouleau) peut nettement améliorer le résultat. Il est important que même les grandes quantités de paille puissent s’écouler sans bourrage et donc que la herse étrille travaille le plus efficacement possible. Les herses suiveuses devraient être facilement réglables, afin de garantir un bon suivi de la surface.

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Des matériels pour l’écimage

Lorsque les adventices «s’emballent», il est urgent de faire preuve de créativité. L’écimage manuel pour éliminer les inflorescences qui dépassent les cultures en hauteur est une tâche pénible et chronophage. Il existe au moins deux machines capables de s’en charger. Le coût d’acquisition est cependant très élevé.

Ruedi Hunger

Les adventices peuvent dépasser les cultures en hauteur pour de multiples raisons. Une régulation tardive ou insuffisante au printemps, ou l’apparition de résistances aux herbicides, sont susceptibles de favoriser certaines d’entre elles au point de les voir proliférer en masse: vulpins des champs, chardons, chénopo -

des ou agrostides – les agriculteurs ne les connaissent que trop bien. Les spécialistes considèrent qu’environ 40% des adventices levées produiront à leur tour des graines qui seront égrenées avant ou pendant la moisson, ce qui fera augmenter le stock grainier dans le sol. Toutes les adventices ne produisent pas des inflores-

cences dépassant les plantes cultivées (céréales, etc.) en hauteur. Si nous réussissons à les écimer ces dernières et à les évacuer, ce serait une contribution appréciable à l’hygiène au champ. Comme à ce moment, la phase de croissance générative est pour ainsi dire terminée, la plante ne produira plus de nouvelles tiges.

6-7 | 2024 Technique Agricole Suisse 34 TRAVAIL DU SOL
La société finlandaise Lyckegard a conçu le «CombCut» pour l’attelage 3-points. Photo: Lyckegard

Les engins en chiffres

Constructeur Lyckegard CombCut Zürn Top Cut

Largeur de travail 6 m / 9 m 9 m / 12 m / 18 m

Hauteur de coupe Variable (relevage frontal/arrière) Réglable de 30 cm à 160 cm

Diamètre du rabatteur

Poids

Aucune indication 75 cm

950 kg / 1250 kg

3700 kg (avec 12 m de largeur de travail)

Vitesse 10 à 15 km/h 6 à 10 km/h

Adventices ciblées

Prix indicatif

Qui a inventé cette merveille?

Zürn bien sûr, mais pas tout seul! L’entreprise Zürn-Technik établie dans le Bade-Wurtemberg (D) fabrique certes la machine, mais celle-ci fut inventée en 2017 par Romain Bouillé. Ce jeune agriculteur français du Bassin parisien contacta en 2019 Zürn-Technik, constructeur de lamiers pour moissonneuses-batteuses. Il chargea cette société de la production en série. Dans les régions entourant la Seineet-Marne (Bassin parisien), les problèmes de résistances étaient tellement sérieux que certains céréaliers traditionnels ont dû restreindre, voire abandonner les cultures. Le concept «couper et évacuer» promet une réduction massive du potentiel grainier.

Chardons, moutarde sauvage, oseille ronde, chénopodes, bleuets

Chardons, agrostides, vulpins des champs, ray-grass, chénopodes

Aucune indication CHF 100 000.−

Le procédé Zürn s’adresse surtout aux exploitations soucieuses d’une gestion écologique, que le constructeur fait profiter d’une assistance technique. La machine nommée «Top Cut Collect» écime les adventices dépassant en hauteur la culture en place, et recueille les tiges coupées dans une trémie. Elle comporte une flèche gauche et une flèche droite. L’élément central est la double barre de coupe ESM. La hauteur de travail ou d’écimage se règle entre 30 et 160 cm. La barre de coupe est surmontée d’un rabatteur hélicoïdal à entraînement hydraulique qui amène les inflorescences sans à-coups jusqu’au transporteur à tapis (d’une largeur de 50 cm). L’absence de chocs est essentielle pour empêcher les graines

d’adventices de tomber au sol et de polluer le champ. Le rabatteur n’est pas équipé de dents élastiques, mais de brosses. Une bande transporteuse évacue ensuite les végétaux coupés vers une trémie de 7000 litres.

Le concurrent venu du Nord

Le constructeur finnois Lyckegard propose une machine similaire, le «CombCut», qui se monte de préférence sur le relevage hydraulique frontal, mais avec un dispositif de marche arrière, le montage sur le relevage arrière est aussi possible. Le «CombCut» n’a pas de transporteur à bande, ni de chariot récupérateur. Les tiges coupées sont simplement déposées au sol. Lyckegard recommande d’utiliser son système dès qu’on constate une différence de hauteur nette entre les cultures et les inflorescences d’adventices (chardons, moutarde des champs, rumex, chénopodes...). Le «CombCut» est en principe utilisable durant tout la période végétative, mais il est fortement recommandé de ne pas attendre que les graines d’adventices arrivent à maturité et commencent à s’égrener, car les végétaux coupés sont abandonnées sur le champ.

Conclusion

Ces machines offrent une possibilité bienvenue de venir à bout des inflorescences d’adventices qui dépassent des cultures en hauteur. Comme toujours, mieux vaut éviter de laisser la situation dégénérer. Pour la mécanisation d’une exploitation seule, ces machines sont trop coûteuses. Mais une acquisition à un niveau inter-entreprise ou régional est envisageable.

La société Zürn-Technik a exposé son Top Cut Collect à l’Agritechnica 2023. Photo: Ruedi Hunger L’avantage des machines traînées est leur trémie de 7000 litres pour évacuer les végétaux coupés. Photo: Zürn
Technique Agricole Suisse 6-7 | 2024 35 TRAVAIL DU SOL

Faire face aux résistances à l’échelon de l’exploitation

La multiplication des phénomènes de résistance est un sujet récurrent en lien avec la protection phytosanitaire et le désherbage chimique. Eviter ces résistances vis-à-vis des produits de traitement est un défi dont l’ampleur ne cesse de croître.

Ruedi Hunger

Il faut d’abord savoir que la pulvérisation chimique ne peut pas puiser dans une réserve illimitée de substances potentiellement substituables aux principes actifs ou aux groupes de principes rendus inopérants par l’apparition de résistances. Il

* L’organisation HRAC a pour but de développer des mesures pour pallier les résistances aux herbicides. Ses principaux membres sont BASF, Bayer CropScience et Syngenta.

importe donc que les produits phytosanitaires à action spécifique ne soient pas exposés à une forte pression sélective. Facile à dire, mais ô combien difficile à mettre en œuvre.

Reconnaître les prémisses

Les résistances sont la conséquence d’une utilisation excessive et déséquilibrée d’herbicides pour lutter contre les plantes indésirables (adventices). Elles résultent

aussi de certaines pratiques: assolements trop rapprochés, rotations trop chargées en céréales, absence d’alternance entre cultures d’été et d’hiver, semis précoces des céréales d’automne. Le problème est aggravé par le manque de diversité des substances actives et l’appel trop fréquent aux mêmes mécanismes d’action. Ces dernières années, l’alternance nécessaire des principes actifs était devenue impraticable du fait que la quasi-totalité des pro -

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La protection phytosanitaire chimique est clairement affaiblie par des résistances. Photo: Kuhn

duits importés ne comportaient que des mécanismes d’action connus ou des substances actives déjà disponibles sur le marché. On serait alors tenté de croire que nos industries chimiques n’auront aucun mal à développer de nouveaux herbicides ou mécanismes. Loin de là! Le développement d’herbicides basés sur des principes actifs inédits est très coûteux. La recherche de nouveaux principes actifs dépourvus d’impact négatif sur les cultures et – fait très important – possédant la compatibilité environnementale requise se complique toujours davantage.

Etablir des définitions

Les principes actifs disponibles pour le désherbage sont classés selon leur mécanisme d’action et leur structure chimique. L’organisation HRAC, acronyme de Herbicide Resistance Action Committee* (Comité d’action contre les résistances aux herbicides), a développé un schéma largement reconnu. Selon sa définition, on entend par résistance l’aptitude héréditaire de certaines plantes nuisibles – existant naturellement au sein d’une population d’adventices donnée – à survivre aux traitements herbicides qui, normalement pourraient lutter efficacement contre cette population. Il convient de distinguer entre:

• Les résistances par blocage de l’accès au site d’action

Une mutation du génome de la plante empêche l’herbicide de parvenir à son

site d’action dans la plante. L’effet herbicide est alors inhibé. Ces résistances prédominent parmi les adventices à larges feuilles.

• Les résistances non liées à un site d’action (résistances métaboliques)

Ces résistances comprennent différents processus biologiques qui empêchent l’herbicide d’atteindre le site d’action

« Selon la définition du HRAC, on entend par résistance l’aptitude héréditaire de certaines plantes nuisibles existant naturellement au sein d’une population d’adventices à survivre aux traitements herbicides qui, normalement, pourraient lutter efficacement contre cette population. »

avec une concentration efficace. La résistance métabolique peut même agir contre des substances actives encore en attente d’homologation. Largement répandue parmi les graminées, elle peut être due à une réduction de la dose, volontaire ou subie.

• Les résistances croisées

Les résistances contre plusieurs substances actives résultent d’un mécanisme de résistance unique. Selon sa nature, elles peuvent se produire tant entre substances actives ayant le même mécanisme d’action qu’entre substances actives provenant de mécanismes d’action différents.

• Les résistances multiples

Cette forme de résistance agit contre différentes substances actives résultant de la présence de plusieurs mécanismes de résistance dans une seule et même plante.

Mieux vaut prévenir que guérir … … même sachant qu’il est hélas souvent trop tard. La résistance aux herbicides commence généralement par un petit nombre de plantes présentant une faible sensibilité aux herbicides. De telles plantes pionnières existent dans toute population naturelle. L’application répétée d’herbicides partageant le même mécanisme d’action amène une pression de sélection: les plantes sensibles sont éliminées, tandis que les plantes résistantes prolifèrent. Faute d’une stratégie visant à bloquer ce processus de sélection, les individus résistants de la population finissent par devenir dominants. Le temps nécessaire à une population d’adventices pour devenir dominante dépend du nombre de substances actives mobilisées et intégrées dans la culture ou participant à la rotation.

La vitesse de développement des résistances dépend non seulement de la sélection par les herbicides, mais aussi des facteurs biologiques des adventices, à savoir:

• du nombre d’individus résistants dans la population de plantes d’origine,

• de la taille du stock grainier dans le sol,

• du potentiel de reproduction et de la capacité de germination des adventices,

• de la «vigueur» des adventices résistantes.

Histoire et évolution de la formation des résistances

Dès les années 1960, on signala les premières pertes d’efficacité pour certaines hormones de croissance. Ces signes avant-coureurs furent largement ignorés. On découvrit dans la décennie suivante les premières résistances aux triazines, qui finirent par alerter professionnels et scientifiques. L’emploi fréquent de triazines pendant ces années provoqua une

Technique Agricole Suisse 6-7 | 2024 37 TRAVAIL DU SOL
La situation empire et exige une gestion des résistances comprenant entre autres le retour à une rotation optimale des cultures. Photo: Ruedi Hunger

explosion des cas de résistance aux triazines, surtout chez les adventices dicotylédones dans le maïs. L’introduction d’herbicides contenant des substances actives de la catégorie des inhibiteurs ACCase et ALS désamorça temporairement la situation à partir, grosso modo, de 1980. Le soulagement fut de courte durée car, à court ou à moyen terme, ces substances actives ont été sélectionnées par la résistance.

En Amérique du Nord et du Sud, la mise en place de cultures OGM tolérantes au glyphosate vers 1995 chamboula une nouvelle fois la gestion des adventices. Cet épisode déboucha sur une situation chaotique en ce qui concerne les adventices résistantes au glyphosate, qui dut être désamorcée par une combinaison de tolérances au glyphosate et à l’auxine inhibitrice dans les cultures OGM. C’était une démarche à courte vue, qui aboutira tôt ou tard à la sélection d’adventices mutées.

Gestion des résistances sur les exploitations agricoles Récemment encore, les herbicides passaient pour la méthode la plus efficace et, dans la plupart des cas, aussi la plus économique et la plus fiable, de lutte contre les adventices. Les cas de résistances récurrents entraînent des conséquences économiques durables. C’est d’autant plus le cas lorsqu’on est amené à renforcer les traitements herbicides tout en subissant quand-même une recrudescence de pertes de récolte par insuffisance de traitements. Dans la gestion des résis-

tances sur l’exploitation, le principal instrument de planification est l’assolement. Une large rotation des cultures est la garantie d’une flore adventice qui ne soit pas dominée par des espèces difficiles à combattre (ex. le vulpin des champs).

Le travail primaire du sol est décisif puisque de lui dépendent certes la composition des espèces, mais aussi les caractéristiques de levée et la densité des adventices. L’utilisation de la charrue est notamment l’occasion de conflits d’intérêts entre la protection des sols et la régulation préventive des adventices.

Finalement, la conduite de la culture, depuis le choix des variétés, jusqu’à la densité du peuplement, en passant par la date des semis, joue un rôle non négligeable dans la prolifération des adventices. La création d’un «faux semis» est susceptible en particulier de stimuler la

germination. Le faux semis permet, avant le semis proprement dit, d’anéantir une première vague d’adventices par des moyens mécaniques ou à l’aide d’un herbicide non-sélectif.

Récapitulatif

La génération d’adventices résistantes aux herbicides est un processus complexe, dans lequel de nombreux facteurs sont susceptibles d’intervenir. On a tendance à sous-estimer la dynamique de la formation des résistances. Inutile d’attendre, avant de réagir, que l’efficacité des herbicides disponibles soit fortement compromise. Pour ne pas risquer des pertes de rendements et voir certaines cultures devenir impraticables, la gestion des résistances sur l’exploitation est la seule alternative viable (source: DLG Merkblätter n° 427 et 432).

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Pour pallier la recrudescence des résistances, différents procédés mécaniques constituent un véritable substitut. Photo: Ruedi Hunger

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«Fini les souris!»

La société Goodnature a développé le piège en kit «A24», un produit sans poison pour attraper les souris et les rats, qui peut être utilisé aussi bien en plein air que dans les bâtiments. Technique Agricole Suisse a pu tester plusieurs pièges de ce type.

Martin Abderhalden*

La lutte contre les souris et les rats est souvent complexe. En outre, dans de nombreux pays, il arrive qu’une lutte avec du poison soit interdite. Le constructeur néozélandais Goodnature opère dans cette thématique depuis plus de 20 ans et a désormais développé, avec le piège en kit «A24», un produit dépourvu de poison qui sera distribué par Gallagher.

* Martin Abderhalden est agriculteur. Il teste régulièrement des machines et des installations pour le compte de Technique Agricole Suisse.

Outil high-tech

Le piège, qui paraît quelque peu encombrant à première vue, est truffé des technologies les plus modernes. Le kit de base se compose d’un corps en plastique avec canal vertical, d’une pompe à appât, de cartouches de gaz, de cartes d’identification et d’un compteur numérique de coups. Lorsqu’un rongeur touche le déclencheur fixé en partie supérieure du canal de capture, le goujon précontraint par une cartouche de gaz se libère et tue l’animal d’un grand coup dans la nuque. Le cadavre tombe par gra -

vité et est souvent éliminé par des chats ou des oiseaux. Une cartouche de gaz suffit pour 24 déclenchements et peut être remplacée sans outil. Au-dessus du canal de capture se trouve un capuchon sur lequel est vissée la pompe à appât automatique. La plaquette de verrouillage magnétique de la cartouche, formée de façon très originale d’une pièce de monnaie néozélandaise de 10 cents, doit être retirée avant son installation afin d’activer le mécanisme de pompage automatique. A chaque déclenchement du piège, un peu de gaz sous pression est

Avec le piège à souris «A24», les rongeurs nuisibles peuvent être éliminés sans poison et pratiquement sans douleur. Photos: Martin Abderhalden
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alors utilisé pour faire sortir un peu de produit attractif. Disponible en différents arômes, celui-ci se conserve durant six mois environ.

Montage du piège

Le piège est monté sur le support livré, pouvant être fixé à un mur, un arbre ou un poteau à l’aide de vis appropriées. Avec ce support, le piège peut aussi être positionné au sol de façon penchée. C’est d’ailleurs de cette manière que les meilleurs résultats de capture ont été obtenus. Le panier de protection optionnel garantit que les oiseaux et insectes utiles ne soient pas pris au piège.

Déterminer l’emplacement optimal

Trouver à un emplacement donné des crottes ou des trous de campagnols ne signifie pas pour autant que l’on puisse attraper aisément les rongeurs nuisibles à cet endroit. Les animaux étudient précisément leurs sources d’alimentation et ne consomment qu’à des endroits où ils se sentent bien. Des cartes d’identification indiquent quel est l’endroit le plus approprié pour la mise en place du piège. Ces cartes contiennent un produit sans poison attirant souris et rats.

On choisit ensuite quelques emplacements où le placement d’un piège pourrait valoir la peine et une carte d’identification pliée y est déposée. Un peu de produit attractif sort à l’endroit plié et attire les rongeurs. Des traces de morsures sur le bord du carton renseignent sur la présence et le type d’animaux.

Nourrir, puis attraper

Pour réussir la lutte, il est important de déposer un peu d’appât autour du piège et sur le piège lui-même. Les animaux s’habituent rapidement et se sentent en sécurité, ce qui augmente considérablement la réussite de leur capture. Le nourrissage est ensuite complètement arrêté et il ne reste alors plus d’appât qu’en hauteur dans le piège. Ce piège «A24» est conçu pour que les rongeurs nuisibles soient éliminés rapidement et généralement sans douleur. Après chaque déclenchement, le piège est tout de suite à nouveau opérationnel et autorise ainsi une lutte permanente.

Extension intelligente

Les cadavres étant fréquemment «éliminés» par d’autres animaux, il n’est souvent pas évident de connaître si des déclenchements ont eu lieu et leur nombre. Des outils d’extension permettent de remédier à cette situation. Il existe ainsi un compteur de coups numérique pouvant être fixé à la cartouche de gaz. Après 24 déclenchements, la cartouche de gaz doit être remplacée, et le compteur peut ainsi être remis à zéro. Le piège peut aussi être équipé du «Smartcap», qui transmet sur une application mobile, via bluetooth, des informations relatives à l’appât, au niveau des cartouches de gaz et du nombre de déclenchements. Avec cette application pour smartphone, un grand nombre de pièges peuvent être managés. L’application n’est pour le moment proposée qu’en anglais.

Les cartes d’identification renseignent sur les emplacements de pièges adaptés. Les traces de morsures en témoignent.

Le Goodnature «A24» en bref

Domaines d’utilisation: en plein air, dans les bâtiments, y compris dans le secteur agro-alimentaire

Fonctionnement: à charge de CO2, dispositif de percussion à broche de grande taille

Capacité: 24 coups par cartouche de CO2

Pompe à appât: autonomie de six mois

Accessoires: support, boîte de capture, kit de mise à niveau «Smartcap», panier protégeant les auxiliaires

Prix: kit de base CHF 125.–; piège intelligent et accessoires CHF 175.–; kit professionnel CHF 235.–

Données du constructeur

Aussi dans le secteur alimentaire

Des groupes agro-alimentaires réputés et de grande taille engagent avec profit le piège «A24» dans leurs locaux et entrepôts. Dans ce secteur, le recours à ces pièges spéciaux apporte une aide précieuse. Le bac de récupération intégré permet une vidange sans contact.

Conclusion

Au cours de nos tests, trois pièges ont été positionnés en plein air et dans les bâtiments. Le taux de réussite le plus élevé a été obtenu avec un piège placé près de la zone de stockage des balles enrubannées. Que la température soit chaude ou glacée, les pièges ont toujours travaillé de façon fiable. La pompe à appât, élément essentiel, a elle aussi fonctionné de façon impeccable.

Positionner correctement les pièges et prendre son temps pour appâter sont importants. Tous les composants du piège sont construits en matériaux robustes, ce qui se ressent aussi dans les prix: le kit de base coûte 125 francs et le kit professionnel est vendu 235 francs.

Le piège peut être fixé sur un poteau, ou placé au sol sur son support. Lorsqu’un rongeur touche l’appendice au centre du passage, la broche orange se déclenche.
Technique Agricole Suisse 6-7 | 2024 41 Rapport de test | Impression

A embrayage centrifuge innovant

Husqvarna a étoffé son catalogue de tronçonneuses au cours de l’année passée avec de nouveaux modèles, entre autres avec la «542i XP». C’est la première tronçonneuse à batterie du monde à être dotée d’un embrayage centrifuge.

Roman Engeler

«Davantage de puissance pour un processus sans accroc»: c’est par ces mots que Husqvarna a fait l’éloge de sa tronçonneuse à batterie «542i XP» à embrayage centrifuge intégré, dans le cadre d’une présentation de nouveautés l’année dernière. Sa disponibilité sur le marché devrait néanmoins prendre un certain temps. Ce printemps, le réseau de distribution suisse a mis à disposition de Technique Agricole Suisse un exemplaire de ce modèle à tester.

La tronçonneuse a été livrée avec le chargeur «QC 330», déjà connu, la batterie lithium-ion «BLi200X» pesant 1,3 kilo, un guide-chaîne «X-Precision» de 30 cm de long et la chaîne à gouges demi-carrées «SP21G» à pas de 0.325˝. Cette chaîne a été développée par le fa -

bricant suédois spécialement pour des tronçonneuses à batterie, afin d’augmenter la vitesse de coupe et le rendement de ces appareils en usage continu. Le maillon de liaison doré doit aider l’opérateur à savoir là où l’affûtage a débuté et où il doit s’arrêter.

Deux modèles de base

Ce nouveau modèle à batterie a été développé spécialement pour les professionnels de l’élagage, selon Husqvarna. La tronçonneuse est disponible en deux versions de base: «Top-Handle» à poignée supérieure et «Back-Handle» à poignée arrière. En option, les deux modèles peuvent être commandés avec une poignée chauffante, pour lesquelles la dénomination adopte alors la lettre «G».

Analogue à la «540i XP»

Technique Agricole Suisse avait déjà testé voici trois ans le modèle «540i XP». Les données techniques sont à peu près similaires. Outre l’embrayage centrifuge innovant, la «542i XP» intègre désormais une jauge de niveau d’huile sur l’écran. Un symbole de couleur orange indique lorsqu’il faut procéder à un approvisionne -

Evaluation rapide

+ Démarrage en douceur

+ Vitesse de chaîne élevée

+ Ejection des copeaux

– Niveau d’huile numérique non fiable

– Autonomie restreinte

– Vibrations plus fortes qu’avec la «540i XP»

Avec sa tronçonneuse «542i XP», Husqvarna dévoile pour la première fois sur le marché un modèle à accumulateur doté d’un embrayage centrifuge. Photos: Roman Engeler
6-7 | 2024 Technique Agricole Suisse 42 Impression | Rapport de test

ment en huile. Toutefois, le capteur d’huile se révèle moins fiable qu’un simple regard à travers le hublot du réservoir de lubrifiant, chose qui différencie également cette nouvelle tronçonneuse du modèle «540i XP». Il est d’ailleurs possible d’ajuster le débit d’huile avec une vis de réglage: moins de débit d’huile dans le sens horaire, davantage dans le sens antihoraire.

Le boîtier du ventilateur a aussi été repensé. Au niveau du capot abritant le pignon de chaîne, l’éjection de la sciure a été optimisée pour que les bourrages surviennent moins souvent.

Mise en service

Le montage du guide-chaîne et de la chaîne se fait sans difficulté, y compris en forêt grâce aux écrous anti-perte. La tension est ajustée avec la vis dédiée sur le couvercle du pignon d’entraînement. Le remplissage de l’huile de chaîne dans le réservoir de 0,18 litre de contenance se fait via le capuchon «Flip-Up» facile à ouvrir. La tronçonneuse est alors pratiquement prête à l’emploi. Il manque encore la batterie. Husqvarna propose une large offre avec différentes autonomies et une variété de temps de recharge. Les batteries ne sont cependant compatibles qu’avec des outils Husqvarna.

La batterie «BLi 200X» employée pour ce test se positionne dans la classe intermédiaire. Selon la «pénibilité» du travail, celle-ci était déchargée au bout de 50 à 70 minutes lors du test. La tronçonneuse a néanmoins conservé une puissance constante pratiquement jusqu’à la décharge complète. Le processus de charge de 0 à 80% a pris environ 30 minutes et, pour une charge complète, 50 minutes.

Appui numérique

Via bluetooth et au travers de l’application mobile «Fleet-Services» de Husqvarna, il est possible d’ajouter la tronçonneuse à sa liste d’outils personnelle. Il suf-

Si l’huile de chaîne fait défaut, un symbole orange clignote sur l’écran de la tronçonneuse.

fit de télécharger l’application sur le smartphone et de scanner le code QR. L’utilisateur visualise ainsi en permanence où se trouve l’outil, sa durée d’utilisation, quand un entretien ou un remplacement est en attente. Le système adresse chaque semaine un aperçu par courriel compilant les données récoltées. L’utilisation de ce service pratique était auparavant payant mais désormais gratuit.

Poids et niveau sonore

Cette scie offre une bonne prise en main comme la «540i XP». Son poids avec batterie, guide, chaîne et réservoir d’huile plein atteint 5,2 kg. Le niveau d’émissions sonores est bien sûr intéressant. Un niveau de bruit d’à peine 104 dB(A) a été mesuré près de la tronçonneuse, et un peu plus de 95 dB(A) à l’oreille de l’utilisateur. Ces valeurs sont un peu supérieures à celles annoncées par Husqvarna, mais proches de celles de la «540i XP», elles aussi mesurées par nos soins.

Travaux pratiques

Après actionnement du bouton «start», il faut déplacer le levier de sécurité de l’accélérateur simultanément vers l’avant et vers le bas. L’embrayage centrifuge produit alors son effet. Le démarrage et l’arrêt sans à-coups ont lieu en douceur, comme l’opérateur en a l’habitude avec les tronçonneuses à essence.

Husqvarna annonce jusqu’à 10% de puissance additionnelle grâce à cet em -

à

du boîtier abritant le pignon d’entraînement, l’éjection de la sciure a été optimisée, réduisant le risque de bourrage.

Fiche technique

Husqvarna «542i XP»

Chaîne: «SP21G» à pas de 0.325˝ et maillons de 1,1 mm d’épaisseur

Guide: «X-Precision», longueur recommandée 30-35 cm

Réservoir d’huile de chaîne: 0,18 l, pompe à huile réglable

Vitesse de la chaîne: NC

Poids: 5,2 kg avec accessoires

Vibrations (poignée avant/arrière): 4,3/4,6 m/s 2

Niveau de bruit: 102 dB(A) à la tronçonneuse, 91 dB(A) à l’oreille de l’utilisateur

Prix: tronçonneuse avec guide (35 cm) et chaîne CHF 910.–; batterie «BLi 200X» CHF 350.–; chargeur «QC 330» CHF 150.–(prix TVA incluse)

Données du constructeur

brayage, ce qui est néanmoins difficile à mesurer en pratique. Lors du test, la tronçonneuse «542i XP» a été utilisée pour ébrancher et couper des branches ainsi que pour préparer du bois de chauffage à partir de résineux de taille moyenne (diamètre de 20 cm). Ce travail n’a pas présenté de difficulté pour la tronçonneuse. Pour ces travaux légers, employer le bouton «savE» pour basculer la tronçonneuse dans une sorte de mode «Eco» vaut la peine. Avec ce bouton, il est possible de choisir entre autonomie maximale ou puissance maximale.

Conclusion

La «542i XP» de Husqvarna est, en milieu urbain, une réelle alternative aux tronçonneuses à essence pour les paysagistes professionnels. Elle est rapidement prête à l’emploi. Dans le secteur forestier, elle convient pour des travaux de tronçonnage légers à moyens. Le facteur limitant reste l’autonomie des batteries. Le contourner avec quelques batteries prêtes à l’emploi est possible. Mais comme auparavant, ces batteries ont leur prix.

Embrayage centrifuge radial: si le régime augmente, l’embrayage se solidarise et le moteur fournit un couple à l’arbre d’entraînement. Grâce l’amélioration
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Un «Terratrac TT281+» Aebi dans sa version pour l’armée suisse avec son frein pneumatique pour remorque. On distingue le caisson du compresseur sur le capot et le réservoir d’air monté sur le toit de la cabine.

Frein pneumatique pour remorque sur les «Terratrac» de l’armée

Il est possible de monter des systèmes de frein pneumatique pour remorques sur de petits véhicules. L’exemple de l’armée suisse le montre. Elle a fait équiper et homologuer des «Terratrac TT281+» avec de tels infrastructures.

Heinz Röthlisberger

Impossible, l’espace n’est pas suffisant: cet argument s’entend souvent lorsqu’on parle d’équiper des petits tracteurs de frein pneumatique pour remorque. L’exemple de l’armée suisse démontre l’inverse. Elle a fait doter par leur constructeur

Aebi cinq «Terratrac TT281+» d’un système de frein à air comprimé à la norme européenne pour remorque. Ces «Terratrac» acquis neufs sont homologués et remplissent donc toutes les prescriptions pour circuler sur la voie publique. Ils sont en service depuis l’an dernier sur plusieurs places d’armes. L’objectif de l’armée est

que ces véhicules ne soient pas cantonnés à leur rôle de faucheuses pour les places d’armes mais qu’ils puissent aussi servir à déplacer et manœuvrer des remorques militaires vides ou partiellement chargées, ainsi qu’à de petits transports. Les freins pneumatiques sont un standard dans l’armée suisse. L’ensemble de son parc de véhicules en est muni. Les Aebi «TT281+», 109 chevaux, possèdent une transmission à variation continue. Dotés du système de frein à air pour remorque, ils atteignent un poids à vide de 3500 kg pour une charge remorquable garantie de 6500 kg.

Adaptations techniques

L’installation du système de frein pneumatique sur les «TT281+» a exigé quelques adaptations. L’indispensable compresseur d’alimentation a été placé à l’arrière du véhicule, à côté du montant droit de la cabine, sur le capot. Cette position ne restreint pas la visibilité du conducteur. Le compresseur est protégé par un caisson en acier inoxydable. Pour autoriser l’ouverture du capot, l’ensemble a été fixé sur un cadre pivotant vers l’arrière. Le réservoir d’air est fixé sur le sommet arrière de la cabine; le réservoir de régéné -

6-7 | 2024 Technique Agricole Suisse 44 Management | Investissement
Photos: Heinz Röthlisberger

ration pour le dessiccateur se trouve dans le compartiment moteur. La valve de commande pour la remorque a été placée à gauche sous le véhicule, protégée par une tôle métallique. Aux raccords de frein UE a été ajouté un raccord rapide «Duomatic» pour un branchement rapide et sûr des tuyaux de frein de la remorque. Le connecteur pour la répartition électronique de freinage (REF ou EBV) 12 volts fournit l’alimentation électrique pour que les remorques avec antiblocage (ABS) et correcteur électronique de trajectoire (ESP) puissent être attelées et déplacées en toute sécurité. En cabine, deux interrupteurs à bascule à témoin lumineux servent l’un d’avertisseur de chute de pression, l’autre pour actionner le contrôleur et pour desserrer le frein de la remorque.

Frein d’«extension»

Une surpression constante de 1,8 bar a été choisie pour la conduite d’alimentation, ce qui permet aux freins de la remorque de s’enclencher avant ceux du tracteur. L’attelage est ainsi maintenu en extension durant la manœuvre de décélération. Les transmissions à variation continue sont devenues un standard sur de nombreux tracteurs. Elles présentent une foule d’avantages, mais on omet souvent d’évoquer – ou l’on sous-estime – un de leurs défauts essentiels: lorsque le conducteur ralentit fortement son tracteur en actionnant le levier de commande d’avancement, le véhicule décélère par

l’action de son hydrostat sans intervention du frein de service. Pour éviter que la masse de la remorque exerce dans une telle situation une dangereuse poussée sur le tracteur, l’installation d’un dispositif de freinage automatique de la remorque (frein dit «d’extension» ou «d’étirement») est maintenant autorisée (voire recommandée). Les «TT281+» de l’armée en sont pourvus. Une pression de 1,8 bar s’exerce durant 5 secondes au maximum sur les freins de la remorque pour l’empêcher de pousser le tracteur.

Tirer des remorques à essieu central

Les faucheuses à deux essieux ne sont en principe pas prévues pour tracter des charges lourdes. Leurs poids garantis autorisés sont à l’avenant peu élevés. Toute surcharge induit un risque de dommages et de coûteuses réparations. La charge d’appui garantie sur le «TT281+» est de 600 kg. Pour pouvoir malgré tout effec-

tuer de petits transports avec les «Terratrac», l’armée suisse emploie des remorques à essieu central qui permettent de limiter à 10 % du poids total la charge d’appui sur le timon. Le «TT281+» est bien adapté pour tirer des remorques à direction à tourelle, sans charge d’appui, que l’armée possède en grand nombre. Ces remorques s’accouplent au «Terratrac» avec un attelage à broche de 37 mm, assurant une progression sûre et presque sans jeu du train routier.

Conclusion

La transformation de l’Aebi «TT281+» pour le compte de l’armée suisse montre que des véhicules et des tracteurs de petite taille peuvent être équipés d’un système de freinage pneumatique pour remorque, en dépit de l’espace restreint qu’ils offrent.

Avec ses faucheuses à deux essieux, l’armée peut effectuer des travaux d’entretien sur ses places d’armes, mais aussi employer ces véhicules à d’autres fins, par exemple pour des petits transports, ou encore pour transférer et déplacer des remorques. L’inconvénient du «Terratrac» tient à son architecture qui limite sa charge utile.

Pour faciliter les opérations d’attelage, un raccord «Duomatic» (petite photo) a été installé à côté des raccords de frein pneumatique européens.
Technique Agricole Suisse 6-7 | 2024 45 Investissement | Management
Afin de pouvoir employer ses «Terratrac» pour des transports légers, l’armée utilise des remorques à un essieu dont la charge d’appui sur le timon doit rester inférieure à 10 % du poids total. Photo: ldd

Réservoir de régénération (à g.) et dessiccateur à l’intérieur du compartiment du moteur.

Il faut noter ici un point positif: le «Terratrac TT281+» a déjà été homologué avec son équipement complémentaire de freinage pneumatique pour remorque. Il peut être commandé en option chez Aebi, de quoi éveiller l’intérêt du secteur civil, par exemple des communes pour leur voirie ou du secteur agricole pour certaines interventions. Pas vraiment bon

marché à l’achat, les faucheuses à deux essieux pourraient se voir engagées plus largement et exploitées de manière plus universelle. Le système de frein pneumatique pour remorque ne peut pas être monté ultérieurement. C’est une option à commander à l’achat d’un Aebi «TT281+» neuf. Selon le constructeur, elle coûte entre 8000 et 9000 francs hors TVA.

Le témoin de chute de pression et le bouton pour desserrer le frein de remorque se trouvent dans la cabine.

Le «TT281+» sert aussi à déplacer des remorques à direction à tourelle.

Le compresseur s’escamote vers l’arrière pour ouvrir le capot du véhicule.

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Il n’est plus obligatoire d’immatriculer les chariots de travail au bénéfice d’une réception par type et dont la vitesse n’excède pas 10 km/h. Photo: Heinz Röthlisberger

Faut-il encore immatriculer les chariots

de travail roulant à moins de 10 km/h?

L’obligation d’immatriculer certains chariots de travail est devenue caduque le 1er avril dernier. L’assurance responsabilité civile demeure cependant indispensable.

Natanael Burgherr

L’alinéa 1 de l’article 72 de l’Ordonnance réglant l’admission à la circulation routière (OAC) a été complété d’une lettre m. Elle dispose que «ni le permis de circulation ni les plaques de contrôle ne sont nécessaires» pour «les chariots de travail dont la vitesse maximale n’excède pas 10 km/h».

L’Ordonnance sur l’assurance des véhicules (OAV) précise toutefois (art. 32, al. b) que l’utilisation de tels chariots de travail sans permis ni plaque n’est autorisée que si le détenteur prouve qu’il est couvert par une assurance responsabilité civile (RC) conformément à la loi sur la circulation routière (LCR).

A première vue, voilà qui ressemble à un allègement pour la pratique agricole:

Où est-ce que le bât blesse?

Dans la rubrique «Question de lecteur», Technique Agricole Suisse traite de questions posées régulièrement au service technique de l’association à Riniken. Contact: tél. 056 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch

plus besoin d’immatriculer, par exemple, une tondeuse autoportée, voire un chargeur de ferme roulant lentement, deux engins bénéficiaires potentiels de ce régime d’exception. Des zones d’ombre subsistent cependant, la principale découlant de la réception par type.

Cas nº 1: «Mon chariot de travail bénéficie d’une réception par type» Si le véhicule a déjà une plaque et un permis de circulation, la réception par type est indiquée au chiffre 24, sa vitesse maximale étant inscrite au chiffre 14 du document. Les véhicules neufs, non encore immatriculés mais au bénéfice d’une réception par type, sont importés en Suisse avec le formulaire 13.20a mentionnant cette dernière. Les commerces vendant les véhicules peuvent en outre indiquer ceux ayant une réception par type. Un chariot de travail avec réception par type peut circuler sans plaque à condition d’être couvert par une assurance RC. S’il est déjà immatriculé, contactez votre service des automobiles pour les formalités de restitution de sa plaque.

Cas nº 2: «Mon chariot de travail est dépourvu de réception par type»

Dans l’état actuel des choses, les chariots de travail dépourvus de réception par type n’entrent pas dans ce champ d’exception. Par conséquent, la circulation sur la voie publique avec de tels véhicules demeure prohibée!

Examiner la couverture d’assurance

C’est l’assurance RC de l’exploitation (ou l’assurance RC privée pour les particuliers) qui couvre les dégâts aux tiers dans le cas des véhicules non soumis à immatriculation selon l’art. 72, al. 1, lettre m de l’OAC. Mais comme nous sommes en présence d’une nouvelle disposition, il convient de consulter son assurance à ce propos.

Conclusion

On passe à côté d’une véritable simplification de l’obligation d’immatriculation des chariots de travail jusqu’à 10 km/h, raison pour laquelle Technique Agricole Suisse poursuit son engagement dans cette direction.

Technique Agricole Suisse 6-7 | 2024 47 Question de lecteur | Management

Chiens de protection de troupeau: la formation gagne en importance

Avec la révision de la loi sur la chasse, la protection des troupeaux fera l’objet d’une nouvelle réglementation en 2025. L’un des changements devrait concerner le libre choix de la race des chiens de protection de troupeau. Ces canidés devront prouver leur aptitude de gardien lors d’un examen standardisé. Mais comment tester cette capacité?

Ruedi Hunger

«La reconnaissance des chiens de protection est importante pour deux raisons», a expliqué Ueli Pfister, biologiste du comportement et détenteur de moutons, collaborateur dans le Service des chiens de protection de troupeau d’Agridea, lors d’une journée organisée sur l’alpage de «Cholschlag» dans la commune de Mels (SG). «Cette reconnaissance constitue une condition préalable à une aide financière des pouvoirs publics. Elle est aussi indispensable pour garantir une détention et une utilisation des chiens conforme à la législation», a encore précisé Ueli Pfister. Les chiens de protection de troupeau sont

le plus souvent laissés sans surveillance, et de ce fait, leur utilisation est en contradiction avec les réglementations cantonales sur la détention des chiens. En outre, l’objectif d’utilisation implique une «agressivité ciblée» pouvant être considérée comme un risque pour la sécurité. Ce dilemme est résolu (voir encadré) en faisant référence à l’utilisation des chiens de protection dans l’ordonnance sur la protection des animaux (OPAn).

Lien avec le troupeau prioritaire

Lors d’un entretien avec Heinz Feldmann, chargé de la sécurité dans l’économie al -

pestre auprès du Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA), il apparaît que de nombreuses exigences sont examinées. Ainsi, un chien n’a un rôle de protecteur que s’il est fidèle au troupeau. En d’autres termes, il doit être très attaché à son troupeau. Il peut faire preuve d’une agressivité limitée pour se défendre, mais celle-ci doit être liée aux animaux de rente et être différente selon qu’il est confronté à un chien ou à un être humain. Le chien de protection doit aussi être correctement socialisé avec les êtres humains et avec ses congénères. Enfin, une familiarisation avec l’environnement

6-7 | 2024 Technique Agricole Suisse 48 Management | Sécurité
Lors de l’examen d’aptitude, le chien doit afficher un lien très étroit avec le troupeau. Photos: Ruedi Hunger

Ueli

dans lequel il exerce sa mission est aussi indispensable.

Vérification possible

Il est difficile de concilier tous ces critères lors d’un examen d’aptitude. Selon Ueli Pfister, on a réalisé de tels examens à près de 500 reprises depuis 2014 pour la reconnaissance des chiens de protection de troupeau. L’examen ne peut être répété qu’une fois. Le taux de réussite est de 93 %. Cela signifie que les exigences élevées peuvent être remplies. La reconnaissance nationale actuelle, sous forme de cet examen, est conçue de sorte que des données (procès-verbaux d’examen, matériel vidéo...) soient collectées, parallèlement à l’évaluation des chiens. Ces don -

nées permettent d’identifier les évolutions et des changements, par exemple un comportement différent vis-à-vis des personnes et des chiens qui les accompagnent. Elles servent en outre à tirer des conclusions sur les différences entre les races et sur l’aptitude à être un chien de protection. Les données sont aussi collectées pour une étude scientifique. Les coûts du contrôle d’aptitude des chiens de troupeau à la fin de leur formation sont pris en charge par la Confédération.

Conclusion

Pour bénéficier d’un soutien financier, un chien de troupeau (quelle que soit sa race) doit passer un examen d’aptitude standardisé. Si la règlementation de la

protection des troupeaux changera lors de l’entrée en vigueur en 2025 de la loi révisée sur la chasse et si le libre choix de la race est considéré comme une réalité vécue, une formation ciblée des chiens et son contrôle auront plus d’importance. L’examen d’aptitude sur le terrain montre que l’obtention de la reconnaissance en tant que chien de protection n’est pas une sinécure. Il s’agit d’un objectif réalisable mais qui exige du chien une certaine discipline et des compétences. Cela met également en évidence les exigences élevées posées aux responsables des examens et aux figurants (assistants).

Bases légales

La détention des chiens est réglementée sur le plan fédéral par la loi (LPA) et l’ordonnance sur la protection des animaux (OPAn). L’article 77 de l’OPAn édicte que «les chiens doivent être détenus de manière à ne pas mettre en danger les personnes et les animaux». La sécurité publique relève de la souveraineté cantonale. Dès lors, les chiens font l’objet de nombreuses lois cantonales. Les chiens de protection de troupeau sont concernés par la législation sur la protection des animaux et par l’ordonnance fédérale sur la chasse. Celle-ci définit notamment l’objectif d’utilisation: «Ces chiens surveillent les animaux de rente de manière largement autonome et repoussent les animaux extérieurs».

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Pfister (à gauche), collaborateur auprès du Service des chiens de protection de troupeau d’Agridea, et Heinz Feldmann, du SPAA, lors de la journée sur l’alpage de «Cholschlag».
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L’étude a montré que ces capteurs optiques détectent les activités des méligèthes du colza plus tôt que d’autres dispositifs. Photos: ldd

Haute technologie pour lutter contre le méligèthe du colza

Le méligèthe du colza est l’un des principaux ravageurs du colza. Il perfore les boutons floraux encore fermés pour accéder au pollen. De nouvelles méthodes devraient permettre de détecter son apparition plus tôt.

Chris McCullough*

Dans plusieurs pays, dont la Suisse, un seuil identique de lutte contre le méligèthe du colza est appliqué depuis les années 1980. Ce seuil indique le nombre de coléoptères par plante à partir duquel une intervention et une luttre contre le ravageur s’imposent. Les nouvelles méthodes de culture, notamment la densité de semis plus faible, ont incité à réaliser

* Chris McCullough est un journaliste agricole indépendant nord-irlandais.

des essais avec une pression contrôlée des ravageurs par le méligèthe du colza. Le but était d’étudier la relation entre le nombre de ravageurs et l’apparition de dégâts. Les résultats montrent qu’avec une pression de 5 méligèthes du colza par plante, on observe une perte moyenne de 9 boutons floraux par coléoptère. Cette valeur tombe à 5,5 bourgeons par coléoptère lorsque la pression est de 10 coléoptères par plante, ce qui correspond aux résultats obtenus par des chercheurs en Angleterre.

Les seuils de lutte

A la suite d’essais réalisés en Suisse, de nouveaux seuils de lutte contre le méligèthe du colza s’appliquent chez nous depuis 2021:

• Aux stades 53 à 55: 6 méligèthes par plante (4 si le colza est faible)

• Aux stades 57 à 59: 10 méligèthes par plante (7 si le colza est faible)

6-7 | 2024 Technique Agricole Suisse 50 Plate-forme | Recherche

Essais sur le terrain avec des capteurs optiques

Il existe désormais différentes méthodes de détection des ravageurs, mais les conclusions d’essais récents indiquent que les capteurs high-tech constituent une méthode efficace de surveillance précoce du nombre de ravageurs.

Les résultats obtenus dans un champ équipé de capteurs optiques au Danemark ont été comparés à ceux des champs qui comportaient des pièges à eau standard et où un comptage manuel était effectué. Les capteurs optiques ont enregistré une augmentation des méligèthes du colza deux jours avant les pièges à eau et quatre jours avant les comptages manuels des plantes. En matière de détection précoce et de nombre de coléoptères détectés, il s’agissait clairement de la méthode la plus efficace pour surveiller les méligèthes du colza.

L’essai a été réalisé par l’Université du Wisconsin-Madison (Etats-Unis) en collaboration avec des scientifiques de Rothamsted Research (Royaume-Uni), Fauna Photonics A/S (Royaume-Uni) et l’Université de Copenhague (Danemark). La professeure Emily Bick de l’Université du Wisconsin-Madison a déclaré à propos de l’essai: «La compréhension de la dynamique de l’infestation d’un champ de colza par un ravageur nous aide à trouver

des stratégies de gestion efficaces et opportunes.»

Le méligèthe est un ravageur important de la culture du colza pendant la phase de bourgeonnement. Bien des agriculteurs renoncent désormais à cette culture en raison de l’ampleur des dégâts causés par les méligèthes ainsi que par d’autres insectes nuisibles et de la limitation et de la disponibilité des insecticides de synthèse autorisés. Une meilleure surveillance des ravageurs dans les champs pourrait aider à mieux maîtriser la situation.

La fréquence des battements d’ailes comme indicateur Durant l’essai sur le terrain, des capteurs optiques automatisés dans l’infrarouge proche ont enregistré le signal de la lumière rétrodiffusée par les insectes qui volaient à travers un faisceau de détection. Les chercheurs ont pu enregistrer les insectes en vol et déterminer la fréquence des battements d’ailes de chaque insecte, qui diffère selon l’espèce. Les méligèthes du colza, par exemple, ont une fréquence de battement d’ailes de 120 hertz (Hz), de sorte que les chercheurs ont considéré les battements d’ailes d’insectes dans la plage de 100 à 140 Hz comme étant des méligèthes du colza.

Les capteurs ont été utilisés dans des champs au Danemark et des expériences

identiques ont été menées en parallèle dans des cultures de colza à Rothamsted, en Angleterre. Des méligèthes du colza ont été trouvés en nombre significatif dans tous les champs de l’étude. Il s’est avéré que la densité des coléoptères était liée au stade de croissance des plantes, avec plus de coléoptères sur les plantes après le stade du bourgeon qu’avant le développement des inflorescences.

Sam Cook de Rothamsted Research, auteure principale de l’étude, le souligne: «Notre étude suggère un potentiel pour l’agriculture de précision qui vise à réduire l’utilisation d’insecticides en ciblant les accumulations de méligèthes du colza. En d’autres termes: nous ne traitons que les zones de la culture où la densité de méligèthes est élevée.»

«La détection optique des méligèthes du colza favorise une surveillance plus efficace, dans le temps et l’espace. Elle constitue donc un instrument prometteur pour l’alerte précoce avant l’arrivée des ravageurs», poursuit Sam Cook. Le modèle d’agrégation des méligèthes du colza après leur migration peut être utilisé pour orienter précisément les mesures de lutte dans les cultures de colza.

Détection précoce primordiale

En règle générale, la propagation des méligèthes se produit d’abord sur le bord d’un champ opposé au vent et s’étend ensuite au centre. Une détection précoce par échantillonnage et surveillance devrait correspondre à ce schéma de migration et contribuer à une lutte plus efficace.

Sam Cook ajoute: «Un réseau de ces capteurs ou de capteurs similaires au niveau des cultures ou des paysages pourrait servir à établir une carte des ravageurs. Un système qui associe le nombre d’insectes détectés qui migrent dans un champ à la température et au stade de croissance des plantes permettrait de mieux prédire le risque de dommages économiques et offrirait une voie pour une surveillance entièrement automatisée des ravageurs.»

Les capteurs testés pourraient être utiles pour suivre d’autres ennemis naturels et déterminer la pertinence de l’utilisation d’insecticides. En outre, les pollinisateurs pourraient également être identifiés dans un champ afin d’éviter les effets négatifs des insecticides sur ces insectes utiles, ce qui contribuerait à la fois à la réduction et à la protection de la biodiversité dans l’agriculture durable.

Technique Agricole Suisse 6-7 | 2024 51 Recherche | Plate-forme
Les deux chercheuses Sam Cook (à g.) et Emily Bick (à d.) dirigent cette étude.

La protection des plantes optimisée

Les nouvelles technologies numériques génèrent des économies de produits phytosanitaires, sans ou avec peu de pertes sur la qualité et la quantité des rendements.

Ce sujet fut traité récemment en théorie et en pratique lors de l’événement professionnel «Optimisation de la protection des plantes grâce au numérique» au Strickhof de Lindau (ZH).

Malgré les votations populaires sur des initiatives ayant pour but d’interdire ou, a minima, de réduire fortement les produits chimiques de protection des plantes, la pression politique et sociétale persiste. Les défis de la protection des plantes sont constamment rehaussés, l’utilisation de nombreuses matières actives interdites, sans que des alternatives soient à disposition. Les produits phytosanitaires étaient par le passé – et le seront aussi dans le futur – déjà garants de la qualité et de la quantité de récolte et pour finir aussi du revenu des agriculteurs.

L’«intensification écologique de la production» peut être une (nouvelle) marche à suivre. La question de savoir si elle est efficace ou non dépend principalement des machines et de leur aptitude à être utilisées. Dans le cadre du projet «Pflopf» (Optimisation de la protection des plantes avec l’agriculture de précision), le Strickhof de Lindau (ZH) organisait début mai, en partenariat avec Sucre Suisse et Technique Agricole Suisse, un événement (en allemand) bien fourni autour de cette thématique. En raison du temps humide, les démonstrations de machines dans le champ de betteraves préparé à cet effet n’ont pas pu avoir lieu. Les participants n’ont pu observer les machines mises à disposition que de façon statique.

Robot laser

Le «Caterra», développé par la start-up éponyme issue de l’EPF de Zurich, est un robot laser pesant 250 kg et capable d’opérer sur six rangs maximum. Il est capable de détruire les adventices à un stade précoce de façon ciblée avec un rayon laser. La caméra RGB et l’algorithme de deep-learning programmé peuvent dissocier une image de plantes cultivées d’adventices et de sol. La plante cultivée bénéficie d’une zone de protection virtuelle, afin d’éviter que les feuilles ne soient affectées par le rayon laser.

Le robot fonctionne à 100% à l’électricité avec une autonomie maximale de 20 heures et s’oriente avec deux antennes GPS et des caméras. Son poids est volontairement limité, une roue générant moins de pression au sol qu’un adulte. Le cache gris empêche que le rayon laser ne s’échappe. Le robot se trouve actuellement en phase de certification, mais devrait bientôt pouvoir circuler au champ de façon autonome.

Pulvérisation en bandes

Pour présenter la manière dont il est possible d’appliquer des produits phytosanitaires en bandes avec un pulvérisateur à première vue conventionnel, un modèle «Leeb 1.4 CS» de Horsch avec rampe de pulvérisation de 21 m a servi de support. Grâce à des tronçons de 25 cm, un guidage par GPS et le choix de buses adaptées, il est possible de n’appliquer qu’une étroite bande qu’il s’agisse d’herbicide,

de fongicide ou d’insecticide. Entre les rangs, la lutte contre les adventices peut ensuite avoir lieu de façon mécanique avec une bineuse.

Horsch expérimente cela actuellement avec différents angles de porte-buses, de telle sorte que des largeurs de bandes entre 20 et 30 cm soient possibles à une distance de la surface cible comprise entre 30 et 40 cm.

Bineuse guidée par caméra

Avec la bineuse «EC Weeder», Lemken présentait les possibilités d’un binage entre les rangs guidé par caméras. Technique Agricole Suisse avait déjà pu observer cet outil en pratique voici quelques temps lors du binage d’une parcelle de maïs. L’équipement est attelé à l’arrière au tracteur sur trois points via le châssis principal. Le pilotage précis peut être assuré soit manuellement depuis le siège via un joystick, soit automatiquement avec un guidage par caméras.

6-7 | 2024 Technique Agricole Suisse 52 Plate-forme | Congrès
Guidé par caméra, l’«EC Weeder» de Lemken bine entre les rangs.

Le réglage de la profondeur de travail a lieu via une broche rotative et est définie indépendamment pour chaque rang. Le constructeur offre un grand nombre d’outils de binage. Les éléments de binage peuvent sur demande être relevés ou abaissés individuellement par voie hydraulique dans le cas de parcelles difformes.

Suite à de nouveaux développements sur l’«EC Weeder», il est aussi possible désormais de biner dans le rang entre les plants individuels. La machine peut distinguer les plantes cultivées des adventices. Six caméras logées dans un boîtier peuvent travailler indépendamment de l’influence de la lumière. Lors de leur passage, elles transfèrent 30 images par seconde à l’ordinateur de bord. Les lames en forme de faucille sont pilotées dans le rang et animées pneumatiquement par un compresseur et binent en se rapprochant jusqu’à deux centimètres de chaque plant. Un châssis coulissant hydrauliquement assure un guidage sécurisé de la machine dans le peuplement.

Robot polyvalent

Le robot «AgBot» d’AgXeed, polyvalent et utilisable pour tous types de travaux des champs, était par ailleurs visible lors de l’événement en configuration à

quatre roues avec motorisation Deutz de 75 ch. Sa chaîne cinématique et sa prise de force sont animées électriquement. Après la définition virtuelle de la zone de travail, ce robot peut mener des travaux guidés par GPS en toute autonomie. Lors de la démonstration, malheureusement uniquement sur des sols asphaltés et en gravier, il était muni d’une houe rotative Carré. Des capteurs LiDAR, radar et ultrasons assurent la sécurité si des obstacles venaient à se trouver sur son chemin. Des capteurs tactiles sont intégrés dans le bumper de sécurité avant, menant à un arrêt immédiat et à la désactivation de la machine.

Traitement sélectif plante par plante Une machine qui ne nous est plus inconnue pour avoir déjà été utilisée en Suisse à de multiples reprises est le pulvérisateur de précision et sélectif «Ara» du constructeur suisse Ecorobotix. L’appareil autorise un traitement plante par plante au champ et dans les prairies permanentes grâce à l’intelligence artificielle. En Suisse, cet appareil est avant tout utilisé sur prairies pour la lutte ponctuelle contre le rumex. Les domaines d’utilisation actuels et futurs couvrent néanmoins un champ beaucoup plus large, de nouveaux algorithmes de plantes ayant été

développés. Ceux-ci comprennent un grand nombre de plantes cultivées de grandes cultures et de cultures légumières et sont en mesure de les distinguer des adventices. Avec cet outil, les herbicides, fongicides, insecticides ainsi que les engrais peuvent être épandus précisément à l’endroit souhaité.

Conclusion

Avec ses technologies innovantes, la culture intelligente offre un énorme potentiel, en particulier concernant la réduction de l’utilisation de produits phytosanitaires. Les systèmes reposant sur l’utilisation de caméras avec analyse d’images via l’intelligence artificielle font toujours des progrès. Les systèmes de guidage sont certes élargis, mais le potentiel concernant en particulier la coupure de sections et la modulation de doses est encore sous-exploité.

Sur le plan pratique, il serait souhaitable que toutes les entreprises opérant dans le domaine des analyses d’images agronomiques partagent collectivement leurs expériences et leurs connaissances en matière d’algorithmes, pour accélérer ainsi le transfert de ces technologies vers la pratique, afin de pouvoir se les procurer plus rapidement et avant tout à un prix plus abordable.

Technique Agricole Suisse 6-7 | 2024 53 Congrès | Plate-forme
Le pulvérisateur de précision «Ara» est une machine développée par Ecorobotix avec laquelle il est possible d’épandre herbicides, fongicides, insecticides ou engrais. Photos: Roman Engeler Une application en bandes avec le pulvérisateur porté «Leeb 1.4 CS» de Horsch est possible avec un choix et un pilotage de buses appropriés. Le robot «AgBot» d’AgXeed, ici en configuration sur quatre roues avec moteur Deutz de 75 ch, est polyvalent. Avec ce robot «Caterra», la lutte contre les adventices au moyen de rayons laser devient possible.

Construction légère en agriculture: un châssis en carbone a été développé pour une ensileuse Krone «Big X» dans le projet «AgriLight». Par rapport à un châssis en acier, son poids est réduit de 50 % et sa rigidité à la torsion est améliorée. Photo: IWF

Le poids d’un châssis d’ensileuse

divisé par deux

Trop grand, trop lourd, pour trop de pression au sol: dans le domaine de la technique agricole, le poids reste encore et toujours un sujet de controverse. On s’intéresse ici aux matériels lourds et aux dégâts liés au tassement du sol. A l’avenir, des procédés innovants pourront alléger les machines.

Ruedi Hunger

A la Foire de Hanovre (D, Basse-Saxe), fin avril 2024, des entreprises actives dans la construction, l’électricité, l’informatique ainsi que l’énergie présentaient leurs solutions pour une industrie performante et durable. L’un des exposants de cette édition, l’Institut pour la technique de fabrication et les machines-outils (IFW) de l’Université Leibnitz de Hanovre, a présenté le projet «AgriLight», soutenu par le ministère allemand de l’économie. Il a dévoilé en première mondiale un châssis léger pour machines agricoles conçu en ma -

tériaux synthétiques renforcés par des fibres de carbone. Ce châssis a été réalisé en collaboration avec ses partenaires, le constructeur de machines Bernard Krone GmbH, M&D Composites Technology GmbH et l’Institut pour les matériaux polymères et la technique des matériaux synthétiques (PuK) de l’Université technique de Clausthal (Basse-Saxe).

Châssis en carbone pour la «Big X» Selon le modèle et l’équipement (mais sans outil frontal), une ensileuse Krone

«Big X» pèse au moins 14 000 kg. Ce poids découle entre autres des capacités de performance de cette machine de récolte. En plus des possibles restrictions routières, il génère des charges importantes sur le sol et un tassement conséquent. Le poids des véhicules peut être réduit grâce aux innovations en matière de structures légères. Un châssis en carbone a été développé pour une «Big X» sous la houlette de l’IFW. Ce prototype présente une meilleure résistance à la torsion et un poids inférieur de 50 % qu’un

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châssis classique. Présenté pour la première fois au salon, il a suscité un grand intérêt auprès des représentants de l’industrie des fibres, de la recherche ainsi que du secteur des véhicules utilitaires et de l’automobile.

Défi pour la réalisation

Les différentes caractéristiques des matériaux liés par des fibres et les métaux constituaient un défi particulier. La conception des structures épaisses de polymères renforcées par des fibres de carbone et l’intégration d’un nouveau design adapté aux matériaux composites dans l’armature d’un véhicule existant se sont avérées très complexes. Les monocoques en PRFC (voir encadré ci-contre) offrent de nouvelles possibilités de conception, notamment pour la construction de réservoirs à carburants plus volumineux. L’IFW et le PuK (des universités techniques d’Hanovre et de Clausthal)

ont examiné conjointement différents systèmes de résines afin de trouver le mélange optimal pour l’utilisation et la fabrication au moyen d’infusion sous vide sans autoclave. Contrairement aux éléments classiques de fixation comme les écrous et les boulons, ce procédé de fabrication permet de supporter des charges beaucoup plus importantes dans la structure fibreuse sans que les forces de précontrainte ne doivent être prises en charge par le matériau composite.

Des tests suivront

La présentation au grand salon technologique qu’est la Foire de Hanovre sera prochainement suivie de la construction des outils nécessaires à la production des pièces constitutives de la monocoque. Enfin, une ensileuse «Big X» sera équipée de ce châssis. Elle sera soumise à des tests approfondis sur le grand banc d’essais servo-hydraulique de Krone.

Terminologie

• «AgriLight»: projet commun pour l’évaluation de la réduction de poids.

• Autoclave: conteneur étanche à fermeture hermétique utilisé pour le traitement thermique des matériaux sous pression.

• Monocoque en PRFC (polymère renforcé par des fibres de carbone): structure constituée d’une seule pièce en partie creuse formant un élément du châssis ou un châssis complet.

• Filament: selon une qualification internationale, des fibres de longueur quasiment illimitée.

• Infusion sous vide: procédé d’infusion optimal pour la production de prototypes.

• Plus d’informations (en allemand) sur www.carbon-composite.com

Qu’est-ce que le «carbone»?

Le carbone est un élément chimique dont le symbole est C et le numéro atomique 6. Les fibres de carbone sont des fibres produites industriellement, raffinées de façon à ne contenir pratiquement que du carbone. L’abréviation PRFC souvent utilisée est l’acronyme du terme «polymère renforcé par des fibres de carbone». Le procédé de fabrication défini par la pyrolyse de fibre de carbone à partir de carbone est aussi appelé «carbonisation». Dans cette étape, le matériau est chauffé à des températures pouvant atteindre 1300 degrés. Des différences de pression permettent l’arrangement des molécules en une chaîne (filament), ce qui produit de la fibre de carbone. Un filament affiche un diamètre de 5 à 8 micromètres. Les fibres travaillées par un métier à tisser constituent ensuite un tissu de carbone.

A-Nr: 2180

P-Nr:

Kunde: Hans Meier AG, Altishofen

Rubrik: Empfehlung

Grösse: 90 x 64 mm

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Le secteur de la mécanisation de récolte cherche aussi à réduire toujours plus le poids des matériels qui se compte en tonnes. Photo: Krone
BETRIEBSSICHER –Z UVERLÄSSI G–W IRTSCHAFTLICH ISO9001 -2000 Doppelwirkende, liegende Ölbad-Zweikolbenpumpe, Baureihe Typ H-303-0 SG2 Tel.++41(0)627564477 Fax++41(0)627564360 info@meierag.ch HansMeierAG CH-4246Altishofen www.meierag.ch 8 AGRAMA 2012Halle3.2/StandB005 Sy èmed q l é f Pompe à deux pistons, double effet, axe horizontal et bain d’huile, série et type H-303-0 SG2 SÛR – FIABLE – ÉCONOMIQUE Nº rég. 14455-01 Hans Meier AG CH-6246 Altishofen www.meierag.ch Tél. ++41 (0)62 756 44 77 Fax ++41 (0)62 756 43 60 info@meierag.ch

Success-story made in Switzerland

Bénéficiant d’un véritable savoir-faire dans la confection de petits outils de coupe professionnels, l’entreprise familiale suisse Felco perpétue depuis trois générations

l’activité tournée vers l’exportation. Déterminée à poursuivre sa production en Suisse, elle mise sur l’innovation, la réparabilité et la durabilité de ses produits.

Matthieu Schubnel

Quel viticulteur, arboriculteur, paysagiste ou même jardinier amateur ne connaît pas l’emblématique sécateur Felco? Même Michelle Obama ou le roi Charles III s’affichent avec cet outil. Diffusé à travers le monde depuis près de 80 ans, le produit a largement été à l’origine du succès de l’entreprise. C’est Félix Flisch, inventeur hors pair aujourd’hui décédé, qui a créé cette activité. Après son apprentissage, il travaille dans une société produisant des sécateurs archaïques car forgés d’une seule pièce et mis au rebut une fois la lame cassée. Dans les années 1940, il crée ainsi lui-même une version formée de plusieurs composants, avec une tête de

coupe remplaçable. Aidé de trois amis et de son épouse secrétaire et comptable, ce visionnaire se lance à son compte et s’installe dans une ancienne usine de cadrans de montres des Geneveys-sur-Coffrane (NE), siège historique de l’entreprise. S’inspirant des pratiques de l’aéronautique, il intègre de l’aluminium à ses sécateurs dès 1945. Le démarrage est particulièrement difficile, mais Félix Flisch part à la conquête des marchés en voyageant beaucoup, en commençant par la Belgique, les Pays-Bas et l’Afrique du Sud. En 1951, il créera aussi un système de coupecâble sans écrasement avec sertissage possible, qui rencontrera là aussi un suc-

cès commercial. La construction de plusieurs extensions de l’usine suivra au fil des ans. Aujourd’hui, elle occupe 12 000 m² de surface, dont une majorité couverte. La période pandémique a engendré une forte augmentation de la demande et l’entreprise est passée en 3×8. De nouvelles parcelles ont été acquises voici peu de temps pour un éventuel agrandissement.

Capacité d’assemblage de 4000 à 6000 sécateurs par jour

L’ensemble de la gamme est fabriqué dans les hauteurs de Neuchâtel, sur le site industriel historique où travaillent environ

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L’assemblage de tous les sécateurs Felco «2», best-seller du fabricant, a lieu à la main sur cette chaîne de production. Photo: Matthieu Schubnel

200 collaborateurs, dont une équipe en insertion (voir encadré). Le logo rouge et blanc de la marque aux couleurs du drapeau suisse en rappelle d’ailleurs l’origine. Dans cette région berceau de l’horlogerie, la société bénéficie d’une main d’œuvre locale formée aux productions de précision. Revers de la médaille: elle subit la tension du marché de l’emploi à l’embauche de qualiticiens ou de polymécaniciens. Le sécateur Felco «2» est formé de 22 composants. Entre l’usinage et le montage, il requiert 51 opérations de production pour parvenir au produit fini. Un opérateur chevronné est capable d’en assembler 400 à 450 unités par jour. Ce best-seller représentant à lui seul un tiers de la production annuelle de l’entreprise, soit 400 000 unités. Depuis son lancement en 1948, il a été produit à 19 millions d’exemplaires. Felco annonce une capacité d’assemblage comprise entre 4500 et 6000 sécateurs par jour, conditionnés en cartons de 50 pièces. Les pièces sont préparées mais ne sont assemblées qu’en présence d’un nombre suffisant de commandes. Les ordres de fabrication des composants sont déclenchés dès lors que le volume atteint environ 70 000 pièces.

Production automatisée à 80 % L’assemblage est aujourd’hui encore à 100 % manuel, mais la production a été automatisée à 80 % pour les autres postes. Les pièces sont stockées dans un entrepôt d’une capacité de 2500 palettes. Les bandes d’acier carbone recyclé à 95 % arrivant d’Allemagne subissent un étam -

Produire de façon responsable

Soucieux des conséquences de ses activités sur l’environnement, Felco s’approvisionne auprès de fournisseurs dont 90 % se trouvent dans un rayon de 180 km. L’industriel recycle son eau, 95 % de l’acier et 70 % de l’aluminium résiduels. L’ensemble des énergies renouvelables produit par l’entreprise est utilisé sur place. Par exemple, la chaleur dégagée par les meuleuses est récupérée depuis une dizaine d’années pour chauffer l’eau des bâtiments. L’électricité provenant des 800 m² de panneaux solaires mis en place sur le toit de l’usine produisent 5 % de l’énergie utilisée par Felco, soit 2,5 GWh/an. L’entreprise a aussi installé un rucher sur le toit de l’un des bâtiments. Elle veille par ailleurs à réduire ses émissions. La production d’un sécateur émet entre 2 et 3 kg de CO 2, (surtout en raison de la présence d’aluminium) soit l’équivalent d’un trajet de 15 km en voiture. Comment faire pour réduire encore ces

page en passant dans une presse de 315 tonnes. C’est là que sont notamment découpées les lames au rythme de 90 unités par minute. Chaque pièce est ensuite mise en forme et percée pour former les trous de goupilles et du coupe-fil. Le traitement thermique confère une dureté à la lame, c’est un savoir-faire de l’entreprise: il s’agit d’un compromis entre la flexibilité et la durabilité du tranchant. La lame n’est volontairement pas parfaitement droite: elle présente un très léger creux de l’ordre du centième de centimètre par rapport à

cette année l’étape d’usinage de la contre-lame en acier à l’extrémité de l’une des poignées en aluminium.

émissions? En poussant les clients à réparer leur outil. «Cette année notre objectif est de réduire de 50 % nos émissions carbone du site.» Tous les cadres suivent désormais un objectif de réduction des émissions carbone. Felco incite aussi ses collaborateurs à venir en vélo, en train ou en covoiturage tous les jours de l’année. Autre levier: aider les salariés à s’installer dans le village. «Environ 20 % d’entre eux habitent déjà sur place. Nous offrons à toute nouvelle recrue un ticket de 3000 francs pour financer son déménagement à proximité.»

la contre-lame, afin de garantir une coupe correcte. La machine de planage donne un aspect brossé à la lame, qui est ensuite aplanie temporairement par un puissant électroaimant le temps du meulage de la grande face, du grand chanfrein et du contre-chanfrein. Dans le département Usinage CNC, les robots percent ou taraudent les pièces d’aluminium, les nettoient à la pierre abrasive et fixent les goupilles et douilles. Provenant de sociétés de matriçage, l’aluminium a été privilégié pour les poignées car la différence de prix avec l’acier n’est plus si importante. Le rivetage de la contre-lame en acier sur le long bec de l’outil, lui, est assuré depuis peu par l’imposant robot «Chiron», dont le taux de rendement synthétique atteint 80 %.

Miser sur la qualité

Les outils de la gamme industrielle comme le sécateur Felco «5» et le coupe-câble sont montés sur une autre ligne car dotés de poignées en acier embouti riveté. Dernière étape avant montage: le plastiquage des poignées enrobées d’un PVC sans phtalates, rouge vif plus facilement repérable en cas de perte dans la verdure du jardin. «Le réglage et l’assemblage ne peuvent pas être robotisés et sont opérés par nos professionnels.» L’œil final de l’assemblage n’est pas remplaçable: les opérateurs à l’assemblage manuel sont les derniers garants de l’aspect visuel et fonctionnel, et de la qualité du montage. Le

Capable de travailler jour et nuit, le robot «Chiron» assure depuis Photo: Matthieu Schubnel
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taux de retour est extrêmement bas, grâce aux outils de mesure d’autocontrôle de la qualité à chaque étape de fabrication, autant par les opérateurs de production que par les robots, complété par des contrôles spécifiques menés par le département qualité à l’aide de divers appareils métrologiques. Les expéditions ont lieu par camion, bateau ou avion.

200 produits de coupe différents Trois personnes sont affectées à la recherche et au développement, pour lesquels Felco consacre 3 à 5 % de son chiffre d’affaires. Elles sont épaulées par le département mécanique en charge des nouveaux projets, de la fabrication de prototypes, du développement d’outillages et de l’entretien. Tailles-haie, élagueurs, scies tirantes… le catalogue Felco compte environ 200 produits dédiés à la coupe, dont une gamme de plus de 25 sécateurs pour toutes les clientèles. Sur ce marché de niche, l’offre se segmente en trois gammes principales: outils de coupe des végétaux, gamme industrielle pour couper du câble et sécateurs électroportatifs «Felcotronic», pour lesquels un nombre croissant de professionnels s’équipent. Depuis peu, cet assortiment

Atelier d’insertion dans l’usine

Vingt-cinq bénéficiaires en situation de handicap employés par la structure d’insertion Alfaset reconnue dans le canton travaillent dans les locaux de Felco. Ils œuvrent à l’atelier d’emballage d’environ 200 références de pièces de rechanges et autres packs promotionnels, représentant un volume de 1 à 1,5 million de pièces chaque année et pesant 20 % du chiffre d’affaires de l’entreprise tous produits confondus. Ils emploient par exemple la machine de skinnage recouvrant les pièces d’une fine couche de film plastique. L’absence d’air dans l’emballage préserve de l’oxydation les références comme les lames en acier carbone. Deux des bénéficiaires ont déjà pu concrétiser leur insertion par une embauche chez Felco.

est complété par le sécateur sur batterie de la marque indépendante Alpen Swiss Tools appatenant au groupe Flisch, moins onéreux mais combinant tête de coupe, assemblage et contrôle qualité Felco. La marque propose aussi des séries spéciales pour les collectionneurs et passionnés dont certains vont jusqu’à se tatouer un outil sur le corps! Le spécialiste des outils de coupe s’adresse avant tout aux professionnels. Mais ses outils fiables, durables et performants comptent de plus en plus d’adeptes avec la montée en puissance des «prosumers», ces jardiniers amateurs recherchant de l’émotion positive. C’est pour eux qu’a été développée récemment la gamme Felco Jardin.

8000 points de vente

Le pic d’activité est atteint à la saison de la taille, soit de septembre à fin mars. Le fabricant s’efforce de lisser cette saisonnalité en développant le marché sur l’hémisphère sud. Il annonce aujourd’hui neuf filiales étrangères et plus de 8000 points de vente dans 120 pays à travers le monde, dont 1000 en Suisse (moins de 5 % de l’activité). La viticulture, l’arboriculture et le paysagisme constituent, dans cet ordre, les plus gros marchés professionnels, avec les communes. Mais la typologie de la clientèle varie beaucoup d’un pays à l’autre. Si 90 % de la clientèle se compose de particuliers au Royaume-Uni, ils sont à 90 % professionnels au Chili. Le e-commerce s’est aussi développé notamment aux USA où deux outils de jardin sur trois sont vendus sur le net. L’Amérique du nord constitue d’ailleurs le plus gros marché pour l’entreprise. «Les produits Felco, bien que plus chers [le prix du fameux Felco «2» atteint environ 70 francs], se caractérisent par leur réparabilité. Les ouvriers mexicains, opérant à la tâche en Californie et devant financer leur matériel, s’y retrouvent», estime Francis Nabil.

Contrefaçon et inflation

Mais victime de son succès, la marque de sécateurs est aussi la plus copiée au monde, selon ses dirigeants. «Des personnes travaillent en permanence à la veille pour déceler des contrefaçons estampillées Felco, qui nous font beaucoup de tort car ces produits-là ne sont pas durables. Nous avons mis en place des moyens simples pour les identifier et encourageons nos clients à nous signaler de telles situations.» Un gros procès mené en collaboration avec le site de vente en ligne Amazon est en cours. Dernier problème

Actionnariat familial

L’industriel Felco, contrôlé à 100 % par la famille Flisch depuis trois générations, fait partie du groupe Flisch Holding SA. Christelle Francis-Flisch (photo), la petite fille du fondateur, est aujourd’hui présidente du conseil d’administration de Flisch Holding. Son mari Nabil Francis, ancien dirigeant de filiales étrangères dans l’industrie du ciment, est lui aussi actionnaire. Il mène depuis mi-2021 les trois sociétés du groupe: Felco, le Jurassien Prétat spécialisé dans le matriçage de pièces en aluminium (fournissant notamment les poignées en aluminium des sécateurs à Felco), ainsi que la jeune société Alpen Swiss Tools lancée en 2023 et fabriquant des outils de coupe solides mais moins haut de gamme.

en date: la cybercriminalité vendant des sécateurs en ligne avec de très beaux sites hébergés en Chine mais dont les clients ne sont jamais livrés. Autre phénomène problématique: l’appréciation du franc suisse (+20 % en cinq ans) impacte aussi le commerce, qui contraint l’entreprise à réduire les coûts de fabrication. «Mais Felco veut continuer à produire en Suisse», insistent néanmoins les responsables, qui veulent se distinguer en misant sur la durabilité et la réparabilité, pourtant incompatibles a priori avec le développement du chiffre d’affaires. «Nos poignées en aluminium sont garanties à vie. Nous proposons ainsi un forfait de remise à neuf du sécateur pour 18 ou 19 CHF», indique Christelle Francis-Flisch, petite-fille du fondateur (voir encadré ci-dessus). Et les nouvelles idées de produits ne manquent pas, en témoignent les multiples références lancés ces derniers mois: sécateur haut de gamme «Elite», cisaille taille-haie à poignées télescopiques, pince coupe-fruits, accessoires de protection des opérateurs, ou encore pince pour l’export destinée à tailler les fleurs de marijuana. De quoi contribuer à pérenniser l’activité de l’entreprise.

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Construire sa propre base RTK

Un signal de correction RTK est indispensable pour obtenir un guidage précis

Vous avez la possibilité de construire vous-même une station de base RTK et de l’activer via la plate-forme en ligne «centi pede.fr». Ainsi, vous pouvez travailler avec votre propre si gnal de correction RTK. Dans le cadre de Centipède, vous mettez ce signal à disposition de vos collègues. Dans ce cours, vous assemblez les composantes de la base et vous recevez les informations nécessaires pour sa mise en ser vice chez vous.

Public cible

Agriculteurs et personnes souhaitant installer chez eux une base RTK

Dates

23.10.2024 | de 9 h 00 à 16 h 30 | en allemand 30.10.2024 | de 9 h 00 à 16 h 30 | en français

Lieu

HAFL, Länggasse 85, 3052 Zollikofen (BE)

Prérequis

• bonnes connaissances en informatique

Renseignements complémentaires

Lors du cours, le montage de la base et sa mise en service suivent le tutoriel du site «docs.centipede.fr». Les participants construiront (à la maison) la base à l’emplacement souhaité et la mettront en service de manière autonome. Ils reçoivent les informations nécessaires pour le faire pendant le cours.

1. On attend des participants qu’à la fin du cours, ils effectuent eux-mêmes:

• volonté de se familiariser avec l’interface utilisateur de la base

• connaissances en français et en anglais constituant un atout

• support pour l’antenne à fabriquer soi-même pour un montage «à la maison»

Contenu

• bases de la localisation par satellite

• présentation des composants de la base RTK

• construction d’une base RTK

• configuration des paramètres de base

• explications sur la zone d’implantation de l’antenne et sur la mise en service

• aperçu sur le fonctionnement du système

• conseils pour l’installation de l’antenne (à la maison)

• conseils pour l’utilisation de la base RTK (contrôle de qualité, dépannage…)

Prix

Membres: CHF 850.– | non-membres: CHF 950.–, y compris le repas de midi et du matériel d’une valeur d’environ CHF 400.–

Matériel

(compris dans le prix du cours)

• récepteur GNSS RTK avec antenne omnidirectionnelle (IP66)

• ordinateur Raspberry Pi avec carte SD

• alimentation électrique (bloc, câble de 1,5 mètre)

• boîtier étanche et petit matériel nécessaire

• la fabrication d’un support pour l’antenne et le montage de la boîte électronique

• la connexion internet avec l’antenne (câblage, Wi-Fi ou radiotéléphonie mobile)

• la détermination de la position et la déclaration sur centipede.fr

2. Les participants sont responsables du succès de leur installation. L’assistance n’est pas offerte à l’issue du cours. Elle peut être proposé selon un accord et les disponibilités au prix de CHF 80.– l’heure.

3. Aucune garantie n’est accordée sur le matériel fourni durant le cours.

4. Celui qui désire utiliser ses propres composants est prié de le communiquer lors de l’inscription au cours.

Entretien

• Les composants durables utilisés n’ont pas besoin de beaucoup d’entretien. Il peut toutefois arriver que l’antenne RTK nécessite des mises à jour.

Inscription au cours

Jusqu’au 15 septembre 2024 auprès de Technique Agricole Suisse, 5223 Riniken, zs@agrartechnik.ch, tél. 056 462 32 00 ou par code QR.

Offre | Management Technique Agricole Suisse 6-7 | 2024 59

Un NH «TS135A» à toute épreuve

Un New Holland «TS135A» de 2005 constitue l’un des principaux piliers de l’entreprise agricole très polyvalente des familles Siegenthaler et Schwaller à Gipf-Oberfrick (AG), à laquelle est associé un partenaire de Wölflinswil (AG).

Dominik Senn

Monika et Viktor Schwaller ont transmis, début 2022, leur entreprise à leur fille Daniela, vétérinaire, et à son époux Andres Siegenthaler, agriculteur et boucher, parents de deux garçons. Pourtant, c’est toujours Monika et Viktor, 66 ans, que l’on croise le plus souvent sur le domaine de Gipf-Oberfrick (AG). Ils y exploitent en effet, en quatrième génération, trois alambics en cuivre. Ils y produisent, en quantités fort variables, une moyenne de 20 000 à 30 000 litres d’eau-de-vie par an, pour deux tiers à façon et pour un tiers en propre avec des fruits achetés. Viktor

Schwaller souligne un détail: les clients à façon repartent avec le «schnaps» de leurs propres fruits. Les apports ne sont jamais mélangés. Or, comme chacun sait, plus le volume à distiller est faible, meilleure est la qualité du produit final.

Une diversification très large

L’entreprise agricole familiale est largement diversifiée. Elle occupe 28 hectares de surface agricole utile répartis en prairies naturelles et prairies artificielles et terres arables (essentiellement du maïs et du blé). Côté élevage, la ferme a produit

du lait jusqu’en 1999. Mais on y trouva des taurillons dès 1976 (30 places d’élevage, 80 places d’engraissement). En 2002, une nouvelle étable de 110 places en trois stalles fut construite, l’ancienne étable abritant dès lors les veaux (2 fois 24 places). En 2020, les taurillons furent remplacés par des broutards qui demandent sensiblement moins de concentré et d’ensilage de maïs. L’exploitation comprend aussi une pension équestre accueillant les quatre chevaux de la famille et cinq pensionnaires. En outre, Viktor Schwaller s’est chargé pendant 27 ans du

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Retraité actif, Viktor Schwaller, 66 ans, est entièrement satisfait de son New Holland «TS135A» à usage collectif. Photo: Dominik Senn

La gamme New Holland «TSA»

La gamme New Holland «TSA» et son nouveau design a remplacé en 2003 la gamme «TS». La production de cette dernière se poursuivit encore durant 2 ans à Basildon (GB), tandis que des tracteurs de construction identique Case IH «MXU» et Steyr «4100/6100 Profi» sortaient d’usine en Autriche. A l’époque, les moteurs 6- cylindres en ligne Iveco-NEF étaient tout nouveaux, dotés de turbocompresseurs et de refroidisseur d’air d’admission. Tandis que les «TS100A» et «TS115A» étaient

dotés d’une injection classique, les autres modèles disposaient d’une gestion électronique de leurs moteurs à 4 soupapes par cylindre et surpuissance. Le pont avant en option «SuperSteer» (angle de braquage de 76°) est une exclusivité New Holland. Modèle 6-cylindres le plus puissant des «TSA», le «TSA135A» est muni d’une injection à rampe commune permettant d’obtenir une surpuissance («Powerboost») considérable, en passant d’une valeur nominale de 100 kW / 136 ch à 119 kW / 162 ch.

service hivernal pour la commune. Et ce serait oublier la détention d’une dizaine de bœufs hérens, d’une centaine de poules pondeuses et d’autant de poulets élevés en plein air l’été. Une soixantaine de cerisiers hautes-tiges complètent le tableau. Andres Siegenthaler transforme les bœufs hérens, les poulets et les poules de réforme en produits carnés. Ces derniers, plus les œufs de plein air, constituent l’essentiel de l’assortiment très apprécié du magasin en libre-service de la ferme.

Déchets verts et compostage

Un autre pilier de l’exploitation sise aux confins du village est le compostage de déchets verts. En 2005, cette activité a motivé l’acquisition d’un tracteur New Holland «TS135A» neuf, un achat en commune entre Viktor Schwaller et son associé Hans Treier, de Wölflinswil (AG). Ensemble, ils s’occupent depuis 1992 du broyage de déchets verts pour les communes, avec une déchiqueteuse actionnée par prise de force. Vu la demande croissante, ils se sont mis à les traiter sur une place de collecte en vue du compos-

tage en bordures de champs. Actuellement, ils prennent en charge les déchets verts de toute la région du HautFricktal – soit une douzaine de communes rurales – et d’entreprises de jardinage. En plus des tracteurs, ils employent à cette fin un chargeur sur roues, un retourneur de compost automoteur, une remorque- benne, un épandeur de compost, un chargeur télescopique et divers petits appareils.

Freins pneumatiques depuis toujours

Selon le cahier des charges établi avant son acquisition, le tracteur devait être en mesure de réaliser des travaux et des transports lourds: le «TS135A» en avait l’aptitude. «On avait demandé à l’atelier Meier à Otelfingen, dans le canton de Zurich, de l’équiper de freins pneumatiques et d’un attelage à boule. Il y en a qui avaient secoué la tête», se souvient Viktor Schwaller. «Bon, j’avais l’habitude. Voici plus de 30 ans, quand j’ai commencé l’épandage de lisier avec une rampe à pendillards, on m’avait déjà considéré comme un drôle de zigue.»

Un achat décisif

L’achat du NH fut un coup de maître. Ce tracteur de 5,2 tonnes à vide pour 3,5 tonnes de charge utile et 31,24 tonnes remorquables est un infatigable serviteur des domaines Siegenthaler, Schwaller et Treier. Il tracte la benne, achemine les céréales au moulin Knecht de Leibstadt (AG) et aide au traitement des déchets verts et au compostage. «Une activité qui impli que 3000 tonnes à manipuler par an», selon notre interlocuteur.

Le cap des 9000 heures de service

Viktor Schwaller le dit haut et fort: jusqu’à présent le «TS135A» a tourné 9400 heures sans incident de moteur ou de transmission. Refaire les freins a été la seule grosse réparation. Selon notre hôte, le point fort de ce tracteur est sa transmission «Autoshift» commandée par ordinateur à 4 gammes de 4 rapports plus une 17e vitesse. Les changements de vitesses se font en appuyant sur un bouton et débrayer est superflu pour passer des gammes 1 à 2 et 3 à 4. Sur route avec des charges élevées, le tracteur démarre par exemple en 9 e, et accélère jusqu’en 13 e. Il passe les rapports automatiquement, sans intervention du conducteur. «J’aime rouler avec le <TSA>. Il ne lui manque qu’un relevage frontal. Sinon, c’est zéro défaut», note Viktor Schwaller.

Le «TS135A» à l’ouvrage en mode stationnaire au pied du silo. Photo: Viktor Schwaller. Le compostage de déchets verts est un important domaine d’utilisation. Photo: Andreas Treier
Technique Agricole Suisse 6-7 | 2024 61 Youngtimer | Passion

Le cours «G40» en mission pour assurer la sécurité sur les routes suisses: il est donné ici à Sursee (LU) par l’instructeur

Le cours «G40» accueille son 20 000e participant

Jonas Burri, de Buttisholz (LU), est le 20 000 e participant au cours de conduite «G40» de l’association Technique Agricole Suisse. Le jeune homme et son moniteur communiquent leurs impressions sur cette formation.

Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a suivi un cours «G40» est autorisé à conduire des tracteurs et des véhicules spéciaux agricoles, ainsi que des tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels, à une vitesse de 40 km/h. Fait

unique en Europe, la participation est possible dès 14 ans. Ce cours a été lancé à la fin 1998, et il a obtenu la reconnaissance de l’Office fédéral des routes (OFROU) en 1999. Il a attiré depuis ses débuts plus de 20 000 participants et participantes,

Inscription au cours «G40»

Vous trouverez les dates et les lieux du cours de conduite «G40», ainsi que le formulaire d’inscription sous la rubrique «Cours» du site www.agrartechnik.ch.

Reto Rösch. Photos: Reto Rösch
6-7 | 2024 Technique Agricole Suisse 62 Association | Cours

preuve de l’intérêt que les jeunes conducteurs et conductrices lui portent.

Le 20 000 e candidat s‘appelle Jonas Burri et habite à Buttisholz (LU). Il a participé au cours dispensé le 4 et le 19 avril derniers à Sursee (LU). Le cours «G40» est donné par 15 instructeurs sur 64 sites répartis dans toute la Suisse. Près de 27% des participant(e)s viennent de la Suisse romande ou du Tessin.

En toute sécurité et sans accident

L’instructeur du cours «G40» suivi par Jonas Burri est Reto Rösch. «Je suis moniteur de conduite de camions et d’autocars. J’initie les conducteurs à une utilisation responsable des matériels, des véhicules et des tracteurs. Ils doivent être en mesure d’évaluer correctement les dangers et de manier les véhicules en toute sécurité, sans accident», explique ­til. Ils doivent impérativement maîtriser des tracteurs toujours plus volumineux et puissants. L’instructeur donne aux jeunes filles et aux jeunes gens des informations sur le comportement de ces véhicules pour qu’ils se rendent compte de leurs effets sur les autres usagers de la route.

Le contenu du cours

La première journée, les cinq ou six personnes du groupe commencent par préparer le tracteur et par effectuer des vérifications. Ai ­ je les permis de conduire et de circulation et les autres documents sur moi? La lumière, les flexibles et les pneus sont­ ils en bon état de fonctionnement? «Il arrive hélas, même si c’est rare, que je doive envoyer un élève chez le mécanicien», confie Reto Rösch. Les participants s’appliquent ensuite à démarrer et à s’arrêter de manière très précise, parce que ces manœuvres se font sur un parcours parsemé de cônes et de demi ­tours. «Simultanément, je fais exercer sans relâche la technique d’observation pour éviter les dangers liés à l’angle mort.»

Au programme de l’après­ midi: la conduite, d’abord sur des routes peu fréquentées, puis dans un trafic dense. Les participantes et participants s’entraînent à obliquer à droite et à gauche, à dépasser, à se ranger et respecter la priorité, à freiner y compris en urgence pour ceux qui osent s’y risquer. La première partie du cours se clôt par un échange en plénum.

La plupart des thèmes qui précèdent sont repris et approfondis lors de la deuxième journée. S’y ajoutent principalement la préparation de l’attelage et la conduite avec une remorque, un gros morceau ap ­

Reto Rösch et son offre diversifiée

Reto Rösch, 46 ans, habite à Oberkirch (LU). Il est moniteur de conduite agréé pour les poids­lourds. L’an passé, il a été sollicité par Technique Agricole Suisse pour donner le cours «G40». Il l’a fait depuis lors à une douzaine de reprises à Sursee (LU), ainsi que dans les environs et aux Grisons. Jeune homme, il avait passé le permis de tracteur. L’instructeur lucernois reste passionné par les moteurs et par la conduite. Toujours sur la route avec des camions, des semiremorques et des autocars, il a fondé l’auto ­ école Rösch GmbH, à Oberkirch, voici 14 ans. Avec deux associés, il dispense des cours de conduite de voitures de tourisme et électriques, de remorques («BE»), de camions (notamment «C1»/«D1» et avec remorque), d’autocars, de taxis, de motos et

de véhicules de la catégorie «F». Sa société propose aussi des formations OACP ainsi que de secourisme, et forme des chauffeurs de limousine. Elle organise en outre des voyages en autocar en Europe et des transports ferroviaires.

Jonas Burri a apprécié le cours de conduite «G40»

Né en 2009, Jonas Burri, de Buttisholz (LU), vient de recevoir la confirmation de sa place d’apprentissage de spécialiste en industrie du bois. Il habite dans la ferme laitière de ses parents qui se compose de 18,5 hectares de surface agricole utile. Le troupeau compte actuellement une trentaine de vaches laitières et un élevage porcin de quelque 250 têtes, avec truies­mères, porcelets et porcs à l’engrais. Tant que Jonas Burri va à l’école, il désire aider son père sur l’exploitation. Il a décidé de s’inscrire au cours «G40», parce qu’il y a beaucoup à transporter sur l’exploitation. Il voulait avoir la possibilité de rouler sur la voie publique au volant d’un attelage à 40 km/h. Sur le cours «G40», il ne peut, selon ses propres termes, «rien dire de négatif». Il en a tiré beaucoup de bénéfices. Il a particulièrement apprécié le slalom effectué autour des cônes. Il a été très surpris de la taille effective de l’angle mort sur les grandes machines comme son Claas «Axos 330». Il a également été stupéfait du comportement de son tracteur lors d’un freinage d’urgence. Photo: Jonas Burri

préhendé par l’un ou l’autre candidat. «Un attelage tracteur­remorque a besoin de sept à huit secondes pour traverser une route cantonale. Le conducteur doit impérativement bien évaluer la situation, note Reto Rösch. Conduire un tracteur est un travail exigeant.»

Certains candidats échouent «La conduite de tracteur n’est pas acquise pour tout un chacun, déclare sans détour Reto Rösch. Si un candidat n’a pas suffi ­

samment le sens de la conduite ou s’il est constamment surmené au volant d’un tracteur dans la circulation, je le lui dis, même si je suis conscient qu’il fait preuve de bonne volonté. Le but est qu’il puisse être utile chez lui, dans son exploitation. Il peut refaire un essai ultérieurement.» Les élèves qui font des progrès tangibles et visibles reçoivent à la fin du cours une attestation de participation. La catégorie «G40» sera inscrite ultérieurement dans leur permis de conduire.

Technique Agricole Suisse 6 ­7 | 2024 63 Cours | Association

Communications

Offre de cours actuelle

Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur

Les cours préparatoires à l’examen théorique des permis de conduire de cyclomoteur ou de tracteur ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie): CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres.

Dates des prochains cours:

Mercredi 3 juillet, au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30

Mercredi 21 août au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30

Mercredi 25 septembre au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30

Les cours «G40»

Les cours «G40» sont organisés par Technique Agricole Suisse sur les sites de Hohenrain, Willisau, Schüpfheim et Sursee (site www.agrartechnik.ch: Fahrkurs-G40).

Examen théorique pour le scooter ou la voiture

Préparation en ligne pour CHF 24.–.

Cours de base scooter ou moto:

Ces cours sont dispensés à Büron et à Sursee. Prix du cours en trois parties: CHF 450.– pour les membres et CHF 480.– pour les non-membres.

Prochain cours: n° 650

1re partie: samedi 7 septembre, de 8 à 12 h

2e partie: samedi 14 septembre, de 8 à 12 h

3e partie: samedi 21 septembre, de 8 à 12 h

Cours de théorie sur le trafic routier

Ces cours sont dispensés à Sursee. Prix: CHF 220.– pour les membres, CHF 240.– pour les non-membres.

Prochain cours: n° 650, toujours au BBZN de Sursee 1re et 2e partie: lundi 9 septembre, de 18 à 22 h 3e et 4 e partie: mardi 10 septembre, de 18 à 22 h

Les cours n’ont lieu que si le nombre d’inscriptions est suffisant.

Informations et inscription

Sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours: auto-école de la LVLT, Sennweidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 555 90 00, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch

TG

Approvisionnement en batteries et en fournitures

Il est possible de s’approvisionner en fournitures auprès de la gérance de la section thurgovienne, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, Münchwilen, 071 966 22 43 ou 079 643 90 71. Lors de vos achats de carburants et de lubrifiants, vous pouvez vous adresser de préférence aux partenaires et aux fournisseurs qui soutiennent la section par des contributions financières. C’est le cas du MR Ostschweiz, à Wängi, de C. Tanner Söhne AG, à Frauenfeld, de Bosshard AG, à Frauenfeld, d’Agrola et Lang Energie AG, à Kreuzlingen, de LGG Handels AG, à Güttingen, ainsi qu’Osterwalder, à Saint-Gall.

Tests de pulvérisateurs 2024

La section thurgovienne assure les tests de pulvérisateurs de grandes cultures aux dates et lieux suivants:

Les appareils soumis au contrôle doivent être techniquement au point. Depuis le 1er janvier 2023, les pulvérisateurs doivent être munis d’un système de nettoyage intérieur. Ce point sera contrôlé. L’intervalle entre les tests est de trois ans. Les appareils des exploitations bio sont aussi à tester.

Cours théoriques 2024 pour le permis M/G

Les formulaires d’inscription à l’examen théorique en vue des permis de cyclomoteur de catégorie M et de tracteur de catégorie G (jusqu’à 30 km/h) peuvent être obtenu auprès de n’importe quel poste de police. On peut aussi se les procurer à l’office de la circulation routière à Frauenfeld, Amriswil ou à Kreuzlingen, lieux de l’examen.

Prix: CHF 70.– pour les enfants de membres de la section et CHF 90.–pour les non-membres, accès à une plate-forme didactique avec questions officielles d’examens inclus (code à demander à l’ASA). Les taxes d’examen de l’office de la circulation routière seront facturées séparément. Envoyer le talon dûment rempli à VTL/Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen ou info@tvlt.ch.

Voyage au Tyrol

Du samedi 24 au mardi 27 août

Le trajet vers le Tyrol se fera via le col de l’Arlberg. Les voyageurs visiteront la «mère de toutes les mines», la mine d’argent historique de Schwaz. Ils s’installeront pour trois nuits à Sankt Martin bei Lofer. Les remontées mécaniques les mèneront à l’Almenwelt Lofer, point de départ de sept circuits de randonnée. Une excursion sur l’idyllique Königssee (lac du roi) est prévue, avec une halte à Berchtesgaden. La visite de l’usine de tracteurs Lindner, à Kundl, et le voyage de retour sont au programme du mardi. Prix: CHF 830.– par personne en chambre double, supplément de CHF 90.– en chambre simple. Prestations incluses: voyage en car et guide Walter Marti, trois nuitées en demi-pension et taxes de séjour, repas de midi du premier jour, visite guidée de la mine d’argent, trains de montagne à Lofer, promenade en bateau et visite de l’entreprise Lindner. Prestations non comprises: repas de midi des 2e, 3e et 4 e jours et boissons. Plus amples renseignements et inscription jusqu’au 30 juin: VTL/ Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstr. 9, 9542 Münchwilen, 071 966 22 43, info@tvlt.ch. Important! Veuillez indiquer si vous souhaitez réserver une chambre double ou individuelle.

SG AR AI GL

Cours et examens théoriques de permis de tracteur

Dans les cantons de Saint-Gall et d’Appenzell, l’examen en vue de l’obtention du permis de conduire des véhicules agricoles peut être passé au plus tôt, respectivement un mois et trois mois avant le 14 e anniversaire, tandis que tous les natifs de l’année 2010 (ou des années précédentes) peuvent s’y présenter dans le canton de Glaris.

Prix: CHF 70.– pour les membres; CHF 95.– pour les non-membres, CD didactique avec des questions d’examen et des fiches de travail inclus.

Association | Sections 6-7 | 2024 Technique Agricole Suisse 64
LU
Lieu Adresse Date Bonau
Lu 19.08.2024
Hansjörg Uhlmann, Neugrüt
Cours M/G Cours M/G 8 h 30 à 11 h 30 8 h 30 à 11 h 30 mercredi: 13 h 30 à 16 h 30 5
2 Samedi 24.08.2024 Samedi 31.08.2024
26.10.2024
09.11.2024
30.11.2024
N° Lieu
Bürglen
6 Amriswil Samedi
Samedi
7 Friltschen Samedi 23.11.2024 Samedi

Renseignements et inscription: auprès du responsable du cours Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach, 071 845 12 40 ou hanspopp@bluewin.ch

Lieu 1er jour 2e jour + examen Après-midi Mercredi après-midi

Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 15.06.2024

SG-Winkeln, kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA 10.07.2024

Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 03.07.2024

Kaltbrunn, Rest. Löwen / StVA Kaltbrunn 07.08.2024

Wangs, Parkhotel Sa 10.08.2024

Wangs, Parkhotel / StVA Mels 04.09.2024

Trogen Me 14.08.2024

Trogen / Trogen StVA Trogen 11.09.2024

Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 24.08.2024

SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA 25.09.2024

Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 28.08.2024

Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA 18.09.2024

St. Peterzell, Schulhaus Sa 14.09.2024

SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA 16.10.2024

Neu St. Johann, Klostergebäude Sa 21.09.2024

Kaltbrunn Rest. Löwen / StVA Kaltbrunn 23.10.2024

Wangs, Parkhotel Sa 02.11.2024

Wangs, Parkhotel / StVA Mels 27.11.2024

Widnau, Rest. Rosengarten Me 06.11.2024

Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA 11.12.2024

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Les coordonnées du nouveau gérant

Le gérant de la section Jura-Jura bernois Philippe Chevillat, de Courfaivre (JU), a quitté ses fonctions le mois dernier, après 20 ans d’activité au sein d’un «comité solidaire». Valère Chappuis, le nouveau gérant, est d’ores et déjà entré en fonction. Il est domicilié à la route Principale 61, à Vicques (JU). Les membres de la section peuvent le joindre au 077 456 22 55 ou par courriel à l’adresse valere.chappuis2000@gmail.com.

Formation pour le permis F/G

Les jeunes filles et jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire, sur la voie publique, des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h.

Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch.

AG

Contact: Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme)

BL,

BS

Contact: Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch

BE

Contact: Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch

FR

Contact: AFETA, Samuel Reinhard, Route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49

GR

Contact: Gianni Largiadèr, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch

NE

Contact: Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch

GL

Contact: Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch

SH

Contact: VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch

SO

Contact: Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch

SZ,

UR

Contact: Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch

TG

Contact: VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen

VD

Contact: ASETA – Section vaudoise, Natacha Buffat, chemin des Alpes 12, 1418 Vuarrens, nat@zestsolutions.ch

ZG

Contact: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch

ZH

Contact: SVLT ZH, 058 105 98 22, Eschikon 21, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

Sections | Association Technique Agricole Suisse 6-7 | 2024 65
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Travailleur et bon vivant

Perchée à 933 mètres d’altitude, la ferme Jacot domine le plateau du Val-de-Ruz (NE) et offre une vue exceptionnelle sur la chaîne des Alpes, les lacs de Neuchâtel et de Morat. C’est là que l’agriculteur de 38 ans Frédéric Jacot a repris en 2018 l’exploitation familiale qu’il gère seul depuis le départ en retraite de son père fin 2021, qui continue à l’aider. Le jeune exploitant est titulaire d’un CFC d’agriculteur, qu’il complètera plus tard par un brevet fédéral. La structure familiale de 18 vaches étant encore trop petite, il s’engage comme chauffeur de porteur forestier pendant cinq ans.

En 2008, la reprise d’un troupeau laitier à Coffrane constitue une opportunité. Suite au décès de sa maman en 2009, Frédéric Jacot s’implique davantage encore sur l’exploitation qui voit sa surface doublée en dix ans. Il investit dans deux silos-tours puis, en 2020, dans un bâtiment plus spacieux avec traite robotisée pour 70 vaches laitières holstein à 10 400 kg de moyenne. Le volume de lait produit double lui aussi.

Aidé d’un salarié à temps plein et d’un apprenti, Frédéric Jacot exploite aujourd’hui de façon intensive 120 ha de SAU, dont une petite moitié en herbe, du maïs-fourrage, de l’orge d’automne, du triticale, du blé d’automne, du colza et des betteraves sucrières. La moisson et les ensilages de maïs et d’herbe sont assurés par les automotrices de l’agro-entreprise Jeanneret Sàrl, que l’exploitant conduit lui-même. Il délègue l’arrachage des betteraves, mais confectionne 2000 balles rondes par an, pour moitié en prestation à des tiers, avec sa presse-enrubanneuse John Deere «C441R». Il traite ses cultures et celles de trois collègues, soit 350 ha cumulés. Les engrais de ferme sont épandus avec des équipements loués et par deux agro-entreprises pour l’épandage au tuyau.

Les trois tracteurs John Deere de la ferme Jacot totalisent pas moins de 2300 h par an! Celui affichant 11 000 heures sera soulagé par l’arrivée d’un 4 cylindres de 160 ch avec GPS RTK et pneus Xeobib larges de 710 mm à l’arrière et 600 mm à l’avant. Un projet d’installation de panneaux solaires est en réflexion. Frédéric Jacot ne s’octroie qu’une bonne semaine de vacances par an. Il apprécie passer du temps avec ses deux enfants Colin et Tibo, de 9 et 7 ans. Caroline, sa conjointe assistante sociale à 60 %, donne beaucoup de son temps pour les enfants, les tâches ménagères, les repas du personnel et le soutien administratif.

Président de l’APLCNS (Association des producteurs de lait de centrale Neuchâtel et Seeland), le producteur défend les intérêts de ses 200 membres pour négocier au mieux avec l’enseigne Migros la vente de leurs 64 millions de litres de lait de consommation. Officier de défense incendie pour sa commune, il fait également partie du comité du syndicat d’élevage local gérant l’estivage des génisses. Ses hobbies? Profiter du lac et de la région lors de randonnées ou à ski. D’un naturel positif et rigolard, il aime aussi se retrouver avec des amis autour de bons repas bien arrosés!

Propos recueillis par Matthieu Schubnel

Association | Portrait 6-7 | 2024 Technique Agricole Suisse 66

Les cours proposés par Technique Agricole Suisse

Technique Agricole Suisse

Cours de conduite «G40»

Toute personne titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours «G40» est autorisée à conduire des tracteurs et véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés comme véhicules industriels à une vitesse max. de 40 km/h, pour des courses agricoles. Le cours «G40» de Technique Agricole Suisse est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit sur le permis de conduire.

Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

Cours de conduite Ecodrive

On peut réduire jusqu’à 30 % la consommation d’un tracteur en optimisant sa conduite et son utilisation. La diminution de la consommation de carburant permet, d’une part, de restreindre les coûts d’exploitation tout en abaissant, d’autre part, les émissions néfastes.

Objectif de la formation: Grâce aux connaissances et au savoir-faire théoriques et pratiques acquis sur la conduite économique et respectueuse de l’environnement, les participantes et les participants peuvent modifier leur mode de conduite de manière à réduire leurs coûts d’exploitation et les émissions de leurs véhicules.

Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch

Cours de pilotage de drones

Inscription: vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours sur les sites internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch

Cours de soudure

Lieu: centre de formation d’Aarberg (BE)

Ces cours s’adressent aux débutantes et débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux pratiquants confirmés souhaitant actualiser et approfondir leur savoir-faire, qu’elles ou ils soient amateurs ou professionnels.

Inscription: Technique Agricole Suisse n’organise plus ces cours elle-même et invite les personnes intéressées à consulter le programme de cours d’AM Suisse sur le site ww.amsuisse.ch

Cours agriLIFT

Cours sur les chariots élévateurs: modules de base, R1 (chariot élévateur à contrepoids), R4 (chariot télescopique) cours de 2 jours audité par la Suva et reconnu par l’OACP. Cours sur les plates-formes élévatrices: catégories 1A, 1B, 3A, 3B, cours d’un jour audité par l’ASFP et reconnu par l’OACP.

Inscription: vous trouverez les dates et lieux, les formules d’inscription et d’autres informations sur le site www.spaa.ch

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur les sites www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: +41 56 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch

Impressum

86 e année www.agrartechnik.ch

Editeur

Technique Agricole Suisse

Werner Salzmann, président et conseiller aux Etats

Dr Roman Engeler, directeur

Rédaction

Tél.: +41 56 462 32 00

Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch

Heinz Röthlisberger: heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch

Matthieu Schubnel: matthieu.schubnel@agrartechnik.ch

Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch

Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch

Abonnements et changements d’adresse

Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken (AG)

Tél.: +41 56 462 32 00, zs@agrartechnik.ch, www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication

Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG)

Tél.: +41 79 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch

Annonces

Vente d’annonces en français: Simona Manoelli, tél.: +41 31 380 13 27 simona.manoellli@rubmedia.ch

Vente d’annonces en allemand: Alex Reimann, tél.: +41 79 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch

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Production et expédition

AVD GOLDACH AG

Sulzstrasse 10-12, 9403 Goldach (SG)

Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement

Suisse: CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres

Imprimé en Suisse

Etranger: CHF 135.– (TVA exclue)

ISSN 2813-9895

Imprimé en Suisse

Prochain numéro

Thème principal: «Production d’énergie»

Avec les installations de biogaz, les capteurs solaires et l’agrivoltaïsme, l’agriculture peut apporter sa contribution à la transition énergétique.

L’édition 8/2024 paraîtra le 15 août 2024

Clôture de la rédaction: 29.07.2024

Clôture des annonces: 02.08.2024

Technique Agricole Suisse 6-7 | 2024 67 Cours | Association
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