Technique Agricole Suisse 05/2024

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ÉQUIPEMENTS POUR LA MONTAGNE

Du «pétaradeur» à la faucheuse électrique

Adaptés aux pentes et dévers, fiables et sûrs

Carte SIM pour systèmes de guidage

Atteler une remorque aux bras inférieurs

Mai | 2024

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4 En bref

Les 100 ans de Technique Agricole Suisse

8 Le travail du sol au fil du temps

10 Frise chronologique, cinquième partie, de 1969 à 1981

12 Le cours de conduite «G40»

13 Mot de bienvenue de Jürg Röthlisberger, directeur de l’OFROU

Focus

14 Le défi de l’approvisionnement en eau sur les alpages

Marché

16 Gaëtan Severac de Naïo Technologies: «Les robots vont remplacer 80 % des tracteurs»

Thème principal: équipements pour la montagne

22 Adaptés aux pentes et dévers, fiables et sûrs

26 Du «pétaradeur» à la e-faucheuse

28 Agroscope a testé une «clôture virtuelle»

30 Tasser sans compromis

Impression

34 «Gecko»: planter les pommes de terre sans casser les germes

36 Deux véhicules Bobman utilisables en bâtiment d’élevage

40 L’épandeur à fumier Gruber «GUST 1050»

Management

51 Atteler une remorque aux bras inférieurs

52 Concours «Trouvez le détail»

53 Carte SIM pour systèmes de guidage

Plate-forme

54 Des étables à litière compostée pour des vaches mères

56 Les développements intelligents de Huser

58 Comment les processus de travail évoluent-ils?

Passion

60 Le «Four Team» et ses Fendt

Technique Agricole Suisse

Milieu Rapport d’activités 2023

62 Un timbre spécial pour les 100 ans

64 Communications des sections

66 Martino Antonioli: soucis tessinois

67 Les cours et l’impressum

Couverture:

Adaptés à la pente et sûrs: les matériels agricoles destinés à la montagne doivent présenter une bonne stabilité dans les dévers et les fortes déclivités. Photo: Ruedi Hunger

www.youtube.com/ @techniqueagricole 6252

www.facebook.com/ Technique.Agricole

Continuerons-nous à exploiter nos alpes et alpages en dépit des défis qui se posent? Cette question a été posée dans le cadre d’un exposé présenté au récent congrès «Technique agricole dans l’espace alpin», en rapport avec le changement climatique. La réponse a fusé, sans doute tout à fait correcte: «Bien sûr!». Toutefois, un «mais» l’accompagnait. En effet, une vaste étude conduite par l’Institut de recherche en agriculture Raumberg-Gumpenstein (A) conclut qu’à l’avenir, la montée à l’alpage se fera plus tôt et que l’agriculture de montagne devra gérer ses surfaces différemment. «Vers la fin de ce siècle, au milieu de l’été, les Alpes constitueront des îlots de fraîcheur émergeant des chaudes vallées, et tant les animaux de rente que les hommes s’y trouveront bien.»

Telle est un autre constat de l’étude en question, à lire dans le rapport qui lui est consacré. Une remarque complémentaire y figure cependant, à savoir qu’il faudra mettre en œuvre une gestion de l’eau conséquente dans les régions sèches.

L’exploitation des alpages par un estivage sans menace de prédateurs est et restera importante pour notre pays. La technique contribue à l’accomplissement de cette tâche. Mais c’est surtout au monde politique qu’il incombe – sans relâche – de créer les conditions-cadres indispensables pour que l’agriculture de montagne puisse survivre et continuer à fournir ses prestations unaniment reconnues au profit d’un large public.

Mai 2024 | Sommaire • Editorial 3 Technique Agricole Suisse 5 | 2024 Actualité
16 51 62 Editorial Roman Engeler

En bref

Horsch a construit sur 12 000 m2 un bâtiment avec les équipements de peinture dernier cri pour appliquer les peintures liquides et en poudre.

Jens Harde a été nommé directeur des opérations chez Weidemann avec effet au 1er avril 2024.

Le 1er juillet 2025, Michael Feitknecht reprendra la présidence de la direction de Fenaco et succédera à Martin Keller. Markus Hämmerli remplacera, lui, Heinz Mollet le 1er janvier 2026 à la direction de la division Agro et sera ainsi en charge, notamment, du commerce des équipements agricoles.

Le réseau des Avant-Centers en Suisse va être nettement élargi. Le quatrième centre a été ouvert chez Anmeter AG à Agarn (VS).

Fendt a nommé Mel McGlinchey manager des ventes senior pour l’Europe de l’Ouest, avec effet au 1er avril 2024. Christian Erkens a été promu chez Agco/Fendt au 1er septembre 2024 comme vice-président du management de la distribution pour l’Europe et le Moyen Orient.

John Deere annonce que la 150 000 e moissonneuse-batteuse a quitté récemment l’usine allemande de Zweibrücken.

Gerrit Marx quitte le groupe Iveco qu’il dirigeait pour revenir chez CNH Industrial où il succédera à Scott W. Wine à compter du 1er juillet 2024.

L’usine de tracteurs de Basildon, en Angleterre, a 60 ans. Elle a été mise en service par Ford en 1964 et rachetée par Fiat en 1991. On y fabrique aujourd’hui, des tracteurs New Holland

Sous réserve de l’obtention des autorisations réglementaires, Amazone reprend le constructeur de distributeurs d’engrais brésilien MP Agro.

L’entreprise Vogelsang, connue pour ses équipements pour le lisier, a généré un chiffre d’affaires de 202 millions d’euros l’année dernière (+17 % par rapport à l’exercice précédent).

PulsFog, constructeur de pulvérisateurs et d’appareils de brumisation à Überlingen (Allemagne), est le plus jeune membre du Cordless-AllianceSystem (CAS), consortium de batteries multimarques lancé par Metabo.

Nouveaux détails sur le «Vitasem»

«Mécanique, pratique et fiable»: voilà comment Pöttinger décrit sa dernière génération de semoirs mécaniques «Vitasem», disponibles en largeurs de travail de 2,5 à 4,0 m et combinés à différents appareils de préparation de lit de semences. Lors de ce lifting, l’accent a été mis sur l’augmentation de la puissance de frappe et du confort d’utilisation. Cette nouvelle génération offre une capacité de trémie jusqu’à 25 % supérieure. La large ouverture de remplissage du contenant est maintenant aussi dimensionnée pour faciliter le remplissage par big bag ou à l’aide d’un godet.

Pour augmenter le confort d’utilisation et surtout la sécurité de travail nocturne, un éclairage intérieur de la cuve est disponible en combinaison avec des phares de travail sur la machine. Le processus d’étalonnage a également été amélioré. Les augets latéraux permettent de détecter immédiatement les erreurs. Ces augets sont extractibles latéralement en deux parties. La trémie polyvalente «Tegosem» est proposée en option et permet d’emporter un deuxième intrant, par exemple de l’engrais. Celui-ci est épandu de manière précise en surface, derrière les éléments semeurs.

Livraison d’un tracteur de formation

Le centre de formation AM Suisse Centrale a reçu son nouveau tracteur de formation, un Deutz-Fahr «6135C TTV». «L’acquisition d’un tracteur d’instruction de dernière génération était un souhait de longue date de notre centre de formation. Avec Same Deutz-Fahr, nous avons

trouvé un partenaire engagé avec lequel nous avons pu réaliser ce projet dans le cadre de nos possibilités financières», s’est réjoui le président du centre de formation, Paul Furrer, lors de la cérémonie de remise. Andres Graf, de Same DeutzFahr (Suisse), a souligné l’importance des véhicules modernes pour l’enseignement. Le nouveau tracteur sera utilisé dans tous les cours interentreprises et dans les cours de préparation aux examens dans les domaines du moteur, de l’électricité, de l’électronique, de la transmission, de l’hydraulique et du diagnostic. Lors de la remise du tracteur, il a été souligné qu’il est possible d’illustrer de manière optimale l’interaction des différents systèmes sur le véhicule complet, ce qui est particulièrement précieux.

4 5 | 2024 Technique Agricole Suisse Actualité

Matériau de paillage pulvérisable

Agenda

DLG Feldtage, 11 au 13 juin 2024 sur le domaine Brockhof à Erwitte / Lippstadt (Allemagne)

Öga, 24 au 26 juin 2024 à Koppigen (BE)

Eima, 6 au 10 novembre 2024 à Bologne (Italie)

Agrialp, 7 au 10 novembre 2024 à Bolzano (Italie)

Des chercheurs du centre de technologie et de promotion TFZ de Straubing (Allemagne) ont mis au point un matériau de paillage pulvérisable pour les cultures maraîchères. Il empêche les mauvaises herbes de pousser. Il est composé de matières premières naturelles et se dégrade sans laisser de résidus après utilisation. En collaboration avec Amazone et Schmotzer Hacktechnik, les scientifiques ont développé un appareil pour l’épandage: Il est monté sur le tracteur et mélange les composants liquides pendant la pulvérisation sur le sol. A la surface du sol, le matériau se gélifie, durcit et forme finalement la couche de paillage. L’aptitude pratique du matériau a pu être confirmée lors de plusieurs essais sur le terrain avec différentes cultures légumières comme la carotte et le concombre, indique le site internet du TFZ. L’effet de suppression des mauvaises herbes ainsi que la biodégradabilité ont été convaincants. Aucun résidu ne reste dans le sol et aucun effet négatif sur la vie du sol n’a été constaté, selon le TFZ. Le succès de l’utilisation de ce paillis dépend toutefois de nombreux facteurs, notamment de la pression des mauvaises herbes ou de la précision de la pulvérisation.

Semoir «Cataya» d’entrée de gamme

Avec le nouveau «Cataya Special EcoLine», Amazone propose une entrée de gamme avantageuse dans l’offre de combinés de semis et complète ainsi par le bas la gamme de semoirs compacts «Cataya». La nouvelle variante suit en outre les traces du semoir compact «AD», produit jusqu’à l’an passé. Le nouveau «Cataya Special EcoLine», travaillant sur 3 m de large, dispose d’une trémie de 650 l avec large ouverture ainsi que de 24 socs monodisques «RoTeC» sans entretien, avec un interrang de 12,5 cm. Le disque de guidage en profondeur «Control 10» ou la roue de guidage en profondeur «25» sont

disponibles. L’arbre de distribution est animé mécaniquement par une roue d’entraînement. La pièce maîtresse est le nouveau système de dosage «Precis» avec un grand confort d’utilisation et des temps de préparation réduits, indique le fabricant. Autre nouveauté: les trémies de sortie intégrées, qui permettent de réduire au minimum les quantités restant dans la trémie, d’éviter la formation de ponts entre les sorties et de simplifier le nettoyage de la trémie. A cela s’ajoutent des clapets de calibrage à réglage centralisé, qui permettent de passer rapidement et simplement du semis à l’étalonnage.

Eurotier, 12 au 15 novembre 2024 à Hanovre (Allemagne)

Agrama, 28 novembre au 2 décembre 2024 à Berne

Davantage de fonctions pour l’appli de récolte

«Harvest Assist», l’application mobile de Pöttinger optimisant la récolte des fourrages, continue à bénéficier d’améliorations et dispose désormais de trois nouvelles fonctions pour ajuster encore mieux la chaîne de récolte et contrôler la capacité de récolte. Il est désormais possible de connaître le nombre de balles au champ, d’assurer le guidage de la remorque de récolte au silo et d’enregistrer de nouvelles catégories de machines dans le menu «Autres machines». L’appli gratuite est disponible en versions iOS et Android.

5 Technique Agricole Suisse 5 | 2024 Actualité

Cuber

les piles de bois grâce à l’IA

Pour mesurer le volume des piles de bois, les forestiers doivent choisir entre les solutions «rapide et imprécise» et «précise, mais laborieuse et coûteuse». Le logiciel «PolterMAX» de GDD-IT, remanié l’année dernière, remédie à ce problème. Cet outil cube les piles de bois ronds sur la base de photos; toutefois, de simples prises de vues faites avec un smartphone, une tablette ou un appareil de photo numérique lui suffisent. L’opérateur doit juste indiquer une mesure de référence et la longueur des bois. La nouveauté réside dans une IA spécifique, dont la reconnaissance de formes extrêmement précise est entraînée en permanence. Les volumes en mètres cubes pleins sont calculés en quelques clics, même sous de mauvaises conditions d’éclairage et en fonction des particularités régionales dans le peuplement forestier. Le cubage s’effectue soit directement sur place sur une tablette, soit via un serveur qui centralise et transmet les données.

Premier casque forestier au monde avec Mips

Dans le cadre d’un partenariat, les deux entreprises suédoises Mips et Husqvarna vont lancer cette année encore un casque forestier équipé du système de sécurité de Mips. La technologie de protection Mips, traduction abrégée de «système de protection multidirec tionnel contre les chocs», contribuera à réduire considérablement la gravité des blessures à la tête des travailleurs forestiers, écrit Husqvarna. Ce casque sera le premier casque de protection Husqvarna équipé de la technologie Mips et également le premier casque au monde équipé du système de sécurité Mips pour le domaine forestier. La plupart des casques disponibles à l’heure actuelle sont conçus pour protéger leurs porteurs et porteuses contre les chocs linéaires ou les chocs qui touchent directement le sommet de la tête. La majorité des accidents se produisent sous un certain angle, exposant ainsi la tête de la personne à des mouvements de rotation qui constituent l’une des principales causes de blessures graves. Avec le système de protection multidirectionnelle contre les chocs Mips, les deux entreprises veulent désormais combler cette lacune en matière de sécurité dans le secteur forestier.

Un deuxième site de distribution pour les machines de chantier JCB

Meier Maschinen AG à Marthalen (ZH), qui appartient au Groupe Serco, devient désormais un point de distribution des machines de chantier JCB. Voici environ un an, Serco a réorganisé la distribution des machines JCB qu’il assurait depuis 2016 en intégrant l’offre de machines de chantier de JCB. Ainsi, «JCB Agri Suisse» est devenu «JCB Suisse».

La distribution des machines se fait toutefois par deux canaux. Ainsi, l’assortiment pour l’agriculture continue à être traité par les six JCB Agri Center régionaux. Pour les machines de chantier, il n’y avait jusqu’à présent qu’un seul point de vente, établi en Suisse romande. Il y en aura maintenant deux, avec l’arrivée de Meier Maschinen Marthalen qui couvrira tout le

nord-est du pays. Meier Maschinen était auparavant présent dans le secteur de la construction avec la marque «Bobcat». Récemment, la maison a abandonné cette distribution. Meier Maschinen reste en outre actif comme point d’assistance régional pour les machines de récolte Claas et comme distributeur régional de différentes machines agricoles.

6 5 | 2024 Technique Agricole Suisse Actualité

Nouvelle série Deutz-Fahr

Deutz-Fahr a utilisé la plate-forme de l’exposition agricole régionale Agrarschau Allgäu à Dietmannsried, dans l’extrême sud de l’Allemagne, pour présenter une nouvelle gamme de tracteurs dans le segment de puissances de 75 à 106 ch. Ceux-ci sont fabriqués en Turquie. Il s’agit des quatre modèles «5075», «5095», «5105» et «5105 Plus» de la série «5 Keyline». Ces tracteurs complètent ainsi la série «5» déjà bien fournie avec les variantes «5D», «5D Keyline» ou «5D TTV».

Les nouveaux tracteurs sont entraînés par des moteurs maison de type «FarmMotion 45». Le bloc 4-cylindres affiche une cylindrée de 3,85 l. Le post-traitement des gaz d’échappement est assuré par les dispositifs SCR, DPF, DOC et EGR. Le plus petit modèle ne requiert pas d’AdBlue. Du côté de la transmission, une boîte 20AV / 20AR est proposée et, en option, une variante 40AV / 40AR avec inverseur hydraulique réglable, ainsi que la fonction «Stop & Go».

Première pour «FarmRobotix»

Du 11 au 13 juin, la Société allemande d’agriculture, la DLG, organise ses Feldtage, journées de plein champ internationales pour agriculteurs et experts intéressés par les derniers développements dans les domaines de la robotique, de l’intelligence artificielle et de l’automatisation ainsi que des solutions numériques pour les cultures. La plate-forme dénommée «FarmRobotix» offrira une possibilité de réseautage, des transferts de savoir-faire et de découverte de technologies innovantes. Actuellement, les agriculteurs disposent d’une foule de solutions numériques pour différentes tâches phytosanitaires, mais leur utilisation nécessite un apprentissage important. L’objectif de «FarmRobotix» est d’améliorer la convivialité des outils numériques.

BKT lance le pneu «Powertrailer SR 331»

BKT complète son offre actuelle de pneus hors route. Le fabricant indien de pneus compte désormais plus de 3600 produits dans son assortiment. Le plus récent d’entre eux est le «Powertrailer SR 331», un pneu répondant à l’évolution des exigences dans le domaine du transport par remorque et par camion-citerne, indique un communiqué. «Ce pneu est particulièrement adapté au transport routier, se distingue par sa résistance et sa solidité et serait également synonyme d’économie de carburant», ajoute le communiqué de BKT.

e-chargeuses plus puissantes

La nouvelle gamme Giant de chargeuses télescopiques sur pneus se compose de trois modèles: «G2700E HD», «G2700E X-TRA HD» et «G2700E Tele HD». Cette gamme est conçue pour des performances plus élevées dans le segment «zéro émission» et met l’accent sur l’efficacité, la productivité et la polyvalence. Les véhicules sont entraînés par un moteur électrique de 13 kW. Le modèle «Tele» présente une hauteur de levage de 3,71 m. Une unité de refroidissement hydraulique est disponible en option pour optimiser les performances lors de l’utilisation d’outils à entraînement hydraulique. Un toit de sécurité est fourni de série, un toit de sécurité rabattable est proposé en option pour franchir les passages de faible hauteur (inférieurs à 2 m).

7 Technique Agricole Suisse 5 | 2024 Actualité

100 ans de Technique Agricole Suisse

«L’état de sa charrue en dit long sur le paysan»

La charrue est emblématique de l’histoire du travail du sol. La première charrue de fabrication industrielle vit le jour en Angleterre en 1763. La Suisse ne fut pas en reste. L’évolution des outils de préparation du lit de semences a aussi tout une histoire.

Ruedi Hunger

Le travail du sol est aussi ancien que l’agriculture. Il s’est lentement développé sur des millénaires. Les premiers jalons du développement d’outils de travail du sol remontent à la fin du moyen-âge. Jusqu’au 18 e siècle, la règle voulait que les principes du travail du sol soient transmis de génération en génération: «Ingrat le fils qui ne laboure pas comme le fit son père».

Travail du sol primaire à la charrue Initialement, on attendait d’une charrue qu’elle serve à ouvrir et retourner le sol. Elle avait la forme d’une griffe, tirée pour éventrer la couche superficielle du sol. La

charrue à roues à traction animale attestée dans la province romaine de Rhétie au 1er siècle de notre ère s’est perpétuée sans évolution notable jusqu’au 19 e siècle. Pour que cet instrument puisse être qualifié de charrue, il fallut attendre l’invention du soc, tôle conçue pour retourner complètement la bande de terre découpée. Cela fut possible avec l’ajout d’un coutre, qui assurait la coupe verticale de la bande de labour, la coupe horizontale incombant au soc. Le résultat inspira cette citation: «Le champ labouré offre un paysage de crêtes et de sillons profilés (...) exposant la terre remontée à l’action

bienfaisante de l’air». D’antiques chroniques l’attestent: le résultat du retournement constituait le principal critère de qualité d’un corps de charrue.

Le labour a toujours requis une sensibilité extrême et des dons d’observateur hors pair. Dès le début, une distinction s’établit entre charrues pour labour en planches (à versoir fixe, conçu pour retourner la terre toujours du même côté), et charrues réversibles (en bout de champ, le versoir bascule pour effectuer le trajet de retour).

Jusqu’au début du 20 e siècle, l’Europe comptait de nombreuses variantes de charrues spécifiques à certains pays ou ré -

8 5 | 2024 Technique Agricole Suisse

gions. La Suisse ne faisait pas exception. A la très courante «brabant» faisaient écho l’«argovienne», la «Giger» et la «Schnauser» un peu particulières. Les multisocs ont commencé à se répandre à partir de 1851, lorsque John Fowler construisit ses premières charrues à vapeur.

Aperçu historique

Même si certains moyens de production étaient basés sur des principes inventés aux 17e et 18 e siècles, le véritable début du machinisme agricole remonte au milieu du 19 e siècle. Son évolution a été favorisée par le commerce naissant de machines agricoles, mais aussi par des expositions comme celles organisées par la Royal Agricultural Society fondée en Angleterre en 1838, ou par la Deutsche Landwirtschafts­ Gesellschaft (DLG), la Société allemande d’agriculture fondée en 1884.

La première charrue industrielle vit le jour en Angleterre en 1763. L’outil fut perfectionné, toujours en Angleterre, par exemple en 1785 avec le premier soc en fonte et, en 1797, avec la première charrue toute en fer. En revanche, les premiers versoirs cintrés datent de 1800 environ. Aux Etats­ Unis, John Deere aurait innové en 1833 en utilisant des aciers alliés pour les outils de sa charrue. En 1850, Rudolf Sack créa à Leipzig la première charrue artisanale d'Allemagne. 13 ans plus tard, on fêta les premières charrues de fabrication industrielle.

Une autre étape fut franchie en 1856 avec la construction de la charrue à vapeur Fowler, suivie par les Howard et les Sack. En 1920, l’Allemagne comptait un bon millier de charrues à vapeur en activité. Leur succédèrent des charrues à moteur à combustion automotrices Exelsior, Stock, Hanomag, Komnick, Pöhl, MAN. En 1925, l’Allemagne aurait compté

quelque 7000 de ces machines aratoires. Elles furent perfectionnées aux Etats­ Unis sous la forme de «charrues tractorisées». Parmi elles figurent des modèles réputés, dont la charrue «Mogul» d’IHACE et la charrue à moteur de Case.

Dans le cadre de la mécanisation tractorisée naissante, on peut signaler les premières charrues traînées dotées d’un système de relevage mécanique vers 1920. La décennie vit les modèles se diversifier (charrues pour labour en planches, charrues réversibles, charrues portées pour labour à plat, brabant portées demi ­tour ou quart de tour, charrues semi ­ portées, charrues hors sillon). La première charrue frontale fut construite en 1980. Les charrues pour labour en planches versent exclusivement à droite. Les charrues réversibles possèdent un nombre identique de corps versant à gauche et à droite.

La fabrication de charrues en Suisse Pour illustrer la production de charrues suisses, nous nous limiterons ici à l’histoire de Gottlieb Otth, représentatif des nombreux autres constructeurs de ce pays (Althaus, Bärtschi, Erismann, Henriod, Lüthi, Menzi, Baltensberger, Vogel, Zaugg). A partir de 1830, Otth fabriqua les premières «charrues argoviennes» dans l’ancien martinet de Worb (BE). Cette charrue fut à l’origine, en 1883, de la première charrue de type «brabant». Des cultivateurs vinrent s’ajouter aux brabants améliorées dès 1900. En 1917, la société Ott (son nouveau nom depuis 1908) fabriqua même une quadrisocs pour labour en planches et des charrues automotrices. A partir de 1921, la société construisit jusqu’à 3000 brabants par an. Les premières charrues portées pour tracteur arrivèrent après la Seconde Guerre mondiale.

La puissance croissante des tracteurs vit se développer l’intérêt pour les charrues multisocs. A la fin des années 1950, les monosocs représentaient 90 % du marché; dans les années 1970 se produisit un renversement de tendance en faveur des bisocs (env. 75 %). En 1980, les trisocs représentaient 13 % des ventes.

La Station de recherche de Tänikon (TG) compara le débit de chantier et la consommation de puissance des charrues multisocs traditionnelles, d’une charrue losange et d’une charrue à versoirs à lames. L’avènement des multisocs a progressivement donné naissance à un système modulaire. Les bisocs étaient transformables en trisocs et ces dernières en quadrisocs.

9 Technique Agricole Suisse 5 | 2024 100 ans de Technique Agricole Suisse
Un Hürlimann avec une charrue portée et une herse oscillante latérale. La charrue reste encore et toujours un outil vedette de travail du sol. Photos: Ruedi Hunger

Exploitations de petite taille

Dans les années 1920, parallèlement aux grandes charrues à moteur pour les grands domaines vinrent s’ajouter des «charrues motorisées» à guidage manuel. Ces dernières (Bauche, Parker, Wyles) étaient dotées de moteurs de 3 à 20 chevaux. En Suisse, ces charrues pour petites exploitations ne trouvèrent guère leur place. On leur préféra des charrues portées sur des monoaxes (Aebi, Bucher, Rapid, etc.). La plus connue fut la charrue-balance pour Rapid Spécial. On ne la retournait pas en bout de champ: il suffisait de la basculer pour repartir en sens inverse en utilisant le soc opposé. Dans les pentes, le travail du sol a toujours été difficile. La mécanisation y fit appel à des treuils à câble tractant charrue ou herse à dents.

La préparation du lit de semences

La définition de nouveaux objectifs agronomiques et d’exigences agrotechniques entraîna des mutations profondes des outils de travail du sol. Le sol devint support de production et sa fertilité un enjeu majeur. Cette situation perdure aujourd’hui, même si les principes ne sont pas toujours suivis à la lettre.

On se rendit vite compte que le travail du sol à la charrue était grossier et devait être affiné. Déjà les Romains connaissaient différents outils nommés «occa» ou «hirpex» (= herse). Les premières herses étaient en bois, puis en fer, ou mariaient les deux matières. L’Angleterre innova avec les herses entièrement métalliques. Les premières herses étaient à dents, de forme extrêmement variable.

Chronique du machinisme agricole

1969

Les délégués approuvent le nom «Association suisse pour l'équipement technique de l'agriculture» (ASETA) Ils accordent un crédit pour la couverture de l’aire de lavage et l’agrandissement du centre de Riniken.

La vitesse maximale des tracteurs passe de 20 à 25 km/h

A Brougg (AG), l'IMA est dissout et la FAT, Station fédérale de recherches en économie et technologie agricoles de Tänikon (TG), prend le relais.

L’effectif de l'association atteint 37 709 membres répartis en 22 sections.

On trouve des herses à dents triangulaires, carrées ou hexagonales, voire rondes.

Les instruments à outils passifs

La première mention d’un cultivateur remonte à 1864, lorsque Rudolf Sack conçut son «cultivateur universel» à Leipzig (D). En 1902, la société Ventzki fut la première à construire un outil muni de dents élastiques, un vibroculteur donc. En 1910 apparurent des herses à disques à un rang. Les premiers exemplaires de herses à disques doubles arrivèrent en Europe en 1918 des Etats-Unis. En 1924, Rudolf Sack, encore lui, fabriqua une charrue à disques, suivie en 1930 d’une charrue déchaumeuse à disques. Herses à dents et charrue furent parfois l’aboutissement d’un processus de développement historique à forte connotation régionale.

Les instruments à entraînement actif

Les premiers rotavators furent construits presque en même temps que le premier tracteur-charrue. Le rotavator et l’unité de traction étaient indissociables. Le moteur à bulbe chaud Lanz, la fraise à lames Siemens et la «Cromfräsch» de Mehlich jouissaient tous également d’une bonne notoriété. Le sol était travaillé par des lames contondantes ou coudées montées sur des arbres horizontaux en rotation, ou par des outils similaires. Des herses rotatives (en général à lames coudées) entraînées par prise de force existaient déjà dans les années 1920.

L’association se mobilise en faveur de l'amélioration des freins des remorques agricoles et de leurs dispositifs d'actionnement. Elle tient pour la première fois son propre stand à l’Agrama à Lausanne

Le 1er janvier, l’«Association suisse des propriétaires de tracteurs» devient l’«Association suisse pour l'équipement technique de l'agriculture». La revue est rebaptisée «Technique Agricole»

La FAT effectue ses premiers tests de tracteurs au banc d'essai du Strickhof.

Le Hürlimann «D110» est sur la liste 1/71. Les herses rotatives font leur apparition dans les champs suisses.

10 5 | 2024 Technique Agricole Suisse 100 ans de Technique Agricole Suisse
1972
1971 1970
Les combinaisons de machines sont devenues la norme pour le travail du sol.

A la fin des années 1960, de nouveaux outils de travail du sol firent leur entrée sur le marché, par exemple des herses à toupies et des herses vibrantes. Amazone construisit des herses vibrantes dès 1967. La herse vibrante opère une conversion du mouvement rotatif des outils de travail en mouvement alternatif. Contrairement aux herses rotatives traditionnelles, dont l’axe de rotation est horizontal, les herses à toupies sont à axes verticaux. Les premiers cultivateurs à toupies firent leur apparition en 1979. Comme la herse à toupies était encore largement inconnue de l’agriculture suisse, la Station fédérale de recherche FAT de Tänikon a consigné ses observations dans son rapport «Observations faites avec les herses à toupies entraînées par prise de force». Les points faibles et les points forts des herses à toupies y étaient déjà mentionnés.

L’arrivée des machines combinées L’avènement, à la fin des années 1960 et dans la décennie 1970, du «travail du sol réduit au minimum» a lancé l’ère des machines combinées, assurant le travail du sol et le semis en un seul passage. L’élément déclencheur fut le souci de simplifier la préparation des champs. En Suisse, les premières tentatives de regrouper le labour et la préparation du lit de semences eurent lieu pendant la Seconde Guerre mondiale (dépôt du brevet pour une herse à moteur par Hürlimann en 1940). C’est dans ce contexte que le tracteur fut équipé, en plus de la charrue,

On peut se passer de charrue: le semis direct «Cross Slot» réduit à un minimum absolu les interventions au sol.

d’une herse oscillante ou rotative latérale. Avec l’avènement des herses à toupies (env. en 1970), ces dernières furent combinées à des semoirs portés ou monograines intervenant après le labour.

Ces machines combinées exigeaient des tracteurs de plus en plus lourds, notamment en raison de l’écart croissant entre le semoir et l’essieu arrière du tracteur, se traduisant par un déchargement de l’essieu avant. Le «travail du sol minimal» a été étudié au début des années 1970 par la FAT en tant que procédé puis sous l’aspect de sa rentabilité.

Des firmes suisses mettent au point les faucheuses à deux essieux , pour la récolte de fourrages en montagne.

En France, Huard présente sa charrue «Losange»

L’ASETA fête ses 50 ans à la Lenk (BE). Son effectif diminue à 36 429 adhérents.

Entre autres allégements, la révision de l’Ordonnance réglant l'admission des personnes et des véhicules à la circulation routière (OAC) prévoit le maintien à 14 ans de l’âge minimal pour conduire des véhicules agricoles, sans obligation de passer un examen pratique.

Sources:

1) www.pflugmuseum.ch (Guntmadingen).

2) Kurt Häfner, Der Schlepper im Rückblick 1999.

3) FAT 82, «Tableau des types et modèles de charrues portées», Technique Agricole 13/1974.

4) FAT 170, «Tests comparatifs de charrues portées», Technique Agricole 11/1980.

5) FAT 16, «Observations faites avec les herses à toupies entraînées par prise de force», Le tracteur et la machine agricole, 4/1971.

6) FAT 66, «Rentabilité des combinaisons de matériels», Technique Agricole 2/1974.

Pour lutter contre le bruit , une méthode de mesure de la vitesse est introduite lors de la révision d’une ordonnance.

A Tänikon, la construction du banc d’essais de tracteurs de la FAT est achevée.

L’ASETA s’efforce de mettre en place une procédure d’autorisation simple pour les machines extra-larges comme les moissonneuses-batteuses de 3,5 m.

Pour assurer le suivi des quelque 120 cercles de machines de Suisse, elle peut compter sur le soutien de l’Association suisse de conseil agricole. L'effectif atteint 36 219 adhérents.

11 Technique Agricole Suisse 5 | 2024 100 ans de Technique Agricole Suisse
1974
1973
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Le cours de conduite «G40»

Les cours «G40» constituent un élément central de l’offre actuelle en formations de Technique Agricole Suisse. Tout a commencé en 1998, avec un cours d’essai. L’histoire s’est poursuivie dès 1999 et la reconnaissance officielle du cours par l'Office fédéral des routes.

L'évolution des tracteurs a contribué à en faire des véhicules toujours plus rapides et puissants. Jusqu'à la fin septembre 1998, la vitesse maximale autorisée pour les tracteurs était fixée à 30 km/h. A partir du 1er octobre 1998, l’adaptation des prescriptions techniques pour les véhicules routiers dans l’ordonnance corres­

pondante (OETV) a rendu possible d'immatriculer en Suisse des tracteurs dont la vitesse maximale était de 40 km/h, comme dans d’autres pays.

Une campagne commune

Avant même cette modification, l'Association suisse pour l'équipement tech ­

Ils ont réussi l’examen et posent devant leur véhicule-école et futur outil de travail, ces jeunes participants du cours «G40». Photos: Archives de Technique Agricole Suisse

nique de l'agriculture (ASETA) de l'époque avait lancé en 1998, en collaboration avec le Service de prévention des accidents dans l'agriculture (SPAA), un premier cours intitulé «Le tracteur pratique». Il s'agissait d'une formation de deux jours pour gagner en sûreté au volant. Elle visait aussi à se familiariser avec les forces cinétiques en jeu, avec les charges et les dimensions des remorques et des machines semi ­ portées. Le cours s'inscrivait dans le cadre de la campagne «La sécurité d'abord», que le SPAA et l'ASETA avaient lancée depuis 1997 pour améliorer la sécurité des véhicules agricoles dans le trafic routier.

Reconnaissance de l'OFROU

La formation «Le tracteur pratique» servit de socle aux cours de conduite «G40» actuels. En effet, le 16 novembre 1998, l'ASETA écrivit à l'Office fédéral des routes (OFROU), demandant la reconnaissance de cette formation au titre de «Cours de conduite G40». Quelques

1977 1978

Déchaumeuses et bêcheuses concurrencent la charrue à versoirs pour le travail primaire du sol . Le fichier des membres de l’ASETA est désormais conservé sur des bandes magnétiques.

Entrée en vigueur de la limitation des fumées à pleine charge pour les tracteurs. Les moissonneuses-batteuses avec compensation de dévers font leur apparition en Suisse. Cabine ou arceau de sécurité deviennent obligatoires sur les tracteurs et les chariots à moteur neufs. Bührer arrête sa production de tracteurs. Les moissonneuses-batteuses à système de battage axial entrent en scène. L’effectif de l'ASETA remonte. Il s’élève à 36 874 adhérents.

1979

12 100 ans de Technique Agricole Suisse 5 | 2024 Technique Agricole Suisse

jours plus tard déjà, l'OFROU délivrait une autorisation provisoire pour l'organisation d'un premier cours «G40». Il eut lieu les 24 et 30 novembre 1998 à Gossau, dans le canton de Zurich.

Par une décision du 16 mars 1999, l'OFROU a par la suite définitivement accepté la demande de l'ASETA. Cette dernière dut verser un émolument de 180 francs à l’OFROU pour l'ensemble des frais de procédure, montant bien modeste au regard des conditions actuelles!

Les jeunes gens et jeunes filles dès 14 ans ayant réussi l'examen théorique de la catégorie «G» purent dès lors conduire des véhicules à moteur agricoles d'une vitesse maximale de 30 km/h, mais aussi, une fois achevé le cours de conduite pratique de deux jours, se mettre au volant d’engins atteignant 40 km/h.

Les étapes d’un réjouissant succès

A la fin août 2014, une étape importante fut franchie, lorsque fut atteinte la barre des 10 000 participants et participantes aux «G40». Cinq ans plus tard, on en était déjà à 15 000 élèves conducteurs et conductrices, puis à 19 846 à fin 2023. On peut donc s'attendre à accueillir le 20 000 e participant cette année 2024.

Il y eut d’autres prestataires de cours «G40» que l'ASETA – aujourd'hui Technique Agricole Suisse –, dont un temps le Service de prévention des accidents dans l'agriculture, organisation amie de notre association. L’épisode provoqua une baisse sensible du nombre de participant(e)s entre 2017 et 2019. Mais l’effectif a aujourd'hui retrouvé un niveau moyen dépassant le millier de candidates et de candidats.

Les formations «G40» peuvent être suivies au volant de véhicules tracteurs agricoles les plus divers.

Mot de bienvenue

Jürg Röthlisberger, directeur de l'Office fédéral des routes (OFROU)

La numérisation modifie les domaines les plus divers de notre vie, mobilité comprise. Ce qui est cependant certain, c'est que dans 100 ans la prospérité, la santé, l'éducation et la culture de notre société seront encore et toujours en rapport direct avec la mobilité, une mobilité accessible, soutenable, sûre et fiable. En notre qualité d'autorité chargée de la circulation routière, nous contribuons à concevoir la mobilité du futur.

La conduite automatisée ouvre des perspectives et des potentiels nouveaux. L'Office fédéral des routes (OFROU) a pour mission de les exploiter au mieux. Grâce à la révision de la loi sur la circulation routière et à l'ordonnance sur la conduite automatisée (actuellement en consultation), des véhicules partiellement ou hautement automatisés pourront circuler sur les routes de Suisse dès 2025.

L’électronique embarque sur les véhicules et équipements agricoles, par exemple pour la gestion et la surveillance des machines à traire et des pulvérisateurs. Rudolf Piller prend sa retraite. Il aura dirigé l’association durant 36 ans.

Décision est prise de développer le service technique de l’ASETA et d’engager dans la foulée un deuxième collaborateur.

Cette mégatendance gagnera également le secteur de la technique agricole. Le progrès constant dans ce domaine occupe donc une place de premier plan dans les travaux de notre office fédéral.

La sécurité routière en est un composant essentiel. Il faut que les autres usagers de la route puissent compter sur le fait que les véhicules agricoles automatisés ne soient pas à l'origine de nouveaux dangers.

Nous nous réjouissons de pouvoir réaliser, à brève échéance et en collaboration avec l'association Technique Agricole Suisse, les premières applications pilotes en conditions réelles. Car tout comme la décarbonisation et l'électrification des entraînements, la conduite automatisée marquera la mobilité de demain. Ses potentiels en termes d'efficacité, de coûts, de sécurité et de disponibilité sont tout simplement trop prometteurs pour que nous les ignorions.

13 100 ans de Technique Agricole Suisse Technique Agricole Suisse 5 | 2024 1980 1981

La pénurie d’eau en montagne est de plus en plus préoccupante. En août 2022, l’eau a dû être amenée par hélicoptère sur un alpage des environs de Grandvillard, dans le canton de Fribourg.

Le défi de l’approvisionnement en eau sur les alpages

La pénurie d’eau croissante met l’économie alpestre sous pression. Une gestion des ressources hydriques adaptée aux alpages s’avère indispensable. C’est ce qui est ressorti du troisième forum sur l’économie alpestre à l’Inforama de l’Oberland bernois.

Heinz Röthlisberger

La saison d’estivage est bientôt de retour. Cette année encore, bon nombre d’exploitations, de coopératives et de propriétaires d’alpages s’inquièteront sans doute de savoir s’ils auront assez d’eau. En raison des hivers peu enneigés, des faibles précipitations et des périodes de canicule, les réservoirs d’eau naturels en montagne sont insuffisants, et il faut s’attendre à une aggravation de la pénurie des ressources hydriques. L’été 2022 a été particulièrement sec. Quelques alpages se sont trouvés dans des situations très délicates: seules des interventions lourdes, notamment des transports d’eau par hélicoptère, ont permis d’éviter une désalpe anticipée. L’économie alpestre relève d’une longue tradition en Suisse. Selon

l’Office fédéral de la statistique, 23 cantons possèdent des exploitations d’estivage, dont le nombre s’élève à plus de 7000. Cela montre combien ce thème s’avère important.

Réutiliser l’eau

On le constate aussi au fait que le troisième forum sur l’économie alpestre a été consacré à la qualité et à la gestion de l’eau. Organisée fin mars à l’Inforama de l’Oberland bernois, la manifestation a attiré à Hondrich un nombreux public. Parmi les sujets abordés figuraient les possibilités de réutilisation de l’eau sur l’alpage. Marco Rieder, planificateur en fromagerie chez Rieder Metallbau AG à Frutigen (BE), a montré des approches in -

téressantes déjà appliquées, et esquissé des perspectives d’avenir. Il a présenté des idées sur le réusage de l’eau qui pourraient être mises en œuvre dans les fromageries d’alpage. Ses conclusions: «Actuellement, on recourt souvent à de l’eau potable pour des opérations ne nécessitant pas une eau de cette qualité. Il convient de trouver d’autres solutions, car l’eau potable de source sera la première à se faire rare.» Il a notamment cité l’exemple du refroidissement du lait. Il faut 1000 litres d’eau pour faire passer la température de 100 litres de lait de 35 à 15 degrés, soit une diminution de 20 degrés. «Une installation de récupération de l’eau de refroidissement en cycle fermé pourrait contribuer à préserver les res-

5 | 2024 Technique Agricole Suisse 14
Photo: VBS Jonas Kambli

sources d’eau potable», a-t-il estimé. Des réservoirs d’assez grande taille et des micro-stations d’épuration avec filtration en sont une autre. Selon lui, des solutions existent ou seraient possibles, mais le traitement de l’eau potable peut coûter cher et entraîner des coûts supplémentaires.

Capter l’eau très haut

Pour mettre en œuvre des mesures d’amélioration de l’approvisionnement en eau, il est conseillé de faire appel à un bureau d’ingénieurs. Walter Hostettler, de la société Ramu Ingenieure à Frutigen, a montré aux participants des exemples de projets d’adduction en eau réalisés et les diverses étapes auxquelles il convient d’être attentif. Prenant le cas de la chaîne du Niesen et de ses particularités géologiques, il a expliqué que «pour pouvoir capter une eau d’excellente qualité, il faut le faire au sommet de la région d’estivage, là où l’eau ressurgit pour la première fois du sous-sol. Captée plus bas dans la vallée, celle-ci est généralement déjà polluée par de nombreuses infiltrations dans des pentes de roches meubles.»

Quelle est la qualité nécessaire?

Maike Oestreich, responsable de la vulgarisation en fromagerie d’alpage à l’Inforama, a relevé que pour produire l’excellent Fromage d’alpage bernois AOP, l’eau doit être de qualité irréprochable. Elle recommande de faire des analyses après de fortes précipitations, lorsque la qualité tend à diminuer. C’est la seule possibilité de se faire une idée correcte de la qualité de l’eau utilisée. Il ne faut pas se contenter d’un échantillon prélevé par beau temps pouvant être présenté lors des contrôles. Sur la question de l’approvisionnement en eau dans les régions d’estivage, Maike Oestreich conclut: «Nous devons trouver des solutions pour les prochaines décennies, qui posent les jalons pour le siècle prochain et mener une réflexion visionnaire.»

Des outils pour l’établissement de bilans hydrologiques

Linda Schüpfer et Stefan Gfeller, de la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL), à Zollikofen (BE), ont présenté un programme basé sur le logiciel Excel permettant de modéliser la consommation d’eau et sa disponibilité pour une exploitation d’estivage. L’outil a été développé dans le travail de master de Linda Schüpfer et testé sur deux alpages. Il sert à déterminer la dispo -

Que peut faire l’agriculture de montagne?

Comment peut-on atténuer le risque de pénurie d’eau? Le Groupement suisse pour les régions de montagne (SAB) recommande dans une notice les mesures énumérées ci-dessous.

Mesures à court terme

• Déterminer et reconsidérer la consommation d’eau actuelle. Entreprendre des économies ciblées.

• Former le personnel aux économies d’eau.

• Contrôler régulièrement la disponibilité en eau, les débits des sources et leur évolution saisonnière.

• Contrôler les conduites et les installations; détecter et réparer les éventuelles fuites.

• Créer des capacités de stockage supplémentaires, p. ex. dans des réservoirs ou des installations mobiles.

• Récupérer l’eau de pluie et des toitures (de deuxième qualité) pour le nettoyage de l’étable, l’irrigation et l’abreuvement.

• Récupérer l’eau usagée et la réutiliser, p. ex. pour le refroidissement du lait.

nibilité des ressources hydriques, autrement dit la quantité d’eau disponible, ainsi que les besoins en eau. Cet outil a l’intérêt de permettre d’élaborer des scénarios d’avenir, par exemple sur l’évolution de la disponibilité en eau dans l’exploitation compte tenu de l’augmentation des températures et de la sécheresse estivale. Sur la base des résultats, on peut établir si et dans quelle mesure des modifications préventives du système d’adduction existant sont à entreprendre afin d’être prêt pour l’avenir. L’une des réactions du public a été: «Je sais bien de quel approvisionnement en eau j’aurais besoin, mais la solution est trop coûteuse». L’outil va être utilisé sur d’autres alpages à des fins de validation et sera encore perfectionné. Un projet en ce sens a été soumis à l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG).

Des coûts élevés

Lorsque l’eau se fait rare sur les alpages, les projets d’approvisionnement en ressources hydriques apportent une aide. Leur nombre est à la hausse à l’échelle suisse. Alors qu’on n’en dénombrait qu’une dizaine voici dix ans, quarante ont déjà été approuvés en 2022. Les investissements sont en constante augmentation. Selon l’OFAG, quelque 22 millions de francs ont été investis dans des projets d’approvisionnement en eau pour l’économie alpestre en 2022. De 2014 à

• Utiliser l’eau excédentaire des fontaines (débordements).

• Adapter la gestion des pâturages en fonction de l’eau disponible.

• Exploiter des synergies avec les voisins.

Mesures à prévoir à long terme

• Elaborer des bases de la disponibilité et de la consommation d’eau.

• Installer des compteurs d’eau.

• Adapter les besoins en eau au site.

• Evaluer des solutions régionales communautaires.

• Renouveler ou construire des infrastructures de distribution, capter des nouvelles sources et les exploiter.

• Créer des réservoirs multifonctionnels (réserves incendie, pour l’enneigement artificiel, la production d’énergie ...).

Eau de première qualité: eau potable, production alimentaire.

Eau de deuxième qualité: eau d’abreuvement, nettoyage et irrigation.

2017, le montant était de l’ordre de trois millions de francs par an. Ces coûts sont pris en charge par la Confédération, les cantons et d’autres services, et en partie par les propriétaires et exploitants d’alpages. Ernst Wandfluh, conseiller national et président d’Alpwirtschaft Bern, s’est montré clair envers le public: «L’économie alpestre est confrontée à divers défis, la gestion de l’eau en est un. Il faut beaucoup de temps et d’énergie pour mettre en place un projet d’approvisionnement en eau sur des exploitations d’estivage.»

Protection et utilisation

Le conseiller fédéral Albert Rösti, qui a travaillé pendant de nombreuses années comme conseiller à l’Inforama à Hondrich, a salué la tenue de ce forum. Dans une conférence prononcée dès le début de la manifestation, le ministre de l’environnement a souligné que «l’eau est aussi une question de protection et d’utilisation». Il a attiré l’attention sur le fait «qu’il existe depuis longtemps des projets très divers permettant de soutenir l’économie alpestre en cas de pénurie d’eau.» Il a insisté sur l’importance d’un approvisionnement en eau durable pour les exploitations d’alpage, et a assuré l’auditoire qu’il veillait à une orientation pertinente des offices fédéraux sous sa responsabilité.

Technique Agricole Suisse 5 | 2024 15 Focus

«Les robots vont remplacer 80 % des tracteurs»

C’est dans les locaux de Naïo Technologies à Toulouse (France) que Technique Agricole Suisse a interviewé Gaëtan Severac, cofondateur de l’entreprise. Il a évoqué les activités de sa société et donné sa vision de l’évolution du marché des robots agricoles.

Matthieu Schubnel

Technique Agricole Suisse: Pouvezvous nous rappeler en quelques mots la genèse de votre entreprise?

Gaëtan Severac, cofondateur de Naïo Technologies: C’est le 1er mai 2010 que l’idée a germé, lors de la fête de l’asperge d’un village des Landes. Des producteurs qui faisaient visiter leurs fermes ont expliqué les problématiques de pénurie de main d’œuvre et leurs conséquences, ainsi que la pénibilité du métier qui en pour partie la cause. L’idée était de dire: nous pouvons peut-être aider avec des machines pour automatiser les tâches pénibles et répétitives. En réfléchissant et en discutant avec beaucoup d’agricultrices et

d’agriculteurs, le besoin commun du désherbage a émergé. En 2011, la création de l’entreprise avec mon associé Aymeric Barthès a suivi. Nous avons commencé à automatiser le désherbage mécanique avec des prototypes robots de désherbage en maraîchage diversifié en 2013, suivis par de premières ventes du petit robot «Oz» puis, devant l’intérêt suscité, nous avons développé après quelques années de nouveaux robots pour d’autres cultures.

En 2021, l’activité de Naïo avoisinait les 4 millions d’euros. Quid en 2023? Je n’ai pas le droit de communiquer sur ces chiffres. C’est une demande expresse

de nos actionnaires pour des raisons de confidentialité et de concurrence. Il en est de même pour le taux de croissance. Je peux dire que le nombre de nos robots en circulation augmente. Nous avons commercialisé à ce jour un peu plus de 450 machines, principalement des «Oz». Nous sommes très contents de cette évolution. Il faut maintenant que cette accélération se poursuive. Ce sont les étapes à venir.

Quel est l’effectif actuel de l’entreprise?

Nous sommes un peu plus de 70 personnes réparties dans différents services, depuis la partie engineering pour démar-

5 | 2024 Technique Agricole Suisse 16 Marché | Interview
«Nous avons commercialisé à ce jour un peu plus de 450 machines», annonce Gaëtan Severac, cofondateur de Naïo. Photos: Matthieu Schubnel

rer dans le cycle de vie du produit jusqu’au

SAV [service après-vente, ndlr.], en passant par le design, l’ingénierie, le suivi de production avec les industriels, les achats, le marketing, les ventes, les fonctions support administratives et financières. Ainsi que l’accompagnement du client, la formation et le support technique. Le service après-vente est assuré en collaboration avec notre réseau de distribution.

Où sont fabriqués vos robots aujourd’hui et avec quels partenaires?

Deux partenaires interviennent: les assembliers Syselec à Castres, dans le sud de la France, et, en Bourgogne, l’usine de Sens de Kep Technologies. Lorsque les volumes de vente le justifieront, nous pourrons réaliser au moins l’assemblage final localement sur certains marchés export et trouver des assembliers locaux, car nos machines sont assez modulaires.

Combien de robots avez-vous vendus en 2023?

Plus de 60 unités ont été vendues en 2023. L’«Oz» est toujours notre best-seller. Il dispose aussi de nombreuses références et les agriculteurs en sont demandeurs car ils cherchent à diminuer le risque. Le bouche à oreille marche bien mais prend beaucoup de temps.

Quel est le délai moyen qui s’écoule entre le bon de commande et la livraison au client final?

Ça peut aller très vite: nos distributeurs ont souvent du stock. Le plus souvent, il est question de semaines. Dans une période de pénurie de machines, cela prend au maximum trois ou quatre mois. Les assembliers ne travaillent pas uniquement pour nous. Et c’est tout l’intérêt: quand on augmente les volumes de production, ils savent l’encaisser sans monter une

nouvelle usine, car ils ne sont pas au maximum de leurs capacités de production. Ils pourraient nous accompagner jusqu’à plusieurs centaines d’unités par an. Pour des milliers d’unités par an, ce serait une autre histoire. Mais pour l’instant, il n’est pas prévu que nous produisions nous-mêmes.

A fin 2021, Naïo n’était pas encore bénéficiaire. Est-ce le cas aujourd’hui et quel est l’horizon de rentabilité? Non, la structure n’est pas encore rentable. Nous restons une entreprise à forte croissance qui fait beaucoup d’investissements. On se développe techniquement et commercialement, ce qui a un coût. Je ne peux pas communiquer sur l’horizon de rentabilité mais sur la partie financière, nous sommes quand même très cadrés par des contrats.

Qui détient le capital de Naïo?

Des fonds d’investissement de grosses banques françaises, une banque publique d’investissement, deux fonds français spécialisés dans l’agriculture et les nouvelles technologies, le fonds néerlandais Pymwymic, beaucoup de petits porteurs historiques et bien sûr les fondateurs. La dernière levée de fonds a eu lieu fin 2022 et la prochaine n’est pas d’actualité à ce stade, nous verrons s’il y a besoin et quand.

Quelle est la clientèle type pour vos quatre robots?

La clientèle type, c’est un petit maraîcher diversifié de 1 à 10 hectares, ou parfois un pépiniériste ou un semencier, un producteur de plantes à parfum ou aromatiques dans le cas de l’«Oz». Le chenillard «Jo» cible les producteurs en vignes étroites jusqu’à 1,20 m de large que l’on trouve en Champagne, dans le Médoc, en Bourgogne. L’enjambeur «Ted» convient aux vi-

ticulteurs travaillant tout type de vigne, mais des domaines avec production à relativement forte valeur ajoutée (10 à 15 € la bouteille). Dans le cas du porte-outils «Orio» (nouvelle version du «Dino») apparu plus récemment, ce sont des maraîchers de plein champ et d’industrie, de gros producteurs de salades, de choux, de carottes, de petits pois cultivant plusieurs dizaines d’hectares de légumes.

Dans quelle fourchette oscillent les prix des robots de votre gamme aujourd’hui?

En Europe, le prix approximatif s’élève à 35 000 € pour un petit robot «Oz» complet prêt à être utilisé, 100 000 € pour un «Jo» et environ 200 000 € pour un «Ted» ou un «Orio». Un vieil agriculteur m’a dit un jour que lorsque les tracteurs sont arrivés, personne n’y croyait parce que ça coûtait dix fois plus cher qu’un cheval

Le prix d’achat peut-il être un frein au développement des ventes?

Ça limite forcément, mais pour l’instant ce n’est pas un frein. Mais je pense que ça peut plutôt être un accélérateur: si les prix baissent grâce à l’augmentation des volumes, on peut adresser plus d’agriculteurs potentiels en clients.

Quel coût annuel de fonctionnement prévoir pour un robot?

Pour le binage, nous estimons le coût d’électricité de l’ordre d’un à trois euros par hectare, soit bien moins que dans le cas du diesel. A cela s’ajoute un coût d’abonnement de 1000 à 3000 € par an selon le type de robot et les options, donnant accès aux corrections RTK et à tout l’écosystème logiciel, incluant les licences et mises à jour annuelles voire semestrielles, y compris l’application mobile «Naïo Companion» pour monitorer le travail du robot et intervenir à distance: cartographie, documentation technique en ligne, formations, etc. En fin de travail, le système génère des rapports de mission avec surface, nombre de rangs, allure…

Vous disposez aujourd’hui d’une offre pour le maraîchage et la viticulture. Qu’en est-il des grandes cultures?

Nous adressons déjà les producteurs de quelques dizaines d’hectares de grandes cultures légumières. Mais aujourd’hui, nous ne proposons pas d’offre compatible avec les céréales sur le plan technico-économique. Nos essais sur les cé -

Technique Agricole Suisse 5 | 2024 17 Interview | Marché
«On est à ce point d’inflexion où la maturité technologique répond vraiment à une attente du marché, ce qui n’était pas le cas il y a cinq ans.»

réales avec les semis de tournesol, de soja, de blé, ont montré que ça marche très bien. Mais économiquement, ça ne passe pas car les prix des céréales aujourd’hui sont trop bas, même en bio, pour qu’il y ait un vrai intérêt économique. C’est un peu comme n’importe quelle nouvelle technologie: ça démarre par les marchés à plus forte valeur ajoutée avant de se démocratiser avec la maturité technologique. On y viendra, c’est sûr.

Quelle proportion du chiffre d’affaires est générée à l’export?

Entre 60 et 70 % de l’activité est générée à l’export, principalement en Allemagne et aux Pays-Bas. L’activité hors Europe –Canada, Etats-Unis – où nous sommes présents depuis quelques années représente pour l’instant environ 10 % de notre chiffre d’affaires. Depuis l’année dernière, nous disposons aussi d’un importateur en Afrique du Sud.

Comment diffusez-vous vos produits sur le marché suisse?

Aebi Suisse est notre distributeur dans ce pays, où la valeur ajoutée est forte et qui dispose d’une grosse technicité et d’un niveau d’exigence avancé en maturité technologique. La proportion d’équipements de pointe est assez impressionnante, ce qui est plutôt bon signe pour nous. Nous commençons à avoir une gamme de produits suffisamment matures pour répondre au niveau d’exigence des agriculteurs suisses.

Quels sont les principaux freins au développement de votre activité sur le marché de la robotique agricole?

Le plus gros frein, c’est l’adoption du produit, son acceptation. C’est une question de confiance de la profession. Une étude intéressante rassure mais ne suffit pas et la création de références technico-économiques est nécessaire, ce qui prend du temps. Cela implique aussi d’organiser des démonstrations, de rencontrer et d’échanger avec des clients, de documenter des cas d’usage mais aussi de rassurer sur la pertinence, la rentabilité, la fiabilité et la performance de la machine.

Par quel moyen faites-vous entendre votre voix pour influencer le débat réglementaire sur les véhicules autonomes?

C’est un sujet très important, structurant. Le CEMA, le syndicat du machinisme européen, au sein duquel nous sommes bien implantés, est le meilleur moyen d’y parvenir en Europe. Il est important de rappeler que les robots autonomes ne sont pas interdits en Europe et existent déjà pour de multiples tâches – aspirateurs, tondeuses, manutention – ou dans le monde de l’élevage, avec la traite, l’alimentation, le raclage du lisier. Ceci est légal et s’appuie sur la directive machines et robots agricoles. Mais des analyses de risques ainsi qu’une certification sont nécessaires au préalable. Naïo s’y est investi et est aujourd’hui en capacité de dire que

«Naïo s’est investi dans l’analyse de risques et est aujourd’hui en capacité de dire que toutes ses machines sont certifiées et utilisables légalement sans surveillance pour un usage agricole.»

toutes ses machines sont certifiées et utilisables légalement sans surveillance pour un usage agricole. Mais bien entendu pas dans n’importe quelles conditions.

L’acquisition de vos produits par les clients finaux est-elle soutenue financièrement par des fonds publics?

Ce n’est pas systématique selon les marchés, mais ça arrive régulièrement. Il existe des exemples dans tous les pays européens. Chaque pays a son appellation dans les catégories agroécologie, électrification des machines ou amélioration de la performance, de l’outil d’exploitation de la ferme. Il peut y aussi y avoir des aides d’un organisme de prévention des accidents ou autre sur l’aspect pénibilité au travail.

Vous considérez-vous encore comme une start-up aujourd’hui?

Nous avons proposé beaucoup d’innovations par le passé, on en fait beaucoup moins maintenant. Les fonctionnalités et les technologies affichent une certaine maturité et répondent à un besoin marché. Elles ont été validées et des clients en sont très contents. Nos efforts portent désormais sur l’industrialisation, la qualification, la qualité, la certification, la réduction des coûts de production. Maintenant, notre enjeu c’est d’être capable de changer d’échelle avec ces technologies. On veut sortir du stade start-up et entrer dans le stade industriel. On passe maintenant du temps à industrialiser avec des process industriels.

Exploitez-vous de l’intelligence artificielle dans vos machines?

Oui, sur la partie analyse d’image, que ce soit pour la sécurité ou le guidage. On n’est qu’au début du potentiel, ça va apporter beaucoup et on y travaille. Mais ce n’est que le début sur le plan commercial, surtout sur l’analyse d’image. Nous anticipons aussi avec la maintenance préventive ou l’aide à l’utilisateur.

Quelle est l’autonomie moyenne d’un robot Naïo aujourd’hui?

Sur tous nos robots, elle est en moyenne de huit heures de travail sans pause pour un cas d’usage classique. Mais elle peut descendre à sept voire six heures si vous forcez beaucoup ou si vous allez très vite. Elle peut atteindre neuf voire dix heures si vous faites une tâche légère et à faible allure. Sur certains d’entre eux, il est possible de changer les batteries et de repar-

5 | 2024 Technique Agricole Suisse 18 Marché | Interview

tir si nécessaire. Nous souhaitons décliner cette possibilité sur tous nos robots. Avec l’électrification et la robotisation, on se rend compte que la logistique autour de l’usage de la machine fait vraiment partie de l’organisation du travail, plus encore qu’avec un tracteur classique. Et cela s’optimise aussi pour chaque production. Avec nos distributeurs, nous proposons ce type d’accompagnement à nos clients.

Les interfaces développées pour contrôler vos robots sont-elles faciles à prendre en main?

Oui, elles sont très simples. Après, utiliser le robot dans l’exploitation, l’intégrer à l’exploitation, c’est là où ça devient plus intéressant et où des marges de progression énormes existent. C’est plutôt de l’accompagnement au changement et la formation porte également sur cet aspect, parce que c’est très important d’avoir un robot à la ferme et de l’exploiter correctement. C’est le même métier, mais il faut accepter de changer certaines habitudes et s’organiser en conséquence. Le meilleur exemple là-dessus, ce sont les robots de traite. Le travail est différent et il faut le prendre en compte. S’adapter à cette différence, l’anticiper, l’accompagner et changer les habitudes c’est difficile, parce que nous sommes tous humains. Pour moi, le travail est là et pas sur l’interface. Il faut accepter les contraintes d’un robot agricole qui peut débloquer d’énormes bénéfices.

Pouvez-vous présenter brièvement l’«autonomie augmentée», lancée voici quelques mois?

Nous avons créé cette expression «autonomie augmentée» car nous nous sommes rendu compte que les gens mélangent un peu tout et manquaient d’informations sur ce qui est légal ou pas. Et on s’est aussi rendu compte du raccourci «Puisque c’est un robot, je vais pouvoir appuyer sur le bouton et partir, il va tout faire». Il ne fait pas tout. C’est un chemin, une progression continue pour aller jusqu’à, un jour, la ferme autonome avec une gestion de flottes de robots. En attendant, l’autonomie comprend la partie légale, une partie sécurité des biens et des personnes, ainsi que la sécurité des cultures. Voilà ce qu’est l’autonomie augmentée. Comment parvenir à ces objectifs? Avec des capteurs de sécurité, des logiciels de supervision à distance, tout cet écosystème. Des rétrofits sont possibles sur les modèles déjà en service.

Naïo a annoncé récemment un partenariat avec Camso. D’autres partenariats sont-ils en cours ou prévus?

Outre Camso, nous travaillons avec différents fournisseurs pour la mise au point d’outils, tels que Boisselet dans la vigne ou K. U. L. T. en maraîchage, ou encore sur des semoirs de précision avec une société anglaise. Il est bien sûr possible de bricoler un outil, mais on ne peut pas garantir sa performance si on n’a pas travaillé son intégration en interne avec le constructeur de l’outil, pour déboucher souvent sur des versions spécifiques pour les robots.

La société Naïo a-t-elle été approchée par des tractoristes en vue d’une acquisition?

Non, rien de concret. On est en contact bien sûr. On se côtoie, ils nous regardent et on les regarde. Bien sûr, ça reste l’écosystème. Certains s’y sont mis en investissant en direct, via des entreprises tierces ou en rachetant des start-up. Ils vont avoir besoin de gammes de robots, c’est sûr.

Qu’est-ce qui manque pour voir les robots être produits en grande série aujourd’hui?

Ça ne peut pas se faire en claquant des doigts pour des raisons structurelles. Les capacités de production ne sont pas le problème. Je pense qu’il manque cinq ans.

A quel rythme le marché de la robotique va-t-il se développer à un horizon de dix ans selon vous?

Je pense que c’est en train de démarrer fort et qu’on est vraiment à ce point d’inflexion, là où la maturité technologique

répond vraiment à une attente du marché, ce qui n’était pas le cas il y a cinq ans. Dans les dix prochaines années, le développement aura lieu de manière exponentielle. A cet horizon, il y aura encore de nombreux tracteurs, mais davantage en grandes cultures que dans les cultures spécialisées. Ils continueront à coexister pour la logistique sur route et les tâches qui nécessitent beaucoup de puissance. Mais des engins autonomes, fortement électrifiés et de petite taille jusqu’à 100 chevaux vont remplacer 80 % des tracteurs actuels. Dans 80 % des tâches, il n’y a donc aucun intérêt à disposer d’une puissance plus grande.

De la même manière qu’aujourd’hui le tracteur est le pivot de l’exploitation au sens où l’organisation du travail est faite autour de lui et de ses capacités, le robot va devenir le pivot de l’exploitation. Les fermes seront de plus en plus interconnectées pour davantage de performances économiques mais aussi écologiques et sociales, avec de la reconnaissance, ainsi que des conditions de travail alignées sur celles des autres personnes dans le pays.

Les tractoristes ne dénigrent pas cette vision. Pour les très grandes cultures des grandes plaines du Midwest américain, au Brésil, en Ukraine, en Russie, on peut garder de très grosses machines. En revanche, pour une grande majorité de l’Europe et d’autres parties des Etats-Unis, les parcelles affichent quelques hectares à dizaine d’hectares, pas plus. Il deviendra économiquement rentable d’augmenter le niveau de diversification des exploitations pour limiter le risque et faire preuve de résilience dans un contexte d’imprévisibilité.

Technique Agricole Suisse 5 | 2024 19 Interview | Marché
L’«Oz», premier robot de Naïo Technologies, est toujours le best-seller de la marque à ce jour.

Pour une électricité suisse plus sûre et plus propre

Le 9 juin, les citoyens suisses se prononceront sur la loi sur l’électricité. Résultat d’un large consensus au Parlement, la loi apporte des solutions viables. Et nous en avons un besoin urgent pour enfin assumer la responsabilité de notre sécurité d’approvisionnement. Cela signifie dire oui à des solutions sûres et réalisables pour les cinq à quinze prochaines années. Pour atteindre ces objectifs, il nous faut un large éventail de production. L’hydraulique et le solaire sont au centre des préoccupations. Il est tout à fait possible d’envisager à long terme d’autres technologies – y compris le nucléaire – mais il s’agit de se concentrer sur ce que nous pouvons faire maintenant. Ceux qui disent que c’est trop cher oublient que l’option la plus chère est de ne rien faire du tout.

Le risque d’une hausse des prix de l’électricité est présent surtout lorsque le manque s’installe et qu’une pénurie risque de se produire. Les deux dernières années l’ont montré – les coûts d’une pénurie d’électricité seraient gigantesques. La loi sur l’électricité vise précisément à éviter cette situation. Avec davantage d’électricité indigène en hiver, les mesures d’urgence coûteuses telles que les centrales à gaz de réserve ne seront plus nécessaires. Plus nous électrifierons, plus le système énergétique global sera avantageux. En 2022, la Suisse a dépensé 22 milliards pour les énergies fossiles – de l’argent parti à l’étranger.

L’électricité que nous produisons en Suisse réduit notre dépendance à l’étranger. Les importations seront moins sûres à l’avenir et, selon la situation mondiale, excessivement chères. L’objectif d’une production nationale aussi forte et sûre que possible signifie aussi des investissements et de la valeur ajoutée en Suisse.

La loi sur l’électricité facilite le développement de cette production avec, en premier lieu, les 16 projets hydroélectriques. L’énergie solaire joue également un rôle central. Les panneaux

Michael Frank

Titulaire d’un brevet d’avocat, Michael Frank a étudié le droit à l’Université de Berne. Il occupe la fonction de directeur de l’Association des entreprises électriques suisses (AES) depuis 2011. L’AES est l’association faîtière de la branche énergétique. Elle défend les intérêts de ses membres en politique et auprès du public. Michael Frank bénéficie d’une vaste expérience professionnelle dans le secteur de l’énergie et des télécommunications. Avant de rejoindre l’AES, il a occupé des postes de cadres chez Axpo SA et Swisscom SA.

photovoltaïques sur les toits et les façades se taillent la part du lion. Quant aux installations photovoltaïques alpines, elles sont importantes pour l’hiver. La loi sur l’électricité identifie les sites sur lesquels il est possible de construire de telles installations et ceux sur lesquels ce n’est pas possible. Il faut les monter à des endroits où l’utilité est grande, et où elles marquent le moins possible le paysage. Les cantons définissent les zones appropriées dans des plans directeurs et les communes déterminent le règlement d’utilisation. Chaque projet est soigneusement examiné, même dans les zones appropriées. Il n’y a donc pas d’extension sauvage, mais au contraire des règles claires et une meilleure protection du paysage et de l’environnement. Les droits démocratiques restent intacts en tout temps: le peuple reste souverain et les communes d’implantation ont leur mot à dire.

Dire OUI à la loi sur l’électricité, c’est donc dire OUI à des solutions pragmatiques en Suisse pour une électricité plus sûre et plus propre. Nous ne devons pas mettre en péril notre sécurité d’approvisionnement!

Publireportage 5 | 2024 Technique Agricole Suisse 20
Michael Frank, directeur de l’Association des entreprises électriques suisses (AES). Photo: AES

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Adaptés aux pentes et dévers, fiables et sûrs

La mécanisation de l’agriculture de montagne s’est fortement développée avec l’utilisation de véhicules et de machines adaptés aux terrains en pente. Elle est devenue indispensable pour l’exploitation d’herbages dans les zones d’altitude et accidentées.

Photo: Ruedi Hunger

Sans mécanisation adaptée aux terrains en pente, pas d’agriculture de montagne. Les zones de collines et régions de montagne représentent plus de 50 % de la surface agricole utile et occupent donc une place importante dans l’agriculture suisse. L’époque d’avant la mécanisation où de nombreuses petites mains aidaient sur chaque exploitation de montagne est depuis longtemps révolue. Sur la seule période de 1955 à 1975, ces dernières ont dû composer avec un recul de 50 % de la main d’œuvre. Les exploitations qui s’appuyaient sur un nombreux personnel auxiliaire tendent de plus en plus à se transformer en des entreprises unipersonnelles, dépendantes du soutien de membres de la famille qui travaillent dans d’autres secteurs et viennent donner un coup de main le matin et le soir et/ou les week-ends. La pénurie de main d’œuvre agricole n’est pas nouvelle, en particulier dans l’agriculture de montagne. Elle est au moins aussi ancienne que la mécanisation. En d’autres termes, la mécanisation de l’agriculture de montagne était et est également une conséquence directe du manque de personnel. Selon la définition de l’Office fédéral de la statistique, entre 2000 et 2018, le nombre d’exploitations agricoles a diminué de 1,85 % par année dans les régions de montagne. Sur la même période, le recul était de 1,66 % dans les zones de collines et de 1,50 % en plaine.

Des trajets plus longs Qui dit grandes exploitations dit trajets plus longs vers les surfaces exploitées. Ces dernières décennies, des améliorations foncières intégrales ont été réalisées dans de nombreuses vallées en régions de montagne. Par définition, les chemins d’améliorations foncières servent à faciliter la production et à améliorer les conditions de vie et économiques, tout en permettant de respecter les prescriptions en matière d’écologie et d’aménagement du territoire. Ils contribuent donc à préserver et à promouvoir l’espace rural. Pour l’agriculteur de montagne, cela signifie des trajets plus nombreux et plus longs. Avec l’augmentation de la vitesse (40 km/h), le confort de conduite a vu son importance s’accroître. Les chocs incontrôlés et les mouvements brusques du véhicule jouent en l’occurrence un rôle non négligeable. Les véhicules réagissent à des degrés divers à l’état de la route selon la charge tractée, la répartition du chargement, le type de pneus et leur pression. Des suspension ont été installés sur les es-

sieux, la cabine et le siège du conducteur. L’amortisseur de vibrations du relevage a aussi gagné en importance: il permet de réduire les pics de charge provoqués par les outils portés. Ces mesures améliorent la sécurité sur route.

La sécurité, une priorité En mécanisation de montagne, la priorité est mise sur la sécurité lors des déplacements dans les champs, les pentes et sur la route. L’angle de renversement statique d’un véhicule peut être assez facilement déterminé au moyen d’une plate-forme de basculement. Le résultat est clair, mais se révèle peu utile pour la pratique. Sur le terrain, la situation est en effet très différente, car les conditions d’engagement des véhicules agricoles ne sont pas standardisées: revêtement de la chaussée, ni -

veau de chargement, sollicitation du véhicule par les outils portés à l’avant et à l’arrière, pressions des pneus, pentes, etc. sont autant de facteurs qui varient constamment. Ces conditions changeantes ont une grande influence sur la dynamique de conduite. Le type de direction joue un bien plus grand rôle si le terrain est en pente que s’il est plat. La faucheuse à deux essieux était déjà pionnière en la matière voici plusieurs décennies, et aujourd’hui, les transporters et les tracteurs adaptés aux pentes disposent aussi, au moins en option, de différents types de direction. La meilleure maniabilité contribue à la préservation du sol et a un effet positif sur la stabilité dans les pentes. La direction intégrale, combinée avec la marche en crabe, permet un déplacement longitudinal plus stable

Technique Agricole Suisse 5 | 2024 23 ÉQUIPEMENTS POUR LA MONTAGNE
La motofaucheuse permet d’accéder à des pentes et dévers comme quasi aucune autre machine prévue pour les terrains accidentés. Photo: Ruedi Hunger La mécanisation des terrains en pente ne se limite pas à la fauche. Les machines qui suivent doivent aussi être adaptées à ces conditions, en particulier en terme de poids. Photo: Fendt

qu’avec la seule direction sur les roues avant, car cette dernière implique des corrections du volant nettement plus fréquentes pour maintenir la trajectoire.

Le poids, un handicap pesant

D’une part, un certain poids est indispensable pour assurer une sécurité de travail suffisante et pour obtenir un résultat satisfaisant. La capacité de traction sur les pentes dépend de la charge sur les roues et de l’état du sol. Si le patinage des roues est excessif, cela signifie que la limite inférieure de la charge sur les roues n’est pas atteinte et/ou que le poids du chargement à tracter est trop important. L’état du sol joue alors un rôle prépondérant qui n’est pas toujours suffisamment pris en considération. La charge sur les roues peut être augmentée, dans une mesure raisonnable, en rajoutant des contrepoids.

Mais d’un autre côté, le poids des machines est un problème récurrent. S’il revient régulièrement dans les discussions sur les grandes cultures en plaine, on n’en parle guère pour les régions de montagne. Du point de vue de la protection des sols, il conviendrait d’accorder plus d’attention à la diminution de la charge sur les roues et donc de la capacité de traction. En montagne comme en plaine, les véhicules plus petits et plus légers ne sont pas vraiment à l’ordre du jour. L’utilisation d’un essieu moteur sur l’autochargeuse ou la presse à balles rondes permet d’atténuer, au moins partiellement, la tendance à l’augmentation du poids.

Tracteur, transporter (ou les deux)?

Subjectivement, le transporter est jugé mieux adapté pour les terrains en pente. Une comparaison objective n’est possible que si chaque roue est utilisée pour l’entraînement (y compris l’essieu moteur). Un attelage tracteur / autochargeuse est certes

plus long, mais associé à un essieu moteur directeur, son diamètre de braquage n’est que légèrement supérieur à celui d’un transporter. Voici une dizaine d’années, de nombreux essais comparatifs entre tracteur et transporter ont été réalisés. Ni l’un ni l’autre n’est clairement sorti vainqueur. Des différences s’observent en matière de vitesse de chargement, de temps nécessaire aux demi­tours et de dégâts à la couche herbeuse. Ces derniers sont causés par les petites roues du transporter. Les performances de chargement et la consommation de carburant à l’heure sont comparables. Le coût total par tonne dépend principalement du taux d’utilisation. Sur ce point, le tracteur, plus polyvalent, peut obtenir de meilleurs résultats. La transmission à variation continue et la direction sur les quatre roues, qu’il s’agisse de tracteurs ou de transporters, contribuent à préserver la couche herbeuse.

Où sont les limites d’engagement?

Les véhicules adaptés aux terrains escarpés ne sont pas seulement censés convertir de manière optimale le couple disponible du moteur ou des roues en force de traction élevée avec peu de glissement. Ils doivent aussi assurer une bonne stabilité latérale lors des déplacements perpendiculaires à la pente. Les dégâts causés à l’herbage lors des montées sont liés au patinage des roues. La stabilité latérale, et donc le glissement, dépendent fortement de l’état du terrain (humidité), de sa déclivité et des propriétés des pneus.

Pour assurer une exploitation herbagère durable (préservation du sol), le tracteur peut s’utiliser jusqu’à une pente de 35 %. Les limites d’utilisation, tant théoriques que pratiques, sont certes supérieures, mais dès que la pente atteint 35 à 40 %, il faut s’attendre à des dommages, suivant l’état du terrain. Les roues jume ­

lées ou les pneus larges augmentent la surface de contact au sol. Pour ces derniers, cela ne vaut que partiellement, car la pénétration dans le sol est meilleure avec les roues jumelées, en particulier des tracteurs.

A la pointe de la technique

La mécanisation en pente n’a rien à envier aux autres machines agricole. Certains matériels sont même à la pointe du progrès sur les plans numérique, électronique, électrique et hydraulique. Avec eux, tout ou presque est possible aujourd’hui. Cependant, tous les constructeurs de motofaucheuses, de faucheuses à deux essieux, de transporters et de tracteurs doivent composer avec un faible nombre d’unités produites. Contrairement aux fabricants globaux, ils ne peuvent donc pas vraiment profiter d’économies d’échelle*, de sorte que la mécanisation de montagne est très coûteuse. Bon nombre d’exploitations subissent ainsi des contraintes financières dont elles peinent à se libérer, d’autant plus que le taux d’utilisation est réduit.

Conclusion

Sans mécanisation adaptée aux pentes, pas d’agriculture de montagne. Cette affirmation peut sembler tranchée, mais elle correspond à la réalité. De nombreuses exploitations sont confrontées à des frais de mécanisation élevés. Les machines adaptées aux pentes sont des produits de niche et donc coûteux. Sur le plan technique, les motofaucheuses, les faucheuses à deux essieux, les transporters et les tracteurs de pente spéciaux sont des produits de pointe.

* Une économie d’échelle correspond à la baisse du coût unitaire d’un produit qu’obtient une entreprise en accroissant la quantité de sa production (source: Wikipédia).

5 | 2024 Technique Agricole Suisse 24 ÉQUIPEMENTS POUR LA MONTAGNE
L’utilisation d’essieux moteurs améliore l’adhérence à la montée tout en préservant le sol. Photo: Technique Agricole Suisse Les faucheuses à deux essieux sont des matériels spécialisés qui souffrent souvent d’un taux d’utilisation insuffisant. Photo: Reform

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Du «pétaradeur» à la e-faucheuse

A l’aube de son développement, la motofaucheuse était essentiellement destinée au fauchage. Ces dernières décennies, les choses ont changé du tout au tout. Des concepts d’entraînement électrique ont vu le jour qui ouvrent de nouvelles perspectives.

Ruedi Hunger

Au terme d’un bon siècle d’existence, la bonne vieille motofaucheuse s’est muée en porte-outils ultramoderne aux applications universelles. Jusqu’il y a 25 ans en arrière, le travail avec ce monoaxe était jugé contraignant, voire dangereux. Il suffisait d’un passage de rapport «raté» sur une pente raide pour se retrouver en fâcheuse position. Sans oublier le bruit et les gaz d’échappement auxquels le faucheur était exposé. A mesure que les faucheuses à deux essieux gagnaient en agilité, d’aucuns ont commencé à juger la motofaucheuse obsolète. Prédisant sa fin proche, ils l’ont reléguée dans une niche. Les plus récentes techniques d’entraînement, rapportées à la motofaucheuse, ont permis de la doter d’une motorisation

et d’une transmission innovantes, au confort de conduite inégalé. L’entraînement hydrostatique à variation continue était né. Grâce à ce système, la machine est toujours en prise, tandis que la direction active confère à l’utilisateur une sensation de conduite incomparable.

Des pentes de plus en plus raides

Au fil de son développement, la motofaucheuse a gagné en aptitude dans les pentes. Il n’y a plus guère de déclivité qui lui résiste. Certes, la motofaucheuse a ses limites, à commencer par son poids. Les machines actuelles – appelons-les porteoutils – pèsent au bas mot de 100 à plus de 300 kg, bien entendu sans même compter les équipements portés. La fragi -

lité de la couche herbeuse est un autre aspect problématique. En terrains pentus, la couche d’humus, souvent très mince, est particulièrement vulnérable. La maîtrise des pentes raides est indissociable du nom de Brielmaier. Ce dernier y est parvenu grâce à une conception compacte, associée à des rouleaux à pointes, plaçant ainsi les constructeurs les plus solidement établis devant un défi de taille. Par exemple, pour maintenir la continuité de la lubrification du moteur, un système électrohydraulique de compensation de pente a été conçu, grâce auquel le moteur reste en permanence horizontal (Tecno, JP Aebli). On peut encore citer le concept du moteur vertical lubrifié à carter sec (Ibex «G4», Terratec).

5 | 2024 Technique Agricole Suisse 26 ÉQUIPEMENTS POUR LA MONTAGNE
Aucune pente n’est trop raide pour la motofaucheuse. L’opération n’en devient pas une partie de plaisir pour autant. Photo: Brielmaier
« Sur les exploitations de montagne, les systèmes d’entraînement électrique ont un fort potentiel. »

Et soudain à la pointe

Dans toute invention, les premières étapes du développement sont franchies en douceur. Une motofaucheuse restait une motofaucheuse. Depuis que ces engins ont été promus au rang de porteoutils, ils sont plus que des simples faucheuses. Elargissement des domaines d’utilisation aidant, le train de la modernisation s’est mis en branle. Les porte-outils, même cantonnés au rôle de motofaucheuses, restent ultramodernes. Ils sont aptes à rendre le fauchage simple et écologique sur les pentes de nos montagnes.

Le futur est déjà en marche

Les spécialistes jugent que l’on peut électrifier la moitié des matériels agricoles, soit les applications demandant des puissances d’entraînement inférieures à 100 kW. Cela correspond à la majeure partie de la mécanisation en intérieur et à la plupart des travaux à l’extérieur de la ferme. Sur les exploitations de montagne, le fauchage offre aux systèmes d’entraînement électriques un grand potentiel de développement. Leurs avantages sautent aux yeux: importante réduction des nuisances sonores, fonctionnement respectueux de l’environnement, excellent confort de travail et de conduite.

Ces dix dernières années, les coûts des batteries Li-ion ont baissé de 80 à 90 %. Inversement, de fortes capacités de stockage ne sont réalisables qu’au prix d’une augmentation du poids et du volume des batteries. Le recours aux systèmes de changement de batteries s’avère donc indispensable. Le rechargement rapide des batteries, à 80 % en 10 à 15 minutes, devrait advenir dans un futur proche. Grâce aux nouvelles technologies, la durée de service des batteries est appelée à être démultipliée. Les batteries restent chères, mais leurs prix devraient rapidement baisser.

Les batteries Li-ion ont leurs inconvénients. L’extraction du lithium nuit à l’environnement et leur recyclage est difficile. Des technologies de recyclage plus propres sont en développement. Par ailleurs, de nouvelles technologies comme

le lithium fer phosphate non-inflammable réduisent les dangers de ces batteries.

Conclusion

«Rien n’est permanent, sauf le changement», disait le philosophe grec Héraclite. C’est ce qu’a montré un colloque sur le machinisme agricole dans l’espace alpin qui s’est tenu récemment à Feldkirch (A). Quatre conférenciers ont abordé les concepts d’entraînement électriques, dont deux spécialistes des motofau -

cheuses. L’électrification est sur les rails. La question n’est plus de savoir si, mais quand les applications jusqu’à 100 kW passeront aux entraînements électriques. Les motofaucheuses (porte-outils) figureront parmi les précurseurs.

Une vue d’ensemble du marché des motofaucheuses et porte-outils est disponible dans la partie dédiée aux téléchargements de Technique Agricole Suisse sur le site www.agrartechnik.ch (uniquement en allemand).

Aperçu des porte-outils dotés d’un système

d’entraînement électrique

Le porte-outils Aebi «CC140e» est destiné tant à l’agriculture qu’à la voirie. Remarquable pour son concept d’accus interchangeables, il s’emploie toute l’année. La gamme de puissances grimpe jusqu’à 8 kW (10,8 ch). La puissance est échelonnée comme suit: 4 kW Eco, 6 kW Normal et 8 kW Boost. Le courant électrique est fourni par des packs de batteries («power packs) mobiles (jusqu’à 4), d’une capacité de 2 kWh chacun. Ces packs pèsent 13 kg/pièce. L’engin est conçu pour une tension de service de 48 V.

La société Novaziun a développé le porte-outils monoaxe électrique «Monotrac» à entraînement électrique direct, sans système hydraulique intermédiaire. Le moteur a été dimensionné pour une puissance de 13 kW (18 ch). 10 kW (13 ch) supplémentaires sont disponibles pour l’entraînement des outils.

La batterie Li-ion délivre une tension de service de 48 V, pour des capacités de 12 à 24 kWh et une autonomie de 5 à 9 h. La recharge prend 10 h sur une prise ordinaire, 1,5 h avec un chargeur externe. La barre de coupe et le broyeur électriques sont fournis par Erni Landmaschinen AG. Les outils portés sont intégrés par l’intermédiaire du système d’accouplement Bewaloc.

Le porte-outils électrique Rapid «Uri E041» a été conçu pour la voirie. Il comporte une batterie Li-ion d’une capacité de 2,9 kWh et possède deux moteurs, l’un de 3 kW pour la prise de force, l’autre de 1,2 kW pour l’avancement. Le système fonctionne sous 48 V. Le moteur d’avancement est à variation continue, le régime de prise de force est réglable de 500 à 950 tr/min. Le Reform «eRM9.041E» est identique.

Le Köppel «eDrive» emploie un accu de 48 V recourant à la technologie Li-ion. Sa puissance nominale est de 5 kW (en service continu) et de 7,3 kW (en pointe). Le système d’accus peut s’échanger sans outil.

La marque italienne Xelom, de Bolzano (Haut-Adige), a développé la motofaucheuse entièrement électrique «Alpin 10» pour l’agriculture et la voirie. Pesant 256 kg, elle possède trois moteurs d’entraînement électriques, de 2,5 kWh chacun. Une batterie Li-ion de 5,3 kWh assure une autonomie de 2 à 3 h. Sa tension de service est de 44 V.

L’«Alpin 10» est importée en Suisse par la société Sepp Knüsel AG à Küssnacht (SZ).

Technique Agricole Suisse 5 | 2024 27 ÉQUIPEMENTS POUR LA MONTAGNE

Clôturer

à l’aide du smartphone

Une bonne gestion des pâturages joue un rôle clé pour la réussite économique d’un système de pâture. «Si seulement il n’y avait pas tout ce travail lié aux clôtures…» Tout éleveur de bétail a déjà fait cette remarque. Une clôture virtuelle peut dès lors être une aide précieuse.

Ruedi Hunger

Sans entrer dans une discussion de fond, le fait est que la pose d’une clôture exige du travail, et parfois, beaucoup de travail. Dans les alpages, les clôtures se chiffrent en kilomètres, souvent situées sur des terrains difficiles. Réaliser des clôtures à l’aide d’un smartphone semble une solution attrayante. Mais s’agit-il de science-fiction ou de la réalité? Il est trop tôt pour tirer une conclusion définitive.

Une clôture virtuelle devrait donc faire l’affaire. Ces clôtures virtuelles doivent permettre de déterminer et de contrôler où se trouvent les animaux de rente dans les pâturages (et les alpages) et sans devoir utiliser de barrières physiques visibles. En fait, le seul élément visible est le collier GPS porté par chaque animal. Cela peut-il fonctionner?

Recherche sur les clôtures virtuelles Collaborateur à la station d’essais Agriculture de montagne et d’alpage d’Agroscope

Tänikon, Maximilian Meyer s’intéresse de près à ce sujet. Il a récemment partagé ses connaissances et ses expériences avec les spécialistes lors du colloque «Technique agricole en zone alpine».

Opportunités et préoccupations

Les chercheurs d’Agroscope ont testé le système de «clôture virtuelle» entre 2021 et 2023. Disons-le d’emblée, ces systèmes ne sont pas encore autorisés en Suisse en raison de préoccupations liées à la protection des animaux. On notera toutefois que les chercheurs d’Agroscope n’ont pas relevé d’élément laissant supposer que les clôtures virtuelles entraîneraient un stress accru pour les animaux. Face à ce constat, on pourrait classer le sujet sans suite. Mais ces systèmes fascinent et, comme ils sont en vente, il vaut la peine de les étudier avec davantage d’attention. Outre la question du fonctionnement, la clôture à l’aide du smartphone est source

de préoccupations et d’opportunités. La rentabilité a aussi été estimée. D’ailleurs, la technique développée par l’entreprise norvégienne Nofence est autorisée en Norvège depuis plus de cinq ans. Depuis un an, le Néozélandais Gallagher dispose également d’un système comparable.

• Le fonctionnement

Chaque bovin porte un collier GPS connecté à une application pour smartphone via la téléphonie mobile. Via cette application, la limite virtuelle du pâturage est définie. Dès qu’une vache s’en approche, un signal d’avertissement acoustique retentit. Lorsqu’elle franchit la limite, l’appareil produit une légère décharge électrique. Un signal sonore est émis. Il s’amplifie progressivement. L’objectif est de rendre la décharge électrique qui suit prévisible pour l’animal. Le signal acoustique et la décharge électrique sont répétés trois fois aux abords de la limite

5 | 2024 Technique Agricole Suisse 28 ÉQUIPEMENTS POUR LA MONTAGNE
Agroscope a testé le système de «clôture virtuelle» de 2021 à 2023. Photo retouchée: Agroscope

virtuelle. Si la vache dépasse les trois zones d’avertissement et sans être freinée par ces stimuli, ceux-ci s’interrompent automatiquement. Le détenteur des animaux est alors alerté par smartphone. Il peut aussi surveiller le troupeau à distance, et ainsi connaître à tout moment, via une application, la position de la vache qui s’est échappée.

• Les opportunités

On espère économiser du travail et gérer de manière plus ciblée les pâturages avec les clôtures virtuelles. Celles-ci peuvent être déplacées chaque jour ou selon les besoins, en quelques clics. La santé et le bien-être des animaux sont en outre contrôlés en temps réel. En plaine, ces clôtures offrent la possibilité de gérer parfaitement les pâturages. En outre, les zones humides peuvent être rapidement clôturées afin de protéger les surfaces sensibles et éviter le compactage du sol.

La gestion est aussi simplifiée en zone d’estivage. Pourraient aussi être rapidement délimitées les parcelles présentant une forte proportion de plantes toxiques ou, selon la météo, les zones pentues et menacées d’érosion. En zone d’estivage, la pâture peut perdurer dans les terrains difficiles. En raison des exigences posées aux animaux et de la technologie (réception), les clôtures virtuelles doivent être placées avec soin en zones de montagne et d’estivage. Elles sont bénéfiques pour les animaux sauvages. Ils peuvent traverser leur habitat sans obstacles et sans détruire les clôtures.

• Les préoccupations

Bien que la décharge électrique consécutive au signal acoustique après franchissement de la limite virtuelle soit vingt-cinq fois plus faible que celle occasionnée par une clôture habituelle, des préoccupations concernant le bien-être animal ont été exprimées. Le cou (la décharge est générée par le collier) est toutefois une zone corporelle moins sensible à la douleur que le museau, souvent le premier organe à être touché lors du contact avec la clôture électrique. Les chercheurs d’Agroscope ont évalué les réactions de stress des animaux lors du processus d’apprentissage. Pour ce faire, ils ont enregistré des indicateurs tels l’activité et le temps passé en position couchée, la consommation alimentaire, le poids corporel ou la production laitière. Aucune différence significative n’a été constatée entre les vaches gardées avec une clôture traditionnelle et celles gardées avec une clôture virtuelle.

• Les défis

Les défis résident dans l’autonomie de la batterie ainsi que dans la fiabilité et la précision de la position. Les limites extérieures du pâturage jouxtant une route ont été protégées par une clôture traditionnelle lors de l’essai d’Agroscope. Aucune fuite de vaches hors de la zone de pâturage définie n’a été déplorée à cette occasion. Il reste plusieurs défis à relever en ce qui concerne le bien-être des animaux et le comportement d’apprentissage des différentes espèces, races et catégories d’âges.

• La rentabilité

Agroscope a analysé la rentabilité des clôtures virtuelles dans deux alpages, l’un détenant du jeune bétail (VD) et l’autre gardant des moutons (VS). Le calcul de rentabilité pour l’alpage vaudois n’est pas encore disponible sous sa forme définitive. Dans le cas de l’alpage situé en Valais, la clôture physique pour 482 animaux a engendré une charge totale de plus de 56 000 francs, dont 71 % de frais fixes. Les coûts se sont élevés à 25 000 francs uniquement pour les 50 km de clôture. Les coûts de matériel d’une clôture virtuelle représentent 32 % des coûts totaux. Tous les moutons ont été équipés d’un collier (234 francs). Les coûts totaux de la clôture virtuelle pour les moutons étaient environ 10 % supérieurs à ceux de la clôture physique.

Conclusion

Les clôtures virtuelles ne sont rentables que dans certaines circonstances. Le gain de temps en gestion des animaux (trajets...) est un facteur décisif. La rentabilité peut aussi être au rendez-vous pour les petites exploitations. Les coûts de ces clôtures restent élevés. Les avantages non monétaires peuvent justifier les coûts supplémentaires. Par exemple la surveillance et le suivi des animaux ainsi que la pose facilitée de la clôture en terrain difficile. Agroscope précise que pour certains types d’exploitation, entre autres l’alpage détenant du jeune bétail, des analyses supplémentaires concernant la rentabilité sont nécessaires.

Fonctionnement d’une clôture virtuelle: dès qu’une vache s’approche de la limite, un signal d’avertissement acoustique retentit. Une légère décharge électrique lui est administrée lorsqu’elle franchit la limite. Schéma: ldd
Signal acoustique 1 Signal acoustique 2 Signal acoustique 3 Détenteur alerté par smartphone
Pâturage
Limite du pâtu rage Décharge électrique Décharge électrique Décharge électrique Technique Agricole Suisse 5 | 2024 29 ÉQUIPEMENTS POUR LA MONTAGNE
Pâturage

Tasser sans compromis

La qualité de l’ensilage est déterminée par toute une série de facteurs. Le compactage et la fermeture hermétique sont deux étapes décisives une fois que le fourrage est sur ou à l’intérieur du silo.

Ruedi Hunger

Les étapes des travaux de stockage et de compactage ne doivent pas être échelonnées dans le temps, mais effectuées sans interruption, du début à la fin du remplissage du silo. L’objectif premier d’une conservation de l’ensilage sans perte est toujours de créer et de garantir un milieu optimal pour le développement des bactéries lactiques. La fermentation lactique souhaitée démarre plus rapidement et de manière plus fiable lorsque l’ensilage est couvert de manière hermétique et que l’oxygène résiduel est rapidement respiré (consommé). Dans le meilleur des cas, le pH de l’ensilage baisse jusqu’à 4,0. Ainsi, presque tous les organismes nuisibles qui pourraient avoir une influence négative sur une fermentation correcte sont éliminés, à l’exception des levures acidophiles. La chute du pH dépend de la teneur en matière sèche. Il est important de savoir que des teneurs élevées en matière sèche empêchent la diminution rapide du pH.

Tasser, compacter, tasser encore et encore compacter ...

Un bon compactage est la clé du succès pour tout procédé d’ensilage. Le tas de fourrage est d’autant plus tassé que l’oxygène résiduel (ou pouvant y pénétrer) se raréfie, et donc que le processus de transformation par respiration est réduit avant le début de la fermentation. On obtient un milieu hostile pour les bactéries aérobies responsables des fermentations indésirables. Le compactage réduit les interstices dans le fourrage ensilé, minimisant ainsi la profondeur de pénétration de l’air lors du prélèvement du fourrage et retardant les post-fermentations. De la sorte, une grande stabilité est garantie lors du stockage. Elle est influencée avant tout par la teneur en matière sèche du fourrage. La valeur cible se situe dans une fourchette de 20 % à 45 %. Au-delà, des problèmes de tassement massifs apparaissent, notamment en lien avec une

qualité de coupe insuffisante et une teneur en fibres brutes (trop) élevée. Selon Agroscope (2014), la densité de stockage des ensilages peut fortement

Les post-fermentations

Les problèmes de post-fermentations sont fréquents. Dans la plupart des cas, ce sont les levures qui sont responsables de ce phénomène (post-fermentation, instabilité aérobie). L’air reste plus longtemps dans la matière à ensiler lorsque le fourrage frais n’est pas suffisamment compacté ou mal recouvert. Tant que le silo est fermé hermétiquement, il ne se passe pas grand-chose. Mais les levures redeviennent actives dès que le silo est ouvert et que l’ensilage est à nouveau exposé à l’air. Si, dans de telles conditions, la reprise n’est pas suffisante, les levures et les moisissures peuvent continuer à se propager dans le silo.

«Bien tasser» n’est qu’une des nombreuses règles de l’ensilage, mais qui doit être respectée scrupuleusement. Photos: ldd
5 | 2024 Technique Agricole Suisse 30 ÉQUIPEMENTS POUR LA MONTAGNE

varier. Cela s’observe certes à la surface et sur les parois, plus difficiles à compacter, mais aussi dans la zone médiane de la masse de fourrage. Il est donc important que le fourrage fraîchement apporté soit déposé uniformément et en couches de 30 cm d’épaisseur au maximum. Cette consigne n’est pas toujours facile à respecter. Le rendement élevé au champ et le grand volume de chargement de la flotte de transport augmentent la pression reposant sur le conducteur du tracteur de compactage. Ce dernier détermine la quantité de fourrage à décharger

«

L’augmentation du rendement

à la récolte ne présente aucun intérêt s’il s’ensuit des temps d’attente ou si la qualité de l’ensilage est mauvaise. »

et doit donc résister à la pression d’aller plus vite. Pour lui, la qualité de l’ensilage doit primer sur toute autre considération. L’augmentation du rendement à la récolte ne présente aucun intérêt si des temps d’attente se produisent ou s’il s’ensuit une qualité d’ensilage défectueuse provoquée par un compactage insuffisant.

Les outils répartiteurs et de tassement

Les répartiteurs de fourrage effectuent un travail précieux. La vitesse optimale lors de la répartition et/ou du compactage se situe entre 4 et 6 km/h. Des disques soudés, répartis tous les 15 à 25 cm, avec une partie saillante mesurant 10 à 20 cm de hauteur, pénètrent dans la couche de fourrage et impriment une action de tassement en profondeur. Un déport latéral hydraulique à droite ou à gauche sert à éviter que le tracteur ne heurte les parois du silo. La répartition et le compactage sont deux étapes distinctes qui peuvent être associées grâce à l’attelage avant et arrière. Les rouleaux de compactage à corps creux peuvent être lestés avec de l’eau. L’eau est un poids supplémentaire «dynamique» avec un transfert de poids rapide, dont il faut tenir compte surtout lors du remplissage au niveau des parois et du compactage des bords du silo. En outre, des compacteurs de bords spéciaux déplacent le poids loin vers l’extérieur (plus qu’une faucheuse latérale!).

Différents effets en profondeur

L’effet en profondeur des pneus larges du véhicule de tassement est limité. Une monte étroite et une pression élevée des pneus améliorent cet effet.

Des outils répartiteurs diversifiés

Les répartiteurs d’ensilage frontaux entraînés par la prise de force ont une largeur de travail minimale de 2 mètres. Ils peuvent disposer d’un déport latéral de +/– 20 degrés.

La pénétration des disques dans le fourrage entraîne une charge ponctuelle plus élevée et donc un meilleur effet de compactage en profondeur que les pneus.

Le répartiteur d’ensilage «RV» se compose d’un arbre de rotor (en bas). Les étoiles montées en position traînante poussent le fourrage vers l’avant et l’extérieur.

Test d’essorage pour déterminer la teneur en matière sèche du fourrage

15 % de matière sèche

20 à 25 % de matière sèche

30 % de matière sèche

35 % de matière sèche

40 à 45 % de matière sèche

Herbe fraîchement coupée

Les mains sont mouillées en pressant le fourrage. Des gouttes s’écoulent. La torche de fourrage reste pressée une fois la pression relâchée.

Les mains ne deviennent nettement humides qu’en essorant le fourrage. La torche de fourrage se détend lentement.

On perçoit encore une légère impression d’humidité sur les mains après avoir pressé et essoré fortement le fourrage. La torche de fourrage se détend immédiatement.

Les mains restent sèches même en essorant le fourrage avec force.

Source: «Ensilage d’herbe en silo-couloir», Agroscope Transfer, N° 179, juin 2017.

Types de pertes lors de la conservation des fourrages (Wirz Handbuch)

Pertes de matière sèche

Ces pertes sont dues aux fuites de matériel végétal entre la fauche et l’affouragement: plantes non ramassées ou parties de feuilles brisées lors de la récolte, fuite de gaz de fermentation lors du stockage.

Pertes en nutriments

Les composants les plus précieux du fourrage sont toujours désagrégés en premier lors de la conservation: brisures de parties de feuilles riches en substances nutritives, écoulement de substances hautement digestibles dans le jus de fermentation: lors de la «lignification» des plantes en cas de coupe (trop) tardive, lors du lessivage des éléments nutritifs facilement solubles par temps de pluie, détérioration des protéines et des vitamines en cas d’échauffement du tas de foin.

Pertes au champ Pertes par respiration, pertes par brisure, pertes par mauvais temps.

Pertes à l’entreposage

Pertes en fermentation du tas de foin (d’abord dans le foin séché au sol), écoulement des jus d’ensilage, pertes dues à un défaut de fermentation, à la formation de moisissures et de pourriture dans l’ensilage, au foin humide ou aux balles de foin.

Technique Agricole Suisse 5 | 2024 31 ÉQUIPEMENTS POUR LA MONTAGNE

Un mot sur l’oxygène

Comme susmentionné, il est important que l’oxygène résiduel soit rapidement consommé pendant la fermentation. Lors de l’ouverture du silo, l’oxygène ne peut pénétrer que très lentement si l’ensilage a été bien compacté. Les bactéries et les levures indésirables ne peuvent pas se propager, ou seulement lentement, et il n’y a donc pas de post-fermentation. L’augmentation des rendements à la récolte entraîne un compactage plus court et donc insuffisant. Il peut en résulter des pertes d’énergie élevées ou un fourrage malodorant qui n’est pas appétent et donc inutilisable (dans les cas extrêmes).

Conclusion

De nombreuses règles doivent être suivies pour obtenir un ensilage de qualité. Le bon compactage n’en est que l’une d’entre elles, à respecter de manière conséquente. De nos jours, différentes solutions existent pour tasser correctement le fourrage dans un silo couloir. L’inventivité autour des rouleaux de compactage semble illimitée, il est cependant toujours important de réaliser un compactage suffisant en profondeur.

Répartiteur d‘ensilage

Les rouleaux compacteurs standards

Les rouleaux fabriqués à partir de roues de chemin de fer usagées ont un poids propre élevé. L’espacement entre les roues permet d’obtenir un effet en profondeur.

Les options pour les rouleaux compacteurs

La répartition et le compactage peuvent être associés grâce à l’attelage avant/arrière. Un déport latéral garantit un travail sécurisé sans que le tracteur n’ait besoin d’évoluer dans les zones les plus au bord.

Pour une répartition et un compactage optimal et simple, ainsi qu‘un déroulement de fermentation idéal. Approprité un attelage avant et arrière.

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Ø Rouleaux 0.98 m pour les petites exploitations Puissance 80 CV

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Ø Rouleaux 1.14 m pour les entreprises moyennes Puissance 125 CV

Jumbo II

Ø Rouleaux 1.28 m pour les entrepronneurs agricole + les grandes exploitations Puissance 150 CV

Le rouleau compacteur à disques soudés garantit une charge ponctuelle élevée. Le rouleau et le cadre peuvent être lestés avec de l’eau. Remplis, ils pèsent près de 2500 kg.

Un déport latéral et un compactage des bords favorisent un tassement optimal même dans les zones à problèmes. L’effet en profondeur est assuré par des disques soudés.

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Planter sans rompre les germes

En collaboration avec la société allemande Farmsupport, Ropa a développé une planteuse spéciale pour pommes de terre prégermées. Lors d’un chantier de plantation, Technique Agricole Suisse a pu observer en détail un premier modèle livré en Suisse.

Roman Engeler

De nombreux producteurs de pommes de terre, en particulier ceux de pommes de terre primeurs, laissent prégermer les tubercules, de telle sorte que se forment des germes longs de 10 à 15 mm, parfois davantage encore. Cette prégermination autorise non seulement un raccourcissement jusqu’à 14 jours du temps de végétation, mais assure aussi simultanément un démarrage plus précoce, un développement accéléré de la population et une formation plus rapide de la résistance aux maladies et aux ravageurs. Il est problématique d’implanter de telles pommes de terre prégermées avec des planteuses conventionnelles, les tubercules à planter étant saisis en fond de trémie et traînés devant les pommes de terres se trouvant au-dessus. Les germes rompus en sont les premières conséquences et constituent la porte d’entrée pour les agents patho -

gènes. Il s’ensuit des peuplements non homogènes et une irrégularité du calibre des tubercules.

Entraînement mécanique

Ropa, un spécialiste des équipements de betteraves sucrières et de pommes de terre, a développé une planteuse spéciale pour pommes de terre prégermées en collaboration avec l’Allemand Farmsupport. Farmsupport est une société se consacrant exclusivement à la production de pommes de terre primeurs.

Technique Agricole Suisse a pu observer de près un premier modèle «Gecko», livré par le partenaire de distribution de Ropa Brack Landtechnik sur l’exploitation bio Rathgeb lors d’un chantier de plantation.

La planteuse quatre rangs manuelle, animée exclusivement mécaniquement via une roue d’entraînement, associe protec-

tion de plants de pommes de terre prégermées sans casse de germes et débit de chantier élevé. Mais elle requiert deux personnes par rang de plantation, auxquelles s’ajoutent une personne pour manipuler les caisses et le chauffeur du tracteur.

Données techniques

Planteuse Ropa «Gecko»

Longueur : 6 m

Largeur : 4,25 m (champ), 3 m (route)

Hauteur : 3,70 m (muni d’un toit)

Poids à vide: 3 t, avec chargement 4,2 t

Puissance du tracteur : dès 60 kW/81 ch Hydraulique requise: max. 4 distributeurs hydrauliques, 30 l/min

Prix : dès CHF 100 000.– (TVA incluse)

Données du constructeur

5 | 2024 Technique Agricole Suisse 34 Impression | Rapport d’expérience
La «Gecko» est une machine permettant de planter les pommes de terre prégermées en douceur et sans casser les germes. Photos: Roman Engeler

Largeur au transport de 3 m

Pour passer d’une configuration transport (3 m de large) à travail (4,25 m), la machine doit être dépliée manuellement. Les plateformes latérales et l’estrade arrière doivent ainsi être déployées. Les deux roues extérieures doivent aussi être tirées vers l’extérieur jusqu’à la butée et sécurisées avec une broche. Pour cela, les pieds de soutien doivent être déplacés temporairement vers l’arrière, afin de supporter le poids de la machine pendant le temps de cette transformation.

La «Gecko» est attelée avec un anneau ou avec une boule «K80». Un essieu directionnel hydraulique est proposé en option, pour former un angle de braquage jusqu’à 80° par rapport au tracteur. Cet essieu autorise également un déport latéral pouvant atteindre 40 cm.

Quatre distributeurs maximum

Un maximum de quatre distributeurs hydrauliques sont nécessaires au fonctionnement: deux distributeurs à double effet pour le levage et l’abaissement de la machine et pour l’essieu directionnel optionnel ainsi que deux distributeurs à simple effet, l’un pour le jalonnage lui aussi en option, l’autre pour le traceur.

L’écart entre plants est réglable selon 16 niveaux entre 20 et 60 cm, en modifiant des pignons.

Ecart variable entre plants

La planteuse «Gecko» peut embarquer pas moins de quatre palettes complètes de caisses de pommes de terre prégermées. Un emplacement supplémentaire est destiné à l’entreposage des caisses vides.

La profondeur de dépose est adaptée par un ajustement au niveau des trous des deux roues de guidage. L’écartement entre rangs est de 75 cm. La «Gecko» est aussi disponible avec un dispositif de jalonnage. Un distributeur du tracteur permet de créer les commutations correspondantes pour les deux rangées extérieures. Le convoyeur de dépose est alors désactivé et un recouvreur sous la machine est déployé, de telle sorte que celui­ ci aplanisse à nouveau la butte formée.

L’écart entre plants peut être défini selon 16 niveaux d’environ 20 cm jusqu’à 60 cm en changeant deux pignons. L’opérateur peut tendre la chaîne d’entraînement avec un levier en ouvrant un boîtier fermé par trois vis. Un abaque aide au choix du bon appariement de pignons.

En outre, l’agressivité des capes de buttages tendues par un ressort se règle via une échelle à trous.

Gourmande en personnel

Deux personnes par rang de plantation déposent les pommes de terre prégermées à la main dans le sens de la longueur sur les tapis de dépose entraînés mécaniquement. Ces convoyeurs acheminent les pommes de terre sans la moindre contrainte et sans frottement

jusqu’au point de dépose exact dans le sol. L’ajout de micro ­ organismes sous forme liquide ou de granulés est aussi possible.

Les caisses vides tombent à l’avant sur le convoyeur de retour, d’où elles sont à nouveau positionnées vers les emplacements les plus éloignés.

L’avant de la «Gecko» est bien visible depuis la cabine du tracteur, tout comme la partie arrière via le rétroviseur. En cas de problème, le personnel peut se manifester en pressant sur un bouton d’avertisseur sonore. La machine est équipée d’un toit protégeant des intempéries et d’un système d’éclairage.

Conclusion

Des rendements journaliers de plus de 6 hectares sont atteignables avec la «Gecko» et les pommes de terre prégermées sont protégées tant que possible. Un coup d’œil dans une butte creusée montre des plants de pommes de terre vraiment placés sans abîmer les germes. Même des plants non homogènes avec des pommes de terre jusqu’à 12 cm de longueur peuvent être plantés de façon optimale avec cet équipement, jusqu’à l’allure de 3,5 km/h.

Avec cette machine, les exploitations spécialisées cultivant des pommes de terre primeur peuvent espérer un gain de rendement généré par l’avance de végétation. Les germes n’étant pas endommagés comme avec la plupart des planteuses, le danger d’infection des plants est aussi moindre.

Technique Agricole Suisse 5 | 2024 35 Rapport d’expérience | Impression
Dépose dans le sillon en préservant les germes des pommes de terre. Photo: Ropa Chaque rang de plantation exige deux personnes pour déposer les pommes de terre sur le tapis de convoyage correspondant.

Un diesel, un électrique

Avec la marque «Bobman», l’entreprise familiale danoise Jydeland s’est spécialisée dans le développement et la construction de petits véhicules dédiés aux tâches à l’intérieur des bâtiments d’élevage. Technique Agricole Suisse a testé deux outils du large catalogue.

Martin Abderhalden*

Le partenaire de distribution suisse de Jydeland/Bobman, la société AT AgrarTechnik de Dintikon (AG), a mis à notre disposition deux véhicules de l’offre du constructeur pour un test pratique,

• d’une part un Bobman «Multiload» à moteur diesel,

• d’autre part un Bobman «ProMax» à entraînement électrique.

Les machines sont conçues pour l’entretien en bâtiment d’élevage, tel que le paillage quotidien, le repoussage de la ration ou le nettoyage des couloirs et aires d’exercices. La marque de fabrique de ces véhicules à trois roues est la position spéciale du siège. Certains d’entre eux sont aussi disponibles depuis peu avec un entraînement électrique en lieu et place d’un moteur diesel

*Martin Abderhalden est agriculteur. Il teste régulièrement des machines et des installations pour le compte de Technique Agricole Suisse.

conventionnel, où la conception particulière permet de passer a posteriori d’une propulsion thermique à une propulsion électrique et inversement sans grande difficulté.

Trapu mais maniable

Ces véhicules sont construits de façon robuste et d’une finition soignée. Chacune des trois roues est entraînée par un moteur hydraulique. Le passage d’un entraînement monoroue à un entraînement sur trois roues est opéré via un levier. L’entraînement sur une seule roue permet de tourner sur place. Le volant est relié directement au pignon directionnel de la roue par une chaîne, ce qui simplifie l’entretien.

Bobman «Multiload»

Le Bobman «Multiload» pesant 600 kg est équipé d’un monocylindre diesel Hatz refroidi par air. Ce moteur de 10 chevaux est très économe à l’usage et techniquement simple de conception. Son niveau sonore à

pleine puissance avoisine les 95 dB(A). En conduite normale, l’augmentation du régime minimal est suffisante, le niveau sonore étant alors plus faible. Lors de la mise du contact, les indicateurs de charge, la pression d’huile ou la température et autres paramètres sont vérifiés. Par températures négatives, le préchauffage s’enclenche automatiquement. Le véhicule de test a démarré de façon impeccable, même à une température de -2 °C. Dans le cas où la batterie nécessitait une recharge, AT Agrar-Technik fournit de série un chargeur et un appareil de maintenance, à connecter simplement à la prise de courant.

Trémie de 0,6 m3

L’empattement de 150 cm et la garde au sol de 17 cm autorisent le franchissement de rigoles sans que le véhicule ne frotte le sol. Sous la trémie de chargement à l’avant se trouve un racloir en caoutchouc réglable hydrauliquement. Lors d’un passage, il est ainsi aussi possible de pousser

Les deux véhicules «Multiload» et «ProMax Elektro» sont utilisables en bâtiments d’élevage et dans la cour de ferme. Photos: Martin Abderhalden
5 | 2024 Technique Agricole Suisse 36 Impression | Rapport de test

de la saleté. Cette lame de raclage sert aussi de frein de parking lors du stationnement, car il n’existe pas de frein de parking sur le véhicule lui-même. La trémie de chargement affiche un volume de 0,6 m3. La vis de mélange équipée de 3 couteaux remue et aère ainsi la chaux et la paille broyée compactée. La machine n’est en revanche pas suffisamment puissante pour de la paille à fibres longes. Le chargement est simple: il suffit de basculer la trémie vers l’avant, jusqu’à ce que la bande de raclage repose au sol. Il faut alors pousser la trémie dans le tas de paille avec un régime un peu plus élevé et

en ayant activé l’entraînement des trois roues. En basculant et en avançant simultanément, la trémie est rapidement remplie. La vis de mélange est mise en rotation lors de l’accès aux logettes.

Le régime moteur et donc la distance d’éjection sont réglables en continu via un régulateur à induction jusqu’à 140 cm. L’activation et la désactivation du tapis a lieu via un simple robinet sur la ligne hydraulique. Il aurait été judicieux que cette commande facile à saisir soit montée plus haut près du volant. La trappe est ouverte directement depuis le siège du conducteur en forçant un peu. La matière tombe sur le

Données techniques

Bobman «Multiload»

Moteur: bloc diesel Hatz de 0,5 l refroidi par air, 10 ch, réservoir carburant de 5 l.

Entraînement: hydraulique, entraînement sur 1 ou 3 roues.

Vitesse d’avancement: 0-8 km/h

Niveau sonore: 94 dB(A)

Volume de la trémie: 0,6 m³

Largeur du rabot: 100 cm

Dimensions: longueur 250 cm; largeur 102 cm; hauteur 150 cm

Rayon de braquage: 140 cm

Pneumatiques: 18×9.5-8 (avant); 20×10-10 (arrière)

Poids: 600 kg

Prix: CHF 22 500.– (version électrique: CHF 24 000.–, TVA incluse pour les deux)

Bobman «ProMax»

Moteur: 4 kW

Batterie: 4 batteries humides lithium-ion à 12,8 V et 120 Ah

Autonomie: environ 90 min

Niveau sonore: 54 dB(A)

Entraînement: hydraulique, entraînement sur 1 ou 3 roues

Vitesse: 2 rapports, 0-8 km/h

Poids: 450 kg

Pneumatiques: 16×6.5-8 (avant), 20×10-10 (arrière)

Dimensions: longueur 150 cm; largeur 102 cm; hauteur 130 cm

Rayon de braquage: 140 cm

Prix: CHF 16 000.– (variante diesel: CHF 14 000.–, TVA incluse pour les deux)

Données du constructeur

La direction du véhicule est assurée via cette lourde chaîne et de roues de renvoi, directement du volant sur la couronne de l’axe de roue.

Avec la trémie basculante du «Multiload», le matériau de paillage est repris aisément, en particulier lorsqu’il est possible de pousser contre un mur solide. Grâce à une plus grande garde au sol, ces véhicules franchissent aisément les caniveaux ou les marches.
Technique Agricole Suisse 5 | 2024 37 Rapport de test | Impression

tapis et est rapidement épandue. En présence d’une trop grande quantité de matière, le tapis atteint ses limites et il faut alors ajuster son alimentation.

Le Bobman «Multiload» s’adapte le mieux au paillage des logettes. Pour l’épandage d’une quantité hebdomadaire, la distance d’éjection est un peu juste. L’opérateur peut aussi utiliser le «Multiload» comme véhicule de répartition de petites quantités de fourrages. Cette possibilité a été mise en œuvre lors du test avec une ration complète mélangée. Cela fonctionne, à condition que celle-ci ne pèse pas trop lourd.

Bobman «ProMax» électrique

Le Bobman «ProMax» pesant 450 kg fonctionne avec un entraînement électrique de 4 kW. Sous les protections latérales en tôle facilement amovibles se trouvent quatre batteries Lithium-ion de 12 V. Un affichage simple donne une idée de l’état de charge des batteries et des heures de fonctionnement. Lorsque la batterie arrive à 5 % de sa capacité, une lumière d’avertissement rouge clignote et le moteur tourne moins vite. C’est un signal certain qu’il faut se rendre à la station de charge. Durant le test, il était possible de conduire un peu moins de 90 minutes avec une charge complète, ce qui était suffisant pour les besoins quotidiens: repousser le fourrage et nettoyer l’aire d’exercice. Avec des températures plus basses, il faut néanmoins s’attendre à ce que les performances de la batterie diminuent légèrement. Le processus de charge est assuré via une unité spéciale et dure environ cinq heures. Selon le constructeur, jusqu’à 3500 cycles de charge sont possibles. Dans le cas où le véhicule n’est pas utilisé, il est recommandé de le connecter à la station de charge, afin que le logiciel puisse contrôler la gestion de la batterie.

Deux allures

Un contacteur au niveau de l’assise libère le véhicule dès que celui est activé durant une seconde. Lorsque l’opérateur quitte le siège, le véhicule s’éteint au bout de 10 secondes. La clé de contact doit néanmoins être tournée complètement jusqu’à atteindre la position 0. La seconde vitesse peut être passée en roulant via un interrupteur à bascule, pour porter l’allure à 8 km/h. La prudence est alors de mise pour prendre des virages, car le centre de gravité se situe tout de même relativement en hauteur.

Hydraulique

Une pompe hydraulique alimente les trois moteurs-roues et l’hydraulique de travail. Le relevage avant avec position flottante est équipé d’un triangle d’attelage rapide. Ce véhicule maniable devient ainsi un porte-outils universel. Avec un peu de pratique, l’attelage des outils est opéré facilement, y compris lorsque l’outil attelé se trouve un peu en biais. Avec le boulon de verrouillage précontraint par ressort, l’outil est bloqué dans le cadre de reprise. La course de levage affiche 25  cm. Le rabot à fumier peut également être pressé vers le bas grâce à la fonction double effet. Deux connexions hydrauliques sont à disposition, par exemple pour la vis repoussant le fourrage livrée avec la machine. Il manque toutefois des coupleurs à face plane. En lieu et place d’un distributeur hydraulique prend place une simple vanne trois voies, qui régule le sens du flux et la commande des deux connexions. Un simple distributeur avec quadrillage aurait été plus confortable. Le réservoir d’huile hydraulique étant intégré dans le soubassement du châssis, la régulation de la température fonctionne bien. Le châssis est conçu de telle sorte que les moteurs-roues sont protégés d’éventuels accrochages. Entre les essieux distants de 100 cm, il subsiste néanmoins une garde au sol de 19,5 cm. Les obstacles peuvent ainsi être surmontés avec ce véhicule sans éraflure.

Conclusion

Les deux véhicules ont fait l’objet d’une utilisation quotidienne durant environ un mois. Le «ProMax» a convaincu, outre son faible niveau sonore et l’absence de gaz d’échappement, par sa force de poussée et sa maniabilité. Grâce à la pédale de conduite optimisée par AT AgrarTechnik, circuler avec le «ProMax» était

Avec cet appareil de recharge piloté sur une prise de courant 220 V, le

agréable, que l’on soit muni d’encombrantes bottes thermiques ou pieds nus par températures printanières (idem pour le «Multiload»).

Avec le «Multiload», les 5 l du réservoir permettaient de rouler durant 12 h. Le seul inconvénient de cet outil réside dans son niveau d’émissions sonores. Il est lui aussi disponible en version électrique.

En pratique, les deux véhicules s’avèrent très commodes d’utilisation et font valoir leurs avantages grâce à leur maniabilité, en particulier dans les espaces restreints ou les étables anguleuses. Sur le plan tarifaire, ils se situent tous deux dans la tranche supérieure. Mais leur construction robuste permet à l’acquéreur d’envisager une longue durée de vie.

La vis de mélange du «Multiload» est équipée de trois couteaux.
Le peu d’émissions générées permet un travail agréable dans l’étable avec la vis. 5 | 2024 Technique Agricole Suisse 38 Impression | Rapport de test
«ProMax» électrique est rechargé en cinq heures environ.

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HIT DU MOIS

Polyvalence et performance élevée

Gruber, le spécialiste autrichien d’équipements de montagne, a élargi son offre d’épandeurs à fumier. La gamme «GUST» peut épandre jusqu’à 20 mètres de large.

Johannes Paar*

La gamme «GUST», Gruber Universalstreuer en abrégé (épandeurs polyvalents Gruber), comprend les épandeurs «850», «1050» et «1250». L’équipement testé, un «GUST 1050», affiche un volume de 11 m ³, mesuré au sommet des ridelles, un poids à vide de près de 4 tonnes pour une charge utile de 7,5 tonnes. L’essieu tandem était équipé de pneus «520/50 ­17», la variante la plus grande possible sur cet épandeur. Avec des roues plus grandes, Gruber craint que la charge sur le timon ne devienne négative. Nous partageons cette appréhension à l’issue de notre essai. Avec des roues de 17 pouces, le chauffeur observe: «Quand l’épandeur est à moitié vide, il n’y a plus de charge sur le timon. On ne peut plus travailler dans les pentes, même si la tenue de l’essieu tandem est bonne.» L’équipe de test note en

*Johannes Paar est rédacteur spécialiste en machinisme de la revue autrichienne Landwirt.

outre que le tracteur a été sali pendant l’épandage. Il faut relever que l’épandeur ne possédait pas de garde ­ boue. Ceux­ ci, en acier galvanisé, sont proposés en option pour quelque 1500 euros.

Conçus comme les gros modèles

La conception des «GUST», du timon jusqu’au hérisson, est reprise des grands épandeurs «SM 850», «SM 1050» et «SM 1250». Ils possèdent un châssis massif en V et peuvent être munis d’un essieu simple ou tandem. La remorque testée était équipée de freins pneumatiques avec régulation automatique de la force de freinage en fonction de la charge (ALB).

La présence d’un habillage en tôle protégeant l’essieu des salissures a été jugé bonne.

Les ridelles mesurent un mètre de haut et sont, pour des raisons statiques, vissée sur le châssis. Un profil en C en acier supplémentaire renforce le bord supérieur de

la ridelle. Sur les plus petits modèles, ce profil et remplacé par une latte en bois.

L’épandeur était équipé d’un attelage haut et d’une roue de soutien. Un attelage bas à boule et une béquille hydraulique sont proposés en option.

Comme les commandes sont gérées de manière électrohydraulique par un termi ­

Brève évaluation

+ utilisable avec différents produits à épandre

+ grande largeur d’épandage et bonne régularité

+ émiettage fin

– pas de poids sur le timon quand le dispositif d’épandage est à moitié vide

– position des conduites hydrauliques du mauvais côté

– dispositif d’épandage perfectible pour les tournières

5 | 2024 Technique Agricole Suisse 40 Impression | Rapport de test
Les épandeurs «GUST» de Gruber peuvent épandre différents produits avec un bon débit. Photos: Johannes Paar

nal situé en cabine, les «GUST» ne nécessitent qu’un distributeur hydraulique à double effet. Afin d’éviter la souillure du bloc de commande, Gruber les dote en série d’un filtre à haute pression.

L’équipe de test apprécie l’emplacement à l’avant gauche de l’échelle et des leviers de freins à main. Elle est moins emballée par le positionnement à droite des conduites hydrauliques qui seraient plus accessibles côté gauche.

Epandre jusqu’à 20 mètres

Les modèles «SM» comportent un dispositif d’épandage à quatre hérissons verticaux. Quant aux épandeurs de la gamme «GUST», ils possèdent un système d’épandage large avec des hérissons horizontaux et des disques d’épan -

dage. Les doigts des hérissons sont en acier renforcé. Une fois usés, il est possible de les retourner. Des chaînes situées à gauche entraînent les hérissons.

Le fumier tombe ensuite sur deux disques d’épandage de 910 mm de diamètre pour une épaisseur de 8 mm et équipés de quatre palettes réglables.

La zone de projection du fumier sur paroi interne des disques d’épandage est équipée de tôles d’usure vissées. En cas de besoin, elles se remplacent facilement.

Une tôle située au-dessus des disques d’épandage permet au chauffeur de réguler manuellement le débit du fumier selon plusieurs niveaux. Une quasi-fermeture est conseillée si le compost est sec et s’émiette facilement. A l’inverse, on l’ouvrira au maximum en présence de

L’épandeur à fumier

Gruber «GUST 1050» en chiffres

Poids total autorisé: 11 500 kg

Poids à vide de l’équipement du test : 4120 kg

Charge utile: 7380 kg

Volume utile: 11 m³

Dimensions de la surface de chargement: longueur 4,50 m; largeur 1,90 m

Hauteur des ridelles: 1,0 m

Hauteur de chargement: 2,15 m

Epandeur: 2 hérissons horizontaux + 2 disques d’épandage, largeur d’épandage jusqu’à 20 m

Fond mouvant: galvanisé, 4 chaînes G80 10 × 31 mm, entraînement hydraulique à commande électrohydraulique avec système à circulation continue (système à détection de charge en option)

Pneus: 520/50-17, largeur de voie 1,9 m

Equipement de série: porte guillotine, tôle d’épandage, commande électrohydraulique

Options: modules de télémétrie, régulation de la quantité épandue, dispositif d’épandage en tournière, freins pneumatiques

Prix: dès EUR 74 731.– (hors TVA)

Données du constructeur

fumier de bovin frais. Ce réglage contribue à la régularité du débit et à la régulation du volume épandu. Cette tôle est relevée dans sa partie arrière. Elle retient les corps étrangers importants et protège ainsi les disques d’épandage.

A l’instar des vrais épandeurs «SM», les «GUST» disposent d’une porte arrière. Celle-ci reste toutefois fermée lors de l’utilisation de l’épandeur large. Gruber a installé des matelas en caoutchouc sur sa

Le dispositif de limitation à commande hydraulique pour l’épandage en

Technique Agricole Suisse 5 | 2024 41 Rapport de test | Impression
Les deux hérissons horizontaux émiettent le fumier et les disques d’épandage travaillent sur une largeur pouvant atteindre 20 mètres. L’entraînement hydraulique du fond mouvant comporte un capteur pour la régulation du flux «flowControl». bordure de parcelle évite de souiller les surfaces voisines.

La commande «proControl» dispose d’une fonction d’épandage automatique.

face interne. Ils servent à réduire le bruit et à éviter la formation de bosses. Différents types de fumiers issus de la séparation du lisier et de la chaux ont été épandus durant le test. Les conducteurs n’ont pas tari d’éloges sur la qualité de la répartition. Le «GUST» émiette finement et épand régulièrement sur une largeur allant jusqu’à 20 mètres selon le produit.

L’évaluation du dispositif d’épandage en tournière est plus mitigée. Avec la fermeture hydraulique de la tôle d’épandage droite, la totalité du fumier est épandu sur une largeur d’un mètre. La souillure des routes ou des parcelles voisines est ainsi empêchée de manière efficace.

Entraînement sûr

L’entraînement de l’épandeur est protégé en plusieurs endroits. La première sécurité se compose d’un boulon de cisaillement monté de série sur la prise de force grand angle. La première roue libre se trouve avant l’arbre principal, juste avant que la puissance n’entre dans la transmission. Deux autres roues libres sont intégrées dans l’entraînement des disques.

Un moteur hydraulique installé sur la droite à l’arrière anime le fond mouvant. Ce dernier est partagé en deux. Les quatre chaînes (G80 10 × 31 mm) sont automatiquement tendues au niveau de la paroi frontale. Le fond mouvant est suffisamment résistant pour supporter tous les produits à épandre. Son avancement est réglable en continu.

La paroi arrière hydraulique de série a bien fonctionné. Elle est insérée dans un profil continu qui lui assure une bonne

La vitesse du fond mouvant en deux parties se règle en continu et peut être automatisée avec la fonction électrohydraulique «flowControl»

stabilité. Deux capteurs inductifs renseignent sur sa position et indiquent la taille de l’ouverture par paliers de 2,5 cm sur l’écran de l’ordinateur «proControl». La porte guillotine sert aussi de protection contre les projections vers l’avant. Le constructeur a installé une grille de protection à l’avant, protégeant la cabine si un corps étranger devait être éjecté dans sa direction. La protection dégage néanmoins une bonne vue sur le chargement.

Le kit «sans souci»

L’épandeur testé était muni de la commande optionnelle «proControl Air». Celle-ci possède en plus des fonctionnalités «proControl» un récepteur GPS qui localise la machine. De surcroît, le constructeur ou le concessionnaire peut, selon les autorisations, obtenir en ligne les données importantes de la machine et avoir/apporter un soutien en cas de problème. Il est encore possible d’obtenir les dernières mises à jour via la plateforme de télémétrie afin de maintenir l’épandeur au dernier niveau technologique. De la sorte, on obtient un kit «sans souci» qui assure une aide à distance.

Les testeurs ont été conquis par le terminal de commande électrohydraulique intuitif. Toutes les fonctions de l’épandeur sont gérées par simple pression sur des boutons. Les emplacements des différentes fonctions peuvent aussi être définis librement. En outre, l’écran montre des données comme le régime de la prise de force, la vitesse ou la protection des éléments d’épandage. Un bouton rotatif

permet au chauffeur de réguler manuellement la vitesse du fond mouvant. De notre point de vue, les ajustements pourraient être un peu plus rapides.

Les testeurs ont apprécié le bouton poussoir avec lequel la vitesse du fond mouvant peut être augmentée à 100 %, par simple pression, pour une courte période. Cela permet par exemple d’amener rapidement le fumier contre les hérissons après l’ouverture de la porte guillotine. Avec la fonction «flowControl», on peut automatiser les processus d’épandage et la quantité à épandre. La vitesse du fond mouvant est déterminée par la vitesse d’avancement et la position des disques d’épandage. Ce procédé permet une automatisation confortable de la quantité en m³/ha à épandre.

Conclusion

L’épandeur testé «GUST» était l’un des premiers produit en série. Il peut épandre avec un important débit du fumier de bovin frais, du fumier de cheval, du substrat obtenu par séparation de lisier ou encore du compost terreux. Selon le produit, il peut atteindre une largeur d’épandage de 20 mètres. Son plus grand défaut pour une utilisation dans les pentes vient du manque de poids sur l’attelage quand la machine est vide. La qualité de l’épandage, la simplicité d’utilisation avec «proControl» ou l’Isobus avec les fonctions automatisées et la qualité de la construction ont suscité des éloges.

La machine testée était équipée de presque toutes les options. Son prix catalogue s’élève à 78 421 euros (hors TVA).

5 | 2024 Technique Agricole Suisse 42 Impression | Rapport de test

Technique Agricole Suisse Landtechnik Schweiz

2023

Rapport d’activités

Chers membres, chères lectrices et chers lecteurs,

La question de l’utilité des associations est probablement aussi vieille que l’existence de ce type d’organisations. Et c’est, de fait, une question que l’on doit se poser encore et toujours lorsqu’on est un responsable de l’une d’entre elles, pour y répondre ensuite en toute sincérité, sans parti pris personnel. Technique Agricole Suisse et son comité s’interrogent eux aussi et remettent à intervalles réguliers les activités de l’association sur le métier.

Au terme d’un siècle d’existence de Technique Agricole Suisse, nous pouvons continuer à confirmer son utilité par un «oui» résolu. Dans une société démocratique, les «assoc’» sont un maillon essentiel permettant de défendre collectivement des intérêts légitimes face aux autorités. Réciproquement, elles sont des interlocuteurs de poids des services publics lorsqu’il s’agit de mettre en pratique les décisions les plus diverses.

C’est ce qu’ont compris il y a cent ans les représentants avisés de l’agriculture qui ont fondé, le 16 décembre 1924, l’Association suisse des propriétaires de tracteurs, au Bürgerhaus à Berne. En plein essor, la technique agricole avait besoin d’une organisation vouée à défendre efficacement les intérêts de ses utilisateurs.

Les associations doivent être au service de leurs adhérentes et adhérents. Pas l’inverse. En 100 ans, Technique Agricole Suisse n’a cessé d’appliquer cette règle, obtenant des résultats importants pour ses membres et pour l’ensemble de l’agriculture. L’abondance des questions qui s’imposent et leur complexité souvent très grande mettraient au défi les capacités d’un individu isolé.

Les associations ont assurément une mission politique. Ce n’est pas leur seul rôle: elles transmettent aussi des informations, proposent des cours de perfectionnement et autres ser­

vices. C’est ce que fait Technique Agricole Suisse avec son mensuel professionnel, ses interventions sur des plateformes en ligne ou encore son programme de formations continues sans cesse adapté aux besoins de ses membres. S’y ajoutent la fourniture de renseignements techniques ou juridiques et d’autres prestations.

Technique Agricole Suisse continue à promouvoir l’emploi efficace et sûr des machines en proposant cours, formations continues et conseils, dans l’optique aussi de réduire les coûts de mécanisation et de minimiser les risques d’accidents.

Il est dans la nature des choses que des gens profitent d’un bien commun sans participer à son acquisition. Nous en prenons acte avec l’esprit sportif qui convient. Nous serions néanmoins heureux d’élargir notre cercle de membres et le recrutement fait partie des tâches permanentes de notre association.

Ceci étant, nous avons entamé avec entrain notre année anniversaire et avons le plaisir de vous présenter le rapport de notre 99 e année d’activité.

Nous ne voudrions pas manquer d’exprimer notre gratitude à nos 22 sections et à notre association professionnelle. En fournissant l’essentiel du travail de base et en maintenant le contact direct avec nos membres, elles sont notre socle. Nos remerciements s’adressent aussi au comité et aux collaboratrices et collaborateurs du secrétariat central. La chose est entendue: ce n’est qu’en travaillant main dans la main que l’on atteint les buts établis.

Werner Salzmann, conseiller aux Etats, président Roman Engeler, dr ès sciences techniques, directeur

Membres actuels du comité de Technique Agricole Suisse

Werner Salzmann

Conseiller aux Etats, président Mülchi (BE)

Bernhard Nicod

Vice ­président

Granges­ Marnand (VD)

Pascal Furer

Staufen (AG)

Ueli Günthardt

Président de la commission sectorielle «Prestations de services»

Landquart (GR)

Olivier Kolly Botterens (FR)

Stephan Plattner

Président de la commission des finances Bretzwil (BL)

Christian Kuhn Zurich

Laurent Vernez

Président de la commission sectorielle «Information» Rovray (VD)

Urs Wegmann

Président de la commission sectorielle «Formation continue» Hünikon (ZH)

2 Rapport d’activités 2023 Avant-propos
Werner Salzmann Roman Engeler

Sections

Les membres sont affiliés à Technique Agricole Suisse par l’intermédiaire de ses sections et de son association professionnelle. Celles-ci répondent d’ellesmêmes, de leur organisation interne, de leur programme d’activités et des finances.

Vous trouverez les coordonnées des sections sur le site

Collaboratrices et collaborateurs

Roman Engeler: directeur, rédacteur en chef, directeur de la publication, formation continue et prestations de service

Natanael Burgherr: directeur suppléant, formation continue et prestations de services (conseil technique, depuis le 1er septembre 2023)

Aldo Rui: vice-directeur, formation continue et prestations de services (conseil technique, jusqu’au 31 août 2023)

David Goy: chef des instructeurs «G40»

Ruedi Hunger: rédacteur

Alex Reimann: vente des annonces

Heinz Röthlisberger: rédacteur

Jean-Richard Salamin: chef des instructeurs «G40» (Suisse alémanique, jusqu’au 31 décembre 2023)

Matthieu Schubnel: rédacteur

Catherine Schweizer: rédactrice (responsable de Technique Agricole Suisse)

Dominik Senn: rédacteur

Nadja Vogelsang: assistante de direction, de rédaction et d’édition

Bernadette Wipfli: secrétariat, gestion des cours

Corinne Wölfli: secrétariat, comptabilité et gestion des membres

Sécurité et respect sur la route

Structures de l’association

Assemblée des délégués 22 sections, 1 association professionnelle

Organe de révision

Commission de contrôle

Comité

Direction

Commission des finances

Commissions sectorielles

Prestations de services

Information

Formation continue

Prestations de services

Information

Formation continue

Représentation des intérêts

Sécurité et respect sur la route

Pendant les trajets, le conducteur utilise les possibilités de dégagement afin que les usagers de la route qui le suivent puissent le dépasser en toute sécurité.

Pendant les trajets, le conducteur utilise les possibilités de dégagement afin que les usagers de la route qui le suivent puissent le dépasser en toute sécurité.

3 Roul’ net
Roul’ net
Rapport d’activités 2023
www.agrartechnik.ch

Généralités

Comité et politique

Le comité s’est réuni à six reprises en 2023 pour gérer les affaires en cours. Il a déposé des prises de position lors des six procédures de consultation au niveau fédéral mentionnées ci-après:

• la réduction efficace du bruit excessif des moteurs,

• le train d’ordonnances agricoles 2023,

• la reconnaissance des organes d’expertise,

• les aires de circulation pour la mobilité douce,

• la conduite automatisée,

• les aides financières destinées à promouvoir des solutions innovantes pour la circulation sur la voie publique.

L’association a participé à une audition sur les conséquences possibles d’une modification du remboursement sur les huiles minérales (analyse d’impact de la réglementation). Cette audition s’est inscrite dans le contexte de la révision en cours de la loi sur le CO 2 et des développements internationaux en matière de politique climatique et commerciale. Le Conseil fédéral a décidé début décembre de maintenir ce remboursement en faveur de certaines branches.

Assemblées des délégués

L’assemblée des délégués ordinaire s’est tenue le 14 avril 2023 à Einsiedeln (SZ). Elle a été organisée par la section Schwyz-Uri. Outre les affaires statutaires, elle a procédé à la réélection des membres du comité, de la commission de contrôle et de l’organe de révision. En l’absence de démissions, ceux-ci ont tous été reconduits dans leurs fonctions.

Les délégués se sont réunis en assemblée extraordinaire le 15 décembre 2023 aux Geneveys-sur-Coffrane (NE). Ils ont approuvé à l’unanimité le changement de nom de l’association en «Technique Agricole Suisse» et l’adaptation des statuts qui en a résulté. Organisée par la section de Neuchâtel, la rencontre a aussi donné l’occasion de lancer l’année des 100 ans en 2024.

Conférence des cadres

Comme chaque année, deux représentants de chaque section ont été invités début novembre à participer à la conférence des cadres à Villigen (AG). Ils ont reçu des informations à propos du budget 2024 et de l’état actuel de la location des locaux du bâtiment du secrétariat à Riniken. Mais ce sont surtout le programme des activités planifiées pour les 100 ans de l’association, ainsi que les changements de nom et de logo qui ont constitué le cœur des débats.

Secrétariat et bâtiment de l’association

Aldo Rui, vice-directeur, a atteint l’âge de la retraite et quitté son poste à fin août 2023. Un successeur a pu être trouvé à temps. Natanael Burgherr est entré en fonction début juin et a pu bénéficier d’une introduction suffisante. La répartition des tâches est restée grosso modo identique.

Le secrétariat a été très occupé par la planification d’une nouvelle utilisation du rez-de-chaussée du bâtiment de l’association (intégration d’un magasin Volg) et les aménagements à apporter, mais rien n’a encore été réalisé à ce jour. La demande de permis de construire déposée en juin 2022 pour la démolition partielle des constructions annexes avait été approuvée par l’autorité compétente. Les conditions imposées (nouveau système d’évacuation des eaux) auraient toutefois entraîné des coûts supplémentaires de quelque 200 000 francs. On a dès lors soumis une deuxième demande de permis de construire en été 2023 avec le maintien de ces constructions. Une opposition provenant du voisinage a été déposée contre ce projet. Elle n’a encore fait l’objet d’aucune décision au moment de l’impression de ce rapport. Toutes les tentatives de conciliations non officielles sont restées vaines jusqu’à présent.

Agro-entrepreneurs Suisse a transféré son siège de Riniken à Zollikofen (BE) en milieu d’année et donc résilié le bail de ses locaux situés au deuxième étage. Cet espace a pu être loué immédiatement à un fournisseur local de matériel informatique.

Un large réseau

Technique Agricole Suisse entretient un large réseau de relations afin de défendre les causes et les intérêts de ses membres. La représentation des intérêts est assurée par les membres du comité, les commissions sectorielles et le secrétariat en collaboration avec différentes organisations et associations ainsi que plusieurs groupes de travail. Ainsi, Technique Agricole Suisse siège au comité de routesuisse, à la chambre agricole de l’Union suisse des paysans et à la commission technique consultative du Service de prévention des accidents dans l’agriculture. Technique Agricole Suisse fait également partie du groupe de travail «Trafic routier agricole» et participe à des forums d’Agroscope. Elle est affiliée à Agridea et à l’Agence d’information agricole romande (AGIR). Le Forum technique agricole suisse, créé par Agroscope pour soutenir la recherche, a perdu de son importance. Lui a succédé un nouveau projet, le Smart-Farming-Forum, avec lequel Agro scope Tänikon réoriente la recherche. Le Forum technique agricole suisse devrait dès lors continuer à exister en se réinventant et en révisant sa constitution. Ces changements n’ont toutefois pas encore été mis en œuvre durant l’année passée sous revue.

Les 100 ans de l’association

L’Association suisse des propriétaires de tracteurs a été fondée en 1924. Désormais appelée Technique Agricole Suisse, elle fête son centième anniversaire en 2024. Un certain nombre de tra -

4 Rapport d’activités 2023
Activités

vaux préparatoires ont été réalisés à cet effet durant l’année sous revue. On peut notamment citer la conception de l’exposition spéciale «100 ans de Technique Agricole Suisse», au Musée suisse des transports à Lucerne, les démarches effectuées auprès de la Poste suisse pour l’édition d’un timbre commémoratif, l’organisation de l’assemblée des délégués du centenaire qui se tiendra à Brougg (AG). Cet événement sera célébré dignement, mais sans démesure.

Une grande partie des archives de l’association sur support papier ont été déposées aux Archives fédérales. Elles sont accessibles au public sous forme numérique. Les éditions de Technique Agricole, et de ses prédécesseurs Le tracteur, puis Le tracteur et la machine agricole font actuellement l’objet d’un projet de numérisation de la bibliothèque de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. L’objectif est de les rendre accessibles au public.

Information

Périodique

Le périodique spécialisé, Technique Agricole en français et Schweizer Landtechnik en allemand, a offert dans ses onze éditions en 2023 également des informations sur le machinisme ainsi que sur les activités de l’association et de ses sections à quelque 19 000 membres et abonnés. L’équipe de rédaction a produit en tout 788 pages, dont 84 d’annonces, sur des sujets d’actualité du secteur du machinisme agricole, national et international, des rapports de tests de machines, ainsi que des conseils avisés sur leur utilisation correcte et sûre sur le terrain.

Nombre de pages publiées sur une période de trois ans Schweizer Landtechnik /

que générale, aux difficultés d’approvisionnement persistantes, ainsi qu’à la pression sur les coûts et les marges dans le négoce des machines agricoles.

Médias en ligne

En complément au média imprimé bilingue, la rédaction diffuse en français et en allemand de brèves communications sur l’actualité du machinisme agricole sur le site internet agrartechnik.ch. Elle est également active dans les deux langues sur le réseau social Facebook où les lecteurs trouvent des informations relatives aux reporters sur le terrain. Des vidéos gratuites sont publiées à un rythme hebdomadaire sur la plate ­forme vidéo YouTube en version allemande. Elles sont désormais synchronisées sur la chaîne YouTube francophone spécifique.

Commission sectorielle «Information»

Les sections continuent à bénéficier de l’espace souhaité pour leurs informations.

La collaboration rédactionnelle étroite a été poursuivie avec le périodique autrichien Landwirt et le magazine allemand Eilbote. On procède notamment à des échanges d’articles, à l’organisation commune de rapports de tests. Les rédacteurs s’aident mutuellement lors de conférences de presses internationales et de présentations de nouveautés. La rédaction cherche à nouer des coopérations avec des partenaires médias dans l’espace francophone. En outre, elle reçoit régulièrement des demandes d’autres médias suisses et étrangers qui souhaitent reprendre des articles parus dans Technique Agricole Suisse. On répond le plus souvent positivement à ces demandes. Le texte et les photos sont mis à disposition contre rémunération.

Les annonces publiées ont été moins nombreuses que l’année précédente. Les raisons sont imputables à la situation économi­

La commission sectorielle «Information», dont le rôle est d’épauler la rédaction sur le plan stratégique, est présidée par Laurent Vernez, membre du comité. Font encore partie de la commission Steve Cotting, agriculteur et entrepreneur de travaux agricoles, Sylvain Boéchat, du Service de l’agriculture et de la viticulture du canton de Vaud, Thomas Jucker, agriculteur, Fabian Sgier, enseignant en machinisme agricole et conseiller au Plantahof (GR), ainsi que Roman Engeler, Heinz Röthlisberger et Matthieu Schubnel, de l’équipe de rédaction. La commission se réunit trois fois par année. Elle donne des idées de contenu rédactionnel, analyse et commente les dernières éditions.

En l’honneur des 100 ans de l’association, la commission a notamment engagé une réflexion sur une modification de la formule du magazine et un changement de nom. Le feu vert a été donné à temps aux maquettistes de l’imprimerie AVD. De cette façon, l’édition de janvier 2024 a pu étrenner une mise en page rafraîchie et l’appellation «Technique Agricole Suisse».

5 Rapport d’activités 2023
2021 2022 2023 Articles rédactionnels 738 725 704 Annonces 110 95 84 Total 848 820 788
Technique Agricole

Formation continue

Cours

Technique Agricole Suisse propose plusieurs formations continues basées sur la pratique à toute personne utilisant des machines et des appareils agricoles.

Le cours «G40» a été suivi par 1029 participants et a eu lieu à 225 reprises dans toute la Suisse. Ces chiffres, en deçà des excellents résultats des deux années précédentes, restent néanmoins corrects. La responsable de la gestion des cours et les instructeurs ont été bien occupés. Jean-Richard Salamin a démissionné en raison de son âge. Chef des instructeurs de longue date, il a été ces dernières années le remplaçant de David Goy, son successeur, et la personne de contact des instructeurs alémaniques. Natanael Burgherr a repris ses fonctions.

David Goy, chef des instructeurs, a lancé en Suisse romande un projet pilote de formation des conducteurs non issus de l’agriculture et sans tracteur à disposition. L’objectif est de tester si ce concept peut être appliqué aux cours de conduite «G40».

Le cours «Construire son propre système de guidage» a été reconduit. Les quatre participants répartis dans un groupe ont construit un guidage opérationnel par GPS pour leur tracteur. Le cours devait être dispensé en français en Suisse romande, mais il n’a pas eu lieu, faute d’inscriptions.

Le cours «Ecodrive», ou «économiser en roulant», reste au programme des formations de base et continues malgré son manque de succès. Les cours de soudure sont désormais mis sur pied par AM Suisse, à Aarberg (BE). Les personnes s’intéressant aux cours de pilotage de drones sont orientées vers l’offre de Vertical-Master. Les cours de conduite de chariots élévateurs et télescopiques sont proposés par le SPAA. L’offre de formations OACP a été arrêtée.

Des formations dans le domaine du smart farming – cours «Dresser des cartes d’épandage» et «Construire sa propre base RTK» – ont été élaborées en collaboration avec des consultants extérieurs pour les questions de numérisation. Elles enrichiront en 2024 l’offre de Technique Agricole Suisse.

En outre, certaines sections prodiguent des cours, notamment de préparation aux examens théoriques en vue de l’obtention de permis de catégories «G», «M» et «F». Les membres bénéficient de tarifs préférentiels sur tous les cours organisés par Technique Agricole Suisse et ses partenaires.

Nombre de participants sur une période de trois ans 2021 2022 2023

Cours

Cours «Construire son propre guidage» 13 7 4

Commission sectorielle «Formation continue»

Hansjörg Furter (Liebegg), Beat Steiner (Agridea), Stefan Gfeller (HAFL Zollikofen), Samuel Reinhard (Grangeneuve), les agriculteurs/agro-entrepreneurs Raphael Sommer et Christian Giger, ainsi qu’Aldo Rui (Natanael Burgherr à partir de juin 2023) et Roman Engeler constituent la commission sectorielle «Formation continue» présidée par Urs Wegmann, qui siège par ailleurs au comité de l’association faîtière. Il y existe un bon équilibre entre praticiens et experts.

La commission s’est réunie deux fois. Elle a révisé son cahier des charges et donné son aval à la mise sur pied d’un webinaire sur le thème de la pulvérisation. Elle a aussi débattu des besoins et des défis liés à l’informatisation de l’agriculture suisse.

Prestations de services

Conseil technique

Le conseil technique a essentiellement consisté à prodiguer des conseils juridiques sur la circulation routière, à effectuer des analyses juridiques lors de dénonciations ou d’accidents, et à répondre aux questions relatives à l’acquisition de nouveaux matériels agricoles.

Le conseil technique a fait face à une demande accrue de renseignements sur les transports agricoles et les remorques à utiliser à cet effet. Dans ce contexte, les exigences relatives aux poids et aux dispositifs d’attelage ont suscité un intérêt marqué en raison des contrôles de police plus fréquents.

De même que l’année précédente, de nombreuses questions ont porté sur l’immatriculation correcte des véhicules (agricole ou commerciale). La demande d’informations à ce sujet sur les aspects relatifs à la juridiction et aux assurances demeure élevée.

L’agriculture est de plus en plus souvent confrontée à des chantiers routiers où les dimensions légalement admissibles des véhicules agricoles ne sont pas prises en compte. Avec le soutien de l’association faîtière, la section thurgovienne a organisé une conférence de presse qui a eu un retentissement bien au-delà des frontières de son canton. En collaboration avec d’autres usagers de la route concernés, nous voulons maintenant nous adresser directement aux organisations qui établissent les normes et aux offices cantonaux des ponts et chaussées.

Tests de pulvérisateurs

Technique Agricole Suisse est mandatée par l’Office fédéral de l’agriculture pour organiser et coordonner les contrôles périodiques de pulvérisateurs. Le mandat de prestations définit les tâches de tenue de la liste officielle des stations homologuées, d’approvisionnement en matériel nécessaire et d’organisation de cours de formation continue. Les tests de pulvérisateurs pour grandes cultures, cultures fruitières et viticulture sont effectués par des stations privées, des écoles d’agriculture ou des sections de l’association.

6 Rapport d’activités 2023
de conduite «G40» 1212 1116 1029
Activités

En 2023, les stations de contrôle ont testé près de 3000 pulvérisateurs pour les grandes cultures et 960 appareils pour la viticulture et l’arboriculture, soit quasiment le double de l’année précédente. C’est inhérent aux modifications apportées à ces contrôles en vigueur dès cette année: les tests sont désormais aussi obligatoires pour les pulvérisateurs d’exploitations qui ne sont pas soumises aux prestations écologiques requises.

Une formation continue destinée aux personnes effectuant les tests de pulvérisateurs a été élaborée durant l’année sous revue et sera dispensée pour la première fois en 2024.

Le groupe de travail «Tests de pulvérisateurs» se compose de Thomas Anken (Agroscope), Andreas Baumgartner (Agrotec Suisse / Baumgartner Landmaschinen), Stephan Berger (Strickhof), Laurent Nyffenegger (Office fédéral de l’agriculture), Joël Petermann (Association suisse de la machine agricole/Alphatec), Natanael Burgherr et Roman Engeler. Lors de ses deux séances, il s’est penché sur la formation et l’audit au sein des stations de contrôle. Il a aussi étoffé la documentation, notamment en élaborant et en publiant une «foire aux questions» sur les tests de pulvérisateurs.

Antenne romande

L’Antenne romande est orpheline depuis que Philippe Martin a quitté le centre cantonal de formation Agrilogie de Grange-Verney, à Moudon (VD). Elle n’a été contactée qu’épisodiquement ces dernières années. C’est pourquoi le comité de Technique Agricole Suisse a décidé, sur proposition des sections romandes, de la dissoudre. En contrepartie, ces dernières se sont déclarées prêtes à reprendre certaines fonctions de cette Antenne romande, pour autant qu’elles ne soient pas déjà remplies par le secrétariat de Riniken. L’une de ces fonctions est d’entretenir des relations avec le centre de formation Agrilogie de Grange-Verney.

Commission sectorielle «Prestations de services»

Présidée par Ueli Günthardt, membre du comité de l’association faîtière, la commission sectorielle «Prestations de services» se compose de Heinz Gautschi, Samuel Flury, Roman Engeler et Aldo Rui (Natanael Burgherr à partir de juin). Elle ne s’est pas réunie en 2023.

Voyages

Au vu de la situation incertaine due à la pandémie de coronavirus, le groupe de voyage, constitué d’Ueli Günthardt, Willi

Zollinger, Thomas Vögeli et Roman Engeler, n’a proposé aucune destination pendant plus de deux ans. En collaboration avec l’agence Bischofberger Reisen, il a mis sur pied un voyage en Afrique du Sud qui a connu un beau succès. Deux groupes y ont participé début 2024. Pour les raisons susmentionnées, le voyage de reconnaissance prévu en Bolivie n’a pas pu être entrepris. Cette destination et le voyage en Chine restent envisagés pour le moyen terme.

Finances

Le bon résultat a permis de procéder à des amortissements.

Dans sa séance du 1er mars 2024, le comité a examiné les comptes. Il les a adoptés par voie de circulaire après quelques ajustements demandés par la commission des finances, constituée de la manière suivante: Stephan Plattner, président, Aldo Rui (Natanael Burgherr depuis juin) et Roman Engeler. L’organe de révision, la fiduciaire Zimmerli, a contrôlé les comptes (bilan et compte de profits) de l’exercice clôturé au 31 décembre 2023 et envoyé son rapport au président le 11 mars 2024. Il les recommande à l’approbation de l’assemblée des délégués.

La commission de contrôle composée de Christian Giger, Urs Schneeberger et Thomas Vögeli s’est réunie le 10 avril 2024 à Riniken. Elle a mené des entretiens avec des collaborateurs. Son rapport a été adressé au comité le 17 avril 2024.

Engeler, dr ès sciences techniques, directeur

7 Rapport d’activités 2023
Roman
01.01.2023 31.12.2023 Actif circulant 1 544 213.47 1 251 231.90 Fortune de placement 563 402.00 560 002.00 Total de l’actif 2 107 615.47 1 811 233.90 Capitaux de tiers 996 168.26 694 925.22 Capital propre: compte capital 1 025 247.45 1 111 447.21 bénéfice 86 199.76 4861.47 Total du passif 2 107 615.47 1 811 233.90
de profits Compte 2022 Compte 2023 Recettes 2 580 031.17 2 523 381.91 Cotisations des membres 1 210 377.27 1 196 535.53 Autres recettes 1 369 653.90 1 326 846.38 Dépenses 2 493 831.41 2 518 520.44 Frais de personnel 1 438 946.30 1 428 837.87 Autres frais 1 054 885.11 1 089 682.57 Bénéfice 86 199.76 4861.47
Bilan
Compte
Le G40, cours pratique de conduite de véhicules agricoles, de Technique Agricole Suisse peut être suivi dès l’âge de 14 ans. L’original! Eprouvé et couronné de succès! Technique Agricole Suisse Téléphone 056 462 32 00 www.agrartechnik.ch | www.g40.ch www.facebook.com/g40TechniqueAgricoleSuisse circuler en sécurité www.g40.ch

Atteler une remorque aux bras inférieurs

Il est courant de voir des remorques accouplées aux bras inférieurs d’un 3-points. Mais du point de vue légal, cette pratique relève d’une zone grise. Les institutions et les autorités représentées dans le groupe de travail «Trafic routier agricole» ont cherché par quels moyens légaliser cet attelage.

Roman Engeler

Technique Agricole Suisse a déjà enregistré un afflux de demandes sur le sujet suivant: comment atteler correctement des remorques de travail aux bras inférieurs du relevage d’un tracteur? Des informations lui sont aussi parvenues concernant des dénonciations par la police. Le groupe de travail «Trafic routier agricole» a cherché par quels moyens pragmatiques légaliser ce type d’accouplement en respectant le cadre des dispositions légales en vigueur.

Pour qu’un tel train routier puisse circuler légalement sur les routes, ce type d’accouplement doit être explicitement prévu et mentionné par le constructeur du véhicule tracteur. Quant à la remorque, elle doit être construite à cet effet et équipée d’un dispositif d’attelage ad hoc. A noter absolument: les constructions auxiliaires ou accessoires ne sont pas autorisées.

Inscription dans le permis de circulation

Lorsque la traction de remorques attelées au relevage 3-points ou à ses bras inférieurs est autorisé, la chose est indiquée

sur le permis de circulation du véhicule tracteur. Cette mention est inscrite sous le chiffre 235, avec indication de la charge remorquable autorisée. Il est renoncé à l’inscription de la charge d’appui. Une mention supplémentaire sous le chiffre 202 du permis renvoie à des informations complémentaires figurant dans le manuel d’utilisation du véhicule.

Si le permis de circulation ne contient pas d’information sur la charge remorquable autorisée au 3-points ou à ses bras inférieurs, il faut requérir cette

L’essentiel en quatre points

• Des remorques ne peuvent être attelées à un relevage 3-points ou à ses bras inférieurs que si une charge remorquable correspondante est indiquée par le constructeur du véhicule tracteur.

• La charge remorquable admissible au 3-points est inscrite sous le chiffre 235 du permis de circulation.

• La charge d’appui sur les bras inférieurs n’est intentionnellement jamais indiquée.

inscription par voie administrative sur la base des données figurant sous chiffre 39.2 du certificat de conformité (CoC), ou de l’attestation du constructeur ou de l’importateur.

Dans le cas où ni le constructeur ni l’importateur du véhicule tracteur n’indiquent de charge remorquable autorisée dans le certificat de conformité (CoC) ou dans une autre attestation, c’est que le tractage de remorques de travail accouplées au relevage 3-points ou à ses bras inférieurs n’est ni prévu ni autorisé.

• Seules peuvent être attelées à un relevage 3-points ou à ses bras inférieurs des remorques équipées d’un dispositif prévu à cet effet. Les constructions accessoires ou auxiliaires ne sont pas autorisées.

Une fiche sur la question de l’attelage des remorques au relevage 3-points ou aux bras inférieurs du tracteur peut être téléchargée sur le site agrartechnik.ch.

Les remorques doivent être expressément dotées d’un dispositif adéquat. Les autres constructions ne sont pas autorisées. Photo: Kuhn
Technique Agricole Suisse 5 | 2024 51 Espace juridique | Management

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Carte SIM pour systèmes de guidage

Pour assurer l’échange de données entre les guidages GPS et les services de correction RTK, Technique Agricole Suisse propose désormais une carte SIM qui se décline en différentes formules.

La carte SIM «M2M» de Technique Agricole Suisse peut être utilisée pour l’échange mobile de données entre les systèmes de guidage GPS et les services de correction RTK. Elle est compatible avec tous les réseaux suisses. Selon la qualité de réception, on optera pour Salt, Sunrise ou Swisscom. La connexion s’étend au-delà des frontières. L’appareil se connecte également à un réseau à l’étranger sans frais supplémentaires.

La carte SIM est chargée sur un site prépayé. Vous pouvez choisir entre différentes formules, en fonction de vos propres besoins et souhaits (prix en euros, voir tableau ci-dessous). Le renouvellement automatique du volume de données peut être activé sur demande.

La carte est appropriée pour:

La carte SIM «M2M» de Technique Agricole Suisse sert à l’échange de données entre les guidages GPS et les services de correction RTK. Elle est compatible avec tous les réseaux suisses.

pour les non-membres), frais d’expédition inclus.

• la captation par internet mobile du signal de correction RTK pour le guidage automatique d’un tracteur;

• la connexion d’une base RTK «maison» installée sur un site sans accès direct à internet;

• l’utilisation d’autres applications liées à l’IoT (Internet of Things, soit internet des objets), par exemple la vidéosurveillance et la géolocalisation.

• Mais la carte NE CONVIENT PAS pour remplacer l’abonnement classique d’un téléphone portable!

Marche à suivre

• Vous commandez auprès de Technique Agricole Suisse une carte SIM vide et prépayée au prix de CHF 15.00 (CHF 19.00

• Vous recevez la carte SIM ainsi que les données de connexion et les informations nécessaires pour la charger.

• Vous vous inscrivez sur le site de notre partenaire et choisissez le volume de données souhaité. Pour le payer, il suffit d’utiliser une carte de crédit ou de débit valable pour les achats en ligne.

Précision: les mises à jour pour les téléphones portables et les tablettes qui se font sur l’écran utilisé pour le guidage peuvent générer un gigantesque volume de données. Un paramètre permet de planifier le téléchargement des mises à jour.

Les différentes formules

1 Il s’agit de cartes SIM fabriquées en Autriche, pays dans lequel le taux de TVA est fixé à 20 % du prix ou du service. 2 Prix pour membres/non-membres.

Commander la carte SIM «M2M» auprès de

Technique Agricole Suisse, Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken; tél. 056 462 32 00; zs@agrartechnik.ch

Technique Agricole Suisse 5 | 2024 53 Offre | Management
site prépayé où différentes formules et durées de validité sont proposées. Photos: ldd
La carte SIM vide peut être activée via un
Durée de validité Désignation Volume des données Prix1 1 mois SIMHERO 250 250 MB € 5.90 SIMHERO 1000 1000 MB € 12.90 1 an SIMHERO 3000 3000 MB € 59.90 SIMHERO 6000 6000 MB € 79.90 SIMHERO 12 000 12 000 MB € 129.90 Carte SIM vide SIM-LANDTECHNIK 100 MB CHF 15.00/19.002

«Notre étable fonctionne»

Les étables à litière compostée présentent bon nombre d’avantages pour le bien-être et la santé des animaux. Elles ne sont cependant pas idéales du point de vue des émissions. L’étable de Michael Bättig a été présentée lors d’une rencontre d’échanges d’expériences.

Heinz Röthlisberger

Les étables à litière compostée font débat depuis des années en Suisse. Elles offrent de nombreux avantages pour le bien-être et la santé des animaux, parmi lesquels on peut citer les effets positifs sur la santé des onglons et la fertilité, le comportement au repos, l’absence de stress, le sol antidérapant de la couche et une bonne hygiène des animaux. Elles ont pour principaux inconvénients un besoin élevé en litière, un coût élevé, la disponibilité parfois réduite des matériaux de litière, ainsi que l’augmentation de la surface nécessaire de l’étable. En effet, chaque vache a besoin d’au moins 8, voire 12 mètres carrés, d’aire de repos. En outre, les résultats des mesures les plus récentes se révèlent moins satisfaisant sur le plan des émissions (voir encadré page suivante).

L’exploitation Bättig, à Römerswil Pour partager leurs expériences sur l’étable à litière compostée, quelque 80 agriculteurs et personnes intéressées se sont réunis fin mars sur l’exploitation

de montagne de Michael Bättig, à Römerswil (LU), puis au centre de formation de Hohenrain (LU). Michael Bättig est passé à l’élevage de vaches mères en 2019 et construit en prolongement de l’étable entravée une aire de repos (12 × 20 m) pouvant loger 24 vaches mères angus et leurs veaux. Il planifie des vêlages saisonniers en début d’année et au pâturage. Le troupeau complet monte à l’alpage en été, libérant ainsi la stabulation à litière compostée. Durant cette période de près de deux mois, l’agriculteur évacue le compost de l’étable, environ 120 m³, et l’épand sur les prairies. «C’est un très bon engrais», souligne-t-il.

Une litière de balle d’épeautre et de copeaux

Lorsque le troupeau revient à l’étable en automne, Michael Bättig prépare un nouveau compost. Il place d’abord de la balle d’épeautre sur un peu de matière résiduelle. Les ajouts ultérieurs se font uniquement avec des copeaux de bois provenant

d’une scierie régionale. «Les copeaux sont un peu moins chers que la sciure et apportent davantage d’air dans le matelas», précise-t-il. Notre interlocuteur utilise annuellement près de 250 m³ de copeaux. Le jeune agriculteur estime les frais de litière pour son troupeau à environ 5000 francs par an, soit 20 francs par m³. Il travaille chaque jour l’aire de repos avec une petite herse à dents à ressort. Il épand environ 10 m³ de copeaux toutes les deux semaines et les incorpore avec une fraise.

Du brouillard et de l’humidité

«Notre étable à litière compostée fonctionne bien et nous avons obtenu à chaque fois un matelas qui s’est bien décomposé et qui a donné un bon climat d’étable», explique notre guide. La visite l’a d’ailleurs confirmé. Le compost sentait bon et donnait une très bonne impression. «L’objectif est que le processus de compostage démarre immédiatement afin que le microclimat fonctionne». Selon Michael Bättig, le défi majeur est lié

5 | 2024 Technique Agricole Suisse 54 Plate-forme | Evénement
L’étable à litière compostée de Michael Bättig, à Römerswil (LU), peut abriter 24 vaches mères angus et leurs veaux. Photos: Heinz Röthlisberger

au brouillard automnal. «Dans notre Seetal, nous devons lutter en permanence contre l’humidité élevée de l’air», confiet-il. L’humidité doit être évacuée de l’étable. Si elle est élevée, il faut plus de matériel pour la litière et un traitement adéquat du compost. Il s’agit d’être attentif, sinon le compost peut «tourner».

Une bonne décomposition

L’humidité est donc l’un des facteurs clé de la réussite. «Le compost ne doit pas être trop humide, la matière sèche devant absolument être supérieure à 30 %», indique Christof Baumgartner, responsable de la production laitière du centre agricole d’Arenenberg (TG). En raison de l’humidité, reconstituer la litière compostée en hiver n’est pas recommandée. Une bonne gestion est donc essentielle pour réussir une litière compostée. Il s’agit d’offrir les conditions optimales au développement des bactéries responsables de la décomposition du matériau.

Récupération de chaleur

Patrick Hodel, de Zell (LU), a présenté son exploitation. Il a monté sous la dalle de l’étable une installation qui récupère la chaleur de la litière compostée. L’orateur a effectué un important travail personnel pour réaliser ce projet. La chaleur de la dalle de béton atteint 20 à 28 degrés en hiver. Le processus de compostage peut ainsi être valorisé, par exemple pour tempérer la sortie extérieure, le robot d’évacuation du fumier pouvant ainsi fonctionner aisément même en hiver. La circulation permanente de l’eau sous la

Système non recommandé pour réduire les émissions

Lors de la rencontre, Thomas Kupper, de la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) de Zollikofen (BE), a présenté l’étude sur les émissions des étables à litière compostée rédigée sur mandat de l’Office fédéral de l’environnement. Cette étude a été publiée en 2023 en allemand sous le titre Emissionen von Ammoniak- und Treibhausgasen aus Kompost- und Kompostierungsställen Basée sur des mesures récentes de l’Université de Wageningen (NL), elle montre que les émissions d’ammoniac ne sont faibles que si le rapport carbone/azote de la litière est supérieur à 35:1. Ce rapport ne peut être obtenu qu’en utilisant des copeaux de bois, le volume étant d’environ 15 m³ par vache et par an. Sur l’ensemble des engrais de ferme, il serait ainsi possible de réduire de quelque 5 à 6 kg les émissions d’ammoniac par vache et par an. Selon Thomas Kupper, cela représente près de 20 % des émissions totales. «Mais le rapport carbone/azote d’une litière supérieur à 35:1 n’est pas toujours garanti», a souligné Thomas Kupper. La réduction des émissions n’est dès lors pas certaine. En outre, la consommation de bois dans les étables à litière compostée est élevée, correspondant

surface bétonnée entraîne une répartition uniforme de la chaleur dans la litière. En cas de besoin, le système peut s’inverser. L’eau peut réchauffer la litière compostée lorsque la surface est mouillée et froide. L’installation, en phase d’expérimentation, est en service depuis no -

pour 30 vaches aux besoins d’environ 10 maisons individuelles chauffées exclusivement aux copeaux. Elle s’inscrit donc en concurrence avec les prestations de l’économie forestière et de l’industrie du bois suisses visant à réduire l’effet de serre par une utilisation en cascade (enchaînement le plus long possible d’utilisations du bois pour stocker le carbone).

Les mesures ont montré une forte augmentation des émissions de gaz à effet de serre causées principalement par le protoxyde d’azote. «Un procédé qui présente ces inconvénients ne devrait être encouragé que s’il présente d’autres avantages non réalisables avec d’autres systèmes», a conclu Thomas Kupper. Les avantages évidents peuvent être, par exemple, la santé et le bien-être des animaux. En raison du potentiel incertain de diminution des émissions d’ammoniac, de la forte augmentation des émissions de gaz à effet de serre et de la consommation élevée de bois, l’étable à litière compostée pour bovins n’est pas recommandée dans le modèle Agrammon, le projet d’utilisation durable des ressources de la Suisse centrale, ni dans le cadre de ses recommandations en matière d’émissions d’ammoniac.

vembre 2021. Le système est très complexe et son optimisation s’avère encore nécessaire. La quantité de chaleur pouvant effectivement être extraite du sol en béton sans perturber les processus de compostage n’est pas encore connue précisément.

Pour obtenir une bonne décomposition, Michael Bättig façonne d’abord sa litière avec des résidus d’épeautre, puis il ajoute des copeaux de bois. Michael Bättig: «Notre défi majeur est le brouillard automnal. Nous devons lutter contre l’humidité élevée de l’air.»
Technique Agricole Suisse 5 | 2024 55 Evénement | Plate-forme

Les développements intelligents de Huser AG

L’entreprise Huser Landmaschinen AG, à Alt Sankt Johann (SG), se distingue par ses développements intelligents. Son équipe de direction a été récemment rajeunie.

Dominik Senn

Huser Landmaschinen AG, à Alt Sankt Johann, dans le canton de Saint-Gall, avait anticipé l’obligation d’utiliser des pendillards à partir de 2024. Parmi de nombreux fournisseurs, la société s’était fait remarquer avec sa solution d’épandage du lisier à faibles émissions, le pendillard «Eco Alpin» (voir notre édition d’avril 2023). Lors d’une visite de l’entreprise, Technique Agricole Suisse a découvert toute une palette d’autres constructions maison.

Le mécanisme «Dropstopp» Né en 1950, Paul Huser est l’un des fondateurs de l’entreprise. Il a confié à Tech -

nique Agricole Suisse que son équipe et lui ont commencé à développer l’«Eco Alpin» voici sept ans environ. Ils avaient remarqué la fréquence croissante des déplacements sur route pour l’épandage du lisier. Cela les a incités à mettre au point un mécanisme faisant pivoter les bras latéraux et basculer hydrauliquement tous les tuyaux d’évacuation de 180 degrés vers le haut. Ce mécanisme appelé «Dropstopp» ou anti-goutte, empêche les pertes de lisier. Il est également monté sur les produits du partenaire commercial Hochstrasser Technik AG, à Küssnacht am Rigi (SZ). En contrepartie, ce dernier fournit à la so -

ciété d’Alt Sankt Johann la tête de distribution «Exzenter-CUT» avec séparateur de corps étrangers. Ses deux anneaux de coupe à réglage automatique se déplacent sur un pivot excentrique monté sur roulement à billes. Ainsi, le lisier ne reflue pas lors de trajets en pente.

Des commandes jusqu’en 2025

L’«Eco Alpin» constitue un produit phare de l’assortiment. Le poids très faible du dispositif d’épandage (290 kg) contribue largement à cette réussite. En outre, ce dispositif est conçu pour un montage au 3-points et peut post-équiper des ci -

5 | 2024 Technique Agricole Suisse 56 Plate-forme | Portrait d’entrepise
Les partenaires associés Jürg Roth, Marco Oppliger et Paul Huser, le fondateur (de g. à d.), constituent le trio directorial de Huser Landmaschinen AG. Photo: Dominik Senn

ternes existantes de toutes marques, tractées ou portées. Revers de ce succès, les nouveaux clients doivent faire preuve de patience. «La production suit son cours, mais le carnet de commandes est plein jusqu’en 2025», a expliqué Paul Huser.

Pour les citernes à pompe, à pression et combinées

Un autre pilier de l’entreprise est constitué par ses propres citernes à pompe, à pression et combinées. Ces dernières, dont 160 unités ont déjà été construites, peuvent être portées ou tractées. Elles conviennent à tous les types et marques de transporters. Un nombre croissant de clients, c’est-à-dire près d’un tiers d’entre eux, commandent la rampe à pendillards pour la monter sur une tonne existante ou pour la fixer au trois-points du tracteur.

Selon Paul Huser, les citernes à pompe et à pression tractées peuvent contenir 3000 à 7000 litres. Les citernes portées compatibles avec toutes les marques de transporters ont une capacité de 2000 à 4000 litres. Les citernes en acier sont galvanisées à chaud. Elles comportent à l’intérieur un alliage et un revêtement de base spéciaux ainsi qu’un brasseur.

Les pompes sont montées selon les désirs du client. Il peut s’agir de pompes centrifuges Battioni ou de pompes à vis Hochdorfer. «Nous offrons l’avantage de produire les équipements de manière flexible en répondant précisément aux souhaits du client», a souligné Paul Huser.

Bennes et godets basculants ainsi que ponts de chargement

«Nous élaborons toujours des tribennes et des ponts de chargement robustes pour tous types et marques de transporters, ainsi que des bennes basculantes sur trois-points», a ajouté Paul Huser, poursuivant la présentation de ses produits maison. L’entraînement est assuré par un tuyau hydraulique et un système d’attelage rapide avec le transporter ou, en l’absence de système hydraulique, par une pompe à prise de force avec un distributeur actionné depuis le siège du conducteur.

La benne 3-points en acier massif peut se basculer mécaniquement et hydrauliquement et dispose d’une rehausse rabattable.

Le commerce et l’atelier: 60 %

«Les innovations internes, ajouts et postéquipements ne représentent actuellement que quelque 40 % du chiffre d’af-

faires de l’entreprise, a précisé Paul Huser. La distribution de produits du commerce, ainsi que les services et les réparations des tracteurs, transporters, faucheuses et autres machines et appareils dans notre atelier demeurent nos sources principales de revenus. Nous installons les dispositifs de commande à distance, ainsi que divers équipements pour les travaux forestiers et communaux dans l’atelier.» Par ailleurs, celui-ci réalise des tests de mesures des émissions pour l’agriculture. Un banc d’essai pour les freins et les moteurs complète l’offre de services. Huser Landmaschinen AG est concessionnaire principal des marques Steyr, SDF, Hochdorfer, Pöttinger, Reform, Rapid, Iseki, Stihl, Husqvarna et Kawasaki.

Déjà 35 apprentis en 34 ans

Huit collaborateurs sont employés à plein temps toute l’année et maîtrisent tous les travaux de tournage, soudure et construc-

tion. Paul Huser est fier d’avoir pris sous contrat son 35e apprenti mécanicien en machines agricoles. «Dès les premières années de l’entreprise, nous avons produit des godets basculants; les citernes à pompe ont suivi. Ainsi les apprentis pouvaient-ils apprendre à souder parfaitement. Grâce à nos produits, les collaborateurs sont occupés à plein temps été comme hiver», a indiqué Paul Huser.

Des collaborateurs fidèles

Paul Huser a fondé avec son frère Richard la société en 1990, voici 34 ans. Richard est parti à la retraite début 2022. Paul a confié la direction à Marco Oppliger, actif depuis longtemps dans l’entreprise et titulaire d’un brevet fédéral récent d’agent technico-commercial. Paul Huser, Marco Oppliger et Jürg Roth, lui aussi collaborateur de longue date, forment depuis lors l’équipe de direction de la société dont ils sont copropriétaires.

Technique Agricole Suisse 5 | 2024 57 Portrait d’entrepise | Plate-forme
Cette citerne à lisier construite par Huser lui-même est pourvue d’une rampe à pendillards «Eco Alpin» (relevée) et d’un canon à lisier Mai. Photos: Huser Landmaschinen AG Aperçu du processus de production dans l’atelier Huser Landmaschinen AG.

Comment les processus de travail évoluent-ils?

Les méthodes de travail sont en constante évolution. Comment cela se manifeste-t-il en pratique? Ces nouveautés facilitent-elles le travail? De quelle manière? Des scientifiques ont tenté de répondre à ces questions à Vienne (A) au Colloque sur la science du travail 2024.

Les défis sociaux ainsi que la réflexion sur la durabilité influencent les processus et les méthodes de travail existants et en induisent de nouveaux, y compris en agriculture. Telle fut la thématique du 24 e Colloque sur la science du travail de l’Association de mécanisation agricole Max-Eyth qui s’est tenu fin février à Vienne (voir encadré page suivante). Les résumés de trois conférences centrées sur la technique agricole sont décrits ci-après.

La charge de travail des méthodes de cultures alternatives

Les méthodes de cultures et de production alternatives se distinguent souvent par la charge de travail nécessaire pour les travaux des champs. Agroscope a étudié les différences temporelles nécessaires pour la gestion de l’exploitation, qui ne sont généralement pas examinées en détail. Pour les cultures de blé d’hiver, de pommes de terre et de betteraves sucrières, cette étude a comparé les résultats des méthodes «sans herbicides» (blé d’automne), «moins d’herbicides» et «bio» aux données de référence de procédés conventionnels.

qu’elle prend moins de temps. En d’autres termes, la réduction du temps de gestion compense l’augmentation des ressources consacrées aux travaux des champs.

La charge de travail des différents procédés phytosanitaires

L’étude conclut qu’en production bio, la gestion de l’exploitation est allégée par rapport aux procédés à teneur réduite en herbicides et conventionnels, c’est-à-dire

Comment la charge de travail des procédés culturaux réduisant l’utilisation des produits phytosanitaires évolue-t-elle par rapport à une méthode conventionnelle? Des scientifiques d’Agroscope se sont aussi penchés sur cette question. Ils sont arrivés à la conclusion qu’une réduction de ces produits n’entraîne pas nécessairement une augmentation du temps et des

5 | 2024 Technique Agricole Suisse 58 Plate-forme | Exposition
En production bio, une gestion moins chronophage de l’exploitation peut compenser les ressources plus importantes consacrées aux travaux des champs. C’est ce que montre une recherche d’Agroscope. Photo: Ruedi Hunger

coûts de travail, sauf en cas d’élimination manuelle des adventices vivaces. En outre, le succès à long terme d’une production sans herbicides dépendra probablement de l’arrivée à maturité d’une solution mécanique autonome destinée à remplacer le désherbage manuel fastidieux des adventices.

En effet, il ressort que le désherbage manuel augmente la charge de travail et donc les coûts de main-d’œuvre. Selon Agroscope, compte tenu du degré de mécanisation actuel en Suisse, le renoncement aux régulateurs de croissance, aux insecticides et aux fongicides offrirait de meilleures synergies entre la réduction des produits phytosanitaires et de la charge de travail par rapport à d’autres méthodes.

Les guidages de matériels pour les petits domaines en pente L’agriculture n’évolue pas en vase clos. Des facteurs d’influence qui ne jouent aucun rôle sur des surfaces planes prennent de l’importance lorsque l’on utilise des guidages sur des déclivités. Par exemple, les véhicules s’écartent de la ligne idéale à partir d’une certaine inclinaison en raison de la gravité. A l’Innovation Farm de Wieselburg (A), on a examiné les «guidages assistés par RTK sur les petites exploitations sur des terrains en pentes» en étudiant les répercussions sur la charge de travail comparé à un guidage manuel. En raison d’un chevauchement réduit, les systèmes de guidage s’amortissent rapidement sur les exploitations disposant

Comment le travail sera-t-il organisé demain?

Intitulé «La transformation du travail dans l’agriculture», le 24 e Colloque sur la science du travail (AKAL) de l’Association de mécanisation agricole Max-Eyth s’est tenu fin février à l’Université d’agronomie de Vienne (A). Dans une vingtaine d’exposés, des spécialistes en science du travail allemands, autrichiens et suisses ont débattu de la gestion opérationnelle, de l’organisation du travail, de l’ergonomie, de l’interface homme-machine et de la sécurité au travail.

Moins de travailleurs

Dans son discours d’introduction, la présidente, Elisabeth Quendler, a souligné que, ces dernières décennies, le nombre de travailleurs familiaux et non familiaux des exploitations avait fortement diminué. Les principaux moteurs de cette évolution sont le recul de la population active, le souhait d’une plus grande biodiversité,

de grandes parcelles planes et larges. Les outils portés, fixés à l’attelage 3-points du tracteur, peuvent être considérés comme une unité. Il en va autrement des outils traînés, qui s’écartent souvent de la trace du tracteur à cause de la dérive, en particulier sur les terrains en pente.

L’expérience aide

Lors du fauchage en pente, les chercheurs n’ont constaté aucune différence significative concernant la largeur de travail

le changement climatique et la pénurie d’énergie. Les exigences physiques et psychiques à l’égard du travail humain ont changé. En outre, de nombreuses activités non rémunérées ou sous-payées ont été introduites pour la préservation et l’entretien des ressources, ainsi que pour les prestations sociales.

Recherches nécessaires

En agriculture, ces travaux, en partie bénévoles, sont souvent effectués par des femmes. De surcroît, la production agricole, la productivité et la prospérité actuelle doivent être maintenues au mieux dans un contexte de diminution de la population active et d’urbanisation accrue. Mais il faut poursuivre les recherches sur l’organisation future du travail, compte tenu des enjeux socio-économiques et écologiques sur les exploitations à temps plein ou partiel de taille petite et moyenne.

entre les tests effectués avec et sans guidage. Un conducteur expérimenté peut certes mieux exploiter cette largeur manuellement, mais l’écart relevé avec le guidage était minime. Sur les parcelles d’essai (60 ares), le guidage a nécessité près d’une minute de plus.

La dérive des outils traînés sur les terrains en pente peut être corrigée avec le système

«Implement Slope Compensation». Photomontage: Agco-Fendt

Cette différence s’explique par des vitesses d’avancement réduites jusqu’à ce que le tracteur se positionne exactement sur la trace. En outre, la largeur de travail mesurée est plus importante que celle définie pour le guidage. Une autre raison évoquée est que le jalonnage de voies de passage demande un travail plus important sur les terrains en pente que ce qui a été défini pour le guidage sur une surface plane.

La compensation de l’inclinaison

Le système «Implement Slope Compensation» (FendtONE) a servi à déterminer la dérive devant être corrigée lors de l’utilisation d’outils traînés sur des terrains en pente. Les résultats montrent que ce système compense bien les variations de dévers. Avec des machines tractées, la qualité de la précision dépend essentiellement des réglages de l’«Implement Slope Compensation». En considérant le guidage dans son ensemble, on constate qu’un stade préliminaire de l’agriculture à circulation raisonnée, soit controlled traffic farming (CTF) en anglais, est atteint lorsqu’il est utilisé correctement.

Technique Agricole Suisse 5 | 2024 59 Exposition | Plate-forme

Le «Quatuor des Fendt»

A Kölliken (AG), deux pères et deux fils constituent le quatuor à la tête d’une communauté d’exploitation laitière et d’une entreprise de travaux agricoles. Ensemble, ils possèdent, exploitent et bichonnent huit tracteurs Fendt.

Dominik Senn

«Four Team GmbH»: c’est le nom d’un quatuor de spécialistes en agriculture de Kölliken (AG). C’est aussi tout un programme, celui d’une communauté d’exploitation (CE) et d’une agro-entreprise caractérisées par leur étroite et harmonieuse collaboration. Les agriculteurs Urs Hilfiker et Christian Hochuli sont tous deux titulaires d’un CFC. Ces producteurs de lait sont nés en 1965. Bons amis, ils codirigent depuis 23 ans une CE et proposent à côté des travaux à façon.

Pères et fils sont «du même bois»

Leurs fils sont «faits du même bois», amis de longue date aussi. Fabian Hilfiker, 35 ans, est mécanicien en machines agricoles et agriculteur. Roman Hochuli, son cadet d’un an a, lui aussi, un CFC agricole et, en plus, le diplôme de chef d’exploitation. Comme ils apprécient à sa juste va -

leur la coopération partenariale de leurs pères, ils décident de suivre leur exemple et fondent en 2010 l’entreprise de travaux

agricoles «Four Team GmbH» issue de la communauté d’exploitation de leurs paternels Hochuli & Hilfiker.

Les pères s’occupent principalement des productions céréalière et fourragère, de la protection des plantes, de la fertilisation, ainsi que de l’administration et de la comptabilité de l’exploitation de 60 hectares et de sa soixantaine de vaches laitières et leur suite. Roman Hochuli est, lui, en charge du troupeau et de son affouragement, tandis que Fabian Hilfiker veille sur le parc de machines.

«Chacun de nous se consacre au domaine dont il est responsable, mais nous planifions ensemble les opérations quotidiennes, hebdomadaires et saisonnières. Nous tenons séance chaque lundi matin, plus des réunions en semaine en fonction des besoins, pour attribuer les missions et les travaux à effectuer», explique Fabian

Le Fendt «Favorit 512 C» de Fabian Hilfiker de l’entreprise «Four Team GmbH». On peine à croire que cet engin a déjà 25 ans et qu’il comptabilise 16 000 heures de service. Photo: Dominik Senn
5 | 2024 Technique Agricole Suisse 60 Passion | Youngtimer
Fabian Hilfiker a révisé la transmission à rapports enclenchables sous charge et ses deux embrayages. Photos: Fabian Hilfiker

Hilfiker. «Il y a d’inévitables recoupements car chacun de nous doit savoir effectuer tous les autres travaux. Nous n’avons que des renforts saisonniers à temps partiel, Stefan Hochuli et Andreas Bissegger. La sœur de Roman, Deborah Sinniger, s’occupe en régie de la pension pour chevaux et de la comptabilité.» Chacun profite de week-ends de congé à passer en famille.

Huit tracteurs Fendt

Fabian Hilfiker, le mécanicien de l’exploitation, prend en charge les réparations et la maintenance du parc de machines. Toutefois, dès le début de la période de végétation, on ne le voit quasi plus qu’au volant des engins, tout comme Roman Hochuli d’ailleurs, machiniste d’un côté, homme à tout faire de l’étable de l’autre. La composition du parc de machines est orientée en fonction des prestations proposées par l’agro-entreprise. Il s’agit au premier chef de transport de lisier et d’épandage aux tuyaux, puis de fauchage, de préparation des sols, de semis sous litière, de pressage de grandes balles et de travaux communaux. Entre autres. Pour toutes ces opérations, il y a huit tracteurs Fendt à disposition, du plus récent, un «718 S4» de 2021 avec 1000 heures au compteur, au plus ancien, un «104 S» de 1975 totalisant 12 000 heures.

«Favorit 512 C» désossé et rénové Lorsqu’il a acheté, lors du lancement de l’entreprise en 2010, le Fendt «Favorit 512 C» de 1999, Fabian Hilfiker savait pertinemment que ce tracteur comptait déjà 12 000 heures de service et qu’il avait participé à plusieurs compétitions de tractor pulling. Mais Fabian Hilfiker connaît son métier. Il a fait son apprentissage sur des tracteurs Fendt et il possède un atelier qui en impose. En 2018, lorsque survient une panne de boîte de vitesses, notre hôte n’hésite guère et s’attaque à une restauration complète du véhicule. Il le démonte intégralement. Moteur et transmission sont entièrement restaurés, reçoivent des pistons, des arbres et des roulements neufs. Notre hôte refait aussi les pièces d’attelage, le câblage électrique et le système hydraulique.

Adrian Gysi, un copain, lui apporte son soutien pour cette restauration et la peinture. Fabian Hilfiker a investi plus de 500 heures dans cette rénovation. «Finalement, à l’exception du châssis, le tracteur était comme neuf. J’ai bénéficié d’une aubaine: j’ai pu obtenir toutes les pièces de rechange du magasin de GVS

Les gammes Fendt «Favorit»

Fendt lança sa première gamme «Favorit» à moteur 3-cylindres de 40 chevaux en 1958, une évolution du «Dieselross F 40 U» (littéralement «cheval diesel»). Il fut doté de moteurs de plus en plus puissants, jusqu’à 110 chevaux pour le «Favorit 12 SA».La production cessa en 1972. Le «Favorit 4» fut le premier Fendt à moteur 6-cylindres et le premier à embrayage turbo. En 1993, Fendt sortit les «Favorit 500», avec les modèles «510 C», «512 C» et «514 C». Le «512 C» était le premier de deux modèles 6-cylindres. Il était dans le milieu de gamme avec ses 125 chevaux. Il fut néanmoins, et de loin, le modèle le plus produit des «500». Un an plus tard, cette gamme s’enrichit des «509 C» et «511 C» puis, en 1995, du modèle phare «515 C». Ces tracteurs furent fabriqués jusqu’en 1999. Ils étaient équipés en série d’un turbocompres-

Agrar par l’intermédiaire d’un concessionnaire de Grosswangen (LU)», confie-t-il.

Avantages et inconvénients

Fabian Hilfiker aime son «Favorit 512 C» – 5,4 tonnes sur la balance – pour «sa polyvalence et son aptitude aux travaux lourds ou légers». Il affiche maintenant 16 000 heures au compteur. Le confort de conduite est «excellent». L’étagement des vitesses de la transmission à inverseur à six rapports et 4 gammes commutables sous charge est «très finement établi et exceptionnellement bien programmé». Le système hydraulique, ses distributeurs à réglage électrique de débit ou à détection de charge (load sensing) et à pompe à cylindrée variable est «très innovant et

seur, de transmission intégrale, de quatre vitesses de prise de force, de rapports enclenchables sous charge,du contrôle électronique du relevage et d’un siège à suspension hydropneumatique.

La gamme «Favorit 600» suivit dès 1972, avec des moteurs jusqu’à 252 chevaux. Construits dès 1999, les «Favorit 700» furent la deuxième gamme à transmission à variation continue (Vario) et à moteurs Deutz.

Avec sa gamme «Favorit 800», Fendt fit son entrée dans la catégorie des grands tracteurs lourds de 170 et 230 chevaux. Entre 1997 et 2002, le «900 Vario» fut la dernière gamme «Favorit». Le nom disparut avec la nouvelle génération de «Vario». Selon les informations de l’importateur suisse GVS Agrar, le «Favorit 512 C» s’est vendu à 200 exemplaires. ds

complexe». Le réglage électronique du relevage ne laisse rien à désirer, l’essieu portique innovant répartit bien les charges et la transmission intégrale asservie à l’angle de braquage est impeccable. Fabian Hilfiker cite quelques points négatifs relevés sur ce tracteur: les coûts d’entretien et de maintenance augmentent en raison de la hausse du prix des pièces. A l’inverse, la valeur de revente du tracteur augmente. Le refroidissement est un peu juste et exige de fréquents nettoyages. La consommation de diesel est plutôt élevée, la charge utile assez modeste.

Des huit Fendt en sa possession, Fabian Hilfiker souhaite vendre son autre «Favorit 512 C» de 1998 avec 11 000 heures.

Le «512 C» fait bonne figure, y compris pour travailler au chargeur frontal.

Technique Agricole Suisse 5 | 2024 61 Youngtimer | Passion

Présentation du timbre-poste commémoratif avec (de g. à d.): Kurt Strässle, responsable de la gestion de la culture et des partenariats à La Poste Suisse, Kilian Suter, graphiste au Büro Nord GmbH, à Küssnacht am Rigi (SZ), et Werner Salzmann, conseiller aux Etats et président de Technique Agricole Suisse. Photos: Heinz Röthlisberger

Un timbre spécial pour les 100 ans

En l’honneur des cent ans de Technique Agricole Suisse, La Poste lance un timbre spécial. Le vernissage a eu lieu la semaine dernière au Musée suisse des transports à Lucerne.

Heinz Röthlisberger

La technique agricole se décline maintenant en timbres. La Poste Suisse a émis un timbre commémoratif à l’occasion du centième anniversaire de Technique Agricole Suisse. Ce timbre est disponible depuis le 2 mai dernier dans les filiales de la poste ou via postshop.ch (voir la page ci-contre).

Il a été présenté la semaine passée lors d’un vernissage au Musée suisse des transports à Lucerne.

Un sujet intemporel

«Le timbre spécial 100 ans de Technique Agricole Suisse est intemporel, il attire l’attention et le sujet est en mouvement», a déclaré Kurt Strässle, responsable de la gestion de la culture et des partenariats à La Poste Suisse, devant les invités et les représentants des médias. Kurt Strässle a ajouté que les timbres ne connaissent pas de fron-

tières. Cette vignette voyagera probablement dans le monde entier. Elle a été créée par le graphiste Kilian Suter, de l’agence de design Büro Nord GmbH, à Küssnacht am Rigi (SZ), qui s’est montré visiblement fier. «C’est le rêve de tout graphiste de concevoir un jour un timbre-poste spécial, pour moi, ce rêve s’est réalisé».

«Ce timbre a pour but de montrer l’importance du machinisme agricole pour l’alimentation et la sécurité alimentaire», a déclaré Werner Salzmann, conseiller aux Etats et président de Technique Agricole Suisse, lors du vernissage. «C’est en effet grâce à la technique que l’agriculture est devenue si efficace et qu’elle peut aujourd’hui nourrir des milliards de personnes dans le monde entier avec relativement peu de maind’œuvre, et ce en respectant un haut degré de durabilité».

«Mutation technologique»: c’est ainsi que la poste définit le lancement du timbre (voir ci-contre). «Ce titre montre que l’évolution de la technique agricole est en perpétuel renouvellement», a souligné Werner Salzmann. La précision technologique est visualisée sur le timbre qui représente un tracteur intervenant dans les zones vertes au centimètre près grâce à un guidage par GPS.

Pour les philatélistes et avec un jeu Le timbre est en vente jusqu’au 30 juin 2025 ou jusqu’à épuisement du stock. Il est disponible à l’unité, en bloc de 4 ou en feuille de 20. Pour les philatélistes, il existe aussi des enveloppes du jour d’émission et d’autres formules. Particularité: le timbre peut être scanné via l’application de La Poste et un jeu de tracteurs virtuel s’ouvre alors.

créée par Fenaco dans la cour intérieure du Musée suisse des transports a constitué un cadre parfait pour le vernissage du timbre-poste spécial.

5 | 2024 Technique Agricole Suisse 62 Association | Les 100 ans
La ferme

Timbre-poste spécial 100 ans Technique Agricole Suisse

Scanner les timbres-poste avec la Post-App!

Mutation technologique

Dès le milieu du XXe siècle, les tracteurs ont progressivement remplacé les animaux de trait, alors très largement utilisés dans l’agriculture. Cent ans plus tard, les robots vont-ils prendre d’assaut les champs?

Du cheval au tracteur à vapeur, et de la motorisation de l’agriculture au smart farming: depuis plusieurs années, les engins agricoles intègrent de plus en plus de composantes numériques. Tel est le cas du tracteur représenté sur le timbre: grâce à un guidage par GPS, il peut intervenir sur les zones vertes au centimètre près. «Cette extrême précision dans les raccords de conduite est le gage d’un travail plus efficace et d’une moindre consommation de carburant», explique Roman Engeler, directeur de l’association Technique Agricole Suisse. L’épandage des engrais et produits phytosanitaires est aussi plus précis. En effet, des caméras dotées de l’intelligence artificielle détectent les mauvaises herbes, les parasites ou les attaques fongiques, ce qui permet de limiter les pulvérisations au strict nécessaire. Certes, ces moyens ne sont encore utilisés que ponctuellement, et pas à grande

échelle, mais Roman Engeler en est convaincu: «La technologie agricole va continuer de se perfectionner en exploitant le numérique et les systèmes de détection. On passera des appareils à fonctionnement autonome aux robots».

100 ans Technique Agricole Suisse

Créée en 1924, l’association Technique Agricole Suisse représente les intérêts de ses quelque 18 000 membres dans tous les domaines de la technologie agricole et leur propose des programmes de formation et de perfectionnement.

Produits

Timbres-poste

Feuille de 20 timbres

Bloc de quatre

Enveloppes

Timbre isolé sur enveloppe du jour d’émission C6  A536 580 / CHF 2.10

Bloc de quatre sur enveloppe

Enveloppe

Informations techniques

Vente

Philatélie: du 25.4.2024 au 30.6.2025 ou dans la limite des stocks disponibles

Filiales: du 2.5.2024 au 30.6.2025 ou dans la limite des stocks disponibles

Validité illimitée dès le 2.5.2024

Impression offset, en 5 couleurs; Cartor Security Printers, Meaucé-La Loupe, France

Formats Timbres: 28 × 33 mm

Feuille: 190 × 140 mm (5 rangées de 4 timbres)

Papier pour timbres blanc, avec azurant optique, gommé mat, 110 gm2

Dentelure 13 ½ : 13 ¼

Conception Kilian Suter, Küssnacht am Rigi

Commander avec bulletin de commande ou sur postshop.ch

Les 100 ans | Association
 A536 111 /  A536 511 / CHF 24.00
 A536 150
550 / CHF 1.20
Timbre isolé
/
A536
A536 160 /  A536 560 / CHF 4.80
jour
 A536 630
CHF 5.70
du
d’émission C6
/
 A536 700
CHF 0.90
 A536 640 /  A536 650 / CHF 2.00 Légende  non oblitéré /  oblitéré
sans timbre C6
/
Livret/Feuille de collection A5
Timbre isolé sur enveloppe du jour d’émission C6

Communications

Offre de cours actuelle

E xamen théorique de cyclomoteur ou de tracteur: les cours préparatoires à l’examen théorique des permis de conduire de cyclomoteur ou de tracteur ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie): CHF 70.–pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres.

Dates des prochains cours:

Mercredi 29 mai, au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30

Mercredi 3 juillet, au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30

Cours G40 organisé par Technique Agricole Suisse: sur les sites de Hohenrain, Willisau, Schüpfheim et Sursee (site www.agrartechnik.ch: Fahrkurs-G40).

Examen théor. scooter ou voiture: préparation en ligne pour CHF 24.–.

Cours de base scooter ou moto: à Büron et à Sursee. Prix du cours en trois parties: CHF 450.– pour les membres et CHF 480.– pour les nonmembres.

Prochain cours: n° 630

1re partie: samedi 25 mai, de 8 à 12 h 2e partie: samedi 1er juin, de 8 à 12 h 3e partie: samedi 8 juin, de 8 à 12 h

Cours de théorie sur le trafic routier: à Sursee. Prix: CHF 220.– pour les membres, CHF 240.– pour les non-membres.

Dates des prochains cours

Les prochains cours prévus en septembre 2024 sont en train d’être planifiés. Les cours n’ont lieu que si le nombre d’inscriptions est suffisant.

Informations et inscription: (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours): auto-école de la LVLT, Sennweidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 555 90 00, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch

JU JB

Nouveau gérant

Le gérant de la section Jura et Jura bernois, Philippe Chevillat, de Courfaivre, a présenté sa démission lors de la dernière assemblée générale, en mars. «Cela fait 20 ans que j’exerce cette fonction et c’est avec un pincement au cœur que je quitte un comité solidaire et travailleur. […] Je garde en mémoire avec un plaisir certain les excellents moments que nous avons partagés», a-t-il écrit dans sa lettre de démission. Philippe Chevillat avait accepté de rester en poste jusqu’à la nomination de son successeur. C’est désormais chose faite. Le comité de la section a nommé le nouveau gérant, Valère Chappuis, qui entre en fonction dès à présent. Valère Chappuis est domicilié route principale 61 à 2824 Vicques. Les membres de la section peuvent le joindre au 077 456 22 55 ou par courriel à l’adresse valere.chpeuts@gmail.com.

TG

Approvisionnement en batteries et en fournitures

Il est possible de s’approvisionner en fournitures auprès de la gérance de la section thurgovienne, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, Münchwilen, 071 966 22 43 ou 079 643 90 71. Lors de vos achats de carburants et de

lubrifiants, vous pouvez vous adresser de préférence aux partenaires et aux fournisseurs qui soutiennent la section par des contributions financières. C’est le cas du MR Ostschweiz, à Wängi, de C. Tanner Söhne AG, à Frauenfeld, de Bosshard AG, à Frauenfeld, d’Agrola et Lang Energie AG, à Kreuzlingen, de LGG Handels AG, à Güttingen ainsi qu’Osterwalder, à Saint-Gall.

Tests 2024 de pulvérisateurs de grandes cultures

La section thurgovienne assure les tests aux dates et lieux suivants:

Les appareils soumis au contrôle doivent être techniquement au point. Depuis le 1er janvier 2023, les pulvérisateurs doivent être munis d’un système de nettoyage intérieur. Ce point sera contrôlé. L’intervalle entre les tests est de trois ans. Les appareils des exploitations bio sont aussi à tester.

Cours théoriques 2024 pour le permis M/G

Les formulaires d’inscription à l’examen théorique en vue des permis de cyclomoteur de catégorie M et de tracteur de catégorie G (jusqu’à 30 km/h) peuvent être obtenu auprès de n’importe quel poste de police. On peut aussi se les procurer à l’office de la circulation routière à Frauenfeld, Amriswil ou à Kreuzlingen, lieux de l’examen.

Prix: CHF 70.– pour les enfants de membres de la section et CHF 90.–pour les non-membres, accès à une plate-forme didactique avec questions officielles d’examens inclus (code à demander à l’ASA). Les taxes d’examen de l’office de la circulation routière seront facturées séparément. Envoyer le talon dûment rempli à VTL/Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen ou info@tvlt.ch.

4 Müllheim Samedi 25.05.2024 Samedi 08.06.2024

5 Bürglen 2 Samedi 24.08.2024 Samedi 31.08.2024

6 Amriswil Samedi 26.10.2024 Samedi 09.11.2024

7 Friltschen Samedi 23.11.2024 Samedi 30.11.2024

Voyage au Danemark

Du vendredi 7 au vendredi 14 juin

La section thurgovienne propose en juin 2024 un voyage attrayant au Danemark. Le programme prévoit notamment la visite de l’exploitation Mansson de 1900 ha de cultures maraîchères, avec 230 000 poules pondeuses biologiques et une installation de biogaz, de la ferme laitière de 200 ha de la famille Grysbaek avec 330 vaches holstein d’une productivité moyenne de 10 200 litres. Les participants visiteront le domaine Ausumgaard dont l’histoire remonte au Moyen Age. Les propriétaires, la famille Lundgaard, exploitent 1000 ha de grandes cultures bio, produisent des vers de farine, élèvent des poulets. Le domaine comporte 4 éoliennes, une installation de biogaz et le premier système d’extraction de protéines de l’herbe. Le constructeur de machines HE-VA, à Nykøbing, au Nord du Danemark, le musée des Bateaux vikings, à Bork, les sculptures de sable et leur festival, à Søndervig, ainsi que le Musée de la Guerre navale et le port de pêcheurs de Thyborøn feront l’objet de visites.

Prix: CHF 2890.– par personne en chambre double, supplément de CHF 600.– en chambre simple.

Organisation: Reto et Coby Schiess, Hauptwil (Coby Schiess a grandi au Danemark).

Association | Sections 5 | 2024 Technique Agricole Suisse 64
LU
Lieu Adresse Date Frauenfeld Beat Meier, Ifang Lu 03.06.2024 Helsighausen Willi Wittwer, Lindenstr. 7 Je 06.06.2024 Engishofen Oliver Engeli,
Me 12.06.2024 Bonau Hansjörg
Neugrüt Lu 19.08.2024
Lerchenhof
Uhlmann,
Cours M/G Cours M/G 8 h 30 à 11 h 30 8 h 30 à 11 h 30 mercredi: 13 h 30 à 16 h 30
N° Lieu

Plus amples renseignements et inscription (dès maintenant, le nombre de places est restreint): site internet www.tvlt.ch; VTL/ Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstr. 9, 9542 Münchwilen, tél. 071 966 22 43. Important! Joindre à l’inscription une copie de la carte d’identité ou du passeport.

Voyage

dans le Tyrol

Du samedi 24 au mardi 27 août

Le trajet vers le Tyrol se fera via le col de l’Arlberg. Après le repas de midi, les voyageurs visiteront la «mère de toutes les mines», la mine d’argent historique de Schwaz. Ensuite, ils s’installeront pour trois nuits à Sankt Martin bei Lofer. Le dimanche, les remontées mécaniques les mèneront directement à l’Almenwelt Lofer, point de départ de sept circuits de randonnée. Une excursion sur l’idyllique Königssee (lac du roi) est prévue le lundi, avec une halte à Berchtesgaden. La visite de l’usine de tracteurs Lindner, à Kundl, et le voyage de retour sont au programme du mardi. Prix: CHF 830.– par personne en chambre double, supplément de CHF 90.– en chambre simple. Prestations incluses: voyage en car et guide Walter Marti, trois nuitées en demi-pension et taxes de séjour, repas de midi du premier jour, visite guidée de la mine d’argent, trains de montagne à Lofer, promenade en bateau sur le Königssee et visite de l’entreprise Lindner. Prestations non comprises: pause-café du premier jour, repas de midi des 2e, 3e et 4 e jours et boissons. Plus amples renseignements et inscription jusqu’au 30 juin (dès maintenant, le nombre de places est restreint): VTL/Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstr. 9, 9542 Münchwilen, 071 966 22 43, info@tvlt.ch. Important! Veuillez indiquer si vous souhaitez réserver une chambre double ou individuelle.

SG AR AI GL

Cours et examens théoriques de permis de tracteur

Dans les cantons de Saint-Gall et d’Appenzell, l’examen en vue de l’obtention du permis de conduire des véhicules agricoles peut être passé au plus tôt, respectivement un mois et trois mois avant le 14 e anniversaire, tandis que tous les natifs de l’année 2010 (ou des années précédentes) peuvent s’y présenter dans le canton de Glaris.

Prix: CHF 70.– pour les membres; CHF 95.– pour les non-membres, CD didactique avec des questions d’examen et des fiches de travail inclus.

Renseignements et inscription: auprès du responsable du cours Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach, 071 845 12 40 ou hanspopp@bluewin.ch

Lieu 1er jour 2e jour + examen

Après-midi Mercredi après-midi

Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA 12.06.2024

Wangs, Parkhotel / StVA Mels 05.06.2024

Widnau, Rest. Rosengarten Sa 18.05.2024

Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA 19. 06.2024

Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 15.06.2024

SG-Winkeln, kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA 10.07.2024

Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 03.07.2024

Kaltbrunn, Rest. Löwen / StVA Kaltbrunn 07.08.2024

Wangs, Parkhotel Sa 10.08.2024

Wangs, Parkhotel / StVA Mels 04.09.2024

Trogen Me 14.08.2024

Trogen / Trogen StVA Trogen 11.09.2024

VD

Sortie des 100 ans de Technique Agricole Vaud

Le mercredi 12 juin 2024

Afin de célébrer les cent ans de notre association, la section vaudoise convie ses membres à une journée récréative le mercredi 12 juin.

Programme:

• matin: départ en car de Vufflens-La-Ville, 07 h 30, visite de l’usine Liebherr Machines SA à Bulle, apéritif dans le Vully,

• après-midi: visite du domaine agricole de la prison de Bellechasse,

• fin de journée: apéritif chez un collègue neuchâtelois,

• retour: prévu aux alentours de 21 h 00.

Un programme détaillé sera envoyé aux participants.

Participation financière: CHF 30.–

Inscription obligatoire jusqu’au 16 mai, dernier délai: auprès de Natacha Buffat-Vullioud, tél. 076 564 01 76, courriel: admin@asetavaud.ch

Formation pour le permis F/G

Les jeunes filles et jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire, sur la voie publique, des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h.

Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch.

AG

Contact: Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme)

BL, BS

Contact: Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch

BE

Contact: Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch

FR

Contact: AFETA, Samuel Reinhard, Route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49

GR

Contact: Gianni Largiadèr, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch

NE

Contact: Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch

GL

Contact: Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch

SH

Contact: VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch

SO

Contact: Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch

SZ, UR

Contact: Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch

TG

Contact: VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen

VD

Contact: ASETA – Section vaudoise, Natacha Buffat, chemin des Alpes 12, 1418 Vuarrens, nat@zestsolutions.ch

ZG

Contact: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch

ZH

Contact: SVLT ZH, 058 105 98 22, Eschikon 21, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

Sections | Association Technique Agricole Suisse 5 | 2024 65

Soucis tessinois

Né en 2000, Martino Antonioli s’apprête à recevoir de ses parents Giampiero, agriculteur, et Franziska, née Konrad, enseignante au village, un héritage pas facile. Certes, l’exploitation laitière Masseria al Ronco, à Novaggio, dans le Sottoceneri, peut être qualifiée de relativement grande, avec ses 50 hectares de surface agricole utile. Elle fait cependant face à toutes sortes de problèmes. D’une part, le domaine n’est pas d’un seul tenant à Novaggio et dans le village voisin de Curio, mais comporte aussi des terres situées à Magliaso, à Sorengo, et même en Italie, près de Luino. Cette dernière parcelle, de dix hectares, est réservée exclusivement à la production de fourrage, transporté en balles d’ensilage en Suisse. Giampiero Antonioli consacre 20 hectares supplémentaires aux cultures de sorgho (très résistant à la chaleur), de ray-grass et de maïs en épis broyés (CCM), eux aussi conditionnés en balles d’ensilage. Des prairies composent le reste du domaine.

Le transport des balles est fortement gêné par le trafic routier très dense. La route cantonale entre Agno et Ponte Tresa, d’où remonte la vallée latérale vers Novaggio et le Monte Lema, est constamment encombrée par des colonnes ininterrompues de voitures en transit. Magliaso et Sorengo sont donc difficilement accessibles. La parcelle de Luino peut heureusement être atteinte par des routes secondaires, l’Italie étant plus proche que Lugano. Le 22 août 2023, après quatre années de planifications et de chantier, les bêtes ont déménagé dans la nouvelle stabulation libre, dont la maîtrise d’œuvre a été menée sous la coresponsabilité de Martino. «La nouvelle construction offre de la place pour 50 vaches laitières et environ 20 vaches taries», indique-t-il. La traite est assurée par deux robots Lely «A2» d’occasion, issus du programme de recyclage de la société Marest de Härkingen (SO). En cas de panne, le robot qui fonctionne peut ainsi prendre le relais; Martino Antonioli possède même en réserve certaines pièces d’usure d’un troisième robot, qu’il remplace lui-même en cas d’urgence. Il peut heureusement compter sur une très bonne assistance (même à distance) de la société Marest.

Et déjà point le problème suivant à l’horizon: la laiterie tessinoise Lati SA de San Antonino va fermer définitivement ses portes en milieu d’année. «Nous ne savons pas comment cela va évoluer. Aucun repreneur ne s’est encore manifesté et aucun point de collecte n’est en vue», s’inquiète Martino Antonioli. Mais il ne se laisse pas abattre pour autant. Ses parents, deux frères, l’un forestier-bûcheron et l’autre agro-entrepreneur/mécanicien en machines agricoles, un apprenti et un salarié à temps partiel prêtent main forte au jeune agriculteur célibataire. C’est un cousin de Stefano Antonioli, le président de la section tessinoise de Technique Agricole Suisse, par ailleurs membre du comité du groupe régional des jeunes ruraux GRL «Gioventù Rurale Luganese». Les projets d’investissement se composent, selon Martino Antonioli, d’une installation photovoltaïque et d’une centrale de biogaz; la seconde option serait la plus judicieuse, mais extrêmement coûteuse.

Propos recueillis par Dominik Senn

Association | Portrait 5 | 2024 Technique Agricole Suisse 66

Les cours proposés par Technique Agricole Suisse

Technique Agricole Suisse Landtechnik Schweiz

Cours de conduite «G40»

Toute personne titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours «G40» est autorisée à conduire des tracteurs et véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés comme véhicules industriels à une vitesse max. de 40 km/h, pour des courses agricoles. Le cours «G40» de Technique Agricole Suisse est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit sur le permis de conduire.

Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

On peut réduire jusqu’à 30 % la consommation d’un tracteur en optimisant sa conduite et son utilisation. La diminution de la consommation de carburant permet, d’une part, de restreindre les coûts d’exploitation tout en abaissant, d’autre part, les émissions néfastes.

Objectif de la formation: Grâce aux connaissances et au savoir-faire théoriques et pratiques acquis sur la conduite économique et respectueuse de l’environnement, les participantes et les participants peuvent modifier leur mode de conduite de manière à réduire leurs coûts d’exploitation et les émissions de leurs véhicules.

Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch

Cours de pilotage de drones

Inscription: vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours sur les sites internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch

Cours de soudure

Lieu: centre de formation d’Aarberg (BE)

Ces cours s’adressent aux débutantes et débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux pratiquants confirmés souhaitant actualiser et approfondir leur savoir-faire, qu’elles ou ils soient amateurs ou professionnels.

Inscription: Technique Agricole Suisse n’organise plus ces cours elle-même et invite les personnes intéressées à consulter le programme de cours d’AM Suisse sur le site ww.amsuisse.ch

Cours agriLIFT

Cours sur les chariots élévateurs: modules de base, R1 (chariot élévateur à contrepoids), R4 (chariot télescopique) cours de 2 jours audité par la Suva et reconnu par l’OACP. Cours sur les plates-formes élévatrices: catégories 1A, 1B, 3A, 3B, cours d’un jour audité par l’ASFP et reconnu par l’OACP.

Inscription: vous trouverez les dates et lieux, les formules d’inscription et d’autres informations sur le site www.spaa.ch

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur les sites www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: +41 56 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch

Impressum

86 e année www.agrartechnik.ch

Editeur

Technique Agricole Suisse

Werner Salzmann, président et conseiller aux Etats

Dr Roman Engeler, directeur

Rédaction

Tél.: +41 56 462 32 00

Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch

Heinz Röthlisberger: heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch

Matthieu Schubnel: matthieu.schubnel@agrartechnik.ch

Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch

Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch

Abonnements et changements d’adresse

Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken (AG)

Tél.: +41 56 462 32 00, zs@agrartechnik.ch, www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication

Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél.: +41 79 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch

Annonces

Vente d’annonces en français: Simona Manoelli, tél.: +41 31 380 13 27 simona.manoellli@rubmedia.ch

Vente d’annonces en allemand: Alex Reimann, tél.: +41 79 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch

Rabais pour une parution simultanée dans Schweizer Landtechnik

Production et expédition

AVD GOLDACH AG Sulzstrasse 10-12, 9403 Goldach (SG)

Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement

Suisse: CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres Etranger: CHF 135.– (TVA exclue)

ISSN 2813-9895

Prochain

Imprimé en Suisse

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numéro

Thème principal: «Travail du sol»

Les caprices de la météo et les conditions-cadres changeantes exigent toujours davantage de flexibilité et de nouvelles approches.

L’édition 6/2024 paraîtra le 13 juin 2024

Clôture de la rédaction: 27.05.2024

Clôture des annonces: 31.05.2024

Technique Agricole Suisse 5 | 2024 67 Cours | Association
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