novembre 2015
Technique Agricole
LE TRACTEUR – VEDETTE DU MACHINISME AGRICOLE Fabrication des tracteurs – les alliances Fiabilité des freins – différentes manières d’y arriver Technique de récolte en ligne de mire Motoriste fameux au bord du lac de Constance
Du bon travail... à découvrir en vidéo.
tracteur.claas.com
Vraiment du bon travail. Les Tracteurs CLAAS.
Nom
Kees van Dun
Coord. GPS
52°49.880 005°40.500
Pays
Pays-Bas
Exploitation Entreprise de services
Goede morgen des Pays-Bas. 500 clients, 35 collaborateurs, 31 machines automotrices, 25 tracteurs et une centaine d‘outils. Ma recette : évoluer avec les clients. Rendez-vous sur : tracteur.claas.com
Editorial • Sommaire novembre 2015 ■
■ Marché 4 8 10 12 14 16 18 20 23 28
Editorial
Actualités Bauer : spécialiste de l’arrosage et de l’épandage du lisier Mitas : échapper au dilemme Valtra : les polyvalents Horsch : traiter les problèmes à la racine Case IH : gamme de moissonneuse-batteuse « 240 » Zetor : série 6 cylindres « Cristal » Stihl : l’avenir est dans les outils sans fil Les « longliners » : concurrents et partenaires à la fois Avancées en agriculture de précision
Roger Stirnimann *
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Le magazine évolue
■ Impression 30 32
Avez-vous remarqué à quel point le
Laverda : moissonneuse-batteuse « M400 LCI » McCormick : série « X7 VT Drive »
périodique de l’ASETA Technique Agricole / Schweizer Landtechnik a changé au cours de ces derniers mois ? Par exemple, les brèves, désormais plus nombreuses, compactes et attrayantes, se trouvent dans la
■ Management 35 36
Qualité et hygiène du fourrage Systèmes d’affouragement automatiques dans la production laitière
■
En savoir plus
39 42
Recherche de moteurs au bord du lac de Constance Course aux freins pour des tracteurs plus sûrs
première partie du cahier. Les articles relatifs aux nouveautés en technique agricole paraissent plus rapidement que dans le passé, et aussi dans Technique Agricole, grâce à des processus de traduction plus courts. Notre édition en langue française a en outre augmenté son nombre de pages.
■ Sécurité 48
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En coulisses aussi, des changements sont survenus, notamment dans l’acquisition des annonces. En effet, la gestion des espaces publicitaires de la publication était auparavant confiée à un partenaire externe. Depuis septembre 2015, nous acquérons une grande partie des annonces nousmêmes. Ainsi, nous pouvons établir avec nos grands clients publiant régulièrement des publicités une
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planification annuelle qui tient compte des thèmes principaux du programme rédactionnel. A l’avenir, nous pourrons encore mieux jouer notre atout : la présence dans toute la Suisse de deux magazines de technique agricole en français et en allemand. L’ASETA et ses membres en bénéficieront aussi à long terme.
Planifier chaque coupe de bois
■ Plate-forme 46 48 50
Les robots agricoles autonomes : les valets modernes Les techniques de récolte en ligne de mire
■ SVLT 52 Nouvelles des sections 53 Conseiller national Werner Salzmann : nos félicitations 54 Impressum
* Membre du comité et président de la commission sectorielle « Information » de l’ASETA
Page de couverture Les systèmes de freinage innovants aident les conducteurs à maîtriser leur tracteur lors des situations critiques.
www.youtube.com/ agrartechnikCH
www.facebook.com/ CHLandtechnik
L’édition n° 12 paraîtra le 11 décembre 2015.
Photo : Roman Engeler
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n Actualités
Brèves ■ En collaboration avec l’italien Pininfarina, Zetor a élaboré un nouveau concept de design pour ses tracteurs. Il sera dévoilé pour la première fois au public à l’Agritechnica à Hanovre. ■ Cette année, Lely commémore les dix ans de son nettoyeur d’étable mobile « Discovery ». Plus de 9000 exemplaires sont en service dans le monde. ■ Holmer et son arracheuse intégrale 12rangs « T4-30 » a établi un nouveau record du monde en récoltant 85,6 hectares de betteraves sucrières en 24 heures. ■ BKT et McCormick se lancent dans une traversée de l’Australie en tracteur « X7 ProDrive » à transmission à variation continue chaussé de pneumatiques « Agrimax ». L’expédition de 8500 kilomètres vise à découvrir l’agriculture, des cultures et des paysages encore inconnus. ■ Des chercheurs de l’Université technique de Munich ont développé, en collaboration avec des partenaires, un accumulateur stationnaire permettant de stocker de l’électricité d’origine renouvelable. ■ Bosch s’engage intensivement dans la « mobilité propre » à longues distances et entend développer le savoir-faire correspondant, avec des systèmes de propulsion complets et des prototypes basés sur l’utilisation de piles à combustible. ■ Horsch a investi plus de 8 millions d’euros dans son « FITZentrum », bâtiment pour séminaires, séances de formation et marketing qui vient d’être inauguré. ■ Avec « Space Hops », Trelleborg inaugure la troisième partie de sa série de films d’animation en 3D destinés à transmettre des informations spécifiques à sa clientèle (www.youtube.com/trelleborgAgri).
Capteur météo avec détecteur de foudre Difficile de démontrer que des dégâts ou un incendie sont bel et bien dus à la foudre. Elle est particulièrement critique pour les réseaux électriques intelligents (Smart Grids), les générateurs photovoltaïques ou éoliens. C’est dans ces cas-là, que le nouveau capteur météo compact « WS800-UMB » de Lufft, à Fellbach, apporte une aide précieuse. Il permet de détecter avec précision la nature et l’origine géographique de ce genre de phénomènes violents. Il mesure aussi d’autres paramètres météo importants pour les installations énergétiques, les bâtiments ou les peuplements forestiers.
Des tracteurs à l’écurie
■ Speriwa, à Niederbipp (BE), devient importateur exclusif pour la Suisse des prises de force et des relevages frontaux Zuidberg. ■ green spin présente l’outil « mofato », un instrument en ligne d’agriculture de précision utilisant des images satellites, pratique et simple d’emploi. ■ En 1965, Lely lançait une faneuse à toupies avec des dents spéciales, révolutionnaires pour l’époque. Ces « dents à crochets », comme les appelle Lely, permettent de retourner l’herbe préfanée avec grand ménagement. Le constructeur explique que leur forme n’a pas changé depuis leur création et qu’elles restent le dénominateur essentiel des faneuses de type « Lotus ». Lely va fêter cet anniversaire lors de l’Agritechnica 2015 à Hanovre.
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Karl Tanner pose devant le Deutz-Fahr « 5120 C-GS », une « offre imbattable ». Photo : Roman Engeler
Le tracteur conserve au moins un lien avec l’animal : la désignation de sa puissance en chevaux. On peut donc imaginer que les Same Deutz-Fahr exposés dans les écuries de la Vianco-Arena à Brunegg (AG) n’ont pas dû se sentir trop dépaysés. Karl Tanner, directeur commercial de SDF-Suisse, était en tout cas ravi de l’affluence qu’a suscitée l’événement et de l’intérêt soulevé par le DeutzFahr « 5120 C-GS », ses 120 chevaux, ses cinq rapports enclenchables sous charge, ses freins multidisques humides sur les quatre roues. Le tout pour 59 900 francs ? Une « offre imbattable », foi de vendeur de tracteur ! On a aussi remarqué la gamme complète des Hürlimann, y compris les « Prince » exposés au complet dans leur livrée rétro.
Actualités n
Laboureurs suisses médaillés Cette année aussi, l’Association suisse des laboureurs a brillamment terminé les Championnats européen et mondial de labour. Au Championnat du monde au Danemark, Beat Sprenger, de Wintersingen (BL), a de nouveau réussi un grand coup en labour sur chaumes, gagnant la médaille d’argent juste derrière Andrew Mitchell senior.
Bronze au classement général Il s’est adjugé une belle septième place sur prairie, ce qui lui vaut le bronze au
classement général. Résultat réjouissant aussi pour Toni Stadelmann, de Roggenburg (BL), à la 13e place du général. Le Championnat d’Europe avait lieu peu avant aux Pays-Bas. L’équipe suisse en a aussi ramené de bons résultats, avec un Marco Angst, de Wil (ZH), à la cinquième place du général et un Peter Ulrich, de Neerach (ZH), au 15e rang. A la mi-octobre, les participants ont pu fêter leurs succès sur la ferme de Beat Sprenger, à Wintersingen (ZH), qui leur a organisé une réception à la hauteur de leurs performances.
Les participants suisses aux épreuves de labour : Lars Rubin (accompagnateur), Christian Rubin (juge), Toni Stadelmann, Thomas Sprenger (coach), Beat Sprenger, Marco Angst, Peter Ulrich et Walter Angst (coach). Photo : Dominik Senn
« Dernier appel »
Un automoteur pour le lisier
Bauer étend sa gamme de machines en direction des épandeurs à lisier automoteurs. Phot o : ldd
Quelques places sont encore disponi bles pour les cinq voyages exclusifs réservés aux membres de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA). Le séjour à La Réunion – « Les couleurs sont à la fête » – et à l’île Maurice – « Aux rythmes de la canne à sucre » – aura lieu aux dates suivantes : Voyage 1 : 12 - 23. 01. 2016 Voyage 2 : 19 - 30. 01. 2016 Voyage 3 : 26. 01 - 12. 02. 2016 Voyage 4 : 02 - 13. 02. 2016 Voyage 5 : 09 - 20. 02. 2016
complètes (programme détaillé) sont parues dans les éditions de septembre et d’octobre ; elles peuvent aussi être obtenues sur www.agrartechnik.ch. Le prix de ces voyages de douze Inscription : Tui Events, Friesenberg jours en pension complète démarre à strasse 75, 8036 Zurich, tél. : 044 455 5100 francs. Des informations plus 44 30, tui.events@tui.ch.
Le spécialiste allemand pour l’épandage de lisier SGT s’est surtout fait un nom avec la citerne développée pour l’automoteur Claas « Xerion ». La marque est maintenant entre les mains du groupe autrichien Bauer qui, en intégrant SGT, entend répondre à la demande croissante pour des grands épandeurs à lisier automoteurs. SGT complète le catalogue de Bauer vers le haut des gammes et s’ajoute aux marques Bauer (matériel de traitement et d’épandage de lisier), Eckart (citernes en matière synthétique et en acier) et BSA déjà bien établies. Bauer va intégrer SGT sur le site de production Eckart à Schaufling bei Deggendorf (D), pour profiter de synergies dans les citernes en matière synthétique.
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n Actualités
Programme complet
Hubacher vice-champion mondial
La traditionnelle foire d’automne de Pöttinger, à Birmenstorf (AG), a sonné le coup d’envoi de la structure de distribution réorganisée de cette suc cursale suisse. Les nombreux visiteurs de la foire d’automne de Pöttinger se sont montrés très intéressés par les rabais spéciaux progressifs d’avant-saison et de lucratives offres d’échanges qui courent encore jusqu’à la mi-novembre. Ils n’ont pas boudé non plus le domaine des outils de travail du sol. Ils étaient jusqu’à présent importés par Althaus à Ersigen (BE). Depuis la vente de cette firme, c’est la succursale suisse du constructeur autrichien qui en assure la distribution. Heinz Pöttinger, directeur de l’entreprise familiale, est venu en personne s’informer de l’évolution de cette restructuration. « Je me réjouis de voir avec quel engagement nos collaborateurs ont pris les
Heinz Pöttinger, Hansruedi Althaus, en charge des outils de travail du sol, et Hanspeter Hitz, directeur commercial de Pöttinger Suisse. Photo : Roman Engeler
choses en mains », a déclaré ce patron à Technique Agricole. Confiant, il estime que la réunion des machines de récolte et de travail du sol sous un même toit est un gage de succès. « Notre nouvelle organisation nous rapproche encore de nos clients. »
Le mécanicien sur machines agricoles Adrian Hubacher, de Zäziwil (BE), a remporté la médaille d’argent aux WorldSkills, entrant ainsi dans l’élite mondiale des pros. Lors de la remise des distinctions, à São Paulo au Brésil, le deuxième participant de l’Union Suisse du Métal (USM) était aussi à l’honneur. Serrurier-constructeur, Andreas N euenschwander, de Leuzigen (BE), a remporté le bronze dans sa spécialité. « Adrian et Andreas témoignent une fois de plus du haut niveau de la formation professionnelle en Suisse », écrit l’USM. La Suisse a ramené 13 médailles de ces cham- pionnats du monde, meilleur score des nations européennes.
Nouveau chef, nouveau graphisme Agrola, fournisseur d’énergie des zones rurales, vient d’accueillir son nouveau chef en la personne d’Alexander Streitzig. La maison va aussi retravailler en douceur sa charte graphique et renouveler son logo vieux de 35 ans. « Le disque et sa flèche stylisée seront placés devant le nom pour rendre la présentation de la marque plus dynamique et percutante. » Une stratégie renouvelée est aussi au programme, qui ajoute les énergies renouvelables aux champs d’activités traditionnels de la marque. Une campagne de communication innovante met en scène l’homme, la nature et ses horizons, indique Agrola.
Première sous les feux de la rampe pour le Claas « Axion 870 ». Photo : ldd
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Photo : Worldskills
« Serco Open » à Oberbipp Le « Serco Open 2015 » a lieu les 28 et 29 novembre à Oberbipp (BE). Ce n’est pas un tournoi de tennis, mais le nouveau nom de la traditionnelle exposition de Serco, ainsi baptisée car elle se déroule dans l’« Arène Serco », qui a été construite dernièrement. Serco Technique agricole montre, le dernier week-end de novembre, une foule de nouveautés et d’offres promotionnelles, entre autres le Claas « Axion
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Andreas Neuenschwander (à g.) et Adrian Hubacher à leur retour : « Nous n’escomptions pas de médaille ; la compétition était encore un cran au-dessus des championnats suisses ».
870 », navire amiral de la série « 800 » qui fait sa première apparition. En outre, Fliegl fait rouler l’Agro-Truck et une nouvelle remorque alu à fond poussant, présentés dans le cadre des 40 ans de la marque. Le légendaire « Train Serco » est mis en service en plus d’un coin de jeux surveillé pour les enfants et d’un parcours pour tracteurs. La boutique d’accessoires permet aux visiteurs de faire le plein de cadeaux de fin d’année, avant d’aller se restaurer sous la tente-cantine.
EXPOSITIONS SPÉCIALES
– Alimentation automatique dans l’élevage bovin – Succès de l’élevage allaitant – Forums spécialisés – Exposition d’animaux – Concours d’innovation et des nouveautés
20 au 22 novembre 2015 Messe Luzern TECHNIQUE AGRICOLE 89X128 NOVEMBER 2015
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n Marché | Nouveautés
Spécialiste de l’arrosage et de l’épandage du lisier La société autrichienne Bauer s’est spécialisée dans les techniques d’arrosage et de gestion du lisier. En avantpremière de l’Agritechnica, ses responsables nous ont fait part de leur optimisme quant au potentiel de croissance des équipements d’arrosage. Roman Engeler Dans le domaine de la gestion du lisier, la société Bauer a développé une gamme de nouvelles tonnes à lisier qui se distingue de la gamme précédente par une meilleure répartition du poids, un centre de gravité abaissé et une moindre dégradation des sols. Un problème récurrent est celui de la modification de la charge d’appui au fur et à mesure que la citerne se vide, ou en fonction des outils montés tels que : chisels, herses, systèmes d’enfouissement ou d’épandage de lisier. En effet, une charge d’appui trop faible va rendre l’attelage tracteur et tonne à lisier incontrôlable sur la route et risque de dégrader les sols à cause d’un important glissement des roues du tracteur dans les
Aussi agile qu’une automotrice, la nouvelle citerne monoessieu à haute pression « Profiline » ménage néanmoins le sol . Photos : Melzer PR Group
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champs. Inversement, une charge d’appui trop forte peut provoquer la rupture de la chape d’attelage, voire être en infraction avec la règlementation.
Meilleure répartition du poids La société Bauer estime avoir résolu le problème grâce à son nouvel essieuboggie pendulaire « T7-flex » à système de coulissement progressif. En déplaçant l’essieu-boggie le long d’un rail en acier enrobé de plastique, le conducteur peut, depuis la cabine du tracteur, adapter la charge d’appui en fonction de l’outil monté sur la citerne et maintenir cette charge constante au fur et à mesure que la citerne se vide. La plage de déplace-
ment est de 70 cm et la fixation est assurée par quatre vérins hydrauliques. En même temps, cet essieu est associé à un nouveau timon qui permet un angle de braquage plus important. Le capteur d’angle qui commande l’essieu directionnel est désormais monté directement dans le boîtier de direction, où il est mieux protégé. A titre d’exemple, l’essieu pendulaire « T7-flex » équipe la nouvelle citerne en polyester « Lupus + 191 », dont non seulement le centre de gravité a été abaissé grâce à une géométrie optimisée, mais dont le bâti plus étroit rend possible l’angle de braquage plus important revendiqué. Cette citerne est d’ailleurs disponible dans une livrée spéciale appelée « Black-Silver », une couche de « Gelcoat » résistante aux UV, à l’intention des clients tels que les agro-entrepreneurs, pour qui l’aspect visuel et l’effet publicitaire associé sont loin d’être négligeables.
Une capacité accrue Sur le segment des citernes en acier, Bauer commercialise également une nouvelle citerne à pompe, appelée « Low Liner », d’une capacité de 16 000 ou 18 500 l et qui se distingue par une forme particulière permettant d’abaisser le centre de gravité de 25 cm, d’où une stabilité grandement améliorée, notamment lorsque la citerne est utilisée en pente.
Nouveautés | Marché n
De par sa conception, tous les outils d’enfouissement et d’épandage courants peuvent être montés. Une variante à deux compartiments est également disponible pour faciliter le maintien d’une charge d’appui suffisante. Une agilité égale à celle d’une automotrice, tout préservant une bonne aptitude à ménager le sol, tels étaient les objectifs des développeurs de la nouvelle citerne à pompe monoessieu « Profiline », d’une capacité de 10 000 à 14 000 l. Toute une série de mesures concourent à améliorer la protection des sols : un essieu coulissable longitudinalement sur 70 cm, des pneumatiques jusqu’à la dimension « 1050 / 50 R32 » associés à un système permettant d’adapter la pression de gonflage, et l’utilisation d’un vérin antitangage. Quant à l’agilité, cette gamme bénéficie de quantité d’options qui étaient jusqu’à présent l’apanage des modèles supérieurs.
Arrosage économique Dans le contexte omniprésent du changement climatique, Bauer considère les techniques d’arrosage comme un marché particulièrement prometteur et intensifie ses efforts de développement dans ce sens. Un premier résultat est le « Rainstar E55 XL » dont la conception repose sur celle du E55 mais qui utilise des tuyaux de diamètre supérieur (jusqu‘à 140 mm) et autorise des longueurs jusqu’à 650 m. Le constructeur affirme que chaque opération d’enroulement permet d’arroser jusqu‘à 7,7 ha, autrement dit jusqu‘à 15,4 ha chaque fois que l’enrouleur est repositionné. Le système électronique « Ecostar 6000 » permet de piloter les installations d’arrosage de Bauer de manière à la fois simple et précise. Les différents programmes d’arrosage (jusqu’à douze) se commandent soit à l’aide de l’écran tactile du terminal, soit par envoi de SMS à partir d’un téléphone portable. « SmartRain », une nouvelle application assistée par GPS, permet une simplification encore plus poussée des systèmes d‘arrosage. Où qu’il se trouve, dans les champs, sur son exploitation ou chez lui à la ferme, l’agriculteur reçoit des mises à jour régulières pour le tenir informé de l’état de son installation et lui permettre d’intervenir à tout instant pour optimiser les processus le cas échéant. Une app est fournie gratuitement pour toutes les tablettes et tous les smartphones courants. n
La nouvelle citerne en polyester « Lupus+ » : non seulement son centre de gravité a été abaissé grâce à une géométrie optimisée, mais son bâti plus étroit rend possible un angle de braquage plus important.
Le nouvel essieu-boggie pendulaire « T7-flex » à système de coulissement progressif. Déplacement longitudinal de l’essieu sur 70 cm.
De la litière avec du lisier Bauer s’est à son tour rallié à l’idée d’utiliser des séparateurs de phase pour récupérer les fibres non digérées dans le lisier dans l’intention de s’en servir comme litière dans l’élevage laitier. Ce système, commercialisé par Bauer sous le nom de « Green Bedding », modifie l’humidité, le volume et la consistance du lisier de manière à obtenir une précieuse litière économique et biologique de surcroît. Ce séparateur de phase fonctionne deux à quatre heures par jour en moyenne. Techniquement, il sépare le lisier en une phase liquide et une phase solide. Cette litière, bien asséchée, inhibe le développement des bactéries selon Bauer, qui affirme : « Le procédé a fait ses preuves, puisque le nombre de germes dans le lait et les infections par l’agent de la mammite n’ont pas augmenté au cours des dernières années par rapport aux litières traditionnelles. » Un autre effet positif mis en avant par Bauer réside dans le fait que le procédé permet une réduction pouvant aller jusqu’à un tiers du volume de stockage du lisier liquide. Grâce à une vis sans fin spécialement conçue et à un nouveau système de commande, la teneur en MS du lisier solide peut être maintenue constante à une valeur pouvant atteindre 36 %. En outre, une surveillance de la pression a été intégrée afin de prévenir tout manque d’alimentation en lisier du séparateur de phase. Il s’agit d’empêcher son fonctionnement à sec de manière à réduire l’usure et la consommation en énergie. Entraîné par un moteur électrique de 7,5 kW, le séparateur de phase est capable de traiter 20 m3 de lisier par heure.
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n Marché | Nouveautés
Echapper au dilemme Il y a deux ans, Mitas a présenté pour la première fois le « PneuTrac », une combinaison pneu / chenille, dans une étude de concept. Avec de nombreux tests sur le terrain, le fabricant tchèque de pneus a atteint désormais une autre étape dans le développement de ce concept de pneus novateur. Roman Engeler
Plus de traction, moins de glisse. Equipé de « PneuTrac » le tracteur tirant un déchaumeur à disques arrive plus rapidement au bout du champ et consomme moins de carburant. Cependant , il était plus lourd qu’un modèle similaire avec des pneus standard. Photos : Roman Engeler
Mitas a tranché le dilemme « pneu ou chenille » avec une approche personnelle. La solution du fabricant tchèque de pneu s’appelle « PneuTrac », et allie les avantages des pneumatiques traditionnels à ceux des chenilles. Ce concept a fait sa première il y a deux ans, lors du salon Agritechnica avec une taille de pneu de « 280 / 70 R18 ». Plus tard, deux autres prototypes ont suivi avec des tailles plus courantes dans le domaine agricole (28 et 38 pouces).
Vidéo du test sur le terrain « PneuTrac » Vous trouverez d’autres vidéos à thématique agricole sur notre canal YouTube « Schweizer Landtechnik ».
Structure du « PneuTrac » Mitas a développé le « PneuTrac » avec son partenaire israélien Galileo Wheel. Le but était de créer un pneu doté d’une grande surface de contact et d’une faible pression de gonflage pour une répartition uniforme de la pression au sol afin de limiter son tassement. Le « PneuTrac » ne possède pas de flancs traditionnels. La 10
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Le « PneuTrac » se distingue par des surfaces de contact plus importantes et des zones de compression plus étendues lors du passage d’obstacles.
bande de roulement s’appuie sur une mince entretoise médiane. Les matières premières utilisées sont similaires à celles des pneus ordinaires, dit-on chez Mitas. Le « PneuTrac » peut être monté sur des jantes standards.
Désormais en test sur le terrain L’été dernier, Mitas, qui prend ce concept très au sérieuc, a testé le « PneuTrac »sur le terrain avec de manière poussée. Les premiers résultats montrent les gros avantages du « PneuTrac » par rapport aux pneus standards ou IF (Improved Flexion) en termes de surface de contact, de traction, de consommation de diesel, ainsi que de stabilité et de confort de conduite (voir tableau page suivante). Au cours d’un test spécialement organisé pour les médias dans les environs de Hanovre, deux tracteurs Class « Arion 650 Cmatic » à entraînement en continu se
Nouveautés | Marché n
Tableau comparatif «PneuTrac » / pneu standard *
sont fait face. Les deux étaient équipés de déchaumeur à disques « Fieldbird » de Rabe et ont roulé à une vitesse fixe de 9 km / h. Un des véhicules était pourvu de pneus standards et l’autre de « PneuTrac ». Les deux tracteurs étaient munis de pneus de dimensions « 600 / 65 R38 » à l’essieu arrière et « 480 / 65 R28 » à l’essieu avant. La traction nettement améliorée, alliée à un glissement moins important de la variante « PneuTrac » (le véhicule était plus lourd), a été démontrée lors du premier passage sur le champ non traité ainsi que lors du second passage sur des bandes travaillées.
PneuTrac
Pneu standard
Surface de contact
156 %
100 %
Traction
112 %
100 %
480 / 65 R28
(glissement de 15 %) 600 / 65 R38 Surface de contact
162 %
100 %
Traction
126 %
100 %
(glissement de 15 % ) * Résultats avec John Deere « 6150R » * Source : Research Institute of Agricultural Engineering, p. r. i.
Conclusion Une tenue de route étonnante Le « PneuTrac » a également présenté une excellente tenue de route au cours de tests effectués au centre de formation ADAC de Hanovre. Un meilleur maintien de la trajectoire est possible avec un tracteur Case « Maxxum 130 CVX » équipé de « PneuTrac » au cours d’un slalom à une vitesse de 15 km / h, qu’un véhicule muni de pneumatiques standards gonflés à une pression de 1,5 bar. Le conducteur
ANNONCE
Le « PneuTrac » peut être monté sur des jantes conventionnelles.
a pu apprécier le franchissement d’obstacles, nettement plus confortable. A une vitesse de 5 km / h, le tracteur équipé uniquement de « PneuTrac » est plus calme et la cabine est moins secouée que durant une conduite avec un véhicule doté de pneus standards.
Les ingénieurs sont plus que convaincus par les résultats des premiers tests pratiques du concept « PneuTrac » et ont décidé, à partir de 2017, de produire en série ce système de pneus dans diverses dimensions. Le désavantage actuel réside dans le double du poids qui est lié à la plus grande masse de caoutchouc et doit avoir une incidence directe sur le prix. La question demeure posée : quelle va être l’usure du « PneuTrac » ? n
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n Marché | Nouveautés
Les polyvalents Le constructeur de tracteurs finlandais Valtra a présenté les six nouveaux modèles de sa série « N » qui, à l’instar de la série « T » de laquelle elle s’était inspirée aussi bien du point de vue technique que visuel, en est désormais à sa quatrième génération. Roman Engeler d’un moteur de 115 ch à turbo-compresseur (une performance impressionnante à l’époque), aux côtés duquel la puissance maximale de 185 ch actuellement disponible sur le « N174 » ne démérite pas. Les moteurs font appel exclusivement à la technologie SCR pour respecter les normes de dépollution de la phase 4. Ils ont donc besoin d’un réservoir supplémentaire pour l’« AdBlue », mais fonctionnent sans filtre à particules et sans recyclage externe des gaz d’échappement. Les ingénieurs considèrent ce système comme le plus apte, non seulement à réduire la consommation de carburant, mais aussi à prolonger la durée de vie du moteur.
Boost sur l’avancement et sur la prise de force
Forts du succès remporté par la série « T4 » avec son capot plongeant au design devenu emblématique et sa transmission automatisée moderne à rapports sous charge, les concepteurs de Valtra ont adopté le même concept pour la série immédiatement inférieure « N ». Equipée d’un moteur Agco Power à 4 cylindres d’une puissance comprise entre 105 et maximum 185 ch, cette dernière est ainsi entrée à son tour dans la quatrième génération.
Désignée « Sigma Power » par Valtra, la technologie Boost appliquée à la prise de force délivre une puissance supplémentaire de 10 ch (voire 20 ch dans le cas du modèle haut de gamme « N174 ») lorsque la prise de force est sous charge. Tous les tracteurs bénéficient bien entendu de la fonction Boost sur l‘avancement. Les modèles « N114 » et « N154 » offrent en outre la fonction « EcoPower », traditionnelle chez Valtra, qui permet au conducteur de choisir entre le mode Eco et le mode normal. En mode Eco, le régime moteur est réduit de 10 à 20 % et le couple maximal est disponible à un régime plus bas, d’où une économie de carburant attendue de 10 %.
« Only SCR »
Aperçu de la série Valtra « N4 »
La régulation antipatinage mise en œuvre par Valtra dans sa dernière série « N4 » revêt une importance surtout pour le travail du sol. Photos : Roman Engeler
La série inédite, appelée « N4 » par Valtra, possède deux motorisations différentes : un moteur à 4,4 l de cylindrée équipant les trois petits modèles, contre 4,9 l pour les plus puissants. Le fleuron de la série, le « N174 », annonce un couple maximal de 680 Nm. Après tout, Valtra n’a jamais renié son objectif : briller par les performances, effectivement remarquables, de ses moteurs à 4 cylindres. En 1969 déjà, le « Valmet 1100 » a été équipé 12
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Modèle
Cylindrée
Un poids considérable Très maniables en raison d’un rayon de braquage court de seulement 4,5 m et l’empattement de 2665 mm, les tracteurs de la nouvelle série « N » conviennent parfaitement pour exécuter des travaux de cour avec un chargeur frontal. Par ailleurs, leur garde au sol de 55 cm les prédestine à une utilisation forestière dans les sous-bois. D’un poids total de 5350 à 6300 kg – suspension de l’essieu avant comprise et réservoir plein – les modèles de la série « N4 » sont passablement lourds. Cela n’empêche pas le « N174 » d’afficher une puissance massique (puissance maximale du moteur divisée par la masse du véhicule) tout à fait honorable de 34 ch / kg. La capacité de levage arrière des petits modèles s’élève à 6,3 t (7,8 t en option), et à 7,8 t en standard pour les modèles supérieurs. Un relevage avant de 3,5 t est disponible sur demande.
Vue panoramique Comme pour la série « T4 », la cabine existe dans une variante à une ou à deux portes, avec cinq ou six montants. Ses 6,5 m2 de surface vitrée offrent une vue panoramique. La cabine mérite d’être qualifiée de silencieuse avec un niveau sonore de 70 décibels. Elle peut être équipée de nombreuses options : essuie-glace frontal de 270 °, vitres chauffées à l’avant et à l‘arrière, essuie-glace latéral, etc. « TwinTrac », le célèbre dispositif de conduite en poste inversé, peut être commandé en
Puissance nominale
Puissance Boost
l
ch
ch
N104
4,4
105
470
N114e
4,4
115
540
Nm
Boîte de vitesse
Nm
HT
115
510
■
125
570
■
Active
Versu
Direct
N124
4,4
125
550
135
580
■
N134
4,9
135
570
145
620
■
■
■
■
N154e
4,9
155
660
165
700
■
■
■
■
N174
4,9
165
680
185
730
■
■
■
■
Nouveautés | Marché n
usine. Les entreprises qui comptent fréquemment utiliser le tracteur avec un chargeur frontal opteront pour la variante avec toit vitré, qui permet de surveiller l’outil, même en position haute, sans se livrer à des contorsions. L’option « SkyView », qui équipe la cabine forestière renforcée, constitue une véritable nouveauté. Grâce à sa grande vitre arrière en polycarbonate munie d’un essuie-glace, elle améliore grandement la vue à l’arrière et vers le haut. D’autres options destinées aux applications forestières sont les garde-boue étroits et un réservoir de 160 l en acier. Le réservoir a une capacité de 250 l en standard, mais existe aussi avec une contenance de 300 l. Le réservoir d‘« AdBlue » peut contenir 45 l.
« La révolution Powershift » La boîte de vitesses Powershift à cinq rapports (variantes « HiTech », « Active » et « Versu ») se comporte dans les faits comme une transmission à variation continue. Dans les gammes C et D, tous les rapports sont passés automatiquement. Les tracteurs munis d’une boîte Powershift disposent en outre de la fonction « Hillhold » d’aide au démarrage en pente, ainsi que d’un assistant hydraulique breveté, à même d’augmenter la puissance hydraulique en cas de besoin. Une nouveauté dans le monde des tracteurs est la régulation antipatinage « ASR ». Comme sur les voitures, le système adapte la puissance du moteur lorsque le rapport entre la vitesse mesurée au radar et la vitesse périphérique théorique du pneu (glissement) dépasse un seuil préréglé. Il s’agit d’assister le conducteur à optimiser la transmission des efforts entre le véhicule et le sol afin d’économiser le carburant, tout en ménageant le sol.
Nombreuses variantes de transmissions … La série « N4 » offre un nombre d’options de transmissions jamais atteint : « HiTech », « Active », « Versu » et « Direct ». Les trois premières sont des boîtes de vitesse Powershift à cinq rapports, « Direct » est le nom de la transmission à variation continue développée par Valtra. « Active », « Versu » et « Direct » possèdent une pompe hydraulique à détection de charge aux débits respectifs de 115, 160 et 200 l / min. La boîte de vitesse « HiTech » est associée à une pompe à engrenages qui assure un débit de 73 l / min (90 l / min en option). « HiTech » et « Active » sont équipés de distributeurs mécaniques, « Versu » et « Direct » de distributeurs électroniques. La série « N » peut être livrée avec jusqu’à sept distributeurs à l’arrière, et maximum quatre à l‘avant. La prise de force peut tourner à trois vitesses (540, 540 E et 1000, ou 540, 1000 et 1000 E), et une prise de force proportionnelle à la vitesse d’avancement peut être fournie en option, par exemple pour les travaux en forêt. Le constructeur préconise un intervalle de maintenance de 600 heures.
Vidéo sur la Série « N4 » D’autres vidéos sur le machinisme agricole vous sont proposées sur notre chaîne Youtube
« Schweizer Landtechnik »
Sur les modèles « Versu » et « Direct », les commandes des distributeurs électriques sont regroupées sur l’accoudoir.
… et d’équipements La liste des options est riche, comme d’habitude : sept coloris différents, bras inférieurs escamotables du relevage hydraulique avant, préchauffage de la cabine, télémétrie associée au système de conduite « AutoGuide 3000 », et bien d’autres encore. La fabrication de la série « N4 » a été lancée à la mi-septembre, les premiers modèles seront disponibles début novembre et livrés à leurs destinataires au premier trimestre de 2016. n
La cabine avec l’option « Skyview », un toit vitré spécialement conçu pour la conduite en poste inversé.
En bas à gauche : la suspension hydraulique de l’essieu avant se distingue par un débattement de +/-50 mm. En bas à droite : l’air de refroidissement est aspiré par le haut, tandis que l’air chaud est évacué latéralement.
11 2015 Technique Agricole
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chaumes de colza et de tournesol : il les mélange après que le rouleau les a cassés et broyés. L’outil peut travailler à plat, de sorte que les résidus ne soient pas enterrés, mais bien dégagés, et que les conditions de germination soient excellentes.
Compléments pour le « strip till »
La dent du cultivateur « Cruiser XL » équipée d’un ressort à double spire est présentée comme une alternative économique. Photos: ldd
Traiter les problèmes à la racine Horsch, spécialiste de technique agricole pour un travail du sol conservateur et sans labour, présente différentes nouveautés pour la saison à venir. Ces dernières devraient non seulement permettre de réaliser le travail à moindre frais, mais aussi résoudre les problèmes (de résistance) de la production végétale. Roman Engeler La société Horsch est spécialiste de technique agricole pour un travail du sol conservateur. Son siège, situé à Schwandorf (D), comporte 200 ha de terres agricoles. De la sorte, les frères Horsch sont confrontés aux problèmes actuels des cultures, notamment la résistance croissante de certaines plantes au glyphosate : « Le désherbage mécanique exige des méthodes plus efficaces. » De manière générale, une agriculture plus précise avec un apport d’engrais plus exact est nécessaire, même si l’on considère de manière critique les machines Horsch, qui sont chères et dotées de technologies toujours plus pointues. Ces machines contribuent à augmenter les coûts de la réalisation du travail, à peine compensés par les meilleurs rendements. Contre toute attente, le chiffre d’affaires 2015 de Horsch devrait être supérieur à celui de l’an passé. Les effets de saturation constatés dans certains pays suite à des investissements exagérés ont été compensés par l’entreprise familiale bava14
Technique Agricole 11 2015
roise grâce aux produits phytosanitaires. Hosch qui compte renouveler cet exploit l’année prochaine présentera plusieurs nouveautés à l’Agritechnica.
Le semoir de cultures en bandes « Focus » combine le travail du sol, l’apport d’engrais et le semis. Le terrain est travaillé et ameubli seulement à l’endroit où des plantes seront cultivées. Sur demande, le réservoir d’engrais peut être placé à des profondeurs différentes, ce qui devrait augmenter tant l’efficacité des substances nutritives que les récoltes. Cette machine sera complétée avec une interface à trois points. Outre l’unité de semis prévue avec un écartement des lignes de 35 cm pour le colza ou 17,5 cm pour des céréales, elle peut recevoir un « Maestro RC », permettant de travailler le maïs, le soja, le tournesol et la betterave à sucre avec ses combinaisons par 6 mètres de largeur de travail.
Culture intercalaire Le semoir « MiniDrill » lancé par Horsch, d’une capacité de 400 litres, est piloté par Isobus. Adapté aux déchaumeurs « Joker CT » et « Terrano FX », il est le fruit d’un développement mené intégralement en interne. Avec l’entraînement électrique et les souffleurs hydrauliques, également une création maison, le système de distribution doté de six ou douze distributeurs permet une répartition optimale de la semence des cultures intercalaires.
Intensif et plat Déjà proposé depuis plusieurs années, le cultivateur « Cruiser XL » existe maintenant en variante équipée de dents à ressort double spire, une alternative économique au système « FlexGrip », toujours disponible. Quel que soit le type de dent choisi, le « Cruiser », d’une largeur de travail de 5 ou 6 mètres, peut atteindre la profondeur de 15 cm, idéale pour un bon nivellement, une répartition homogène de la paille et une bonne préparation du lit de semence. Le déchaumeur « Joker RT », disponible en largeurs de travail de 5 à 8 mètres, peut être monté avec un rouleau de 28 cm de diamètre doté de six couteaux tranchants montés en diagonale, qui agit sur toute la largeur de travail. Ce rouleau est particulièrement adapté au travail des
Le déchaumeur « Joker » est maintenant doté d’un tambour de coupe qui assure un bon hachage des cannes de colza ou de tournesol.
Aperçu | Marché n
Ne nécessitant aucun calibrage, le « SeedControl » permet de calculer le nombre de semences et la densité de semis en grains par mètre carré.
Travail actif ! Au printemps, Horsch a surpris en présentant la première machine travaillant activement le sol. Déjà commercialisé en largeur de travail de 3 mètres, le semoir « Express KR » monté à trois points associé à une herse rotative est désormais disponible en 3,5 et 4 mètres. Plus tard, des modèles pliants dotés de plus grandes largeurs de travail devraient faire leur apparition. Par ailleurs, cette machine peut être équipée des rouleaux «packer» à dents et « Trapeze ».
Système monodisque Pour le semis direct dans des sols lourds, Horsch a développé le nouveau soc semeur monodisque « SingleDisc » et l’intègre au semoir « Avatar SD », qui était auparavant équipé de dents. L’effort de terrage de 200 kg par élément semeur vise à assurer une pénétration optimale dans le sol. L’ensemble est maintenu à la profondeur souhaitée par une roue de jauge accolée au disque.
Pulvérisateurs traînés Horsch propose également des dispositifs phytosanitaires de milieu de gamme avec le « Leeb LT » muni de cuves de capacités de 4000 ou de 5000 litres. Ce pulvérisateur traîné est doté du système « BoomControl » pour le pilotage de la rampe qui maintient celle-ci en place, même à une vitesse d’avancement élevée et sur un terrain inégal. Le « Leeb LT » existe en trois configurations. L’équipement de base comprend une pompe à piston membrane avec des vannes manuelles gérant l’aspi-
ration et le refoulement. Le modèle intermédiaire comporte un système gérant en continu le rinçage. La variante premium dispose d’une électronique moderne pour l’aspiration et le refoulement. La commande Isobus est dotée de fonctions intéressantes. Par exemple, les buses peuvent être espacées de 25 ou de 50 cm. Conjoint au système « BloomControl », cette commande peut réduire la surface à traiter à une distance de 30 cm, ce qui diminue la dérive et permet d’optimiser l’imprégnation des végétaux. La direction de type Jeantaud est basée sur un gyroscope, et la liaison avec le guidage du tracteur, directe avec câble ou mécanique, n’est plus nécessaire. Pour élargir la palette des produits phytosanitaires, Horsch a présenté le modèle de série de l’automoteur « PT 330 » doté d’un moteur à 6 cylindres développant la puissance de 330 ch et animant une transmission hydrostatique sur quatre roues directrices et suspendues indépendamment. Leur voie est réglable en continu de 2,25 à 3 mètres ; la garde au sol l’est aussi, de 1,4 à 1,6 mètres, ce qui explique que la machine convient bien aux cultures hautes telles le maïs ou le tournesol.
Contrôle du semis La société Horsch propose pour les gammes « Pronto », « Express », « Focus » et « Sprinter » le « SeedControl » qu’elle a développé en partenariat avec l’entreprise Müller-Elektronik. Permettant d’éviter le calibrage, le « SeedControl » est un système qui contrôle la fréquence de semis
de manière exacte grâce à ses capteurs piézométriques, placés sur chaque élément semeur, capables de recenser les semences, même à fréquence élevée. Ainsi, la densité de semis n’est plus donnée en kg / ha, mais en grains / m2. Horsch appelle « ContourFarming » l’adaptation automatique de la fréquence de dosage lors du travail en courbe avec des larges semoirs monograine. Avec l’entraînement électrique de chacun de ses doseurs, la série « Maestro » constitue la base idéale pour intégrer l’ajustement automatique du débit de semences dans les virages. Outre le capteur central, deux capteurs situés de part et d’autre de la machine, sur les extrémités de la rampe de semis, communiquent en permanence sa vitesse. Les différences de vitesse d’un côté et de l’autre sont analysées pour que les doseurs adaptent la fréquence de dosage rang par rang. Si la déviation dépasse 0,6 km / h, les moteurs des doseurs reçoivent tous des valeurs la corrigeant automatiquement au moyen d’un dispositif de régulation placé à l’arrière. Ce processus permet d’optimiser le potentiel de rendement de chaque plante. n
« BoomSight » anticipe Horsch a développé le système de guidage de la rampe « BoomControl » des pulvérisateurs. Celui-ci peut repérer des obstacles sur toute la largeur de travail avec un scanner laser (voir photo) positionné au-dessus de la cabine du tracteur. Les données mesurées per-
mettent de réaliser instantanément une modélisation de la surface où apparaissent le relief avec les fossés, les variations de hauteur de la culture et les passages. Sur la base de ces informations, les obstacles sont identifiés et peuvent être surmontés par la rampe. S’ils sont trop élevés (poteaux électriques par exemple), une alarme avertit le chauffeur afin qu’il puisse les contourner. Horsch a reçu pour ce système inédit une médaille d’argent de la commission des nouveautés de l’Agritechnica.
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n Marché | Prise en main
Le modèle « AF8240 » et sa barre de coupe de 9,10 m de large : un monstre de puissance. Photos : Dominik Senn
Récoltes haut de gamme En 2014, Case IH a présenté sa nouvelle gamme de moissonneuses-batteuses « 240 » composée de trois modèles. Pour le battage, le fabricant a conservé la technologie de rotor éprouvée mais a légèrement modifié la sélection des outils du rotor. Roman Engeler et Dominik Senn La société Case IH peut se targuer de plus de 35 ans de présence sur le marché avec ses moissonneuses-batteuses à rotor et la technologie « axial flow » correspondante. Autrefois décrié pour les pertes de récolte et les dégâts provoqués à la paille dans les exploitations d’élevage, ce système de battage semble à présent avoir fait taire la critique. Le fabricant a d’une part amélioré considérablement la technique de rotor ces dernières années et d’autre part accordé une grande importance à la fréquence de broyage et d’exposition aux précipitations de la paille. A cela s’ajoute la capacité d’absorption accrue 16
Technique Agricole 11 2015
Deux types de cabine disponibles pour la « AF8240 » : la variante de luxe (ci-contre) avec rétroviseurs électriques, espace de stockage accru, siège à suspension semiactive et glacière réfrigérée.
Performances améliorées
de la paille du rotor, ce qui représente un avantage dans l’étable. Cet atout disparaît toutefois lorsque la paille est sur les chaumes par temps pluvieux.
Pour son nouveau modèlephare, Case IH a encore augmenté les performances du moteur et l’efficacité du rotor. Par rapport à une machine à secoueurs, une batteuse à rotor présente une courbe pertedébit peu élevée étant donné que les grains restants sont séparés par la force centrifuge et que la couche de paille est plus fine que dans les secoueurs en rai-
Prise en main | Marché n
son de la vitesse du débit. Une machine à rotor peut donc être réglée sur un débit maximum sans augmentation sensible des pertes, mais risque d’atteindre la limite de puissance du moteur. Les moissonneuses-batteuses sont équipées de nouveaux moteurs Cursor plus performants que ceux de la série précédente, de cylindres FTP de 11,1 l (498 ch pour le « 7240 »), 12,9 l (571 ch pour le « 8240 ») et 15,9 l (634 ch pour le « 9240 »). Les moteurs dotés de la technologie « HieSCR » brevetée par FTP sont conformes à la norme d’émission Euro 4. Le nouveau ventilateur de refroidissement fonctionne à faible régime lorsque le refroidissement n’est pas nécessaire, réduit ainsi le bruit du moteur et libère plus de puissance.
Efficacité optimisée Si le système de battage de la machine n’a pas été modifié, les outils du rotor
peuvent cependant être désormais sélectionnés avec plus de modularité. L’angle de nettoyage et les pas des outils du rotor ont été améliorés pour pouvoir offrir la combinaison d’outils idéale pour chaque culture. Le régime du moteur à réglage en continu (de 250 à 1110 tr / min) permet de garantir à tout moment le flux de récolte requis. Le nettoyage du système de battage des machines est commandé depuis la cabine.
Largeur maximale de 12,5 m La largeur de la barre de coupe peut atteindre 12,5 m. La vis sans fin est située sur deux niveaux et le rabatteur est monobloc. Sur le modèle haut de gamme, la trémie peut atteindre une capacité de 14 400 l. La goulotte de vidange a été conçue pour l’utilisation du « CTF » (Controlled Trafic Farming) sur une largeur de travail de 12 m. Pour compléter les
Modèle « AF8240 » adopté ! Jean-Daniel Haldi de St-Oyens (VD) a fait l’acquisition pour la saison 2015 du modèle « AF8240 » avec une barre de coupe de 9,10 m, une moissonneuse-batteuse de grande taille pour la Suisse. Il utilisait auparavant deux moissonneuses-batteuses différentes d’une autre marque. « J’ai remplacé mes deux machines par ce nouveau modèle sans diminuer les performances. » L’exploitant motive son choix d’achat princi palement par le rendement élevé de 5 - 6 ha / h pour le blé. Il a aussi été convaincu par la technologie à rotor unique « axial flow », qui permet d’atteindre un débit élevé lors de l’égrenage tout en préservant le grain. Selon Jean-Daniel Haldi, les possibilités de traitement des résidus de récolte ont également été déterminantes dans sa décision : lors de la mise en andins, le broyeur permet de générer des andins propres avec la paille à presser. La paille peut être andainée avec ou sans menues pailles. « Pendant la séparation, la paille est parfaitement nettoyée. » Les résidus de récolte peuvent également être répartis sur toute la largeur de coupe, à l’écart des cultures présentes. Un avantage unique de ce modèle, toujours selon notre exploitant, est sa capacité à étendre de la paille non broyée qui est pressée sans être suffisamment sèche au moment de la récolte : la durée de séchage est ainsi réduite. « Cette machine répond totalement à mes attentes. Pour cette première campagne, je n’ai fait aucune expérience négative », ajoute Jean-Daniel Haldi. Bien au contraire : les derniers contrôles de la qualité ont enregistré un taux Jean-Daniel Haldi d’impuretés de 0,3 % seulement. Il précise toutefois que les conditions de récolte de cet été 2015 particulièrement sec et chaud ne sont pas représentatives. Il doit encore pouvoir tester la machine dans des conditions de récolte humides.
Modèle
AF 7240
AF 8240
AF 9240
Moteur
6 cyl. 11,1 l
6 cyl. 12,9 l
6 cyl. 15,9
Puissance
498 ch
571 ch
634 ch
Trémie
11 100 l
14 400 l
14 400 l
19 t
20 t
21 t (chenille)
Poids (approx.)
barres de coupe traditionnelles, Case IH propose également des barres de coupe à tapis, des pick-up et la barre de coupe TeraFlex. En plus des pneus et des chenilles éprouvés, Case IH équipe aussi sa nouvelle série de moissonneuses-batteuses d’un système de chenilles entièrement suspendu, disponible en 610 et 724 mm de large, pour un encombrement de 3,50 m. Un quatrième galet supplémentaire améliore la zone de contact au sol, ce qui est essentiel notamment pour les trémies de 14 400 l. n
Sébastien, Bertrand et Simon Tombez
Au champ avec l’« AF7230 » Les trois cousins Tombez, Sébastien, Bertrand et Simon, de Salavaux (VD), utilisent un modèle précédent, l’« AF7230 ». Ils ont acheté cette machine de démonstration avec une barre de coupe de 6,70 m et un système de compensation du caisson de nettoyage une semaine avant le début de la campagne de cette année. Ils voulaient en fait une moissonneuse-batteuse plus petite, mais n’ont pas pu l’obtenir dans les délais, c’est pourquoi ils ont opté pour cette machine qui « est un peu grande pour nos besoins », déclare Sébastien Tombez. Depuis longtemps déjà, ce dernier fait confiance à la technologie de rotor : « Il n’y a pratiquement pas de grains cassés, même à une vitesse de travail de 6,5 km / h. » Sébastien Tombez ajoute que la paille est aussi gérée de manière plus performante qu’avec les autres systèmes. Un point critique : les modèles avec goulotte de vidange à diamètre inférieur ne sont équipés d’une tête de répartition que depuis cette année. Une installation ultérieure n’est pas possible. Avec cette nouvelle acquisition, la communauté de machines Tombez effectue en cas de besoin des travaux de façon pour l’égrenage du maïs. Les propriétaires utilisent tous trois la machine.
11 2015 Technique Agricole
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n Marché | Prise en main
A ne pas sous-estimer Avec sa nouvelle série 6 cylindres « Crystal », Zetor ambitionne de s’adresser aux grandes exploitations et aux agro-entrepreneurs. Ce tracteur robuste comportant peu d’électronique et de high-tech présente plus qu’un design inédit. Ruedi Burkhalter Le constructeur tchèque de technique agricole Zetor étend sa gamme vers le haut en proposant, avec sa série « Crystal », un travailleur performant. Le tracteur « Crystal » est le premier Zetor doté d’un moteur 6 cylindres. Il est disponible en deux variantes développant des puissances de 144 et 163 ch. La désignation de ce modèle se fonde sur une tradition : dans les années 1969 à 1984 déjà, les modèles Zetor les plus performants étaient produits sous le label « Crystal ». Les nouveaux modèles sont sensés convaincre par la combinaison de leur technologie simple et robuste, leur fiabilité, leur facilité d’utilisation et leur rapport qualité-prix avantageux. L’empattement rallongé à 2840 mm qui contribue à une bonne stabilité du tracteur est l’une des caractéristiques du « Crystal ». Nous avons eu l’opportunité de tester un « Crystal 160 » dans les conditions de la pratique.
Design inédit avec des jantes rouges Le « Crystal » dispose d’un design moderne avec un capot élégant. Le changement le plus frappant réside dans les jantes de couleur rouge. Zetor prévoit d’introduire progressivement ce nouveau style dans toutes ses séries. Le Zetor « Crystal » est entraîné par un moteur Deutz à 6 cylindres de 6,1 l de cylindrée, 24 soupapes et injection directe common rail. Le bloc moteur robuste constitue une partie compacte de la structure porteuse du tracteur, capable de résister aux charges élevées de lourdes machines. Le traitement des gaz d’échappement est effectué via l’additif « AdBlue » dans un catalyseur SCR. Le réservoir de carburant de 300 litres se remplit à droite et le réservoir supplémentaire « AdBlue » à côté du marchepied gauche. Le capot s’ouvre facilement d’une pièce au moyen d’un arceau.
Le filtre à air se situe au-dessus du moteur. Une tôle doit être enlevée de part et d’autre pour que le système de refroidissement puisse être nettoyé.
Trois paliers de charge La transmission simple propose trente vitesses avant et trente arrière. Elle est déjà connue puisque disponible dans la même configuration sur la série Zetor « Forterra ». Cinq vitesses peuvent être changées par le levier principal et, de surcroît, trois paliers de charge peuvent l’être par des boutons. Grâce au bouton d’embrayage placé sur le levier de changement de vitesse (« Powerclutch »), quinze rapports peuvent être passés sans appuyer sur la pédale d’embrayage. Toujours sans utiliser cette pédale, le sens de marche peut être inversé avec le levier « Powershuttle » situé sous le volant. Toutefois, le véhicule doit être arrêté pour le passage du groupe champ au groupe route et vice-versa. Les rapports de vitesse nous ont paru bien étagés lors du travail sur le terrain : avec douze vitesses dans la plage de travail principale de 4 à 15 km / h, le « Crystal » s’avère bien pourvu et les deux groupes permettent de travailler de manière efficace, tant dans les champs que sur route. Par rapport au « Forterra », le « Powerclutch » a été équipé d’un accumulateur hydraulique plus grand. Ainsi, le bouton d’embrayage réagit plus rapidement et les vitesses se changent de façon précise et rapide. Le schéma de passage de vitesses inversé, avec les rapports 1, 3 et 5 à l’arrière, nécessite un temps d’accoutumance. En pressant sur un bouton, une fonction permet que les trois paliers de charge soient changés automatiquement selon la sollicitation du moteur.
Relevage avec « Hitchtronic » L’équipement standard de la prise de force arrière comporte les quatre régimes 540 / 540 E et 1000 / 1000 E. Une prise de force 540 / 1000 tributaire de l’avancement est disponible en option. Le système hydraulique a une capacité de 120 l / min, 35 l / min étant réservés à la direction et 18
Technique Agricole 11 2015
Prise en main | Marché n
Données techniques du Zetor « Crystal » Modèle
Crystal 150
Moteur Nuisance nominale en ch* Couple maximal
Crystal 160
Deutz TCD 6.1 L6 144 par 2100 tr / min
163 par 2100 tr / min
650 Nm
739 Nm
Transmission
30A V / 30 AR, 3 paliers de charge
Prise de force
540 / 540E / 1000 / 1000E
Pompe hydraulique
35 + 85 l / min
Force de levage à l’arrière Poids à vide en kg
8500 kg 4800 - 5840
* selon 2000 / 25 / EC
Pratique et efficace Riche en traditions, la marque de tracteurs tchèque Zetor a été fondée en 1946. Plus de 1,2 million de tracteurs ont été vendus à ce jour dans le monde entier. Ces dernières années, Zetor a construit entre 4500 et 5000 tracteurs et domine le marché en Pologne et en Tchéquie. Grâce à son centre de production et de développement à Brno, les tracteurs Zetor sont en constante évolution. L’objectif de développement consiste à combiner de manière optimale une conception simple et pratique avec une grande efficacité. Selon le modèle, les tracteurs sont équipés de moteurs Zetor de production maison ou de moteurs Deutz. Zetor propose actuellement les quatre séries « Major », « Proxima », « Forterra » et « Crystal ». Lors d’une récente conférence de presse, Zetor a annoncé vouloir créer une nouvelle série dans la gamme de puissance de 200 ch dès les années 2016- 2018. De plus amples informations sur les produits Zetor et leur distribution en Suisse sont disponibles sur www.zetor.ch.
la transmission, alors que 85 l / min sont disponibles pour le relevage et les unités extérieures. Le relevage arrière permet de lever une charge de 8500 kg au maximum (7900 kg constant). La régulation électronique du relevage arrière est équipée du système « Hitchtronic ». Il s’agit d’un dispositif de régulation automatique de l’attelage 3-points arrière ne nécessitant pas de prédéfinition (ni du type de régulation, ni de sa sensibilité). Ce système mesure la résistance du sol et détermine le réglage de la suspension à 3-points. A l’arrière se trouvent trois unités de commande à double effet et retour libre disponibles pour les unités extérieures. Pour l’instant, les appareils de commande ne fonctionnent que mécaniquement.
Le « paquet professionnel » apporte un confort élevé Doté d’un espace de travail généreux, l’habitacle du « Crystal » est, avec 73 dé-
Tracteur « Crystal » en vidéo D’autres vidéos sur des thèmes intéressants de machinisme agricole sont disponibles sur notre chaîne Youtube « Schweizer Landtechnik ».
cibels, bien plus silencieux que celui des modèles précédents de Zetor. La climatisation ainsi que les options de suspension de la cabine et de l’essieu avant aident à améliorer le confort du travail, d’où une fatigue moins grande du conducteur. La suspension de l’essieu avant de Carraro fonctionne avec deux axes suspendus indépendamment. Les suspensions de la cabine et de l’essieu étaient inclus dans le « paquet professionnel » dont notre véhicule était équipé. Celui-ci comprenait en outre un relevage hydraulique avant d’une capacité de 800 kg et des stabilisateurs latéraux CBM à l’hydraulique arrière. La cabine est équipée de série d’un toit vitré ouvrant et d’un écran solaire régla-ble. Les éléments de commande et d’affichage sont disposés de manière propre et pratique. Les écrans à affichage numérique intégré sont fixes, alors que l’inclinaison et la hauteur du volant et du levier Powershuttle peuvent s’ajuster. Avec une prise de force et une traction intégrale automatiques, le « Crystal » offre peu d’aides électroniques pour cette classe de puissance, se limitant aux principales. Selon l’équipement, le poids à vide du « Crystal » varie de 4800 à 5840 kg. Le poids total en charge autorisé s’élève à 9000 kg. Le « Crystal 160 » de base est proposé dès 97 900 euros (sans
La console latérale est simple à visualiser et offre, outre son fonctionnement, des espaces de rangement fort pratiques.
Le relevage et la prise de force s’actionnent également à l’arrière. Photos : Ruedi Burkhalter
TVA). La variante présentée ici avec « paquet professionnel » est accessible à partir de 110 000 euros. Les modèles Zetor « Crystal » sont d’ores et déjà disponibles.
Conclusion La série « Crystal » répond, en cette période économique difficile, aux besoins réels de beaucoup d’exploitations : une technologie robuste et un bon confort pour de longues journées de travail, sans que l’acheteur ne doive dépenser beaucoup d’argent pour des gadgets techniques qui ne s’utilisent de toute façon que rarement. Comme le laisse supposer le mode de construction, les coûts de maintenance et d’entretien devraient rester limités. n 11 2015 Technique Agricole
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n Marché | Nouveautés
L’avenir est dans les outils sans fil Bien connue en agriculture et en sylviculture pour ses tronçonneuses, l’entreprise Stihl a présenté lors de sa conférence de presse d’automne des nouveaux outils fonctionnant sur batterie. Ces nouveautés s’adressent moins au secteur forestier qu’au secteur communal et à toute la clientèle privée recherchant des outils faciles à manier pour entretenir jardins et espaces publics. Ueli Zweifel
En 1926, Andreas Stihl a créé sa première scie à chaîne, caractérisée par son entraînement électrique. Le temps a passé et nous savons bien que la quasitotalité de ces outils fonctionnent à l’essence. Ces dernières années, le moteur électrique est toutefois revenu en force, notamment suite à l’arrivée des batteries rechargeables lithium-ion. De nouveaux marchés prometteurs se développent ainsi dans le secteur des jardins privés pour les fabricants en général et pour Andreas Stihl AG et sa filiale Viking en particulier. Les trois outils qui sont présentés ici sont destinés aux professionnels, y compris ceux du secteur agricole.
En haut: le souffleur sans fil « Stihl BGA 100 » est ici en pleine action. Il fonctionne à trois niveaux de puissance et possède une fonction boost. Le chargeur rapide «AL 500» permet de recharger la batterie «AR 3000» en une heure et demie.
Magique : l’accumulateur lithium-ion Le développement de produits sans fil s’est fait grâce au progrès réalisé dans les batteries lithium-ion, dont l’efficacité, la durabilité et la capacité ont été rapidement améliorées de manière conséquente. Ces batteries présentent aussi l’avantage non négligeable de n’avoir pratiquement pas d’effet mémoire, c’està-dire qu’elles peuvent être utilisées et rechargées à l’infini. Comme l’a expliqué Wolfgang Zahn, chef de recherche chez Stihl, la fabrication de ces batteries est maintenant dans les mains de quatre grandes entreprises asiatiques. Son développement est financé en majeure partie par l’industrie automobile qui s’intéresse de près à ces technologies. La chance de trouver sur le marché des outils sans fil avantageux et faciles à manier se présente pour la première fois. 20
Technique Agricole 11 2015
A gauche: le « RE 272 » est le modèle intermédiaire des trois nettoyeurs haute pression à eau froide pour spécialistes.
Un exemple : le souffleur à batterie Stihl a montré son modèle innovant, le souffleur à batterie très léger « BGA 100 ». Bien qu’il développe une forte puissance (17 newtons), il est si silencieux qu’il peut être utilisé une journée entière sans protection auditive. Ses nuisances sonores moindres par rapport à d’autres outils sans fil, surtout les engins à essence, ne l’empêche pas de réaliser de meilleures performances. Ce souffleur convient donc parfaitement au secteur communal appelé à travailler dans les espaces publics très fréquentés. Combiné avec la batterie dorsale « AR 3000 » également inédite, il peut fonctionner pen-
dant près de 6,5 heures avec une seule recharge. On peut également imaginer utiliser ce modèle comme « souffleur de foin » pour des surfaces fourragères pentues dans les régions touristiques. Le souffleur « BGA 100 » est doté de trois niveaux de puissance et d’une fonction boost supplémentaire pour une performance maximale. Les différents niveaux peuvent être actionnés sans détour simplement avec le pouce. Pour assurer une meilleure sécurité, tous les outils Stihl fonctionnent à une tension de 36 volts. Ceci exige un ampérage relativement élevé, bien maîtrisé selon le contructeur.
Nouveautés | Marché n
Débroussailleuse avec démarrage électrique Stihl propose la débroussailleuse dorsale « FR 460 TC-EFM » également pour les travaux de fauchage en pente. Un harnais confortable permet de porter le moteur sur le dos, qui est relié souplement à la tête de coupe et son tube démontable. De la sorte, une bonne liberté de mouvement est assurée et l’on peut travailler sans grands efforts. L’outil est équipé d’un démarrage électrique facilitant beaucoup l’arrêt du moteur, même pour une brève interruption du travail, puisque l’on peut redémarrer l’outil sans devoir se défaire du harnais. Le système de gestion du moteur M-Tronic, déjà connu chez Stihl, est intégré sur la débroussailleuse. Il mesure en continu la température extérieure, la température du moteur, la qualité du carburant de même que l’altitude, et calcule ensuite à partir de ces paramètres, le point d’allumage optimal et le dosage du carburant. Si la température est inférieure au point de congélation, la débroussailleuse peut être démarrée à la main à l’aide du câble ErgoStart.
Trois nouveaux nettoyeurs haute pression à eau froide Stihl a développé pour les professionnels une nouvelle série de trois nettoyeurs haute pression performants. Alors que la pompe du premier modèle « RE 232 » développe une pression de 145 bars, le « RE 272 Plus » permet de régler, sur l’outil même, le débit et la pression en
En 1926, Andreas Stihl a créé sa première scie à chaîne à entraînement électrique. A gauche la tronçonneuse sans fil la plus récente. Elle fait partie du groupe des quatre outils sans fil qui viennent faciliter le travail dans les jardins privés.
continu de 45 à 150 bars. Le nettoyeur « RE 282 Plus » à courant fort fonctionne avec un pression réglable entre 60 et 160 bars. Ses grandes roues d’un diamètre de 25 cm sont dignes d’attention. Elles permettent aussi de travailler avec cet outil sur des terrains difficiles. Une autre amélioration a été apportée au câble électrique maintenant fixé et mieux maîtrisé, pour qu’il ne se déroule pas avant le démarrage et ne gêne pas pendant le travail. Le pistolet également est muni d’un support pratique qui le maintient bien en place. Les deux plus gros outils sont munis d’un enrouleur pour le tuyau à haute pression (15 m). Grâce à un raccord rapide, la buse peut
être très facilement remplacée, ce qui peut être utile en cas de forte saleté ou pour le nettoyage de surfaces délicates. Les outils « RE 272 Plus » et « RE 282 Plus » sont aussi livrés avec une deuxième lance d’acier munie d’une buse rotative déjà montée. Au cas où la pression et l’eau ne devraient pas suffire, les trois outils sont aussi conçus pour pouvoir aspirer du détergent externe. Les deux outils les plus puissants sont également munis d’un réservoir intégré d’une contenance de 2,5 litres de détergent. Une autre innovation a consisté à doter les modèles «Plus» en série d’un filtre à eau qui protège durablement la pompe d’éventuelles saletés. n
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Aperçu | Marché n
Les « longliners », concurrents et partenaires à la fois Le tracteur passe pour être la pièce maîtresse de la mécanisation agricole et de ses progrès. Toutes marques confondues, les constructeurs s’échangent des moteurs, des transmissions, voire des tracteurs entiers, ce qui leur permet de disposer des dernières technologies en limitant leurs investissements. Revue des principales collaborations entre constructeurs. Ruedi Hunger 11 2015 Technique Agricole
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Claas, John Deere et Kubota se focalisent sur leur propre marque, sa notoriété, son attractivité. Photo : Claas
L’an dernier, 2,13 millions de tracteurs ont été écoulés de par le monde, soit 3 % de moins qu’en 2013, année exceptionnelle s’il en fut. Les deux principaux acteurs du secteur sont l’Inde et la Chine – en volumes produits et vendus. Quant à la liste des « global players », constructeurs évoluant à une échelle mondiale globalisée, elle se limite depuis quelques années à cinq acteurs.
Des comparaisons hasardeuses Nous renonçons à chiffrer les ventes par marque ou par constructeur. Les valeurs ne sont pas comparables, ni en Europe, ni à l’échelle mondiale car les relevés ne sont pas homogènes. Exemples : le nombre de tracteurs vendus n’équivaut pas à celui des immatriculations et certains pays ou organisations ne considèrent que les tracteurs de plus de 50 chevaux, d’autres les comptent tous, sans distinction. Un autre biais provient des distinguo qui peuvent être faits entre les tracteurs standards et ceux pour l’horticulture, les espaces verts ou même les chargeurs télescopiques. Ajoutons que l’Angleterre et les Pays-Bas ne publient leurs statistiques 2014 qu’à la fin de 2015. On ne sait pas non plus clairement si les chiffres en Inde et en Chine incluent la multitude de monoaxes vendus là-bas. Le nombre de 2,13 millions de tracteurs vendus dans le monde apparaît donc comme un ordre de grandeur. Et les constructeurs ajoutent souvent à la confusion en publiant des chiffres d’affaires qui incluent, outre les tracteurs, l’ensemble de leurs ventes de machines agricoles.
(* AGCO = Allis-Gleaner Corporation)
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Ces dernières années, les constructeurs multimarques ont largement unifié et centralisé leurs réseaux de distribution, de service, de logistique comme la vente de pièces de rechange. Photo : Ruedi Hunger
« Longliner », un statut envié On désigne par « longliners » les fournisseurs proposant à la fois des tracteurs et des outils de récolte. Leur offre se doit d’être riche de machines diverses, en genres, en tailles et en puissances. Il existe actuellement cinq « longliners » multinationaux plus ou moins influents et de tailles variées. Des restructurations surviennent à tout moment. Il y a quatre ans, l’Argo a ainsi quitté le cercle des « longliners » quand les moissonneusesbatteuses Argo / Laverda sont passées dans le giron d’Agco *. Presqu’au même moment, Kubota annonçait son repositionnement mondial. L’ouverture, mi-septembre, de l’usine de tracteurs « Kubota Farm Machinery » à Dunkerque, dans le nord de la France, en est une manifes-
tation concrète. Technique Agricole en a parlé dans sa précédente édition.
Chiffres d’affaires des longliners Les longliners du marché européen s’y affichent avec 13 marques et concentrent 85 % des ventes. En 2014, John Deere a réalisé un chiffre d’affaires à hauteur de 36 milliards de dollars US (US $), celui de CNH atteint 32,5 milliards de US $ et celui d’Agco 9,7 milliards de US $. Agco Corporation est le seul des trois longliners américains à faire tout son chiffre d’affaires dans le machinisme agricole. Les ventes de Claas se montent à près de 5 milliards de US $ et celles de SDF avoisinent 1,57 milliards de US $. En ajoutant Kubota (15 milliards de US $) à ce panel, on atteint près de 100
Le premier acteur du machinisme agricole mondial a réalisé environ 73 % de son chiffre d’affaires 2014 avec les machines agricoles et les équipements pour l’entretien des espaces verts. Les 27 % restants proviennent des ventes de machines forestières, des engins de génie civil et des services financiers. Photo : Ruedi Hunger
Aperçu | Marché n
Afrique, 25 % en Amérique du Nord, 17 % en Amérique du Sud et 5 % en Asie / Pacifique. Ce dernier marché est le plus solide pour Agco, dont l’un des objectifs est de développer un « tracteur mondial », de catégorie moyenne, commun à Massey Ferguson, Challenger et Valtra.
Porteurs d’innovations exclusives, certains produits de niche comme le Rigitrac réussissent à se positionner sur le marché saturé des tracteurs. Photo : Ruedi Hunger
Chez Claas, les principaux générateurs de chiffre d’affaires sont les moissonneuses-batteuses. Ce longliner en est le leader européen. Il doit faire face à la chute des ventes dans les deux Amériques. En 2014, Claas a repris le constructeur chinois « Shandong Jinyee Machinery Manufacturing » et ses 1200 collaborateurs. L’effectif total du groupe atteint désormais 11 400 personnes.
milliards de US $ pour les six groupes en 2014, résultat en retrait de presque 4 % par rapport au record de 2013. Apuré des
D’après Wolfgang Kutschenreiter, stratège de la branche, la valeur moyenne d’un tracteur neuf (facturée par le fabricant au revendeur) se monte à 43 000 euros dans l’Union européenne. C’est bien plus que dans la plupart des autres zones commerciales et cela équivaut à plus du double de la valeur moyenne mondiale estimée d’un tracteur neuf.
machines de génie civil et des services financiers, les machines agricoles « pèsent » dans les 67,5 milliards de US $.
Les chiffres d’affaires John Deere est considéré comme leader mondial du machinisme agricole. L’an dernier, 73 % de son chiffre d’affaires provenait du secteur des machines agricoles et des espaces verts. Les machines de chantier et forestières et les services financiers rapportent les 27 % restants. Case et New Holland CNH ont bouclé, en 2014, un premier exercice complet à l’enseigne de « CNH Industrial N. V. ». Le secteur des machines agricoles et de génie civil génère 55 % du chiffre d’affaires du groupe, les utilitaires Iveco y contribuent pour 32 % et les 13 % restants viennent de la vente de moteurs et de transmissions. Agco Corporation est un « pure player », entreprise qui ne joue donc que dans le machinisme agricole. Il a réalisé 53 % des 9,7 milliards de US $ de son chiffre d’affaires 2014 en Europe / Moyen-Orient /
En sa qualité de sous-traitant, l’usine de moteurs Deutz de Cologne est directement soumise aux aléas du marché des tracteurs. Photo : Deutz-Köln
AGCO
(ARGO Tractors)
ARGO
Groupe Class
CNH
Fendt
Landini
Claas
New Holland
Massey Ferguson
Mc Cormick
John Deere Deere Power Systems
SDF SAME
CASE IH
DeutzFahr
Valtra
Steyr
Lamborghini
Challenger
Fiat Power Train
Hürlimann
Agco Power Graphique 1. En Europe, quatre grands fournisseurs de tracteurs ont adopté une stratégie multimarques, deux autres se concentrent sur un seul nom. En gris, les groupes qui développent leur propres moteurs.
Agco Power Fendt
Deere Power Systems
Deutz AG (Köln)
Fiat Power Train
John Deere
ARGO
New Holland
Claas
Fendt
CASE IH
DeutzFahr
Claas
Same
ARGO
MF
Valtra
MAN
Mercedes
Perkins
Fendt
Claas
ARGO
Claas
Lindner
Challenger
JCB
Lamborghini Hürlimann
Graphique 2 . En plus des usines de moteurs des constructeurs de tracteurs, des sous-traitants bien connus approvisionnent certaines marques. Deutz-Köln vient ainsi de livrer son neuf millionième moteur. John Deere en a produit bien plus de cinq millions.
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n Marché | Aperçu
• Fendtx • Massey Fergusonx • Valtrax • Challengerx
• Landinix • Mc Cormickx
• Samex • Deutz-Fahrx • Lamborghinix • Hürlimannx
• New Hollandx • CASE IHx • Steyrx
Graphique 3 . Deux constructeurs de tracteurs américains et deux européens commercialisent 13 marques, ce qui leur permet de tenir compte des préférences locales de leur clientèle (par ex. Stey = Autriche ; Valtra = Europe du Nord).
John Deere – longliner et les plus grands fabricants de technique agricole
Kubota – nouveau dans le secteur des tracteurs à partir de 100 ch
la production. C’est un état de fait qui prévaut déjà depuis plusieurs années dans les pays du sud de l’Union européenne, où l’ambiance économique est peu stimulante. Mais même en Allemagne, les exploitations agricoles connaissent une situation financière tendue et hésitent à investir. Ces années passées, les multiples fonctions innovantes sur des « tracteurs intelligents » destinés à l’agriculture de précision ont stimulé le marché. A quoi vient s’ajouter l’adaptation continue aux nouvelles normes antipollution, qui a accéléré le renouvellement des gammes. Ceci a contribué a maintenir éveillé l’intérêt des acheteurs. Mais c’est une situation qui, selon les experts économiques, conduit tôt ou tard à une saturation du marché.
Le niveau des revenus dans l’agriculture est le premier facteur d’influence sur le marché des tracteurs.
Moteurs
Lindner – représentant de plusieurs petits fabricants
Claas – leader du marché européen de technique de récolte
En fonction de la philosophie des entreprises, leurs tracteurs sont exclusivement dotés de moteurs « maison », ou bien également de moteurs achetés à différents fabricants tiers. Les exemples suivants illustrent ces diverses stratégies. John Deere n’utilise que
Graphique 4 . Un nom, une marque ! Les constructeurs représentés ici utilisent une seule enseigne, jouant donc une stratégie monomarque.
SDF termine l’exercice 2014 au même niveau que le précédent. Dans son plan quinquennal lancé en 2010, SDF s’était, entre autres, fixé comme objectif d’accélérer le développement et l’extension de toutes ses marques et de renforcer sa présence au niveau international. Chez Kubota Corporation, le machinisme agricole constitue aussi un secteur en soi réunissant les tracteurs et les machines agricoles, plus les engins de chantier, les moteurs et la fourniture de pièces. Ce secteur a contribué pour 76 % au chiffre d’affaires global de 2014. Tracteur et machines agricoles étant réunis au sein d’une seule entité, ce chiffre est une estimation.
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Jusqu’à l’éclatement de la bulle … Les experts économiques estiment qu’il y a eu surchauffe sur le marché des tracteurs entre 2009 et 2013. Elle a été suivie d’une chute massive des ventes. Le marché français a été particulièrement affecté par cette tendance négative mais a retrouvé sa stabilité. Selon une citation parue dans Agrartechnik business à la mi-mai, le marché suisse des tracteurs a retrouvé des eaux plus calmes après les turbulences de 2011 à 2013. En clair, après un recul de plus de 10 %, les immatriculations devraient osciller aux alentours des 2000 unités. Ce comportement prudent en matière d’investissements est à mettre sur le compte de la stagnation et du recul des prix à
Les transmissions à passage sous charge ou à variation continue font maintenant partie de l’équipement standard des tracteurs de moyenne et grande puissance.
Aperçu | Marché n
des moteurs fabriqués par ses soins dans l’une de ses cinq unités de production dispersées dans le monde, en France, aux USA, au Mexique, en Inde et en Argentine. Claas fait exactement l’inverse et se fournit auprès de John Deere Systems, Fiat Power Train, Perkins et Mercedes. Le groupe SDF acquiert les moteurs qu’il ne fabrique pas lui-même auprès d’un seul et même constructeur spécialisé, DeutzKöln. Agco possède à nouveau une usine de moteurs en propre et livre depuis peu des moteurs à JCB, alors qu’il en achète à Deutz-Köln pour équiper les Fendt, qui se fait aussi livrer par MAN. CNH monte des moteurs fabriqués dans le groupe par Fiat Power Train (FPT). FPT-Motorenforschung, unité de recherche sur les moteurs, a son siège à Arbon (TG) ; c’est l’ancienne Saurer, devenue Dereco et Iveco, puis FPT. Argo achète des moteurs FPT et des Perkins, Perkins qui livre à nouveau des moteurs à Lindner. Cette évocation n’est pas exhaustive, tous les constructeurs ne sont pas mentionnés ici.
Graphique 5 . Les parts du « gâteau » des transmissions à passage sous charge ou à variation continue se rétrécissent. En d’autres termes, les constructeurs de tracteurs fabriquent eux-mêmes ce qu’ils ne trouvent pas auprès de leurs sous-traitants.
variation continue pour tracteurs** inclut donc, en fait, Argo, Claas, CNH, Fendt, John Deere, SDF, Valtra et ZF.
« Un loup déguisé en agneau » Transmissions Le monde des transmissions et des trains roulants se caractérise lui aussi par sa diversité. A côté des produits « maison » de chaque fabricant, c’est le groupe « ZF Friedrichshafen AG » qui occupe le devant de la scène. ZF fabrique des boîtes synchronisées, à passage sous charge et à variation continue. Agco, ATM-Terrion, Case-IH / Steyr, Claas, Fendt, John Deere, Landini, Mahindra, Massey Ferguson, Mc Cormick, TYM, Pfanzelt, SDF, Ursus, Valtra, entre autres **, comptent parmi les clients de « ZF Agricultural Machinery Systems ». Actuellement, quasi tous les constructeurs ont des tracteurs avec transmission à variation continue. Ces dernières années, plusieurs d’entre eux ont développé leur propre boîte qu’ils produisent euxmêmes. Les cercle des fabricants de transmissions à
Les tracteurs peuvent arborer les couleurs des différentes marques d’un même groupe, qu’ils aient été construits au sein du groupe-même ou fournis par un fabricant tiers**. On voit ainsi « Agritalia » (Carraro Group) livrer des tracteurs à
Claas, Massey Ferguson et John Deere. Argo fournit certains modèles à CNH. Agco vend des Massey Ferguson sous les marques Challenger et Valtra. Certains tracteurs Claas viennent de chez SDF, et le fabricant turc « Hattat » vend des tracteurs à Agco.** n **Sources : Agrartechnik business (Kutschenreiter) N o 7 / 9 / 12 / 14 ; eilbote (VDMA) N o 17 + 26 ; top agrar 9 / 15.
Les constructeurs de tracteurs ne se contentent plus d’acheter des composants pour leurs transmissions, ils les développent et les fabriquent de plus en plus eux-mêmes, à l’instar de Claas. 11 2015 Technique Agricole
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n Marché | Tendance
Avancées en agriculture de précision Si certaines des idées sous-tendant l’agriculture de précision ne datent pas d’hier, ce n’est qu’avec la mise au point et la combinaison de la localisation par satellite et de systèmes de commandes électroniques de pointe que l’élaboration de nouveaux procédés fut possible. L’agriculture de précision nous permet aujourd’hui de mieux décrire et analyser les conditions de production agricole. Les processus globaux de collecte de données acquièrent une importance croissante dans les progrès actuels. Ruedi Hunger
Les systèmes de positionnement dernière génération sont équipés de capteurs optiques aux capacités largement supérieures à celles des appareils stéréo utilisés jusqu’ici et disposent de caméras à 360 degrés. Offrant une visibilité panoramique sans précédent, ils permettent à l’utilisateur de percevoir tous les alentours du véhicule, angles morts compris, et d’observer la machine en elle-même sous différentes perspectives. Les nouveaux scanneurs lasers, capables de balayer l’environnement du véhicule de face et de côté, jouent le rôle de systèmes de détection prédictifs. Etablissant un modèle surfacique pouvant être utilisé pour les épandages et le pilotage de la machine, ils permettent, par exemple, d’ajuster la position et la hauteur de la rampe. En plus de faire office d’alerte anticollision, le système prévient tout heurt avec un obstacle en freinant automatiquement.
La nouvelle génération de capteurs permet d’éviter les manques et les doubles en début ou fin de champ pendant le semis. Photos d’usine
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Tendance | Marché n
Nouvelles possibilités : ce cultivateur est guidé en temps réel par des capteurs frontaux déterminant la profondeur à ameublir en fonction de la texture du sol.
Une meilleure utilisation des moyens de production Qu’il s’agisse de densité, d’humidité ou de nature du sol, les nouveaux modèles de capteur permettent d’analyser la couche arable en fonction de la profondeur du sol. En plus d’être utilisée pour établir des cartes pédologiques 3D, sur le terrain, cette technologie sert de base pour régler la profondeur de travail du sol par les machines. Les chercheurs estiment que cette avancée permettra d’utiliser plus efficacement les moyens de production (énergie, engrais).
De la réaction à l’anticipation La nouvelle génération de capteurs détecte le début de la distribution de semences par les semoirs directement à la sortie du soc. Il devient dès lors possible d’établir le « temps de distribution », c’est-à-dire l’intervalle entre le lancement du dosage et la sortie des grains par le soc. Sur la base du temps de distribution réel ainsi obtenu, on peut déterminer le moment idéal pour lancer les signaux automatiques de démarrage et d’arrêt du guidage de la machine ou du dosage en bout ou début de champ, cela dans le but d’éviter les manques et les doubles en bout de parcelle.
De la confusion à l’assistance Les logiciels dernier cri sont capables d’optimiser automatiquement les principaux processus de planification et d’épandage (semences, engrais, produits phytosanitaires) en regroupant et en intégrant des données issues de différentes sources. Ainsi, ces programmes assistent les agriculteurs en matière de fertilisation ou de lutte phytosanitaire en les aidant à respecter les distances de sécurité, par exemple. En outre, des systèmes de
planification basés dans le nuage permettent de générer des cartes d’épandage lisibles par machine pour chaque produit et chaque parcelle. Tous les processus peuvent être automatisés, de la planification à la mise en œuvre en passant par la documentation. Des systèmes conviviaux de gestion d es éléments fertilisants permettent désormais de procéder avec précision à l’amendement des sols en azote et en phosphore au moyen d’engrais organiques ou minéraux. Avec le concours des nouvelles technologies visant à l’épan dage ciblé d’engrais, il devient ainsi possible de procéder à une planification globale d’une culture ou d’une récolte à l’autre et d’améliorer ce processus. A l’heure actuelle, les agriculteurs ne disposent toujours d’aucun recueil d’informations en matière phytosanitaire. Or, la complexité croissante des données à prendre en considération et l’évolution constante des conditions à respecter peuvent entraîner des erreurs d’utilisation. Il subsiste dès lors toujours un risque sous-jacent que les produits phytosanitaires parviennent sur des surfaces non cibles. C’est la raison pour laquelle les offres de systèmes de gestion, permettant un épandage adapté, ponctuel et précis en toute ergonomie, se multiplient. L’assistance au conducteur comprend notamment le remplissage du pulvérisateur, l’épandage et la prise en compte des distances de sécurité.
Systèmes de communication Du fait de l’utilisation des smartphones, des tablettes et des équipements multimédias et de divertissement modernes, les nouveaux systèmes de communication ne cessent de gagner en importance. Les agriculteurs, les agro-entrepreneurs
et tout particulièrement les conducteurs demandent à juste titre des solutions de gestion des données et des systèmes de communication automatisés qui soient faciles à utiliser et englobent non seulement l’acquisition des paramètres machine, mais aussi la navigation, la communication et la télématique. Ils désirent ainsi l’intégration de l’enregistrement du temps de travail, des prévisions météo et des médias sociaux. Les utilisateurs réclament davantage d’uniformité et de cohérence dans la présentation des applications et requièrent également l’autodétermination individuelle en matière d’information, c’est-à-dire la possibilité pour chacun de déterminer les données qu’il partage et les personnes autorisées à consulter les données en question. Il convient dès lors que la protection et la sécurité des données soient garanties, en particulier en ce qui concerne les systèmes de gestion de données basés dans le nuage. En conclusion, même si les avancées en agriculture de précision favorisent l’automatisation à bien des égards, les agriculteurs continueront à occuper une place importante dans la gestion des exploitations au cours des prochaines années. Les procédés automatisés, notamment, les assistent efficacement et optimisent l’affectation des moyens de production dans une mesure qu’il serait impossible d’atteindre manuellement. Par ailleurs, en technique agricole moderne, les nouveaux systèmes de communication sont devenus incontournables. Les smartphones et les tablettes vont ainsi acquérir une importance capitale dans les domaines du pilotage des machines et de la gestion d’exploitations. n 11 2015 Technique Agricole
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n Impression | Prise en main
Le spécialiste de la montée et de la descente Son design a été refondu, tout particulièrement sa nouvelle cabine dotée d’éléments ergonomiques. Il s’agit de la Laverda « M400 LCI », la moissonneusebatteuse friande de pentes raides comme elle est décrite dans le rapport suivant. Roman Engeler Il y a trois ans, la Miss Italie sortante Giusy Buscemi et le chef de Laverda Francesco Quaranta ont eu l’honneur de lever le voile sur la nouvelle gamme de moissonneuses-batteuses « M400 » au cours du salon EIMA de Bologne. A l’instar d’une Miss, la machine a également su susciter l’intérêt des visiteurs par son apparence extérieure. La cabine élégante « Skyline » dont la griffe Agco ne passe pas inaperçue, se retrouve aussi sur les moissonneuses-batteuses Massey Ferguson et Fendt. Cette cabine confortable dotée d’une climatisation et de siège à coussin d’air présente des éléments de commande ergonomiques comme le nouveau levier de conduite avec commande par impulsion, la console de droite avec touches tactiles et un commutateur principal à portée de main, ou l’écran couleur tactile de 10,4 pouces qui affiche les principales données ainsi que l’image automatique de la caméra de recul en cas de marche arrière.
Transmission Le modèle « M400 MCI » est propulsé par un moteur Agco-Power d’une cylindrée de 7,4 litres et d’une puissance de 306 ch. La norme antipollution de niveau 4 est atteinte par un catalyseur d’oxydation diesel (COD) et la réduction catalytique sélective (RCS). Sur la route, le véhicule circule à régime réduit. Une pompe de 130 litres permet la transmission hydrostatique sur quatre gammes de vitesses. La moissonneuse-batteuse dispose de quatre roues motrices et, sur demande, il est possible de prévoir une traction avant en version Heavy-Duty. L’unité de battage est composée de trois tambours. Le tambour batteur présente un diamètre de 600 mm et une largeur de 1340 mm. Des listeaux de ballast supplémentaires se trouvent entre les huit listeaux de battage, ce qui augmente la masse d’inertie. Les contre-batteurs sont réglables électriquement et individuelle30
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Appel au spécialiste des terrains en pente L’agro-entrepreneur Markus Hartmann représente déjà la quatrième génération familiale de Herznach (AG) qui se consacre à la récolte des céréales, il utilise depuis cette saison la moissonneuse-batteuse Laverda « M400 MCI » équipée d’un tablier de coupe « PowerFlow » d’une largeur de 5,5 m. Elle remplace
Markus Hartmann (à droite) et Ruedi Ackle.
un ancien modèle de la même marque. Depuis que Laverda a été repris par l’entreprise Agco, beaucoup d’améliorations ont été réalisées au sein de l’entreprise italienne Laverda, explique Hartmann. Le choix de Laverda ne doit rien au hasard, car cette marque est réputée pour ces qualités sur les terrains en pente.
Fin septembre, Technique Agricole a rendu visite à Hartmann et à son conducteur Ruedi Ackle pour assister à la récolte du dernier champ de tournesols. A la fin de la saison, tous deux se montrent très satisfaits de la machine. «La cabine dotée d’une commande « similaire à Fendt » fait plaisir à utiliser et répond, tout comme l’ensemble de la machine, à tous les désirs», se sont exclamés les deux hommes. Le correcteur de dévers fonctionne parfaitement. « Toutefois, il faut faire attention lors des manœuvres, car dans la cabine on ne ressent que peu l’inclinaison réelle », nous a confié Ackle. Hartmann a fait équiper la moissonneusebatteuse du tablier de coupe « Power-Flow » pour battre les céréales tout comme le colza avec le même tablier. Pour la récolte des tournesols, le tablier de coupe est modifié (voir l’encadré « Kit tournesols »). Ce tablier de coupe avec convoyeur à bande intégré est imbattable dans un champ de colza, dit Hartmann. En plus, il a ajouté à la machine un hache-paille et un distributeur de paille. Plus tard, Hartmann y ajoutera peut-être un éparpilleur de paille.
Prise en main | Impression n
Kit tournesols Modèle
Laverda « M400 LCI »
Machine à 5 secoueurs Moteur
Agco Power, 7,4 l, 6 cyl. 306 ch
Puissance
306 ch
Trémie à grains
8600 l, transbordement : 105 l / s
Poids
14 680 kg (sans outil de coupe)
La moissonneuse-batteuse Laverda « M400 MCI » démontre sa force en pente. Photos : Dominik Senn
L’adaptation du kit tournesol est une construction réalisée par l‘entreprise GVS Fried de Koblenz (AG). « Nos clients nous ont souvent demandé s’il existe une solution pour la récolte de tournesols en combinaison avec le tablier de coupe Power-Flow, pour nous répondre à la raison de cette réalisation », nous confie Werner Müller, directeur chez GVS Fried. » Ce sont principalement des clients dont la récolte de tournesols ne fait qu’une petite partie des travaux de battage et qui ne voulaient pas investir de grosses sommes dans un tablier de coupe spécial. Une première version a été testée il y trois ans et développée ensuite jusqu’à son état actuel.
« Les matériaux ont été choisis sciemment pour que ce kit reste le plus léger possible », précise Müller. Grâce à un raccord rapide, les éléments de cueillage peuvent être fixés rapidement au tablier de coupe existant. La largeur de chaque élément de cueillage est conçue de telle manière que les tournesols peuvent être récoltés par rangée. La récolte est dirigée par une bobine spéciale en direction de l’entrée pour éviter des pertes. Le tablier de coupe Power-Flow garantit une alimentation homogène vers le système de battage. Selon la largeur du tablier de coupe, le prix de ce kit pour tournesols se situe entre 15000 et 16000 francs.
Les différents éléments conçus pour la récolte des tournesols peuvent être fixés au moyen de raccords rapides.
Avec la nouvelle cabine « Skyline », les moissonneuses-batteuses Laverda ont subi une valorisation optique et ergonomique.
Les deux vérins hydrauliques permettent de compenser jusqu’à 30 % de devers dans l’axe longitudinal.
ment. Le contre-séparateur « Multi Crop Separator Plus » peut être pivoté selon les besoins vers l’intérieur (paille longue, humide) ou vers l’extérieur (paille sèche). La séparation complète est effectuée alors par cinq secoueurs fermés dotés de quatre redans sur une surface de 7,62 m2. Les grilles supérieure et inférieure sont également réglables électriquement. La contenance de la trémie est de 8600 litres. Effectuée à une hauteur de 4,5 mètres, la vitesse de transbordement est de 105 l / s. Grâce aux couteaux à dents de scie, le hache-paille coupe proprement et fonctionne à faible puissance. La tôle d’agressivité bosselée des contre-couteaux et un diffuseur de broyeur entièrement réglables garantissent un contrôle intégral
de la qualité et de l’épandage de la paille broyée. Le modèle Laverda « M400 LCI » est équipé d’un correcteur de dévers entièrement automatique et électrohydraulique. Le système se base sur un parallélogramme situé sur l’essieu avant (entraîné en option) qui compense le dévers latéral jusqu’à une valeur de 20 %. Ainsi, malgré la pente, le mécanisme de battage, le séparateur et le nettoyage reste à l’horizontale. Pendant que l’essieu avant spécial compense le dévers, la pente horizontale est compensée par deux vérins hydrauliques reliés au cadre indépendant de l’essieu arrière. En montée, le système compense aussi jusqu’à 30 % le dévers longitudinal et en descente jusqu’à 10 %. n 11 2015 Technique Agricole
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n Impression | Rapport de chantier
L’Italien raffiné Les premiers tracteurs McCormick dotés de transmission à variation continue sont disponibles depuis peu avec la série « X7 VT Drive ». Au cours d’un essai routier, le modèle « X7.460 » a su convaincre par sa commande polyvalente et sensible. Ruedi Burkhalter Il y a bientôt deux ans, McCormick a présenté pour la première fois dans l’histoire de l’entreprise, avec la série « X7 VT Drive », des tracteurs dotés de transmission à variation continue. Entre-temps, les premiers véhicules fabriqués en série sont arrivés en Suisse. La gamme se décline en quatre modèles à 4 cylindres et deux à 6 cylindres. Elle couvre une plage de performance de 143 à 212 ch. Technique Agricole a effectué un essai sur le terrain et prêté une attention toute particulière aux caractéristiques de la transmission.
« Power Plus » apporte 20 ch supplémentaires Les modèles « VT Drive » sont pratiquement identiques aux « X7 Pro Drive »,
Avec la série « X7 VT Drive », McCormick s’est lancé aussi dans la technique de transmission à variation continue. Photos : Ruedi Burkhalter
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Technique Agricole 11 2015
dotés d’une boîte de vitesses sous charge, exception faite, bien sûr, de la trans mission. A l’opposé des deux modèles à 6 cylindres, le 4 cylindres ne dispose pas d’un châssis en fonte coulée, mais d’une construction monobloc. Le moteur « Betapower » d’une cylindrée de 4,5 litres a été conçu par FPT et fournit une puissance nominale de 159 ch à 2200 t / min. La puissance maxi en mode normal est de 166 ch. Il est possible d’activer la fonction « Power Plus » du système de surveillance électronique pour effectuer certains travaux de la prise de force ou de transport, la puissance nominale s’élève alors à 170 et la puissance maxi à 176 ch. Le moteur fonctionne avec quatre soupapes par cylindre et un système d’injection électro-
nique Common Rail. Le post-traitement des gaz d’échappement s’effectue par le système de réduction catalytique SCR et l’additif « AdBlue ».
« Terramatic » avec quatre gammes de rapports La transmission à variation continue « Terramatic TMT16 » de ZF est utilisée dans la série « X7 » à 4 cylindres. Elle fonctionne en marche avant et arrière avec quatre gammes de rapports. Cela signifie qu’entre 0 et 40 km / h, la propulsion est effectuée 100 % mécaniquement dans quatre rapports. Le changement entre les rapports est effectué automatiquement selon la vitesse de conduite, et le conducteur ne le perçoit presque pas.
Rapport de chantier | Impression n
Le changement de marche avant et arrière s’effectue comme pour les modèles à embrayage avec un inverseur Power shuttle après la transmission CVT avec deux paquets de lamelles. La particularité, c’est l’unité hydrostatique fixée latéralement qui permet une bonne accessibilité pour les travaux de maintenance et de réparation. Les transmissions « Terramatic » ont hérité ces caractéristiques des unités « S-Matic ».
Commande simple et compréhensible Passons au concept de commande du mécanisme d’entraînement qui, selon McCormick, assure une commande simple et compréhensible. La pièce maîtresse de la commande est le levier de conduite « Easy Pilot » situé sur la partie avant de l’accoudoir. Sous le volant, il y a également un levier inverseur et une pédale de conduite / gaz. En principe, les quatre modes suivants sont utilisables « automatique », « manuel », « prise de force » et « régulateur de vitesse ». Par défaut, après la mise en marche du moteur, le mode « automatique » est toujours actif. Il le reste tant que la prise de force est arrêtée et que l’accélérateur manuel est en position « 0 ». Dans ce mode, la pédale d’accélérateur opère comme telle, le régime du moteur et le rapport de la transmission sont réglés automatiquement en fonction de la charge du moteur et de la vitesse de déplacement. Pour doser la réaction de la pédale de l’accélérateur suivant l’utilisation, quatre « rapports virtuels » sont à disposition. Ils ont une vitesse maxi de 3 (marche extralente), 12 (champ 1), 21 (champ 2) et 40 km / h. Toute la course de la pédale est proportionnelle au rapport actuel, cela veut dire que plus le rapport est court, plus le dosage est précis. Ces rapports virtuels ne sont aucunement liés aux quatre rapports de la transmission et contribuent uniquement à la précision de dosage. Pour changer de rapport, le conducteur doit presser simultanément sur le bouton de changement de rapport en haut (+ / -) et sur celui de quittance à l’avant de la poignée de conduite. La qualité de réponse de la commande se règle selon les préférences par un régulateur rotatif « Eco-Power ». Plus le réglage est en position « Eco », plus le moteur tourne à faible charge et moins il consomme de carburant. Si, au contraire, on a besoin de plus de puissance et d’une réponse rapide, on tourne le régulateur vers « Power ».
Il est aussi possible de monter en option à côté du grand levier de conduite un petit joystick pour la commande du chargeur frontal. Le grand écran tactile offre une bonne visibilité des fonctions du tracteur.
Le modèle « X7 » offre une place de travail spacieuse et claire.
Il suffit de déplier le système de refroidissement du moteur FPT pour le nettoyer.
Les réservoirs diesel et AdBlue sont disposés à côté de l’accès (large) à la cabine.
Bien visible de l’arrière : la suspension de la cabine disponible en option.
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n Impression | Rapport de chantier
Lancement du modèle « X8 » de McCormick à Hanovre Lors du salon Agritechnica, deux autres nouvelles gammes McCormick avec transmission à variation continue seront présentées en plus de la gamme « X7 ». Avec le nouveau véhicule phare « X8 », McCormick propose pour la première fois une classe de puissance de plus de 300 ch. Les trois modèles de la série fournissent des puissances de 264, 286 et 310 ch et sont propulsé par des moteurs « Beta power » de 6 cylindres et une cylindrée de
6,7 l. Les moteurs sont conformes aux normes d’émission Tier 4 et dotés d’un turbocompresseur à géométrie variable à commande électronique (eVGT). La transmission à variation continue ZF « Terramatic TMT32 » avec quatre gammes de vitesses permet de remplir les
Trois positions d’inversement On a le choix entre trois possibilités pour changer de direction de marche. La première est la conventionnelle par le levier Powershuttle situé sous le volant et qui revient toujours dans sa position initiale avec un simple effleurement. Autrement, cette opération se réalise par le levier de conduite (le déplacer jusqu’en butée avant ou arrière et le bouton de quittance doit être pressé en même temps) et par un inverseur se trouvant sur celui-ci.
Données techniques du McCormick « X7.460 » Moteur /cylindrée Betapower 4 cyl. 4,5 l Puissance nominale 165ch Puissance maximale 176 ch Transmission ZF « Terramatic TMT 16 » 4 gammes de vitesse Prise de force 540 / 540E / 1000 / 1000E Circuit hydraulique 123 l / min + 44 l / min Capacité de levage maxi 9300 kg Poids à vide 5750 kg Prix de l’équipement de base dès CHF 125 900.– (TVA incluse)
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exigences de cette catégorie de puissance. Le circuit hydraulique Load Sensing est disponible sur demande avec un débit hydraulique allant jusqu’à 205 l / min et assure l’alimentation de jusqu’à six équipements auxiliaires à commande électronique. La capacité de relevage maxi annoncée est de 18 tonnes. L’empattement de 3000 mm permet au modèle « X8 » d’être équipé de pneus de 46 pouces maxi. Le modèle « X8 » se distin gue surtout par le design du capot- moteur, de la construction de la carrosserie et du concept de cabine unique en son genre. La finition intérieure de « type automobile » transforme l’habitacle, selon McCormick, en une place de travail silencieuse, parfaitement climatisée et offre un concept bien étudié en termes d’ergonomie et de commande. La série « X6 » avec transmission à variation continue sera aussi montrée à l’Agritechnica. Cette transmission à puissance partagée et à quatre cylindres est le résultat d’un déve loppement d’Argo Tractors. Trois modèles de cette série couvrent la plage de puissance de 110 à 140 ch. Ainsi, la famille « VT Drive » sera représentée à l’Agritechnica par onze modèles des séries « X6 », « X7.4 », « X7.6 » et « X8 » dans une plage de puissance de 110 à 310 ch.
L’agressivité du changement de marche peut tout simplement être modifiée par le régulateur Shuttle à divers échelons sur le grand écran de 12 pouces. Venons-en aux autres modes de conduite : le mode manuel peut être activé facilement, en sortant le régulateur des gaz manuel de la position « 0 ». On peut alors modifier les rapports de transmission manuellement par le levier de conduite ou par la pédale de pied. Pour que le conducteur puisse réagir en toute situation, le levier de conduite proportionnel est doté de trois niveaux de réaction. Une pression de 0 à 10 % permet d’obtenir une légère réaction, de 11 à 50 % une moyenne et plus de 50 % une forte réaction. Pour franchir un niveau de réaction, le conducteur doit surmonter une résistance sensible, ce qui facilite énormément le dosage lors d’une conduite sur un sol bosselé. Le concept avec le levier de conduite massif bien intégré dans l’accoudoir est réussi et assure un bon maintien de la main et du bras. Les conducteurs de petite taille sont désavantagés car le bou-
ton de quittance est placé tout en bas du levier de conduite, et c’est difficile, avec des petites mains, de presser à la fois sur les boutons d’inverseur et de quittance. Le mode « prise de force » peut être activé facilement : l’on déplace le régulateur des gaz manuel de la position « 0 » et enclenche la prise de force. A l’opposé du mode manuel, l’électronique commande les rapports de la transmission de telle manière à assurer un régime constant à la prise de force. La perte de régime est donc moins importante qu’en mode manuel. Finalement, le mode « limiteur de vitesse » est activé par le bouton Tempomat situé sur le levier de conduite. Quatre valeurs peuvent être enregistrées et activées ultérieurement. Les autres fonctions comme le « gel » du rapport ou la « fonction descente » répondent à presque toutes les attentes que l’on peut avoir pour la commande de transmission.
Grand écran tactile Outre la transmission, d’autres possibilités du véhicule ont été examinées à la loupe. La prise de force électrohydraulique fait partie de l’équipement de série et fournit les quatre régimes 540/ 540E / 1000 /1000E. Le circuit hydraulique Load Sensing à débit variable offre une performance utile de 123 l / min et la pompe de la direction assistée un supplément de 44 l / min. La capacité de relevage arrière annoncé est de 9300 kg au maximum. La cabine « Premiere Cab » est exécutée dans un concept de quatre montants larges avec portes articulées ouvrant vers l’arrière. Elle offre une très bonne visibilité panoramique et un grand confort. Des suspensions de pont avant Carraro et de cabine sont disponibles sur demande. Le concept de l’écran tactile de surveillance et de commande de 12 pouces appelé « Data Screen Manager » (DSM) fixé à l’avant de l’accoudoir fait aussi partie de l’équipement de série et mérite une mention spéciale. Cet écran séduit non seulement par sa taille. En mode standard, il permet de visualiser de nom breuses informations comme le régime de conduite actif. Sa conception reste néanmoins très claire. La classification logique du menu convainc et permet de trouver et d’ajuster tous les réglages importants comme le régulateur Shuttle ou la commande quantitative et tem porelle des outils auxiliaires sans avoir à passer par une phase d’introduction préalable. n
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Qualité et hygiène du fourrage Les systèmes d’alimentation automatisés (AFS) prennent de plus en plus d’importance parce qu’ils offrent des économies potentielles de temps de travail. Le stockage intermédiaire en aérobie, les températures ambiantes élevées et la charge microbienne correspondante influent sur la qualité du fourrage. C’est pourquoi les AFS exigent que la qualité de l’ensilage et que la gestion de l’affouragement soient irréprochables. Ruedi Hunger installations de mélange doivent être sécurisées par des dispositifs appropriés, de manière à exclure tout risque de chute des personnes. En cas d’urgence, le système d’alimentation doit pouvoir être stoppé aussi rapidement que possible grâce à plusieurs « boutons d’arrêt d’urgence ». Les dispositifs de sécurité, qui bloquent le système (tout ou partie) en présence d’une résistance définie, doivent être régulièrement contrôlés quant à leur fonctionnement. n
Si le fourrage n’est distribué qu’une fois par jour, la RCM est entreposée en andain plus de vingt-quatre heures. La chaleur générée par l’activité microbienne se diffuse principalement à proximité.
Dans des conditions aérobies, les levures commencent à se multiplier en dégradant l’acide lactique et en produisant de la chaleur. Le développement thermique est un premier indice de changement de qualité. La dégradation de l’acide lactique entraîne l’augmentation du pH et permet à d’autres micro-organismes tels que les bactéries et les moisissures de devenir
La durée de conservation d’une ration complète mélangée doit être déterminée en fonction de la stabilité de l’ensilage et de la température ambiante. actifs. La nature de l’ensilage et donc la charge bactérienne initiale, la température ambiante et la durée de stockage aérobie s’avèrent décisifs pour l’évolution de la qualité d’une ration complète mé-
langée (RCM). Un bon ensilage reste cependant stable plus longtemps après l’exposition à l’air. La température ambiante en été, bien plus élevée qu’en hiver, rend à elle seule le stockage provisoire d’une RCM à l’air plus risqué pendant la belle saison. Pour que l’hygiène ne soit pas compromise par des résidus de fourrage, le mélangeur doit être rempli d’ensilage frais seulement lorsqu’il est pratiquement vide. Les résidus de fourrage doivent être enlevés régulièrement (deux à trois fois par semaine). La conception et l’emplacement du conteneur de stockage sont également décisifs quant à la façon de nettoyer. Certains constructeurs ont pris les mesures adéquates pour que les résidus de fourrage puissent être enlevés du convoyeur avec un racloir.
Si le fourrage fait l’objet de plusieurs distributions quotidiennes, la teneur en levure d’un ensilage ne change pratiquement pas en vingt-quatre heures.
Sécurité du travail Les convoyeurs et conteneurs de stockage doivent disposer d’un fond fermé, de sorte que l’accès soit rendu difficile. Les
Si la RCM provient d’un ensilage instable, la température augmente surtout dans le contenant de prémélange, où le fourrage est conservé jusqu’à la distribution. 11 2015 Technique Agricole
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n Management
Systèmes d’affouragement automatiques dans la production laitière Les systèmes d’affouragement automatiques peuvent contribuer à réduire la charge de travail des éleveurs, améliorer la flexibilité et assurer une alimentation conforme aux besoins du bétail et aux performances de production attendues. Les coûts d’investissement et d’exploitation annuels de ces systèmes ne doivent cependant pas être sous-estimés. Matthias Schick et Anne Grothmann
*Matthias Schick et Anne Grothmann travaillent à Agroscope, à Tänikon, dans le groupe de recherche « Travail, bâtiments et évaluation des systèmes ».
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bonne vingtaine d’années. Les procédés d’automatisation de la distribution de fourrage de base ont entretemps fait leur apparition en Suisse également, et ont été adoptés par un nombre croissant d’éleveurs pour nourrir leur bétail laitier et engraisser des taurillons.
25 % 39 % 5 %
Aperçu des procédés d’affouragement automatisé Les systèmes utilisés pour automatiser la distribution du fourrage de base se divisent en deux grandes catégories : les procédés fixes et les procédés mobiles (voir figure 1 ci-contre). Pour permettre une réelle économie de main-d’œuvre, tous les procédés nécessitent un stockage intermédiaire de deux ou trois jours des différents composants, soit dans des conteneurs à fourrage, soit directement sur le plancher de l’étable. Les exploitations qui disposent d’un silo-tour muni d’une fraise de désilage peuvent se passer de ce stockage temporaire. Des procédés
8 % 23 %
Figure 1. Heures de travail dans la production laitière ■ Traite ■ Affouragement ■ Management ■ Elevage veaux ■ Propreté / Litière Heures de main-d’œuvre par vache et année (MOh) : 79,3, c’est-à-dire 3172 par année (n = 40)
(Schick, 2014)
Dans l’élevage laitier, après la traite, l’affouragement est sans doute l’activité la plus chronophage. Jour après jour, l’éleveur doit préparer des rations de fourrage de base et de concentrés, qu’il doit ensuite acheminer jusqu’à la table d’alimentation, distribuer au bétail, puis repousser régulièrement. Toutes ces opérations demandent de nombreuses heures de présence et entraînent d’importants coûts de main-d’œuvre et de machines. On ne s’étonnera donc pas du vif intérêt suscité par les systèmes susceptibles de les automatiser. L’automatisation englobe désormais toutes les étapes du processus agricole. Sur bon nombre d’exploitations, les robots de traite sont déjà monnaie courante. Dans le domaine de l’affouragement, la remorque mélangeuse s’est imposée depuis une
Management n
systèmes d’affouragement automatiques
procédés stationnaires
tapis d’affouragement – GEA : tapis – Pellon : tapis – Robivec : tapis – Cormall : tapis – Cormall : table à chaînes Figure 2. Systématique des dispositifs d’affouragement automatiques (d’après Grothmann 2015, modifié)
chariots automoteurs
chariots sur rails mélangeuses – AgroX : One2Feed – Fullwood : FMR Roboter – GEA : Mix Feeder – Hetwin : Aramis – Pellon : TMR Roboter – Robivec : DEC TMR Plus – Schauer : Transfeed – TKS Agri : feedRobot System – Trioliet : Triomatic – Wasserbauer : Mixmeister
automatiques ont été développés pour permettre une distribution individualisée même du fourrage de base ; mais faute de rentabilité, ces procédés n’ont pas pu s’imposer sur le marché. Les procédés stationnaires sont basés sur un tapis d’affouragement, c’est-à-dire un transporteur à bande qui défile au-dessus de la tête des animaux ou dans la mangeoire. Les procédés mobiles sont cependant beaucoup plus fréquents. Ils se divisent à leur tour en procédés à chariot sur rails et procédés à chariot automoteur. Dans le cas des procédés à chariot sur rails, le fourrage est distribué par un chariot qui circule le long de la table d’affouragement. Le chariot est suspendu entièrement ou partiellement à un rail, qui assure en même temps son alimentation électrique. Il n’effectue que la direction dans certains procédés à mélangeuse fixe et des procs, à entraînement électrique, assurent à la fois les fonctions de mélangeur et de distributeur. Dans le domaine de l’affouragement automatique, on constate une tendance très nette en faveur du chariot à fourrage automoteur. Ce dernier tire profit de sa plus grande souplesse. Utilisable sur plusieurs unités de stabulation, il permet en effet de faire l’économie des coûteux systèmes de rails. Les procédés à chariot automoteur se composent à leur tour d‘un mélangeur à poste fixe et d’un chariot distributeur. Un chariot mélangeur automoteur à autoremplissage a également été développé, mais se trouve encore au stade de prototype.
Evaluation et coûts des procédés Les procédés d’affouragement automatiques présentent tous l’avantage de pouvoir adapter le dosage et la distribution de fourrage de base et de concentrés en petites rations en fonction des besoins du
procédés mobiles
mélangeuses fixes chariots distributeurs
– Comall : Robot Multi Feeder – Jeantil : Automatic Feeding – Schuitemaker : Innovado – Lely : Vector
– DeLaval : Optimat II – GEA : Free Stall Feeder – GEA : Mix & Carry – Pellon : Combi-Roboter – Pellon : Laufstallroboter – Valmetal : DAF
Dans le cas des procédés à chariot sur rails, le fourrage est distribué par un chariot qui circule le long de la table d’affouragement. Le chariot est suspendu entièrement ou partiellement à un rail, qui assure en même temps son alimentation électrique. Il existe des procédés à mélangeuse fixe où le chariot n’effectue que la distribution, et des procédés où le chariot à entraînement électrique assure à la fois les fonctions de mélangeur et de distributeur.
bétail et des performances de production attendues. Rendant possible la formation de groupes, ils sont notamment intéressants pour la Suisse, où les populations de bétail laitier sont parfois de taille modeste. La majorité des exploitants en possession d’un tel système assurent que la charge de travail s’est sensiblement réduite et qu’ils ont gagné en flexibilité. La moindre agitation dans le troupeau et une meilleure ingestion de nourriture sont d’autres atouts ssouvent cités. Les économies de temps ne doivent cependant pas être surestimées, en particulier en Suisse, où les exploita-
tions sont en outre soumises à des standards d’hygiène élevés et détiennent des troupeaux de taille petite à moyenne. Un système d’affouragement automatique capable d’assurer en même temps le repoussage du fourrage procure par ailleurs un avantage ergonomique appréciable. Il convient de ne sous-estimer ni le travail de maintenance des conteneurs à fourrage, ni le temps nécessaire pour préparer les différents composants de nourriture dans ces conteneurs. D’autre part, du point de vue de l’organisation du travail, la possibilité de prélever le fourrage du silo11 2015 Technique Agricole
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n Management Les procédés stationnaires se basent sur un tapis d’affouragement, c’est-à-dire un transporteur à bande qui défile au-dessus de la tête des animaux ou dans la mangeoire. Les procédés mobiles sont cependant beaucoup plus fréquents. Ils se divisent à leur tour en procédés à chariot sur rails et à chariot automoteur.
couloir ou de l’entrepôt à balles pour plusieurs jours à la fois présente un avantage certain, sauf pour le maïs d’ensilage, dont le stockage temporaire dans les conteneurs à fourrage présente des risques
Dans le domaine de l’affouragement automatique, on constate une tendance très nette en faveur du chariot à fourrage automoteur. Utilisable sur plusieurs unités de stabulation, il offre une plus grande souplesse et permet de faire l’économie des coûteux systèmes de rails. Les procédés à chariot automoteur se composent à leur tour d‘un mélangeur à poste fixe et d’un chariot distributeur. Un chariot mélangeur automoteur à autoremplissage a également été développé, mais se trouve encore au stade de prototype.
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en matière d’hygiène pendant la saison chaude. Les investissements nécessaires pour automatiser la distribution de fourrage comprennent les conteneurs à fourrage, le système d’acheminement, le mélangeur et le procédé de distribution, auxquels s’ajoutent, le cas échéant, les coûts des systèmes de rails et des supports ainsi que les travaux de montage. Selon le procédé choisi, les investissements nécessaires se situent entre 100 000 et 250 000 francs. Une étude personnalisée doit être réalisée pour chaque exploitation. Des coûts annuels compris entre 8000 et 20 000 francs viennent s’ajouter à ces sommes. Ces coûts peuvent paraître élevés, mais ils peuvent être diminués, comme le montrent les différentes possibilités cidessous : 1. L’utilisation d’un silo-tour permet de faire l’économie des conteneurs de stockage intermédiaire. 2. Les chariots à fourrage automoteurs et automatisés peuvent se passer d’un système de rails, ce qui leur confère des avantages décisifs par rapport aux autres procédés. 3. La combinaison des solutions 1 et 2 offre des avantages supplémentaires. 4. En renonçant à une table d’affouragement large et carrossable lors de la construction d’une étable neuve, il est possible d’économiser jusqu’à 750 francs par vache en coûts de bâtiment. 5. L’utilisation d’un procédé automatique pour la distribution du fourrage de base évite de se servir du tracteur dans l’étable, d’où des économies de carburant et une diminution de l’usure.
Analyse des systèmes Les procédés automatisés de distribution de fourrage permettent une optimisation plus poussée des processus de travail dans l’ensemble d’une exploitation agricole. Lorsqu’on gère des troupeaux de manière professionnelle, on s’efforcera désormais d’améliorer encore les performances et la gestion du travail, de mieux maîtriser les coûts en mettant en réseau les données significatives relatives à la traite, à l’affouragement, à la reproduction et à la surveillance sanitaire. La charge de travail est allégée de manière indiscutable avec l’affouragement automatique. Les contraintes en matière de qualité d’ensilage et de gestion générale de l’affouragement ne doivent toutefois pas être minimisées. Les coûts d’investis sement devront être amortis en consacrant le temps de travail ainsi libéré à d’autres tâches.
Conclusion Les développements récents en matière d’automatisation de l’affouragement de base font ressortir l’important potentiel de la connexion des capteurs en agriculture. Associés à des silos-tours munis de fraises de désilage, les réseaux en ligne permettent de trouver des informations sur un système d’affouragement entièrement automatisé et d’en parler. Tous les autres procédés nécessitent un système de désilage et un système de transport pilotés par un opérateur humain. Compte tenu des coûts élevés des procédés automatiques étudiés, toujours sensiblement supérieurs à la remorque mélangeuse tirée par un tracteur, il est sans doute trop tôt pour pronostiquer la généralisation de l’emploi de procédés d’affou ragement automatiques. n
Technique | En savoir plus n
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Recherche de moteurs au bord du lac de Constance
Sous la marque FPT Industrial, le groupe CNH Industrial produit et vend des systèmes de propulsions pour véhicules industriels des secteurs routiers et non routiers. Il dispose de six centres de recherche et de développement dans le monde entier. L’un d’entre eux est la FPT Motorenforschung à Arbon (TG). Ueli Zweifel Le complexe industriel de la FPT Motorenforschung AG – sis sur les rives du lac de Constance, dans le centre-ville d’Arbon (TG) – s’est agrandi au cours des années. Il évoque encore le passé légendaire de Saurer qui inspire les 220 collaborateurs travaillant aux projets de développement de la société FPT Industrial, filiale du groupe CNH Industrial. L’amélioration de technologies existantes et l’élaboration de nouvelles techniques pour les moteurs à combustion sont au centre de leur activité.
Un peu d’histoire En 1853, Franz Saurer a créé une fonderie pour articles ménagers à Saint-Gall. La firme produit des machines textiles après son déménagement à Arbon. Sous la direction d’Adolph Saurer et de ses frères, elle est devenue la plus grande entreprise individuelle de Suisse. L’effectif de la maison mère d’Arbon reflétait les succès et les échecs de la fabrique de machines. Le nombre de travailleurs a enregistré une forte hausse de 1890 (264) à
1920 (2918), une baisse abrupte en 1922 (908) ; il a de nouveau augmenté jusqu’en 1936 (1953), été relativement stable de 1937 (2414) à 1950 (2865) et atteint son maximum en 1963 (4513).
Véhicules utilitaires En 1903, l’entreprise Saurer SA a commencé à produire des véhicules utilitaires. Le succès était tel qu’elle a concentré ses efforts dans ce domaine à partir de 1914. Outre les camions, elle fabriquait des autobus vendus dans toute la Suisse. Pendant la Première Guerre mondiale, Saurer SA a construit des moteurs d’avion. En 1908, Hippolyt Saurer (fils d’Adolph) et Rudolf Diesel (1858 -1913) ont développé ensemble le premier moteur diesel destiné à un véhicule routier, mais la pompe à injection ne pouvait pas encore être fabriquée de manière assez précise (ce moteur est exposé au Deutsches Museum à Munich). Grâce à ses diverses innovations, Saurer SA est rapidement devenu un construc-
teur de véhicules de réputation mondiale et a octroyé des licences de fabrication de ses camions à certains pays. En 1928, il a lancé sur le marché le premier moteur diesel fonctionnel à injection directe, l’a perfectionné avec un système à double turbulence qui lui a valu un brevet en 1934. En ce temps-là, l’entreprise était un leader mondial dans le développement de moteurs diesel et elle l’est restée jusque dans les années 1980. Les camions, bus, et véhicules militaires Sauer étaient encore très présents sur les routes jusqu’à la décennie suivante. C’est en partie à cause du recul des exportations de camions et d’autobus dans les années 1950 que les moteurs diesel ont été étendus aux automotrices et aux bateaux. L’entreprise s’est surtout concentrée sur le marché suisse, en ce qui concerne les véhicules utilitaires. Certains types de camions légers Daimler-Benz ont été fabriqués et commercialisés sous le nom Saurer dès le début des années 1980. Toutefois, la demande de véhicules 11 2015 Technique Agricole
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L’ingéniosité, l’habileté et les systèmes modernes de mesures sont les pierres angulaires du progrès technique. Un banc d’essai transitoire (représenté ici) fonctionne avec un dynamomètre AC au lieu du frein électromagnétique d’un banc d’essai stationnaire. De plus, les cycles d’essais sont représentés en entier et non par des courbes de puissance établies avec quelques points. Le carburant peut aussi être mesuré avec un système temporaire.
Au début des années 1990, l’ancien département de recherche de moteurs Saurer a été rattaché au constructeur italien de camions Iveco appartenant au groupe Fiat. Depuis 2006, le site d’Arbon opère sous le nom « FPT Motorenforschung AG ». Au cours des dix dernières années, l’entreprise a mis au point des modèles complexes de simulation de l’écoulement et de la combustion (cicontre un banc d’essai virtuel de combustion). Parallèlement, FPT Industrial est pionnier notamment dans le développement de la « HI-eSCR », abréviation de technologie de traitement des gaz d’échappement, un élément majeur de compétitivité des marques de véhicules routiers et tout-terrain du groupe CNH Industrial. originaux Saurer a diminué malgré leur qualité reconnue. Dans ces conditions, la décision a été prise de stopper la production de véhicules utilitaires. Le dernier camion civil Saurer a été livré en 1983, et le dernier « 10 DM » a été fourni à l’armée suisse en 1987.
Recherche de moteurs Le département renommé de recherche de moteurs de Saurer a été maintenu. Dans les années 1980 déjà, les premiers systèmes Common Rail avec pression d’injection très élevée ont été développés, basés sur les résultats obtenus par l’EPF de Zurich, en collaboration avec d’autres entreprises. Bosch a reçu le brevet en 1993 et lancé le premier système Common Rail à injection par la suite.
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Autres étapes du développement 1934 Brevet du moteur diesel à injection directe 1971 Turbocompresseur à gaz d’échappement sur les moteurs diesel des véhicules utilitaires 1985 Petite variante du moteur diesel avec turbocompresseur 1989 Développement du recyclage des gaz d’échappement 1991 Première mention de la réduction catalytique sélective (SCR) 1998 Turbocompresseur à géométrie variable (VTG) avec aubes directrices réglables 1999 Premiers systèmes « Common Rail » intégrés dans des véhicules utilitaires 2002 Premiers tracteurs équipés de systèmes Common Rail
Priorités actuelles Le site d’Arbon élabore et teste des technologies, ainsi que des composantes qui seront tôt ou tard appliquées aux moteurs de véhicules agricoles routiers ou toutterrain, d’engins de chantier, de générateurs de courant ainsi qu’aux dispositifs de propulsion marine. Il se concentre sur les nouveaux concepts de moteurs centraux et très puissants, les systèmes de catalyseurs pour le traitement des gaz d’échappement, en particulier la réduction des émissions et de la consommation de carburant. Dans sa stratégie Europe 2020 pour diminuer la teneur en particules fines, l’Union européenne a notamment établi des règles pour les véhicules tout-terrain (règlement relatif aux engins mobiles non routiers). C’est pourquoi les experts de la FPT Motorenforschung AG
Technique | En savoir plus n
Perspectives d’avenir de la FPT Motorenforschung AG Depuis octobre 2015, Peter Krähenbühl, ingénieur en génie mécanique, dirige la FPT Motorenforschung AG. Technique Agricole lui a posé quelques questions sur la recherche actuelle et future sur les moteurs dans son entreprise. Technique Agricole : Sur un graphique de la FPT Motorenforschung AG, on constate que le traitement des gaz d’échappement sans recyclage et uniquement par réduction catalytique (HI-eSCR) est la dernière nouveauté marquante de 2011. Peut-on qualifier ce millésime de fin (pour le moment) de la compétition dans la construction de moteurs toujours plus propres ? Peter Krähenbühl : Avec l’introduction de l’Euro VI en 2011, nous avons produit un camion pratiquement sans émissions. A partir de 2019 au plus tard, la restriction du nombre de particules prévue en Europe sera aussi valable pour les machines agricoles et les engins de chantier. Pour cette raison, nous focalisons nos recherches sur l’amélioration de l’efficacité et de la productivité. En Europe comme aux Etats-Unis, on discute actuellement d’une réduction encore plus drastique des limites d’émissions, ce que nous suivons naturellement avec intérêt. Le comportement fautif de VW en matière de normes d’émissions des moteurs diesel influence-t-il la stratégie et la production de ce type de moteurs destiné aux véhicules utiles ? Les moteurs diesel pour véhicules utiles sont d’ores et déjà soumis à un test en deux phases. Si un moteur est conforme aux valeurs limites sur le banc d’essai, le fabricant obtient une réception par type provisoire et est autorisé à le construire. Dans la seconde partie du test, les émissions sont mesurées dans le mode d’exploitation effectif en ville, en campagne et sur l’autoroute. Si le camion passe le test avec succès, la réception par type lui est accordée. Toutefois, le constructeur est tenu de tester sur la route chaque année au moins trois exemplaires du modèle choisi au hasard et de confirmer aux autorités que les valeurs limites sont respectées.
« Une coordination optimale et un contrôle de toutes les parties du groupe motopropulseur constituent un élément-clé. »
Peut-on définir la direction dans laquelle la recherche de moteurs sera orientée et comment cela se répercutera sur la motorisation des tracteurs ? De manière générale, il s’agit de diminuer encore les émissions et la consommation de carburant du groupe motopropulseur. La productivité des machines agricoles et des engins de chantier devrait s’accroître, ce qui exige une augmentation de leurs performances. Dans ce but, le mécanisme de base et le procédé de post-traitement des gaz d’échappement sont, d’une part, optimisés et, d’autre part, de
testent et améliorent continuellement ces systèmes qui fonctionnent parfaitement sur les moteurs de marque FPT Industrial (voir aussi réponse à la question sur l’Agritechnica donnée par Peter Krähenbühl, directeur de la FPT Motorenforschung AG).
nouvelles technologies sont en cours de recherche. Une coordination optimale et un contrôle de toutes les parties du groupe motopropulseur constituent un élément-clé pour obtenir des émissions et une consommation minimales dans toutes les conditions d’utilisation. Pour maîtriser la complexité toujours plus grande qui en résulte, la commande du moteur comprendra à l’avenir, au lieu des tableaux et des courbes, des modèles physiques qui calibreront pour ainsi dire « eux-mêmes ».
« A partir de 2019, la nouvelle génération de HI-eSCR sera dotée d’un filtre à particules intégré dans le catalyseur SCR. »
Que montrera la FPT Motorenforschung à l’Agritechnica ? A l’Agritechnica, les experts de la société FPT Industrial, qui sera située dans la halle 17, seront disponibles pour les visiteurs de la foire. Ils leur présenteront l’offre pour le marché agricole, ainsi que les tendances futures dans le domaine des groupes motopropulseurs. Avec la norme Stage V, dont l’entrée en vigueur est prévue pour 2019, FPT Industrial proposera une solution qui ne diffère pas de la stratégie à long terme d’une technologie SCR-only. Après que FPT Industrial a été l’un des seuls à proposer une solution sans EGR, le développement va plutôt avantager les concurrents dont les produits satisfont les normes Tier 4B/Stage IV. A partir de 2019, la nouvelle génération de HI-eSCR sera dotée d’un filtre à particules intégré dans le catalyseur SCR, et ainsi, les exigences Stage V relatives aux émissions seront remplies. Cette solution qui consiste en le remplacement d’une partie du catalyseur par un filtre à particules n’a aucune influence notable sur le degré de post-traitement des gaz d’échappement. Elle épargne aux fabricants de véhicules des coûts élevés d’adaptation du design et offre une alternative économique, comparée à d’autres systèmes bien plus complexes. Peter Krähenbühl a étudié la technique automobile à la Haute école spécialisée bernoise à Bienne. Depuis 1998, il a travaillé dans l’ancienne IVECO Motorenforschung comme ingénieur de petits moteurs On Road avec Common Rail à injection directe. De retour dans l’entreprise d’Arbon après deux mandats à l’étranger, il a occupé le poste de responsable dans le secteur de la recherche et du développement. Peter Krähenbühl a approfondi ses connaissances en suivant une formation en gestion des entreprises. Il a perfectionné son savoir-faire lorsqu’il était chef technique de projet à Stadler Rail à Bussnang (TG). Il est revenu encore à la FPT Motorenforschung AG en tant que responsable de recherche (Technology Engineering manager). Entretemps, il a accédé à la fonction de directeur du site de recherche d’Arbon.
Pour atteindre l’ambitieux objectif de réduire continuellement les émissions et la consommation, le site d’Arbon étudie intensément ces technologies de combustion et de traitement des gaz d’échappement, à la réduction du frottement et du recyclage de l’énergie thermique
jusqu’alors inexploitée. Il travaille également à l’électrification partielle des systèmes d’assistance moteur. Développée en grande partie en interne, la technique d’essai aide la FPT Motorenforschung AG à mener à bien ses buts. n 11 2015 Technique Agricole
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Course aux freins pour des tracteurs plus sûrs Les freins de tracteurs connaissent de nombreux, importants et récents développements. Technique Agricole fait ici le tour des évolutions marquantes. Ruedi Burkhalter
Sur les tracteurs, les freins sont de plus en plus sollicités. Autrefois, l’équipement standard se limitait généralement à un frein de service à tambours, doublé d’un frein de stationnement à sangle. Les choses se sont un peu complexifiées. Au vu de la puissance croissante des moteurs, du poids des véhicules et des travaux de transport plus fréquents, les freins des tracteurs tendent à se rapprocher, techniquement, de ceux des poidslourds. Cependant, les freins de tracteurs restent soumis à des contraintes beaucoup plus variées, en raison des forces très éleves en présence, des masses diversement réparties et de la topo-
graphie que doivent affronter ces véhicules.
Trois freins, trois mécanismes On distingue trois types principaux de freins : les freins de service, les freins auxiliaires et les freins de stationnement. Sur l’essieu arrière des tracteurs standard actuels, les freins de service sont généralement à disques multiples, humides. Ils sont actionnés par des pistons à segments ou par des rampes à billes hydrauliques et fonctionnent sur le même principe que les embrayages multidisques : lorsqu’on freine, les disques et les garnitures entrent en contact sur l’ensemble de leur surface.
Les freins à disques multiples humides sont en général disposés dans le carter de l’essieu arrière.
Pour être tout à fait précis, ils ne se touchent pas mais se touchent par le biais d’un film d’huile très mince. Ce genre de mécanisme permet de doser finement le freinage, il ne s’use quasi pas et les garnitures durent en principe toute la vie du tracteur. La chaleur dégagée est évacuée par l’huile et le risque de surchauffe est presque inexistant. Le gros inconvénient d’une telle configuration vient de l’huile en mouvement permanent dans un espace très exigu, qui provoque des pertes par frottements, surtout à haute vitesse ou quand l’huile est encore froide. Les fabricants essayent diverses astuces pour minimiser ces pertes. L’une d’elles consiste à utiliser de puissants ressorts qui maintiennent un plus grand écart entre les disques et les garnitures. D’autres fabricants montent les freins sur la partie « lente » de la chaîne cinétique, à hauteur du planétaire de sortie (sur le Fendt Vario 800, par exemple). Ces freins doivent alors avoir des dimensions nettement plus généreuses.
Les freins à disques classiques
En raison de forces élevées, de contraintes très variées et des déclivités du terrain, le système de freinage du tracteur doit satisfaire à un grand nombre d’exigences. Photos : ldd
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Les freins à disques classiques, à sec, sont une alternative aux freins à disques humides ; les tracteurs rapides JCB « Fastrac » en sont par exemple pourvus. Les disques sont montés « à l’air libre » et tournent au même régime que les roues. Ils fonc-
Technique | En savoir plus n
tionnent sur le même principe que les freins de voiture, à ceci près que JCB a monté deux étriers sur ces freins, au lieu d’un seul. Avantage principal de ce système : il ne génère pratiquement aucune perte à vide par frottement. Par contre, son exposition à la saleté peut causer un problème et l’usure exagérée des garnitures. Si les plaquettes sont faciles à changer, il n’en va pas de même des disques.
Le défi du freinage sur quatre roues Le freinage des roues avant génère aussi son lot de discussions. L’enclenchement automatique de la traction avant lorsque le conducteur freine est la solution la plus simple et la moins coûteuse pour obtenir un freinage intégral du tracteur. Du coup, c’est encore la plus couramment adoptée. L’inconvénient majeur réside dans la différence de vitesse de rotation entre les roues avant et arrière (qui peut encore être accentuée par le niveau d’usure des pneumatiques) ; elle génère de fortes contraintes sur la chaîne cinétique au moment du freinage et augmente l’usure des pneus.
Les freins avant sur le tracteur Toutefois, depuis quelque temps, nombre de constructeurs proposent, souvent en option, des freins avant sur leurs tracteurs. Ils sont montés soit au niveau des moyeux, soit sur le train ou l’arbre de transmission avant. Les freins multidisques humides présentent ici les mêmes inconvénients qu’à l’arrière : des pertes à vide notables, notamment à basse température. En outre, ils baignent en général dans un très faible volume d’huile, huile qui peut s’échauffer en cas de freinage prolongé, jusqu’à provoquer un « lâchage » intégral des freins, et leur avarie. Mais les freins montés dans le carter central de l’essieu frontal, comme en propose par exemple McCormick,
Sur le Fendt « 800 Vario », les freins à disques sont placés du côté lent de la chaîne cinétique, en sortie de transmission à hauteur du train planétaire.
disposent déjà d’un volume d’huile bien plus élevé.
La bonne vieille sangle a vécu Passons aux freins auxiliaires et de stationnement. Les freins à sangle ont été très utilisés ces dernières décennies pour servir à la fois de freins auxiliaires et de stationnement. Les freins auxiliaires prescrits en Europe doivent d’ailleurs pouvoir fonctionner de manière autonome et servir de dispositif d’urgence en cas de défaillance des freins de service. Autrefois, avec les transmissions purement mécaniques, une vitesse laissée enclenchée plus le frein de stationnement à sangle offraient une double sécurité pour garder immobilisé un véhicule à l’arrêt. La « boîte » des tracteurs à vitesses commutables sous charge ou à transmission à variation ne remplit plus ce rôle de blocage et, pour prendre le relais, on utilise de plus en plus des systèmes à cliquet. Un frein à disque supplémentaire, monté par exemple sur l’arbre central du véhicule, ou un mécanisme indépendant de serrage du frein de service servent de frein auxiliaire. Sécurité supplémentaire : certains fabricants proposent des freins à ressort à accumulation sur leurs plus grands modèles de tracteurs. De tels systèmes maintiennent les freins serrés en permanence et il faut exercer une force sur les ressorts pour libérer le véhicule. De la sorte, les freins demeurent serrés en cas de défaillance du mécanisme.
d’autres défis. Il arrive souvent qu’un conducteur mis en confiance par le mode d’immobilisation actif de la transmission quitte la cabine sans serrer de frein de stationnement. Ce comportement peut avoir des suites fatales. Si le moteur vient à caler, la transmission devient inactive et le véhicule part en roues libres. C’est un risque qui appelle de nouvelles fonctions de sécurité, à l’exemple de ce que propose New Holland sur sa gamme T7-Autocommand. Sur ces tracteurs, un moteur à vis serre automatiquement le frein de stationnement cinq secondes après que le conducteur a quitté son siège. Sur les tracteurs CVT toujours, on obtient, sans toucher la pédale de frein, un effet de ralentissement conséquent en tirant simplement le levier de commande d’avancement. Ceci peut générer des situations périlleuses lorsque le tracteur est à l’avant d’un train routier, puisque les freins des remorques ne sont pas du tout sollicités. Le danger est particulièrement grand avec des remorques dont le timon n’appuie pas ou peu sur le tracteur et / ou lorsque la voie de circulation est glissante. Le tracteur subit alors en plein la poussée de la remorque. Le risque de voir l’attelage se mettre en portefeuille augmente, notamment dans les courbes ou les terrains en pente. A l’extrême, le tracteur va même se renverser, un accident typique dans les ronds-points. C’est pourquoi New Holland monte désormais sur sa gamme T7 un frein de remorque indépendant que le conducteur peut activer avant de ralentir, en appuyant sur un bouton du levier de conduite. La puissance de freinage de la remorque est alors augmentée pour retenir le tracteur
Spécificités des transmissions CVT
Sur le « Fastrac », JCB utilise exclusivement des freins à disques classiques dotés de deux étriers.
L’arrivée des transmissions à variation continue (CVT) a bouleversé en profondeur le rôle et le fonctionnement du système de freinage en général. Les freins de service sont globalement moins sollicités, puisqu’il suffit de ramener le levier de commande d’avancement pour obtenir un effet ralentisseur appréciable. Mais les CVT posent
Le verrouillage à cliquets à ouverture électrique remplace la vitesse qu’on engageait sur les boîtes mécaniques et immobilise fermement le véhicule.
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n En savoir plus | Technique
matiquement la vanne de freinage de la remorque pour que l’attelage ralentisse en sécurité. Ce système fonctionne sans nécessiter d’accessoires sur la remorque et il est donc compatible avec tous les types de freins hydrauliques ou pneumatiques disponibles sur les remorques, ABS compris. Mais il n’est pas encore proposé sur des véhicules de série. En guise de frein auxiliaire ou de stationnement sur sa série « 7 », Deutz-Fahr mise sur un dispositif de serrage progressif des freins de service.
Le levier de frein à main des John Deere « 6R » sert de commande de ralentisseur par l’intermédiaire d’une soupape sur le circuit des freins de service.
au moment où la pédale de frein est sollicitée. Le point faible du système saute aux yeux : en cas de freinage d’urgence, le conducteur n’a pas forcément le temps d’appuyer sur le bouton. New Holland en est déjà à l’étape suivante. A l’Agritechnica 2011, l’entreprise s’est vu décerner une médaille pour un système de freinage intelligent. Ce système calcule en temps réel la force de freinage que la transmission exerce sur le tracteur et ouvre auto-
Des accumulateurs à ressorts externes équipent les freins de service du Fendt « Vario 900 ».
Un frein à disque sec à accumulateur à ressorts sur l’arbre central sert de frein auxiliaire et de stationnement sur les JCB.
Le module ABS : des soupapes de surpression et des capteurs de vitesse sont les composants de base d’un système ABS.
ABS : encore à l’« ère du berceau » L’ABS, c’est l’antiblocage de roues devenu un standard dans le monde de l’auto et des camions depuis une vingtaine d’années. Il reste très rare dans l’univers des tracteurs ; en raison de la multiplicité de leurs usages, il y est plus difficile à installer que sur des autos. Seuls les engins de traction puissants de JCB, Case-IH (Puma, Optum), New Holland (T7) et Fendt (Vario 900 / 1000) peuvent en être dotés en option. Les systèmes ABS fonctionnent avec un capteur sur l’essieu arrière et un autre sur l’arbre du 4 × 4 (système à trois canaux) qui mesurent en continu les régimes de rotation pour empêcher le blocage des roues. L’installation d’un ABS est relativement coûteuse, en raison des multiples accessoires qu’elle nécessite (réservoirs à air surdimensionnés, compresseur à refroidissement à eau, module ABS). Mais l’ABS offre aussi des fonctions annexes, comme le freinage directionnel. Aux champs, cet « Auto-steer-by-brake » (Case-IH), respectivement « ABS-SuperSteer » (New Holland), freine automatiquement une des roues arrière lorsque le conducteur tourne le volant au-delà d’un certain angle. Le système est géré électroniquement, empêchant le blocage de la roue afin de ménager le sol, tout en réduisant fortement le rayon de braquage. Cette fonction s’enclenche à partir de l’écran de commande du tracteur. Elle reste en service jusqu’à 12 km / h.
Des ralentisseurs pour ménager les freins de service Les choses progressent aussi sur le front des ralentisseurs. Ils servent à limiter l’échauffement des freins lorsque les cir-
Sur le Fendt « Vario 900 », les freins avant sont inclus dans le carter central de l’essieu.
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Technique | En savoir plus n
constances nécessitent de ralentir souvent sur de longues distances. Citons à titre d’exemple le « High Performance Engine Break » que Case-IH vient d’introduire sur sa gamme « Optum ». Il est en mesure d’améliorer jusqu’à 40 % la puissance du frein moteur lorsqu’on touche la pédale. Il joue sur quatre tableaux. Le premier est un clapet qui obture l’échappement et qui sert aussi à atteindre plus rapidement la température de service lors de démarrages à froid. Ensuite, il interrompt simultanément l’injection de diesel, incline à fond les pales du ventilateur et augmente l’angle de celles du turbocompresseur variable. On peut aussi envisager d’utiliser le circuit hydraulique comme ralentisseur. DeutzFahr a gagné une médaille à l’Agritechnica pour un frein moteur hydraulique. Lorsqu’on l’enclenche, une soupape commandée électroniquement dévie l’huile du circuit vers une chicane. Il existe aussi des ralentisseurs magnétiques et électromagnétiques à courant de Foucault (genre « Telma ») qui se montent sur les prises de force. n
Le frein moteur High Performance du Case « Optum » fonctionne en agissant sur un clapet d’échappement, sur l’injection, les pales du ventilateur et le turbocompresseur.
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n Sécurité | Ferme et champs
Planifier chaque coupe de bois Pour beaucoup d’agriculteurs, les coupes de bois dans leurs propres forêts vont bientôt commencer. Mais attention, cela peut aussi tourner court : ces coupes peuvent conduire à des pertes de bois, à des dommages matériels ou à des accidents. La réalisation d’une récolte de bois en toute sécurité dépend des connaissances, de l’état de la personne ainsi que de la technique à disposition. Ruedi Burgherr Qui doute de ses capacités doit pouvoir choisir une autre solution, car mieux vaut ne pas prendre de risques. Un forestier-bûcheron ou un collègue agriculteur qui possède l’expérience et l’équipement nécessaire peut être chargé de ces travaux d’exploitation. En outre, les entreprises forestières sont en mesure de commercialiser le bois.
Règles de sécurité
Avant l’abattage, l’arbre à enlever et ses alentours doivent être examinés.
Font partie des connaissances et de l’état de la personne : la forme physique, la constitution, le plaisir au travail, ainsi que l’expérience et la connaissance technique. La technique doit être en harmonie avec le travail prévu. Nous recommandons aux agriculteurs de faire une coupe de bois seulement si un treuil est disponible. La plupart du temps, sans celui-ci, le travail peut devenir compliqué et dangereux. Un treuil à télécommande est plus sûr, car les distances de sécurité peuvent ainsi être mieux respectées. Le fait qu’une exploitation forestière fonctionne sans treuil est plutôt une exception, car le sol de la forêt ne devrait pas être emprunté inutilement. A l’étranger, dans des régions proches de la Suisse, les layons ne doivent
* Directeur du service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) à Schöftland (AG)
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pas être rapprochés de plus de 40 m l’un de l’autre. En outre, les distances de sécurité peuvent être mieux observées avec un treuil radiocommandé. Celui qui projette une exploitation de sa forêt doit se faire quelques réflexions.
Formation et capacité Celui qui travaille dans la forêt a besoin de l’expérience nécessaire, d’une formation de base et d’une formation continue, car travailler en sécurité est toujours salutaire. On doit d’abord se poser les questions suivantes : Suis-je assez qualifié pour exécuter ce travail en toute sécurité ? Ai-je l’équipement nécessaire ? Puis-je acquérir les connaissances techniques nécessaires ? Dois-je confier ce travail à un entrepreneur qui l’exécutera de manière professionnelle et en toute sécurité ?
Les règles de sécurité doivent absolument être respectées. On sait que la plupart des accidents mortels se produisent lors de l’abattage. Les causes principales d’accident sont : • Des chutes de branches • Des distances de sécurité insuffisantes • Des projections de bois déjà au sol ou encroués • Des éclatements de bois de feuillus Celui qui effectue des travaux en forêt a besoin de connaissances minimales sur les dangers et la manière de travailler en toute sécurité. On peut acquérir ces connaissances en suivant des cours et en travaillant avec un collègue expérimenté et compétent. La campagne d’information « Sécurité dans la forêt privée » est une action commune de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), de la Suva, d’Economie Forestière Suisse et du SPAA. L’OFEV la finance. Les personnes intéressées peuvent consulter le catalogue des cours sur le site www. coursbucherons.ch et également s’y inscrire en ligne.
Mesures de sécurité pour l’abattage L’abattage est le travail le plus dangereux en forêt. Plus de 50 % des accidents mortels se produisent pendant cette opération. Les points suivants doivent être considérés avant l’abattage d’un arbre : • Examen de l’arbre et des alentours, du bois mort, de l’essence de l’arbre et de l’organisation de travail
Ferme et champs | Sécurité n
• Examen de la croissance naturelle de l’arbre, choisir la direction et la méthode d’abattage correcte • Aide à l’abattage, treuil, coins et autres moyens d’abattage • Avertissement et protection des tiers, signaux, barrages • Chemin de retraite Qui veut abattre un arbre doit prendre toutes les précautions nécessaires pour qu’aucun accident ne survienne. Les zones de danger doivent absolument être respectées, personne ne peut rester dans la zone de chute. Toutes les personnes qqu s’y trouvent doivent être prévenues. La première mesure est la détermination de la direction d’abattage. Celle-ci devrait être aussi libre que possible et ne pas présenter d’obstacle. S’il n’y a pas de percée évidente, si l’arbre ne se tient pas droit ou s’il penche dans la direction d’abattage, un treuil ou un tire-fort doit être mis en place. Outre le câble du tirefort, le câble du treuil doi être dévié pour que le conducteur et le véhicule ne se trouvent pas dans la zone de danger. Ceci signifie que le tracteur doit être à deux longueurs d’arbres de l’arbre à abattre, ou en cas de déviation du câble doit être en dehors de la zone de chute. Le câble doit être installé avant le début de l’abattage. La poulie doit pouvoir supporter le double de la force de traction du treuil, son ancrage et son élingue de fixation également. La hauteur de la fixation du câble est dépendante de la force de traction nécessaire à l’abattage de l’arbre. Plus grande est la force de traction nécessaire, d’autant plus haut le câble doit être fixé. Une fois que tout est préparé, une entaille de direction correcte doit être réalisée. La direction d’abattage peut être contrôlée avec un double mètre. La profondeur de l’entaille de direction est de 1/ 5 du diamètre du tronc. La charnière doit mesurer 1/10 du diamètre du tronc, ainsi que la hauteur de la taille d’abattage. Ces données sont valables pour un arbre sain et droit. Pour abattre un arbre pourri, malade, penché, déjeté ou autre cas particulier, il faut adapter la méthode de manière professionnelle.
Protection individuelle Le port de l’équipement de protection personnel dans la forêt ne dépend pas du temps. Qu’il fasse très froid, très humide ou très chaud, l’équipement de protection personnel doit toujours être porté.
Les vêtements forestiers modernes sont agréables, légers, robustes, fonctionnels, colorés, imperméables et protègent des blessures. Ils sont également légers à porter en été. Photo : SPAA
Le treuil est essentiel pour un travail en toute sécurité, mais il doit être conforme aux exigences de sécurité. Le tracteur devrait avoir environ douze chevaux par tonne de force de traction du treuil. Son poids est également déterminant.
Font partie de l’équipement de protection individuel (EPI) : • Casque forestier avec protège-ouïe et protège-face, éventuellement une protection de nuque • Veste de travail ou t-shirt bien visible • Pantalon anticoupure • Chaussures robustes avec semelle antidérapante ou bottes forestières • Gants • Sous-vêtements fonctionnels préférables • Appareils de radio constituant une aide intelligente.
ou longues) bien visibles, en orange ou jaune, avec les mêmes fonctionnalités. Lors de conditions météo normales, des chaussures forestières sont beaucoup plus confortables que les bottes forestières. Les bottes font seulement sens lors de temps spécialement humides. n
Au cours de ces dernières années, la commodité des vêtements forestiers s’est beaucoup développée et améliorée. Le confort des pantalons anticoupure dépend de la matière, de la coupe, des poches et de la couche de protection. De nos jours, les matériaux sont combinés exactement selon les demandes des spécialistes, par exemple, la solidité, le confort, les couleurs, la fonctionnalité, le besoin en poches. La veste forestière peut maintenant être convenablement remplacée par des t-shirts ou chemises (manches courtes
www.coursbucherons.ch Cela ne vaut jamais la peine de faire un travail sans être en sécurité, car personne ne peut se permettre d’avoir un accident. L’adresse Internet www.coursbucherons.ch procure des informations variées et montre l’offre en cours de bûcheronnage pour un travail sûr en forêt, tant paysanne que privée. La brochure du SPAA « Récolte du bois, préparation du bois de feu » informe de manière complète sur la sécurité pendant les travaux forestiers, la brochure « La sécurité : ne rien laisser au hasard », présente l’assortiment de produits du SPAA. En outre, plusieurs flyers sont disponibles à ce sujet. Vous pouvez obtenir plus d’informations et un équipement correct sur www.spaa.ch ou demandez directement au SPAA, GrangeVerney 2, 1510 Moudon, tél. 021 557 99 18 ou par messagerie électronique à spaa@bul.ch.
Il faut avoir un concept de sécurité, un équipement correct, une place de stockage et du matériel de signalisation. « Où dois-je placer la signalisation coupe de bois-accès interdit ? » est une question récurrente. Malheureusement, les signalisations ne sont pas toujours respectées par les tiers.
n Plate-forme | Recherche
Projet de recherche « Remotefarming1 » (exploitation agricole à distance), dont la finalité est d’employer des robots à la régulation des adventices dans l’agriculture biologique, nécessitant encore dans un premier temps l’intervention de l’homme. Photo : Amazone
Les robots agricoles autonomes : les valets modernes Les robots autonomes sont développés en vue de faciliter le travail des gens et de leur faciliter l’atteinte de leurs objectifs. L’affourragement et l’évacuation du fumier peuvent aujourd’hui être automatisés pour presque toutes les espèces d’animaux. En même temps, l’emploi de systèmes de traite robotisés, c’est-à-dire des robots de traite, se généralise. Parallèlement et en dépit du haut degré de complexité sur le terrain, les essais de technologies innovantes pour des systèmes autonomes intervenant sur la production végétale se multiplient. Ruedi Hunger Des modules automatiques sont appliqués aux champs et facilitent le pilotage du tracteur, le labour, le semis, la fertilisation et l’application de produits phytosanitaires. Mais les véritables robots autonomes se font encore attendre, à quelques exceptions près. Des groupes industriels travaillent en étroite collaboration avec de nombreuses écoles supérieures sur le thème des robots agricoles. En conséquence, nombreux sont les projets qui sont présentés chaque année au « Field Robot Event ». Bien que les projets de recherche sur le segment des robots agricoles autonomes soient plus 48
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nombreux que jamais, la plupart des applications ne dépassent pas le stade du prototype. Une commercialisation n’est envisageable que si un investissement dans ces nouvelles techniques allège de façon significative les tâches, que s’il permet de produire à des coûts plus bas ou d’améliorer les rendements. Mais pour l’instant, les robots agricoles autonomes n’en sont pas encore à ce stade.
l’Université de Wageningen (Pays-Bas) tout comme d’Amazone et de Bosch. Le but de ce projet est de développer une plateforme universelle utilisable pour les applications les plus variées (applications ou apps). Le défi pour les développeurs consiste à construire des robots adaptés aux champs, qui disposent d’interfaces mécaniques et électriques qui puissent permettre le raccordement des appareils les plus divers (voir photo).
BoniRob – la plateforme modulaire Le projet de recherche « RemoteFarming.1 » est un projet commun de l’Ecole supérieure d‘Osnabrück (Allemagne), de
Un domaine d’application est l’intégration de BoniRob dans l’agriculture biologique. Un robot avec son actionneur est
Recherche | Plate-forme n
employé au désherbage. L‘objectif est que le robot puisse reconnaître les adventices par un procédé sophistiqué de traitement d’image – tout d’abord encore soutenu par l’œil humain de l’opérateur (photo), ensuite seul. Le robot doit être capable de travailler avec de nombreux facteurs perturbateurs et dans des conditions variables. Le système d’apprentissage automatique du traitement de l’image requis n’existe pas encore sur le marché.
Des exemples typiques
PredBreed – un scanner mobile La sélection de céréales est une activité astucieuse qui nécessite beaucoup de temps. Tester et étudier toutes les caractéristiques et les résistances de nouvelles variétés peut prendre jusqu’à dix ans. On peut donc comprendre pourquoi les chercheurs et les sélectionneurs cher chent des procédés de simplification. Les Universités d‘Hohenheim et d’Osnabrück ont développé en collaboration avec plusieurs firmes un scanner qui, en tant que plateforme mobile de phénotypisation, facilite la sélection et l’amélioration des semences. La plateforme utilisée ne roule pas encore toute seule comme un robot autonome. Cela sera le cas dans une deuxième phase de développement. Le projet « PredBreed » se concentre avant tout sur la mesure des caractéristiques des semences céréalières. C’est à cet effet
Tracteur
Machine
App
Robot
Graphique. Division des tâches: le travail «grossier» – labour, récolte du fourrage – est réalisé dans un premier temps avec la technique traditionnelle. Dans les domaines plus « fins » – reconnaissance des plantes, protection phytosanitaire, analyse du sol –, des plateformes de robots agricoles pourraient être employées dans un futur déjà proche.
qu’interviennent ici des caméras « hyperspectrales » qui déterminent la teneur en humidité et la biomasse sèche. Des images d’ombres de tiges, produites par une grille lumineuse, révèlent la hauteur et la densité de plantation. Un lasermètre mesure la distance au sol de la grille lumineuse, les données collectées sont utilisées pour le calcul de la hauteur de
plantation et de la biomasse. Enfin, des senseurs Multireflex à ultrasons enregistrent diverses données sur la densité de plant. Avec la caméra hyperspectrale, la teneur des plantes en amidon et en lignocellulose peut être déterminés. Avec un réglage adéquat, les senseurs délivrent également des indications sur les maladies des plantes.
Bilan Un grand nombre de robots agricoles sont encore en phase initiale de développement. Quelques projets sont développés conjointement par des groupes industriels et des universités et devraient prochainement réaliser des percées significatives. Une mise sur le marché commerciale ne pourra réussir que si les tâches sont allégées de façon significative, les coûts sont réduits et les rendements améliorés. n
Projet de recherche « PredBreed » : plateforme mobile de phénotypisation destinée à mesurer des caractéristiques des plantes dans la sélection de nouvelles variétés d’ensemencement céréalier.
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n Plate-forme | Expositions
En utilisant les grosses machines de récolte, surtout jusqu’en fin d’automne, nous devons être encore plus attentifs à la protection des sols. Michelin et Ropa se sont engagés dans la bonne direction (petite image). Photo d'usine
Les techniques de récolte en ligne de mire La deuxième partie de l’analyse* consacrée aux tendances fortes de la mécanisation agricole traite des techniques de récolte, un segment dominé jusqu’à présent par la mécanisation lourde visant à améliorer les rendements, hélas souvent au détriment des sols. Roman Engeler En cette année internationale des sols, ce facteur de production essentiel revêt une signification particulière. A ce propos, ce sont surtout les machines consacrées aux cultures sarclées, souvent utilisées jusqu’en fin d’automne sur des sols gorgées d’humidité, qui sont dans le collimateur.
Des quantités de plus en plus grandes L’amélioration des rendements, donc une puissance accrue pour des coûts moindres, * La première partie avait abordé les évolutions récentes des tracteurs et des techniques de récolte de fourrage (cf. Technique Agricole 10 / 2015). La troisième partie sera consacrée au travail du sol et à la préparation des champs.
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Technique Agricole 11 2015
est toujours d’actualité, et les machines de récolte de betteraves à sucre ne font pas exception à la règle. La sélection des plantes a permis une augmentation rapide des rendements et donc des volumes à enlever. Comme la partie supérieure de la racine contient de moins en moins de substances nonsaccharifères indésirables, le décolletage classique au ras du sol est remplacé par un décolletage minimal et l’effeuillage a dû être modifié. La décolleteuse-arracheuse à trémie, capable de traiter six ou neuf rangs, s'est imposée un peu partout dans le monde. Déjà on évoque des machines travaillant sur douze rangs, et les spécialistes de la logistique sont en train de plancher sur la meilleure manière d’organiser l’enlèvement des récoltes. Afin de ménager les
sols, les constructeurs vantent les vertus de la marche en crabe, ou proposent des trains de roulement à chenilles.
La protection des sols est primordiale En dépit de ces mesures, le problème de la compaction des sols reste d’actualité. Priorité à la protection des sols, tel est le défi que les sociétés Michelin (pneumatiques) et Ropa (arracheuses de betteraves) ont su relever dans le cadre d’un développement commun. Il y a quelques années encore, l’arrachage des betteraves avec des pneus gonflés à 1,4 bar seulement relevait de l’utopie, mais le nouveau Ropa « Tiger 5 » issu de la coopération des deux entreprises l’a rendu possible. Pour la première fois, un train de roule-
Expositions | Plate-forme n
ment à trois essieux interconnectés avec compensation hydraulique des charges même en dévers (jusqu‘à 10 % de pente) a été créé et spécialement adapté au pneu à grand volume « CerexBib IF 1000 / 55 R32 » de Michelin. Ce train de roulement préviendrait les excès de charge sur un essieu ou une roue sur terrain accidenté, d’autant plus que le poids est réparti sur une surface d’appui supérieure de 50 % (sur les roues arrière).
Tendance à la spécialisation Les cultures de pommes de terre sont de plus en plus spécialisées. Les attentes qualitatives envers les produits sont sans cesse plus hautes et les acheteurs réclament des lots de plus en plus grands et de plus en plus uniformes. Rien d’étonnant alors à ce qu’on trouve désormais des récolteuses totales à deux rangs. Certains constructeurs ont arrondi le segment des machines à deux rangs vers le bas en créant des gammes plus légères et plus compactes, avec une surface de criblage et un volume de trémie réduits.
Séparation des corps étrangers Sur la plupart des sols habituellement consacrés aux cultures de pommes de terre, les récolteuses ramassent un grand nombre de cailloux et de mottes, qu’il s’agit d’éliminer. L’épierrage classique à l’aide de tapis à tétines en caoutchouc surmontés de brosses rotatives est de moins en moins utilisé, à cause de la limitation de débit qu’il impose. Les producteurs de pommes de terre comptent sur les nouveaux séparateurs par écoulement d’air (p. ex. « AirSep » de Grimme), pour améliorer les performances et la qualité, mais jusqu’à présent ce type de machine n’est proposé que pour les récolteuses à deux rangs. Certains, ici ou là, semblent vouloir revenir au procédé de récolte séparé pour profiter du fait que la mise en andain au champ est susceptible d’améliorer la conservation des tubercules, grâce à un meilleur séchage et une température plus élevée. Malheureusement les constructeurs de matériels de récolte n’ont pas encore enregistré ce retour de tendance, en tout cas ils ne proposent pas de nouvelles machines susceptibles de satisfaire cette clientèle. Il semblerait qu’en Allemagne certaines exploitations en sont à transformer des machines usagées, andaineurs ou arracheuses-chargeuses à deux rangs, pour les adapter à leurs besoins.
Risque d’endommager les récoltes Les récolteuses totales présentent le risque d’endommager les récoltes au moment du transbordement. Les constructeurs s’efforcent d’y remédier par différentes mesures : fond mouvant inclinable, entonnoir pour remplir les paloxes, paroi mobile à déplacement hydraulique, ralentisseurs de chute, rembourrage du récipient. Pour séparer les corps étrangers ressemblant à des tubercules, il existe des séparateurs électroniques employant différents types de capteurs. Parmi les systèmes conçus pour remplir des paloxes, le procédé prédominant consiste à poser les paloxes au sol et à les remplir alternativement par la droite et par la gauche, en prenant soin de ne pas abîmer les tubercules. Ce procédé standard permet en règle générale de remplir des paloxes d’une contenance jusqu’à 2 tonnes de pommes de terre.
Entraînements hydrauliques contre entraînements électriques Amélioration des techniques de battage et de séparation, nouveaux trains de roulement et nouveaux procédés d’entraînement, amélioration constante de l’électronique facilitant le travail du conducteur, optimisation des processus, telles sont les tendances prédominantes dans le domaine des moissonneuses-batteuses. En avant-première, Zürn présente un ensemble de coupe dont les organes sont entraînés par des moteurs électriques,
alimentés par un alternateur de 60 V. Ce procédé offre l’avantage de pouvoir régler individuellement la vitesse du rabatteur, de la vis d’alimentation, des couteaux et des convoyeurs. Le constructeur espère une amélioration de rendement du système de battage, grâce à la possibilité d’adapter en permanence le flux de produit en fonction des conditions de récolte. Les entraînements hydrauliques font également des progrès. Linde a ainsi développé une pompe d’un débit égal à celui de deux pompes à pistons axiaux, mais commandée par un seul plateau incliné. Cette construction économique a pour effet de compenser les forces transversales qui agissent sur le plateau incliné. Elle permet un meilleur rendement des moteurs hydrauliques grâce à une vitesse de rotation plus élevée et des pertes de frottement réduites.
Amélioration des dispositifs de récolte Des nouveautés aussi dans ce domaine où Schumacher a conçu un releveur d’épis de forme spéciale : la partie centrale de la surface de glissement est incurvée vers le haut dans le sens de la longueur. Même si la surface de glissement est entièrement usée, le releveur d’épis reste maintenu par la partie centrale, ce qui l’empêche de se casser et d’endommager les couteaux ou d’autres éléments de la moissonneuse-batteuse. Les dommages à la tête d’entraînement sont un problème récurrent sur les barres
Dans sa nouvelle gamme « Lexion », Claas met en œuvre un système automatique destiné à prévenir les bourrages.
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n Plate-forme | Expositions
de coupe larges, non seulement à cause des importants efforts de coupe, mais aussi parce que le jeu nécessaire empêche une application parfaitement rectiligne des forces sur les couteaux. Pour cette raison, EWM a développé une tête permettant de compenser sur cinq axes le jeu entre le niveau des couteaux et la plaque de fixation. Geringhoff a eu l’idée de monter sous le bec cueilleur à maïs une vis sans fin transversale en godet, permettant de récolter la paille de maïs sous forme de biomasse. La paille de maïs hâchée par les broyeurs sous cueilleur tombe dans le godet d’où elle est évacuée par la vis sans fin à travers l’ouverture de dépose en andain. Si la paille de maïs n’est pas récoltée, il suffit de fermer le clapet devant le godet et la paille tombe directement par terre. Lorsque les champs de colza ne parviennent pas à maturité tous en même
temps, on est amené à changer fréquemment le mécanisme de coupe en fonction du produit, blé ou colza, à récolter. Pour réduire les temps de changement d’outil, Ziegler a conçu une scie verticale qu’il suffit de basculer en arrière vers les parois latérales du mécanisme de coupe lorsqu’on veut récolter des céréales.
Procédé de battage et de séparation Claas, pour ses moissonneuses-batteuses « Lexion », inaugure un système antibourrage basé sur le contrôle automatique du débit de produit. Dès que la machine est sollicitée au-delà d’un seuil préréglé, un arrêt rapide du mécanisme de coupe est commandé. Le nouveau système de nettoyage « 4D » de Claas (cf. Technique Agricole 8 / 2015) permet d’améliorer la sécurité de fonctionnement lorsque la machine est utili-
sée en dévers. Ce même système intervient aussi en montée et en descente, en régulant la vitesse de rotation de la soufflerie et les ouvertures du tamis en fonction de la pente. Le système est identique à la fonction « Active Terrain Adjustment » de John Deere. Ainsi, outre New Holland, deux autres constructeurs proposent désormais des systèmes de compensation de pente pour la récolte en montée ou en descente, commandés directement par l’inclinaison de la machine. John Deere propose en outre un système d’optimisation des réglages, appelé « Integrated Combine Adjustment ». Le cœur de ce système est formé par deux caméras dans l’élévateur à grains et dans l’élévateur de retour, qui transmettent leurs images dans la cabine. Lorsque les performances de la machine sont conformes au souhait du conducteur, ce dernier enregistre les images, qui vont alors servir de référence. Le système va ensuite comparer en permanence les images fournies par les deux caméras aux images enregistrées. En cas de discordance, les réglages correspondants de la moissonneuse-batteuse sont automatiquement corrigés.
Apprendre à l’aide d’un simulateur
Il y a deux ans, Grimme s’est vu décerner une médaille d‘or pour son séparateur pneumatique « AirSep ». Il faudra cependant attendre 2017 pour trouver le système implanté en série sur ses machines.
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Technique Agricole 11 2015
La tendance à doter les moissonneuses-batteuses de fonctions d’« intelligence artificielle » se poursuit. Conçues initialement sous forme de dialogue, les techniques d’optimisation évoluent progressivement vers des automatismes partiels qui se complexifient pour aboutir à un mécanisme de battage automatisé assisté par caméra. Ces techniques, implantées initialement sur les modèles performants et de grande taille, se retrouvent désormais même sur les modèles d’entrée de gamme. Pour permettre aux conducteurs novices de se familiariser avec les moissonneuses-batteuses complexes, John Deere a mis au point son « Go Harvest Premium Simulator ». Les intéressés vont pouvoir louer ce simulateur ou se rendre chez un concessionnaire de la marque, pour s’exercer aux manœuvres d’accostage ou d’attelage, aux travaux de moissonnage proprement dits et aux réglages de la moissonneuse-batteuse. Ce simulateur vient donc en complément des systèmes existants. L’enjeu est de tirer le meilleur profit des énormes capacités de récolte de ces moissonneuses-batteuses, qui sont de plus en plus onéreuses. n
Sections | ASETA n
otre président N devient conseiller national Président de l’ASETA depuis septembre dernier, Werner Salzmann (BE) entre au Conseil national ce 18 octobre en recueillant 104 024 suffrages. De la sorte, notre association a de nouveau un parlementaire à sa tête et peut bénéficier d’une représentation forte aux Chambres fédérales. En raison de quelques voix manquantes, Werner Salzmann avait endossé le rôle de « héros tragique » en étant relégué à la place de premier suppléant il y a quatre ans. Le président de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) a maintenant été élu conseiller national sur la liste UDC du canton de Berne. L’ingénieur agronome et expert en fiscalité agricole bernois se montre satisfait du résultat et remercie ses électrices et ses électeurs pour la confiance qu’ils lui ont accordée. Werner Salzmann défendra notamment une agriculture productrice suisse, saine et sans libreéchange illimité, en y incluant la défense des aspirations de l’ASETA. L’ASETA félicite son président pour cette élection et lui souhaite beaucoup de joie et de succès dans ses nouvelles fonctions au Conseil national.
Formation Permis G Sur la voie publique, pour conduire un tracteur dont la vitesse maximale est de 30 km / h, les jeunes gens doivent avoir 14 ans révolus et être porteurs du permis de conduire de la catégorie G. Ce permis donne aussi le droit de conduire des cyclomoteurs. Les cours d’une durée de deux après-midi (mercredi) sont décentralisés en fonction des inscriptions et accueillent 6 à 13 participants. Le lieu des cours est Oulens-sous-Echallens, la période est à choisir : un des deux semestres de l’année. Il est possible de passer l’examen un mois avant l’anniversaire. Lieu et dates des cours : Oulens-sous-Echallens, novembre 2015 ou mars 2016 Contact : Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch
SVLT ASETA
Pour rouler en toute sécurité, l’AFETA maintient la campagne de contrôle des freins pour les chars et remorques en 2015.
FR Contrôle des freins en 2015 Pour améliorer la sécurité lors des transports et disposer de véhicules qui répondent aux exigences, l’AFETA maintient sa campagne de test de freins en 2015. Ce test est destiné aux chars et remorques en tout genre, 30 ou 40 km / h, qui tout au long de l’année remplissent leurs rôles, dont malheureusement la maintenance est trop souvent négligée. A l’issue du contrôle, les propriétaires disposeront d’un diagnostic précis de leurs véhicules, établi par un professionnel agréé par l’USM (la liste des ateliers peut être consultée sur le site internet de l’USM, www.smu.ch). Pour les tests, les convois doivent être équipés de freins de service hydraulique ou pneumatique. Pour ses membres, l’AFETA offre une ristourne de 30 francs par essieu sur le prix du contrôle. Pour cela, il suffit d’envoyer une copie de la facture à l’adresse ci-dessous : AFETA / FVLT, Laurent Guisolan, rte de Grangeneuve 31, 1725 Posieux Cette offre n’est pas valable à l’achat de matériel neuf ou lors d’une convocation à une expertise subséquente.
www.G40.ch 11 2015 Technique Agricole
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ASETA Impressum 77e année SVLT
Unterstützt durch den Fonds für Verkehrssicherheit (FVS)
ASETA
Nouveau : Antenne romande de l’ASETA Service technique Walter Hofer Tél. 021 557 46 46 walter.hofer@vd.ch
Cours de conduite G40 Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite G40 est autorisé à conduire des tracteurs agricoles et des véhicules exceptionnels à une vitesse de 40 km / h au maximum. Le G40 est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et annoté dans le permis de conduire. Lieux de coursBulle (FR), Claro (TI), Corcelles-près-Payerne (VD), Courtételle (JU), La Sarraz (VD), Les Hauts-Geneveys (NE), Moudon (VD), Nyon (VD), Saint-Maurice (VS), Tramelan (BE) Conditions de participation : • Un permis de conduire G, ou catégorie supérieure, âge minimum de 14 ans • Un tracteur avec cabine de protection ou arceau de sécurité (vitesse maximale de 30 ou 40 km / h) pour la première journée • Un tracteur avec cabine de protection ou arceau de sécurité et une remorque agricole (poids garanti au moins 3500 kg) pour la deuxième journée • Une bonne maîtrise de la conduite • Véhicules techniquement au point
• L’assurance est de la responsabilité des participants Autorisation exceptionnelle : Associée au permis de conduire de catégorie G, les participants reçoivent environ un mois avant le premier jour de cours une autorisation exceptionnelle leur permettant de s’exercer au volant d’un tracteur agricole roulant à 40 km / h, ainsi que de conduire la remorque uniquement pendant le cours sur le lieu duquel elle sera amenée par le chemin le plus direct.
Prochain numéro :
Thème général : l’électronique Marché
Notre collecte de l’Agritechnica Plate-forme
Prix du cours : membres de l’ASETA CHF 580.– / *CHF 480.– net, non-membres CHF 630.– / *CHF 530.– net (*Montant de la facture après la déduction d’une ristourne de CHF 100.– accordée par le Fonds de sécurité routière FSR). Des frais administratifs de CHF 60.– seront perçus pour une annulation survenant moins de deux semaines avant le début du cours. En cas d’absence injustifiée, l’ASETA se réserve le droit d’encaisser l’intégralité du montant de la facture.
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Poids excédentaire – pas chez moi
Editeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président Aldo Rui, directeur Rédaction Tél. : + 41 56 462 32 50 Roman Engeler : roman.engeler@agrartechnik.ch Ueli Zweifel : ulrich.zweifel@agrartechnik.ch Dominik Senn : dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger : hungerr@bluewin.ch Ruedi Burkhalter : r.burkhalter@agrartechnik.ch
Informations et renseignements
www.coursdeconduite.ch – www.g40.ch Téléphone 056 462 32 00
Abonnement, changement d’adresse Case postale, 5223 Riniken, Tél. : + 41 56 462 32 00, fax + 41 56 462 32 01 www.agrartechnik.ch Directeur de la publication Roman Engeler, Case postale, 5223 Riniken, Tél. : 079 207 84 29 Courriel : roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Stämpfli SA Vanessa Ciglar, cheffe des annonces Tél. : + 41 31 300 63 87 Courriel : inserate@staempfli.com
Le numéro 12 / 2015 paraîtra le 11 décembre 2015. Dernier jour pour les ordres d’insertion : 20 novembre 2015.
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Same Deutz Fahr Schweiz AG, 9536 Schwarzenbach
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22
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Marolf Walter AG, 2577 Finsterhennen
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Stihl Vertriebs AG, 8617 Mönchaltorf
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Stocker Fräsen & Metallbau AG, DE-5072 Oeschgen
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Tarif des annonces Tarif valable : 2015 Rabais de 25 % sur la combinaison avec Schweizer Landtechnik Production et expédition Stämpfli SA Wölflistrasse 1, 3001 Berne Paraît 11 fois par an Prix de l’abonnement Suisse : CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres ASETA Etranger : CHF 135.– (TVA excluse)
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