les carnets de série FICTION numéro HISTOIRES
Du plus lointain des ténèbres Mot de bienvenue Du plus lointain qu'elle me parvienne, du plus profond des ténèbres, une voix s'adresse à moi, une histoire m'est contée. La fameuse « magie » de la radio est-elle une magie blanche ou une magie noire ? Pour ainsi dire, même en pleine lumière, la radio surgit toujours de l'obscurité. Ces Carnets ont failli s'appeler « boîte noire », non pas pour la métaphore aéronautique qui aurait été morbide, mais pour
5
l'aspect couramment sobre et énigmatique du poste de radio : une simple boîte qui ne paie pas de mine, mais qui renferme secrètement des flux immatériels producteurs d'images sans visibilité extérieure. [Ceci est une passerelle vers notre deuxième numéro intitulé IMAGE / MAGIE]. Du plus profond des ténèbres radiophoniques, un filet de voix vacille comme la flamme d'une veilleuse. Il suffit d'un tour de bouton pour qu'il enfle et que sa chaleur acoustique irradie la chambrée de l'auditrice ou de l'auditeur solitaire. Celle qu'on surnomme le « médium aveugle » est véritablement tournée vers l'intérieur. La radio renvoie vers l'intériorité de l'être, une intimité qui se passe de lumière.
Elle va à l'âme seule et convient à la nuit. C'est que raconter des histoires, – on ne va pas se raconter d'histoires ! – l'humanité ne fait que ça depuis la nuit des temps, du plus lointain, du plus profond des ténèbres primordiales. Le conte est intemporel et universel, en relation avec d'autres mondes, celui des êtres vivants, celui des esprits et du divin. Ces histoires, notre Histoire, nous ont été transmises de génération en génération, à l'orée de la nuit, autour du feu rassembleur qui projette ses ombres fantasmagoriques sur les parois de l'inconscient. Ce n'est pas le cas partout sur la terre, mais dans nos contrées, on s'est peu à peu coupé de la tradition orale. Le récit radiodiffusé en conserve-t-il la flamme ?
6
D'émetteur à récepteur, la radio est par nature le médium de la transmission. De bouche à oreille, la radio est par excellence le médium de l'oralité. Du plus lointain qu'il m'en souvienne, la radio est affaire de conteurs. Pas si radiogénique, la voix joueuse et aigrelette de Claude Villers (Marchands d'histoires, Je vous écris du plus lointain de mes rêves).
La nasillarde indolente de Stéphane Dupont (La Quatrième dimension). La rocailleuse, ourlée d'accent méridional, de Robert Arnaut qu'on appelait le « griot blanc » (Histoires possibles et impossibles). La goguenarde de Daniel Mermet (Là-bas si j'y suis). L'éraillée et caverneuse de Jean-Claude Ameisen (Sur les épaules de Darwin). De conteurs, à la radio, je ne trouve qu'hommes... Pourquoi ? Le conte ne fait pas partie de la typologie habituelle de la radio et pourtant c'est presque son ordinaire de conter, en mode solo ou au service du reportage, passeur de la vraie vie des gens. Relater, est-ce aussi établir une relation ? Redire, est-ce travestir ? [ Ceci est une passerelle vers notre quatrième numéro intitulé VRAI-FAUX ]. Une étude des formes contées à la radio reste à écrire. Autrement dit, il y a là une histoire qui mérite d'être racontée.
7
Pour l'heure, il était une fois « et moi et moi et moi », il arrive que l'auteur·e de fiction se la raconte, se la joue, se donne le (beau) rôle. [Ceci est aussi une passerelle vers notre troisième numéro intitulé JEU]. Auto-mytho en égo trip, passeur ou inventeur, il ou elle raconte, avec plus ou moins de prétention, mais avec toujours une intention : confronter son imagination avec celle de qui l'écoute. La fiction est un produit de l'imagination, pour l'imagination. Lorsque les deux se rencontrent et se calent sur une même longueur d'onde, lorsqu'on est syntone, ça détone. Bienvenue dans le premier numéro des Carnets de Syntone : HISTOIRES.
8
Ma Life J’ai du talent. Surtout depuis que je me suis mis à bosser cinq heures par jour et par nuit. Ça me laisse le temps de faire l’amour avec ma femme, même si c’est pas obligé. J’aurais une vie extra si tout ce que je fais depuis cinq ans dans mon studio avec mes haut-parleurs et mon micro me rapportait de quoi dormir sur mes deux oreilles. Heureusement que je me détends un peu le jeudi matin quand je vais chez Madame Branoux, la kiné de Saint-Jean-du-Gard. Il faut que j’aie rudement confiance quand même, pour m’allonger en slip sur le ventre, les yeux fermés, à jamais savoir si je dois hurler quand elle me fait mal, alors je grogne, comme un connard qui ose pas lui dire que j’adore ce qu’elle me fait, qu’elle peut me retourner, me plier sur la table et s’allonger sur moi. En vrai, je commence à lui parler de tout ce qui m’arrive pas. Elle est très calme, elle dit que je dois être ancré, et que les choses arriveront d’elles-mêmes. Elle me pousse vers le Qi Gong, la sophro. C’est elle qui a la main, alors j’obéis.
11 10
J’aimerais comprendre ce qu’elle entend par ancré, alors je dis le mot ancré en traînant sur la fin du mot comme si je cherchais la suite, et elle dit que ce qui compte, c’est de tourner autour de soi, quoi qu’il arrive. Ça je comprends, ça me fait ça tout le temps, je suis tout le temps qu’avec moi, pourtant j’ai des enfants. Mais je sais ce qu’elle veut dire, mais je suis pas prêt. Quand je sors de chez la kiné, je fais mes courses. Tout bio. Même les œufs, quand nos poules ont la flemme. Ça me donne bonne conscience. Je suis au courant de tous les trucs que tous les bobos de la terre connaissent, genre les pluies acides, la géothermie, les circuits courts et tutti quanti. Le seul problème avec le durable, c’est que ça coûte une blinde. C’est pas amortissable de sauver la planète, alors nous, avec ma femme, on temporise et on la ramène pas. On voit bien qu’on va pas changer le cours des choses. C’est comme si ça servait à rien qu’on vive. On est là comme des veaux, à brûler du gas-oil quand il s’agit d’amener la petite à son cours de piano, trente kilomètres aller et retour, une aberration ouais, si j’avais su qu’un jour, une double croche allait demander autant de bordel organisationnel, j’aurais pas fait d’enfant.
12
Cet été, les gamins ont eu de belles vacances. Home sweet home. On vit au paradis alors on a pas prévu de redescendre. Surtout, on a pas les moyens de se faire dorloter et comme je déteste le camping, on reste à la maison. Les gamins jardinent, moi je cuisine, à l’huile d’olive, et ma femme prépare le café après le repas pendant que je fais la vaisselle, et puis on fait la sieste, parce qu’on a le temps, c’est la vie qu’on a choisie, on voulait se voir beaucoup, on se voit beaucoup. On croit pas en Dieu, quoique je soupçonne ma femme d’avoir encore la vocation. À sa sortie d’adolescence, elle avait failli entrer au couvent. Alors on se dit qu’on a eu de la chance de se rencontrer. Elle est tellement belle. Quand je la regarde après la douche, c’est comme si rien finira jamais, alors ça me calme, je sais qu’elle sera toujours là, à part entière. Il faudrait que je lui dise que je l’aime. Notre vie est une vague gigantesque, un bain premier. Et on divorcera pas. C’est nul. C’est cool pour les enfants, je leur manque pas puisque je suis là, encore que des fois, ils sentent bien que je suis pas dispo à cent pour cent. Depuis qu’ils sont là les gamins, la vie s’arrête jamais, même la nuit, ça souffle, ça rêve, ça parle, ça tombe du
14
lit, ça somnambule, ça pisse, ça crie, ça se réveille avant le soleil pour lire, jouer au mécano, broder, fredonner. J’adore. À leur âge, je languissais d’avoir trente-cinq ans, j’imaginais que j’aurais de l’argent, que je porterais des pantalons beiges, en toile épaisse, et que mes chaussures en cuir auraient des lacets en cuir. Je me souviens de la fenêtre de ma chambre d’adolescent. Elle donnait sur une allée de platanes qui me séparait de la maison de Babeth. Babeth était trisomique. Elle était amoureuse de moi. Ma mère supportait pas l’idée, alors on se voyait que quand j’attendais le bus, avec Babeth. À l’intérieur de moi, la voix de Babeth est toujours là, qui me tient chaud même quand j’ai pas froid. Depuis le 7 janvier 2015, je pense souvent à Babeth, parce que je suis glacé de l’intérieur, pire qu’une vieille en maison de retraite. Le 7 janvier 2015, j’ai reçu un texto d’un de mes potes « ta vu ce ki se pace a charli hebdo ? ». J’ai maté rapido la page d’accueil du Monde, et j’ai renvoyé le mot « war » au
15
copain. Et puis après, je suis resté figé devant mon écran d’ordinateur. Et le surlendemain, à Vincennes, toujours en léger différé, et pourtant c’était du temps réel, j’ai pris l’assaut en pleine gueule, et après le repas du soir, mes deux jeunes enfants ont voulu faire un mille bornes, j’ai dit oui et j’ai gagné. Increvable, prioritaire, accidentel, occidental. Depuis le 7 janvier 2015, quand je fais mes courses, les gens disent à voix haute des mots comme laxisme, peine de mort, retour à la frontière, pouvoir. Tout ça arrive au mauvais moment dans ma vie, sans déconner, je m’apprêtais à me détendre, genre je vais faire des trucs avec les autres. Tu charries Charlie. C’est fini. C’est ça qui se passe pour de vrai, c’est fini, fini. Je vois pas comment je peux continuer à me branler avec mon microphone et mon préampli à lampes. Je vais faire ça pour qui ? Pour Babeth ? Elle est dead, Babeth, les trisomiques ont souvent du mal avec la cinquantaine.
16
Je vis dans un pays qui a oublié d’être gentil. Dans un pays dur, hyper dur, surtout pour les pauvres. Quand j’étais môme, j’allais chez mon oncle paysan, celui qui m’a appris à conduire, à fumer et à garder les brebis. Il disait « Ça va peuter ! Ça va peuter ! ». Tout le monde rigolait quand il disait ça. Moi je comprenais pas, mais je faisais l’écho « Ça va peuter ! ». Il vit encore le tonton, et il doit halluciner dans son canapé, peut-être même que ça l’a tué de voir tout ça à la télé. C’est quoi l’antonyme de confidentiel ? J’hésite entre ostensible et flagrant. Je choisis à découvert. Je suis à découvert. Hyper à découvert. Et pas que sur la thune. Depuis le 7 janvier 2015, tout ce que je fais sur le réseau nourrit une captation sauvage ininterrompue. Je suis une archive. Je vais me déconnecter. L’autre jour, à la radio, j’écoutais Marcel Bluwal qui expliquait que pendant la guerre de quarante, enfant, il était resté enfermé pendant vingt-six mois dans un appartement. C’est là qu’il a appris le cinéma, grâce à tout le temps qu’il a eu pour réfléchir. C’est peut-être ça qu’il va m’arriver en me déconnectant, je vais apprendre un nouveau langage parce que j’aurai eu le temps d’inscrire ma pensée dans
17
une durée non fragmentée par les flux numériques. Surtout, je vais trouver le moyen de passer incognito. Je crois au silence. Et je déteste le silence de la croix. Ça va me faire du bien de plus me dire que je veux qu’on m’écoute. J’ai besoin de personne pour fabriquer ce que j’ai envie de fabriquer. Je suis autonome, et vu que les décideurs des circuits officiels font comme si j’existais pas, vu que j’ai décidé de plus taper dans les murs, même quand ils sont arrondis, ça fait toujours mal de taper dans un mur, le moment est venu d’affirmer un mode de fonctionnement bien à moi, et de plus attendre. Et je suis sûr que je vais enchaîner, du mieux que je peux, genre hyper vite, genre là tout de suite, je vais faire ce que j’ai envie de faire, et souvent c’est rien ce que je veux faire, souvent je veux rien faire, et souvent c’est rien ce que je fais.
18
20
Quelles histoires nous raconte le storytelling ? Une tradition anglo-saxonne Le storytelling, traduit habituellement par le terme « mise en récit », est l’art de raconter une histoire. Ce concept, en vogue aux États-Unis, s’explique par un intérêt culturel pour les histoires orales. La fonction sociale et éducative des récits de vie est d’ailleurs portée par de nombreuses associations dédiées au storytelling comme l’International Storytelling Center, qui organise le National Storytelling Festival dans le Tennessee, ou l’organisation StoryCorps, qui enregistre depuis plus de dix ans des récits de vie dont certains extraits sont diffusés sur la NPR, le réseau des radios publiques américaines. Cet art du récit qui repose aussi sur un art de l’écoute interroge le monde de la radio
21
et invite à tendre l’oreille sur ce qui se fait outre-Atlantique, où les programmes les plus populaires, This American Life, RadioLab, 99% Invisible ou encore Snap Judgment, portent une attention particulière au storytelling. Dans la continuité de la tradition journalistique anglo-saxonne séparant nettement les faits et le commentaire, ces émissions aussi diverses soient-elles sont toutes incarnées à la première personne. La force du storytelling à la radio résiderait donc dans cette utilisation du « je » à travers laquelle la présence du narrateur ou de la narratrice accompagne celui/celle qui écoute. Une mise en scène pour assumer la subjectivité de ses propos, de sa voix, et créer par un pacte de confiance une proximité d’écoute. La narration anglosaxonne utilise aussi des procédés particuliers pour capter et conserver l’attention. Ira Glass, le fondateur de l’émission This American Life explique les ficelles du storytelling sur le site de l’émission culte : « Le premier outil, c’est l’anecdote, la description simple des circonstances d’une action. L’anecdote capte l’attention du public et crée du suspens. Le second outil, c’est le fait que le narrateur ou la narratrice soulève des questions en permanence et y réponde.
1881 Paris, France Clément Ader présente sa nouvelle invention, le Théâtrophone. Le procédé relie par câbles l’Opéra Garnier, la Comédie Française et l’Opéra Comique à des lieux équipés d’appareils d’écoute individuels, voire directement aux domiciles de particuliers privilégiés via le réseau téléphonique. Le système perdurera après le développement de la radio jusqu’en 1932.
22
Cela suscite la curiosité et entretient l’attention tout au long de l’histoire. Dans une bonne histoire, on retrouve toujours ces deux éléments : des anecdotes intéressantes et des questions qui s’équilibrent à tour de rôle ». Une formule qui fonctionne et que l’on retrouve dans les émissions citées précédemment. Pour raconter le monde, le storytelling utilise ainsi des techniques d’écriture de la fiction, qui influencent aujourd’hui le reportage et le documentaire.
Un nouvel âge d’or de la radio « Le storytelling à la radio remonte à l’apparition même de la radiodiffusion » rappelle Peter Clowney, directeur des programmes à l’American Public Media, principal producteur des émissions de la radio publique aux États - Unis après la NPR. « Cette narration à la première personne s’est développée avec les correspondants de guerre, les fictions radiophoniques et les interviews. Mais la fiction a disparu accidentellement du paysage radio américain dans les années 1990. Les récits à la première personne occupent aujourd’hui des espaces qui auraient sinon disparu ». Aux États-Unis, le monde de la radio connaîtrait un nouvel âge d’or grâce au succès de nombreux
1906 24 décembre, Brant Rock, Massachusetts, ÉtatsUnis L’ingénieur canadien Reginald Fessenden réalise la première émission d’un programme de radio primitif. Il diffuse un enregistrement phonographique du Largo de Haendel, joue Sainte Nuit au violon, lit un bref extrait d’un évangile et clôt sa transmission par « Joyeux Noël ».
23
podcasts, dont les plus populaires s’inspirent largement des techniques de storytelling. Lancé en 2014 par le catalogue en ligne de productions radiophoniques Public Radio Exchange, le réseau Radiotopia soutient les producteurs et productrices indépendantes et rassemble les meilleures émissions de storytelling du moment. Une initiative portée par Roman Mars, animateur du célèbre programme consacré à l’architecture et au design 99 % Invisible, et financée comme de nombreux podcasts par le public luimême via la plateforme de socio-financement Kickstarter. On y retrouve The Truth, une série de fictions qui « apporte la sensibilité du storytelling moderne à la fiction radiophonique traditionnelle », Radio Diaries, récits d’histoires du quotidien portées à la première personne, Love + Radio, collection de portraits qui explore le vaste champ des émotions humaines, ou encore la série judiciaire Criminal. On remarque dans toutes ces productions un intérêt particulier pour les histoires vraies et les récits de vie portés à la première personne. Mais comment expliquer le succès de cette forme particulière ? Pour Peter Clowney de l’American Public Radio, « le storytelling apporte du sens, dans un monde fragmenté et saturé par les opinions. La satisfaction et l’exhaustivité d’une bonne histoire peut être un échappatoire pour un auditeur ou
1922 5 avril, Montréal, Canada Depuis une cabane en bois, le capitaine Peter Eckersley et deux amis transmettent par radio la scène du balcon de Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand. Peter Eckersley est alors ingénieur en télécommunication sans fil à l’armée de l’air britannique. Il deviendra ingénieur en chef pour la BBC qui commencera officiellement à émettre un mois plus tard, le 14 novembre 1922.
24
une auditrice stressé·e ». Des propos confirmés par le sociologue et philosophe Raphaël Liogier. Cet engouement pour le storytelling est le symptôme d’une époque, où la production et la diffusion de récits individuels grâce à Internet permettent de s’approprier sa propre histoire, et remettent un peu d’ordre dans un monde perçu comme chaotique : « Dans ce que j’appelle le grand bain informationnel, les histoires vraies, racontées à la première personne, sont une denrée rare et rassurante ». En décembre 2014, Silvain Gire, responsable éditorial d’Arte Radio, déclarait dans Télérama que « les créations sonores et le récit ont davantage leur place sur le Net qu’à la radio ». En proposant une écoute à la demande, le podcast libéré d’un format préétabli offre une plus grande liberté aux expérimentations narratives. À l’heure où l’écoute est fragmentée, sélective, et le public exigeant, la narration, en tant que relation intime entre auteur·e et auditrice ou auditeur, est encore plus que jamais décisive. De quoi expliquer aussi ce regain d’intérêt pour la mise en récit.
Du storytelling à la française En France, le storytelling a longtemps été connoté négativement. Dénoncée dans un ouvrage de Christian Salmon, Storytelling, la machine à fabriquer des histoires
192 3 5 avril, Montréal, Canada La première pièce de théâtre québécoise jouée à la radio est Félix Poutré du dramaturge Louis Fréchette, sur les ondes de CKAC.
1924 15 janvier, BBC A Comedy of Danger est la première pièce écrite spécifiquement pour la radio. Son auteur, Richard Hughes, décide de ne pas utiliser de narration parlée et de laisser les dialogues et les sons conduire l’action. L’intrigue prend place dans une mine de charbon où un accident condamne les personnages à l’obscurité totale.
25
et à formater les esprits, cette fictionnalisation du réel serait avant tout un outil utilisé par les experts en communication politique et en marketing pour manipuler l’opinion publique. Une mise en récit qui contaminerait aujourd’hui tous les domaines. Mais ce terme qui resurgit aujourd’hui à la radio et dans le documentaire témoigne bien d’un désir de faire évoluer les formes de narration, sans pour autant travestir la réalité. Pour répondre aux critiques qui accuserait le storytelling de tromper le public, rappelons que la radio n’a pas attendu notre époque pour pratiquer la mise en scène. La fiction ne s’en est jamais cachée et dans le champ du documentaire, le montage est aussi une réécriture du réel, réalisée en studio, a posteriori. Pour le journaliste Thomas Baumgartner, « l’intérêt pour le storytelling peut être interprété comme un besoin des auteur·e·s. Celui de reprendre la main sur le récit, notamment à la radio, par rapport à l’autre définition du storytelling. Après tout, raconter le monde, c’est d’abord le métier des auteur·e·s ». Et force est de constater que ce mode de narration influence la radio en France, comme le constate Silvain Gire : « On voit bien que la manière de raconter des histoires – y compris documentaires – a changé à l’écran, pourquoi pas à la radio ? On voit et on entend plus de docus à la première personne parce qu’il y a une défiance
21 octobre, Radio-Paris. La première pièce radiophonique française spécialement écrite « pour le micro » est Maremoto de Gabriel Germinet. Celuici imagine le naufrage d’un navire, saisi sur le vif à travers ses appels de détresse parmi des brouillages intentionnels. 26
La répétition de Maremoto en direct sur les ondes affole des auditeurs sansfilistes et le ministère de la Marine décide d’en interdire la première.
envers le journaliste omniscient, faussement objectif. La présence forte du je crédibilise l’enjeu, le rend humain et intéressant ». Récemment, deux productions d’Arte Radio s’appuient sur une utilisation différente de la première personne, l’une via la personne interrogée, l’autre par le producteur même. Dans Crackopolis de Jeanne Robet, le témoignage lucide de Charles racontant son quotidien de consommateur de crack à Paris a captivé plus de 300 000 personnes. La subjectivité de l’auteure, limitée au choix du personnage et au montage, offre un témoignage d’une poignante proximité dont on oublie presque l’intermédiaire. Un autre exemple de mise en récit très efficace, Là-bas si j’y suis plus d’Olivier Minot, est un hommage très personnel à Daniel Mermet et à son émission sur France Inter Là-bas si j’y suis. Un récit-confession porté à la première personne où la subjectivité de l’auteur, pleinement assumée, nous renseigne à la fois sur cette émission historique et sur son propre rapport intime à la radio. Expressément inspirée par This American Life, l’émission de documentaire Les Pieds sur Terre, produite par Sonia Kronlund sur France Culture, propose une nouvelle formule depuis la rentrée 2015 : les histoires vraies sont désormais portées par les auteur·e·s à la première personne. En terme
24 octobre, Radio de Francfort. Zauberei auf dem Sender (Magie sur les ondes), du médecin et pionnier de la radio Hans Flesch, est le tout premier « Hörspiel », le genre dramatique le plus créatif dans la tradition allemande. Le personnage principal de ce Hörspiel est un magicien qui présente au directeur d’une station imaginaire les potentialités expressives de la radio.
27
d’expériences narratives, Sonia Kronlund a également produit trois récentes performances intitulées Les Pieds sur scène, trois émissions sur le thème de l’extrême, enregistrées en janvier 2015 au théâtre du Rond-Point à Paris, où neuf personnes sont montées sur scène raconter un moment de leur vie : l’ascension de l’Everest par un alpiniste, le quotidien d’un commissaire de police confronté à la folie ou la transformation physique d’une journaliste correspondante de guerre en ex-Yougoslavie. Des performances imaginées comme une version inversée des spectacles The Moth créés en 1997 aux États-Unis par l’écrivain George Dawes Green, qui, eux, ont donné naissance… à une émission de radio diffusée depuis 2009 sur plus de deux cents radios américaines. D’autres exemples en France illustrent cet attrait croissant pour les histoires vraies portées à la première personne, essence même du storytelling : le projet Raconter la vie du sociologue Pierre Rosenvallon publie en ligne de nombreux récits de vie quand, sur la scène de la Gaité Lyrique, les événements Live Magazine (imaginés notamment par Thomas Baumgartner) invitent des auteur·e·s et des journalistes à raconter des histoires à la première personne.
192 8 4 septembre, BBC. Pour la première fois est utilisée une console de mixage qui permet de faire entendre simultanément des microphones placés dans des studios séparés. À une époque où les dramatiques sont encore jouées en direct et où le montage est impossible, ce procédé permet de réaliser des effets de coupure, de passer simplement d’un espace scénique à un autre ou de faire se superposer des espaces « comme dans les rêves ».
28
Les limites du je Mais la narration à la première personne ne se prête pas à tous les sujets. Pour être efficace, son utilisation doit se justifier. L’attrait pour le storytelling ne remet pas en cause d’autres écritures plus classiques ou expérimentales. « This American Life est une émission fascinante du point de vue du récit et du dispositif, mais l’écriture sonore n’y est pas forcément très riche. Le storytelling n’est pas une alternative au documentaire ou à l’Hörspiel, c’est une couleur supplémentaire. Évidemment, on ne balaie pas tout en s’essayant à la narration à la première personne » précise Thomas Baumgartner. À Arte Radio, Silvain Gire le confirme : « On peut fusionner ces deux modes, le je anglo-saxon et le gros son européen, pour faire des émissions de radio formidables. Où l’on donne à entendre le monde et les voix tout en maintenant avec celle ou celui qui écoute le fil affectif d’une narration ». Avec ou sans je, on peut dormir tranquille, on n’a pas fini de se raconter des histoires.
29
30
31
Blind text Récit d'une écoute Une voix, solennelle presque, une voix qui semble venir d’ailleurs. Une incantation, une invitation à voyager. Les voyageurs sur la terre. D’où vient-elle. D’où viennent-ils ? D’où sommes-nous ? C’est une introduction. Le grand voyage des hommes. La traversée de l’océan, route sans colonne, avec les vagues pour seules bornes, les vents pour seuls relais, les astres pour seuls flambeaux. Et où la plus belle aventure est la rencontre de deux vaisseaux. D’où viens-tu, qui es-tu, qu’est-ce qui t’amène, où vas-tu ? Le besoin irrépressible de communiquer. Et passe le temps. Passe.
33
Le temps emporte et sépare les voyageurs sur la terre. On se fait un signe de loin. Le port commun est l’éternité. C’est un titre et une introduction, qui présente des références et des sources, Julien Green, une histoire de fantômes, et Chateaubriand. Et donne une piste pour s’embarquer dans ce grand voyage : il y a trois personnages. Commence alors vraiment le roman-feuilleton, épisode numéro 1 : la machine à remonter le temps. Et le voyage embarque dans un kaléidoscope sonore, un texte éclaté en fragments âpres et incandescents, rythmé par un montage sans transition ni fade-out, cut d’un plan à un autre, presque brutal. [Homme 1] musique étrange et inquiétante. Moi, je m’en vais dans mon passé, j’y retourne. J’y suis dans le noir complet. Tout est suspendu, dans ma coquille, terrifié, quand je reviens au monde.
34
Surgissent, presque brutaux, des extraits documentaires. Belette, putois, renards. [Homme 2] Restaurant juif, d’Afrique du Nord. Repas d’adieu. [Homme 3] bruit frénétique d’essuie-glaces. C’est un bateau immense. [Homme 2] Demain elle reprend l’avion. L’adieu. [Homme 1] retour de la musique étrange et inquiétante – comme pour marquer un endroit où l’on est déjà passé. La machine à remonter le temps. Sourd muet aveugle, terrifié, je reviens au monde. Maintenant. L’enfer. Comme un rêve. Dans une ferme. J’ai 10 ans. Voici 40 ans. [Homme 3] les essuie-glaces, encore. Assis comme à une terrasse de café sur les boulevards. Cigarette. Piscine. On tire des pigeons d’argile. Ainsi passe-t-on le temps. Les essuie-glaces, pourquoi ? Pour un véhicule ? Pour passer l’éponge, ou dégager la vue, l’horizon ? [Homme 1] à la ferme, plus de musique. Cet été-là, j’ai dix ans. À la recherche des œufs. Expériences.
36
[Homme 2] Elle, en vérité, se jette sur moi. Plus folle et plus amoureuse. Me tuer, juste avant de partir. Trois voix d’hommes racontent une histoire, font un récit d’une ou plusieurs de leurs expériences, ils s’interrompent, semblent ne pas s’écouter. Mais ils ne sont pas ensemble. Ils voyagent, trajectoires solitaires, en parallèle. Leur univers sonore est distinct, même s’il est infime, il vient comme une évocation. Brutalement les essuie-glaces. C’est tout. Comme l’évocation d’une écoute réciproque, malgré tout. Comme le rappel d’un autre lieu qui existe, celui de [Homme 3]. [Homme 2] Ainsi, nous sommes-nous enlacés, cette nuit, mourir ensemble, cette nuit. Les serveurs et les passants. Et ainsi nous obligent à aller plus loin. [Homme 3] les essuie-glaces. Heureux autrefois sur Le France ? Printemps 68, drapeaux rouges. Au Havre. Et au milieu de la nuit, cette fille et moi. Sentiers métalliques, son chien dans le chenil. Les premières classes. Son hublot fabuleux. [Homme 1] Les œufs. Associations. Les poussins enfermés. Une poule ou deux. Nous étions contents quand un poussin à la fin était mort. À qui s’adresse-t-il ?
37
Extrait documentaire. Les paysans d’un autre temps, accents savoureux. Les corbeaux, comme des poulets. [Homme 3] essuie-glaces. En plein Atlantique. Désespérais. Comment décrire le sentiment de l’espace, du temps, de l’océan. Fixité minérale. Extrait documentaire. C’est méfiant. Petits pièges en fil de fer, châtaigne pour appât. Cruauté de la vie à la campagne. Cruauté, et nécessité de manger. [Homme 1] Les adultes aussi étaient cruels, autant que nous l’étions. Les petits chats qui étaient nés. À la verticale. Se cassant les reins. Plusieurs fois. [Homme 2] Nous seuls, nous deux, nous sommes au monde. Fous dans sa folie à elle. Dans une autre rue, là où sa bouche est plus grande. Un souffle, regards. Elle a la tête de la méduse. L’époque de la renaissance. Elle se reconnaît. Les voix racontent des rencontres, des solitudes, des expériences, sur des paysages sonores infimes, la rue, le vent, la nuit, les essuie-glaces... Rien ou presque. Et pourtant ces riens changent tout, ils racontent, guident dans ces bribes de vies prises au milieu, ce savant chaos de voix et de lieux, alignant les minutes comme des diamants bruts.
38
39
40
La planète où la fiction sonore était reine On se désole d’un amenuisement régulier des fictions radiophoniques sur les ondes nationales ou locales, et de leur méconnaissance par le grand public. Mais il existe pourtant, depuis une quinzaine d’années, une communauté aussi active que méconnue de passionné·e·s du genre. Plongée dans la sagasphère. Comme tout univers mythique qui se respecte, la sagasphère connaît plusieurs origines et les documente soigneusement. En 2000, paraît un « feuilleton audio » réalisé par Mitch DSM, de son vrai nom Michaël Mambole : Matrick (la matruc) (1), une V.F. sans l’image du film Matrix, qui prend au fil des épisodes de plus en plus de libertés par rapport au scénario original. La même année, John
193 8 30 octobre, CBS. À la veille du conflit mondial, Orson Welles et le Mercury Theatre On The Air brouillent réalité et fiction sur fond d’invasion martienne en adaptant The War of the Worlds (La Guerre des Mondes) de H.G. Wells. La mémoire collective retiendra un mouvement de panique populaire que les journaux de l’époque ont probablement très exagéré.
41
Lang, alias Pen of Chaos, sort son aventure Le Donjon de Naheulbeuk (2), une parodie de jeu de rôle qui connaîtra un succès tel que son auteur continue aujourd’hui à produire des épisodes, mais aussi à décliner la fiction sous d’autres formes (romans, BD, jeux de plateau ou vidéo, concerts). C’est à lui qu’est attribuée l’invention de l’expression « saga mp3 ». Il faut remonter un peu dans le temps pour trouver une autre référence majeure : Les deux minutes du peuple du Québécois François Pérusse, brefs sketches basés sur le calembour et le non-sens initiés en 1990 – les voix y sont souvent accélérées, suscitant un rythme frénétique et des tons nasillards prisés dans la sagasphère. Ensuite, quelques références, par exemple à la comédie de science-fiction The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy de Douglas Adams à la fin des années 1970, mais souvent peu de filiation précise avec le XXe siècle radiophonique, et pour cause : c’est ailleurs que la sagasphère trouve le matériau pour s’alimenter. « Saga mp3 », donc, et non « fiction sonore » – les expressions se recoupent sous bien des aspects, mais la distinction est de taille : référence au web plutôt qu’à la radio, au monde du jeu plutôt qu’à celui de la culture, au feuilleton à rebondissements plutôt qu’à l’œuvre unique, à l’accessibilité et au partage plutôt qu’à la qualité acoustique,
1950 19 juin, RTF. Le cinéaste René Clair adapte Une larme du diable de Théophile Gautier, avec Gérard Philipe et Danièle Delorme dans les rôles principaux, pour la première expérimentation française de radiodiffusion en stéréo. À l’époque, on ne commercialise pas encore de postes de radio stéréophoniques. Les canaux gauche et droit sont donc diffusés simultanément par Paris-Inter et La Chaîne parisienne. Il faut posséder deux postes de radio chez soi et les syntoniser sur les longueurs d’ondes correspondantes pour bénéficier du « relief sonore ».
42
au loisir plutôt qu’à l’art. Tous ces termes sont loin de s’exclure, néanmoins : on trouve des sagas produites dans les radios libres, des scénarios nourris de littérature et de cinéma, des créations hors-série appelées « monos », des réalisations amateures qui n’ont rien à envier aux professionnelles. Mais dire « saga mp3 », c’est en quelque sorte revendiquer un mauvais genre, avec toute l’invention que cela permet. La saga ne demande pas la permission – de se lancer, de détourner, d’emprunter, de rire, de se passer de prétentions ou de références nobles. On n’échappera ni à un certain humour potache ni aux multiples variantes des sagas cultes. L’univers est très majoritairement masculin, plutôt jeune, nourri de jeux de rôles, de films à grand spectacle et d’heroic fantasy. Le pastiche, les voix contrefaites et un humour basé sur le ridicule y dominent. Et qui ne connaît pas les codes des milieux rôliste (3) et geek, risque fort de ne pas goûter aux nombreuses aventures qui parodient leurs univers. Mais on aurait tort de s’arrêter là. Les non-initié·e·s trouveront en effet bien des raisons de s’y ouvrir les oreilles, par exemple l’appropriation des outils de la création sonore par une communauté distincte de celle des gens de radio, ou encore, ce qui est lié, les
1951 1er janvier, BBC. Ce jour-là voit la diffusion du premier épisode de The Archers, le plus ancien feuilleton radiophonique toujours en activité. Cette saga d’une petite communauté rurale d’Angleterre a été racontée sur plus de 17 000 épisodes à ce jour.
43
pépites que cette exploration collective met au jour. L’appropriation n’est pas spécifique à la sagasphère : elle est le fait plus globalement des podcasteurs/ses, qui ont choisi, grâce à la démocratisation des outils numériques de captation, de traitement et de diffusion du son, de « faire des audios », comme d’autres optent pour les vidéos maison. Auto-formation, auto-production, auto-diffusion et téléchargement gratuit de la saga sont la règle. Le Netophonix (4), repaire incontournable de la sagasphère, met à disposition une liste des créations passées ou présentes (pas moins de 858 au 9 février 2015), une encyclopédie collaborative très nourrie, un forum où s’échangent critiques de sons et demandes de voix, ainsi que divers tutoriels d’entraide. On citera également, entre autres, la webradio Synopslive (5), pour partie consacrée aux sagas mp3 avec des émissions de critique, d’actualité ou techniques, le webzine MagP3 (6), qui réalise des dossiers sur des créateurs ou des univers plusieurs fois par an, ou le festival du jeu Les Joutes du Téméraire (7), dont une section est dédiée aux sagas.
20 0 0 Internet. Le Donjon de Naheulbeuk de Pen of Chaos est un des premiers feuilletons sonores en langue française réalisés et diffusés sur le réseau.
44
À rebours du milieu individualisé de la création radio, les membres de la sagasphère discutent des fictions diffusées sur les radios nationales, se lancent des défis, jouent dans les productions les uns des autres, les écoutent et les évaluent mutuellement. On trouvera notamment dans cette mine Kaïros (8), une mise en onde par Horine d’un scénario inachevé d’Hikaru Shindo, dystopie où un groupe d’extrême droite infiltré décide de passer à l’action directe, le tout construit autour d’enregistrements retrouvés. Dans ADN 2082 (9), François TJP campe avec une douce ironie les tribulations d’un biologiste du végétal dans un monde post-apocalyptique rempli de zombies. Cédric Chalvet, sous le pseudonyme de Latnel, a quant à lui produit une réjouissante série intitulée « Le mp3 c’est cool » (10), pastilles comiques sur le choix du support audio. Il a plus tard pris part au collectif Audiodramax (11), qui regroupe les travaux de trois autres producteurs partageant un goût pour les ambiances ciselées et les scénarios sombres de science-fiction, polar ou fantastique. Dans ihokane, sous un ciel rouillé, par exemple, David Uystpruyst allie composition musicale, design sonore et monologue
20 08 Internet. Le prestigieux Prix Europa récompense pour la première fois une série radiophonique produite et diffusée uniquement sur le web : Le Bocal (saison 2), une fiction de Mariannick Bellot, réalisée par Christophe Rault pour Arte Radio.
46
désabusé pour narrer un futur où la technologie, omniprésente et bavarde, verrouille le quotidien. L’un des grands intérêts d’Audiodramax est de se trouver au croisement de la création radiophonique et de la sagasphère, apportant à la première une approche plus collective et dynamique de la fiction sonore, et à la seconde des savoir-faire et des références excentrées. C’est certainement là, dans le développement des échanges entre ces deux milieux, qu’il y a une piste passionnante à creuser. 47
(1) doevell.org (2) penofchaos.com (3) amateur de jeux de rôle (4) netophonix.com (5) synopslive.net (6) lemag.macp3.info (7) joutesdutemeraire.fr (8) horine-prod.net (9) studiotjp.com (10) latnel.com (11) audiodramax.com
48
Désannonce C'était le numéro HISTOIRES des Carnets de Syntone, série FICTION, mars 2015. En page 5, « Du plus lointain des ténèbres » : introduction et mot de bienvenue d'Étienne Noiseau, à ce premier numéro des Carnets de Syntone. Pour chaque numéro de la série FICTION, nous avons demandé à un auteur de fiction sonore un texte original d'autofiction. C'est Daniel Martin-Borret qui ouvre le bal avec « Ma Life », page 11. Daniel Martin-Borret (limagesonore.net) est un auteurréalisateur-interprète qui vit et travaille dans les Cévennes, en France. En page 21, notre collaborateur Clément Baudet se demande « Quelles histoires nous
raconte le storytelling ? ». Page 22 et suivantes, la fiction sonore en grandes dates : une chronologie établie par Étienne Noiseau d'après les travaux de Philippe Baudouin, Alan Beck, Tim Crook, Pierre Lagrange, Renée Legris, Cécile Méadel, Tim Prasil, Melissa Van Drie. Autres sources : BBC, INA, Wikipedia. Pour la rubrique « Blind Text », nous invitons un réalisateur ou une réalisatrice de fiction à vous raconter l'écoute d'une pièce de son choix, issue du patrimoine radiophonique. En page 33 de ce numéro, c'est Laurence Courtois, réalisatrice à France Culture, qui a relevé le défi. Des suites seront à écouter et à lire prochainement sur Syntone.fr !
50
Enfin, notre collaboratrice Juliette Volcler s’est posée sur « La planète où la fiction sonore était reine ». Chaque numéro des Carnets de Syntone confie sa réalisation visuelle à un·e artiste. Pour ce numéro : encres de Chine, dessins et collages de Rosalie Peeters (rosaliepeeters-works.blogspot.fr).
Équipe de réalisation : Étienne Noiseau, Anaïs Morin et Rosalie Peeters. Maquette : Anaïs Morin (anaismorin.com). Imprimé en 140 exemplaires à l'imprimerie Autre Page à Prades, Pyrénées-Orientales. Couverture sérigraphiée dans l'atelier de Julie Jardel à Mosset, Pyrénées-Orientales. La publication « Les Carnets de Syntone » est un supplément trimestriel à Syntone.fr ~ actualité et critique de l'art radiophonique, envoyé sur abonnement de soutien. Il est édité par l'association Beau bruit. Beau bruit reçoit le soutien des lectrices et lecteurs de Syntone, de la Scam et de la SACD. Au quotidien, lisez syntone.fr !
51
(du son que vous n’entendez pas est inscrit dans cette page en encre sympatique)