Technique Agricole Suisse 09/2024

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LES CULTURES SPÉCIALES

Les bonnes pratiques à la vigne

Le «spot spraying» sans appréhension

Les robots peuvent-ils quitter les champs?

La recherche en machinisme a besoin d’élan

CHAUD POUR VOS JOBS.

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Actualité

4 En bref

Les 100 ans de Technique Agricole Suisse

8 L’épandage du lisier au fil des décennies

10 Frise chronologique, neuvième partie, de 2002 à 2007

12 Le périodique de l’association

13 Mot de bienvenue de Lukas Kilcher, directeur d’Agridea

Focus

14 La recherche en machinisme a besoin d’élan

Marché

16 Sepp Knüsel: «Jamais à court d’idées»

20 Pöttinger renforce son offre en travail du sol

Thème principal: les cultures spéciales

22 L’union fait la force

26 Eviter la dérive dans les vignes

30 La pulvérisation localisée ne doit pas susciter d’appréhension

34 Les microplastiques dans la vigne

36 Le «Vineatrac», joker du domaine viticole

Impression

38 John Deere étoffe son assortiment

42 Claas «Arion 660 C-Matic», une mouture aboutie

44 Le racleur rotatif «GrindStar»

46 La coupure de sections de Bomech

Management

50 Ensiler sans risques

53 Les robots peuvent-ils quitter les champs?

Plate-forme

54 Applications en bandes avec un pulvérisateur classique

56 Du soleil en conserve

58 Sumag: le top des ponts roulants et des pailleuses

Passion

60 Histoire de famille avec quatre Valmet

Technique Agricole Suisse

51 Concours: «Trouvez le détail»

62 Voyage de lecteurs en Bolivie

64 Communications des sections

66 Francis Bapst: des projets plein la tête

67 Les cours et l’impressum

Couverture: Dans l’agriculture suisse, les cultures spéciales occupent certes une surface limitée, mais ceci est compensé par une forte valeur ajoutée.

Editorial

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Roman Engeler

Un constat s’impose en sillonnant les expositions de machines agricoles, en participant à des démonstrations sur le terrain ou en lisant simplement des revues spécialisées comme Technique Agricole Suisse : la technique agricole ne cesse d’évoluer, gagne en raffinements mais aussi, entre autres, en durabilité. Notre série d’articles «100 ans de Technique Agricole Suisse» a déjà présenté quelques étapes de cette histoire. Elle aborde aujourd’hui les matériels en lien avec la valorisation du lisier (pages 8 et suivantes). A côté des géants internationaux et de leurs départements «Recherche & développement» richement dotés, il n’est pas rare que, dans leur coin, de «brillants» esprits soient à l’origine d’innovations marquantes. C’est le cas du Suisse Sepp Knüsel, hôte de l’interview de ce numéro. Il dévoile à notre rédaction un aperçu de son travail qui ne manque pas de surprendre (pages 16 et suivantes). Toutefois, dans un passé récent, plusieurs exemples et événements ont montré que l’on ne saurait laisser le champ libre aux seules entreprises pour tout ce qui est recherche et développement dans le domaine agrotechnique. Les institutions neutres demeurent indispensables. Elles aussi peuvent contribuer substantiellement au progrès de la technique agricole et de l’agriculture. Mais malgré la bonne réputation internationale d’Agroscope en la matière, ses activités de recherche dans le domaine de la technique agricole n’ont cessé de décliner ces dernières années.

Présidé par Werner Salzmann, le comité de l’association Technique Agricole Suisse, exige un changement de cap et davantage de moyens pour l’avenir de ce domaine de la recherche agronomique (page 14).

Photo: Ruedi Hunger

En bref

Horsch fête cette année ses 40 ans d’existence. Depuis sa création en 1984, l’entreprise s’est développée pour devenir un constructeur leader de niveau mondial dans les secteurs du travail du sol, du semis et de la protection des plantes.

Le pulvérisateur de précision «Ara» piloté par l’intelligence artificielle d’Ecorobotix est désormais aussi disponible aux Etats-Unis dans une sélection de succursales.

Amazone a été récemment récompensée parmi un total de 4000 sociétés en tant qu’entreprise moyenne la plus innovante d’Allemagne.

Köppl modernise le véhicule porteur «Crawler» avec un moteur à combustion d’hydrogène d’EVS Hydrogen.

CNH Industrial lance une solution de management multimarque. Les frais de télémétrie sont supprimés pour une sélection de tracteurs et de moissonneuses-batteuses.

Kubota a autorisé l’utilisation de HVO (huile végétale hydrotraitée) pour la quasi-totalité de ses moteurs diesel des gammes de modèles actuels.

Pour éviter les pertes au transport, des conflits avec la police et d’autres usagers de la route, un dispositif de sécurisation de chargement est recommandé. Krampe a développé à cet égard le système «TwinTop»

Agridea publie une nouvelle fiche relative à la réduction de la dérive et du ruissellement des produits phytosanitaires.

Avec l’«XDisc 710», Krone introduit une nouvelle barre de coupe directe à haut rendement sur le marché.

Bucher Hydraulics et Mobil Elektronik (ME) ont signé un accord de coopération pour travailler de façon étroite dans le domaine des systèmes de guidage électroniques pour les remorques utilisées à des fins agricoles.

Yanmar reprend la succursale indienne de Claas et veut poursuivre l’accélération de son expansion sur le sous-continent indien.

Mises à jour chez Grimme

En 2023, Grimme a pu augmenter son chiffre d’affaires de 14,8 % à 721 millions d’euros, dont 82 % à l’export. Grimme emploie aujourd’hui plus de 3300 personnes sur 31 sites. Malgré un contexte difficile, le constructeur s’attend à un chiffre d’affaires stable pour l’année en cours.

Depuis dix ans, Grimme propose le semoir monograine mécanique «Matrix», qui va maintenant être réédité pour la campagne 2025 en versions 12 et 18 rangs. Les points forts de cette nouvelle mouture sont une construction compacte, une répartition optimisée du poids ainsi qu’une aide accrue au conducteur en termes de possibilités de réglages et de systèmes d’assistance. La machine est adaptée au semis de betteraves, de colza et de chicorée.

Grimme lance également une nouvelle génération de l’arracheuse de betteraves à 6 rangs «Rexor 6300» avec trémie de 45 m³ (photo). C’est surtout la cabine qui se différencie. De plus, le nouveau boîtier de commande additionnel Isobus «IBX 200» fait son entrée sur l’accoudoir gauche en cabine. La motorisation a été revue pour faciliter l’entretien et l’accessibilité.

Les butteuses des gammes «BF» et «BFL» pour 1, 2 ou 3 buttes ont également été révisées. Pour répondre aux exigences accrues en matière de travail

du sol, le châssis principal a été largement optimisé. De plus, la nouvelle sécurité hydraulique contre les pierres a été intégrée dans tous les modèles. Avec la nouvelle «BF 400», les séries «BF» et «BFL» comprennent désormais trois modèles chacune, qui seront disponibles à partir de début 2025.

Grimme présentera par ailleurs pour la saison 2025 la nouvelle variante de la planteuse à godets «Prios 440». Deux ans après avoir dévoilé la variante de base de cet appareil, la gamme de ces planteuses traînées à 4 rangs pour culture en billons a été complétée.

Grimme a continué à développer l’appareil de séparation «AirSep» en collaboration avec la société Spudnik –appartenant au groupe Grimme. Ce séparateur, spécialement adapté aux sols pierreux, a nettement augmenté sa fiabilité et sa stabilité grâce à de nombreuses modifications, comme la modification de l’alimentation en produit ainsi que la position de montage optimisée du ventilateur.

L’arracheuse bien connue «EVO 280» sera disponible dès l’automne 2024 avec le nouveau support «MultiCrop». Un système interchangeable est désormais proposé tant pour le ramasseur que pour le séparateur, ce qui permet une adaptation rapide aux différentes cultures et conditions de récolte.

Kuhn: presse à balles rondes «FB 3125» renouvelée

Kuhn présente sa nouvelle presse à balles rondes à chambre fixe «FB 3125» et élargit ainsi l’offre existante dans ce segment de machines. Dix-huit rouleaux sans entretien forment la périphérie de la chambre de pressage de cette nouvelle mouture. Ces rouleaux guident parfaitement la balle dans la chambre de pressage grâce au profil «Powertrack». Le fameux rotor «Integral» et le pick-up de 2,30 m de large garantissent en outre un flux de récolte régulier pour un pressage efficace. La chambre de pressage de la «FB 3125» mesure 1,22 × 1,25 m. Tous les rouleaux sont soudés au laser d’une seule pièce. Outre les rouleaux de pressage sans entretien, la lubrification automatique des chaînes assure une maintenance simple et rapide.

Grâce au terminal «VT 30», le conducteur a tout sous la main et peut observer l’ensemble du processus de pressage et de liage. Les informations importantes telles que la taille des balles, le mode

d’alimentation, le nombre de balles et le nombre de couches de filet sont visibles en un coup d’œil. La presse n’a besoin que de deux distributeurs et valves hydrauliques et d’une prise électrique à trois pôles.

Pour une tension de filet élevée et constante, le liage prétend activement le filet et le tire uniformément sur toute la largeur de la balle.

Agenda

Energie dans l’agriculture, 19 septembre 2024, de 9 h à 17 h, à Grangeneuve, 1725 Posieux (FR)

Eima, 6 au 10 novembre 2024 à Bologne (I)

Agrialp, 7 au 10 novembre 2024 à Bolzano (I)

Eurotier, 12 au 15 novembre 2024 à Hanovre (D)

Agrama, 28 novembre au 2 décembre 2024 à Berne

25 ans d’«Astronaut» en Suisse

Avec trois fêtes, agémentées de brunch et grillades, le Lely Center Härkingen (AG) a fêté fin août et début septembre les 25 ans de la première livraison d’un

robot de traite «Astronaut». Depuis, Lely a installé en Suisse environ 1000 robots, auxquels s’ajoute un nombre conséquent de systèmes de raclage du

lisier, de repousse-fourrage et d’alimentation automatique. Tous sont orientés vers des soins efficients aux animaux avec un maximum de bien-être, afin que bêtes et soigneurs puissent se sentir comme dans un pays de Cocagne. Des représentants de Lely, dont le directeur général André van Troost, et l’équipe du Lely Center Härkingen au complet ont pu saluer un millier de personnes, clients et partenaires de distribution, à chacun des trois événements de ces festivités, leur proposer de quoi se sustenter et leur présenter les équipements actuels.

Photo: Franz Xaver Albisser, Marcel Schwager, Fabian Fischer, André van Troost et Tiziano Ziliani (de g. à d., sans le membre de la direction Marcel Krieg).

Batteuse rose

Cette saison, une moissonneuse-batteuse à 5 secoueurs de couleur rose New Holland Agriculture «CX 7.90», équipée d’une barre de coupe «Varifeed 22V» de 6,7 m de large, circule en Thurgovie. Technique Agricole Suisse a découvert cette machine de récolte originale lors de la moisson cet été. La moissonneuse-batteuse était conduite par Christian Kessler, chauffeur de cette

machine particulière de l’agro-entreprise Georges Lampert, à Engwilen. Le machiniste a reçu cette couleur spéciale comme cadeau surprise à l’occasion de son mariage avec sa compagne Daria.

Le «T5» redessiné

New Holland lance sur le marché la prochaine génération de sa gamme de tracteurs «T5» à transmission «Dual-Command» avec doubleur powershift (24 × 24 à quatre vitesses et trois gammes). La série, rafraîchie à l’extérieur et dotée de quelques nouvelles caractéristiques à l’intérieur, se compose de cinq modèles avec des puissances de 80 à 117 ch, fournies par les moteurs «F36» de 3,6 l de cylindré de la marque FPT. Avec le nouvel essieu HD, le poids total autorisé a été porté à 7 tonnes. La pompe hydraulique présente un débit de 82 l/min et le mécanisme de levage à l’arrière peut soulever 4,7 tonnes. Les tracteurs peuvent adopter toutes sortes d’outils pour l’agriculture de précision. Ils peuvent également être dotés en usine de chargeurs frontaux spécialement développés.

Christian Kessler rejoindra l’entreprise agricole Lampert l’année prochaine. Lorsqu’elle travaille aux champs, cette machine au look pour le moins original attire assurément l’œil!

Deutz-Fahr: nouvelle série «4E»

La nouvelle série «4E» de Deutz-Fahr comprend 4 modèles de 66 à 102 ch, parmi lesquels deux modèles sans dispositif de traitement AdBlue. La transmission «PowerShuttle» est disponible en configuration 15 × 15 ou 30 × 30 vitesses avec doubleur. L’intensité du changement de sens directionnel est réglable, de même que la fonction «Stop&Go», avec laquelle il est possible de s’arrêter et de démarrer avec la pédale de frein uniquement. Les manœuvres peuvent être effectuées sans actionner la pédale d’embrayage. La prise de force (540, 540 Eco, et en option aussi 1000) est enclenchée de façon électrohydraulique. La pompe débitant 56 l/min alimente jusqu’à trois distributeurs mécaniques à double effet à l’arrière. Le relevage arrière soulève jusqu’à 3500 kg.

Marco Angst champion de Suisse

Le 45e concours national de labour a eu lieu à la mi-août par un temps radieux dans la localité zurichoise de Rickenbach. Les conditions de sol rencontrées à cette occasion étaient cependant difficiles, le sous-sol étant encore vraiment humide et pas entièrement homogène. Dix-sept participants ont participé au concours, parmi lesquels figurait aussi l’invité en provenance d’Allemagne voisine Lukas Jäckle, qui a rapidement pris la deuxième place avec 174 points. L’un des favoris Marco Angst (de Wil ZH, 180 points) a pu s’imposer. Beat Sprenger (Wintersingen BL, 172 points) a, lui, terminé troisième. Tous deux représenteront la Suisse lors des championnats du monde 2025 en République Tchèque, tandis que le quatrième Peter Ulrich (Neerach ZH, 166 points) et le cinquième Luca Storrer (Wil ZH, 161,5 points) seront sur la ligne de départ des championnats d’Europe en Angleterre.

Un investissement dans des modules du dernier cri

Fin août, les pépinières Lubera-Rhein, à Buchs (SG), ont présenté un projet agriphotovoltaïque unique en Europe. Il fait appel à des modules solaires étroitement intégrés aux serres en verre. Une telle intégration, qui n’était jusqu’ici pas possible, est désormais faisable grâce aux propriétés de cellules remaniées. Ces nouvelles cellules permettent d’augmenter la production d’énergie et, simultanément, d’améliorer l’efficacité de l’installation. Les pépinières ont réalisé le projet ces dix derniers mois en collaboration avec le service des eaux et de l’électricité de Buchs et la start-up Insolight de Lausanne. La surface photovoltaïque atteint 10 700 m², pour lesquels 6645 modules ont été installés, qui génèrent une production annuelle d’environ 750 000 kWh. Insolight a développé et mis sur le marché un module solaire de nouvelle génération. Ce module solaire laisse passer la lumière, l’occultation représente au maximum 20 %. Ainsi, la plus grande partie de la lumière du soleil incidente traverse le panneau support en verre. Lors de l’inauguration officielle de cette installation, le conseiller d’Etat saint-gallois Beat Tinner a souligné qu’il serait très judicieux de construire de telles surfaces de toiture utilisables pour l’agriculture. La conseillère nationale Susanne Vincenz-Stauffacher, membre de la Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie (CEATE-N), a souligné qu’il serait bienvenu que les politiques éliminent autant que possible les obstacles juridiques inutiles.

Chariots télescopiques remaniés

Claas a remanié ses chariots télescopiques de classe moyenne et lance sur le marché des modèles de la catégorie 3 à 4 tonnes avec une puissance supérieure et davantage de confort. Il s’agit au total de cinq nouveaux chariots télescopiques «Scorpion». Au-delà d’une stabilité améliorée et d’une capacité de levage accrue, les modèles présentent une importante amélioration du niveau de confort. Avec une gamme de huit chariots télescopiques «Scorpion», Claas couvre actuellement une plage de 3,3 à 6,0 t de capacité de levage et 6,7 à 10 m de hauteur de levage. Les cinq nouvelles machines de 3,3 à 4,2 t de capacité de levage – «Scorpion 733», «1033», «638», «738» et «742» – rajeunissent désormais la gamme. Pour les modèles «Scorpion 738» et «Scorpion 742», le nouveau système d’entraînement optionnel «Varipower3» avec capacité de traction additionnelle est disponible.

Sur l’image (de gauche à droite): Luca Storrer, Peter Ulrich, Lukas Jäckle, Marco Angst et Beat Sprenger.

100 ans de Technique Agricole Suisse

L’épandage du lisier au fil des décennies

La fertilisation des terres avec des engrais de ferme, c’est une économie circulaire pratiquée depuis des siècles selon le principe «Prélèvement et restitution». Jadis, le matériel pour épandre le lisier était rudimentaire et, de notre point de vue, bon marché. Aujourd'hui, ces équipements relèvent de la haute technologie et leur coût est très élevé.

Ruedi Hunger

La production végétale prélève des éléments nutritifs dans le sol, tandis que les engrais de ferme en restituent. Fumier et lisier sont produits quotidiennement. En revanche, les plantes ne peuvent être fertilisées que pendant la période de végétation; les fenêtres d'épandage sont limitées par les besoins en nutriments, par le stade phénologique des plantes, par les conditions locales, météo et saisonnières. Par

conséquent, toute exploitation doit posséder un espace de stockage approprié pour ses engrais de ferme. Des décennies durant, ces derniers ont été épandus séparément sous forme de purin, de lisier plus ou moins épais et de fumier. Avec le maintien à l’étable des bovins en été et l'intensification des cultures durant la seconde moitié du XIXe siècle, l’usage du purin et du lisier a gagné du terrain. Il a

donc fallu construire les premières fosses pour les stocker. Et trouver des moyens pour transférer le liquide dans des tonnes appropriées afin de l’épandre sur les prairies. Dans la mesure du possible, on mettait à profit une déclivité naturelle. Sinon, le liquide était transvasé au puisoir ou à la pompe à main. Au tournant du XIXe au XXe siècle, les pompes en bois ont été progressivement remplacées par des modèles

en tôle ou en fonte, mais toujours à entraînement manuel. Dès les années 1920, sont apparues des pompes électriques pour remplir les fustes. Pour brasser le lisier dans les fosses, des agitateurs mécaniques ont progressivement remplacé les outils en forme de râteau à long manche que l’on plongeait alternativement à la force des bras dans la masse liquide.

Le recours aux tuyaux

L’épandage aux tuyaux commence en 1910. Il fallait à cette fin installer des conduites dédiées. Aux tuyaux à demeure, en fonte, en fibrociment, en béton armé munis d’hydrantes, venaient s’ajouter des «courses» en chanvre pouvant atteindre 10 m de long pour une section interne jusqu’à 70 mm de diamètre. La résistance à l'éclatement des premiers tuyaux à lisier était de 5 bar. A partir des années 1930 sont apparus les premiers tuyaux en feuillard d'acier galvanisés à chaud (6 m) munis de raccords à rotule.

Dans les zones de collines, la pente naturelle était utilisée en priorité. Là où ce n'était pas possible et sur les surfaces horizontales, des pompes de plus en plus puissantes étaient engagées. Les modèles centrifuges étaient relativement légers, résistants à l’usure et peu coûteux. Ils permettaient d'atteindre des débits élevés mais les hauteurs de refoulement restaient faibles. Leur plage de pression, entre 3 et 6 bars, n'était pas très élevée, si bien qu'à partir des années 1930, les pompes verticales ou horizontales à pistons – un, deux ou trois – ont gagné les

Les citernes à vide et à pression existent depuis les années 1960. Photos:

campagnes. Avec des hauteurs d'aspiration de 4 à 6 m et des hauteurs de refoulement parfois supérieures à 200 m, elles offraient des débits de 400 l/min à plus de 1000 l/min. Grâce à un matériel nouveau et plus résistant, le tuyau à lisier a connu un essor important dans les années 1970. Les modèles en feuillard, dont la pose/dépose était gourmande en main d'œuvre, ont fait place à des articles en matière synthétique (PE semi-rigides ou PVC et PU souples).

Une industrie s'est développée en Suisse, qui a connu un joli succès dans la construction de pompes et d'installations;

Précieux «or brun» ou substance diabolique?

Le lisier, son matériel et ses techniques d'épandage sont les objets d’inépuisables et vastes débats, dans l'agriculture et dans le domaine de la recherche. Le grand public s’en mêle aussi, bien qu’il n’en saisisse plus toujours le substantifique contenu. Ces cinquante dernières années, peu nombreux sont les sujets à avoir «bénéficié» d'autant d'écrits, d'affirmations et de contre-affirmations, d'études, de thèses de doctorat, de réflexions et d'investissements. Dans la nature, excréments et urine sont séparés. L'homme les réunit pour des raisons relevant de l’«économie du travail», comme il le dit. Puis il sépare ensuite à grand renfort de matériels coûteux. Les personnes étrangères à

l’agriculture sont censées saisir tout ça... Les questions des émissions, des fertilisants et de leurs pertes sont aujourd'hui traitées, retravaillées et décortiquées par des scientifiques et des aspirants spécialistes. Il y a foule de recettes sur la manière de traiter le lisier, malheureusement pas toutes compréhensibles ni intelligibles. Le comble? Tout le monde a un peu raison, mais pas tout à fait. Le lisier, d’origine aussi naturelle soit-il, est un domaine et un engrais aussi précieux que complexe. Il n'est donc guère surprenant que les personnes extérieures à l’agriculture et même de nombreux agriculteurs ne saisissent plus ce qu'est réellement ce fluide, ni comment il convient de le mettre en valeur. Quel gâchis!

ses activités se poursuivent, même si elle ne fabrique plus tous les articles ellemême depuis longtemps.

Du bois au polyester armé Au XIXe siècle, le char à lisier à quatre roues cerclées de fer portant un tonneau en bois faisait déjà partie du parc de remorques de nombreuses fermes. Il en existait plusieurs types. Il y avait des tonnes à lisier installées en position haute sur le châssis, dont l'avant reposait sur des ressorts. Cette architecture permettait de vider le tonneau de manière plus régulière et de mieux répartir le lisier. On construisait aussi des tonnes plus basses, de forme rectangulaire. Leur hauteur moins élevée facilitait leur remplissage avec les pompes manuelles. Les tonneaux en bois firent leurs preuves; bien entretenus ils duraient et il s'en est longtemps commercialisé. En 1957, la maison liechtensteinoise Kaiser a mis au point une citerne à aspiration et à pression, le «Kaiserfass». Les premières citernes à pression ont été construites en Suisse vers 1960 (Althaus, Agrar, Bucher, etc.). Elles étaient pourvues de pompes à palettes produisant une dépression ou une pression. Ces citernes étant soumises alternativement à ces contraintes de 0,8 à 1,5 bar, leur corps devait être en métal. Or, si le lisier a un effet conservateur connu sur le bois, il est, tout à l'inverse, corrosif pour le métal. Les citernes devaient donc être galvanisées à chaud. Mais Zunhammer, fabricant bien connu d'équipements de lisier, n'a abandonné le tonneau en bois qu'en 1985, pour passer sans transition au polyes-

ldd et Althaus

ter armé de fibres de verre.

Les citernes à aspiration et à pression ont été suivies par des modèles à pression uniquement, munis d'une pompe centrifuge supplémentaire pour les exploitations en pente et en montagne qui permettait d'utiliser la machine comme pompe à lisier stationnaire. Puis sont venues des pompes à vis excentriques. Les citernes à pression pouvaient servir à l'épandage aux tuyaux.

Leur taille augmentant, leur poids à vide a suivi. Les citernes en fibres de verre plus légères se sont imposées à partir des années 1980, dès le moment où elles n'ont plus dû supporter des cycles de pression/ dépression. Plus grandes, plus lourdes, les citernes ont besoin de tracteurs plus puissants. Voici 30 ans, la Station fédérale de recherches en économie d'entreprise et en technique agricole (FAT) de Tänikon (TG) estimait qu'il fallait une puissance entre 7,5 et 10 kW par mètre cube de contenance.

Du déflecteur au tuyau tracté

Les déflecteurs en forme d'assiette et les répartiteurs similaires sont utilisés depuis la nuit des temps. Ces dispositifs élémentaires sont simples et très bon marché. Avec une citerne à pression, ils répartissaient le lisier sur une largeur de 6 à 8 m. L'exactitude de cet épandage laissait souvent à désirer. Elle ne valait guère mieux avec les épandeurs latéraux et les canons à lisier qui impressionnaient plus par leur portée que par leur précision.

Au début des années 1990 sont apparus les premiers répartiteurs oscillants à commande hydraulique, voire électronique. Ils épandaient le lisier de manière précise et réglable sur des largeurs de 10 à 15 m. Les citernes à pompe atteignaient des pressions de refoulement jusqu'à 16 bars, en fonction du type de pompe. Elles étaient très appréciées dans les terrains difficiles ou inaccessibles, où la buse à longue portée pouvait être utilisée depuis la route ou un chemin. Il est fait usage de pendillards depuis plus de 30 ans. Ces rampes sont soit attelées au trois-points d'un tracteur, soit montées à l'arrière des citernes. Cette technique convient aussi bien dans les cultures que dans les prairies; elle a été la première à autoriser la dépose du lisier au ras du sol. Les épandeurs à patins et les injecteurs à fente ont suivi quand il est devenu évident qu'une technique réduisant les émissions serait imposée un jour. Des inventions suisses, comme le tuyau de dépose oscillant «Mai» ou l'épandeur «Schleppfix», relativement simple, ont été commercialisées à partir des années 2020.

Recherche et vulgarisation

En février 1974, la FAT de Tänikon (TG) a publié pour la première fois les résultats d'un essai comparatif de citernes à vide. En 1981, cette même FAT répétait l'exercice en mettant l'accent toujours sur les caractéristiques générales des citernes mais aussi sur leurs compresseurs, leurs

Chronique du machinisme agricole

agitateurs et leurs châssis. Les citernes Agrar et Kaiser de 6000 l étaient déjà livrables munies d'essieux tandem suiveurs ou directionnels en option.

Voici 25 ans, la FAT s'est penchée sur les dispositifs d'épandage pour les tonnes à lisier, dans l'optique que cette fertilisation en accord avec les plantes et l'environnement exigeait une répartition exacte et régulière. A l'époque, les déflecteurs demeuraient l'équipement standard, même si quelques entrepreneurs et communautés de machines misaient déjà sur des pendillards et des injecteurs. En 1989, le rapport FAT nº 372 était consacré aux systèmes de traitement du lisier, principalement des procédés de séparation mécanique avec des presses à tambour et à bande filtrante, ainsi qu'une centrifugeuse de décantation. En 1994, le rapport FAT nº 445 est spécifiquement dédié à la séparation du lisier. Un intéressant aperçu des procédés d'épandage du lisier est publié la même année. Il y a vingt ans, un rapport sur la précision d'épandage des pendillards conclut, en substance, qu'ils sont «bons sur le plat, mais variables dans les pentes». Des recherches plus récentes d'Agroscope portent sur l'influence de l'application du lisier sur le rendement en herbe et le cycle de l'azote dans les prairies.

Sur mandat de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), la Haute école spécialisée en sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) s'est penchée sur les émissions d'ammoniac en Suisse de

Le 1er janvier, l'obligation du port de la ceinture de sécurité pour les enfants entre en vigueur. En novembre, l’Agrama se tient à Berne pour la première fois. Elle devrait être organisée sur un rythme triennal.

La Station fédérale de recherches en économie et technologie agricoles (FAT) de Tänikon (TG) procède à des mesures des gaz d'échappement sur les tracteurs répondant à la norme de dépollution I (étape II à partir de 2004). L’effectif de l’ASETA s’élève à 27 300 adhérents.

Le 20 août, les entrepreneurs de travaux agricoles de Suisse réunis en assemblée constitutive à Langenthal (BE) fondent «Agro-entrepreneurs Suisse / Lohnunternehmer Schweiz» qui constitue une section autonome de l’ASETA.

1990 à 2020 dans le cadre d'une étude approfondie. Enfin, Agroscope a dressé en 2018 un «état des lieux de la mécanisation et de l’automatisation dans l'agriculture suisse» (dans «Du travail manuel au robot»). Il en ressort que le lisier est surtout épandu avec des citernes (84 %) ou aux tuyaux depuis la ferme (42 %).

L'indépendance, une vertu suisse

Acheter, louer ou utiliser en commun? La mécanisation en propre est gage d'indépendance, mais elle coûte cher. Le matériel pour le lisier – citernes au premier chef – se prête bien à une utilisation en commun, les opérations en lien avec le lisier ne relevant pas d'une priorité abso -

lue. Avec une bonne planification, il y a en général assez de fenêtres de temps convenables. Avec l'apparition des citernes à aspiration et à pression, des communautés de machines se sont créées pour en acheter et les utiliser collectivement. C'est aussi la garantie d'un taux d'utilisation et d'une rentabilité indispensables. Face au manque de personnel, les exploitations font maintenant de plus en plus appel à des agro-entreprises qui se chargent de la gestion complète du lisier.

Le casse-tête des teneurs

Ces dernières années, les éleveurs de bovins et de porcs ont investi des milliers de francs dans leur matériel, dans l'objectif

de rendre l'épandage du lisier aussi exact que faire se peut, avec le moins d'émissions possible. La précision est une chose mais aucun lisier ne ressemble à un autre. Ses composants varient selon la saison, l'espèce animale et son régime alimentaire. Or, le temps que les résultats d'analyse précis du lisier arrivent, ce dernier aura été épandu depuis belle lurette. C'est une situation insatisfaisante, ont remarqué les fournisseurs de matériels. Ils ont mis en place des systèmes de mesure des fertilisants dans le lisier. Le NIR (spectroscopie dans le proche infrarouge) permet de quantifier en temps réel les fertilisants dans le lisier. Toutefois, quoique testés par la DLG, les capteurs ne déterminent qu'approximativement les différents éléments fertilisants. En dépit de la technique moderne, le lisier garde donc encore sa part de mystère.

L'obligation en apothéose

Depuis un quart de siècle, le traitement du lisier est étroitement lié à des notions telles que «pompage, homogénéisation, préparation, stockage/déstockage, transport, épandage, émissions». Depuis les années 2000, l'épandage et ses techniques ainsi que les pertes d'ammoniac sont au cœur du débat. La pression exercée sur l'agriculture pour qu'elle réduise ses émissions n'a donc cessé de s'accentuer. Pour la première fois, le législateur est intervenu au 1er janvier 2024 dans la liberté de choix pour l'épandage du lisier et a décrété l'obligation de faire appel à

Dès le 1er janvier, le taux d'alcool au volant est limité à 0,5 pour mille. Le poids maximal autorisé des trains routiers et des véhicules articulés est porté à 40 tonnes

Le 1er octobre, plusieurs prescriptions entrent en vigueur. Entre autres, les chariots et les remorques de travail agricoles sont considérés comme des véhicules spéciaux (OETV, art. 25) et leur largeur maximale peut atteindre 3,5 mètres . Le frein de stationnement n’est pas obligatoire sur les remorques de travail agricoles, lorsque, par construction, elles ne peuvent pas rouler sur une pente jusqu'à 12 % ou si elles peuvent être bloquées avec la même efficacité au moyen de cales embarquées.

L’ASETA et l’Union suisse des paysans (USP) s’opposent avec succès à l'obligation de couvrir les fosses à lisier requise par l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage. A partir de 1971, la FAT, qui devient Agroscope FAT Tänikon , va tester 462 véhicules agricoles (399 tracteurs, 35 tracteurs fruitiers ou vignerons, 20 faucheuse à deux essieux et 9 tracteurs «système»).

La fertilisation spécifique avec du lisier est maintenant possible. Photo: Ruedi Hunger

Le périodique de l’association

Avec le développement de la motorisation et la mobilité croissante, le machinisme agricole suisse a connu une évolution constante, parallèle à celle de Technique Agricole Suisse, sur laquelle on revient à l’occasion du centième anniversaire de l’association.

Le développement marquant de Technique Agricole Suisse se reflète aussi dans ses changements d’identité visuelle. Photo: Catherine Schweizer

Les débuts de l’association fondée en 1924 sont marqués par des efforts assidus pour que l’agriculture obtienne un statut particulier en matière de circulation routière. Jusqu’en 1938, des «rapports mensuels» rendent compte des activités du secrétariat aux présidents, gérants et membres des comités des sections. Il n’existait encore aucun lien direct avec les adhérents de l’association.

Der Traktor/Le tracteur jusqu’en 1955

Des négociations difficiles sont menées à bien afin qu’un statut spécial soit accordé aux tracteurs concernant l’impôt sur la circulation et dans la loi sur les véhicules automobiles et son ordonnance d’exécution. Elles font ressortir la nécessité d’informer rapidement tous les membres de manière exhaustive et approfondie. Le 7 août 1938, le comité décide de créer un service technique et de lancer une revue dont le premier numéro paraît deux mois plus tard, le 5 octobre 1938.

Le 31 mars, le comité de l'association faîtière élit Willi von Atzigen directeur de l'ASETA pour succéder à Jürg G. Fischer. Willi von Atzigen a dirigé durant 21 années le service technique du secrétariat, à Riniken.

En automne, les délégués de l’ASETA adoptent une résolution à l’adresse du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication. Ils s’opposent à l’introduction prématurée de normes antipollution plus strictes, pas encore en vigueur sur le plan international, ainsi qu’au montage de filtres à particules en post-équipement sur les tracteurs.

La revue Der Traktor / Le Tracteur, en format A4, paraît alors uniquement en allemand. Son premier rédacteur est Alfred Sidler, de Lucerne. Les éditions publiées pendant la Seconde Guerre mondiale sont consacrées essentiellement aux prescriptions relatives à l’extension des cultures et aux arrêtés d’économie. Elles transmettent des informations sur le rationnement des carburants liquides, des lubrifiants et des pneus ainsi que sur les collectes (caoutchouc, batteries, piles…). La reconversion de 2000 tracteurs roulant au gaz de bois ou de charbon constitue un thème récurrent. Plus tard, les prescriptions sur les contrôles de garantie et de fonctionnement des générateurs de gaz remplissent un nombre de pages conséquent.

Le numéro de janvier 1944 paraît en format 16,8 × 24 cm avec une roue de tracteur en couverture. Hermann Rüetschi, de Zurich, en signe l’éditorial. La première édition en français sort en juillet 1949. Le Tracteur devient ainsi une revue bilingue, enregistrant alors une forte progression de plus de 2000 lecteurs des cantons de Vaud et de Genève.

Le tracteur et la machine agricole

Le nom de la revue est allongé en 1956, alors que Rudolf Piller, de Brougg (AG), en est le rédacteur. Les «Courriers de l’IMA» sont annexés au numéro de février dès la même année. On passe à quinze éditions par an en 1961. Les expositions de la Bea et de l’Olma, puis de l'Agrama, font l’objet de deux fascicules séparés. Les questions de pratiques agricoles, telles que le labour, la mécanisation et la maintenance des machines, occupent les colonnes du magazine à cette époque.

Technique Agricole dès 1972

Au début de la 34 e année, en 1972, l’Association suisse des propriétaires de tracteurs devient l’«Association suisse pour l'équipement technique de l'agriculture» (ASETA). La revue prend alors le titre de «Technique Agricole». Une commission de rédaction, active de 1984 à 1986, incluant Werner Bühler et Urs Helbing sera remplacée par Peter Brügger et durera un an. Son successeur, Ueli Zweifel, de Wohlen (AG), fidèle au poste pendant presque trois décennies, soit de 1987 à 2016, marquera fortement le périodique. La rédaction est actuellement dirigée par Roman Engeler, d‘Ettenhausen/Aadorf (TG), qui introduit en 2016 l’équivalence des versions allemande et française. Dans

le même temps, il développe la communication via les médias électroniques. De la sorte, l’association et le périodique sont présents sur les réseaux sociaux comme Facebook, diffusent régulièrement des vidéos sur la plate-forme YouTube. En outre, depuis la mise en ligne du nouveau site internet en décembre 2017, la rédaction propose des actualités en continu sur les événements marquant de l'univers du machinisme agricole.

La mise en page et l’impression du périodique sont assurées depuis 2018 par l’imprimerie AVD, à Goldach (SG). Pour un envoi plus écologique, une enveloppe en papier remplace le film plastique dès août 2020. Le périodique est pourvu à partir de 2023 d’une reliure collée et non plus agrafée. La vente des annonces est gérée exclusivement par l’association depuis février 2018. Alex Reiman, de Wölflinswil (AG), est engagé à temps partiel pour remplir cette mission. Le périodique est imprimé 19 000 exemplaires.

Archives déposées à

Berne

En marge de l’Agrama 2016, la rédaction a lancé le concours «Swiss Innovation Award» visant à favoriser le développement suisse du machinisme agricole. La collaboration avec le périodique autrichien Landwirt s’est enrichie en automne 2019 de l’organisation de l’«Alp-Innovation-Trophy 2020». Ce concours a été institué pour promouvoir des équipements conçus pour des exploitations des régions de montagne ou de collines. Ces matériels devraient ménager les ressources tout en étant innovants, efficaces et sûrs.

L’équipe rédactionnelle de six personnes est épaulée sur le plan stratégique par la commission sectorielle «Information». Sous la présidence de Roger Stirnimann, elle a instauré un nouveau concept de rubriques. Aujourd'hui, Laurent Vernez, de Rovray (VD), membre du comité, est à la tête de cette commission qui réunit des personnes travaillant dans l’agriculture, le conseil et la recherche.

A l’occasion des 100 ans de l’association, une grande partie des archives sur support papier ont été déposées aux Archives fédérales. Elles sont en partie accessibles au public sous forme numérique des Archives de l’histoire rurale. Les éditions de Technique Agricole Suisse et de ses prédécesseurs font actuellement l’objet d’un projet de numérisation de la bibliothèque de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. L’objectif est de les rendre accessibles au public.

Mot de bienvenue

La technicisation n’a pas attendu le premier numéro de Technique Agricole Suisse. Voici 100 ans, nous étions à l’orée d’une évolution dont l’ampleur et les conséquences étaient difficilement prévisibles. Les rêves techniques ont toujours été très en avance sur leur temps: Jules Verne le décrivait en 1865 dans De la terre à la lune, 104 ans avant le premier alunissage. Au départ de tout développement technique, il y a une vision, qui vise à alléger et rationaliser le travail.

La technicisation du travail agricole a commencé, entre autres, avec les fraises monoaxes qui ont simplifié binage et désherbage. Puis les machines ont gagné en puissance, en poids et sont devenues plus chères. La taille des champs, des troupeaux et des domaines a augmenté. L’investissement en capital aussi, et il continue de croître avec la numérisation. En proportion inverse du capital, le nombre de personnes occupées dans l’agriculture et celui des exploitations diminuent.

La technologie allège et rationalise mais elle a aussi des effets négatifs, comme la compaction des sols, la surspécialisation des exploitations, l’endettement et la pression à croître sans relâche. L’aide économique que procure la technique est cousine du fardeau qu’elle implique. Face à la technologie, la critique et l’ouverture sont tout aussi proches, et cette dialectique est une bonne chose, nécessaire.

La technique garde le potentiel de relever des défis, à l’exemple du numérique et de l’intelligence artificielle pour mieux fertiliser et irriguer, pour produire durablement des aliments avec moins d’énergie. La condition: cette technique doit contribuer au succès économique des exploitations et ne pas juste servir de carburant à de nouveaux changements structurels. En effet, à quoi cela servirait-il, sur le plan économique, si la nouvelle technique ne conduisait finalement qu’à de nouvelles baisses de prix pour les acheteurs et si les bénéfices du progrès étaient ainsi engloutis par le commerce et l’industrie, comme c’est si souvent le cas dans l’histoire de l’agriculture?

Lukas Kilcher, directeur d'Agridea

La recherche en mécanisation agricole ne doit pas négliger les procédés conventionnels, à l’instar de ces mesures d’émissions de différents systèmes d’épandage de lisier au centre de recherche agricole HBLFA de Raumberg-Gumpenstein, en Autriche.

La recherche en machinisme a besoin d’un nouvel élan

C’est avec une certaine inquiétude que Technique Agricole Suisse constate la réduction des moyens alloués aux instituts de recherche en machinisme. Le monde politique et la société civile ont tendance à sous-estimer le rôle des technologies en tant qu’élément indispensable d’une agriculture productive durable, à même d’assurer la sécurité alimentaire de la Suisse.

Roman Engeler

Le comité de Technique Agricole Suisse a mis à profit sa séance du mois d’août pour réfléchir à l’état de la recherche en mécanisation agricole dans notre pays. Dans un document détaillant sa position, il insiste sur l’urgence d’un changement de cap et du déblocage de moyens financiers adéquats, à même de déployer à nouveau dans les instituts d’Agroscope une activité de recherche qualitativement élevée, à la hauteur des besoins. «Cette recherche ne doit pas se limiter à l’informatisation ou à la numérisation, mais englober également les techniques et méthodes agricoles conventionnelles», a dé -

Photo: Roman Engeler

claré le conseiller aux Etats Werner Salzmann, président de Technique Agricole Suisse.

Ouvertures et fermetures

La Station fédérale de recherches en économie et technologie agricoles, ou FAT, a été fondée par l’Office fédéral de l’agriculture en 1969 à Tänikon, dans le canton de Thurgovie (devenant ainsi la septième et dernière station de ce type). «La création de la station d’essais a eu lieu à une période où l’innovation connaissait un essor sans précédent en matière de technologies agricoles», peut-on lire dans un article de 2019 de la publication Recherche Agronomique Suisse à l’occasion du cinquantième anniversaire de ladite institution.

Les compétences de la FAT avaient été définies comme suit: «La FAT continuera de se pencher sur les questions susceptibles d’améliorer la situation de l’agriculture du point de vue technologique (installations appropriées, facilité du travail et abaissement des coûts de production).»

Le message de soutien du Conseil fédéral à la fondation de la station d’essais préconise une démarche allant des bases techniques aux propositions économiques et pratiques, abordant les détails sous l’angle fonctionnel de l’ensemble.

A l’époque déjà, il avait été signalé que les coûts de machines et de bâtiments, ainsi que les coûts de la main d’œuvre nécessaire se chiffraient à 60 à 70 % des coûts supportés par l’agriculture. La mise en œuvre efficace des machines et la réduction des coûts correspondants ont donc toujours été un objectif central des activités de recherche menées au sein de la FAT. Pendant des années, des essais comparatifs ont été

réalisés à cet effet dans les domaines de la mécanisation en pente, la récolte des fourrages et le travail du sol, complétés aussi ultérieurement par l’épandage d’engrais et de produits phytosanitaires. Depuis 1972, le rapport Coûts-machines d’Agroscope publié annuellement constitue une source de référence précieuse.

A partir de 2010, Agroscope a connu une baisse constante de cette activité de recherche en machinisme agricole. Aujourd’hui, à quelques exceptions près, la station de Tänikon se centre sur les questions liées à l’informatisation. «Il est certes heureux que l’informatisation et la numérisation constituent un thème clé, mais cela ne suffit pas à nos yeux», déclare Werner Salzmann.

Les thématiques clés

Du point de vue de Technique Agricole Suisse, les problématiques suivantes devraient être explicitement inscrites à l’ordre du jour:

• les techniques d’entraînement dites alternatives de machines agricoles en mettant l’accent sur les énergies produites dans l’exploitation;

• les procédés susceptibles de réduire les émissions sur toute la chaîne de valeur de la filière des élevages;

• les procédés aptes à ménager les sols et à économiser les ressources

• la précision d’application des produits phytosanitaires avec l’appui de l’intelligence artificielle;

• la robotique aux champs, y compris sous l’aspect légal;

• le développement des véhicules agricoles (internationaux) et de leur compatibilité avec la législation fédérale sur la circulation routière.

Pour plus d‘informations, contactez votre concessionnaire LEMKEN ou votre représentant LEMKEN: Vanessa Peterhans (f/d), Tél. : 079 824 32 80, Email: v.peterhans@lemken.com

Andreas Rutsch (d), Tél. : 079 606 00 05, Email: a.rutsch@lemken.com

«Il est louable que l’informatisation et la numérisation constituent un thème central des recherches mais, à notre avis, cela ne suffit pas», déclare Werner Salzmann, président de Technique Agricole Suisse.

Photo: Heinz Röthlisberger

Ces thèmes devraient être examinés tant du point de vue de l’aptitude (ex. tests des machines) que de la rentabilité économique.

Conclusion

Différents cas récents prouveraient que des décisions politiques susceptibles d’affecter défavorablement l’agriculture productive et d’inciter fortement les exploitations familiales à se lancer dans des investissements coûteux ont été prises en l’absence de fondements scientifiques sérieux. «D’où l’importance de restaurer le rôle de la recherche en technologies agricoles», insiste Werner Salzmann. Technique Agricole Suisse est consciente du fait qu’Agroscope est engagée dans une évaluation des besoins au cours des années 2025 à 2029. Elle est toutefois d’avis que ces mesures doivent être mises en œuvre dans les meilleurs délais et être intégrées au budget de la recherche agricole 2025.

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Nouveau Saphir 9/10 Programme de binage

Jamais à court d’idées

Il a commencé mécanicien en machines agricoles dans son propre atelier et fini tractoriste de génie. Mais c’est en créant des outils de fenaison sophistiqués que Sepp Knüsel a commencé son activité de constructeur. Retraité actif, il déborde toujours d’idées.

Roman Engeler

Technique Agricole Suisse: Vous avez présenté votre première construction propre, un andaineur frontal, voici une bonne quarantaine d’années. Qu’est-ce qui a motivé votre décision de vous lancer dans la construction de matériels, parallèlement au commerce et aux réparations de machines agricoles?

Sepp Knüsel: C’est après avoir constaté l’existence d’un créneau que je me suis mis à construire l’andaineur à ruban. Il existait certes déjà des outils de ce genre, mais ils n’étaient pas adaptés aux puissances accrues des nouveaux porte-outils

pour les pentes. Je me suis donc mis à construire des andaineurs plus larges et beaucoup plus robustes que ceux d’autres constructeurs. Au vu des chiffres de ventes actuels, nous sommes probablement leader du marché suisse dans ce segment, ne serait-ce que grâce à la qualité de nos andaineurs.

Un peu plus tard vous avez enchaîné avec la production d’une faucheuse oui. J’ai commencé par importer et commercialiser des tracteurs de la marque italienne Antonio Carraro de la catégorie 60 à 70 chevaux, pour lesquels

il n’existait pas de système de fauche adéquat. Pendant de longues années nos faucheuses à disques frontales ont dominé le marché.

Pouvez-vous nous expliquer: comment êtes-vous passé du stade de mécanicien en machines agricoles à celui de concepteur?

A l’époque, il n’y avait ni CAD, ni assistance numérique, quelle qu’elle soit. Les dessins étaient tracés à la main et servaient de base à la réalisation d’un prototype. Et je dois dire que tout a plus ou moins marché du premier coup.

Sepp Knüsel a démarré voici 40 ans la production de machines agricoles avec des andaineurs à ruban. Photos: Roman Engeler

La présentation, lors de votre exposition de Noël 2003, du «SKH 120», le premier modèle Rigitrac, avait fait sensation. Qu’est-ce qui vous a alors poussé à développer votre propre tracteur?

Un jour, je parlais avec Antonio Carraro, mon fournisseur de tracteurs spécialisés, de l’intérêt que pouvait présenter un tracteur apte à circuler en pente, plus gros et plus puissant, mais qui pouvait en plus servir de chargeur frontal. Mon idée n’a pas semblé l’enthousiasmer. Les Italiens n’avaient aucune envie de s’embarquer dans pareille aventure. J’ai alors décidé de me lancer seul. J’ai développé un tracteur à châssis articulé ayant une bonne aptitude en pente et possédant quatre roues motrices identiques pour une meilleure protection des sols.

Comment un petit constructeur produisant en faibles quantités réussit-il à se procurer des composants abordables: moteurs, essieux, cabines ou centrales hydrauliques?

Il faut en effet un gros travail de persuasion pour réussir à se procurer une ou deux douzaines de moteurs par an auprès d’un gros motoriste. Inévitablement, les «petits clients» paient plus cher pour obtenir ces composants.

Concrètement, comment se passent de telles transactions?

Les «petits clients» ne sont pas fournis directement par les constructeurs. Nous devons nous procurer nos moteurs auprès de détaillants.

Pour quelle raison?

Les structures et les processus des constructeurs ne permettent malheureusement pas de livraison directe pour les petits fabricants.

Comment ont réagi les agriculteurs et les concurrents face au premier Rigitrac?

Les agriculteurs se sont montrés enthousiastes à l’idée qu’un constructeur suisse ose se lancer dans la production de tracteurs. Les concurrents se sont plutôt moqués de moi.

N’avez-vous jamais eu peur d’être écrasé par les gros tractoristes?

Non, pas vraiment. Ils auraient plutôt tendance à nous prendre de haut. En tout cas, ils ne nous prennent pas au sérieux,

ce qui ne les empêche pas de nous observer de près, et même de copier l’un ou l’autre détail.

Pouvez-vous citer un exemple?

Voici 20 ans, nous avions développé un joystick destiné à commander intégralement le tracteur. Mon objectif était de le piloter avec un minimum de gestes.

La gamme Rigitrac comporte à ce jour les types «SKH 75», «SKH 150», «SKE 40 Electric», ainsi que la faucheuse à deux essieux «SKH 60». Avez-vous des projets d’extension de cette gamme?

Oui, nous nous efforçons d’avoir toujours une longueur d’avance. La nouvelle technologie présente sur les véhicules électriques nous motive à développer d’autres produits innovants.

En 2021, vous avez présenté la faucheuse à deux essieux «SKH 60». Cette machine a-t-elle trouvé son créneau?

C’est délibérément que nous avons lancé ce véhicule petit à petit. Après une série pilote, nous avons attendu les retours des clients avant de passer à la première série. Pour ce véhicule nous avons constaté une forte demande dans les domaines de l’agriculture et de l’entretien des terrains en pente et des digues maritimes.

Pourquoi précisément ces domaines?

Les utilisateurs de ces engins apprécient particulièrement la cabine à correction d’assiette. Récemment, j’étais en déplacement en Allemagne du Nord avec mon

épouse Marlis. Imaginez la situation làbas: on roule en dévers sur des kilomètres et des kilomètres sans faire demi-tour. Difficile de recruter la main d’œuvre nécessaire pour les travaux de ce genre. Lorsque les conducteurs ont testé notre cabine oscillante, ils étaient si emballés que j’en ai profité pour vanter la robustesse exemplaire de nos faucheuses à deux essieux. C’est surtout pour travailler avec un broyeur et sur des terrains parsemés de pierres que l’avantage est patent.

Combien d’exemplaires du «SKH 60» avez-vous commercialisés?

La présérie comprenait deux machines. La première série de 2023 et 2024 est déjà en service. La deuxième est en cours de production. La demande existe bel et bien. La cabine avec compensation de dévers est très ergonomique. Elle suscite l’enthousiasme auprès des utilisateurs.

Combien de Rigitrac, toutes séries confondues, sortent annuellement des chaînes de production à Küssnacht?

Les trois modèles à moteur thermique sont produits à raison de 30 à 40 véhicules par an. La production dans nos ateliers pourrait être doublée à tout moment. Il y aurait juste besoin d’embaucher la main d’œuvre nécessaire.

Les tracteurs à motorisation électrique commencent à arriver sur le marché. Où en est la collaboration avec Keestrack/Goldoni?

Cette collaboration est très fortement ralentie par la crise de l’agro-industrie. En

Pour construire ses tracteurs, Sepp Knüsel utilise des composants de qualité, qu’il réalise en partie dans ses propres ateliers.

Italie, on hésite à faire de gros investissements. Les chiffres de production visés par Keestrack sont fortement revus à la baisse, d’autant plus que les communes sont à leur tour confrontées à des restrictions budgétaires – et c’est justement à elles que le Rigitrac électrique s’adresse en premier lieu. Tant pis, nous allons donc fabriquer nous-mêmes ces petites séries en Suisse. Cette année nous prévoyons une vingtaine d’exemplaires et pour 2025 nous visons la trentaine.

Qu’en est-il des exportations?

Sur quels marchés la demande estelle la plus forte?

Cette année, plus de la moitié des Rigitrac sont partis à l’exportation. Les tracteurs sont principalement destinés à l’Allemagne et à l’Autriche, ainsi qu’au Tyrol du Sud. Le tracteur électrique est en attente d’homologation par l’Union européenne. Nous y travaillons depuis environ deux ans et demi et sommes maintenant sur le point d’aboutir.

Bénéficiez-vous d’une quelconque assistance externe pour les fastidieuses démarches d’homologation?

Nous réalisons tout ce travail en interne. Ce sont nos ingénieurs en génie mécanique qui s’occupent de ces questions techniques.

Des concurrents désireux de reprendre la production du Rigitrac se sont-ils manifestés?

Oui, nous avons reçu des offres, surtout pour le «SKE 40» électrique et le savoir-faire inhérent à ce tracteur. Les mo -

Sepp Knüsel: un parcours exemplaire

C’est en 1976 que Sepp Knüsel, aujourd’hui âgé de 68 ans, a créé la société Knüsel Landmaschinen AG sur la ferme parentale à Meierskappel (LU). Après avoir déménagé en 1977 dans une zone industrielle à Küssnacht (SZ), il lui a fallu attendre 1982 pour emménager dans des locaux neufs comprenant atelier, remise pour pièces de rechange et bureaux. En 2000, il s’est installé dans des espaces plus grands dans la zone industrielle «Fänn», toujours à Küssnacht. La Rigitrac Traktorenbau AG a été constituée en 2004

dèles à moteur thermique intéressent moins les concurrents, car les gros constructeurs jugent la taille du marché de ces tracteurs quand même spéciaux insuffisante. Mais je peux vous assurer d’une chose: nous garderons la main sur l’ensemble du cycle de production!

Donc pas même question d’envisager une fabrication sous licence? Disons que nous ne sommes pas fermés à la discussion!

Parallèlement à la production et à la distribution classique de machines agricoles, vous êtes importateur suisse de marques comme Antonio Carraro, SIP et BB-Umwelttechnik. Comment avez-vous abouti à ces contrats d’importation qui, de notoriété publique, vont souvent de pair avec des accords de collaboration dans la réalisation de certains développements en propre?

Sepp Knüsel a passé le flambeau à la génération suivante, ce qui ne l’empêche pas de rester actif. Toujours débordant d’idées, c’est aussi lui qui construit les prototypes.

et, en 2010, une chaîne de production a été créée pour le Rigitrac. Pendant toutes ces années, Sepp Knüsel a bénéficié du soutien indéfectible de sa femme Marlis. Depuis longtemps, ses quatre filles Theres Beutler-Knüsel, Edith Winter-Knüsel, Doris Knüsel et Ruth Durrer-Knüsel sont très impliquées dans l’entreprise. En 2016, l’entreprise Sepp Knüsel AG a été transférée à fille Theres Beutler-Knüsel, assistée par ses trois sœurs. La maison implantée sur 4 sites emploie 40 personnes, dont 8 en apprentissage.

En Suisse, Antonio Carraro était surtout actif dans l’arboriculture et la viticulture, pas dans l’agriculture de montagne. J’ai eu l’occasion de développer ce segment dans cette marque. J’ai pu faire la démonstration, qu’il pourrait quand même s’agir d’une niche intéressante, si l’on modifiait quelque peu les véhicules existants. Mes idées ont souvent rencontré un écho favorable. Les choses se sont déroulées un peu de la même manière avec les machines de fenaison SIP et avec BB-Umwelttechnik. J’ai suggéré à maintes reprises à ces sociétés des idées pour perfectionner leurs machines. Récemment encore, j’ai réalisé en collaboration étroite avec le constructeur un prototype d’andaineur à tapis léger pour la montagne et je l’ai testé. Il est maitenant produit en série par SIP.

Aujourd’hui, vos quatre filles assument des fonctions dirigeantes au sein de votre entreprise. Comment s’inscrit votre activité dans ce contexte?

Je suis très heureux de voir que mes quatre filles s’intéressent au devenir de la société et accomplissent leur travail à la perfection. Je reste responsable de la réalisation des prototypes et déborde d’idées de machines que je rêve de concrétiser.

Quels développements faut-il s’attendre à voir émerger de votre part dans un avenir proche?

Nous avons déjà parlé d’un tracteur électrique plus grand. Et puis, il y aura sans doute lieu d’ajouter l’un ou l’autre élément complémentaire. Par ailleurs, je me sens très concerné par les questions écologiques et la protection des sols. Nous proposerons encore des innovations à nos clients.Mais il serait prématuré d’en dire davantage à ce stade.

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NOUVEAU EN SUISSE

Offre renforcée en travail du sol

Pöttinger présentait ses nouveautés dans les domaines du labour, du déchaumage, du hersage et du semis. Ces matériels seront disponibles à partir de 2025. Aucun d’entre eux n’est révolutionnaire, mais l’assortiment dans son ensemble est optimisé.

Roman Engeler

Avec le déchaumeur traîné de 6 mètres «Plano VT 6060», Pöttinger introduit sur le marché un nouveau produit pour le travail superficiel du sol. Pour le moment, un seul modèle est proposé, mais d’autres variantes devraient arriver avec des largeurs de travail encore plus importantes. L’outil composé d’un châssis à six rangées est conçu pour un scalpage superficiel avec des profondeurs de travail allant de 3 à 15 cm. Il peut être attelé à des tracteurs jusqu’à 300 chevaux. Les 37 dents rigides sont protégées par des ressorts de pression pour des charges atteignant 200 kg. Elles affichent ainsi une belle stabilité au travail. Des dents avec des ressorts en spirale sont aussi proposées. La répartition latérale est de 16,2 cm. Un chevauchement de 3,8 cm est obtenu avec des dents à patte d’oie de 20 cm de large en métal dur. Des dents étroites de 5 cm de large sont aussi disponibles.

L’écart entre les différentes dents est de 73 cm, le dégagement sous châssis atteint 60 cm. Le réglage de la profondeur de travail est hydraulique. La régularité de la profondeur est assurée à l’avant par des roues de jauge simples ou jumelées et à l’arrière par un rouleau. La machine

peut être équipée en option d’un rouleau couteaux ou d’un dispositif de nivellement à l’avant. A l’arrière, plusieurs rouleaux simples ou doubles ainsi qu’une herse sont aussi optionnels. Sur demande, il est aussi possible d’équiper le «Plano VT 6060» d’un semoir «Tegosem», utilisable par exemple pour les semis d’engrais verts. Un dispositif de report de charge «Traction Control» générant une force d’appui de 1100 kg sur l’essieu arrière du tracteur est également proposé.

Coup de jeune pour les charrues

Pöttinger finalise l’actualisation de sa gamme avec la nouvelle charrue portée «Servo 2000». Cette mise à jour a commencé avec la «Servo T 6000» traînée. Elle s’est poursuivie avec les charrues portées «Servo 4000» et «Servo 3000».

La «Servo 2000» remplace la gamme «Servo 25» pour tracteurs compacts jusqu’à 130 chevaux. Elle est proposée en version à trois ou quatre corps avec une largeur de travail de 30 à 50 cm par corps ainsi que différentes hauteurs sous âge et entre-corps. Pour la première fois, ces charrues légères de Pöttinger sont dispo -

nibles avec un réglage hydraulique de la largeur de travail. En outre, elles peuvent être pourvues sur demande de la sécurité non-stop hydraulique «Nova» (comme les plus grandes charrues). Celle-ci a reçu un nouvel élément composé de deux parties avec un vérin maintenant intégré. Sa pression de déclenchement est réglable

La reprise de MaterMacc

Lors de la conférence de presse au château de Grafenegg, en Basse-Autriche, Gregor Dietachmayr, porte-parole de la direction de Pöttinger, a fourni des informations sur l’avancée de la reprise du spécialiste italien du semis monograine MaterMacc. Pöttinger a repris cette société italienne voici deux ans dans le but d’élargir son offre avec des semoirs monograines. Les machines, le réseau d’agences et la gestion des pièces de rechange sont actuellement en phase de développement. Les progrès techniques seront présentés prochainement. Lors de la prochaine Eima à Bologne (I), MaterMacc disposera encore de son propre stand, à côté de celui de Pöttinger.

Pöttinger lance le «Plano VT 6060», un déchaumeur superficiel d’une largeur de 6 mètres. Photos: Roman Engeler
La combinaison courte «Fox», ici combinée à un semoir «Vitasem», dispose d’un réglage hydraulique de la profondeur de travail.

entre 1000 et 1350 kg et son dégagement vertical est de 36 cm. Le réglage est aussi repris des grands modèles. Le point de traction est préréglé, mais ajustable. La largeur du premier corps s’adapte facilement à la largeur de voie du tracteur grâce à une règle graduée. L’aplomb est réglé au moyen de tiges filetées placées sur les deux côtés.

Grâce à son bâti proposé en option, la «Servo 4000» peut être utilisée en version on-land ou en travail dans la raie. Le passage d’un mode de travail à l’autre est simple et hydraulique. Il rend possible le travail avec des tracteurs de trois mètres de large. Un écartement entre corps de 115 cm pour le travail profond est aussi proposé en option.

Une herse rotative plus large

La nouvelle herse rotative «Lion V 6040» étend la gamme des outils de lourdeur moyenne vers le haut. Elle présente une largeur de travail de 6 mètres et s’accorde à des tracteurs jusqu’à 320 chevaux. On constate que le constructeur a privilégié une construction compacte. L’outil est court. De surcroît, le châssis pliable est

intégré aux deux lamiers. La largeur de transport est de 2,55 mètres. En position de travail, les vérins de repliage sont rentrés, ce qui protège les pistons. Une nouvelle transmission à pignons interchangeable permet de travailler avec un régime des rotors compris entre 342 et 415 tr/min. Le réglage hydraulique de la profondeur de travail hydraulique est proposé en option. La lame de nivellement est fixée au rouleau, lui-même fixé à la herse au moyen d’un parallélogramme. Il en résulte une profondeur de travail constante, même lorsqu’un semoir est installé sur la herse rotative.

Des semoirs pneumatiques

En même temps que les herses rotatives «Lion V» repensées, Pöttinger dévoile quelques semoirs pneumatiques. Ainsi, les semoirs à trémie frontale «Aerosem FDD» sont maintenant disponibles en version 5 et 6 mètres. La rampe de semis permet un interligne de 12,5 et 15 cm. La trémie frontale «Amico» peut désormais être associée à un déchaumeur à disques «Terradisc» grâce à un système de distribution compatible.

Le combiné de semis traîné «Aerosem VT 5000/6000 DD», également en 5 ou 6 mètres de largeur de travail, peut dorénavant être équipé de la commande «Profiline» qui regroupe toutes les fonctions hydrauliques.

Le «Fox» revu

Pöttinger a aussi retravaillé son unité de travail du sol de 3 mètres de large «Fox 3000» en permettant la combinaison avec les semoirs «Vitasem» ou «Aerosem». Cette machine dispose entre autres d’une tête d’attelage plus courte. Le réglage hydraulique en option est aussi une nouveauté sur ce modèle. Le poids du semoir repose sur les disques. Un bras supérieur hydraulique fait aussi partie des nouveautés proposées en option. Ce dernier permet de relever le semoir pour permettre un travail supplémentaire de certaines parties de parcelle. Dans le but d’améliorer le suivi du sol, chaque bras ne porte plus que deux disques, contre quatre sur la version précédente. Le point d’attelage inférieur offre quatre hauteurs d’attelage permettant d’installer des efface-traces proposés en option.

Grâce à son cadre en fonte rallongé, la charrue «Servo 4000» peut être utilisée en version on-land ou dans la raie.
La herse rotative «Lion V 6040» a été raccourcie grâce à l’intégration du châssis repliable dans les deux lamiers.

L’union fait la force

Les cultures spéciales jouent un rôle déterminant dans l’agriculture suisse. Elles n’occupent qu’environ 3,5 % de la surface agricole utile, mais cette modeste étendue est compensée par une forte valeur ajoutée.

Photo: Ruedi Hunger

Les cultures spéciales au sens de l’agriculture paysanne comprennent généralement la vigne, les cultures fruitières, les petits fruits et les légumes. Elles présentent des caractéristiques typiques qui les distinguent d’autres plantes cultivées. Les légumes, les fruits et les petits fruits fournissent des nutriments essentiels au corps humain. Ils contribuent ainsi à une alimentation saine et équilibrée. Jürg Hess, président de Fruit-Union Suisse (FUS), relève dans l’éditorial du rapport d’activité 2023 de l’organisation quatre thèmes prioritaires: d’une part, la durabilité reste une préoccupation majeure de l’association. D’autre part, la stratégie d’approvisionnement alimentaire de la Confédération donne régulièrement lieu à des discussions passionnantes avec les autorités. Les conditions climatiques sont évidemment un problème récurrent pour les producteurs de fruits. Enfin, l’obtention de prix à la production couvrant les frais a régulièrement créé des tensions dans ce secteur économique et exigé beaucoup de talent de négociateur de la part de l’association. Ainsi, 53 négociations de prix ont été menées en 2023. La propagation du scarabée japonais préoccupe les producteurs de fruits et petits fruits. L’an passé, le carpocapse des prunes a causé d’importantes pertes de rendement. La protection phytosanitaire est essentielle à la garantie de la production indigène dans ce secteur. La FruitUnion Suisse s’engage en ce sens au niveau fédéral, où elle est intervenue à onze reprises l’an passé pour différentes questions politiques.

Les légumes

Werner Salzmann, conseiller aux Etats et président de l’Union maraîchère suisse (UMS), écrit dans le rapport annuel de cette dernière que l’association entend «construire l’avenir sur une base solide». Il souligne notamment que le processus politique et les négociations entourant l’actualisation des volumes d’importation réellement administrés a soudé l’UMS et montré le soutien dont jouit la production maraîchère indigène au Parlement. L’humidité au printemps 2023 a causé beaucoup de soucis aux maraîchers. Elle a en particulier perturbé l’approvisionnement du marché en marchandise suisse. Ainsi, le nombre de contingents d’importation octroyés a augmenté de 80 % entre avril et juin par rapport à la même période de l’année précédente. Sur toute l’année, la hausse a été de 10 %.

Bien que cela puisse paraître surprenant, les cultures maraîchères constituent le deuxième secteur de l’agriculture suisse. Selon la Centrale suisse de la culture maraîchère et des cultures spéciales, 14 268 hectares de légumes frais et de garde ont été cultivés en 2023. La surface était en recul de 0,8 % par rapport à l’année précédente. Avec 272 106 tonnes, le volume de légumes frais a aussi accusé une baisse (–11 %), alors que les légumes de garde ont au contraire augmenté de 24 167 tonnes par rapport à 2022 pour atteindre 81 525 tonnes. Le taux d’autoapprovisionnement de la Suisse, tous légumes confondus, est d’environ 50 %. A la production indigène s’ajoutent des importations qui se montent à 352 280 tonnes.

S’agissant des principaux légumes de transformation (petits pois, haricots, carottes parisiennes et épinard), bien que la surface cultivée ait augmenté de 104 hectares (2480 hectares), le volume récolté a reculé de près de 13 % à 25 139 tonnes. Selon la statistique, la consommation de légumes frais et de garde par habitant a été de 80 kg en 2023. Dans ce segment, la part de la surface des légumes suisses en bio est de 22,7 %.

Selon le Rapport agricole 2023, la surface de légumes sous serre l’année précédente était de 926 hectares. Dans la production de plein champ, les cinq premières places sont occupées depuis plusieurs années par les carottes, les oignons jaunes, les laitues iceberg, les brocolis et les choux-fleurs. Hormis la laitue iceberg,

Source: Office fédéral de l’agriculture (OFAG)

La Suisse compte plus de 6000 hectares de cultures fruitières. Photos: Ruedi Hunger
Tableau 1: cultures fruitières

leurs surfaces ont augmenté par rapport à l’année précédente, à l’exemple des carottes (+5 %). Les cultures les plus cultivées sous serre en 2022 ont à nouveau été la mâche, suivie du radis, du concombre à salade, de la laitue pommée verte et de la tomate en grappe.

Les cultures fruitières et celles de petits fruits

«Une journée n’a que 24 heures»: en termes de gestion du temps, cela signifie que l’entrepreneur à succès doit s’efforcer d’utiliser de façon optimale le temps coûteux et donc limité à disposition. Même avec les progrès techniques, les cultures fruitières nécessitent beaucoup de travail. Des tâches comme la taille des arbres, l’attachage des branches, le paillage, le désherbage chimique ou mécanique, la fumure, la protection phytosanitaire, l’éclaircissage chimique ou manuel, l’ouverture et la fermeture des filets paragrêle et la récolte se succèdent tout au long de l’année. Ces travaux nécessitent entre 400 et 600 heures de main d’œuvre

par hectare (Moh) et par an. Dans la production de pommes et de poires par exemple, ils sont en grande partie consacrés à la récolte (entre 50 à 53 %). Pour les cerises, la récolte représente même

La surface plantée en légumes de 2013 à 2023 (ha)

Production de fruits en 2022 (en

75 % du temps de travail, et il en va de même pour les prunes.

Selon le Rapport agricole 2023, 6149 hectares de cultures fruitières ont été exploitées en 2022, dont 71 % de fruits à pépins (4446 hectares) et 26 % de fruits à noyau (1589 hectares). La surface restante (2 %) était occupée par des cultures de sureau, de kiwi et de noix.

En 2022, la consommation de fruits par habitant en Suisse était la suivante: agrumes 16,89 kg, pommes 12,71 kg, bananes 11,37 kg, poires 2,86 kg, fraises 2,37 kg, abricots 1,31 kg, prunes 1,18 kg, et cerises 0,58 kg.

La surface consacrée à la culture de petits fruits en 2022 s’est élevée à 914 hectares selon le Rapport agricole. Elle était en hausse de 24 hectares par rapport à l’année précédente (+2,7 %). Les fraises sont clairement en tête avec 528 hectares (58 %). Si la surface de mûres a accusé un léger recul, celle des fraises, cassis, myrtilles, framboises et groseilles a au contraire augmenté.

Des raisins sains et concentrés ... … sont le fruit d’un travail intense accompli chaque année par le vigneron. Suivant le système cultural, il représente entre 400 et 100 Moh. Outre la vendange manuelle, la tâche qui occasionne le plus de travail est la taille annuelle. L’effeuillage des vignes avant la floraison est couramment pratiqué en viticulture, car il permet de réduire la pression des maladies fongiques. Une étude d’Agroscope montre que l’effeuillage mécanique réduit certes le temps de travail, mais n’est pas sans risques.

Des vendanges et une production de vin couronnées de succès sont l’un des plus gros défis des cultures spéciales.

La surface viticole suisse a diminué de 142 hectares entre 2017 et 2022, marquant une baisse de 1 %. Sur la même période, la surface de cépages résistants aux maladies fongiques a augmenté de 200 hectares. En 2023, la surface viticole totale suisse s’élevait à 14 569 hectares (y compris les vignobles se trouvant sur le territoire français) et poursuit ainsi son recul (–0,3 %). Le Valais reste le premier canton viticole en superficie avec 4637 hectares, soit environ un tiers de la surface viticole suisse. En deuxième place vient le canton de Vaud, suivi de Genève. Le pinot noir est toujours le cépage le plus cultivé, devant le chasselas, puis le merlot. La part de surface de ces trois cépages est en recul. En revanche d’autres variétés ont continué de gagner en popularité. C’est en particulier le cas des cépages résistants aux champignons, dont la surface atteignait 456 hectares en 2022, soit environ 3 % de la surface viticole totale.

L’été chaud et sec de 2023 a été favorable à la vigne. Il a également facilité la lutte contre les maladies et la maturation

Tableau 2: consommation de vin en Suisse

du raisin. Les mesures d’entretien du sol jouent un rôle de plus en plus important dans le contexte du changement climatique et d’une viticulture durable. Bien que la consommation de vin soit en baisse, la part de marché des vins

suisses a progressé de 1,6 % pour atteindre 38,6 % en 2023. La consommation totale de vin a affiché un recul de 1,3 million de litres par rapport à l’année précédente. Le tableau 2 donne des précisions sur la consommation de vin.

Source: L’année viticole 2023. Statistiques vitivinicoles

Tableau 3: surfaces de cultures de petits fruits de 2013 à 2023 en hectares

Source: Fruits suisses, 4/2023

Les cultures maraîchères constituent le deuxième secteur de l’agriculture suisse.

Eviter la dérive dans les vignes

Les produits phytosanitaires protègent les plantes cultivées. Ils traitent précisément les adventices et les organismes nuisibles. Mais s’ils n’atteignent pas leur cible ou se déversent dans les eaux, ils représentent un danger pour l’homme, les animaux et l’environnement.

Ruedi Hunger

Le terme «dérive» désigne la dispersion non souhaitée de produits phytosanitaires lors de leur pulvérisation. Cette dispersion peut nuire aux utilisateurs, aux passants, à l’environnement, aux cultures voisines et aux habitants des environs, raison pour laquelle des mesures doivent être prises. La prévention de la dérive figure en tête de liste de la protection chimique des vignes, ainsi que de celle de toutes les autres surfaces culti -

vées. Les facteurs suivants présentent un risque de dérive:

• Proximité de zones sensibles. Respecter les règles de distance et bien lire la notice d’utilisation du produit phytosanitaire.

• Force et direction du vent. Utiliser des techniques réduisant la dérive et choisir les moments propices de la journée.

• Température et humidité de l’air. Des températures élevées et une faible humidité de l’air augmentent les risques.

Aide en ligne pour évaluer la dérive

L’outil de gestion publié en ligne sur le site www.topps-drift.org/?LANG=FR aide les utilisateurs et les conseillers à évaluer les risques de dérive. Les mesures adéquates à prendre peuvent être obtenues en quelques clics.

Le débit maximal d’air des turbodiffuseurs et autres systèmes d’atomisation à flux d’air ne doit pas excéder 20 000 m³/h. Photo: Berthoud

Choisir des périodes de la journée où les conditions sont favorables et utiliser une technique limitant la dérive.

• Veiller à la végétation à l’intérieur et en bordure du champ. Respecter les recommandations de réduction de la dérive lors de l’application et utiliser un équipement approprié.

• Application non appropriée. Ne pas utiliser des outils défectueux ou inadéquats. Régler et entretenir correctement les pulvérisateurs.

Evaluer les risques de dérive

L’évaluation des risques de dérive implique en premier lieu de connaître les zones sensibles des parcelles à traiter, par exemple la proximité de cours d’eau ou de zones d’infiltration. Il en va de même pour les cultures sensibles et les surfaces écologiques avoisinantes. Les conditions météorologiques jouent un rôle essentiel. Il faut notamment tenir compte de la direction et de la vitesse du vent, ainsi que de la température et de l’humidité de l’air.

« Un gramme de produit phytosanitaire peut contaminer un ruisseau de 1 mètre de large et de 1 mètre de profondeur sur une longueur de 10 km. Il s’agit d’éviter absolument ce ‹scénario catastrophe›. »

Par ailleurs, l’état du champ et de la culture doit être considéré (hauteur et densité du peuplement, proportion de sol non cultivé, humidité du sol).

Minimiser les risques de dérive

Les produits phytosanitaires peuvent être appliqués à proximité des zones sensibles seulement si les conditions suivantes sont remplies:

• Le vent ne souffle pas en direction des zones sensibles.

• La vitesse du vent est inférieure à 3 m/s si possible (jamais supérieure à 5 m/s).

• La température est inférieure à 25 degrés lors de l’application.

• L’humidité de l’air est supérieure à 50 %.

Le diamètre des gouttelettes

La taille correcte des gouttelettes constitue un facteur décisif pour la réduction de la dérive. Les gouttelettes fines peuvent bien sûr couvrir une plus grande surface cible, mais favorisent considérablement la dérive. Par exemple, des gouttelettes d’un diamètre de 20 microns sont transportées par un vent de 3 m/s jusqu’à une distance de 125 mètres.

En outre, les gouttelettes fines ne pénètrent généralement que très peu dans les plantes. La proportion de gouttelettes fines peut diminuer fortement en fonction du choix des buses. La dérive peut être réduite jusqu’à 90 % si l’on remplace les buses à jet plat conventionnelles par des buses à jet plat à injection d’air. Elle peut l’être de 75 %, pour une pression de pulvérisation de 3 à 10 bar, avec des buses à jet en éventail à injec-

Les exigences SPe3

L’acronyme SPe vient du terme anglais safety precautions related to the environnement, soit «précautions à prendre pour l’environnement». Les phrases SPe sont des formulations standard liées à ces précautions. Les distances mentionnées dans les phrases SPe3 ont été fixées à 6, 20, 50 ou 100 mètres en fonction des risques liés à l’utilisation du produits phytosanitaires. La distance minimale à respecter pour les produits commercialisés sans phrase SPe3 s’élève à 3 mètres selon l’Ordonnance sur la réduction des risques liés aux produits chimiques, ou à 6 mètres, par rapport aux eaux de surface, selon les prestations écologiques requises. Consulter aussi la fiche thématique d’Agridea intitulée «Réduction de la dérive et du ruissellement des produits phytosanitaires en viticulture» sur le site www.agridea.ch.

tion d’air au lieu des buses conventionnelles de même type.

Les cultures verticales en ligne

Les trubodiffuseurs à flux tangentiel ou radial se règlent plus facilement en fonction de la forme de l’arbre ou de la vigne que les appareils axiaux traditionnels. De surcroît, ces matériels permettent souvent d’établir une distance plus faible entre la buse et la surface cible. Le volume d’application doit être déterminé selon la forme des arbres ou des ceps et au feuillage afin de minimiser les pertes. Il s’agit d’adapter le volume d’air à la densité du feuillage et de diriger le flux d’air selon la forme de l’arbre ou de la vigne à l’aide du dispositif de guidage de l’air. Les appareils équipés d’écrans ou de tunnels permettent de capter la dérive et de renvoyer le liquide de pulvérisation résiduel.

Les pollutions ponctuelles

Outre la dérive, les apports ponctuels de produits phytosanitaires constituent des vecteurs importants d’infiltration de produits phytosanitaires dans les eaux de surface. Les aires de remplissage et de lavage des pulvérisateurs comptent parmi les plus grandes sources de pollution. Il faut donc respecter scrupuleusement les exigences et les instructions relatives à ces lieux. Les infiltrations ponctuelles proviennent aussi de l’égouttage des pulvérisateurs et des parcelles sensibles au ruissellement (attention aux drainages des

Les buses doivent être orientées de telle manière que le produit phytosanitaire ne soit pas pulvérisé au-delà du rideau de feuillage. Photo: Sexauer

routes, aux regards de contrôle, etc.).

Le ruissellement et l’érosion

Les produits phytosanitaires peuvent se répandre dans les eaux de surface par ruissellement et/ou érosion. Le risque dépend entre autres de leurs propriétés et s’évalue donc dès l’octroi de l’autorisation. Si les conditions figurant sur l’étiquette ou dans la liste de ces produits l’imposent (phrases SPe3, voir encadré de la page précédente), des mesures sont à appliquer impérativement. Cela concerne les parcelles dont la pente excède 2 % et qui se trouvent à moins de 100 mètres en amont des eaux de surface. La culture doit être travaillée autant que possible dans le sens de la pente la plus faible. Lors de nouvelles plantations, on peut envisager d’aménager des terrasses.

Conclusion

Les «bonnes pratiques viticoles» impliquent que tout soit mis en œuvre afin d’éviter la dérive, le ruissellement et l’infiltration ponctuelle de produits phytosanitaires. Les traitements à proximité d’une zone à risque ne doivent s’effectuer que par vent faible ou absent. Lors de l’utilisation de ces produits, on tiendra compte de la température, de l’humidité de l’air, du sol et des feuilles, ainsi que du moment de la journée.

Source: Agridea fiche thématique d’Agridea, Réduction de la dérive et du ruissellement des produits phytosanitaires en viticulture, février 2021.

Prévention de la dérive et du ruissellement

Eviter la dérive en pulvérisant...

Eviter les infiltrations

Eviter le ruissellement

Il est impératif de doser minutieusement les produits phytosanitaires en fonction du stade phénologique.

Vitesse du vent et possibilités de traitement

Force du vent (échelle Beaufort) Vitesse (km/h)

0 < 1 km/h

1 1 à 5 km/h

2 6 à 11 km/h Possible, mais dérive élevé

3 12 à 19 km/h

4 20 à 28 km/h

A une pression appropriée.

Avec des buses adéquates et bien réglées.

Par vent absent ou faible.

Eventuel, mais peu recommandé

Inapplicable

A une distance minimale des cours d’eau et des zones à risque.

fumée s’élève à la verticale

La fumée part facilement

Le drapeau ne flotte pas

Les feuilles bougent

Le vent est ressenti sur le visage

Le drapeau flotte au vent

Les feuilles bougent constamment

La poussière se soulève

Le papier s’envole

Des branches se brisent

Attention lors du remplissage du pulvérisateur (ne rien laisser déborder!): toujours travailler avec un clapet anti-retour sur le tuyau de remplissage.

Ne pas vider les résidus de produits sur le sol (points de pénalité!).

Ne pas laisser l’eau de lavage pénétrer dans les systèmes d’eaux usées.

Ne pas utiliser de produits à risque dans les zones menacées par les inondations.

S’efforcer de ne pas polluer les eaux souterraines. Sur sols perméables, utiliser les produits soumis à des contraintes avec une prudence particulière. Adaptation de la substance active grâce à une gestion adéquate.

Facteurs influençant la dérive

Température (air et sol)

Rayonnement solaire

Pression de l’air

Humidité de l’air / précipitations

Nuages, vent

Mode d’application

Spectre de gouttelettes

Pression de travail de la buse

Vitesse de déplacement

Vitesse de l’air (pulvérisation)

Volume d’air (pulvérisation)

L’atmosphère

L’état du sol

La végétation

La quantité d’eau

L’intervention humaine

La faune

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La pulvérisation localisée ne doit pas susciter d’appréhension

La pulvérisation localisée, ou «spot spraying», est une méthode d’application ponctuelle de produits phytosanitaires. Condition préalable: il faut que les adventices et/ou les plantes utiles soient identifiées. Les herbicides sont appliqués de façon ciblée sur les herbes à éliminer. Le principe peut être inversé, en identifiant la plante utile et en la traitant individuellement avec un fongicide ou un insecticide.

Ruedi Hunger

La protection des plantes est complexe. L’application de produits phytosanitaires (PPS) sur l’intégralité d’une surface à l’aide d’un pulvérisateur est une technique éprouvée. Pour une pulvérisation d’une parcelle complète, il est relativement aisé aussi bien de calculer la quantité de produits que le volume de bouillie nécessaire en fonction de l’étendue à traiter. Cette simplicité s’accompagne d’inconvénients majeurs. L’un des principaux d’entre eux survient lorsqu’on traite une surface complète à un stade précoce de la culture: une grande partie des produits phytosani -

taires se retrouve sur le sol. Par conséquent, de nombreux fongicides et insecticides appliqués à la surface du sol n’ont guère d’effet protecteur. Les insecticides systémiques, en particulier, sont absorbés par les feuilles lors de l’application puis sont diffusés à l’intérieur de la plante. Les ravageurs, à l’exemple des pucerons, ingèrent la matière active par l’intermédiaire de la sève et sont neutralisés de cette façon. La part de matière active qui parvient sur le sol n’exerce évidemment aucun effet protecteur sur la plante cultivée; elle peut, en revanche, souiller l’envi -

ronnement. La lutte contre les parasites mobiles comme les altises est un exemple inverse. Lorsqu’on traite l’intégralité d’une surface, les ravageurs qui se trouvent sur le sol ou ceux qui fuient pendant le traitement sont directement atteints et sont, de la sorte, exposés à une plus forte dose de matière active qu’avec une pulvérisation localisée.

Employer les produits phytosanitaires de manière ciblée

La tendance se poursuit, qui veut que des autorisations pour des produits phytosa -

Le «Prototype I» sarcle les adventices sur et entre les lignes, tout en appliquant insecticides et/ou fongicides. Photo: Steketee

nitaires échoient sans être renouvelées. En outre, des restrictions d’utilisation touchent de plus en plus de produits restants. Il convient donc toujours davantage d’employer de manière ciblée les produits ou les matières actives restants, et de minimiser ainsi les effets négatifs sur l’environnement. Dit autrement: une utilisation ciblée implique qu’un PPS soit appliqué à l’endroit où il peut déployer ses effets.

Comme nous l’avons mentionné, la quantité de produit à appliquer par unité de surface est assez facile à calculer lorsqu’on traite une superficie entière. Il faut un peu plus d’effort pour déterminer le volume nécessaire à une pulvérisation ponctuelle localisée, parce qu’en plus de la taille de la surface à traiter, le diamètre des plantes et la densité du peuplement jouent aussi un rôle. Le cas échéant, il faut régler la vitesse d’avancement, les buses et la pression de pulvérisation.

Contexte

du projet

Dans le cadre du projet «Protection phytosanitaire durable et ménageant les ressources en culture maraîchère avec des robots de traitement guidés par caméra», la machine automatique à biner les légumes «IC­Weeder» du Néerlandais Steketee (repris depuis par Lemken), a été équipé d’un système de pulvérisation localisée et testé sur le terrain pendant quatre saisons de culture. de 2018 à 2021. Ce projet a été soutenu par la branche (Union maraîchère suisse UMS, Centrale suisse de la culture maraîchère et des cultures spéciales CCM, Forum recherches légumes FFG), les stations de culture maraîchère des cantons de Berne et de Fribourg, Möri AG comme partenaire industriel, l’exploitation maraîchère Wyssa Gemüse et Agroscope. L’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL) était aussi partenaire du projet, qui a pu être réalisé grâce à un financement partiel par le dispositif «AgrIQnet»1)

«Prototype I»: binage et pulvérisation localisée

Equipé d’un système d’acquisition et de traitement d’images, le «Prototype I» reconnaissait et analysait les plantes cultivées et leurs lignes. Les plantes ont ainsi été traitées de manière ciblée avec des fongicides et/ou des insecticides par pulvérisation localisée («spot spraying»). Cette méthode de travail a permis de ne traiter que les plantes cultivées avec des produits phytosanitaires et de sarcler en même temps l’interligne et les espaces

Données prises en compte pour les coûts des «Prototypes I» et «II»

d’achat (CHF) (estimation)

de fonctionnement par an (h)

entre les plantes avec le robot bineur. L’économie de produits phytosanitaires a dépassé 50 %. Le prototype a été testé sur différents légumes. Les paramètres «degré de couverture», «surface foliaire» et «poids» ont été relevés pendant toute la durée de la culture. Etant donné que la surface foliaire est faible aux premiers stades phénologiques, seule une petite quantité de bouillie peut s’accrocher à la plante; on a donc essayé d’optimiser la quantité d’eau en fonction du stade de la culture. En d’autres termes, le volume de bouillie a été adapté en fonction de la surface de sol couverte par la culture. Pour cela, il faut tenir compte du diamètre des plantes et de leur densité.

«Prototype II»: pulvérisation ciblée Afin d’examiner plus à fond la «Protection durable des cultures maraîchères par pulvérisation localisée», Steketee/Lemken a construit en 2021 un «Prototype II». Il a été mis en service en Suisse et soumis à des essais intensifs entre 2021 et 2023. Ce «Prototype II» est exclusivement conçu pour la pulvérisation localisée. Cet appareil étant donc plus léger, il autorise une vitesse de déplacement plus élevée que le modèle précédent. Grâce à quelques améliorations, certains défauts du «Prototype I» ont pu être minimisés, voire éliminés. Comme nous l’avons déjà mentionné, le volume de bouillie pour le

«spot spraying» ne dépend pas uniquement de la surface et du volume d’eau sélec tionné, mais aussi de l’effectif des plantes cultivées et de leur taille. Pour d’éviter autant que possible de générer des résidus difficilement recyclables, le volume de bouillie requis est calculé au préalable à l’aide d’un diagramme révisé (première édition pour le «Prototype I»).

Des résultats

encourageants

Le procédé de pulvérisation localisée a été optimisé ces trois dernières années. Dans des salades d’un diamètre de 11 cm, un potentiel d’économie de 87 % a pu être réalisé par rapport à une pulvérisation intégrale de fongicides et d’insecticides. Dans le céleri ­ rave (Ø 24 cm), cette économie atteignait 78 %, et 58 % dans le chou chinois (Ø 21 cm). Comparé avec un traitement en bandes, ces économies atteignent respectivement 69 %, 56 % et 34 % (à des stades de culture identiques).

Le potentiel d’économie dépend de la densité de plantation, de la taille des plantes, de l’uniformité de la culture mais aussi du réglage de l’appareil.

Le «Prototype II» a permis d’atteindre des objectifs jusqu’ici inaccessibles, par exemple en ne traitant pas l’ensemble de la plante de céleri­rave, l’organisme ciblé se trouvant au cœur du légume. Seule cette partie du végétal a été traitée. A l’inverse, sur le chou chinois la largeur de trai­

tement a été agrandie de 4 cm pour déborder de la plante cultivée et assurer un traitement efficace des ravageurs mobiles.

Des exigences plus élevées

Les spécialistes concluent que la pulvérisation localisée fonctionne dans les cultures maraîchères en lignes de plein champ. Cette technique est exigeante, car elle requiert des connaissances pointues sur les maladies et les ravageurs ainsi que sur les propriétés de la matière active. De surcroît, la pulvérisation localisée reste actuellement encore moins efficace que le traitement par rampe classique. L’attitude critique de la société vis-à-vis des produits phytos implique néanmoins que les exploitations se familiarisent avec des techniques plus respectueuses de l’environnement.

Conséquence sur les coûts

Le «Prototype I» tiré par un tracteur élimine mécaniquement les mauvaises herbes dans et entre les rangs tout en traitant la culture de manière ciblée avec un fongicide ou un insecticide. La vitesse d’avancement était de 1,5 km/h et le débit de chantier d’environ 0,21 ha/h. Ces valeurs restent donc environ deux fois plus basses qu’avec un outil à socs qui ne bine que les interrangs. La question de savoir si ce procédé est économiquement viable comparé à ceux établis jusqu’à présent dépend de différents facteurs. En s’appuyant sur ProfiCost 2), les coûts d’un passage de bineuse et d’un sarclage manuel sont ajoutés à ceux du traitement herbicide. Avec le «Prototype I», grâce au matériel et à la technique de binage élaborés, le coût du sarclage manuel tombe.

Avec le «Prototype II», les essais à des allures de 3 à 6 km/h ont été concluants. Avec une vitesse réalisée de 4,5 km/h dans les cultures de salades, le «Prototype II» restait encore 140 CHF/ha plus cher que le procédé standard (ensemble des traitements au pulvérisateur sur l’intégralité de la surface). Pour un taux d’utilisation annuelle de 50 ha – pour le pulvérisateur autant que pour le «Prototype II» – le maraîcher doit faire face à des coûts supplémentaires de 111 à 138 CHF/ha. Ceci vaut sous condition que la pulvérisation localisée ait pu être effectuée tôt, avec une économie de produit de 87 %. Si les traitements sont effectués plus tard et que le pourcentage d’économies est inférieur, les surcoûts à l’hectare augmentent. A ce stade, il convient de mentionner que le pulvérisateur ne peut pas être entièrement remplacé par l’appareil de «spot spraying». Le «pulvé» classique continue d’être employé lorsqu’il faut traiter l’intégralité d’une surface et lorsque la culture recouvre presque entièrement le sol, ou quand les conditions météo exigent que les mesures phytosanitaires soient appliquées avec un rendement surfacique élevé.

Application ultra-ciblée avec «ARA» L’«ARA» d’Ecorobotix a déjà fait ses preuves dans la lutte contre le rumex et les chardons en grandes cultures et en cultures de plein champ. Ce «pulvé» de haute précision a été testé ou utilisé dans différentes cultures légumes depuis 2022.

Porté au tracteur, il est équipé de 156 buses espacées de 4 cm qui, à l’aide de caméras, permettent de traiter ponctuellement des plantes dans une zone de

6 × 6 cm. Cet appareil permet d’appliquer des herbicides sélectifs sur les adventices à proximité des cultures, ainsi que des herbicides non sélectifs. Pour ces derniers, il est possible de déterminer une zone de protection par rapport à la plante utile. Insecticides et fongicides peuvent être appliqués directement sur les plantes cultivées en lignes. Il est possible de définir une zone de protection autour de la plante cultivée lorsque seules les adventices doivent être traitées sur la ligne de plantation.

Le procédé d’application ultra-ciblé «ARA» d’Ecorobotix permet, selon l’entreprise, d’économiser jusqu’à 95 % de bouillie par rapport aux procédés standard actuels (pulvérisation sur l’intégralité de la surface). La largeur de travail est réglable jusqu’à 6 m et la vitesse d’avancement atteint au maximum 7,2 km/h.

Conclusion

En maraîchage, une protection phytosanitaire durable et économe va s’imposer. La pulvérisation localisée ou «spot spraying» est prédestiné pour la production de légumes. En fonction de la culture et de son stade de développement, il est possible de réduire considérablement les volumes de bouillie à appliquer. Il n’y a donc pas (ou plus) d’appréhension à avoir.

Les deux machines présentées ci- dessus diffèrent fondamentalement. Les «Prototypes I» et «II» issus de l’«IC-Weeder» du Néerlandais Steketee (construits par Lemken) ont fait l’objet de tests et d’un suivi scientifique de 2018 à 2020 et de 2021 à 2023. Le «Prototype I» est un robot de binage commercialisé depuis un certain temps, pourvu d’un système de pulvérisation localisée. Le «Prototype II» est exclusivement un appareil de pulvérisation localisée.

L’«ARA», du constructeur suisse Ecorobotix, est lui aussi dépourvu d’outils de binage mécanique. Il a fait l’objet d’un suivi scientifique pendant son développement et a récemment reçu un prix international. Avec son «ARA», Ecorobotix a choisi la voie de la culture maraîchère avec un détour par les prairies (lutte contre les rumex). L’appareil peut aujourd’hui être utilisé sur différentes espèces de légumes.

1) Réseau pour le développement de projets innovants dans le domaine agricole.

2) «ProfiCost Légumes» est un logiciel de calcul des coûts complets et des marges brutes pour plus de 90 cultures (CCM/SZG).

La largeur de travail du «Prototype II» est de 1,5 mètre (largeur d’une platebande).
Une extension à trois platebandes est à l’étude. Photo: Lemken

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Les microplastiques dans la vigne

En 2019, Agroscope et l’Empa ont publié des chiffres concrets sur la teneur en plastique des sols agricoles. Il était possible d’en déduire des recommandations sur la manière de gérer le plastique dans l’agriculture. Dans une étude similaire, des chercheurs allemands mettent en garde contre les risques liés aux microplastiques dans les vignobles.

Ruedi Hunger

Le sol contient-il du plastique? Des échantillons sont prélevés dans le vignoble.

« Les filets et les agrafes constituent les sources probables des microplastiques retrouvés dans le sol des vignobles. »

Les flux plastiques dans l’agriculture suisse ont été analysés dans le rapport d’Agroscope et de l’Empa, soit le Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche, paru en français en 2019 dans Recherche Agronomique Suisse. Tous les produits plastiques agricoles ont été pris en compte. La quantité de plastique utilisée chaque année s’élève à environ 16 000 tonnes, dont près de 160 (1 %) restent dans les sols. Selon les chercheurs, les apports de plastique provenant d’interventions intentionnelles (primaires) sont quantitativement inférieurs aux apports secondaires et répartis sur une surface sensiblement plus faible. Les spécialistes estiment que l’utilisation de plastique dans l’agriculture suisse va encore s’accroître. Les directives et les restrictions d’emploi des produits phytosanitaires inciteront à utiliser les films de paillage qui constituent une réelle alternative. Selon le rapport, les connaissances sont encore lacunaires, mais la pression pour évaluer les risques d’accumulation de plastique dans les sols augmentera à l’avenir. C’est pourquoi il faut privilégier, pour chaque utilisation, une good plasticultural practice qui reste en grande partie à définir.

La situation en viticulture

Le plastique est présent dans la viticulture sous de nombreuses formes. Les filets qui protègent les raisins des oiseaux et les agrafes utilisées pour fixer les ceps

contiennent du polyéthylène. Ils constituent dès lors des sources potentielles de microplastiques dans les sols viticoles. Une étude menée par des chercheurs de l’Université de Trèves (D) et de l’Université technique de Darmstadt (D) montre des résultats préoccupants concernant la teneur élevée en microplastiques dans les vignobles. En outre, le groupe de travail «Minéralogie et chimie du sol» de l’Université technique de Darmstadt a trouvé plus de microplastiques dans les échantillons provenant de vignobles que dans ceux d’autres sols agricoles.

La situation est-elle comparable en Suisse?

La thématique abordée dans le rapport d’Agroscope et de l’Empa est différente et se concentre sur les effets généraux de l’apport de plastique dans les surfaces agricoles et pas uniquement dans les vi -

gnobles. Toutefois, il est estimé dans l’étude que 400 tonnes de produits plastiques sont utilisées chaque année dans les vergers et les vignes (20 500 hectares) sous forme de liants en matière synthétique et de tubes protecteurs, 200 tonnes provenant d’accessoires pour l’irrigation capillaire et l’irrigation goutte à goutte, ainsi que 3000 tonnes de filets. S’y ajoutent environ 2000 tonnes de film isolant pour les serres et tunnels. Sur ces quelque 5600 tonnes de plastique, environ 30 (+/-20) s’infiltrent dans le sol. Il a été évalué que près de 9 tonnes de plastique se trouvaient dans les cultures de légumes de plein champ, et sous abri ainsi que dans les autres cultures permanentes.

Les vignobles de Moselle et de la Sarre

Des échantillons de sol ont été prélevés par des chercheurs de l’Université de

Photo: Manuel Seeger, Université de Trèves (D)

Trèves et de l’Université technique de Darmstadt dans des vignobles de Moselle et de la Sarre. L’étude ne donne pour l’instant que des informations sur la répartition des microplastiques dans les sols viticoles typiques de cette région, mais on peut supposer que la pollution est tout aussi élevée dans d’autres régions viticoles.

L’effet dans le sol

Selon les chercheurs allemands, les microplastiques présents dans le sol peuvent avoir un effet négatif sur ses fonctions (humification, etc.). Cependant, la culture de la vigne, ou même le vin, n’en pâtirait pas directement pour le moment. Un risque lié à l’érosion, à ne pas sous-estimer, existe en revanche pour les eaux. En cas de fortes précipitations, les microplastiques peuvent être charriés vers les rivières ou les lacs et être ingérés, par exemple, par les poissons. En outre, les microplastiques peuvent également se retrouver dans l’eau potable. Les chercheurs sont persuadés que pour cette raison précisément, il faut comprendre la dynamique des flux de plastiques allant vers les vignobles et en repartant.

La pollution plastique par irrigation

Le rapport susmentionné d’Agroscope et de l’Empa formule aussi des hypothèses relatives à la pollution plastique par l’eau d’irrigation. Sur une quantité totale de 144 000 000 m³ (état de l’irrigation en Suisse en 2006/2007), environ 14 %, soit 21 160 000 m³ étaient contaminés par des microplastiques. Les estimations partent du principe que l’eau des lacs et des rivières contient 7 particules de plastique par mètre cube. Les auteurs présument

L’utilisation de films comporte le risque de laisser des traces de plastique dans le sol. Photo: ldd

que tous les canaux, ruisseaux, rivières et lacs utilisés pour l’irrigation sont touchés par cette pollution plastique. Le volume d’eau mentionné de 21 160 000 m³ représente une quantité de plastique de 84 kg qui se répand chaque année sur les champs. Ils considèrent que cette quantité est non significative.

Comparaison entre la méthode conventionnelle et biologique Qu’il s’agisse de viticulture conventionnelle ou biologique, les chercheurs allemands ont été surpris par la similarité des teneurs en microplastiques, même si la diversité des plastiques trouvés est bien moins grande en production biologique. Cela peut s’expliquer par le fait que la

Recommandations pour diminuer le recours au plastique dans l’agriculture

A. Objectifs de réduction des apports secondaires

Société civile

Commerce de détail

Filière du compost et du digestat

Autorités

Exploitations agricoles

principale source de microplastiques dans les vignobles provient du vieillissement et de la décomposition des objets en plastique utilisés autrefois en viticulture. Selon les chercheurs, les produits phytosanitaires chimiques, qui peuvent également contenir des microplastiques, ne jouent probablement qu’un rôle accessoire.

Conclusion

Il est à noter que les auteurs des deux études, suisse et allemande, plaident en faveur d’un recours accru à des matériaux sans plastique pour la viticulture. Il est de la responsabilité des producteurs et des viticulteurs d’y veiller. A ce jour, l’utilisation de plastique dans la viticulture n’est pas réglementée par la loi.

• Pas d’élimination de produits plastiques persistants via la collecte des déchets biodégradables

• Pas de déchets sauvages

• Traitement responsable des invendus et technologies d’emballage facilitant les processus

• Technologie appropriée pour le traitement des déchets biodégradables

• Sensibilisation de la société civile

• Respect des dispositions légales (indication de la composition des déchets biogènes et du contenu des engrais à base de digestat et de compost)

• Bonne gestion des déchets pour éviter le trafic de produits plastiques

B. Objectifs de réduction des apports primaires

Recherche

Autorités

Industrie

Exploitations agricoles

• Développement de substituts pour les produits plastiques persistants

• Développement de produits plastiques non persistants entièrement biodégradables

• Définition de normes indicatives, notamment en ce qui concerne la dégradabilité

• Contrôle des normes

• Développement, production et vente de produits répondant aux normes légales

• Utilisation de technologies et de méthodes de culture appropriées

Avec le «Vineatrac», Henry Grosjean a trouvé une solution pour mécaniser en sécurité les traitements dans ses parcelles les plus raides. Photos: Matthieu Schubnel

Le «Vineatrac», joker du domaine viticole

Après bientôt une campagne d’utilisation du porte-outils autonome «Vineatrac» de l’entreprise suisse STEVmotion, Henry Grosjean, le propriétaire du domaine neuchâtelois des Caves du château d’Auvernier, est convaincu par les vantages de ce chenillard autonome léger et polyvalent.

Mis au point par l’entrepreneur Marc Stevenin, l’automoteur porte-outils «Vineatrac» a été développé initialement pour répondre à un besoin sur le domaine viticole de sa femme. La start-up STEVmotion qui configure l’appareil à Mathod (VD) l’avait dévoilé en 2022 au salon

Agrovina de Martigny (VS), puis présenté à l’été 2023 à la Haute école de viticulture de Changins (VD). A cette occasion, le vigneron Henry Grosjean a tout de suite vu le potentiel du «Vineatrac» et en a acquis un pour son exploitation de 27 ha, les Caves du château d’Auvernier (NE), sur les

bords du lac de Neuchâtel. «En comptant les 18 ha en tâcheronnage, nous cultivons au total 45 ha et vinifions 65 ha avec une équipe de 20 personnes», précise le dirigeant de la 15e génération de viticulteurs qui a œuvré sur ce domaine dès 1603. Depuis le 1er janvier 2024, l’exploitation bénéficie officiellement de la certification bio fédérale pour la vigne. «Pour moi, la bio ce n’est pas juste changer de traitement: une adaptation du parc machine est nécessaire», explique le responsable. Avec un nombre de traitements parfois conséquent (17 passages requis cette année), autant reconsidérer la consommation en carburant. Par ailleurs, les sols des parcelles cultivées sont assez argileux et donc sensibles au tassement. La légèreté de cet appareil (420 kg hors outil) monté sur chenilles a donc séduit l’exploitant, moins dépendant de la praticabilité des parcelles pour traiter.

Moindre risque d’accident

Mais la raison principale ayant motivé Henry Grosjean à investir dans cet équipement est la sécurité lors du fonctionnement et la moindre pénibilité du travail, au-delà de la difficulté à trouver du personnel acceptant de travailler sur des horaires non conventionnels. «Mais attention! Je ne veux pas remplacer l’humain par la machine, le facteur humain est très important», se défend-il. Large de 76 cm, l’appareil compact est particulièrement adapté au travail dans les terrasses (ou banquettes) et aux interrangs très en pente. Il peut se faufiler dans toutes les largeurs courantes d’interrang des vignobles suisses.

«Avant de l’acheter, j’ai demandé à ce

Données techniques du porte-outils «Vineatrac»

Moteur à essence Honda de 27 ch

Capacité réservoir carburant: 20 litres

Hydraulique: 4 circuits indép. et 4 DE Débit hydraulique: 30 l/min à 180 bar

Transmission: hydrostatique

Allure maximale: 5 km/h

Dimensions: long. 140 cm, larg. 76 cm

Relevage hydraulique: cat. 1

Poids: 420 kg sans outil

Guidage: double antenne GPS et correction RTK 1,5 cm

Sécurité: mécanique à cordon périphérique + LiDAR

Contrôles: télécommande longue portée

Prix: environ CHF 60 000

que l’automoteur travaille dans nos deux parcelles les plus compliquées pour un premier test qui a été concluant.» L’automoteur devrait remplacer les chenillettes dont certaines se sont déjà retournées. Le laisser opérer en autonomie est naturellement plus sécurisant notamment dans les tournières, et moins risqué lors des sulfatages.

Modulable, le porte-outils «Vineatrac» n’est à ce stade affecté qu’aux traitements, tâche la plus compliquée. «La machine pourrait en faire jusqu’à 5 ha de belles parcelles en tournant à plein régime», estime Henry Grosjean. Le traitement a lieu face par face simultanément des deux côtés d’un interrang. «La qualité de traitement est nettement supérieure à un ensemble traditionnel car plus précise, elle ne manque pas de ligne et réduit le risque de laisser un coin ou une extrémité sans traitement.»

Dès l’an prochain, l’appareil sera aussi utilisé pour éliminer l’herbe sous le rang avec les brosses déjà acquises et soulager ainsi les faucheuses à filsl Bioliner, puis à terme pour faucher l’interrang. Le cisaillage n’est pas encore proposé, mais un bras déporté pour faucher les talus dans les banquettes ferait aussi partie de ses projets d’acquisition. La machine semble en revanche un peu légère pour herser et bêcher les sols.

Garder un œil sur l’automate

Au début de chaque intervention, l’opérateur spécifie la tâche, le secteur géographique prédéfini, le parcours, le débit souhaité et le volume de la cuve. L’interface de la télécommande intègre aussi une jauge de cuve virtuelle. Le volume restant, calculé théoriquement à partir du

volume total de la cuve et de la consigne de débit paramétrée, s’avère néanmoins précis. Le système renseigne également sur la distance parcourue, la prochaine ligne à parcourir, etc.…

«Le ‹Vineatrac› est assez facile à prendre en main. Lors des premiers traitements, j’avais le nez sur les buses. Le plus gros travail c’est d’apprendre à faire confiance à la technologie, ce que j’ai réussi.» L’exploitant effectue désormais d’autres tâches à proximité, tout en gardant un œil sur l’automate. Pour cette raison, le «Vineatrac» est acheminé sur ses zones de travail dans une remorque capable d’embarquer simultanément un petit automoteur de fauche Sherpa. «Une personne expérimentée pourrait faire fonctionner deux automates simultanément, même pour le traitement», estime Henry Grosjean.

Cartographie préalable

Le porte-outils est animé par un moteur à essence avec réservoir de 20 litres pour une autonomie en carburant d’environ une demi-journée. Sa transmission hydrostatique propose deux vitesses d’avancement: lente pour les manœuvres et rapide pour se déplacer à l’allure maximale de 5 km/h. La vitesse d’avancement pour ces traitements en face à face est de 3,7 km/h, contre 5 km/h avec un tracteur viticole. L’automoteur condommr entre 5 et 10 l/ha. Il est piloté par télécommande pour les changements de parcelles, mais il effectue ensuite les tâches en autonomie.

L’installation d’une base mobile sur un socle géolocalisé dans la vigne est nécessaire, la marge d’erreur de 4,5 cm d’un guidage sans antenne étant alors réduite à 1,5 cm. La surface du domaine est

La télécommande du «Vineatrac» est ici dotée d’un écran supplémentaire affichant en temps réel les images captées par la caméra frontale embarquée optionnelle.

répartie en une trentaine de parcelles de 0,8 ha en moyenne.

L’entrepreneur Marc Stevenin a d’abord cartographié huit hectares de parcelles et enregistré les parcours des rangées paires et impaires avec deux programmes. Il a ensuite testé puis validé ces parcours et chaque manœuvre en tournière au cours des deux premiers passages. Il fallut en outre apprendre les tours particuliers (présence de canalisations, d’obstacles…) à l’automate.

«Il faudrait idéalement que je puisse cartographier mes parcelles moi-même, car la limitation du nombre de vignes programmées est un inconvénient.»: Henry Grosjean serait-il néanmoins prêt à acquérir un deuxième «Vineatrac»? «Si les premières bonnes impressions sont confirmées, on achètera une deuxième machine. On ne peut pas se permettre de négliger la qualité des traitements.» Le coût de l’engin avoisine 60 000 francs avec ses deux outils, hors programmation. Quelle serait la surface minimale nécessaire pour s’offrir ce type d’équipement?

Guidé par deux antennes GPS avec correction RTK, le «Vineatrac» se faufile aisément dans les vignes de 1,50 m d’interrang du domaine.
«Le plus gros travail initial est d’apprendre à faire confiance à la technologie», estime Henry Grosjean à propos de son automoteur.

Le «6M125» est le plus grand tracteur à châssis court de la gamme «6M». Il se caractérise par son court empattement. Sur cette photo, il est associé à un chargeur frontal «603R».

Un assortiment étoffé

John Deere relance sa gamme de tracteurs «6M» et l’élargit à 17 modèles, tout en proposant, de surcroît, un vaste éventail d’options. Technique Agricole Suisse a eu l’occasion d’examiner de plus près le modèle «6M125».

Roman Engeler

La gamme de tracteurs «6M» produite à Mannheim, en Allemagne, est l’une de celles qui rencontrent le plus de succès chez John Deere. Le «6120M» a été le modèle de tracteurs le plus vendu en Europe ces dernières années. La gamme est maintenant rééditée et comprend désormais 17 modèles. Technique Agricole Suisse a eu la possibilité de sou -

mettre quelques modèles, principalement le «6M125», à des tests de conduite intensifs sur le domaine d’Unterbessenbach, près de Francfort-sur-Main (D).

La gamme «6M» comporte maintenant sept modèles 4-cylindres dont la puissance nominale s’échelonne de 95 à 150 chevaux ainsi que dix 6-cylindres de 145 à 250 chevaux. Leurs puissances

maximales sont plus élevées de 10 à 25 chevaux. Et elle augmente encore de 5 à 15 chevaux supplémentaires avec le boost, nommé «Intelligent Power Management» ou «IPM» par John Deere.

Apparence rafraîchie

De l’extérieur, le nouveau capot moteur se distingue par son léger renfoncement

Photo: Lukas Weninger

central en partie supérieure. La dénomination de ces tracteurs commence par le préfixe «6M» suivi du nombre correspondant à la puissance nominale en chevaux, soit «125» pour le «6M125». Les commandes externes placées sur les ailes ont également été redessinées, mais les fonctions à disposition restent inchangées.

Sur le «6M125», le moteur à quatre cylindres de 4,5 litres affiche une puissance nominale de 125 chevaux et une puissance maximale de 138 chevaux. Elle atteint même 150 chevaux avec l’«IPM», mentionné plus haut, pour les travaux de transport et à la prise de force. Le couple maximal est de 585 Nm.

Parmi les options figurent un ventilateur réversible, activé par un bouton poussoir sur la console latérale.

Le nouvel affichage

Le nouvel affichage des fonctions essentielles du tracteur est repris d’autres machines John Deere. Il se fait sur un écran intégré dans le montant avant droit et comporte un guidage par menu – un peu complexe – via le commutateur rotatif et une touche de confirmation séparée du tableau de bord latéral sur le côté droit. Cet affichage peut être complété par un ou deux écrans supplémentaires, le «G5» (10,1 pouces) et/ou le «G5-plus» (12,8 pouces). Cela se justifie lorsque l’on souhaite utiliser davantage d’outils de «smart farming» tels que le guidage par trace, l’autoguidage, la coupure de sections ou autres, pour améliorer la productivité. Autre nouveauté: l’outil «JDLink» qui équipe désormais les tracteurs «6M» offre une assistance à distance à l’utilisateur et prend en charge les mises à jour logicielles sans fil. Ainsi les véhicules sont constamment à la pointe de la technologie.

La cabine suspendue mécaniquement adopte en option un toit vitré, qui offre une visibilité idéale lors des travaux avec le chargeur frontal. Il est possible de choisir entre la «CommandArm» compacte ou la console de commandes de droite, un peu plus simple.

L’embarras du choix

Le futur propriétaire d’un tracteur «6M» se trouve confronté à un vaste choix de transmissions. Il peut opter pour la «PowrQuad» mécanique, bien connue, ou l’«AutoQuad» dotée du passage automatique des rapports sous charge et de la fonction d’embrayage au niveau du levier de vitesses. S’y ajoutent la «Com -

«See & Spray»

Chez John Deere, le matériel pour la protection des plantes fait aussi l’objet de plusieurs innovations. Construit en Europe, le pulvérisateur automoteur de la gamme «300M» va être commercialisé en deux modèles. Dans un premier temps, il ne sera toutefois proposé que dans quelques pays. Plus intéressant, l’application hyperlocalisée point-par-point «See & Spray» utilisant des caméras optiques sera proposée en Europe et pour commencer sur les pulvérisateurs traînés de la gamme «R900i». Ce «See & Spray» s’appuie sur des technologies en lien avec des caméras pour détecter les différences de couleurs dans le champ. Caméras et processeurs sont intégrés dans la rampe de l’engin. Afin de détecter instantanément les plantes vertes, une caméra couvre chaque mètre de largeur de travail. Les processeurs traitent les images, puis les buses sont activées individuellement afin de traiter de façon ciblée les adventices. Cette technologie permet, par exemple, de cibler l’application d’herbicides en identifiant et en traitant les herbes visibles avant la levée de la culture.

«See & Spray» peut aussi être utilisé en post-levée dans les cultures en ligne, ou pour assécher les adventices. Ce système a été testé sur plus de 120 000 hectares, indique le constructeur. Ces essais auraient montré une efficacité comparable à celle d’une pulvérisation intégrale de la surface, mais avec une économie d’herbicide allant jusqu’à deux tiers.

Le capot est légèrement renfoncé. La dénomination intègre désormais le nom de la gamme et le nombre correspondant à la puissance nominale en chevaux. Photos: Roman Engeler

mandQuad» comportant des fonctions automatiques supplémentaires et la technologie «AutoPowr» à variation continue. Le relevage, le chargeur frontal, jusqu’à trois distributeurs, ainsi que le changement de rapports et de direction se commandent par l’intermédiaire du joystick électronique, une fois qu’il a été activé.

La pompe hydraulique délivre 80 ou 144 l/min. Elle peut alimenter jusqu’à quatre distributeurs électriques ou mécaniques à l’arrière ainsi que trois positionnés en partie centrale. Le relevage de catégorie 2 ou 3 est en mesure de lever jusqu’à 4350 kg (5650 kg en option). Pour la prise de force, on peut choisir entre les options 540 et 1000 tr/min, ou

Une caméra est installée chaque mètre sur toute la largeur de travail.

540, 540 «Eco» et 1000, ou 540, 1000 «Eco» et 1000 tr/min.

Le châssis intégral le plus court de la gamme

Le «6M125» est monté sur le châssis intégral le plus court de la gamme. Son empattement affiche 2,4 mètres. En tournant les roues au maximum, on obtient un rayon de braquage interne de 4,35 mètres. La suspension d’essieu avant «Triple Link Suspension» est disponible sur demande.

Le constructeur annonce un poids à vide de 5,9 tonnes en configuration de base. Le poids total autorisé du «6M125» atteint 10 450 kg.

Conclusion

Avec sa gamme «6M» rénovée, John Deere offre un choix de tracteurs nettement accru et surtout des possibilités d’individualisation bien plus flexibles en matière d’équipement. En revanche, peu de choses changent sur le plan technique proprement dit. Les composants mis en œuvre sont déjà bien connus et ont fait leurs preuves. L’avenir dira si le modèle «6M125», successeur direct du «6120M», saura lui aussi s’imposer comme un «bestseller». Il y a de sérieuses chances d’y parvenir.

Les nouveaux «6M» intègreront bientôt les catalogues et les listes de prix des partenaires de distribution. Leur production démarrera en 2025.

Nouvelle gamme de moissonneuses-batteuses

John Deere a aussi uniformisé sa gamme de moissonneuses-batteuses. Les nouvelles «T5» et «T6» à secoueurs, ainsi que les machines à rotor de la série «S7» ont été adaptées au design et à la dénomination du vaisseau amiral «X9» à double rotor. La dénomination de la plus grande machine à six secoueurs, la «T6 800», intègre la référence au concept de battage (T), à la famille de modèles (6), à la classe parmi le moissonneuses-batteuses (8) ainsi qu’aux futures mises à jour de la gamme (00).

La cabine de la «X9» est déclinée dans toutes les gammes. Cet habitacle offre, entre autres, un système de surpression et une porte anti-poussière qui se referme électriquement. La machine se pilote au moyen du joystick «CommandPro». Les packs technologiques de John Deere pour l’agriculture intelligente («smart farming») sont désormais intégrés (récepteur «StarFire 7500», écran «G5Plus CommandCenter» et connectivité «JDLink»).

La gamme «T» comprend dorénavant huit machines, dont quatre modèles «T5» à cinq secoueurs et autant de «T6» à six secoueurs. La moissonneuse-batteuse d’entrée de gamme, la «T5 400», est mue par un moteur de 6,8 litres d’une puissance maximale de 305 chevaux. Les autres machines à secoueurs sont dotées du moteur de 9 litres (JD9X), qui fournit 466 chevaux au modèle haut de gamme «T6 800».

Les trémies sont plus grandes: la contenance des «T5» peut atteindre 11 500 litres (+15%); sur la «T6», elle peut monter à 13 500 litres. Le diamètre plus élevé de la goulotte de vidange assure un débit jusqu’à 150 litres/seconde. Des options permettent de compenser des dévers jusqu’à 22%. Les moissonneuses-batteuses John Deere à un rotor se nomment maintenant «S7». Ainsi rebaptisées, elles bénéficient des mêmes mises à jour que la gamme «T»: la cabine, le design de la «X9» et des fonctions intégrées pour l’agriculture intelligente.

Le John Deere «6M125» en chiffres

Moteur : JD PowerTech (EWS), 4 cyl., 4,5 l; puissance (à 2100 tr/min, selon ECE R120) 125 ch nom., 150 ch max. avec «IPM»; couple 538 Nm

Transmissions: «PowerQuad», «AutoQuad», «CommandQuad» ou «AutoPowr»

Prises de force: 540/1000; 540/540 Eco/1000; 540/1000/1000 Eco; avant 1000

Hydraulique: 80 l/min (option 114 l/min); max. 4 distrib. arrière, 3 au centre

Relevages AR/AV: 4350 kg (5650 kg en option)/4400 kg

Dimensions: l. 2250 mm; h. 2675 mm; L. 4339 mm (valeurs min. selon pneus); empattement 2400 mm

Poids à vide/total admissible: 5900 kg/10 450 kg

Données du constructeur

Les fonctions essentielles du tracteur sont affichées sur le nouvel écran intégré dans le montant avant droit de la cabine.

Cette commande externe sur l’aile a été redessinée. Les fonctions sont restées identiques.

La «T6 700» à six secoueurs affiche 421 chevaux. Sa trémie peut contenir 13 000 litres.

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Impression / Rapport de conduite

Quatrième génération plus aboutie

Claas lance sur le marché la quatrième génération du tracteur «Arion 660 C-Matic». Technique Agricole Suisse a eu l’occasion de s’installer au volant de cette nouvelle mouture pour différentes applications.

Matthieu Schubnel

Technique Agricole Suisse a pu tester le tracteur «Arion 660 C-Matic» dans un silo couloir avec un chargeur, au transport attelé à un combiné de pressage-enrubannage ainsi que sur prairie avec une faucheuse triple. Vu de l’extérieur, cet «Arion», dénommé «G4» en interne chez Claas, ne se distingue pas de ses prédécesseurs. Il est lui aussi produit dans l’usine de tracteurs du Mans (F). Son moteur provenant toujours de Deere Power Systems délivre au maximum 185 ch. Sa puissance avec boost peut même atteindre 205 ch. Ce modèle remanié bénéficie néanmoins d’une série d’améliorations en matière de productivité, de sécurité et de confort.

Nouveau mode «Chargeur»

C’est ainsi que la transmission «C-Matic» à variation continue «EQ 220» peut désormais être pilotée avec un mode spécial «Chargeur» en plus des modes «Manuel» (conduite à la pédale), «Automatique» et «Drivestick» (au pied ou au joystick de conduite). Une fois ce nouveau mode «Chargeur» activé sur le terminal «Cebis», le comportement du tracteur s’apparente à celui d’un véhicule à transmission hydrostatique. La transmission est plus réactive. Lors des manœuvres, la rotation des roues peut ainsi être stoppée plus rapidement lors des décélérations en phase d’approche, en relâchant simplement l’accélérateur et sans même utiliser

la pédale de frein. Différents réglages peuvent être spécifiés sur le terminal tactile «Cebis», pour assurer un pilotage précision à l’approche lors de la manutention, par exemple lors du chargement de balles de fourrage. Pour un plus grand confort de conduite durant ces travaux, le sens de marche peut également être modifié avec des boutons d’inversion sur la face supérieure du joystick du chargeur. La main gauche est ainsi entièrement disponible pour se consacrer à la direction.

«Auto Droop»: la conduite assistée Parmi les nouveautés figure aussi une variante inédite du logiciel de management moteur-boîte «Auto Droop», qui com -

La quatrième génération du Claas «Arion 660 C-Matic» intègre plusieurs nouvelles fonctionnalités simplifiant la conduite, améliorant le confort de l’opérateur et la sécurité.
Photos: Matthieu Schubnel, Matthias Mumme et Aurélien Blanchard

La conduite en mode «Chargeur» s’apparente beaucoup à celle d’un véhicule à transmission hydrostatique. La transmission est plus réactive.

plète les modes de gestion moteur «Eco» et «Power» existants dans le «Cebis».

Avec l’«Auto Droop», les chauffeurs moins expérimentés peuvent mieux utiliser les possibilités de la transmission à variation continue: le tracteur gère en effet automatiquement son régime moteur. Les modes «Power» et «Eco» ont été conservés pour les applications où le chauffeur veut rester proche du couple maximum et où il a la possibilité d’optimiser sa consommation. Le système autoapprenant d’assistance à la conduite «Cemos» optimise d’ailleurs aussi bien le tracteur que les outils attelés tels qu’un déchaumeur ou une charrue. Il aide par exemple le chauffeur à déterminer un lestage et une pression des pneumatiques adéquats, à l’aide du module de contrôle de la pression des pneus «CTIC» désormais intégré.

Selon Claas, les nouveaux modes précités peuvent être intégrés sans surcoût à l’ensemble des «Arion» avec transmission à variation continue des séries «500» et «600» via une mise à jour logicielle.

Option «Auto-Stretch-Brake» inédite L’«Arion 660» dispose désormais aussi de l’option «Auto-Stretch-Brake», c’est-à-dire le frein d’étirement automatique de l’ensemble attelé pour des descentes sécurisées sur la route comme au champ. La transmission est équipée d’un capteur de couple. En descente, le couple appliqué à l’essieu arrière du tracteur est mesuré. Ce couple est comparé à celui généré par la transmission. En cas de différence, le système de management du tracteur freine la remorque en conséquence avec la ligne jaune du système

de freinage pneumatique, sans la moindre intervention du chauffeur. Ce frein d’étirement fonctionne également lorsque le régulateur de vitesse est activé, de sorte que lorsque l’ensemble attelé emprunte une route en descente, il ne se produit pas d’accélération: l’étirement de l’ensemble attelé a comme conséquence de retenir le tracteur.

Le chauffeur n’a ainsi quasi plus besoin d’utiliser les freins, en dehors des situations nécessitant un freinage d’urgence. Il suffit de régler une vitesse consigne via un bouton sur le monolevier et le tracteur conservera alors l’allure prédéfinie, quelle que soit la charge. «Plus la charge est importante, plus la remorque est retenue», explique Guido Hilderink, responsable produit tracteurs chez Claas. Cette option peut être installée en post-équipement sur les «Arion» produits à partir de 2020.

Moins de bruit en cabine

Pour le test de l’«Arion 660 C-Matic», Claas avait aussi mis à disposition une combinaison de fauche, composée d’une

Agissant sur le freinage de la remorque, la fonctionnalité «Auto-Stretch-Brake» du tracteur constitue une réelle avancée en termes de sécurité, contrôlant automatiquement l’allure dans les descentes.

L’activation de la fonction «Auto-StretchBrake» a lieu sur la console de droite à l’aide de cet interrupteur marqué d’un pictogramme à fond orange.

faucheuse frontale «Disco 3200 FC Drive» et de l’ensemble arrière «Disco 9300 C» avec conditionneurs à dents. La prise de force arrière du tracteur adopte de série les régimes de 540 et 1000 tr/ min et, en option, accède aux régimes «Eco». La prise de force avant adopte, elle, le régime de 1000 tr/min. Par ailleurs, jusqu’à 4 distributeurs sont mis à disposition à l’arrière et deux à l’avant. Le terminal Isobus en cabine a ainsi pu être pleinement utilisé pour les fonctions de repliage de la faucheuse papillon. Dans cette cabine suspendue mécaniquement sur quatre points, Claas affirme avoir pu réduire de 2,5 dB(A) le niveau sonore pour atteindre une valeur de 73 dB(A), avec la mise en place d’une centaine de pièces pour y parvenir. Lors de cette session de conduite en plein jour, les phares de travail n’ont pas été nécessaires, mais le constructeur indique avoir installé des projecteurs LED d’une intensité lumineuse accrue.

Lors de la conduite du Claas «Arion 660 C-Matic» attelé à une combinaison de fauche, le niveau sonore annoncé à 73 dB(A) était tout à fait acceptable, sur route comme au champ.

Allure de travail jusqu’à 18 km/h: le «GrindStar» utilisé ici sur chaumes de blé.

«GrindStar»: travail ultrasuperficiel

Le «GrindStar» de Saphir est un racleur rotatif qui travaille le sol et les résidus de récolte de façon ultrasuperficielle avec des rotors tournant passivement. Technique Agricole Suisse a pu utiliser la version de trois mètres de largeur sur des chaumes de blé et de colza.

Heinz Röthlisberger

Pour l’hygiène du champ, il est important que les pertes de récolte et les graines d’adventices puissent germer et lever aussi rapidement que possible après la moissone. Dans un premier temps, mieux vaut procéder à un passage superficiel. Le nouveau racleur rotatif «GrindStar» du constructeur allemand Saphir effectue un travail du sol et un déchaumage ultrasuperficiels et uniformes entre 0 et 3 cm de profondeur. Le «GrindStar», breveté, récompensé d’une médaille d’argent à la dernière Agritechnica est désormais produit en série. Il travaille avec des rotors à entraînement passif, assuré mécaniquement par le contact de ces organes avec le sol. Leur rotation est d’autant plus rapide que l’allure d’avancement est élevée. Le principe de fonctionnement du «GrindStar» était présenté à l’occasion d’une démonstration, mi-août à Schlosswil (BE). L’importateur de la machine, Lüthi Landmaschinen AG d’Affeltrangen (TG), exposait une version de

trois mètres de largeur en action dans des chaumes de blé et de colza. Un rouleau-couteaux attelé au relevage frontal du tracteur assurait la fragmentation préalable des résidus.

Sens de rotation opposés

Le «GrindStar» est construit en deux rangées. Sur la version de trois mètres, quatre rotors montés sur parallélogrammes prennent place sur chaque rangée. Les rotors de la rangée arrière travaillent en sens opposé à ceux de la rangée avant. Chaque rotor affiche un diamètre de 81 cm, un débattement de 200 mm et est équipé de sept couteaux coudés. Les couteaux émoussés peuvent être démontés en retirant des vis. Les lames n’étant en contact avec le sol que par leur face extérieure et ne s’émoussant qu’à ce niveau, il est possible de les intervertir avec les couteaux du rotor voisin. La durée de vie des couteaux est ainsi prolongée.

L’homogénéité de l’intervention superficielle est assurée par une suspension par parallélogrammes des organes. Les outils de coupe sur ressort de pression et un système de décharge spécialement conçu intégré à chaque rotor assurent un guidage horizontal et vertical appropriés des outils de travail. Ceci devrait assurer un meilleur suivi du sol en comparaison des solutions disponibles jusqu’à ce jour. La pression d’appui du rotor et de l’outil atteint environ 100 kg: elle se compose de 43 kg provenant du rotor lui-même et d’environ 57 kg générés par le ressort intégré dans le parallélogramme.

Dès 100 ch sur terrain vallonné

Le constructeur recommande une vitesse de travail de 12 à 18 km/h. Le besoin en traction pour la version de trois mètres pesant 920 kg est de 80 ch selon Saphir. La société Lüthi Landmaschinen recommande un minimum de 100 ch en région collinaire, étant donné que l’allure de tra -

Photos: Heinz Röthlisberger

vail ne doit pas être inférieure à 12 km/h, au risque sinon, de voir la qualité du travail pâtir.

Inclinaison réglable

Le «GrindStar» est livré d’usine avec une inclinaison de 8° des rotors. Selon les conditions locales, ces derniers peuvent être ajustés sur trois paliers. En plus du réglage de 8°, il est possible de les incliner à 6° pour travailler de façon ultrasuperficielle par faible végétation. Le réglage à 10° assure un travail plus intensif en présence d’une plus grande quantité de matières organiques, comme dans le cas du travail des chaumes et de résidus de maïs.

Lors de la présentation, le «GrindStar» était équipé de roues de jauge et d’une barre niveleuse devant les rotors. Celle-ci brise les chaumes en amont. Elle assure également un nivellement contraint par ressort. La herse à deux rangées répartit ensuite les chaumes de manière homogène et aplanit une dernière fois le sol.

Conclusions

Lors de l’engagement de cet outil à Schlosswil, à une allure de 16 à 18 km/h, les chaumes de blé et de colza étaient vi -

siblement bien déracinés par les couteaux rotatifs. Le travail se fait en surface mais les résidus sont incorporés à de la terre, ce qui favorise grandement leur décomposition. La profondeur d’intervention du «GrindStar» est très faible, ce qui évite l’enfouissement des graines de céréales et d’adventices et favorise leur germination. La couverture intégrale du sol par les résidus de récolte protège sa surface de la surchauffe, ce qui peut limiter du coup l’évaporation et induire une protection contre l’érosion. Le suivi du sol par les rotors est impressionnant: ils assurent une intervention régulière même à vive allure, même dans les ornières laissées par les machines précédentes.

En fonction des résidus, une combinaison avec un rouleau à couteaux à l’avant du tracteur aboutit à de meilleurs résultats. C’est un avantage surtout dans les chaumes de colza. Un deuxième passage fournit un travail encore plus efficace. Les couteaux ne tournant qu’à la surface du sol, leur usure est, selon le fabricant, inférieure à celle d’un soc de déchaumeur. Le «GrindStar», qui peut aussi s’utiliser derrière un maïs-ensilage, un maïs-grain et dans les engrais verts, est facilement réglable.

arrière travaillent en contre-rotation de ceux de la poutre avant.

Le «GrindStar 300» en chiffres

Largeur de travail: 2,99 m

Châssis: Starr, 2 rangées, 8 rotors

Nombre de couteaux: 56/7 par rotor

Vitesse de travail: 12-18 km/h

Profondeur de travail: 0 à 2 cm

Puissance requise: dès env. 60 kW/80 ch

Catégorie de relevage: cat. ll/lll

Poids: environ 920 kg

Options: roues support avant, herse arrière à 2 rangées et barre de nivellement, combi. possible avec semoir porté

Prix de la machine testée: environ CHF 30 000.– (TVA incluse)

Données du constructeur

Un outil qui a son prix

L’outil, développé en collaboration avec de nombreux partenaires avec un accompagnement de la Haute école technique de Cologne (D), n’est pas vraiment bon marché. En configuration recommandée par l’importateur lors de la démonstration, il coûte environ 30 000 francs, TVA incluse. Il existe aussi en largeur de travail de six mètres. Celui-ci est repliable hydrauliquement, dispose de 16 rotors et pèse 1820 kg.

Les rotors sont fixés aux poutres via un parallélogramme. L’entraînement est purement mécanique par contact avec le sol.

les

en

en option.

Huit rotors au total sont répartis sur 2 rangées. Ceux de la poutre
Une barre niveleuse devant
rotors brise les chaumes
amont. Des roues support sont aussi disponibles
Chaque rotor est muni de sept pièces tranchantes coudées et montées sur ressort.

La coupure de sections peut aussi s’appliquer à l’épandage de lisier en utilisant l’«Alrena Section-Control». On voit ici, au centre de l’image, une voie de passage laissée exempte de lisier par la fermeture de trois descentes. Photos: Martin

Coupure de sections pour le lisier

La coupure de sections «Alrena Section-Control» de Bomech permet d’activer ou désactiver individuellement les sorties des tuyaux. Technique Agricole Suisse en a post-équipé une rampe d’épandage à patins et l’a ensuite testée.

Martin Abderhalden*

L’agriculture de précision s’introduit également dans l’épandage du lisier afin que les fertilisants soient utilisés efficacement et appliqués avec précision. Pour les rampes d’épandage à pendillards et à patins, Bomech a développé l’«Alrena Section-Control» («ASC»), une coupure de tronçons fonctionnant avec une commande Isobus. Technique Agricole Suisse

*Martin Abderhalden est agriculteur. Il teste régulièrement des machines et des installations pour le compte de Technique Agricole Suisse.

en a post-équipé une rampe à patins de type «Speedy one» de 10,5 mètres de large.

La technologie à deux chambres

Une coupure de sections «ASC» est constituée d’une vanne pneumatique composée d’un boîtier en acier, d’enveloppe extérieure et intérieure (voir illustration p.48). Grâce à ce dispositif à deux chambres, le lisier et l’air restent toujours séparés. Ainsi, en cas de problème causé par exemple par un objet pointu dans le lisier, seul le soufflet interne est endom -

magé. Le lisier peut toujours s’écouler vers la sortie par le tuyau. Le temps de réaction est rapide et la pression peut se régler entre 4,5 et 8 bar maximum. Le montage peut se faire sur des tuyaux de 40 ou 50 mm de diamètre.

Les possibilités de post-équipement

Les vannes «ASC» ont été installées en post-équipement sur la rampe à patins déjà mentionnée. Le montage demande assurément de l’habileté manuelle. Il est théoriquement possible d’équiper toutes les sorties des tuyaux, mais c’est un peu

Abderhalden

difficile compte tenu de leur nombre (42) et du manque d’espace aux abords de la tête de distribution.

Pour notre test, les deux sorties extérieures de gauche et de droite ont été équipées d’une vanne «ASC» afin d’optimiser l’épandage de lisier sur les parcelles en pointe. En outre, trois sorties ont été équipées à la hauteur des pneus de 710 mm de la tonne à lisier et du tracteur, dans le but de permettre un jalonnage du champ ou d’éviter de salir le fourrage lorsque l’herbe est haute.

Les tuyaux étant très serrés, il est conseillé de les chauffer préalablement afin de les faire glisser plus facilement sur les embouts de valve, puis de les fixer avec une bride. Les vannes sont montées le plus près possible de la tête de distribution, ce qui n’a pas été simple pour ces 42 sorties en raison du manque de place. Les tubulures ont une paroi mince pour que le lisier s’écoule sans obstruction. Cela évite qu’il ne se fixe au raccordement sur le tuyau. Pour garantir un fonctionnement correct, il est très important d’aligner l’intérieur et l’extérieur de la vanne, afin que les ouvertures du soufflet en caoutchouc soient parfaitement ajustées.

A cet effet, une encoche est prévue sur la tubulure de la valve et une flèche in -

La commande Isobus

Bomech a développé une commande Isobus exclusive qui permet de piloter l’ensemble de la rampe avec le terminal ou au joystick, dans le tracteur. Lors de notre test de l’«ASC», cette nouveauté, conçue comme une carte-mère, a aussi été essayée; elle a permis de faire l’économie de la commande séparée nécessaire sinon pour commuter les sections et gérer la rampe («i-Control»). Mais si l’on souhaite revenir a la commande traditionnelle «i-Control», la carte-mère Isobus transfère automatiquement les commandes à l’«i-Control». Il suffit de changer les deux connecteurs de la commande sur la rampe, et le logiciel se charge ensuite du reste.

L’utilisation de la coupure de sections Bomech «ASC» via le terminal Isobus a été aisée, l’interface utilisateur étant claire et facile à comprendre. L’écran affiche la vue d’en haut de la citerne à lisier avec la rampe à patins. L’état de fonctionnement de la rampe, ainsi que l’activation du flux de lisier vers les injecteurs à patins sont indiqués. La commutation des sections est représentée au-dessous avec les différentes touches de commande. L’affichage de la largeur de distribution se trouve en haut à gauche, les éléments de commande de

la rampe à patins figurant à droite. Des touches de commande pour un projecteur et une fonction hydraulique sont déjà disponibles. Mais bien d’autres éléments se trouvent encore en arrière-plan. Dans le menu de réglage, il est possible de paramétrer directement toutes les temporisations des clapets, poussoirs et autres. Par ailleurs, il est possible de gérer jusqu’à 12 valves hydrauliques supplémentaires sur le terminal, par exemple celle qui actionne le turbo-remplisseur, le bras d’aspiration ou d’autres clapets.

Un tronçon à la fois, six départs en l’occurrence, sont réunis au niveau du collecteur avec une valve d’échappement rapide.

L’ensemble des éléments de commande et tous les boîtiers sont bien protégés.

dique le sens du flux sur la partie extérieure, afin que cette dernière puisse être orientée correctement et fixée à l’aide de la petite vis.

Des vannes pneumatiques électroniques

Le boîtier de commande comprend les vannes pneumatiques électroniques et une connexion électrique 12 volts. Il est monté le plus près possible des vannes afin de limiter au maximum la longueur des conduites d’air. Le boîtier d’alimentation d’air comprimé, connecté lors du test au réservoir du circuit pneumatique de la tonne à lisier, est aussi raccordé. L’ensemble des liaisons d’air comprimé sont équipées de raccords rapides. Cela permet de les relier rapidement conformément au schéma fourni. La pression d’alimentation est d’abord réglée à 4,5 bar au niveau de la soupape de réduction du boîtier.

Lors d’un premier essai, il est souvent arrivé que les sections extérieures ne se ferment pas complètement lorsque le lisier

Enveloppe extérieure

Enveloppe intérieure

Boîtier en acier

L’alimentation en air provient du réservoir des freins pneumatiques de la citerne à lisier.

était un peu épais. Ce défaut a été rapidement corrigé en augmentant la pression. Le câble de commande (de faible section) a été tiré jusqu’au tracteur et raccordé à l’écran tactile fourni de série. La commande est réglée et programmée d’usine selon les vœux du client.

Conclusion

Ce post-équipement s’installe facilement avec un peu d’habileté manuelle. Le test a aussi mis en évidence la grande flexibilité et convivialité du système. Les vannes se sont bien fermées même avec du lisier épais. La coupure de sections «Alrena Section-Control» peut s’installer à proximité des têtes de distribution d’autres marques. Elle permet de commander manuellement les différents tronçons de la rampe d’épandage, indépendamment les uns des autres par simple pression sur un bouton. Cela évite les chevauchements ou les lacunes. Non seulement l’efficacité est améliorée, mais l’utilisation du lisier se voit ainsi optimisée. Grâce à l’intégration complète dans le

Chambre à air

Espace intermédiaire

Lorsque la coupure de sections «ASC» est actionnée, l’espace entre le boîtier en acier (jaune) et l’enveloppe extérieure (verte) est rempli d’air comprimé (chambre à air). L’enveloppe verte est alors pressée contre l’enveloppe bleue. Celle-ci forme une paroi de séparation dans le tube intérieur grâce à un évidement et le flux de lisier est interrompu. A l’état neutre, le système n’exerce aucune pression et le passage du lisier dans le tube interne est alors libre.

système de commande Isobus de Bomech, l’utilisation est simple. Bomech proposera prochainement une commande de coupure de sections entièrement automatique via GPS. Elle communiquera directement avec le système de guidage et coupera automatiquement les tronçons.

La coupure de sections «ASC», combinée avec le dispositif Isobus de Bomech, a été testée sur le terrain sans aucun problème pendant deux mois avec environ 800 m³ de lisier. Même les lisiers contenant de la paille et les lisiers épais n’ont causé aucune perturbation. Seul le montage des tuyaux des vannes dans les tubes plus rigides dans la rangée inférieure de la tête de distribution a été un peu délicat pour des questions de place. Mais il est également envisageable de les installer à un endroit un peu plus éloigné de la tête de distribution.

La coupure de sections «ASC» pourrait être intéressante, en particulier pour un épandage par tuyaux. Son fonctionnement est simple et peut être combiné au GPS. Côté coûts, le système n’est pas donné, mais son utilisateur l’appréciera à sa juste valeur.

Brève appréciation

+ Possibilité de post-équipement quelle que soit la marque

+ Système fiable à deux chambres (fonctionne aussi avec de grandes pompes et du lisier épais)

+ Utilisation également avec la commande «i-Control» existante

– Coût d’acquisition élevé

– Mise en place des vannes complexe

Cette valve permet de régler la pression de service entre 4,5 et 8 bar.
Tube interne

A-Nr: 2180

P-Nr:

à deux pistons, double effet, axe horizontal et bain d’huile, série et type H-303-0 SG2

Doppelwirkende, liegende Ölbad-Zweikolbenpumpe, Baureihe Typ H-303-0 SG2

Kunde: Hans

Rubrik: Empfehlung

Grösse: 90

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Ensiler sans risques

La saison de l’ensilage se caractérise par un travail intensif. Avec la montée du stress et de la pression, le risque d’accidents dus à des erreurs humaines augmente.

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Les impératifs pour réaliser un ensilage efficace et sûr sont un parc de machines en parfait état, une bonne organisation et des consignes claires communiquées à toutes les personnes impliquées. Les points énumérés ci-dessous contribuent à des processus d’ensilage sans accident et sans problème.

La préparation

• Assurez-vous que tous les véhicules et machines prévus dans le processus sont en parfait état et correctement équipés, conformément à la loi sur la circulation routière. Contrôlez au préalable l’état des freins, des systèmes d’arrêt d’urgence et de l’éclairage.

• N’utilisez que des véhicules équipés d’une protection du conducteur (cabine ou arceau de sécurité) et assurez-vous que toutes les conductrices et tous les conducteurs portent la ceinture de sécurité.

• Informez le personnel sur les travaux à ef-

* Josef Amrein est conseiller en sécurité auprès du Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA), à Schöftland (AG).

fectuer, les mesures de sécurité à prendre et les risques éventuels (p. ex. topographie, conditions du sol, circulation, etc.).

• Affectez le personnel en fonction de ses compétences et de sa formation. Vérifiez que chaque intervenant peut utiliser les équipements nécessaires en toute sécurité. Faites en sorte que les apprentis ou les collaborateurs peu habitués soient instruits/accompagnés par une personne expérimentée.

• Confiez la garde des enfants à un adulte présent sur l’exploitation pendant toute la durée des travaux d’ensilage. Séparez physiquement les zones de jeu des voies de circulation utilisées durant le processus d’ensilage.

• Organisez des pauses régulièrement. Le manque d’attention et la fatigue constituent des sources d’accidents.

Sur le terrain

• Définissez les voies de circulation dans les parcelles et sur le trajet menant à l’exploitation. Soyez très attentif aux zones dangereuses telles que les sorties sans visibilité ou les routes à trafic dense. En cas de doute, choisissez l’itinéraire le plus long et le plus sûr.

• Avant d’intégrer la machine dans le processus, effectuez un arrêt de sécurité (voir encadré ci-dessous) et attendez que toutes les pièces mobiles soient immobilisées. Attention: les outils de coupe de l’ensileuse ne s’arrêtent complètement qu’après plusieurs minutes.

Sur la route

• Signalez les dangers liés aux routes souillées et faites en sorte que les salissures soient enlevées immédiatement (et non à la fin du travail).

• Assurez-vous que les installations d’éclairage et les marquages sur les véhicules et les machines soient toujours bien visibles. Si nécessaire, nettoyez-les avant de prendre la route.

Sur l’exploitation

• Contrôlez que les voies d’accès sont libres et que personne ne se trouve dans les zones de circulation et de déchargement.

• Ne basculez les bennes de transport que lorsque l’attelage se trouve sur une surface plane et stable.

• Au remplissage, ne dépassez pas la hauteur du mur du silo.

Le remplissage des silos-tours

• Travailler sur un silo-tour comporte des risques de chute. Installez des dispositifs tels que des balustrades, des protections ou des grilles pour éviter que les personnes ne tombent dans l’ouverture de remplissage. Lorsque cela n’est pas possible, un équipement de protection individuelle antichutes (EPIaC) doit être utilisé, par exemple un système de retenue ou un harnais.

• Assurez-vous que les dispositifs de protection du souffleur sont montés conformément aux instructions et que l’arceau de sécurité fonctionne correctement.

• Rappelez-vous que la concentration de CO2 augmente rapidement dès le début de l’ensilage et que des concentrations de gaz mortelles se forment en un court

Arrêt de sécurité

• Couper les sources d’alimentation

• Bloquer le véhicule pour l’empêcher de rouler

• Bloquer les commandes électroniques

• Couper le moteur

• Retirer la clé de contact

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Le processus d’ensilage doit être bien organisé et coordonné entre les différents conducteurs. Photo: Hirter & Tschanz

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Est-il permis de laisser travailler

un robot sans surveillance?

Les robots automoteurs sont autorisés, mais le fabricant doit s’assurer qu’ils répondent à des exigences de sécurité rigoureuses. En outre, la question de la responsabilité est à clarifier.

De plus en plus souvent utilisés, les robots agricoles offrent différents degrés d’automatisation. La question du titre se réfère aux robots automoteurs dotés de fonctions automatisées qui, surtout, travaillent sans intervention humaine. Ils entrent dans la catégorie des machines autonomes.

Une évaluation exhaustive des risques par le constructeur

L’opérateur est en règle générale responsable de la sécurité de l’engin qu’il manie. Ce principe ne peut cependant pas s’appliquer tel quel aux machines autonomes. Le fonctionnement hautement automatisé exige une réflexion poussée sur les questions de sécurité afin de protéger des dangers les opérateurs et les tiers.

Les exigences sont basées sur la directive 2006/42/CE relative aux machines de l’Union européenne et sur la norme internationale EN ISO 18 497 intitulée «Tracteurs et matériels agricoles – Sécurité des machines hautement automatisées». La responsabilité du respect des prescriptions de sécurité incombe au constructeur. Celui-ci doit pouvoir garantir que la machine en mode autonome détecte automatiquement les personnes ainsi que les obstacles et qu’elle réagit correctement.

Les exigences de sécurité

Lorsque les machines sont en mode autonome, les mesures de sécurité suivantes sont à respecter:

Où est-ce que le bât blesse?

Dans la rubrique «Question de lecteur», Technique Agricole Suisse traite de questions posées régulièrement au service technique de l’association à Riniken. Contact: tél. 056 462 32 00; courriel: zs@agrartechnik.ch

Une machine autonome prend en charge toutes les fonctions de sécurité, vu qu’elle travaille sans opérateur. En cas de danger, elle doit pouvoir s’arrêter automatiquement.

• Un système de surveillance contrôle qu’aucun obstacle ne se trouve dans la zone de danger avant la mise en marche du véhicule.

• La machine doit être équipée d’un système de détection qui repère et localise les personnes et les obstacles environnants.

• Dès qu’une personne entre dans la zone de danger, elle en sera avertie par une alarme visuelle ou sonore. La machine se mettra en état de sécurité.

• La machine ne peut se mouvoir qu’au sein d’une zone de travail prédéfinie.

• Qu’il soit sur place ou à distance, l’opérateur doit pouvoir arrêter ou démarrer le fonctionnement autonome au moyen de dispositifs ad hoc.

• Une surveillance appropriée sera assurée par l’opérateur sur place ou à distance.

• La sécurité ne sera pas compromise par des erreurs dues à des interruptions de connexion, un manque de fiabilité, des dysfonctionnements ou des problèmes logiciels (cyberattaques).

Bases légales et assurance

Quiconque se sert d’un automoteur s’assurera de sa conformité à la directive 2006/42/EG susmentionnée et aux autres dispositions en vigueur (notamment la

norme EN ISO 18 497). Il doit avant tout vérifier que l’interaction avec des être humains ne comporte aucun danger! Selon la législation actuelle, un exploitant est responsable des dégâts qui seraient causés par un automoteur en dehors de son domaine. Les dommages provoqués dans la cour et les champs de son exploitation par des véhicules automobiles non immatriculés sont en principe pris en charge par son assurance responsabilité civile. Il est vivement recommandé de se renseigner auprès de sa compagnie d’assurance sur la couverture d’éventuelles prétentions en responsabilité civile avant d’utiliser une machine autonome.

L’utilisation de la voie publique

L’emprunt de chemins et de routes publics est interdit aux machines fonctionnant en mode autonome. Technique Agricole Suisse a déposé une demande auprès de l’Office fédéral des routes (Ofrou) pour mener un projet pilote visant à tester le déplacement d’une parcelle à l’autre au moyen d’une télécommande.

Pour de plus amples informations, télécharger le fascicule Robotique dans les cultures sur le site du Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) pour la modique somme de 2 francs.

Photo: Naïo

Application en bandes avec un pulvérisateur classique

Horsch a mis au point avec des partenaires un système d’application en bandes avec un pulvé classique. L’une de ces machines est utilisée sur la Swiss Future Farm à Tänikon (TG).

Avec la pulvérisation en bandes, l’application de produits phytos est concentrée sur les lignes des plantations. Ce mode de traitement permet d’économiser entre 50 % et 66 % de bouillie (selon la largeur de l’interrang et la culture) par rapport à une pulvérisation sur l’intégralité d’une parcelle. Malgré ces avantages, la pulvérisation en bandes n’a, à ce jour, pas connu le succès espéré pour plusieurs raisons:

• Pulvérisation en bandes associée à une bineuse: les conditions s’accordent mal. Le binage devrait se faire de préférence par temps ensoleillé et venteux alors qu’il devrait être couvert et sans vent pour la pulvérisation.

• Force de frappe: les pulvérisateurs en bandes offrent des débits de chantier nettement inférieurs à ceux des pulvérisateurs classiques. Posséder deux pul -

vérisateurs à grande largeur de travail n’est souvent pas judicieux. En outre, les dépenses pour le contrôle des appareils s’additionnent.

Une nouvelle approche consiste donc à équiper des pulvérisateurs classiques pour le traitement en bandes. Plusieurs constructeurs ont lancé des développements dans cette direction.

Les essais de Horsch

La pulvérisation en bandes est souvent employée pour désherber avec une application d’herbicide sur le rang, associée à une intervention mécanique dans l’interligne. Mais il existe aussi des approches visant à pulvériser d’autres produits – insecticides ou fongicides – exclusivement sur le rang, au lieu de les diffuser sur l’ensemble de la surface et d’atteindre égale -

ment le sol nu, notamment dans les cultures à un stade précoce.

Les essais d’application de produits phytosanitaires en bandes avec un pulvérisateur conventionnel ont débuté chez Horsch voici environ six ans, sur des betteraves sucrières, dans le cadre du projet «OptiKult» (voir encadré). L’un des défis à relever pour ce type d’application était de faire correspondre exactement les lignes de semis avec les bandes traitées sur toute la largeur du champ. Si l’interrang entre les bandes traitées diffère de l’écartement entre rangs du semoir, le procédé ne fonctionne pas. Tous les interlignes doivent donc être absolument identiques. Mais cela fonctionne aujourd’hui sans problème avec le semis assisté par RTK. D’autre part, lors de l’application d’herbicides en bandes, l’écartement entre

Avec ce pulvérisateur porté Horsch «Leeb 1.4 CS», il est possible d’appliquer des produits phytosanitaires aussi bien en bandes que sur l’intégralité des surfaces. Photos: Roman Engeler

rangs et le nombre de lignes de cultures sous la machine entre les traces de passage jouent un rôle décisif. Ces deux critères déterminent en fin de compte quelles seront les buses actives sur la rampe du pulvérisateur. Un espacement de 50 cm entre rangs est facile à concilier avec un écartement des buses de 25 cm.

Un pulvérisateur porté Horsch «Leeb 1.4 CS» de 1400 l équipé pour la pulvérisation en bandes est en service depuis un certain temps sur la Swiss Future Farm de Tänikon (TG). Sa rampe de 21 m (avec 84 buses espacées de 25 cm) permet de générer 42 tronçons. La rampe est guidée par ultrasons, le but étant d’atteindre une hauteur d’application de 30 cm. La rampe comprend six capteurs à ultrasons qui peuvent commander indépendamment ses deux demi-rampes.

Capuchons de buses coudés

Afin d’augmenter la précision en bandes sur les cultures en lignes, Horsch propose désormais des capuchons de buses coudés qui permettent d’appliquer le produit phytosanitaire de manière encore plus ciblée sur le rang ou entre les lignes. En collaboration avec Agrotop, Horsch a réalisé pendant plus d’un an des tests approfondis sur la précision d’application et la répartition. Le constructeur a optimisé et adapté les buses qu’il emploie afin de garantir une application encore meilleure

dans le champ. De ces essais sont issus deux capuchons de buses qui permettent de réaliser, avec un pulvérisateur classique, une application en bandes avec quasi tous les écartements de rangs courants, pour une souplesse d’emploi maximale. De la sorte, on évite l’achat coûteux d’un pulvérisateur dédié et l’on peut pratiquer une protection phytosanitaire à la pointe avec le matériel existant. Les deux capuchons de buses coudés permettent de décaler la zone de pulvérisation de 5 cm de chaque côté. Le capuchon de buse standard, lui, traite la culture directement sous la buse. Ces deux accessoires sont particulièrement intéressants pour les producteurs de pommes de terre qui, sur une largeur de butte de 75 cm, souhaitent diriger deux buses à 17,5° en direction de celle-ci. Pour les betteraves sucrières, des capuchons offrant un angle de 8,75° ont été créées afin de mieux diriger la substance active sur des plantes installées en rangs espacés de 45 cm. On utilise alors un mélange de capuchons droits et de capuchons coudés à 8,75° et 17,5°.

Conclusion

Les producteurs qui renoncent aux herbicides ou qui n’en appliquent qu’en bandes, donc sur 50 % de la surface, bénéficient de contributions au système de production nouvellement introduites dans le

cm.

Projet «OptiKult»

Des outils comme les semoirs monograines capables de générer des semis géométriques, des pulvérisateurs en mesure d’être utilisés pour des applications en bandes, voire des traitements localisés ou hyperciblés, devraient pouvoir être combinés. La mise en place exacte des semences, puis une pulvérisation précise associée à un binage mécanique sur le rang sont une clé pour économiser des produits phytosanitaires dans une culture en lignes. Le projet «OptiKult» a permis d’étudier et d’évaluer la faisabilité

de ces nouvelles combinaisons de procédés dans des conditions pratiques, les économies de moyens qui peuvent effectivement être réalisées et les problèmes potentiels. Horsch a participé à ce projet «OptiKult» en collaboration avec l’institut Julius Kühn (JKI), l’Institut de recherche sur la betterave sucrière (IfZ), tous deux en Allemagne, et le spécialiste de l’électronique de mesure Hentschel. Ce projet explorait «l’optimisation des procédés de désherbage chimique-mécanique et exclusivement mécanique dans les cultures en lignes».

Deux buses différentes à enclenchement pneumatique sont montées sur la rampe. Les buses jaunes génèrent un cône de 40°, les bleues un cône de 120°.

Un capuchon de buse spécial coudé à 8,75° monté sur la rampe de traitement. Il sert à appliquer en bandes la bouillie dans des cultures sur buttes.

cadre de la mise en œuvre de l’initiative parlementaire 19.475 «Réduire le risque de l’utilisation de pesticides», remplaçant les contributions à l’efficience des ressources.

Avec ces contributions, les premiers résultats obtenus sur la Swiss Future Farm* montrent que les variantes combinant moins d’herbicide et un travail du sol en douceur qu’offre le semis en bandes (striptill) présentent un «niveau très satisfaisant» de marge brute à 4074 CHF/ha.

Les recettes se basent sur le prix payé pour les betteraves sucrières, en tenant compte du tonnage, de la tare-terre, de la teneur en sucre et du rendement selon l’analyse de laboratoire après livraison à la sucrerie. Les coûts du procédé incluent les machines, la main-d’œuvre et les intrants. L’essai montre que le résultat est d’un niveau comparable pour toutes les variantes; un avantage significatif apparaît pour le travail du sol réduit (moins de travail, de carburant, d’usure) et la pulvérisation en bandes (moins 50 % d’herbicides).

L’essai a été répété cette année pour consolider les résultats.

* Rapport annuel 2023 de la Swiss Future Farm, www.swissfuturefarm.ch

Schéma d’une possibilité d’application en bandes avec des capuchons de buses coudés sur une culture de pommes de terre plantées sur buttes de 75

Du soleil en conserve

L’énergie solaire peut être concentrée, ce qui permet de réaliser des températures très élevées. Certaines régions ensoleillées accueillent des centrales thermodynamiques où les rayons du soleil sont captés à l’aide de miroirs.

Le solaire est à l’évidence une forme d’énergie intermittente: les centrales photovoltaïques sont tributaires de l’ensoleillement. Ce printemps, le soleil a surtout «brillé» par son absence. Une poignée de spécialistes allemands, espagnols et suisses, réunis au sein du consortium Newcline (voir encadré), ont réfléchi à l’avenir des centrales solaires thermodynamiques ou CSP, acronyme du terme anglais concentrated solar power. Ces recherches visent notamment à améliorer les technologies de stockage de l’énergie. Dans plusieurs zones ensoleillées de notre planète, des centrales CSP d’une puissance allant jusqu’à 700 MW sont en construction.

L’énergie solaire concentrée

Dans les applications actuelles, les températures des centrales cylindro-paraboliques atteignent 300 à 400 degrés, celles des tours solaires vont jusqu’à 560 degrés. Cette chaleur extrême produit de la vapeur, qui servira à générer de l’électricité par l’intermédiaire d’un turboalternateur. C’est bien beau mais que fait-on quand le soleil ne brille pas au firmament? La solution d’un réservoir tampon rempli d’un fluide caloporteur (eau, huile thermique, sels fondus) intervient. Ce fluide chauffé à l’énergie solaire permet aux centrales CSP de continuer à produire du courant électrique sans recours aux rayons du soleil. De telles centrales assurent la production d’électricité jour et nuit. Elles sont découplées de l’ensoleill -

Le projet Newcline

Font partie du projet Newcline, le Centre allemand pour l’aéronautique et l’aérospatiale (D), la société d’ingénierie Empresarios Agrupados (E), l’entreprise Kraftblock (D), spécialisée dans les matériaux composites et l’Institut SPF de technologie solaire de la Haute école spécialisée de Suisse orientale (OST), à Rapperswil (SG).

ment et peuvent de la sorte assurer l’approvisionnement en charge de base*.

Un réservoir par température

Dans les systèmes à basse température, la chaleur solaire est en principe accumulée dans des réservoirs d’eau. Toutefois, lorsque la température augmente, des pressions plus élevées sont nécessaires pour empêcher l’eau de bouillir. Les tuyauteries en acier et réservoirs nécessaires entraînent d’importants surcoûts, au risque de compromettre la rentabilité de l’installation. Sur les centrales CSP, on utilise de préférence d’autres matériaux pour le transfert et le stockage de la chaleur, notamment du sel fondu dans un système à deux réservoirs.

Lorsque le soleil brille, l’énergie solaire sert simultanément à alimenter le turboalternateur pour la production d’électricité et à reconstituer des réserves de chaleur. Pour ce faire, l’énergie excédentaire est accumulée en chauffant du sel fondu provenant d’un réservoir dit «froid» et en le pompant ensuite dans un réservoir dit «chaud». Pendant la nuit, le sel fondu chaud est utilisé pour produire de l’électricité. Une fois refroidi, le sel fondu est à son tour pompé dans le réser-

voir «froid». De grands systèmes d’accumulation fonctionnant selon le principe à deux réservoirs sont déjà exploités commercialement dans des parcs solaires aux Emirats arabes unis et dans d’autres pays. Ces réservoirs de taille impressionnante ont par exemple un diamètre de 40 mètres et une hauteur sensiblement supérieure à 10 mètres.

Un seul réservoir pour deux températures

Les spécialistes européens du projet Newcline se sont fixés pour objectif d’améliorer le système à deux réservoirs des centrales CSP. Ils partent de l’idée de stocker le sel fondu chaud et le sel refroidi dans un réservoir unique sans les mélanger. Le sel fondu chaud flotte à la surface en raison de sa densité sensiblement inférieure. Des charges à différentes températures, séparées par une couche barrière (thermocline), peuvent donc coexister dans un réservoir unique pendant des heures, quasiment sans se mélanger.

Réduire le sel fondu

Les scientifiques ont ensuite planché sur la manière de limiter la consommation des coûteux sels fondus en introduisant un

Un projet étudie la possibilité de stocker le sel fondu porté à 560 degrés (rouge) et celui refroidi à 290 degrés (bleu) dans un réservoir unique, et non dans deux contenants comme c’est le cas actuellement. Photo: DLR

matériau solide plus économique dans le réservoir. Les matériaux qui conviennent sont en mesure d’absorber rapidement les calories du sel fondu sans être attaqués chimiquement par lui, notamment grâce à une grande surface d’échange. La céramique et les scories de haut-fourneau solides ont donné les résultats les plus concluants.

Lors d’essais antérieurs, le réservoir avait été rempli de basalte en vrac. Mais celui-ci a provoqué un affaissement indésirable lors de variations de températures. Pour pallier ce risque, les chercheurs ont utilisé des matériaux moulés, en l’occurrence des briques empilables, avec, comme fluide caloporteur, du sel solaire fondu composé à 60 % de nitrate de sodium et à 40 % de nitrate de potassium. Les spécialistes considèrent que les accumulateurs à réservoir unique, remplis de matériaux appropriés et placés dans des paniers pourraient remplacer les systèmes à un réservoir par température. Ces conclusions sont encore à approfondir et à compléter par des essais à plus long terme.

Une option prometteuse

L’Institut SPF de technique solaire de la Haute école spécialisée de la Suisse orientale (OST), à Rapperswil (SG), apporte une contribution décisive au projet Newcline. Il suivra l’évolution du système d’accumulation afin d’en déterminer les facteurs d’influence. Par ailleurs, des modèles de simulation seront créés pour comprendre et améliorer l’intégration des futurs systèmes d’accumulation dans les centrales CSP.

Dans leurs simulations, les chercheurs de l’OST ont pris en compte d’autres types de réservoirs d’accumulation, par exemple en utilisant des matériaux à changement de phase (MCP) en complément des briques. Grâce à leurs propriétés physiques, les MCP empêchent ou retardent les évolutions de température indésirables aux entrées et sorties du réservoir. Par ailleurs, ces chercheurs tablent sur une baisse de près de 20 % du prix des accumulateurs à réservoir unique, grâce aux améliorations analysées dans le projet Newcline. D’autres études sont à mener avant de passer à la commercialisation de ce système d’accumulation.

*En production d’énergie, l’approvisionnement en charge de base désigne la puissance électrique nécessaire en permanence dans une zone de couverture donnée.

Centrale cylindro-parabolique

Plusieurs centrales cylindro-paraboliques sont déjà en exploitation commerciale. Aux Etats Unis on comptait en 2015 quatre centrales de ce type, chacune d’une puissance de 915 MW. Elles comportent des miroirs en forme d’auge d’une centaine de mètres de long, conçus pour focaliser la lumière du soleil sur un tube d’absorption. Ce tube d’absorption, dans lequel l’huile thermique caloporteuse est chauffée, assure en même temps le transport de la chaleur jusqu’à la turbine à vapeur. La capacité de transfert de chaleur de l’huile est limitée à 400 degrés. Dès lors, l’énergie solaire produite dans ce type de centrales ne peut être valorisée que par l’intermédiaire de turbines à vapeur. La vapeur d’eau peut aussi faire office de fluide caloporteur, qui supporte des températures allant jusqu’à 500 degrés.

Centrale à tour solaire

A Jülich, en Allemagne, 2153 miroirs orientables sur deux axes pour suivre le soleil ont été installés sur un terrain de 8 hectares. L’orientation de ces miroirs est telle que la lumière du soleil est dirigée vers un récepteur d’une surface de 22 m² à l’extrémité supérieure de la tour de 60 mètres de haut. Le récepteur, composé d’éléments poreux en céramique, réchauffe l’air qui le traverse à 700 degrés. Le rayonnement solaire est ainsi concentré jusqu’à 1000 fois. La chaleur peut être utilisée pour la génération de vapeur d’eau, nécessaire à la production d’électricité par l’intermédiaire d’une turbine à vapeur. En service depuis 2009, cette installation est conçue pour couvrir les besoins d’environ 400 ménages.

Des briques moulées en scories de haut-fourneau sont introduites et servent de matériau de remplissage dans un accumulateur à haute température. Photo: Kraftblock
Tour solaire équipée de récepteurs
Miroirs solaires

Sumag: Ie top des ponts roulants et des pailleuses distributrices

La Sàrl Sumag Landmaschinen-Service, à Hochdorf (LU), domine le marché européen des pailleuses distributrices sur rails, alimentées à partir de balles rondes ou rectangulaires. Les doseurs, les ponts roulants, ainsi que les aérateurs, les souffleuses et les distributeurs de foin peuvent aussi prétendre au titre de swiss made et de fabrication maison.

Le fabricant Sumag, de Hochdorf (LU), est présent sur les marchés suisse et européen des pailleuses sur rails. Celles-ci sont destinées aux stabulations libre sur plan incliné ou à logettes en litière profonde. Des balles carrées, rondes ou de produits en vrac (paille longue) les alimentent. Ces équipements sont préfabriqués en interne et adaptés aux souhaits des clients. «Outre les composants de

constructeurs réputés, nous utilisons des ébauches provenant de nos propres usines ou de fournisseurs régionaux, pour satisfaire aux critères du swiss made», insistent Hubert Wicki et Marcel Portmann, propriétaires de la Sumag Landmaschinen-Service GmbH, conjointement avec Josef Bachmann.

La machine est populaire auprès des agriculteurs. Ils l’apprécient pour son

tambour de fraisage garni de couteaux démêlant les balles, pour ses disques de paillage adaptables qui permettent différentes dispositions de paillage, ainsi que pour le chargement possible sur trois côtés et le débit télécommandable par radio. Par ailleurs, le paillage est facilité par un convoyeur latéral optionnel. Le train de roulement spécial maîtrise parfaitement courbures et pentes.

Les responsables de Sumag, Hubert Wicki et Marcel Portmann, posent à côté d’une griffe à fourrage en cours de montage. Photo: Dominik Senn

Vers un regroupement des sites?

La société Sumag Sägen und Maschinen AG existait déjà en 1940 à Wil (SG). Elle s’est établie plus tard à Hochdorf (LU) après moult péripéties. La firme Sumag actuelle est née en 2015 de la fusion de Wicki Bachmann GmbH et de Sumag LandmaschinenService GmbH, sises respectivement à Hochdorf et à Römerswil (LU). Ses propriétaires sont Hubert Wicki, Josef Bachmann, ainsi que Marcel Portmann depuis 2018. L’ancienne forge du site de Römerswil a servi à fabriquer des produits en interne

Les autres machines

Parmi les produits fabriqués par Sumag et proposés en livrée bleue figurent les célèbres ponts roulants à bras télescopique, à rotateur et à maintien de la pince en position haute. Sumac propose aussi des ponts roulants munis d’un treuil et des grues de prélèvement monopoutre faciles à utiliser dont les châssis variables et les latéraux s’adaptent à tous les bâtiments. Sumag fait valoir la qualité du swiss made en ajoutant une «composante humaine: la confiance», dixit Marcel Portmann. Il s’agit de la philosophie de l’entreprise: les 18 collaborateurs, dont deux apprentis, sont polyvalents. La majorité d’entre eux sont des mécaniciens en machines agricoles d’ascendance paysanne, mais l’équipe inclut aussi des serruriers et des

tels que les grues de prélèvement, à commercialiser des tracteurs et de petits outils agricoles, et à réaliser des travaux de serrurerie ainsi que des prestations de services. Le commerce des tracteurs a été arrêté entretemps. En revanche, la demande en petits outils et d’engins motorisés destinés à la foresterie, à la voirie ainsi qu’à des particuliers ne cesse de croître. Les propriétaires ont manifesté l’intention de fermer le site de Römerswil dans quelques années, au profit de celui de Hochdorf.

métallurgistes. Chacun peut réaliser tous les travaux. A une exception près: les ventes et l’établissement des offres sont du seul ressort de Hubert Wiki et de Marcel Portmann. Ils se rendent chez les clients pour s’enquérir du projet, prodiguer des conseils et calculer les coûts.

Les dirigeants aident au montage

Les propriétaires appliquent aussi la philosophie de la société en s’intégrant à l’équipe de monteurs chargée d’exécuter une commande. Cet état d’esprit plaît au personnel: les directeurs n’hésitent pas à enfiler un «bleu de travail». Avantages: «Nous rompons la monotonie du travail de bureau, les processus de décision sont courts et le contact avec le client est immédiat», explique Hubert Wicki.

de fraisage d’une pailleuse.

Bien des propositions d’amélioration ou de développements ultérieurs seraient issus des entretiens avec les clients et mis en œuvre par le bureau d’études de la société.

Selon Hubert Wicki, les griffes à fourrage et de transport de balles, les doseurs et les distributeurs télescopiques, les ventilateurs et les aérateurs seraient de plus en plus demandés. L’automatisation de l’agriculture exige des procédures renouvelées et les jeunes agriculteurs cherchent à remplacer les installations pilotées par un conducteur humain afin de gagner en autonomie.

Des produits «pour l’étable et la grange»

En complément de son portefeuille de produits propres, Sumag est un importateur exclusif. Il commercialise les produits utiles et durables du constructeur autrichien RMH Landtechnik. Il s’agit entre autres de racleurs sur caillebotis, chasseneiges, désileuses, pousse-fourrage, aérateurs de balles, déshumidificateurs, préchauffeurs d’air et systèmes de séchage de produits broyés.

Acteur de niche, Sumag ne craint guère d’éventuels imitateurs et peut se consacrer à ses développements, confient les responsables de l’entreprise qui sont en train d’élaborer un nouvel outil de paillage pour les logettes existantes ou à construire.

Ce robuste distributeur télescopique de foin Sumag comporte des moteurs de pivotement et d’avancement.

Un collaborateur de Sumag est en train de monter les couteaux sur les éléments du tambour
Sumag est devenu leader du marché européen après avoir développé sa propre pailleuse à guidage par rail. Photos: Sumag

Entre les Schär et Valmet, c’est une histoire de famille

Le premier tracteur Valmet «6600» arrivé en Suisse a atterri à Hornussen (AG), sur le domaine du Talackerhof, la ferme des frères Jürg et Michael Schär. Il y est resté, devenant un élément incontournable dans l’histoire de cette famille d’agriculteurs.

Dominik Senn

Technique agricole Suisse cherchait un tracteur Valmet «youngtimer» qui soit encore pleinement utilisé. Cette quête a abouti sur l’exploitation des frères Jürg et Michael Schär à Hornussen (AG). David, le fils de Michael, agriculteur lui aussi, s’est révélé être un admirateur inconditionnel de Valmet. Il collectionne depuis sa jeunesse des objets dérivés de la marque, dont une soixantaine de modèles réduits, des prospectus rares – certains en finnois –, des stylos, des pin’s, des casquettes, des logos, des porte-clés, des combinaisons de travail. Et puis de vrais tracteurs Valmet.

Deux achats simultanés

Jürg et Michael racontent avoir repris en 1990, âgés alors respectivement de 27 et

24 ans, l’exploitation de leurs parents. Elle comprenait 27 hectares de surface agricole utile (SAU), 15 vaches laitières et environ 300 porcs à l’engrais. Deux ans plus tard, deux Valmet tout neufs, un «6600» et un «6300», débarquaient au Talackerhof. Le «6600», d’un poids de 4,4 tonnes était équipé d’un relevage avant et d’une prise de force frontale; c’était le tout premier Valmet importé en Suisse avec le plus puissant (105 chevaux) moteur quatre-cylindres turbo de la gamme «Mezzo» lancée début 1991 (voir encadré). Pourquoi deux tracteurs d’un coup? «Avec leur entreprise Nomaco à Rupperswil, en Argovie, nos frères Urs et Samuel furent en 1992 les premiers importateurs Valmet de Suisse», relate Michael. «Il était évident qu’ils nous feraient un bon prix».

«Rester flexibles»

L’exploitation occupe aujourd’hui deux familles et compte 35 ha de SAU, 75 vaches laitières et un millier de porcs à l’engrais. Les Schär exploitent le Talackerhof (maïs et prairies artificielles) sans recours externe «pour rester flexibles», disent-ils. Michael s’occupe surtout de gérer le troupeau laitier; Jürg veille sur l’élevage des veaux et l’atelier; David – qui a suivi l’école de chef d’exploitation – est employé par les deux frères et gère la porcherie. Les travaux des champs sont une affaire commune aux trois hommes. Le parc de machines est pourvu en conséquence, avec des semoirs, une ensileuse automotrice, deux presses combinées, tous les outils de récolte de fourrages, des citernes à lisier de construction mai -

A Hornussen (AG), sur le domaine du Talackerhof, Jürg, David et Michael Schär (de g. à d.) posent devant leurs Valtra «T 203 Direct», «6300», «6600» et «8400» (de g. à d.). Photo: Dominik Senn

son montées sur des essieux de camion, et une grande mélangeuse à fourrage.

Quatuor finlandais

L’exploitation, sur une colline à l’extérieur du village, nécessite beaucoup de transport. En 2017, un Valmet «8400» à moteur turbo de 6,6 l, d’une puissance de 140 chevaux, datant de 1993, a rejoint la première paire de tracteurs repeints en rouge. Fin 2023, encore à l’initiative de David, un «T 203 Direct» de 195 chevaux (un modèle de 2012 avec dispositif de surpuissance) est arrivé sur le domaine pour constituer le quatuor actuel de tracteurs finlandais. Le «6600» a été des années le principal tracteur du parc. Il en est aujourd’hui le «bon à tout faire», polyvalent et fiable. Il sert à entretenir et exploiter les prairies, semer l’engrais et épandre le lisier.

«Une puissance de traction exceptionnelle»

Ce «vétéran» affiche 16 800 heures; son cadet, le «6300» de 85 chevaux, en a 14 200. Tous deux ont un point faible en commun: la trop faible capacité de refroidissement du moteur. Il a fallu remplacer leurs joints de culasse et agrandir les grilles de leurs radiateurs. Les Schär ont aussi quelques reproches à faire au passage de leurs 12 vitesses, «brutal». Ils énumèrent en revanche une longue liste d’avantages du «6600»: «fiable et maniable», selon Michael, «d’une puissance de traction incroyable», dit David, et «incroyablement facile à entretenir», remarque Jürg. David est fondamentalement impressionné par le «concept Valmet, unique», avec ce moteur placé sur l’essieu qui rend quasi inutile le recours à des contrepoids frontaux. Les faveurs du jeune agriculteur vont aussi à la suspension pneumatique de l’essieu avant, au siège «Twin Trac» pivotant à 180 degrés, à la cabine intégrée à la structure du véhicule, à l’embrayage turbo «Hi Trol» et au «Hi Shift», commande d’inverseur et de boîte de vitesses sans action de l’embrayage au pied.

Une partie de l’histoire de la famille

Malgré leurs nombres d’heures conséquents et des millésimes anciens, les quatre tracteurs sont opérationnels sans restriction. Ils ont partagé le destin du Talackerhof avec les deux familles Schär depuis leurs débuts, ils les ont accompagnés et soutenus fidèlement. Et ils sont toujours présents, partie indissociable de l’histoire de la famille Schär.

Le réservoir à carburant entre embrayage et boîte de vitesses

«Valtion Metallitehtaat», abrégé «Valmet»: c’était le nom des usines métallurgiques étatiques finlandaises. Elles ont commencé à développer et à construire des tracteurs à la fin des années 1940. Sur le modèle Valmet «33 D» de 1957, le réservoir de carburant était déjà placé dans le corps du tracteur, entre l’embrayage et la boîte de vitesses. C’est resté une caractéristique des tracteurs Valmet. En 1971, le constructeur présentait son «502», tracteur doté de la cabine la plus silencieuse au monde. En 1986, Valmet et le groupe autrichien Steyr-Daimler-Puch AG décident de coopérer pour développer une nouvelle gamme de tracteurs dans la catégorie de puissance de 90 à 140 chevaux. Cependant, cette collaboration échoue en raison de l’intervention de la Deutsche Bank, propriétaire de Steyr-Daimler-Puch AG et de Deutz. Plus tard, en 1991, la collaboration avec Steyr débouchera sur les gammes Valmet

«Mezzo» et «Mega». La première comprend les cinq modèles quatre-cylindres «6200», «6300», «6400», «6600», «6800», ainsi que le «8000» à moteur six-cylindres. Leurs puissances vont de 80 à 115 chevaux. Tous sont dotés de la transmission «Delta Powershift», associant une boîte de douze rapports avec un enclenchement sous charge. L’«Autocontrol 2.1» faisait partie de l’équipement standard, avec son contrôle de profondeur électronique (EHR), son passage de vitesses sous charge, le désengagement du blocage du différentiel au relevage de l’outil ou à l’actionnement du frein unilatéral, à l’enclenchement du 4 × 4, à l’actionnement des pédales de frein couplées. Un embrayage turbo est en option. En 1994, l’usine Valmet est intégrée au groupe Sisu. En 2001, Valmet donne naissance à la marque Valtra, qui fait partie du groupe Agco depuis 2004. Son importateur général suisse est GVS Agrar à Schaffhouse.

aux tuyaux, une des tâches principales pour le Valmet

Le Valmet «6600» attelé à l’épandeur à fumier.
L’épandage
«6600». Photos: Schär

Voyage de lecteurs en Bolivie

La Bolivie offre aux voyageurs une multitude de choses à voir et à découvrir, si bien que lâcher son appareil photo devient un vrai défi! Le peuple bolivien, très coloré, apporte des taches bigarrées dans le paysage avec ses vêtements lumineux. A forte ascendance amérindienne, il parle, outre l’espagnol, le quechua, l’aymara et d’autres langues indigènes. La Bolivie compte plus de 3500 communes. Le toit de l’Amérique du Sud se trouve en effet en grande partie à plus de 4000 mètres d’altitude. Mieux vaut prendre son temps pour s’y acclimater. Les croyances sont aussi très variées: sorcières, saints et dieux du soleil font partie du quotidien. Un guide vous fera découvrir les nombreux trésors de cette contrée dépaysante.

Le

programme de voyage

1er jour: Zurich – Santa Cruz Vol de Zurich à destination de Santa Cruz via Madrid avec Air Europa.

2e et 3e jours: Santa Cruz

Accueil et transfert vers l’hôtel. Temps libre pour se remettre du décalage horaire. L’après-midi du troisième jour, visite du domaine viticole «Landsua», à Valle Cruceños, et dégustation de vins. Retour à Santa Cruz.

4 e jour: Santa Cruz – Conception

Après le petit-déjeuner, route vers Conception, région dans laquelle plus de

300 missions ont été fondées de 1696 à 1760 par les jésuites. L’après-midi, visite d’une ferme des environs.

5e jour: Conception – San Javier

Départ et découverte en route d’un élevage de buffles. Visite d’une ferme et d’une fromagerie à San Javier.

6 e jour: San Javier – Santa Cruz

Retour de bonne heure à Santa Cruz et tour de ville.

7e jour: Santa Cruz – Sucre

Après le petit-déjeuner, visite de la «Hacienda Patiño», où différentes espèces d’abeilles locales et étrangères sont éle -

vées. Découverte d’une exploitation de grandes cultures et d’élevage. En fin d’après-midi vol intérieur vers Sucre, la capitale officielle de la Bolivie et tour de ville.

8 e jour: Sucre – Potosi

Après le petit-déjeuner, déplacement vers Potosi, ville-minière théâtre de l’extraction d’argent depuis le XVI e siècle et inscrite en 2014 au patrimoine mondial de l’Unesco. Découverte du centre de la cité et de ses riches demeures coloniales.

9 e jour: Potosi – Uyuni

Après le petit-déjeuner, visite d’une exploitation laitière inspirée du modèle suisse. Poursuite de la route vers Uyuni.

10 e jour: Uyuni

Visite d’une exploitation de quinoa.

11e jour: Uyuni

Découverte d’un superbe et immense lac salé, le Salar d’Uyuni.

12e jour: Uyuni – La Paz

Vol intérieur vers La Paz et visite d’une fromagerie associée à une école. L’aprèsmidi, visite de La Paz, qui s’étend sur près de 1000 mètres de dénivelé entre la banlieue défavorisée, plus en altitude, et la zone résidentielle aisée en contrebas.

13e jour: La Paz – Huatajata

Après le petit-déjeuner, déplacement vers Huatajata, au bord du lac Titicaca. Visite de l’éco-musée consacré à la préservation de la culture et des traditions des peuples andins; composé du jardin biologique «Altiplano» et d’un village de pêcheurs. Possibilité de rencontrer un shaman.

14 e jour: Huatajata – Isla del Sol

Route en car vers la baie de Cocotoni et excursion à bord d’un hydroptère sur le

lac Titicaca. Découverte de plusieurs sites incontournables et arrivée à l’Isla del Sol (île du Soleil), berceau de l’empire Inca. L’après-midi, randonnée facultative.

15e jour: Isla del Sol – La Paz

Matinée libre. A partir de midi, visite du «Grand l’escalier» inca et de la source sacrée. Puis déplacement à bord d’un hydroptère jusqu’au port pittoresque de Copacabana. Retour à La Paz via Huatajata.

16 e jour: La Paz – Zurich

Route vers l’aéroport et vol de retour.

17e jour: arrivée à Zurich

Les dates de voyage

1er voyage du 5 au 21 janvier 2025 2e voyage du 26 janvier au 11 février 2025 3e voyage du 9 au 25 février 2025

Les prix par personne

• en chambre double CHF 6250.–

• supplément chambre simple CHF 1150.–

Informations et inscription

L’agence Bischofberger Info-Reisen AG organise le voyage, fournit des informations et gère les inscriptions. En voici les coordonnées:

Bischofberger Info-Reisen AG

Dufourstrasse 159

8008 Zurich

info@bischofberger-reisen.ch

Tél. 044 384 93 93

Dernier délai d’inscription: 31 octobre 2024

Les prestations incluses

• les vols aller-retour pour Santa Cruz avec Air Europa en classe économique

• vols intérieurs Santa Cruz – Sucre, Uyuni – La Paz, La Paz – Santa Cruz

• quatorze nuitées dans de bons hôtels de classe moyenne

• quatorze petits-déjeuners et soupers

• six repas de midi

• toutes les entrées et visites

• voyage guidé en français pour autant que le nombre de participants soit suffisant, indiquer que vous souhaitez bénéficier d’un accompagnement francophone lors de l’inscription

Communications

Offre de cours actuelle

Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur

Les cours préparatoires à l’examen théorique des permis de conduire de cyclomoteur ou de tracteur ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie): CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres.

Dates des prochains cours:

Mercredi 25 septembre au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30

Mercredi 6 novembre au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30

Mercredi 11 décembre 2024, BBZN Hohenrain, de 13 h 15 à 17 h 30

Les cours «G40»

Les cours «G40» sont organisés par Technique Agricole Suisse sur les sites de Hohenrain, Willisau, Schüpfheim et Sursee (site www.agrartechnik.ch: Fahrkurs-G40).

Examen théorique pour le scooter ou la voiture

Préparation en ligne pour CHF 24.– (accès pour une année).

Cours de base scooter ou moto:

Ces cours sont dispensés à Büron et à Sursee. Prix du cours en trois parties: CHF 450.– pour les membres et CHF 480.– pour les non-membres.

• Les prochains cours sont prévus au printemps 2024.

Cours de théorie sur le trafic routier

Ces cours sont dispensés à Sursee. Prix: CHF 220.– pour les membres, CHF 240.– pour les non-membres.

• Les prochains cours sont prévus au printemps 2024.

Les cours n’ont lieu que si le nombre d’inscriptions est suffisant.

Informations et inscription

Sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours: auto-école de la LVLT, Sennweidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 555 90 00, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch

TG

Approvisionnement en batteries et en fournitures

Il est possible de s’approvisionner en fournitures auprès de la gérance de la section thurgovienne, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, Münchwilen, 071 966 22 43 ou 079 643 90 71. Lors de vos achats de carburants et de lubrifiants, vous pouvez vous adresser de préférence aux partenaires et aux fournisseurs qui soutiennent la section par des contributions financières. C’est le cas du MR Ostschweiz, à Wängi, de C. Tanner Söhne AG, à Frauenfeld, de Bosshard AG, à Frauenfeld, d’Agrola et Lang Energie AG, à Kreuzlingen, de LGG Handels AG, à Güttingen, ainsi qu’Osterwalder, à Saint-Gall.

Cours théoriques 2024 pour le permis M/G

Les formulaires d’inscription à l’examen théorique en vue des permis de cyclomoteur de catégorie M et de tracteur de catégorie G (jusqu’à 30 km/h) peuvent être obtenu auprès de n’importe quel poste de police. On peut aussi se les procurer à l’office de la circulation routière à Frauenfeld, Amriswil ou à Kreuzlingen, lieux de l’examen.

Prix: CHF 70.– pour les enfants de membres de la section et CHF 90.–pour les non-membres, accès à une plate-forme didactique avec questions officielles d’examens inclus (code à demander à l’ASA). Les taxes d’examen de l’office de la circulation routière seront facturées séparément. Envoyer le talon dûment rempli à VTL/Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen ou info@tvlt.ch.

Amriswil Samedi 26.10.2024 Samedi 09.11.2024 7 Friltschen Samedi 23.11.2024 Samedi 30.11.2024

FR

Journée Energie à Grangeneuve

La journée «Energie dans l’agriculture» se tiendra le jeudi 19 septembre 2024, de 9 à 17 heures à Grangeneuve, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux (FR). Au programme: plus de 30 stands pour récolter un maximum d’informations et de conseils professionnels.

Vous pourrez assister à la démonstration de matériels agricoles. Vous trouverez aussi des réponses aux questions suivantes: comment envisager la transition énergétique avec le parc de véhicules de son exploitation? Doit-on continuer à rouler au diesel tout en adoptant dans le même temps des mesures pour limiter la consommation à son minimum? Faut-il profiter de son installation photovoltaïque pour passer à une motorisation électrique partielle ou complète? Peut-on profiter de l’opportunité offerte par une installation de biogaz pour choisir un moteur au biométhane?

De plus amples informations sont disponibles en ligne sur le site internet www.grangeneuve-conseil.ch

La journée Energie a lieu le 19 septembre à Grangeneuve.

Cours et examens théoriques de permis de tracteur

Dans les cantons de Saint-Gall et d’Appenzell, l’examen en vue de l’obtention du permis de conduire des véhicules agricoles peut être passé au plus tôt, respectivement un mois et trois mois avant le 14 e anniversaire, tandis que tous les natifs de l’année 2010 (ou des années précédentes) peuvent

s’y présenter dans le canton de Glaris. Prix: CHF 70.– pour les membres; CHF 95.– pour les non-membres, CD didactique avec des questions d’examen et des fiches de travail inclus.

Renseignements et inscription: auprès du responsable du cours Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach, 071 845 12 40 ou hanspopp@bluewin.ch

Lieu 1er jour 2e jour + examen

Après-midi Mercredi après-midi

St. Peterzell, Schulhaus Sa 14.09.2024

SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA 16.10.2024

Neu St. Johann, Klostergebäude

Sa 21.09.2024

Kaltbrunn Rest. Löwen / StVA Kaltbrunn 23.10.2024

Wangs, Parkhotel

Sa 02.11.2024

Formation pour le permis F/G

Les jeunes filles et jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire, sur la voie publique, des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch.

AG

Contact : Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme) BL, BS

Contact: Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch

BE

Contact: Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch

FR

Contact: AFETA, Samuel Reinhard, Route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49

GR

Contact: Gianni Largiadèr, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch

NE

Contact: Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch

GL

Contact: Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch

SH

Contact: VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch

SO

Contact: Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch

SZ, UR

Contact: Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch

TG

Contact: VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen

VD

Contact: ASETA – Section vaudoise, Natacha Buffat, chemin des Alpes 12, 1418 Vuarrens, nat@zestsolutions.ch

ZG

Contact: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch

ZH

Contact: SVLT ZH, 058 105 98 22, Eschikon 21, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

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Suisse Romande: Jacques-Alain Pfister

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Des projets plein la tête

Le Fribourgeois de 29 ans Francis Bapst exploite avec son père, deux apprentis et un employé une quarantaine d’hectares répartis sur deux sites distants de 6 km en Sarine nord: celui de Cormagens, siège historique de la ferme familiale, et un autre à Grolley, racheté en 2009 et en cours d’agrandissement. Après un apprentissage d’agriculteur achevé en 2014, il fait ses armes en 2015 au Canada dans une ferme de cultures, puis répond à ses obligations militaires en 2016. Il complète ensuite sa formation à l’école supérieure d’agrotechnicien par un brevet fédéral et avec un travail de maîtrise sur la transformation des pommes de terre de 4 e gamme.

Compte tenu d’une activité trop limitée pour tous les membres de la famille, le jeune exploitant se lance dans les travaux agricoles avec la plantation et le sarclage, complétés depuis par l’arrachage, la fertilisation, les traitements, les semis ou encore le travail du sol sur 25 exploitations, et qui génèrent aujourd’hui environ 30% du chiffre d’affaires global. Toutes les machines utilisées en prestation servent aussi à la ferme. «Pour être au top, il faut avoir des tracteurs et machines récents.» Francis Bapst développe aussi la transformation et le stockage des tubercules à la ferme. Le site de Cormagens comprend aujourd’hui une unité de transformation de pommes de terre requérant six équivalents temps plein. Celui de Grolley abrite une zone de stockage de 2200 tonnes initiée par son père visionnaire et, depuis peu, une chaîne de réception performante, avec tri optique et calibrage précis à grande vitesse en 5 tailles, ayant nécessité 200 000 francs d’investissement. L’installation est prévue pour approvisionner les clients industriels (20 ha pour Zweifel et 20 ha pour Frigemo) ainsi que 10 ha pour la vente directe (70 à 80 clients/mois) aux collectivités, restaurants et via le point de vente, qui propose aussi les produits d’une quarantaine d’artisans.

L’agriculteur a testé des carottes en 2023 et prévoit de cultiver quelques hectares d’oignons d’automne pour mieux rentabiliser le trieur optique et la calibreuse à patates. Malgré l’assurance apportée par l’irrigation sur une bonne moitié des 50 ha de l’exploitation, Francis Bapst souhaite dynamiser et diversifier les revenus pour amortir plus facilement une mauvaise saison de pommes de terre. Il a ainsi prévu la construction d’une centrale biogaz de 200 kW à cogénération sur le site de Cormagens qui pourrait débuter cette année. Cet investissement d’un montant de 3 millions de francs est toutefois conditionné par les mises à jour attendues de la loi sur l’énergie. Autre projet en cours de finalisation: l’installation de 2800 m2 de panneaux solaires sur les deux bâtiments de Grolley avec une mise en route dès l’an prochain. «Le risque est contenu car les projets s’autofinancent», précise-t-il. Aimant défendre les intérêts de la profession et adepte de ski et de randonnée, il ne dispose pas encore d’assez de temps pour avoir des enfants aujourd’hui avec sa compagne, elle aussi agricultrice. «On verra dans cinq ans!»

Propos recueillis par Matthieu Schubnel

Les cours proposés par Technique Agricole Suisse

Technique Agricole Suisse Landtechnik Schweiz Cours de conduite «G40»

Toute personne titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours «G40» est autorisée à conduire des tracteurs et véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés comme véhicules industriels à une vitesse max. de 40 km/h, pour des courses agricoles. Le cours «G40» de Technique Agricole Suisse est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit sur le permis de conduire.

Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

Ecodrive

On peut réduire jusqu’à 30 % la consommation d’un tracteur en optimisant sa conduite et son utilisation. La diminution de la consommation de carburant permet, d’une part, de restreindre les coûts d’exploitation tout en abaissant, d’autre part, les émissions néfastes.

Objectif de la formation: Grâce aux connaissances et au savoir-faire théoriques et pratiques acquis sur la conduite économique et respectueuse de l’environnement, les participantes et les participants peuvent modifier leur mode de conduite de manière à réduire leurs coûts d’exploitation et les émissions de leurs véhicules.

Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch

Cours de pilotage de drones

Inscription: vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours sur les sites internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch

Cours de soudure

Lieu: centre de formation d’Aarberg (BE)

Ces cours s’adressent aux débutantes et débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux pratiquants confirmés souhaitant actualiser et approfondir leur savoir-faire, qu’elles ou ils soient amateurs ou professionnels.

Inscription: Technique Agricole Suisse n’organise plus ces cours elle-même et invite les personnes intéressées à consulter le programme de cours d’AM Suisse sur le site ww.amsuisse.ch

Cours agriLIFT

Cours sur les chariots élévateurs: modules de base, R1 (chariot élévateur à contrepoids), R4 (chariot télescopique) cours de 2 jours audité par la Suva et reconnu par l’OACP. Cours sur les plates-formes élévatrices: catégories 1A, 1B, 3A, 3B, cours d’un jour audité par l’ASFP et reconnu par l’OACP.

Inscription: vous trouverez les dates et lieux, les formules d’inscription et d’autres informations sur le site www.spaa.ch

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur les sites www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: +41 56 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch

Impressum

86 e année www.agrartechnik.ch

Editeur

Technique Agricole Suisse

Werner Salzmann, président et conseiller aux Etats

Dr Roman Engeler, directeur

Rédaction

Tél.: +41 56 462 32 00

Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch

Heinz Röthlisberger: heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch

Matthieu Schubnel: matthieu.schubnel@agrartechnik.ch

Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch

Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch

Abonnements et changements d’adresse

Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken (AG)

Tél.: +41 56 462 32 00, zs@agrartechnik.ch, www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication

Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél.: +41 79 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch

Annonces

Vente d’annonces en français: Simona Manoelli, tél.: +41 31 380 13 27 simona.manoellli@rubmedia.ch

Vente d’annonces en allemand: Alex Reimann, tél.: +41 79 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch

Rabais pour une parution simultanée dans Schweizer Landtechnik

Production et expédition

AVD GOLDACH AG Sulzstrasse 10-12, 9403 Goldach (SG)

Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement

Suisse: CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres Etranger: CHF 135.– (TVA exclue)

ISSN 2813-9895

Imprimé en Suisse

Imprimé en Suisse

Prochain numéro

Thème principal: «Les tracteurs»

Des moteurs à 4 cylindres plus puissants, des commandes et des affichages numériques, un meilleur confort ainsi que plusieurs variantes de propulsion: l’évolution des tracteurs est fulgurante.

L’édition 10/2024 paraîtra le 10 octobre 2024

Clôture de la rédaction: 23.09.2024

Clôture des annonces: 28.09.2024

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